Mitteleuropa Balkans (213) Slovaquie (7)

En bref : une histoire de l’armée tchécoslovaque

Une armée puissante vraiment ?

Infanterie tchécoslovaque en 1938

Comme l’armée tchécoslovaque n’à pas combattu avant la disparition du pays en mars 1939 il est difficile de se faire une idée précise de son niveau exact. Si elle disposait d’armes d’excellentes qualité, elle souffrait également de nombreuses carences notamment son caractère multinational ce qui faisait craindre au gouvernement de Prague des problèmes lors de la mobilisation et lors des combats contre notamment l’Allemagne.

En septembre 1938 au moment des accords de Munich elle possède 42 divisions ce qui en fait au moins sur le papier la sixième armée d’Europe et la huitième armée du monde.

Entre 1936 et 1938 Prague investit 24 milliards de couronnes pour sa défense soit la moitié du budget national. A cela s’ajoute 2.6 milliards de couronnes pour les fortifications et également un usage important de l’emprunt.

En octobre 1933 la Tchécoslovaquie avait créé le Nejvyssi rada Obrany statu ou conseil supérieur de défense national, une entité aux pouvoirs élargis en temps de guerre ce qui fait dire à certain qu’en cas de conflit la Tchécoslovaquie rare démocratie en Europe centrale et orientale serait devenu une véritable dictature.

En 1934 le service militaire passe de 18 mois à deux ans mais ultérieurement la France et la Grande-Bretagne refuse qu’il passe à trois ans. En 1936 une loi sur la défense nationale est votée.

Au moment de la crise des Sudètes l’armée tchécoslovaque aligne 42 divisions dont 33 sur la frontière tchéco-allemande, 2250 pièces d’artilerie, 418 chars et 600 avions.

Si les canons et les chars sont de bonne qualité les avions sont dans leur ensemble dépassés voir obsolètes. La motorisation est insuffisante, la DCA et la défense antichar idem.

Le 13 septembre 1938 les réservistes sont convoqués, la mobilisation étant assurée depuis un état-major installé à Klanovice près de Prague puis à Vyskov près de Brno.

Le 23 septembre 1938 le gouvernement de Prague décrète la mobilisation générale. Cela doit permettre la mise sur pied de 22 divisions d’infanterie dont une motorisée, 12 divisions de troupes de couverture et quatre divisions rapides (divisions qui disposent d’une brigade blindée, d’une brigade de cavalerie et d’unités d’artillerie motorisée). Cela donne au total 34 divisions d’infanterie, 4 divisions rapides, trois formations spéciales (deux de taille de la division et un de la taille des brigades).

8cm PL vz.37

On trouve également des régiments antiaériens médium au niveau de l’armée (NdA ou du corps d’armée ?) avec des canons 7.5cm PL vz.37 et de 8cm PL vz.37, des régiments d’artillerie lourde au niveau de l’armée ou du corps d’armée.

Le plan de mobilisation prévoit 970000 hommes sous les drapeaux dont 720000 slaves, presque 200000 allemands et 62000 hongrois. On compte 43500 officiers mais 37575 slaves, 140 allemands et 579 hongrois.

Pour les officiers d’active c’est encore pire avec 11820 officiers dont seulement 422 slovaques. Sur 8333 sous-officiers pas plus de 421 dont slovaques. Pour une centaine de généraux tchèques on trouve un général slovaque et un général allemand. On se pose la question du comportement des soldats germanophones face à l’Allemagne et des mesures sont prévues pour isoler d’éventuels mutins.

Soldats tchécoslovaques déployés dans la région des Sudètes au moment de la Crise du même nom

La mobilisation est achevée mais pour rien en raison des Accords de Munich. L’ordre de démobilisation arrive le 6 octobre 1938.

A partir de 1935 un système de fortification inspiré des ouvrages Maginot est construite dans les Monts Métallifères pour couvrir la frontière avec l’Allemagne.

Ouvrage d’infanterie avec un affût double de mitrailleuses et un canon de 47mm

En août 1934 une délégation tchécoslovaque se rend en France pour visiter les ouvrages de la ligne Maginot construits ou en cours de construction dans le Nord, l’Alsace, le Rhin et les Alpes.

En mai 1935 la France organise pour des officiers tchécoslovaques un stage à Strasbourg, une formation théorique doublée de la visite des ouvrages Maginot de Schiesseck et de Simserhof.

Le premier est situé dans le sous-secteur de Bitche (37ème RIF) dans le secteur fortifié de Rorbach, un secteur fortifié qui s’étend de l’ouest de Singling à l’est de l’ouvrage du Grand-Hohékirkel.

-L’ouvrage du Schiesseck est un ouvrage d’artillerie à neuf blocs et deux entrées. Si le Bloc 1 est armé d’une tourelle de 81mm, d’une cloche M et d’une cloche GFM, le Bloc 2 est une casemate d’infanterie flanquant vers l’ouest disposant d’un créneau JM/AC 47, d’un créneau JM, de deux cloches M, d’une cloche GFM sans oublier un observatoire avec une cloche obs./VDP.

Le Bloc 3 est une casemate d’infanterie disposant de deux cloches M et d’une cloche GFM alors que le Bloc 4 combine une casemate de 81mm, deux créneaux de 81 en sous-sol, une cloche M et une cloche GFM. Le Bloc 5 est une casemate d’infanterie armée d’une cloche M et de deux cloches GFM alors que le Bloc 6 est armée d’une tourelle de mitrailleuses et d’une cloche GFM.

Les Bloc 7 et 8 sont des ouvrages d’artillerie, le premier disposant d’une tourelle de 75mm modèle 1932R, d’une cloche GFM et d’une cloche LG alors que le second dispose d’une tourelle de 135mm, une cloche GFM et une cloche obs./VDP. Le Bloc 9 est un bloc observatoire avec une cloche obs/VDP et une cloche GFM.

L’Entrée des Hommes en puit est défendue par un créneau JM/AC 47 et deux cloches GFM alors que l’Entrée des Munitions de type B de plain pied défendue par deux créneaux JM/AC 47 et deux cloches GFM.

-L’ouvrage du Simserhof est situé dans le sous-secteur du Légeret (153ème RIF) dans le même secteur fortifié que le précédent.

C‘est un ouvrage d’artillerie à huit blocs et deux entrées. Le Bloc 1 est un bloc mixte combinant une chambre de tir d’artillerie avec un créneau de 135, une chambre de tir infanterie avec un créneau JM/AC 47, un créneau JM flanquant vers l’ouest, une tourelle de mitrailleuses et une cloche GFM.

Le Bloc 2 est également un bloc mixte à une chambre de tir d’infanterie(un créneau JM/AC 47 et un créneau JM), une tourelle de 81mm, une cloche GFM et un observatoire avec une cloche obs./VDP tout comme le Bloc 3 qui combine une casemate d’infanterie armée d’un créneau JM/AC 37 et d’un créneau JM flanquant vers l’ouest, une tourelle de 81mm et deux cloches GFM.

Le Bloc 4 est un bloc mixte à une chambre de tir d’artillerie (un créneau de 135mm), une chambre de tir d’infanterie ( un créneau JM/AC 37 et d’un créneau JM) flanquant vers l’est, une tourelle de mitrailleuses et une cloche GFM.

Le Bloc 5 est une casemate d’infanterie flanquant vers l’ouest avec trois matériels de 75mm modèle 1932, deux cloches GFM, une cloche LG et une cloche obs./VDP alors que le Bloc 6 est une casemate d’infanterie flanquant vers l’est avec trois matériels de 75mm modèle 1932, deux cloches GFM, une cloche LG et une cloche obs./VDP.

Le Bloc 7 dispose d’une tourelle de 135mm et deux cloches GFM alors que le Bloc 8 est armée d’une tourelle de 75mm modèle 1933 et deux cloches GFM.

L’Entrée des Hommes en puit est défendue par deux créneaux JM/AC 47, deux cloches GFM et une cloche LG alors que l’Entrée des munitions type A de plain-pied est défendue par un créneau JM/AC 47 et deux cloches GFM.

Le 20 mars 1935 est créé la Reditelstvi opevnovacich proci (ROP) soit en français la direction des travaux de fortification. Pour la conseiller une mission militaire française permanente est envoyée en Bohème pour la conseiller.

Il est prévu qu’entre 1936 et 1941 on construise des fronts fortifiés puissants au nord face à l’Allemagne (Elbe et Oder) et au sud face à la Hongrie s’y ajoute également des défenses sur le Danube.

Entre 1941 et 1945, le système doit être étendu avec des fortifications plus allégée en Slovaquie du Sud et à l’ouest en Bohème. En 1946 les fortifications doivent voir le jour sur la frontière austro-tchécoslovaque. Les plus optimistes estiment que tout ne pourra être achevé qu’au début des années cinquante. On connait la suite………… .

La France conseille mais ne fournit aucun plan et aucun équipement qui sont 100% tchécoslovaques, des équipements souvent plus modernes que leurs équivalents français car les tchécoslovaques pouvaient tirer les leçons de l’utilisation par la France de ses ouvrages.

Au deuxième semestre 1938, 20% des ouvrages et des casemates sont réalisés tout comme 70% des fortifications légères.

Après l’annexion des Sudètes, les allemands récupèrent 227 casemates (sur les 539 projetées), deux observatoires, plus de 10000 blocs légers réalisés plus cinq ouvrages sur les quatorze planifiés (gros œuvre terminé, armement non encore installé). En mars 1939 la proclamation du Protectorat de Bohême-Moravie permet aux allemands de récupérer l’armement évacué lors de la crise des Sudètes.

Les allemands vont démanteler les ouvrages, récupérant du matériel, des équipements, des armes pour leur Westwall et ainsi accélérer les travaux. Les ouvrages sont également utilisés pour tester des tactiques et des techniques de lutte anti-fortification, les allemands répétant des tactiques d’assaut qui se montrèrent efficaces contre les ouvrages belges et français.

Quand le cours de la guerre devint défavorable aux allemands certains ouvrages encore en relatif bon état vont être remis en ordre de marche pour offrir une barrière face à l’avancée soviétique mais comme la RKKA s’arrêta à la frontière tchécoslovaque ils furent utilisés ni contre les soviétiques ni contre les occidentaux.

Durant la guerre froide des ouvrages furent transformés en abris anti-atomique pour les autorités communistes tchécoslovaques et depuis l’an 2000 des ouvrages ont été restaurés et transformés comme musées.

La Légion tchécoslovaque en Pologne

La Legion Czechoslowacki est créée en 1939 par des tchécoslovaques qui souhaitent combattre les allemands aux côtés des polonais en dépit du fait Varsovie se joint à la curée après les désastreux accords de Munich.

C’est donc davantage par haine des allemands que par sympathie pour les polonais que des tchèques et des slovaques choisissent de passer en Pologne. Nul doute que le précédent des légions tchécoslovaques en Italie, en Russie et en France à également joué.

Des civils et des militaires tchécoslovaques trouvent refuge à l’ambassade de Tchécoslovaquie à Varsovie et au consulat à Cracovie. Les militaires de l’ancienne arrmée tchécoslovaque sont les seuls à vraiment vouloir rester en Pologne. De son côté le gouvernement polonais se montre réticent.

Plus de 4000 tchèques et slovaques quittent la Pologne via six transports du 22 mai au 21 août 1939 pour rejoindre la Légion Etrangère.

1000 décident de rester ce qui représente 700 fantassins et 200 aviateurs. Si les premiers tardent à être équipés, les seconds vont former un escadron de reconnaissance.

Quand les allemands attaquent le 1er septembre 1939, la Légion Tchécoslovaque n’est pas encore opérationnelle, la Legion Czechow i Slowakow devenant réalité si on peut dire le 3 septembre 1939 soit le jour où la France et la Grande-Bretagne déclare la guerre à l’Allemagne.

Elle ne dispose pas d’uniformes et manque d’armes. Elle n’est pas engagée au combat. En revanche les aviateurs combattent à bord de Potez 25, de RWD-8 et de PWS-26.

Les fantassins sont évacués de Bronowice (près de Cracovie) vers l’est. Plusieurs sont tués par des bombardements aériens. Si certains sont internés par les soviétiques le 19 septembre 1939, d’autres parviennent à franchir la frontière polono-roumaine avant d’être internés en Roumanie.

Leur situation est délicate car ils peuvent être considérés comme des traitres. Nombre d’entre-eux s’évadent de crainte d’être livrés aux allemands. Ils vont rallier la France soit seuls ou dans les bagages des soldats polonais évacués vers la France par la marine marchande roumaine.

Le 2 octobre 1939 l’Armée Tchécoslovaque en France est créée mais son existence réelle sera limitée puisque les divisions seront placées sous commandement français. En janvier 1940 les tchécoslovaques internés en URSS sont libérés et peuvent rallier l’ouest sauf les communistes qui demandent à rester en URSS.

L’Armée Tchécoslovaque en France

Si la mise sur pied d’une Armée polonaise en France ne fait guère de débat en revanche la mise sur pied d’une Armée Tchécoslovaque en France à été plus difficile, plus douloureuse. De nombreuses négociations politiques ont été nécessaires pour permettre la mise sur pied d’unités de combat tchécoslovaques.

Les premiers militaires tchèques et slovaques arrivent à l’automne 1939 et faute d’unités doivent s’engager dans la Légion Etrangère. Ils sont envoyés en Algérie où ils sont soumis à des vexations venant notamment de sous-officiers allemands.

La guerre de Pologne ne permet pas la mise sur pied de grandes unités mais le gouvernement tchécoslovaque en exil à Londres avec une antenne à Lyon veut préserver l’avenir et après de longues et douloureuses négociations un accord est signé en septembre 1940 pour mettre sur pied des unités du temps de paix dont les effectifs doivent être augmentés avec la mobilisation de tchèques, de slovaques, de ruthènes vivant en France mais aussi de volontaires venus de la diaspora vivant notamment aux Etats-Unis.

Une infrastructure est nécessaire. Un premier camp est aménagé à Agde suivit d’un deuxième à Nimes, d’un troisième à Avignon et d’un quatrième à Chalons sur Saone, des camps cohabitant souvent avec des installations de l’armée française ce qui favorisait les synergies pour utiliser un terme moderne.

Dès l’été 1948 plusieurs grandes unités aériennes et terrestres vont être mises sur pied. Cette mise sur pied est délicate en raison de relations parfois houleuses entre les tchèques et les slovaques. Il faudra des pressions, une habile propagande et des sanctions pour que le gouvernement français et le général Villeneuve estime les unités tchécoslovaques capables de combattre.

On trouve d’abord la 1ère Division d’Infanterie Tchécoslovaque (1ère DIT) qui va intégrer le 10ème Corps d’Armée qui lui même dépendait de la 8ème Armée (Groupe d’Armées n°2) qui couvrait le secteur compris entre le Montbéliard et le lac Léman.

Cette division est organisée sur le modèle français avec trois régiments d’infanterie (1er régiment tchèque, 2ème régiment tchèque et 3ème régiment tchèque), deux régiments d’artillerie (1er et 2ème régiment d’artillerie tchèque, le 1er étant l’équivalent d’un RAD et le second l’équivalent d’un RALD), la 1ère Batterie Divisionnaire Antichar tchèque, le 1er Bataillon de défense antiaérienne tchèque, le 88ème bataillon du génie et diverses unités de soutien.

Un GRDI monté, le 1er groupe de cavalerie tchèque complète le dispositif, sa motorisation prévue n’à pas été réalisée avant septembre 1948.

La 2ème Division d’Infanterie Tchécoslovaque (2ème DIT) dépend du Détachement d’Armées du Sud-Ouest (DASO) _successeur du Détachement d’Armées des Pyrénées (DAP)_ et plus précisément du Secteur Opérationnel de l’Adour.

Cette division comprend trois régiments d’infanterie tchèques (4ème, 5ème et 6ème régiments tchèques), deux régiments d’artillerie (3ème et 4ème régiments d’artillerie tchèques _le premier étant un RAD et le second un RALD_), la 2ème Batterie Divisionnaire Antichar tchèque, le 2ème Bataillon de défense antiaérienne tchèque, du 96ème bataillon du génie et diverses unités de soutien. Un GRDI est prévu mais n’à pas le temps et/ou les moyens de voir le jour.

A la mobilisation, deux divisions de travailleurs sont levées, des divisions destinées à des travaux de fortification complémentaires et d’aménagement au Havre pour protéger ce port pétrolier mais également à Paris pour compléter la ligne Chauvineau.

Plan de la ligne Chauvineau

Ces travaux terminés, ces deux divisions sont transformées en 3ème et 4ème Divisions d’Infanterie Tchèque (3ème et 4ème DIT), divisions organisées sur le modèle des D.L.I avec un équipement français.

Concrètement elles comprennent deux régiments d’infanterie au lieu de trois, un régiment d’artillerie divisionnaire, une batterie divisionnaire antichar, une batterie de défense antiaérienne, un bataillon du génie et des unités de soutien.

La 3ème D.I.T est envoyée au Levant en novembre 1948 et la 4ème D.I.T sera envoyée dans le sud de la France comme réserve pour un renforcement des défenses de la Corse.

La 1ère DIT va participer à la Campagne de France notamment quand les allemands lancent l’opération TIGER, le franchissement en force du Rhin. Ils vont se montrer à la hauteur de leurs grands anciens du premier conflit mondial, la division se repliant en bon ordre sur la Seine mais est passablement affaiblie.

Elle est retirée du front une fois le front stabilisé. La 2ème DIT est transférée sur la Seine toujours sous commandement français.

Après avoir envisagé de fusionner les deux divisions, décision est prise de réorganiser les deux divisions sous la forme de DLI. Ces deux divisions légères vont combattre en France puis en Allemagne.

En septembre 1953 la 2ème DLIT (Division Légère d’Infanterie Tchécoslovaque) est dissoute pour compléter les effectifs de la 1ère qui va terminer la guerre en Bavière et ne va pas tarder à rentrer en Bohème-Moravie. Elle va participer après guerre à la reconstitution d’une armée tchécoslovaque digne de ce nom.

La 3ème DIT est envoyée au Levant en novembre 1948 pour défendre les mandats. Elle mène des missions de police coloniale puis rallie l’Afrique du Nord pour assurer le «service après vente» de l’opération BAYARD.

En février 1949 l’opération MERKUR est lancée par les germano-italiens contre la Corse qui est conquise, la Sardaigne qui est reconquise mais Malte est préservée. La division tchèque est transférée à Malte et va combattre les parachutistes italiens. Elle s’illustre et voit son moral remonter en flèche.

De son côté la 4ème DIT va défendre la Corse où elle subit de lourdes pertes à tel point qu’elle est évacuée rapidement pour reconstitution en Algérie. Pour cela la 3ème DIT quitte Malte pour rallier également l’Algérie.

Pour ne fâcher personne, les deux divisions sont fusionnées pour devenir la 7ème Division Légère d’Infanterie Tchécoslovaque, la division à nouveau opérationnelle en décembre 1949 va participer à la libération de la Corse lors de l’opération MARIGNAN (août 1951).

La division reste déployée en Corse jusqu’en juin 1953 quand elle passe en Italie participant notamment à l’opération AURORE (11 janvier 1954), terminant la guerre dans le sud de l’Autriche.

Elle va rallier la Tchécoslovaquie dès le mois d’octobre 1954, la 7ème DLIT servant de creuser à une nouvelle division de la nouvelle armée tchécoslovaque.

Les forces armées du protectorat de Bohème-Moravie

Peloton d’honneur de la Vladni vojsko

Le 25 juillet 1939 est créée la Vladni vojsko ou armée gouvernementale. C’est le bras armé du protectorat de Bohème-Moravie. Sa création répond à trois critères principaux :

-Eviter une trop forte augmentation du chomage en raison de la dissolution de l’Armée Tchécoslovaque

-Légitimer leur occupation en faisant croire aux crédules et aux naïfs que rien n’avait vraiment changé

-Protéger le président Hacha, un «président fainéant» au sens où les historiens l’entendait pour les derniers mérovingiens (c’est les maires du palais comme Charles Martel qui possédaient la réalité du pouvoir).

Les allemands qui connaissaient les avantages d’une armée réduite avaient fixé à 7000 hommes les effectifs maximum de l’armée gouvernementale. En septembre 1948 les effectifs ont péniblement atteint les 6500 hommes répartis en douze bataillons avec un armement léger mais tout de même 40 généraux !

Le 1er bataillon était destiné à protéger le président Hacha, son gouvernement et garder avec des troupes allemandes le château de Prague. Ces bataillons dépendaient de trois inspections générales : Prague, Brno et Hradec-Kralove.

Dans un premier temps les soldats, sous-officiers et officiers venaient de la défunte armée tchécoslovaque mais pour des raisons politiques ils sont peu à peu remplacées par de nouvelles recrues.

Elles étaient recrutées chez les tchèques âgés de 18 à 24 ans, d’ethnie aryenne, 1.65m comme taille minimum, en bonne santé et sans casier judiciaire.

Les allemands n’ont jamais vraiment eu confiance dans cette arme ce qui explique les sérieuses limites en matière d’armement. Ces limites sont levées à partir de septembre 1948 avec quelques pièces d’artillerie, des véhicules blindés mais les demandes pour l’acquisition de chars seront retoquées par les allemands.

Au printemps 1949 les douze bataillons sont fusionnés en six régiments répartis en trois brigades avec un peu d’artillerie et quelques unités de soutien.

Le projet de créer des unités montées se heurta au manque de chevaux et seule la première brigade recevra une compagnie montée qui lors de son engagement contre la résistance tchèque passa avec armes et bagages à l’ennemi !

Même chose pour le projet de créer une unité S.S. La Compagnie de St Wenceslas créée en juillet 1953 ne fût jamais engagée au combat faute de moyens humains et matériels.

Cette armée gouvernementale va se dissoudre au printemps 1954, des hommes ralliant les allemands d’autres la résistance, combattant notamment à Prague et accueillant les troupes de la RKKA lui servant de guide.

A la différence de la Garde Hlinka cette force armée ne fût pas considérée comme une force armée collaborationiste et leurs chefs ne furent pas inquiétés par le gouvernement Benes une fois ce dernier revenu au pays.

Mitteleuropa Balkans (83) Roumanie (13)

Sous-marins

Le Delfinul

Comme nous l’avons vu dans la partie historique, la marine roumaine avait commandé un sous-marin dès 1914. Le déclenchement de la première guerre mondiale entraina la réquisition du sous-marin en construction à Chalons sur Saône chez la compagnie Schneider (NdA prononcer Schneidre).

Comme si l’histoire se mettait à begayer ce sous-marin est proposé par la France à la Roumanie une fois le premier conflit mondial terminé mais Bucarest décline cette proposition qui aurait vu la marine royale roumaine mettre en service un navire non seulement usé mais aussi tout simplement dépassé voir obsolète.

En 1924 la marine roumaine décide de commander un sous-marin neuf. Les chantiers navals Schneider espèrent remporter le contrat mais c’est finalement un chantier naval italien pourtant inexpérimenté dans ce domaine qui remporte le contrat pour une unité ainsi qu’un bâtiment de soutien.

Forcément il était prévisible que sauf miracle la construction allait rencontrer de nombreux problèmes. Mis sur cale aux chantiers navals de Fiume en 1927, il est lancé en 1930, complété en 1931 mais accepté uniquement en 1936 suite à de nombreux problèmes qui imposèrent de nombreux travaux correctifs.

Toujours en service en septembre 1948 le Delfinul sert d’abord d’instrument de dissuasion pour rendre la flotte soviétique de la mer Noire plus prudente avant de mener des missions plus offensives d’attaque de la navigation ennemie en mer Noire. Des missions de renseignement et des opérations spéciales ont également été menées.

Endommagé à plusieurs reprises, le Delfinul était en réparations quand le coup d’état communiste entraine la Roumanie dans un nouveau conflit avec l’URSS comme alliée et non comme ennemi.

Les nouveaux maitres du pays ordonnent l’arrêt des réparations officiellement pour des raisons techniques mais personne n’est dupe, tout le monde voyant derrière la main de Moscou. Une équipe de sous-mariniers soviétique inspecte le navire et estime que sa remise en état n’apporterait rien à la marine soviétique. Décision est alors prise de l’envoyer à la démolition, démolition effectuée entre septembre 1957 et février 1958.

Caracteristiques Techniques

Déplacement : surface 650 tonnes plongée 900 tonnes

Dimensions : longueur 68m largeur 5.9m tirant d’eau 3.6m

Propulsion : deux moteurs diesels Sulzer, deux moteurs électriques deux hélices

Performances : vitesse maximale 14 nœuds en surface 9 nœuds en plongée distance franchissable 2000 miles nautiques

Armement : un canon de 102mm, une mitrailleuse de 13.2mm puis un canon de 20mm, huit tubes lance-torpilles de 533mm (quatre à l’avant et quatre à l’arrière)

Equipage : 55 hommes

Le Rechinul et le Marsuinul

Le Rechinul (S-1) et le Marsuinul (S-2)

Après la longue et difficile construction du Delfinul on comprend que la marine roumaine n’ait pas voulu confier au chantier naval de Fiume la construction de nouveaux submersibles.

Elle se tourne vers un bureau d’études néerlandais baptisé IvS (Ingenieurskantoor voor Scheepsbouw). En réalité derrière ce bureau d’études batave se cache la marine allemande qui espérait ainsi préserver son savoir-faire et l’accroitre en attendant le jour où le réarmement sera possible.

Grâce à ce bureau d’études la marine roumaine va pouvoir s’équiper de deux submersibles qui ne sont pas identiques mais partagent un certain nombre de points communs.

Plans du sous-marin Rechinul

Le premier nommé baptisé Rechinul (requin) est issu du Project 298, version améliorée du E-1, un submersible conçu pour l’Espagne mais finalement vendu à la Turquie en 1935.

La Roumanie achète les plans et en 1938 les chantiers navals de Galati entament la construction de leur premier sous-marin avec l’assistance technique des chantiers navals AG Weser de Brême. En dépit de cette aide, le navire n’est lancé qu’en mai 1941 et mis en service en septembre 1942.

Le Marsuinul

Le second baptisé Marsuinul (Marsouin) est extérieurement assez semblable au précédent mais ils se différencient par le fait que ce dernier est conçu comme sous-marin mouilleur de mines. Mis sur cale seulement en juin 1940 il est lancé en octobre 1942 et mis en service en mars 1945.

Ces deux sous-marins sont naturellement toujours en service en septembre 1948. Si le Marsuinul effectue des missions de mouillage de mines pour tenter de bloquer les flottes militaires et les flottes marchandes ennemies, en revanche le Rechinul sert d’abord d’arme de dissuasion avant de mener de véritables missions de guerre.

Ces deux sous-marins vont disparaître pendant la guerre. Le Marsouinul est victime d’une mine……roumaine au large de Constansa le 14 mai 1951 alors que le Rechinul à été coulé par un sous-marin soviétique alors qu’il tentait d’évacuer des commandos roumains engagés derrière les lignes soviétiques en octobre 1952.

Caracteristiques Techniques

Le Rechinul

Déplacement : surface 650 tonnes plongée 750 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 69.8m largeur 6.80m tirant d’eau : nc

Propulsion : deux moteurs diesels MAN deux moteurs électriques Brown Boveri deux hélices

Performances : vitesse maximale 16 nœuds en surface 9 nœuds en plongée distance franchissable 7000 miles nautiques en surface

Armement : un canon de 88mm, un canon de 20mm, six tubes lance-torpilles de 533mm (quatre tubes à l’avant et deux à l’arrière)

Equipage : 45 officiers et marins

Le Marsouinul

Déplacement : surface 620 tonnes plongée 860 tonnes

Dimensions : longueur 68.7m largeur 6.45m tirant d’eau : nc

Propulsion : deux moteurs diesels MAN deux moteurs électriques Brown-Boveri

Performances : vitesse maximale 16 nœuds en surface 9 nœuds en plongée distance franchissable 8000 miles nautiques en surface

Armement : un canon de 88mm, un canon de 37mm, six tubes lance-torpilles de 533mm (quatre avant et deux arrières) 20 mines

Equipage : 45 officiers et marins

Vedettes lance-torpilles

Le programme naval de 1937 prévoyait dix vedettes lance-torpilles mais en septembre 1948 en raison de problèmes tout autant financiers que techniques seulement huit vedettes lance-torpilles sont en service au sein de la 4ème flottille de torpilleurs.

S-Boote en mer

Ces vedettes ne portent pas de nom mais deux lettres B et T pour Barca Torpilei (bateau lance-torpilles) suivit d’un chiffre allant d’abord de un à huit puis jusqu’à vingt-quatre puisqu’au final la marine royale roumaine va mettre en œuvre vingt-quatre navires de ce type, ces navires étant considérés par les soviétiques comme la principale nuisance parmi toutes celles que pouvait représenter la marine de Bucarest.

Utilisées de manière agressives elles tendaient des embuscades contre les convois soviétiques ou contre les navires militaires isolées. Certaines furent utilisées de manière plus originale pour infiltrer des commandos de saboteurs derrière le front pour détruire une batterie d’artillerie, un dépôt de munitions ou un poste de commandement.

Les huit vedettes en service en septembre 1948 (BT-1 à 8) étaient semblables aux S-Boot mais de conception roumaine, des navires de 65 tonnes, mesurant 29m de long sur 4m de large, filant à 40 nœuds avec un armement composé d’un canon de 20mm, de deux mitrailleuses de 7.92mm et deux tubes lance-torpilles de 533mm.

Durant le conflit seize nouvelles vedettes sont mises en service (BT-9 à 24), des navires plus gros, plus rapides et surtout mieux armées pour s’opposer avec succès à leurs homologues soviétiques.

Elles déplaçaient 105 tonnes, mesuraient 34m de long sur 5m de large, une vitesse maximale de 42 nœuds et un armement composé d’un canon de 37mm, de deux canons de 20mm, de deux mitrailleuses et de quatre torpilles de 533mm sur berceaux.

Sur les vingt-quatre vedettes lance-torpilles utilisées par la marine royale roumaine entre septembre 1948 et avril 1954, seize d’entre-elles ont été détruites, les huit survivantes furent détruites peu après la fin du conflit, leur usure prononcée rendant leur réutilisation problématique même pour des tâches secondaires.

Les BT-1, 4, 7, 8, 12, 16,21 et 24 ont été coulées par l’aviation, les BT-3 et 5 par des mines, les BT-19 et 20 par des batteries côtières et les BT-2, 6, 10 et 15 par leurs homologues soviétiques.

Mouilleurs de mines

NMS Amiral Murgescu

Le programme naval de 1937 prévoyait la construction pour la marine royale roumaine d’un croiseur léger baptisé Amiral Murgescu. Finalement ce navire allait être un hybride, un mouilleur de mines pouvant servir également de navire de transport et d’escorteur lourd. Il était prévu initialement quatre navires mais les trois sister-ship de l’Amiral Murgescu ne furent jamais construits.

-Le NMS Amiral Murgescu est mis sur cale le 1er août 1938 aux chantiers navals de Galati lancé le 14 juin 1939 et mis en service le 14 octobre 1941.

En temps de paix il effectue des mouillages de mines d’exercices mais aussi des missions de transport et des simulations de raids amphibies même si durant le second conflit mondial il ne mènera aucune mission de ce type.

Modernisé entre septembre 1946 et mars 1947 il était donc pleinement opérationnel en septembre 1948 quand éclate le second conflit mondial. La Roumanie reste neutre mais neutralité ne veut pas dire faiblesse et des champs de mines défensifs sont mouillés pour protéger les ports roumains et mêmes bulgares, Bucarest craignant une action décidée des soviétiques.

Après le déclenchement de l’opération BARBAROSSA, de nouveaux mouillages de mines sont réalisés. L’Amiral Murgescu ne mène que des mouillages défensifs en raison d’une vitesse trop faible pour s’échapper rapidement d’une zone contrôlée par l’ennemi.

Il va également mener des missions de transport de troupes entre Constansa et Odessa voir entre Odessa et la Crimée après la conquête de la presqu’île par les germano-roumains.

A Bucarest on se prend à rêver d’un condominium sur la Crimée ignorant que les allemands veulent en faire un pays des Goths (Gothland), une riviera pour les privilégiés du régime.

A plusieurs reprises le mouilleur de mines est endommagé mais jamais vraiment sérieusement, certains le mettant sur le compte d’une icône de la vierge que le commandant avait disposé dans sa cabine.

Le 25 septembre 1953 un coup d’état communiste provoque le basculement de la Roumanie dans le camp soviétique. L’Amiral Murgescu était à l’époque stationné à Constansa et s’apprêtait à appareiller pour une nouvelle mission d’escorte. Saisi par les soviétiques, il est interné à Sébastopol jusqu’à la fin de la guerre.

Il est rendu à la marine roumaine le 14 mars 1955. Rebaptisé NMS Dacia, il est transformé en ravitailleur polyvalent. Désarmé le 17 septembre 1974, il est vendu à la démolition et démantelé au début des années quatre-vingt.

Caracteristiques Techniques

Déplacement : standard 812 tonnes pleine charge 1068 tonnes

Dimensions : longueur 76.9m largeur 9.1m tirant d’eau 2.5m

Propulsion : deux moteurs diesels Krupp de 2100 ch entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 16 nœuds distance franchissable 3400 miles nautiques

Armement : deux canons de 105mm en affûts simples sous masques, deux puis huit canons de 37mm, quatre puis six canons de 20mm, deux affûts doubles de 13.2mm (débarqués en 1949), deux lanceurs de chargeurs de profondeur avec 65 charges, 135 mines

Battelerie : une vedette à moteur de 9t (un canon de 20mm, une mitrailleuse, six charges de profondeur)

Equipage : 135 officiers et marins

NMS Vlad Tepes et NMS Domnitor

Le Maréchal Pétain à la mer, peinture publicitaire

Les NMS Vlad Tepes et NMS Domnitor sont deux paquebots de 18000 tonnes comparables à notre Marechal Pétain construits non pas en Roumanie mais en Italie pour le Service Maritime Roumain afin de servir plusieurs lignes de transport de passagers en mer Noire et en Méditerranée.

Comme une partie des archives à disparu les lignes en question sont incertaines et font l’objet de spéculation. Si la plupart des auteurs s’accordent sur la desserte des ports bulgares, turcs et soviétiques certains estiment que ces paquebots auraient pu également desservir des ports de Méditerranée voir réaliser des croisières pour les plus fortunés.

Ces deux navires sont mis en service respectivement en septembre 1947 et mars 1948 et n’ont donc pas le temps de vraiment réaliser des traversées régulières et ainsi fidéliser une clientèle.

Résultat le Serviciul Maritim Român prend la décision en septembre 1948 de désarmer ces deux fleurons en attendant de savoir de quoi demain sera fait.

Le SMR est vite fixé. La marine royale roumaine réquisitionne ces deux paquebots et ordonne leur transformation en mouilleur de mines écartant d’autres projets (croiseur auxiliaire, navire-hôpital).

Conservant leurs noms d’origine, ils sont remis en service en mars et septembre 1949. Ils vont mener quelques missions de mouillage de mines mais vont surtout servir de transport de troupes ce qui fait dire à certains qu’on à perdu beaucoup de temps pour rien.

Contrairement à l’Amiral Murgescu, les deux paquebots transformés ne vont pas survivre à la guerre.

Le NMS Vlad Tepes est ainsi victime d’un sous-marin soviétique inconnu (NdA il à probablement été coulé avant d’avoir pu revendiquer sa victoire) le 14 aoûit 1950 (deux torpilles et non trois comme le pense des survivants probablement trompés par l’explosion de munitions ou des chaudières) alors que le NMS Domnitor est coulé le 8 août 1951 au large d’Odessa par l’aviation soviétique, quatre bombes étant fatales au navire qui s’incline et chavire, ne laissant que fort peu de survivants.

Caracteristiques Techniques

Déplacement en charge 18000 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 181m largeur 23m tirant d’eau 9.40m

Propulsion : trois moteurs diesels deux temps Sulzer (produits sous licence en Roumanie) dévellopant 25000ch entrainant trois hélices

Performances : vitesse maximale 21 nœuds distance franchissable 7500 miles nautiques à 15 nœuds

Armement : un canon de 152mm, quatre canons de 105mm, huit canons de 37mm et douze canons de 20mm, 300 mines mouillables

Capacités : en configuration paquebot ils pouvaient transporter 673 passagers répartis en trois classes. En configuration transport ils pouvaient transporter 5000 soldats équipés

Equipage : 325 officiers et marins pour le navire de croisière, 20 officiers et 145 hommes comme bâtiment militaire.

Mitteleuropa Balkans (80) Roumanie (10)

MARINE ROUMAINE

Histoire

Les origines

Pavillon de la marine royale roumaine

La marine roumaine est créée le 22 juin 1860 par le Domnitor Alexandru Ion Cuza suite à l’unification des principautés de Valachie et de Moldavie. A l’époque il s’agit d’une flottille destinée à opérer sur le Danube, flottille issue de l’union des forces navales des anciennes principautés désormais unies.

Les premiers officiers sont formés à Brest et la première base est aménagée à Izmail en mer Noire. La marine roumaine se déplace à Braila en 1864 puis à Galati en 1867. Cette dernière va devenir la principale base de la future marine royale roumaine avec des infrastructures toujours plus développées.

Cette marine est naturellement modeste avec six navires et 275 marins. A part préparer l’avenir d’une future expansion elle ne peut pas faire grand chose.

Une école de formation est installée à Galati en 1872 et peu à peu des navires modernes qu’ils soient neufs ou de conversions sont livrés à la marine roumaine. Le premier vrai navire militaire roumain est la canonnière Fulgerul construite en France en 1873 mais armée en Roumanie avec un canon Krupp. Deux plus tard un torpilleur à hampe baptisé Randunica est à son tour mis en service.

Les différents navires roumains participent à la guerre russo-ottomane sous pavillon russe car officiellement la Roumanie est encore une principauté sous vassalité ottomane ! Le Randunica coule en coopération avec les torpilleurs russes Carevitch et Ksenya le monitor fluvial ottoman Seyfi alors que l’artillerie côtière coule le 7 avril 1877 le Podgorice.
Après cette guerre qui aboutit à l’indépendance de la Roumanie et à l’autonomie (quasiment l’indépendance) de la Bulgarie, la flottille du Danube bénéficiant de plusieurs plans de réarmement (1883-1885, 1886 à 1888 et 1906 à 1908).

Le croiseur protégé NMS Elisabeta après la refonte de 1905

La division de la Mer Noire voit le jour en 1890 et comprend le croiseur protégé Elisabeta, le navire-école Mircea, trois torpilleurs de classe Smeul et la canonnière Grivita.

En 1898 la flottille est réorganisée en une division du Danube basée à Galati et une division de la mer Noir basée à Constansa, le grand port maritime roumain.

Après avoir d’abord privilégié le contrôle du Danube (à l’époque le grand fleuve n’à pas le statut de voie d’eau internationale comme il l’aura ultérieurement) avec une marine fluviale (Brown Water Navy), la Roumanie se préoccupe de posséder peut être par une marine de haute mer (Blue Water Navy) mais au moins une marine littorale, une marine de défense côtière (Green Water Navy).

Comme souvent dans ces moments là les premiers plans sont ambitieux voir même irréalistes puisque le plan de 1898 prévoyait six cuirassés garde-côtes, quatre destroyers et douze torpilleurs (aucun de ces navires ne sera construit).

Le 2 juillet 1905 la marine roumaine est impliquée à son corps défendant dans la plus célèbre mutinerie de l’histoire navale, celle du cuirassé russe Potemkine accompagné du torpilleur Ismail (n°273).

Le croiseur protégé Elisabeta engage le torpilleur russe Ismail alors que ce dernier avait tenté de se réfugier dans le port de Constansa. Le navire roumain tira un premier coup à blanc suivit d’un deuxième coup avec un obus bon de guerre. Le torpilleur russe n’à d’autre choix que de se replier.

Plus tard dans la journée, le cuirassé et le torpilleur quittent les eaux territoriales roumaines. Dans la nuit du 7 juillet le cuirassé retourne dans le port roumain, l’équipage acceptant de se rendre aux autorités roumaines en échange de l’asile politique.

A midi le 8 juillet le capitaine Negru, commandant du port monte à bord du cuirassé pour hisser le pavillon roumain avant de l’autoriser à entrer dans le port intérieur. Le 10 juillet le cuirassé est rendu aux autorités russes qui vont le rapatrier à Sébastopol.

La marine roumaine dans le premier conflit mondial

Deux ans avant le début du premier conflit mondial la marine roumaine planifie un ambitieux programme d’expansion navale avec six croiseurs légers de 3500 tonne, douze destroyers de 1500 tonnes et un sous-marin.

Le Marasesti à d’abord connu une carrière sous pavillon italien.

Quatre destroyers commandés à l’Italie mais ces navires furent réquisitionnés par les italiens en 1914. Trois sous-marins sont commandés en France aux chantiers navals Schneider de Chalons sur Saone mais il est réquisitionné par la France en août 1914 et l’argent versé issu d’une souscription publique va être rendu aux roumains pour acheter des munitions.

A l’époque le plus gros navire de la marine roumaine est le croiseur protégé Elisabeta, une antiquité flottante puisque mis en service en 1888. Voilà pourquoi ce navire fût utilisé pour garder les bouches du Danube même si il fût désarmé dès le début de la première guerre mondiale. Son armement est réutilisé pour protéger les rives du Danube contre une action des monitors fluviaux austro-hongrois.

La Koningliche und Kaiserliche Kriegsmarine possédait en effet une importante flottille de monitors et de patrouilleurs, une leçon de la guerre austro-allemande de 1866. Sans l’armistice de Nicolsburg (21 juillet 1866), la 2ème Armée prussienne aurait sans difficulté atteint Vienne.

En 1914 la Donauflottille (Flottille du Danube) créée en 1870 possède six monitors ainsi que six patrouilleurs ou plutôt six vedettes de 15 à 33 tonnes qui se révélant trop petites vont être supplées par des navires plus gros (60 à 133 tonnes).

Les autres navires ne sont guère plus modernes (quatre canonnières et trois torpilleurs de classe Naluca [NMS Smeul NMS Naluca NMS Sborul] mais aussi le mouilleur de mines NMS Alexandru cel Bun ou le navire d’entrainement NMS Mircea).

Comme les autres marines, la marine roumaine réquisitionne des navires marchands pour compléter la flotte, cette réquisition étant facilité par le fait que la marine marchande était une marine nationale, le Service Maritime Roumain ou Serviciul Maritim Român.

C’est ainsi que les paquebots vapeur Regele Carol I (roi Carol 1er), România (Roumanie), Imparatul Traian (Empereur Trajan) et Dacia (Dacie) sont convertis en croiseurs auxiliaires.

Signe qui ne trompe pas la Flottille du Danube était plus moderne avec quatre monitors fluviaux (Lascar Catargiu, Mihail Kogalniceanu, Ion C. Bratianu et Alexandru Lahovari) et huit torpilleurs de conception et de fabrication britannique.

Ces quatre monitors ont été construits à Galati en 1907 avec trois canons de 120mm chacun même si en 1918 le Mihail Kogalniceanu est transformé en monitor océanique.

Les huit torpilleurs britanniques de classe Capitan Nicolae Lascar ( NMS Major Ene, NMS Captain L. Bogdan, NMS Captain Romano, NMS Major Giurascu, NMS Major Sontu, NMS Major Gr. Ioan, NMS Lt. Calinescu et NMS Captain V Maracineanu) ont été construits en 1906/07, des navires plus comparables à des vedettes lance-torpilles puisqu’ils déplaçaient environ 50 tonnes, une vitesse de 18 nœuds et un armement composé d’un canon de 47mm, d’une mitrailleuse de 6.5mm et deux tubes lance-torpilles.

Ces navires étaient appuyés par des navires plus anciens de classe Vedea (NMS Vedea, NMS Argeșul, NMS Trotușul et NMS Teleorman). Construits en 1894 en Allemagne, c’était là encore de petits navires, davantage des vedettes que des torpilleurs avec un déplacement de 30 tonnes, une vitesse de 10 nœuds et un armement composé d’un canon de 37mm et de deux tubes lance-torpilles.

Cette flottille comprennait également six vieilles canonnières utilisées pour surveiller la frontière ainsi que des navires de soutien (mouilleur de mines, transport, ravitaillement).

Ces vieilles canonnières toutes construites en Grande-Bretagne étaient réparties entre les trois unités de la classe Oltul (NMS Oltul,NMS Siretul, NMS Bistrita) et trois unités de la classe Rahova (NMS Rahova, NMS Smârdan, NMS Opanez, NMS Silistra).

La première classe se compose de navires de 110 tonnes, d’une vitesse maximale de 10 à 12 nœuds avec un armement composé d’un canon de 57mm et d’un canon de 37mm alors que la seconde se compose de navires de 45 tonnes, d’une vitesse maximale de 9 nœuds (sic) avec un armement composé d’un canon de 37mm et d’un canon Nordenfelt.

Les navires auxiliaires sont composés de navires réquisitionnés (NMS Bujorescu NMS Catinca) et d’un ancien torpilleur à hampe, le Randunica.

Pour la marine roumaine, la guerre commence vraiment dans la nuit du 26 au 27 août peu après que la Roumanie eut déclaré la guerre à l’Autriche-Hongrie.

Trois torpilleurs (le Randunica pourtant déclassé et deux navires réquisitionnés transformés en torpilleurs, les Bujorescu et Catinca) attaquent la flottille austro-hongroise du Danube stationnée dans le port de Ruse mais l’objectif de couler l’un des monitors de la Donauflottille le Bosna (580 tonnes, 13.5 nœuds, deux canons de 120mm, deux canons de 66mm, deux canons de 47mm, deix obusiers de 120mm et sept mitrailleuses) échoua puisque seule une barge chargée de carburant fût coulée.

Cela poussa néanmoins la flottille à se replier à 130km à l’ouest jusqu’à Belene et de prendre de sérieuses mesures défensives (le canal de Belene était un bras du Danube situé près de la ville bulgare de Svistov séparée de la rive roumaine par l’île de Persina).

Les monitors et autres navires de la flottille du Danube allaient se montrer très actifs durant tout le conflit, apportant un appui-feu bienvenue aux troupes au sol et ceux en liaison avec les batteries côtières, la portée des canons perturbant la préparation d’artillerie et les mouvements de troupes en direction du front. En revanche il n’y eut pas d’affrontements directs entre les deux flottilles.

Le seul navire à être sérieusement endommagé est le torpilleur fluvial Gr. Ion percée comme une écumoire par des mitrailleuses ennemies avec tout de même la moitié de son équipage tué et ce lors de la Bataille de Turtucaia. Elle participe ensuite à la première bataille de Cobadin.

Signe de la menace qu’elle représentait, le général Macksen rassembla des pièces d’artillerie d’un calibre allant de 150 à 305mm pour neutraliser définitivement ces monitors mais l’attaque menée à partir du 21 septembre n’eut pas l’impact escompté puisqu’à la fin de la journée seul le monitor Lahovari avait été légèrement endommagé avec seulement six blessés.

Quand un avion de reconnaissance raporta un tel résultat, le général allemand démis de leurs fonctions les sept officiers chargés de cette opération.

Durant l’Offensive Flamanda (29 septembre-5 octobre 1916) les batteries côtières roumaines endommagèrent des navires austro-hongrois comme les monitors Bodrog Körös et Szamos mais aussi le patrouilleur Barsch et une barge de charbon tandis qu’une barge chargée d’explosifs coula.

Le Körös à été sérieusement endommagé à tel point qu’en décembre 1917 au moment de l’armistice il était encore en réparations, réparations qui n’allaient s’achever qu’en avril 1918. Bien qu’aucun navire roumain ne fût engagée dans cette offensive, la seule rumeur de leur présence poussa la flottille austro-hongroise à se replier à Belene.

Le 30 septembre 1916 près de Sulina le sous-marin allemand UB-42 lance une torpille contre le torpilleur roumain NMS Smeul mais le manque. Le torpilleur contre-attaque et endommage le sous-marin au niveau du périscope (qui est détruit) et du kiosque (qui est ébréché) ce qui impose son retour au port.

Du 19 au 25 octobre 1916 les forces roumano-russes lancèrent une offensive pour récupérer les territoires perdus en Dobroudja (Deuxième bataille de Cobabin).

La marine roumaine mobilise le monitor Lascar Catargiu qui débarque cinquante fusiliers marins qui occupent la ville d’Harsova le 8 novembre mais sans combat l’ennemi l’ayant évacué.

Le 10 novembre 1916 deux torpilleurs débarquent des troupes à Topalu pour occuper le village. Le 3 décembre, le torpilleur Capitan Valter Maracineanu est coulé dans le Danube par une mine (un mort) et le 8 décembre les navires roumains couvrent la retraite des troupes au sol qui vont parvenir à s’accrocher dans le Delta du Danube qui restera sous contrôle roumain jusqu’à la fin du conflit.

En novembre 1916 le NMS Smeul aurait provoqué la destruction du sous-marin mouilleur de mines UC-15. Le commandant du torpilleur à affirmé avoir repoussé un sous-marin allemand et comme la flottille allemande n’avait dans le secteur que ce sous-marin il est facile de faire le rapprochement.

Ce qui est sur en revanche c’est que le torpilleur n’à été qu’indirectement à l’origine du naufrage en provoquant l’explosion des mines embarquées sur le sous-marin allemand.

Le 3 janvier 1917 un torpilleur fluvial roumain capture douze soldats allemands à Ghecet puis couvre l’évacuation de Galati d’une armada hétéroclite de 528 navires, la canonnière fluvial Smardan étant coulée par l’artillerie allemande durant cette opération (trois morts) tandis que le monitor Catargiu était endommagé avec également trois morts à son bord.

Le 16 avril 1917 le torpilleur NMS Smeul chavire dans les bouches du Danube provoquant la mort de 18 marins dont trois officiers français. La cause n’est pas une mine ottomane comme c’est parfois écrit mais tout simplement le mauvais temps.

En juillet 1917 les monitors roumains bombardèrent la ville de Tulcea occupée par les bulgares, réduisant au silence toutes les batteries bulgares ne subissant que de très légers dommages.

Le 22 septembre 1917 le monitor austro-hongrois SMS Inn heurte une mine et coule près de Braila, deux personnes étant tués à bord, un opérateur télégraphiste et le chef d’état-major de la flottille austro-hongroise du Danube.

Après une période d’inactivité lié à l’armistice puis au traité de Bucarest, la flottille fluviale roumaine reprennant la guerre le 10…..novembre 1918.

Dans les premières heures du 11 novembre, le monitor Mihail Kogalniceanu accompagné par le torpilleur fluvial Trotusul soutient l’occupation de la ville de Braila, une occupation faite sans combats, les allemands ayant évacué la ville, laissant aux roumains de nombreux navires dans le port.

Entre-deux-guerres

Suite à la fin du premier conflit mondial la Roumanie augmente substantiellement sa superficie en absorbant des territoires ayant appartenu à la Russie, à l’Autriche-Hongrie et la Bulgarie.

La marine royale roumaine va augmenter ses moyens en récupérant des navires ayant appartenu à des navires ennemis comme l’Autriche-Hongrie, la défunte Double-Monarchie voyant trois monitors fluviaux continuer leur carrière frappé du pavillon bleu or et rouge. Ces navires sont baptisés Ardeal, Basarabia et Bucovina. En 1921 quatre patrouilleurs sont acquis auprès de l’Italie. Ces acquisitions vont former la plus puissante flottille fluviale du monde.

A la différence de l’avant guerre la marine roumaine va axer ses efforts sur la division de la mer Noire pour profiter de l’affaiblissement de la Russie et de l’empire ottoman.

En 1920 elle achète deux croiseurs-éclaireurs de la marine italienne qu’elle rebaptise Marasesti et Marasti, des navires que la marine royale roumaine connait bien puisqu’elle les avaient commandé en 1914 avant que le premier conflit mondial pousse la Regia Marina à les réquisitionner et les utiliser (les deux autres seront cédés aux nationalistes espagnols en 1937).

La Roumanie achète également quatre canonnières auprès de la marine française, des navires qu’elle rebaptise Stihi Dumitrescu Lepri et Sublocotenent Ghiculescu, un cinquième navire de ce type étant acquis pour cannibalisation.

Torpilleur type Ariete

A cela s’ajoute sept torpilleurs acquis comme dommages de guerre auprès de la défunte Autriche-Hongrie enfin plutôt six car le Fulgerul chavire et coule dans le détroit du Bosphore lors de son transit en direction de la Roumanie. Ces navires sont désarmés durant la Pax Armada et remplacés notamment par quatre unités de classe Ariete.

Après le temps des réutilisations vient le temps des constructions neuves. En 1926 la Roumanie met en service deux destroyers de classe Regele Ferdinand, les Regele Ferdinand et Regina Maria, des navires construits en Italie mais inspirés des conducteurs de flottilles (flottilla leader) britanniques de classe Shakespeare soit ce qui se fait de mieux à l’époque.

Le Regele Ferdinand en 1935

A la même époque la Roumanie intègre le cercle relativement fermé des pays disposant d’une composante sous-marine. On pourrait penser qu’il s’agissait d’une leçon du premier conflit mondial mais point puisque la volonté d’acquérir un torpilleur submersible est plus ancienne.

En mai 1913 la Roumanie décide de renforcer sa composante navale hauturière et passe commande de quatre torpilleurs de classe Vifor. Elle étudie également la possibilité de faire construire aux chantiers navals de La Spezia un sous-marin par la firme Fiat.

Ce premier submarin devait être financé par une souscription publique lancée l’année précédente par le jounal Universul. Cette souscription remporte un grand succès puisque trois millions de lei ont été récoltés.

Les roumains changent finalement d’avis puisque l’argent est envoyée au français Schneider pour un submersible côtier. Il est aussitôt mis sur cale mais suite au déclenchement du premier conflit mondial, il est réquisitionné par la marine française, l’argent déjà versé servant à acheter des munitions.

Dans l’immédiat après guerre la France est la première puissance militaire d’Europe mais est surtout un pays traumatisé obsédé par sa sécurité. Elle cherche donc des alliés et va les trouver notamment en Europe centrale et orientale en parainant la Petite Entente.

Qui dit sécurité dit armes et Paris espère placer les produits de son industrie dans ces pays qui pour certains ont déjà été ses alliés.

Pour Paris il est capital que Bucarest tienne son rang en mer Noire et pour cela propose ses navires dont deux sous-marins type O’Byrne dont le premier n’est autre que le sous-marin commandé en 1914 !

La marine roumaine décline cette proposition car ces deux bâtiments sont dépassés et disposant de faibles capacités de combat.

Il faut attendre 1924 pour que la Roumanie lance un vrai projet d’acquisition de sous-marins avec trois submersibles partiellement financé par deux des trois millions de lei collectés et que le Trésor Roumain avait prit soin de conserver.

Les chantiers navals Schneider espèrent remporter le contrat mais c’est finalement l’Italie qui va décrocher la timbale mais pour seulement un sous-marin le Delfinul et un bâtiment-base de sous-marin baptisé Constansa, deux navires commandés dans un chantier naval novice en la matière, les chantiers navals Quarnaro de Fiume. Sans surprise les travaux prennent du retard et il n’est mis en service qu’en 1936 neuf ans après sa construction.

Construire des navires c’est bien mais il faut aussi des infrastructures pour les accueillir mais aussi pour former les futurs cadres de la marine royale roumaine. Un collège naval est fondé à Constansa en 1920 et en 1938 un voilier-école le Mircea construit en Allemagne va permettre la formation des futurs officiers de marine roumain et surtout offrir une magnifique vitrine à la marine de Carol II.

Comme la guerre verra la réquisition de navires marchands le Serviciul Maritim Român reçoit lui aussi de nouveaux navires qu’ils s’agisse de constructions neuves ou de navires de seconde main disposant encore d’un bon potentiel.

On trouve ainsi le vapeur Oituz, les anciens cargos allemands Adreal Peles Alba Iulia et Suceava (mis en service en 1932/33), les paquebots Basarabia et Transilvania acquis en Allemagne en 1938 et quatre cargos achetés en Italie avant le début de la guerre de Pologne (Balcic, Cavarna, Mangalia et Sulina), le SMR disposant à cette époque de dix-sept navires marchands pour un déplacement global de 72000 tonnes.

C’est notamment ces navires qui vont transporter au Levant et en Egypte les soldats polonais qui avaient échappé à l’encerclement et à la captivité.

En 1937 la marine roumaine souhaite lancer un programme de réarmement avec un croiseur, quatre destroyers, trois sous-marins, deux mouilleurs de mines et dix vedettes lance-torpilles. Ces navires doivent tous être construits aux chantiers navals de Galati où de lourds travaux d’infrastructure viennent d’avoir lieu.

Comme souvent en temps de paix cet imposant programme se heurte à des réalités industrielles, budgétaires mais aussi politique. C’est ainsi que le NMS Amiral Murgescu qui devait être un croiseur léger va devenir un mouilleur de mines utilisable pour des missions d’escorte.

Il faudra finalement attendre 1943 pour que la marine roumaine mette sur cale un véritable croiseur léger, le NMS Miheai Viteazul, un navire similaire aux croiseurs légers de classe Berlin. Il va devenir le navire-amiral de la marine roumaine. Un sister-ship aurait du être construit mais le NMS Cetatea Alba mis sur cale en septembre 1948 ne fût lancé qu’en octobre 1951 et finalement coulé par un raid aérien français en septembre 1952 alors qu’il n’était toujours pas achevé.

Les quatre torpilleurs furent construits mais à un rythme de sénateur. De conception roumaine mais avec l’aide discrète des allemands et des italiens, ils sont mis en service entre 1945 et 1947, opérant principalement avec l’unique croiseur léger de la marine royale roumaine.

Sur les trois sous-marins prévus, seulement deux baptisés Marsuinul et Rechinul furent mis en service, le premier ressemblant à un type VII alors que le second était un sous-marin mouilleur de mines. Il y eut le projet d’acquérir cinq mini sous-marins italiens de type CB mais le projet n’à pas aboutit pas.

Les deux mouilleurs de mines ne furent finalement pas construits mais en septembre 1948 deux paquebots furent réquisitionnés et transformés en mouilleur de mines. En ce qui concerne les dix vedettes lance-torpilles, huit furent mises en service durant la Pax Armada.

Mitteleuropa Balkans (47) Bulgarie (11)

Navires et hydravions de la marine bulgare

Torpilleurs

Torpilleurs classe Druzki

Torpilleur Druzki ou plutôt une reconstruction à l’identique réalisée entre 2000 et 2005 par une poignée de passionnés

Ces torpilleurs au nombre de six sont de conception et de construction française, ayant vu le jour aux chantiers navals Schneider de Chalons-sur-Saône.

Ces navires baptisés Druzki, Smeli,Hrabi,Strogi,Letjashchi et Shumni sont mis en service en 1908 et 1909. A noter que les trois derniers ont été assemblés en France, démontés puis remontés en Bulgarie.

Ces torpilleurs comparables aux célèbres «numérotés» de la marine française sont engagés dans la première guerre balkanique mais ne participent pas à la deuxième en raison de l’internement de la marine bulgare à Sebastopol, les navires militaires bulgares ne rentrant au pays qu’en 1914.

Ils vont participer au premier conflit mondial, le Shumni étant coulé par une mine au large de Varna en septembre 1916. Le Strogi est endommagé mais réparé mais le Letyashchi qui s’échoue à Varna le 28 novembre 1918 est capturé par les français qui vont l’envoyer à la démolition.

Suite au traité de Neuilly-sur-Seine les quatre torpilleurs sont maintenus en service mais sans tubes lance-torpilles, devenant ainsi des patrouilleurs ou des mouilleurs de mines. Modernisés en 1934 ils retrouvent leurs tubes lance-torpilles à la fin des années trente à une époque où ils étaient totalement obsolètes.

Le Druzki est désarmé en septembre 1944, le Smeli est désarmé en mars 1945, le Hrabi en octobre 1945 et le Strogi en juin 1946. Ils vont être remplacés par des torpilleurs de conception allemande et de fabrication bulgare, ces derniers reprendront les noms de leurs aînés. Les «numérotés bulgares» sont envoyés à la casse.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 97.5 tonnes

Dimensions : longueur 38m largeur 4.40m tirant d’eau 1.30 à 2.40m

Propulsion : une machine verticale à triple expansion (VTE) alimentée en vapeur par deux chaudières Normand dévellopant 1950ch et entrainant une hélice.

Performances : vitesse maximale 26 nœuds distance franchissable 5000 miles nautiques à 16 nœuds Capacité charbon : 11 tonnes

Armement : deux canons de 47mm modèle 1902, deux plate-formes doubles lance-torpilles de 450mm latérales et un tube lance-torpilles à la proue

Equipage : 27 à 32 officiers et marins

Torpilleurs légers classe Smeli

Les torpilleurs bulgares sont inspirés des Elbing allemands

A la fin des années trente les torpilleurs bulgares de classe Druzhi sont obsolètes. Leur remplacement devient urgent mais les bulgares n’ont aucune expérience dans la réalisation de navires de ce type.

Comme Sofia voulait gagner en autonomie et batir une industrie navale militaire, la simple commande à l’étranger était impossible ou du moins improbable. Plusieurs pays furent approchés pour fournir des plans et une assistance technique.

C’est l’Allemagne qui offrit la meilleur offre. Un contrat est signé le 14 septembre 1942 pour la construction à Varna de quatre torpilleurs légers inspirés des nouveaux torpilleurs allemands construits pour la toute jeune Kriegsmarine. Il semble que la marine bulgare avait envisagé la construction de quatre autres navires mais cela n’à pas dépassé le stade du projet.

Le modèle est approuvé par la marine bulgare le 14 mars 1943 nous donne un navire de 1200 tonnes pouvant filer à 30 nœuds et franchir 1500 miles nautiques à 25 nœuds.

Propulsés par des turbines à engrenages et des chaudières à vapeur surchauffée, ces navires étaient armés de trois canons de 105mm en affûts simples, une DCA légère composée de canons de 20 et de 37mm et deux plate-formes doubles lance-torpilles de 533mm sans oublier des grenades ASM.

Ces navires sont baptisés Smeli, Druzkhi, Shumni et Strogi et sont mis en service respectivement en octobre 1944, en mars 1945, en septembre 1945 et en juillet 1946.

Ces navires vont naturellement participer à la seconde guerre mondiale pour défendre les côtes, escorter des convois et attaquer ceux de l’adversaire.

Le Smeli est coulé le 14 juin 1951 par une mine alors qu’il tentait d’attaquer un convoi soviétique ravitaillant la Crimée. Le Shumni est coulé le 8 septembre 1952 par l’aviation soviétique, le Druzkhi est victime de vedettes lance-torpilles soviétiques déployées en Crimée après la reprise de la presqu’ile suite à l’opération PIOTR VELIKY déclenchée en septembre 1953 (2 octobre 1953) alors que le Strogi qui avait survécu à de nombreux conflits finit par être sabordée à Varna le 25 janvier 1954.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1200 tonnes pleine charge 1580 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 97.50m largeur 11.50m tirant d’eau 3.95m

Propulsion : deux turbines à engrenages alimentées en vapeur par deux chaudières dévellopant 45000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 30 nœuds distance franchissable 1500 miles nautiques à 25 nœuds 3500 miles nautiques à 15 nœuds

Armement : trois canons de 105mm sous masque (deux avant et un arrière), quatre canons de 37mm en deux affûts doubles, six canons de 20mm en affûts simples, deux plate-formes doubles lance-torpilles de 533mm et huit grenades ASM

Equipage : 110 officiers et marins

Vedettes lance-torpilles

S-Boot

Pour renouveler leur flotte certains marins bulgares se mirent à rêver de croiseurs et de destroyers soit une flotte capable non pas de tenir tête à la Flotte soviétique de la mer Noire ou à la marine turque mais de rendre intenable un blocus comme l’art de la guerre navale le prescrivait pendant des siècles.

Hélas trois fois hélas les moyens attribués à la marine du royaume de Bulgarie étaient trop faibles pour créer une Blue Water Navy même légère. Les marins bulgares furent donc obligés de se rabattre sur une Green Water Navy, une marine littorale composée outre de quatre torpilleurs légers d’une flottille de huit vedettes lance-torpilles fournies par la compagnie allemande Lurssen.

Ces vedettes lance-torpilles étaient comparables aux S-Boot allemandes en un peu plus gros avec un armement renforcé. Après la livraison des quatre premières vedettes en 1939, quatre autres furent livrées en 1941 pour permettre de former la première flottille de torpilleurs.

Ces vedettes étaient désignés par les lettres TL (torpeda lokda bateau lance-torpilles) suivit d’un chiffre allant de 1 à 8.


Ces vedettes étaient les seules en service en septembre 1948 mais durant le conflit huit autres nouvelles furent fournies par les allemands non pas pour augmenter les capacités offensives de la marine bulgare mais pour compenser des pertes très élevées ce qui dément cette image d’une marine bulgare sur la défensive et faisant preuve d’une totale pusillanimité.

Ce sont donc seize vedettes (TL-1 à 16) qui ont été fournies à la marine bulgare. En janvier 1954 quand la Bulgarie change de camp, il n’en reste plus que deux qui sont sabordées à Varna en compagnie des restes de la flotte bulgare. Cet événement survenu le 25 janvier 1954 reste d’ailleurs un vrai traumatisme dans la marine bulgare et je n’ose imaginer ce qui se serait passé si notre marine française avait connu un tel événement.

Sur les quatorze vedettes détruites, six l’ont été par l’aviation, quatre par des mines, deux accidentellement et deux par leurs homologues soviétiques.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 51 tonnes pleine charge 60 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 29m largeur 4.46m tirant d’eau 1.51m

Propulsion : trois moteurs essence Daimler-Benz dévellopant 2850ch et entrainant trois hélices

Vitesse maximale : 36 nœuds

Armement : un canon de 37mm, deux canons de 20mm, deux mitrailleuses de 7.92mm et deux tubes lance-torpilles de 533mm

Equipage : 23 officiers et marins

Mouilleur de mines Bulgaria

Le HMS Abddiel

Pour une marine littorale, une Green Water Navy la mine marine est une arme capitale. Peu coûteuse mais d’une efficacité redoutable, elle ne peut et ne doit surtout pas être négligée que ce soit pour être mouillée ou pour être neutralisée.

Pour le mouillage on peut utiliser des navires marchands plus ou moins modifiés ou des navires spécialisés. Si aujourd’hui les mouilleurs de mines, les minelayer sont peu nombreux, à l’époque de la seconde guerre mondiale nombre de marines possédaient un ou plusieurs mouilleurs de mines.

Le principal inconvénient était que ce navire était conçu pour une période de guerre ce qui rendait son financement difficile à obtenir à moins de lui attribuer une mission du temps de paix ce qui pouvait avoir des conséquences dramatiques comme l’à montré la perte du mouilleur de mines Pluton à Casablanca en septembre 1939.

La marine bulgare souhaite dans le cadre de sa modernisation posséder un véritable mouilleur de mines pour poser les champs de mines défensif destinés à protéger les accès aux ports du pays.

Non sans mal le budget est obtenu et un grand mouilleur de mines semblable au HMS Abdiel et logiquement baptisé Bulgaria.

Plus gros navire de la marine bulgare, le Bulgaria dont le commandant honoraire était le tsar Boris III était un mouilleur de mines pouvant être utilisé également comme transport de troupes, navire de commandement et navire de soutien.

Il est mis sur cale aux chantiers navals de Varna (avec toujours l’assistance technique allemande) le 25 septembre 1942 lancé le 8 mars 1944 et mis en service le 17 septembre 1945.

Alors que la paix règne encore en Europe, le Bulgaria sert d’abord de navire-école pour former les futurs officiers de la marine bulgare mais aussi de transport de troupes, la Bulgarie expérimentant le transport rapide de troupes d’un port à l’autre.

Quand la seconde guerre mondiale éclate le 5 septembre 1948, le Bulgaria redevient un vrai mouilleur de mines, embarque son chargement de mines et va installer les champs de mines prévus de longue date.

Une fois cette opération terminée, le Bulgaria va servir de transport de troupes rapide notamment en direction de l’URSS quand l’armée bulgare participera à la «croisade antibolchevique» avec le résultat que l’on sait. Ultérieurement le navire assurera le rapatriement des troupes bulgares.

Le 7 octobre 1952 alors qu’il venait de transporter en Crimée des troupes allemandes, il est surpris par l’aviation soviétique.

Des bombardiers bimoteurs Peltyakov Pe-2 passent à l’attaque en profitant d’une trouée dans la couverture nuageuse.

Naviguant sans escorte, le Bulgaria se défend comme un beau diable, manoeuvrant avec énergie et ouvrant le feu avec sa DCA. Si cette dernière abat trois avions, les sept autres parviennent à l’attaquer.

Trois bombes tombent à proximité fragilisant la coque (coups à toucher ou near missed) mais trois autres touchent le navire, le transformant en une annexe de l’enfer.

Le navire commence à se coucher sur tribord et chavire, explosant avant de sombrer ne laissant qu’une poignée de survivants qui seront repêchés le lendemain par deux hydravions allemands.

L’épave repose aujourd’hui à 350m de fond à environ 100 miles nautiques des côtes de Crimée.

Caractéristiques Techniques

Déplacement standard 2800 tonnes pleine charge 3750 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 125m longueur entre perpendiculaires 122mm largeur 12m tirant d’eau 3.50 à 4.30m

Propulsion : turbines à engrenages alimentées en vapeur par quatre chaudières développant 68000ch et entraînant deux hélices

Performances : vitesse maximale 37 noeuds (35 nœuds à pleine charge) distance franchissable 1000 miles nautiques à 37 noeuds

Armement : six canons de 105mm en trois affûts doubles (deux avant et un arrière), huit canons de 37mm en quatre affûts doubles, douze canons de 20mm en affûts simples et 140 mines. En configuration transport de troupes il peut embarquer entre 400 et 900 hommes.

Equipage : 242 officiers et marins

Japon (36) Sous-marins (1)

SOUS-MARINS

Avant-propos

Si il y eu des idées de «torpilleur submersible» dès le début du XIXème siècle, il faut en réalité attendre la fin de ce siècle pour qu’apparaisse le sous-marin moderne et efficace, les tentatives de torpilleur submersible durant la guerre de Sécession étant trop peu nombreuses pour semer les graines d’un développement serein.

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13-Sous-marins (34) sous-marins classe Aurore (2)

L’Africaine

-L’Africaine mis sur cale aux aux Ateliers et Chantiers de Seine-Maritime du Trait le 1er septembre 1938 lancé le 2 novembre 1941 et mis en service le 7 octobre 1943 à Cherbourg.

Il quitte la Normandie le 8 octobre 1943 en compagnie du mouilleur de mines Castor, les deux navires faisant escale à Casablanca du 15 au 18 octobre avant de rallier Toulon le 24 octobre 1943.

Son arrivée permet à la 19ème DSM d’atteindre son format définitif à quatre submersibles avec les Astrée Favorite Gorgone et Africaine.

Du 29 juin au 2 juillet 1945, le sous-marin L’Africaine participe avec son compère La Gorgone et le  Venus à un exercice commun avec le croiseur lourd Algérie, la 2ème et la 9ème DCT. Du 22 avril au 2 mai 1946, l’Africaine et La Gorgone participe à l’entrainement anti-sous-marin des contre-torpilleurs Bayard Du Guesclin et Turenne.

Du 21 octobre au 2 décembre 1946, il est échoué sur le dock flottant de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour son premier grand carénage. Armé pour essais le 17 décembre, il réalise ses officiels du 18 au 20 décembre puis sa remise en condition du 22 décembre 1946 au 5 janvier 1947, ralliant Toulon le 8 janvier pour préparer une nouvelle patrouille (15 au 30 janvier 1947).

Le 5 septembre 1948, le sous-marin L’Africaine est à la mer au large de Bastia, entamant son douzième jour de patrouille. Ayant consommé une bonne partie de son carburant et de ses vivres, il rallie Toulon pour recompléter ses stocks et après une escale de 6h, reprend la mer pour une première patrouille de guerre.

L’Andromaque

-L’Andromaque est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Seine-Maritime du Trait le 10 juillet 1939 lancé le 12 septembre 1942 et mis en service le 23 septembre 1944.

Il quitte Cherbourg le 24 septembre 1944 en compagnie du pétrolier-caboteur Durance, faisant escale à Casablanca du 1er au 4 octobre 1944 avant de rallier Mers-El-Kébir le 7 octobre 1944 à l’aube.

Il rejoint la 27ème DSM où il retrouve ses sister-ships Artemis Cornélie et Amirde, division affectée à la 2ème flottille de sous-marins, la composante sous-marine de la 4ème Escadre.

Du 21 au 28 avril 1945, il participe avec son compère Cornélie à l’entrainement anti-sous-marin des contre-torpilleurs Vauban et Verdun (4ème DCT).

En octobre 1945, la 27ème DSM est renumérotée 18ème DSM sans que sa composition évolue.

Du 15 octobre au 30 novembre 1947, l’Andromaque est échoué sur le dock flottant de la base de Mers-El-Kébir pour son premier grand carénage.

Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 12 décembre 1947, sortant pour essais du 13 au 15 décembre puis pour remise en condition du 17 au 31 décembre 1947. Il effectue sa première patrouille post-carénage du 10 janvier au 1er février 1948.

Le 5 septembre 1948,  il est à la mer au large de Cagliari. Il reçoit l’ordre de surveiller les mouvements de la flotte italienne, prêt à torpiller tout navire italien en cas d’hostilités manifestes.

L’Antigone

-L’Antigone est mis sur cale aux chantiers Schneider de Chalons sur Saône le 1er août 1939 lancé le 5 septembre 1941 et mis en service le 15 janvier 1943.

Présent à Toulon _port d’armement_, il permet à la 26ème DSM d’atteindre son format définitif, l’Antigone retrouvant ses sister-ships Aurore Créole et La Bayadère. Cette division est renuméroté 13ème DSM en juillet 1943.

Du 29 septembre au 6 octobre 1943, les sous-marins L’Antigone et La Bayadère participent à l’entrainement ASM des contre-torpilleurs Guépard Lion Bison de la 2ème DCT.

L’Antigone participe du 1er au 13 juillet 1945 à l’exercice «Némo» en compagnie des sous-marins L’Antigone Le Glorieux Le Tonnant La Réunion et Le Crozet.

Du 15 février au 25 mars 1946, L’Antigone est échoué au bassin n°4 du Castigneau pour un grand carénage, le premier de sa carrière. Après des travaux complémentaires, il est armé pour essais le 8 avril, effectuant ses essais du 9 au 11 avril et sa remise en condition du 13 au 27 avril 1946. Sa première patrouille post-carénage à lieu du 5 au 20 mai 1946.

Du 27 octobre au 4 novembre 1946, L’Antigone et l’Aurore participent à un entrainement ASM en compagnie des contre-torpilleurs Marceau et Kléber de la 12ème DCT.

Le 5 septembre 1948, l’Antigone était à quai, étant rentré la veille d’une patrouille. Il est entretien et remise en condition et ne peut appareiller immédiatement même si le contexte accélère les travaux.

L’Amirde

-L’Amirde est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Seine-Maritime du Trait e le 1er novembre 1939 lancé le 15 août 1942 et mis en service le 8 juillet 1944.

Le 9 juillet 1944, le sous-marin quitte Cherbourg en compagnie du transport-caboteur Coucy qui avait rallié Cherbourg pour charger des torpilles et des pièces détachées pour la base de Mers-El-Kébir. Les deux navires se ravitaillent à Casablanca le 14 juillet 1944 puis rallient Mers-El-Kébir le 17 juillet dans la soirée, intégrant la 27ème DSM.

Du 12 au 28 septembre 1944, le sous-marin Amirde participe à un entrainement commun avec ses compères Artemis Arethuse Sultane et les croiseurs lourds Algérie Dupleix et Henri IV.

La 27ème Division de Sous-Marins (27ème DSM) est renumérotée 18ème DSM en octobre 1945.

Du 21 au 28 avril 1946, l’Amirde participe à l’entrainement anti-sous-marin des contre-torpilleurs Vauban et Verdun de la 4ème DCT.

Du 1er décembre 1947 au 15 janvier 1948, l’Amirde est échoué sur le dock-flottant de Mers-El-Kébir pour son premier grand carénage. Armé pour essais le 25 janvier, il sort pour essais du 26 au 28 janvier et pour remise en condition du 30 janvier au 13 février 1948.

Du 15 mai au 20 juin 1948, il participe avec les sous-marins Cornélie Minerve et Junon à un entrainement de grande ampleur avec le porte-avions Commandant Teste, le cuirassé Bretagne, le croiseur de bataille Strasbourg, six torpilleurs d’escadre et les contre-torpilleurs Mogador Volta Hoche de la 11ème DCT.

Le 5 septembre 1948, l’Amirde est à quai à Mers-El-Kébir. Il appareille en début d’après midi pour se positionner au large du port sicilien de Syracuse.

13-Sous-marins (22) sous-marins classe Emeraude

H-Sous-marins mouilleurs de mines classe Émeraude

Avant propos

Les programmes d’après guerre prévoyaient au total six sous-marins mouilleurs de mines. Au final ce seront huit sous-marins mouilleurs de mines qui seront construits.

En effet aux quatre Saphir succèdent quatre Emeraude (projet V-2), des modèles améliorés par rapport à leurs prédecesseurs.

Le premier baptisé Emeraude est financé à la tranche 1937 et les trois autres baptisés Agate Corail et L’Escarboucle le sont à la tranche 1938bis. Si la construction du premier est attribué à l’Arsenal de Toulon, les trois autres le sont aux chantiers navals Schneider implantés à Chalons sur Saône.

L’Émeraude

Schéma de classe Emeraude

Schéma de classe Emeraude

-L’Émeraude est mis sur cale à l’Arsenal de Toulon le 1er septembre 1938 lancé le 3 novembre 1940 et mis en service en avril 1942.

L’Émeraude est d’abord placé hors rang au sein de la 1ère flottille de sous-marins, la composante submersible de la 2ème Escadre.

La mise en service du Corail en juin 1943 permet la réactivation de la 7ème DSM qui est donc placé sous le commandement de la 1ère FSM. Cette division est rejointe peu après par l’Escarboucle alors que L’Agate ne retrouvera ses sister-ships qu’en décembre 1943.

L’affectation de la 7ème DSM à la 1ère FSM est de courte durée car dès la fin du mois de janvier 1944 elle rallie Mers-El-Kébir intégrant la 2ème flottille de sous-marins (4ème Escadre), décision qui est loin de faire l’unanimité.

Le dernier né des sous-marins mouilleurs de mines français va opérer essentiellement au large des côtes de Sicile et de Sardaigne, devant en temps de guerre larguer des bouchons de mines notamment au large du port de Cagliari.

Du 7 mai au 20 juin 1945, L’Émeraude est échoué sur le slipway de la base de Mers-El-Kébir pour son premier grand carénage. Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 1er juillet, réalisant ses essais réglementaires les 2 et 3 juillet  puis sa remise en condition du 5 au 19.

Il subit un nouveau grand carénage sur le slipway du 7 juillet au 20 août. Armé pour essais le 28 août, il précipite son retour en service effectuant ses essais officiels le 29 août et sa remise en condition du 31 août au 7 septembre 1948.

Le Corail

-Le Corail est mis sur cale aux chantiers Schneider de Chalons sur Saône le 16 juin 1940 lancé le 2 février 1942 et mis en service le 15 juin 1943

La mise en service du deuxième sous-marin de classe Émeraude permet la réactivation de la 7ème DSM qui avait été dissoute après le désarmement des sous-marins Redoutable et Vengeur en septembre 1942.

Cette division est rejointe par l’Escarboucle le 27 juin 1943 et atteint son format définitif avec la mise en service du Corail le 12 décembre 1943.

L’affectation de la 7ème DSM à la 1ère FSM est de courte durée car dès la fin du mois de janvier 1944 elle rallie Mers-El-Kébir intégrant la 2ème flottille de sous-marins (4ème Escadre), décision qui est loin de faire l’unanimité.

Du 1er Juillet au 9 août 1946, le Corail est échoué sur le slipway de la base de Mers-El-Kébir pour subir son premier grand carénage. Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais  le 19 août, effectuant ses essais réglementaires les 20 et 21 août puis sa remise en condition du 23 août au 4 septembre 1946.

Quand éclate le second conflit mondial le 5 septembre 1946, le Corail est à la mer pour entrainement au mouillage de mines. Il reçoit l’ordre de regagner Mers-El-Kébir pour charger des mines de guerre et aller miner la région de La Maddalena dans le nord de la Sardagne.

L’Escarboucle

-L’Escarboucle est mis sur cale aux chantiers Schneider de Chalons sur Saône le 4 juillet 1940 lancé le 2 mars 1942 et mis en service le 27 juin 1943

Affecté à la 7ème DSM, il accompagne ses trois compères à Mers-El-Kébir lors du transfert de la division de la 1ère à la 2ème FSM.

Du 10 août au 15 septembre 1946, l’Escarboucle est échoué sur le slipway de la base de Mers-El-Kébir pour son premier grand carénage. Armé pour essais le 22 septembre, il réalise ses essais officiels les 23 et 24 septembre et sa remise en condition du 26 septembre au 7 octobre 1946.

Quand éclate le second conflit mondial le 5 septembre 1948, l’Escarboucle est en entretien à flot après une série d’exercices de mouillage de mines. Il accélère sa remise en condition pour participer aux plans de minages prévus avant guerre.

L’Agate

-L’Agate est mis sur cale aux chantiers Schneider de Chalons sur Saône le 12 janvier 1941 lancé le 14 septembre 1942 et mis en service le 12 décembre 1943.

L’Agate peut se prévaloir d’être du titre de gloire d’être le dernier sous-marin mouilleur de mines à être mis en service dans notre marine.

Il y eut bien d’autres projets de sous-marins spécialisés mais aucun ne fût autorisé à la construction, la priorité étant donné aux sous-marins d’attaque sans oublier que la mise au point de mines mouillable par tubes lance-torpilles était sur le point d’aboutir après de nombreuses années de recherche.

Comme le reste de la 7ème DSM, l’Agate rallie Mers-El-Kébir au mois de janvier 1944 et va s’entrainer intensivement au mouillage de mines à la fois en vue d’une guerre contre l’Italie mais également en cas de menées hostiles de l’Espagne.

Du 16 septembre au 24 octobre 1946, le sous-marin Agate est échoué sur le slipway de la base de Mers-El-Kébir pour son premier grand carénage. Armé pour essais le 1er novembre, il réalise ses essais réglementaires les 2 et 3 novembre puis sa remise en condition du 5 au 20 novembre 1946.

Le 5 septembre 1948, le sous-marin Agate est à la mer avec un chargement de mines de guerre. Il reçoit l’ordre d’aller mouiller ses mines au large de Palerme mais l’Italie restant pour le moment attentiste, l’ordre de mouillage de mines est annulé et le sous-marin rentre à la base.

Caractéristiques Techniques de la classe Émeraude

Déplacement : en surface 862 tW en plongée 1120 tW

Dimensions : longueur 72.70m largeur 7.36m tirant d’eau 3.7m

Propulsion : deux moteurs diesels Schneider de 1000ch chacun et deux moteurs électriques de 635ch entrainant deux lignes d’arbre

Performances : vitesse maximale 15 noeuds en surface 9 noeuds en plongée rayon d’action 3300 miles nautiques à 12 noeuds 90 miles nautiques à 4 noeuds en plongée Immersion maximale 80m

Armement : un canon de 100mm modèle 1934 avec 120 coups et un affût double de 13.2mm (remplacé ensuite par un affût double de 25mm) ; 40 mines et 4 tubes lance-torpilles de 550mm à l’avant

Equipage : 42 officiers et marins

13-Sous-marins (18) sous-marins classe Argonaute (4)

La Psyché

Sous marin La Psyché

-La Psyché (Q-174) est mis sur cale aux chantiers Auguste Normand du Havre le 26 décembre 1930 lancé le 4 août 1932 et mis en service le 23 décembre 1933.

En septembre 1939, le sous-marin Psyché forme la 18ème DSM en compagnie des sous-marins Amphitrite Méduse et Oréade, division qui dépend de la 2ème escadrille, la composante sous-marine de la 6ème Escadre basée à Oran pour participer notamment à la sécurisation du détroit de Gibraltar.

La réorganisation de septembre 1940 affecte la 18ème DSM à la 2ème flottille de sous-marin, la composante sous-marine de la 4ème escadre dont l’antre et la moderne base de Mers-El-Kébir.

Du 21 août au 30 septembre 1941, le sous-marin Psyché est échoué sur le dock flottant pour un grand carénage. Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 12 octobre, effectuant ses essais officiels du 13 au 15  puis sa remise en condition du 17 au 31 octobre, le submersible effectuant sa première patrouille post-carénage du 5 au 15 novembre 1941.

Du 22 juin au 2 juillet 1943, les sous-marins Psyché et Oréade participent à l’entrainement ASM des contre-torpilleurs  Le Terrible Le Triomphant et L’Indomptable de la 10ème DCT.

Du 21 mars au 30 avril 1944, Le Psyché est échoué sur le dock flottant pour un petit carénage destiné à lui permettre de tenir jusqu’à son désarmement prévu pour la fin de 1945. Il sort pour essais du 12 au 14 mai puis pour remise en condition du 16 au 30 mai, effectuant sa première patrouille du 7 au 17 juin 1944.

Du 23 septembre au 3 octobre 1944, les sous-marins Psyché et Oréade participent à un entrainement ASM avec les torpilleurs d’escadre L’Alcyon et Le Bordelais.

Du 7 au 18 mars 1945, le sous-marin Psyché participe à un entrainement ASM avec les torpilleurs d’escadre L’Eveillé et L’Alerte.

Du 12 au 21 avril 1945, il participe avec l’Oréade à l’entrainement ASM des contre-torpilleurs Valmy et Verdun.

Le Psyché est mis en position de complément le 7 septembre 1945 en compagnie de l’Oréade ce qui entraine la dissolution de la 18ème DSM (qui renait peut après avec la renumérotation de la 27ème DSM).

Officiellement condamné le 19 septembre 1945, il est remorqué à Toulon le 7 octobre 1945 et condamné le lendemain sous le numéro Q-174. Mouillé au Bregaillon, il y était toujours le 5 septembre 1948.

La Vestale

Sous-marin La Vestale

-La Vestale est mis sur cale aux chantiers Schneider de Chalons sur Saône le 30 janvier 1931 lancé le 26 mai 1932 et mis en service le 18 septembre 1934.

En septembre 1939, la Vestale appartient à la 17ème DSM, division formée avec les sous-marins Aréthuse Vestale et Sultane,  formant la 6ème escadrille avec la 20ème DSM (Turquoise Rubis Saphir Nautilus) qui avec la 5ème escadrille (9ème 10ème et 11ème DSM) forme la 4ème flottille qui dépend de la 4ème région maritime même si elle est régulièrement mise à disposition pour emploi au profit de la 4ème Escadre Légère.

Du 20 novembre au 2 décembre, la 17ème DSM au grand complet participe à un exercice commun avec la 11ème DCT (contre-torpilleurs Milan Bison Aigle) et la 12ème DCT, les neuf navires faisant escale à Tunis du 3 au 8 décembre avant de rentrer à Bizerte le lendemain.

La réorganisation décidée en septembre 1940 intègre la 17ème DSM au sein de la 3ème flottille de sous-marins qui regroupe tous les sous-marins de la  6ème Escadre Légère.

Du 1er décembre 1941 au 15 janvier 1942, le sous-marin La Vestale est échoué sur le dock-flottant pour sous-marin de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour un grand carénage destiné à la remettre complètement en état.

Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 25 janvier, réalisant ses essais officiels du 26 au 28 et sort pour remise en condition opérationnelle du 30 janvier au 12 février 1942. Sa première patrouille post-carénage à lieu du 19 février au 1er mars.

Du 13 avril au 2 mai 1942, la Vestale accompagnée de l’Arethuse effectue un entrainement commun avec le contre-torpilleur Mogador et les torpilleurs de la 12ème DT.

Deux ans plus tard, du 12 mai au 10 juin 1944, le sous-marin La Vestale participent aux manoeuvres «Harmattan» en compagnie de l’Arethuse, du Saphir et du Nautilus.

Du 18 au 27 novembre 1944, La Vestale et l’Atalante participent à l’entrainement ASM des contre-torpilleurs de la 7ème DCT (Vauquelin Chevalier Paul et Tartu).

Du 13 février au 20 mars 1945, le sous-marin La Vestale est échoué sur le dock flottant de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour un petit carénage.

Armé pour essais le 30 mars 1945, il réalise ses essais officiels les 31 mars et 1er avril avant de sortir pour sa remise en condition du 3 au 17 avril 1945. La première patrouille post-carénage à lieu du 19 avril au 3 mai 1945.

Du 13 au 18 novembre et du 20 au 25 novembre, les trois sous-marins disponibles de la 17ème DSM (Atalante Vestale Sultane) participent à deux entrainements ASM avec les trois contre-torpilleurs de la 12ème DCT (Marceau Desaix Kléber).

Du 29 mars au 5 avril 1946, la 17ème DSM effectue un entrainement commun au large des côtes du Levant avec les contre-torpilleurs de la 5ème DCT et les torpilleurs légers de la 1ère DT, les premiers traquant les sous-marins alors que les seconds assurent l’escorte de l’aviso La Grandière.

Du 25 mai au 2 juin 1946, les sous-marins Vestale et Sultane de la 17ème DSM participent à l’entrainement ASM des contre-torpilleurs de la 7ème DCT.
Le sous-marin La Vestale est mis en position de complément le 9 septembre 1946 ce qui entraine la dissolution la 17ème DSM.

Il est officiellement désarmé le 21 septembre 1946 et condamné sous le numéro Q-176 le 5 octobre 1946. Il reste mouillé sur le lac de Bizerte puis le 1er septembre 1948 est transféré à l’entrée du goulet pour la protéger d’intrusions ennemies.

La Sibylle

La Sibylle

La Sibylle

-La Sibylle (Q-175) est mise sur cale  est mise sur cale aux Ateliers et Chantiers de Seine Maritime du Trait le 10 janvier 1931 lancé le 28 janvier 1933 et mis en service le 22 décembre 1934.

En septembre 1939, la Sibylle forme la 16ème DSM en compagnie de ses compères Orphée Antiope et Amazone, division qui dépend du préfet maritime de la 1ère région (Premar I) avec Cherbourg comme port d’attache.

La réorganisation de septembre 1940 rattache temporairement la 16ème DSM à la 5ème Escadre puisque la division de l’Antiope devant à terme intégrer une future Escadre de la Manche et de la Mer du Nord. Elle est basée à Cherbourg.

Du 17 janvier au 24 mars 1941, La Sibylle est échouée au bassin n°3 de l’Arsenal de Cherbourg pour un grand carénage. Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 8 mars 1941.

Les essais officiels ont lieu du 9 au 11 mars et la remise en condition du 13 au 27 mars 1941, le sous-marin de moyenne patrouille effectuant sa première patrouille post-carénage du 5 au 15 avril 1941.

Le 17 mars 1942, un décret du ministre de la Marine créé officiellement l’Escadre Légère du Nord (ELN) dont la base est Dunkerque. La 16ème DSM quitte Cherbourg le lendemain et rallie Dunkerque à l’aube le 19 mars 1942.

Du 17 au 24 février 1943, La Sibylle participe avec l’Orphée à l’entrainement ASM des contre-torpilleurs Kersaint et Cassard (8ème DCT), récidivant du 17 au 26 juin en compagnie cette fois de l’Antiope. Du 9 au 15 octobre 1943, il participe avec ses compères de la 16ème DSM à un entrainement commun avec les 3ème 6ème et 8ème DCT.

Du 22 mars au 3 mai 1944, le sous-marin Sibylle est échoué dans le bassin n°4 de l’Arsenal de Brest pour un grand carénage. Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 13 mai 1944.

Les essais officiels ont lieu du 14 au 16 mai puis le sous-marin effectue sa remise en condition opérationnelle en mer d’Iroise et dans le Golfe de Gascogne du 18 mai au 2 juin, rentrant à Dunkerque le 4 juin 1944. Il effectue sa première patrouille post-carénage du 11 au 22 juin 1944.

Après avoir participé à «Entente Cordiale 45» en compagnie de l’Antiope, de l’Ajax et du Pasteur, le Sibylle poursuit sa carrière opérationnelle de plus en plus isolé, ses sister-ships étant désarmés les uns après les autres.

La mise en complément puis le désarmement de l’Orphée entraine la dissolution de la 16ème DSM, laissant hors rang le sous-marin Sibylle et ce jusqu’au 7 janvier 1946 quand il est mis en position de complément.
Officiellement désarmé le 16 janvier 1946, il est condamné le 31 janvier 1946 sous le numéro Q-175 et ramené à Cherbourg où il arrive le 7 février 1946. Débarrassé de tout le matériel récupérable, le Q-175 est vendu à la démolition le 15 juin 1946 et démantelé par un chantier caennais.

La Sultane

La Sultane en construction

La Sultane en construction

-La Sultane est mis sur cale aux chantiers Schneider de Chalons sur Saône le 03 février 1931 lancé le 4 août 1932 et mis en service le 20 mai 1935.

En septembre 1939, la Vestale appartient à la 17ème DSM, division formée avec les sous-marins Aréthuse Vestale et Sultane, formant la 6ème escadrille avec la 20ème DSM (Turquoise Rubis Saphir Nautilus) qui avec la 5ème escadrille (9ème 10ème et 11ème DSM) forme la 4ème flottille qui dépend de la 4ème région maritime même si elle est régulièrement mise à disposition pour emploi au profit de la 4ème Escadre Légère.

Du 20 novembre au 2 décembre, la 17ème DSM au grand complet participe à un exercice commun avec la 11ème DCT (contre-torpilleurs Milan Bison Aigle) et la 12ème DCT, les neuf navires faisant escale à Tunis du 3 au 8 décembre avant de rentrer à Bizerte le lendemain 9 décembre 1940.

La réorganisation décidée en septembre 1940 intègre la 17ème DSM au sein de la 3ème flottille de sous-marins qui regroupe tous les sous-marins de la  6ème Escadre Légère.

Du 16 janvier au 28 février 1942, le sous-marin La Sultane est échoué sur le dock-flottant de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour un grand carénage destiné à lui redonné tout son potentiel. Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 9 mars 1942.

Les essais réglementaires ont lieu du 10 au 12 mars 1942 et la remise en condition du 14 au 30 mars date à laquelle il rentre à Bizerte pour préparer sa première patrouille opérationnelle qui à lieu du 8 au 20 avril en Adriatique.

Du 12 au 28 septembre 1944, La Sultane est l’une des quatre sous-marins à participer à un exercice commun avec les croiseurs lourds Algérie Dupleix et Henri IV.

Du 21 mars au 30 avril 1945, il est à nouveau échoué sur le dock flottant pour un grand carénage. Il sort pour essais du 7 au 9 mai et pour remise en condition du 11 au 25 mai 1945.

Il participe ensuite à un entrainement ASM, celui de la 12ème DCT (Marceau Desaix Kléber), servant de plastron en compagnie de ses compères Atalante et Vestale, entrainement qui à lieu en deux temps : du 13 au 18 novembre et du 20 au 25 novembre 1945.

Du 29 mars au 5 avril 1946, les trois sous-marins de la 17ème DSM dont La Sultane participent à un entrainement ASM au large des côtes du Levant en compagnie des 5ème DCT et 1ère DT ainsi que de l’aviso colonial La Grandière.

Du 25 mai au 2 juin 1946, il participe à l’entrainement ASM des trois contre-torpilleurs de la 7ème DCT.

Mis en position de complément le 5 janvier 1947, La Sultane _hors rang depuis la dissolution de la division en septembre 1946_ est officiellement désarmée le 21 janvier 1947. Condamné sous le numéro Q-177 le 14 mars 1947, le sous-marin reste mouillé à Bizerte dans l’enceinte de l’Arsenal de Sidi-Abdallah, servant de ponton ou de protection pour les bateaux-porte des bassins de l’Arsenal.

Sous-marins type Argonaute

Caractéristiques Techniques de la classe Argonaute

Déplacement : surface 558 ( Orion Ondine II) 565 (Argonaute Arethuse Atalante Sultane Vestale) ou 571  tW (Diane Méduse Amphitrite Antiope Amazone Orphée Oréade Psyché Sibylle) plongée 787, 798 ou 809tW

Dimensions : longueur 63.40m (64.40m pour Diane Méduse Amphitrite Antiope et Amazone Orphée Oréade 66.75m pour les Orion et Ondine II)  largeur 6.20m tirant d’eau : n. c

Propulsion : (sous-série Argonaute) deux moteurs diesels de 650ch Schneider-Carel et deux moteurs électriques Schneider de 500ch deux lignes d’arbre

(sous-série Diane) deux moteurs diesel Normand Vickers de 650ch et deux moteurs électriques de 500ch

(sous-série Orion et Ondine II) deux moteurs diesels Sulzer de 700ch et deux moteurs électriques de 500ch

Performances :

(séries Argonaute et Diane) vitesse maximale 13.7 noeuds en surface 9.2 noeuds en plongée rayon d’action 4000 miles nautiques à 10 noeuds en surface 85 miles nautiques à 5 noeuds en plongée Immersion 80m

(série Orion contingent 1928) vitesse maximales 14 et 9 noeuds rayon d’action de 2000 miles nautiques à 10 noeuds en surface et de 85 miles nautiques à 5 noeuds en plongée

Armement : un canon de 75mm modèle 1897-15 puis modèle 1928, une mitrailleuse de 13.2mm et huit tubes lance-torpilles, six de 550mm (trois à l’avant, deux au milieu et un à l’arrière) et deux tubes de 400mm à l’arrière.

Equipage : 41 officiers et marins

13-Sous-marins (16) sous-marins classe Argonaute (2)

L’Amphitrite

L'Amphitrite

L’Amphitrite

-L’Amphitrite (Q-159) est mis sur cale aux chantiers Auguste Normand du Havre le 8 août 1928 lancé le 20 décembre 1930 et mis en service le 8 juin 1933.

En septembre 1939, le sous-marin Amphitrite forme la 18ème DSM en compagnie des sous-marins Méduse Oréade et Psyché, division qui dépend de la 2ème escadrille, la composante sous-marine de la 6ème Escadre basée à Oran pour participer notamment à la sécurisation du détroit de Gibraltar.

La réorganisation de septembre 1940 affecte la 18ème DSM et donc le sous-marin Amphitrite à la 2ème flottille de sous-marin, la composante sous-marine de la 4ème escadre dont l’antre et la moderne base de Mers-El-Kébir.

Du 16 mai au 30 juin 1941, il est échoué sur le dock flottant pour sous-marins pour un grand carénage destiné à le remettre totalement en état. Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 12 juillet 1941.

Il réalise ses essais officiels du 13 au 15 juillet et sa remise en condition du 17 au 31 juillet, ralliant Mers-El-Kébir le lendemain 1er août. Il effectue sa première patrouille post-carénage du 8 au 18 août 1941.

Du 25 avril au 3 mai 1943, il participe avec son compère Méduse à l’entrainement ASM des contre-torpilleurs Vauban Valmy Verdun de la 4ème DCT. L’Amphitrite enchaine par un entrainement ASM avec le contre-torpilleur Vauban du 2 au 13 août 1943.

Du 10 au 30 janvier 1944, l’Amphitrite est de nouveau échoué sur le dock flottant de Mers-El-Kébir pour un petit carénage. Armé pour essais le 6 février 1944, il exécute ses essais officiels les 7 et 8 février et sa remise en condition du 10 au 20 février, effectuant sa première patrouille post-carénage du 25 février au 6 mars 1944.

Du 11 au 22 février 1945, l’Amphitrite accompagné par l’Oréade participe à l’entrainement ASM des contre-torpilleurs Aigle Albatros et Gerfaut (5ème DCT) pour ce qui est le dernier exercice de ce sous-marin.

Mis en position de complément le 14 juin 1945, l’Amphitrite est désarmé le 30 juin 1945 et condamné le 7 juillet 1945 sous le numéro Q-159. Il est remorqué à Toulon le 4 septembre 1945 et confiés aux bons soins du DNM et y était toujours le 5 septembre 1948.

L’Antiope
-L’Antiope (Q-160) est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Seine-Maritime (ACSM) du Trait le 28 décembre 1928 lancé le 18 août 1931 et mis en service le 12 octobre 1933.

En septembre 1939, l’Antiope forme la 16ème DSM en compagnie de ses compères Orphée Amazone et Sibylle, division qui dépend du préfet maritime de la 1ère région (Premar I) avec Cherbourg comme port d’attache.

Du 6 juillet au 9 septembre 1940, le sous-marin Antiope est échoué dans le bassin n°3 de l’Arsenal de Cherbourg pour un grand carénage. Après une période d’entretien à flot, il est armé pour essais le 20 septembre, exécutant ses essais officiels les 21 et 22 septembre puis sa remise en condition du 24 septembre au 5 octobre, rentrant à Cherbourg le lendemain 6 octobre 1940. Il effectue sa première patrouille post-carénage du 16 au 26 octobre 1940.

La réorganisation de septembre 1940 rattache temporairement la 16ème DSM à la 5ème Escadre puisque la division de l’Antiope devant à terme intégrer une future Escadre de la Manche et de la Mer du Nord. Elle est basée à Cherbourg.

Le 17 mars 1942, un décret du ministre de la Marine créé officiellement l’Escadre Légère du Nord (ELN) dont la base est Dunkerque. La 16ème DSM quitte Cherbourg le lendemain et rallie Dunkerque à l’aube le 19 mars 1942.

Du 15 au 22 novembre 1942, les sous-marins Antiope et Amazone participent à l’entrainement ASM des contre-torpilleurs Kersaint et Cassard de la 8ème DCT.

Du 17 au 26 juin 1943, l’Antiope et le Sibylle participent à un nouvel entrainement ASM avec les deux contre-torpilleurs de la 8ème DCT.

Du 9 au 15 octobre 1943, la 16ème DSM au complet participe à un entrainement commun avec la 8ème DCT (Kersaint et Cassard) ainsi que la 3ème (Panthère Lynx Tigre) et de la 6ème DCT (Vautour Milan Epervier) venues de Brest.

Du 20 octobre au 30 novembre 1943, le sous-marin Antiope est échoué au bassin Tourville de l’Arsenal de Brest pour un nouveau grand carénage.

Après une période de travaux complémentaires, il est armé pour essais le 10 décembre 1943. Il réalise ses essais officiels les 11 et 12 décembre et sa remise en condition du 14 au 28 décembre, rentrant à Dunkerque le 29 décembre. Il effectue sa première patrouille post-carénage du 6 au 17 janvier 1944.

L’année suivante, l’Antiope va participer à l’exercice franco-britannique «Entente Cordiale 45» en compagnie des sous-marins  Pasteur Ajax et Sibylle mais également des cuirassés Gascogne et Alsace; du porte-avions Painlevé, des contre-torpilleurs de la 6ème DCT (Vautour Milan Epervier), ainsi que du pétrolier-ravitailleur La Seine (sans oublier les torpilleurs d’escadre d’escorte).

L’exercice «Entente Cordiale 1945» commence le 5 mai 1945 et s’achève le 15 mai, le tout au large des Shetlands, les sous-marins français et leurs homologues britanniques attaquant Scapa Flow le 11 mai 1945.

Mis en position de complément le 7 juillet 1945 en même temps que l’Amazone, l’Antiope est officiellement désarmé le 16 juillet 1945 puis ramené à Cherbourg le 21 juillet 1945 où il est condamné sous le numéro Q-160.

Le 8 mars 1946, il est pris en remorqué pour être ramené à Brest (DNA-Landevennec) mais une voie d’eau oblige le remorqueur à couper la remorque. Avant même que le remorqueur ne passe une nouvelle remorque, le Q-160 s’enfonce et sombre au large de Saint-Malo.

L’Amazone
-L’Amazone (Q-161) est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Seine-Maritime (ACSM) le 14 janvier 1929 lancé le 28 décembre 1931 et mis en service le 12 octobre 1933.

En septembre 1939, l’Amazone forme la 16ème DSM en compagnie de ses compères Orphée Antiope et Sibylle, division qui dépend du préfet maritime de la 1ère région (Premar I) avec Cherbourg comme port d’attache.

Du 10 septembre au 14 novembre 1940, le sous-marin Amazone est échoué au bassin n°3 de l’Arsenal de Cherbourg pour un grand carénage. Après une période de travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 24 novembre 1940.

Les essais officiels ont lieu du 25 au 27 novembre et sa remise en condition du 29 novembre au 10 décembre, l’Amazone effectue sa première patrouille post-carénage du 17 au 27 décembre 1940.

La réorganisation de septembre 1940 rattache temporairement la 16ème DSM à la 5ème Escadre puisque la division de l’Antiope devant à terme intégrer une future Escadre de la Manche et de la Mer du Nord. Elle est basée à Cherbourg.

Le 17 mars 1942, un décret du ministre de la Marine créé officiellement l’Escadre Légère du Nord (ELN) dont la base est Dunkerque. La 16ème DSM quitte Cherbourg le lendemain et rallie Dunkerque à l’aube le 19 mars 1942.
Du 15 au 22 novembre 1942, les sous-marins Amazone et Antiope participent à l’entrainement ASM des contre-torpilleurs Kersaint et Cassard de la 8ème DCT.

Du 9 au 15 octobre 1943, la 16ème DSM au complet participe à un entrainement commun avec la 8ème DCT (Kersaint et Cassard) ainsi que la 3ème (Panthère Lynx Tigre) et de la 6ème DCT (Vautour Milan Epervier) venues de Brest.

Du 1er décembre 1943 au 22 janvier 1944, l’Amazone est échoué au bassin Tourville de l’Arsenal de Brest pour un grand carénage.

Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 3 février. Les essais officiels de l’Amazone ont lieu les 4 et 5 février et sa remise en condition du 7 au 21 février, date de son retour à Dunkerque. Il effectue sa première patrouille post-carénage du 1er au 12 mars 1944 en mer du Nord.

Mis en position de complément le 7 juillet 1945 en même temps que l’Antiope, l’Amazone est officiellement désarmé le 24 juillet 1945. Remorqué à Cherbourg, le sous-marin est condamné sous le numéro Q-161 le 12 août 1945.

Mouillé en grande rade de Cherbourg, il est ensuite transféré au DNA à Landevennec le 14 avril 1946 et y était toujours en septembre 1948.

L’Atalante

L'Atalante

L’Atalante

-L’Atalante est mis sur cale aux chantiers Schneider de Chalons sur Saône le 17 août 1928 lancé le 5 août 1930 et mis en service le 18 septembre 1934.

En septembre 1939, l’Atalante appartient à la 17ème DSM, division formée avec les sous-marins Aréthuse Vestale et Sultane, la 17ème Division de Sous-Marins formant la 6ème escadrille avec la 20ème DSM (Turquoise Rubis Saphir Nautilus) qui avec la 5ème escadrille (9ème 10ème et 11ème DSM) forme la 4ème flottille qui dépend de la 4ème région maritime même si elle est régulièrement mise à disposition pour emploi au profit de la 4ème Escadre Légère.

Du 20 novembre au 2 décembre, la 17ème DSM au grand complet participe à un exercice commun avec la 11ème DCT (contre-torpilleurs Milan Bison Aigle) et la 12ème DCT, les neuf navires faisant escale à Tunis du 3 au 8 décembre avant de rentrer à Bizerte le lendemain 9 décembre 1940.

La réorganisation décidée en septembre 1940 intègre la 17ème DSM au sein de la 3ème flottille de sous-marins qui regroupe tous les sous-marins de la  6ème Escadre Légère.

Du 16 octobre au 30 novembre 1941, le sous-marin Atalante est échoué sur le dock flottant pour sous-marins de l’Arsenal de Sidi-Abdalah pour un grand carénage.

Après des travaux complémentaires à quai, l’Atalante est armé pour essais le 12 décembre 1941, réalisant ses essais officiels du 13 au 15 décembre et sa remise en condition du 17 au 31 décembre, effectuant sa première patrouille post-carénage du 8 au 18 janvier 1942.

Le 11 novembre 1943, l’Atalante participe à une revue navale sur le lac de Bizerte en compagnie des sous-marins L’Arethuse Turquoise et Nautilus.

Du 18 au 27 novembre 1944, les sous-marins L’Atalante et La Vestale de la 17ème DSM participent à l’entrainement ASM des contre-torpilleurs Vauquelin Chevalier Paul et Tartu (7ème DCT).
Du 1er janvier au 12 février 1945, le sous-marin L’Atalante est échoué sur le dock flottant de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour un grand carénage.

Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 23 février, réalisant ses essais officiels les 24 et 25 février et sortant pour remise en condition du 27 février au 7 mars 1945. Il réalise sa première patrouille post-carénage du 15 au 25 mars 1945.

Du 11 au 18 octobre 1945, l’Atalante et l’Arethuse de la 17ème DSM participent à l’entrainement ASM de la 10ème DCT. La 17ème DSM réduite aux sous-marins Atalante Vestale Sultane participe ensuite à l’entrainement ASM de la 12ème DCT (Marceau Desaix Kléber) et ce du 13 au 18 novembre et du 20 au 25 novembre 1945.

Du 29 mars au 5 avril 1946, la 17ème DSM participe à l’entrainement ASM de la 5ème DCT et de la 1ère DT au large des côtes du Levant.

Mis en position de complément le 17 avril 1946, l’Atalante est officiellement désarmé le 28 avril 1946. Condamné le 7 mai 1946 sous le numéro Q-162. Il est remorqué le 14 juin 1946 à Toulon et mouillé au Bregaillon jusqu’au 24 juin 1948 quand il est vendu à la démolition et démantelé par un chantier naval toulonnais.

13-Sous-marins (15) sous-marins classe Argonaute (1)

E-Sous-marins de 630 tonnes classe Argonaute

En guise d’introduction

La première guerre mondiale à laissé de profondes traces en France à la fois matérielles, humaines (plus d’un million de morts) et morales. Le pacifisme est une force prégnante dans l’opinion tout comme est prégnant la volonté de sanctuariser le territoire national vis vis de l’Allemagne au premier abord mais plus généralement de toutes les menaces visant la Métropole voir l’Empire.

La défense des côtes bénéficie donc de crédits qui ne sont pas forcément investis dans la réalisation de fortifications pour protéger nos ports. Point en effet de Ligne Maginot navale pour protéger Brest, Toulon, Lorient, Cherbourg.

A quoi on servit ces crédits alors ? Eh bien tout simplement à financer de manière «détournée» des navires supplémentaires et notamment des sous-marins dont les seize sous-marins de classe Argonaute.

Dérivés des sous-marins précédents, le financement des Argonaute est repartit entre le contingent 1926 (Argonaute Aréthuse Diane Meduse), 1927 (Amphitrite Antiope Amazone Atalante), 1928 (Orphée Oréade Orion Ondine II) et 1929 (Psyché Vestale Sibylle Sultane), tous construits comme leurs prédecesseurs par l’Industrie. A noter que les sous-marins du contingent 1926 n’ont pas reçu de numéro Q…… .

L’Argonaute

L'Argonaute

L’Argonaute

-L’Argonaute est mis sur cale aux chantiers Schneider de Chalons sur Saône le 19 décembre 1927 lancé le 23 mai 1929 et mis en service le 1er juin 1932.

Quand la guerre de Pologne éclate en septembre 1939, l’Argonaute appartient à la 19ème DSM qu’il forme avec les sous-marins de classe Sirène Sirène Naïade et Galatée. Cette division dépend du préfet maritime de la 3ème région (Premar III).

Lors de la réorganisation de septembre 1940, l’Argonaute reste intégré à la 19ème DSM mais cette division est transférée à la 5ème escadrille (5ème ESM) qui regroupe tous les «600 tonnes», tous les sous-marins de moyenne patrouille de la 1ère FSM, la composante sous-marine de la 2ème escadre.

Du 1er août au 7 septembre 1941, l’Argonaute est échoué sur le dock flottant de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour un grand carénage.

Armé pour essais le 18 septembre, il exécute ses essais réglementaires du 19 au 21  puis sort pour sa remise en condition du 23 septembre au 7 octobre. Rentrant à Toulon le 10 octobre, il effectue sa première patrouille post-carénage du 15 au 25 octobre 1941

Le 25 septembre 1942, le sous-marin Galatée est désarmé ce qui entraine la dissolution de la 19ème DSM, laissant l’Argonaute hors rang pendant près de dix huit mois au cours duquel il enchaine les patrouilles à un tel rythme que son dernier commandant dira qu’il connaissait par cœur les fonds du Golfe de Gênes.

Alors que son désarmement était prévu en septembre 1944, une avarie au retour d’une patrouille entraine sa mise en position de complément le 14 mars 1944. L’Argonaute est officiellement désarmé le 31 mars 1944.

Condamné le 5 avril sous le numéro Q-26-1, l’ex-Argonaute est remorqué au Bregaillon et confié au DNM le 6 avril 1944. Il y est stocké jusqu’au 14 mai 1947 quand il est vendu à la démolition et démantelé par un chantier de démolition marseillais.

L’Aréthuse

L'Aréthuse à la mer

L’Aréthuse à la mer

-L’Aréthuse est mis sur cale aux chantiers Schneider de Chalons sur Saône le 6 janvier 1928 lancé le 8 août 1929 et mis en service le 14 juillet 1933.

Quand éclate la guerre de Pologne en septembre 1939, le deuxième sous-marin du contingent 1926 est affecté à Bizerte au sein de la 17ème DSM qu’il forme avec ses sister-ships Vestale Sultane Atalante.

Cette division est l’une des deux DSM de la 6ème escadrille de sous-marin qui dépend de la 4ème flottille de sous-marins qui est la composante sous-marine de la 4ème escadre légère.

La réorganisation de septembre 1940 ne change pas grand chose pour l’Arethuse si ce n’est que désormais la 17ème DSM qui dépend toujours de la 6ème escadrille est désormais placée sous le commandement de la  3ème flottille de sous-marins, composante sous-marine de la 6ème Escadre Légère.

Du 20 novembre au 2 décembre 1940, les quatre sous-marins de la 17ème DSM effectue un exercice commun avec la 11ème DCT et la 12ème DT,  les neuf navires faisant escale à  Tunis du 3 au 8 décembre avant de rentrer à Bizerte le 9 décembre 1940.

Du 8 septembre au 15 octobre 1941, l’Arethuse est échoué sur le dock flottant pour sous-marin de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour un grand carénage.

Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 26 octobre, sortant pour ses essais officiels du 27 au 29  puis pour sa remise en condition opérationnelle du 31 octobre au 11 novembre, le sous-marin effectuant sa première patrouille post-carénage du 16 au 26 novembre  avec pour cadre le canal d’Otrante.

Du 13 avril au 2 mai 1942, l’Arethuse et La Vestale participent à l’entrainement ASM du contre-torpilleur Mogador et des torpilleurs légers de la 12ème DT.

Le 12 février 1943, il participe un exercice avec le croiseur léger Emile Bertin, le torpillant après qu’il ait mouillé ses mines, deux torpilles sont tirées contre le croiseur.

Le 11 novembre 1943, il est mouillé au milieu du lac de Bizerte pour une revue navale à laquelle participent les sous-marins L’Atalante, Turquoise et Nautilus.

Décidément fort actif, l’Arethuse participe aux manoeuvres «Harmattan» du 12 mai au 10 juin 1944, ces manoeuvres destinées à répondre à des exercices imposants en Libye italienne voyant L’Aréthuse, La Vestale, Le Saphir et le Nautilus participent à deux exercices ASM.

Du 12 au 28 septembre 1944, l’Arethuse et son compère La Sultane participe à un exercice commun avec des unités de la 2ème Escadre à savoir les croiseurs lourds Algérie Dupleix et Henri IV et des unités de la 4ème Escadre en l’occurence les sous-marins Artémis et Amirde.

Du 15 novembre au 30 décembre 1944, l’Arethuse est échoué sur le dock flottant pour le dernier grand carénage de sa carrière. Armé pour essais le 7 janvier 1945, il exécute ses essais officiels du 8 au 10 janvier puis sa remise en condition du 12 au 22 janvier 1945. Il effectue sa première patrouille post-carénage du 30 janvier au 12 février.

Du 11 au 18 octobre 1945, l’Arethuse et son compère l’Atalante participent à l’entrainement ASM des contre-torpilleurs de la 10ème DCT.

Mis en position de complément le 17 novembre 1945, l’Arethuse est officiellement désarmé le 1er décembre 1945.

Condamné le 12 décembre 1945 sous le numéro Q-26-2 (26 : année de financement et 2 deuxième navire du contingent), il reste mouillé sur le lac de Bizerte jusqu’au 7 juin 1947 quand vendu à la démolition, il est remorqué à un chantier de Tunis qui commence le démantèlement le 12 juin et le termine le 5 juillet 1947.

Le Diane

-Le Diane est mis sur cale aux chantiers Auguste Normand du Havre le 4 janvier 1928 lancé le 13 mai 1930 et mis en service le 1er septembre 1932.

En septembre 1939, le troisième sous-marin du contingent 1926 appartient à la 14ème DSM en compagnie des sous-marins Danae Ariane et Eurydice, cette division basée à Oran dépendant de la 6ème escadre créée quelques semaines plutôt pour participer à la sécurisation des approches du détroit de Gibraltar en coopération avec les britanniques.

La réorganisation de septembre 1940 voit la 14ème DSM migrer de quelques kilomètres, étant redéployée à Mers-El-Kébir, intégrant la 2ème flottille de sous-marin, composante sous-marine de la 4ème Escadre.

Du 21 janvier au 30 mars 1941, le sous-marin Diane est échoué pour grand carénage sur le dock flottant de Mers-El-Kébir.

Après une période de travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 12 avril, réalisant ses essais officiels du 13 au 15 avril puis sa remise en condition du 17 avril au 1er mai. Il réalise sa première patrouille post-carénage du 2 au 12 mai 1941.

Le désarmement du Danaé en janvier 1943 entraine automatiquement la dissolution de la 14ème DSM, le Diane restant hors rang jusqu’à son désarmement prévu pour l’automne 1944.

Pour lui permettre de tenir jusqu’à cette période, il subit un petit carénage sur le dock flottant du 5 au 30 juin 1943, effectuant ses essais officiels les 7 et 8 juillet puis sortant pour remise en condition du 10 au 20 juillet, effectuant sa première patrouille après travaux du 27 juillet au 5 août 1943.

Du 21 au 27 août, juste avant d’entamer une nouvelle patrouille, il sert de plastron pour l’entrainement anti-sous-marin du contre-torpilleur Valmy de la 4ème DCT.

Mis en position de complément le 12 septembre 1944, le Diane est officiellement désarmé le 25 septembre et condamné le 2 octobre 1945 sous le numéro Q-26-3. Remorqué à Toulon le 2 novembre 1945, il est confié aux bons soins du Dépôt Naval de la Méditerranée (plus connu sous le nom de cimetière naval du Bregaillon) et y était toujours un certain 5 septembre 1948.

La Méduse
-La Méduse est mis sur cale aux chantiers Auguste Normand du Havre le 1er janvier 1928 lancé le 26 août 1930 et mis en service le 1er septembre 1932.

En septembre 1939, le sous-marin Méduse forme la 18ème DSM en compagnie des sous-marins Amphitrite Oréade et Psyché, division qui dépend de la 2ème escadrille, la composante sous-marine de la 6ème Escadre basée à Oran pour participer notamment à la sécurisation du détroit de Gibraltar.

La réorganisation de septembre 1940 affecte la 18ème DSM et donc le sous-marin Méduse à la 2ème flottille de sous-marin, la composante sous-marine de la 4ème escadre dont l’antre est la moderne base de Mers-El-Kébir.

Du 31 mars au 15 mai 1941, le sous-marin Méduse est échoué sur le dock flottant pour sous-marins pour un grand carénage. Après une période de travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 25 mai.

Ses essais officiels ont lieu du 26 au 28 mai et sa remise en condition du 30 mai au 11 juin, le sous-marin Méduse effectuant sa première patrouille post-carénage du 18 au 28 juin avec pour cadre les côtes espagnoles.

Du 25 avril au 3 mai 1943, il participe à l’entrainement ASM de la 4ème DCT (Valmy Verdun Vauban classe Guépard) en compagnie de son compère Amphitrite. Il enchaine par un entrainement anti sous-marin particulier au profit du Vauban et ce du 16 au 23 août 1943.

Mis en position de complément le 6 juin 1944, il est désarmé officiellement le 21 juin et condamné le 4 juillet 1944 sous le numéro Q-26-4. Il est provisoirement mouillé dans la base de Mers-El-Kébir en attendant qu’il soit transféré à Toulon.

Le 7 septembre 1944, l’ex-Méduse est secoué par une violente explosion qui déclenche un incendie vite incontrôlable. Un remorqueur réussit à éloigner l’épave infernale jusqu’à la haute mer où elle est détruite par les batteries côtières. L’enquête révélera que l’explosion avait été causée par le non dégazage d’un réservoir, les vapeurs s’étant enflammées suite à un pic de chaleur.