Mitteleuropa Balkans (197) Grèce (41)

Canons automoteurs et Autres véhicules

M-7 Priest

Connu officiellement sous le nom de 105mm Howitzer Motor Carriage M-7 Priest, c’est le canon automoteur standard de l’armée américaine. Il combine un châssis de char moyen M-3 avec une superstructure abritant un obusier de 105mm. La présence d’un tourelleau avec une mitrailleuse de 12.7mm lui donna son surnom puisque cela ressemblait à une chaire d’Eglise d’où le surnom de Priest (prêtre).

Six prototypes sont commandés en mars 1945, prototypes intensivement testés avant qu’il ne soit officiellement adopté en janvier 1946.

Au sein de l’US Army il va être utilisé par l’artillerie des Armoured Division (Divisions Blindées) et au sein de groupes de réserve. Si l’artillerie des AD assure l’appui direct des chars par des tirs de barrage, de contrebatterie ou par une préparation préliminaire, les Priest de l’artillerie de réserve ont un rôle plus stratégique.

Les trois divisions de cavalerie et les seize divisions blindées regroupent au total soixante-seize groupes équipés de M7 Priest soit un total de 912 pièces auxquelles il faut ajouter 432 M7 de la «Réserve Générale» soit un total de 1344 automoteurs.

Prévoyant des pertes élevées, les américains vont commander pas moins de 5700 M7 Priest produits en trois variantes, la M7A1 produite à 2100 exemplaires, la M7A2 produite à 1800 exemplaires et la M7A3 produite à 1800 exemplaires également.

Outre les Etats-Unis, cet automoteur à été utilisé par la Grande-Bretagne (qui allait le remplacer rapidement par le Sexton), la Belgique, les Pays-Bas, la Pologne et la Tchécoslovaquie, la Norvège et le Danemark _ces quatre pays occupés par les allemands disposaient néanmoins d’unités en exil combattant sous commandement français pour les deux premiers, sous commandement britanniques pour les deux suivants_, la Yougoslavie, la Grèce, le Brésil, l’Argentine, le Mexique, la Chine, l’Inde, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Une fois le conflit terminé, le M7 Priest à été rapidement remplacé par de nouvelles pièces automotrices de 105 et de 155mm. Les unités de Réserve et de la Garde Nationale l’ont utilisé jusqu’au milieu des années soixante.

Comme dans beaucoup d’autres moments, des pays ont profité des surplus américains pour s’équiper en canons automoteurs à un prix défiant toute concurrence soit pour renouveler leur parc ou pour reconstituer leurs forces.

C’est ainsi que des M7 Priest ont été cédés au Portugal, à l’Espagne, à l’Italie, aux armées des Nouveaux Pays Allemands, à la Turquie, à l’Iran, à la Thaïlande, à la Birmanie et au Japon.

Il n’y à pas eu de variantes dédiées du M7. Certains Priest ont perdu leur canon pour servir de ravitailleur d’artillerie, de dépanneur, de véhicule de dépannage ou de transport de troupes mais il s’agissait d’improvisations sur le terrain et non de variantes mises au point à l’arrière et bénéficiant donc d’une appellation officielle.

L’armée grecque va acquérir ce véhicule pour équiper l’unique régiment d’artillerie de la 1ère division blindée grecque.

Ce régiment était organisé en un état-major, une batterie de conduite de tir, une batterie de soutien logistique et trois groupes de tir à trois batteries de quatre canons automoteurs soit un total de vingt-quatre pièces.

Aux 24 pièces en première ligne vont s’ajouter 16 pièces de réserve qui ont parfois remplacé les pièces de première ligne. Ces canons automoteurs vont couvrir les chars de la DB en menant de véritables préparations d’artillerie ou en réalisant des tirs de barrage pour bloquer une contre-attaque ennemie.

Ces canons automoteurs vont servir dans l’armée grecque jusqu’à leur remplacement au cours des années soixante par un canon automoteur de 155mm plus puissant et plus moderne.

Le M-7 Priest était un canon automoteur de conception et de fabrication américaine pesant 21.1 tonnes en ordre de combat, mesurant 5.7m de long sur 2.7m de large pour une hauteur sans mitrailleuse de 2.5m.

Motorisé par un moteur en étoile Wright R975C1 de 400ch, il pouvait atteindre une vitesse maximale de 40km/h avec un rayon d’action de 230km.

Protégé par un blindage d’une épaisseur maximale de 51mm à l’avant, il était armé d’un obusier de 105mm approvisionné à 57 coups (42 coups supplémentaires dans une remorque M-8) et d’une mitrailleuse de 12.7mm Browning M2HB avec 300 coups assure la défense rapprochée. L’équipage se compose de sept hommes.

M-2 Half-Track

Le M-2 Halftrackest une production de la White Motor Company destiné à l’origine à être un tracteur d’artillerie mais il fût également utilisé comme véhicule de reconnaissance notamment au sein des unités de cavalerie.

A l’origine du choix du semi-chenillé par l’US Army figure l’évaluation de véhicules Citroen-Kégresse. Il s’agissait de trouver une solution aux pauvres performances en tout terrain des autos blindées alors utilisées par l’US Army.

La White Motor Company après l’échec de son T7 Half-track Car réussit à convaincre l’US Army de commander son semi-chenillé T14 devenu en 1940 la M2 Half-track car.

Après avoir été utilisé comme tracteur d’artillerie et comme véhicule de reconnaissance, le M2 fût un temps utilisé comme véhicule de transport de personnel (Armoured Personnal Carrier) avant d’être supplanté par son grand frère, le M3 plus gros et donc mieux adapté à cette mission. Les premiers M2 sont livrés au printemps 1941.

La production du M2 se poursuivit jusqu’en septembre 1954, permettant la sortie de 14500 véhicules. Ils ont été utilisés aux Philippines, dans le Pacifique, en Italie et en Europe (occidentale et du nord).

Outre la version de base, le M2 fût développement en variante porte-mortier de 81mm (le tir pouvait se faire depuis le véhicule ou depuis la terre), antichar (canon antichar de 57mm remorqué ou utilisé sur le véhicule), antiaérien (avec un affût quadruple de 12.7mm) et Génie.

Outre les Etats-Unis, les M2 équipèrent la Grande-Bretagne, l’URSS, la Tchécoslovaquie, le Chili, la France, la Grèce, le Portugal, le Brésil, la République Dominicaine, le Paraguay, les Philippines, la Pologne, le Mexique, la Belgique, les Pays-Bas, le Cambodge, le Vietnam, le Laos, le Liban, l’Argentine et la Finlande.

Au sein de l’US Army, le M2 à été retiré du service dès 1957, laissant le M3 seul half-track en service jusqu’à l’arrivée en 1962 du mythique M-113.

La Grèce va recevoir quelques M-2 pour reconstituer une armée en Egypte. Elle préféra cependant rapidement le M-3. Si les M-3 vont être surtout utilisés au combat pour l’infanterie, le M-2 vont être plus utilisées pour le transport, le ravitaillement et la maintenance. Ils ont été retirés du service en 1961.

Le M-2 Half-Track était un semi-chenillé de conception et de fabrication américaine pesant 9 tonnes, mesurant 5.96m de long pour 2.2m de large et 2.26m de long.

Motorisé par un moteur White 160AX de 148ch, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 72km/h avec une distaince franchissable de 350km.

Protégé par un blindage de 6 à 12mm d’épaisseur, il était armé d’une mitrailleuse de 12.7mm Browning M-2 et pouvait emporter deux hommes d’équipage et sept passagers.

M-3 Halftrack

A la fin du premier conflit mondial les différentes armées se heurtent à un problème. Les véhicules à roues sont rapides sur route mais lents et patauds en terrain bouleversé alors que les véhicules chenillés qui se déplacent avec aisance en terrain difficile _tout est relatif_ sont à la peine sur les routes.

Une solution idéale semble être de combiner roues et chenilles. C’est l’acte de naissance des semi-chenillés ou half-track dans la langue de Shakespeare. Toutes les armées ou presque vont s’équiper de ses véhicules pour le transport de troupes, le transport logistique, le soutien et parfois pour le combat.

A l’usage on découvrira qu’il s’agit d’une fausse bonne idée et l’après seconde guerre mondiale vera la disparition des semi-chenillés au profit de véhicules chenillés et de véhicules à roues, les deux catégories ayant connu de spectaculaires progrès.

L’un si ce n’est le plus célèbre des semi-chenillés est le M-3 Halftrack, un semi-chenillé de conception et de fabrication américaine.

Ce n’était pas le premier à équiper l’US Army puisque le M-2 conçu initialement comme tracteur d’artillerie et comme véhicule de reconnaissance de cavalerie l’avait précédé. Le M-3 à été conçu dès l’origine comme transport de troupes.

Il disposait d’une seule porte d’accès et des sièges pour douze hommes. Cinq sont installés dans le compartiment arrière sur les parois et trois dans la cabine. Généralement, les fantassins sont à l’arrière, la cabine accueillant le conducteur, un mitrailleur et le chef de groupe.

Standardisé début 1942 après la résolution de nombreuses maladies de jeunesse, le M-3 est produit pour équiper les divisions blindées et les divisions d’infanterie mais aussi les Marines.

Toujours en production en septembre 1948, le M-3 est remplacé sur les chaines de montage par le M-3A1 en mars 1949 puis par le M-3A2 en juin 1952 et enfin le M-3A3 en septembre 1953.

Les différences entre les variantes concernant le moteur (plus puissant), un blindage renforcé et une maintenance rendue plus aisée, le RETEX permettant au fabriquant d’améliorer quasiment en continu le véhicule.

La production cesse en mars 1955, le véhicule restant en service jusqu’en mars 1962 quand il est définitivement remplacé par un nouveau battlefield taxi, un taxi du champ de bataille, le M-113. Au total 44000 véhicules ont été produits.

Outre la variante de base utilisée pour le transport de troupes et le soutien logistique, le M3 à été décliné en de nombreuses variantes spécialisées comme commandement et contrôle, porte-mortier, antichar, antiaérien, génie, dépannage, évacuation sanitaire….. .

Outre les forces armées américaines, le M-3 à été utilisé par la Belgique, le Brésil, le Canada, le Chili, la Chine, la Tchécoslovaquie, le Danemark, la République Dominicaine, la France, les nouveaux pays allemands (après guerre), la Grèce, l’Italie (après guerre mais également avec l’armée co-belligérante), l’Inde, le Japon (après guerre), le Liban, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Pakistan, les Philippines, le Portugal, la Pologne, l’URSS, la Turquie, la Grande-Bretagne et la Yougoslavie.

L’AGL sélectionne le semi-chenillé M-3 pour équiper son infanterie portée et lui permettre de coller aux chars au sein de la Division Blindée. En revanche l’infanterie des DI/DLI était transportée dans des camions. Les M-3 ont été remplacés par des M-113 américains.

Le M-3 Half-track était un semi-chenillé de conception et de fabrication américaine pesant 9.047 tonnes, mesurant 6.17m de long pour 1.95m de large et 2.26m de haut.

Motorisé par un moteur White 160Ax de 147ch, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 72km/h sur route et franchir 320km. Il était généralement armé d’une mitrailleuse Browning M2 de 12.7mm et une mitrailleuse de 7.62mm Browning M1919A4 et son équipage se composait d’un conducteur et de douze passagers (généralement un mitrailleur et onze fantassins dont le chef de groupe).

Somua MCG-5

En 1938 l’armée de terre grecque à commandé 48 tracteurs d’artillerie semi-chenillés Somua MCG-5 utilisés pour les pièces d’artillerie des corps d’armée, l’artillerie des divisions d’infanterie étant hippomobile puisque composée d’artillerie de montagne.

A la fin de la Campagne de Grèce il restait une vingtaine de véhicules en relatif bon état. Ils sont remplacés par d’autres véhicules de ce type livrés par la France, ces canons remorquant aussi bien les pièces d’artillerie divisionnaire que les pièces d’artillerie de corps d’armée. Ces véhicules sont restés en service jusqu’à la fin des années cinquante.

Le Somua MCG-5 était un tracteur d’artillerie semi-chenillé de 6.8 tonnes, mesurant 4.45m de long pour 1.97m de large et 2.89m de haut. Motorisé par un moteur essence Somua de 55 à 60ch, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 36km/h et pouvait franchir 400km avec un plein. L’équipage était composé de deux hommes, huit artilleurs pouvant être transportés, la charge utile étant de 1500kg.

P4/100 & P4/110

En septembre 1948 l’armée grecque possédait 224 tracteurs d’artillerie Pavesi P4/100 et P4/110, un véhicule 4×4 de conception et de fabrication italienne. Ces véhicules acquis en 1935 étaient utilisés pour le remorquage des pièces d’artillerie les plus lourdes.

Ces véhicules vont subir de lourdes pertes durant la Campagne de Grèce, certains véhicules étant capturés par les italiens, les allemands et les bulgares et aussitôt réutilisés.

Les grecs de leur côté ne les ont pas réutilisés faute de pièces détachées en nombre suffisant, les véhicules italiens étant remplacés par des camions français, britanniques et américains.

Pesant 4600kg, il transportait le conducteur et l’équipe de pièce. Mesurant 4.10m de long pour une largeur de 2.05m et une hauteur de 1.45m, il était propulsé par un moteur essence Fiat lui permettant d’atteindre la vitesse sur route de 22km/h et de franchir toujours sur route 190km.

Universal Carrier

Universal Carrier Mk II

A l’origine du “transporteur universel” figure les chenillettes Carden-Loyd qui elles même venaient de la création du colonel Martel, un officier britannique qui avait créé des chars monoplaces alors que le tank connaissait au sein de l’armée britannique une véritable traversée du désert qui explique en partie l’état calamiteux du RTC en septembre 1939 avec des chars globalement inférieurs à leurs homologues continentaux.

En 1934 Vickers produit un véhicule chenillé léger, le Vickers-Armstrong D50 qui disposait d’un moteur à l’avant, d’un emplacement blindé pour un conducteur et un mitrailleur et d’un espace arrière non protégé pour le chargement.

Un petit nombre de ces véhicules furent acquis (soixante-neuf) pour être expérimentés avant de trouver un remplaçant aux tracteurs d’artillerie Dragon. Les véhicules sont livrés en 1936.

A l’origine il existait des modèles différentes adaptés à leur mission spécifique comme le Medium Machine Gun Carrier pour le transport d’une mitrailleuse Vickers et de leurs servants, le Bren Gun Carrier pour le transport d’un trio servant un fusil-mitrailleur Bren, le Scout Carrier pour le transport d’éclaireurs d’infanterie et enfin le Cavalry Carrier mais dès l’automne 1940 dans le but de rationnaliser production et utilisation un modèle unique est adopté baptisé Universal Carrier.

Le modèle définitif était organisé avec deux membres d’équipage à l’avant, le moteur au centre et l’espace de chargement à l’arrière, un espace peu protégé ce qui rendait inconfortable son utilisation comme un véritable transport de troupes.

Les premiers véhicules sont livrés en 1937 et la production continue jusqu’en 1948 en Grande-Bretagne, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud et au Canada pour équiper les unités d’infanterie, de char, du génie, de la logistique.

En septembre 1945, Ford Motors acquis la licence du Universal Carrier pour produire un véhicule de transport à destination de l’US Army ainsi qu’un char ultraléger. Si le second projet ne dépassa pas le stade du prototype (blindage et armement trop faible _deux mitrailleuses calibre .50_), le premier remporta un franc succès auprès des G.I qui l’utilisèrent pour le transport des armes lourdes et le remorquage des canons antichars.

Si l’infanterie l’utilisait pour le transport de ses armes d’appui (mitrailleuses Vickers, fusil-mitrailleur Bren, mortiers), le remorquage des canons antichars de 2 et 6 livres, le transport de troupes (en dépit d’une protection faible de l’espace arrière), la cavalerie et les chars l’utilisait pour le transport de Scouts d’éclaireurs chargés de répérer les guets, les ponts, les éclaireurs étant intégrés aux unités de reconnaissance, utilisant parfois des motos side-car à la place des chenillettes.

Le génie va l’utiliser pour le transport des sapeurs, le transport du matériel de destruction, de franchissement, de minage et de déminage. L’artillerie va l’utiliser comme véhicule d’observation avancé. L’arme savante par excellence va également mettre en œuvre une version lance-flamme baptisé Wasp.

A la différence des chenillettes Renault UE, les Universal Carrier sont toutes armées en l’occurence un fusil mitrailleur Bren.

Un temps un véhicule par section du Carrier Platoon disposait d’un fusil antichar Boys mais à partir de 1943 cette particularité va disparaitre et le véhicule en question embarquait une Vickers ou un Bren.

Les Universal Carrier produites au Canada et en Australie notamment étaient identiques aux modèles britanniques. Ottawa à cependant produit une version baptisée Windsor plus longue de 76cm et qui allait servir de base au premier véritable APC du Commonwealth, le Kangaroo.

Outre les pays producteurs, la chenillette Universal Carrier à été exportée en Grèce, en Chine, en Argentine, au Brésil, aux Pays-Bas et en Suisse.

La Grèce va récupérer des chenilettes entre septembre 1948 et juillet 1949 pour remorquer les pièces d’artillerie lourde, les gros colis, des remorques…… .

L’AGL va recevoir d’autres véhicules de ce type pour des missions de transport logistique et de ravitaillement de l’avant c’est-à-dire un rôle plus proche des Renault UE que des Universal Carrier britanniques. Ces chenillettes sont restées en service dans l’armée grecque jusqu’au début des années soixante.

L’Universal Carrier Mk I était une chenillette de conception et de fabrication britannique pesant 3.19 tonnes à vide (mais 3.75 tonnes en charge), mesurant 3.65m de long pour 2.06m de large avec une hauteur de 1.57m.

Motorisée par un moteur Ford 8 cylindres essence de 85ch, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 48km/h avec une distance franchissable maximale de 250km.

Protégée par un blindage de 7 à 10mm elle à été généralement armée d’un fusil mitrailleur Bren.

Autres véhicules

-L’Armée Grecque de Libération (AGL) à reçu un grand nombre de véhicules motorisés, son format réduit permettant une motorisation totale, rêve totalement inaccessible pour les militaires héllènes avant 1948.

-Les militaires grecs ont utilisé la Jeep, un véhicule tout-terrain 4×4 utilisé pour la reconnaissance, la liaison, l’évacuation sanitaire et un grand nombre de missions auxquelles ses concepteurs n’avaient probablement pas pensé.

-Les camions militaires devenus indispensables étaient d’origine américaine (GMC Chevrolet), britannique (Bedford) et française (Renault).

A la fin du conflit pour mettre fin au cauchemar logistique d’un parc sur lequel s’était greffé des camions italiens et allemands de prise, l’armée grecque décida de ne conserver que les camions GMC qui vont rester en service jusqu’en 1969 quand ils sont remplacés par des véhicules plus modernes de conception et de fabrication allemande ce qui suscita une belle polémique en Grèce.

Mitteleuropa Balkans (47) Bulgarie (11)

Navires et hydravions de la marine bulgare

Torpilleurs

Torpilleurs classe Druzki

Torpilleur Druzki ou plutôt une reconstruction à l’identique réalisée entre 2000 et 2005 par une poignée de passionnés

Ces torpilleurs au nombre de six sont de conception et de construction française, ayant vu le jour aux chantiers navals Schneider de Chalons-sur-Saône.

Ces navires baptisés Druzki, Smeli,Hrabi,Strogi,Letjashchi et Shumni sont mis en service en 1908 et 1909. A noter que les trois derniers ont été assemblés en France, démontés puis remontés en Bulgarie.

Ces torpilleurs comparables aux célèbres «numérotés» de la marine française sont engagés dans la première guerre balkanique mais ne participent pas à la deuxième en raison de l’internement de la marine bulgare à Sebastopol, les navires militaires bulgares ne rentrant au pays qu’en 1914.

Ils vont participer au premier conflit mondial, le Shumni étant coulé par une mine au large de Varna en septembre 1916. Le Strogi est endommagé mais réparé mais le Letyashchi qui s’échoue à Varna le 28 novembre 1918 est capturé par les français qui vont l’envoyer à la démolition.

Suite au traité de Neuilly-sur-Seine les quatre torpilleurs sont maintenus en service mais sans tubes lance-torpilles, devenant ainsi des patrouilleurs ou des mouilleurs de mines. Modernisés en 1934 ils retrouvent leurs tubes lance-torpilles à la fin des années trente à une époque où ils étaient totalement obsolètes.

Le Druzki est désarmé en septembre 1944, le Smeli est désarmé en mars 1945, le Hrabi en octobre 1945 et le Strogi en juin 1946. Ils vont être remplacés par des torpilleurs de conception allemande et de fabrication bulgare, ces derniers reprendront les noms de leurs aînés. Les «numérotés bulgares» sont envoyés à la casse.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 97.5 tonnes

Dimensions : longueur 38m largeur 4.40m tirant d’eau 1.30 à 2.40m

Propulsion : une machine verticale à triple expansion (VTE) alimentée en vapeur par deux chaudières Normand dévellopant 1950ch et entrainant une hélice.

Performances : vitesse maximale 26 nœuds distance franchissable 5000 miles nautiques à 16 nœuds Capacité charbon : 11 tonnes

Armement : deux canons de 47mm modèle 1902, deux plate-formes doubles lance-torpilles de 450mm latérales et un tube lance-torpilles à la proue

Equipage : 27 à 32 officiers et marins

Torpilleurs légers classe Smeli

Les torpilleurs bulgares sont inspirés des Elbing allemands

A la fin des années trente les torpilleurs bulgares de classe Druzhi sont obsolètes. Leur remplacement devient urgent mais les bulgares n’ont aucune expérience dans la réalisation de navires de ce type.

Comme Sofia voulait gagner en autonomie et batir une industrie navale militaire, la simple commande à l’étranger était impossible ou du moins improbable. Plusieurs pays furent approchés pour fournir des plans et une assistance technique.

C’est l’Allemagne qui offrit la meilleur offre. Un contrat est signé le 14 septembre 1942 pour la construction à Varna de quatre torpilleurs légers inspirés des nouveaux torpilleurs allemands construits pour la toute jeune Kriegsmarine. Il semble que la marine bulgare avait envisagé la construction de quatre autres navires mais cela n’à pas dépassé le stade du projet.

Le modèle est approuvé par la marine bulgare le 14 mars 1943 nous donne un navire de 1200 tonnes pouvant filer à 30 nœuds et franchir 1500 miles nautiques à 25 nœuds.

Propulsés par des turbines à engrenages et des chaudières à vapeur surchauffée, ces navires étaient armés de trois canons de 105mm en affûts simples, une DCA légère composée de canons de 20 et de 37mm et deux plate-formes doubles lance-torpilles de 533mm sans oublier des grenades ASM.

Ces navires sont baptisés Smeli, Druzkhi, Shumni et Strogi et sont mis en service respectivement en octobre 1944, en mars 1945, en septembre 1945 et en juillet 1946.

Ces navires vont naturellement participer à la seconde guerre mondiale pour défendre les côtes, escorter des convois et attaquer ceux de l’adversaire.

Le Smeli est coulé le 14 juin 1951 par une mine alors qu’il tentait d’attaquer un convoi soviétique ravitaillant la Crimée. Le Shumni est coulé le 8 septembre 1952 par l’aviation soviétique, le Druzkhi est victime de vedettes lance-torpilles soviétiques déployées en Crimée après la reprise de la presqu’ile suite à l’opération PIOTR VELIKY déclenchée en septembre 1953 (2 octobre 1953) alors que le Strogi qui avait survécu à de nombreux conflits finit par être sabordée à Varna le 25 janvier 1954.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1200 tonnes pleine charge 1580 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 97.50m largeur 11.50m tirant d’eau 3.95m

Propulsion : deux turbines à engrenages alimentées en vapeur par deux chaudières dévellopant 45000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 30 nœuds distance franchissable 1500 miles nautiques à 25 nœuds 3500 miles nautiques à 15 nœuds

Armement : trois canons de 105mm sous masque (deux avant et un arrière), quatre canons de 37mm en deux affûts doubles, six canons de 20mm en affûts simples, deux plate-formes doubles lance-torpilles de 533mm et huit grenades ASM

Equipage : 110 officiers et marins

Vedettes lance-torpilles

S-Boot

Pour renouveler leur flotte certains marins bulgares se mirent à rêver de croiseurs et de destroyers soit une flotte capable non pas de tenir tête à la Flotte soviétique de la mer Noire ou à la marine turque mais de rendre intenable un blocus comme l’art de la guerre navale le prescrivait pendant des siècles.

Hélas trois fois hélas les moyens attribués à la marine du royaume de Bulgarie étaient trop faibles pour créer une Blue Water Navy même légère. Les marins bulgares furent donc obligés de se rabattre sur une Green Water Navy, une marine littorale composée outre de quatre torpilleurs légers d’une flottille de huit vedettes lance-torpilles fournies par la compagnie allemande Lurssen.

Ces vedettes lance-torpilles étaient comparables aux S-Boot allemandes en un peu plus gros avec un armement renforcé. Après la livraison des quatre premières vedettes en 1939, quatre autres furent livrées en 1941 pour permettre de former la première flottille de torpilleurs.

Ces vedettes étaient désignés par les lettres TL (torpeda lokda bateau lance-torpilles) suivit d’un chiffre allant de 1 à 8.


Ces vedettes étaient les seules en service en septembre 1948 mais durant le conflit huit autres nouvelles furent fournies par les allemands non pas pour augmenter les capacités offensives de la marine bulgare mais pour compenser des pertes très élevées ce qui dément cette image d’une marine bulgare sur la défensive et faisant preuve d’une totale pusillanimité.

Ce sont donc seize vedettes (TL-1 à 16) qui ont été fournies à la marine bulgare. En janvier 1954 quand la Bulgarie change de camp, il n’en reste plus que deux qui sont sabordées à Varna en compagnie des restes de la flotte bulgare. Cet événement survenu le 25 janvier 1954 reste d’ailleurs un vrai traumatisme dans la marine bulgare et je n’ose imaginer ce qui se serait passé si notre marine française avait connu un tel événement.

Sur les quatorze vedettes détruites, six l’ont été par l’aviation, quatre par des mines, deux accidentellement et deux par leurs homologues soviétiques.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 51 tonnes pleine charge 60 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 29m largeur 4.46m tirant d’eau 1.51m

Propulsion : trois moteurs essence Daimler-Benz dévellopant 2850ch et entrainant trois hélices

Vitesse maximale : 36 nœuds

Armement : un canon de 37mm, deux canons de 20mm, deux mitrailleuses de 7.92mm et deux tubes lance-torpilles de 533mm

Equipage : 23 officiers et marins

Mouilleur de mines Bulgaria

Le HMS Abddiel

Pour une marine littorale, une Green Water Navy la mine marine est une arme capitale. Peu coûteuse mais d’une efficacité redoutable, elle ne peut et ne doit surtout pas être négligée que ce soit pour être mouillée ou pour être neutralisée.

Pour le mouillage on peut utiliser des navires marchands plus ou moins modifiés ou des navires spécialisés. Si aujourd’hui les mouilleurs de mines, les minelayer sont peu nombreux, à l’époque de la seconde guerre mondiale nombre de marines possédaient un ou plusieurs mouilleurs de mines.

Le principal inconvénient était que ce navire était conçu pour une période de guerre ce qui rendait son financement difficile à obtenir à moins de lui attribuer une mission du temps de paix ce qui pouvait avoir des conséquences dramatiques comme l’à montré la perte du mouilleur de mines Pluton à Casablanca en septembre 1939.

La marine bulgare souhaite dans le cadre de sa modernisation posséder un véritable mouilleur de mines pour poser les champs de mines défensif destinés à protéger les accès aux ports du pays.

Non sans mal le budget est obtenu et un grand mouilleur de mines semblable au HMS Abdiel et logiquement baptisé Bulgaria.

Plus gros navire de la marine bulgare, le Bulgaria dont le commandant honoraire était le tsar Boris III était un mouilleur de mines pouvant être utilisé également comme transport de troupes, navire de commandement et navire de soutien.

Il est mis sur cale aux chantiers navals de Varna (avec toujours l’assistance technique allemande) le 25 septembre 1942 lancé le 8 mars 1944 et mis en service le 17 septembre 1945.

Alors que la paix règne encore en Europe, le Bulgaria sert d’abord de navire-école pour former les futurs officiers de la marine bulgare mais aussi de transport de troupes, la Bulgarie expérimentant le transport rapide de troupes d’un port à l’autre.

Quand la seconde guerre mondiale éclate le 5 septembre 1948, le Bulgaria redevient un vrai mouilleur de mines, embarque son chargement de mines et va installer les champs de mines prévus de longue date.

Une fois cette opération terminée, le Bulgaria va servir de transport de troupes rapide notamment en direction de l’URSS quand l’armée bulgare participera à la «croisade antibolchevique» avec le résultat que l’on sait. Ultérieurement le navire assurera le rapatriement des troupes bulgares.

Le 7 octobre 1952 alors qu’il venait de transporter en Crimée des troupes allemandes, il est surpris par l’aviation soviétique.

Des bombardiers bimoteurs Peltyakov Pe-2 passent à l’attaque en profitant d’une trouée dans la couverture nuageuse.

Naviguant sans escorte, le Bulgaria se défend comme un beau diable, manoeuvrant avec énergie et ouvrant le feu avec sa DCA. Si cette dernière abat trois avions, les sept autres parviennent à l’attaquer.

Trois bombes tombent à proximité fragilisant la coque (coups à toucher ou near missed) mais trois autres touchent le navire, le transformant en une annexe de l’enfer.

Le navire commence à se coucher sur tribord et chavire, explosant avant de sombrer ne laissant qu’une poignée de survivants qui seront repêchés le lendemain par deux hydravions allemands.

L’épave repose aujourd’hui à 350m de fond à environ 100 miles nautiques des côtes de Crimée.

Caractéristiques Techniques

Déplacement standard 2800 tonnes pleine charge 3750 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 125m longueur entre perpendiculaires 122mm largeur 12m tirant d’eau 3.50 à 4.30m

Propulsion : turbines à engrenages alimentées en vapeur par quatre chaudières développant 68000ch et entraînant deux hélices

Performances : vitesse maximale 37 noeuds (35 nœuds à pleine charge) distance franchissable 1000 miles nautiques à 37 noeuds

Armement : six canons de 105mm en trois affûts doubles (deux avant et un arrière), huit canons de 37mm en quatre affûts doubles, douze canons de 20mm en affûts simples et 140 mines. En configuration transport de troupes il peut embarquer entre 400 et 900 hommes.

Equipage : 242 officiers et marins

Scandinavie (19) Norvège (19)

Comme l’évacuation des troupes norvégiennes s’est faite sous la pression de l’ennemi la priorité à été d’évacuer les hommes et non les armes. Si des fusils, des fusils mitrailleurs, des mitrailleuses voir des mortiers ont pu traverser la mer du Nord en direction des îles britanniques aucun canon n’à été embarqué, la plupart des pièces ayant été soit démolies ou alors sabotées.

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Italie (41) Navires de Soutien

NAVIRES DE SOUTIEN

Avant-propos

Comme je l’ai montré à plusieurs reprises, l’arrivée de la vapeur à considérablement augmenté la charge, l’empreinte logistique d’une marine.

Au ravitaillement en nourriture et en munitions s’ajoutait le ravitaillement en carburant, le charbon tout d’abord puis le pétrole et tous ses dérivés.

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19-Marine marchande (11)

Compagnie Fabre

La Compagnie de Navigation Cyprien Fabre & Cie voie le jour en 1881. Basée à Marseille, elle se dévellope rapidement. La compagnie Fabre dispose en 1927 des parts majoritaires au sein de la compagnie des Chargeurs Réunis mais en 1937, la  Compagnie Générale de Navigation à vapeur Cyprien Fabre & Cie quitte les Chargeurs. En 1939/40, elle dispose des navires suivants :

-Paquebot Banfora (1914) 9347 TJB

-Paquebot Canada (1912) 9084 TJB

-Paquebot Sinaïa (1922) 8567 TJB

-Paquebot Sinfra (1929) 4470 TJB

-Cargo Chelma (1920) 4968 TJB

-Bananier Edéa (1936) 3747 TJB

Comme on peut le voir, la flotte commence à accuser le poids des ans mais les primes et aides diverses vont permettre à la compagnie de renouveler une partie de sa flotte. Elle commande deux cargos baptisés Maupassant et Bel Ami pour remplacer l’unique cargo Chelma et augmenter ses capacités. Ces cargos sont construits aux Forges et Chantiers de la Gironde à Bordeaux.

-Cargo type Commission Maupassant  mis sur cale le 1er octobre 1942 lancé le 8 octobre 1943 et mis en service le 8 mars 1944

-Cargo type Commission Bel Ami  mis sur cale le 9 octobre 1943 lancé le 3 octobre 1944 et mis en service le 17 avril 1945

Pour remplacer ses paquebots Banfora et Canada, la compagnie Fabre passe commande de deux paquebots de 18000 tonnes auprès des Forges et Chantiers de la Gironde à Bordeaux.

-Le Paquebot Belle Province mis sur cale le 1er juin 1944 lancé le 8 juin 1946 et mis en service le 12 janvier 1947. Il remplace le paquebot Canada perdu par incendie en septembre 1945.

-Le Paquebot Québec mis sur cale le 15 septembre 1946 lancé le 8 septembre 1948. Achevé en mars 1949 comme transport de troupes sans avoir servit comme paquebot. Il aurait du remplacé le Banfora qui était donc encore en service en septembre 1948. Comme son successeur, il sera réquisitionné comme transport de troupes.

Compagnie de navigation Fraissinet

La première compagnie de navigation Fraissinet à été créé en 1836, servant essentiellement sur les lignes en direction des Indes via le canal de Suez (quand celui-ci à été ouvert) et en direction de la Corse.

Cette première compagnie cesse ses activités à cause de la guerre franco-allemande de 1870 mais en 1874 est créée une  Nouvelle Société Maritime de Navigation à Vapeur (Compagnie Fraissinet) qui reçoit le service postal en direction de la Corse (1878).

Quand nait le 20ème siècle, la compagnie sert essentiellement en Méditerranée et en direction de l’Afrique occidentale (Dakar et Libreville) mais perd en 1904 le service postal en direction de la Corse. Pour peu de temps car la  Compagnie Française de Navigation et de Construction Navale est incapable de respecter le contrat qui est rendu à Fraissinet en 1905.

Disposant de seulement dix navires à l’issue du premier conflit mondial, la compagnie se réorganise privilégiant les lignes en direction de la Corse (le contrat postal avec la Corse est prolongé pour vingt ans en 1927) et de l’Algérie même si en 1930, une alliance avec Fabre et les Chargeurs Réunis voit la compagnie desservir l’Afrique orientale alors que le service en mer Noire est supprimé en 1931 à cause de la concurrence italienne.

En 1935, la compagnie est rebaptisée  Compagnie de Navigation Fraissinet et la même année, l’alliance Fraissinet/Fabre/Chargeurs Réunis est dissoute et Fraissinet prend le contrôle de la compagnie Fabre. Quand éclate la guerre de Pologne, la compagnie Fraissinet dispose des navires suivants :
-Bananier Benty (1938) 3078 TJB

-Bananier Cap des Palmes (1935) 3082 TJB

-Bananier Tamara (1937) 3347 TJB

-Bananier Victor Schoelcher (1938) 4510 TJB (appartient au gouvernement français)

-Cargo Tombouctou (1919) 5302 TJB

-Paquebot Cap Corse (1929) 2444 TJB

-Paquebot Cyrnos (1925) 2406 TJB

-Paquebot Général Bonaparte (1922) 2796 TJB

-Paquebot Hoggar (1923) 5146 TJB

-Paquebot Ile de Beauté (1930) 2600 TJB (appartient au gouvernement français)

-Paquebot Pascal Paoli (1931) 3200 TJB

-Paquebot Sampiero Corso (1936) 3823 TJB

-Paquebot Touareg (1924) 5135 TJB

-Paquebot Ville d’Ajaccio (1929) 2444 TJB

Sa flotte est assez moderne et la compagnie Fraissinet ne fait commander que deux paquebots-ferry pour renforcer son service sur la Corse, la compagnie disposant du monopole sur le service postal et par conséquent sur le transport de passager en plein dévellopement à l’époque.

Ce dévellopement s’explique par le renforcement des défenses de la Corse et donc les aller et retour des officiers, sous-officiers et soldats affectés en Corse mais venant du Continent mais également du dévellopement industriel de l’île avec beaucoup d’ouvriers venus du continent ce qui provoque des frictions avec la population locale.

-Paquebot-ferry transméditteranéen Ville de Bonifacio  mis sur cale le 21 avril 1944 lancé le 4 janvier 1946 et mis en service en septembre 1946.

-Paquebot-ferry transméditerranéen Ville de Corte  mis sur cale le 11 janvier 1946 lancé le 2 novembre 1947 et mis en service le 8 juillet 1948.

Ces deux navires vont être réquisitionnés comme transports, étant utilisés en priorité pour le transport de troupes en Corse mais également des passagers.

Compagnie Générale Transatlantique

En 1855, les frères Pereire crééent la Compagnie Générale Maritime (CGM) qui se donne pour objectif de construire et de mettre en oeuvre des navires pour transporter marchandises et passagers et cinq ans plus tard, en 1860, la compagnie signe une convention avec l’Etat pour desservir la ligne Le Havre-New York, Saint-Nazaire-Isthme de Panama (le canal n’existe pas encore) plus trois services annexes en direction de la Guadeloupe, le Mexique et Cayenne.

Cette convention engage la CGM à construire la moitié de ses navires en France (ce qui poussera au dévellopement de la construction navale à Saint-Nazaire considéré à l’époque comme un simple avant port de Nantes dont le port actif est géné par l’ensablement régulier de la Loire) en échange d’une subvention annuelle.

En 1861, la CGM devient la CGT ou Compagnie Générale Transatlantique qui commence à opérer sur la ligne Saint-Nazaire-Mexique en 1862 puis sur la ligne Le Havre-New York en 1864 mais en 1868 suite à une crise économique et financière, les frères Pereire déposent le bilan et démissionnent.

Remise sur pied, la CGT devient une société anonyme en 1879 et acquiert la concession des services postaux de la Méditerranée (probablement en direction de la Corse et de l’Algérie) et en 1880 renouvelle la concession signée en 1860 avec le Second Empire.

Quand éclate le premier conflit mondial en 1914, la CGT arme 84 navires soit 380000 tonnes, tonnage qui à doublé en dix ans, faisant d’elle la première compagnie maritime française. Ces navires utilisés comme croiseurs auxiliaires, navires-hôpitaux et transports troupes souffrent terriblement des sous-marins allemands et à la fin du conflit, un tiers de la flotte à été perdu.

La flotte reconstituée est sévèrement secouée par la crise consécutive au krach d’octobre 1929 ce qui oblige la compagnie à réduire la voilure pour survivre ce qui ne l’empêche pas de commander le fabuleux Normandie. Néanmoins en 1939, la flotte de la «Transat» à plutôt fière allure :

-Bananier Barfleur (1938) 3000 TJB

-Bananier Caraïbe (1932) 4087 TJB

-Bananier Charles Plumier (1938) 4626 TJB (gérance du gouvernement français)

-Bananier Estérel (1937) 3184 TJB

-Bananier Fort de France (1935) 3426 TJB

-Bananier Fort Richepanse (1935) 3485 TJB

-Bananier Fort Royal (1935) 3426 TJB

-Bananier Guadeloupe (1936) 2673 TJB

-Bananier Guyane (1934) 1794 TJB

-Bananier Maurienne (1938) 3260 TJB

-Bananier Quercy (1937) 3043 TJB

-Cargo Alabama (1931) 5645 TJB

-Cargo Arica (1921) 5390 TJB

-Cargo Arizona (1925) 5457 TJB

-Cargo Aveyron (1923) 4785 TJB

-Cargo Bonifacio (1915) 3566 TJB (gérance d’un navire appartenant au gouvernement français)

-Cargo Calédonien (1940) 6966 TJB (appartient au gouvernement français)

-Cargo Cantal (1916) 3188 TJB

-Cargo Cap Pinède (1938) 1329 TJB

-Cargo Carbet (1920) 3523 TJB

-Cargo (utilisé comme navire-météo) Carimaré (1920) 3792 TJB

-Cargo Cassidaigne (1923) 1417 TJB (gérance d’un navire appartenant au gouvernement français)

-Cargo Floride (1921) 7029 TJB

-Cargo Ile d’Aix (ex-Lafcomo EUA) (1920) 5028 TJB (appartient au gouvernement français)

-Cargo Ile de Batz (ex-West Homac EUA) (1918) 5755 TJB (appartient au gouvernement français)

-Cargo Ile de Brehat (ex-West Tacook EUA) (1919) 6176 TJB (appartient au gouvernement français)

-Cargo Ile de Noirmoutier (1920) 5703 TJB (appartient au gouvernement français)

-Cargo Ile de Ré (ex-Jomar EUA) (1920) 5105 TJB (appartient au gouvernement français)

-Cargo Ile d’Ouessant (1919) 6176 TJB (appartient au gouvernement français)

-Cargo Ile Rousse (1918) 1471 TJB (appartient au gouvernement français ex-France Navigation)

-Cargo Indiana (1915) 5617 TJB

-Cargo Indochinois (1939) 6966 TJB (appartient au gouvernement français)
-Cargo Lousiane (1921) 6903 TJB (coulé le 13 octobre 1939)

-Cargo Marigot (1932) 4087 TJB

-Cargo Marrakech (1913) 6178 TJB

-Cargo mixte Oregon (1929) 7706 TJB

-Cargo Lezardrieux (1922) 934 TJB (ex-France Navigation, appartient au gouvernement français)

-Cargo Michigan (1920) 6357 TJB

-Cargo Mostaganem (1921) 1942 TJB (gérance d’un navire appartenant au gouvernement français)

-Cargo Nevada (1915) 5693 TJB

-Cargo Saint Bertrand (ex-allemand Chemnitz capturé le 28 septembre 1939) (1929) 5522 TJB

-Cargo Saint Malo (1917) 5799 TJB (appartient au gouvernement français ex-France Navigation)

-Cargo Ringulv (1903) 5097 TJB

-Cargo San Antonio (1930) 5985 TJB

-Cargo San Diego (1930) 5985 TJB

-Cargo San Francisco (1930) 5985 TJB

-Cargo San José (1931) 5945 TJB

-Cargo San Mateo (1931) 5946 TJB

-Cargo San Pedro (1931) 5946 TJB

-Cargo Sèvre (1920) 3689 TJB

-Cargo Vannes (ex-américain West Planter) (1919) 2619 TJB

-Cargo Vermont (1919) 5186 TJB (coulé le 15 octobre 1939)

-Cargo Winnipeg (1918) 8379 TJB (appartient au gouvernement français ex-France Navigation)

-Cargo mixte Wisconsin (1929) 8061 TJB

-Cargo mixte Wyoming (1930) 8061 TJB

-Caboteur Balata (1922) 312 TJB

-Caboteur Espéranto (1906) 209 TJB

-Caboteur Nemours (1931) 673 TJB

-Caboteur Saint Laurent du Maroni (1907) 332 TJB

-Caboteur Trois Ilets (1920) 317 TJB

-Paquebot Colombie (1931) 13718 TJB

-Paquebot Cuba (1923) 11337 TJB

-Paquebot De Grasse (1924) 17759 TJB

-Paquebot De La Salle (1921) 8400 TJB

-Paquebot Duc d’Aumale (1913) 4452 TJB

-Paquebot Flandre (1914) 8503 TJB

-Paquebot Gouverneur Général Chanzy (1922) 4540 TJB (gérance d’un navire appartenant au gouvernement français)

-Paquebot Gouverneur Général De Gueydon (1922) 4513 TJB (gérance d’un navire appartenant au gouvernement français)

-Paquebot Gouverneur Général Grevy (1921) 4565 TJB (gérance d’un navire appartenant au gouvernement français)

-Paquebot Gouverneur Général Jonnart (1921) 4513 TJB (gérance d’un navire appartenant au gouvernement français)

-Paquebot Gouverneur Général Lamoricière (1922) 4712 TJB

-Paquebot Ile de France (1927) 43153 TJB

-Paquebot Mayenne (1909) 2809 TJB

-Paquebot Meknès (1913) 6127 TJB

-Paquebot Mexique (1915) 1229 TJB

-Paquebot Normandie (1935) 83423 TJB

-Paquebot Dal Piaz (1929) 4866 TJB

-Paquebot Saint Domingue (1911) 3159 TJB

-Paquebot Savoie (ex-yougoslave Kraljica Marija) (appartient au gouvernement français)

-Paquebot Ville d’Alger (1935) 9839 TJB

-Paquebot Ville d’Oran (1936) 10172 TJB

-Remorqueur Minotaure (1918) 889 TJB

Pour remplacer ces deux paquebots les plus anciens, les Duc d’Aumale (1913) et Flandre (1914), la Compagnie Générale Transatlantique (CGT) passe commande de deux paquebots de 23500 tonnes version agrandie du Maréchal Pétain. Ces deux navires sont construits aux Ateliers et Chantiers de Saint Nazaire-Penhoët.

-L’Artois est mis sur cale le 7 septembre 1943 lancé le 8 juin 1945 et mis en service le 12 janvier 1946

-Le Guyenne est mis sur cale le 12 juin 1945 lancé le 15 février 1947 et mis en service le 8 janvier 1948

Au niveau des cargos, la flotte est en partie renouvelée par la commande de six cargos type Commission auprès d’un chantier néerlandais, les chantiers RDM de Rotterdam.

Le choix des Pays Bas s’expliquant par la saturation des chantiers français qui à cette époque ne manquent pas de travail qu’il s’agisse de navires civils ou militaires. Ils sont baptisés du nom de quartiers de Nantes.

-Le Bouffay est mis sur cale le 8 octobre 1942 lancé le 14 janvier 1943 et mis en service le 17 mars 1943. Il remplace le Ringulv (1903).

-Le Doulon est mis sur cale le 15 octobre 1942 lancé le 4 mars 1943 et mis en service le 7 septembre 1943. Il remplace le Marrakech (1913).

-Le Chantenay est mis sur cale le 21 janvier 1943 lancé le 7 juillet 1944 et mis en service le 8 janvier 1945. Il remplace le Nevada (1915).

-Le Graslin est mis sur cale le 20 mars 1943 lancé le 12 septembre 1944 et mis en service le 4 mai 1945.  Il remplace le Bonifacio (1915).

-Le Mellinet est mis sur cale le 12 août 1944 lancé le 16 décembre 1945 et mis en service le 8 avril 1946. Il remplace le Cantal (1916).

-Le Saint Felix est mis sur cale le 2 novembre 1944 lancé le 8 mai 1946 et mis en service le 2 janvier 1947. Il remplace le cargo Indiana (1915)

Compagnie Générale d’Armement Maritime (filiale de la CGT)

La Compagnie Générale d’Armement Maritime est née en 1916 sous la forme d’une joint-venture ou entreprise associée entre la Compagnie Générale Transatlantique et la Compagnie des Chargeurs Français. Trois ans plus tard cependant, la Transat devenait le seul propriétaire de la CGAM qui devenait donc sa filiale.

Cette filiale opéra d’abord en Méditerranée puis en direction des Antilles notamment pour le transport de bananes mais pour peu de temps car en 1937, la Transat reprit à son compte cette activité. En septembre 1939, la flotte de la CGAM alignait les navires suivants :

-Cargo Cambronne (1919) 3059 TJB

-Cargo Enseigne Maurice Préchac (1924) 4578 TJB
-Cargo Grandlieu (1919) 3290 TJB

-Cargo Limoges (1919) 2256 TJB (gérance d’un navire du gouvernement français)

-Cargo Loire (1928) 4285 TJB (torpillé dans la nuit du 12 au 13 novembre)

-Cargo Penerf (1930) 2151 TJB

-Cargo Penthièvre (1922) 2382 TJB

-Cargo Saint Clair (1929) 3824 TJB

-Cargo Sainte Maxime (1911) 4051 TJB

Comme vous pouvez le voir, la flotte n’était pas de première jeunesse et dès 1941 avant même la mise en place de la CNM, la CGAM entreprit de renouveler sa flotte en passant commande de plusieurs cargos modernes et rapides.

Pour se faire, elle passa commande en juin 1941 de quatre cargo de 7000 tonnes de jauge brut aux chantiers Harland & Wolff de Belfast, le constructeur du Titanic. Ces quatre cargos étaient destinés à remplacer le Loire torpillé et le Saint Maxime mais également de renforcer la flotte.

-Le cargo Auch est mis sur cale le 8 septembre 1941 lancé le 4 mars 1943 et mis en service le 12 juillet 1943.

-Le cargo Loire est mis sur cale le 8 septembre 1941 lancé le 4 mars 1943 et mis en service le 12 juillet 1943.

-Le cargo Agen est mis sur cale le 12 avril 1943 lancé le 21 octobre 1944 et mis en service le 3 mars 1945

-Le cargo Gers est mis sur cale le 12 avril 1943 lancé le 21 octobre 1944 et mis en service le 3 mars 1945