C’est le 30 octobre 1918 que le Ceskoslovenske vojenské letectvo ou en français Force Aérienne de l’Armée [de terre] tchécoslovaque voit le jour sous le nom du Corps d’Aviation ou Letecky sbor. En revanche j’ignore quand le nom à été changé.
A la différence de la RAF ou de la Regia Aeronautica voir la Luftwaffe, la CVL n’est pas indépendante, dépendant de l’armée de terre. Sur le plan administratif, il dépend du Département Aviation du Ministère de la Défense Nationale.
Les escadrons et les escadrilles devaient en temps de guerre être rattachés aux différents corps d’armées et divisions. Clairement l’armée de l’air tchécoslovaque était une armée destinée à soutenir l’armée de terre sans vocation stratégique.
En 1918 face à des voisins hostiles, Prague voit dans l’aviation le moyen de se protéger. De l’Autriche-Hongrie, elle n’hérite que de trois aérodromes et d’avions Hansa-Brandeburg qui ne sont pas de première jeunesse.
Hansa-Brandeburg B.I
Tout est donc à faire. Le gouvernement tchécoslovaque va effectuer un énorme travail en vue de créer une industrie aéronautique nationale. Cela commence par une production d’appareils et de moteurs étrangers sous licence avant de passer à des modèles nationaux qui vont remporter un certain succès à l’export.
Si les motoristes sont CKD, Walter et Skoda, les manufacturiers aéronautiques sont Aero, Avia, Benes-Mraz, Letov, Praga, Tatra et Zlin.
En 1938 l’aviation tchécoslovaque est équipée d’appareils anciens voir obsolètes mais le personnel est de bonne qualité. Même le Reichmarshall Goering avare en compliments le reconnaît ce qui est tout de même significatif.
Au moment de la crise des Sudètes, la Ceskoslovenske vojenské letectvo aligne plus de 1300 avions dont 650 de première ligne qui peuvent bénéficier de plus de 100 aérodromes.
Après le démantèlement de la Tchécoslovaquie en mars 1939 tous les appareils sont saisis par la Luftwaffe. Les usines d’avions et de moteurs sont reprises en main et vont produire naturellement des moteurs et des appareils allemands.
La Luftwaffe tente de recruter des pilotes, des navigants et des rampants mais sans grand succès.
Parallèlement les allemands interdisent aux anciens pilotes de quitter le pays. Certains parviennent à le faire avec l’aide des services de renseignement français qui mettent en place de véritables filières d’évasion. L’expérience acquise sera précieuse pour organiser la Résistance en France occupée durant le second conflit mondial.
D’autres pilotes de leur propre chef vont participer à la guerre de Pologne aux côtés des polonais au sein de l’escadron de reconnaissance tchécoslovaque équipé de Potez 25, de RWD-8 et de PWS-26.
Les survivants de cet escadron vont pour certains se retrouver dans des camps de prisonniers soviétiques craignant en permanence d’être livrés aux allemands mais beaucoup vont se retrouver au sein de l’armée de l’air tchécoslovaque en exil.
L’armée de l’air tchécoslovaque en exil
Tout comme l’armée de terre tchécoslovaque organisée en France, cette armée de l’air tchécoslovaque n’à qu’une existence symbolique puisque les unités mises sur pied avec des pilotes tchèques, slovaques et ruthènes sont placées sous l’autorité de l’Armée de l’Air.
Mises sur pied à l’été 1940 ces unités reçoivent à la place de la cocarde tricolore violet-rouge-blanc selon le modèle utilisé avant 1938 non sans discussions, certains ayant proposé de copier les polonais avec quatre carrés (deux violets et deux rouges) entourées de blanc.
Initialement les projets sont très ambitieux, le gouvernement tchécoslovaque en exil à Londres (avec une délégation à Lyon) voulant créer une armée de l’air autonome.
Manquant de personnel de commandement compétent, le gouvernement tchécoslovaque en exil doit accepter que les unités tchécoslovaques soient placées sous commandement de l’armée de l’air.
Seule consolation les unités forment des escadres autonomes et ne sont pas dispersées dans des escadres françaises comme visiblement cela avait été envisagé initialement.
La première unité à été mise sur pied est une escadre de chasse, la 22ème Escadre de Chasse ou 1ère Escadre de Chasse Tchècoslovaque.
Stationnée sur la base de Toul-Croix de Metz, elle comprend trois groupes de quatre escadrilles de neuf appareils soit 108 chasseurs plus 54 chasseurs de réserve.
Bloch MB-700. Faute de carrière sous les couleurs françaises, il fût utilisé par la Pologne et la Tchécoslovaquie
L’appareil choisit est le Bloch MB-700CS Blesk (foudre), un chasseur monomoteur léger non sélectionné par la France et qui allait combattre sous les couleurs polonaises et tchécoslovaques. Par rapport aux MB-700P, les MB-700CS disposent de points d’attache sous les ailes pour servir de chasseur-bombardiers.
Le premier groupe opérationnel en décembre 1943 est le GC I/22 «Cechy» (Bohème), le GC II/22 «Rus» (Ruthénie) est opérationnel en janvier 1944, le troisième groupe GC III/22 «Karpathy» en mars 1944 et le quatrième groupe GC IV/22 «Tatras» en septembre 1944.
A cette époque l’appareil est en voie de déclassement. Le processus de remplacement est lancé au printemps 1946 mais rien n’à été décidé quand le second conflit mondial éclate.
C’est donc avec ce chasseur que les pilotes tchécoslovaques vont combattre durant la Campagne de France subissant des pertes sensibles mais se faisant rapidement respecter par les pilotes allemands. 32 pilotes tchécoslovaques ont été tués et 24 sont devenus des as, le meilleur d’entre-eux Vladislav Vantichek terminant le second conflit mondial avec 36 victoires homologuées mais 54 revendiquées.
A la fin de la campagne de France, l’escadre à besoin d’être profondément régénérée avec de nouveaux pilotes. Le manque de pilotes et de rampants impose la dissolution du GC IV/22 et la réduction de l’Escadre à trois groupes de trois escadrilles de neuf appareils soit un total 81 chasseurs en ligne.
Après avoir évalué l’Arsenal VG-40, le Dewoitine D-551, le Bloch MB-157 et le Supermarine Spitfire, les tchécoslovaques sélectionnent le «cracheur de feu» qui vont rééquiper les unités à l’automne 1949 et à l’hiver 1949/50.
Le Supermarine Spitfire à remplacé le Bloch MB-700.
Les trois groupes de chasse tchécoslovaques vont opérer au dessus de la France, du Benelux et de l’Allemagne, terminant le conflit en Bohème-Moravie. Le contrôle effectif de ces unités repasse au gouvernement tchécoslovaque le 17 juillet 1954, ces trois groupes formant le cœur de la nouvelle Ceskoslovenske Letectvo, la nouvelle armée de l’air tchécoslovaque cette fois totalement indépendante.
Aux côtés des chasseurs les tchécoslovaques vont mettre sur pied une escadre de bombardement, la 50ème Escadre de Bombardement Moyen (50ème EBM) appelée également Escadre de Bombardement Tchècoslovaque (EBT).
L’élégant Amiot 351
C’est en octobre 1943 que le gouvernement tchécoslovaque en exil passe commande de 81 bombardiers bimoteurs Amiot 351, un appareil choisit de préférence au Lioré et Olivier Léo 451. Les appareils sont livrés en février et octobre 1944.
Le GB I/50 «Praha» (Prague) est opérationnel en juillet 1944, le GB II/50 «Bracislava» (Bratislava) est opérationnel en janvier 1945 et le GB III/50 «Liberec» en mai 1945. L’Escadre est stationnée sur la base aérienne de Wez-Thuizy.
Ces bombardiers vont opérer au dessus de l’Allemagne pour des missions opératives à mi-chemin entre la tactique et la stratégie puis en appui des troupes au sol, pratiquant le carpet bombing _le bombardement en tapis_ efficace à défaut d’être totalement précis.
Les pertes ne sont pas négligeables mais les trois groupes sont maintenus. L’Amiot 351 est remplacé courant 1951 par des Amiot 371, un bimoteur issu d’un appareil de record, le Amiot 370 qui était une adaptation de l’Amiot 351. La boucle est bouclée en quelque sorte. Ces appareils sont encore en service à la fin du conflit et vont servir pendant encore quelques années dans l’armée de l’air tchécoslovaque.
Potez 63-11
Ultérieurement deux Groupes Indépendants de Reconnaissance (GIR) ont été mis sur pied avec pour chacun douze Potez 63.11 de seconde main, des appareils remplacés ultérieurement par des Bloch MB-176 qui comme pour les chasseurs et les bombardiers vont opérer au dessus de l’Allemagne à la fois pour des missions de reconnaissance générale pour renseignement et mise à jour du dispositif ennemi mais aussi pour des missions de reconnaissance tactique pour éclairer l’avancée des troupes au sol.
Histoire de l’armée de l’air slovaque
Peu après son indépendance, l’Etat slovaque met sur pied la Slovenske vzdusné zhrane (SVZ) avec d’abord des avions tchécoslovaques puis des avions allemands. A l’époque son ordre de bataille est le suivant :
Avia B-534
-45ème escadrille : dix chasseurs Avia B-534
-49ème escadrille : dix chasseurs Avia B-534
Letov S.328
-12ème escadrille : dix avions de reconnaissance Letov S.328 et Aero AP-32
-13ème escadrille : dix avions de reconnaissance Letov S.328 et Aero AP-32
Aero AP-32
A peine créée elle va combattre les hongrois dans le cadre de la guerre hungaro-slovaque puis au dessus de la Pologne durant la guerre du même nom.
Durant la Pax Armada l’armée de l’air slovaque va être réorganisée et rééquipée. Il faut dire que les appareils utilisés en 1939 étaient davantage des antiquités volantes qu’autre chose. Forcément Bratislava ne peut se tourner que vers l’Allemagne pour équiper son armée de l’air.
Messerschmitt Me-109F
En ce qui concerne la chasse, c’est le Messerschmitt Me-109 dans ses versions Emile et Friedrich qui sont choisis. La Slovaquie ayant obtenu la création des 46ème et 47ème escadrilles de chasse, la SVZ va mettre en ligne vingt Me-109E et vingt Me-109F.
Messerschmitt Me-110E
Ultérieurement la 48ème escadrille est créée avec dix Messerschmitt Me-110E de chasse-bombardement.
Heinkel He-111
Aux côtés de ces cinquante chasseurs on trouve une escadrille de douze bombardiers, la 14ème escadrille qui va voler sur Heinkel He-111 jusqu’à la fin du conflit en dépit du fait que le bombardier était à l’époque totalement dépassé. Bratislava à bien demandé la livraison de bombardiers modernes mais Berlin n’avait plus confiance dans ces unités qui connaissaient un taux de désertion très important.
Focke-Wulf Fw-189 en Finlande
En ce qui concerne la reconnaissance, la 12ème escadrille va recevoir dix rutilants Focke-Wulf Fw-189 alors que la 13ème escadrille volait désormais sur Fieseler Fi-156.
Fieseler Fi-156 Storch
Cette petite armée de l’air va opérer au dessus de la Russie, appuyant le corps expéditionnaire slovaque en URSS. Dans un premier temps les différentes escadrilles concernées (deux de chasse, l’escadrille de bombardement et une escadrille de marche de reconnaissance avec Focke-Wulf Fw-189 et Fieseler Fi-156) vont se montrer à la hauteur, motivées à l’idée d’en découdre dans l’espoir d’obtenir davantage de moyens et davantage de libertés.
Très vite l’enthousiasme cède la place aux doutes et à la certitude que l’Allemagne ne va pas pouvoir gagner la guerre. Des désertions ont lieu avec parfois des appareils qui filent vers l’est pour se poser sur des aérodromes soviétiques ce qui permettra la mise sur pied au sein des VVS d’une escadrille slovaque utilisée davantage pour la propagande que pour les opérations réelles.
Le nombre d’unités va peu à peu se réduire et en juillet 1953 la Slovaquie n’aligne plus qu’une escadrille de douze Messerschmitt Me-109G, une escadrille de huit Me-110, une escadrille de huit Heinkel He-111 et une escadrille de reconnaissance avec quatre Fieseler Fi-156 et deux Focke-Wulf Fw-189. Autant dire une misère.
Les ultimes combats menés par la Slovaquie à l’hiver 1953/54 voit la disparition de la SVZ, les derniers appareils étant détruits par l’aviation soviétique au cours du mois de février 1954.
En ce qui concerne les pilotes certains vont être faits prisonniers par les soviétiques d’autres vont rallier les autorités de Prague qui mettront du temps à leur faire confiance.
L’Obrněný automobil vzor 27 est une auto blindée de conception et de fabrication tchécoslovaque utilisée d’abord par les forces armées de Prague (1929) mais aussi par l’Allemagne, la Slovaquie et la Roumanie.
Quinze exemplaires plus un prototype ont été produits et son utilisateur principal fût au final la Roumanie comme nous le verrons ultérieurement.
Cette auto blindée est un pur véhicule militaire avec un châssis conçu pour les opérations militaires. Elle se distingue par deux postes de conduite pour permettre de se replier rapidement en cas de contact avec l’ennemi.
Cette auto blindée se révéla robuste et facile à entretenir mais son poids et son coût étaient des défauts importants. Six véhicules équipèrent le régiment blindé tchèque tandis que les neuf autres étaient utilisés par la cavalerie.
Au milieu des années trente, trois véhicules supplémentaires furent envoyés au 1er régiment blindé portant le nombre à neuf alors que les 2ème et 3ème régiments disposaient de trois véhicules chacun.
Ces véhicules furent employés dans des opérations de maintien de l’ordre contre le parti pro-nazi des Sudètes qui voulaient rattacher leur région à l’Allemagne, menant à la fois un combat politique et un combat militaire avec leurs unités de choc, les Suddenten Freikorps.
Après les désastreux accords de Munich, un peloton fût envoyé en Slovaquie et en Ruthenie pour contrer les attaques frontalières menées par les hongrois et les polonais.
L’un d’eux se réfugia en Roumanie et le véhicules fût récupérés par l’armée roumaine qui reçut ultérieurement les neuf véhicules capturés par les allemands et ce en dépit des demandes slovaques qui au moment de leur indépendance avaient récupéré trois véhicules qui furent utilisés pour le maintien de l’ordre. Aucun véhicule n’à survécu à la guerre.
Performances : vitesse maximale 35km/h sur route et 20km/h en tout-terrain distance franchissable 250km sur route
Blindage : caisse 5.5mm (sauf le fond et le toit 3mm) tourelle 5.5mm sauf le toit réduit à 3mm
Armement : une mitrailleuse vz.07 de 7.92mm en tourelle et une mitrailleuse du même type en caisse à l’arrière avec 5750 coups pour les deux armes
Equipage : cinq hommes (commandant, deux conducteurs et un assistant conducteur)
OA vz.30
L’Obrněný automobil vzor 30 est une autre auto blindée de conception et de fabrication tchècoslovaque utilisée par l’armée roumaine. Elle à également été employée par l’Allemagne, la Slovaquie et la Hongrie.
51 exemplaires ont été produits, 24 étant saisis par les allemands lors de l’occupation de la Bohème-Moravie en mars 1939, 16 par la Slovaquie quand celle-ci déclaré son indépendance, 9 par la Roumanie (véhicules tchèques internés pour échapper à l’occupation hongroise de l’Ukraine subcarpathique) et 2 exemplaires par la Hongrie.
Cette auto blindée est composée d’un châssis de camion Tatra 6×4 sur lequel on à installé une caisse blindée avec un armement composé d’une mitrailleuse de caisse et d’une autre en tourelle.
L’armée tchécoslovaque passe commande de 51 exemplaires en mars 1933 pour des livraisons en décembre mais Tatra prend énormément de retard et les six premiers exemplaires ne sont livrés mars 1934 suivis par seize en février et le reliquat en juillet 1934.
Cette auto blindée connait de sérieux problèmes techniques notamment au niveau du moteur ce qui empêchait l’équipage de profiter pleinement des capacités d’un châssis à roues indépendantes offrant des performances tout terrain remarquable. Le blindage était très faible et les fusils mitrailleurs ne pouvaient tirer longtemps sans s’échauffer.
Ces autos blindées étaient regroupés en pelotons de trois véhicules intégrées aux compagnies de reconnaissance des quatre Divisions Mobiles de l’armée tchèque, le reliquat formant des pelotons déployés dans les zones frontalières et qui durent donc s’employer contre les menées séparatistes du parti des Sudètes qui par les accords de Munich obtint le rattachement de la région à l’Allemagne.
Après ces accords deux compagnies furent envoyées en Slovaquie et en Ruthénie pour défendre le territoire contres les apétits polonais et hongrois.
Ces unités couvrent l’évacuation par l’infanterie tchécoslovaque du sud de la Slovaquie rattaché à la Hongrie.
Au printemps 1939 dix véhicules sont revendus à la Gendarmerie et deux compagnies qui combattent contre les hongrois en Ukraine subcarpathique doivent donc se réfugier en Slovaquie et en Roumanie ce qui explique l’utilisation de cette auto blindée par ces pays.
Les allemands ont réutilisé ces engins comme engins de propagande radio et de police, la Hongrie n’à rien fait de ces deux véhicules alors que la Slovaquie et la Roumanie ont utilisé ce véhicule de manière plus opérationnelle.
Au sein de l’armée slovaque les seize véhicules ont équipé la compagnie d’autos blindées du groupe mobile (neuf véhicules), les sept autres équipant la compagnie d’autos blindées du bataillon de canons d’assaut qui reçut en complément deux autos blindées d’un nouveau modèle, l’OA vz.41, un véhicule de conception slovaque dont la production fût rendu très difficile moins pour des raisons techniques qu’en raison des pressions des allemands bien décidés à rappeler les limites de la souveraineté militaire slovaque. Trois véhicules ont survécu au conflit mais ont été rapidement envoyés à la casse.
Motorisation : un moteur essence Tatra T52 de 32ch
Performances : vitesse maximale 60km/h sur route et 20km/h en tout-terrain distance franchissable 300km sur route et 100km
Blindage : caisse 6mm sauf le toit et le plancher de la caisse réduit à 3mm, 6mm pour la tourelle sauf pour le toit réduit à 3mm
Armement : deux fusils mitrailleurs ZB vz.26 de 7.92mm (un en tourelle et un autre en caisse à l’avant avec 3000 coups pour les deux armes)
Equipage : 3 hommes (chef de bord-tireur, conducteur et assistant conducteur)
OA vz.41
L’ Obrněný automobil vzor 41 est une auto blindée de conception et de fabrication slovaque produite en petit nombre pour équiper le bataillon de canons d’assaut (deux exemplaires), le bataillon de chasseurs de chars (neuf exemplaires) et un groupement spécial de sécurité de la Garde Hlinka avec six véhicules.
Petite auto blindée 4×4 solide et robuste, elle était armée d’une mitrailleuse de 15mm ZB-60 en tourelle associée à une ZB-53 de 7.92mm, un armement équilibré parfait pour l’éclairage et le renseignement.
Ces véhicules vont naturellement combattre sur le front russe. A notez que si la production avait pu se poursuivre il était prévu qu’une compagnie soit créée dans chaque division d’infanterie mais le temps comme les moyens ne le permis pas.
Au sein du bataillon de canon d’assaut et du bataillon de chasseur de chars ces autos blindées devaient assurer l’éclairage, la sécurité rapprochée et le repérage des cibles potentielles. Elles étaient donc plus exposées que des autos blindées utilisées dans des missions d’éclairage ce qui explique les lourdes pertes qu’on subit ces véhicules. Deux exemplaires ont été capturés par les soviétiques à la fin du conflit qui les évaluèrent avant de les envoyer à la ferraille.
Caracteristiques Techniques de l’Obrneny automobil vzor 41
Motorisation : in moteur essence Horch/Auto-Union de 81ch
Performances : vitesse maximale sur route 80 km/h vitesse maximale en tout-terrain 40 km/h Rayon d’action sur route 300km Rayon d’action tout-terrain : 180 km
Armement : une mitrailleuse de 15mm ZB-60 alimentée à 600 coups et une mitrailleuse de 7.92mm ZB-53 alimentée à 1000 coups en tourelle.
La chenillette modèle 1933 est une chenillette inspirée du modèle Carden-Lloyd britannique et typique des premières tentatives de chars modernes et légers. 74 exemplaires furent produits, les allemands en capturant 40 quand ils occupent la Bohème-Moravie, laissant trente à l’armée slovaque.
Si les allemands n’en ont rien fait, les slovaques les ont réutilisés pour former le personnel nécessaire au groupe mobile. Les véhicules encore en état vont être ensuite être utilisés pour le maintien de l’ordre.
A l’origine de ce véhicule figure l’acquisition en 1930 de trois chenillettes Carden-Lloyd plus la licence pour produire le véhicule en Tchécoslovaquie. Les véhicules produits sont testés durant les manœuvres d’automne.
Elles révèlent un certain nombre de problèmes techniques. Les prototypes sont modifiés pour une production en série, l’armée tchécoslovaque donnant son accord le 17 octobre 1933. A noter que le quatrième prototype fût revendu au Shah d’Iran. Les soixante-dix véhicules de série qui ont été commandé le 19 avril 1933 soit avant l’acceptation officielle des prototypes sont tous livrés en octobre 1934.
Les manœuvres de l’automne 1934 confirment que les modèle 1933 ne sont guère meilleures que les chenillettes testées un an plutôt. L’armée tchécoslovaque qui espérait trouver un substitut au char doit admettre que ce type de véhicule n’est viable que dans des unités de taille réduite.
Voilà pourquoi les Tancik vz.33 vont opérer au sein de pelotons de trois véhicules en soutien des unités déployées dans les turbulentes regions frontalières notamment les Sudètes. Ces petits véhicules vont donc être employés pour le maintien de l’ordre notamment contre les Sudetendeutsche Freikorps, les Corps Francs du Sudetendeutsche Partei entrainés en Allemagne.
Les véhicules capturés par les allemands n’ont pas connu une grande carrière. Les sources manquent mais il semble que la plupart des véhicules ont été brièvement utilisés pour l’entrainement avant d’être envoyés à la casse, l’acier à blindage réutilisé. D’autres écrits précisent que certains véhicules auraient été utilisés comme tracteur d’artillerie ou de colis lourds mais l’absence de photos ou de témoignages, cette information est à prendre avec des pincettes.
Les slovaques vont l’utiliser pour l’entrainement et le maintien de l’ordre mais se garderont bien de les utiliser au combat. Quelques véhicules qui avaient survécu au second conflit mondial sont envoyés à la casse à la fin des années cinquante ou préservés.
Performances : vitesse maximale sur route 35km/h vitesse maximale en tout-terrain 15km/h distance franchissable sur route 100km
Protection : caisse avant 12mm caisse parois latérales 8mm caisse arrière 8mm caisse toit 6mm caisse fond 6mm mantelet de la mitrailleuse 12m
Armement : deux mitrailleuses de 7.92mm ZB vz.26 (2600 cartouches)
Equipage : un commandant et un conducteur
LEHKÝ TANK VZOR.34
Le Lehky Tank vzor.34 (char léger modèle 1934) est un char léger de conception et de fabrication tchécoslovaque. Sa mise au point découle de l’échec du modèle 1933, une version «tchécoslovaquisée» de la chenillette Carden-Lloyd. Plutôt de poursuivre dans cette voie, l’armée de Prague décida de construire un char en partant de la planche à dessin plutôt que d’un modèle existant.
Un prototype est commandé à Českomoravská Kolben-Daněk en 1931 mais il n’est prêt qu’en novembre 1932. L’évaluation est positive et cinquante exemplaires sont commandés le 19 avril 1933, les six premiers exemplaires, des véhicules de pré-série sont livrés dès le 30 septembre 1933.
Un deuxième lot de vingt-quatre véhicules est livré un an plus tard et le troisième et dernier lot de vingt exemplaires aurait du être livré le 30 juillet 1935 mais la production à été ralenti par des problèmes techniques et par le rejet par l’armée tchécoslovaque de l’armement prévu à savoir un canon de 47mm Vickers associé à deux mitrailleuses ZB vz.26. Le dernier LT vz.34 est finalement livré le 17 août 1936.
L’armée tchécoslovaque se rend compte que le blindage de son premier véritable char est trop faible (15mm) et lance aussitôt un nouveau programme qui allait donner naissance au LT vz.35.
En attendant ces chars représentaient l’avantage de permettre d’entrainer les équipages sur des engins plus modernes que les Renault FT hérités du premier conflit mondial.
Chacun des trois régiments blindés à reçu entre neuf et vingt-quatre chars de ce type, chars qui sont rapidement remplacés (1937) par des LT vz.35.
Après les accords de Munich, l’armée tchécoslovaque tenta de les vendre mais ne trouva aucun acquéreur. En novembre 1938 décision est prise de les concentrer en Slovaquie mais en mars 1939 seulement 18 ont été transférés ce qui explique que les allemands comme les slovaques ont pu utiliser ce char enfin utiliser c’est un bien grand mot…..
22 exemplaires dont le prototype sont saisis par les allemands quand ces derniers occupent la Bohème-Moravie en mars 1939.
Après essais, les allemands envoient leurs véhicules à la casse même si les slovaques parviennent à récupérer des pièces pour les 27 exemplaires tombés entre leurs mains.
Ces chars vont être groupés au sein d’une compagnie du Bataillon Martin. Leur utilisation va être éphémère et les premiers véritables chars tchécoslovaques vont être rapidement relegués à l’entrainement voir au maintien de l’ordre. A la fin du conflit les véhicules survivants sont envoyés à la ferraille.
Outre l’Allemagne et la Slovaquie, le LT vz.34 à été utilisé par la Hongrie (un exemplaire capturé durant la guerre hungaro-slovaque du printemps 1939).
Motorisation : un moteur essence Praga SV de 62.5ch
Performances : vitesse maximale sur route 36km/h vitesse maximale en tout-terrain 15km/h distance franchissable 160km
Protection : (caisse) 15mm (8mm pour le toit et pour le plancher) (tourelle) 15mm (8mm pour le toit)
Armement : tourelle avec un canon de 37mm vz.34 avec soixante coups associé à deux mitrailleuses de 7.92mm ZB vz.35 (une en tourelle et une autre en caisse) avec un total de 2000 coups. La tourelle permet au canon et à la mitrailleuse de pointer en site de -10° à +25° et en azimut sur 360°.
Equipage : un commandant qui est aussi tireur, un opérateur radio-mitrailleur et un pilote
LT vz.35
Très vite l’armée tchécoslovaque est déçue par le LT vz.34 et demande un char plus performant ce qui est l’acte de naissance du LEHKÝ TANK VZOR.35, le char léger modèle 1935 plus connu sous le nom de Panzerkampfwagen 35(t), la désignation attribuée par les allemands à ce char tchèque qui connu une deuxième carrière au sein de la Heer.
434 exemplaires ont été produits, les allemands en récupérant 244 lors de leur occupation de la Bohème-Moravie, les slovaques 52, le reliquat étant exporté en Roumanie (126 exemplaires) et en Bulgarie (10 ou 12 selon les sources).
Fin 1934 l’armée tchécoslovaque lança un appel d’offre pour un char léger de cavalerie. La société Českomoravská Kolben-Daněk proposa une version améliorée de son LT vz.34 mais Skoda proposa un nouveau modèle.
Un prototype fût commandé à chaque constructeur, prototypes livrés à l’été 1935. Le modèle proposé par Skoda est choisit par les autorités tchécoslovaques.
Une première commande de 160 exemplaires (désignés S-II-a) est passée le 30 octobre 1935, les livraisons commençant en décembre 1936. Entre-temps une nouvelle commande de trente-cinq exemplaires est passée le 12 mai 1936 suivit d’une troisième un mois plus tard pour 103 exemplaires soit un total de 298 exemplaires, la production étant répartie à égalité entre Skoda et CKD.
La production est difficile et plusieurs véhicules doivent être renvoyés en usine pour être modifiés et être employables.
En août 1936 la Roumanie passe commande de 126 exemplaires, les livraisons commençant à la fin de 1938. En 1940 l’Afghanistan passe commande de dix exemplaires mais ces véhicules vont être finalement vendus par les allemands à la Bulgarie. La Grande-Bretagne étudia la possibilité de le produire sous licence mais l’occupation allemande de la Tchécoslovaquie torpilla définitivement ce projet. L’URSS voulu racheter le prototype mais Skoda refusa estimant que Moscou voulait uniquement le prototype pour produire le char avec une licence illégale.
Les 298 exemplaires livrés à l’armée tchécoslovaque équipèrent les quatre régiments blindés des quatre divisions mobiles. Chaque régiment était censé détacher des pelotons de trois chars en soutien des divisions d’infanterie notamment dans le «quadrilatère bohémien». Entre mai et octobre 1938 ces chars firent le coup de feu contre les corps francs du parti allemand des Sudètes (Sudetendeutsche Freikorps).
Après les accords de Munich, deux bataillons furent envoyés dans l’est du pays pour renforcer la 3ème division. Ils sont utilisés pour empêcher les hongrois et les polonais de franchir la frontière pour récupérer les territoires disputés. Ils couvrent le repli de l’infanterie des territoires que la Tchécoslovaquie devait évacuer après le premier accord de Vienne le 2 novembre 1938.
Les allemands comme nous l’avons vu vont récupérer 244 exemplaires qui vont équiper avec le LT vz.38 pas moins de quatre divisions blindées (4. 6. 7. 8. Panzerdivisionen) qui vont opérer en Pologne dans la guerre du même nom. Ils vont être remplacés durant la Pax Armada par le Panther.
La quasi-totalité des Panzer 35 (t) est ferraillée mais certains sont conservés en réserve au cas ou utiliser pour l’instruction. Une demi-douzaine de châssis sont récupérés pour servir de prototypes pour un chasseur de char, le Marder III qui combine le châssis du Pz 35(t) avec à la place de la tourelle une superstructure protégeant un canon antichar de 75mm.
Le premier client export fût donc la Roumanie avec 126 exemplaires désignés R-2. Ce char va participer au second conflit mondial en dépit du fait que ce blindé était à l’époque obsolète mais les forces armées de Bucarest n’avaient pas vraiment le choix.
Les hongrois ont capturé un LT vz.35 en mars 1939, un char qui allait être rendu à la firme Skoda ultérieurement.
Les LT vz.35 bulgares étaient encore en service en septembre 1948 bien que clairement dépassés mais comme l’armée de Sofia n’eut pas à combattre un ennemi décidé cela ne posait pas de problèmes majeurs.
Quelques exemplaires furent déployés dans le nord de la Grèce et furent engagés contre les grecs et leurs alliés. Au moins deux exemplaires ont été détruits par les grecs et un autre par les britanniques. D’autres véhicules furent détruits par les maquisards yougoslaves en Macédoine où ces chars légers assuraient des escortes de convois et des opérations de nettoyage.
En avril 1954 il restait quatre véhicules en état de marche dans une caserne près de Sofia. Ils ont tous été envoyés à la ferraille dans l’immédiat après guerre. Au total les bulgares ont utilisé vingt-six exemplaires (douze livrés par la Tchécoslovaquie et quatorze livrés par les allemands).
La Slovaquie à saisit 52 LT vz.35 quand elle déclare son indépendance en mars 1939. Ils sont d’abord utilisés comme char de première ligne, faisant le coup de feu contre la Hongrie et en Pologne mais à partir du printemps 1941 la Slovenska Armada préfère le LT vz.38.
Les blindés retirés du service furent utilisés pour l’entrainement et le maintien de l’ordre. Quelques blindés encore en état en avril 1954 furent capturés par les soviétiques qui se contentèrent de les stocker avant de les envoyer à la casse sauf quelques exemplaires préservés dans des musées.
Motorisation : un moteur essence Skoda T11 de 120ch
Performances : vitesse maximale sur route 35km/h vitesse maximale en tout-terrain 15km/h distance franchissable sur route 190km (133km en tout terrain)
Protection : caisse 15mm à l’avant et à l’arrière 8mm pour le toit et le plancher tourelle 25mm pour le mantelet du canon et pour la face avant 15mm pour les côtés et l’arrière 8mm pour le toit de la tourelle
Armement : un canon de 37mm UV vz.34 approvisionné à 78 coups associé en tourelle avec une mitrailleuse de 7.92mm vz.37, les deux armes pouvant pointer en site de -10° à +25° en site et en azimut sur 360°. Le char possède également une mitrailleuse de caisse de 7.92mm ZB vz.37 (2700 coups pour les deux mitrailleuses)
Equipage : un conducteur, un opérateur radio-mitrailleur, un pourvoyeur et un chef de char-cannonier
LT vz.38
Le Lehky Tank vzor.38 est un char léger de conception et de fabrication tchécoslovaque. L’armée du gouvernement de Prague passa bien commande de 150 exemplaires mais aucun exemplaire ne fût mis en service avant le démantèlement de la Tchécoslovaquie.
Le Skoda L.T Vzor 38 est une version améliorée du précédent avec un blindage en partie boulonnée, blindage renforcé passant à 50mm à l’avant (à partir du Ausf E). La dotation en munitions est augmentée passant à 90 coups de 37mm et à 2550 cartouches pour les mitrailleuses.
Le dévellopement commence en 1937 suite à l’échec relatif du LT vz qui était largement perfectible. CKD l’un des producteurs partit du futur Pz35 (t) et améliora la suspension avec un système Christie.
Avant même une commande nationale, cette version améliorée du LT vz35 fut exportée en Iran (50), au Pérou et en Suisse (24). Les chars commandés par la Lituanie non livrés en raison de l’annexion soviétique furent récupérés par la Slovaquie. La Grande-Bretagne évalua un exemplaire mais ne donna pas suite à une potentielle production sous licence.
Le 1er juillet 1938, l’armée tchécoslovaque passa commande de 150 exemplaires mais aucun appareil n’entra en service avant l’occupation allemande (mars 1939), la production continua ensuite pour l’Allemagne qui manqua de chars pour armer ses Panzerdivisionen.
A l’apogée de leur carrière allemande, les Panzerkampfwagen 38 (t) équipèrent quatre divisions blindées en compagnie des Panzerkampfwagen 35 (t) en l’occurence les 4. PzD, 6. PzD, 7. PzD et 8. PzD.
La carrière du Panzer 38 (t) était à terme limitée, sa tourelle ne pouvant emporter un canon plus puissant, capable de détruire les nouveaux chars ennemis. Les chars retirés du service à l’arrivée du Panther furent pour beaucoup revendus à des pays alliés comme la Hongrie, la Slovaquie, la Roumanie et la Bulgarie.
Le châssis du Panzer 38 (t) servit de base à un prototype de chasseur de chars, le Marder III qui installait sur un châssis de 38 (t) ou de 35 (t) un canon antichar de 75mm. Des prototypes de char de reconnaissance, de canon antiaérien automoteur furent également construits tout comme des ravitailleurs d’artillerie.
A l’export, le char tchèque est construit sous licence en Suède sous la désignation de Stridsvagn m/41 SII après que les quatre-vingt dix chars commandés à la Tchécoslovaquie eurent été récupérés par les allemands.
En compagnie du 35 (t), le Panzer 38 (t) participe à la guerre de Pologne. Il aurait du être remplacé rapidement mais en raison de la guerre civile et de problèmes industriels, il est encore en service en 1946, date à laquelle commence son retrait au profit du Panzerkampfwagen V. Les derniers chars sont retirés du service au printemps 1948.
Les chars retirés du service sont pour certains utilisés pour l’instruction, préservés pour le maintien de l’ordre ou cédés aux alliés. Les véhicules hors d’usage sont feraillés mais les tourelles sont préservés des affres de la destruction et installées aux frontières pour renforcer le Westwall et le Neue Ostwall.
Au sein de la Slovenska Armada ce char est désigné LT-38. Comme les allemands ont saisi les chars en construction pour l’armée tchécoslovaque Bratislava doit attendre 1940 pour recevoir ses premiers LT-38. Après une première commande de dix exemplaires semblables aux véhicules prévus pour les tchécoslovaques elle va ensuite recevoir trente-sept Panzer 38(t) en version Ausf A Ausf G et Ausf S.
Si la désignation Ausf A concerne un modèle identique au LT vz.38 d’origine, la désignation Ausf G concerne une version surblindée par l’adjonction à l’avant d’une plaque de 25mm de blindage alors que la désignation Ausf S concerne 90 chars destinés à la Suède saisis par les allemands qui en compensation acceptèrent que les suédois produisent le char sous licence. La répartition entre les différents modèles est incertaine.
Aux côtés des LT-40 (des chars initialement prévus pour la Lituanie), les LT-38 vont équiper les deux bataillons de chars du groupe mobile qui va ultérieurement devenir division blindée, une division blindée légère mais une division blindée tout de même.
Chaque bataillon disposant de vingt-sept chars en trois compagnies de neuf, ce sont cinquante-quatre chars qui étaient en ligne.
Ces chars ne vont pas avoir l’occasion de combattre car ils vont être remplacés durant la Pax Armada par des Panzer III et des Panzer IV avec lesquels la division blindée slovaque va combattre sur le front de l’est aux côtés des allemands ayant un comportement honorable.
Les LT-38 encore en état (32 ou 34 selon les sources) sont stockés. Une partie va être utilisée pour l’entrainement, l’autre pour des opérations de sécurité intérieure, certains étant détruits par les différents groupes armés opérant en Slovaquie. Il restait seulement neuf exemplaires en service à la fin du conflit, exemplaires rapidement ferraillés sauf une poignée qui est aujourd’hui préservée dans des musées.
Motorisation : un moteur à essence Praga EPA de 123ch
Performances : vitesse maximale 42km/h sur route 15km/h en tout terrain distance franchissable 230km sur route 155km en tout-terrain
Protection : caisse 25mm à l’avant 15mm à l’arrière et sur les côtés 8mm pour le toit et le plancher tourelle 25mm pour le mantelet et l’avant 15mm pour les côtés et l’arrière 8mm pour le toit
Armement : tourelle biplace abritant un canon de 37mm A7 de 47.8 calibres alimenté à 72 obus et une mitrailleuse ZB vz.37 pointant en site de -10° à +25° et en azimut sur 360°, une mitrailleuse ZB vz.37 de 7.92mm (2400 coups pour les deux mitrailleuses)
Equipage : un conducteur, un opérateur radio-mitrailleur, un chef de char-cannonier et un pourvoyeur
Panzer III
N’ayant pas cru au char durant le premier conflit mondial (ou bien trop tardivement ce qui revient au même), ayant du désarmer suite au traité de Versailles, l’Allemagne doit repartir de zéro pour recréer une arme digne de ce nom. Cela avait au moins l’avantage de pouvoir tout tester et de ne négliger aucune piste.
Les allemands qui se savent incapables de mener une guerre longue doivent tout faire mener une guerre courte. Pour cela la vitesse et la mobilité doivent être privilégiées et cela passe donc par l’acquisition de chars de combat et surtout la constitution d’unités spécifiques pour en tirer la quintessence.
Créer une force motomécanique ne s’improvise pas. Cela demande de la volonté, du temps et des moyens. Les allemands vont procéder par étape en mettant d’abord au point des chars légers destinés à former pilotes, tireurs et chefs de chars. Ce sont les Panzer I et II qui n’étaient pas censés être engagés au combat. On connait la suite.
Les premiers chars allemands modernes devaient être le Panzer III destiné à lutter contre les chars ennemis (avec son canon de 37mm au lieu du canon de 50mm initialement prévu) et le Panzer IV destiné à l’appui de l’infanterie.
Après un appel d’offres, c’est Daimler-Benz qui est choisit. Les premières versions (Ausf A à E) sont produites en petite quantité et ne donnant pas satisfaction, les Panzer III Ausf A à D sont retirés du service dès 1940.
La version Ausf F est la première version du Panzerkampfwagen III à être produite en grande série avec 560 unités sorties des usines jusqu’en mai 1941 quand une version Ausf G la remplace sur les chaines de montage.
Cette version est construite en petite quantité (220 à 250 exemplaires selon les sources) avant de céder la place à la version Ausf H, la première version à être équipée d’un canon de 5cm, d’abord en version courte (42 calibres soit un tube de 2.10m) puis en version long (60 calibres soit un tube de 3m).
560 Ausf F sont construits suivis de 250 Ausf G et de 950 Ausf H soit un total de 1760 Panzer III produits jusqu’en septembre 1947 quand la production est interrompue au profit de véhicules plus performants notamment le Panther appelé à remplacer à la fois le Panzer III mais également le Panzer IV.
Sur le plan de l’équipement des Panzerdivisionen, le Panzer III équipe encore totalement deux divisions blindées et partiellement deux autres en compagnie du Panzer IV (les quatre restantes étant entièrement équipées de Panzer IV à canon de 75mm long sans oublier quatre équipées de Panzer V Panther).
Au total ce sont près de 950 Panzer III Ausf G et H à être encore en service quand éclate le second conflit mondial. Son poids limité et son canon de 50mm jugé suffisant vont permettre son déploiement en Norvège pour l’opération Weserübung.
Comme pour les autres blindés allemands, le chassis du Panzer III s’est prêté à un certain nombre de conversions sans parler de la reconvertion de chars retirés du service actif.
Citons pêle-mêle une version de dépannage, de commandement, d’observation d’artillerie, char lance-flamme, poseur de travées, déminage. Ce châssis à aussi servit au développement du Sturmgeschütz III à canon de 75mm. En mélangeant des éléments du châssis du Panzer III et du IV, on obtint le châssis du canon automoteur Hummel.
La Slovaquie va recevoir des Panzer III Ausf H à canon de 50mm long pour remplacer les LT-38 et LT-40. Bratislava est déçue puisqu’elle espérait peut être pas des Panther mais au moins des Panzer IV mais connaissant son poids politique elle met sous l’éteignoir ses regrets.
Sur les six compagnies de chars de la division blindée, trois vont être équipées de Panzer III soit un total vingt-sept chars qui vont combattre sur le front de l’est à une époque où même le canon de 50mm est déclassé.
Voilà pourquoi après la campagne de 1950 les Panzer III survivants (douze ou quinze selon les sources) vont être remplacées par de nouveaux Panzer IV qui armés d’un canon long de 75mm pouvaient encore faire le boulot.
Les Panzer III survivants vont être stockés jusqu’à l’automne 1953 quand ils reprennent du service si l’on peut dire puisqu’engagés par les derniers soldats slovaques encore favorable au régime de Tiso ils sont rapidement détruits par les soviétiques. Voilà pourquoi aucun Panzer III n’à survécu au second conflit mondial.
Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen III
Poids : 22.3 tonnes Longueur total : 6.41m longueur de la coque : 5.41m largeur : 2.95m hauteur : 2.50m
Moteur : Maybach HL 120 TRM 12 cylindres 300ch
Blindage : maximal 50mm
Performances : vitesse maximale sur route 40 km/h (19 km/h en tout-terrain) Autonomie 175km sur route 97km en tout-terrain
Armement : un canon de 50mm en tourelle triplace avec 99 projectiles pouvant pointer de -10° à +20° et sur 360° en azimut, canon associé à une mitrailleuse coaxiale de 7.92mm (2250 cartouches) et une mitrailleuse de caisse (1250 cartouches)
Equipage : cinq hommes (Pilote, radio-mitrailleur, chef de char, chargeur et tireur)
Panzer IV
Quand le char de combat est inventé, sa mission unique est de percer le front et de déblayer le terrain au profit de l’infanterie qui ne pouvait seule vaincre la triade “mitrailleuse + barbelés + tranchées”.
L’appui de l’infanterie semblait être la seule mission du char de combat, un affrontement entre chars si il était du domaine du possible, paraissait peu probable.
Aussi quand l’Allemagne planifia la montée en puissance de sa Panzerwaffe, elle identifa deux types de chars : un char armé d’un canon capable de combattre les autres chars et un char destiné à les appuyer à l’aide d’un canon plus puissant tirant des obus explosifs, canon qui pouvait aussi mener une mission d’appui de l’infanterie.
Le développement du futur Panzerkampfwagen IV (Sonderkraftahtzeug 161) commence avant même l’arrivée des nazis au pouvoir ce qui implique des appellations de camouflage comme Mittleren Traktor puis Bataillonführerswagen avant de devenir de véritables chars de combat.
Le prototype apparait en 1935. MAN et Krupp s’affrontent et c’est finalement le fabricant d’Essen qui l’emporte et qui reçoit commande en 1936 des premiers exemplaires de série.
Quand éclate la guerre de Pologne, la Panzerwafe dispose de 437 Panzer IV (35 Ausf A 42 Ausf B 140 Ausf C et 220 Ausf D) qui sont mélés aux Panzer III pour assurer leur appui.
Durant la période de Pax Armada (1939-1948), cette période qui sépare la guerre de Pologne du second conflit mondial, le rôle et la place du Panzer IV évolue.
Le Panzer III ne pouvant recevoir plus qu’un canon de 50mm, il sera à terme déclassé par l’augmentation des blindages ce qui n’est pas le cas des Panzer IV dont les dimensions généreuses du chassis permettent d’envisager l’installation d’un armement sous tourelle plus puissant.
L’apparition en France du Renault G-1 à canon de 75mm sous tourelle pousse l’Allemagne à lancer l’étude d’un nouveau char moyen à canon de 75mm long sous tourelle. Le développement prenant du temps, il faut parer au plus pressé.
Outre le réarmement des Panzer III avec un canon de 50mm lui rendant au moins provisoirement un vrai pouvoir antichar, la direction des troupes blindées décide de produire une version du Panzerkampfwagen IV à canon de 75mm long soit un canon de 48 calibres au lieu des 24 pour les précédents.
Après l’Ausf E encore équipé d’un canon court et fabriqué à 240 exemplaires, la production passe au Ausf F, la première des quatre versions armés du canon de 75mm de 43 calibres.
La version F est produite à 250 exemplaires est suivit par 300 Ausf G dôtés d’un moteur plus puissant, d’une suspension améliorée et de jupes blindées (Schürtzen) pour protéger le train d roulement des coups de l’ennemi. Les Ausf H et J ne se différencient que par des détails infimes, difficilement décelables à l’oeil nu.
Le Panzer IV va devenir en attendant l’arrivée du Panther le char majeur des Panzerdivisionen, remplaçant peu à peu les Panzer III.
Résultat quand le second conflit mondial éclate, le Panzer IV équipe quatre divisions blindées au complet et deux divisions partiellement avec le Panzer III soit six divisions et plus un millier de chars en service.
Théoriquement la production du Panzer IV devait cesser pour laisser la place au Panther plus moderne mais des problèmes industriels et un grand nombre de maladies de jeunesse vont pousser les autorités allemandes à maintenir ouverte les chaines de production du Panzerkampfwagen IV.
Cette décision répond aussi au besoin de satisfaire les besoins de la S.S qui prend la décision de mettre sur pied deux divisions blindées en septembre 1947 (elles sont donc loin d’être opérationnelles un an plus tard) ainsi que de l’export au profit des alliés de l’Allemagne.
C’est ainsi que la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie, la Finlande et l’Italie reçoivent des Panzer IV à canon court et long. Des pays neutres comme l’Espagne et la Turquie reçoivent également des Panzer IV mais en plus faible nombre que les alliés de Berlin.
Comme le Panzer III, des variantes ont été mises au point à partir du châssis du Sonderkraftahtzeug 161. On trouve un véhicule de dépannage, une version de commandement du char standard, des chars lance-flamme, des poseurs de traverse, un char du génie et plus original, un char porte-grue destiné à embarquer et à élever les munitions destinées aux obusiers automoteurs Karl de 600mm.
La Slovaquie va elle recevoir huit Panzer IV Ausf D à canon de 75mm court pour l’entrainement et la formation et surtout trente-neuf Panzer IV Ausf F à canon de 75mm long, vingt-sept pour équiper trois compagnies et douze en guise de volant de fonctionnement.
Ces chars livrés à partir de 1943 vont être engagés sur le front russe où ils vont bien se comporter, le Panzer IV étant un «honnète char» sans qualités extraordinaires mais sans défauts rédhibitoires.
Après la contre-offensive soviétique à l’hiver 1950/51, les deux bataillons de chars slovaques sont tous reéquipés de Panzer IV Ausf G soit cinquante-quatre chars en ligne et quelques véhicules (neuf ou treize selon les sources). Ces chars vont combattre jusqu’à la fin de la guerre même si le parc ne sera très partiellement renouvelé en raison des désertions massives qui frappaient les unités slovaques.
A la fin du conflit il restait trois Ausf A, neuf Ausf F et quinze Ausf G soit vingt-sept véhicules sur les 101 véhicules livrés. La majorité à été rapidement envoyée à la ferraille car sans aucune utilité militaire.
Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen IV Ausf H
Poids en ordre de combat : 24 tonnes
Dimensions : Longueur hors tout : 7.02m Longueur de la caisse : 5.89m Largeur : 2.88m (3.13m avec les jupes) Hauteur : 2.68m
Performances : vitesse maximale 38 km/h sur route 16 km/h en tout terrain autonomie 210km sur route 130km en tout-terrain
Blindage maximale : 80mm
Armement : un canon de 75mm long (48 calibres) en tourelle triplace (-8° à +20° 360°) alimenté à 87 obus. La tourelle dispose d’une mitrailleuse coaxiale de 7.92mm qui partage avec la mitrailleuse de caisse, le stock de 3150 cartouches.
Soldats slovaques (allemands ethniques) lors d’une cérémonie de décoration
Certaines armées combattent dès leur naissance. C’est le cas de l’armée slovaque (Slovenska Armada) qui doit combattre alors que l’état est à peine né et que le dispositif militaire hérité de feu la Tchécoslovaquie est totalement désorganisé entre le rapatriement des tchèques vers l’ouest, le retour des slovaques de Bohème-Moravie, les évacuations et le sabotage du matériel…… .
Le premier arbitrage de Vienne avait permis à la Hongrie de récupérer des territoires au profit de la Slovaquie fraichement indépendante mais cela ne suffisait visiblement pas à Budapest qui profita d’une période troublée pour grignoter encore des territoires.
Les 14 et 15 mars 1939 l’Allemagne envahit la Tchécoslovaquie qui disparaît pour quinze ans avec à l’ouest un protectorat de Bohème-Moravie et une Slovaquie «indépendante».
Le 22 mars 1939 les derniers soldats tchécoslovaques se retirent de Ruthenie subcarpathique, un territoire qui avait proclamé son indépendance mais qui avait été très vite occupé par la Hongrie.
Budapest est persuadée qu’il n’y à plus de force militairement organisée en Slovaquie et décide donc d’en profiter. Le 23 mars 1939 elle attaque et remporte au début de nombreux succès. On constate néanmoins que les slovaques s’accrochent dans les airs comme au sol. De plus au grand dam des soldats hongrois, la minorité magyare supposément opprimée par la gouvernement tchécoslovaque ne montrait pas un accueil très enthousiaste aux troupes d’invasion.
De leur côté les slovaques vont s’appuyer ironie de l’histoire sur les dernières troupes tchécoslovaques présentes sur place. Il semble qu’il s’agisse davantage d’initiatives individuelles qu’autre chose.
OA vz.30
Parlons chiffre d’abord. Les hongrois mobilisent cinq bataillons d’infanterie, deux bataillons de cavalerie, un bataillon motorisé, trois véhicules blindés, soixante-dix chenillettes et cinq chars légers alors qu’en face on trouve trois régiments d’infanterie (16ème, 20ème et 37ème RI, le premier et le troisième étant en sous-effectifs), deux régiments d’artillerie en sous-effectifs (11ème et 12ème RA), un peloton de neuf autos blindées OA vz.30 et un peloton de trois chars LT vz.35.
LT vz.35
Après une première journée où ils sont surpris les slovaques se resaississent le lendemain avec l’aide de troupes tchèques contre-attaquant les envahisseurs magyars. Tiso demande une aide matérielle et militaire à l’Allemagne mais décline la proposition allemande d’une intervention directe de crainte de provoquer une réaction en chaine qui aboutirait à un nouveau conflit majeur en Europe.
Une trève est négociée dès le 24 mais les combats ne cessent que le 31 mars 1939. Finalement un traité de paix est signé à Budapest le 4 avril permettant à Budapest de récupérer de nouveaux territoires à l’est.
Très vite l’armée slovaque se renforce pour ne pas être à nouveau surprise. Trois divisions d’infanterie et un groupe rapide sont mis sur pied, unités auxquelles s’ajoute une force paramilitaire, la Garde Hinkla, le bras armé du parti du Peuple.
Tancik vz.33
Elle met ensuite en service 70 chenillettes inspirées des Carden-Lloyd, les Tancik vz.33 (T-33) appuyés par 27 chars légers les Lehky Tank vzor 34 (LT vz.34).
LT vz.34
A l’été 1939 (NdA donc toujours avant le point de divergence), les 27 LT-34 sont regroupés dans une compagnie du bataillon blindé «Martin». Cette unité devient ensuite régiment mais les LT-34 sont envoyés à l’entrainement.
L’armée slovaque va ensuite participer à la guerre de Pologne, étant la seule nation alliée de l’Allemagne à être engagée. Cela s’explique à la fois pour des raisons de proximité géographique mais aussi pour rappeler à Bratislava que l’indépendance de la Slovaquie ne dépend que de leur bon vouloir.
En ce qui concerne les unités engagées je me heurte à des sources contradictoires. Je vais donc donner les deux versions. Si un lecteur peut trancher ce nœud gordien je l’en remercie par avance.
Selon certaines sources la Slovaquie engage le Groupe d’Armées de campagne Bernolak avec trois divisions d’infanterie (1ère division «Janosik» 2ème DI «Skultety» et 3ème DI «Razus») soit 51306 hommes. Une unité motorisée baptisée «Kalinciak» est créée le 4 septembre 1939 mais n’à pas le temps d’être engagée dans le conflit.
Selon d’autres sources la Slovaquie engage les moyens suivant :
-Un premier groupe composé de six bataillons d’infanterie, de deux bataillons d’artillerie et d’une compagnie du génie
-Un deuxième groupe était composé de deux bataillons mixtes cavalerie/troupes motocyclistes et de neuf batteries d’artillerie motorisée. Elle engage également une compagnie de treize chars.
Cette armée slovaque quelque soit sa composition est placée sous l’autorité du Groupe d’Armées Sud avec pour chaperon la 14ème Armée du général Lisr qui comprend six divisions d’infanterie, une division de montagne, deux divisions blindées et une division légère (la 4ème division légère future 9ème division blindée).
En face les polonais défendent les territoires convoités par la Slovaquie avec l’Armée des Carpathes composée de cinq divisions d’infanterie, de deux brigades de montagne, d’un régiment de gardes-frontières, d’une demi-brigade de défense nationale et de deux régiments d’artillerie.
L’attaque slovaque est lancée dès le 1er septembre 1939 sans déclaration de guerre préalable, la 1ère division occupant le villsage de Javorina et la ville de Zakopane avant de continuer direction Nowwy Targ pour ainsi protéger le flanc gauche de la 2ème division de montagne allemande.
Les 4 et 5 septembre les unités slovaques engagent enfin des unités polonaises. L’avance est stoppée le 7 septembre alors que les unités slovaques ont avancé de 30km à l’intérieur du territoire polonais. La division se replie ensuite ne laissant qu’un bataillon jusqu’au 29 septembre pour occuper Zakopane, Jurgow et Javorina.
La 2ème division est conservée en réserve tout comme le groupe motorisé alors que la 3ème division est chargée de protéger les 170km de frontières entre Stara Lubovna et la frontière de la Hongrie. Il y à quelques accrochages mais rien de bien sérieux. Elle finit par avancer en Pologne et ce jusqu’au 11 septembre.
Au total les pertes slovaques s’élèvent à 37 tués, 114 blessés et 11 disparus. Toutes les unités slovaques quittent le territoire polonais à la fin du mois de septembre. Une parade militaire à lieu à Poprad le 5 octobre et peu après l’armée est partiellement démobilisée, le Groupe d’Armées Bernolak cessant d’exister dès le 7 octobre 1939.
La Slovaquie récupère les territoires disputés, territoires occupés par Varsovie dès 1920 ou en 1938. Ces territoires seront rendus après guerre à la Pologne.
Les neuf années de paix vont permettre à l’armée slovaque de s’organiser et de s’équiper de manière correcte.
L’armée de terre slovaque en septembre 1948
En théorie la présence d’usines d’armement dans l’ouest de la Slovaquie et en Bohème-Moravie devrait permettre un équipement aisé et rapide de l’armée slovaque.
Ce ne sera pas le cas car les capacités sont essentiellement mobilisées pour équiper l’armée allemande qui ne laisse à son «allié» slovaque que ce qu’elle veut bien laisser c’est à dire assez peu en réalité.
Bratislava ne cessera de pester mezzo voce contre cet état de fait. Ce n’est qu’au cours du conflit que Berlin se préoccupera enfin d’équiper correctement son allié slovaque à une époque où de nombreux slovaques se demandent si l’Allemagne n’à pas perdu la guerre et qu’il faudrait mieux soit faire preuve de neutralité ou carrément se retourner contre Berlin.
Entre-temps durant la Pax Armada Bratislava se préoccupe de créer une armée digne de ce nom et si son indépendance est forcément corsetée, la Slovaquie peut créer l’armée qu’elle souhaite à la différence du protectorat de Bohème-Moravie.
Comme nous l’avons vu plus haut trois divisions d’infanterie, un groupe rapide et la Garde Hlinka forment le cœur de la puissance militaire slovaque. Cette organisation va rapidement laisser la place à une organisation différente.
Sur les trois divisions d’infanterie mises sur pied à l’été 1939, seules les deux premières (1ère et 2ème divisions slovaques) sont conservées, la troisième étant dissoute faute d’effectifs et d’armes suffisantes. Il semble également que des éléments séditieux ont été repérés par les forces de sécurité ce qui à entrainé la dissolution de l’unité.
Ces deux divisions d’infanterie sont organisées de manière classique avec un état-major, une compagnie d’état-major, un groupement de soutien logistique, trois régiments d’infanterie à trois bataillons à trois compagnies de fusiliers et une compagnie d’armes lourdes, un régiment d’artillerie, un bataillon du génie, une compagnie antiaérienne, une compagnie antichar et une compagnie de transmissions.
Le groupe rapide est l’unité motomécanique de l’armée slovaque, une sorte de division blindée allégée plus destinée à l’éclairage, à la couverture et au flanquement des deux divisions d’infanterie qu’à la percée et à l’exploitation.
Ce groupe rapide va regrouper les différents modèles de chars employés par la Slovaquie qu’il s’agisse de chars issus de l’armée tchécoslovaque et rétrocédés par les allemands, de véhicules neufs issus de modèles déjà anciens ou encore de chars allemands, Berlin finissant par équiper l’armée de son allié avec du matériel digne de ce nom même si comme pour les hongrois et les roumains, les slovaques estimeront toujours ces livraisons très insuffisantes.
Le groupe rapide était organisé à sa création en un état-major, une compagnie d’état-major, une compagnie d’autos blindées, deux bataillons de chars, un bataillon d’infanterie portée, un régiment d’artillerie, une compagnie antichar et antiaérienne, une compagnie du génie et une compagnie de transmission.
Panzer 38(t) aux couleurs slovaques
Les deux bataillons de chars disposaient chacun de trois compagnie de neuf chars soit cinquante-quatre chars en ligne, la majorité étant des Panzer 38(t) qui pouvaient encore faire illusion en 1940 contre un adversaire pas trop exigeant mais qui très vite étaient clairement dépassés. Les allemands bien que réticents et peur sûrs de leur allié slovaque vont livrer des chars plus modernes en l’occurrence des Panzer III et des Panzer IV.
Panzer IV
En septembre 1948 le groupe rapide est devenu une division blindée, une division blindée légère certes mais une division blindée tout de même. Elle est organisée en un état-major, une compagnie d’état-major, un groupement logistique, une compagnie d’autos blindées, deux bataillons de chars, deux bataillons d’infanterie portée, un régiment d’artillerie, une compagnie antiaérienne et antichar, un bataillon du génie et une compagnie de transmissions.
Comme j’ai déjà présenté la Garde Hlinka dans la partie historique je ne vais pas revenir sur cette organisation qui assure des missions de police et de gendarmerie, se montrant tristement efficace contre la résistance qu’elle soit républicaine ou communiste.
En revanche je vais parler d’une autre entité paramilitaire moins connue, la Freiwillige Schutzstaffel soit en français le Corps de Protection Volontaire.
Cette unité à vu le jour fin 1938 sur le modèle des S.A et de l’Allgemeine SS. Elle recrute parmi les allemands de Slovaquie et sert d’abord de service d’ordre pour le Deutschen Partei, le parti qui représente les intérêts des allemands de Slovaquie. Deux décrets gouvernementaux lui donne des pouvoirs de police et marque le début d’une concurrence et d’une rivalité avec la Garde Hlinka.
En mars 1939 trois Sturmbannen (bataillons de frappe) sont créés un pour couvrir la région de Pressburg (Bratislava), un autre pour protéger la région de Kremnitz-Deutsch Proben (Kremnica-Nemecké Pravno) et Zips. A cette époque les effectifs de la FS étaient de 4604 hommes.
Initialement le recrutement au sein de la FS se faisait pour des hommes allemands de 18 à 35 ans pouvant prouver leur pureté aryenne sur trois générations. En 1941 tous les hommes âgés de moins de 50 ans pouvant prouver leur aryanité sur trois générations peuvent intégrer l’unité.
Cette Freiwillige Schutzstaffel va protéger les infrastructures sensibles du pays, faire office de gendarmerie ou de police militaire pour ramener sur le front des déserteurs (quand bien sur ils ne sont pas sommairement exécutés) et aussi persécuter juifs, communistes et tous ceux considérés comme des ennemis de l’Etat même si ces membres étaient davantage attachés comme tout bon Volksdeutsche à leur véritable patrie plutôt qu’à l’Etat slovaque que nombre d’entre-eux trouvait trop mou.
En septembre 1945 trois nouveaux Sturmbannen sont mis sur pied portant le total à six couvrant Pressburg (deux Sturmbannen _un urbain et un autre rural_), Kremnitz, Deutsch Proben, Oberzips et Unterzips avec respectivement trois, quatre, sept, quatre, six et quatre compagnies soit un total de vingt-huit compagnies.
Leur armement se composait de pistolets, de pistolets mitrailleurs, de fusils, de grenades, de quelques armes automatiques et pour les unités les plus chanceuses de mortiers et de canons antichars légers. En gros de quoi faire du maintien de l’ordre musclé mais guère plus.
En octobre 1947 un septième Sturmbannen est créé à Povazie ce qui portait les effectifs globaux de la FS à environ 7000 hommes.
Durant le conflit les effectifs vont décroitre entrainant la dissolution de plusieurs Sturmbannen. Cela s’explique par le recrutement par la Waffen S.S de Volksdeutsche du FS pour intégrer des unités de combat. Ce corps paramilitaire disparaît en même temps que la Garde Hlinka et l’Etat slovaque.
Aux côtés des deux divisions d’infanterie et de la division blindée légère on trouve également des unités indépendantes de taille diverse :
-Deux régiments d’artillerie lourde
-Un régiment antiaérien médian
-Un bataillon de canons d’assaut
-Un bataillon de chasseurs de chars
Cette organisation ne va guère évoluer jusqu’au second conflit mondial.
La Slovenska Armada dans le second conflit mondial
La petite armée slovaque était considérée comme bien équipée et relativement bien entrainée mais sa motivation était sujette à caution. Cela explique peut être pourquoi les allemands ont décliné les propositions du gouvernement slovaque d’envoyer des troupes pour aider les allemands.
Les troupes slovaques ne vont participer ni à l’opération Weserübung, ni à l’opération Merkur ni à l’opération Fall Gelb (offensive à l’ouest) ou à l’opération Maritsa dans les Balkans. En revanche les allemands demandent à Bratislava «une participation significative à la croisade des peuples libres (sic) contre le judéo-bolchévisme».
En clair l’armée slovaque va devoir participer à l’offensive allemande contre l’URSS, l’opération Barbarossa. Pour cela on hésite entre engager en bloc l’armée slovaque ou créer de nouvelles unités ad hoc.
Un corps expéditionnaire slovaque en Russie (Slovenské expedičné sily v Rusku) est créé le 14 mai 1950 sous le nom inoffensif de corps mobile, l’unité ne dévoilant ses batteries qu’au moment de l’attaque allemande.
Elle va comprendre la division blindée légère et la 1ère division slovaque ainsi qu’un régiment d’artillerie lourde et un bataillon de marche de canons d’assaut et de chasseurs de chars. Cette force atteint l’effectif appréciable de 22500 hommes. Elle est rattachée au Groupe d’Armées Centre et plus précisément à la 17ème Armée.
Ce corps expéditionnaire ne participe pas aux premières opérations ce qui frustre les effectifs rassemblés. Ce n’est qu’à partir du 30 juin 1950 que les soldats slovaques connaissent leur baptême du feu, combattant une armée soviétique qui semble en totale déroute ce qui donnera un aperçu trompeur de la guerre au soldat slovaque.
Très vite au milieu d’un océan de rédition et de débandades, quelques unités de la RKKA se font littéralement tuées sur place. Les combats deviennent plus durs, les premiers problèmes logistiques apparaissent.
Ces problèmes freinent très vite les allemands alors une armée bien moins équipée comme l’armée slovaque je vous laisse imaginer…… .
Après donc quasiment deux mois de succès ininterrompus (21 juin-25 août 1950), les allemands et leurs alliés constatent que les soviétiques ont redressé la barre. L’avancée est plus difficile, les combats plus rudes.
Les slovaques ne peuvent constater qu’Ivan n’est pas le sous-homme décrit par la propagande. C’est un redoutable combattant quand il est bien encadré. La majorité des soldats soviétiques sont encore des paysans rustiques et endurants, acceptant des choses qui auraient provoqué des mutineries dans d’autres armées.
Au début de l’hiver les soviétiques lancent une contre-attaque contre des allemands épuisés qui ont encerclé aux trois quarts Leningrad, se sont approchés à 80km de Moscou et on conquis l’Ukraine.
Si au centre du front c’est un succès puisque Moscou est dégagée de la menace allemande (puisque le front se trouve désormais à 200km de la capitale soviétique) ailleurs ce sont des échecs.
Les slovaques encaissent la contre-offensive soviétique, subissant de lourdes pertes mais ils parviennent à tenir leur nouvelle position.
Une relative accalmie permet aux slovaques de réorganiser leurs unités, d’amener des renforts même si les moyens manquent. C’est ainsi que la 2ème division d’infanterie relève la première qui va devenir provisoirement une division de sécurité pour traquer les partisans à l’arrière du front. La division légère blindée reste en ligne.
Pour l’opérateur FRIEDRICH les slovaques espèrent être engagés mais ce ne sera pas le cas, le corps expéditionnaire slovaque ne rejoignant le sud du Front qu’au moment de l’opération URANUS pour colmater les brèches et empêcher les soviétiques d’obtenir l’encerclement espéré.
Dès cette époque les slovaques se demandent si la guerre n’est pas perdue pour l’Allemagne. On assiste à l’augmentation des désertions, des cas d’auto-mutilation. Un habile jeu de sanctions et de récompenses calme la situation mais pour un temps seulement.
La dernière opération majeure à laquelle participe le corps expéditionnaire slovaque est l’opération ROUMANTSIEV lancée par les soviétiques le 1er juillet 1952 pour s’emparer de Smolensk ce qui est chose faite le 8 août 1952.
Les slovaques se battent férocement mais subissent des pertes telles que les allemands décident en octobre 1952 de retirer les unités slovaques et de les renvoyer au pays après repos et reconstitution mais en réalité ce ne sera pas le cas, Berlin n’ayant plus confiance dans la Slovenska Armada.
L’armée de terre slovaque réorganisée début 1953 comprend désormais deux divisions légères d’infanterie (à deux régiments d’infanterie), un groupement blindé, un régiment d’artillerie lourde, un régiment antiaérien, un bataillon de canons d’assaut et différentes unités de soutien.
Désormais davantage employée dans des missions de sécurité et de lutte contre la résistance, l’armée slovaque fait face à l’automne à une révolte ouverte vite réprimée mais qui montre un état de profonde décomposition puisque des unités vont se rallier à la résistance avec armes et bagages générant des combats fratricides contre les unités loyalistes. La révolte est écrasée à la fin 1953 mais les traces sont profondes.
Les soviétiques lancent leur ultime offensive le 27 janvier 1954 avec un nom de code bien trouvé : ARMAGEDON.
La Vistule est franchie le 4 février 1954, l’Oder et la Neisse sont atteintes en mars 1954, les unités occidentales et soviétiques faisant leur jonction officiellement le 21 mars mais selon certains témoignages le contact aurait lieu dès le 18 mais sous la forme d’un échange de coups de feu entre soldats français et soviétiques ! Nul doute que si cet événement à été passé sous silence c’est pour éviter des questions embarrassantes.
En ce qui concerne la Slovaquie elle est envahie par les soviétiques à la mi-février. Les combats sont assez violents, les troupes slovaques galvanisées par l’idée de défendre leur pays se montrent d’une férocité, d’une énergie qui déconcerte les soviétiques. A moins que ce ne soit la crainte de subir un sort peu enviable en cas de capture.
L’armée slovaque capitule officiellement le 7 mars 1954. Considérés comme prisonniers de guerre, les slovaques sont relativement bien traités par les soviétiques. Les communistes sont rapidement libérés, les autres doivent attendre le printemps 1955 pour retrouver la liberté.
Certains pour peu de temps car la justice tchécoslovaque va juger les soldats slovaques coupables de crimes de guerre en Slovaquie. Sur les 157 soldats, sous-officiers et officiers jugés, 77 seront condamnés dont 12 à la peine capitale (huit exécutés, quatre graciés), les autres à des peines de prison allant de 5 à 30 ans de prison.
Nombre de soldats slovaques vont se retrouver au sein de la nouvelle armée tchécoslovaque. En revanche après le triomphe des communistes, nombre de ces soldats qui durant la deuxième guerre mondiale n’avaient fait que leur métier de soldat furent congédiés et étroitement surveillés par la police politique tchécoslovaque mais ceci est une autre histoire.
Comme l’armée tchécoslovaque n’à pas combattu avant la disparition du pays en mars 1939 il est difficile de se faire une idée précise de son niveau exact. Si elle disposait d’armes d’excellentes qualité, elle souffrait également de nombreuses carences notamment son caractère multinational ce qui faisait craindre au gouvernement de Prague des problèmes lors de la mobilisation et lors des combats contre notamment l’Allemagne.
En septembre 1938 au moment des accords de Munich elle possède 42 divisions ce qui en fait au moins sur le papier la sixième armée d’Europe et la huitième armée du monde.
Entre 1936 et 1938 Prague investit 24 milliards de couronnes pour sa défense soit la moitié du budget national. A cela s’ajoute 2.6 milliards de couronnes pour les fortifications et également un usage important de l’emprunt.
En octobre 1933 la Tchécoslovaquie avait créé le Nejvyssi rada Obrany statu ou conseil supérieur de défense national, une entité aux pouvoirs élargis en temps de guerre ce qui fait dire à certain qu’en cas de conflit la Tchécoslovaquie rare démocratie en Europe centrale et orientale serait devenu une véritable dictature.
En 1934 le service militaire passe de 18 mois à deux ans mais ultérieurement la France et la Grande-Bretagne refuse qu’il passe à trois ans. En 1936 une loi sur la défense nationale est votée.
Au moment de la crise des Sudètes l’armée tchécoslovaque aligne 42 divisions dont 33 sur la frontière tchéco-allemande, 2250 pièces d’artilerie, 418 chars et 600 avions.
Si les canons et les chars sont de bonne qualité les avions sont dans leur ensemble dépassés voir obsolètes. La motorisation est insuffisante, la DCA et la défense antichar idem.
Le 13 septembre 1938 les réservistes sont convoqués, la mobilisation étant assurée depuis un état-major installé à Klanovice près de Prague puis à Vyskov près de Brno.
Le 23 septembre 1938 le gouvernement de Prague décrète la mobilisation générale. Cela doit permettre la mise sur pied de 22 divisions d’infanterie dont une motorisée, 12 divisions de troupes de couverture et quatre divisions rapides (divisions qui disposent d’une brigade blindée, d’une brigade de cavalerie et d’unités d’artillerie motorisée). Cela donne au total 34 divisions d’infanterie, 4 divisions rapides, trois formations spéciales (deux de taille de la division et un de la taille des brigades).
8cm PL vz.37
On trouve également des régiments antiaériens médium au niveau de l’armée (NdA ou du corps d’armée ?) avec des canons 7.5cm PL vz.37 et de 8cm PL vz.37, des régiments d’artillerie lourde au niveau de l’armée ou du corps d’armée.
Le plan de mobilisation prévoit 970000 hommes sous les drapeaux dont 720000 slaves, presque 200000 allemands et 62000 hongrois. On compte 43500 officiers mais 37575 slaves, 140 allemands et 579 hongrois.
Pour les officiers d’active c’est encore pire avec 11820 officiers dont seulement 422 slovaques. Sur 8333 sous-officiers pas plus de 421 dont slovaques. Pour une centaine de généraux tchèques on trouve un général slovaque et un général allemand. On se pose la question du comportement des soldats germanophones face à l’Allemagne et des mesures sont prévues pour isoler d’éventuels mutins.
Soldats tchécoslovaques déployés dans la région des Sudètes au moment de la Crise du même nom
La mobilisation est achevée mais pour rien en raison des Accords de Munich. L’ordre de démobilisation arrive le 6 octobre 1938.
A partir de 1935 un système de fortification inspiré des ouvrages Maginot est construite dans les Monts Métallifères pour couvrir la frontière avec l’Allemagne.
Ouvrage d’infanterie avec un affût double de mitrailleuses et un canon de 47mm
En août 1934 une délégation tchécoslovaque se rend en France pour visiter les ouvrages de la ligne Maginot construits ou en cours de construction dans le Nord, l’Alsace, le Rhin et les Alpes.
En mai 1935 la France organise pour des officiers tchécoslovaques un stage à Strasbourg, une formation théorique doublée de la visite des ouvrages Maginot de Schiesseck et de Simserhof.
Le premier est situé dans le sous-secteur de Bitche (37ème RIF) dans le secteur fortifié de Rorbach, un secteur fortifié qui s’étend de l’ouest de Singling à l’est de l’ouvrage du Grand-Hohékirkel.
-L’ouvrage du Schiesseck est un ouvrage d’artillerie à neuf blocs et deux entrées. Si le Bloc 1 est armé d’une tourelle de 81mm, d’une cloche M et d’une cloche GFM, le Bloc 2 est une casemate d’infanterie flanquant vers l’ouest disposant d’uncréneau JM/AC 47, d’un créneau JM, de deux cloches M, d’une cloche GFM sans oublier un observatoire avec une cloche obs./VDP.
Le Bloc 3 est une casemate d’infanterie disposant de deux cloches M et d’une cloche GFM alors que le Bloc 4 combine une casemate de 81mm, deux créneaux de 81 en sous-sol, une cloche M et une cloche GFM. Le Bloc 5 est une casemate d’infanterie armée d’une cloche M et de deux cloches GFM alors que le Bloc 6 est armée d’une tourelle de mitrailleuses et d’une cloche GFM.
Les Bloc 7 et 8 sont des ouvrages d’artillerie, le premier disposant d’une tourelle de 75mm modèle 1932R, d’une cloche GFM et d’une cloche LG alors que le second dispose d’une tourelle de 135mm, une cloche GFM et une cloche obs./VDP. Le Bloc 9 est un bloc observatoire avec une cloche obs/VDP et une cloche GFM.
L’Entrée des Hommes en puit est défendue par un créneau JM/AC 47 et deux cloches GFM alors que l’Entrée des Munitions de type B de plain pied défendue par deux créneaux JM/AC 47 et deux cloches GFM.
-L’ouvrage du Simserhof est situé dans le sous-secteur du Légeret (153ème RIF) dans le même secteur fortifié que le précédent.
C‘est un ouvrage d’artillerie à huit blocs et deux entrées. Le Bloc 1 est un bloc mixte combinant une chambre de tir d’artillerie avec un créneau de 135, une chambre de tir infanterie avec un créneau JM/AC 47, un créneau JM flanquant vers l’ouest, une tourelle de mitrailleuses et une cloche GFM.
Le Bloc 2 est également un bloc mixte à une chambre de tir d’infanterie(un créneau JM/AC 47 et un créneau JM), une tourelle de 81mm, une cloche GFM et un observatoire avec une cloche obs./VDP tout comme le Bloc 3 qui combine une casemate d’infanterie armée d’un créneau JM/AC 37 et d’un créneau JM flanquant vers l’ouest, une tourelle de 81mm et deux cloches GFM.
Le Bloc 4 est un bloc mixte à une chambre de tir d’artillerie (un créneau de 135mm), une chambre de tir d’infanterie ( un créneau JM/AC 37 et d’un créneau JM) flanquant vers l’est, une tourelle de mitrailleuses et une cloche GFM.
Le Bloc 5 est une casemate d’infanterie flanquant vers l’ouest avec trois matériels de 75mm modèle 1932, deux cloches GFM, une cloche LG et une cloche obs./VDP alors que le Bloc 6 est une casemate d’infanterie flanquant vers l’est avec trois matériels de 75mm modèle 1932, deux cloches GFM, une cloche LG et une cloche obs./VDP.
Le Bloc 7 dispose d’une tourelle de 135mm et deux cloches GFM alors que le Bloc 8 est armée d’une tourelle de 75mm modèle 1933 et deux cloches GFM.
L’Entrée des Hommes en puit est défendue par deux créneaux JM/AC 47, deux cloches GFM et une cloche LG alors que l’Entrée des munitions type A de plain-pied est défendue par un créneau JM/AC 47 et deux cloches GFM.
Le 20 mars 1935 est créé la Reditelstvi opevnovacich proci (ROP)soit en français la direction des travaux de fortification. Pour la conseiller une mission militaire française permanente est envoyée en Bohème pour la conseiller.
Il est prévu qu’entre 1936 et 1941 on construise des fronts fortifiés puissants au nord face à l’Allemagne (Elbe et Oder) et au sud face à la Hongrie s’y ajoute également des défenses sur le Danube.
Entre 1941 et 1945, le système doit être étendu avec des fortifications plus allégée en Slovaquie du Sud et à l’ouest en Bohème. En 1946 les fortifications doivent voir le jour sur la frontière austro-tchécoslovaque. Les plus optimistes estiment que tout ne pourra être achevé qu’au début des années cinquante. On connait la suite………… .
La France conseille mais ne fournit aucun plan et aucun équipement qui sont 100% tchécoslovaques, des équipements souvent plus modernes que leurs équivalents français car les tchécoslovaques pouvaient tirer les leçons de l’utilisation par la France de ses ouvrages.
Au deuxième semestre 1938, 20% des ouvrages et des casemates sont réalisés tout comme 70% des fortifications légères.
Après l’annexion des Sudètes, les allemands récupèrent 227 casemates (sur les 539 projetées), deux observatoires, plus de10000 blocs légers réalisés plus cinq ouvrages sur les quatorze planifiés (gros œuvre terminé, armement non encore installé). En mars 1939 la proclamation du Protectorat de Bohême-Moravie permet aux allemands de récupérer l’armement évacué lors de la crise des Sudètes.
Les allemands vont démanteler les ouvrages, récupérant du matériel, des équipements, des armes pour leur Westwall et ainsi accélérer les travaux. Les ouvrages sont également utilisés pour tester des tactiques et des techniques de lutte anti-fortification, les allemands répétant des tactiques d’assaut qui se montrèrent efficaces contre les ouvrages belges et français.
Quand le cours de la guerre devint défavorable aux allemands certains ouvrages encore en relatif bon état vont être remisen ordre de marche pour offrir une barrière face à l’avancée soviétique mais comme la RKKA s’arrêta à la frontière tchécoslovaque ils furent utilisés ni contre les soviétiques ni contre les occidentaux.
Durant la guerre froide des ouvrages furent transformés en abris anti-atomique pour les autorités communistes tchécoslovaques et depuis l’an 2000 des ouvrages ont été restaurés et transformés comme musées.
La Légion tchécoslovaque en Pologne
La Legion Czechoslowacki est créée en 1939 par des tchécoslovaques qui souhaitent combattre les allemands aux côtés des polonais en dépit du fait Varsovie se joint à la curée après les désastreux accords de Munich.
C’est donc davantage par haine des allemands que par sympathie pour les polonais que des tchèques et des slovaques choisissent de passer en Pologne. Nul doute que le précédent des légions tchécoslovaques en Italie, en Russie et en France à également joué.
Des civils et des militaires tchécoslovaques trouvent refuge à l’ambassade de Tchécoslovaquie à Varsovie et au consulat à Cracovie. Les militaires de l’ancienne arrmée tchécoslovaque sont les seuls à vraiment vouloir rester en Pologne. De son côté le gouvernement polonais se montre réticent.
Plus de 4000 tchèques et slovaques quittent la Pologne via six transports du 22 mai au 21 août 1939 pour rejoindre la Légion Etrangère.
1000 décident de rester ce qui représente 700 fantassins et 200 aviateurs. Si les premiers tardent à être équipés, les seconds vont former un escadron de reconnaissance.
Quand les allemands attaquent le 1er septembre 1939, la Légion Tchécoslovaque n’est pas encore opérationnelle, la Legion Czechow i Slowakow devenant réalité si on peut dire le 3 septembre 1939 soit le jour où la France et la Grande-Bretagne déclare la guerre à l’Allemagne.
Elle ne dispose pas d’uniformes et manque d’armes. Elle n’est pas engagée au combat. En revanche les aviateurs combattent à bord de Potez 25, de RWD-8 et de PWS-26.
Les fantassins sont évacués de Bronowice (près de Cracovie) vers l’est. Plusieurs sont tués par des bombardements aériens. Si certains sont internés par les soviétiques le 19 septembre 1939, d’autres parviennent à franchir la frontière polono-roumaine avant d’être internés en Roumanie.
Leur situation est délicate car ils peuvent être considérés comme des traitres. Nombre d’entre-eux s’évadent de crainte d’être livrés aux allemands. Ils vont rallier la France soit seuls ou dans les bagages des soldats polonais évacués vers la France par la marine marchande roumaine.
Le 2 octobre 1939 l’Armée Tchécoslovaque en France est créée mais son existence réelle sera limitée puisque les divisions seront placées sous commandement français. En janvier 1940 les tchécoslovaques internés en URSS sont libérés et peuvent rallier l’ouest sauf les communistes qui demandent à rester en URSS.
L’Armée Tchécoslovaque en France
Si la mise sur pied d’une Armée polonaise en France ne fait guère de débat en revanche la mise sur pied d’une Armée Tchécoslovaque en France à été plus difficile, plus douloureuse. De nombreuses négociations politiques ont été nécessaires pour permettre la mise sur pied d’unités de combat tchécoslovaques.
Les premiers militaires tchèques et slovaques arrivent à l’automne 1939 et faute d’unités doivent s’engager dans la Légion Etrangère. Ils sont envoyés en Algérie où ils sont soumis à des vexations venant notamment de sous-officiers allemands.
La guerre de Pologne ne permet pas la mise sur pied de grandes unités mais le gouvernement tchécoslovaque en exil à Londres avec une antenne à Lyon veut préserver l’avenir et après de longues et douloureuses négociations un accord est signé en septembre 1940 pour mettre sur pied des unités du temps de paix dont les effectifs doivent être augmentés avec la mobilisation de tchèques, de slovaques, de ruthènes vivant en France mais aussi de volontaires venus de la diaspora vivant notamment aux Etats-Unis.
Une infrastructure est nécessaire. Un premier camp est aménagé à Agde suivit d’un deuxième à Nimes, d’un troisième à Avignon et d’un quatrième à Chalons sur Saone, des camps cohabitant souvent avec des installations de l’armée française ce qui favorisait les synergies pour utiliser un terme moderne.
Dès l’été 1948 plusieurs grandes unités aériennes et terrestres vont être mises sur pied. Cette mise sur pied est délicate en raison de relations parfois houleuses entre les tchèques et les slovaques. Il faudra des pressions, une habile propagande et des sanctions pour que le gouvernement français et le général Villeneuve estime les unités tchécoslovaques capables de combattre.
On trouve d’abord la 1ère Division d’Infanterie Tchécoslovaque (1ère DIT) qui va intégrer le 10ème Corps d’Armée qui lui même dépendait de la 8ème Armée (Groupe d’Armées n°2) qui couvrait le secteur compris entre le Montbéliard et le lac Léman.
Cette division est organisée sur le modèle français avec trois régiments d’infanterie (1er régiment tchèque, 2ème régiment tchèque et 3ème régiment tchèque), deux régiments d’artillerie (1er et 2ème régiment d’artillerie tchèque, le 1er étant l’équivalent d’un RAD et le second l’équivalent d’un RALD), la 1ère Batterie Divisionnaire Antichar tchèque, le 1er Bataillon de défense antiaérienne tchèque, le 88ème bataillon du génie et diverses unités de soutien.
Un GRDI monté, le 1er groupe de cavalerie tchèque complète le dispositif, sa motorisation prévue n’à pas été réalisée avant septembre 1948.
La 2ème Division d’Infanterie Tchécoslovaque (2ème DIT) dépend du Détachement d’Armées du Sud-Ouest (DASO) _successeur du Détachement d’Armées des Pyrénées (DAP)_ et plus précisément du Secteur Opérationnel de l’Adour.
Cette division comprend trois régiments d’infanterie tchèques (4ème, 5ème et 6ème régiments tchèques), deux régiments d’artillerie (3ème et 4ème régiments d’artillerie tchèques _le premier étant un RAD et le second un RALD_), la 2ème Batterie Divisionnaire Antichar tchèque, le 2ème Bataillon de défense antiaérienne tchèque, du 96ème bataillon du génie et diverses unités de soutien. Un GRDI est prévu mais n’à pas le temps et/ou les moyens de voir le jour.
A la mobilisation, deux divisions de travailleurs sont levées, des divisions destinées à des travaux de fortification complémentaires et d’aménagement au Havre pour protéger ce port pétrolier mais également à Paris pour compléter la ligne Chauvineau.
Plan de la ligne Chauvineau
Ces travaux terminés, ces deux divisions sont transformées en 3ème et 4ème Divisions d’Infanterie Tchèque (3ème et 4ème DIT), divisions organisées sur le modèle des D.L.I avec un équipement français.
Concrètement elles comprennent deux régiments d’infanterie au lieu de trois, un régiment d’artillerie divisionnaire, une batterie divisionnaire antichar, une batterie de défense antiaérienne, un bataillon du génie et des unités de soutien.
La 3ème D.I.T est envoyée au Levant en novembre 1948 et la 4ème D.I.T sera envoyée dans le sud de la France comme réserve pour un renforcement des défenses de la Corse.
La 1ère DIT va participer à la Campagne de France notamment quand les allemands lancent l’opération TIGER, le franchissement en force du Rhin. Ils vont se montrer à la hauteur de leurs grands anciens du premier conflit mondial, la division se repliant en bon ordre sur la Seine mais est passablement affaiblie.
Elle est retirée du front une fois le front stabilisé. La 2ème DIT est transférée sur la Seine toujours sous commandement français.
Après avoir envisagé de fusionner les deux divisions, décision est prise de réorganiser les deux divisions sous la forme de DLI. Ces deux divisions légères vont combattre en France puis en Allemagne.
En septembre 1953 la 2ème DLIT (Division Légère d’Infanterie Tchécoslovaque) est dissoute pour compléter les effectifs de la 1ère qui va terminer la guerre en Bavière et ne va pas tarder à rentrer en Bohème-Moravie. Elle va participer après guerre à la reconstitution d’une armée tchécoslovaque digne de ce nom.
La 3ème DIT est envoyée au Levant en novembre 1948 pour défendre les mandats. Elle mène des missions de police coloniale puis rallie l’Afrique du Nord pour assurer le «service après vente» de l’opération BAYARD.
En février 1949 l’opération MERKUR est lancée par les germano-italiens contre la Corse qui est conquise, la Sardaigne qui est reconquise mais Malte est préservée. La division tchèque est transférée à Malte et va combattre les parachutistes italiens. Elle s’illustre et voit son moral remonter en flèche.
De son côté la 4ème DIT va défendre la Corse où elle subit de lourdes pertes à tel point qu’elle est évacuée rapidement pour reconstitution en Algérie. Pour cela la 3ème DIT quitte Malte pour rallier également l’Algérie.
Pour ne fâcher personne, les deux divisions sont fusionnées pour devenir la 7ème Division Légère d’Infanterie Tchécoslovaque, la division à nouveau opérationnelle en décembre 1949 va participer à la libération de la Corse lors de l’opération MARIGNAN (août 1951).
La division reste déployée en Corse jusqu’en juin 1953 quand elle passe en Italie participant notamment à l’opération AURORE (11 janvier 1954), terminant la guerre dans le sud de l’Autriche.
Elle va rallier la Tchécoslovaquie dès le mois d’octobre 1954, la 7ème DLIT servant de creuser à une nouvelle division de la nouvelle armée tchécoslovaque.
Les forces armées du protectorat de Bohème-Moravie
Peloton d’honneur de la Vladni vojsko
Le 25 juillet 1939 est créée la Vladni vojsko ou armée gouvernementale. C’est le bras armé du protectorat de Bohème-Moravie. Sa création répond à trois critères principaux :
-Eviter une trop forte augmentation du chomage en raison de la dissolution de l’Armée Tchécoslovaque
-Légitimer leur occupation en faisant croire aux crédules et aux naïfs que rien n’avait vraiment changé
-Protéger le président Hacha, un «président fainéant» au sens où les historiens l’entendait pour les derniers mérovingiens (c’est les maires du palais comme Charles Martel qui possédaient la réalité du pouvoir).
Les allemands qui connaissaient les avantages d’une armée réduite avaient fixé à 7000 hommes les effectifs maximum de l’armée gouvernementale. En septembre 1948 les effectifs ont péniblement atteint les 6500 hommes répartis en douze bataillons avec un armement léger mais tout de même 40 généraux !
Le 1er bataillon était destiné à protéger le président Hacha, son gouvernement et garder avec des troupes allemandes le château de Prague. Ces bataillons dépendaient de trois inspections générales : Prague, Brno et Hradec-Kralove.
Dans un premier temps les soldats, sous-officiers et officiers venaient de la défunte armée tchécoslovaque mais pour des raisons politiques ils sont peu à peu remplacées par de nouvelles recrues.
Elles étaient recrutées chez les tchèques âgés de 18 à 24 ans, d’ethnie aryenne, 1.65m comme taille minimum, en bonne santé et sans casier judiciaire.
Les allemands n’ont jamais vraiment eu confiance dans cette arme ce qui explique les sérieuses limites en matière d’armement. Ces limites sont levées à partir de septembre 1948 avec quelques pièces d’artillerie, des véhicules blindés mais les demandes pour l’acquisition de chars seront retoquées par les allemands.
Au printemps 1949 les douze bataillons sont fusionnés en six régiments répartis en trois brigades avec un peu d’artillerie et quelques unités de soutien.
Le projet de créer des unités montées se heurta au manque de chevaux et seule la première brigade recevra une compagnie montée qui lors de son engagement contre la résistance tchèque passa avec armes et bagages à l’ennemi !
Même chose pour le projet de créer une unité S.S. La Compagnie de St Wenceslas créée en juillet 1953 ne fût jamais engagée au combat faute de moyens humains et matériels.
Cette armée gouvernementale va se dissoudre au printemps 1954, des hommes ralliant les allemands d’autres la résistance, combattant notamment à Prague et accueillant les troupes de la RKKA lui servant de guide.
A la différence de la Garde Hlinka cette force armée ne fût pas considérée comme une force armée collaborationiste et leurs chefs ne furent pas inquiétés par le gouvernement Benes une fois ce dernier revenu au pays.
Le canon antichar de 25mm Hotchkiss modèle 1934 était un canon antichar de conception et de fabrication française. Il était issu d’un long processus de réflexion pour mettre en service les armes les mieux adaptées à la DCB (Défense contre les Blindés).
Après l’échec d’un programme lancé le 11 mai 1921 (mitrailleuse de 15mm et un canon d’un calibre inférieur à 37mm qui allait aboutir à une mitrailleuse de 13.2mm…..antiaérienne et un canon de 20mm des Etablissements de Puteaux).
Un nouveau programme est lancé en 1928. La mitrailleuse est abandonnée au profit d’un canon suffisamment léger pour être utilisé par l’infanterie. C’est le calibre de 25mm qui est sélectionné avec deux concurrents : l’établissement national APX et le constructeur privé Hotchkiss de Levallois.
Les prototypes sont prêts en 1933, Hotchkiss et APX présentant leurs armes aux essais en mars 1934 et c’est l’arme d’Hotchkiss est rapidement préférée, devenant le canon de 25mm SA (Semi-Automatique) modèle 1934.
Devant l’urgence des besoins, une commande de 200 exemplaires est passée alors que l’expérimentation par les services officiels se poursuit.
On verra rapidement que cet empressement se paiera par de nombreux problèmes techniques nécessitant une interruption des livraisons entre janvier et juin 1939 suite à la volonté de l’infanterie d’adopter un matériel plus léger sous la forme de deux modèles, le modèle 1937 de l’APX et le modèle 1934 modifié 39 d’Hotchkiss.
Le programme d’armement 1937-40 prévoyait pas moins de 8000 canons de ce type mais «seulement» 4450 ont été produites. 2560 pièces ont été mises en service dans les rangs de l’armée française, laissant un solde de 2590 qui n’est pas entièrement stocké.
Une partie est cédée ou plutôt vendue aux pays alliés que ce soit la Grande Bretagne (700 canons), le gouvernement polonais libre (100 pièces), la Yougoslavie (120 pièces), la Belgique (45 pièces) et les Pays Bas (45 pièces) soit un total de 310 canons, laissant en stock un total de 1580 canons qui sont stockés ou utilisés pour tests et autres expérimentations notamment de nouveaux projectiles destinées à prolonger la carrière de ce canon.
Progressivement, le nombre de canons en service dans l’armée française va se réduire, les DI, les DIM, les DIC et les DINA recevant notamment des canons de 47mm plus à même de faire face aux blindés allemands mais ce canon de 25mm était toujours en service en septembre 1948 dans l’Empire.
La Yougoslavie à reçut 120 exemplaires soit de quoi équiper dix compagnies de douze pièces même si en temps de paix seulement la moitié était en service. En juillet 1949 quand est déclenchée l’opération MARITSA, ce canon pouvait démolir les véhicules blindés et les chars légers mais ne pouvait plus vraiment tirer son épingle du jeu contre des chars plus lourds.
Des canons sont parvenus en Egypte mais l’armée yougoslave qui connaissait les limites de cette arme n’à pas réutilisé ce canon. L’Allemagne à capturé une poignée d’armes mais souvent en mauvais état ce qui explique qu’ils n’en ont rien fait.
Le canon de 25mm SA modèle 1934 était un canon antichar de conception et de fabrication française pesant 480kg en position de tir, disposant d’un tube de 72 calibres (1.8m) permettant le tir d’un projectile de type 25×193.5mm (poids inconnu) à une distance maximale pratique de 800 à 1000m à raison de 15 à 20 coups par minute, pouvant perforer 50mm d’acier dur à 400m. L’équipe de pièce peut pointer le canon en site de -5° à +15° et en azimut sur 60° de part et d’autre de l’axe.
3.7cm M.1939
Sous cette désignation de canon antichar de 37mm modèle 1939 se trouve le canon antichar tchécoslovaque, le 3.7cm KPUV vz.37, un canon antichar mis au point par la firme Skoda qui allait être vendu à l’armée tchécoslovaque puis à l’armée yougoslave.
Des exemplaires ont été capturés par les allemands après l’occupation de la Tchécoslovaquie puis après l’opération MARITSA où une partie du parc yougoslave est capturé. 158 exemplaires ont été remis en service en mars 1939 dans l’armée de l’état nouvellement indépendant de Slovaquie.
La Yougoslavie à reçu 400 exemplaires du manufacturier tchécoslovaque et l’immense majorité était encore en service en juillet 1939 au sein de compagnies de douze pièces. Le canon était clairement dépassé en terme de lutte antichar mais pour l’appui de l’infanterie il pouvait encore rendre quelques menus service.
Quelques pièces sont parvenues tant bien que mal en Egypte mais à part servir de canon de salut avec des obus à blanc elles n’ont servit à rien. En revanche aux mains des troupes de l’Etat indépendant de Croatie elles ont été utilisées lors des sinistres opérations de nettoyage menées contre les partisans, les maquisards, les juifs, les roms et les serbes. Quelques pièces ont survécu au conflit mais pour mieux être détruites par les chalumeaux des démolisseurs.
Le canon antichar de 37mm modèle 1939 était un canon antichar de conception et de fabrication tchécoslovaque pesant 370kg en ordre de combat (et 400kg en configuration transport), disposant d’un tube de 47.8 calibres (longueur 1.77m) permettant le tir d’un obus (QF 37×268) de 0.8kg à une distance maximale pratique de 900m avec une cadence de tir pratique de 12 coups par minute, (23 coups en théorie) pouvant percer 31mm à 500m (incidence 30°). L’équipage de cinq hommes protégé par un bouclier de 4.7mm disposait d’un affût permettait au canon de pointer en site de -8° à +26° et en azimut sur 50°.
4.7cm M.1938
Le canon antichar de 47mm modèle 1938 était une pièce de conception et de fabrication tchécoslovaque oui encore une plus connue sous son nom original de 4.7cm KPUV vz.38.
En 1934 apparaît un canon de 37mm mais ce canon n’est pas généralisé, à priori pour des raisons de poids et parce que les tchécoslovaques estimaient qu’il fallait une arme plus puissante. D’où l’apparition en 1936 d’un canon de 47mm.
Ce canon en dépit d’une forme plutôt archaïque était diablement efficace. La quasi-totalité des pièces produites avant septembre 1938 sont réservées à l’armée tchecoslovaque mais quelques pièces sont livrées à la Yougoslavie.
Après l’annexion des Sudètes, l’armée de terre allemande récupère des canons de 47mm et après la dislocation de la Tchécoslovaquie au printemps 1939 (indépendance de la Slovaquie et protectorat allemande sur la Bohème-Moravie), la production se poursuit au profit des allemands et de leurs alliés comme la Slovaquie ou la Hongrie.
A noter que plusieurs prototypes de chasseurs de chars légers ont été mis au point en utilisant des chassis de chars déclassés (PanzerKampfwagen I et II essentiellement mais également d’anciens chars tchèques) avec un canon de 47mm vz36 dans une superstructure tirant vers l’avant ou vers l’arrière. La production pourrait être lancé avec un faible préavis.
La Yougoslavie à reçu 412 exemplaires dont une partie est encore en service en juillet 1949, l’infanterie yougoslave disposait de compagnies de douze pièces au sein de ses divisions d’infanterie, compagnies disposant de canons de 37 ou de 47mm.
Si il pouvait tenir son rang face au Panzer III et au Panzer IV, face au Panzer V Panther et a fortiori le Panzer VI Tiger il était hors course.
Heureusement pour les servants yougoslaves les chars majoritairement engagés étaient des Panzer IV, les Panther et les Tigre se faisant assez rares.
Des pièces sont exfiltrés et ramenées en Grèce puis en Egypte mais la majorité est récupérée par les allemands. Elles vont être réutilisées essentiellement en position fortifiée et comme canon d’appui de l’infanterie plus que comme canon antichar.
Les croates ont récupéré des exemplaires pour les réutiliser contre les partisans et les maquisards alors que la nouvelle armée yougoslave l’avait remplacé par des canons de 6 livres britanniques.
Le canon antichar de 47mm Skoda kanon P.U.V vz 36 était un canon de 570kg (585kg en configuration transport) disposant d’un tube de 43 calibres (2.04m) permettant le tir d’un obus (47x405R) de 1.64kg à raison de 12 coups par minute à une distance maximale de 4000m, pouvant perforer 48 mm de blindage à 500m (incidence 30°). L’affût permet à l’équipe de pièce de 5 hommes protégé par un bouclier de 4.7mm d’épaisseur de pointer le canon en site de -8° à +26° et en azimut sur 50°
QF 6 Pounder (canon antichar de 57mm)
Ce canon antichar à été développé à partir d’avril 1938. A cette époque le canon de 2 livres n’avait pas encore été officiellement adopté mais ont sentait que l’Ordnance QF 2 Pounder allait être vite rendu obsolète par l’épaisseur croissante du blindage des chars ennemis.
Ce canon de 57mm appartient à la même catégorie que le 47mm français, le 45mm soviétique ou encore le 50mm allemand.
Comme son prédécesseur de 2 livres, le canon de 6 livres était également destiné à servir de canon de char. Si les Mk II et IV étaient les modèles antichars, le Mk I était destiné à l’entrainement alors que les Mk III et V servent à bord des chars légers et moyens.
Les premières pièces sont livrées à l’automne 1942 et les divisions métropolitaines sont toutes rééquipées fin 1944/début 1945.
Ce canon va également servir au sein des régiments antichars divisionnaires (Division d’infanterie et Division Blindées) mais également au sein des régiments indépendants, cinq Anti-Tank Regiment, les premiers régiments combinant canons de 6 pouces et canons de 17 livres alors que les seconds ne disposent que de canons de 17 livres.
Si le canon est essentiellement utilisé comme pièce tractée, des essais de canon antichar automoteur sur camion sont menés.
Quand le second conflit mondial éclate, la pièce est néanmoins en voie de déclassement face aux nouveaux chars lourds allemands en service et/ou en développement.
Ce canon à également été exporté aux Etats-Unis (fabriqué sous licence sous le nom de M-1), en Australie, au Canada, au Brésil, en Argentine, en Norvège, au Danemark et en Yougoslavie.
Dans la nouvelle armée yougoslave, chaque division d’infanterie disposait d’une compagnie antichar à douze pièces soit un total de quarante-huit pièces pour les quatre DI remises sur pied. A cela s’ajoute quelques pièces pour l’entrainement et la formation.
Au combat ce canon fût très utilisé contre des chars légers et moyens, laissant les chars lourds à d’autres armes. Il fût également utilisé comme canon d’infanterie notamment lors du combat en localité.
Toujours en service à la fin de la guerre, le canon antichar britannique était à l’époque obsolète. Il à été remplacé à la fin des années cinquante par des canon antichars de conception et de fabrication soviétique et ce avant même le changement de régime.
L’Ordnance QF 6 Pounder était un canon antichar de 6 livres (57mm) pesant 1112kg et tirant via sont tube de 42 calibres (longueur du tube 2.392m) un obus de 2.850kg capable de percer 68.6mm de blindage à 915m. L’équipe de pièce composée de sept hommes pouvait pointer le canon sur 90° en azimut et en site de -5° à +15°.
Le 36M PÁNCÉLTÖRŐ ÁGYÚ est tout simplement le canon antichar allemand 3.7cm Panzerabwehrkanone 35/36 (3.7cm Pak 35/36), le canon antichar allemand standard quand éclate la guerre de Pologne.
Les années qui suivent la fin de la première guerre mondiale sont particulières agitées pour les hongrois. Les régimes politiques se succèdent avant que finalement les monarchistes ne l’emporte.
Le 9 août 1919 l’amiral Horthy unifie sous sa férule différentes unités anti-communistes pour former une armée nationale de 80000 hommes (Magyar Nemzeti Hadsereg). Cette armée va combattre aux côtés des roumains contre le régime communiste de Béla Kun qui disposait de sa propre force militaire.
Le 22 août 1938 sont signés les accords de Bled entre la Hongrie d’un côté et la Petite Entente (Tchécoslovaquie, Roumanie et Yougoslavie) pour révoquer une partie des restrictions militaires du traité de Trianon.
Quand ont lieu les premiers événements de la Révolution Française les élites européennes se montrent plutôt favorables. Après tout cela ne semble être qu’une puissante volonté réformatrice, une extension du despotisme éclairé du 18ème siècle.