Mitteleuropa Balkans (167) Grèce (11)

La Grèce dans la première guerre mondiale

En bref

Chers lecteurs je confesse que j’ai du mal à aller vers l’essentiel et que je veux toujours en faire trop.

Voilà pourquoi je vais commencer par une partie qui synthétise les événements concernant la Grèce dans le première conflit mondial. Comme ça qui veulent aller à l’essentiel pourront lire cette partie et sauter les suivantes.

Quand la première guerre mondiale éclate, la Grèce choisit la voie de la neutralité. Elle est pourtant impliquée à son corps défendant les différents belligérants prenant leurs aises sur le territoire grec, l’Armée Navale qui attend la sortie de la marine austro-hongroise n’hésitant pas à mouiller sur des rades foraines grecques sans forcément que le gouvernement grec ait accepté.

Cela fragilise un peu plus une société grecque que l’on peut diviser entre Vieux et Nouveaux Grecs, les premiers issus des territoires acquis à l’indépendance ne considérant pas les seconds ayant intégré le royaume au 19ème et après les deux guerres balkaniques comme de vrais grecs ce qui comme je l’ai déjà dit met une claque au concept de la Grande Idée qui semble davantage destinée à satisfaire la soif de conquêtes, la soif de pouvoir et la soif de gloire d’une classe dirigeante dont la corruption n’est plus à prouver.

Constantin 1er

Ces fêlures deviennent des fractures au cours du conflit. Il faut dire que quand vous avez un roi (Constantin 1er), beau-frère de Guillaume II germanophile convaincu de la supériorité des Empires Centraux et un premier ministre Elefthérios Venizelos partisan de l’Entente forcément pour la gestion du pays dans une guerre mondiale.

Eleftherios Venizelos

A cela s’ajoute une querelle personnelle entre les deux hommes, le roi alors qu’il n’était que prince héritier considérant l’homme politique crétois comme le «mauvais génie» de son père et qui l’avait obligé à mettre cap sur Thessalonique plutôt que sur la Macédoine. Néanmoins je temporiserai en disant qu’en 1914 la rupture n’est pas encore consommée entre les deux hommes.

Le 3 octobre 1915 le premier ministre grec franchit le Rubicon en autorisant le débarquement à Thessalonique des troupes alliées évacuées des Dardanelles après l’échec de l’expédition du même nom. Constantin 1er le démet de ses fonctions marquant le début du Schisme National.

Le 16 septembre 1916 avec l’appui du général français Maurice Sarrail, Elefthérios Venizelos créé le Gouvernement de Défense Nationale marquant le début d’une guerre civile, le pays se trouvant divisé en trois avec au sud la partie contrôlée par le gouvernement, la Macédoine et l’Epire aux mains des venizelistes et au centre une partie neutre faisant tampon entre les deux régions car si les alliés ont intérêt à voir la Grèce les rejoindre ils n’ont aucun intérêt à favoriser une guerre civile.

Les alliés mettent la Grèce sous blocus pour faire pression sur le gouvernement royaliste (le 1er décembre 1916 un débarquement à Athènes s’était mal terminé pour les alliés) qui le 11 juin 1917 reçoit un ultimatum. Constantin 1er abdique, laissant à son fils cadet Alexandre le trône mais le jeune roi n’à aucun pouvoir.

Un nouveau gouvernement dirigé par Venizelos déclare la guerre aux Empires Centraux le 2 juillet 1917. Une nouvelle armée grecque est créée permettant à Athènes de bénéficier des traités de paix en récupérant nombre de territoires.

Elefthérios Venizelos

Avant de rentrer dans les détails (NdA promis je serais pas trop long), il me semble important de présenter rapidement le premier ministre de Constantin 1er.

Elefthérios Venizelos est né le 23 août (NdA calendrier grégorien) 1864 à Mounies sur l’île de Crète. Il devint avocat en 1887 et comme souvent à l’époque il est aussi journaliste et homme politique.

Il joue un rôle clé dans l’insurrection crétoise de 1886/87, devenant en 1889 député de l’Assemblée Générale crétoise qui vote l’enosis (rattachement) de la Crète à la Grèce. Faute de soutien des grandes puissances et aussi en raison de la défaite de 1897 contre les ottomans, la Grèce ne peut obtenir qu’une Crète autonome dirigée par un haut commissaire, le prince Georges.

Venizelos est ministre de la Justice de la Crète de 1898 à 1901 mais s’oppose au prince Georges au point de prendre la tête d’insurrection en 1905, insurrection qui aboutit au départ du Prince Georges.

En 1909 à lieu le coup de Goudi. Solicité par les putschistes pour prendre leur tête, il accepte mais uniquement après la convocation d’élections qui aboutissent à une victoire triomphale de son parti en octobre 1910.

Si les relations avec Georges 1er sont normales, celles avec son fils et successeur Constantin 1er vont vite se tendre en raison de rancœurs personnelles. Si d’abord le roi et son premier ministre parviennent à les mettre de côté, peu à peu les relations vont se tendre jusqu’à aboutir à la rupture.

Il devient ainsi premier ministre, poste qu’il va occuper du 18 octobre 1910 au 10 mars 1915 puis du 23 août au 7 octobre 1915 date à laquelle il est congédié par le roi Constantin 1er suite à un acte qui fleure la rébellion : l’accès à la ville de Thessalonique pour les troupes alliées évacuées des Dardanelles.

Il prend la tête d’un gouvernement rebelle et obtient le soutien des alliés qui par un blocus maritime, des menaces de bombardement sur Athènes et différentes pressions obtiennent l’abdication du roi et de son fils ainé, laissant le prince Alexandre devenir Alexandre 1er. Ai-je besoin de dire que ce roi était comme les derniers mérovingiens un roi sans pouvoir ?

Alexandre 1er

Après avoir mis sur pied son Gouvernement de Défense Nationale, Venizelos redevient premier ministre de la Grèce le 27 juin 1917, poste qu’il va occuper jusqu’au 18 novembre 1920, date de sa défaite aux élections, Elefthérios Venizelos subissant le même sort que Clemenceau en étant congédié par une classe politique ou des électeurs souhaitant passer à autre chose.

Es-ce la fin de la carrière politique du «Clemenceau grec» (NdA j’ignore si les deux hommes se sont rencontrés mais c’est probable notamment à la conférence de paix de Paris) ? Oui et non avec des exils et des retours ce qui traduisit parfaitement le chaos de la Grèce post-premier conflit mondial.

Il est ainsi rappelé après la Grande Catastrophe, la déroute de l’armée grecque face aux troupes de celui qui n’est pas encore Attatürk mais ne peut enrayer le chaos d’une république introuvable. Il est ainsi premier ministre du 24 janvier au 19 février 1924, du 4 juillet 1928 au 26 mai 1932, du 3 juin au 3 novembre 1932 et enfin du 16 novembre 1932 au 6 mars 1933.

Accusé de tendances dictatoriales, soupçonné fortement d’avoir piloté deux coups d’état ayant avorté, il choisit l’exil en France, la restauration de la monarchie rendant caduque tout espoir de se maintenir au pouvoir. Il ne souffre guère de l’exil puisqu’arrivé à Paris en mars 1935 il y meurt un mois plus tard. Le corps est ramené directement en Crète pour éviter tout problème d’ordre public à Athènes.

Sa trace est immense puisqu’il à participé à la structuration de la vie politique grecque en deux partis, un parti libéral et un parti conservateur, ce bipartisme explosant durant la seconde guerre mondiale avec l’émergence d’un parti centriste, d’un parti socialiste et d’un parti communiste.

Neutralité et engagement, Schisme National et Gouvernement de Défense Nationale

En 1914 la Grèce est un pays ruiné ou du moins très appauvri par les guerres balkaniques. De plus le pays est divisé politiquement avec une classe politique décrédibilisée et divisée.

L’année précédente en 1913, le roi Constantin 1er s’était rendu en Allemagne et en France dans l’espoir d’obtenir des crédits pour des travaux d’infrastructure mais sans succès, Berlin refusant de se mettre à dos son allié et partenaire ottoman alors que Paris à mal digéré les compliments vis à vis de l’armée allemande exprimés en public par le beau-frère du Kaiser.

Dès cette époque les objectifs de Constantin 1er et d’Eleftherios Venizelos commencent à diverger mais à l’époque nous sommes loin de toute rupture, les deux hommes travaillant pour asseoir la position de la Grèce dans une scène balkanique récemment bouleversée.

En dépit des pressions de son beau-frère (Constantin 1er à épousé la sœur de Guillaume II), en dépit de ses propres inclinaisons, le roi des héllènes décide de maintenir le pays neutre.

De son côté Venizelos est plus favorable à l’entente mais ne veut rentrer en guerre que si cela est profitable à la Grèce c’est-à-dire la réalisation de la Megali Idea (Grande Idée). De plus il soupçonne la famille royale d’être de connivence avec Guillaume II ce qui n’est pas le cas puisque l’empereur allemand avait menacé la Grèce d’être traitée comme une nation ennemie si jamais le pays choisissait la neutralité.

Les alliés tentent de convaincre les grecs de renoncer à des territoires récemment acquis pour attirer la Bulgarie de leur côté. Les négociations sont d’autant plus complexes que les alliés cherchent à attirer également l’Italie de leur côté. Impossible de satisfaire tout le monde.

Venizelos craint que déclarer la guerre à l’Empire ottoman n’entraine de terribles représailles aux populations hellénophones en Asie Mineure, l’exemple arménien en 1915 prouve que le crétois avait raison d’être prudent.

En Epire du Nord la situation est tendue, la majorité hellénophone qui y vit craignant de perdre un statut d’autonomie acquis en mai 1914 au sein d’un nouvel Etat albanais créé après les deux guerres balkaniques.

Athènes y envoie son armée le 27 octobre 1914 ce qui marque la fin de la République autonome de l’Epire mise en place le 17 mai 1914 dans le cadrre du protocole de Corfou.

Les alliés décident d’attendre la fin de la guerre pour régler la situation mais la Grèce fait comme si l’Epire du Nord avait fait son enosis avec la Grèce.

En mars 1916 l’union est proclamée officiellement. Si les alliés pouvaient fermer les yeux sur une union de facto en revanche de jure c’est impossible. Comme en plus les relations de l’Entente avec Athènes se sont dégradées, en septembre 1916 la France et l’Italie occupent la région.

En 1914 la Grèce soutien du bout des lèvres son alliée serbe pour ne surtout pas provoquer la Triplice.

Au moment du déclenchement de l’Expédition des Dardanelles en février 1915, Venizelos veut profiter de la situation pour attaquer l’empire ottoman. Constantin 1er et le chef d’état-major un certain Ioannis Metaxas veulent que la Grèce attaque seule pour s’emparer Constantinople.

Probablement parce qu’ils savaient parfaitement que jamais les alliés accepteraient une Grèce occupant Constantinople notamment les russes pour qui les détroits turcs constituent le dernier verrou pour accéder aux mers chaudes, obsession russe depuis Pierre le Grand.

L’échec allié (notamment l’attaque navale du 18 mars 1915) porte un coup très rude à Venizelos qui avait été remplacé huit jours plus tôt (10 mars 1915).

Le 13 juin 1915 les venizélistes remportent les élections législatives. Constantin 1er rappelle Venizelos qui redevient premier ministre le 23 août 1915. Constantin 1er refise de décreter la mobilisation générale après l’attaque de la Serbie par la Bulgarie.

Suite à la menace d’une démission de Venizelos et la risque d’une crise politique majeure, il ordonne une mobilisation générale mais à but défensif.

Le 3 octobre 1915, Venizelos ouvre la ville et le port de Thessalonique aux troupes alliées évacuées des Dardanelles officiellement pour aider la Serbie.

Constantin 1er qui déteste comme tout le monde être pris pour un imbécile le congédit. Cette fois la rupture est définitive entre le roi et le premier ministre.

L’Entente considère désormais le roi Constantin 1er comme un roi pro-allemand. Il est accusé d’avoir provoqué la chute de la Serbie en refusant d’entrer en guerre en 1914 ou 1915.

Les alliés ordonnent à Athènes de démobiliser son armée pendant que la loi martiale est proclamée à Thessalonique et qu’un blocus maritime partiel est mis en place pour faire plier le roi qui organise de nouvelles élections mais le scrutin est boycotté par les vénizélistes.

Le 1er janvier 1916 les alliés installent les serbes évacués à Corfou. Des troupes françaises arrivent le 12 janvier 1916. Les relations se tendent avec les alliés mais ces derniers ne veulent pas forcément rompre avec Constantin 1er.

Les alliés multiplient les pressions alors que le gouvernement grec cherche à mécontenter ni les alliés ni la Triplice mais es-ce encore possible alors que la guerre qui fait rage depuis bientôt deux ans ce qui à radicalisé les positions.

Les forces germano-bulgares occupent une partie de la Grèce. Constantin 1er refuse que ses troupes résistent ce qui ulcère nombre d’officiers qui se demandent à quoi cela à servit de lutter et de mourir trois ans plus tôt pour ne pas combattre.

A Athènes on assiste à des affrontements de rue entre monarchistes et venizélistes. Les alliés évacuent Venizélos sur la Crète pour le mettre à l’abri.

La marine marchande grecque subit un embargo le 29 mai, la famine menace sans compter une grave pénurie de charbon. On parle de projets d’enlèvements ou d’assassinats de Constantin 1er, projets imaginés par les services de renseignements français. Un incendie dans la forêt entourant le Palais de Tatoï est attribué aux français.

Le 29 mai 1916 Venizelos propose de créer un gouvernement provisoire. Il ménage encore le roi et la dynastie pour des raisons politiques et diplomatiques. Le président du conseil Aristide Briand refuse craignant de mécontement de Londres.

Le 2 août 1916 à lieu un coup d’Etat militaire à Thessalonique, coup d’état organisé avec l’aide du général Sarrail. La mise en place d’un comité de défense nationale très vite piloté par Venizélos marque le début du Schisme National.

Elefthérios Vénizélos débarque à Thessalonique en compagnie de l’amiral Pavlos Koundoririotis et du général Panagiotis Danglis. Le soutien des alliés reste tacite et officieux. Le blocus allié se renforce et une partie de la marine grecque est saisie.

Constantin 1er hésite entre opposition franche aux alliés et tentative timide de coopération. L’attitude des vénizélistes et de leur chef est aussi critiquée par les alliés.

Le 16 novembre 1916 les alliés exigent que les grecs livrent des armes mais le gouvernement royaliste refuse.

Le 23 novembre 1916, le vice-amiral Louis Dartige du Fournet, commandant des forces navales alliées en Méditerranée expulse les représentations diplomatiques des Empires Centraux. Un nouvel ultimatum est adressé le lendemain.

Les grecs refusent le 26 novembre et mettent Athènes en état de se défendre avec 20000 hommes, des soldats de l’armée régulière et des miliciens (epistratoi). En face les alliés pensent à un bluff.

Le 1er décembre 1916 1200 marins français, italiens et britanniques des compagnies de débarquement sont mis à terre mais les positions qui leur ont été assignées sont déjà occupées par les grecs. Après deux heures d’observation, les combats éclatent provoquant la mort de 194 marins du côté de l’Entente contre 82 pour les grecs.

Ce sont les Vêpres grecques. Après d’houleuses négociations, les alliés évacuent le lendemain. Les vénizélistes sont pourchassés, leurs habitations et leurs magazins sont saccagés, trente-cinq personnes étant tuées. L’amiral français est relevé de ses fonctions.

Le 2 décembre 1916 les alliés reconnaissent partiellement le gouvernement de Vénizelos qui déclare la guerre à l’Allemagne et la Bulgarie le 7 décembre. Déclaration symbolique car l’armée vénizéliste se limite à un bataillon de volontaires. De son côté le gouvernement grec émet un mandat d’arrêt contre Vénizélos qui subit l’anathème de l’archevêque-primat.

En 1917 le retrait russe oblige les alliés à chercher de nouvelles troupes et à part les grecs on ne trouve personne de disponible rapidement.

Le 10 juin 1917 le haut-commissaire Charles Jomart réclame l’abdication du roi et du diadoque trop germanophile au goût des alliés. Constantin 1er abdique au profit d’Alexandre 1er qui est un roi fainéant au sens qu’il n’à aucun pouvoir réel.

Le 21 juin 1917 Venizelos débarque au Pirée, le gouvernement loyaliste démissionne. Le 26 juin 1917, le gouvernement de Thessalonique s’installe à Athènes et devient le gouvernement grec légitime.

Vénizelos devient un quasi-dictacteur en mettant en place une politique autoritaire pour préparer le pays à entrer en guerre. Les alliés se retirent des bases occupées (comme le Pirée et Salamine), rendent les navires saisis et évacuent l’Epire qui est réoccupée par les grecs.

En août 1917 le gouvernement grec reçoit un prêt de 30 millions de francs-or pour lever une armée de douze divisions. L’équipement tarde à arriver ce qui provoque des tensions entre grecs et alliés.

Un nouveau prêt de 750 millions de francs-or est accordé en échange de la mise à disposition de 300000 hommes au profit du général Guillaumat qui à remplacé le général Sarrail. La mobilisation générale est ordonnée le 22 janvier 1918.

Les troupes héllènes sont vus d’abord avec suspicion et il faudra du temps pour que la confiance règne entre alliés et grecs. Les grecs remportent la bataille de Skra-di-Legen du 29 au 31 mai 1918 suivit d’une victoire greco-britannique lors de la troisième bataille de Dorian les 18 et 19 septembre 1918.

Le 29 septembre 1918 la Bulgarie signe l’armistice de Thessalonique avant d’être suivis par les autres pays que ce soit l’empire ottoman le 30 octobre, l’Autriche-Hongrie le 3 novembre et l’Allemagne le 11 novembre 1918.

Le conflit terminé la Grèce espère obtenir de fructueuses récompenses. Venizelos publie un mémoire où il montre qu’il est prêt à abandonner beaucoup pour obtenir l’Asie mineure. Une commission des affaires grecques dirigée par Jules Cambon est créée au sein de la Conférence de paix de Paris.

La Grèce obtient la Thrace orientale et l’Ionie au traité de Sèvres mais ces territoires seront perdus au cours de la Grande Catastrophe.

En 1923 la Grèce allait néanmoins récupérer la Thrace occidentale auprès de la Bulgarie qui perd ainsi un accès direct à la mer Ionienne. A noter que la Grande Catastrophe permet à l’Italie de ne pas appliquer un accord de 1919 qui prévoyait la rétrocession du Dodécanèse sauf Rhodes à la Grèce. L’Epire du Nord est rétrocédée à l’Albanie en 1923.

Mitteleuropa Balkans (120) Yougoslavie (8)

MARINE ROYALE YOUGOSLAVE

Historique

La Kaiserliche und Koningliche Kriegsmarine (La marine de guerre impériale et royale)

Certains vont me dire pourquoi diable parler de la marine impériale et royale, de la marine austro-hongroise. Tout simplement parce que la majorité des marins de la KüK Kriegsmarine étaient croates et que les premiers marins, les premiers officiers mariniers et les premiers officiers de la marine royale yougoslave avaient fait leurs classes sur des navires austro-hongrois.

Naturellement je ne vais rentrer dans les détails, je vais simplement présenter rapidement cette marine qui comme la Kaiserliche Marine a disparu dans les tourments du premier conflit mondial.

Si la marine austro-hongroise est apparue en 1867 au moment du compromis austro-hongrois qui transforma l’Empire d’Autriche en Empire d’Autriche-Hongrie elle n’est pas une génération spontanée.

En effet elle succède à la marine impériale autrichienne créée en 1786 par Joseph II après plusieurs timides tentatives passées pour faire de la Maison d’Autriche une puissance maritime. Même après cette création l’investissement fût timide. En 1797, les moyens navals de la République de Venise sont absorbés par l’Autriche.

Après un coup d’arrêt à l’époque des conquêtes napoléoniennes, la marine impériale autrichienne reprend un dévellopement timide avec moins la construction de grandes escadres que des expéditions scientifiques et de découverte.

En 1817 et 1835, la marine impériale autrichienne organise des expéditions au Brésil mais aussi en Chine entre 1820 et 1822. Ils interviennent pour des missions anti-piraterie au Levant (1826 et 1827) et au Maroc (1829).

Il faut attendre 1848 pour que la marine autrichienne connaisse un coup de fouet. Brusque illumination comme Saint-Paul sur le chemin de Damas ? Que nenni, il s’agissait de faire face à l’unité italienne prochaine qui rendait le contrôle de l’Adriatique plus difficile pour l’empire d’Autriche.

Entre 1854 et 1861 le frère de François-Joseph, Ferdinand Maximilien tente de réformer et d’améliorer les capacités de la marine impériale autrichienne. De nouveaux navires sont construits y compris à vapeur, des infrastructures sont construites à Pola, Venise et Trieste.

Les carences restent cependant nombreuses et durant la guerre d’Italie en 1859 la marine impériale française _l’une des plus belles de notre histoire_ parvient à bloquer son homologue autrichienne dans ses ports ce qui l’empêche de jouer un rôle dans le conflit.

Entre 1860 et 1862, la marine impériale autrichienne et la marine royale italienne se lancent à leur échelle une course aux armements pour le contrôle de l’Adriatique.

En 1866 si sur terre contre la Prusse, l’Autriche est vaincue à Sadowa (mais vainqueur contre l’Italie à Custoza), sur mer elle est gagnante avec la splendide victoire de Lissa (20 juillet 1866) où des navires autrichiens plus anciens que les navires italiens l’emportent à la fois à cause d’un commandement italien en dessous de tout (et des jalousies entre commandants) et surtout grâce à un génial tacticien, Wilhelm von Tegetthoff. Ce dernier décède dès 1871 ce qui prive la marine autrichienne devenue austro-hongroise d’un chef de très grande valeur.

Wilhelm von Tegetthoff

En 1867 la marine impériale autrichienne devient donc la marine impériale et royale. Elle s’appui sur des bases situées principalement dans l’actuelle Croatie avec naturellement un recrutement local et donc slovène et croate.

Des expéditions extérieures sont menées à la fin du XIXème siècle notamment en Crète en 1896 et en Chine en 1900/01 quand la révolte des Boxers oblige les puissances occidentales et le Japon à envoyer des troupes pour sauver les légations assiégées par les Boxers et l’armée chinoise.

En août 1914 quand éclate le premier conflit mondial, la marine austro-hongroise est une marine de deuxième classe avec certes treize cuirassés mais seulement quatre modernes de classe Tegetthoff (un des quatre est encore en construction), douze croiseurs, quarante-huit destroyers et torpilleurs ainsi que huit sous-marins.

Le SMS Tegetthoff

Avec de tels moyens plus une géographie contraignante on comprend le choix d’une stratégie passive, celle d’une Flotte en Attente ou Fleet-in-Being. Les cuirassés acquièrent très vite des aussières en béton, laissant les croiseurs, les destroyers, les torpilleurs et les sous-marins attaquer les unités alliées bloquant le canal d’Otrante. Une véritable guérilla navale oppose les alliés aux austro-hongrois même si les opérations n’ont pas atteint le niveau d’intensité sur d’autres théâtres d’opérations.

Le 30 octobre 1918 pour éviter de livrer sa flotte aux alliés, l’empereur Charles 1er la transfère au Conseil du Peuple du nouvel Etat des slovènes, croates et serbes. Ce transfert ne sera pas reconnu par les alliés qui se partageront la flotte. Si les Etats-Unis et la Grande-Bretagne se contenteront d’envoyer leur part à la ferraille, les français et les italiens remettront en service des navires pour compenser les carences et permettre le désarmement des navires très usés.

Création et évolution de la Kraljevska mornarica

Dans la nuit du 30 au 31 octobre 1918, le cuirassé SMS Viribus Unitis est attaqué par des plongeurs italiens qui placent une mine sous la flottaison. L’explosion provoque son naufrage provoquant la mort de plus de 400 morts. Cette action italienne fait suite au transfert de la Kük Kriegsmarine par l’empereur Charles 1er au Conseil du Peuple du nouvel Etat des slovènes, croates et serbes.

L’armistice de Villa-Giusti signé le 3 novembre 1918 impose la livraison de la flotte aux alliés, la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis aiguillonnés par les italiens ne reconnaissant pas le transfert effectué par le deuxième et dernier empereur austro-hongrois.

Le 1er décembre 1918 c’est l’acte de naissance du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Un ministère de l’Armée et de la Marine est créé. En janvier 1919 dans les ports yougoslaves on trouve encore trente-cinq navires militaires austro-hongrois avec 600 marins mais ces navires ne sont pas vraiment opérationnels.

Le Conseil National de l’Etat des Serbes, des Croates et des Slovènes qui gère la transition avec les nouvelles autorités yougoslaves dissous la Commission Navale et créé un Département de la Marine qui dépend du ministère cité plus haut.

Problème le futur royaume de Yougoslavie ne possède aucun navire puisque les italiens qui occupent une partie de la Dalmatie dans l’espoir de les occuper définitivement (conformément aux promesses ayant favorisé leur entrée en guerre) ont débarqué de force les marins yougoslaves présents à bord des navires.

Le sort final des navires austro-hongrois est décidé à la Conférence de Paix de Paris. Si l’Italie récupère la majeure partie de la flotte, elle ne peut récupérer tous les territoires espérés, toutes les «terres irrédentes».

Si les italiens ont gagné sur le plan naval, c’est que les yougoslaves ont fait preuve d’une très grande maladresse en ayant des ambitions totalement démesurées.

Pensez-donc Belgrade espérait pouvoir récupérer quatre croiseurs, dix-sept destroyers, vingt-sept torpilleurs et vingt sous-marins ! Même en réduisant ces objectifs au printemps 1920 dans l’espoir d’arracher un accord de dernière minute (deux croiseurs, six destroyers, vingt-quatre torpilleurs et quatre sous-marins) elle se heurte à une fin de non-recevoir de la part des alliés.

En octobre 1920 le Traité de Saint-Germain-en-Laye officialise le partage de la défunte marine austro-hongroise. Comme on pouvait s’y attendre Belgrade ne reçoit que la portion congrue en l’occurence les navires suivants :

-Le cuirassé garde-côtes type pré-dreadnought Kronprinz Erzherzog Rudolf

-Huit torpilleurs de 250 tonnes

-Quatre torpilleurs de classe Kaiman

-Le navire-atelier Cyclop

-Les citernes d’eau Najade et Nisce

-Le navire de sauvetage Gigant

-Trois remorqueurs

-Yacht Dalmat

-Quatre barges

-Quatre monitors fluviaux

-Une vedette à moteur

-Trois remorqueurs de rivière et seize tenders

Ces navires que Belgrade prend officiellement en main en mars 1921 sont pour la plupart anciens et/ou usés. Rien donc qui ne permettrait au nouvel état de menacer la prépondérace navale italenne en Adriatique.

Les effectifs sont alors de 124 officiers et de 3000 officiers et mariniers. Tous sont naturellement issus de l’ancienne marine austro-hongroise (qui récrutait principalement parmi les croates et les slovènes. Toutes les nationalités étaient représentées à l’exception des italiens jugés trop peu fiables pour des raisons évidentes) mais cela ne suffit pas à armer tous les navires.

De nouvelles écoles sont donc créés pour former de nouveaux marins, de nouveaux officiers mariniers et de nouveaux officiers.

Une académie navale est créée en 1923 à Grüz près de Dubrovnik. Deux écoles pour officiers mariniers sont créés, à Sibenik pour le personnel navigant et à Kimbor pour les «bouchons gras» (les mécaniciens de marine).

Sibenik accueille également une école de formation aux transmissions ainsi que l’école de formation de base pour les futurs marins.

Une école de formation à la guerre des mines et à l’attaque à la torpilles est créée à Denovic qui va également accueillir l’Ecole de formation de l’aviation navale. Une école d’application de l’artillerie voit le jour à Melpine en baie de Kotor.

En septembre 1923 la marine est réorganisée avec trois branches : Flotte, Flottille fluviale et Aviation Navale. Un commandement naval s’installe à Zemun près de Belgrade.

Quand se termine l’année 1923 la marine yougoslave dispose de huit torpilleurs de 250 tonnes, quatre torpilleurs de classe Kaiman, six mouilleurs de mines de classe Galeb, quatre dragueurs de mines de classe Schichau, le transport d’eau Perun (ex-navire atelier Cyclop), les yacht Vila et Lada, le navire-école Vila Velebit, le navire de sauvetage Mocni et quatre remorqueurs.

Le cuirassé garde-côtes Kumbor à été vendu à la démolition dès 1922 suivis en 1924 de trois dragueurs et quatre pontons. En revanche les quatre monitors fluviaux restent en service soutenus par deux patrouilleurs et trois remorqueurs.

En ce qui concerne les bases, la marine yougoslave récupère bien entendu les infrastructures de feu la marine austro-hongroise mais développe très vite ses propres installations notamment en aménageant un arsenal bien équipé à Tivat en baie de Kotor. Ce site assure l’entretien de la majeure partie des navires en liaison avec d’autres sites en Istrie et en Dalmatie. A noter que l’entretien des navires fluviaux se fait essentiellement à Novi Sad.

La marine ne bénéficie pas d’une très grande priorité. Il faut dire que l’armée yougoslave est dominée par les serbes qui ne possédant pas de marine avant 1914 sont peu au courant des spécificités navales et militaires. Une Ligue de la Marine est créée pour faire un travail d’influence (auprès des autorités) et d’information/éducation (auprès du grand public).

Les budgets sont très limités ce qui restreint non seulement les constructions neuves mais aussi et ce qui est plus problématique l’entrainement et la formation.

La fin des années vingt est marqué par l’acquisition de navires souvent de seconde main comme le croiseur léger allemand Niobe qui devient le Dalmacija ou encore quatre sous-marins, deux de conception britannique et deux de conception française.

Des navires légers comme des vedettes lance-torpilles sont également acquis ainsi qu’un certain nombre d’auxiliaires. A la même époque de nombreux navires hérités de la Double-Monarchie sont envoyés à la casse.

En 1928 l’Ecole de l’Aviation navale quitte Denovici direction Divulje près de Split. C’est également à cette époque qu’un bâtiment-base d’aviation, le Zmaj est acquis.

En dépit de budgets contraints, plusieurs croisières sont organisées en Méditerranée orientale et en mer Noire ce qui permet d’aguerrir les marins yougoslaves.

Le Dalmacija

Quand les années 1920 se terminent, la marine yougoslave dispose du Dalmacija, de huit torpilleurs de 250 tonnes, de deux vedettes classe Uskok, de quatre sous-marins, de six mouilleurs de mines de classe Galeb, un dragueur de mines, le bâtiment-base de sous-marins Hvar, le navire-école Sitnica, les yachts Vila et Lada plus cinq remorqueurs.

La flottille fluviale comprend quatre monitors et un navire-auxiliaire, le Sbrija. Les effectifs comprennent 256 officiers et 2000 marins plus 164 officiers et 570 marins en réserve. Un peu moins de la moitié des officiers ont servi dans la marine austro-hongroise.

En ce qui concerne l’aviation navale elle comprend à l’orée des années trente environ 1000 hommes dont 80 officiers avec environ 120 appareils.

Le Dubrovnik

En 1931, la marine yougoslave met en service le Dubrovnik, un conducteur de flottille (flottilla leader) qui doit opérer avec des torpilleurs. Deux autres navires identiques devaient suivre mais la crise de 1929 ne permettra pas leur commande.

L’un des points faibles de la marine française en 1939 était le faible rayon d’action des navires de combat conçus pour une stratégie méditerranéenne. Les navires yougoslaves qui devaient principalement (pour ne pas dire exclusivement) opérer en Adriatique auraient pu être des navires rapides, puissants mais aux jambes courtes mais Belgrade qui souhaite pouvoir opérer aux côtés des français et des britanniques veillent à disposer de navires endurants capables de franchir le canal d’Otrante et d’opérer en Méditerranée.

En dépit de la crise de nouveaux navires sont mis en service (mouilleurs de mines classe Malinska par exemple) et l’aviation navale connait une certaine décrue de ses moyens avec seulement 72 appareils de combat répartis en quatre squadrons de bombardement et deux de reconnaissance, squadrons répartis entre les bases de Divulje et de Denovici.

En 1934 les effectifs sont un peu inférieurs à 7000 hommes (517 officiers et 6461 marins). La même année la décision est prise d’acquérir trois destroyers pour pouvoir opérer avec le Dubrovnik.

Le Beograd

Ces navires seront mis en service en 1939, le Beograd construit par les ACL (Ateliers et Chantiers de la Loire) à Nantes (NdA la plus belle ville du monde) et deux sister-ships Zagreb et Lubjana construits par Brodosplit à Split.

En 1937 le commandement naval est rebaptisé état-major naval. Une Ecole Navale d’Etat-Major (l’équivalent d’une Ecole supérieure de guerre) est mise sur pied à Dubrovnik.

En 1938 les effectifs ont encore augmenté avec 611 officiers et 8562 marins. L’année suivante un nouveau destroyer baptisé Split est mis sur cale, navire qui sera achevé et mis en service en 1942.

Il sera suivit de trois sister-ship baptisés Podgoritsa, Osijek et Sarajevo ce qui donnera une marine yougoslave cohérente avec huit destroyers ce qui peut présenter une menace sérieuse pour les lignes de communication italiennes. Cela aurait pour conséquence de retarder l’acquisition de nouveaux sous-marins et quand la décision et le budget seront là c’est le temps qui fera défaut.

Le Hrabri

Durant la Pax Armada la marine yougoslave construira quelques navires aux côtés des destroyers de classe Split mais les budgets manqueront pour construire des sous-marins (le type III un temps étudié ne sera pas commandé) et pour augmenter la force de vedettes lance-torpilles.

L’aviation navale est modernisée mais le rêve d’un porte-avions esquissé par certains officiers de marine yougoslave suite à la visite du Joffre en 1944 ne se concretisera jamais si tant est que la question à été sérieusement étudiée.

Clairement en septembre 1948 si la Kraljevska Mornarica ne peut contester le contrôle de l’Adriatique par l’Italie, elle peut poser un certain nombre de problèmes ce qui obligera la Regia Marina a déployé des moyens plus importants qu’initialement prévus ce qui fait dire à certains historiens qu’un engagement important des marines françaises et britanniques aurait pu sérieusement déstabiliser l’Italie mais c’est peut être allé un peu vite en besogne.

Mitteleuropa Balkans (80) Roumanie (10)

MARINE ROUMAINE

Histoire

Les origines

Pavillon de la marine royale roumaine

La marine roumaine est créée le 22 juin 1860 par le Domnitor Alexandru Ion Cuza suite à l’unification des principautés de Valachie et de Moldavie. A l’époque il s’agit d’une flottille destinée à opérer sur le Danube, flottille issue de l’union des forces navales des anciennes principautés désormais unies.

Les premiers officiers sont formés à Brest et la première base est aménagée à Izmail en mer Noire. La marine roumaine se déplace à Braila en 1864 puis à Galati en 1867. Cette dernière va devenir la principale base de la future marine royale roumaine avec des infrastructures toujours plus développées.

Cette marine est naturellement modeste avec six navires et 275 marins. A part préparer l’avenir d’une future expansion elle ne peut pas faire grand chose.

Une école de formation est installée à Galati en 1872 et peu à peu des navires modernes qu’ils soient neufs ou de conversions sont livrés à la marine roumaine. Le premier vrai navire militaire roumain est la canonnière Fulgerul construite en France en 1873 mais armée en Roumanie avec un canon Krupp. Deux plus tard un torpilleur à hampe baptisé Randunica est à son tour mis en service.

Les différents navires roumains participent à la guerre russo-ottomane sous pavillon russe car officiellement la Roumanie est encore une principauté sous vassalité ottomane ! Le Randunica coule en coopération avec les torpilleurs russes Carevitch et Ksenya le monitor fluvial ottoman Seyfi alors que l’artillerie côtière coule le 7 avril 1877 le Podgorice.
Après cette guerre qui aboutit à l’indépendance de la Roumanie et à l’autonomie (quasiment l’indépendance) de la Bulgarie, la flottille du Danube bénéficiant de plusieurs plans de réarmement (1883-1885, 1886 à 1888 et 1906 à 1908).

Le croiseur protégé NMS Elisabeta après la refonte de 1905

La division de la Mer Noire voit le jour en 1890 et comprend le croiseur protégé Elisabeta, le navire-école Mircea, trois torpilleurs de classe Smeul et la canonnière Grivita.

En 1898 la flottille est réorganisée en une division du Danube basée à Galati et une division de la mer Noir basée à Constansa, le grand port maritime roumain.

Après avoir d’abord privilégié le contrôle du Danube (à l’époque le grand fleuve n’à pas le statut de voie d’eau internationale comme il l’aura ultérieurement) avec une marine fluviale (Brown Water Navy), la Roumanie se préoccupe de posséder peut être par une marine de haute mer (Blue Water Navy) mais au moins une marine littorale, une marine de défense côtière (Green Water Navy).

Comme souvent dans ces moments là les premiers plans sont ambitieux voir même irréalistes puisque le plan de 1898 prévoyait six cuirassés garde-côtes, quatre destroyers et douze torpilleurs (aucun de ces navires ne sera construit).

Le 2 juillet 1905 la marine roumaine est impliquée à son corps défendant dans la plus célèbre mutinerie de l’histoire navale, celle du cuirassé russe Potemkine accompagné du torpilleur Ismail (n°273).

Le croiseur protégé Elisabeta engage le torpilleur russe Ismail alors que ce dernier avait tenté de se réfugier dans le port de Constansa. Le navire roumain tira un premier coup à blanc suivit d’un deuxième coup avec un obus bon de guerre. Le torpilleur russe n’à d’autre choix que de se replier.

Plus tard dans la journée, le cuirassé et le torpilleur quittent les eaux territoriales roumaines. Dans la nuit du 7 juillet le cuirassé retourne dans le port roumain, l’équipage acceptant de se rendre aux autorités roumaines en échange de l’asile politique.

A midi le 8 juillet le capitaine Negru, commandant du port monte à bord du cuirassé pour hisser le pavillon roumain avant de l’autoriser à entrer dans le port intérieur. Le 10 juillet le cuirassé est rendu aux autorités russes qui vont le rapatrier à Sébastopol.

La marine roumaine dans le premier conflit mondial

Deux ans avant le début du premier conflit mondial la marine roumaine planifie un ambitieux programme d’expansion navale avec six croiseurs légers de 3500 tonne, douze destroyers de 1500 tonnes et un sous-marin.

Le Marasesti à d’abord connu une carrière sous pavillon italien.

Quatre destroyers commandés à l’Italie mais ces navires furent réquisitionnés par les italiens en 1914. Trois sous-marins sont commandés en France aux chantiers navals Schneider de Chalons sur Saone mais il est réquisitionné par la France en août 1914 et l’argent versé issu d’une souscription publique va être rendu aux roumains pour acheter des munitions.

A l’époque le plus gros navire de la marine roumaine est le croiseur protégé Elisabeta, une antiquité flottante puisque mis en service en 1888. Voilà pourquoi ce navire fût utilisé pour garder les bouches du Danube même si il fût désarmé dès le début de la première guerre mondiale. Son armement est réutilisé pour protéger les rives du Danube contre une action des monitors fluviaux austro-hongrois.

La Koningliche und Kaiserliche Kriegsmarine possédait en effet une importante flottille de monitors et de patrouilleurs, une leçon de la guerre austro-allemande de 1866. Sans l’armistice de Nicolsburg (21 juillet 1866), la 2ème Armée prussienne aurait sans difficulté atteint Vienne.

En 1914 la Donauflottille (Flottille du Danube) créée en 1870 possède six monitors ainsi que six patrouilleurs ou plutôt six vedettes de 15 à 33 tonnes qui se révélant trop petites vont être supplées par des navires plus gros (60 à 133 tonnes).

Les autres navires ne sont guère plus modernes (quatre canonnières et trois torpilleurs de classe Naluca [NMS Smeul NMS Naluca NMS Sborul] mais aussi le mouilleur de mines NMS Alexandru cel Bun ou le navire d’entrainement NMS Mircea).

Comme les autres marines, la marine roumaine réquisitionne des navires marchands pour compléter la flotte, cette réquisition étant facilité par le fait que la marine marchande était une marine nationale, le Service Maritime Roumain ou Serviciul Maritim Român.

C’est ainsi que les paquebots vapeur Regele Carol I (roi Carol 1er), România (Roumanie), Imparatul Traian (Empereur Trajan) et Dacia (Dacie) sont convertis en croiseurs auxiliaires.

Signe qui ne trompe pas la Flottille du Danube était plus moderne avec quatre monitors fluviaux (Lascar Catargiu, Mihail Kogalniceanu, Ion C. Bratianu et Alexandru Lahovari) et huit torpilleurs de conception et de fabrication britannique.

Ces quatre monitors ont été construits à Galati en 1907 avec trois canons de 120mm chacun même si en 1918 le Mihail Kogalniceanu est transformé en monitor océanique.

Les huit torpilleurs britanniques de classe Capitan Nicolae Lascar ( NMS Major Ene, NMS Captain L. Bogdan, NMS Captain Romano, NMS Major Giurascu, NMS Major Sontu, NMS Major Gr. Ioan, NMS Lt. Calinescu et NMS Captain V Maracineanu) ont été construits en 1906/07, des navires plus comparables à des vedettes lance-torpilles puisqu’ils déplaçaient environ 50 tonnes, une vitesse de 18 nœuds et un armement composé d’un canon de 47mm, d’une mitrailleuse de 6.5mm et deux tubes lance-torpilles.

Ces navires étaient appuyés par des navires plus anciens de classe Vedea (NMS Vedea, NMS Argeșul, NMS Trotușul et NMS Teleorman). Construits en 1894 en Allemagne, c’était là encore de petits navires, davantage des vedettes que des torpilleurs avec un déplacement de 30 tonnes, une vitesse de 10 nœuds et un armement composé d’un canon de 37mm et de deux tubes lance-torpilles.

Cette flottille comprennait également six vieilles canonnières utilisées pour surveiller la frontière ainsi que des navires de soutien (mouilleur de mines, transport, ravitaillement).

Ces vieilles canonnières toutes construites en Grande-Bretagne étaient réparties entre les trois unités de la classe Oltul (NMS Oltul,NMS Siretul, NMS Bistrita) et trois unités de la classe Rahova (NMS Rahova, NMS Smârdan, NMS Opanez, NMS Silistra).

La première classe se compose de navires de 110 tonnes, d’une vitesse maximale de 10 à 12 nœuds avec un armement composé d’un canon de 57mm et d’un canon de 37mm alors que la seconde se compose de navires de 45 tonnes, d’une vitesse maximale de 9 nœuds (sic) avec un armement composé d’un canon de 37mm et d’un canon Nordenfelt.

Les navires auxiliaires sont composés de navires réquisitionnés (NMS Bujorescu NMS Catinca) et d’un ancien torpilleur à hampe, le Randunica.

Pour la marine roumaine, la guerre commence vraiment dans la nuit du 26 au 27 août peu après que la Roumanie eut déclaré la guerre à l’Autriche-Hongrie.

Trois torpilleurs (le Randunica pourtant déclassé et deux navires réquisitionnés transformés en torpilleurs, les Bujorescu et Catinca) attaquent la flottille austro-hongroise du Danube stationnée dans le port de Ruse mais l’objectif de couler l’un des monitors de la Donauflottille le Bosna (580 tonnes, 13.5 nœuds, deux canons de 120mm, deux canons de 66mm, deux canons de 47mm, deix obusiers de 120mm et sept mitrailleuses) échoua puisque seule une barge chargée de carburant fût coulée.

Cela poussa néanmoins la flottille à se replier à 130km à l’ouest jusqu’à Belene et de prendre de sérieuses mesures défensives (le canal de Belene était un bras du Danube situé près de la ville bulgare de Svistov séparée de la rive roumaine par l’île de Persina).

Les monitors et autres navires de la flottille du Danube allaient se montrer très actifs durant tout le conflit, apportant un appui-feu bienvenue aux troupes au sol et ceux en liaison avec les batteries côtières, la portée des canons perturbant la préparation d’artillerie et les mouvements de troupes en direction du front. En revanche il n’y eut pas d’affrontements directs entre les deux flottilles.

Le seul navire à être sérieusement endommagé est le torpilleur fluvial Gr. Ion percée comme une écumoire par des mitrailleuses ennemies avec tout de même la moitié de son équipage tué et ce lors de la Bataille de Turtucaia. Elle participe ensuite à la première bataille de Cobadin.

Signe de la menace qu’elle représentait, le général Macksen rassembla des pièces d’artillerie d’un calibre allant de 150 à 305mm pour neutraliser définitivement ces monitors mais l’attaque menée à partir du 21 septembre n’eut pas l’impact escompté puisqu’à la fin de la journée seul le monitor Lahovari avait été légèrement endommagé avec seulement six blessés.

Quand un avion de reconnaissance raporta un tel résultat, le général allemand démis de leurs fonctions les sept officiers chargés de cette opération.

Durant l’Offensive Flamanda (29 septembre-5 octobre 1916) les batteries côtières roumaines endommagèrent des navires austro-hongrois comme les monitors Bodrog Körös et Szamos mais aussi le patrouilleur Barsch et une barge de charbon tandis qu’une barge chargée d’explosifs coula.

Le Körös à été sérieusement endommagé à tel point qu’en décembre 1917 au moment de l’armistice il était encore en réparations, réparations qui n’allaient s’achever qu’en avril 1918. Bien qu’aucun navire roumain ne fût engagée dans cette offensive, la seule rumeur de leur présence poussa la flottille austro-hongroise à se replier à Belene.

Le 30 septembre 1916 près de Sulina le sous-marin allemand UB-42 lance une torpille contre le torpilleur roumain NMS Smeul mais le manque. Le torpilleur contre-attaque et endommage le sous-marin au niveau du périscope (qui est détruit) et du kiosque (qui est ébréché) ce qui impose son retour au port.

Du 19 au 25 octobre 1916 les forces roumano-russes lancèrent une offensive pour récupérer les territoires perdus en Dobroudja (Deuxième bataille de Cobabin).

La marine roumaine mobilise le monitor Lascar Catargiu qui débarque cinquante fusiliers marins qui occupent la ville d’Harsova le 8 novembre mais sans combat l’ennemi l’ayant évacué.

Le 10 novembre 1916 deux torpilleurs débarquent des troupes à Topalu pour occuper le village. Le 3 décembre, le torpilleur Capitan Valter Maracineanu est coulé dans le Danube par une mine (un mort) et le 8 décembre les navires roumains couvrent la retraite des troupes au sol qui vont parvenir à s’accrocher dans le Delta du Danube qui restera sous contrôle roumain jusqu’à la fin du conflit.

En novembre 1916 le NMS Smeul aurait provoqué la destruction du sous-marin mouilleur de mines UC-15. Le commandant du torpilleur à affirmé avoir repoussé un sous-marin allemand et comme la flottille allemande n’avait dans le secteur que ce sous-marin il est facile de faire le rapprochement.

Ce qui est sur en revanche c’est que le torpilleur n’à été qu’indirectement à l’origine du naufrage en provoquant l’explosion des mines embarquées sur le sous-marin allemand.

Le 3 janvier 1917 un torpilleur fluvial roumain capture douze soldats allemands à Ghecet puis couvre l’évacuation de Galati d’une armada hétéroclite de 528 navires, la canonnière fluvial Smardan étant coulée par l’artillerie allemande durant cette opération (trois morts) tandis que le monitor Catargiu était endommagé avec également trois morts à son bord.

Le 16 avril 1917 le torpilleur NMS Smeul chavire dans les bouches du Danube provoquant la mort de 18 marins dont trois officiers français. La cause n’est pas une mine ottomane comme c’est parfois écrit mais tout simplement le mauvais temps.

En juillet 1917 les monitors roumains bombardèrent la ville de Tulcea occupée par les bulgares, réduisant au silence toutes les batteries bulgares ne subissant que de très légers dommages.

Le 22 septembre 1917 le monitor austro-hongrois SMS Inn heurte une mine et coule près de Braila, deux personnes étant tués à bord, un opérateur télégraphiste et le chef d’état-major de la flottille austro-hongroise du Danube.

Après une période d’inactivité lié à l’armistice puis au traité de Bucarest, la flottille fluviale roumaine reprennant la guerre le 10…..novembre 1918.

Dans les premières heures du 11 novembre, le monitor Mihail Kogalniceanu accompagné par le torpilleur fluvial Trotusul soutient l’occupation de la ville de Braila, une occupation faite sans combats, les allemands ayant évacué la ville, laissant aux roumains de nombreux navires dans le port.

Entre-deux-guerres

Suite à la fin du premier conflit mondial la Roumanie augmente substantiellement sa superficie en absorbant des territoires ayant appartenu à la Russie, à l’Autriche-Hongrie et la Bulgarie.

La marine royale roumaine va augmenter ses moyens en récupérant des navires ayant appartenu à des navires ennemis comme l’Autriche-Hongrie, la défunte Double-Monarchie voyant trois monitors fluviaux continuer leur carrière frappé du pavillon bleu or et rouge. Ces navires sont baptisés Ardeal, Basarabia et Bucovina. En 1921 quatre patrouilleurs sont acquis auprès de l’Italie. Ces acquisitions vont former la plus puissante flottille fluviale du monde.

A la différence de l’avant guerre la marine roumaine va axer ses efforts sur la division de la mer Noire pour profiter de l’affaiblissement de la Russie et de l’empire ottoman.

En 1920 elle achète deux croiseurs-éclaireurs de la marine italienne qu’elle rebaptise Marasesti et Marasti, des navires que la marine royale roumaine connait bien puisqu’elle les avaient commandé en 1914 avant que le premier conflit mondial pousse la Regia Marina à les réquisitionner et les utiliser (les deux autres seront cédés aux nationalistes espagnols en 1937).

La Roumanie achète également quatre canonnières auprès de la marine française, des navires qu’elle rebaptise Stihi Dumitrescu Lepri et Sublocotenent Ghiculescu, un cinquième navire de ce type étant acquis pour cannibalisation.

Torpilleur type Ariete

A cela s’ajoute sept torpilleurs acquis comme dommages de guerre auprès de la défunte Autriche-Hongrie enfin plutôt six car le Fulgerul chavire et coule dans le détroit du Bosphore lors de son transit en direction de la Roumanie. Ces navires sont désarmés durant la Pax Armada et remplacés notamment par quatre unités de classe Ariete.

Après le temps des réutilisations vient le temps des constructions neuves. En 1926 la Roumanie met en service deux destroyers de classe Regele Ferdinand, les Regele Ferdinand et Regina Maria, des navires construits en Italie mais inspirés des conducteurs de flottilles (flottilla leader) britanniques de classe Shakespeare soit ce qui se fait de mieux à l’époque.

Le Regele Ferdinand en 1935

A la même époque la Roumanie intègre le cercle relativement fermé des pays disposant d’une composante sous-marine. On pourrait penser qu’il s’agissait d’une leçon du premier conflit mondial mais point puisque la volonté d’acquérir un torpilleur submersible est plus ancienne.

En mai 1913 la Roumanie décide de renforcer sa composante navale hauturière et passe commande de quatre torpilleurs de classe Vifor. Elle étudie également la possibilité de faire construire aux chantiers navals de La Spezia un sous-marin par la firme Fiat.

Ce premier submarin devait être financé par une souscription publique lancée l’année précédente par le jounal Universul. Cette souscription remporte un grand succès puisque trois millions de lei ont été récoltés.

Les roumains changent finalement d’avis puisque l’argent est envoyée au français Schneider pour un submersible côtier. Il est aussitôt mis sur cale mais suite au déclenchement du premier conflit mondial, il est réquisitionné par la marine française, l’argent déjà versé servant à acheter des munitions.

Dans l’immédiat après guerre la France est la première puissance militaire d’Europe mais est surtout un pays traumatisé obsédé par sa sécurité. Elle cherche donc des alliés et va les trouver notamment en Europe centrale et orientale en parainant la Petite Entente.

Qui dit sécurité dit armes et Paris espère placer les produits de son industrie dans ces pays qui pour certains ont déjà été ses alliés.

Pour Paris il est capital que Bucarest tienne son rang en mer Noire et pour cela propose ses navires dont deux sous-marins type O’Byrne dont le premier n’est autre que le sous-marin commandé en 1914 !

La marine roumaine décline cette proposition car ces deux bâtiments sont dépassés et disposant de faibles capacités de combat.

Il faut attendre 1924 pour que la Roumanie lance un vrai projet d’acquisition de sous-marins avec trois submersibles partiellement financé par deux des trois millions de lei collectés et que le Trésor Roumain avait prit soin de conserver.

Les chantiers navals Schneider espèrent remporter le contrat mais c’est finalement l’Italie qui va décrocher la timbale mais pour seulement un sous-marin le Delfinul et un bâtiment-base de sous-marin baptisé Constansa, deux navires commandés dans un chantier naval novice en la matière, les chantiers navals Quarnaro de Fiume. Sans surprise les travaux prennent du retard et il n’est mis en service qu’en 1936 neuf ans après sa construction.

Construire des navires c’est bien mais il faut aussi des infrastructures pour les accueillir mais aussi pour former les futurs cadres de la marine royale roumaine. Un collège naval est fondé à Constansa en 1920 et en 1938 un voilier-école le Mircea construit en Allemagne va permettre la formation des futurs officiers de marine roumain et surtout offrir une magnifique vitrine à la marine de Carol II.

Comme la guerre verra la réquisition de navires marchands le Serviciul Maritim Român reçoit lui aussi de nouveaux navires qu’ils s’agisse de constructions neuves ou de navires de seconde main disposant encore d’un bon potentiel.

On trouve ainsi le vapeur Oituz, les anciens cargos allemands Adreal Peles Alba Iulia et Suceava (mis en service en 1932/33), les paquebots Basarabia et Transilvania acquis en Allemagne en 1938 et quatre cargos achetés en Italie avant le début de la guerre de Pologne (Balcic, Cavarna, Mangalia et Sulina), le SMR disposant à cette époque de dix-sept navires marchands pour un déplacement global de 72000 tonnes.

C’est notamment ces navires qui vont transporter au Levant et en Egypte les soldats polonais qui avaient échappé à l’encerclement et à la captivité.

En 1937 la marine roumaine souhaite lancer un programme de réarmement avec un croiseur, quatre destroyers, trois sous-marins, deux mouilleurs de mines et dix vedettes lance-torpilles. Ces navires doivent tous être construits aux chantiers navals de Galati où de lourds travaux d’infrastructure viennent d’avoir lieu.

Comme souvent en temps de paix cet imposant programme se heurte à des réalités industrielles, budgétaires mais aussi politique. C’est ainsi que le NMS Amiral Murgescu qui devait être un croiseur léger va devenir un mouilleur de mines utilisable pour des missions d’escorte.

Il faudra finalement attendre 1943 pour que la marine roumaine mette sur cale un véritable croiseur léger, le NMS Miheai Viteazul, un navire similaire aux croiseurs légers de classe Berlin. Il va devenir le navire-amiral de la marine roumaine. Un sister-ship aurait du être construit mais le NMS Cetatea Alba mis sur cale en septembre 1948 ne fût lancé qu’en octobre 1951 et finalement coulé par un raid aérien français en septembre 1952 alors qu’il n’était toujours pas achevé.

Les quatre torpilleurs furent construits mais à un rythme de sénateur. De conception roumaine mais avec l’aide discrète des allemands et des italiens, ils sont mis en service entre 1945 et 1947, opérant principalement avec l’unique croiseur léger de la marine royale roumaine.

Sur les trois sous-marins prévus, seulement deux baptisés Marsuinul et Rechinul furent mis en service, le premier ressemblant à un type VII alors que le second était un sous-marin mouilleur de mines. Il y eut le projet d’acquérir cinq mini sous-marins italiens de type CB mais le projet n’à pas aboutit pas.

Les deux mouilleurs de mines ne furent finalement pas construits mais en septembre 1948 deux paquebots furent réquisitionnés et transformés en mouilleur de mines. En ce qui concerne les dix vedettes lance-torpilles, huit furent mises en service durant la Pax Armada.

Mitteleuropa Balkans (8) Hongrie (8)

La Hongrie : régime autoritaire et rapprochement avec l’Allemagne

Un certain Miklos Horthy

Miklos Horthy

Le personne majeure de la période qui nous intéresse est donc l’amiral Miklos Horthy (Kenderes, Autriche-Hongrie 18 juin 1868 Estoril Portugal 9 février 1957) qui va rester au pouvoir de 1920 à 1953, régent d’un royaume sans roi.

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Mitteleuropa Balkans (6) Hongrie (6)

Le premier conflit mondial : la fin de l’Autriche-Hongrie

L’attentat de Sarajevo et la marche à la guerre

En 1878 comme nous l’avons vu l’Autriche-Hongrie à occupé la Bosnie-Herzégovine mais va attendre 1908 pour l’annexer non sans susciter des tensions avec l’Italie, la Serbie et la Russie, le tout sur fond d’affaiblissement continu de l’empire ottoman, une longue et interminable agonie qui à fait dire que la Sublime Porte était «l’homme malade de l’Europe» tout comme la Chine était «l’homme malade de l’Asie».

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Italie (20) Cuirassés et croiseurs de bataille (2)

Cuirassés classe Conte di Cavour

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Le Conte di Cavour dans sa configuration originale

Avant-propos

Bien que liés par un traité d’alliance depuis 1882, Rome et Vienne n’avaient pas des relations de bons voisinage. Les sujets de tension étaient nombreux qu’il s’agisse de la question des terres irrédentes (à peuplement majoritairement italophone) ou de la rivalité pour la domination des Balkans, l’Italie voyant dans cette péninsule sa zone d’influence naturelle même si on peut se demander si la maison de Savoie avait les moyens de son ambition.

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Italie (19) Cuirassés et croiseurs de bataille (1)

CUIRASSES ET CROISEURS DE BATAILLE

Une histoire des cuirassés italiens

Panorama

Comme nous l’avons à de nombreuses reprises le combat naval à d’abord ressemblé à une extension du combat terrestre sur des flots déchaînés avant de prendre son envol, son autonomie en adoptant un caractère nettement plus spécifique.

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