Pologne et Pays Neutres (126) Turquie (16)

Navires de surface

Cuirassés

En guise d’avant-propos

La marine ottomane à peiné à s’équiper d’un cuirassé digne de ce nom, un vrai chemin de croix si je peux me permettre cette expression.

Le premier cuirassé ottoman aurait du être l’Abdül Kadir mis sur cale à l’Arsenal Impérial de Constantinople en 1892 mais il ne sera jamais lancé, les éléments sur cale déformés étant ferraillés en 1914 !

Le cuirassé Barbaros Hayreddin ex-SMS Kurfürst Friedrich Wilhelm

Entre-temps la marine ottomane à acquis deux cuirassés type prédreadnought allemand, le Kurfürst Friedrich Wilhelm et le Weissenbourg acquis en septembre 1910 et qui sont rebaptisés Barbaros Hayreddin et Turgut Reis, le premier étant torpillé par un sous-marin britannique, le HMS E-11 le 8 août 1915 alors que le second avant survécu au premier conflit mondial sert de navire-école de 1924 à 1933 puis de ponton-école jusqu’en 1960 quand il est démoli.

Cette acquisition était une première étape, une mesure transitoire avant la construction de cuirassés neufs de type dreadnought ou superdreadnought. Trois unités étaient prévues, trois unités formant la Classe Resadiye.

HMS Erin

Le Resadiye est saisi par la Royal Navy alors qu’il était sur le point de partir pour Constantinople avec son équipage. Il devient le HMS Erin va survivre au premier conflit mondial, étant désarmé et démoli après guerre en raison du traité de Washington.

Le Sultan Osmân-i Evvel futur HMS Agincourt

Le Reshad-i Hannis est annulé et démoli sur cale en 1912 remplacé par un cuirassé commandé par le Brésil sous le nom de Rio de Janeiro et dans la foulée rebaptisé Sultan Osmân-i Evvel mais qui servira sous le nom de HMS Agincourt.

HMS Agincourt

Enfin le troisième baptisé Fatih commandé en 1914 suite au transfert du Mississippi à la marine grecque et dont l’achèvement était prévu pour 1917 est annulé par le déclenchement de la première guerre mondiale, les quelques éléments mis sur cale étant promptement ferraillés.

Il était donc écrit que les deux seuls navires de ligne de la marine turque allaient être le Yavuz Sultan Selim et le Suleiman.

Le Yavuz Sultan Selim

Le SMS Goeben

-Le SMS Goeben est mis sur cale aux chantiers navals Blohm & Voss de Hambourg le 28 août 1909 lancé le 28 mars 1911 et admis au service actif le 2 juillet 1912.

Présent en Méditerranée depuis novembre 1912 en compagnie du croiseur léger SMS Breslau, il reste après le début du premier conflit mondial, échappant aux alliés pour se réfugier dans les eaux ottomanes.

Il est transféré à la marine turque le 16 août 1914 devenant le Yavuz Sultan Selim mais conservant leur équipage allemand. Il va ensuite être engagé en mer Noire, bombardant Sébastopol et affronta à plusieurs reprises la marine russe mais sans succès définitifs.

Endommagé à plusieurs reprises plus ou moins sérieusement le croiseur de bataille survit au conflit, étant remis en service dans la nouvelle marine turque.

Le Yavuz

Modernisé entre 1927 et 1930, il est rebaptisé Yavuz en 1936 et toujours en service en septembre 1939 comme navire-amiral de la marine turque.

Déclassé pour ne pas dire obsolète, le fleuron de la marine turque est finalement désarmé en 1946 remplacé par le Suleiman. Servant de batterie flottante durant le second conflit mondial puis de ponton-école après guerre, l’ex-Goeben est finalement désarmé en septembre 1960 puis démoli en 1980 après l’échec d’un projet de conservation comme navire musée.

Caracteristiques Techniques

Déplacement : standard 20846 tonnes pleine charge 23042 tonnes

Dimensions : longueur 186.6m largeur 30m tirant d’eau 9.2m

Propulsion : quatre turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par vingt-quatre chaudières Schulz-Thornycroft développant 52000ch entrainant quatre hélices

Performances : vitesse maximale 28.4 nœuds (25.5 nœuds en service courant) distance franchissable 4120 miles nautiques à 14 nœuds

Protection : ceinture blindée de 76.2 à 280mm, barbettes 230mm tourelles 60 à 230mm casemates 150 à 200mm tour de commandement 80 à 300mm ponts blindés 25.4 à 76.2mm

Armement : 10 canons de 280mm modèle 1909 (11 pouces) SK L/50 en cinq tourelles doubles (une avant, deux arrières et deux latérales), 10 canons de 150mm SK L/45 modèle 1908 en 10 casemates (cinq bâbord et cinq tribord), 12 canons de 88mm SK/L 45 modèle 1906 en douze affûts simples sous masque et 4 tubes lance-torpilles sous marins de 450mm.

Equipage : 43 officiers et 1010 marins

Le Suleiman

Longtemps le Yavuz était jugé suffisant pour dissuader nombre de pays d’attaquer la Turquie. Après tout l’URSS n’avait pas de cuirassés modernes en mer Noire (et ailleurs non plus d’ailleurs), la Grèce possédait deux cuirassés type prédreadnought totalement obsolètes.

La décision prise par la RKKF de construire des cuirassés et des croiseurs de bataille pousse la Turquie à envisager la construction d’un ou plusieurs cuirassés modernes.

Dès le départ une construction en Turquie est écartée car le pays ne possède ni les chantiers ni les ouvriers capables de produire un tel navire. Plusieurs pays sont approchés que ce soit l’Italie, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.

C’est Washington qui est choisit avec son croiseur de bataille type Alaska initialement armé de canons de 305mm en trois tourelles triples. Initialement les turcs sont prêts à acquérir ce modèle mais en apprennant que les Sovietsky Soyouz vont être armés de canons de 406mm les turcs souhaitent posséder ce type d’artillerie.

Problème les Alaska ne sont capables de recevoir un canon de 16 pouces et les américains refusent d’exporter le nec plus ultra de sa technologie. Pour ne pas perdre ce contrat, les américains proposent un compromis avec des canons de 356mm britanniques.

Les turcs estimant qu’ils n’auront pas mieux acceptent. Ironie de l’histoire les Alaska américains vont être également armés de canons de 356mm. Ironie de l’histoire (bis) les grecs vont faire construire un navire identique le Salamis ce qui fait que le TCG Suleiman et le cuirassé grec ont été baptisés les «frères ennemis». Mieux que cela les deux navires ont été construits sur des cales voisines dans le même chantier !

-Le TCG Suleiman est mis sur cale aux chantiers navals Newport News Shipbuilding & DryDock Company le 17 septembre 1942 mis à flot le 8 novembre 1945 et commissioned le 17 juin 1947.

Affecté en mer Noire, il va remplacer le Yavuz désarmé dès 1946. Il n’est pas totalement opérationnel en septembre 1948 mais peu participer à différents exercices et différentes démonstrations de force en mer Noire, la marine turque ne voulant pas l’exposer en Méditerranée même si à plusieurs reprises on le verra mouiller dans le port d’Istanbul, un message parfaitement reçu par les différents belligérants.

Sorti indemne du second conflit mondial, il est modernisé entre 1958 et 1961 et continue à servir comme navire-amiral de la marine turque jusqu’au 14 juin 1973 date de son désarmement.

Il est mouillé à Trebizonde dans l’attente que l’on décide de son sort. Un projet de musée flottant est évoqué mais malheureusement pour les amateurs de gros canons ce projet tombe à l’eau et le dernier cuirassé turc est envoyé à la démolition en 1980 et démoli au pays.

Caracteristiques Techniques

Déplacement : standard 29771 tonnes pleine charge 34253 tonnes

Dimensions : longueur 246.4m largeur 28m tirant d’eau 8.3m

Propulsion : 4 turbines à engrenages General Electric alimentées par 8 chaudières Babcox & Wilcox développant une puissance totale de 150000ch et entrainant 4 hélices.

Performances : vitesse maximale : 31.4 à 33 noeuds distance franchissable : 12000 miles nautiques à 15 noeuds

Protection : ceinture de 127 à 228mm pont blindé 96 à 101mm pont principal 35mm troisième pont 15mm barbettes 279 à 330mm tourelles 325mm pour la face avant 127mm sur le toit 133 à 152mm pour les faces latérales et arrières. Passerelle : 269mm pour la face et 127mm pour le toit

Armement : six canons de 14 pouces (356mm) Mark 13 en trois tourelles doubles (deux avant et une arrière), seize canons de 127mm Mark 12 en huit tourelles doubles (trois à tribord, trois à babord et deux au dessus de la tourelle III de 356mm), vingt-quatre canons de 40mm Bofors en six affûts quadruples et 32 canons de 20mm Oerlikon en affûts simples.

Après sa modernisation (1958-1961) l’armement se compose de six canons de 356mm en trois tourelles doubles (même si généralement seules les tourelles I et II étaient actives), douze canons de 127mm en six tourelles double et huit canons de 76mm automatiques en affûts doubles.

Aviation : Deux catapultes et un hangar pour un total de 2 hydravions Supermarine Walrus. Ces installations sont débarquées en 195_, une plate-forme hélicoptères est aménagée à la poupe.

Equipage : 1517 officiers et marins en version croiseur de bataille

Dominions (64) Australie (8)

Les navires de la Royal Australian Navy (RAN)

HMAS Sydney (R-17) 29

Un porte-avions type Colossus/Majestic

Porte-avions

Les porte-avions de classe Colossus sont des porte-avions économiques, des porte-avions conçus pour pouvoir être produits plus rapidement que les porte-avions blindés. C’est un projet Vickers qui l’emporte, commandé initialement par la France à deux exemplaires baptisés Alienor d’Aquitaine et Henriette d’Angleterre.

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Dominions (60) Australie (4)

Un entre-deux-guerres compliqué

L’immédiat après guerre fût compliqué pour la marine royale australienne avec la première mutinerie de sa jeune histoire et bien plus grave la terrifiante grippe espagnole.

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Dominions (59) Australie (3)

ROYAL AUSTRALIAN NAVY (RAN)

Historique

En guise de présentation, quelques éléments……

Jusqu’en 1859 soit plus de soixante-dix ans après l’arrivée des premiers colons, les navires de la Royal Navy fréquentent régulièrement les ports australiens mais il n’y aucune entité, aucune force pérenne. Il s’agit de simples escales pour montrer le pavillon.

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URSS (33) Sous-Marins (1)

SOUS-MARINS

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Sous-Marins type Sch 

Avant-propos

Le sous-marin ou plutôt le torpilleur submersible apparaît à la fin du XIXème siècle sous l’impulsion notamment de deux pionniers, Maxime Laubeuf en France et John Holland aux Etats.

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URSS (28) croiseurs lourds et légers (2)

Croiseurs lourds classe Kirov

CL Kirov 2

Le croiseur lourd Kirov

Avant-propos

Comme jadis la Révolution Française, la Révolution russe avait eu des effets dévastateurs sur l’industrie navale russe et sur la marine qu’elle devait équiper.

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URSS (27) Croiseurs lourds et légers (1)

CROISEURS LOURDS ET LEGERS

Avant-propos

En guise d’amuse-bouche

Le croiseur lourd est une «créature» du traité de Washington (1922) sans lequel ce type de navire soit ne serait jamais apparu ou alors aurait eu une forme différente puisque le heavy cruiser, le thinclad battleship déplaçait 10000 tonnes avec le canon de 203mm soit la limite basse du cuirassé dont la construction était interdite jusqu’en 1931 (puis 1936).

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URSS (25) Cuirassés et Croiseurs de bataille (3)

Croiseurs de bataille classe Krondstadt

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La longue quête russe du croiseur de bataille : des Borodino aux Krondstadt

En 1904 l’amiral Fisher devient premier lord de l’amirauté (first sea lord), le commandant en chef de la marine britannique et bouscule une belle endormie, une marine régnant sur les océans depuis plus d’un siècle.

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URSS (21) Artillerie et systèmes d’armes (1)

ARTILLERIE ET SYSTEMES D’ARMES

Artillerie lourde (180 à 406mm)

Canon de 406mm modèle 1937

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Canon de 406mm modèle 1937 

Les quatre cuirassés de classe Sovietsky Soyouz sont armés de canons de 16 pouces (406mm), neuf pièces en trois tourelles triples (deux avant et une arrière). Ces canons ayant une ascendance italienne, ils étaient puissants, précis mais leur durée de vie était assez courte par rapport à des pièces étrangères de même calibre.

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URSS (18) Marine (4)

Porte-avions

Le fait est peu connu mais la marine impériale russe à été la première à étudié la construction d’un porte-avions et ce dès 1911 mais à l’époque différents problèmes techniques et le scepticisme général fit capoter le projet qui aurait vu la mise en œuvre d’avions du type Bleriot.

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