Ces trois unités baptisées Hizar Reis Isa Reis et Kemal Reis mises en service en 1911/12 ont été utilisées comme canonnières durant le premier conflit mondial avant d’être transformées en dragueurs de mines jusqu’en 1954 quand usés ils sont désarmés et démolis, les dragueurs de mines de classe Auk les remplaçant.
Caracteristiques Techniques
Déplacement : standard 1364 tonnes pleine charge 1610 tonnes
Propulsion : deux turbines Parsons alimentées en vapeur par des chaudières dévellopant 35000ch et entrainant deux hélices
Vitesse maximale : 36 nœuds
Armement : quatre canons de 120mm (deux en version dragueur de mines), deux canons de 40mm Bofors, deux canons de 20mm, six tubes lance-torpilles de 533mm (débarquées au moment de la transformation en dragueur de mines)
Equipage : 149 officiers et marins
Dragueurs de mines classe Burak
Pour compléter les trois unités de classe Isa Reis, la marine turque fait construire en 1941/42 trois dragueurs de mines de classe Burak, des navires baptisés Burak Sakiz et Prevezah.
Construits en bois et en acier ces navires pouvaient également servir de patrouilleurs et d’escorteur, rôle qu’ils vont mener durant le second conflit mondial. Modernisés en 1955 et 1956, Ils ont été retirés du service respectivement en 1965, 1966 et 1968 avant d’être envoyés à la démolition.
Caracteristiques Techniques
Déplacement : standard 600 tonnes pleine charge 820 tonnes
Propulsion : deux moteurs diesels de 5000ch entrainant une hélice
Vitesse maximale 22 nœuds distance franchissable 3500 miles nautiques à 15 nœuds
Armement : un canon de 100mm, deux canons de 40mm, deux canons de 20mm, seize grenades ASM
Equipage : 77 officiers et marins
Mouilleur de Mines
La marine turque disposait d’une flotte hétéroclite avec le Nusret datant de 1912 et le Intibah datant de 1886, deux remorqueurs de haute-mer convertis en mouilleur de mines. Participant aux deux guerres mondiales, ces navires ont été envoyés à la ferraille en 1957.
le Nusret déplaçait 1610 tonnes à pleine charge, mesurant 96m de long pour 9.30m de large et 3.28m de tirant d’eau, une propulsion à base de turbines à engrenages lui permettant d’atteindre la vitesse honorable de 20 nœuds. L’armement se composait de deux canons de 120mm, quatre canons de 40mm, six canons de 20mm.
Ces deux vétérans ont été complétés par deux cargos modernes acquis en 1938 (Atak) et 1940 (Torgud Reis) utilisés comme transports et auxiliaires durant la Pax Armada et transformés en mouilleurs de mines en 1948 mais pour peu de temps car la mission terminée, ils sont revenus à leur mission de transport, de soutien et de ravitaillement.
Vedettes et Vedettes lance-torpilles
La marine turque s’intéresse rapidement aux vedettes lance-torpilles en commandant trois vedettes de classe Dogan, des vedettes de conception et de fabrication italienne acquises en 1931.
Ces vedettes baptisées Dogan Marti et Denizkuzu ont servit durant le second conflit mondial jusqu’à leur désarmement en mars 1953 en raison de leur usure. Elles sont envoyées à la ferraille en 1955.
Ces vedettes déplaçaient 32 tonnes, pouvaient atteindre la vitesse de 34 nœuds avec leurs deux moteurs Isotta Fraschini de 750ch, l’armement se composant d’un canon de 75mm sous bouclier, de deux torpilles de 450mm (initialement conçus pour l’aviation) et huit grenades ASM.
Une HDML de la Royal Australian Navy (RAN)
Les vedettes Kavak et Canak sont des vedettes de conception et de fabrication britannique. Elles sont inspirées des vedettes type HDML (Harbour Defence Motor Launch) de la célèbre firme Thornycroft. C’était des vedettes de patrouille filant à 15 nœuds avec uniquement un armement léger.
MTB
Pour compléter les unités de Classe Dogan, la marine turque à acquis les plans d’une vedette type MTB de Thornycroft. Dix vedettes sont produites en Turquie, des vedettes filant à seulement vingt nœuds (pour l’attaque foudroyante on repassera), des vedettes de 70 tonnes avec une puissance propulsive de 4000ch armées de deux torpilles de 533mm et de deux mitrailleuses. A noter qu’initialement leur vitesse était de 10 nœuds avec une puissance propulsive de 2000ch.
Peu avant le second conflit mondial, douze nouvelles vedettes (MTB-10 à 21) plus rapides (27 nœuds), plus grosses (85 tonnes) avec un armement composé de deux torpilles de 533mm, d’un canon de 40mm, de deux canons de 20mm et de deux mitrailleuses de 7.7mm.
Les différentes vedettes de la marine turque ont été remplacées au début des années soixante par des navires plus modernes soit des acquisitions de seconde main ou des constructions neuves.
Navires de soutien
Le Aydin Reis est un navire de soutien polyvalent (survey vessel), un navire datant de 1911, un navire interné à Novorossiysk de 1921 à 1925 avant d’être rendu à la Turquie pour être d’abord utilisé comme navire-école puis comme navire auxiliaire jusqu’à son désarmement en septembre 1944 puis sa démolition en 1955 après avoir été utilisé comme ponton.
Le Burak Reis semblable au précédent est interné à Constantinople sous contrôle allié de 1918 à 1924. Utilisé comme navire auxiliaire, il est perdu le 14 mars 1953 quand il chavire au large d’Iskenderun. L’épave est relevée après guerre et démolie.
Ces navire déplaçaient 503 tonnes, mesurait 54.5m de long pour 8.2m de large et 2.4m de tirant d’eau, une propulsion assurée par des machines verticales à triple expansion lui permettant d’atteindre la vitesse maximale de 10 nœuds (14 aux essais). L’armement se composait de deux canons de 100mm, de deux canons de 47mm et de deux mitrailleuses, l’équipage se composait de 14 officiers et 61 officiers mariniers et marins.
Le Durak Reis(rebaptisé Kemal Reis en 1916) est un navire construit en France en 1911, un navire de 413 tonnes de construction mixte (bois et acier), mesurant 47m de long sur 7.9m de large pour 1.3m de tirant d’eau, une propulsion avec machine verticale à triple expansion lui permettant d’atteindre la vitesse maximale de 12 nœuds. L’armement se composait de deux canons de 76mm et de deux canons de 47mm.
Utilisé comme patrouilleur par les douanes à partir de 1926, il devient dragueur de mine en 1932 puis à ravitailleur à partir de 1936. Désarmé en septembre 1949 suite à un incident de machine avant d’être démoli en 1952.
Son sister-ship Hizir Reis est endommagé par une mine en 1915 mais remis en service en 1916. Il est saisit par les grecs en 1919 mais repris par les turcs en 1922. Utilisé comme patrouilleur et dragueur de 1932 à 1939, le navire devient ensuite navire de soutien polyvalent, navire utilisé jusqu’en septembre 1950 quand il s’échoue à l’entrée du port de Trabzon. Avant qu’il ne soit relevé et réparé, il se brise en deux, la partie avant restant échouée et disparaissant progressivement sous l’effet de la mer, la partie arrière finissant par sombrer.
-Durant la Pax Armada la marine turque à affrété plusieurs pétroliers et cargos pour améliorer son son soutien logistique surtout avec la mise en service de grandes unités de combat. Certains de ces navires ont été réquisitionnés en septembre 1948 et utilisés jusqu’à la fin de la guerre. Ce n’est qu’après le second conflit mondial que la marine turque à possédé de véritables navires de soutien logistique mais ceci est une autre histoire.
Aéronavale
La marine turque dispose d’une petite aéronavale pour renseigner, éclairer et appuyer sa force de surface qui prend du muscle avec la mise en service d’un croiseur de bataille et de deux croiseurs lourds. Cela impose de nouvelles servitudes à l’aviation navale turque.
Outre des hydravions embarqués, l’aéronavale turque va disposer d’hydravions de patrouille maritime basés à terre mais aussi d’avions de combat également basés à terre.
Supermarine Walrus
Les hydravions embarqués sous les Supermarine Walrus Mk II, des appareils anciennement britanniques reconditionnés avant transfert suivi de quelques appareils neufs. Au total la Turquie à reçu 18 appareils. Ces hydravions à coque embarqués à deux exemplaires sur le croiseur de bataille et les croiseurs lourds vont rester en service jusqu’en 1963 date de leur retrait du service actif.
Supermarine Southampton
Ils sont accompagnés par quelques Supermarine Souhampton Mk III à la carrière courte puisqu’ils sont retirés du service dès 1945.
Pour opérer depuis le littoral, la Turquie décide de commander des hydravions de patrouille maritime Consolidated Catalina
Vingt-quatre hydravions de ce type ont été acquis entre 1942 et 1944 au sein de deux unités, l’une déployée susr le littoral de la mer Noire et un autre sur le littoral de la mer Egée.
Ces hydravions vont servir dans la marine turque jusqu’en 1965, une partie des «Pee Bee Wee» turcs étant des appareils américains de seconde main.
Bristol Beaufort
Un temps l’acquisition d’hydravions de bombardement-torpillage à été sérieusement envisagée (on à parlé notamment de Heinkel He-115) mais la Turquie à préféré l’acquisition de bombardiers-torpilleurs Bristol Beaufort, vingt-quatre exemplaires étant livrés entre 1941 et 1943.
Durant le second conflit mondial outre la livraison de Walrus et de Catalina supplémentaires, la Turquie à acquis des Bristol Beaumont pour remplacer les Beaufort. Les Beaumont sont retirés du service en 1963.
Après guerre une armée de l’air indépendante est mise en place par fusion des forces aériennes de l’armée de terre et des forces aériennes de la marine. Cette fusion à lieu en septembre 1956 mais en 1974 l’acquisition d’hélicoptères et surtout le transfert du groupe aérien du TCG Fathi Mehmet marque la renaissance d’une aéronavale turque.
Défense côtière
Les batteries côtières présentes sur les détroits sont démantelées dans le cadre du traité de Sèvres puis de Lausanne. Après la signature de la convention de Montreux en 1936 la Turquie reprend le contrôle plein et entier des détroits et peut construire des batteries côtières pour en interdire le passage en temps de guerre aux navires des pays belligérants.
Ces batteries modernes sont construites avec l’aide d’ingénieurs britanniques avec positions de tir bétonnées, des abris, des postes de commandement…… . Les pièces étaient elles de conception britanniques (120mm) et suédoises (152mm), l’installation de pièces lourdes toujours envisagée n’à jamais été réalisée.
Des batteries ont également été construites pour couvrir Iskenderun et Trebizonde, des batteries armées de canons de 75 et de 120mm.
Infanterie de Marine
C’est en juin 1943 qu’un bataillon de fusiliers de la mer (Deniz Tüfegi Taburu) est créé pour d’abord protéger les bases navales turques avant un usage plus offensif qui se fera non pas en mer contre un ennemi mais sur terre contre des kurdes et des arméniens remuants.
Ce bataillon était classiquement organisé avec un état-major, une compagnie de commandement et de soutien, trois compagnies de fusiliers et une compagnie d’armes lourdes (mitrailleuses, mortiers, canons antichars).
Les deux premiers sous-marins de la marine turque sont des sous-marins construits aux Pays-Bas mais devant beaucoup à des ingénieurs allemands qui ne pouvant travailler au pays vendaient leurs talents à l’étranger. C’était aussi un moyen de préserver un savoir-faire et en faire profiter le Vaterland le jour où l’Allemagne pourra réarmer.
Cette société c’est la Ingenieurskantoor voor Scheepsbouw («Bureau d’ingénieurs pour la construction navale» ou IvS) qui va mettre au point plusieurs sous-marins dont les deux unités de classe Birinci Inönu, deux sous-marins baptisés Birinci Inönü et Ikinci Inönü construits aux chantiers RDM de Rotterdam et mis en service en juin 1928.
Ces deux sous-marins sont issus du type UB-III de la Grande Guerre (96 unités construites, 37 perdues en opérations). Si les submersibles sont produits aux Pays-Bas, la formation se fait en Turquie par des sous-mariniers turcs ayant été formés en Allemagne entre 1914 et 1918.
Ces sous-marins sont modernisés en 1940 et 1941 pour leur permettre de tenir encore quelques années mais clairement en septembre 1948 ils sont pour ainsi dire dépassés pour ne pas dire obsolètes.
Le Birinci Inönü est perdu le 17 octobre 1951 en mer Noire pour des raisons inconnues (accident ? Mine ? Sous-marin ennemi ?) alors que son sister-ship à été retiré du service le 14 mars 1954 en raison d’un incendie qui rendait peu économique sa réparation. Il est démoli peu après.
Propulsion : un moteur MAN de 550cv, moteur électrique
Vitesse maximale 14.3 nœuds en surface (vitesse maximale en plongée inconnue) Immersion maximale 75m
Armement : quatre tubes lance-torpilles à l’avant et deux à l’arrière, un canon de pont de 75mm, une pièce antiaérienne de 20mm
Equipage : 44 officiers et marins
Sous-marin Dumlupinar
Ce sous-marin est inspiré du type Vitore Pisani et est mis en service le 6 novembre 1931. N’ayant jamais donné satisfaction, ce submersible est mis en réserve en mars 1940 transformé en ponton-électrique pour le rechargement des autres sous-marins. Il à été rayé en 1949 avant d’être démoli après guerre.
Caractéristiques Techniques (type Vitore Pisani)
Déplacement : en surface 880 tonnes en plongée 1058 tonnes
Propulsion : deux moteurs diesels de 1500ch, deux moteurs électriques de 550ch
Performances : vitesse maximale 17.3 noeuds en surface 9.2 noeuds en plongée distance franchissable 4230 miles nautiques à 9.3 noeuds en surface, 7.3 miles à 4 noeuds en plongée
Immersion opérationnelle 100m
Armement : un canon de 120mm, deux mitrailleuses de 13.2mm, six tubes lance-torpilles de 533mm (quatre à la proue, deux à la poupe) avec neuf torpilles
Equipage : 49 officiers et marins
Sous-marin Sakarya
Commandé en même temps que le Dumlupinar le TCG Sakarya était une évolution du type Argonauta italien.
Mis en service le 6 novembre 1931 il est modernisé entre 1942 et 1944 et utilisé durant tout le conflit en mer Noire. Il est désarmé en septembre 1955 et démoli peu après.
Caractéristiques Techniques (type Argonauta)
Déplacement : en surface 667 tonnes en plongée 810 tonnes
Propulsion : un moteur diesel de 1250ch, un moteur électrique de 800ch une hélice
Performances : vitesse maximale en plongée 14 noeuds distance franchissable 4900 miles nautiques à 9.5 noeuds en surface 110 miles nautiques à 3 noeuds
Armement : six tubes lance-torpilles de 533mm (quatre à la proue, deux à la poupe), six torpilles (de réserve ?) un canon de 102mm, deux mitrailleuses de 13.2mm en affûts simples
Equipage : 44 officiers et marins
Sous-marin Gür
Ce sous-marin à une histoire compliquée car il à été construit initialement en Espagne sur des plans allemands (type IA) sous le nom de E-1 mais entre-temps la royauté à cédé la place à la république qui ne veut plus de ce sous-marin. La Turquie l’achète en 1935 bien que la conception de ce submersible soit déjà ancienne.
Toujours en service en septembre 1948 il sert durant le second conflit mondial avant d’être mis en réserve en septembre 1955. Il à été définitivement désarmé en mars 1960 puis envoyé à la ferraille.
Caracteristiques Techniques
Déplacement : surface 750 tonnes en plongée 960 tonnes
Propulsion : deux moteurs diesels MAN de 1900ch, deux moteurs électriques de 500ch, deux hélices
Performances : vitesse maximale 20 noeuds en surface 9 noeuds en plongée
Armement : un canon de 100mm, un canon de 20mm, six tubes lance-torpilles de 533mm (quatre à la proue deux à la poupe
Equipage : 42 officiers et marins
Sous-marins classe Ay
Satisfaite de son Gür, la marine turque décide de passer commande à l’Allemagne de quatre sous-marins type IXA ou plutôt de trois sous-marins plus un à produire en Turquie.
Le TCG Saldiray est mis en service le 5 juin 1939 et va servir jusqu’en septembre 1958 date à laquelle il est désarmé puis coulé comme cible.
Le TCG Atilay mis en service en mars 1940 est accidentellement perdu le 17 juin 1952 après avoir heurté une mine de la première guerre mondiale.
Le TCG Batiray un temps réquisitionné par l’Allemagne est finalement livré à la Turquie en septembere 1940. Mis en réserve en juin 1956 il est démoli en 1960.
le TCG Yildiray construit en Turquie mis sur cale le 26 août 1939 ne sera mis en service qu’en août 1947 ! Désarmé le 14 octobre 1957 il est coulé comme cible en octobre 1959.
Propulsion : deux diesels Blohm & Voss de 1750ch, deux moteurs électriques de 500ch, deux hélices
Performances : vitesse maximale 20 noeuds en surface 9 noeuds en plongée
Armement : un canon de 100mm, un canon de 20mm, quatre tubes lance-torpilles de 533mm à la proue, 20 mines
Equipage : 44 officiers et marins
Sous-marins classe Oruc Reis
Peu avant la guerre de Pologne, la Turquie quatre sous-marins côtiers type S formant la Classe Oruc Reis. Ces sous-marins étaient donc en construction quand le conflit à éclaté. Ils sont achevés à l’été 1940 et sont livrés à leur client après un temps d’hésitation de Londres mais aussi d’Ankara.
Ces sous-marins sont pleinement opérationnels au printemps 1942. le TCG Oruc Reis et le TCG Murat Reis sont déployés en mer Noire alors que les deux autres baptisés TCG Burak Reis et Uluç Ali Reis vont opérer en Méditerranée, menant des patrouilles pour dissuader l’ennemi d’utiliser les eaux turques comme espace de manoeuvre. Ces quatre sous-marins vont être mis en réserve en 1960 puis démolis en 1962.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : surface 730 tonnes (768 tonnes pour le groupe II) plongée respectivement 927 et 960 tonnes
Dimensions : longueur 61.7m (63.6m pour le groupe II) largeur 7.3m tirant d’eau : nc
Propulsion : deux diesels de 1550ch deux moteurs électriques de 1300ch
Performances : vitesse maximale 13.5 nœuds en surface 10 nœuds en plongée distance franchissable 3700 miles nautiques à 10 nœuds (3800 miles pour le groupe II) en surface
Armement : un canon de 76.2mm à l’avant et un canon de 20mm Oerlikon (installé à partir de 1944) six tubes lance-torpilles avant avec six recharges ou douze mines
Le croiseur protégé Hamidiye est un croiseur de construction britannique. Il est mis sur cale sous le nom d’Abdül Hamid aux chantiers Armstrong Whitworth de Newcastle en avril 1902 lancé le 17 décembre 1903 et mis en service en avril 1904.
Rebaptisé en 1908 suite à la révolution Jeune-Turque, il réprime une révolte de la population grecque de Samos puis stoppe la contre-révolution d’avril 1909. Il participe aux guerres balkaniques puis à la première guerre mondiale en mer Noire.
Endommagé à plusieurs reprises au cours d’affrontements navals et de bombardements du littoral il est interné sous contrôle britannique de 1918 à 1925. Rendu à la marine turque, il est remis en état et modernisé, servant de navire-école à partir de 1940. Désarmé le 7 octobre 1944, il est démoli non avoir eu la satisfaction de voir son nom repris par un croiseur moderne construit aux Etats-Unis.
Caractéristiques Technniques
Déplacement : 3904 tonnes
Dimensions : longueur hors tout 112m longueur entre perpendiculaires 103.6m largeur 14.5m tirant d’eau 4.8m
Propulsion : deux machines verticales à triple expansion alimentées en vapeur par seize chaudières Niclause développant 12000ch et entrainant trois hélices
Armement : (origine) deux canons de 150mm en tourelles simples (une avant et une arrière) huit canons de 120mm en affûts simples latéraux, six canons de 47mm, six canons de 37mm, deux tubes lance-torpilles de 457mm et jusqu’à 70 mines
(après guerre) nombre inconnu de canons de 150mm et de 76.2mm
Equipage : 400 en 1904 355 en 1915
Croiseur Mecidiye
Le Mecidiye est un croiseur protégé de construction américaine. Il est mis sur cale aux chantiers navals William Cramp & Sons de Philadelphie le 7 novembre 1901 lancé le 25 juillet 1903 et commissioned le 19 décembre 1903.
Il participe aux guerres balkaniques puis au premier conflit mondial en mer Noire. Le 3 avril 1915 il heurte une mine au large d’Odessa provoquant la mort de 26 marins. Echoué (ou coulé par petits fonds ?) il est relevé par les russes le 31 mai 1915.
Remis en service le 29 octobre 1915 sous le nom de Prut, il est capturé par les allemands le 1er mai 1918 et rendu le 13 mai aux ottomans. Sous contrôle allié de 1920 à 1925, il est réparé et modernisé de 1925 à 1927.
Navire-école en 1940, il est désarmé en décembre 1944 et démoli en 1947 après avoir cédé son nom à un croiseur lourd nettement plus moderne.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 3485 tonnes pleine charge 3967 tonnes
Dimensions : longueur 102.4m hors tout (100.5m entre perpendiculaires) largeur 12.8m tirant d’eau 4.8m
Propulsion : deux machines verticales à triple expansion alimentées en vapeur par seize chaudières Bacock & Wilcox développant 12500ch entrainant deux hélices
Vitesse maximale : 22 nœuds
Armement : deux canons de 152mm, huit canons de 120mm, six canons de 47mm, six canons de 37mm, deux tubes lance-torpilles de 457mm
Equipage : 302 hommes en 1903 355 hommes en 1915 et 310 en 1936
Croiseurs-torpilleurs classe Peyk-i Saviet
Le Peyk-i Saviet
Les croiseurs-torpilleurs Peyk-i Saviet et Berk-i Saviet sont des croiseurs-torpilleurs de conception et de fabrication allemande. Construits tous les deux chantiers navals Germaniawerft de Kiel, ils sont mis en service tous les deux en novembre 1907.
Les deux navires ne participent pas à la guerre italo-ottomane de 1911/1912, le premier étant interné à Suez par les autorités britanniques alors que le second n’est pas engagé. Ils participent en revanche tous les deux aux guerres balkaniques puis au premier conflit mondial.
Le Peyk-i Saviet est torpillé par le sous-marin britannique E-11 ce qui l’immobilise jusqu’en 1917 quand il reprend du service en mer Noire, escortant des convois de transport en direction du front caucasien.
Rebaptisé Peyk en 1923, il est modernisé entre 1925 et 1927 puis reconstruit entre 1936 et 1938 : nouvelle proue, superstructures reconstruites, armement modifié…… . Désarmé en 1944, il est démoli en 1947.
Son sister-ship est gravement endommagé en janvier 1915 par une mine ce qui va l’immobiliser jusqu’en avril 1918 date à laquelle il peut enfin reprendre du service.
Rebaptisé Berk en 1923, il est modernisé en 1924/25 puis reconstruit entre 1937 et 1939 subissant des travaux analogues à ceux de son sister-ship.
Il sert de navire-école à partir de 1938, reprennant brièvement du service actif durant la guerre de Pologne. Désarmé en décembre 1943 il est ferraillé à l’automne 1947.
Armement : deux canons de 105mm, six canons de 57mm, six canons de 37mm, trois tubes lance-torpilles de 450mm
Equipage : 105 officiers et marins
Croiseurs lourds classe Hamidiye
L’Hamidiyé pardon le USS Wichita (CA-45)
A la fin des années trente les croiseurs de la marine turque sont obsolètes. La question de leur remplacement se pose. Après l’étude de plusieurs projets (croiseurs légers, croiseurs lourds, croiseurs légers antiaériens), décision est prise de construire deux croiseurs lourds à canons de 203mm.
Après avoir étudié le type Trento italien, le type Saint Louis français les turcs choisissent le type Wichita américain. L’unique USS Wichita (CA-45) pouvait être considéré comme le «chainon manquant» entre les premiers croiseurs lourds américains et les unités de la classe Baltimore, combinant la coque des Brooklyn avec neuf canons de 203mm en trois tourelles triples.
-Le TCG Hamidiye est mis sur cale aux chantiers navals William Cramp & Sons de Philadelphie le 14 septembre 1941 lancé le 8 juin 1943 et mis en service le 14 octobre 1944.
Opérationnel seulement en 1947, le croiseur lourd va opérer quasi-exclusivement en mer Noire d’abord seul puis en compgnie du Suleiman, les deux navires servant d’instrument de diplomatie et de dissuasion.
Durant le second conflit mondial le croiseur lourd va effectuer des patrouilles, des escortes de convois côtiers et des exercices de tir. Hélas ou heureusement il n’aura pas à participer à des combats durant toute sa carrière qui s’achève le 14 octobre 1975 quand il est désarmé. Il est vendu à la démolition et demantelé en 1977.
-Le TCG Mecidiye est mis sur cale aux chantiers navals William Cramp & Sons de Philadelphie le 12 septembre 1943 lancé le 8 juin 1945 et mis en service le 14 octobre 1946.
A la différence de son sister-ship il est déployé en Méditerranée. Effectuant des patrouilles de dissuasion et des exercices de tir, il est endommagé le 4 mars 1950 par une explosion dont on ignore encore aujourd’hui l’origine, aucune hypothèse satisfaisante ne faisant consensus entre une mine, une torpille, une explosion accidentelle….. .
Réparé il est remis en service le 18 septembre 1951 mais pour être à nouveau endommagé le 27 juin 1952 par une collision avec un ferry alors qu’il traversait le Bosphore pour remplacer son sister-ship immobilisé pour carénage.
Réparé il est remis en service le 17 janvier 1953 et ne va plus faire parler de lui jusqu’à la fin de sa carrière le 14 mars 1972. Ce jour un incendie ravage son appareil propulsif provoquant la mort essentiellement par asphyxie de 74 marins.
Jugé trop ancien pour être réparé à un coût raisonable, le Mecidiye est désarmé le 8 juin 1972 puis après récupération de pièces pour son sister-ship vendu à la démolition et démantelé courant 1975.
Caracteristiques Techniques
Déplacement : standard 9767 tonnes pleine charge 11074 tonnes
Appareil propulsif : 4 turbines à engrenages Parson alimentées par 8 chaudières Babcock & Wilcox développant une puissance totale de 100000ch et entrainant quatre hélices
Performances : vitesse maximale 32.5 noeuds distance franchissable 10000 miles nautiques à 15 noeuds
Armement : 9 canons de 203mm (8inch) Mark 12 en trois tourelles triples (deux avant et une arrière); 8 canons de 127mm Mk12 en huit affûts simples huit canons de 40mm et douze canons de 20mm, nombre porté ultérieurement à seize et vingt-quatre unités.
Après guerre les canons de 20 et de 40mm sont remplacés par huit canons de 76mm en quatre affûts doubles.
Aviation : deux catapultes installés à la poupe avec quatre hydravions. Installlations débarquées en 1958. Plate-forme hélicoptères sans hangar installé à la poupe et aire d’hélitreuillage à la proue
Equipage : 929 officiers et marins
Destroyers
Classe Adatepe
Composé de deux unités (Adatepe Kocatepe), cette classe est composée de deux destroyers de conception et de fabrication italienne inspirés des Folgore mais qui se différenciait par l’armement (artillerie en affûts simples au lieu d’affûts doubles), une coque plus longue et deux cheminées au lieu d’une seule.
Le Kocatepe
Mis en service en octobre 1931 ces deux navires connaissent des sorts différents, le Kocatepe est victime d’une mine le 14 mars 1952, une mine visiblement turque, une mine à orin ayant rompu son cable.
Coupé en deux le navire, le navire coule rapidement emportant une bonne partie de son équipage ne laissant que 62 officiers et marins sur 149.
L’Adatepe survit au second conflit mondial, étant désarmé le 14 mars 1957, utilisé comme ponton-école jusqu’au 27 mars 1960 date à laquelle il est coulé comme cible.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 1270 tonnes pleine charge 1676 tonnes
Propulsion : deux turbines à engrenages Parson alimentées en vapeur par trois chaudières développant 40000ch et entrainant deux hélices
Performances : vitesse maximale 36 nœuds distance franchissable 3500 miles nautiques à 15 nœuds
Armement : quatre canons de 120mm en affûts simples sous masque, trois puis huit canons de 40mm Bofors, six tubes lance-torpilles de 533mm
Equipage : 149 officiers et marins
Classe Tinaztepe
Le Tinaztepe
Les TCG Tinaztepe et Zafer sont deux autres destroyers de conception et de fabrication italienne inspirées des Freccia.
Mis en service en juin 1932 ils survivent tous les deux au second conflit mondial, étant désarmés respectivement les 14 février 1954 et 15 octobre 1958. Un temps en réserve, servant de pontons-écoles jusqu’à leur démolition menée respectivement en 1970 et 1972.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 1225 tonnes pleine charge 1635 tonnes
Propulsion : deux turbines à engrenages Parson alimentées en vapeur par trois chaudières Thornycroft développant 35000ch et entrainant deux hélices
Performances : vitesse maximale 36 nœuds distance franchissable 3500 miles nautiques à 15 nouds
Armement : quatre canons de 120mm en affûts simples sous masque (deux avant deux arrières), deux canons de 40mm et deux canons de 20mm (nombre porté à huit et six ultérieurement), six tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples
Equipage : 149 officiers et marins
Classe Demirhisar
Le TCG Demirhisar
Les huit unités de classe Demirhisar ne sont pas italiens mais britanniques. Inspirés du type I ces unités ont été construites en Grande-Bretagne pour les quatre premières et en Turquie pour les quatre dernières non sans mal d’ailleurs en raison de problèmes industriels.
Le TCG Demirhisar est mis en service en mars 1942 (désarmé en 1958), le Sultanhisar est mis en service en septembre 1942 (désarmé en 1958), le TCG Miavenet est mis en service en juin 1943 (désarmé en 1959), le TCG Gayret est mis en service en décembre 1943 (désarmé en 1957).
Les quatre unités construites en Turquie ont été mises en service en décembre 1945 (TCG Giresun), en octobre 1946 (TCG Gelibolu), en juin 1947 (TCG Gaziantep) et en septembre 1948 (TCGGemlik), ces quatre navires survivant au second conflit mondial étant désarmées respectivement en 1962, 1962, 1961 et 1963.
Caractéristiques opérationnelle
Déplacement : standard 1391 tonnes pleine charge 1918 tonnes
Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières Amirauté développant 34000ch et entrainant deux hélices.
Performances : vitesse maximale 35.6 noeuds distance franchissable 5530 miles nautiques à 15 noeuds
Armement : quatre canons de 120mm en affûts simples sous masque (deux avant et deux arrière), deux puis six canons de 40mm en affûts doubles, six canons de 20mm en affûts simples, deux plate-formes quintuples lance-torpilles de 533mm, deux grenadeurs de sillage avec seize projectiles.
La marine ottomane à peiné à s’équiper d’un cuirassé digne de ce nom, un vrai chemin de croix si je peux me permettre cette expression.
Le premier cuirassé ottoman aurait du être l’Abdül Kadir mis sur cale à l’Arsenal Impérial de Constantinople en 1892 mais il ne sera jamais lancé, les éléments sur cale déformés étant ferraillés en 1914 !
Le cuirassé Barbaros Hayreddin ex-SMS Kurfürst Friedrich Wilhelm
Entre-temps la marine ottomane à acquis deux cuirassés type prédreadnought allemand, le Kurfürst Friedrich Wilhelm et le Weissenbourg acquis en septembre 1910 et qui sont rebaptisés Barbaros Hayreddin et Turgut Reis, le premier étant torpillé par un sous-marin britannique, le HMS E-11 le 8 août 1915 alors que le second avant survécu au premier conflit mondial sert de navire-école de 1924 à 1933 puis de ponton-école jusqu’en 1960 quand il est démoli.
Cette acquisition était une première étape, une mesure transitoire avant la construction de cuirassés neufs de type dreadnought ou superdreadnought. Trois unités étaient prévues, trois unités formant la Classe Resadiye.
HMS Erin
Le Resadiye est saisi par la Royal Navy alors qu’il était sur le point de partir pour Constantinople avec son équipage. Il devient le HMS Erin va survivre au premier conflit mondial, étant désarmé et démoli après guerre en raison du traité de Washington.
Le Sultan Osmân-i Evvel futur HMS Agincourt
Le Reshad-i Hannis est annulé et démoli sur cale en 1912 remplacé par un cuirassé commandé par le Brésil sous le nom de Rio de Janeiro et dans la foulée rebaptisé Sultan Osmân-i Evvel mais qui servira sous le nom de HMS Agincourt.
HMS Agincourt
Enfin le troisième baptisé Fatih commandé en 1914 suite au transfert du Mississippi à la marine grecque et dont l’achèvement était prévu pour 1917 est annulé par le déclenchement de la première guerre mondiale, les quelques éléments mis sur cale étant promptement ferraillés.
Il était donc écrit que les deux seuls navires de ligne de la marine turque allaient être le Yavuz Sultan Selim et le Suleiman.
Le Yavuz Sultan Selim
Le SMS Goeben
-Le SMS Goeben est mis sur cale aux chantiers navals Blohm & Voss de Hambourg le 28 août 1909 lancé le 28 mars 1911 et admis au service actif le 2 juillet 1912.
Présent en Méditerranée depuis novembre 1912 en compagnie du croiseur léger SMS Breslau, il reste après le début du premier conflit mondial, échappant aux alliés pour se réfugier dans les eaux ottomanes.
Il est transféré à la marine turque le 16 août 1914 devenant le Yavuz Sultan Selim mais conservant leur équipage allemand. Il va ensuite être engagé en mer Noire, bombardant Sébastopol et affronta à plusieurs reprises la marine russe mais sans succès définitifs.
Endommagé à plusieurs reprises plus ou moins sérieusement le croiseur de bataille survit au conflit, étant remis en service dans la nouvelle marine turque.
Le Yavuz
Modernisé entre 1927 et 1930, il est rebaptisé Yavuz en 1936 et toujours en service en septembre 1939 comme navire-amiral de la marine turque.
Déclassé pour ne pas dire obsolète, le fleuron de la marine turque est finalement désarmé en 1946 remplacé par le Suleiman. Servant de batterie flottante durant le second conflit mondial puis de ponton-école après guerre, l’ex-Goeben est finalement désarmé en septembre 1960 puis démoli en 1980 après l’échec d’un projet de conservation comme navire musée.
Caracteristiques Techniques
Déplacement : standard 20846 tonnes pleine charge 23042 tonnes
Propulsion : quatre turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par vingt-quatre chaudières Schulz-Thornycroft développant 52000ch entrainant quatre hélices
Performances : vitesse maximale 28.4 nœuds (25.5 nœuds en service courant) distance franchissable 4120 miles nautiques à 14 nœuds
Protection : ceinture blindée de 76.2 à 280mm, barbettes 230mm tourelles 60 à 230mm casemates 150 à 200mm tour de commandement 80 à 300mm ponts blindés 25.4 à 76.2mm
Armement : 10 canons de 280mm modèle 1909 (11 pouces) SK L/50 en cinq tourelles doubles (une avant, deux arrières et deux latérales), 10 canons de 150mm SK L/45 modèle 1908 en 10 casemates (cinq bâbord et cinq tribord), 12 canons de 88mm SK/L 45 modèle 1906 en douze affûts simples sous masqueet 4 tubes lance-torpilles sous marins de 450mm.
Equipage : 43 officiers et 1010 marins
Le Suleiman
Longtemps le Yavuz était jugé suffisant pour dissuader nombre de pays d’attaquer la Turquie. Après tout l’URSS n’avait pas de cuirassés modernes en mer Noire (et ailleurs non plus d’ailleurs), la Grèce possédait deux cuirassés type prédreadnought totalement obsolètes.
La décision prise par la RKKF de construire des cuirassés et des croiseurs de bataille pousse la Turquie à envisager la construction d’un ou plusieurs cuirassés modernes.
Dès le départ une construction en Turquie est écartée car le pays ne possède ni les chantiers ni les ouvriers capables de produire un tel navire. Plusieurs pays sont approchés que ce soit l’Italie, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.
C’est Washington qui est choisit avec son croiseur de bataille type Alaska initialement armé de canons de 305mm en trois tourelles triples. Initialement les turcs sont prêts à acquérir ce modèle mais en apprennant que les Sovietsky Soyouz vont être armés de canons de 406mm les turcs souhaitent posséder ce type d’artillerie.
Problème les Alaska ne sont capables de recevoir un canon de 16 pouces et les américains refusent d’exporter le nec plus ultra de sa technologie. Pour ne pas perdre ce contrat, les américains proposent un compromis avec des canons de 356mm britanniques.
Les turcs estimant qu’ils n’auront pas mieux acceptent. Ironie de l’histoire les Alaska américains vont être également armés de canons de 356mm. Ironie de l’histoire (bis) les grecs vont faire construire un navire identique le Salamis ce qui fait que le TCG Suleiman et le cuirassé grec ont été baptisés les «frères ennemis». Mieux que cela les deux navires ont été construits sur des cales voisines dans le même chantier !
-Le TCG Suleiman est mis sur cale aux chantiers navals Newport News Shipbuilding & DryDock Company le 17 septembre 1942 mis à flot le 8 novembre 1945 et commissioned le 17 juin 1947.
Affecté en mer Noire, il va remplacer le Yavuz désarmé dès 1946. Il n’est pas totalement opérationnel en septembre 1948 mais peu participer à différents exercices et différentes démonstrations de force en mer Noire, la marine turque ne voulant pas l’exposer en Méditerranée même si à plusieurs reprises on le verra mouiller dans le port d’Istanbul, un message parfaitement reçu par les différents belligérants.
Sorti indemne du second conflit mondial, il est modernisé entre 1958 et 1961 et continue à servir comme navire-amiral de la marine turque jusqu’au 14 juin 1973 date de son désarmement.
Il est mouillé à Trebizonde dans l’attente que l’on décide de son sort. Un projet de musée flottant est évoqué mais malheureusement pour les amateurs de gros canons ce projet tombe à l’eau et le dernier cuirassé turc est envoyé à la démolition en 1980 et démoli au pays.
Caracteristiques Techniques
Déplacement : standard 29771 tonnes pleine charge 34253 tonnes
Propulsion : 4 turbines à engrenages General Electric alimentées par 8 chaudières Babcox & Wilcox développant une puissance totale de 150000ch et entrainant 4 hélices.
Performances : vitesse maximale : 31.4 à 33 noeuds distance franchissable : 12000 miles nautiques à 15 noeuds
Protection : ceinture de 127 à 228mm pont blindé 96 à 101mm pont principal 35mm troisième pont 15mm barbettes 279 à 330mm tourelles 325mm pour la face avant 127mm sur le toit 133 à 152mm pour les faces latérales et arrières. Passerelle : 269mm pour la face et 127mm pour le toit
Armement : six canons de 14 pouces (356mm) Mark 13 en trois tourelles doubles (deux avant et une arrière), seize canons de 127mm Mark 12 en huit tourelles doubles (trois à tribord, trois à babord et deux au dessus de la tourelle III de 356mm), vingt-quatre canons de 40mm Bofors en six affûts quadruples et 32 canons de 20mm Oerlikon en affûts simples.
Après sa modernisation (1958-1961) l’armement se compose de six canons de 356mm en trois tourelles doubles (même si généralement seules les tourelles I et II étaient actives), douze canons de 127mm en six tourelles double et huit canons de 76mm automatiques en affûts doubles.
Aviation : Deux catapultes et un hangar pour un total de 2 hydravions Supermarine Walrus. Ces installations sont débarquées en 195_, une plate-forme hélicoptères est aménagée à la poupe.
Equipage : 1517 officiers et marins en version croiseur de bataille
La marine turque est organisée de façon classique avec un état-major sous lequel se trouve différents commandements chargés de préparer les moyens sous leurs ordres à combattre. Le commandement opérationnel est assuré par des districts opérationnels (operasyon bölgesi).
-Etat-major général de la marine
-Commandement des Forces de Surface
Destroyer Adatepe
Ce commandement regroupe les grandes unités de surface (cuirassés, croiseurs, destroyers)
-Commandement de la Force sous-marine
Birinci Inonü
Ce commandement regroupe les sous-marins de la marine turque
-Commandement du Soutien logistique
Ce commandement regroupe les navires de soutien et les navires de guerre des mines de la marine turque
-Commandement de l’Aviation Navale
La Turquie à mis en oeuvre des Bristol Beaufort
Sous ce commandement on trouve les unités d’hydravions et d’avions de la marine turque
-Commandement de la Défense côtière
Ce commandement de la défense côtière est un peu différent des autres puisque ce commandement dispose de districts de défense (savunma bölgeleri) qui couvre les côtes turques et préparent puis commandement les batteries côtières qui couvrent non pas tout le linéaire de côte mais les zones clés comme les détroits, les grands ports, les passages obligés.
-Districts opérationnels
Ces operasyon bölgesi mettent en œuvre les différents navires de combat et de soutien, les sous-marins et les avions de la Marine. Le 1. operasyon bölgesi couvre les détroits turcs et la défense de Constantinople, le 2. operasyon bölgesi couvre le nord de la mer Egée, le 3. operasyon bölgesi couvre le sud de la mer Egée et le Levant, le 4. operasyon bölgesi couvre la mer Noire.
Une histoire navale de la Turquie, une histoire de la marine turque
La marine aux temps de la Sublime Porte
Appelée Donanma-yi Humâyûn/Osmanli Donanmast, la marine ottomane était dirigée par le Kapudan Pasha (Grand Amiral), 161 grands amiraux se succédant jusqu’au 13 mars 1867 quand le poste est abolit et remplacé d’abord par un ministre de la Marine (Bahriye Naziri) puis à partir de 1877 par des commandements de flotte ou Donanma Komritanlari.
Cette marine émerge dès le 11ème siècle avec par exemple en 1081 la présence de trente-trois navires à voile et dix-sept navires à rames à Smyrne. Des ports et des îles de la mer Egée sont conquis, autant de places pour une expansion future.
Le 19 mai 1090 une flotte ottomane défait une flotte byzantine près des îles Inousses au large de l’île de Chios. En 1091 des navires ottomans mènent des raids sur Samos et Rhodes mais sont vaincus par les byzantins. En 1095 des raids sont menés sur Edremit et Abydos.
En 1293 un arsenal est établit à Alanya et parallèlement une flotte seljoukide voit le jour en mer Noire.
En 1308 l’île d’Imrali est prise par les ottomans. Cette île située en mer de Marmara va servir à de futures opérations en Thrace (1321) et sur les rives du détroit du Bosphore (1351/52).
La montée en puissance des ottomans ne tarde pas à inquiéter la thassalocratie vénitienne. Cela entraine une première guerre avec la Sérénissime (1423-1430). Entre la Sublime Porte et Venise ce fût une succession de guerres et de traités, d’escarmouches et de trêves.
Smyrne tombe aux mains des ottomans en 1424, Thessalonique tombe définitivement aux mains des ottomans en 1430.
En 1453 la marine ottomane joue un rôle majeur dans la prise de Constantinople notamment quand la flotte passe dans la Corne d’Or via un chemin de hallage et menace le côté le moins protégé des fortifications de Constantinople.
De nouvelles guerres ont lieu avec Venise de 1463 à 1479 et de 1499 à 1503. A cette époque la progression ottomane semble irresistible.
En 1475 une flotte ottomane de 380 galères conquiert les colonies génoises de Crimée, le khanat de Crimée part pour quasiment trois siècles de protectorat ottoman (1478-1774).
Au début du 16ème siècle la Syrie, le Levant et l’Afrique du Nord tombent aux mains des ottomans, c’est autant de précieuses bases pour une expansion future et dans la lutte contre la chretienté.
Les 26 et 27 septembre 1538 122 galères et 20000 soldats ottomans et barbaresques affrontent 112 galères, 50 gallions et 140 barques avec 60000 soldats venant de Venise, des Etats Pontificaux, de Gênes, d’Espagne, de Mantoue, des Chevaliers de Malte et du Portugal.
C’est un triomphe ottoman qui au prix de 400 morts et de 800 blessés tue plusieurs milliers de chrétiens, en capture 3000, détruisant ou capturant 128 navires. C’est aussi le triomphe d’Hayeddin Barberousse, le pirate barbaresque sur le génois Andrea Doria.
Andrea Doria
Le 26 septembre un premier affrontement non décisif à lieu dans le golfe d’Arta (Golfe Ambracique) suivit le lendemain d’un affrontement majeur. A l’aube le 27, Barberousse voit qu’Andrea Doria à levé le blocus de la Baie de Preveza et à pris le large. Barberousse attaque les petits bâtiments à l’arrière, Andrea Doria décide d’abord de les aider puis les abandonne pour rallier Corfou ce qui explique les lourdes pertes chrétiennes.
En 1543 les français et les ottomans assiègent Nice (qui appartient au duché de Savoie) et s’empare de la ville. Au grand scandale de la chrétienté, la flotte ottomane hiverne à Toulon (1543-1544).
Les défaites chrétiennes s’enchainent : Alger en 1541,Naples en 1544, Ponza en 1552 et Piombino en 1555. En 1551 la Libye à été conquise, les côtes marocaines en 1553.
En 1560 (9 au 14 mai), la flotte ottomane (86 navires) défait une flotte chrétienne de 54 galères et de 66 autres navires. Pour des pertes limitées, les ottomans coulent ou capturent 60 navires.
A la même époque la flotte ottomane opère aussi dans l’Océan Indien contre les portugais rayonnant depuis Suez et Basra (Bassorah).
Aden est conquise en 1538/39 mais échoue à Diu (1538). Le Yemen est reconquis en 1547/48, Oman et le Qatar en 1552. En échouant à s’emparer de l’île d’Hormuz, la marine ottomane ne peut totalement verrouiller le Golfe Persique.
En 1565 le sultanat d’Aceh sur l’île de Sumatra dans l’actuelle Indonésie prête allégeance à la Sublime Porte. Une flotte ottomane arrive en 1569 ce qui marque l’extrême avancée orientale de l’empire ottoman.
Lepante
Deux ans plus tard le 7 octobre 1571 les chrétiens triomphent à la Bataille de Lepante. Cette bataille mythique et mythifiée à lieu dans le cadre de la quatrième guerre vénéto-ottomane (1570-1573) et représente un coup d’arrêt à l’expansion ottomane.
Pour cet affrontement les chrétiens alignent 212 navires contre 251. Sous le commandement du demi-frère adultérin de Philippe II, Don Juan d’Autriche, la flotte de la Sainte Ligue écrase la marine ottomane qui perd près de 200 navires (137 navires capturés, 50 coulés, 20000 morts blessés et capturés, 12000 esclaves chrétiens libérés).
Cette victoire est cependant sans le lendemain, les ottomans s’emparant dès 1573 de l’île de Chypre mais si les navires perdus sont rapidement remplacés, les marins compétents sont plus durs à remplacer. En 1574, la Tunisie est conquise.
Au 17ème siècle les ottomans s’aventurent dans l’Atlantique de manière pérenne après quelques tentatives antérieures. C’est ainsi que Madère est capturée en 1617 mais pour quelques années seulement. Des raids sont menés contre le Sussex, Plymouth, le Devon, Hartland Point et la Cornouailles (août 1625).
De 1627 à 1632 l’île de Lundy à proximité du canal de Bristol est occupée par les ottomans et les barbaresques, servant de base à des raids de piraterie jusqu’aux Shetlands, les Feroés, le Danemark, la Norvège, l’Islande et l’île de Vestmannaeyjar (sud-ouest de l’Islande). On signale même des navires ottomans au large de Terre Neuve et de la Virginie.
Après Lepante on à assisté à un reflux ottoman sur mer,. La Mer Noire est un temps préservé mais en 1637 la ville d’Azov tombe aux mains des cosaques zaporogues qui menaient des raids montés sur leurs chaikas, des petites embarcations rapides, furtives et bien armées.
Une nouvelle guerre avec Venise (1645-1669) aboutit à la conquête de la Crète. En 1708 c’est Oran qui allait tomber aux mains des ottomans.
Au milieu du 17ème siècle une escadre ottomane standard est composée de 46 navires (40 vaisseaux et 6 galères) pour 15800 hommes (10500 marins et rameurs, 5300 fantassins pour la sécurité, l’abordage et les raids amphibies).
Suite à l’échec devant Vienne (1683), l’empire ottoman entre dans une phase de déclin et naturellement la marine ottomane n’y échappe pas. Néanmoins en 1711 la marine ottomane reprend la Moldavie et Azov puis lors de la guerre avec Venise (1714-1718) la Morée (Péloponnèse) et les derniers bastions vénitiens en mer Egée tombent aux mains des ottomans.
Bataille de Navarin (1827)
La suite c’est un long enchainement de défaites et de désastres comme la Bataille de Navarin (20 octobre 1827), bataille où une escadre franco-anglo-russe écrase une escadre ottomano-egyptienne.
Vingt-sept navires franco-anglo-russes vont affronter 80 à 90 navires ottomans et égyptiens. Cette bataille est une bataille accidentelle voulue par personne. L’élément déclencheur ce sont des tirs venus de la flotte ottomano-egyptienne. Le combat à lieu à courte portée, les gros navires à l’ancre servant de batteries flottantes, les petites unités manœuvrables neutralisent les brulots ottomans.
Le bilan est lourd. Côté allié on trouve 174 tués et 475 blessés alors que côté ottomano-egyptien on enregistre (chiffres estimés) 6000 morts, 4000 blessés, 60 navires détruits.
Mahmudiye
Après Navarin, Mahmoud II veut reconstruire une puissante flotte. Un premier navire à vapeur est acquis en 1828 et en 1829 le navire de ligne Mahmudiye construit à l’Arsenal de Constantinople est mis en service, un navire de ligne de 128 canons, le plus gros du monde à l’époque, un navire qui après avoir participé à la guerre de Crimée sera démoli en 1874.
La marine ottomane participe à la guerre de Crimée en s’illustrant d’une triste manière. En effet le 30 novembre 1954 une escadre russe tirant des obus explosifs Paixans anéantie une escadre ottomane en rade de Sinope.
En 1875 la marine ottomane comprend 21 navires de première ligne et 173 autres navires de taille différente. C’est la troisième marine du monde derrière la Royal Navy et la Royale.
Cela ne dure pas en raison de problèmes financiers ce qui empêche la Sublime Porte de suivre une période de profondéments bouleversement technique. La flotte ottomane est clairement obsolète.
En 1886/87 deux sous-marins type Nordenfelt sont «acquis» mais le premier baptisé Abdül Hamid achevé sera rapidement retiré du service car dangereux alors que le second baptisé Abdül Mécid ne sera jamais achevé !
Les jeunes turcs qui prennent le pouvoir en 1908 veulent eux aussi une marine puissante. Pour cela ils mobilisent l’ensemble de la société ottomane qui contribue au financement de nouveaux navires par une souscription monétaire mais également en nature !
Le Barbaros Hayreddin
C’est ainsi qu’en 1910 deux prédreadnoughts allemands sont acquis, les Weissenbourg et Kurfürst Friedrich Wilhelm qui sont rebaptisés Turgut Reis et Barbaros Hayreddin.
Cet effort est trop tardif pour avoir un impact dans la guerre contre l’Italie à propos de l’Italie (1911-1912) et dans les guerres balkaniques (1912-1913). C’est bien simple la marine ottomane perd toutes ses batailles !
Contre l’Italie elle est battue à la Bataille de Preveza (29/30 septembre 1911) quand cinq destroyers italiens affrontent quatre torpilleurs et un yacht armé. C’est une victoire italienne, l’empire ottoman perdant trois torpilleurs (coulés) et le yacht (capturé).
Elle perd également la Bataille de Kunfuda (7 et 8 janvier 1912), la marine italienne engageant un croiseur protégé et deux destroyers face à six canonnières, un remorqueur armé et un yacht armé, la petite escadre ottomane est anéantie.
Elle perd ensuite la Bataille de la Beyrouth (24 février 1912), les italiens engageant deux croiseurs cuirassés face à une corvette et un torpilleur qui sont coulés en compagnie de six barges de transport.
Durant les guerres balkaniques, la marine grecque remporte deux batailles sur la marine ottomane, les Bataille d’Elli et de Lemnos.
Bataille d’Elli
Depuis le début de la première guerre balkanique la marine grecque avait adopté une posture agressive alors que la marine ottomane s’était résolue à une stratégie attentiste.
L’amiral Kountouriotis débarque des troupes à Lemnos et conquiert d’autres petites îles. Le 5 novembre 1912 (N.S), l’amiral grec n’hésite pas à envoyer un télégramme à l’amiral turc pour le pousser au combat !
Le 15 décembre 1912, la flotte ottomane quitte les Dardanelles. La bataille à lieu le lendemain et se termine par une victoire grecque décisive. En effet les grecs ont pu capturer les îles de Imbros, Tenedos, Lemnos, Samos, Chios, Lesbos, Thasos, Samothrace et le mont Athos.
La deuxième bataille majeure du conflit à lieu à peine un mois plus tard le 18 janvier 1913 (N.S), la Bataille de Lemnos avec toujours les mêmes protagonistes, les grecs alignant trois cuirassés, un croiseur cuirassé, sept destroyers contre trois cuirassés, un croiseur et cinq destroyers.
Cette bataille à été provoquée par la marine ottomane qui cherchait à reprendre le contrôle de la mer Egée perdu un mois plus tôt à la bataille d’Elli.
Elle tente d’attirer le Georgios Averoff loin du reste de la flotte en coulant un navire et en bombardant Syros mais Kountouriotis ne tombe pas dans le piège.
La flotte ottomane est repérée par les grecs au matin du 18 janvier sur les coups de 08.20 et à 09.45 la flotte grecque appareille de la baie de Moudros, les deux flottes se retrouvant à 12 miles au sud-est de Lemnos, en colonnes convergentes au sud-est. Les échanges de tir commencent à 11.34 à une distance de 8400m.
Aussitôt la colonne grecque tourne à gauche pour réduire à la distance. Peu après le Mecidiye et des destroyers mettent cap au nord-est direction les Dardanelles suivi peu après par le Mesûdiye après que ce dernier eut été sévèrement endommagé par l’Hydra et le Psara.
A 11.54 le Barbaros Hayreddin est touché par une salve de l’Averoff, les dégâts lui impose une prompte retraite. Il est bientôt suivit (12.00) par le Turgut Reis. L’Elli et le Georgia Averoff utilisant leur vitesse supérieure se lancent à la poursuite des navires ottomans pour achever le travail mais à 14.30 la flotte ottomane entre à l’abri des Dardanelles.
Les ottomans ont tiré plus de 800 coups mais leur précision à été calamiteuse avec seulement deux coups au but ! De leur côté les grecs ont été nettement plus adroits, matraquant durement la flotte ottomane.
Ce sera le dernier affrontement naval de la première guerre balkanique, la marine ottomane renonçant à affronter la marine grecque.
Suite à cette défaite la Sublime Porte et la Grèce se lancent dans une course aux armements avec la commande de deux cuirassés mais aucun ne sera livré à son client en raison du premier conflit mondial !
Le cuirassé Salamis ne dépassa pas le stade des étapes élémentaires de la construction
Côté grec le Salamis construit en Allemagne et le Vassilefs Konstantinos construit à Saint-Nazaire ne dépasseront le stade des premiers éléments de métal.
Le cuirassé Bretagne. Le Vassilefs Konstantinos aurait été semblable à nos seuls superdreadnought
En revanche côté ottoman ce sera plus difficile à avaler car les deux navires commandés en Grande-Bretagne seront achevés mais mis en service dans la Royal Navy (HMS Agincourt et HMS Erin).
Le futur HMS Agincourt alors connu sous le nom de Sultan Osmân-i Evvel
Les allemands vont sauter leur occasion en leur cédant le croiseur de bataille Goeben qui devient le Yavuz Sultan Selim et le croiseur léger Breslau qui devient le Midilli.
En 1914 une Ecole d’aviation navale est créée à San Stefano.
Le 29 octobre 1914 la marine ottomane mène un raid surprise sur les côtes russes de la mer Noire.
En 1915 les flottes alliées tentent de force le détroit des Dardanelles mais sont repoussées par les défenses côtières et les mines mouillées par les turcs, plusieurs cuirassés étant perdus (HMS Ocean HMS Irresistible Bouvet) ce qui poussa les alliés à débarquer pour une opération amphibie qui tourna au désastre.
Le 8 août 1915 le sous-marin HMS E-11 coule le cuirassé Barbaros Hayreddin.
Le Yavuz Sultan Sélim en
Le 20 janvierr 1918 le Yavuz Sultan Sélim et le Midilli bombardent le port de Mudros et parviennent à couler les monitors Raglan et M-28 mais au prix du croiseur léger (coulé) et d’un cuirassé sérieusement endommagé. A noter que durant le conflit l’ex-Goeben à bombardé les ports russes de la mer Noire et à engagé les cuirassés de classe Imperatritsa Mariya.
A la fin du conflit la marine ottomane est placée sous le contrôle allié. Une partie sera démolie le reste va servir au sein de la marine turque. Parmi les navires préservés on trouve le Yavuz Sultan Selim, le Turgut Reis, les croiseurs protégés TCG Hamidiye et Mecidiye, les croiseurs-torpilleurs Berk-i Satvet et Peyk-i Sevket, les destroyers Samsun Basra et Tasaz, les torpilleurs Burak Reis, Kemal Reis, Isa Reis et Sakiz
La marine ottomane est morte vive la marine turque !
Une marine entre déclassement et modernisation
Dans les premières années de la République de Turquie la marine n’est pas une priorité. Pire même en 1927 le ministère de la Marine est supprimé suite à des affaires de corruption qui ont provoqué de sérieux problèmes sur le croiseur de bataille Yavuz Sultan Selim. Ce ministère sera relégué au stade de secrétariat auprès du ministère de la Défense avant de redevenir un ministère en 1945.
Entre-temps la marine turque va connaître une longue période de vaches maigres avec un budget famélique incapable de maintenir une flotte digne de ce nom.
Il va falloir attendre la Pax Armada pour que cela change. En attendant en septembre 1939 la marine turque aligne les moyens suivants :
-Le fleuron de la Türk Deniz Kuvvetleri est le croiseur de bataille TCG Yavuz Sultan Selim devenu Yavuz en 1936.
Croiseur léger Hamidiye
-En ce qui concerne les croiseurs on trouve une flotte assez ancienne pour ne pas dire obsolète. On trouve d’abord les croiseurs protégés Hamidiye et Mecidiye. Le premier mis en service en avril 1904 est désarmé en 1944 tout comme le second mis en service en décembre 1903, ces deux navires sont démolis et leurs noms repris par des croiseurs lourds de construction et de fabrication américaine inspirés des Wichita.
Le troisième croiseur en service est une autre antiquité flottante, le Peyk-i Sevkiet mis en service en 1907, endommagé à plusieurs reprises durant le premier conflit mondial mais survivant à ce conflit qui aurait du être le dernier. Navire-école depuis 1938, il reprend brièvement du service durant la guerre de Pologne mais c’est le fin du cygne car il retourne à sa mission de formation jusqu’en 1944 quand il est désarmé puis démoli. Son sister-ship Berk-i Satvet est désarmé en 1943, ponton-école avant d’être démoli en 1947.
A ce navire de ligne et ces quatre croiseurs on trouve également des destroyers, des torpilleurs et des sous-marins.
Durant la Pax Armada la marine ottomane bénéficie enfin de budgets suffisants pour entrer de plein pied dans la marine moderne.
Si le rêve de porte-avions ne se concrétisera qu’après guerre avec le transfert du Natoma Bay de classe Independence, la construction d’unités modernes de surface va se concrétiser avec la construction d’un croiseur de bataille, de deux croiseurs lourds, de huit destroyers et de sous-marins.
Durant le second conflit mondial, la marine turque va participer à la préservation de la neutralité turque. Portant les marques de neutralité rouges-blanches-rouges avec le mot TURKIYE sur les flancs, les destroyers et les patrouilleurs vont mener des patrouilles, mouiller des champs de mines défensif qui préservaient le pré-carré turc en liaison avec des défenses côtières modernisées.
Des incidents ont parfois lieu mais ne dégénère pas en un conflit ouvert tout simplement parce que personne n’y à vraiment intérêt. Un destroyer et deux sous-marins sont coulés accidentellement durant le conflit.
Le conflit terminé la Turquie bascule clairement du côté occidental s’inquiétant clairement de la poussée soviétique. Elle bénéficie de l’aide américaine sous la forme de fonds mais aussi par la cession de navires de seconde main pour remplacer des unités usées par un usage intensif.
Outre le porte-avions léger Natoma Bay qui devient le Fathi Mehmet (Mehmet le Victorieux Mehmet II le conquérant de Constantinople), la marine turque bénéficie du transfert de cinq destroyers américains, trois destroyers de classe Fletcher et deux destroyers de classe Gearing.
C’est ainis que le USS Boyd (DD-532) devient le TCG Iskenderun (1959-1988), le USS Bradford (DD-533) devient le TCG Istanbul (1962-1987), le USS Brown (DD-534) devient le TCG Izmir (1963-1988).
Les USS Noa (DD-615) et USS Wodworth (DD-626) deviennent les TCG Tinaztepe et TCG Gayzet servant respectivement de 1960 à 1982 et de 1960 à 1981.
Sur ces cinq destroyers seul l’Istanbul à été préservé comme musée à Trebizonde.
Aux côtés de ces destroyers on trouve également deux sous-marins de classe Gato, les USS Hake (SS-256) et Harder (SS-257) rebaptisé TCG Preveze et TCG Cerbe qui vont servir jusqu’en 1977 date de leur désarmement et de leur démolition.
On trouve également quatre dragueurs de mines de classe Auk (Pilot Prevail Ptarnigan Pursuit) et huit escorteurs côtiers type PCC (PCC-34, PCC-36, PCC-38, PCC-40,PCC-41,PCC-43,PCC-45 et PCC-47).
La Grande-Bretagne va transférer des vedettes lance-torpilles et des chalutiers armés, la France elle transférant essentiellement des hydravions et quelques navires de servitude, le projet de transfert de sous-marins et de destroyers n’aboutissant visiblement sous la pression des américains qui il est vrai disposaient de moyens plus importants pour satisfaire les turcs.
-Etat-major tactique des forces aériennes ( hava kuvvetleri taktik personeli)
Outre la direction générale des forces aériennes, la gestion du personnel, de la logistique et de la formation, l’état-major tactique des forces aériennes dispose sous son autorité d’une brigade de chasse, d’une brigade de reconnaissance et de bombardement et du bataillon parachutiste.
-Brigade nationale de chasse
Des Hurricane assuraient la défense aérienne de l’ancienne capitale impériale byzantine
Cette ulusal avcılık tugayı regroupe des groupes de chasse destinées notamment à protéger les grandes villes de Turquie notamment Istanbul et Ankara. Elle comprend deux groupes pour protéger Istanbul (deux groupes de Hurricane) et trois groupes pour protéger Ankara (un groupe de Curtiss P-40, un groupe de Focke-Wulf Fw-190 et un groupe de Supermarine Spitfire). Ces cinq groupes disposent au total de 135 chasseurs.
-Brigade de reconnaissance et de bombardement stratégique
Cette Keşif ve Stratejik Bombardıman Tugayı est la véritable force de frappe de l’aviation turque, une force «stratégique» avec des avions de reconnaissance et des bombardiers.
Heinkel He-111
Basé près d’Ankara soit à l’écart des frontières mais suffisamment proche des zones de tension, cette brigade dispose de trois groupes de reconnaissance stratégique (deux volant sur Mosquito et un volant sur Heinkel He-111 modifiés), un groupe de reconnaissance tactique volant sur Bloch MB-176 et trois groupes de bombardement lourd, un groupe de Short Stirling ex-britanniques, un groupe de B-24 et un groupe de B-32, ces trois groupes volant sur des appareils de seconde main.
Short Stirling
-1ère Brigade aérienne de combat (1. muharebe hava tugayı)
Zone de déploiement : Caucase
–Un état-major
-Une compagnie de sécurité
-Un groupement logistique
-Deux groupes de chasse
Curtiss H-75 en vol. Les Curtiss H-75 turcs étaient des appareils issus des rangs de l’Armée de l’Air
Un groupe de PZL P.24 et un groupe de Curtiss H-75
-Deux groupes de bombardement
Un groupe de B-26 Marauder et un groupe de Martin 187 Baltimore
-Un groupe de reconnaissance tactique
Westland Lysander
Un groupe volant sur Westland Lysander
-2ème Brigade aérienne de combat (2. muharebe hava tugayı)
Zone de déploiement : Sud de la Turquie
-Un état-major
–Un groupement logistique
-Une compagnie de sécurité
-Deux groupes de chasse
Republic P-47 Thunderbolt
Un groupe de Morane-Saulnier MS-410 et un groupe de Republic P-47 Thunderbolt (qui à remplacé les P.24 encore en service en septembre 1948)
-Deux groupes de bombardement
Deux groupes de Bristol Blenheim
–Un groupe de reconnaissance tactique
Avro Anson
Un groupe volant sur Avro Anson
-3ème Brigade aérienne de combat (3.muharebe hava tugayı)
Zone de déploiement : côtes de la mer Egée
-Un état-major
–Un groupement logistique
-Une compagnie de sécurité
–Quatre groupes de chasse
Morane-Saulnier MS-406. Le MS-410 en est directement issu
Un groupe de Bristol Beaufighter, un groupe de Morane-Saulnier MS-410, un groupe de Curtiss P-40 et un groupe de Supermarine Spitfire
-Deux groupes de bombardement
Martin B-10. Pour l’esthétisme on repassera
Un groupe de Vultee V-11 et un groupe de Martin B-10
-Un groupe de reconnaissance tactique
Un groupe volant sur Bloch MB-176
-4ème Brigade aérienne de combat (4. muharebe hava tugayi)
Zone de déploiement : Thrace orientale
–Un état-major
-Un groupement logistique
-Une compagnie de sécurité
-Quatre groupes de chasse
Bristol Beaufighter
Un groupe de Republic P-47 Thunderbolt (ce groupe volait sur Avia B-534, à été mis en sommeil en 1944 et recréé en 1951 avec des P-47), un groupe de Bristol Beaufighter, un groupe de Focke-Wulf Fw-190 et un groupe de Hawker Hurricane
-Deux groupes de bombardement
Bristol Beaufort
Un groupe de Bristol Beaufort et un groupe de Heinkel He-111
-Un groupe de reconnaissance tactique
Un groupe volant sur Westland Lysander
-5ème Brigade aérienne de combat (5. muharebe hava tugayi)
Zone de déploiement : côtes de la mer Noire
-Un état-major
–Un groupement logistique
-Une compagnie de sécurité
-Deux groupes de chasse
Un groupe de Curtiss H-75 et un groupe de Hawker Hurricane
–Deux groupes de bombardement
Martin Baltimore
Un groupe de Martin 187 Baltimore et un groupe de Heinkel He-111
–Deux groupes de reconnaissance tactique
Polikarpov Po-2
Un groupe mixte de Polikarpov Po-2 et R-5 et un groupe de Bloch MB-176
-6ème brigade (entrainement et transport)
-Deux groupes d’entrainement
Un groupe d’entrainement primaire et un groupe d’entrainement avancé et un groupe d’entrainement au tir
-Un groupe de transport
–Commandement tactique de la défense aérienne (hava savunma taktik komutanlığı)
–projecteurs
Une compagnie à Istanbul, une compagnie à Ankara, une compagnie à Antalya, une compagnie à Izmir
-ballons de barrage
-Un réseau couvrant Istanbul
-Un réseau couvrant Ankara
–batteries de DCA
-Deux batteries couvrant Istanbul, deux batteries couvrant Ankara, une batterie couvrant Izmir et une batterie couvrant Antalya
–Bataillon parachutiste
Ce bataillon parachutiste (1. Parasüt Taburu) à été créé en octobre 1945 à Tripoli en Libye puisque que les premiers paras turcs ont été formés en Afrique Septentrionale Italienne l’actuelle Libye.
Ce bataillon est organisé en un état-major, une compagnie de commandement et de soutien, trois compagnies de fusiliers parachutistes et une compagnie d’armes lourdes (mitrailleuses et mortiers).
Basé près d’Antalya, il devait en cas de conflit opérer contre les cibles stratégiques de l’ennemi, les paras turcs ayant à l’origine l’ambition de créer une division parachutiste mais ce rêve devra attendre 1970.
Si le bataillon ne fût pas engagé au combat car la Turquie restera neutre, il ne resta pourtant pas l’arme au pied puisqu’il allait être employé en mission de contre-insurrection contre des kurdes et des arméniens qui s’agitaient à nouveau.
Le sujet est peu connu mais le 1er bataillon de parachutistes turc allait mener une douzaine de sauts tactiques pour aider la Jandarma et l’armée dans leur lutte contre les groupes rebelles.
A la fin de la guerre un 2ème bataillon sera créé puis un 3ème en 1957 avant qu’une véritable division ne voit le jour avec artillerie, génie et chars légers en mars 1970 mais ceci est une autre histoire.
En septembre 1939 quand éclate la guerre de Pologne Ankara choisit immédiatement la neutralité et refuse de s’engager tant aux côtés des alliés que de l’Axe.
Il faut dire que le personnel politique turc à été durablement marqué par les conséquences de la première guerre mondiale sur un empire ottoman vieilli, usé et fatigué.
Certes ce n’est pas la défaite de 1918 qui à entrainé la chute de la Sublime Porte mais disons que cela à visiblement accéléré un processus de déclin entamé dès le début du 18ème siècle.
La Turquie se sait attirante pour les deux camps avec une position stratégique, des ressources minières (premier producteur mondial de chrome très utile pour durcir l’acier) et des ressources humaines. Ces atouts sont monnayables et à monnayer.
Dès la naissance de la République de Turquie ses élites veulent tout faire pour éviter de s’engager dans un nouveau conflit qu’il soit régional, continental ou mondial. Elle utilise la diplomatie pour apaiser les tensions génératrices de conflits.
En 1925 un traité d’amitié est signé avec l’URSS ce qui éloigne la menace soviétique sur les détroits, obsession russe depuis Pierre le Grand. En 1934 un pacte Balkanique est signé avec la Grèce, la Roumanie et la Yougoslavie.
En 1936 la Convention de Montreux permet à la Turquie de prendre le contrôle des détroits et en 1937 le traité de Saadabad la Turquie, l’Irak, l’Iran et l’Afghanistan coordonnent leur action contre les kurdes ce qui apaise les tensions régionales.
Quand la guerre de Pologne se termine la Turquie est restée neutre même si elle à signé un pacte d’assistance mutuelle avec la France et la Grande-Bretagne.
Que va-t-elle faire alors que nait la Pax Armada ? Eh bien elle va continuer son jeu de bascule entre les différentes puissances principalement l’Allemagne, l’URSS, la France et la Grande-Bretagne.
Si sur le plan économique la Turquie se tourne surtout vers l’Allemagne pour la sécurité, la diplomatie et la défense Ankara regarde davantage vers Paris et Londres.
A l’automne 1939 alors qu’on sait si la guerre va durer la France «achète» la neutralité turque en lui cédant le Sandjak d’Alexandrette qui initialement devait intégrer la Syrie.
Charles Huntziger
Une Mission Militaire Française en Turquie (MMFT) dirigée par le général Huntziger devait se rendre en Turquie en septembre 1939 pour aider les turcs à moderniser leur armée mais le déclenchement du conflit entraine le report de cette mission qui se rend finalement à Ankara en septembre 1943 et mars 1944 profitant d’une Allemagne en guerre civile et donc provisoirement hors service.
Tout comme les MMFG et MMFY, la MMFT va infuser au sein de l’armée turque les tactiques françaises, promouvoir le matériel français, former les hommes du rang et sélectionner des officiers pouvant bénéficier de formations militaires en France notamment des formations d’officiers d’état-major au sein de la prestigieuse Ecole Supérieure de Guerre.
Parallèlement une politique d’influence culturelle, sportive, diplomatique est menée moins pour pousser la Turquie à rejoindre le camp allié à lui éviter de rallier le camp d’en face. Le territoire turc est aussi le théâtre d’une guerre de l’ombre entre espions des différents pays, une guerre moins glamour et moins «légendaire» que celle entre l’URSS et l’occident.
Quand le second conflit mondial éclate en septembre 1948 la Turquie réaffirme sa neutralité et sa volonté d’empêcher son territoire de servir de champ de bataille.
L’armée est mobilisée, les défenses côtières sont renforcées tout comme les fortifications couvrant les milliers de kilomètres de frontière. Bien entendu il est impossible et même inutile de couvrir tout le linéaire.
Seules les zones stratégiques sont couvertes notamment la Thrace orientale (la Turquie d’Europe) et la frontière turco-soviétique, les autres zones étant peu menacées ou permettait même cas d’attaque surprise d’échanger de l’espace contre du temps.
Les ports sont fortifiés, des champs de mines sont mis en place pour empêcher une démonstration de force d’une escadre ennemie pour faire pression sur Ankara.
Dans les premières semaines la marine turque montre les dents en mer Noire et en Méditerranée, ces navires portant des marques de neutralité, des bandes rouges et blanches sur les tourelles et le mot TÜRKIYE sur la coque.
Etonnement les navires marchands n’étaient pas obligés de porter ces marques ce qui peut expliquer la destruction de cargos, de pétroliers et autres chalutiers turcs par des avions et des sous-marins rarement identifiés.
Si en mer Noire il est peu vraisemblable que les auteurs ne soient pas soviétiques en revanche en Méditerranée c’est plus compliqué puisqu’un cargo torpillé peut l’avoir été par des sous-marins allemands (ceux qui ont réussi à forcer le détroit de Gibraltar), italiens, français et britanniques sans que l’on sache si il s’agit d’un acte de libéré, d’un coup de pression ou d’une méprise.
Dans les airs il y eut quelques incidents entre chasseurs turcs, bombardiers et avions de reconnaissance ennemis. Quelques appareils sont abattus mais cela dégénère pas en guerre ouverte probablement parce que personne n’y à intérêt.
Naturellement des plans d’invasion sont dressés par l’Allemagne (opération Gertrud) et par les alliés au cas où…… . Ces plans sont cependant assez nébuleux soit parce que les archives ont été détruites (dans le cas allemand) ou parce que du côté allié cela n’à pas dépassé la simple étude théorique.
A la fin du conflit la Turquie à échappé au conflit. Elle à certes déclaré la guerre à l’Allemagne le 1er mars 1954 mais il s’agit d’une déclaration symbolique, aucun soldat turc ne combattant une Allemagne nazie à l’agonie.
La Turquie va intégrer l’ONU et l’OTAN, une organisation de défense du bloc occidental contre l’URSS et ses alliés. Le pays va devenir un allié fidèle du triumvirat franco-anglo-américain, acquérant massivement des armes modernes, réorganisant et modernisant son armée.
L’histoire de la Grèce étant non seulement riche mais surtout ancienne, il serait insensé et surtout hors de propos de détailler cette histoire ici. D’autres l’ont fait bien mieux que moi et c’est de toute façon pas le sujet.
Je vais me contenter de balayer cette très longue histoire en étant assez sommaire jusqu’à l’indépendance et bien plus détaillé après. Bon en même temps chers amis lecteurs, chers amis uchronautes vous commencez à me connaître, je tiens rarement mes promesses ce qui explique surement pourquoi plus de dix ans après je n’ai toujours pas terminé cette somme.
Des origines à l’indépendance, un panorama historique de la Grèce
Aux temps jadis
Les premières traces de peuplement de l’actuel territoire grec remonte à -700000 mais si on veut parler de traces d’une civilisation il faut attendre -7000 avec ce qu’on à appeler la révolution néolithique, l’apparition de l’agriculture notamment pour la région qui nous concerne celle de la vigne et de l’olivier.
Au Troisième ou au Deuxième millénaire, des peuples indo-européens dont on sait fort peu de choses occupent la région apportant avec eux l’usage du métal, de nouvelles techniques agricoles et de navigations. C’est à cette époque qu’apparaissent les premières fortifications.
Durant cette protohistoire plusieurs civilisations vont se succéder, la civlisation helladique, la civilisation cycladique, la civilisation minoenne qui se développe en Crète entre -2700 et -1200 et la civilisation mycénienne qui émerge dès le 16ème siècle avant notre ère.
De cette civilisation on sait finalement assez peu de choses même si les vestiges retrouvées sont assez importants notamment à Mycène et à Triyunthe. Selon la tradition classique ce sont des guerriers mycéniens qui ont mené la longue (30 ans) guerre de Troie. C’est une puissance maritime qui va implanter des colonies jusqu’en Sicile et en Colchide (royaume sur les rives de la mer Noire, royaume où ce seraient rendus Jason et les Argonautes).
La puissance mycénienne s’effondre vers le 12ème siècle et jusqu’au 9ème siècle les informations sont si peu nombreuses que les historiens ont baptisé cette période Les Temps Obscurs.
A partir du 9ème siècle la civilisation grecque voit le jour avec notamment un processus appelé synoecisme à savoir la naissance de cités-états qui tout en montrant une volonté d’indépendance farouche, qui tout en se montrant bellicistes et querelleuses entre-elles ont le sentiment de partager une identité commune avec des cultes partagés dans des sanctuaires panhelleniques comme Delphes ou Olympie où des jeux en l’honneur de Zeus sont organisés et ce dès l’an 776 avant notre ère.
Cette civilisation étend son influence sur les deux rives de la Méditerranée ce qui va la mettre en contact avec l’empire perse, générant disputes, querelles et guerres qui vont forger la puissance athénienne.
Des guerres médiques à la guerre du Péloponnèse : essor et déclin d’une Thalassocratie
La civilisation grecque antique ne couvre pas uniquement le territoire grec actuel. Non seulement la Grèce n’existe pas en tant que nation mais la civilisation grecque couvre l’ensemble du bassin Méditerranéen ainsi que ses extensions comme la mer Noire.
La civilisation grecque couvre la Grèce actuelle, Chypre, les îles de la mer Egée, la côte égéenne de l’Anatolie (Ionie), la Grande-Grèce (Sicile et Sud de l’Italie) plus les colonies grecques éparpillées sur les côtés de l’Illyrie, de la Thrace, d’Egypte, de la Cyrenaïque, le sud de la Gaule (notamment une certaine Massilia), l’est et le nord-est de la péninsule ibérique, la Colchide (actuelle Géorgie) et la Tauride (Crimée et approches immédiates).
Au sein de la communauté historienne on débat sur les limites de l’Antiquité grecque. Le consensus global fait courir cette riche période du 8ème au 1er siècle avant notre-ère, certains plus précis donnant même des dates à savoir -776 (première édition des jeux olympiques, des jeux en l’honneur de Zeus auxquels participaient toutes les cités grecques) à -31 quand l’empire romain s’empare de l’Egypte qui était dirigée par la dynastie lagide, une dynastie issue d’un des compagnons d’Alexandre le Grand. D’autres historiens font débuter l’antiquité dès l’an 1100 avant notre ère.
La période antique se divise en une période dite archaïque jusqu’au 6ème siècle, une période dite classique de -500 à -323 (entre l’émergence d’Athènes et la mort d’Alexandre le Grand) et une période dite hellenistique (-323 à -31).
Le processus de formation des cités est mal connu. On s’appuie sur quelques sources littéraires mais surtout les traces archéologiques. La polis, la cité se manifeste par des constructions qui transforme un village en une cité avec une division spatiale entre les espaces politiques et les espaces économiques. Sauf rares exceptions (Sparte, Syracuse, Cyrène) l’hinterland de la cité est limité. Les hommes libres sont seuls citoyens, les femmes, les étrangers et les esclaves sont exclus de la vie civique.
Ce processus est symbolisé par de grands hommes. Si Dracon et Solon à Athènes sont des personnages qui ont réellement existés en revanche le spartiate Lycurgue est un personnage légendaire ou semi-légendaire c’est à dire qu’on aurait regroupé sous son nom plusieurs législateurs lacédémoniens.
Chaque cité possède une divinité tutélaire et un calendrier cultuel propre. Les cités s’allient parfois mais se querellent souvent tant elles sont orgueilleusement jalouses de leurs spécifités et de leur indépendance.
Si la division, la fragmentation politique est extrême, en revanche la floraison culturelle et intellectuelle est remarquable. Au delà de la division politique, les différentes cités grecques reconnaissent un patrimoine, un héritage commun au point de désigner les gens qui ne parlent pas grecs comme des Barbares.
En fonction des cités le régime est plus au moins oligarchique. Même à Athènes qui est cité en exemple de cité démocratique (évidemment pas selon nos critères actuels) ce sont les classes les plus aisées qui dominent car malgré une indemnité, la vie politique coûte cher.
Dans la cité de l’Attique, les citoyens sont divisés en différentes classes : les pentacosiomédimnes (qui gagnent plus de 500 mesures), les Hippeis (entre 300 et 500), les Zeugites (200 à 300 mesures) et enfin les Thètes (moins de 200 mesures). Cette division mise en place à l’époque archaïque à perduré à l’époque classique.
A Athènes un certain Pisistrate tente de prendre le pouvoir pour son seul profit c’est le modèle même du Tyran (détenteur d’un pouvoir injuste). Il tente de prendre le pouvoir en -561, en -558 et en -546 où il parvient à ses fins.
L’Acropole d’Athènes aujourd’hui
Il va tenir les rennes du pouvoir jusqu’en -528 avant que ces deux fils ne lui succède. Bien qu’étant un tyran, Pisistrate à une bonne réputation car il gouverne avec une forme de soutien populaire et surtout ménage les susceptibilités de l’aristocratie, chose que ne serons faire ces fils. C’est le créateur des Panathénées. En -510 ses fils Hippias et Hipparque sont chassés par les athéniens soutenus par des troupes spartiates. C’est à cette date que la tyrannie dévient négativement connotée.
Suite à la chute des pisistritides, Athènes choisit la voie de la démocratie avec toutes les limites que nous avons pu voir. Ce choix n’à pas été totalement immédiat puisque le roi Cléomène avait mis en place une oligarchie dirigée par Isagoras et favorable à Sparte.
Ce dernier est renversé par un autre grande législateur athénien, Clisthène. Ce dernier va s’appuyer sur ce qu’on pourrait appeler la classe moyenne de la cité. Cléomène intervient en -508 et en -506 mais sans succès. Clisthène peut mettre en place une série de réformes qui vont consolider la démocratie athénienne, une démocratie de type directe avec toutes les limites que cela suppose.
Tous les citoyens quelque soit leur richesse sont égaux devant la loi (isonomie), les magistrats peuvent être exilés en cas de tyrannie (procédure d’ostracisme), les 10000 citoyens se réunissent à l’Ecclesia dont l’action est encadrée par un conseil de 500 citoyens tirés au sort (Boulé).
En -500/-499 une révolte éclate en Ionie, révolte écrasée par les perses en -494. Athènes soutien un temps ces cités-états situées en Turquie actuelle mais doit très vite renoncer. Les perses n’ont pas oublié ce soutien et sont bien décidés à régler son compte à une cité qu’ils voient comme une menace.
Athènes et Eretrie doivent être punies. De plus les perses veulent conserver leur domination en mer Egée. Le roi perse Darius charge son gendre Madonios de reprendre le contrôle de la Macédoine et de la Thrace, des régions situées aux frontières du monde grec sous influence perse mais dont les garnisons de l’empire perse avaient été retirées pour que les troupes immobilisées en garnison répriment la révolte ionienne.
Au printemps de l’an 492 avant notre ère, l’armée et la flotte perse se regroupent en Cilicie (Anatolie méridionale soit le sud-ouest de la Turquie actuelle), franchissent l’Hellespont sur un pont de bateau, traversant la Thrace et la Macédoine. La flotte qui servait à protéger et à ravitailler la flotte doit se replier après avoir été dévastée par une tempête au large du cap Athos.
En 491 les perses multiplient les préparatifs pour une offensive décisive. Les envoyés du roi des rois obtiennent la soumission de la majorité des cités sauf Athènes et Sparte qui décident de résister et pour montrer leur détermination, ils font comme Cortès en brulant leurs vaisseaux en mettant à mort les envoyés perses.
L’armée perse traverse la mer Egée droit sur l’Eubée et l’Attique. Naxos et Delos sont prises avec l’aide de navires pheniciens. Les effectifs sont importants mais bien entendu impossible de connaître exactement les effectifs engagés. Si les chiffres des auteurs antiques doivent être rejetés, les hauteurs modernes s’accordent sur des effectifs proche de 25000 hommes avec 200 trières.
Eretrie est prise et dévastée tout comme Carystos. L’armée perse est conseillée dans ses mouvements par Hippias, le tyran athénien renversé en -510 et qui espère reprendre le pouvoir sur la cité de l’Attique.
Le 12 septembre 490 les perses débarquent à Marathon. Environ 10000 hoplites athéniens et platéens attaquent les perses le 17. Le corps à corps est favorable aux grecs qui possèdent davantage d’infanterie lourde que les perses davantage connus pour leurs archers et leur infanterie légère. A cela s’ajoute un manque de cohésion au sein d’une armée aux origines ethniques diverses.
Les hoplites grecs retournent à marche forcée vers Athènes pour empêcher les perses de débarquer et de s’emparer d’une ville laissée sans défense. Les perses décident de battre en retraite.
La victoire grecque à Marathon va sans conteste pousser les grecs à résister contre Xerxès car ils se savent désormais capable de défaire les perses sur le champ de bataille.
En -485, un an après avoir succédé à son père Darius, Xerxès décide de venger la défaite de Marathon. Il ne laisse rien au hasard puisqu’il va passer quatre années à tout préparer. Le monde grec est divisé et de toute façon en infériorité numérique.
Les chiffres antiques totalement fantaisistes et biaisées par la propagande ont été sérieusement révisés par les historiens modernes même si ces chiffres sont du domaine de l’estimation faute de sources.
Si certains parlent de 75000 perses, la plupart des spécialistes de la question s’accordent sur des effectifs compris entre 300 et 500000 fantassins et archers auxquels il faut ajouter 20 à 60000 cavaliers et 600 vaisseaux fournis essentiellement par les phéniciens, les égyptiens et les ioniens.
En face les grecs auraient mobilisé entre 7000 et 35000 hoplites, 40000 fantassins légers, aucune cavalerie et environ 370 trières.
Xerxès semble avoir pensé à tout. Conscient que le tyran de Syracuse pourrait aider les grecs, il pousse son allié carthaginois à attaquer la Sicile pour fixer les troupes de Syracuse et éviter leur envoi en Attique. Les carthaginois vont être battus mais les syracusains ne vont pouvoir aider leurs cousins grecs.
En août 480 à lieu la Bataille de l’Artémison, une série d’affrontements navals entre environ 800 navires perses contre 271 navires grecs. Après deux jours d’escarmouches aux résultats indécis, les grecs doivent se replier sur Salamine à l’annonce de la défaite des Thermopyles et de la mort de Leonidas.
Cette Bataille des Thermopyles est probablement la bataille la plus célèbre de l’Antiquité. 7000 hoplites tentent de bloquer dans les portes chaudes _traduction littérale de Thermopyles_ une armée perse bien plus nombreuse qui après avoir subit de lourdes pertes en septembre 480 parvient à contourner l’ennemi grâce à un traitre célèbre Ephialtès.
C’est la débandade chez les grecs, seuls 300 spartiates et 700 béotiens dirigés par Leonidas décident de résister en se faisant massacrer jusqu’au dernier pour donner du temps à la flotte athénienne de se replier sur l’Attique. Cette bataille devient le symbole de la résistance grecque avec la célébre inscription :
Étranger, va dire à Lacédémone
Que nous gisons ici par obéissance à ses lois.
La bataille de Salamine à lieu quelques jours après celle des Thermopyles. La supériorité navale perse est écrasante mais le site encaissé impose un combat frontal. Après de lourdes pertes, la flotte perse doit se replier.
Si les perses sont vaincus sur mer il reste à les battre sur terre. Le 27 août de l’an 479 avant notre ère à lieu la Bataille de Platées en Béotie, la dernière bataille terrestre des guerres médiques. Environ 40000 hommes fournis par une alliance des cités grecques va affronter une armée de perse dont les effectifs sont évalués entre 70 et 120000 hommes (perses et alliés grecs).
Les grecs avancent vers le nord mais refusent d’attaquer sur un terrain trop favorable à la cavalerie perse (la mauvaise utilisation de leurs unités montées par les perses est considérée comme une cause majeure de la défaite dans les guerres médiques).
Pendant plusieurs jours les deux belligérants se regardent en chien de faïence. Les grecs sont gênés par le harcèlement de leurs lignes de communication par les perses et finissent par se débander. Les perses pensant leurs ennemis en pleine retraite attaquent mais sont bousculés par une partie de l’armée grecque qui avait décidé de tenir le terrain. Ils doivent battre à leur tout en retraite, retraite qui se transforme en déroute, Mardonios est tué, les perses repliés dans le camp sont massacrés.
L’ultime chapitre des guerres médiques est une bataille que je qualifierai d’amphibie, la Bataille du Cap Mycale en août ou septembre 479. 110 à 250 vaisseaux grecs armés par 40000 marins vont affronter 300 navires perses armés par 60000 marins.
Les grecs en apparaissant au large obligent les perses à quitter Samos précipitement. Ils se replient sur le cap Mycale et pour éviter la destruction de leur flotte ils décident de la tirer au sec sur la plage comme c’était la coutume à l’époque.
Les grecs décident de faire pareil et ce qui devrait être une bataille navale se transforme en bataille terrestre (d’où la désignation d’amphibie). Le choc est une nouvelle fois favorable aux grecs, le camp perse est saccagé, les navires détruits.
Les perses n’ont désormais plus les moyens de leurs ambitions. Si les navires spartiates sont rentrés chez eux, les autres navires grecs (essentiellement athéniens) vont nettoyer le monde grec de la présence perse (Macédoine, Thrace, Ile de la mer Egée et Ionie). La paix est définitivement signée en 449 (Paix de Callias) mettant fin à un demi-siècle de guerre.
Pour ne pas être à nouveau surpris par une invasion perse, les grecs du moins une partie d’entre-eux mettent sur pied la Ligue de Délos. Censée être une ligue de défense contre les perses, elle devient très vite pour ne pas dire tout de suite un instrument au service des seuls intérêts athéniens.
La preuve c’est Naxos qui en 470 quitte la Ligue l’estimant sans objet. Athènes l’assiège et après l’avoir vaincue l’oblige à assurer sa participation à la Ligue à la fois par des troupes mais aussi par un impôt.
Dès 466 la menace perse devient imperceptible, la ligue de Délos aurait du disparaître mais l’exemple de Naxos montre que la Thalassocratie athénienne n’était aucunement décidée à abandonner si facilement le pouvoir.
En 464 un tremblement de terre ravage Sparte et le Péloponnèse. Les hilotes en profite pour se révolter. Les spartiates seuls ne peuvent rétablir l’ordre et doivent demander l’aide des athéniens qui envoient 4000 hoplites commandés par Cimon, chef du parti aristocratique et admirateur de la cité lacédémonienne.
Son rival démocrate Ephialte fait passer une série de réformes démocratiques : élargissement du corps civique, réduction des pouvoir de l’Aéropage (conseil composé de 150 archontes dont le domaine de compétence très large va se réduire désormais au domaine judiciaire). Selon Hérodote l’équilibre entre démocrates et aristocrates est rompu favorisant le travail des démagogues.
De son côté Cimon est renvoyé à Athènes, les spartiates s’inquiétant de la sympathie des hoplites pour les hilotes.
L’impérialisme athénien continue dans les années suivantes avec une expédition en Egypte qui commence en -460 et se termine par une défaite en -454.
Entre-temps en -458 les Longs Murs sont construits pour relier la cité au port du Pirée et ainsi offrir un abri à la population rurale de l’Attique en cas d’invasion ennemie. Le trésor de la ligue de Delos transféré à Athènes est rapidement confondu avec les caisses de la cité, permettant le financement de somptueux monuments comme le Parthenon sur la colline de l’Acropole, monument qui émerveille encore le monde aujourd’hui.
Des combats ont lieu avec Sparte en -455, la paix jurée étant signée en -451. en -450 les grecs l’emportent à Chypre, grecs et perses acceptant leurs zones d’influence respectives.
En -447 Thèbes défait Athènes à la bataille de Coronée ce qui permet la création de la confédération béotienne. C’est le signal de la révolte pour l’ile d’Eubée mais cette révolte est écrasée.
Athènes et Sparte, Sparte et Athènes continuent à se regarder en chiens de faïence. De multiples accrochages qui aboutissent à une nouvelle paix proclamée en -446/-445. Rien n’est réglé car Athènes continue d’implanter des colonies en Italie, en Thrace, en mer Noire et plus grave pour Sparte des iles entourant la presqu’ile péloponnèsienne intègrent la ligue de Délos.
Ces tensions vont aboutir à la Guerre du Péloponnèse, un conflit qui va durer près de trente ans (-431 à -404), conflit qui allait marquer la fin de la puissance athénienne au profit d’une cité lacédémonienne qu’on imaginait mal en puissance impérialiste.
Ce conflit nous est connu par la relation qu’en à fait Thucycidide considéré comme le premier historien de l’histoire car il tente de chercher les causes et les conséquences du conflit et non simplement de le relater.
Les causes lointaines du conflit sont la rivalité entre Sparte et Athènes mais il y à des causes plus directes, des éléments déclencheurs comme l’alliance d’Athènes avec Corcyre alors que la cité de l’Attique grignote le territoire de Corinthe, cité alliée de Sparte. A cela s’ajoute le siège de Pottidée qui s’est révoltée depuis qu’Athènes à exigé que ses citoyens abattent leurs murs et le blocus commercial de Mégare, un autre allié de la cité lacédémonienne.
La Ligue du Péloponnèse (NdA expression contemporaine) déclare la guerre à Athènes. Si les cités de la Ligue de Délos deviennent autonomes, la paix pourrait être à nouveau possible mais c’est clairement un non-choix car Athènes ne peut perdre son empire.
En -431, les béotiens et les péloponnèsiens assiègent Platées et envahissent l’Attique. Les athéniens s’enferment derrière les Longs Murs en comptant sur leur flotte pour se ravitailler et ravager les côtes péloponnèsiennes.
Cette stratégie indirecte imposée par Périclès est dictée probablement par la crainte qu’inspire les hoplites spartiates considérés comme invincibles. Il à cependant pour inconvénient majeur de faire passer Athènes pour une puissance faible dans une civlisation où le courage et la bravoure au combat occupent une place centrale.
De son côté Sparte ne peut se permettre un conflit prolongé. Non seulement ils n’ont ni les moyens ni les capacités pour assiéger Athènes mais en plus ils ne peuvent éloigner trop longtemps leurs redoutables hoplites de craite d’une révolte des hilotes et/ou d’une invasion d’Argos, son ennemi traditionnel.
Buste de Périclès
On peut décement parler de cette époque sans parler de celui qui comme plus tard Louis XIV allait donner son nom à son siècle. Périclés est un homme politique athénien né vers -495.
Fils de Xanthippe et d’Agaristé (de la famille des Alcméonide, c’est la nièce de Clisthène), il devient en -461 le chef du parti démocratique et à partir de -444 le chef incontesté d’Athènes encore que ces ennemis n’hésitent pas à se moquer de son physique et s’offusque de sa relation avec une étrangère Aspasie.
Les sources à son sujet sont nombreuses et contradictoires, rarement neutres et souvent engagées.
Ses performances militaires sont inconnues mais il ne semble pas avoir été un stratège militaire mais plutôt une sorte de ministre de la Défense qui utilisait prudement les ressources militaires de la cité dont il avait la charge. Il est aussi connu pour une politique artistique brillante, initiant les travaux du Parthenon sur la colline de l’Acropole.
En -430 une épidémie (on à parlé de peste mais il semble que ce ne soit pas le cas) ravage une cité surpeuplée. Un tiers de la population athénienne succombe dont Périclès. Qui peut savoir ce qui se serait passé si Périclès avait vécu quelques années de plus…. . Aurait-il changé de stratégie ? Aurait-il été ostracisé ? Nul le sait…… .
La Guerre du Péloponnèse peut être divisée en trois grandes phases avec d’abord une période dite archidomique (en référence à Archidamos II, roi de Sparte) de 431 à 421, une guerre indirecte de 421 à 413 et la guerre de Décélie et d’Ionie de 413 à 404. Ce conflit est considéré comme la première guerre totale de l’histoire.
Durant la première décennie les spartiates vont annuellement envahir l’Attique pour ravager les cultures, réduire les athéniens à la famille ou provoquer une bataille qu’ils sont convaincus de remporter, leurs hoplites étaient considérés comme les meilleurs du monde grec, étant craints et redoutés par l’ensemble du monde grec.
En mars 431 les oligarques de Platées appellent les thébains à l’aide, Thèbes étant alliée à Sparte. Un coup de main puis un deuxième échoue et si les troupes thébaines peuvent se retirer sans dommages, les platéens rénégats sont mis à mort, une garnison athénienne est mise en place.
Ce n’est que partie remise car la cité est assiégée de mai 429 à août 427. les défenseurs sont massacrés et les murs abattus.
Entre-temps en mai 431 les lacédémoniens vont laisser leur premier raid en Attique. Ils vont le faire chaque année selon des durées variables à l’exception de 429 et de 426 en raison de l’épidémie qui frappe Athènes (les auteurs parlent de peste mais il faut le comprendre au sens d’épidémie, les historiens contemporains penchant pour le typhus).
Les athéniens eux ravagent la région de Mégare (Mégaride) deux fois par an jusqu’en 424 mais à chaque fois aucun résultat décisif n’en sort, c’est clairement une guerre d’usure, une guerre totale.
Athènes mènent deux expéditions navales en 431 et 430 pour ravager les côtes contrôlées par l’ennemi. Sparte souhaiterait bien posséder une marine mais manquant d’expérience et surtout de fonds ils décident de soliciter l’ancien ennemi perse. Des émissaires sont envoyés mais ils sont interceptés par des agents athéniens en Thrace et mis à mort sans autre forme de procès. Vous avez dit guerre totale.
Les opérations militaires sont perturbées par l’épidémie qui frappe la Grèce entre -430 et -425. Les conséquences sont terrifiantes avec la mort d’un tiers des athéniens dont 4400 hoplites et 300 cavaliers auxquels il faut ajouter la mort de Périclès en septembre.
Ce dernier affaiblit par le stress et le chagrin causé par la mort de ses deux fils légitimes finit par succomber ouvrant la voie à une opposition entre Nicéas démocrate modéré représentant des propriétaires terriens qui souhaitent la paix pour mettre fin aux ravages spartiates et Cléon le démagogue, commerçant représentant de l’Athènes urbaine partisan d’une guerre totale contre Sparte.
Des villes tombent dans l’escarcelle de l’un et de l’autre. Sur terre les combats sont indécis mais en mer Athènes montre que même en infériorité numérique la patronne c’est celle (victoires de Patras et de Naupacte) au point que Sparte et leurs alliés éviteront tout affrontement naval avec Athènes jusqu’en 413.
En juillet 427 Athènes empêche Mytilène de quitter la ligue de Délos et de basculer du côté lacédémonien. Si Nicéas était partisan de la modération dans la sanction, Cléon était partisan de la fermeté totale et absolue.
Fort heureusement pour les habitants de Mytilène c’est Nicéas qui obtient gain de cause. Si les meneurs de la sédition sont mis à mort, les autres habitants sont épargnés, la ville perdant ses murs et sa flotte.
En -425, les spartiates échouent à s’emparer de Pylos tenu par Démosthène. Des négociations sont ouvertes mais le démagogue Cléon refuse tout compromis. Les spartiates échouent également à Sphacterie.
Le prestige militaire des spartiates est clairement atteint surtout que les hoplites lacédémoniens ont préféré la réddition à la mort, jettant aux orties leur célèbre devise «Reviens avec ton bouclier ou dessus».
292 hoplites spartiates servent d’otages aux athéniens qui menacent de les éxecuter en cas d’invasion de l’Attique ce qui explique la région va être épargnée jusqu’en -413.
Cléon va diriger Athènes jusqu’à sa mort. Athènes se sent en position de force et pense pouvoir l’emporter rapidement mais c’est une impression mensongère, aucun belligérant ne pouvant l’emporter. A chaque fois c’est le même scénario : une offensive athénienne ou spartiate suivit d’une contre-attaque ennemie. La situation est clairement bloquée.
Aucun adversaire n’est en mesure de prendre le dessus sur l’autre. En -422 Sparte l’emporte dans la bataille d’Amphipolis mais Cléon l’athénien et Brasidas le spartiate meurent ce qui ouvre la voie à la paix, paix d’autant plus évidente que les deux adversaires sont épuisés, Athènes ayant perdu 1/3 de sa population et les 5/6 de son trésor alors que de son côté Sparte n’est plus crédible tant militairement que politiquement.
Cette Paix de Nicias va durer huit ans (-421 à -413) mais cette paix est une paix armée, chaque belligérant se préparant à une reprise des hostilités en se cherchant des alliés. Des combats limités ont lieu, Sparte l’emportant en -418.
Cette paix permet à Athènes de reconstituer ses finances mais sa stratégie globale est parasitée par l’opposition entre Nicias et Alcibiade.
En -414 Sparte envahit l’Attique soutenu par les perses qui veulent affaiblir durablement Athènes et récupérer les cités d’Asie mineure. L’année suivante en -413 les spartiates s’emparent de la forteresse de Décélie ce qui leur permet de ravager méthodiquement l’Attique et maintenir Athènes sous pression.
De nombreux massacres de civils ont lieu ce qui confirme le caractère de guerre totale que les historiens contemporains attribue à la guerre du Péloponnèse.
Comme le «front grec» apparaît bloqué, Athènes décide d’ouvrir un nouveau front en s’attaquant à Syracuse, une cité de Sicile alliée de Sparte. La prise de cette cité permettra de relancer un processus de colonisation, de conforter l’empire athénien et d’alimenter l’Attique en or et en blé.
En juin 415 cette tristement célèbre Expédition de Sicile est lancée avec 134 navires et 27000 hommes dirigé par un triumvirat composé d’Alcibiade, de Nicias et de Lamachos. Trois chefs qui s’entendent c’est déjà deux de trop mais quand ces trois chefs ne sont pas d’accord comme on dit le ver et dans le fruit.
Pour ne rien arranger peu avant l’appareillage éclate l’affaire des Hermocopides, Alcibiade est accusé d’avoir mutilé des statues du dieu Hermès et d’avoir participé à une parodie des mystères d’Eleusis.
Alcibiade demande à être jugé avant l’appareillage mais cela ne peut pas se faire et c’est dans ce contexte délétère que l’expédition s’ébranle.
Les chefs se divise sur la stratégie à suivre : Nicias veut une simple démonstration de force, Lamachos veut attaquer immédiatement Syracuse alors qu’Alcibiade veut créer une ligue des cités de Sicile pour attaquer ensemble Syracuse.
Alcibiade l’emporte mais Athènes exige de le juger, envoyant une trière pour le ramener en Attique mais le chef athénien file à l’anglaise ou plutôt à la spartiate en se réfugiant dans le Péloponnèse. C’est à Sparte à l’hiver -415/414 qu’il apprend sa condamnation à mort par contumace.
Nicias devient le chef mais il est indécis et comment des erreurs. La mort de l’énergique Lamachos prive les athéniens d’un chef charismatique et audacieux. Pour ne rien arranger, Alcibiade convainct Sparte d’envoyer des secours à Syracuse.
Au printemps 413 deux expéditions sont envoyées, Athènes envoyant sous le commandement de Démosthène 73 trières et 15000 hommes.
Cela tourne à la déroute pour les athéniens en raison des bourdes et de l’indécision de Nicias. Pas moins de 40000 athéniens dont Nicias et Démosthène sont faits prisonniers. Ils sont tous mis à mort ! (Vous avez dit guerre totale ?).
Un blocus terrestre étrangle Athènes en -412. 20000 esclaves athéniens sont capturés, les mines d’Argent du Laurion sont inaccessibles pour la cité de Périclès qui à perdu deux tiers de sa flotte et est clairement en crise financière.
Les spartiates aidés par les perses concurrencent Athènes sur mer. Alcibiade se réfugie auprès du satrape Tissaphène. Il pousse à une politique de bascule entre Athènes et Sparte, l’aide finacière étant diminuée et l’aide navale supprimée. Des combats navals limités ont lieu.
En juin 411 à lieu le Coup d’Etat des 400 qui met en place un régime oligarchique qui tourne le dos à près d’un siècle de démocratie. Ce régime incapable de renverse le court de la guerre est rapidement discrédité, chutant suite à la perte de l’île d’Eubée qui provoque une panique à Athènes.
Les 400 sont renversés par les 5000 soit les citoyens athéniens capables de payer l’équipement de l’hoplite. Une politique modérée est menée permettant de rétablir la démocratie en juillet 410.
Entre-temps les athéniens remportent deux victoires navales à Cynossène et Cyzique dans la région de l’Helespont sauvant la cité de la famine. Sparte propose une paix par l’échange de Décélie contre Pylos mais Athènes refuse s’estimant capable de gagner la guerre.
Sparte victorieuse mais fatiguée demande ou plutôt propose la paix mais Athènes persuadée que le pire est derrière elle refuse, la guerre continue et la décision va se faire non pas sur terre mais sur mer.
En mai 407 l’ancien paria Alcibiade est élu stratége, recevant les pleins pouvoirs militaires. En face Lysandre devient le chef de la marine spartiate (navarque) et va attaquer Athènes sur un terrain où la cité de l’Attique est persuadée d’avoir la maitrise.
Pour cela il bénéficie de l’aide perse, l’argent lui permettant de débaucher des mercenaires athéniens. Depuis sa base d’Ephése il entraine intensivement sa flotte. Une flotte bien équipée, bien entrainée, motivée, bien dirigée par un stratège de première ordre, on imagine bien que les résultats ne peuvent qu’être bénéfiques.
Il remporte une bataille à Novion, les athéniens perdant 22 navires ce qui entraine la destitution d’Alcibiade qui préfère s’exiler. Lysandre ayant terminé son mandat se retire mais son successeur Callicratitas continue sur sa lancée.
En août -406 155 trières athéniennes défont les 120 trières de Callicratitas à la Bataille d’Arginuse surtout connu pour l’après. Callicratitas est tué dans cette bataille qui eut lieu au sud de l’île de Lesbos. 77 navires spartiates sont coulés, 25 pour les athéniens avec surtout 2000 marins dont les corps ne purent être récupérés en raison du mauvais temps, un véritable sacrilège, une véritable offense pour les athéniens.
Six stratèges qui avaient choisir de se défendre sont condamnés à mort et exécutés ce que le demos échauffé par les démagogues regrettera amèrement. Parmi ces stratèges condamnés à mort figure Périclès le Jeune, le fils de Péricles et d’Aspasie.
Sparte propose à nouveau la paix mais Athènes dirigée par le démagogue Cléophon refuse. Du côté Sparte, Lysandre revient mais au poste d’adjoint pour des raisons légales (impossible d’être deux fois navarque).
En septembre 405 la Bataille d’Aigos-Potamos fait enfin basculer le conflit dans un camp en l’occurence les spartiates. La flotte athénienne surprise est anéantie avec 170 navires détruits ou capturés. 3000 prisonniers sont exécutés.
Dans la foulée Lysandre occupe toutes les positions athéniennes sauf Samos avant de venir mouiller devant le port du Pirée. Assiégée et affamée, la ville d’Athènes capitule en avril 404.
Le traité de paix est plutôt modéré (volonté de Sparte alors qu’Argos et Corinthe étaient plus vindicatifs), les Longs Murs sont démantelés, la ligue de Délos est dissoute, un régime oligarchique (Tyrannie des 30) s’installe à Athènes soutenu par une garnison spartiate. Le rappel de Lysandre à Sparte permet à Athènes de rétablir la démocratie. Les Longs Murs seront reconstruits en 393 et une seconde confédération athénienne est mise en place en 378.
La Kaiserliche und Koningliche Kriegsmarine (La marine de guerre impériale et royale)
Certains vont me dire pourquoi diable parler de la marine impériale et royale, de la marine austro-hongroise. Tout simplement parce que la majorité des marins de la KüK Kriegsmarine étaient croates et que les premiers marins, les premiers officiers mariniers et les premiers officiers de la marine royale yougoslave avaient fait leurs classes sur des navires austro-hongrois.
Naturellement je ne vais rentrer dans les détails, je vais simplement présenter rapidement cette marine qui comme la Kaiserliche Marine a disparu dans les tourments du premier conflit mondial.
Si la marine austro-hongroise est apparue en 1867 au moment du compromis austro-hongrois qui transforma l’Empire d’Autriche en Empire d’Autriche-Hongrie elle n’est pas une génération spontanée.
En effet elle succède à la marine impériale autrichienne créée en 1786 par Joseph II après plusieurs timides tentatives passées pour faire de la Maison d’Autriche une puissance maritime. Même après cette création l’investissement fût timide. En 1797, les moyens navals de la République de Venise sont absorbés par l’Autriche.
Après un coup d’arrêt à l’époque des conquêtes napoléoniennes, la marine impériale autrichienne reprend un dévellopement timide avec moins la construction de grandes escadres que des expéditions scientifiques et de découverte.
En 1817 et 1835, la marine impériale autrichienne organise des expéditions au Brésil mais aussi en Chine entre 1820 et 1822. Ils interviennent pour des missions anti-piraterie au Levant (1826 et 1827) et au Maroc (1829).
Il faut attendre 1848 pour que la marine autrichienne connaisse un coup de fouet. Brusque illumination comme Saint-Paul sur le chemin de Damas ? Que nenni, il s’agissait de faire face à l’unité italienne prochaine qui rendait le contrôle de l’Adriatique plus difficile pour l’empire d’Autriche.
Entre 1854 et 1861 le frère de François-Joseph, Ferdinand Maximilien tente de réformer et d’améliorer les capacités de la marine impériale autrichienne. De nouveaux navires sont construits y compris à vapeur, des infrastructures sont construites à Pola, Venise et Trieste.
Les carences restent cependant nombreuses et durant la guerre d’Italie en 1859 la marine impériale française _l’une des plus belles de notre histoire_ parvient à bloquer son homologue autrichienne dans ses ports ce qui l’empêche de jouer un rôle dans le conflit.
Entre 1860 et 1862, la marine impériale autrichienne et la marine royale italienne se lancent à leur échelle une course aux armements pour le contrôle de l’Adriatique.
En 1866 si sur terre contre la Prusse, l’Autriche est vaincue à Sadowa (mais vainqueur contre l’Italie à Custoza), sur mer elle est gagnante avec la splendide victoire de Lissa (20 juillet 1866) où des navires autrichiens plus anciens que les navires italiens l’emportent à la fois à cause d’un commandement italien en dessous de tout (et des jalousies entre commandants) et surtout grâce à un génial tacticien, Wilhelm von Tegetthoff. Ce dernier décède dès 1871 ce qui prive la marine autrichienne devenue austro-hongroise d’un chef de très grande valeur.
Wilhelm von Tegetthoff
En 1867 la marine impériale autrichienne devient donc la marine impériale et royale. Elle s’appui sur des bases situées principalement dans l’actuelle Croatie avec naturellement un recrutement local et donc slovène et croate.
Des expéditions extérieures sont menées à la fin du XIXème siècle notamment en Crète en 1896 et en Chine en 1900/01 quand la révolte des Boxers oblige les puissances occidentales et le Japon à envoyer des troupes pour sauver les légations assiégées par les Boxers et l’armée chinoise.
En août 1914 quand éclate le premier conflit mondial, la marine austro-hongroise est une marine de deuxième classe avec certes treize cuirassés mais seulement quatre modernes de classe Tegetthoff (un des quatre est encore en construction), douze croiseurs, quarante-huit destroyers et torpilleurs ainsi que huit sous-marins.
Le SMS Tegetthoff
Avec de tels moyens plus une géographie contraignante on comprend le choix d’une stratégie passive, celle d’une Flotte en Attente ou Fleet-in-Being. Les cuirassés acquièrent très vite des aussières en béton, laissant les croiseurs, les destroyers, les torpilleurs et les sous-marins attaquer les unités alliées bloquant le canal d’Otrante. Une véritable guérilla navale oppose les alliés aux austro-hongrois même si les opérations n’ont pas atteint le niveau d’intensité sur d’autres théâtres d’opérations.
Le 30 octobre 1918 pour éviter de livrer sa flotte aux alliés, l’empereur Charles 1er la transfère au Conseil du Peuple du nouvel Etat des slovènes, croates et serbes. Ce transfert ne sera pas reconnu par les alliés qui se partageront la flotte. Si les Etats-Unis et la Grande-Bretagne se contenteront d’envoyer leur part à la ferraille, les français et les italiens remettront en service des navires pour compenser les carences et permettre le désarmement des navires très usés.
Création et évolution de la Kraljevska mornarica
Dans la nuit du 30 au 31 octobre 1918, le cuirassé SMS Viribus Unitis est attaqué par des plongeurs italiens qui placent une mine sous la flottaison. L’explosion provoque son naufrage provoquant la mort de plus de 400 morts. Cette action italienne fait suite au transfert de la Kük Kriegsmarine par l’empereur Charles 1er au Conseil du Peuple du nouvel Etat des slovènes, croates et serbes.
L’armistice de Villa-Giusti signé le 3 novembre 1918 impose la livraison de la flotte aux alliés, la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis aiguillonnés par les italiens ne reconnaissant pas le transfert effectué par le deuxième et dernier empereur austro-hongrois.
Le 1er décembre 1918 c’est l’acte de naissance du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Un ministère de l’Armée et de la Marine est créé. En janvier 1919 dans les ports yougoslaves on trouve encore trente-cinq navires militaires austro-hongrois avec 600 marins mais ces navires ne sont pas vraiment opérationnels.
Le Conseil National de l’Etat des Serbes, des Croates et des Slovènes qui gère la transition avec les nouvelles autorités yougoslaves dissous la Commission Navale et créé un Département de la Marine qui dépend du ministère cité plus haut.
Problème le futur royaume de Yougoslavie ne possède aucun navire puisque les italiens qui occupent une partie de la Dalmatie dans l’espoir de les occuper définitivement (conformément aux promesses ayant favorisé leur entrée en guerre) ont débarqué de force les marins yougoslaves présents à bord des navires.
Le sort final des navires austro-hongrois est décidé à la Conférence de Paix de Paris. Si l’Italie récupère la majeure partie de la flotte, elle ne peut récupérer tous les territoires espérés, toutes les «terres irrédentes».
Si les italiens ont gagné sur le plan naval, c’est que les yougoslaves ont fait preuve d’une très grande maladresse en ayant des ambitions totalement démesurées.
Pensez-donc Belgrade espérait pouvoir récupérer quatre croiseurs, dix-sept destroyers, vingt-sept torpilleurs et vingt sous-marins ! Même en réduisant ces objectifs au printemps 1920 dans l’espoir d’arracher un accord de dernière minute (deux croiseurs, six destroyers, vingt-quatre torpilleurs et quatre sous-marins) elle se heurte à une fin de non-recevoir de la part des alliés.
En octobre 1920 le Traité de Saint-Germain-en-Laye officialise le partage de la défunte marine austro-hongroise. Comme on pouvait s’y attendre Belgrade ne reçoit que la portion congrue en l’occurence les navires suivants :
-Le cuirassé garde-côtes type pré-dreadnought Kronprinz Erzherzog Rudolf
-Huit torpilleurs de 250 tonnes
-Quatre torpilleurs de classe Kaiman
-Le navire-atelier Cyclop
-Les citernes d’eau Najade et Nisce
-Le navire de sauvetage Gigant
-Trois remorqueurs
-Yacht Dalmat
-Quatre barges
-Quatre monitors fluviaux
-Une vedette à moteur
-Trois remorqueurs de rivière et seize tenders
Ces navires que Belgrade prend officiellement en main en mars 1921 sont pour la plupart anciens et/ou usés. Rien donc qui ne permettrait au nouvel état de menacer la prépondérace navale italenne en Adriatique.
Les effectifs sont alors de 124 officiers et de 3000 officiers et mariniers. Tous sont naturellement issus de l’ancienne marine austro-hongroise (qui récrutait principalement parmi les croates et les slovènes. Toutes les nationalités étaient représentées à l’exception des italiens jugés trop peu fiables pour des raisons évidentes) mais cela ne suffit pas à armer tous les navires.
De nouvelles écoles sont donc créés pour former de nouveaux marins, de nouveaux officiers mariniers et de nouveaux officiers.
Une académie navale est créée en 1923 à Grüz près de Dubrovnik. Deux écoles pour officiers mariniers sont créés, à Sibenik pour le personnel navigant et à Kimbor pour les «bouchons gras» (les mécaniciens de marine).
Sibenik accueille également une école de formation aux transmissions ainsi que l’école de formation de base pour les futurs marins.
Une école de formation à la guerre des mines et à l’attaque à la torpilles est créée à Denovic qui va également accueillir l’Ecole de formation de l’aviation navale. Une école d’application de l’artillerie voit le jour à Melpine en baie de Kotor.
En septembre 1923 la marine est réorganisée avec trois branches : Flotte, Flottille fluviale et Aviation Navale. Un commandement naval s’installe à Zemun près de Belgrade.
Quand se termine l’année 1923 la marine yougoslave dispose de huit torpilleurs de 250 tonnes, quatre torpilleurs de classe Kaiman, six mouilleurs de mines de classe Galeb, quatre dragueurs de mines de classe Schichau, le transport d’eau Perun (ex-navire atelier Cyclop), les yacht Vila et Lada, le navire-école Vila Velebit, le navire de sauvetage Mocni et quatre remorqueurs.
Le cuirassé garde-côtes Kumbor à été vendu à la démolition dès 1922 suivis en 1924 de trois dragueurs et quatre pontons. En revanche les quatre monitors fluviaux restent en service soutenus par deux patrouilleurs et trois remorqueurs.
En ce qui concerne les bases, la marine yougoslave récupère bien entendu les infrastructures de feu la marine austro-hongroise mais développe très vite ses propres installations notamment en aménageant un arsenal bien équipé à Tivat en baie de Kotor. Ce site assure l’entretien de la majeure partie des navires en liaison avec d’autres sites en Istrie et en Dalmatie. A noter que l’entretien des navires fluviaux se fait essentiellement à Novi Sad.
La marine ne bénéficie pas d’une très grande priorité. Il faut dire que l’armée yougoslave est dominée par les serbes qui ne possédant pas de marine avant 1914 sont peu au courant des spécificités navales et militaires. Une Ligue de la Marine est créée pour faire un travail d’influence (auprès des autorités) et d’information/éducation (auprès du grand public).
Les budgets sont très limités ce qui restreint non seulement les constructions neuves mais aussi et ce qui est plus problématique l’entrainement et la formation.
La fin des années vingt est marqué par l’acquisition de navires souvent de seconde main comme le croiseur léger allemand Niobe qui devient le Dalmacija ou encore quatre sous-marins, deux de conception britannique et deux de conception française.
Des navires légers comme des vedettes lance-torpilles sont également acquis ainsi qu’un certain nombre d’auxiliaires. A la même époque de nombreux navires hérités de la Double-Monarchie sont envoyés à la casse.
En 1928 l’Ecole de l’Aviation navale quitte Denovici direction Divulje près de Split. C’est également à cette époque qu’un bâtiment-base d’aviation, le Zmaj est acquis.
En dépit de budgets contraints, plusieurs croisières sont organisées en Méditerranée orientale et en mer Noire ce qui permet d’aguerrir les marins yougoslaves.
Le Dalmacija
Quand les années 1920 se terminent, la marine yougoslave dispose du Dalmacija, de huit torpilleurs de 250 tonnes, de deux vedettes classe Uskok, de quatre sous-marins, de six mouilleurs de mines de classe Galeb, un dragueur de mines, le bâtiment-base de sous-marins Hvar, le navire-école Sitnica, les yachts Vila et Lada plus cinq remorqueurs.
La flottille fluviale comprend quatre monitors et un navire-auxiliaire, le Sbrija. Les effectifs comprennent 256 officiers et 2000 marins plus 164 officiers et 570 marins en réserve. Un peu moins de la moitié des officiers ont servi dans la marine austro-hongroise.
En ce qui concerne l’aviation navale elle comprend à l’orée des années trente environ 1000 hommes dont 80 officiers avec environ 120 appareils.
Le Dubrovnik
En 1931, la marine yougoslave met en service le Dubrovnik, un conducteur de flottille (flottilla leader) qui doit opérer avec des torpilleurs. Deux autres navires identiques devaient suivre mais la crise de 1929 ne permettra pas leur commande.
L’un des points faibles de la marine française en 1939 était le faible rayon d’action des navires de combat conçus pour une stratégie méditerranéenne. Les navires yougoslaves qui devaient principalement (pour ne pas dire exclusivement) opérer en Adriatique auraient pu être des navires rapides, puissants mais aux jambes courtes mais Belgrade qui souhaite pouvoir opérer aux côtés des français et des britanniques veillent à disposer de navires endurants capables de franchir le canal d’Otrante et d’opérer en Méditerranée.
En dépit de la crise de nouveaux navires sont mis en service (mouilleurs de mines classe Malinska par exemple) et l’aviation navale connait une certaine décrue de ses moyens avec seulement 72 appareils de combat répartis en quatre squadrons de bombardement et deux de reconnaissance, squadrons répartis entre les bases de Divulje et de Denovici.
En 1934 les effectifs sont un peu inférieurs à 7000 hommes (517 officiers et 6461 marins). La même année la décision est prise d’acquérir trois destroyers pour pouvoir opérer avec le Dubrovnik.
Le Beograd
Ces navires seront mis en service en 1939, le Beograd construit par les ACL (Ateliers et Chantiers de la Loire) à Nantes (NdA la plus belle ville du monde) et deux sister-ships Zagreb et Lubjana construits par Brodosplit à Split.
En 1937 le commandement naval est rebaptisé état-major naval. Une Ecole Navale d’Etat-Major (l’équivalent d’une Ecole supérieure de guerre) est mise sur pied à Dubrovnik.
En 1938 les effectifs ont encore augmenté avec 611 officiers et 8562 marins. L’année suivante un nouveau destroyer baptisé Split est mis sur cale, navire qui sera achevé et mis en service en 1942.
Il sera suivit de trois sister-ship baptisés Podgoritsa, Osijek et Sarajevo ce qui donnera une marine yougoslave cohérente avec huit destroyers ce qui peut présenter une menace sérieuse pour les lignes de communication italiennes. Cela aurait pour conséquence de retarder l’acquisition de nouveaux sous-marins et quand la décision et le budget seront là c’est le temps qui fera défaut.
Le Hrabri
Durant la Pax Armada la marine yougoslave construira quelques navires aux côtés des destroyers de classe Split mais les budgets manqueront pour construire des sous-marins (le type III un temps étudié ne sera pas commandé) et pour augmenter la force de vedettes lance-torpilles.
L’aviation navale est modernisée mais le rêve d’un porte-avions esquissé par certains officiers de marine yougoslave suite à la visite du Joffre en 1944 ne se concretisera jamais si tant est que la question à été sérieusement étudiée.
Clairement en septembre 1948 si la Kraljevska Mornarica ne peut contester le contrôle de l’Adriatique par l’Italie, elle peut poser un certain nombre de problèmes ce qui obligera la Regia Marina a déployé des moyens plus importants qu’initialement prévus ce qui fait dire à certains historiens qu’un engagement important des marines françaises et britanniques aurait pu sérieusement déstabiliser l’Italie mais c’est peut être allé un peu vite en besogne.