Le Conflit (94) Europe Occidentale (60)

A L’HEURE DE LA GLACIATION

Et le front se figea

La Seine comme nouveau Limes

Généralités

Comme nous l’avons vu plus haut, La Seine devient un fleuve frontière, un fleuve qui se couvre de part et d’autre de solides fortifications de campagne. Ce n’est certes pas la Ligne Maginot mais ce ne sont pas, ce ne sont plus les abris et les tranchées du premier conflit mondial.

En fait cette Ligne Morice ressemble beaucoup à la Ligne Doumer qui couvre le nord de l’Indochine avec des ouvrages bétonnés garnis de mitrailleuses et de canons antichars, des tourelles démontables, des puits de mortier (que les servants ont rebaptisé «pots de chambre» car à chaque coup on allait se faire ch…. dessus), des tranchées, des obstacles antichars et antipersonnels, des barbelés et des mines.

Ces travaux sont menés par des unités du génie et des unités de travailleurs. Ils ne sont guère interrompus par les allemands même si parfois il y à quelques duels d’artillerie et quelques attaques aériennes qui provoquent la destruction de certains chantiers et la mort d’ouvriers du génie ou de travailleurs.

Pour tenir ces ouvrages le haut-commandement décide confier leur garde à des RIF, des Régiments d’Infanterie de Forteresse (RIF).

Si les CEO (Compagnies d’Equipages d’Ouvrages) ont été pour la plus tard détruites (la majorité de ces «preux du béton» ont tués ou faits prisonniers, seule une minorité à pu rejoindre non sans mal les territoires sous contrôle allié), les troupes d’intervalles et les unités de mitrailleurs sont parvenus à rallier un territoire allié.

Après avoir envisagé de transférer ses hommes dans des unités de campagne, le général Villeneuve soucieux du moral des troupes et voulant rendre hommage aux «preux du béton» décide de recréer plusieurs régiments d’infanterie de forteresse.

Le rôle de ces nouveaux régiments est différent. Il ne s’agit pas de tenir fermement et d’opposer une résistance farouche mais davantage de servir de sonnette pour contrer une nouvelle tentative de franchissement allemande. Ce dispositif se révélera précieux lors de NIBELUNGEN.

Bien entendu le choix des régiments recréés ne va pas sans querelles et déceptions. Pour montrer que symboliquement tous les RIF ont «bien mérité de la patrie» comme on disait jadis, on choisit un régiment par secteur fortifié ou secteur défensif.

C’est ainsi qu’ouest en est (hors place de Paris malgré le projet de créer un Régiment d’Infanterie de Forteresse de Paris) les régiments suivants sont déployés : 54ème RIF, 87ème RIF, 155ème RIF, 128ème RIF, 167ème RIF, 164ème RIF, 146ème RIF, 133ème RIF, 153ème RIF, 165ème RIF, 79ème RIF, 172ème RIF, 42ème RIF, 10ème RIF, 173ème RIF et 12ème RIF..

Ces régiments sont reconstitués selon un format allégé avec deux bataillons, un en position sur le fleuve ou sur le plateau du Morvan et un autre en réserve prêt à monter en ligne en cas de besoin même si nous le savons leur rôle n’était pas la défense ferme mais l’alerte et la surveillance.

Le haut-commandement ne fait d’ailleurs pas mystère de ces attentions : une fois la contre-offensive engagée, ces régiments seront soit dissous ou réintégrés aux unités de campagne pour participer à la libération du territoire national.

Ouvrages, Points d’Appui, la Ligne…. en détails (ou presque)

Comment donc s’organise la Ligne Morice. C’est clairement une ligne de fortifications de campagne, à mi-chemin entre les tranchées du premier conflit mondial et les ouvrages de la défunte «Muraille de France».

Elle est naturellement construire en profondeur sur plusieurs kilomètres pour encaisser l’énergie cinétique d’une offensive aussi décidée que l’opération HUBERTUS. Les plans n’ont pas été dressés avant guerre _on ne pouvait pas imaginer une France coupée en deux sur La Seine_ mais elle à bénéficié des travaux des Lignes Chauvineau et Doumer mais aussi du retour d’expérience des récents combats de la Campagne de France.

Elle commence les pieds dans l’eau avec des mines et des pieux enfoncés dans la vase, des pieux inclinés à 60° pour qu’une embarcation ne s’empale dessus avec les conséquences que l’on imagine surtout si ces pieux sont garnis de différents pièges explosifs.

Ce niveau «aquatique» ne concerne naturellement pas la partie à l’est de Paris où La Seine se fait plus discrète. A la place des dits obstacles on trouve plutôt un immense fossé antichar.

La rive était couverte de mines, d’obstacles antichars et antipersonnels avant une première tranchée avec des avant-postes bétonnés, des avant-postes disposant d’armes automatiques (mitrailleuses et fusils mitrailleurs).

Ce sont les véritables sonnettes de la Ligne Morice, les hommes présents ici ne doivent pas opposer une résistance acharnée mais doivent vite se replier vers l’arrière quand bien entendu ils le peuvent.

Ces avant-postes sont tenus par les RIF reconstitués tout comme la ligne de contact qui comprend des blockhaus type STG amélioré avec canons antichars de 47mm et mitrailleuses de 7.5mm, fusils mitrailleurs (7.5mm), des cloches d’observation et de tir, le tout accompagné par des puits à mortiers et des tourelles démontables (qui existaient en plusieurs modèles : mitrailleuse de 7.5mm, de 13.2mm, canon de 25mm et de 47mm).

La Ligne Principale de Résistance (LPR) était elle tenue par des unités de campagne. Elle disposait d’ouvrages similaires à ceux de la ligne de contact même si le temps avait permis de soigner davantage la construction.

Aux blockaus de combat s’ajoutaient des abris pour la troupe, des postes de commandement et d’observation, le tout relié entre eux par des tranchées dont une partie était souterraine.

Encore en arrière on trouve des positions d’artillerie pour l’artillerie lourde (105 et 155mm au niveau du corps d’armée mais aussi des pièces plus lourdes). Les positions sont bien aménagées et solidement camouflées, certaines étant des positions factices qui recevaient parfois les hommages de l’artillerie ou de l’aviation allemande.

Pour l’anecdote on verra certains artilleurs chambreurs placer des panneaux rédigés en allemand «Bravo vous avez détruit des canons en bois et des mannequins en mousse. Ne vous découragez pas vous y arriverez la prochaine fois». Si cette blague faisait beaucoup rire les français, elle provoquait plutôt chez allemands de l’énervement et de l’agacement.

En arrière des positions d’artillerie on trouve les zones de regroupement des unités motomécaniques, divisions légères mécaniques et divisions cuirassées.

On passe ensuite dans l’arrière du front avec des routes, des voies ferrées, des aérodromes, des dépôts, des hôpitaux et naturellement toute l’infrastructure de commandement. On trouvait aussi des camps pour les unités qui n’étaient pas en ligne.

Le tout est couvert par de nombreuses batteries de DCA qui saluaient à leur façon l’aviation allemande. Ces batteries d’abord constituées de positions de sac de sable vont se durcir notamment après l’opération NIBELUNGEN.

Si le canon est à l’air libre, les soutes à munitions et les casernements sont souterrains. On trouve également des postes d’observation, des stations radars, des postes de commandement.

Quant aux pièces utilisées on trouve des canons français de 25, 37, 75 et 90mm, des canons britanniques de 20, de 40, de 76.2 et de 94mm en attendant des pièces venues d’Outre-Atlantique.

Renaissance du pays

A l’automne 1949 le quart nord-est du territoire métropolitain est occupé par les allemands. Le territoire à été ravagé par les combats, les populations déplacées ne sont pas encore rentrées chez elles. L’hiver 1949/50 qui va se révéler assez froid va entrainer une disette, une quasi-famine.

En zone non-occupée, le gouvernement de la République Française s’est installé à Tours plutôt qu’à Bordeaux. Le gouvernement polonais s’est installé à Nantes, le gouvernement belge à Caen. Le haut commandement s’installe à Bourges dans un poste de commandement souterrain baptisé ATLANTIDE II.

Tout en réorganisant les institutions (dont le jeu est naturellement mis sous l’éteignoir conflit oblige), le gouvernement français doit également remettre sur pied une économie passablement perturbée par l’occupation d’une grande partie du territoire national.

Certes durant la Pax Armada le gouvernement à mené une politique de déconcentration industrielle en éloignant des frontières des industries sensibles. Certes durant la Campagne les usines ont été peu à peu déménagées au sud de la Loire voir sur la Loire elle même mais il va falloir du temps pour remettre la machine en route.

Des mesures dirigistes sont mises en place ce qui fait dire à certains que la France du PSF est devenue un régime communiste !

En réalité il y à certes une planification mais on laisse suffisamment de latitude aux industriels pour s’adapter.

C’est du pur pragmatisme. La capacité industrielle à été réduite ? Eh bien on va simplifier l’équipement en réduisant le nombre de modèles d’armes, de canons, de chars et d’avions à produire.

Si on prend les armes de l’infanterie, on décide de produire un seul modèle d’arme de poing (MAB modèle 1950 en 9mm), un seul modèle de pistolet mitrailleur (le MAT-49), un seul modèle de fusil en l’occurrence le MAS-40, le MAS-44 étant jugé trop cher à produire et n’apportant finalement qu’une plus-value limitée par rapport au fusil MAS modèle 1940. Naturellement les MAS-36 et 44 restent en dotation dans les unités équipées jusqu’à ce que les combats et leur impact ne nécessite un rééquipement majeur.

Dans le domaine des armes automatiques, le Chatelleraut continue à être produit en grande quantité pour équiper la France mais aussi ses alliés comme la Belgique avec un calibre particulier le 7.65mm. Même chose pour les mortiers (60, 81 et 120mm), les armes antichars (Lance-Roquettes Portables ou LRP).

Dans le domaine de l’artillerie, les pièces les plus anciennes et/ou les plus lourdes sont retirées du service et ferraillées sauf si les stocks de munitions sont encore importants et quand les stocks sont insuffisants mais pas insignifiants eh bien on s’en débarasse sur les allemands pour le plus grand «bonheur» de ces derniers.

Dans le domaine de l’artillerie de campagne et de l’artillerie de corps d’armée aucun nouveau modèle ne sont mis en service, l’artillerie française étant assez moderne dans ce domaine quand éclate le second conflit mondial.

Néanmoins le canon de 75mm TAZ modèle 1939 devient quasi exclusivement un canon antichar, laissant à l’artillerie divisionnaire l’obusier de 105C modèle 1935B et le canon de 155C modèle 1946, évolution du 155C modèle 1917S. De nouveaux modèles sont certes étudiés mais ne seront mis en service qu’après la guerre.

Dans le domaine de l’artillerie lourde, l’artillerie hippomobile devait totalement disparaître suite à la décision du 1er octobre 1948 de ne mettre sur pied que des régiments à tracteurs mais il y à toujours un fossé entre la théorie et la pratique et jusqu’à la fin du conflit il y aura quelques régiments hippomobiles mais dont le nombre sans cesse décroissant montrait que la volonté de motoriser entièrement l’artillerie lourde était toujours là.

Sur le plan des modèles on fait le ménage en conservant en production uniquement le 105L modèle 1936S, le 105L modèle 1941T (Tarbes) restant en service mais dans les nefs de la cité gascone désormais le modèle concurrent est monté.

En ce qui concerne les canons de 155mm, le GPF-T est privilégié par rapport au 155L modèle 1945S même si la production des deux modèles va continuer jusqu’en septembre 1952 quand le 155L modèle 1952 est mis en production, ce canon devant devenir après guerre le canon de 155mm standard de l’armée de terre.

Cela ne veut naturellement pas dire que les 155 plus anciens sont retirés du service, les trois modèles cohabitant jusqu’à la fin du conflit quand le dernier arrivé met à la retraite les anciens dont certains vont connaître une nouvelle carrière pour assurer la défense côtière.

En ce qui concerne l’artillerie automotrice, le Renault R-40 AU-105B reste l’obusier automoteur standars des divisions motomécaniques et de certaines divisions d’infanterie. Il va être complété par un nouvel automoteur de 155mm, le Renault G1R Au-155S qui comme son nom l’indique combine un châssis renforcé du Renault G1R avec un canon de 155L modèle 1945S.

Néanmoins contrairement à ce qui se passe aujourd’hui ce dernier automoteur sera mis en œuvre par l’artillerie de corps d’armée et par la Réserve Générale.

Pour l’artillerie plus lourde, la production du 194mm GPF est stoppée au profit d’un nouveau canon de 220mm, la production du 240mm TAZ modèle 1944 se poursuit à faible cadence mais les modèles plus gros ne sont plus produits. L’ALVF réduit également la voilure en ne concernant que fort peu de modèle (canon de 320mm et obusier de 400mm).

Dans le domaine antichar, le canon de 47mm est toujours là pouvant détruire la majorité des chars allemands, seul le Tigre échappant à sa puissance pour être mieux traité par le canon de 75mm. En revanche le canon de 25mm est peu à peu retiré du service et n’est plus utilisé que dans les fortifications.

Pour l’artillerie antiaérienne, il avait été initialement décidé de ne plus produire que des canons de 37 et des canons de 90mm mais là encore des problèmes industriels ont entrainé la poursuite de la production du canon de 25mm alors que pour les canons de 75mm on se contente d’alimenter un stock abondant de pièces détachées pour maintenir les pièces en service jusqu’à usure complète du tube et/ou épuisement des stocks des munitions.

Dans le domaine des chars et des véhicules blindés il est évidemment impossible de produire un modèle encore que l’idée d’un char de combat unique commence à émerger. L’ARL-44 continue à être produit tandis qu’un modèle amélioré est à l’étude mais la production peine à être lancée (elle le sera d’ailleurs après guerre).

Le char moyen modèle 1943R est toujours produit mais le G1R (son nom usuel) doit être progressivement remplacé par le G2R. En revanche la production du Somua S-45 est stoppée au grand dam de leurs utilisateurs qui le préférait au G1R «On va remplacer notre pur-sang par un percheron» dira un utilisateur du Somua dont l’histoire à oublié le nom.

Pour les chars légers il est impossible de continuer à produire l’AMX-42, l’AMX-44, le FCM-42, le FCM-44. Si le Hotchkiss H-39 à été vite éliminé, les autorités militaires ont longtemps hésité sur le modèle à maintenir en production. Finalement c’est l’AMX-44 qui va continuer à être produit au détriment des autres.

Cela signifie naturellement pas que les autres modèles ont été immédiatement retirés du service, les AMX-42, FCM-42 et 44 sont utilisés jusqu’à leur usure totale ou leur destruction sans parler des imposants stocks. Résultat encore en avril 1954 on trouvera des FCM-42 et 44 en service en petit nombre aux côtés de l’AMX-44 alors que l’AMX-42 n’était plus en service, certains ayant été transformés en chasseurs de chars et en canons d’assaut.

Pour les automitrailleuses, les stocks sont toujours importants malgré les pertes au combat. La production de l’AM modèle 1940P se poursuit dans un modèle amélioré baptisé AM modèle 1950P mais pour des raisons industrielles il est décidé de stopper la production des variantes. Aucune modèle 1950P n’est encore en service au moment de NIBELUNGEN. Des projets sont étudiés au cas où….. .

Les «Pan Pan» devaient être toutes retirées du service mais au final elles vont rester en ligne. A noter qu’il n’est pas exclu qu’une nouvelle AMD plus facile à produire que l’AMP ne soit finalement produite mais rien n’à encore été tranché à l’époque.

En ce qui concerne les canons d’assaut, il était prévu initialement de remplacer les ARL-39V et les Somua Sau-40 par des canons automoteurs mais le retour d’expérience à entrainé un revirement avec le maintien des canons d’assaut en service et le maintien d’une production limitée.

C’est ainsi que les divisions blindées vont conserver les canons d’assaut d’avant guerre, le Somua Sau-40 supplantant peu à peu l’ARL V-39.

En ce qui concerne l’infanterie, les différentes divisions vont recevoir de nouveaux canons d’assaut combinant un châssis de char déclassé (Hotchkiss H-39, Renault R-40 mais aussi AMX-42 et FCM-42) avec une caisse redessinée pour abriter un canon de 75mm ou un obusier de 105mm, les projets de canons d’assaut de 90 et 105mm n’aboutissant qu’après guerre.

En ce qui concerne les chasseurs de chars, toutes les divisions qu’elles soient d’infanterie ou motomécaniques vont recevoir des véhicules inspirés des GPM (Giens Projet Militaire) avec toujours un châssis de chars existant (essentiellement des chars issus des dépôts après revision mais il y eut également de plus en plus des châssis neufs de produits ).

Le chasseur de chars standard de l’armée français est le Chasseur de Chars modèle 1950 combinant un châssis de Somua S-40 renforcé avec un moteur suralimenté pour supporter le poids de la superstructure qui abrite un canon de 90mm modèle 1950, une adaptation antichar du canon antiaérien modèle 1939.

La caisse frustre sur les premiers modèles produits en urgence sera régulièrement améliorée ce qui permet aux spécialistes de distinguer huit lots de production avant qu’en décembre 1952 la production cesse au profit d’un chasseur de chars nettement plus efficient, le Chasseur de chars modèle 1953, un véhicule de conception entièrement nouvelle.

Ce premier modèle est efficace mais jugé perfectible et très vite apparaît un modèle 1951 combinant un châssis de G1R ou de Somua S-45 (en profitant du fait que peu à peu le G2R va supplanter le G1R) avec une superstructure soigneusement dessinée pour abriter un canon antichar de 90mm. Si les véhicules à châssis G1R sont les modèle 1951A, ceux à châssis Somua S-45 sont les modèle 1951B. La production de ce modèle cesse en même temps que celle du modèle 1950.

En ce qui concerne le transport de l’infanterie, la réduction du format de l’armée doit en théorie permettre d’obtenir une infanterie 100% motorisée. Certains rêvent d’une armée de terre disposant uniquement de DIM mais en réalité ce projet ne verra le jour qu’après guerre.

Si pour le transport de l’infanterie, des camions vont être utilisés pour le transport des chasseurs et des dragons portés, la question se pose : roues, chenilles ou semi-chenillés. Le semi-chenillé qui semble unir les inconvénients des deux modes de déplacement est rapidement abandonné.

En revanche la roue et la chenille ont chacun leurs partisans et leurs détracteurs. Finalement le regroupement des DLM et des Divisions Cuirassées sous une même dénomination à savoir la Division Blindée fait triompher la chenille même si on continue d’étudier des véhicules de transport à roues tout chemin toujours utile par exemple pour les missions de police coloniale.

En septembre 1948, deux modèles de véhicules chenillés de transport de troupes existent, le Renault VBCP-40 et le Lorraine 39L. Après le repli industriel, le haut-commandement veut choisir un seul modèle.

Pour se partager le gâteau, Renault et Lorraine propose un modèle commun, le Véhicule Blindé d’Infanterie (VBI) qui reprend les meilleurs éléments des deux constructeurs auxquels il faut ajouter des améliorations liées notamment au retour d’exérience.

Disposant d’une caisse entièrement fermée, d’une tourelle monoplace avec une mitrailleuse de 7.5mm, le VBI modèle 1950 peut embarquer un pilote, un mitrailleur et jusqu’à douze combattants équipés.

Très vite des variantes forment une véritable famille, Renault et Lorraine étant à l’écoute des demandes des opérationnels, multipliant les projets au point que le Ministère de l’Armement doit très vite rappeler les deux industriels à leurs priorités.

Certaines variantes resteront à l’état de projet, de prototype ou ne serront produites qu’après guerre.

Le VBI modèle 1950 très en avance pour son époque va inspirer des créations américaines, britanniques et même soviétique mais ceci se passe après guerre et cela sort du cadre de notre récit.

On assiste également à un effort de standardisation des modèles de camions, de véhicules légers et de motos, toujours pour compenser la perte de potentiel industriel et augmenter les capacités des usines encore disponibles.

Dans le domaine aéronautique, la volonté est identique même si le rêve de «un chasseur, un chasseur lourd, un avion d’assaut, un bombardier médian, un bombardier lourd, un avion de reconnaissance» ne pourra se réaliser pour des raisons de disponibilité, de planification industrielles et de rivalités entre constructeurs.

En ce qui concerne la chasse c’est l’Arsenal VG-52 Phenix qui est choisit pour devenir à terme le chasseur monomoteur standard (NdA il effectuera son premier vol le 17 janvier 1952, à l’époque son nom n’est pas connu).

La production du Dewoitine D-551 et du Bloch MB-159 est progressivement ralentie mais comme Emile Dewoitine et Marcel Bloch ont obtenu de poursuivre la production de pièces détachées, les unités équipées vont pouvoir retarder le rééquipement de leurs unités avec l’ultime évolution du VG-33. Résultat à la fin de la guerre, il y aura toujours des unités équipées de D-551, de Bloch MB-157 et 159.

Dans le domaine de la chasse lourde en dépit de ses performances, le Lockheed H-322 Eclair est peu à peu remplacé par le Farman F.275 qui ne rééquipera pas toutes les unités car le Bréguet Br700C2 va évoluer sous la forme de Br700bis et ter (il y eut bien un projet de Br696 mais le projet ne dépassa pas le stade prototypal, les améliorations n’apportant pas le gain de performances espéré). Même chose pour la chasse de nuit, le Hanriot NC-600 étant décliné en NC-600bis et NC-600ter.

Dans le domaine de l’attaque, le Potez 640 d’appui rapproché est retiré du service car n’ayant pas donné satisfaction tant sur le plan tactique que sur le plan technique. Même chose pour le Bréguet Brr698 de bombardement en piqué, les unités de ce type étant rééquipées de monomoteurs LN-435, ultime déclinaison du LN-420 (qui donna également naissance au LN-430 terrestre ainsi qu’au LN-425 embarqué). Le Bréguet Br697 va lui remplacer les Bréguet Br691 693 et 695 encore en service.

La question du remplacement des bombardiers légers Douglas DB-7 et Glenn-Martin 167F et 187F à été un temps débattue. Certains estimaient que les avions d’assaut faisaient double emploi et qu’il n’était pas nécessaire d’acquérir un nouveau modèle de bombardier léger.

Finalement la France qui avait mis des options sur le B-25 et le B-26 transforme ces options en commandes fermes avec 240 B-25 (120 B-25D, 80 B-25E et 40 B-25F) et surtout 1200 B-26 (400 B-26B, 600 B-26C, 100 B-26D et BB-26E).

Dans le domaine du bombardement médian sont conservés, le Léo 458 dans ses déclinaisons bis et ter mais aussi l’Amiot 371 plus connu sous sa désignation canadienne de Amiot Berry.

Dans le domaine du bombardement lourd, l’armée de l’air conserve ses Géant (B-24 Giant) commandés à 480 exemplaires en attendant ses 160 Géant II (B-32 Dominator) qui ne firent que compléter les précédents.

En ce qui concerne les bombardiers lourds, le Bloch MB-162 doit être remplacé par l’Amiot 374, une version quadrimoteur de l’Amiot 371 plus connu sous le nom de l’Amiot Berry. En ce qui concerne le Bréguet Br482 il fût un temps question d’un Br482bis voir d’un Br482ter mais finalement la décision est prise de remplacer le Br482 et le CAO-700 par le CAO-710, évolution du dernier nommé.

En ce qui concerne l’Amiot 415, cet élégant hexamoteur réponse au Ta-400 basé en Tunisie fût sous utilisé en raison de problèmes techniques récurrents pour ne pas dire constants. Après une ultime tentative, décision est prise de le retirer du service en mars 1952.

Dans le domaine de la reconnaissance, le MB-176 est maintenu notamment dans ses versions évoluées bis et ter. Il est complété par des évolutions du D-720 (D-720F) et de l’ANF-123 (ANF-123bis). L’Amiot 372 de reconnaissance un temps menacé va finalement remplacer le Bloch MB-178 comme avion de reconnaissance à haute altitude en profitant d’un équipage concentré dans un capsule pressurisée à l’avant.

Bien que la situation militaire soit difficile, le gouvernement prépare l’avenir en s’intéressant à la propulsion à réaction. Un accord trilateral anglo-américano-français rationnalise les projets de chasseur et de bombardier disposant d’un nouveau mode de propulsion, le moteur à piston ayant atteint les limites de son dévellopement technologique.

Cet accord signé dès le mois d’octobre 1948 va aboutir à la mise au point d’appareils aussi célèbres que le Gloster Meteor, le Bloch Ouragan, le Bell P-64 Airacomet, le Lockheed P-65 Shooting Star ou encore le Bréguet Vautour.

Ces appareils vont apparaître à la fin du conflit, menant quelques missions mais à une époque où la Luftwaffe était clairement affaiblie. Autant dire que l’impact des avions à réaction sur les opérations à été pour le moins limité. Il va néanmoins préparer le passage dans une nouvelle ère des différentes armées de l’air.

En ce qui concerne la construction navale, la perte des chantiers au nord de la Seine est durement ressentie. La construction des grandes unités est un temps remise en question au profit des unités légères.

Finalement la construction des unités majeures reprend avec les deux derniers cuirassés construits par la France et trois porte-avions d’un nouveau type plus gros, plus rapides et plus modernes.

Le Conflit (63) Europe Occidentale (29)

La Campagne de Belgique (2) : 1er Corps de Cavalerie contre Panzerkorps

Durant les années trente et la Pax Armada, la France et l’Allemagne ont sérieusement modernisé leurs forces terrestres notamment en créant de nombreuses unités motomécaniques.

En septembre 1948 la France posssède huit DLM et six DCui et sans le déclenchement du conflit il était prévu la mécanisation des brigades de spahis. A cela s’ajoute des divisions motomécaniques en AFN et en Indochine mais cela sort du cadre de ce volume.

Autant dire une sacré puissance de feu, ces divisions cultivant une réputation et une image de soldat d’élite, souvent utilisée pour la propagande et le recrutement.

Leur utilisation peut être aussi bien offensive que défensive. Pour leur premier engagement cette mission est clairement défensive. La mission que confie le général Villeneuve au commandant du 1er Corps de Cavalerie, le général Langlois est clair : gagner le plus de temps possible pour permettre une installation «sereine» des divisions alliées sur la ligne K-W.

Une fois cette mission réalisée, le 1er corps de cavalerie devra se replier en arrière du front pour reconstitution et régénération en vue d’une nouvelle mission pourquoi pas plus offensive. Il n’était pas idiot de penser que le 2ème corps de cavalerie ou le 1er corps d’armée cuirassé soit engagé en relève du 1er C.C.

Sans qu’il y ait de texte officiel il était admis que les Divisions Cuirassées (DCui) soient chargées de percer et les Divisions Légères Mécaniques (DLM) d’exploiter la percée pour destabiliser le front adverse et éviter la reconstitution d’un front fixe.

Revenons à notre Campagne de Belgique. Les allemands ne vont engager leur 3.PanzerKorps (3.PzK) avec ses trois divisions blindées (4. 9. 11.PzD) que le 12 mai 1949 pour éviter que ces précieuses unités ne soient engagées dans des combats d’usure que l’Allemagne n’à pas les moyens de se permettre.

Cela fait les affaires des français qui ont plus de chemin à parcourir pour être en position de combat d’autant que comme nous le savons la DLM est transférée par route et par chemin de fer.

Néanmoins les premiers éléments du 1er Corps de Cavalerie sont en position dans la région de Liège le 11 mai 1949. A cette époque la ville est solidement tenue par les troupes belges mais personne n’imagine que la ville va encore résister deux semaines !

Les allemands eux sont encore loin de pouvoir attaquer les unités motomécaniques françaises puisque ce n’est que le 12 qu’enfin les trois divisions blindées sont engagées. Négligeant Liège, le corps blindé allemand reçoit pour mission de franchir la Meuse pour empêcher les alliés de s’installer sur la ligne KW.

Les 12 et 13 mai 1949 le 1er Corps de Cavalerie se regroupe. Il va être renforcé par deux des groupements occasionnels envoyés en avant des divisions d’infanterie, les Groupements Montanier et Dutilieux.

Alors que les combats terrestres n’ont pas encore commencé dans les ciels les combats font rage entre bombardiers allemands et chasseurs français pardon alliés, entre bombardiers alliés et chasseurs allemands. De ça les fantassins et les cavaliers n’en profite guère car les opérations ont lieu à moyenne altitude.

En dépit de certaines craintes de combattre dos à la Meuse le général Langlois obtient l’autorisation de franchir la Meuse pour combattre au sud ou au nord et ainsi soulager la place de Liège qui souffrait sous les coups allemands.

Avant de parler des combats proprements dits rappelons les moyens engagés par les deux belligérants :

Côté français on trouve tout d’abord le 1er Corps de Cavalerie (1er C.C) qui comprend deux DLM et différentes unités d’appui. Cela nous donne le panorama suivant :

-635ème régiment de pionniers : travaux d’aménagement et protection

-35ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (35ème GRCA) : douze chars légers AMX-42, seize Panhard AMD-178 et un escadron de fusiliers motocyclistes avec un peloton d’armes lourdes (mitrailleuses, trois mortiers de 81mm et quatre canons de 25mm) et trois pelotons motocyclistes

-329ème Régiment d’Artillerie Tout-Terrain à Tracteurs (329ème RATTT) disposant de trois groupes de canons de 105L modèle 1936S.

-1ère Division Légère Mécanique (1ère DLM) : un état-major de division, des unités du génie et de soutien, un régiment de découverte, deux brigades légères mécaniques et un régiment d’artillerie de DLM.

Le régiment de découverte le 6ème Régiment de Cuirassiers qui était organisé en un état-major, un peloton de commandant, un escadron hors-rang pour le soutien logistique, deux groupes d’escadrons avec un escadron d’automitrailleuses AM modèle 1940P et un escadron motocycliste.

-1ère brigade légère mécanique avec un régiment de chars, le 4ème régiment de cuirassiers (4ème RCui) disposant de Somua S-45 et un régiment de dragons portés, le 15ème Régiment de Dragons Portés (15ème RDP) disposant de VDP Laffly S20T, de motos side-cars et de chars légers FCM-44 associés au 1er groupe de canons d’assaut (douze Somua SAu-40), au 1er escadron antichar porté (douze Laffly W15 TCC), au 1er escadron antiaérien porté (vingt-quatre Laffly W15 avec un bitube de 25mm) et au 1er groupe de reconnaissance disposant de de trois pelotons de quatre FCM-44.

-2ème brigade légère mécanique avec un régiment de chars, le 18ème Régiment de Dragons (18ème RD) disposant de Somua S-45 et un Régiment de Dragons Portés le 14ème Régiment de Dragons Portés (14ème RDP) disposant de VDP Laffly S20T, de motos side-cars et de chars légers FCM-44 associés au 2ème groupe de canons d’assaut (douze Somua SAu-40), au 2ème escadron antichar porté (douze Laffly W15 TCC), au 2ème escadron antiaérien porté (vingt-quatre Laffly W15 avec un bitube de 25mm ) et au 2ème groupe de reconnaissance disposant lui aussi de FCM-44 en l’occurence trois pelotons de quatre véhicules.

-74ème régiment d’artillerie de division légère mécanique (74ème RADLM) disposant de vingt-quatre canons de 75mm TAZ modèle 1939 et de douze obusiers de 105C modèle 1935B soit trente-six pièces.

-5ème Division Légère Mécanique (5ème DLM) : un état-major de division, des unités du génie et de soutien, un régiment de découverte, deux brigades légères mécaniques et un régiment d’artillerie de DLM.

Le régiment de découverte, le 11ème régiment de cuirassiers qui était organisé en un état-major, un peloton de commandant, un escadron hors-rang pour le soutien logistique, deux groupes d’escadrons avec un escadron d’automitrailleuses et un escadron motocycliste.

-9ème brigade légère mécanique avec un état-major de brigade, un régiment de chars le 6ème Régiment de Dragons (6ème RD) disposant de Somua S-45 et un régiment de dragons portés, le 2ème Régiment de Dragons Portés (2ème RDP) disposant VDP Laffly S20T, de motos side-cars et de chars légers de FCM-44.
Ces deux régiments sont associés au 9ème groupe de canons d’assaut (douze Somua Sau-40 répartis en trois pelotons de quatre véhicules), au 9ème escadron antichar porté (douze Laffly W15 TCC), au 9ème escadron antiaérien porté (vingt-quatre Laffly W15 avec bitube de 25mm) et au 9ème groupe de reconnaissance équipé d’un peloton de commandement et de trois pelotons de quatre FCM-44.

-10ème brigade légère mécanique avec un état-major de brigade, un régiment de chars le 4ème Régiment de Hussards (4ème RH) disposant de Somua S-45 et un Régiment de Dragons Portés, le 8ème Régiment de Dragons Portés (8ème RDP) qui dispose de Laffly S20T, de motos side-cars et de chars légers FCM-44.

Ils sont associés au 10ème groupe de canons d’assaut (douze Somua Sau-40 répartis en trois pelotons de quatre), au 10ème escadron antichar porté (douze Laffly W15TCC) au 10ème escadron antiaérien porté (vingt-quatre Laffly W15 avec bitube de 25mm) et au 10ème groupe de reconnaissance organisé en un peloton de commandement et de trois pelotons de quatre FCM-44.

-Un régiment d’artillerie, le 72ème Régiment d’Artillerie de Division Légère Mécanique (72ème RADLM) disposant comme les autres de vingt-quatre canons de 75mm TAZ modèle 1939 (deux groupes) et douze obusiers de 105C modèle 1935B (un groupe).

-Le Groupement Montanier porte le nom du commandant du 19ème GRCA chargé d’éclairer le 19ème Corps d’Armée (FRA) avec des chars légers AMX-42, des automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P et des fusiliers motocyclistes.

Il bénéficie de l’aide et de l’appui du 80ème GRDI (chars légers Hotchkiss H-39 et AM modèle 1940P) et du 4ème GRDI (FCM-42 et AM modèle 1940P).

-Le Groupement Dutilleux comprend le 20ème GRCA (Hotchkiss H-39 et AM modèle 1940P ainsi que fusiliers motocyclistes), le 3ème GRDI (AMX-42, AM modèle 1940P, fusiliers motocyclistes) et le 95ème GRDI (Hotchkiss H-39 et automitrailleuses de découverte AMD-178B).

Des moyens aériens sont également déployés pour éclairer et pour appuyer les chars pardon les automitrailleuses de combat (AMC).

Les GAO engagés en soutien des deux groupements (GAO-519 et GAO-520) vont être mis à la disposition du Corps de Cavalerie, choisissant une tactique très offensive puisque les appareils opéraient le plus souvent armés de bombes. C’est logique pour les MB-175 qui pouvaient emporter deux bombes de 250kg mais plus inhabituel pour les D-720 et les ANF-123 qui emportaient des bombes légères de 50kg.

A cela s’ajoute la 3ème Escadre de Chasse (3ème EC) au grand complet qui va engager ses 81 Dewoitine D-520 et ses 27 Bréguet Br700C2 pour protéger les Somua S-45 de toute interférence aérienne allemande. D’autres unités de chasse françaises vont également être engagées mais de manière plus épisodique.

Cette Bataille de Pepinster est aussi l’occasion pour les unités d’assaut, de bombardement en piqué et de bombardement d’être enfin engagés après plusieurs jours durant lesquels ils sont restés sous-employés moins à cause de représailles allemandes sur les villes françaises que le temps d’y voir plus clair.

Parmi les unités engagées figure une unité particulière, le 1er GIAR (1er Groupe Indépendant d’Appui Rapproché), un groupe composé de trois escadrilles de neuf Potez 640, un bimoteur comparable au Henschel Hs129 et destiné à assurer l’appui des DLM et des DC.

Pas forcément ultra-rapide mais bien protégé et disposant d’une longue allonge, le «640» disposait dans une nacelle ventrale (semi-encastrée dans le fuselage pour réduire la trainée) d’un canon de 25mm à très haute vitesse initiale qui pouvait en théorie percer tous les chars en service dans la Panzerwaffe. Il pouvait également emporter des bombes en attendant des roquettes dont la mise au point était interminable.

A cette unité bien particulière va s’ajoute trois groupes détachés des différents GRAVIA en l’occurence le GBA II/35 volant sur Bréguet 693, le GBp II/42 volant sur Bréguet Br698 et le GBM III/12 volant sur Lioré et Olivier Léo 451.

Côté allemand on trouve donc le 3. PanzerKorps (3.PzK) qui comprend trois divisions blindées issus d’autres Panzerkorps ! Ce 3ème corps blindé comprend les éléments et les moyens suivants :

-Unités d’appui et de soutien :

-Un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée (Heeres-Artillerie Schweren ArtillerieRegiment) qui dispose d’un état-major, d’une batterie hors-rang pour le soutien logistique et de trois bataillons d’artillerie lourde à trois batteries de quatre pièces soit 36 canons de 150mm tractés.

-Un bataillon du génie : une compagnie de commandement, une compagnie de sapeurs-démineurs, une compagnie de franchissement et deux compagnies de sapeurs de combat

-Un bataillon de soutien logistique : une compagnie de commandement et de transmission, une compagnie de dépannage, une compagnie de ravitaillement, une compagnie de maintenance et une compagnie sanitaire

-Un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) : une compagnie de commandement et de transmission, une compagnie de chars légers de reconnaissance (Panzer II Luchs à canon de 50mm) et deux compagnies d’autos blindées 6×6 ou 8×8.

-4ème division blindée (4. Panzerdivision) :

-Un Etat-major Divisionnaire (EMD)

-Un groupement logistique autonome

-Un groupe de reconnaissance motorisé : une compagnie motocycliste, une compagnie d’autos blindées 6×6, une compagnie de chars légers Panzer II Luchs et une compagnie d’appui antichar et antiaérienne (canons antichars de 50mm remorqués et canons antiaériens de 37mm remorqués)

-Une brigade de chars : un état-major, deux régiments de chars Panzer V Panther, un bataillon de canons d’assaut Stug III, un bataillon de Panzergrenadiers, une compagnie antichar remorquée et une compagnie antiaérienne remorquée.

-Une brigade de grenadiers : un état-major, deux régiments de grenadiers, une compagnie motocycliste, une compagnie antiaérienne et une compagnie antichar

-Un régiment d’artillerie autopropulsé : un état-major, une batterie hors rang (soutien logistique), une batterie de reconnaissance et de conduite de tir, trois bataillons à trois batteries de quatre Wespe et Hummel (deux bataillons de Wespe et un bataillon de Hummel) soit un total de trente-six pièces.

-Un bataillon du génie : une compagnie de commandement, une compagnie de sapeurs-démineurs, une compagnie de franchissement et deux compagnies de sapeurs de combat

-Un détachement de transmissions

Pour l’opération Fall Gelb, la division reçoit un Schwere Panzer Abteilung (bataillon de chars lourds) équipé de Panzer VI Tigre.

-9ème division blindée (9. Panzerdivision) :

-Un Etat-major Divisionnaire (EMD)

-Un groupement logistique autonome

-Un groupe de reconnaissance motorisé : une compagnie motocycliste, une compagnie d’autos blindées 6×6, une compagnie de chars légers Panzer II Luchs et une compagnie d’appui antichar et antiaérienne (canons antichars de 50mm remorqués et canons antiaériens de 37mm remorqués)

-Une brigade de chars : un état-major, deux régiments de chars équipés de Panzer III et de Panzer IV, un bataillon de canons d’assaut Stug III, un bataillon de Panzergrenadiers, une compagnie antichar remorquée et une compagnie antiaérienne remorquée.

-Une brigade de grenadiers : un état-major, deux régiments de grenadiers, une compagnie motocycliste, une compagnie antiaérienne et une compagnie antichar

-Un régiment d’artillerie autopropulsé : un état-major, une batterie hors rang (soutien logistique), une batterie de reconnaissance et de conduite de tir, trois bataillons à trois batteries de quatre Wespe et Hummel (deux bataillons de Wespe et un bataillon de Hummel) soit un total de trente-six pièces.

-Un bataillon du génie : une compagnie de commandement, une compagnie de sapeurs-démineurs, une compagnie de franchissement et deux compagnies de sapeurs de combat

-Un détachement de transmissions

Pour l’opération Fall Gelb, la division reçoit un Schwere Panzer Abteilung (bataillon de chars lourds) équipé de Panzer VI Tigre.

-11ème division blindée (11. Panzerdivision) :

-Un Etat-major Divisionnaire (EMD)

-Un groupement logistique autonome

-Un groupe de reconnaissance motorisé : une compagnie motocycliste, une compagnie d’autos blindées 6×6, une compagnie de chars légers Panzer II Luchs et une compagnie d’appui antichar et antiaérienne (canons antichars de 50mm remorqués et canons antiaériens de 37mm remorqués)

-Une brigade de chars : un état-major, deux régiments de chars équipés de Panzer III et de Panzer IV, un bataillon de canons d’assaut Stug III, un bataillon de Panzergrenadiers, une compagnie antichar remorquée et une compagnie antiaérienne remorquée.

-Une brigade de grenadiers : un état-major, deux régiments de grenadiers, une compagnie motocycliste, une compagnie antiaérienne et une compagnie antichar.

-Un régiment d’artillerie autopropulsé : un état-major, une batterie hors rang (soutien logistique), une batterie de reconnaissance et de conduite de tir, trois bataillons à trois batteries de quatre Wespe et Hummel (deux bataillons de Wespe et un bataillon de Hummel) soit un total de trente-six pièces.

-Un bataillon du génie : une compagnie de commandement, une compagnie de sapeurs-démineurs, une compagnie de franchissement et deux compagnies de sapeurs de combat

-Un détachement de transmissions

Pour l’opération Fall Gelb, la division reçoit un Schwere Panzer Abteilung (bataillon de chars lourds) équipé de Panzer VI Tigre.

Ce Panzerkorps va bénéficier lui aussi d’une couverture aérienne fournit par le XIV. FliegerKorps qui va détacher des unités de chasse, de bombardement et de reconnaissance en l’occurence les unités suivantes :

-Deux gruppen de chasse, le I./JG-52 volant sur Focke-Wulf Fw-190G et le IV./JG-54 volant sur Messerschmitt Me-109F

-Un gruppen de chasse lourde, le I./ZG-3 volant sur Messerschmitt Me-210B

-Un gruppen de bombardement, le -I./Kpfg-3 volant sur Junkers Ju-188

-Un gruppen de chasse-bombardement, le I./Kpfg-45 volant sur Focke-Wulf Fw-190D

-Un gruppen de bombardement en piqué, le I./Stkpfg-3 volant sur Junkers Ju-87D

-Un détachement de reconnaissance issu de l’Aufklarunggruppe 32  avec des bimoteurs de reconnaissance tactique Focke-Wulf Fw-189 et d’avions légers Fieseler Fi-156.

La première bataille de chars du second conflit mondial commence le 14 mai 1949 par un affrontement entre les unités d’éclairage des deux camps. Contrairement à Fontenoy ce sont les français qui tirent les premiers.

C’est le groupement Montanier qui est le premier à faire parler la poudre en surprenant le bataillon d’éclairage du Panzerkorps qui souffre sous les coups des AMX-42, des Hotchkisss H-39 et des AM modèle 1940P, les fusiliers motocyclistes prenant position dans les villages pour dresser un «barrage antichar».

Pendant ce temps le Groupement Dutilleux qui dispose d’AMX-42, de FCM-42, de Hotchkiss H-39, d’automitrailleuses puissantes, d’automitrailleuses de découverte et de fusiliers motocyclistes reste en retrait pour éviter de se faire surprendre par un surgissement des allemands.

Ces groupements bénéficient du soutien aérien des Potez 640 qui par leur action espéraient faire taire les sceptiques sur un programme jugé comme superflu. Ils souffrent sous les coups de la chasse et de la Flak allemande. La chasse alliée (essentiellement française mais avec l’intervention de quelques chasseurs britanniques et belges) limite cependant les pertes des avions alliés.

Le groupement Montanier et le groupement Dutilleux bénéficient également du soutien du 329ème RATTT qui avec ses canons de 105L modèle 1936S avait montré aux allemands que les français n’avaient rien oublié du «noble art de l’artillerie».

Les groupements occasionnels français restent sur le terrain mais l’engagement des unités d’éclairage des trois Panzerdivisionen rend leur position précaire. Fort heureusement les deux DLM sont en position pour combattre.

Les groupements Montanier et Dutilleux se replient derrière la ligne de contact pour ravitaillement et maintenance en vue d’un nouvel engagement soit en soutien des DLM ou en soutien des DI qui doivent se déployer sur la ligne KW.

Le 35ème GRCA est engagé le 15 mai 1949 à l’aube avec l’appui du 329ème RATTT pour préparer l’engagement des 1ère et 5ème DLM. Cette action musclée et agressive des français surprend les allemands persuadés que les français sont déjà à bout de force. Cela va rendre les allemands plus circonspects.

Le 15 mai 1949 la 1ère DLM engage la 4.Panzerdivision avec ses Somua S-45 (à canon de 75mm) couverts par les dragons portés qui ont de la peine à suivre les chars à bord de leurs Laffly (ce qui poussera la France à généraliser les véhicules chenillés dans les unités motomécaniques).

Les dragons portés bénéficient néanmoins du soutien de véhicules chenillés que ce soit les FCM-44 du régiment et ceux du groupe de reconnaissance, les canons d’assaut Somua Sau-40 alors que les Laffly antichar et antiaériens restent en arrière pour tenir et encager le terrain en compagnie du 74ème RADLM.

C’est l’épreuve de vérité pour les différents chars. On imagine qu’en France comme en Allemagne nombre d’ingénieurs ont du se demander si ils avaient offert à leurs soldats le meilleur char possible en tenant compte des contraintes techniques, tactiques et politiques.

Les premiers retours d’expérience montre que le Somua S-45 et le Panther se valent, la différence se faisant comme souvent avec le niveau de formation et d’entrainement des équipages. Les Tigre n’ont en revanche aucun opposant crédible au sein des DLM, les équipages français découvrant la peur ressentie par le fait d’être détruits sans pouvoir riposter efficacement.

En revanche les semi-chenillés semblent plus adaptés que les véhicules à roues pour coller aux chars.

Les canons d’assaut se valent même si le canon long du Stug III offre davantage d’allonge que le Somua Sau-40, un modèle de toute façon amené normalement à être remplacé par un autre type de véhicule plus proche du canon automoteur que du canon d’assaut (Divulgachâge ce ne sera pas le cas).

Les français ont une supériorité en terme antichar et antiaérien avec des pièces mobiles pouvant être facilement déplacées en tout cas plus facilement que les pièces tractées allemandes. C’est l’inverse pour l’artillerie puisque les DLM ont des pièces tractées alors que les Panzerdivisionen ont des pièces autoportées.

Si la 1ère DLM engage la 4.PzD, la 5ème DLM engage elle la 9.PzD qui est sérieusement secouée, subissant des pertes bien plus lourdes que sa consoeur. La 11.PzD elle reste en réserve pour soit renforcer l’assaut d’une des deux PzD ou pour faire face au surgissement d’une nouvelle unité motomécanique française ou alliée.

A la tombée de la nuit les deux camps pansent leurs plaies et se prépare à de nouveaux combats pour le 16 mai. Dans la nuit quelques escarmouches ont lieu entre dragons portés et panzergrenadiers, quelques duels d’artillerie également mais rien d’extraordinaire. Nul doute que peu d’hommes ont réussi à trouver le sommeil.

Le 16 mai 1949 les combats reprennent alors que l’aube est naissante. Cela commence par un duel d’artillerie entre le 329ème RATTT et le régiment d’artillerie lourde rattachée au Panzerkorps.

Les dragons portés d’un côté et les panzergrenadiers de l’autre tentent par des coups de main de s’emparer d’une position qui pourrait faire la différence.

C’est ensuite l’engagement des chars et comme la veille si le duel Somua S-45 vs Panzer V Panther est équilibré, le Panzer VI Tigre pose d’insolubles problèmes aux français qui décident de faire donner l’aviation pour tenter de détruire ces monstres d’acier. Hélas si plusieurs sont neutralisés notamment par les Potez 640 aucun n’est «perte totale».

En effet la plupart des Tiger ont perdu leur chenilles ce qui certes les immobilisent mais comme les allemands vont rester maitres du champ de bataille aucun ne sera par exemple capturé par les alliés qui auraient de toute façon eut bien du mal à l’évacuer hors de portée des allemands.

Le déploiement des Tiger était connu et il est étonnant de voir qu’aucun ARL-44 ou aucun B-1ter des BCC de quartie général n’à été déployé en soutien du 1er Corps de Cavalerie.

Ce deuxième jour se termine encore par une situation incertaine mais les deux belligérants fatiguent les alliés plus que les allemands. Chose étonnante la 11.PzD n’est toujours pas engagée alors que nul doute que son engagement le 16 aurait fait la différence.

Cette prudence allemande est difficile à expliquer et reste d’ailleurs inexplicable à ce jour. Certains y ont vu une conséquence de l’agressivité française qui à rendu les allemands prudents voir même pusillanimes.

Le 17 mai 1949 enfin la 11.PzD est engagée face à des DLM emoussées et fatiguées. De crainte de perdre des unités motomécaniques difficilement reconstituables être réduites le 1er Corps de Cavalerie reçoit l’ordre de se replier.

Il faut dire qu’à l’époque les unités du GA n°1 sont en cours d’installation sur la ligne KW et sont donc prêts à accueillir chaleureusement les unités allemandes.

Ce repli ne peut cependant pas se faire n’importe comment. Il doit avoir lieu en bon ordre pour éviter que le repli ne tourne à la déroute.

Dans la nuit du 17 au 18 mai les premières unités se replient, les dragons portés couvrant le repli des unités de soutien et d’artillerie en créant de petits môles de résistance avec les chasseurs de chars Laffly et les véhicules antiaériens du même constructeur.

Quelques attaques allemandes sont brisées par les tirs mortellement précis des canons de 47mm et surtout des bitubes de 25mm qui hélas pour les Landser se montrent aussi efficaces en tir antiaérien qu’en tir sol-sol.

Les dragons portés se replient ensuite couverts par les Somua S-45, les FCM-44 et les canons d’assaut.

Les combats sont violents mais les unités du 1er Corps de Cavalerie (1er C.C) conservent leur cohésion. Côté allemand l’épée est émoussée et le 3. Panzerkorps ne peut pas vraiment s’opposer au repli français.

L’artillerie et surtout l’aviation allemande tentent de s’opposer au repli à l’ouest de la Meuse. Cela obligera certains cavaliers français à devoir saborder leurs véhicules avant de repasser le fleuve pour retrouver leurs camarades.

Le 1er C.C et les groupements Montanier et Dutillieux sont repliés à l’ouest de Bruxelles pour régénération et rééquipement. Finalement le général Villeneuve envoie le 2ème C.C qui relève le 1er C.C qui rejoint la France pour réorganisation et rééquipement. Pour lui la Campagne de Belgique est terminée.

Pologne et Pays Neutres (87) Suède (22)

Sous-marins

Les trois unités de classe Hajen au mouillage

-En septembre 1939 les sous-marins les plus anciens de la Svenska Marinen sont les trois unités formant la Classe Hajen, des sous-marins baptisés Hajen Salen Valroose mis en service en 1920.

Ils sont désarmés respectivement en 1943, 1942 et 1943 remplacés par des type III allemands construits sous licence en Suède et dont ils reprennent les noms.

Ils servent de pontons électriques pour recharger les batteries de leurs homologues encore en service avant d’être démolis à la fin du conflit pour fournir de l’acier et compenser les pénuries dont souffrait la Suède.

Ces sous-marins déplaçaient 392 tonnes en surface et 422 tonnes en plongée, mesurant 54m de long pour 5.20m de large et 3.50m de tirant d’eau.

Disposant d’une propulsion diesel-électrique (deux moteurs diesels de 1000ch et deux moteurs électriques de 350ch) entrainant deux hélices ils affichaient des performances honorables pour leur époque avec une vitesse maximale en surface de 15.5 nœuds et de 9 nœuds en plongée, une distance franchissable de 3300 miles nautiques à 10 nœuds et de 54 miles nautiques à 6 nœuds.

L’armement se composait d’un canon de 75mm sur le pont et de quatre tubes lance-torpilles de 450mm avec huit torpilles, l’équipage se composant de 30 hommes.

Le HMS Illern

-A la classe Hajen succède les trois unités de la classe Bävern (Bävern Illern Uttern) mises en service en 1921. Ces navires sont désarmés respectivement en 1944, 1944 et 1943, leurs noms étant également repris pour des sous-marins type III construits sous licence.

Le Bävern sert de ponton-école pour les futurs sous-mariniers jusqu’en 1952 quand une voie d’eau d’origine suspecte entraine son naufrage. L’épave entre deux eaux n’est pas relevée mais remorquée à distance pour servir de but sonar aux oreilles d’or suédoises.

L’Uttern est placé comme brise-lame à Karlskrona pour protéger un mouillage et ce jusqu’en 1957 quand la coque est envoyée à la démolition. L’Uttern sert de ponton électrique pour recharger les batteries mais coule dès septembre 1945 (relevée la coque est envoyée à la ferraille).

Ces navires déplaçaient 429 tonnes en surface mais 472 tonnes en plongée, mesurant 57.m de long pour 5.80m de large et un tirant d’eau de 3m.

Disposant d’une propulsion diesel-électrique (deux moteurs diesels de 1050ch et deux moteurs électriques de 260ch) entrainant deux hélices ils affichaient des performances honorables pour leur époque avec une vitesse maximale en surface de 15.2 nœuds et de 8.2 nœuds en plongée, une distance franchissable de 3000 miles nautiques à 15 nœuds et de 54 miles nautiques à 6 nœuds.

L’armement se composait d’un canon de 75mm sur le pont et de quatre tubes lance-torpilles de 450mm avec huit torpilles, l’équipage se composant de 28 hommes.

-Le Valen est le premier sous-marin mouilleur de mines de la marine suédoise. Mis en service en 1925, il aurait du être désarmé en 1944 mais il est finalement profondément modernisé pour tenir quelques années de plus.

Il fera mieux que cela puisqu’il sera désarmé en mars 1955 et démoli après trente ans de carrière.

Ce sous-marin déplaçait 548 tonnes en surface et 730 tonnes en plongée, mesurant 57.10m de long pour 7.10m de large et un tirant d’eau de 3.10m.

Disposant d’une propulsion diesel-électrique (deux moteurs diesels de 670ch et deux moteurs électriques de 350ch) entrainant deux hélices il pouvait atteindre une vitesse maximale en surface de 14.8 nœuds et de 7.4 nœuds en plongée, une distance franchissable de 3000 miles nautiques à 10 nœuds et de 54 miles nautiques à 6 nœuds.

L’armement se composait d’un canon de 75mm sur le pont et de quatre tubes lance-torpilles de 450mm avec huit torpilles et de 20 mines (certaines sources mentionnent la présence d’un canon antiaérien de 25mm), l’équipage se composant de 31 hommes.

Le HMS Draken

-Les trois sous-marins formant la Classe Draken sont pour ainsi dire des miraculés car sans le déclenchement du second conflit mondial en septembre 1948 ils auraient été désarmés. Initialement conçus comme sous-marins mouilleurs de mines ils sont finalement achevés comme sous-marins d’attaque. Ils sont mis en service en 1929 (Draken Gripen) et 1931 (Ulven).

Usés par un service intensif ces trois submersibles sont désarmés durant le conflit, le Draken en septembre 1951, le Gripen en octobre 1952 et le Ulven en mars 1953 après avoir été endommagé dans une collision avec un cargo. Ils sont tous démolis dans l’immédiat après guerre.

Les unités de la classe Draken déplaçaient 667 tonnes en surface mais 850 tonnes en plongée, mesuraient 66.20m de long pour 6.20m de large et un tirant d’eau de 3.30m.

Disposant d’une propulsion diesel-électrique (deux moteurs diesels de 960ch et deux moteurs électriques de 500ch) entrainant deux hélices ils pouvaient atteindre une vitesse maximale en surface de 13.8 nœuds et de 8.3 nœuds en plongée, une distance franchissable de 5600 miles nautiques à 10 nœuds et de 38 miles nautiques à 6 nœuds, l’immersion maximale étant de 60m.

L’armement se composait d’un canon de 105mm sur le pont, d’un canon antiaérien de 25mm et de quatre tubes lance-torpilles de 533mm avec huit torpilles, l’équipage se composant de 35 hommes.

Comme nous l’avons vu plus haut les trois sous-marins de classe Draken devaient être des sous-marins mouilleurs de mines mais au cours du programme les priorités ont changé.

Le HMS Delfinen

C’est donc les trois unités de la Classe Delfinen qui vont compléter le Valen dans la mission de poser des bouchons de mines pour rendre impensable le passage de navires ennemis dans les eaux suédoises (à moins bien que sur qu’on ne préfère pas un usage plus offensif).

Ces trois sous-marins baptisés Delfinen Nordkapen et Springaren sont mises en service en 1936 et vont servir au sein de la Svenska Marinen jusqu’en 1955 quand ces unités sont désarmées puis démolies.

Ces navires déplaçaient 540 tonnes en surface et 720 tonnes en plongée, mesurant 63.1m de long pour 6.40m de large et 3.40m de tirant d’eau.

Disposant d’une propulsion diesel-électrique (deux moteurs diesels de 600ch et deux moteurs électriques de 400ch) entrainant deux hélices ils atteignaient une vitesse maximale en surface de 15 nœuds et de 9 nœuds en plongée, une distance franchissable de 3000 miles nautiques à 14 nœuds et de 54 miles nautiques à 6 nœuds, l’immersion maximale de 60m (non confirmée).

L’armement se composait d’un canon de 57mm, d’un canon de 25mm, de quatre tubes lance-torpilles de 533mm avec huit torpilles et de 20 mines, l’équipage se composant de 34 officiers et marins.

HMS Sjölejonet

Les unités de la Classe Sjölejonet sont conçus à partir de 1934 par la firme Kockums qui tire ici la quintescence de l’expérience suédoise en matière de conception sous-marine, expérience qui doit également beaucoup à des ingénieurs allemands qui en raison du traité de Versailles devaient monayer leurs talents à l’étranger.

Trois unités sont initialement prévues mais six autres sont commandées au moment où éclate la guerre de Pologne. En dépit du fait que ce conflit se termine rapidement, la construction se poursuit tout comme une «suédisation» du type III allemand pour une production sous licence, un choix qui fit tousser au pays.

Les neuf unités de classe Sjölejonet sont mis en service en 1938 (Sjölejonet), en 1939 (Sjöbjornen Sjöhunden), en 1941 (Svärdfisken Tumlaren Dykaren Sjöhasten) et en 1942 (Sjöborren), servant jusqu’à la fin des années soixante et le début des années soixante-dix après une solide modernisation comparable à notre programme programme AMTATE (Améliorations Tactiques et Techniques).

Ces sous-marins déplaçaient 580 tonnes en surface et 760 en plongée, mesurant 64.20m de long pour 6.40m de large et un tirant d’eau de3.40m.

Propulsés par deux moteurs diesels MAN de 1050ch chacun et par deux moteurs électriques de 500ch, entrainant deux hélices, ils pouvaient atteindre la vitesse maximale de 16.2 nœuds en surface et de 10 nœuds en plongée. Ils pouvaient plonger à 60m (information non confirmée) et pouvaient franchir 3000 miles nautiques à 10 nœuds en surface et de 54 nautiques à 6 nœuds.

L’armement se composait de deux canons de 40mm en tubes étanches, six tubes lance-torpilles de 533mm (trois de proue, un de poupe et deux orientables) avec dix torpilles.

-Les neuf sous-marins du type U sont entrés dans l’histoire non pas pour leurs performances ou leurs exploits guerriers mais par le fait qu’ils vont être les seuls sous-marins suédois à ne pas posséder de nom, la raison de ce choix étant encore ignoré aujourd’hui. Ces navires sont mis en service en 1942 (U-) en 1943 (U-2 et U-3) et en 1944 (U-4 à U-9). Ces sous-marins sont restés en service jusqu’en 1959 quand ils ont été désarmés puis démolis à l’exception du U-3.

Ces submersibles déplaçaient 367 tonnes en surface mais 450 tonnes en plongée, mesurant 49.6m de long pour 4.70m de large et 3.80m de tirant d’eau.

Propulsés par un diesel-générateur MAN entrainant deux moteurs électriques pour une puissance propulsive globale de 1350ch, ils atteignaient la vitesse maximale de 13.8 nœuds en surface et de 7.5 nœuds en plongée, la distance franchissable étant de 3000 miles nautiques à 14 nœuds et de 54 nautiques à 6 nœuds en plongée.

L’armement se composait d’un canon de 20mm et de quatre tubes lance-torpilles de 533mm avec huit projectiles (trois tubes à l’avant et un à la poupe), l’équipage se composant de 32 officiers et marins.

Les trois sous-marins de Classe Neptun (Neptun Najad Näcken) sont trois sous-marins mouilleurs de mines mis en service en 1943. Derniers de leur type au sein de la marine suédoise, ils effectuèrent une carrière honorable, le Neptun étant perdu suite à l’explosion d’une mine défectueuse le 17 mars 1952 (épave retrouvée en 1965), les deux autres étant désarmés en 1959 et 1961 respectivement puis démolis.

Ces sous-marins déplaçaient 550 tonnes en surface mais 730 tonnes en plongée, mesurant 62.6m de long pour 6.40m de large et 3.40m de tirant d’eau. Les deux moteurs diesel MAN développant 1800ch et les deux moteurs électriques développant 1000ch leur permettant d’atteindre la vitesse de 15 nœuds en surface et de 10 nœuds plongée. Ils pouvaient franchir 3000 miles nautiques à 14 nœuds en surface et 54 miles nautiques à 6 nœuds.

L’armement se composait de cinq tubes lance-torpilles de 533mm (trois à l’avant et deux à l’arrière) avec dix torpilles, vingt mines, un canon de 40mm et un de 20mm, l’équipage se composant de 35 officiers et marins.

-La Suède n’à aucun problème pour concevoir et fabriquer des porte-avions. Voilà pourquoi la décision d’acquérir la décision de fabrication des Type III à provoqué une petite polémique au pays de Nobel et de Fersen.

Ces six sous-marins baptisés Hajen Salen Valroose Bavern Illern et Uttern sont mis en service en 1945 pour les trois premiers et en 1947 pour les trois derniers.

Ces submersibles vont opérer en Baltique, le Haljen est perdu le 8 janvier 1953 victime d’un hydravion allemand qui le pris pour un sous-marin ennemi. Le Salen victime d’un incendie à quai le 17 mars 1954 est jugé trop endommagé pour être réparé, désarmé puis démoli après récupération de tout ce qui était récupérable. Les quatre autres sont désarmés entre 1959 et 1961 et démolis.

Les sous-marins de la Classe Hajen déplaçaient 480 tonnes en surface et 594 tonnes en plongée, mesurant 53.97m de long pour 5.22m de large et 4.57m de tirant d’eau.

Ils étaient propulsés par deux diesels MWM de 550ch en surface et par deux moteurs électriques de 305ch, les moteurs entrainant deux hélices.

Ils pouvaient filer à 13.5 nœuds en surface et à 9 nœuds en plongée, plonger à 150m, franchir 5850 miles nautiques à 8 nœuds en surface et 66 miles nautiques à 4 nœuds en plongée.

Ils étaient armés d’un canon de 37mm, d’un canon de 20mm, de quatre tubes lance-torpilles de 533mm concentrés à la proue avec six torpilles (quatre dans les tubes et deux en réserve) ou douze mines TMA. L’équipage se composait de 32 officiers et marins.

Pologne et Pays Neutres (86) Suède (21)

Torpilleurs et navires légers

Le torpilleur Spica futur Romulus

-En avril 1940 la Suède achète à l’Italie deux torpilleurs de classe Spica à la marine italienne, les Spica et Astore qui sont rebaptisés respectivement Romulus et Remus.

Ces navires qui avaient déjà cinq ans de service au sein de la Regia Marina sont modernisés en 1946/47 ce qui expliquent qu’ils ont été simplement désarmés en septembre 1958 (Romulus) et mars 1959 (Remus). Ils sont utilisés comme cibles de tir avant d’être envoyés à la casse.

Ces deux navires déplaçaient 808 tonnes (1040 tonnes à pleine charge), mesuraient 83.5m de long pour 8.1m de large et 2.55m de tirant d’eau.

Avec 19000ch de puissance propulsive (deux turbines à engrenages alimentées en vapeur par deux chaudières, le tout entrainant deux hélices), ils pouvaient atteindre la vitesse maximale de 34 nœuds et franchir 700 miles nautiques à 30 nœuds et 1750 miles nautiques à 15 nœuds.

L’armement d’origine se composait de trois canons de 100mm en affûts simples sous masque (un à l’avant deux à l’arrière), onze canons de 20mm, deux mitrailleuses de 13.2mm, quatre tubes lance-torpilles de 450mm (deux plate-formes doubles), 20 mines et des grenades ASM.

En Suède l’armement à été modifié avec trois canons de 105mm en affûts simples sous masque (un avant deux arrières), huit canons de 25mm, quatre tubes lance-torpilles de 450mm (deux plate-formes doubles), 20 mines et des grenades ASM. L’équipage se composait de 116 officiers et marins.

Le HMS Munin

La Classe Mode composée de quatre torpilleurs ou destroyers légers (Mode Magne Munin Mjölner) mis en service respectivement en 1942, en 1942, 1943 et 1942. Modernisés après guerre entre 1955 et 1957 ils sont transformés en frégates pour continuer leur carrière jusqu’à leur désarmement survenu respectivement en 1982, 1983, 1978 et 1979. Ils sont tous ferraillés.

Ces navires déplaçaient 1135 tonnes (1320 tonnes en pleine charge), mesurant 78m de long pour 8.10m de large et 2.70m de tirant d’eau. Disposant de deux turbines De Laval et de deux chaudières, développant 16000ch et entrainant deux hélices, ils pouvaient filer à 31 nœuds et franchir 1200 miles nautiques à 20 nœuds.

Pour compléter les navires de classe Molde, la Suède décide de commander six navires de classe Ariete, une évolution des Spica. Comme les chantiers Ansaldo ont des capacités limitées, Stockholm décide de commander deux navires à construire en Ligurie suivis de quatre à produire à l’Arsenal de Karlskrona.

L’Ariete

Ces navires baptisés Komet Meteor Orkab Vind Virgo et Sirius sont mis en service respectivement en mars 1944, juin 1945, septembre 1945, mai 1946, septembre 1947 et juin 1948. Ils forment la 1ère flottille de torpilleurs.

Ces navires malgré leur conception méditerranéenne se montrent plutôt à leurs aises dans les eaux de la mer Baltique.

Endommagé par un échouage, le Komet est désarmé dès septembre 1953 et non réarmé en raison d’avaries trop importantes pour justifier une réparation à un coût décent.

Le navire est cannibalisé au profit de ces cinq sister-ship qui après une modernisation entre 1956 et 1958 vont être désarmés en mars 1964 (Meteor), en octobre 1965 (Orkab), en mars 1966 (Vind) et enfin en juin 1967 (Virgo Sirius). Ils sont tous démolis dans les années soixante-dix.

Ces navires déplaçaient 757 tonnes (1118 tonnes à pleine charge), mesuraient 83.5m de long pour 8.62m de large et un tirant d’eau de 3.15m.

Les 22000ch générés par deux turbines à engrenages alimentées en vapeur par deux chaudières le tout entrainant deux hélices leur permettait d’atteindre la respectable vitesse de 31.5 nœuds et de franchir 2000 miles nautiques à 15 nœuds.

L’armement se composait de deux canons de 105mm en affûts simples sous masque, de quatre canons de 40mm en affûts simples et de six canons de 25mm en affûts doubles, de deux plate-formes triples lance-torpilles de 450mm, de grenades ASM et de 20 mines, le tout armé par 108 officiers et marins.

Vedettes lance-torpilles

Dans une mer aussi étroite et archipélagique que la Baltique la vedette lance-torpilles est une arme idéale surtout pour une marine défensive comme l’était la Svenska Marinen.

-Les premières torpedobat sont deux vedettes d’origine anglaise, les MTB-3 et 4 mises en service en 1925 et désarmées en août 1940. Elles sont ensuite utilisées comme auxiliaires portuaires, rôle de l’ombre qui s’achève par leur désarmement et leur démolition en 1952.

Du temps de leur carrière de vedette lance-torpilles, elles déplaçaient 12.5 tonnes, mesuraient 16.2m de long pour 3.40m de large et un tirant d’eau de 1.10m. Filant à 40 nœuds, elles étaient armées par sept hommes qui mettaient notamment en œuvre une mitrailleuse et les deux torpilles de 450mm embarquées.

-Les vedettes suivantes ont été baptisées T-3 et T-4. Mises en service en 1941 elles sont toujours là en septembre 1948 et même en 1954 quand le second conflit mondial se termine. Elles sont désarmées respectivement en 1964 et 1966.

Ces navires déplaçaient 20 tonnes pour une longueur de 18.3m, une largeur de 4.70m et un tirant d’eau de 1.50m. Avec leurs 2300 ch, les deux moteurs essence qui entrainaient chacun une hélice permettaient à ces navires de filer à 40 nœuds. L’armement se composait de deux mitrailleuses, de deux torpilles de 450mm, le tout manœuvré par huit hommes.

-A l’automne 1940 la Suède rachète à l’Italie quatre vedettes les MAS-513 514 515 et 516. Ces vedettes ne vont pas connaître une nouvelle carrière active mais vont servir aux ingénieurs suédois à mettre au point un nouveau modèle de torpedobat.

Précisons tout de même que ces vedettes italiennes déplaçaient 21.5 tonnes, mesuraient 17m de long pour 4.4m de large et un tirant d’eau de 1.30m, filaient à 44 nœuds (puissance propulsive de 2000ch assurée par deux moteurs diesels) avec un armement composée d’une mitrailleuse de 13.2mm, de deux torpilles de 450mm et de six grenades ASM, le tout mis en œuvre par dix hommes.

-Le travail mené sur les vedettes italiennes aboutit à la production de deux classes de vedettes lance-torpilles.

La première était composée de vedettes immatriculées T-15 à T-18 , des vedettes de 22.5t, mesurant 18.7m de long pour 4.60m de large et un tirant d’eau de 1.50m.

Propulsées par deux moteurs à essence développant 2300ch et entrainant deux hélices, elles pouvaient filer à 45 nœuds et étaient armées d’un canon de 20mm et de deux torpilles de 450mm, l’équipage se composant de 11 hommes.

La seconde était plus nombreuse car composée de vedettes immatriculées T-21 à T-31, des vedettes déplaçant 27 tonnes, mesurant 20m de long pour 5m de large et 1.50m de tirant d’eau, une puissance propulsive de 3000ch (deux moteurs essence, deux hélices) leur permettant d’atteindre la vitesse maximale de 49 nœuds. L’armement était plus puissant avec un canon de 20mm, deux torpilles de 533mm mais l’équipage était toujours composé de onze hommes.

Durant le conflit ces vedettes n’auront pas l’occasion de combattre mais toutes ne sortiront pas indemnes du conflit, la T-15 étant perdue le 14 mars 1949 dans une collision avec un caboteur, la T-21 étant victime d’un incendie le 8 septembre 1952 alors que les T-29 et T-30 furent coulées dans leur collision mutuelle au large de Stockholm le 8 janvier 1954. Les autres vedettes ont été retirées du service actif au milieu des années soixante.

Patrouilleurs

-En 1942 après cinquante et un an de service, la cannonière Svenskund est désarmée puis démolie, sa préservation en réserve ne se justifiant pas en raison de son âge et de son usure. C’était un navire de 280 tonnes, mesurant 38.5m de long pour 7.90m de large et un tirant d’eau de 3m, une vitesse maximale de 12.5 nœuds et un armement composé de deux canons de 57mm auxquelles pouvaient s’ajouter des mines quand la canonnière se transformait en mouilleur de mines occasionnel.

-En 1931 et 1932 la marine suédoise met en service deux patrouilleurs de Classe Asköfjard, des unités baptisées Asköfjard et Baggensfjärd. Ces navires vont servir dans la Svenska Marinen jusqu’en 1958 et 1959 quand ils sont désarmés puis démolis.

Ces navires déplaçaient 25 tonnes, mesuraient 19.3m de long pour 3.80m de large et un tirant d’eau de 1.50m. Leur moteur diesel de 92ch leur permettait d’atteindre la formidable vitesse de……11.5 nœuds, l’armement se limitant à un canon de 37mm, l’équipage à sept hommes.

-Si la classe Asköfjard se composait de deux unités, la Classe Edofjärd se composait elle de trois unités mises en service en 1933 (Kanholmsfjörd Lidöfjard Edöfjard), des unités qui vont servir jusqu’à leur désarmement survenu en 1959.

Ces navires déplaçaient 28 tonnes, mesuraient 21.2m de long pour 3.80m de large et un tirant d’eau de 1.50m, un diesel de 92ch entrainant une hélice leur permettant d’atteindre la vitesse de 11.5 nœuds. L’armement était identique aux précédents tout comme le nombre de membres d’équipage.

-Dans cette catégorie nous trouvons également cinq patrouilleurs type SVK-1 logiquement baptisés SVK-1 à SVK-5, ces cinq navires étant mis en service en 1944. Ils vont servir au sein de la Svenska Marinen jusqu’en 1959 quand ils sont transférés aux Douanes suédoises.

Ces navires déplaçaient 19 tonnes, mesuraient 16.5m de long pour 3.70m de large et 1.20m de tirant d’eau. Leur unique diesel de 100ch entrainant une hélice leur permettant d’atteindre la vitesse maximale de 10.5 nœuds. Leur armement se composait d’un canon de 20mm et de deux mitrailleuses, l’équipage était de 12 hommes.

-Les six patrouilleurs Type V51 appartenaient eux à la Kustartilleriet, l’artillerie côtière. Ils sont mis en service en 1944 (V-51 V-55) et en 1945 (V-52/V-53/V-54/V-56) pour une carrière qui s’acheva dans les années soixante-dix.

Déplaçant 120 tonnes (145 tonnes à pleine charge), ils mesuraient 32m de long pour 5.30m de large et un tirant d’eau de 2.20m. Propulsés par une machine verticale à triple expansion alimentée en vapeur par une chaudière (puissance maximale de 400ch), ils pouvaient atteindre la vitesse maximale de 11 nœuds. Le rôle des douze membres d’équipage était notamment de mettre en œuvre l’armement en l’occurrence un canon de 20mm et une mitrailleuse de 8mm.

-Le patrouilleur TV-116 mis en service en 1935 déplaçait 36 tonnes, mesurait 24.4m de long pour 4.20m mais j’ignore tout du reste de ses capacités.

Navires de soutien

Durant la Pax Armada la Svenska Marinen renforce sa flotte de soutien même si ses besoins sont sans commune mesure avec ceux des grandes marines qui ont elles besoin d’un important train d’escadre.

Elle remplace notamment des navires antédiluviens par des unités modernes dont elles reprennent le nom comme pour transmettre le flambeau.

Parmi les navires concernés on trouve un navire-hôpital le Verdande mis en service en 1943 et qui succède à un navire de 1880 utilisé jusqu’en 1920 et qui après son désarmement avait passé des années à attendre qu’on décide de son sort.

Même chose pour le bâtiment-dépôt Skagul qui succède à un navire utilisé dans ce rôle de 1923 à 1940, pour le bâtiment-base Skuld mis en service en 1940 et le bâtiment-base de sous-marins Skäggald mis en service en 1941.

Détail moderne pour l’époque ces différents navires partagent la même coque et la même propulsion ce qui explique que certains écrits regroupent tous ces navires dans une unique classe.

Cela explique aussi leurs dimensions semblables avec un déplacement standard de 6000 tonnes, une longueur de 108m pour 17m de large et un tirant d’eau de 5m. La propulsion est classique avec des turbines à engrenages alimentées en vapeur par des chaudières, la vitesse variant de 15 à 20 nœuds. Si le Verdande navire-hôpital oblige n’est pas armé, les autres disposent d’un armement composé de deux canons de 105mm, de canons de 25 et de 40mm et de mitrailleuses.

Ces navires vont aussi partager le privilège d’avoir une longue carrière puisque le Verdande n’est désarmé qu’en 1980, le Skagul en 1982, le Skuld en 1983 et le Skäggald en 1985. Si le navire-hôpital n’à pas été remplacé, les trois autres ont été remplacés par deux bâtiments de soutien polyvalent mais cela sort du cadre de l’histoire qui nous intéresse.

Navires de guerre des mines

-En 1940 et 1941 sont mis en service deux transports/mouilleur de mines baptisés Fällaren et Minören, des navires de 170 tonnes à pleine charge, mesurant 31.8m de long pour 6.20m de large et un tirant d’eau de 2.20m. Avec deux diesels de 120ch et une hélice, ces navires qui n’étaient pas armés pouvaient filer à 9 nœuds.

HMS Alvsnablen

-Deux ans plus tard en mai 1943 la marine suédoise met en service l’Alvsnablen, un mouilleur de mines hauturier. Son origine est singulière car il s’agissait d’une coque d’un cargo rachetée sur cale par la marine suédoise après la faillite de l’armateur qui l’avait commandé. Ce navire va servir de mouilleur de mines, de navire de transport et de bâtiment de soutien jusqu’à son désarmement en 1975.

Il déplaçait 4250 tonnes, mesurait 102m de long pour 13.6m de large et un tirant d’eau de 4.90m.

Propulsé par un moteur diesel de 3000ch entrainant une hélice, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 14 nœuds et franchir 12400 miles nautiques à 13 nœuds. Il était solidement armé avec quatre canons de 152mm, huit canons de 40mm en deux affûts doubles, six canons de 25mm et jusqu’à 380 mines.

-Satisfaite de ce navire, la marine suédoise en commande deux quasiment identiques, des navires baptisés Alvsborg et Visgborg mis en service respectivement en septembre 1945 et mai 1947, des navires qui vont servir sous le pavillon bleu et or jusqu’en 1977 et 1979 respectivement.

-La Kustartilleriet disposait aussi de mouilleurs de mines côtiers, des Angkranpramen, le n°3 déplaçait 190 tonnes pour une vitesse de 6.5 nœuds, les n°5,6,7 et 8 eux déplaçaient 120 tonnes pour une vitesse maximale de 7.5 nœuds alors que le n°9 lui déplaçait 120 tonnes pour une vitesse de 9.1 nœuds.

Le Mul.10 mis en service en 1939 déplaçait lui 166 tonnes, mesurait 27.4m de long pour 5.64m de large et 2.30m de tirant d’eau, une vitesse maximale de 9.5 nœuds et un armement défensif d’une puissance redoutable soit quatre mitrailleuses de 8mm.

-Les dragueurs de mines Sökaren Sveparen et Sprangaren mis en service en 1918 ont été transformés en 1930 en remorqueur (Sökaren) et en tender pour les deux autres.

Ces trois navires qui vont être retirés du service durant le second conflit mondial car trop usés déplaçaient 227 tonnes (266 tonnes à pleine charge), mesuraient 27.8m de long pour 6.80m de large et 3m, filaient à 10 nœuds avec un armement composé d’un canon de 57mm, d’un système de déminage et parfois de mines, l’équipage se composant de 17 hommes.

-Les dragueurs de mines littoraux (MSC Minesweeper Coastal) M-1 et M-2 ont été mis en service en 1938 et vont servir dans la marine suédoise jusqu’au milieu des années soixante avant de servir de bâtiment-école à quai avant d’être démoli au milieu des années quatre-vingt.

Ces navires déplaçaient 61 tonnes (62 pour le M-2), mesuraient 30m de long (29.8 pour le M-2) pour 4.30m de large (3.95m pour le M-2) et un tirant d’eau de 1m (1.03m pour le M-2).

Ces deux navires pouvaient atteindre une vitesse respectable pour des navires de ce type à savoir respectivement 16.5 et 18 nœuds, la différence s’expliquant par 30ch de différence en terme de puissance propulsive. L’armement était en revanche identique avec une mitrailleuse de 13.2mm, des charges de profondeur et un système de déminage, le tout mis en œuvre par onze hommes.

-La marine suédoise met en œuvre une flotte appréciable de dragueurs de moines côtiers avec le Type M-3 et le Type M-15.

Le premier type est composé de douze navires immatriculés (M-3 à M-14), des navires mis en service en 1940 (M-3/5/7/9/11) et 1941 (M-6/8/10/12/14) et qui vont servir dans la marine suédoise jusqu’au début des années soixante sauf le M-3 perdu sur une mine suédoise et le M-14 victime d’un incident et qui coula à son poste.

Cette version simplifiée du M-1 déplaçait 50 tonnes, mesurait 25m de long pour 5.10m de large et un tirant d’eau de 1.40m, deux moteurs diesels développant 400ch entrainant deux hélices lui permettant d’atteindre la vitesse maximale de 13 nœuds. Ils étaient armés d’un canon de 20mm et d’un système de dragage de mines. A noter que pendant la guerre ils ont reçu deux mitrailleuses pour renforcer (sic) leur armement défensif.

Le second type est composé lui aussi de douze navires immatriculés (M-15 à M-26), des navires inspirés des précédents, des navires mis en service en 1941 sauf le M-19 en 1942. Deux navires sont perdus durant la guerre, le M-15 qui s’échoue sur une roche non cartographiée près de Goteborg et le M-27 qui coula dans une tempête biblique le 30 mars 1952. Les autres ont été désarmés au milieu des années soixante.

Ces navires déplaçaient 70 tonnes, mesuraient 27.7m de long pour 5m de large et un tirant d’eau de 1.50m. Propulsés par deux moteurs diesels de 205ch entrainant deux hélices, ils pouvaient atteindre la vitesse maximale de 13 nœuds, son armement étant identique aux précédents.

HMS Bremön

-Pour le dragage de mines océanique, la marine suédoise s’appuie sur les quatorze unités de la Classe Arholma.

Ces unités ont été mises en service en 1939 (Arholma Landsort), en 1940 (Bremön Holmön Koster Vinga) et en 1941 (Sandon Ulvön Bredskan Grönokar Ramskär örskär Kullen Ven). Modifiés et modernisés à la fin des années cinquante, ils ont été désarmés à la fin des années soixante et démolis.

A noter que ces dragueurs de mines servaient également de patrouilleur et d’escorteur côtier pour relayer des unités plus importantes et plus spécialisées

Ces navires déplaçaient 365 tonnes (442 tonnes à pleine charge), mesuraient 56.7m de long pour 7.60m de large et 2.10m de tirant d’eau, une propulsion composée deux turbines à engrenages alimentées en vapeur par deux chaudières développant 3200ch et entrainant deux hélices permettant une vitesse maximale de 17 nœuds.

Ils étaient armés de deux canons de 105mm, de quatre canons de 25mm et deux canons de 40mm, deux mortiers, des mines et des systèmes de dragage des mines. L’équipage se composait de 37 hommes.

Mitteleuropa Balkans (176) Grèce (20)

Sous-marins

Classe Katsonis

Les Katsonis sont dérivés des Circé

Les deux sous-marins de la Classe Katsonis sont des submersibles de conception et de fabrication française. Inspirés du type Circé, ils ont été construits à Bordeaux (Katsonis) et à Nantes (Papanikolis). Ils ont été mis en service respectivement en juin 1928 et en décembre 1927.

Déclassés en septembre 1939, ils devaient être remplacés mais la marine grecque faute de moyens financiers n’à pu le faire. Elle s’est donc contentée de les moderniser entre 1942 et 1944 ce qui apportait un plus mais qui ne résolvait un certain nombre de limites.

Toujours en service en septembre 1948 et en mai 1949, les deux submersibles vont connaître des sorts différents. Le Katsonis est coulé le 12 mai 1949 par un hydravion italien alors qu’il tentait de se mettre en position pour torpiller un convoi se formant à la sortie du port de Valona. Aucun membre d’équipage n’à survécu.

Son sister-ship à survécu à la Campagne de Grèce. Il se réfugie à Alexandrie mais ne reprendra jamais du service actif car trop ancien et trop usé. Il sert brièvement de sous-marin d’entrainement avant d’être immergé au large de l’Egypte pour servir de but sonar d’entrainement. La coque est relevée après guerre puis démantelée.

Caracteristiques Techniques

Déplacement : 522 tonnes en surface 703 tonnes en plongée

Dimensions : longueur 62.5m largeur 5.3m tirant d’eau 3.6m

Propulsion : deux moteurs diesels développant 1200ch et deux moteurs électriques de 1000ch, deux hélices

Performances : vitesse maximale 14 nœuds en surface 9.5 nœuds en plongée distance franchissable 3500 miles nautiques à 10 nœuds en surface et 100 miles nautiques à 5 nœuds en plongée Immersion 80m

Armement : (origine) un canon de 100mm et deux mitrailleuses six tubes lance-torpilles de 533mm (quatre à la proue et deux à la poupe) (1949) un canon de 100mm, un canon de 20mm et six tubes lance-torpilles de 533mm

Equipage : 30 officiers et marins

Classe Protefs

Le Protefs

Les quatre unités formant la Classe Protefs sont elles aussi de conception et de fabrication françaises mais un peu plus grosses et un peu plus récentes.

Construites par les ACL de Nantes (Protefs Nirefs Triton) et les chantiers navals français de Caen en sous-traitance ACL (Glafkos), ils ont été mis en service en 1929 pour le premier et en 1930 pour les trois autres.

Ils ne sont guère plus modernes que les Katsonis et la modernisation permet certes de prolonger le service de quelques années mais cela ne faisait que repousser le problème. Le second conflit mondial ne permis pas le renouvellement de la flotte car la Grèce n’avait pas la capacité de construire des sous-marins.

Le Protefs à disparu durant la campagne de Grèce. En patrouille en Adriatique, il devait rentrer le 7 juin 1949 mais il n’à plus donné signe de vie après une dernière vacation radio dans la soirée du 4.

Les recherches engagées après guerre n’ont pas permis de retrouver l’épave tout comme les campagnes de recherche menées en 1960, en 1964, en 1980 et en 1994. Plusieurs théories ont été avancées celle la plus souvent citée étant une explosion causée par une mine suivit d’un naufrage si brutal qu’un SOS n’à pas pu être envoyé.

Les trois autres sous-marins sont parvenus en Egypte mais dans un tel état que leur remise en service est très aléatoire. Elle est d’ailleurs abandonnée au profit de la cession de deux sous-marins de 800 tonnes français.

Les Nirefs et Glafkos sont cannibalisés au profit du Triton puis utilisés comme but sonar pour l’entrainement des opérateurs sonars.

Le Triton est utilisé pour l’entrainement des sous-mariniers grecs jusqu’en septembre 1952 quand il est désarmé, utilisé comme ponton-électrique au profit des sous-marins transférés par la France. Il est démoli en 1959.

Caracteristiques Techniques

Déplacement : surface 680 tonnes plongée 870 tonnes

Dimensions : longueur 68.6m largeur 5.73m tirant d’eau 4.18m

Propulsion : deux moteurs diesels Sulzer développant 1420ch deux moteurs électriques développant 1200ch 2 hélices

Performances : vitesse maximale 14 nœuds en surface 9.5 nœuds en plongée distance franchissable 3500 miles nautiques à 10 nœuds en surface 100 miles nautiques à 5 nœuds en plongée Immersion 80m

Armement : un canon de 100mm, un canon de 3 livres puis deux canons de 37mm, huit tubes lance-torpilles de 533mm (six à la proue et deux à la poupe)

Equipage : 41 officiers et marins

Classe Phenix

Schéma de la classe Phenix

Le 15 juin 1939 le sous-marin Phenix est perdu au large de l’Indochine. Le 24 juin 1939, un décret-loi autorise la commande d’un sous-marin destiné à remplacer cette unité de classe Pascal (série des 1500 tonnes) et dans la foulée une version tropicalisée des sous-marins de 800 tonnes classe Aurore.

Les modifications augmentent le déplacement du sous-marin et on en profite pour uniformiser le calibre des tubes lance-torpilles avec uniquement des tubes de 550mm au lieu de 550 et de 400mm pour les classes précédentes.

Douze sous-marins sont commandés et vont porter les noms des mois du calendrier révolutionnaire.

Le Phenix est mis en service en 1944, les Vendémiaire Ventôse Frimaire Prairial Floréal Nivôse et Messidor en 1945, les Fructidor Pluviose Brumaire et Germinal en 1946 et enfin le Thermidor en 1947.

En septembre 1948 sont déployés sur différents théâtres d’opérations avec huit unités en Méditerranée (9ème DSM Phenix Ventôse Frimaire Prairial et la 17ème DSM Vendémiaire Nivôse Floréal et Messidor qui dépendent de la 3ème flottille de sous-marin, le bras armé sous-marin de la 6ème Escadre Légère), trois unités en mer du Nord (Fructidor Brumaire Pluviose) qui dépendent de la 16ème DSM placée sous le commandement de l’Escadre Légère du Nord alors que les deux dernières dépendent de la 23ème DSM qui sont déployés en Indochine sous les ordres des Forces Navales en Extrême-Orient (FNEO) (Germinal Thermidor).

Ce modèle de sous-marin intéresse la Grèce avant même le second conflit mondial mais le temps et les moyens financiers manquent pour permettre la commande de sous-marins de ce type.

Après la campagne de Grèce, Athènes qui reçoit une proposition pour le transfert de deux sous-marins étudie le type S britannique et le type Phenix ou Aurore français. C’est ce second modèle qui est choisit.

Après inspection, les grecs obtiennent le transfert du Ventôse et du Messidor qui subissent une véritable remise en état avant transfert, transfert qui est effectif respectivement en septembre 1951 et juillet 1952. Ils sont rebaptisés Katsonis et Protefs.

Le Protefs est coulé par un escorteur italien en janvier 1953 alors qu’il attaquait un convoi reliant Bari et Tarente. Le Katsonis survit au second conflit mondial, est profondément modernisé à Toulon dans le cadre du programme AMTATE (Améliorations Tactiques et Techniques) en 1956/57.

Ce programme équivalent au programme GUPPY américain comprend la suppression du canon de pont et de la DCA, le remplacement des moteurs diesels par des moteurs plus puissants, le remplacement des batteries d’origine par des batteries haute-puissance, l’amélioration de l’hydrodynamisme de la coque, de nouveaux capteurs et la suppression des tubes lance-torpilles de poupe.

Ainsi modernisé le Katsonis va servir jusqu’au 30 septembre 1975 quand il est désarmé. Il est transformé en musée au Pirée, étant ouvert au public depuis 1977.

Caractéristiques Techniques de la classe Phenix

Déplacement : surface 925 tonnes plongée 1202 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 74.9m largeur 6.5m tirant d’eau 4m

Propulsion : deux moteurs diesels Sulzer ou Schneider de 1500ch et deux moteurs électriques de 635ch entrainant deux lignes d’arbre

Performances : vitesse maximale en surface 16.5 noeuds en plongée 9 noeuds Rayon d’action en surface 3300 miles nautiques à 10 noeuds en plongée 70 miles nautiques à 5 noeuds Immersion maximale 100m

Après la réforme AMTATE, la vitesse en surface est portée à 18 nœuds la vitesse en plongée à 10 nœuds, l’immersion passe à 125m.

Armement : un canon de 100mm modèle 1934, un affût double de 25mm pour la défense antiaérienne et dix tubes lance-torpilles de 550mm (quatre tubes à l’étrave, deux à l’arrière et deux tourelles mobiles derrière le kiosque)

Equipage : 46 hommes (4 officiers, 9 officiers mariniers et 33 quartiers maitres et matelots).

Vedettes lance-torpilles

Une S-Boot

La géographie dicte la conception et l’organisation d’une flotte. La Grèce avec sa géographie archipélagique est un lieu idéal pour une puissante force de vedettes lance-torpilles. Pourtant il va falloir attendre la période de la Pax Armada pour que la marine royale héllène s’équipe de navires de ce type.

En septembre 1948, seize μικρό πλοίο επίθεσης (mikró ploío epíthesis, petits navires d’attaque) sont en service au sein de deux flottilles, les 4ème et 5ème flottilles. Ces vedettes ont été construites sur le lac de Constance par une division navale de la firme Dornier qui produisit un modèle de la firme Lürssen.

Ces vedettes livrées en 1943/44 au grand dam des italiens ont descendu en convois jusqu’au delta du Danube et le port roumain de Constansa où ils sont chargés en pontée sur un cargo pour rallier l’Arsenal de Salamis où elles vont recevoir l’armement prévu.

Ces navires ne reçoivent pas de nom mais les trois lettres MPE suvis d’un chiffre ou d’un nombre (un à seize).

Ces seize navires sont toujours en service en septembre 1948 et vont jouer un rôle majeur dans la Campagne de Grèce. Leur mission est d’harceler les navires de combat, les transports et lutter contre leurs homologues, les MAS.

Elles vont s’illustrer à plusieurs reprises, s’attirant rapidement le respect de leurs alliés comme de leurs ennemis. Deux MPE coulent le croiseur léger Emmanuele Pessano en compagnie du destroyer Hydra, d’autres coulent l’escorteur Canopo en janvier 1950.

Quand la Campagne de Grèce s’achève en mars 1950 il ne reste que neuf vedettes lance-torpilles opérationnelles ou du moins en service, les MPE-1 et 3 étant coulées par l’aviation (par les allemands pour la première, par les italiens pour la deuxième), les MPE-5 et 6 ont été détruites par des vedettes italiennes, la MPE-11 à été victime d’un incendie provoqué par un bombardement d’artillerie sur Salamis, le MPE-15 et 16 ont été coulées par des cacciatorpediniere italiens.

Les survivantes sont donc les MPE-2, 4, 7,8,9,10,12,13 et 14 qui se replient sur la Crète, opérant dans une flottille de marche pour défendre la grande île contre une potentielle invasion ennemie qui ne se produisit jamais.

Manquant de pièces, usées, ces vedettes ne peuvent vraiment durer. Cette situation à été anticipée par le gouvernement grec qui solicite les alliés pour commander des vedettes lance-torpilles neuves.

Des Fairmile D au port

Les américains, les français et les britanniques remettent leurs propositions et c’est le modèle britannique Fairmile D qui est sélectionné, seize vedettes sont commandées pour recréer deux flottilles, des vedettes livrées entre juin et septembre 1951.

Ces deux flottilles sont pleinement opérationnelles à la fin de l’année puis sont transférées début 1952, une flottille étant stationnée à Patras sur la côte occidentale du Péloponnèse et la seconde à Epidaure sur la côte orientale.

Si la première doit surtout s’attaquer aux convois ravitaillant l’île de Céphalonie, la seconde doit attaquer les convois nocturnes entre Le Pirée et les Cyclades.

De violents combats ont lieu, une véritable guerilla rude et impitoyable. Ces combats sont d’autant plus rudes que pendant longtemps la domination de l’espace aérien est disputé entre l’Axe et les alliés.

Au total les grecs vont recevoir trente-six vedettes lance-torpilles pour remplacer les vedettes détruites ou simplement usées par une utilisation intensive.

Outre l’attaque classique à la torpille ces vedettes vont également assurer d’autres missions comme le transport rapide de commando (les torpilles étaient laissées à terre pour permettre l’emport d’une douzaine de commandos) ou l’appui-feu avec l’embarquement à la place des torpilles d’un mortier ou d’un canon de montagne pour mener des missions d’appui-feu et de harcèlement.

Le second conflit mondial terminé ces vedettes vont participer à la guerre civile grecque avant d’êre remplacées par des vedettes plus modernes à coque en acier et armement renforcé avec toujours de l’artillerie légère, des mitrailleuses et des torpilles en attendant les missiles surface-surface.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 104 tonnes pleine charge 120 tonnes

Dimensions : longueur 35m largeur 6.35m tirant d’eau 1.50m

Propulsion : quatre moteurs essence Packard 4M 2550 dévellopant 5750ch et entrainant quatre hélices

Performances : vitesse maximale 31.5 nœuds distance franchissable 506 miles nautiques à 30 nœuds 2500 miles nautiques à 10 nœuds

Armement : deux canons de 40mm Bofors, quatre canons de 20mm Oerlikon (un affût double et deux affûts simples), quatre mitrailleuses de 7.7mm en affûts doubles, quatre torpilles de 533mm

Equipage : 21 officiers et marins

Navires légers

En ce qui concerne les navires légers, la marine royale grecque possède fort peu de navires en dépit de nombreuses îles à protéger et à surveiller.

En septembre 1948 on trouve une flottille hétéroclite avec de nombreuses Caïques réquisitionnées et armées de bric et de broc pour surveiller et défendre (sic) les îles.

Ces navires vont s’illustrer durant la Campagne de Grèce en évacuant de nombreux militaires et civils qui échappèrent à l’occupation et à la captivité pour continuer la lutte.

Certains équipages contractèrent un engagement au sein de la marine grecque, troquant leurs bateaux de pêche armés contre des vedettes légères construites par les français et les britanniques.

Ces vedettes au nombre de trente-deux vont opérer depuis la Crète et le Péloponnèse pour surveiller, sécuriser et parfois attaquer.

Une fois l’offensive lancée à l’automne 1952 ces vedettes furent parfois utilisées comme des transports de troupes ou pour des missions d’appui-feu.

Ces vedettes mesuraient 15.50m de long pour 3.80m de large, un tirant d’eau de 1.50m, un déplacement de 60 tonnes, une vitesse maximale de 25 nœuds avec un armement généralement composé d’un canon de 37 ou de 40mm, deux mitrailleuses lourdes, deux mitrailleuses légères et parfois quelques grenades ASM à l’efficacité limitée par l’absence d’Asdic.

Navires de soutien

En septembre 1939 la force auxiliaire de la marine grecque fait peine à voir avec des navires antiques :

-Le navire-atelier Hifaistos l’ancien navire-allemand Marie Repnel aménagé en navire-atelier chez Palmers en Angleterre en 1925.

-Le ravitailleur de sous-marins Amphitriti un navire datant de 1876 refondu en 1934 et qui fût successivement transport, yacht, navire hôpital et ravitailleur de sous marins.

-le pétrolier Prometheus (1889)

-La citerne Avra (1894)

-Des remorqueurs

-le voilier-école Arès

Face à l’augmentation des moyens de la marine grecque il faut augmenter la force auxiliaire mais cette volonté est freinée pour ne pas dire contrée par le manque de budgets. Il faut dire que le budget de la marine est non seulement limité mais en plus très sollicité par la construction de nombreux navires de combat.

Finalement quelques navires vont être construits ou reconvertis pour permettre un soutien logistique minimal. Une série d’accords sont passés avec des armateurs grecs qui mettent à disposition cargos et pétroliers en échange de généreuses exonérations d’impôts ce qui suscite nombre de débats et de critiques.

Si le pétrolier Prometheus victime d’un incendie en mars 1944 n’est plus là tout comme la citerne Ava (qui à coulé au mouillage à Salamis), les autres navires sont là, la marine grecque estimant qu’ils peuvent encore rendre des services. De nouveaux navires arrivent ce qui donne à la force auxiliaire de la marine grecque le visage suivant :

-Deux pétroliers (sans capacité de ravitaillement à la mer qu’à ma connaissance la marine grecque n’à pas pu ou voulu expérimenter), les Prometheus et Nymphea, deux pétroliers rachetés à un armateur en faillite.

Il s’agit de pétroliers de 8000 tonnes de jauge brut, mesurant 120m de long sur 17m de large pour un tirant d’eau de 7m, une vitesse maximale de 15 nœuds et un armement composé de deux canons de 76mm et de quatre canons de 20mm.

Si le Nymphea est torpillé par un sous-marin italien le 14 mars 1952 entre Alexandrie et la Crète, le Prometheus va survivre au second conflit mondial après avoir ravitaillé des dizaines pour ne pas dire des centaines de navires qu’ils soient grecs, yougoslaves, français ou britanniques.

Il est désarmé en 1969 et remplacé par un navire reprennant son nom, un pétrolier-ravitailleur conçu dès l’origine pour ce rôle.

-Le navire-atelier Hifaistos parvient à se réfugier à La Sude et assure le soutien technique des navires grecs et alliés dans ce magnifique port naturel. Victime d’une avarie de machine lors d’un transit vers Athènes en mai 1953, le navire est drossé à la côté. Le navire est remis à flot mais lors de son remorquage en direction de la base navale de Salamis une voie d’eau se déclare entrainant son naufrage.

-Le ravitailleur de sous-marins Amphitriti tente lui aussi de rallier la Crète mais rattrapé par l’aviation allemande il est coulé le 14 novembre 1949.

-Pour compléter les deux pétroliers, deux cargos baptisés Herkules et Zeus sont loués en 1944 pour dix ans auprès d’un armateur grec qui ne reverra jamais ses deux navires de 5000 tonnes de port en lourd, mesurant 100m de long sur 15m de large pour une vitesse de 15 nœuds (12 en pratique).

En effet ces deux navires sont perdus durant le conflit, l’Herkules saute sur une mine alors qu’il venait de quitter l’île de Céphalonie en octobre 1949 (le navire coupé en deux coule rapidement en ne laissant que fort peu de survivants) alors que le Zeus est coulé par l’aviation allemande lors de l’opération ANVIL le 17 septembre 1952.

Scandinavie (46) Danemark (17)

Destroyers et torpilleurs

Les unités anciennes

En septembre 1948 les torpilleurs de classe Springeren sont les torpilleurs danois les plus anciens en service (voir ci-après) ce qui signifie que les classes les plus anciennes de torpilleurs de la marine royale danoise ont été désarmés.

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Benelux (61) Belgique (22)

Chars

En guise d’avant-propos ces quelques lignes

Apparu au printemps 1916, le char de combat ou le tank semble pouvoir permettre aux alliés d’aboutir à l’objectif recherché depuis 1915 : la percée du front allemand puis son exploitation et la fin de cette boucherie innommable.

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URSS (64) Armée de Terre (12)

Artillerie

En guise d’avant-propos

Durant le premier conflit mondial l’artillerie à joué un rôle fondamental. Un seul exemple : 37 millions c’est le nombre d’obus tirés par les français et les allemands à Verdun, 37 millions de projectiles en dix-mois du 21 février au 16 décembre 1916 soit 3.7 millions d’obus par mois, six obus par soldat tué !

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URSS (40) Navires de Soutien

NAVIRES DE SOUTIEN

Avant-propos

Avec les siècles la charge logistique des marines militaires n’à cessé d’augmenter. Plus les navires s’éloignaient des côtes et plus le soutien logistique était important. Du temps de la marine à voile, il fallait prévoir la nourriture et l’armement mais avec l’arrivée de la propulsion à vapeur, il fallait également prévoir du carburant, du charbon puis du pétrole.

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URSS (39) Navires légers (3)

Vedettes lance-torpilles

Avant-propos

L’apparition de la torpille automobile révolutionna la guerre navale. Pour la première fois un petit navire pouvait en théorie couler un mastodonte flottant. C’était en somme la réalisation concrète de la légende du berger David qui d’une pierre de sa fronde tua le géant Goliath.

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