Le Conflit (226) Méditerranée (6)

La Sardaigne n’est pas le seul territoire concerné par les combats en Méditerranée en cet automne 1948. Point cependant d’opérations terrestres majeures mais plutôt des démonstrations navales pour provoquer un «Jutland Méditerranéen» tant souhaité par les britanniques mais beaucoup moins par les français visiblement peu enclins à croire au concept bâtard de la «bataille décisive» qui fit tant de mal à la pensée militaire qu’elle soit allemande ou japonaise.

Il y eut tout de même quelques coups de main menés notamment par les Royal Marines contre des objectifs stratégiques. Nul doute que la réussite de ces opérations associées au RETEX des combats norvégiens à conduit à la création des fusiliers marins commandos qui n’eurent bientôt rien à envier à leurs ainés britanniques.

Bien entendu cet état de fait précédera la spectaculaire opération JUDGMENT, une ambitieuse tentative de détruire la flotte italienne dans ces ports puisqu’elle refusait obstinément le combat en haute-mer.

Comme souvent ce genre d’opérations décevra mais la déception était-elle liée aux résultats en eux mêmes ou parce qu’on en attendait trop ? Vous avez quatre heures….. .

Après le succès de l’opération SCIPION, les alliés sont paradoxalement embarrassés par la situation, les italiens n’ayant pas mobilisé tous leurs moyens pour faire face à cette invasion de la Sardaigne.

Deux écoles s’affrontent : maintenir la pression en lançant aussitôt une nouvelle opération majeure ou se mettre en attente pour voir si les italiens vont enfin réagir.

C’est la première école qui triomphe avec une posture agressive des sous-marins et des navires de surface, des raids aéromaritimes menées essentiellement par l’aviation basée à terre (qu’elle soit française ou britannique) mais aussi des raids commandos, version moderne des «descentes» du temps de la marine à voile.

En attendant que les fusiliers-marins commandos soient opérationnels (l’unité n’est créée que le 4 janvier 1949 et opérationnelle au printemps suivant), ce sont les Royal Marines qui vont mener ces coups de main sur des batteries côtières, des postes isolés pour «semer la discorde chez l’ennemi» et maintenir l’Italie dans un état de stress important.

Des navires rapides comme des mouilleurs de mines et des vedettes lance-torpilles sont utilisés pour déposer des troupes aux côtés parfois d’hydravions avec le soutien de croiseurs et de destroyers qui assuraient le relais de communication, le commandement, la couverture et l’appui-feu.

Les Royal Marines mène un premier raid sur l’île d’Elbe (ce qui chagrina parait-il cetains soldats français admirateurs de qui vous savez) dès le 4 décembre 1948 avec le mouilleur de mines HMS Welshman, trois vedettes lance-torpilles françaises et comme navires de combat le contre-torpilleur Desaix qui assure l’appui-feu.

Une compagnie de Royal Marines associé à un détachement de la compagnie de débarquement du contre-torpilleur est mis à terre pour neutraliser des batteries côtières et recueillir du renseignement. L’opération qui surprend les italiens est un succès.

Un autre raid est mené sur l’île de Capraia une semaine plus tard avec les mêmes navires mais un succès moins important, les italiens ayant renforcé la défense de cette île qui occupait une position stratégique pour surveiller la Corse. Après ce raid l’aviation alliée multipliera les raids aériens pour empêcher les italiens et les allemands d’y prendre leurs aises.

Ces deux raids auraient du être suivis par d’autres mais le haut-commandement répugne à exposer navires, avions et soldats alors qu’un gros truc se prépare.

On se contente de coups de main locaux avec un navire, un groupe ou une section pour mettre le maximum de bazzar mais aucune opération commando majeure digne du niveau de TUNGSTENE, PHOSPHORE ou encore de THUNDERBOLT.

Avant même le déclenchement de la seconde guerre mondiale, l’importance de l’aviation pour la maitrise des mers était capitale. Les combats en Scandinavie ont confirmé l’idée qu’une escadre sans porte-avions ou sans puissante force de chasse à proximité aurait du mal à tenir sauf à accepter des pertes très très lourdes.

Les alliés vont bénéficier de la présence de nombreuses bases aériennes à portée des bases navales et des cibles stratégiques italiennes, permettant de maintenir la pression sur la durée.

Mieux même français et britanniques vont tenter des opérations combinées de haute volée avec sous-marins, avions basés à terre, avions embarqués (même si les porte-avions furent maintenus en réserve pour la future «bataille décisive») et unités légères de surface, les uns devant éclairer/appuyer/prolonger l’action des autres.

Cela va générer des pertes des deux côtés même si les alliés pouvaient compter sur une industrie suffisamment puissante pour remplacer les appareils perdus.

Pour ce qui est des pilotes et des navigants, c’était plus compliqué mais moins que les italiens. Bref comme face aux allemands, le temps jouait pour les alliés à condition bien entendu de ne pas faire n’importe quoi…. .

Ce sont pourtant les italiens qui ont tiré les premiers en menant quelques raids sur le sud de la France en mobilisant les forces de la 1ère région aérienne de Milan chargée d’abord de protéger le «triangle d’or» Milan-Gênes-Turin.

Dans un premier temps les raids sont menés de manière timide, de manière pusillanime suite à l’entrée en guerre de l’Italie le 7 octobre 1948.

Les premières cibles sont les ouvrages de la Ligne Maginot Alpine ce qui fait craindre aux français un assaut massif des troupes italiennes mais d’assaut il n’y aura point.

Il s’agit d’avantage d’opérations de représailles, d’opérations décidées selon le principe très contestable militairement parlant : «faire n’importe quoi mais surtout faire quelque chose».

Les bombardiers utilisés sont les Fiat BR-20, les CANT Z-1007 et les CANT Z-1018 Leone de la 4ème division de bombardement mais aussi les Fiat BR-20, les CANSA FC-20 et les CANT Z-1018 Leone de la 6ème division de bombardement.

Ils sont engagés sans escorte de chasse ce qui est contestable mais il faut rappeler que dans la théorie Douhétienne les bombardiers sont censés se défendre tout seuls.

Les résultats sont décevants en raison du mauvais temps régnant sur les Alpes, de problèmes de choix des cibles. En revanche, la DCA et la chasse française n’opposent guère de résistance probablement parce que très vite les limites de ses attaques sont apparues au grand jour.

La situation est totalement différente quand les avions italiens vont s’attaquer à Menton (10, 15, 24, 27 et 30 octobre, 4, 8 et 10 novembre, 4, 8 12 et 22 décembre), Cannes (12 octobre), Toulon (18, 28 et 30 octobre), Villefranche sur Mer (4 et 14 novembre, 30 novembre et 3 décembre), Bastia (12 et 20 décembre) où ils se heurtent à une DCA puissante _tout est relatif_ et une chasse qui l’est également quoi que moins sur le front nord-est.

Il y à tout d’abord de la DCA qu’elle soit issue de l’Armée de l’Air (Défense Antiaérienne du Territoire DAT) ou de la marine pour protéger Toulon. Elle comprend les moyens suivants :

-Marseille disposait de deux batteries légères et deux batteries lourdes soit 24 canons de 25mm et 18 canons de 90mm

-Ajaccio disposait d’une batterie légère et d’une batterie lourde soit douze pièces de 37mm et douze pièces de 75mm

-Bastia disposait d’une batterie légère et d’une batterie lourde soit douze pièces de 37mm et douze pièces de 75mm

-Nice disposait de deux batteries légères et d’une batterie lourde soit vingt-quatre pièces de 25mm et douze pièces de 75mm.

A cette DCA importante pour l’époque s’ajoute celle défendant la base navale de Toulon. Elle est considérable avec d’abord des pièces au Cap Cépet (quatre canons de 90mm et six canons de 25mm), à Carqueraine (quatre canons de 90mm et douze canons de 25mm), la Presqu’ile de Gien (six canons de 90mm et huit canons de 25mm) et pour la place de Toulon stricto sensu (huit batteries de huit canons de 90mm et quatre sections de huit canons de 37mm).

A cette puissante DCA va s’ajouter des unités de chasse déployées dans le Sud-Est qu’elles appartiennent au Groupement d’Aviation de la 5ème Armée (également appelé Groupement d’Aviation de l’Armée des Alpes) ou à des unités dépendant directement de l’état-major de l’armée de l’air.

On trouve par exemple la 16ème Escadre de Chasse (16ème EC) qui comprend 81 Arsenal VG-39 et 27 Bréguet Br700C2, les 17ème et 18ème Escadre de Chasse (17ème et 18ème EC) volant sur 81 Bloch MB-159 et Bréguet Br700C2 et la 26ème Escadre de Chasse de Nuit (26ème ECN) volant sur 81 Hanriot NC-600.

Face à ce dispositif les italiens vont subir des pertes assez sérieuses qui vont éteindre cette timide volonté de prendre l’initiative sur le front alpin et méditerranéen.

En face les français vont subir des pertes non négligeables qui vont jouer un rôle dans l’opération MERKUR, les allemands et les italiens se heurtant à une force aérienne française affaiblie par les pertes, motivée et expérimentée certes mais affaiblie.

Les français vont mener des bombardements sur les villes du nord de l’Italie notamment Gênes (14, 24,28 et 30 novembre, 2, 10 et 15 décembre 1948), Turin (14, 18, 22, 27 novembre, 1er, 8, 12 et 15 décembre 1948) et Gênes (21, 25, 30 novembre, 3, 7, 12,20 et 30 décembre) en utilisant à la fois des unités de la GRAVIA-VA (Groupement d’Aviation de la 5ème Armée) et des unités dépendant de l’armée de l’air.

Le Groupement d’Aviation de l’Armée des Alpes comprend la seule 33ème Escadre de Bombardement Léger (33ème EBLg) avec 81 Douglas DB-7D, des bombardiers légers aux capacités limitées. Ils sont complétés par la 23ème EBM volant sur Lioré et Olivier Léo 451 et la 17ème EBL volant sur Bloch MB-162.

Des bombardements sont également menés sur la Sicile et le sud de l’Italie en utilisant les moyens stationnés en Tunisie et à Malte avec les moyens que nous avons déjà vu plus haut. Les principales villes ciblées sont Syracuse, Augusta, Palerme, Messine, Tarente et Bari.

Les italiens y opposent la 11ème division de chasse qui disposait d’une escadre de Fiat G-55, d’une escadre de Reggiane Re-2005 et d’une escadre de Macchi C-205 (avec un groupe de bimoteurs Savoia-Marchetti SM-89 Lupo III) couvrant la Sicile et la 12ème division mixte qui disposait d’une escadre de chasse (deux groupes de Macchi C-202 et un groupe de Reggiane Re-2001) sous l’autorité de la 4ème région aérienne (Bari).

Ces moyens vont également être renforcés par l’arrivée de moyens repliés de Sardaigne pour échapper à une destruction programmée par les bombardements préliminaires et à l’opération SCIPION proprement dites. Enfin renforcés c’est vite dit car on parle d’un groupe de vieux Fiat G-50 et d’un groupe de Reggiane Re-2001, des appareils guère plus modernes que les précédents.

En revanche les italiens ne vont pas lancer de missions de bombardement massives sur Malte ou la Tunisie probablement de crainte de subir une défaite définitive et ouvrir une portée d’entrée aux franco-britanniques.

Le Conflit (215) Balkans (49)

Le destroyer britannique HMS Savage est coulé le 11 janvier 1953 par deux torpilles lancées par deux vedettes MAS qui sont détruites le lendemain par des chasseurs-bombardiers britanniques au canon et à la roquette.

Son sister-ship HMS Swift sera coulé le 7 mars 1953 par des bombardiers bimoteurs Junkers Ju-288 qui larguent deux bombes de 250kg suffisantes pour l’envoyer par le fond.

A l’été les quatre survivants de la 26th DF vont rallier l’Océan Indien où leur présence est jugée plus importante.

Le destroyer HMS Diamond est coulé au large de Corfou le 14 septembre 1953 suite à une collision avec un cargo grec. Le destroyer est coupé en deux, l’avant coulant rapidement alors que l’arrière se maintien un temps en surface avant de couler permettant aux survivants d’évacuer.

Le HMS Grafton est coulé par un chasseurs-bombardier allemand Focke-Wulf Fw-190H au large de Split le 4 octobre 1953, une bombe de 250kg explosant contre les grenades ASM provoquant la disparition de l’arrière du navire qui par la suite coule rapidement.

Le HMS Imperial est victime d’une mine allemande au large de Durres alors que le destroyer bombardait des batteries côtières le 14 avril 1953. L’avant est arraché et coule rapidement alors que l’arrière va dériver puis s’échouer en zone alliée permettant aux marins encore à bord d’évacuer le navire.

Le HMS Lance est coulé par un bombardier-torpilleur allemand Junkers Ju-288 le 30 mars 1953 qui place deux bombes qui ne lui laisse aucune chance, le navire coulant rapidement en mer Adriatique.

Le HMAS Lake Bathurst, un Hunt de la marine australienne est victime d’une bombe de 250kg larguée par un chasseur-bombardier allemand le 17 septembre 1953, l’appareil étant abattu dans la foulée par des chasseurs grecs en maraude.

Le 14 mars 1953 le pétrolier australien HMAS Barangaroo saute sur une mine au sud de la Crète, une mine d’origine grecque qui avait rompue son amarre. Le navire se casse en deux et coule rapidement.

Le 21 novembre 1953, le pétrolier-ravitailleur français Durance est coulé en mer Adriatique par des chasseurs-bombardiers allemands Focke-Wulf Fw-190 qui placent deux bombes qui explosent dans un chargement explosif de munitions et de carburant. Le navire cassé en deux coule rapidement, une destruction bruyamment célébrée par la propagande allemande.

Les marines grecques et yougoslaves vont continuer également la lutte en Adriatique et en Mer Egée, subissant également des pertes.

C’est le cas du destroyer Sarajevo qui après une carrière brillante est victime d’une mine au large de Corfou le 9 mai 1953, une mine dont l’origine est toujours discutée aujourd’hui. Ce qui est certain en revanche c’est que le navire va finir par chavirer avant de sombrer même si le naufrage lent permis à une bonne partie de l’équipage de se sauver.

Quelques navires yougoslaves vont néanmoins vont survivre au conflit.

C’est le cas du Beograd qui va combattre jusqu’à la libération complète du territoire yougoslave. Il est très usé ce qui explique qu’il est désarmé en novembre 1956. Le navire laissé à l’abandon à Kotor sera démoli en 1975.

Même chose pour le Podgoritsa qui s’était illustré le 17 mars 1952 en anéantissant un convoi entre l’Attique et les Cyclades avec deux destroyers britanniques. Survivant au conflit malgré plusieurs avaries, il sera désarmé en juin 1959 puis démoli un an plus tard.

Les mouilleurs de mines de classe Galeb, les Kobac et Sokol ralliés à la marine yougoslave en exil vont survivre au conflit, étant désarmés en 1960 et 1962 respectivement. Même chose pour les trois unités de classe Malinska (Malinska Meljine Mosor) qui seront désarmés respectivement en 1961 1962 et 1964.

Les dragueurs de mines D-5 D-6 D-7 et D-8 survivent au conflit en étant désarmés respectivement en 1962, 1964, 1966 et 1967. Ajoutons le D-4 qui bien que rallié à la légion navale croate sera saisit intact à Kotor et ne sera désarmé qu’en 1968.

Le ravitailleur polyvalent Hvar va continuer un rôle capital dans le soutien logistique de la petite marine yougoslave. Après une ultime avarie de machine il sera finalement désarrmé en septembre 1963 et démoli deux ans plus tard.

Le remorqueur de sauvetage Spasilac qui avait été capturé par les italiens et devenu l’Instancabile est saisi par les croates puis capturé quelques jours plus tard dans des circonstances troubles par la marine yougoslave libre (NdA il existe de sérieux doutes sur le fait que le capitaine croate ait trahit au profit du roi de Yougoslavie). Il sera utilisé jusqu’en juin 1980 date de son désarmement.

Le pétrolier Lovcen va connaître une longue carrière puisqu’il ne sera désarmé qu’en octobre 1967.

La Legion Navale Croate avait récupéré quelques navires pour «compenser» les pertes face à une supériorité navale alliée tout simplement écrasante.

C’est le cas du destroyer Dubrovnik saisi début mars à Rijeka après presque quatre ans sous les couleurs italiennes sosus le nom de Premuda. Il retrouve à cette occasion son nom d’origine et va tenter de protéger les côtes croates.

Sa carrière sous les couleurs croates s’achève le 17 décembre 1953 quand il est surpris en mer Adriatique par des bombardiers bimoteurs Bristol Beaumont yougoslaves. Malgré une DCA énergique, le destroyer encaisse quatre bombes coulant rapidement en ne laissant fort peu de survivants.

Le Lubjana qui avait été saisi par les italiens à l’été 1949 avait été cédé à la Légion Navale Croates et rebaptisé Slavonija. Sa carrière s’achève le 8 février 1953 quand il heurte une mine au large de Split provoquant une brèche de 15m sur 7m. Le navire tente de gagner un port à vitesse réduite mais la voie d’eau s’aggrave, la proue arrachée sombre, le navire suivant peu après.

L’Osijek s’était rallié au nouveau régime croate dès le 16 juillet 1949 lors de la mutinerie de sinistre mémoire. Servant sous ce même nom, il est endommagé par l’aviation libre yougoslave le 9 novembre 1953 jour du déclenchement de l’opération SWORD. Devant l’ampleur des réparations et de la chute imminente de Kotor (qui tombera le 11), le navire est sabordé, son épave relevée en 1955 sera immédiatement ferraillée.

Les quatre torpilleurs de 250 tonnes utilisés comme auxiliaires vont connaître un sort différent. Si ceux ralliés à la marine yougoslave vont survivre (T-5 et T-6) en revanche le T-3 rallié à la Croatie finira sabordé dans le port de Kotor.

Si la flottille allemande de la mer Egée à été anéantie suite aux combats de l’opération ANVIL, il reste quelques bâtiments sous pavillon allemand en Adriatique comme le Drache qui n’est autre que l’ancien Zmaj de la marine yougoslave.

Le 2 septembre 1953, le sous-marin français Vendémiaire l’envoie par le fond au large de Split avec trois torpilles ce qui ne lui laisse strictement aucune chance.

Le 17 juin 1953 le mouilleur de mines Jastreb est coulé par des chasseurs-bombardiers yougoslaves Arsenal VG-52 à coup de bombes et de roquettes. Le navire disparaît dans une immense boule de feu.

Le 21 septembre 1953, le monitor Sava est sabordé dans le Danube pour échapper à la capture. Il sera renfloué en avril 1954, remis en état et utilisé par la marine yougoslave (royale puis communiste) jusqu’en 1980.

Et côté grec cela donne quoi ?

Le fleuron, la fierté de la marine royale le cuirassé Salamis est toujours là même si son activité à été longtemps limitée en raison de nombreux dégâts et de nombreuses avaries sans compter que les alliés n’étaient guère empressés à réparer un navire qui n’avait guère d’utilité pour eux.

Après avoir été immobilisé pour réparations de juin 1950 à janvier 1952, le cuirassé grec va opérer dans l’Océan Indien de mars à septembre 1952 contre d’éventuels corsaires allemands avant de participer aux différentes opérations, aux différentes offensives du front balkanique mais plus comme canonnière que comme navire de combat.

Il va survivre au second conflit mondial même si il est endommagé par un sabotage le 17 janvier 1955. Réparé il va participer à la guerre civile grecque jusqu’à son désarmement en 1970 après huit ans comme navire-école. Après l’échec d’un projet de préservation, il est finalement démoli en 1975.

Le croiseur cuirassé Georgios Averoff à passé une bonne partie de la guerre dans l’Océan Indien à l’abri des principales menaces qu’elles soient sous-marines ou aériennes. Il revient en Méditerranée en septembre 1953, assurant quelques missions d’appui-feu même si on évite de trop exposer «Le Vieux».

Il participe à la guerre civile grecque, servant de transport, de navire de commandement et de navire d’appui-feu. Désarmé en mai 1956 il est pour ainsi dire abandonné dans le port du Pirée.

Suite à l’échec d’un projet de préservation du Salamis, décision est prise de tout faire pour éviter à l’un des derniers croiseurs cuirassés de la planète de subir le sort peu enviable d’un chantier de démolition. Le musée est inauguré en 1982 et depuis 1996 il à été remis en service dans la marine grecque qui y affecte un noyau d’équipage.

Le croiseur léger Lemnos à moins de chance que son ainé. Ayant survécu au second conflit mondial avec tout de même plusieurs avaries et plusieurs dégâts liés à la riposte ennemie. Il participe à la guerre civile grecque jusqu’en octobre 1957 quand trois bombes placées à bord explosent. Le navire coule droit après un incendie mal maitrisé. L’épave est vendue à la démolition en Turquie mais le scandale est évité car la coque coule en remorque.

Les destroyers grecs comme nous le savons ont subit de lourdes pertes ce qui est normal en raison d’une exposition aux coups venant des sous-marins, des avions voir de navires de surface.

C’est ainsi que le destroyer Aetos est coulé par la torpille du sous-marin Dagabur le 7 février 1953, l’un des derniers coups d’éclat de la Regia Marina avant la sortie de l’Italie de la guerre (NdA le sous-marin en question sera d’ailleurs cédé après guerre à la Grèce qui le démantèlera promptement).

Le navire est coupé en deux, l’arrière coulant rapidement à la différence de l’avant qui dérive un temps ce qui permet aux naufragés d’évacuer dans de relatives bonnes conditions.

Le destroyer Hydra est victime de l’aviation allemande le 2 décembre 1953 lors des combats de l’opération SWORD. Opérant en Adriatique, il mène des missions de recherche et de destruction, tirant contre terre sur demande des troupes au sol.

Alors qu’il se repliait après avoir bombardé le port de Zadar, il est surpris par trois Junkers Ju-188 qui larguent un total de six bombes.

Deux Ju-188 sont abattus, le troisième parvenant à rejoindre l’aérodrome mais gravement endommagé il s’écrasera à l’aterrissage. Deux bombes touchent le navire plus deux autres qui le frôle. Autant dire qu’après un tel traitement vous ne serez pas étonnés que le navire ait coulé rapidement

Le destroyer Ierax est lui victime d’un terrible accident. Le 14 février 1954 alors qu’il escortait un transport de troupes britannique, le MacEnthyre qui quittait Split en direction de la Grèce il est victime d’une collision avec son protégé, ce dernier ayant été victime d’un problème de barre. Le destroyer est coupé en deux, coulant rapidement avec un lourd bilan en vies humaines.

Les autres destroyers grecs vont survivre au conflit. Passons rapidement sur le Vasilefs Georgios gravement endommagé lors de l’opération THUNDERBOLT qui non réparé sera démoli après guerre.

Les Spetsai et Psara sont mis en réserve en 1956 après leur remplacement par des destroyers américains transférés. Les deux navires sont démolis au milieu des années soixante.

Le Vasilefs Konstantinos est désarmé en septembre 1960 (démoli en 1962) alors que le Vasilissa Sofia est désarmé en octobre 1962 (démoli en 1970).

Les Leon Panthir Keravnos vont survivre au conflit. Ils sont modernisés entre 1955 et 1958 par les britanniques à Alexandrie. Ils vont être désarmés respectivement en 1965, 1967 et 1970. Ils sont démolis.

En ce qui concerne les sous-marins transférés par la France ils connaissent des sorts différents. Si le Katsonis (ex-Ventôse) est victime des grenades ASM d’un hydravion italien au large de Tarente le 7 janvier 1953, le Protefs (ex-Messidor) va survivre au conflit. Modernisé à Toulon (programme AMTATE _Ameliorations Tactiques et Techniques_) en 1956/57, il va être utilisé jusqu’au 30 septembre 1975. Il est préservé comme musée au Pirée depuis 1977.

En ce qui concerne les vedettes lance-torpilles, rappelons qu’il restait neuf vedettes à la fin de la Campagne de Grèce. Elles ont été remplacées par seize Fairmile D déployées à Patras et à Epidaure pour harceler la navigation ennemie.

Au total trente-six vedettes vont être utilisées à la fois pour le combat antisurface mais aussi pour le transport de commandos et l’appui-feu avec un mortier. Il restait douze vedettes à la fin du conflit qui ne vont pas tarder à participer à la guerre civile grecque davantage comme vedette d’opérations spéciales qu’autre chose, les communistes ne possédant pas de marine menaçant les lignes de communication gouvernementales.

Les vingt-quatre vedettes perdues l’ont été face à leurs homologues ou des navires de surface (dix), par des batteries côtières (quatre), une mine (deux), l’aviation (six) et suite à une collision lors d’un entrainement nocturne (deux).

Le pétrolier Prometheus survit au conflit sans avaries graves. Usé, il sera désarmé en 1969 après avoir été utilisé comme pétrolier-ravitailleur de 1957 à 1969 suite à des travaux réalisés à Salamis avec l’aide technique britannique. Il est remplacé par un pétrolier-ravitailleur construit dès l’origine pour ce rôle et qui reprend son nom.

Le navire-atelier Hifaistos à moins de chance. Après avoir opéré à La Sude, il doit rallier la base navale de Salamis en mai 1953. Cette dernière avait été dégagé par les unités du génie britannique pour servir de plot logistique et de plot d’entretien.

Le navire-atelier grec doit être le cœur battant de cette base mais il n’aura pas le temps de le faire pour compenser la destruction des ateliers à terre.

En effet victime d’une avarie de machine il est drossé à la côte à proximité de Corinthe. Remis à flot, il est pris en remorque pour être réparé à…..Salamis. Le navire n’arrivera jamais à destination. Il est victime d’une voie d’eau qui entraine son naufrage.

Le Conflit (213) Balkans (47)

Bien qu’affaiblies les unités aériennes allemandes et bulgares représentent toujours une menace non négligeable pour les unités aériennes alliées. Néanmoins le rapport de force est clairement en faveur des alliés et les aviateurs de l’Axe doivent jouer avec le terrain, la météo et leur expérience pour échapper aux avions ennemis.

Rien de nouveau sous le soleil en ce qui concerne la tactique. La chasse doit maitriser l’espace aérien, mener des raids de chasse libre dans la profondeur pendant que les chasseurs-bombardiers doivent appuyer les troupes au sol et que les bombardiers doivent mener des missions d’interdiction loin du front. Les avions de reconnaissance, d’observation et de coopération doivent alimenter les troupes et les état-majors en informations fraiches et fiables.

En fait ce qui retarde la maitrise du ciel balkanique par les alliés ce sont des problèmes logistiques et l’absence de bons terrains, de bons aérodromes. La plupart des plate-formes aéronautiques sont des pistes sommaires avec des installations réduites au strict minimum.

Et quand les rares aérodromes de bonne qualité sont capturés par les alliés ils ont été généralement copieusement bombardés par leurs nouveaux propriétaires. Néanmoins les unités du génie qu’elles soient yougoslaves, grecques ou du Commonwealth vont réaliser des prodiges pour remettre rapidement en état ces installations ô combien vitales.

En mer comme nous le savons les alliés ont une maitrise totale et complète ou peu s’en faut. Les unités navales allemandes et bulgares ont été anéanties, les italiennes sont soient bloquées au port faute de carburant et d’équipages, sabordées dans leurs ports ou ayant rallié les alliés pour être mis en gardiennage alors que nul doute que les équipages auraient aimé reprendre immédiatement la lutte.

Finalement à l’automne 1953 une petite marine italienne réapparaitra aux côtés des anglo-saxons en dépit des protestations grecques, yougoslaves et même françaises qui trouvèrent la pilule un peu dure à avaler.

Leur seule consolation fût que sa taille fût volontairement limitée pour des questions politiques même si les plus cyniques mettaient cette limitation sur le manque de pièces détachées et de munitions adaptées (sans compter la problématique des équipages).

Pour éviter tout problème, ces navires ont opérer en Adriatique mais le long des côtes italiennes mais je doute que cela ait beaucoup réconforté les français et surtout les grecs et les yougoslaves.

Son action sort du cadre de ce volume mais juste pour la mise en bouche voici les navires qui ont rallié les alliés d’abord Malte puis Bizerte. Le lac tunisien étant vite saturé, ils seront dispersés dans différents mouillages nord-africains. Cela donne la situation suivante :

-Cuirassés Roma Caio Duilio Dante Alighieri (ex-Littorio) et Guilio Cesare

-Croiseurs légers Raimondo Montecuccoli Giovanni delle Bande Nere (ex-Emanuele Filiberto Duca d’Aosta) Eugenio di Savoia Giuseppe Garibaldi Gabriele d’Annunzio Giovanni Caboto Iono Adriatico

-Croiseurs-éclaireurs Attilio Regolo Claudio Druso Ulpiano Traiano Vispania Agrippa

-Cacciatorpidiniere Giosué Carducci Artigliere Bersaglière Granatiere Bombardiere Legionario Castelfidardo Curtatone Bittano Ricasoli Giovanni Nicotera

-Torpilleurs Callipso Pallade Calliope Partenope Pleiade Antares Lince Procione Orsa Fionda Alabarda Spada

-Sous-marins Liaspro Turchese Dagabur Macalle Neghelli Francesco Morosini Alabastro Bronzo Vortica Nautilo

Ces restes sont imposants mais seule une infime partie sera remise en service pour des raisons politiques et techniques comme nous le verrons dans le Tome 14.

Les cuirassés alliés faute de congénères à combattre et à envoyer par le fond vont être surtout être utilisés comme canonnières, utilisant leurs puissants canons de 356, de 380 et de 406mm mais aussi de 130 et de 133mm. La DCA pouvait également jouer un rôle important.

C’est par exemple le cas du cuirassé français Alsace avec ses neuf canons de 380mm, ses 24 canons de 130mm et sa DCA légère. Il est endommagé à plusieurs reprises soit de manière accidentelle (échouage en quittant Bizerte le 17 juin 1953) ou sous les coups de l’ennemi (mine italienne le 8 juillet 1953, bombe d’un bombardier allemand le 17 octobre 1953). Voilà pourquoi le cuirassé est très usé en septembre 1954 et va connaître une carrière fort courte puisqu’il sera désarmé dès 1960 puis démoli en 1963.

Le vénérable HMS Valiant continue sa longue carrière. C’est un survivant car sans la perte du HMS Barham victime de mines il aurait été désarmé dès 1952.

On le préserve cependant en limitant son activité au strict nécessaire et malgré des travaux de juin à décembre 1952, le sister-ship du Queen Elizabeth ayant l’âge de ses artères ou plutôt de sa tuyauterie. Il va participer à SLEDGEHAMMER et SWORD. Il sera désarmé le 17 mars 1954 et démoli trois ans plus tard.

Même situation pour le HMS Nelson qui après avoir bombardé Tarente et Bari dans le cadre de l’opération SKYLOCK et des combats qui y sont liés à retrouvé les eaux grecques et l’Adriatique pour appuyer l’avancée des troupes alliées.

En relatif meilleur état que le Valiant il sera néanmoins désarmé dès le 14 octobre 1954 sachant que son activité était depuis quelques mois fort téduite.

Ce sera encore pire pour son sister-ship le HMS Rodney. Après avoir assuré l’appui-feu des troupes au sol lors de l’opération SLEDGEHAMMER, il est désarmé dès le 14 juin 1953. Ancré à Alexandrie, il sert symboliquement de navire-amiral statique pour la Méditerranean Fleet. Ramené en Grande-Bretagne fin 1958 il est finalement démoli à partir de septembre 1960.

Fort heureusement pour l’honneur de la marine britannique, tous ses cuirassés déployés en Méditerranée ne sont pas bons pour la ferraille.

Certains sont encore dignes des meilleurs cuirassés mondiaux comme le HMS Duke of York qui va participer aux différentes opérations amphibies (ANVIL SLEDGEHAMMER SKYLOCK SWORD), la puissance de ses canons de 14 pouces (pardon de 356mm) étant très appréciée tout comme sa DCA quand de rares avions allemands pointaient le bout de leur hélice.

Désarmé à son retour en Grande-Bretagne en en septembre 1956, il sera mis en réserve en 1962 et démoli en 1965.

Son sister-ship Prince of Wales avait été sérieusement endommagé par deux torpilles en mai 1951 ce qui lui avait imposé plus d’un an de réparations de juin 1951 à septembre 1952. Cela avait été l’occasion de moderniser sa DCA et son électronique embarquée.

Considéré comme le «KGV» le plus moderne, il va resté déployé en Méditerranée jusqu’à l’automne 1953 quand son maintien dans la Mare Nostrum ne se justifiant plus il va rallier l’Océan Indien pour participer aux derniers combats contre le Japon.

Il va rester dans la région jusqu’en décembre 1955 quand il rentre en Métropole pour un petit carénage destiné à en faire le navire-amiral de la Home Fleet ce qu’il va être de mai 1956 à septembre 1959 date de sa mise en réserve. Officiellement désarmé en mai 1960 il est vendu à la démolition en 1961 et démantelé.

En ce qui concerne les porte-avions, la France réorganise son dispositif. C’est ainsi que le Commandant Teste quitte la Méditerranée en septembre 1953 après trois mois de travaux à Bizerte pour rallier l’Océan Indien et déclencher le feu de Wotan sur les japonais.

Il reste néanmoins le Guillaume le Conquérant, un porte-avions léger qui va opérer en Adriatique pour couvrir les côtes et traquer la poussière navale ennemie essentiellement croate. Ce porte-avions opérait souvent avec des croiseurs, des destroyers et des escorteurs d’escadre dans des missions où les différents navires s’appuyaient mutuellement.

C’est ainsi que les navires de surface protégeaient le porte-avions pendant que le «pont plat» assurait la protection contre l’aviation avec des chasseurs et assurait le guidage des tirs qu’ils soient contre buts surface ou contre terre.

On vit même parfois les croiseurs et les destroyers tirer contre terre pour dégager des partisans et des maquisards pris dans une embuscade, la présence d’agents de renseignement facilitant une coordination qui ne fût jamais parfaite mais qui ne cessait de s’améliorer.

L’action des porte-avions françaisest relayée par le HMS Ark Royal pour tenter de maintenir une permanence à la mer. Il alterne raids sur les Balkans et l’Italie péninsulaire, mission de reconnaissance et de recherche. Il sera envoyé à l’été 1954 en Asie du Sud-Est mais son apport à la victoire finale dans la région sera pour le moins limité.

Il servira de transport de troupes pour rapatrier en Australie les prisonniers alliés libérés (des camps vont être mis en place pour leur permettre de récupérer physiquement et moralement. Hélas certains succomberont d’une captivité particulièrement dure, éprouvante pour ne pas dire violente), son groupe aérien opérant depuis la terre pour maintenir un certain niveau opérationnel. Rentré en Grande-Bretagne en septembre 1955, en surplus il est désarmé puis démoli en 1959 malgré une tentative pour le préserver comme musée à flot.

En janvier 1953 le porte-avions blindé HMS Illustrious arrive en Méditerranée après avoir combattu en Mer du Nord. Immobilisé pour réparations de février 1950 à mars 1952, il va opérer en Mer du Nord avant de rallier la Mare Nostrum pour participer à SKYLOCK au large de Tarente. Il va ensuite participer à SLEDGEHAMMER et SWORD en couvrant les troupes, feraillant avec les derniers avions allemands, assurant l’appui-feu et l’éclairage des troupes au sol.

Sa carrière va s’achever là car après une refonte entre janvier et mai 1954, il va servir de porte-avions école jusqu’en 1958 avant d’être démoli deux ans plus tard en 1960.

Il va y retrouver son sister-ship Victorious qui avait déjà opéré en Méditerranée mais dans le bassin occidental et ce de mars 1951 à septembre 1952. Après avoir subit un petit carénage à Alexandrie en octobre et novembre 1952, il allait opérer en Méditerranée orientale jusqu’en mars 1954. Dans un état matériel fort dégradé il sera désarmé dès juin 1955 utilisé comme ponton-école jusqu’à sa démolition en 1969.

Le HMS Indomitable croise un temps ses deux ainés mais après un carénage à Alexandrie en avril et mai 1953 il va rallier l’Océan Indien puis l’Asie du Sud-Est où il va opérer jusqu’à la fin du conflit et même bien après car il ne rentrera en métropole qu’en mai 1959 pour une modernisation qui va lui permettre de servir encore vingt ans ! (1979) mais ceci est une autre histoire que votre serviteur racontera peut être un jour.

Depuis le début du conflit le porte-avions lourd HMS Furious alternait entre les bassins occidentaux et orientaux de la Méditerranée. Il ne change pas ses bonnes habitudes, apportant son écot aux opérations liées à ANVIL SKYLOCK et SWORD (au cours de laquelle il est endommagé). En revanche il manque SLEDGEHAMMER car immobilisé pour un petit carénage d’août à novembre 1953.

Jusqu’à la fin du conflit ses avions embarqués vont combattre en Méditerranée et en Adriatique en dépit des réserves de certains officiers de marine sur le déploiement de porte-avions dans cette mer resserée.

Sa carrière d’après guerre se passera également en Méditerranée (janvier 1955-octobre 1960) mais suite à des restrictions budgétaires il ne pourra pas être refondu et sera démoli en 1970 après l’échec d’un projet de conservation comme musée à flot du côté d’Aberdeen.

Le 14 mars 1953 le porte-avions HMS Terrific est surpris au large de Thessalonique par des Junkers Ju-288 allemands. Huit bombardiers passent à l’attaque, quatre sont armés de bombes et quatre armés de torpilles.

Le navire se défend comme un beau diable avec son escorte et sa chasse mais encaisse une bombe et une torpille. Le navire peu ou pas protégé coule rapidement après avoir été ravagé par un terrible incendie.

Les croiseurs lourds, les heavy cruiser sont toujours là. Certains y revenant comme le croiseur français Saint Louis qui avait quitté lé bassin oriental de la Mare Nostrum en octobre 1950 après avoir été sérieusement endommagé.

Réparé il avait combattu en Méditerranée occidentale de mars 1951 à décembre 1952 avant de revenir en Méditerranée orientale pour participer à l’opération SLEDGEHAMMER en attendant l’opération SWORD. Il assure l’appui-feu des troupes au sol et leur couverture antiaérienne. Il guidait parfois l’aviation que ce soit pour des missions de combat ou de secours.

Son sister-ship Charles Martel endommagé lors de l’opération ANVIL est immobilisé pour réparations à Bizerte jusqu’en février 1953. Il revient dans les eaux grecques dès le mois de mars mais pour fort peu de temps, son redéploiement dans l’Océan Indien étant déjà acté pour l’automne de la même année.

En réalité il sera retiré des opérations en juillet pour une remise en état exécutée à Bizerte avant que le dernier croiseur lourd construit par la marine française ne rallie l’Océan Indien puis l’Asie du Sud-Est. Il y restera jusqu’en mars 1955, le navire rentrant ensuite en Métropole pour être transformé en croiseur lance-engins (1957-1960) ce qui lui permis de servir jusqu’en 1972 date de son désarmement et de sa préservation comme musée à flot à Bordeaux.

Le HMS Hawke est lui aussi toujours là. Il participe aux différentes opérations amphibies servant comme de coutume de plate-forme d’appui-feu, de plate-forme antiaérienne ainsi que de navire de commandement. Il est ainsi engagé pour ANVIL, SKYLOCK et SWORD mais manque SLEDGEHAMMER en raison d’un petit carénage qui à été avancé suite à une avarie de machine.

Il va rester jusqu’à la fin de la guerre en Méditerranée et même jusqu’à sa refonte lance-missiles (1959-1961), refonte qui lui permettra de prolonger sa carrière jusqu’en 1971 date de son désarmement (démoli en 1974).

Son sister-ship le HMS Raleigh à lui connu un destin différent, étant immobilisé pour carénage de septembre 1952 à février 1953, un incendie accidentel survenu en décembre 1952 expliquant des travaux anormalement longs en temps de guerre.

Si il manque ANVIL, il est présent pour les deux autres offensives majeures sur le front balkanique à savoir SWORD et SLEDGEHAMMER.

Il va d’ailleurs rester en Méditerranée et en Adriatique jusqu’à la fin de la guerre et même bien après puisqu’il ne rentrera en Grande-Bretagne qu’en 1959 pour poursuivre après refonte (1960-61) une carrière de croiseur porte-hélicoptères, assurant le commandement des opérations amphibies jusqu’à son désarmement survenu en 1977 (il à été démoli en 1980).

Ses sister-ship HMS Marlborough et Blenheim sont entrés dans l’histoire comme étant les derniers croiseurs lourds britanniques.

Le premier nommé avait opéré en Méditerranée occidentale (juin 1951-août 1952) avant de passer dans le bassin oriental pour participer aux nombreuses opérations amphibies menées. Il est de toutes les opérations sauf de mars à octobre 1953 où le navire est immobilisé à Alexandrie pour des réparations et une remise en état suite à l’explosion d’une mine le 4 mars 1953.

Il va opérer dans la région jusqu’en mars 1954 quand le heavy cruiser va rallier l’Océan Indien. Il rentrera en Métropole en 1956, est mis en réserve en 1958 avant d’être démoli en 1964.

Le HMS Blenheim endommagé le 7 juin 1952 est en réparations jusqu’en août 1952, participant à ANVIL puis à SLEDGEHAMMER mais pas à SWORD car après un carénage de juin à septembre 1953 est suivit d’un retour en Mer du Nord pour participer à l’opération BOREALIS.

Il opère en Mer du Nord jusqu’en septembre 1954, est immobilisé pour carénage d’octobre 1954 à mars 1955 avant un nouveau déploiement en Méditerranée. Stationné à Malte, il rentre en Grande-Bretagne en juin 1958. Désarmé, il sera démoli en 1962.

Dans le domaine des croiseurs légers un nouveau venu arrive, le HMCS Québec, un croiseur léger de la marine royale canadienne qui initialement avait commencé sa carrière sous pavillon britannique sous le nom de HMS Tiger.

Il va opérer alternativement entre la Mer Egée et l’Adriatique, le tir de ses canons de 6 pouces étant particulièrement apprécié par les troupes au sol.

A noter que durant tout le mois de septembre, il va opérer au large de Durres pour tenter de neutraliser l’artillerie allemande qui maintenait le port sous son feu. Un duel qui engendra quelques dégâts sur le croiseur léger mais sans conséquences sérieuses.

Son sister-ship le HMCS Ontario (ex-HMS Eagle) arrive en Méditerranée orientale au mois de mai 1953, opérant en Adriatique jusqu’à la fin du conflit, terminant la guerre dans le nord de l’Adriatique en l’occurrence Trieste. Il devait ensuite rallier le Pacifique mais entre le transit vers le Canada puis la remise en état, le Japon avait capitulé quand le croiseur léger canadien était enfin sorti de sa période de travaux.

Le HMS Penelope est aussi un nouveau venu en Méditerranée orientale où il arrive en février 1953 ce qui lui permet de participer à SLEDGEHAMMER et SWORD. Il assure l’appui-feu des troupes au sol, des missions de recherche et de destruction et de défense antiaérienne. Il est endommagé par une bombe le 14 août 1953 mais les dégâts sont limités, le navire reprenant rapidement les combats.

Il reste déployé dans la région jusqu’à la fin du second conflit mondial, revenant en Grande-Bretagne uniquement pour une refonte d’octobre 1954 à février 1955. il retournera ensuite en Méditerranée où il servira jusqu’en juin 1956. Usé, il rentre en Grande-Bretagne où il est aussitôt désarmé.

Le HMS Manchester est de retour en Méditerranée orientale en juin 1953 après huit mois de réparations suite aux dégâts causés lors de l’opération THUNDERBOLT. Il va participer à l’opération SWORD ainsi qu’à tous les combats _fort peu nombreux en réalité_ et ce jusqu’à la fin du conflit. Rentré en Métropole en septembre 1955, il est désarmé en mai 1956 puis démoli en 1959.

Le croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure accompagne souvent le porte-avions HMS Ark Royal pour assurer sa protection mais aussi la coordination des opérations aériennes. Il est parfois détaché pour mener des missions en solitaire (notamment quand le porte-avions est indisponible). Il survit au conflit mais sera rapidement désarmé (14 septembre 1955) et démoli.

Son sister-ship le HMS Phoebe à moins de chance le 12 novembre 1953. Alors qu’il couvrait le porte-avions HMS Furious, il est surpris par un bombardier-torpilleur Ju-188 qui touche le CLAA avec une torpille qui explose contre une soute à munitions. L’arrière disparaît dans une formidable explosion, l’avant coulant peu après.

Le HMS Hermione connait la même carrière que son sister-ship Bonaventure, suivant notamment le porte-avions d’escadre HMS Indomitable. Après les dégâts en 1952 il n’est plus endommagé sérieusement et termine le conflit en relatif bon état. Il sera désarmé en 1960 vendu à la marine néo-zélandaise où il servira avec l’ancien Sirius jusqu’en 1975.

En janvier 1954 le HMS Royalist arrive en Méditerranée orientale après une année 1953 blanche suite aux dégâts causés par une mine lors de l’opération SKYLOCK. Il va opérer dans la région jusqu’en septembre 1955. En réserve en décembre 1956 à son retour en Grande-Bretagne, il sera désarmé officiellement en 1957 puis démoli en 1958.

Son sister-ship le HMS Spartan est bien plus actif puisqu’il participe aux trois grandes offensives balkaniques (ANVIL SLEDGEHAMMER SWORD). Il va opérer en Adriatique jusqu’en juin 1954 assurant le blocus des côtes et l’appui-feu des troupes au sol.

Refondu à Alexandrie de juin 1954 à mars 1955 (remise en état complète de son système propulsif, modernisation de la DCA et de l’électronique), il va rester dans la Mare Nostrum jusqu’à son désarmement en juin 1963, le navire étant démoli en 1965 en Grande-Bretagne.

En janvier 1954, le croiseur léger HMS Gambia arrive en Méditerranée orientale après avoir passé la guerre en Mer du Nord puis en Océan Indien. Son activité est limitée à des missions de présence et d’appui-feu. Sa compagnie de débarquement est mise à terre pour sécuriser certains ports du nord de la Croatie.

Rentré en Métropole début 1955, il poursuit sa carrière au sein de la Home Fleet jusqu’au 17 octobre 1958 quand il est désarmé et mis en réserve. Après l’échec d’un projet de préservation à Newcastle et d’une transformation en croiseur lance-missiles, le navire est vendu à la démolition en mars 1961 et démantelé.

Son sister-ship le HMS Uganda est toujours là en Méditerranée à la fin du conflit mais il est particulièrement usé par différentes avaries de combat et surtout une usure liée à un usage très peut être trop intensif.

Voilà pourquoi il est mis en réserve dès le 17 octobre 1954 à son retour en Grande-Bretagne. Il est brièvement remis en service de mars à décembre 1955 après des travaux mais suite à une nouvelle avarie de chaudière il est définitivement désarmé en janvier 1956 puis démoli deux ans plus tard en 1958.

Le HMS Bellerophon à combattu en Mer du Nord durant quasiment tout le conflit. Après une période de réparations de novembre 1953 à février 1954 il est envoyé en Méditerranée pour une mission de présence, une sorte de service après vente du conflit.

Il va y rester jusqu’en décembre 1955 opérant depuis Malte. Il est désarmé en février 1956 mais sauvé de la démolition en étant transformé en croiseur lance-missiles (NdA il était en meilleur état que le Gambia initialement envisagé). Il va servir dans la marine britannique jusqu’en 1969 date de son désarmement, sa démolition survenant deux ans plus tard (septembre-décembre 1971).

Le Conflit (206) Balkans (40)

Naturellement, les combats ont lieu également sur mer, sous les mers et dans les airs. Sur mer les alliés ont une supériorité incontestable tant la Regia Marina est affaiblie par les pertes, par la démotivation et par le manque de carburant.

Dans les airs c’est moins clair, l’Axe possède encore de solides capacités qui sont certes incapables de renverser le cours de la guerre sur le front balkanique mais qui peuvent gêner l’avancée des alliés et provoquer une thrombose opérationnelle et logistique.

Rappelons que pour l’opération ANVIL, les alliés vont déployer deux forces à l’est et à l’ouest du Peloponnèse auxquels il faut ajouter d’autres moyens notamment ceux de la marine grecque.

Le Groupe Ouest comprend les cuirassés HMS Duke of York et Prince of Wales, le porte-avions HMS Furious, le croiseur lourd Charles Martel, les croiseurs légers Emile Bertin et HMS Phoebe, les Escorteurs d’escadre Volta et Le Triomphant, les destroyers HMS Icarus Greenville Grenade Ilex Intrepid et HMAS Nestor, les escorteurs rapides Bourrasque et Fougueux ainsi que les sous-marins HMS Unbending Unison et Ulmost.

Le Groupe Est comprend le cuirassé HMS Nelson, le croiseur lourd HMS Blenheim, les croiseurs légers HMAS Perth HMS Spartan et HMS NewFoundland, les destroyers HMS Delight Diamond Diana Glowworm Greyhound, les destroyers légers HMAS Lake Bathurst et Lake Cowal et les sous-marins HMS Sceptre Le Glorieux et La Réunion.

Ces unités vont assurer le contrôle des côtes, l’appui-feu et le contrôle de l’espace aérien en coordonant la DCA et la chasse pour éviter les «tirs amis».

Si la menace navale italienne, allemande et bulgare est limitée pour différentes raisons que nous avons déjà vu en revanche les alliés se méfient des moyens aériens allemands qui sont certes limités en quantité mais qui en qualité c’est autre chose avec notamment des unités de bombardement qui n’ont rien à apprendre des alliés en terme d’assaut aéromaritime.

Le croiseur léger HMAS Perth est ainsi endommagé le 30 septembre 1952 alors qu’il bombardait le port du Pirée pour neutraliser les derniers navires allemands. Se repliant, il est attaqué par des Ju-188 qui passant au travers de la chasse et de la DCA placent deux bombes de 250kg. Le navire est hors de combat pendant plusieurs semaines mais les marins australiens peuvent se consoler en apprennant les résultats de leur bombardement et les pertes allemandes.

Le croiseur lourd Charles Martel est sérieusement endommagé par les bombardiers allemands qui avaient pour une fois répondu à l’appel à l’aide des troupes italiennes sérieusement malmenés par les troupes grecques et le tir précis des canons de 203mm du croiseur lourd français.

Le 14 octobre 1952 est donc marqué d’une pierre noire pour le croiseur de 1ère classe qui encaisse trois bombes malgré l’intervention de la chasse alliée et une puissante DCA. Les dégâts sont sérieux mais le navire à la peau dure et les équipes de lutte contre les avaries sont expérimentées. Le bilan humain est lourd avec 79 morts et 120 blessés dont 32 décéderont dans les hôpitaux de Crète.

Le croiseur lourd rallie La Sude pour des réparations d’urgence et pour hélas évacuer les corps des marins tués qui seront enterrés sur place (si certains après guerre seront rapatriés en France, beaucoup sont encore à Heraklion. Dès qu’un navire français fait escale en Crète, une gerbe est déposé sur un monument dressé en 1965).

Le navire solidement escorté va rallier Bizerte début novembre et va rester immobilisé jusqu’à la fin du mois de janvier, le croiseur lourd étant à nouveau opérationnel en février 1953.

Le 8 novembre 1952 c’est le croiseur léger Emile Bertin qui est sérieusement endommagé par une torpille aéroportée italienne. Le navire se replie tant bien que mal vers le Péloponnèse puis vers la Crète.

Jouant de malchance, il est touché le 15 novembre 1952 par un cargo au gouvernail bloqué. Une voie d’eau manque d’envoyer le navire par le fond. Les dégâts sont tels qu’on envisage de désarmer le navire mais finalement décision est prise de le réparer et de le remettre en service dès que possible. Il rallie début décembre Bizerte, les travaux commençant aussitôt, le croiseur léger mouilleur de mines étant remis en service en juin 1953.

L’escorteur d’escadre ex-contre torpilleur Tartu est légèrement endommagé par une bombe le 14 décembre 1952 imposant tout de même un mois de réparations à La Sude.

Reprenant son activité opérationnelle, il est refondu entre juillet et décembre 1953, opérant en Adriatique de janvier à juillet 1954 soit jusqu’à la fin du conflit, le navire terminant sa carrière comme navire-école de canonnage de septembre 1955 à décembre 1959 avant d’être envoyé à la ferraille.

Le Volta à moins de chance le 30 septembre 1952 quand il est sérieusement endommagé par une bombe et une torpille de la Regia Aeronautica au large de Céphalonie. Il survit de justesse et va être immobilisé pour quatre mois de réparations, réparations qui sont également accompagnées d’une modernisation de l’armement (renforcement de la DCA légère, radars plus performants). Il sera de retour au combat en mars 1953.

Le cuirassé HMS Nelson manque de passer de vie à trépas le 31 octobre 1952 au large de l’île d’Eubée. Victime d’une panne de propulsion, il devient un corps mort qui pourrait attirer l’aviation ennemie. Deux attaques aériennes allemandes sont menées mais la chasse alliée monte une garde vigilante. Une bombe tombe sur le puit à chaine et une autre est un coup à toucher à l’arrière.

Le vénérable cuirassé (vingt-deux années de service à l’époque) répare sa propulsion et peut rallier Alexandrie pour deux semaines de réparations. Nul doute que quelques mois plus tôt le résultat aurait été différent.

Le porte-avions HMS Furious lui échappe à des dégâts importants _quelques coups à toucher sans plus_ mais l’impact de son groupe aérien est très important, créant une bulle de protection contre l’aviation italienne et assure un appui-feu efficace en liaison avec l’artillerie navale et l’artillerie terrestre.

Le croiseur lourd HMS Blenheim est endommagé par l’explosion d’une mine le 30 septembre 1952 alors qu’il venait de tirer 134 obus sur l’île d’Eubée où l’aviation avait repéré une concentration de troupes. Les dégâts sont cependant limités et après trois semaines à La Sude, le croiseur lourd peut retourner au combat.

Le croiseur léger HMS Spartan est endommagé le 1er octobre 1952 par deux coups à toucher tirer par une batterie côtière récalcitrante au large d’Athènes, batterie qu’il fait taire avec dix-huit obus de 133mm pardon de 5.5 pouces. Le navire reste en ligne, les dégâts pouvant être réparés avec les moyens présents à bord ce qui est significatif.

Le croiseur léger HMS Newfoundland à lui moins de chance. Le 25 septembre 1952, il est surpris par l’aviation allemande bien décidée à châtier le perturbateur qui attaquait convois et bombardait les batteries d’artillerie.

Malgré une DCA déchainée, les bombardiers allemands et bulgares larguent quatre bombes de 500kg. Le navire coupé en deux coule rapidement ne laissant que fort peu de survivants.

Trois jours plus tard le 28 septembre 1952, le HMS Delight est coulé lui aussi mais en faisant détonner une mine magnétique allemande.

Une brèche de 12m de long sur 3m de large entraine la rupture de la coque, l’avant coulant rapidement mais l’arrière dérivant suffisamment longtemps pour permettre à nombre de marins d’échapper à l’enfer

Le 2 novembre, le HMS Glowworm est victime d’une collision avec le croiseur auxiliaire Côte d’Albatre au large de Corinthe suite à un problème de barre du dernier nommé. Le navire français heurte le destroyer en plein milieu le privant d’une bonne partie de sa puissance propulsive.

Fort heureusement le navire française ne se retire pas immédiatement permettant à des marins britanniques de passer sur le navire français. En bonne intelligence et bonne coordination, le navire français recule en espérant que la voie d’eau puisse être colmatée.

Malheureusement la voie d’eau provoque un déferlement hydrique dans les coursives, balayant tout sur son passage. Le commandant du destroyer n’à d’autre choix que d’ordonner l’abandon du navire qui se fait dans une discipline impeccable même si nombre de marins devaient scruter le ciel avec intérêt et surtout angoisse. Le navire chavire et coule rapidement.

Après avoir vu les pertes des navires directement engagés dans ANVIL il faut parler des navires qui après avoir participé aux opérations de diversion, s’être ravitaillés vont soutenir leurs collègues des Force Ouest et Force Est.

Le cuirassé HMS Rodney est victime d’une bombe italienne le 24 septembre 1952 alors qu’il ralliait Bizerte pour réparations. Le vieux cuirassé est clairement à l’agonie et on envisage très sérieusement de le désarmer. Ce sera d’ailleurs chose faite dès le 14 juin 1953.

Le cuirassé grec Salamis après avoir couvert le raid sur Lemnos reste déployé en mer Egée. Il bombarde la côte occupée par la Bulgarie à plusieurs reprises.

Le 1er décembre 1952 un frisson parcours le navire. Le Suleiman son cousin turc à été signalé à Istanbul. Es-ce l’annonce d’un engagement de la Turquie dans la guerre ? Hélas ou heureusement selon les points de vue ce n’était que pour les besoins d’un film de propagande.

Que ce serait-il passé si le cuirassé turc avait pénétré en Méditerranée ? Nul ne peut le dire mais ce qui est certain c’est que les alliés auraient été a minima fort embarrassés par l’arrivée d’un nouveau joueur dans la cour de récré.

Les porte-avions HMS Ark Royal et Terrific vont être déployés à l’ouest de la Crète pour couvrir le dispositif allié contre une possible intervention de la flotte italienne. Comme cette intervention ne s’est jamais matérialisée, leurs groupes aériens vont relayer celui du HMS Furious pour maintenir la pression sur les italiens et les allemands en liaison avec les unités basées à terre.

Le 14 octobre 1952, l’Ark Royal est victime d’un tir ami ! Un Bristol Beaumont grec le prenant pour un porte-avions italien lance sa torpille qui fort heureusement n’explose pas. L’avion parvient à s’échapper.

Dans un premier temps on craint une infiltration des unités grecques par des soriotistes mais il s’agit d’une simple méprise.

L’équipage s’excusera platement en envoyant une caisse d’ouzo, l’alcool national grec même si pour beaucoup de gosiers anglais il était davantage fait pour nettoyer les cuivres qu’apaiser une soif tenace. Certains marins diront qu’ils auraient finalement préféré être torpillés ! Humour anglais probablement.

Plus sérieusement une enquête de commandement montrera un certain nombre de négligences dans la veille et la protection du navire. Certains officiers seront relevés de leur commandement et affectés dans des postes à terre histoire de faire passer le message.

Le croiseur lourd Charlemagne après avoir participé à THUNDERBOLT se ravitaille à La Sude, effectue quelques travaux sur une turbine haute pression avant capricieuse puis rallie l’ouest de la Grèce, se plaçant sous l’autorité de la Force Ouest.

Il assure une mission de couverture, regardant davantage vers l’Italie que vers la Grèce. Il est endommagé le 30 octobre 1952 par les éclats d’une bombe d’un Savoia-Marchetti SM-79 largué à proximité de la poupe. Autant dire peu très peu de choses. Il relève certains navires de la Western Task Force lors de leurs ravitaillements et de leur phases de réparations pour couvrir la navigation et assurer l’appui des troupes grecques.

Le croiseur lourd HMS Marlborough est légèrement endommagé le 30 novembre 1952 quand un Ju-187 Stuka désemparé par la DCA s’écrase sur la plage avant du croiseur.

Fort heureusement l’appareil avait largué sa bombe pour échapper à un chasseur grec lancé à sa poursuite qui se retrouva frustré d’une victoire aérienne par un artilleur britannique qui bon prince (NdA vous aussi cela vous étonne de la part des anglais ? _on se calme les fragilus maximus c’est une vanne_) lui paiera une bière quelques jours plus tard. Quant au croiseur il est quitte pour quelques jours de réparations à La Sude.

Le croiseur léger Gambetta est légèrement endommagé par une bombe le 21 novembre 1952 au large d’Athènes. Après des réparations provisoires en Crète, il rallie Bizerte pour une remise en état avant de préparer la future opération SKYLOCK, le débarquement de Tarente, le «8000 tonnes» sort donc de ce tome.

Le croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure s’illustre le 14 octobre 1952 quand détaché de la force T il bombarde le port d’Alexandropoulis tirant 280 obus de 133mm ravageant les installations portuaires et incendiant la ville.

Le navire se replie à grande vitesse vers le sud. Il fait détonner une mine mais les dégâts sont miraculeusement limités. Il devra néanmoins rallier Alexandrie pour trois semaines de réparations, le système propulsif n’ayant pas vraiment digéré les vibrations provoquées par l’explosion.

Le croiseur léger Lemnos est légèrement endommagé par une mine le 14 octobre 1952. Il parvient à rallier non seulement la Crète puis Alexandrie pour une remise en état qui va néanmoins l’éloigner des opérations jusqu’au début de l’année 1953.

Le destroyer HMS Dainty est coulé par des chasseur-bombardiers Focke-Wulf Fw-190 au large de l’île d’Eubée le 3 octobre 1952, deux bombes de 250kg étant suffisantes pour l’envoyer par le fond, la première détruisant le bloc passerelle paralysant les commandes et les secours, la deuxième faisant détonner les grenades anti-sous-marines. Le navire coule rapidement et les survivants peu nombreux.

Son compère le HMS Ivanhoe est lui victime le 14 novembre 1952 de l’explosion de ses charges de profondeur. La déflagration arrache et détruit la coque sur une vingtaine de mètre. Clairement le navire est condamné mais les marins britanniques tentent de sauver le navire.

Ce sera hélas peine perdue et après une demi-heure de lutte, le commandant se résout à ordonner l’abandon du navire.

Le destroyer type I se casse en deux, l’avant coule rapidement et ce qui reste de l’arrière suit peu après. Une enquête révèlera que certains marins s’étaient inquiétés de l’état des grenades ASM embarquées à Alexandrie mais leur hiérarchie n’avait rien voulu savoir.

L’escorteur d’escadre Duperré est légèrement endommagé le 1er décembre 1952 au large d’Athènes par une bombe de 250kg d’un chasseur-bombardier allemand qui tente ensuite de s’écraser sur le navire sans que l’on sache si il s’agissait d’un geste délibéré ou de la conséquence de l’action de la DCA. Le navire est quitte pour trois semaines de réparations à Alexandrie.

Le destroyer Kontouriotis à moins de chance le 14 juin 1952. Une mine déchire sa coque à l’arrière le privant de propulsion et dans une zone où l’ennemi est fort présent en l’occurrence les Cyclades.

Les grecs vont tenter de le sauver avec le soutien des alliés mais la voie d’eau ne cesse de s’agrandir, mettant les pompes de refoulement au supplice.

Trois quart d’heures après l’explosion alors qu’un remorqueur était sur le point de passer une élingue, l’arrière du navire cède brutalement.

La situation passe en un instant de compliquée à désespérée. L’ordre d’abandonner le navire est aussitôt transmis alors qu’une alerte aérienne retentit. Le navire ou ce qu’il en reste chavire peu après avant de sombrer.

Le destroyer Vasilefs Georgios est sérieusement endommagé le 25 septembre 1952 par une batterie côtière qui avait échappé à la vigilance des alliés. Le navire est si endommagé que parvenu en Crète il ne sera pas réparé et serait désarmé le 17 décembre suivant. Il va servir de batterie flottante plus pour le symbole qu’autre chose.

La série noire n’est pas terminée pour les destroyers grecs puisque le 8 octobre 1952 le Nea Genea est victime de chasseurs bombardiers Focke-Wulf Fw-190D après avoir attaqué en solitaire un convoi côtier reliant Athènes à l’île d’Eubée. Il encaisse trois bombes de 250kg et des roquettes ce qui ne lui laisse strictement aucune chance.

Le pétrolier grec Nymphea est victime des torpilles d’un sous-marin italien entre Alexandrie et la Crète le 14 mars 1952. Comme le submersible à été immédiatement coulé par un Consolidated Catalina du Coastal Command, son identité reste un mystère et sujet à d’interminables débats entre historiens et spécialistes.

Le cargo grec Zeus est endommagé par des chasseurs bombardiers allemands au large de la Crète le 17 septembre 1952. Incendié par des roquettes il est drossé à la côte ce qui sauve la vie d’une partie de son équipage. L’épave elle va se décomposer sous les coups des éléments, les dernies disparaissant au printemps 2019.

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Les moyens navals de l’Axe vont naturellement souffrir des combats liés à l’opération ANVIL, c’était même écrit à tel point que certains amiraux italiens se demandaient si il n’aurait pas fallu abandonner la Grèce pour concentrer des moyens limités et non renouvelables sur l’Italie péninsulaire.

Cette hypothèse militairement acceptable l’était nettement moins sur les plans politiques et de propagande.

Le cacciatorpinidiere Folgore est victime le 4 octobre 1952 d’un sous-marin français, La Réunion qui le surprend au large de Corfou plaçant trois torpilles qui ne lui laisse aucune chance.

Le Giovanni da Verazano est lui coulé le 17 octobre au large de l’île de Céphalonie par l’action combinée du croiseur léger Emile Bertin et du destroyer HMS Ilex. Le cacciatorpinidiere de classe Navigatori encaisse quatre obus de 152mm et cinq obus de 120mm.

Ravagé par les obus, incendiés, le navire commence à chavirer avant de disparaître dans une terrifiante boule de feu. On repêchera neuf survivants mais seulement cinq survivront à leurs blessures.

L’Alfredo Oriani est coulé le 13 novembre 1952 par l’aviation sud-africaine, des Martin B-26 Marauder plaçant deux bombes de 250kg. Le navire est coupé en deux, l’avant coulant quasi immédiatement, l’arrière dérivant avant de couler ce qui à permis aux survivants d’évacuer même si cela signifiait une longue captivité.

Le Grecale est sérieusement endommagé par la torpille du sous-marin britannique HMS Ulmost mais parvient la proue arrachée à se réfugier dans le port de Leucade le 2 novembre 1952. Les grecs arrivant, décision est prise de saborder le navire pour embouteiller le port. C’est chose faite le 5 novembre 1952.

Le torpilleur léger Enrico Cosenz est victime le 10 novembre 1952 de l’aviation embarquée du HMS Furious alors qu’il se repliait vers Tarente pour réparer après une série d’avaries. Il pense arriver à destination en profitant du mauvais temps mais une brusque éclaircie le laisse apparaître à l’ennemi. Quatre Blackburn Firebrand escortés par quatre Hawker Sea Fury attaquent.

Le torpidiniere se défend comme un beau diable, abattant un Firebrand et un Sea Fury mais les autres sont trop nombreux, deux bombes et un mitraillage en règle envoient le navire par le fond.

Les vedettes lance-torpilles encore présentes tentent de harceler la navigation alliée mais non seulement ne coulent aucun navire mais sont toutes détruites par l’aviation (trois) et par des unités de surface (les autres).

Le sous-marin de poche CM-7 tente de s’attaquer à la Force Ouest. Surpris par l’escorteur rapide Bourrasque à l’aube le 25 octobre 1952, il encaisse une gerbe de grenades ASM qui l’envoie par le fond.

Le CM-9 est surpris par un Short Sunderland du Coastal Command. Il plonge en catastrophe mais ne peut échapper au chapelet de charges de profondeur. Il devient le tombeau de son équipage.

Les quatre dragueurs de mines type RD parviennent à se réfugier en Albanie non sans avoir été traqués par l’aviation.

Le mouilleur de mines Gallipoli est victime le 4 décembre 1952 d’une torpille lancée par le sous-marin HMS Ulmost qui coupe le navire en deux permettant à une partie de l’équipage de se sauver.

Cela aurait pu être bien pire puisque le navire venait de mouiller un champ de mines pour protéger le port de Valona.

Le remorqueur Titano est surpris par l’escorteur rapide Le Fougueux le 23 septembre 1952. Surpris oui mais comment ? A l’abordage ! Oui vous avez bien entendu comme au temps de la marine à voile.

Le remorqueur de sauvetage essayait de se sauver sur la pointe des pieds. Sommé de stopper par l’ER, il est pris d’assaut par un détachement de la compagnie de débarquement. Le remorqueur est ramené en Crète où cet exploit est célébré par la propagande alliée.

Le navire rebaptisé Titan ne va pas tarder à reprendre le combat sous de nouvelles couleurs à savoir les couleurs françaises non sans que nos «amis anglais» aient proposé de le céder à la Grèce ! (NdA je serais taquin je dirais qu’avec de tels amis on à pas besoin d’ennemis)

C’est encore pire pour les allemands et les bulgares, les flottilles qui ne peuvent se replier sur des bases situées relativement à l’abri de l’aviation ou des marines ennemies.

Le GkT-2 tout comme le GkT-8 sont victimes de chasseurs-bombardiers alliés le 25 septembre 1952 au large du Pirée. Le GkT-4 doit être sabordé au Pirée car victime d’une avarie rendant son repli impossible. Enfin le GkT-6 saute sur une mine larguée par l’Emile Bertin au large de l’île d’Eubée.

Les vedettes lance-torpilles SG-3 et SG-4 sont coulées par l’aviation alliée au large de Corinthe lors d’une tentative d’attaquer la Force Est. Les SG-7 et 12 sont coulés au port au Pirée par un autre bombardement aérien alors que les SG-14 et SG-15 sont détruites par le destroyer HMS Diana.

Le RG-1 saute sur une mine protégeant les côtes au large de l’isthme de Corinthe alors que le RG-4 est victime de l’explosion d’un dépôt de munitions au Pirée, le petit navire chavirant après avoir été troué comme un écumoire.

Le RG-9 est coulé par l’aviation le 30 septembre 1952 au large d’Athènes alors que le RG-11 est victime d’une collision avec le Hilspatrouillenboot-2, les deux navires sombrant après avoir été achevé le 2 octobre 1952 par l’aviation sud-africaine.

Les HpB-3 et 4 sont sabordés au Pirée pour embouteiller le port (14 décembre 1952), les HpB-5 et 6 sont victimes de mines (30 septembre et 9 octobre), les HpB-7 et 8 sont coulées par le destroyers HMS Glowworm et Greyhound respectivement les 29 septembre et 8 octobre 1952. Enfin les HpB-11 et 12 sont coulés lors d’un bombardement du port du Pirée les 9 et 17 novembre.

Et côté bulgare, les torpilleurs T-2 et T-4 sont victimes de l’aviation alliée lors de leur arrivée à Alexandropoulis le 9 octobre 1952.

les SPK-2 et 5 sont coulés à Thessalonique le 4 janvier 1953 lors d’un bombardement aérien, les SPK-7 et 8 sautent sur des mines mouillées au large d’Alexandropoulis le 31 décembre 1952.

Le dragueur de mines M-1 saute sur une mine qu’il essayait de désamorcer (31 octobre 1952). Le M-3 est coulé par les roquettes d’un chasseurs bombardiers Hawker Typhoon le 21 novembre 1952 alors que le M-6 victime d’une avarie est sabordé à Thessalonique pour embouteiller le port grec du nord-est à la veille de la chute de la ville (6 février 1953).

Les LK-8 et 10 sont coulés à Lemnos après s’être replié lors d’un bombardement aérien sur Thessalonique le 14 janvier 1953. Hélas pour eux le lendemain, Lemnos est bombardé et les navires sont coulés.

Les LK-11 et 12 sont victimes du destroyer léger HMAS Lake Bathurst, les canons de 102mm du destroyer léger australien étant trop puissants pour eux.

Les VT-2 et 3 sont coulés les 17 octobre par le croiseur léger HMS Spartan, le VT-4 est victime d’une mine le 18 février 1953 alors que le VT-5 est victime de l’aviation grecque au large d’Alexandropoulis le 9 février 1953.

Le Conflit (201) Balkans (35)

Quand la décision à été prise de reprendre les combats sur le front grec, il fallut d’abord choisir l’axe majeur puis décider ou non de mener des diversions pour forcer les italiens, les allemands et les bulgares à regarder ailleurs.

De nombreuses idées sont émises comme une démonstration navale au large de Tarente, un raid commando sur Igoumenista, un assaut aéroporté en Thessalie…… .

Finalement trois opérations sont choisies : THUNDERBOLT contre le port de Thessalonique, LIGHTNING contre Lemnos et MJOLNIR contre Corfou.

La répartition géographique indique clairement une volonté sous-jacente de disperser au maximum les forces du Heeresgruppe E et faciliter la percée greco-britannico-sud africaine.

Il y à aussi d’autres possibilités comme accréditer l’idée d’un débarquement amphibie dans le nord de la Grèce pour percer très rapidement vers le Danube et pourquoi prendre à revers les troupes allemandes qui viennent de connaître une demi-victoire ou une demi-défaite à Smolensk.

Quant au coup de main prévu sur Corfou il s’agit de faire croire à une menace sur l’Albanie voir de laisser les italiens croire à un futur débarquement dans les Pouilles après la reconquête de la Corse, l’invasion de la Sardaigne et de la Sicile.

Les principales unités commandos alliées dans la région vont participer à ces raids avec des modes d’emploi différents.

Pour l’opération THUNDERBOLT, c’est un assaut maritime qui est prévu avec des vedettes lance-torpilles et des navires amphibies légers.

Pour l’opération LIGHTNING c’est un assaut aéroporté avec des planeurs.

Pour l’opération MJOLNIR, c’est un assaut mené depuis des sous-marins et des navires amphibies, un vrai coup de main qui laisse peu de place à une potentielle occupation de l’île.

Reste à savoir quand déclencher ces opérations. Certains militent pour un déclenchement simultané de Thunderbolt, de Lightning, de Mjolnir et de Anvil pour rendre l’état-major de Heeresgruppe E fou alors que d’autres militent pour un décalage temporel.

C’est la seconde école qui va l’emporter, les raids étant déclenchés quelques jours avant l’offensive ANVIL à la fois pour éviter une thrombose des état-majors, un surmenage mais aussi pour faire croire que THUNDERBOLT, LIGHTNING et MJOLNIR ne sont que des raids de plus comme plusieurs dizaines ont été menés depuis l’été 1950.

THUNDERBOLT

A plusieurs reprises la grande ville du nord de la Grèce à été prise pour cible par l’aviation qu’elle soit terrestre ou embarquée.

Il y à eu également quelques raids commandos sur les côtes pour de la recherche, du renseignement et de la destruction mais aucune opération d’envergure. Cela n’à pas empêché les bulgares d’y déployer des moyens non négligeables notamment en terme de défenses côtières.

En septembre 1952, la défense côtière bulgare de Thessalonique comprenait huit canons de 150mm, six canons de 120mm et des pièces plus légères pour assurer la protection rapprochée du port. On trouve également des mortiers et des canons antichars pour repousser vedettes lance-torpilles et commandos.

Le port comprend de nombreux navires militaires et civils, le port est surchargé en dépit de demandes pour disperser les moyens et éviter qu’un bombardement dévastateur ne détruise avec quelques bombes de nombreux navires qui feront défaut plus tard.

Seulement voilà personne ne veut quitter l’abri relatif du port de Thessalonique pour des mouillages plus exposés et/ou moins protégés.

Côté bulgare on trouve la 1ère Division d’Infanterie considérée comme la meilleure unité de l’armée de Boris III.

Elle bénéficie du soutien d’un détachement mixte (motorisé et monté) de la 2ème Division de Cavalerie, du 1er bataillon du 1er régiment de la 2ème brigade de chasseurs ainsi que plusieurs batteries d’artillerie.

Cette force importante est renforcée par la présence de la 1ère brigade de la Force de Sécurité du colonel Soriotis (tué le 17 mars 1952 par un bombardement aérien allié sur Athènes) même si les bulgares ne lui font pas confiance et ne l’utilise que pour donner une façade respectable à leur occupation.

Côté allié, on va engager le 10ème Commando interallié composé de deux compagnies britanniques (1ère et 3ème compagnies), d’une compagnie française (2ème compagnie dite Compagnie de la Garde), d’une compagnie polonaise (4ème compagnie), d’une compagnie grecque (5ème compagnie), d’une compagnie sud-africaine (6ème compagnie) et d’une compagnie yougoslave (7ème compagnie), le Bataillon Sacré grec, le Corps Franc des Balkans (CFB) français et le Special Air Service (SAS) britannique.

Chaque unité se voit naturellement attribuer une mission précise en fonction de ses compétences même si pour un raid contre un port on peut s’étonner de l’absence d’une unité issue de la marine.

Alors certes les différentes unités ont reçu un entrainement complémentaire, alors certes depuis l’été 1950 la mer Egée et la mer Ionienne sont leurs terrains de jeux mais tout de même c’est assez intriguant.

Le 10ème commando interallié à pour objectif le port de Thessalonique avec la neutralisation des batteries côtières, des postes de commandement et du maximum de navires.

Le Bataillon Sacré reçoit pour mission de neutraliser les infrastructures de commandement bulgare et on ne le saura après guerre de capturer ou de neutraliser une liste de collaborateurs notoires.

Le SAS doit s’emparer et détruire l’aérodrome situé à proximité de la ville tandis que le CFB doit rallier l’extérieur de la ville et freiner l’arrivée éventuelle de renforts en tendant de meurtrières embuscades. Cette unité va utiliser des charges explosives, des mines et des fusils de précision.

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Des unités aériennes sont engagées côté bulgare mais aussi côté allié pour éclairer, couvrir et appuyer leurs troupes respectives. Comme nous le verrons, très vite l’aviation bulgare sera incapable de disputer le ciel de Thessalonique aux unités alliées.

Commençons par les bulgares qui disposent de moyens non négligeables, Thessalonique étant le cœur de leur zone d’occupation et un territoire qu’ils convoitent pour l’après guerre, rêvant à un accès retrouvé à la mer Egée avec une ville vitrine.

Pour l’anecdote les commandos grecs récupéront un texte de cinquante pages avec une liasse de plans prévoyant une reconstruction totale de la ville avec un port moderne, une nouvelle gare, un aéroport, de nouveaux quartiers, de nouveaux jardins. Ces documents seront ironie de l’histoire réutilisés pour reconstruire la ville une fois le conflit terminé.

Les moyens sont placés sous l’autorité du 4. Orlyak avec deux yatos de chasse (un volant toujours sur Messerschmitt Me-109E et un volant sur Me-109G), un yato de bombardement volant sur des Avia B.71, un yato de reconnaissance volant sur Focke-Wulf Fw-189, un yato de coopération volant sur Fieseler Fi-156 et un yato de reconnaissance maritime volant sur Fiat RS-16.

Ces moyens sont importants sur le papier mais dans la pratique ils ont été affaiblis par des bombardements successifs, l’usure des appareils et une certaine démotivation des pilotes entre des anciens blasés et des nouveaux convaincus que déjà tout est perdu.

Côté allié, on trouve des unités embarquées, éloignement de la cible oblige même si le contrôle de Chios et de Lesbos offre plusieurs aérodromes aux unités alliées. L’Axe à bien tenté de les écraser mais elle manque de moyens pour neutraliser définitivement ces plate-formes.

On trouve d’abord des unités de chasse basées à terre, le squadron 14 de chasse-bombardement volant depuis Lesbos sur Hawker Tempest et le N°5 Squadron (RSAF) volant sur Curtiss P-40D depuis Chios.

Des unités de bombardement sont également engagées moins pour appuyer les commandos que pour provoquer le chaos et le désordre chez l’ennemi.

On engage ainsi les North American B-25 Mitchell du 35.Mira Vonvardismon grec et son confrère et rival, le 31. Mira Vonvardismon volant lui sur Bristol Beaumont mais aussi le squadron 135 volant sur Bristol Beaufighter. La reconnaissance est assurée par les De Havilland Mosquito du squadron 248 de la RAF. La première unité décolle de Chios, les deux autres de Lesbos.

A ce dispositif déjà imposant pour une opération commando s’ajoute des unités embarquées sur le porte-avions HMS Ark Royal, un habitué des bombardements de Thessalonique et un petit nouveau le porte-avions léger HMS Terrific.

C’est d’abord le 2nd Carrier Air Group (2nd CAG) qui comprend les squadrons 848 et 850 (Hawker Sea Fury) les squadrons d’attaque 849 851 et 853 (Blackburn Firebrand), le squadron 852 cchargé des missions de reconnaissance (Blackburn Buccaneer).

On trouve ensuite le 15th Carrier Air Group (15th CAG) qui comprend les squadrons 896 et 898 volant sur Hawker Sea Fury, le squadron 897 volant sur Blackburn Firebrand tout comme le squadron 899 même si officiellement le premier est spécialisé dans le bombardement en piqué et le second dans le torpillage (et secondairement la lutte ASM).

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En ce qui concerne les unités navales les bulgares ne peuvent pas véritablement engager leurs moyens navals fort réduits. En face les alliés vont déployer des moyens importants mais qui ne sont pas démesurés peut être dans l’intention de faire croire aux bulgares qu’il ne s’agit pas uniquement d’un raid de plus :

-Croiseur lourd Charlemagne

-Porte-Avions HMS Ark Royal et HMS Terrific

-Croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure

-Croiseurs légers HMS Manchester et Gambetta

-Destroyer HMS Gallant HMS Shark Scorpion et HMS Serapis

-Escorteur d’Escadre Ronarc’h

-Transport d’assaut HMS Oceanway et Côte d’Albatre

-Quatre BDM et quatre LSM

-Douze vedettes rapides

La petite escadre alliée appareille d’Alexandrie le 10 septembre 1952. Des espions allemands et italiens transmettent bien cette information mais cela n’aide guère le haut-commandement de l’Heeresgruppe E qui ne sait où peuvent bien aller ces navires. La seule chose qui est certaine c’est que le volume des appareillages indique une mission majeure. Peut être l’offensive avec un grand O qui sait…. .

L’escadre franco-britannique chargée de l’opération THUNDERBOLT reçoit logiquement le nom de Force T (NdA Darjeeling ou Earl Grey ?).

Elle met cap au nord, contourne Chypre où elle se ravitaille avant de mettre cap au nord, traversant les Cyclades de nuit puis se mettant à portée des unités de chasse stationnées à Chios et Lesbos.

Elle croise la Force L (L comme Lemnos) puis continue sa route, inquiétant un temps les turcs qui ont pu craindre un assaut contre leurs côtes.

Les alliés interceptent des messages indiquant la mise en alerte des batteries côtières, des troupes stationnées du côté d’Izmir tandis que des avions décollent pour surveiller les côtes.

Des ordres précis sont donnés pour éviter un incident qui aurait pu changer le cours de la guerre.

Comme finalement les turcs se limitent à montrer les dents, les alliés les informent discrètement qu’ils ne sont pas concernés par ce déploiement de force.

La petite escadre qui n’à pas été repérée par l’ennemi _un véritable miracle_ arrive en position le 15 dans l’après midi. Heureusement le temps est couvert ce qui empêche les reconnaissances aériennes et préserve l’effet de surprise.

La force d’assaut peut être mise à l’eau, les vedettes pour le 10ème commando interallié qui doivent donner l’assaut sur le port, les embarcations amphibies pour les autres unités.

Pour préserver la surprise, il n’y eut aucune préparation d’artillerie. Quand les premiers commandos alliés sont mis à terre, la surprise pour les bulgares est totale.

Face à des troupes peu motivées ou dans un état de léthargie, des troupes de choc n’ont aucun mal à obtenir le dessus même si il y aura ici et là des nids de résistance qu’il conviendra de traiter au lance-roquettes, à la grenade, au lance-flammes voir à l’arme blanche.

Tout se passe remarquablement bien, la friction chère à Clausewitz est limitée. Il faut dire que l’opération à été préparée de très longue date dès l’été 1950. On à multiplié les vols de reconnaissance, on à recueillit le maximum d’informations auprès de réfugiés, on à récupéré des plans et même des cartes postales.

Des maquettes de lieux emblématiques de cette ville ont même été reconstituées en Egypte pour permettre aux unités de s’y entrainer et de s’y mouvoir quasiment les yeux fermés.

Les bulgares tentent de réagir en envoyant des renforts en direction de la ville mais ils sont durement châtiés d’abord par les embuscades tenues par le Corps Franc des Balkans (CFB) puis par l’aviation et quand cela ne suffisait par l’artillerie de marine.

Le 10ème commando interallié est probablement l’unité la plus malmenée par les bulgares. Les tirs croisés des batteries côtières saignent à blanc certaines unités notamment la 2ème compagnie dite Compagnie de la Garde, une compagnie française.

Elles sont toutes neutralisées, les servants sont tués ou faits prisonniers, les pièces méthodiquement sabotées. Signe qui ne trompe pas, ces pièces ne seront pas remises en service ce qui montre que les commandos ont fait du très bon travail.

En ville le Bataillon Sacré détruit plusieurs postes de transmission, récupère des documents au poste de commandement de la 1ère Division d’Infanterie bulgare, capture douze collaborateurs grecs et détruisent des infrastructures capitales pour géner la garnison de Thessalonique notamment les installations téléphoniques et de fourniture d’énergie.

De leur côté les SAS ont rallié non sans problème l’aérodrome, le pont qui devait être emprunté explosant à l’approche des commandos britanniques les obligeant à improviser ce qui est tout sauf un problème.

La garnison bulgare de l’aérodrome est une noix dure à casser, les rampants loin de s’enfuir n’hésitant pas à se défendre ce qui est tout sauf un problème pour le Special Air Service. Des appareils sont détruits mais d’autres profitent de la confusion pour s’enfuir en direction de la Bulgarie.

On reprochera à ces pilotes de ne pas avoir défendu l’aérodrome mais ces pilotes diront qu’il est difficile de se battre sans munitions.

Si peu d’appareils sont détruits (quatre Me-109G, deux Fi-156 et un Avia B.71) les infrastructures sont ravagées, les dépôts de carburant incendiés, les hangars détruits et pour ne rien arranger, le HMS Manchester et le Gambetta vont pilonner l’aérodrome, tirant une centaine d’obus de 152mm rendant inutilisable l’aérodrome pour de longues semaines.

Si le Gambetta ressort indemne de l’opération son compère britannique est sérieusement endommagé par un raid aérien allemand qui place deux bombes de 500kg qui endommagent sérieusement le navire, sa survie tenant même du miracle selon certains.

Le navire est bon pour huit mois de réparations et ne sera de retour au combat qu’en juin 1953.

Après deux jours de combat, les commandos alliés sont évacués sous la protection de l’aviation et de la marine. Cette évacuation étant favorisée par la neutralisation de l’île de Lemnos.

Le bilan de cette opération est remarquable. Les batteries côtières neutralisées, de nombreuses installations sabotées, le port embouteillé par le sabotage ou le sabordage de nombreux navires.

Le torpilleur T-4 est pris d’assaut par la 2ème compagnie du 10ème commando interallié, l’équipage surpris est promptement évacué, le navire saboté coulant à son poste.

Le dragueur de mines M-1 est coulé par les obus de l’escorteur d’escadre Ronar’ch qui en appuyant la 7ème compagnie (yougoslaves) et visant une batterie de canons de 120mm touche le dragueur de mines qui chavire et coule. Son sister-ship M-3 est saboté par son équipage au milieu de la rade pour tenter de la bloquer mais sans succès.

Le SPK-5 est sabordé par son équipage qui se repliant dans la capitainerie du port va opposer une féroce résistance à la 4ème compagnie (polonaise) au point d’obtenir les honneurs militaires lors de leur reddition.

Les LK-1 et 4 accompagnés par les VT-4 et 5 parviennent à appareiller dans l’espoir de s’enfuir en direction de l’est. La marine alliée ne sont pas leur laisser la possibilité.

Les LK-1 et 4 ont été victimes des bombes lancées par les Blackburn Firebrand de l’Ark Royal et du Terrific. Le LK-1 chargé de munitions disparaît dans une énorme boule de feu alors que le LK-4 est coupé en deux par deux projectiles, l’un tombant dans l’orifice créé par l’autre !

Le VT-4 qui avait émis de la fumée artificielle pour tenter de masquer les autres navires est littéralement matraqué par les obus de 120mm du destroyer HMS Gallant avant d’être drossé à la côte ce qui sauva la vie de quelques marins. Le VT-5 à moins de chance puisqu’il est littéralement pulverisé par les obus de 133mm du croiseur léger antiaérien HMS Bonaventure.

Le SPK-5 avait choisit une option plus étonnante celui de filer vers le sud. Encadré par les tirs de la marine alliée, il préfère se saborder plutôt que de tenter le diable.

Le SPK-7 tente d’appareiller mais devant la puissance de la réaction des alliés, l’équipage bulgare préfère saboter son navire et venir combattre au sol face aux commandos alliés.

Le M-6 parvient à s’échapper vers Alexandropoulis en compagnie du P-8 mais aussi des LK-10, 11 et 12.

Les pertes ont été sensibles notamment au sein du 10ème commando interallié qui va être sur le flanc pendant de longues semaines le temps que de nouvelles troupes soient formées et plus important encore amalgamées.

Côté bulgare c’est une énorme gueule de bois. Une vraie crise morale frappe l’armée bulgare qui pensait tenir solidement la région avec sa meilleure division. Certes on pourrait retorquer que face à des commandos, une unité régulière aura forcément des problèmes mais tout de même….. .

Côté allié on regrettait le rejet d’un débarquement amphibie dans la région, certains estimant qu’un débarquement dans une région marquée par l’opération THUNDERBOLT aurait permis de forcer bien plus rapidement le front et de couper l’herbe sous le pied des soviétiques.

Le Conflit (198) Balkans (32)

Dans cette partie je vais parler des combats terrestres, aériens et navals qui vont précéder le déclenchement de l’opération ANVIL.

Sur le front l’Axe ne peut que constater que quelquechose de gros, d’énorme, de gigantesque se prépare de l’autre côté.

Des patrouilles des deux camps s’affrontent, des échanges d’artillerie ont lieu même si l’Axe dispose de moyens plus faibles que ce soit en terme de pièces en ligne et de munitions.

Les alliés vont multiplier des raids pour rafraichir leur connaissance du dispositif ennemi et maintenir l’ennemi sous pression.

Ils espèrent ainsi que les italiens, les allemands et les bulgares vont épuiser leurs forces limitées et difficilement renforçables et renouvelables en multipliant les attaques limitées mais nombreuses.

En réalité l’Axe à vite compris (sauf rares exceptions où l’état-major du Heeresgruppe E à pensé que l’offensive avec un grand O avait début notamment lors de l’opération ICARE) qu’il s’agissait d’une guerre de basse intensité, qu’il fallait courber l’échine et attendre le moment opportun pour riposter.

Par rapport à 1950 et 1951, la différence c’est que les maquis et autres mouvements de résistance sont mieux organisés, mieux armés et mieux encadrés. Ils sont aussi moins querelleurs, mettant sous l’éteignoir leurs querelles politiques (bon parfois il y avait des rechutes hein).

Comme la riposte des italiens, des allemands, des bulgares et de leurs collaborateurs était particulièrement féroce, les maquis avaient pour mission principale de récupérer les pilotes abattus, de faire du renseignement mais de limiter leurs actions directes. Encore une fois cette dernière consigne était parfois difficilement applicable pour des maquisards harcelés par les troupes d’occupation qui de plus brûlaient d’en découdre.

En attendant la spectaculaire opération THUNDERBOLT contre Thessalonique, les différentes unités commandos et assimilées ont mené de nombreux raids. Evzones, hoplites de la mer, infanterie de marine britannique et yougoslave, fusiliers-commandos de marine français mais aussi Bataillon Sacré ont réalisé un certain nombre de raids dans la profondeur en utilisant planeurs et parachutes, vedettes lance-torpilles et sous-marins.

A cela s’ajoute une guerre de l’ombre, les différents services de renseignement se rendant coup pour coup dans les villes et les villages occupés. Encore aujourd’hui malgré des archives largement ouvertes et exploitées, la connaissance de cette guerre est souvent lacunaire et partiale.

Encore aujourd’hui de sales petits secrets sont enfouis et beaucoup de personne ont tout intérêt à ce qu’ils ne remontent jamais. Dans des régions où la vendetta est une pratique connue et reconnue on comprend aisément pourquoi.

Le 14 janvier 1952, des éléments du 3ème bataillon de fusiliers-marins commandos sont mis à terre sur l’île de Skiros par deux sous-marins français, les Aurore et Le Glorieux.

Les sous-marins font brièvement surface, les commandos mettent à l’eau des canots pneumatiques et rejoignent le plus silencieusement possible vers le rivage à la force des bras.

La plage reconnue la veille ayant été minée (on apprendra par la suite qu’un agent grec avait été retourné par l’Abwehr), les fusiliers-marins commandos change de lieu de mise à terre et vont ainsi surprendre les garnisons allemandes.

Les pièces d’artillerie sont sabotées, des documents récupérés, des mines posées. Les fusiliers-marins rejoignent la plage, tiraillant contre la garnison allemande avant d’être récupéré par les sous-marins non sans avoir laissé quatre morts derrière eux.

Les corps seront clandestinement enterrés par les habitants. Une fois la guerre terminée, des hommes du 3ème bataillon reviendront pour récupérer les corps de leurs camarades et les enterrer en France.


Le 30 janvier 1952, le Bataillon Sacré effectue un posé d’assaut sur l’île de Lemnos avec douze planeurs remorqués par des bombardiers britanniques déclassés Armstrong-Whitwort Whitley qui trouvaient là l’occasion de participer encore un peu à la fête.

L’opération démarre mal. Deux planeurs rompent leur câble et tombent à l’eau ne laissant aucune chance à leurs occupants. Deux autres seront perdus quand leurs avions pris dans un nuage entreront en collision ! Les accidents vont coûter plus chers au thébains que les combats !

Les douze planeurs survivants se posent sur l’aérodrome. La garnison bulgare est bousculée, les commandos grecs parviennent à détruire des appareils mais surtout des dépôts de carburant, le panache de fumée noire ayant été visible depuis Alexandropoulis.

Les commandos grecs sont récupérés par des C-47 qui effectuent un posé d’assaut sous la protection de la chasse, des chasseurs terrestres munis de réservoirs supplémentaires, des chasseurs lourds bimoteurs mais aussi des chasseurs embarqués sur le Guillaume le Conquérant.

Quelques isolés seront cachés par la population et récupérés quelques jours plus tard par le sous-marin Aurore.

Le 24 février 1952, des vedettes lance-torpilles néo-zélandaises et grecques transportent sur l’île d’Eubée des hoplites des mers, l’infanterie de marine grecque. Débarquant sous le feu ennemi _ un radar à repéré la petite flotte_ les hoplites font preuve d’agressivité et de décision pour renverser une situation compromise.

En dépit de pertes sensibles _19 tués et 24 blessés_ les hoplites détruisent un poste de commandement et plusieurs batteries avant de rembarquer. Cette demi réussite entrainera une profonde remise en cause des techniques et des tactiques.

Le 27 mars 1952, le 5ème bataillon d’evzones est parachuté (!) près de Larissa pour se porter au secours d’un maquis assaillit par des troupes italiennes et la Force de Sécurité de Soriotis.

Pourquoi une telle mission ? Tout simplement parce que ce maquis était soutenu par des agents du SOE et du BRCA et que leur capture serait une catastrophe si jamais on les faisaient parler.

Les evzones formés en seulement trois semaines (!) sont largués et tendent des embuscades aux troupes ennemies leur provoquant de lourdes pertes et surtout en permettant aux agents alliés d’échapper aux griffes italiennes et collabogrecques. Pour cette action d’éclat, ce bataillon reçoit le titre symbolique de «Bataillon de la Garde» et la Croix de la Guerre.

Dans le domaine aérien, les combats restent assez violents même si l’Axe est plus que jamais sur la défensive, devant s’employer sur d’autres front notamment sur le front occidental et sur le front russe où les combats sont bien plus violents que dans les Balkans.

Sur le plan tactique rien ne change vraiment. La chasse alliée opère dans la profondeur pour tenter d’abattre tout appareil ennemi et couvre le front pour empêcher les avions de reconnaissance de continuer de surveiller le dispositif ennemi et répérer les préparatifs d’une offensive majeure.

Les bombardiers bimoteurs attaquaient les arrières immédiats du front pendant que les bombardiers quadrimoteurs menaient une offensive plus stratégique, attaquant routes, ponts, voies de chemin de fer, industries, certains minant même le Danube !

Cette dernière mission n’était pas vraiment appréciée par les équipages car cela imposait un vol à basse altitude et à faible vitesse ce qui en faisait une proie rêvée pour la chasse et la DCA. A la fin de la guerre les britanniques inventeront des mines munis de parachutes ce qui permettait de voler plus haut et plus vite que par le passé.

En ce qui concerne la reconnaissance là encore peu d’évolution. Il y à bien quelques missions de reconnaissance à haute altitude menée notamment par des Bloch MB-178 français mais la plupart sont menées à moyenne altitude avec si possible une force d’escorte de chasse. Ce sont les opérations GROSEILLE/RAWSBERRY pour tenter d’anéantir la chasse ennemie mais passé l’effet de surprise, leur impact sera pour le moins limité.

Ces missions étaient menées dès que le temps le permettait avec également des missions de reconnaissance nocturne qui voyaient l’usage de fusées éclairantes.

Des avions plus légers surveillant les arrières du front pour répérer de nouveaux travaux ou l’arrivée de nouvelles unités. Les «mouchards» étaient parfois utilisés pour harceler l’ennemi la nuit.

Le Transport était là pour évacuer les blessés et les malades le plus vite possible («la Golden Hour») et pour parachuter du ravitaillement au profit des maquis. En revanche à part quelques sauts tactiques, aucune opération aéroportée sérieuse ne sera menée probablement en raison d’un terrain trop contraignant quoique pas plus que la Corée si vous voyez ce que je veux dire…… .

Le Conflit (189) Balkans (23)

L’Ellinikos Apeleftheratikos Stratos (Armée Grecque Libre) est reconstituée en Egypte et secondairement en Libye. Des camps établis par les britanniques vont permettre la reconstitution d’unités où on essaye de mélanger jeunes recrues et vétérans de la Campagne de Grèce, les premiers apportant leur énergie et leur enthousiasme, les seconds leur expérience.

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-1ère Division d’Infanterie (1ère DI [HL])

-4ème Division d’Infanterie (4ème DI [HL])

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-2ème Division d’Infanterie (2ème DI [HL])

-5ème Division d’Infanterie (5ème DI [HL])

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-3ème Division d’Infanterie (3ème DI[HL])

-1ère Division Blindée (1ère DB [HL])

Appelées d’abord Divisions de Sécurité, elles sont rebaptisées pour ne pas être confondues avec la sinistre Force de Sécurité du colonel Soriotis.

-La 6ème DLI (H) est déployé dans le Dodécanèse en relève des unités alliées ayant participé à l’opération CATAPULT.

-La 7ème DLI (H) est déployée en Crète pour assurer la protection du roi, du gouvernement et des institutions.

-La 14ème DI s’installe sur l’île de Zakynthos en relève de la 1ère DLI et de la brigade de montagne polonaise

-Huit bataillons d’infanterie légère, des bataillons d’evzones (douze initialement prévus)

-Bataillon Sacré. Les «thébains» vont mener des opérations stratégiques notamment l’opération THUNDERBOLT, le raid contre Thessalonique en préparation de l’opération ANVIL.

-La 5ème compagnie commando du 10ème commando interallié était grecque.

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La Grèce va également reconstituer une armée de l’air avec des chasseurs, des bombardiers, des avions de reconnaissance et de transport. Initialement il était prévu six squadrons de chasse, six de bombardement, quatre de reconnaissance et deux de transport.

En raison d’un manque de pilotes immédiatement disponibles ou peu s’en faut, la nouvelle armée de l’air grecque ne va disposer que de quatre squadrons de chasse, trois squadrons de bombardement, deux de reconnaissance et un de transport soit dix squadrons au lieu de dix-sept.

L’équipement va être mixte avec des appareils français (Arsenal VG-40 et Bloch MB-176), britanniques (Hawker Fury II, Bristol Beaumont, Bristol Beaufighter) et américains (North American B-25 et Douglas C-47). La majorité des unités va être opérationnelle au printemps 1951.

Cela nous donne l’ordre de bataille suivant :

-21.Mira Dioxes : Hawker Fury II

-23.Mira Dioxes : Arsenal VG-40

-31.Mira Vonvardismon : Bristol Beaumont

-41.Mira Stratiokis Synergassias : Bloch MB-176

-22.Mira Dioxes : Fury II

-24.Mira Dioxes : Bristol Beaufighter

-33.Mira Vonvardismon : Bristol Beaumont

-35.Mira Vonvardismon : North American B-25 Mitchell

-43.Mira Stratiokis Synergassias : Bloch MB-176

-44.Metaforiki Moira : Douglas C-47 Skytrain

L’équipement va évoluer, le Fury II restant en service à la différence de l’Arsenal VG-40 qui sera remplacé par l’Arsenal VG-52. Les De Havilland Hornet vont remplacer les Bristol Beaufighter, de nouvelles variantes du Bristol Beaumont et du North American B-25 Mitchell tout comme les Bloch MB-176 et les Douglas C-47 Skytrain.

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La marine grecque est toujours là. Elle à subit des pertes mais possède encore de sérieuses capacités.

Elle va tenter de faire le maximum, le manque d’hommes ne permettant pas par exemple d’armer des navires supplémentaires. Seule exception les seize vedettes lance-torpilles type Fairmile D pour remplacer les vedettes grecques usées par un usage intensif.

Cela à néanmoins l’avantage de permettre de maintenir plus de navires opérationnels en évitant une dispersion préjudiciable.

A l’issue de la Campagne de Grèce, la marine grecque aligne les moyens suivants :

-Cuirassé Salamis : en réparations après avoir été gravement endommagé par l’aviation allemande. Il ne sera de retour au combat qu’en janvier 1952.

-Croiseur cuirassé Georgios Averoff. «Le Vieux» pour les marins grecs à été endommagé lors de l’évacuation de Thessalonique. Il est en réparations en Crète mais son retour au combat devrait être plus rapide que celui du Salamis.

-Croiseurs légers Elli et Lemnos

-Destroyers classe Kantouriotis : Kontouriotis Hydra Spetsai Psara

-Destroyers classe Vasilefs Georgios : Vasilefs Georgios Vasilefs Konstantinos Vasilissa Sofia

-Destroyers classe Aetos : Aetos Ierax Leon Panthir Keravnos et Nea Genia

-Neuf vedettes lance-torpilles : MPE-2 MPE-4 MPE-7 MPE-8 MPE-9 MPE-10 MPE-12 MPE-13 MPE-14

-Sous-marins Papanikolis Nirefs Glafkos Triton

-Navire-atelier Hifaistos

-Pétroliers Prometheus et Nymphea

-Cargos Zeus

-L’aéronavale est considérée comme hors service. Les appareils sont peu nombreux, usés ou dépassés voir carrément militairement inutilisables (en gros les utiliser entrainerait des «tirs amis» fort dommageables).

-Les batteries côtières ont pour la plupart été détruites mais ont joué un rôle important dans ce qu’on appelle pas encore le «deni d’accès»

-Le bataillon des hoplites de la mer s’est couvert de gloire durant la Campagne et s’est attiré le respect de l’ennemi et des alliés. Une nouvelle carrière va s’ouvrir pour eux et notamment une amicale rivalité avec le Bataillon Sacré.

En théorie recréer une armée ce n’est pas si compliqué si vous avez les hommes, le matériel et l’argent pour le faire.

C’est le cas pour reconstituer une armée yougoslave destinée à marcher sur les traces laissées par ceux qui ont combattu avec panache à l’été et à l’automne 1949.

Alors comment expliquer un engagement très tardif (mai 1953) de la 1ère Armée Yougoslave. C’est très simple : querelles de personnes, jalousies mesquines et question des nationalités.

Les alliés vont devoir à plusieurs reprises rappeler le gouvernement yougoslave à l’ordre mais avec des résultats décevants.

Il faudra attendre la nécessité de libérer le territoire national pour que les élites yougoslaves cessent leur attitude que l’on pourrait résumer par «ne rien oublier et ne rien apprendre».

Au final cela nous donne (ou plutôt cela nous donnera) la structure générale suivante :

-1ère Division Blindée Yougoslave

-7ème Compagnie Commando. Cette unité est placée sous le commandement opérationnel du 10ème Commando Interallié qui comprend deux compagnies britanniques (1ère et 3ème compagnies), une compagnie française (2ème compagnie dite Compagnie de la Garde), une compagnie polonaise (4ème compagnie), une compagnie grecque (5ème compagnie) et une compagnie sud-africaine (6ème compagnie)

-Un bataillon parachutiste utilisé davantage comme infanterie légère puisqu’il n’effectuera aucun saut opérationnel d’ampleur (officiellement parce que cela ne se justifiait officieusement parce que les alliés doutaient des capacités des parachutistes yougoslaves).

-A la fin du conflit deux DLI (4ème et 7ème DI) seront créées mais ne seront pas opérationnelles à temps pour participer aux opérations.

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-8ème DI (Y)

-13ème DI (Y)

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-5ème DI (Y)

-27ème DI (Y)

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Si la montée en puissance d’une armée de terre yougoslave digne de ce nom va être lente comme nous l’avons vu, en revanche en ce qui concerne l’Armée de l’Air Libre Royale Yougoslave, la remise sur pied à été rapide en partie à cause d’un format plus compact que l’armée de terre et que les pilotes comme les rampants étaient majoritairement serbes (65% environ, 15% étant croates, 10% slovènes et 10% de bosniaques, de monténégrins et de macédoniens).

Dès la fin du printemps 1950 soit après la fin de la Campagne de Grèce (1950) elle est considérée comme opérationnelle. A son apogée elle disposera de treize groupes soit 351 appareils en ligne.

En ce qui concerne les appareils choisis, on compte quatre modèles français, trois modèles britanniques et un modèle américain, l’incontournable Douglas C-47 Skytrain.

Les unités de chasse volant sur Arsenal VG-40 (un appareil déjà étudié avant guerre par les yougoslaves), sur Bréguet Br700C2 et De Havilland Hornet.

Les unités de chasse-bombardement volant sur Hawker Tempest, les unités de bombardement sur Bristol Beaumont, les unités de reconnaissance et de coopération sur deux modèles d’appareils français en l’occurence le Dewoitine D-720Y et le Bloch MB-176.

Son ordre de bataille est le suivant :

Elle assure d’abord la protection aérienne de la Crète et d’autres îles méditerranéennes permettant de libérer les unités franco-britanniques mais aussi grecques pour des missions plus offensives notamment au dessus du Peloponnèse où si le front terrestre est gelé le front aérien est bien plus bouillant.

C’est ainsi qu’en juin 1950 le 2ème Groupe de Chasse Lourde est déployé à Malte pour protéger l’île-forteresse et ce jusqu’en mars 1951 quand il rejoint la Crète.

A l’automne 1950 le 6ème Groupe de Chasse Lourde est déployé en Crète pour assurer la défense de l’île avec ses De Havilland Hornet. Redéployé dans le Dodécanèse en mai 1951, il va opérer dans les Cyclades menant des missions de chasse lourde et de chasse-bombardement.

La majorité des unités rallieront le Peloponnèse au printemps 1952 avant de suivre la progression du front, les unités étant déployées sur le territoire national à l’automne 1953.

Entre avril 1953 et février 1954, deux des trois unités de chasse-bombardement volant sur Hawker Tempest sont transformées sur Arsenal VG-52. Après avoir opéré dans le nord de la Grèce, les trois groupes ayant été ensuités dispersés entre l’Albanie (3ème), le Vardar (7ème) et Thessalonique (8ème).

On raconte que certains pilotes en se posant sur le premier aérodrome situé en Yougoslavie se sont effondrés en larmes dans leur cockpit dans l’émotion de retrouver un pays brutalement quitté quatre ans plus tôt.

En raison de pertes importantes et de l’impossibilité de les combler immédiatement, le format va être réduit et c’est ainsi qu’à la fin du conflit l’armée de l’air yougoslave ne comptait plus que trois groupes de chasse monomoteurs, deux groupes de chasse lourde, deux groupes de chasse bombardement, un groupe de bombardement, un groupe de reconnaissance et un groupe de transport.

Cela signifie donc qu’un groupe de chasse de jour, un groupe de chasse-bombardement et un groupe de reconnaissance ont été dissous en l’occurence le 5ème GC, le 7ème GCB et le 11ème GR.

En ce qui concerne l’équipement il à été simplifié avec des Arsenal VG-52 en remplacement des VG-40 et des Hawker Tempest, le remplacement des Bréguet Br700C2 par d’autres De Havilland Hornet. Les Dewoitine D-720Y sont toujours là tout comme les Bloch MB-176, Douglas C-47 et les Bristol Beaumont.

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Plus encore que les armées de terre et de l’air, la marine yougoslave à une revanche à prendre. La raison ? La mutinerie du 14 juillet 1949 d’une partie des équipages (quasi-exclusivement croates), une tâche indélébile sur la blason d’une marine qui plus est affaiblie par la perte et la destruction de navires. Si le rôle de la marine grecque sera secondaire, celui de la marine yougoslave sera clairement marginal, les alliés ne lui faisant pas confiance pour des missions d’ampleur.

Au sortir de la Campagne de Grèce (1949/50) la situation de la marine yougoslave est la suivante :

-Destroyer Beograd (classe Beograd)

-Destroyers Podgoritsa et Sarajevo (classe Split)

-Sous-marin Nebojsa

-Mouilleurs de Mines Kobac et Sokol

-Mouilleurs de mines classe Malinska Malinska Melpine Mosor

-Trois Dragueurs de Mines type D : D-5 D-6 D-7

-Torpilleurs de 250 tonnes utilisés comme auxiliaires T-5 et T-6

-Ravitailleur de sous-marins Hvar

-Pétrolier Lovcen

-L’aéronavale est dans le même état que son homologue grecque

-Un bataillon d’infanterie de marine.