Le Conflit (189) Balkans (23)

L’Ellinikos Apeleftheratikos Stratos (Armée Grecque Libre) est reconstituée en Egypte et secondairement en Libye. Des camps établis par les britanniques vont permettre la reconstitution d’unités où on essaye de mélanger jeunes recrues et vétérans de la Campagne de Grèce, les premiers apportant leur énergie et leur enthousiasme, les seconds leur expérience.

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-1ère Division d’Infanterie (1ère DI [HL])

-4ème Division d’Infanterie (4ème DI [HL])

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-2ème Division d’Infanterie (2ème DI [HL])

-5ème Division d’Infanterie (5ème DI [HL])

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-3ème Division d’Infanterie (3ème DI[HL])

-1ère Division Blindée (1ère DB [HL])

Appelées d’abord Divisions de Sécurité, elles sont rebaptisées pour ne pas être confondues avec la sinistre Force de Sécurité du colonel Soriotis.

-La 6ème DLI (H) est déployé dans le Dodécanèse en relève des unités alliées ayant participé à l’opération CATAPULT.

-La 7ème DLI (H) est déployée en Crète pour assurer la protection du roi, du gouvernement et des institutions.

-La 14ème DI s’installe sur l’île de Zakynthos en relève de la 1ère DLI et de la brigade de montagne polonaise

-Huit bataillons d’infanterie légère, des bataillons d’evzones (douze initialement prévus)

-Bataillon Sacré. Les «thébains» vont mener des opérations stratégiques notamment l’opération THUNDERBOLT, le raid contre Thessalonique en préparation de l’opération ANVIL.

-La 5ème compagnie commando du 10ème commando interallié était grecque.

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La Grèce va également reconstituer une armée de l’air avec des chasseurs, des bombardiers, des avions de reconnaissance et de transport. Initialement il était prévu six squadrons de chasse, six de bombardement, quatre de reconnaissance et deux de transport.

En raison d’un manque de pilotes immédiatement disponibles ou peu s’en faut, la nouvelle armée de l’air grecque ne va disposer que de quatre squadrons de chasse, trois squadrons de bombardement, deux de reconnaissance et un de transport soit dix squadrons au lieu de dix-sept.

L’équipement va être mixte avec des appareils français (Arsenal VG-40 et Bloch MB-176), britanniques (Hawker Fury II, Bristol Beaumont, Bristol Beaufighter) et américains (North American B-25 et Douglas C-47). La majorité des unités va être opérationnelle au printemps 1951.

Cela nous donne l’ordre de bataille suivant :

-21.Mira Dioxes : Hawker Fury II

-23.Mira Dioxes : Arsenal VG-40

-31.Mira Vonvardismon : Bristol Beaumont

-41.Mira Stratiokis Synergassias : Bloch MB-176

-22.Mira Dioxes : Fury II

-24.Mira Dioxes : Bristol Beaufighter

-33.Mira Vonvardismon : Bristol Beaumont

-35.Mira Vonvardismon : North American B-25 Mitchell

-43.Mira Stratiokis Synergassias : Bloch MB-176

-44.Metaforiki Moira : Douglas C-47 Skytrain

L’équipement va évoluer, le Fury II restant en service à la différence de l’Arsenal VG-40 qui sera remplacé par l’Arsenal VG-52. Les De Havilland Hornet vont remplacer les Bristol Beaufighter, de nouvelles variantes du Bristol Beaumont et du North American B-25 Mitchell tout comme les Bloch MB-176 et les Douglas C-47 Skytrain.

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La marine grecque est toujours là. Elle à subit des pertes mais possède encore de sérieuses capacités.

Elle va tenter de faire le maximum, le manque d’hommes ne permettant pas par exemple d’armer des navires supplémentaires. Seule exception les seize vedettes lance-torpilles type Fairmile D pour remplacer les vedettes grecques usées par un usage intensif.

Cela à néanmoins l’avantage de permettre de maintenir plus de navires opérationnels en évitant une dispersion préjudiciable.

A l’issue de la Campagne de Grèce, la marine grecque aligne les moyens suivants :

-Cuirassé Salamis : en réparations après avoir été gravement endommagé par l’aviation allemande. Il ne sera de retour au combat qu’en janvier 1952.

-Croiseur cuirassé Georgios Averoff. «Le Vieux» pour les marins grecs à été endommagé lors de l’évacuation de Thessalonique. Il est en réparations en Crète mais son retour au combat devrait être plus rapide que celui du Salamis.

-Croiseurs légers Elli et Lemnos

-Destroyers classe Kantouriotis : Kontouriotis Hydra Spetsai Psara

-Destroyers classe Vasilefs Georgios : Vasilefs Georgios Vasilefs Konstantinos Vasilissa Sofia

-Destroyers classe Aetos : Aetos Ierax Leon Panthir Keravnos et Nea Genia

-Neuf vedettes lance-torpilles : MPE-2 MPE-4 MPE-7 MPE-8 MPE-9 MPE-10 MPE-12 MPE-13 MPE-14

-Sous-marins Papanikolis Nirefs Glafkos Triton

-Navire-atelier Hifaistos

-Pétroliers Prometheus et Nymphea

-Cargos Zeus

-L’aéronavale est considérée comme hors service. Les appareils sont peu nombreux, usés ou dépassés voir carrément militairement inutilisables (en gros les utiliser entrainerait des «tirs amis» fort dommageables).

-Les batteries côtières ont pour la plupart été détruites mais ont joué un rôle important dans ce qu’on appelle pas encore le «deni d’accès»

-Le bataillon des hoplites de la mer s’est couvert de gloire durant la Campagne et s’est attiré le respect de l’ennemi et des alliés. Une nouvelle carrière va s’ouvrir pour eux et notamment une amicale rivalité avec le Bataillon Sacré.

En théorie recréer une armée ce n’est pas si compliqué si vous avez les hommes, le matériel et l’argent pour le faire.

C’est le cas pour reconstituer une armée yougoslave destinée à marcher sur les traces laissées par ceux qui ont combattu avec panache à l’été et à l’automne 1949.

Alors comment expliquer un engagement très tardif (mai 1953) de la 1ère Armée Yougoslave. C’est très simple : querelles de personnes, jalousies mesquines et question des nationalités.

Les alliés vont devoir à plusieurs reprises rappeler le gouvernement yougoslave à l’ordre mais avec des résultats décevants.

Il faudra attendre la nécessité de libérer le territoire national pour que les élites yougoslaves cessent leur attitude que l’on pourrait résumer par «ne rien oublier et ne rien apprendre».

Au final cela nous donne (ou plutôt cela nous donnera) la structure générale suivante :

-1ère Division Blindée Yougoslave

-7ème Compagnie Commando. Cette unité est placée sous le commandement opérationnel du 10ème Commando Interallié qui comprend deux compagnies britanniques (1ère et 3ème compagnies), une compagnie française (2ème compagnie dite Compagnie de la Garde), une compagnie polonaise (4ème compagnie), une compagnie grecque (5ème compagnie) et une compagnie sud-africaine (6ème compagnie)

-Un bataillon parachutiste utilisé davantage comme infanterie légère puisqu’il n’effectuera aucun saut opérationnel d’ampleur (officiellement parce que cela ne se justifiait officieusement parce que les alliés doutaient des capacités des parachutistes yougoslaves).

-A la fin du conflit deux DLI (4ème et 7ème DI) seront créées mais ne seront pas opérationnelles à temps pour participer aux opérations.

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-8ème DI (Y)

-13ème DI (Y)

-Un Etat-Major

-Un régiment d’artillerie lourde

-Unités du génie et de soutien

-5ème DI (Y)

-27ème DI (Y)

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Si la montée en puissance d’une armée de terre yougoslave digne de ce nom va être lente comme nous l’avons vu, en revanche en ce qui concerne l’Armée de l’Air Libre Royale Yougoslave, la remise sur pied à été rapide en partie à cause d’un format plus compact que l’armée de terre et que les pilotes comme les rampants étaient majoritairement serbes (65% environ, 15% étant croates, 10% slovènes et 10% de bosniaques, de monténégrins et de macédoniens).

Dès la fin du printemps 1950 soit après la fin de la Campagne de Grèce (1950) elle est considérée comme opérationnelle. A son apogée elle disposera de treize groupes soit 351 appareils en ligne.

En ce qui concerne les appareils choisis, on compte quatre modèles français, trois modèles britanniques et un modèle américain, l’incontournable Douglas C-47 Skytrain.

Les unités de chasse volant sur Arsenal VG-40 (un appareil déjà étudié avant guerre par les yougoslaves), sur Bréguet Br700C2 et De Havilland Hornet.

Les unités de chasse-bombardement volant sur Hawker Tempest, les unités de bombardement sur Bristol Beaumont, les unités de reconnaissance et de coopération sur deux modèles d’appareils français en l’occurence le Dewoitine D-720Y et le Bloch MB-176.

Son ordre de bataille est le suivant :

Elle assure d’abord la protection aérienne de la Crète et d’autres îles méditerranéennes permettant de libérer les unités franco-britanniques mais aussi grecques pour des missions plus offensives notamment au dessus du Peloponnèse où si le front terrestre est gelé le front aérien est bien plus bouillant.

C’est ainsi qu’en juin 1950 le 2ème Groupe de Chasse Lourde est déployé à Malte pour protéger l’île-forteresse et ce jusqu’en mars 1951 quand il rejoint la Crète.

A l’automne 1950 le 6ème Groupe de Chasse Lourde est déployé en Crète pour assurer la défense de l’île avec ses De Havilland Hornet. Redéployé dans le Dodécanèse en mai 1951, il va opérer dans les Cyclades menant des missions de chasse lourde et de chasse-bombardement.

La majorité des unités rallieront le Peloponnèse au printemps 1952 avant de suivre la progression du front, les unités étant déployées sur le territoire national à l’automne 1953.

Entre avril 1953 et février 1954, deux des trois unités de chasse-bombardement volant sur Hawker Tempest sont transformées sur Arsenal VG-52. Après avoir opéré dans le nord de la Grèce, les trois groupes ayant été ensuités dispersés entre l’Albanie (3ème), le Vardar (7ème) et Thessalonique (8ème).

On raconte que certains pilotes en se posant sur le premier aérodrome situé en Yougoslavie se sont effondrés en larmes dans leur cockpit dans l’émotion de retrouver un pays brutalement quitté quatre ans plus tôt.

En raison de pertes importantes et de l’impossibilité de les combler immédiatement, le format va être réduit et c’est ainsi qu’à la fin du conflit l’armée de l’air yougoslave ne comptait plus que trois groupes de chasse monomoteurs, deux groupes de chasse lourde, deux groupes de chasse bombardement, un groupe de bombardement, un groupe de reconnaissance et un groupe de transport.

Cela signifie donc qu’un groupe de chasse de jour, un groupe de chasse-bombardement et un groupe de reconnaissance ont été dissous en l’occurence le 5ème GC, le 7ème GCB et le 11ème GR.

En ce qui concerne l’équipement il à été simplifié avec des Arsenal VG-52 en remplacement des VG-40 et des Hawker Tempest, le remplacement des Bréguet Br700C2 par d’autres De Havilland Hornet. Les Dewoitine D-720Y sont toujours là tout comme les Bloch MB-176, Douglas C-47 et les Bristol Beaumont.

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Plus encore que les armées de terre et de l’air, la marine yougoslave à une revanche à prendre. La raison ? La mutinerie du 14 juillet 1949 d’une partie des équipages (quasi-exclusivement croates), une tâche indélébile sur la blason d’une marine qui plus est affaiblie par la perte et la destruction de navires. Si le rôle de la marine grecque sera secondaire, celui de la marine yougoslave sera clairement marginal, les alliés ne lui faisant pas confiance pour des missions d’ampleur.

Au sortir de la Campagne de Grèce (1949/50) la situation de la marine yougoslave est la suivante :

-Destroyer Beograd (classe Beograd)

-Destroyers Podgoritsa et Sarajevo (classe Split)

-Sous-marin Nebojsa

-Mouilleurs de Mines Kobac et Sokol

-Mouilleurs de mines classe Malinska Malinska Melpine Mosor

-Trois Dragueurs de Mines type D : D-5 D-6 D-7

-Torpilleurs de 250 tonnes utilisés comme auxiliaires T-5 et T-6

-Ravitailleur de sous-marins Hvar

-Pétrolier Lovcen

-L’aéronavale est dans le même état que son homologue grecque

-Un bataillon d’infanterie de marine.

Mitteleuropa Balkans (124) Yougoslavie (12)

Navires de guerre des mines

Mouilleurs de mines classe Galeb

Le Crotone, un cousin similaire aux Galeb yougoslaves

Les six mouilleurs de mines de classe Galeb ont été initialement des dragueurs de mines construits pour la marine impériale allemande et mis en service en 1918/19.

En juillet 1921 six d’entre-eux furent acquis par la marine du royaume des Serbes, Croates et Slovènes comme remorqueurs non armés.

Les navires concernés sont les M97, M100,M106,M112,M121 et M144. Ils sont rebaptisés respectivement Orao (Aigle), Galeb (mouette), Gavran (corbeau), Jastreb (faucon), Kobac (corbeau) et Sokol (faucon). En 1923 le Gavran est rebaptisé Labud (cygne). En 1931 certains canons de 90mm sont réalésés à 83.5mm pour permettre de tirer les mêmes munitions que les canons utilisés par le Dalmacija.

A leur arrivée en Yougoslavie, ils reçoivent deux canons de 90mm Skoda, deux mitrailleuses et une capacité de mouillage de mines (24 mines).

Jusqu’au second conflit mondial ces navires fréquentèrent les ports de la Méditerranée ce qui était l’occasion d’entrainer les marins yougoslaves et ce en dépit de budgets contraints qui gênaient l’entrainement.

Le Galeb est coulé par l’aviation italienne le 8 juillet 1949 après qu’il eut mouillé un bouchon de mines dans les eaux italiennes, bouchon qui provoqua le naufrage d’un caboteur et endommagea un patrouilleur auxiliaire.

Son sister-ship Jalub sérieusement endommagé par un bombardement de l’artillerie italienne est sabordé dans une crique de la côte dalmate le 11 juillet 1949. Son épave à été relevée après guerre et envoyée à la casse.

Les Orao et Jastreb ont participé à la mutinerie de la flotte et sont devenus les premiers navires à rallier officiellement la Légion Navale Croate. Transformés en patrouilleurs-escorteurs côtiers, ils ont été coulés respectivement le 7 mars 1952 et le 8 juin 1953 à chaque fois par des chasseurs-bombardiers ennemis.

En revanche leurs sister-ship Kobac et Sokol vont rallier la marine royale en exil. Ils assurent la protection de la base navale de La Sude en Crète.

Ils sont endommagés à plusieurs reprises mais jamais sérieusement ce qui explique qu’ils ont poursuivit leur carrière après guerre, carrière qui s’acheva respectivement en septembre 1960 et juin 1962, les deux navires étant rapidement démolis.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 508 tonnes pleine charge 548 à 560 tonnes

Dimensions : longueur 59.58m/59.63m longueur entre perpendiculaires 56.1m largeur 7.3m tirant d’eau 2.15m

Propulsion : deux machines verticales à triple expansion alimentées en vapeur par deux chaudières développant 1840/1850ch et entrainant deux hélices 115 tonnes de charbon

Performances : vitesse maximale 16 nœuds distance franchissable 2000 miles nautiques à 14 nœuds

Armement : deux canons de 90mm Skoda, deux mitrailleuses, vingt-quatre mines marine

Equipage : 51 officiers et marins

Mouilleur de mines classe Malinska

Le Mljet et le Meljine à couple avec le Dalmacija (date et lieu inconnus)

Les cinq unités de classe Malinska ont eu une histoire tourmentée. A l’origine on trouvait quatorze navires type MT.130 mis sur cale pour la marine austro-hongroise à la fin du premier conflit mondial mais aucun ne fût mis en service.

Finalement trois unités furent achevées pour la marine italienne (unités baptisées Albona Rovigno Laurana) et cinq autres pour la marine yougoslave, les six autres n’étant jamais achevées.

En ce qui concerne la marine yougoslave, les navires achevés et mis en service sont le MT-133 (devenu Malinska), le MT-134 (devenu le Marjan), le MT-135 (devenu le Meljine), le MT-136 (devenu le Mljet) et le MT-137 (devenu le Mosor). D’abord utilisés comme dragueurs de mines les unités de classe Malinska furent ensuite reclassées en mouilleurs de mines (1936).

Toujours en service en juillet 1949, ces navires vont mouiller des champs de mines défensifs mais tous échappent à la destruction. Trois vont rallier la marine royale yougoslave en exil (Malinska Meljine Mosor) et deux capturés par les italiens (Mayan Mlpet) avant d’être cédés à la légion navale croate.

Si les trois «exilés» survivent au conflit et sont désarmés en 1961,1962 et 1964 respectivement, les deux Malinska utilisés par les croates sont coulés durant le conflit, le premier par l’aviation alliée en mars 1951 et le second par l’explosion accidentelle (?) de son chargement de mines en octobre 1952.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 115 tonnes (dragueur de mines) 128 tonnes (mouilleur de mines) pleien charge 145 tonnes

Dimensions : longueur 31.1m longueur entre perpendiculaires 29.4m largeur 6.7m tirant d’eau 1.4 (dragueur de mines) à 1.7m (mouilleur de mines)

Propulsion : deux machines verticales à triple expansion alimentées en vapeur par une chaudière Yarrow développant 280ch et entrainant une hélice

Vitesse maximale : 9 à 11 nœuds

Armement : un canon de 76.2mm, deux mitrailleuses, 24 à 39 mines marine

Equipage : 27 officiers et marins

Dragueurs de mines type D

Contrairement aux deux classes précédentes, les dragueurs de mines de classe D sont des navires neufs de conception et de fabrication yougoslave.

Huit navires sont commandés en septembre 1943 aux chantiers navals Brodosplit et mis en service entre 1944 et 1946. Huit autres navires auraient du être commandés mais les budgets ne furent jamais débloqués.

La coque est en bois avec une structure en acier, une motorisation diesel, un bloc-passerelle ramassé, un armement composé d’un canon de 76.2mm à l’avant complété par deux canons de 20mm et deux mitrailleuses de 7.92mm. La plage arrière dégage accueille les moyens de dragage de mines.

Le D-1 est coulé le 8 juillet 1949 par des vedettes lance-torpilles italiennes, une torpille frappe le navire au milieu provoquant un naufrage immédiat.

Des témoignages d’un mitraillage de marins yougoslaves se débattant dans les eaux de l’Adriatique aboutiront après guerre en Italie à des peines de prison pour les marins responsables et qui avaient survécu à la guerre.

Les D-2 et D-4 après mutinerie de leur équipage vont rallier la Legion Navale Croate. Ils vont survivre au second conflit mondial mais sont dans un tel état d’usure qu’ils sont rapidement envoyés à la casse après récupération des pièces détachées pour maintenir en service les navires encore existants.

Le D-3 est capturé par la marine italienne et remis en service sous son nom d’origine. Il est utilisé jusqu’au 7 septembre 1951 quand il est détruit au large de Tarente par un bimoteur Bloch MB-175T venu de Malte et qui menait une mission de reconnaissance armée. Des roquettes incendient la coque en bois et le navire sombre rapidement.

Les D-5,D-6,D-7 et D-8 survivent à la campagne de Yougoslavie et parviennent à rallier la Crète, y servant de dragueur de mines pour sécuriser l’accès aux ports de l’île, l’Axe et notamment l’aviation allemande larguant régulièrement des mines pour tenter si ce n’est de paralyser les ports de la grande île du moins gêner considérablement les mouvements navals alliés.

Ces trois navires vont ensuite mener ce même type de mission depuis les ports de la Grèce libérée et notamment depuis Corfou. Ces trois navires survivent au conflit et son désarmés respectivement en 1962, 1964, 1966 et 1967.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 550 tonnes pleine charge 615 tonnes

Dimensions : longueur 57.50m longueur entre perpendiculaires 54.90m largeur 7.1m tirant d’eau 2.15m

Propulsion : deux moteurs diesels développant une puissance totale de 3000ch et entrainant une hélice

Performances : vitesse maximale 18 nœuds distance franchissable 2000 miles nautiques à 14 nœuds

Armement : un canon de 76.2mm, deux canons de 20mm, deux mitrailleuses, dragues diverses

Equipage : 51 officiers et marins

Navires de soutien

Le Dalmacija

Le navire-école Dalmacija était en juillet 1949 un vénérable navire puisqu’il fût mis en service dans la marine impériale allemande sous le nom de SMS Niobe le 25 juin 1900. C’était la deuxième unité de la Classe Gazelle, une classe de croiseurs légers capable de servir aussi bien à l’éclairage d’une escadre qu’à servir de stationnaire au sein du petit empire colonial que l’Allemagne avait réussit à batir à la fin du 19ème siècle.

Quand le premier conflit mondial éclate des unités plus modernes ont été mises en service et le Niobe sert surtout à la défense des côtes ce qui l’expose moins à l’ennemi. En 1915 il est retiré du service actif et sert de navire de commandement à flot pour différents commandements. En 1917 il est désarmé mais le conflit terminé les alliés permettent à la Reichsmarine de le conserver (NdA tu m’étonne).

Modernisé au début des années vingt, il est vendu le 24 juin 1925 à la marine du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, devenant le Dalmacija (Dalmatie).

En dépit de son age avancé il sert d’abord de navire opérationnel mais après la mise en service du conducteur de flottille Dubrovnik il est transformé en navire-école ce qui ne l’empêche pas bien au contraire d’être actif en effectuant plusieurs croisières à l’étranger.

En juillet 1949 il était à Kotor. Il venait de subir son dernier carénage, la marine yougoslave prévoyant de le remplacer par un navire-école construit dès l’origine pour ce rôle.

A l’annonce de l’attaque, décision est prise de replier le Dalmacija à Corfou pour servir de bâtiment-base et de navire-atelier, les grecs donnant leur accord avant ce mouvement.

Arrivé sur l’île grecque le 11 juillet 1949 il sert de base flottante pour les navires yougoslaves faisant escale. Après avoir été croiseur léger et croiseur-école, l’ex-Niobé servait de ravitailleur et de navire-atelier.

Endommagé à plusieurs reprises par l’aviation ennemie, sa position devient précaire. Décision est prise de le replier sur la Crète. En dépit de la menace sous-marine, décision est prise de lui faire faire ce transfert seul en espérant que cette cible ne soit pas trop tentante pour l’ennemi.

Peine perdue, le 17 décembre 1949 l’ancien croiseur léger allemand appareille direction la Crète et en fin de journée un sous-marin italien l’exécute de deux torpilles qui envoient l’ex-Niobé rejoindre les fonds de la mer Egée. L’épave n’à été retrouvée qu’en 1980 et repose hors de portée des plongeurs.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 2643 tonnes en pleine charge 2963 tonnes

Dimensions : longueur 105m largeur 12.2m tirant d’eau 5.03m

Propulsion : deux machines verticales à triple expansion alimentées en vapeur par huit chaudières Thornycroft dévellopant 8000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 21.5 nœuds distance franchissable 3570 miles nautiques à 10 nœuds

Protection : ponts 20 à 25mm bloc-passerelle 80mm boucliers artillerie principale 50mm

Armement : (origine) dix canons de 105mm en affûts simples sous masque, deux tubes lance-torpilles de 450mm (Dalmacija) six canons de 83.5mm et six canons de 20mm puis deux canons de 140mm, quatre canons de 102mm, deux canons de 83.5mm, huit canons de 40mm Skoda

Equipage : 14 officiers et 243 hommes

«Torpilleurs» de 250 tonnes

Torpilleur 81T de la marine austro-hongroise

Si je met le terme torpilleur entre guillemets c’est tout simplement parce que ces navires hérités de la marine austro-hongroise n’étaient plus utilisés comme navires de combat depuis bien longtemps car tout simplement obsolètes.

Ils étaient utilisés parfois comme patrouilleurs mais surtout comme auxiliaires, comme navires «bons à tout faire» que ce soit du remorquage, du transport ou un soutien technique limité. On ne sait en revanche pas pourquoi ces navires n’ont pas été reclassés officiellement.

A l’origine de cette classe figure la construction par la marine austro-hongroise de vingt-sept torpilleurs de haute-mer, des torpilleurs qui n’avaient pas de nom comme les numérotés de la Jeune Ecole mais un chiffre indiquant le chantier constructeur suivit d’une lettre. Cette classe n’était pas homogène avec des différences de propulsion, une ou deux cheminées…… .

On trouvait d’abord huit navires du groupe T (74T à 81T) produits par le Stabilimento Tecnico Triestino sis à Triestre, seize navires du groupe F (82F à 97F) construits par la firme Ganz-Danubius à Fiume et Porto Ro, le troisième groupe ou Groupe M comprennait trois navires immatriculés 98M à 100M et furent construits aux Cantiere Navale Triestino sis à Monfalcone.

Ces vingt-sept navires participèrent au premier conflit mondial essentiellement pour des missions de patrouille, de lutte ASM mais aussi de bombardement littoral ou de dragage de mines. Aucun navire ne fût coulé durant ce conflit et ce en dépit d’un usage intensif et d’une guerre chaque jour moins favorable à la Double-Monarchie.

Après guerre ces torpilleurs sont dispersés entre différents pays : sept à la Roumanie, six au Portugal, six à la Grèce et huit à la future Yougoslavie. Au début des années quarante seuls les torpilleurs transférés à la Yougoslavie et à la Grèce sont encore en service.

Les yougoslaves vont longtemps conserver ces navires comme navires de combat mais avec la mise en service de navires plus modernes, les «250» vont être relegués à des taches secondaires en théorie moins dangereuses.

En juillet 1949 seulement quatre navires sont encore en service dans la marine royale yougoslave et pas besoin de préciser qu’ils sont clairement en fin de carrière, leur usure rendant leur utilisation délicate même pour des missions secondaires.

Le T-1 est coulé par un chasseur-bombardier allemand au large de Split le 10 juillet 1949 alors qu’il remorquait une barge transportant des munitions évacuées vers le sud. Le T-3 est sabordé à Kotor pour embouteiller l’accès à l’arsenal de Tivat, les T-5 et T-6 parviennent à rallier la marine yougoslave en exil, servant d’auxiliaire à La Sude puis à Alexandrie. Ils sont démolis après guerre.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 262 à 270 tonnes pleine charge 320-330 tonnes

Dimensions : 58.2 à 60.5m largeur 5.6 à 5.8m tirant d’eau 1.5m

Propulsion : deux turbines à engrenages alimentées en vapeur par deux chaudières Yarrow dévellopant 5 à 6000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 28 à 28.5 nœuds distance franchissable 980 miles nautiques à 16 nœuds pour le groupe T, 1200 miles nautiques pour les unités des groupes F et M

Armement : (torpilleur) deux canons de 66mm Skoda, quatre tubes lance-torpilles de 450mm, 10 à 12 mines (auxiliaire, Yougoslavie) un canon de 76.2mm, deux canons de 20mm, deux mitrailleuses

Equipage : 38 à 39 hommes d’équipage

Ravitailleurs d’hydravions Zmaj

Le Zmaj est un navire auxiliaire de la marine royale yougoslave acquis comme ravitailleur d’hydravions mais qui au final fût davantage utilisé comme transport de troupes et mouilleur de mines ce qui fait que j’aurais très bien pu l’aborder dans la partie précédente.

La commande de ce navire s’explique par la volonté de la marine yougoslave de transférer ses hydravions d’une base à l’autre notamment en Dalmatie mais aussi de disposer d’un navire capable de récupérer un hydravion victime d’une avarie. Le navire à été dimensionné pour pouvoir embarquer fournitures et pièces détachées pour dix hydravions.

-Le Zmaj est mis sur cale aux chantiers navals Deutsche Werft à Hambourg en 1928 lancé le 22 juin 1929 et mis en service en 1931. A noter que son achèvement à été retardé de près d’un an en raison d’un incendie de machine survenu le 9 septembre 1929 au large de Flessingue alors qu’il ralliait la Yougoslavie.

Peu utilisé pour son rôle initial il est transformé en mouilleur de mines en 1937 mais comme le conflit tarde il est aussi utilisé comme ravitailleur et comme transport de troupes. Durant la période 1937-1948, il effectue plusieurs croisières en Méditerranée.

Le Zmaj victime d’une avarie une semaine avant le début de l’opération MARITSA est capturé par les allemands. Rebaptisé Drache, il sert de transport de troupes puis de mouilleur de mines.

Le 2 septembre 1953 un sous-marin français l’envoie par le fond avec deux torpilles alors qu’il était chargé de mines. Autant dire que l’explosion à été spectaculaire. Aucun marin n’à survécu à cette abominable explosion.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1870 tonnes

Dimensions : longueur 83m largeur 13m tirant d’eau 4m

Propulsion : deux moteurs diesels MAN développant 3260ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 15 nœuds distance franchissable 4000 miles nautiques avec 140 tonnes de fuel

Armement : deux canons de 83.5mm, quatre canons de 40mm Skoda, 100 mines

Aviation : un hydravion

Equipage : 145 officiers et marins

Ravitailleurs de sous-marins Sitnica et Hvar

En juillet 1949 la marine yougoslave dispose de deux ravitailleurs de sous-marins (submarine tender), deux navires d’origine différente. Le premier était un navire de 370 tonnes baptisé Sitnica mis en service en mars 1921 était une citerne à eau transformée servant initialement dans la marine austro-hongroise alors que le second était un navire de 2600 tonnes baptisé Hvar étant un navire marchand britannique acquis en même temps que les sous-marins type L.

Le Sitnica est coulé dès le 8 juillet 1949 par l’aviation allemande. Ce jour là il venait de quitter Rijeka pour rallier Split. En fin d’après midi le temps jusqu’ici couvert s’améliore ce qui attire sur lui des Junkers Ju-88 qui passent à l’attaque. Trois bombes touchent le navire qui coulent rapidement.

Le Hvar rallie la marine en exil et sert faute de sous-marins yougoslaves en état de ravitailleur polyvalent et de navire-atelier.

Il est d’abord mouillé à Alexandrie où il renforce les capacités de la base (surnomée Dust Harbour Port-Poussière) puis à partir de septembre 1952 est mouillé à La Sude où il sert surtout de navire-atelier de secours pour stabiliser un navire endommagé avant des réparations complètes dans un port mieux équipé.

Le conflit terminé en Europe (avril 1954) il rallie l’Arsenal de Tivat pour le remettre en état et aider au relevage des épaves. Après une refonte en 1957/58, il reprend du service comme navire-atelier polyvalent (la Yougoslavie ne remettra en service des sous-marins qu’au début des années soixante-dix) jusqu’au 17 août 1963 quand il est victime d’un incendie qui entraine son désarmement le 5 septembre puis sa vente à la démolition.

Navire de sauvetage Spasilac

La marine royale yougoslave à utilisé jusqu’au second conflit mondial deux navires de sauvetage de sous-marins. Le premier baptisé Mocni était un navire hérité de la marine austro-hongroise, un navire de 265 tonnes mis en service en mars 1921 mais envoyé à la casse en 1929.

Le second est donc le Spasilac, un navire de 740 tonnes construit en Allemagne. Il est capturé par les italiens et remis en service par ces derniers sous le nom de Instancabile. Survivant au conflit il est rendu à la Yougoslavie en septembre 1954 et utilisé jusqu’en 1980 quand il est finalement désarmé puis démoli.

Autres navires de soutien

Le pétrolier Lovcen (561 tonnes) rallie la marine en exil assurant le ravitaillement sur rade des navires exilés. Il revient en Yougoslavie en juin 1954, continuant son rôle de l’ombre jusqu’en 1967 quand il devient un ponton pétrolier jusqu’à sa vente à la démolition en 1980. En revanche la citerne à eau Perun est coulée par les allemands le 15 juillet 1949.

Durant le second conflit mondial, la marine yougoslave en exil va s’appuyer sur la marine marchande yougoslave qui dès le début de l’opération MARITSA rallie les ports sous contrôle allié. Des cargos et des pétroliers vont être militarisés pour assurer le ravitaillement des navires militaires yougoslaves en liaison avec des pétroliers et des cargos alliés.

URSS (30) Destroyers (1)

DESTROYERS

Avant-propos

A la fin du XIXème siècle apparu la torpille automobile, une invention d’un capitaine austro-hongrois prénommé Giovanni Lupis perfectionnée par un anglais prénommé Robert Whitehead.

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