Le Conflit (225) Méditerranée (5) (2ème partie)

La tête de pont de couleur verte est considérée comme la plus sensible, la plus proche de la capitale et d’une potentielle intervention de la flotte italienne. Ses moyens navals ne sont pourtant pas exagérément puissants ce qui trahit une certaine confiance ou une bonne connaissance de l’attitude future de la flotte italienne :

-Porte-avions Commandant Teste

-Cuirassé Bourgogne

-Bâtiment de commandant Etoile du Sahel

-Croiseur léger Condé

-Contre-torpilleurs L’Indomptable Turenne Dunois

-Torpilleurs d’escadre Hussard Spahi Lannes Augereau

-Torpilleurs légers Somali Touareg

-Sous-marins Minerve Le Glorieux La Bayadère

-Pétrolier-ravitailleur La Medjerda

-Cargos Maurice LD Nicole Schiaffino Ginette Le Borgne Bougainville

-Transport de Troupes Desirade

-Pétrolier Euphrosyne

En ce qui concerne les forces terrestres on trouve la 4ème DLI, le 2ème REC, le 66ème BCC et le 180ème RALT.

Le 11 octobre 1948 la préparation d’artillerie commence à l’aube. Le cuirassé Bourgogne est le premier à ouvrir le feu suivit par le croiseur léger Condé et les contre-torpilleurs L’Indomptable et Dunois, leur tir étant guidé par les CAO-610 du Commandant Teste pendant que les Bloch MB-159M assurent la couverture aérienne, abattant plusieurs avions italiens (en l’occurrence deux SM-79 et deux CANT Z-1018) qui tentent de s’attaquer à la flotte française mais avec un succès fort mitigé.

Des unités de bombardement venues d’Algérie complètent le tout en visant notamment la ville de Cagliari qui subit de lourdes pertes qu’elles soient matérielles ou humaines.

Cette importante préparation _plus importante qu’ailleurs_ s’explique par la présence de la 21ème DI considérée comme nettement plus solide que sa consoeur du nord. Les français s’attendent donc à une solide résistance.

La 4ème DLI est mise à terre sous la protection d’un puissant tir de barrage mené par la flotte, la tête de pont se situant entre Pula et Sarroch c’est-à-dire au sud-ouest de Cagliari.

Le 1er REI est le premier à prendre pied sur les plages sardes. Les légionnaires venus du Maroc et dont certains doutaient de la capacité à combattre un ennemi plus puissant que les tribus indociles du sud marocain bousculent les unités italiennes qui ne tardent pas à plier.

Dans l’après midi les canons d’assaut contre-attaquent avec des chemises noires. Les légionnaires plient un temps mais bien soutenus par l’aviation embarquée et les canons de la flotte ils se resaississent et brisent définitivement les derniers espoirs italiens de rejetter l’ennemi à la mer.

Le 4ème REI est mis à terre le lendemain 12 octobre 1948. La tête de pont est élargie permettant la mise à terre des unités motomécaniques en l’occurence le 2ème REC (Panhard AMD-178B à canon de 47mm) et le 66ème BCC (Renault R-35), offrant à la 4ème DLI un appui que ne possèdent pas les troupes italiennes.

Le 13 octobre 1948 les canons de 155mm du 180ème RALT sont mis à terre et commencent à bombarder les positions italiennes ce qui permet à certains navires de se replier pour reposer l’équipage et effectuer de nécessaires réparations.

Une fois la tête de pont parfaitement organisée, les troupes françaises, les képis blancs avancent vers Cagliari. Le temps pris peut être nécessaire à néanmoins permis aux italiens de se replier en bon ordre et d’espérer pouvoir tenir autour de Cagliari surtout si des renforts arrivent de Sicile et d’Italie péninsulaire.

Hélas pour les fante de la 21ème DI, le haut-commandement italien va se contenter d’envoyer des munitions, de la nourriture mais aucune unité majeure comme une division d’infanterie supplémentaire. Quelques centaines d’hommes parviendront en Sardaigne mais leur impact sera très limité.

Le 25 octobre 1948, Cagliari est encerclée, une poche s’étant formée autour de la capitale sarde, une poche suivant la ligne Capoterre-Assemini-Sinnal-Muravera.

Les troupes italiennes sont littéralement acculées par les troupes françaises en ligne à savoir la 4ème DLI et la 82ème DIA, la 83ème DIA occupant le nord de l’Italie, menant des opérations de nettoyage.

La propagande fasciste parlera de viols de masse, de crimes de guerre menés notamment par les tirailleurs algériens. Quelques cas sont signalés mais ils n’ont pas atteint le niveau décrit par l’agence de presse Stefani et complaisamment relayée vers les pays neutres.

Rien n’aurait empeché les français de prendre Cagliari au bout de quelques jours. Alors pourquoi les combats ne se sont terminés que le 11 novembre 1948 ?

Difficile de savoir pourquoi. Plusieurs hypothèses peuvent être avancées comme une mauvaise connaissance des moyens italiens, la crainte de lourdes pertes ou l’espoir que les italiens demandent grâce avant l’assaut final.

La Poche de Cagliari est maintenue sous pression par les canons de 155mm du 180ème RALT, par les canons de la flotte et l’aviation. Les raids se font de plus en plus puissants, de plus en plus insistants.

Les deux divisions françaises soutenues par le 66ème BCC et le 2ème REC passent à l’assaut le 4 novembre 1948.

Dans un premier temps les italiens tiennent bon mais le temps joue pour les alliés. Cagliari est encerclée le 6 novembre au soir. Les français qui redoutent le combat urbain hésitent à s’engager dans les rues étroites de la capitale sarde.

Finalement il faut y aller et l’assaut final est lancé le 8 novembre au soir. Après trois jours de combat qui aggravent les dégâts causés par l’aviation et l’artillerie, la ville capitule avec elle les dernières troupes italiennes.

Cette première victoire françaises provoque la consternation en Italie mais aussi en Allemagne qui espérait ne pas avoir à déclencher une offensive aussi rapidement en Méditerranée.

Dix jours seulement après la victoire française en Sardaigne, Berlin annonce à Rome que d’ici quelques mois une opération majeure en Méditerranée sera lancée. Oui mais où ? La réponse interviendra un certain 5 février 1949.

En attendant les français vont réorganiser leur dispositif et l’alléger. C’est ainsi que sur le plan terrestre certaines unités vont retourner en Afrique du Nord pour repos, réorganisation et rééquipement.

C’est ainsi qu’au moment de l’opération MERKUR les italiens se heurteront à la 4ème DLI et à la 83ème DIA comme principales unités de combat.

Ces deux divisions d’infanterie seront soutenues par le 64ème BCC qui reçoit des Renault R-40 en remplacement des R-35, le 5ème RCA (qui reçoit quelques AM modèle 1940P pour compléter les AMD-178B) et le 83ème GRDI. Le 180ème RALT reste là.

Cela signifie que la 82ème DIA et le 2ème REC vont retourner en Tunisie pour se préparer à une nouvelle opération. Ces unités auraient pu intervenir à nouveau en Sardaigne pour l’opération MERKUR mais finalement ils vont opérer en Grèce mais ceci est une histoire qui sort du cadre de ce volume.

Cela permet aux navires de charge de rentrer en Afrique du Nord, le convoi se composant d’une seule colonne avec d’avant en arrière le Maurice LD Nicole Schiaffino Ginette le Borgne Bougainville Euphrosyne, l’escorte étant assurée par les torpilleurs légers Somali et Touareg sur les flancs, la Desirade à l’arrière tandis que la route est ouverte par le contre-torpilleur Dunois. Tous les navires vont rentrer à Oran sans aucune perte malgré plusieurs tentatives italiennes.

Des unités aériennes sont déployées en Sardaigne pour couvrir l’Italie en attendant de l’utiliser comme base de départ pour des opérations de bombardement en direction de la Sicile et de l’Italie péninsulaire.

En ce qui concerne la chasse, l’Armée de l’Air décide de déployer l’ERC-515 normalement chargée de défendre Alger avec ses Arsenal VG-39 et une escadrille issue du Groupe Régional de Chasse (GRC) de Corse volant sur Dewoitine D-520.

Avec la menace croissante de l’Allemagne _les préparatifs de MERKUR ne peuvent pas totalement passer inaperçus_ des renforts de chasse sont envoyés en Corse et en Sardaigne.

C’est la 17ème Escadre de Chasse qui est choisie envoyant un groupe en Corse (Bloch MB-159 et Bréguet Br700) et un groupe en Sardaigne (même équipement).

En ce qui concerne le bombardement la 63ème EBLg reste en Corse avec ses Glenn-Martin 167/187F pendant que la 36ème EBLg quitte l’Algérie avec ses Douglas DB-7D direction la Sardaigne et notamment l’aérodrome de Cagliari-Elmas.

La mission de reconnaissance va être assurée par le GR III/39 venu de Perpignan avec des Bloch MB-176.

L’Aviation Navale va déployer des moyens de patrouille maritime et de lutte ASM pour renforcer la maitrise d’une zone vitale pour l’effort de guerre allié. Des détachements issues de l’escadrille 14E (Potez-CAMS 141) et de l’escadrille 12T (Bloch MB-481) vont ainsi être déployés en Sardaigne.

A noter que des appareils neufs arrivent pour recompléter les unités en compagnie de jeunes pilotes qui doivent remplacer les pilotes tués ou convalescents. Dès la fin de 1948 les unités ont quasiment toutes retrouvées leur niveau du début de la guerre sur le plan matériel.

En ce qui concerne les navires, des navires légers de combat y seront affectés pour protéger les côtes, les unités majeures restant à Mers-El-Kébir et à Bizerte mieux équipées que des ports déjà sous équipés en temps normal et qui ont été ravagés par les combats et les sabotages.

Un groupe occasionnel est déployé à Cagliari avec le croiseur léger Latouche-Treville, les contre-torpilleurs Dunois et La Hire, les torpilleurs légers Kabyle et Bambara, les aviso-dragueurs Commandant Duboc et Commandant Rivière, le pétrolier-caboteur Aube et le remorqueur de 750ch Amarante.

Dans le nord du pays des navires venus de Corse et de Toulon vont assurer la défense du nord de l’île-soeur de la Corse. Cela ne se fait pas sans hésitations de crainte d’affaiblir la défense de la Corse mais aussi d’affaiblir la 2ème Escadre.

Ce groupe occasionnel nord comprend les torpilleurs légers L’Entreprenant et Le Farouche, le chalutier ASM La Lorientaise, les aviso-dragueurs La Gracieuse et La Moqueuse, les vedettes lance-torpilles VTB-41 43 45 47 49 de la 1ère ELM mais aussi deux sous-marins, les Ile d’Aix et Ile d’If soutenus par l’ancien aviso Somme.

Et côté italien ? Les pertes ont été très lourdes que ce soit sur terre, sur mer ou dans les airs. Les deux divisions d’infanterie (12ème et 21ème DI) sont détruites mais un certain nombre de cadres et de soldats parviennent à quitter la Sardaigne pour rallier certains la Sicile et pour d’autres l’Italie péninsulaire. Elles seront reconstituées et redéployées dans l’île après la reconquête de l’opération MERKUR comme si l’occupation française n’avait jamais existé.

En ce qui concerne la Regia Aeronautica les pertes sont lourdes surtout sur le plan matériel, les pertes humaines étant heureusement (ou pas) plus faibles car si avoir des pilotes et des navigants c’est bien les doter d’appareils modernes c’est mieux.

Si la majorité des appareils sont perdus d’autres vont parvenir à fuir vers la Sicile ou l’Italie péninsulaire. Ces appareils ont mené des attaques sur les troupes françaises avec des succès limités pour ne pas dire mitigés.

Par exemple si des Fiat BR-20 et des CANT Z-1018 ont survécu à l’opération SCIPION en revanche tous les Ju-87B sont perdus que ce soit au sol ou en vol, le bombardier en piqué allemand montrant ses limites face à une chasse mordante et décidée. De toute façon cet appareil était totalement dépassé donc la perte de ces appareils chagrine peu les italiens.

La chasse italienne va tenter de faire ce qu’elle peut et va clairement relever le gant du défi imposé par les unités de chasse de l’Armée de l’Air et de l’Aviation Navale.

Aucun chasseur italien probablement en raison d’un rayon d’action insuffisant ne parviendra en Italie péninsulaire ou en Sicile.

En revanche une poignée de Caproni Ca-313, de CANT Z-506, de Fiat RS-16, de Savoia-Marchetti SM-79 et de Reggiane Re-2003 survivent au combat pour rallier l’Italie même si beaucoup usés et en mauvais en état serviront finalement de réserve de pièces détachées et non d’appareils opérationnels.

En ce qui concerne la Regia Marina les pertes sont tous aussi lourdes avec des navires coulés et d’autres que l’on doit saborder faute de pouvoir les évacuer.

Sur les sept sous-marins déployés en Sardaigne au début de la guerre, quatre sont coulés durant l’opération SCIPION en l’occurrence le Corello coulé par un Consolidated Catalina français le 14 octobre 1949, l’Alagi victime d’un Potez-CAMS 141 au large de Cagliari le 15 octobre 1948, l’Adua victime du sous-marin britannique HMS Sunfish le 24 octobre 1948 alors que l’Axuna est coulé par le torpilleur d’escadre Lansquenet le 25 octobre 1948 après une tentative de torpillage contre le Strasbourg.

Le torpilleur General Antonino Cascino est coulé par les bombes d’un Lioré et Olivier Léo 456 de l’escadrille 16T, deux bombes étant suffisante pour envoyer le petit navire transalpin par le fond.

En ce qui concerne les vedettes lance-torpilles présentent en Sardaigne, six sont coulées (deux par navire de surface deux par l’aviation et deux autres suites à une collision dans le brouillard), quatre endommagées sont sabordées pour embouteiller le port et deux survivantes rallient miraculeusement l’Italie péninsulaire.

Le mouilleur de mines Durazzo endommagé légèrement par l’aviation embarquée français se reple sur la Sicile. Le Pelagosa à lui moins de chance car endommagé par le bombardement naval préparant le débarquement en zone pourpre il doit être sabordé.

Le Caralis est coulé par deux Loire-Nieuport LN-420 du Commandant Teste le 13 octobre 1948 alors qu’il tentait de s’échapper de Cagliari.

Le Deffenu est surpris dans la nuit du 13 au 14 octobre par le contre-torpilleur Turenne. Transportant des munitions, il disparaît dans une gigantesque gerbe de feu après avoir encaissé huit obus de 130mm.

Le Mazzora victime d’une avarie mécanique est sabordé à La Maddalena le 19 octobre 1948 peu avant la chute du port.

A cela s’ajoute la perte d’un croiseur-éclaireur de classe Capitani Romani, le Claudio Tibero. Ces puissants navires armés de huit canons de 135mm avaient été conçus pour combattre les non moins puissants contre-torpilleurs français.

Stationné à Tarente, il avait mené plusieurs missions de recherche pour retrouver la flotte française et guider sur elle les grosses unités de la Regia Marina stationnées à Tarente.

Cette recherche fût infructueuse jusqu’au 12 octobre 1948 au sud-est de la Sardaigne où le croiseur-éclaireur cherchait à retrouver les navires français qui couvraient le débarquement près de Cagliari.

Dans un temps épouvantable, le croiseur-éclaireur croit repérer des troupes françaises opérant sur la côte. Il ouvre aussitôt le feu, tirant une quarantaine d’obus de 135mm pour un résultat désolant : les soldats français étaient en réalité un troupeau de chèvres. Bien entendu ce fait fût soigneusement occulté dans le rapport.

Le navire se resaissit et met cap au sud-ouest. Equipé d’un radar expérimental, le croiseur-éclaireur pense pouvoir détecter l’ennemi avant qu’il ne le détecte.

Hélas pour lui les radars français quoi que largement perfectibles disposent de capacités bien plus élevées.

Les trois contre-torpilleurs de la 4ème DCT, les Magon Dunois La Hire l’ont répéré depuis de longues minutes et se mettent en position. Ils adoptent la bonne stratégie en lançant une salve de neuf torpilles avant d’ouvrir le feu.

Le croiseur-éclaireur italien qui à enfin répéré les sillages des trois «French SuperDestroyer» ouvre le feu avec son artillerie principale, son tir étant comme on dit souvent «inconfortablement précis» et même pire puisque le Magon encaisse très vite six ou sept obus de 135mm.

En guise de punition le croiseur-éclaireur encaisse trois torpilles et une bonne trentaine d’obus de 130mm ce qui provoque un incendie et une voie d’eau qui sera fatale au navire italien.

De son côté le Magon mal en point reçoit le douteux privilège d’avoir été torpillé par une anguille française défectueuse. La proue arrachée, le navire est comme un corps mort sur les flots. Son sister-ship Dunois tente de le remorquer mais après plusieurs heures d’effort, une nouvelle voie d’eau entraine son naufrage.

A noter que sur les neuf torpilles, quatre ont touché une cible, trois ont coulé au fond de l’eau et deux se sont perdues sur la côte sarde où elles seront pétardées par des sapeurs français de la 4ème DLI.

Trois jours plus tard le croiseur lourd Zara est coulé par des navires français et britanniques. Le 15 octobre 1948, surprenant les français il bombarde des positions françaises au nord de Cagliari, profitant du mauvais temps qui le protège de l’aviation.

En revanche elle ne le protège par des navires de surface en l’occurence le croiseur léger Condé et les contre-torpilleurs La Hire et Dunois.

Plus puissant que ces adversaires il est cependant touché rapidement par une torpille et matraqué par des obus de 130 et de 152mm, l’incrociatori pesante touchant le Condé avec deux obus de 203mm et le Dunois avec un autre obus du même calibre mais les deux navires français restent en ligne.

Alors que les trois navires français allaient achever leur proie, un grain providentiel masque la cible aux navires français. Le Zara tente de rallier Naples mais le lendemain il sera surpris par le sous-marin anglais HMS Upholder et exécuté avec trois torpilles.

Dans le domaine des croiseurs légers le Giovanni delle Bande Nere avait été sérieusement endommagé le 6 octobre 1948 par le sous-marin français Ile de Brehat. Il rallie miraculeusement Cagliari où les italiens espèrent réaliser des réparations provisoires pour lui permettre de rallier la péninsule.

Alors que les français menacent l’île, les italiens espèrent l’utiliser comme batterie flottante faute de mieux. En réalité le navire sera peu efficace, peu efficient, le navire étant touché par plusieurs bombes avant d’être achevé par la préparation navale française, le navire sombrant dans le port, l’épave étant relevée après guerre et demantelée.

D’autres navires italiens sont endommagés comme le croiseur lourd Fiume qui à l’annonce du débarquement en Sardaigne appareille de Tarente, contourne la péninsule italique, franchit le détroit de Messine avant de rallier les eaux sardes.

Il effectue plusieurs bombardements des côtes, dépose des troupes embarquées à Tarente et tente de s’opposer aux navires alliés mais en restant à distance. Il sera endommagé le 21 octobre 1948 par une bombe de 250kg qui détruit un affût de 100mm et l’oblige à se replier sur Naples pour réparations.

Le croiseur lourd Ragusa est légèrement endommagé le 4 novembre 1948 par une bombe de 250kg d’un bombardier en piqué Loire-Nieuport LN-420 embarqué sur le Commandant Teste. La bombe perforante détruit la tourelle II (avant supérieure) de l’incrociatori pesanti qui doit rallier Naples pour réparations.

Le cacciatorpidiniere Fulmine est coulé le 12 novembre 1948 au large de Vintimille. Alors en mission de patrouille anti-sous-marine, il est surpris par des vedettes lance-torpilles françaises qui opéraient depuis une base avancée installée à Villefranche sur Mer. Deux torpilles sont suffisantes pour envoyer le cacciatorpidiniere italien par le fond, la première anguille arrachant la proue et la seconde privant le navire de propulsion. Le navire chavire et coule rapidement, ne laissant que fort peu de survivants.

Le Conflit (202) Balkans (36)

LIGHTNING

Le but de cette opération est de renforcer la domination alliée dans le nord de la Grèce et de renforcer la crainte des germano-bulgares d’un débarquement majeur dans le nord de la mer Egée pour menacer directement la Bulgarie et surtout les précieux champs pétroliers roumains (sans parler des lignes de communication avec l’URSS).

On envisage d’abord un assaut amphibie comme à Thessalonique mais finalement on choisit l’assaut aéroporté par planeurs faute d’unités parachutistes immédiatement disponibles. Il y à bien un bataillon yougoslave mais les franco-britanniques sont sceptiques sur ses capacités.

On décide d’engager le Bataillon des Hoplites de la Mer, le 4ème bataillon d’evzones et le 3ème bataillon de fusiliers-marins commandos avec un soutien naval et aérien important.

Malgré les demandes bulgares, les allemands n’ont pas accédé à la demande bulgare de déployer des troupes pour renforcer la garnison bulgare sur l’île de Lemnos.

Cette garnison se compose d’éléments fournit par les 1ère et 5ème Divisions d’Infanterie formant une brigade de marche, la 2ème brigade de sécurité grecque, un bataillon de cavalerie, des éléments d’artillerie et du génie.

On trouve également des batteries côtières et quelques navires comme le torpilleur T-2 et le patrouilleur P-6.

En revanche malgré la présence d’un aérodrome, on ne trouve aucune unité aérienne, la piste servant à accueillir des avions de transport pour le ravitaillement voir des appareils manquant de carburant pour rallier sereinement une vrai base aérienne.

Côté allié on trouve trois bataillons comme nous l’avons vu plus haut, deux bataillons grecs (les hoplites et les evzones) et un bataillon français, les fusiliers-marins commandos voulant faire aussi bien voir mieux que leurs collègues mais rivaux du CFB.

Une Force L est chargée de missions de couverture, d’appui et de transport avec les navires engagés suivants :

-Cuirassé Salamis (navire-amiral)

-Crroiseurs légers Lemnos et Hermione

-Escorteurs d’escadre Maillé-Brézé et Duperré

-Porte-avions HMS Indomitable

-Destroyers HMS Ivanhoe Impulsive Hydra Vasilefs Georgios Ierax Panther

En ce qui concerne les unités aériennes on trouve des unités basées à terre mais aussi des unités embarquées sur le porte-avions Indomitable. Les unités sont regroupées sous l’autorité du 4th Carrier Air Group (4th CAG) :

-Squadrons 854 et 856 : le premier est encore équipé de Supermarine Seafire et le second à été transfomé sur Hawker Sea Fury

-Squadrons 855 et 857 : Blackburn Firebrand

-Squadrons 859 et 861 : Blackburn Firebrand

En ce qui concerne les unités à terre, les îles de Chios et de Lesbos sont mis à contribution avec les squadrons suivants :

-2ème Groupe de Chasse (chasse) : Bréguet Br700Y (Yougoslavie)

-23.Mira Dioxes (chasse) : Arsenal VG-40 (Grèce)

-N°14 Squadron (chasse) : De Havilland Hornet (Afrique du Sud)

-N°17 Squadron (bombardement) : Martin B-26 Marauder (Afrique du Sud)

-Squadron 248 (reconnaissance) : De Havilland Mosquito (RAF)

-43.Mira Stratiokis Synergassias (reconnaissance) : Bloch MB-176 (Grèce)

-Escadrille 17R (patrouille maritime) : Consolidated Catalina (Aviation Navale)

A la différence de l’assaut sur Thessalonique, la Force L croisée par la force T décide d’attendrir les défenses bulgares en bombardant certaines positions et ainsi masquer l’arrivée des unités d’assaut par la voie des airs en l’occurrence les hoplites qui vont attaquer au nord, les evzones qui vont attaquer l’aérodrome pendant que les fusiliers-marins commandos vont s’occuper des batteries côtières. Le bombardement commence à l’aube le 15 septembre en même temps que l’assaut sur Thessalonique.

Impossible d’envoyer tout le monde en une seule vague. Décision est prise d’envoyer la première vague en planeurs (remorqués par des bombardiers déclassés) puis les renforts par un posé d’assaut sur l’aérodrome. Une réserve est prévue à bord des navires de guerre pour éventuellement débarquer plus rapidement des renforts si jamais la défense bulgare était plus solide que prévue.

Comme à Thessalonique tout se passe à merveille, les bulgares moins motivés qu’à Thessalonique, désoeuvrés, n’opposent qu’une résistance symbolique.

Après deux heures de combat, l’aérodrome est contrôlé par les evzones et aussitôt le haut commandement ordonne l’envoi du reste des unités pour renforcer l’emprise alliée sur l’île même si son occupation n’est pas prévue.

Les hoplites sont plus en difficulté au nord, tombant sur un champ de mines non repéré. Ils se ressaisissent très vite et contrôle les positions bulgares.

Les fusiliers-marins commandos s’emparent du port, neutralisant les batteries côtières et obligeant les navires présents à se saborder.

L’occupation alliée va durer jusqu’au 17 septembre 1952 quand décision est prise d’évacuer l’île sans donner suite à un projet grec d’y envoyer une DLI pour occuper symboliquement cette île.

Les bulgares vont revenir le 20 mais plus pour des questions de symbole et de politique sans réel projet militaire. De toute façon si ils avaient voulu faire un truc les alliés en bombardant l’île le 21 les ont probablement dissuadé d’y envoyer des troupes susceptibles de provoquer une menace crédible pour les alliés.

L’île est certes réoccupée par les bulgares mais avec des moyens symboliques dépassant guère le bataillon. La rumeur à Thessalonique veut que ces troupes ne soient pas les meilleures de l’armée bulgare.

Les alliés vont la surveiller attentivement et la bombarder régulièrement pour éviter que les bulgares n’aient des idées saugrenues. Quelques coups de main seront menés ce qui provoquera l’évacuation définitive de l’île par les bulgares le 17 octobre 1952. En revanche, les alliés ne l’occuperont que début novembre.

MJOLNIR

La troisième opération de diversion est un raid majeur sur Corfou pour à la fois forcer les troupes issues du Heeresgruppe E à élargir leur dispositif mais aussi pour faire peser une menace sur l’Albanie et l’Italie du Sud alors que rappelons-là à l’époque les alliés ont repris la Corse, ont envahit la Sardaigne, les îles de Lampedusa et de Pantelleria et surtout la Sicile.

Alors certes pour cette dernière, Messine et Palerme sont encore aux mains de l’Axe mais pour peu de temps.

On peut donc penser dans les état-majors alliés qu’un assaut majeur sur Corfou pourrait inquiéter encore davantage l’état-major italien qui peut imaginer un assaut dans les Pouilles en liaison avec le franchissement du Détroit de Messine ou un débarquement plus au nord avec des conséquences faciles à imaginer.

L’objectif de cette mission est de neutraliser définitivement Corfou mais sans l’occuper essentiellement pour des raisons politiques.

Il faut donc réduire à néant les batteries côtières, l’aérodrome et les différentes casernes pour obliger les italiens à se replier vers Céphalonie plus au sud ou vers la Grèce continentale.

Pour cela trois unités de choc vont être engagés : le 1. Bataljon mornaričko pješaštvo (1er bataillon d’infanterie de marine) yougoslave, le Special Boat Service (SBS) britannique et le 5ème bataillon d’evzones. Leur mise en œuvre devant se faire par des sous-marins français et britanniques mais aussi par des navires amphibies.

Côte italien la garnison de Corfou est fournit par un mélange d’unités disparates avec une légion de chemises noires, la 208ème division littorale venue d’Italie et un groupement de marche détaché par la 23ème DI sans compter des unités d’artillerie et du génie. Sur le papier c’est imposant mais dans les faits c’est largement insuffisant.

Sur le plan aérien on trouve quelques chasseurs venus d’Albanie (Macchi C-202 et Reggiane Re-2002), un détachement de reconnaissance disposant de Reggiane Re-2003 et des hydravions CANT Z-506 de la 142ème squadriglia.

Sur le plan naval, quelques navires sont déployés à Corfou même si l’île est très exposée aux bombardements aériens, navals voir aux opérations amphibies. Au moment de l’opération MJOLNIR on trouve les navires suivants :

-Destroyers Folgore et Giovanni da Verazano

-Torpilleurs Enrico Cosenz Giacomo Medici

-Quatre vedettes lance-torpilles

-Sous-marins de poche CM-5 CM-7 et CM-9

-Navire amphibie/Transport d’eau Volturno

-Deux dragueurs de mines type RD

-Remorqueur Titano

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Côté allié les troupes terrestres sont les fantassins navals yougoslaves, le 5ème bataillon d’evzones et le SBS.

Côté naval on trouve un groupe d’action naval et naturellement des navires amphibies et des sous-marins pour mettre en œuvre les commandos.

-Croiseur lourd HMS Marlborough (navire-amiral)

-Cuirassé HMS Rodney

-Porte-avions Guillaume le Conquérant

-Escorteurs d’escadre Tartu Du Guesclin Kersaint

-Destroyers Beograd HMS Dainty et Grafton

-Escorteurs Rapides Frondeur et Orage

-Sous-marins Doris Pasteur HMS Umbra Unbroken Unrivalled Upholder

-Quatre Bâtiments de Débarquement d’Infanterie (BDI)

-Transport d’Assaut HMS Eastway

En ce qui concerne les unités aériennes on trouve les avions embarqués sur le porte-avions léger Guillaume le Conquérant et des avions basés à terre.

La 6ème Flottille d’Aviation Navale (6ème FAN) comprend les escadrilles 6C et 8C volant sur Dewoitine D-795, l’escadrille 16B volant sur Loire-Nieuport LN-425 et l’escadrille 2T volant sur Latécoère Laté 299-5.

L’Aviation Navale française engage également des unités basées à terre comme l’escadrille 6T disposant de Latécoère Laté 299-7, l’escadrille 23E volant sur Bréguet Br790 et l’escadrille 24C volant sur Dewoitine D-551.

On trouve également des unités yougoslaves comme le 11ème Groupe de Reconnaissance volant sur Bloch MB-176 et Dewoitine D-720Y, le 6ème Groupe de Chasse volant sur De Havilland Hornet et le 3ème Groupe de Chasse-Bombardement volant sur Hawker Tempest.

On trouve enfin le squadron 39 de la RCAF volant sur Blackburn Buccaneer et le squadron 28 lui aussi canadien et volant sur Supermarine Spitfire.

A l’aube du 16 septembre 1952, la Force M (M = Mjolnir) arrive à proximité de l’île de Corfou sans avoir été détectée par l’ennemi.

Les sous-marins font surface, les commandos yougoslaves, grecs et britanniques fourbus après une traversée pénible mettent leurs embarcations à l’eau enviant probablement leurs camarades qui avaient fait la traversée à bord de navires amphibies. Le fait qu’ils soient les éclaireurs donc les meilleurs de leurs unités respectives ne devaient guère les réconforter.

De toute façon il était trop tard pour reculer. Après de longues minutes à pagayer, les grecs, les yougoslaves et les britanniques prennent pied à terre. Les sentinelles sont neutralisées, des passages aménagés dans les champs de mines et les barbelés.

Miraculeusement, aucun coup de feu n’est tiré du moins aucun coup de feu audible. Une fois les positions prévues prises, un mot de passe envoyé déclenche un puissant tir de barrage de la flotte qui mélangeait obus explosifs et fumigènes pour masquer le débarquement des soldats embarqués sur les navires amphibies.

Dans les airs, l’aviation italienne réagit de manière étonnament agressive probablement persuadée que c’était le début de la «grande bagarre». Ce n’est qu’un bref sursaut, les unités de chasse alliées balayant les chasseurs italiens qui retrouvent leur prudence pour se réserver pour les prochaines opérations.

Au sol les troupes de choc neutralisent batteries côtières, casernement, l’aérodrome, le port, des navires doivent se saborder (comme les vedettes lance-torpilles, le Volturno et le sous-marin CM-5) pendant que le torpilleur Enrico Cosenz touché au moment de son appareillage par des obus de 203mm sombre dans le port.

Les Folgore et Giovanni da Verazano peuvent s’enfuir vers l’Albanie tandis que le Giacomo Medici saute sur une mine au large de Corfou alors qu’il tentait lui aussi de rallier l’Albanie. Les sous-marins de poche CM-7 et 9 s’enfuient discrètement vers Céphalonie.

Les troupes de choc contrôlent l’île à l’aube le lendemain. Des habitants de l’île veulent rallier la Grèce pour rejoindre les unités de l’AGL pendant que les prisonniers italiens sont transférés vers la Crète puis ironie du sort vers la Libye qui est une ancienne colonie italienne.

Es-ce à dire que l’île est sans défense ? Oui et non car au lendemain de l’évacuation de l’île par les troupes alliées le 19 septembre, des soldats italiens réfugiés dans les montagnes vont symboliquement réoccuper l’île en espérant l’arrivée ultérieure de renforts.

L’opération MJOLNIR est une franche réussite, Corfou est neutralisée tout comme Lemnos, la réoccupation de l’Axe est symbolique et de toute façon les alliés surveillent l’île, se tenant prêts à l’occuper par exemple avec les compagnies de débarquement des navires.

Le Conflit (183) Balkans (17)

Les unités navales italiennes déployées dans la région dépendent du Settore Egeo (Secteur Egée).

Pour rappel en septembre 1948 les navires déployés dans la base navale de Leros sont les suivants :

20a Squadriglia Torpediniere (20ème escadrille de torpilleurs) : torpilleurs classe Ariete Auriga,Eridano,Arturo et Daga

8a Squadriglia Torpediniere (8ème escadrille de torpilleurs) : torpilleurs classe Spica Lupo,Lince,Lira et Libra

7a Gruppo Somergibli (7ème Groupe Sous-Marin) :

La 51a Squadriglia Sommergibili regroupe quatre unités de classe Planito (Granito, Porfido,Avorio et Giado) alors que la 52a Squadriglia Sommergibili dispose de huit sous-marins de poche type CM (CM-1 à 8).

-7a Flottiglia MAS avec huit vedettes lance-torpilles réparties entre deux escadrilles numérotées 15 et 16.

-Canonnières Sonzini et Caboto

-pétrolier Cerere

-Transport d’eau/navires amphibies Adige et Scrivia

*
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En février 1950 les forces navales italiennes ne sont plus aussi fringantes, certaines ayant disparu sous les coups des avions, des navires et des sous-marins alliés. Cela nous donne le panorama suivant :

20a Squadriglia Torpediniere (20ème escadrilles de torpilleurs) : torpilleurs classe Ariete Auriga et Arturo

8a Squadriglia Torpediniere (8ème escadrille de torpilleurs) : torpilleurs classe Spica Lupo et Lira

7a Gruppo Somergibli (7ème Groupe Sous-Marin) :

La 51a Squadriglia Sommergibili regroupe deux unités de classe Planito (Granito et Giado) alors que la 52a Squadriglia Sommergibili dispose dequatre sous-marins de poche type CM (CM-2, CM-3, CM-7 et CM-8).

7a Flottiglia MAS avec six vedettes lance-torpilles

-Canonnières Sonzini et Caboto

-pétrolier Cerere

-Transport d’eau/navires amphibies Scrivia

Ces moyens sont limités mais pas non plus insignifiants. Cela explique que le dispositif naval allié est conséquent.

A cela s’ajoute des défenses côtières avec quatre canons de 152mm (huit initialement) pour défendre les approches de la base de Leros sur l’île du même nom. On trouve quelques batteries de DCA mais rien qui ne transforme Rhodes et le Dodécanèse en enfer pour les aviateurs alliés

Les moyens aériens italiens présents en septembre 1948 ne sont pas négligeables à l’échelle italienne cela va s’en dire :

-Une escadre de chasse à deux groupes équipés de Macchi C-200

-Une escadre de bombardement à deux groupes équipés de Fiat BR-20 et de Savoia-Marchetti SM-79 (un groupe chacun)

-Un groupe indépendant de reconnaissance équipé de Reggiane Re-2003

Les moyens aériens italiens n’ont guère été augmentés quantitativement parlant mais qualitativement c’est une autre histoire.

Quelques hydravions CANT Z-511 arrivent fin 1949 après avoir échappé aux forces alliées.

-65ème DI «Granatiere di Savoia»

-Un bataillon de char moyens M-15/42

-Deux bataillons d’artillerie de campagne

-Un bataillon antichar et antiaérien

-Quelques unités de milice locale de faible valeur militaire

Le déclenchement de l’opération CATAPULT était initialement prévu pour le 21 janvier 1950 mais le mauvais temps et des préoccupations tactiques liées au front grec vont repousser l’opération au 5 février 1950.

Dès le 15 janvier 1950, les italiens notent une recrudescence de l’activité aérienne, navale et sous-marine alliée dans la région du Dodécanèse. Comme la pression est forte sur le front grec, un tel surcroit d’activité ne peut s’expliquer que par l’imminence d’un assaut sur les Douze Iles (Dodéca).

La supériorité militaire alliée étant numériquement écrasante les chances d’une victoire italienne sont minces. Le haut-commandement italien mise sur le fait d’une résistance acharnée sur Rhodes l’île principale pour générer de telles pertes que l’ennemi ne soit poussé à abandonner la partie quite à revenir plus tard.

La première mission de l’aviation et des marines alliées c’est de neutraliser les moyens navals et aériens ennemis notamment les sous-marins considérés comme la menace principale juste devant l’aviation.

Cette mission va être menée par les sous-marins et l’aviation de patrouille maritime qui vont mener un harcèlement constant des submersibles transalpins qui vont très vite devoir prendre leurs précautions pour recharger leurs batteries. Finit la navigation tranquille sur diesels en surface en plein jour et place à la navigation nocturne avec tous ces dangers et ces aléas.

Le premier sous-marin à ne plus jamais remonter en surface est le Granito. Revenant d’une patrouille peu fructueuse (aucun navire coulé et plusieurs avaries mécaniques), il est surpris le 20 janvier 1950 en surface par un Bréguet Br790 de la 10R qui passe aussitôt à l’attaque.

Le submersible italien plonge mais cela est insuffisant pour échapper aux trois charges de profondeur. En repassant sur zone, le Bréguet repère une large tache huileuse et des débris divers et variés.

Le lendemain c’est le sous-marin de poche CM-2 qui est victime d’un Consolidated Catalina du Coastal Command. Deux charges de profondeur sont suffisantes pour couler le sous-marin qui venait d’appareiller après des réparations pour une patrouille destinée à repérer une flotte alliée dans la région.

Son sister-ship CM-3 est lui victime d’un sous-marin en l’occurrence le sous-marin français Aurore qui le surprend au large de l’île de Karpathos. Quatre torpilles de 550mm sont lancées. Si la première tombe au fond de la mer Egée et explose, les trois autres frappent le petit sous-marin qui ne peut rien faire.

Le Glada est toujours là le 5 février 1950 quand les alliés déclenchent l’opération. Bien entendu les unités d’escorte et de patrouille maritime n’ont pas relâché leur vigilance mais le commandant du sous-marin connait son boulot. Il parvient à se glisser derrière l’écran et attaque les transports.

Il lance une gerbe complète _pas moins de six torpilles_ avant de plonger au fond pour échapper au grenadage.

Une torpille coule un remorqueur français le Genièvre utilisé pour remorquer des barges de transport, une autre un dragueur auxiliaire français le Coquelet et une troisième un LST heureusement vide. Les trois autres se perdent (deux) ou est détruite par les mitrailleuses d’un Bristol Beaufighter.

Profitant de la confusion, le sous-marin italien tente de s’échapper mais les alliés le retrouve et vont le traquer. Plusieurs grenadages ont lieu et le coup de grâce est porté par le canon de 100mm du torpilleur léger Le Fier.

Le CM-7 est amarré au port de Leros en réparations après avoir été victime d’une avarie lors d’une patrouille de surveillance. Il était impossible pour lui d’appareiller. La mort dans l’âme l’équipage saborde le navire qui s’enfonce dans le port. L’épave endommagé par plusieurs bombardements aériens et navals. L’épave sera relevée après guerre et démolie.

Le CM-8 appareille le 5 février 1950 dans l’espoir de rallier les Cyclades sous contrôle de l’Axe. Il échappe aux patrouilles des hydravions, aux escorteurs et pense avoir fait le plus dur. Le lendemain, une terrible explosion secoue le navire. Victime d’une mine, il est coupé en deux et sombre rapidement.

En quelques jours, la force sous-marine italienne présente dans la région est rayée de la carte soit le principal atout du commandement italien qui avait espéré retarder l’inéluctable.

Les navires de surface peuvent ils être l’ultime recours du Settore Egeo ? Sans surprise non, les survivants vont être rares.

Le torpilleur Lupo appareille le 6 février 1950 depuis une crique de l’île de Castellorizo pour échapper aux alliés. Il zigzague pour échapper à des navires de surface lancés à sa poursuite, échappe même à une attaque aérienne mais succombe le lendemain au large de Rhodes à une torpille du HMS Upholder. Le navire coupé en deux coule rapidement.

Le cas du Lince est particulier puisqu’il était à Brindisi pour réparations quand l’opération CATAPULT et survivra au conflit pour connaître une nouvelle carrière après guerre au sein d’une marine italienne plus républicaine que royaliste.

Son sister-ship Lira sera victime d’une torpille du sous-marin Le Glorieux le 4 février 1950 à la veille du déclenchement de l’opération CATAPULT.

Les vedettes lance-torpilles n’étaient plus que six au moment de l’opération CATAPULT. Quand la flotte alliée est signalée, les vedettes reçoivent l’ordre de quitter la base de Leros pour un mouillage discret afin de tendre des embuscades à la flotte alliée.

Hélas pour elles, les MAS vont jouer de malchance. Un tombe en panne et doit être sabordée, deux autres entrent en collision (l’une sombre, l’autre est achevée par un Bristol Beaufighter du Coastal Command) et les trois ne parviendront pas à approcher les transports. Deux sont détruits par des escorteurs alliés, la dernière par un chasseur-bombardier britannique Hawker Tempest.

La canonnière Sonzini profitant de la confusion des combats et un relâchement de la surveillance alliée parvient à se réfugier dans les Cyclades, des îles aux mains de l’axe le 7 février 1950.

La canonnière Caboto à moins de chance, étant victime le 5 février 1950 d’une mine…..italienne ayant rompu son câble et qui ouvrit une brèche fatale au petit navire qui avait tenté de suivre l’exemple de la Sonzini.

Le pétrolier Cerere présent à Patmos appareille discrètement dans la nuit du 5 au 6 février et se réfugie d’abord aux Cyclades puis dans le nord de la Grèce.

Le transport amphibie et citerne d’eau Scrivia est endommagé lors du bombardement naval de l’île de Leros. Le navire coule en eaux peu profondes et peut être relevé par les britanniques. Remis en service sous le nom de HMS Leros le navire va être utilisé comme transport sur le front grec jusqu’à la fin du conflit (victime d’un incendie le 17 mars 1954 il finira par sombrer entre les Cyclades et Athènes).

Les bombardements aériens commencent vraiment à partir du 25 janvier 1950. Ils visent les aérodromes, l’île de Leros, les ports, les batteries côtières, les batteries de DCA, les dépôts, les casernes. Leur impact se révélera important mais pas autant qu’espère par le haut-commandement allié.

Jusqu’au jour J (5 février 1950), les opérations vont aller crescendo, les bombardiers alliés opérant depuis Chypre essentiellement avec quelques avions décollant de Crète. En revanche les avions embarqués sont préservés pour intervenir contre la flotte italienne ou lors du débarquement amphibie.

Impossible ou inutile de débarquer sur toutes les îles. Il faut clairement faire un choix. Les alliés choisissent logiquement l’île de Rhodes avec des diversions sur Castellorizo, Tilos et Karpathos.

Etrangement l’île de Leros et sa base ne sont pas concernées un choix étonnant qui est vertement critiqué mais les planificateurs assument estimant avoir leurs raisons. Comme CATAPULT est un succès on peut dire qu’ils ont eu raison d’ignorer la base italienne.

Cela entraine logiquement une dispersion des moyens. Cela pourrait être inquiétant mais mis à part une éventuelle intervention de la flotte italienne venue de Tarente, la menace navale et aérienne est faible.

Dimanche 5 février 1950. Jour J. Le temps est frais et maussade, un vent force 3 avec des averses et des grains qui vont jouer un rôle dans les combats. Comme quoi même la guerre moderne ne peut échapper à Dame Nature.

L’assaut doit commencer à Castellorizo avant de se poursuivre sur Tito et Karpathos et de se terminer sur Rhodes.

L’assaut sur Castellorizo répond au nom de code de SLING (fronde) et constitue une simple diversion dans l’espoir d’attirer les italiens loin de Rhodes. Comme nous le savons ce sera peine perdue puisque les italiens ont regroupés le maximum de moyens sur Rhodes, laissant les autres îles sans défense ou presque.

Il n’y aucun navire et les batteries côtières se limite à deux malheureux canons de 100mm armés par des marins ayant pour certains combattus durant le premier conflit mondial ! Autant dire que question motivation on repassera.

Pour ce qui est de la garnison, elle se compose d’une compagnie d’infanterie fournie par la 65ème DI et une compagnie de chemises noires.

Les alliés ne veulent cependant pas prendre le moindre risque et ont engagé des moyens non négligeables.

La couverture aérienne va être assurée par les Curtiss H-81 du GC I/11 venus de Chypre avec des réservoirs supplémentaires. Faute de menace aérienne, ils mèneront des missions de mitraillage pour relayer l’action des bombardiers Lioré et Olivier Léo 454 eux aussi venus de Chypre.

Le volet naval est important comprenant le croiseur léger Emile Bertin (navire-amiral), le contre-torpilleur Albatros, l’aviso colonial La Grandière, le dragueur auxiliaire Mont-Précieux et le cargo RFA Aden.

Les troupes d’assaut sont elles britanniques en l’occurence le 6ème Bataillon de Royal Marines et un détachement d’artillerie du 2ème bataillon, les hommes étant transportés à bord de deux BDI.

La petite escadre appareille le 4 février 1950 de Chypre arrivant à proximité à l’aube du 5 février après une traversée sans histoire.

Peu après 06.30 alors que nous sommes entre chien et loup, l’Emile Bertin et l’Albatros ouvrent le feu sur les positions italiennes. Après avoir neutralisé les positions italiennes connues, le croiseur léger et le contre-torpilleur passent au tir de barrage pour couvrir la mise à terre des Royal Marines, les canons de 152mm et de 130mm utilisant un mélange d’obus explosifs et fumigènes.

Les deux BDI sont protégés par l’aviso colonial et le dragueur auxiliaire et mettent leurs hommes à terre sur les coups de 07.20. Ils ne rencontrent qu’une résistance symbolique et après seulement trois heures, l’île est considéré comme sous contrôle.

Les soldats italiens démotivés, privés de ravitaillement et d’informations sont transportés à Chypre dans un camp de prisonnier (la plupart seront libérés au moment du basculement italien, nombre d’entre-eux rejoignant l’armée du gouvernement co-belligérant, ceux refusant d’abjurer leur «foi fasciste» restant en prison).

L’île sécurisée va rester sous contrôle des marines jusqu’au 12 février 1950 quand le régiment des volontaires grecs du Dodécanèse prend le relais permettant aux Royal Marines de regagner l’Egypte pour préparer de nouvelles opérations.

A noter que l’artillerie va rester sur place jusqu’au mois de juin au cas où les italiens ou les allemands voir les turcs tenteraient un coup de main.

Par la suite la 6ème DLI (H) va assurer la défense du Dodécanèse et un détachement va occuper l’île intégrant le régiment des volontaires du Dodécanèse, un régiment à l’efficacité plus politique que militaire.

Avant de donner l’assaut sur Rhodes les alliés vont reprendre pied sur Tilos et Karpathos pour couvrir leur approche sur Rhodes. Les deux assauts sont respectivement codés CROSSBOW (Arbalète) et LONGBOW (Arc) et sont déclenchés en milieu de matinée.

Ils doivent faire face à des défenses plus solides à Kastellorizo mais rien d’extraordinaire, rien n’empêche les alliés de l’emporter rapidement et éviter un enlisement préjudiciable.

L’opération sur Tilos est menée par la 3rd South African Infantry Division plus précisément par la 7ème Brigade d’Infanterie, les deux autres ne devant être engagées que si la résistance italienne est plus importante que prévue.

Le transport, la couverture et l’appui sont assurés par un groupe occasionnel, une Task Force qui comprend les navires suivants :

-Porte-avions HMS Indomitable

-Croiseur Léger Antiaérien HMS Hermione

-Contre-torpilleur Volta

-Destroyers Ivanhoe et Impulsive (escorte du porte-avions principalement)

-Avisos La Malicieuse et Enseigne Bisson

-Sous-marins HMS Upholder & Upro

-Dragueurs auxiliaires Poussin et Vert Galant

-Cargo Alain LD

-Pétrolier RFA White Ranger

-Navires de Transport : deux BDC, deux BDM, deux LST et le HMS Oceanway

La Task Force arrive la veille devant Tilos. Profitant des dernières heures de lumière, les britanniques lancent une série de frappes aériennes contre l’île pour neutraliser les défenses italiennes.

Les Douglas Dauntless du squadron 859 escortés par des Supermarine Seafire du squadron 854 lancent trois attaques sur les «points durs» de la défense italienne. Un Dauntless est perdu (équipage tué) ainsi qu’un Seafire, ce dernier victime d’une panne moteur se posant à proximité du destroyer HMS Ivanhoe qui va récupérer le pilote. Pendant ce temps les Fairey Barracuda assurent des patrouilles ASM en liaison avec le Coastal Command.

A l’aube le 5 février 1950, le croiseur léger HMS Hermione et le contre-torpilleur Volta approchent de l’île de Tilos pour bombarder les positions italiennes en liaison avec l’aviation qu’elle soit embarquée ou basée à terre.

Sur les coups de 07.45, les sud-africains sont mis à terre. La 7ème brigade d’infanterie touche terre à 07.52. Il y à quelques ilôts de résistance sur le rivage mais ils sont vite balayés par l’aviation et l’artillerie navale.

Les troupes italiennes se replient dans les montagnes de l’arrière pays dans l’espoir de lancer une guérilla pour géner l’occupation sud-africaine de l’île. Malheureusement pour eux, les italiens manquent d’armes et de munitions.

De toute façon les alliés ne prennent aucun risque en débarquant les deux autres brigades (9ème et 11ème) pour pratiquer un ratissage complet et méthodique de l’île. Tilos est considérée comme sécurisée le 8 février 1950 quand les derniers soldats se rendent ou sont capturés.

Toujours le 5 février 1950, l’île de Karpathos est visée par l’opération LONGBOW. C’est la 87ème DIA (87ème Division d’Infanterie d’Afrique) qui est chargée de l’opération.

Le groupe occasionnel la Task Force arrive sur zone la veille de l’opération. Elle se compose des moyens navals suivants :

-Cuirassé HMS Barham

-Croiseur lourd HMS Raleigh

-Croiseur léger HMS Uganda

-Contre-torpilleur Maillé-Brézé

-Destroyers Imogen et Isis (escorte du Barham)

-Dragueurs de mines HMS Scoot Speedy Sphinx

-Sous-marins Aurore et Le Glorieux

-Cargo Notre Dame d’Afrique

-Pétrolier Pulcherie

-Transport des Troupes assuré par deux BDM, deux LSM et deux LSL.

Le contre-torpilleur Maillé-Brézé est détaché du groupe occasionnel et se rapproche à grande vitesse de l’île de Kasos. De 16.55 à 17.25 le puissant French SuperDestroyer tire 72 obus de 130mm sur les positions italiennes.

A 17.30, une vedette avec un drapeau blanc demande à parlementer. C’est un lieutenant commandant les survivants de la petite garnison italienne, le commandant un colonel ayant été tué dans le bombardement.

Après consultation du haut-commandement, le capitaine Le Generec reçoit l’ordre de mettre à terre sa compagnie de débarquement pour occuper l’île.

Tout va alors très vite. Les marins français sont mis à terre entre 19.00 et 19.45. Les 79 survivants italiens (sur une garnison de 119 hommes) se rendent. Ils sont gardés à terre puis transférés le lendemain sur le cargo Notre Dame d’Afrique avant d’être transférés ultérieurement à Chypre.

La compagnie de débarquement va rester sur l’île jusqu’au 8 février 1950 quand elle est relevée par le I/17ème RTA (1er bataillon du 17ème Régiment de Tirailleurs Algériens).

Le lendemain, l’île de Karpathos est soumise à un violent bombardement naval et aérien, le Barham ouvrant le feu tout comme le Raleigh et l’Uganda. 125 obus de 381mm, 84 obus de 203mm et 112 obus de 152mm sont ainsi tirés pour préparer le débarquement puis assurer la couverture du débarquement des tirailleurs algériens.

Cela secoue durement les italiens mais les dégâts sont au final limités, l’impact étant plus psychologique.

Alors que le bombardement naval se calme, les bombardiers britanniques prennent le relais pour maintenir les italiens la tête sous l’eau. Les Short Stirling du squadron 97 venus de Crète vont larguer sur l’île un mélange de bombes explosives et fumigènes. L’air deviendra si suffoquant que les survivants italiens seront persuadés d’avoir été victimes d’une attaque au gaz de combat !

Les tirailleurs algériens de la 87ème DIA attaquent sous la protection des tirs de la flotte notamment du croiseur léger HMS Uganda, des destroyers Imogen et Isis, le Maillé-Brézé ralliant dans la journée pour faire taire les derniers points forts de la résistance italienne.

Les combats sont violents, les italiens ne laissent leur part leur chien imposant le combat au corps à corps pour échapper aux appuis ennemis. Plusieurs contre-attaques sont menés par les fante italiens qui s’attirent le respect de leurs adversaires.

Les combats s’achèvent le 7 février 1950 et l’île est considérée comme totalement sécurisée le lendemain 8 février 1950.

Une fois les îles de Tilos et de Karpathos sécurisées, il faut attaquer Rhodes avec le maximum de moyens. L’île de Karpathos est tenue par le I/18ème RTA (1er bataillon du 18ème Régiment de Tirailleurs Algériens) alors que l’île de Tilos est tenue par la 7ème Brigade d’Infanterie sud-africaine.

Curieusement la 66th Infantry Division (UK) est maintenue en réserve alors qu’on aurait pu s’attendre à un engagement en premier à Rhodes. Encore aujourd’hui ce choix fait débat chez les historiens et reste aux yeux de beaucoup incompréhensible car c’était une bonne division, bien entrainée et bien équipée.

L’assaut sur l’île de Rhodes reçoit le nom de code d’ARROW. Les moyens navals déployés sont à la hauteur de l’importance de l’objectif, le cœur du Dodécanèse italien :

-Cuirassé Flandre

-Porte-avions Joffre

-Croiseur lourd Suffren

-Croiseur léger Jean de Vienne

-Contre-Torpilleurs Tartu et Le Fantasque

-Torpilleurs d’escadre Voltigeur Goumier L’Inconstant Lancier

-Torpilleurs légers Le Fier et Touareg

-Avisos Chamois et Surprise

-Sous-marins HMS United et Unrivalled

-Dragueur de mines HMS Hazard

-Dragueur de mines auxiliaire Coquelet

-Remorqueurs Rhinceros et Genièvre (qui remorquent des barges de transport)

-Pétrolier Mycène Sèvre Etoile du Rif

-Cargo rapide Oran et RFA Fort Duquesne

-Force de transport : croiseur auxiliaire Côte d’Albatre paquebot mixte Etoile du Nord TCD Harmattan, deux BDC, deux LST, deux BDM, deux BDI, deux LSM et deux LSL.

Initialement le débarquement sur Rhodes devait avoir lieu en même temps que les trois autres opérations mais finalement pour des raisons de commodité et de coordination, l’opération ARROW est décalée au 7 février 1950.

Cette puissante force de transport et de combat arrive donc sur zone le 6 février 1950 en milieu d’après midi. Sans perdre de temps, le porte-avions Joffre lance ses avions sur Rhodes pour neutraliser les positions italiennes.

Ces opérations ont lieu en liaison avec un bombardement naval exécuté par le Suffren (48 obus de 203mm) et le Jean de Vienne (72 obus de 152mm).

L’aviation italienne est neutralisée au sol, le port de Rhodes est sérieusement endommagé. Cela ne change pas grand chose pour les italiens qui n’ont pas grande chose à opposer aux alliés.

Seule alerte l’action du sous-marin Glada qui coule le remorqueur français Genièvre, le dragueur auxiliaire Coquelet et un LST heureusement vide (il devait devenir navire hôpital après le débarquement). Le sous-marin après avoir été grenadé à plusieurs reprises sera achevé par deux obus de 100mm tirés par le torpilleur léger Le Fier.

Pendant ce temps le débarquement des français et des sud-africains commence. L’artillerie navale ouvre le bal, les 380mm du Flandre sont bientôt suivis par les 203mm du Suffren, les 152mm du Jean de Vienne et les 130mm du Tartu et du Fantasque soit neuf pièces de 380mm, huit de 203mm, neuf de 152mm et dix de 130mm.

Pour accompagner les grosses pièces d’artillerie, l’aviation navale lance ses bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420, ses Latécoère Laté 299-5 (utilisés comme bombardiers horizontaux) et ses CAO-610 utilisés pour la reconnaissance, l’observation et la coordination. Naturellement les D-790 assurent la protection aérienne du dispositif même si l’aviation italienne à été neutralisée.

En réalité quelques avions italiens parviennent tant bien que mal à décoller au milieu des explosions et des cratères de bombe. Ils sont pourchassés par la chasse, martyrisés par la DCA, subissant des pertes terrifiantes non sans abattre quelques appareils qu’ils soient anglais ou français.

Cela ne change rien à la situation globale des armées italiennes dans le Dodécanèse mais cela permet à la propagande italienne de mettre en avant quelques héros pour calmer l’inquiétude du peuple italien qui doit se demander où est passée la guerre victorieuse promise par la régime.

Un assaut sur Rhodes à été envisagé par les alliés mais finalement décision est prise de mettre à terre les sud-africains du côté de Strogglyo sur la côte sud-ouest et les français du côté d’Haraki.

Les britanniques ne sont pas totalement absents puisqu’un groupement blindé de la 4ème brigade blindée indépendante doit être mis à terre en secteur sud-africain pour exploiter la percée et foncer_ tout est relatif_ en direction de Rhodes afin d’éviter un siège long, pénible et coûteux.

Si la progression des sud-africains est relativement rapide, celle des français est plus laborieuse, les tirailleurs algériens étant tombées sur le point dur du dispositif italien et sans l’action musclée de l’artillerie navale (notamment les contre-torpilleurs qui vont jusqu’à quasiment s’échouer pour effectuer des tirs directs à hausse 0 !) nul doute que les tirailleurs auraient pu être rejetés à la mer.

La 66th ID (UK) est même mise en alerte pour un engagement immédiat mais finalement la situation s’améliore grandement et dès le 10 février 1950 la situation est consommée pour les italiens. Le compte à rebours est lancé qui aboutira le 18 février 1950 à la capitulation de Rhodes et des troupes italiennes.

Es-ce à dire que passé le 10 les combats ont été symboliques ? Non au contraire, les italiens font preuve d’un mépris de la mort. Comme ils savent que tout est foutu, ils décident de combattre jusqu’au bout.

Les français, les sud-africains et les britanniques doivent donc s’employer en utilisant leur supériorité en terme d’effectifs et de puissance de feu. Ils essayent d’éviter dans la mesure du possible le combat frontal pour privilégier la manœuvre et l’infiltration.

La 65ème DI souffre terriblement et des débris se replient sur Rhodes. Certains veulent se battre dans les rues de Rhodes, certains citant le siège où les chevaliers hospitaliers ont résisté aux ottomans !

Une démonstration aérienne et navale le 17 février 1950 parvint à convaincre le haut-commandement italien que cela ne servait à rien de combattre à part de faire tuer inutilement des soldats qui n’avaient pas démérité loin de là.

Après une nuit de négociations, Rhodes capitule à 12.00 le 18 février 1950. Les troupes françaises et sud-africaines vont rendre les honneurs militaires aux survivants italiens qui pour beaucoup étaient blessés. Faits prisonniers, ils vont rester dans des camps à Chypre jusqu’au basculement italien.

L’opération CATAPULT n’est pas totalement terminée, certaines îles sont toujours sous contrôle italien même si la menace militaire est symbolique.

Des détachements de soldats sont mis à terre avec parfois les compagnies de débarquement avec le soutien des navires légers. Généralement cela tiraille un peu mais très vite les italiens se rendent conscient de ne pouvoir rien faire.

«On les laissaient parfois tirer un peu, combattre une heure ou deux histoire qu’ils puissent dire qu’ils ne s’étaient pas rendus sans combattre»

Astipatea est occupée le 19, Patmos et Leros le 20, Kos et Nisiros le 21, Simi le 22 février 1950.

la 66th Infantry Division (UK) est enfin engagée le 19 février 1950 en relève des divisions sud-africaines et françaises, la première ralliant la Crète pour repos, recomplément et futur engagement sur le continent alors que la 87ème DIA va d’abord retourner à Chypre en attendant de nouvelles opérations en Méditerranée ou ailleurs.

La division britannique sera à son tour relevée progressivement par la 6ème DLI (H), une division légère d’infanterie grecque qui symboliquement annonce la future annexion des «Douze Iles» à la Grèce (en dépit des efforts italiens pour proposer l’indépendance de l’archipel ou un condominium italo-grec).

Le Conflit (182) Balkans (16)

Depuis 1912, cet archipel de douze îles est occupé par les italiens après avoir l’objet de combats entre italiens et ottomans. Problème, cet archipel est peuplé de grecs et Athènes réclame son retour à la mère-patrie.

Les italiens font naturellement la sourde oreille ce qui ne va pas arranger les relations entre Athènes et Rome.

C’est un atout dans le jeu allié pour convaincre Athènes de rallier leur camp même si il était douteux que la Grèce bascule du côté de l’Axe, du côté de l’Italie.

Dès le début si l’opération concernant ces îles est déclenchée, il était évident que le Dodécanèse allait revenir dans le giron grec une fois l’archipel reconquis.

Dès septembre 1948 le général Villeneuve demande qu’un plan d’invasion du Dodécanèse soit décidé pour «emmerder» les italiens et maintenir la pression sur la Turquie si jamais Ankara se sentait tentée par un basculement dans le camp de l’Axe avec toutes les conséquences que l’ont peut facilement imaginer.

Différents plans sont imaginés plus ou moins audacieux plus ou moins importants. Très vite le haut commandement interallié doit tempérer les ambitions d’officiers planificateurs qui pouvaient être tentés de prendre au pied de la lettre l’exubérante personnalité du «Général Tornade».

C’est le plan le plus logique qui est choisit à savoir un assaut sur Rhodes avec des diversions sur deux îles en l’occurence Tilos et Karpathos.

L’île de Castellorizo largement isolée doit être bombardée puis attaquée par les Royal Marines dans une digne répétition des descentes du temps de la marine à voile. Les autres îles doivent être surveillées et maintenues sous pression par l’aviation et la marine.

Ce plan simple _ses détracteurs diront simpliste_ est validé début décembre 1949. Il doit être déclenchée seulement en 1950, les alliés voulant y voir plus clair sur le front grec avant d’engager des moyens qui pourraient faire la différence en Grèce continentale.

En clair si apparaît une possibilité de repousser les allemands, les italiens et les bulgares hors de Grèce, il était évident que les moyens allouées à CATAPULT seraient rebasculés sur ce théâtre d’opérations plus important pour la conduite générale des opérations.

L’année 1949 se terminant par le fait incontestable que l’Axe ne peut être rapidement expulsé de Grèce, l’exécution de CATAPULT devient d’autant plus importante qu’une victoire même modeste rehausserait le moral et le prestige des unités alliées.

-Cuirassés Flandre et HMS Barham

-Porte-avions Joffre et HMS Indomitable

-Croiseurs lourds Suffren et HMS Raleigh

-Croiseurs légers Emile Bertin Jean de Vienne HMS Hermione HMS Uganda

-Contre-Torpilleurs Albatros Tartu Le Fantasque Volta Maillé-Brézé

-Torpilleurs d’escadre : Voltigeur et Goumier (escorte du cuirassé Flandre) L’Inconstant et Lancier (escorte du porte-avions Joffre)

-Destroyers : HMS Imogen Isis (escorte du HMS Barham) Ivanhoe Impulsive (escorte du HMS Indomitable)

-Torpilleurs légers Le Fier et Touareg

-Navires légers : aviso colonial La Grandière (navire-amiral de la DNL) avisos-dragueurs (détachés de la 6ème Escadre Légère) Chamois Surprise La Malicieuse et Enseigne Bisson.

-Sous-marins HMS United Unrivalled Upholder Upro Aurore Le Glorieux (surveillance et attaque)

-Pétrolier militaire Sèvre pétroliers réquisitionnés Pulcherie Etoile du Rif Mycène et RFA White Ranger

-Cargo rapide Oran et RFA Fort Duquesne

-Cargos réquisitionnés Alain LD Notre Dame d’Afrique et Aden

-Transport de troupes : croiseur auxiliaire (utilisé comme transport de troupes) Côte d’Albatre paquebot mixte Etoile du Nord quatre Bâtiments de Débarquement de Chars (BDC), Transport de Chalands de Débarquement (TCD) Harmattan, six Bâtiments de Débarquement Médians (BDM/LSM) et quatre Bâtiments de Débarquement d’Infanterie (BDI/LSL)

Les britanniques vont utiliser le LSD HMS Oceanway associé à quatre LST, quatre LSM et quatre LSL.

-Dragueurs de mines HMS Hazard Scoot Speedy Sphinx

-Dragueurs de mines auxiliaires Coquelet Poussin Vert-Galant et Mont-Précieux

-Remorqueurs Rhinoceros et Genièvre

-Le Coastal Command engage son squadron 229 volant sur Consolidated Catalina et son squadron 135 volant sur Bristol Beaufighter, la première unité menant des missions de patrouille maritime et de la lutte ASM, la seconde des missions d’interdiction maritime.

-Le Fighter Command déploie le squadron 605 volant désormais sur Supermarine Spitfire Mk IX et le squadron 604 volant sur Bristol Beaufighter Mk IIF

-Le Bomber Command déploie le squadron 97 volant sur Short Stirling et le squadron 47 équipé de chasseurs-bombardiers Hawker Tempest.

-L’Army Cooperation Command déploie un détachement du squadron 248 déployé dans les Balkans avec des De Havilland Mosquito

-Le Transport Command va engager le squadron 70 qui vole sur Vickers Valetta

-La Fleet Air Arm (FAA) engage les Supermarine Walrus du 4th Seaplane Group depuis les cuirassés et les croiseurs ainsi que le 4th Carrier Air Group (4th CAG) embarque sur le porte-avions HMS Indomitable (squadrons 854 et 856 volant sur Supermarine Seafire Mk V, squadrons 855 et 857 volant sur Fairey Barracuda Mk III, squadron 859 et 861 volant sur Douglas Dauntless)

*
**

-L’Aviation Navale déploie les unités suivantes. A noter que celles du Commandement Levant de l’Aviation Navale (CLAN) qui opéraient indirectement dans la Campagne de Grèce sont là engagées directement. (NdA ces unités sont suivis d’un *)

-Escadrille 4B : douze Bloch MB-481

-Escadrille 8T (Det.) : huit Lioré et Olivié Léo 456

-6ème Flottille d’Aviation Navale (6ème FAN) (HMS Joffre) : escadrille 12R (neuf SNCAO CAO-610), escadrilles 6C et 8C (seize Dewoitine D-790), escadrille 16B (neuf Loire-Nieuport LN-420), escadrille 2T (six Latécoère Laté 299-5) +Section d’Entrainement et de Servitude (SES)

-Escadrille 10R* : six Bréguet Br790

-Escadrille 14T* : six Latécoère Laté 298

-Escadrille 14B* : six CAO-700M et huit Lioré et Olivier Léo 456.

-Escadrille de chasse 10C* : douze Grumman G-36A

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L’Armée de l’Air déploie seulement quelques unités, fort engagement ailleurs oblige :

-GC I/11 : Curtiss H-81

-GB I/19 : Lioré et Olivier Léo 454

-5ème Groupe Colonial de Reconnaissance et d’Observation (5ème GCRO) : douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

-7ème Groupe Léger de Transport (7ème GLT) : cinq Douglas DC-3 et dix Dewoitine D-720bis

-87ème Division d’Infanterie d’Afrique (87ème DIA) +87ème GRDI.

-66th Infantry Division (66th ID [UK])

-Royal Marines Light Infantry : 2nd Naval Brigade-RMLI 6ème bataillon + détachement 2ème bataillon d’artillerie.

-3rd South African Infantry Division (3rd SAID)

-Un régiment d’artillerie lourde équipé de 5.5 Inch

-Un groupement de marche fournit par la 4th Independent Armoured Brigade

-Un régiment du Dodécanèse composé de grecs nés sur ces îles mais ayant choisit l’exil pour échapper au joug italien. Sa présence est plus symbolique que militairement efficace.

Italie (25) Croiseurs lourds (2)

Croiseurs lourds classe Zara

CA Zara 10

Le Zara

Avant-propos

Comme nous l’avons vu plus haut les premiers Incrociatori Pesanti étaient des navires bien armés, rapides mais à la protection plus symbolique qu’efficace. La seconde génération de croiseurs lourds est marquée par une diminution de la vitesse et un renforcement de la protection.

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