Comme l’évacuation des troupes norvégiennes s’est faite sous la pression de l’ennemi la priorité à été d’évacuer les hommes et non les armes. Si des fusils, des fusils mitrailleurs, des mitrailleuses voir des mortiers ont pu traverser la mer du Nord en direction des îles britanniques aucun canon n’à été embarqué, la plupart des pièces ayant été soit démolies ou alors sabotées.
De toute façon même si quelques pièces d’artillerie avaient été évacuées cela n’aurait pas suffit pour ré-équiper même une armée de taille réduite. Pour ne rien arranger se posait la question des munitions.
Comme les britanniques vont se charger du rééquipement de l’armée norvégienne la majeure partie des canons sont issus de l’industrie britannique, la seule exception étant le canon automoteur Sexton encore qu’il s’agissait de véhicules issus des stocks britanniques, la British Army adoptant le Sexton, un Priest réarmé avec un canon-obusier de 25 livres.
Comme cette pièce équipait également l’armée norvégienne on peut se demander pourquoi le Sexton n’à pas équipé les Norske Lysbrigader (probablement une question de temps).
-Les brigades légères norvégiennes disposaient d’un bataillon d’artillerie organisé en trois batteries de six canons automoteurs 105mm Howitzer Motor Carriage M-7 «Priest», un canon automoteur de conception et de fabrication américaine combinant le châssis renforcé du char moyen M-3 et un obusier de 105mm.
L’obusier automoteur américain est issue d’une longue période de réflexions, réflexion qui allait aboutir au choix d’un châssis chenillé qui permet à l’obusier de suivre les chars pour assurer leur appui-rapproché mais également pour réaliser des tirs d’interdiction pour empêcher l’arrivée de renforts ennemis.
Un temps on semble vouloir créer un châssis chenillé avant de finalement choisir celui du char moyen M-3 qui est renforcé pour permettre d’encaisser le recul de l’obusier de 105mm.
On débat sur la position de l’obusier. On envisage d’abord une installation en coque pour obtenir le véhicule le plus pas possible puis en tourelle alors qu’une troisième école préconise la construction d’une superstructure au dessus de la coque du char. C’est cette troisième école qui triomphe des deux autres et donne naissance au M7.
Six prototypes sont commandés en mars 1945 et intensivement testés pour permettre son acceptation en janvier 1946.
Les américains vont équiper les trois divisions de cavalerie et les seize divisions blindées regroupant au total soixante-seize groupes équipés de M-7 Priest soit un total de 912 pièces auxquelles il faut ajouter 432 M7 de la «Réserve Générale» soit un total de 1344 automoteurs.
Prévoyant des pertes élevées, les américains vont commander pas moins de 5700 M7 Priest produits en trois variantes, la M-7A1 produite à 2100 exemplaires, la M-7A2 produite à 1800 exemplaires et la M-7A3 produite à 1800 exemplaires également.
Outre les Etats-Unis, cet automoteur à été utilisé par la Grande-Bretagne (qui allait le remplacer rapidement par le Sexton), la Belgique, les Pays-Bas, la Pologne et la Tchécoslovaquie, la Norvège,le Danemark, le Brésil, l’Argentine, le Mexique, la Chine, l’Inde, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Il n’y à pas eu de variantes dédiées du M7. Certains Priest ont perdu leur canon pour servir de ravitailleur d’artillerie, de dépanneur, de véhicule de dépannage ou de transport de troupes mais il s’agissait d’improvisations sur le terrain et non de variantes mises au point à l’arrière et bénéficiant donc d’une appellation officielle.
Le bataillon d’artillerie norvégien était organisé en une batterie de commandement et de soutien, trois batteries de six M-7 et une batterie de reconnaissance équipée de neuf autos blindées M-8 Greyhound.
Soixante-douze M-7 Priest issus des stocks britanniques ont été livrés dans un premier temps à la nouvelle armée norvégienne qui finalement reçu au total cent-huit véhicules de ce type. Ces canons automoteurs vont être utilisés aussi bien comme pièces d’artillerie classique que comme canon d’assaut à hausse 0° pour par exemple détruire une position fortifiée allemande.
Ces canons automoteurs sont restés dans l’armée norvégienne jusqu’en 1963 quand ils ont été remplacés par des canons automoteurs de 155mm plus modernes et plus efficaces.

Un M-7 Priest en action
Caractéristiques Techniques du 105mm Howitzer Motor Carriage M7
Type : obusier automoteur
Poids : à vide 19.4 tonnes en ordre de route 21.1 tonnes
Dimensions : longueur 5.7m largeur 2.7m hauteur (sans mitrailleuses) 2.5m
Motorisation : un moteur en étoile Wright R975C1 de 400ch
Performances : vitesse maximum 40 km/h rayon d’action 230km
Blindage : 51mm à l’avant
Armement : un obusier de 105mm avec 57 coups dans le véhicule. Une remorque M8 permet d’embarquer 42 coups supplémentaires. Une mitrailleuse de 12.7mm Browning M2HB avec 300 coups assure la défense rapprochée.
Equipage : sept hommes
-Comme nous l’avons vu à plusieurs reprises la nouvelle armée norvégienne à mis sur pied deux régiments indépendants d’artillerie.
Sans que cela soit sur on pense que le projet initial était de mettre sur pied deux divisions d’infanterie disposant d’un régiment d’artillerie mais que ce projet à été finalement abandonné probablement (NdA oui je sais il y à beaucoup d’hypothèses et de suputations) suite au refus allié d’engager des unités norvégiennes dans des opérations de guerre en Europe du Nord-Ouest ou même dans les Balkans.
L’équipement dépendant des britanniques, ces deux régiments organisés en un état-major, une batterie de commandement et de soutien et trois groupes de trois batteries de quatre pièces va recevoir pour l’un des canons-obusiers de 25 livres et pour l’autre des canons antichars de 17 livres.
Comme nous le savons la période 1919-1939 est marqué par un sous-investisment dans le domaine militaire et ce pour de nombreux facteurs qu’il soient économiques, politiques ou idéologiques.
Néanmoins à partir du milieu des années 1930 la politique agressive d’un certain Adolf Hitler poussa les différents pays à réarmer et à ainsi remplacer de nombreux systèmes d’armes hérités du premier conflit mondial.

QF 18 Pounder Mk IV
L’artillerie britannique pu ainsi enfin remplacer ses QF 18 pounder et ses obusiers de 4.5 pouces par une pièce moderne le QF 25 Pounder, un canon-obusier puisque si il à été conçu comme obusier (canon court, angle d’élévation important) il fût davantage utilisé comme canon voir même comme canon antichar en attendant l’arrivée massive d’un canon de 17 livres spécifiquement dédié à la destruction des blindés ennemis (encore que ce canon pouvait également être utilisé en artillerie sol-sol).

QF 25 Pounder en action
En dépit de crédits importants, on alla au plus presser en partant du QF 18 pounder et en utilisant un affût dérivé. Je dis bien dérivé car les premiers canons-obusiers de 25 livres mis en service dans l’armée britannique en 1940 si ils disposaient d’un affût proche du Mk IV de son devancier, cet affût avait reçut une plate-forme permettant de pivoter sur 360° ce qui facilitait le passage d’une cible à l’autre.
Après un Mk I qui reprenait en grande partie l’affût du 18 Pounder, un Mk II entre en production au printemps 1942 au moment où le Ordnance QF 18 Pounder tire définitivement sa révérence. Ce dernier modèle combine le canon-obusier de 25 livres et un nouvel affût qui ne doit rien au canon de 18 livres.
Le MkII reste en production jusqu’en 1945 quand une version MkIII entre en production, cette version se différenciant du MkII par la présence d’un frein de bouche.
Quand au Mk IV (appelé également Mk I Short), c’est une version allégée et démontable en plusieurs fardeaux produite uniquement en Australie pour permettre son emploi en terrain difficile comme la jungle.
Outre l’Australie (qui disposait également de Mk I et II), le canon-obusier à été exporté au Canada (qui à ensuite décidé de le produire sous licence), en Afrique du Sud, en Irlande, au Portugal et donc en Norvège.
Oslo s’intéresse au canon au moment du remplacement du Feldtkanon m/01 avant de finalement choisir pour des raisons politiques un canon de 75mm suédois.
En revanche quand l’armée norvégienne doit être remise sur pied en Grande-Bretagne, le gouvernement en exil n’à pas vraiment le choix dans le domaine des équipements. Le canon-obusier de 25 livres s’impose naturellement pour équiper un régiment indépendant d’artillerie à raison de 36 pièces (trois groupes de trois batteries de quatre canons-obusiers).
A ces trente-six pièces en première ligne vont s’ajouter douze pièces pour l’entrainement et la formation des nouveaux artilleurs. Si les pièces de première ligne étaient des Mk III, les pièces de formation étaient dans l’ensemble des Mk I.
Ce régiment va participer à l’opération Borealis mais pas sous la forme d’une unité constituée appuyant la 1. Norske Lysbrigader à Narvik (1er groupe), la 3. Norske Lysbrigader à Bergen (2ème groupe) et la 4. Norske Lysbrigader à Trondheim (3ème groupe).
Mis à terre dans la deuxième vague, ces canons-obusiers vont appuyer les troupes au sol, repousser des contre-attaques allemandes et même assurer une garde vigilante contre une possible incursion de navires légers sur la côte pour mener une guérilla qui pourrait échapper aux grosses unités plus attentives aux avions, aux sous-marins voir à une action désespérée de la Kriegsmarine avec ses dernières unités de surface encore en état de combattre.
Le canon-obusier de 25 livres va rester en service dans l’armée norvégienne jusqu’en 1962 quand il est remplacé par un canon de 155mm suivant la décision prise au niveau occidental d’uniformiser les calibres de l’artillerie de campagne (105 et 155mm).
Le Ordnance QF 25 pounder était un canon de 25 livres (87.6mm) tirant via un tube de 31 calibres (2.715m) un obus de 11.340kg (qu’il soit explosif, fumigène, éclairant ou chimique) à une distance maximale de 12253m à raison de six à huit coups par minute. L’équipe de pièce se compose de six hommes (même si en cas d’urgence quatre personnes peuvent le mettre en œuvre) et peut grâce à l’affût pointer en azimut sur 360° (8° en n’utilisant que l’affût) et en site de -5° à +40°.
-Le deuxième régiment indépendant d’artillerie norvégien va lui recevoir le Ordnance QF 17 pounder, un canon initialement conçu comme pièce antichar lourde mais qui allait être également utilisé comme pièce d’artillerie sol-sol.
Le développement de ce canon commence à l’automne 1942 pour anticiper sur l’arrivée côté allemand de chars mieux protégés que les Panzer III et IV qui eux pouvaient être traités par le canon de 57mm. Comme souvent ce canon va également devenir un canon de char sous le nom de canon de 77mm HV (High Velocity).
Ce calibre de 17 livres (76.2mm) à été choisit de préférence au 20 livres (84mm) ou au 25 livres (87.6mm) visiblement pour des question de poids. Après un développement plus long que prévu, les premiers prototypes sont disponibles début 1944.
Adopté officiellement en septembre 1945, ce canon va équiper côté britannique des régiments antichars indépendants en attendant les régiments antichars des DI et des DB pardon des Infantry Division et des Armoured Division en complément du canon de 6 livres.
Outre les obus adaptés à la lutte antichar (perforant et explosif-perforant) d’autres obus ont été développés : explosifs, éclairants, incendiaires et à shrapnels.
L’armée norvégienne va acquérir un total de quarante-huit canons de ce type, trente-six de première ligne et douze pour l’instruction et les essais.
Le 2ème régiment indépendant d’artillerie va lui aussi être engagé dans l’opération BOREALIS avec un groupe en soutien de la 2. Norske Lysbrigader à Namsos, un deuxième groupe en appui de la brigade danoise débarquant au Jutland et un troisième groupe d’abord maintenu en réserve puis débarqué à Narvik.
Ce canon va rester en service dans la nouvelle armée norvégienne jusqu’en 1962 quand il est remplacé par un canon de 105mm américain suite à la décision d’uniformiser les calibres de l’artillerie de campagne au niveau occidental (105 et 155mm).

Un canon de 17 livres venant de tirer. Malgré le frein de bouche le recul est important. Quand à la poussière bah on peut pas faire grand chose.
L’Ordnance QF 17 Pounder était un canon de 17 livres (76.2mm) tirant via son canon de 46 calibres (3.562m) un obus de 7.650kg capable de percer 130mm de blindage à 915m raison de dix coups par minute. L’affût permet au canon de pointer en azimut sur 60° et en site de -6° à +16.5°.