Pologne et Pays Neutres (14) Espagne (14)

Armée de l’Air

Histoire

Dès 1896 l’armée espagnole décolle en utilisant des ballons à air chaud. En 1905 le premier dirigeable espagnol voit le jour et est mis en œuvre par le service d’aérostats militaires de l’armée créé dès 1896.

En 1909 deux officiers espagnols, le colonel Pedro Vives Vich et le capitaine Alfredo Kindelan effectuent une tournée européenne pour évaluer l’acquisition potentielle d’aérostats mais surtout d’aéroplanes en vue d’une utilisation militaire.

En 1910 un décret royal pris par Alphonse XIII créé l’Ecole Nationale d’Aviation (Escuela Nacional de Aviacion) à Getafe près de Madrid, une école civile placée sous le contrôle du ministre des travaux publics et des transports (Ministerio de Formento).

Très vite cette école se militarise pour fournir les pilotes nécessaires à l’Aeronautica Militar qui voit le jour le 28 février 1913. Dès le mois de décembre les avions espagnols font le coup de feu contre les tribus marocaines, deux ans à peine après les débuts de l’aviation militaire au dessus de la Libye lors de la guerre entre l’Italie et l’empire ottoman.

En 1915 une école d’hydraviaiton est implanté à Los Alcazares en Murcie suivit en 1916 d’une école catalane d’aviation. La même année l’aérodrome de Getafe devient une véritable base aérienne.

En 1916 un décret royal créé l’aéronavale (Aeronautica Naval) mais il faut attendre 1920 pour que cette décision d’Alphonse XIII se matérialise, le berceau de l’aéronavale espagnole étant le site d’El Prat en Catalogne, site qu’il accueille aujourd’hui l’aéroport de Barcelone.

L’aviation militaire espagnole participe à la guerre du Rif. L’aérodrome de Zeluan est pris par les rifains ce qui impose la construction d’une nouvelle base à Nador.

Pour promouvoir l’aviation les espagnols imitant d’autres pays décident de se lancer à l’assaut de plusieurs records et de réaliser plusieurs traversées à longue distance, tout sauf une sinécure à l’époque.

En janvier 1926 les aviateurs Ramon Franco (oui le frère de), Julio Ruiz de Alda, Juan Manuel Duran et Pablo Rada effectuent une traversée transatlantique entre l’Espagne et l’Amérique du Sud à bord de l’hydravion Plus Ultra.

La même année les pilotes Gonzalez Gallarza Joaquin Loriga Taboada et Rafael Martinez Esteve effectuent le premier vol entre l’Espagne et les Philippines en moins d’un mois à bord de deux Bréguet 19 de l’Esucadrilla Elcano.

En 1930 une base aéronavale est installée à San Javier (Murcie) et un coup d’état pro-républicain est écrasé sur l »aérodrome militaire Cutrao Vientos près de Madrid.

En 1931 suite à la proclamation de la républicaine, l’aviation militaire devient républicaine. La même année le capitaine Cipriano Rodriguez Diaz et le lieutenant Carlos de Haya Gonzalez effectuent un vol sans escale en direction de la Guinée Espagnole.

En 1933 le capitaine Wardela cartographie l’Espagne en utilisant la photographie aérienne et en 1934 l’ingénieur Juan de la Cervia décolle du ravitailleur d’hydravions Dedalo à bord d’autogyre de sa conception.

Le 2 octobre 1935 un decret gouvernemental place la Direccion General de l’Aeronautica (Direction Générale de l’Aéronautique) sous l’autorité de ministre de la Geurre et non plus de la présience du Conseil.

En 1936 suite à la rébellion de l’Armée d’Afrique et d’une partie de l’armée métropolitaine, l’aviation se divise entre une armée de l’air fidèle au gouvernement légal (Fuerzas Aéreas de la República Española (FARE) _Forces Aériennes de la République Espagnole_ regroupant les forces aériennes de l’armée et de la marine) et l’Aviacion Nacional.

Les FARE ne vont guère briller durant le conflit. En dépit d’une aide militaire soviétique (et secondairement d’autres pays) massive, une mauvaise organisation et de mauvaises décisions vont clairement impacter l’efficacité des unités et quand l’aviation nationaliste va disposer d’appareils plus efficaces que son homologue républicaine il devint évident que la bascule était faite et qu’il était impossible de revenir en arrière.

Bréguet 19

Dans les premières semaines les républicains vont récupérer la majeure partie des moyens disponibles, les appareils étant leur immense majorité obsolètes (Bréguet 19, Vickers Vildebest et Hispano-Nieuport Ni-52).

Sentant que le conflit allait durer le gouvernement républicain passe commande à la France d’appareils déjà déclassés pour ne pas dire plus à savoir quatorze Dewoitine D-371, dix Dewoitine D-373, 49 Potez 540 plus d’autres appareils. Trois DC-2 sont réquisitionnés et utilisés pour du transport militaire.

Dewoitine D-371

En septembre 1936 le Ministerio de Marina y Aire (Ministère de la Marine et de l’Air) et le Subsecretaria del Aire intègrent le ministère de la défense nationale (Ministerio de la Defensa Nacional).

Face à la livraisons d’avions modernes par l’Italie et l’Allemagne, le gouvernement républicain se heurte à des difficultés d’approvisionnement. Si l’URSS livre de nombreux appareils modernes (chasseurs Polikarpov I-15 et I-16, bombardiers et avions de reconnaissance Polikarpov R-5 et R-Z, bombardiers Tupolev SB), les avions français sont obsolètes (vingt Potez 540, cinq Bloch MB-210, dix Bréguet 19, dix-sept Dewoitine D-371, deux D-500/510, cinq Amiot 143, cinq Potez 25 et six Loire 46).

Tupolev SB

La formation des pilotes républicains se fait dans différents écoles comme la Escuela de Vuelo de Alta Velocidad (Ecole de vol à a grande vitesse) implanté à Carthagène sur la base aérienne d’El Carmoli, l’Escuela de Bombardeo (Ecole de bombardement) implanté sur les bases aériennes de Santiago de la Ribera et de Los Alcazares, l’Escuela de Polimotores (école de sur multimoteurs) implantée sur les mêmes bases que la précédente, l’Escuela de Mecanicos (Ecole de mécaniciens) implantée à Godella (province de Valence) et l’Escuela de Armeros (Ecole des armuriers) implantée à Eibar (Pays Basque).

Sur le plan tactique, les FARE vont se heurter à de nombreuses difficultés notamment en raison des nouvelles tactiques expérimentées par la Legion Condor, l’une des entités aériennes appuyant les nationalistes, la seconde étant l’Aviazione Legionaria. Après la bataille de l’Ebre en 1938, les FARE ne sont plus en mesure de s’opposer à l’ennemi.

Le 7 octobre 1939 l’armée de l’air espagnole voit officiellement le jour. C’est donc en pleine guerre de Pologne que l’Ejercito del Aire voit le jour. Elle récupère dans un premier temps un fatras d’appareils hérité des défuntes FARE, de l’ancienne Aviacion Nacional, de la Legion Condor et de l’Aviazione Legionaria.

La nouvelle armée de l’air s’appuie sur une organisation territoriale avec une 1ère région pour couvrir le centre du pays, la 2ème région couvrant le détroit de Gibraltar et le sud du pays, la 3ème région couvre l’est, la 4ème couvre les Pyrenées, la 5ème région l’Atlantique. A cela s’ajoute une zone aérienne couvrant les Baléares, une autre le Maroc et une autre les Canaries.

Ces régions sont chargées de préparer au combat les escadres (Ala) qui regroupent deux ou trois escadrons (Escuadrones).

Les plans d’origine prévoyaient que chaque région militaire possède quatre Ala de chasse, trois de bombardement et deux de reconnaissance. Très vite il faut réduire la voilure tant l’économie espagnole ne peut «digérer» de tels besoins d’autant que les autres armées ne sont pas prêtes à laisser leur part au nouveau venu.

Dans le domaine de l’équipement la volonté de rationnaliser le parc ne sera que partiellement appliquée.

Quand le second conflit mondial éclate, la jeune armée de l’air espagnole (qui à perdu le contrôle de l’aviation navale en 1944) doit faire respecter la neutralité du pays. Des missions de reconnaissance et de patrouille maritime doivent faire respecter la «neutralité» des eaux espagnoles.

Des unités de chasse mènent des patrouilles et des bombardiers mènent parfois des raids agressifs à proximité de la frontière française ou de Gibraltar ce qui provoque quelques incidents qui ne dégénèrent uniquement parce que les parties concernées n’y ont aucun intérêt.

Quand le conflit se termine le parc aérien espagnol est usé et obsolète. Comme pour les autres armes il faudra attendre les années soixante pour que des avions modernes n’équipent l’Ejercito del Aire.

Organisation

-Un état-major général

-Un état-major tactique censé mener les unités au combat à la différence des régions aériennes qui n’ont que des fonctions administratives et logistiques

-Des écoles de formation

-Un bataillon parachutiste la Primera Bandera de la Primera Legión de Tropas de Aviación

1er région aérienne

-Deux Ala de chasse à trois Escuadrones chacun

-Un Ala de bombardement à deux Escuadrones

-Un Ala de reconnaissance à deux Escuadrones

2ème région aérienne

-Deux Ala de chasse à trois Escuadrones chacun

-Un Ala de bombardement à deux Escuadrones

-Un Ala de reconnaissance à deux Escuadrones

3ème région aérienne

-Deux Ala de chasse à trois Escuadrones chacun

-Un Ala de bombardement à deux Escuadrones

-Un Ala de reconnaissance à deux Escuadrones

4ème région aérienne

-Trois Ala de chasse à Trois Escuadrones chacun

-Deux Ala de bombardement à deux Escuadrones

-Un Ala de reconnaissance à deux Escuadrones

5ème région aérienne

-Un Ala de chasse à trois Escuadrones chacun

-Un Ala de bombardement à deux Escuadrones

-Un Ala de reconnaissance à deux Escuadrones

Baléares

-Un Ala de chasse à deux Escuadrones

-Un Ala de bombardement à deux Escuadrones

-Un Ala de reconnaissance à deux Escuadrones

Maroc espagnol

-Un Escuadron de chasse

-Un Escuadron de bombardement

-Un Escuadron de reconnaissance

Canaries

-Un Ala de chasse à deux escuadrons

-Un Ala de bombardement et de reconnaissance à trois Escuadrones (deux de reconnaissance et un bombardement)

Scandinavie (93) Finlande (31)

Avions

Chasse

Gloster Gamecock

Gloster Gamecock

Le Gloster Gamecock était un chasseur monomoteur monoplace biplan de conception britannique utilisé en petit nombre par l’armée de l’air finlandaise qui acheta trois exemplaires et en fit produire quinze sous licence soit un total de dix-huit appareils. Ce sont les seuls Gamecock qui furent engagés au combat, la RAF ayant retiré du service l’appareil depuis très longtemps quand éclate la guerre de Pologne et a fortiori le second conflit mondial.

L’appareil qui effectua son vol initial en février 1925 fût ainsi utilisé par les britanniques de mai 1926 à juillet 1931 dans six squadrons. Cette carrière courte s’expliquant en partie par un taux d’accident élevé avec 22 appareils sur 90 perdus.

Le 29 janvier 1940 un Gloster Gamecock aida à la capture d’un bombardier Illiouchine DB-3. Deux bombardiers s’étaient posés en Finlande suite à une erreur de navigation (ils pensaient se trouver en Estonie).

Lors d’un transfert de carburant le chasseur finlandais mitrailla le sol obligeant les soviétiques à filer avec un seul appareil laissa le deuxième aux mains des finlandais. Le Gamecock à été retiré des unités de première en 1941 et utilisé pour l’entrainement à la chasse jusqu’en 1946 quand les derniers appareils survivants sont envoyés à la ferraille.

Caractéristiques Techniques

Masse à vide 875kg en charge 1297kg

Dimensions : longueur 5.99m envergure 9.07m hauteur 2.94m

Motorisation : un Bristol Jupiter VI de 425ch

Performances : vitesse maximale 250 km/h à 1520m 233km/h à 3050m distance franchissable 587km plafond opérationnel 6735m Endurance 2h30

Armement : deux mitrailleuses de 7.7mm Vickers

Bristol Bulldog

Bristol Bulldog 8

Le Bristol Bulldog était un chasseur biplan monomoteur monoplace de conception et de fabrication britannique. Mis au point par Franck Barnwell de la Bristol Aeroplane Company, il à effectué son vol inaugural le 17 mai 1927 et mis en service en 1929 (après avoir triomphé du Hawker Hawfinch) soit un délai qui ferait rêver industriels comme opérationnels.

Principalement utilisé par la Royal Air Force (RAF), il à connu un succès non négligeable à l’export puisqu’il à été utilisé également par la Lettonie, le Danemark, la Finlande, l’Australie, l’Espagne (onze appareils anciennement lettons livrés aux basques au moment de la guerre d’Espagne), l’Estonie, la Suède et le Siam (Thaïlande) sans compter les Etats-Unis et le Japon qui ont acquis l’appareil uniquement à titre d’essais.

Retiré des unités opérationnelles par la RAF en 1937 (il fût remplacé par le Gloster Gauntlet), il n’à connu l’épreuve du feu que sous les couleurs finlandaises et républicaines espagnoles, les autres pays soit restant en paix ou alors ayant retiré l’appareil avant qu’il ne soit temps de l’engager au combat.

La Finlande disposait en novembre 1939 de dix-sept Bristol Bulldog Mk IVA, des appareils mis en œuvre au sein de l’escadron 26 intégré au 2ème régiment aérien de la Suomen Illmavoimat (Lentovailue 26 Lentorykmentti 2) qui allaient combattre l’aviation soviétique remportant deux victoires aériennes, un Polikarpov I-16 le 1er décembre 1939 (première victoire aérienne finlandaise du conflit) et un Tupolev SB.

Au cours du conflit le biplan britannique fût remplacé par un autre biplan venu d’outre-Manche le Gloster Gladiator (dernier chasseur biplan conçu par la Perfide Albion), une mesure transitoire en attendant la disponibilité de suffisamment de Fiat G-50, un monoplan italien à habitacle ouvert.

La production du Bristol Bulldog s’est répartie entre deux prototypes, deux Bristol Bulldog Mk I, 92 Bristol Bulldog Mk II, 268 Bristol Bulldog Mk IIA, deux Bristol Bulldog Mk.IIIA dont un modifié pour servir de prototype au Bristol Bulldog Mk IVA qui fût vendu à dix-sept exemplaires à la Finlande, cinquante-neuf Bristol Bulldog TM, une version biplace d’entrainement opérationnel et deux appareils produits sous licence par Nakajima au Japon soit un total de 442 appareils. Deux appareils ont été préservés dans des musées.

Caractéristiques Techniques (Bristol Bulldog Mk II)

Masse à vide 1000kg maximale au décollage 1586kg

Dimensions : envergure 10.3m longueur 7.67m hauteur 2.67m

Motorisation : un moteur radial Bristol Jupiter VII de 440ch

Performances : vitesse maximale 287km/h plafond opérationnel 8930m

Armement : deux mitrailleuses Vickers et quatre bombes de 9kg

Gloster Gladiator

Gloster Gladiator 20

A l’origine du Gloster SS.37 (le nom Gladiator est un nom officiel et non celui du constructeur) figure un appel d’offres (F.7/30) de 1930 demanda un chasseur biplan capable de filer à 400 km/h et armé de quatre mitrailleuses.

La propulsion devait être assuré par un Rolls-Royce Goshawk mais ce moteur se révéla défectueux et fût remplacé par un Bristol Mercury.

Le prototype du Gladiator effectua son premier vol le 12 septembre 1934 et après trois mois d’évaluation (avril-juillet 1935), l’appareil est commandé en série par la RAF puis par la Fleet Air Arm sans parler de pays étrangers (Chine, Finlande, Norvège, Belgique, Grèce,Egypte, Irak, Irlande,Lettonie,Lituanie, Afrique du Sud, Portugal et Suède, seuls les deux premiers l’employant au combat). Au final 747 appareils furent produits, 483 pour la RAF, 98 pour la FAA et 216 pour l’exportation.

En ce qui concerne son pays d’origine, huit squadrons de chasse en sont encore équipé en septembre 1939 dont quatre appartenant à la Royal Air Auxiliary Force. En septembre 1948, aucun Gladiator ne vole encore dans les unités de première ligne, quelques appareils étant utilisés pour les entraînements et pour les amateurs de voltige.

La Suomen Illmavoimat va recevoir au total trente Gloster Gladiator Mk II (dix financés par des dons et vingt acquis par la RAF cédés gracieusement par cette dernière) qui vont équiper la Lentovailue 26 (LLv 26) en remplacement de ses Bristol Bulldog obsolètes. Cette unité va perdre douze appareils mais ces pertes sont compensées par 45 victoires aériennes remportées par vingt-deux pilotes dont deux deviendront des as.

Avec l’arrivée des Fiat G-50, les Gloster Gladiator survivants sont transférés aux Leintovalue 12 et 14 avec lesquels ces unités vont combattre jusqu’à leur dissolution le 13 mars 1940.

Ces unités sont recrées en septembre 1941 mais seule la Lentovailue 14 va voler à nouveau sur Gloster Gladiator mais aussi sur Morane-Saulnier MS-406, cet équipement mixte perdurant jusqu’en 1944 quand l’unité est transformée sur Curtiss P-40.

Les appareils encore en état de vol vont être utilisés pour l’entrainement à la chasse.

Aux côtés des unités finlandaises «régulières» une autre unité de chasse va voler sur ce robuste biplan. Il s’agit du Lentorykmentti 19 (Flygflotily 19), un régiment aérien composé de volontaires suédois qui décidèrent de combattre aux côtés des finlandais.

Ce régiment disposait de douze Gloster Gladiator Mk I, de quatre Hawker Hart Mk I et de trois appareils de servitude (un Raab-Katzenstein RK-26, un Waco ZQC-6 et un Junkers F-13).

Douze appareils connus par les suédois sous le nom de J-8 et J-8A participèrent à la défense du nord du pays et jusqu’à la fin du conflit.

Pour la perte de trois appareils (un en combat aérien et deux par accident), l’escadrille n°19 remporta huit victoires aériennes et détruisit quatre appareils au sol. Au plan humain trois pilotes furent tués et deux faits prisonniers (ils seront libérés cinq mois après la fin du conflit).

Caractéristiques Techniques du Gloster Gladiator

Type : chasseur biplan monoplace

Masse : à vide 1155kg en charge 2205kg

Dimensions : longueur 8,38m envergure 9,85m hauteur 3,17m

Motorisation : un moteur radial Bristol Mercury VIIIA ou AS 9 cylindres développant 850ch

Performances : vitesse maximale 414 km/h plafond opérationnel 11570m distance franchissable 714km

Armement : quatre mitrailleuses de 7.7mm (deux Vickers et deux Lewis puis quatre Browning)

Fokker D.XXI

Fokker D.XXI 3

Le Fokker D.XXI était un chasseur monoplan monoplace à moteur radial et train fixe typique de la première génération de chasseur monoplan (on pourrait le comparer au Boeing P-26 Peashooter américain ou au D-500/D-510 français).

Chasseur néerlandais standard en septembre 1939, il n’était plus en service dans l’aéronautique militaire néerlandaise en septembre 1948 ce qui explique que c’est uniquement sous les couleurs finlandaises et danoises que le robuste chasseur Fokker allait connaître le combat.

Issu d’un programme lancé en novembre 1934, il aurait du être également fabriqué sous licence par l’Espagne républicaine mais l’usine à été prise par les nationalistes avant que le premier appareil ne sorte.

Le vol inaugural à lieu le 27 mars 1936 et l’appareil va équiper les forces néerlandaises à soixante-douze exemplaires entre 1938 et 1947, date de leur retrait du service, les chasseurs servant de leurres pour protéger les aérodromes. Il semble que quelques appareils ont été réutilisés par les allemands pour l’entrainement mais ce n’est pas certain.

Les appareils préservés ont été concentrés à Flessingue. Le 14 septembre 1949, le sergent Polkoven s’empare d’un appareil pour fuir en Angleterre.

Tombé en panne d’essence il doit sauter en parachute. Récupéré par un hydravion, il est célébré par la propagande et sans demander son reste obtient de se réengager dans la force aérienne en exil, combattant jusqu’à sa mort en combat aérien en octobre 1952 (il était alors lieutenant et fût promu capitaine à titre posthume).

Très rapidement le gouvernement finlandais se montre intéressé par le nouveau chasseur néerlandais.

Ce choix s’explique pour des raisons politico-économiques : Fokker Aviation est obligé d’exporter car le marché national néerlandais est trop réduit et pour le gouvernement néerlandais la vente d’appareils à un autre pays neutre ne pose pas de problèmes diplomatiques sauf peut être avec l’URSS ce qui est de toute façon le cadet des soucis du gouvernement néerlandais qui n’à aucune relation diplomatique avec le pays des soviets.

Une première commande de sept appareils est passée à laquelle il faut ajouter l’acquisition de la licence de production pour permettre une production de l’usine aéronautique d’Etat (Valtion Lentokonetehdas). Entre 1939 et 1944 pas moins de quatre-vingt treize appareils ont été produits par les finlandais.

Au moment de la guerre d’Hiver, quarante et un appareils sont disponibles utilisés par le Lentovailue 14 (LLv 14) (NdA et selon certaines sources par le Lentovailue 26) où ils se montrent largement à la hauteur des missions demandées bien que l’appareil soit clairement déclassé.

En revanche en juin 1950 quand éclate la guerre de Continuation l’appareil est clairement obsolète et n’est en service que parce que les finlandais n’arrivent pas à produire et à acquérir suffisamment d’appareils pour les remplacer.

Vingt-cinq Fokker D.XXI sont encore en service au sein du Lentovailue 16 (neuf appareils plus dix-huit Fokker D.XXIV) et au sein du Lentovailue 64 (seize appareils), le premier escadron dépendant du 1er régiment aérien et le second du 6ème régiment.

En théorie la première unité doit opérer comme pure unité de chasse alors que la deuxième doit mener des missions de coopération navale. En réalité une feuille de papier à cigarette va séparer les missions de la première de la seconde unité qui vont devoir abattre tout ce qui porte une étoile rouge.

Les Fokker D.XXI maniés par d’excellents pilotes vont faire ce qu’ils peuvent et même un peu plus pour retarder l’inéluctable.

Sur les trente-quatre chasseurs disponibles en juin 1950 seuls six vont survivre à la guerre de Continuation, étant stockés puis envoyés à la ferraille sauf un protégé par son pilote qui refusait de s’en séparer. Voilà pourquoi un Fokker D.XXI à été préservé dans un musée près de Tampere.

Caractéristiques Techniques

Type : chasseur monomoteur monoplan

Masse : à vide 1594kg en charge 1970kg

Dimensions : longueur 8.2m envergure 11m hauteur 2.92m

Motorisation : un moteur radial Bristol Mercury VIII de 830ch

Performances : vitesse maximale 460km/h vitesse de croisière 429 km/h distance franchissable 930km plafond opérationnel 11350m

Armement : quatre mitrailleuses de 7.7mm Vickers

Brewster Buffalo

Brewster F2A-3 Buffalo 16

Le Brewster F2A Buffalo est un monoplan de chasse mis au point au milieu des années trente suite à une demande de la marine américaine lancée en 1935 qui souhaitait disposer d’un chasseur aussi moderne que ceux équipant l’USAAC.

Plusieurs constructeurs proposent leurs projets qu’il s’agisse de la firme Seversky qui propose une version navalisée de son P-35 (l’ancètre du P-47), Curtiss propose une version navalisée du P-36 (connu en France sous le nom de H75 Hawk), Brewster proposant son XF2A-1 et Grumman son XF4F-1.

Le prototype du Buffalo décolle pour la première fois le 2 décembre 1937. C’est un monoplan à aile basse avec un fuselage en forme de tonneau nécessaire pour son gros moteur radial.

L’US Navy craint cependant que Brewster ne puisse fournir les appareils demandés et par précaution demande à Grumman une version monoplan de son XF4F-1 qui allait donner naissance au F4F Wildcat.

L’US Naval Aviation va commander cinquante-quatre F2A-1 mais quarante-trois d’entre-eux sont livrés à une Finlande en guerre contre l’URSS.

Ils sont remplacés par le même nombre de F2A-2 (qui aurait pu être utilisé par la Grande-Bretagne mais Londres ne donna pas suite à sa lettre d’intention pour 120 appareils suite à la fin de la guerre de Pologne).

Outre la Finlande l’autre pays acheteur fût les Pays-Bas pour équiper son aviation aux Indes Néerlandaises. Soixante-quatre appareils comparables aux F2A-2 sont acquis, les derniers appareils étant livrés peu avant la faillite de Brewster Aviation.

A cela s’ajoutera soixante-quatre appareils type F2A-3 commandés mais seulement quarante-huit livrés en raison de la faillite du constructeur. L’appareil est retiré du service en 1945.

Tout comme le Bristol Bulldog, le Brewster Buffalo va connaître le combat non pas sous les couleurs américaines mais sous les couleurs de ses deux acheteurs étrangers à savoir les Pays-Bas contre les japonais et la Finlande contre l’URSS.

La Suomen Illmaivomat reçoit donc quarante-trois Brewster F2A-1 Buffalo au cours de la guerre d’Hiver équipant le Lentoivalue 22, une unité créée le 10 janvier 1940 avec des Buffalo et des Hurricane.

L’unité est dissoute le 13 mars 1940 suite à la fin du conflit. Les appareils sont mis sous cocon au cas où. Voilà pourquoi l’unité réactivée du 17 septembre 1941 au 13 mars 1943 va voler sur les mêmes appareils. En revanche quand l’unité à été à nouveau activée le 17 janvier 1950 elle va voler sur des Curtiss P-40.

Au cours de la Pax Armada des Buffalo anciennement américains vont être livrés à la Finlande auxquels il faut ajouter un nombre incertain d’appareils construits illégalement avec des pièces détachées et des appareils cannibalisés.

Le Brewster Buffalo va ensuite équiper le Lentoivalue 24 à partir de juillet 1941 mais cette unité considérée comme la meilleure unité de chasse de l’armée de l’air finlandaise va recevoir en juillet 1949 des Messerschmitt Me-109G nettement plus modernes.

Es-ce la fin du Buffalo sous les couleurs finnoises ? Que nenni puisque vingt-sept appareils sont opérationnels en juin 1950 au sein du Lentoivalue 10.

Le Brewster Buffalo va donc participer à la guerre de Continuation où il va se montrer efficace contre des bombardiers mais nettement moins contre des chasseurs. L’appareil est retiré des unités de première ligne à l’été 1952 remplacé par un appareil finlandais, le VL Pyörremyrsky.

Caractéristiques Techniques du Brewster F2A Buffalo

Type : chasseur monoplace monoplan embarqué

Masse à vide 2146kg maximale 2867kg

Dimensions : longueur 8.02m envergure 10.67m hauteur 3.66m

Motorisation : un moteur radial 9 cylindres en étoile Wright R-1820 développant 1200ch

Performances : vitesse maximale 517 km/h plafond opérationnel 9144m distance franchissable : nc

Armement : quatre mitrailleuses Browning M-2 de 12.7mm (deux dans le fuselage et deux dans les ailes), deux bombes de 46kg.

Fiat G.50

Flugzeuge  Fiat G.50 und Messerschmitt Me 110

Alors que le Fiat CR-42 était encore en développement, l’ingénieur Giuseppe Gabrielli décide de travailler sur un monoplan destiné à succéder au Fiat CR-32 déjà en service et donc au CR-42 pas encore opérationnel.

Les deux prototypes commencent à être construits à l’été 1936, des appareils monoplans à aile basse propulsé par un moteur radial, le futur Fiat G-50 étant le premier monoplace tout en métal avec cockpit fermé et train rétractable mis au point en Italie.

Le vol inaugural du prototype à lieu le 26 février 1937 et huit mois plus tard en octobre les deux prototypes sont présentés au public.

Les pilotes apprécient sa manœuvrabilité, ses commandes souples mais le nouveau chasseur italien souffre d’un manque de puissance qu’elle soit propulsive ou militaire.

Les premiers appareils (commande initiale de 45 exemplaire) sont mis en service en 1938, la production s’achevant au printemps 1947 après la sortie de 764 exemplaires et de cinq prototypes, le Fiat G-55 le remplaçant sur les chaînes de montage.

Des variantes ont été produites. Après la variante initiale, la firme FIAT produit le G-50bis (rayon d’action accru 495 exemplaires produits), le G-50ter (produit à dix exemplaires), le G-50V, un prototype à moteur allemand qui annonce le G-55, le G-50bis A/N (biplace de chasse bombardement, resté à l’état de prototype), le G-50B (version biplace d’entrainement 100 exemplaires), le G-51 abandonnée au profit du G-55 et le G-52 resté au stade du projet car le moteur prévu n’à jamais été produit.

L’appareil était toujours en service en septembre 1948 et même à la fin du conflit en avril 1954 à une époque où il était totalement obsolète.

Si je parle de cet appareil c’est naturellement qu’il à été exporté en Espagne mais surtout en Finlande où il va participer à la guerre d’Hiver puis à la guerre de Continuation.

Trente-cinq appareils sont acquis au début de la guerre d’Hiver volant au sein du Lentovailue 26 (LLv 26) après que cette unité ait volé sur Gloster Gladiator. L’unité disposait toujours de cet appareil mais avec seulement douze exemplaires, les quinze autres appareils étant des Fokker D.XXIV.

Le Leintovalue 12 (LLv 12) recréé en 1941 va voler sur Fiat G-50 et sur Hawker Hurricane mais avant même d’être engagé au combat il est transformé sur Messerschmitt Me-109G.

Douze Fiat G-50 Freccia vont participer à la guerre de Continuation combattant dans le sud de la Finlande et au dessus de Leningrad. Dans un premier temps les pilotes finnois mieux entraînés que leurs homologues soviétiques tirent 110% de leur machine mais très vite cela ne suffit plus face à des appareils soviétiques plus modernes et avec des pilotes qui avaient passé le cap de la sélection naturelle.

A la fin de la guerre de Continuation il restait quatre appareils. Ces appareils retirés des unités de première ligne en décembre 1952 vont être ferraillés dès la fin du conflit ce qui explique qu’aucun chasseur italien n’à survécu sous le froid climat finlandais.

Caractéristiques Techniques

Type : chasseur monoplan monoplace

Masse à vide 1963kg maximale au décollage 2402kg

Dimensions : longueur 8.01m envergure 10.99m hauteur 3.28m

Motorisation : un moteur radial quatorze cylindres Fiat A.74 RC38 de 870ch

Performances : vitesse maximale 470km/h à 5000m distance franchissable 445km plafond opérationnel 10700m

Armement : deux mitrailleuses de 12.7mm Breda-SAFAT

Morane-Saulnier MS-406

MS-406

Morane-Saulnier MS-406

Le Morane-Saulnier MS-406 était un chasser monoplan monomoteur de conception et de fabrication française. Il est issu du programme C1 lancé en juillet 1934 qui demandait à différents constructeurs un monomoteur capable d’atteindre la vitesse de 400km/h, un armement composé d’un canon et de deux mitrailleuses ou deux canons ou quatre mitrailleuses, le nouvel appareil devant remplacé les monoplans Dewoitine D-371, Dewoitine D-500 et Loire 46.

Le programme est amendé à deux reprises, n’étant définitivement gêlé qu’en novembre 1935, les services officiels demandant cette fois un chasseur pouvant aller à 450 km/h, une autonomie et un plafond opérationnel accrus.

De nombreux constructeurs présentent leurs projets que ce soit Dewoitine avec son D-510, Loire Aviation (issu des ACL de Saint-Nazaire) avec son Loire 250, Nieuport avec son Nieuport 161, Romano avec son Romano 130, les Avions Marcel Bloch avec son MB-150 et Morane-Saulnier avec son MS-405. Seuls les deux derniers seront produits en série.

Le premier prototype du MS-405 effectue son premier vol le 8 août 1935 et après des essais satisfaisants est acheté par l’Etat en novembre 1936, s’illustrant au salon aéronautique de Bruxelles en juin 1937 ce qui suscita l’intérêt de la Chine, de la Suisse et de la Turquie.

Après deux prototypes et quinze appareils de pré-série, la production passe aux appareils de série qui ont été rebaptisés MS-406, ces appareils étant produits à Puteaux, à Tarbes et à Bouguenais près de Nantes.

Au 3 septembre 1939, 600 exemplaires ont été produits, le nombre passant à 1000 exemplaires en juin 1940 et enfin 1100 exemplaires quand la production est arrêtée en septembre 1940.

Cet appareil connu comme le «meilleur chasseur du monde» est rapidement dépassé par les progrès fulgurants de l’aviation et l’armée de l’air prend rapidement la décision de le remplacer par des appareils plus modernes.

A son apogée, treize groupes de chasse volent sur cet appareil qui sera progressivement remplacé par des Dewoitine D-520 (sept), par des Arsenal VG-33 (quatre), par des Arsenal VG-39 (un groupe) et par des Curtiss H-75 (un groupe).

Le remplacement des MS-406 est achevé en janvier 1943 mais tous ne sont pas feraillés. En effet, 500 appareils sont transformés en MS-410 et retirés du service à l’automne 1946 (certains appareils étant revendus à la Suisse, à la Turquie et à la Belgique).

Cinquante Morane-Saulnier MS-406 sont livrés par la France à l’armée de l’air finlandaise en janvier et mis en ligne le 4 février soit pour la dernière phase de la guerre d’Hiver c’est-à-dire à une époque où le sort des armes à définitivement basculé du côté soviétique. L’impact du petit chasseur français à donc été très limité.

L’unité qui l’à utilisé en compagnie des Hawker Hurricane, le Lentovailue 28 (LLv 28) est cependant dissoute le 5 juin 1940 après qu’un temps fût envisagée son maintien en ligne. Les appareils sont stockés et vont être réutilisés au moment de la réactivation de la Lentovailue 14 (LLv 14) en compagnie de Gloster Gladiator.

Cet équipement mixte va durer jusqu’en décembre 1944 quand le Curtiss P-40 remplace les deux appareils. Il restait à cette époque trente-deux appareils en état de vol. Durant la guerre de Continuation ils furent utilisés pour l’entrainement à la chasse. Ce n’est pas certain mais quelques appareils ont visiblement été réemployés au combat à l’été 1953 pour des missions de défense locale.

En octobre 1953, il restait vingt Morane-Saulnier MS-406 disponible. La majorité en très mauvais état matériel est immédiatement envoyé à la ferraille mais six appareils sont préservés.

Pour l’anecdote se sont les premiers à recevoir la nouvelle cocarde. A la place de svatiska bleu (interdite par les soviétiques et les alliés occidentaux et de toute façon négativement connotée) les vieux chasseurs français vont recevoir un cercle bleu entouré par un cercle blanc lui même entouré par un liseré bleu qui en 1960 deviendra un vrai cercle bleu. La cocarde n’à pas changé jusqu’à aujourd’hui.

Actuellement il reste deux appareils en Finlande, un appareil exposé à Tampere et un autre dans le musée de l’histoire d’Helsinki.

Caractéristiques Techniques du Morane-Saulnier MS-406

Type : chasseur monoplace monomoteur

Poids : à vide 1895kg maximal 2540kg

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Y-31 12 cylindres développant 860ch au décollage entraînant une hélice Chauvière de 3m de diamètre

Performances : vitesse maximale 486 km/h à 5000m Autonomie maximale 1100km Plafond pratique 9400m

Armement : un canon Hispano-Suiza HS-9 de 20mm tirant à travers l’axe de l’hélice avec soixante obus et deux mitrailleuses MAC-34 de 7.5mm dans chaque aile.

Benelux (66) Belgique (27)

Avions de l’Aéronautique Militaire

Chasse et Chasse-Bombardement

Avant-propos

En mai 1949, la flotte de chasse l’Aéronautique Militaire Belge est entre deux âges avec des avions modernes (Supermarine Spitfire Mk V, Bréguet Br700C2) et des avions déclassés (Morane-Saulnier MS-410, Hawker Hurricane Mk IV, Renard R-36M). Et encore les Gloster Gladiatorr et les Fiat CR-42 Falco avaient été retirés du service en Europe tout comme le Brewster Buffalo qui lui opérait au Congo.

Le haut commandement militaire belge était conscient de cette situation et avait obtenu la commande d’Arsenal VG-39 auprès de la France mais aucun appareil n’avait été livré avant le 10 mai 1949.

Les pilotes vont donc faire de leur mieux, compensant par leur courage et leur agressivité les défauts de leurs montures. Les pertes sont lourdes (il ne restait plus que vingt-quatre chasseurs à la capitulation belge) mais l’expérience accumulée irremplaçable.

Les belges parviennent à reconstituer quatre squadrons de chasse dont un spécifiquement désigné pour la chasse-bombardement, des unités équipées d’avions français, des Arsenal VG-39bis, des Arsenal VG-40 pour la chasse-bombardement et des Farman Frelon pour la chasse lourde.

A la fin du conflit, l’Arsenal VG-40 est le seul chasseur monomoteur en service aux côtés du Farman Frelon.

Le premier va rapidement céder la place au North American P-51 Mustang alors que le Farman Frelon va rester en service jusqu’à la fin des années cinquante.

Gloster Gladiator

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Gloster Gladiator

A l’origine du Gloster SS.37 (le nom Gladiator est un nom officiel et non celui du constructeur) figure un appel d’offres (F.7/30) de 1930 demanda un chasseur biplan capable de filer à 400 km/h et armé de quatre mitrailleuses. La propulsion devait être assuré par un Rolls-Royce Goshawk mais ce moteur se révéla défectueux et fût remplacé par un Bristol Mercury.

Le prototype du Gladiator effectua son premier vol le 12 septembre 1934 et après trois mois d’évaluation (avril-juillet 1935), l’appareil est commandé en série par la RAF puis par la Fleet Air Arm sans parler de pays étrangers (Chine, Finlande, Norvège, Belgique, Grèce,Egypte, Irak, Irlande,Lettonie,Lituanie, Afrique du Sud, Portugal et Suède, seuls les deux premiers l’employant au combat). Au final 747 appareils furent produits, 483 pour la RAF, 98 pour la FAA et 216 pour l’exportation.

En ce qui concerne son pays d’origine, huit squadrons de chasse en sont encore équipé en septembre 1939 dont quatre appartenant à la Royal Air Auxiliary Force. En septembre 1948, aucun Gladiator ne vole encore dans les unités de première ligne, quelques appareils étant utilisés pour les entraînements et pour les amateurs de voltige.

En ce qui concerne la Belgique, vingt-deux Gloster Gladiator Mk I sont commandés en 1937, appareils qui en septembre 1939 équipent le 1er groupe du 2ème régiment aéronautique qui va un temps voler sur Gladiator et sur Hurricane avant de passer sur Supermarine Spitfire.

Le Gloster Gladiator est retiré des unités de première ligne de l’Aéronautique Militaire Belge en juin 1943 à une époque où il était totalement obsolète. Il restait à l’époque seize appareils en service.

Ces appareils sont stockés au cas où et en septembre 1948, dix appareils en état de vol sont ressortis et utilisés pour quelques patrouilles de défense locale avant que des appareils plus modernes prennent le relais.

Le 10 mai 1949, il restait six appareils alignés comme à la parade sur la base de Florennes. Ils sont détruits par l’aviation allemande, leurs épaves étant évacués par les allemands qui s’empressent de remettre en état les aérodromes belges pour améliorer leur permanence sur le champ de bataille.

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Gloster Gladiator

Caractéristiques Techniques du Gloster Gladiator

Type : chasseur biplan monoplace

Masse : à vide 1155kg en charge 2205kg

Dimensions : longueur 8,38m envergure 9,85m hauteur 3,17m

Motorisation : un moteur radial Bristol Mercury VIIIA ou AS 9 cylindres développant 850ch

Performances : vitesse maximale 414 km/h plafond opérationnel 11570m distance franchissable 714km

Armement : quatre mitrailleuses de 7.7mm (deux Vickers et deux Lewis puis quatre Browning)

Fiat CR-42 Falco

Fiat CR 42 Falco 22

Dans les premiers mois de la guerre d’Espagne, le Fiat CR-32 est le meilleur chasseur du camp nationaliste. Bon appareil solide et maniable avec aux commandes des pilotes bien entraînés il est un adversaire redoutable pour l’aviation républicaine équipée de Polikarpov I-15.

Les premiers retours d’expérience du conflit espagnol confortent les pilotes italiens dans l’utilité d’un biplan très maniable capable de s’imposer y compris à des monoplans pourtant plus modernes.

Le 23 mai 1938, le premier prototype du faucon effectue son premier vol. C’est un vrai anachronisme car à l’époque le Me-109, le MS-406 et le Hurricane ont été mis en service, que le Spitfire est sur le point de l’être. Mieux même, des monoplans de chasse (Fiat G-50 et Macchi C-200) sont en développement en Italie.

Pourquoi alors le produire ? Tout simplement pour des questions politiques et industrielles, la production du faucon donnant du travail aux ouvriers de la FIAT et aux sous-traitants.

Il entre en service en mai 1939 et un an plus tard, 183 exemplaires sont en service dans les stormo de chasse de la Regia Aeronautica.

Ayant triomphé du Caproni Ca-165, le Fiat CR-42 est une évolution du CR-32 avec un moteur plus puissant et diverses améliorations aérodynamiques.

Avec une très faible charge alaire, l’appareil se révèle extrêmement manoeuvrant et peut espérer damner le pion à des monoplans plus modernes et mieux armés.

Produit jusqu’en 1944 à 940 exemplaires, le Fiat CR-42 à donné naissance à une variante chasse de nuit (Fiat CR-42N), une variante d’attaque au sol (Fiat CR-42AS),une variante biplace pour l’entrainement (CR-42B Biposto), une variante à armement renforcé (Fiat CR-42ter deux mitrailleuses de 12.7mm de plus), un hydravion de chasse (ICR-42) et une version lutte anti-partisans (CR-42LW).

Comme son devancier l’appareil à été exporté en Espagne, en Hongrie (52 exemplaires), en Suède (72 exemplaires) et en Belgique (40 exemplaires), étant toujours en service en septembre 1948 mais uniquement en AOI (Afrique Orientale Italiana).

Il participe à l’opération GIDEON, l’attaque alliée de l’Africa Orientale Italiana (AOI) moins comme chasseur que comme avion d’attaque au sol et avion de harcèlement pour attaquer de nuit des unités alliées isolées ou des cibles éloignées du front où les défenses étaient plus faibles (surtout sur un front très secondaire où les moyens étaient limités).

En métropole des appareils vont être utilisés pour la lutte anti-partisans et pour le harcèlement, un rôle où leur faible vitesse et leur maniabilité étaient de précieux atouts.

A la fin du conflit un certain nombre d’appareils existaient encore. La majorité à été feraillée mais certains ont été préservés dans des musées ou sur des mémoriaux. Un appareil à été préservé en Suède, un autre en Belgique, deux en Grande-Bretagne, deux en France et en aux Etats-Unis.

La Belgique à donc acquis quarante appareils livrés à la fin des années trente et principal chasseur belge quand éclate la guerre de Pologne. Ils se montrent cependant incapables d’intercepter les bombardiers et les avions de reconnaissance allemands qui survolent le pays.

De plus suite à des défauts de fabrication, un certain nombre d’appareils vont s’écraser ce qui accroît la méfiance des pilotes. Il n’y à ainsi plus que 30 appareils en décembre 1940 et 21 en décembre 1941.

La décision est alors prise de le remplacer mais comme souvent en Belgique cela va prendre du temps et il sera au final retiré du service à l’arrivée du Morane-Saulnier MS-410 et du Renard R-36M.

En mai 1949, il n’existe plus que douze appareils stockés. Une partie est incendiée, les allemands récupérant les autres qu’ils vont céder à la Hongrie qui va les cannibaliser pour ses propres appareils. Un appareil va échapper aux fourches caudines allemandes et va réapparaître dans les années soixante, volant jusqu’en 1985 quand à la mort de son propriétaire ses descendants en font cadeau au musée de l’Armée de Bruxelles qui le restaure et l’expose. C’est toujours le cas en 2020.

Fiat CR 42 Falco 8

Caractéristiques Techniques

Type : chasseur biplan monoplace

Masse à vide 1782kg en charge 2295kg

Dimensions : longueur 8.25m envergure (aile basse 6.50m aile haute 9.70m) hauteur 3.58m

Motorisation : un moteur radial Fiat A.74 RC38 de 840ch

Performances : vitesse maximale 441km/h vitesse de croisière 399km/h distance franchissable 780km plafond opérationnel 10210m

Armement : (premières séries) mitrailleuses Breda-SAFAT de 7.7mm (séries tardives) deux mitrailleuses de 12.7mm Breda-SAFAT avec 400 coups et deux mitrailleuses de 12.7mm sous les ailes inférieures, 200kg de bombes

Brewster Buffalo

Brewster F2A-3 Buffalo 16

Le Brewster F2A Buffalo est un monoplan de chasse mis au point au milieu des années trente suite à une demande de la marine américaine lancée en 1935 qui souhaitait disposer d’un chasseur aussi moderne que ceux équipant l’USAAC.

Plusieurs constructeurs proposent leurs produits qu’il s’agisse de la firme Seversky qui propose une version navalisée de son P-35 (l’ancètre du P-47), Curtiss propose une version navalisée du P-36 (connu en France sous le nom de H75 Hawk), Brewster proposant son XF2A-1 et Grumman son XF4F-1.

Le prototype du Buffalo décolle pour la première fois le 2 décembre 1937. C’est un monoplan à aile basse avec un fuselage en forme de tonneau nécessaire pour son gros moteur radial.

L’US Navy craint cependant que Brewster ne puisse fournir les appareils demandés et par précaution demande à Grumman une version monoplan de son XF4F-1 qui allait donner naissance au F4F Wildcat.

L’US Naval Aviation va commander cinquante-quatre F2A-1 mais quarante-trois d’entre-eux sont livrés à une Finlande en guerre contre l’URSS.

Ils sont remplacés par le même nombre de F2A-2 (qui aurait pu être utilisé par la Grande-Bretagne mais Londres ne donna pas suite à sa lettre d’intention pour 120 appareils). A cela s’ajoutera soixante-quatre appareils type F2A-3 commandés mais seulement quarante-huit livrés en raison de la faillite du constructeur. L’appareil est retiré du service en 1945.

La Belgique commande en décembre 1939 peu avant la fin de la guerre de Pologne quarante B-339B, une version terrestre ou dénavalisée du F2A-2 qui se distinguait des appareils américains par un moteur moins puissant, une dérive agrandie, la suppression de la crosse d’appontage et du conteneur disposant d’un canot pneumatique.

Suite à la fin de la guerre dite de Pologne, cette commande est suspend mais le gouvernement belge décide de la confirmer, les quarante appareils étant livrés entre juin 1940 et février 1941.

Les pilotes belges sont peu emballés par cet appareil qu’ils jugent lent et pataud ce qui n’est pas vraiment bon signe pour un chasseur. Aussi la carrière du Buffalo en métropole est courte puisqu’en septembre 1944 les appareils sont envoyés au Congo pour équiper le SAFP.

A l’époque il restait vingt-quatre appareils en état de vol. L’escadrille de chasse va disposer de douze appareils laissant donc douze en réserve. Cet appareil encore en service en septembre 1948 et même en juin 1949 avec huit appareils en ligne et six en réserve.

Le Buffalo n’aura même pas l’occasion de combattre puis-qu’avant l’engagement dans l’opération GIDEON, des Hawker Hurricane vont les remplacer. Les appareils encore en état sont utilisés jusqu’à la fin du conflit pour des missions de surêté coloniale puis ferraillés à la fin du conflit.

Brewster F2A-3 Buffalo

Caractéristiques Techniques du Brewster F2A Buffalo

Type : chasseur monoplace monoplan embarqué

Masse à vide 2146kg maximale 2867kg

Dimensions : longueur 8.02m envergure 10.67m hauteur 3.66m

Motorisation : un moteur radial 9 cylindres en étoile Wrighr R-1820 développant 1200ch

Performances : vitesse maximale 517 km/h plafond opérationnel 9144m distance franchissable : nc

Armement : quatre mitrailleuses Browning M-2 de 12.7mm (deux dans le fuselage et deux dans les ailes), deux bombes de 46kg.

Morane-Saulnier MS-410

MS-406

Le Morane-Saulnier MS-406 

A l’origine du MS-410 figure le Morane-Saulnier MS-406, un chasseur monoplan monomoteur qui comme souvent était un appareil moderne à son apparition mais qui fût très vite déclassé par les progrès de la technologie aéronautique.

En juillet 1934, l’armée de l’air adresse dans le cadre du programme C1 un appel d’offres pour un nouveau chasseur monoplace.

L’appareil devait atteindre la vitesse de 400km/h avec pour armement un canon et deux mitrailleuses ou deux canons ou encore quatre mitrailleuses pour remplacer les Dewoitine D-371, Dewoitine D-500 et Loire 46.

Le programme est amendé à deux reprises, n’étant définitivement gelé qu’en novembre 1935, les services officiels demandant cette fois un chasseur pouvant aller à 450 km/h, une autonomie et un plafond opérationnel accrus.

De nombreux constructeurs présentent leurs projets que ce soit Dewoitine avec son D-510, Loire Aviation (issu des ACL de Saint-Nazaire) avec son Loire 250, Nieuport avec son Nieuport 161, Romano avec son Romano 130, les Avions Marcel Bloch avec son MB-150 et Morane-Saulnier avec son MS-405. Seuls les deux derniers seront produits en série.

Le premier prototype du MS-405 effectue son premier vol le 8 août 1935 et après des essais satisfaisants est acheté par l’Etat en novembre 1936, s’illustrant au salon aéronautique de Bruxelles en juin 1937 ce qui suscita l’intérêt de la Chine, de la Suisse et de la Turquie.

Après deux prototypes et quinze appareils de pré-série, la production passe aux appareils de série qui ont été rebaptisés MS-406, ces appareils étant produits à Puteaux, à Tarbes et à Bouguenais près de Nantes.

Au 3 septembre 1939, 600 exemplaires ont été produits, le nombre passant à 1000 exemplaires en juin 1940 et enfin 1100 exemplaires quand la production est arrêtée en septembre 1940.

Cet appareil connu comme le «meilleur chasseur du monde» est rapidement dépassé par les progrès fulgurants de l’aviation et l’armée de l’air prend rapidement la décision de le remplacer par des appareils plus modernes.

A son apogée, treize groupes de chasse volent sur cet appareil qui sera progressivement remplacé par des Dewoitine D-520 (sept), par des Arsenal VG-33 (quatre), par des Arsenal VG-39 (un groupe) et par des Curtiss H-75 (un groupe).

Le remplacement des MS-406 est achevé en janvier 1943 mais tous ne sont pas feraillés. En effet, 500 appareils sont transformés en MS-410.

Par rapport au MS-406, le «nouvel appareil» reçoit une alimentation en bandes réchauffés pour éviter les pannes liées au givre, le remplacement du collimateur, l’installation d’un radiateur fixe, l’installation de pipes d’échappement à effets propulsifs, l’installation d’une hélice Ratier ce qui augmenta la vitesse de 40 km/h.

Ces appareils vont équiper les douze Escadrilles Régionales de Chasse (ERC) déployées en métropole avec 144 exemplaires sur les 500 transformés. 200 furent conservés comme volant de fonctionnement et les 156 restants furent revendus à des pays étrangers comme la Suisse, la Belgique et la Turquie. Les MS-410 furent retirés du service par la France à l’automne 1946.

Pour remplacer ses Fiat CR-42, la Belgique informe la France en mars 1942 qu’elle est intéressée par des MS-410. La France cède à vil prix trente-deux exemplaires pour équiper deux groupes de seize appareils, un groupe au sein du 1er régiment de l’Aéronautique Militaire et un deuxième au sein du 2ème régiment.

Au 10 mai 1949, vingt-huit appareils sont disponibles et opérationnels plus quatre en maintenance profonde ce qui les rends indisponibles pendant plusieurs jours le temps qu’on achève les travaux ou qu’on remonte les différents éléments.

Les attaques aériennes de la Luftwaffe détruisent neuf appareils au sol et endommagent gravement trois appareils que les belges préfèrent cannibaliser plutôt que de les remettre en état ce qui donne une idée de l’état des appareils.

Au soir de ce premier jour de la campagne de Belgique, il reste dix-huit appareils de disponible, appareils qui vont faire ce qu’ils peuvent pour contester le ciel aux appareils allemands, contestation qui va durer cinq jours jusqu’au 15 mai.

A partir de cette date, les allemands ont la maîtrise du ciel belge ce qui ne veut pas dire que les alliés ont renoncé mais clairement à J+5 les allemands n’ont pas vraiment à s’employer pour maintenir leur ombrelle aérienne protectrice.

Quand les belges capitulent, il ne reste plus que quatre appareils de disponible. Disponible c’est un bien grand mot puisque les avions sont usés et totalement inaptes à la guerre moderne. Ils sont mis en réserve sur l’aérodrome de Caen-Carpiquet en attendant qu’on décide de leur sort.

Ce sont les allemands qui vont décider pour les belges. Le 17 octobre 1949, ils lancent l’opération HUBERTUS, l’ultime effort pour tenter de percer le front allié et renverser le cours du conflit. Il est néanmoins impossible de savoir si en cas de succès les allemands auraient renoncé à envahir l’URSS.

Ce qui est certain c’est que le bombardement aérien mené par la Luftwaffe entraine la destruction des quatre Morane-Saulnier MS-410 belges qui sont détruits par le bombardement de l’aérodrome, les carcasses étant envoyés à la feraille avec les poutrelles d’acier du hangar qui les abritaient.

En 2020, un Morane-Saulnier MS-410 va être exposé au Musée de l’Armée à Bruxelles mais il s’agit d’une épave d’un MS-410 français repêché dans l’estuaire de la Somme et patiemment restauré par des passionnés qui voulaient le faire revoler avant d’y renoncer devant le coup prohibitif.

Morane-Saulnier MS-406 plans trois vues

Caractéristiques Techniques du Morane-Saulnier MS-406

Type : chasseur monoplace monomoteur

Poids : à vide 1895kg maximal 2540kg

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Y-31 12 cylindres développant 860ch au décollage entraînant une hélice Chauvière de 3m de diamètre

Performances : vitesse maximale 486 km/h à 5000m Autonomie maximale 1100km Plafond pratique 9400m

Armement : un canon Hispano-Suiza HS-9 de 20mm tirant à travers l’axe de l’hélice avec soixante obus et deux mitrailleuses MAC-34 de 7.5mm dans chaque aile.

Hawker Hurricane Mk IV

Hawker Hurricane Mk IV RAF 5

Le Hawker Hurricane est le premier chasseur monoplan monomoteur de la RAF. Il est mis au point suite à l’appel d’offres F.6/34 qui demandait un chasseur monoplan armé de huit mitrailleuses.

La firme Hawker dessine un appareil construit selon la construction classique du bois entoilé avec des parties métalliques.

Cette façon de construire les appareils était amenée à vitre périmer l’appareil concerné à la différence du Spitfire construit dès l’origine tout en métal ce qui explique sa longue descendance.

Le prototype du Hurricane vole pour la première fois le 6 novembre 1935 même si il n’est officiellement baptisé Hurricane que le 26 juin 1936 au moment où la production en série est lancée.

le premier appareil de série effectuant son vol inaugural le 12 octobre 1937. Les livraisons sont assez rapides puisqu’en septembre 1939 on compte dix-sept squadrons du Fighter Command équipés, le nombre passant rapidement à vingt-deux.

L’acquisition de l’Hurricane pas la Belgique va être particulièrement chaotique. Dès 1938, Bruxelles est intéressée par le Supermarine Spitfire et le Hawker Hurricane, les deux chasseurs britanniques les plus modernes à l’époque.

Seulement à l’époque Londres privilégie son réarmement et est réticent à fournir des appareils modernes à un pays dont est pas certain de l’attitude en cas de conflit. Finalement un contrat est signé début 1939 pour la fourniture de vingt appareils prélevés sur les stocks de la RAF.

Quinze appareils ont déjà été livrés quand éclate la guerre de Pologne. Les cinq derniers sont un temps retenus par les britanniques pour leur propre armée de l’air avant d’être livrés aux belges qui vont ensuite le produire sous licence à Grosselies chez Fairey et à la SABCA.

Il était initialement prévu la sortie de quatre-vingt appareils mais au final seulement trente-deux appareils vont être produits pour l’Aéronautique Militaire Belge, appareils utilisés par deux groupes du 1er régiment.

Ces appareils du type Hurricane Mk IV étaient encore en service en septembre 1948 mais le 10 mai 1949 il n’en restait plus que vingt-quatre.

Huit appareils ont été perdus avec deux réformés en raison d’usure prononcée, deux perdus lors d’une collision en vol (les pilotes survivent, sautant en parachute) et quatre détruits dans un incendie suspect mais qui reste encore mystérieux aujourd’hui.

Les bombardements de la Luftwaffe prélèvent leur part avec douze avions détruits au sol, huit d’entre-eux ayant été détruits au sol et quatre dans un hangar où ils étaient en maintenance.

Quand la Belgique capitule, six appareils sont encore disponibles, réfugiés en Grande-Bretagne où hâtivement repeints aux couleurs britanniques ils participèrent à des missions de défense locale.

Les avions sont ensuite rapatriés à Caen-Carpiquet. Deux appareils vont être utilisés au sein de la Belgium Training Unit, les quatre autres étant cannibalisés. A la fin du conflit, les appareils sont tellement usés qu’ils sont feraillés ce qui explique que les trois Hurricane exposés en Belgique sont d’anciens avions de la RAF mis aux couleurs belges.

Le Hawker Hurricane va également combattre en Afrique sous les couleurs belges, remplaçant le Brewster Buffalo au sein de l’unique escadrille de chasse du Service Aéronautique de la Force Publique. Ces appareils sont toujours en service à la fin du second conflit mondial, jouant les prolongations jusqu’à leur remplacement peu avant l’indépendance du Congo belge par des North American P-51 Mustang.

Hawker Hurricane trois vues 2

Caractéristiques Techniques du Hawker Hurricane Mk IIC

Type : chasseur-bombardier monoplan monomoteur

Masse à vide 2605kg en charge 3480kg maximale au décollage 3950kg

Dimensions : longueur 9.84m envergure 12.19m hauteur 4m

Motorisation : un moteur en ligne Rolls-Royce Merlin XX de 1185ch à 6400m

Performances : vitesse maximale 547km/h à 6400m distance franchissable 965km plafond opérationnel 10970m

Armement : huit mitrailleuses de 7.7mm Browning dans les ailes deux bombes de 500kg ou quatre de 250kg ou des roquettes.

Japon (48) Aéronavale (2)

Les avions de l’aéronavale japonaise (1) : les chasseurs

Avant-propos

Quand la première guerre mondiale éclate, les rares avions en service sont destinés à l’observation et au réglage des tirs d’artillerie. Ces fragiles «plus lourds que l’air» n’étaient pas armés même si les pilotes et les observateurs emportaient une carabine juste au cas ou…… .

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24-Armée de l’air (13)

Les avions anciens encore en service en septembre 1939 et les prototypes

«Les ancètres»

En septembre 1939 alors que l’armée de l’air avait entamé son réarmement depuis deux ans, se trouvaient encore en service des avions totalement dépassés, inaptes à la guere moderne mais maintenus en service faute de mieux même si il était hors de question de les engager au combat et c’est sûrement avec soulagement que leurs équipages apprirent la fin de la guerre de Pologne.

Blériot-SPAD 510, le dernier chasseur biplan de l'armée de l'air

Blériot-SPAD 510, le dernier chasseur biplan de l’armée de l’air

-Le Blériot-Spad 510 est issu du programme C1 de 1930 qui vit également la commande du Dewoitine D-500 et du Loire 43.

Après un premier vol effectué le 6 janvier 1933, il fût commandé en série en août 1935, soixante exemplaires qui équipèrent la 7ème Escadre (GC I/7 et GC II/7) comme appareil de transition entre le Morane-Saulnier MS-225 et le MS-406.

Durant la guerre de Pologne, il n’équipait plus que des Escadrilles Régionales de Chasse (ERC) qui faute d’appareils modernes étaient à l’époque davantage des unités d’entrainement de pilotes de réserve que de véritables unités de chasse.

Le Blériot-Spad 510 à été retiré du service au printemps 1940 après la décision de dissoudre les ERC reconstituées seulement en 1942 avec notamment des MS-410. Son seul titre de gloire fût d’être le dernier chasseur biplan de l’armée de l’air.

Type : monoplace de chasse Poids 1250kg à vide et 1830kg en charge Envergure 8.84m Longueur 7.46m Hauteur 3.72m Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12 Xbrs de 690ch à 4000m Vitesse maximale 370 km/h à 5000m Autonomie maximale 875km Plafond pratique 10500m Armement : quatre mitrailleuses MAC modèle 1934 de 7.5mm sous les ailes

Le Dewoitine D-500

Le Dewoitine D-500

-Au même concours que le Blériot-Spad 510, avait répondu le Dewoitine D-500, un monoplan à aile basse et train fixe qui effeectua son premier vol en juin 1932. Déclaré vainqueur en novembre 1933, l’appareil fût commandé à 97 exemplaires (plus trois pour le Vénézuela) livrés à partir d’avril 1935. Il fût suivit par le D-501 (157 exemplaires dont 14 pour l’exportation) et par le D-510 qui effectua son premier vol en juillet 1936 avant d’être commandé en série.

En septembre 1939, quelques unités étaient encore équipées de ces monoplans dont 145 exemplaires n’étaient ni dans les dépôts ni dans les écoles. Ils furent tous retirés du service durant la guerre de Pologne et peu après, remplacés par le Bloch MB-152.

Dans l’Empire, l’appareil fût encore utilisé quelques années avant que des avions plus modernes ne le remplace.

Caractéristiques du Dewoitine D-510

Type : chasseur monoplan monoplace Poids à vide 1495kg en charge 2000kg Envergure 12.90m Longueur 7.95m Hauteur 3.62m Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12 Ycrs de 860ch entrainant une hélice tripale Ratier de 3.10m de diamètre Vitesse maximale 402 km/h à 4850m Autonomie maximale 600km Plafond pratique 10500m Armement : un canon de 20mm Hispano-Suiza HS-9 dans l’axe de l’hélice et deux mitrailleuses MAC modèle 1934 dans les ailes.

-Comme nous l’avons vu à plusieurs reprises, dans la fin des années trente, la France est désesperement à la recherche d’avions modernes notamment de chasseurs. La Grande Bretagne pouvant déjà à peine fournir la Royal Air Force, la France se tourne vers l’URSS (sans succès) vers les Etats Unis et vers les Pays Bas.

Qui dit Pays-Bas dit Fokker mais bien que l’armée de l’air ait évalué le Fokker G1 (pour pallier les retards des Bréguet Br690 et autres Potez 630), c’est vers la petite Koolhoven Vliegtuigen que la France se tourna pour trouver des chasseurs disponibles rapidement et à coût modique.

Le Koolhoven modèle 1166 puis FK-58 (58ème projet de l’avionneur) effectua son premier vol le 17 juillet 1938 seulement trois mois après le lancement du projet ! Une performance remarquable que l’on ne retrouve guère qu’en temps de guerre.

La France passa commande en janvier 1939 de 50 appareils destinés à être déployés en Extrême Orient en remplacement des Potez 25 TOE. Les performances s’étant révélés décevantes, les appareils livrés entre septembre 1939 et février 1940 furent stockés après quelques vols d’entrainement.

Mis en vente en juin 1941, ils n’intéressèrent personne et furent feraillés à l’automne 1941.

Koolhoven FK58

Koolhoven FK58

Type : monoplace de chasse Poids à vide 1930kg maximal 2750kg Envergure 10.97m Longueur 8.68m Hauteur : 2.99m Motorisation : Un Gnôme & Rhône 14N-39 14 cylindres en étoiles refroidit par air dévellopant 1070ch. Performances : vitesse maximale 500 km/h (450 km/h en croisière) Autonomie maximale 750 km Plafond pratique 10760m Armement : Quatre mitrailleuses FN/Browning modèle 1938 de 7.5mm dans les ailes

Nieuport Delage Nid 62 C.1

Nieuport Delage Nid 62 C.1

-Le Nieuport-Delage NiD 62 et son dérivé NiD 622 est un chasseur monoplan sesquiplan qui ne participa à la guerre de Pologne tout simplement parce que les unités de seconde ligne n’avait pu remplacer à temps cet appareil tout comme le Blériot-Spad 510 et le Dewoitine D-510.

Cet avion qui à pour origine le Nieuport NiD42 de 1927 répondait au programme C1 de 1923. Cet dernier étant instable il fût modifié en NiD52 puis en NiD62 sans que les modifications n’apporte une véritable plus-value.

La véritable version de série fût donc le NiD622 qui fût produite à plus de 350 exemplaires réceptionnés entre 1931 et 1935 complétés par le NiD629, une version améliorée produite à cinquante exemplaires.

Dépassé dès sa mise en service par ses contemporaires MS-225 et D-500, le Nid622 et son dérivé étaient toujours en ligne au sein des ERC mais comme les autres appareils, n’effectuèrent que des vols d’entrainement.

Il fût retiré du service au printemps 1940 quand la décision est prise de dissoudre les ERC en attendant la disponibilité d’appareils plus modernes. Tous les appareils sauf deux exemplaires préservés comme pièces de musée sont feraillés.

Type : chasseur monoplace monomoteur sesquiplan Poids à vide 1298kg maximal 1830kg Envergure : 12.00m Longueur : 7.50m Hauteur : 3.50m Motorisation : un moteur Hispano-Suiza 12 cylindres en ligne dévellopant 500ch Performances : vitesse maximale 236 km/h à 5000m autonomie maximale 900km plafond pratique 8200m Armement : deux mitrailleuses de 7.7mm dans le fuselage.

Les prototypes

De nombreux chasseurs monomoteurs n’ont pas atteint le stade de la série soit parce qu’ils ont été recalés par les autorités officielles ou tout simplement parce que leur constructeur n’à pas pu pour des raisons financières mené à bien le projet et garantir la production. Il faut ainsi rappeler que les Dewoitine D-500 D-501 et D-510 de la SAF-Emile Dewoitine (Société des Avions Français-Emile Dewoitine) ont été majoritairement produits par Lioré et Olivier.

-Si la firme Loire (issue des Ateliers et Chantiers de la Loire) plaça 61 exemplaires de son Loire 46, en revanche, les Loire 43 et 45 ne dépassèrent pas le stade du prototype tout comme le Loire 250.

Ce dernier était un monoplan à aile basse, d’un poid maximal de 2200kg, long de 7.81m, haut de 3.72m et ayant une envergure de 10.80m. Propulsé par un Hispano-Suiza 14Ha de 1000ch, il pouvait aller à 480 km/h à 4500m et avait une autonomie de 875km. L’unique exemplaire construit à effectué son premier vol le 27 septembre 1935.

-Le Caudron CR.714 avait été un appareil raté à la carrière insignifiante au sein de l’armée de l’air et au sein de l’aviation polonaise libre. Cela n’empêcha pas son constructeur de poursuivre le dévellopement de chasseurs légers sous la forme du C.715 propulsé par un moteur italien, un Isota-Fraschini Delta qui dévellopait 300ch que le moteur du CR.714.

Deux prototypes du C.715 furent construits, le premier devenant CR.760 et le second le CR.770 avec un moteur raté. Le dévellopement du second fût rapidement arrêté en raison de problèmes moteurs et seul le CR.760 fût dévellopé avec quatre prototypes évalués notamment par la Pologne qui préféra le Bloch MB-700, le CR.760 resta donc à l’état de prototype.

-Le Morane-Saulnier MS-450 est un descendant du MS-406 conçu pour concurrencer le Dewoitine D-520. Il effectua son premier vol le 14 avril 1939, trois prototypes étant construits mais en dépit de performances honnêtes, le dévellopement fût stoppé par l’armée de l’air qui cherchait à rationnaliser sa flotte.

Type : chasseur monoplace monoplan Poids maximal 2500kg Dimensions : Envergure 10.62m longueur 8.82m hauteur 2.57m Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Y-51 de 1000ch Performances : vitesse maximale 560 km/h Autonomie 750km plafond 10000m Armement : un canon de 20mm Hispano-Suiza HS-404 dans l’axe de l’hélice et quatre mitrailleuses MAC 34 M39 de 7.5mm dans les ailes

SNCAO CAO-200

SNCAO CAO-200

-C’est le sort que subit également le CAO-200 (ex-Loire-Nieuport LN-60), un monoplan de construction moderne qui effectua son premier vol le 31 janvier 1939. Douze appareils de pré-série furent produits mais là encore aucune production en série ne fût menée, toujours dans le même souci de rationaliser la flotte.

Type : chasseur monoplace monoplan Poids en charge 2500kg Dimensions : envergure 9.50m longueur 8.90m hauteur 3.50m Motorisation : un Hispano-Suiza 12 Y-31 12 cylindres en ligne dévellopant 860ch au décollage Performances : vitesse maximale 550 km/h à 6000m Autonomie maximale 2 heures Plafond pratique : 11000m Armement : un canon de 20mm Hispano-Suiza HS-404 tirant dans l’axe de l’hélice

-Le Caudron-Renault 780 ne dépasse pas le stade de la planche à dessin et ne verra même pas le stade du prototype (je le cite néanmoins pour mémoire).

-Le Dewoitine D.513 concurrent du MS-405 dans le programme C1 de juillet 1934 effectue son premier vol le 6 janvier 1935 mais est rapidement abandonné, son concepteur lui même le considérant comme un magnifique loupé.

Type : chasseur monoplan monoplace Poids à vide 1518kg en charge 2446kg Dimensions : envergure 12.06m Longueur 7.45m Hauteur 3.42m Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Ycrs de 860ch Vitesse maximale 445 km/h Montée à 2000m en 2 minutes 39 secondes. Armement : inconnu

-Le Nieuport 161 est l’un des adversaires du Morane-Saulnier MS-405 dans le cadre du programme C1 de juillet 1934.

Issu du Nieuport 160 construit à un seul exemplaire (premier vol le 5 octobre 1935), le Nieuport 161 fût construit à trois exemplaires, le premier prototype effectuant son premier vol en mars 1936. Il ne fût pas produit en série en raison notamment de la perte de deux des trois prototypes, le quatrième prototype prévu n’étant finalement pas achevé.

Type : chasseur monoplace monoplan Poids à vide 1748kg Poids en charge 2278kg Dimensions : envergure 10.98m Longueur 9.56m Hauteur 2.95m Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Ycrs de 860ch Performances : vitesse maximale 478 km/h Rayon d’action 760km Plafond 11250m Armement : un canon de 20mm dans le nez et deux mitrailleuses de 7.5mm dans la voilure

-Le Romano 130 qui concourait dans le même concours que le précédent n’à semble-t-il jamais été réalisé.

-L’Arsenal-Delanne 10 était un biplace de chasse d’un aspect hétérodoxe, traduction pratique d’une formule mise au point par l’ingénieur Nénadovitch à savoir un biplan où l’aile inférieure était décalée par rapport à l’aile supérieure. La traduction française transformait l’aile supérieure en aile en forme de mouette, l’aile inférieure devenant en fait un empennage.

Un prototype effectue son premier vol en septembre 1940 mais cela n’aboutit à rien, l’armée de l’air est pour le moins sceptique.

Type : biplace de chasse (C2) Poids en charge 2850kg Dimensions : envergure 10.50m Longueur 7.30m Hauteur 3.00m Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Ycrs de 860ch Performances : vitesse maximale 550 km/h Autonomie 1h30 Plafond 10000m Armement : un canon de 20mm dans le nez et deux mitrailleuses de 7.5mm dans la voilure, l’armement de la tourelle arrière est inconnue.

-Le Potez 230 est issue d’un projet porté par la firme Les Mureaux qui avait mis au point des prototypes de chasseurs légers, les Les Mureaux modèle 170 180 et 190. Suite aux nationalisations, l’équipe conceptrice intégra la SNCAN en compagnie de membres de la société Potez qio dévellopèrent ensemble une version améliorée du dernier modèle cité.

Baptisé Potez 230, il disposait d’une aile de forme éliptique. Effectuant son premier vol en mars 1940, ce prototype resta unique moins en raison de performances insuffisantes que de la volonté de l’armée de l’air de rationnaliser son parc.

Type : chasseur monoplace monoplan Poids en charge 1800kg Dimensions : envergure 8.74m Longueur 7.57mm Hauteur 2.18m Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Ycrs de 860ch Performances : vitesse maximale 560 km/h Autonomie 1h30 Armement : un canon de 20mm dans le nez et quatre mitrailleuses de 7.5mm dans la voilure

17-Aviation navale (38)

Grumman G-36A

Grumman G-36A

Grumman G-36A

En 1935, la marine américaine souhaite renouveler son parc de chasseurs. Plusieurs constructeurs proposent leurs produits qu’il s’agisse de la firme Seversky qui propose une version navalisée de son P35 (l’ancêtre du P47), Curtiss propose une version navalisée du P36 (connu en France sous le nom de H75 Hawk), Brewster propose son XF2A-1 et Grumman son XF4F-1.

Les trois premiers sont des monoplans mais le prototype de Grumman est un biplan ce qui peut sembler un anachronisme à une époque où le monoplan s’impose. Il faut cependant se rappeler que le XF4F-1 est contemporain du Gloster Gladiator (en service en 1937 mais premier vol en 1934) et du Fiat CR-32 (premier vol en 1933).

Ce choix du biplan peut s’expliquer par les conditions particulières d’appontage et de catapultage sur un porte-avions. Un biplan à la surface alaire plus importante à une vitesse d’approche plus faible ce qui facilite la tache du pilote.
Le XF4F-1 (désignation constructeur Grumman G-16) effectue son premier vol le 2 septembre 1937. C’est une version réduite du F3F mais doté d’un moteur plus puissant ce qui permet des performances en vol plus importantes.

Son principal challenger est le Brewster XF2A-1, un monoplan d’une configuration plus moderne et qui semble avoir la préférence de la Navy. Cette dernière qui doute de la capacité de la firme Brewster à produire en masse son prototype demande à Grumman une version monoplan de son prototype pour se couvrir en cas d’échec du prototype Brewster qui vole pour la première fois le 2 décembre 1937.

le XF4F-2 bientôt modifié en XF4F-3 effectue son premier vol le 12 février 1939 et 78 appareils sont commandés en août 1939. Le premier appareil de série vole en février 1940. Les commandes à l’export ne tardent pas puisque la France passe commande  de 81 Grumman G36A, une version adaptée du F4F-3 qui effectue son premier vol le 11 mai 1940.

Ces appareils ne vont cependant pas servir à bord des porte-avions, le Béarn cessant d’être un porte-avions opérationnel pour devenir un porte-avions d’entrainement. Les G-36A vont servir donc à terre pour protéger les bases de la marine.

Quatre escadrilles vont être équipées de ce chasseur monoplan, petit et robuste.

-L’Escadrille 2C basée à Hyères-Le Palyvestre et chargée de la protection de Toulon contre les bombardiers ennemis. Elle reçoit seize Grumman G-36A en janvier 1941 qu’elle va utiliser jusqu’en avril 1946. Durant ces cinq années d’utilisation, l’escadrille 2C va perdre trois appareils, remplacés par des appareils stockés à Orly.

Le 12 avril 1946, douze Dewoitine D-551 flambants neufs arrivent de Toulouse sur la BAN d’Orly pour être confiés aux bons soins de la 2C qui hérite d’une monture remarquable.

Après une mois d’entrainement intensif, la 2C quitte Orly le 16 mai 1946 pour rallier Hyères-Le Palyvestre où elle va reprendre sa mission de défense du port de Toulon.

Les Grumman G-36A ne vont pas être ferraillés. Reconditionnés, ils vont être stockés pour servir d’appareils de réserve en cas de guerre.

-L’Escadrille 4C basée à Sidi-Ahmed est chargée de la protection de Bizerte avec des Bloch MB-151 qui sont remplacés en octobre 1941 par seize Grumman G-36A qui retrouvent Bizerte à la mi-novembre 1941.

Le 6 juin 1946, l’escadrille 4C rallie avec ses quatorze Grumman G-36A survivants (deux pilotes sans monture ralliant la région  parisienne par un avion de transport) à Orly pour être transformée sur un nouvel appareil en l’occurence le Dewoitine D-551. Les chasseurs américains ne sont pas détruits, ils vont être reconditionnés et stockés pour servir d’appareils de réserve en cas de conflit.

-L’Escadrille 10C est créée le 8 septembre 1942 à Tripoli du Liban avec douze Grumman G-36A amenés au Liban par le transport d’hydravions Commandant Teste. Ce dernier à quitté Toulon le 27 septembre avec douze appareils stockés dans le hangar. Il arrive à Beyrouth le 9 octobre où les appareils sont pris en main par leurs pilotes qui les ramènent à Tripoli du Liban.

Ces appareils sont encore en service en septembre 1948, deux d’entre-eux étant des appareils de remplacement, un G-36A ayant été perdu en mer (pilote tué) et un autre gravement endommagé à l’atterrissage (pilote blessé).
Bien que le G-36A ne soit plus un appareil de première jeunesse, son remplacement au sein de la 10C n’étant pas jugé urgent à la vue de l’opposition dans la région : MS-406 turcs et Fiat G-50 côté italien.

Le 5 septembre 1948, la 10C est mise en alerte, recevant l’ordre de maintenir une patrouille de deux avions au dessus des côtes libanaises pour parer à tout raid surprise venant du Dodécanèse voir cas peu probable de la Turquie. Ce dispositif est levé le 12 septembre 1948 et remplacé par des décollages sur alerte.

-L’Escadrille 11C est créée le 14 juin 1942 à Djibouti avec douze Grumman G-36A destinés à protéger la Côte Française des Somalis (CFS). Les appareils sont amenés depuis la métropole par un cargo affrété à cette fin. Les avions démontés en caisse sont débarqués sur le port de Djibouti, convoyés jusqu’à la base aéronavale remontés, testés et déclarés opérationnels.

Les accidents et les conditions climatiques réduisent la flotte à seulement sept appareils en septembre 1945 mais la flotte remonte à douze appareils quand cinq appareils jusque là stockés sont livrés à l’unité, douze appareils toujours en service en septembre 1948.

Le 5 septembre 1948, l’escadrille reçoit l’ordre de mettre en place une patrouille de deux chasseurs pour couvrir la ville en liaison avec les Bloch MB.155 de l’armée de l’air, dispositif prolongé jusqu’au 21 septembre quand il est abandonné, les forces italiennes en Érythrée et en Abyssinie se tenant tranquilles.

-Le Grumman G-36A équipe également l’imposante Escadrille d’Aviation Navale des Antilles (EANA). Cette unité composite à été créée en juin 1947 avec six Grumman G-36A, quatre CAO-700M et huit Lioré et Olivier Léo 456. Ces appareils sont toujours en service en septembre 1948.

Les seize G-36A de la 2C et les quatorze de la 4C sont reconditionnés et stockés à Orly, laissant une réserve globale de 30 appareils mais au 1er septembre 1948, il ne reste plus que 22 appareils disponibles pour un possible usage.

Caractéristiques Techniques du Grumman G-36A

Type : Monoplace de chasse monoplan à moteur radial

Masse à pleine charge 3200 kg

Dimensions : Envergure : 11.58m Longueur : 8.76m Hauteur : 3.60m

Motorisation : un moteur radial Pratt & Whitney R-1830-76 à deux étages dévellopant 1200ch et entrainant une hélice tripale

Performances : Vitesse maximale : 531 km/h distance franchissable : 1360km Plafond opérationnel : 12000m Vitesse de montée : 11.7m/s

Armement : 4 mitrailleuses de 7.5mm Darne armés de 900 cartouches chacune soit un total de  3600 coups. Deux bombes de 50kg ou deux réservoirs de 220 l sous les ailes

Curtiss H-75

Curtiss H-75

Curtiss H-75

Au milieu des années trente, le principal chasseur de l’USAAC était le Boeing P-26 Peashooter, le premier chasseur tout en métal de l’armée de l’air américaine, un monoplan à train fixe que l’on pourrait comparer au Dewoitine D-510.

Pour le remplacer, l’USAAC lança un appel à projet en août 1935. Curtiss avait anticipé cette demande et avait travaillé dès le mois de mai sur un monoplan de chasse qui marquait l’arrivée sur un avion américain du cockpit fermé et du train d’atterrissage rétractable.

Opposé au Seversky SEV-1XP, le Curtiss model 75B perdit face au P-35 mais cela ne l’empêcha pas d’être commandé en série par l’USAAC pour un nombre semblable à celui du P-35.

Soucieuse de rentabiliser son investissement, la firme de Buffalo entreprit de développer une version améliorée destinée à l’exportation et baptisée Curtiss Hawk 75.

Craignant de manquer de chasseurs modernes, l’armée de l’air se tourna vers les Etats-Unis pour se fournir en appareils modernes. Pas moins de 730 Curtiss H-75 furent commandés et livrés en quatre versions différentes.

L’Aviation Navale va ainsi recevoir 24 Curtiss H-75A-1 cédés par l’armée de l’air à une époque où l’approvisionnement en chasseurs est encore tendu. Ces vingt-quatre appareils vont ainsi équiper deux escadrilles à terre.

-L’Escadrille 1C est activée sous le nom d’escadrille AC-4. Basée à Cherbourg-Chantereyne, elle reçoit douze Curtiss H-75 pour assurer la défense de Cherbourg et plus généralement des ports de La Manche.

A partir du 15 septembre 1940 et de la naissance de l’Aviation Navale, l’escadrille AC-4 intègre la 1ère flottille d’aviation navale (1ère FAN) qui regroupe les avions terrestres basés sur les côtes de la Manche. Un mois plus tard, l’escadrille est redésignée 1C.

Deux avions sont perdus par accident durant plus de deux années d’utilisation, des accidents que si ils rendent irrécupérables les avions préservent leurs pilotes qui ne sont que blessés.

Le 12 mars 1942, six Dewoitine D-520 sont pris en compte par l’unité, ces six premiers appareils sont d’anciens appareils de l’armée de l’air reconditionnés par la BAN d’Orly. Les six autres appareils _neufs cette fois-ci_ sont livrés le 15 juin 1942.

Les Curtiss H-75 sont stockés à Orly jusqu’en décembre 1947 quand ils sont ferraillés.

L’escadrille 5C est officiellement créée le 10 décembre 1939 à Lanvéoc-Poulmic sous le numéro AC-5 pour fournir une couverture de chasse à la base navale de Brest.

Quand la guerre de Pologne s’achève cinq jours plus tard, elle ne dispose toujours pas d’appareils et aurait pu être dissoute mais finalement en janvier 1940, elle reçoit douze Curtiss H-75A-1

L’escadrille AC-5 rejoint le 15 septembre 1940 la 3ème flottille d’aviation navale (3ème FAN) et devient un mois plus tard, l’escadrille 5C.

L’utilisation intensive des appareils entraine la perte de trois appareils mais seule une perte est doublée d’une perte humaine.
Les neuf Curtiss H-75 survivants sont remplacés à l’été 1942 par douze Dewoitine D-520, l’unité ralliant Lanvéoc-Poulmic à la mi-septembre après six semaines d’entrainement intensif sur le nouvel appareil. Quand aux neufs chasseurs américains, ils sont stockés à Orly jusqu’en septembre 1947 quand les carcasses (après prélèvement de pièces) sont envoyées à la ferraille.

Caractéristiques Techniques des Curtiss H-75A1

Type : chasseur monoplan monoplace monomoteur

Poids : à vide 2138kg maximale 2680kg

Dimensions : envergure 11.36m hauteur 2.70m longueur 8.79m

Motorisation : un moteur radial 14 cylindres en double étoile Pratt & Whitney de 1050ch entrainant une hélice tripale

Performances : vitesse maximale 487 km/h autonomie maximale 1470km plafond pratique 10000m

Armement : quatre mitrailleuses FN-Browning de 7.5mm (deux au dessus du capot moteur et deux dans les ailes)

Hanriot NC-600

L'élégant Hanriot NC-600

L’élégant Hanriot NC-600

La marine nationale peut s’enorgueillir d’avoir été la première marine du monde à embarquer des bimoteurs sur porte-avions sous la forme du SNCAO CAO-600. Elle voulut aller plus loin en imaginant embarquer des chasseurs bimoteurs.

L’idée était de pouvoir intercepter avions de reconnaissance et bombardiers ennemis avant qu’ils ne constituent une menace pour le porte-avions et son groupe de combat.

Cette idée ne se réalisa finalement pas mais cela n’empêcha pas l’Aviation Navale de disposer d’une escadrille de chasse sur multimoteurs, l’appareil en question étant le Hanriot NC-600 qui d’ailleurs donna naissance à une variante embarquée, le NC-650 qui s’avéra être un échec cuisant.

Le Hanriot NC-600 est un élégant bimoteur à ailes hautes et double-dérive qui effectua son premier vol le 15 mai 1940. Les performances sont très bonnes et six appareils de pré-série sont rapidement commandés pour accélérer les essais.

Sur ces 742 appareils, l’Aviation Navale reçut au total 24 appareils type Hanriot NC-600. Les douze premiers furent livrés à la BAN d’Orly le 21 juin 1943 par les pilotes de l’unité de convoyage qui avaient décollé depuis Bourges où l’appareil était fabriqué.

Après six semaines d’entrainement intensif, les Hanriot NC-600 de la 3C quittent Orly le 8 août 1943 pour rallier Calais-Marck. Il reprend sa mission de protection de Dunkerque en coopération avec la 1C équipée de Dewoitine D-520.

A l’annonce des attaques allemandes sur Danemark et la Norvège le 5 novembre 1948, la 3C participe au dispositif de protection de la région de Dunkerque en coopération avec la 1C.

Les douze NC-600 de l’unité étaient pour cinq d’entre-eux des appareils de remplacement de la première commande, trois appareils ayant été perdus à l’atterrissage (pilotes et mitrailleurs indemnes) et deux en mer (équipage tué).
Caractéristiques Techniques du Hanriot NC-600D  

Type : chasseur bimoteur biplace

Masse : 4025kg en charge

Dimensions : envergure 12.80m hauteur 3.40m longueur 8.80m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnôme & Rhône 14M00/05 14 cylindres en étoile de 990ch

Performances : vitesse maximale 564 km/h à 8000m Autonomie : 1100km Plafond : 8500m

Armement : deux canons de 20mm HS-404 et quatre mitrailleuses de 7.5mm dans le nez, deux mitrailleuses de 7.5mm dans le poste arrière et une mitrailleuse en poste ventral orienté vers l’arrière actionnée par le pilote via une pédale

Dewoitine D-520

Dewoitine D-520

Dewoitine D-520

En juin 1936, l’armée de l’air lance un programme de chasseur C1 (monoplace) pouvant atteindre une vitesse de 500 km/h et un plafond de 4000m avec un armement composé de deux canons ou d’un canon et de deux mitrailleuses.

Ce programme est amendé en septembre 1936 et la vitesse à atteindre est portée à 520 km/h pour éviter que l’appareil soit périmé au moment de sa mise en service.

Le projet D-520 est accepté le 12 janvier 1937 dans le cadre du «programme technique A23» auquel répond également le Morane-Saulnier MS-450, le Loire-Nieuport 60 (futur CAO-200), le Caudron-Renault 780 puis ultérieurement les Bloch MB-152/55 et l’Arsenal VG-33.

Les deux prototypes sont commandés en avril 1938, le premier des deux prototypes D-520 effectuant son premier vol le 2 octobre 1938, le deuxième suivant en janvier 1939.

L’Aviation Navale va commander 48 appareils pour armer ses escadrilles plus 24 autres appareils pour servir de volant de fonctionnement pour remplacer les appareils perdus soit un total de 72 exemplaires qui sont livrés entre janvier et septembre 1942.

-L’Escadrille 1C équipée de Curtiss H-75A1 est transformée sur Dewoitine D-520, douze appareils étant livrés entre mars et juin 1942. Cette transformation s’accompagnant d’une relocalisation à Calais-Marck.

-L’Escadrille 12C est activée le 20 octobre 1943 à Than-Son-Nut avec douze appareils arrivés à Saïgon le 7 octobre 1943. Cette escadrille est basée à Cam-Ranh à partir de septembre 1944. Au 5 septembre 1948, cette escadrille de la 12ème FAN était réduite à neuf appareils suite à la perte de trois appareils, appareils non remplacés pour le moment.

-L’Escadrille 14C est activée le 10 juin 1944 sur la base aéronavale d’Alger-Maison Blanche avec douze Dewoitine D-520. Entre juin 1944 et septembre 1948, elle perd un appareil par accident, vite remplacé.

-L’Escadrille 25C est activée le 27 juin 1947 sur la base aéronavale de Nouméa-Tantouta pour assurer la protection de la Nouvelle Calédonie. Elle dispose de douze appareils qui sont toujours en service le 5 septembre 1948.

Au 5 septembre 1948, quarante-cinq appareils de ce type sont en ligne. Sept ont été perdus et vingt sont stockés.

Caractéristiques Techniques du Dewoitine D-520

Type : chasseur monoplace monomoteur

Poids : à vide 2123kg en charge 2677kg

Dimensions : envergure 10.20m longueur 8.60m hauteur 2.56m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Y45 12 cylindres en ligne dévellopant 935ch entrainant une hélice tripale

Performances : vitesse maximale 529 km/h à 4000m autonomie maximale 998km plafond pratique 11000m

Armement : un canon Hispano-Suiza HS 404 de 20mm alimentée à soixante obus tirant dans l’axe de l’hélice et deux mitrailleuses de 7.5mm MAC34 dans chaque aile avec 675 coups chacune