Pologne et Pays Neutres (102) Pologne (14)

FORCES ARMEES POLONAISES (2) : ARMEE DE L’AIR

Historique

Les premières unités des Wojska Lotnicze i Obrony Powietrznej (Forces Aériennes et Forces de Défense aérienne) voient le jour dès 1918 en Russie mais leur existence éphémère puisqu’elles disparaissent dès le mois de mai.

Bréguet 14

Parallèlement au sein de l’Armée Bleue sont créées sept escadrons, trois volant sur Bréguet 14 (n°39,59 et 66), trois sur Salmson 2 (n°580, 581 et 582) et un sur SPAD VII (n°162), le Bréguet 14 étant utilisé pour la reconnaissance et le bombardement, le Salmson 2 pour la reconnaissance et l’observation, le SPAD VII pour la chasse. Ces unités arrivent en Pologne en mai 1919.

La Pologne profite aussi des surplus d’après guerre en récupérant des avions allemands et autrichiens.

L’armée de l’air polonaise ne tarde pas à être engagée en Ukraine à la fin 1918 pour des combats dans la région de Lwow (Lviv). Le 2 novembre les polonais s’emparent de l’aérodrome de Lewandowka à Lwow/Lviv, un premier combat aérien est attesté le 5 novembre 1918.

Le 9 janvier 1919 Francfort sur l’Oder est bombardé lors de la Révolte de la Grande Pologne. Entre 1919 et 1921, les avions polonais participent à la guerre polono-soviétique (1919-1921).

En juin 1920 l’armée de l’air polonaise aligne quinze eskadra (escadrons) de reconnaissance et quatre de chasse (n°1 à 19) et un de bombardement (n°21). Durant le conflit cité plus haut, les avions polonais mènent des missions de reconnaissance, de bombardement et des mitraillages.

L’équipement est particulièrement hétéroclite avec 158 Bréguet 14, 151 avions de reconnaissance LVG C.V, 106 chasseurs Bristol F2, 91 avions de reconnaissance AEG C.IV, 86 SVA-10 de reconnaissance, 84 avions de reconnaissance Rumper C.I, 63 avions de reconnaissance DFW C.V, 53 avions de reconnaissance Salmson 2A2. On trouve également des De Havilland DH.9, des Albatros C.I, C.VII, C.X et J.I mais aussi des Hannover CL.I.

Le parc d’aviation de chasse est lui aussi particulièrement hétéroclite avec des Fokker D.VII, des SPAD VII, des SPAD XIII, des Oeffage D.III, des Ansaldo Balilla, des Sopwith Dolphin et des Fokker E.V.

La flotte à été rationnalisée à partir de 1923 avec SPAD 61 (280 exemplaires), des Potez 15 (245 exemplaires), des Bréguet 19 (250 exemplaires) et des Potez 316 (316 exemplaires produits sous licence). On trouve aussi des bombardiers Farman Goliath remplacés par des Fokker F.VII.

Très vite la Pologne souhaite posséder sa propre industrie aéronautique pour gagner en indépendance. Comme souvent cela commence par la production d’un appareil sous licence et le patrie de Chopin n’échappe pas à la règle en produisant sous licence 50 Avro BH-33E produits sous la désignation de PWS-A. Le premier avion polonais ne tarde pas avec le PWS-10, un chasseur à aile haute (80 exemplaires produits à partir de 1932) mais tous ces appareils ne sont plus en service en septembre 1939.

PZL P.7

En 1933 la Pologne produit son premier chasseur entièrement construit en métal, le PZL P.7a (150 exemplaires produits).

Il est suivit par 30 PZL P.11a et 175 PZL P.11c en 1935. De ce dernier appareil est mis au point le PZL P.24 qui connait un vrai succès à l’export (Turquie, Roumanie, Bulgarie et Grèce).

La Pologne ne s’intéresse pas à cet appareil préférant investir dans le PZL P.50 mais le retard de cet appareils aux performances comparables au Seversky P-35 entraine la commande de PZL P.24 mais les appareils commandés n’ont pas encore été livrés quand l’Allemagne attaque. Le PZL P.50 tout comme les bimoteurs de chasse PZL P.38 et PZL P.48 ne rentreront jamais en service.

Potez 25

Dans le domaine de la reconnaissance, de la coopération et de l’observation les Potez 25 et Bréguet 19 sont remplacés par un appareil de conception et de fabrication polonaise, le PZL P.23 Karas, un gros monomoteur à moteur radial et train fixe. Cet appareil est mis en service en 1936 mais dès 193 il est déclassé pour ne pas dire plus.

En revanche le PZL P.37 Los n’à rien à envié aux principaux bombardiers allemands, français, britanniques et soviétiques, cet élégant bimoteur étant le fleuron de l’armée de l’air polonaise le 1er septembre 1939.

Dans le domaine de l’entrainement les jeunes polonais sont d’abord formés sur RWD-8 puis sur PWS-26.

Face aux retards de l’industrie aéronautique polonaise des commandes sont passées à l’étranger avec 160 Morane-Saulnier MS-406 et dix Hawker Hurricane. Ai-je besoin de préciser qu’aucun appareil de cette commande n’à été mis en service avant la disparition de la Pologne ? Même chose pour des Fairey Battle commandés à la même époque.

Les unités aériennes polonaises étaient utilisés en théorie en régiment à quatre escadrons disposant de deux escadrilles chacune, chaque escadrille disposant de huit à douze appareils, les escadrons disposent au moins sur le pied de 16 à 24 appareils, les régiments de 64 à 96 appareils mais cela reste théorique.

En polonais l’escadrille de bombardement se dit eskadra bombowa, l’escadrille de chasse eskadra mysliwskia, l’escadrille d’observation eskadra obserwacyjna, l’escadrille de reconnaissance eskadra Rozpoznawcza et l’escadrille d’état-major eskadra sztabowa.

Quand l’Allemagne attaque le 1er septembre 1939 l’armée de l’air polonaise aligne les moyens suivants :

-175 chasseurs PZL P.11 (140 en unités)

-105 chasseurs PZL P.7 (30 en unités)

-35 bombardiers légers/avion de reconnaissance PZL P.23A Karas (0 en unités)

PZL P.23 Karas

-170 PZL P.23 (120 en ligne)

-6 PZL P.43

-2 PZL P.46 Sum (un en ligne)

PZL P.37 Los

-86 bombardiers bimoteurs PZL P.37 Los (36 en unités)

-15 bombardiers bimoteurs PZL P.30 (0 en ligne)

-150 avions de coopération Lublin R-XIII (55 en ligne)

-60 avions de coopération RWD-14 Czayla (35 à 40 exemplaires en ligne selon les sources)

-15 LW-6 Zubr

-15 PW-16

Au total on compte 771 exemplaires mais seulement 421 en ligne.

Contrairement à ce qu’on écrit parfois l’armée de l’air polonaise n’est pas anéantie au sol par les bombardements préliminaires de la Luftwaffe elle fait mieux que se défendre même si très vite la supériorité numérique et technique de l’armée de l’air allemande faisait peser tout son poids sur le théâtre d’opérations polonais.

Par exemple la Brigade de Poursuite qui défend Varsovie revendique la destruction de seize appareils pour la seule journée du 1er septembre mais pour le prix de dix appareils. En six jours elle sera créditée de la destruction de 42 avions allemands mais est littéralement saignée à blanc avec la perte de 38 de ses 54 chasseurs. Le 6 septembre elle se replie sur Lublin laissant Varsovie sans défense aérienne.

Le 2 septembre 1939 un PZL P.23 Karas bombarde une usine à Ohlau. Les dégâts sont limités, symboliques même mais c’est le premier avion à bombarder l’Allemagne.

Au total l’armée de l’air polonaise à revendiqué 134 victoires (sept par des PZL P.7a, 125 par des P.11a et 2 par des P.11g)

Quand la Pologne succombe, des appareils se réfugient à l’étranger, certains étant réutilisés par les pays d’accueil. Les pilotes vont parvenir pour la plupart à rejoindre l’ouest et participer à la mise sur pied d’unités sous contrôle français.

La fin prématurée de la guerre de Pologne repoussa de plusieurs années la mise sur pied d’unités de chasse, de bombardement et de reconnaissance sous commandement opérationnel français, le commandement de temps de paix ayant été attribué au gouvernement polonais même si c’est plus du symbolisme qu’autre chose.

C’est le 30 septembre 1941 que la Darmowe Polskie Sily Powietrzne (Force Aérienne Polonaise Libre) est officiellement créée sur l’aérodrome de Lyon-Bron où dès le mois de mars 1940 avait été créé un Dépôt d’Instruction de l’Aviation Polonaise (DIAP), un dépôt chargé de rassembler les appareils livrés, de les prendre officiellement en main et d’entrainer les pilotes avec l’aide d’instructeurs français.

Caudron CR-714

Reste à trancher la question de l’équipement. Pour la chasse les polonais reçoivent tout d’abord le très médiocre Caudron CR.714, un chasseur léger construit en bois.

Bloch MB-700. Faute de carrière sous les couleurs françaises, il fût utilisé par la Pologne et la Tchécoslovaquie

C’est sans déplaisir qu’ils vont rapidement le remplacer par le Bloch MB-700 un honnête appareil dont les principaux avantages était un coût modeste et surtout qu’il n’avait pas été sélectionné par l’Armée de l’Air.

Comme le gouvernement polonais en exil veut dans une certaine mesure se détacher de la tutelle de Paris, un autre chasseur va être acquis en l’occurence le Supermarine Spitfire qui devient le Szabla (Sabre) alors que le MB-700P (P pour Pologne bien sur) devient le Blysk (Eclair).

Deux escadres de chasse sont mises sur pied, la 1ère volant sur Bloch MB-700P alors que la 2ème allait voler sur Spitfire. 250 Spitifre et 250 Bloch sont commandés et livrés entre juin 1942 et juin 1944.

C’est la première escadre de chasse polonaise qui est activée la première en l’occurence le 2 juin 1942 en même que le GC «Varsovie» (GC I/21 pour l’Armée de l’Air, la 1ère Escadre Polonaise de chasse étant aussi connue sous la désignation de 21ème Escadre de Chasse)

Déclaré opérationnel en septembre 1942 ce premier groupe de chasse est rapidement suivit du GC «Cracovie» (GC II/21) opérationnel en janvier 1943, du GC «Poznan» (GC III/21) opérationnel en septembre 1943 et enfin du GC «Lublin» (GC IV/21)opérationnel en juin 1944. Les quatre groupes sont stationnés à La Fere-Courbes dans l’Aisne.

Très vite cependant il faut réduire la voilure. Décision est prise en janvier 1945 de mettre en sommeil les GC III/21 et IV/21 qui deviennent des unités de réserve, les pilotes concernés effectuant des rappels réguliers comme réservistes mais ne sont plus considérés comme des militaires actives ce qui suscita des murmures dans les rang.

La 2ème Escadre Polonaise de Chasse est activée en octobre 1942 en même temps que GC «Gdansk» (GC I/23) opérationnel en janvier 1943. Il est suivit du GC «Szczecin» (GC II/23) opérationnel en juin 1943, du GC «Wroclaw» (GC III/23) opérationnel en janvier 1944 et du GC «Wilno» (GC IV/23) opérationnel en septembre 1944. En juin 1945 les GC II/23 et III/23 sont mis en sommeil, réduits au statut d’unités cadres avec des réservistes devant réaliser chaque mois un certain nombre d’heures. Cette escadre était stationnée à Betz-Bouyancy (BA 175) dans l’Oise.

Après la chasse une escadre de bombardement est mise sur pied mais il faudra pour cela attendre juin 1948 pour que soit mise sur pied la 1ère Escadre Polonaise de Bombardement Léger également connue sous la désignation plus austère de 37ème Escadre de Bombardement Léger.

Un tel délai s’explique par le manque de ressources et surtout des craintes politico-diplomatiques car si vis à vis de Berlin la mise sur place de deux escadres de chasse pouvait être vue comme un geste défensif acceptable la création d’une escadre de bombardement ce n’était pas la même histoire.

Douglas DB-7

C’est le 15 juin 1948 que l’escadre et ses trois groupes sont activés, le GB «Poméranie» (GB I/37), le GB «Silésie» (GB II/37) et le GB «Haute Pologne» (GB III/37), trois groupes stationnés à Romilly dans l’Aube, trois groupes volant sur un petit bombardier bimoteur Douglas DB-7.

Entre-temps deux groupes indépendants de reconnaissance de seize appareils ont été mis sur pied, deux groupes volant sur Potez 63-11 un appareil médiocre remplacé en mars 1944 par des Bloch MB-175. Ces deux groupes sont placés sous le contrôle direct de l’état-major de l’armée polonaise en France.

Quand le second conflit mondial éclate l’équipement de la FAPL est entre deux eaux avec du personnel complétent, bien formé et motivé mais l’équipement tarde à suivre avec un chasseur déclassé (MB-700), un bon chasseur (Spitfire), un bombardier léger en passe d’être déclassé (DB-7) mais un bon que dis-je un excellent appareil de reconnaissance (Bloch MB-175). En clair les pilotes, navigateurs, opérateurs radios et mitrailleurs polonais vont devoir tirer la quintescence de leur machine.

Si les chasseurs des 21ème et 23ème escadres (la 22ème est composée de pilotes tchèques) vont défendre le territoire français contre les incursions allemandes, si les Bloch MB-175 vont mener des missions de reconnaissance au dessus de l’ouest de l’Allemagne, les bombardiers vont dans un premier temps davantage s’entrainer sur le polygone de Cazaux que mener des opérations sur l’Allemagne.

Le 10 mai 1949 les allemands attaquent à l’ouest. Cette fois plus de retenue qui vaille ! Les polonais sont bien décidés à venger leur patrie oprimée. Les chasseurs traquent tout ce qui porte une croix gammée ou une croix noire, les avions de reconnaissance alimentent les état-majors en informations pas toujours traitées avec la vivacité nécessaire pendant que les bombardiers se frottent à la chasse et à la Flak.

Français britanniques et allemands sont unanimes : les polonais faisaient preuve d’une folle témérité, d’une très grande agressivité. Comme le dira l’un d’eux «Nous défendions un pays qui n’était pas le nôtre pour libérer notre patrie, c’était une double motivation ce qui explique que certains pilotes alliés nous prenaient pour des dingues. Connaissant certains de mes collègues ils n’avaient pas totalement tort».

Les pertes sont lourdes, pertes difficilement remplaçables car le réservoir humain n’était pas illimité et était déjà fortement solicité par les unités terrestres.

Voilà pourquoi à la fin de la campagne de France il fallut faire des sacrifices et dissoudre certaines unités.

C’est ainsi que début 1950 la FAPL affiche le visage suivant :

-1ère Escadre polonaise de chasse avec le GC I/21 «Varsovie», le GC II/21 «Szczecin» (ex-GC II/23), le GC III/21 «Wilno» (ex-GC IV/23) et le GC IV/21 «Lublin», les autres escadrons étant dissous pour remplumer les unités existantes.

L’équipement évolue, exit le Supermarine Spitfire Mk V et le Bloch MB-700 et place au Supermarine Spitfire Mk IX en dépit du lobbying de la France pour placer son Arsenal VG-40. Ce n’est que partie remise le VG-52 remplaçant à la fin du conflit le Spitfire Mk IX

-Escadre Polonaise de Bombardement (37ème Escadre de Bombardement) qui remplace ses Douglas DB-7 par des Douglas A-20 Havoc et des North American B-25. Ces trois groupes sont préservés.

-Les deux groupes de reconnaissance jadis connus comme «GR Polonais n°1» et «GR Polonais n°2» prennent les noms de tradition de deux groupes de chasse dissous, devenant respectivement les GR «Cracovie» et GR «Poznan». L’équipement évolue, le Bloch MB-175 cédant la place à des Bloch MB-176.

La voilure est donc réduite avec quatre groupes de chasse au lieu de huit, trois groupes de bombardement et deux reconnaissance soit neuf groupes au lieu de treize, un moindre mal si l’on peut dire.

Ces unités motivées et expérimentées vont combattre sur le front occidental jusqu’à la fin de la guerre, certaines unités ayant si on peut dire la chasse de combattre à la frontière avec la Pologne, ignorant bien sur qu’ils ont combattu pour ainsi dire pour rien puisque la Pologne allait bien renaitre mais pas vraiment sous la forme d’un état indépendant et libre de ses choix.

A la fin du conflit les unités sont rassemblées dans le nord de l’Allemagne. Si une partie accepterait de rejoindre la Pologne la majorité refusera de suivre le nouveau gouvernement clairement sous influence soviétique. Les unités polonaises sont dissoutes en septembre 1947 et commence pour ces hommes un nouvel exil.

Certains choisiront de rallier le Nouveau Monde, d’autres s’installeront en Grande-Bretagne, d’autres en France. Si certains choisiront une carrière civile sans lien avec leur expérience de la guerre d’autres continueront dans cette voix comme pilote militaire ou comme pilote de ligne.

Si les unités aériennes de la FAPL sont connues celles créées sous contrôle soviétique sont plus confidentielles.

Il faut dire qu’il fallut du temps pour convaincre cet grand paranoïaque de Staline de mettre sur pied des unités aériennes polonaises lui qui avait déclenché le mécanisme de la Grande Terreur en accusant toute personne qui lui semblait dangereuse d’accointances avec des services de renseignement étrangers.

Finalement convaincu il autorisa la mise sur pied d’un régiment de chasse polonais, le 1er régiment de chasse «Varsovie» avec pour équipement des Yakovlev Yak-9. Ce régiment opérationnel à l’automne 1950 va s’illustrer au dessus des plaines soviétiques éteignant les dernières réticences de nombre de hiérarques du régime.

Ce succès permet la mise sur pied d’un régiment de bombardement, le 2ème de régiment de bombardement «Krakow» avec pour équipement des Peltyakov Pe-2, d’un régiment d’assaut le 3ème régiment d’assaut «Lublin» volant sur Sturmoviket du 4ème régiment de reconnaissance «Poznan» avec des Peltyakov Pe-3.

Ces régiments les polonais pro-soviétiques ont espéré leur regroupement au sein d’une division aérienne polonaise mais ce projet sans cesse repoussé ne vit finalement le jour qu’en mars 1954 à une époque où il fallait préparer la mainmise communiste sur la Pologne, cette division formant la base de la future armée de l’air communiste polonaise.

Au combat ils vont opérer sur la partie nord de l’immense front russe, combattant au dessus des pays Baltes puis de la Pologne, réalisant parfois des incursions au dessus de l’Allemagne. Il semble mais ce n’est pas confirmé que des affrontements fratricides ont eu lieu entre polonais de l’ouest et polonais de l’est.

Mitteleuropa Balkans (200) Grèce (44)

Les avions de l’Elleniki Vassiliki Aeroporia (1) : chasse et chasse-bombardement

PZL P.24

Le PZL P.24 est un chasseur monomoteur monoplan à aile haute de conception et de fabrication polonaise qui effectua son vol inaugural en mai 1933.

Mis en service 1936 il va équiper la Roumanie (six P-24E acquis en Pologne + 25 produits en Roumanie par IAR), la Grèce, la Bulgarie, la Turquie (qui est le premier client, client qui commanda 14 P.24A et 26 P.24C et qui produisit 20 P.24A/C et 30 P.24G sous licence, appareils qui restèrent en service jusqu’en 1960 !) et de manière plus confidentielle l’Ethiopie (un exemplaire au moment de la guerre italo-abyssinienne).

A noter que l’armée de l’air polonaise ne s’équipa pas initialement de P.24 préférant miser sur le PZL P.50 plus moderne mais à l’été 1939 alors qu’il devint évident que l’appareil ne sera pas prêt à temps et des P.24H et des P.11G sont commandés mais aucun ne sera livré à temps.

Des prospections ne débouchèrent pas sur des commandes effectives (Estonie, Finlande, nouvelle commande grecque, Hongrie et Yougoslavie). Cela aurait pu représenter 190 appareils à vendre, un chiffre tout sauf négligeable.

Le P.24 est la version export du P.11. Pourquoi ce besoin ? Tout simplement parce que la licence de production du moteur Bristol Mercury interdisait d’exporter l’appareil à l’étranger avec le moteur britannique.

Pour remplacer le moteur britannique PZL accepta la proposition de la firme française Gnome-Rhône qui offrit de financer partiellement un chasseur utilisant son moteur 14K. On faillit même voir le P.24 équiper la jeune armée de l’air française mais un lobbying efficace des différents manufacturiers aéronautiques français fit capoter le projet.

Comme souvent l’appareil est obsolète quasiment dès sa mise en service. Les nations utilisatrices vont d’ailleurs très vite le reléguer à l’instruction.

C’est au début des années trente que la Grèce lança le processus pour acquérir des chasseurs pour renouveler des unités équipées d’appareils totalement obsolètes. Après avoir évalué l’Avia B-534 puis le Gloster Gladiator Mk I l’Elleniki Vassiliki Aeroporia choisit le PZL P.24 commandant en septembre 1936 trente PZL P.24A (deux canons de 20mm et deux mitrailleuses) et 6 PZL P.24B (quatre mitrailleuses).

Finalement avec le choix d’un modèle de moteur Gnôme-Rhone plus puissant les appareils livrés à la Grèce à partir de mars 1937 se répartissent entre cinq P.24A (deux canons de 20mm Oerlikon et deux mitrailleuses Skoda LK.32), 7 P.24F (armement identique mais moteur plus puissant) et 24 P.24G (moteur identique au P.24F et quatre mitrailleuses). Ces appareils vont équiper trois escadrilles de chasse, les 21. 22. et 23. Mire Dioxes.

Ces appareils sont performants mais demandent un soutien logistique important et surtout un entretien fin ce que les terrains grecs ne permettent pas toujours. Le taux de disponibilité sera souvent très faible.

Pour ne rien arranger la guerre de Pologne et l’occupation du pays de Chopin par les allemands entraine une rupture dans l’apprivisionement en pièces détachées. Athènes espère que les allemands continueront de livrer les pièces nécessaires mais Berlin refuse.

Pas la peine de se tourner vers les autres utilisateurs de l’appareil que ce soit la Roumanie ou la Turquie qui n’ont guère envie d’aider la Grèce. La Grèce essaye un procédé qu’on appelerait aujourd’hui reverse ingeneering (ingénierie inversée) mais après quelques essais l’Elleniki Vassiliki Aeroporia préfère se mettre en quête d’un nouveau chasseur pour compléter les Bloch MB-151.

Les chasseurs polonais sont retirés des unités de première ligne en juin 1945. A l’époque il restait en service deux P.24A, quatre P.24F et huit P.24G plus ou moins usés. Des appareils sont utilisés pour l’entrainement mais après un accident mortel survenu le 17 juin 1946 les derniers appareils en état (deux P.24A, trois P.24F et quatre P.24G) sont interdits de vol et stockés. Ils serviront de leurres en septembre 1948 et seront tous détruits par des raids aériens ennemis qu’ils soient italiens ou allemands.

Caractéristiques Techniques (P.24A , B et C)

Type : chasseur monoplace monomoteur à aile haute

Masse à vide 1328kg maximale au décollage 2000kg

Dimensions : longueur 7.5m envergure 10.719m hauteur 2.69m

Motorisation : un moteur radial Gnome-Rhône 14Kfs entrainant une hélice tripale.

Performances : vitesse maximale 410km/h à 4500m 340km/h au niveau de la mer distance franchissable 700km plafond opérationnel 9000m

Armement : deux canons de 20mm Oerlikon et deux mitrailleuses Skoda LT-32 et deux bombes de 50kg ou quatre mitrailleuses.

Bloch MB-151

Bloch MB-151

Le Bloch MB-151 est un chasseur monoplan monomoteur à moteur radial de conception et de fabrication française répondant au Programme C1 demandant un chasseur monoplan capable d’atteindre 400km/h à l’altitude de redressement.

A ce programme répondent différents constructeurs que ce soit Loire Aviation avec son Loire 250, Nieuport avec son Nieuport 161 (alors que les deux entreprises sont associées, cette situation ubuesque aboutira à une véritable fusion), Morane-Saulnier avec son MS-405 et Bloch avec son MB-150. Seuls les deux derniers seront produits en série, le MS-405 sous la désignation de MS-406 alors que le second sera produit sous la désignation de MB-151.

Le 17 juillet 1936 doit avoir lieu le vol inaugural du MB-150. Dans l’historique aéronautique il y eu des vols inauguraux parfaits (comme celui du Spitfire avec le pilote annonçant aux ingénieurs «Ne touchez à rien») ou dramatiques avec l’écrasement du prototype suite à une erreur humaine ou le plus souvent un défaut de conception/assemblage.

En revanche les cas où l’appareil refuse de s’arracher à la pesanteur terrestre ne doivent pas être légions.

C’est pourtant ce qui arrive pour le MB-150 et ce qui explique la mise en sommeil du projet qui est repris en 1937 alors que les autorités ont choisit le MS-405 qui sous la désignation de MS-406 allait devenir le principal chasseur en service dans l’Armée de l’Air en septembre 1939.

Le vol inaugural à lieu le 29 septembre 1937. Si l’appareil se révèle facile à piloter en revanche il souffre d’une sous-motorisation, un défaut que partagent nombre d’avions français la faute aux moteurs asmathiques proposés par des motoristes qui se sont reposés sur leurs acquis du premier conflit mondial et qui ont tout fait pour empêcher l’arrivée sur le marché français de motoristes étrangers plus compétitifs comme Pratt & Whitney.

En raison des retards que connaissaient le MS-406 les autorités passent commande de 25 appareils de pré-série et pose une option sur 450 exemplaires.

Le programme prend encore du retard quand le design est entièrement revu pour faciliter la production. C’est à cette occasion que le Bloch MB-150 devient le MB-151.

Le premier vol à lieu le 18 août 1938 mais ne donnant pas satisfaction il ne sera produit qu’à 144 exemplaires avant que la décision ne soit prise de passer au MB-152 plus performant même si dans ce domaine tout était relatif.

Si l’Armée de l’Air va conserver 85 appareils, le reste va être réparti entre l’Aéronautique Navale (30 exemplaires), la SNCAO pour essais (4 exemplaires) et le reliquat (24 ou 25 selon les sources) va être vendu à la Grèce qui pase commande en septembre 1939.

Les appareils qui doivent équiper le 24. Mira Dioxes (24ème escadrille de chasse) sont livrés à un rythme de sénateur en raison de la guerre de Pologne qui fait que la France renâcle à se séparer de chasseurs alors qu’elle à désespérément besoin d’appareils «modernes».

Fort heureusement le conflit ne dure et les appareils sont finalement livrés à Athènes qui passablement agacée se tournera vers les Etats-Unis pour l’acquisition de nouveaux chasseurs.

Ces appareils sont toujours en service en septembre 1948 même si ils n’étaient plus que seize en service plus deux appareils de réserve (sic), six appareils ayant été perdus par accident avec deux morts et quatre blessés.

Les appareils participent à la guerre italo-grecque où ils subissent de lourdes pertes. Quatre appareils sont détruits au sol lors des bombardements préparant l’opération CAESAR suivis de trois autres en combat aérien réduisant la flotte à onze appareils.

A la fin de l’offensive italienne il reste quatre appareils qui sont convoyés en Crète où ils sont stockés puis réutilisés pour l’entrainement à la chasse jusqu’à ce qu’une interdiction de vol ne soit prononcée en octobre 1951 et entraine leur envoie à la ferraille. L’unité sera reconstituée sur Bristol Beaufighter.

En octobre 1980 une épave d’un Bloch MB-151 est retrouvé dans un fleuve de Thessalie. Remontée, elle à été restaurée entre 1982 et 1987 pour être exposée au musée de la guerre d’Athènes.

Caractéristiques Techniques du Bloch MB-151

Type : chasseur monoplace monomoteur

Poids : à vide 2070kg en charge 2522kg

Dimensions : envergure 10.52m longueur 9.10m hauteur 3.96m

Motorisation : moteur Gnôme-Rhône 14 N-11 ou N-35 14 cylindres en étoile refroidit en air développant 865ch au décollage (920ch à 3000m) entrainant une hélice Gnôme-Rhône métallique tripale de 3.05m de diamètre

Performances : vitesse maximale 470 km/h à 5000m Autonomie maximale 650km Plafond : 10080m

Armement : quatre mitrailleuses MAC-34 de 7.5mm (deux dans chaque aile) alimentée à 300 coups chacune

Grumman G-36A

Grumman G-36A. Commandé comme chasseur embarqué, il servit à terre pour défendre les bases navales

Le Grumman G-36A plus connu sous sa désignation officielle de Grumman F4F Wildcat est un chasseur monomoteur monoplace embarqué à moteur radial ce qui lui donne une allure rondouillarde.

A l’origine de cet appareil figure un appel à projets lancé en 1935 par l’US Navy qui souhaite renouveler son parc de chasseurs. Seversky propose une version navalisée de son P-35, Curtiss propose la même chose avec une version adaptée du P-36 alors que Brewster et Grumman propose des design originaux, les futurs Buffalo (XF2A-1) et Wildcat (XF4F-1).

Les trois premiers sont des monoplans mais le prototype de Grumman est un biplan ce qui peut sembler un anachronisme à une époque où le monoplan s’impose. Il faut cependant se rappeler que le XF4F-1 est contemporain du Gloster Gladiator (en service en 1937 mais premier vol en 1934) et du Fiat CR-32 (premier vol en 1933).

Ce choix du biplan peut s’expliquer par les conditions particulières d’appontage et de catapultage sur un porte-avions. Un biplan à la surface allaire plus importante à une vitesse d’approche plus faible ce qui facilite la tache du pilote.

Le XF4F-1 (désignation constructeur Grumman G-16) effectue son premier vol le 2 septembre 1937. C’est une version réduite du F3F mais dôté d’un moteur plus puissant ce qui permet des performances en vol plus importantes.

Son principal challenger est le Brewster XF2A-1, un monoplan d’une configuration plus moderne et qui semble avoir la préférence de la Navy. Cette dernière qui doute de la capacité de la firme Brewster à produire en masse son prototype demande à Grumman une version monoplan de son prototype pour se couvrir en cas d’échec du prototype Brewster qui vole pour la première fois le 2 décembre 1937.

Le XF4F-2 bientôt modifié en XF4F-3 effectue son premier vol le 12 février 1939 et 78 appareils sont commandés en août 1939. Le premier appareil de série vole en février 1940. Les commandes à l’export ne tardent pas puisque la France passe commande de 81 Grumman G-36A, une version adaptée du F4F-3 qui effectue son premier vol le 11 mai 1940.

Ces appareils ne vont cependant pas servir à bord des porte-avions, le Béarn cessant d’être un porte-avions opérationnel pour devenir un porte-avions d’entrainement. Les G-36A vont servir donc à terre pour protéger les bases de la marine.

L’Aviation Navale va équiper quatre unités de cet appareil en l’occurence l’Escadrille 2C stationnée à Hyères-Le Palyvestre qui va utiliser l’appareil jusqu’en avril 1946 quand les chasseurs américains sont remplacés par de rutilants Dewoitine D-551.

Même chose pour l’Escadrille 4C stationnée à Sidi-Ahmed (Tunisie) qui utilise le chasseur américain en remplacement du Bloch MB-151, le Grumman étant à son tour remplacé par des D-551 à l’été 1946.

En revanche l’Escadrille 10C créée en septembre 1942 à Tripoli-du-Liban volent toujours sur cet appareil en septembre 1948 à la fois parce que le Levant est une zone stratégiquement secondaire mais aussi parce que les appareils de la région ne sont pas forcément modernes : MS-406 turcs et Fiat G-50 italiens.

Même chose pour l’Escadrille 11C créée le 14 juin 1942 à Djibouti avec douze appareils qui sont toujours en service en septembre 1948.

Le Grumman G-36A équipe également l’imposante Escadrille d’Aviation Navale des Antilles (EANA), une unité composite créée en juin 1947 avec six Grumman G-36A, quatre CAO-700M et huit Lioré et Olivier Léo 456. Ces appareils sont toujours en service en septembre 1948.

Les seize G-36A de la 2C et les quatorze de la 4C sont reconditionnés et stockés à Orly, laissant une réserve globale de 30 appareils mais au 1er septembre 1948, il ne reste plus que 22 appareils disponibles pour un possible usage.

La Grèce passe commande peu après la France, les livraisons des trente-deux appareils s’étalant entre le printemps 1942 et l’été 1944. Ils vont équiper les 21. et 23. Mira Dioxes, des appareils toujours en service en septembre 1948.

Le chasseur américain participe à la guerre italo-grecque au cours de laquelle la moitié de la flotte est mise hors service. Si huit appareils sont détruits, huit autres sont endommagés plus ou moins sérieusement mais sont ramenés en atelier pour remise en état.

Le déclenchement de l’opération MARITSA dès le 7 juillet 1949 rend la remise en état compliquée et selon les sources les chiffres varie, certains hauteurs annonçant que six appareils ont été remis en service mais d’autres donnent quatre et d’autres encore aucun ! C’est à ne plus rien y comprendre.

Ce qui est sur c’est que très vite tous les G-36A grecs encore en service sont tous regroupés au sein de la 21ème escadrille de chasse, le personnel en surnombre étant évacué vers la Crète pour préparer la reconstitution d’unités aériennes de combat.

Face aux chasseurs allemands le G-36A n’est pas à la fait et les pertes sont très lourdes. Seulement trois appareils survivent à la Campagne de Grèce et sont dans un tel état qu’ils sont rapidement ferraillés, les unités qui l’utilisait ne vont pas longtemps le regretter puisqu’ils vont recevoir de véritables rolls volantes en l’occurence des Hawker Fury II pour la 21ème escadrille et des Arsenal VG-40 pour la 23ème escadrille de chasse.

Caractéristiques Techniques du Grumman G-36A

Type : Monoplace de chasse monoplan à moteur radial

Masse à pleine charge 3200 kg

Dimensions : Envergure : 11.58m Longueur : 8.76m Hauteur : 3.60m

Motorisation : un moteur radial Pratt & Whitney R-1830-76 à deux étages dévellopant 1200ch et entrainant une hélice tripale

Performances : Vitesse maximale : 531 km/h distance franchissable : 1360km Plafond opérationnel : 12000m Vitesse de montée : 11.7m/s

Armement : 4 mitrailleuses de 7.5mm Darne armés de 900 cartouches chacune soit un total de 3600 coups. Deux bombes de 50kg ou deux réservoirs de 220 l sous les ailes

Curtiss H-81

Curtiss H-81 plus connu sous son nom américain P-40 Warhawk

Devant les retards rencontrés par l’industrie aéronautique française, l’Armée de l’Air en quête d’appareils modernes décida de se tourner vers l’étranger. Très vite les Etats-Unis sont devenu le destinataire quasi-exclusif des sollicitudes françaises, les autres achats à l’étranger ne représentant pas grand chose.

La chasse réclamant des appareils modernes, les missions d’achat envoyées Outre-Atlantique sélectionne le Curtiss model 75 devenu le Curtiss H-75 dans l’Armée de l’Air et le Curtiss P-36 au sein de l’USAAC.

Comme souvent à l’époque un appareil mis en service était en voie de déclassement et il fallait pour cela anticiper, avoir deux ou trois coups d’avance comme aux échecs.

Tout en achetant plusieurs lots de Curtiss H-75 (730 exemplaires), la France se renseigna sur les chasseurs alors en gestation et s’intéressa très vite au Curtiss XP-40 qui effectua son premier vol le 14 octobre 1938. En réalité l’appareil était le P-36 n°10 profondément modifié avec notamment un moteur en ligne au lieu d’un moteur radial.

Dès le 5 octobre 1939 la France passe commande de ses premiers appareils. Au total 468 appareils vont être commandé, le premier des appareis commandé par la France décollant pour la première fois le 15 juin 1940.

La mise en service n’est prononcée qu’en juin 1942, la fin prématurée de la guerre de Pologne ayant bousculé l’Armée de l’Air et sa montée en puissance.

L’appareil va équiper les 4ème et 5ème Escadres de chasse précédement équipées de H-75 en attendant la 11ème Escadre déployée au Levant

Ces appareils étaient toujours en service en septembre 1948 bien que leur remplacement ait été planifié notamment par le VG-40 voir un nouvel appareil américain.

Quand éclate le second conflit mondial, la France disposait de 234 appareils en ligne répartis en huit Groupes de Chasse (six en métropole à trois escadrilles, deux au Levant à quatre escadrilles) plus 164 appareils en réserve, 70 appareils ayant été perdus, un taux d’attrition très élevé à comparer avec les autres chasseurs de l’époque.

La Grèce choisit le Curtiss H-81 à l’automne 1941 pour compléter le Grumman G-36A et surtout remplacé par le PZL P.24. La France étant prioritaire ce n’est qu’au printemps 1943 que les premiers H-81 arrivent en Grèce.

Ils vont équiper deux escadrilles de chasse, les 23ème et 26ème escadrilles et si la première à bien remplacé des P.24 la seconde était une escadrille de création nouvelle.

Ces deux escadrilles vont combattre contre les italiens durant la guerre italo-grecque. Les pertes sont limitées puisque les deux unités alignent respectivement douze et dix appareils ce qui signifie que dix appareils ont été mis hors service.

Selon une étude minutieuse menée après guerre sur les dix appareils mis hors en service durant la guerre italo-grecque seulement quatre ont été détruits (deux par la DCA italienne et deux par la chasse) et six endommagés à des degrés divers.

Comme aucun de ces six appareils n’à été remis en ligne pour l’opération MARITSA, l’hypothèse la plus probable sans que cela soit certain c’est que les avions ont été cannibalisés pour permettre au reste de la flotte de voler.

Face aux Messerschmitt Me-109 et Focke-Wulf Fw-190 les Curtiss H-81 héllènes sont moins à la fête subissant de lourdes pertes en combat auxquelles il faut ajouter celles suite aux attaques aériennes ennemies.

A la fin de la Campagne de Grèce il restait seulement huit H-81 opérationnels mais tous étaient dans un état matériel très dégradé. Trois appareils ont été maintenus en ligne pour l’entrainement à la chasse, les autres étant ferraillés après cannibalisation.

Quant aux unités seule la 23ème escadrille fût reconstituée avec des Arsenal VG-40, la 26ème escadrille qui devait l’être ne le sera jamais en raison d’un manque de moyens, les pilotes et les rampants de l’unité rejoignant d’autres unités de l’Elliniki Vassiliki Aeroporia

Caractéristiques Techniques du Curtiss H-81/P-40

Type : chasseur monoplace monomoteur

Poids : à vide 2880kg en charge 3760kg maximale au décollage 4000kg

Dimensions : envergure 11.38m longueur 9.66m hauteur 3.76m

Motorisation : un moteur en ligne Allison V-1710-39 de 1150ch

Performances : vitesse maximale 580 km/h vitesse de croisière 435 km/h distance franchissable 1100km plafond opérationnel 8800m

Armement : six mitrailleuses de 7.7mm (trois dans chaque aile) avec 700 cartouches chacune. Le H-81 pouvait embarquer un réservoir supplémentaire sous le fuselage ou 1000kg de bombes (généralement une de 500kg sous le fuselage et deux de 250kg sous les ailes)

Hawker Hurricane

Au milieu des années trente, l’ère du chasseur biplan s’achevait, l’ère du monoplan s’ouvrait. Oh certes il y eut des monoplans de chasse durant le premier conflit mondial comme le Morane-Saulnier L ou le Fokker E.III, des monoplans à aile haute mais ils étaient largement marginaux par rapport aux biplans.

Dans le cadre de l’appel d’offres F.7/30, Sydney Camm, chef du bureau d’études d’Hawker proposa le Hawker P.V.3, un appareil issu du Hawker Fury qui fût rejeté par l’Air Ministry.

Suite à cet échec, Sydney Camm travailla sur un monoplan aux ailes cantiveler et train fixe mais il n’attira pas l’intérêt du ministère de l’Air.

La firme Hawker ne se découragea pas et continua à travailler sur un nouvel appareil avec une révision complète du désign, un moteur Rolls Royce Merlin (alors connu comme le PV-12) et un train d’atterrissage rétractable. En septembre 1934, trois mois après le refus de poursuivre le design précédent, le ministre de l’Air accepta de financer la construction d’un prototype.

En novembre 1934 fût lancée l’appel d’offre F.5/34 qui demandait un intercepteur monoplan armé de huit mitrailleuses dans les ailes. En janvier 1935 une maquette en bois est terminée et après quelques modifications mineures, la production du prototype est approuvée, l’appel d’offres devient le F.36/34 suite à une modification de l’armement.

Le prototype est assemblé en octobre 1935 et effectue son premier vol le 6 novembre 1935, les tests officiels commençant en mars 1936. Ils se révèlèrent très satisfaisants et sur proposition du constructeur, l’appareil fût officiellement baptisé Hurricane le 26 juin 1936.

La production en série du Hurricane est décidée en juin 1936, le premier appareil de série effectuant son premier vol le 12 octobre 1937, les livraisons suivant rapidement puisque dix-sept squadrons sont équipés en septembre 1939.

Le nombre passe rapidement à vingt-deux par rééquipement des unités équipées de biplans (Gladiator et Gauntlet) mais à terme le Hurricane va être surclassé par le Spitfire plus moderne mais surtout au potentiel de dévellopement plus prometteur et intéressant.

Le Hurricane peut cependant toujours rendre des services outre-mer. Il équipe ainsi encore des unités déployées en Extrême-Orient et au Moyen-Orient soit six squadron équipées de Hurricane Mk II. Il équipe également des unités de chasse-bombardement intégrées non au Fighter Command mais au Bomber Command.

Si pour les missions de chasse, le Hurricane est surclassé par les Me-109 et les Fw-190, en matière de chasse-bombardement, il est toujours largement capable même si à terme il doit être remplacé complètement par le Typhoon et le Tempest.

Quatre squadrons sont encore équipés de Hawker Hurricane Mk III, appareils déployés en Inde et au Soudan.

Dix squadrons sont encore équipés de “Hurri” en septembre 1948. La production ayant été stoppée en septembre 1945 après la satisfaction des commandes export.

Le Hawker Hurricane à ainsi équipé l’Australie, la Belgique, le Canada, l’Egypte, la Finlande (durant la guerre d’Hiver), la Grèce, l’Inde britannique, l’Iran, l’Irlande, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Portugal, la Roumanie, l’Afrique du Sud, la Turquie et la Yougoslavie.

Il va aussi équiper un temps la Fleet Air Arm (FAA) dans une version embarquée (Sea Hurricane), un appareil en service de juillet 1940 à avril 1944.

La Grèce sélectionne l’appareil durant la Pax Armada en dépit du fait que certains pilotes héllènes auraient préféré le Spitfire plus moderne. Deux escadrilles de chasse, les 25ème et 27ème escadrilles vont être équipées de cet appareil soit trente-deux appareils de première ligne et seize de réserve cédés gracieusement par les britanniques.

Les appareils vont subir de très lourdes pertes contre les italiens puisque quand l’opération MARITSA est déclenchée seulement dix appareils sont encore en service au sein de la 27ème escadrille qui regroupe appareils et personnels des deux escadrilles ayant volé sur le Hurricane.

Ces appareils vont assurer la défense d’Athènes contre les bombardiers allemands, subissant de très lourdes pertes puisqu’à la fin de la Campagne de Grèce il ne restait que deux appareils qui sont détruits lors d’un bombardement d’artillerie alors qu’ils venaient de se poser à Patras.

Caractéristiques Techniques du Hawker Hurricane Mk IIC

Type : chasseur et chasseur-bombardier monoplan monomoteur

Masse à vide 2605kg en charge 3480kg maximale au décollage 3950kg

Dimensions : longueur 9.84m envergure 12.19m hauteur 4m

Motorisation : un moteur en ligne Rolls-Royce Merlin XX de 1185ch à 6400m

Performances : vitesse maximale 547km/h à 6400m distance franchissable 965km plafond opérationnel 10970m

Armement : huit mitrailleuses de 7.7mm Browning dans les ailes deux bombes de 500kg ou quatre de 250kg ou des roquettes.

Mitteleuropa Balkans (152)Yougoslavie (40)

Arsenal VG-40 et Arsenal VG-52

Arsenal VG-39. Le VG-40 en est dérivé.

En quelques années, la technologie aéronautique à fait un bon de géant en passant de l’association bois/toile à l’utilisation d’acier et de différents alliages légers. Cette évolution permettait d’augmenter les performances mais avait l’inconvénient d’augmenter le niveau technique nécessaire pour les ouvriers et surtout des matériaux stratégiques dont la fourniture pourrait être perturbée par le conflit.

D’où l’idée de construire des avions en bois et de revenir ainsi aux origines de l’aviation. Cela avait l’avantage du moins sur le papier de produire des avions performants surtout si les moteurs sont puissants même si en 1939 la puissance n’était pas le point fort des moteurs français, la faute notamment un sous-investissement des motoristes hexagonaux qui dilapidèrent en quelques années l’avance acquise durant le premier conflit mondial.

Une société baptisée Arsenal de l’Aéronautique est créée pour développer des avions de ce type, des avions qui sont désignés VG en référence aux noms des ingénieurs dirigeant cette nouvelle entreprise à savoir Michel Vernisse et Jean Galtier.

Après l’Arsenal VG-20, le duo Vernisse/Galtier va mettre au point une lignée de remarquables chasseurs qui nait avec le VG-30 qui ne dépassa pas le stade du prototype alors que le VG-31 ne voit pas le jour et que le VG-32 apparu après le VG-33 ne dépassera pas non plus le stade du prototype.

Le premier appareil produit de série sera l’Arsenal VG-33 qui effectue son vol inaugural le 25 avril 1939. Cet appareil répondait à un programme de 1937 destiné à remplacer le Morane-Saulnier MS-406 qui à l’époque effectuait à peine ses premiers vols mais à l’époque, la conception des avions ressemblait à une partie d’échecs, il fallait jouer avec deux ou trois coups d’avance.

Le futur VG-33 n’est pas le seul appareil en course puisqu’on trouve également le Dewoitine D-520, le CAO-200 et le Morane-Saulnier MS-450 mais ces deux derniers ne dépasseront pas à l’état de prototype moins en raison de performances insuffisantes que dans la volonté de l’armée de l’air de rationnaliser sa flotte, rationalisation qui allait s’accroitre durant le conflit.

Plusieurs commandes sont passées mais elles sont souvent réduites. C’est ainsi que si initialement il était prévu 720 Arsenal VG-33, au final seulement 450 exemplaires furent livrés dont seulement 216 appareils en ligne pour équiper un total de huit groupes de chasse, deux escadres complètes les 1ère et 2ème EC et la 14ème EC avec deux groupes, son troisième groupe disposant d’Arsenal VG-36.

Comme nous l’avons vu, le VG-33 fût le premier appareil produit en série à la différence des autres projets. Cette situation concerne également le VG-34 (cellule de VG-33 avec un Hispano-Suiza 12Y-45) mais aussi le VG-35 qui avec un moteur Hispano-Suiza de 1100ch annonce le VG-36 dont le prototype effectue son vol inaugural le 25 mai 1940.

Trois groupes de chasse (un groupe de la 14ème Escadre _le GC III/14_ et deux groupes de la 15ème Escadre _GC I/15 et GC II/15_) ainsi que six Escadrilles Régionales de Chasse (ERC) vont ainsi être équipés, l’Armée de l’Air ayant au total reçu 300 VG-36 (153 avions en ligne et le reste en réserve).

Après le VG-36, d’autres projets furent étudiés mais n’ont pas débouché sur une production en série comme le VG-37 avec un moteur en ligne Hispano-Suiza de 1000ch et le VG-38 propulsé par un Hispano-Suiza 77 suralimenté par deux compresseurs Brown Boveri.

C’est finalement l’Arsenal VG-39 qui va être produit en série, un appareil dont la silhouette est plus fine pour certains plus élégante que ces devanciers, un choix qui est peut être esthétique («Un bel avion est un avion qui vole bien» disait Marcel Bloch) mais qui à été rendu nécessaire par l’installation d’un Hispano-Suiza 89ter de 1280ch.

A noter qu’il s’en ait fallu de peu pour que le VG-39 ne soit propulsé par un moteur en ligne américain Allison. Le vol inaugural du prototype à lieu le 30 mai 1940 mais la production ne sera lancée qu’en septembre 1941. Sept groupes de chasse vont ainsi voler sur ce splendide appareil qui dispute au Dewoitine D-551 et au Bloch MB-157 le titre de meilleur chasseur français en service en septembre 1948.

Quand le second conflit mondial éclate, 237 VG-39 sont en ligne, 240 en réserve et 15 utilisés pour entrainement, essais, formation des mécaniciens soit un total de 492 appareils.

Au VG-39 succède logiquement l’Arsenal VG-40. C’est une évolution du VG-39 initialement baptisée VG-39bis qui se distinguait des premiers VG-39 par un moteur plus puissant (1650ch au lieu de 1250) et la possibilité de changer les ailes, des ailes avec un armement différent (un modèle avec six mitrailleuses de 7.5mm, un second avec huit mitrailleuses de ce calibre et le troisième modèle _le plus utilisé_ avec deux canons de 20mm et trois mitrailleuse de 7.5mm).

L’Armée de l’Air passe ainsi commande de 250 VG-40 en juin 1948 pour une guerre que l’on pressent imminente mais quand le conflit éclate en septembre 1948, moins d’une dizaine d’appareils à été produite, appareils utilisés pour mettre sur pied de nouvelles unités dont certaines étaient composées de pilotes tchèques, polonais voir venant de pays neutres comme l’Irlande, la Suisse et la Suède et engagés à la Légion Etrangère.

Au final ce sont 2400 Arsenal VG-40 qui ont été produits, l’appareil ayant été choisit pour devenir le chasseur standard de l’Armée de l’Air au grand dam de Bloch et de Dewoitine qui néanmoins parviendront à proposer leurs modèle une fois le conflit terminé.

Tout en produisant l’Arsenal VG-40, le bureau d’études de l’Arsenal de l’Aéronautique étudiait des améliorations avec des moteurs toujours plus puissants, des cellules toujours plus fines avec un armement orienté à la fois vers la chasse et la chasse-bombardement avec notamment l’utilisation de roquettes air-sol.

Tous ces projets n’aboutissent pas à une production en série. C’est ainsi que les VG-42 et VG-43 ne dépassent le stade de l’étude sur la planche à dessin (car n’apportant pas une plus-value importante par rapport au VG-40) mais les VG-44 et VG-45 atteignent le stade du prototype. Les tests réalisés vont permettre d’améliorer le VG-40 dans des modèles bis et ter avant que décision soit prise de produire un nouveau modèle en série.

Ce modèle sera baptisé Arsenal VG-52. Toujours propulsé par un moteur en ligne (un prototype à moteur radial n’à pas donné satisfaction alors que c’était la configuration initialement privilégiée) il effectue son premier vol le 17 janvier 1952.

L’appareil se comporte remarquablement. Son pilote, le sergent-chef Jean Matcheski (vingt-cinq victoires homologuées) raconta dans ses mémoires qu’il aurait aimé que le vol ne s’arrête jamais tant les sensations étaient délicieuses. Au sol aux ingénieurs il déclara simplement «Merci messieurs vous m’avez offert la plus belle émotion de ma vie de pilote».

La production en série est rapidement décidée. Comme de nombreux éléments sont communs avec le VG-40, la production des deux modèles se chevauchent ce qui explique qu’entre les livres le nombre d’Arsenal VG-52 Phenix (NdA le 1er juin 1952 le Ministère de l’Air à annoncé que les appareils recevrait une désignation pour «fortifier le moral des troupes») produits varie.

Selon les archives officielles du Ministère de la Production Aéronautique, 1250 Arsenal VG-52 Phenix ont été produits entre mai 1952 et juin 1955 quand cesse la production.

La Yougoslavie s’intéresse à l’Arsenal VG-40 avant même le début du second conflit mondial mais ne donne pas suite à une demande d’information effectuée le 14 juin 1948 par l’attaché de l’air de l’Ambassade de Yougoslavie à Paris qui avait assisté à une démonstration de l’appareil au mois de mars précédent.

Il faudra donc attendre la reconstitution d’une armée de l’air pour que l’Arsenal VG-40 vole frappé des cocardes yougoslaves. C’est cependant l’aéronavale qui va être la première à mettre en œuvre l’appareil d’une unité baptisée escadron de chasse n°1 «Liberté» (1. eskadrilla lovci «sloboda») va disposer de douze chasseurs qui vont rallier la Crète pour couvrir le port de la Sude contre les avions de reconnaissance et de bombardement ennemis.

Elle va ensuite opérer depuis le Péloponnèse (octobre 1952 à mai 1953), Corfou (avec des VG-52 parmi les premiers de série) enfin le Monténégro au mois de mars 1954. L’unité à subit des pertes assez sensible et au final l’aéronavale yougoslave à reçu trente Arsenal VG-40 et vingt Arsenal VG-52. Quand la guerre se termine en avril 1954, l’unité qui venait de rallier le Monténégro volait sur douze VG-52 mais avait conservé huit VG-40.

Les VG-40 et VG-52 de l’aéronavale yougoslave étaient toujours en service en 1958 quand les communistes renversent le roi Pierre II. Si certains appareils vont rallier les communistes d’autres font défection pour rallier l’Italie ce qui explique qu’un VG-40 ait été préservé à Brindisi et qu’un VG-52 trone fièrement dans l’entrée du musée de la guerre d’Athènes.

L’armée de l’air yougoslave va être un gros utilisateur du duo VG-40/VG-52. Elle le choisit l’Arsenal VG-40 comme chasseur monomoteur standard de préférence au Supermarine Spitfire, au Hawker Fury II ou encore au P-51 Mustang.

Les pilotes yougoslaves qu’il soient vétérans de la Campagne de Yougoslavie ou novices encore en formation au moment de l’opération MARITSA sont regroupés à Meknès où la France formait ses pilotes de chasse.

Pas moins de quatre groupes de vingt-sept appareils vont être équipés de cet appareil, les 1er, 4ème, 5ème et 8ème groupe de chasse soit 108 appareils en ligne. Ces groupes sont progressivement opérationnel et vont rallier la Crète puis le Péloponnèse pour des missions de chasse et de chasse-bombardement à l’aide de bombes et de roquettes.

Les pertes vont être lourdes et le manque de pilotes va entrainer la dissolution du 5ème groupe de chasse qui n’allait jamais voler sur son successeur l’Arsenal VG-52. Cet appareil va équiper les trois groupes de chasse de jour mais aussi les 3ème et 8ème groupes de chasse-bombardement, la transformation entamée en juillet 1953 s’achevant en avril 1954 au moment où la guerre se termine. Le VG-52 va donc équiper cinq groupes de vingt-sept appareils soit un total 135 appareils, leur carrière se révélant riche mais moins intense que celle de son prédécesseur.

L’Arsenal VG-40 et l’Arsenal VG-52 vont rester en service une fois la guerre terminée, l’appareil étant toujours opérationnel en 1958 quand la royauté est renversée par les communistes qui vont faire durer les VG-52 jusqu’en 1962 quand ils sont retirés du service et pour beaucoup envoyés à la casse.

Caractéristiques Techniques de l’Arsenal VG-39

Type : chasseur monomoteur monoplace

Poids : à vide 2100kg en charge 3000kg

Dimensions : envergure 10.80m longueur 8.60m hauteur 3.30m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 89ter douze cylindres en ligne dévellopant 1250ch et entrainant une hélice Chauvière tripale de 3.75m de diamètre

Performances : vitesse maximale 624 km/h à 7000m Autonomie maximale 1200km Plafond pratique 11200m

Armement : un canon Hispano-Suiza HS 404 de 20mm tirant à travers le moteur avec soixante coups et quatre mitrailleuses de 7.5mm MAC modèle 1934 M 39 alimentée à 500 coups chacune

Hawker Tempest

A l’époque l’aviation évoluait tellement vite qu’un appareil mis en service n’était pas dépassé mais en voie de déclassement. Il fallait donc mettre au point un avion comme on joue aux échecs avec toujours deux coups d’avance.

Dès la fin des années trente les britanniques se préoccupent du successeur du Hawker Hurricane pourtant tout juste en en service.

C’est l’acte de naissance du Hawker Typhoon mais si cet appareil était un bon appareil il était davantage à l’aise à basse altitude ce qui n’était le mieux indiqué pour un chasseur de supériorité aérienne qui doit être à l’aise à moyenne voir à haute altitude où peuvent se dérouler les combats aériens.

Suite à ces performances décevantes, la firme Hawker décida de dévelloper une version améliorée initialement baptisée Typhoon II avant de recevoir la nouvelle désignation de Tempest.

Ce n’était pourtant pas gagné d’avance puisqu’il y eut un projet concurrent baptisé Tornado mais après la construction de deux prototypes et de six appareils de pré-série le projet fût annulé en raison des insolubles problèmes rencontrés par le moteur Rolls Royce Vulture, moteur qui condamna également le Westland Whirlwind et l’Avro Manchester.

Le premier prototype du Tempest décolle pour la première fois le 14 octobre 1942 suivit d’un second le 4 janvier 1943. Les essais se passent bien et l’appareil peut être mis en service début 1944 au sein de la RAF.

Jusqu’en 1949 les deux appareils sont produits en même temps mais après la sortie des derniers Typhoon en juin, le Tempest reste le seul en ligne mais pour peu de temps car en mars 1951 il est remplacé sur les chaines de montage par le Fury II, le vrai remplaçant du Hurricane comme chasseur de supériorité aérienne.

La Yougoslavie soucieuse de ne pas trop dépendre de la France choisit le Tempest pour équiper trois groupes de chasse-bombardement, les 3ème, 7ème et 8ème groupes de chasse-bombardement soit 81 appareils en ligne, les appareils étant livrés aux yougoslaves entre mars et septembre 1950 à Ismaila en Egypte où les trois groupes sont mis sur pied.

Opérationnels en novembre 1950, il vont se séparer, le 3ème groupe ralliant le Dodécanèse, le 7ème groupe la Crète et le 8ème groupe le Péloponnèse. Le 3ème groupe oriente surtout son action contre la navigation de l’Axe, les allemands occupant les Cyclades. Avec des bombes et des roquettes, ils traquaient caïques, pontons et escorteurs, un véritable jeu du chat et de la souris.

Le 7ème groupe menait des missions similaires mais le 8ème étant davantage chargé de missions d’interdiction et d’appui-feu au profit des troupes alliés qui tenaient solidement la péninsule péloponnésienne.

Ces unités vont participer aux différentes offensives alliées en Grèce mais à partir de juillet 1953 ils vont être progressivement remplacés par des Arsenal VG-52 plus modernes. Le 7ème groupe n’à pas cette chance puisqu’en raison de la pénurie de pilotes, il est dissous avant rééquipement. Les derniers Tempest sont retirés du service actif en février 1954 soit quasiment à la fin de la guerre.

Entre-temps les trois groupes ont été rassemblés en Grèce continentale avant d’être à nouveau dispersés en Albanie (3ème groupe), dans le Vardar macédonien (7ème) et dans la région de Thessalonique (8ème groupe). Un Tempest à été préservé à Belgrade.

Caractéristiques Techniques du Hawker Tempest Mk I

Type : monoplace monoplan de chasse-bombardement

Masse : à vide 4195kg en charge 5176kg maximale au décollage 6190kg

Dimensions : longueur 10.26m envergure 12.49m hauteur 4.90m

Motorisation : un moteur en ligne Napier Sabre II de 2180ch entrainant une hélice quadripale

Performances : vitesse maximale 695 km/h à 5608m distance franchissable 1190km (2462km avec des réservoirs largables) plafond opérationnel 11125m

Armement : quatre canons de 20mm Hispano Mk II avec 200 obus par canon deux bombes de 500 ou de 1000 livres ou 8 roquettes de 76.2mm RP-3.

Ikarus IK-5

Durant l’entre-deux-guerre la puissance croissante des bombardiers inquiéta de plus en plus état-majors et gouvernements qui cherchèrent la parade la mieux adaptée à cette menace.

Parmi les parades appliquées figure le chasseur bimoteur dont les qualités étaient l’autonomie et l’armement plus que la vitesse et la maniabilité, facteurs que les cibles potentielles et probables (bombardiers) ne justifiait pas.

Rogozarski R-313

Les yougoslaves développèrent ainsi un bimoteur le Rogorzarski R-313 mais cet appareil n’allait pas équiper les unités de chasse de l’armée de l’air royale yougoslave mais les unités de reconnaissance et de bombardement, le bimoteur ayant été conçu comme un appareil polyvalent.

Il faut attendre le lancement du programme de l’IK-7 pour qu’un programme de chasseur bimoteur efficace soit lancé. C’est l’acte de naissance de l’IK-5 qui ironie de l’histoire allait donner naissance à une variante de reconnaissance baptisée IK-5R.

Le programme est lancé officiellement en octobre 1942, l’armée de l’air royale yougoslave passant commande de trois prototypes en janvier 1943, prototypes se distinguant par la motorisation, deux à moteurs en ligne (Hispano-Suiza pour le n°1, Rolls-Royce pour le n°2) et un à moteur radial (BMW-801 pour le n°3). Ils effectuent leur vol inaugural respectivement le 14 septembre, le 2 octobre et le 21 décembre 1943.

Les tests menés éliminent rapidement le n°3 laissant les n°1 et n°2 en course. Le n°1 est finalement choisit pour être la version produite en série de l’appareil même si quelques ingénieurs continueront de travailler sur une version propulsée par des moteurs Rolls-Royce en cas de besoin.

L’appareil est un élégant bimoteur à ailes basses, train rétractable, double-dérive, l’équipage composée de deux ou trois hommes (deux pour la version chasse trois pour la version de reconnaissance) est abritée dans un cockpit commun avec un verrière monobloc ce qui lui donne un faux air de Messerschmitt Me-110.

Le premier appareil de série effectue son premier vol le 17 novembre 1944. A part un léger problème d’échauffement, le vol se passe bien et l’appareil bientôt accepté par la VKJV.

Les commandes sont cependant limitées puisque seulement trente-deux appareils vont être commandés appareils livrés entre juin 1945 et février 1946.

Dix-huit appareils seulement étaient en ligne, neuf au sein du 5ème régiment (3ème brigade aérienne) en compagnie de dix-huit Ikarus IK-3 et neuf au sein du 9ème régiment (4ème brigade aérienne) en compagnie de dix-huit Hawker Hurricane.

La faiblesse des commandes fait dire à certain que l’investisment n’en valait pas vraiment la chandelle.

Les appareils en ligne en juillet 1949 vont participer à la Campagne de Yougoslavie. Ils vont mener des patrouilles d’interception mais aussi des missions de chasse-bombardement. Les pertes sont lourdes sur les dix-huit appareils en ligne, douze sont détruits auxquels il faut ajouter vingt des trente-deux appareils de réserve, soit trente-deux appareils irrémédiablement détruits sur cinquante en ligne.

Sur les dix-huit appareils restants, la plupart était en mauvais état. De plus les stocks de pièces détachées étaient très bas. Voilà pourquoi les appareils capturés par les allemands, les italiens et les hongrois ont pour la plupart finit à la casse après quelques vols d’évaluation au grand dam des croates qui avaient espéré récupérer ces appareils.

Caracteristiques Techniques

Type : chasseur bimoteur biplace

Masse à vide 3550kg en charge 5750kg

Dimensions : longueur 12.80m envergure 13.20m hauteur 2.90m

Motorisation : deux moteurs en ligne Hispano-Suiza de 1685ch entrainant une hélice tripale à pas variable

Performances : vitesse maximale 575km/h au niveau de la mer distance franchissable 1700km plafond opérationnel 8000m

Armement : deux canons de 20mm Hispano-Suiza HS.404 avec 80 obus et deux mitrailleuses Browning-FN de 7.92mm avec 1200 cartouches chacune dans le nez, quatre mitrailleuses Browning-FN de 7.92mm avec 900 cartouches chacune dans les ailes et une mitrailleuse Browning-FN de 7.92mm avec 800 cartouches. Embarquement possible de 1000kg de bombes ou de roquettes.

Bréguet Br700C2

Bréguet Br700C2, l’un des chasseurs biplaces de l’armée de l’air

Le Bréguet Br700C2 est un chasseur lourd bimoteur de conception et de fabrication française qui répond au besoin d’un «multiplace de défense» capable aussi bien de protéger le pays contre des escadres de bombardiers que d’escorter des bombardiers amis, les missions de chasse-bombardement et de chasse de nuit que ces appareils pratiqueront durant la guerre sont certes envisagées mais sont loin d’être prioritaires.

Un programme pour un avion de ce type est lancé en 1934, programme remporté par le Potez 630 face au Romano 110, au Loire-Nieuport 20, à l’Hanriot H-220 et enfin le Bréguet Br690.

Ce dernier était plus lourd que ses concurrents car la firme Bréguet envisageait de dévelloper une famille complète d’appareils pour répondre à un concept bientôt abandonné, le concept BCR (Bombardement Combat Reconnaissance) qui donna naissance à des appareils bons à rien et mauvais en tout (Amiot 143, Bloch MB-131, Potez 452…..).

Le premier vol du Bréguet Br690 n’à lieu que le 23 mars 1938 mais il ne sera pas commandé en série. Il va donc donner naissance à une famille complète d’avions d’assaut, de bombardement en piqué, de reconnaissance tactique (sans parler de projets non aboutis) et de chasse lourde sous la forme du Bréguet Br697.

Là encore ce modèle (qui effectue son premier vol le 19 octobre 1939) n’est pas produit directement en série. Véritable démonstrateur de technologie, il va donner naissance au Bréguet Br700C2 (chasseur biplace).

Le prototype du Bréguet Br700C2 décolle pour la première fois le 4 mars 1940. Par rapport au -697, il dispose d’ailes agrandies, de moteurs plus puissants et un armement renforcé. Un deuxième prototype décolle pour la première fois le 8 juin 1940, la production en série étant lancée en septembre 1940 d’abord au Havre puis au Havre et à Bourges.

Des commandes sont régulièrement passées pour armer les unités de chasse lourde et constituer un volant de fonctionnement, les autorités militaires françaises ne voulant pas se retrouver dans la même situation qu’en 1914 en manquant d’armes et de munitions alors que le conflit se met à durer bien plus longtemps que prévu.

En septembre 1948, sur les 432 Bréguet Br700C2 construits, on n’en trouve plus que 420 appareils, 12 ayant été perdus par accident dont 4 mortels. A cette époque une version améliorée était sur le point d’entrer en production ainsi que peut être une variante monoplace, le Bréguet Br750, version qui ne sera pas produite, l’armée de l’air choisissant le Farman Frelon, version francisée du De Havilland DH.103 Hornet.

De Havilland Sea Hornet en vol. Le Hornet est la version terrestre de ce biplace

La Yougoslavie va être équipé de cet élégant biplace suite à la décision de recréer des unités de chasse lourde en l’occurence deux groupes mais seul le 2ème groupe de chasse allait voler sur cet appareil.

L’unité est opérationnelle en juin 1950 et les vingt-sept bimoteurs vont rallier en vol d’abord l’île de Malte pour protéger l’île-forteresse des quelques raids aériens germano-italiens et ce jusqu’en mars 1951 quand l’unité est redéployée en Crète pour mener des missions de défense aérienne mais aussi de chasse-bombardement à l’aide de bombes et de roquettes.

Ces appareils vont subir des pertes sensibles ce qui explique en partie leur remplacement à l’automne 1953 par de nouveaux De Havilland Hornet, unifiant ainsi l’équipement des unités de chasse lourde.

Caractéristiques Techniques du Bréguet Br700C2

Type : bimoteur de chasse biplace

Poids : à vide 3000kg en charge 4700kg

Dimensions : Envergure 15.45m Longueur 9.44m Hauteur 3.20m

Motorisation : deux Gnôme-Rhône 14N de 1200ch entrainant des hélices tripales Ratier

Performances : vitesse maximale 595 km/h à 6000m distance franchissable1350km Plafond maximal 8500m

Armement : deux canons de 20mm Hispano-Suiza HS-404 alimenté à 90 coups chacun et deux mitrailleuses de 7.5mm MAC 34 modifié 39 alimentée chacune à 900 cartouches le tout concentré dans le nez et deux mitrailleuses de 7.5mm MAC 34 modifié 39 dans le poste arrière avec un total de 1500 cartouches.

Equipage : un pilote et un mitrailleur

De Havilland Hornet

Le De Havilland DH.103 Hornet est un élégant chasseur bimoteur monoplace, un descendant du Mosquito. Il à été conçu pour remplacer également le Beaufighter qui bien qu’efficace vieillissait et risquait d’être déclassé par de nouveaux appareils allemands voir japonais.

La mise au point du Hornet (frelon) est lancé en septembre 1944, l’Air Ministry demandant un chasseur bimoteur à long rayon d’action pour pouvoir par exemple opérer dans le Pacifique et en Insulinde où les distances sont non seulement gigantesques mais où la géographie de type insulaire et archipélagique rend délicat le déploiement de puissantes forces aériennes.

Quatre compagnies proposent leurs projets : Fairey, Hawker,De Havilland et Boulton-Paul mais seuls Fairey et De Havilland iront jusqu’à la réalisation du prototype, le ministère de l’Air britannique passant commande de deux prototypes de chaque modèle en l’occurrence le Fairey Goshawk et donc le De Havilland Hornet.

Les quatre prototypes sont livrés au printemps 1945. Dès cette époque, la France s’intéresse à cet élégant appareil de la perfide albion pour remplacer les Bréguet Br700C2 et les Lockheed H-322 à moyen terme.

Les deux premiers décollent respectivement les 7 juin et 21 septembre 1945, les deux derniers respectivement les 21 mai et 8 août 1945. En septembre 1946 le Hornet est choisit pour être produit en série mais deux ans après celle-ci pour des raisons industrielles n’à pas encore commencée.

La RAF va mettre en service l’appareil au printemps 1949 soit quatre ans après le vol du prototype ce qui est plutôt long à l’époque (mais courant à notre époque où les delais de développement sont de plus en plus longs).

La Yougoslavie va recevoir cet appareil pour équiper son 6ème groupe de chasse lourde soit vingt-sept appareils en ligne auxquels il faut ajouter des appareils destinés à l’entrainement. L’unité est opérationnelle à l’automne 1950. Elle assure la protection de la Crète, base arrière capitale pour le dispositif allié en Méditerranée orientale. Elle va mener aussi bien des missions de chasse lourde, que de chasse de nuit ou de chasse-bombardement.

En mai 1951 l’unité rallie le Dodécanèse pour une mission de chasse-bombardement en direction des Cyclades occupées par les allemands. En septembre 1952 le groupe rallie le continent pour appuyer l’offensive en direction de l’Attique, assurant tout aussi des missions de chasse lourde que de chasse-bombardement, les moyens aériens ennemis étaient encore importants dans le secteur.

L’unité qui va recevoir au total quarante-deux appareils va opérer avec une autre unité de chasse lourde qui comme nous l’avons vu va être ultérieurement équipée du même appareil. Ces chasseurs lourds vont rapidement opérer au dessus de la Yougoslavie menant des raids de harcèlement loin derrière le front pour perturber davantage le dispositif ennemi.

Les deux unités terminent la guerre dans le sud de la Serbie. Elles vont participer dans l’immédiat après guerre à des opérations de nettoyage et aux premières opérations contre une guerilla communiste bien décidée à renverser le roi, chose qu’ils parviendront à réaliser en 1958. Les Hornet yougoslaves ont été retirés du service en 1960 et hélas tous ferraillés.

Caractéristiques Techniques

Type : Chasseur bimoteur monoplace

Masse à vide : (à vide) 6033kg (à pleine charge) 8886kg (maximale au décollage) 9480kg

Dimensions : longueur 11.18m envergure 13.72m hauteur 4.3m

Motorisation : deux moteurs douze cylindres en ligne Rolls Royce Merlin 133/134 de 2030ch entrainant une hélice quadripales.

Performances : vitesse maximale : 748 km/h à 6705m distance franchissable avec réservoirs auxiliaires 2414km plafond opérationnel : 10670m

Avionique : un radar ASH centimétrique en 3cm sur le NF Mk 21

Armement : 4 canons de 20mm Hispano Mk V avec 190 coups par canon dans la partie inférieure du nez. Deux bombes de 454kg ou 8 roquettes de 60 livres.

Mitteleuropa Balkans (31) Hongrie (31)

Avions

Chasse et Chasse-bombardement

Fiat CR-32 Freccia

Fiat CR32

Comme toutes les armées de l’air, l’armée de l’air italienne à été marquée en profondeur par les leçons du premier conflit mondial.

En matière de chasse, la Regia Aeronautica continue d’avoir une vision romantique et chevaleresque du combat aérien où une poignée d’hommes courageux se battaient tels les chevaliers du Moyen-Age, une vision qui était parfaitement adaptée à la propagande fasciste.

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Scandinavie (94) Finlande (32)

Hawker Hurricane

Hawker Hurricane Mk IV KZ-321 3

Le Hawker Hurricane est le premier chasseur monoplan monomoteur de la RAF. Il est mis au point suite à l’Air Specification F.6/34 qui demandait un chasseur monoplan armé de huit mitrailleuses.

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Scandinavie (93) Finlande (31)

Avions

Chasse

Gloster Gamecock

Gloster Gamecock

Le Gloster Gamecock était un chasseur monomoteur monoplace biplan de conception britannique utilisé en petit nombre par l’armée de l’air finlandaise qui acheta trois exemplaires et en fit produire quinze sous licence soit un total de dix-huit appareils. Ce sont les seuls Gamecock qui furent engagés au combat, la RAF ayant retiré du service l’appareil depuis très longtemps quand éclate la guerre de Pologne et a fortiori le second conflit mondial.

L’appareil qui effectua son vol initial en février 1925 fût ainsi utilisé par les britanniques de mai 1926 à juillet 1931 dans six squadrons. Cette carrière courte s’expliquant en partie par un taux d’accident élevé avec 22 appareils sur 90 perdus.

Le 29 janvier 1940 un Gloster Gamecock aida à la capture d’un bombardier Illiouchine DB-3. Deux bombardiers s’étaient posés en Finlande suite à une erreur de navigation (ils pensaient se trouver en Estonie).

Lors d’un transfert de carburant le chasseur finlandais mitrailla le sol obligeant les soviétiques à filer avec un seul appareil laissa le deuxième aux mains des finlandais. Le Gamecock à été retiré des unités de première en 1941 et utilisé pour l’entrainement à la chasse jusqu’en 1946 quand les derniers appareils survivants sont envoyés à la ferraille.

Caractéristiques Techniques

Masse à vide 875kg en charge 1297kg

Dimensions : longueur 5.99m envergure 9.07m hauteur 2.94m

Motorisation : un Bristol Jupiter VI de 425ch

Performances : vitesse maximale 250 km/h à 1520m 233km/h à 3050m distance franchissable 587km plafond opérationnel 6735m Endurance 2h30

Armement : deux mitrailleuses de 7.7mm Vickers

Bristol Bulldog

Bristol Bulldog 8

Le Bristol Bulldog était un chasseur biplan monomoteur monoplace de conception et de fabrication britannique. Mis au point par Franck Barnwell de la Bristol Aeroplane Company, il à effectué son vol inaugural le 17 mai 1927 et mis en service en 1929 (après avoir triomphé du Hawker Hawfinch) soit un délai qui ferait rêver industriels comme opérationnels.

Principalement utilisé par la Royal Air Force (RAF), il à connu un succès non négligeable à l’export puisqu’il à été utilisé également par la Lettonie, le Danemark, la Finlande, l’Australie, l’Espagne (onze appareils anciennement lettons livrés aux basques au moment de la guerre d’Espagne), l’Estonie, la Suède et le Siam (Thaïlande) sans compter les Etats-Unis et le Japon qui ont acquis l’appareil uniquement à titre d’essais.

Retiré des unités opérationnelles par la RAF en 1937 (il fût remplacé par le Gloster Gauntlet), il n’à connu l’épreuve du feu que sous les couleurs finlandaises et républicaines espagnoles, les autres pays soit restant en paix ou alors ayant retiré l’appareil avant qu’il ne soit temps de l’engager au combat.

La Finlande disposait en novembre 1939 de dix-sept Bristol Bulldog Mk IVA, des appareils mis en œuvre au sein de l’escadron 26 intégré au 2ème régiment aérien de la Suomen Illmavoimat (Lentovailue 26 Lentorykmentti 2) qui allaient combattre l’aviation soviétique remportant deux victoires aériennes, un Polikarpov I-16 le 1er décembre 1939 (première victoire aérienne finlandaise du conflit) et un Tupolev SB.

Au cours du conflit le biplan britannique fût remplacé par un autre biplan venu d’outre-Manche le Gloster Gladiator (dernier chasseur biplan conçu par la Perfide Albion), une mesure transitoire en attendant la disponibilité de suffisamment de Fiat G-50, un monoplan italien à habitacle ouvert.

La production du Bristol Bulldog s’est répartie entre deux prototypes, deux Bristol Bulldog Mk I, 92 Bristol Bulldog Mk II, 268 Bristol Bulldog Mk IIA, deux Bristol Bulldog Mk.IIIA dont un modifié pour servir de prototype au Bristol Bulldog Mk IVA qui fût vendu à dix-sept exemplaires à la Finlande, cinquante-neuf Bristol Bulldog TM, une version biplace d’entrainement opérationnel et deux appareils produits sous licence par Nakajima au Japon soit un total de 442 appareils. Deux appareils ont été préservés dans des musées.

Caractéristiques Techniques (Bristol Bulldog Mk II)

Masse à vide 1000kg maximale au décollage 1586kg

Dimensions : envergure 10.3m longueur 7.67m hauteur 2.67m

Motorisation : un moteur radial Bristol Jupiter VII de 440ch

Performances : vitesse maximale 287km/h plafond opérationnel 8930m

Armement : deux mitrailleuses Vickers et quatre bombes de 9kg

Gloster Gladiator

Gloster Gladiator 20

A l’origine du Gloster SS.37 (le nom Gladiator est un nom officiel et non celui du constructeur) figure un appel d’offres (F.7/30) de 1930 demanda un chasseur biplan capable de filer à 400 km/h et armé de quatre mitrailleuses.

La propulsion devait être assuré par un Rolls-Royce Goshawk mais ce moteur se révéla défectueux et fût remplacé par un Bristol Mercury.

Le prototype du Gladiator effectua son premier vol le 12 septembre 1934 et après trois mois d’évaluation (avril-juillet 1935), l’appareil est commandé en série par la RAF puis par la Fleet Air Arm sans parler de pays étrangers (Chine, Finlande, Norvège, Belgique, Grèce,Egypte, Irak, Irlande,Lettonie,Lituanie, Afrique du Sud, Portugal et Suède, seuls les deux premiers l’employant au combat). Au final 747 appareils furent produits, 483 pour la RAF, 98 pour la FAA et 216 pour l’exportation.

En ce qui concerne son pays d’origine, huit squadrons de chasse en sont encore équipé en septembre 1939 dont quatre appartenant à la Royal Air Auxiliary Force. En septembre 1948, aucun Gladiator ne vole encore dans les unités de première ligne, quelques appareils étant utilisés pour les entraînements et pour les amateurs de voltige.

La Suomen Illmavoimat va recevoir au total trente Gloster Gladiator Mk II (dix financés par des dons et vingt acquis par la RAF cédés gracieusement par cette dernière) qui vont équiper la Lentovailue 26 (LLv 26) en remplacement de ses Bristol Bulldog obsolètes. Cette unité va perdre douze appareils mais ces pertes sont compensées par 45 victoires aériennes remportées par vingt-deux pilotes dont deux deviendront des as.

Avec l’arrivée des Fiat G-50, les Gloster Gladiator survivants sont transférés aux Leintovalue 12 et 14 avec lesquels ces unités vont combattre jusqu’à leur dissolution le 13 mars 1940.

Ces unités sont recrées en septembre 1941 mais seule la Lentovailue 14 va voler à nouveau sur Gloster Gladiator mais aussi sur Morane-Saulnier MS-406, cet équipement mixte perdurant jusqu’en 1944 quand l’unité est transformée sur Curtiss P-40.

Les appareils encore en état de vol vont être utilisés pour l’entrainement à la chasse.

Aux côtés des unités finlandaises «régulières» une autre unité de chasse va voler sur ce robuste biplan. Il s’agit du Lentorykmentti 19 (Flygflotily 19), un régiment aérien composé de volontaires suédois qui décidèrent de combattre aux côtés des finlandais.

Ce régiment disposait de douze Gloster Gladiator Mk I, de quatre Hawker Hart Mk I et de trois appareils de servitude (un Raab-Katzenstein RK-26, un Waco ZQC-6 et un Junkers F-13).

Douze appareils connus par les suédois sous le nom de J-8 et J-8A participèrent à la défense du nord du pays et jusqu’à la fin du conflit.

Pour la perte de trois appareils (un en combat aérien et deux par accident), l’escadrille n°19 remporta huit victoires aériennes et détruisit quatre appareils au sol. Au plan humain trois pilotes furent tués et deux faits prisonniers (ils seront libérés cinq mois après la fin du conflit).

Caractéristiques Techniques du Gloster Gladiator

Type : chasseur biplan monoplace

Masse : à vide 1155kg en charge 2205kg

Dimensions : longueur 8,38m envergure 9,85m hauteur 3,17m

Motorisation : un moteur radial Bristol Mercury VIIIA ou AS 9 cylindres développant 850ch

Performances : vitesse maximale 414 km/h plafond opérationnel 11570m distance franchissable 714km

Armement : quatre mitrailleuses de 7.7mm (deux Vickers et deux Lewis puis quatre Browning)

Fokker D.XXI

Fokker D.XXI 3

Le Fokker D.XXI était un chasseur monoplan monoplace à moteur radial et train fixe typique de la première génération de chasseur monoplan (on pourrait le comparer au Boeing P-26 Peashooter américain ou au D-500/D-510 français).

Chasseur néerlandais standard en septembre 1939, il n’était plus en service dans l’aéronautique militaire néerlandaise en septembre 1948 ce qui explique que c’est uniquement sous les couleurs finlandaises et danoises que le robuste chasseur Fokker allait connaître le combat.

Issu d’un programme lancé en novembre 1934, il aurait du être également fabriqué sous licence par l’Espagne républicaine mais l’usine à été prise par les nationalistes avant que le premier appareil ne sorte.

Le vol inaugural à lieu le 27 mars 1936 et l’appareil va équiper les forces néerlandaises à soixante-douze exemplaires entre 1938 et 1947, date de leur retrait du service, les chasseurs servant de leurres pour protéger les aérodromes. Il semble que quelques appareils ont été réutilisés par les allemands pour l’entrainement mais ce n’est pas certain.

Les appareils préservés ont été concentrés à Flessingue. Le 14 septembre 1949, le sergent Polkoven s’empare d’un appareil pour fuir en Angleterre.

Tombé en panne d’essence il doit sauter en parachute. Récupéré par un hydravion, il est célébré par la propagande et sans demander son reste obtient de se réengager dans la force aérienne en exil, combattant jusqu’à sa mort en combat aérien en octobre 1952 (il était alors lieutenant et fût promu capitaine à titre posthume).

Très rapidement le gouvernement finlandais se montre intéressé par le nouveau chasseur néerlandais.

Ce choix s’explique pour des raisons politico-économiques : Fokker Aviation est obligé d’exporter car le marché national néerlandais est trop réduit et pour le gouvernement néerlandais la vente d’appareils à un autre pays neutre ne pose pas de problèmes diplomatiques sauf peut être avec l’URSS ce qui est de toute façon le cadet des soucis du gouvernement néerlandais qui n’à aucune relation diplomatique avec le pays des soviets.

Une première commande de sept appareils est passée à laquelle il faut ajouter l’acquisition de la licence de production pour permettre une production de l’usine aéronautique d’Etat (Valtion Lentokonetehdas). Entre 1939 et 1944 pas moins de quatre-vingt treize appareils ont été produits par les finlandais.

Au moment de la guerre d’Hiver, quarante et un appareils sont disponibles utilisés par le Lentovailue 14 (LLv 14) (NdA et selon certaines sources par le Lentovailue 26) où ils se montrent largement à la hauteur des missions demandées bien que l’appareil soit clairement déclassé.

En revanche en juin 1950 quand éclate la guerre de Continuation l’appareil est clairement obsolète et n’est en service que parce que les finlandais n’arrivent pas à produire et à acquérir suffisamment d’appareils pour les remplacer.

Vingt-cinq Fokker D.XXI sont encore en service au sein du Lentovailue 16 (neuf appareils plus dix-huit Fokker D.XXIV) et au sein du Lentovailue 64 (seize appareils), le premier escadron dépendant du 1er régiment aérien et le second du 6ème régiment.

En théorie la première unité doit opérer comme pure unité de chasse alors que la deuxième doit mener des missions de coopération navale. En réalité une feuille de papier à cigarette va séparer les missions de la première de la seconde unité qui vont devoir abattre tout ce qui porte une étoile rouge.

Les Fokker D.XXI maniés par d’excellents pilotes vont faire ce qu’ils peuvent et même un peu plus pour retarder l’inéluctable.

Sur les trente-quatre chasseurs disponibles en juin 1950 seuls six vont survivre à la guerre de Continuation, étant stockés puis envoyés à la ferraille sauf un protégé par son pilote qui refusait de s’en séparer. Voilà pourquoi un Fokker D.XXI à été préservé dans un musée près de Tampere.

Caractéristiques Techniques

Type : chasseur monomoteur monoplan

Masse : à vide 1594kg en charge 1970kg

Dimensions : longueur 8.2m envergure 11m hauteur 2.92m

Motorisation : un moteur radial Bristol Mercury VIII de 830ch

Performances : vitesse maximale 460km/h vitesse de croisière 429 km/h distance franchissable 930km plafond opérationnel 11350m

Armement : quatre mitrailleuses de 7.7mm Vickers

Brewster Buffalo

Brewster F2A-3 Buffalo 16

Le Brewster F2A Buffalo est un monoplan de chasse mis au point au milieu des années trente suite à une demande de la marine américaine lancée en 1935 qui souhaitait disposer d’un chasseur aussi moderne que ceux équipant l’USAAC.

Plusieurs constructeurs proposent leurs projets qu’il s’agisse de la firme Seversky qui propose une version navalisée de son P-35 (l’ancètre du P-47), Curtiss propose une version navalisée du P-36 (connu en France sous le nom de H75 Hawk), Brewster proposant son XF2A-1 et Grumman son XF4F-1.

Le prototype du Buffalo décolle pour la première fois le 2 décembre 1937. C’est un monoplan à aile basse avec un fuselage en forme de tonneau nécessaire pour son gros moteur radial.

L’US Navy craint cependant que Brewster ne puisse fournir les appareils demandés et par précaution demande à Grumman une version monoplan de son XF4F-1 qui allait donner naissance au F4F Wildcat.

L’US Naval Aviation va commander cinquante-quatre F2A-1 mais quarante-trois d’entre-eux sont livrés à une Finlande en guerre contre l’URSS.

Ils sont remplacés par le même nombre de F2A-2 (qui aurait pu être utilisé par la Grande-Bretagne mais Londres ne donna pas suite à sa lettre d’intention pour 120 appareils suite à la fin de la guerre de Pologne).

Outre la Finlande l’autre pays acheteur fût les Pays-Bas pour équiper son aviation aux Indes Néerlandaises. Soixante-quatre appareils comparables aux F2A-2 sont acquis, les derniers appareils étant livrés peu avant la faillite de Brewster Aviation.

A cela s’ajoutera soixante-quatre appareils type F2A-3 commandés mais seulement quarante-huit livrés en raison de la faillite du constructeur. L’appareil est retiré du service en 1945.

Tout comme le Bristol Bulldog, le Brewster Buffalo va connaître le combat non pas sous les couleurs américaines mais sous les couleurs de ses deux acheteurs étrangers à savoir les Pays-Bas contre les japonais et la Finlande contre l’URSS.

La Suomen Illmaivomat reçoit donc quarante-trois Brewster F2A-1 Buffalo au cours de la guerre d’Hiver équipant le Lentoivalue 22, une unité créée le 10 janvier 1940 avec des Buffalo et des Hurricane.

L’unité est dissoute le 13 mars 1940 suite à la fin du conflit. Les appareils sont mis sous cocon au cas où. Voilà pourquoi l’unité réactivée du 17 septembre 1941 au 13 mars 1943 va voler sur les mêmes appareils. En revanche quand l’unité à été à nouveau activée le 17 janvier 1950 elle va voler sur des Curtiss P-40.

Au cours de la Pax Armada des Buffalo anciennement américains vont être livrés à la Finlande auxquels il faut ajouter un nombre incertain d’appareils construits illégalement avec des pièces détachées et des appareils cannibalisés.

Le Brewster Buffalo va ensuite équiper le Lentoivalue 24 à partir de juillet 1941 mais cette unité considérée comme la meilleure unité de chasse de l’armée de l’air finlandaise va recevoir en juillet 1949 des Messerschmitt Me-109G nettement plus modernes.

Es-ce la fin du Buffalo sous les couleurs finnoises ? Que nenni puisque vingt-sept appareils sont opérationnels en juin 1950 au sein du Lentoivalue 10.

Le Brewster Buffalo va donc participer à la guerre de Continuation où il va se montrer efficace contre des bombardiers mais nettement moins contre des chasseurs. L’appareil est retiré des unités de première ligne à l’été 1952 remplacé par un appareil finlandais, le VL Pyörremyrsky.

Caractéristiques Techniques du Brewster F2A Buffalo

Type : chasseur monoplace monoplan embarqué

Masse à vide 2146kg maximale 2867kg

Dimensions : longueur 8.02m envergure 10.67m hauteur 3.66m

Motorisation : un moteur radial 9 cylindres en étoile Wright R-1820 développant 1200ch

Performances : vitesse maximale 517 km/h plafond opérationnel 9144m distance franchissable : nc

Armement : quatre mitrailleuses Browning M-2 de 12.7mm (deux dans le fuselage et deux dans les ailes), deux bombes de 46kg.

Fiat G.50

Flugzeuge  Fiat G.50 und Messerschmitt Me 110

Alors que le Fiat CR-42 était encore en développement, l’ingénieur Giuseppe Gabrielli décide de travailler sur un monoplan destiné à succéder au Fiat CR-32 déjà en service et donc au CR-42 pas encore opérationnel.

Les deux prototypes commencent à être construits à l’été 1936, des appareils monoplans à aile basse propulsé par un moteur radial, le futur Fiat G-50 étant le premier monoplace tout en métal avec cockpit fermé et train rétractable mis au point en Italie.

Le vol inaugural du prototype à lieu le 26 février 1937 et huit mois plus tard en octobre les deux prototypes sont présentés au public.

Les pilotes apprécient sa manœuvrabilité, ses commandes souples mais le nouveau chasseur italien souffre d’un manque de puissance qu’elle soit propulsive ou militaire.

Les premiers appareils (commande initiale de 45 exemplaire) sont mis en service en 1938, la production s’achevant au printemps 1947 après la sortie de 764 exemplaires et de cinq prototypes, le Fiat G-55 le remplaçant sur les chaînes de montage.

Des variantes ont été produites. Après la variante initiale, la firme FIAT produit le G-50bis (rayon d’action accru 495 exemplaires produits), le G-50ter (produit à dix exemplaires), le G-50V, un prototype à moteur allemand qui annonce le G-55, le G-50bis A/N (biplace de chasse bombardement, resté à l’état de prototype), le G-50B (version biplace d’entrainement 100 exemplaires), le G-51 abandonnée au profit du G-55 et le G-52 resté au stade du projet car le moteur prévu n’à jamais été produit.

L’appareil était toujours en service en septembre 1948 et même à la fin du conflit en avril 1954 à une époque où il était totalement obsolète.

Si je parle de cet appareil c’est naturellement qu’il à été exporté en Espagne mais surtout en Finlande où il va participer à la guerre d’Hiver puis à la guerre de Continuation.

Trente-cinq appareils sont acquis au début de la guerre d’Hiver volant au sein du Lentovailue 26 (LLv 26) après que cette unité ait volé sur Gloster Gladiator. L’unité disposait toujours de cet appareil mais avec seulement douze exemplaires, les quinze autres appareils étant des Fokker D.XXIV.

Le Leintovalue 12 (LLv 12) recréé en 1941 va voler sur Fiat G-50 et sur Hawker Hurricane mais avant même d’être engagé au combat il est transformé sur Messerschmitt Me-109G.

Douze Fiat G-50 Freccia vont participer à la guerre de Continuation combattant dans le sud de la Finlande et au dessus de Leningrad. Dans un premier temps les pilotes finnois mieux entraînés que leurs homologues soviétiques tirent 110% de leur machine mais très vite cela ne suffit plus face à des appareils soviétiques plus modernes et avec des pilotes qui avaient passé le cap de la sélection naturelle.

A la fin de la guerre de Continuation il restait quatre appareils. Ces appareils retirés des unités de première ligne en décembre 1952 vont être ferraillés dès la fin du conflit ce qui explique qu’aucun chasseur italien n’à survécu sous le froid climat finlandais.

Caractéristiques Techniques

Type : chasseur monoplan monoplace

Masse à vide 1963kg maximale au décollage 2402kg

Dimensions : longueur 8.01m envergure 10.99m hauteur 3.28m

Motorisation : un moteur radial quatorze cylindres Fiat A.74 RC38 de 870ch

Performances : vitesse maximale 470km/h à 5000m distance franchissable 445km plafond opérationnel 10700m

Armement : deux mitrailleuses de 12.7mm Breda-SAFAT

Morane-Saulnier MS-406

MS-406

Morane-Saulnier MS-406

Le Morane-Saulnier MS-406 était un chasser monoplan monomoteur de conception et de fabrication française. Il est issu du programme C1 lancé en juillet 1934 qui demandait à différents constructeurs un monomoteur capable d’atteindre la vitesse de 400km/h, un armement composé d’un canon et de deux mitrailleuses ou deux canons ou quatre mitrailleuses, le nouvel appareil devant remplacé les monoplans Dewoitine D-371, Dewoitine D-500 et Loire 46.

Le programme est amendé à deux reprises, n’étant définitivement gêlé qu’en novembre 1935, les services officiels demandant cette fois un chasseur pouvant aller à 450 km/h, une autonomie et un plafond opérationnel accrus.

De nombreux constructeurs présentent leurs projets que ce soit Dewoitine avec son D-510, Loire Aviation (issu des ACL de Saint-Nazaire) avec son Loire 250, Nieuport avec son Nieuport 161, Romano avec son Romano 130, les Avions Marcel Bloch avec son MB-150 et Morane-Saulnier avec son MS-405. Seuls les deux derniers seront produits en série.

Le premier prototype du MS-405 effectue son premier vol le 8 août 1935 et après des essais satisfaisants est acheté par l’Etat en novembre 1936, s’illustrant au salon aéronautique de Bruxelles en juin 1937 ce qui suscita l’intérêt de la Chine, de la Suisse et de la Turquie.

Après deux prototypes et quinze appareils de pré-série, la production passe aux appareils de série qui ont été rebaptisés MS-406, ces appareils étant produits à Puteaux, à Tarbes et à Bouguenais près de Nantes.

Au 3 septembre 1939, 600 exemplaires ont été produits, le nombre passant à 1000 exemplaires en juin 1940 et enfin 1100 exemplaires quand la production est arrêtée en septembre 1940.

Cet appareil connu comme le «meilleur chasseur du monde» est rapidement dépassé par les progrès fulgurants de l’aviation et l’armée de l’air prend rapidement la décision de le remplacer par des appareils plus modernes.

A son apogée, treize groupes de chasse volent sur cet appareil qui sera progressivement remplacé par des Dewoitine D-520 (sept), par des Arsenal VG-33 (quatre), par des Arsenal VG-39 (un groupe) et par des Curtiss H-75 (un groupe).

Le remplacement des MS-406 est achevé en janvier 1943 mais tous ne sont pas feraillés. En effet, 500 appareils sont transformés en MS-410 et retirés du service à l’automne 1946 (certains appareils étant revendus à la Suisse, à la Turquie et à la Belgique).

Cinquante Morane-Saulnier MS-406 sont livrés par la France à l’armée de l’air finlandaise en janvier et mis en ligne le 4 février soit pour la dernière phase de la guerre d’Hiver c’est-à-dire à une époque où le sort des armes à définitivement basculé du côté soviétique. L’impact du petit chasseur français à donc été très limité.

L’unité qui l’à utilisé en compagnie des Hawker Hurricane, le Lentovailue 28 (LLv 28) est cependant dissoute le 5 juin 1940 après qu’un temps fût envisagée son maintien en ligne. Les appareils sont stockés et vont être réutilisés au moment de la réactivation de la Lentovailue 14 (LLv 14) en compagnie de Gloster Gladiator.

Cet équipement mixte va durer jusqu’en décembre 1944 quand le Curtiss P-40 remplace les deux appareils. Il restait à cette époque trente-deux appareils en état de vol. Durant la guerre de Continuation ils furent utilisés pour l’entrainement à la chasse. Ce n’est pas certain mais quelques appareils ont visiblement été réemployés au combat à l’été 1953 pour des missions de défense locale.

En octobre 1953, il restait vingt Morane-Saulnier MS-406 disponible. La majorité en très mauvais état matériel est immédiatement envoyé à la ferraille mais six appareils sont préservés.

Pour l’anecdote se sont les premiers à recevoir la nouvelle cocarde. A la place de svatiska bleu (interdite par les soviétiques et les alliés occidentaux et de toute façon négativement connotée) les vieux chasseurs français vont recevoir un cercle bleu entouré par un cercle blanc lui même entouré par un liseré bleu qui en 1960 deviendra un vrai cercle bleu. La cocarde n’à pas changé jusqu’à aujourd’hui.

Actuellement il reste deux appareils en Finlande, un appareil exposé à Tampere et un autre dans le musée de l’histoire d’Helsinki.

Caractéristiques Techniques du Morane-Saulnier MS-406

Type : chasseur monoplace monomoteur

Poids : à vide 1895kg maximal 2540kg

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Y-31 12 cylindres développant 860ch au décollage entraînant une hélice Chauvière de 3m de diamètre

Performances : vitesse maximale 486 km/h à 5000m Autonomie maximale 1100km Plafond pratique 9400m

Armement : un canon Hispano-Suiza HS-9 de 20mm tirant à travers l’axe de l’hélice avec soixante obus et deux mitrailleuses MAC-34 de 7.5mm dans chaque aile.

Scandinavie (92) Finlande (30)

La Suomen Ilmavoimat dans la guerre d’Hiver

Quand éclate la guerre de Pologne le 1er septembre 1939, l’ordre de bataille de l’armée de l’air finlandaise est le suivant :

Fokker C.X 3

Fokker C.X

-Lentorymentti LeR 1 : Lentovailue 10 (LLv 10) treize Fokker C.X Lentovailue 12 (LLv 12) treize Fokker C.X Lentovailue 14 (LLv 14) treize Fokker C.V et Fokker C.X Lentovailue 16 (LLv 16) douze Blackburn Ripon, trois Junkers K.43 et Junkers W.34, quatre Fokker C.V et trois Fokker C.X.

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Benelux (67) Belgique (28)

Supermarine Spitfire Mk V

Supermarine Spitfire Mk V 9

Supermarine Spitfire Mk V en vol

Elegant monomoteur à moteur Merlin, le Supermarine Spitfire («cracheur de feu») est le dernier appareil conçu par Reginald Mitchel qui décéda avant de voir le formidable succès de son appareil qui marqua les esprits dès son premier vol.

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Benelux (66) Belgique (27)

Avions de l’Aéronautique Militaire

Chasse et Chasse-Bombardement

Avant-propos

En mai 1949, la flotte de chasse l’Aéronautique Militaire Belge est entre deux âges avec des avions modernes (Supermarine Spitfire Mk V, Bréguet Br700C2) et des avions déclassés (Morane-Saulnier MS-410, Hawker Hurricane Mk IV, Renard R-36M). Et encore les Gloster Gladiatorr et les Fiat CR-42 Falco avaient été retirés du service en Europe tout comme le Brewster Buffalo qui lui opérait au Congo.

Le haut commandement militaire belge était conscient de cette situation et avait obtenu la commande d’Arsenal VG-39 auprès de la France mais aucun appareil n’avait été livré avant le 10 mai 1949.

Les pilotes vont donc faire de leur mieux, compensant par leur courage et leur agressivité les défauts de leurs montures. Les pertes sont lourdes (il ne restait plus que vingt-quatre chasseurs à la capitulation belge) mais l’expérience accumulée irremplaçable.

Les belges parviennent à reconstituer quatre squadrons de chasse dont un spécifiquement désigné pour la chasse-bombardement, des unités équipées d’avions français, des Arsenal VG-39bis, des Arsenal VG-40 pour la chasse-bombardement et des Farman Frelon pour la chasse lourde.

A la fin du conflit, l’Arsenal VG-40 est le seul chasseur monomoteur en service aux côtés du Farman Frelon.

Le premier va rapidement céder la place au North American P-51 Mustang alors que le Farman Frelon va rester en service jusqu’à la fin des années cinquante.

Gloster Gladiator

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Gloster Gladiator

A l’origine du Gloster SS.37 (le nom Gladiator est un nom officiel et non celui du constructeur) figure un appel d’offres (F.7/30) de 1930 demanda un chasseur biplan capable de filer à 400 km/h et armé de quatre mitrailleuses. La propulsion devait être assuré par un Rolls-Royce Goshawk mais ce moteur se révéla défectueux et fût remplacé par un Bristol Mercury.

Le prototype du Gladiator effectua son premier vol le 12 septembre 1934 et après trois mois d’évaluation (avril-juillet 1935), l’appareil est commandé en série par la RAF puis par la Fleet Air Arm sans parler de pays étrangers (Chine, Finlande, Norvège, Belgique, Grèce,Egypte, Irak, Irlande,Lettonie,Lituanie, Afrique du Sud, Portugal et Suède, seuls les deux premiers l’employant au combat). Au final 747 appareils furent produits, 483 pour la RAF, 98 pour la FAA et 216 pour l’exportation.

En ce qui concerne son pays d’origine, huit squadrons de chasse en sont encore équipé en septembre 1939 dont quatre appartenant à la Royal Air Auxiliary Force. En septembre 1948, aucun Gladiator ne vole encore dans les unités de première ligne, quelques appareils étant utilisés pour les entraînements et pour les amateurs de voltige.

En ce qui concerne la Belgique, vingt-deux Gloster Gladiator Mk I sont commandés en 1937, appareils qui en septembre 1939 équipent le 1er groupe du 2ème régiment aéronautique qui va un temps voler sur Gladiator et sur Hurricane avant de passer sur Supermarine Spitfire.

Le Gloster Gladiator est retiré des unités de première ligne de l’Aéronautique Militaire Belge en juin 1943 à une époque où il était totalement obsolète. Il restait à l’époque seize appareils en service.

Ces appareils sont stockés au cas où et en septembre 1948, dix appareils en état de vol sont ressortis et utilisés pour quelques patrouilles de défense locale avant que des appareils plus modernes prennent le relais.

Le 10 mai 1949, il restait six appareils alignés comme à la parade sur la base de Florennes. Ils sont détruits par l’aviation allemande, leurs épaves étant évacués par les allemands qui s’empressent de remettre en état les aérodromes belges pour améliorer leur permanence sur le champ de bataille.

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Gloster Gladiator

Caractéristiques Techniques du Gloster Gladiator

Type : chasseur biplan monoplace

Masse : à vide 1155kg en charge 2205kg

Dimensions : longueur 8,38m envergure 9,85m hauteur 3,17m

Motorisation : un moteur radial Bristol Mercury VIIIA ou AS 9 cylindres développant 850ch

Performances : vitesse maximale 414 km/h plafond opérationnel 11570m distance franchissable 714km

Armement : quatre mitrailleuses de 7.7mm (deux Vickers et deux Lewis puis quatre Browning)

Fiat CR-42 Falco

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Dans les premiers mois de la guerre d’Espagne, le Fiat CR-32 est le meilleur chasseur du camp nationaliste. Bon appareil solide et maniable avec aux commandes des pilotes bien entraînés il est un adversaire redoutable pour l’aviation républicaine équipée de Polikarpov I-15.

Les premiers retours d’expérience du conflit espagnol confortent les pilotes italiens dans l’utilité d’un biplan très maniable capable de s’imposer y compris à des monoplans pourtant plus modernes.

Le 23 mai 1938, le premier prototype du faucon effectue son premier vol. C’est un vrai anachronisme car à l’époque le Me-109, le MS-406 et le Hurricane ont été mis en service, que le Spitfire est sur le point de l’être. Mieux même, des monoplans de chasse (Fiat G-50 et Macchi C-200) sont en développement en Italie.

Pourquoi alors le produire ? Tout simplement pour des questions politiques et industrielles, la production du faucon donnant du travail aux ouvriers de la FIAT et aux sous-traitants.

Il entre en service en mai 1939 et un an plus tard, 183 exemplaires sont en service dans les stormo de chasse de la Regia Aeronautica.

Ayant triomphé du Caproni Ca-165, le Fiat CR-42 est une évolution du CR-32 avec un moteur plus puissant et diverses améliorations aérodynamiques.

Avec une très faible charge alaire, l’appareil se révèle extrêmement manoeuvrant et peut espérer damner le pion à des monoplans plus modernes et mieux armés.

Produit jusqu’en 1944 à 940 exemplaires, le Fiat CR-42 à donné naissance à une variante chasse de nuit (Fiat CR-42N), une variante d’attaque au sol (Fiat CR-42AS),une variante biplace pour l’entrainement (CR-42B Biposto), une variante à armement renforcé (Fiat CR-42ter deux mitrailleuses de 12.7mm de plus), un hydravion de chasse (ICR-42) et une version lutte anti-partisans (CR-42LW).

Comme son devancier l’appareil à été exporté en Espagne, en Hongrie (52 exemplaires), en Suède (72 exemplaires) et en Belgique (40 exemplaires), étant toujours en service en septembre 1948 mais uniquement en AOI (Afrique Orientale Italiana).

Il participe à l’opération GIDEON, l’attaque alliée de l’Africa Orientale Italiana (AOI) moins comme chasseur que comme avion d’attaque au sol et avion de harcèlement pour attaquer de nuit des unités alliées isolées ou des cibles éloignées du front où les défenses étaient plus faibles (surtout sur un front très secondaire où les moyens étaient limités).

En métropole des appareils vont être utilisés pour la lutte anti-partisans et pour le harcèlement, un rôle où leur faible vitesse et leur maniabilité étaient de précieux atouts.

A la fin du conflit un certain nombre d’appareils existaient encore. La majorité à été feraillée mais certains ont été préservés dans des musées ou sur des mémoriaux. Un appareil à été préservé en Suède, un autre en Belgique, deux en Grande-Bretagne, deux en France et en aux Etats-Unis.

La Belgique à donc acquis quarante appareils livrés à la fin des années trente et principal chasseur belge quand éclate la guerre de Pologne. Ils se montrent cependant incapables d’intercepter les bombardiers et les avions de reconnaissance allemands qui survolent le pays.

De plus suite à des défauts de fabrication, un certain nombre d’appareils vont s’écraser ce qui accroît la méfiance des pilotes. Il n’y à ainsi plus que 30 appareils en décembre 1940 et 21 en décembre 1941.

La décision est alors prise de le remplacer mais comme souvent en Belgique cela va prendre du temps et il sera au final retiré du service à l’arrivée du Morane-Saulnier MS-410 et du Renard R-36M.

En mai 1949, il n’existe plus que douze appareils stockés. Une partie est incendiée, les allemands récupérant les autres qu’ils vont céder à la Hongrie qui va les cannibaliser pour ses propres appareils. Un appareil va échapper aux fourches caudines allemandes et va réapparaître dans les années soixante, volant jusqu’en 1985 quand à la mort de son propriétaire ses descendants en font cadeau au musée de l’Armée de Bruxelles qui le restaure et l’expose. C’est toujours le cas en 2020.

Fiat CR 42 Falco 8

Caractéristiques Techniques

Type : chasseur biplan monoplace

Masse à vide 1782kg en charge 2295kg

Dimensions : longueur 8.25m envergure (aile basse 6.50m aile haute 9.70m) hauteur 3.58m

Motorisation : un moteur radial Fiat A.74 RC38 de 840ch

Performances : vitesse maximale 441km/h vitesse de croisière 399km/h distance franchissable 780km plafond opérationnel 10210m

Armement : (premières séries) mitrailleuses Breda-SAFAT de 7.7mm (séries tardives) deux mitrailleuses de 12.7mm Breda-SAFAT avec 400 coups et deux mitrailleuses de 12.7mm sous les ailes inférieures, 200kg de bombes

Brewster Buffalo

Brewster F2A-3 Buffalo 16

Le Brewster F2A Buffalo est un monoplan de chasse mis au point au milieu des années trente suite à une demande de la marine américaine lancée en 1935 qui souhaitait disposer d’un chasseur aussi moderne que ceux équipant l’USAAC.

Plusieurs constructeurs proposent leurs produits qu’il s’agisse de la firme Seversky qui propose une version navalisée de son P-35 (l’ancètre du P-47), Curtiss propose une version navalisée du P-36 (connu en France sous le nom de H75 Hawk), Brewster proposant son XF2A-1 et Grumman son XF4F-1.

Le prototype du Buffalo décolle pour la première fois le 2 décembre 1937. C’est un monoplan à aile basse avec un fuselage en forme de tonneau nécessaire pour son gros moteur radial.

L’US Navy craint cependant que Brewster ne puisse fournir les appareils demandés et par précaution demande à Grumman une version monoplan de son XF4F-1 qui allait donner naissance au F4F Wildcat.

L’US Naval Aviation va commander cinquante-quatre F2A-1 mais quarante-trois d’entre-eux sont livrés à une Finlande en guerre contre l’URSS.

Ils sont remplacés par le même nombre de F2A-2 (qui aurait pu être utilisé par la Grande-Bretagne mais Londres ne donna pas suite à sa lettre d’intention pour 120 appareils). A cela s’ajoutera soixante-quatre appareils type F2A-3 commandés mais seulement quarante-huit livrés en raison de la faillite du constructeur. L’appareil est retiré du service en 1945.

La Belgique commande en décembre 1939 peu avant la fin de la guerre de Pologne quarante B-339B, une version terrestre ou dénavalisée du F2A-2 qui se distinguait des appareils américains par un moteur moins puissant, une dérive agrandie, la suppression de la crosse d’appontage et du conteneur disposant d’un canot pneumatique.

Suite à la fin de la guerre dite de Pologne, cette commande est suspend mais le gouvernement belge décide de la confirmer, les quarante appareils étant livrés entre juin 1940 et février 1941.

Les pilotes belges sont peu emballés par cet appareil qu’ils jugent lent et pataud ce qui n’est pas vraiment bon signe pour un chasseur. Aussi la carrière du Buffalo en métropole est courte puisqu’en septembre 1944 les appareils sont envoyés au Congo pour équiper le SAFP.

A l’époque il restait vingt-quatre appareils en état de vol. L’escadrille de chasse va disposer de douze appareils laissant donc douze en réserve. Cet appareil encore en service en septembre 1948 et même en juin 1949 avec huit appareils en ligne et six en réserve.

Le Buffalo n’aura même pas l’occasion de combattre puis-qu’avant l’engagement dans l’opération GIDEON, des Hawker Hurricane vont les remplacer. Les appareils encore en état sont utilisés jusqu’à la fin du conflit pour des missions de surêté coloniale puis ferraillés à la fin du conflit.

Brewster F2A-3 Buffalo

Caractéristiques Techniques du Brewster F2A Buffalo

Type : chasseur monoplace monoplan embarqué

Masse à vide 2146kg maximale 2867kg

Dimensions : longueur 8.02m envergure 10.67m hauteur 3.66m

Motorisation : un moteur radial 9 cylindres en étoile Wrighr R-1820 développant 1200ch

Performances : vitesse maximale 517 km/h plafond opérationnel 9144m distance franchissable : nc

Armement : quatre mitrailleuses Browning M-2 de 12.7mm (deux dans le fuselage et deux dans les ailes), deux bombes de 46kg.

Morane-Saulnier MS-410

MS-406

Le Morane-Saulnier MS-406 

A l’origine du MS-410 figure le Morane-Saulnier MS-406, un chasseur monoplan monomoteur qui comme souvent était un appareil moderne à son apparition mais qui fût très vite déclassé par les progrès de la technologie aéronautique.

En juillet 1934, l’armée de l’air adresse dans le cadre du programme C1 un appel d’offres pour un nouveau chasseur monoplace.

L’appareil devait atteindre la vitesse de 400km/h avec pour armement un canon et deux mitrailleuses ou deux canons ou encore quatre mitrailleuses pour remplacer les Dewoitine D-371, Dewoitine D-500 et Loire 46.

Le programme est amendé à deux reprises, n’étant définitivement gelé qu’en novembre 1935, les services officiels demandant cette fois un chasseur pouvant aller à 450 km/h, une autonomie et un plafond opérationnel accrus.

De nombreux constructeurs présentent leurs projets que ce soit Dewoitine avec son D-510, Loire Aviation (issu des ACL de Saint-Nazaire) avec son Loire 250, Nieuport avec son Nieuport 161, Romano avec son Romano 130, les Avions Marcel Bloch avec son MB-150 et Morane-Saulnier avec son MS-405. Seuls les deux derniers seront produits en série.

Le premier prototype du MS-405 effectue son premier vol le 8 août 1935 et après des essais satisfaisants est acheté par l’Etat en novembre 1936, s’illustrant au salon aéronautique de Bruxelles en juin 1937 ce qui suscita l’intérêt de la Chine, de la Suisse et de la Turquie.

Après deux prototypes et quinze appareils de pré-série, la production passe aux appareils de série qui ont été rebaptisés MS-406, ces appareils étant produits à Puteaux, à Tarbes et à Bouguenais près de Nantes.

Au 3 septembre 1939, 600 exemplaires ont été produits, le nombre passant à 1000 exemplaires en juin 1940 et enfin 1100 exemplaires quand la production est arrêtée en septembre 1940.

Cet appareil connu comme le «meilleur chasseur du monde» est rapidement dépassé par les progrès fulgurants de l’aviation et l’armée de l’air prend rapidement la décision de le remplacer par des appareils plus modernes.

A son apogée, treize groupes de chasse volent sur cet appareil qui sera progressivement remplacé par des Dewoitine D-520 (sept), par des Arsenal VG-33 (quatre), par des Arsenal VG-39 (un groupe) et par des Curtiss H-75 (un groupe).

Le remplacement des MS-406 est achevé en janvier 1943 mais tous ne sont pas feraillés. En effet, 500 appareils sont transformés en MS-410.

Par rapport au MS-406, le «nouvel appareil» reçoit une alimentation en bandes réchauffés pour éviter les pannes liées au givre, le remplacement du collimateur, l’installation d’un radiateur fixe, l’installation de pipes d’échappement à effets propulsifs, l’installation d’une hélice Ratier ce qui augmenta la vitesse de 40 km/h.

Ces appareils vont équiper les douze Escadrilles Régionales de Chasse (ERC) déployées en métropole avec 144 exemplaires sur les 500 transformés. 200 furent conservés comme volant de fonctionnement et les 156 restants furent revendus à des pays étrangers comme la Suisse, la Belgique et la Turquie. Les MS-410 furent retirés du service par la France à l’automne 1946.

Pour remplacer ses Fiat CR-42, la Belgique informe la France en mars 1942 qu’elle est intéressée par des MS-410. La France cède à vil prix trente-deux exemplaires pour équiper deux groupes de seize appareils, un groupe au sein du 1er régiment de l’Aéronautique Militaire et un deuxième au sein du 2ème régiment.

Au 10 mai 1949, vingt-huit appareils sont disponibles et opérationnels plus quatre en maintenance profonde ce qui les rends indisponibles pendant plusieurs jours le temps qu’on achève les travaux ou qu’on remonte les différents éléments.

Les attaques aériennes de la Luftwaffe détruisent neuf appareils au sol et endommagent gravement trois appareils que les belges préfèrent cannibaliser plutôt que de les remettre en état ce qui donne une idée de l’état des appareils.

Au soir de ce premier jour de la campagne de Belgique, il reste dix-huit appareils de disponible, appareils qui vont faire ce qu’ils peuvent pour contester le ciel aux appareils allemands, contestation qui va durer cinq jours jusqu’au 15 mai.

A partir de cette date, les allemands ont la maîtrise du ciel belge ce qui ne veut pas dire que les alliés ont renoncé mais clairement à J+5 les allemands n’ont pas vraiment à s’employer pour maintenir leur ombrelle aérienne protectrice.

Quand les belges capitulent, il ne reste plus que quatre appareils de disponible. Disponible c’est un bien grand mot puisque les avions sont usés et totalement inaptes à la guerre moderne. Ils sont mis en réserve sur l’aérodrome de Caen-Carpiquet en attendant qu’on décide de leur sort.

Ce sont les allemands qui vont décider pour les belges. Le 17 octobre 1949, ils lancent l’opération HUBERTUS, l’ultime effort pour tenter de percer le front allié et renverser le cours du conflit. Il est néanmoins impossible de savoir si en cas de succès les allemands auraient renoncé à envahir l’URSS.

Ce qui est certain c’est que le bombardement aérien mené par la Luftwaffe entraine la destruction des quatre Morane-Saulnier MS-410 belges qui sont détruits par le bombardement de l’aérodrome, les carcasses étant envoyés à la feraille avec les poutrelles d’acier du hangar qui les abritaient.

En 2020, un Morane-Saulnier MS-410 va être exposé au Musée de l’Armée à Bruxelles mais il s’agit d’une épave d’un MS-410 français repêché dans l’estuaire de la Somme et patiemment restauré par des passionnés qui voulaient le faire revoler avant d’y renoncer devant le coup prohibitif.

Morane-Saulnier MS-406 plans trois vues

Caractéristiques Techniques du Morane-Saulnier MS-406

Type : chasseur monoplace monomoteur

Poids : à vide 1895kg maximal 2540kg

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Y-31 12 cylindres développant 860ch au décollage entraînant une hélice Chauvière de 3m de diamètre

Performances : vitesse maximale 486 km/h à 5000m Autonomie maximale 1100km Plafond pratique 9400m

Armement : un canon Hispano-Suiza HS-9 de 20mm tirant à travers l’axe de l’hélice avec soixante obus et deux mitrailleuses MAC-34 de 7.5mm dans chaque aile.

Hawker Hurricane Mk IV

Hawker Hurricane Mk IV RAF 5

Le Hawker Hurricane est le premier chasseur monoplan monomoteur de la RAF. Il est mis au point suite à l’appel d’offres F.6/34 qui demandait un chasseur monoplan armé de huit mitrailleuses.

La firme Hawker dessine un appareil construit selon la construction classique du bois entoilé avec des parties métalliques.

Cette façon de construire les appareils était amenée à vitre périmer l’appareil concerné à la différence du Spitfire construit dès l’origine tout en métal ce qui explique sa longue descendance.

Le prototype du Hurricane vole pour la première fois le 6 novembre 1935 même si il n’est officiellement baptisé Hurricane que le 26 juin 1936 au moment où la production en série est lancée.

le premier appareil de série effectuant son vol inaugural le 12 octobre 1937. Les livraisons sont assez rapides puisqu’en septembre 1939 on compte dix-sept squadrons du Fighter Command équipés, le nombre passant rapidement à vingt-deux.

L’acquisition de l’Hurricane pas la Belgique va être particulièrement chaotique. Dès 1938, Bruxelles est intéressée par le Supermarine Spitfire et le Hawker Hurricane, les deux chasseurs britanniques les plus modernes à l’époque.

Seulement à l’époque Londres privilégie son réarmement et est réticent à fournir des appareils modernes à un pays dont est pas certain de l’attitude en cas de conflit. Finalement un contrat est signé début 1939 pour la fourniture de vingt appareils prélevés sur les stocks de la RAF.

Quinze appareils ont déjà été livrés quand éclate la guerre de Pologne. Les cinq derniers sont un temps retenus par les britanniques pour leur propre armée de l’air avant d’être livrés aux belges qui vont ensuite le produire sous licence à Grosselies chez Fairey et à la SABCA.

Il était initialement prévu la sortie de quatre-vingt appareils mais au final seulement trente-deux appareils vont être produits pour l’Aéronautique Militaire Belge, appareils utilisés par deux groupes du 1er régiment.

Ces appareils du type Hurricane Mk IV étaient encore en service en septembre 1948 mais le 10 mai 1949 il n’en restait plus que vingt-quatre.

Huit appareils ont été perdus avec deux réformés en raison d’usure prononcée, deux perdus lors d’une collision en vol (les pilotes survivent, sautant en parachute) et quatre détruits dans un incendie suspect mais qui reste encore mystérieux aujourd’hui.

Les bombardements de la Luftwaffe prélèvent leur part avec douze avions détruits au sol, huit d’entre-eux ayant été détruits au sol et quatre dans un hangar où ils étaient en maintenance.

Quand la Belgique capitule, six appareils sont encore disponibles, réfugiés en Grande-Bretagne où hâtivement repeints aux couleurs britanniques ils participèrent à des missions de défense locale.

Les avions sont ensuite rapatriés à Caen-Carpiquet. Deux appareils vont être utilisés au sein de la Belgium Training Unit, les quatre autres étant cannibalisés. A la fin du conflit, les appareils sont tellement usés qu’ils sont feraillés ce qui explique que les trois Hurricane exposés en Belgique sont d’anciens avions de la RAF mis aux couleurs belges.

Le Hawker Hurricane va également combattre en Afrique sous les couleurs belges, remplaçant le Brewster Buffalo au sein de l’unique escadrille de chasse du Service Aéronautique de la Force Publique. Ces appareils sont toujours en service à la fin du second conflit mondial, jouant les prolongations jusqu’à leur remplacement peu avant l’indépendance du Congo belge par des North American P-51 Mustang.

Hawker Hurricane trois vues 2

Caractéristiques Techniques du Hawker Hurricane Mk IIC

Type : chasseur-bombardier monoplan monomoteur

Masse à vide 2605kg en charge 3480kg maximale au décollage 3950kg

Dimensions : longueur 9.84m envergure 12.19m hauteur 4m

Motorisation : un moteur en ligne Rolls-Royce Merlin XX de 1185ch à 6400m

Performances : vitesse maximale 547km/h à 6400m distance franchissable 965km plafond opérationnel 10970m

Armement : huit mitrailleuses de 7.7mm Browning dans les ailes deux bombes de 500kg ou quatre de 250kg ou des roquettes.

Italie (81) Regia Aeronautica (3)

Les avions de la Regia Aeronautica (1) : les chasseurs

Avant-propos

Quand éclate la guerre de Pologne en septembre 1939 la chasse italienne est encore largement composée de biplans, des Fiat CR-32 et des Fiat CR-42 autant dire des appareils totalement dépassés, surclassés par le Messerschmitt Me-109, le Hawker Hurricane ou encore le Supermarine Spitfire.

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