Le Conflit (1) Norvège (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE

TOME 13 : EUROPE OCCIDENTALE ET BALKANS

Volume 1 : Scandinavie

AVANT-PROPOS

Chers lecteurs,

J’entame aujourd’hui 23 novembre 2021 le dernier tome de ma monumentale uchronie qui affiche le chiffre respectable de 10361 pages.

Comment décrire mon état d’esprit à l’heure où j’écris ces lignes ? Je suis à la fois excité et soulagé, anxieux et un brin nostalgique.

Je sais que d’ici quelques mois cette aventure longue de onze ans sera terminée. Je ne sais comment je réagirai à cet instant : soulagé ? Triste ? Fier du travail accompli ? On verra comme on dit.

J’en profite pour remercier les nombreux lecteurs anonymes et les commentateurs notamment Amateur d’Aéroplane qui relit plus attentivement mes textes et qui fait même d’utiles remarques, d’utiles réflexions.

Après cette phase d’émotion revenons dans le dur. Dans ce tome je vais donc parler du récit du conflit en détails.

A l’origine j’avais prévu de ne pas l’aborder dans les douze tomes préliminaires mais comme Clausewitz disait que la première victime de la guerre c’est le plan cette idée s’est effondrée dès le Tome 4 avec des informations portant sur le conflit.

Je sais aujourd’hui que j’aurais du faire différemment en faisant un cadre général du conflit avant de réaliser les tomes. Je sais que je n’aurais pas du détailler autant l’historique de certains navires ce qui à probablement découragé certains lecteurs.

Il y à de nombreuses incohérences que j’ai renoncé depuis longtemps à corriger avec une règle simple : l’événement le plus récent chasse le plus ancien. Il y à aussi le fait que je découvre par mes recherches internet et mes lectures de nouvelles informations.

Cela fait quelques mois que j’ai commencé à réfléchir sur le récit du conflit. J’ai très vite choisit une division par zones géographiques plutôt qu’une division par année.

J’ai d’abord pensé le faire sous forme de chronologie détaillée mais je pense que je vais mettre davantage de chair. Et pourquoi pas des annexes complémentaires ? Des portraits de personnages fictifs ? Je pense que je déciderai au fur et à mesure du récit.

Je sais que ce sera long mais je suis très motivé pour achever cette œuvre et ensuite passer à autre chose par exemple un roman, un projet que j’essayé de mener à bien depuis 2015 mais sans jamais à parvenir à mes fins.

Qui dit division géographique dit choix, des choix forcément arbitraires. Sauf changements de dernière minute, la répartition sera la suivante :

-Tome 13 : Europe occidentale et Balkans

-Tome 14 : Méditerranée et Afrique (Nord et orientale)

-Tome 15 : Front russe (le front de l’est une expression impropre car pour les russes pardon les soviétiques le front était à l’ouest)

-Tome 16 : Asie-Pacifique

-Tome 17 : Peut être un tome consacré à l’arrière plan politique et diplomatique voir sur l’évolution d’après guerre avec par exemple deux guerres du Vietnam (1960-1967 et 1970-77). Cela sera aussi peut être l’occasion d’imaginer l’évolution des différentes armes en parlant davantage des équipements qui vont être utilisés notamment l’armée française.

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Ce Tome 13 va donc être consacré au front occidental et au front balkanique. Si dans la seconde guerre mondiale canonique le front balkanique est vite devenu secondaire, dans mon œuvre, que dis-je mon chef d’œuvre, les alliés estimeront nécessaire d’opérer une pression plus importante sur la péninsule balkanique.

Ce changement s’explique à la fois par ma volonté de faire un récit différent mais aussi parce que dans ma guerre la France est toujours là et peu donc appuyer une stratégie plus «méditerranéocentrée».

C’est aussi pour cela que j’ai choisit de réaliser un véritable débarquement amphibie en Norvège, l’opération BOREALIS à l’automne 1953, cinq ans après l’opération WESERÜBUNG qui déclencha le second conflit mondial tel que je l’ai imaginé.

Ce Tome va concerner une immense zone géographique concernant les Balkans, l’Europe occidentale, le Danemark et la Norvège, les combats concernant l’Afrique orientale, l’Afrique du Nord, la Méditerranée et donc l’Italie devant être abordés dans le Tome 14.

Le plan est simple. Après une introduction fouillée pour justifier mes choix (qui sont par essence arbitraires) tant sur le plan des opérations que sur le plan des armes employées, des conséquences de telle ou telle opération, j’aborderai les différentes opérations.

Je serais très détaillé mais je vais éviter de commettre les mêmes erreurs qu’au début de mon uchronie et de m’enfermer dans un récit sec, aride ou je précise le moindre mouvement d’une compagnie, le moindre mouvement d’un convoi. De toute façon je n’ai ni les compétences ni les ressources ni même la patience pour le faire.

Je vais réaliser un volume 1 sur les combats concernant la Norvège avec la campagne du même nom de l’automne 1948, une longue lutte aérienne, navale et terrestre (sous la forme d’opérations commandos) avant l’offensive finale d’octobre 1953.

Le volume 2 concernera le front occidental où les allemands attaquent au printemps 1949 mais se heurtent à une résistance bien plus farouche de la part de la Belgique et des Pays-Bas ce qui va permettre aux franco-britanniques de faire face avec plus de réussite qu’historiquement.

Le front se stabilise à l’automne 1949 sur La Seine avec une poche autour de Paris (Je sais que ce n’est pas très réaliste _encore que je justifierai plus tard pourquoi les allemands n’ont pas cherché à entrer dans Paris_ mais le patriote français que je suis ne pouvait supporter le drapeau à croix gammée sur Paris). A noter que j’ai d’abord pensé à un front sur La Somme puis sur la Loire avant de choisir une solution médiane.

C’est en juin 1951 que les alliés contre-attaquent en franchissant La Seine. Les combats vont être extrêmement violents et ce n’est qu’au début de l’année 1953 que le Rhin est franchit et que les combats vont avoir lieu sur le territoire allemand, une décision liée à l’histoire.

En effet nombre de militaires du premier conflit mondial estime que la Dolchlosslegend _la légende du coup de poignard dans le dos, celle d’une armée invaincue trahie par l’arrière_ à pu exister parce que les combats n’ont pas eu lieu sur le sol allemand.

Les alliés sont bien décidés non seulement à ne pas commettre la même erreur mais comme le dira le général Villeneuve de «serrer la main des communistes le plus à l’est possible» ce qui sera fait sur l’Oder et la Neisse.

Le volume 3 va concerner les Balkans qui s’embrasent à l’été 1949 quand les allemands et les italiens attaquent pour sécuriser le flanc méridional d’une future opération contre l’URSS. Enfin c’est l’objectif des allemands car les italiens avaient des objectifs plus personnels.

Les alliés vont soutenir les grecs et intervenir indirectement en soutien des yougoslaves qui par leur résistance acharnée vont donner du temps aux alliés pour mettre sur pied un solide dispositif qui va permettre de préserve une partie du territoire grec, un tremplin pour une future contre-offensive.

Celle-ci va tarder au grand dam des gouvernements yougoslaves et grecs qui avaient espérer une rapide contre-offensive.

Ce n’est qu’en septembre 1952 que les alliés passent à l’attaque dans le cadre de l’opération ANVIL (enclume). Les combats sont violents, les italiens, les allemands et les bulgares combattant de manière acharnée mais le poids matériel, la puissance de feu des Alliés va finalement faire la différence.

La deuxième offensive stratégique du front balkanique à lieu en mai 1953 (opération SLEDGEHAMMER) à une époque où l’Italie à changé de camp (NdA un hommage au duc de Savoie «Monseigneur le duc de Savoie termine rarement une guerre dans le camp où il l’à commencé à moins d’avoir déjà changé de camp») et où seuls les germano-bulgares sont toujours en ligne.

La dernière offensive à lieu en novembre 1953 (nom de code : SWORD) et aboutit après de durs combats à la libération de la Yougoslavie, la dernière opération majeure étant un raid aéroporté sur Belgrade (opération WELCOME/BIENVENUE) en liaison avec un assaut des maquisards royalistes.

Comme on dit bonne lecture

Pologne et Pays Neutres (28) Portugal (8)

FORCES ARMEES PORTUGAISES

Armée de Terre

Une histoire militaire du Portugal (1) : De la Reconquista à la Restauration

Viriate, le « Vercingetorix portugais »

Le futur territoire portugais à été le théâtre de nombreux combats à l’époque antique que ce soit entre romains et carthaginois, entre romains et lusitaniens, entre romains et différents peuples «barbares» (comme les wisigoths, les vandales et les suèves qui n’hésitaient pas à se combattre entre eux).

En 711 les berbères islamisés de Tarik franchissent le futur détroit de Gibraltar (déformation de Dejebel-Tarik «le rocher de Tarik») et balayent un royaume wisigoth agonisant.

Le roi des Asturies Pelage (Pelayo) considéré comme l’initiateur de la Reconquista

Très vite pour ne pas dire immédiatement les royaumes chrétiens organisent la reconquête de la péninsule ibérique (Reconquista), la région comprise entre les fleuves Minho et Douro jouant un rôle capital dans ce processus qui comme nous le savons va prendre plus de sept siècles avec des avancées et des reflux.

Le comté puis le royaume de Portugal va jouer un rôle important dans cette reconquête qui s’achève dès 1249 par la conquête de l’Algarve.

Par la suite les souverains portugais vont hésiter entre la poursuite de la croisade en direction de l’Afrique du Nord et les grandes découvertes.

Cela dépendait du contexte diplomatique mais aussi économique, les grandes découvertes étant souvent plus lucratives que les expéditions au Maghreb qui pouvaient parfois aboutir à une catastrophe comme suite à la mort de Sébastien 1er et d’une bonne partie de la noblesse portugaise à la bataille de Ksar-El-Kébir en 1578. Deux ans plus tard le roi d’Espagne Philippe II devenait Philippe 1er du Portugal, marquant le début d’une union ibérique qui allait durer soixante ans (1580-1640).

A plusieurs reprises les portugais vont affronter les ottomans. Si ils arrivent trop tard pour combattre à Otrante en 1481, ils gagnent une bataille à Goa en 1510 mais perdent à Djeddah en 1517 tout comme à Dui en 1531 alors que sept ans plus tard au même endroit les portugais prennent leur revanche.

En revanche en 1548 et 1552 les batailles pour le contrôle d’Aden et de Mascate se terminent par des victoires ottomanes. Les combats sont se poursuivre de manière épisodique jusqu’en 1559.

De nouveaux affrontements ont lieu entre 1586 et 1589 en Afrique orientale, affrontements qui se terminent par une victoire portguaise.

De 1505 à 1517 les portugais affrontent les mameluks dans l’Océan Indien. C’est essentiellement une guerre navale avec néanmoins quelques batailles terrestres.

Si la Bataille de Chaul en mars 1508 est une défaite portugaise en revanche la Bataille de Diu le 3 février 1509 se termine par une victoire lusitanienne. En 1513 dans le cadre de ce conflit les portugais mènent une campagne de raids en mer Rouge et de 1514 à 1517 les mameluks et les ottomans font de même.

De 1507 à 1622 les portugais affrontent les perses pour le contrôle d’Hormuz et du détroit du même nom. Si les portugais se sont emparés de la ville en 1507 ils la perde définitivement en 1622.

De 1529 à 1543 les portugais soutiennent les ethiopiens chrétiens dans leur lutte contre le sultanat d’Adal (Somalie actuelle) soutenu par l’empire ottoman.

En 1538 des soldats portugais participent à l’expédition de Charles Quint contre Tunis. La ville prise sera sous contrôle espagnol via un monarque client jusqu’en 1574 quand les ottomans via leurs alliés barbaresques reprendront la ville qui restera sous leur contrôle jusqu’en 1881 quand la Tunisie devient un protectorat français.

De 1560 à 1621 les portugais s’emparent de la totalité de l’île de Ceylan sachant que les lusitaniens ont pris sur pied sur l’actuelle île de Sri Lanka dès 1505. Ils en sont chassés en 1658 dans le cadre de la guerre luso-hollandaise.

Ce conflit à lieu de 1602 à 1663 entre les Provinces Unies indépendantes de facto mais pas de jure (l’Espagne ne reconnaitra leur indépendance qu’en 1648) et le Portugal qui jusqu’en 1640 était uni par un lien personnel avec l’Espagne.

Les portugais estimant que les espagnols ont négligé la défense des colonies lusitaniennes au détriment des leurs cela va clairement alimenter le ressentiment portugais qui va aboutir à la révolte de décembre 1640 même si ce n’est qu’en 1668 que Madrid reconnaitra l’indépendance de son voisin occidental.

Pour revenir au conflit qui nous intéresse si un traité est signé en 1661 (Traité de La Haye) ce n’est qu’en 1663 que la paix revient. Ce conflit qui n’à concerné que les territoires ultramarins voit le Portugal conserver ses positions au Brésil, en Angola, en Afrique orientale, à Goa, à Hormuz (jusqu’en 1622) et à Macao, les bataves eux étant victorieux au Ghana, à Malacca, Ceyland, Formose et dans l’actuelle Indonésie.

De 1580 à 1583 à lieu la guerre de Succession Portugaise. Elle oppose l’Espagne et la faction pro-habsbourgeoise et le camp d’Antoine, Prieur de Crato soutenu par la France, l’Angleterre et les Provinces-Unies.

Le 24 juillet 1580 Antoine s’est proclamé roi de Portugal, un règne éphémère de trente-trois jours jusqu’à sa défaite à la Bataille d’Alacantara (25 août 1580).

Cette bataille oppose le camp du prieur de Crato qui aligne 8000 fantassins, 500 cavaliers et 30 canons face aux 13000 fantassins, 1800 cavaliers et 22 canons de l’armée espagnole.

C’est donc un triomphe pour le fils de Charles Quint, son armée n’ayant «que» 500 morts et blessés alors qu’en face c’est une véritable saignée avec 4000 morts et prisonniers.

Après cette défaite les forces du prieur de Crato se replient sur Porto dans l’espoir de continuer la lutte mais elles sont totalement détruites par les forces du duc d’Albe qui s’emparent de la grande ville du nord le 24 octobre 1580 (Lisbonne est tombée dès le 27 août 1580). Les dés sont jetés, le conflit ne peut plus basculer même si les combats vont se poursuivre aux Açores en 1582 et 1583.

Du 1er décembre 1640 aau 13 février 1668 à lieu la Guerre de Restauration Portugais qui marque la fin de l’Union Iberique. Le Traité de Lisbonne (13 février 1668) oblige le Portugal en échange de son indépendance à céder à l’Espagne Ceuta, Salvattera de Mino et Reimisende.

Le 26 mai 1644 à lieu la Bataille de Monitjo qui oppose 6000 fantassins, 1100 cavaliers et six canons côté portugais face à une armée espagnole composée de 4000 fantassins 1700 cavaliers et deux canons. Le bilan est incertain avec 900 à 3000 morts et blessés côté portugais face à 433 tués et 380 blessés espagnols. Le résultat est incertain.

On assiste également à une petite guerre avec de nombreuses frictions, la guerre coûte très cher à l’Espagne qui doit également combattre dans les Flandres.

Le 14 janvier 1659 à lieu la Bataille d’Elvas, bataille qui oppose 10500 portugais et 50 canons face à 15800 espagnols et 10 canons. Les portguais remportent là une victoire décisive avec 898 tués blessés et prisonniers pour les vainqueurs, 11200 tués, blessés et prisonniers pour les vaincus.

De 1662 à 1667 un corps expéditionnaire composé notamment de vétérans de la guerre civile anglaise et la New Model Army va assister les portguais.

Le 8 juin 1663 les anglo-portugais remportent la Bataille d’Ameixial, 17000 anglo-portugais (3000 britanniques) (14000 fantassins 3000 cavaliers 15 canons) vont vaincre 18500 «espagnols» (12500 fantassins répartis en vingt-six Tercios, huit Tercios italiens, cinq Tercios allemands et un Tercio français, 6000 cavaliers et 18 canons). Le bilan fait état de 1000 portugais tués ou blessés, 100 britanniques tués ou blessés face à 4 à 10000 pertes ainsi que toute l’artillerie capturée.

Le 7 juillet 1664 à lieu la Bataille de Castelo Rodrigo, 3000 portugais affrontent 7000 espagnols avec neuf canons. Le bilan fait état d’un tué côté portugais mais de 2000 tués et 500 blessés daans le camp adverse. Toute l’artillerie espagnole est capturée.

Le 17 juin 1665 à lieu la Bataille de Montes Claros, 22000 anglo-portugais affrontent 22600 espagnols. Les anglo-portugais l’emporte avec tout de même 2700 tués et blessés. Ils peuvent se consoler en se disant qu’en face le bilan est encore plus lourd avec 8000 tués et blessés plus 6000 capturés.

Une histoire militaire du Portugal (2) : au temps de la guerre en dentelles

Soldat portugais 18ème siècle

De juillet 1701 à septembre 1714 à lieu la Guerre de Succession d’Espagne. La mort sans héritier de Charles II, dernier roi habsbourg offre la couronne des Rois Catholiques à celui qui sera capable de s’en emparer.

Louis XIV la voulait pour son petit-fils Philippe, duc d’Anjou mais refuse que soient dissociées les couronnes espagnoles et françaises ce que ne peuvent accepter ni les britanniques ni les autrichiens.

Le Portugal bien que lié avec la France par un traité choisit le camp allié après la Bataille de la baie de Vigo (23 octobre 1702), Pierre II va donc combattre aux côtés du Saint Empire Romain Germanique, de l’Autriche, de la Grande-Bretagne, des Provinces-Unies, des espagnols pro-habsbourgeois, de la Prusse (à partir de 1702) et de la Savoie (1703 changement de camp «Monseigneur le duc de Savoie termine rarement un conflit dans le camp où il l’à commencé à moins bien sur qu’il n’est déjà changé de camp»).

En mars 1704 l’archiduc Charles débarque à Lisbonne pour s’emparer du trône qu’il revendiquait. Le Portugal sert de base arrière pour les alliés mais ne participe pas vraiment aux combats.

Très vite les alliés vont perdre la main. Le 11 décembre 1710 les franco-espagnols du duc de Vendôme et de Philippe V défont l’armée alliée austro-hispano-hollando-lusitano-britannique lors de la Bataille de Villaviciosa.

20000 franco-espagnols sont opposés à 14000 alliés. Les franco-espagnols ont eu 2000/3000 tués et blessés, les alliés la même chose.

Auparavant les portugais avaient remporté avec les autrichiens, les britanniques et les néerlandais à la Bataille d’Almenar (27 juillet 1710), 22000 espagnols affrontent 24000 alliés en Catalogne, les espagnols ayant 1000 morts et 3000 prisonniers (400 tués dans l’autre camp).

Dans leur lancée les alliés remportent la Bataille de Saragosse (20 août 1710), 20000 espagnols affrontant 30000 alliés, les premiers ayant 5 à 6000 tués (plus 700 prisonniers) face à 1500 tués et blessés.

Des troupes portugaises ont aidé les vénitiens dans leur guerre contre les ottomans de 1714 à 1718 qui se termine par la victoire de la Sublime Porte qui s’empare de la Morée (Péloponnèse), la Serenissime étant sauvée par l’intervention autrichienne en 1716.

Du 14 octobre 1735 à août 1737 à lieu la guerre hispano-portugaise dans la Banda Orientale. Les 2000 soldats portugais affrontent 2000 espagnols et 4000 guaranis.

En février 1756 les troupes portugaises doivent s’employer contre les guaranis en Amérique du Sud.

En 1762/63 à lieu une nouvelle guerre hispano-portugaise dans le cadre du contexte de la Guerre de Sept Ans. C’est la France qui pousse l’Espagne au nom du pacte de famille d’attaquer le Portugal dans l’espoirr de détourner des hommes et des ressources britanniques. Le Portugal est de plus affaiblit par le tremblement de terre en 1755.

Les espagnols envahissent le Portugal métropolitain et les colonies portugaises le 5 mai 1762. En Europe les espagnols sont humiliés en revanche en Amérique du Sud c’est plus compliqué. De juillet à novembre 1762, les espagnols envahissent à nouveau le Portugal.

Le 27 août 1762 à eu lieu la Bataille de Valencia de Alcantara, 3000 anglo-portugais affrontent 4000 espagnols, les premiers remportant la bataille avec 25 morts et blessés contre 600 tués, blessés et prisonniers. Le traité de Paris marque un retour au statu quo ante bellum.

Outre la guerre hispano-portugaise que nous avons vu, les troupes portugaises participent à la guerre anglo-espagnole à Cuba, aux Philippines et en Nouvelle Espagne.

Entre février 1776 et février 1777 à lieu une nouvelle guerre hispano-portugaise. Cette guerre à pour théâtre l’Amérique du Sud. 9000 portugais vont affronter 6000 espagnols. Cela se termine par le premier traité de San Ildefonso qui régle les disputes frontalières dans la région du Rio de la Plata.

Pologne et Pays Neutres (26) Portugal (6)

Sébastien 1er

Dom Sebastião (Lisbonne 20 janvier 1554 Ksar-El-Kébir 4 août 1578) est roi de Portugal de 1557 à 1578, l’avant dernier monarque de la dynastie d’Aviz.

Fils du prince héritier Jean-Manuel et de l’infante Jeanne d’Espagne, il naît dix-huit jours après le décès de son père. Il à trois ans à la mort de son grand-père Jean III, sa grand-mère Catherine de Castille assurant la régence de 1557 à 1562 suivit par son grand-oncle le cardinal Henri d’Evora de 1562 à 1568.

Sous son règne, l’empire colonial s’étend et sur le plan législatif l’Eglise se réorganise (nouveaux évêchés, inquisition aux Indes) dans le cadre de la réforme catholique.

Une fois seul au pouvoir, Sébastien se montre tout à la fois religieux et violent, austère et emporté, belliqueux, rêvant à nouveau de Reconquista en entendant le Portugal en Afrique du Nord. Il lance une première expédition au Maroc en 1574 puis une nouvelle expédition en 1578, expédition qui lui sera fatale.

Il mobilise des soldats portugais, des mercenaires flamands, italiens et castillans soit 15500 fantassins, 1500 cavaliers et quelques centaines de surnuméraires. Ils embarquent à Lisbonne le 17 ou le 24 juin et arrivent à Tanger le 6 juillet sous le commandement direct du roi qui n’est ni marié et n’à aucun héritier.

Sébastien se montre arrogant et emporté, se considérant à l’aube d’un immense succès. L’affrontement final à lieu à Ksar-El-Kébir le 4 août 1579. Aux 15000 fantassins qui avaient débarqué à Tanger se sont ajoutés 2000 cavaliers arabes et 36 canons. En face l’armée ennemie se compose de 14000 fantassins et plus de 40000 cavaliers sans compter les troupes irrégulières et une quarantaine de canons. Si l’ennemi connait parfaitement l’armée portugaise, les lusitaniens ne connaissent guère l’ennemi ignorant totalement la présence de canons.

La bataille tourne très vite au désastre en raison notamment de l’impulsivité de Sébastien 1er. L’artillerie portugaise est ainsi prise ou réduite au silence. Cela tourne à la mêlée où le roi portugais succombe. 7000 «portugais» sont tués, les autres sont faits prisonniers sauf une centaine de portugais qui peuvent rentrer au pays. Les deux autres rois engagés sont également tués.

C’est un désastre comparable à celui qu’à connu la France à Crecy, Poitiers et Azincourt. Le corps est d’abord enseveli le 7 août à Ksar-El-Kébir. En décembre 1578, les restes royaux sont déterres et transportés à Ceuta. Ils sont à nouveau exhumés en novembre 1582 pour être transferés au monastère des Hieronymites de Bélem.

Longtemps les portugais ne voudront croire à la mort de Sébastien 1er. Un mouvement messianique nait le sebastianisme disant qu’un jour le «roi dormant» reviendrait pour libérer le pays de l’oppression notamment espagnole. Plusieurs faux Sébastien se présenteront mais seront vite démasqués.

Le Portugal est désormais à la merci de l’Espagne. Le grand-oncle de Sébastien devient roi mais le cardinal Henri n’à pas d’héritier. Philippe II d’Espagne petit-fils de Manuel 1er va s’emparer de la couronne lusitanienne marquant le début de soixante ans d’Union Iberique (1580-1640).

Jean IV

Dom Joao IV o Restaurador (Jean IV le Restaurateur) (Vila Viçosa 18 mars 1604 Lisbonne 6 novembre 1656) fût roi de Portugal de 1640 à 1656. Duc de Bragance (Jean II) de 1630 à 1940 il secoue le joug espagnol et met fin à soixante ans d’Union Iberique (1580-1640).

Fils de Theodose II de Bragance (1568-1630), septième duc de Bragance (1583-1630) et d’Anne de Velasco, il se marie à Louise-Françoise de Guzman (1613-1666), une cousine au troisième degré.

De ce mariage sont nés Théodose de Portugal (1634-1652), Catherine de Portugal (1638-1705) future épouse de Charles II, Alphonse (futur Alphonse VI) (1643-1683), Pierre (le futur Pierre II) (1648-1706)

Le 1er décembre 1640 il accepte la couronne portugaise, déposant Philippe III (Philippe IV en Espagne), sson choix étant ratifié par le parlement portugaise en janvier 1641. Il engagea le Portugal dans la guerre de Trente Ans pour récupérer les possessions attaquées par la Hollande, l’Angleterre et la France.

En 1646 il fait de la Vierge Marie la reine et la patronne du Portugal. Après ce geste plus aucun souverain portugais ne portera la couronne sur sa tête. Il modernise l’armée et l’administration portugaise.

Joseph 1er de Portugal

José I o Reformador (Joseph 1er le Reformateur) (Lisbonne 6 juin 1714 Sintra 24 février 1777) est roi de Portugal de 1750 à 1777, son titre complet étant Roi de Portugal et des Algarves, de chaque côté de la mer en Afrique, duc de Guinée et de la conquête, de la navigation et du commerce d’Éthiopie, d’Arabie, de Perse et d’Inde par la grâce de dieu.

Fils de Jean V de Portugal et de Marie-Anne d’Autriche, il modernise le pays en s’appuyant sur un ministre remarquable, Sebastien José de Carvalho et Melo plus connu sous le titre de Marquis de Pombal.

Le 19 janvier 1729 il épouse la princesse espagnole Marie-Anne-Victoire d’Espagne, fille de Philippe V d’Espagne et d’Elisabeth Farnèse (un temps promise à Louis XV).

De cette union sont nées quatre filles : Marie (1734-1816), Marie-Anne-Françoise (1717-1786), Marie-Dorothée (1739-1771) et Benedicte (1746-1829)

Il hérite à son avènement d’une situation économique délicate avec une banqueroute liée à la baisse des arrivées d’or du Brésil. Des réformes s’imposent.

Cinq ans après son avénement, Lisbonne est ravagée par un terrible tremblement de terre qui traumatise la famille royale bien que celle-ci ait été épargnée.

Le marquis de Pombal prend rapidement les reines et fait montre de la fermeté, de l’énergie et de l’autorité nécessaire pour éviter que la catastrophe naturelle se transforme en catastrophe économique et surtout politique.

Le 3 septembre 1758 il échappe à une tentative d’assassinat qui aurait été organisée par la famille Tavora.

Onze personnes sont exécutées le 13 janvier 1759 ce qui provoque un scandale en Europe (la famille sera réhabilitée par Marie 1ère le 23 mai 1781) mais pour un temps la turbulente noblesse lusitanienne se tient tranquille. C’est également sous son règne que les jésuites sont expulsés du royaume.

Le 6 juillet 1760 sa fille unique et héritière Maria épouse son oncle paternel ce qui provoque un beau scandale. Le nonce apostolique est expulsé de la cour pour avoir refusé d’assister à ce mariage.

Parmi les autres réformes figure une volonté autarcique et la a fin de l’Inquisition. A sa mort le marquis de Pombal est disgracié.

Marquis de Pombal

Sebastião José de Carvalho e Melo, comte d’Oeiras et marquis de Pombal (Lisbonne 13 mai 1699 – Lisbonne 8 mai 1782) est un homme politique portugais.

C’est un homme d’Etat de première envergure et peu dans l’histoire lusitanienne peuvent lui dire «Je suis plus important que toi».

En profitant de la faiblesse de Joseph 1er durablement traumatisé par le tremblement de terre de Lisbonne du 1er novembre 1755 il agit en véritable despote éclairé. Ces succès sont aussi nombreux que ces ennemis.

Quand Joseph 1er meurt, la première décision de sa fille Marie 1ère est d’écarter le vieux marquis qui est vu comme le responsable de tous les maux du pays.

Issu de la petite noblesse portugaise, il suit des études de droit à l’université de Coimbra, sert un temps dans l’armée. Il se marie à 23 ans avec Teresa de Noronha e Bourbon Mendonça e Almada (1687-1789), une veuve de dix ans son ainée.

Il est ambassadeur à Londres en 1738 puis à Vienne en 1745. Devenu veuf il se remarie avec Maria Eleonore Ernestine Eva Volfanga Josepha von und zu Daun auf Sassenheim und Callaborn, comtesse de Daun (NdA pas simple pour les cartes de visite) qui va lui donner cinq enfants : Henrique, Teresa, Maria Francisca, José Isabel et Maria Amalia.

Son expérience anglaise est formatrice. Il va clairement s’inspirer du modèle anglais pour moderniser le Portugal sans pour autant devenir anglophile, le futur marquis de Pombal n’était pas le premier portugais à trouvé les anglais arrogants et méprisants vis à vis de leur allié ibérique. Ce n’est cependant pas pour cela qu’il n’apprend pas l’anglais mais simplement parce qu’à l’époque la langue de la diplomatie était le français.

Il se rend à Vienne pour tenter de reconcilier le pape Benoit XIV et Marie-Thérèse d’Autriche. Il n’apprécie guère cette mission car il à le sentiment que la mission est impossible et qu’en plus on veut écarter son projet de compagnie des Indes, projet qui sera d’ailleurs abandonné officiellement pour des raisons financières. Il parviendra néanmoins à un accord mais non sans de multiples difficultés.

Rappelé à Lisbonne par Jean V qui ne l’apprecie guère, il profite de l’avénement de Jean 1er qui au contraire l’apprécie. Il le nomme ministre des Affaires Etrangères et le fait comte d’Oreias en 1759.

Le tremblement de terre du 1er novembre 1755 qui ravage Lisbonne est le moment clé pour le futur marquis de Pombal qui révèle au monde ses qualités d’homme d’Etat. Il gère la crise immédiate et profite du chaos pour avancer ses réformes ce qui génère son lot d’ennemi. Il mène une politique de despotisme éclairée, une politique mercantiliste pour favoriser l’enrichissement du pays tout en évitant la sortie du métal précieux.

Il interdit l’esclavage en 1761 soumet l’Inquisition à l’autorité royale, réprime des révoltes nobiliaires, réforme l’enseignement (développement de l’université de Coimbra), dote le pays d’une police moderne.

En récompense de son action, le roi le fait marquis de Pombal le 16 septembre 1769. La mort de José 1er est l’occasion attendue par tous ses opposants pour obtenir sa tête. Marie 1ère, dévote à la santé mentale chancelante écarte le vieux marquis qui meurt peu après retiré sur ses terres.

Charles 1er de Portugal

Carlos I (Palais d’Ajuda, Lisbonne 28 septembre 1863 Lisbonne 1er février 1908) est l’avant-dernier roi du Portugal. Son titre complet est Roi de Portugal et des Algarves, de chaque côté de la mer en Afrique, duc de Guinée et de la conquête, de la navigation et du commerce d’Éthiopie, d’Arabie, de Perse et d’Inde par la grâce de Dieu.

Fils de Louis 1er et de Maria Pia de Savoie, il devient roi le 19 octobre 1889. Le contexte socio-politique est particulièrement difficile, la monarchie très contestée, la classe politique éclaboussée par de multiples scandales ce qui fait monter le mouvement républicain.

Le 22 mai 1886 il épouse la princesse Amélie d’Orléans, fille du comte de Paris. Les célébrations à Paris choquent les républicains qui ripostent par le vote d’une loi d’exil pour les membres des familles ayant régné sur la France (elle sera abrogée en 1948 peu avant le début du conflit, certains membres des familles s’engageant dans l’armée pour défendre le pays).

De cette union sont nés trois enfants, si la petite Marie-Anne de Bragance est morte bébé, les deux fils Louis-Philippe et Manuel nés respectivement en 1887 et 1889 ont survécu. Grand amateur de femme, il à eu plusieurs enfants naturels, enfants jamais reconnus.

Le 30 janvier 1896, le roi est victime d’un attentat à la personne commis par un ouvrier anarchiste tandis qu’il rentrait en voiture au palais royal .

Le 1er février 1908 il est assassiné par Alfredo Luís da Costa et Manuel Buíça à Praça do Comércio (« place du Commerce ») à Lisbonne, avec son fils aîné dom Louis-Philippe par des révolutionnaires de la Carbonaria, une organisation républicaine portugaise à caractère ésotérique.

Son fils cadet le futur Manuel II, blessé au bras, est sauvé par sa mère.

Louis-Philippe de Bragance

Luis Felipe de Braganza (Santa Maria de Belèm, Lisbonne 21 mars 1887 Praça do Comercio, Lisbonne 1er février 1908) est le fils ainé de Charles 1er et d’Amélie d’Orléans.

Né en 1887 alors que son père était encore prince royal, il reçoit les titres de prince de Beira (4ème) et duc de Barcelos (14ème). A la mort de son grand-père, le roi Louis 1er devient prince royal de Portugal avec les titres de 21ème duc de Bragance, de 20ème marquis de Vila Viçosa, 28e comte de Barcelos, 25e comte d’Ourém, 23e comte de Arraiolos et 22e comte de Neiva.

En 1907 le prince royal âgé de vingt ans est régent du royaume alors que son père est à l’extérieur et la même année il est le premier membre de la famille royale à se rendre dans les colonies lusitaniennes d’Afrique.

Au moment de son assassinat, des négociations de mariage étaient en cours avec la princesse Patricia de Connaught, petite-fille de la reine Victoria.

Louis-Philippe à le triste privilège de devenir célèbre en étant victime du seul regicide de l’histoire lusitanienne. Le 1er février 1908, Louis-Philippe et sa famille venant du palais de Vila Viçosa (Alentejo), lieu d’origine de la maison de Bragance, sont de retour à Lisbonne.

Deux membres de la charbonnerie portugaise, Alfredo Costa et Manuel Buiça tirent sur la calèche de la famille royale. Le roi est mortellement touché, le prince agonisant vingt minutes. Si le prince Manuel survit ce qu’il à été protégé par sa mère qui lui à évité de recevoir autre chose qu’une balle ddans le bras. Au lieu d’un Louis-Philippe 1er sur le trone de Portugal ce sera Manuel II qui sera le dernier roi de l’histoire lusitanienne.

Manuel II

Manuel II (Lisbonne 15 novembre 1889 Twickenham 2 juillet 1932) est entré dans l’histoire comme étant le dernier roi de Portugal. Fils cadet de Charles 1er et d’Amélie d’Orléans, il succède à son père après l’assassinat de celui-ci et de son frère ainé.

Il va régner un peu plus de deux ans de février 1908 à octobre 1910 sans avoir été préparé pour son rôle. La situation politique est particulièrement difficile, la monarchie est pour ainsi dire condamnée par le double regicide de 1908. Un roi plus mur et mieux formé aurait-il fait mieux ? Difficile à dire.

Le 5 octobre 1910 une révolute républicaine l’oblige à fuir vers Gibraltar. Il termine sa vie en Grande-Bretagne où il épouse en 1913 Augusta Victoria de Hohenzollern, ce mariage restant sans descendance.

Avant de mourir, il se reconcilia avec son cousin Duarte, duc de Bragance, descendant du roi Michel 1er l’Usurpateur. Il ne le désigna jamais comme son successeur mais il fût reconnu comme le prétendant du mouvement monarchiste. Il meurt à Twickenham mais il est enterré au Panthéon royal des Bragance à Lisbonne.

Antonio de Oliveira Salazar

Antonio de Oliveira Salazar (Vimieiro 28 avril 1889 Lisbonne 27 juillet 1970) est l’homme politique majeur de la période qui nous intéresse. Professeur d’économie de l’université de Coimbra, il s’impose en devenant indispensable à la junte militaire qui fait preuve d’une totale incurie sur le plan financier.

Officiellement président du conseil, il est réalité l’homme fort d’un régime qu’il contribue à battir, l’Estado Novo (Etat nouveau), un régime autoritaire, conservateur et nationaliste.

Durant sa longue période au pouvoir (de la fin des années vingt à la fin des années soixante), il cumule de nombreuses fonctions. Jugez plutôt :

-Président du conseil des ministres du Portugal du 5 juillet 1932 au 25 septembre 1968.

-Président de la République portugaise par interim du 18 avril au 9 août 1951

-Ministre de la Défense du 5 juillet 1932 au 5 septembre 1948 et du 3 septembre 1954 au 4 août 1960

-Ministre de la Marine du 25 janvier au 5 février 1936 et du 30 janvier au 2 février 1939

-Ministre des Affaires Etrangères du 6 novembre 1936 au 4 février 1944

-Ministre de la Guerre du 11 mai 1936 au 6 septembre 1944

-Ministre des Colonies du 21 janvier au 20 juillet 1930

-Ministre des Finances du 3 au 19 juin 1926 et du 28 avril 1928 au 28 août 1940

Salazar est le quatrième enfant d’une famille modeste originaire de la Beira Alta. Il à trois sœurs aînées. Ses parents auraient souhaité pour lui une carrière dans le commerce, le curé de la paroisse leur conseille le séminaire religieux de Viseu où le jeune Antonio entre en 1900 à onze ans.

Il est diplômé en 1908 et reçoit même les ordres mineurs. A l’automne 1910 il entre à l’université de Coimbra. Accéder à cette université c’est la garantie d’occuper très vite de hautes fonctions ou du moins de se faire d’utiles relations pour plus tard.

Il s’inscrit d’abord en lettres avant de bifurquer vers le droit. Parallèlement il commence à s’engager en politique dans un courant chrétien conservateur qui va lutter contre la première république portugaise, une république athée et anticléricale.

Il obtient sa licence de droit en 1914 puis devient enseignant tout en préparant un doctorat en sciences économiques. En 1919 il est accusé de participer à un complot royaliste puis en 1921 est élu député mais renoncer à siéger après la première session. Sa pensée politique évolue, très influencée par le maurrassissme.

En 1926 l’armée prend le pouvoir mais ne parvient pas à résoudre la crise financière. Les militaires font appel à Salazar qui devient très vite un homme incontournable du régime. Le 25 juin 1932 il devient président du conseil.

Il met en place en 1933 l’Estado Novo. C’est un régime autoritaire (avec une police secrète la Polícia de Vigilância e Defesa do Estado et des camps de sinistre mémoire comme Caxias ou Tarrafal) , conservateur, corporatiste, catholique et nationaliste.

En 1936 éclate la guerre d’Espagne. Sans surprise le Portugal de Salazar va soutenir le camp nationaliste : ouverture des ports, envoi de volontaires (Viriates), levée de fonds, mise à disposition des médias. En revanche la relation entre Franco et Salazar ne sera jamais chaleureuse, la faute probablement à la crainte atavique des portugais d’être avalés par les espagnols.

Si certains dictateurs sont connus pour leurs excès et leur flamboyance, Salazar en revanche est selon ses amis «un animal d’habitude». Il mène une vie modeste, ascetique. On ne lui connait par exemple aucune liaison féminine.

Durant la guerre de Pologne puis durant la deuxième guerre mondiale il maintient le Portugal dans la neutralité, une neutralité flexible avec une ouverture de certains ports aux sous-marins allemands puis les Açores qui accueillent une base aérienne pour des avions ASM traquant les sous-marins allemands présents dans l’Atlantique.

Il se maintient au pouvoir après le second conflit mondial, refusant toute ouverture, toute libéralisation ce qui provoque la naissance de complots militaires et civils, de l’agitation dans les colonies. Victime d’un AVC en 1968, il doit renoncer au pouvoir. Il meurt deux ans plus tard le 27 juillet 1970.

Pologne et Pays Neutres (19) Espagne (19)

Marine

Histoire

Dans cette partie je vais aborder brièvement l’histoire de la marine espagnole qui participa directement à la puissance esspagnole au 16ème et au 17ème siècle.

La marine espagnole apparaît avant même la naissance de l’état espagnole avec notamment une marine aragonaise (troisième plus grande flotte de Méditerranée) et une marine castillane qui participa à la guerre de Cent Ans aux côtés des français tout en menant la Reconquista.

En 1232 la flotte castillane joue un rôle clé dans la reprise de Cadix. En 1375 elle bat une flotte anglaise à Bourgneuf et mènent des raids sur les côtes de la Perfide Albion.

La puissance navale espagnole participe aux Grandes Découvertes puis à la colonisation d’un nouveau continent. Auparavant en 1402 les castillans ont conquis les Canaries. En 1419, les castillans chassent la ligue Hanséatique du golfe de Gascogne.

Fresque vaticane représentant la bataille de Lepante

Elle s’illustre en Méditerranée à Lépante en 1571 où la marine coalisée (espagnols, vénitiens, états pontificaux) était dirigée par le demi-frère adulterin de Philippe II, Don Juan de Austria.

L’attaque des brulots anglais lors de l’épisode de l’Invincible Armada

En 1588 l’échec de l’Invincible Armada dans sa conquête de l’Angleterre marque le début du déclin de la puissance navale espagnole au profit des Provinces Unies et de la Grande-Bretagne.

A la fin du 17ème siècle, les Habsbourgs délaissent la marine de guerre, estimant que l’investissement n’est pas rentable. Un relatif redressement à lieu sous les Bourbons, la France contant sur l’Espagne pour contrer la puissance navale britannique avec plus ou moins de réussite.

Elle subit de lourdes pertes à la Bataille de Trafalgar (1805) perdant onze navires de ligne et un quart du reste de sa flotte.

Dans les années 1820 l’empire colonial espagnol essentiellement concentré en Amérique du Sud tombe. La marine perd de son importance, le déclin de l’Armada Espanola étant à l’image d’une Espagne figée dans la recherche d’un Siècle d’Or mythifié, d’une Espagne manquant le virage de la Révolution Industrielle à l’exception de quelques régions périphériques (Catalogne, Pays Basque).

Signe qui ne trompe pas, les premiers bâteaux à vapeur sont acquis en 1846….au Mexique, des bâteaux certes construits en Grande-Bretagne mais c’est quand même révélateur.

Dans les années 1850 et 1860 des investissements non négligeables sont réalisés pour les forces navales espagnoles déployées dans le Pacifique.

Dans les années 1890 des croiseurs cuirassés sont acquis par la marine espagnole. En 1896, la marine espagnole comprend trois divisions basées à Cadix, au Ferrol et à Carthagène. Chaque division dispose également de monitors alors que les côtes sont défendues par des navires spécifiques.

Blason de l’infanterie de Marine espagnole

A cette époque on trouve un cuirassé, huit croiseurs de première classe, six croiseurs de deuxième classe, neuf croiseurs de troisième classe et 38 torpilleurs. Dix navires sont également en construction, les effectifs étant de 1002 officiers, 725 mécaniciens, 14000 marins et 9000 marines, l’Infanteria de Marina étant créée le 27 février 1537 ce qui en fait le corps d’infanterie de marine le plus ancien du monde.

En dépit d’un effort de modernisation, elle affronte une marine américaine plus moderne et qui rentre en 1898 dans la cour des grands. La marine espagnole subit de lourdes pertes à Cuba et aux Philippines.

L’Espagne reste neutre durant la première guerre mondiale et sa première opération réelle depuis 1898 est la Guerre du Rif, la révolte d’Abd-El-Krim écrasée par les français et les espagnols qui débarquent en baie d’Alhucemas le 8 septembre 1925.

L’aéronavale espagnole voit le jour en 1920 quatre jours après un décret royal qui approuvait sa création. Son berceau est situé à El Prat sur le site de l’actuel aéroport de Barcelone. En septembre 1936 elle fusionne avec l’armée de l’air républicaine après la réorganisation des forces armées suite au coup d’Etat. L’équipement est obsolète.

A noter également que sans le déclenchement de la guerre d’Espagne, l’infanterie de marine aurait été également dissoute par le gouvernement républicain.

En 1931 la marine royale devient la marine républicaine. Au moment du coup d’état de juillet 1936, la marine se divise entre républicains et nationalistes.

Sur les trois bases de la marine espagnole (Ferrol, Cadix et Carthagène), deux d’entre-eux tombent aux mains des rebelles (Ferrol, Cadix) mais la majorité des navires vont restés dans le camp républicain. Cette supériorité numérique va être obérée par le fait que nombre d’officiers vont emprisonnés voir tués par des équipages mutinés.

La marine nationaliste va disposer d’un cuirassé l’Espana (ex-Alfonso XIII), les croiseurs légers Navarra et Almirante Cervera, les croiseurs lourds Canarias et Baleares, un destroyer et différents navires légers. Très vite d’autres navires vont être acquis auprès de l’Italie en l’occurence quatre destroyers et deux sous-marins.

Croiseur lourd Canarias

Les républicains vont aligner le cuirassé Jaime I, trois croiseurs légers, quatorze destroyers et cinq sous-marins.

Le 5 août 1936 c’est un affrontement que l’histoire à retenu sous le nom de Convoy de la Victoria. Si dès le début du soulèvement des troupes de l’Armée d’Afrique ont pu rallier la péninsule ibérique c’est uniquement par voie aérienne. Or si la voie aérienne est plus rapide, elle est limitée en terme de volume et surtout ne permet pas de transférer du matériel lourd.

Si les nationalistes veulent amener dans la péninsule l’Armée d’Afrique, ses armes et son matériel il faut donc contrôler le détroit de Gibraltar.

Franco veut briser le blocus républicain avec un convoi transportant 2500 à 3000 hommes à bord de quatre transports venus de Ceuta avec pour escorte la canonnière Dato, le garde-côtes Uad Kert et le vieux torpilleur T-19. Ils doivent être couverts par cinq Savoia-Marchetti SM.81, des Fokker F.VII, des DC-2, des chasseurs Nieuport Nid-52 et un escadron de Bréguet 19.

le convoi nationaliste attaqué par le destroyer Alcala Galiara parviendra sans encombre à Algeciras et par la suite la marine républicaine harcelée par les avions italiens et allemands va quitter la zone. De toute façon la présence du Deutschland et de l’Admiral Scheer rend illusoire toute tentative de couper la liaison avec l’Afrique du Nord.

Du 16 août au 12 septembre 1936 les républicains et les nationalistes se disputent le contrôle de l’île de Majorque, les italiens l’occupant jusqu’à la fin de la guerre civile.

Le 29 septembre 1936 à lieu la Bataille du Cap Spartel près de Tanger. Les destroyers républicains Gravina et Almirante Ferrandiz vont affronter le croiseur léger Almirante Cervera et le croiseur lourd Canarias.

L’Almirante Ferrandiz est coulé par le Canarias (touché à six reprises, explose et coule, trente et un survivants récupérés par le Canarias et 28 par le cargo français Kotoubia). Cette bataille marque la fin définitive des tentatives républicaines de couper le Maroc Espagnol de la péninsule ibérique.

En octobre 1936 un affrontement naval à lieu en Guinée espagnole (aujourd’hui Guinée Equatoriale) entre un croiseur auxiliaire nationaliste le Ciudad de Mahon (un canon de 76mm et un canon de 101mm) et le navire prison aux mains des républicains, le Fernando Poo.

Le croiseur auxiliaire transportant des troupes marocaines venues des Canaris pour prendre le contrôle de la colonie. Un échange de coups de feu entraine le naufrage du navire prison. Les troupes débarquées permettent aux nationalistes de s’emparer de la future Guinée Equatoriale.

Le 5 mars 1937 à lieu en Biscaye la Bataille du cap Machichaco entre un convoi républicain (un transport le Galdames et quatre chalutiers armés de la section basque de la marine républicaine (Bizacaya Gipuzkoa Donostia Nabarra) fait face au croiseur lourd Canarias.

En dépit du soutien de batteries côtières, les républicains doivent constater la capture du transport et la destruction du Nabarra.

Le croiseur lourd Baleares

Du 7 au 9 septembre 1937 c’est la Bataille du Cap Cherchel avec côté nationaliste le croiseur lourd Baléares et côté républicain les croiseurs légers Libertad et Menez Nunez accompagnés par sept destroyers. Le croiseur lourd repère un convoi républicain et si il est gravement endommagé, les deux cargos sont perdus (un échoué et l’autre interne).

Les 5 et 6 mars 1938 à lieu la Bataille du cap Palos près de Carthagène. Elle oppose le camp républicain avec les croiseurs légers Libertad et Mendez Nunez associés à cinq destroyers et le camp nationaliste avec les croiseurs lourds Baleares et Canarias, le croiseur léger Almirante Cerverra et trois destroyers.

Dans la nuit les croiseurs lourds se heurtent aux républicains. Le Baleares se sacrifie et est coulé mais la mission d’empêcher les républicains d’interdire le passage d’un convoi de renforts est réussie. Sur les 1206 marins du croiseur lourd, seuls 441 vont survivre.

Quand la guerre d’Espagne se termine la marine espagnole affiche le visage suivant :

-Croiseur lourd Canarias

-Croiseurs légers Navarra Mendez Nunez Galicia Almirante Cervera et Miguel Cervantes

-Destroyers classe Alsedo (Alsedo Lazaga Velasco)

L’Almirante Antequera

-Destroyers classe Churucca (Sanchez Barcaitzegui , José Luis Diez , Lepanto , Churucca , Alcala Galiano , Almirante Valdès , Almirante Antequera , Almirante Miranda , Ciscar , Escano , Gravina , Jorge Juan Ulloa)

-Les destroyers Ceuta et Melilla transférés par les italiens vont être rapidement utilisés pour l’entrainement avant d’être désarmés durant la Pax Armada.

-Sous-marins B-1 B-2 B-3 B-4 C-1 C-2 C-4

-Sous-marins ex-italiens General Moja et General Sanjurjo

En dépit d’une situation économique très difficile la marine espagnole à de grandes ambitions et avec un régime autoritaire qui magnifie l’histoire espagnole et notamment celle des Rois Catholiques, des grandes découvertes et de la naissance de l’empire espagnole.

De nombreux projets sont étudiés tous plus irréalistes les uns que les autres. Le projet le plus aboutit comprenait trois cuirassés (l’Espagne à cherché à obtenir les plans des Vittorio Veneto), un porte-avions inspiré du Graf Zeppelin, quatre croiseurs légers modernes, de nouveaux destroyers, de nouveaux sous-marins et un train d’escadre.

Très vite pour ne pas dire immédiatement l’Armada Espanola doit limiter drastiquement ses ambitions. Exit les porte-avions et les cuirassés et place à des unités plus légères type destroyers et escorteurs.

C’est au milieu de la Pax Armada que les constructions navales reprennent pour reconstituer une marine digne de ce nom. Certains navires anciens sont désarmés ou relégués à des tâches secondaires comme l’entrainement.

En ce qui concerne les croiseurs, le Canarias devient en l’absence de cuirassé le navire-amiral de la marine espagnole. C’est aussi un ambassadeur flottant et il accueille souvent le Caudillo en tenue d’amiral pour une tournée des ports d’Espagne et du Maroc espagnol non sans que cela provoque quelques tensions et quelques crispations avec le voisin français. Il subit une modernisation a minima en 1946/47.

Croiseur léger Navarra

En ce qui concerne les croiseurs légers, le Navarra va être relégué au statut de navire-école pour entrainement et formation des nouveaux officiers de marine. Il reste cependant un navire de guerre et pourra assurer en cas de besoin de véritables missions de combat.

Les quatre autres croiseurs restent en service comme unités de première ligne (Mendez Nunez Galicia Almirante Cervera et Miguel Cervantes) avec des travaux de modernisation menés dans des conditions difficiles.

Cela n’empêche pas la marine espagnole de mettre sur cale en septembre 1947 et en mai 1948 deux croiseurs légers baptisés Majorque et Ferrol, des navires de 8000 tonnes, 30 nœuds armés de huit canons de 152mm en quatre tourelles doubles, huit canons de 120mm, des tubes lance-torpilles et une DCA légère.

La construction va être menée à un train de sénateur et ils vont être achevés seulement en 1953. Opérationnels seulement en 1956, ils vont rester en service aux côtés du croiseur léger Baleares (ex-USS Flint [CL-64]) jusqu’en 1984 et 1986 respectivement après avoir été transformés en croiseurs lance-missiles.

En ce qui concerne les destroyers, la marine espagnole va tenter de renouveler une flotte qui sans être obsolète commençait déjà à accuser le poids des ans sans compter son utilisation intensive durant la guerre d’Espagne avec tout ce que cela engendre en terme de vieillissement prématuré car l’entretien est parfois difficile à réaliser.

Les destroyers les plus anciens étaient les trois unités de la Classe Alsedo mises en service en 1924/25 (Alsedo Lozaga Velasco). Ces unités vont être remplacées au cours de la Pax Armada par quatre destroyers de la Classe Oquendo (voir ci-après).

L’épine dorsale de la force de destroyers ibérique est formée par les quinze unités de la classe Churucca (Sanchez Barcaitzegui , José Luis Diez , Lepanto , Churucca , Alcala Galiano , Almirante Valdès , Almirante Antequera , Almirante Miranda , Ciscar , Escano , Gravina , Jorge Juan Ulloa, Alava et Liniers), des navires mis en service dans les années trente entre 1929 et 1937. A noter qu’une unité à été coulée durant la guerre d’Espagne (Almirante Ferrandiz).

Ces destroyers vont restés en service jusqu’au second conflit mondial, subissant une modification de l’armement et une remise en état pour leur permettre de rester tant bien que mal en état de combattre un adversaire de premier plan.

Pour remplacer les trois unités de classe Alsedo, les espagnols décident de construire une nouvelle classe de destroyers, la Classe Oquendo.

Dans les plans de modernisation de la flotte espagnole, les Oquendo doivent opérer en soutien du Canarias alors que les destroyers légers de classe Audaz doivent opérer en compagnie des croiseurs légers et des escorteurs de classe Ariete acquis auprès de l’Italie.

Les espagnols ont prévu la construction de douze destroyers de classe Oquendo et de vingt-quatre destroyers de classe Audaz mais ces plans totalement irréalistes sont rapidement amendés.

Finalement seulement neuf destroyers de Classe Oquendo sont mis sur cale, trois étant achevés avant le second conflit mondial (Oquendo Roger de Lauria Marques de La Ensenada) et trois autres dans l’immédiat après guerre (Blas de Lezo Gelmirez Langara), les trois derniers étant annulés (Bonifaz Recalde Blasco de Garay).

Pour constituer/reconstituer une force légère de combat les espagnols vont commander quatre destroyers légers type Ariete auprès des italiens et neuf destroyers légers de Classe Audaz.

Les unités de classe Ariete construites en Italie sont livrées et mises en service en 1944/45, ces quatre navires étant baptisés Teruel Alcazar de Toledo Cape Machichaco et Cape Spartel.

Les neuf destroyers légers de classe Audaz sont mis en service entre 1943 et 1947, des unités baptisées Ariete Audaz Furor Intrepido Meteoro Osado Rayo Relampago et Temerario.

En ce qui concerne les sous-marins les unités héritées de la guerre civile restent en service. Si on envisage la construction d’unités neuves inspirées de plans allemands, les contraintes budgétaires, économiques et industrielles font capoter le projet. La flotte sous-marine espagnole se composait donc de neuf unités, les sous-marins de classe Archimede ex-italiens (General Moja General Sanjurjo), quatre unités Type B (B-1 B-2 B-3 B-4) et Type C (C-1 C-2 C-4).

La marine espagnole dispose également de navires auxiliaires comme le ravitailleur d’hydravions Dedalo, des pétroliers, de la «poussière navale». (NdA plus de détails dans la partie navires)

En ce qui concerne les batteries côtières, elles sont modernisées dans le cadre d’une stratégie anti-blocus.

L’aéronavale est reconstituée avec le transfert par l’armée de l’air des hydravions en septembre 1942.

La marine espagnole dispose également d’une unité d’infanterie, l’Infanteria de Marina, la plus ancienne unité de ce type puisque créée dès 1537 sous le règne de Charles Quint. Elle est rebaptisée en 1941 Tercio de Armada.

Organisation

La marine espagnole dispose d’un état-major installé à Madrid et deux état-majors d’escadre, l’Escadre du Nord (état-major implanté au Ferrol) et une Escadre du Sud (état-major implanté à Carthagène).

Ces état-majors prennent en charge les moyens qui dépendent des régions navales, la 1ère implantée au Ferrol, la 2ème à Carthagène et la 3ème à Cadix. Généralement les unités légères et les auxiliaires dépendent des régions navales, les unités de combat des escadres.

En 1945 un commandement de la logistique et de l’école est créé pour soulager et coordonner l’action des régions.

Les batteries côtières dépendent des régions navales alors que les hydravions sont placés sous le commandement de l’état-major général de Madrid tout comme le Tercio de Armada.

Pologne et Pays Neutres (1) Espagne (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE

T.12 : POLOGNE ET PAYS NEUTRES

F.S.1 ESPAGNE

AVANT-PROPOS

Le 8 mai 2021 j’ai terminé après presque un an de boulot le Tome 11, l’avant dernier tome de ma monumentale uchronie, le dernier Tome concernant les nations belligérantes puisque ce Tome 12 va concerner les forces polonaises en exil (donc pas un état stricto sensu) et les pays neutres.

Avec la fin du Tome 11 j’ai atteint le nombre de 9817 pages ce qui me fait dire que je vais dépasser les 10000 pages avant même le récit de mon conflit.

Quand j’ai commencé mon uchronie en 2011 je ne pensai pas y être encore en 2021. Les choses ont beaucoup évolué, l’œuvre est devenu un monstre tellement tentaculaire que j’ai du mal parfois à m’y retrouver.

Il y à naturellement de nombreuses contradictions, des erreurs qui sont liés à la fois à mon propre manque de vigilance mais aussi parce que j’apprends parfois par de nouvelles recherches que telle arme, tel char, tel avion à finalement été utilisé par ce pays (le cas inverse arrive parfois).

A l’origine j’avais prévu pas moins de quinze tomes que l’ont peu classer en deux catégories, les majeurs et les mineurs.

Les sept premiers sont les majeurs puisqu’ils concernent la France (Tome 1), l’Allemagne (Tome 2), la Grande-Bretagne (Tome 3), les Etats-Unis (Tome 4), le Japon et ses alliés (Tome 5), l’Italie (Tome 6) et l’URSS (Tome 7).

Les tomes suivants dits tomes mineurs concernent soit des pays belligérants et des pays neutres que ce soit le Canada et l’Afrique du Sud pour le Tome 8, l’Australie et la Nouvelle-Zélande pour le Tome 9, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas pour le Tome 10, la Turquie pour le Tome 11, l’Espagne et le Portugal pour le Tome 12, la Norvège, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Suisse et la République d’Irlande pour le Tome 13, la Grèce, la Yougoslavie, la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie et la Slovaquie pour le Tome 14 et enfin un Tome 15 concernant l’Amérique Centrale et Latine (Brésil, Argentine, Chili, Urugay Paraguay, Pérou, Equateur, Bolivie, Colombie, Venezuela, Mexique et les petits états)

Au final le nombre de Tomes va tomber à seulement douze. Si les sept premiers tomes dit tomes majeurs ne vont pas évoluer, les tomes dits mineurs vont être différents.

Le Tome 8 va ainsi regrouper les quatre Dominions (Canada, Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande), le Tome 9 va aborder les pays ayant formé après guerre le Benelux alors que le Tome 10 ne va plus parler de la Turquie mais de la Scandinavie (Norvège, Danemark et Finlande).

Le Tome 11 à dit adieu à la péninsule ibérique au profit d’une autre péninsule, la péninsule balkanique avec son extension de l’Europe du Milieu ou Mitteleuropa. Ce sera le plus gros tome avec six volumes (Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Yougoslavie, Grèce et Slovaquie).

Enfin le Tome 12 va regrouper la Pologne en exil et les pays neutres. J’ai hésité à maintenir ce tome pour gagner du temps mais je me suis dit que d’une je n’étais pas à quelques semaines près et que ces pays neutres ont aussi joué un rôle dans le conflit, un rôle d’influence, un rôle d’intermédiaire entre les belligérants.

Pour ce dernier tome j’ai décidé de réaliser des fiches synthétiques pour cadrer leur position qui sera assez semblable à celle historique puisqu’aucun événement ne peut par exemple pousser la Suisse à entrer en guerre aux côtés des alliés ou de l’Axe (la neutralité helvétique est précieuse pour les deux belligérants).

Cette remarque s’applique aussi à l’Irlande, à la Suède, à la Turquie, au Portugal et à l’Espagne. Pour le Portugal de Salazar l’important est la survie du régime et le madré Antonio de Oliveira n’à aucun intérêt à entrer en guerre à l’exception peut être d’une attaque de ses colonies ou des îles. Pour l’Espagne c’est la situation économique qui est certes meilleure qu’OTL mais encore difficile. L’Axe n’à guère d’intérêt à attirer l’Espagne et les alliés non plus.

Du 12 avril au 8 mai 2021 j’ai réalisé mon volume 6 sur la Slovaquie et j’ai décidé d’intégrer des éléments de l’histoire de la Tchécoslovaquie ce qui m’à fait dire que je devais aussi parler de la Pologne.

J’ai donc décidé dans ce Tome 12 d’intégrer une partie sur la Pologne avec normalement une chronologie étoffée sur la période avant septembre 1939, une brève description de la guerre de Pologne, la mise en place d’un gouvernement polonais en exil à Nantes, la reconstitution d’une armée polonaise qui disposera d’unités terrestres, aériennes et navales, les premières sous commandement français alors que la marine polonaise libre était placée sous l’autorité de la Royal Navy car opérant en mer du Nord.

Ces F.S ou Fiches Synthétiques vont s’organiser de la façon suivante :

-Une partie chronologique avec tout d’abord les 50 ou 100 dates (chiffres non contractuels) à retenir de l’histoire du pays concerné.

-Des chronologies thématiques (chronologie politique, militaire et si ressources suffisantes chronologies économiques et culturelles)

-Des notices biographiques sur les grands personnages de l’histoire du pays concerné. Ce sera un choix totalement arbitraire mais qui je l’espère restera pleinement cohérent.

-La partie uchronique avec l’histoire au delà du point de divergence de mon œuvre (à savoir le 9 novembre 1939 et la mort d’Hitler dans un attentat)

-Une partie consacrée aux forces armées du pays concerné avec une rapide chronologie, un Ordre de bataille étoffé (si les sources nécessaires sont accessibles à votre serviteur) et de la liste des principales armes, des principaux véhicules, des principaux navires et aéronefs.

Je serai un peu plus prolixe, un peu plus volubile si le modèle est un modèle national ou un appareil peu connu. Inutile par exemple de présenter le Messerschmitt Me-109 en service en Suisse ou le Panzer IV utilisé par l’armée espagnole.

En même temps suis-je fiable ? En 2018 alors que j’achevai le T7 sur l’URSS je me disai que d’ici un an je pourrai enfin (?) passer à autre chose et en 2021 je suis encore là.

Néanmoins je commence à voir la lumière au bout du tunnel. Je ne vous cache pas chers lecteurs que je suis à la fois impatient et anxieux de voir la fin de cette œuvre approcher. C’est probablement ce que ressentent tous les écrivains quand ils arrivent au bout de leur œuvre.

Une fois le Tome 12 terminé, je pense réaliser un gros travail préparatoire que je conserverai pour moi (notamment un document cadre sur le conflit), je rédigerai peut être des annexes que je publierai en alternance avec les récits du conflit. Je pense aussi à une chronologie générale du conflit qui elle pourrait être publiée.

Je rédigerai ensuite le récit du conflit en m’inspirant je le reconnais de l’uchronie « 1940 La France continue » qui imagine une France continuant la guerre en juin 1940 plutôt que de se vautrer dans le renoncement avec peut être des personnages fictifs dont on pourrait suivre les aventures. Là encore le récit se découpera en différents tomes (sous réserve d’éventuelles modifications) :

-Tome 1 ou 13 : Europe occidentale et Balkans

-Tome 2 ou 14 : Méditerranée et Afrique (Nord et orientale)

-Tome 3 ou 15: Front russe

-Tome 4 ou 16 : Asie-Pacifique

-Tome 5 ou 17 : Peut être un tome consacré à l’arrière plan politique et diplomatique voir sur l’évolution d’après guerre avec par exemple deux guerres du Vietnam (1960-1967 et 1970-77). Cela sera aussi peut être l’occasion d’imaginer l’évolution des différentes armes en parlant davantage des équipements qui vont être utilisés notamment l’armée française.

Ce dernier tome aura un format différent des autres. En effet comme les pays souverains de ce tome ne seront pas engagés dans le second conflit mondial il n’y aura pas de récit de batailles héroïques, d’affrontements titanesques en mer Baltique ou en mer d’Irlande.

Cela commencera par une chronologie étoffée avec d’abord une chronologie généraliste avec les grandes dates à retenir dans l’histoire de l’Irlande, du Portugal, de l’Espagne, de la Suède, de la Suisse et de la Turquie. Ce sera ensuite des petites chronologies thématiques avec des chronologies politiques, militaires voir si j’ai suffisamment d’informations et de données, des chronologies économiques et culturelles.

Une fois ce cadre fixé je basculerai sur la partie uchronique c’est à dire après le point de divergence de novembre 1939. Il n’y aura visiblement pas de grands changements par rapport à l’histoire telle que nous la connaissons.

Ensuite je parlerai tout de même de l’armée avec quelques informations historiques, des informations sur l’organisation et son équipement. Je ne présenterai en détail une arme, un véhicule ou un avion que si cela est nécessaire c’est-à-dire un engin que je n’ai pas abordé dans les tomes précédents. Je ferai probablement une exception pour les navires de guerre.

En ce qui concerne la Pologne ce sera un peu différent puisque dans la partie historique 1939-1954 et la partie militaire il sera question de combats et d’opérations militaires, les troupes polonaises opérant en Norvège, sur le front occidental, dans les Balkans et même en Italie.

Comme depuis le début chers amis lecteurs, chers amis suiveurs (spéciale dédicace à Amateur d’Aéroplanes qui fait remonter mes erreurs et mes oublis, un grand merci à lui) bonne lecture.

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En 1898 l’Espagne est battu par les Etats-Unis, perdant la quasi-totalité de son empire colonial. La Generation 98 soucieuse de régénérer le pays de Cervantes peut bien lancer un méprisant Que Inventen Ellos ! (qu’ils inventent eux !) le fait est là : l’Espagne n’est plus qu’une puissance secondaire, une puissance qui à connu un Age d’Or jusqu’au seizième siècle avant que de nombreux maux ne provoque un lent et pénible déclassement.

A part le pays Basque et la Catalogne, l’Espagne passe à côté de la Révolution Industrielle et s’enfonce dans un sous-développement économique, politique et culturel. Le 19ème siècle espagnole est ainsi marqué par les guerres carlistes entre partisans d’une monarchie de droit divin et une monarchie constitutionnelle, une première expérience républicaine, la proclamation de Communes sur tout le territoire espagnole. Bref un joyeux bordel.

Le roi Alphonse XIII en compagnie du général Miguel Primero de Rivera qui s’appuie sur son sabre

Neutre durant le premier conflit mondial, l’Espagne tente de redresser la barre sous la forme d’une dictature militaire pilotée par le général Miguel Primo de Rivera le tout avec l’accord du roi Alphonse XIII mais c’est un échec.

En 1931 les républicains remportent les élections locales. Ne voulant pas provoquer un bain de sang ou sachant la situation intenable, le roi abdique provoquant la naissance de la Deuxième République qui avec une volonté visible de bien faire va provoquer un affrontement sans cesse repoussé entre deux Espagnes que l’on pourrait schématiser en une Espagne libérale et une Espagne conservatrice.

En juillet 1936 une partie de l’armée se soulève. Ce n’est pas le premier pronunciamento de l’histoire espagnole mais celui-ci par son échec dégénère en une guerre civile qui devient bien vite une guerre internationale puisque de nombreux pays apportent leur soutien aux belligérants.

Francisco Franco

En mars 1939 les nationalistes du général Franco l’emporte marquant le début d’une longue dictature qui va durer plus de trois décennies avant que la monarchie soit rétablie mais ceci est une autre histoire.

Mitteleuropa Balkans (199) Grèce (43)

Le temps de le renaissance (1950-1954)

Initialement c’est en Crète que l’armée de l’air grecque devait être reconstituée mais devant la vulnérabilité de la grande île et surtout sa saturation, décision est prise d’envoyer pilotes, apprentis-pilotes, mécaniciens et apprentis-mécaniciens en Egypte pour former de nouvelles unités de combat.

Le gouvernement grec à initialement de grandes ambitions mais très vite la réalité le rattrape et le pousse à revoir ses projets à la baisse.

Il était ainsi prévu initialement six squadrons de chasse, six de bombardement, quatre de reconnaissance et deux transport soit dix-huit unités et potentiellement presque 400 appareils.

En réalité seulement quatre squadrons de chasse, trois de bombardement, deux de reconnaissance et un de transport soit dix squadrons.

Bristol Beaufighter

Bristol Beaufighter

Deux squadrons vont voler sur Hawker Fury II, un sur Arsenal VG-40 et le dernier sur bimoteurs, des Bristol Beaufighter.

Les trois squadrons de bombardement vont être équipés de bimoteurs en l’occurence pour deux d’entre-eux des Bristol Beaumont tandis que le troisième allait voler sur des North American B-25 Mitchell.

Les deux squadrons de reconnaissance allaient voler sur Bloch MB-176 alors que le squadron de transport allait sans surprise utiliser des Douglas C-47 Skytrain.

La montée en puissance va être assez rapide et la majorité des unités sont opérationnelles au printemps 1951. Dans un premier temps elles vont opérer depuis la Crète avant de gagner progressivement la Grèce continentale.

Les unités de chasse, de bombardement et de reconnaissance ainsi reconstituées vont former deux escadres, la 1ère Escadre grecque composée de deux squadrons de chasse, un squadron de bombardement et un squadron de reconnaissance alors que la 2ème Escadre grecque comprenait deux squadrons de chasse, deux squadrons de bombardement, un squadron de reconnaissance et le squadron de transport.

Hawker Fury II

La 1ère Escadre grecque disposait des 21. et 23. Mira Dioxes équipées respectivement d’Hawker Fury II et d’Arsenal VG-40, du 31. Mira Vonvardismon volant sur Bristol Beaumont et du 41. Mira Stratiokis Synergassias volant sur Bloch MB-176.

La 2ème Escadre grecque disposait des 22. et 24. Mira Dioxes volant respectivement sur Hawker Fury II et Bristol Beaufighter, des 33. et 35. Mira Vonvardismon volant respectivement sur Bristol Beaumont et North American B-25, le 43. Mira Stratiokis Synergassias volant sur Bloch MB-176 et 44. Metaforikí Moíra sur Douglas C-47 Skytrain

Contrairement aux opérations de 1949/1950 les unités grecques et les unités alliées étaient pleinement intégrées sous un commandement unique. Les moyens aériens sont particulièrement conséquents avec des unités aériennes grecques, yougoslaves, australiennes, sud-africaines, et britanniques.

Outre les unités grecques que nous venons de voir, les alliés vont déployer des moyens aériens importants probablement dans l’espoir d’obtenir comme en 1918 une percée décisive et raccourcir sensiblement la durée du conflit.

C’est ainsi que la Royal Canadian Air Force (RCAF) va déployer deux wings au sein d’une entité baptisée Canadian Air Force in Balkans (CAFB) en l’occurence la 3ème escadre canadienne (un squadron de Hawker Tempest, un squadron de Supermarine Spitfire Mk V, un squadron de Bristol Beaufighter Mk IF) et la 1ère escadre composite canadienne (un squadron de Lockheed Hudson, un squadron de Hawker Tempest et un squadron de Bristol Beaufighter).

On trouve toujours le 3rd Australian Tactical Wing (3rd ATW) décrit plus haut et qui dispose toujours des mêmes modèles d’appareils mais aussi le South African Mediterranean Aviation Wing avec quatre squadrons de chasse (deux volant sur Spitfire, un sur P-40 et le quatrième sur Beaufighter), trois squadrons de bombardement (un de Vickers Wellington, un de Bristol Beaufighter et un de Martin B-26 Marauder), un squadron de reconnaissance (De Havilland Mosquito) et un squadron de transport (C-47).

La Yougoslavie déploie également des moyens importants avec quatre groupe de chasse volant sur Arsenal VG-40, un groupe de chasse lourde volant sur Bréguet Br700C2, un groupe de chasse lourde volant sur De Havilland Hornet, trois groupes de chasse-bombardement volant sur Hawker Tempest, un groupe de bombardement volant sur Bristol Beaumont, deux groupes de reconnaissance volant sur Bloch MB-176 et un squadron de transport volant sur C-47.

Les britanniques vont eux déployer deux squadrons de chasse volant sur Supermarine Spitfire Mk IX, deux squadrons de bombardement volant sur Bristol Beaumont, un squadron de reconnaissance volant sur Mosquito et un squadron de transport volant sur C-47.

Ces moyens aériens importants sont dispersés entre la Crète et le Péloponnèse mais aussi différentes îles aux mains des alliés ce qui tempère un peu la supériorité théorique des unités aériennes alliées.

Ces unités vont d’abord amollir le dispositif ennemi en menant des opérations de harcèlement alternant entre opérations massives et brutales et opérations plus diluées dans le temps. A cela s’ajoutait un gros travail de reconnaissance et de renseignement pour améliorer les cartes de la région et surtout trouver le ou les points faibles de l’ennemi.

Les unités grecques sont en pointe dans ces opérations. Elles mènent aussi bien des missions de reconnaissance que de chasse ou de bombardement pendant que son unité de transport participe au sein d’un pool interallié aux nombreux transports imposés par la guerre moderne qu’il s’agisse de transporter des hommes et d’évacuer des blessés, de déposer des pièces détachées, des munitions ou du carburant, des vivres ou des médicaments.

En raison des capacités limitées du transport aérien, le C-47 était surtout utilisé pour le transport urgent, le transport normal se faisant pas voie maritime.

La Crète était cependant la plaque tournante du trafic maritime allié, des convois venus de France, d’Afrique du Nord ou de Grande-Bretagne déposaient des quantités colossales de marchandises avant que des avions ou des caboteurs n’effectuent des rotations quotidiennes ou peu s’en faut en direction du Péloponnèse.

Avec la libération des ports le dispositif évolua, la Crète cessant d’être une étape obligée. En ce qui concerne le transport aérien si les C-47 grecs n’ont jamais largué de parachutistes ils ont réalisé des largages logistiques pour soutenir aussi bien des unités traditionnelles en pointe que des unités commandos nomadisant derrière les lignes ennemies.

En ce qui concerne la chasse, les unités grecques vont tenter d’obtenir la supériorité aérienne pour permettre à l’offensive terrestre de se dérouler dans les meilleures conditions possibles, bref réduire le plus possible la friction chère à ce bon vieux Claus.

Les chasseurs grecs et alliés vont couvrir les troupes au sol, escorter les bombardiers mais également mener des missions de chasse libre loin derrière le front pour par exemple paralyser les organes de commandement ou perturber la montée des renforts vers le front.

Très vite les alliés obtiennent une supériorité aérienne totale, les avions ennemis se font discrets et tous les chasseurs sont davantage chasseurs-bombardiers que chasseurs de supériorité aérienne.

Les bombardiers sont employés à la fois pour l’appui-feu des troupes au sol (essentiellement en pratiquant le carpet bombing) mais aussi à un niveau stratégique en attaquant l’arrière, les dépôts, les voies de communication….. .

Les avions de reconnaissance assurent des missions de reconnaissance dites opératives. Elles opèrent pas vraiment en soutien direct des troupes au sol ni pour la manœuvre stratégique d’ensemble mais pour l’espace intermédiaire. Ils pouvaient parfois opérer en soutien des troupes au sol en larguant des fusées éclairantes pour le combat de nuit ou des fumigènes pour masquer la manœuvre en cours.

L’équipement des unités grecques évolue mais à la marge avec de nouveaux Fury II, des Arsenal VG-52 à la place des Arsenal VG-40 (le VG-52 est une évolution du VG-40), des Hornet à la place des Beaufighter, de nouveaux Beaumont, de nouveaux B-25, de nouveaux Bloch MB-176 et de nouveaux C-47. Il s’agit à la fois d’appareils remplaçant ceux perdus au combat ou par accident mais aussi des appareils destinés à remplacer ceux réformés car usés par une utilisation intensive.

Les unités aériennes grecques vont combattre jusqu’en Yougoslavie, terminant la guerre en Slovénie tout comme leurs homologues terriens. Tout comme les unités de l’AGL, les différents squadrons de chasse, de bombardement, de reconnaissance et de transport vont rallier la Grèce et participer chacun à leur niveau à la guerre civile grecque.

Ce n’est qu’à partir de 1960 qu’avec l’aide massive des américains, l’armée de l’air royale grecque va définitivement tourner la page du second conflit mondial et entrer dans l’ère moderne avec notamment l’acquisition de chasseurs et de bombardiers à réaction.

Mitteleuropa Balkans (170) Grèce (14)

La Grèce dans le second conflit mondial

Mobilisation et préparation

Le 5 septembre 1948 les allemands envahissent la Norvège et le Danemark dans le cadre de l’opération Weserübung. C’est le début du second conflit mondial, un conflit que l’on redoutait mais que l’on pressentait depuis longtemps tant les tensions ne cessaient de croitre en Europe.

La seule chose qui surpris les plus lucides fut que les allemands attaquèrent des pays neutres et non un pays avec lequel ils avaient de vrais différents politiques et diplomatiques. Cela était la preuve que ce conflit n’allait pas être un conflit de gentlemen.

A l’annonce des bombardements allemands sur la Scandinavie, la Grèce se déclare en état de non-belligérance, un statut différent de la neutralité. D’ailleurs pour bien montrer sa détermination Athènes ordonne le rappel de réservistes mais se garde pour le moment de décréter la mobilisation générale probablement pour ne pas provoquer Rome.

La Ligne Metaxas à été renforcée à la mobilisation mais est loin d’être une assurance tout risque

Des précautions sont prises aux frontières notamment à la frontière avec l’Albanie, des champs de mines sont posés en mer, la Ligne Metaxas renforcée.

Le 30 octobre 1948 après de nouveaux incidents en Epire, Athènes ordonne la mobilisation générale, un processus qui va se dérouler dans une relative confusion, le gouvernement grec n’ayant pas mis à jour le processus de mobilisation depuis 1917 et ce en dépit des propositions de la MMFG. Si en Yougoslavie la MMFY est parvenu à imposer son processus de mobilisation, en Grèce ce ne fût pas possible probablement pour des raisons de fierté nationale.

Comme le reconnaitra un général grec «Si les italiens avaient attaqué à ce moment là je ne sais pas si nous aurions été capables de réagir».

Les divisions les plus modernes vont être concentrées contre l’Albanie italienne, le reste du territoire étant couvert par des unités moins bien équipées et moins bien entrainées. L’économie du pays est entièrement mobilisée pour la guerre, on réquisitionne tout ce qui est réquisitionnable, on mobilise les femmes et même les enfants.

On voit les villes se couvrir de sacs de sable, des abris antiaériens sont créés, les villes aux frontières deviennent des mini-forteresses. «Les italiens auront peut être le dessus mais il leur faudra payer le prix du sang» diras un lieutenant grec devenu après guerre une célébrité de la littérature, le lieutenant Elftherios Onassis.

Dans les airs une aviation grecque équipée d’avions obsolètes et d’avions plus modernes (même si tout est relatif) tente de protéger le ciel héllène des bombardiers ou des avions de reconnaissance italiens.

Plusieurs appareils sont abattus, d’autres s’écrasent accidentellement. En mer la marine grecque tente de sécuriser l’important trafic côtier contre la menace italienne. Elle tente également de bloquer les îles du Dodécanèse mais sans une totale réussite.

L’hiver et le printemps se passe sans que les combats annoncés comme imminents se produisent probablement parce que les italiens ont fort à faire face à des alliés qui contrairement à 1939 quand la guerre de Pologne paraissait être la guerre avec un grand G se montrent très agressif pour forcer l’Italie au combat.

Rome va-t-elle laisser Athènes tranquille ? La logique et le bon sens militaire l’aurait commandé mais ce n’est pas le choix que va faire Mussolini.

C’est la guerre !

Le gouvernement grec n’était pas naïf et savait que cette non-bélligérance ne pouvait durer éternellement d’autant que l’Italie était rapidement entrée en guerre suite au harcèlement franco-britannique.

Comme nous l’avons vu la mobilisation générale avait été décrétée le 30 octobre 1948 mais n’avait été effective que deux mois plus tard !

Les renseignements auguraient d’une attaque italienne iminente mais rien ne se produit et on commence à démobiliser certains soldats. C’est alors que l’attaque italienne tant attendue se produisit.

Le 5 mai 1949 à l’aube, les italiens lancent l’opération CAESAR, l’invasion de la Grèce depuis l’Albanie.

Pour cette opération qui est censée redorer le blason italien et montrer aux allemands que Rome peut mener une guerre parallèle, le Regio Esercito mobilise les moyens du Groupe d’Armées d’Albanie.

Ce groupement comprend les 3ème et 8ème Armées avec quatre corps d’armées, les 6ème (15ème DI «Bergamo» et 18ème DI «Messina»), 8ème (20ème DI «Friuli» 1ère DI Alpine «Taurinense»), 9ème ( 23ème DI «Ferrara» et 28ème DI «Aosta») et 11ème Corps d’Armée (29ème DI «Piemonte» et 30ème DI «Sabauda»).

A ces huit divisions vont s’ajouter la 49ème DI «Parma» censée assurer la défense de l’ancien royaume de Zog 1er mais aussi la division blindée Littorio. Cette force est jugée suffisante pour si ce n’est vaincre la Grèce mais au moins lui donner une bonne leçon.

Le plan italien est simple : attaque principale en Epire pour fixer le maximum de troupes grecques avec une diversion en Macédoine, une poussée vers Thessalonique. Ensuite en fonction des premiers résultats («Au combat, la première victime est le plan» dixit Clausewitz) les italiens aviseront.

Aux troupes au sol s’ajoutent des avions en nombre (250 à 400 selon les sources) et un rôle important pour la marine chargée de couper les lignes de communication et de couvrir les convois ravitaillant les troupes italiennes depuis la péninsule italique.

Tout cela aurait marché si tout cela avait bien planifié et bien coordonné. Or non seulement les plans avaient été improvisés mais les différentes armées s’entendaient très mal.

Par exemple une information recueillie par un avion de la Regia Aeronautica devait remonter toute la chaine hiérarchique avant d’être transmise à une autre armée qu’il s’agisse de l’armée de terre ou de la marine. Autant dire qu’elle était souvent périmée et de peu d’utilité.

Les carences en armes et en munitions sont importantes et encore un effort important à été fait depuis septembre 1948, la décision d’attaquer la Grèce ayant été prise visiblement dès le mois de décembre même si en l’absence d’archives on ne peut que se limiter à des hypothèses.

En face les forces armées grecques étaient composées de troupes motivées, bien entrainées et bien équipées (à l’échelle grecque cela va sans dire).

Soldats grecques au début de la Pax Armada

Une Armée d’Epire est mise sur pied à la mobilisation générale avec trois corps d’armée à deux divisions d’infanterie (1er Corps d’Armée, 2ème Corps d’Armée dit Corps d’Armée d’Epire et 3ème Corps d’Armée) plus une division de cavalerie et un bataillon de chars équipés de Hotchkiss H-39.

Le Hotchkiss H-39

En Macédoine on trouve une Armée de Macédoine qui disposait de deux corps d’armée à deux divisions d’infanterie (4ème et 5ème Corps d’Armée), une division de cavalerie et deux bataillons de Hotchkiss H-39.

Les italiens font donc face à dix divisons d’infanterie, deux divisions de cavalerie et les trois bataillons de chars légers.

Les combats sont rudes, d’autant plus difficiles que dans les montagnes épirotes le temps même au printemps peut être très froid et très humide. Dès le 12 mai l’offensive menée en Epire est stoppée par les italiens qui le 17 mai relancent l’offensive en Macédoine avec plus de succès mais cela n’est pas mirobolant non plus.

Dans les airs la Regia Aeronautica à acquis une fragile maitrise de l’air moins en raison de ses propres performances que parce que les grecs préfèrent ménager leur outil aérien pour protéger Athènes et Thessalonique.

En mer la Regia Marina se bat moins contre la marine grecque que contre les alliés qui à l’annonce du déclenchement de l’opération CAESAR ont décide l’envoi de troupes venus d’Afrique du Nord et du Levant. Ces unités ne vont cependant débarquer qu’à la fin du mois de juin après que les marines alliées ont du forcer le passage face aux cuirassés et croiseurs italiens.

Les grecs contre-attaquent le 21 mai et bousculent les italiens en Epire mais se heurtent en Macédoine à une rude résistance. Les troupes de la 8ème Armée doivent cependant se replier pour ne pas être coupé par une potentielle offensive grecque en direction du nord-est.

L’attaque grecque s’arrêtent à la mi-juin quand les troupes italiennes ont été ramenées à la frontière albanaise.

Il est alors prévu une nouvelle attaque à l’automne pour occuper l’Epire du Nord et le rattacher à la «mère-patrie» grecque.

Cette attaque doit être menée par les grecs soutenus par des troupes françaises, britanniques et polonaises même si Paris et Londres sont réticents à soutenir l’expansionisme grec.

L’attaque germano-italo-hongroise lancée le 7 juillet 1949 (opération MARITSA) ne leur en laissera pas la possibilité.

Les trois semaines entre la fin de l’attaque grecque et l’offensive allemande ont permis aux grecs de reposer leurs troupes, de réorganiser leur dispositif alors qu’en face les 3ème et 8ème armées italiennes ont reçu l’ordre de rester sur la défensive le temps que des renforts viennent d’Italie et que surtout la 2ème armée italienne venue de Vénétie n’écrase l’armée yougoslave.

Rien ne se passera comme prévu, les yougoslaves résistant farouchement (mais regretteront le refus grec et le refus alliés de déployer des troupes dans le Vardar macédonien) obligeant l’Axe à s’employer même si à terme personne ne se fait d’illusions.

Le général Villeneuve dans ses mémoires reconnaitra l’apport des yougoslaves dans la stratégie alliée «Sans la résistance acharnée des soldats de Pierre II dignes descendants de leurs ainés du premier conflit mondial nous aurions eu bien du mal à tenir le Péloponnèse.»

Les yougoslaves vont résister jusqu’au début de l’automne 1949. Est-ce à dire que les grecs se sont tournés les pousses durant deux mois ? Non bien sur, ils ont maintenus les forces italiennes en Albanie sous pression par une série d’attaques locales, des bombardements aériens et d’artillerie brefs mais intenses avec des attaques qui ressemblaient à des coups de main prolongés.

Ils sont soutenus par les alliés qui réalisent des opérations commandos en Albanie pour géner l’arrière et semer la discorde chez l’ennemi.

Enfin à partir du 25 septembre 1949 les combats sont clairement engagés en Grèce avec les italiens depuis l’Albanie et la Macédoine, l’Allemagne depuis la Macédoine et la Bulgarie. A noter que les bulgares affairés à occuper le Vardar macédonien ne participent pas aux premières opérations de la Campagne de Grèce.

Côté italien les divisions qui ont survécu à la guerre italo-grecque ou opération CAESAR sont remplumés par de jeunes recrues mais aussi par l’envoi de nouvelles unités. On trouve deux divisions d’infanterie, les 42ème DI «Bari» et 48ème DI «Taro» mais surtout trois divisions de cavalerie, la 1ère division de cavalerie «Eugenio di Savoia», 2ème division de cavalerie «Emanuele Filiberto Teste di Fero» et 3ème Division de cavalerie «Principe Amedeo Duca d’Aosta».

Soldats italiens en Yougoslavie

Si les deux divisions d’infanterie vont rallier directement l’Albanie à travers l’Adriatique (non sans que l’aviation et les sous-marins alliés ne prélèvent leur part), les divisions de cavalerie vont opérer en Yougoslavie en soutien de la 2ème armée.

Ces divisions montées vont se montrer efficaces en terrain bouleversé pouvant tourner le dispositif grec et frapper l’arrière et la logistique.

Les combats sont tous aussi violents qu’en Yougoslavie et les soldats grecs vont preuve d’un courage extraordinaire. Néanmoins l’épuisement guète les forces alliées qui prennent rapidement la décision de se replier vers le sud.

Signe qui ne trompe pas l’envoi de renforts est stoppé et quelques unités en cours de transfert vont rallier la Crète plutôt que la Grèce continentale. De son côté le gouvernement grec prépare en toute discrétion l’évacuation du personnel d’unités ne pouvant plus opérer en unités constituées.

Thessalonique tombe le 30 novembre 1949 suivit de Larissa le 5 décembre 1949. Les grecs et les alliés utilisent à merveille les possibilités du terrain, une défense élastique alternant défense ferme et contre-attaques brutales. Malgré ces efforts, Athènes tombe le 17 janvier 1950.

De violents combats ont lieu en ville, les quartiers modernes tout comme l’Acropole sont sérieusement endommagés.

Le 24 janvier 1950 les germano-italiens tentent une offensive surprise pour s’emparer du Péloponnèse mais c’est un échec. Les greco-britannico-français les attendent de pied ferme, repoussant un coup de main mené par les Brandebourgeois. Le pont franchissant le Canal de Corinthe saute.

Les deux adversaires sont fatigués. Les alliés n’ont pas des moyens illimités et l’Axe notamment les allemands ont davantage l’oeil rivé vers les steppes russes. Le front corinthien est bloqué mais les deux camps s’emparent d’îles et d’archipels.

Situation globale du front grec au printemps 1950

C’est ainsi que l’Axe s’empare de l’île d’Eubée et de l’île de Céphalonie sans réels combats, les alliés préférant se replier sur le continent. Les alliés en revanche échouent à conserver les Cyclades qui sont prises par les allemands dans la foulée de leur échec devant Corinthe.

Le 17 mars 1950 la bataille navale du Golfe de Zanthe marque la fin officielle de la Campagne de Grèce. Malgré plusieurs projets jamais l’Axe ne parviendra à chasser les alliés de la Grèce continentale. Le Péloponnèse va servir de tête de pont pour opérer en Adriatique et dans les Balkans avec des attaques aériennes, sous-marines et navales.

Résistance et collaboration

Le gouvernement grec à évacué la capitale grecque le 9 janvier 1950 direction la Crète et Héraklion la principale ville de la grande île.

D’autres auraient préféré la Palestine ou l’Egypte pour des raisons de sécurité mais le roi Paul 1er à été inflexible sur ce point : il ne quittera jamais le sol grec. C’est le début de la légende du «Roi-Soldat» objet encore aujourd’hui en Crète d’un véritable culte de la part des anciens combattants et de nombreux grecs patriotes qu’ils soient monarchistes ou républicains.

« Le roi-soldat »

L’île devient une forteresse flottante avec des bases navales, des bases aériennes, des casernements. De nombreux grecs voulant continuer le combat s’y réfugient ce qui posera des problèmes en terme de sécurité, d’insalubrité et de ravitaillement.

En Grèce continentale, un gouvernement collaborateur s’installe à Athènes mais ce gouvernement dirigé par un obscur colonel, le colonel Soriotis n’aura jamais la moindre once de légitimité. Cela s’explique à la fois par la présence en Crète du roi et du gouvernement mais aussi par les exactions menées par les allemands dès la conquête.

Une Force de Sécurité (δύναμη ασφαλείας dýnami asfaleías) est rapidement mise sur pied, une force auxiliaire qui se distinguera rapidement par sa férocité et son inefficacité.

Côté militaire, la défense de la Grèce est assuré par les italiens, les allemands et les bulgares. Les italiens déploiement une Esercito italiano in Grecia avec six divisions d’infanterie d’abord dispersées sur tout le territoire grec.

On trouve ainsi initialement la 23ème DI «Ferraro» à Thessalonique, la 28ème DI «Aoste» à Athènes, le 9ème Corps d’Armée dans l’isthme de Corinthe avec les 42ème DI «Bari» et 48ème «Taro», l’Eubée est occupée par la 29ème DI «Piemonte» alors que la côte occidentale de la Grèce est défendue par la 30ème DI «Sabaudo».

Les allemands déploient des troupes au sein de l’Heeresgruppe E (Groupe d’Armées E) qui dirige les unités allemandes déployées dans les Balkans et la Grèce au travers de la 11ème armée déployée en Serbie (quatre divisions d’infanterie, une division blindée) et de la 15ème armée déployée dans le nord de la Grèce et la région d’Athènes (quatre divisions d’infanterie, une division de montagne, une division parachutiste et deux divisions blindées).

De leur côté les bulgares vont déployer les 4ème et 5ème Armées avec pour la première quatre divisions d’infanterie (2ème DI, 4ème DI, 6ème et 11ème DI), la 1ère division de cavalerie et la 1ère brigade de chasseurs plus destinée aux opérations anti-guerilla.

De son côté la 5ème Armée dispose de quatre divisions d’infanterie (1ère, 3ème, 5ème et 8ème DI), la 2ème division de cavalerie, la 11ème brigade blindée et la 2ème brigade de chasseurs.

Après des mois de frictions et de mésentente cordiale, le dispositif est réorganisé. Désormais le Heeresgruppe E à sous son autorité toutes les troupes de l’Axe mais cet effort louable de coordination se heurtera à une profonde défiance entre italiens, allemands et bulgares, simplement unis par la défiance que leur inspire le gouvernement de Soriotis et leur refus de créer une armée grecque pour combattre les alliés.

Géographiquement le dispositif est simplifié avec les bulgares au nord et au nord-est, les italiens au nord et au nord-ouest et les allemands au centre occupant notamment la région d’Athènes et l’Eubée. Des divisions sont transférées par voie aérienne et maritime ce qui permet aux avions et aux sous-marins alliés de remporter de beaux succès mais également de subir de lourdes pertes.

En Grèce occupée une résistance se développe rapidement. Comme souvent les premiers groupes sont soit composés de troupes isolées ne pouvant ou ne voulant évacuer, d’hommes trop jeunes pour combattre ou de simples civils ulcérés de voir leur patrie occupée par des étrangers.

Très vite la résistance va se structurer avec des groupes royalistes, des groupes républicains et des groupes communistes. Comme en Yougoslavie, les groupes s’allient parfois et se combattent souvent. Face à cette résistance les italiens, les allemands et les bulgares vont multiplier les tristement célèbres opérations de nettoyage avec leur cortège d’exactions.

Comme chez le voisin yougoslave, les alliés et le gouvernement grec vont tenter de coordonner leur action avec des groupes mais ce ne fût toujours pas avec succès.

Libération et guerre civile

Carte du front grec peu avant le déclenchement de l’opération ANVIL

Très vite le gouvernement en exil grec s’est préoccupé de reconstituer un outil militaire crédible pour peser sur les décisions alliées. Plus facile à dire qu’à faire car si les grecs possèdent les hommes et un peu d’argent, ils sont dépendant pour l’équipement militaire. Du matériel à bien été évacué sur la Crète mais c’est très insuffisant pour récréer une armée capable de faire autre chose que de la figuration.

Faute de place en Crète, c’est en Egypte et secondairement en Libye que l’Armée Grecque de Libération (Ελληνικός Απελευθερωτικός Στρατός Ellinikós Apeleftherotikós Stratós) va être créée, une armée équipée par les alliés qu’ils soient français, britanniques ou américains.

Cette montée en puissance va être plus rapide que son homologue yougoslave. Il y à bien entendu des tiraillements entre royalistes et crypto-républicains, entre libéraux et métaxistes mais dans l’ensemble tout le monde tire dans le même sens dans le seul objectif de libérer le territoire. Autre différence par rapport à la Yougoslavie, la Grèce n’est pas un état multinational où les nationalités coexistent tant bien que mal. Forcément cela aide pour reconstruire une armée digne de ce nom.

Les principaux problèmes concerneront l’argent et l’équipement car les hommes sont présents, des hommes expérimentés, aguerris par les combats qui vont encadrer des jeunes grecs qui brûlent d’en découdre.

L’AGL est opérationnelle à l’automne 1951. Elle se compose de trois corps d’armées à deux divisions. Si le 1er Corps d’Armée «Thessalie» et le 2ème Corps d’Armée «Macedoine» sont composés de deux divisions d’infanterie chacune (1ère et 4ème pour le premier, 2ème et 5ème pour le deuxième), le 3ème Corps d’Armée «Epire» comprend la 3ème division d’infanterie et surtout la 1ère division blindée.

A ces six divisions de première ligne vont s’ajouter trois divisions légères d’infanterie (initialement de sécurité mais leur nom à été changé pour éviter la confusion avec la force de sécurité du gouvernement collaborationniste), les 6ème et 7ème DLI et la 14ème DI, la première défendant avec les alliés le Dodécannèse, la seconde protégeait la Crète et notamment les institutions alors que la troisième défendait l’île de Zakynthos en relève de la 1ère DLI et de la brigade de montagne polonaise

Des bataillons d’evzones sont également recréés en vue de mener des raids dans la profondeur du dispositif ennemi mais aussi pour encadrer la résistance. Douze bataillons sont prévus mais faute de moyens et de temps seulement huit d’entre-eux seront mis sur pied.

A leur mission de combat s’ajoutera la lutte contre les communistes dans la guerre civile aux côtés des divisions légères d’infanterie et d’unités alliées en attendant le retour des divisions de combat citées plus haut.

On trouve également une unité commando, le célèbre Bataillon Sacré, unité qui reprend le nom de la célèbre unité thébaine.

Cette unité est créé avec l’aide des britanniques. Opérationnelle à la fin de l’année 1950, elle va opérer dans les îles grecques mais aussi en Italie pour des missions de renseignement, de recherche et de destruction.

Les Thébains vont jouer un rôle clé dans la libération du pays, opérant en pointe du dispositif allié pour des missions de destruction de cibles stratégiques.

Ils participent par exemple aux côtés de commandos français, britanniques et yougoslaves au Raid sur Thessalonique qui va alimenter la certitude de l’Axe dans l’idée que l’offensive venue du Péloponnèse n’était qu’une attaque de diversion. Quand le haut-commandement s’en rendra compte il sera trop tard pour faire avorter la première offensive majeure sur le front des Balkans.

Celle-ci n’est lancée que le 21 septembre 1952 soit deux ans et demi après la fin officielle de la Campagne de Grèce. Pourquoi un tel délai qui désespérait les gouvernements grecs et yougoslaves ?

Plusieurs facteurs sont entrés en ligne de compte notamment le fait que ce front était secondaire par rapport au front occidental et que la géographie rendait peu probable une offensive, une percée décisive.

A ceux qui rétorquaient que l’offensive menée dans le Vardar à l’automne 1918 avait été la seule décisive de tout le conflit les détracteurs répondaient qu’elle avait été menée face à un adversaire bulgare épuisé et mal soutenu par ses alliés ce qui n’était pas le cas ici.

Cela ne veut pas dire que les bélligérants ce sont tournés les pouces non. Il y eut des attaques locales, des opérations commandos pour maintenir la pression sur l’ennemi. Rien cependant qui ressemblait à une offensive à but stratégique.

Le 21 septembre 1952 enfin les alliés lancent l’opération ANVIL (enclume). Il s’agit de donner de l’air à la péninsule du Péloponnèse et s’offrir de nouvelles perspectives stratégiques. Le plan est simple : on fixe l’ennemi sur l’isthme de Corinthe, on traverse le golfe de Patras _plus facile à dire qu’à faire_ et on file soit vers le nord ou vers le nord-est.

Les combats sont violents entre les troupes alliées et les troupes germano-italiennes. Peu à peu la supériorité numérique, une meilleure puissance de feu et une meilleure coordination permet aux alliés d’avancer, de reconquérir également l’île de Céphalonie.

Après de violents de combats, Athènes est libérée le 17 décembre 1952. Les alliés laissent les grecs entrer les premiers dans la ville et c’est un détachement du bataillon sacré qui hisse le drapeau grec sur les ruines de l’Acropole. Ce drapeau n’est pas une simple étoffe de tissu, c’est le drapeau qui flottait sur la ville lors de sa prise par les allemands en 1950 et qu’un evzone avait dérobé au nez et à la barbe des troupes ennemies.

De son côté les troupes de l’Axe vont évacuer à la même époque les Cyclades harcelés par les unités aériennes et navales alliées. Ils décident de résister en Eubée mais sont vite débordés.

L’Axe tente de tenir le plus longtemps possible mais les allemands doivent tenir compte de la démoralisation puis du basculement des troupes italiennes.

Cela explique pourquoi la majorité du territoire grec est libéré à la fin du mois de février 1953. Quelques unités parviennent à pénétrer en Macédoine et en Albanie mais sont trop faibles pour s’y maintenir.

En dépit des réticences yougoslaves, les unités grecques poursuivent leurs missions de combat en Yougoslavie. Il faut une rencontre personnelle entre Paul 1er et Pierre II pour que la Yougoslavie soit rassurée : la Grèce ne cherche qu’à récupérer son territoire de septembre 1948 et n’à aucune réclamation territoriale vis à vis de la Yougoslavie.

Une fois engagée en Yougoslavie, l’Armée Grecque de Libération va être rebaptisée 1ère Armée Grecque. Les mêmes unités restent en ligne mais les pertes sont compensées par du personnel issu de la résistance royaliste voir républicaine. En revanche la résistance communiste refuse avec énergie d’intégrer l’armée grecque, estimant qu’elle ne vaut pas mieux que les forces de sécurité de Soriotis.

Les divisions grecques vont combattre essentiellement en Albanie, au Monténégro puis en Croatie, terminant la guerre en Slovénie. La 1ère Armée Grecque laissant le reste du front aux britanniques et aux sud-africains là encore pour rassurer des yougoslaves aussi inquiets que suspicieux.

Une fois le second conflit mondial terminé, l’armée grecque rentre au pays où elle ne va pas tarder à opérer contre la résistance communiste bien décidée à imiter ses frères yougoslaves qui tenteront de les aider quand ils le pourront.

Les grecs vont engager dans cette guerre civile principalement leurs deux DLI et leurs bataillons d’evzones. Après avoir tâtonné, les grecs parviendront à trouver une bonne stratégie en tenant le terrain avec la gendarmerie et des unités paramilitaires et en confiant aux deux DLI et aux evzones des missions d’intervention.

La Grèce est dans un état cataclysmique avec une famine biblique et une guerre civile. Les pertes ont été lourdes chez les civils comme les militaires. En 1958 les royalistes bien soutenus par les alliés occidentaux vont l’emporter permettant à la monarchie de survivre contrairement à la royauté yougoslave.

Dominions (58) Australie (2)

Le Commonwealth of Australia dans le second conflit mondial

carte de l'Australie

Généralités

Le 5 septembre 1948 après des semaines de tension, le monde bascule à nouveau dans la guerre, quasiment neuf ans après la fin de la guerre de Pologne. L’Allemagne pour soi-disant protéger le Danemark et la Norvège d’une prochaine agression alliée envahit ces deux pays, c’est l’opération WESERÜBUNG (exercice Weser).

 

Paris et Londres déclarent immédiatement la guerre à l’Allemagne à la différence de septembre 1939 où ils avaient attendu deux jours pour le faire.

 

Que diable vient donc faire l’Australie dans ce conflit européen ? Tout simplement, elle applique des accords politico-militaire avec l’ancienne puissance coloniale sans compter que mine de rien, George VI est toujours le chef d’état australien.

 

Cependant Canberra est dans une situation délicate. A la différence du Canada et de l’Afrique du Sud, l’Australie est clairement menacée par le Japon qui ne fait plus mystère depuis des années de sa volonté de conquérir les colonies européennes d’Asie officiellement pour créer une sphère de coprospérité mais en réalité pour pouvoir s’emparer de ressources et alimenter une industrie qui ne peut vivre que sur ses stocks.

 

La Grande-Bretagne est parfaitement consciente de cet état de fait mais rappelle qu’elle à investit de manière importante pour renforcer les défenses de la Malaisie et de Singapour, que la British Eastern Fleet dispose de trois cuirassés et de deux porte-avions sans compter des croiseurs et des destroyers modernes, répondant au principal grief de Canberra : une défense insuffisante des dominions des antipodes contre l’impérialisme japonais.

L’Australie décide de faire «sa part du boulot» en envoyant des troupes au Moyen-Orient, en mettant une partie de sa flotte sous contrôle britannique, en envoyant des avions en Méditerranée et en participant à la formation des pilotes du Commonwealth dans le sud de l’Australie c’est-à-dire hors de portée des menaces allemandes, japonaises et italiennes.

Entre septembre 1948 et mars 1950 soit pendant dix-huit mois l’Australie est donc en guerre au Moyen-Orient et dans les Balkans mais en paix dans la zone Asie-Pacifique, une paix armée cela va s’en dire.

Durant cette étrange période l’Australie accélère clairement son réarmement en s’appuyant sur une industrie bien plus développée qu’en Afrique du Sud ou en Nouvelle-Zélande, en passant des commandes aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, en améliorant ses infrastructures de transport…. .

Le 21 mars 1950 quand les premières bombes japonaises tombent sur Pearl Harbor l’Australie est prête à faire face au Japon même si le conflit ne pas vraiment se passer comme prévu, les certitudes de l’avant guerre volant en éclats sous les coups de la formidable et en apparence invincible machine de guerre japonaise. Il faudra plus de quatre ans de lutte pour défaire l’impérialisme japonais.

Les Aussies au combat (1) : L’Afrique du Nord pour commencer

En septembre 1948 l’Allemagne et le Japon sont alliés mais Berlin ne prend pas la peine de prévenir son allié asiatique du déclenchement de l’opération WESERÜBUNG pour par exemple déclencher une opération parallèle pour attirer des réserves ennemies dans la zone «Asie/Pacifique».

Tokyo le prend très mal et cela explique en partie pourquoi le Pacifique reste en paix à l’automne 1948 au grand soulagement des alliés qui peuvent rapatrier une partie de leurs moyens en Europe.

L’Australie déclare la guerre à l’Allemagne en même temps que la Grande-Bretagne, solidarité Commonwealth oblige. Les ressortissants allemands sont internés et deux navires allemands immobilisés pour avarie à Sydney sont saisis, réparés et réutilisés pour l’effort de guerre allié.

Les volontaires arrivent en masse dans des camps d’entrainement, les réservistes rallient avec calme et détermination leurs unités qu’elles soient terrestres, navales ou aériennes. Un entrainement intensif plus tard et les unités se dispersent.

Certaines restent en Australie pour défendre le pays, d’autres rallient la Nouvelle-Guinée voir la Malaisie sous autorité britannique. D’autres vont rallier l’Afrique du Nord.

En septembre 1939, deux divisions d’infanterie avaient rallié l’Egypte mais étaient restées l’arme au pied faute de combat, l’envoi d’une troisième division étant d’ailleurs rapidement annulé.

En août 1948, une mission militaire australienne se rend en Egypte pour repérer les lieux et faciliter l’arrivée des troupes australiennes.

Dès le 10 septembre, Canberra confirme à Londres l’envoi en Egypte de deux divisions d’infanterie chapeautées par un corps d’armée, le 1st Australian Army Corps (1st AAC) qui disposait de régiments d’artillerie lourde, d’unités du génie, de transmissions, de soutien mais aussi trois bataillons de chars indépendants (un équipé de Matilda II et deux équipés de Valentine II).

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Matilda II

Le premier convoi transportant la 1st Australian Infantry Divsion quitte Sydney le 25 septembre 1948, escorté par des navires australiens (croiseur léger HMAS Hobart, deux destroyers type N et deux corvettes type Flower), arrivant à Port Said début octobre.

Cinq autres convois enverront les moyens du 1st AAC en Afrique du Nord, convois qui devront se défendre contre les tentatives d’interférence italiennes vite matées par les moyens navals alliés présents dans la région.

Le corps d’armée australien est présent au complet début novembre 1948. Les deux divisions sont cependant loin d’être opérationnelles, elles manquent d’entrainement et surtout d’expérience tout comme d’ailleurs les unités britanniques présentes en Egypte.
En première ligne dans le désert égyptien, elles mettent des coups de sonde contre les italiens, menant des raids dans la profondeur pour générer de l’insécurité sur les arrières ce qui rend les italiens particulièrement prudents et nerveux.

Il faut cependant attendre l’été 1949 pour que les australiens connaissent leur baptême du feu, participant à l’opération BAYARD, les français tirant les premiers contrairement à Fontenoy et sont suivis quelques jours plus tard par les britanniques.

HMS Colossus (R-15)

Porte-avions de classe Colossus

Les australiens opèrent le long de la côte, soutenus essentiellement par la Mediterranean Fleet qui intègre quelques navires australiens en l’occurrence le porte-avions léger HMAS Gallipoli croiseur léger HMAS Perth mais aussi les destroyers type N HMAS Napier et Nestor ainsi que deux destroyers type Hunt.

La Royal Australian Air Force (RAAF) déploie quelques squadrons pour appuyer les troupes australiennes en l’occurrence trois squadrons de chasse (un de Hurricane et deux de P-40), deux squadrons de bombardement (un de DB-7 et un de Halifax), un squadron de reconnaissance (De Havilland Mosquito) et un squadron de transport (Douglas C-47 Dakota), le tout formant la 3rd Australian Tactical Wing.

L’opération BAYARD débute côté français le 7 juillet 1949. Une opération de diversion (FORNOUE) fixe les troupes italiennes le long de la côte, fixation facilitée par d’intenses bombardements aériens et navals. L’axe majeur fonce par le sud, dans le désert pour tourner le dispositif italien (GARIGLIANO).

Les britanniques qui avaient fixé les italiens par des mouvements et des attaques simulées passe à l’assaut direct à partir du 17 juillet 1949 (opération MARLBOROUGH), condamnant l’Africa Septentrionnale Italiana (ASI) à une totale anhilation.

La campagne de Libye s’achève le 1er septembre 1949 même si jusqu’à la fin du conflit il y aura des zones insécures, les autorités militaires interdisant aux militaires de circuler seuls dans de nombreuses zones de la future Libye.

Les australiens s’illustrent au combat, jouant un rôle clé dans la prise de Tobrouk. Ils font leur jonction avec les français à l’est de Tripoli.

Si la Tripolitaine est placée sous l’autorité française, la Cyrénaïque est placée sous l’autorité britannique. Il s’agit uniquement de la gestion administrative du territoire, les affaires militaires étant du ressort d’un Allied Command Libya (AC-Libya) avec à sa tête un général français et un adjoint britannique.

Les deux divisions australiennes se séparent alors. La 1st Australian Infantry Division rallie la Grèce pour combattre les allemands et les italiens dans le cadre de l’opération MARITSA alors que la 2nd Australian Infantry Division rallie la Palestine mandataire pour des opérations de police coloniale avant de rallier en janvier 1950 le Péloponnèse.

Les unités navales et aériennes vont elles se déployer en Crète puis pour certaines en Grèce continentale. Contrairement aux unités terrestres elles vont rester toute la guerre en Europe, une façon comme une autre de compenser le retrait de deux divisions d’infanterie.

Les Aussies au combat (2) : Grèce

En décembre 1949 les troupes de la 1ère division d’infanterie australienne débarquent en Grèce pour renforcer le dispositif allié. L’arrivée de ces troupes rustiques et aguerries sauve le front grec de l’effondrement, les allemands manquant de punch et de mordant.

Ils combattent durement mais ils ne peuvent empêcher la chute d’Athènes. Ils résistent pied à pied, forçant les germano-italiens à de coûteux combats d’usure, des combats frontaux, le terrain rendant quasiment impossible le contournement des «points durs» de l’ennemi.

En janvier 1950, la 2ème division d’infanterie australienne arrive dans le Péloponnèse. Elle peut ainsi couvrir le retrait en bon ordre de la 1st Australian Infantry Division, contrant un raid des brandebourgeois (les commandos spéciaux allemands) contre le pont franchissant le canal de Corinthe.

Les deux divisions australiennes vont combattent jusqu’à la fin de la campagne (fin mars 1950) avant d’être retirés du front progressivement, la 1ère division en juin et la 2ème en août pour être rapatriées en Australie et combattre les japonais dans le Pacifique.

Il y eut visiblement le projet de renvoyer des troupes australiennes en Europe mais cela ne se fit pas soit pour des raisons militaires soit pour des raisons politico-diplomatiques.

Les Aussies au combat (3) : Asie-Pacifique

Le théâtre d’opérations principal est naturellement le théâtre «Asie-Pacifique». Outre la défense du territoire national, l’Australie va servir de base arrière aux alliés, l’île-continent devenant une caserne à ciel ouvert.

On ne compte plus les casernes, les camps d’entrainement, les bases aériennes, les «bases navales» qui abritent des troupes essentiellement australiennes et américaines mais aussi britanniques, néerlandaises voir françaises, essentiellement des troupes venues des colonies occupées mais avec aussi des recrues venues d’Europe ou de colonies africaines pour remplumer des divisions anémiques.

La géographie rend quasi-impossible l’invasion de l’île-continent mais la Nouvelle-Guinée, territoire placé sous mandat australien par la SDN est clairement menacé par les japonais. Le territoire bénéficie d’ailleurs d’investissements «importants» pour renforcer notamment les défenses de Port Moresby avec des lignes de fortification légères.

Canberra souhaite aussi participer à la défense d’une partie des colonies alliées. Officiellement il s’agit de participer à «l’effort de guerre allié» mais officieusement il s’agit de combattre les «Jaunes» le plus loin possible de l’île-continent.

Voilà pourquoi en février 1949 la 3rd Australian Infantry Division rallie Hong-Kong pour soutenir la China Division et le Hong-Kong Volunteer Corps.

La 4th Australian Infantry Division va elle rejoindre la Malaisie pour renforcer les troupes britanniques et indiennes présentes sur place.

Les 5th et 6th Australian Infantry Division vont être envoyées en Nouvelle-Guinée en compagnie de la 1st Australian Armoured Division, ces trois divisions formant le 2nd Australian Army Corps.

Les autres divisions qui sont encore largement des division de papier vont rester en Australie pour être entraînées et équipées par l’industrie nationale mais aussi par les britanniques et les américains qui avant même leur entrée en guerre en mars 1950 sont déjà de grands pourvoyeurs d’armes et d’équipements divers.

La marine australienne rassemble la plus grosse partie de ses moyens dans la zone Asie-Pacifique avec notamment un porte-avions léger type Colossus, le HMAS Gallipoli mis en service en juin 1949 qui participe à l’opération BAYARD ce qui permet d’entrainer son groupe aérien. Il arrive en Australie avec un groupe aérien entrainé en novembre 1949.

HMAS Australia sous pont de Sydney

Le HMAS Australia à Sydney

On trouve également deux croiseurs lourds type County, les HMAS Australia et Canberra mis en service respectivement en avril et juillet 1928. Ils ont été modernisés mais ne sont plus de première jeunesse. Il à été question un temps de commander un croiseur lourd type Baltimore aux américains mais le budget nécessaire n’à jamais été débloqué.

Ils sont accompagnés par deux croiseurs légers type Leander, les HMAS Sydney et Hobart, le Perth restant détaché en Méditerranée (et l’étant toujours en mars 1950).

Côté navires médians de combat on trouve huit destroyers type Tribal, quatre destroyers type N (loués à la Royal Navy), six destroyers légers type Hunt, huit corvettes classe Flower, huit frégates type River et quatre sloops classe Grimsby.

C’est donc mine de rien une puissante marine, sure de ses qualités et confiance dans sa capacité non pas à défaire seule la marine impériale japonaise mais à assurer sa part du boulot dans l’action interalliée.

La Royal Australian Air Force (RAAF) déploie elle aussi des forces en Malaisie et en Nouvelle-Guinée, des unités de chasse, de bombardement et de reconnaissance pour couvrir, appuyer et éclairer les troupes au sol.

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Hawker Hurricane

Plus précisément, elle déploie en Malaisie dans la région de Bornéo le 1st Australian Tactical Wing composé de deux squadrons de chasse (un de Hurricane et un de P-40), un squadron de bombardement (Douglas DB-7 _appelés également A-20 Havoc_), un squadron de reconnaissance (Lockheed F-7 _version adaptée du P-38 de chasse_) et un squadron de patrouille maritime disposant de Consolidated Catalina.

Il assure donc l’appui direct de la 4ème division d’infanterie déployée dans la partie britannique de l’île de Borneo.

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Vickers Wellington B. Mk II

Le 2nd Australian Tactical Wing est lui déployé en Nouvelle-Guinée. Il comprend trois squadrons de chasse (un équipé de P-51 Mustang, un équipé de P-40 Warhawk et un troisième équipé de Bristol Beaufighter) mais aussi deux squadrons de bombardement (deux de Vickers Wellington), un squadron de reconnaissance (Lockheed F-7) et un squadron de patrouille maritime équipé de Vickers Wellington.

Quand la guerre éclatera avec le Japon, un 4th Australian Tactical Wing sera envoyé aux Indes Néerlandaises pour renforcer l’aviation de la principale colonie néerlandaise.

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Bristol Blenheim

Il se composera de deux squadrons de Hawker Hurricane, un squadron de Bristol Blenheim, un squadron de De Havilland Mosquito et un squadron de Consolidated Catalina.

Le reste des moyens aériens seront conservés sur l’île-continent pour défendre les ports et les principales villes du pays. On trouve en l’occurrence quatre squadrons de chasse (deux équipés de Hawker Hurricane et deux équipés de P-40), deux squadrons de bombardement (deux équipés de Halifax), un squadron de reconnaissance équipé de Mosquito et un squadron de Catalina soit huit squadrons de réserve.

Si on fait le bilan, l’Australie déploie hors de son territoire national six divisions d’infanterie et une division blindée (sans compter les unités indépendantes d’artillerie, du génie, des transmissions, du soutien), une partie importante de sa flotte placée sous le commandement de la British Eastern Fleet et sur le plan aérien, vingt-quatre squadrons (sept en Méditerranée et dix-sept en zone Asie-Pacifique), un effort conséquent pour un pays jeune et relativement peu peuplé.

La première unité australienne à connaître le feu en Asie-Pacifique est la 3rd Australian Infantry Division en garnison à Hong-Kong. L’arrivée de cette division avait suscité la protestation de Tokyo qui avait réclamé son départ mais Londres avait demandé en échange qu’aucune troupe japonaise ne stationne à moins de 50km de la colonie britannique. Une fin de non-recevoir polie en quelque-sorte.

Quand les jeunes soldats australiens arrivent à Hong-Kong on leur fait clairement comprendre que leur mission est quasiment une mission de sacrifice à savoir de tenir la colonie le plus longtemps possible, d’user les troupes nippones et surtout de les retenir loin du champ de bataille principal.

Elle va opérer en compagnie de la China Division, une division composite organisée en un état-major et une compagnie d’état-major, une compagnie logistique, une compagnie sanitaire, une compagnie du génie, deux bataillons d’infanterie indiens, deux bataillons d’infanterie canadiens, une compagnie de mitrailleuses moyennes et de mortiers, un bataillon de vingt-quatre canon-obusier de 25 livres et une compagnie d’autos blindées Humber AEC.

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Humber Armoured Car

Cette division d’infanterie allégée va donc bénéficier du soutien d’une division d’infanterie australienne novice mais aussi d’une sorte de Légion Étrangère, le Hong-Kong Volunteer Corps (HVC) qui comprend deux compagnies chinoises, une compagnie anglo-irlandaise, une compagnie franco-belge et une compagnie scandinave soit une force globale de 800 hommes utilisée essentiellement pour des taches de fortification, de logistique et de sécurité.

Néanmoins au moment de l’invasion japonaise au printemps 1950, la HVC va combattre, faisant taire les ultimes sceptiques sur la valeur combative de cette «Légion Etrangère». Cette unité à été créée suite à la proposition d’un militaire britannique en poste qui cherchait à augmenter les effectifs tout en sachant que l’envoi de renforts serait difficile voir impossible.

La présence de nombreux étrangers dans la colonie donna l’idée de créer une légion étrangère locale. Cela favorisait les gouvernements concernés qui pouvaient ainsi proposer à leurs ressortissants d’effectuer leur part du boulot sans avoir rallier leur pays, pays qui était parfois neutre et parfois occupé.

Entre mars 1949 et mars 1950, les trois unités présentées vont apprendre à travailler ensemble non sans frictions et incompréhensions.

Il faudra parfois de sévères remontrances pour éviter des conflits ouverts entre unités. Outre l’entrainement, les travaux de fortification sont relancés pour améliorer les défenses côté terre mais aussi côté mer.

Ces forces terrestres vont être soutenues par des moyens aériens limités (le front hong-kongais n’est pas prioritaire) avec le squadron 268 équipé de Hawker Hurricane Mk II, le squadron 144 équipé de bombardiers bimoteurs Martin 187 Baltimore, le squadron 239 équipé de Supermarine Walrus mais aussi le squadron de 267 équipé d’avions de transport Vickers Valetta.

Sur le plan les moyens sont importants sur le papier mais leur mission n’est pas d’assurer un appui prolongé à la garnison mais de faire ce qu’elle peut sachant que si l’attaque de la Malaisie et des autres colonies d’Asie du Sud-Est à lieu avant ces moyens seront engagés bien loin de la colonie britannique de Hong-Kong.

On trouve ainsi deux divisions de croiseurs (6th Cruiser Squadron avec les croiseurs légers Neptune Ajax et Orion et 15th Cruiser Ssquadron avec les croiseurs légers Mauritius et Ceylon), les destroyers classe Tribal HMS Cossack Maori Nubian Zulu détachés de la 4th Destroyer Flottilla de Singapour mais aussi le sloop classe Grimsby HMS Lowestoft.

On trouve également la 6th Motor TorpedoBoat Flottilla (6th MTB) avec les vedettes lance-torpilles MTB 34 36 3840 42 44 46 et 48, deux canonnières, la 8th Submarine Flottilla avec les sous-marins type U HMS Unruly Unseen Ultor Unshaken Unsparing Usurper Universal et Untaned ainsi que les pétroliers RFA Serbol et RFA Orange Ranger ainsi que le ravitailleur de sous-marins HMS Pactolus.

Dès le 20 mars 1950 les japonais attaquent la colonie. Cela aurait du alerter les américains et les alliés en général mais cela est vue à l’époque comme un coup de force destiné à faire plier les britanniques et à laisser la Chine aux japonais.

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Le HMS Neptune ouvre le feu sur les colonnes d’assaut japonaises

Sauf que les britanniques et leurs alliés ne plient pas. L’artillerie de la garnison riposte et tient tête à l’artillerie japonaise, le Neptune pilonne les colonnes d’assaut pendant que l’aviation tente de bombarder les divisions japonaises. Non seulement le bombardement est globalement inefficace mais les pertes sont lourdes notamment en terme de chasseurs.

Dès la première semaine l’aviation japonaise va prendre le contrôle de l’espace aérien au dessus de la colonie qui réclamera l’envoi de renforts aériens mais que pesait la demande d’un territoire sacrifié par rapport aux besoins malais et singapouriens.

Les moyens navals vont être comme prévus rapidement réduits, Hong Kong conservant uniquement les destroyers de classe Tribal, le sloop HMS Lowestoft, les vedettes lance-torpilles et quelques embarcations improvisées.

Les combats sont essentiellement terrestres. Ils sont violents et impitoyables. Le massacre de 72 prisonniers indiens pendus et éventrés à la baïonnette fait le tour du monde et dissuade les soldats alliés de se rendre. C’est clairement une lutte à mort qui s’engage.

Cette lutte va s’achever par la prise de la colonie le 6 juin 1950 après une splendide résistance de plus de deux mois bien plus que les trois à six semaines initialement envisagées.

2500 soldats alliés dont 700 australiens sont faits prisonniers mais seulement 1500 dont 500 australiens arrivent dans leur camp de prisonniers de l’île de Hainan après une marche de la mort qui prélève sa part.

5600 soldats alliés (3500 canadiens, 1700 australiens, 300 indiens sans compter une poignée de survivants de la HVF) parviennent à s’échapper grâce à la marine britannique qui envoie les croiseurs Neptune et Ceylan évacuer tout soldat apte à combattre. Ces hommes seront ensuite renvoyés en Australie, intégrés à de nouvelles unités mais trop tard pour participer à la phase initiale de l’invasion japonaise mais ne manqueront pas d’occasions pour se venger.

La 4th Australian (Infantry) Division est elle chargée de défendre la partie britannique de l’île de Borneo. Cette défense doit en théorie se faire avec les néerlandais mais cette coordination sera très imparfaite malgré la bonne volonté des deux côtés.

HMS Indefatigable (R-10) La Vallette Malte

Le HMS Indefatigable _ici à Malte_ à succombé durant la bataille du Golfe de Thaïlande

Les combats sont tout aussi âpres et violents qu’à Hong-Kong. Ils le sont d’autant plus que quand les japonais débarquent, ils ont été débarrassés de la menace navale alliée suite à leur victoire lors de la bataille du Golfe de Thaïlande (30 mars 1950), les alliés ayant perdu trois cuirassés (deux britanniques et un néerlandais), un porte-avions et trois croiseurs dont l’Australia sans compter des unités plus petites comme des destroyers (six dont le Anzac de la RAN) et des sous-marins.

Ils peuvent donc débarquer des troupes en masse avec un faible écran de couverture navale et aérienne. Les jeunes soldats australiens vont cependant faire preuve d’une résistance farouche probablement avertis qu’en face les soldats du Mikado ne leur laisseront aucune chance.

Néanmoins le poids du nombre rend la victoire japonaise inéluctable d’autant que les moyens navals et aériens font défauts, les alliés ayant replié le gros de leurs forces à proximité de l’Australie pour protéger l’île-continent des attaques japonaises, persuadés que la logistique nippone ne permettra pas à l’armée impériale d’effectuer un nouveau bon pour s’emparer de tout ou partie de l’Australie.

Utilisant habilement le terrain, les hommes de la 4th Australian (Infantry) Division vont user les troupes japonaises. Tantôt ils les fixent tantôt ils mènent de courtes mais brutales contre-attaques.

Contrairement à la 3ème division, la 4ème division parvient à conserver sa cohésion jusqu’à la fin de la campagne en février 1951.

Si le matériel encore disponible est perdu (capturé ou saboté), tous les hommes qui le peuvent sont évacués par les marines alliés voir par des hydravions. Les autres reçoivent l’ordre de mener des actions de guérilla, bientôt soutenus par des commandos britanniques, australiens et américains pour maintenir l’insécurité sur les arrières japonais.

Les rescapés surnommés «les invaincus» sont rapatriés en Australie. La division est reconstituée, les effectifs complétés avec de jeunes recrues mais aussi deux bataillons néo-zélandais ce qui explique la double appellation de cette division 4th Australian (Infantry) Division/1st ANZAC Division (qui entraîne parfois erreurs et confusions chez les historiens).

Cette division à nouveau opérationnelle fin 1951 sera engagée dans la campagne de Nouvelle-Guinée pour reconquérir ce territoire avant de connaître de violents combats aux Philippines et de terminer la guerre à Formose.

Le gros des forces australiennes engagées à l’étranger l’est en Nouvelle-Guinée, un territoire jadis partagé entre l’Australie (qui à récupéré un territoire jadis britannique) et l’Allemagne. Suite à la défaite allemande de 1918, l’Australie à récupéré le nord du territoire.

Comme nous l’avons vu plus haut si l’île-continent est quasiment à l’abri d’une offensive japonaise (encore que la tentative japonaise contre la Nouvelle-Calédonie provoquera un vent de panique sur la côte orientale où on verra des sous-marins et des navires japonais partout), la Nouvelle Guinée elle est clairement menacée.

L’armée de terre australienne va ainsi déployer trois divisions, deux d’infanterie (5th et 6th Australian Division) et une division blindée (1st Australian Armoured Division). Ces trois divisions forment le 2nd Australian Army Corps.

Leur mission est de défendre la Nouvelle-Guinée contre un débarquement japonais ou une offensive terrestre venue de la partie de l’île contrôlée par les néerlandais. Comme à Borneo, Canberra et Batavia (auj. Djakarta) sont censés coopérer mais cette coopération sera imparfaite.

Pour simplifier si aux plus bas échelons les deux armées vont clairement coopérer, aux plus hauts échelons on se querellaient pour savoir quel était la meilleure stratégie à adopter.

En dépit de ces problèmes, les australiens et les néerlandais attaqués au mois de janvier 1951 (opération MO) vont faire mieux que résister.

Il faut dire qu’à l’époque on se bat encore en Malaisie, à Singapour et aux Indes Néerlandaises (même si les combats touchent à leur fin et que la victoire japonaise ne fût plus aucun doute) sans compter que la logistique nippone peine à fournir armes, munitions, vivres et autres produits nécessaires à la guerre moderne.

Du côté allié si tout n’est pas parfait _loin de là_ la puissance industrielle américaine commence à faire sentir ses effets en fournissant des quantités absolument démentielles d’armes, de véhicules, de munitions, de vivres et autres pièces détachées. Elle est bien secondée par l’industrie australienne qui fait sa part du boulot.

En Nouvelle-Guinée les combats reposent terrain difficile oblige sur l’infanterie. Elle est appuyée par une excellente artillerie précise, puissante et efficace mais aussi par des chars qui tout en affrontant les rares blindés nippons assurent essentiellement l’appui rapproché de l’infanterie.

C’est tout le paradoxe des combats blindés dans la zone Asie-Pacifique : les chars censés être les rois des combats se retrouvent à soutenir l’infanterie, à neutraliser les blockhaus, à tenter de briser les charges suicides de l’infanterie japonaise (ce qui conduira à la mise en place locale d’obus de type canister).

La 1st Australian Armoured Division créé ainsi au coup par coup des groupements mobiles composés généralement d’un peloton de chars, d’une section ou d’une compagnie d’infanterie, d’une batterie d’artillerie et de moyens du génie pour user les pointes adverses ou permettre le repli en bon ordre de l’infanterie. Ces groupements participeront également à des opérations de désencerclement pour permettre à des soldats d’échapper à la captivité.

Cette première campagne de Nouvelle-Guinée s’achève en avril 1951. Port Moresby reste hors de portée des japonais tout comme une partie du territoire de la future Papouasie Nouvelle-Guinée.

Les divisions australiennes ont souffert des combats mais aussi du climat. Voilà pourquoi la 5th Australian (Infantry) Division est relevée en juin 1951 par le 2nd Australian Infantry Division.

La 6th Australian (Infantry) Division reste déployée dans la région tout comme la 1st Armoured Division (Australian).

L’armée de terre australienne n’est pas la seule à combattre et à s’illustrer. Le 2nd Australian Tactical Wing fait ce qu’il peut pour repousser l’aviation japonaise et appuyer les troupes au sol, bien aidée par des moyens britanniques et néerlandais rescapés des combats en Malaisie et aux Indes Néerlandaises sans oublier l’aide de l’USAAF et de l’US Navy.

La Royal Australian Navy (RAN) avec ses croiseurs, ses destroyers mais aussi son unique porte-avions d’interdire le ravitaillement des troupes japonaises et de favoriser le ravitaillement des troupes alliées.

Sans atteindre le niveau de violence des combats des Salomons, les combats navals autour de la Nouvelle-Guinée sont très intenses avec des pertes importantes des deux côtés. La RAN va ainsi perdre le Sydney sans compter deux destroyers (Norman et Nizam) et deux corvettes.

La 1st Australian (Infantry) Division rentrée en Australie en compagnie de la 2ème à la fin de l’été 1950 reste d’abord déployée dans la région de Darwin pour protéger le pays d’un possible débarquement japonais.

Il participe également à l’entrainement de nouvelles divisions d’infanterie en l’occurence les 7th Australian (Infantry) Division et 8th Australian (Infantry) Division (la 2ème division se chargeant de l’entrainement des 9th et 10th Australian [Infantry] Division).

Une fois la menace d’un débarquement japonais clairement écartée par la «défaite» nippone en Nouvelle-Guinée, la 1ère division repart au combat en avril 1951 dans les Salomons. Les combats vont être d’une violence inouïe, un sommet de cruauté et de barbarie.

La 1ère division va subir de lourdes pertes et devra être relevée au mois de juillet par la 7th Australian (Infantry) Division après avoir perdu 40% de ses effectifs au combat mais aussi suite aux maladies et à des accidents.

Recomplétée avec des réservistes mais aussi des néo-zélandais, elle repart au combat sous le nom de 2nd ANZAC Division non sans que ce changement de nom heurte les survivants des terribles combats du Pacifique. Ce changement sera d’ailleurs temporaire puisqu’il ne sera effectif que de septembre 1951 à mai 1952 et de janvier à décembre 1954.

Fin 1951 le théâtre Asie-Pacifique est comme qui dirait sur pause. Les terribles combats depuis mars 1950 ont été dévoreurs d’hommes, de munitions, de véhicules, d’illusions aussi. Les alliés comme les japonais doivent se réorganiser et reprendre des forces même si clairement le temps joue pour les alliés et contre leurs adversaires. Cela nous permet de faire le point sur le déploiement des troupes et des moyens australiens.

En ce qui concerne l’armée de terre, la 1ère division est en phase de remontée en puissance dans le nord de l’Australie. La 2ème division restée déployée en Nouvelle-Guinée, jouant un rôle clé dans la défense de Port Moresby.

La 3ème division à été virtuellement éliminée à Hong-Kong. Se pose même la question de sa remise sur pied. Finalement en janvier 1951 elle est recrée à Sydney. On utilise les survivants pour encadrer de jeunes recrues encore mal dégrossies. Elle s’entraîne durement jusqu’à l’automne 1951 avant d’être déployée dans les Salomons pour nettoyer les différentes îles des restes de la présence nippone.

La 4ème division auréolée de sa magnifique défense de Borneo est remise sur pied dans le Queensland dès l’automne 1950. Considérée comme à nouveau opérationnelle en septembre 1951, la 4th Australian (Infantry) Division/1st ANZAC Division est considérée comme unité de réserve stratégique tout comme les 7ème, 8ème, 9ème et 10ème divisions.

La 5ème division à éte relevée en juin 1951 par la deuxième. Elle est chargée de défendre Darwin puis à partir de mars 1952 commence à se préparer à de futures opérations amphibies. La 6ème division elle reste déployée en Nouvelle-Guinée aux côtés de la 2ème et de la 1ère division blindée.

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Le Sentinel seul et unique char de conception australienne

En mars 1952, après visiblement de nombreuses hésitations, le gouvernement australien donne son autorisation pour lever une 2nd Australian Armoured Division. Cette division organisée sur le modèle américain reçoit les premiers chars Sentinel qui est grosso modo la combinaison d’un châssis modifié de char Valentine avec une nouvelle tourelle intégrant un canon de 17 livres. Elle sera opérationnelle à temps pour être engagée aux Philippines.

En ce qui concerne l’armée de l’air, on trouve toujours le 3rd ATW en Méditerranée, le 1st ATW virtuellement éliminé à Borneo à été reconstitué pour défendre le nord-est du pays en attendant de combattre aux Salomons et en Nouvelle-Guinée, le 2nd ATW reste déployé en Nouvelle-Guinée avec naturellement de nouveaux pilotes et de nouveaux avions.

Le 4th ATW virtuellement éliminé aux Indes Néerlandaises est reconstitué en Australie aux côtés du 1st ATW. La priorité étant donnée à la 1ère Escadre Tactique Australienne, sa consoeur n’est de nouveau opérationnelle qu’à l’été 1952, étant à nouveau engagée au printemps 1953 dans le cadre de l’opération OVERLORD (Thaïlande et Cochinchine). Elle termine la guerre en Chine.

Courant 1951 la RAAF avait réorganisé et rééquipé ses forces. Les squadrons conservés en Australie forment un 5th Australian Tactical Wing (5th ATW) mais restent déployés sur l’île-continent comme une véritable «assurance vie» contre un possible retour de flamme nippon. A l’usage ils seront à la fois des unités opérationnelles et des unités d’instruction.

Trois autres wings vont être levés en mobilisant au maximum la jeunesse australienne mais aussi des étrangers rapidement naturalisés. Ces trois wings sont numérotés 6,7 et 8 et créés respectivement en septembre 1951, mars 1952 et décembre 1952.

Ce sont comme les autres des wings multirôles avec des squadrons de chasse, de bombardement, de reconnaissance et de transport, capables en théorie de mener seul tout type de mission.

North American B-25 Mitchell WWII 5

Le 6th Australian Tactical Wing (6th ATW) aligne deux squadrons de P-51 Mustang, un squadron de Bristol Beaufighter, deux squadrons de B-25, un squadron de De Havilland Mosquito et un squadron de C-47.

Il est opérationnel en mars 1952, étant engagé en Nouvelle-Guinée puis aux Philippines, terminant en Chine et même en Corée, les C-47 participant notamment à l’opération PHENIX.

Supermarine Spitfire Mk V 9

Supermarine Spitfire en vol

Le 7th Australian Tactical Wing (7th ATW) créé en mars 1952 et opérationnel à l’été comprend deux squadrons de Supermarine Spitfire, deux squadrons équipés de Typhoon et de Tempest (flotte mixte), deux squadrons de North American B-25 Mitchell, un squadron de B-24 Giant, un squadron de De Havilland Mosquito et un squadron de Douglas C-47.

La 7ème Escadre effectue des frappes tactiques en Insulinde pour empêcher les japonais d’envoyer des renforts en Nouvelle-Guinée. Elle participe aux opérations aux Philippines puis termine à Formose et en Corée, ses avions participant à l’opération PHENIX.

Le 8th Australian Tactical Wing (8th ATW) créé en décembre 1952 et opérationnel au printemps 1953 comprend deux squadrons de Supermarine Spitfire, un squadron de Bell P-39 Airacobra, un squadron de Hawker Typhoon, deux squadrons de North American B-25 Mitchell, un squadron de De Havilland Mosquito et un squadron de Douglas C-47.

La 8ème Escadre va opérer en soutien de l’opération OVERLORD où l’Australie est engagée aux côtés des alliés. Elle participe ensuite à l’opération ZIPPER, la reconquête des colonies alliées d’Asie du Sud-Est (Indes Néerlandaises, Malaisie, Singapour).

La marine australienne à perdu un certain nombre de navires dans les rudes combats de ce début de conflit comme le croiseur lourd Australia, le croiseur léger Sydney ou encore les destroyers Norman et Nizam. Ces pertes vont être progressivement compensées par de nouvelles constructions.

Les combats reprennent vraiment en février 1952. Les alliés décident de passer à la contre-attaque en nettoyant la mer de Corail de toute présence japonaise. Cette volonté débouche sur la bataille de la mer de Corail les 4 et 5 février 1952, bataille marquée notamment par la destruction du cuirassé Missouri et du porte-avions Enterprise.

 

La marine australienne ne participe pas directement à cet affrontement, assurant la protection des pétroliers et le soutien rapproché aux unités terrestres déployées dans les Salomons. Le lendemain néanmoins les avions du HMAS Galipolli acheveront plusieurs unités japonaises qui tentaient de se replier vers le nord.

Cette bataille rend illusoire toute future offensive japonaise. Clairement le Japon se met sur la défensive (même si cela n’est jamais reconnu officiellement), se contentant de faire payer le plus cher possible la reconquête des territoires.

La première zone concernée c’est la Nouvelle-Guinée. Les américains débarquent le 7 juillet 1952 pour libérer la Nouvelle-Guinée mais aussi la partie hollandaise de l’île.

Les troupes du 2nd Australian Army Corps (2ème et 6ème division d’infanterie, 1ère division blindée) fixent les troupes japonaises par des attaques simulées pour faciliter les débarquements alliés. L’essentiel des troupes mis à terre sont américaines mais l’Australie engage sa 1st Australian (Infantry) Division et sa 8th Australian (Infantry) Division.

La campagne de Nouvelle-Guinée s’achève en janvier 1953 pour le gros des combats. Il y à bien quelques garnisons isolées, des éléments incontrôlés mais leur menace est limitée et résiduelle.

La marine australienne perd durant cette campagne le croiseur lourd Canberra. Il sera remplacé par un croiseur lourd britannique, le HMS Drake qui devient le HMAS Australia. Deux Tribal (Arunta et Adelaïde) sont également perdus tout comme deux Flower.

En février 1953, le dispositif australien est clarifié et réorganisé. Une First Australian Army est ainsi créée avec le 2nd Australian Army Corps (2nd AAC) composé des 2ème et 6ème division d’infanterie ainsi que de la 1ère division blindée mais aussi avec le 1st Australian-New Zealand Army Corps (1st ANZAC) composé de trois divisions d’infanterie, deux australiennes (1ère et 8ème) et une néo-zélandaise (2ème division).

Cette première armée australienne est un groupement essentiellement administratif puisque dès le mois de mars 1953 les australiens engagent leur 2ème Corps d’Armée aux Philippines sous commandement américain avec donc deux divisions d’infanterie et une division blindée.

Les combats sont durs, les japonais ne voulant pas laisser facilement aux américains leur ancienne colonie. En septembre 1953, la 7ème division relève la 6ème division, la 2ème division blindée est enfin engagée en remplacement de la 1ère. La 2ème division reste déployée aux Philippines jusqu’à la fin de la guerre.

Le 1st ANZAC (Australian-New Zealand Army Corps) reste déployé en Nouvelle-Guinée jusqu’en juillet 1953 quand il rallie les Philippines pour combattre jusqu’en janvier 1954. Il va ensuite être engagé à Formose (1ère puis 4ème division) et en Chine continentale (2ème division néo-zélandaise, la 8ème combattant dans l’opération ZIPPER), terminant la guerre sur ces territoires.

Le 9 novembre 1953, les britanniques, les français et les néerlandais lancent l’opération ZIPPER, la reconquête de la Malaisie, de Singapour et des Indes Néerlandaises. Ils engagent respectivement trois divisions d’infanterie et une division blindée, deux divisions d’infanterie et une division mixte mais sollicitent l’aide des Dominions. Les australiens acceptent d’envoyer le 3rd Australian Army Corps composé des 3ème et 8ème divisions d’infanterie.

Le dispositif allié est donc conséquent avec un corps d’armée australien à deux divisions, un corps d’armée mixte britannico-néerlandais (une division d’infanterie britannique et la division mixte néerlandaise), un corps d’armée britannique (deux divisions d’infanterie et une division blindée) et un corps d’armée français à deux divisions soit un total de neuf divisions.

Ultérieurement, la 11ème DP et la 1st Airborne (UK) rallieront ce théâtre d’opérations pour former le 10th Allied Airborne Corps (10th AAC).

Cette opération ZIPPER va se diviser en huit phases (ZIPPER I à ZIPPER VIII) avec débarquements amphibies, raids dans la profondeur et opérations aéroportées. Les australiens participent notamment à ZIPPER IV contre Singapour (février 1954) et ZIPPER VI (débarquement à Borneo) en juin 1954.

La marine australienne joue un rôle important dans le transport et l’appui des troupes alliées notamment via le porte-avions léger Gallipoli qui échappe à la destruction à de nombreuses reprises, une véritable baraka.

Pour certains cela s’explique par la présence à bord de quelques aborigènes qui bien que élevés par des missions catholiques continuaient à croire à leurs dieux, dieux qui protégeaient le navire.

Durant l’opération ZIPPER, un quatrième Tribal sera perdu (Stuart) tout comme deux Grimsby et une River.

Quand la guerre dans le Pacifique se termine en août/septembre 1954, les troupes australiennes sont dispersées sur l’ensemble du théâtre Pacifique :

-En Insulinde, le 3rd Australian Army Corps assure le nettoyage des ultimes poches de résistance nippones démantibulées par l’opération ZIPPER. La 8ème division rentre en Australie en décembre 1954 où elle est dissoute, la 3ème division faisant des heures supplémentaires, rentrant au pays en mars 1955, elle aussi pour être dissoute.

-Aux Philippines on trouve le 2nd Australian Army Corps (2ème et 7ème divisions d’infanterie plus la 2ème division blindée).

-A Formose on trouve la 4ème division qui à relevé la 1ère division/2nd ANZAC Division partie en Corée pour remplacer les unités parachutistes de l’opération PHENIX.

-En Chine on trouve la 5ème division venue d’Indochine termine la guerre en Chine du Sud en compagnie d’unités françaises.

-Les autres divisions sont aux Salomons, en Nouvelle Guinée et en Australie comme les 9ème et 10ème divisions d’infanterie qui ne seront jamais engagées. Il était prévu qu’elles participent aux débarquements au Japon mais comme les bombes atomiques sont passées par là, les deux divisions n’ont jamais connu le combat et ont été dissoutes dès octobre 1954.

Le format de l’armée australienne va être sacrément réduit avec le retour au temps de paix. Ce n’est cependant pas non plus un retour à la situation d’avant septembre 1948.

La démobilisation est entamée dès octobre 1954 pour libérer les hommes sous les drapeaux depuis le début du conflit. Comme dans les autres armées, les derniers incorporés sont les derniers démobilisés.

L’Australie participe à l’occupation du Japon jusqu’en septembre 1960 quand la ANZAC Force in Japan est dissoute. Elle se composait de septembre 1954 à juin 1958 de la 4th Australian (Infantry) Division, de la 2nd Mobile Division (ex-2nd Armoured Division) et de la New Zealand Brigade in Japan.

En juin 1958, la division mobile est dissoute, la brigade néo-zélandaise réduite à un bataillon intégré à la 4ème division australienne qui devient la Australian-New Zealand Division in Japon. Cette division est dissoute en septembre 1960.

En ce qui concerne la Corée, la 2nd ANZAC Division redevient la 1st Australian (Infantry) Division en juin 1955 quand les néo-zélandais rentrent au pays. La division australienne va elle rester jusqu’en septembre 1959 quand elle rentre au pays.

Les autres unités australiennes déployées à l’étranger sont progressivement rapatriées entre l’automne 1954 et septembre 1955.

L’après guerre en quelques lignes

Les forces terrestres australiennes sont totalement réorganisées en 1957 avec deux divisions d’infanterie (1st Australian [Infantry] Division et 4th Australian [Infantry] Division), une division blindée (1st Armoured Division [Australian]), une brigade parachutiste (1st Australian Airborne Brigade) et différentes unités d’appui et de soutien.

L’armée de l’air australienne qui avait disposé à son apogée de huit wings réduit sérieusement la voilure avec trois wings en Australie et un wing déployé en Malaisie britannique puis en Malaisie indépendante. On trouve également un squadron indépendant en Nouvelle-Guinée.

La marine royale australienne réduit également son format. Elle envoie ses navires les plus anciens à la ferraille, ne conservant que les plus puissants et les plus récents. Elle dispose d’un porte-avions (le Galipolli qui sera ultérieurement remplacé), de deux croiseurs légers (Le Hobart et le Perth), de quatre destroyers type Tribal et de trois destroyers type N (deux ont été perdus en Asie-Pacifique et un en Méditerranée) pour ne parler que des unités majeures.

Sur le plan politique, l’Australie sort politiquement renforcée de la guerre. Le sentiment national à été renforcé par les pertes en Afrique du Nord, dans les Balkans et dans la zone Asie-Pacifique.

Les relations avec les grandes puissances sont plus équilibrées, Canberra jouant habilement de la bascule entre Londres et Washington. Peu à peu on verra la Grande-Bretagne se retirer à l’ouest d’Aden, laissant le champ libre aux américains.

Un traité de coopération et de sécurité (traité de Brisbane) est signé en octobre 1957 entre l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, les Philippines et la Thaïlande.

Les pays de la région (Inde, Pakistan, Laos, Cambodge, Vietnam, Malaisie, Singapour,Indonésie) vont rejoindre ce traité qui va donner naissance à L’Organisation de Sécurité et de Coopération de l’Asie-Pacifique (OSCAP) censée permettre aux différents pays de coopérer et de se défendre en cas de menace intérieure et extérieure.

La même année, les libéraux perdent les élections, les travaillistes revenant au pouvoir pour un long bail de douze ans jusqu’en 1969 quand les libéraux les remplacent.

Sur le plan politique, l’Australie s’interroge sur les liens avec la Grande-Bretagne. En juillet 1952, George VI était mort de maladie remplacée sur le trône par sa fille devenue Elisabeth II.

La nouvelle reine d’Angleterre et son mari le prince Philip se rendent dans les dominions du Pacifique en octobre 1958 peu avant un référendum pour ou contre la république. Le non l’emporte de peu (52.7%), l’Australie restant un dominion avec un gouverneur général pour représenter la reine d’Angleterre. Deux nouveaux référendums seront organisés en 1979 (gouvernement conservateur) et en 1994 (gouvernement travailliste) mais à chaque fois le non l’à emporté.

Sur le plan diplomatique, l’Australie intègre l’ONU à sa création. Le pays participe aux deux guerres du Vietnam en soutien de la France et des Etats-Unis, des conflits qui vont générer de sérieux débats et de sérieux remous notamment sur l’utilité de ce genre de conflit mais ceci est une autre histoire.

Dominions (23) Canada (23)

La (Royal) Canadian Army dans le second conflit mondial

La Canadian Army en Europe : de la Norvège aux plaines d’Europe occidentale

Le 5 septembre 1948, les allemands déclenchent l’opération WESERUBUNG, l’invasion du Danemark et de la Norvège. Il s’agit de verrouiller les accès à la Baltique et d’offrir aux forces navales et aériennes des tremplins pour opérer en mer du Nord voir dans l’Atlantique.

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Dominions (6) Canada (6)

Le Canada dans le second conflit mondial

Mobilisation

Comme nous venons de le voir, les premiers éléments de la 1ère division canadienne arrivent en France à la mi-septembre pour préparer l’arrivée du reste de la division.

Au même moment la 2ème division canadienne se préparer à passer en Europe. Il semble qu’à l’origine la division devait permettre de constituer un Corps d’Armée Canadien sous commandement français mais pour des raisons politiques, une seule division est envoyée en France sous commandement britannique. La 2nd Canadian Division rejoint donc l’East Anglia pour être capable soit de rejoindre la Norvège ou de passer sur le continent.

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