Le Conflit (228) Méditerranée (8)

Les troupes françaises assurant la défense de l’île de Beauté étant placées sous l’autorité du Commandement des Forces de Défense de la Corse (CFDC) et comprend les moyens suivants :

-Secteur Nord : 373ème régiment d’infanterie alpine (373ème RIA), 3ème régiment de mitrailleurs (3ème RMitr) et 604ème Groupe d’Infanterie de l’Air (604ème GIA)

-Secteur Sud : 173ème régiment d’infanterie alpine (173ème RIA) et 5ème régiment de mitrailleurs (5ème RMitr)

-Artillerie : 92ème Régiment d’Artillerie de Montagne (92ème RAM), 363ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (363ème RALP).

Le premier régiment comprend un 1er groupe à Bastia (canons de 75mm TAZ modèle 1939), un 2ème groupe à Bonifaccio (canon de 75mm TAZ modèle 1939), un 3ème groupe à Ajaccio (canon de 155C modèle 1917S) et un 4ème groupe à Porto-Vecchio (canon de 155C modèle 1917S).

Le second régiment comprend deux groupes à Ajaccio avec des canons de 155 GPF-T.

-30ème BCC (Renault R-40) stationné à Bastia

-Groupement Motorisé de Corse (GMC) : stationné à Ajaccio c’est l’équivalent d’un GRDI mais avec des capacités réduites soit douze chars légers Hotchkiss H-39, huit automitrailleuses de découverte Panhard AMD-178 et des fusiliers motocyclistes.

-Régiment de Pionniers de Corse stationné à Corte

Des renforts ont été envoyés dès septembre 1948 pour faire face à tout éventualité et pour montrer la détermination des alliés en l’occurrence la 3ème Division marocaine (2ème Régiment de Tirailleurs Marocains et 21ème Régiment de Zouaves) et la 27ème Demi-Brigade de Chasseurs Alpins (27ème DBCA _87ème 91ème et 95ème BCA) qui sera suivie par la suite du reste de la 17ème DI.

En novembre 1948 la 4ème DIT (Division d’Infanterie Tchécoslovaque) qui est en réalité une DLI est envoyée en Corse.

Cela nous donne donc a minima trois divisions d’infanterie plus des unités indépendantes ce qui est tout sauf négligeable.

A cela s’ajoute des fortifications pour profiter d’un terrain globalement favorable au défenseur.

Suite à la victoire de novembre 1948, le dispositif français à été retaillé, la léthargie italienne ne justifiant pas de maintenir des forces importantes qui pourraient être plus utiles ailleurs.

Le Commandement Militaire de Sardaigne créé le 1er décembre 1948 comprend les unités terrestres suivantes :

-4ème Division Légère d’Infanterie (4ème DLI) déployée dans le Nord de l’île

-83ème Division d’Infanterie d’Afrique (83ème DIA) déployée dans le Sud de l’île

Char léger modèle 1940R dit Renault R-40

-64ème BCC (Renault R-40)

-83ème GRDI (Panhard AMD-178B et Hotchkiss H-39)

-5ème RCA (AMD-178B et AM modèle 1940P)

-180ème RALT (155 GPF-T) et 17ème RLA (canons de 75mm TAZ modèle 1939)

-Groupe Nord : torpilleurs légers L’Entreprenant et Le Farouche, chalutier ASM La Lorientaise, aviso-dragueurs La Gracieuse et La Moqueuse, vedettes lance-torpilles VTB-41/43/45/47/49, sous-marins Ile d’Aix et Ile d’If

-Groupe Sud : croiseur léger Latouche-Treville, contre-torpilleurs Dunois et La Hire, torpilleurs légers Kabyle et Bambara, aviso-dragueurs Commandant Duboc et Commandant Rivière, pétrolier-caboteur Aube, remorqueur Amarante

-4ème division de torpilleurs (4ème DT) torpilleurs légers Annamite Hova Somali Touareg

-Mouilleur de mines Vauquois

-Chasseurs de sous-marins CH-43 et CH-44

-Vedettes lance-torpilles VTB-15, 17, 19 et 21 de la 3ème Escadrille Légère de la Méditerranée (3ème ELM)

-Deux remorqueurs civils du port d’Ajaccio sont utilisés pour les manœuvres de port.

A ces moyens affectés de manière pérenne en Corse s’ajouteront naturellement les moyens de la 2ème Escadre basée à Toulon, l’Amirauté ayant fait renforcer les dépôts de Corse en terme de carburant et de munitions pour éviter des aller-retour énergivores et chronophages en direction de Toulon.

Les autres navires français engagés sont issus de la 2ème Escadre basée à Toulon, de la 4ème Escadre basée à Mers-El-Kébir et de la 6ème Escadre légère basée à Bizerte.

La première doit protéger la Corse, la deuxième la Sardaigne et la troisième doit aider les navires britanniques à protéger Malte, véritable avant-poste du protectorat tunisien.

Les navires suivants sont engagés :

-Porte-avions Commandant Teste et Joffre

-Cuirassés Bretagne (protection rapprochée du porte-avions Commandant Teste) Provence (protection rapprochée du porte-avions Joffre) Strasbourg (NdA Le Dunkerque est déployé à Gibraltar pour contrer d’éventuels raiders allemands) Richelieu Jean Bart Clemenceau

Le croiseur lourd Dupleix

-Croiseurs lourds Suffren Algérie Dupleix Saint Louis

-Croiseurs légers Emile Bertin La Galissonnière Jean de Vienne La Marseillaise De Grasse

-Contre-torpilleurs Aigle Albatros Vauquelin Tartu Le Malin Le Terrible Le Triomphant L’Indomptable Hoche Marceau Desaix Kleber D’Assas

-Torpilleurs d’escadre Hussard Spahi (escorte du Commandant Teste) L’Inconstant Lancier(escorte du Joffre) L’Eveillé L’Alerte (escorte du Bretagne) Mameluk Casque(escorte du Provence) Lansquenet Fleuret (escorte du Strasbourg) Corsaire Flibustier (escorte du Richelieu) L’Opiniatre L’Aventurier (escorte du Jean Bart) La Rapière et L’Hallebarde (escorte du Clemenceau)

-Sous-marins : Le Glorieux Le Heros Belle Ile Saint Marcouf La Bayadère Perle (mouillage de mines) L’Artemis La Cornelie Nivôse Aber Wrach

-Navires légers : les navires présents à Toulon et non déployés en Sardaigne ou en Corse vont avoir pour mission de sécuriser les approches de la cite varoise pour protéger la sortie et la rentrée des navires majeurs et pour empêcher les sous-marins italiens de prendre leurs aises au large de Toulon.

-Navires de soutien : pétrolier-ravitailleur d’escadre La Saône accompagne l’escadre en mer alors que son sister-ship Le Liamone est envoyé au mouillage aux Salins d’Hyère en compagnie du remorqueur Goliath.

Le ravitailleur rapide Adour est en alerte à Toulon en compagnie du cargo rapide Tlemcen

Le mouilleur de filets Gladiateur est envoyé à Aspretto pour servir de bâtiment-base.

-GC-I/17 : Bloch MB-159 et Bréguet Br700C2

-GRC-Corse (GC I/13) : trois escadrilles de Dewoitine D-520

-Escadrille 24C : hydravions de chasse Dewoitine HD-780

-63ème EBLg : Glenn-Martin 167F et 187F

-Escadrille 6T : hydravions Latécoère Laté 299-7

-Escadrille 23E : hydravions Bréguet Br790

-GAO-538 : huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

-GR-IV/36 : Bloch MB-178

-Un Etat-Major installé à Cagliari-Elmas

Bréguet Br700C2, l’un des chasseurs biplaces de l’armée de l’air

-GC-II/17 (Bloch MB-159 et bimoteurs Bréguet Br700C2)

-ERC-515 : Arsenal VG-39

-Une escadrille de Dewoitine D-520 détaché du GRC-Corse

-36ème EBLg : Douglas DB-7D

-GR-III/39 : Bloch MB-176

Le Potez-CAMS 141

-Det.14E : hydravions Potez-CAMS 141

-Det.12T : hydravions Bloch MB-481

Le Conflit (225) Méditerranée (5) (1ère partie)

Pour prendre pied dans le nord de l’île les français choisissent l’embouchure de la rivière Coghinas, un endroit où un débarquement était attendu mais qui est pourtant mal défendu. Ce paradoxe s’explique probablement par le fait que c’était tellement attendu que ce serait finalement inattendu que l’ennemi prenne pied ici. Inutile de préciser que les italiens vont s’en mordre rapidement les doigts.

Le dispositif naval français comprend les moyens suivants :

-Cuirassé Bretagne (navire-amiral)

-Croiseur lourd Algérie

-Croiseur léger Jean de Vienne

-Contre-torpilleurs Aigle et Vauquelin

-Torpilleurs d’escadre L’Eveillé et L’Alerte

-Torpilleurs légers Kabyle et Tonkinois

-Chalutiers armés La Toulonnaise et La Sétoise

-Des sous-marins sont déployés en sentinelle à l’entrée du Golfe d’Alsinara (L’Hermione Belle Ile) et près de La Maddalena (Cornélie Ile d’If)

-Ravitailleur rapide Tarn

-Remorqueurs Aconit et Edelweiss venus de Toulon

Le transport des troupes engagées (83ème DIA 83ème GRDI 64ème BCC) est assuré par les cargos Charles LD Diderot Finistere Etang de Thau, le paquebot Côte d’Albatre. Le pétrolier Roxane assurer le ravitaillement en carburant nécessaire pour les véhicules engagés dans l’opération.

11 octobre 1948 à l’aube, le temps est frais mais il n’y à ni pluie ni vent. L’artillerie navale ouvre le feu sur les défenses côtières déjà passablement malmenées par l’aviation depuis plusieurs jours. Le croiseur lourd Algérie détaché de la 2ème Escadre est le premier à entrer dans la danse avec ses huit canons de 203mm.

Il est suivi par le cuirassé Bretagne et enfin par le croiseur léger Jean de Vienne. Ce sont donc huit canons de 203mm, huit de 340mm et neuf de 152mm qui vont tirer respectivement 124, 72 et 204 projectiles donnant à la zone du débarquement un aspect lunaire rappelant le premier conflit mondial.

Au delà des dégâts directs _un dépôt de munition est par exemple touché par un obus de 340mm avec les conséquences faciles à imaginer_ c’est la panique et la confusion provoquées qui vont faire le jeu des troupes françaises qui vont prendre pied couverts par l’aviation venant de Corse qui va se charger d’appuyer et de protéger les tirailleurs algériens. L’artillerie navale continue son tir mais la marine allonge son tir pour éviter les tirs fratricides et surtout bloquer l’arrivée d’éventuels renforts italiens.

Au délà de la légitime confusion d’une opération réelle, au delà de l’inexpérience des troupes françaises en terme de débarquement, la mise à terre se passe bien.

Les derniers points de résistance ennemis sont vite neutralisés, la tête de pont est peu à peu élargie et dès la fin de matinée, le haut-commandement autorise la mise à terre des moyens motomécaniques.

Ce sont d’abord les Panhard AMD-178B («Pan Pan») qui sont mises à terre via un système de plate-formes sur lesquelles sont déposées plusieurs véhicules.

Elles sont ensuite tractées par des remorqueurs venus de Toulon, les Aconit et Edelweiss. Ce ne sont pas encore les chalands de débarquement mais c’est une première méthode plutôt efficace.

Ces automitrailleuses vont aider les Turcos à briser une contre-offensive de la 12ème DI et quand cette dernière lancera une nouvelle attaque à la tombée de la nuit (dans l’espoir d’échapper aux fourches caudines de l’artillerie de marine et de l’aviation), les AMD à canon de 25mm étaient accompagnés de chars légers Hotchkiss H-39. Autant dire que face à des canons de 25mm et de 37mm long c’était pour ainsi dire perdu d’avance.

Etrangement les italiens n’ont pas engagé leur compagnie de chars M-15/42 stationnée sur leur base navale installée à La Maddalena. Ils craignaient peut être un assaut direct sur la base ou alors qu’avec un ciel dominé par l’ennemi ils ne pourraient pas la déplacer sans souffrir de pertes importantes.

Quand elle sera engagée le lendemain (après un transbordement acrobatique en pleine nuit), elle sera attendue par les chars Hotchkiss H-39 et Renault R-35 mais aussi par des Turcos solidement retranchés disposant de canons antichars de 47mm qui transformèrent les blindés italiens en torches.

Après trois jours à sécuriser leur tête de pont, les troupes françaises mettent cap sur le nord-est direction la base navale de La Maddalena. La base navale italienne est défendue mais plus symboliquement qu’autre chose.

Elle tombe le 17 octobre, les installations largement endommagées par les combats et des sabotages, des navires y sont sabordés mais beaucoup se sont refugiés en Italie péninsulaire.

La DIA qui à subit peu de pertes se réorganise pour avancer vers le sud et rejoindre les forces venues des autres têtes de pont. On surveille avec attention une possible réaction italienne par exemple un coup de main venu d’Italie mais elle ne viendra jamais.

Le dispositif naval est allégé et seuls le croiseur léger Jean de Vienne, les contre-torpilleurs Aigle et Vauquelin, les torpilleurs légers Kabyle et Tonkinois restent ce qui suscitera une certaine inquiétude en cas d’intervention massive de la flotte italienne.

Ce groupe occasionnel baptisé Groupe S va tirer contre terre et surveiller l’arrivée éventuelle de renforts italiens. Quels navires légers tenteront leur chance, certains passeront mais d’autres seront envoyés par le fond.

Et les autres navires ? Le cuirassé Bretagne et ses torpilleurs d’escorte vont retrouver le porte-avions Commandant Teste, le croiseur lourd Algérie rentre à Toulon. Les navires de soutien vont faire relâche en Corse en attendant la suite des événements.

Les navires de charge vont d’abord rester au mouillage donc relativement à l’abri des éléments mais ils ne peuvent rester à l’arrêt indéfiniment.

Non seulement cela en fait une cible intéressante pour l’aviation mais en plus leur immobilisation prive les alliés d’une précieuse capacité de transporrt.

Le 21 octobre 1948 les aviso-dragueurs La Gracieuse et La Moqueuse accompagnés par les chasseurs de sous-marins CH-43 et CH-44 arrivent dans le nord de la Sardaigne pour les ramener d’abord à Ajaccio puis à Toulon pour d’autres opérations de transport, certains se prenant à rêver d’un débarquement à Civitavecchia du côté de Rome ! Hélas pour ces audacieux un tel projet n’à jamais été sérieusement étudié par les état-majors alliés.

Il faut deux jours pour tout verouiller, tout organiser, se mettre d’accord sur les règles d’engagement et les attitudes en cas de torpillage ou de naufrage.

Les navires de charge sont organisés sur deux colonnes : la première se compose du paquebot Côte d’Albatre, des cargos Charles LD et Diderot alors que la seconde située à gauche de la première se composait du Finistere Etang de Thau et du pétrolier Roxane.

La protection est assurée par l’aviso-dragueur La Moqueuse qui ouvre la route et par La Gracieuse qui sert de «voiture-balai», la protection des flancs étant assurée par les chasseurs de sous-marins CH-43 et CH-44.

Le convoi appareille le 24 octobre du Golfe dell Asinara direction Ajaccio, le tout couvert par hydravions de chasse Dewoitine HD-780 de la 24C et surtout des hydravions de patrouille maritime Bréguet Br790 de la 23E.

Malgré ces précautions, tous les navires ne parviendront pas en Corse. Le Charles LD est foudroyé quelques heures après son appareillage par le sous-marin italien Berillo en embuscade. Ce dernier lance trois torpilles. Si l’une d’elle se perd, les deux autres foudroyent le cargo qui coule rapidement.

La riposte française ne se fait pas attendre. Un Bréguet Br790 ayant repéré les sillages des torpilles et alerté le convoi se lance dans la traque de l’importun bientôt suivit par La Gracieuse détaché de l’escorte du convoi non sans inquiéter le commandant de ce dernier.

Après plusieurs heures de traque, le sous-marin italien disparaît définitivement dans un bouillonement d’écume, d’huile et d’essence.

Quelques heures avant l’arrivée à Ajaccio, le pétrolier Roxane s’échoue à l’entrée du port suite à une avarie de machine. Le navire est allégé au maximum pour permettre à deux remorqueurs de le remettre à flot.

La tentative menée le 1er novembre sera un échec, le pétrolier se casse en deux, l’avant coulant et l’arrière étant sauvé par un remorqueur. Cela ne changera rien, les deux éléments seront finalement envoyés à la casse, l’espoir de le reconstruire ou de le transformer en citerne flottante disparaissant rapidement.

Des unités aériennes venant de Corse vont également s’installer dès le 20 octobre notamment un groupe de chasse venu de Corse et volant sur Dewoitine D-520 et une partie de la 63ème EBLg, ses bimoteurs Glenn-Martin 167F et 187F étant utilisés comme bombardiers mais également comme chasseurs lourds !

Les Turcos continuent leur avancée, ralentis davantage par le climat, le terrain que par la résistance italienne qui varie du lamentable à l’exceptionnel. Cela dépendait beaucoup du chef de corps, de sa volonté et de son intelligence.

Dès le 24 octobre, les troupes venues de la tête de pont POURPRE font leur jonction avec les troupes venues de la tête de pont BLEUE.

La zone de débarquement bleue n’était pas prévue initialement. Elle s’est ajoutée pour éviter un trop grand écart entre les deux têtes de pont initialement prévues. Sur le plan naval elle comprend les moyens suivants :

-Croiseur de bataille Strasbourg (navire-amiral)

-Croiseur lourd Charles Martel

-Croiseur léger La Marseillaise

-Contre-torpilleurs Tartu et Le Terrible

-Torpilleurs d’escadre Lansquenet et Fleuret

-Avisos-dragueurs Chamois Gazelle Commandant Rivière

-Ravitailleur d’hydravions Sans Reproche

Cargo rapide Oran

-Deux remorqueurs civils réquisitionnés, Petite Mouette et Sylvestrie

-Cargos Leopold LD Ange Schiaffino Charles Le Borgne

-Transport de Troupes Kita et Belle Province

-Pétrolier Etoile du Désert

-Les unités terrestres engagées sont la 82ème Division d’Infanterie d’Afrique (82ème DIA), le 5ème Régiment de Chasseurs d’Afrique (5ème RCA) disposant du même équipement que le 2ème REC et le 66ème BCC équipé de Renault R-35.

Le 11 octobre à l’aube, le croiseur de bataille Strasbourg ouvre le feu avec ses huit canons de 330mm. Il est bientôt suivit par le croiseur lourd Charles Martel avec ses neuf canons de 203mm.

Le tir est plutôt précis même si les défenses italiennes ne seront pas forcément écrasées comme l’espérait les planificateurs à croire que les leçons du premier conflit mondial sur les limites de la préparation d’artillerie n’avaient pas été retenues.

La couverture aérienne est assurée par des hydravions de chasse Dewoitine HD-780 de l’escadrille 24C venue d’Ajaccio-Aspretto ce qui explique la présence d’un ravitailleur d’hydravions parmi les navires de soutien. Cette précaution va se révéler inutile, l’aviation italienne n’intervenant pas dans le secteur.

Les tirailleurs algériens du 6ème RTA et les zouaves du 1er RZ sont rapidement mis à terre par les navires de charge sous la couverture de la flotte qui allonge son tir pour tenter de réaliser un tir de barrage étanche.

Quelques contre-attaques sont bien menées par des chemises noires et des carabiniers mais mal soutenus par des moyens motomécaniques fort limités et surtout victimes de l’aviation et de l’artillerie de marine, les italiens ne peuvent que s’enterrer dans l’espoir d’échapper au feu de Wotan français.

Dès le 12 au matin, la tête de pont est considérée comme non seulement sécurisée mais également impossible à réduire dans l’immédiat. Aussitôt l’ordre de mettre à terre les AMD-178B du 5ème RCA est donné.

Comme plus au nord ce sont des plate-formes construites en Afrique du Nord qui vont être utilisées sauf que cette fois elles vont être assemblées pour former une plate-forme reliant les navires de charge à la plage. Les véhicules étaient ensuite déposés par les grues du bord et rejoignaient la terre par leurs propres moyens. Les remorqueurs auxiliaires vont être utilisés pour sécuriser les plate-formes et non pour les remorquer.

Ces puissants 4×4 se montrent à l’aise dans le rude relief sarde. Ils tentent de déborder le dispositif italien mais se heurtent parfois à une étonnante résistance menée par des troupes qui pourtant savent la lutte sans espoir.

Le lendemain les Renault R-35 sont mis à terre, les petits blindés avançant d’un pas lourd dans le relief tourmenté de la Sardaigne qui valait bien celui de la Corse voisine.

Ce n’est que le 24 octobre que les troupes bleues font leur jonction avec les troupes pourpres. Le 25 octobre, les troupes venues de la tête de pont verte permettent l’encerclement de Cagliari que la propagande fasciste décrit comme «la plus formidable des forteresses non par sa puissance mais par la volonté de sa garnison de mourir pour le Duce, pour le roi et pour l’Italie». Pas certain que les hommes concernés soient d’accord avec ce discours grandiloquent.

Comme plus au nord le dispositif naval est grandement allégé, la présence d’autant de navires ne se justifiant plus.

Le croiseur de bataille Strasbourg et ses torpilleurs d’escorte Lansquenet et Fleuret vont rallier le sud-est de la Sardaigne pour faire face à une possible sortie de la flotte italienne venant de Tarente.

Le croiseur lourd Charles Martel et le contre-torpilleur Le Terrible vont patrouiller dans le détroit de Bonifaccio.

Le croiseur léger La Marseillaise et le contre-torpilleur Tartu restent sur place pour couvrir l’ancienne tête de pont.

Le Sans Reproche reste mouillé sur place pour assurer le soutien des Dewoitine HD-780 de chasse qui assurent la protection aérienne du secteur. Le cargo rapide Oran sert de navire-hôpital tandis que le pétrolier Etoile du Désert sert de «station service» pour les navires de passage, lui même étant ravitaillé par d’autres pétroliers pour recompléter ses stocks.

Les autres navires de charge vont rentrer en Afrique du Nord non sans pertes sous les coups des sous-marins italiens qui restaurent un peu l’honneur des armes italiennes même si la messe est dite depuis très longtemps.

Malheureusement pour les torpilleurs submersibles transalpins ces navires sont vides et leur perte si elle génante dans l’immédiat pèse moins que si les navires avaient été coulés à l’aller.

Le convoi appareille le 22 octobre, un convoi qui comprend une colonne centrale composée du Léopold LD Ange Schiaffino Charles Le Borgne, le paquebot Belle Province et le transport de troupes Kita sont situés respectivement à tribord et à bâbord de la colonne, la protection étant assurée par l’aviso-dragueur Chamois qui ouvre la route, son sister-ship Gazelle fermant la route, la protection des flancs étant assurée par l’aviso-dragueur Commandant Rivière et le torpilleur léger Bambara.

Le Léopold LD est victime des torpilles du sous-marin Provana venu de Naples. En dépit de la réaction virulente de l’escorte, le sous-marin que l’on croyait coulé ayant en réalité survecu pour continuer la guerre encore de longs mois.

Le Charles Le Borgne échappe lui aux torpilles du Trittone, une torpille passant devant l’étrave et la seconde heurtant la coque à tribord sans exploser ! Le sous-marin est traqué par l’aviso-dragueur Gazelle qui l’endommage avec plusieurs grenades ASM même si le coup de grâce sera porté par un Consolidated Catalina de la 14R.

La tête de pont de couleur verte est considérée comme la plus sensible, la plus proche de la capitale et d’une potentielle intervention de la flotte italienne. Ses moyens navals ne sont pourtant pas exagérément puissants ce qui trahit une certaine confiance ou une bonne connaissance de l’attitude future de la flotte italienne :

-Porte-avions Commandant Teste

-Cuirassé Bourgogne

-Bâtiment de commandant Etoile du Sahel

-Croiseur léger Condé

-Contre-torpilleurs L’Indomptable Turenne Dunois

-Torpilleurs d’escadre Hussard Spahi Lannes Augereau

-Torpilleurs légers Somali Touareg

-Sous-marins Minerve Le Glorieux La Bayadère

-Pétrolier-ravitailleur La Medjerda

-Cargos Maurice LD Nicole Schiaffino Ginette Le Borgne Bougainville

-Transport de Troupes Desirade

-Pétrolier Euphrosyne

En ce qui concerne les forces terrestres on trouve la 4ème DLI, le 2ème REC, le 66ème BCC et le 180ème RALT.

Le 11 octobre 1948 la préparation d’artillerie commence à l’aube. Le cuirassé Bourgogne est le premier à ouvrir le feu suivit par le croiseur léger Condé et les contre-torpilleurs L’Indomptable et Dunois, leur tir étant guidé par les CAO-610 du Commandant Teste pendant que les Bloch MB-159M assurent la couverture aérienne, abattant plusieurs avions italiens (en l’occurrence deux SM-79 et deux CANT Z-1018) qui tentent de s’attaquer à la flotte française mais avec un succès fort mitigé.

Des unités de bombardement venues d’Algérie complètent le tout en visant notamment la ville de Cagliari qui subit de lourdes pertes qu’elles soient matérielles ou humaines.

Cette importante préparation _plus importante qu’ailleurs_ s’explique par la présence de la 21ème DI considérée comme nettement plus solide que sa consoeur du nord. Les français s’attendent donc à une solide résistance.

La 4ème DLI est mise à terre sous la protection d’un puissant tir de barrage mené par la flotte, la tête de pont se situant entre Pula et Sarroch c’est-à-dire au sud-ouest de Cagliari.

Le 1er REI est le premier à prendre pied sur les plages sardes. Les légionnaires venus du Maroc et dont certains doutaient de la capacité à combattre un ennemi plus puissant que les tribus indociles du sud marocain bousculent les unités italiennes qui ne tardent pas à plier.

Dans l’après midi les canons d’assaut contre-attaquent avec des chemises noires. Les légionnaires plient un temps mais bien soutenus par l’aviation embarquée et les canons de la flotte ils se resaississent et brisent définitivement les derniers espoirs italiens de rejetter l’ennemi à la mer.

Le 4ème REI est mis à terre le lendemain 12 octobre 1948. La tête de pont est élargie permettant la mise à terre des unités motomécaniques en l’occurence le 2ème REC (Panhard AMD-178B à canon de 47mm) et le 66ème BCC (Renault R-35), offrant à la 4ème DLI un appui que ne possèdent pas les troupes italiennes.

Le 13 octobre 1948 les canons de 155mm du 180ème RALT sont mis à terre et commencent à bombarder les positions italiennes ce qui permet à certains navires de se replier pour reposer l’équipage et effectuer de nécessaires réparations.

Une fois la tête de pont parfaitement organisée, les troupes françaises, les képis blancs avancent vers Cagliari. Le temps pris peut être nécessaire à néanmoins permis aux italiens de se replier en bon ordre et d’espérer pouvoir tenir autour de Cagliari surtout si des renforts arrivent de Sicile et d’Italie péninsulaire.

Hélas pour les fante de la 21ème DI, le haut-commandement italien va se contenter d’envoyer des munitions, de la nourriture mais aucune unité majeure comme une division d’infanterie supplémentaire. Quelques centaines d’hommes parviendront en Sardaigne mais leur impact sera très limité.

Le 25 octobre 1948, Cagliari est encerclée, une poche s’étant formée autour de la capitale sarde, une poche suivant la ligne Capoterre-Assemini-Sinnal-Muravera.

Les troupes italiennes sont littéralement acculées par les troupes françaises en ligne à savoir la 4ème DLI et la 82ème DIA, la 83ème DIA occupant le nord de l’Italie, menant des opérations de nettoyage.

La propagande fasciste parlera de viols de masse, de crimes de guerre menés notamment par les tirailleurs algériens. Quelques cas sont signalés mais ils n’ont pas atteint le niveau décrit par l’agence de presse Stefani et complaisamment relayée vers les pays neutres.

Rien n’aurait empeché les français de prendre Cagliari au bout de quelques jours. Alors pourquoi les combats ne se sont terminés que le 11 novembre 1948 ?

Difficile de savoir pourquoi. Plusieurs hypothèses peuvent être avancées comme une mauvaise connaissance des moyens italiens, la crainte de lourdes pertes ou l’espoir que les italiens demandent grâce avant l’assaut final.

La Poche de Cagliari est maintenue sous pression par les canons de 155mm du 180ème RALT, par les canons de la flotte et l’aviation. Les raids se font de plus en plus puissants, de plus en plus insistants.

Les deux divisions françaises soutenues par le 66ème BCC et le 2ème REC passent à l’assaut le 4 novembre 1948.

Dans un premier temps les italiens tiennent bon mais le temps joue pour les alliés. Cagliari est encerclée le 6 novembre au soir. Les français qui redoutent le combat urbain hésitent à s’engager dans les rues étroites de la capitale sarde.

Finalement il faut y aller et l’assaut final est lancé le 8 novembre au soir. Après trois jours de combat qui aggravent les dégâts causés par l’aviation et l’artillerie, la ville capitule avec elle les dernières troupes italiennes.

Cette première victoire françaises provoque la consternation en Italie mais aussi en Allemagne qui espérait ne pas avoir à déclencher une offensive aussi rapidement en Méditerranée.

Dix jours seulement après la victoire française en Sardaigne, Berlin annonce à Rome que d’ici quelques mois une opération majeure en Méditerranée sera lancée. Oui mais où ? La réponse interviendra un certain 5 février 1949.

En attendant les français vont réorganiser leur dispositif et l’alléger. C’est ainsi que sur le plan terrestre certaines unités vont retourner en Afrique du Nord pour repos, réorganisation et rééquipement.

C’est ainsi qu’au moment de l’opération MERKUR les italiens se heurteront à la 4ème DLI et à la 83ème DIA comme principales unités de combat.

Ces deux divisions d’infanterie seront soutenues par le 64ème BCC qui reçoit des Renault R-40 en remplacement des R-35, le 5ème RCA (qui reçoit quelques AM modèle 1940P pour compléter les AMD-178B) et le 83ème GRDI. Le 180ème RALT reste là.

Cela signifie que la 82ème DIA et le 2ème REC vont retourner en Tunisie pour se préparer à une nouvelle opération. Ces unités auraient pu intervenir à nouveau en Sardaigne pour l’opération MERKUR mais finalement ils vont opérer en Grèce mais ceci est une histoire qui sort du cadre de ce volume.

Cela permet aux navires de charge de rentrer en Afrique du Nord, le convoi se composant d’une seule colonne avec d’avant en arrière le Maurice LD Nicole Schiaffino Ginette le Borgne Bougainville Euphrosyne, l’escorte étant assurée par les torpilleurs légers Somali et Touareg sur les flancs, la Desirade à l’arrière tandis que la route est ouverte par le contre-torpilleur Dunois. Tous les navires vont rentrer à Oran sans aucune perte malgré plusieurs tentatives italiennes.

Des unités aériennes sont déployées en Sardaigne pour couvrir l’Italie en attendant de l’utiliser comme base de départ pour des opérations de bombardement en direction de la Sicile et de l’Italie péninsulaire.

En ce qui concerne la chasse, l’Armée de l’Air décide de déployer l’ERC-515 normalement chargée de défendre Alger avec ses Arsenal VG-39 et une escadrille issue du Groupe Régional de Chasse (GRC) de Corse volant sur Dewoitine D-520.

Avec la menace croissante de l’Allemagne _les préparatifs de MERKUR ne peuvent pas totalement passer inaperçus_ des renforts de chasse sont envoyés en Corse et en Sardaigne.

C’est la 17ème Escadre de Chasse qui est choisie envoyant un groupe en Corse (Bloch MB-159 et Bréguet Br700) et un groupe en Sardaigne (même équipement).

En ce qui concerne le bombardement la 63ème EBLg reste en Corse avec ses Glenn-Martin 167/187F pendant que la 36ème EBLg quitte l’Algérie avec ses Douglas DB-7D direction la Sardaigne et notamment l’aérodrome de Cagliari-Elmas.

La mission de reconnaissance va être assurée par le GR III/39 venu de Perpignan avec des Bloch MB-176.

L’Aviation Navale va déployer des moyens de patrouille maritime et de lutte ASM pour renforcer la maitrise d’une zone vitale pour l’effort de guerre allié. Des détachements issues de l’escadrille 14E (Potez-CAMS 141) et de l’escadrille 12T (Bloch MB-481) vont ainsi être déployés en Sardaigne.

A noter que des appareils neufs arrivent pour recompléter les unités en compagnie de jeunes pilotes qui doivent remplacer les pilotes tués ou convalescents. Dès la fin de 1948 les unités ont quasiment toutes retrouvées leur niveau du début de la guerre sur le plan matériel.

En ce qui concerne les navires, des navires légers de combat y seront affectés pour protéger les côtes, les unités majeures restant à Mers-El-Kébir et à Bizerte mieux équipées que des ports déjà sous équipés en temps normal et qui ont été ravagés par les combats et les sabotages.

Un groupe occasionnel est déployé à Cagliari avec le croiseur léger Latouche-Treville, les contre-torpilleurs Dunois et La Hire, les torpilleurs légers Kabyle et Bambara, les aviso-dragueurs Commandant Duboc et Commandant Rivière, le pétrolier-caboteur Aube et le remorqueur de 750ch Amarante.

Dans le nord du pays des navires venus de Corse et de Toulon vont assurer la défense du nord de l’île-soeur de la Corse. Cela ne se fait pas sans hésitations de crainte d’affaiblir la défense de la Corse mais aussi d’affaiblir la 2ème Escadre.

Ce groupe occasionnel nord comprend les torpilleurs légers L’Entreprenant et Le Farouche, le chalutier ASM La Lorientaise, les aviso-dragueurs La Gracieuse et La Moqueuse, les vedettes lance-torpilles VTB-41 43 45 47 49 de la 1ère ELM mais aussi deux sous-marins, les Ile d’Aix et Ile d’If soutenus par l’ancien aviso Somme.

Et côté italien ? Les pertes ont été très lourdes que ce soit sur terre, sur mer ou dans les airs. Les deux divisions d’infanterie (12ème et 21ème DI) sont détruites mais un certain nombre de cadres et de soldats parviennent à quitter la Sardaigne pour rallier certains la Sicile et pour d’autres l’Italie péninsulaire. Elles seront reconstituées et redéployées dans l’île après la reconquête de l’opération MERKUR comme si l’occupation française n’avait jamais existé.

En ce qui concerne la Regia Aeronautica les pertes sont lourdes surtout sur le plan matériel, les pertes humaines étant heureusement (ou pas) plus faibles car si avoir des pilotes et des navigants c’est bien les doter d’appareils modernes c’est mieux.

Si la majorité des appareils sont perdus d’autres vont parvenir à fuir vers la Sicile ou l’Italie péninsulaire. Ces appareils ont mené des attaques sur les troupes françaises avec des succès limités pour ne pas dire mitigés.

Par exemple si des Fiat BR-20 et des CANT Z-1018 ont survécu à l’opération SCIPION en revanche tous les Ju-87B sont perdus que ce soit au sol ou en vol, le bombardier en piqué allemand montrant ses limites face à une chasse mordante et décidée. De toute façon cet appareil était totalement dépassé donc la perte de ces appareils chagrine peu les italiens.

La chasse italienne va tenter de faire ce qu’elle peut et va clairement relever le gant du défi imposé par les unités de chasse de l’Armée de l’Air et de l’Aviation Navale.

Aucun chasseur italien probablement en raison d’un rayon d’action insuffisant ne parviendra en Italie péninsulaire ou en Sicile.

En revanche une poignée de Caproni Ca-313, de CANT Z-506, de Fiat RS-16, de Savoia-Marchetti SM-79 et de Reggiane Re-2003 survivent au combat pour rallier l’Italie même si beaucoup usés et en mauvais en état serviront finalement de réserve de pièces détachées et non d’appareils opérationnels.

En ce qui concerne la Regia Marina les pertes sont tous aussi lourdes avec des navires coulés et d’autres que l’on doit saborder faute de pouvoir les évacuer.

Sur les sept sous-marins déployés en Sardaigne au début de la guerre, quatre sont coulés durant l’opération SCIPION en l’occurrence le Corello coulé par un Consolidated Catalina français le 14 octobre 1949, l’Alagi victime d’un Potez-CAMS 141 au large de Cagliari le 15 octobre 1948, l’Adua victime du sous-marin britannique HMS Sunfish le 24 octobre 1948 alors que l’Axuna est coulé par le torpilleur d’escadre Lansquenet le 25 octobre 1948 après une tentative de torpillage contre le Strasbourg.

Le torpilleur General Antonino Cascino est coulé par les bombes d’un Lioré et Olivier Léo 456 de l’escadrille 16T, deux bombes étant suffisante pour envoyer le petit navire transalpin par le fond.

En ce qui concerne les vedettes lance-torpilles présentent en Sardaigne, six sont coulées (deux par navire de surface deux par l’aviation et deux autres suites à une collision dans le brouillard), quatre endommagées sont sabordées pour embouteiller le port et deux survivantes rallient miraculeusement l’Italie péninsulaire.

Le mouilleur de mines Durazzo endommagé légèrement par l’aviation embarquée français se reple sur la Sicile. Le Pelagosa à lui moins de chance car endommagé par le bombardement naval préparant le débarquement en zone pourpre il doit être sabordé.

Le Caralis est coulé par deux Loire-Nieuport LN-420 du Commandant Teste le 13 octobre 1948 alors qu’il tentait de s’échapper de Cagliari.

Le Deffenu est surpris dans la nuit du 13 au 14 octobre par le contre-torpilleur Turenne. Transportant des munitions, il disparaît dans une gigantesque gerbe de feu après avoir encaissé huit obus de 130mm.

Le Mazzora victime d’une avarie mécanique est sabordé à La Maddalena le 19 octobre 1948 peu avant la chute du port.

A cela s’ajoute la perte d’un croiseur-éclaireur de classe Capitani Romani, le Claudio Tibero. Ces puissants navires armés de huit canons de 135mm avaient été conçus pour combattre les non moins puissants contre-torpilleurs français.

Stationné à Tarente, il avait mené plusieurs missions de recherche pour retrouver la flotte française et guider sur elle les grosses unités de la Regia Marina stationnées à Tarente.

Cette recherche fût infructueuse jusqu’au 12 octobre 1948 au sud-est de la Sardaigne où le croiseur-éclaireur cherchait à retrouver les navires français qui couvraient le débarquement près de Cagliari.

Dans un temps épouvantable, le croiseur-éclaireur croit repérer des troupes françaises opérant sur la côte. Il ouvre aussitôt le feu, tirant une quarantaine d’obus de 135mm pour un résultat désolant : les soldats français étaient en réalité un troupeau de chèvres. Bien entendu ce fait fût soigneusement occulté dans le rapport.

Le navire se resaissit et met cap au sud-ouest. Equipé d’un radar expérimental, le croiseur-éclaireur pense pouvoir détecter l’ennemi avant qu’il ne le détecte.

Hélas pour lui les radars français quoi que largement perfectibles disposent de capacités bien plus élevées.

Les trois contre-torpilleurs de la 4ème DCT, les Magon Dunois La Hire l’ont répéré depuis de longues minutes et se mettent en position. Ils adoptent la bonne stratégie en lançant une salve de neuf torpilles avant d’ouvrir le feu.

Le croiseur-éclaireur italien qui à enfin répéré les sillages des trois «French SuperDestroyer» ouvre le feu avec son artillerie principale, son tir étant comme on dit souvent «inconfortablement précis» et même pire puisque le Magon encaisse très vite six ou sept obus de 135mm.

En guise de punition le croiseur-éclaireur encaisse trois torpilles et une bonne trentaine d’obus de 130mm ce qui provoque un incendie et une voie d’eau qui sera fatale au navire italien.

De son côté le Magon mal en point reçoit le douteux privilège d’avoir été torpillé par une anguille française défectueuse. La proue arrachée, le navire est comme un corps mort sur les flots. Son sister-ship Dunois tente de le remorquer mais après plusieurs heures d’effort, une nouvelle voie d’eau entraine son naufrage.

A noter que sur les neuf torpilles, quatre ont touché une cible, trois ont coulé au fond de l’eau et deux se sont perdues sur la côte sarde où elles seront pétardées par des sapeurs français de la 4ème DLI.

Trois jours plus tard le croiseur lourd Zara est coulé par des navires français et britanniques. Le 15 octobre 1948, surprenant les français il bombarde des positions françaises au nord de Cagliari, profitant du mauvais temps qui le protège de l’aviation.

En revanche elle ne le protège par des navires de surface en l’occurence le croiseur léger Condé et les contre-torpilleurs La Hire et Dunois.

Plus puissant que ces adversaires il est cependant touché rapidement par une torpille et matraqué par des obus de 130 et de 152mm, l’incrociatori pesante touchant le Condé avec deux obus de 203mm et le Dunois avec un autre obus du même calibre mais les deux navires français restent en ligne.

Alors que les trois navires français allaient achever leur proie, un grain providentiel masque la cible aux navires français. Le Zara tente de rallier Naples mais le lendemain il sera surpris par le sous-marin anglais HMS Upholder et exécuté avec trois torpilles.

Dans le domaine des croiseurs légers le Giovanni delle Bande Nere avait été sérieusement endommagé le 6 octobre 1948 par le sous-marin français Ile de Brehat. Il rallie miraculeusement Cagliari où les italiens espèrent réaliser des réparations provisoires pour lui permettre de rallier la péninsule.

Alors que les français menacent l’île, les italiens espèrent l’utiliser comme batterie flottante faute de mieux. En réalité le navire sera peu efficace, peu efficient, le navire étant touché par plusieurs bombes avant d’être achevé par la préparation navale française, le navire sombrant dans le port, l’épave étant relevée après guerre et demantelée.

D’autres navires italiens sont endommagés comme le croiseur lourd Fiume qui à l’annonce du débarquement en Sardaigne appareille de Tarente, contourne la péninsule italique, franchit le détroit de Messine avant de rallier les eaux sardes.

Il effectue plusieurs bombardements des côtes, dépose des troupes embarquées à Tarente et tente de s’opposer aux navires alliés mais en restant à distance. Il sera endommagé le 21 octobre 1948 par une bombe de 250kg qui détruit un affût de 100mm et l’oblige à se replier sur Naples pour réparations.

Le croiseur lourd Ragusa est légèrement endommagé le 4 novembre 1948 par une bombe de 250kg d’un bombardier en piqué Loire-Nieuport LN-420 embarqué sur le Commandant Teste. La bombe perforante détruit la tourelle II (avant supérieure) de l’incrociatori pesanti qui doit rallier Naples pour réparations.

Le cacciatorpidiniere Fulmine est coulé le 12 novembre 1948 au large de Vintimille. Alors en mission de patrouille anti-sous-marine, il est surpris par des vedettes lance-torpilles françaises qui opéraient depuis une base avancée installée à Villefranche sur Mer. Deux torpilles sont suffisantes pour envoyer le cacciatorpidiniere italien par le fond, la première anguille arrachant la proue et la seconde privant le navire de propulsion. Le navire chavire et coule rapidement, ne laissant que fort peu de survivants.

Le Conflit (223) Méditerranée (3) (1ère partie)

Cette opération menée sous commandement français voit donc l’engagement de moyens importants que ce soit sur les plans terrestres, aériens et navals. Nous sommes cependant loin des moyens engagés par les américains lors de leurs grandes opérations amphibies dans le Pacifique mais nous ne sommes pas dans la même division.

-Un état-major embarqué sur le paquebot rapide transformé en transport de troupes Etoile du Sahel

-4ème Division Légère d’Infanterie (4ème DLI) (1er et 6ème REI)

-82ème Division d’Infanterie d’Afrique (82ème DIA) (1er régiment de zouaves et 6ème régiment de tirailleurs algériens)

-83ème Division d’Infanterie d’Afrique (83ème DIA) (3ème et 7ème régiments de tirailleurs algériens)

-2ème Régiment Etranger de Cavalerie (2ème REC)

-5ème Régiment de Chasseurs d’Afrique (5ème RCA)

-82ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (82ème GRDI)

-83ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (83ème GRDI)

-64ème Bataillon de Chasseurs de Combat (64ème BCC) (Renault R-35)

-66ème Bataillon de Chasseurs de Combat (66ème BCC) (Renault R-35)

-180ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (180ème RALT)

-Unités du génie et de soutien.

Les moyens aériens engagés le sont depuis les bases aériennes françaises d’Algérie mais aussi depuis le porte-avions Commandant Teste qui tout en se préparant à affronter la marine italienne va assurer l’appui rapproché des troupes au sol avec des bombardiers en piqué et ses bombardiers-torpilleurs utilisés quasi exclusivement comme bombardiers.

Les bombardiers et les avions d’attaque sont libres de leurs mouvements faute de réelle menace italienne. Il y à bien la DCA mais son efficacité restera toujours limité faute de suffisamment de canons et en l’absence de radars, de guetteurs et d’un système coordonné.

Un commandement spécifique est activé sur l’aérodrome d’Alger-Maison Blanche le 15 septembre 1948 pour coordonner les actions aériennes qu’elles soient menées par l’Aviation Navale ou par l’Armée de l’Air.

Ce commandement est dirigé par le général de division aérienne Deverieux assisté par le contre-amiral Million. Les deux hommes qui se connaissent bien _Charles Deverieux à épousé la sœur du contre-amiral_ vont opérer en bonne intelligence.

Bien que destinée à défendre les villes de Blida et de Meknès, les ERC-513 et ERC-515 vont être engagés au dessus de la Sardaigne avec leurs Arsenal VG-39 munis de réservoirs supplémentaires.

C’est un moyen de compenser l’absence d’Escadre de Chasse en Algérie et de ne pas dégarnir (du moins pour le moment) la 10ème EC qui couvre la Tunisie.

Au cours de ces combats ils vont faire taire les ricaneurs qui les considéraient comme des «planqués» et des «pilotes du dimanche».

Le Groupe Régional de Chasse de Corse (GRC-Corse) qui dispose de trente-six Dewoitine D-520 va être engagé au dessus du nord de La Sardaigne.

En ce qui concerne les unités de bombardement, l’Armée de l’Air engage la 25ème EBM stationnée en Tunisie avec ses Amiot 354 et la 36ème EBLg volant sur Douglas DB-7D.

L’Armée de l’Air va également engager la 63ème EBLg volant sur Glenn-Martin 167F/187F, une escadre déployée initialement en Tunisie mais qui avait été redéployée en Corse dès la fin du mois d’août.

La reconnaissance va être assurée par le Groupe Aérien d’Observation (GAO-538) anciennement Groupe Colonial de Reconnaissance et d’Observation de Corse avec huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123.

En ce qui concerne le transport, le GLT n°2 (Groupement Léger de Transport) se tient prêt avec ses cinq DC-3 et ses dix D-720bis à mener des missions de transport rapide ou d’évacuation sanitaire, le haut-commandement français ne voulant pas revivre les catastrophes de l’été et de l’automne 1914 où nombre de blessés avaient succombé moins de leurs blessures que d’une prise en charge trop tardive et/ou inadaptée.

L’Aviation Navale déploie tout d’abord la 10ème Flottille d’Aviation Navale (10ème FAN) déployée sur le porte-avions d’escadre Commandant Teste.

Certes le «grand frère» des Joffre et Painlevé doit surtout surveiller les mouvements de la flotte italienne pour y déclencher le feu de Wotan sur elle mais les avions embarqués sur le porte-avions de 20000 tonnes pourront si besoin est appuyer les troupes engagées sur le sol sarde.

Pour rappel cette flottille comprend les unités suivantes :

-Trois escadrilles de chasse, les 16C 18C et 22C volant sur Bloch MB-159M

-Deux escadrilles de reconnaissance, les 16R et 18R volant sur SNCAO CAO-610

-Deux escadrilles de bombardement-torpillage les 18T et 20T volant sur Latécoère Laté 299-5

-Deux escadrilles de bombardement en piqué les 18B et 20B volant sur Loire-Nieuport LN-420.

-La Section d’Entrainement et de Servitude à été laissée en Algérie avec ses huit Morane-Saulnier MS-474, ses deux D-720M et ses deux SO-30.

Des unités basées à terre vont également être engagées pour couvrir la flotte, l’appuyer et l’éclairer :

-Escadrille 22E volant sur SNCAO CAO-700M

-Escadrille 16T volant sur Lioré et Olivier Léo 456

-Escadrille 14E volant sur Potez-CAMS 141

-Escadrille 12T volant sur Bloch MB-481

-Escadrille 14R volant sur Consolidated Catalina

-Escadrille 24C volant sur Dewoitine HD-780

Sans qu’il y est une séparation étanche, les CAO-700M menaient des missions de patrouille maritime à long rayon d’action pour repérer les mouvements de la flotte italienne en liaison avec les Léo 456 qui se tenaient prêt à mener des missions de torpillage. Ces bimoteurs pouvaient également mener des missions de reconnaissance armée avec deux bombes de 250kg pour des attaques sur des objectifs d’opportunité.

Les hydravions étaient davantage destiné à opérer en liaison avec la flotte, menant des missions de reconnaissance et d’observation (Potez-CAMS 141 et Consolidated Catalina) et de lutte anti-sous-marine (Bloch MB-481).

Les Dewoitine HD-780 vont participer à la couverture de la Corse mais nul doute que ses pilotes espèrent méner des missions plus offensives.

Les moyens engagés dépendent de la 4ème Escadre de la Flotte de la Méditerranée stationnée à Mers-El-Kébir près d’Oran mais aussi de la 6ème Escadre Légère stationnée à Bizerte en Tunisie. A noter que quelques navires de la 2ème Escadre basée à Toulon sont également engagés.

En revanche les transports vont partir des ports d’Oran, d’Alger, de Nemours et de Philippeville, rallier un point de ralliement sous la protection d’escorteurs qui doivent protéger les transports de troupes _hautement vulnérables_ contre les menace aériennes, navales et sous-marines. Aucun navire ne sera perdu au grand soulagement des planificateurs.

-Navire de commandement Etoile du Sahel, un paquebot transformé en transport de troupes et utilisé comme PC flottant.

-Porte-avions Commandant Teste

-Cuirassé Bretagne (escorte antiaérienne et antisurface du porte-avions, appui-feu)

-Croiseur de bataille Strasbourg

-Cuirassé Bourgogne

-Croiseurs lourds Algérie et Charles Martel

-Croiseurs légers Jean de Vienne La Marseillaise Condé

-Contre-torpilleurs Aigle Vauquelin Tartu Le Terrible L’Indomptable Turenne Dunois

-Torpilleurs d’escadre : Hussard et Spahi (escorte du Commandant Teste), L’Eveillé et L’Alerte (escorte du Bretagne), Lannes et Augereau (escorte du Bourgogne) Lansquenet et Fleuret (escorte du Strasbourg)

-Navires légers : torpilleurs légers Kabyle Tonkinois Somali Touareg avisos dragueurs Commandant Delage Commandant Duboc Commandant Rivière Chamois Gazelle chalutiers armés La Toulonnaise et La Sétoise

-Sous-marins Minerve Le Glorieux La Bayadère (déployé devant Cagliari) L’Hermione et Belle Ile (golfe d’Asinara débouché de la ville de Sassari) La Cornelie et Ile d’If (surveillance de La Maddalena)

-Navires de soutien : pétrolier-ravitailleur La Medjerda ravitailleur rapide Tarn ravitailleur d’hydravions Sans Reproche cargo rapide Oran

-Le transport de troupes est assuré par des navires marchands réquisitionnés essentiellement des paquebots et des ferrys. Le manque de navires immédiatement disponible imposera plusieurs rotations. L’ère des navires amphibies spécialisés arrivera plus tard.

Dans ces paquebots, dans ces ferrys et autres paquebots-ferrys, l’ameublement d’origine est débarqué, tout ce qui pourrait brûler également. Des cloisons sont démontées voir carrément détruites pour créer de vastes espaces pouvant accueillir des troupes et du matériel. Les navires sont repeints en gris (uni ou plusieurs tons) et munis de canons antiaériens légers. Des moyens de communication et de signalisation supplémentaires sont installés. Les navires suivants sont engagés :

-Cargos Charles LD Leopold LD Maurice LD Diderot Ange Schiaffino Nicole Schiaffino Finistere Etang de Thau Charles Le Borgne Ginette Le Borgne Bougainville

-Croiseurs auxiliaires (utilisés comme transports de troupes) Côte d’Albatre Kita Desirade

-Transport de Troupes Ville de Sidi-Bel Abbès et Belle Province

-Pétroliers Roxane Euphrosyne Etoile du Désert

22-Armée de terre : armement et matériel (97) ordre de bataille (31)

Commandement Militaire en Algérie (COMMAL) (Algérie)

Le COMMAL succède en septembre 1945 au 19ème Corps d’Armée qui gérait les troupes stationnées en Algérie

-Infanterie

-Situation en septembre 1939

Dans la seule colonie de peuplement, on trouve le 19ème Corps d’Armée d’Alger avec trois divisions territoriales, des divisions qui sont circonscriptions territoriales disposant de brigades d’infanterie.

La Division d’Alger dispose d’une 1ère brigade d’infanterie algérienne à deux régiments d’infanterie (9ème régiment de zouaves et 13ème régiment de tirailleurs sénégalais), de la 5ème brigade d’infanterie algérienne à trois régiments de tirailleurs algériens (1er, 5ème et 9ème RTA) .

La Division d’Oran dispose comme son homologue d’Alger de deux brigades et d’un régiment d’artillerie, la 2ème brigade d’infanterie algérienne alignant le 1er REI (jusqu’à son intégration à la 4ème DLI basée au Maroc), le 2ème régiment de zouaves et le 11ème régiment de tirailleurs sénégalais, la 4ème brigade d’infanterie algérienne dispose des 2ème et 6ème régiments de tirailleurs algériens.

La Division de Constantine dispose elle de la 3ème brigade d’infanterie algérienne avec le 3ème régiment de zouaves et le 15ème régiment de tirailleurs sénégalais, de la 7ème brigade d’infanterie algérienne avec les 3ème, 7ème et 11ème régiments de tirailleurs algériens.

A la mobilisation de septembre 1939, ces «divisions territoriales» sont organisées en divisions opérationnelles :

-La 81ème DIA est issue de la transformation de la 5ème brigade d’infanterie algérienne de la Division d’Alger et aligne d’abord trois régiments de tirailleurs algériens, les 1er, 5ème et 9ème RTA avant que le 5ème RTA ne soit transféré à la 180ème DIA et remplacé par le 218ème RI formé en France.

-La 82ème DIA est mise sur pied par la Division d’Oran et aligne trois régiments d’infanterie, le 1er régiment de zouaves, le 4ème régiment de tirailleurs marocains et le 6ème régiment de tirailleurs algériens.

-La 83ème DIA est l’ancienne 7ème brigade d’infanterie algérienne de la Division de Constantine avec les 3ème, 7ème et 11ème régiments de tirailleurs algériens qui à son arrivée en Tunisie troque le 11ème RTA contre le 344ème RI.

-La 86ème DIA est formée à Alger le 30 août 1939 avec deux régiments de zouaves (3ème et 9ème régiment) ainsi qu’un régiment de tirailleurs tunisiens, le 20ème RTT. Sa composition aurait du évoluer mais au final, cette division resta en l’état et fût envoyée au Levant.

-La 87ème DIA devait être formée du 9ème régiment de zouaves et des 17ème et 18ème régiments de tirailleurs algériens mais au final lors de son envoi en métropole en octobre, elle ne dispose que des deux RTA, le 9ème zouave restant au sein de la 86ème DIA.

-La 181ème DIA aligne le 29ème régiment de zouaves, le 11ème régiment de tirailleurs sénégalais et le 13ème régiment de tirailleurs sénégalais

-La 182ème DIA aligne le 1er régiment étranger d’infanterie, le 22ème régiment de zouaves et deux bataillons sénégalais détachés en Afrique occidentale.

-La 183ème DIA aligne le 23ème régiment de zouaves, le 15ème régiment de tirailleurs sénégalais et un bataillon de marche sénégalais.

Au final donc, seules cinq divisions sont déployées en Algérie à savoir les 81ème 82ème, 181ème, 182ème et 183ème DIA.

-Evolution

Suite à la démobilisation, les Divisions d’Infanterie d’Afrique sont réorganisées sous la forme des Divisions Légères d’Infanterie (D.L.I) avec deux régiments d’infanterie :

-La 81ème DIA remplace la Division d’Alger et aligne pour cela les 1er et 9ème RTA.

-La 82ème DIA remplace la Division d’Oran avec le 1er régiment de zouaves et le 6ème régiment de tirailleurs algériens.

-La 83ème DIA remplace la Division de Constantine avec le 3ème et le 7ème régiments de tirailleurs algériens.

-La 87ème DIA fût un temps menacée de dissolution mais elle est préservée avec ses 17ème et 18ème régiments de tirailleurs algériens et déployée dans le Sud Algérien comme division de souveraineté.

-La 182ème DIA est maintenue après avoir été un temps menacée de dissolution et aligne le 1er régiment étranger d’infanterie ainsi que les 22ème et 23ème régiment de zouaves. En septembre 1944, elle quitte l’Algérie pour le Maroc avec les 22ème et 23ème régiments de zouaves, le 1er REI ayant rejoint la 4ème DLI.

On trouve également la 3ème Division Légère d’Infanterie (3ème DLI) qui est issue de la 1ère Demi-Brigade d’Infanterie Légère (1ère DBIL). Transformée en division en septembre 1943, ses quatre bataillons sont amalgamés pour former deux régiments.

En l’occurence, les 15ème et 19ème Bataillons d’Infanterie Légère d’Afrique deviennent le 1er régiment d’infanterie légère d’Afrique alors que les 16 et 18ème Bataillons d’Infanterie Légère d’Afrique forment le 2ème RILA

Avant la mobilisation de septembre 1948, on trouve six Divisions d’Infanterie d’Afrique déployées en Algérie. Ce nombre est réduit à cinq avec l’envoi en Tunisie de la 87ème Division d’Infanterie d’Afrique.

La 85ème DIA réactivée en Algérie avec deux régiments de tirailleurs (11ème et 19ème régiments de tirailleurs algériens) est elle aussi transférée en Tunisie laissant en Algérie, les 81ème, 82ème, 83ème et 182ème DIA ainsi que la 3ème DLI soit cinq divisions.

-Cavalerie et Chars

Le dispositif cavalerie déployé dans la seule colonie de peuplement de l’Empire est réorganisé entre septembre 1940 et septembre 1948.

En mars 1945, la 3ème brigade de spahis voit le jour avec les 1er, 2ème et 3ème régiments de spahis algériens, régiments qui restent montés. Ils sont organisés de la façon suivante :

-Un état-major et un peloton de commandement (PC, transmissions,renseignement, éclaireurs motocyclistes et pionniers sapeurs)

-Un escadron hors rang (ravitaillement, approvisionnement, dépannage, sanitaire)

-Un escadron de mitrailleuses et d’engins (4 canons de 25mm, 8 mitrailleuses de 8mm puis de 7.5mm et 4 mortiers de 60mm)

-Deux groupes d’escadrons avec deux escadrons disposant chacun d’un état-major, d’un peloton de commandement de quatre pelotons de fusiliers.

Les 2ème, 3ème et 5ème RCA déjà partiellement motorisés sont totalement motorisés et transformés en régiment d’automitrailleuses selon le schéma des régiments de découverte des DLM avec pour équipement des Panhard AMD 178 à canon de 25mm ou à canons de 47mm.

-64ème Bataillon de Chars de Combat équipé de Renault R-35

-Cinq Groupements de Reconnaissance de Division d’Infanterie (GRDI) en l’occurence le 81ème GRDI (81ème DIA), le 82ème GRDI (82ème DIA), le 83ème GRDI (83ème DIA), le 87ème GRDI (87ème DIA) et le 182ème GRDI (182ème DIA).

-Artillerie

-Le 65ème régiment d’artillerie d’Afrique de Blida est intégré à la Division d’Alger puis à la 81ème DIA qui la remplace

-Le 66ème régiment d’artillerie d’Afrique de Tlemcen est intégré à la Division d’Oran puis à la 82ème DIA qui la remplace

-Le 67ème régiment d’artillerie d’Afrique de Constantine est intégré à la Division de Constantine puis à la 83ème DIA qui la remplace

-Le 87ème régiment d’artillerie d’Afrique est le régiment d’artillerie de la 87ème DIA

-Le 2ème Régiment d’Artillerie Coloniale de Tunisie intègre la 182ème DIA

-1er Régiment léger d’Artillerie d’Afrique (1er RLAA) intégré à la 3ème DLI.

-Génie et autres unités de soutien

-Un bataillon du génie par division numéroté entre 45 et 52 soit le 45ème BG pour la 81ème, le 46ème BG pour la 82ème, le 49ème BG pour la 87ème DIA. La 3ème DLI dispose du 55ème bataillon du génie.

-19ème régiment du génie à Alger

22-Armée de terre : armement et matériel (38)

Panhard AMD 178

Panhard AMD-178 affectueusement surnomée "Pan Pan" à cause du bruit de son moteur deux temps

Panhard AMD-178 affectueusement surnommée « Pan Pan » à cause du bruit de son moteur deux temps

Genèse d’une surdouée

En avril 1923, la cavalerie avait lancé le programme AMC n°1 (AutoMitrailleuse de Cavalerie n°1) qui demandait une voiture de 4 tonnes à quatre hommes avec inverseur de marche blindée à 12mm, pouvant circuler sur route à 55 km/h.

Ce programme ne donna naissance à aucun véhicule et va muter en une AutoMitrailleuse de Découverte (AMD) selon la nouvelle nomenclature de décembre 1931 : Découverte, Reconnaissance et Combat.

Un nouveau programme est donc lancé le 22 décembre 1931 pour une automitrailleuse de découverte d’un poids maximal de 4.7 tonnes avec une tourelle monoplace AVIS disposant d’un canon de 20mm et d’une mitrailleuse de 7.5mm, pouvant circuler à 70 km/h sur route et pouvant manoeuvrer en tout chemin.

Ce programme est modifié le 9 décembre 1932 avec une tourelle biplace APX-3 armée d’un canon de 25mm et d’une mitrailleuse de 7.5mm.

Panhard propose son modèle 178, Renault une voiture baptisée VZ, Berliet propose sa VUB et enfin Latil propose également un projet. Le projet Renault reste à l’état de prototype, Latil parce que sa voiture ne peut sortir de route alors qu’il dispose de quatre roues motrices et Berliet parce que son modèle est trop lourd.

Sorti en octobre 1933, le prototype Panhard va être intensivement testé en métropole et au Maroc à partir du début de 1934. Il est adopté en janvier 1935, l’automitrailleuse de découverte Panhard modèle/type 178 devenant l’automitrailleuse de découverte Panhard modèle 1935 ou plus simplement «AMD 35».

Production

La première commande de série est passée dès le 1er janvier avec quinze exemplaires suivit d’une deuxième le 29 avril 1935 pour quinze nouveaux exemplaires. Les commandes successives portent le nombre de véhicules commandés au 1er septembre 1939 à 557 exemplaires en différentes versions (8 en modèle colonial pour l’Indochine, 24 PC et 128 AFN laissant 397 en modèle métropolitain).

La production est perturbée par les mouvements sociaux du printemps 1936 mais aussi par un schéma de production complexe.

En effet, Panhard n’assure que la fabrication du moteur et l’assemblage final. Les carcasses blindées sont fournies par différents aciéristes à l’usine de la rue d’Ivry où la société Panhard & Levassor y installe les roues, la suspension, le moteur, la boite de vitesse, direction et tous les équipements et accessoires.

Les tourelles sont fournies par différents fournisseurs, l’installation de l’armement et la peinture sont du ressort de l’Atelier de Construction de Rueil (ARL) qui fournit des tourelles complètes à Panhard qui assure le montage final et la présentation en recette.

Ce système compliqué mais logique explique donc une partie des retards de production, Panhard fabriquant plus vite les caisses que n’arrivent les tourelles. C’est ainsi qu’au 1er septembre 1939, sur 557 véhicules commandés, seulement 217 ont été livrées à l’armée soit un retard de soixante-treize voitures mais huit mois plus tard sur une commande globale de 657 exemplaires, il se trouve avec 38 voitures d’avance sur les prévisions.

Le retard est progressivement comblé : il en manque 68 le 31 mai 1940 mais seulement 38 au 30 juin 1940, le 657ème exemplaire de série sortant le 1er août 1940, cent exemplaires supplémentaires ayant été commandés le 15 novembre 1939.

Des marchés de guerre sont passés peu avant la fin de la guerre de Pologne avec un objectif de soixante exemplaires par mois. Les premiers véhicules de cette commande sortent en septembre 1940 avec vingt-cinq exemplaires portant le total de véhicules produits à 682.

Trente-cinq exemplaires sortent de la chaine de montage en octobre 1940, quarante en novembre, quarante-cinq en décembre, cinquante en janvier, février et mars 1941, cinquante-cinq en avril, mai et juin 1941 avant d’atteindre les soixante exemplaires peu avant la fin de la production de «Pan Pan» à savoir en juillet et août 1941, l’AMP Panhard modèle 201 prenant le relais dès le mois de septembre.
Au final ce sont donc 1237 AMD modèle 1935 produits. Ils se répartissent entre 32 exemplaires coloniaux pour l’Indochine (trois hommes, tourelle monoplace), 174 véhicules PC, 320 AMD 35 AFN (identiques au type métropole mise à part un refroidissement du moteur plus important pour pouvoir opérer par temps chaud) soit un total de 526 laissant un total de 711 AMD type métropolitain.

Sur les 1031 véhicules métropolitains et AFN, 320 furent équipés d’une nouvelle tourelle biplace armée d’un canon de 47mm pour améliorer leur potentiel antichar, ces véhicules servant au sein des GRDI des Division d’Infanterie Alpine (DIAlp) et au sein du régiment de découverte de la 1ère DLC, le 4ème Régiment de Spahis Tunisiens.

Unités équipées

Cette automitrailleuse de découverte _dernière exemplaire de ce type avec la Gendron-Somua AM 39_ va équiper les régiments de découverte des Divisions Légères Mécaniques, des régiments d’automitrailleuses des Divisions de Cavalerie (futurs régiments de découverte de non moins futures DLM) ainsi que des GRDI motorisés.

Suite à la décision du général Gamelin de ne pas poursuivre dans la voie des véhicules trop faiblement blindés (27 février 1940), «Pan Pan» va peu à peu céder la place à sa grande sœur, l’AutoMitrailleuse Puissante (AMP) AM modèle 1940 P ou AM 40 P.

Sa carrière n’est pas pour autant terminée puisqu’elle va servir à la motorisation des GRDI montés en Afrique du Nord, au Levant ainsi qu’en métropole au profit des trois groupe de reconnaissance rattachés aux DIAlp. Il va aussi servir au Groupement Motorisé de Corse (GMC) avec huit exemplaires.

Elle va continuer à servir également en Indochine au sein du Groupement Mécanisé Colonial (future 2ème DLC) ainsi qu’au sein de deux escadrons indépendants.

Les autres véhicules vont être stockés précieusement et vont équiper des GRCA et des GRDI de mobilisation en attendant que suffisamment d’AM 40 P ne sortent des chaines de Panhard pour les équiper.

Situation au printemps 1940

Au 1er juin 1940, les unités suivantes sont équipées de l’AutoMitrailleuse de Découverte modèle 1935 :

-Le 6ème régiment de cuirassiers _régiment de découverte de la 1ère DLM_ dispose de deux escadrons de 24 voitures soit un total de 48 véhicules.

-Le 8ème régiment de cuirassiers _régiment de découverte de la 2ème DLM_ dispose de deux escadrons de 24 voitures soit un total de 48 véhicules.

-Le 12ème régiment de cuirassiers _régiment de découverte de la 3ème DLM_ dispose de deux escadrons de 24 voitures soit un total de 48 véhicules.

Les trois régiments de découverte des Divisions Légères Mécaniques disposent donc de 144 véhicules.

L’AMD 35 est également en service au sein des deux Divisions de Cavalerie appelées à être transformées en Divisions Légères Mécaniques. A l’époque où nous parlons, un total de 80 voitures sont en service.

Au sein de la 2ème Division de Cavalerie, le 2ème groupe d’automitrailleuses dispose de deux escadrons de vingt voitures soit quarante véhicules.

Au sein de la 3ème Division de Cavalerie, le 3ème groupe d’automitrailleuses dispose de deux escadrons de vingt voitures soit quarante véhicules.

L’AMD modèle 1935 équipe également les Groupes de Reconnaissance de Division d’Infanterie ou GRDI plus précisément les sept GRDI motorisés qui sont les 1er, 2ème, 3ème, 4ème, 5ème, 6ème et 7ème GRDI.

Chaque GRDI motorisé dispose d’un escadron de découverte à quatre pelotons de trois véhicules soit douze AMD auxquelles s’ajoutent un véhicule pour le commandant de l’escadron soit un total de treize véhicules par GRDI, le total pour les sept GRDI étant donc de 91 véhicules.

Le total de véhicules en ligne est donc de 315 véhicules sur un total disponible de 374 véhicules à la mi-mai, laissant un reliquat de 59 véhicules utilisés pour l’instruction à Saumur (cinq) à Gien (cinq) ou stockés pour un usage ultérieur (49 exemplaires).

Évolution ultérieure  

La production de la voiture spéciale modèle 178 cesse à la fin du mois d’août 1941 mais ce n’est pas la fin de sa carrière opérationnelle, loin de là même.

Elle va d’abord compléter l’équipement des GRDI motorisés existants qui passe à quatre pelotons de quatre véhicules soit un total de dix-sept AMD dans le groupe d’escadrons de découverte de ses sept GRDI soit un total de 119 véhicules.

Elle va ensuite équiper les GRDI rattachés aux Divisions d’Infanterie Alpine en l’occurence le 22ème GRDI rattaché à la 30ème DIAlp de Nice qui va donc aligner dix sept AMD 35. Il est suivit par le 20ème GRDI (27ème DIAlp de Grenoble ) et par le 23ème GRDI (31ème DIAlp de Montpelier).

Cela porte le nombre de GRDI motorisés à dix qui alignent un total de de 170 automitrailleuses de ce type.

En septembre 1940, la 2ème Division de Cavalerie devient la 4ème DLM. Comme ses trois devancières, elle reçoit un régiment de découverte, le 5ème régiment de cuirassiers qui hérite des AMD mises en œuvre par le 2ème groupe d’automitrailleuses. Il reçoit ultérieurement d’autres véhicules pour compléter ses rangs à 48 véhicules.

Quand l’année 1940 se termine, le nombre de véhicules en ligne atteint le chiffre de 402 véhicules en ligne plus 59 véhicules en réserve et instruction auxquels s’ajoutent six mois de production en l’occurence 25 véhicules des commandes du temps de paix et de la guerre de Pologne et 145 exemplaires des commandes de guerre soit un total de véhicules en service, disponibles ou produits de 631 exemplaires

Les GRDI d’Afrique du Nord et du Levant entament début 1941 leur motorisation sur le schéma d’un groupe d’escadrons de découverte à quatre pelotons de quatre voitures soit un total de dix-sept véhicules qui appartiennent tous au type AFN.

Le 80ème GRDI affecté à la 1ère Division Marocaine est le premier à recevoir ses dix-sept véhicules en janvier 1941 en même temps que le 81ème GRDI affecté à la 81ème Division d’Infanterie d’Afrique.

En février 1941, les 82ème et 83ème GRDI reçoivent leurs véhicules, ces groupes étant affectés respectivement à la 82ème et à la 83ème DIA.

En mars 1941, le 42ème GRDI rattaché à la 84ème DIA reçoit ses automitrailleuses modèle 1935 en même temps que le 87ème GRDI rattaché à la 87ème DIA.

En avril 1941, le 182ème GRDI rattaché à la 182ème DIA reçoit ses automitrailleuses de découverte modèle 1935 en même temps que le 191ème GRDI rattaché à la 191ème DIA.

En mai 1941, les 32 automitrailleuses AMD modèle 1935 type Colonies sont officiellement mises en service en Indochine au sein de deux escadrons officiellement de seize véhicules mais dans la pratique de douze, laissant huit véhicules en réserve. Ces véhicules avaient été produits au printemps 1940 mais conservés en métropole au cas où et ce n’est que lorsque la situation s’est stabilisée en Europe qu’elles sont envoyées en Indochine.

Le 7 juin 1941, la 3ème Division de Cavalerie est officiellement transformée en 5ème Division Légère Mécanique. Elle dispose comme les autres d’un régiment de découverte en l’occurence le 11ème régiment de cuirassiers qui récupère les AMD du 3ème GAM plus des véhicules neufs pour faire nombre en l’occurence 48 véhicules.

Au 1er juillet 1941, on trouve cinq régiments de découverte, dix-huit GRDI motorisés et deux escadrons indépendants équipés de cette automitrailleuse soit un total de 578 véhicules en ligne plus 104 en réserve immédiate/instruction auxquels s’ajoute les véhicules produits en six mois et non encore pris en compte par les unités. En retirant 144 véhicules mis en service, on trouve en parc 171 véhicules.

Sur les 275 véhicules encore disponibles à cette date, une grande partie va servir à équiper les unités à motoriser notamment dans l’Empire où le blindage jugé trop faible pour la métropole est largement suffisant pour contrer les menaces internes à l’Empire.

En septembre 1941 alors que la production de l’AMD modèle 1935 est terminée, le 2ème Régiment Etranger Cavalerie (2ème REC) est entièrement motorisé et déployé dans le Sud marocain en appui du 3ème REI.

Organisé comme un régiment de découverte, il dispose de deux groupes d’escadrons avec pour chacun un escadron de 21 automitrailleuses soit 42 AMD en service.

En octobre 1941, décision est prise d’affecter les voitures PC aux GRDI en plus des régiments de découverte déjà équipés soit en ligne un total de 25 véhicules PC, nombre ultérieurement doublé pour permettre à son adjoint de commander lui aussi sous blindage.. .

En novembre et décembre 1941, le 2ème régiment de chasseurs d’Afrique reçoit ses 42 AMD 178 auxquelles s’ajoute une voiture PC pour le commandant du régiment,

Il est suivit en février et mars 1942 par le 3ème régiment de chasseurs d’Afrique, le 5ème régiment de chasseurs d’Afrique fermant la marche en étant équipée en septembre/octobre 1942.

Il faut ensuite attendre juin 1943 pour qu’une nouvelle unité soit équipée de cette remarquable automitrailleuse. Il s’agit du 8ème groupement d’automitrailleuses qui reçoit vingt AMD 178 à canon de 47mm dans une tourelle biplace, ces vingt véhicules étant répartis en quatre pelotons de cinq véhicules.

Entre mars et juin 1944, le 1er régiment de chasseurs d’Afrique est entièrement motorisé avec deux groupes d’escadrons à quatre escadrons à trois pelotons de quatre AMD plus trois véhicules de volant, un véhicule pour le commandant d’escadron et un véhicule PC pour le chef de corps soit un total de 56 véhicules, un gros régiment déployé au Maroc pour par exemple participer à l’occupation du Maroc espagnol.

En 1945, deux nouvelles unités du niveau divisionnaire sont créées au sein de l’armée française en l’occurence la 1ère Division Légère de Cavalerie en Tunisie et le Groupement Mécanisé Colonial qui allait être rebaptisée 2ème Division Légère de Cavalerie.

Alors qu’à l’origine il était prévu que le régiment de découverte de la 1ère DLC soit équipé d’AMD modèle 1935, au final seul le 1er régiment de cavalerie indochinoise reçut ses 42 AMD et ses deux véhicules PC.

Situation en août 1948

Peu avant la mobilisation générale et le début de la seconde conflagration mondiale, la situation de la flotte de l’AutoMitrailleuse de Découverte modèle 1935 est la suivante :

-Les sept GRDI motorisés existant en septembre 1939 l’ont remplacé par l’AM 40 P tout comme les régiments de découverte des cinq premières DLM, les régiments de découverte des 6ème, 7ème et 8ème DLM ayant été créées avec des AM 40 P.

-Les GRDI rattachés aux DIAlp disposent encore de cette automitrailleuse, il s’agit en l’occurence les 20ème, 22ème et 23ème GRDI qui disposent donc de dix-neuf véhicules chacun

-Les huit GRDI déployés en Afrique du Nord et au Levant disposent toujours de l’AMD modèle 1935  soit un total de 152 véhicules, chaque GRDI disposant de dix-neuf véhicules (dix-sept AMD et deux AMD PC)

-Le 2ème REC dispose toujours de ses 42 AMD auxquelles il faut désormais ajouter deux voitures PC soit un total de 44 véhicules.

-Les 1er 2ème, 3ème et 5ème régiments de chasseurs d’Afrique disposent eux aussi de 44 AMD (42 AMD et 2 AMD PC sauf le 1er RCA plus gros)

-Le 8ème groupe d’automitrailleuses dispose de vingt AMD et deux AMD PC

-La 2ème Division Légère de Cavalerie (ex-GMC) dispose toujours d’un régiment de découverte, le 1er RCI qui dispose de 44 véhicules.

-Les deux escadrons indépendants déployés en Indochine disposent toujours de leurs 32 AMD.

Avant mobilisation, le nombre d’AMD modèle 1935 en ligne est donc de 439 sur un total de 1237 véhicules produits, laissant théoriquement un reliquat substantiel de 798 mais sur ce total il faut en retirer 48 utilisés pour l’instruction et les tests, 75 réformés car trop usées ou trop endommagées suite à des accidents ou des incidents de tir et 24 cédées au Portugal soit un total de 147 véhicules.

Il reste donc en réserve, disponibles pour équiper des unités de mobilisation 651 véhicules stockés dans différents dépôts de France, dépôts brutalement vidés par la mobilisation.

A noter qu’en septembre 1940, Panhard proposa la réalisation d’une famille complète de véhicules à partir du chassis de l’AMD modèle 1935 avec une version chasseur de char à canon de 47mm, une version PC, une version TSF, une version avec mortier de 60mm, une version antiaérienne (mitrailleuse de 13.2mm), dépannage, véhicule du génie mais l’armée ne donna pas suite à un concept révolutionnaire pour l’époque que Panhard allait développer après guerre avec sa célébrissime AML.

Caractéristiques Techniques de l’AutoMitrailleuse de Découverte modèle 1935

Poids en ordre de combat : 8200kg

Dimensions : longueur 4.79m largeur hors tout 2.01m hauteur sans tourelle 1.65m (2.31m avec tourelle)

Motorisation : moteur Panhard SK 4F 11 bis développant 105ch à 2200 tours/min

Performances : vitesse maximale sur route 72 km/h moyenne 47 km/h Autonomie : 300km sur route avec 140 litres d’essence

Blindage : 20mm maximum

Armement : tourelle biplace APX-2 ou monoplace APX-5 avec un canon de 25mm SA 35 alimenté à 150 obus associé à une mitrailleuse de 7.5mm MAC 31 avec 3750 cartouches. La mitrailleuse de rechange peut servir d’arme antiaérienne

Les modèle 178 équipés d’un canon de 47mm semi-automatique modèle 1937 disposent d’une tourelle Renault-Restany avec 84 obus et une mitrailleuse de 7.5mm MAC 31 avec 3750 cartouches.  La mitrailleuse de rechange peut servir d’arme antiaérienne.

Equipage : chef de voiture et tireur en tourelle, conducteur et inverseur en caisse

21-Armée de terre (43)

Les régiments de cavalerie

Les unités montées

En septembre 1939, il existe encore de nombreux régiments de cavalerie à cheval, des régiments de hussards, de dragons, de chasseurs à cheval, de chasseurs d’Afrique, de spahis. Ce n’est pas un cas propre à la France, l’armée allemande dispose encore d’une 1ère division de cavalerie et pas simplement de chevaux pour tracter les pièces d’artillerie.

Dès la mobilisation, nombre de ces régiments disparaissent pour mettre sur pied des GRDI et des GRCA. Les Divisions de Cavalerie où cohabitaient engins mécaniques et nobles destriers (les divisions «pétrole-picotin») vont progressivement être transformées en divisions légères mécaniques où les chars et les automitrailleuses remplacent les pur-sangs.

Au final, seules deux brigades de spahis vont rester déployées en métropole, se déplaçant à cheval mais combattant à pied tels les dragons de jadis. Dans l’Empire, les spahis sont présents en nombre tout comme des unités plus spécifiques comme en Orient.

Les régiments de cavalerie sont organisés de la façon suivante :

-Un état-major et un peloton de commandement (PC, transmissions,renseignement, éclaireurs motocyclistes et pionniers sapeurs)

-Un escadron hors rang (ravitaillement, approvisionnement, dépannage, sanitaire)

-Un escadron de mitrailleuses et d’engins (4 canons de 25mm, 8 mitrailleuses de 8mm puis de 7.5mm et 4 mortiers de 60mm)

-Deux groupes d’escadrons avec deux escadrons disposant chacun d’un état-major, d’un peloton de commandement de quatre pelotons de fusiliers

Les régiments des groupements de cavalerie ont une organisation légèrement différente avec un groupe d’escadrons à deux escadrons montés, un groupe d’escadrons à deux escadrons mixtes motorisés (automitrailleuses et side-cars) et un escadron de mitrailleuses et de canons antichars.

Les régiments de spahis sont organisés en quatre escadrons montés et un escadron de mitrailleuses et d’engins

On trouve en septembre 1939, les régiments montés suivants :

régiments endivisionnés

-1er régiment de hussards d’Orléans rattaché à la 1ère brigade de cavalerie de la 1ère DC d’Orléans

-4ème régiment de hussards de Senlis rattaché à la 5ème brigade de cavalerie de la 3ème DC de Paris

-1er régiment de chasseurs (à cheval) d’Alençon rattaché à la 2ème brigade de cavalerie de la 1ère DC d’Orléans

-8ème régiment de chasseurs (à cheval) d’Orléans rattaché à la 1ère brigade de cavalerie de la 1ère DC d’Orléans
-12ème régiment de chasseurs (à cheval) de Saint-Mihiel rattaché à la 6ème brigade de cavalerie de la 3ème DC

-18ème régiment de chasseurs (à cheval) de Sarreguemines rattaché à la 3ème brigade de cavalerie de la 2ème DC de Luneville

-6ème régiment de dragons de Vincennes rattaché à la 5ème brigade de cavalerie de la 3ème DC de Paris

-8ème régiment de dragons de Luneville rattaché à la 4ème brigade de cavalerie de 2ème DC de Luneville

-19ème régiment de dragons de Lyon rattaché à la 2ème brigade de cavalerie de la 1ère DC d’Orléans

-20ème régiment de dragons de Limoges rattaché à la 1ère Division de Cavalerie

-30ème régiment de dragons rattaché à la 2ème Division de Cavalerie

-31ème régiment de dragons de Luneville rattaché à la 4ème brigade de cavalerie de la 2ème DC de Luneville

-5ème régiment de cuirassiers d’Haguenau rattaché à la 3ème brigade de cavalerie de la 2ème DC de Luneville

-11ème régiment de cuirassiers de Saint Germain-en-Laye rattaché à la 6ème brigade de cavalerie de la 3ème DC de Paris

Régiments appelés à former des GRDI/GRCA

-2ème régiment de hussards de Tarbes : 2ème groupement de cavalerie de Marseille

-3ème régiment de hussards de Strasbourg : 1er groupement de cavalerie de Metz

-9ème régiment de dragons d’Epernay : 1er groupement de cavalerie de Metz

-10ème régiment de dragons de Orange : 2ème groupement de cavalerie de Marseille

-7ème régiment de chasseurs à cheval d’Evreux : 3ème groupement de cavalerie d’Amiens

-11ème régiment de chasseurs (à cheval) de Vesoul : 1er groupement de cavalerie de Metz

-9ème régiment de cuirassiers de Lyon : 2ème groupement de cavalerie de Marseille

Régiments de spahis et unités indigènes

En métropole, sont stationnées deux brigades de spahis :

-La 1ère brigade de spahis de Compiègne dispose du 4ème régiment de spahis marocains stationné à Senlis et le 6ème régiment de spahis algériens stationné à Compiègne

-2ème brigade de spahis d’Orange dispose du 7ème régiment de spahis algériens d’Orange et du 9ème régiment de spahis algériens de Vienne

En Afrique du Nord, sont présents des régiments de spahis intégrés à des brigades de cavalerie d’Afrique :

-Le 1er régiment de spahis algériens forme la 1ère brigade de cavalerie d’Afrique en compagnie du 5ème RCA (régiment de chasseurs d’Afrique)

-Le 2ème régiment de spahis algériens forme la 2ème brigade de cavalerie d’Afrique en compagnie du 2ème RCA

-Le 3ème régiment de spahis algériens forme la 3ème brigade de cavalerie d’Afrique en compagnie du 3ème RCA et de cinq compagnies montées sahariennes.

-Le 4ème régiment de spahis tunisiens forme la 4ème brigade de cavalerie d’Afrique en compagnie du 4ème RCA et du 1er REC.

-D’autres régiments de spahis sont non enbrigadés comme les 2ème et 3ème régiments de spahis marocains stationnés au Maroc en compagnie du 8ème régiment de spahis algériens mais également du 1er RCA, du 2ème REC et de la compagnie montée saharienne.

-Au Levant, on trouve le 1er régiment de spahis marocains et le 3ème groupe d’escadrons du 4ème régiment de spahis tunisiens. On trouve également dix sept escadrons de ligne Alaouites, Druzes et Tcherkesses.

Evolution entre septembre 1940 et septembre 1948

Durant les huit années, la situation des unités montées évolue de manière radicale, nombre de régiments sont transformés en unités mécaniques mais il existe encore des unités montées qu’il s’agisse des unités de spahis stationnées en métropole ou en Afrique du Nord même si en AFN, des unités montées sont transformées en unités mécaniques.

Les régiments de cavalerie des groupements de cavalerie sont dissous à la mobilisation pour former les GRDI et les GRCA. Ils ne sont pas reconstitués après la démobilisation de l’été et de l’automne 1940.

Les trois divisions de cavalerie sont transformées en divisions légères mécaniques :

-La 1ère DC devient la 3ème Division Légère Mécanique avec le 1er régiment de hussards comme régiment de découverte, les 1er et 8ème régiments de chasseurs à cheval comme régiments de combat, le 19ème régiment de dragons est dissous mais reconstitué ultérieurement comme régiment de dragons portés.

-La 2ème DC devient la 4ème Division Légère Mécanique avec le 5ème régiment de cuirassiers comme régiment de découverte, le 8ème régiment de dragons et le 18ème régiment de chasseurs à cheval comme régiments de combat, le 31ème régiment de dragons étant dissous.

-La 3ème DC devient la 5ème Division Légère Mécanique avec le 11ème régiment de cuirassiers comme régiment de découverte, le 6ème régiment de dragons et le 4ème régiment de hussards comme régiments de combat, le 12ème régiment de chasseurs à cheval étant dissous.

-La 4ème Brigade de Cavalerie d’Afrique devient la 1ère Division Légère de Cavalerie, le 4ème régiment de spahis tunisiens devenant un régiment de découverte, le 1er régiment étranger de cavalerie est transformé en régiment de combat, le 4ème régiment de chasseurs d’Afrique devenant un régiment de chasseurs portés.

-Les 2ème, 3ème et 5ème régiments de chasseurs d’Afrique sont entièrement motorisés, devenant l’équivalent des régiments de découverte de la DLM.

-Le 1er régiment de chasseurs d’Afrique reste partiellement motorisé

-Les régiments de spahis déployés en métropole, en Afrique du Nord et au Levant restent des unités montées. A noter que le 3ème groupe d’escadrons du 4ème régiment de spahis tunisien stationné au Levant devient le 5ème régiment de spahis tunisiens.

-La compagnie montée saharienne devient une compagnie portée avec des véhicules Laffly pour transporter les fantassins et des Gendron-Somua AM-39 comme automitrailleuses/véhicules de combat

-Le 2ème régiment étranger de cavalerie devient un régiment motorisé de type découverte pour appuyer le 3ème REI déployé dans le Sud-marocain.

Les régiments mécaniques

Cf les chapitres sur les D.L.M et les D.C

21-Armée de terre (42)

Les Groupements de Reconnaissance de Corps d’Armée (G.R.C.A)

Les GRCA sont GRDI mais au niveau stratégique au niveau du Corps d’Armée. A la différence des GRDI, tous les GRCA sont dissous en août 1940, les corps d’armée n’existant pas en temps de paix. Vingt-trois GRCA sont mis sur pied.

GRCA type normal

-Un état-major et un peloton de commandement (PC, transmissions, renseignement, éclaireurs motocyclistes et pionniers sapeurs)

-Escadron Hors Rang (ravitaillement, approvisionnement, dépannage, sanitaire)

-Un groupe d’escadrons hippomobiles avec un état-major, un groupe de deux canons de 25mm et deux escadrons de fusiliers composés d’un peloton de commandement (avec un mortier de 60mm), quatre peloton de fusiliers et un groupe de deux mitrailleuses

-Un groupe d’escadrons motorisés avec un état-major, un escadron de fusiliers motocyclistes (un peloton de commandement et quatre pelotons de fusiliers motocyclistes) et un escadron de mitrailleuses et de canons antichars avec deux pelotons de quatre mitrailleuses et un groupe de deux canons de 25mm tractés puis portés.

GRCA type motorisé

-Un état-major et un peloton de commandement (PC, transmissions, renseignement, éclaireurs motocyclistes et pionniers sapeurs)

-Escadron Hors Rang (ravitaillement, approvisionnement, dépannage, sanitaire)

-Un groupe d’escadrons avec un état-major et deux escadrons de fusiliers motocyclistes (peloton de commandement et quatre pelotons de fusiliers motocyclistes)

-Un groupe d’escadrons avec un état-major, un escadron de fusiliers motocyclistes et un escadron de mitrailleuses et de canons antichars (peloton de commandement, deux pelotons de quatre mitrailleuses et deux pelotons de deux canons de 25mm tractés puis portés)

Liste des GRCA

-1er GRCA (motorisé sans automitrailleuses) : mis sur pied à partir du CMC 2 de Compiègne, il est affecté au 11ème puis au 2ème Corps d’Armée

-2ème GRCA (motorisé sans automitrailleuses) : mis sur pied à partir du 7ème chasseurs et du CMC 3 d’Evreux, il est affecté au 1er Corps d’Armée

-3ème GRCA (motorisé sans automitrailleuses) : mis sur pied à partir du Centre Mobilisateur de Cavalerie d’Orléans, il est affecté au 5ème Corps d’Armée

-6ème GRCA (type normal) : mis sur pied à partir du 7ème chasseurs et du CMC 3 d’Evreux, il est affecté au 3ème Corps d’Armée

-7ème GRCA (type normal) : mis sur pied par le CMC 4 d’Alençon, il est affecté au 4ème Corps d’Armée

-8ème GRCA (type normal) : mis sur pied par le 30ème dragons de Metz et par le CMC 26 d’Epernay, il est affecté au 6ème Corps d’Armée

-9ème GRCA (type normal) : mis sur pied par le 11ème régiment de chasseurs à cheval et le CMC 7, il est affecté au 7ème Corps d’Armée

-10ème GRCA (type normal) : mis sur pied par le 9ème régiment de dragons, le CMC 26 d’Epernay et le CMC 8 de Beaune, il est affecté au 8ème Corps d’Armée

-11ème GRCA (type normal) : mis sur pied par le centre mobilisateur de cavalerie de Niort, il est affecté au 9ème Corps d’Armée

-12ème GRCA (type normal) : mis sur pied par le CMC de Dinan, il est affecté au 10ème Corps d’Armée

-13ème GRCA (type normal) : mis sur pied par le CMC 17 de Montauban, il est affecté au 17ème Corps d’Armée

-14ème GRCA : (type normal) mis sur pied par le CMC 3 de Saint Lô et par le CMC 61 de Saint Germain en Laye, il est affecté au 21ème Corps d’Armée

-15ème GRCA (type normal) : mis sur pied par le CMC 20 (Sarreguemines-Baccarat), il est affecté au 20ème Corps d’Armée

-16ème GRCA (type normal) : mis sur pied par le CMC 18 et le 2ème hussard installés à Tarbes, il est affecté au 18ème Corps d’Armée

-17ème GRCA (type normal) : mis sur pied par le CMC 11 de Pontivy, il est affecté au 11ème Corps d’Armée

-18ème GRCA (type normal) : mis sur pied par le CMC 16 de Carcassonne, il est affecté au 16ème Corps d’Armée

-19ème GRCA (type normal) : mis sur pied par le dépôt de cavalerie 29 de Limoges et le CODP d’Angers, il est affecté au 23ème Corps d’Armée
-20ème GRCA (type normal) : mis sur pied par le 9ème régiment de cuirassiers et le CMC 14 de Lyon, il est affecté au 14ème Corps d’Armée

-21ème GRCA (type normal) mis sur pied par le CMC 15 de Tarrascon et par le 10ème dragons,il est affecté au 15ème Corps d’Armée

-22ème GRCA (type normal) mis sur pied par le CMC 3 de Saint Lo et par le CMC 61 à Pontoise, il est affecté au Corps d’Armée colonial

-23ème GRCA (type normal) mis sur pied par le CMC 19 et par le 20ème dragons installés à Limoges, il est affecté au 13ème Corps d’Armée

-24ème GRCA (type normal) mis sur pied par le CMC 29 de Bellac, il est affecté au 12ème Corps d’Armée

-25ème GRCA (type normal) mis sur pied par le dépôt de cavalerie 21 et par des éléments du 65ème GRDI, il est affecté au 24ème Corps d’Armée

En août 1948, lorsque l’armée française commence à mobiliser, les GRDI de métropole vont commencer à mettre sur pied les GRCA avec l’aide des Centres Mobilisateurs de Cavalerie et des Dépôts de Cavalerie, Le GRCA prenant le numéro de son Corps d’Armée de rattachement soit des GRCA numérotés de 1 à 39 (34 Corps d’Armée à divisions d’infanterie, 35, 36 et 37 pour les Corps de Cavalerie, 38 et 39 pour les deux CAC).

Les unités de cavalerie dans l’Empire  

En Afrique du Nord, la cavalerie continue de déployer des unités montées, des unités mixtes pétrole-picotin et des unités mécaniques. Certaines unités restent montées mais d’autres sont entièrement motorisées.

Algérie

Le dispositif cavalerie déployé dans la seule colonie de peuplement de l’Empire est réorganisé entre septembre 1940 et septembre 1948.

En mars 1945, la 3ème brigade de spahis voit le jour avec les 1er, 2ème et 3ème régiments de spahis algériens, régiments qui restent montés. Ils sont organisés de la façon suivante :

-Un état-major et un peloton de commandement (PC, transmissions,renseignement, éclaireurs motocyclistes et pionniers sapeurs)

-Un escadron hors rang (ravitaillement, approvisionnement, dépannage, sanitaire)

-Un escadron de mitrailleuses et d’engins (4 canons de 25mm, 8 mitrailleuses de 8mm puis de 7.5mm et 4 mortiers de 60mm)

-Deux groupes d’escadrons avec deux escadrons disposant chacun d’un état-major, d’un peloton de commandement de quatre pelotons de fusiliers.

Les régiments de chasseurs d’Afrique (2ème, 3ème et 5ème) déjà partiellement motorisés sont totalement motorisés et transformés en régiment d’automitrailleuses selon le schéma des régiments de découverte des Divisions Légères Mécaniques avec pour équipement des Panhard AMD 178 à canon de 25mm, certaines disposant de canons de 47mm.

Maroc

-Le 1er régiment de chasseurs d’Afrique qui reste partiellement motorisé, sa motorisation complète est réalisée en 1944.

-Le 2ème régiment de spahis marocain reste une unité montée

-Le 3ème régiment de spahis marocains reste une unité montée

-Le 8ème régiment de spahis algériens reste une unité montée

-2ème régiment étranger cavalerie : régiment monté puis régiment motorisé à partir du printemps 1947 pour appuyer le 3ème REI dans le Sud marocain. C’est un régiment comparable aux régiments de découverte des DLM avec AMD.

-Une compagnie montée saharienne transformée en compagnie portée sur véhicules tout terrain Laffly avec quelques AM-39 Gendron-Somua.

Levant

-Le 1er régiment de spahis marocains reste un régiment monté

-Le 8ème groupe d’automitrailleuses reste un groupe d’automitrailleuses, les Laffy-White étant remplacés par des AM-39 Gendron Somua

-Le 3ème groupe d’escadrons du 4ème régiment de spahis tunisiens est rebaptisé 5ème régiment de spahis tunisiens suite à la transformation du 4ème RST en régiment motorisé. Le 5ème RST reste une unité montée

-dix sept escadrons de ligne Alaouites, Druzes et Tcherkesses. Ils restent des unités montées

Indochine

-Un escadron d’automitrailleuses à Hanoï

-Un peloton devenu escadron à Saïgon

Ces deux escadrons longtemps équipés de vieilles White reçoivent en 1947/48 des AMD 178 Panhard ayant appartenus à des unités de métropole et reconditionnées par leur constructeur. Si la plupart ont conservé leur canon de 25mm d’origine, une poignée à reçut un canon de 47mm.