Le Conflit (123) Europe Occidentale (88)

Phase I : La Seine ! La Seine !

En dépit de réserves de certains officiers planificateurs, l’état-major à décidé que l’effort principal serait mené entre Paris et La Manche ce qui imposait un perilleux franchissement de la Seine sous le feu ennemi.

De cette opération de précieuses leçons seront tirées pour une autre opération menée dans un contexte similaire (opération ANVIL 21 septembre 1952 avec le franchissement par l’Armée Grecque Libre du Golfe de Patras) notamment en termes d’appui-feu et de coordination air-sol.

L’opération se veut à la fois classique et complexe. Une préparation d’artillerie courte (une heure à peine) mais brutale pour assommer l’ennemi. Le tir de fusées chargées de fumigènes (l’emploi d’émetteurs de fumée fixes à été jugé inefficace) pour masquer le franchissement de la première vague d’assaut sur des embarcations motorisées.

Si les canadiens et les britanniques emploient leurs unités régulières, les français vont préférer employer leurs corps francs (qui sont au final des unités issues de la régulière avec un petit truc en plus). Ces derniers n’ont pas été pérennisés au sein des unités (contrairement à ce que certains avaient espéré) mais les soldats concernés bénéficiaient de certains avantages ce qui n’était pas toujours bien vu par leurs camarades.

Comme le dira l’un d’eux un peu lassé de cette jalousie «On nous dit que nous sommes des salauds parce qu’on à un régime spécial mais au combat notre régime il est très spécial sauf que là les jaloux ne veulent pas y aller curieux non ?».

Aux côtés de ces hommes on trouve des sapeurs pour le déminage et des éclaireurs avancés, les ancêtres de nos Forward Air Controller (FAC) ou en bon français contrôleurs aériens avancés qui doivent guider le tir de l’artillerie et les frappes aériennes pour minimiser les tirs amis et maximiser les tirs ennemis.

Une fois la première vague d’assaut sur la rive, celle-ci doit neutraliser les avant-poste et permetttre l’arrivée très rapide des renforts pour éviter d’être culbutés dans la mer ou plutôt dans la Seine ce qui est tout aussi désagréable.

Selon les plans minutieusement tracés, les deux premières vagues doivent s’emparer de quatre à six têtes de pont pour multiplier les secteurs où doivent être engagés les unités motomécaniques destinées à l’exploitation.

Comme les deux CCB sont placés assez loin de la rive sud de la Seine, les premiers véhicules blindés hors division à passer le fleuve sont les chars britanniques et canadiens. Certains officiers français le déplore mais le général Villeneuve à expliqué que c’était tout aussi politique que militaire.

A son aide de camp qui lui dira «Alors patron vous êtes devenu un politicien ?» le «Général Tornade» aurait répondu en soupirant «J’ai bien peur que oui…..».

Après une période de stabilisation (pour le combat lacunaire ou l’art opératif à la soviétique on repassera), il est prévu une offensive dans la profondeur avec pour fer de lance les deux Corps de Cavalerie Blindée français.

Contrairement à ce qui s’est passé à Fontenoy ce ne sont pas les anglais qui ont tiré les premiers mais les canadiens encore que la 1st Canadian (Infantry) Division était une division de recrutement anglophone.

Soutenus par leur artillerie de corps d’armée mais aussi par des régiments français issus de la Réserve Générale comme le 185ème RALT (cinquante-quatre 155L GPF-T) et le 174ème RALP (24 canons de 220L modèle 1950S), les canucks doivent franchir la Seine dans la partie la plus large de l’estuaire de la Seine autant dire tout sauf une sinécure.

Dès le début rien ne se passe comme prévu. La coordination avec l’artillerie française n’est pas optimale, les frappes aériennes manquent leurs cibles («Nos aviateurs ont tué davantage de vaches que d’allemands» dira un caporal de la division) et le courant disperse une partie des embarcations. A cela s’ajoute la défense ferme, décidée et intelligente de la 262.ID qui rejette les canadiens à la mer ou plutôt dans la Seine.

A cela s’ajoute selon certains officiers de liaison français un manque de discrétion et de mordant de la part d’une division reconstituée après une très honorable Campagne de France mais avec peut être trop de jeunes soldats inexpérimentés et un manque de cadres expérimentés, un manque de «vieilles moustaches» comme on dit dans certaines unités françaises.

Pour une raison qu’on ignore encore aujourd’hui, la 3rd Canadian (Infantry) Division n’est pas immédiatement engagée alors que son envoi aurait probablement été l’envoi de trop pour une division allemande qui était sur la corde raide.

Décision est prise en début d’après midi d’attendre le 19 juin pour retenter un nouveau franchissement. Es-ce à dire que les canadiens vont se tourner les pouces ? Non bien l’artillerie canuck s’en donne à cœur joie tout comme l’aviation.

Dans la nuit des éléments des deux divisions canadiens s’infiltrent sur la rive opposée pour neutraliser la défense allemande.

Ils tombent sur du vide et pour cause la 262.ID s’est repliée sur une nouvelle ligne de défense jugée plus apte à encaisser un nouveau franchissement non sans laisser quelques souvenirs explosifs qui vont produire son lot de perte.

Les deux divisions du 1st Canadian Army Corps passent le fleuve le lendemain à l’aube. Il faudra deux jours pour que les unités de combat, d’appui et de soutien passent l’estuaire de La Seine. Des ponts lourds et des ponts légers sont mis en place même si les courants vont provoquer un certain nombre de ruptures poussant les alliés à conserver une imposante batelerie pour compenser la rupture des ponts, rupture provoquée par les éléments ou par des mines allemandes.

Dans le secteur du 1er CACAN (1er Corps d’Armée Canadien) le nettoyage du secteur et son réaménagement va durer jusqu’au 23 juin mais les premiers raids pour tater le dispositif de la 262ème division d’infanterie allemande sont des échecs ce qui tendraient à donner raison aux français sur le manque de mordant des canucks.

Heureusement pour l’honneur des armes canadiennes, la 2nd Canadian (Infantry) Division enregistre de meilleurs résultats face à la 6.ID allemand mais les mauvaises langues disent que c’est simplement parce que les canadiens n’ont pas été rejetés dans le fleuve.

En clair les allemands n’ont pas pu n’ont pas su ou n’ont pas voulu rayez les mentions inutiles renvoyé les canadiens d’où ils venaient.

L’engagement de la 4th Canadian (Infantry) Division aurait été possible mais la décision n’à pas été prise visiblement par crainte de goulots d’étranglement logistiques. La nuit du 18 au 19 juin, les soldats de la 2ème DI (CAN) vont élargir le périmètre de leur tête de pont par de réguliers coups de boutoir.

Toute la 2ème division canadienne passe La Seine le 20 juin 1951, la 4ème division canadienne franchit elle le fleuve du 22 au 24 juin d’abord sur des embarcations motorisées, des pontons puis des ponts lourds et des ponts légers.

Comment expliquer les résultats si mitigés de l’Armée Canadienne en France (ACF) ? Les canadiens reprochent aux français un soutien d’artillerie médiocre et peu efficace mais Paris estime que les canadiens ont dans l’ensemble fait preuve d’un singulier manque de mordant au moment de franchir La Seine et d’en découdre avec Fritz. Des nuages s’amoncèlent sur les relations franco-canadiennes mais ce désamour ne dure pas.

Les canadiens vont cependant libérer Le Havre (ou ce qu’il en restait) le 21 juin 1951 comme une revanche aux durs combats menés en 1949 par la 2nd Canadian Division qui imposa une sanglante ratkrieg aux allemands.

Les canucks combattent également dans les airs avec la Composante Aérienne Canadienne en France (CACF).

Les Supermarine Spitfire se jettent sur tout ce qui vole et tout ce qui porte une Balkenkreuze pour empêcher les allemands de couvrir, d’éclairer et d’appuyer leurs troupes au sol. Ils sont relayés par des bimoteurs Bristol Beaufighter qui mènent des raids dans la profondeur pour par exemple neutraliser au sol des chasseurs allemands.

Les chasseurs-bombardiers Hawker Typhoon et Hawker Tempest assurent l’appui-feu des troupes au sol. A l’aide de bombes et de roquettes ils neutralisent les points durs ennemies. On ne compte plus les «Achtung Jagbo !» lancés par des soldats allemands combatifs mais sans illusion sur le sort final de la bataille.

Les bombardiers médians Vickers Wellington et Bristol Bolingbroke (une version canadienne du Bristol Blenheim) lancent des raids sur l’arrière du front pour frapper aérodromes, gares de triages, ponts, concentration de troupes.

Les De Havilland Mosquito et les Dewoitine D-720C sont utilisés pour la reconnaisance tactique, la reconnaisance stratégique, l’observation et la coopération. Cela passe par l’utilisation d’appareils photos, de fusées éclairantes et de roquettes fumigènes.

Enfin les Douglas C-47 Skytrain et assurent des missions de transport moins en direction du front que pour accélérer le tempo du ravitaillement. Ce n’est que bien plus tard que les Skytrain se poseront sur la rive nord de la Seine pour évacuer les blessés après avoir amené du matériel.

Dans le secteur de la 1ère Armée Française, c’est le 1er Corps d’Armée qui ouvre le bal avec notamment l’engagement de la 68ème DI reconstituée après la Campagne de Belgique où elle avait notamment combattu pour Anvers.

Les différents corps francs des trois régiments d’infanterie de la division (224ème, 225ème et 341ème RI) sont regroupés sous la forme d’un groupement occasionnel franchissent le fleuve sous la couverture de l’artillerie divisionnaire et de l’artillerie du 1er Corps d’Armée.

En compagnie de sapeurs et d’éclaireurs avancés, les corps francs bousculent les sentinelles et sonnettes allemandes. Très vite la division prend à la gorge la 352.ID pourtant réputée pour être une unité d’élite.

Quelques heures plus tard l’infanterie de la division franchit le fleuve pour renforcer et élargir la tête de pont. Les premières armes lourdes arrivent sous la forme de canons antichars et antiaériens qui montrent leur efficacité lors de quelques contre-attaques allemandes mais ces assauts sont assez décousus et assez facilement repoussés.

Dans l’après midi du 18 juin les chasseurs de chars et les canons d’assaut passent le fleuve sur des pontons motorisés. Si les allemands n’avaient pu repousser les français avant, cette fois cela devient mission impossible.

La tête de pont est solide au point qu’on envisage déjà d’y engager le 3ème Corps d’Armée Canadien qui est un corps motomécanique composé de deux divisions blindées.

On y renonce officiellement pour des raisons logistiques mais il semble que des raisons politiques n’y soient pas étrangères ce qui aurait provoqué la colère du «Général Tornade» qui n’était visiblement pas si politicien que cela.

A noter que pour renforcer l’appui-feu de la 68ème Division d’Infanterie, la Réserve Générale à déployé le 351ème RALT (54 canons de 105mm modèle 1936) et le 191ème RALP qui disposait de 24 canons de 220mm modèle 1950S. De quoi «attendrir le fridolin» selon l’expression chère au général Villeneuve. Ces pièces restent sur la rive sud de La Seine et vont y rester jusqu’à ce que leur portée soit insuffisante pour appuyer l’avancée de la 68ème DI.

Les deux autres divisions du corps d’armée ne restent pas inactives. La 4ème DI se charge de fixer les allemands en simulant des franchissements pour semer le doute au sein de l’état-major allemand tandis que la 21ème DI se place en réserve prête à soutenir la 68ème DI si celle-ci rencontrait de sérieuses difficultés ou la 4ème DI si jamais les allemands tentaient un baroud d’honneur sous la forme d’un franchissement ce qui n’aurait probablement pas changé grand chose mais aurait sûrement mis une belle pagaille.

L’artillerie des deux divisions restées sur la rive sud aident leur homologue de la 68ème DI permettant de ménager les pièces de 105 et de 155mm.

Les premiers ponts flottants lourds et ponts mobiles flottants sont lancés dans la matinée du 19 juin 1951 pour permettre d’accélérer le franchissement d’abord de la 68ème DI puis des autres divisions du corps d’armée. En revanche l’ALCA (Artillerie Lourde de Corps d’Armée) doit rester sur la rive sud tout comme les deux régiments détachés par la Réserve Générale.

La 4ème Division d’Infanterie (4ème DI) commence à franchir la Seine le 21 juin 1951. D’abord l’infanterie puis les unités antichars et antiaériennes, l’artillerie divisionnaire, les canons d’assaut et les chasseurs de chars avant que les unités logistiques ne terminent l’interminable procession d’hommes et de véhicules.

La 21ème Division d’Infanterie (21ème DI) doit patienter jusqu’au 23 juin 1951 pour commencer son franchissement, franchissement qui se termine le 27 juin, un retard causé par une dégradation de la météo qui à entrainer la destruction de plusieurs ponts et le naufrage hélas meurtrier de plusieurs embarcations utilisées pour compenser la destruction des ponts.

L’état-major du 1er CA se donne alors cinq jours pour être prêt à repasser à l’assaut ce qui donne alors le 2 juillet comme date probable/possible/potentielle _rayez les mentions inutiles_ d’un nouvel assaut contre ce qui restait de la 352.InfanterieDivision (352.ID).

La 1ère DINA est la deuxième division française à passer à l’action. Elle attaque dans le secteur de la 26.ID. Considérée comme la meilleure division nord-africaine, elle bouscule sérieusement la 26ème division d’infanterie allemande mais cette dernière est sauvée par l’engagement précoce de la 15 S.S Grenadier Division, une division de recrutement hongrois. La tête de pont n’est pas détruite mais elle est sérieusement corsetée.

C’est une situation particulièrement inconfortable car elle n’est ni trop faible pour être rapidement éliminée mais ni trop solide pour permettre l’installation des Ponts Mobiles Flottants et des Ponts Flottants Lourds pour faire passer respectivement l’infanterie et les véhicules.

Les allemands contre-attaquent dans la nuit du 19 au 20 juin 1951 pour limiter l’engagement de l’aviation. Malheureusement pour eux l’attaque est mal conçue et mal menée. Très vite l’artillerie bloque l’avancée allemande et sauve les tirailleurs de l’anhiliation.

Le 20 juin 1951 la 5ème Division d’Infanterie Coloniale (5ème DIC) commence à franchir le fleuve avec d’abord son infanterie pour soutenir la 1ère DINA. Ce sont en l’occurence les tirailleurs sénégalais des 11ème, 21ème et 23ème RTS.

Appuyés par des canons antichars, quelques canons d’assaut et quelques chasseurs de chars, les hommes à la chéchia rouge (même si au combat ils portent naturellement le casque Adrian) bousculent les allemands qui doivent se replier.

La tête de pont est peu à peu élargie et consolidée. Dans la soirée du 20 juin, les premiers ponts sont mis en place permettant le franchissement du gros de la 5ème DIC notamment l’artillerie de campagne, les chasseurs de chars et canons d’assaut. Ce franchissement se termine le 22 juin.

Dès le lendemain 23 juin la 9ème Division d’Infanterie Motorisée (9ème DIM) commence à passer sur la rive nord de la Seine à temps pour soutenir la 1ère DINA et la 5ème DIC assaillie par une contre-attaque allemande bien mieux pensée et exécutée que celle de la nuit du 19 au 20 juin 1951.

Durement châtiés par l’artillerie, l’infanterie et l’aviation, les allemands doivent se replier en désordre, cessant clairement de représenter une véritable menace, tout juste une nuisance.

Peu à peu le 18ème Corps d’Armée s’installe, aménage ses positions et prépare le potentiel ou plutôt le probable engagement du GBCC-501, les bataillons de ARL-44 indépendants.

La 15ème DIM attaque elle dans le secteur tenu par la 268.ID. Cette dernière est sérieusement bousculée ce qui provoque son quasi-anéantissement. Très vite la tête de pont qui se forme est considérée comme la plus solide de la 1ère Armée.

Dès 12.00 sous la couverture de l’artillerie lourde et la protection de l’aviation, les pontonniers commencent à mettre en place les premiers ponts à savoir deux PFL et quatre PMF. Ces ponts sont achevés pour la majorité à la tombée de la nuit. L’artillerie allemande tente de les détruire mais les tirs sont imprécis et très vite contrebattus. Un des PFL sera détruit mais par une surcharge et sera très vite réparé.

Le lendemain 19 juin 1951, la 3ème Division d’Infanterie Coloniale (3ème DIC) commence à passer sur la rive nord dans un certain confort. Cela s’explique par l’absence de réaction allemande et la solicitude de la 15ème DIM qui lance une série d’attaques aussi brèves que violentes, des coups de main dirions nous pour éviter un sursaut allemand.

Le franchissement de la 3ème DIC est cependant retardé par le mauvais temps et la rupture de quelques ponts.

On découvrira que certains éléments avaient été mal assemblés ce qui fera soupçonner un sabotage mais une enquête rapidement menée prouvera qu’il s’agissait de l’oeuvre de jeunes pontonniers inexpérimentés et/ou stressés. Il ne s’achève que le 21 juin soit 24h de retard sur le planning initial.

Le 22 juin 1951 c’est au tour de la 24ème Division d’Infanterie (24ème DI) de passer le fleuve et de s’insérer entre la 15ème DIM à sa gauche et la 3ème DIC à sa droite alors que pour AVALANCHE le 17ème Corps d’Armée était composée d’ouest en est de la 15ème DIM, de la 3ème DIC et de la 24ème DI.

Dès le 25 juin 1951, le secteur de la 1ère Armée est considéré comme apte à recevoir des unités motomécaniques pour foncer loin dans le dispositif ennemi. Nul doute qu’un engagement aussi précoce (J+7) aurait pu déstabiliser un dispositif allemand entre deux eaux ni totalement volatil ni solidifié car le repli sur la ligne ATTILA n’à pas encore été décidé. Bien entendu on ne pourra jamais le savoir totalement.

Naturellement les soldats français bénéficient du soutien de leur aviation. En ce qui concerne la 1ère Armée la couverture aérienne est assurée par la 2ème Escadre de Chasse «Corse» qui dispose de 108 chasseurs, 81 Arsenal VG-36 et 27 Farman F.275 Frelon, une version francisée du De Havilland Hornet.

Comme leurs homologues canadiens, les chasseurs français assurent la protection de la délicate étape du franchissement en veillant à ce qu’aucun avion allemand ne vienne perturber le processus.

Outre les missions classiques de supériorité aérienne les VG-36 vont mener des missions de mitraillage (strafing) et de chasse-bombardement avec des bombes et des roquettes. Les Frelon vont mener des missions de chasse loin sur les arrières de l’ennemi.

Pour l’appui-feu, la 1ère Armée va bénéficier de la 51ème Escadre de Bombardement d’Assaut (51ème EBA) équipée pour deux groupes de Bréguet Br697 et pour le troisième de Bréguet Br695 un poil moins performant mais qui pouvaient encore faire le boulot.

Tirant les leçons de la Campagne de France, les Bréguet menaient des assauts non pas en vol horizontal mais en semi-piqué. Outre des bombes de 125 et de 250kg, les Bréguet vont utiliser également des roquettes.

La 31ème Escadre de Bombardement Médian (31ème EBM) va opérer elle aussi en soutien de la 1ère Armée mais pas directement, menant avec ses Lioré et Olivier Léo 458 des missions d’interdiction.

Rappelons que le troisième groupe était faute de pilotes, de navigants et d’appareils inactif même si sa réactivation était prévue à défaut d’avoir été lancée.

La 33ème Escadre de Reconnaissance Tactique (33ème ERT) offre ses services à la 1ère Armée moins sous la forme des groupes la composant mais de détachements sachant que trois groupes simplement étaient opérationnels, le GR II/33 étant inactif. Ses Bloch MB-175, MB-176 et MB-176bis menant des missions dans un rayon de 100 à 300km en arrière du front.

En revanche la 19ème ERT va fournir aux différents EACA (Elements Aériens de Corps d’Armée) des bimoteurs Bloch MB-175 et MB-176, des bimoteurs légers Dewoitine D-720 et des monomoteurs ANF-Les Mureaux ANF-123.


Sur le plan du soutien logistique la 1ère ETM va assurer des missions de transport et de ravitaillement y compris des largages pour les troupes de première ligne. Si les Douglas DC-3 mènent les largages les autres transports sont menés par les MB-161 et MB-165. Les D-720 se posent sur des terrains improvisés sous le feu ennemi pour évacuer des blessés graves, des missions dangereuses menées selon les pilotes de la 1ère Escadre de Transport Militaire par les plus dingues.

C’est cette armée qui va libérer Rouen ou plutôt les ruines de la ville normande qui avait été cependant moins endommagée que sa consœur havraise. La ville où à été brûlée sainte Jeanne d’Arc est officiellement libérée le 21 juin 1951 quand les derniers soldats se rendent ou se replient vers le nord.

22-Armée de terre : armement et matériel (97) ordre de bataille (31)

Commandement Militaire en Algérie (COMMAL) (Algérie)

Le COMMAL succède en septembre 1945 au 19ème Corps d’Armée qui gérait les troupes stationnées en Algérie

-Infanterie

-Situation en septembre 1939

Dans la seule colonie de peuplement, on trouve le 19ème Corps d’Armée d’Alger avec trois divisions territoriales, des divisions qui sont circonscriptions territoriales disposant de brigades d’infanterie.

La Division d’Alger dispose d’une 1ère brigade d’infanterie algérienne à deux régiments d’infanterie (9ème régiment de zouaves et 13ème régiment de tirailleurs sénégalais), de la 5ème brigade d’infanterie algérienne à trois régiments de tirailleurs algériens (1er, 5ème et 9ème RTA) .

La Division d’Oran dispose comme son homologue d’Alger de deux brigades et d’un régiment d’artillerie, la 2ème brigade d’infanterie algérienne alignant le 1er REI (jusqu’à son intégration à la 4ème DLI basée au Maroc), le 2ème régiment de zouaves et le 11ème régiment de tirailleurs sénégalais, la 4ème brigade d’infanterie algérienne dispose des 2ème et 6ème régiments de tirailleurs algériens.

La Division de Constantine dispose elle de la 3ème brigade d’infanterie algérienne avec le 3ème régiment de zouaves et le 15ème régiment de tirailleurs sénégalais, de la 7ème brigade d’infanterie algérienne avec les 3ème, 7ème et 11ème régiments de tirailleurs algériens.

A la mobilisation de septembre 1939, ces «divisions territoriales» sont organisées en divisions opérationnelles :

-La 81ème DIA est issue de la transformation de la 5ème brigade d’infanterie algérienne de la Division d’Alger et aligne d’abord trois régiments de tirailleurs algériens, les 1er, 5ème et 9ème RTA avant que le 5ème RTA ne soit transféré à la 180ème DIA et remplacé par le 218ème RI formé en France.

-La 82ème DIA est mise sur pied par la Division d’Oran et aligne trois régiments d’infanterie, le 1er régiment de zouaves, le 4ème régiment de tirailleurs marocains et le 6ème régiment de tirailleurs algériens.

-La 83ème DIA est l’ancienne 7ème brigade d’infanterie algérienne de la Division de Constantine avec les 3ème, 7ème et 11ème régiments de tirailleurs algériens qui à son arrivée en Tunisie troque le 11ème RTA contre le 344ème RI.

-La 86ème DIA est formée à Alger le 30 août 1939 avec deux régiments de zouaves (3ème et 9ème régiment) ainsi qu’un régiment de tirailleurs tunisiens, le 20ème RTT. Sa composition aurait du évoluer mais au final, cette division resta en l’état et fût envoyée au Levant.

-La 87ème DIA devait être formée du 9ème régiment de zouaves et des 17ème et 18ème régiments de tirailleurs algériens mais au final lors de son envoi en métropole en octobre, elle ne dispose que des deux RTA, le 9ème zouave restant au sein de la 86ème DIA.

-La 181ème DIA aligne le 29ème régiment de zouaves, le 11ème régiment de tirailleurs sénégalais et le 13ème régiment de tirailleurs sénégalais

-La 182ème DIA aligne le 1er régiment étranger d’infanterie, le 22ème régiment de zouaves et deux bataillons sénégalais détachés en Afrique occidentale.

-La 183ème DIA aligne le 23ème régiment de zouaves, le 15ème régiment de tirailleurs sénégalais et un bataillon de marche sénégalais.

Au final donc, seules cinq divisions sont déployées en Algérie à savoir les 81ème 82ème, 181ème, 182ème et 183ème DIA.

-Evolution

Suite à la démobilisation, les Divisions d’Infanterie d’Afrique sont réorganisées sous la forme des Divisions Légères d’Infanterie (D.L.I) avec deux régiments d’infanterie :

-La 81ème DIA remplace la Division d’Alger et aligne pour cela les 1er et 9ème RTA.

-La 82ème DIA remplace la Division d’Oran avec le 1er régiment de zouaves et le 6ème régiment de tirailleurs algériens.

-La 83ème DIA remplace la Division de Constantine avec le 3ème et le 7ème régiments de tirailleurs algériens.

-La 87ème DIA fût un temps menacée de dissolution mais elle est préservée avec ses 17ème et 18ème régiments de tirailleurs algériens et déployée dans le Sud Algérien comme division de souveraineté.

-La 182ème DIA est maintenue après avoir été un temps menacée de dissolution et aligne le 1er régiment étranger d’infanterie ainsi que les 22ème et 23ème régiment de zouaves. En septembre 1944, elle quitte l’Algérie pour le Maroc avec les 22ème et 23ème régiments de zouaves, le 1er REI ayant rejoint la 4ème DLI.

On trouve également la 3ème Division Légère d’Infanterie (3ème DLI) qui est issue de la 1ère Demi-Brigade d’Infanterie Légère (1ère DBIL). Transformée en division en septembre 1943, ses quatre bataillons sont amalgamés pour former deux régiments.

En l’occurence, les 15ème et 19ème Bataillons d’Infanterie Légère d’Afrique deviennent le 1er régiment d’infanterie légère d’Afrique alors que les 16 et 18ème Bataillons d’Infanterie Légère d’Afrique forment le 2ème RILA

Avant la mobilisation de septembre 1948, on trouve six Divisions d’Infanterie d’Afrique déployées en Algérie. Ce nombre est réduit à cinq avec l’envoi en Tunisie de la 87ème Division d’Infanterie d’Afrique.

La 85ème DIA réactivée en Algérie avec deux régiments de tirailleurs (11ème et 19ème régiments de tirailleurs algériens) est elle aussi transférée en Tunisie laissant en Algérie, les 81ème, 82ème, 83ème et 182ème DIA ainsi que la 3ème DLI soit cinq divisions.

-Cavalerie et Chars

Le dispositif cavalerie déployé dans la seule colonie de peuplement de l’Empire est réorganisé entre septembre 1940 et septembre 1948.

En mars 1945, la 3ème brigade de spahis voit le jour avec les 1er, 2ème et 3ème régiments de spahis algériens, régiments qui restent montés. Ils sont organisés de la façon suivante :

-Un état-major et un peloton de commandement (PC, transmissions,renseignement, éclaireurs motocyclistes et pionniers sapeurs)

-Un escadron hors rang (ravitaillement, approvisionnement, dépannage, sanitaire)

-Un escadron de mitrailleuses et d’engins (4 canons de 25mm, 8 mitrailleuses de 8mm puis de 7.5mm et 4 mortiers de 60mm)

-Deux groupes d’escadrons avec deux escadrons disposant chacun d’un état-major, d’un peloton de commandement de quatre pelotons de fusiliers.

Les 2ème, 3ème et 5ème RCA déjà partiellement motorisés sont totalement motorisés et transformés en régiment d’automitrailleuses selon le schéma des régiments de découverte des DLM avec pour équipement des Panhard AMD 178 à canon de 25mm ou à canons de 47mm.

-64ème Bataillon de Chars de Combat équipé de Renault R-35

-Cinq Groupements de Reconnaissance de Division d’Infanterie (GRDI) en l’occurence le 81ème GRDI (81ème DIA), le 82ème GRDI (82ème DIA), le 83ème GRDI (83ème DIA), le 87ème GRDI (87ème DIA) et le 182ème GRDI (182ème DIA).

-Artillerie

-Le 65ème régiment d’artillerie d’Afrique de Blida est intégré à la Division d’Alger puis à la 81ème DIA qui la remplace

-Le 66ème régiment d’artillerie d’Afrique de Tlemcen est intégré à la Division d’Oran puis à la 82ème DIA qui la remplace

-Le 67ème régiment d’artillerie d’Afrique de Constantine est intégré à la Division de Constantine puis à la 83ème DIA qui la remplace

-Le 87ème régiment d’artillerie d’Afrique est le régiment d’artillerie de la 87ème DIA

-Le 2ème Régiment d’Artillerie Coloniale de Tunisie intègre la 182ème DIA

-1er Régiment léger d’Artillerie d’Afrique (1er RLAA) intégré à la 3ème DLI.

-Génie et autres unités de soutien

-Un bataillon du génie par division numéroté entre 45 et 52 soit le 45ème BG pour la 81ème, le 46ème BG pour la 82ème, le 49ème BG pour la 87ème DIA. La 3ème DLI dispose du 55ème bataillon du génie.

-19ème régiment du génie à Alger

22-Armée de terre : armement et matériel (93) ordre de bataille (27

16ème Corps d’Armée

-616ème régiment de pionniers

Panhard AMD-178 affectueusement surnomée "Pan Pan" à cause du bruit de son moteur deux temps

Panhard AMD-178 affectueusement surnomée « Pan Pan » à cause du bruit de son moteur deux temps

-16ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (16ème GRCA) qui doit être équipé de chars légers AMX-42 et d’automitrialleuses puissantes AM modèle 1940P. En attendant leur disponibilité, le 16ème GRCA reçoit douze Hotchkiss H-39 et des AMD 178.

-142ème Régiment d’Artillerie Lourde Hippomobile (142ème RALH) avec deux groupes de 105L modèle 1941T et deux groupes de 155L modèle 1945S.

-Des unités du génie, du train, des transmissions, de l’intendance et du service de santé

-Le Groupe Aérien d’Observation n°516 (GAO-516) ne doit être placé sous le commandement du 16ème CA que si celui-ci est engagé au combat.

-Le 16ème Corps d’Armée dispose comme les autres de deux divisions d’infanterie nord-africaine, deux divisions de mobilisation.

-La 6ème Division d’Infanterie Nord-Africaine (6ème DINA) dispose de deux régiments de tirailleurs algériens, les 9ème et 10ème RTA et un régiment de tirailleurs marocains, le 12ème RTM; deux régiments d’artillerie (6ème RANA et 206ème RALNA), de la 6ème Batterie Divisionnaire Antichar Nord-Africaine, du 6ème bataillon de défense antiaérienne nord-africain, du 98ème bataillon du génie et de diverses unités de soutien.

Elle bénéficie également du soutien du 96ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (96ème GRDI) qui dispose de chars légers Hotchkiss H-39 et d’automitrailleuses de découverte.

-La 8ème Division d’Infanterie Nord-Africaine (8ème DINA) dispose de trois régiments de tirailleurs à savoir le 17ème régiment de tirailleurs algériens, le 6ème et le 7ème régiment de tirailleurs tunisiens.

Elle dispose de deux régiments d’artillerie (8ème RANA et 208ème RALNA), de la 8ème Batterie Divisionnaire Antichar Nord-Africaine, du 8ème bataillon de défense antiaérienne nord-africain, du 99ème bataillon du génie et de diverses unités de soutien.

Elle bénéficie également du soutien du 98ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (98ème GRDI) qui dispose de chars légers Hotchkiss H-39 et d’automitrailleuses de découverte.

17ème Corps d’Armée

-617ème régiment de pionniers

char léger modèle 1935R dit Renault R-35

char léger modèle 1935R dit Renault R-35

-17ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (17ème GRCA) équipé de chars légers AMX-42 et d’automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P. En attendant leur disponibilité, les AMX-42 sont remplacés par des Renault R-35 et des automitrailleuses de découverte.

-143ème Régiment d’Artillerie Lourde Hippomobile (143ème RALH) avec deux groupes de 105L modèle 1941T et deux groupes de 155L modèle 1945S.

-Des unités du génie, du train, des transmissions, de l’intendance et du service de santé

-Le Groupe Aérien d’Observation n°517 (GAO-517) ne doit être placé sous le commandement du 17ème CA que si celui-ci est engagé au combat.

-Le 17ème Corps d’Armée dispose comme les autres de deux divisions d’infanterie, une division d’infanterie nord-africaine et une division d’infanterie coloniale.

-La 7ème Division d’Infanterie Nord-Africaine (7ème DINA) est une division de mobilisation disposant d’un régiment de tirailleurs tunisiens (le 5ème RTS) et deux régiments de tirailleurs algériens (12ème et 16ème RTA); de deux régiments d’artillerie (81ème RANA et 281ème RALNA), de la 7ème Batterie Divisionnaire Antichar Nord-Africaine, du 7ème bataillon de défense antiaérienne nord-africain, du 100ème bataillon du génie et de diverses unités de soutien.

Elle bénéficie également du soutien du 97ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (97ème GRDI) qui dispose de chars légers Hotchkiss H-39 et d’automitrailleuses de découverte en attendant la disponibilité d’automitrailleuses puissantes.

-La 5ème Division d’Infanterie Coloniale (5ème DIC) est une division de mobilisation qui dispose de trois régiments de tirailleurs sénégalais (11ème, 21ème et 23ème RTS); de deux régiments d’artilerie coloniale (13ème RAC et 213ème RALC), de la 605ème Batterie Divisionnaire Antichar coloniale, du 605ème bataillon de défense antiaérienne coloniale, du 101ème bataillon du génie et de diverses unités de soutien.

Elle bénéficie également du soutien du 75ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (75ème GRDI) équipé de chars légers AMX-42 _tout juste sortis des chaines_ et d’automitrailleuses de découverte en attendant la disponibilité d’automitrailleuses puissantes.

21-Armée de terre (11)

Régiments de tirailleurs

Les régiments de tirailleurs sont semblables aux régiments d’infanterie de ligne même si certains alignent quatre bataillons. Il existe cependant des différences notables entre les régiments de tirailleurs basés en Métropole et ceux basés dans l’Empire.

Si les RT basés en métropole sont généralement bien armés en matière antichar, ceux déployés dans l’Empire le sont beaucoup moins en raison d’une menace antichar inexistante ou diffuse.

Il faut également tenir compte du terrain et de la géographie qui peut rendre difficile le maniement de certains armes notamment le mortier de 120mm ce qui explique que les régiments de tirailleurs déployés dans l’Empire conservent le 81mm plus facile à transporter que son successeur.

On trouve également la particularité de régiments mobiles et portés de tirailleurs sénégalais qui déployés en Afrique se déplacent telles de véritables colonnes mobiles.

Régiments de tirailleurs des DINA et des DIC déployés en métropole

Leur organisation est identique aux régiments d’infanterie type Nord-Est tout comme leur équipement.

-La Compagnie de Commandement dispose d’un PC, de moyens de transmissions, de renseignement, des éclaireurs motocyclistes et des sapeurs pionniers

-Trois bataillons d’infanterie

-Un Etat-major et une section de commandement

-Une Compagnie d’accompagnement avec une section de commandement, quatre sections de     quatre mitrailleuses MAC-36 de   7.5mm pour la lutte antiaérienne et antichar à l’aide     d’ogives perforantes et une section d’engins avec deux canons de 25 puis de 47mm et deux     mortiers de 81mm puis de 120mm.

-Trois compagnies de fusiliers-voltigeurs avec une section de commandement avec un     mortier de 60mm et quatre sections de combat

-La Compagnie Régimentaire d’Engins (CRE) dispose de deux mortiers de 81mm puis 120mm ainsi que de 6 canons de 25mm puis 47mm

-La Compagnie Hors-Rang est chargé du ravitaillement, de l’approvisionement, du dépannage et du soutien sanitaire

Régiments de tirailleurs déployés dans l’Empire

Par rapport aux régiments de tirailleurs déployés à demeure en métropole, les régiments de tirailleurs déployés dans l’Empire sont moins bien armés, devant faire face à un ennemi nettement moins mordant que les divisions allemandes. Ils sont donc organisés de la façon suivante :

-La Compagnie de Commandement dispose d’un PC, de moyens de transmissions, de renseignement, des éclaireurs motocyclistes et des sapeurs pionniers

-Quatre bataillons d’infanterie

-Un Etat-major et une section de commandement

-Une Compagnie d’accompagnement avec une section de commandement, trois sections de     quatre mitrailleuses MAC-36 de 7.5mm ou de Hotchkiss modèle 1914 de 8mm et une     section d’engins avec deux canons de 25mm et deux mortiers de 81mm.

-Trois compagnies de fusiliers-voltigeurs avec une section de commandement avec un     mortier de 60mm et quatre sections de combat

-La Compagnie Régimentaire d’Engins (CRE) dispose de deux mortiers de 81mm ainsi que de 8 canons de 25mm.

-La Compagnie Hors-Rang est chargé du ravitaillement, de l’approvisionement, du dépannage et du soutien sanitaire

Régiments mobiles et «portés» de tirailleurs sénégalais

Au Sénégal, on trouve les 1er et 7ème régiments mobiles de tirailleurs sénégalais alors qu’au Cameroun est déployé le régiment de tirailleurs sénégalais du Cameroun. Ces régiments peuvent être considérés comme des régiments «portés».

Se déplaçant comme de véritables colonnes mobiles, ils sont totalement motorisés et peuvent ainsi nomadiser dans le desert ou dans la savane pour opposer une résistance diffuse à un ennemi majeur ou traquer les pillards et les bandes armées. Ils sont organisés de la façon suivante :

-Une Compagnie de Commandement qui dispose d’un PC, de moyens de transmissions, de renseignement, des éclaireurs motocyclistes et des sapeurs pionniers

-Deux bataillons d’infanterie avec un troisième qui peut être activé à la mobilisation qui sont organisés de la manière suivante :

-Un état-major associé à une section de commandement

-Une compagnie d’accompagnement à trois sections de quatre mitrailleuses (7.5 ou 8mm), une section de deux mortiers de 81mm et de deux canons de 25mm

-Trois compagnies de tirailleurs  avec une section de commandement avec un mortier de 60mm et quatre sections de combat

-La Compagnie Régimentaire d’Engins (CRE) dispose de deux mortiers de 81mm et de 4 canons de 25mm (deux sections de deux).

-La Compagnie Hors-Rang est chargé du ravitaillement, de l’approvisionement, du dépannage et du soutien sanitaire

Liste des régiments de tirailleurs en septembre 1939 et leur évolution ultérieure

Régiments de tirailleurs marocains

-1er régiment de tirailleurs marocains (Meknès) intégré à la 1ère Division Marocaine.

-Le 5ème bataillon du 1er régiment de tirailleurs marocain est déployé au Levant au sein de la Demi-brigade algéro-marocaine. Il sert de noyau dur à la formation du 9ème régiment de tirailleurs marocains qui intègre la Division Légère d’Infanterie du Levant (DLIL) devenue à la mobilisation d’août 1948, la 2ème DLI.

-2ème régiment de tirailleurs marocains (Marrakech) est dissous en septembre 1940 puis reconstitué en septembre 1948 lors de la réactivation de la 3ème Division Marocaine.

-3ème régiment de tirailleurs marocains (Saint-Dié) intégré à la 43ème DI de Strasbourg

-4ème régiment de tirailleurs marocains (Taza) intégré un temps à la 82ème DIA est mis en sommeil à l’automne 1940

-5ème régiment de tirailleurs marocains (Bourg) intégré à la 1ère DINA de Lyon

-6ème régiment de tirailleurs marocains (Verdun) intégré à la 2ème DINA de Toul

-Le 7ème régiment de tirailleurs marocains disposait de trois bataillons à Meknès et d’un quatrième à Bastia. Ce quatrième bataillon rallie le Maroc réunifiant le régiment qui est intégré à la 1ère Division Marocaine

-8ème régiment de tirailleurs marocains (Belfort) intégré à la 13ème DI de Besançon

-9ème régiment de tirailleurs marocains stationné au Levant au sein de la Division Légère d’Infanterie du Levant qui succède à la demi-brigade algéro-marocaine. Il est basé à Alep.

A la mobilisation de septembre 1948, les régiments de tirailleurs marocains basés au Maroc vont créer de nouveaux régiments de tirailleurs. Le 1er RTM donne naissance au 10ème RTM, le 3ème RTM donne naissance au 11ème RTM et le 5ème RTM donne naissance au 12ème RTM soit trois nouveaux régiments.

Le 10ème RTM et le 11ème RTM vont intégrer la 5ème division d’infanterie nord-africaine, le 12ème RTM intégrant la 6ème division d’infanterie nord-africaine.

Régiments de tirailleurs algériens

-1er régiment de tirailleurs algériens (1er RTA) stationné à Blida intégré à la 5ème brigade d’infanterie algérienne puis à la 81ème Division d’Infanterie d’Afrique.

-2ème régiment de tirailleurs algériens (2ème RTA) stationné à Mostaganem intégré à la 4ème brigade d’infanterie algérienne de la Division d’Oran. A la mobilisation de septembre 1939, il est dissous et non reconstitué par la suite.

-3ème régiment de tirailleurs algériens (3ème RTA) stationné à Bône intégré à la 7ème brigade d’infanterie algérienne de la Division de Constantine puis à la 83ème DIA. Il est préservé après la dissolution.

-4ème régiment de tirailleurs algériens (4ème RTA) déployé au Levant au sein de la DLIL par amalgame des 4ème bataillons des 6ème et 7ème RTA.

-5ème régiment de tirailleurs algériens (5ème RTA) stationné à Maison-Carrée intégré à la 5ème brigade d’infanterie algérienne de la Division d’Alger. A la mobilisation de septembre 1939, il est dissous et non reconstitué par la suite.

-6ème régiment de tirailleurs algériens (6ème RTA) stationné à Tlemcen intégré à la  à la 4ème brigade d’infanterie algérienne de la Division d’Oran.

Il est préservé à la mobilisation de septembre 1939, devenant une unité autonome qui remplace le 6ème REI déployé au Maroc au sein de la 4ème DLI, le 6ème RTA ralliant lui le Levant

-7ème régiment de tirailleurs algériens (7ème RTA) stationné à Constantine intégré à la 7ème brigade d’infanterie algérienne de la Division de Constantine puis à la 83ème DIA

-9ème régiment de tirailleurs algériens (9ème RTA) stationné à Miliana intégré à la 5ème brigade d’infanterie algérienne de la Division d’Alger puis à la 81ème DIA

-11ème régiment de tirailleurs algériens (11ème RTA) stationné à Sétif intégré à la 7ème brigade d’infanterie algérienne de la Division de Constantine puis à la 85ème DIA. Dissous en septembre 1940.

-13ème régiment de tirailleurs algériens (13ème RTA) basé à Metz et intégré à la 2ème DINA

-14ème régiment de tirailleurs algériens (14ème RTA) basé à Chateauroux et intégré à la 3ème DINA

-15ème régiment de tirailleurs algériens (15ème RTA) basé à Perigueux et intégré à la 3ème DINA

-17ème régiment de tirailleurs algériens (17ème RTA) intégré à la 87ème DIA

-18ème régiment de tirailleurs algériens (18ème RTA) intégré à la 87ème DIA

-19ème régiment de tirailleurs algériens (19ème RTA) intégré à la 85ème DIA est dissous en même temps que la division à laquelle il est rattaché
-21ème régiment de tirailleurs algériens (21ème RTA) basé à Epinal et intégré à la 6ème DINA

-22ème régiment de tirailleurs algériens (22ème RTA) basé à Toul et intégré à la 2ème DINA

-23ème régiment de tirailleurs algériens (23ème RTA) basé à Morhange et intégré à la 4ème DINA

-25ème régiment de tirailleurs algériens (23ème RTA) basé à Morhange et intégré à la 4ème DINA

-27ème régiment de tirailleurs algériens (27ème RTA) basé à Avignon et intégré à la 1ère DINA

Les 4ème bataillons des 6ème RTA et 7ème RTA stationnés à Alep forment ultérieurement un 4ème régiment de tirailleurs algériens, intégré à la Division Légère d’Infanterie du Levant en compagnie du 9ème régiment de tirailleurs marocains. Le 6ème RTA déployé en Algérie et reconstitué à quatre bataillons remplace le 6ème REI comme régiment indépendant au Levant.

A la mobilisation d’août/septembre 1948, six nouveaux régiments de tirailleurs algériens sont créés à partir des régiments stationnés en Afrique du Nord.

C’est ainsi que le 8ème RTA est créé à partir du 1er RTA, le 10ème RTA est créé à partir du 2ème RTA, le 12ème RTA à partir du 3ème RTA, le 16ème RTA à partir du 5ème RTA, le 19ème RTA à partir du 7ème RTA et le 20ème RTA à partir du 9ème RTA. Ces régiments restent stationnés en Afrique du Nord.

Le 8ème RTA intègre la 5ème DINA en compagnie des 10ème et 11ème RTM, les 10ème et 12ème RTA intègrent la 6ème DINA en compagnie du 12ème RTM alors que les 16ème et 19ème RTA intègrent la 7ème DINA. Le 20ème RTA  intègre la 8ème DINA

Régiments de tirailleurs tunisiens

-4ème régiment de tirailleurs tunisiens (4ème RTT) est stationné à Sousse et intégré à la Division de Tunis. Après avoir échappé de peu à la dissolution, il est déployé à Bizerte avec pour mission de défendre la base navale en liaison avec les fusiliers marins.

-8ème régiment de tirailleurs tunisiens (8ème RTT) est stationné à Bizerte et intégré à la Division de Tunis puis à la 84ème DIA, division qui dispose également du 4ème régiment de zouaves

-12ème régiment de tirailleurs tunisiens (12ème RTT) est maintenu après la démobilisation au sein de la 191ème DIA déployée au Levant

-16ème régiment de tirailleurs tunisiens (16ème RTT) est stationné à Soueïda au Levant au sein de la 191ème DIA mais il est dissous en juillet 1940

-Le 20ème régiment de tirailleurs tunisiens (20ème RTT) rattaché à la 86ème DIA est dissous en juillet 1940. Il est reconstitué en septembre 1948 au sein de la 85ème DIA.

-24ème régiment de tirailleurs tunisiens (24ème RTT) stationné à La Roche sur Yon au sein de la 3ème DINA

-28ème régiment de tirailleurs tunisiens (28ème RTT) stationné à Montélimar au sein de la 1ère DINA

A la mobilisation d’août 1948, trois nouveaux régiments de tirailleurs tunisiens sont mis sur pied à partir des régiments stationnés en Tunisie et au Levant.

-Le 5ème RTT est créé à partir du 4ème RTT et est intégré à la 7ème DINA en compagnie des 12ème et 16ème RTA

-Le 6ème RTT est créé à partir du 8ème RTT et est intégré à la 8ème DINA en compagnie du 17ème RTA et du 7ème RTT

-Le 7ème RTT est créé à partir du 16ème RTT et est intégré à la 8ème DINA en compagnie donc du 6ème RTT et du 17ème RTA.

Régiments de tirailleurs sénégalais

-3ème régiment de tirailleurs sénégalais (3ème RTS) de Fès est dissous après la réduction de la 2ème Division Marocaine à deux régiments. Il est néanmoins reconstitué en septembre 1948 suite à la réactivation de la 85ème DIA qu’il forme avec le 20ème RTT.

-4ème régiment de tirailleurs sénégalais (4ème RTS) de Toulon intégré à la 2ème Division d’Infanterie Coloniale de Toulon

-5ème régiment de tirailleurs sénégalais (5ème RTS) de Monastir intégré à la division de Sousse puis déployé sur la ligne Mareth.

-6ème régiment de tirailleurs sénégalais (6ème RTS) de Casablanca est dissous en août 1940 en même temps que la 3ème Division Marocaine.

-8ème régiment de tirailleurs sénégalais (8ème RTS) de Toulon intégré à la 2ème Division d’Infanterie Coloniale de Toulon

-9ème régiment de tirailleurs sénégalais (9ème RTS) basé à Djibouti (ancien bataillon de tirailleurs sénégalais de la Côte des Somalis)

-10ème régiment de tirailleurs sénégalais (10ème RTS) de Bizerte intégré à la divison de Sousse puis à la 88ème DIA en compagnie du 18ème RTS.

-11ème régiment de tirailleurs sénégalais (11ème RTS) déployé au sein de la 181ème DIA est dissous en même temps que la division à laquelle il est rattachée.

-12ème régiment de tirailleurs sénégalais (12ème RTS) de La Rochelle intégré à la 1ère Division d’Infanterie Coloniale de Bordeaux

-13ème régiment de tirailleurs sénégalais (13ème RTS) à Alger intégré à la 1ère brigade d’infanterie algérienne (Division d’Alger) puis à la 181ème DIA. Régiment dissous en août 1940

-Le 4ème bataillon du 13ème RTS est dissous en même temps que le reste du régiment.

-14ème régiment de tirailleurs sénégalais (14ème RTS) de Mont de Marsan  intégré à la 1ère Division d’Infanterie Coloniale de Bordeaux

-15ème régiment de tirailleurs sénégalais (15ème RTS) de Philippeville est intégré à la 3ème brigade d’infanterie algérienne (Division de Constantine)
-16ème régiment de tirailleurs sénégalais (16ème RTS) de Montauban intégré à la 4ème DIC de Toulouse

-17ème régiment de tirailleurs sénégalais (17ème RTS) de Beyrouth dissous en septembre 1940

-18ème régiment de tirailleurs sénégalais (18ème RTS) de Gabès et intégré à la Division de Sousse puis à la 88ème DIA en compagnie du 10ème RTS.

-24ème régiment de tirailleurs sénégalais (24ème RTS) de Perpignan intégré à la 4ème DIC de Toulouse

A la mobilisation d’août/septembre 1948, trois nouvelles divisions d’infanterie coloniale (D.I.C) sont mises sur pied en Afrique du Nord avec des recrues européennes et des recrues sénégalaises, nécessitant la création de neuf nouveaux régiments dont six régiments de tirailleurs sénégalais.

C’est ainsi que le 4ème donne naissance au 11ème RTS qui intègre la 5ème DIC, le 5ème RTS donne naissance au 19ème RTS qui intègre la 6ème DIC, le 8ème RTS donnant naissance au 20ème RTS qui intègre la 7ème DIC.

Le 10ème RTS donne naissance au 21ème RTS qui intègre la 5ème DIC. Le 22ème RTS qui intègre la 6ème DIC est mis sur pied à partir du 16ème RTS et le 25ème RTS qui intègre la 7ème DIC est créé à partir du 24ème RTS.

Autres régiments de tirailleurs

Les autres unités de tirailleurs sont peu nombreuses. Elles se situent toutes en Asie et dans l’Océan Indien.

-Sur la Grande Ile (Madagascar) on trouve les 1er et 2ème régiments de tirailleurs malgaches, toujours en ligne en septembre 1948.

-En Indochine, on trouve quatre régiments indépendants de tirailleurs tonkinois, les 1er, 2ème, 3ème et 4ème RTTon, le 1er régiment de tirailleurs annamites, le 1er régiment de tirailleurs cambodgiens et le 4ème régiment de tirailleurs montagnards (ex-bataillon).