La Campagne de Belgique (3) : Résiste et mord : les Ardennes s’embrasent
Mai 1949 et les chasseurs ardennais entrèrent dans la légende
Comme nous l’avons vu jadis les belges n’avaient pas prévu à l’origine de défendre les Ardennes mais voulaient en faire une «zone morte» à savoir multiplier les destructions pour rendre extraordinairement pénible toute avancée allemande.
Ces destructions devaient être réalisées par le génie avec pour couverture un corps d’infanterie de recrutement local, le corps des chasseurs ardennais. Une fois les destructions réalisées les «Diables Verts» devront se replier sur la ligne KW.
Certains secteurs de la ligne KW ont été restaurés pour la mémoire et le tourisme
Cette décision ne fait pas les affaires de la France qui estiment que les Ardennes pourraient servir de voie d’accès entre les éléments du GA n°1 engagés en Belgique et la partie puissante de la ligne Maginot.
Certes le maréchal Pétain avaient dit que les Ardennes étaient infranchissables mais le général Villeneuve était loin de défendre cette position estimant que dans l’histoire on à perdu nombre de batailles avec ce genre de fadaises. Quand on lui parlait des fameuses destructions, il disait que des destructions non battues par le feu ne servaient à rien ce en quoi il avait parfaitement raison.
La Belgique étant officiellement neutre il était impossible de demander aux belges de défendre les Ardennes si Bruxelles avait décidé le contraire. Il fallu un lent et patient travail d’influence et la promesse d’une aide directe pour pousser la Belgique à changer de stratégie.
Durant la Pax Armada les belges décident de créer deux divisions de chasseurs d’ardennais regroupées au sein d’un corps d’armée des Ardennes. Les fortifications frontalières avec le Luxembourg sont renforcées, Paris comme Bruxelles sachant parfaitement que le Grand-Duché n’avaient aucune chance de résister durablement aux allemands faute de moyens.
Planche représentant différentes unités de spahis
Les chasseurs ardennais vont devoir résister le plus longtemps possible avec l’espoir de recevoir rapidement l’aide française, le général Villeneuve promettant l’envoi d’au moins une division d’infanterie, une brigade de spahis, un groupement de reconnaissance de corps d’armée et un bataillon de chars de combat de quoi tenir plusieurs jours pour éviter aux allemands la tentation de passer par les Ardennes et de prendre à revers des troupes alliées profondément engagées en territoire belge.
Le massif ardennais va donc être défendu par le 1er Corps d’Armée des Ardennes (1er CAA) avec les deux divisions de chasseurs ardennais, la 1ère et la 2ème Division des Chasseurs Ardennais qui sont organisées de la façon suivante :
-Un état-major
-Un bataillon renforcé de soutien logistique
-Une compagnie de transmissions
-Un bataillon du génie
-Une compagnie cycliste
-Une compagnie de huit chars légers T-17
-Trois régiments d’infanterie (1er, 2ème et 3ème régiments de chasseurs ardennais pour la première, 4ème 5ème et 6ème régiments de chasseurs ardennais pour la seconde)
Canon dee 75mm Bofors modèle 1934
-Un régiment d’artillerie légère disposant de canons de 75mm Bofors modèle 1934.
Le 1er CAA dispose de moyens de reconnaissance (un escadron de cavalerie et un escadron motocycliste), de moyens de génie (un bataillon), de soutien logistique et d’artillerie lourde avec un bataillon d’obusiers lourds.
S’appuyant sur leur connaissance fine du terrain, s’appuyant sur des petits blockhaus dispersés mais dont les feux se croisaient, le 1er CAA se sent capable de tenir deux à trois jours sans aide extérieure.
L’annonce de l’arrivée rapide des troupes françaises permet au général Dulliers d’espérer tenir cinq à six jours avant un repli vers l’ouest ou vers le sud.
La France dès le 10 mai 1949 va envoyer des troupes dans les Ardennes belges, unités placées sous commandement belge ce que Bruxelles appréciait car cela était vue comme une réelle marque de confiance. C’est le début d’une véritable fraternité d’armes franco-belge.
Les premières unités françaises engagées sont logiquement des unités montées et des unités motorisées. La 3ème Brigade de Spahis franchit la frontière en début d’après midi pour se porter sur la frontière belgo-luxembourgeoise et soutenir les chasseurs ardennais qui résistent admirablement aux troupes allemandes du 22.ArmeeKorps (22.AK).
Cette brigade possédait trois régiments de spahis, les 1er, 2ème et 3ème régiments de spahis algériens, des régiments organisés en un état-major, un peloton de commandement, un escadron hors rang, un escadron de mitrailleuses et d’engins (quatre canons de 25mm, huit mitrailleuses et quatre mortiers de 60mm) et deux groupes de deux escadrons, chaque escadron disposant d’un état-major, d’un peloton de commandement et quatre pelotons de spahis.
Cette brigade ne possédait pas d’artillerie organique car la 3ème BS devait initialement devenir soit une division de cavalerie montée ou une division mécanisée.
En septembre 1948 cette brigade était toujours là mais ne dispose pas de moyens d’appui. C’est donc l’artillerie belge qui va soutenir les spahis qui se montrent de redoutables combattants à pied, les cavaliers algériens combattant comme des dragons.
Dans la foulée des spahis, c’est le 3ème GRCA (3ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée) qui entre en Belgique avec ses vingt Hotchkiss H-39, vingt-huit AM modèle 1940P et son escadron de fusiliers motocyclistes.
Ce groupement intervient un temps pour soutenir dans le sud des Ardennes une contre-attaque des chasseurs ardennais destiné à rejeter au Luxembourg les troupes allemandes qui doivent faire face au tir précis de l’artillerie française notamment celle du 3ème Corps d’Armée (102ème RALT et 361ème RALP disposant chacun deux groupes de 105L modèle 1936S et deux groupes de 155 GPF-T).
Le lendemain 12 mai 1949 alors que la pression allemande s’accentue, le 16ème BCC franchit la frontière franco-belge en compagnie des premiers éléments de la 18ème Division d’Infanterie (18ème DI).
Char léger modèle 1940R dit Renault R-40
Ce 16ème Bataillon de Chars de Combat dispose de 45 Renault R-40, un char léger armé d’un canon de 37mm, une évolution du R-35 en terme d’armement (canon plus long mieux adapté au combat antichar) et de mobilité. Néanmoins ce petit char est plus fait pour soutenir l’infanterie que pour contrer une attaque de blindés.
La 18ème DI est une division de mobilisation, une division de série A soit des conscrits récemment démobilisés. Elle est organisé de la façon suivante :
-Un état-major et des unités de soutien
-618ème Batterie Divisionnaire Antichar (618ème BDAC) disposant de douze canons antichars de 47mm
-618ème Bataillon de Défense Antiaérienne (618ème BDAA) disposant de quarante-huit canons antiaériens, une batterie montée pour douze canons de 25mm, deux batteries remorquées de douze canons de 25mm et une batterie montée de douze canons de 37mm.
-70ème Bataillon du Génie (70ème BG) :
-Trois régiments d’infanterie de ligne (66ème, 77ème et 125ème RI)
-Deux régiments d’artillerie (19ème RAD et 219ème RALD) disposant pour le premier de canons de 75mm TAZ modèle 1939 (trois groupes), le second disposant de deux groupes d’obusiers de 105mm modèle 1935B et d’un group de canons de 155mm Schneider modèle 1946.
L’engagement de cette division est appuyé par le 30ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (30ème GRDI) qui comprend des chars légers FCM-42, des automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P et des fusiliers motocyclistes.
Les autres unités du 3ème Corps d’Armée passent en Belgique mais restent sous commandement français comme un deuxième rideau. Outre les unités d’artillerie citées plus haut, on trouve la 5ème DIM (5ème Division d’Infanterie Motorisée) et le 1er GRDI (20 FCM-42, 28 AM modèle 1940P et fusiliers motocyclistes).
Ce déploiement est couvert par le GAO n°503 (huit MB-175, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et par un détachement fournit par la 1ère Escadre de Chasse (1ère EC) à savoir des Arsenal VG-33 et des Bréguet Br700C2.
Très vite le GRAVIA-IXA va engager des moyens d’attaque, d’assaut et de bombardement pour soutenir les troupes au sol franco-belges. Rappelons que le Groupement d’Aviation de la 9ème Armée disposait des unités d’attaque suivantes :
-Un groupe de bombardement en piqué, le GBp II/40 volant sur Loire-Nieuport LN-430
Bréguet Br693
-Un groupe de bombardement d’assaut, le GBA I/51 volant sur Bréguet Br691 et 693
-Un groupe de bombardement médian, le GB III/12 volant sur Lioré et Olivier Léo 451
-Un groupe de reconnaissance, le GR III/35 volant sur Bloch MB-176
En face les allemands engagent le 22.ArmeeKorps (8.Armee) qui dispose des unités suivantes :
-Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée (trois bataillons de 150mm), un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung avec autos blindées et chars légers Panzer II Luchs)
Le 22ème Corps d’Armée peut bénéficier de l’aide de la Luftwaffe qui va détacher des unités de chasse, de bombardement et de reconnaissance en l’occurence celles du XV.FliegerKorps :
On trouve tout d’abord six gruppen de chasse :
-I. II. III./JG-27 : Messerschmitt Me-109F
-IV./JG-53 : Focke-Wulf Fw-190A
-I. et II./JG-77 : Messerschmitt Me-109F
On trouve ensuite trois gruppen de chasse lourde , les trois gruppen de la Zerstörergeschwader 2 en l’occurence les II./ZG-2, III./ZG-2 et IV./ZG-2, trois groupes volant sur Messerschmitt Me-110D
-On trouve également neuf gruppen d’attaque et de bombardement
-On trouve également deux gruppen de bombardement en piqué en l’occurence les IV./Stkpfg-1 et IV./Stkpfg-2 volant respectivement sur Ju-87D et Ju-87B.
-Un gruppen de reconnaissance, l’Aufklärunggruppe 122 : Focke-Wulf Fw-189 et Fieseler Fi-156
-Un groupe de transport, le III./TransportGeschwader 3 volant sur Junkers Ju-52/3m
Les troupes françaises sont toutes déployées le 13 mai 1949 sous les ordres du 1er CAA (parfois appelé Corps d’Armée Franco-Belge mais de manière informelle uniquement) ce qui rebooste des chasseurs ardennais passablement fatigués par deux jours de combat. Les allemands eux aussi souffrent mais peuvent engager des renforts venant d’autres corps d’armée.
Les combats au sol sont violents, les alliés pratiquant la «défense élastique» avec un repli tactique pour regroupement, des contre-attaques pour bousculer l’allemand, ne lui laisser aucun répit, user l’ennemi par un combat de tout les instants.
L’artillerie française montre qu’elle reste toujours une référence mondiale avec un tir précis, un tir d’autant plus dévastateur qu’aux éclats d’obus s’ajoutent les éclats du bois des arbres détruits. Aux pièces du 3ème CA s’ajoutent également les canons de la ligne Maginot notamment les régiments d’artillerie du Secteur de Longwy qui pilonnent le Luxembourg pour géner les mouvements allemands.
Dans les airs les combats sont violents mais moins que plus au nord, les deux belligérants étant génés par le terrain _accidenté et forestier_ et par une météo capricieuse. Les bombardements sont peu efficaces mais la chasse qu’elle soit allemande ou française se montre redoutable. De nombreux avions sont abattus et régulièrement des épaves ou plutôt des morceaux d’épave sont retrouvés par des chercheurs ou par des promeneurs.
Les franco-belges se montrent héroïques mais fatiguent. Le 20 mai 1949 ils reçoivent l’ordre de se replier sur la France. Ils doivent prolonger sur le territoire hexagonal la ligne KW sur lesquels les franco-anglo-belges se sont peu à peu repliés.
Pour faciliter le repli et éviter que la retraite ne tourne à la panique le général Villeneuve à décidé dans le plus grand secret de déployer un corps d’armée de la Réserve Stratégique, le fameux dispositif NorBourg (Normandie-Bourgogne).
Ce corps d’armée c’est le 32ème Corps d’Armée (32ème CA) qui commence à se déployer à partir du 14 mai pour être en position le 19 pour la quasi-totalité des éléments du dit corps d’armée qui sont les suivants :
-632ème Régiment de Pionniers (632ème RP)
-32ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (32ème GRCA) disposant de chars légers AMX-42, d’automitrailleuses de découverte (les fameuses «Pan-Pan») et de fusiliers motocyclistes
-145ème Régiment d’Artillerie Lourde Hippomobile (145ème RALH) disposant de deux groupes de 105mm équipés de canons de 105L modèle 1941T et de deux groupes de 155mm disposant de canons de 155L modèle 1945S.
-Des unités du génie, du train, des transmissions, de l’intendance et du service de santé
-Groupe Aérien d’Observation n°532 (GAO-532) : huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et de quinze ANF-Les Mureaux.
-77ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (77ème GRDI) : disposant de chars légers AMX-42, d’automitrailleuses de découverte et de fusiliers motocyclistes
Troupes coloniales et tirailleurs sénégalais
-7ème Division d’Infanterie Coloniale (7ème DIC) : Cette division dispose d’un régiment d’infanterie coloniale (7ème RIC), de deux régiments de tirailleurs sénégalais (20ème et 25ème RTS); de deux régiments d’artillerie (15ème RAC et 215ème RALC), de la 607ème Batterie Divisionnaire Antichar coloniale, du 607ème Bataillon de défense antiaérienne coloniale, du 104ème bataillon du génie et de diverses unités de soutien.
Daimler Dingo
-4ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie Polonais (4ème GRDIPol) : disposant d’autos blindées Daimler Dingo en attendant la livraison de chars légers sans que l’on connaisse à l’époque le modèle.
-4ème Division d’Infanterie Polonaise (4ème DIP) : Cette division dispose de trois régiments d’infanterie, les 10ème 11ème et 12ème RIP; de deux régiments d’artillerie (4ème RAPol et 204ème RAPol), de la 604ème Batterie Divisionnaire Antichar polonaise, du 604ème Bataillon de défense antiaérienne polonais, du 105ème bataillon du génie et de diverses unités de soutien.
Avec ce solide comité d’accueil les unités franco-belges peuvent se replier couverts par l’aviation et par l’artillerie qui déclenchent le feu de Wotan pour empêcher les troupes allemandes de profiter de la retraite pour pénétrer en France.
La retraite commence dans la nuit du 20 au 21 mai avec la 18ème DI et la 3ème brigade de spahis suivis par le 3ème GRCA, le 30ème GRDI et le 16ème BCC fermant la marche avec les chasseurs ardennais qui estimaient devoir partir les derniers.
Ces combats ont laissé des traces. C’est ainsi que la 3ème Brigade de Spahis littéralement saignée à blanc est retirée du front pour repos et transformation en unité motomécanique pour un emploi ultérieur.
Le 3ème GRCA à lui aussi souffert mais est maintenu en arrière du front pour recevoir de nouveaux véhicules à savoir des AMX-44 en remplacement des Hotchkiss H-39, des automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P et de nouvelles motos pour les fusiliers motocyclistes.
Ces véhicules sont certes différents mais le personnel est compétent, expérimenté et motivé ce qui facilite la prise en main des nouveaux véhicules. Les autres sont renvoyés vers le sud par voie ferrée pour révision afin de savoir si ils peuvent être réutilisés ou si ils devaient être envoyés à la ferraille après avoir été privé de toutes pièces réutilisables.
La 18ème DI moins entamée est conservée en réserve de corps d’armée tandis que le 16ème BCC reçoit de nouveaux Renault R-40 issus des immenses stocks accumulés durant la Pax Armada. Même chose pour le 30ème GRDI qui reçoit de nouveaux véhicules en remplacement des véhicules détruits.
Le 3ème Corps d’Armée reprend sa position mais sa composition change. Suite à un accord franco-belge, la 1ère division de chasseurs ardennais remplace la 18ème DI aux côtés de la 5ème DIM.
C’est donc ce dispositif (3ème CA, 4ème CA, 21ème et 32ème CA) qui va tenir avec la 2ème Armée la frontière française et faire la jonction entre les unités engagées sur la ligne KW et le GA N°2 pour l’instant épargné par l’offensive allemande.
La Campagne de Belgique (2) : 1er Corps de Cavalerie contre Panzerkorps
Durant les années trente et la Pax Armada, la France et l’Allemagne ont sérieusement modernisé leurs forces terrestres notamment en créant de nombreuses unités motomécaniques.
Musée des Blindés de Saumur : le B-1Bis aux côtés du Somua S-35.
En septembre 1948 la France posssède huit DLM et six DCui et sans le déclenchement du conflit il était prévu la mécanisation des brigades de spahis. A cela s’ajoute des divisions motomécaniques en AFN et en Indochine mais cela sort du cadre de ce volume.
Autant dire une sacré puissance de feu, ces divisions cultivant une réputation et une image de soldat d’élite, souvent utilisée pour la propagande et le recrutement.
Leur utilisation peut être aussi bien offensive que défensive. Pour leur premier engagement cette mission est clairement défensive. La mission que confie le général Villeneuve au commandant du 1er Corps de Cavalerie, le général Langlois est clair : gagner le plus de temps possible pour permettre une installation «sereine» des divisions alliées sur la ligne K-W.
Une fois cette mission réalisée, le 1er corps de cavalerie devra se replier en arrière du front pour reconstitution et régénération en vue d’une nouvelle mission pourquoi pas plus offensive. Il n’était pas idiot de penser que le 2ème corps de cavalerie ou le 1er corps d’armée cuirassé soit engagé en relève du 1er C.C.
Sans qu’il y ait de texte officiel il était admis que les Divisions Cuirassées (DCui) soient chargées de percer et les Divisions Légères Mécaniques (DLM) d’exploiter la percée pour destabiliser le front adverse et éviter la reconstitution d’un front fixe.
Revenons à notre Campagne de Belgique. Les allemands ne vont engager leur 3.PanzerKorps (3.PzK) avec ses trois divisions blindées (4. 9. 11.PzD) que le 12 mai 1949 pour éviter que ces précieuses unités ne soient engagées dans des combats d’usure que l’Allemagne n’à pas les moyens de se permettre.
Cela fait les affaires des français qui ont plus de chemin à parcourir pour être en position de combat d’autant que comme nous le savons la DLM est transférée par route et par chemin de fer.
Néanmoins les premiers éléments du 1er Corps de Cavalerie sont en position dans la région de Liège le 11 mai 1949. A cette époque la ville est solidement tenue par les troupes belges mais personne n’imagine que la ville va encore résister deux semaines !
Les allemands eux sont encore loin de pouvoir attaquer les unités motomécaniques françaises puisque ce n’est que le 12 qu’enfin les trois divisions blindées sont engagées. Négligeant Liège, le corps blindé allemand reçoit pour mission de franchir la Meuse pour empêcher les alliés de s’installer sur la ligne KW.
Les 12 et 13 mai 1949 le 1er Corps de Cavalerie se regroupe. Il va être renforcé par deux des groupements occasionnels envoyés en avant des divisions d’infanterie, les Groupements Montanier et Dutilieux.
Alors que les combats terrestres n’ont pas encore commencé dans les ciels les combats font rage entre bombardiers allemands et chasseurs français pardon alliés, entre bombardiers alliés et chasseurs allemands. De ça les fantassins et les cavaliers n’en profite guère car les opérations ont lieu à moyenne altitude.
En dépit de certaines craintes de combattre dos à la Meuse le général Langlois obtient l’autorisation de franchir la Meuse pour combattre au sud ou au nord et ainsi soulager la place de Liège qui souffrait sous les coups allemands.
Avant de parler des combats proprements dits rappelons les moyens engagés par les deux belligérants :
Côté français on trouve tout d’abord le 1er Corps de Cavalerie (1er C.C) qui comprend deux DLM et différentes unités d’appui. Cela nous donne le panorama suivant :
-635ème régiment de pionniers : travaux d’aménagement et protection
-35ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (35ème GRCA) : douze chars légers AMX-42, seize Panhard AMD-178 et un escadron de fusiliers motocyclistes avec un peloton d’armes lourdes (mitrailleuses, trois mortiers de 81mm et quatre canons de 25mm) et trois pelotons motocyclistes
Canon de 105mm long modèle 1936S
-329ème Régiment d’Artillerie Tout-Terrain à Tracteurs (329ème RATTT) disposant de trois groupes de canons de 105L modèle 1936S.
-1ère Division Légère Mécanique (1ère DLM) : un état-major de division, des unités du génie et de soutien, un régiment de découverte, deux brigades légères mécaniques et un régiment d’artillerie de DLM.
Somua S-45
Le régiment de découverte le 6ème Régiment de Cuirassiers qui était organisé en un état-major, un peloton de commandant, un escadron hors-rang pour le soutien logistique, deux groupes d’escadrons avec un escadron d’automitrailleuses AM modèle 1940P et un escadron motocycliste.
-1ère brigade légère mécanique avec un régiment de chars, le 4ème régiment de cuirassiers (4ème RCui) disposant de Somua S-45 et un régiment de dragons portés, le 15ème Régiment de Dragons Portés (15ème RDP) disposant de VDP Laffly S20T, de motos side-cars et de chars légers FCM-44 associés au 1er groupe de canons d’assaut (douze Somua SAu-40), au 1er escadron antichar porté (douze Laffly W15 TCC), au 1er escadron antiaérien porté (vingt-quatre Laffly W15 avec un bitube de 25mm) et au 1er groupe de reconnaissance disposant de de trois pelotons de quatre FCM-44.
-2ème brigade légère mécanique avec un régiment de chars, le 18ème Régiment de Dragons (18ème RD) disposant de Somua S-45 et un Régiment de Dragons Portés le 14ème Régiment de Dragons Portés (14ème RDP) disposant de VDP Laffly S20T, de motos side-cars et de chars légers FCM-44 associés au 2ème groupe de canons d’assaut (douze Somua SAu-40), au 2ème escadron antichar porté (douze Laffly W15 TCC), au 2ème escadron antiaérien porté (vingt-quatre Laffly W15 avec un bitube de 25mm ) et au 2ème groupe de reconnaissance disposant lui aussi de FCM-44 en l’occurence trois pelotons de quatre véhicules.
obusier de 105C modèle 1935B
-74ème régiment d’artillerie de division légère mécanique (74ème RADLM) disposant de vingt-quatre canons de 75mm TAZ modèle 1939 et de douze obusiers de 105C modèle 1935B soit trente-six pièces.
-5ème Division Légère Mécanique (5ème DLM) : un état-major de division, des unités du génie et de soutien, un régiment de découverte, deux brigades légères mécaniques et un régiment d’artillerie de DLM.
Le régiment de découverte, le 11ème régiment de cuirassiers qui était organisé en un état-major, un peloton de commandant, un escadron hors-rang pour le soutien logistique, deux groupes d’escadrons avec un escadron d’automitrailleuses et un escadron motocycliste.
FCM-44
-9ème brigade légère mécanique avec un état-major de brigade, un régiment de chars le 6ème Régiment de Dragons (6ème RD) disposant de Somua S-45 et un régiment de dragons portés, le 2ème Régiment de Dragons Portés (2ème RDP) disposant VDP Laffly S20T, de motos side-cars et de chars légers de FCM-44. Ces deux régiments sont associés au 9ème groupe de canons d’assaut (douze Somua Sau-40 répartis en trois pelotons de quatre véhicules), au 9ème escadron antichar porté (douze Laffly W15 TCC), au 9ème escadron antiaérien porté (vingt-quatre Laffly W15 avec bitube de 25mm) et au 9ème groupe de reconnaissance équipé d’un peloton de commandement et de trois pelotons de quatre FCM-44.
-10ème brigade légère mécanique avec un état-major de brigade, un régiment de chars le 4ème Régiment de Hussards (4ème RH) disposant de Somua S-45 et un Régiment de Dragons Portés, le 8ème Régiment de Dragons Portés (8ème RDP) qui dispose de Laffly S20T, de motos side-cars et de chars légers FCM-44.
Ils sont associés au 10ème groupe de canons d’assaut (douze Somua Sau-40 répartis en trois pelotons de quatre), au 10ème escadron antichar porté (douze Laffly W15TCC) au 10ème escadron antiaérien porté (vingt-quatre Laffly W15 avec bitube de 25mm) et au 10ème groupe de reconnaissance organisé en un peloton de commandement et de trois pelotons de quatre FCM-44.
-Un régiment d’artillerie, le 72ème Régiment d’Artillerie de Division Légère Mécanique (72ème RADLM) disposant comme les autres de vingt-quatre canons de 75mm TAZ modèle 1939 (deux groupes) et douze obusiers de 105C modèle 1935B (un groupe).
-Le Groupement Montanier porte le nom du commandant du 19ème GRCA chargé d’éclairer le 19ème Corps d’Armée (FRA) avec des chars légers AMX-42, des automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P et des fusiliers motocyclistes.
Il bénéficie de l’aide et de l’appui du 80ème GRDI (chars légers Hotchkiss H-39 et AM modèle 1940P) et du 4ème GRDI (FCM-42 et AM modèle 1940P).
Le Hotchkiss H-39
-Le Groupement Dutilleux comprend le 20ème GRCA (Hotchkiss H-39 et AM modèle 1940P ainsi que fusiliers motocyclistes), le 3ème GRDI (AMX-42, AM modèle 1940P, fusiliers motocyclistes) et le 95ème GRDI (Hotchkiss H-39 et automitrailleuses de découverte AMD-178B).
Des moyens aériens sont également déployés pour éclairer et pour appuyer les chars pardon les automitrailleuses de combat (AMC).
Dewoitine D-720, l’avion bon à tout faire de l’armée de l’air : reconnaissance, observation, coopération, liaison, entrainement, largage, évacuation sanitaire et même bombardement léger notamment dans des zones où la menace aérienne est faible.
Les GAO engagés en soutien des deux groupements (GAO-519 et GAO-520) vont être mis à la disposition du Corps de Cavalerie, choisissant une tactique très offensive puisque les appareils opéraient le plus souvent armés de bombes. C’est logique pour les MB-175 qui pouvaient emporter deux bombes de 250kg mais plus inhabituel pour les D-720 et les ANF-123 qui emportaient des bombes légères de 50kg.
Bréguet Br700C2, l’un des chasseurs biplaces de l’armée de l’air
A cela s’ajoute la 3ème Escadre de Chasse (3ème EC) au grand complet qui va engager ses 81 Dewoitine D-520 et ses 27 Bréguet Br700C2 pour protéger les Somua S-45 de toute interférence aérienne allemande. D’autres unités de chasse françaises vont également être engagées mais de manière plus épisodique.
Cette Bataille de Pepinster est aussi l’occasion pour les unités d’assaut, de bombardement en piqué et de bombardement d’être enfin engagés après plusieurs jours durant lesquels ils sont restés sous-employés moins à cause de représailles allemandes sur les villes françaises que le temps d’y voir plus clair.
Parmi les unités engagées figure une unité particulière, le 1er GIAR (1er Groupe Indépendant d’Appui Rapproché), un groupe composé de trois escadrilles de neuf Potez 640, un bimoteur comparable au Henschel Hs129 et destiné à assurer l’appui des DLM et des DC.
Pas forcément ultra-rapide mais bien protégé et disposant d’une longue allonge, le «640» disposait dans une nacelle ventrale (semi-encastrée dans le fuselage pour réduire la trainée) d’un canon de 25mm à très haute vitesse initiale qui pouvait en théorie percer tous les chars en service dans la Panzerwaffe. Il pouvait également emporter des bombes en attendant des roquettes dont la mise au point était interminable.
Bréguet Br693 en vol alias le « Lion de l’Aviation d’Assaut »
A cette unité bien particulière va s’ajoute trois groupes détachés des différents GRAVIA en l’occurence le GBA II/35 volant sur Bréguet 693, le GBp II/42 volant sur Bréguet Br698 et le GBM III/12 volant sur Lioré et Olivier Léo 451.
Côté allemand on trouve donc le 3. PanzerKorps (3.PzK) qui comprend trois divisions blindées issus d’autres Panzerkorps ! Ce 3ème corps blindé comprend les éléments et les moyens suivants :
-Unités d’appui et de soutien :
15cm SfH-18. Cet obusier de 150mm était le principal canon utilisé par les allemands au niveau du Corps d’Armée.
-Un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée (Heeres-Artillerie Schweren ArtillerieRegiment) qui dispose d’un état-major, d’une batterie hors-rang pour le soutien logistique et de trois bataillons d’artillerie lourde à trois batteries de quatre pièces soit 36 canons de 150mm tractés.
-Un bataillon du génie : une compagnie de commandement, une compagnie de sapeurs-démineurs, une compagnie de franchissement et deux compagnies de sapeurs de combat
-Un bataillon de soutien logistique : une compagnie de commandement et de transmission, une compagnie de dépannage, une compagnie de ravitaillement, une compagnie de maintenance et une compagnie sanitaire
-Un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) : une compagnie de commandement et de transmission, une compagnie de chars légers de reconnaissance (Panzer II Luchs à canon de 50mm) et deux compagnies d’autos blindées 6×6 ou 8×8.
-4ème division blindée (4. Panzerdivision) :
-Un Etat-major Divisionnaire (EMD)
-Un groupement logistique autonome
-Un groupe de reconnaissance motorisé : une compagnie motocycliste, une compagnie d’autos blindées 6×6, une compagnie de chars légers Panzer II Luchs et une compagnie d’appui antichar et antiaérienne (canons antichars de 50mm remorqués et canons antiaériens de 37mm remorqués)
Panzer V Panther dans un camouflage tardif
-Une brigade de chars : un état-major, deux régiments de chars Panzer V Panther, un bataillon de canons d’assaut Stug III, un bataillon de Panzergrenadiers, une compagnie antichar remorquée et une compagnie antiaérienne remorquée.
-Une brigade de grenadiers : un état-major, deux régiments de grenadiers, une compagnie motocycliste, une compagnie antiaérienne et une compagnie antichar
Automoteur Wespe en batterie au cours d’un exercice. Au combat, ils étaient davantage dispersés et souvent camouflés
-Un régiment d’artillerie autopropulsé : un état-major, une batterie hors rang (soutien logistique), une batterie de reconnaissance et de conduite de tir, trois bataillons à trois batteries de quatre Wespe et Hummel (deux bataillons de Wespe et un bataillon de Hummel) soit un total de trente-six pièces.
-Un bataillon du génie : une compagnie de commandement, une compagnie de sapeurs-démineurs, une compagnie de franchissement et deux compagnies de sapeurs de combat
-Un détachement de transmissions
Panzer VI Tiger
Pour l’opération Fall Gelb, la division reçoit un Schwere Panzer Abteilung (bataillon de chars lourds) équipé de Panzer VI Tigre.
-9ème division blindée (9. Panzerdivision) :
-Un Etat-major Divisionnaire (EMD)
-Un groupement logistique autonome
-Un groupe de reconnaissance motorisé : une compagnie motocycliste, une compagnie d’autos blindées 6×6, une compagnie de chars légers Panzer II Luchs et une compagnie d’appui antichar et antiaérienne (canons antichars de 50mm remorqués et canons antiaériens de 37mm remorqués)
Panzer IV
-Une brigade de chars : un état-major, deux régiments de chars équipés de Panzer III et de Panzer IV, un bataillon de canons d’assaut Stug III, un bataillon de Panzergrenadiers, une compagnie antichar remorquée et une compagnie antiaérienne remorquée.
-Une brigade de grenadiers : un état-major, deux régiments de grenadiers, une compagnie motocycliste, une compagnie antiaérienne et une compagnie antichar
-Un régiment d’artillerie autopropulsé : un état-major, une batterie hors rang (soutien logistique), une batterie de reconnaissance et de conduite de tir, trois bataillons à trois batteries de quatre Wespe et Hummel (deux bataillons de Wespe et un bataillon de Hummel) soit un total de trente-six pièces.
-Un bataillon du génie : une compagnie de commandement, une compagnie de sapeurs-démineurs, une compagnie de franchissement et deux compagnies de sapeurs de combat
-Un détachement de transmissions
Pour l’opération Fall Gelb, la division reçoit un Schwere Panzer Abteilung (bataillon de chars lourds) équipé de Panzer VI Tigre.
-11ème division blindée (11. Panzerdivision) :
-Un Etat-major Divisionnaire (EMD)
-Un groupement logistique autonome
-Un groupe de reconnaissance motorisé : une compagnie motocycliste, une compagnie d’autos blindées 6×6, une compagnie de chars légers Panzer II Luchs et une compagnie d’appui antichar et antiaérienne (canons antichars de 50mm remorqués et canons antiaériens de 37mm remorqués)
Stug III
-Une brigade de chars : un état-major, deux régiments de chars équipés de Panzer III et de Panzer IV, un bataillon de canons d’assaut Stug III, un bataillon de Panzergrenadiers, une compagnie antichar remorquée et une compagnie antiaérienne remorquée.
-Une brigade de grenadiers : un état-major, deux régiments de grenadiers, une compagnie motocycliste, une compagnie antiaérienne et une compagnie antichar.
Hummel
-Un régiment d’artillerie autopropulsé : un état-major, une batterie hors rang (soutien logistique), une batterie de reconnaissance et de conduite de tir, trois bataillons à trois batteries de quatre Wespe et Hummel (deux bataillons de Wespe et un bataillon de Hummel) soit un total de trente-six pièces.
-Un bataillon du génie : une compagnie de commandement, une compagnie de sapeurs-démineurs, une compagnie de franchissement et deux compagnies de sapeurs de combat
-Un détachement de transmissions
Pour l’opération Fall Gelb, la division reçoit un Schwere Panzer Abteilung (bataillon de chars lourds) équipé de Panzer VI Tigre.
Ce Panzerkorps va bénéficier lui aussi d’une couverture aérienne fournit par le XIV. FliegerKorps qui va détacher des unités de chasse, de bombardement et de reconnaissance en l’occurence les unités suivantes :
Messerschmitt Me-109F
-Deux gruppen de chasse, le I./JG-52 volant sur Focke-Wulf Fw-190G et le IV./JG-54 volant sur Messerschmitt Me-109F
-Un gruppen de chasse lourde, le I./ZG-3 volant sur Messerschmitt Me-210B
Junkers Ju 188
-Un gruppen de bombardement, le -I./Kpfg-3 volant sur Junkers Ju-188
-Un gruppen de chasse-bombardement, le I./Kpfg-45 volant sur Focke-Wulf Fw-190D
Junkers Ju-87D
-Un gruppen de bombardement en piqué, le I./Stkpfg-3 volant sur Junkers Ju-87D
-Un détachement de reconnaissance issu de l’Aufklarunggruppe 32 avec des bimoteurs de reconnaissance tactique Focke-Wulf Fw-189 et d’avions légers Fieseler Fi-156.
La première bataille de chars du second conflit mondial commence le 14 mai 1949 par un affrontement entre les unités d’éclairage des deux camps. Contrairement à Fontenoy ce sont les français qui tirent les premiers.
Fusiliers motocyclistes
C’est le groupement Montanier qui est le premier à faire parler la poudre en surprenant le bataillon d’éclairage du Panzerkorps qui souffre sous les coups des AMX-42, des Hotchkisss H-39 et des AM modèle 1940P, les fusiliers motocyclistes prenant position dans les villages pour dresser un «barrage antichar».
Pendant ce temps le Groupement Dutilleux qui dispose d’AMX-42, de FCM-42, de Hotchkiss H-39, d’automitrailleuses puissantes, d’automitrailleuses de découverte et de fusiliers motocyclistes reste en retrait pour éviter de se faire surprendre par un surgissement des allemands.
Ces groupements bénéficient du soutien aérien des Potez 640 qui par leur action espéraient faire taire les sceptiques sur un programme jugé comme superflu. Ils souffrent sous les coups de la chasse et de la Flak allemande. La chasse alliée (essentiellement française mais avec l’intervention de quelques chasseurs britanniques et belges) limite cependant les pertes des avions alliés.
Le groupement Montanier et le groupement Dutilleux bénéficient également du soutien du 329ème RATTT qui avec ses canons de 105L modèle 1936S avait montré aux allemands que les français n’avaient rien oublié du «noble art de l’artillerie».
Les groupements occasionnels français restent sur le terrain mais l’engagement des unités d’éclairage des trois Panzerdivisionen rend leur position précaire. Fort heureusement les deux DLM sont en position pour combattre.
Les groupements Montanier et Dutilleux se replient derrière la ligne de contact pour ravitaillement et maintenance en vue d’un nouvel engagement soit en soutien des DLM ou en soutien des DI qui doivent se déployer sur la ligne KW.
Le 35ème GRCA est engagé le 15 mai 1949 à l’aube avec l’appui du 329ème RATTT pour préparer l’engagement des 1ère et 5ème DLM. Cette action musclée et agressive des français surprend les allemands persuadés que les français sont déjà à bout de force. Cela va rendre les allemands plus circonspects.
Le 15 mai 1949 la 1ère DLM engage la 4.Panzerdivision avec ses Somua S-45 (à canon de 75mm) couverts par les dragons portés qui ont de la peine à suivre les chars à bord de leurs Laffly (ce qui poussera la France à généraliser les véhicules chenillés dans les unités motomécaniques).
Canon d’assaut Somua Sau40
Les dragons portés bénéficient néanmoins du soutien de véhicules chenillés que ce soit les FCM-44 du régiment et ceux du groupe de reconnaissance, les canons d’assaut Somua Sau-40 alors que les Laffly antichar et antiaériens restent en arrière pour tenir et encager le terrain en compagnie du 74ème RADLM.
C’est l’épreuve de vérité pour les différents chars. On imagine qu’en France comme en Allemagne nombre d’ingénieurs ont du se demander si ils avaient offert à leurs soldats le meilleur char possible en tenant compte des contraintes techniques, tactiques et politiques.
Les premiers retours d’expérience montre que le Somua S-45 et le Panther se valent, la différence se faisant comme souvent avec le niveau de formation et d’entrainement des équipages. Les Tigre n’ont en revanche aucun opposant crédible au sein des DLM, les équipages français découvrant la peur ressentie par le fait d’être détruits sans pouvoir riposter efficacement.
En revanche les semi-chenillés semblent plus adaptés que les véhicules à roues pour coller aux chars.
Les canons d’assaut se valent même si le canon long du Stug III offre davantage d’allonge que le Somua Sau-40, un modèle de toute façon amené normalement à être remplacé par un autre type de véhicule plus proche du canon automoteur que du canon d’assaut (Divulgachâge ce ne sera pas le cas).
Les français ont une supériorité en terme antichar et antiaérien avec des pièces mobiles pouvant être facilement déplacées en tout cas plus facilement que les pièces tractées allemandes. C’est l’inverse pour l’artillerie puisque les DLM ont des pièces tractées alors que les Panzerdivisionen ont des pièces autoportées.
Si la 1ère DLM engage la 4.PzD, la 5ème DLM engage elle la 9.PzD qui est sérieusement secouée, subissant des pertes bien plus lourdes que sa consoeur. La 11.PzD elle reste en réserve pour soit renforcer l’assaut d’une des deux PzD ou pour faire face au surgissement d’une nouvelle unité motomécanique française ou alliée.
A la tombée de la nuit les deux camps pansent leurs plaies et se prépare à de nouveaux combats pour le 16 mai. Dans la nuit quelques escarmouches ont lieu entre dragons portés et panzergrenadiers, quelques duels d’artillerie également mais rien d’extraordinaire. Nul doute que peu d’hommes ont réussi à trouver le sommeil.
Le 16 mai 1949 les combats reprennent alors que l’aube est naissante. Cela commence par un duel d’artillerie entre le 329ème RATTT et le régiment d’artillerie lourde rattachée au Panzerkorps.
Les dragons portés d’un côté et les panzergrenadiers de l’autre tentent par des coups de main de s’emparer d’une position qui pourrait faire la différence.
C’est ensuite l’engagement des chars et comme la veille si le duel Somua S-45 vs Panzer V Panther est équilibré, le Panzer VI Tigre pose d’insolubles problèmes aux français qui décident de faire donner l’aviation pour tenter de détruire ces monstres d’acier. Hélas si plusieurs sont neutralisés notamment par les Potez 640 aucun n’est «perte totale».
En effet la plupart des Tiger ont perdu leur chenilles ce qui certes les immobilisent mais comme les allemands vont rester maitres du champ de bataille aucun ne sera par exemple capturé par les alliés qui auraient de toute façon eut bien du mal à l’évacuer hors de portée des allemands.
Le déploiement des Tiger était connu et il est étonnant de voir qu’aucun ARL-44 ou aucun B-1ter des BCC de quartie général n’à été déployé en soutien du 1er Corps de Cavalerie.
Ce deuxième jour se termine encore par une situation incertaine mais les deux belligérants fatiguent les alliés plus que les allemands. Chose étonnante la 11.PzD n’est toujours pas engagée alors que nul doute que son engagement le 16 aurait fait la différence.
Cette prudence allemande est difficile à expliquer et reste d’ailleurs inexplicable à ce jour. Certains y ont vu une conséquence de l’agressivité française qui à rendu les allemands prudents voir même pusillanimes.
Le 17 mai 1949 enfin la 11.PzD est engagée face à des DLM emoussées et fatiguées. De crainte de perdre des unités motomécaniques difficilement reconstituables être réduites le 1er Corps de Cavalerie reçoit l’ordre de se replier.
Il faut dire qu’à l’époque les unités du GA n°1 sont en cours d’installation sur la ligne KW et sont donc prêts à accueillir chaleureusement les unités allemandes.
Ce repli ne peut cependant pas se faire n’importe comment. Il doit avoir lieu en bon ordre pour éviter que le repli ne tourne à la déroute.
Laffly W15TCC
Dans la nuit du 17 au 18 mai les premières unités se replient, les dragons portés couvrant le repli des unités de soutien et d’artillerie en créant de petits môles de résistance avec les chasseurs de chars Laffly et les véhicules antiaériens du même constructeur.
Quelques attaques allemandes sont brisées par les tirs mortellement précis des canons de 47mm et surtout des bitubes de 25mm qui hélas pour les Landser se montrent aussi efficaces en tir antiaérien qu’en tir sol-sol.
Les dragons portés se replient ensuite couverts par les Somua S-45, les FCM-44 et les canons d’assaut.
Les combats sont violents mais les unités du 1er Corps de Cavalerie (1er C.C) conservent leur cohésion. Côté allemand l’épée est émoussée et le 3. Panzerkorps ne peut pas vraiment s’opposer au repli français.
L’artillerie et surtout l’aviation allemande tentent de s’opposer au repli à l’ouest de la Meuse. Cela obligera certains cavaliers français à devoir saborder leurs véhicules avant de repasser le fleuve pour retrouver leurs camarades.
Le 1er C.C et les groupements Montanier et Dutillieux sont repliés à l’ouest de Bruxelles pour régénération et rééquipement. Finalement le général Villeneuve envoie le 2ème C.C qui relève le 1er C.C qui rejoint la France pour réorganisation et rééquipement. Pour lui la Campagne de Belgique est terminée.
La Campagne de Belgique (1) : batailles aux frontières
Position Fortifié de Liège (PFL). En bleu les forts déjà présents en 1914 et en rouge les forts construits dans les années trente. Le fort d’Eben-Emael est celui le plus au nord, couvrant la frontière néerlandaise et le canal Albert.
La première phase de la Campagne de Belgique (1949) est une phase de combats à la frontière belgo-allemande, frontière couverte par des fortifications, la Position Fortifiée de Liège (PFL), des fortifications plus ou moins anciennes, modernisées durant l’entre-deux-guerre avec la construction de nouveaux ouvrages comme l’imposant fort d’Eben-Emael. Cette PFL est couverte au sud par la Position Fortifiée de Namur et au nord par la Position Fortifiée d’Anvers.
Initialement les belges ne voulaient pas défendre les Ardennes, les chasseurs ardennais devant couvrir des destructions pour gêner les mouvements allemands avant de se replier mais l’insistance des français et peut être des doutes sur une telle stratégie _rappelons qu’un obstacle ou une destruction non battue par les feux ne sert à rien_ ont provoqué un changement majeur : désormais les Ardennes seront défendues avec l’aide d’unités françaises placées sous commandement belge.
Le Hotchkiss H-39
Ces unités comme nous le verrons par la suite seront la 18ème Division d’Infanterie (18ème DI), la 3ème Brigade de Spahis, le 3ème GRCA (chars légers Hotchkiss H-39, d’automitrailleuses puissantes modèle 1940P et de fusiliers motocyclistes) et la 16ème BCC (quarante-cinq chars légers Renault R-40), les autres unités du 3ème Corps d’Armée (3ème CA) restant en France prêts à pénétrer en Belgique (Nda récit des combats dans la partie (3)).
Tout comme en 1914 la défense de la Belgique repose sur des lignes fortifiées qui offrent un «triangle de fer» Liège-Anvers-Namur. La plupart de ces ouvrages étaient déjà là en 1914 et avaient offert une magnifique résistance aux troupes du Kaiser.
Si certains ouvrages avaient été modernisés a minima d’autres trop endommagés par les combats ou jugés inutiles n’avaient pas été remis en état et/ou modernisés.
Quelques ouvrages modernes avaient vu le jour dont le splendide fort d’Eben-Emael qui dominait de toute sa masse le canal Albert.
Les lignes fortifiées belges ont un rôle crucial dans la stratégie générale de Bruxelles : bloquer le plus longtemps possible les troupes allemandes pour donner le temps aux alliés d’arriver dans de bonnes conditions mais aussi appuyer les unités de manœuvres par leurs feux (sans oublier naturellement le soutien moral).
Je ne vais pas ici me lancer dans un panorama exhaustif des fortifications frontalières belges mais il semble quand même important d’effectuer une présentation a minima.
-Position Fortifiée de Liège (PFL) : construite entre 1888 et 1891 elle se compose initialement de douze forts en béton armé situé à 7km du centre-ville de l’ancienne capitale de la principauté épiscopale de Liège. A cette occasion la citadelle de Liège et le fort de la Chartreuse sont déclassés mais intégrés dans le schéma général.
Ces forts sont ceux de Barchon, d’Evegnée, du Fleron, de Chaudfontaine, d’Embourg, de Boncelles, de Flemalle, d’Hollogne, de Lancin, de Lantin, de Liers et du Pontice.
Tous sont attaqués par les allemands en août 1914, le fort d’Hollogne étant d’ailleurs tellement endommagé qu’il ne sera pas concerné par les travaux de modernisation décidés dans les années trente.
En effet durant la période 1919-39 des travaux importants sont menés pour moderniser ces forts avec le remplacement de l’armement obsolète, l’amélioration des locaux vie, le renforcement de la protection des zones sensibles…… .
Fort d’Eben-Emael
Moderniser ne suffisant pas des forts neufs sont construits à l’écart de cette première ligne fortifiée comme le fort d’Eben-Emael pour couvrir le canal Albert et empêcher une nouvelle invasion allemande par ce qu’on appelle «la trouée du Limbourg», le fort d’Aubin-Neufchâteau, le fort de Battice ou le fort de Tancremont (appelé également fort Pepinster).
Ces nouveaux forts reprennent grosso modo le schéma des forts du XIXème siècle ce qui est un choix très conservateur par rapport à celui fait par exemple en France pour la ligne Maginot.
A noter que deux autres forts devaient être construits mais n’ont jamais vu le jour : le fort des Waides et le fort de Sougé-Remouchamps.
Durant la Pax Armada des travaux complémentaires ont été entrepris pour renforcer notamment la défense rapprochée de certains forts pour éviter une attaque surprise de type coup de main. Ces travaux ont été menés en liaison avec la construction de P.O à la frontière et d’une ligne antichar, la ligne KW (voir ci-après)
Dispositif de la PFN
-Position Fortifiée de Namur (PFN) : Cette position est contemporaine de celle de Liège à savoir la fin du 19ème siècle (1888-1891). Elle se compose de neuf forts situés soit sur la rive gauche (Fort de Cognelée, Fort de Marchavelette, Fort de St Heribert, Fort de Malonne, Fort de Suarlée, Fort de l’Emires) ou sur la rive droite de la Meuse (Fort de Maizeret, Fort d’Andoy, Fort de Dave).
Ces forts ont été attaqués durant le premier conflit mondial avec la douloureuse chance que la chute de Liège avait libéré des moyens côté allemand et que les troupes du Kaiser avaient appris de leurs échecs.
Durant les années trente certains ouvrages ont été modernisés (les forts de Cognelée et de l’Empires sont restés si l’on peut dire dans leur jus), les travaux étant semblables à ceux menés à Liège avec le remplacement de l’armement obsolète par un armement moderne, l’amélioration des locaux-vie, l’augmentation de la protection.
Durant la Pax Armada des travaux sont menés mais les projets de construire de nouveaux forts comme au nord à Liège n’aboutissent pas.
De septembre 1948 à mai 1949 de nouveaux travaux sont menés avec le renforcement de la protection antiaérienne et antichar et la construction de petits ouvrages pour entraver les mouvements de l’infanterie allemande et rendre plus difficile et plus sanglante l’approche.
Place Forte d’Anvers
-Ligne Fortifiée d’Anvers : Les forts ont été construits entre 1859 et 1914, deux lignes de forts représentant 95km de circonférence. C’était la théorie du réduit national où le gouvernement belge espérait résister le temps qu’arrive l’aide alliée aka britannique.
En 1914 les allemands ont attaqué les forts avec les pièces les plus lourdes de leur arsenal (305 et 420mm), ces canons tirant des obus qui ne laissaient aucune chance aux forts anversois qui révélèrent les limites de la fortification. Néanmoins ce siège retint 150000 hommes loin de la Marne.
Après guerre les fortifications sont pour beaucoup déclassées mais certaines sont modernisées moins pour refaire d’Anvers une place-forte inexpugnable que pour permettre à l’armée en campagne d’y trouver un appui et une protection.
Comme pour les autres forts belges, les forts d’Anvers sont pour certains rénovés avec une protection améliorée, des locaux-vie plus moderne, un armement régénéré par le remplacement des armes obsolètes par des armes modernes. Signe qui traduit un changement de rôle : les pièces longue portée sont remplacés par des armes ayant une plus courte portée mais étant mieux adaptées à l’appui de l’infanterie.
Durant la période comprise entre septembre 1948 et mai 1949 de petits ouvrages supplémentaires ont été construits, un fossé antichar inondable aménagé….. .
Certains ouvrages de la ligne KW ont été préservés et/ou reconstruits
-Ligne KW et postes d’alerte :
La Ligne KW est aménagée en 1939 et surtout en 1948/49 suivant le cours de la Dyle allant globalement d’Anvers à la frontière française en passant par Namur. Elle comprend plus de 400 bunkers.
Plus précisément elle part du fort de Koningshooikt (position fortifiée d’Anvers), passe par Lierre,Louvain, Wavre, Gembloux et Rhisnes où elle fait sa jonction avec la position fortifiée de Namur.
Elle était comparable à notre ligne Doumer ou la ligne Chauvineau avec des blockhaus tactiques couvrant un fossé antichar, des obstacles antichars (tétraedres) et antipersonnelles (barrières Cointet).
C’est sur cette ligne que les troupes alliées devaient se déployer pour soutenir les troupes belges à un délai de huit à dix jours.
Cette ligne KW est le cœur de la stratégie de défense belge en septembre 1948 avec également des éléments avancés sur la frontière même. Il s’agissait de prévenir le franchissement de la frontière plus que pour résister fermement même si certains «observateurs» ne se sont pas contentés de signaler l’invasion allemande.
* **
Le plan général de l’offensive à l’ouest est donc grosso modo une redite du plan Schlieffen à savoir une offensive en Belgique, un mouvement tournant pour prendre à revers les troupes alliées qui n’hésiteront pas à pénétrer en Belgique comme en 1914.
Plusieurs plans vont être envisagés donc prévoyant le largage sur la ligne Liège-Namur-Charleroi de trois divisions parachutistes pour déstabiliser le dispositif belge et faciliter l’avancée du corps de bataille que ce soit des divisions d’infanterie ou des divisions blindées.
Ce plan est rejeté car jugé trop audacieux. Les Fallschirmjäger vont être engagés mais uniquement dans un assaut contre le fort d’Eben-Emael sous la forme d’un Kampfgruppe Granit issu de la 5. Fliegerdivision engagée aux Pays-Bas.
Une fois ce fort neutralisé les allemands espèrent déborder le dispositif belge et foncer dans la profondeur du territoire belge avant l’arrivée des alliés qui ont besoin selon des calculs d’avant-guerre de huit à dix jours pour être sereinement en place et ne pas avoir à combattre pour se mettre en position sur la ligne KW.
Cela ne va pas se passer comme ça puisque le raid sur Eben-Emael est un semi-échec ou une demi réussite. Les troupes belges mises en alerte vont résister pied à pied en dépit d’une infériorité manifeste en terme de puissance de feu.
Les raisons de cette résistance sont multiples : volonté d’imiter les ainés de 1914, discours galvanisant de Léopold III mais aussi comme nous le savons les premières exactions allemandes qui rendent fou de rage les soldats et civils belges. Il y à aussi la promesse de l’intervention alliée, les premières unités françaises et britanniques recevant un accueil délirant sur les routes du plat-pays.
Pour frapper la Belgique, l’Allemagne va engager pas moins de cinq armées, douze corps d’armées (dont un S.S) et un Panzerkorps soit un total de trente-cinq divisions d’infanterie et quatre divisions blindées dont une S.S.
En face les moyens belges sont nettement moins importants ce qui aurait du rendre la campagne facile mais bien entendu à la guerre ce n’est jamais aussi simple que cela. De plus toutes les divisions ne sont pas engagées en même temps pour à la fois ménager un outil militaire pas extensible à l’infini et parce que la logistique allemande fonctionne toujours à flux tendu et connait de nombreux goulots d’étranglements.
Planeur DFS-230
La bataille des frontières commence aux premières heures du 10 mai 1949 quand des planeurs DFS-230 remorqués par des Heinkel He-111 s’approchent du fort d’Eben-Emael pour se poser sur le toit du fort qui domine de toute sa puissance le canal Albert et trois ponts vitaux pour la future offensive allemande.
L’approche des planeurs est bien signalée mais dans un premier temps comme sidérés les belges ne réagissent pas. Ils se reprennent assez rapidement et si douze planeurs se posent sur le toit de la forteresse, quatre sont abattus par la DCA belge même si lucides les artilleurs antiaériens d’outre-quievrain reconnaitront qu’il s’agissait davantage de chance que d’autre chose.
Les parachutistes allemandes neutralisent plusieurs coupoles amoindrissant la capacité de résistance du fort mais ne parviennent pas à le neutraliser complètement. Se repliant sur le toit ils en sont chassés par le tir de l’artillerie du 7ème Corps d’Armée puis par une contre-attaque de la 5ème DI.
Les paras allemands doivent se replier sur les ponts du canal Albert, deux d’entre-eux sautent (Kane Vroenhoven) mais un est capturé intact (Weldwezelt) ce qui permettra aux allemands de franchir la voie d’eau mais de manière moins confortable que si ils avaient pu neutraliser totalement la forteresse et si ils avaient pu s’emparer des trois ponts intacts.
Plus au sud des parachutistes allemands sont largués sur Aubin-Neufchauteau, Battice et Tancremont mais ils sont dispersés et sont quasiment tous anéantis par de vigoureuses contre-attaques des garnisons et des troupes de couverture.
Clairement l’assaut aéroporté est un échec. Si certains l’attribue au manque de moyens engagés d’autres estiment que les parachutistes seuls ne peuvent faire basculer le sort d’une campagne à eux seuls.
Dans la foulée de ces largages de parachutistes les bombardiers allemands escortés par la chasse se lancent dans une série de raids sur les aérodromes belges mais aussi français dans l’espoir de neutraliser au sol les aviations ennemis ou du moins de provoquer une telle pagaille que leur intervention serait aussi tardive qu’inefficace.
Là encore les résultats sont decevants surtout à la hauteur des moyens et des espoirs engagés. Non seulement les pertes d’avions au sol sont assez faibles mais en plus des avions sont en vol ou décollent et surprennent bombardiers et chasseurs allemands, en abattant certains.
Après l’aviation le «dieu de la guerre» entre en action en l’occurence l’artillerie sous la forme de pièces lourdes qui tentent de neutraliser les postes d’observation frontaliers, les lignes fortifiées de campagne, de couper les lignes de communication, de frapper les infrastructures routières et ferroviaires pour géner au maximum les mouvements des troupes belges.
21cm Mörser 18
L’artillerie en question est celle de la Heeres-Artillerie qu’il s’agisse de canons de 150mm, de 170mm, de 210mm mais aussi de lance-roquettes multiples (Nebelwerfer) et de pièces lourdes sur voie ferrée (280mm).
Cette préparation d’artillerie ressemble à celle du premier conflit mondial même si à la différence de celle qui ne fût pas la Der des ders la préparation d’artillerie est plus ciblée en visant des cibles particulières plutôt que tout vouloir écraser sous un déluge de feu.
Les troupes belges sont soumises à un déluge de feu qui provoquent des dégâts qu’ils soient physiques ou psychologiques. Certains craquent mais d’autres tiennent bon.
Comme le dira le caporal Edouard Demorel «J’ai tellement eu peur sous ce bombardement d’artillerie ! Mon dieu ! J’ai cru mourir un nombre incalculable de fois ! Quand le bombardement à cessé j’ai vu que j’étais encore en vie. Cela m’à vacciné contre le désespoir et contre toute tentative téméraire. Je n’avais qu’une hâte ! Que les allemands arrivent pour que je règle quelques contentieux familiaux avec eux».
Très vite les allemands passent à l’assaut. Pas une offensive massive mais des coups de sonde pour neutraliser les postes d’observation et les postes d’alerte situés sur la frontière.
A la différence de la France il n’y à pas vraiment de maisons fortes avec des moyens non-négligeables mais plutôt de simples bunkers, de simples blockhaus qui à part donner l’alerte ne permettent pas de faire grand chose. On trouve également des tourelles monoplaces dans des encuvements avec des mitrailleuses.
Selon les endroits de la frontière le comportement de ces unités frontalières et variables. Certains se rendent immédiatement sans la moindre résistance, d’autres préviennent le haut-commandement, tiraille avant de se replier (certains vont piéger l’accès à leur poste provoquant un certain nombre de pertes) alors que certains décident de combattre jusqu’à la mort, les allemands devant neutraliser certains blockhaus et certaines tourelles démontables au lance-roquettes, au lance-flammes ou au canon antichar.
La réaction des allemands sera également variable. Certaines brutes ne vont pas hésiter à exécuter sommairement un prisonnier de guerre alors que d’autres plus «chevaleresques» rendront les honneurs militaires à des prisonniers ou même à des corps de braves.
Cette résistance était tout simplement symbolique mais le symbole en temps de guerre est capital que ce soit pour le moral des troupes, le moral de l’arrière ou pour des questions de politique (confere le Luxembourg qui veilla à ne pas rééditer l’erreur de 1914 où les troupes allemandes ne connurent aucune opposition).
Les premiers combats majeurs de la Campagne de Belgique (1949) ont lieu dans le nord du pays opposant les 5ème et 7ème Corps d’Armée belges aux deux corps d’armée de la 5ème Armée allemande (6.AK 12.ID 13.ID 1.S.S Division Leibstandarte Adolf Hitler et 7.AK _27.ID 30.ID et 2. S.S Division Deutschland) soit quatre divisions belges contre six divisions allemandes.
En apparence les allemands doivent l’emporter facilement mais rien ne va se passer comme prévu, les belges se montrant bien plus mordants qu’espéré et côté allemand toute les divisions ne s’illustrent pas notamment les divisions S.S. Comme le dira un combattant de la Division Deutschland «Heureusement que nous avions un bon service de propagande pour masquer nos déficiences».
Comme expliquer un tel écart ? Les raisons sont multiples mais il y à un manque de motivation pour le combat, un niveau général médiocre, la Heer ne faisant rien pour aider ces divisions à devenir meilleures.
Avec le temps la sélection naturelle fera son œuvre et les divisions S.S verront leur niveau global s’améliorer.
Le 4ème Corps d’Armée belge est engagé à la marge pour épauler le 6ème CA et surtout éviter que les allemands ne prennent à revers le dispositif belge avec les conséquences que l’on imagine, aucun soldat n’aimant combattre en sachant que l’ennemi est devant et derrière.
Les combats sont âpres et violents, on ne se fait aucun cadeau notamment lors des combats rapprochés, les duels à l’arme blanche et à la grenade sont légions. On signale ainsi plusieurs charges belges à la baïonnette et plusieurs échanges de grenades d’un camp à l’autre !
Très vite le haut-commandement belge prend la décision de déployer la 1ère Division d’Infanterie (BEL) pour couvrir Anvers en vue d’une éventuelle évacuation ou pour éviter un effondrement trop rapide de la partie septentrionale du dispositif.
Cette division va bénéficier très vite du soutien de la 68ème Division d’Infanterie (FRA) qui va rallier Anvers par la mer (NdA dans le plan Dyle-Breda cette division devait rallier Breda), ces deux divisions vont donner du fil à retorde aux unités allemandes mais nous y reviendront.
La division française quitte Dunkerque à bord de ferrys transmanches réquisitionnés escortés par l’Escadre Légère du Nord (ELN) le 11 mai 1949 et parvient à Anvers le lendemain 12 mai. Son arrivée sera saluée par les allemands qui bombardent le port mais fort heureusement les pertes parmi les fantassins français sont limités. Ces deux division vont former le 1er Corps d’Armée Belgo-Français (1er CABF) à l’existence éphémère.
De son côté la 12ème Armée allemande bouscule le 3ème Corps d’Armée qui bénéficie très vite du renfort de la 14ème Division d’Infanterie (BEL) issue de la Réserve Stratégique.
Les belges parviennent à transférer leurs divisions jusqu’au front avec relativement peu de pertes ce qui est une véritable gageure quand on sait que très vite la Luftwaffe à dominé le ciel belge (hors zone où étaient déployées les unités franco-anglaises) et qui à provoqué une série de limogeage parmi les hautes sphères de l’armée de l’air allemande toujours pas en odeur de sainteté auprès du duo Himmler/Heydrich guerre civile passée oblige.
Plus au sud le 8ème Corps d’Armée Belge est engagé par les 9. et 11.ArmeeKorps (4ème Armée allemande) et sérieusement bousculé ce qui oblige le haut-commandement belge à engager le 1er Corps de Cavalerie (BEL) qui doit néanmoins se partager entre les 3ème et 8ème CA.
Il restait alors au haut-commandement belge deux divisions mais celles-ci se déploient dès le 12 mai pour couvrir Bruxelles (16ème et 18ème DI).
En clair dès cette époque la Belgique n’à plus aucune réserve opérationnelle disponible. Certes des jeunes conscrits sont mobilisés, certes des vétérans de l’armée reprennent du service mais il faudrait plusieurs semaines pour que ces unités soient opérationnelles avec un résultat pour le moins incertains.
Très vite d’ailleurs le gouvernement belge avec l’accord du roi Léopold III et du gouvernement français prend la décision de transférer les recrues en France pour anticiper une reconstitution d’une armée belge moins sur le territoire national qu’en France.
Voilà pourquoi les belges attendent avec impatience l’arrivée des alliés, des français et des britanniques.
Dès le premier jour le gouvernement belge solicite l’aide des alliés. Signe qui ne trompe pas, la demande belge transmise à 06.15 est acceptée à 07.30 par le président du conseil, le ministre de la Guerre et le général Villeneuve.
Ce dernier préssentait que l’offensive allemande était imminente, les informations recueillies allaient toutes dans le même sens.
Le «Général Tornade» qui devait se rendre aux Etats-Unis pour discuter avec des officiels américains avaient ainsi obtenu le report de ce voyage «Tant pis dira-t-il à sa femme Agnès nous prendront le Normandie une autre fois».
Il avait donc fait préciser les ordres de marche, avaient demandé à toutes les unités d’être capables de «décaler» le plus vite possible «Dans la journée de l’offensive allemande si cela était possible».
Les différentes unités firent des prodiges pour accéder aux demandes du généralissime. On vit même des permissionnaires renoncer à deux jours de perm pour être là «avec les copains». Inutile de préciser que jamais le prédécesseur de Villeneuve n’aurait obtenu un tel dévouement.
Si aujourd’hui on déploie très vite une division d’infanterie, à l’époque c’est plus compliqué, il faut plusieurs jours pour la transporter à bord de camions et surtout à bord de trains. Outre le temps incompressible, il faut compter sur la possibilité que les infrastructures soient bombardées par l’aviation.
Il faut donc gagner du temps et pour cela envoyer en avant des unités conçues pour aller le plus vite possible : des unités motomécaniques.
Pas surprenant que les premières unités alliées à franchir la frontière belge sont côté français les GRCA (Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée) et les GRDI (Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie) en attendant les Divisions Légères Mécaniques (DLM), des unités qui n’ont rien à envier aux Panzerdivisionen qu’aligne le camp adverse.
Les GRCA et les GRDI disposaient de chars légers, d’automitrailleuses puissantes (AMP) et de fusiliers motocyclistes.
Ces unités devaient éclairer et flanquer, ouvrir la voie aux Grandes Unités mais en théorie ne devaient pas combattre en l’absence des DI ou des DLM. Bien entendu ça c’est dans la théorie parce que dans la pratique ce sera différent.
En théorie les unités motomécaniques françaises et britanniques doivent rallier en trois ou quatre jours maximum la ligne KW pour soutenir les unités belges et freiner les unités allemandes toujours dans l’optique de gagner du temps pour permettre aux DI et aux DIM de s’installer sans avoir à combattre en même temps.
Dewoitine D-520 en vol. En mai 1949 le D-520 est clairement en fin de carrière mais entre les mains d’un pilote expérimenté il n’est pas à prendre à la légère.
Ces mouvements vont se faire sous une solide couverture aérienne, les unités de la Luftwaffe persuadés de faire de jolis cartons sur les chars, les véhicules de dragons portés et autres automitrailleuses puissantes vont avoir la désagréable surprise de tomber sur une aviation alliée mordante.
Canon de 37mm Schneider modèle 1941. Ces canons provoquèrent de lourdes pertes chez les unités aériennes allemandes
A cela s’ajoute une DCA qui si elle ne possède pas l’aura historique de la Flak est tout sauf à prendre à la légère.
Selon un processus imaginé avant-guerre et rodé par différentes exercices sur carte, les différentes unités du GA n°1 vont «décaler». Certaines unités vont cependant rester initialement en France au grand dam des principaux concernés qui regrettaient de ne pas participer à la «grande bagarre».
Les différents GRCA et GRDI vont former des groupements occasionnels prenant le nom du commandant du GRCA.
C’est ainsi que les unités du 1er Corps d’Armée (FRA) vont former le Groupement Marchand du nom du commandant du 1er GRCA. Ce dernier comprenait douze chars légers AMX-42, seize automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P et un escadron de fusiliers motocyclistes.
A cela s’ajoute les 5ème et 27ème GRDI qui disposent pour le premier de chars légers Hotchkisss H-39 et des automitrailleuses puissantes et pour le second de chars légers FCM-42 et d’automitrailleuses puissantes. En revanche le 12ème GRDI reste en «réserve».
Bloch MB-175
Ce groupement occasionnel bénéficie de l’aide du GAO-501 qui comprend comme les autres Groupements Aériens d’Observation des bimoteurs de reconnaissance tactique (en l’occurrence ici huit Bloch MB-175), des triplaces de travaille Dewoitine D-720 (douze appareils) et quinze petits monomoteurs à aile haute et train fixe ANF-Les Mureaux ANF-123.
Les Bloch MB-175 décollent en premier pour ouvrir la voie et repérer les grandes axes de progression, les Dewoitine D-720 doivent eux assurer davantage la coordination air-sol alors que les ANF-123 sont mis à la disposition du groupement Marchand pour lui permettre d’avoir un coup d’avance en repérant par exemple précocement l’ennemi.
Bloch MB-157
La couverture aérienne est assurée par les Bloch MB-157 et les Lockheed H-322 Eclair de la 8ème Escadre de Chasse (8ème EC). En revanche les unités de bombardement et d’assaut sont conservées à l’écart, le haut-commandement allié voulant en savoir plus avant de lancer des attaques aériennes.
Les divisions d’infanterie de ce corps (25ème DIM et 21ème DI) suivent, la première par la route grâce à une motorisation totale et la seconde par la route et par la voie ferrée ce qui peut entrainer un découplage relançant l’idée de créer avant-guerre des corps d’armée entièrement motorisés vus par ces partisans comme le prolongement des Corps de Cavalerie et des Corps Cuirassés mais ceci est une autre histoire.
Au même moment le 18ème Corps d’Armée (FRA) franchit la frontière belge, le 18ème GRCA formant le Groupement Terrachini avec les 2ème, 68ème et 59ème GRDI qui doivent couvrir respectivement les 9ème Division d’Infanterie Motorisées, 60ème DI et 68ème DI, cette dernière comme on l’à vu ralliant Anvers par bateau mais son GRDI probablement pour des raisons logistiques prenant le chemin de la Belgique par la route sans qu’il soit question du moins pour l’instant de l’envoyer dans le grand port belge.
L’équipement de ce groupement est hétéroclite avec des AMX-42 (18ème GRCA), des Hotchkisss H-39 (2ème et 68ème GRDI) et des AMX-44 (59ème GRDI) mais uniquement des AM modèle 1940P sans oublier les différents modèles de motos side-cars utilisés par les fusiliers motocyclistes sans compter les véhicules légers pour remorquer les armes lourdes.
Le groupement Terrachini bénéficie lui aussi de «jumelles aéroportées» avec le GAO-518 qui dispose de huit Bloch MB-176, de douze Dewoitine D-720 et de quinze ANF-Les Mureaux ANF-123. Ces trente-cinq appareils vont être utilisés de manière nettement plus offensive puisque leur commandant le commandant Vatrillier va mener des missions de reconnaissance armée sur tout ce qui était allemand.
En ce qui concerne les divisions d’infanterie là encore risque élevé de découplage puisqu’on trouve une division d’infanterie motorisée (la 9ème DIM) et une division de type Nord-Est (60ème DI).
Le BEF engage lui aussi ses unités motorisées pour gagner le plus de temps possible et permettre aux divisions d’infanterie de se déployer le plus sereinement possible. Ces unités motorisées en question étant deux régiments de cavalerie qui ont depuis très longtemps abandonné le cheval pour des autos blindées, des canons portés et de l’infanterie portée, ces deux régiments ressemblant aux GRDI français.
Le 2ème GRCA forme le cœur du Groupement Pellosi avec ces douze AMX-44, ses seize AM modèle 1940P et ses fusiliers motocyclistes. Ce groupement intègre également les 7ème et 92ème GRDI qui disposant du même équipement permet au colonel Pellosi de disposer un équipement homogène.
Les deux divisions de ce corps d’armée ne tardent pas à se mettre en route, deux solides divisions d’actives, la 1ère DIM et la 2ème DINA (Division d’Infanterie Nord-Africaine).
Sur le plan aérien le groupement Pellosi bénéficie du soutien du GAO-502 (huit Bloch MB-175, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et des chasseurs Arsenal VG-33 de la 2ème EC.
Le Groupement Montanier porte le nom du commandant du 19ème GRCA chargé d’éclairer le 19ème Corps d’Armée (FRA) avec des chars légers AMX-42, des automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P et des fusiliers motocyclistes.
FCM-42.
Il bénéficie de l’aide et de l’appui du 80ème GRDI (chars légers Hotchkiss H-39 et AM modèle 1940P) et du 4ème GRDI (FCM-42 et AM modèle 1940P), ces deux groupements assurant normalement l’éclairage de la 1ère Division Marocaine et de la 15ème Division d’Infanterie Motorisée (15ème DIM).
Pour voir plus loin le groupement Montanier peut compter sur le GAO-520 (Huit Bloch MB-175 Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et comme une intervention de la Luftwaffe est toujours possible sur celle de la 2ème Escadre de Chasse et de ses Arsenal VG-33 (sans oublier le Lockheed H-322).
Le 20ème Corps d’Armée (20ème CA) n’est pas immédiatement engagé pour éviter de surcharger et d’engorger le réseau routier et ferroviaire belge. Il va ainsi se mettre en mouvement que le 13 mai 1949 (J+3) pour être en place le 21 mai 1949.
Une fois engagé il va former le Groupement Dutilleux avec le 20ème GRCA (Hotchkiss H-39 et AM modèle 1940P ainsi que fusiliers motocyclistes), le 3ème GRDI (AMX-42, AM modèle 1940P, fusiliers motocyclistes) et le 95ème GRDI (Hotchkiss H-39 et automitrailleuses de découverte AMD-178B), ces deux dernières entités assurant en temps normal l’éclairage de la 12ème DIM et de la 5ème DINA.
Ce groupement va être couvert par le GAO-520 (Huit Bloch MB-176, Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et par les Dewoitine D-520 de la 3ème Escadre de Chasse enfin engagée après plusieurs jours en retrait.
Le 3ème GRCA est lui engagée dans les Ardennes et placé sous commandement belge, ses Hotchkiss H-39 et ses AM modèle 1940P étant très appréciés des chasseurs ardennais qui ne sont pas aussi bien équipés en chars.
Char léger modèle 1940R dit Renault R-40
Ce groupement de reconnaissance de corps d’armée s’engage dans les sous-bois ardennais avec la 3ème brigade de spahis (qui se déplace à cheval mais combat à pied tels les dragons d’autrefois), le 30ème GRDI (chars légers FCM-42 et AM modèle 1940) et la 18ème DI. On trouve également le 16ème BCC (16ème Bataillon de Chars de Combat) qui dispose de quarante-cinq Renault R-40. Les autres unités du 3ème Corps reste en France.
Arsenal VG-33
Le GAO-503 est engagé au dessus des Ardennes avec ses huit Bloch MB-175, ses douze Dewoitine D-720 et ses quinze ANF-Les Mureaux ANF-123 tout comme la 1ère Escadre de Chasse avec ses Arsenal VG-33 et ses Bréguet Br700C2.
Le 4ème GRCA est lui aussi engagé en Belgique mais reste sous commandement français. Cette unité d’éclairage du 4ème Corps d’Armée (FRA) forme le cœur du Groupement Moustier avec ses H-39 (qui remplacent les AMX-44 qui se font attendre), ses AM modèle 1940P et ses fusiliers motocyclistes.
Son action est relayée et renforcée par le 24ème GRDI (AMX-42 et AM modèle 1940P) et le 94ème GRDI (AMX-42 et AM modèle 1940P) qui normalement doit flanquer et éclairer respectivement la 22ème DI et la 4ème DINA.
Il bénéficie du soutien du GAO-504 (Huit Bloch MB-175, Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et de la 1ère Escadre de Chasse (1ère EC) (Arsenal VG-33 et Bréguet Br700C2).
A la base du Groupement Degravier figure le 21ème GRCA qui dispose encore de son matériel de mobilisation (H-39 et AMD-178B) à défaut du matériel prévu (AMX-44 et AM modèle 1940P). Ce groupement intègre également les 9ème et 66ème GRDI qui disposent pour le premier de H-39 et de AMD-178 alors que le second dispose d’AMX-42 et d’AM modèle 1940P. Ces deux GRDI doivent couvrir l’engagement des 61ème et 53ème DI.
Le Groupement Degravier est couvert par le GAO-521 (Huit Bloch MB-175, Douze Dewoitine D-720 et Quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et par la 1ère Escadre de Chasse (1ère EC) (Arsenal VG-33 et Bréguet Br700C2).
Dans la foulée des différents groupements le 1er Corps de Cavalerie (1er C.C) décale pour atteindre le plus vite possible la Dyle voir la Meuse et ainsi affronter les allemands le plus loin possible de la ligne KW où doivent se déployer les troupes alliées.
« Pan Pan »
La première unité à prendre la route est le 35ème GRCA qui dispose de chars légers AMX-42, d’automitrailleuses de découverte AMD-178B et de fusiliers motocyclistes. Il est suivit par le 329ème RATTT qui avec ses canons de 105L modèle 1936S doit couvrir l’engagement des deux DLM et si besoin appuyer les troupes belges en repli.
Canon de 105mm long modèle 1936 Schneider
En dépit des progrès techniques, l’envoi de chars par la route est impossible sur d’aussi grandes distances. Si les chars et les canons d’assaut vont prendre place sur des wagons spéciaux, les véhicules à roues vont logiquement prendre la route.
La 1ère DLM répartit ses moyens sur trois colonnes mêlant automitrailleuses puissantes du 6ème Régiment de Cuirassiers, Voitures de Dragons Portés (VDP), véhicules antiaériens et antichars (des Laffly W15 disposant soit d’un canon antichar de 47mm ou d’un bitube de 25mm)
La 5ème DLM va faire pareille que son ainée, les chars et les canons d’assaut sur des wagons spéciaux, les véhicules à roues (VDP, chasseurs de chars, VDAA _Véhicules de Défense Anti-Aérienne_ , automitrailleuses puissantes du 11ème Régiment de Cuirassiers) prenant la route sous la forme de trois colonnes.
Le haut-commandement allié craint un embouteillage sur les routes belges voir des attaques aériennes et va donc veiller à protéger ces mouvements du mieux possible. On déploie des unités de DCA, des unités de chasse et surtout on donne de strictes consignes de camouflage et de dispersion pour échapper aux avions de reconnaissance et de bombardement à la Balkenkreuz.
Cette crainte explique probablement pourquoi le 2ème Corps de Cavalerie et le 1er Corps d’Armée Cuirassé sont préservés dans le nord de la France et pas engagés en Belgique.
Les mouvements des divisions d’infanterie vont se faire par la route et par voie ferrée. On étudiera même l’utilisation des voies fluviales avant d’y renoncer probablement pour des raisons techniques.
Si les DIM disposant de leurs propres moyens de transport pouvaient rallier plus vite le front, les DI type Nord-Est devaient être véhicules par les groupements du train de Corps d’Armée et par la voie ferrée. Pour ne pas alourdir inutilement le récit je ne vais pas détailler le mouvement de chaque division mais en général les régiments d’infanterie partaient séparément, chaque régiment de la division (ou demi-brigade quand il s’agissait de chasseurs à pied) partant sur une colonne, l’artillerie étant également séparée.
Si les organes de commandement se trouvaient au milieu, les unités de soutien fermaient la marche avec généralement un détachement d’infanterie ad hoc pour protéger des éléments aussi précieux pour la résilience de la division.
Des mouvements aussi amples ne peuvent échapper aux allemands qui vont tenter de les contrer en engageant leur aviation contre les gares, les gares de triage, les aiguillages. Ils vont également tenter d’attaquer les colonnes en mouvement.
Ces opérations d’interdiction vont rencontrer quelques succès mais dans l’ensemble cette phase critique du mouvement allié s’est passé presque comme les planificateurs de Vincennes l’avait prévu.
C’est ainsi que des divisions d’infanterie parties de leurs garnisons et/ou de leurs bases avancées le 11 mai 1949 vont être en position dès le 17 mai soit à J+6 ce qui constitue un prodige.
Les alliés annoncent au gouvernement belge le 17 au soir qu’une solide position de repli peut accueillir les troupes belges mais à condition que les unités soient en mesure de combattre, le général Villeneuve refusant que ces hommes accueille des trainards et des fuyards qui font souvent plus de mal que de bien.
Voilà pourquoi les soldats belges isolés sont regroupés à l’arrière du front et fonction de leur état seront soit intégrés à des unités qui manquaient d’hommes ou évacués vers la France et la Grande-Bretagne en vue de préparer la reconstitution et la régénération d’une armée belge qui à passablement souffert des premiers combats.
Alors que le Corps de Cavalerie et certains groupements occasionnels vont combattre le Panzerkorps et d’autres unités allemandes les DI et les DIM vont pouvoir s’installer et préparer un solide comité d’accueil aux allemands qui vont apprendre que la conquête de la Belgique ne sera pas une partie de plaisir (NdA la suite dans la partie «d’une ville à l’autre mais jusqu’à quand)
En septembre 1939, la Regular Army dispose sur le papier de trois divisions de cavalerie.
Je dis bien sur le papier car dans les faits, seule la 1st Cavalry est pleinement opérationnelle avec ses effectifs et ses moyens quasiment au complet, les deux autres étant des unités «fantômes» (2nd et 3rd Cavalry).
Le harnachement de la cavalerie métropolitaine équipe les montures des régiments non motorisés de cuirassiers, dragons, chasseurs à cheval et hussards, ainsi que les escadrons à cheval des GRDI et des GRCA.
-On trouve une selle modèle 1874 modifié, une garniture de tête modèle 1874, un mors de bride modèle 1908. On trouve des couverture de cheval pour protéger le noble destrier de la selle, on trouve également des sacoches installées de part et d’autre de la selle.
-En septembre 1939, il existe trois modèles de monosacs en service. Tous sont munis de bretelles qui permettent au cavalier de le porter comme un havresac d’infanterie pour le combat à pied. En tenue de campagne à cheval, il est fixé sur la courroie de panneau amovible à l’arrière de la selle, à la place qu’occupait la poche à fer.
On trouve un modèle 1925 en toile cachou renforcé de cuir fauve, un modèle 1930 confectionné en deux épaisseurs de toile entrecollées le rendant le plus profond que son prédécesseur, un modèle 1916 transformé en modèle 1930 et un monosac modèle 1930/34.
-Les colliers à cartouches servent à transporter un supplément de munitions et se bouclent normalement sur l’encolure du cheval. Ils peuvent être portés en bandoulière par le cavalier pour le combat à pied.
On trouve un modèle 1916 qui dispose de 18 alvéoles en toile écrue pour contenir deux chargeurs de trois coups pour mousqueton Berthier, un modèle 1918 adapté aux chargeurs de cinq coups de mousqueton ce qui réduit le nombre d’alvéoles à neuf qui peuvent contenir les chargeurs du MAS 36 et un modèle 1929 adapté au FM modèle 1924/29 qui peut contenir quinze cartouches de 7.5mm modèle 29C dans six grandes pochettes en cuir.
-En ce qui concerne l’armement, pour le protéger on trouve un étui pour mousqueton, un étui pour fusil MAS 36, une botte pour fusil mitrailleur modèle 1924 et un fourreau en cuir pour le sabre modèle 1822 devenu l’arme blanche standard de la cavalerie le 14 août 1937.
-Pour les soins de la monture, on trouve des éperons à la chevalière avec bride et sous-pieds modèle 1900, une musette-mangeoire, le surfaix pour fixer la couverture sur le cheval en absence de celle, une musette de pansage et une sacoche de maréchal-ferrant pour les soins.
En campagne, le cavalier métropolitain embarque le paquetage suivant :
-Autour de l’encolure : longe et collier à cartouches
-Sur le devant des sacoches : toile de tente roulée
-Sur la sacoche droite : un outil fixé par les courroies de sacoches prises dans les passants de l’étui et un seau en toile pour deux hommes
-Sur la sacoche gauche : pelle-pioche fixées par les courroies de sacoche, la courroie inférieure passant dans l’oeil de l’outil placé pointe en bas. On peut également y trouver la lanterne pliante
-Dans la sacoche gauche, on trouve deux kilogrammes d’avoine dans une musette-mangeoire, le surfaix, le bouchon et l’éponge
-Le monosac gauche : gamelle, repas froid, cuiller, fourchette, un jour de vivres de réserve et deux rations de chocolat, bonnet de police et étui-musette modèle 1861
-Le monosac droit : brosse, serviette et effets de toilette, sac à distribution vide, corde à fourrage et trousse garnie
-A l’anneau de selle : (côté opposé au sabre si le sabre est porté à l’anneau) : cisaille renforcée suspendue par son boucleteau
-Sur le troussequin (partie arrière de la selle) : le manteau roulé à la longueur de 1,10m afin d’affleurer les monosacs. En hiver, le couvre-pieds est placé sous le manteau.
-Le sabre est porté à gauche comme dans la cavalerie d’Afrique mais certains corps de cavalerie continuent de porter le sabre à droite.
-Les sous-officiers, les trompettes et les autres cavaliers portant déjà quelque chose dans le dos portent le mousqueton dans l’étui modèle 1913 suspendu à l’anneau gauche de la selle. Le tireur FM peut emporter son arme dans une botte spécifique installée à gauche ou à droite.
-Dans le but d’allègement, une partie des effets du cavalier est placée dans le «colis individuel» transporté sur la voiture.
Ce colis prend place dans un étui-musette modèle 1861 et embarque un mouchoir, une cravate, une chemise, un caleçon, une serviette, une paire de chaussettes, une paire de chaussures de réserve, une étrille et une brosse à cheval.
Les sous-officiers emportent en plus les ciseaux de pansage. Les détenteurs du bourgeron et du pantalon de treillis fixent ces deux effets à l’extérieur de l’étui-musette.
-Pour le combat à pied, les cavaliers emportent le monosac à sac gauche sur le dos tout comme le collier à cartouches qui est réglementairement porté à la ceinture, par-dessus les cartouchières, la courroie fixant le collier à la salle étant en bandoulière sur l’épaule droite. En pratique, il est porté en sautoir.
Si le manteau est emporté, il doit être fixé en arrière du chapelet, posé sur la partie supérieure des bretelles.
Les cavaliers de l’escouade FM qui portent les havresac porte-munitions ne peuvent emporter le monosac et en transfèrent donc le contenu dans un étui-musette porté en sautoir.
Les spahis
L’harnachement des spahis comprend un arçon muni de sa garniture et de divers accessoires. La couverture de cheval est remplacée par un tapis de selle en feutre. L’arçon en bois recouvert de peau parcheminée repose sur le tapis et est fixé au cheval à l’aide d’une sangle particulière munie d’une passe dans laquelle s’engage le surfaix lui aussi spécifique. Un poitrail évite le recul de l’arço. Ce dernier est ensuite muni d’une chemise qui le recouvre entièrement. Il existe en trois tailles d’arçon.
L’avant de l’arçon se nomme karbous et la palette gueddah. La poche à fers est spécifique aux spahis, une poche se trouvant à droite et une poche à gauche. Le poitrail est en cuir quadrillé rouge et au niveau du karbous est fixée la courroie à boucle du porte-sabre et à l’arrière de la gueddah se trouve trois dés pour dixer le paquetage.
Le tapis de feutre se compose de deux épaisseurs de feutre, deux blanches et quatre bleues. Sur le dessus sont cousus des renforts en filali rouge ou en chèvre façon filali. Les feuilles de feutre sont réunies par une seule couture centrale. Une lanière permet de fixer le tapis au karbous.
Les étriers sont en acier doux et leur semelle est percée de onze trous dont deux carrés, le dessus et le dessous de la semelle sont vernis en noir ainsi que l’intérieur des bords relevés. Les étrivières possèdent dix trous au lieu de huit pour la cavalerie métropolitaine ainsi qu’un passant en cuir cousu vers la boucle.
La besace se compose de deux poches en toile à voile cachou réunies par une pièce centrale percée d’une fente permettant de l’enfiler sur la gueddah. Chaque poche ferme par deux sanglons en cuir.
L’arrière et les côtés des poches sont renforcés de cuir, la poche de droite recèle un étui en cuir pour pétard de mélinite.
En campagne, les spahis embarquent le paquetage suivant :
-Autour de l’encolure : longe et collier à cartouches
-Sur la selle, arrimés au karbous, on trouve à gauche le sabre dans sa gaine, le bidon et le quart et à droite, la musette en cuir contenant la chaine d’attache, l’entrave, le piquet de cavalerie et un mors de bridon. Usuellement, le mousqueton est porté au côté droit du karbous, la crosse vers l’avant alors que réglementairement, le mousqueton est porté dans le dos.
-Sur le siège, en période froide, se place le couvre-pieds maintenu par le surfaix
-Dans les besaces, on trouve à droite trois kg d’avoine dans la musette-mangeoire, une serviette, les effets de toilette, la trousse garnie, une brosse (un jeu complet pour trois hommes), un bouchon, l’éponge et la corde à fourrage alors qu’à gauche, on trouve contenus dans deux étuis-musette modèle 1861, la gamelle avec repas froid, la cuillère, la fourchette, un jour de vivres de réserve, deux rations de chocolat, la chéchia, une chèche (pour les cavaliers français uniquement) et le pétard (les détonateurs sont aux mains des sous-officiers).
-Sur les besaces, on trouve à droite un outil et le seau en toile et à gauche la pelle-pioche et le cas échéant la lanterne pliante.
-Dans les poches à fer, on trouve une demi-ferrure, des clous, des crampons et une clef à crampons
-Derrière la gueddah, le manteau et la toile de tente renfermant les piquets roulés en deux ballots séparés, le manteau en dessous et la toile de tente au dessus. Eventuellement, la cisaille renforcée pour les cavaliers qui en sont porteurs.
L’équipement des spahis est différent de la cavalerie métropolitaine car inspiré de celui utilisé par les troupes sahariennes notamment le baudrier porte-cartouches et le ceinturon porte-cartouches. A noter que parfois, les spahis mêlent des attributs propres à leur arme et des équipements standards.
Pour le combat à pied, les spahis prennent sur eux les deux étuis-musette contenant les vivres, les munitions et les effets de la besace gauche. Ces étuis sont placés en sautoir l’un à droite et l’autre à gauche. Le bidon se porte sur la hanche gauche. Les hommes munis du sac à chargeurs n’emportent qu’un étui-musette contenant les vivres. Les colliers à cartouches font l’objet des mêmes mesures que dans la cavalerie métropolitaine.
Harnachement et paquetage des officiers montés (toutes armes)
La selle utilisée est une selle modèle 1884 différente du modèle 1874 et de finition plus soignée que celle destinée à la troupe.
En campagne, les officiers de cavalerie doivent emporter le paquetage suivant :
-Sur le cheval, on trouve une selle complète, une bride avec licol et longe de corde, une couverture de cheval, une longe poitrail, un étui porte-avoine, une musette mangeoire, un surfaix, un sabre dans un fourreau avec gaine, un sac de campagne, un bonnet police, un manteau roulé comme celui de la troupe qui peut être protégé facultativement dans un étui en toile kaki ou en drap de la couleur du manteau, cartouches du revolver ou du pistolet, repas froid, vivre de réserve et éventuellement, chaussures de repos, linge de rechange et trousse de toilette.
-Sur le cheval de main, on trouve une selle complète, un bridon, un licol et une longe, une couverture de cheval, une musette mangeoire, un surfaix, deux demi-ferrures, clous et crampons, un seau en toile, une toile de tente et éventuellement, chaussures de repos, linge de rechange et trousse de toile.
Étuis pour armes de poing et équipement associé au fusil-mitrailleur
Comme dans les autres domaines, il existe différent type d’étuis pour arme de poing, certains récents, d’autres plus anciens sans oublier les anciens modèles adaptés à une nouvelle arme ou au nouvel équipement modèle 1935.
On trouve l’étui de pistolet automatique modèle 1916 _spécialement conçu pour le pistolet Ruby_, l’étui de pistolet automatique modèle 1916 modifié 1937 (pour s’adapter au grand équipement modèle 1935) et l’étui de pistolet automatique modèle 1937 _conçu pour les PA modèle 1935 A et S_.
Pour ce qui est des révolvers, on trouve un étui modèle 1893 modifié 1909 destiné à toutes les armes sauf la cavalerie qui utilise un étui modèle 1916. Ces étuis sont modifiés pour s’adapter à l’équipement modèle 1935.
Des cartouchières destinées aux pistolets mitrailleurs sont également mises au point.
La mise au point de l’équipement modèle 1935 permet d’unifier l’équipement au niveau du groupe de combat quelque soit la fonction du combattant au sein du groupe de combat.
Auparavant, des effets spécifiques sont mis au point pour adapter tant bien que mal l’équipement ancien modèle au fusil-mitrailleur modèle 1924 modifié 1929 et pour quelques rares unités encore équipées du Chauchat.
Pour le fusil mitrailleur modèle 1915 (nom officiel du Chauchat), on voit l’introduction d’une musette porte-cartouches fabriquée dans le même matériau que celui utilisé pour le havresac en l’occurence de la forte toile. Elle peut contenir quatre chargeurs et une trousse ou huit chargeurs.
On trouve également un havresac pour fusil mitrailleur (BO du 25 mai 1917) qui peut contenir huit chargeurs et une trousse de 64 cartouches ou douze chargeurs. Comme pour la musette décrite plus haut, ce matériel existe en une version pour le Châtellerault modèle 1924 modifié 1929.
Pour le fusil-mitrailleur de la Manufacture d’Armes de Châtellerault, on trouve un havresac modèle 1924 porté par le chargeur de l’arme avec un total de huit chargeurs et par les trois pourvoyeurs qui emportent quatre chargeurs chacun alors que la musette modèle 1924 est portée par le caporal adjoint ou chef de groupe, par le tireur et par le chargeur avec deux ou trois chargeurs dans la musette.
Les cavaliers et les dragons portés utilisent une cartouchière modèle 1924 pouvant transporter deux chargeurs de FM avec les balles vers le bas.
On trouve pour toutes les armes des musettes porte-grenades apparues durant le premier conflit mondial. Chaque groupe de combat disposent de deux musettes par groupe de combat d’infanterie, transportées dans les voiturettes à munitions et 80 musettes par régiment de cavalerie, transportées sur la voiture à grenades régimentaire.
Les outils
Devant vivre sur le terrain, les fantassins et les cavaliers embarquent des outils pour creuser, couper et aménager le terrain surtout à une époque où la guerre des tranchées est dans toutes les têtes et où l’un des premiers réflexes du combattant est de s’enterrer. Quand aux hommes du génie, les outils sont leur raison de vivre.
Parmi les outils individuels on trouve la pelle ronde portative modèle 1916, la pioche portative d’infanterie modèle 1916 (qui remplace un modèle antérieur plus petit), la pelle-pioche modèle 1909, le pic à tête portatif, la bêche portative emmanchée, la hache portative à main emmanchée, la hache portative ordinaire emmanchée, la serpe portative et le coupe-coupe sénégalais.
On trouve également une scie égoïne portative, une scie égoïne modèle 1929, une scie articulée modèle 1879 et plusieurs modèles de cisailles portatives.
Le génie utilise un pic à tête, une pioche portative ordinaire, une pelle ronde portative, une hache de parc, une pince à main, un exploseur boulanger et enfin une trousse d’artificier avec tout le nécessaire pour manipuler les explosifs.
Les différents outils sont répartis de la façon suivante au sein de l’infanterie, de la cavalerie et du génie :
-Au sein du groupe de combat d’infanterie, le sergent-chef de groupe dispose d’une cisaille renforcée, le caporal adjoint une hache portative à main, le grenadier VB (puis un voltigeur) une pelle pioche, les quatre voltigeurs disposent de chacun d’une pelle, le tireur FM une bêche, le chargeur une pelle pioche et les trois pourvoyeurs disposent de deux bêches et une serpe.
-Au niveau de la section, l’agent de transmission dispose d’une bêche, l’observateur d’une pelle-pioche et le caporal VB une scie égoïne et un mètre pliant en cuivre.
-Au niveau de la section de commandement de compagnie, le sergent transmissions/renseignements dispose d’une scie égoïne, le sergent comptable dispose d’une cisaille renforcée, le caporal comptable d’une cisaille à main, les quatre agents de transmissions se partagent deux bêches et deux pelles-pioches, un signaleur à une pelle modèle 1916 et son collègue une hache portative à main, un observateur à une pelle modèle 1916 et son collègue une hache portative à main, le caporal d’ordinaire dispose d’une serpe, les quatre cuisiniers se partagent deux pelles modèle 1916, une pioche modèle 1916 et une hache portative ordinaire, le tailleur, le coiffure et l’ordonnance d’un officier monté ont une pelle modèle 1916, le cordonnier une pioche modèle 1916.
-Au niveau de la section de commandement du régiment, les sous-officiers de liaison possèdent
chacun une cisaille à main portative, le sergent téléphoniste une scie égoïne, les quatre caporaux téléphonistes se partagent deux serpes et deux cisailles renforcées.
Les vingt téléphonistes se partagent huit bêches, huit pelles-pioches et quatre haches portatives à main, le sergent radio dispose d’une scie égoïne, les trois caporaux radio se partagent deux serpes et une cisailles renforcée et les onze radios se partagent quatre bêches, quatre pelles-pioches et trois haches portatives à main.
Le sous-officier renfort transmissions dispose d’une cisaille renforcée, les deux caporaux renfort transmissions disposent chacun d’une serpe et les vingt-six soldats renfort transmissions se partageaient onze bêches, onze pelles-pioches et quatre haches portatives à main.
Le sergent signaleur dispose d’une cisaille renforcée, le caporal signaleur une serpe et les quatre signaleurs se partagent deux pelles modèle 16, une pioche modèle 16 et une hache portative à main.
Les deux colombophiles disposent d’une bêche ou d’une pelle-pioche, le sous-officier adjoint OR dispose d’une cisaille renforcée, le sergent observateur dispose d’une cisaille renforcée, le caporal observateur dispose d’une serpe, les quatre soldats observateurs disposent de deux pelles modèle 16, une pioche modèle 16 et une hache portative à main, les six ordonnances d’officier montés se partageant trois pelles modèle 16 et trois pioches modèle 16.
-Au niveau de la section de commandement du bataillon, le caporal adjoint dispose d’une cisaille à main portative, le caporal téléphoniste dispose d’une cisaille renforcée, les cinq téléphonistes se partagent deux bêches, deux pelles-pioches et une hache portative à main.
Le caporal radio dispose d’une serpe, les trois radios se partagent une bêche, une pelle-pioche et une hache portative à main; les quatre signaleurs, les deux colombophiles et les deux coureurs se partagent deux pelles modèle 16, une pioche modèle 16, deux bêches, deux pelles-pioches et une hache portative à main.
Le sergent renseignement dispose d’une cisaille renforcée, les quatre observateurs se partagent deux pelles modèle 16, une pioche modèle 16 et une hache portative à main; les deux cuisiniers disposent pour l’un une pelle modèle 16 et une hache portative ordinaire; le caporal manutentionnaire dispose d’une serpe, les quatre manutentionnaires se partagent trois pelles modèle 16 et une pioche modèle 16; les quatre sous-officiers en réserve disposent chacun d’une cisaille renforcée et les dix caporaux en réserve se partagent cinq haches portatives à main et cinq pioches modèle 16.
-au sein du groupe de combat (monté) de cavalerie, tous les cavaliers possèdent une pelle-pioche, quatre hommes disposant d’un second outil.
Le brigadier chef d’escouade disposent d’une cisaille à main ou d’une pince universelle; l’un des pourvoyeurs dispose d’une serpe, le brigadier chef de l’escouade d’éclaireurs dispose d’une scie articulée modèle 1879 et l’un des trois éclaireurs dispose d’une cisaille renforcée.
Des pelles portatives du génie, des haches portatives à main et des pioches portatives petites sont transportées dans les voitures et peuvent transportées attachés à la selle, les autres outils sont fixés sur le ceinturon au côté droit pour le combat à pied. Les chasseurs d’Afrique et les spahis disposent également de coupe-coupe sénégalais.
-La compagnie de sapeurs mineurs dispose au total de 24 haches portative ordinaire, 16 scies articulées, 8 cisailles portatives modèle 1930, 4 pinces à pied de biche de 0.60m, 48 pelles rondes portative, 48 pioche portative ordinaire, 8 pic à tête portatif modèle 1929, 4 hache à main d’ouvrier en bois, 12 scies égoïnes modèle 1929, 8 tarières, 4 marteaux et tenailles de charpentier, 4 clés à molette de 30mm d’ouverture et pince universelle, 4 masses à tranche avec burin et 4 trousses d’artificier.
-La compagnie de mineurs artificiers dispose au total de 24 haches portatives ordinaires, 1é scies articulées, 8 cisailles portatives modèle 1930, 4 pinces à pied de biche de 0.60m, 4 pistolets de mine de 0.70 et curette de 0.70m, 44 pelles rondes portatives, 44 pioches portatives ordinaires, 8 pic à tête portatif modèle 1929, 4 hache à main d’ouvrier en bois, 12 scies égoïne modèle 1929, 8 tarières, 4 marteau et tenaille de charpentier, 4 clé à molette de 30mm d’ouverture et pince universelle, 4 masses à tranche avec burin et 12 trousses d’artificier.
-La compagnie de sapeurs pontonniers dispose au total de 24 haches portatives ordinaires, 1é scies articulées, 8 cisailles portatives modèle 1930, 4 pinces à pied de biche de 0.60m, 40 pelles rondes portatives, 40 pioches portatives ordinaires, 8 pic à tête portatif modèle 1929, 8 hache à main d’ouvrier en bois, 16 scies égoïne modèle 1929, 12 tarières, 8 marteau et tenaille de charpentier, 8 clé à molette de 30mm d’ouverture et pince universelle, 4 masses à tranche avec burin et 4 trousses d’artificier.
Le matériel de campement
A part l’équipement apparu avec le modèle 1935, tous les effets décrits dans ce chapitre étaient déjà en service avant 1914, ou depuis la fin de la première guerre mondiale pour la boite à vivres.
Outre le matériel individuel, on trouve du matériel collectif comme une gamelle de campement (deux par groupe de combat), une marmite de campement (deux par groupe de combat), un sceau en toile (deux par groupe de combat), un moulin à café (un par section), une lanterne pliante (une par section), un couteau à conserves (un pour trois hommes), une brosse à habits, une brosse à laver et une brosse à chaussures pour trois hommes.
-On trouve ainsi des sacs et sachets pour vivres en différents modèles plus ou moins grand avec un sac à distribution, un sachet à vivres collectifs (artillerie), un sachet à pain de guerre et un sachet pour vivres de réserve.
-On trouve également une serviette (60x70cm), un seau en toile apparu en 1876 avec une hauteur de 30cm pour un diamètre extérieur de 23cm. Pour le campement, on trouve des lanternes pliante système Montjardet fabriquée en fer blanc et lucarnes en mica.
-Pour le campement, les hommes disposent d’un morceau de tente individuelle modèle 1897. Cela permet de réaliser un abri de fortune mais pour réaliser une vraie tente pour six soldats, il faut six toiles (quatre pour le toit et deux pour les portes). Une tente individuelle apparaît en 1935 mais ce nouveau modèle est quasiment identique à son devancier.
-Les soldats bénéficient également d’une demi-couverture de campement (couvre-pieds) est destiné à protéger la partie de l’homme qui n’est pas abritée par la capote d’où le nom de couvre-pieds. Elle mesure 180 sur 135cm en laine marron.
-Pour les repas, les hommes disposent de gamelle individuelle modèle 1852 _remplacée progressivement par une gamelle modèle 1935_, un quart ou tasse modèle 1865 qui accompagne le bidon de deux litres modèle 1877 et le quart modèle 1935 qui accompagne la marmite modèle 1935.
-Pour boire, le bidon de deux litres modèle 1877 défini pour les troupes d’Afrique et généralisé pour tous en 1915. Un nouveau bidon modèle 1935 apparaît avec le nouvel équipement pour remplacer son ainé.
-On trouve la gamelle et marmite pour quatre hommes (bouthéon) et un moulin à café filtre klepper modèle 1866 et une boite à vivres de réserve apparue en 1918.
Cette dernière contient la ration de réserve qui se compose 450 grammes de pain de guerre, 80 grammes de sucre, 36 grammes de café torréfié en tablettes, 175 grammes de chocolat en tablette type commerce, 20 grammes de tabac et deux boites de 300g de viande stockée au fond du havresac. On trouve également un peu d’alcool (thé pour les nord-africains, café et sucre pour les indigènes).
L’allocation normale est de deux rations sauf dans l’infanterie qui reçoit une ration et un repas composé de 200 grammes de pain de guerre, 300 grammes de viande en conserve et 125 grammes de chocolat.
-Les soldats bénéficient également d’une trousse garnie pour des travaux de couture, un sac de petite monture pour les travaux de cirage avec tout le matériel nécessaire.
La capote est le vêtement de combat de tout soldat sauf des hommes montés (quelle soir leur arme ou leur subdivision d’arme) qui reçoivent le manteau, et de certains personnels motorisés qui disposent de tenues spéciales.
Le manteau est un vêtement qui ferme classiquement par une seule rangée de boutons alors que la capote en possède deux. Comme il y à toujours des exceptions, on verra que la capote modèle 1938 n’avait qu’une rangée de boutons.
En 1939, on trouve encore quelques capotes en bleu qu’il s’agisse des capotes modèle 1920, des capotes modèle 1915 voir de vénérables capotes Poiret.
La capote lourde et encombrante est vue par beaucoup de soldats comme un anachronisme. Le général Villeneuve était de cet avis et il décide de remplacer le manteau et la capote par un Manteau Toutes Armes modèle 1942.
De coupe moderne à une seule rangée de boutons or et argent, il donne un allure résolument moderne au soldat français qui peu à peu s’éloigne de la silhouette de son glorieux ainé pour écrire sa propre histoire.
Le modèle standard dit toutes saisons est en kaki mais il existe un modèle d’hiver fourré pour grands froids ainsi qu’un modèle blanc. On trouve également une version bleu foncé pour les chasseurs et les gendarmes.
Néanmoins, en septembre 1948, si les troupes d’active possèdent ce manteau, les mobilisés doivent se contenter des effets anciens modèles en attendant mieux…….. .
Capotes
La capote pour troupes à pied modèle 1920 est le vêtement de ce type le plus répandu en septembre 1939. de coupe croisée, il comporte deux rangées de six boutons, un crochet au col complétant la fermeture. On trouve deux poches sur le devant. Cette capote existe en bleu clair, en couleur moutarde, en kaki et en bleu foncé.
Le 12 septembre 1935, une décision ministérielle crée une tenue de sortie spécifique en drap kaki, la capote se porte alors col ouvert, le haut de chaque devant étant maintenu par le deuxième bouton opposé. Elle est adoptée sous le nom de modèle 1920/35.
Le 23 février 1939, les brides d’épaule sont rétablies pour la tenue de sortie mais sont passepoilées, la couleur garance concernant l’infanterie, les commis et ouvriers d’administration et les infirmiers militaires; le vert concerne les chars de combat et la Légion Etrangère; l’écarlate concerne l’artillerie et le génie et enfin le violet est porté par l’infanterie légère d’Afrique.
La capote modèle 1938 est destinée à remplacer le modèle 1920/35. de coupe droite à une rangée de cinq boutons de 25mm, un collet de plus grande dimension et le parement de manche passe à 100mm.Il existait une version de sortie passepoilée mais peu distribuée.
La capote modèle 1938 n’est distribuée qu’en petit nombre, le général Villeneuve décida comme nous l’avons vu de remplacer la capote et le manteau par le Manteau Toutes Armes. Les capotes produites vont être stockées et vont équiper les troupes mobilisées.
Manteaux
Le manteau pour troupes montées modèle 1920 existe en drap bleu clair et kaki. Ce dernier modèle est prévu à l’origine pour les troupes d’Afrique puis en réserve de mobilisation. Il comporte une seule rangée de six boutons avec deux autres boutons pour maintenir les pans relevés.
On trouve deux poches intérieures et deux poches latérales. Le collet est de forme chevalière avec un crochet pour le maintenir fermé. On trouve enfin une fente dans le dos et une doublure en lin sur le buste et aux manches.
Modifiée à plusieurs reprises sur des points de détail, elle sert de base à une tenue de sortie modèle 1920/35, subissant la même évolution que la capote que nous venons de voir (Décision Ministérielle du 12 décembre 1935).
Elle reçoit des pattes d’épaules et les parements de manches sont passepoilées avec le bleu ciel pour la cavalerie, le vert clair pour le Régiment Etranger Cavalerie, le garance pour le train des équipages et l’écarlate pour l’artillerie et le génie.
En 1938, apparaît un manteau pour troupes montées. Ce manteau modèle 1938 à cinq boutons, des parements bottes sur les manches plus grand et des volets de dissimulation sur le collet va connaître le même sort que la capote apparue la même année soit une diffusion restreinte au moment de son apparition et plus importante au moment de la mobilisation en août et surtout en septembre 1948.
Effets longs spécifiques
-Le surtout en toile avec doublure amovible en drap modèle 1935 est destiné aux conducteurs des véhicules automobile. Fermé par cinq boutons d’uniforme de 20mm de diamètre peint en kaki mat, il est doublé en drap kaki cardé ou dans les teintes grises.
Un temps, il est également mis en œuvre par les motocyclistes jusqu’à distribution du paletot modèle 1938. En dépit de l’apparition du MTA, le surtout reste largement distribué notamment aux conducteurs du train.
-Le manteau à capuchon modèle 1935 à été initialement mis au point pour les équipages de side-cars et les personnels de toutes armes transportés en véhicules mais combattant à pied comme les artilleurs, les dragons ou les chasseurs portés.
De couleur kaki, il est développé dans une version bleu foncé pour les chasseurs alpins, ce manteau à quatre boutons devenant un élément de leur tenue de sortie. Juste retour des choses puisque le modèle 1935 est issu en droite ligne du modèle 1892 développé spécifiquement pour les chasseurs alpins.
-La gandourah est un vêtement traditionnel utilisé principalement par les spahis mais également par capillarité par toutes les troupes indigènes nord-africaines opérant en Afrique du Nord.
Fabriqué en toile de coton kaki, il s’agit tout simplement d’une blouse longue munie de deux manches amples, sans col avec une ouverture sur le sommet de la poitrine fermée par un ruban avec deux poches intérieures. Il est largement utilisé en septembre 1948, les spahis portant assez peu le Manteaux modèle 1942 sauf au combat en remplacement du burnous.
-Les spahis utilisent également un autre type de vêtement traditionnel en l’occurence le burnous, une sorte de cape munie d’un capuchon. Il est de couleur bleu avec tombeau (morceau faisant la liaison entre les deux parties de la «cape») vert chez les spahis marocains mais garance pour leurs homologues tunisiens et algériens.
Bien qu’emporté dans le paquetage pour le combat en Europe, ce vêtement destiné à protéger du froid du désert n’est bien entendu pas utilisé pour le combat et remplacé à ce moment là par un manteau de cavalerie ou toutes armes.
Manteaux d’officier
Les officiers ayant les moyens et la possibilité de s’habiller à leurs frais, on trouve un certain nombre de vêtements type manteau non réglementaires mais tolérés ou admis de fait comme un élément de l’équipement de l’officier.
Outre des manteaux confectionnés par des tailleurs (ce qui entraine un certain nombre de différences de coupe), on trouve également une pelisse coloniale en drap ou molleton kaki, un intermédiaire en terme de taille entre le manteau et la vareuse. Cette pelise est autorisée comme tenue de jour, de travail ou de cantonnement en campagne.
Dans ces mêmes conditions, est autorisé un manteau en drap de coupe raglan ou un manteau de pluie en tissu imperméable. Durant la guerre de Pologne, apparaît également un manteau dit anglais («British Warm» dans l’armée de sa gracieuse majesté) de coupe croisée, à deux rangées de boutons et un col ouvert.
Vareuses et paletots
Avec la capote et le manteau, la vareuse est l’autre élément majeur de l’uniforme du soldat français de 1939. Quand éclate la guerre de Pologne, elle est portée par la cavalerie, l’artillerie, le génie (sauf les sapeurs-mineurs), le train des équipages et des unités de service.
L’infanterie brille par son absence. En effet, le 11 janvier 1937, dans le souci louable d’alléger le paquetage des hommes se déplaçant à pied, il est remplacée par le jersey de laine modèle 1936.
Un passage transitoire car au printemps 1940, décision est prise de la rétablir dans l’infanterie et les sapeurs mineurs, la vareuse voyant sa place sanctuarisée dans la tenue modèle 1943 dont elle est là encore un des éléments de base.
A la mobilisation d’août/septembre 1939, comme dans bien d’autres domaines, on trouve de nombreux effets anciens, sortis des stocks et distribués aux millions d’hommes mobilisés en attendant que les productions de guerre prennent le relais.
On trouve ainsi des vareuses toutes armes modèle 1914/15 de couleur bleu horizon à collet droit et cinq boutons avec deux poches sur le devant. Avec sa variante améliorée modèle 1919, elle est distribuée aux mobilisés de la Ligne Maginot et aux régiments territoriaux.
-La vareuse toutes armes modèle 1920 est distribuée à tous les corps de troupes à l’exception des troupes coloniales. Elle est fabriqué d’abord en drap cardé bleu clair puis kaki et en gris de fer bleuté pour les chasseurs à pied et les chasseurs alpins. Fermé par sept boutons, elle dispose de deux poches de hanche, une doublure en laine écru dans laquelle sont découpées deux poches intérieures.
Comme pour la capote et le manteau, la vareuse toutes armes modèle 1920 évolue en un modèle 1920 modifié 1935 pour servir de tenue de sortie pour toutes les armes sauf les troupes coloniales, recevant des ajouts de drap au collet pour le rendre plus pointu et aux pattes d’épaule passepoilées avec seulement six boutons.
-La vareuse toutes armes modèle 1938 est destinée à remplacer les vareuses modèle 1920 et modèle 1920/35. Comme ses devancières, elle est fabriquée en drap peigné kaki (ou drap cardé) ou bleu foncé pour les chasseurs.
Elle comporte cependant cinq boutons, dispose de volets de dissimulation et d’une doublure en laine écru ou en synthétique.
Sa diffusion à la différence des capotes et des manteaux modèle 1938 va être généralisée, toutes les unités d’active non équipées de la tenue modèle 1943 recevant cette vareuse qui va également équiper de nombreuses unités de mobilisation.
-La vareuse en toile kaki clair modèle 1921/35 est destinée aux troupes d’Afrique et Légion Etrangère. De coupe identique à la vareuse modèle 1920, il porte deux poches plaquées sur l’avant avec sept boutons pour le modèle 1921 puis six pour le modèle 1921/35.
-Le paletot modèle 1938 des troupes coloniales est inspiré de la vareuse modèle 1921, ce modèle ne disposant ni de parements de manche ni de poches de poitrine intérieures. Il n’est théoriquement pas porté en métropole.
-Le paletot de molleton kaki modèle 1921/35 pour indigènes est distribué uniquement aux troupes coloniales. Fabriqué en molleton de laine kaki, le paletot est une sorte de vareuse à deux rangées de bouton, un vêtement traditionnel de l’infanterie coloniale qui rappelle les vareuse de marine dont les marsouins et autres bigors sont issus. Jusqu’en juillet 1939, les modèles varient entre indigènes et européens mais à partir de cette date, elle est identique du moins en théorie car dans la pratique…… .
-Les sergents (qu’ils soient de carrière ou non) ont droit à une vareuse de tenue de sortie et de travail en drap cardé de SOC. De coupe similaire à celle des adjudants, elle en porte les brides en galon d’adjudant-chef aux épaules. Parfois, les brides d’épaule sont parfois remplacées par des pattes.
En campagne, les sous-officiers portent la vareuse de la troupe même si certains ont modifié leur vareuse par l’ajout de poches de poitrine.
-Les officiers eux portent une élégante vareuse que l’on soit en arrière du front ou en campagne. On trouve plusieurs modèles qui se différencient par la forme du col.
La vareuse modèle 1920/29 issue en droite ligne des vareuses du premier conflit mondial avec un col demi-saxe de faible dimension, type col de chemise et sept boutons sur le devant.
La vareuse modèle 1938 ne comporte plus que quatre ou cinq boutons suivant la taille et le col devient ouvert avec pattes de collet en losange.
La vareuse modèle 1939 voit la forme du col modifiée et les pattes de collet changent de forme, passant du losange au pentagone.
Si les officiers d’active disposent les vareuses à col ouvert, les officiers de réserve disposent de vareuses à col aiglon.
Plusieurs modèles de vareuses vont cohabiter au sein des millions d’hommes mobilisés en septembre 1939. Outre les modèles déjà présentés, on trouve également une vareuse en toile modèle 1935 à l’origine prévue uniquement pour les troupes coloniales mais peu à peu généralisé à l’ensemble des troupes y compris en métropole.
Certains corps (artillerie, génie et train) disposent également d’un bourgeron blouse qui est également mis en œuvre par les ordonnances des officiers montés, les conducteurs et les bouchers.
Ce vêtement apparu en 1895 dans la cavalerie et étendu en 1911 à l’infanterie est produit en toile de lin écru (ou bleue durant la première guerre mondiale) se ferme droit sur la poitrine par quatre boutons, un cinquième fermant le petit col droit. On trouve une poche de poitrine sur le côté gauche et des boutons sur les poignets, les boutons étant en zinc et en aluminium.
-On trouve également des vestes de travail en croisé de coton bleu puis treillis de lin bleu puis après l’adoption du kaki, en croisé de coton kaki.
Il est distribué aux ouvriers des corps de troupe et services ainsi que pour tous l’effectif des chars de combat, des automobilistes et des chemins de fer en campagne.
Disponible en trois tailles, ces vestes disposent d’un collet droit, de deux rangées de six boutons en os noir ou en plastique kaki avec deux poches latérales plus une poche intérieure à gauche.
On trouve également une veste en toile avec doublure amovible modèle 1935 destinée essentiellement aux personnels des véhicules blindés ou non ainsi qu’à partir de 1937 pour les officiers et les sous-officiers des troupes de forteresse.
Elle est fabriquée en toile de lin ou chancre teinte au cachou puis en kaki foncé avec cinq boutons, recevant une doublure amovible en drap cardé kaki (le même utilisé pour les bandes molletières) avec deux poches latérales.
-La veste-bourgeron en toile modèle 1938 est mise au point pour remplacer à terme le bourgeron-blouse décrit plus haut. Dans un premier temps, il à équipé les formations territoriales avant d’équiper les troupes du front. Elle s’inspire directement du vêtement décrit juste au dessus.
-On trouve également un paletot imperméabilisé avec doublure amovible de drap modèle1938, un vêtement fait en croisé ou en treillis de coton imperméabilisé avec deux rangées de bouton et une doublure de drap cardé kaki. C’est une alternative au blouson de ski modèle 1940.
-Les corps francs si le conflit s’était prolongé auraient reçu au printemps 1940 une blouse en lin en remplacement de la capote. Des blouses modèle 1940 ont été produites à plusieurs milliers d’exemplaires et distribuées aux corps francs des unités déployées en Alsace et en Lorraine.
-Les officiers artilleurs portent sur leur uniforme de campagne un écusson écarlate avec deux soutaches bleu foncé et un numéro en or, le même métal étant utilisé pour les galons. Ils portent un calot puis le béret de l’artillerie ou un casque modèle 1926 (sauf les unités antichars disposant du casque modèle 1935 ou du casque modèle 1936 pour les artilleurs antiaériens).
-Les officiers artilleurs des divisions de cavalerie portent sur leur uniforme de campagne un écusson écarlate avec deux soutaches bleu foncé, un numéro et une étoile en or, le même métal étant utilisé pour les galons. Ils portent un calot puis le béret de l’artillerie ou un casque modèle 1926 (sauf les unités antichars disposant du casque modèle 1935 ou du casque modèle 1936 pour les artilleurs antiaériens).
-Les officiers du génie portent sur leur uniforme de campagne un écusson couleur velours noir avec deux soutaches écarlates et un numéro en or, le même métal étant utilisé pour les galons. Ils portent un calot puis le béret du génie ou un casque modèle 1926.
-Les officiers du train portent sur leur uniforme de campagne un écusson de couleur vert avec deux soutaches garance et un numéro en or, le même métal étant utilisé pour les galons. Ils portent un calot puis le béret du train ou un casque modèle 1926.
-Les officiers médecins portent sur leur uniforme de campagne un écusson couleur velours cramoisi sans soutache avec un numéro en or, le même métal étant utilisé pour les galons. Ils portent un calot ou un casque avec sur le bras, un brassard blanc à croix de Genève.
-Les officiers pharmaciens portent des un écusson de couleur velours vert avec un attribut et des galons or, un calot ou un casque et un brassard blanc à croix de Genève.
-Les officiers de l’administration du service de santé portent un écusson de couleur velours cramoisi avec un attribut et des galons or, un calot ou un casque et un brassard blanc à croix de Genève.
-Les officiers vétérinaires portent un écusson de couleur velours grenat avec un attribut et des galons argent, un calot ou un casque.
-Les officiers de l’Intendance portent un écusson de couleur velours bleu avec un attribut et des galons en or, un calot ou un casque.
-Les officiers de l’Administration portent un écusson kaki avec un attribut et des galons en or, un calot ou casque.
-Les officiers de Justice Militaire portent un écusson couleur velours noir sans soutaches avec un attribut en or, le même métal étant utilisé pour les galons. Ils portent un calot ou un casque.
Marques distinctives des troupes françaises en tenue de campagne
Infanterie
-Les fantassins de ligne portent sur leur tenue de campagne un écusson de couleur kaki avec deux soutaches et des chiffres en bleu, l’attribut du casque étant une grenade marquée RF.
-Les fantassins de forteresse (Nord-Est) portent sur leur tenue de campagne un écusson de couleur kaki avec deux soutaches et des chiffres en bleu,l’attribut du casque étant une grenade marquée RF. Ils portent également un béret brun avec pour insigne une casemate «On ne passe pas».
-Les fantassins de forteresse (Alpes) portent sur leur tenue de campagne un écusson de couleur kaki avec trois soutaches et des chiffres en bleu,l’attribut du casque étant une grenade marquée RF. Ils portent également un béret bleu avec pour insigne une casemate «On ne passe pas».
-L’Infanterie de Montagne porte sur sa tenue de campagne un écusson kaki avec deux soutaches et le numéro en bleu, une grenade marqué RF orne le casque, la coiffure standard étant le béret bleu avec une grenade garance.
-Les chasseurs alpins portent sur leur tenue de campagne un écusson bleu avec deux soutaches couleur jonquille tout comme le numéro et le cor de chasse. Le casque (fort peu porté) est frappé d’un cor de chasse marqué RF, la coiffure standard étant la «tarte», le large béret alpin bleu frappé d’un cor de chasse jonquille.
-Les chasseurs à pied portent sur leur tenue de campagne un écusson bleu avec deux soutaches couleur jonquille tout comme le numéro et le cor de chasse.
Le casque est frappé d’un cor de chasse marqué RF, la coiffure standard étant la «tarte», le large béret alpin bleu frappé d’un cor de chasse jonquille. Ils portent sur leur capote kaki un écusson kaki avec deux chevron, un cor et des chiffres en vert.
-Les fantassins coloniaux (Européens _Colonies et Chine_) portent sur leur tenue de campagne un écusson kaki frappé de deux soutaches écarlates, sans numéro mais avec une ancre rouge verticale. Le casque est frappé d’une ancre verticale, ancre que l’on retrouve également sur les boutons.
-Les fantassins coloniaux (Indigènes _Colonies et Chine_) portent sur leur tenue de campagne un écusson kaki sans soutache mais avec une ancre couleur jonquille. Leur casque est frappé d’une ancre verticale que l’on retrouve également sur les boutons. Ils portent la chéchia kaki sauf pour les coloniaux indigènes déployés en Indochine.
-Les fantassins coloniaux (Européens _France Levant et Afrique du Nord_) portent sur leur tenue de campagne un écusson kaki frappé de deux soutaches garances avec sous le numéro en garance, une ancre rouge. Leur casque est frappé d’une ancre verticale que l’on retrouve également sur les boutons.
-Les fantassins coloniaux (Indigènes _France Levant et Afrique du Nord_) portent sur leur tenue de campagne un écusson kaki sans soutache mais avec une ancre couleur jonquille. Leur casque est frappé d’une ancre verticale que l’on retrouve également sur les boutons. Ils portent la chéchia kaki comme coiffure de base.
-Les zouaves portent sur leur tenue de campagne un écusson kaki frappé de deux soutaches garances, le numéro étant de même couleur. Leur casque est frappé d’un croissant et des lettres RF avec comme coiffure de base une chéchia kaki.
-Les tirailleurs algériens et tunisiens portent sur leur tenue de campagne un écusson kaki frappé de deux soutaches bleu clair, le numéro étant de même couleur. Leur casque est frappé d’un croissant et des lettres RF avec comme coiffure de base une chéchia kaki.
-Les tirailleurs marocains portent sur leur tenue de campagne un écusson kaki frappé de deux soutaches et d’un n° bleu clair avec une étoile sous le numéro. Ils portent une chèche kaki et leur casque est frappé d’un croissant et des lettres RF.
-L’infanterie légère d’Afrique porte sur sa tenue de campagne un écusson kaki frappé de soutaches violettes, la même couleur étant utilisée pour le numéro. Le casque est frappé d’un cor de chasse (que l’on retrouve parfois sur l’écusson, cette variante étant tolérée) avec les lettres RF.
-La Légion Etrangère porte sur sa tenue de campagne un écusson kaki frappé de deux soutaches et de chiffres vert. Le casque est frappée d’une grenade marquée RF et les boutons sont marqués «Légion étrangère».
-Les chars de combat portent sur leur tenue de campagne un écusson kaki frappé de deux soutaches et de chiffres gris clair. Le casque est frappé d’un casque et de canons croisés. Le béret noir est frappé d’un heaume et de canons croisés.
-Les Ouvriers de chars portent sur leur tenue de campagne un écusson kaki sans soutaches avec des chiffres gris clair. Le casque est frappé d’un casque et de canons croisés. Le béret noir est frappé d’un heaume et de canons croisés.
-Les hommes des régiments régionaux portent sur leur tenue de campagne un écusson kaki avec une soutache blanche avec des chiffres bleus. L’attribut de casque représente un casque et des canons croisés. Cavalerie
-Les cuirassiers portent sur leur tenue de campagne un écusson bleu foncé avec deux soutaches et des chiffres garance. Le casque est frappé d’une grenade marquée RF.
-Les cuirassiers motorisés portent sur leur tenue de campagne un écusson bleu foncé avec deux soutaches garance et une soutache violette. Le casque est frappé d’une grenade marquée RF.
-Les dragons portent sur leur tenue de campagne un écusson bleu foncé avec deux soutaches et un numéro et le tout en blanc. Le casque est frappé d’une grenade marquée RF.
-Les dragons portés portent sur leur tenue de campagne un écusson bleu foncé avec deux soutaches, une étoile et un numéro, le tout de couleur blanche. Le casque est frappé d’une grenade marquée RF.
-Les chasseurs à cheval portent sur leur tenue de campagne un écusson bleu foncé avec deux soutaches vertes et un numéro de même couleur. Le casque est frappé d’une grenade marquée RF.
-Les hussards portent sur leur tenue de campagne un écusson bleu foncé avec deux soutaches et le numéro en bleu clair. Le casque est frappé d’une grenade marquée RF.
-Les hommes servant dans les groupes d’automitrailleuses portent sur leur tenue de campagne deux soutaches et un numéro de couleur violet. Le casque est frappé d’une tête de Minerve et de rayons divergents.
-Les chasseurs d’Afrique portent sur leur tenue de campagne un écusson bleu foncé avec deux soutaches jonquilles et un numéro de même couleur. Ils portent une chéchia kaki ou un casque de même couleur frappé de la grenade et des lettres RF.
-Les spahis algériens et tunisiens portent sur leur tenue de campagne un écusson bleu foncé avec deux soutaches jonquilles et un numéro de même couleur. Ils portent une chéchia kaki ou un casque de même couleur frappé d’un croissant et des lettres RF.
-Les spahis marocains portent sur leur tenue de campagne un écusson bleu foncé avec deux soutaches jonquilles et un numéro de même couleur avec une étoile sous le numéro. Ils portent une chèche kaki avec bande blanche au pourtour inférieur avec filet coloré distinguant les escadrons. Le casque est frappé du croissant et des lettres RF.
-Les cavaliers du Régiment Etranger de Cavalerie portent sur leur tenue de campagne un écusson bleu foncé avec deux soutaches vertes, un numéro et une grenade de même couleur. Les boutons sont marqués «Légion étrangère» et le casque est frappé d’une grenade marquée RF..
-Les Groupes de Reconnaissance portent sur leur tenue de campagne un écusson bleu foncé avec trois soutaches blanches et un numéro de même couleur. Le casque est frappé d’une grenade marquée RF. Artillerie et Services
-Les artilleurs portent sur leur tenue de campagne un écusson écarlate avec deux soutaches bleus et un numéro de même couleur. Le casque est frappé par un insigne représentant des canons croisés et une grenade marquée RF.
-Les artilleurs des divisions de cavalerie portent sur leur tenue de campagne un écusson écarlate avec deux soutaches bleus et un numéro qui surmonte une étoile de même couleur. Le casque est frappé par un insigne représentant des canons croisés et une grenade marquée RF.
-Les ouvriers d’artillerie portent sur leur tenue de campagne un écusson écarlate avec des chiffres jaunes. Le casque est frappé par un insigne représentant des canons croisés et une grenade marquée RF.
-Les artilleurs coloniaux (Européens _colonies et Chine_) portent sur leur tenue de campagne un écusson écarlate avec deux soutaches et une ancre de couleur bleue. Le casque est frappé avec une ancre verticale, ancre présente sur les boutons.
-Les artilleurs coloniaux (Européens _France et Afrique du Nord_) portent sur leur tenue de campagne un écusson écarlate avec deux soutaches et une ancre de couleur bleue. Le casque est frappé avec une ancre verticale, ancre présente sur les boutons.
-Les artilleurs coloniaux (Indigènes _colonies et Chine) portent sur leur tenue de campagne un écusson écarlate une ancre de couleur jonquille. Ils portent une chéchia kaki et le casque est frappé avec une ancre verticale.
-Les artilleurs coloniaux (Indigènes _France et Afrique du Nord_) portent sur leur tenue de campagne un écusson écarlate une ancre de couleur jonquille. Ils portent une chéchia kaki et le casque est frappé avec une ancre verticale.
-Les artilleurs de montagne portent sur leur tenue de campagne un écusson écarlate avec deux soutaches et un numéro, le tout de couleur bleu. Ils portent un béret bleu frappé d’une grenade écarlate, le casque lui étant frappé d’un insigne représentant des canons croisés et une grenade marquée RF.
-Les hommes du génie portent sur leur tenue de campagne un écusson noir frappé de deux soutaches et d’un numéro de couleur écarlate qui surmonte un cor de chasse rouge. Le casque est frappé d’un insigne représentant une cuirasse et un casque antique.
-Les sapeurs forestiers portent sur leur tenue de campagne un écusson noir frappé de deux soutaches et d’un numéro de couleur écarlate. Le casque est frappé d’un insigne représentant une cuirasse et un casque antique.
-Les hommes du train et les secrétaires d’état-major portent sur leur tenue de campagne un écusson vert frappé de chiffres garance avec sur le casque la grenade et les lettres RF.
-Les commis et ouvriers d’administration militaire portent sur leur tenue de campagne un écusson gris clair frappé de chiffres garance avec sur le casque la grenade et les lettres RF.
-Les infirmiers militaires portent sur leur tenue de campagne un écusson garance frappé de chiffres bleu clair avec sur le casque une caducée.
-Les élèves de l’École enfantine Heriot portent une vareuse et un pantalon gris bleu, des brides d’épaulette, un béret bleu foncé avec une grenade rouge. Le collet est rabattu.
-Les élèves de l’École d’enfants de troupe portent une vareuse et un pantalon gris bleu, des brides d’épaulette, un képi rouge avec un bandeau et des soutaches bleu foncé, une grenade rouge ornant le képi. Le collet est rabattu. Ils disposent également d’une rotonde gris bleu.
-Les élèves de l’École militaire de La Flèche portent une vareuse et un pantalon bleu foncé, un képi rouge avec un turban bleu foncé orné d’une grenade rouge. Le collet est rabattu et les élèves de cette Ecole disposent également d’un manteau capote bleu foncé.
-Les élèves de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr portent une tunique bleu noir, un pantalon garance avec une bande bleu ciel, des boutons or, des épaulettes rouges, un shako bleu ciel avec une plaque de cuivre jaune, le collet et les pattes de collet étant bleu ciel tout comme les pattes de parements. Les «Cyrard» portent également un manteau bleu noir.
-Les élèves de l’École Polytechnique portent une tunique et un pantalon bleu noir à double bande écarlate, des tresses d’épaules et des boutons or, un bicorne ou un képi, un collet droit et des pattes de parement bleu noir tout comme le manteau.
-Les élèves de l’École du service de santé (Bordeaux et Lyon-Bron) portent une tunique bleu noir, un pantalon rouge à bandes noires, une caducée or sur le collet, un bicorne ou un képi à bandeau cramoisi, un collet en velours cramoisi avec des pattes de collet bleu noir, les pattes de parement étant bleu noir tout comme le manteau porté par les élèves.
-Les élèves de l’École militaire d’infanterie de Saint-Maixent, de l’École militaire d’artillerie de Poitiers et de l’École militaire du génie de Versailles pour leur tenue d’origine avec un képi d’adjudant.
-Pour ce qui est de l’École d’application de la cavalerie de Saumur, les élèves de 1ère année portent leur tenue d’origine mais en 2ème année, ils portent une tenue d’officier avec un pantalon garance à double bande et passepoil bleu. Cette tenue ne change pas quand lui succède en 1943 l’École d’application de l’Arme Blindée-Cavalerie.
Marques distinctives des officiers en campagne
En campagne, la grande tenue chatoyante est bien entendue rangée au placard au profit d’une tenue identique aux hommes du rang dans un terne mais plus sécurisant kaki.
Infanterie
-Les officiers de l’infanterie portent un écusson kaki avec deux soutaches bleu foncé, un numéro et des galons en or, une vareuse, un manteau et un képi kaki.
-Les officiers de l’infanterie de forteresse type Nord-Est portent un écusson kaki avec deux soutaches et un numéro bleu foncé, des galons en or, une vareuse, un manteau et un béret kaki frappé d’une grenade or.
-Les officiers de l’infanterie de forteresse alpine portent un écusson kaki avec trois soutaches et un numéro bleu foncé, des galons or, une vareuse, un manteau kaki, un béret bleu foncé frappé d’une grenade or.
-Les officiers de l’Infanterie de montagne portent un écusson kaki avec deux soutaches et un numéro bleu foncé, des galons or, une vareuse et un manteau bleu foncé, un béret bleu foncé frappé d’une grenade or.
-Les chasseurs alpins portent un écusson noir avec deux soutaches en soie jonquille frappé d’un cor et d’un n° en argent, des galons en argent, une vareuse et une pèlerine bleu clair, un béret bleu foncé frappé d’un cor de chasse en argent.
-Les chasseurs à pied portent un écusson noir avec deux soutaches en soie jonquille avec un cor et un n° en argent, des galons en argent, une vareuse et un manteau bleu foncé (bien qu’en temps ils doivent normalement porter un manteau kaki). Les galons sont en argent et le béret comme le casque sont en bleu foncé avec comme attribut un cor de chasse en argent.
-Les officiers de l’infanterie coloniale (Européens, France, Afrique du Nord ) portent un écusson kaki avec deux soutaches écarlates, une ancre or et un numéro écarlate. Ils portent des galons or, une vareuse et un manteau kaki ainsi qu’un casque kaki.
-Les officiers de l’infanterie coloniale (Européens, France, Afrique du Nord ) portent un écusson kaki avec deux soutaches garances, une ancre or sous le n° garance. Ils portent des galons or, une vareuse et un manteau kaki ainsi qu’un casque kaki.
-Les officiers des zouaves portent un écusson kaki avec deux soutaches garances et un n° en or tout comme les galons. La vareuse, le manteau et le casque sont kaki.
-Les officiers des tirailleurs algériens et tunisiens portent un écusson kaki avec deux soutaches bleu clair et un n° or tout comme les galons. La vareuse, le manteau, la chéchia et le casque sont kaki.
-Les officiers des tirailleurs marocains portent un écusson kaki avec deux soutaches bleu clair, un n° et une étoile en or tout comme les galons. Ils portent une vareuse, un manteau, un képi et une chèche kaki.
-Les officiers de l’Infanterie légère d’Afrique portent un écusson kaki avec deux soutaches violettes et un numéro argent avec des galons dans le même métal. Ils portent une vareuse, un manteau, un képi et une chèche kaki.
-Les officiers des chars de combat portent un écusson kaki avec deux soutaches gris clair avec un numéro argent tout comme les galons. Ils portent un casque spécial, le casque des troupes motorisées modèle 1935.
Cavalerie
-Les cuirassiers portent un écusson bleu foncé avec deux soutaches garance avec un numéro et des gallons argent. Ils portent un calot (bonnet de police) ou un casque.
-Les cuirassiers motorisés portent un écusson bleu foncé avec deux soutaches garance et une violette avec un numéro et des gallons argent. Ils portent un calot (bonnet de police) ou un casque.
-Les dragons portent un écusson bleu foncé avec deux soutaches blanches avec un numéro et des gallons argent. Ils portent une calot (bonnet de police) ou un casque.
-Les dragons portés portent un écusson bleu foncé avec deux soutaches blanches et une violette avec numéro et des gallons argent. Ils portent un calot (bonnet de police) puis un béret noir de cavalerie ou un casque.
-Les officiers des chasseurs à cheval portent sur leur uniforme de campagne un écusson bleu foncé avec deux soutaches vertes et un numéro en argent, le même métal étant utilisé pour les galons. Ils portent comme coiffure un calot puis le béret noir standard de la cavalerie ou un casque modèle 1926 ou plus récent.
-Les officiers des hussards portent sur leur uniforme de campagne un écusson bleu foncé avec deux soutaches bleu ciel et un numéro en argent, le même métal étant utilisé pour les galons. Ils portent comme coiffure un calot puis le béret noir standard de la cavalerie ou un casque modèle 1926 ou plus récent.
-Les officiers des unités d’automitrailleuses portent sur leur uniforme de campagne un écusson bleu foncé avec deux soutaches violettes et un numéro en argent, le même métal étant utilisé pour les galons. Ils portent comme coiffure un calot puis le béret noir standard de la cavalerie ou le casque modèle 1935 des troupes motorisées.
-Les officiers des chasseurs d’Afrique portent sur leur uniforme de campagne un écusson bleu foncé avec deux soutaches jonquille et un numéro en argent, le même métal étant utilisé pour les galons. Ils portent comme coiffure une chéchia ou un casque modèle 1926 ou plus récent.
-Les officiers des spahis algériens et tunisiens portent sur leur uniforme de campagne un écusson bleu foncé avec deux soutaches jonquille et un numéro en or, le même métal étant utilisé pour les galons. Ils portent comme coiffure un képi puis le béret noir standard de la cavalerie ou un casque modèle 1926 ou plus récent.
-Les officiers des spahis marocains portent sur leur uniforme de campagne un écusson bleu foncé avec deux soutaches jonquille et un numéro en or, le même métal étant utilisé pour les galons. Ils portent comme coiffure un képi puis le béret noir standard de la cavalerie ou un casque modèle 1926 ou plus récent.
-Les officiers du Régiment Étranger Cavalerie portent sur leur uniforme de campagne un écusson bleu foncé avec deux soutaches vertes et un numéro en argent, le même métal étant utilisé pour les galons. Ils portent comme coiffure un képi kaki puis le béret vert de la Légion ou un casque modèle 1926 ou plus récent.
-Les officiers des Groupes de Reconnaissance portent sur leur uniforme de campagne un écusson bleu foncé avec trois soutaches blanches et un numéro en argent, le même métal étant utilisé pour les galons. Ils portent comme coiffure un képi ou le casque modèle 1935 des troupes motorisées.