Mitteleuropa Balkans (146) Yougoslavie (34)

Autos blindées

Autos blindées Peugeot

Les premières autos blindées apparaissent au début du vingtième siècle. C’est dans les colonies où la mobilité est essentielle que des véhicules automobiles armées de mitrailleuses voit le jour. Les premières sont de simples véhicules de tourisme disposant d’une mitrailleuse mais le blindage ne tarde pas à faire son apparition.

Durant le premier conflit mondial l’utilisation sera limitée sur le front de l’ouest guerre de tranchées oblige mais plus important sur le front de l’est où le terrain s’y prêtait nettement mieux.

La France se dota d’autos blindées mais aussi d’autocanons surnommés «torpilleurs à roulette» car armées d’un canon de 37 ou de 47mm de marine.

Parmi ces véhicules figure des véhicules de la firme Peugeot. Elles combinaient un châssis de camion et une caisse blindée.

La Yougoslavie récupère quatre de ces autos blindées à la fin du conflit. Déjà déclassées à l’époque, elles sont pourtant encore en service en 1949 !

Engagées au combat elles sont toutes détruites. La première saute sur une mine antichar allemande, la seconde est détruite par un canon antichar italien de 47mm, la troisième est victime d’un accident, tombant dans un ravin en Bosnie-Herzegovine et la dernière lors de la destruction d’une caserne de Sarajevo par l’artillerie allemande.

L’Auto blindée Peugeot était une auto blindée de conception et de fabrication française pesant 5 tonnes, mesurant 4.8m de long pour 1.8m de large et une hauteur de 2.8m. Motorisée par un moteur essence de 40ch elle pouvait atteindre la vitesse 40km/h sur route et franchir 140km. Elle était armée d’une mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914 de 8mm puis ultérieurement par une mitrailleuse de 7.92mm alimentée à 2000 coups.

Panhard AMD-178

Affectueusement surnommée «Pan Pan» en raison du bruit de son moteur deux temps, l’automitrailleuse de découverte modèle 1935 était une auto blindée 4×4 de conception et de fabrication française, une voiture véloce et maniable armée d’un canon de 25mm puis d’un canon de 47mm.

Au final ce sont donc 1237 AMD modèle 1935 produits. Ils se répartissent entre 32 exemplaires coloniaux pour l’Indochine (trois hommes, tourelle monoplace), 174 véhicules PC, 320 AMD 35 AFN (identiques au type métropole mise à part un refroidissement du moteur plus important pour pouvoir opérer par temps chaud) soit un total de 526 laissant un total de 711 AMD type métropolitain.

Sur les 1031 véhicules métropolitains et AFN, 320 furent équipés d’une nouvelle tourelle biplace armée d’un canon de 47mm pour améliorer leur potentiel antichar, ces véhicules servant au sein des GRDI des Division d’Infanterie Alpine (DIAlp) et au sein du régiment de découverte de la 1ère DLC, le 4ème Régiment de Spahis Tunisiens.

Cette automitrailleuse de découverte _dernière exemplaire de ce type avec la Gendron-Somua AM 39_ va équiper les régiments de découverte des Divisions Légères Mécaniques, des régiments d’automitrailleuses des Divisions de Cavalerie (futurs régiments de découverte de non moins futures DLM) ainsi que des GRDI motorisés.

Suite à la décision du général Gamelin de ne pas poursuivre dans la voie des véhicules trop faiblement blindés (27 février 1940), «Pan Pan» va peu à peu céder la place à sa grande soeur, l’AutoMitrailleuse Puissante (AMP) AM modèle 1940 P ou AM 40 P.

Sa carrière n’est pas pour autant terminée puisqu’elle va servir à la motorisation des GRDI montés en Afrique du Nord, au Levant ainsi qu’en métropole au profit des trois groupe de reconnaissance rattachés aux DIAlp. Il va aussi servir au Groupement Motorisé de Corse (GMC) avec huit exemplaires.

Elle va continuer à servir également en Indochine au sein du Groupement Mécanisé Colonial (future 2ème DLC) ainsi qu’au sein de deux escadrons indépendants.

Les autres véhicules vont être stockés précieusement et vont équiper des GRCA et des GRDI de mobilisation en attendant que suffisamment d’AM 40 P ne sortent des chaines de Panhard pour les équiper.

Durant la Pax Armada la Yougoslavie cherche à renforcer ses moyens militaires et notamment dans les domaines de la mécanisation et de la motorisation. Elle souhaite notamment acquérir des autos blindées modernes et se tourne vers la France.

Elle évalue l’AM modèle 1940 et l’AMD modèle 1935 marquant sa préférence pour la seconde mais se montre désappointée quand la France annonce que la production à cessé. Comme les demandes sont modestes, le gouvernement français autorise la cession de «Pan Pan» stockés ainsi que des soixante-six Gendron-Somua AM.39.

Ces autos blindées vont équiper les seize divisions d’infanterie et la brigade mécanisée.

Les premières disposaient d’un bataillon de cavalerie organisé en deux escadrons montés, un escadron cycliste et un peloton d’autos blindées qui aurait du devenir escadron mais le temps comme les moyens de ne le permis pas, chaque peloton disposant de cinq véhicules (quatre du rang et un pour le chef de peloton).

La brigade mécanisée elle disposait d’une compagnie de reconnaissance motorisée organisée en un peloton de commandement et de soutien et trois pelotons de cinq véhicules plus un véhicule pour le commandant de compagnie et son adjoint.

Cela nous donne un besoin de 97 véhicules. Outre trente-sept Gendron-Somua AM.39 on trouve soixante Panhard AMD modèle 1935, des véhicules sortis des stocks et entièrement remis en état.

Associés ultérieurement à d’autres véhicules livrés comme volant de fonctionnement ce soint quatre-vingt quatre Panhard AMD 178 qui ont été livrées à la Yougoslavie.

Ces véhicules vont naturellement participer à la Campagne de Yougoslavie en assurant moins de pures missions de reconnaissance que des missions d’écrans et de couverture. Parfois ces autos blindées assuraient l’appui de l’infanterie, mission pour laquelle elles n’étaient absolument pas conçus mais comme on dit à la guerre comme à la guerre.

Les pertes ont été lourdes et sur soixante-douze véhicules en ligne après mobilisation, quarante ont été détruits, vingt-deux capturées par les italiens et les allemands, les premiers les réutilisant après les avoir réarmés avec un canon de 20mm Breda pour des missions d’escorte de convois et de patrouille alors que les seconds les ont envoyés en Allemagne pour l’entrainement.

Comme d’autres «Pan Pan» ont été capturées durant la Campagne de France, des unités d’éclairage ont été mises ou remises sur pied avec ces véhicules en attendant la disponibilité d’auto blindées made in germany.

Les dix derniers véhicules sont parvenus jusqu’en Grèce puis ont été transférées en Palestine puis en Egypte, six véhicules encore en état servant d’élément blindé de protection pour le roi et la famille royale. Deux de ces véhicules ont été préservés jusqu’à nos jours. En revanche les véhicules utilisés par les allemands et les italiens ont tous été détruits.

L’Automitrailleuse de Découverte modèle 1935 était une auto blindée de conception et de fabrication française pesant 8200kg en ordre de combat, mesurant 4.79m de long pour 2.01m de large et 2.31m de haut. Motorisée par un moteur Panhard de 105ch, elle pouvait atteindre la vitesse maximale de 72km/h sur route et de 47km/h en tout terrain sachant que l’autonomie sur route était de 300km.

Le blindage maximal était de 20mm et l’armement était composé d’un canon de 25mm semi-automatique modèle 1935 alimenté par 150 obus associé à une mitrailleuse de 7.5mm MAC-31 avec 3750 cartouches. Une mitrailleuse de rechange est embarquée, mitrailleuse qui est souvent utilisée comme arme antiaérienne.

L’équipage se compose d’un chef de voiture et d’un tireur en tourelle, d’un onducteur et d’un inverseur en caisse

AM Gendron-Somua modèle 1939

Cette automitrailleuse est la dernière AutoMitrailleuse de Découverte (AMD) avant que le général Gamelin décide d’abandonner ce concept en raison d’un blindage trop faible.

Cette automitrailleuse à une longue histoire, étant à l’origine une AutoMitrailleuse de Reconnaissance (AMR) à trois roues. Le premier prototype à une stabilité insuffisante mais le second est meilleur.

Son inventeur, M. Gendron n’ayant pas les moyens d’assurer l’industrialisation, Somua reprend les bases du projet mais avec quatre roues, le prototype étant présenté en décembre 1937 et testé jusqu’en août 1938.

Il est adopté en septembre 1939 sous le nom d’AM Gendron-Somua modèle 1939. Elle va être produite à seulement 150 exemplaires livrées entre août 1940 et juin 1941. Elles vont être utilisées dans l’Empire et pour la sécurité intérieure en métropole au profit de la gendarmerie mais pas comme AMD au sein des GRDI.

Un peloton de douze est envoyée en Martinique alors secouée par des mouvements autonomistes/indépendandistes, deux pelotons de douze voitures étant envoyé au Levant, un au Liban et un en Syrie, ces trois pelotons soit 36 véhicules étant mis en œuvre par la gendarmerie.

La compagnie montée saharienne devient une unité motorisée avec deux pelotons de douze voitures soit 24 AM 39 Gendron Somua.

Le groupe spécial blindé de Satory dispose de vingt-quatre véhicules

Au total 84 véhicules sont en ligne, les autres véhicules étant stockés. Vingt d’entre-eux sont livrés à la Yougoslavie pour équiper quatre pelotons de cavalerie et ainsi offrir une capacité de reconnaissance et d’éclairage.

Ces véhicules vont participer à la Campagne de Yougoslavie au cours de laquelle ils sont tous détruits, leur faible blindage ne leur laissant aucune chance contre un ennemi bien équipé en armement antichar.

L’AM Gendron-Somua modèle 1939 était une automitrailleuse de découverte de conception et de fabrication française pesant 6300kg en ordre de combat, mesurant 3.74m de long 2.05m de large et 2m de haut.

Propulsée par un moteur Somua de 75ch, elle pouvait atteindre la vitesse maximale de 69km/h sur route et franchir toujours sur route 340km. Elle était «protégée» par un blindage de 15mm d’épaisseur maximum.

L’armement était identique à celle des Panhard mais la tourelle armée d’un canon de 25mm et d’une mitrailleuse MAC de 7.5mm était monoplace puisque l’équipage se composait de seulement deux hommes.

M-8 Greyhound

A l’automne 1940, l’US Army s’interrogea sur les conflits futurs et notamment l’emploi des chars de combat. Elle identifia le besoin d’un véhicule de reconnaissance rapide et bien armé pour éclairer les unités de char. Après avoir hésité entre un châssis chenillé, un châssis mixte et un châssis à roues, l’US Army sélectionna en septembre 1943 le projet de Ford.

Baptisé à l’origine T22, il fût officiellement adopté en mars 1944 sous le nom de M8 Light Armored Car, son surnom «Greyhound» ayant été attribuée officiellement en mai 1950 sans que l’origine du nom (lévrier) ne soit connu avec exactitude.

Il s’agissait d’un véhicule 6×6, rapide (90 km/h sur route), bien protégé et armé d’un canon de 37mm qui constituait un bon compromis pour un véhicule de reconnaissance, permettant de détruire quasiment tous ses homologues adverses mais qui n’était pas trop puissant pour ne pas pousser les équipages à engager inconsidérément le combat.

Les premiers véhicules de série sont mis en service à l’été 1944. Toujours en service en septembre 1948 et a fortiori en avril 1950, le M-8 Greyhound est l’automitrailleuse standard des forces armées américaines, étant utilisée par l’US Army mais également par les Marines.

La production cesse en janvier 1953, lui succédant une automitrailleuse 8×8, la M-17. La M-8 reste en service jusqu’à la fin du conflit, étant définitivement remplacée par la M-17 en 1957 dans les unités d’active, la réserve la conservant jusqu’au milieu des années soixante.

La seule variante de la M-8 fût un véhicule de transport blindé, la M-20 Armored Utility Car utilisé le transport logistique et le transport de troupes.

La M-20 disposait d’une caisse plus haute, sans tourelle avec pour tout armement une mitrailleuse de 12.7mm sous bouclier.

Le véhicule à été utilisé pendant et après la guerre par l’Arabie Saoudite, l’Autriche, la Belgique, le Brésil, Chypre, Colombie, Corée, Ethiopie, Grèce, Guatemala, Haïti, Iran, Italie, Jamaïque, Madagascar, Mexique, Niger, Norvège, Paraguay, Pérou, Portugal, Royaume-Uni, Salvador, Chine, Thaïlande, Turquie, Venezuela, Vietnam et Yougoslavie.

La Yougoslavie va recevoir des M-8 Greyhound dans le cadre de la reconstitution de ses forces armées.

La division d’infanterie type 1950 tout comme la 1ère division blindée disposent d’un bataillon de reconnaissance organisé en une compagnie de commandement et de soutien, une compagnie de chars légers M-24 Chaffee et deux compagnies de M-8 Greyhound.

Ces compagnies sont organisées en un peloton de commandement et de soutien, un peloton de transmission et trois pelotons de cinq Greyhound soit un total de quinze véhicules de rang plus deux véhicules hors rang (celui du commandant de compagnie et de son adjoint) soit un total de 17 véhicules par compagnie. Ces cinq bataillons de reconnaissance regroupe ainsi un total 170 véhicules.

A cela s’ajoute au sein des deux régiments de chars de la 1ère division blindée un escadron d’éclairage et d’appui qui dispose de deux pelotons de cinq Greyhound, un peloton de chasseurs de chars M-10 et un peloton de commandement et de soutien. Enfin pour termine on trouve au sein de chaque escadron de chars un peloton d’éclairage de huit M-8 Greyhound. Cela nous donne respective 20 et 48 véhicules.

L’armée yougoslave va donc recevoir 238 Greyhound pour équiper ses unités de combat plus quelques exemplaires pour l’entrainement à l’arrière.

Ces véhicules vont se comportement honorablement mais sans briller. Dès le printemps 1955, les premières M-17 arrivent pour remplacer leurs ainées, remplacement achevé au début des années soixante, Washington ayant honoré son contrat en dépit du renversement de la monarchie peut être dans l’espoir de circonvenir les nouveaux maitres de Belgrade qui pour des raisons de propagande relégueront rapidement les M-17 à la réserve pour des véhicules idéologiquement plus présentables.

La M-8 Greyhound était une auto blindée de conception et de fabrication américaine pesant 7.940 tonnes en ordre de combat, mesurant 5m de long pour 2.54m de large et 2.248m de haut. Motorisée par un moteur essence Hercules IXD de 110ch, elle pouvait atteindre une vitesse maximale de 90km/h sur route mais de seulement 48km/h en tout terrain, l’autonomie étant de 640km.

Protégée par un blindage de 3 à 19mm, elle était armée d’un canon de 37mm M6 avec 80 obus, d’une mitrailleuse coaxiale de 7.62mm Browning M1919A4 avec 1500 cartouches et d’une mitrailleuse antiaérienne de 12.7mm avec 400 cartouches

En ce qui concerne l’équipage il était composé de quatre hommes avec un chef de char, un canonnier/chargeur, un pilote et copilote/radio.

AM modèle 1940P

Automitrailleuse Puissante modèle 1940

Le 3 mai 1938, l’armée de terre lance un programme d’AutoMitrailleuse Puissante (AMP) pour aboutir à un véhicule de reconnaissance rapide, bien protégé et bien armé.

La rapidité est une caractéristique commune avec les AMD mais leur blindage est nettement plus important avec 40mm (identique aux chars légers de l’époque) tout comme l’armement avec un canon de 37mm semi-automatique modèle 1938, le nouveau canon standard des chars légers.

L’AMP va remplacer à la fois l’AMR et l’AMD suite à la décision prise le 27 février 1940 par le général Gamelin de cesser la production des véhicules de combat peu blindés, signant l’arrêt de mort de la Gendron-Somua et de la voiture spéciale modèle 178.

Le programme demande une voiture de 7 tonnes en ordre de marche, blindée à 40mm, armée d’un canon de 37mm et d’une mitrailleuse, pouvant circuler en tout-terrain (25 à 40 km/h) et sur route de 80 à 100 km/h.

Bucciali et Laffly sont consultés mais ne dépassent pas le stade de l’avant projet, laissant Gendron et Panhard continuer même si la première firme n’ayant pas les reins solides, elle laissa Panhard poursuivre seul le dévellopement d’une AMP qui devait désormais avoir un blindage de 60mm et un canon de 47mm comme les chars légers appelés à remplacer les AMR à mitrailleuses.

Le prototype de la Panhard 201 est présenté au printemps 1940, une première commande de 600 exemplaires étant passée le 1er mai 1940 mais la production ne commence qu’en septembre, la Panhard AM 40 P remplaçant alors son ainée «Pan Pan» sur les chaines de montage.

Une première commande de 600 exemplaires est honorée en septembre 1942 suivit d’une deuxième passée en septembre 1941 et qui est honorée en avril 1944. Ces véhicules vont armer les GRDI et les régiments de découverte des DLM.

A l’issue des 1200 AMP standard la production passe aux versions spécialisées, la version poste de commandement, la version dépannage et la version appui-rapproché avec un obusier court de 75mm inspiré de l’obusier de montagne modèle 1942.

328 AMP-Support, 43 AMP-PC et 82 AMP-D (Dépannage) sont ainsi commandées, véhicules livrés entre septembre 1944 et novembre 1945. A noter qu’une version antiaérienne avec un bitube de 25mm et une version porte-mortier de 120mm n’ont pas été produites en série.

Après ces 1643 véhicules produits, la production va continuer à rythme réduit (quinze par mois de décembre 1945 à juillet 1948) soit un total de 480 véhicules produits, les 2/3 soit 320 véhicules étant en version AMP, 100 en version AMP-S, 30 en version PC et 30 en version dépannage.

La production va dès août 1948 reprendre à plus grande échelle, 30 et parfois même 40 véhicules par mois, montée en puissance facilitée par l’ouverture d’une deuxième chaine de montage chez Delaunay-Belville et par la commande massive d’acier à blindage en Grande Bretagne et aux Etats-Unis.

Quand éclate le second conflit mondial en septembre 1948, on trouve un total de 1356 véhicules en ligne plus 671 véhicules de réserve donc beaucoup vont rejoindre les unités de mobilisation.

Comme nous l’avons vu plus haut à propos de l’AMD modèle 1935, la Yougoslavie à évalué l’AM modèle 1940P pour équiper ses unités de reconnaissance avant de préférer probablement pour des raisons de coût la célèbre «Pan Pan».

Ce n’était que pour mieux y revenir à la fin du conflit quand pour équiper ses deux Divisions Légères d’Infanterie (DLI) la France va céder de quoi créer deux compagnies d’autos blindées soit un total de vingt-huit véhicules en AM modèle 1940P plus six AMP-SUPPORT (trois par compagnie), deux AMP-PC (une compagnie) et quatre AMP-D (deux compagnies) soit un total de 40 véhicules.

Ces blindés arrivent trop tard pour réellement combattre. Elles sont maintenues en service après guerre mais en 1957 les deux DLI sont dissoutes. Est-ce la fin de leur carrière yougoslave non car les véhicules vont former un régiment de cavalerie indépendants qui vont utiliser ces véhicules jusqu’en 1966 quand l’usure et le manque de pièces à entrainer leur retrait du service actif.

L’AM modèle 1940P était une automitrailleuse biplace de conception et de fabrication française pesant 9750kgg en ordre de bataille, mesurant 4.45m de long pour 2m de large et une hauteur de 1.80m.

Motorisé par un moteur Panhard de 92ch, elle pouvait atteindre la vitesse maximale de 80 à 100km/h sur route et de 25 à 40km/h en tout terrain avec une autonomie de 400km sur route.

Protégée par un blindage maximum de 60mm, cette auto blindée disposait d’une tourelle monoplace où le chef de char/tireur disposait d’un canon de 47mm semi-automatique modèle 1935 avec 90 obus associé à une mitrailleuse de 7.5mm MAC 31 avec 3500 cartouches.

Autres véhicules

M-3 Scout Car

Le véhicule blindé léger M-3 connu par son constructeur comme la White Scout Car était le véhicule léger à tout faire de l’US Army avant l’apparition de la jeep. Conçu comme un petit véhicule de reconnaissance destiné à la cavalerie, il allait être utilisé également pour des missions de patrouille, de commandement, d’ambulance et de traction d’armes lourdes.

Après la production de 64 M-3, l’US Army décide de commander une version améliorée baptisée M3A1. Celle ci disposait d’une coque plus longue et plus large lui permettant d’embarquer jusqu’à sept fantassins.

Après la production de 8500 M-3A1 de septembre 1940 à octobre 1948, une version M-3A2 lui succède sur les chaines de montage.

Le moteur est plus puissant, le blindage renforcé et le véhicule peut recevoir une véritable tourelle armée de deux mitrailleuses de 12.7mm, faisant d’elle une véritable auto-blindée. Au final ce sont 20000 véhicules qui sont produits jusqu’en décembre 1953 quand la production s’arrête.

Ce véhicule va être utilisé sur tous les théâtre d’opérations du Pacifique à la Norvège en passant par l’Europe du Nord-Ouest et la Méditerranée. Outre l’US Army, le véhicule à été livré à la Chine, à l’URSS, à la Grande-Bretagne, à la Belgique, la République Dominicaine, l’Australie, le Brésil, le Cambodge, le Canada, le Chili, la Colombie, la Grèce, le Liban, le Laos, le Mexique, la Norvège, les Philippines, le Portugal, le Vietnam et la Yougoslavie.

La Yougoslavie à acquis ce véhicule pour la liaison générale, l’évacuation sanitaire, le remorquage de remorques ou de canons légers et surtout pour la reconnaissance et la conduite de tir au sein de l’artillerie.

C’est ainsi que chaque régiment d’artillerie yougoslave possédait une batterie de reconnaissance et de conduite de tir avec un peloton de huit M-3 Scout Car pour abriter des observateurs d’artillerie.

Véhicule fiable et robuste, il fût très apprécié de ses équipages. Il à combattu dans les Balkans principalement donc au profit de l’artillerie mais quelques «voitures d’éclairage» ont été également utilisées pour la sécurisation des arrières et l’escorte de convois dans des zones où pouvaient se trouver des éléments ennemis isolés, éléments qui militairement ne posaient pas de problèmes mais qui générait une vraie insécurité.

Ces véhicules sont restés en service dans l’armée de terre yougoslave jusqu’à la fin des années soixante. Le nombre livré est incertain variant selon les sources de 98 à 124 sans que l’on sache l’origine de cette différence.

La M-3 Scout Car était un véhicule blindé leger de conception et de fabrication américaine pesant 4 tonnes, mesurant 5.6m de long pour 2m de large et une hauteur de 2m. Motorisée par un moteur diesel Hercules IXD de 110ch, elle pouvait atteindre une vitesse maximale sur route de 89km/h et parcourir toujours sur route 403km.

Son blindage variait selon les endroits de 6 à 13mm, son armement pouvant comporter une une mitrailleuse de 12.7mm Browning M2 et deux mitrailleuses Browning M1919A4 de 7.62mm. Son équipage était composé d’un conducteur et de sept hommes qu’il s’agisse de fantassins, d’observateurs d’artillerie ou de servants d’armes lourdes.

M-3 Half-Track

A la fin du premier conflit mondial les différentes armées se heurtent à un problème. Les véhicules à roues sont rapides sur route mais lents et patauds en terrain bouleversé alors que les véhicules chenillés qui se déplacent avec aisance en terrain difficile tout est relatif sont à la peine sur les routes.

Une solution idéale semble être de combiner roues et chenilles. C’est l’acte de naissance des semi-chenillés ou half-track dans la langue de Shakespeare. Toutes les armées ou presque vont s’équiper de ses véhicules pour le transport de troupes, le transport logistique, le soutien et parfois pour le combat.

A l’usage on découvrira qu’il s’agit d’une fausse bonne idée et l’après seconde guerre mondiale vera la disparition des semi-chenillés au profit de véhicules chenillés et de véhicules à roues, les deux catégories ayant connu de spectaculaires progrès.

L’un si ce n’est le plus célèbre des semi-chenillés est le M-3 Halftrack, un semi-chenillé de conception et de fabrication américaine. Ce n’était pas le premier à équiper l’US Army puisque le M-2 conçu initialement comme tracteur d’artillerie et comme véhicule de reconnaissance de cavalerie l’avait précédé. Le M-3 à été conçu dès l’origine comme transport de troupes.

Il disposait d’une seule porte d’accès et des sièges pour douze hommes. Cinq sont installés dans le compartiment arrière sur les parois et trois dans la cabine. Généralement, les fantassins sont à l’arrière, la cabine accueillant le conducteur, un mitrailleur et le chef de groupe.

Standardisé début 1942 après la résolution de nombreuses maladies de jeunesse, le M-3 est produit pour équiper les divisions blindées et les divisions d’infanterie mais aussi les Marines.

Toujours en production en septembre 1948, le M-3 est remplacé sur les chaines de montage par le M-3A1 en mars 1949 puis par le M-3A2 en juin 1952 et enfin le M-3A3 en septembre 1953.

Les différences entre les variantes concernant le moteur (plus puissant), un blindage renforcé et une maintenance rendue plus aisée, le RETEX permettant au fabriquant d’améliorer quasiment en continu le véhicule.

La production cesse en mars 1955, le véhicule restant en service jusqu’en mars 1962 quand il est définitivement remplacé par un nouveau battlefield taxi, un taxi du champ de bataille, le M-113. Au total 44000 véhicules ont été produits.

Outre la variante de base utilisée pour le transport de troupes et le soutien logistique, le M3 à été décliné en de nombreuses variantes spécialisées comme commandement et contrôle, porte-mortier, antichar, antiaérien, génie, dépannage, évacuation sanitaire….. .

Outre les forces armées américaines, le M-3 à été utilisé par la Belgique, le Brésil, le Canada, le Chili, la Chine, la Tchécoslovaquie, le Danemark, la République Dominicaine, la France, l’Allemagne (après guerre), la Grèce, l’Italie (après guerre mais également avec l’armée co-belligérante), l’Inde, le Japon (après guerre), le Liban, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Pakistan, les Phillipines, le Portugal, la Pologne, l’URSS, la Turquie, la Grande-Bretagne et la Yougoslavie.

La Yougoslavie s’intéresse au M-3 avant le second conflit mondial mais probablement échaudée par les problèmes mécaniques elle préfère commander en masse des camions pour l’infanterie portée de la brigade mécanisée.

Quand il s’agit de reconstituer ses forces, le gouvernement yougoslave choisit ce semi-chenillé plutôt que des chenillés intégraux comme l’ont fait les français et les britanniques dans leurs unités motomécaniques.

Ces véhicules vont équiper l’infanterie portée de la 1ère division blindée mais aussi les divisions d’infanterie. L’artillerie va utiliser certains de ses véhicules pour le remorquage de pièces d’artillerie aux côtés de camions, le génie pour différents travaux de force. Le nombre exact de véhicules livré est incertain mais il est probablement supérieur à 500 exemplaires.

Ces véhicules sont restés en service dans l’armée yougoslave jusqu’au début des années soixante-dix date à laquelle ils sont remplacés par des véhicules chenillés. Pas impossible cependant que certains véhicules soient restés dans les dépôts au cas où.

Le M-3 Half-track était un semi-chenillé de conception et de fabrication américaine pesant 9.047 tonnes, mesurant 6.17m de long pour 1.95m de large et 2.26m de haut. Motorisé par un moteur White 160Ax de 147ch, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 72km/h sur route et franchir 320km. Il était généralement armé d’une mitrailleuse Browning M2 de 12.7mm et une mitrailleuse de 7.62mm Browning M1919A4 et son équipage se composait d’un conducteur et de douze passagers (généralement un mitrailleur et onze fantassins dont le chef de groupe)

Miscellanées

-Avant le second conflit mondial, l’armée royale yougoslave était partiellement motorisée, motorisation qui reposait sur des camions acquis aux Etats-Unis auprès des firmes GMC, Dodge et Chevrolet.

-Après sa reconstitution en Afrique du Nord, la nouvelle armée yougoslave à reçu de nombreux camions, des camionnettes et bien entendu l’immortelle, la célébrissime Jeep utilisée aussi bien pour des missions logistique que de combat.

22-Armée de terre : armement et matériel (51)

Véhicules hippomobiles et véhicules de gendarmerie

Véhicules hippomobiles

En septembre 1939, l’armée française est comme toutes les armées européennes (sauf peut être l’armée britannique) largement hippomobile pour les raisons que nous avons déjà vu.

La motorisation entamée au début des années trente voit la naissance d’une armée à deux vitesses ce qui peut poser des problèmes notamment pour le remorquage à grande vitesse des pièces d’artillerie sur route.

D’où la mise au point de trains rouleurs pour matériels hippomobiles de différents modèles fournis par Citroen-Kergresse et FAL, une solution transitoire, l’armée de terre préférant rapidement mettre les canons sur pneus ce qui donna un coup de jeune au vénérable canon de 75mm modèle 1897.

Dans cette catégorie, on trouve également des voiturettes, des avant-trains,voitures,fourgons et chariots :

-Avant-train de canon de 25 AC modèle 1936 et 1937

-Voiturette d’infanterie hippo/auto modèle 1937

-Voiture légère, voiturette et avant-train de cavalerie modèle 1911 M.38 et modèle 1937

-Voiture à munitions modèle 1921 et modèle 1909 M.27

-Voiture légère d’outils modèle 1909

-Voiture à vivres et à bagages

-Voiture forge d’infanterie modèle 1909

-Forge roulante pour artillerie

-Fourgon forge de cavalerie

-Fourgon omnibus modèle 1887 modifié

-Chariot omnibus modèle 1933

Les véhicules de la gendarmerie

Dans cette catégorie, nous allons aborder les véhicules spécifiques de la gendarmerie sachant que cette arme dispose de véhicules déjà mentionés comme des motos et des véhicules de liaison.

Les principaux utilisateurs d’un véhicule spécifique sont les gendarmes appartenant à la GRM ou Garde Républicaine Mobile (GRM), des véhicules pouvant transporter un peloton entier (soit un officier et 30 hommes) dans de bonnes conditions de confort sachant que les hommes doivent pouvoir y rester pendant des heures.

Au Renault ADR bâché succède le fourgon AGR nettement mieux conçu. Ce véhicule de 3.5 tonnes est complété après la mobilisation par des Renault AGC de 2 tonnes.

A la mobilisation de septembre 1939, la gendarmerie met en place dans chaque armée des détâchements de prévôté chargé de la sécurité à l’arrière et de la gestion des prisonniers qui seront transportés dans des autocars adaptés mais qui on comprend pourquoi, n’auront pas le temps de servir. Elle va également mettre sur pied comme on l’à vu un bataillon de chars de combat, le 45ème BCC.

La guerre de Pologne terminée, la gendarmerie va continuer sa modernisation, recevant notamment des Gendron-Somua AM 39 pour assurer le maintien de l’ordre dans l’Empire.

Les véhicules spéciaux

Par véhicules spéciaux, il faut entendre des véhicules de soutien qui se rapprochent le plus possible des véhicules de combat. Il s’agit par exemples des véhicules légers ou moyens à roues servant de tracteur d’artillerie ou des chenilettes de ravitaillement pouvant tracter ou porter une arme à la manière de l’Universal Carrier britannique.

Ce sont des véhicules impossibles à trouver par réquisition qui impose des fabrications régulières et ce dès le temps de paix avec naturellement une accélération des productions à la mobilisation.

La motorisation commence avant même le premier conflit mondial mais il faut attendre les années vingt pour qu’une politique cohérente soit lancée avec la création en 1927 d’une inspection générale de la motorisation. En 1931, on fait la distinction entre la motorisation (utilisation de véhicules de transport pour déplacer des combattants) et la mécanisation (combattre en véhicules).

En décembre 1930, un programme d’équipement est lancé, programme définissant dix types de véhicules de soutien :

-Type N : ravitaillement de l’infanterie

-Type R : ravitaillement de l’infanterie, type neige

-Type O : transport de pièce antichar

-Type P : automoteur antichar

-Type T : transmissions (non blindé)

-Type K : transport de combattants

-Type Q : commandement et liaison, type neige

-Type M : commandement et liaison

-Type L : reconnaissance

-Type S : défense antiaérienne des colonnes

Mis à part le type N, ce programme n’aura guère de réalisation concrète. L’idée d’un système complet est abandonné au profit de programmes particuliers et limités.

La priorité ayant été donnée aux véhicules de combat, il faut attendre la guerre de Pologne pour que des réalisations concrètes commencent à apparaître massivement, permettant une meilleure motorisation de l’armée.

Dans cette catégorie, nous trouvons les véhicules légers, les chenillettes de ravitaillement et les tracteurs d’artillerie.

Voitures de liaison

Dès l’apparition de ce concept après le premier conflit mondial, une qualité s’impose : la vitesse, la voiture de liaison doit pouvoir remonter un convoi et donc être plus rapide que les véhicules qu’elle cotoie.

Les unités rapides optent donc d’abord pour des VLTT (Voitures de liaison tout terrain) à roues alors ques les unités lentes comme les régiments de chars préfèrent choisir des semi-chenillés. Ce dernier concept combinant davantage les défauts que les qualités, il est peu à peu abandonné au profit de véhicules entièrement à roues.

On définit alors deux catégories de VLTT. La première dite «VLTT 4/5 places» regroupe des véhicules de 4 ou 5 places, une puissance moteur de 45 ou 50ch, 4 roues motrices (4×4 ou 6×4), une vitesse maximale de 85 km/h, son rôle étant principalement les liaisons d’état-major.

La seconde dite «VLTT 6 places» regroupe des véhicules de six places, une puissance moteur de 50 ou 55ch, 4 ou 6 roues motrices et une vitesse maximale de 75 km/h.

Pour la première catégorie, le premier constructeur à proposé quelque chose est Berliet mais sa VURL est jugée fort médiocre. Elle est rapidement supplantée par la Licorne V15R. Cette voiture est en fait la Laffly V15R produit par un  consortium regroupant Licorne, Laffly et Hotchkiss.

Entre-temps, le Latil M7T1 s’étant révélé remarquable dans ses essais, il est prévu que dans la catégorie VLTT 4/5 places, elle succède au V15R mais seulement après que les besoins en tracteurs très légers d’artillerie ne soient couverts.

La firme de Levallois propose pour la deuxième catégorie, son W15R, un véhicule à six roues qui va cohabiter avec le S15R, un véhicule à six roues, version liaison, reconnaissance et transport de troupes du tracteur d’artillerie léger S15T produit pour le remorquage des canons de 75mm qu’il s’agisse du modèle 1897 sur pneumatique ou du TAZ modèle 1939.

On trouve également la voiture de liaison tout terrain six places Lorraine 72 qui ne fût finalement utilisé que par l’armée de l’air.

On étudiera également un concept de VLTT ultra-légère (une tonne) mais les différents véhicules testés ou envisagés resteront à l’état de projet ou de prototype, l’armée de terre comme l’armée de l’air voulant réduire le nombre de modèles en service.

Caractéristiques techniques des différents VLTT

-Licorne V15R

Poids : 2600kg Longueur 4.210m largeur 1.85m Hauteur 1.85m Vitesse maximale 79 km/h Moteur Hotchkiss 4 cylindres de 55ch à 3200 tours/minute

-Lorraine 72

Poids 2700kg (1200kg de charge utile) Dimensions : inconnues Puissance moteur : 30ch Vitesse maximale 59 km/h

Laffly S15R

Laffly S15R

-Laffly S15 R

Poids : 2850kg (charge utile 850kg) Longueur 4.64m largeur 1.85m hauteur 2.15m Motorisation : moteur essence 4 cylindres de 55ch Vitesse maximale 72 km/h

Véhicules de commandement et de transmission

Plus que jamais, la guerre moderne nécessite des transmissions fiables et solides. Dans ce domaine la France n’était pas la moins bien lotie même pour des raisons de «sécurité», elle préférait le téléphone à la radio.

Le téléphone qui nécessite des infrastructures importantes et donc vulnérables est parfaitement adaptée à la forme de guerre défensive imaginée par les généraux français depuis 1919.

Le retour d’une posture nettement plus offensive marque le retour en grâce de la radio qui n’avait jamais été abandonné mais dont le rôle avait été minoré.

Dans le domaine des véhicules de commandement, on trouve plusieurs véhicules à roues ou chenillés, généralement issus d’un véhicule de combat.

Citons une version PC du Lorraine 28, la Voiture de Dragons Portés utilisé par le 4ème RDP (1ère DLM) ainsi que le 5ème et le 17ème BCP intégrés respectivement à la 1ère et à la 2ème Division Cuirassée.

On trouve également une version de commandement de son successeur, le Laffly S20 TL ou encore une version de commandement des différents modèles de VBCP (Lorraine 38L, Lorraine 39L et Renault 40R).

On trouve également des véhicules radios blindés comme une version de l’AMD Panhard 178

22-Armée de terre : armement et matériel (40)

Gendron-Somua AM 39

Gendron-Somua AM 39

Gendron-Somua AM 39

Cette automitrailleuse est la dernière AutoMitrailleuse de Découverte (AMD) avant que le général Gamelin décide d’abandonner ce concept en raison d’un blindage trop faible.

Cette automitrailleuse à une longue histoire, étant à l’origine une AutoMitrailleuse de Reconnaissance (AMR) à trois roues. Le premier prototype à une stabilité insuffisante mais le second est meilleur.

Son inventeur, M. Gendron n’ayant pas les moyens d’assurer l’industrialisation, Somua reprend les bases du projet mais avec quatre roues, le prototype étant présenté en décembre 1937 et testé jusqu’en août 1938.

Il est adopté en septembre 1939 sous le nom d’AM Gendron-Somua modèle 1939. Elle va être produite à seulement 150 exemplaires livrées entre août 1940 et juin 1941. Elles vont être utilisées dans l’Empire et  pour la sécurité intérieure en métropole au profit de la gendarmerie mais pas comme AMD au sein des GRDI.

Un peloton de douze est envoyée en Martinique alors secouée par des mouvements autonomistes/indépendantistes, deux pelotons de douze voitures étant envoyé au Levant, un au Liban et un en Syrie, ces trois pelotons soit 36 véhicules étant mis en oeuvre par la gendarmerie.

La compagnie montée saharienne devient une unité motorisée avec deux pelotons de douze voitures soit 24 AM 39 Gendron-Somua.

Le groupe spécial blindé de Satory dispose de vingt-quatre véhicules

Au total 84 véhicules sont en ligne, les autres véhicules étant stockés.

Caractéristiques Techniques de l’AM Gendron-Somua modèle 1939

Poids en ordre de combat : 6300kg avec l’équipage

Dimensions : longueur 3.745m largeur hors tout 2.05m hauteur 2.00m

Motorisation : moteur Somua 4 cylindres délivrant 75ch

Performances : vitesse maximale 69 km/h Autonomie 340km

Blindage : 15mm

Armement : tourelle monoplace APX 5 avec un canon de 25mm et une mitrailleuse MAC de 7.5mm

Equipage : deux hommes

Berliet VUDB

Berliet VUDB

Berliet VUDB

Cette voiture blindée de prise de contact à été conçue pour opérer dans les colonies notamment au Maroc. Issue de la VUR, elle est produite à 50 exemplaires pour la France et 12 exemplaires pour la Belgique, véhicules produits au début des années trente.

Ces véhicules ont été utilisés par le 1er REC et le 1er RCA jusqu’à ce que ces régiments ne leur remplace par l’AMD 178 Panhard. Les véhicules sont stockés à Agadir pour une éventuelle remise en service en cas de besoin.

Caractéristiques Techniques du Berliet VUDB

Poids en ordre de combat : 4950kg

Dimensions : longueur hors tout 4.16m largeur 1.94m hauteur 2.15m

Motorisation : Berliet MLSB 6 cylindres développant 42ch

Performances : vitesse maximale 55 km/h Autonomie 350 km (190 litres de carburant)

Blindage : 7mm

Armement : deux fusils-mitrailleurs alimentés à 2000 coups chacun et pouvant tirer par différentes embrasures

Equipage : 3 hommes

AMD Laffly S 15 TOE (Théâtre d’Opérations Extérieures)

Laffly S15 TOE

Laffly S15 TOE

C’est après le premier conflit mondial que les premiers véhicules blindés débarquent au Maroc, des véhicules blindés dépassés en métropole mais pouvant encore faire l’affaire au Maroc. Néanmoins, la révolte d’Abd-el-Krim impose l’envoi de véhicules plus modernes pour mater cette révolte qui s’achève par la reddition du chef rifain en mai 1926.

Cela ne marque pas pourtant la fin des opérations de guerre au Maroc, le sud reste une véritable zone de guerre où la domination du protectorat français est plus nominale qu’autre chose, les opérations de guerre continue notamment dans l’Anti-Atlas où en 1934 est engagé, un groupement motorisé, le groupement Trinquet.

Cela montre à la fois la capacité de véhicules motorisés à opérer dans un milieu aussi difficile mais également les limites de nombre de véhicules de conception inadaptée à ce théâtre d’opérations.

Après un projet de voiture de commandement Laffly S 15, la firme d’Asnières développe une véritable voiture de combat avec une tourelle armée d’une mitrailleuse avec un inverseur ce qui lui vaut la qualification d’AutoMitrailleuse de Découverte (AMD).

45 véhicules sont commandés, 25 pour les troupes d’Afrique et 20 pour les troupes coloniales. Si les véhicules du goum motorisé de Tunisie et du 1er REC sont retirés du service à cause de la dissolution du goum motorisé (personnel reclassé au sein de la 1ère DLC) ou par leur remplacement par des AMD Panhard 178 modifiées, celles de la coloniale déployées en AOF sont toujours en service en septembre 1948 dans les profondeurs de l’Afrique Noire.

Caractéristiques Techniques de l’AMD Laffly S 15 TOE

Poids total en ordre de combat : 5200kg

Dimensions : longueur 4.54m largeur 1.85m hauteur 2.45m

Motorisation : Hotchkiss type 486 4 cylindres développant 60ch

Performances : vitesse maximale 62 km/h Autonomie 400km (142 litres de carburant, 1000km avec des bidons supplémentaires

Blindage : 7mm maximum

Armement : tourelle monoplace avec une mitrailleuse MAC 31 de 7.5mm avec 3000 cartouches

Equipage : 3 hommes

22-Armée de terre : armement et matériel (38)

Panhard AMD 178

Panhard AMD-178 affectueusement surnomée "Pan Pan" à cause du bruit de son moteur deux temps

Panhard AMD-178 affectueusement surnommée « Pan Pan » à cause du bruit de son moteur deux temps

Genèse d’une surdouée

En avril 1923, la cavalerie avait lancé le programme AMC n°1 (AutoMitrailleuse de Cavalerie n°1) qui demandait une voiture de 4 tonnes à quatre hommes avec inverseur de marche blindée à 12mm, pouvant circuler sur route à 55 km/h.

Ce programme ne donna naissance à aucun véhicule et va muter en une AutoMitrailleuse de Découverte (AMD) selon la nouvelle nomenclature de décembre 1931 : Découverte, Reconnaissance et Combat.

Un nouveau programme est donc lancé le 22 décembre 1931 pour une automitrailleuse de découverte d’un poids maximal de 4.7 tonnes avec une tourelle monoplace AVIS disposant d’un canon de 20mm et d’une mitrailleuse de 7.5mm, pouvant circuler à 70 km/h sur route et pouvant manoeuvrer en tout chemin.

Ce programme est modifié le 9 décembre 1932 avec une tourelle biplace APX-3 armée d’un canon de 25mm et d’une mitrailleuse de 7.5mm.

Panhard propose son modèle 178, Renault une voiture baptisée VZ, Berliet propose sa VUB et enfin Latil propose également un projet. Le projet Renault reste à l’état de prototype, Latil parce que sa voiture ne peut sortir de route alors qu’il dispose de quatre roues motrices et Berliet parce que son modèle est trop lourd.

Sorti en octobre 1933, le prototype Panhard va être intensivement testé en métropole et au Maroc à partir du début de 1934. Il est adopté en janvier 1935, l’automitrailleuse de découverte Panhard modèle/type 178 devenant l’automitrailleuse de découverte Panhard modèle 1935 ou plus simplement «AMD 35».

Production

La première commande de série est passée dès le 1er janvier avec quinze exemplaires suivit d’une deuxième le 29 avril 1935 pour quinze nouveaux exemplaires. Les commandes successives portent le nombre de véhicules commandés au 1er septembre 1939 à 557 exemplaires en différentes versions (8 en modèle colonial pour l’Indochine, 24 PC et 128 AFN laissant 397 en modèle métropolitain).

La production est perturbée par les mouvements sociaux du printemps 1936 mais aussi par un schéma de production complexe.

En effet, Panhard n’assure que la fabrication du moteur et l’assemblage final. Les carcasses blindées sont fournies par différents aciéristes à l’usine de la rue d’Ivry où la société Panhard & Levassor y installe les roues, la suspension, le moteur, la boite de vitesse, direction et tous les équipements et accessoires.

Les tourelles sont fournies par différents fournisseurs, l’installation de l’armement et la peinture sont du ressort de l’Atelier de Construction de Rueil (ARL) qui fournit des tourelles complètes à Panhard qui assure le montage final et la présentation en recette.

Ce système compliqué mais logique explique donc une partie des retards de production, Panhard fabriquant plus vite les caisses que n’arrivent les tourelles. C’est ainsi qu’au 1er septembre 1939, sur 557 véhicules commandés, seulement 217 ont été livrées à l’armée soit un retard de soixante-treize voitures mais huit mois plus tard sur une commande globale de 657 exemplaires, il se trouve avec 38 voitures d’avance sur les prévisions.

Le retard est progressivement comblé : il en manque 68 le 31 mai 1940 mais seulement 38 au 30 juin 1940, le 657ème exemplaire de série sortant le 1er août 1940, cent exemplaires supplémentaires ayant été commandés le 15 novembre 1939.

Des marchés de guerre sont passés peu avant la fin de la guerre de Pologne avec un objectif de soixante exemplaires par mois. Les premiers véhicules de cette commande sortent en septembre 1940 avec vingt-cinq exemplaires portant le total de véhicules produits à 682.

Trente-cinq exemplaires sortent de la chaine de montage en octobre 1940, quarante en novembre, quarante-cinq en décembre, cinquante en janvier, février et mars 1941, cinquante-cinq en avril, mai et juin 1941 avant d’atteindre les soixante exemplaires peu avant la fin de la production de «Pan Pan» à savoir en juillet et août 1941, l’AMP Panhard modèle 201 prenant le relais dès le mois de septembre.
Au final ce sont donc 1237 AMD modèle 1935 produits. Ils se répartissent entre 32 exemplaires coloniaux pour l’Indochine (trois hommes, tourelle monoplace), 174 véhicules PC, 320 AMD 35 AFN (identiques au type métropole mise à part un refroidissement du moteur plus important pour pouvoir opérer par temps chaud) soit un total de 526 laissant un total de 711 AMD type métropolitain.

Sur les 1031 véhicules métropolitains et AFN, 320 furent équipés d’une nouvelle tourelle biplace armée d’un canon de 47mm pour améliorer leur potentiel antichar, ces véhicules servant au sein des GRDI des Division d’Infanterie Alpine (DIAlp) et au sein du régiment de découverte de la 1ère DLC, le 4ème Régiment de Spahis Tunisiens.

Unités équipées

Cette automitrailleuse de découverte _dernière exemplaire de ce type avec la Gendron-Somua AM 39_ va équiper les régiments de découverte des Divisions Légères Mécaniques, des régiments d’automitrailleuses des Divisions de Cavalerie (futurs régiments de découverte de non moins futures DLM) ainsi que des GRDI motorisés.

Suite à la décision du général Gamelin de ne pas poursuivre dans la voie des véhicules trop faiblement blindés (27 février 1940), «Pan Pan» va peu à peu céder la place à sa grande sœur, l’AutoMitrailleuse Puissante (AMP) AM modèle 1940 P ou AM 40 P.

Sa carrière n’est pas pour autant terminée puisqu’elle va servir à la motorisation des GRDI montés en Afrique du Nord, au Levant ainsi qu’en métropole au profit des trois groupe de reconnaissance rattachés aux DIAlp. Il va aussi servir au Groupement Motorisé de Corse (GMC) avec huit exemplaires.

Elle va continuer à servir également en Indochine au sein du Groupement Mécanisé Colonial (future 2ème DLC) ainsi qu’au sein de deux escadrons indépendants.

Les autres véhicules vont être stockés précieusement et vont équiper des GRCA et des GRDI de mobilisation en attendant que suffisamment d’AM 40 P ne sortent des chaines de Panhard pour les équiper.

Situation au printemps 1940

Au 1er juin 1940, les unités suivantes sont équipées de l’AutoMitrailleuse de Découverte modèle 1935 :

-Le 6ème régiment de cuirassiers _régiment de découverte de la 1ère DLM_ dispose de deux escadrons de 24 voitures soit un total de 48 véhicules.

-Le 8ème régiment de cuirassiers _régiment de découverte de la 2ème DLM_ dispose de deux escadrons de 24 voitures soit un total de 48 véhicules.

-Le 12ème régiment de cuirassiers _régiment de découverte de la 3ème DLM_ dispose de deux escadrons de 24 voitures soit un total de 48 véhicules.

Les trois régiments de découverte des Divisions Légères Mécaniques disposent donc de 144 véhicules.

L’AMD 35 est également en service au sein des deux Divisions de Cavalerie appelées à être transformées en Divisions Légères Mécaniques. A l’époque où nous parlons, un total de 80 voitures sont en service.

Au sein de la 2ème Division de Cavalerie, le 2ème groupe d’automitrailleuses dispose de deux escadrons de vingt voitures soit quarante véhicules.

Au sein de la 3ème Division de Cavalerie, le 3ème groupe d’automitrailleuses dispose de deux escadrons de vingt voitures soit quarante véhicules.

L’AMD modèle 1935 équipe également les Groupes de Reconnaissance de Division d’Infanterie ou GRDI plus précisément les sept GRDI motorisés qui sont les 1er, 2ème, 3ème, 4ème, 5ème, 6ème et 7ème GRDI.

Chaque GRDI motorisé dispose d’un escadron de découverte à quatre pelotons de trois véhicules soit douze AMD auxquelles s’ajoutent un véhicule pour le commandant de l’escadron soit un total de treize véhicules par GRDI, le total pour les sept GRDI étant donc de 91 véhicules.

Le total de véhicules en ligne est donc de 315 véhicules sur un total disponible de 374 véhicules à la mi-mai, laissant un reliquat de 59 véhicules utilisés pour l’instruction à Saumur (cinq) à Gien (cinq) ou stockés pour un usage ultérieur (49 exemplaires).

Évolution ultérieure  

La production de la voiture spéciale modèle 178 cesse à la fin du mois d’août 1941 mais ce n’est pas la fin de sa carrière opérationnelle, loin de là même.

Elle va d’abord compléter l’équipement des GRDI motorisés existants qui passe à quatre pelotons de quatre véhicules soit un total de dix-sept AMD dans le groupe d’escadrons de découverte de ses sept GRDI soit un total de 119 véhicules.

Elle va ensuite équiper les GRDI rattachés aux Divisions d’Infanterie Alpine en l’occurence le 22ème GRDI rattaché à la 30ème DIAlp de Nice qui va donc aligner dix sept AMD 35. Il est suivit par le 20ème GRDI (27ème DIAlp de Grenoble ) et par le 23ème GRDI (31ème DIAlp de Montpelier).

Cela porte le nombre de GRDI motorisés à dix qui alignent un total de de 170 automitrailleuses de ce type.

En septembre 1940, la 2ème Division de Cavalerie devient la 4ème DLM. Comme ses trois devancières, elle reçoit un régiment de découverte, le 5ème régiment de cuirassiers qui hérite des AMD mises en œuvre par le 2ème groupe d’automitrailleuses. Il reçoit ultérieurement d’autres véhicules pour compléter ses rangs à 48 véhicules.

Quand l’année 1940 se termine, le nombre de véhicules en ligne atteint le chiffre de 402 véhicules en ligne plus 59 véhicules en réserve et instruction auxquels s’ajoutent six mois de production en l’occurence 25 véhicules des commandes du temps de paix et de la guerre de Pologne et 145 exemplaires des commandes de guerre soit un total de véhicules en service, disponibles ou produits de 631 exemplaires

Les GRDI d’Afrique du Nord et du Levant entament début 1941 leur motorisation sur le schéma d’un groupe d’escadrons de découverte à quatre pelotons de quatre voitures soit un total de dix-sept véhicules qui appartiennent tous au type AFN.

Le 80ème GRDI affecté à la 1ère Division Marocaine est le premier à recevoir ses dix-sept véhicules en janvier 1941 en même temps que le 81ème GRDI affecté à la 81ème Division d’Infanterie d’Afrique.

En février 1941, les 82ème et 83ème GRDI reçoivent leurs véhicules, ces groupes étant affectés respectivement à la 82ème et à la 83ème DIA.

En mars 1941, le 42ème GRDI rattaché à la 84ème DIA reçoit ses automitrailleuses modèle 1935 en même temps que le 87ème GRDI rattaché à la 87ème DIA.

En avril 1941, le 182ème GRDI rattaché à la 182ème DIA reçoit ses automitrailleuses de découverte modèle 1935 en même temps que le 191ème GRDI rattaché à la 191ème DIA.

En mai 1941, les 32 automitrailleuses AMD modèle 1935 type Colonies sont officiellement mises en service en Indochine au sein de deux escadrons officiellement de seize véhicules mais dans la pratique de douze, laissant huit véhicules en réserve. Ces véhicules avaient été produits au printemps 1940 mais conservés en métropole au cas où et ce n’est que lorsque la situation s’est stabilisée en Europe qu’elles sont envoyées en Indochine.

Le 7 juin 1941, la 3ème Division de Cavalerie est officiellement transformée en 5ème Division Légère Mécanique. Elle dispose comme les autres d’un régiment de découverte en l’occurence le 11ème régiment de cuirassiers qui récupère les AMD du 3ème GAM plus des véhicules neufs pour faire nombre en l’occurence 48 véhicules.

Au 1er juillet 1941, on trouve cinq régiments de découverte, dix-huit GRDI motorisés et deux escadrons indépendants équipés de cette automitrailleuse soit un total de 578 véhicules en ligne plus 104 en réserve immédiate/instruction auxquels s’ajoute les véhicules produits en six mois et non encore pris en compte par les unités. En retirant 144 véhicules mis en service, on trouve en parc 171 véhicules.

Sur les 275 véhicules encore disponibles à cette date, une grande partie va servir à équiper les unités à motoriser notamment dans l’Empire où le blindage jugé trop faible pour la métropole est largement suffisant pour contrer les menaces internes à l’Empire.

En septembre 1941 alors que la production de l’AMD modèle 1935 est terminée, le 2ème Régiment Etranger Cavalerie (2ème REC) est entièrement motorisé et déployé dans le Sud marocain en appui du 3ème REI.

Organisé comme un régiment de découverte, il dispose de deux groupes d’escadrons avec pour chacun un escadron de 21 automitrailleuses soit 42 AMD en service.

En octobre 1941, décision est prise d’affecter les voitures PC aux GRDI en plus des régiments de découverte déjà équipés soit en ligne un total de 25 véhicules PC, nombre ultérieurement doublé pour permettre à son adjoint de commander lui aussi sous blindage.. .

En novembre et décembre 1941, le 2ème régiment de chasseurs d’Afrique reçoit ses 42 AMD 178 auxquelles s’ajoute une voiture PC pour le commandant du régiment,

Il est suivit en février et mars 1942 par le 3ème régiment de chasseurs d’Afrique, le 5ème régiment de chasseurs d’Afrique fermant la marche en étant équipée en septembre/octobre 1942.

Il faut ensuite attendre juin 1943 pour qu’une nouvelle unité soit équipée de cette remarquable automitrailleuse. Il s’agit du 8ème groupement d’automitrailleuses qui reçoit vingt AMD 178 à canon de 47mm dans une tourelle biplace, ces vingt véhicules étant répartis en quatre pelotons de cinq véhicules.

Entre mars et juin 1944, le 1er régiment de chasseurs d’Afrique est entièrement motorisé avec deux groupes d’escadrons à quatre escadrons à trois pelotons de quatre AMD plus trois véhicules de volant, un véhicule pour le commandant d’escadron et un véhicule PC pour le chef de corps soit un total de 56 véhicules, un gros régiment déployé au Maroc pour par exemple participer à l’occupation du Maroc espagnol.

En 1945, deux nouvelles unités du niveau divisionnaire sont créées au sein de l’armée française en l’occurence la 1ère Division Légère de Cavalerie en Tunisie et le Groupement Mécanisé Colonial qui allait être rebaptisée 2ème Division Légère de Cavalerie.

Alors qu’à l’origine il était prévu que le régiment de découverte de la 1ère DLC soit équipé d’AMD modèle 1935, au final seul le 1er régiment de cavalerie indochinoise reçut ses 42 AMD et ses deux véhicules PC.

Situation en août 1948

Peu avant la mobilisation générale et le début de la seconde conflagration mondiale, la situation de la flotte de l’AutoMitrailleuse de Découverte modèle 1935 est la suivante :

-Les sept GRDI motorisés existant en septembre 1939 l’ont remplacé par l’AM 40 P tout comme les régiments de découverte des cinq premières DLM, les régiments de découverte des 6ème, 7ème et 8ème DLM ayant été créées avec des AM 40 P.

-Les GRDI rattachés aux DIAlp disposent encore de cette automitrailleuse, il s’agit en l’occurence les 20ème, 22ème et 23ème GRDI qui disposent donc de dix-neuf véhicules chacun

-Les huit GRDI déployés en Afrique du Nord et au Levant disposent toujours de l’AMD modèle 1935  soit un total de 152 véhicules, chaque GRDI disposant de dix-neuf véhicules (dix-sept AMD et deux AMD PC)

-Le 2ème REC dispose toujours de ses 42 AMD auxquelles il faut désormais ajouter deux voitures PC soit un total de 44 véhicules.

-Les 1er 2ème, 3ème et 5ème régiments de chasseurs d’Afrique disposent eux aussi de 44 AMD (42 AMD et 2 AMD PC sauf le 1er RCA plus gros)

-Le 8ème groupe d’automitrailleuses dispose de vingt AMD et deux AMD PC

-La 2ème Division Légère de Cavalerie (ex-GMC) dispose toujours d’un régiment de découverte, le 1er RCI qui dispose de 44 véhicules.

-Les deux escadrons indépendants déployés en Indochine disposent toujours de leurs 32 AMD.

Avant mobilisation, le nombre d’AMD modèle 1935 en ligne est donc de 439 sur un total de 1237 véhicules produits, laissant théoriquement un reliquat substantiel de 798 mais sur ce total il faut en retirer 48 utilisés pour l’instruction et les tests, 75 réformés car trop usées ou trop endommagées suite à des accidents ou des incidents de tir et 24 cédées au Portugal soit un total de 147 véhicules.

Il reste donc en réserve, disponibles pour équiper des unités de mobilisation 651 véhicules stockés dans différents dépôts de France, dépôts brutalement vidés par la mobilisation.

A noter qu’en septembre 1940, Panhard proposa la réalisation d’une famille complète de véhicules à partir du chassis de l’AMD modèle 1935 avec une version chasseur de char à canon de 47mm, une version PC, une version TSF, une version avec mortier de 60mm, une version antiaérienne (mitrailleuse de 13.2mm), dépannage, véhicule du génie mais l’armée ne donna pas suite à un concept révolutionnaire pour l’époque que Panhard allait développer après guerre avec sa célébrissime AML.

Caractéristiques Techniques de l’AutoMitrailleuse de Découverte modèle 1935

Poids en ordre de combat : 8200kg

Dimensions : longueur 4.79m largeur hors tout 2.01m hauteur sans tourelle 1.65m (2.31m avec tourelle)

Motorisation : moteur Panhard SK 4F 11 bis développant 105ch à 2200 tours/min

Performances : vitesse maximale sur route 72 km/h moyenne 47 km/h Autonomie : 300km sur route avec 140 litres d’essence

Blindage : 20mm maximum

Armement : tourelle biplace APX-2 ou monoplace APX-5 avec un canon de 25mm SA 35 alimenté à 150 obus associé à une mitrailleuse de 7.5mm MAC 31 avec 3750 cartouches. La mitrailleuse de rechange peut servir d’arme antiaérienne

Les modèle 178 équipés d’un canon de 47mm semi-automatique modèle 1937 disposent d’une tourelle Renault-Restany avec 84 obus et une mitrailleuse de 7.5mm MAC 31 avec 3750 cartouches.  La mitrailleuse de rechange peut servir d’arme antiaérienne.

Equipage : chef de voiture et tireur en tourelle, conducteur et inverseur en caisse

22-Armée de terre : armement et matériel (37)

AMD Laffly 50 AM («White-Laffly»)

AMD Laffly 50 AM («White-Laffly»)

AMD Laffly 50 AM («White-Laffly»)

Alors que les années trente sont émergentes, l’automitrailleuse standard de la cavalerie, la White TBC commence sérieusement à vieillir.

Cependant son armement dual (canon orienté vers l’avant et mitrailleuse vers l’arrière) est toujours satisfaisant. On décide de faire du neuf avec du vieux en récupérant les caisses et en les installant sur un chassis plus moderne, un chassis Laffly LC 2 renforcé type 50 AM.

Une centaine de voitures à ainsi été modifiées pour permettre aux unités d’automitrailleuses d’attendre dans de bonnes conditions l’arrivée d’automitrailleuses plus modernes.

Le remplacement effectué, elles sont envoyées en Afrique du Nord, au Maroc et en Tunisie où elles vont servir jusqu’à leur propre remplacement par des Panhard AMD 178 et des Gendron-Somua AM 39 qui à leur tour avaient été déclassées en métropole par la remarquable Panhard AM modèle 1940P.

Caractéristiques Techniques de l’AMD Laffly 50 AM

Poids en ordre de combat : 6500kg

Dimensions : longueur 5.40m largeur 2.30m hauteur 2.48m

Motorisation : Laffly 13 CV 4 cylindres dévellopant 50ch à 2240 tours/min

Vitesse maximale : 65 km/h vitesse moyenne 35 km/h Autonomie 300km (120 litres d’essence)

Blindage : 8mm maximum

Armement :  tourelle biplace avec un canon de 37mm semi-automatique armé de 164 obus et une mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914 de 8mm avec 2880 cartouches

Equipage : quatre hommes (chef de voiture et pourvoyeur en tourelle, conducteur et inverseur en caisse)

Panhard 165 et 175

Panhard 165 TOE

Panhard 165 TOE

Cette AutoMitrailleuse de Découverte est issue d’un programme de 1926 qui aboutit à la construction de deux modèles ultérieurement unifiés donnant donc naissance au modèle 165/175.

Conçue pour le Théâtre des Opérations Extérieures (TOE), elle va servir quelques années en métropole avant de gagner le Maroc pour servir de véhicules de surveillance et de sureté notamment dans le Sud marocain. Elles étaient encore en service en septembre 1948, bien loin du tumulte du second conflit mondial naissant.

Caractéristiques Techniques de l’AMD 165/175 TOE

Poids en ordre de combat : 6750kg

Dimensions : longueur 5.00m largeur 2.00m hauteur 2.76m

Motorisation : Panhard SK 4 4 cylindres développant 86ch

Vitesse maximale 65 km/h vitesse moyenne 39.7 km/h Autonomie : 600km (242 litres d’essence à bord)

Blindage : 9mm maximum

Armement : tourelle biplace avec un canon de 37mm semi-automatique alimenté à 194 obus et une mitrailleuse MAC 31 de 7.5mm alimentée à 3900 cartouches

Equipage : quatre hommes (chef de voiture, pourvoyeur, conducteur et inverseur-opérateur radio)

AMD Laffly 80 AM «Laffly-Vincennes»

AMD Laffly 80 AM «Laffly-Vincennes»

AMD Laffly 80 AM «Laffly-Vincennes»

Cette automitrailleuse est issue de l’association d’une caisse blindée de conception nouvelle mais inspirée des White-Laffly plus anciennes et d’un chassis de camion à deux roues motrices pour obtenir à peu de frais une automitrailleuse de découverte.

Les «White-Laffly» eurent une nouvelle jeunesse avec un chassis plus moderne mais le moteur trop faible lui donne une vitesse de 65 km/h et un rapport poids/puissance de 7.7ch/tonne, insuffisante pour une AutoMitrailleuse de Découverte.

Une nouvelle automitrailleuse combinant un chassis de camion avec une caisse blindée inspirée de celle des White. Le chassis choisit est un chassis Laffly réceptionné par l’atelier de fabrication de Vincennes (AVIS) qui conçoit la caisse et la tourelle équipée d’une mitrailleuse de 13.2mm et en opposition un fusil-mitrailleur de 7.5mm.

Le chassis est réceptionné le 16 avril 1933 et le prototype est prêt à l’été 1934 avant d’être intensivement testé à l’automne. Aboutissant à un concept périmé, il n’est commandé qu’à vingt-huit exemplaires qui vont pourtant équiper successivement pas moins de neuf corps.
A l’origine, ces vingt-huit voitures vont équiper un escadron du 1er groupe d’automitrailleuses (quatorze exemplaires), deux pelotons du 3ème groupe d’automitrailleuses (six exemplaires) et un peloton du 5ème escadron du 1er REC (trois exemplaires), les autre exemplaires étant stockés.

Suite à la mise en place des DLM, ces automitrailleuses vont équiper les régiments de découverte de la 1ère et de la 2ème DLM avec quatorze véhicules au 6ème cuirassiers (1ère DLM) et six véhicules au 8ème cuirassiers (2ème DLM) pour compléter les AMD modèle 1935.

Au premier semestre 1939, l’arrivée d’un lot complémentaire de «Pan Pan» permet aux régiments de découverte d’unifier leur parc, reléguant les Laffly 80 AM en Afrique du Nord au sein du 1er et du 4ème régiment de chasseurs d’Afrique, servant encore quelques années, les 1er RCA recevant des AMD 178 alors que le 4ème RCA est transformé en «régiment de dragons portés» pour la 1ère DLC.

Leur carrière n’est cependant pas terminée, les véhicules reconditionnés armant le 2ème GRDI polonais en attendant la disponibilité de véhicules plus modernes.

Caractéristiques Techniques de l’AMD Laffly 80 AM

Poids en ordre de combat : 7500kg

Dimensions : longueur 5.30m largeur 2.20m hauteur 2.50m

Motorisation : moteur Laffly 4 cylindres développant 80ch à 2200 tours par minute

Performances : vitesse maximale 76 km/h vitesse moyenne sur route 45 km/h Autonomie 400km avec 162 litres d’essence à bord

Blindage : 20mm maximum

Armement : tourelle AVIS n°2 avec une mitrailleuse de 13.2mm alimentée à 1690 cartouches et un fusil-mitrailleur modèle 1924/29 de 7.5mm avec 2100 cartouches

Equipage : 4 hommes dont deux en tourelle, un conducteur et un inverseur

21-Armée de terre (76)

Les unités de soutien

Bien entendu et fort logiquement, les unités de combat sont les plus souvents mises en lumière mais sans les unités de soutien, les unités de combat seraient vite démunies car pour combattre il faut du carburant, des munitions, des vivres de l’eau, il faut assurer la réparation des véhicules, l’évacuation et le traitement des blessés…….. .

Chaque unité de combat dispose ainsi d’une compagnie ou d’un escadron ou encore d’une batterie hors-rang chargée de missions de soutien (ravitaillement, réparations, soutien sanitaire)

Le train fournit de nombreuses compagnies et unités de transport, les divisions disposant de compagnies de transport automobile pour le soutien de l’état-major.

Suite à la réforme de mai 1945, chaque région militaire (au nombre de 17) dispose d’un groupement de transport du train pouvant en quatre ou cinq rotations transporter une DI à l’aide camions routiers et de camions tout-chemin.

Ces groupements qui portent le numéro de leur région militaire se dédoublent à la mobilisation, les nouveaux groupes créés portant le numéro de leur corps d’origine au carré. C’est ainsi que le 4ème groupement de transport du train (4ème RM Nantes) donne naissance aux 4ème et aux 16ème groupements de transport du train. Il y à donc au total 34 groupements de transport du train.

Parmi les unités de soutien, on trouve également un groupement de soutien sanitaire devenu bataillon au sein des DC/DLM, un groupement d’entretien divisionnaire et un escadron de réparations divisionnaire (DC et DLM uniquement)

L’Empire n’est pas oublié, lui aussi dispose d’unités de soutien :

-Trois unités du génie :19ème régiment de génie à Alger, le 31ème bataillon de génie stationné au Maroc et le 34ème bataillon de génie de Tunis, ces deux derniers étant devenus régiments.

-Huit compagnies de cavaliers de remonte chargés de sélectionner les chevaux

-Huit escadrons du train

-Un bataillon d’ouvriers d’artillerie

-Deux compagnies autonomes de sapeurs mineurs

-Trois bataillons de sapeurs télégraphistes

-Deux compagnies autonomes de sapeurs télégraphistes

-Deux bataillons de sapeurs de chemins de fer.

-Huit compagnies autonomes d’ouvriers d’artillerie.

-Trois compagnies de sapeurs-mineurs.

-Quatre compagnies de sapeurs télégraphistes.

-Un détachement de télégraphistes coloniaux (Chine).
-Deux compagnies de sapeurs de chemins de fer.

-Trois groupes de transport automobile (Dakar, Hanoi et Saigon)

La gendarmerie

A défaut de servir dans les GRDI/GRCA, la Gendron-Somua va servir au sein de la gendarmerie

A défaut de servir dans les GRDI/GRCA, la Gendron-Somua va servir au sein de la gendarmerie

Unité militaire, la gendarmerie est présente sur tout le territoire national sous la forme de légions métropolitaines (21 puis 19 soit une par province) et une compagnie autonome en Corse. On trouve également une légion au Maroc, une légion en Algérie, une légion en Tunisie,

La Garde Républicaine Mobile chargée de missions de maintien de l’ordre dispose de quatorze légions métropolitaines puis de dix-neuf, le commandement de la gendarmerie cherchant à disposer d’une légion par province. On trouve également une légion en Algérie, une compagnie autonome au Maroc et une compagnie autonome en Tunisie. On trouve également une prévôté du Levant.

De la GRM dépend également le groupe spécial blindé chargé de la défense de la présidence de la République. Stationné à Versailles Satory, il dispose d’un escadron d’automitrailleuses (onze Schneider P16), d’un escadron de dix-neuf chars légers FT et une escorte motocycliste.

Le groupe spécial blindé voit ses moyens augmenter à partir de 1944, les P16 sont remplacés par vingt-quatre Gendron-Somua AM 39, les chars FT par des Hotchkiss H-39 tandis qu’une batterie antiaérienne équipée de huit canons Hotchkiss de 25mm est chargée de la défense du lieu où se trouve le président et par conséquent le gouvernement.

Le Hotchkiss H-39 équipe également le groupe spécial blindé

Le Hotchkiss H-39 équipe également le groupe spécial blindé

On trouve également quinze détachements coloniaux de gendarmerie : Dakar, Douala, Brazzaville, Djibouti, Tananarive, Saint Denis de la Réunion, Saint-Claude, Fort de France, Cayenne, Saint Pierre et Miquelon, Nouméa, Papeete, Pondichery, Saïgon, Hanoï.

Dans l’Empire, on trouve également des pelotons blindés équipés d’AM Gendron Somua modèle 1939, un peloton en Martinique, un peloton au Liban et un en Syrie.

L’armée de terre une profonde métamorphose : l’armée villeneuvienne (7)

L’évolution des autres véhicules entre 1940 et 1948.

Comme nous l’avons vu plus haut, les catégories AMR et AMD ont fusionné en une seule catégorie, les AMP ou Automitrailleuses Puissantes. Plusieurs véhicules ont ainsi été développés ou employés : l’AM modèle 40P , un puissant véhicule à roues 8X8 et des chars légers en l’occurence l’AMX-42, l’AMX-44, le FCM-42 et le plus ancien Hotchkiss H-39

L’automitrailleuse AM modèle 40P (Panhard 201)

Le premier véhicule va peu à peu remplacer au sein des DLM les Panhard 178 , des véhicules 4X4 dont la protection était jugée insuffisante.

Pas moins de 1963  exemplaires ont ainsi été construits, chaque division légère mécanique disposant de 45 AMP au sein d’un régiment de découverte soit un total de 360 véhicules, les autres étant mis à la disposition des 28 GRDI stationnés en métropole.

Des commandes additionnelles sont passées ultérieurement pour permettre un équipement décent à toutes ces unités sans parler de la nécessite d’établir des stocks de réserve, une attrition forte était prévisible.

Ce véhicule est un impressionnant véhicule 8X8 dont les premiers exemplaires sont livrés début 1941.

Déplaçant 9 tonnes et pouvant filer à 80 km/h, les prototypes sont armés d’un canon de 37mm mais les véhicules de série sont au final armés d’un canon de 47mm et de deux mitrailleuses de 7.5mm. De là nait une famille de véhicules avec une variante d’appui rapproché, un véhicule de commandement, un véhicule de dépannage, une variante pour le génie ne dépassant pas le stade du prototype.

Le premier nommé apparu en septembre 1944 avec un canon de 75mm court dérivé de l’obusier de montagne modèle 1942 destiné à remplacer le canon de 65mm suivit par les véhicules de commandement (la tourelle était allongée et munie d’un canon factice) et de dépannage.

En ce qui concerne les chars légers, ils équipent au sein des GRDI de métropole  les unités précédemment équipées d’AMR 33 et 35, le régiment de découverte des Divisions Cuirassées ainsi qu’un groupe de reconnaissance intégré à chaque brigade cuirassée.

Parallèlement, aux véhicules de combat, les DC et les DLM vont disposer de véhicules spécialisés qu’il s’agisse de dérivés de chars et de véhicules de combat ou d’engins spécialement conçus pour le soutien notamment logistique. Dans cette catégorie figurent également les transports destinés aux armes lourdes et aux fantassins, les dragons portés notamment.

On trouve par exemple des chars de commandement, de tout type. Ils sont soient dépourvus de canon ou alors pourvu d’une radio si encombrante (technologie de l’époque) que la dotation en munitions est généralement réduite de 10%.

Les véhicules de dépannage sont généralement des chars de première série auxquels on à enlevé la tourelle pour le remplacer par une petite superstructure avec des moyens de levage et de remorquage.

Dans cette catégorie, nous trouvons également des véhicules de liaison, des véhicules chenillés comme les AMR-33 présentées plus haut ou des véhicules à roues comme la Panhard 178L (Liaison) qui sera ultérieurement complété par des Daimler Dingo.

En ce qui concerne les dragons portés, les Lorraine 38L sont remplacés par des Lorraine 39L puis par des Renault DAJ1, dérivé de la chenillette Renault DAE. Ce dernier était un véritable véhicule de combat avec un tourelleau armée d’une mitrailleuse de 7.5mm pour couvrir le débarquement des fantassins.

En ce qui concerne les chenillettes de ravitaillement, les Renault UE, UE2, DAE et Lorraine 37L sont toujours en service.

D-Armée de terre une profonde métamorphose : l’armée villeneuvienne (5)

Les autres véhicules de combat en service en septembre 1939

_Automitrailleuses_ : Dans la conception mécaniste de l’armée française de 1940, on distingue trois types d’automitrailleuses : combat, découverte et reconnaissance.

Écartons d’emblée les premières déjà évoquées et concentrons nous sur les deux autres. La première catégorie concerne des véhicules chargées de la reconnaissance lointaine et la seconde des véhicules chargées de la reconnaissance de proximité. Si les AMR sont des véhicules chenillés, les AMD sont des véhicules à roues.

Cette dichotomie qui peut paraître assez artificielle disparaît avec la fusion des deux catégories en février 1940, les AMR et AMD devenant AMP (Automitrailleuses Puissantes), catégorie symbolisée par la Panhard AM-40 8X8 et par des chars légers utilisés pour les missions de reconnaissance en l’occurence, le Hotchkiss H-39, l’AMX-42, l’AMX-44 et le FCM-42.

Outre les chars de cavalerie et les chars d’accompagnement d’infanterie, on trouve les chars légers de reconnaissance. Les automitrailleuses de découverte Renault AMR-33 et 35 étaient naturellement encore en service en 1940 mais vont peu à peu être retirées du service en métropole pour être redéployées dans l’Empire.

Automitrailleuse AMR-33

 

AMR-35 ici équipée d’une mitrailleuse de 13.2mm

Dans la catégorie AMD, nous trouvons deux véhicules à roues, deux véhicules 4X4. Le premier est la Panhard 178 (AMD-35) produite à 1237 exemplaires, un véhicule de 8.2 tonnes en ordre de combat armé d’un canon de 25mm et d’une mitrailleuse de 7.5mm en tourelle.

AM-39 Gendron Somua

Il équipe les DC et les DLM ainsi que les groupements de reconnaissance. Le second est l’automitrailleuse AM 39 Gendron Somua qui dispose du même armement mais sa production est limitée à 150 exemplaires pour laisser la place à l’AMP. Elle va servir essentiellement dans l’Empire notamment au sein de la gendarmerie pour des missions de maintien de l’ordre.

_Autres type de véhicules_ : Parallèlement, aux véhicules de combat, les DC et les DLM vont disposer de véhicules spécialisés qu’il s’agisse de dérivés de chars et de véhicules de combat ou d’engins spécialement conçus pour le soutien notamment logistique. Dans cette catégorie figurent également les transports destinés aux armes lourdes et aux fantassins, les dragons portés notamment.

On trouve par exemple des chars de commandement, de tout type. Ils sont soient dépourvus de canon ou alors pourvu d’une radio si encombrante (technologie de l’époque) que la dotation en munitions est généralement réduite de 10%.

Les véhicules de dépannage sont généralement des chars de première série auxquels on à enlevé la tourelle pour le remplacer par une petite superstructure avec des moyens de levage et de remorquage.

Dans cette catégorie, nous trouvons également des véhicules de liaison, des véhicules chenillés comme les AMR-33 présentées plus haut ou des véhicules à roues comme la Panhard 178L (Liaison) qui sera ultérieurement complété par des Daimler Dingo livrés par la Grande-Bretagne.

Dès l’apparition du char s’est posé la question de l’accompagnement par l’infanterie. L’idée est de profiter de la rupture provoquée par les chars pour y déverser des fantassins pour occuper le terrain et empêcher l’ennemi de contre-attaquer.

En dépit de multiples tentatives, la question est loin d’être résolue quand éclate la guerre de Pologne, de nombreux projets ont été lancé dès la fin du premier conflit mondial avec une domination des véhicules à roues ou semi-chenillés.

Les dragons portés disposaient de VDP (Voitures de Dragons Portés) mais ces dernières étaient non blindées donc adaptées au transport à l’arrière du front et à l’occupation des positions conquises………. . Cela convenait à la cavalerie mais l’infanterie avait d’autres besoins notamment celui de protéger au plus près ses chars.

tracteur de ravitaillement Lorraine 38L

L’arme des chars de l’infanterie  choisit  elle des véhicules chenillés de type Lorraine qui fournissait déjà des chenillettes de ravitaillement. Après le Lorraine 38L adopté dans l’urgence, nous trouvons un véhicule nettement mieux conçu, le Lorraine 39L qui pouvait transporter dix combattants sous blindage (en plus de deux membres d’équipage), véhicule qui sera complété par le Renault DAJ1, dérivé de la chenilette Renault DAE.

Sans ravitaillement, une unité de combat est inopérante et dès le premier conflit mondial on à l’idée d’un «char ravitailleur» qui ne va réellement aboutir qu’au tout début des années trente sous la forme de plusieurs modèles de chenillettes.

Chenilette Renault UE

Les plus nombreuses sont les chenillettes Renault UE et UE2 produites respectivement à 2600 et 2300 exemplaires pour assurer le ravitaillement de l’infanterie mais également tracter les canons antichars de 25 et de 47mm.

La cavalerie va disposer elle du Renault DAE plus performant mais également du Lorraine 37L chargé du soutien des unités de chars puisque disposant d’une benne fixe à l’arrière et d’une citerne remorquée.