Le Conflit (228) Méditerranée (8)

Les troupes françaises assurant la défense de l’île de Beauté étant placées sous l’autorité du Commandement des Forces de Défense de la Corse (CFDC) et comprend les moyens suivants :

-Secteur Nord : 373ème régiment d’infanterie alpine (373ème RIA), 3ème régiment de mitrailleurs (3ème RMitr) et 604ème Groupe d’Infanterie de l’Air (604ème GIA)

-Secteur Sud : 173ème régiment d’infanterie alpine (173ème RIA) et 5ème régiment de mitrailleurs (5ème RMitr)

-Artillerie : 92ème Régiment d’Artillerie de Montagne (92ème RAM), 363ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (363ème RALP).

Le premier régiment comprend un 1er groupe à Bastia (canons de 75mm TAZ modèle 1939), un 2ème groupe à Bonifaccio (canon de 75mm TAZ modèle 1939), un 3ème groupe à Ajaccio (canon de 155C modèle 1917S) et un 4ème groupe à Porto-Vecchio (canon de 155C modèle 1917S).

Le second régiment comprend deux groupes à Ajaccio avec des canons de 155 GPF-T.

-30ème BCC (Renault R-40) stationné à Bastia

-Groupement Motorisé de Corse (GMC) : stationné à Ajaccio c’est l’équivalent d’un GRDI mais avec des capacités réduites soit douze chars légers Hotchkiss H-39, huit automitrailleuses de découverte Panhard AMD-178 et des fusiliers motocyclistes.

-Régiment de Pionniers de Corse stationné à Corte

Des renforts ont été envoyés dès septembre 1948 pour faire face à tout éventualité et pour montrer la détermination des alliés en l’occurrence la 3ème Division marocaine (2ème Régiment de Tirailleurs Marocains et 21ème Régiment de Zouaves) et la 27ème Demi-Brigade de Chasseurs Alpins (27ème DBCA _87ème 91ème et 95ème BCA) qui sera suivie par la suite du reste de la 17ème DI.

En novembre 1948 la 4ème DIT (Division d’Infanterie Tchécoslovaque) qui est en réalité une DLI est envoyée en Corse.

Cela nous donne donc a minima trois divisions d’infanterie plus des unités indépendantes ce qui est tout sauf négligeable.

A cela s’ajoute des fortifications pour profiter d’un terrain globalement favorable au défenseur.

Suite à la victoire de novembre 1948, le dispositif français à été retaillé, la léthargie italienne ne justifiant pas de maintenir des forces importantes qui pourraient être plus utiles ailleurs.

Le Commandement Militaire de Sardaigne créé le 1er décembre 1948 comprend les unités terrestres suivantes :

-4ème Division Légère d’Infanterie (4ème DLI) déployée dans le Nord de l’île

-83ème Division d’Infanterie d’Afrique (83ème DIA) déployée dans le Sud de l’île

Char léger modèle 1940R dit Renault R-40

-64ème BCC (Renault R-40)

-83ème GRDI (Panhard AMD-178B et Hotchkiss H-39)

-5ème RCA (AMD-178B et AM modèle 1940P)

-180ème RALT (155 GPF-T) et 17ème RLA (canons de 75mm TAZ modèle 1939)

-Groupe Nord : torpilleurs légers L’Entreprenant et Le Farouche, chalutier ASM La Lorientaise, aviso-dragueurs La Gracieuse et La Moqueuse, vedettes lance-torpilles VTB-41/43/45/47/49, sous-marins Ile d’Aix et Ile d’If

-Groupe Sud : croiseur léger Latouche-Treville, contre-torpilleurs Dunois et La Hire, torpilleurs légers Kabyle et Bambara, aviso-dragueurs Commandant Duboc et Commandant Rivière, pétrolier-caboteur Aube, remorqueur Amarante

-4ème division de torpilleurs (4ème DT) torpilleurs légers Annamite Hova Somali Touareg

-Mouilleur de mines Vauquois

-Chasseurs de sous-marins CH-43 et CH-44

-Vedettes lance-torpilles VTB-15, 17, 19 et 21 de la 3ème Escadrille Légère de la Méditerranée (3ème ELM)

-Deux remorqueurs civils du port d’Ajaccio sont utilisés pour les manœuvres de port.

A ces moyens affectés de manière pérenne en Corse s’ajouteront naturellement les moyens de la 2ème Escadre basée à Toulon, l’Amirauté ayant fait renforcer les dépôts de Corse en terme de carburant et de munitions pour éviter des aller-retour énergivores et chronophages en direction de Toulon.

Les autres navires français engagés sont issus de la 2ème Escadre basée à Toulon, de la 4ème Escadre basée à Mers-El-Kébir et de la 6ème Escadre légère basée à Bizerte.

La première doit protéger la Corse, la deuxième la Sardaigne et la troisième doit aider les navires britanniques à protéger Malte, véritable avant-poste du protectorat tunisien.

Les navires suivants sont engagés :

-Porte-avions Commandant Teste et Joffre

-Cuirassés Bretagne (protection rapprochée du porte-avions Commandant Teste) Provence (protection rapprochée du porte-avions Joffre) Strasbourg (NdA Le Dunkerque est déployé à Gibraltar pour contrer d’éventuels raiders allemands) Richelieu Jean Bart Clemenceau

Le croiseur lourd Dupleix

-Croiseurs lourds Suffren Algérie Dupleix Saint Louis

-Croiseurs légers Emile Bertin La Galissonnière Jean de Vienne La Marseillaise De Grasse

-Contre-torpilleurs Aigle Albatros Vauquelin Tartu Le Malin Le Terrible Le Triomphant L’Indomptable Hoche Marceau Desaix Kleber D’Assas

-Torpilleurs d’escadre Hussard Spahi (escorte du Commandant Teste) L’Inconstant Lancier(escorte du Joffre) L’Eveillé L’Alerte (escorte du Bretagne) Mameluk Casque(escorte du Provence) Lansquenet Fleuret (escorte du Strasbourg) Corsaire Flibustier (escorte du Richelieu) L’Opiniatre L’Aventurier (escorte du Jean Bart) La Rapière et L’Hallebarde (escorte du Clemenceau)

-Sous-marins : Le Glorieux Le Heros Belle Ile Saint Marcouf La Bayadère Perle (mouillage de mines) L’Artemis La Cornelie Nivôse Aber Wrach

-Navires légers : les navires présents à Toulon et non déployés en Sardaigne ou en Corse vont avoir pour mission de sécuriser les approches de la cite varoise pour protéger la sortie et la rentrée des navires majeurs et pour empêcher les sous-marins italiens de prendre leurs aises au large de Toulon.

-Navires de soutien : pétrolier-ravitailleur d’escadre La Saône accompagne l’escadre en mer alors que son sister-ship Le Liamone est envoyé au mouillage aux Salins d’Hyère en compagnie du remorqueur Goliath.

Le ravitailleur rapide Adour est en alerte à Toulon en compagnie du cargo rapide Tlemcen

Le mouilleur de filets Gladiateur est envoyé à Aspretto pour servir de bâtiment-base.

-GC-I/17 : Bloch MB-159 et Bréguet Br700C2

-GRC-Corse (GC I/13) : trois escadrilles de Dewoitine D-520

-Escadrille 24C : hydravions de chasse Dewoitine HD-780

-63ème EBLg : Glenn-Martin 167F et 187F

-Escadrille 6T : hydravions Latécoère Laté 299-7

-Escadrille 23E : hydravions Bréguet Br790

-GAO-538 : huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

-GR-IV/36 : Bloch MB-178

-Un Etat-Major installé à Cagliari-Elmas

Bréguet Br700C2, l’un des chasseurs biplaces de l’armée de l’air

-GC-II/17 (Bloch MB-159 et bimoteurs Bréguet Br700C2)

-ERC-515 : Arsenal VG-39

-Une escadrille de Dewoitine D-520 détaché du GRC-Corse

-36ème EBLg : Douglas DB-7D

-GR-III/39 : Bloch MB-176

Le Potez-CAMS 141

-Det.14E : hydravions Potez-CAMS 141

-Det.12T : hydravions Bloch MB-481

Le Conflit (227) Méditerranée (7)

Tout en maintenant la flotte italienne et l’Italie sous pression, les alliés vont réfléchir à une opération majeure avec un objectif ambitieux : neutraliser la flotte italienne dans ses ports puisqu’elle refusait le combat en haute-mer.

C’est l’acte de naissance de l’opération JUDGMENT (Jugement) qui à pour origine un plan imaginé par le capitaine de vaisseau Lyster en pleine guerre italo-ethiopienne.

Alors que les tensions entre Rome et Londres menaçaient de dégénérer en conflit ouvert, le commandant du porte-avions HMS Glorious proposa une frappe préventive contre la flotte italienne embusquée à Tarente et donc menaçant la ligne de communication britannique entre Malte et le canal de Suez.

Ce plan n’à pas été exécuté immédiatement mais il n’à pas été oublié et dès que la guerre menaçait vraiment en Europe le plan à été ressortit mais dans une version impliquant les français et à une échelle bien plus importante avec l’objectif d’attaquer EN MÊME TEMPS TOUTES les bases navales italiennes et faire sombrer dans la rade cuirassés, croiseurs et porte-avions italiens.

Rien n’aurait empêché le déclenchement de l’opération JUDGMENT dès le début du mois d’octobre mais on à préféré l’opération SCIPION et l’invasion de la Sardaigne.

Ensuite le déclenchement de cette opération aurait été possible mais le mauvais temps et de multiples contre-temps ont repoussé l’opération au mois de janvier 1949 alors que les alliés soupçonnaient l’Axe de préparer un mauvais coup.

L’opération JUDGMENT doit viser les ports et les bases navales de Gênes, de La Spezia, de Naples, d’Augusta, de Brindisi et d’Ancone avec l’engagement des porte-avions Joffre Commandant Teste HMS Ark Royal Indomitable Furious, d’unités de bombardement et d’assaut aéromaritime de l’Aviation Navale, de l’Armée de l’Air, de la Fleet Air Arm et de la Royal Air Force.

Les sous-marins doivent servir d’éclairer et achever les navires qui auraient été endommagés au large ou alors qui auraient réussi à appareiller.

Les unités de surface doivent tenir une sorte de blocus des côtes en menant des bombardements littoraux pour forcer la flotte italienne au combat.

Des raids commandos sont également prévus mais très vite certains officiers de marine vont craindre une opération trop complexe, trop dure à gérer sur la durée.

En 2004 l’Ecole Navale de Brest à organisé un jeu de guerre avec le plan initial. Cette simulation à été menée d’abord avec les moyens de communication d’aujourd’hui pour voir la faisabilité d’une opération aussi complexe.

De nombreux problèmes ont été mis à jour ce qui laisse imaginer une simulation organisée avec les moyens de commandement et de contrôle de 1949. Sans surprise la deuxième simulation à été pire que la première.

La variante finale de l’opération JUDGMENT prévoit ainsi des assaut sur la région de Gênes (Gênes et La Spezia), Naples et Tarente mais abandonne les autres cibles.

L’aviation basée à terre et embarquée doit donner le premier assaut sur les ports et les bases navales des régions citées plus haut.

Les sous-marins doivent éclairer les différents groupe occasionnels mais les groupes de surface doivent rester en retrait pour soit soutenir les porte-avions ou faire face à un appareillage brutal et sans préavis de la flotte italienne comme si Supermarina voulait faire tapis comme on dit au poker.

En revanche les opérations de type commando sont abandonnées au grand dam des Royal Marines et des compagnies de débarquement françaises.

L’opération initialement prévue pour le 5 janvier est repoussée au 10 puis finalement au 15 quand le temps s’améliore enfin pour permettre l’utilisation de l’aviation embarquée et de l’aviation basée à terre.

Les italiens sont-ils au courant ? Ils se doutent de quelquechose car les alliés font sortir beaucoup de navires, que les agents italiens font remonter beaucoup d’informations et que les rares avions de reconnaissance italien parvenant au dessus des bases alliées découvrent des ports quasiment vides.

Trois groupes occasionnels sont créés, une Force G pour s’attaquer à Gênes et à La Spezia, une Force N pour viser Naples et une Force T pour viser Tarente. Chaque force comprend des navires français et britanniques.

-Porte-avions Joffre et HMS Ark Royal

-Cuirassé Provence (escorte du Joffre) Richelieu Clemenceau

-Croiseurs lourds Suffren Dupleix

-Croiseurs légers Chateaurenault Guichen HMS Bonaventure

-Contre-Torpilleurs Aigle Albatros Desaix Kleber La Tour d’Auvergne

-Torpilleurs d’Escadre L’Inconstant Lancier (protection du Joffre) Mameluk Casque (protection du cuirassé Provence) Corsaire Flibustier (protection du Richelieu) Rapière Hallebarde (protection du Clemenceau)

-Destroyers HMS Gallant Garland (protection de l’Ark Royal)

-Sous-marins Le Glorieux La Réunion Ile de Bréhat HMS Urchin

En ce qui concerne la partie aérienne il y à d’abord deux groupes aériens embarqués sur les «ponts plats» en l’occurrence la 6ème Flottille d’Aviation Navale (6ème FAN) embarquée sur le premier porte-avions français et le 2nd Carrier Air Group (2nd CAG) embarquée sur celui qui est considéré comme le premier porte-avions britannique vraiment moderne et efficace.

La 6ème FAN dispose de chasseurs embarqués Dewoitine D-790 (version embarquée du D-520), des bombardiers-torpilleurs Latécoère Laté 299-5 (évolution du 299 qui devait beaucoup à l’hydravion Laté 298), des bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420 et des bimoteurs de reconnaissance SNCAO CAO-610, évolution du CAO-600.

Le 2nd CAG disposait lui de chasseurs Supermarine Seafire Mk V (version embarquée du Spitfire), des bombardiers-torpilleurs Fairey Barracuda, des bombardiers en piqué Douglas Dauntless et des bimoteurs de reconnaissance Blackburn Buccaneer.

A cela va s’ajouter des unités de l’Aviation Navale basées à terre en l’occurrence dans le sud de la France. Les unités d’avions de combat vont essentiellement mener des actions contre les infrastructures terrestres alors que les hydravions seront davantage chargés d’éclairer la flotte, de la couvrir contre une potentielle offensive sous-marine italienne, les submersibles transalpins étant considérés comme les éléments les plus efficaces de la Regia Marina.

Sont engagées les escadrilles 2R (Consolidated Catalina), 4T (Latécoère Laté 299-7), 2B (Bloch MB-481), 6B (Bloch MB-175T), 2C (Dewoitine D-551) et 8T (Lioré et Olivier Léo 456)

Et l’armée de l’air dans tout cela ? Elle mobilise les moyens déployés dans le Sud-Est que nous avons déjà vu plus haut notamment ceux du GRAVIA-VA et des unités qui dépendent directement de l’Armée de l’Air qu’elles soient de chasse, de reconnaissance ou de bombardement.

Ce sont donc les Douglas DB-7D de la 33ème EBLg, les Lioré et Olivier Léo 451 de la 23ème EBM et les Bloch MB-162 de la 17ème EBL.

-Porte-avions Commandant Teste

-Cuirassé Bretagne (protection rapprochée du Commandant Teste) Dunkerque Strasbourg Nelson Prince of Wales

-Croiseur lourd Saint Louis

-Croiseurs légers Gambetta Condé HMS Arethusa Uganda Newfoundland

-Contre-Torpilleurs Chevalier Paul L’Audacieux Le Malin Le Triomphant Du Guesclin

-Torpilleurs d’Escadre Hussard Spahi (protection du Commandant Teste) L’Eveillé L’Alerte (protection du cuirassé Bretagne) Le Hardi L’Epée (protection du Dunkerque) Lansquenet Fleuret (protection du Strasbourg)

-Destroyers HMS Glowworm Greyhound (protection du Nelson) Grenade Griffon (protection du Prince of Wales)

-Sous-marins Aurore Venus La Gorgone HMS Sea Nymph

Sur le plan aérien, on trouve tout d’abord la 10ème Flottille d’Aviation Navale (10ème FAN) embarquée sur le porte-avions, une flottille disposant de chasseurs Bloch MB-159M, des bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420, des bombardiers-torpilleurs Latécoère Laté 299-5 et des avions de reconnaissance et d’éclairage SNCAO CAO-610.

En ce qui concerne les unités basées à terre, on trouve l’escadrille 23E (Bréguet Br790), 2E (Potez-C.A.M.S 143), 12E (SNCAO CAO-700M), 12T (Bloch MB-481), 16E (SNCAO CAO-700M) et 12B (Lioré et Olivier Léo 456).

L’Armée de l’Air va engager des moyens venus d’Afrique du Nord mais aussi de Sardaigne en dépit des réticences à affaiblir les défenses d’une île que les alliés veulent conserver même si devant penser à une guerre globale ils ne peuvent engager tous leurs moyens sur cette première conquête de la guerre.

On trouve les Douglas DB-7D de la 36ème EBLg, les Bloch MB-176 du GR III/39 (utilisé en mission de reconnaissance armée), les Amiot 354 de la 25ème EBM et les bombardiers lourds de la 27ème EBM (CAO-700, CAO-710 et Bréguet Br482, les hexamoteurs Amiot 415 étant maintenus en réserve).

La Royal Air Force (RAF) va engager des unités venant du Bomber Command et du Coastal Command, unités basées soient à Malte ou en Egypte. Les aérodromes français de Sardaigne et de Tunisie vont également être utilisés pour d’évidentes raisons logistiques.

Pour la Force N, les britanniques vont engager les Short Stirling du squadron 97, les Bristol Beaufighter du squadron 135 et les Supermarine Walrus du squadron 202.

-Porte-avions HMS Furious et Indomitable

-Cuirassés Bourgogne Barham Rodney

-Croiseurs lourds Charlemagne HMS Hawke Raleigh

-Croiseurs légers La Galissonnière La Marseillaise HMS Penelope Phoebe Hermione

-Contre-Torpilleurs Vauquelin Tartu Baya

-Torpilleurs d’Escadre Lannes Augereau (protection du cuirassé Bourgogne)

-Destroyers HMS Ilex Intrepid (protection du porte-avions HMS Furious) Impulsive Ivanhoe (protection du porte-avions HMS Indomitable) Imogen Isis (protection du HMS Barham) Dainty Grafton (protection du HMS Rodney)

-Sous-marins L’Andromaque Minerve La Cornelie HMS Umbria

Sur le plan aérien, les britanniques mobilisent déjà deux groupes aériens embarqués, les 4th& 6th Carrier Air Group (CAG) qui sont les bras armés respectivement des HMS Indomitable et Furious soit un porte-avions blindé, un Fleet Carrier et un porte-avions lourd paradoxalement (ou pas) moins protégé.

Le premier comprend des chasseurs Supermarine Seafire Mk V, des bombardiers-torpilleurs Fairey Barracuda et des bombardiers en piqué Douglas Dauntless. Le second comprend des Seafire Mk VII, des bombardiers-torpilleurs Fairey Barracuda, des bombardiers en piqué Douglas Dauntless et des bimoteurs de reconnaissance et d’éclairage Blackburn Buccaneer.

Dans le domaine des unités basées à terre on trouve d’abord des unités de l’Aviation Navale, the French Fleet Air Arm pour les anglais. On trouve l’escadrille 22E (CAO-700M), l’escadrille 16T (Lioré et Olivier Léo 456), l’escadrille 8R (Bréguet Br790), l’escadrille 6E (Potez-C.A.M.S 143) et l’escadrille 10B (Bloch MB-175T).

L’armée de l’air n’est pas en reste engageant un groupe de la 45èm EBLg venu du Maroc avec ses Douglas DB-7D ainsi que la 46ème EBM volant sur Lioré et Olivier Léo 458.

La Royal Air Force (RAF) va engager des unités venant du Bomber Command et du Coastal Command, unités basées soient à Malte ou en Egypte. Les aérodromes français de Sardaigne et de Tunisie vont également être utilisés pour d’évidentes raisons logistiques.

Pour la Force T donc les britanniques vont engager les Armstrong-Whitworth Whitley du squadron 166, les Bristol Blenheim du squadron 55, les Lockheed Hudson du squadron 500 et les Bristol Beaufighter du squadron 135.

Théoriquement les trois forces doivent opérer en même temps pour obtenir un effet de surprise et un effet militaire maximal. Malheureusement la coordination bien que travaillée entre état-majors ne sera pas aussi parfaite qu’espérée.

De plus la météo va jouer un vilain tour aux alliés les obligeant à décaler de quelques heures les raids sur Naples et Tarente, les unités aériennes engagées tombant donc sur des défenseurs qui seront tout sauf surpris.

Et au final qu’es-ce que cela à donné ? Ils sont spectaculaires à La Spezia, mitigés à Naples et médiocres à Tarente.

Plus que les navires en eux mêmes ce sont surtout les infrastructures qui ont souffert ce qui sur le moment est une perte moins spectaculaire qu’un cuirassé ou un croiseur mais qui agit comme un acide lent.

De nombreux kilomètres de quai sont détruits, des grues se sont effondrées dans les bassins, des réservoirs de carburant incendiés, des ateliers détruits, plusieurs dépôts de munitions disparaissent dans de spectaculaires explosions

A cela s’ajoute des ponts détruits, des kilomètres de voies ferrées et de route à reconstruire, des épaves d’avions et d’hydravions à dégager….. .

Clairement l’ambitieux objectif de détruire la marine italienne dans ses bases à été un échec mais mine de rien le coup pour la Regia Marina à été rude, elle qui avait déjà subit des pertes sensibles durant les premières semaines du conflit.

La perte la plus spectaculaire est probablement celle du cuirassé Conte di Cavour. Présent à La Spezia, il devait appareiller la veille pour une mission de recherche et de destruction en Mer Tyrrhénienne. Hélas (ou pas) pour lui une avarie l’immobilisa. On imagine ce que cela aurait donné si il avait déboulé tel un chien dans un jeu de quille dans la zone d’évolution de la Force G.

Alors que les réparations venaient d’être achevées et que les chaudières étaient mises sous pression, une alerte aérienne retentit.

A l’époque point de filets de camouflage ou de complexe dispositif de masquage fumigène. La base était pourtant largement exposée aux bombardiers français venus de Provence ou de Corse. On ne peut que s’étonner d’une défense plutôt faible pour une cible aussi sensible.

Alors que la DCA fait rage, les Loire-Nieuport LN-420 et les Latécoère Laté 299-5 passent à l’attaque couverts par les Dewoitine D-790.

Si trois bombardiers en piqué, deux avions torpilleurs et un chasseur sont abattus, pas moins de six bombes de 500kg et quatre torpilles touchent le cuirassé qui coule droit.

Quoi qu’il arrive, le navire est hors service pour un très long moment qui s’avera finalement définitif, le cuirassé un temps renfloué sera définitivement coulé le 17 mars 1952 mais ceci est une autre histoire.

Les autres cuirassés présents à La Spezia et à Gênes sont plus ou moins endommagés mais moins gravement que le Conte di Cavour.

C’est le cas de son sister-ship Giulio Cesare touché par une bombe de 250kg ou encore du Littorio touché par une bombe et endommagé par le souffle d’autres projectiles. Le Vittorio Veneto lui est intact si on excepte des éclats de pierre d’un quai et le souffle de plusieurs projectiles tombés à proximité.

A Tarente l’Andrea Doria est miraculeusement épargné par les bombes et les torpilles britanniques mais ce ne sera que partie remise car le 24 janvier 1949 dans ce qu’on pourrait appeler les prolongations de JUDGMENT, le sous-marin français Phenix parvient à envoyer le cuirassé transalpin par le fond avec une gerbe de quatre torpilles. Hélas l’équipage n’aura pas l’occasion de revenir à Bizerte pour fêter son succès puisqu’il sera coulé le lendemain par les charges de profondeur d’un CANT Z-506 en maraude.

Son sister-ship Caio Duilio est touché par une bombe de 250kg et une torpille n’explose pas ce qui aurait provoqué de terribles dégâts puisqu’elle à heurté la ceinture blindée au niveau d’une soute à munitions !

Le Roma et l’Impero étaient eux à la mer, le premier pour une mission de présence et le second pour couvrir un convoi à destination de l’Afrique du Nord.

Sans le savoir il est passé à moins de 25 miles nautiques de la Force T nettement moins puissante ! Nul doute qu’une interception aurait changé le cours de la guerre en Méditerranée.

A l’annonce des bombardements, les deux cuirassés reçoivent l’ordre de se replier sur Brindisi. Cette décision fera polémique, certains estimant qu’il aurait mieux fallut envoyer les cuirassés chercher les groupes de combat ennemis.

Prétextant un problème de communication, le cuirassé Marcantonio Colonna prétendra ne pas avoir reçu le message de repli et continuera sa mission de chasse entre Malte et la Libye mais heureusement pour lui (ou malheureusement pour la marine italienne), il ne trouvera aucun navire allié.

Le dernier né des cuirassés italien se replia sur Brindisi et participa à la protection antiaérienne du port, arrivant en plein raid aérien allié ! Il revendiqua la destruction de douze bombardiers mais problème les archives alliées ne trouvent aucune trace de ces pertes. Es-ce à dire que ses pertes non pas existées ? Non mais elles sont probablement exagérées.

En ce qui concerne les porte-avions, les deux «ponts plats» italiens sont en mer ce qui inquiète les alliés qui craignaient une brutale contre-attaque italienne mais heureusement pour eux elle n’aura pas lieu.

L’Italia à l’annonce des raids sur Naples court au «son du canon» pour couvrir le grand port méridional avec sa chasse. Son intervention très vite connue des alliés à semble-t-il poussé le haut-commandement allié à interrompre prématurément l’opération JUDGMENT même si cette hypothèse fait débat chez les historiens.

Le Don Juan de Austria déployé au sud du canal d’Otrante lance ses avions pour couvrir Tarente contre un nouveau raid des bombardiers alliés mais ses chasseurs ne trouvent aucune cible à se mettre sous la dent.

Les croiseurs lourds ne sont pas plus épargnés que les cuirassés. Le Fiume qui avait déjà été endommagé lors d’une escorte de convois vers l’Afrique du Nord (deux bombes) et lors de l’opération SCIPION (une bombe) est à nouveau touché par une bombe alors que le navire était au mouillage à Tarente. Les dégâts sont heureusement plus limités que précédemment.

Le Gorizia patrouillait au large de Brindisi quand l’opération JUDGMENT est déclenchée. Il va aider la DCA du port contre les aviations britanniques et françaises, revendiquant huit appareils abattus (quatre reconnus) ce qui lui vaudra en retour de recevoir une bombe qui provoque des dégâts importants mais pas dramatiques. Il va d’ailleurs poursuivre sa carrière après quelques jours de réparations.

Son sister-ship Pola à quai à La Spezia ressort indemne de l’opération et peut se targuer d’avoir abattu deux avions embarqués français.

Le Ragusa qui avait participé à SCIPION mais sans engagement majeur en raison de consignes trop prudentes était immobilisé au bassin à Naples pour des travaux de maintenance. Cela le sauve d’une torpille britannique mais pas d’une bombe qui détruit un affût double de 100mm qui ne sera d’ailleurs pas remplacé avant l’opération MERKUR.

Son sister-ship Nissa était en mer à la recherche d’un convoi allié entre la Tunisie et l’Egypte, convoi qui n’à jamais existé ! (on apprendra par la suite que les italiens avaient été intoxiqués par un agent double et par un faux trafic radio).

Equipé d’un radar expérimental (si mauvais dirons ses marins qu’il à du être fourni par les britanniques), il ouvre le feu sur des formes indistinctes mais ne met aucun coup au but et pour cause.

Il est survolé à plusieurs reprises par des avions de reconnaissance ennemis et met cap sur Tarente, arrivant quelques heures après le dernier raid ennemi sur la base. On imagine facilement la réaction des marins du croiseurs lourd à leur retour…… .

Dans le domaine des croiseurs légers, citons le cas du croiseur-éclaireur Ciao Mario qui après avoir échappé aux bombes ennemies le 15 janvier 1949 appareille en fin d’après midi pour retrouver la flotte ennemie et la châtier.

Il passe la nuit en mer, tirant plusieurs fois des obus éclairants pour retrouver l’ennemi mais sans succès. Au contraire c’est l’ennemi qui va le retrouver.

Le 16 vers 11.30 une brutale explosion secoue le navire alors qu’il se trouvait au large de l’île d’Elbe.

On pense d’abord à une mine mais on sait aujourd’hui que c’est le sous-marin britannique HMS Sea Nymph qui avait lancé deux torpilles qui ne laissèrent aucune chance à l’unité de classe Capitani Romani qui coule en moins de vingt minutes.

Et côté allié ? Faute de riposte italienne, aucun navire n’est endommagé ou même coulé et les seules pertes concernent l’aviation qu’elle soit basée à terre ou embarquée.

L’expérience acquise est précieuse notamment en terme de coordination entre chasseurs, bombardiers-torpilleurs et bombardiers en piqué ce qui sera capital pour une future bataille aéronavale majeure du côté de la Grèce.

En revanche si les bases italiennes sont endommagées plus (La Spezia,Gênes) ou moins (Tarente, Naples), si de nombreux navires sont coulés ou endommagés, l’espoir de neutraliser la marine italienne dans ses ports à donc été un échec.

Certains reprocheront aux planificateurs d’avoir abandonné le projet de bombarder les côtes et de mettre à terre des «commandos» pour amplifier l’impact des bombardements aériens. Es-ce que cela aurait changé des choses ?

Rien n’est moins sur car cela aurait exposé des unités précieuses _croiseurs, contre-torpilleurs, destroyers voir cuirassés_ à une revanche de la Regia Aeronautica ou à une sortie de navires encore en état avec la possibilité de pertes très lourdes des deux côtés.

De toute façon les alliés n’ont pas vraiment le temps de gamberger. Des infos recueillies un peu partout annonce une opération majeure du côté de l’Axe et mieux vaut être prêt à y faire face qu’à ressasser ce que certains considèrent comme une occasion manquée.

Le Conflit (225) Méditerranée (5) (2ème partie)

La tête de pont de couleur verte est considérée comme la plus sensible, la plus proche de la capitale et d’une potentielle intervention de la flotte italienne. Ses moyens navals ne sont pourtant pas exagérément puissants ce qui trahit une certaine confiance ou une bonne connaissance de l’attitude future de la flotte italienne :

-Porte-avions Commandant Teste

-Cuirassé Bourgogne

-Bâtiment de commandant Etoile du Sahel

-Croiseur léger Condé

-Contre-torpilleurs L’Indomptable Turenne Dunois

-Torpilleurs d’escadre Hussard Spahi Lannes Augereau

-Torpilleurs légers Somali Touareg

-Sous-marins Minerve Le Glorieux La Bayadère

-Pétrolier-ravitailleur La Medjerda

-Cargos Maurice LD Nicole Schiaffino Ginette Le Borgne Bougainville

-Transport de Troupes Desirade

-Pétrolier Euphrosyne

En ce qui concerne les forces terrestres on trouve la 4ème DLI, le 2ème REC, le 66ème BCC et le 180ème RALT.

Le 11 octobre 1948 la préparation d’artillerie commence à l’aube. Le cuirassé Bourgogne est le premier à ouvrir le feu suivit par le croiseur léger Condé et les contre-torpilleurs L’Indomptable et Dunois, leur tir étant guidé par les CAO-610 du Commandant Teste pendant que les Bloch MB-159M assurent la couverture aérienne, abattant plusieurs avions italiens (en l’occurrence deux SM-79 et deux CANT Z-1018) qui tentent de s’attaquer à la flotte française mais avec un succès fort mitigé.

Des unités de bombardement venues d’Algérie complètent le tout en visant notamment la ville de Cagliari qui subit de lourdes pertes qu’elles soient matérielles ou humaines.

Cette importante préparation _plus importante qu’ailleurs_ s’explique par la présence de la 21ème DI considérée comme nettement plus solide que sa consoeur du nord. Les français s’attendent donc à une solide résistance.

La 4ème DLI est mise à terre sous la protection d’un puissant tir de barrage mené par la flotte, la tête de pont se situant entre Pula et Sarroch c’est-à-dire au sud-ouest de Cagliari.

Le 1er REI est le premier à prendre pied sur les plages sardes. Les légionnaires venus du Maroc et dont certains doutaient de la capacité à combattre un ennemi plus puissant que les tribus indociles du sud marocain bousculent les unités italiennes qui ne tardent pas à plier.

Dans l’après midi les canons d’assaut contre-attaquent avec des chemises noires. Les légionnaires plient un temps mais bien soutenus par l’aviation embarquée et les canons de la flotte ils se resaississent et brisent définitivement les derniers espoirs italiens de rejetter l’ennemi à la mer.

Le 4ème REI est mis à terre le lendemain 12 octobre 1948. La tête de pont est élargie permettant la mise à terre des unités motomécaniques en l’occurence le 2ème REC (Panhard AMD-178B à canon de 47mm) et le 66ème BCC (Renault R-35), offrant à la 4ème DLI un appui que ne possèdent pas les troupes italiennes.

Le 13 octobre 1948 les canons de 155mm du 180ème RALT sont mis à terre et commencent à bombarder les positions italiennes ce qui permet à certains navires de se replier pour reposer l’équipage et effectuer de nécessaires réparations.

Une fois la tête de pont parfaitement organisée, les troupes françaises, les képis blancs avancent vers Cagliari. Le temps pris peut être nécessaire à néanmoins permis aux italiens de se replier en bon ordre et d’espérer pouvoir tenir autour de Cagliari surtout si des renforts arrivent de Sicile et d’Italie péninsulaire.

Hélas pour les fante de la 21ème DI, le haut-commandement italien va se contenter d’envoyer des munitions, de la nourriture mais aucune unité majeure comme une division d’infanterie supplémentaire. Quelques centaines d’hommes parviendront en Sardaigne mais leur impact sera très limité.

Le 25 octobre 1948, Cagliari est encerclée, une poche s’étant formée autour de la capitale sarde, une poche suivant la ligne Capoterre-Assemini-Sinnal-Muravera.

Les troupes italiennes sont littéralement acculées par les troupes françaises en ligne à savoir la 4ème DLI et la 82ème DIA, la 83ème DIA occupant le nord de l’Italie, menant des opérations de nettoyage.

La propagande fasciste parlera de viols de masse, de crimes de guerre menés notamment par les tirailleurs algériens. Quelques cas sont signalés mais ils n’ont pas atteint le niveau décrit par l’agence de presse Stefani et complaisamment relayée vers les pays neutres.

Rien n’aurait empeché les français de prendre Cagliari au bout de quelques jours. Alors pourquoi les combats ne se sont terminés que le 11 novembre 1948 ?

Difficile de savoir pourquoi. Plusieurs hypothèses peuvent être avancées comme une mauvaise connaissance des moyens italiens, la crainte de lourdes pertes ou l’espoir que les italiens demandent grâce avant l’assaut final.

La Poche de Cagliari est maintenue sous pression par les canons de 155mm du 180ème RALT, par les canons de la flotte et l’aviation. Les raids se font de plus en plus puissants, de plus en plus insistants.

Les deux divisions françaises soutenues par le 66ème BCC et le 2ème REC passent à l’assaut le 4 novembre 1948.

Dans un premier temps les italiens tiennent bon mais le temps joue pour les alliés. Cagliari est encerclée le 6 novembre au soir. Les français qui redoutent le combat urbain hésitent à s’engager dans les rues étroites de la capitale sarde.

Finalement il faut y aller et l’assaut final est lancé le 8 novembre au soir. Après trois jours de combat qui aggravent les dégâts causés par l’aviation et l’artillerie, la ville capitule avec elle les dernières troupes italiennes.

Cette première victoire françaises provoque la consternation en Italie mais aussi en Allemagne qui espérait ne pas avoir à déclencher une offensive aussi rapidement en Méditerranée.

Dix jours seulement après la victoire française en Sardaigne, Berlin annonce à Rome que d’ici quelques mois une opération majeure en Méditerranée sera lancée. Oui mais où ? La réponse interviendra un certain 5 février 1949.

En attendant les français vont réorganiser leur dispositif et l’alléger. C’est ainsi que sur le plan terrestre certaines unités vont retourner en Afrique du Nord pour repos, réorganisation et rééquipement.

C’est ainsi qu’au moment de l’opération MERKUR les italiens se heurteront à la 4ème DLI et à la 83ème DIA comme principales unités de combat.

Ces deux divisions d’infanterie seront soutenues par le 64ème BCC qui reçoit des Renault R-40 en remplacement des R-35, le 5ème RCA (qui reçoit quelques AM modèle 1940P pour compléter les AMD-178B) et le 83ème GRDI. Le 180ème RALT reste là.

Cela signifie que la 82ème DIA et le 2ème REC vont retourner en Tunisie pour se préparer à une nouvelle opération. Ces unités auraient pu intervenir à nouveau en Sardaigne pour l’opération MERKUR mais finalement ils vont opérer en Grèce mais ceci est une histoire qui sort du cadre de ce volume.

Cela permet aux navires de charge de rentrer en Afrique du Nord, le convoi se composant d’une seule colonne avec d’avant en arrière le Maurice LD Nicole Schiaffino Ginette le Borgne Bougainville Euphrosyne, l’escorte étant assurée par les torpilleurs légers Somali et Touareg sur les flancs, la Desirade à l’arrière tandis que la route est ouverte par le contre-torpilleur Dunois. Tous les navires vont rentrer à Oran sans aucune perte malgré plusieurs tentatives italiennes.

Des unités aériennes sont déployées en Sardaigne pour couvrir l’Italie en attendant de l’utiliser comme base de départ pour des opérations de bombardement en direction de la Sicile et de l’Italie péninsulaire.

En ce qui concerne la chasse, l’Armée de l’Air décide de déployer l’ERC-515 normalement chargée de défendre Alger avec ses Arsenal VG-39 et une escadrille issue du Groupe Régional de Chasse (GRC) de Corse volant sur Dewoitine D-520.

Avec la menace croissante de l’Allemagne _les préparatifs de MERKUR ne peuvent pas totalement passer inaperçus_ des renforts de chasse sont envoyés en Corse et en Sardaigne.

C’est la 17ème Escadre de Chasse qui est choisie envoyant un groupe en Corse (Bloch MB-159 et Bréguet Br700) et un groupe en Sardaigne (même équipement).

En ce qui concerne le bombardement la 63ème EBLg reste en Corse avec ses Glenn-Martin 167/187F pendant que la 36ème EBLg quitte l’Algérie avec ses Douglas DB-7D direction la Sardaigne et notamment l’aérodrome de Cagliari-Elmas.

La mission de reconnaissance va être assurée par le GR III/39 venu de Perpignan avec des Bloch MB-176.

L’Aviation Navale va déployer des moyens de patrouille maritime et de lutte ASM pour renforcer la maitrise d’une zone vitale pour l’effort de guerre allié. Des détachements issues de l’escadrille 14E (Potez-CAMS 141) et de l’escadrille 12T (Bloch MB-481) vont ainsi être déployés en Sardaigne.

A noter que des appareils neufs arrivent pour recompléter les unités en compagnie de jeunes pilotes qui doivent remplacer les pilotes tués ou convalescents. Dès la fin de 1948 les unités ont quasiment toutes retrouvées leur niveau du début de la guerre sur le plan matériel.

En ce qui concerne les navires, des navires légers de combat y seront affectés pour protéger les côtes, les unités majeures restant à Mers-El-Kébir et à Bizerte mieux équipées que des ports déjà sous équipés en temps normal et qui ont été ravagés par les combats et les sabotages.

Un groupe occasionnel est déployé à Cagliari avec le croiseur léger Latouche-Treville, les contre-torpilleurs Dunois et La Hire, les torpilleurs légers Kabyle et Bambara, les aviso-dragueurs Commandant Duboc et Commandant Rivière, le pétrolier-caboteur Aube et le remorqueur de 750ch Amarante.

Dans le nord du pays des navires venus de Corse et de Toulon vont assurer la défense du nord de l’île-soeur de la Corse. Cela ne se fait pas sans hésitations de crainte d’affaiblir la défense de la Corse mais aussi d’affaiblir la 2ème Escadre.

Ce groupe occasionnel nord comprend les torpilleurs légers L’Entreprenant et Le Farouche, le chalutier ASM La Lorientaise, les aviso-dragueurs La Gracieuse et La Moqueuse, les vedettes lance-torpilles VTB-41 43 45 47 49 de la 1ère ELM mais aussi deux sous-marins, les Ile d’Aix et Ile d’If soutenus par l’ancien aviso Somme.

Et côté italien ? Les pertes ont été très lourdes que ce soit sur terre, sur mer ou dans les airs. Les deux divisions d’infanterie (12ème et 21ème DI) sont détruites mais un certain nombre de cadres et de soldats parviennent à quitter la Sardaigne pour rallier certains la Sicile et pour d’autres l’Italie péninsulaire. Elles seront reconstituées et redéployées dans l’île après la reconquête de l’opération MERKUR comme si l’occupation française n’avait jamais existé.

En ce qui concerne la Regia Aeronautica les pertes sont lourdes surtout sur le plan matériel, les pertes humaines étant heureusement (ou pas) plus faibles car si avoir des pilotes et des navigants c’est bien les doter d’appareils modernes c’est mieux.

Si la majorité des appareils sont perdus d’autres vont parvenir à fuir vers la Sicile ou l’Italie péninsulaire. Ces appareils ont mené des attaques sur les troupes françaises avec des succès limités pour ne pas dire mitigés.

Par exemple si des Fiat BR-20 et des CANT Z-1018 ont survécu à l’opération SCIPION en revanche tous les Ju-87B sont perdus que ce soit au sol ou en vol, le bombardier en piqué allemand montrant ses limites face à une chasse mordante et décidée. De toute façon cet appareil était totalement dépassé donc la perte de ces appareils chagrine peu les italiens.

La chasse italienne va tenter de faire ce qu’elle peut et va clairement relever le gant du défi imposé par les unités de chasse de l’Armée de l’Air et de l’Aviation Navale.

Aucun chasseur italien probablement en raison d’un rayon d’action insuffisant ne parviendra en Italie péninsulaire ou en Sicile.

En revanche une poignée de Caproni Ca-313, de CANT Z-506, de Fiat RS-16, de Savoia-Marchetti SM-79 et de Reggiane Re-2003 survivent au combat pour rallier l’Italie même si beaucoup usés et en mauvais en état serviront finalement de réserve de pièces détachées et non d’appareils opérationnels.

En ce qui concerne la Regia Marina les pertes sont tous aussi lourdes avec des navires coulés et d’autres que l’on doit saborder faute de pouvoir les évacuer.

Sur les sept sous-marins déployés en Sardaigne au début de la guerre, quatre sont coulés durant l’opération SCIPION en l’occurrence le Corello coulé par un Consolidated Catalina français le 14 octobre 1949, l’Alagi victime d’un Potez-CAMS 141 au large de Cagliari le 15 octobre 1948, l’Adua victime du sous-marin britannique HMS Sunfish le 24 octobre 1948 alors que l’Axuna est coulé par le torpilleur d’escadre Lansquenet le 25 octobre 1948 après une tentative de torpillage contre le Strasbourg.

Le torpilleur General Antonino Cascino est coulé par les bombes d’un Lioré et Olivier Léo 456 de l’escadrille 16T, deux bombes étant suffisante pour envoyer le petit navire transalpin par le fond.

En ce qui concerne les vedettes lance-torpilles présentent en Sardaigne, six sont coulées (deux par navire de surface deux par l’aviation et deux autres suites à une collision dans le brouillard), quatre endommagées sont sabordées pour embouteiller le port et deux survivantes rallient miraculeusement l’Italie péninsulaire.

Le mouilleur de mines Durazzo endommagé légèrement par l’aviation embarquée français se reple sur la Sicile. Le Pelagosa à lui moins de chance car endommagé par le bombardement naval préparant le débarquement en zone pourpre il doit être sabordé.

Le Caralis est coulé par deux Loire-Nieuport LN-420 du Commandant Teste le 13 octobre 1948 alors qu’il tentait de s’échapper de Cagliari.

Le Deffenu est surpris dans la nuit du 13 au 14 octobre par le contre-torpilleur Turenne. Transportant des munitions, il disparaît dans une gigantesque gerbe de feu après avoir encaissé huit obus de 130mm.

Le Mazzora victime d’une avarie mécanique est sabordé à La Maddalena le 19 octobre 1948 peu avant la chute du port.

A cela s’ajoute la perte d’un croiseur-éclaireur de classe Capitani Romani, le Claudio Tibero. Ces puissants navires armés de huit canons de 135mm avaient été conçus pour combattre les non moins puissants contre-torpilleurs français.

Stationné à Tarente, il avait mené plusieurs missions de recherche pour retrouver la flotte française et guider sur elle les grosses unités de la Regia Marina stationnées à Tarente.

Cette recherche fût infructueuse jusqu’au 12 octobre 1948 au sud-est de la Sardaigne où le croiseur-éclaireur cherchait à retrouver les navires français qui couvraient le débarquement près de Cagliari.

Dans un temps épouvantable, le croiseur-éclaireur croit repérer des troupes françaises opérant sur la côte. Il ouvre aussitôt le feu, tirant une quarantaine d’obus de 135mm pour un résultat désolant : les soldats français étaient en réalité un troupeau de chèvres. Bien entendu ce fait fût soigneusement occulté dans le rapport.

Le navire se resaissit et met cap au sud-ouest. Equipé d’un radar expérimental, le croiseur-éclaireur pense pouvoir détecter l’ennemi avant qu’il ne le détecte.

Hélas pour lui les radars français quoi que largement perfectibles disposent de capacités bien plus élevées.

Les trois contre-torpilleurs de la 4ème DCT, les Magon Dunois La Hire l’ont répéré depuis de longues minutes et se mettent en position. Ils adoptent la bonne stratégie en lançant une salve de neuf torpilles avant d’ouvrir le feu.

Le croiseur-éclaireur italien qui à enfin répéré les sillages des trois «French SuperDestroyer» ouvre le feu avec son artillerie principale, son tir étant comme on dit souvent «inconfortablement précis» et même pire puisque le Magon encaisse très vite six ou sept obus de 135mm.

En guise de punition le croiseur-éclaireur encaisse trois torpilles et une bonne trentaine d’obus de 130mm ce qui provoque un incendie et une voie d’eau qui sera fatale au navire italien.

De son côté le Magon mal en point reçoit le douteux privilège d’avoir été torpillé par une anguille française défectueuse. La proue arrachée, le navire est comme un corps mort sur les flots. Son sister-ship Dunois tente de le remorquer mais après plusieurs heures d’effort, une nouvelle voie d’eau entraine son naufrage.

A noter que sur les neuf torpilles, quatre ont touché une cible, trois ont coulé au fond de l’eau et deux se sont perdues sur la côte sarde où elles seront pétardées par des sapeurs français de la 4ème DLI.

Trois jours plus tard le croiseur lourd Zara est coulé par des navires français et britanniques. Le 15 octobre 1948, surprenant les français il bombarde des positions françaises au nord de Cagliari, profitant du mauvais temps qui le protège de l’aviation.

En revanche elle ne le protège par des navires de surface en l’occurence le croiseur léger Condé et les contre-torpilleurs La Hire et Dunois.

Plus puissant que ces adversaires il est cependant touché rapidement par une torpille et matraqué par des obus de 130 et de 152mm, l’incrociatori pesante touchant le Condé avec deux obus de 203mm et le Dunois avec un autre obus du même calibre mais les deux navires français restent en ligne.

Alors que les trois navires français allaient achever leur proie, un grain providentiel masque la cible aux navires français. Le Zara tente de rallier Naples mais le lendemain il sera surpris par le sous-marin anglais HMS Upholder et exécuté avec trois torpilles.

Dans le domaine des croiseurs légers le Giovanni delle Bande Nere avait été sérieusement endommagé le 6 octobre 1948 par le sous-marin français Ile de Brehat. Il rallie miraculeusement Cagliari où les italiens espèrent réaliser des réparations provisoires pour lui permettre de rallier la péninsule.

Alors que les français menacent l’île, les italiens espèrent l’utiliser comme batterie flottante faute de mieux. En réalité le navire sera peu efficace, peu efficient, le navire étant touché par plusieurs bombes avant d’être achevé par la préparation navale française, le navire sombrant dans le port, l’épave étant relevée après guerre et demantelée.

D’autres navires italiens sont endommagés comme le croiseur lourd Fiume qui à l’annonce du débarquement en Sardaigne appareille de Tarente, contourne la péninsule italique, franchit le détroit de Messine avant de rallier les eaux sardes.

Il effectue plusieurs bombardements des côtes, dépose des troupes embarquées à Tarente et tente de s’opposer aux navires alliés mais en restant à distance. Il sera endommagé le 21 octobre 1948 par une bombe de 250kg qui détruit un affût de 100mm et l’oblige à se replier sur Naples pour réparations.

Le croiseur lourd Ragusa est légèrement endommagé le 4 novembre 1948 par une bombe de 250kg d’un bombardier en piqué Loire-Nieuport LN-420 embarqué sur le Commandant Teste. La bombe perforante détruit la tourelle II (avant supérieure) de l’incrociatori pesanti qui doit rallier Naples pour réparations.

Le cacciatorpidiniere Fulmine est coulé le 12 novembre 1948 au large de Vintimille. Alors en mission de patrouille anti-sous-marine, il est surpris par des vedettes lance-torpilles françaises qui opéraient depuis une base avancée installée à Villefranche sur Mer. Deux torpilles sont suffisantes pour envoyer le cacciatorpidiniere italien par le fond, la première anguille arrachant la proue et la seconde privant le navire de propulsion. Le navire chavire et coule rapidement, ne laissant que fort peu de survivants.

Le Conflit (106) Europe Occidentale (72)

-Commandement Supérieur d’Appui-Tactique (CSAT)

Ce Commandement regroupe les escadres de bombardement d’assaut et de bombardement en piqué qui initialement dépendaient du CFCA mais ce dernier s’est recentré sur la chasse, la chasse de nuit et la DAT.

-35ème Escadre de Bombardement d’Assaut (35ème EBA) :

GBA I/35 (Bréguet Br697), GBA II/35 (Bréguet Br693) et GBA III/35 (Bréguet Br695)

-41ème Escadre de Bombardement d’Assaut (41ème EBA) :

GBA I/41 (Bréguet Br697) GBA II/41 (Bréguet Br697) et GBA III/41 (Bréguet Br697)

-51ème Escadre de Bombardement d’Assaut (51ème EBA) :

GBA I/51 (Bréguet Br697) GBA II/51 (Bréguet Br693) et GBA III/51 (Bréguet Br695)

-40ème Escadre de Bombardement en Piqué (40ème EBp) :

GB I/40 (Loire-Nieuport LN-435) GB II/40 (Loire-Nieuport LN-430) et GB III/40 (Loire-Nieuport LN-430)

-42ème Escadre de Bombardement en Piqué (42ème EBp) :

GB I/42 (Loire-Nieuport LN-435), GB II/42 (Bréguet Br698) et GB III/43 (Loire-Nieuport LN-435)

-Commandement des Forces de Bombardement (CFB)

Ce commandement est pour ainsi dire l’équivalent français du Bomber Command avec des escadres de bombardement léger, de bombardement médian et de bombardement lourd. Les escadres sont toutes maintenues (même si certaines sont affaiblies au point que des groupes sont mis en sommeil) mais leur équipement se modifie et tend vers une certaine simplification.

-32ème Escadre de Bombardement Léger (32ème EBLg) : Douglas DB-7D et B-25 Mitchell

GB I/32 : Douglas DB-7D GB II/32 : mis en sommeil GB III/32 : North American B-25 Mitchell

-62ème Escadre de Bombardement Léger (62ème EBLg) : Glenn-Martin 167F et Martin B-26 Marauder

GB I/62 : Martin B-26 Marauder GB II/62 : Glenn-Martin 167F GB III/62 : Martin B-26 Marauder

-11ème Escadre de Bombardement Médian (11ème EBM) : Lioré et Olivier Léo 458bis

GB I/11 : mis en sommeil GB II/11 : Lioré et Olivier Léo 458bis GB III/11 : Lioré et Olivier Léo 458bis

-12ème Escadre de Bombardement Médian (12ème EBM) : Lioré et Olivier Léo 458bis

GB I/12 : mis en sommeil GB II/12 : Lioré et Olivier Léo 458bis GB III/12 : Lioré et Olivier Léo 458bis

-21ème Escadre de Bombardement Médian (21ème EBM) : Amiot 371 Berry (en remplacement des Amiot 354 et 356)

GB I/21 : Amiot 371 Berry GB II/21 : Amiot 371 Berry (transformation en cours) GB III/21 : Amiot 371 Berry

-31ème Escadre de Bombardement Médian (31ème EBM) : Lioré et Olivier Léo 451 et 458

GB I/31 : Lioré et Olivier Léo 458 GB II/31 : Lioré et Olivier Léo 451 GB III/31 : Lioré et Olivier Léo 451

-34ème Escadre de Bombardement Médian (34ème EBM) : Amiot 351 et Amiot 371 Berry

GB I/34 : mis en sommeil GB II/34 : Amiot 371 Berry GB III/34 : Amiot 351

-38ème Escadre de Bombardement Médian (38ème EBM) : Lioré et Olivier Léo 451 et Léo 458bis

GB I/38 : Lioré et Olivier Léo 451 GB II/38 : Lioré et Olivier Léo 458bis GB III/38 : Lioré et Olivier Léo 458bis

-47ème Escadre de Bombardement Médian (47ème EBM) : Amiot 356 et 357

GB I/47 : unité en cours de recréation sur Amiot 371, le GB I/47 d’origine ayant rallié la Grande-Bretagne au sein de l’Escadre de Bombardement du Nord (EBN) future 56ème EB.

GB II/47 : Amiot 356 GB III/47 : Amiot 357

-GB I/49 :

Lioré et Olivier Léo 457. Comme ce modèle n’est plus produit ce groupe doit être transformé sur Lioré et Olivier Léo 458ter.

-15ème Escadre de Bombardement Lourd (15ème EBL) : Consolidated modèle 32F Géant

GB I/15 (2) : en cours de création, le premier GB I/15 étant devenu le GB I/56.

GB II/15 (2) : Consolidated modèle 32F

GB III/15 : Consolidated modèle 32F

-17ème Escadre de Bombardement Lourd (17ème EBL) : Bloch MB-162 mais doit être remplacé par l’Amiot 374, version quadrimoteur du 371.

GB I/17 : Bloch MB-162 GB II/17 : Bloch MB-162 GB III/17 : Bloch MB-162

NdA la 27ème EBL reste déployée en Afrique du Nord avec ses CAO-700, ses Bréguet Br482 et son escadrille d’Amiot 415. A terme les 482 et les 700 doivent être remplacés par le CAO-710. L’Amiot 415 sous utilisé en raison de problèmes techniques insolubles sera retiré du service en mars 1952.

-Commandement de la Reconnaissance, de l’Observation et de la Coopération (CROC)

Ce commandement est probablement celui qui connait les plus profonds bouleversements avec la création de nouvelles escadres liées au retour dans le giron de l’Armée de l’Air des GAO et des GIR auparavant détachés à l’armée de terre au titre de la coopération.

L’équipement aussi évolue avec la prédominance du MB-176 au détriment des autres appareils comme le Bréguet Br694. Le Bloch MB-178 de reconnaissance stratégique va lui être peu à peu remplacé par l’Amiot 372, adaptation pour les missions de reconnaissance du bombardier Amiot 371.

Les D-720 sont toujours là en attendant le D-720F, une évolution du triplace de travail tout comme l’ANF-123 qui doit céder la place à l’ANF-123bis en attendant un hypothétique ANF-125 qui comme nous le verrons arrivera trop tard pour participer aux combats en Europe et ne participera qu’aux combats en Asie-Pacifique en attendant de passer de la coopération à la lutte anti-guerilla dans les ceux indochinois mais ceci est une autre histoire.

Les escadres de reconnaissance présentes en septembre 1948 sont toujours là mais deux nouvelles escadres ont été crées regroupant des groupes de Bloch MB-175 et 176, des groupes de D-720 et des groupes d’ANF-123.

Ces différents groupes bénéficient de la dissolution des GAO et leur remplacement par un simple état-major appelé Element Aérien de Corps d’Armée (EACA).

Ce système offre plus de souplesses mais nombre de militaires de l’armée de terre et même certains aviateurs vont regretter la dissolution des GAO estimant que cet outil avait ses avantages.

Les GAO renaissent pour la plupart sous la forme de GR avec soit des bimoteurs de reconnaissance tactique (Bloch MB-175 et MB-176), des triplaces de travail (Dewoitine D-720) et des monomoteurs d’observation et de coopération (ANF-123).

-14ème Escadre de Reconnaissance Stratégique (14ème ERS) : Bloch MB-178

-GR I/14 (18 Bloch MB-178) GR II/14 (18 Bloch MB-178) et GR III/14 (18 Bloch MB-178) soit 54 appareils en ligne. Les dix appareils forment une petite réserve d’appareils également utilisé pour l’entrainement et les essais.

-33ème Escadre de Reconnaissance Tactique (33ème ERT)

-GR I/33 : Bloch MB-176bis GR II/33 : mis en sommeil GR III/33 : Bloch MB-175 GR IV/33 : Bloch MB-175

-35ème Escadre de Reconnaissance Tactique (35ème ERT)

-GR I/35 : Bloch MB-176 GR II/35 : Bloch MB-176bis GR III/35 : Bloch MB-176 GR IV/35 : mis en sommeil

39ème Escadre de Reconnaissance Tactique (39ème ERT)

-GR I/39 : mis en sommeil GR II/39 : Bloch MB-176bis GR III/39 Bloch MB-176 GR IV/39 Bloch MB-176bis

-55ème Escadre de Reconnaissance Tactique (55ème ERT)

-GR I/55 : mis en sommeil GR II/55 : Bloch MB-176 GR III/55 : Bloch MB-176bis GR IV/55 : Bloch MB-176

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Deux nouvelles escadres sont créées avec de nouveaux groupes pour servir de «réservoir de forces» au profit des EACA. Elles reçoivent les numéros 19 et 47 ce qui donne les 19ème et 47ème Escadres de Reconnaissance Tactique (ERT) même si leur champ opérationnel sera plus vaste avec également la coopération et l’observation.

Chaque GR ne dispose que d’un seul type d’appareil mais regroupe des avions venant de plusieurs GAO pour former une «masse critique».

-19ème Escadre de Reconnaissance Tactique (19ème ERT)

-GR I/19 (Bloch MB-176). Les appareils et les hommes sont issus du GAO-514, du GAO-517 et du GAO-518 soit 24 appareils (certains sont issus des stocks)

-GR II/19 (Dewoitine D-720). Les appareils sont issus des GAO-514, 517 et 518 soit 36 appareils (certains sont issus des stocks)

-GR III/19 (ANF-Les Mureaux ANF-123). Les appareils sont issus des GAO-514, 517 et 518 soit 45 appareils (certains sont issus des stocks en remplacement d’appareils manquants ou usés)

-GR IV/19 : (Bloch MB-176). Les appareils sont issus des GAO-502, GAO-520 et GAO-531 soit 24 appareils (certains sont issus des stocks)

-GR V/19 : (Dewoitine D-720). Les appareils ont issus des GAO-502, 520 et 531 soit 36 appareils (certains sont issus des stocks en remplacement des appareils manquants ou usés)

-GR VI/19 : (ANF-Les Mureaux ANF-123). Les appareils sont issus des GAO-505, 506 et 520 soit un total de 45 appareils (certains sont issus des stocks)

-GR VII/19 : (Bloch MB-175). Les appareils sont issus des GAO-522, 503 et 533 soit un total de 24 appareils (certains sont issus des stocks pour remplacer des appareils manquants ou usés)

-GR VIII/19 (Dewoitine D-720). Les appareils sont issus des GAO-522, GAO-503 et 533 soit un total de 36 appareils.

-GR IX/19 (ANF-Les Mureaux ANF-123). Les appareils sont issus des GAO-503, 522 et 533 soit un total de 45 appareils.

Total : 24 Bloch MB-175, 48 Bloch MB-176, 108 Dewoitine D-720 et 135 ANF-Les Mureaux ANF-123 soit un total de 315 appareils

-47ème Escadre de Reconnaissance Tactique (47ème ERT)

-GR I/47 (Bloch MB-176) : appareils issus des GAO-503, 504 515, 521 et 532 soit un total de 40 appareils

-GR II/47 (Dewoitine D-720) : appareils issus des GAO-503, 504, 515, 521 et 532 soit un total de 60 appareils

-GR III/47 (ANF-Les Mureaux ANF-123) : appareils issus des GAO-503, 504, 515, 521 et 532 soit un total de 75 appareils

-GR IV/47 (Bloch MB-175 et 176) : appareils issus des GAO-509, 510, 511, 512 et 528 soit un total un total de 40 appareils

-GR V/47 (Dewoitine D-720) : appareils issus des GAO-509, 510, 511, 512 et 528 soit un total de 60 appareils

-GR VI/47 (ANF-Les Mureaux ANF-123) : appareils issus des GAO-509, 510, 511, 512 et 528 soit un total de 75 appareils

-GR VII/47 (Bloch MB-176) : appareils issus des GAO-513, 526, 529, 530 et 534 soit un total de 40 appareils

-GR VIII/47 (Dewoitine D-720) : appareils issus des GAO-513, 526, 529, 530 et 534 soit un total de 60 appareils

-GR IX/47 (ANF-Les Mureaux) : appareils issus des GAO-513, 526, 529, 530 et 534 soit un total de 75 appareils

Total : 8 Bloch MB-175, 112 Bloch MB-176, 180 Dewoitine D-720 et 225 ANF-Les Mureaux ANF-123 soit un total de 525 appareils

-Commandement du Soutien Logistique (CSL)

A la différence des autres commandements, le CSL ne connait pas de réorganisation majeure. Il faut dire que ses missions de l’ombre n’imposent pas une mise à jour des structures comme on peut l’attendre pour des unités de chasse, de bombardement ou de reconnaissance.

L’occupation d’une partie du territoire national à cependant entrainé une mutation des lieux d’entrainement et de formation.

Déjà largement replié au sud de la Loire au moment de la déclaration de guerre, le dispositif de formation rallie largement l’Afrique du Nord c’est-à-dire là où les conditions météo sont parfaites et où les jeunes pilotes peuvent être formés à l’abri de toute inférence ennemie.

Unités de transport en métropole

-1ère Escadre de Transport Militaire (1ère ETM)

Cette escadre comprennait initialement deux groupes à trois escadrilles de neuf appareils soit 54 appareils. Un troisième groupe est créé à l’automne 1949 pour augmenter les capacités de transport rapide. Cela nous donne le dispositif suivant :

-GTM I/1 : trois escadrilles de neuf Douglas DC-3 Transporteur soit 27 appareils

-GTM II/1 : deux escadrilles de neuf Bloch MB-161 et une escadrille de neuf Bloch MB-165 soit 27 appareils

-GTM III/1 : une escadrille de neuf Bloch MB-161, une escadrille de neuf Dewoitine D-720 et une escadrille de neuf Douglas DC-3 Transporteur soit 27 appareils

Cette escadre était initialement stationnée à Reims se replie au sud de la Loire, opérant depuis la base aérienne de Chateauroux

-2ème Escadre de Transport Militaire (2ème ETM)

-GTM I/2 : trois escadrilles de neuf Douglas DC-3 Transporteur soit 27 appareils

-GTM II/2 : trois escadrilles de neuf SO-30P soit 27 appareils

-GTM III/2 : une escadrille de neuf Bloch MB-165, une escadrille de neuf Dewoitine D-720 et une escadrille de neuf SO-30P soit 27 appareils.

Cette escadre était initialement stationnée à Orléans mais pour éviter une trop grande concentration d’unités, elle est redéployée plus au sud du côté de Clermont-Ferrand.

Unités d’entrainement

En temps de paix, les unités d’entrainement de l’armée de l’air sont installées sur tout le territoire national même si l’Ecole de l’Air est installée à Salon de Provence (BA 130) avec une part non négligeable de la flotte d’entrainement.

En temps de guerre, la situation évolue, une partie non négligeable des écoles se replie au delà de la Méditerranée pour permettre aux jeunes pilotes d’apprendre loin des bombes allemandes et italiennes et libérer de la place sur les aérodromes pour les unités de combat.

A la fin de la Campagne de France, le dispositif d’écolage est réorganisé avec encore un groupement de formation à Salon de Provence où des pilotes subissent une formation avancée avec comme instructeurs des pilotes entre deux tours opérationnels.

A Salon on s’entraine à la chasse alors que l’entrainement au bombardement se fait toujours à Cazaux et la reconnaissance à Marcilloles près de Lyon.

La formation initiale est concentrée à Meknés avec un terrain principal et des terrains auxiliaires d’abord Meknes I à VI puis I à VIII. C’est là que les futurs pilotes se forment aux bases du vol, de la navigation et du combat aérien.

Ultérieurement durant le conflit d’autres sites d’entrainement seront aménagés en Algérie, en Tunise et en Libye pour réduire le temps de transit entre les sites de formation et les unités opérationnelles.

Même après la contre-offensive générale, les unités-école de l’Armée de l’Air resteront sur les bases décrites plus haut pour éviter toute désorganisation et trop rapprocher les unités d’entrainement de la zone des armées.

24-Armée de l’air (46)

 

Bombardement Lourd

Consolidated modèle 32F Géant

Consolidated modèle 32F Géant

-La 15ème Escadre de Bombardement Lourd (15ème EBL) dispose de trois groupes tous équipés de Consolidated modèle 32F, le 1er groupe étant stationné à Caen-Carpiquet (BA 245), le 2ème étant installé à Avord (BA 127) et le 3ème l’étant à Compiègne (BA 152).

-La 17ème Escadre de Bombardement Lourd (17ème EBL) dispose de trois groupes tous équipés de Bloch MB-162 tous stationnés à Lyon-Bron (BA 105). A la mobilisation, le 1er groupe reste à Lyon mais le 2ème groupe rallie la BA 170 de Valence et le 3ème groupe la base aérienne 165 implantée à Orange.

-La 27ème Escadre de Bombardement Lourd (27ème EBL) stationnée à Tunis (BA 204) dispose de trois groupes, le 1er groupe est équipé de Bréguet Br482, le 2ème groupe équipé de CAO-700 et le 3ème groupe équipé de CAO-710 et d’Amiot 415. A la mobilisation, le 2ème groupe rejoint Sfax (BA 209) pour déconcentrer les forces et réduire leur vulnérabilité.

Groupes Indépendants d’Appui Rapproché (GIAR)

-Le 1er groupe indépendant d’appui rapproché (1er GIAR) est stationné à Meaux-Esbly (BA 135)

-Le 2ème groupe indépendant d’appui rapproché (2ème GIAR) est stationné au Buc (BA 129)

-Le 3ème groupe indépendant d’appui rapproché (3ème GIAR) est stationné à Dijon ((BA 102)

-Le 4ème groupe indépendant d’appui rapproché (4ème GIAR) est stationné à Saint-Dizier (BA 192)

Reconnaissance

-39ème Escadre de Reconnaissance Tactique (39ème ERT). Si le GR I/39 est stationné à Chambarand (BA 195), les trois autres groupes sont stationnés au sud de la Loire, le GR II/39 étant installé à Istres (BA 125), le GR III/39 à Perpignan (BA 163) et  le GR IV/39 à Pau (BA 136).

La 55ème Escadre de Reconnaissance Tactique (55ème ERT) dispose de quatre groupes stationnés dans l’Ouest de la France, devenant gagner des terrains de guerre dans l’Est de la France ou en région parisienne.

En attendant, le GR I/55 est stationné à Chateauroux (BA 103), le GR II/55 à Tours (BA 109), le GR III/55 à Montoir de Bretagne (BA 161) et le GR IV/55 à Rouen-Boos sur la base aérienne 146.

-14ème Escadre de Reconnaissance Stratégique (14ème ERS) stationné sur la base aérienne de 112 de Reims avec ses quatre groupes. A la mobilisation, cette unité se déconcentre pour réduire sa vulnérabilité, deux groupes (GR II/14 et GR IV/14) rallient la base aérienne de Chaumont-Sémoutiers (BA 156).

36ème Escadre de Reconnaissance Stratégique (36ème ERS) stationnée sur la base aérienne d’Orange avec ses quatre groupes. A la mobilisation, elle se disperse, le GR II/36 ralliant Le Luc (BA 186) et le GR IV/36 s’installant sur la base aérienne BA 169 Solenzara en Corse, les deux groupes restant à Orange jusqu’en octobre quand le GR III/36 s’installe à Romans dans l’Isère.

Quatre groupes indépendants de reconnaissance (GIR) chargés d’éclairer les CAC et les CC. A la mobilisation, ces groupes sont regroupés administrativement parlant au sein de la 22ème escadre de reconnaissance qui renait après avoir été dissoute lors de la réorganisation des unités de reconnaissance.

Le 1er groupe indépendant de reconnaissance devenu le 9 septembre 1948, le GR I/22 est déployé sur la base aérienne de Paris-Issy (BA 117)

Le 2ème groupe indépendant de reconnaissance devenu le 9 septembre 1948 le GR II/22 est déployé sur la base aérienne de Roye-Amy (BA 158)

Le 3ème groupe indépendant de reconnaissance devenu le 9 septembre 1948 le GR III/22 est déployé sur la base aérienne de Montdidier (BA 158)

Le 4ème groupe indépendant de reconnaissance devenu le 9 septembre 1948 le GR IV/22 est déployé sur la base aérienne de Luxeuil (BA 149).

Huit Groupes Aériens d’Observation. Ces GAO sont destinés à éclairer les Corps d’Armée de réserve stationnés sur un arc de cercle allant de la Normandie à la Bourgogne. Tant que les corps d’armée ne sont pas engagés, ils restent sous le contrôle du CSA.

-Groupe Aérien d’Observation n°514 (GAO-514) stationné à Le Havre-Octeville (BA 147), unité équipée de huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

-Groupe Aérien d’Observation n°515 (GAO-515) stationné à Dugny/Le Bourget (BA 104), unité équipée de huit Bloch MB-175, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

-Groupe Aérien d’Observation n°516 (GAO-516) stationné à La Ferté-Gaucher (BA 140), unité équipée de huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

-Groupe Aérien d’Observation n°517 (GAO-517) stationné à Nangis (141), unité équipée de huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

-Groupe Aérien d’Observation n°531 (GAO-531) stationné à Chantilly-les-Aigles (BA 145), unité équipée de huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

-Groupe Aérien d’Observation n°532 (GAO-532) stationné à Plessis-Belleville (BA 174), unité équipée de huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

-Groupe Aérien d’Observation n°533 (GAO-533) stationné à Chamblay (BA 239), unité équipée de huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

-Groupe Aérien d’Observation n°534 (GAO-534) stationné à Mourmelon (BA 111), unité équipée de huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

Les GCRO d’Indochine deviennent en septembre 1948 les GAO n°535 et n°536. Le Groupe Colonial de Reconnaissance d’Observation de Corse stationné à Solenzara et disposant du même équipement que les GAO à savoir huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123 devient le GAO-538.