Benelux (68) Belgique (29)

Bombardement et Attaque au Sol

Avant-propos

Douglas DB-7 Armée de l'Air 2

Douglas DB-7

En septembre 1948, le 3ème régiment de l’Aéronautique Militaire est le régiment chargé des missions de bombardement avec quatre groupes de seize appareils. Si le groupe équipé de seize Douglas DB-7 peut faire pale figure, les trois équipés chacun de seize Lioré et Olivier Léo 451 impressionne par ses lignes et ses performances même si l’appareil est en voie de déclassement.

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24-Armée de l’air (18)

Bréguet Br698

Durant l’entre-deux-guerre, un débat théorique opposa les partisans du bombardement horizontal et du bombardement en piqué.

Si à terre le bombardement horizontal est efficace, il en va de moins en mer. Là il ne s’agit pas d’une cible fixe et de grandes dimensions mais une cible de taille réduite, mouvante et bien décidé à vendre chèrement sa peau avec une DCA de plus en plus importante et efficace.

Les américains qui sont les précurseurs dans le domaine du bombardement en piqué sont suivis dans ce domaine par les allemands et par les français du moins la marine nationale qui va développer plusieurs modèles de bombardiers en piqué, tous fabriqués par la firme Loire-Nieuport (LN-40, LN-410 et LN-420), la seule exception étant le Vought 156F.

Vought 156F sur le pont d'envol du Béarn

Vought 156F sur le pont d’envol du Béarn

L’armée de l’air avait privilégié dans un premier temps le bombardement horizontal qui était très efficace pour frapper des cibles étendues mais il avait l’inconvénient d’avoir une précision aléatoire et de rendre les avions très vulnérables à la DCA légère.

Après avoir expérimenté le semi-piqué, l’armée de l’air se rangea à l’avis de la marine que le bombardement en piqué pouvait être efficace par exemple pour neutraliser les batteries d’artillerie et fournir d’autres modus operandi pour garantir une surprise stratégique et tactique.

Le prototype du Bréguet Br698 est en fait le Bréguet Br690 remotorisé avec des moteurs Pratt & Whitney d’abord des SB4G comme sur le Br695 et c’est dans cette configuration qu’il effectua son premier vol le 15 octobre 1940.

Après six mois d’essais, l’armée de l’air décide de suspendre le programme en raison non pas de difficultés techniques mais en raison de la volonté de privilégier la montée en puissance des unités de bombardement d’assaut.

Cela permet à Bréguet de continuer à travailler sur son projet en installant notamment des moteurs plus puissants, des Pratt & Whitney R-1830-17 qui allaient également être choisis pour le Bréguet Br696.

Le Bréguet 698 n°1 effectue ainsi son premier vol le 1er septembre 1944 et après trois semaines d’essais, une commande de 108 appareils est passée en février 1945 et livrés entre juin 1945 et septembre 1946 soit environ huit appareils par mois.

Des commandes régulières sont passées pour constituer un volant de réserve de 75%, l’armée de l’air craignant de subir des pertes très lourdes, la Flak allemand ayant une réputation terrifiante liée à la guerre de Pologne et souvent enjolivée par une propagande habile.

16 appareils sont commandés en mars 1947 et livrés en mai. 16 appareils sont commandés en juin 1947 et livrés en août 1947. 16 appareils commandés en janvier 1948 sont livrés en mars 1948, 16 appareils commandés en avril sont livrés en mai 1948 et enfin 16 appareils commandés en juin sont livrés en août 1948 soit 81 appareils.

Ils vont équiper les deux Escadres de Bombardement en Piqué (EBP), les 40ème et 42ème EBP à raison de deux groupes par escadre soit 54 appareils pour chacune d’entre-elles.

En juillet 1948, deux groupes sont retirés de Métropole soit six escadrilles et 54 appareils sont envoyés en Indochine, un groupe étant équipé de Bréguet 698 et un groupe étant équipé de Loire-Nieuport LN-430. Il s’agit en l’occurence GB I/40 équipé de Br698 et du GB III/42 équipé de LN-430.

Les deux escadres métropolitaines sont réorganisées, la 40ème EBP regroupant les LN-430 avec le GB I/40 (ex-GB III/40), le GB II/40 (ex GB IV/40) et le GB III/40 (ex-GB IV/42) alors que la 42ème EBP regroupe les Bréguet Br 698 avec le GB I/42, le GB II/42 et le GB III/42 (ex-GB I/40).

Quand aux deux groupes déployées en Indochine, ils forment une 43ème Escadre de Bombardement en Piqué avec le GB I/43 (ex-GB I/40) et le GB II/43 (ex-GB III/42).

En septembre 1948, la flotte de Bréguet Br698 s’établit à 183 appareils, six appareils ayant été réformés, trois suite à des accidents non-mortels, un suite à un crash dans le Massif Central (équipage tué) et deux suite à une usure trop importante résultant d’un vieillissement accéléré à cause de défauts de production.

Caractéristiques Techniques du Bréguet Br698

Type : bimoteur monoplan de bombardement en piqué biplace

Poids : à vide 3300kg maximal 5120kg

Dimensions : envergure 15.44m longueur 10.52m hauteur 3.19m

Motorisation : deux moteurs radiaux Pratt & Whitney R-1830-17 de 1200ch entrainant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 505 km/h à 3250m Autonomie 1600km Plafond 10500m

Armement : un canon Hispano-Suiza HS-404 de 20mm fixe tirant vers l’avant avec soixante coups et six mitrailleuses MAC 34 de 7.5mm (quatre tirant vers l »avant _1000 cartouches_, une de défense arrière sur affût _quatre chargeurs tambours de 100 cartouches_ et une mitrailleuse défendant le secteur inférieur arrière avec 500 cartouches) Douze bombes de 50kg et des fusées éclairantes.

Loire-Nieuport LN-430

Pionnière du bombardement en piqué, la marine avait mis en ligne le Loire-Nieuport LN-401, un bombardier en piqué monoplace aux faux-airs du Stuka.

Loire-Nieuport LN-401 à l'appontage sur le Béarn

Loire-Nieuport LN-401 à l’appontage sur le Béarn

A l’usage, la formule du bombardier en piqué monoplace n’avait guère convaincu ses utilisateurs qui avaient conclu au cours de nombreux exercices que la configuration biplace était la meilleure en permettant d’embarquer un mitrailleur en place arrière pour défendre l’appareil contre la chasse ennemie lors de la phase délicate du piqué.

D’où la décision en juin 1944 de développer un bombardier en piqué biplace. La firme Loire-Nieuport reçoit une commande de deux prototypes. Le calendrier serré pousse la firme à partir du LN-401 pour aboutir au LN-420. L’armée de l’air intéressée, passa également commande d’une variante terrestre, le LN-430.

Le premier prototype effectue son premier vol le 17 mars 1945 et le second le 4 avril 1945. Le développement se passe bien, sans réels problèmes Le 17 septembre 1945, la marine nationale passe commande de 94 appareils répartis entre les appareils en ligne (44), le stock (44) et des appareils destinés aux tests techniques et tactiques (6), les deux prototypes trop usés ayant été réformés.

Quand au LN-430, Le prototype effectue son premier vol le 5 octobre 1945 et l’armée de l’air passe commande de 164 appareils _108 appareils en ligne et 56 appareils de réserve_. Les premiers appareils sont livrés en mai 1946 et à raison de huit appareils par mois, la commande est honorée en janvier 1948.

Par rapport au LN-420, le LN-430 est identique, la seule exception étant l’absence des éléments de navalisation comme les ailes repliables, la crosse d’appontage et l’étanchéité du fuselage.

Sur le plan organisationnel, les LN-430 vont équiper deux Escadres de Bombardement en Piqué (EBP), les 40ème et 42ème et plus précisément, les GB III/40, GB IV/40, GB III/42 et GB IV/42.

Suite au départ du GB III/42 en Indochine (en compagnie du GB I/40), les deux EBP sont spécialisés et la 40ème EBP regroupe les LN-430 avec le GB I/40 (ex-GB III/40), le GB II/40 (ex GB IV/40) et le GB III/40 (ex-GB IV/42).

Caractéristiques Techniques du Loire-Nieuport LN-430

Type : bombardier en piqué monomoteur monoplan

Poids : à vide 2800kg à pleine charge 4750kg masse maximale au décollage 4850kg

Dimensions : envergure 12.75m longueur 10.55m hauteur 4.25m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Y-55 de 1300ch entrainant une hélice tripale
Performances : Vitesse maximale : 440 km/h distance franchissable : 1300km plafond opérationel 7780m

Armement : un canon de 20mm Hispano Suiza HS-406 alimentée à 75 coups dans le moyeu de l’hélice, quatre mitrailleuses de 7.5mm Darne dans les ailes alimentées à 700 coups chacune et une mitrailleuse de 7.5mm Darne en poste arrière alimentée à 750 coups. 1000kg de bombes répartis généralement avec une bombe de 500kg sous le fuselage et deux de 250kg sous les ailes (ou quatre de 125kg).

24-Armée de l’air (17)

F-Les avions de l’armée de l’air (4) : les bombardiers légers

Préambule

A la fin des années trente, la flotte de bombardement de l’armée de l’air est composé d’appareils dépassés, vulnérables que leurs équipages auraient eu bien du mal à passer au travers des mailles de la Flak et de la chasse qu’elle soit allemande, japonaise voir même italienne.

Les différents plans de réarmement prévoyaient bien un renforcement et une modernisation de cette force mais comme pour la chasse, comme pour la reconnaissance et la coopération, les retards se sont accumulés.

D’où le choix de commander massivement des avions aux Etats-Unis et plusieurs modèles de bombardiers légers pour disposer d’une masse critique de bombardiers en attendant que les appareils français soient disponibles.

Ces deux catégories outre une différenciation en terme de masse (quoique parfois relative) ont un rôle opérationnel différent, les bombardiers légers devant participer à l’appui direct des troupes au sol (un peu comme les GBA) alors que les bombardiers moyens (que nous verrons dans la rubrique suivante) sont davantage chargés de frapper l’arrière de front, de s’en prendre aux installations logistiques, aux axes de transport voir aux bases aériennes.

A ces deux catégories, s’ajoute également celle des bombardiers en piqué, deux escadres totalement équipées de bombardiers français et chargées de l’appui au front avec les Bréguet Br698 et Loire-Nieuport LN-430.

Sur le plan de l’organisation, le Commandement des Forces Aériennes Tactiques (CFAT) dispose des unités de bombardiers suivants :

Douglas DB-7

Douglas DB-7

-Sept escadres de bombardement léger soit vingt et un groupes et soixante-trois escadrilles soit un total de 567 appareils américains type Douglas DB-7/Martin 167/Martin 187. Trois escadres sont stationnées en Métropole, une au Maroc, une en Algérie, une en Tunisie et une au Levant.

-Deux escadres de bombardement en piqué soit huit groupes et ving-quatre escadrilles soit un total de 216 appareils répartis à égalité entre les monomoteurs LN-430 (108 appareils) et bimoteurs Bréguet 698 (108 appareils), toutes stationnées en Métropole jusqu’en juin 1948.

En juillet 1948, deux groupes sont retirés de Métropole soit six escadrilles et 54 appareils sont envoyés en Indochine, un groupe étant équipé de Bréguet 698 et un groupe étant équipé de Loire-Nieuport LN-430. La mobilisation devant permettre de reconstituer ces groupes en métropole.

Douglas DB-7

Douglas DB-7

Le Douglas DB-7 (Douglas Bomber model 7) est issue d’une initiative de la firme de Santa Monica et de son bureau d’études dérivé par Edouard Heinneman qui allait bientôt concevoir le chasseur-bombardier Skyraider et son successeur à réaction baptisé Skyhawk.

Les ingénieurs de la Douglas Aircraft Company eurent l’idée de créer un bombardier léger à hautes performances qui intégrait un certain nombre d’avancée avec une configuration multiplace, un train tricycle et surtout la possibilité de changer la pointe avant en fonction des missions.

Le prototype effectua son premier vol le 26 octobre 1938 mais contrairement aux espoirs de Douglas, l‘United States Army Air Corps (USAAC)  ne porta aucun intérêt à cet avion et Douglas décida de le proposer à la France.

La France essaie l’appareil et en dépit d’un crash durant les essais le 23 juin 1939, l’armée de l’air est suffisamment impressionnée pour commander 100 appareils, devenant le premier client de l’appareil avant même l’USAAC.

Une deuxième commande fût passée en octobre 1939 pour 170 appareils avec une motorisation différente est passée même si ce n’est qu’à partir du 131ème appareil que cette motorisation fût disponible.

Une fois construits les appareils étaient montés, embarqués sur bateau et rejoignaient Casablanca où une chaine de montage avait été installée. Si le premier DB-7 est officiellement pris en compte par l’armée de l’air le 31 octobre 1939, le rééquipement et l’équipement des groupes n’à lieu qu’à partir de janvier 1940.

En mai 1940, deux groupes sont entièrement équipés de cet appareil et trois autres étaient en cours de transformation, quittant le Bloch MB-210 pour recevoir le nouvel appareil. Cette transformation fût achevée en septembre 1940.

Ces cinq groupes étaient équipés chacun de 16 appareils soit un total de 80 appareils en ligne en métropole comme en Afrique du Nord.

A partir de septembre 1941, les groupes de bombardement passent à 27 appareils repartis en trois escadrilles de neuf appareils ce qui porte le nombre d’appareils en ligne à 135 appareils en ligne pour un total de 270 appareils commandés et livrés soit un taux de remplacement de 50%.

Trois groupes de bombardement légers supplémentaires sont mis sur pied au printemps 1941 avec pour équipement le Douglas DB-7 soit 81 appareils en ligne, des DB-7A de la troisième commande passée à l’hiver 1939 (100 appareils) et honorée entre septembre 1940 et juillet 1941.

Une quatrième et dernière commande de 250 exemplaires est passée en octobre 1940 pour un nouveau modèle le DB-7C, les appareils étant livrés entre août 1941 et septembre 1943 .

Quatre groupes de bombardement légers supplémentaires sont mis sur pied en septembre 1941 avec un total de 108 appareils en ligne, les autres étant stockés notamment en Afrique du Nord pour remplacer les appareils perdus en exercices.

En septembre 1948, les douze groupes de bombardement légers sont équipés de 324 Douglas DB-7 tous portés au standard DB-7D et jugés encore tout à fait capable de mener des opérations de guerre moderne, ces douze groupes étant répartis en quatre escadres, deux en métropole, une au Maroc, et la quatrième en Algérie.

La France ayant reçu un total de 620 appareils et 32 appareils ayant été perdus jusqu’en août 1948, il reste en stock en métropole et dans l’Empire un total de 248 appareils.

Néanmoins, en juin 1948, la Pologne reçoit 81 Douglas DB-7 pour équiper une Escadre de Bombardement Léger baptisé ”Escadre Grande Pologne” (37ème EBLg pour l’armée de l’air) ce qui réduit le stock d’appareils disponibles à 167 appareils.

Martin B-26 Marauder

Martin B-26 Marauder

De nouvelles commandes ne sont pas passées, la France ayant décidé de commander un nouveau modèle de bombardier léger, le Martin model 179 (B-26 Marauder) pour rééquiper les unités équipées de DB-7 puis à terme celles équipées de Glenn-Martin 167F et 187F.

Quatre Escadres sont équipées de ce bombardier quand éclate le second conflit mondial en septembre 1948, deux en métropole, les 32ème et 33ème EBLg avec trois groupes chacune (GB I/32, GB II/32 et GB III/32 pour la premiere, GB I/33, II/33 et III/33 pour la seconde), une au Maroc, la 45ème EBLg (GB I/45, GB II/45 et GB III/45) et la quatrième en Algérie, la 36ème EBLg

(GB I/36, GB II/36 et GB III/36).

Caractéristiques Techniques du Douglas DB-7

Type : bimoteur de bombardement léger triplace (B3)

Poids : à vide 4875kg en charge 6875kg

Dimensions : Envergure 18.70m Longueur 14.30m Hauteur 5.35m

Motorisation : deux Pratt & Whitney R-1830 SC3G (puis S3C4G) 14 cylindres en double étoile, refroidis par air et développant 910ch à 3500m

Performances : vitesse maximale 495 km/h à 2500m Autonomie maximale 840km Plafond pratique 7650m

Armement : deux mitrailleuses MAC modèle 34 de 7.5mm en poste arrière et quatre mitrailleuses Browning de même calibre tirant en chasse dans le nez. 800Kg de bombes en soute ventrale.

Glenn-Martin 167F et 187F

Glenn-Martin 167F

Glenn-Martin 167F

En 1937, l’United States Army Air Corps (USAAC) lança un programme de bombardier, réclamant un bimoteur triplace volant au minimum à 322 km/h et pouvant emporter 544kg de bombes sur 1930 km.

Cinq constructeurs répondirent à ce concours. Si le Bell 9 et le Boeing Stearman X-100 restèrent à l’état de projet, trois constructeurs présentèrent des projets qui aboutirent à une production en série : le North American NA-40 plus connu sous le nom de B-25 Mitchell, le Douglas model 7 et le Glenn-Martin 167W, les deux derniers équipant l’armée de l’air sous les noms respectifs de Douglas DB-7 et Glenn-Martin 167F.

Cet appareil bimoteur à ailes basses qui effectua son premier vol le 14 mars 1939 répondait au même programme que le Douglas DB-7 mais contrairement au futur Havoc, le Glenn-Martin 167F n’est pas retenu par l’USAAC.

Une première commande de 115 Glenn-Martin 167F est passée à l’hiver 1938-39 suivie par de nouvelles commandes portant sur 130 appareils passées durant la guerre de Pologne auxquels s’ajoutèrent 200 Glenn-Martin 187, une version améliorée du 167 soit un total de 445 appareils.

Comme le DB-7, le Glenn-Martin 167F et le cousin le 187F sont construits aux Etats-Unis mais franchissent l’Atlantique en caisse et sont assemblés à Casablanca où ils sont pris en charge par l’armée de l’air.

Les premiers appareils sont livrés à l’armée de l’air en mars 1940, les six premiers mois les livraisons sont assez chaotiques et en juin 1940, l’armée de l’air n’à pris en compte que 57 appareils.

Peu à peu, la situation s’améliore et la cadence de livraison s’accélère. 129 Glenn-Martin 167F sont ainsi disponibles en décembre 1940, 189 en juin 1941 et enfin 245 en décembre 1941.

Les 200 Glenn-Martin 187F sont livrés à partir d’octobre 1940 à raison de quinze appareils par mois, les cadences très régulières permettant au constructeur américain d’honorer la commande en décembre 1941.

Ce sont donc au total 445 Glenn-Martin 167/187F qui sont livrés à la France, 405 pour l’armée de l’air et 40 pour l’aéronavale.

Neuf groupes de 16 puis 27 appareils repartis entre trois escadres sont mis en oeuvre par l’armée de l’air soit un total de 243 appareils, la proximité technique du 167F et 187F permettant de mélanger les deux appareils. 162 appareils sont donc stockés comme volant de fonctionnement.

Au 1er septembre 1948, 32 appareils ont été perdus par accident, au cours d’exercices ou réformés suite à l’usure. Les appareils en réserve ne sont donc plus que 120, stock jugé suffisant, cet appareil en voie de déclassement devant être remplacés par des appareils plus modernes.

Sur le plan organisationnel, le Glenn-Martin 167F équipe trois Escadres de Bombardement Léger (EBLg) :

-La 39ème Escadre de Bombardement Léger (39ème EBLg) est déployée au Levant avec trois groupes à équipement mixte, chaque GB disposant de deux escadrilles de 167F et une escadrille 187F soit cinquante-quatre Glenn-Martin 167F et vingt-sept Glenn-Martin 187F.

-La 62ème Escadre de Bombardement Léger (62ème EBLg) est déployée en Métropole avec trois groupes à équipement mixte, chaque GB disposant de deux escadrilles de 167F et une escadrille 187F soit cinquante-quatre Glenn-Martin 167F et vingt-sept Glenn-Martin 187F.

-La 63ème Escadre de Bombardement Léger (63ème EBLg) est déployée en Tunisie avec trois groupes à équipement mixte, chaque GB disposant de deux escadrilles de 167F et une escadrille 187F soit cinquante-quatre Glenn-Martin 167F et vingt-sept Glenn-Martin 187F.

Cela nous donne un total en ligne de 162 Glenn-Martin 167F et 81 Glenn-Martin 187F laissant en stock un total de 83 Glenn-Martin 167F et 119 Glenn-Martin 187F soit 202 appareils.

32 appareils ayant été perdus ou réformés (20 167F et 12 187F) et 40 cédés à l’Aéronavale, le stock est tombé à 130 appareils, suffisant alors que cet appareils est en voie de déclassement.

Caractéristiques Techniques du Martin 167F

Type : bimoteur triplace de reconnaissance et de bombardement

Poids : à vide 4890kg maximal 7124kg

Dimensions : Envergure18.69m Longueur 14.22m Hauteur 5.01m

Motorisation : deux moteurs radiaux Pratt & Whitney R-1830-SC-3G de 1065ch entrainant une hélice tripale Curtiss
Performances : vitesse maximale 489 km/h vitesse de croisière 408 km/h Autonomie 1800 à 2800km Plafond pratique 8830m

Armement : quatre mitrailleuses FN de 7.5mm dans le bord d’attaque des ailes, une mitrailleuse de 7.5mm en tourelle dorsale et une autre dans le poste de tir inférieur. 800kg de charge militaire composé de bombes de 10 ou de 50kg.

Caractéristiques Techniques du Glenn-Martin 187F

Type : bimoteur quadriplace de bombardement léger et de reconnaissance

Poids à vide 7253kg en charge 10900kg

Dimensions : Envergure 18.7m Longueur 14.8m Hauteur 4.32m

Motorisation : deux moteurs radiaux Wright GR-2600-A5B 14 cylindres en double étoile de 1700ch chacun

Performances : vitesse maximale 488 km/h à 3540m vitesse de croisière 360 km/h Distance franchissable 1577km

Armement : quatre mitrailleuses de 7.5mm MAC 34 montées dans les ailes, deux mitrailleuses identiques dans la tourelle dorsale et deux mitrailleuses en poste arrière. 910Kg de bombes en soute.

24-Armée de l’air (4)

Commandement de la Reconnaissance et de la Coopération (CRC)

Ce commandement regroupe les unités d’observation et de reconnaissance est chargé de missions de reconnaissance et d’observation au profit des différents groupes d’armées. Il existe plusieurs types d’unités, certaines chargées de missions de reconnaissance stratégique (au dessus du territoire ennemi) tactique (sur le front et dans les 20 à 100km derrière ce dernier) et d’observation et de réglage d’artillerie (juste au dessus du front). On trouve les unités suivantes :
-Quatre Groupes Indépendants de Reconnaissance (G.I.R) équipés chacun de trente-six triplaces de reconnaissance Bréguet Br694 _un modèle inspiré d’une variante du Bréguet Br690 exporté en Suède et en Belgique_ soit un total de 144 appareils répartis au sein de chaque groupe entre quatre escadrilles de neuf appareils. Ces différents groupes forment à la mobilisation la 22ème escadre de reconnaissance.

Ces G.I.R sont destinés à appuyer les Corps de Cavalerie et les Corps d’Armée Cuirassées soit quatre groupes pour cinq corps d’armée.

-Deux Escadres de Reconnaissance Stratégique (E.R.S) à trois groupes de trois escadrilles de huit avions. Elles sont toutes équipées de Bloch MB-178, un bombardier haute altitude utilisé le plus souvent comme avion de reconnaissance soit un total de 144 appareils chargés de surveiller certains sites en Allemagne et en Italie. La première escadre est basé à Reims et la seconde à Orange.

Bloch MB-175

Bloch MB-175

-Quatre Escadres de Reconnaissance Tactique (E.R.T) à quatre groupes de quatre escadrilles de neuf appareils type Bloch MB 175 et MB 176 soit un total de 1152 appareils. La première et la deuxième escadre sont affectés au GA n°1, la troisième au GA n°2 et la quatrième au GA n°3.

Cette répartition du temps de paix à été abandonné au profit d’une affectation d’un groupe par armée, le reste étant affecté à la «Réserve générale».

-L’observation et le réglage d’artillerie sont assurés par des Groupes Aériens d’Observation (GAO), des entités indépendantes qui en temps de guerre sont rattachés à un corps d’armée.

En 1948, il existe trente-six GAO numérotés 501 à 536 soit un total de 972 appareils, tous stationnés en métropole sauf deux en Indochine, chaque GAO disposant de huit Bloch MB-175 ou 176 de reconnaissance armée, de douze Dewoitine D-720 de coopération et de quinze ANF-Les Mureaux ANF-123 pour le réglage de l’artillerie.

Dewoitine D-720

Dewoitine D-720

On trouve également des Groupes Coloniaux de Reconnaissance et d’Observation (GCRO) équipés des mêmes appareils à l’exception des MB-175/176.

Un est installé à Fort de France, un à Dakar, un à Djibouti, un à Madagascar, un au Levant, un en Nouvelle Calédonie.

Les GCRO d’Indochine sont devenus des GAO et le GCRO de Corse un GRO.

Quand le second conflit mondial éclate, le CRC dispose de 2347 appareils.

Commandement du Transport Aérien Militaire (CoTAM)

C’est en janvier 1945 que ce commandement est créé pour regrouper les avions de transport destinées au ravitaillement des forces avancées, au soutien de l’infanterie de l’air, à la réalisation de ponts aériens pour soutenir des forces encerclées…….. .

Les premiers avions équipant les deux Escadres de Transport Militaire (ETM) (deux escadres à deux groupes de trois escadrilles de neuf appareils soit un total de 108 appareils) étaient d’abord d’anciens bombardiers réformés avant d’être remplacés peu à peu par des avions de transport spécifiquement conçus pour ce rôle.

Outre ces deux escadres, il existait des détachements appelés Groupes Légers de Transport (GLT) déployés aussi bien en Afrique du Nord (un au Maroc, un en Algérie et un troisième en Tunisie), en AOF (un), en AEF (un) à Djibouti et à Madagascar (un), au Levant (un au Liban et un en Syrie), en Nouvelle Calédonie (un) en Indochine (un pour le Cambodge et le Laos, deux au Vietnam) et aux Antilles (un) soit treize groupes représentant un total de 195, chaque GLT disposant de quinze appareils.

Commandement de la Formation et de l’Entrainement (CFE)

Le Commandement de la Formation et de l’Entrainement (CFE) assure comme son nom l’indique la formation initiale de jeunes pilotes, leur spécialisation (chasse, bombardement et reconnaissance, transport) et participe également à la remise à niveau de pilotes vétérants, pilotes régulièrement renvoyés en Ecole pour remise à niveau et pour transmission de leur savoir aux jeunes pilotes.

L’Ecole de l’Air installée à Salon de Provence depuis 1937 assure la formation initiale des pilotes quelque soit leur spécialité mais la perspective d’une formation massive de pilotes implique une forme de décentralisation et en 1944, décision est prise de créer des groupement régionaux d’entrainement (GRE), six en métropole et trois en Afrique du Nord.

A Salon de Provence, le Groupement d’Entrainement Initial (GEI) assure donc la formation de tous les pilotes qui à l’issue de leur primo formation choisisse un cursus, c’est là qu’entre en jeu les GEC et GEM.

Le GEC c’est le Groupement d’Entrainement à la Chasse qui assure comme son nom l’indique la formation à la chasse des jeunes pilotes. Il dispose de plusieurs bases dont Salon de Provence, Etampes, Lyon-Bron et Meknès

Le GEM c’est le Groupe d’Entrainement sur Multimoteurs qui assure la formation des pilotes de chasseurs bimoteurs (qui passent également par le GEC), de bombardiers, d’avions de reconnaissance et de transport.

En août 1948 alors que le conflit semble iminent, décision est prise de décentraliser encore davantage la formation et les GEC/GEM rallient la base aérienne de Meknès au Maroc pour bénéficier de conditions d’entrainement encore plus favorables qu’en Provence. La base marocaine se révélant vite saturée, des terrains annexes sont aménagés pour la désengorger

En septembre 1948, le CFE dispose d’un total de 1335 appareils.

Escadres, Groupes et escadrilles

Au sein des différents commandements opérationnels, les unités qu’elles soient de chasse, de bombardement, de reconnaissance ou de transport sont organisées selon le même schéma à savoir une escadre regroupant plusieurs groupes qui eux même regroupent plusieurs escadrilles.

Si une escadrille peut opérer seule depuis un terrain, l’échelon du groupe est celui qui est le plus à l’aise. En effet, il dispose outre des avions de combat d’un échelon roulant pour le ravitaillement (vivres, médicaments, eau, carburant et munitions), l’entretien des avions, l’entretien des pistes et des installations avec le génie de l’air et surtout des pièces légères de DCA (25 et 37mm) pour assurer la défense contre des raids aériens ennemis, une section de fusiliers de l’air devant également assurer la défense contre un raid motorisé ennemi.

-Les unités de chasse sont à la base des escadrilles de neuf appareils, permettant sur le papier d’organiser soit trois dispositifs de triples ou quatre patrouilles doubles avec un avion de réserve.

Bréguet Br700C2, l'un des chasseurs biplaces de l'armée de l'air

Bréguet Br700C2, l’un des chasseurs biplaces de l’armée de l’air

Ces escadrilles sont regroupées au sein d’un groupe à raison de trois escadrilles de monomoteurs auxquelles s’ajoute à partir de 1944, une escadrille de chasseurs bimoteurs soit le Bréguet Br700C2 ou le Lockheed H-322 Eclair plus connu sous son nom américain le P-38 Ligthning.

Trois groupes sont regroupés en escadre ce qui fait l’entité de combat la plus importante avec 108 chasseurs ( 81 monomoteurs et 27 bimoteurs).

Les Escadrilles Régionales de Chasse (ERC) sont des entités plus importantes que les escadrilles «groupées» car elles disposent de douze appareils alors que les Groupes Coloniaux ou Régionaux de Chasse alignent soit vingt-sept ou trente-six appareils soit neuf appareils par escadrille.

On trouve également des escadrilles indépendantes disséminées dans l’Empire. Ces unités généralement équipées de matériel ancien sont chargées de missions de souveraineté, ce qu’on appelle aujourd’hui la police du ciel.

C’est le cas de Madagascar qui dispose d’une escadrille indépendante de chasse basée à Antannarive avec douze appareils. Tout comme la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane.

Les quatre Escadres de Chasse de Nuit équipées d’Hanriot NC-600 sont elles organisées sur un schéma différent avec trois groupes à trois escadrilles de neuf appareils.

-Les unités de bombardement et d’assaut sont organisées selon le même triptyque : escadrille/groupe/escadre.

Les Escadres de Bombardement d’Assaut (EBA) sont organisées en groupes de trois escadrilles, quinze groupes regroupant un total de 405 appareils, ces quinze groupes étant regroupées en cinq escadres de trois groupes soit des EBA de 81 appareils.

Les Escadres de Bombardement en Piqué (EBP) sont organisées en groupes de trois escadrilles, les huit groupes étant regroupés en deux escadres de quatre groupes.

Les quatre Groupes Indépendants d’Appui Rapproché (GIAR) disposent chacun de 21 appareils soit trois escadrilles de sept appareils par groupe.

Les Escadres de Bombardement Léger (EBLg) sont organisés en vingt et un groupes regroupant soixante-trois escadrilles de neuf appareils.

-Les Escadres de Bombardement Moyen (EBM) totalisent cent-huit escadrilles regroupées en trente-six groupes avec donc trois groupes par escadre.

On compte également un groupe indépendant de bombardement à haute altitude (vingt-sept appareils),une escadrille indépendante en Guyane (huit puis douze appareils), une en Martinique (douze appareils) et à Djibouti (un groupe de vingt-sept appareils).

-Le Commandement du Bombardement Lourd (CBL) dispose de trois escadres à trois groupes de trois escadrilles soit 81 appareils par escadre, totalisant donc 243 bombardiers lourds de plusieurs types.
-Les quatre Groupes Indépendants de Reconnaissance (G.I.R) sont organisés en quatre escadrilles de neuf appareils.

-Les Escadres de Reconnaissance Stratégiques (E.R.S) sont organisées en trois groupes de trois escadrilles de huit appareils soit un total de dix-huit escadrilles et de 144 appareils.

-Les Escadres de Reconnaissance Tactique (E.R.T) sont organisées chacune en quatre groupes de quatre escadrilles de neuf appareils soit un total de 144 appareils par escadre.

-Les trente-quatre Groupes Aériens d’Observation déployés en Métropole (ainsi que les GCRO d’Indochine et de Corse futurs GAO et GRO) disposent d’une escadrille de huit Bloch MB-175 ou 176, de deux escadrilles de six Dewoitine D-720 de coopération et de trois escadrilles de cinq ANF-Les Mureaux ANF-123.

-Les six Groupes Coloniaux de Reconnaissance et d’Observation disposent de deux escadrilles de six Dewoitine D-720 de coopération et de trois escadrilles de cinq ANF-Les Mureaux ANF-123. Les premiers pouvant également être utilisés comme avions de police coloniale et les seconds comme avions d’attaque au sol.

-Les deux Escadres de Transport Militaire (ETM) sont organisées en deux groupes de trois escadrilles de neuf appareils

-Les Groupes Légers de Transport (GLT) disposent de quinze appareils répartis en trois escadrilles de cinq avions.

24-Armée de l’air (3)

Les commandements opérationnels

Les commandements opérationnels sont inspirés des Command de la Royal Air Force (R.A.F), l’armée de l’air britannique.

Ces commandements sont chargés de préparer opérationnellement parlant les différentes unités en l’occurence des escadres regroupant trois ou quatre groupes de quatre escadrilles soit un total de 108 ou 144 appareils par escadre.

Commandement de la Défense Aérienne du Territoire (CDAT)

Ce commandement regroupe les unités de chasse diurne et nocturne ainsi que la Défense Antiaérienne du Territoire (DAT), des batteries légères et lourdes;

Pour la chasse, le CDAT dispose de quatre unités différentes :

-Pour la couverture des unités de combat, l’escorte des bombardiers et la destruction des bombardiers ennemies, l’armée de l’air dispose en septembre 1948 de quarante-huit groupes de chasse à quatre escadrilles (trois monomoteurs et un de bimoteurs) répartis en seize escadres, concentrées essentiellement dans le Nord-Est et l’Est du territoire (onze escadres soit 1188 chasseurs), trois escadres couvrant le Sud-Est (324 appareils), une dans le Sud-Ouest (108 appareils) et une dernière pour couvrir l’Afrique du Nord (108 appareils).

Le bombardier hexamoteur Focke-Wulf Ta-400, une débauche de moyens pour des résultats médiocres

Le bombardier hexamoteur Focke-Wulf Ta-400, une débauche de moyens pour des résultats médiocres

Les quarante-huit groupes de chasse alignent un total de 1728 chasseurs. A cela s’ajoute un groupe d’interception équipé de vingt-sept Dewoitine D-555, un intercepteur-escorteur lourd pour contrer les bombardiers hexamoteurs allemands Focke-Wulf Ta-400.

-Ce commandement dispose également d’unités de chasse de nuit pour assurer la défense nocturne du territoire est assurée par quatre escadres de chasse nocturne à trois groupes de trois escadrilles de 9 appareils soit un total de 324 appareils, deux escadres étant stationnées dans le nord-est, une troisième dans le sud-est et une quatrième en Afrique du Nord.

-La défense locale est assurée par des Escadrilles Régionales de Chasse soit douze escadrilles régionales de chasse équipées de douze appareils soit un total de 144 appareils en métropole plus deux autres au Maroc et deux autres en Algérie soit un total de 192 avions.
-Enfin, dans les colonies et assimilés, nous trouvons des Groupes Régionaux/Coloniaux de Chasse (GRC ou GCC) voir d’escadrilles pour les territoires les plus modestes et où les menaces ennemies sont très limitées.

La Corse dispose d’un GRC (Groupe Régional de Chasse) à quatre escadrilles de neuf appareils soit 36 chasseurs monomoteurs répartis entre Solenzara avec deux escadrilles et Campo del Oro près d’Ajaccio avec deux autres escadrilles. Les mandats du Liban et de Syrie disposent d’un GCC à quatre escadrilles de neuf appareils soit 36 chasseurs.

L’AOF (Afrique Occidentale Française) dispose d’un GCC à quatre escadrilles de neuf appareils soit un total de 36 chasseurs. L’AEF (Afrique Equatoriale Française) dispose d’un GCC à trois escadrilles de neuf appareils soit un total de 27 chasseurs.

Madagascar dispose d’une escadrille indépendante de chasse basée à Antannarive équipée de douze appareils. La Martinique, la Guadeloupe et la Guyane disposent chacun d’une escadrille de douze appareils.

Pour l’AOF, l’AEF, Madagascar les Antilles, ces unités ont un rôle de souveraineté plus qu’autre chose et si les zones restent calmes, ces unités pourraient être redéployées dans des zones plus conflictuelles.

L’Indochine dispose à l’origine d’un groupe de chasse colonial (GCC) à quatre escadrilles de neuf appareils, dispersé entre Saïgon (deux), Hanoï (une) et Haïphong (une) soit 36 appareils, le nombre augmentera sensiblement entre 1945 et 1948 à tel point que quand le conflit éclatera en Europe, l’Indochine disposera de trois GCC, un couvrant la conurbation Hanoï-Haïphong, un second couvrant la région de Cam-Ranh et une troisième couvrant Saïgon. Un GCC de nuit est créé en septembre 1947 à Than-Son-Nut avec 27 appareils type Hanriot NC-600.

Quand la France entre en guerre, l’armée de l’air dispose de 2541 chasseurs dont une majorité stationnée en métropole sans oublier les apports tchèques et polonais que nous étudierons dans l’ordre de bataille de l’armée de l’air.

-La Défense Antiaérienne du Territoire (D.A.T) est organisée en Zones de Défense Antiaérienne dont le tracé est calqué sur celui des ZAM. Au niveau de chaque province, un district de défense antiaérienne regroupe les moyens avec des batteries fixes et mobiles.

Les batteries fixes sont déployées autour de Paris, autour des grands ports (Le Havre, Dunkerque, Nantes et Saint-Nazaire, Bordeaux, Marseille….) et pour protéger certaines installations industrielles sensibles. On trouve également plusieurs batteries mobiles avec pièces tractées.

Des projets de trains antiaériens envisagés n’ont finalement pas vus le jour même si les études ont été menées suffisamment loin pour qu’en quelques jours ou quelques semaines, des trains antiaériens puissent voir le jour.

Commandement des Forces Aériennes Tactiques (CFAT)

Ce commandement regroupe l’aviation d’assaut et les unités de bombardement léger et moyens pour assurer l’appui-feu des troupes au sol, l’appui-tactique par la destruction des arrières immédiats (plots logistiques, postes de commandement……) et le bombardement de l’industrie et des axes de communication (routes, ponts, voies ferrées). Pour cela ce commandement regroupe les moyens suivants :

Avion d'assaut Bréguet Br693

Avion d’assaut Bréguet Br693

-Cinq escadres de bombardement d’assaut soit quinze groupes et quarante-cinq escadrilles soit un total de 405 appareils type Bréguet 693/695/696, la majorité de ces groupes étant stationnés en Métropole, une escadre soit trois groupes étant stationnée en Tunisie et une escadre soit trois groupes en Indochine, laissant neuf groupes et vingt-sept escadrilles soit 243 appareils en métropole.

-Deux escadres de bombardement en piqué soit huit groupes et ving-quatre escadrilles soit un total de 216 appareils répartis à égalité entre les monomoteurs LN-430 (108 appareils) et bimoteurs Bréguet Br698 (108 appareils), toutes stationnées en Métropole jusqu’en juin 1948.

En juillet 1948, deux groupes sont retirés de Métropole soit six escadrilles et 54 appareils sont envoyés en Indochine, un groupe étant équipé de Bréguet 698 et un groupe étant équipé de Loire-Nieuport LN-430. La mobilisation devant normalement permettre de reconstituer ces groupes en métropole.

-Quatre groupes indépendants d’appui rapproché soit un total de 108 bimoteurs Potez 640, tous étant stationnés en Métropole.

-Sept escadres de bombardement léger soit vingt et un groupes et soixante-trois escadrilles soit un total de 567 appareils américains type Douglas DB-7/Martin 167/Martin 187. Trois escadres sont stationnées en métropole, une au Maroc, une en Algérie, une en Tunisie et une au Levant.

Bombardier moyen Amiot 351

Bombardier moyen Amiot 351

-Douze escadres de bombardement moyen soit trente-six groupes et cent-huit escadrilles soit un total de 972 bombardiers type Lioré et Olivier Léo 451 et Amiot 351 ainsi que tous leurs dérivés. Huit escadres sont déployées en Métropole, deux en Tunisie, une au Levant et une en Indochine.

On compte également un groupe indépendant de bombardement à haute altitude,une escadrille indépendante en Guyane (huit puis douze appareils), une en Martinique (douze appareils) et à Djibouti (un groupe de vingt-sept appareils).

Commandement du Bombardement Lourd (CBL)

Ce commandement est l’homologue du Bomber Command et regroupe les unités de bombardiers lourds chargés de frappes stratégiques contre l’Allemagne, l’Italie voir l’Espagne, le Portugal et le Japon (même si avant septembre 1948, aucun bombardier lourd n’était stationné sur un territoire mettant le Japon à portée).

Le CBL chargé du bombardement stratégique et du bombardement lourd dispose trois escadres de 81 appareils chacuns répartis en trois groupes à trois escadrilles de neuf appareils soit un total en ligne de 243 appareils de différents types, la première escadre étant basée dans le nord-est, la deuxième dans le sud-est et la troisième en Tunisie.

L’armée de l’air aligne en septembre 1948, un total de 2454 bombardiers d’assaut, en piqué, avions d’appui rapproché, bombardiers légers, moyens et lourds.