Le Conflit (16) Norvège (16)

Les Etats-Unis déjà très engagés dans le Pacifique vont néanmoins déployer des moyens limités en Mer du Nord et en Méditerranée. On trouve des cuirassés, des porte-avions, des croiseurs et des destroyers. Les unités sont généralement anciennes ce qui fait dire aux britanniques et en français que c’était plus politique et diplomatique que réellement militaire.

Le USS Pennsylvania (BB-38)

Trois cuirassés vont opérer en Mer du Nord, des trois «vieux cuirassés», les USS Pennsylvania (BB-38), Arizona (BB-39) et New Mexico (BB-40).

Deux d’entre-eux vont par exemple participer à l’opération BOREALIS, le New Mexico succombant une semaine plus tard le 18 octobre 1953 à une attaquée menée par l’aviation allemande.

Le BB-40 est sérieusement endommagé par deux torpilles, pris en remorque par le USS Wichita (BB-45) mais une alerte sous-marine entraine la rupture de la remorque. Un U-Boot le U-324 achève le cuirassé d’une torpille provoquant la mort de 245 marins. 175 ont été blessés dont 38 décéderont des suites de leurs blessures.

Le BB-39 lui survit au conflit, étant désarmé dans l’immédiat après guerre tout comme le BB-38. Si le premier est démoli, le second à été préservé comme musée à flot à Philadelphie.

En ce qui concerne les porte-avions ces derniers vont d’abord être engagés dans des escortes de convois à travers de l’Atlantique. Ce n’est qu’ultérieurement qu’ils vont opérer en mer du Nord notamment pour l’opération BOREALIS en ce qui concerne les USS Cowpens (CV-31) et Block Island (CV-34). Le USS Breton (CV-36) lui manque le débarquement allié en Norvège.

Des croiseurs lourds et des croiseurs légers sont également engagés dans l’Atlantique et en Mer du Nord.

Le USS Portland (CA-33)

Le USS Portland (CA-33) est déployé dans l’Atlantique de septembre 1948 à mars 1950 pour mener des patrouilles de Neutralité. Une fois Washington entré officiellement en guerre, le croiseur lourd va escorter plusieurs convois transatlantiques avant de rallier la mer du Nord pour différentes opérations. Il ne participe cependant ni à la Bataille du Cap du Nord ni à l’opération BOREALIS, la première parce qu’il était immobilisé pour réparations et la seconde parce qu’il avait quitté la zone pour rallier le Pacifique.

Le USS Minneapolis (CA-36) opère dans l’Atlantique puis en mer du Nord, participant à l’opération BOREALIS couvrant la mise à terre des troupes mais aussi leur appui-feu ainsi que la protection de la zone contre l’intervention de l’aviation allemande qui bien que très affaiblie pouvait infliger de solides coups de griffe. Il va rester déployé en Europe jusqu’à la fin du conflit et arrivera trop tard pour opérer dans le Pacifique.

Début 1953 un croiseur moderne de type Baltimore arrive en mer du Nord en l’occurrence le USS Toledo (CA-78) qui va ainsi participer à des escortes de convois et à l’opération BOREALIS.

Le croiseur léger USS Brooklyn (CL-40) déployé sur la côte est mène d’abord des patrouilles de neutralité puis des escortes de convois pour contrer les raiders allemands.

En septembre 1952, il rallie Scapa Flow pour escorter les convois à destination de l’URSS mais aussi se préparer à des opérations plus offensives. Il va ainsi participer à l’opération BOREALIS et rester en Europe jusqu’à la fin du conflit, ne participant donc pas aux combats dans le Pacifique.

Son sister-ship le USS Philadelphia (CL-41) opère lui aussi sur la côte est d’abord en menant des patrouilles de neutralité puis en escortant des convois à destination de la Grande-Bretagne et du continent, Brest, Saint-Nazaire et le Verdon devenant des escales courantes pour le croiseur américain.

A partir de mars 1952 il rallie la mer du Nord et va ainsi participer à la Bataille du Cap Nord même si il n’y joue qu’un rôle secondaire. Il manque également les premiers combats de l’opération BOREALIS en raison d’une avarie. Ses canons de 6 pouces se montrent cependant d’un précieux secours pour appuyer les troupes au sol en Norvège mais aussi au Danemark.

En juillet 1954 il rallie les Etats-Unis en vue de travaux pour un engagement dans le Pacifique mais le conflit se termine avant que le redéploiement ait pu être effectif. Il sera d’ailleurs désarmé en 1955 mais connaitra une seconde carrière sous pavillon brésilien mais ceci est une autre histoire.

Le USS Pasadena (CL-101) était un croiseur léger antiaérien de classe Atlanta qui passa toute la guerre dans l’Atlantique et en mer du Nord.

Après des patrouilles de neutralité et des escortes de convois, le croiseur léger à canon de 127mm est envoyé en mer du Nord pour protéger des convois, appuyer des raids commandos et à terme aider à reconquérir la Norvège. Il rentre aux Etats-Unis en participant au volet européen de l’opération MAGIC CARPET.

Le USS Denver (CL-58)

Le USS Denver (CL-58), un croiseur léger de classe Cleveland va opérer dans l’Atlantique et en mer du Nord de septembre 1950 à décembre 1953. Si il manque la bataille du cap Nord, il participe à l’opération BOREALIS.

Son sister-ship le USS Flint (CL-64) effectue des patrouilles de neutralité et des escortes de convois avant de basculer en mer du Nord. Entre-temps il à été endommagé par une torpille d’un U-Boot en mer d’Iroise le 2 septembre 1952 ce qui va imposer un mois de réparations à Brest du 5 septembre au 18 octobre 1952.

Une fois à nouveau opérationnel le croiseur léger rallie la mer du Nord pour des patrouilles, des escortes de convois à destination de l’URSS, l’appui aux opérations commandos et bien entendu l’opération BOREALIS au cours de laquelle il assure la protection des transports et l’appui-feu au profit des troupes au sol. La guerre en Europe, il rentre aux Etats-Unis pour un carénage (juin 1954 à mars 1955).

Le USS Raleigh (CL-113) participe de septembre 1948 à mars 1950 aux Neutrality Patrol pour empêcher le conflit européen de déborder dans le Nouveau Monde. Une fois les Etats-Unis en guerre, le croiseur léger va mener des missions d’escorte à travers de l’Atlantique mais aussi des patrouilles contre les raiders et autres forceurs de blocus.

En mars 1952 il rallie Scapa Flow et les United States Naval Forces in Europe (USNAFE) (future 4ème flotte), participant le 17 juin 1952 à la Bataille du Cap Nord au cours de laquelle il est sérieusement endommagé puisque les réparations vont l’éloigner du champ de bataille jusqu’en mars 1953.

Il participe à l’opération BOREALIS au cours de laquelle il est légèrement endommagé par une batterie côtière mais les dégâts ne nécessite pas un passage prolongé par la case chantier.

Il est déployé en Baltique d’avril 1954 à mars 1955 avant de rentrer aux Etats-Unis pour entretien puis retours à une activité habituelle du temps de paix (il sera en grand carénage/refonte entre avril 1955 et février 1956, il est désarmé le 17 septembre 1968 et démoli).

Des destroyers américains sont également engagés comme le USS Farragut (DD-348) qui participe à l’opération BOREALIS tout comme le USS Worden (DD-352) qui connaissait bien les eaux norvégiennes pour avoir couvert plusieurs raids commandos qu’ils aient été menés par les Rangers, les Royal Marines Scout ou encore les fusiliers-marins commandos.

En revanche le USS Dale (DD-353) ne participe pas à BOREALIS, indisponible en raison d’une avarie de chaudière.

Même chose pour le USS Monaghan (DD-354) mais la raison est nettement plus dramatique puisqu’il est coulé le 4 septembre 1953. Alors qu’il venait de mener un raid antisurface au large des Lofoten il est tombé dans une embuscade de S-Boot. Sérieusement endommagé par deux torpilles mais encore miraculeusement à flot, il finit par couler après avoir été pris en remorque par un destroyer britannique.

Le USS Aylwin (DD-355) participe à des escortes de convois, à des opérations commandos et à l’opération BOREALIS.

USS Reid (DD-369)

Le USS Reid (DD-369) est redéployé en Europe en septembre 1953. Il participe à l’opération BOREALIS, une participation qui lui est fatale puisqu’il est coulé le 11 octobre 1953 en heurtant une mine magnétique au large de Bergen. Coupé en deux il coule rapidement ne laissant que fort peu de survivants.

Le USS Cassin (DD-372) est déployé dans l’Atlantique puis en mer du Nord mais manque l’opération BOREALIS après avoir été endommagé par une mine.

Le USS Preston (DD-379) arrive en mer du Nord en septembre 1952. Il participe à des patrouilles, des escortes de convois et le soutien à des raids commandos. Il participe à l’opération BOREALIS puis aux opérations qui suivent il est sérieusement endommagé par une mine le 27 février 1954. Les dégâts, l’usure et l’ancienneté du navire entraine son désarmement prématuré puis sa démolition.

Le USS Fanning (DD-385) effectue de nombreuses missions de patrouille et d’escorte avant de participer à l’opération BOREALIS couvrant les transports puis appuyant les troupes au sol en faisant taire les positions allemandes qui donnaient du fil à retordre aux fantassins alliés. Même chose pour le USS Gridley (DD-380).

Le USS Maury (DD-401) est d’abord déployé dans l’Atlantique pour des patrouilles de neutralité en attendant des escortes de convois. Le destroyer rallie ensuite la Mer du Nord pour des patrouilles, d’autres missions d’escorte en attendant l’opération BOREALIS au cours de laquelle il est légèrement endommagé par une batterie côtière récalcitrante.

Le USS Helm (DD-388) est déployé comme les autres unités de la classe Bagley dans l’Atlantique pour des patrouilles et des missions d’escorte. Il participe lui aussi à l’opération BOREALIS en couvrant notamment le déminage des approches de Trondheim.

Le USS Ralph Talbot (DD-390) est déployé dans l’Atlantique de septembre 1948 à septembre 1951 avant de rallier la Mer du Nord pour différentes opérations. Endommagé lors d’un affrontement avec des S-Boot le 4 mars 1953 le destroyer est réparé et remis en service pour participer à l’opération BOREALIS.

Si le USS Henley (DD-391) n’est déployé que dans l’Atlantique, son sister-ship le USS Patterson (DD-392) est engagé dans l’Atlantique et en mer du Nord mais manque l’opération BOREALIS.

Le USS Jarvis (DD-393) et le USS Rhino (DD-404) participent eux à l’opération BOREALIS en escortant les transports, en appuyant les troupes au sol…… .

Le USS Stack (DD-406) est déployé dans l’Atlantique puis en Méditerranée jusqu’en janvier 1953. Il rallie ensuite la mer du Nord pour participer à différentes opérations dont la plus célèbre est l’opération BOREALIS. En revanche le USS Sterett (DD-407) si il est bien déployé en mer du Nord ne participe pas à BOREALIS mais est engagé dans les combats suivent la phase de stabilisation.

Le USS Wilson (DD-408)

Le USS Wilson (DD-408) est déployé en Méditerranée de mars 1952 à septembre 1953 avant de subir un grand carénage puis de rallier la mer du Nord où le destroyer va opérer de janvier à septembre 1954. Il est désarmé à son retour aux Etats-Unis, désarmé puis ultérieurement démoli.

Le USS Kendrick (DD-453) opère dans l’Atlantique puis dans les Caraïbes à partir de mars 1952 pour sécuriser cette zone vitale. Il rallie la mer du Nord en décembre 1953 et va y opérer jusqu’à la fin du conflit.

Après la défaite les gouvernements danois et norvégiens décident de continuer la lutte depuis la Grande-Bretagne. Des marines en exil sont créées avec les navires ayant survécu à la Campagne de Norvège aux côtés de navires cédés par les alliés pour renforcer ou renouveler les moyens existants.

Commençons d’abord par la Norvège qui créé une Norwegian Task Force [Royal Navy] ce qui montre que la marine norvégienne en exil est une marie semi-autonome totalement dépendante de la Grande-Bretagne.

Le navire-amiral est le croiseur léger de classe Oslo, le Bergen qui va participer à des patrouilles, des raids de surface, l’appui aux opérations commandos en attendant l’opération BOREALIS.

Le 4 décembre 1953 il est cité à l’ordre du jour de la 27ème DIAlp (27ème Division Alpine) pour l’efficacité de son tir d’appui qui est parvenu à briser une contre-attaque allemande visant les hommes à la tarte.

Son sister-ship le Narvik aura moins de chance car il à été torpillé par le U-325 le 19 mars 1952. La situation est identique pour le Trondheim qui saute sur une mine au large de Tromso le 4 septembre 1953.

Pour relayer l’action des puis du croiseur léger la marine norvégienne libre possédait des destroyers comme les quatre unités survivantes de la classe Sleipner.

L’Aeger survit six mois à la Campagne de Norvège car il est coulé par un Junkers Ju-188 le 4 mars 1949 alors qu’il escortait la Home Fleet lors d’une sortie.

L’Odin est lui torpillé par un sous-marin allemand le 8 octobre 1950 alors qu’il escortait un convoi à destination de l’URSS, le responsable étant le U-152. Le Balder est coulé par une batterie côtière le 11 octobre 1953 lors de l’opération BOREALIS. Seul le Tor survit au conflit, étant désarmé et démoli en 1959.

En ce qui concerne les unités de classe Fridjof Nansen, deux d’entre-elles sont coulées et deux survivent au second conflit mondial.

Le Fridjof Nansen est coulé par des chasseurs-bombardiers allemands au large de Bergen le 22 juillet 1952 alors que le Roald Admunsen est torpillé par le U-211 le 14 mars 1953. Leurs sister-ship Otto Sverdrup et Thor Heyrerdahl survivent au conflit, étant désarmés en mai 1955 en raison d’une usure prononcée.

La marine norvégienne disposait également de dragueurs de mines. Certains survivent au conflit (Rauma Julussa Latselvia) et d’autres sont perdus au cours de la seconde guerre mondiale.

Si l’Otra coulé durant la campagne de Norvège le 7 septembre 1948 par une mine, deux autres sont perdus durant la période post-campagne de Norvège que ce soit l’Abjora victime d’un destroyer attaquant un convoi à destination de l’URSS (14 septembre 1951) ou le Sana victime d’une mine le 7 mars 1952.

Après l’occupation du territoire la marine danoise évacue un croiseur léger de classe Tordenskjold, deux destroyers de classe Island, deux sous-marins, deux torpilleurs, des patrouilleurs, des navires légers sans compter comme on le verra des navires cédés par les alliés.

Le croiseur léger HDMS Herluff Trolle à survécu aux combats de l’automne 1948. Réfugié en Grande-Bretagne, il devient le navire-amiral officieux du Danish Naval Group (DNG). Il va survivre au conflit même si il à été endommagé à plusieurs reprises.

Il à été endommagé la première fois le 4 septembre 1951 lors d’une collision avec un cargo britannique ce qui nécessite six semaines de réparations. Il est à nouveau endommagé le 14 juillet 1952 quand il encaisse une torpille d’un S-Boote au large de Bergen. Cette fois il doit passer trois mois en réparations. Il termine la guerre ne participant pas au volet danois de l’opération BOREALIS. Il sera finalement désarmé en juin 1969 et démoli trois ans plus tard.

Les destroyers HDMS Zealand et Bornholm survivent eux aussi au second conflit mondial, participant également à l’opération BOREALIS. Ils sont endommagés à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Ils sont modernisés après guerre puis finalement désarmés en 1964 et 1966. si le premier est démoli le second est préservé comme musée à flot puis à sec.

Pologne et Pays Neutres (101) Pologne (13)

Chars et Véhicules blindés

Chars

Chars de l’armée polonaise en septembre 1939

-Chenillettes Carden-Lloyd Mk VI

TK-3. La photo représente le regroupement par les allemands de matériels capturés

-Après avoir acquis des chenillettes Carden-Lloyd, la Pologne décide d’en tirer un modèle national. C’est l’acte de naissance de la famille TK avec deux modèles dominants, la TK-3 produite à 280 exemplaires et la TKS un modèle amélioré sortit à 250 exemplaires sans compter quelques prototypes et modèles expérimentaux produits en petite série.

Utilisées par la cavalerie ces chenillettes étaient adaptées pour la reconnaissance voir l’appui de l’infanterie mais pour le duel contre les chars ennemis on repassera comme la guerre de Pologne le montrera. Les polonais en était parfaitement conscients au point de réarmées vingt-quatre TKS avec un canon de 20mm. Le 18 septembre 1939 un véhicule de ce type détruisit deux Panzer 35(t) et un Panzer IV.

TKS

A l’issue de la guerre de Pologne de nombreuses chenillettes ont été réutilisées par les allemands pour l’entrainement, le maintien de l’ordre, le remorquage de pièces d’artillerie et d’avions.

Certaines étaient encore en service en septembre 1948 mais fort peu ont survécu au second conflit mondial et si c’était le cas c’était pour mieux finir sous les chalumeaux des ferrailleurs.

Un seul pays à acquis ce modèle en l’occurence l’Estonie qui à acquis en 1934 six TKS, chenillettes qui ont été récupérées par l’Armée Rouge en 1940 quand l’ancienne Livonie à été absorbée par la Russie.

Outre les deux modèles cités plus haut on trouve donc des projets, des prototypes ou des petites séries comme la TKF produite à 18 exemplaires avec un moteur et une nouvelle suspension, le tracteur d’artillerie C2P (200 exemplaires tout de même), les prototypes TK-1 et 2, l’automoteur léger TKD avec un canon de 47mm (4 exemplaires), le TKW prototype d’un char de reconnaissance à tourelle, un TK-3 à canon de 20mm et un TKS-D chasseur de char avec un canon de 37mm (deux exemplaires).

La chenillette TK-3 pesait 2.4 tonnes mesurait 2.65m de long pour 1.78m de large et 1.32m de haut, disposait d’un moteur essence Ford model A lui permettait d’atteindre la vitesse maximale de 20km/h en terrain libre et 45 km/h sur route, le carburant emporté lui permettant de franchir 100km en terrain libre et 200km sur route.

Disposant d’un blindage de 4 à 8mm d’épaisseur, elle était armée d’une mitrailleuse de 7.92mm Wz.25 (une Hochkiss modèle 1914 adapté au calibre 7.92mm) alimentée à 1800 cartouches, l’équipage se composant d’un conducteur et d’un commandant-mitrailleur.

La TKS pesait 2.6 tonnes, mesurait 2.65m de long pour 1.78m de large et 1.32m de haut, disposait d’un moteur essence Iski Fiat 122AC ou BC lui permettait d’atteindre la vitesse maximale de 18km/h en terrain libre et 40 km/h sur route, le carburant emporté lui permettant de franchir 110km en terrain libre et 180km sur route.

Disposant d’un blindage de 4 à 8mm d’épaisseur, elle était armée d’une mitrailleuse de 7.92mm Wz.25 (une Hochkiss modèle 1914 adapté au calibre 7.92mm) alimentée à 1920 cartouches, l’équipage se composant d’un conducteur et d’un commandant-mitrailleur.

Les vingt-quatre véhicules réarmés avec un canon de 20mm Wz.38 pesaient 2.8 tonnes, disposaient de 250 obus pour alimenter leur arme principale. A ma connaissance les autres données sont identiques.

-38 Vickers 6-Ton Tank Mark E (seize type A et vingt-deux type B) acquis en 1932

-Le 7TP (siedmiotonowy polski) est une évolution polonaise du précédent. Il à été produit à 149 exemplaires d’abord en version à double-tourelle (chacune armée d’une mitrailleuse de 7.92mm) puis dans une version disposant d’une tourelle unique combinant un canon de 37mm Bofors et une mitrailleuse de 7.92mm.

Par rapport à son «ancètre» anglais, le 7TP disposait d’un moteur diesel plus puissant et plus fiable, d’un armement différent, d’un blindage plus épais (17 au lieu de 13mm), d’une ventilation modifiée, un périscope Gundlacht et une radio.

Engagé en septembre 1939, ce char était disponible à 24 exemplaires en version à double-tourelle et le reste en version à tourelle unique. Ces chars sont supérieurs à la majorité des chars allemands mais ne peuvent changer le cours de la guerre.

A la fin de la campagne, on ne trouvait plus que 24 exemplaires, 20 capturés par les allemands et 4 par les soviétiques. Tous ont disparu dans la fournaise du second conflit mondial ou durant la Pax Armada.

Une version améliorée baptisée 9TP à été mise au point mais il n’existait que 13 exemplaires qui participent à la défense de Varsovie, étant tous détruits.

Le 7TP était un char léger de 9.9 tonnes, mesurant 4.6m de long sur 2.4m de largeur pour 2.27m de haut. Propulsé par un moteur diesel PZInz Z35 (Saurer VBLDd) de 110ch, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 37km/h et franchir 150km.

Protégé au maximum par 17mm de blindage, il disposait d’un équipage de trois hommes et était armé d’abord de deux mitrailleuses de 7.92mm (6000 cartouches) puis d’un canon de 37mm Bofors wz.37 (80 coups) et d’une mitrailleuse de 7.92mm Ckm wz.30 (3960 coups).

-Trois Hotchkiss H-39

-Cinquante Renault R-35, trente-quatre récupérés par la Roumanie après la capitulation polonaise

Les chars de l’armée polonaise reconstituée

-Hotchkiss H-39

-Renault R-40

-AMX-44

B-1bis

-B-1bis

-M-4 Sherman

-M-10 Tank Destroyer

SU-85

-Les divisions d’infanterie polonaises sous contrôle soviétique ont disposé un temps de T-34/76 au sein d’un bataillon également équipé de chars légers de reconnaissance T-70. A la fin du conflit ces chars ont été remplacés par des autos blindées et surtout des canons d’assaut SU-85.

Autos blindées

Autos blindées de l’armée polonaise en septembre 1939

-Autos blindées Austin

-Autos blindées Peugeot

-La Samochod Pancerny Wz.28 est une auto blindée semi-chenillée utilisant la technologie Citroën-Kergresse. Produite à 90 exemplaires (30 à canon de 37mm et 60 armés d’une mitrailleuse) elle ne donna jamais vraiment satisfaction à ses utilisateurs notamment en terrain libre.

Voilà pourquoi toutes sauf trois ont été transformées en véhicules à roues devenant des Samochod Pancerny Wz.34.

Ces autos blindées étaient utilisées par les brigades de cavalerie, les onze brigades de cavalerie disposant d’une compagnie blindée avec huit autos blindées et treize tankettes.

En version semi-chenillée, cette auto blindée pèse 2.3 tonnes, mesurant 3.50m de long pour 1.40m de largeur et 2.10m de haut, un moteur à essence B-10 lui permettant d’atteindre la vitesse maximale de 20km/h en tout terrain et 30 sur route, une distance franchissable de 200km en terrain libre et de 275km sur route.

Protégé par un blindage de 6 à 8mm, l’équipage de trois hommes servait notamment l’armement composé soit un canon de 37mm disposant de 90 projectiles ou d’une mitrailleuse de 7.92mm Wz.25 disposant de 2000 cartouches.

En version à roues, elle pesait 2.4 tonnes, mesurait 3.62m de long pour 1.91m de large et 2.20m de haut. Propulsé par un moteur de 20ch, il pouvait rouler à 20km/h en terrain libre et 54km/h sur route, franchir 90 à 150km en terrain libre et 180 à 250km sur route, l’armement ne changeant pas.

-La Samochod Panceny Wz.29 est une auto blindée 4×2 composée d’un châssis de camion et d’une caisse blindée adaptée. Mise en service en 1929, elle n’à été produite qu’à dix exemplaires. Il était toujours en service en septembre 1939 tous les véhicules étant détruits durant le conflit.

L’auto blindée modèle 1929 pesait 4.8 tonnes, mesurait 5.15m de long pour 1.85m de large et 2.47m de haut. Propulsée par un moteur à essence, elle pouvait atteindre la vitesse maximale de 25km/h en terrain libre et de 35km/h sur route, la distance franchissable étant de 250 (terrain libre) à 380km (route).

Protégé par un blindage épais de 4 à 10mm, l’équipage composé de quatre hommes (tireur-chef de char, conducteur, conducteur arrière et tireur arrière) mettait en œuvre un canon de 37mm Wz.18 disposant de 98 projectiles depuis la tourelle, une mitrailleuse de 7.92mm Wz.25 à l’arrière de la tourelle et une autre à l’arrière de la caisse, les deux armes disposant au total de 4032 projectiles.

Autos blindées de l’armée polonaise reconstituée

AMD Laffly 80 AM « Laffly-Vincennes »

-Laffly-Vincennes AM-80

Panhard AMD-178

-Panhard AMD-178

-Daimler Dingo

-Daimler Armoured Car

Humber Armoured Car

-Humber Armoured Car

-Marmon-Herrington

BA-64

-Les divisions d’infanterie polonaises sous contrôle soviétique disposaient d’autos blindées BA-20 et BA-64

Autres véhicules

Véhicules de l’armée polonaise en septembre 1939

-Motos CWS M55 et CWS M111 (Sokół 1000)

-Camion wz.29 Ursus

-Semi-chenillés Citroën-Kegresse P.14, French Citroën-Kegresse P.17 et French Citroën-Kegresse P.19

-Semi-chenillé C4P et wz.34

-Camion Polski FIAT 508/518 et PZInż.302 adaptation polonaise du précédent

-Camion Fiat 621L de 2.5 tonnes produit sous licence

-Tracteur d’artillerie C2P, C7P et Pzinz.342

-Ambulance Ursus A

-Bus Ursus AW et 4BLDP

-Camion Ursus A

-Transport de chars Ursus, Ursus A et 4BLDP

-Véhicules légers Fiat 508 et 518 produits sous licence.

Les véhicules de l’armée polonaise reconstituée

-Dans un premier temps l’armée polonaise est entièrement rééquipée par la France, un rééquipement lent lié au contexte incertain de la Pax Armada mais aussi aux besoins de la France qui cherche naturellement à d’abord équiper ses unités avant les unités polonaises et tchèques.

-Quand la Campagne de France s’achève à l’automne 1949 par la glaciation du front sur la Seine, sur le plateau du Morvan, à l’ouest du Dijon, au nord de la Saone et sur le lac Léman, la France à perdu une partie de son industrie, son armée à besoin d’être rééquipée ce qui explique que la Pologne va bénéficier de l’aide militaire américaine en dépit du fait que Washington soit encore officiellement neutre.

C’est ainsi que la Division Blindée polonaise va désormais combattre sur M-4 Sherman appuyés par des chasseurs de chars M-10, des canons automoteurs M-7 Priest, des half-tracks M-2 et M-3. La France à continuer à équiper l’armée polonaise avec des véhicules et des chars légers, un geste politique cela va s’en dire.

-M-7 Priest

-M-2 Half-track

-M-3 Half-track

-Camions Studebaker acquis via une collecte auprès de la diaspora polonaise aux Etats-Unis

-Véhicules légers Laffly

-Les unités polonaises sous contrôle soviétique disposaient de Camions ZIS-5/5V mais aussi de véhicules légers GAZ

Pologne et Pays Neutres (27) Portugal (7)

Le Portugal (1933-1954)

Estado Novo

Antonio de Oliveira Salazar

Si vous demandez à une personne peu ou pas informée la nature du régime au pouvoir au Portugal à partir de 1933 il est probable qu’il parlera de régime fasciste. Un raccourci commode mais c’est un peu plus compliqué que cela.

Dès sa nomination au ministère des Finances, Salazar ne cache son ambition de toute-puissance même si à la différence de nombre de dictateurs il fera preuve d’une grande modestie et ne se montrera guère à l’aise dans les discours et les démonstrations de force face à la foule.

Opposé au communisme, au capitalisme et au libéralisme, l’ancien professeur de l’université de Coimbra est clairement un réactionnaire rêvant d’un âge d’or, rêvant de redonner au Portugal un statut de grande puissance perdue au 16ème siècle.

Il finit par être nommé premier ministre en juillet 1932 et va peu à peu mettre sur place un nouveau régime entré dans l’histoire sous le nom paradoxal d’Etat nouveau (Estado Novo).

Ce nouveau régime s’inscrit totalement dans la lignée de la Ditadura Nacional, le régiment en place depuis le coup d’état militaire de 1926 qui renversa une république en perpetuelle instabilité depuis son établissement en 1910.

C’est un régime autoritaire où le Conseil des Ministres à toute autorité sur le pouvoir législatif (Parlement et Chambre corporative). L’orthodoxie budgétaire et la conservation des colonies sont des dogmes intangibles de l’Etat Nouveau.

L’Estado Novo s’appuie sur les piliers traditionnels du Portugal à savoir l’Eglise, l’Armée, le Patronat, les relations sociales étant régulées par un système corporatiste. Il y à bien des élections mais avec un candidat unique forcément……. .

La constitution de l’Estado Novo est élaborée en 1932 et publiée au journal officiel portugais le 22 février 1933. Elle est approuvée par un plébiscite national le 19 mars 1933 avec pour la première fois le vote des femmes. L’abstention est faible mais cela est considéré comme de l’approbation ce qui fausse les résultats.

Le régime de Salazar suit la doctrine sociale de l’Eglise et s’inscrit dans la même mouvance qui portant Dolfuss au pouvoir en Autriche sans compter d’autres régimes autoritaires en Europe de l’Est.

L’Estado Novo se considère comme une république corporative avec de nombreux organismes chargés d’encadrer la société. Ses cinq piliers sont dieu, famille, travail, patrie et autorité.

Ce n’est pas un régime fasciste dans les années trente il y eu une tentation de singer les régimes au pouvoir en Allemagne et en Italie. En 1934 néanmoins le mouvement fascisant des Chemises Bleues de Rolao Preto est dissous, son leader exilé.

Francisco Rolão Preto

Salazar se nourrit des idées de l’intégralisme lusitanien, un mouvement monarchiste, traditionaliste mais non conservateur, anti-moderniste, anti-parlementariste, communaliste, corpo-syndicaliste, décentralisateur et catholique. L’absence de processus de politisation des masses, le cléricalisme et l’anti-modernisme éloignent le régiment portugais du fascisme.

Il existe néanmoins une police secrète, la tristement célèbre Policia internacional e de defesa do estado (PIDE) qui réprime les oppositions au Portugal et à l’étranger. Inspirée de l’OVRA fasciste, elle bénéficie des conseils du MI-5, le service de contre-espionnage britannique.

Un parti unique l’Union Nationale (UN) est créé dès le 30 juillet 1930. L’Assemblée nationale est élue sur un système de liste unique, la Chambre corporative n’ayant qu’une vocation consultative sur les projets qui sont ensuite soumis à l’assemblée.

Le chef de l’Etat élu pour sept ans au suffrage universel direct n’à qu’un pouvoir limité surtout en présence de Salazar le véritable maitre du pouvoir.

Comme je l’ai dit plus haut dans les années trente il y eu la tentation de fasciser le régimer portugais avec la création en 1935 de la Fédération Nationale pour l’Allégresse au travail inspiré du Krafft Durch Freude nazi pour encadrer les loisirs des ouvriers ou encore en 1936 la création de la Mocidade Portuguesa. Une Légion Portugaise est créée la même année mais toutes ses entités disparaitront à la fin de la seconde guerre mondiale sans avoir vraiment pesé de tout leur poids sur le régime.

Le Portugal et la guerre d’Espagne

Quand la guerre civile espagnole (qui très vite s’internationalise) éclate le gouvernement portugais est officiellement neutre mais naturellement la sympathie de Salazar va en direction des insurgés.

Les relations luso-espagnoles ont toujours été compliquées et marquées du sceau de la méfiance, les portugais n’ayant pas oublié l’Union Iberique (1580-1640), les six décennies au cours desquelles le roi d’Espagne à été également roi de Portugal.

La crainte de voir les souverains espagnols qu’ils soient hasbourgeois ou bourbons d’unifier sous leur sceptre toute la péninsule ibérique explique pourquoi le Portugal s’est très vite rapproché de l’Angleterre.

En 1931 l’arrivée des républicains au pouvoir provoque une dégradation des relations entre les deux pays, le gouvernement espagnol soutenant les opposants au régime portugais et ce dernier n’hésitant pas à accueillir des opposants notoires comme le général Sanjurjo qui tente un coup d’état en 1932 (Sanjurjada).

En ouvrant ses ports aux nationalistes le Portugal permet aux troupes de Franco de bénéficier d’un voie d’approvisionnement sure pour amener les armes et les munitions.

Le gouvernement portugais tente d’aller plus loin en tentant de mettre sur pied une Légion portugaise dont les hommes sont rapidement appelés Viriatos en référence au chef lusitanien mais des incidents pousse Salazar à dissoudre l’unité avant toute existence réelle.

Il y aura bien des volontaires lusitaniens, ils s’appeleront bien des viriatos mais contrairement à ce qui est parfois écrit il s’engageront à titre individuel dans la Légion, dans la phalange, chez les carlistes et chez les requetes. Des pilotes portugais vont également participer aux combats. Les chiffres sont incertains oscillant entre 4 et 12000 hommes, la majorité des historiens s’accordant sur le chiffre minimal de 6000 hommes.

En 1937 une mission militaire portugaise se rend aux côtés des nationalistes pour défendre les droits des volontaires portugais et pour étudier les combats et ainsi en tirer les leçons pour l’armée lusitanienne.

En 1938 le Portugal reconnaît le régiment franquiste et le 17 mars 1939 le Portugal et l’Espagne signe un traité de non-agression appelé Pacte Ibérique avec reconnaissance mutuelle des frontières, consultation pour concerter les actions diplomatiques et militaires. Le traité est complété le 29 juillet 1940 par une convention militaire. Cela n’empêchera pas une grande méfiance entre Salazar et Franco. Il faut dire qu’entre le professeur d’université et le militaire baroudeur, les atomes crochus devaient être peu nombreux.

Le Portugal et la Pax Armada

En septembre 1939 quand la guerre de Pologne éclate, le Portugal de Salazar se déclare neutre, fermant ses ports aux bélligerants jusqu’à la mi-octobre quand sous les pressions britanniques les ports lusitaniens sont rouverts au trafic étranger. Bien qu’officiellement neutre le pays de Camoes est plus favorable à l’Allemagne et à l’Italie.

Durant la Pax Armada le Portugal maintien sa neutralité en veillant à ce que l’Espagne reste elle aussi neutre, Salazar craignant qu’une entrée en guerre de l’Espagne n’entraine celle du Portugal contraint et forcée.

Durant l’époque 1939-1948 le régime durcit sa répression pour faire face à une certaine agitation en métropole comme dans les colonies. Le contrôle de la population se renforce avec une PIDE omniprésente, son encadrement également. On parle d’une forme de fascisation du régime portugais mais comme nous l’avons vu plus haut ce ne sera pas complet probablement en raison de la personnalité du dictateur portugais.

Sur le plan économique, la politique menée par Salazar est une politique à visée autarcique qui connait un succès inégal.

Face aux tensions persistantes en Europe, le Portugal se doit de moderniser ses forces armées pour faire face moins aux menaces sur son territoire métropolitain (assez limitées) qu’aux menaces sur ses îles et son empire colonial.

Cette modernisation est très insuffisante et très incomplète. A cause d’un manque de moyens ? Oui mais ce n’est pas la seule raison. Le dictateur portugais se méfie énormément de l’armée et des militaires.

Il à certes accédé au pouvoir grâce à eux mais il à vu les limites d’un régime militaire et ne veut surtout pas voir l’oeuvre de sa vie ruinée par un nouveau golpe militar fait par quelques galonnés en mal d’aventure.

L’armée de terre reçoit de nouveaux équipements, des unités sont réentrainées mais Salazar par orgueil refuse les propositions faites par des pays étrangers d’envoi d’une mission militaire pour former et entrainer les soldats, les sous-officiers et les officiers lusitaniens. L’armée de l’air bénéficie de quelques moyens supplémentaires tout comme la marine.

Comme le dira un officier portugais futur exilé «On avait juste de quoi faire le minimum rien de plus. Si un pays étranger nous avait envahit Lisbonne aurait été pris en deux jours comme en 1807».

Le Portugal dans le second conflit mondial

Quand le second conflit mondial éclate en septembre 1948 Salazar n’est pas sot. Il sait que le conflit va durer que cela se terminera par un K.O d’un des belligérants et non une victoire aux points. Il décide de conserver sa neutralité mais comme son voisin espagnol il espère en tirer des bénéfices.

Comme tout bon dictateur qui se respecte Salazar n’à qu’une obssession : la survie du régime. Il est pour cela près à tout. Il ne manque pas d’atouts, il sait par exemple que les alliés ont tout intérêt à neutraliser la péninsule ibérique.

Une Espagne et un Portugal basculant du côté de l’Allemagne et de l’Italie et ce serait une catastrophe absolue pour les alliés.

Cela genérait considérablement la France prise entre deux feux en Méditerranée et cela pourrait même conduire à la fermeture de la Mare Nostrum par la prise de Gibraltar et l’occupation de la partie française du Maroc.

Un tel alignement n’est pas non plus sans risque. Une alliance en bonne et due forme avec Rome et Berlin entrainerait immédiatement la perte des colonies ce que le régime de l’Etat neuf ne peut se permettre.

Salazar comme Franco va donc louvoyer en essayant de tirer le maximum de cette neutralité qui voir concilier l’inconciliable.

On verra donc parallèlement le régiment autoritaire lusitanien ouvrir discrètement certains ports et criques à des sous-marins de l’Axe pour ravitaillement et entretien sommaire (y compris auprès de navires allemands et italiens officiellement internés au Portugal) tout en acceptant que les Açores accueillent à Lajes une base aérienne destiné aux avions traquant les U-Boot et autres forceurs de blocus.

Durant le second conflit mondial le pays se protège en fortifiant ses frontières terrestres et maritimes, en interdisant son espace aérien aux avions des pays belligérants à l’exception d’avions en difficulté.

Nombre d’appareils anglais et américains se poseront au Portugal au point que certains pouvaient douter de la réelle nécessité de s’y poser. Ce doute sera confirmé après le retour de la démocratie, des aviateurs portugais dévoilant que c’était une astuce pour éviter les protestations de l’Axe.

En ce qui concerne les frontières terrestres, elles se couvrent de barbelés et de champs de mines, des blockhaus étant construits. Il ne s’agissait bien entendu pas d’une Ligne Maginot à la sauce portugaise mais plutôt d’un moyen de couvrir la frontière pour éviter une attaque brusquée qu’elle soit britannique, française ou même espagnole. Un véritable camp retranché protège Lisbonne.

Des champs de mines sont mouillés pour protéger l’accès aux bases de la marine portugaise ce qui provoquera quelques accidents visant des navires de l’Axe ou alliés qui n’étaient bien entendu pas au courant.

Dans les colonies on assiste à un processus similaire. Si il n’y à pas de minage des côtes de l’Angola, du Mozambique, de la Guinée portugais ou du Cap Vert on assiste au renforcement de certaines positions fortifiées et à l’envoi de troupes moins parce que les colonies sont menacées par une invasion étrangère (Paris, Londres et Washington ont clairement fait comprendre à Salazar que seule une alliance pleine et entière avec l’Allemagne et l’Italie entrainerait une occupation des colonies lusitaniennes) que pour éviter une agitation des populations indigènes.

Des opérations de nettoyage sont menées durant le second conflit mondial en Angola, une sorte de guerre parallèle qui entrainera des incidents de frontière avec l’Union Sud Africaine mais cela ne dégénéra pas en conflit ouvert car ni Lisbonne ni Pretoria n’y avait intérêt.

Les seules unités portugaises régulières qui vont combattre sont celles chargées de défendre Macao et le Timor oriental, une colonie portugaise.

Si à Macao la petite garnison se rend rapidement (elle est internée en Chine mais sera victime de bombardements alliés qui tueront un certain nombre de portugais) à Timor la garnison de la taille d’un bataillon renforcé décide de combattre l’envahisseur pour «l’honneur du Portugal».

Elle se rend ensuite mais par son statut de neutre, la garnison est internée jusqu’à la fin de la guerre mais certains vont s’évader et vont combattre aux côtés des alliés pour libérer le Timor de l’occupation japonaise.

D’autres portugais vont combattre dans les deux camps. Une poignée de lusitaniens va s’engager dans la Division Azul et combattre sur le front de l’est tandis que d’autres refugiés politiques en France vont s’engager dans la Légion Etrangère, s’illustrant notamment dans les Balkans.

Quand le second conflit mondial se termine le Portugal est resté neutre mais cette neutralité à évolué vers une neutralité favorable aux alliés. Les ports lusitaniens se fermèrent aux sous-marins allemands (de toute façon de plus en plus rares dans l’Atlantique), les ressortissants allemands et italiens relativement libres internés, les espions pourchassés par la PIDE.

Le régime salazariste contrairement au régime franquiste savait avant même la fin du conflit que le régime ne serait pas attaqué.

Mieux même aucune compensation ni aucune réforme même cosmétique ne fût exigé au vieux dictateur portugais (65 ans en septembre 1954) qui pu croire que rien n’avait changé.

De toute façon avec le début de la guerre froide, la position du Portugal stratégique interdisait toute volonté de l’occident de déstabiliser un pays qui en cas de guerre nucléaire devait être avec son voisin espagnol une zone de repli pour les forces de l’OTAN bousculées par les forces du pacte de Varsovie, les unités portugaises modernisées et réorganisées devant barrer les soviétiques et leurs alliés sur les Pyrénées.

Scandinavie (94) Finlande (32)

Hawker Hurricane

Hawker Hurricane Mk IV KZ-321 3

Le Hawker Hurricane est le premier chasseur monoplan monomoteur de la RAF. Il est mis au point suite à l’Air Specification F.6/34 qui demandait un chasseur monoplan armé de huit mitrailleuses.

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Scandinavie (90) Finlande (28)

Autos blindées

BA-3 et BA-6

BA-3

BA-3

Les Broneavtomobil 3 et 6 sont les principales autos blindées en service dans l’Armée Rouge à la fin des années trente.

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Scandinavie (62) Danemark (33)

Bombardiers

Fairey Battle

Fairey Battle 9

A l’origine du Fairey Battle figure la spécification du ministère de l’Air P.27/32 (Air Ministry Specification P.27/32) demandant un bombardier biplace destiné à remplacer le Hawker Hart et le Hawker Hind. Il fallait également anticiper sur l’éventuel bannissement des bombardiers lourds par la conférence de désarmement de Genève, conférence qui contrairement à Washington et à Londres allait aboutir à un échec complet.

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Benelux (68) Belgique (29)

Bombardement et Attaque au Sol

Avant-propos

Douglas DB-7 Armée de l'Air 2

Douglas DB-7

En septembre 1948, le 3ème régiment de l’Aéronautique Militaire est le régiment chargé des missions de bombardement avec quatre groupes de seize appareils. Si le groupe équipé de seize Douglas DB-7 peut faire pale figure, les trois équipés chacun de seize Lioré et Olivier Léo 451 impressionne par ses lignes et ses performances même si l’appareil est en voie de déclassement.

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Dominions (58) Australie (2)

Le Commonwealth of Australia dans le second conflit mondial

carte de l'Australie

Généralités

Le 5 septembre 1948 après des semaines de tension, le monde bascule à nouveau dans la guerre, quasiment neuf ans après la fin de la guerre de Pologne. L’Allemagne pour soi-disant protéger le Danemark et la Norvège d’une prochaine agression alliée envahit ces deux pays, c’est l’opération WESERÜBUNG (exercice Weser).

 

Paris et Londres déclarent immédiatement la guerre à l’Allemagne à la différence de septembre 1939 où ils avaient attendu deux jours pour le faire.

 

Que diable vient donc faire l’Australie dans ce conflit européen ? Tout simplement, elle applique des accords politico-militaire avec l’ancienne puissance coloniale sans compter que mine de rien, George VI est toujours le chef d’état australien.

 

Cependant Canberra est dans une situation délicate. A la différence du Canada et de l’Afrique du Sud, l’Australie est clairement menacée par le Japon qui ne fait plus mystère depuis des années de sa volonté de conquérir les colonies européennes d’Asie officiellement pour créer une sphère de coprospérité mais en réalité pour pouvoir s’emparer de ressources et alimenter une industrie qui ne peut vivre que sur ses stocks.

 

La Grande-Bretagne est parfaitement consciente de cet état de fait mais rappelle qu’elle à investit de manière importante pour renforcer les défenses de la Malaisie et de Singapour, que la British Eastern Fleet dispose de trois cuirassés et de deux porte-avions sans compter des croiseurs et des destroyers modernes, répondant au principal grief de Canberra : une défense insuffisante des dominions des antipodes contre l’impérialisme japonais.

L’Australie décide de faire «sa part du boulot» en envoyant des troupes au Moyen-Orient, en mettant une partie de sa flotte sous contrôle britannique, en envoyant des avions en Méditerranée et en participant à la formation des pilotes du Commonwealth dans le sud de l’Australie c’est-à-dire hors de portée des menaces allemandes, japonaises et italiennes.

Entre septembre 1948 et mars 1950 soit pendant dix-huit mois l’Australie est donc en guerre au Moyen-Orient et dans les Balkans mais en paix dans la zone Asie-Pacifique, une paix armée cela va s’en dire.

Durant cette étrange période l’Australie accélère clairement son réarmement en s’appuyant sur une industrie bien plus développée qu’en Afrique du Sud ou en Nouvelle-Zélande, en passant des commandes aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, en améliorant ses infrastructures de transport…. .

Le 21 mars 1950 quand les premières bombes japonaises tombent sur Pearl Harbor l’Australie est prête à faire face au Japon même si le conflit ne pas vraiment se passer comme prévu, les certitudes de l’avant guerre volant en éclats sous les coups de la formidable et en apparence invincible machine de guerre japonaise. Il faudra plus de quatre ans de lutte pour défaire l’impérialisme japonais.

Les Aussies au combat (1) : L’Afrique du Nord pour commencer

En septembre 1948 l’Allemagne et le Japon sont alliés mais Berlin ne prend pas la peine de prévenir son allié asiatique du déclenchement de l’opération WESERÜBUNG pour par exemple déclencher une opération parallèle pour attirer des réserves ennemies dans la zone «Asie/Pacifique».

Tokyo le prend très mal et cela explique en partie pourquoi le Pacifique reste en paix à l’automne 1948 au grand soulagement des alliés qui peuvent rapatrier une partie de leurs moyens en Europe.

L’Australie déclare la guerre à l’Allemagne en même temps que la Grande-Bretagne, solidarité Commonwealth oblige. Les ressortissants allemands sont internés et deux navires allemands immobilisés pour avarie à Sydney sont saisis, réparés et réutilisés pour l’effort de guerre allié.

Les volontaires arrivent en masse dans des camps d’entrainement, les réservistes rallient avec calme et détermination leurs unités qu’elles soient terrestres, navales ou aériennes. Un entrainement intensif plus tard et les unités se dispersent.

Certaines restent en Australie pour défendre le pays, d’autres rallient la Nouvelle-Guinée voir la Malaisie sous autorité britannique. D’autres vont rallier l’Afrique du Nord.

En septembre 1939, deux divisions d’infanterie avaient rallié l’Egypte mais étaient restées l’arme au pied faute de combat, l’envoi d’une troisième division étant d’ailleurs rapidement annulé.

En août 1948, une mission militaire australienne se rend en Egypte pour repérer les lieux et faciliter l’arrivée des troupes australiennes.

Dès le 10 septembre, Canberra confirme à Londres l’envoi en Egypte de deux divisions d’infanterie chapeautées par un corps d’armée, le 1st Australian Army Corps (1st AAC) qui disposait de régiments d’artillerie lourde, d’unités du génie, de transmissions, de soutien mais aussi trois bataillons de chars indépendants (un équipé de Matilda II et deux équipés de Valentine II).

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Matilda II

Le premier convoi transportant la 1st Australian Infantry Divsion quitte Sydney le 25 septembre 1948, escorté par des navires australiens (croiseur léger HMAS Hobart, deux destroyers type N et deux corvettes type Flower), arrivant à Port Said début octobre.

Cinq autres convois enverront les moyens du 1st AAC en Afrique du Nord, convois qui devront se défendre contre les tentatives d’interférence italiennes vite matées par les moyens navals alliés présents dans la région.

Le corps d’armée australien est présent au complet début novembre 1948. Les deux divisions sont cependant loin d’être opérationnelles, elles manquent d’entrainement et surtout d’expérience tout comme d’ailleurs les unités britanniques présentes en Egypte.
En première ligne dans le désert égyptien, elles mettent des coups de sonde contre les italiens, menant des raids dans la profondeur pour générer de l’insécurité sur les arrières ce qui rend les italiens particulièrement prudents et nerveux.

Il faut cependant attendre l’été 1949 pour que les australiens connaissent leur baptême du feu, participant à l’opération BAYARD, les français tirant les premiers contrairement à Fontenoy et sont suivis quelques jours plus tard par les britanniques.

HMS Colossus (R-15)

Porte-avions de classe Colossus

Les australiens opèrent le long de la côte, soutenus essentiellement par la Mediterranean Fleet qui intègre quelques navires australiens en l’occurrence le porte-avions léger HMAS Gallipoli croiseur léger HMAS Perth mais aussi les destroyers type N HMAS Napier et Nestor ainsi que deux destroyers type Hunt.

La Royal Australian Air Force (RAAF) déploie quelques squadrons pour appuyer les troupes australiennes en l’occurrence trois squadrons de chasse (un de Hurricane et deux de P-40), deux squadrons de bombardement (un de DB-7 et un de Halifax), un squadron de reconnaissance (De Havilland Mosquito) et un squadron de transport (Douglas C-47 Dakota), le tout formant la 3rd Australian Tactical Wing.

L’opération BAYARD débute côté français le 7 juillet 1949. Une opération de diversion (FORNOUE) fixe les troupes italiennes le long de la côte, fixation facilitée par d’intenses bombardements aériens et navals. L’axe majeur fonce par le sud, dans le désert pour tourner le dispositif italien (GARIGLIANO).

Les britanniques qui avaient fixé les italiens par des mouvements et des attaques simulées passe à l’assaut direct à partir du 17 juillet 1949 (opération MARLBOROUGH), condamnant l’Africa Septentrionnale Italiana (ASI) à une totale anhilation.

La campagne de Libye s’achève le 1er septembre 1949 même si jusqu’à la fin du conflit il y aura des zones insécures, les autorités militaires interdisant aux militaires de circuler seuls dans de nombreuses zones de la future Libye.

Les australiens s’illustrent au combat, jouant un rôle clé dans la prise de Tobrouk. Ils font leur jonction avec les français à l’est de Tripoli.

Si la Tripolitaine est placée sous l’autorité française, la Cyrénaïque est placée sous l’autorité britannique. Il s’agit uniquement de la gestion administrative du territoire, les affaires militaires étant du ressort d’un Allied Command Libya (AC-Libya) avec à sa tête un général français et un adjoint britannique.

Les deux divisions australiennes se séparent alors. La 1st Australian Infantry Division rallie la Grèce pour combattre les allemands et les italiens dans le cadre de l’opération MARITSA alors que la 2nd Australian Infantry Division rallie la Palestine mandataire pour des opérations de police coloniale avant de rallier en janvier 1950 le Péloponnèse.

Les unités navales et aériennes vont elles se déployer en Crète puis pour certaines en Grèce continentale. Contrairement aux unités terrestres elles vont rester toute la guerre en Europe, une façon comme une autre de compenser le retrait de deux divisions d’infanterie.

Les Aussies au combat (2) : Grèce

En décembre 1949 les troupes de la 1ère division d’infanterie australienne débarquent en Grèce pour renforcer le dispositif allié. L’arrivée de ces troupes rustiques et aguerries sauve le front grec de l’effondrement, les allemands manquant de punch et de mordant.

Ils combattent durement mais ils ne peuvent empêcher la chute d’Athènes. Ils résistent pied à pied, forçant les germano-italiens à de coûteux combats d’usure, des combats frontaux, le terrain rendant quasiment impossible le contournement des «points durs» de l’ennemi.

En janvier 1950, la 2ème division d’infanterie australienne arrive dans le Péloponnèse. Elle peut ainsi couvrir le retrait en bon ordre de la 1st Australian Infantry Division, contrant un raid des brandebourgeois (les commandos spéciaux allemands) contre le pont franchissant le canal de Corinthe.

Les deux divisions australiennes vont combattent jusqu’à la fin de la campagne (fin mars 1950) avant d’être retirés du front progressivement, la 1ère division en juin et la 2ème en août pour être rapatriées en Australie et combattre les japonais dans le Pacifique.

Il y eut visiblement le projet de renvoyer des troupes australiennes en Europe mais cela ne se fit pas soit pour des raisons militaires soit pour des raisons politico-diplomatiques.

Les Aussies au combat (3) : Asie-Pacifique

Le théâtre d’opérations principal est naturellement le théâtre «Asie-Pacifique». Outre la défense du territoire national, l’Australie va servir de base arrière aux alliés, l’île-continent devenant une caserne à ciel ouvert.

On ne compte plus les casernes, les camps d’entrainement, les bases aériennes, les «bases navales» qui abritent des troupes essentiellement australiennes et américaines mais aussi britanniques, néerlandaises voir françaises, essentiellement des troupes venues des colonies occupées mais avec aussi des recrues venues d’Europe ou de colonies africaines pour remplumer des divisions anémiques.

La géographie rend quasi-impossible l’invasion de l’île-continent mais la Nouvelle-Guinée, territoire placé sous mandat australien par la SDN est clairement menacé par les japonais. Le territoire bénéficie d’ailleurs d’investissements «importants» pour renforcer notamment les défenses de Port Moresby avec des lignes de fortification légères.

Canberra souhaite aussi participer à la défense d’une partie des colonies alliées. Officiellement il s’agit de participer à «l’effort de guerre allié» mais officieusement il s’agit de combattre les «Jaunes» le plus loin possible de l’île-continent.

Voilà pourquoi en février 1949 la 3rd Australian Infantry Division rallie Hong-Kong pour soutenir la China Division et le Hong-Kong Volunteer Corps.

La 4th Australian Infantry Division va elle rejoindre la Malaisie pour renforcer les troupes britanniques et indiennes présentes sur place.

Les 5th et 6th Australian Infantry Division vont être envoyées en Nouvelle-Guinée en compagnie de la 1st Australian Armoured Division, ces trois divisions formant le 2nd Australian Army Corps.

Les autres divisions qui sont encore largement des division de papier vont rester en Australie pour être entraînées et équipées par l’industrie nationale mais aussi par les britanniques et les américains qui avant même leur entrée en guerre en mars 1950 sont déjà de grands pourvoyeurs d’armes et d’équipements divers.

La marine australienne rassemble la plus grosse partie de ses moyens dans la zone Asie-Pacifique avec notamment un porte-avions léger type Colossus, le HMAS Gallipoli mis en service en juin 1949 qui participe à l’opération BAYARD ce qui permet d’entrainer son groupe aérien. Il arrive en Australie avec un groupe aérien entrainé en novembre 1949.

HMAS Australia sous pont de Sydney

Le HMAS Australia à Sydney

On trouve également deux croiseurs lourds type County, les HMAS Australia et Canberra mis en service respectivement en avril et juillet 1928. Ils ont été modernisés mais ne sont plus de première jeunesse. Il à été question un temps de commander un croiseur lourd type Baltimore aux américains mais le budget nécessaire n’à jamais été débloqué.

Ils sont accompagnés par deux croiseurs légers type Leander, les HMAS Sydney et Hobart, le Perth restant détaché en Méditerranée (et l’étant toujours en mars 1950).

Côté navires médians de combat on trouve huit destroyers type Tribal, quatre destroyers type N (loués à la Royal Navy), six destroyers légers type Hunt, huit corvettes classe Flower, huit frégates type River et quatre sloops classe Grimsby.

C’est donc mine de rien une puissante marine, sure de ses qualités et confiance dans sa capacité non pas à défaire seule la marine impériale japonaise mais à assurer sa part du boulot dans l’action interalliée.

La Royal Australian Air Force (RAAF) déploie elle aussi des forces en Malaisie et en Nouvelle-Guinée, des unités de chasse, de bombardement et de reconnaissance pour couvrir, appuyer et éclairer les troupes au sol.

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Hawker Hurricane

Plus précisément, elle déploie en Malaisie dans la région de Bornéo le 1st Australian Tactical Wing composé de deux squadrons de chasse (un de Hurricane et un de P-40), un squadron de bombardement (Douglas DB-7 _appelés également A-20 Havoc_), un squadron de reconnaissance (Lockheed F-7 _version adaptée du P-38 de chasse_) et un squadron de patrouille maritime disposant de Consolidated Catalina.

Il assure donc l’appui direct de la 4ème division d’infanterie déployée dans la partie britannique de l’île de Borneo.

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Vickers Wellington B. Mk II

Le 2nd Australian Tactical Wing est lui déployé en Nouvelle-Guinée. Il comprend trois squadrons de chasse (un équipé de P-51 Mustang, un équipé de P-40 Warhawk et un troisième équipé de Bristol Beaufighter) mais aussi deux squadrons de bombardement (deux de Vickers Wellington), un squadron de reconnaissance (Lockheed F-7) et un squadron de patrouille maritime équipé de Vickers Wellington.

Quand la guerre éclatera avec le Japon, un 4th Australian Tactical Wing sera envoyé aux Indes Néerlandaises pour renforcer l’aviation de la principale colonie néerlandaise.

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Bristol Blenheim

Il se composera de deux squadrons de Hawker Hurricane, un squadron de Bristol Blenheim, un squadron de De Havilland Mosquito et un squadron de Consolidated Catalina.

Le reste des moyens aériens seront conservés sur l’île-continent pour défendre les ports et les principales villes du pays. On trouve en l’occurrence quatre squadrons de chasse (deux équipés de Hawker Hurricane et deux équipés de P-40), deux squadrons de bombardement (deux équipés de Halifax), un squadron de reconnaissance équipé de Mosquito et un squadron de Catalina soit huit squadrons de réserve.

Si on fait le bilan, l’Australie déploie hors de son territoire national six divisions d’infanterie et une division blindée (sans compter les unités indépendantes d’artillerie, du génie, des transmissions, du soutien), une partie importante de sa flotte placée sous le commandement de la British Eastern Fleet et sur le plan aérien, vingt-quatre squadrons (sept en Méditerranée et dix-sept en zone Asie-Pacifique), un effort conséquent pour un pays jeune et relativement peu peuplé.

La première unité australienne à connaître le feu en Asie-Pacifique est la 3rd Australian Infantry Division en garnison à Hong-Kong. L’arrivée de cette division avait suscité la protestation de Tokyo qui avait réclamé son départ mais Londres avait demandé en échange qu’aucune troupe japonaise ne stationne à moins de 50km de la colonie britannique. Une fin de non-recevoir polie en quelque-sorte.

Quand les jeunes soldats australiens arrivent à Hong-Kong on leur fait clairement comprendre que leur mission est quasiment une mission de sacrifice à savoir de tenir la colonie le plus longtemps possible, d’user les troupes nippones et surtout de les retenir loin du champ de bataille principal.

Elle va opérer en compagnie de la China Division, une division composite organisée en un état-major et une compagnie d’état-major, une compagnie logistique, une compagnie sanitaire, une compagnie du génie, deux bataillons d’infanterie indiens, deux bataillons d’infanterie canadiens, une compagnie de mitrailleuses moyennes et de mortiers, un bataillon de vingt-quatre canon-obusier de 25 livres et une compagnie d’autos blindées Humber AEC.

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Humber Armoured Car

Cette division d’infanterie allégée va donc bénéficier du soutien d’une division d’infanterie australienne novice mais aussi d’une sorte de Légion Étrangère, le Hong-Kong Volunteer Corps (HVC) qui comprend deux compagnies chinoises, une compagnie anglo-irlandaise, une compagnie franco-belge et une compagnie scandinave soit une force globale de 800 hommes utilisée essentiellement pour des taches de fortification, de logistique et de sécurité.

Néanmoins au moment de l’invasion japonaise au printemps 1950, la HVC va combattre, faisant taire les ultimes sceptiques sur la valeur combative de cette «Légion Etrangère». Cette unité à été créée suite à la proposition d’un militaire britannique en poste qui cherchait à augmenter les effectifs tout en sachant que l’envoi de renforts serait difficile voir impossible.

La présence de nombreux étrangers dans la colonie donna l’idée de créer une légion étrangère locale. Cela favorisait les gouvernements concernés qui pouvaient ainsi proposer à leurs ressortissants d’effectuer leur part du boulot sans avoir rallier leur pays, pays qui était parfois neutre et parfois occupé.

Entre mars 1949 et mars 1950, les trois unités présentées vont apprendre à travailler ensemble non sans frictions et incompréhensions.

Il faudra parfois de sévères remontrances pour éviter des conflits ouverts entre unités. Outre l’entrainement, les travaux de fortification sont relancés pour améliorer les défenses côté terre mais aussi côté mer.

Ces forces terrestres vont être soutenues par des moyens aériens limités (le front hong-kongais n’est pas prioritaire) avec le squadron 268 équipé de Hawker Hurricane Mk II, le squadron 144 équipé de bombardiers bimoteurs Martin 187 Baltimore, le squadron 239 équipé de Supermarine Walrus mais aussi le squadron de 267 équipé d’avions de transport Vickers Valetta.

Sur le plan les moyens sont importants sur le papier mais leur mission n’est pas d’assurer un appui prolongé à la garnison mais de faire ce qu’elle peut sachant que si l’attaque de la Malaisie et des autres colonies d’Asie du Sud-Est à lieu avant ces moyens seront engagés bien loin de la colonie britannique de Hong-Kong.

On trouve ainsi deux divisions de croiseurs (6th Cruiser Squadron avec les croiseurs légers Neptune Ajax et Orion et 15th Cruiser Ssquadron avec les croiseurs légers Mauritius et Ceylon), les destroyers classe Tribal HMS Cossack Maori Nubian Zulu détachés de la 4th Destroyer Flottilla de Singapour mais aussi le sloop classe Grimsby HMS Lowestoft.

On trouve également la 6th Motor TorpedoBoat Flottilla (6th MTB) avec les vedettes lance-torpilles MTB 34 36 3840 42 44 46 et 48, deux canonnières, la 8th Submarine Flottilla avec les sous-marins type U HMS Unruly Unseen Ultor Unshaken Unsparing Usurper Universal et Untaned ainsi que les pétroliers RFA Serbol et RFA Orange Ranger ainsi que le ravitailleur de sous-marins HMS Pactolus.

Dès le 20 mars 1950 les japonais attaquent la colonie. Cela aurait du alerter les américains et les alliés en général mais cela est vue à l’époque comme un coup de force destiné à faire plier les britanniques et à laisser la Chine aux japonais.

HMS Neptune 3

Le HMS Neptune ouvre le feu sur les colonnes d’assaut japonaises

Sauf que les britanniques et leurs alliés ne plient pas. L’artillerie de la garnison riposte et tient tête à l’artillerie japonaise, le Neptune pilonne les colonnes d’assaut pendant que l’aviation tente de bombarder les divisions japonaises. Non seulement le bombardement est globalement inefficace mais les pertes sont lourdes notamment en terme de chasseurs.

Dès la première semaine l’aviation japonaise va prendre le contrôle de l’espace aérien au dessus de la colonie qui réclamera l’envoi de renforts aériens mais que pesait la demande d’un territoire sacrifié par rapport aux besoins malais et singapouriens.

Les moyens navals vont être comme prévus rapidement réduits, Hong Kong conservant uniquement les destroyers de classe Tribal, le sloop HMS Lowestoft, les vedettes lance-torpilles et quelques embarcations improvisées.

Les combats sont essentiellement terrestres. Ils sont violents et impitoyables. Le massacre de 72 prisonniers indiens pendus et éventrés à la baïonnette fait le tour du monde et dissuade les soldats alliés de se rendre. C’est clairement une lutte à mort qui s’engage.

Cette lutte va s’achever par la prise de la colonie le 6 juin 1950 après une splendide résistance de plus de deux mois bien plus que les trois à six semaines initialement envisagées.

2500 soldats alliés dont 700 australiens sont faits prisonniers mais seulement 1500 dont 500 australiens arrivent dans leur camp de prisonniers de l’île de Hainan après une marche de la mort qui prélève sa part.

5600 soldats alliés (3500 canadiens, 1700 australiens, 300 indiens sans compter une poignée de survivants de la HVF) parviennent à s’échapper grâce à la marine britannique qui envoie les croiseurs Neptune et Ceylan évacuer tout soldat apte à combattre. Ces hommes seront ensuite renvoyés en Australie, intégrés à de nouvelles unités mais trop tard pour participer à la phase initiale de l’invasion japonaise mais ne manqueront pas d’occasions pour se venger.

La 4th Australian (Infantry) Division est elle chargée de défendre la partie britannique de l’île de Borneo. Cette défense doit en théorie se faire avec les néerlandais mais cette coordination sera très imparfaite malgré la bonne volonté des deux côtés.

HMS Indefatigable (R-10) La Vallette Malte

Le HMS Indefatigable _ici à Malte_ à succombé durant la bataille du Golfe de Thaïlande

Les combats sont tout aussi âpres et violents qu’à Hong-Kong. Ils le sont d’autant plus que quand les japonais débarquent, ils ont été débarrassés de la menace navale alliée suite à leur victoire lors de la bataille du Golfe de Thaïlande (30 mars 1950), les alliés ayant perdu trois cuirassés (deux britanniques et un néerlandais), un porte-avions et trois croiseurs dont l’Australia sans compter des unités plus petites comme des destroyers (six dont le Anzac de la RAN) et des sous-marins.

Ils peuvent donc débarquer des troupes en masse avec un faible écran de couverture navale et aérienne. Les jeunes soldats australiens vont cependant faire preuve d’une résistance farouche probablement avertis qu’en face les soldats du Mikado ne leur laisseront aucune chance.

Néanmoins le poids du nombre rend la victoire japonaise inéluctable d’autant que les moyens navals et aériens font défauts, les alliés ayant replié le gros de leurs forces à proximité de l’Australie pour protéger l’île-continent des attaques japonaises, persuadés que la logistique nippone ne permettra pas à l’armée impériale d’effectuer un nouveau bon pour s’emparer de tout ou partie de l’Australie.

Utilisant habilement le terrain, les hommes de la 4th Australian (Infantry) Division vont user les troupes japonaises. Tantôt ils les fixent tantôt ils mènent de courtes mais brutales contre-attaques.

Contrairement à la 3ème division, la 4ème division parvient à conserver sa cohésion jusqu’à la fin de la campagne en février 1951.

Si le matériel encore disponible est perdu (capturé ou saboté), tous les hommes qui le peuvent sont évacués par les marines alliés voir par des hydravions. Les autres reçoivent l’ordre de mener des actions de guérilla, bientôt soutenus par des commandos britanniques, australiens et américains pour maintenir l’insécurité sur les arrières japonais.

Les rescapés surnommés «les invaincus» sont rapatriés en Australie. La division est reconstituée, les effectifs complétés avec de jeunes recrues mais aussi deux bataillons néo-zélandais ce qui explique la double appellation de cette division 4th Australian (Infantry) Division/1st ANZAC Division (qui entraîne parfois erreurs et confusions chez les historiens).

Cette division à nouveau opérationnelle fin 1951 sera engagée dans la campagne de Nouvelle-Guinée pour reconquérir ce territoire avant de connaître de violents combats aux Philippines et de terminer la guerre à Formose.

Le gros des forces australiennes engagées à l’étranger l’est en Nouvelle-Guinée, un territoire jadis partagé entre l’Australie (qui à récupéré un territoire jadis britannique) et l’Allemagne. Suite à la défaite allemande de 1918, l’Australie à récupéré le nord du territoire.

Comme nous l’avons vu plus haut si l’île-continent est quasiment à l’abri d’une offensive japonaise (encore que la tentative japonaise contre la Nouvelle-Calédonie provoquera un vent de panique sur la côte orientale où on verra des sous-marins et des navires japonais partout), la Nouvelle Guinée elle est clairement menacée.

L’armée de terre australienne va ainsi déployer trois divisions, deux d’infanterie (5th et 6th Australian Division) et une division blindée (1st Australian Armoured Division). Ces trois divisions forment le 2nd Australian Army Corps.

Leur mission est de défendre la Nouvelle-Guinée contre un débarquement japonais ou une offensive terrestre venue de la partie de l’île contrôlée par les néerlandais. Comme à Borneo, Canberra et Batavia (auj. Djakarta) sont censés coopérer mais cette coopération sera imparfaite.

Pour simplifier si aux plus bas échelons les deux armées vont clairement coopérer, aux plus hauts échelons on se querellaient pour savoir quel était la meilleure stratégie à adopter.

En dépit de ces problèmes, les australiens et les néerlandais attaqués au mois de janvier 1951 (opération MO) vont faire mieux que résister.

Il faut dire qu’à l’époque on se bat encore en Malaisie, à Singapour et aux Indes Néerlandaises (même si les combats touchent à leur fin et que la victoire japonaise ne fût plus aucun doute) sans compter que la logistique nippone peine à fournir armes, munitions, vivres et autres produits nécessaires à la guerre moderne.

Du côté allié si tout n’est pas parfait _loin de là_ la puissance industrielle américaine commence à faire sentir ses effets en fournissant des quantités absolument démentielles d’armes, de véhicules, de munitions, de vivres et autres pièces détachées. Elle est bien secondée par l’industrie australienne qui fait sa part du boulot.

En Nouvelle-Guinée les combats reposent terrain difficile oblige sur l’infanterie. Elle est appuyée par une excellente artillerie précise, puissante et efficace mais aussi par des chars qui tout en affrontant les rares blindés nippons assurent essentiellement l’appui rapproché de l’infanterie.

C’est tout le paradoxe des combats blindés dans la zone Asie-Pacifique : les chars censés être les rois des combats se retrouvent à soutenir l’infanterie, à neutraliser les blockhaus, à tenter de briser les charges suicides de l’infanterie japonaise (ce qui conduira à la mise en place locale d’obus de type canister).

La 1st Australian Armoured Division créé ainsi au coup par coup des groupements mobiles composés généralement d’un peloton de chars, d’une section ou d’une compagnie d’infanterie, d’une batterie d’artillerie et de moyens du génie pour user les pointes adverses ou permettre le repli en bon ordre de l’infanterie. Ces groupements participeront également à des opérations de désencerclement pour permettre à des soldats d’échapper à la captivité.

Cette première campagne de Nouvelle-Guinée s’achève en avril 1951. Port Moresby reste hors de portée des japonais tout comme une partie du territoire de la future Papouasie Nouvelle-Guinée.

Les divisions australiennes ont souffert des combats mais aussi du climat. Voilà pourquoi la 5th Australian (Infantry) Division est relevée en juin 1951 par le 2nd Australian Infantry Division.

La 6th Australian (Infantry) Division reste déployée dans la région tout comme la 1st Armoured Division (Australian).

L’armée de terre australienne n’est pas la seule à combattre et à s’illustrer. Le 2nd Australian Tactical Wing fait ce qu’il peut pour repousser l’aviation japonaise et appuyer les troupes au sol, bien aidée par des moyens britanniques et néerlandais rescapés des combats en Malaisie et aux Indes Néerlandaises sans oublier l’aide de l’USAAF et de l’US Navy.

La Royal Australian Navy (RAN) avec ses croiseurs, ses destroyers mais aussi son unique porte-avions d’interdire le ravitaillement des troupes japonaises et de favoriser le ravitaillement des troupes alliées.

Sans atteindre le niveau de violence des combats des Salomons, les combats navals autour de la Nouvelle-Guinée sont très intenses avec des pertes importantes des deux côtés. La RAN va ainsi perdre le Sydney sans compter deux destroyers (Norman et Nizam) et deux corvettes.

La 1st Australian (Infantry) Division rentrée en Australie en compagnie de la 2ème à la fin de l’été 1950 reste d’abord déployée dans la région de Darwin pour protéger le pays d’un possible débarquement japonais.

Il participe également à l’entrainement de nouvelles divisions d’infanterie en l’occurence les 7th Australian (Infantry) Division et 8th Australian (Infantry) Division (la 2ème division se chargeant de l’entrainement des 9th et 10th Australian [Infantry] Division).

Une fois la menace d’un débarquement japonais clairement écartée par la «défaite» nippone en Nouvelle-Guinée, la 1ère division repart au combat en avril 1951 dans les Salomons. Les combats vont être d’une violence inouïe, un sommet de cruauté et de barbarie.

La 1ère division va subir de lourdes pertes et devra être relevée au mois de juillet par la 7th Australian (Infantry) Division après avoir perdu 40% de ses effectifs au combat mais aussi suite aux maladies et à des accidents.

Recomplétée avec des réservistes mais aussi des néo-zélandais, elle repart au combat sous le nom de 2nd ANZAC Division non sans que ce changement de nom heurte les survivants des terribles combats du Pacifique. Ce changement sera d’ailleurs temporaire puisqu’il ne sera effectif que de septembre 1951 à mai 1952 et de janvier à décembre 1954.

Fin 1951 le théâtre Asie-Pacifique est comme qui dirait sur pause. Les terribles combats depuis mars 1950 ont été dévoreurs d’hommes, de munitions, de véhicules, d’illusions aussi. Les alliés comme les japonais doivent se réorganiser et reprendre des forces même si clairement le temps joue pour les alliés et contre leurs adversaires. Cela nous permet de faire le point sur le déploiement des troupes et des moyens australiens.

En ce qui concerne l’armée de terre, la 1ère division est en phase de remontée en puissance dans le nord de l’Australie. La 2ème division restée déployée en Nouvelle-Guinée, jouant un rôle clé dans la défense de Port Moresby.

La 3ème division à été virtuellement éliminée à Hong-Kong. Se pose même la question de sa remise sur pied. Finalement en janvier 1951 elle est recrée à Sydney. On utilise les survivants pour encadrer de jeunes recrues encore mal dégrossies. Elle s’entraîne durement jusqu’à l’automne 1951 avant d’être déployée dans les Salomons pour nettoyer les différentes îles des restes de la présence nippone.

La 4ème division auréolée de sa magnifique défense de Borneo est remise sur pied dans le Queensland dès l’automne 1950. Considérée comme à nouveau opérationnelle en septembre 1951, la 4th Australian (Infantry) Division/1st ANZAC Division est considérée comme unité de réserve stratégique tout comme les 7ème, 8ème, 9ème et 10ème divisions.

La 5ème division à éte relevée en juin 1951 par la deuxième. Elle est chargée de défendre Darwin puis à partir de mars 1952 commence à se préparer à de futures opérations amphibies. La 6ème division elle reste déployée en Nouvelle-Guinée aux côtés de la 2ème et de la 1ère division blindée.

Cruiser Tank Mk IV.jpg

Le Sentinel seul et unique char de conception australienne

En mars 1952, après visiblement de nombreuses hésitations, le gouvernement australien donne son autorisation pour lever une 2nd Australian Armoured Division. Cette division organisée sur le modèle américain reçoit les premiers chars Sentinel qui est grosso modo la combinaison d’un châssis modifié de char Valentine avec une nouvelle tourelle intégrant un canon de 17 livres. Elle sera opérationnelle à temps pour être engagée aux Philippines.

En ce qui concerne l’armée de l’air, on trouve toujours le 3rd ATW en Méditerranée, le 1st ATW virtuellement éliminé à Borneo à été reconstitué pour défendre le nord-est du pays en attendant de combattre aux Salomons et en Nouvelle-Guinée, le 2nd ATW reste déployé en Nouvelle-Guinée avec naturellement de nouveaux pilotes et de nouveaux avions.

Le 4th ATW virtuellement éliminé aux Indes Néerlandaises est reconstitué en Australie aux côtés du 1st ATW. La priorité étant donnée à la 1ère Escadre Tactique Australienne, sa consoeur n’est de nouveau opérationnelle qu’à l’été 1952, étant à nouveau engagée au printemps 1953 dans le cadre de l’opération OVERLORD (Thaïlande et Cochinchine). Elle termine la guerre en Chine.

Courant 1951 la RAAF avait réorganisé et rééquipé ses forces. Les squadrons conservés en Australie forment un 5th Australian Tactical Wing (5th ATW) mais restent déployés sur l’île-continent comme une véritable «assurance vie» contre un possible retour de flamme nippon. A l’usage ils seront à la fois des unités opérationnelles et des unités d’instruction.

Trois autres wings vont être levés en mobilisant au maximum la jeunesse australienne mais aussi des étrangers rapidement naturalisés. Ces trois wings sont numérotés 6,7 et 8 et créés respectivement en septembre 1951, mars 1952 et décembre 1952.

Ce sont comme les autres des wings multirôles avec des squadrons de chasse, de bombardement, de reconnaissance et de transport, capables en théorie de mener seul tout type de mission.

North American B-25 Mitchell WWII 5

Le 6th Australian Tactical Wing (6th ATW) aligne deux squadrons de P-51 Mustang, un squadron de Bristol Beaufighter, deux squadrons de B-25, un squadron de De Havilland Mosquito et un squadron de C-47.

Il est opérationnel en mars 1952, étant engagé en Nouvelle-Guinée puis aux Philippines, terminant en Chine et même en Corée, les C-47 participant notamment à l’opération PHENIX.

Supermarine Spitfire Mk V 9

Supermarine Spitfire en vol

Le 7th Australian Tactical Wing (7th ATW) créé en mars 1952 et opérationnel à l’été comprend deux squadrons de Supermarine Spitfire, deux squadrons équipés de Typhoon et de Tempest (flotte mixte), deux squadrons de North American B-25 Mitchell, un squadron de B-24 Giant, un squadron de De Havilland Mosquito et un squadron de Douglas C-47.

La 7ème Escadre effectue des frappes tactiques en Insulinde pour empêcher les japonais d’envoyer des renforts en Nouvelle-Guinée. Elle participe aux opérations aux Philippines puis termine à Formose et en Corée, ses avions participant à l’opération PHENIX.

Le 8th Australian Tactical Wing (8th ATW) créé en décembre 1952 et opérationnel au printemps 1953 comprend deux squadrons de Supermarine Spitfire, un squadron de Bell P-39 Airacobra, un squadron de Hawker Typhoon, deux squadrons de North American B-25 Mitchell, un squadron de De Havilland Mosquito et un squadron de Douglas C-47.

La 8ème Escadre va opérer en soutien de l’opération OVERLORD où l’Australie est engagée aux côtés des alliés. Elle participe ensuite à l’opération ZIPPER, la reconquête des colonies alliées d’Asie du Sud-Est (Indes Néerlandaises, Malaisie, Singapour).

La marine australienne à perdu un certain nombre de navires dans les rudes combats de ce début de conflit comme le croiseur lourd Australia, le croiseur léger Sydney ou encore les destroyers Norman et Nizam. Ces pertes vont être progressivement compensées par de nouvelles constructions.

Les combats reprennent vraiment en février 1952. Les alliés décident de passer à la contre-attaque en nettoyant la mer de Corail de toute présence japonaise. Cette volonté débouche sur la bataille de la mer de Corail les 4 et 5 février 1952, bataille marquée notamment par la destruction du cuirassé Missouri et du porte-avions Enterprise.

 

La marine australienne ne participe pas directement à cet affrontement, assurant la protection des pétroliers et le soutien rapproché aux unités terrestres déployées dans les Salomons. Le lendemain néanmoins les avions du HMAS Galipolli acheveront plusieurs unités japonaises qui tentaient de se replier vers le nord.

Cette bataille rend illusoire toute future offensive japonaise. Clairement le Japon se met sur la défensive (même si cela n’est jamais reconnu officiellement), se contentant de faire payer le plus cher possible la reconquête des territoires.

La première zone concernée c’est la Nouvelle-Guinée. Les américains débarquent le 7 juillet 1952 pour libérer la Nouvelle-Guinée mais aussi la partie hollandaise de l’île.

Les troupes du 2nd Australian Army Corps (2ème et 6ème division d’infanterie, 1ère division blindée) fixent les troupes japonaises par des attaques simulées pour faciliter les débarquements alliés. L’essentiel des troupes mis à terre sont américaines mais l’Australie engage sa 1st Australian (Infantry) Division et sa 8th Australian (Infantry) Division.

La campagne de Nouvelle-Guinée s’achève en janvier 1953 pour le gros des combats. Il y à bien quelques garnisons isolées, des éléments incontrôlés mais leur menace est limitée et résiduelle.

La marine australienne perd durant cette campagne le croiseur lourd Canberra. Il sera remplacé par un croiseur lourd britannique, le HMS Drake qui devient le HMAS Australia. Deux Tribal (Arunta et Adelaïde) sont également perdus tout comme deux Flower.

En février 1953, le dispositif australien est clarifié et réorganisé. Une First Australian Army est ainsi créée avec le 2nd Australian Army Corps (2nd AAC) composé des 2ème et 6ème division d’infanterie ainsi que de la 1ère division blindée mais aussi avec le 1st Australian-New Zealand Army Corps (1st ANZAC) composé de trois divisions d’infanterie, deux australiennes (1ère et 8ème) et une néo-zélandaise (2ème division).

Cette première armée australienne est un groupement essentiellement administratif puisque dès le mois de mars 1953 les australiens engagent leur 2ème Corps d’Armée aux Philippines sous commandement américain avec donc deux divisions d’infanterie et une division blindée.

Les combats sont durs, les japonais ne voulant pas laisser facilement aux américains leur ancienne colonie. En septembre 1953, la 7ème division relève la 6ème division, la 2ème division blindée est enfin engagée en remplacement de la 1ère. La 2ème division reste déployée aux Philippines jusqu’à la fin de la guerre.

Le 1st ANZAC (Australian-New Zealand Army Corps) reste déployé en Nouvelle-Guinée jusqu’en juillet 1953 quand il rallie les Philippines pour combattre jusqu’en janvier 1954. Il va ensuite être engagé à Formose (1ère puis 4ème division) et en Chine continentale (2ème division néo-zélandaise, la 8ème combattant dans l’opération ZIPPER), terminant la guerre sur ces territoires.

Le 9 novembre 1953, les britanniques, les français et les néerlandais lancent l’opération ZIPPER, la reconquête de la Malaisie, de Singapour et des Indes Néerlandaises. Ils engagent respectivement trois divisions d’infanterie et une division blindée, deux divisions d’infanterie et une division mixte mais sollicitent l’aide des Dominions. Les australiens acceptent d’envoyer le 3rd Australian Army Corps composé des 3ème et 8ème divisions d’infanterie.

Le dispositif allié est donc conséquent avec un corps d’armée australien à deux divisions, un corps d’armée mixte britannico-néerlandais (une division d’infanterie britannique et la division mixte néerlandaise), un corps d’armée britannique (deux divisions d’infanterie et une division blindée) et un corps d’armée français à deux divisions soit un total de neuf divisions.

Ultérieurement, la 11ème DP et la 1st Airborne (UK) rallieront ce théâtre d’opérations pour former le 10th Allied Airborne Corps (10th AAC).

Cette opération ZIPPER va se diviser en huit phases (ZIPPER I à ZIPPER VIII) avec débarquements amphibies, raids dans la profondeur et opérations aéroportées. Les australiens participent notamment à ZIPPER IV contre Singapour (février 1954) et ZIPPER VI (débarquement à Borneo) en juin 1954.

La marine australienne joue un rôle important dans le transport et l’appui des troupes alliées notamment via le porte-avions léger Gallipoli qui échappe à la destruction à de nombreuses reprises, une véritable baraka.

Pour certains cela s’explique par la présence à bord de quelques aborigènes qui bien que élevés par des missions catholiques continuaient à croire à leurs dieux, dieux qui protégeaient le navire.

Durant l’opération ZIPPER, un quatrième Tribal sera perdu (Stuart) tout comme deux Grimsby et une River.

Quand la guerre dans le Pacifique se termine en août/septembre 1954, les troupes australiennes sont dispersées sur l’ensemble du théâtre Pacifique :

-En Insulinde, le 3rd Australian Army Corps assure le nettoyage des ultimes poches de résistance nippones démantibulées par l’opération ZIPPER. La 8ème division rentre en Australie en décembre 1954 où elle est dissoute, la 3ème division faisant des heures supplémentaires, rentrant au pays en mars 1955, elle aussi pour être dissoute.

-Aux Philippines on trouve le 2nd Australian Army Corps (2ème et 7ème divisions d’infanterie plus la 2ème division blindée).

-A Formose on trouve la 4ème division qui à relevé la 1ère division/2nd ANZAC Division partie en Corée pour remplacer les unités parachutistes de l’opération PHENIX.

-En Chine on trouve la 5ème division venue d’Indochine termine la guerre en Chine du Sud en compagnie d’unités françaises.

-Les autres divisions sont aux Salomons, en Nouvelle Guinée et en Australie comme les 9ème et 10ème divisions d’infanterie qui ne seront jamais engagées. Il était prévu qu’elles participent aux débarquements au Japon mais comme les bombes atomiques sont passées par là, les deux divisions n’ont jamais connu le combat et ont été dissoutes dès octobre 1954.

Le format de l’armée australienne va être sacrément réduit avec le retour au temps de paix. Ce n’est cependant pas non plus un retour à la situation d’avant septembre 1948.

La démobilisation est entamée dès octobre 1954 pour libérer les hommes sous les drapeaux depuis le début du conflit. Comme dans les autres armées, les derniers incorporés sont les derniers démobilisés.

L’Australie participe à l’occupation du Japon jusqu’en septembre 1960 quand la ANZAC Force in Japan est dissoute. Elle se composait de septembre 1954 à juin 1958 de la 4th Australian (Infantry) Division, de la 2nd Mobile Division (ex-2nd Armoured Division) et de la New Zealand Brigade in Japan.

En juin 1958, la division mobile est dissoute, la brigade néo-zélandaise réduite à un bataillon intégré à la 4ème division australienne qui devient la Australian-New Zealand Division in Japon. Cette division est dissoute en septembre 1960.

En ce qui concerne la Corée, la 2nd ANZAC Division redevient la 1st Australian (Infantry) Division en juin 1955 quand les néo-zélandais rentrent au pays. La division australienne va elle rester jusqu’en septembre 1959 quand elle rentre au pays.

Les autres unités australiennes déployées à l’étranger sont progressivement rapatriées entre l’automne 1954 et septembre 1955.

L’après guerre en quelques lignes

Les forces terrestres australiennes sont totalement réorganisées en 1957 avec deux divisions d’infanterie (1st Australian [Infantry] Division et 4th Australian [Infantry] Division), une division blindée (1st Armoured Division [Australian]), une brigade parachutiste (1st Australian Airborne Brigade) et différentes unités d’appui et de soutien.

L’armée de l’air australienne qui avait disposé à son apogée de huit wings réduit sérieusement la voilure avec trois wings en Australie et un wing déployé en Malaisie britannique puis en Malaisie indépendante. On trouve également un squadron indépendant en Nouvelle-Guinée.

La marine royale australienne réduit également son format. Elle envoie ses navires les plus anciens à la ferraille, ne conservant que les plus puissants et les plus récents. Elle dispose d’un porte-avions (le Galipolli qui sera ultérieurement remplacé), de deux croiseurs légers (Le Hobart et le Perth), de quatre destroyers type Tribal et de trois destroyers type N (deux ont été perdus en Asie-Pacifique et un en Méditerranée) pour ne parler que des unités majeures.

Sur le plan politique, l’Australie sort politiquement renforcée de la guerre. Le sentiment national à été renforcé par les pertes en Afrique du Nord, dans les Balkans et dans la zone Asie-Pacifique.

Les relations avec les grandes puissances sont plus équilibrées, Canberra jouant habilement de la bascule entre Londres et Washington. Peu à peu on verra la Grande-Bretagne se retirer à l’ouest d’Aden, laissant le champ libre aux américains.

Un traité de coopération et de sécurité (traité de Brisbane) est signé en octobre 1957 entre l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, les Philippines et la Thaïlande.

Les pays de la région (Inde, Pakistan, Laos, Cambodge, Vietnam, Malaisie, Singapour,Indonésie) vont rejoindre ce traité qui va donner naissance à L’Organisation de Sécurité et de Coopération de l’Asie-Pacifique (OSCAP) censée permettre aux différents pays de coopérer et de se défendre en cas de menace intérieure et extérieure.

La même année, les libéraux perdent les élections, les travaillistes revenant au pouvoir pour un long bail de douze ans jusqu’en 1969 quand les libéraux les remplacent.

Sur le plan politique, l’Australie s’interroge sur les liens avec la Grande-Bretagne. En juillet 1952, George VI était mort de maladie remplacée sur le trône par sa fille devenue Elisabeth II.

La nouvelle reine d’Angleterre et son mari le prince Philip se rendent dans les dominions du Pacifique en octobre 1958 peu avant un référendum pour ou contre la république. Le non l’emporte de peu (52.7%), l’Australie restant un dominion avec un gouverneur général pour représenter la reine d’Angleterre. Deux nouveaux référendums seront organisés en 1979 (gouvernement conservateur) et en 1994 (gouvernement travailliste) mais à chaque fois le non l’à emporté.

Sur le plan diplomatique, l’Australie intègre l’ONU à sa création. Le pays participe aux deux guerres du Vietnam en soutien de la France et des Etats-Unis, des conflits qui vont générer de sérieux débats et de sérieux remous notamment sur l’utilité de ce genre de conflit mais ceci est une autre histoire.

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