Commandement de la Reconnaissance et de la Coopération (CRC)
Ce commandement regroupe les unités d’observation et de reconnaissance est chargé de missions de reconnaissance et d’observation au profit des différents groupes d’armées. Il existe plusieurs types d’unités, certaines chargées de missions de reconnaissance stratégique (au dessus du territoire ennemi) tactique (sur le front et dans les 20 à 100km derrière ce dernier) et d’observation et de réglage d’artillerie (juste au dessus du front). On trouve les unités suivantes :
-Quatre Groupes Indépendants de Reconnaissance (G.I.R) équipés chacun de trente-six triplaces de reconnaissance Bréguet Br694 _un modèle inspiré d’une variante du Bréguet Br690 exporté en Suède et en Belgique_ soit un total de 144 appareils répartis au sein de chaque groupe entre quatre escadrilles de neuf appareils. Ces différents groupes forment à la mobilisation la 22ème escadre de reconnaissance.
Ces G.I.R sont destinés à appuyer les Corps de Cavalerie et les Corps d’Armée Cuirassées soit quatre groupes pour cinq corps d’armée.
-Deux Escadres de Reconnaissance Stratégique (E.R.S) à trois groupes de trois escadrilles de huit avions. Elles sont toutes équipées de Bloch MB-178, un bombardier haute altitude utilisé le plus souvent comme avion de reconnaissance soit un total de 144 appareils chargés de surveiller certains sites en Allemagne et en Italie. La première escadre est basé à Reims et la seconde à Orange.

Bloch MB-175
-Quatre Escadres de Reconnaissance Tactique (E.R.T) à quatre groupes de quatre escadrilles de neuf appareils type Bloch MB 175 et MB 176 soit un total de 1152 appareils. La première et la deuxième escadre sont affectés au GA n°1, la troisième au GA n°2 et la quatrième au GA n°3.
Cette répartition du temps de paix à été abandonné au profit d’une affectation d’un groupe par armée, le reste étant affecté à la «Réserve générale».
-L’observation et le réglage d’artillerie sont assurés par des Groupes Aériens d’Observation (GAO), des entités indépendantes qui en temps de guerre sont rattachés à un corps d’armée.
En 1948, il existe trente-six GAO numérotés 501 à 536 soit un total de 972 appareils, tous stationnés en métropole sauf deux en Indochine, chaque GAO disposant de huit Bloch MB-175 ou 176 de reconnaissance armée, de douze Dewoitine D-720 de coopération et de quinze ANF-Les Mureaux ANF-123 pour le réglage de l’artillerie.

Dewoitine D-720
On trouve également des Groupes Coloniaux de Reconnaissance et d’Observation (GCRO) équipés des mêmes appareils à l’exception des MB-175/176.
Un est installé à Fort de France, un à Dakar, un à Djibouti, un à Madagascar, un au Levant, un en Nouvelle Calédonie.
Les GCRO d’Indochine sont devenus des GAO et le GCRO de Corse un GRO.
Quand le second conflit mondial éclate, le CRC dispose de 2347 appareils.
Commandement du Transport Aérien Militaire (CoTAM)
C’est en janvier 1945 que ce commandement est créé pour regrouper les avions de transport destinées au ravitaillement des forces avancées, au soutien de l’infanterie de l’air, à la réalisation de ponts aériens pour soutenir des forces encerclées…….. .
Les premiers avions équipant les deux Escadres de Transport Militaire (ETM) (deux escadres à deux groupes de trois escadrilles de neuf appareils soit un total de 108 appareils) étaient d’abord d’anciens bombardiers réformés avant d’être remplacés peu à peu par des avions de transport spécifiquement conçus pour ce rôle.
Outre ces deux escadres, il existait des détachements appelés Groupes Légers de Transport (GLT) déployés aussi bien en Afrique du Nord (un au Maroc, un en Algérie et un troisième en Tunisie), en AOF (un), en AEF (un) à Djibouti et à Madagascar (un), au Levant (un au Liban et un en Syrie), en Nouvelle Calédonie (un) en Indochine (un pour le Cambodge et le Laos, deux au Vietnam) et aux Antilles (un) soit treize groupes représentant un total de 195, chaque GLT disposant de quinze appareils.
Commandement de la Formation et de l’Entrainement (CFE)
Le Commandement de la Formation et de l’Entrainement (CFE) assure comme son nom l’indique la formation initiale de jeunes pilotes, leur spécialisation (chasse, bombardement et reconnaissance, transport) et participe également à la remise à niveau de pilotes vétérants, pilotes régulièrement renvoyés en Ecole pour remise à niveau et pour transmission de leur savoir aux jeunes pilotes.
L’Ecole de l’Air installée à Salon de Provence depuis 1937 assure la formation initiale des pilotes quelque soit leur spécialité mais la perspective d’une formation massive de pilotes implique une forme de décentralisation et en 1944, décision est prise de créer des groupement régionaux d’entrainement (GRE), six en métropole et trois en Afrique du Nord.
A Salon de Provence, le Groupement d’Entrainement Initial (GEI) assure donc la formation de tous les pilotes qui à l’issue de leur primo formation choisisse un cursus, c’est là qu’entre en jeu les GEC et GEM.
Le GEC c’est le Groupement d’Entrainement à la Chasse qui assure comme son nom l’indique la formation à la chasse des jeunes pilotes. Il dispose de plusieurs bases dont Salon de Provence, Etampes, Lyon-Bron et Meknès
Le GEM c’est le Groupe d’Entrainement sur Multimoteurs qui assure la formation des pilotes de chasseurs bimoteurs (qui passent également par le GEC), de bombardiers, d’avions de reconnaissance et de transport.
En août 1948 alors que le conflit semble iminent, décision est prise de décentraliser encore davantage la formation et les GEC/GEM rallient la base aérienne de Meknès au Maroc pour bénéficier de conditions d’entrainement encore plus favorables qu’en Provence. La base marocaine se révélant vite saturée, des terrains annexes sont aménagés pour la désengorger
En septembre 1948, le CFE dispose d’un total de 1335 appareils.
Escadres, Groupes et escadrilles
Au sein des différents commandements opérationnels, les unités qu’elles soient de chasse, de bombardement, de reconnaissance ou de transport sont organisées selon le même schéma à savoir une escadre regroupant plusieurs groupes qui eux même regroupent plusieurs escadrilles.
Si une escadrille peut opérer seule depuis un terrain, l’échelon du groupe est celui qui est le plus à l’aise. En effet, il dispose outre des avions de combat d’un échelon roulant pour le ravitaillement (vivres, médicaments, eau, carburant et munitions), l’entretien des avions, l’entretien des pistes et des installations avec le génie de l’air et surtout des pièces légères de DCA (25 et 37mm) pour assurer la défense contre des raids aériens ennemis, une section de fusiliers de l’air devant également assurer la défense contre un raid motorisé ennemi.
-Les unités de chasse sont à la base des escadrilles de neuf appareils, permettant sur le papier d’organiser soit trois dispositifs de triples ou quatre patrouilles doubles avec un avion de réserve.

Bréguet Br700C2, l’un des chasseurs biplaces de l’armée de l’air
Ces escadrilles sont regroupées au sein d’un groupe à raison de trois escadrilles de monomoteurs auxquelles s’ajoute à partir de 1944, une escadrille de chasseurs bimoteurs soit le Bréguet Br700C2 ou le Lockheed H-322 Eclair plus connu sous son nom américain le P-38 Ligthning.
Trois groupes sont regroupés en escadre ce qui fait l’entité de combat la plus importante avec 108 chasseurs ( 81 monomoteurs et 27 bimoteurs).
Les Escadrilles Régionales de Chasse (ERC) sont des entités plus importantes que les escadrilles «groupées» car elles disposent de douze appareils alors que les Groupes Coloniaux ou Régionaux de Chasse alignent soit vingt-sept ou trente-six appareils soit neuf appareils par escadrille.
On trouve également des escadrilles indépendantes disséminées dans l’Empire. Ces unités généralement équipées de matériel ancien sont chargées de missions de souveraineté, ce qu’on appelle aujourd’hui la police du ciel.
C’est le cas de Madagascar qui dispose d’une escadrille indépendante de chasse basée à Antannarive avec douze appareils. Tout comme la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane.
Les quatre Escadres de Chasse de Nuit équipées d’Hanriot NC-600 sont elles organisées sur un schéma différent avec trois groupes à trois escadrilles de neuf appareils.
-Les unités de bombardement et d’assaut sont organisées selon le même triptyque : escadrille/groupe/escadre.
Les Escadres de Bombardement d’Assaut (EBA) sont organisées en groupes de trois escadrilles, quinze groupes regroupant un total de 405 appareils, ces quinze groupes étant regroupées en cinq escadres de trois groupes soit des EBA de 81 appareils.
Les Escadres de Bombardement en Piqué (EBP) sont organisées en groupes de trois escadrilles, les huit groupes étant regroupés en deux escadres de quatre groupes.
Les quatre Groupes Indépendants d’Appui Rapproché (GIAR) disposent chacun de 21 appareils soit trois escadrilles de sept appareils par groupe.
Les Escadres de Bombardement Léger (EBLg) sont organisés en vingt et un groupes regroupant soixante-trois escadrilles de neuf appareils.
-Les Escadres de Bombardement Moyen (EBM) totalisent cent-huit escadrilles regroupées en trente-six groupes avec donc trois groupes par escadre.
On compte également un groupe indépendant de bombardement à haute altitude (vingt-sept appareils),une escadrille indépendante en Guyane (huit puis douze appareils), une en Martinique (douze appareils) et à Djibouti (un groupe de vingt-sept appareils).
-Le Commandement du Bombardement Lourd (CBL) dispose de trois escadres à trois groupes de trois escadrilles soit 81 appareils par escadre, totalisant donc 243 bombardiers lourds de plusieurs types.
-Les quatre Groupes Indépendants de Reconnaissance (G.I.R) sont organisés en quatre escadrilles de neuf appareils.
-Les Escadres de Reconnaissance Stratégiques (E.R.S) sont organisées en trois groupes de trois escadrilles de huit appareils soit un total de dix-huit escadrilles et de 144 appareils.
-Les Escadres de Reconnaissance Tactique (E.R.T) sont organisées chacune en quatre groupes de quatre escadrilles de neuf appareils soit un total de 144 appareils par escadre.
-Les trente-quatre Groupes Aériens d’Observation déployés en Métropole (ainsi que les GCRO d’Indochine et de Corse futurs GAO et GRO) disposent d’une escadrille de huit Bloch MB-175 ou 176, de deux escadrilles de six Dewoitine D-720 de coopération et de trois escadrilles de cinq ANF-Les Mureaux ANF-123.
-Les six Groupes Coloniaux de Reconnaissance et d’Observation disposent de deux escadrilles de six Dewoitine D-720 de coopération et de trois escadrilles de cinq ANF-Les Mureaux ANF-123. Les premiers pouvant également être utilisés comme avions de police coloniale et les seconds comme avions d’attaque au sol.
-Les deux Escadres de Transport Militaire (ETM) sont organisées en deux groupes de trois escadrilles de neuf appareils
-Les Groupes Légers de Transport (GLT) disposent de quinze appareils répartis en trois escadrilles de cinq avions.