Italie (17) Artillerie et Systèmes d’Armes (1)

ARTILLERIE ET SYSTEMES D’ARMES

Avant-propos

Quand elle rentre en guerre en octobre 1948, la Regia Marina ne se distingue pas dans le domaine des armes. Elle dispose de canons légers, médians et lourds, de torpilles, de mines, d’armes anti-sous-marines.

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Italie (12) Regia Marina (2)

La Regia Marina : des origines au premier conflit mondial

Une création précoce et un désastre naval

C’est un paradoxe savoureux mais la marine italienne à vu le jour avant l’état qu’elle était censée servir et défendre. En effet c’est le 17 novembre 1860 que la Regia Marina voit le jour par amalgame entre les marines sardes (royaume de Piémont-Sardaigne), napolitaines, pontificales, toscanes sans compter l’intégration des navires utilisés par Garibaldi dans son expédition des Mille.

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Japon (19) Cuirassés et croiseurs de bataille (3)

Cuirassés classe Fuso

Fuso (1915) 5.jpg

Genèse

A la différence de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne ou même des Etats-Unis mais comme la France, le Japon passa rapidement du dreadnought ou superdreadnought. Après une seule et unique classe de navires comparable au HMS Dreadnought, la Nihon Kaigun passa à l’équivalent du HMS Orion, le premier superdreadnought de l’histoire avec ses dix canons de 343mm.

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Grande-Bretagne (23) Cuirassés et croiseurs de bataille (1)

CUIRASSES ET CROISEURS DE BATAILLE

Avant-propos
Après avoir durement ferraillé avec la marine espagnole et la marine néerlandaise aux 16ème et 17ème siècle, la Royal Navy devient au 18ème siècle la marine dominante, écrasant de tout son poids les océans, le Britannia rules the waves rendait illusoire toute remise en cause de la suprématie britannique. Cette suprématie se poursuit au 19ème siècle en dépit des efforts de la France pour se doter d’une puissante marine.

Le HMS Dreadnought

Le HMS Dreadnought

Quand la Grande-Bretagne rentre dans le 20ème siècle, la Royal Navy à fière allure, construisant de nombreux cuirassés dont le HMS Dreadnought, le premier all big gun battleship, le premier cuirassé à artillerie principale monocalibre en bon français.
La France à depuis longtemps renoncé à contester la puissance britannique dans le domaine des cuirassés, les Etats-Unis n’étant pas une menace, seule l’Allemagne rivalise en multipliant sous l’impulsion de Guillaume II et de l’amiral Tirpitz _le premier dans le rôle du compositeur, le second dans celui du chef d’orchestre_ la construction de cuirassés et de croiseurs de bataille.

Amiral Fisher

L’Amiral Fisher, digne héritier de Nelson

Cela inquiète tellement les britanniques que le bouillant amiral Fisher proposa de “Copenhaguiser” la flotte allemande, référence aux raids surprises menés contre la flotte danoise en 1801 et 1807, le Danemark étant à cette époque allié de la France impériale.

La supériorité britannique est d’autant plus écrasante que les alliances avec la France (1904) et le Japon (1902) permettent à la marine britannique de concentrer ses moyens en mer du Nord, rendant illusoire toute remise en cause de son leadership.
Ainsi quand le premier conflit mondial éclate, la Royal Navy dispose de 74 navires de ligne avec 64 cuirassés (dont 40 pré-dreadnought à la valeur militaire douteuse) et 10 croiseurs de bataille, la Kaiserliche Machine ne disposant que de 46 navires de ligne avec 39 cuirassés (dont 22 pré-dreadnought) et 7 croiseurs de bataille.

La Grande-Bretagne sort gagnante du conflit mais la Royal Navy à perdu de son éclat. Elle à perdu quatorze cuirassés, six par des sous-marins, trois accidentellement, trois par mines et deux aux Dardanelles auxquels s’ajoute les trois croiseurs de bataille coulés à la bataille du Jutland.
Ces pertes sont à relativiser sur le plan matériel par le fait qu’il s’agit de pré-dreadnought (sauf les Vanguard et Audacious) et que onze cuirassés et cinq croiseurs de bataille ont rejoint les rangs de la marine britannique.
Le renouvellement de la flotte se heurte à de nombreuses difficultés. Outre la crise économique, les dégâts du premier conflit mondial et le profond pacifisme, la Grande-Bretagne se heurte à l’appétit du Japon et des Etats-Unis qui se sont lancés dans une course aux armements comparable à celle opposant Londres et Berlin avant le premier conflit mondial.

Projet N3

Projet N3

Face aux seize cuirassés et croiseurs de bataille américains, face aux seize navires de ligne japonais, la Grande-Bretagne tente de construire quatre cuirassés type N3 et quatre croiseurs de bataille type G3 mais face à la dépense, la Grande-Bretagne met pouce en l’air et propose une conférence pour limiter les armements navals, aboutissant au traité de Washington.
Certes la Grande-Bretagne obtient la parité avec les Etats Unis mais il s’agit plus d’une fleur pour services rendus qu’un statut s’appuyant sur des bases solides. Pire encore, le Japon rétrogradé à la troisième place voit la Grande-Bretagne abandonner son alliance de 1902, mettant en germe les graines d’un futur conflit.
Deux cuirassés seulement vont être construits par la Royal Navy durant l’entre-deux-guerre, les puissants Nelson et Rodney, ces puissants cuirassés armés de canons de 406mm étant le derniers navires de lignes britanniques mis en service avant le début de la guerre de Pologne.
Situation du corps de bataille britannique en septembre 1939
Le 1er septembre 1939, la Royal Navy dispose de douze cuirassés en service plus trois navires en refonte soit quinze unités sans compter les cuirassés à différents stades de construction notamment les cinq unités de classe King George V et les deux premiers Lion.

Le HMS Nelson en 1940

Le HMS Nelson en 1940

-Neuf cuirassés sont en service en Metropole, sept au sein de la Home Fleet (Nelson Rodney Royal Oak Royal Sovereign Ramillies Hood Repulse) et deux au sein de la Channel Force (Resolution Revenge).

croiseur de bataille HMS Hood

croiseur de bataille HMS Hood

Les cinq premiers sont intégrés au sein 2nd Battle Squadron, la 2ème escadre de bataille, les deux derniers formant le Battlecruiser Squadron. Quand aux vénérables Resolution et Revenge, ils sont chargés de défense les côtes de la Manche.

cuirassé HMS Warspite

cuirassé HMS Warspite

-En Méditerranée, on trouve trois cuirassés de classe Queen Elizabeth, regroupés au sein du 1st Battle Squadron à savoir les Warspite Barham et Malaya.
-Deux cuirassés sont en refonte, les Queen Elizabeth et Valiant ainsi qu’un croiseur de bataille, le Renown, sister-ship du Repulse.

Vue aérienne du cuirassé King George V

Vue aérienne du cuirassé King George V

-Sept cuirassés sont en construction, les cinq unités de classe King George V (King George V Prince of Wales Anson Howe Duke of York) ainsi que les deux premiers cuirassés de classe Lion (Lion et Temeraire).
Evolution du corps de bataille britannique entre septembre 1939 et septembre 1948
-Double évolution : réorganisation des structures et renouvellement de la flotte avec le désarmement des unités les plus anciennes et la mise en service de navires modernes.
-Sur le plan de l’organisation, le 2nd Battle Squadron reste le corps de bataille de la Home Fleet avec une organisation interne composée de divisions. Le 1st Battle Squadron regroupe les cuirassés de la Mediterranean Fleet. Le 3rd Battle Squadron regroupe les cuirassés de la British Eastern Fleet.

HMS Revenge

HMS Revenge

-Au niveau des navires, les cuirassés de classe Revenge sont désarmés respectivement en septembre 1942 (Revenge), en mars 1943 (Resolution), en juin 1943 (Royal Sovereign) et en décembre 1943 (Ramillies) après la mise en service des cinq cuirassés de classe King George V.
-Le King George V est mis en service en septembre 1940, le Prince of Wales en juin 1941, le Duke of York en septembre 1941, le Anson en janvier 1942 et le Howe en mai de la même année.
-Ces premiers “35000 tonnes” sont suivis par quatre cuirassés de classe Lion. Si les King George V sont les plus légèrement armés des cuirassés rapides avec leurs dix canons de 356mm, leurs successeurs sont parmi les mieux armés avec neuf canons de 406mm en trois tourelles triples.

Les Lion combinent une coque de KGV avec trois tourelles triples de 406mm

Les Lion combinent une coque de KGV avec trois tourelles triples de 406mm

-Le HMS Lion mis sur cale en compagnie du Temeraire à l’été 1939 sont lancés respectivement en mars et septembre 1942, leur mise en service ayant lieu en avril et décembre 1944.
-Le HMS Thunderer mis sur cale en novembre 1939 est lancé en janvier 1943 et mis en service en mai 1945. Le HMS Conqueror est mis sur cale en octobre 1939 lancé en février 1943 et mis en service en janvier 1946.
-La mise en service des Lion permet le désarmement des croiseurs de bataille encore en service, le Hood cessant d’être un navire opérationnel en septembre 1945 (il est préservé à Chatham), le Renown et le Repulse sont désarmés en janvier et mars 1946, ces deux navires ayant été démolis après la guerre.
-Pour remplacer les Queen Elisabeth, pas moins de huit cuirassés sont commandés. Les cuirassés de classe Vanguard sont mis sur cale à partir de 1942 après le lancement des Lion.
-Le HMS Vanguard est mis sur cale en avril 1942 lancé en juillet 1944 et mis en service en mai 1946, le HMS Royal Oak est mis sur cale en mai 1942 lancé en août 1944 et mis en service en septembre 1946.
Le HMS Iron Duke est mis sur cale en mars 1943 lancé en juin 1945 et mis en service en septembre 1947 alors que le HMS Centurion est mis sur cale en septembre 1943 lancé en octobre 1945 et mis en service en mars 1948.
-Les quatre dernières unités qui portent les noms des saints patrons des nations du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord (Saint Andrew pour l’Ecosse, Saint David pour le Pays de Galles, Saint George pour l’Angleterre et Saint Patrick pour l’Irlande) étaient encore en construction, les deux premiers en achèvement à flot, les deux derniers encore sur cale.
Si l’achèvement des deux premiers cités est quasi-certain (la construction était trop avancée pour rendre économique son abandon), l’achèvement des Saint George et Saint Patrick était nettement plus incertain.
-En septembre 1948, la Royal Navy dispose des deux cuirassés de classe Nelson, de cinq cuirassés de classe Queen Elisabeth, de cinq cuirassés de classe King George V, de quatre cuirassés de classe Lion et de quatre cuirassés de classe Vanguard soit vingt cuirassés en service.
Situation en septembre 1948
-La Home Fleet dispose d’une escadre de bataille, le 2nd Battle Squadron avec la 1ère Division (1st Battleship Division) composée des Lion et Conqueror, la 2ème division (2nd Battleship Division) composée des Temeraire et Thunderer, la 3ème division (3rd Battleship Division) regroupe trois cuirassés de classe King George V (King George V Anson Howe), la 4ème division (4th Battleship Division) dispose des cuirassés Vanguard et Iron Duke alors que la 5ème division (5th Battleship Division) dispose elle des cuirassés Royal Oak et Centurion soit onze cuirassés.
-La Mediterranean Fleet dispose au sein du 1st Battle Squadron de trois divisions de cuirassés, la 6th Battleship Division dispose des vénérables cuirassés Nelson et Rodney, la 7th Battleship Division met en oeuvre les modernes Prince of Wales et Duke of York alors que la 8th Battleship Division est elle aussi une division de vétérans avec les Barham et Valiant.
-Enfin contrairement à septembre 1939, trois cuirassés sont déployés en Extrême-Orient, au sein de la nouvelle British Eastern Fleet et de son 3rd Battle Squadron composé des cuirassés Queen Elizabeth Warspite et Malaya (9th Battleship Division). Théoriquement, les quatre derniers Vanguard doivent renforcer la BEF et peser sur le Japon.
Cuirassés rapides classe Queen Elizabeth
Avant-Propos

Le HMS Queen Elizabeth amarré à Alexandrie

Le HMS Queen Elizabeth amarré à Alexandrie

Ces cinq navires (Queen Elizabeth Valiant Warspite Barham Malaya, un sixième baptisé Agincourt ne fût jamais construit) sont les premiers cuirassés rapides du monde.
Avec leurs 24 noeuds, ils faisaient pale figure vis à vis des 35000 tonnes capables de filer à plus de 30 noeuds mais à l’époque, ils marquaient une vrai innovation, le cuirassé rapide à mi-chemin entre le cuirassé conventionnel lent (20 noeuds en théorie mais souvent 17 ou 18 noeuds dans la pratique avec une coque sale), bien protégé et bien armé et le croiseur de bataille rapide, bien armé mais à la protection nettement plus faible.
En raison des limitations imposées par les traités navals de l’entre-deux-guerre, ces navires étaient encore en service en septembre 1939.
Ils vont être refondus à la fin des années trente et au début des années quarante même si leur remplacement était prévu avec la construction des Vanguard.
Carrière opérationelle

Le HMS Queen Elizabeth à Mudros en 1915 lors de l'expédition des Dardanelles

Le HMS Queen Elizabeth à Mudros en 1915 lors de l’expédition des Dardanelles

-Le HMS Queen Elizabeth (00) est mis sur cale au Porsmouth Royal Naval Shipyard le 21 octobre 1912 lancé le 16 octobre 1913 et admis au service actif en janvier 1915.
Quand éclate la guerre de Pologne en septembre 1939, il est en cours de refonte au Porsmouth Royal Naval Shipyard depuis le 11 août 1937 et jusqu’au 10 décembre 1940.
A sa remise en service, il s’entraine intensivement au sein de la Home Fleet dans laquelle il va servir jusqu’à la mise en service des King George V.
Avec ses sister-ship Warspite et Malaya, il va former le 3rd Battleship Squadron, l’escadre de ligne de la British Pacific Fleet, Singapour remplaçant Portsmouth et Rosyth. Il arrive sur l’île aux Lions en janvier 1944.
En septembre 1948, il était toujours en service même si une avarie de machine l’avait immobilisé au port. Réparé, il va multiplier les patrouilles dans le Golfe de Thaïlande, seul ou avec ses sister-ship.

Le HMS Warspite entrant dans le port de La Valette (Malte)

Le HMS Warspite entrant dans le port de La Valette (Malte)

-Le HMS Warspite (03) fût mis sur cale au Devonport Royal Dockyard le 31 octobre 1912 lancé le 26 novembre 1913 et admis au service actif le 8 mars 1915.
Il est profondément modernisé de 1934 à 1937, subissant les mêmes travaux que son sister-ship Queen Elizabeth.
Quand éclate la guerre de Pologne, le Warspite est déployé en Méditerranée au sein du 1st Battle Squadron en compagnie de ses sister-ship Barham et Malaya.
Il le reste jusqu’en janvier 1944 quand il rallie l’Extrême-Orient et le 3rd Battle Squadron, la composante “navires de ligne” de la British Eastern Fleet .
Quand les allemands envahissent la Norvège, le Warspite est en patrouille dans le Golfe du Bengale. Il se ravitaille à Trincomalee (Ceylan) avant de cingler vers Singapour où après une nouvelle escale, il reprend ses patrouilles en compagnie de ses sister-ship Queen Elizabeth et Malaya.

Le HMS Barham à Scapa Flow en 1917

Le HMS Barham à Scapa Flow en 1917

-Le HMS Barham (04) est mis sur cale aux chantiers John Brown de Clydebank le 24 février 1913 lancé le 31 octobre 1914 et admis au service actif le 19 octobre 1915.
Quand éclate la guerre de Pologne, il est déployé en Méditerranée en compagnie de ses sister-ship Warspite et Malaya. Il aurait du être profondément réfondu après le Queen Elizabeth au final sa refonte fût menée à minima entre janvier 1941 et mars 1942.
Il reste déployé en Méditerranée où il forme la 8th Battleship Division en compagnie du Valiant.
Quand le second conflit mondial éclate, il était en entretien à Alexandrie. Les travaux sont accélérés pour lui permettre de retrouver les autres cuirassés de la flotte de la Méditerranée (Nelson Rodney Prince of Wales Duke of York Valiant).

Le HMS Valiant camouflé

Le HMS Valiant camouflé

-Le HMS Valiant est mis sur cale aux chantiers de la Fairfield Shipbuilding and Engineering Company à Govan sur la Clyde le 31 janvier 1913 lancé le 4 novembre 1914 et admis au service actif le 19 février 1916.
Quand la guerre de Pologne éclate, le Valiant achève une refonte à l’Arsenal de Devonport, refonte entamée en mars 1937 et achevée en novembre 1939.
Remis en service en janvier 1940, il est déployé au sein de la Home Fleet avant d’être transféré en juin 1942 en Méditerranée où il forme avec le Barham une nouvelle division, la 8th Battleship Division.Il était toujours en service en septembre 1948 et le 5 de ce mois, il était à quai à Alexandrie.

Le HMS Malaya lieu et date inconnue

Le HMS Malaya lieu et date inconnue

-Le HMS Malaya est mis sur cale aux chantiers Armstrong Whitworth de Newcastle upon Tyne le 20 octobre 1913 lancé le 18 mars 1915 et admis au service actif le 1er février 1916.
Quand la guerre de Pologne éclate, le Malaya est déployé en Méditerranée en compagnie du Barham et du Warspite.
Il subit une refonte à Devonport de décembre 1942 à octobre 1943 avant de reprendre du service pour quelques mois au sein de la Home Fleet avant de rallier l’Extrême-Orient en compagnie de ses sister-ship Queen Elizabeth et Warspite.
Quand la guerre éclate le 5 septembre 1948, le Malaya effectuait des exercices de tir au large de Singapour.
A l’annonce de la guerre et craignant que le Japon n’attaque en même temps que l’Allemagne, l’Amirauté donne l’ordre au Malaya de rentrer à Singapour pour se ravitailler et se préparer à toute éventualité.

Classe Queen Elisabeth
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 27500 tonnes pleine charge 33000 tonnes

Dimensions : longueur 196.8m largeur 27.6m tirant d’eau 9.2m

Propulsion : 4 turbines à engrenages Parson alimentées par 24 chaudières dévellopant une puissance totale de 75000ch entrainant 4 hélices.

Performances : vitesse maximale 24 noeuds distance franchissable 5000 miles nautiques à 12 noeuds

Protection : Ceinture blindée de 13 pouces (343mm) avec des endroits plus légèrement couverts (6 pouces soit 152mm et 4 pouces soit 102mm); Bulkheads : 6 pouces et 4 pouces selon les endroits; Tourelles : 11 pouces (279mm) sur les côtés 13 pouces (343mm) sur la face avant et 4.5 pouces (108mm) pour le toit; Barbettes 4 à 10 pouces selon les endroits (6 pouces pour celles de 152mm); Tour de commandement : 11 pouces sur les faces latérales et 3 pouces pour le toit.

Armement : 8 canons de 381mm (15 pouces) modèle 1915 en quatre tourelles doubles (deux avant et deux arrières), 16 canons de 152mm (6 pouces) modèle 1914 (BL Mark XII) en casemates (16 pour le Queen Elizabeth et 14 pour ses sister-ships), 2 canons de 76mm (3 pouces) antiaériens et 4 canons de 47mm de salut et 4 tubes lance-torpilles sous marins de 21 pouces (533mm).

L’armement secondaire évolua, les canons de 152mm et de 102mm du Queen Elizabeth et du Valiant furent remplacés par des canons de 114mm, la DCA légère régulièrement accrue au point d’être composée de quatre affûts Pom-Pom quadruples et de dix-huit canons de 20mm en affûts simples. Les tubes lance-torpilles sont débarqués ne 1944.

Les Barham Warspite et Malaya perdirent leurs canons de 152mm et de 102mm au profit de canons de 102mm en tourelles doubles. Leur DCA légère était semblable à celle des deux navires cités plus haut.
Aviation : Après avoir un temps reçu des plate-formes sur les tourelles de 15 pouces, les Queen Elizabeth reçurent des catapultes : le Valiant et le Queen Elizabeth à la poupe, le Malaya et le Warspite derrière la cheminée devenue unique et le Barham sur la tourelle X (n°3) de 15 pouces. 3 hydravions étaient embarqués.

Equipage : 925 à 1220 hommes

Grande-Bretagne (21) Artillerie et Systèmes d’Armes (3)

4.7 Inch QF Mark VIII (canon de 120mm modèle 1918)

4.7 Inch Mark VIII à bord du cuirassé HMS Rodney

4.7 Inch Mark VIII à bord du cuirassé HMS Rodney

Ce canon de 4.7 pouces soit 120mm est mis au point pour équiper notamment les cuirassés de classe Nelson et les croiseurs de bataille de classe Glorious.
Ce canon de 40 calibres tire des obus de 22.68kg à une distance maximale de 14780m en tir surface (site : +45°) et de 9750m en tir AA. L’affût MkXII pèse 12561kg et peut pointer en site de -5° à +90° (à raison de 10° par seconde) et en azimut sur 360° (à raison de 10° par seconde).
Les Nelson disposaient de six canons en affûts simples alors que les Glorious en configuration porte-avions embarquaient seize pièces.

Ces canons étaient toujours en service en septembre 1948 sur les Nelson, le projet de remplacer ses canons par d’autres pièces plus modernes (de même calibre ou d’un calibre approchant) n’ayant pas abouti.
4.7 Inch QF Mark IX et XII (canon de 120mm modèle 1930)

4.7 Inch QF Mark IX

4.7 Inch QF Mark IX

Ces deux modèles de canons fort similaires vont équiper la majorité des destroyers britanniques construit durant la période séparant le premier du second conflit mondial (1918-1948). Ces canons sont du type Quick Fire, remplaçant sur les destroyers des canons type Breech Loader.
Le Mk IX associé à l’affût simple CP Mk XIV va équiper tous les destroyers construits durant la période 1918-1948 au moins jusqu’aux Tribal qui eux disposaient de canons Mk XII _guère différents des Mark IX_ installés en affûts doubles CP Mk XIX.
Le canon de 120mm Mark XII équipe désormais les destroyers à partir donc des Tribal. La classe J reçoit comme les classes A à I quatre canons (cinq pour les chefs de flottille) en affûts simples sous masque.
Après une classe K quasi-identique à la classe J, la classe L est marquée par un armement composé pour quatre d’entre-eux de trois tourelles doubles de 120mm (les quatre recevant huit canons de 102mm en quatre tourelles doubles).
Ce choix de canons de 102mm aux excellents performances antiaériennes mais aux capacités antisurface plus discutables ne fût pas jugé pertinent car les classes suivantes (M à Q) retrouvèrent leurs trois tourelles doubles de 120mm qui furent modifiées et devenues Dual-purpose sous le nom de Mark XIX* puis de Mark XX.
Ce canon de 47 calibres (longueur du tube : 5.640m) tire des obus de 22.7kg à une distance maximale de 15520m (+40°) à raison d’une cadence de tir maximale de dix coups à la minute. La capacité en munitions des destroyers m’est inconnue.
4.5 Inch QF Mk II, III et IV (canon de 114mm modèle 1935)

4.5 Inch QF Mark II à bord du HMS Renown

4.5 Inch QF Mark II à bord du HMS Renown

Ces différents modèles de canons sont mis au point au court des années trente dans le but initial d’équiper les nouveaux porte-avions (Ark Royal et suivants) d’un armement polyvalent aussi efficace contre les avions que contre l’assaut de bâtiments de surface.
Le choix de ce calibre était la réponse à l’échec d’un canon de 130mm et qu’avec 38kg, le projectile complet de 114mm semblait avoir atteint une limite qu’on ne pouvait dépasser celle des servants appelés à manipuler au combat ces projectiles. Les différents modèles sont assez proches, les différences étant peu nombreuses.
Ces canons équipèrent en premier le HMS Ark Royal considéré comme le premier porte-avions moderne de la Royal Navy. Il va équiper ensuite tous les porte-avions blindés de la marine de Sa Gracieuse Majesté à l’exception des Colossus qui ne disposaient que d’une DCA légère.
Il va également équiper les cuirassés refondus (Queen Elisabeth, Revenge, Repulse et Renown), toujours en affûts doubles mais également certains navires en affûts simples notamment les destroyers du programme de guerre.
Ce canon de 45 calibres (longueur du tube : 5.538m) tire des obus de 38kg (projectile de 26kg plus douze kilos pour la charge propulsive à une distance maximale de 18970m en tir antisurface et de 12500m en tir antiaérien à raison de douze coups à la minute (quatorze coups pour les affûts simples des destroyers du programme de guerre).
L’emport de munitions varie naturellement en fonction des navires. Les porte-avions embarquent 400 projectiles par canon tous comme les cuirassés alors que les destroyers en embarqueront 250 par affût double soit 750 obus de 114mm.
L’affût double RP Mark II _seul en service en septembre 1948_ pesait 46 tonnes, permettant aux canons depointer en site de -5° à +80° à raison de 20° par seconde et en azimut sur 150° de part et d’autre de l’axe à raison de 15° par seconde.
Au cours du conflit, un canon Mark V fût mis au point. Spécifiquement conçu pour la lutte antiaérienne, il tirait des obus munis de fusées de proximité. L’affût simple et double (RP Mark 10 pour le premier, RP Mark 50 pour le second) étaient capables de pointer en site jusqu’à +85°.
En septembre 1950, la Royal Navy prit la décision de faire du 114mm le calibre standard de ses destroyers, abandonnant le 102 et le 120mm.
Ce canon de 114mm à aussi été utilisé par l’armée de terre pour la défense antiaérienne territoriale.
4 Inch QF Mk IV, XII et XXII (canon de 102mm modèle 1904 et 1918)
Le canon de 4 pouces (102mm mais officiellement 101.9mm) était l’un des canons antiaériens les plus usités par la marine de Sa Gracieuse Majesté. Plusieurs modèles anciens et modernes étaient utilisés en septembre 1939 comme en septembre 1948.
Le premier modèle utilisé était le QF Mark IV qui apparait en 1913 quand le croiseur Foresight est réarmé. Il est ensuite utilisé par les destroyers et les flottilla leaders. Ce modèle Mark IV génère des versions dérivées (Mark XII XII* et XXII) adaptées à une utilisation à bord des sous-marins qui sont à l’époque plus des torpilleurs submersibles qu’autre chose.
Ces canons étant encore en service en septembre 1939 mais également en septembre 1948 même si ce modèle était en voie d’extinction. Durant le second conflit mondial, c’était l’arme de prédilection des navires marchands et des croiseurs auxiliaires.
Ce canon de 40 calibres (longueur du tube : 4.080m) tire des obus (séparés pour le Mk IV, encartouchés pour les autres modèles) de 14kg (21 ou 23kg en comptant la charge propulsive) à une distance maximale de 10.590m (+30°) à raison de treize coups par minute.
Les affûts simples pesaient 3 à 5 tonnes selon les modèles, permettant de pointer en site de -10 à +20 ou 30° et en azimut sur 360° sauf pour les affûts destinés aux sous-marins qui ne pouvaient pointer que sur 120° de part et d’autre de l’axe.
4 Inch QF Mark V (canon de 102mm modèle 1914)

4 Inch QF Mark V à bord du HMS Nelson

4 Inch QF Mark V à bord du HMS Nelson

Si le canon de 102mm Mark IV était un canon utilisant des obus séparés (BL), le Mark V fût conçu d’emblée comme un canon utilisant des munitions encartouchées.
Ce choix répond à une volonté de l’Amirauté britannique d’améliorer la cadence de tir des canons de ces destroyers, cadence qui pouvait faire la différence dans un combat nécessairement rapide et brutal.
Introduit d’abord comme canon anti-surface (Low Angle), le Mark V va ensuite être utilisé comme canon antiaérien dès la fin du premier conflit mondial. Il devint pour ainsi dire le canon antiaérien longue portée standard de la marine britannique. Ce canon à aussi été exporté en Argentine.
A noter qu’une version dérivée baptisée Mk XV ne fût pas produite en grande série en raison d’une cadence de tir trop faible pour être efficace.
Ce canon de 45 calibres (longueur du tube : 4.590m) tire des obus de 14 (explosif) ou 15 kg (semi-perforants (poids du projectile complet 24 ou 25kg) à une distance maximale de 14590m (+45°) en tir antisurface et de 8763m en tir antiaérien (+80°) à raison de 10 à 15 coups par minute (9 coups seulement pour la version Mark XV).
Les affûts pèsent 5 à 7 tonnes, permettant aux canons de pointer en site de -10° à +30° pour les premiers et de -5° à +85° pour les derniers modèles. En azimut, le canon peut pointer sur 360° avec naturellement des sécurités pour éviter les tirs fratricides. La dotation en munitions est de 150 à 250 coups par canon.
4 Inch BL Mk IX et X (canon de 102mm modèle 1916)
Le premier cuirassé à artillerie mono calibre ne disposait que d’un faible armement secondaire, des canons de 76mm anti-torpilleurs. Un vrai débat opposa les partisans d’une artillerie secondaire vigoureuse de ceux partisan d’une artillerie secondaire limitée au strict nécessaire.
L’amiral Fisher était de ceux-là, estimant que le canon de 102mm était suffisant pour contrer toutes les menaces qui ne nécessitaient pas l’utilisation de l’artillerie principale.
A l’époque, deux modèles existaient, le QF Mark V et le BL Mark VIII, deux modèles qui avaient leurs qualités et leurs défauts. Avec un pragmatisme tout anglo-saxon, les britanniques prirent le meilleur des deux armes pour crééer le 4 Inch BL Mk IX qui équipa les croiseurs de bataille de classe Renown et Courageous.
Ces canons furent également utilisés sur les corvettes de classe Flower qui récupérèrent les canons des unités désarmées tout comme des navires auxiliaires ou appartenant à la catégorie de la “poussière navale”.
Si le Mark IX fût conçu et construit pour la Royal Navy, le Mark X désignait un modèle de canon conçu pour les cuirassés de défense côtière de classe Nidaros qui furent réquisitionnés par la Royal Navy.
Ce canon de 45 calibres (longueur du tube : 4.590m) tire des obus de 10kg (poids du projectile : 14kg) à une distance maximale de 12344m (+30°) à raison de 10 à 12 coups par minute.

L’affût triple T. MkI pèse 18.8 tonnes en ordre de combat et peut pointer de -10° à +30° en site et sur 360° en azimut. La dotation en munitions était généralement de 150 coups par canon.

L’affût simple CP I pèse 4.79 tonnes et les performances en élévation et rotation sont identiques à celles de l’affût triple
Aucun nouveau modèle de canon de 4 pouces n’est développée, la Royal Navy préférant réduire le nombre de ces calibres en se focalisant sur le 4.5 pouces soit 114mm.
Artillerie légère (12.7mm à 76mm)

3 inch QF HA Mark I II III IV (canon de 76mm modèle 1913)

Canon de 76mm (3 Inch)

Canon de 76mm (3 Inch)

Ce canon est le premier canon antiaérien mis au point à cette fin pour la Royal Navy. Sa carrière est courte sur les grandes unités car il est remplacé après le premier conflit mondial par un canon de 4 pouces.
Il est néanmoins encore en service en septembre 1939 sur les sous-marins légers et sur certains destroyers qui remplacent souvent une plate-forme lance-torpilles. Néanmoins en septembre 1948, seuls les sous-marins sont encore armés de ce canon.
Ce canon de 45 calibres (longueur du tube : 3.420m) tire des projectiles de 12.8kg (poids du projectile : 5.67kg) à une distance maximale de 9970m en tir antisurface et de 7160m en tir antiaérien à raison de 12 à 14 coups par minute.
Durant le second conflit mondial, un projectile plus lourd de 7.94kg augmentait la portée en tir antisurface à 11810m et le tir antiaérien à 4790m.
L’affût simple pèse 2862kg et permet aux canons de pointer en site de -10 à 90° pour les navires de surface, de -10 à +40° pour les sous-marins, l’affût permettant de pointer en azimut sur 360° La dotation en munitions varie selon les navires de 150 à 250 coups par pièce.
Au cours du conflit, un nouveau canon de 3 pouces est développé mais ceci est une autre histoire.
6 pounder QF (canons de 57mm)
-Plusieurs modèles de canons de 6 livres (environ 57mm) sont en service en septembre 1939.
-Le 6-pdr 10cwt QF Mark I est utilisé comme les autres modèles principalement sur les navires légers et les navires auxiliaires. Ce canon de 47 calibres (longueur : 2.679m) tire des projectiles de de 2.85kg à une distance maximale de 10330m (+45°) à raison de 18 coups par minute. L’affût double utilisé également par la défense côtière permettait aux canons de pointer en site de -10° à +80° et en azimut sur 360°. Dotation en munitions inconnue.
-Les autres modèles aux caractéristiques et aux performances similaires sont les 6-pdr 8cwt QF Mark I et II 6 pdr 6 cwt QF Mark I et II et 3 pdr Hotchkiss QF Mark I et II
Canons antiaériens légers
-Dès le premier conflit mondial, la Royal Navy utilise des canons automatiques de petit calibre, le premier d’entre-eux est le 2-pdr QF Mk II plus connu sous le nom de Pom-Pom. La version améliorée appelée Mark VIII fait entrer définitivement le terme Pom-Pom dans le langage courant.
Ce canon fût le canon antiaérien léger principal de la marine britannique jusqu’au second conflit mondial, canon utilisé sur des affûts octuples Mark VIA, des quadruples Mk VII*P et des simples Mk VII* Mk VIII* et Mk XVI.
Il servait également d’arme principale sur les navires légers comme les vedettes et certains auxiliaires.

Affût quadruple "Pom-Pom"

Affût quadruple « Pom-Pom »

Le 2nd QF Mk VIII était un canon de 39 calibres tirant des projectiles de 0.765kg à une distance maximale de 6220m en tir anti-surface et de 3960m en tir antiaérien à raison de 140 coup par minute.
Quand le conflit mondial éclate, les performances du « Pom-Pom » sont en passe de devenir insuffisantes. Aussi la marine britannique décide de passer commande auprès de la firme Bofors de canons de 40mm et de la firme Oerlikon des canons de 20mm, les seconds devant remplacer les mitrailleuses de 7.7 et de 12.7mm.
Les Bofors et les Oerlikon vont être utilisés sur tous les navires, grands et petits, de combat et de soutien sur des affûts simples, doubles et quadruples en attendant des modèles sextuples et octuples.
-Des mitrailleuses sont également utilisés pour la défense antiaérienne, des mitrailleuses calibre 7.7 et 12.7mm en affûts doubles sur les navires légers, quadruples pour les navires plus importants.

Grande-Bretagne (20) Artillerie & Systèmes d’Armes (2)

Artillerie médiane (102 à 152mm)

6 Inch BL Mk XII (canon de 152mm modèle 1914)

Embarquement sur le cuirassé HMS Queen Elisabeth d'un canon de 6 pouces Mark XII

Embarquement sur le cuirassé HMS Queen Elisabeth d’un canon de 6 pouces Mark XII

C’est en 1911 que la Royal Navy demande à Royal Ordnance, Vickers et Elswick de mettre au point un nouveau canon de 6 pouces (152.4mm souvent simplifié en 152mm) pour remplacer le Mark X trop complexe à mettre en œuvre.

Ce canon de 45 calibres va équiper les cuirassés Queen Elisabeth et Revenge ainsi que les croiseurs de classe Arethusa, B, C, D et Emerald. De nombreux canons de ce modèle sont encore en service en septembre 1939 et même en septembre 1948 sur les navires précédement cités ou sur des navires ayant récupérés les pièces des navires désarmés comme les croiseurs auxiliaires.

Ce canon de 45 calibres ( longueur du tube : 6.84m) tire des obus de 45.36kg (50kg pour l’obus explosif, le projectile complet pesant 12.4kg de plus et ce quelque soit la version) à une portée maximale variant de 12344m à +15° à 19660m à +40° à raison de 5 à 7 coups par minute.

Casemate du HMS Warspite abritant un canon de 6 pouces. Photo prise après la bataille du Jutland

Casemate du HMS Warspite abritant un canon de 6 pouces. Photo prise après la bataille du Jutland

Les affûts simples sous masque utilisés durant le premier conflit mondial pouvaient pointer en site de -7° à +15° avant d’être modifiés pour pouvoir pointer à +20°. En azimut ils pouvaient pointer sur 120° de part et d’autre de l’axe. Les affûts doubles pouvaient pointer de-5° à +40°.

L’approvisionnement en munitions variait en fonction des navires, les cuirassés disposant de 130 coups par canon plus 100 obus éclairants, les croiseurs légers de 150 à 240 coups.

6 Inch BL Mk XXII (canon de 152mm modèle 1921)

Tourelle double du HMS Rodney abritant des canons de 6 pouces Mark XXII

Tourelle double du HMS Rodney abritant des canons de 6 pouces Mark XXII

Après le Mark XII d’autres modèles de canons de six pouces ont été utilisés par la marine britannique mais aucun ne l’aurait du l’être à l’origine, le déclenchement du premier conflit mondial entrainant la réquisition de cuirassés en construction pour la Turquie et le Chili.

Après l’échec du Mark XX, il faut attendre le Mk XXII pour voir un canon de ce calibre conçu pour la marine de Sa Gracieuse Majesté.

Ce canon à été originellement conçu pour les croiseurs de bataille G3 morts-nés suite au contexte économique difficile et au traité de Washington de 1922. Il finira par équiper les cuirassés Nelson et Rodney, premiers cuirassés britanniques à disposer de leur armement secondaire en tourelles et non plus en casemates.

Ce canon de 50 calibres tire des obus de 45kg à une distance comprise entre 4570m (site : +2°) et 23590m (site : +45)) à raison de 5 coups par minute.

La tourelle MkVIII pèse 76 tonnes et peut pointer en site de -5° à +60 (à raison de 8° par seconde) et en azimut sur 100° (à raison de 5° par seconde). Le stock de munitions standard est de 100 coups par canon soit 1200 coups mais il peut monter à 2400 coups. Les Nelson disposaient de six tourelles doubles chacun.

Ces canons étaient toujours en service en septembre 1948.

6 Inch BL Mk XXIII (canon de 152mm modèle 1933)

Canons de 6 pouces Mark XXIII à bord du HMAS Hobart (ex-HMS Apollo)

Canons de 6 pouces Mark XXIII à bord du HMAS Hobart (ex-HMS Apollo)

Ce canon de six pouces va devenir le canon de 152mm standard de la marine britannique, équipant les croiseurs légers à partir de la classe Leander, la première classe moderne de croiseurs légers de la Royal Navy.

Ce canon de 50 calibres (longueur du tube : 7.6m) tire des obus de 50.8kg à une distance maximale comprise entre 4570m (+2.3°) à 23300m (+45°) à raison de 6 à 8 coups par minute. La durée de vie d’un tube est de 1100 coups.

La tourelle double Mark XXI pèse 92 tonnes en ordre de combat et permet aux canons Mark XXIII de pointer en site de -5° à +60° à raison de 10° par seconde et en azimut sur 150° de chaque côté à raison de 5 à 7° par seconde. La dotation en munitions est de 200 coups par canon soit un total de 1600 projectiles (1200 pour les Arethusa).

La tourelle triple Mark XXII équipant les Town et les Crown Colony pèse 148 tonnes (185 tonnes pour la sous-classe Liverpool) et permet aux canons Mark XXIII de pointer en site de -5° à +45° à raison de 10° par seconde et en azimut sur 150° de chaque côté à raison de 5 à 7° par seconde. La dotation en munitions est de 200 coups par canon soit un total de 2400 projectiles.

Une version améliorée appelée Mark XXII* va équiper les Minotaur. Elle pèse 155 tonnes permettant aux canons Mark XXIII de pointer en site de -5° à +60° à raison de 10° par seconde et en azimut sur 150° de part et d’autre de l’axe à raison de 9° par seconde. La dotation en munitions est de 200 obus par canon soit un total de 1800 coups de six pouces.

Quand le conflit éclate, un nouveau canon baptisé Mark XXIV associé à une tourelle double DP appelée Mark XXIII est en court de développement pour équiper les futures croiseurs légers. Cette tourelle est censée permettre aux croiseurs de lutter aussi efficacement contre les avions que contre les bâtiments de surface. Changement majeur, ce canon est du type QF (Quick-Fire) et non BL (Breech-Loading)

5.5 Inch BL Mk I (canon de 140mm modèle 1915)

Canon de 140mm ayant appartenu au HMS Chester

Canon de 140mm ayant appartenu au HMS Chester

Ce canon à été acquis de manière accidentelle par la Royal Navy quand elle à réquisitionné deux croiseurs légers en construction pour la Grèce devenus les HMS Birkenhead et HMS Chester équipés de dix canons de 140mm. Ces croiseurs furent démolis après guerre, la Grèce déclinant une revente.

Ce canon fût ensuite installé sur les croiseurs de bataille HMS Hood et Furious, sur le porte-avions léger Hermes ainsi que sur le sous-marin K-17.

Ce canon était encore en service en septembre 1939 mais plus en septembre 1948 du moins en mer, les canons étant récupérés pour servir à terre notamment sur l’île d’Ascension dans l’Atlantique Sud ou à Hong Kong.

Ce canon de 50 calibres tire des obus de 37.2kg à une distance maximale de 16920m à raison de 12 coups par minute. L’affût CPII peut pointer en site de -5° à +30° et en azimut sur 150°.

5.25 Inch QF Mark I (canon de 133mm modèle 1940)

Canons de 5.25 pouces à bord du HMS Bellona

Canons de 5.25 pouces à bord du HMS Bellona

Ce canon à double usage est mis au point à la fin des années trente pour équiper les croiseurs légers de classe Dido (appelés à devenir des croiseurs légers antiaériens) comme armement principal, les cuirassés King George V, Lion et Vanguard pour un armement secondaire polyvalent.

Ce canon se révéla médiocre. Il était trop peu puissant pour le combat anti-surface et trop lourd pour le tir antiaérien, les obus encartouchés étant délicats à manipuler, les tourelles étant lentes à manœuvrer.

Les 5.25 Inch Mark II, III et IV ont été dévellopés pour l’armée, servant de canons antiaériens à terre mais également de pièce de défense côtière.

Ce canon de 50 calibres (longueur du tube : 6.67m) tire des obus de 36.3kg (semi-perforant et explosifs) à une distance maximale de 21397m (+45°) en tir antisurface et de 14170m en tir antiaérien (+70°) à raison de huit coups par minute.

La tourelle double Mark I utilisée par les cuirassés pèse 78 tonnes, la tourelle double Mark II des croiseurs légers pèse 98 tonnes mais leurs performances sont identiques avec un pointage de -5° à +70° à raison de 10° par seconde en site et en azimut sur 80° de part et d’autre de l’axe pour les cuirassés, 150° de part et d’autre de l’axe pour les croiseurs, à chaque fois à raison de 10° par seconde. La dotation en munitions est de 400 coups par canon pour les cuirassés et de 340 par canon pour les croiseurs légers.

Ces canons ont également été utilisés par l’armée de terre pour la défense antiaérienne territoriale ainsi que pour la défense côtière notamment à Gibraltar.

Grande-Bretagne (19) Artillerie et systèmes d’armes (1)

ARTILLERIE ET SYSTEMES D’ARMES

Artillerie lourde (190 à 406mm)

-Les canons britanniques sont désignés par un modèle (Mark) suivi d’un chiffre pour les différencier. Dans la désignation, on trouve également les initiales BL (Breech Loading) et QF (Quick Fire).

Breech Loading signifiait à l’origine “chargement par la bouche” mais ce type de canon à disparu depuis très longtemps et le terme BL désigne désormais les pièces dont les projectiles sont séparés en deux, l’obus d’un côté, les gargousses de l’autre. A l’inverse le terme “tir rapide” singifie que l’obus et la charge propulsive forment un tout solidaire.

16 inch BL Mk I (canon de 406mm modèle 1922)

Les Nelson disposaient de neuf canons de 16 pouces Mark I concentrés sur la plage avant

Les Nelson disposaient de neuf canons de 16 pouces Mark I concentrés sur la plage avant

Avec le canon MkIV des Lion et des Vanguard, le canon de 16 pouces Mark I est le canon le plus puissant de l’arsenal britannique.

Conçu à l’origine pour les croiseurs de bataille type G3 _abandonnés suite à la signature du traité de Washington et un contexte économique difficile_ , ils vont finalement équiper les cuirassés Nelson et Rodney, neuf canons en trois tourelles triples concentrées à l’avant ce qui fera courir la rumeur que les Nelson étaient des cuirassés porte-avions.

Mise en place d'un canon de 16 pouces sur un cuirassé de classe Nelson

Mise en place d’un canon de 16 pouces sur un cuirassé de classe Nelson

Ce canon de 45 calibre (longueur du tube : 18.270m) tire des obus de 929kg à une distance comprise entre 4570m (+2°) et 34570m (+40°) à raison d’un coup et demi par minute.

La tourelle triple pèse 1503 tonnes et peut pointer en site de -3° à +40° (à raison de 10° par seconde) et en azimut sur 150° (à raison de 10° par seconde), l’angle de rechargement étant à +3°. Chaque canon dispose de 116 obus soit un total de 1046 coups.

16 inch BL Mk IV (canon de 406mm modèle 1938)

Usinage d'un canon de 16 pouces pour un cuirassé de classe Lion ou Vanguard

Usinage d’un canon de 16 pouces pour un cuirassé de classe Lion ou Vanguard

Durant les négociations sur les limitations des armements navals, Londres à toujours cherché à diminuer le calibre maximal des cuirassés, obtenant le 356mm au deuxième traité de Londres (1936) après avoir envisagé du 305mm !

Si les autres pays ne suivirent pas cette limitation au 356mm, les britanniques appliquèrent cette limitation à leurs cinq “35000 tonnes”, la classe King George V (normalement elle aurait du s’appeler King George VI mais le roi George VI tenait à rendre hommage à son père) équipés de dix canons de 14 pouces répartis en deux tourelles quadruples (une avant et une arrière) et une tourelle double avant.

Quand les traités de limitation des armements navals furent expirés, les britanniques suivirent les autres pays en s’équipant du canon le plus élevé admis au traité de Washington à savoir le canon de 406mm.
Impossible de reprendre les canons des Nelson car l’artillerie avait évolué et cela n’aurait pas eu de sens d’équiper de nouveaux cuirassés avec des canons conçus durant le premier conflit mondial.

De nouveaux canons sont conçus. Si les Mk II et III restent à l’état de prototypes, le Mk IV lui va équiper non seulement les quatre Lion mais également les huit Vanguard et les trois Languedoc, un accord franco-britannique permettait à la France d’économiser le développement d’une pièce d’artillerie plus puissante que ses 380mm modèle 1935.

Ce canon de 45 calibres tire des obus explosifs (HE = High Explosif) de 929kg et des obus perforants (AP = Armour Piercing) de 1080kg à une distance comprise entre 4570m (+2.2°) et 34700m (+39°) à raison de deux coups par minute.

La tourelle triple Mark II pèse 1600 tonnes et peut pointer en site de -3° à +40° à raison de 8° par seconde et en azimut sur 150° à raison de 2° par seconde sachant que le rechargement se fait à +5°. Chaque canon dispose de 100 obus soit un total de 900 coups pour le navire.
15 inch BL Mark I (canon de 381mm modèle 1915)

L'orgueuil de la marine britannique, le HMS Hood et ses canons de 15 pouces

L’orgueuil de la marine britannique, le HMS Hood et ses canons de 15 pouces

Ce canon de 15 pouces est mis au point au cours du premier conflit mondial pour équiper les nouveaux cuirassés de classe Queen Elizabeth.
Ces cuirassés capables de filer 24 noeuds sont considérés comme les ancêtres des futurs “35000 tonnes”, des futurs cuirassés rapides. Ils sont bien protégés mais plus rapides que les cuirassés antérieurs qui avaient bien du mal à dépasser vingt nœuds.
Outre les cinq Queen Elizabeth (Queen Elizabeth Valiant Barham Warspite Malaya), ce canon de 15 pouces va équiper les cuirassés de classe Revenge (Revenge Royal Oak Royal Sovereign Resolution Resolution Ramillies), les croiseurs de bataille Repulse et Renown ainsi que le croiseur de bataille Hood. Il va également équiper les croiseurs de bataille légers Courageous et Glorious avant leur transformation en porte-avions.
En septembre 1948, ce canon n’équipe plus que les cinq Queen Elizabeth, les autres ayant été désarmés puis mis en réserve ou démolis.

Deux canons de 15 pouces conservés devant l'Imperial War Museum de Duxford, le premier appartient au Revenge et le second qu Queen Elisabeth

Deux canons de 15 pouces conservés devant l’Imperial War Museum de Duxford, le premier appartient au Revenge et le second qu Queen Elisabeth

Ce canon de 42 calibres (longueur du tube : 16m) tire des obus de 870kg pour une portée comprise entre 1756m (site : +1.1°) et 21385m (site : +20°) à raison de 2 coups par minute.

Maquette d'une tourelle double de 381mm

Maquette d’une tourelle double de 381mm

La tourelle double Mark I pèse 782 tonnes en ordre de combat pointe en site de -5 à +20° à raison de 5 degrés par seconde et en azimut sur 150° à raison de 2 degrés par seconde. La dotation en munitions est de 100 obus par canon soit un total de 800 obus de 15 pouces pour les cuirassés et le Hood, les croiseurs de bataille de classe Renown ne disposant que de 720 obus.

A noter qu’un 15 inch BL Mk II à été envisagé pour les King George V (King George V Prince of Wales Anson Duke of York Howe) avant qu’un calibre inférieur ne soit choisit (voir ci-après).

Ce canon à aussi été construit pour la défense côtière, des canons de 15 pouces défendant Douvres et Singapour sans oublier l’artillerie sur voie ferrée avec trois canons issus du désarmement des Revenge.
14 inch BL Mk VII (canon de 356mm modèle 1937)

Canon de 14 pouces (356mm) Mk VII

Canon de 14 pouces (356mm) Mk VII

Ce canon de 356mm ne va équiper qu’une seule et unique classe de cuirassés, la deuxième classe King George V, les premiers 35000 tonnes britanniques.

Ce canon à reçu la dénomination de Mk VII mais c’est en réalité le premier canon de ce calibre conçu pour la Royal Navy, les autres étant des canons d’origine étrangère comme ceux équipant le HMS Tiger, les canons de 356mm de ce demi-frère des Lion ayant été conçu pour le Japon.

Ce canon va être produit à soixante exemplaires, chaque “KGV” disposant de dix canons, huit en deux vrais tourelles quadruples (une avant et une arrière, les tourelles quadruples françaises sont en réalité des demi-tourelles acolées) et deux en une tourelle double à l’avant leur donnant une allure reconnaissable entre-toutes. Deux furent utilisés par l’artillerie super-lourde et huit stockés.

Outre la volonté de respecter les traités (la Grande-Bretagne à souvent été à l’origine des conférences de limitation des armements navals), il s’agissait de privilégier la cadence de tir sur la puissance.

Ce canon de 46 calibres (longueur du tube : 16.376m) tire des obus de 721kg à une distance comprise entre 4570m (+2.5°) et 35260m (+40°) à raison de deux coups par minute. La tourelle double Mark II (code X) pèse 900 tonnes, les tourelles quadruples Mark III (code A pour la tourelle avant B pour la tourelle arrière) pèse 1557 tonnes.

Ce canon à été exporté en Turquie pour armer le cuirassé commandé et construit aux Etats-Unis qui l’utilisèrent également pour leurs Alaska ainsi que pour réarmer des cuirassés brésiliens et argentins

Plage avant d'un cuirassé classe King George V avec une tourelle quadruple et une tourelle double

Plage avant d’un cuirassé classe King George V avec une tourelle quadruple et une tourelle double

Leurs performances sont identiques avec un pointage en site de -3° à +40° (à raison de 8° par seconde) et un pointage en azimut sur 143° de par et d’autre de l’axe (tourelle A) et de 135° pour les deux autres tourelles à raison de 2° par seconde. La dotation en munitions est de 100 obus par canon soit 1000 obus.

8 Inch BL Mark VIII (canon de 203mm modèle 1923)

Canon de 203mm (8 pouces) Mark VIII à bord du HMS York

Canon de 203mm (8 pouces) Mark VIII à bord du HMS York

Le traité de Washington imposait un modèle de cuirassé, un navire de 10000 tonnes armés de canons de 203 à 406mm. Toutes les marines majeures vont s’équiper de croiseurs lourds équipés de canons de 203mm.

Ce calibre n’apparait pas à cette époque dans la Royal Navy mais les pièces précédentes étaient des pièces anciennes à chargement par la bouche (Breech Loader).

Le canon de huit pouces Mark VIII est une arme moderne, à chargement par la culasse, un canon censé être à double usage (Dual Purpose) avec un pointage jusqu’à +70° mais dans la pratique, les performances furent nettement moins brillantes au point que cette fonction DP allait être abandonné sur les York.

Ce canon de 50 calibres (longueur du tube : 10.15m) tire des obus de 116kg à des distances maximales comprises entre 4570m (+2.1°) et 28030m (site = +45°) à raison de 3 à 6 coups par minute.
La tourelle double Mark I équipant les Kent et les Australia pèse en ordre de combat 226 tonnes et permet aux canons de 8 pouces de pointer en site de -3° à +70° à raison de 4 à 5.5° par seconde et en azimut sur 150° de chaque côté à raison de 5 à 6° par seconde.
La dotation en munitions varie de 125 à 150 obus par canon soit un total de 1000 à 1200 obus.
La tourelle Mark I* équipe les London pèse 231 tonnes et la tourelle Mark II équipant les Norfolk et le York pèse 242 tonnes. Leurs performances sont identiques à ceux de la tourelle précédente.
La tourelle Mark II* équipant l’Exeter dont j’ignore le poids pouvait pointer ses canons de -3° à +50° à raison de 4 à 5.5° par seconde et en azimut sur 150° de part et d’autre de l’axe à raison de 8° par seconde.
8 Inch BL Mk IX (canon de 203mm modèle 1941)
Un nouveau modèle de canon de 8 pouces semi-automatique voit le jour avec les croiseurs lourds classe Admiral.
Ce canon de 50 calibres tire des obus explosifs et semi-perforants de 116kg ainsi qu’un modèle d’obus super lourds de 150kg. La portée est augmentée par rapport aux précédents avec 30150m avec une cadence de tir de six à huit coups minutes (au moins sur le papier).
La tourelle triple Mark III pèse 325 tonnes et permet aux canons avbrités de pointer en site de -10° à +45° à raison de 15° par seconde et en azimut sur 150° de chaque côté à raison de 10° par seconde. La dotation en munitions est de 150 coups par canon soit un total de 1350 projectiles.
7.5 Inch BL Mk VI (canon de 190mm modèle 1915)

Les Hawkins (ici le navire éponyme) étaient armés de sept canons de 190mm

Les Hawkins (ici le navire éponyme) étaient armés de sept canons de 190mm

Dès le début du premier conflit mondial, les allemands se lancent dans une guerre de course, armant des croiseurs auxiliaires pour attaquer les navires marchands britanniques.
Pour faire face à cette menace, les britanniques arment à leur tour des croiseurs auxiliaires (Armed Merchant Cruiser AMC) puis se lancent dans la construction de croiseurs armés de canons de 190mm, les cinq navires de la classe Hawkins. Quatre seront finalement achevés comme croiseurs lourds, le cinquième étant achevé comme porte-avions sous le nom de Vindictive.
Ces croiseurs arrivent trop tard pour participer au premier conflit mondial mais vont servir de base de réflexion pour les croiseurs lourds issus du traité de Washington, évitant ainsi à la Royal Navy de devoir envoyer à la casse des navires flambant neufs.
Ces navires sont armés de sept canons de 190mm en affûts simples sous masque sont toujours en service en septembre 1939 pour trois d’entre-eux, le Raleigh ayant été perdu par échouage. Ces navires ne sont plus en service en septembre 1948, tous ayant été mis en réserve. Plusieurs canons sont débarqués et déployés à terre pour la défense côtière.
Le canon de 190mm n’était pas la première pièce de ce calibre mise en oeuvre par la marine britannique mais la dernière. Ce canon de 45 calibres (longueur du tube : 8.55m) tire des obus de 108.7kg (projectile de 90.7kg semi-perforants et explosifs) à une distance maximale comprise entre 4570m (+2.5°)à 19300m (+30°) à raison de cinq à six coups par minute.
L’affût CP Mark V pèse 46 tonnes et permet aux canons de pointer en site de -5° à +30° et en azimut sur 150° de par et d’autre de l’axe. La dotation en munitons est de 150 coups par canon soit 1050 coups.

Grande-Bretagne (12) Royal Navy (4)

Pax Armada : la Royal Navy redresse la tête

Avant-Propos

Quand la guerre de Pologne se termine en décembre 1939, les amiraux britanniques s’empressent de tirer les leçons de ce conflit.

Le HMS Illustrious (R-87)

Le HMS Illustrious (R-87)

C’est le cas notamment de l’aéronavale. Si les porte-avions modernes arrivent progressivement (quatre Illustrious et deux Implacable), les groupes aériens sont souvent équipés d’appareils dépassés. D’où le recours massif aux appareils américains en attendant que des appareils plus modernes et plus efficaces ne sortent des usines aéronautiques britanniques.

Dans les autres domaines, de nouveaux croiseurs lourds sont commandés après une certaine hésitation, les amiraux britanniques auraient préféré se concentrer sur les croiseurs légers armés de canons de 6 pouces. En ce qui concerne les destroyers, les premières séries de l’après guerre (type A à C notamment) commencent à être remplacés par des navires plus modernes. Même chose pour les sous-marins.

Les moyens de soutien logistique sont améliorés avec de nouveaux pétroliers et des cargos rapides utilisables pour le transport de la logistique mais également pour le transport de troupes.

Sur le plan des infrastructures, elles sont adaptées à des navires plus gros, plus puissants. Une nouvelle base est aménagée en Egypte à proximité d’Alexandrie. A Alor Setar, une base austere est aménagée pour relayer Singapour. Un dépôt logistique est construit à Kuching sur l’ile de Borneo.

Cuirassés : désarmement et mis en service

En septembre 1939, le corps de bataille britannique est comme les autres pays assez ancien avec des navires mis au point avant le premier conflit mondial. Seule exception, les deux Nelson et Rodney construit après guerre mais qui n’étaient pas considérés comme une véritable réussite.

Vue aérienne du HMS King George V, le premier "35000 tonnes" britannique

Vue aérienne du HMS King George V, le premier « 35000 tonnes » britannique

Quand la guerre de Pologne éclate, cinq cuirassés de classe King George V sont en construction, les HMS King George V et Prince of Wales sont en achèvement à flot, les trois autres (HMS Duke of York Anson et Howe) sont encore sur cale. Ils vont être mis en service entre l’automne 1940 et le printemps 1942.

La mise en service de ces puissants cuirassés (dix canons de 356mm) permet le désarmement des cuirassés de classe Revenge. Version austere des Queen Elizabeth, ils n’ont pas été refondus en raison d’un coup prohibitif par rapport au service attendu.

Le Revenge est désarmé en septembre 1942, le Resolution en mars 1943, le Royal Sovereign en juin 1943 et le Ramillies en décembre 1943. Si le Revenge et le Royal Sovereign sont maintenus en réserve avec un noyau d’équipage, les autres vont être privés de tout le matériel récupérable y compris de leurs canons.

Devenus des coques, les anciens Resolution et Ramillies vont devenir des pontons, le premier à Scapa Flow (en remplacement de l’Iron Duke) et le second à Alexandrie dans la nouvelle base.

Alors que les King George V étaient encore en construction, les bureaux d’études de la marine britannique étudièrent de nouveaux cuirassés plus puissants que les “KGV”.

Faute de temps, on reprend la coque des King George V en l’élargissant pour pouvoir recevoir neuf canons de 406mm en trois tourelles triples, une puissante DCA et une suite radar complète même si les appareils de détection n’étaient pas encore totalement au point.

Le HMS Temeraire

Le HMS Temeraire

Le HMS Lion et le HMS Temeraire sont mis sur cale à l’été 1939 et lancés respectivement en mars et septembre 1942. Ils sont mis en service en 1944.

Les deux autres mis sur cale fin 1939 (HMS Thunderer et Conqueror) sont mis en service en 1945 pour le premier et en 1946 pour le second.

La mise en service de ces navires permet le désarmement des trois croiseurs de bataille encore en service à savoir le Hood en 1945, le Renown et le Repulse en 1946, le premier étant définitivement désarmé, les deux autres mis en réserve avec un noyau d’équipage au cas où.

L’étape suivante était le remplacement des cinq cuirassés de classe Queen Elisabeth. Pour cela, on reprend les Lion en améliorant ce qui peut être notamment au niveau de la DCA et de la détection.

Pas moins de huit cuirassés sont commandés, les Lion étaient davantage destinés à renforcer le corps de bataille notamment contre les type H allemands.

Ils sont mis sur cale à partir de 1942 mais quand le second conflit mondial éclate, seuls les quatre premiers (Vanguard Royal Oak Iron Duke Centurion) sont en service, les quatre autres (St Andrew St David St George et St Patrick ) étant encore en construction. Ils sont armés de 9 canons de 406mm en trois tourelles triples, 16 à 24 canons de 133mm en tourelles doubles, 48 canons de 40mm en douze affûts quadruples, des canons de 20mm.

En septembre 1948, la Royal Navy dispose des deux cuirassés de classe Nelson, de cinq cuirassés de classe Queen Elisabeth, de cinq cuirassés de classe King George V, de quatre cuirassés de classe Lion et de quatre cuirassés de classe Vanguard soit vingt cuirassés en service.

Porte-avions

Créatrice du premier porte-avions avec le Furious et première marine à engager un raid aéronavale en 1918, la marine britannique développe son outil aéronaval a minima avec peu de porte-avions neufs et surtout des groupes aériens handicapés par des appareils dépassés, le contrôle de la Fleet Air Arm par la Royal Air Force jusqu’en 1939 rendant problématique l’équipement en avions efficaces.

En septembre 1939, sont en service les vénérables Furious Argus Eagle Hermes Glorious Courageous ainsi qu’un petit nouveau, l’Ark Royal qui annonce les porte-avions blindés de classe Illustrious.

Les Illustrious et Formidable sont alors en achèvement à flot, le Victorious encore sur cale tout comme l’Indomitable. Ils sont mis en service respectivement en septembre 1940 (Illustrious), en juin 1941 (Formidable) en octobre 1941 (Victorious) et en janvier 1942 (Indomitable).

Les quatre Illustrious sont suivis par deux classe Implacable (Implacable Indefatigable), une version dérivée, ces deux navires étant mis en service respectivement en juin et en septembre 1944.

Quatre porte-avions de classe Illustrious sont en construction ainsi que les deux Implacable _version dérivée des Illustrious_ alors que des projets de porte-avions sont en cours d’étude bien que le cuirassé reste le navire majeur de la Royal Navy comme du reste dans toutes les marines du monde.

La mise en service de ces navires permet le désarmement progressif des unités les plus anciennes à savoir les Furious et Argus en 1944, l’Eagle et l’Hermes en 1946 et le Glorious en 1945, tous étant démolis à l’exception de l’Hermes maintenu en réserve à Rosyth et qui servait de temps à autre de porte-avions école. Suite à la mise en service du Hermes (classe Malta), il est rebaptisé Commander Edward Dunning du nom d’un pionnier de l’aéronavale britannique.

Les porte-avions blindés se révélant limités en terme de groupes aériens, la Royal Navy décide de construire des porte-avions lourds moins protégés. C’est l’acte de naissance de la classe Malta, quatre navires lourds capable d’embarquer entre soixante et quatre-vingt appareils.

Plan sommaire des Malta

Plan sommaire des Malta

Quatre navires (Malta Gibraltar, Furious _ex-New Zealand_ et l’Hermes _ex-Africa_) sont mis en service en septembre 1946, mai 1947, décembre 1947 et mars 1948.

Cela porte la flotte de porte-avions d’escadre à onze navires avec deux porte-avions en Extrême Orient, trois stationnés en Méditerranée et six déployés au sein de la Home Fleet.

La construction de porte-avions d’escadre prenant du temps, on eut l’idée de construire des porte-avions économiques. C’est l’acte de naissance des Colossus, des porte-avions légers rapides (25 noeuds) avec un armement composé d’une DCA légère.

Paradoxalement, c’est la marine française qui est la première à passer commande pour deux navires, un déployé en Indochine (Alienor d’Aquitaine) et un autre déployé en Bretagne (Henriette d’Angleterre).

HMS Colossus

HMS Colossus

Deux sont commandés par la Royal Navy et mis en service en 1947, le premier le HMS Colossus mis en service en mars 1947 est déployé à Freetown alors que le second baptisé HMS Glory mis en service en septembre 1947 est lui déployé à Aden pour couvrir l’Océan Indien.

Huit autres ( Ocean Perseus Pioneer Theseus Triumph Venerable Vengeance et Warrior) sont commandés quand le conflit éclate, certains pouvant être mis en œuvre par les dominions même si le Canada et l’Australie ont passé commande de porte-avions de ce type peu après la première commande franco-britannique, deux pour la RCN et un pour la marine australienne.

A noter qu’un porte-avions est également construit pour l’Argentine baptisé ARA Independencia et qu’un autre est fabriqué sous licence par les Pays-Bas, le Guillaume d’Orange (Willem van Oranje)

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