Italie (27) Croiseurs légers (1)

CROISEURS LEGERS

CL Alberico da Barbiano.jpg

L’Alberico da Barbiano, un croiseur de classe Condottieri

Avant-propos

Si les croiseurs lourds sont des créatures issus du traité de Washington (1922), le croiseur léger peut se targuer d’une noble et ancienne naissance. En effet il est apparu au XIXème siècle quand la marine à voile à définitivement baissé le pavillon face à la machine à vapeur.

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Italie (17) Artillerie et Systèmes d’Armes (1)

ARTILLERIE ET SYSTEMES D’ARMES

Avant-propos

Quand elle rentre en guerre en octobre 1948, la Regia Marina ne se distingue pas dans le domaine des armes. Elle dispose de canons légers, médians et lourds, de torpilles, de mines, d’armes anti-sous-marines.

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Italie (13) Regia Marina (3)

Situation globale en septembre 1939 et son évolution jusqu’en septembre 1948

Avant-propos

Quand la guerre de Pologne éclate en septembre 1939 on peut dire que la Regia Marina est à la croisée des chemins. Elle construit des cuirassés modernes et puissants (les quatre Littorio), reconstruit quatre vétérans du premier conflit mondial et réfléchit déjà à de nouveaux cuirassés neufs.

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20-Ordre de bataille et programme de guerre (2)

Bilan : la marine nationale en septembre 1948

NdA : le tonnage est celui à pleine charge ou approchant

Cuirassés :  13 navires en service, 2 en construction et 1 dont la mise sur cale n’à pas encore eut lieu

-Cuirassés classe Bretagne : Bretagne Provence Lorraine 75000 tonnes

-Croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg 62320 tonnes

-Cuirassés classe Richelieu Richelieu Jean  Bart Clemenceau 126177 tonnes

-Cuirassé Gascogne 40657 tonnes

-Cuirassés classe Alsace Alsace Normandie Flandre Bourgogne 168 400 tonnes

Les treize cuirassés en service représentent un tonnage cumulé de 472 464 tonnes

-Les trois cuirassés de classe Languedoc (Languedoc Moselle sur cale plus un troisième non nommé dont la mise sur cale n’à pas encore eut lieu quand éclate le second conflit mondial) doivent déplacer théoriquement 48000 tonnes.

Porte-Avions : Cinq navires en service, aucun sur cale mais des projets dans les cartons

-Porte-avions d’escadre classe Joffre Joffre et Painlevé 48400 tonnes

-Porte-avions lourd Commandant Teste 26200 tonnes

-Porte-avions léger classe Alienor d’Aquitaine Alienor d’Aquitaine et Henriette de France 17000 tonnes

Les cinq porte-avions en service répresentent un tonnage de 91600 tonnes

Croiseurs lourds : neuf croiseurs lourds en service plus un en construction

-Croiseur lourd classe Duquesne : le Tourville 12200 tonnes

-Croiseurs lourds classe Suffren Suffren Colbert Foch Dupleix 51120 tonnes

-Croiseur lourd Algérie 14341 tonnes

-Croiseurs lourds classe Saint Louis Saint Louis Henri IV Charlemagne 56280 tonnes

-Le quatrième Saint Louis baptisé Charles Martel est légèrement différent ce qui pourrait entrainer une augmentation de son déplacement à pleine charge.

Les neuf croiseurs lourds en service répresentent un déplacement total de 133941 tonnes

Croiseurs légers : dix sept croiseurs légers en service et trois en construction

-Croiseurs légers classe Duguay-Trouin Duguay-Trouin et Primauguet 17520 tonnes

-Croiseur-école Jeanne d’Arc 7893 tonnes

-Croiseur léger mouilleur de mines Emile Bertin 6530 tonnes

-Croiseurs légers classe La Galissonnière La Galissonnière, Jean de Vienne,La Marseillaise, Montcalm,La Gloire et Georges Leygues 46320 tonnes

-Croiseurs légers classe De Grasse De Grasse Chateaurenault Guichen Gambetta Condé Latouche-Treville 48000 tonnes

-Croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau 7500 tonnes

-En construction : les trois croiseurs légers Dupuy de Lôme

Les dix-sept croiseurs légers représentent un déplacement de 133763 tonnes

Contre-torpilleurs :  35 navires en service et 6 en construction

-Classe Aigle : Aigle Gerfaut Vautour Albatros soit 10640 tonnes

-Classe Milan : Milan Epervier soit 5320 tonnes

-Classe Vauquelin : Vauquelin Tartu Chevalier-Paul Kersaint Cassard soit 13170 tonnes

-Classe Le Fantasque : Le Fantasque L’Audacieux Le Malin Le Terrible Le Triomphant L’Indomptable soit 17040 tonnes

-Classe Mogador : Mogador et Volta soit 8036 tonnes

-Classe Hoche : Hoche Desaix Kléber Marceau soit 16072 tonnes

-Classe Bayard :  Bayard Du Guesclin Turenne Bugeaud Du Chayla et Dupetit-Thouars soit 24804 tonnes

-Classe Bruix :  Bruix D’Assas La Tour d’Auvergne Magon Dunois et La Hire soit 24804 tonnes

-Les six unités de classe Guépratte ( Guépratte Ronar’ch Maillé Brézé D’Estaing Vautreuil et Aumale) qui devaient théoriquement remplacer les Aigle sont sur cale quand débute le second conflit mondial. Ils représenteront un 25344 tonnes.

Les trente-cinq contre-torpilleurs en service en septembre 1948 répresentent un tonnage de 119886 tonnes

Torpilleurs d’escadre :  39 en service et 4 en construction

-Classe Le Hardi :  Le Hardi, Le Fleuret, L’Epée, Le Mameluk, Le Casque, Le Lansquenet, Le Corsaire et Le Flibustier soit huit navires représentant 14376 tonnes

-Classe Intrépide : L’Intrepide,Le Téméraire,L’Aventurier,L’Opiniâtre,L’Inconstant,L’Eveillé,l’Alerte
La Rapière, L’Hallebarde,Le Bouclier, Le Cimeterre, Le Durandal, La Dague, L’Arquebuse, Le Sabre, Le Voltigeur, Le Claymore, Le Bombardier, Le Mousquet, Le Goumier, Le Hussard, Le Spahi et Le Tirailleur soit vingt-trois navires répresentant 41469 tonnes

-Classe Empire : Les huit navires en service en septembre 1948 (Le Berthier, Le Murat, Le Ney, Le Lannes, Le Davout et L’Augereau) représentent 14424 tonnes

Les torpilleurs d’escadre en service sont au nombre de trente-neuf navires en septembre 1948 pour un tonnage global de 70269 tonnes

Quatre autres sont en construction aux Etats-Unis (Bernadotte Kellerman Bessières Jourdan) pour un tonnage global de 7212 tonnes

Sous-marins : 82 sous-marins en service et 4 en construction

-Sous-marins classe Redoutable (type 1500 tonnes) douze encore en service :  Casabianca Sfax Centaure, L’Espoir, Agosta, Bévéziers, Ouessant, Sidi Ferruch, Le Glorieux, Le Heros, Le Conquerant, Le Tonnant représentant donc 18000 tonnes

-Sous-marins classe Rolland Morillot/La Praya (1800 tonnes) Rolland Morillot,La Praya,La Martinique,La Guadeloupe,La Réunion, Ile de France, Ile de Ré, Ile d’Yeu, Kerguelen, Crozet, Belle-Ile, Ile d’Oleron, Ile de Brehat, Ile d’Aix, Saint Marcouf; Ile de Molène; Aber Wrach; Ile de Batz; Ile de Porquerolles, Ile d’If, Mayotte,Nouvelle Calédonie,Tromelin Wallis et Futuna,Clipperton,St Pierre et Miquelon soit 26 submersibles représentant 46800 tonnes

-Sous-marins de 600 tonnes : six encore en service  : Venus Iris Pallas Minerve  Junon et Cerès réprésentant un tonnage de 3600 tonnes

-Sous-marins classe Aurore (800 tonnes) : Aurore, Créole, Antigone,La Bayadère, L’Astrée,La Favorite, La Gorgone,L’Africaine, l’Hermione,La Clorinde,L’Andromède, L’Andromaque, L’Amirde,L’Artemis,La Cornélie soit un total de quinze navires et 12000 tonnes

-Sous-marins classe Phenix (925 tonnes) : Phenix, Ventôse,Frimaire,Prairial, Vendémiaire, Nivôse,floréal,Messidor,Fructidor,Brumaire,Pluviose,Germinal et Thermidor soit treize navires représentant un tonnage de 12025 tonnes

-Sous-marins mouilleur de mines classe Saphir : Saphir Turquoise Nautilus Rubis soit quatre navires représentant 2676 tonnes

-Sous-marins mouilleur de mines classe Emeraude : Emeraude Agate Corail L’Escarboucle soit quatre navires représentant 3448 tonnes

-Sous-marins d’essais et d’expérimentation, les Roquebert et Laubeuf représentant un tonnage de 3400 tonnes

Les sous-marin en service sont au nombre de quatre-vingt deux pour un déplacement global de 101949 tonnes

-Quatre sous-marins sont en construction, quatre Rolland Morillot modifiés, des navires baptisés Jean Autric Jean Corre Rene Audry et Trinite Schillemans représentant un tonnage de 7600 tonnes

Avisos et canonnières

-Quelques avisos et canonnières anciennes sont encore en service en septembre 1948, généralement pour des missions secondaires (combat ou soutien) en l’occurence trois unités de classe Aisne (Marne Somme Yser) soit 1698 tonnes, cinq de classe Agile (L’Audacieuse La Dédaigneuse La Lurone L’Etourdi La Tapageuse) soit 1750 tonnes, deux de classe Diligente (La Diligente L’Engageante) soit 700 tonnes et onze avisos de classe Amiens (Amiens Arras Calais Coucy Ypres Lassigny Tahure Epinal Vauquois,Les Eparges et Nancy) représentant 9350 tonnes soit un total de vingt et navire et un déplacement de 13498 tonnes

-Dix avisos-coloniaux de classe Bougainville (Bougainville, Dumont d’Urville, Savorgnan de Brazza, D’Entrecasteaux, Rigault de Genouilly, Amiral Charner, D’Iberville, La Grandière, Beautemps-Beaupré, Lapérouse) représentant un tonnage global de 26000 tonnes.

-Treize avisos-dragueurs classe Elan (Elan Commandant Bory Commandant Delage Commandant Duboc Commandant Rivière L’Impétueuse La Curieuse La Batailleuse La Boudeuse La Gracieuse La Moqueuse La Capricieuse Le Commandant Dominé) qui représentent un déplacement de 11635 tonnes

-Vingt-quatre aviso-dragueurs coloniaux classe Chamois (Chamois Chevreuil Gazelle Laotien Surprise _ex-Bambara_ Matelot Leblanc Rageot de la Touche Amiral Sénès Enseigne Ballande La Joyeuse La Trompeuse et La Furieuse Ambitieuse, Malicieuse, Sérieuse, Enseigne Bisson, Généreuse, Précieuse,Victorieuse, Amiral Duperré, Heureuse, Rieuse Alfred de Courcy et Amiral Gourdon) qui représentent un déplacement de 15528  tonnes.

-Chalutiers ASM : quatre de classe La Cancalaise ( La Cancalaise La Lorientaise L’Havraise La Nantaise ) répresentant un déplacement total de 2950 tonnes et la classe L’Ajacienne ( L’Ajacienne La Sétoise  La Toulonnaise La Bônoise) représentant un déplacement de 3600 tonnes

-Chalutiers armés (réquisitionnés en septembre 1939 mais ultérieurement achetés par la marine nationale) : L’Heureux Jutland L’Atlantique Patrie Notre Dame de France représentant un tonnage total de 6222 tonnes

Dans cette catégorie, nous trouvons donc 81 navires représentant un tonnage de 79433 tonnes

Canonnières, corvettes et vedettes lance-torpilles

-Canonnières fluviales : deux unités de classe My-Tho (My-Tho et Tourane) représentant 220 tonnes, la Francis Garnier qui déplace 690 tonnes, quatre unités de classe Ill (Ill Thur Emne Reuss) répresentant un déplacement de 3400 tonnes alors que celle de classe Son Hong (Song Hong Bassac Tonle Sap Song Do) plus petites ne représentent que 3200 tonnes. Le total atteint 7510 tonnes

-Corvettes : trente deux unités classe La Malouine ( La Malouine La Bastiaise La Dieppoise La Paimpolaise La Remoise La Dunkerquoise La Versaillaise L’Antillaise La Nimoise La Calaisienne La Calvaise La Troyenne La Rennaise La Rochellaise La Agenaise La Paloise La Parisienne La Rouennaise La Messine, La Nancéenne, La Strasbourgeoise La Lilloise La Caennaise La Clermontoise La Lyonnaise L’Algéroise L’Oranaise L’Aixoise La Sablaise La Quimperoise La Servannaise et La Cherbourgeoise.) représentant un tonnage total de 37120 tonnes.

-Chasseurs de sous-marins : 31 navires de différents types répresentant 4130 tonnes

-Vedettes lance-torpilles : Deux vedettes de 28 tonnes _utilisées pour le secours en mer_ , dix navires type 40K soit un tonnage total de 300 tonnes, huit vedettes type 23 tW représentant un déplacement total de 184 tonnes, dix-huit vedettes MTB représentant un déplacement de 882 tonnes et douze vedettes MTB améliorées représentant un déplacement de 600 tonnes soit un total de 50 navires et de 2022 tonnes.

-Dragueurs de mines : Douze navires de classe Ouistreham sont commanfés aux Etats-Unis mais seulement quatre (Ouistreham Avranches Pornic Saint-Brieuc) sont en service pour un déplacement total de 3480 tonnes. Huit autres sont à différents stades de fabrication (Frejus Menton Port-Vendres Sartène Arcachon Quimperlé Zuydcotte Porticcio)

Les navires en service dans cette catégorie sont au nombre de 122 pour un déplacement total de  54262 tonnes

Navires de soutien

-Pétroliers : Vingt-trois pétroliers sont en service en septembre 1948 répartis entre cinq pétroliers caboteurs (L’Aube de 2830 tonnes et les quatre de classe Nièvre _Nièvre Ardèche Lèze Blavet représentant un tonnage global de 10000 tonnes soit un total de 12830 tonnes ), Six pétroliers (Le Loing de 10138 tonnes, les quatre de classe Mékong _Mékong Niger Var Elorn_ représentant un tonnage global de 60600 tonnes et le Sèvre _ex-Nivôse_ de 16500 tonnes), six Pétroliers Ravitailleurs d’Escadre de classe La Seine (La Seine La Saône Le Liamone La Medjerda,Le Rhône La Garonne) représentant un tonnage global de 127200 tonnes et enfin six Ravitailleurs Rapides de classe L’Adour (L’Adour Le Lot La Charente La Mayene La Baïse Le Tarn) qui représentent un tonnage total de 72750 tonnes.

Les vingt-trois pétroliers de la Marine Nationale représentent un tonnage global 300018 tonnes

-Ravitailleur de sous-marins Jules Verne qui déplace 6340 tonnes

-Est en construction un deuxième ravitailleur de sous-marins L’Atlantide qui doit déplacer à terme 8150 tonnes

-Ravitailleurs d’hydravions classe Sans Souci (Sans Souci Sans Peur Sans Pareil Sans Reproche) oit un tonnage global de 8400 tonnes

-Cargos rapides classe Oranie (Mers-El-Kebir, Oran, Sidi-Bel-Abbès, Tlemcen Mostaganem  plus le Chelif en armement à flot le 5 septembre 1948) soit un tonnage de 105000 porté ensuite à 126000 tonnes.

-Mouilleur de filets Gladiateur 2293 tonnes

-Goelettes écoles Etoile et Belle-Poule soit 450 tonnes

-Cotre Mutin de 57 tonnes

-Transport littoral Golo 2239 tonnes

-Aviso-hydrographe Amiral Mouchez 719 tonnes

-Bâtiment-cible L’Impassible 2410 tonnes

-Hydrographes Astrolabe et Octant de 920 tonnes  La Perouse, La Chimère de 700 tonnes

-Navire-école et navire hydrographe Président Théodore Tissier de 1307 tonnes

-Hydrographes classe Goeland  (Goéland Pélican Cormoran Mouette Ibis Bengali) de 840 tonnes chacun soit un déplacement total de 5040 tonnes

La catégorie des navires de soutien regroupe au total de 51 navires pour un déplacement total de 436593 sans compter les navires en construction ou en achèvement en l’occurence un ravitailleur de sous-marin et un cargo rapide (29150 tonnes)

En septembre 1948, la marine nationale dispose de 454 navires de combat et de soutien représentant un tonnage de 1694160 tonnes.

9-Croiseurs légers (4)

Le Primauguet

Le croiseur léger Primauguet

Le croiseur léger Primauguet

-Le Primauguet est mis sur cale à l’Arsenal de Brest le 16 août 1923 lancé le 21 mai 1924, armé pour essais le 1er février 1926, armé définitivement le 1er octobre 1926 et admis au service actif au sein de la 3ème division légère avec ses deux sister-ship en avril 1927.

Le troisième croiseur léger de classe Duguay-Trouin est le premier navire français à recevoir une catapulte pour hydravions de type Penhoët. D’août à octobre 1927, le Primauguet est déployé en Extrême Orient pour une croisière qui le conduit jusqu’au Japon.

Il effectue une autre mission de représentation en septembre 1928 avant de rallier Toulon, allant aux Antilles avec le Lamotte-Picquet début 1930 avant de retourner en Extrême Orient de mai 1932 à janvier 1936 et de novembre 1937 à juillet 1939, l’intermède étant occupé par une remise en état à Lorient.

Il passe les trois mois de la guerre de Pologne (septembre-décembre 1939) à Dakar pour patrouiller contre les raiders allemands écumant l’Atlantique.

Il reste déployé dans le port ouest-africain jusqu’au printemps 1940 avant de subir une période d’entretien au bassin du 4 juin au 2 septembre 1940. Après essais et remise en condition du 3 septembre au 1er octobre, il est détaché à Casablanca pour sécuriser le détroit de Gibraltar en liaison avec les britanniques alors qu’il dépendait déjà de la 6ème DC.

Le 4 novembre 1940, le Primauguet venu de Casablanca arrive à Toulon pour retrouver la 6ème DC qui atteint donc son format définitif à trois croiseurs.

La division ressort au complet pour exercices du 12 au 24 novembre avant une escale à Ajaccio du 25 au 30 novembre, à Tunis du 2 au 7 décembre, à Oran du 9 au 14 décembre avant de rentrer à Toulon le 15 décembre 1940 dans la soirée.

L’Amirauté décide de détacher à tour de rôle un «8000 tonnes» au Levant pour renforcer les moyens de la Division Navale du Levant (DNL). Le Primauguet est le premier à y être détaché à savoir de décembre 1940 à avril 1941.

Le croiseur léger va effectuer des missions de surveillance, de présence au large des mandats, de transports de troupes et d’appui-feu quand les patrouilles tombaient dans des embuscades. Le 16 avril 1941, le Duguay-Trouin arrive à Beyrouth et relève le Primauguet qui devient au passage navire-amiral de la 6ème DC et rentre à Toulon le 20 avril 1941.

Après une période d’entretien à flot jusqu’au 2 mai, il sort en compagnie du Lamotte-Picquet pour entrainement du 3 au 12 mai 1941 avant une escale commune à Alger jusqu’au 16 mai 1941. Après un exercice de bombardement littoral pour entrainer les défenses côtières du secteur d’Alger du 17 au 24 mai, les deux croiseurs font escale à Tunis du 26 au 30 mai, sont en entretien à flot à Bizerte du 31 mai au 8 juin 1941 avant de rentrer à  Toulon le 10 juin 1941.

Le 15 juin 1941, la ville de Brest devient ville-marraine du croiseur léger, Hervé de Potzmorguer dit Primauguet ayant périt dans cette ville au cours d’un combat contre les anglais.

Le Primauguet et le Lamotte-Picquet reprennent la mer pour des exercices avec deux divisions contre-torpilleurs de la 2ème escadre du 20 juin au 2 juillet 1941 en l’occurrence les  4ème DCT (contre-torpilleurs Tigre Lynx Panthère) et 7ème DCT contre-torpilleurs (Vautour Albatros Gerfaut) , les croiseurs servant d’abord de plastron aux contre-torpilleurs avant de pourchasser les lévriers des mers. Le groupe occasionnel (deux croiseurs et six contre-torpilleurs) fait escale à Nice du 3 au 10 juillet avant de rentrer à Toulon le 13 juillet 1941.

Le 21 juillet 1941, Port-Vendres inaugure sa nouvelle gare maritime pour les liaisons avec le Maroc et l’Algérie. Le Primauguet comme navire-amiral de la 6ème DC représente la marine pour la cérémonie d’inauguration, restant dans le port occitan jusqu’au 25 juillet quand il reprend la mer pour rentrer à Toulon le 28 juillet 1941. Il est indisponible du 28 juillet au 13 août 1941, reprenant la mer pour essais du 14 au 19 août avant remise en condition du 20 au 27 août 1941.

Le Duguay-Trouin reprend la mer pour essais du 16 au 18 septembre avant de s’entrainer avec le Primauguet qui lui rétrocède le pavillon de navire-amiral de la la 6ème DC. Les deux croiseurs sont à la mer du 21 septembre au 12 octobre, faisant escale à La Ciotat du 28 au 30 septembre et à Marseille du 13 au 16 octobre avant de rentrer à Toulon le 18 octobre 1941.

Les deux croiseurs sont de nouveau à la mer pour exercice du 20 au 30 octobre avant une escale à Nice du 1er au 4 novembre, le Primauguet et le Duguay-Trouin rentrant à Toulon le 6 novembre 1941.

Le 13 novembre 1941, le Primauguet arrive à Beyrouth pour relever son sister-ship. Après deux jours d’exercices en commun, le Lamotte-Picquet quitte le Levant le 16 novembre, ce dernier rentrant à Toulon le 25 novembre.

Le Primauguet comme lors de son premier séjour (décembre 1940-avril 1941) va effectuer des missions de surveillance et de présence au large des côtes de Levant, va surveiller les positions italiennes dans le Dodécannese ainsi que de missions d’entrainement et de maintien de l’ordre via notamment sa compagnie de débarquement ou en transportant des troupes.

Le 22 mars 1942, le Duguay-Trouin arrive à Beyrouth pour relever le Primauguet qui quitte Beyrouth le jour même, gagnant Bizerte. A noter qu’il fait le voyage à vide, ayant débarqué ses munitions à Beyrouth (obus de 155 et de 75mm, torpilles, grenades ASM) avant d’appareiller.

Arrivé le 25 mars à l’aube en Tunisie, il traverse le canal de Bizerte et mouille dans le lac avant d’être échoué dans le bassin n°3 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour une véritable modernisation dont le contenu est identique à celle qu’à subit le Duguay-Trouin.

Les hélices sont inspectées puis changées, la coque est grattée et repeinte, les principaux travaux concernent surtout l’électronique et l’armement. En effet, plusieurs radars sont installés, l’armement en torpilles est allégé avec les seules douze torpilles en poste dans les tubes et la DCA est changée.

Les 4 canons de 75mm modèle 1922 sont remplacés par 4 canons de 90mm modèle 1926 en affûts simples et les 6 affûts doubles de 13.2mm sont remplacés par 8 canons de 37mm Schneider modèle 1941 en affûts doubles. La catapulte est maintenue mais le Gourdou-Lesseure GL.832 est remplacé par un Loire 130 plus moderne et plus efficient.

Il est remis à flot le 27 novembre puis conduit au quai d’armement pour des travaux complémentaires jusqu’au 15 décembre avant des essais à la mer au large de la Tunisie du 16 au 21 décembre suivit d’un stage de remise en condition avec école à feu du 22 décembre 1942 au 7 janvier 1943 avant de rentrer à Toulon le 12 janvier 1943.

A cette époque, le Primauguet est le seul croiseur léger de la 6ème DC disponible, le Lamotte-Picquet étant en travaux à Bizerte alors que le Duguay-Trouin avait déjà quitté la 6ème DC pour gagner l’Indochine et être affecté aux FNFEO dont il va devenir au mois de mai le navire-amiral.

Le Primauguet ressort pour entrainement du 21 au 28 janvier avant une escale à Nice du 29 janvier au 4 février suivit d’un entrainement au combat de nuit du 5 au 9 février. Après une escale à Bastia du 10 au 15 février et en rade de Villefranche du 16 au 19 février, il rentre à Toulon le 21 février 1943.

Après une indisponibilité accidentelle mise à profit pour embarquer huit canons de 25mm Hotchkiss modèle 1940-41 en affûts doubles du 2 au 15 mars, le croiseur léger sort pour essais au large de Toulon du 16 au 20 mars avant de reprendre l’entrainement en servant de plastron aux défenses côtières du secteur de Toulon et ce du 22 mars au 2 avril. Il mouille aux Salins d’Hyères du 3 au 9 avril avant de rentrer à Toulon le lendemain 10 avril 1943.

Le 15 avril 1943, il quitte Toulon chargé de matériels, de techniciens et d’ouvriers militaires qu’il débarque à Casablanca le 19 avril 1943. Ses soutes complétées, le Primauguet arrive à Dakar le 23 avril pour un stage au polygone de tir de Rufisque du 25 avril au 8 mai 1943. Après une escale à Port-Etienne du 9 au 15 mai et à Casablanca du 17 au 21 mai, il rentre à Toulon le 26 mai 1943 dans la soirée.

Le Primauguet sort à nouveau du 4 au 12 juin pour un entrainement de défense aérienne à la mer où sa DCA doit défendre le navire contre des avions torpilleurs Bloch MB-175T, des bombardiers horizontaux Bréguet Br695 et des bombardiers en piqué Douglas SBD-3 Dauntless. Après une escale à Nice du 13 au 20 juin, le croiseur léger rentre à Toulon le 22 juin.

Le Primauguet participe du 2 au 13 juillet à la remise en condition de son sister-ship le Lamotte-Picquet, les deux croiseurs rentrant le lendemain à Toulon, les compagnies de débarquement défilant à Toulon pour la fête nationale.

Le 10 octobre 1943, Le Lamotte-Picquet sort de Toulon pour accueillir le Chateaurenault. Ce dernier avait été construit à La Seyne sur Mer  mais venait de réaliser sa traversée de longue durée en Amérique du Sud suivit d’une école à feu à Rufisque.

Le Primauguet aurait du faire de même mais il est immobilisé pour une avarie technique jusqu’au 5 octobre. Réparé, il sort pour essais du 6 au 10 octobre avant un entrainement combiné du 11 au 18 octobre, rentrant à Toulon le lendemain.

Le 19 octobre 1943, la 6ème DC est dissoute mais reconstituée dès le lendemain avec le De Grasse et le Chateaurenault en attendant le Guichen. Le Primauguet est lui placé hors rang en attendant son redéploiement outre-mer.

Le Primauguet ressort pour un exercice avec deux division de contre-torpilleurs de la 2ème Escadre du 21 au 31 octobre en l’occurence les 2ème DCT (Guépard Lion Bison) et 5ème DCT (Aigle Albatros Gerfaut) plus le contre-torpilleur Marceau chargés d’intercepter plusieurs cargos «ennemis» symbolisés par des cargos affrétés durant cette période par la marine. Le croiseur léger, les torpilleurs et les contre-torpilleurs rentrent à Toulon le soir même.

Après un entrainement aviation du 1er au 5 novembre, le croiseur léger subit une période d’entretien à flot du 6 au 12 novembre avant les essais à la mer réglementaires du 13 au 16 novembre et la remise en condition du 18 au 30 novembre 1943. Après une escale à Bastia du 1er au 5 décembre, il rentre à Toulon le 7 décembre à l’aube.

Le 12 décembre 1943, le croiseur léger Guichen arrive à Toulon. Le troisième croiseur léger de classe De Grasse avait été construit à Bordeaux et venait d’être admis au service actif après son départ de Dakar. A son arrivée à Toulon, il est affecté à la 6ème DC qui atteint son format définitif à trois bâtiments.

Le Primauguet va rester déployé en métropole jusqu’au printemps 1944 le temps que le Guichen prenne ses marques et que son équipage soit rodé. Comme un passage de témoin, le Primauguet va sortir avec le Guichen du 15 au 24 décembre 1943 pour un entrainement combiné dans le Golfe du Lion.

Il est décidé de l’affecter aux Antilles aux sein des Forces Navales Françaises aux Antilles (FNFA) dont la base principale est Fort de France en Martinique. Avant de rejoindre son nouveau théâtre d’opérations, le croiseur léger va subir un petit carénage à Toulon.

Il est déclaré indisponible le 27 décembre 1943, débarque ses munitions et vidange ses soutes. Il est échoué le 2 janvier dans le bassin n°2 du Missiessy pour deux mois de travaux jusqu’au 15 mars 1944 quand il est remis à flot et remorqué au quai d’armement pour des travaux complémentaires.

Armé pour essais le 6 avril 1944, il sort en mer du 7 au 15 avril puis du 18 au 25 avril avant de refaire le plein de munitions et d’embarquer son nouvel hydravion, un Dewoitine HD-731 flambant neuf mais l’appareil qui lui est destiné s’abime à l’amerrissage.

Après un stage de remise en condition au large de Toulon du 28 avril au 12 mai 1944, le croiseur léger quitte le Var le 14 mai, fait escale à Casablanca le 19 mai puis traverse l’Atlantique en direction de Fort de France où il arrive le 25 mai 1944.

Le 26 mai 1944, le croiseur léger Primauguet devient navire-amiral des Forces Navales Françaises aux Antilles (FNFA) avec Fort de France comme port d’attache

Le nouveau navire-amiral à une vaste zone de responsabilité correspondant à l’actuelle Zone Maritime Antilles-Guyane (ZMAG) avec comme principaux navires deux avisos coloniaux, le Bougainville stationné à Fort de France et le Lapérouse déployé à Cayenne en Guyane française puis le pétrolier Loing chargé de ravitailler les dépôts carburants depuis les gisements vénézuéliens, mexicains et texans. Le reste est composée d’une véritable poussière navale fait de navires construits sur place ou des unités de seconde main, plusieurs chalutiers notamment.

Après une période d’indisponibilité jusqu’au 9 juin 1944, le croiseur léger ressort pour entrainement avec le Bougainville, un exercice de défense et d’attaques de convois du 12 au 25 juin avant une escale à Pointe à Pitre jusqu’au 30 juin.

Les deux navires ressortent pour un exercice de défense aérienne à la mer du 1er au 8 juillet 1944, l’aviso colonial inaugurant sa nouvelle DCA. Aux quatre canons de 37mm modèle 1925 et aux six mitrailleuses de 13.2mm en trois affûts doubles, le Bougainville à préféré quatre canons de 37mm modèle 1941 en deux affûts doubles et six canons de 25mm modèle 1939-40 en trois affûts doubles.

Après une nouvelle escale à Pointe à Pitre du 9 au 12 juillet, les deux navires rentrent le lendemain à Fort de France. Le 14 juillet 1944, une mini-revue navale est organisée au large de Fort de France avec le croiseur léger, l’aviso colonial et le pétrolier qui dans la foulée prend la mer pour le Texas afin de charger du mazout.

Le croiseur léger Primauguet ressort pour un exercice combiné du 20 juillet au 8 août 1944 avant de rentrer le lendemain à Fort de France. Il est indisponible jusqu’à la fin du mois d’août avant de ressortir pour essais du 1er au 5 septembre et du 7 au 12 septembre avant de reprendre l’entrainement par une série d’exercices (défense aérienne à la mer, bombardement littoral, défense et attaque de convois, raids amphibies) du 15 septembre au 18 octobre 1944.

Le 25 octobre 1944, le croiseur léger quitte Fort de France pour une croisière de représentation dans sa zone de déploiement. Il fait escale à Caracas (Venezuela) du 27 au 30 octobre, à Port of Spain (Trinité et Tobago) du 2 au 4 novembre et à Cayenne du 7 au 13 novembre 1944. Il repart le lendemain, faisant escale à Belem (Brésil) du 15 au 20 novembre avant de remontrer vers le nord direction Georgetown (Guyana) où le croiseur fait escale du 24 au 28 novembre.

Il mouille ensuite à San Juan (Porto Rico) du 4 au 8 décembre, à Kingston (Jamaïque) du 11 au 15 décembre avant de rentrer à Fort de France le 19 décembre et d’être indisponible jusqu’à la fin de l’année pour réparations et entretien courant, toujours l’occasion d’améliorations diverses et variées.

Après une sortie d’essais du 3 au 10 janvier 1945, le croiseur léger ressort pour entrainement avec le Bougainville du 11 au 30 janvier avant de faire escale à Basse Terre du 1er au 4 février puis de rentrer le lendemain à Fort de France.

Le 5 février 1945, le croiseur léger quitte Fort de France pour le Sénégal, arrivant à Dakar le 11 février 1945, faisant trois jours escale jusqu’au 14. Il assure une Ecole à feu à Rufisque du 15 février au 3 mars avant de revenir dans le port de Dakar.

Il embarque un bataillon de 600 tirailleurs sénégalais et appareille le 5 mars pour Cayenne où il arrive le 9 mars. Il débarque ce bataillon destiné à renforcer la défense de la Guyane française suite à plusieurs attaques de postes par des éléments non identifiés.

Le croiseur léger reprend la mer le 11 mars 1945, manoeuvre avec l’aviso colonial Lapérouse du 12 au 19 mars avant de regagner Fort de France le 27 mars 1945.

Après une période d’entretien à flot du 28 mars au 15 avril, le croiseur léger est à la mer pour essais du 16 au 20 avril avant un exercice combiné avec l’armée de l’air, le croiseur s’entrainant contre les chasseurs Dewoitine D-520 basés à Fort de France et contre les bombardiers moyens Douglas DB-7 du 25 avril au 2 mai 1945.

Rentré à Fort de France le 3 mai 1945, il appareille en urgence le 5 mai avec à son bord une compagnie de gendarmes mobiles qu’il transporte à Pointe à Pitre secouée par de violentes émeutes liés à la mort d’un leader indépendantiste peu après son arrestation. La présence du croiseur est dissuasif pour éviter l’extension des émeutes qui vont néanmoins secouer la Guadeloupe jusqu’à la mi-mai.

Elles servent d’électrochoc et accélère le vote du statut d’autonomie de la colonie qui devient une généralité _un statut à mi-chemin entre le département et la province_ tout comme la Martinique, la Guyane mais également la Réunion.

Le Primauguet rembarque les gendarmes mobiles le 20 mai 1945 et rentre à Fort de France le 22 mai. Il ressort pour un exercice de combat de nuit du 24 au 28 mai avant une escale à Castries (Saint Lucie) du 29 mai au 5 juin. Il rentre à Fort de France le lendemain 6 juin 1945.

Le 12 juin 1945, le Dewoitine HD-730 n°1 s’abime peu après son catapultage au large de Fort de France alors que le croiseur menait un exercice de surveillance et de protection de la Martinique mais son équipage est récupéré après ce bain renforcé.

Le deuxième appareil est interdit de vol mais l’enquête montre que c’est la catapulte qui est en cause et celle-ci est débarquée, une autre est commandée en métropole. En attendant sa livraison, le Dewoitine HD 730 n°2 va être mis à l’eau par la grue mais ne sera pas récupéré, rentrant directement à l’hydrobase de Fort de France.

L’exercice interrompu est repris sans catapulte le 18 juin et s’achève le 25 juin, le navire-amiral des FNFA rentrant à Fort de France le lendemain 26 juin avant une période d’indisponibilité jusqu’au 15 juillet 1945.

Il reprend la mer pour essais du 16 au 20 juillet avant remise en condition avec l’aviso colonial Bougainville du 21 juillet au 3 août. Les deux navires font escale font ensuite escale à Oranjestad (Aruba) du 4 au 8 août, à Wilhelmstad (Curaçao) du 9 au 14 août, à Caracas (Venezuela) du 16 au 19 août avant de rentrer à Fort de France le 22 août 1945.

Il sort à nouveau pour entrainement du 1er au 12 septembre 1945, se ravitaillant à la mer au pétrolier Loing équipé depuis peu d’un système de ravitaillement à la mer à couple. Après une escale à Pointe à Pitre (Guadeloupe) du 13 au 16 septembre, le croiseur léger rentre à Fort de France le lendemain 17 septembre 1945.

Le 21 septembre 1945, le cargo Victor Schoelcher arrive à Fort de France. A bord, des obus de 138mm, de 155mm et de 90mm, plusieurs radars en pièces détachées et surtout une catapulte hydraulique Penhoët et trois Dewoitine HD-731 flambants neufs, les 7ème, 11ème et 13ème appareils de série

Le Primauguet est en travaux du 22 au 27 septembre pour recevoir sa nouvelle catapulte toujours sur la plage arrière, catapulte essayée sans appareils puis en mer avec un Dewoitine HD-731 du 28 au 30 septembre. Il effectue un exercice de surveillance du 1er au 12 octobre avant une escale à Port of Spain du 14 au 19 octobre avant de rentrer à Fort de France le 21 octobre 1945.

Il effectue un exercice de défense aérienne à la mer du 25 au 30 octobre puis un exercice de bombardement littoral du 2 au 8 novembre, guidé par les Dewoitine D-720 de coopération de l’armée de l’air.

Le 12 novembre 1945, il quitte Fort de France pour une Ecole à feu à Rufisque. Il arrive à Dakar le 19 novembre et entame son entrainement le 21 novembre.

Il tire contre la terre du 21 au 25 novembre, en mer du 26 au 30 novembre avant de servir de plastron aux défenses côtières du secteur de Dakar du 2 au 8 décembre.

Après une ultime escale dans la capitale de l’AOF du 9 au 11 décembre, le croiseur rentre à Fort de France le 18 décembre et reste indisponible jusqu’à la fin de l’année.

Après une sortie d’essais du 4 au 10 janvier 1946, il sort pour un entrainement en solitaire, restant en mer non stop du 11 au 30 janvier, ravitaillé à la mer par le Loing.

Il enchaine successivement par un exercice de défense aérienne à la mer (11 au 15 janvier), de bombardement littoral (16 au 21 janvier), de raid amphibie (22 au 25 janvier) et de couverture de la navigation commerciale (26 au 30 janvier) avant de rentrer le lendemain à Fort de France.

Il est indisponible pour avarie du 2 au 20 février 1946, passant au bassin du 3 au 15 février. Il sort pour essais du 21 au 25 février avant remise en condition du 26 février au 5 mars 1946. Il ressort à nouveau pour un exercice de protection des lignes de navigation du 12 au 21 mars avant de rentrer à Fort de France le lendemain 22 mars.

Le 25 mars 1946, il appareille pour une mission de présence dans le sud de sa zone de responsabilité. Il fait escale à Port of Spain (Trinidad et Tobago) du 28 au 31 mars, à Georgetown du 2 au 6 avril et à Cayenne du 9 au 14 avril. Il fait une escale à Belem (Brésil) du 16 au 21 avril avant de rentrer à Fort de France le 27 avril.

Après un exercice de combat de nuit du 1er au 6 mai 1946, le Primauguet transporte une compagnie d’infanterie coloniale entre Fort de France et Pointe à Pitre pour une simulation de raid amphibie couvert par des tirs simulés et des tirs d’obus fumigènes et ce du 8 au 15 mai. Il rentre à Fort de France le lendemain 16 mai 1946.

Le désarmement du Lamotte-Picquet entraine une réorganisation du dispositif français dans l’Océan Indien. On envisage un temps de déployer une division de contre-torpilleurs avant de finalement choisir de déployer à Djibouti le croiseur léger Primauguet. La décision est officiellement prise le 17 mai 1946.

Le Primauguet subit un petit carénage à Fort de France du 24 mai au 12 juillet 1946 pour une remise en état complète, un changement des hélices, une visite des turbines, des chaudières, un grattage de la coque et une nouvelle peinture.

La DCA est renforcée portée à 12 canons de 25mm en six affûts doubles, le nombre de canons de 37mm reste identique (huit en quatre affûts doubles).

Après essais réglementaires du 13 au 25 juillet, le Primauguet appareille le 28 juillet de la Martinique, fait escale à Dakar du 7 au 9 août, Douala au Cameroun du 12 au 15 août, Simonstown (Afrique du Sud) du 22 au 24 août, Diego-Suarez du 27 au 29 août avant de gagner Djibouti le 4 septembre 1946.

Le Primauguet déployé à Djibouti effectue une mission de surveillance dans le Golfe d’Aden du 12 au 20 septembre avant une escale à Aden du 21 au 27 septembre suivit d’une nouvelle mission de présence et de surveillance du 28 septembre au 4 octobre. Il rentre à Djibouti le 6 octobre 1946. Il sort à la mer pour un exercice de défense aérienne du 10 au 15 octobre avant d’être de retour au port le lendemain, 16 octobre 1946.

Le 10 septembre 1946, le croiseur lourd Duquesne s’échoue au Cap Saint-Jacques en Indochine. A l’issue de longs et coûteux travaux de renflouage, le Duquesne est récupéré mais jugé irrécupérable et désarmé le 4 octobre puis condamné le 9 octobre 1946.

Dès le 12 octobre 1946, décision est prise de transférer le Tourville en Indochine et de relocaliser le Primauguet à Diego-Suarez.

Le croiseur léger reste cependant pour l’instant à Djibouti, sortant pour une mission de surveillance dans le Golfe d’Aden et au large de la Somalie italienne du 20 au 30 octobre.

A cette occasion, on frôle d’ailleurs l’incident diplomatique, le Dewoitine HD-731 du croiseur est intercepté par un chasseur italien qui probablement dissuadé par sa hierarchie renonce à obliger l’hydravion à amerrir en Somalie. Le croiseur léger rentre à Djibouti le 4 novembre.

Il passe au bassin du 5 au 20 novembre pour inspection suite à des vibrations à grande vitesse et les travaux terminés, il sort pour essais du 22 au 27 novembre avant d’enchainer par un entrainement avec l’aviso colonial Savorgnan de Brazza du 28 novembre au 4 décembre 1946.

Le 11 décembre 1946, après seulement deux mois à Djibouti, le croiseur léger quitte le territoire de la Côte Française des Somalis pour Madagascar. Le 17 septembre 1946 à 50 miles de Diego-Suarez, il croise le croiseur lourd Tourville en route pour l’Indochine. Le Primauguet s’amarre au quai Gallieni le lendemain 18 décembre 1946.

Le 20 décembre 1946, le croiseur léger Primauguet devient navire-amiral des Forces Navales en Afrique Equatoriale Française (FNAEF).

Après une période d’entretien à flot du 21 décembre 1946 au 8 janvier 1947, le croiseur léger sort pour essais du 9 au 12 janvier avant un entrainement au large de Diego-Suarez du 13 au 22 janvier.

Il ressort le 2 février 1947 pour un exercice avec l’aviso colonial D’Entrecasteaux jusqu’au 12 février, les deux navires faisant escale à La Réunion du 13 au 18 février puis à Port Louis (Ile Maurice) du 19 au 25 février avant de rentrer à Diego Suarez le 28 février 1947.

Après une période d’indisponibilité accidentelle du 2 au 20 mars, le croiseur léger ressort pour essais du 21 au 25 mars avant remise en condition du 26 mars au 5 avril 1947. Il enchaine par un exercice de défense aérienne à la mer du 9 au 15 avril puis par un exercice de bombardement littoral du 17 au 23 avril 1947. Il est de retour à Diego Suarez le 30 avril après une escale à Port-des-Galets à La Réunion du 24 au 28 avril.

Le 5 mai 1947, le croiseur léger appareille pour une vaste tournée dans l’Océan Indien. Il fait escale à Maputo, capitale du Mozambique portugais  du 9 au 14 mai, à Dar-es-Salam (Tanzanie) du 17 au 21 mai, à Zanzibar du 22 au 25 mai, à Monbassa du 26 au 29 mai, à Mogadiscio (Somalie italienne) du 31 mai au 2 juin (et ce en dépit des tensions entre Paris et Rome), à Djibouti du 5 au 8 juin, à Aden du 10 au 13 juin, à Mascate du 15 au 18 juin, à Karachi du 20 au 23 juin, à Bombay du 26 au 28 juin, à Cochin du 30 juin au 2 juillet puis à Colombo du 4 au 7 juillet. Il reprend ensuite le chemin du retour, faisant escale à Mahé du 9 au 11 juillet, à La Réunion du 13 au 15 juillet avant de rentrer à Diego Suarez le 18 juillet 1947.

Après une période d’indisponibilité du 19 juillet au 30 août 1947, le Primauguet ressort pour essais du 1er au 4 septembre avant remise en condition en compagnie du D’Entrecasteaux du 6 au 21 septembre 1947.

Le croiseur léger et l’aviso colonial ressortent pour un exercice de combat de nuit, exercice mené du 24 au 29 septembre 1947, exercice qui se termine par un abordage sans gravité du croiseur par l’aviso mais mis à part un enfoncement à tribord et quelques trous, il n’y à rien à signalé.

Le croiseur léger effectue ensuite un transport rapide, celui d’une compagnie de tirailleurs malgaches à La Réunion pour compléter la garnison désormais organisée autour du bataillon mixte d’infanterie malgache (BMIM) quittant pour cela Madagascar le 2 octobre et arrive le 5 octobre à Port-des-Galets.

Il sert ensuite de plastron aux nouvelles batteries côtières récemment aménagées du 7 au 12 octobre avant de rentrer à Diego Suarez le 14 octobre 1947.

Du 2 au 8 novembre 1947, le Primauguet est à la mer pour un exercice de défense aérienne à la mer avant de gagner Port Louis (Ile Maurice) pour une escale du 10 au 15 novembre, prétexte à une célébration franco-britannique de la fin du premier conflit mondial. Après une escale à La Réunion du 17 au 22 novembre, le croiseur léger rentre à Diego Suarez le 24 novembre.

Après une période d’indisponibilité du 25 novembre au 4 décembre, le croiseur léger sort pour essais du 5 au 8 décembre avant de s’entrainer intensivement du 9 au 13 décembre et du 17 au 23 décembre, passant les fêtes de fin d’année à La Réunion jusqu’au 3 janvier quand il reprend la mer pour rentrer à Diego-Suarez le 5 janvier 1948.

Après une sortie au large du Cap d’Ambre du 10 au 16 janvier 1948, le croiseur léger rentre à Diego-Suarez le lendemain. Il transfert le pavillon de navire-amiral à l’aviso D’Entrecasteaux le 18 janvier puis débarque ses munitions et vidange ses soutes.

Il est échoué dans le bassin n°1 le 20 janvier 1948 et reste au sec jusqu’au 24 juin. La coque est grattée et repeinte, les hélices et les gouvernails inspectées, l’électronique remise à jour, l’artillerie modernisée.

Remis à flot le 24 juin, il passe au quai d’armement jusqu’au 12 juillet quand il est armé pour essais, essais réalisés du 13 au 17 juillet avant remise en condition opérationnelle du 18 au 30 juillet 1948.

Le 2 août 1948, le croiseur léger redevient navire-amiral des FNAEF en remplacement du D’Entrecasteaux qui à son tour va entrer en carénage.

Le croiseur léger sort pour exercices du 5 au 12 août (défense aérienne à la mer). Au cours de cet exercice, le Dewoitine D-720 du GCRO (Groupe Colonial de Reconnaissance et d’Observation) chargé de surveiller le déroulement de l’exercice est abattu accidentellement par la DCA du croiseur mais fort heureusement, l’équipage parvient à sauter en parachute avant que l’avion ne s’abime en mer. Inutile de vous dire que les canonniers à la gâchette un peu trop facile ont entendu parlé du pays……….. .

Après un exercice de bombardement littoral du 13 au 18 août, le croiseur léger s’entraine à la navigation et au combat de nuit du 21 au 26 août, mouillant le jour dans différents lieux de la côte malgache.

Rentré à Diego-Suarez le 27 août 1948, il sort encore pour un exercice de surveillance et d’attaque antinavire du 29 août au 3 septembre, rentrant à Diego-Suarez le 7 septembre après une escale à Port Louis.

Le Primauguet en 1939

Le Primauguet en 1939

Caractéristiques Techniques de la classe Duguay-Trouin

Déplacement :  charge normale 8760 tonnes surcharge 9656 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 181.03m longueur à la flottaison : 175m largeur maximum à la flottaison : 17.2m Tirant d’eau maximum 5.86m

Propulsion : 4 groupes de turbines Parson alimentées par 8 chaudières Guyot du Temple dévellopant une puissance totale de 102000 ch et actionnant quatre hélices quadripales

Performances : Vitesse maximale : 34 nœuds Distance Franchissable : 3600 miles nautiques à 14 noeuds

Protection : Pont principal 10mm premier pont 20mm Tourelles 30mm Blockhaus 30mm

Électronique :  radars installés au cours de la décennie quarante essentiellement un radar de veille surface, un radar de veille aérienne, deux radars de conduite de tir pour l’artillerie principale.

Armement d’origine :  8 canons de 155mm modèle 1921 en quatre tourelles doubles; 4 canons de 75mm modèle 1922 en quatre affûts simples. Ce canon de 50 calibres tir des obus de 6 kilos à 15000m avec un plafond de 7500m à raison de 12 coups par minute

-12 mitrailleuses de 13.2mm en six affûts doubles  

-12 tubes lance-torpilles de 550mm en quatre plate-formes triples avec un stock de 24 torpilles. La torpille standard est la 23DT qui porte à 9000m à 39 noeuds et 13000m à 35 noeuds.

-15 grenades ASM de 35kg

Aviation :  une catapulte installée à la poupe avec un hydravion généralement un Gourdou-Lesseure GL-832, un Loire 130 puis un Bréguet Br790 ou un Dewoitine HD-731.

Equipage :  27 officiers 102 officiers mariniers et 452 matelots.

9-Croiseurs légers (3)

Le Lamotte-Picquet

Le croiseur léger Lamotte-Picquet en mars 1932

Le croiseur léger Lamotte-Picquet en mars 1932

-Le Lamotte-Picquet est mis sur cale à l’Arsenal de Lorient le 17 janvier 1923, lancé le 21 mars 1924 et armé pour essais le 1er février 1926. Il est armé définitif le 1er septembre 1926 et admis au service actif le 5 mars 1927.

Après plusieurs croisières (Angleterre, Amérique du Sud et Antilles), le Lamotte-Picquet et la 3ème DL est affecté à la 1ère Escadre en Méditerranée en juin 1928 et ce jusqu’en 1932. En 1932, le croiseur est affecté à la 2ème Escadre en compagnie du Duguay Trouin.

Après un grand carénage à Lorient (septembre 1933-décembre 1934), le croiseur est affecté aux Forces Navales  d’Extrême d’Orient (FNEO), quittant Brest le 2 novembre 1935 pour Saigon où il arrive le 30 décembre 1935.

Il reste déployé en Extrême Orient jusqu’au début du mois de juillet 1940 quand il est décidé de le renvoyer en Méditerranée en dépit des protestations du commandement local qui estime nécessaire conserver un croiseur sur place notamment pour dissuader la marine siamoise d’attaquer l’Indochine.

Après une période d’entretien à flot, il quitte Saïgon le 7 juillet 1940 et arrive à Singapour le 14 juillet 1940. Il passe au bassin jusqu’au 22 juillet pour inspection de la coque et des hélices en très bon état alors qu’il n’a pas subit de grands travaux depuis son départ de la métropole.

Il quitte la colonie britannique le 23 juillet, traverse l’Océan Indien à bonne vitesse, fait une escale de ravitaillement à Djibouti le 2 août, remonte la mer Rouge et franchit le canal de Suez le 10 août 1940. Arrivé à Bizerte le 15 août, il est échoué au bassin n°1 pour une période d’entretien jusqu’au 30 août, regagnant Toulon le lendemain 31 août 1940.

Bien qu’officiellement affecté à la 6ème DC, il est loin d’être opérationnel, subissant des essais à la mer du 2 au 9 septembre avant un exercice de remise en condition avec le Duguay-Trouin du 15 au 25 septembre 1940. Les deux croiseurs font escale à Calvi du 26 au 30 septembre et à Bastia du 1er au 8 octobre. Ils sont de retour à Toulon le 10 octobre.

Le 4 novembre 1940, le Primauguet venu de Casablanca arrive à Toulon pour retrouver la 6ème DC qui atteint donc son format définitif à trois croiseurs. La division ressort au complet pour exercices du 12 au 24 novembre avant une escale à Ajaccio du 25 au 30 novembre, à Tunis du 2 au 7 décembre, à Oran du 9 au 14 décembre avant de rentrer à Toulon le 15 décembre 1940 dans la soirée.

L’Amirauté décide alors de détacher à tour de rôle un «8000 tonnes» au Levant pour renforcer les moyens de la Division Navale du Levant (DNL). Le Primauguet est le premier à y être détaché à savoir de décembre 1940 à avril 1941

Le Lamotte-Picquet sort pour la première fois en 1941 du 12 au 21 janvier pour un exercice combiné avec le Duguay-Trouin , les deux croiseurs se poursuivant mutuellement avant de faire escale à Nice du 22 au 27 janvier, rentrant à Toulon le 28 janvier 1941.

Le Lamotte-Picquet ressort pour exercice du 5 au 25 février 1941 entre Corse et continent avant de faire escale à Bastia du 26 février au 1er mars. Après un exercice de combat de nuit jusqu’au 8 mars, le croiseur  mouille en rade de Villefranche jusqu’au 12 mars avant de rentrer à Toulon le 14 mars.

Le Lamotte-Picquet ressort pour un exercice de défense aérienne à la mer du 20 au 27 mars avant de mouiller aux salins d’Hyères jusqu’au 30 mars avant de rentrer à Toulon le 2 avril 1941 à l’aube.

Le 3 avril 1941, la ville de Rennes devient ville-marraine du croiseur léger, Toussaint Guillaume Picquet de la Motte étant né dans cette ville de Bretagne.

Le 6 avril 1941, le Duguay-Trouin quitte Toulon, fait une escale de ravitaillement à Bizerte le 10 avril et arrive à Beyrouth le 16 avril. Il relève le Primauguet au sein de la DNL, transmettant son rôle de navire-amiral de la 6ème DC au croiseur relevé.

Le Primauguet arrive à Toulon le 20 avril 1941 et après une période d’entretien à flot jusqu’au 2 mai, il sort en compagnie du Lamotte-Picquet pour entrainement du 3 au 12 mai 1941 avant une escale commune à Alger jusqu’au 16 mai 1941.

Après un exercice de bombardement littoral pour entrainer les défenses côtières du secteur d’Alger du 17 au 24 mai, les deux croiseurs font escale à Tunis du 26 au 30 mai, sont en entretien à flot à Bizerte du 31 mai au 8 juin 1941 avant de rentrer à Toulon le 10 juin 1941.

Du 20 juin au 2 juillet 1941,  les  4ème DCT (contre-torpilleurs Tigre Lynx Panthère) et 7ème DCT contre-torpilleurs (Vautour Albatros Gerfaut) s’entrainent avec les croiseurs légers Primauguet et Lamotte-Picquet, les croiseurs servant d’abord de plastron aux contre-torpilleurs avant de pourchasser les lévriers des mers. Le groupe occasionnel (deux croiseurs et six contre-torpilleurs) fait escale à Nice du 3 au 10 juillet avant de rentrer à Toulon le 13 juillet 1941.

Après une période d’indisponibilité du 14 au 31 juillet, il se prépare à relever le Duguay-Trouin au sein de la Division Navale du Levant (DNL)

Il quitte le Var le 10 août, fait escale à Bizerte le 13 août pour se ravitailler et reprend la mer quelques heures plus tard pour arriver à Beyrouth le 17 août 1941. Il va rester déployé au sein de la DNL jusqu’au mois de novembre 1941.

Le 13 novembre 1941, le Primauguet arrive à Beyrouth pour relever son sister-ship. Après deux jours d’exercices en commun, le Lamotte-Picquet quitte le Levant le 16 novembre, se ravitaille à Bizerte le 19 novembre avant d’arriver à Toulon le 25 novembre 1941. Il retrouve la 6ème DC après une période d’entretien du 26 novembre au 3 décembre 1941.

Les deux croiseurs sortent ainsi du 4 au 12 décembre pour un entrainement combiné qui se termine par une escale à Ajaccio où les deux navires sont présents du 13 au 17 décembre avant de rentrer à Toulon le 21 décembre après un exercice de défense aérienne à la mer pour entrainer l’aviation basée en Corse.

Après une période d’indisponibilité du 1er au 15 janvier, le Lamotte-Picquet sort pour essais à la mer du 16 au 23 janvier avant un entrainement individuel du 24 janvier au 10 février avant de rentrer à Toulon le 11 février 1942.

Après des essais à la mer du 15 au 27 février 1942, le Duguay-Trouin sort pour entrainement avec son sister-ship Lamotte-Picquet du 28 février au 5 mars. Rentré à Toulon le lendemain 6 mars, le Duguay-Trouin ressort le 12 mars 1942 direction le Levant pour un nouveau déploiement au sein de la DNL.

Le Lamotte-Picquet devient navire-amiral de la 6ème DC dont il est le seul navire disponible puisque le Duguay-Trouin est au Levant et que le Primauguet est en travaux à Bizerte jusqu’à la fin de l’année 1942.

Le Lamotte-Picquet quitte Toulon le 15 mars pour un entrainement dans le golfe du Lion du 18 mars au 7 avril avant une escale à Port Vendres du 8 au 13 avril, à La Ciotat du 15 au 18 avril avant de rentrer à Toulon le 20 avril 1942.

Il ressort du 2 au 9 mai pour un entrainement au combat de nuit avant une escale à Calvi du 10 au 13 mai puis un entrainement au combat antisurface avec pour cible le ravitailleur d’escadre L’Adour qui simule un croiseur auxiliaire. Cet entrainement à lieu du 14 au 25 mai avant de rentrer à Toulon le 29 mai après une escale à Nice du 26 au 28 mai 1942.

Après une période d’indisponibilité du 29 mai au 14 juin pour entretien et permissions de l’équipage, le Lamotte-Picquet reprend la mer pour essais du 15 au 23 juin avant un entrainement avec des unités de la 2ème escadre du 24 juin au 2 juillet 1942.

Il quitte Toulon le 10 juillet 1942, fait escale à Bizerte du 14 au 16 juillet pour ravitaillement et réparations avant de gagner Beyrouth le 21 juillet. Il s’entraine avec le Duguay-Trouin jusqu’au 25 juillet quand le premier croiseur de 8000 tonnes rentre à Toulon.

Le Lamotte-Picquet va rester déployé au sein de la Division Navale du Levant (DNL) jusqu’au mois de décembre 1942. Il ne sera pas relevé, la marine française estimant que la menace sur le Levant est limitée et ne nécessite pas le déploiement permanent d’un croiseur.

Comme durant les autres déploiements, le Lamotte-Picquet va effectuer de nombreuses patrouilles, des escales de courtoisie dans les ports de la région et des entrainements notamment au profit des futures marines libanaises et syriennes, l’indépendance étant prévue pour 1943 (elle ne sera en réalité accordé qu’en mars 1948…….).

Le Lamotte-Picquet quitte Beyrouth le 7 décembre 1942 et arrive le 11 décembre 1942. Il débarque ses munitions et est échoué dans le bassin n°3 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour un grand carénage bien mérite qui s’apparente à une véritable refonte à mi-vie.

La coque est grattée et repeinte, les hélices sont changées, des éléments des lignes d’arbre sont changées tout comme la catapulte pour hydravions. Les radars sont changés pour essayer de mettre fin aux interférences régulièrement signalées.

Au niveau de l’armement, les quatre canons de 75mm sont remplacés par quatre canons de 90mm, les torpilles de réserve sont débarquées et la DCA légère totalement bouleversée et modernisée avec huit canons de 37mm Schneider modèle 1941 en quatre affûts doubles et douze canons de 25mm Hotchkiss modèle 1940-41 en six affûts doubles.

Le croiseur est remis à l’eau le 25 mai 1943 et subit des travaux à quai jusqu’au 17 juin. Il est armé pour essais le 19 juin et subit une batterie d’essais jusqu’au 30 juin 1943.

Il est en remise en condition en compagnie du croiseur léger Primauguet du 2 juillet au 13 juillet 1943, rentrant à Toulon le 14 juillet 1943. Il reste affecté temporairement à Toulon le temps que le Chateaurenault _deuxième croiseur léger de classe De Grasse_ arrive et prenne ses marques.

Le Lamotte-Picquet reprend la mer le 25 juillet pour un entrainement combiné dans le golfe du Lion jusqu’au 4 août quand il fait escale à Marseille jusqu’au 9 août 1943. Reprenant la mer, il manoeuvre avec les contre-torpilleurs du 10 au 20 août avant que le croiseur et les contre-torpilleurs ne mouillent en rade de Villefranche près de Nice du 22 au 27 août avant de rentrer à Toulon le 29 août 1943.

Le Lamotte-Picquet ressort du 4 au 12 septembre pour un entrainement de défense aérienne à la mer avant une escale à Bastia du 13 au 18 septembre avant un nouvel exercice, cette fois de combat de nuit du 19 au 24 septembre. Il rentre à Toulon le lendemain 25 septembre 1943.

Le 10 octobre 1943, il sort de Toulon pour accueillir le Chateaurenault. Ce dernier avait été construit à La Seyne sur Mer mais venait de réaliser sa traversée de longue durée en Amérique du Sud suivit d’une école à feu à Rufisque.

Les deux croiseurs vont manoeuvrer ensemble du 10 au 19 octobre 1943, date à laquelle la 6ème DC est dissoute mais est recrée le lendemain 20 octobre avec le De Grasse et le Chateaurenault en attendant le Guichen dont la mise en service est prévue pour fin 1943-début 1944 (Le Primauguet encore à Toulon est placé hors rang).

Après une période d’entretien à flot du 21 au 30 octobre 1943, le Lamotte-Picquet quitte Toulon le 31 octobre, fait escale à Bizerte le 4 novembre pour se ravitailler en carburant avant de gagner la Méditerranée, franchissant le canal de Suez le 12 novembre après un ravitaillement en carburant à Port Saïd. Il arrive à Djibouti le 17 novembre 1943.

Le 19 novembre 1943, le croiseur léger Lamotte-Picquet devient navire-amiral des Forces Navales de l’Afrique Equatoriale Française (FNAEF).

On peut s’étonner que le navire-amiral des FNAEF ne soit pas stationné à Diego-Suarez, la base navale la mieux équipée (ou en voie de l’être) mais il faut rappeler qu’à l’époque l’Italie revendique Djibouti et que ce point d’appui en apparence en cul de sac peut s’appuyer sur le Somaliland  et le Yémen britannique.

Après un passage au bassin du 18 novembre au 15 décembre 1943, le Lamotte-Picquet sort pour essais du 16 au 22 décembre avant un entrainement en compagnie de l’aviso colonial Savorgnan de Brazza du 23 décembre au 2 janvier 1944.

Le Lamotte-Picquet quitte Djibouti le 15 janvier 1944 pour entrainement dans l’Océan Indien en compagnie du Savorgnan de Brazza. Du 18 au 24 janvier, les deux navires se pourchassent, simulant à tour de rôle un navire corsaire et son poursuivant.

Après une escale à Mahé (Seychelles) du 26 au 31 janvier, les deux navires s’entrainent à l’escorte de convois _le Savorgnan de Brazza simulant un cargo rapide transportant un chargement précieux_ du 1er au 8 février avant une escale à Diego-Suarez du 9 au 12 février 1944.

Le 13 février 1944, le Lamotte-Picquet sort avec le Savorgnan de Brazza et le D’Entrecasteaux pour une phase d’entrainement intensive. Cela commence par un exercice de bombardement littoral du 14 au 19 février suivit d’un ravitaillement à Diego-Suarez avant un entrainement au combat de nuit du 21 au 28 février.

Après un nouveau ravitaillement à Diego-Suarez, le Savorgnan de Brazza et le D’Entrecasteaux embarquent chacun 120 hommes pour une opération amphibie à La Réunion.

Le Lamotte-Picquet se charge de neutraliser les défenses côtières de Port-des-Galets le 3 mars avant que les deux aviso ne forcent l’entrée du port pour débarquer ses troupes et reprendre l’île.

Les trois navires patrouillent ensuite autour de l’île de la Réunion pour soutenir la reconquête menée par les 240 fantassins coloniaux en simulant des tirs contre la terre jusqu’au 9 mars 1944.

Après une école à feu en mer les 10 et 11 mars, les trois navires font escale à Port-des-Galets du 12 au 16 mars 1944 avant de se séparer, le D’Entrecasteaux rentre à Diego-Suarez alors que le Lamotte-Picquet et le Savorgnan de Brazza rentrent à Djibouti le 20 mars 1944.

Après une période d’indisponibilité du 21 mars au 2 avril, le Lamotte-Picquet sort pour un entrainement dans le Golfe d’Aden, entrainement qui le voit engagé en mer du 3 au 12 avril avant une escale à Aden du 13 au 17 avril avant de rentrer à Djibouti le 21 avril 1944.

Il ressort pour une mission de surveillance dans le Golfe d’Aden, quittant Djibouti le 28 avril pour une première patrouille du 28 avril au 8 mai. Après une escale à Aden du 9 au 11 mai, il effectue une deuxième et dernière patrouille du 12 au 19 mai avant de rentrer à Djibouti le 21 mai 1944.

Du 24 au 27 mai 1944, le croiseur lourd Tourville fait escale à Djibouti. C’est là qu’à lieu la cérémonie de transfert du pavillon entre le Lamotte-Picquet et le Tourville, ce dernier devenant navire-amiral des FNAEF.

Le croiseur léger repart le 8 juin pour un entrainement en compagnie du Savorgnan de Brazza jusqu’au 18 juin, date de leur arrivée à Aden. Le jour même de leur arrivée, des émeutes éclatent dans cette ville.

Les commandants des deux navires français proposent l’intervention de leurs compagnies de débarquement. Cette aide précieuse est acceptée par les autorités locales et 98 soldats français participent à la répression des émeutes non pas directement mais en sécurisant certains lieux sensibles, libérant ainsi des troupes britanniques.

Les deux navires français repartent le 24 juin 1944 pour un nouvel exercice commun en mer d’Oman jusqu’au 5 juillet avant de faire escale jusqu’au 8 juillet à Mascate avant de rentrer à Djibouti le 13 juillet, les compagnies de débarquement des deux navires paradant en ville le lendemain pour la fête nationale.

Indisponible pour avarie du 17 juillet au 4 août, le Lamotte-Picquet ressort du 5 au 8 août pour essais avant remise en condition du 9 au 21 août. Il enchaine par une mission de surveillance dans le Golfe d’Aden en appareillant de Djibouti le 24 août.

Le 27 août, en pleine nuit, il repère un navire naviguant tous feux éteints dont l’attitude lui paraît suspecte. Le croiseur arraisonne le cargo suédois Wilhem Carlsson qui transportait du coton entre l’Inde et Egypte. Après vérifications, le cargo est libre de repartir après avoir rallumé ses feux de navigation.

La mission de surveillance s’achève le 12 septembre par une escale à Aden jusqu’au 21 septembre où le croiseur peut réparer un diesel-alternateur recalcitrant qui obligeait le navire à limiter sa consommation électrique. Il est de retour à Djibouti le 24 septembre 1944.

Après une courte sortie d’entrainement du 27 au 30 septembre, le croiseur léger Lamotte-Picquet quitte Djibouti le 10 octobre pour retrouver le lendemain au large, le croiseur lourd Tourville pour un entrainement en commun.

Les deux croiseurs manœuvrent ensemble du 12 au 19 octobre avant de faire escale à Aden du 20 au 23 octobre et à Mascate du 25 au 28 octobre avant de se séparer : le Lamotte-Picquet rentre à Djibouti son port d’attache le 1er novembre alors que le Tourville rentre à Diego Suarez le 4 novembre 1944.

Le 12 novembre 1944, le croiseur léger quitte Djibouti pour une croisière aux Indes. Il fait escale à Aden le 15 novembre pour débarquer deux marins malades avant de gagner Mascate pour une escale du 18 au 20 novembre.

Il traverse la mer d’Oman pour faire escale à Karachi du 22 au 27 novembre, à Bombay du 29 novembre au 2 décembre, à Cochin du 4 au 8 décembre puis à Trinconmalee du 12 au 15 décembre avant de faire demi-tour, faisant escale à Mahé du 17 au 19 décembre avant de rentrer à Djibouti le 25 décembre 1944.

Le Lamotte-Picquet débarque ses munitions et vidange ses soutes du 5 au 8 janvier 1945 pour subir un petit carénage. Il est échoué au bassin du 12 janvier au 25 juin 1945 avant d’être remis à flot pour des travaux complémentaires à quai jusqu’au 4 juillet. Après des essais à la mer du 5 au 12 juillet, il est en remise en condition du 13 juillet au 14 août 1945.

Il reprend la mer pour un entrainement commun avec l’aviso colonial Savorgnan de Brazza du 20 août au 2 septembre 1945 suivit d’une escale à Aden du 3 au 7 septembre, à Mascate du 9 au 11 septembre. Ils franchissent le détroit d’Ormuz le 13 septembre, font escale à Abu Dhabi du 15 au 18 septembre puis à Koweit City du 20 au 24 septembre avant de faire demi-tour, se ravitaillant à Mascate le 29 septembre, faisant la dernière partie du voyage sans escale, arrivant ainsi à Djibouti le 4 octobre 1945.

Après une période d’indisponibilité du 5 au 15 octobre pour entretien à flot et repos de l’équipage, le croiseur léger reprend la mer pour des essais du 16 au 19 octobre alors qu’on apprend que son désarmement est envisagé pour 1947/48. Il effectue un entrainement en solitaire dans le Golfe d’Aden du 20 octobre au 3 novembre avant de rentrer à Djibouti le lendemain 4 novembre.
Il ressort pour une mission de surveillance de la Somalie italienne le 12 novembre 1945, patrouillant du 12 au 28 novembre avant une escale à Aden jusqu’au 1er décembre quand il reprend la mer pour une deuxième patrouille du 2 au 10 décembre. Après un rapide ravitaillement à Aden le 11 décembre, il effectue une troisième patrouille du 12 au 22 décembre avant de rentrer à Djibouti le 24 décembre 1945.

Le Lamotte-Picquet effectue une petite sortie du 3 au 7 janvier 1946 au large de Djibouti pour une mission de sécurisée suite à plusieurs incidents armés entre tirailleurs sénégalais et bandits armés.

Le 12 janvier 1946, le croiseur léger était au mouillage dans le grand bassin du port de Djibouti, se préparant à appareiller pour un exercice de défense aérienne à la mer. A 9.45, alors qu’il montait en pression, une chaudière explose tuant cinq chauffeurs tandis que douze étaient grièvement brûlés (trois décéderont par la suite).

L’explosion provoque un incendie qui est vite contenu puis maitrisé. Cette explosion désaxa les turbines bâbord et donc les lignes d’arbre bâbord, les hélices endommageant gravement la poupe avant qu’elle ne soient découplées, provoquant des voies d’eau significative.

Le navire est échoué pour éviter un possible naufrage. Les voies d’eau sont colmatées et l’eau évacuée par les pompes des remorqueurs. Le navire est allégé de son mazout et de ses munitions puis mis au bassin le 15 janvier 1946.

L’inspection montre de très graves avaries d’autant plus graves pour un navire aussi âgé. Sa remise en état ne se justifiant plus, le couperet tombe le 2 février 1946 : le Lamotte-Picquet est désarmé.  

Un temps, on envisagea de conserver l’ancien navire comme batterie flottante à Djibouti mais in fine on préféra le ramener en métropole. Le croiseur est privé de toute son artillerie qui va servir à Djibouti pour renforcer la protection de la Côte Française des Somalis (CFS), quatre canons de 155mm étant installés dans des emplacements bétonnés, les autres étant préservés comme pièces de rechange.

La coque du croiseur léger est prit en charge par le croiseur lourd Colbert le 26 avril 1946 puis remorquée jusqu’en métropole, franchissant le canal de Suez le 3 mai, rentrant à Toulon le 13 mai.

Mouillé au Brégaillon, il est ensuite échoué sur le dock flottant des chantiers navals de la Seyne sur Mer du 14 au 30 septembre pour colmater les brèches dans la coque. La coque est remorquée à Saint Mandrier pour servir de brise-lames puis de ponton-caserne.

Il est mis en place le 12 octobre 1946 et devient officiellement ponton-caserne au printemps 1947, l’intérieur de la coque et les superstructures étant transformées en dortoirs pour le personnel de la BAN, le personnel extérieur voir les navires en refonte à Toulon.

Quand la guerre éclate le 5 septembre 1948, le ponton-caserne reçoit des pièces de DCA pour sa propre protection et celle du port de Toulon, plus précisément huit canons de 37mm Schneider modèle 1941 en affûts simples plus des mitrailleuses Darne de 7.5mm dont l’effet était plus psychologique qu’efficace.

9-Croiseurs légers (2)

A-Croiseurs légers classe Duguay-Trouin

Le croiseur léger Duguay Trouin en 1936

Le croiseur léger Duguay Trouin en 1936

Les Duguay Trouin ou la renaissance de la Marine Nationale

Comme nous l’avons vu plus haut, la construction des trois premiers convoyeurs d’escadrilles (peut être que les marins français prévoyaient que le Lamotte Picquet et ses deux sister-ship seraient utilisés comme navires de commandement pour les flottilles de torpilleurs) fût abandonnée en raison du déclenchement de la première guerre mondiale.

Néanmoins même en l’absence de la guerre, la construction aurait été probablement reportée car le 13 mars 1915, le directeur central des constructions navales écrivait au préfet maritime de Toulon lui demandant de surseoir aux travaux préparatoires ordonnés par les dépêches du 17 juillet et du 30 octobre 1914 puisqu’il avait été décidé de reprendre le projet à zéro.

Le Comité technique se réunit donc à nouveau le 21 juillet 1915 pour examiner les plans modifiés du Lamotte Picquet : déplacement porté de 4500 à 5026 tonnes, longueur portée à 143.80m, 14.25m de large (45cm de plus), tirant d’eau de 4.92m (+62cm), puissance propulsive portée à 44000ch sur deux lignes d’arbre qui donnait une vitesse de 29.5 noeuds et une autonomie de 3800 miles à 14 noeuds et de 700 à 29.5 noeuds. L’armement principal restait inchangé mais nouveauté 4 canons de 65mm antiaériens étaient installés.

Le projet est cependant repoussé car il ne satisfaisait pas les marins et de toute façon la saturation des arsenaux occupés par l’entretien de la flotte, la construction d’une poussière navale (escorteurs, patrouilleurs, dragueurs, cannonières…….) et la production de munitions et de matériels pour l’armée de terre repoussait la construction à la paix.

Le projet n’est pas abandonné et régulièrement amendé aboutissant à un avant projet approuvé par le Conseil Supérieur de la Marine en septembre 1919 qui donnait les caracteristiques suivantes :

-Déplacement : 5270 tonnes

-Longueur (hors tout) 146.30m (entre perpendiculaires) 145m largeur : 14.50m tirant d’eau 5.20m

-Puissance propulsive : 54000ch donnant une vitesse de 30 nœuds

-Armement : 8 canons de 138mm en quatre tourelles doubles dans l’axe, 4 canons de 75mm antiaériens et 12 tubes lance-torpilles de 550mm

Le 13 janvier 1920, le ministre de la Marine Georges Leygues dépose sur le bureau des Assemblées un projet de loi dit «Projet 171» qui prescrit l’arrêt définitif de la construction des cinq cuirassés de classe Normandie, la construction de six éclaireurs d’escadre et de douze torpilleurs éclaireurs. Ce projet n’est pas adopté car Georges Leygues perd son portefeuille de ministre.

Le projet subit de nombreuses modifications. Réuni le 1er avril 1920, le CSM envisage pour les croiseurs légers des navires de 7500 tonnes, filant à 34 noeuds, armés soit de 8 canons de 138mm jumelés ou bien de 7 canons de 155mm toutes dans l’axe plus 4 tubes lance-torpilles de 550mm et des canons AA (probablement le versatile «75»).

Après deux ans de tergiversations, la première tranche du Programme naval est définitivement votée par le Sénat le 18 mars 1922.

Entre temps, le projet définitif avait été adopté soit un navire de 8000 tonnes, long de 175m large de 17.20m avec un tirant d’eau de 5.60m, une puissance propulsive de 102000ch propulsant le navire à 34 nœuds avec un armement composé de 8 canons de 155mm en quatre tourelles doubles (deux avant et deux arrières dans l’axe), 4 canons de 75mm antiaériens et 12 tubes lance-torpilles de 550mm.

Le Duguay-Trouin

Le Duguay-Trouin à la mer

Le Duguay-Trouin à la mer

-Le Duguay-Trouin est mis sur cale à l’Arsenal de Brest le 4 août 1923, lancé le 14 août 1924. Il est armé pour essais le 1er août 1925, armé définitif le 10 septembre 1926 et enfin admis au service actif le 15 février 1927.

Avec ses deux sister-ship, il forme la 3ème Division Légère de la 2ème Escadre. La division est affecté en Méditerranée (1ère escadre) d’août 1928 à 1933. Après plusieurs périodes de travaux, il rejoint le Lamotte-Picquet au sein d’une 2ème D.L de la 2ème Escadre. Cette division est dissoute le 1er juillet 1936 et le croiseur est affecté à la Division d’Instruction de la 1ère Escadre à Toulon.

Durant la guerre de Pologne, il est affecté à Lorient au sein de la 5ème escadre, formant une division hétéroclite avec le croiseurs mouilleur de mines Pluton qui connaitra un sort funeste à Casablanca le 13 septembre 1939.

Ce court conflit terminé, les trois croiseurs légers sont regroupés en Méditerranée au printemps 1940 pour former une toute nouvelle 6ème DC avec pour port d’attache Toulon bien qu’un temps on envisagea de les déployer à Bizerte.

Cette décision ne fait pas l’unanimité, certains officiers réclamant l’envoi de ces navires outre-mer en raison de leur vulnérabilité de la crainte de voir l’Allemagne reprendre brutalement la guerre.

Ce déploiement en Méditerranée n’est cependant que temporaire puisque dès la mise en service des trois premiers croiseurs de classe De Grasse (De Grasse Chateaurenault Guichen), les Duguay-Trouin retrouveront les colonies.

Le Duguay-Trouin sortait d’un grand carénage à Lorient, travaux effectués du 22 janvier au 15 mai 1940. Après des essais à la mer du 15 au 18 mai, il quitte Lorient le 20 mai pour arriver à Toulon le 27 mai 1940.

Il devient navire-amiral de la 6ème DC rejoint par le Lamotte-Picquet venu d’Indochine en août 1940, le Primauguet retrouvant Toulon en novembre 1940.

Le Duguay-Trouin reprend la mer pour exercices au large des côtes de Provence  du 7 au 20 juin, faisant escale à Port-Vendres du 21 au 28 juin avant de rentrer à Toulon le 30 juin. Il est au mouillage aux Salins d’Hyères du 1er au 12 juillet avant de rentrer à Toulon pour les célébrations du 14 juillet 1940.

Il ressort pour exercices du 25 au 30 juillet, du 4 au 9 août et du 13 au 20 août avant d’être indisponible pour une période d’entretien à flot et les permissions de l’équipage du 21 août au 5 septembre 1940.

Il ressort du 15 au 25 septembre 1940 pour un exercice combiné avec le Lamotte-Picquet revenu d’Indochine. Les deux croiseurs font escale à Calvi du 26 au 30 septembre et à Bastia du 1er au 8 octobre. Ils sont de retour à Toulon le 10 octobre.

Le 4 novembre 1940, le Primauguet venu de Casablanca arrive à Toulon pour retrouver la 6ème DC qui atteint donc son format définitif à trois croiseurs.

La division ressort au complet pour exercices du 12 au 24 novembre avant une escale à Ajaccio du 25 au 30 novembre, à Tunis du 2 au 7 décembre, à Oran du 9 au 14 décembre avant de rentrer à Toulon le 15 décembre 1940 dans la soirée.

L’ Amirauté décide de détacher à tour de rôle un «8000 tonnes» au Levant pour renforcer les moyens de la Division Navale du Levant (DNL). Le Primauguet est le premier à y être détaché à savoir de décembre 1940 à avril 1941

Le Duguay-Trouin sort pour la première fois en 1941 du 12 au 21 janvier pour un exercice combiné avec le Lamotte-Picquet, les deux croiseurs se poursuivant mutuellement avant de faire escale à Nice du 22 au 27 janvier, rentrant à Toulon le 28 janvier.

Le Duguay-Trouin est en travaux à flot du 30 janvier au 15 février avant une sortie pour essais du 16 au 20 février avant une remise en condition du 21 février au 1er mars 1941. Il est au mouillage aux Salins d’Hyères du 2 au 12 mars 1941 avant de rentrer à Toulon le 13 mars 1941.

Le 6 avril 1941, le Duguay-Trouin quitte Toulon, fait une escale de ravitaillement à Bizerte le 10 avril et arrive à Beyrouth le 16 avril. Il relève le Primauguet au sein de la DNL, transmettant son rôle de navire-amiral de la 6ème DC au croiseur relevé.

Le Duguay-Trouin est déployé au sein de la DNL d’avril à août 1941, alternant entre exercices, missions de surveillance et escales dans les ports de la région notamment la Syrie, le Liban, la Palestine et l’Égypte. Il s’entraine du 13 au 30 mai avec le Jean de Vienne et La Marseillaise.

Le 17 août 1941, le Lamotte-Picquet arrive à Beyrouth et relève le Duguay-Trouin qui quitte le Liban le lendemain 18 août pour rentrer à Toulon le 25 août. Il est indisponible pour entretien jusqu’au 15 septembre quand il reprend la mer pour essais du 16 au 18 septembre avant de s’entrainer avec le Primauguet qui lui rétrocède le pavillon de navire-amiral de la la 6ème DC.

Les deux croiseurs sont à la mer du 21 septembre au 12 octobre, faisant escale à La Ciotat du 28 au 30 septembre et à Marseille du 13 au 16 octobre avant de rentrer à Toulon le 18 octobre 1941. Les deux croiseurs sont de nouveau à la mer pour exercice du 20 au 30 octobre avant une escale à Nice du 1er au 4 novembre, le Primauguet et le Duguay-Trouin rentrant à Toulon le 6 novembre 1941.

Le 25 novembre 1941, le Lamotte-Picquet après avoir été relevé par le Primauguet rentre à Toulon et retrouve la 6ème DC qu’il rejoint effectivement après une période d’entretien intermédiaire. Les deux croiseurs vont effectuer e nombreuses sorties pour exercices.

Les deux croiseurs sortent ainsi du 4 au 12 décembre pour un entrainement combiné qui se termine par une escale à Ajaccio où les deux navires sont présents du 13 au 17 décembre avant de rentrer à Toulon le 21 décembre après un exercice de défense aérienne à la mer pour entrainer l’aviation basée en Corse.

Le Duguay-Trouin est au bassin du 5 au 12 février 1942 (bassin n°1 du Missiessy) pour une période d’entretien allégée. Si les hélices sont inspectées puis changées et que la coque est grattée et repeinte, les principaux travaux concernent surtout l’armement.

En effet, plusieurs radars sont installés, l’armement en torpilles est allégé avec les seules douze torpilles en poste dans les tubes et la DCA est changée.
Les 4 canons de 75mm modèle 1922 sont remplacés par 4 canons de 90mm modèle 1926 en affûts simples et les 6 affûts doubles de 13.2mm sont remplacés par 8 canons de 37mm Schneider modèle 1941 en affûts simples (en attendant la disponibilité de l’affûts doubles). La catapulte est maintenue mais le Gourdou-Lesseure GL.832 est remplacé par un Loire 130.

Après des essais à la mer du 15 au 27 février 1942, le Duguay-Trouin sort pour entrainement avec son sister-ship Lamotte-Picquet du 28 février au 5 mars. Rentré à Toulon le lendemain 6 mars, le Duguay-Trouin ressort le 12 mars 1942 direction le Levant pour un nouveau déploiement au sein de la DNL.

Après une escale à Bizerte du 16 au 18 mars, le Duguay-Trouin arrive à Beyrouth le 22 mars 1942 où il relève le Primauguet qui gagne Bizerte pour subir la même modernisation que son successeur au Levant. Le même jour, le Lamotte-Picquet devient navire-amiral de la 6ème DC.

Le premier «8000 tonnes» va être déployé dans la région jusqu’au mois de juillet 1942 et comme durant son premier déploiement un an plutôt, le Duguay-Trouin va assurer des missions de surveillance, d’entrainement et de police coloniale. Les deux croiseurs légers La Galissonnière et La Marseillaise font escale à Lattaquié du 6 au 12 juillet, à Beyrouth du 13 au 17 juillet avant de manoeuvrer avec le Duguay Trouin, navire-amiral de la DNL du 18 au 27 juillet 1942

En effet le 15 avril, les druzes se révoltent à nouveau, presque vingt ans après la révolte de 1925 et comme la précédente, cette révolte est durement réprimée.

Le croiseur léger va assurer des missions de transport rapide, de contrôle des eaux pour intercepter de possibles ravitaillement en armes et également d’appui-feu, tirant contre la terre à plusieurs reprises jusqu’à la fin de la révolte début mai.

Le Duguay-Trouin est relevé par son sister-ship Lamotte-Picquet le 21 juillet 1942 et quitte Beyrouth le 25 après un entrainement avec son sister-ship pour l’habituer au théâtre d’opérations. Il fait escale à Bizerte du 28 juillet au 4 août avant de rentrer à Toulon le 10 août après une escale à Ajaccio du 7 au 9 août. Il est indisponible à Toulon pour entretien du 11 au 31 août 1942.

Il reprend la mer pour essais du 1er au 5 septembre avant remise en condition du 8 au 15 septembre 1942. Il est ensuite au mouillage aux Salins d’Hyères du 16 au 27 septembre, effectuant des sorties quotidiennes pour s’entrainer. Il est de retour à Toulon le 30 septembre 1942.

Alors qu’approche son redéploiement en Indochine,  le Duguay Trouin est mis au bassin du 10 octobre au 15 novembre 1942 pour une véritable remise en état.

La coque est grattée et repeinte, les hélices sont inspectées, des éléments des lignes d’arbre sont changées tout comme la catapulte pour hydravions. Les radars sont changés pour essayer de mettre fin aux interférences régulièrement signalées.

En ce qui concerne la DCA, les 8 canons de 37mm Schneider en affûts simples sont remplacés par quatre affûts doubles et renforcés par douze canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en six affûts doubles.

Le Duguay-Trouin est en essais à la mer du 17 au 27 novembre avant un stage de remise en condition du 1er au 8 décembre 1942.

Le 17 décembre 1942, le croiseur léger De Grasse arrive à Toulon pour relever numériquement parlant le Duguay Trouin, les deux navires manœuvrant ensemble du 18 au 24 décembre, jour de l’admission au service actif du nouveau fleuron de la force de croiseurs de notre marine.

Le 8 janvier 1943, le croiseur léger Duguay Trouin quitte Toulon pour un long périple en direction de l’Indochine, l’Amirauté ayant choisit la voie du cap de Bonne Espérance et non du canal de Panama. Arrivé à Dakar le 19 janvier après une escale à Casablanca du 13 au 16 janvier, le croiseur effectue une école à feu à Rufisque du 20 au 31 janvier.

Reprenant la mer le surlendemain 2 février, le croiseur fait escale à Abidjan du 5 au 7 février, à Pointe-Noire du 10 au 15 février, à Simonstown du 18 au 22 février, à Diego-Suarez su 27 février au 1er mars, à  Singapour du 5 au 9 mars avant d’arriver à Saïgon son nouveau port d’attache le 16 mars 1943.

Il est indisponible du 17 mars au 24 avril, passant au bassin de l’Arsenal d’Indochine du 19 mars au 15 avril. Armé pour essais, il sort du 16 au 21 avril avant un stage de remise en condition dans le Golfe du Tonkin du 25 avril au 9 mai, rentrant à Saïgon le 13 mai après deux jours d’escale à Haïphong (10 au 12 mai).

Le 14 mai 1943, le croiseur léger Duguay-Trouin devient navire-amiral des FNEO.  

Outre sa fonction de navire-amiral (représentations publiques notamment), le croiseur va effectuer des missions de surveillance et d’appui-feu le long des côtes vietnamiennes.

Il quitte Saïgon le 20 mai pour une mission de surveillance le long des côtes du Tonkin, mouillant du 23 au 25 mai en baie de Cam Ranh même si officiellement la base navale est encore en travaux.

Reprenant la mer le 26 mai, le Duguay-Trouin entame sa mission de surveillance, allant et s’éloignant de la côte, utilisant son Loire 130 pour augmenter son rayon d’action. Le 2 juin 1943, l’hydravion est lancé pour une mission de surveillance à 75 miles au sud d’Haïphong.

L’hydravion capte alors un appel de détresse d’un poste isolé attaqué par une bande armée. Le croiseur accélère et se rapproche de la côte.

De 9.15 à 9.22, les huit canons de 155mm tirent 152 obus qui sauve le poste de l’annihilation. Le croiseur met à terre sa compagnie de débarquement (64 hommes) pour soutenir le poste attaqué. Le Duguay-Trouin reste déployé dans la région jusqu’au 15 juin le temps que le poste soit reconstruit et sa garnison renforcé.

Le croiseur léger poursuit sa mission de surveillance jusqu’au 27 juin, faisant escale à Haïphong du 28 juin au 4 juillet avant de rentrer à Saïgon le 7 juillet. Il est indisponible jusqu’au 15 juillet quand il ressort pour une nouvelle mission de surveillance cette fois au sud de Saïgon. Il est à la mer jusqu’au 4 août quand il rentre à Saïgon deux jours plus tard.

Le Duguay-Trouin ressort pour un exercice de combat de nuit du 21 au 28 août, mouillant la journée au pied du Cap Saint Jacques.

Il enchaine par un exercice de défense aérienne à la mer du 30 août au 5 septembre puis un exercice de bombardement littoral du 12 au 18 septembre.

Il est indisponible en raison d’une avarie du 19 septembre au 15 octobre avant une période d’essais du 16 au 22 octobre suivit d’un stage de remise en condition du 23 octobre au 7 novembre 1943.
Il ressort pour un exercice combiné avec d’autres navires des FNEO du 15 au 27 novembre avant une escale à Haïphong du 28 novembre au 2 décembre et à Tourane du 3 au 7 décembre avant de rentrer à Saïgon le 9 décembre 1943. Le Duguay-Trouin ressort encore deux fois pour exercices du 10 au 15 décembre et du 17 au 22 décembre.

Après une période d’indisponibilité du 23 décembre 1943 au 8 février 1944 (passage au bassin du 2 au 27 janvier), le Duguay-Trouin ressort pour essais du 9 au 12 février avant d’être en entrainement/remise en condition du 14 au 27 février.

Le 1er mars 1944, la ville de Saint Malo devient la ville marraine du croiseur léger, Réné Duguay-Trouin étant originaire de la cité corsaire.

Le 2 mars 1944, il quitte Saïgon pour Cam-Ranh où il mouille au milieu de la baie, participant lors du 7 au 12 mars à l’inauguration de la grande base navale qui manquait tant à la marine française en Indochine. Désormais, le croiseur léger va être basé à Cam Ranh et non plus à Saïgon.

Il quitte son nouveau port d’attache le 18 mars 1944 pour un nouvel exercice de combat de nuit jusqu’au 25 mars avant une escale à Haïphong du 28 mars au 2 avril. Il enchaine par une mission de surveillance dans le Golfe du Tonkin du 3 au 20 avril avant de rentrer à Cam-Ranh le 23 avril 1944.

Le Duguay-Trouin ressort pour une nouvelle mission de surveillance du Tonkin secoué par plusieurs attaques de bandes armées. Ces groupes non identifiés mènent la vie dure aux postes isolés mais sont encore trop faible pour s’attaquer aux villes.

A la mer du 27 avril au 15 mai, il tire presque 240 obus de 155mm et une centaine d’obus de 90mm contre la terre, dégageant plusieurs patrouilles et plusieurs postes assaillis. Il est de retour à Cam-Ranh le 18 mai 1944.

Le 27 mai 1944, il accueille au large de Cam-Ranh le croiseur lourd Duquesne. Après une période d’indisponibilité du 28 mai au 15 juin 1944 (avec un passage au bassin du 30 mai au 10 juin), le croiseur lourd devient navire-amiral des FNFEO en remplacement du Duguay Trouin.

Alors que le Duquesne est engagé dans des missions de transport rapide pour participer à la construction de la «Ligne Doumer», le Duguay-Trouin va assurer essentiellement des missions de surveillance du sud de l’Indochine.

Il ressort ainsi du 15 au 27 juin 1944 pour une mission de surveillance dans le Golfe du Siam avant une mission de surveillance des approches de Saïgon du 4 au 16 juillet.

Après une période d’indisponibilité pour entretien et permissions de l’équipage du 17 juillet au 8 août, le croiseur léger ressort pour essais du 9 au 12 août avant remise en condition du 15 au 27 août 1944.

Le Duguay-Trouin ressort pour une mission de représentation dans les ports de la région. Il quitte Cam-Ranh le 4 septembre, fait escale à Manille du 11 au 15 septembre, à Batavia du 27 au 30 septembre, à Singapour du 4 au 8 octobre et à Kuala Lumpur du 10 au 14 octobre avant de rentrer à Cam-Ranh le 27 octobre 1944.

Il ressort pour une mission de surveillance dans le Golfe du Tonkin, appareillant le 4 novembre et patrouillant dans le golfe du 7 au 15 novembre avant une escale à Haïphong jusqu’au 18 novembre quand il reprend la mer pour une deuxième patrouille de surveillance jusqu’au 30 novembre quand il fait escale à nouveau à Haïphong jusqu’au 3 décembre, début d’une troisième patrouille de surveillance jusqu’au 17 décembre au cours de laquelle, il tire contre la terre à plusieurs reprises. Il rentre à Cam-Ranh le 20 décembre et reste au port jusqu’à la fin de l’année.

Alors que le Duquesne est en petit carénage, le Duguay-Trouin redevient provisoirement le navire-amiral des FNEO. Il ressort du 7 au 20 janvier 1945 pour un exercice combiné avec l’aviso colonial Amiral Charner avant que les deux navires fassent escale ensemble à Saïgon jusqu’au 27 janvier quand ils rentrent à Cam-Ranh le 30 janvier 1945.

Le Duguay-Trouin ressort le 7 février pour transporter un bataillon d’infanterie coloniale entre Tourane et Haïphong. Il débarque le bataillon le 12 février et rentre à Cam-Ranh le 15 février.

Le Duguay-Trouin et le Duquesne manœuvrent ensuite ensemble du 19 au 27 février pour la remise en condition du croiseur lourd.

Le Duguay-Trouin ressort du 7 au 20 mars pour un entrainement combiné dans le Golfe du Tonkin avant de rentrer à Cam-Ranh le 25 mars 1945.

Le Duguay-Trouin quitte Cam-Ranh le 5 avril 1945 en compagnie du croiseur lourd Duquesne pour des manœuvres conjointes dans le Golfe du Tonkin avec l’armée de l’air et l’armée de terre. Ils arrivent à Haïphong le 10 avril, retrouvant sur place la Flottille Côtière du Nord (FCN).

Cette FCN mise en place en 1943 est composé de navires réquisitionnés, de quelques navires de construction locales chargées de la sécurité des ports et du delta. Son navire-amiral après avoir été un temps le vieil aviso Nancy (toujours en service mais qui sert de ponton) est depuis mars 1944 le patrouilleur ex-torpilleur léger La Cordelière.

L’exercice commence le 11 avril 1945 d’abord à terre sur carte pour à la fois entrainer les état-majors, régler les différentes fréquences radios. Les choses sérieuses commencent le 12 avril avec un exercice de défense aérienne à la mer où des avions de l’armée de l’air vont tenter d’attaquer et de couler les deux croiseurs et la «poussière navale» de la FCN.

Les 13 avril et 14 avril 1945, le croiseur lourd effectue une simulation de tir contre la terre dans le cadre d’un assaut amphibie contre le port d’Haïphong, ce raid amphibie étant mené par un groupement composite composé de Légionnaires, de troupes coloniales et de supplétifs vietnamiens.

Face à ce débarquement, la garnison d’Haïphong (4000 hommes) peut compter sur l’appui du Groupement Mécanisé Colonial (GMC), une sorte de division cuirassée renforcée qui bien que puissant montre des difficultés à opérer dans le Delta. Si les assaillants ne parviennent pas à s’emparer de la ville, ils font suffisamment de dégâts pour rendre le port inopérant.

Durant tout cet exercice le croiseur léger lui à assuré l’appui de la garnison en tirant notamment des obus fumigènes et des obus éclairants qui provoquent d’ailleurs quelques incendies vite maitrisés.

L’exercice se termine le 16 avril par des manœuvres combinées, un exercice de synthèse où toutes les épreuves précédemment exécutées sont réalisées simultanément. Les deux croiseurs quittent le Golfe du Tonkin le 19 avril 1945 pour rentrer à Cam-Ranh le 23 avril 1945.

Le Duguay-Trouin est en petit carénage du 25 avril au 12 juin 1945, subissant des essais à la mer du 13 au 16 juin avant remise en condition du 17 au 27 juin.

Le 6 juillet 1945, il retrouve à la mer le croiseur lourd Duquesne et les torpilleurs légers Niçois et Savoyard pour pour de nouveaux exercices jusqu’au 15 juillet 1945 quand les quatre navires remontent la rivière Saïgon pour mouiller à Saïgon jusqu’au 25 juillet avant de rentrer à Cam-Ranh le 27 juillet 1945.

Après une indisponibilité accidentelle du 28 juillet au 12 août, le Duguay-Trouin ressort pour essais du 13 au 17 août avant une remise en condition en compagnie de l’aviso colonial Amiral Charner et des torpilleurs légers Niçois et Savoyard du 18 au 29 août avant de rentrer à Cam-Ranh le 1er septembre 1945.

Il ressort pour un exercice de défense aérienne à la mer du 8 au 15 septembre, les avions de l’armée de l’air revendiquant avoir couler quatre fois le croiseur léger alors que ce dernier revendiqua la destruction de vingt-quatre avions.

Après une escale de ravitaillement à Cam-Ranh les 16 et 17 septembre, le croiseur léger ressort pour une mission de surveillance dans le Golfe de Thaïlande au cours de laquelle, le Loire 130 embarqué à été remplacé par un Dewoitine HD-731 plus moderne. La mission de surveillance commence le 20 septembre et s’achève le 2 octobre quand le croiseur léger met cap sur Cam-Ranh où il est de retour le 6 octobre 1945.

Il ressort du 7 au 18 octobre pour une mission de surveillance dans le golfe du Tonkin avant de rentrer à Cam Ranh le 21 octobre 1945.

Le croiseur léger Duguay-Trouin ressort le 25 octobre pour un exercice avec les autres navires des FNEO. L’exercice commence par un raid des quatre torpilleurs légers (les torpilleurs légers Catalan et Béarnais sont arrivés le 16 octobre) contre le croiseur lourd suivit par le même exercice contre le croiseur léger puis par l’attaque du croiseur léger par les quatre torpilleurs menés par le croiseur lourd avant que l’inverse ne soit réalisé. Après un exercice de défense aérienne à la mer, la force navale rentre à Cam-Ranh le 29 octobre 1945.

Le Duguay-Trouin ressort du 4 au 10 novembre 1945 pour une mission de surveillance au large des côtes de la Cochinchine avant une escale à Saïgon jusqu’au 15 novembre, la compagnie de débarquement du croiseur léger défilant dans les rues de la grande ville de Cochinchine. Il est de retour à Cam-Ranh le 18 novembre 1945.

Après une période d’entretien à flot à couple du navire-atelier Albert Caquot du 21 novembre au 12 décembre (travaux sur les auxiliaires et les chaudières, visite des hélices, renforcement de la DCA _portée à six affûts doubles de 37mm et huit affûts doubles de 25mm soit 12 canons Schneider de 37mm et 16 canons de 25mm Hotchkiss_, entretien de la catapulte), le croiseur léger ressort pour essais jusqu’au 15 décembre avant remise en condition jusqu’au 24 décembre 1945.

Le Duguay-Trouin effectue une nouvelle mission de surveillance dans le Golfe du Tonkin du 7 au 21 janvier avant une escale à Tourane jusqu’au 23 janvier, rentrant le 25 janvier 1946 à Cam-Ranh.

Le Duguay-Trouin ressort avec le croiseur lourd Duquesne et les torpilleurs légers Nicois et Catalan pour un exercice combiné avec l’armée de l’air au large de Saïgon du 28 janvier au 9 février 1946 avant de rentrer à Cam-Ranh le 14 février 1946.

Il ressort pour un entrainement au combat de nuit du 1er au 9 mars, faisant ensuite escale à Tourane du 10 au 15 mars avant d’enchainer par une mission de surveillance dans le Golfe du Tonkin du 16 mars au 12 avril, se ravitaillant régulièrement à Haïphong.

Après une ultime escale dans le grand port du Tonkin du 13 au 21 avril, le croiseur léger rentre à Cam-Ranh le 23 avril 1946 à l’aube.

Après une école à feu au large de Cam Ranh du 7 au 10 mai 1946, le croiseur léger effectue une mission de transport rapide entre Saïgon et Tourane du 11 au 15 mai avant une mission de surveillance des mouvements de la marine japonaise depuis l’île d’Haïnan. Cette mission qui à lieu du 17 au 28 mai 1946 ne sera pas reconduite suite aux protestations de l’ambassade du Japon à Paris. Le croiseur léger est de retour à Cam-Ranh le 30 mai 1946.

Le 5 juin 1946, il quitte Cam-Ranh pour un exercice combiné avec le croiseur lourd Duquesne au large de Saïgon. Les deux navires effectuent des simulations de raids antinavires, de bombardements littoraux puis subissent les assauts répétés d’avions de l’armée de l’air basés à Tan-Son-Nuth.

Le 10 juin 1946 alors que les deux croiseurs allaient rentrer à Cam-Ranh, la ville d’Haïphong est secouée par de très violentes émeutes doublées d’une attaque de postes isolés qui ne laissent aucun doute sur le caractère prémédité de l’opération.

La garnison de 5000 hommes est dépassée par les événements et réclame des renforts. Le transport par la mer étant le plus rapide, on ordonne aux deux croiseurs de gagner en urgence Tourane pour embarquer des renforts.

C’est ainsi que le Duquesne embarque 500 légionnaires du 5ème REI alors que le Duguay Trouin embarque 300 hommes du 11ème RIC (Régiment d’Infanterie Coloniale) qu’ils débarquent à Haïphong le 12 juin 1946.

Ces 800 hommes vont former un groupe mobile occasionnel avec des chars Somua S-35 et des automitrailleuses Panhard du GMC. Leur apparition soulage la garnison en repoussant les bandes armées officiellement non identifiées et permettant à la garnison de rétablir l’ordre dans la ville.

Les croiseurs ont participé à cette reprise en main, le Duquesne tirant 58 obus de 203mm pour soulager plusieurs postes attaqués alors que le Duguay-Trouin tirait 120 obus de 155mm, obus explosifs et éclairants pour empêcher les infiltrations nocturnes.

Les deux croiseurs vont rester sur zone jusqu’au 5 août pour éviter que les braises ne se rallument avant de rentrer à Cam-Ranh le 10 août.

Après une période d’indisponibilité du 11 au 31 août 1946, le croiseur léger ressort pour essais du 1er au 5 septembre avant un entrainement combiné avec les torpilleurs légers avant d’enchainer par une mission de surveillance dans le Golfe du Tonkin du 6 au 21 septembre, étant donc bien loin du lieu d’échouage du croiseur lourd Duquesne.

La marine nationale ayant renoncé à réparer le navire, le Duquesne cesse d’être un navire opérationnel et donc du navire-amiral des FNFEO le 16 septembre 1946 en attendant l’arrivée du Tourville.

En effet dès le 12 octobre 1946 _date du désarmement officiel du Duquesne_, décision est prise de transférer le Tourville en Indochine et de relocaliser le Primauguet à Diego-Suarez. Le croiseur lourd subit une remise en état, un petit carénage étoffé (ou un grand carénage allégé c’est selon) au bassin du 14 octobre au 10 décembre 1946.

Après des essais à la mer du 11 au 14 décembre 1946, le croiseur lourd quitte Diego-Suarez, passant le relais en haute mer au Primauguet le 17 décembre 1946. Il fait escale à Singapour du 21 au 23 décembre avant de mettre cap sur Cam-Ranh où il arrive le 29 décembre 1946.

Après un passage au bassin du 2 au 27 janvier, le croiseur lourd reprend la mer pour essais du 29 janvier au 3 février avant remise en condition en compagnie du croiseur léger Duguay-Trouin et du pétrolier-ravitailleur Rhône du 4 au 20 février 1947.

Le 21 février 1947, le croiseur lourd Tourville devient le navire-amiral des FNFEO en remplacement du Duguay-Trouin

Le 24 février, un incident frontalier oppose des légionnaires français à des soldats thaïlandais pour quelques arpents de terre disputés entre la France et la Thaïlande. La France bien décidée à ne pas se laisser se marcher sur les pieds décide d’effectuer une démonstration navale.

C’est ainsi que le Tourville appareille de Cam-Ranh le 25 février en compagnie du Duguay-Trouin et du pétrolier-ravitailleur Rhône, étant rejoints en mer par l’aviso colonial Amiral Charner venu de Saïgon pour une démonstration dans le Golfe de Thaïlande, démonstration à laquelle ne répond pas la marine thaïlandaise. Cette démonstration s’achève le 4 mars quand les trois navires français mettent cap sur Cam-Ranh où ils arrivent le 7 mars 1947.

Après un dernier entrainement combiné du 12 au 29 mars 1947, le croiseur léger débarque ses munitions puis est échoué au bassin le 4 avril pour un grand carénage. Il y reste jusqu’au 2 octobre 1947 quand il est remis à flot pour des travaux complémentaires jusqu’au 18 octobre.

Armé pour essais le 21 octobre 1947, le Duguay-Trouin est en essais du 22 octobre au 4 novembre avant un stage en remise en condition du 5 au 17 novembre.

Il sort pour une mission de surveillance du Golfe du Tonkin le 20 novembre, patrouillant du 23 novembre au 8 décembre avant une escale à Haïphong jusqu’au 12 décembre quand il reprend la mer pour une nouvelle mission de surveillance jusqu’au 22 décembre quand il met cap sur Cam-Ranh qu’il atteint le 24 décembre dans la soirée, restant au port jusqu’à la fin de l’année.

Le Duguay-Trouin ressort pour entrainement du 5 au 12 janvier avant de patrouiller au large du Delta du Mékong accueillant le 19 janvier 1948, le porte-avions léger Alienor d’Aquitaine qui arrive à Cam-Ranh après 40 jours de traversée depuis la métropole, comité d’accueil également composé du croiseur lourd Tourville.

Son arrivée renforce considérablement le pouvoir de nuisance des FNEO. Sa présence rend quasiment caduque une possible agression thaïlandaise sans pour autant éliminer l’hypothèse d’une intervention japonaise.

Le porte-avions passe au bassin du 21 janvier au 15 février et est en essais du 17 au 22 février. Ce n’est que le 24 février 1948 que le croiseur lourd peut opérer avec le porte-avions. L’Alienor d’Aquitaine et le Tourville vont ainsi s’entrainer en compagnie du Duguay-Trouin et du Rhône jusqu’au 6 mars 1948.

Le croiseur léger ne va pourtant pas opérer de manière régulière avec le porte-avions, effectuant plusieurs entrainements en solitaire du 12 au 18 mars et du 25 mars au 4 avril avant d’enchainer par une mission de surveillance dans le Golfe du Tonkin du 10 avril au 12 mai, se ravitaillant régulièrement à Haïphong. Durant ces patrouilles, il tire une centaine d’obus de 155mm et d’une dizaine d’obus de 90mm contre la terre.

Le pétrolier Niger

Le pétrolier Niger

De retour à Cam-Ranh le 17 mai 1948, il appareille le 21 mai en compagnie du pétrolier Niger pour gagner Balikpapan pour charger du mazout afin d’alimenter les dépôts de Cam-Ranh. Les deux navires font escale à Singapour le 27 mai avant d’arriver à Balikpapan le 3 juin.

Le mazout chargé, le pétrolier et le croiseur reprennent la mer le 5 juin 1948 pour rentrer à Cam-Ranh le 12 juin pour décharger sa cargaison.

Les deux navires reprennent la mer le 14 juin pour aller chercher un nouveau chargement. Arrivés à Balikpapan le 24 juin après la traditionnelle escale à Singapour, le pétrolier charge ses tonnes mazout puis repart avec le croiseur le 26 juin, arrivant à Cam-Ranh le 5 juillet 1948.

Le croiseur et le pétrolier vont encore effectuer trois autres rotations. La première du 7 juillet au 1er août, la seconde  du 3 au 25 août et la troisième du 27 août au 14 septembre 1948.

9-Croiseurs légers (1)

9°) CROISEURS LEGERS

Préambule

Le croiseur cuirassé Amiral Charner torpillé le 8 février 1916

Le croiseur cuirassé Amiral Charner torpillé le 8 février 1916

En 1914, la Royale entra en guerre sans croiseurs légers à la différence des autres marines européennes qui disposaient toutes de navires d’un déplacement d’environ 3000 tonnes, rapides et bien armés (canons de 100 à 152 mm).

Pour opérer dans l’Adriatique, pour patrouiller dans le canal d’Otrante afin d’empêcher une éventuelle percée de la flotte austro-hongroise en Méditerranée, la marine nationale du utiliser de poussifs croiseurs cuirassés.

Cette carence était connue depuis longtemps, le Conseil Supérieur de la Marine s’étant penché sur le problème dès le 17 mai 1909 mais la multiplication des projets fit qu’aucun navire n’était prêt au moment de la déclaration de guerre.

Schéma du convoyeur d'escadrilles

Schéma du convoyeur d’escadrilles

Il s’en était fallu de peu puisque le 10 juin 1914, un projet définitif de «convoyeur d’escadrilles» est présenté et accepté par le Comité technique et approuvé par le ministre de la marine Armand Gauthier De l’Aube, répondant au besoin exprimé par le programme naval de 1912 de dix «éclaireurs d’escadre».

La décision est alors prise de commander trois navires : deux à des chantiers et un troisième baptisé Lamotte-Picquet à l’Arsenal de Toulon qui en est informé par une décision ministérielle du 17 juillet 1914. Les trois navires prévus affichaient les caracteristiques suivantes :

-Déplacement : 4500 tonnes

-Dimensions : longueur 138m de long largeur 13.80m tirant d’eau 4.80m

Propulsion : quatre turbines développant 40000 ch et entrainant 4 hélices

-Vitesse maximale : 29 nœuds

-Rayon d’action : 3300 miles à 16 nœuds et 775 miles à 29 nœuds

-Protection : cuirassé de 28mm s’élevant au dessus du premier faux pont dans la région centrale (chaudières et machines) avec traverse de 16mm sur l’avant de la chaufferie avant et traverse de 14mm à l’arrière du compartiment arrière des turbines

-Armement : 8 canons de 138mm (modèle 1910) en deux affûts superposés sous des masques dans l’axe à l’avant et à l’arrière et deux latéraux en casemates, 2 canons de 47mm et quatre tubes lance-torpilles de 450mm.

-Équipage : 17 officiers et 340 hommes

La mise sur cale du Lamotte-Picquet était prévue en novembre 1914 et n’aura bien sur pas lieu en raison du conflit. Ce n’était que partie remise car de ce projet de convoyeur d’escadrilles allait déboucher une classe de trois croiseurs légers de 8000 tonnes, les Duguay-Trouin qui symboliseront avec les Jaguar et les Bourrasque la renaissance de la marine nationale sous le magistère attentif d’hommes comme Georges Leygues ou François Darlan.

CL Duguay Trouin

Le Duguay Trouin et ses deux sister-ships symbolisent le renouveau de la Royale

En attendant, la marine nationale fit feu de tout bois. Les clauses navales du traité de Paix signé à Versailles le 28 juin 1919 limitent grandement les forces navales allemandes. Les grands bâtiments gagnent Scapa Flow mais se sabordent le 21 juin 1919.

Il ne reste donc plus que des navires légers. Si la Grande Bretagne et les États Unis n’ont pas besoin de navires supplémentaires, la France et l’Italie ont des carences urgentes pour compenser les pertes de la guerre et l’usure du conflit pour de nombreux navires.

Après de longues discussions toutefois le Conseil Suprême allié dans sa séance du 26 novembre 1919, autorise la France à choisir parmi les navires restants des marines allemandes et austro-hongroises, cinq croiseurs légers et dix torpilleurs.

Le Thionville ex-SMS Novarra de la marine austro-hongroise

Le Thionville ex-SMS Novarra de la marine austro-hongroise

La Royale choisit ainsi quatre croiseurs légers allemands et un croiseur austro-hongrois en l’occurence le SMS Köninsberg rebaptisé Metz et en service de 1921 à 1929, le SMS Regensburg rebaptisé Strasbourg et en service de 1922 à 1929, le SMS Stralsund rebaptisé Mulhouse en service de 1920 à 1931, le SMS Kolberg rebaptisé Colmar et utilisé de 1921 à 1927 et enfin le SMS Novarra, l’ancien croiseur austro-hongrois étant rebaptisé Thionville et utilisé de 1922 à 1932.

L’acquisition d’anciens croiseurs allemands et austro-hongrois n’était qu’une solution paliative pour remplacer les navires trop usés pour être maintenus en service. Il fallait donc penser à la construction de navires neufs.

Pas moins de vingt croiseurs légers vont être construits entre 1922 et 1948 pour équiper la marine nationale, un domaine où l’hétérogénéité est de mise

Le croiseur école Jeanne d'Arc

Le croiseur école Jeanne d’Arc

Le croiseur mouilleur de mines Pluton

Le croiseur mouilleur de mines Pluton

En effet, nous y trouverons à la fois les trois croiseurs de 8000 tonnes de classe Duguay-Trouin (Duguay-Trouin, Lamotte-Picquet et Primauguet) en fin de carrière et parfois considéré en raison de leur absence de protection comme de gros contre-torpilleurs, le croiseur-école Jeanne d’Arc qui se transformera rapidement en navire de guerre une fois le conflit déclenché, du croiseur mouilleur de mines Pluton au destin tragique mais également le «Lévrier des Mers», le splendide mais fragile Emile Bertin.

Le croiseur Emile Bertin

Le croiseur Emile Bertin

Ce dernier servit de véritable prototype aux croiseurs de 7600 tonnes de classe La Galissonnière (La Galissonnière,  Jean de Vienne, La Marseillaise, Gloire, Montcalm et Georges Leygues), navires aux lignes modernes et racées pour l’époque.

Le croiseur léger La Galissonnière en 1936

Le croiseur léger La Galissonnière en 1936

Ces derniers furent eux mêmes suivis d’une version améliorée en l’occurrence les six croiseurs légers de classe De Grasse (De Grasse Chateaurenault Guichen Latouche-Tréville Gambetta et Condé) auxquels s’ajoute l’unique croiseur léger antiaérien Waldeck Rousseau, navire destiné au commandement de l’Escadre Légère du Nord et qui annonce les futurs croiseurs légers de l’après guerre.

L’approche de la guerre ralentit sans interrompre le remplacement des Duguay-Trouin qui est assuré par le vote de la tranche 1946 (un croiseur léger type C6) et de la tranche 1948 (deux croiseurs légers type C6), des navires baptisés Dupuy de Lôme, Sully et Louvois étaient à différents stades de construction quand la seconde guerre mondiale éclata, ces trois croiseurs formant la classe Dupuy de Lôme.