Grande Bretagne (34) croiseurs légers (3)

Croiseurs légers classe Leander

Les premiers croiseurs légers modernes de la Royal Navy

Après avoir suivit la “mode” du croiseur lourd à canons de huit pouces (203mm), la Royal Navy réfléchit au croiseur le mieux adapté à la mission principale des cruiser à savoir la protection des lignes de communication, de routes commerciales reliant la métropole aux colonies et aux dominions.

Le croiseur idéal devait être bien armé pour affronter des raiders qui pouvaient être de véritables navires de guerre ou simplement des croiseurs auxiliaires (Armed Merchant Cruiser) qui pouvaient être sérieusement armés. La vitesse était un atout tout comme l’endurance mais la protection n’était pas jugé comme un facteur dimensionnant.

Le canon de 203mm est jugé trop puissant pour cette mission et après avoir envisagé le canon de 5.5 pouces (133mm) choisit ultérieurement pour les Dido, les britanniques choisissent le 6 pouces, un retour au calibre des croiseurs légers antérieurs (Arethusa, Town, type C, type D et type E).

Les premières esquisses sortir en en janvier 1929 et rapidement la batterie principale choisie fût de huit canons de 6 pouces en quatre tourelles doubles superposées deux par deux dans un groupe avant et un groupe arrière.

La vitesse est privilégiée et la protection limitée aux machines et aux soutes à munitions avec un blindage de 3 pouces (76.2mm) suffisant pour protéger d’un obus de 152mm tiré à 10000 yards (9144m). Sur le devis de poids, la protection représente 11.7% du total.

Comme dans tous les projets, les nouveaux croiseurs légers prirent du poids passant de 5815 tonnes à 6490 tonnes notamment en raison de la décision d’embarquer une catapulte et deux hydravions.

Un premier navire est commandé au titre du programme 1929, trois autres au programme 1930 et un cinquième au programme 1931, des navires respectivement baptisés Leander Achilles Ajax Neptune Orion.

Les trois suivants sont considérés comme des «Modified Leander», des navires baptisés Amphion Apollo et Phaeton qui transférés ultérieurement à la marine australienne furent rebaptisés Perth Hobart Sydney. J’ai cependant décidé de les traiter dans cette partie même si ils seront également traités dans le Tome consacré à l’Australie.

Carrière opérationnelle

Le HMS Leander

Le HMS Leander

-Le HMS Leander est mis sur cale au Devonport Royal Dockyard le 1er août 1928 lancé le 13 juillet 1929 et admis au service actif le 23 juillet 1931.

Il est transféré le 30 avril 1937 à la New-Zealand Division of the Royal Navy et quand éclate la guerre de Pologne, il est affecté dans le Pacifique, restant présent sur zone au cas où le Japon entrerait en guerre aux côtés de l’Allemagne.

Sa participation au conflit est au final fort limitée puisque le Japon reste en dehors de ce court conflit.

Durant la Pax Armada, le Leander participe à des exercices avec des unités de la Royal Australian Navy ainsi que des unités de la Royal Navy déployées dans la région.

La création de la Royal New Zealand Navy le 6 juin 1944 entraine pour seul changement celui du préfixe, le HMS étant remplacés par le His Majesty New-Zealand Ship ou HMNZS.

Quand le second conflit mondial éclate, le HMNZS reste déployé dans la région mais pourrait si besoin est rejoindre Aden voir la Méditerranée ou la Home Fleet en indépendant ou au sein des ANZAC Squadron.

Le HMS Achilles

Le HMS Achilles

-Le HMS Achilles est mis sur cale aux chantiers Cammell Laird de Birkenhead le 11 juin 1931 lancé le 1er septembre 1932 et lancé le 10 octobre 1933.

Après moins de quatre ans au sein de la Royal Navy, il rejoint la New Zealand Division of the Royal Navy en 1937 à la même époque que le Leander.

Si son sister-ship reste déployé dans le Pacifique, l’Achilles va participer très activement à la guerre de Pologne au sein de la force G composée de son sister-ship Ajax mais également des croiseurs lourds Exeter et Cumberland.

La cible principale est le cuirassé Admiral Graf Spee qui est enfin répérée le 13 décembre, deux jours avant la suspension du conflit. La bataille qui s’en suivit vit le croiseur lourd Exeter être sévèrement endommagé, les dommages sur les croiseurs légers étant moins important.

Le cuirassé réfugié à Montevideo se saborda le 17 décembre 1939 sur ordre, les alliés ayant refusé un sauf conduit pour permettre au cuirassé de rentrer en Allemagne.

Après carénage et remise en état en Grande-Bretagne, le HMS Achilles retourne en Nouvelle-Zélande. Devenu le HMNZS Achilles le 6 juin 1944, le croiseur passa toute la période de la Pax Armada dans le Pacifique et en Extrême-Orient.

Quand éclate le second conflit mondial, il reste temporairement déployé dans le Pacifique en attendant de voir si le Pacifique n’allait pas s’embraser comme l’Europe.

Le HMS Ajax

Le HMS Ajax

-Le HMS Ajax est mis sur cale aux chantiers navals Vickers de Barrow-in-Furness le 7 février 1933 lancé le 1er mars 1934 et mis en service le 3 juin 1935.

Il est d’abord déployé en Méditerranée puis dans les Caraïbes au sein de l’American & West Indies Station. Quand éclate la guerre de Pologne, il appartient à la South American Division avec laquelle Il participe comme on l’à vu à la bataille du rio de la Plata où avec son sister-ship Achilles et le croiseur lourd Exeter il affronte le cuirassé de poche Admiral Graf Spee.

Suite à la réorganisation de la Royal Navy au milieu des années quarante, l’Ajax rejoint le 6th Cruiser Squadron avec ses sister-ship Neptune et Orion, cette division étant basée à Hong-Kong au sein de la China Station qui devient China Squadron à la création de la British Eastern Fleet

Le 5 septembre 1948, le croiseur est immobilisé pour entretien. Les travaux sont accélérés pour lui permettre de retrouver ses deux partenaires du 6th CS.

Le HMS Neptune

Le HMS Neptune

-Le HMS Neptune est mis sur cale au Portsmouth Royal Dockyard le 24 septembre 1931 lancé le 31 janvier 1933 et mis en service le 12 février 1934.

Déployé au sein du 6th Cruiser Squadron basé à Freetown, il participe à la guerre de Pologne dans l’Atlantique mais également dans l’Océan Indien au sein de la force K.

Si le conflit s’était prolongé, il aurait été redéployé en Méditerranée mais comme la guerre s’est arrêté dès le mois de décembre, le croiseur léger est resté en Afrique de l’Ouest.

Suite à la réorganisation de la Royal Navy, le Neptune est redéployé à Hong-Kong au sein d’un 6th Cruiser Squadron musclé par ses sister-ship Ajax et Orion avec lesquels il opérait régulièrement en Extrême-Orient.

Le 5 septembre 1948, il était à la mer, recevant des consignes de vigilance.

Le HMS Orion

Le HMS Orion

-Le HMS Orion est mis sur cale au Devonport Royal Dockyard le 26 septembre 1931 lancé le 24 novembre 1932 et mis en service le 18 janvier 1934.

Affecté dans un premier temps à le Home Fleet, le croiseur léger est affecté en 1937 à l’America & West Indies Station au sein du 8th Cruiser Squadron. Il s’y trouvait toujours quand la Grande Bretagne entra en guerre le 3 septembre 1939 en compagnie des croiseurs Berwick, York et Perth, ce dernier appartenant à la Royal Australian Navy.

Le conflit terminé, le croiseur reste déployé dans la région jusqu’au milieu des années quarante quand il rejoint le 6th Cruiser Squadron en Extrême-Orient, le 6th CS étant composé de l’Orion, du Neptune et de l’Ajax.

Toujours déployé en Extrême-Orient, l’Orion était à quai Hong-Kong quand le conflit éclate en Europe.

Le HMAS Perth ex-HMS Amphion

Le HMAS Perth ex-HMS Amphion

-Le HMAS Perth est mis sur cale au Portsmouth Royal Dockyard sous le nom d’Amphion le 26 juin 1933 lancé le 27 juillet 1934 et mis en service le 15 juin 1936.

Après trois années de service dans la Royal Navy, le HMS Amphion est vendu à la Royal Australian Navy (RAN) le 29 juin 1939 et rebaptisé le 10 juillet 1939.

Durant la guerre de Pologne, il est déployé au sein du 8th Cruiser Squadron dans les Caraïbes en compagnie du croiseur léger Orion, des croiseurs lourds Berwick et York.

En septembre 1941, le croiseur léger retourne en Australie où il est toujours déployé sept ans plus tard. Le 5 septembre 1948, il achevait un grand carénage, les travaux étant accélérés pour permettre au croiseur d’être opérationnel le plus rapidement possible.

Le HMAS Hobart ex-HMS Apollo

Le HMAS Hobart ex-HMS Apollo

-Le HMAS Hobart est mis sur cale au Devonport Royal Dockyard le 15 août 1934 sous le nom d’Apollo lancé le 9 octobre 1934 et mis en service le 13 janvier 1936.

Il est transféré à la marine australienne le 23 septembre 1938 et devient le HMAS Hobart, ce transfert étant payé par le transfert à la Royal Navy du ravitailleur d’hydravion HMAS Albatross devenu donc le HMS Albatross.

Il participe à la guerre de Pologne au sein du 4th Cruiser Squadron, couvrant l’Océan Indien jusqu’à la fin du conflit. Il retourne alors en Australie, participant à de nombreux exercices avec les marines déployées dans la région.

Le 5 septembre 1948, il reçoit pour mission d’escorter un convoi de transport de troupes australiennes et néo-zélandaises direction le Moyen-Orient. Il va être accompagné d’escorteurs mais également de deux croiseurs néo-zélandais. A la différence des deux croiseurs de type D, le HMAS Hobart va retourner aux antipodes.

Le HMAS Sydney

Le HMAS Sydney

-Le HMAS Sydney est mis sur cale aux chantiers navals Swan Hunter de Wallsend le 8 juillet 1933 sous le nom de Phaeton lancé le 22 septembre 1934 et mis en service le 24 septembre 1935

Le Phaeton est rebaptisé Sydney dès le 24 septembre 1935 sans avoir servit dans la marine britannique, remplaçant dans la Royal Australian Navy (RAN) le croiseur de classe Brisbane du même nom.

Il reste déployé aux antipodes durant la guerre de Pologne et quand le second conflit mondial se déclenche, il va patrouiller en mer de Corail notamment en direction des Salomons.

Classe Leander

Caractéristiques Techniques

Type Leander (Leander Neptune Orion Achilles Ajax)

Déplacement : standard 7096 tonnes pleine charge 7386 tonnes

Dimensions : longueur (hors tout) 169.01m (entre perpendiculaires) 159.1m largeur 16.76m (Leander) 17m (les autres) tirant d’eau 5.79m

Propulsion : quatre groupes de turbines Parsons alimentées en vapeur par six chaudières Admiralty à trois tubes dévellopant 72000ch et entrainant quatre hélices. Les turbines sont regroupées en deux salles et les six chaudières en trois salles

Performances : vitesse maximale 32.5 noeuds distance franchissable 5730 miles nautiques à 13 noeuds

Protection : parois latérales des machines 76.2mm parois latérales des soutes à munitions 89mm toit des soutes à munitions 50.8mm pont 25.4mm tourelles 25.4mm

Radars : Leander : un radar de veille surface type 273, un radar de veille aérienne type 291 Neptune : radar de veille aérienne type 281, radar de conduite de tir type 284 (artillerie principale) et radar de conduite de tir type 285 (artillerie antiaérienne) Orion : un radar de veille aérienne type 279, un radar de veille surface type 273, radar de conduite de tir type 284 (artillerie principale) et radar de conduite de tir type 285 (artillerie antiaérienne)

Achilles et Ajax : un radar de veille aérienne type 279, un radar de conduite de tir type 282 (artillerie antiaérienne légère), radar de conduite de tir type 285 (artillerie antiaérienne), un radar de conduite de tir type 272

Armement : 8 canons de 152mm (6 pouces) BL Mark XXIII groupés en quatre tourelles doubles Mark XXI (deux avant et deux arrières), 4 canons de 102mm (4 pouces) QF Mark V en quatre affûts simples Mark IV installés de part et d’autre de la cheminée. Avant 1939, tous les navires sauf l’Achilles ont remplacé leurs affûts simples par des affûts doubles MkXIX

-12 mitrailleuses de 12.7mm (0.5 inch) en trois affûts quadruples.

-Huit tubes lance-torpilles de 533mm (21 pouces) en deux plate-formes quadruples installées au milieu du navire.

La DCA à été renforcée entre 1940 et 1948, les mitrailleuses de 12.7mm étant remplacées par deux affûts Pom-Pom et huit canons de 20mm Oerlikon en affûts simples.

Installations aéronautiques : une catapulte installée à l’arrière sans hangar pour un hydravion Fairey Seafox ou Supermarine Walrus

Equipage : 570 officiers et marins
Type Leander modifié (Perth, Hobart et Sydney)

Déplacement : standard 6939 tonnes pleine charge 8891 tonnes

Dimensions : longueur (hors tout) 171.32m (entre perpendiculaires) 159.10m largeur 17.27m tirant d’eau 5.64m

Propulsion : quatre groupes de turbines à engrenages Parsons alimentées par quatre chaudières Amirauté à trois tubes dévellopant 72000ch et entrainant quatre hélices.

Performances : vitesse maximale 32.5 noeuds distance franchissable 7180 miles nautiques à 12 noeuds

Protection : ceinture blindée 25 à 76.2mm soutes à munitions 25 à 89mm tourelles 25mm

Electronique : un radar de veille aérienne type 281B, un radar de veille surface type 277, un radar de veille surface SG, un radar de veille surface et de veille aérienne rapprochée type 276, un radar de conduite de tir type 282 (artillerie antiaérienne légère), radar de conduite de tir type 285 (artillerie antiaérienne) et radar de conduite de tir type 283 (artillerie principale)

Armement : 8 canons de 152mm (6 pouces) BL Mark XXIII groupés en quatre tourelles doubles Mark XXI (deux avant et deux arrières), 4 canons de 102mm (4 pouces) QF Mark V en quatre affûts simples Mark IV installés de part et d’autre de la cheminée. Avant leur transfert, les Hobart et Perth ont remplacés leurs quatre affûts simples par quatre affûts doubles

-12 mitrailleuses de 12.7mm en trois affûts quadruples

-Huit tubes lance-torpilles de 533mm (21 pouces) en deux plate-formes quadruples installées au milieu du navire.

-La DCA à été renforcée, les mitrailleuses de 12.7mm étant remplacées par douze canons de 40mm Bofors et huit canons de 20mm Oerlikon.

Installations aéronautiques : Une catapulte entre les deux cheminées pour un Supermarine Walrus

Equipage : 570 officiers et marins

Grande-Bretagne (21) Artillerie et Systèmes d’Armes (3)

4.7 Inch QF Mark VIII (canon de 120mm modèle 1918)

4.7 Inch Mark VIII à bord du cuirassé HMS Rodney

4.7 Inch Mark VIII à bord du cuirassé HMS Rodney

Ce canon de 4.7 pouces soit 120mm est mis au point pour équiper notamment les cuirassés de classe Nelson et les croiseurs de bataille de classe Glorious.
Ce canon de 40 calibres tire des obus de 22.68kg à une distance maximale de 14780m en tir surface (site : +45°) et de 9750m en tir AA. L’affût MkXII pèse 12561kg et peut pointer en site de -5° à +90° (à raison de 10° par seconde) et en azimut sur 360° (à raison de 10° par seconde).
Les Nelson disposaient de six canons en affûts simples alors que les Glorious en configuration porte-avions embarquaient seize pièces.

Ces canons étaient toujours en service en septembre 1948 sur les Nelson, le projet de remplacer ses canons par d’autres pièces plus modernes (de même calibre ou d’un calibre approchant) n’ayant pas abouti.
4.7 Inch QF Mark IX et XII (canon de 120mm modèle 1930)

4.7 Inch QF Mark IX

4.7 Inch QF Mark IX

Ces deux modèles de canons fort similaires vont équiper la majorité des destroyers britanniques construit durant la période séparant le premier du second conflit mondial (1918-1948). Ces canons sont du type Quick Fire, remplaçant sur les destroyers des canons type Breech Loader.
Le Mk IX associé à l’affût simple CP Mk XIV va équiper tous les destroyers construits durant la période 1918-1948 au moins jusqu’aux Tribal qui eux disposaient de canons Mk XII _guère différents des Mark IX_ installés en affûts doubles CP Mk XIX.
Le canon de 120mm Mark XII équipe désormais les destroyers à partir donc des Tribal. La classe J reçoit comme les classes A à I quatre canons (cinq pour les chefs de flottille) en affûts simples sous masque.
Après une classe K quasi-identique à la classe J, la classe L est marquée par un armement composé pour quatre d’entre-eux de trois tourelles doubles de 120mm (les quatre recevant huit canons de 102mm en quatre tourelles doubles).
Ce choix de canons de 102mm aux excellents performances antiaériennes mais aux capacités antisurface plus discutables ne fût pas jugé pertinent car les classes suivantes (M à Q) retrouvèrent leurs trois tourelles doubles de 120mm qui furent modifiées et devenues Dual-purpose sous le nom de Mark XIX* puis de Mark XX.
Ce canon de 47 calibres (longueur du tube : 5.640m) tire des obus de 22.7kg à une distance maximale de 15520m (+40°) à raison d’une cadence de tir maximale de dix coups à la minute. La capacité en munitions des destroyers m’est inconnue.
4.5 Inch QF Mk II, III et IV (canon de 114mm modèle 1935)

4.5 Inch QF Mark II à bord du HMS Renown

4.5 Inch QF Mark II à bord du HMS Renown

Ces différents modèles de canons sont mis au point au court des années trente dans le but initial d’équiper les nouveaux porte-avions (Ark Royal et suivants) d’un armement polyvalent aussi efficace contre les avions que contre l’assaut de bâtiments de surface.
Le choix de ce calibre était la réponse à l’échec d’un canon de 130mm et qu’avec 38kg, le projectile complet de 114mm semblait avoir atteint une limite qu’on ne pouvait dépasser celle des servants appelés à manipuler au combat ces projectiles. Les différents modèles sont assez proches, les différences étant peu nombreuses.
Ces canons équipèrent en premier le HMS Ark Royal considéré comme le premier porte-avions moderne de la Royal Navy. Il va équiper ensuite tous les porte-avions blindés de la marine de Sa Gracieuse Majesté à l’exception des Colossus qui ne disposaient que d’une DCA légère.
Il va également équiper les cuirassés refondus (Queen Elisabeth, Revenge, Repulse et Renown), toujours en affûts doubles mais également certains navires en affûts simples notamment les destroyers du programme de guerre.
Ce canon de 45 calibres (longueur du tube : 5.538m) tire des obus de 38kg (projectile de 26kg plus douze kilos pour la charge propulsive à une distance maximale de 18970m en tir antisurface et de 12500m en tir antiaérien à raison de douze coups à la minute (quatorze coups pour les affûts simples des destroyers du programme de guerre).
L’emport de munitions varie naturellement en fonction des navires. Les porte-avions embarquent 400 projectiles par canon tous comme les cuirassés alors que les destroyers en embarqueront 250 par affût double soit 750 obus de 114mm.
L’affût double RP Mark II _seul en service en septembre 1948_ pesait 46 tonnes, permettant aux canons depointer en site de -5° à +80° à raison de 20° par seconde et en azimut sur 150° de part et d’autre de l’axe à raison de 15° par seconde.
Au cours du conflit, un canon Mark V fût mis au point. Spécifiquement conçu pour la lutte antiaérienne, il tirait des obus munis de fusées de proximité. L’affût simple et double (RP Mark 10 pour le premier, RP Mark 50 pour le second) étaient capables de pointer en site jusqu’à +85°.
En septembre 1950, la Royal Navy prit la décision de faire du 114mm le calibre standard de ses destroyers, abandonnant le 102 et le 120mm.
Ce canon de 114mm à aussi été utilisé par l’armée de terre pour la défense antiaérienne territoriale.
4 Inch QF Mk IV, XII et XXII (canon de 102mm modèle 1904 et 1918)
Le canon de 4 pouces (102mm mais officiellement 101.9mm) était l’un des canons antiaériens les plus usités par la marine de Sa Gracieuse Majesté. Plusieurs modèles anciens et modernes étaient utilisés en septembre 1939 comme en septembre 1948.
Le premier modèle utilisé était le QF Mark IV qui apparait en 1913 quand le croiseur Foresight est réarmé. Il est ensuite utilisé par les destroyers et les flottilla leaders. Ce modèle Mark IV génère des versions dérivées (Mark XII XII* et XXII) adaptées à une utilisation à bord des sous-marins qui sont à l’époque plus des torpilleurs submersibles qu’autre chose.
Ces canons étant encore en service en septembre 1939 mais également en septembre 1948 même si ce modèle était en voie d’extinction. Durant le second conflit mondial, c’était l’arme de prédilection des navires marchands et des croiseurs auxiliaires.
Ce canon de 40 calibres (longueur du tube : 4.080m) tire des obus (séparés pour le Mk IV, encartouchés pour les autres modèles) de 14kg (21 ou 23kg en comptant la charge propulsive) à une distance maximale de 10.590m (+30°) à raison de treize coups par minute.
Les affûts simples pesaient 3 à 5 tonnes selon les modèles, permettant de pointer en site de -10 à +20 ou 30° et en azimut sur 360° sauf pour les affûts destinés aux sous-marins qui ne pouvaient pointer que sur 120° de part et d’autre de l’axe.
4 Inch QF Mark V (canon de 102mm modèle 1914)

4 Inch QF Mark V à bord du HMS Nelson

4 Inch QF Mark V à bord du HMS Nelson

Si le canon de 102mm Mark IV était un canon utilisant des obus séparés (BL), le Mark V fût conçu d’emblée comme un canon utilisant des munitions encartouchées.
Ce choix répond à une volonté de l’Amirauté britannique d’améliorer la cadence de tir des canons de ces destroyers, cadence qui pouvait faire la différence dans un combat nécessairement rapide et brutal.
Introduit d’abord comme canon anti-surface (Low Angle), le Mark V va ensuite être utilisé comme canon antiaérien dès la fin du premier conflit mondial. Il devint pour ainsi dire le canon antiaérien longue portée standard de la marine britannique. Ce canon à aussi été exporté en Argentine.
A noter qu’une version dérivée baptisée Mk XV ne fût pas produite en grande série en raison d’une cadence de tir trop faible pour être efficace.
Ce canon de 45 calibres (longueur du tube : 4.590m) tire des obus de 14 (explosif) ou 15 kg (semi-perforants (poids du projectile complet 24 ou 25kg) à une distance maximale de 14590m (+45°) en tir antisurface et de 8763m en tir antiaérien (+80°) à raison de 10 à 15 coups par minute (9 coups seulement pour la version Mark XV).
Les affûts pèsent 5 à 7 tonnes, permettant aux canons de pointer en site de -10° à +30° pour les premiers et de -5° à +85° pour les derniers modèles. En azimut, le canon peut pointer sur 360° avec naturellement des sécurités pour éviter les tirs fratricides. La dotation en munitions est de 150 à 250 coups par canon.
4 Inch BL Mk IX et X (canon de 102mm modèle 1916)
Le premier cuirassé à artillerie mono calibre ne disposait que d’un faible armement secondaire, des canons de 76mm anti-torpilleurs. Un vrai débat opposa les partisans d’une artillerie secondaire vigoureuse de ceux partisan d’une artillerie secondaire limitée au strict nécessaire.
L’amiral Fisher était de ceux-là, estimant que le canon de 102mm était suffisant pour contrer toutes les menaces qui ne nécessitaient pas l’utilisation de l’artillerie principale.
A l’époque, deux modèles existaient, le QF Mark V et le BL Mark VIII, deux modèles qui avaient leurs qualités et leurs défauts. Avec un pragmatisme tout anglo-saxon, les britanniques prirent le meilleur des deux armes pour crééer le 4 Inch BL Mk IX qui équipa les croiseurs de bataille de classe Renown et Courageous.
Ces canons furent également utilisés sur les corvettes de classe Flower qui récupérèrent les canons des unités désarmées tout comme des navires auxiliaires ou appartenant à la catégorie de la “poussière navale”.
Si le Mark IX fût conçu et construit pour la Royal Navy, le Mark X désignait un modèle de canon conçu pour les cuirassés de défense côtière de classe Nidaros qui furent réquisitionnés par la Royal Navy.
Ce canon de 45 calibres (longueur du tube : 4.590m) tire des obus de 10kg (poids du projectile : 14kg) à une distance maximale de 12344m (+30°) à raison de 10 à 12 coups par minute.

L’affût triple T. MkI pèse 18.8 tonnes en ordre de combat et peut pointer de -10° à +30° en site et sur 360° en azimut. La dotation en munitions était généralement de 150 coups par canon.

L’affût simple CP I pèse 4.79 tonnes et les performances en élévation et rotation sont identiques à celles de l’affût triple
Aucun nouveau modèle de canon de 4 pouces n’est développée, la Royal Navy préférant réduire le nombre de ces calibres en se focalisant sur le 4.5 pouces soit 114mm.
Artillerie légère (12.7mm à 76mm)

3 inch QF HA Mark I II III IV (canon de 76mm modèle 1913)

Canon de 76mm (3 Inch)

Canon de 76mm (3 Inch)

Ce canon est le premier canon antiaérien mis au point à cette fin pour la Royal Navy. Sa carrière est courte sur les grandes unités car il est remplacé après le premier conflit mondial par un canon de 4 pouces.
Il est néanmoins encore en service en septembre 1939 sur les sous-marins légers et sur certains destroyers qui remplacent souvent une plate-forme lance-torpilles. Néanmoins en septembre 1948, seuls les sous-marins sont encore armés de ce canon.
Ce canon de 45 calibres (longueur du tube : 3.420m) tire des projectiles de 12.8kg (poids du projectile : 5.67kg) à une distance maximale de 9970m en tir antisurface et de 7160m en tir antiaérien à raison de 12 à 14 coups par minute.
Durant le second conflit mondial, un projectile plus lourd de 7.94kg augmentait la portée en tir antisurface à 11810m et le tir antiaérien à 4790m.
L’affût simple pèse 2862kg et permet aux canons de pointer en site de -10 à 90° pour les navires de surface, de -10 à +40° pour les sous-marins, l’affût permettant de pointer en azimut sur 360° La dotation en munitions varie selon les navires de 150 à 250 coups par pièce.
Au cours du conflit, un nouveau canon de 3 pouces est développé mais ceci est une autre histoire.
6 pounder QF (canons de 57mm)
-Plusieurs modèles de canons de 6 livres (environ 57mm) sont en service en septembre 1939.
-Le 6-pdr 10cwt QF Mark I est utilisé comme les autres modèles principalement sur les navires légers et les navires auxiliaires. Ce canon de 47 calibres (longueur : 2.679m) tire des projectiles de de 2.85kg à une distance maximale de 10330m (+45°) à raison de 18 coups par minute. L’affût double utilisé également par la défense côtière permettait aux canons de pointer en site de -10° à +80° et en azimut sur 360°. Dotation en munitions inconnue.
-Les autres modèles aux caractéristiques et aux performances similaires sont les 6-pdr 8cwt QF Mark I et II 6 pdr 6 cwt QF Mark I et II et 3 pdr Hotchkiss QF Mark I et II
Canons antiaériens légers
-Dès le premier conflit mondial, la Royal Navy utilise des canons automatiques de petit calibre, le premier d’entre-eux est le 2-pdr QF Mk II plus connu sous le nom de Pom-Pom. La version améliorée appelée Mark VIII fait entrer définitivement le terme Pom-Pom dans le langage courant.
Ce canon fût le canon antiaérien léger principal de la marine britannique jusqu’au second conflit mondial, canon utilisé sur des affûts octuples Mark VIA, des quadruples Mk VII*P et des simples Mk VII* Mk VIII* et Mk XVI.
Il servait également d’arme principale sur les navires légers comme les vedettes et certains auxiliaires.

Affût quadruple "Pom-Pom"

Affût quadruple « Pom-Pom »

Le 2nd QF Mk VIII était un canon de 39 calibres tirant des projectiles de 0.765kg à une distance maximale de 6220m en tir anti-surface et de 3960m en tir antiaérien à raison de 140 coup par minute.
Quand le conflit mondial éclate, les performances du « Pom-Pom » sont en passe de devenir insuffisantes. Aussi la marine britannique décide de passer commande auprès de la firme Bofors de canons de 40mm et de la firme Oerlikon des canons de 20mm, les seconds devant remplacer les mitrailleuses de 7.7 et de 12.7mm.
Les Bofors et les Oerlikon vont être utilisés sur tous les navires, grands et petits, de combat et de soutien sur des affûts simples, doubles et quadruples en attendant des modèles sextuples et octuples.
-Des mitrailleuses sont également utilisés pour la défense antiaérienne, des mitrailleuses calibre 7.7 et 12.7mm en affûts doubles sur les navires légers, quadruples pour les navires plus importants.