URSS (25) Cuirassés et Croiseurs de bataille (3)

Croiseurs de bataille classe Krondstadt

Classe Kronstadt.jpg

La longue quête russe du croiseur de bataille : des Borodino aux Krondstadt

En 1904 l’amiral Fisher devient premier lord de l’amirauté (first sea lord), le commandant en chef de la marine britannique et bouscule une belle endormie, une marine régnant sur les océans depuis plus d’un siècle.

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Japon (18) Cuirassés et Croiseurs de bataille (2)

Croiseurs de bataille classe Kongo

Kongo (1913) 2

En guise d’avant-propos

En 1904, l’amiral Fisher devient premier lord de l’amirauté. Arrivé à la tête d’une belle endormie, d’une marine consciente de sa puissance mondiale (britannia rules the waves), le bouillant lord Fisher ru dans les brancards, mettant de nombreux navires à la retraite et surtout innovant dans de nombreux domaines, imposant par exemple la turbine.

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Japon (8) Marine Impériale (1)

HISTOIRE ET EVOLUTION DE LA MARINE JAPONAISE

Avant-Propos

La Dai-Nippon Teikoku Kaigun ou Nihon Kaigun voit le jour en 1869, trois ans après la renaissance impériale et le début de l’ère Meiji. Cette marine connait une rapide évolution tant qualitative que quantitative.

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Etats-Unis (19) Cuirassés et croiseurs de bataille (5)

Croiseurs de bataille classe Alaska

Les croiseurs de bataille et la marine américaine, une histoire d’amour contrariée

L’arrivée de l’amiral Fisher à la tête de la marine britannique est une véritable tornade qui sort la Royal Navy de la torpeur de la Pax Britannica. Il met à la casse les navires dépassés et surtout pose les bases d’un nouvel age d’or pour la marine de sa Majesté.

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Etats-Unis (15) Cuirassés et croiseurs de bataille (1)

CUIRASSES ET CROISEURS DE BATAILLE

Avant-propos

Sans la fougue de l’amiral Fisher, le cuirassé à artillerie monocalibre, le all big gun battleship aurait hérité du nom de Michigan, le Michigan (BB-27) et le South Carolina (BB-26) étant mis sur cale avant le HMS Dreadnought mais mis en service ultérieurement.

USS Michigan 4

Le USS Michigan (BB-27)

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Grande Bretagne (27) Porte-Avions (2)

Porte-avions HMS Eagle

Course aux armements en Amérique Latine

Colonisée par l’Espagne et le Portugal (les apports néerlandais, britanniques et français sont mineurs, négligeables), le sous-continent sud-américain se libère au début du dix-neuvième siècle sous l’impulsion d’hommes comme Simon Bolivar.

Ce dernier espère maintenir l’unité de la majorité des anciennes colonies espagnoles mais les différences sont déjà trop fortes et des Etats-Nations émergent rapidement des vice-royautés espagnoles.

Ces Etats-Nations sont rapidement rivaux et des guerres éclatent. Qui dit guerres dit armement essentiellement terrestre mais également naval.

Le cuirassé Minas Gerais de la marine brésilienne

Le cuirassé Minas Gerais de la marine brésilienne

En 1905, le Brésil commande trois cuirassés de classe Minas Geraes, des cuirassés de type dreadnought armés de dix canons de 305mm en cinq tourelles doubles.

BB Classe Rivadivia Argentine

Cette commande entraine celle de l’Argentine avec deux cuirassés de classe Rivadivia (navires commandés aux Etats-Unis, seuls cuirassés exportés par Washington avec un cuirassé exporté en Turquie) puis celle en 1910 de deux cuirassés par le Chili, les Valparaiso (rebaptisé ensuite Almirante Lattore) et Almirante Cochrane, deux navires de type superdreadnought armés de dix canons de 343mm en cinq tourelles doubles.

 

Quand le premier conflit mondial éclate en août 1914, seul le premier est achevé. Réquisitionné par la Royal Navy, il va y servir sous le nom de HMS Canada jusqu’en 1920.

Quand au second, il va être transformé en porte-avions sous le nom de HMS Eagle.

Le cuirassé chilien Almirante Lattore

Le cuirassé chilien Almirante Lattore

Carrière opérationnelle

Le HMS Eagle

Le HMS Eagle

-Le HMS Eagle (94) est mis sur cale sous le nom d’Almirante Cochrane aux chantiers Armstrong Whitworth de Newcastle-upon-Tyne le 20 février 1913 lancé le 8 juin 1918. La construction à été suspendue en octobre 1919 à un moment où le Chili était prêt à le racheter quitte à ce que le navire soit achevé en cuirassé.

Les travaux reprennent dès le mois de novembre 1919, les essais commencent en février 1920 mais la mise en service n’est prononcée que le 26 février 1924 en raison d’une mise au point délicate.

Affecté en Méditerranée jusqu’en mai 1926, il effectue une brève incursion à Hong Kong avant de revenir en Méditerranée jusqu’en 1930. Il subit une refonte en Grande-Bretagne de 1931 à 1933 avant de retourner en Asie où il reste jusqu’en 1935. Il est à nouveau en Extrême-Orient à partir de juin 1937, affecté à la China Station.

Il participe à la guerre de Pologne dans l’Océan Indien, assurant des missions de présence contre les raiders allemands.

Le conflit terminé, le porte-avions retourne en Grande-Bretagne pour un grand carénage qui l’immobilise à Portsmouth de février 1940 à avril 1941. Il est de retour en Extrême-Orient en juin et va rester déployé jusqu’à son désarmement survenu le 4 mars 1946.

Il rentre en Métropole en juin 1946. Placé en réserve, il est condamné en janvier 1947 et démoli à Rosyth entre mars et juin 1947.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 21630 tonnes pleine charge 26000 tonnes

Dimensions : longueur 203.5m largeur 29m tirant d’eau 7.5m

Propulsion : 4 turbines à engrenages : deux Brown-Curtis à haute pression et deux Parsons basse-pression alimentées par 32 chaudières Yarrow développant 50000ch et actionnant 4 hélices

Performances : Vitesse maximale : 25 noeuds Distance Franchissable : 4000 miles nautiques à 18 noeuds

Protection : ceinture de 51 à 76mm pont des hangars 25mm bouclier 25mm

Armement : 9 canons de 152mm (6inch) Mark XVII en neuf affûts simple, 4 canons de 102mm (4inch) Mark XVI en quatre affûts simples, 16 canons de 40mm Bofors et 13 mitrailleuses . Au cours de la refonte de 1940/41, le porte-avions remplace ses canons de 152mm et de 102mm par huit canons de 120mm, la DCA légère est désormais composée de seize canons de 40mm Bofors.

Installations d’aviation Pont d’envol de 198.75m de long sur 29.25m relié aux hangars par deux ascenseurs axiaux, le hangar supérieur mesurant 121.92m de long sur 10m de large et 6.10m de haut (dimensions du hangar inférieur inconnues)

-Ascenseur avant en T (14m de long sur 13.70m de large) et ascenseur arrière rectangulaire (14m de long sur 10m de large)

-Une bosse permet l’arrêt des avions mais ce système inefficace est rapidement abandonné au profit des brins d’arrêt.

-Pas de catapulte

Groupe aérien : L’Eagle embarquait environ 24 appareils avant guerre : des avions de reconnaissance Fairey IIIF, des chasseurs Hawker Nimrod et Hawker Osprey.

A la déclaration de guerre, il n’embarquait plus que 18 avions torpilleurs Fairey Swordfish, appareils qui sont renforcés en juin 1940 par trois chasseurs Gloster Sea Gladiator puis en décembre 1940 par 2 bombardiers en piqué Blackburn Skua.

A la fin de sa carrière, le groupe aérien se compose de huit Grumman Martlet (un chasseur américain plus connu sous le nom de Wildcat), six Fairey Swordfish de torpillage, de reconnaissance et d’observation et quatre Douglas Dauntless de bombardement en piqué.

Equipage : 834 hommes : 660 pour la conduite du navire et 174 pour le groupe aérien.
Porte-avions HMS Hermes

Le HMS Hermes en 1920

Le HMS Hermes en 1920

Le premier porte-avions conçu comme tel

Après un porte-avions disposant de deux pont d’envol séparés par le bloc-passerelle (Furious) et un porte-avions à pont d’envol continu (Argus), les britanniques acquièrent une confortable expérience.

Parmi le retour d’expérience figure la gestion des opérations de vol. Le besoin de superstructures se révèle crucial. Un ilot à tribord est nécessaire également pour l’évacuation des fumées, les cheminées horizontales ne se révélant pas aussi efficaces qu’espéré.

Après les tests sur l’Argus avec un ilot en toile, les nouveaux porte-avions britanniques (Eagle et Hermes) reçoivent un ilot asez imposant notamment pour le premier.

Si le premier est une conversion comme le Furious et l’Argus, le second est le premier porte-avions mis sur cale comme tel, titre de gloire qu’il dispute avec le japonais Hosho.

Carrière opérationnelle

-Le HMS Hermès (95) est mis sur cale aux chantiers Armstrong Whitworth de Newcastle-upon-Tyne le 15 janvier 1918 lancé le 11 septembre 1919 mais les travaux sont suspendus jusqu’en janvier 1920 date à laquelle il est remorqué à l’Arsenal de Devonport pour être achevé et mis en service en janvier 1923.

Il est déployé en Méditerranée en alternance avec l’Eagle jusqu’en 1926 quand il rallie Hong Kong pour une campagne anti-piraterie. De novembre 1927 à mars 1928, il subit un grand carénage en métropole. Il va alterner carénages et déploiements en Extrême Orient jusqu’en juin 1937 quand il rentre en Métropole pour être mis en réserve.

Réarmé en septembre 1939, il participe à la protection du trafic commercial dans l’Atlantique puis dans l’Océan Indien jusqu’à la fin du conflit.

Après un carénage en métropole de juin 1940 à mars 1941, le porte-avions léger est déployé à Aden pour servir de navire de présence. Ses missions sont multiples : présence, police coloniale contre les remuantes tribus arabes, protection du trafic commercial…. .

Désarmé le 4 septembre 1946, le HMS Hermes rentre en métropole en décembre où il est mis en réserve. Rebaptisé Commander Edward Dunning, il sert de porte-avions d’entrainement au profit des jeunes pilotes de la FAA, les navires d’entrainement notamment le porte-avions ainsi que les croiseurs HMS Emerald et Vindictive formant un Training Squadron stationné à Portsmouth.

Quand le second conflit mondial éclate le 5 septembre 1948, le vieux porte-avions va servir de transport d’avions notamment ceux de la RAF destinés à être déployés en Norvège.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 10850 tonnes pleine charge 13000 tonnes

Dimensions : longueur 182.3m largeur 21.4m tirant d’eau 5.7m

Propulsion : turbines à engrenages Parson alimentées par six chaudières Yarrow dévellopant une puissance totale de 40000ch et entrainant deux hélices.

Performances : vitesse maximale 25 noeuds distance franchissable 6000 miles nautiques à 18 noeuds

Protection : ceinture 51-76mm pont des hangars 25mm bouclier 25mm

Armement : 3 canons de 120mm (4.7 inch) MkVIII en affût simples associés à 6 canons de 140mm (5.5inch) BL mark 1 eux aussi en affût simples. Deux affûts quadruples de 12.7mm et 6 canons de 20mm embarqués en 1934.

Après sa refonte de 1940/41, le porte-avions dispose de huit canons de 102mm en affûts doubles, de huit canons de 40mm Bofors en affûts doubles et de six canons de 20mm Oerlikon en affûts simples.

Installations aéronautiques/Groupe aérien

-Deux ascenseurs axiaux en T reliant le hangar au pont d’envol

-Brins d’arrêts longitudinaux puis transversaux.

-L’Hermes reçut également une bosse à l’arrière du pont d’envol pour freiner les appareils avant leur appontage mais ce système se révéla inefficace et fût démonté

Le groupe aérien pouvait se composer de 20 appareils mais au fil du temps il fût réduit à 15 voir même 12 appareils.

Juste avant son désarmement, il embarquait quatre Grumman Martel, six Fairey Swordfish et deux Douglas Dauntless.

Equipage : 660 officiers et marins pour la conduite du navire et 40 hommes pour le groupe aérien
Porte-avions classe Courageous

Des croiseurs de bataille transformés

Le bouillant amiral Fisher était un leader charismatique, débordant d’idées pour sortir la Royal Navy d’une certaine léthargie. La domination de la marine britannique était tellement écrasante que la marine de Sa Gracieuse Majesté ressemblait parfois à la Belle au Bois Dormant.

Après avoir rayé des registres des navires impropres au combat (“too old to fight too slow to run away”), le nouveau premier lord de l’Amirauté impose la turbine et fait triompher deux concepts de navire de combat, l’un en maturation (le cuirassé à artillerie monocalibre) et l’autre issu de son imagination (le croiseur de bataille).

Sur le plan géostratégique, l’amiral anglais eut l’idée de frapper l’Allemagne au cœur en débarquant sur les côtes de la mer Baltique une armée russe associée à des contingents anglais pour atteindre le plus rapidement possible Berlin situé à seulement 80km de cette Mare Nostrum germanique.

Pour cela il fallait des navires de transport, d’appui et de combat, des navires de ligne adaptés à une mer aux eaux peu profondes. D’où la commande de trois croiseurs de bataille légers baptisés Courageous Glorious et Furious, les deux premiers furent armés de quatre canons de 381mm en tourelles doubles, le second de deux canons de 457mm (18 pouces) en tourelles simples.

Ces navires n’étaient pas achevés quand le projet fût définitivement abandonné en 1916 suite à la fois au départ de Fisher de l’Amirauté ainsi que de l’échec de l’opération des Dardannelles, une opération stratégiquement censée mais menée de façon déplorable.

Sans réelle affectation, ces trois navires auraient du avoir une carrière brève si il n’avait pas été décidé de les transformer en porte-avions. Si le Furious le fût sans contrainte extérieure, ses deux demi-frères Courageous et Glorious le furent pour éviter une démolition inévitable avec les limitations du traité de Washington de 1922.

Carrière opérationnelle

Le HMS Courageous

Le HMS Courageous

-Le HMS Courageous est mis sur cale aux chantiers Armstrong Whitworth de Newcastle-upon-Tyne le 18 mars 1915 lancé le 5 février 1916 et mis en service le 4 novembre 1916.

Il participe à quelques opérations du premier conflit mondial dont la seconde bataille d’Heligoland avant d’escorter la Hochseeflot de ses ports allemands à Rosyth puis à Scapa Flow (21 novembre 1918).

Pour se conformer au traité de Washington, décision est prise de le transformer en porte-avions comme son sister-ship Glorious. Le Courageous fût ainsi transformé à Devonport à partir de 1924, sa remise en service ayant eu lieu en mai 1928.

Il est ensuite affecté en Méditerranée jusqu’en 1930 quand il retrouve la flotte de l’Atlantique (redevenue Home Fleet en 1932) en remplacement de l’Argus.

Quand la guerre de Pologne éclate, le Courageous est affecté à la Channel Force, une force chargée de protéger les côtes anglais mais surtout de traquer les raiders et sous-marins allemands.
Le 17 septembre 1939 alors qu’il croisait avec quatre destroyers dans le sud-ouest de l’Irlande, il est torpillé par le U-29 qui lance trois torpilles. Deux font mouches et le navire coule en quinze minutes, emportant 519 marins dont le commandant.

Cette attaque plus celle manquée du U39 sur l’Ark Royal le 14 septembre, conduit la Royal Navy à retirer ses porte-avions des missions de lutte ASM.
Le nom de Courageous sera repris par l’un des deux porte-avions de classe Malta modifié commandé dans le cadre du programme de guerre.

Le HMS Glorious en 1938

Le HMS Glorious en 1938

-Le HMS Glorious est mis sur cale aux chantiers navals Harland & Wolff de Belfast le 1er mai 1915 lancé le 20 avril 1916 et mis en service en janvier 1917.

Tout comme son sister-ship Courageous, il participe avec le Repulse à la seconde bataille de la baie d’Heligoland, un engagement mineur du premier conflit mondial.

Anticipation sur l’avenir, il reçoit des plate-formes sur ses tourelles de 15 pouces pour pouvoir mettre en oeuvre des chasseurs mais cette solution qui ne plait guère aux canonniers n’à aucun avenir.

Après avoir escorté la flotte de haute mer allemande à Rosyth puis à Scapa Flow, le Glorious devient navire-école de canonnage à la Gunnery School de Devonport avant de devenir navire-amiral de la Reserve Fleet.

Pour échapper aux chalumeaux des démolisseurs, le Glorious est transformé en porte-avions entre 1924 et 1929, le HMS Glorious étant remis en service dans sa nouvelle configuration le 10 mars 1930. D’abord équipés de deux ponts d’envols, il ne dispose plus que d’un après la refonte de 1934/35.

Affecté en Méditerranée, il est impliqué dans une collision avec le paquebot français Florida (SGTM) à soixante miles de Gibraltar le 1er avril 1931. Les deux navires s’en sortent mais il y à trente morts dont 29 pour le paquebot.

Après la refonte ayant supprimé le deuxième pont d’envol, le porte-avions retourne en Méditerranée. Durant la guerre entre l’Italie et l’Ethiopie, Londres et Rome sont à deux doigts d’entrer en guerre, le capitaine de vaisseau Lister, commandant du porte-avions propose un raid contre Tarente pour frapper la flotte italienne mais cette solution audacieuse et risquée n’est pas retenue par le gouvernement britannique.

Durant la guerre de Pologne, il opère en Méditerranée et dans l’Océan Indien pour traquer le Graf Spee (qui avait coulé un pétrolier britannique au large du Mozambique alors colonie portugaise) mais sans succès.

Le conflit terminé, il retourne en Méditerranée, subissant un grand carénage à Gibraltar de septembre 1940 à juin 1941, une remise en état complète, une modernisation de sa DCA et l’installation d’un radar de veille aérienne.

Il va rester déployer en Méditerranée jusqu’à son désarmement prononcé le 14 septembre 1945 à Malte. Il rallie sans son groupe aérien la Métropole, arrivant à Portsmouth (après des escales à Gibraltar du 18 au 21 septembre, à Lisbonne du 22 au 25 septembre, à La Corogne du 27 au 30 septembre) le 4 octobre 1945.
Mis en réserve, il est condamné le 8 septembre 1947 puis vendu à la démolition à un chantier néerlandais.

Privé de propulsion, il est remorqué jusqu’à sa destination à savoir Rotterdam. Quittant Portsmouth le 12 octobre 1947, il est pris trois jours plus tard dans une violente tempête à la hauteur de Douvres.

La remorque casse et avant que les remorqueurs ne parviennent à reprendre l’ancien porte-avions en remorque, une voie d’eau provoque son naufrage. L’épave retrouvée en 1975 repose à 135m de profondeur en un seul tenant.

Le nom de Glorious est repris par un porte-avions de type Malta modifié commandé dans le cadre du programme de guerre.

Caracteristiques Techniques
Déplacement : standard 22500 tonnes pleine charge 26500 tonnes
Dimensions : longueur hors tout 239.6m longueur entre perpendiculaires : 224m largeur 27.6m
tirant d’eau : 8.5m
Proulsion : Quatre turbines à engrenages Parson alimentées par 18 chaudières Yarrow à petit tube dévellopant une puissance totale de 91195ch (67 MW)et actionnant quatre hélices.
Performances : Vitesse maximale : 30.5 noeuds Distance franchissable : 5860 miles à 16 noeuds
Protection : ceinture de 25 à 76mm pont du hangar 25 à 76mm
Armement : 16 canons de 120mm (4.7 inch) MkVIII en 16 affût simples et 3 affûts octuples Pom-Pom (2 Pdr).

L’armement évolue jusqu’à son désarmement, le nombre de canons de 120mm est réduit à 12 et le nombre d’affûts

Pom-Pom augmente, deux affûts quadruples s’ajoutant aux trois affûts octuples.
Installations aéronautiques :
Les Courageous disposent de deux hangars superposés long de 167.6m reliés au pont d’envol par deux ascenseurs axiaux. Deux catapultes sont également installées à l’avant.
Groupe aérien
Les Glorious embarquent 48 appareils. Parmi les appareils embarqués figurent le Fairey Swordfish, le Gloster Sea Gladiator, le Farey Flycatcher, le Blackburn Ripon, le Blackburn Sea Skua et le Fairey IIIF.
Peu avant son désarmement, le groupe aérien se composait de douze chasseurs Grumman Martlet, de seize Fairey Swordfish de torpillage, de reconnaissance et d’observation (TSR : Torpedo Scouting Reconnaissance), quatre Fairey Fulmar de chasse à long rayon d’action et de huit Douglas Dauntless de bombardement en piqué.
Equipage : 1216 officiers et marins

Grande-Bretagne (26) Porte-avions (1)

PORTE-AVIONS
Du Furious aux Colossus, une brève histoire des porte-avions britanniques

Les prémices

Longtemps, très longtemps, l’horizon à été la limite indépassable du combat naval. Seules les vigies dans le nid de pie pouvaient repérer l’ennemi. Le plus rapidement possible pour gagner un temps précieux.
L’apparition à la fin du 18ème siècle du plus léger que l’air (ballon à air chaud) pu laisser imaginer une vision élargie du champ de bataille naval.
Hélas les belles potentialités s’évanouirent. La mise en oeuvre des ballons et des dirigeables déjà difficile à terre devenait impossible en mer. L’avion pouvait-il être la solution ? Là encore il y avait de nombreuses difficultés, le décollage et l’atterrissage sans parler de la résistance aux éléments.
Concurrencé par l’hydravion qui put résoudre rapidement la question du décollage avec la catapulte (mais sans jamais trouver la solution pour la récupération), l’avion finit par se faire sa place.
Les premiers essais furent menés avec des techniques qui nous paraissent bien étranges aujourd’hui : portiques, plate-formes sur les tourelles des cuirassés, barges remorquées mais qui furent utiles pour défricher un terrain qui s’avérait prometteur.
Très rapidement, la seule façon efficace de mettre en l’avion s’était une plate-forme la plus longue possible installé sur une coque.

Le HMS Furious première configuration avec une plate-forme remplaçant la tourelle avant de 18 pouces

Le HMS Furious première configuration avec une plate-forme remplaçant la tourelle avant de 18 pouces

Les britanniques transformèrent le croiseur de bataille léger Furious (qui devait être armé de deux canons de 457mm) en remplaçant la tourelle avant par une plate-forme puis la tourelle arrière par une deuxième.
Les premiers essais ouvrirent un champ prometteur même si le premier conflit mondial se termina avant un engagement massif des ponts plats.
L’expérimentation continue. Comme il n’y à pas eu d’engagement des porte-avions, les capacités des ponts plats étaient mal inconnues ou inconnues. Au risque de devoir gaspiller des fonds limités, on préfère les conversions aux constructions neuves à l’exception de l’Argus _paquebot italien Conte Rosso transformé sur cale_ et de l’Hermes, le premier porte-avions conçu comme tel et qui inspira le Hosho japonais.
De l’Argus aux Malta, quels porte-avions pour la Grande-Bretagne ?

Aujourd’hui le porte-avions est un vecteur essentiel de la puissance maritime, toutes les marines majeures disposent de porte-avions, la marine britannique alignant deux porte-avions conventionnels pour montrer partout dans le monde la White Ensign.
A l’époque, c’était tout simplement irréaliste de bâtir une marine sur un nouveau vecteur de puissance aux performances inconnues.

Le porte-avions doit intervenir en soutien des cuirassés pour les éclairer mais également ralentir la ligne de bataille ennemie à coup de bombes et de torpilles, la lenteur des cuirassés de l’époque (21 noeuds maximum, les croiseurs de bataille sont rares et les Queen Elizabeth_premiers cuirassés rapides de l’histoire_ sont uniques) rendant difficile le choix par un adversaire d’une zone de bataille.

Le HMS Argus en 1918

Le HMS Argus en 1918

Après le Furious _reconstruit à plusieurs reprises_ , l’Argus _surnommé le fer à repassé flottant_ et l’Hermes figure un cuirassé chilien converti sur cale, l’Eagle.

Le HMS Hermes en 1920

Le HMS Hermes en 1920

Le HMS Eagle

Le HMS Eagle

Suite au traité de Washington (1922), la Grande-Bretagne transforme en porte-avions ses deux croiseurs de bataille légers, les Courageous et Glorious qui perdent leurs canons de 381mm (quatre en deux tourelles doubles).

Le HMS Courageous

Le HMS Courageous

Ces porte-avions sont des plate-formes médiocres. Souvent de taille réduite, dans des configurations peu pratiques, mettant en œuvre des avions dépassés en partie en raison du contrôle de l’aéronavale par la Royal Air Force (Fleet Air Arm of the Royal Air Force), ils ne permettent guère à l’Aéronavale britannique de devenir un outil crédible.

Le HMS Ark Royal survolé par des Fairey Swordfish

Le HMS Ark Royal survolé par des Fairey Swordfish

Pourtant au milieu des années trente, une éclaircie apparait enfin avec la construction du HMS Ark Royal, le prototype des porte-avions blindés, des Fleet Carrier. Ce porte-avions dessiné en 1934 marque l’introduction d’une architecture particulière dite à l’anglaise.
Devant protéger les lignes de communication, devant opérer dans des mers fermées (mer du Nord, Méditerranée), les porte-avions britanniques devaient tenir compte de nombreuse menaces : mines, aviation basée à terre, batteries côtières, vedettes lance-torpilles…. .
A défaut d’esquiver les menaces, il faut pouvoir encaisser. D’où une protection sérieuse qui se paya au prix d’une construction compliquée _le hangar faisait partie intégrante de l’architecture du navire_ et d’un groupe aérien de taille réduite.

Le HMS Illustrious (R-87)

Le HMS Illustrious (R-87)

Aussi après avoir construit six porte-avions sur ce modèle (Illustrious Formidable Victorious Indomitable Implacable Indefatigable), les britanniques se rallient à une voie médiane entre le porte-avions blindé et le porte-avions construit à l’américaine (dans cette configuration, la coque du navire supporte le pont d’envol, l’espace compris entre le pont supérieur du navire et le pont d’envol servant de hangar). On peut parler de porte-avions blindé allégé ou de porte-avions d’escadre (Fleet Carrier) à protection renforcée. C’est l’acte de naissance de la classe Malta.

Le HMS Colossus

Le HMS Colossus

Un autre modèle de porte-avions apparait également, le porte-avions économique, la classe Colossus dont la construction répond d’abord davantage à une demande de la France (et dans une moindre mesure des dominions) qu’un besoin de la Royal Navy qui ne tarde pas à trouver de l’utilité à ces porte-avions sans protection.

Panorama de la flotte de porte-avions britanniques

Situation en septembre 1939

Quand la Royal Navy entre en guerre suite à l’invasion de la Pologne par l’Allemagne, sa force de porte-avions se compose des navires suivants :
-Porte-avions HMS Furious. Stationné à Rosyth, il n’est plus un porte-avions opérationnel, servant à l’entrainement des jeunes pilotes.
-Porte-avions HMS Argus : en réserve
-Porte-avions HMS Eagle : déployé en Extrême-Orient au sein de la China Station
-Porte-avions HMS Hermès : déployé au sein de la Channel Force
Porte-avions HMS Courageous et Glorious, le premier déployé au sein de la Channel Force en compagnie de l’Hermes, le second au sein de la Méditerranean Fleet.
-Porte-avions HMS Ark Royal. Considéré comme le premier porte-avions moderne de la marine britannique, il est stationné à Scapa Flow en compagnie de la Home Fleet.
Evolution 1939-1948

Le HMS Implacable (R-86)

Le HMS Implacable (R-86)

Quand la guerre de Pologne se déclenche, la flotte de porte-avions britannique est en plein renouvellement avec la construction de six porte-avions blindés, quatre de classe Illustrious et deux derivés formant la classe Implacable (Implacable Indefatigable).
L’Illustrious est mis en service en septembre 1940, le Formidable en juin 1941, le Victorious en octobre 1941, l’Indomitable en janvier 1942. Il faut ensuite attendre plus de deux ans pour voir deux nouveaux porte-avions mis en service à savoir l’Implacable mis en service en juin 1944 suivit trois mois plus tard de son sister-ship Indefatigable.
La mise en service de ces unités modernes permet le désarmement des porte-avions les plus anciens, le Furious en mars 1944, l’Argus en juin de la même année, le Glorious en septembre 1945, l’Eagle en mars et l’Hermes en septembre 1946.
Ils sont tous démolis à l’exception de l’Hermes qui sert de porte-avions école à Rosyth sous le nom de Commander Edward Dunning du nom d’un pionnier de l’aéronavale britannique.
Les porte-avions blindés se révélant limités en terme de groupes aériens, la Royal Navy décide de construire des porte-avions lourds moins protégés. C’est l’acte de naissance de la classe Malta, quatre navires lourds capable d’embarquer entre soixante et quatre-vingt appareils.

Schéma de la classe Malta

Schéma de la classe Malta

Quatre navires (Malta Gibraltar, Furious _ex-New Zealand_ et l’Hermes _ex-Africa_) sont mis en service en septembre 1946, mai 1947, décembre 1947 et mars 1948.

Cela porte la flotte de porte-avions d’escadre à onze navires avec deux porte-avions en Extrême Orient (Implacable Indefatigable), trois stationnés en Méditerranée (Ark Royal Furious _classe Malta_ et Indomitable)et six déployés au sein de la Home Fleet (Illustrious Formidable Victorious Malta Gibraltar Hermes).

La construction de porte-avions d’escadre prenant du temps, on eut l’idée de construire des porte-avions économiques.
La conversion de navires marchands fût étudiée mais les amiraux britanniques jugeaient le concept perfectible on préféra le projet de Vickers de porte-avions conçus et construits selon les normes de la marine marchande.

C’est l’acte de naissance des Colossus, des porte-avions légers rapides (25 noeuds) avec un armement composé d’une DCA légère.

Paradoxalement, c’est la marine française qui est la première à passer commande pour deux navires, un déployé en Indochine (Alienor d’Aquitaine) et un autre déployé en Bretagne (Henriette d’Angleterre).

Deux sont commandés par la Royal Navy et mis en service en 1947, le premier le HMS Colossus mis en service en mars 1947 est déployé à Freetown alors que le second baptisé HMS Glory mis en service en septembre 1947 est lui déployé à Aden pour couvrir l’Océan Indien. Un est commandé et fabriqué sous licence par les Pays-Bas, recevant le nom symbolique de Guillaume d’Orange.

Huit autres ( Ocean Perseus Pioneer Theseus Triumph Venerable Vengeance et Warrior) sont commandés quand le conflit éclate, certains pouvant être à terme mis en œuvre par les dominions même si le Canada et l’Australie ont passé commande de porte-avions de ce type peu après la première commande franco-britannique, deux pour la RCN et un pour la marine australienne.
Quand le conflit éclate en septembre 1948, le HMCS Bonaventure est en service, assurant comme principale mission la couverture des convois, son sister-ship HMCS Magnificent étant encore en construction tout comme le HMAS Gallipoli, le porte-avions léger destiné à la marine australienne (plus d’informations dans les Tomes consacrés à ces dominions).
Quand le second conflit mondial éclate, la flotte de porte-avions britannique s’élève donc à treize navires chargés principalement de couvrir le corps de bataille et de protéger les lignes de communication alliées.
Dans le cadre du programme de guerre, le porte-avions obtient une place centrale avec la commande de deux Malta modifiés baptisés Glorious et Courageous, huit porte-avions légers type Majestic (version modifiée des Colossus) et quatre porte-avions médians de classe Audacious destinés à remplacer les porte-avions blindés de façon plus économique que les Malta.
Porte-avions HMS Furious

Le HMS Furious en 1939

Le HMS Furious en 1939

Le bouillant amiral Fisher, premier lord de l’Amirauté était un chef charismatique et énergique débordant d’idées, imposant le cuirassé à artillerie monocalibre, le croiseur de bataille, la turbine participant grandement à la modernisation d’une marine qui tendait à s’endormir sur ses lauriers.
Peu après le début du premier conflit mondial, le First Sea Lord eut l’idée d’un débarquement amphibie sur les côtes de la mer Baltique, le débarquement de soldats britanniques et russes à 80km de Berlin pouvant faire basculer le conflit.
Pour cela il fallait une flotte adaptée à la fois des navires de transport mais également de combat pour couvrir l’opération contre une intervention de la marine allemande. D’où la construction de croiseurs de bataille légers, les Glorious Courageous et Furious.
Si les deux premiers étaient armés de deux tourelles doubles de 15 pouces, le dernier devait recevoir deux canons de 18 pouces (457mm) en tourelles simples, une à l’avant et une à l’arrière.
-Le HMS Furious est mis sur cale aux chantiers navals Armstrong Whitworth Shipyards de Wallsend le 8 juin 1915 lancé le 15 août 1916 et admis au service actif le 26 juin 1917.

Le projet de débarquement amphibie en Baltique ayant été abandonné suite au départ de Fisher de l’Amirauté (sans oublier l’échec des Dardanelles), le Furious est rapidement transformé, la tourelle avant cédant la place à un pont d’envol de 65m de long.

Suite à l’accident mortel du capitaine de corvette Dunning le 7 août 1917 (cinq jours après le premier appontage), la tourelle arrière est débarquée et remplacée par un pont d’envol de 91m couvrant un hangar, séparé du pont avant par le bloc-passerelle et la cheminée.

Il est remis en service le 15 mars 1918 et le 19 juillet lance le premier raid aéronaval sur les hangars à zeppelin installés à Tondern. Les dégâts sont cependant limités.

Mis un temps en réserve, il est remis en service en septembre 1925 avec un pont continu suite aux leçons tirées par l’utilisation du HMS Argus. Il est essentiellement utilisé comme porte-avions d’expérimentation et comme porte-avions d’entrainement.

Durant la guerre de Pologne, il participe à des opérations anti-sous-marines depuis Rosyth mais après la destruction du Courageous et une attaque manquant l’Ark Royal les porte-avions sont retirés de la lutte anti-sous-marine. Le vieux porte-avions assure ensuite des transports d’or au Canada.

Le conflit terminé, le HMS Furious reprend ses missions d’entrainement au profit des jeunes pilotes qui effectuent leurs premiers appontages y compris de nuit.

Le 5 mars 1944, il est victime d’une grave avarie de machine. Son age et son usure rendent peu profitable sa remise en état et le 17 mars 1944, il est désarmé.

Condamné le 4 juin 1944, il est vendu à la démolition le 17 septembre 1944 et démantelé. En son honneur, le troisième porte-avions de classe Malta initialement appelé New Zealand est rebaptisé Furious.

Caractéristiques Techniques du HMS Furious

Déplacement : standard 22500 tonnes pleine charge 28500 tonnes

Dimensions : longueur (flottaison) 230m (hors tout) 240m largeur 27m tirant d’eau 7.6m

Propulsion : Quatre turbines à engrenages Brown-Curtis alimentées par 18 chaudières Yarrow à petits tubes (235 psi) dévellopant une puissance totale de 91195ch et actionnant quatre hélices.

Vitesse maximale : 31.5 noeuds Distance franchissable : 6000 miles nautiques à 20 noeuds

Protection : ceinture 50 à 75mm pont blindé à 50mm

Armement : 12 canons de 102mm en six tourelles doubles, six affûts octuples Pom-Pom et 12 canons de 20mm Oerlikon en affûts simples. A partir de 1941, l’armement est réduit à quatre canons de 102mm, deux affûts octuples Pom-Pom et huit canons de 20mm.

Installations d’aviation (configuration définitive) pont d’envol de 161m de long sur 27.8m de large reliés au hangar par deux ascenseurs

Groupe aérien : Avec deux pont d’envol séparés, le groupe aérien se composait de 5 avions et 3 hydravions mais avec un pont d’envol continu, il pouvait embarquer 22 à 40 appareils. En configuration instruction, il embarquait une douzaine d’appareils.

Equipage : 1218 officiers et marins

Porte-avions HMS Argus

Le HMS Argus en 1943

Le HMS Argus en 1943

“Le fer à repasser flottant”

Comme tout vecteur militaire, le porte-avions est passé par une intense phase d’expérimentation pour obtenir un système mur et mature. Deux problèmes étaient à résoudre : le décollage et l’atterrissage.

Le concurrent de l’avion, l’hydravion résolu rapidement la problématique du décollage avec la catapulte (à poudre puis hydraulique) mais ne résolu jamais le problème de la récupération, les tapis d’amerrissage se révélant être une fausse bonne idée et la récupération à la grue rendait le navire vulnérable à un sous-marin ou à un avion en maraude.

Le premier “porte-avions” anglais, le Furious disposait d’une unique plate-forme à l’avant puis après la mort du commander Dunning d’une deuxième plate-forme à l’arrière, plate-formes séparées par les superstructures du croiseur de bataille léger.

Ces superstructures gênaient les opérations aviation et provoquaient d’importantes turbulences, rendant les appontages délicats.

Rapidement la solution d’un pont continu sans obstacle s’impose. Pour tester cette configuration, il faut une plate-forme de grande taille. Le porte-avions n’ayant pas encore fait ses preuves, il faut encore passer par la conversion.

En 1914, les chantiers William Beardmore de Damuir avaient entamé la construction de deux paquebots pour un armateur italien, les Conte Rosso et Gulio Cesare. La construction est suspendue au moment du déclenchement du premier conflit mondial.

La coque du Conte Rosso est racheté par la Royal Navy le 20 septembre 1916 et va devenir le premier porte-avions à pont continu sous le nom d’Argus.

Carrière opérationnelle

-Le HMS Argus (I49) est mis sur cale aux chantiers William Beardmore de Dalmuir sous le nom de Conte Rosso en juin 1914. Acquis en septembre 1916, il est transformé sur cale en porte-avions, lancé le 2 décembre 1917 et admis au service actif le 16 septembre 1918.

Considéré comme un auxiliaire, il n’entre pas en compte dans le contingent (135000 tonnes) de porte-avions accordé à la marine britannique.

Il va servir de navire d’expérimentation, permettant la mise au point des moyens d’appontage (les fameux brins d’arrêt) mais également va permettre de trouver la meilleure configuration pour les superstructures, le fameux ilôt et les cheminées.

Mis en réserve en 1930, il est réarmé en juillet 1938 pour entrainement et essais. Considéré comme un navire de réserve, il sert uniquement de porte-avions d’entrainement jusqu’à son désarmement le 7 juin 1944.

Remorqué à Scapa Flow, il sert de bâtiment-dépôt pour les navires au mouillage. Condamné le 14 mars 1947, il est remorqué à Inverness et démantelé entre mai et juillet 1947.

HMS Argus 1918 2

Caracteristiques Techniques

Déplacement : standard 14680 tonnes pleine charge 16028 tonnes

Dimensions : longueur 172.2m largeur 20.7m tirant d’eau 7.1m

Propulsion : quatre turbines à engrenages Parson alimentées en vapeur par douze chaudières Scotch dévellopant 20000ch et entrainant quatre hélices

Performances : vitesse maximale 20 noeuds distance franchissable 3600 miles nautiques à 10 noeuds

Armement : six canons de 102mm (quatre antiaériens et deux non-antiaériens). Entre 1940 et 1944, il ne dispose plus que de deux canons de 102mm antiaériens et deux Pom-Pom quadruples de 40mm.

Installations d’aviation :

-Pont d’envol de 1167.3m de long

-Hangar de 100.6m sur 14.6 à 20.7m de large et 4.9m de haut

-Deux ascenseurs, un ascenseur avant de 9.1 sur 11m et un ascenseur arrière de 18.3m de 5.5m

-Brins d’arrêt mais pas de catapultes

-Deux grues

-36000l de carburant

Groupe aérien : 15 à 18 appareils

Equipage : 495 officiers et marins

Grande-Bretagne (23) Cuirassés et croiseurs de bataille (1)

CUIRASSES ET CROISEURS DE BATAILLE

Avant-propos
Après avoir durement ferraillé avec la marine espagnole et la marine néerlandaise aux 16ème et 17ème siècle, la Royal Navy devient au 18ème siècle la marine dominante, écrasant de tout son poids les océans, le Britannia rules the waves rendait illusoire toute remise en cause de la suprématie britannique. Cette suprématie se poursuit au 19ème siècle en dépit des efforts de la France pour se doter d’une puissante marine.

Le HMS Dreadnought

Le HMS Dreadnought

Quand la Grande-Bretagne rentre dans le 20ème siècle, la Royal Navy à fière allure, construisant de nombreux cuirassés dont le HMS Dreadnought, le premier all big gun battleship, le premier cuirassé à artillerie principale monocalibre en bon français.
La France à depuis longtemps renoncé à contester la puissance britannique dans le domaine des cuirassés, les Etats-Unis n’étant pas une menace, seule l’Allemagne rivalise en multipliant sous l’impulsion de Guillaume II et de l’amiral Tirpitz _le premier dans le rôle du compositeur, le second dans celui du chef d’orchestre_ la construction de cuirassés et de croiseurs de bataille.

Amiral Fisher

L’Amiral Fisher, digne héritier de Nelson

Cela inquiète tellement les britanniques que le bouillant amiral Fisher proposa de “Copenhaguiser” la flotte allemande, référence aux raids surprises menés contre la flotte danoise en 1801 et 1807, le Danemark étant à cette époque allié de la France impériale.

La supériorité britannique est d’autant plus écrasante que les alliances avec la France (1904) et le Japon (1902) permettent à la marine britannique de concentrer ses moyens en mer du Nord, rendant illusoire toute remise en cause de son leadership.
Ainsi quand le premier conflit mondial éclate, la Royal Navy dispose de 74 navires de ligne avec 64 cuirassés (dont 40 pré-dreadnought à la valeur militaire douteuse) et 10 croiseurs de bataille, la Kaiserliche Machine ne disposant que de 46 navires de ligne avec 39 cuirassés (dont 22 pré-dreadnought) et 7 croiseurs de bataille.

La Grande-Bretagne sort gagnante du conflit mais la Royal Navy à perdu de son éclat. Elle à perdu quatorze cuirassés, six par des sous-marins, trois accidentellement, trois par mines et deux aux Dardanelles auxquels s’ajoute les trois croiseurs de bataille coulés à la bataille du Jutland.
Ces pertes sont à relativiser sur le plan matériel par le fait qu’il s’agit de pré-dreadnought (sauf les Vanguard et Audacious) et que onze cuirassés et cinq croiseurs de bataille ont rejoint les rangs de la marine britannique.
Le renouvellement de la flotte se heurte à de nombreuses difficultés. Outre la crise économique, les dégâts du premier conflit mondial et le profond pacifisme, la Grande-Bretagne se heurte à l’appétit du Japon et des Etats-Unis qui se sont lancés dans une course aux armements comparable à celle opposant Londres et Berlin avant le premier conflit mondial.

Projet N3

Projet N3

Face aux seize cuirassés et croiseurs de bataille américains, face aux seize navires de ligne japonais, la Grande-Bretagne tente de construire quatre cuirassés type N3 et quatre croiseurs de bataille type G3 mais face à la dépense, la Grande-Bretagne met pouce en l’air et propose une conférence pour limiter les armements navals, aboutissant au traité de Washington.
Certes la Grande-Bretagne obtient la parité avec les Etats Unis mais il s’agit plus d’une fleur pour services rendus qu’un statut s’appuyant sur des bases solides. Pire encore, le Japon rétrogradé à la troisième place voit la Grande-Bretagne abandonner son alliance de 1902, mettant en germe les graines d’un futur conflit.
Deux cuirassés seulement vont être construits par la Royal Navy durant l’entre-deux-guerre, les puissants Nelson et Rodney, ces puissants cuirassés armés de canons de 406mm étant le derniers navires de lignes britanniques mis en service avant le début de la guerre de Pologne.
Situation du corps de bataille britannique en septembre 1939
Le 1er septembre 1939, la Royal Navy dispose de douze cuirassés en service plus trois navires en refonte soit quinze unités sans compter les cuirassés à différents stades de construction notamment les cinq unités de classe King George V et les deux premiers Lion.

Le HMS Nelson en 1940

Le HMS Nelson en 1940

-Neuf cuirassés sont en service en Metropole, sept au sein de la Home Fleet (Nelson Rodney Royal Oak Royal Sovereign Ramillies Hood Repulse) et deux au sein de la Channel Force (Resolution Revenge).

croiseur de bataille HMS Hood

croiseur de bataille HMS Hood

Les cinq premiers sont intégrés au sein 2nd Battle Squadron, la 2ème escadre de bataille, les deux derniers formant le Battlecruiser Squadron. Quand aux vénérables Resolution et Revenge, ils sont chargés de défense les côtes de la Manche.

cuirassé HMS Warspite

cuirassé HMS Warspite

-En Méditerranée, on trouve trois cuirassés de classe Queen Elizabeth, regroupés au sein du 1st Battle Squadron à savoir les Warspite Barham et Malaya.
-Deux cuirassés sont en refonte, les Queen Elizabeth et Valiant ainsi qu’un croiseur de bataille, le Renown, sister-ship du Repulse.

Vue aérienne du cuirassé King George V

Vue aérienne du cuirassé King George V

-Sept cuirassés sont en construction, les cinq unités de classe King George V (King George V Prince of Wales Anson Howe Duke of York) ainsi que les deux premiers cuirassés de classe Lion (Lion et Temeraire).
Evolution du corps de bataille britannique entre septembre 1939 et septembre 1948
-Double évolution : réorganisation des structures et renouvellement de la flotte avec le désarmement des unités les plus anciennes et la mise en service de navires modernes.
-Sur le plan de l’organisation, le 2nd Battle Squadron reste le corps de bataille de la Home Fleet avec une organisation interne composée de divisions. Le 1st Battle Squadron regroupe les cuirassés de la Mediterranean Fleet. Le 3rd Battle Squadron regroupe les cuirassés de la British Eastern Fleet.

HMS Revenge

HMS Revenge

-Au niveau des navires, les cuirassés de classe Revenge sont désarmés respectivement en septembre 1942 (Revenge), en mars 1943 (Resolution), en juin 1943 (Royal Sovereign) et en décembre 1943 (Ramillies) après la mise en service des cinq cuirassés de classe King George V.
-Le King George V est mis en service en septembre 1940, le Prince of Wales en juin 1941, le Duke of York en septembre 1941, le Anson en janvier 1942 et le Howe en mai de la même année.
-Ces premiers “35000 tonnes” sont suivis par quatre cuirassés de classe Lion. Si les King George V sont les plus légèrement armés des cuirassés rapides avec leurs dix canons de 356mm, leurs successeurs sont parmi les mieux armés avec neuf canons de 406mm en trois tourelles triples.

Les Lion combinent une coque de KGV avec trois tourelles triples de 406mm

Les Lion combinent une coque de KGV avec trois tourelles triples de 406mm

-Le HMS Lion mis sur cale en compagnie du Temeraire à l’été 1939 sont lancés respectivement en mars et septembre 1942, leur mise en service ayant lieu en avril et décembre 1944.
-Le HMS Thunderer mis sur cale en novembre 1939 est lancé en janvier 1943 et mis en service en mai 1945. Le HMS Conqueror est mis sur cale en octobre 1939 lancé en février 1943 et mis en service en janvier 1946.
-La mise en service des Lion permet le désarmement des croiseurs de bataille encore en service, le Hood cessant d’être un navire opérationnel en septembre 1945 (il est préservé à Chatham), le Renown et le Repulse sont désarmés en janvier et mars 1946, ces deux navires ayant été démolis après la guerre.
-Pour remplacer les Queen Elisabeth, pas moins de huit cuirassés sont commandés. Les cuirassés de classe Vanguard sont mis sur cale à partir de 1942 après le lancement des Lion.
-Le HMS Vanguard est mis sur cale en avril 1942 lancé en juillet 1944 et mis en service en mai 1946, le HMS Royal Oak est mis sur cale en mai 1942 lancé en août 1944 et mis en service en septembre 1946.
Le HMS Iron Duke est mis sur cale en mars 1943 lancé en juin 1945 et mis en service en septembre 1947 alors que le HMS Centurion est mis sur cale en septembre 1943 lancé en octobre 1945 et mis en service en mars 1948.
-Les quatre dernières unités qui portent les noms des saints patrons des nations du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord (Saint Andrew pour l’Ecosse, Saint David pour le Pays de Galles, Saint George pour l’Angleterre et Saint Patrick pour l’Irlande) étaient encore en construction, les deux premiers en achèvement à flot, les deux derniers encore sur cale.
Si l’achèvement des deux premiers cités est quasi-certain (la construction était trop avancée pour rendre économique son abandon), l’achèvement des Saint George et Saint Patrick était nettement plus incertain.
-En septembre 1948, la Royal Navy dispose des deux cuirassés de classe Nelson, de cinq cuirassés de classe Queen Elisabeth, de cinq cuirassés de classe King George V, de quatre cuirassés de classe Lion et de quatre cuirassés de classe Vanguard soit vingt cuirassés en service.
Situation en septembre 1948
-La Home Fleet dispose d’une escadre de bataille, le 2nd Battle Squadron avec la 1ère Division (1st Battleship Division) composée des Lion et Conqueror, la 2ème division (2nd Battleship Division) composée des Temeraire et Thunderer, la 3ème division (3rd Battleship Division) regroupe trois cuirassés de classe King George V (King George V Anson Howe), la 4ème division (4th Battleship Division) dispose des cuirassés Vanguard et Iron Duke alors que la 5ème division (5th Battleship Division) dispose elle des cuirassés Royal Oak et Centurion soit onze cuirassés.
-La Mediterranean Fleet dispose au sein du 1st Battle Squadron de trois divisions de cuirassés, la 6th Battleship Division dispose des vénérables cuirassés Nelson et Rodney, la 7th Battleship Division met en oeuvre les modernes Prince of Wales et Duke of York alors que la 8th Battleship Division est elle aussi une division de vétérans avec les Barham et Valiant.
-Enfin contrairement à septembre 1939, trois cuirassés sont déployés en Extrême-Orient, au sein de la nouvelle British Eastern Fleet et de son 3rd Battle Squadron composé des cuirassés Queen Elizabeth Warspite et Malaya (9th Battleship Division). Théoriquement, les quatre derniers Vanguard doivent renforcer la BEF et peser sur le Japon.
Cuirassés rapides classe Queen Elizabeth
Avant-Propos

Le HMS Queen Elizabeth amarré à Alexandrie

Le HMS Queen Elizabeth amarré à Alexandrie

Ces cinq navires (Queen Elizabeth Valiant Warspite Barham Malaya, un sixième baptisé Agincourt ne fût jamais construit) sont les premiers cuirassés rapides du monde.
Avec leurs 24 noeuds, ils faisaient pale figure vis à vis des 35000 tonnes capables de filer à plus de 30 noeuds mais à l’époque, ils marquaient une vrai innovation, le cuirassé rapide à mi-chemin entre le cuirassé conventionnel lent (20 noeuds en théorie mais souvent 17 ou 18 noeuds dans la pratique avec une coque sale), bien protégé et bien armé et le croiseur de bataille rapide, bien armé mais à la protection nettement plus faible.
En raison des limitations imposées par les traités navals de l’entre-deux-guerre, ces navires étaient encore en service en septembre 1939.
Ils vont être refondus à la fin des années trente et au début des années quarante même si leur remplacement était prévu avec la construction des Vanguard.
Carrière opérationelle

Le HMS Queen Elizabeth à Mudros en 1915 lors de l'expédition des Dardanelles

Le HMS Queen Elizabeth à Mudros en 1915 lors de l’expédition des Dardanelles

-Le HMS Queen Elizabeth (00) est mis sur cale au Porsmouth Royal Naval Shipyard le 21 octobre 1912 lancé le 16 octobre 1913 et admis au service actif en janvier 1915.
Quand éclate la guerre de Pologne en septembre 1939, il est en cours de refonte au Porsmouth Royal Naval Shipyard depuis le 11 août 1937 et jusqu’au 10 décembre 1940.
A sa remise en service, il s’entraine intensivement au sein de la Home Fleet dans laquelle il va servir jusqu’à la mise en service des King George V.
Avec ses sister-ship Warspite et Malaya, il va former le 3rd Battleship Squadron, l’escadre de ligne de la British Pacific Fleet, Singapour remplaçant Portsmouth et Rosyth. Il arrive sur l’île aux Lions en janvier 1944.
En septembre 1948, il était toujours en service même si une avarie de machine l’avait immobilisé au port. Réparé, il va multiplier les patrouilles dans le Golfe de Thaïlande, seul ou avec ses sister-ship.

Le HMS Warspite entrant dans le port de La Valette (Malte)

Le HMS Warspite entrant dans le port de La Valette (Malte)

-Le HMS Warspite (03) fût mis sur cale au Devonport Royal Dockyard le 31 octobre 1912 lancé le 26 novembre 1913 et admis au service actif le 8 mars 1915.
Il est profondément modernisé de 1934 à 1937, subissant les mêmes travaux que son sister-ship Queen Elizabeth.
Quand éclate la guerre de Pologne, le Warspite est déployé en Méditerranée au sein du 1st Battle Squadron en compagnie de ses sister-ship Barham et Malaya.
Il le reste jusqu’en janvier 1944 quand il rallie l’Extrême-Orient et le 3rd Battle Squadron, la composante “navires de ligne” de la British Eastern Fleet .
Quand les allemands envahissent la Norvège, le Warspite est en patrouille dans le Golfe du Bengale. Il se ravitaille à Trincomalee (Ceylan) avant de cingler vers Singapour où après une nouvelle escale, il reprend ses patrouilles en compagnie de ses sister-ship Queen Elizabeth et Malaya.

Le HMS Barham à Scapa Flow en 1917

Le HMS Barham à Scapa Flow en 1917

-Le HMS Barham (04) est mis sur cale aux chantiers John Brown de Clydebank le 24 février 1913 lancé le 31 octobre 1914 et admis au service actif le 19 octobre 1915.
Quand éclate la guerre de Pologne, il est déployé en Méditerranée en compagnie de ses sister-ship Warspite et Malaya. Il aurait du être profondément réfondu après le Queen Elizabeth au final sa refonte fût menée à minima entre janvier 1941 et mars 1942.
Il reste déployé en Méditerranée où il forme la 8th Battleship Division en compagnie du Valiant.
Quand le second conflit mondial éclate, il était en entretien à Alexandrie. Les travaux sont accélérés pour lui permettre de retrouver les autres cuirassés de la flotte de la Méditerranée (Nelson Rodney Prince of Wales Duke of York Valiant).

Le HMS Valiant camouflé

Le HMS Valiant camouflé

-Le HMS Valiant est mis sur cale aux chantiers de la Fairfield Shipbuilding and Engineering Company à Govan sur la Clyde le 31 janvier 1913 lancé le 4 novembre 1914 et admis au service actif le 19 février 1916.
Quand la guerre de Pologne éclate, le Valiant achève une refonte à l’Arsenal de Devonport, refonte entamée en mars 1937 et achevée en novembre 1939.
Remis en service en janvier 1940, il est déployé au sein de la Home Fleet avant d’être transféré en juin 1942 en Méditerranée où il forme avec le Barham une nouvelle division, la 8th Battleship Division.Il était toujours en service en septembre 1948 et le 5 de ce mois, il était à quai à Alexandrie.

Le HMS Malaya lieu et date inconnue

Le HMS Malaya lieu et date inconnue

-Le HMS Malaya est mis sur cale aux chantiers Armstrong Whitworth de Newcastle upon Tyne le 20 octobre 1913 lancé le 18 mars 1915 et admis au service actif le 1er février 1916.
Quand la guerre de Pologne éclate, le Malaya est déployé en Méditerranée en compagnie du Barham et du Warspite.
Il subit une refonte à Devonport de décembre 1942 à octobre 1943 avant de reprendre du service pour quelques mois au sein de la Home Fleet avant de rallier l’Extrême-Orient en compagnie de ses sister-ship Queen Elizabeth et Warspite.
Quand la guerre éclate le 5 septembre 1948, le Malaya effectuait des exercices de tir au large de Singapour.
A l’annonce de la guerre et craignant que le Japon n’attaque en même temps que l’Allemagne, l’Amirauté donne l’ordre au Malaya de rentrer à Singapour pour se ravitailler et se préparer à toute éventualité.

Classe Queen Elisabeth
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 27500 tonnes pleine charge 33000 tonnes

Dimensions : longueur 196.8m largeur 27.6m tirant d’eau 9.2m

Propulsion : 4 turbines à engrenages Parson alimentées par 24 chaudières dévellopant une puissance totale de 75000ch entrainant 4 hélices.

Performances : vitesse maximale 24 noeuds distance franchissable 5000 miles nautiques à 12 noeuds

Protection : Ceinture blindée de 13 pouces (343mm) avec des endroits plus légèrement couverts (6 pouces soit 152mm et 4 pouces soit 102mm); Bulkheads : 6 pouces et 4 pouces selon les endroits; Tourelles : 11 pouces (279mm) sur les côtés 13 pouces (343mm) sur la face avant et 4.5 pouces (108mm) pour le toit; Barbettes 4 à 10 pouces selon les endroits (6 pouces pour celles de 152mm); Tour de commandement : 11 pouces sur les faces latérales et 3 pouces pour le toit.

Armement : 8 canons de 381mm (15 pouces) modèle 1915 en quatre tourelles doubles (deux avant et deux arrières), 16 canons de 152mm (6 pouces) modèle 1914 (BL Mark XII) en casemates (16 pour le Queen Elizabeth et 14 pour ses sister-ships), 2 canons de 76mm (3 pouces) antiaériens et 4 canons de 47mm de salut et 4 tubes lance-torpilles sous marins de 21 pouces (533mm).

L’armement secondaire évolua, les canons de 152mm et de 102mm du Queen Elizabeth et du Valiant furent remplacés par des canons de 114mm, la DCA légère régulièrement accrue au point d’être composée de quatre affûts Pom-Pom quadruples et de dix-huit canons de 20mm en affûts simples. Les tubes lance-torpilles sont débarqués ne 1944.

Les Barham Warspite et Malaya perdirent leurs canons de 152mm et de 102mm au profit de canons de 102mm en tourelles doubles. Leur DCA légère était semblable à celle des deux navires cités plus haut.
Aviation : Après avoir un temps reçu des plate-formes sur les tourelles de 15 pouces, les Queen Elizabeth reçurent des catapultes : le Valiant et le Queen Elizabeth à la poupe, le Malaya et le Warspite derrière la cheminée devenue unique et le Barham sur la tourelle X (n°3) de 15 pouces. 3 hydravions étaient embarqués.

Equipage : 925 à 1220 hommes