Grande-Bretagne (19) Artillerie et systèmes d’armes (1)

ARTILLERIE ET SYSTEMES D’ARMES

Artillerie lourde (190 à 406mm)

-Les canons britanniques sont désignés par un modèle (Mark) suivi d’un chiffre pour les différencier. Dans la désignation, on trouve également les initiales BL (Breech Loading) et QF (Quick Fire).

Breech Loading signifiait à l’origine “chargement par la bouche” mais ce type de canon à disparu depuis très longtemps et le terme BL désigne désormais les pièces dont les projectiles sont séparés en deux, l’obus d’un côté, les gargousses de l’autre. A l’inverse le terme “tir rapide” singifie que l’obus et la charge propulsive forment un tout solidaire.

16 inch BL Mk I (canon de 406mm modèle 1922)

Les Nelson disposaient de neuf canons de 16 pouces Mark I concentrés sur la plage avant

Les Nelson disposaient de neuf canons de 16 pouces Mark I concentrés sur la plage avant

Avec le canon MkIV des Lion et des Vanguard, le canon de 16 pouces Mark I est le canon le plus puissant de l’arsenal britannique.

Conçu à l’origine pour les croiseurs de bataille type G3 _abandonnés suite à la signature du traité de Washington et un contexte économique difficile_ , ils vont finalement équiper les cuirassés Nelson et Rodney, neuf canons en trois tourelles triples concentrées à l’avant ce qui fera courir la rumeur que les Nelson étaient des cuirassés porte-avions.

Mise en place d'un canon de 16 pouces sur un cuirassé de classe Nelson

Mise en place d’un canon de 16 pouces sur un cuirassé de classe Nelson

Ce canon de 45 calibre (longueur du tube : 18.270m) tire des obus de 929kg à une distance comprise entre 4570m (+2°) et 34570m (+40°) à raison d’un coup et demi par minute.

La tourelle triple pèse 1503 tonnes et peut pointer en site de -3° à +40° (à raison de 10° par seconde) et en azimut sur 150° (à raison de 10° par seconde), l’angle de rechargement étant à +3°. Chaque canon dispose de 116 obus soit un total de 1046 coups.

16 inch BL Mk IV (canon de 406mm modèle 1938)

Usinage d'un canon de 16 pouces pour un cuirassé de classe Lion ou Vanguard

Usinage d’un canon de 16 pouces pour un cuirassé de classe Lion ou Vanguard

Durant les négociations sur les limitations des armements navals, Londres à toujours cherché à diminuer le calibre maximal des cuirassés, obtenant le 356mm au deuxième traité de Londres (1936) après avoir envisagé du 305mm !

Si les autres pays ne suivirent pas cette limitation au 356mm, les britanniques appliquèrent cette limitation à leurs cinq “35000 tonnes”, la classe King George V (normalement elle aurait du s’appeler King George VI mais le roi George VI tenait à rendre hommage à son père) équipés de dix canons de 14 pouces répartis en deux tourelles quadruples (une avant et une arrière) et une tourelle double avant.

Quand les traités de limitation des armements navals furent expirés, les britanniques suivirent les autres pays en s’équipant du canon le plus élevé admis au traité de Washington à savoir le canon de 406mm.
Impossible de reprendre les canons des Nelson car l’artillerie avait évolué et cela n’aurait pas eu de sens d’équiper de nouveaux cuirassés avec des canons conçus durant le premier conflit mondial.

De nouveaux canons sont conçus. Si les Mk II et III restent à l’état de prototypes, le Mk IV lui va équiper non seulement les quatre Lion mais également les huit Vanguard et les trois Languedoc, un accord franco-britannique permettait à la France d’économiser le développement d’une pièce d’artillerie plus puissante que ses 380mm modèle 1935.

Ce canon de 45 calibres tire des obus explosifs (HE = High Explosif) de 929kg et des obus perforants (AP = Armour Piercing) de 1080kg à une distance comprise entre 4570m (+2.2°) et 34700m (+39°) à raison de deux coups par minute.

La tourelle triple Mark II pèse 1600 tonnes et peut pointer en site de -3° à +40° à raison de 8° par seconde et en azimut sur 150° à raison de 2° par seconde sachant que le rechargement se fait à +5°. Chaque canon dispose de 100 obus soit un total de 900 coups pour le navire.
15 inch BL Mark I (canon de 381mm modèle 1915)

L'orgueuil de la marine britannique, le HMS Hood et ses canons de 15 pouces

L’orgueuil de la marine britannique, le HMS Hood et ses canons de 15 pouces

Ce canon de 15 pouces est mis au point au cours du premier conflit mondial pour équiper les nouveaux cuirassés de classe Queen Elizabeth.
Ces cuirassés capables de filer 24 noeuds sont considérés comme les ancêtres des futurs “35000 tonnes”, des futurs cuirassés rapides. Ils sont bien protégés mais plus rapides que les cuirassés antérieurs qui avaient bien du mal à dépasser vingt nœuds.
Outre les cinq Queen Elizabeth (Queen Elizabeth Valiant Barham Warspite Malaya), ce canon de 15 pouces va équiper les cuirassés de classe Revenge (Revenge Royal Oak Royal Sovereign Resolution Resolution Ramillies), les croiseurs de bataille Repulse et Renown ainsi que le croiseur de bataille Hood. Il va également équiper les croiseurs de bataille légers Courageous et Glorious avant leur transformation en porte-avions.
En septembre 1948, ce canon n’équipe plus que les cinq Queen Elizabeth, les autres ayant été désarmés puis mis en réserve ou démolis.

Deux canons de 15 pouces conservés devant l'Imperial War Museum de Duxford, le premier appartient au Revenge et le second qu Queen Elisabeth

Deux canons de 15 pouces conservés devant l’Imperial War Museum de Duxford, le premier appartient au Revenge et le second qu Queen Elisabeth

Ce canon de 42 calibres (longueur du tube : 16m) tire des obus de 870kg pour une portée comprise entre 1756m (site : +1.1°) et 21385m (site : +20°) à raison de 2 coups par minute.

Maquette d'une tourelle double de 381mm

Maquette d’une tourelle double de 381mm

La tourelle double Mark I pèse 782 tonnes en ordre de combat pointe en site de -5 à +20° à raison de 5 degrés par seconde et en azimut sur 150° à raison de 2 degrés par seconde. La dotation en munitions est de 100 obus par canon soit un total de 800 obus de 15 pouces pour les cuirassés et le Hood, les croiseurs de bataille de classe Renown ne disposant que de 720 obus.

A noter qu’un 15 inch BL Mk II à été envisagé pour les King George V (King George V Prince of Wales Anson Duke of York Howe) avant qu’un calibre inférieur ne soit choisit (voir ci-après).

Ce canon à aussi été construit pour la défense côtière, des canons de 15 pouces défendant Douvres et Singapour sans oublier l’artillerie sur voie ferrée avec trois canons issus du désarmement des Revenge.
14 inch BL Mk VII (canon de 356mm modèle 1937)

Canon de 14 pouces (356mm) Mk VII

Canon de 14 pouces (356mm) Mk VII

Ce canon de 356mm ne va équiper qu’une seule et unique classe de cuirassés, la deuxième classe King George V, les premiers 35000 tonnes britanniques.

Ce canon à reçu la dénomination de Mk VII mais c’est en réalité le premier canon de ce calibre conçu pour la Royal Navy, les autres étant des canons d’origine étrangère comme ceux équipant le HMS Tiger, les canons de 356mm de ce demi-frère des Lion ayant été conçu pour le Japon.

Ce canon va être produit à soixante exemplaires, chaque “KGV” disposant de dix canons, huit en deux vrais tourelles quadruples (une avant et une arrière, les tourelles quadruples françaises sont en réalité des demi-tourelles acolées) et deux en une tourelle double à l’avant leur donnant une allure reconnaissable entre-toutes. Deux furent utilisés par l’artillerie super-lourde et huit stockés.

Outre la volonté de respecter les traités (la Grande-Bretagne à souvent été à l’origine des conférences de limitation des armements navals), il s’agissait de privilégier la cadence de tir sur la puissance.

Ce canon de 46 calibres (longueur du tube : 16.376m) tire des obus de 721kg à une distance comprise entre 4570m (+2.5°) et 35260m (+40°) à raison de deux coups par minute. La tourelle double Mark II (code X) pèse 900 tonnes, les tourelles quadruples Mark III (code A pour la tourelle avant B pour la tourelle arrière) pèse 1557 tonnes.

Ce canon à été exporté en Turquie pour armer le cuirassé commandé et construit aux Etats-Unis qui l’utilisèrent également pour leurs Alaska ainsi que pour réarmer des cuirassés brésiliens et argentins

Plage avant d'un cuirassé classe King George V avec une tourelle quadruple et une tourelle double

Plage avant d’un cuirassé classe King George V avec une tourelle quadruple et une tourelle double

Leurs performances sont identiques avec un pointage en site de -3° à +40° (à raison de 8° par seconde) et un pointage en azimut sur 143° de par et d’autre de l’axe (tourelle A) et de 135° pour les deux autres tourelles à raison de 2° par seconde. La dotation en munitions est de 100 obus par canon soit 1000 obus.

8 Inch BL Mark VIII (canon de 203mm modèle 1923)

Canon de 203mm (8 pouces) Mark VIII à bord du HMS York

Canon de 203mm (8 pouces) Mark VIII à bord du HMS York

Le traité de Washington imposait un modèle de cuirassé, un navire de 10000 tonnes armés de canons de 203 à 406mm. Toutes les marines majeures vont s’équiper de croiseurs lourds équipés de canons de 203mm.

Ce calibre n’apparait pas à cette époque dans la Royal Navy mais les pièces précédentes étaient des pièces anciennes à chargement par la bouche (Breech Loader).

Le canon de huit pouces Mark VIII est une arme moderne, à chargement par la culasse, un canon censé être à double usage (Dual Purpose) avec un pointage jusqu’à +70° mais dans la pratique, les performances furent nettement moins brillantes au point que cette fonction DP allait être abandonné sur les York.

Ce canon de 50 calibres (longueur du tube : 10.15m) tire des obus de 116kg à des distances maximales comprises entre 4570m (+2.1°) et 28030m (site = +45°) à raison de 3 à 6 coups par minute.
La tourelle double Mark I équipant les Kent et les Australia pèse en ordre de combat 226 tonnes et permet aux canons de 8 pouces de pointer en site de -3° à +70° à raison de 4 à 5.5° par seconde et en azimut sur 150° de chaque côté à raison de 5 à 6° par seconde.
La dotation en munitions varie de 125 à 150 obus par canon soit un total de 1000 à 1200 obus.
La tourelle Mark I* équipe les London pèse 231 tonnes et la tourelle Mark II équipant les Norfolk et le York pèse 242 tonnes. Leurs performances sont identiques à ceux de la tourelle précédente.
La tourelle Mark II* équipant l’Exeter dont j’ignore le poids pouvait pointer ses canons de -3° à +50° à raison de 4 à 5.5° par seconde et en azimut sur 150° de part et d’autre de l’axe à raison de 8° par seconde.
8 Inch BL Mk IX (canon de 203mm modèle 1941)
Un nouveau modèle de canon de 8 pouces semi-automatique voit le jour avec les croiseurs lourds classe Admiral.
Ce canon de 50 calibres tire des obus explosifs et semi-perforants de 116kg ainsi qu’un modèle d’obus super lourds de 150kg. La portée est augmentée par rapport aux précédents avec 30150m avec une cadence de tir de six à huit coups minutes (au moins sur le papier).
La tourelle triple Mark III pèse 325 tonnes et permet aux canons avbrités de pointer en site de -10° à +45° à raison de 15° par seconde et en azimut sur 150° de chaque côté à raison de 10° par seconde. La dotation en munitions est de 150 coups par canon soit un total de 1350 projectiles.
7.5 Inch BL Mk VI (canon de 190mm modèle 1915)

Les Hawkins (ici le navire éponyme) étaient armés de sept canons de 190mm

Les Hawkins (ici le navire éponyme) étaient armés de sept canons de 190mm

Dès le début du premier conflit mondial, les allemands se lancent dans une guerre de course, armant des croiseurs auxiliaires pour attaquer les navires marchands britanniques.
Pour faire face à cette menace, les britanniques arment à leur tour des croiseurs auxiliaires (Armed Merchant Cruiser AMC) puis se lancent dans la construction de croiseurs armés de canons de 190mm, les cinq navires de la classe Hawkins. Quatre seront finalement achevés comme croiseurs lourds, le cinquième étant achevé comme porte-avions sous le nom de Vindictive.
Ces croiseurs arrivent trop tard pour participer au premier conflit mondial mais vont servir de base de réflexion pour les croiseurs lourds issus du traité de Washington, évitant ainsi à la Royal Navy de devoir envoyer à la casse des navires flambant neufs.
Ces navires sont armés de sept canons de 190mm en affûts simples sous masque sont toujours en service en septembre 1939 pour trois d’entre-eux, le Raleigh ayant été perdu par échouage. Ces navires ne sont plus en service en septembre 1948, tous ayant été mis en réserve. Plusieurs canons sont débarqués et déployés à terre pour la défense côtière.
Le canon de 190mm n’était pas la première pièce de ce calibre mise en oeuvre par la marine britannique mais la dernière. Ce canon de 45 calibres (longueur du tube : 8.55m) tire des obus de 108.7kg (projectile de 90.7kg semi-perforants et explosifs) à une distance maximale comprise entre 4570m (+2.5°)à 19300m (+30°) à raison de cinq à six coups par minute.
L’affût CP Mark V pèse 46 tonnes et permet aux canons de pointer en site de -5° à +30° et en azimut sur 150° de par et d’autre de l’axe. La dotation en munitons est de 150 coups par canon soit 1050 coups.

20-Ordre de bataille et programme de guerre (2)

Bilan : la marine nationale en septembre 1948

NdA : le tonnage est celui à pleine charge ou approchant

Cuirassés :  13 navires en service, 2 en construction et 1 dont la mise sur cale n’à pas encore eut lieu

-Cuirassés classe Bretagne : Bretagne Provence Lorraine 75000 tonnes

-Croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg 62320 tonnes

-Cuirassés classe Richelieu Richelieu Jean  Bart Clemenceau 126177 tonnes

-Cuirassé Gascogne 40657 tonnes

-Cuirassés classe Alsace Alsace Normandie Flandre Bourgogne 168 400 tonnes

Les treize cuirassés en service représentent un tonnage cumulé de 472 464 tonnes

-Les trois cuirassés de classe Languedoc (Languedoc Moselle sur cale plus un troisième non nommé dont la mise sur cale n’à pas encore eut lieu quand éclate le second conflit mondial) doivent déplacer théoriquement 48000 tonnes.

Porte-Avions : Cinq navires en service, aucun sur cale mais des projets dans les cartons

-Porte-avions d’escadre classe Joffre Joffre et Painlevé 48400 tonnes

-Porte-avions lourd Commandant Teste 26200 tonnes

-Porte-avions léger classe Alienor d’Aquitaine Alienor d’Aquitaine et Henriette de France 17000 tonnes

Les cinq porte-avions en service répresentent un tonnage de 91600 tonnes

Croiseurs lourds : neuf croiseurs lourds en service plus un en construction

-Croiseur lourd classe Duquesne : le Tourville 12200 tonnes

-Croiseurs lourds classe Suffren Suffren Colbert Foch Dupleix 51120 tonnes

-Croiseur lourd Algérie 14341 tonnes

-Croiseurs lourds classe Saint Louis Saint Louis Henri IV Charlemagne 56280 tonnes

-Le quatrième Saint Louis baptisé Charles Martel est légèrement différent ce qui pourrait entrainer une augmentation de son déplacement à pleine charge.

Les neuf croiseurs lourds en service répresentent un déplacement total de 133941 tonnes

Croiseurs légers : dix sept croiseurs légers en service et trois en construction

-Croiseurs légers classe Duguay-Trouin Duguay-Trouin et Primauguet 17520 tonnes

-Croiseur-école Jeanne d’Arc 7893 tonnes

-Croiseur léger mouilleur de mines Emile Bertin 6530 tonnes

-Croiseurs légers classe La Galissonnière La Galissonnière, Jean de Vienne,La Marseillaise, Montcalm,La Gloire et Georges Leygues 46320 tonnes

-Croiseurs légers classe De Grasse De Grasse Chateaurenault Guichen Gambetta Condé Latouche-Treville 48000 tonnes

-Croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau 7500 tonnes

-En construction : les trois croiseurs légers Dupuy de Lôme

Les dix-sept croiseurs légers représentent un déplacement de 133763 tonnes

Contre-torpilleurs :  35 navires en service et 6 en construction

-Classe Aigle : Aigle Gerfaut Vautour Albatros soit 10640 tonnes

-Classe Milan : Milan Epervier soit 5320 tonnes

-Classe Vauquelin : Vauquelin Tartu Chevalier-Paul Kersaint Cassard soit 13170 tonnes

-Classe Le Fantasque : Le Fantasque L’Audacieux Le Malin Le Terrible Le Triomphant L’Indomptable soit 17040 tonnes

-Classe Mogador : Mogador et Volta soit 8036 tonnes

-Classe Hoche : Hoche Desaix Kléber Marceau soit 16072 tonnes

-Classe Bayard :  Bayard Du Guesclin Turenne Bugeaud Du Chayla et Dupetit-Thouars soit 24804 tonnes

-Classe Bruix :  Bruix D’Assas La Tour d’Auvergne Magon Dunois et La Hire soit 24804 tonnes

-Les six unités de classe Guépratte ( Guépratte Ronar’ch Maillé Brézé D’Estaing Vautreuil et Aumale) qui devaient théoriquement remplacer les Aigle sont sur cale quand débute le second conflit mondial. Ils représenteront un 25344 tonnes.

Les trente-cinq contre-torpilleurs en service en septembre 1948 répresentent un tonnage de 119886 tonnes

Torpilleurs d’escadre :  39 en service et 4 en construction

-Classe Le Hardi :  Le Hardi, Le Fleuret, L’Epée, Le Mameluk, Le Casque, Le Lansquenet, Le Corsaire et Le Flibustier soit huit navires représentant 14376 tonnes

-Classe Intrépide : L’Intrepide,Le Téméraire,L’Aventurier,L’Opiniâtre,L’Inconstant,L’Eveillé,l’Alerte
La Rapière, L’Hallebarde,Le Bouclier, Le Cimeterre, Le Durandal, La Dague, L’Arquebuse, Le Sabre, Le Voltigeur, Le Claymore, Le Bombardier, Le Mousquet, Le Goumier, Le Hussard, Le Spahi et Le Tirailleur soit vingt-trois navires répresentant 41469 tonnes

-Classe Empire : Les huit navires en service en septembre 1948 (Le Berthier, Le Murat, Le Ney, Le Lannes, Le Davout et L’Augereau) représentent 14424 tonnes

Les torpilleurs d’escadre en service sont au nombre de trente-neuf navires en septembre 1948 pour un tonnage global de 70269 tonnes

Quatre autres sont en construction aux Etats-Unis (Bernadotte Kellerman Bessières Jourdan) pour un tonnage global de 7212 tonnes

Sous-marins : 82 sous-marins en service et 4 en construction

-Sous-marins classe Redoutable (type 1500 tonnes) douze encore en service :  Casabianca Sfax Centaure, L’Espoir, Agosta, Bévéziers, Ouessant, Sidi Ferruch, Le Glorieux, Le Heros, Le Conquerant, Le Tonnant représentant donc 18000 tonnes

-Sous-marins classe Rolland Morillot/La Praya (1800 tonnes) Rolland Morillot,La Praya,La Martinique,La Guadeloupe,La Réunion, Ile de France, Ile de Ré, Ile d’Yeu, Kerguelen, Crozet, Belle-Ile, Ile d’Oleron, Ile de Brehat, Ile d’Aix, Saint Marcouf; Ile de Molène; Aber Wrach; Ile de Batz; Ile de Porquerolles, Ile d’If, Mayotte,Nouvelle Calédonie,Tromelin Wallis et Futuna,Clipperton,St Pierre et Miquelon soit 26 submersibles représentant 46800 tonnes

-Sous-marins de 600 tonnes : six encore en service  : Venus Iris Pallas Minerve  Junon et Cerès réprésentant un tonnage de 3600 tonnes

-Sous-marins classe Aurore (800 tonnes) : Aurore, Créole, Antigone,La Bayadère, L’Astrée,La Favorite, La Gorgone,L’Africaine, l’Hermione,La Clorinde,L’Andromède, L’Andromaque, L’Amirde,L’Artemis,La Cornélie soit un total de quinze navires et 12000 tonnes

-Sous-marins classe Phenix (925 tonnes) : Phenix, Ventôse,Frimaire,Prairial, Vendémiaire, Nivôse,floréal,Messidor,Fructidor,Brumaire,Pluviose,Germinal et Thermidor soit treize navires représentant un tonnage de 12025 tonnes

-Sous-marins mouilleur de mines classe Saphir : Saphir Turquoise Nautilus Rubis soit quatre navires représentant 2676 tonnes

-Sous-marins mouilleur de mines classe Emeraude : Emeraude Agate Corail L’Escarboucle soit quatre navires représentant 3448 tonnes

-Sous-marins d’essais et d’expérimentation, les Roquebert et Laubeuf représentant un tonnage de 3400 tonnes

Les sous-marin en service sont au nombre de quatre-vingt deux pour un déplacement global de 101949 tonnes

-Quatre sous-marins sont en construction, quatre Rolland Morillot modifiés, des navires baptisés Jean Autric Jean Corre Rene Audry et Trinite Schillemans représentant un tonnage de 7600 tonnes

Avisos et canonnières

-Quelques avisos et canonnières anciennes sont encore en service en septembre 1948, généralement pour des missions secondaires (combat ou soutien) en l’occurence trois unités de classe Aisne (Marne Somme Yser) soit 1698 tonnes, cinq de classe Agile (L’Audacieuse La Dédaigneuse La Lurone L’Etourdi La Tapageuse) soit 1750 tonnes, deux de classe Diligente (La Diligente L’Engageante) soit 700 tonnes et onze avisos de classe Amiens (Amiens Arras Calais Coucy Ypres Lassigny Tahure Epinal Vauquois,Les Eparges et Nancy) représentant 9350 tonnes soit un total de vingt et navire et un déplacement de 13498 tonnes

-Dix avisos-coloniaux de classe Bougainville (Bougainville, Dumont d’Urville, Savorgnan de Brazza, D’Entrecasteaux, Rigault de Genouilly, Amiral Charner, D’Iberville, La Grandière, Beautemps-Beaupré, Lapérouse) représentant un tonnage global de 26000 tonnes.

-Treize avisos-dragueurs classe Elan (Elan Commandant Bory Commandant Delage Commandant Duboc Commandant Rivière L’Impétueuse La Curieuse La Batailleuse La Boudeuse La Gracieuse La Moqueuse La Capricieuse Le Commandant Dominé) qui représentent un déplacement de 11635 tonnes

-Vingt-quatre aviso-dragueurs coloniaux classe Chamois (Chamois Chevreuil Gazelle Laotien Surprise _ex-Bambara_ Matelot Leblanc Rageot de la Touche Amiral Sénès Enseigne Ballande La Joyeuse La Trompeuse et La Furieuse Ambitieuse, Malicieuse, Sérieuse, Enseigne Bisson, Généreuse, Précieuse,Victorieuse, Amiral Duperré, Heureuse, Rieuse Alfred de Courcy et Amiral Gourdon) qui représentent un déplacement de 15528  tonnes.

-Chalutiers ASM : quatre de classe La Cancalaise ( La Cancalaise La Lorientaise L’Havraise La Nantaise ) répresentant un déplacement total de 2950 tonnes et la classe L’Ajacienne ( L’Ajacienne La Sétoise  La Toulonnaise La Bônoise) représentant un déplacement de 3600 tonnes

-Chalutiers armés (réquisitionnés en septembre 1939 mais ultérieurement achetés par la marine nationale) : L’Heureux Jutland L’Atlantique Patrie Notre Dame de France représentant un tonnage total de 6222 tonnes

Dans cette catégorie, nous trouvons donc 81 navires représentant un tonnage de 79433 tonnes

Canonnières, corvettes et vedettes lance-torpilles

-Canonnières fluviales : deux unités de classe My-Tho (My-Tho et Tourane) représentant 220 tonnes, la Francis Garnier qui déplace 690 tonnes, quatre unités de classe Ill (Ill Thur Emne Reuss) répresentant un déplacement de 3400 tonnes alors que celle de classe Son Hong (Song Hong Bassac Tonle Sap Song Do) plus petites ne représentent que 3200 tonnes. Le total atteint 7510 tonnes

-Corvettes : trente deux unités classe La Malouine ( La Malouine La Bastiaise La Dieppoise La Paimpolaise La Remoise La Dunkerquoise La Versaillaise L’Antillaise La Nimoise La Calaisienne La Calvaise La Troyenne La Rennaise La Rochellaise La Agenaise La Paloise La Parisienne La Rouennaise La Messine, La Nancéenne, La Strasbourgeoise La Lilloise La Caennaise La Clermontoise La Lyonnaise L’Algéroise L’Oranaise L’Aixoise La Sablaise La Quimperoise La Servannaise et La Cherbourgeoise.) représentant un tonnage total de 37120 tonnes.

-Chasseurs de sous-marins : 31 navires de différents types répresentant 4130 tonnes

-Vedettes lance-torpilles : Deux vedettes de 28 tonnes _utilisées pour le secours en mer_ , dix navires type 40K soit un tonnage total de 300 tonnes, huit vedettes type 23 tW représentant un déplacement total de 184 tonnes, dix-huit vedettes MTB représentant un déplacement de 882 tonnes et douze vedettes MTB améliorées représentant un déplacement de 600 tonnes soit un total de 50 navires et de 2022 tonnes.

-Dragueurs de mines : Douze navires de classe Ouistreham sont commanfés aux Etats-Unis mais seulement quatre (Ouistreham Avranches Pornic Saint-Brieuc) sont en service pour un déplacement total de 3480 tonnes. Huit autres sont à différents stades de fabrication (Frejus Menton Port-Vendres Sartène Arcachon Quimperlé Zuydcotte Porticcio)

Les navires en service dans cette catégorie sont au nombre de 122 pour un déplacement total de  54262 tonnes

Navires de soutien

-Pétroliers : Vingt-trois pétroliers sont en service en septembre 1948 répartis entre cinq pétroliers caboteurs (L’Aube de 2830 tonnes et les quatre de classe Nièvre _Nièvre Ardèche Lèze Blavet représentant un tonnage global de 10000 tonnes soit un total de 12830 tonnes ), Six pétroliers (Le Loing de 10138 tonnes, les quatre de classe Mékong _Mékong Niger Var Elorn_ représentant un tonnage global de 60600 tonnes et le Sèvre _ex-Nivôse_ de 16500 tonnes), six Pétroliers Ravitailleurs d’Escadre de classe La Seine (La Seine La Saône Le Liamone La Medjerda,Le Rhône La Garonne) représentant un tonnage global de 127200 tonnes et enfin six Ravitailleurs Rapides de classe L’Adour (L’Adour Le Lot La Charente La Mayene La Baïse Le Tarn) qui représentent un tonnage total de 72750 tonnes.

Les vingt-trois pétroliers de la Marine Nationale représentent un tonnage global 300018 tonnes

-Ravitailleur de sous-marins Jules Verne qui déplace 6340 tonnes

-Est en construction un deuxième ravitailleur de sous-marins L’Atlantide qui doit déplacer à terme 8150 tonnes

-Ravitailleurs d’hydravions classe Sans Souci (Sans Souci Sans Peur Sans Pareil Sans Reproche) oit un tonnage global de 8400 tonnes

-Cargos rapides classe Oranie (Mers-El-Kebir, Oran, Sidi-Bel-Abbès, Tlemcen Mostaganem  plus le Chelif en armement à flot le 5 septembre 1948) soit un tonnage de 105000 porté ensuite à 126000 tonnes.

-Mouilleur de filets Gladiateur 2293 tonnes

-Goelettes écoles Etoile et Belle-Poule soit 450 tonnes

-Cotre Mutin de 57 tonnes

-Transport littoral Golo 2239 tonnes

-Aviso-hydrographe Amiral Mouchez 719 tonnes

-Bâtiment-cible L’Impassible 2410 tonnes

-Hydrographes Astrolabe et Octant de 920 tonnes  La Perouse, La Chimère de 700 tonnes

-Navire-école et navire hydrographe Président Théodore Tissier de 1307 tonnes

-Hydrographes classe Goeland  (Goéland Pélican Cormoran Mouette Ibis Bengali) de 840 tonnes chacun soit un déplacement total de 5040 tonnes

La catégorie des navires de soutien regroupe au total de 51 navires pour un déplacement total de 436593 sans compter les navires en construction ou en achèvement en l’occurence un ravitailleur de sous-marin et un cargo rapide (29150 tonnes)

En septembre 1948, la marine nationale dispose de 454 navires de combat et de soutien représentant un tonnage de 1694160 tonnes.

6-Cuirassés et croiseurs de bataille (15)

G-Projets inaboutis

Cuirassés type CR3

A l’origine, les deux (puis quatre) cuirassés de classe Alsace devaient remplacer les trois Bretagne dont le désarmement était prévu pour 1942 (Bretagne), 1944 (Lorraine) et 1945 (Provence) mais la décision de les transformer en escorteurs de porte-avions prolongea leur carrière et offrant aux Alsace une place dans la ligne de bataille.

En dépit d’une reconstruction complète, les Bretagne devaient être remplacés d’où le lancement dès 1943 du programme CR3 (Cuirassé Rapide de troisième génération, la première étant composé de classe Richelieu et Gascogne, la seconde de la classe Alsace). Ce programme prévoyait l’intégration d’un grand nombre d’améliorations comme une possible propulsion par moteurs diesels, une coque soudée, de nouveaux radars……… .

En ce qui concerne les caractéristiques techniques générales, le premier projet daté de janvier 1944 prévoyait un navire de 50900 tonnes de déplacement standard (54780 tonnes à pleine charge), une vitesse de 33 noeuds et un armement composé de 12 canons de 380mm en quatre tourelles triples, 16 canons de 130mm en huit tourelles doubles, 32 canons de 37mm en huit affûts quadruples et 24 canons de 25mm en douze affûts doubles tandis qu’à la place d’hydravions, on prévoyait l’utilisation d’autogires.

Un second projet daté de mars 1944 prévoyait un navire de 52000 tonnes de déplacement standard (55080 pleine charge) 31 noeuds et un armement composé de 12 canons de 380mm en quatre tourelles triples, 24 canons de 130mm en douze tourelles doubles, 32 canons de 37mm en huit affûts quadruples et 24 canons de 25mm en douze affûts doubles avec toujours deux autogires à la place d’hydravions.

La découverte de la nature réelle des Yamato (canons de 460mm au lieu des 406mm initialement envisagés) et les problèmes rencontrés avec les nouveaux obus super-lourd de 380mm entraina le dévellopement d’une troisième variante.

Apparue en septembre 1944, cette variante mesurait 272m de long, 37.50m de large et tirant d’eau de 11.50m  déplaçait 47000 tonnes (standard) et 52000 tonnes à pleine charge,   une vitesse limitée à 29.5 noeuds, une coque entièrement soudée (les deux variantes précédentes gardaient une partie rivée) et un armement composé de 9 canons de 406mm d’origine britannique (ce qui économisait le délai de dévellopement) en trois tourelles triples, 24 canons de 130mm en douze tourelles doubles, 32 canons de 37mm en huit affûts quadruples et 24 canons de 25mm en douze affûts doubles avec toujours deux autogires à la place d’hydravions.

Bien que formellement accepté par le ministre de la Marine en février 1945, ce projet ne pouvait pas être concrétisé avant au moins deux ou trois années le temps que soient livrées les canons britanniques et mises au point les nouvelles techniques de construction sans parler de la disponibilité des cales et du personnel nécessaire à sa mise en œuvre. Il faut attendre 1948 pour que les deux premiers soient mis sur cale.

Dans un premier temps la construction progresse à vitesse réduite et est même suspendue au moment du début de la guerre. Elle va reprendre en profitant de la perte du Lorraine puis ultérieurement du Clemenceau.

-Le Languedoc est mis sur cale à l’Arsenal de Brest (forme n°11) le 14 mai 1948 lancé le 23 mars 1950 et mis en service au printemps 1951.

-Le Moselle est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Saint-Nazaire-Penhoët le 15 août 1948 lancé le 4 septembre 1950 et mis en service en octobre 1951

Le troisième CR3 qui aurait du être mis sur cale après le lancement du Languedoc (survenu en mars 1950) ne le sera jamais, la marine connaissant des problèmes d’effectifs et ne voulant pas construire des navires qu’elle ne pourrait mettre en œuvre sereinement.

Caractéristiques Techniques de la classe Languedoc

Déplacement : standard 47500 tonnes pleine charge 51000 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 272m largeur 37.50m tirant d’eau 11.50m

Propulsion :  4 turbines à engrenages Parson réparties en une salle des machines avant et une salle des machines arrières, alimentées par six chaudières Sural dévellopant 170000ch et entrainant quatre hélices

Performances :  vitesse maximale : 29.5 noeuds distance franchissable : 8400 miles nautiques à 15 noeuds 2900 miles nautiques à 28 noeuds.

Protection : ceinture principale 390mm bulkhead avant 355mm bulkhead au dessus du pont blindé intermédiaire 235mm

pont blindé supérieur au dessus des soutes à munitions 190mm pont blindé supérieur au dessus des machines 170mm pont blindé intermédiaire 50/70mm (100mm au dessus des hélices et 150mm au dessus des lignes d’arbre)

Bloc passerelle : face avant et latérales 360mm arrière 280mm toit 170mm tube de communication 160mm
Tourelles triples de 406mm : face avant 430mm faces latérales 300mm toit 170 à 195mm face arrière 270mm (T.I) et 260mm (T.II) barbettes au dessus du PBS 405mm barbettes en dessous du PBS 80mm

Tourelles de l’artillerie secondaire : face avant 130mm côtés et toit 70mm face arrière 60mm barbette 100mm

Electronique : un radar de veille aérienne, un radar de veille surface, deux radars de conduite de tir pour l’artillerie principale, deux radars pour la conduite de l’artillerie secondaire

Armement : neuf canons de 406mm Mark IV répartis en trois tourelles triples (deux avant et une arrière), 24 canons de 130mm en douze tourelles doubles installées latéralement, 28 canons de 37mm groupés en quatre affûts quadruples ACAQ modèle 1941  et six  affûts doubles ACAD modèle 1935   et 12 canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en six affûts doubles

Aviation : une catapulte et un hangar sous la poupe avec deux à quatre hydravions Dewoitine HD-731

Equipage : 1780 officiers et marins
Croiseurs de bataille type CB2

Bien que classés comme cuirassés ou navires de lignes, les Dunkerque pouvaient être considérés comme des croiseurs de bataille notamment en raison d’une protection plus faible que les nouveaux cuirassés rapides.

En 1943, plusieurs officiers de marine proposèrent la construction de nouveaux croiseurs de bataille ou «éclaireurs d’escadre». Ils souhaitaient que la France se dote en remplacement des Lorraine de trois ou quatre éclaireurs d’escadre qui auraient formée une escadre autonome chargée de l’éclairage de la flotte.

Ouverts aux nouvelles idées, l’amiral Esteva, chef d’état-major de la marine demanda une étude complète au STCN qui rendit sa copie en novembre 1943.

La première variante prévoit un navire de 30000 tonnes à pleine charge, 220m de long sur 32m de large et un tirant d’eau de 9m, une vitesse maximale de 30 noeuds et un armement composé de 9 canons de 330mm en trois tourelles triples (pour gagner du temps ce sont celles des Alsace adaptées) 12 canons de 130mm en six tourelles doubles, 24 canons de 37mm en six affûts quadruples et 12 canons de 25mm en six affûts doubles.

Une seconde variante prévoit un navire de 25000 tonnes, 32 noeuds, 8 canons de 330mm en quatre tourelles doubles, 10 canons de 130mm en cinq tourelles doubles et 24 canons de 37mm en douze affûts doubles, les dimensions restant les mêmes.

La troisième variante  prévoit un navire de 27000 tonnes filant 29 noeuds avec des moteurs diesels et un armement composé de trois tourelles triples de 330mm (deux avant et une arrière) 12 canons de 130mm en six tourelles doubles, 24 canons de 37mm en six affûts quadruples et 16 canons de 25mm en huit affûts doubles, les dimensions restant les mêmes.

A la différence du programme CR3, l’amiral Esteva ne donna pas suite à cette étude et les noms avancés pour ces navires (Bordeaux Perpignan Nice Bayonne) ne sont que des supputations de passionnés sans aucune base réelle.

Croiseurs garde-côtes et monitors

L’entre-deux-guerre fût marquée par une augmentation des tensions entre la France et le Siam à propos du Cambodge dont le royaume thaï revendiquait un quart du territoire au nom de pseudo-prétentions historiques.

Cette tension poussa le royaume de Siam à acquérir du matériel militaire moderne comme des chasseurs Curtiss H-75 ou encore deux cuirassés garde-côtes et deux croiseurs légers dérivés des Capitani Romani italiens.

La France soucieuse de défendre sa principale colonie de la région renforça ses moyens militaires en construisant de fortifications de campagne et en envoyant à Saïgon du matériel qui en 1948 était déclassé en Europe mais tout à fait valable face à l’armée siamoise.

La présence de deux cuirassés garde-côtes au sein de la marine siamoise poussa la France à étudier l’acquisition de ce type de navires fort populaires au sein des marines scandinaves. Le calendrier et le budget serré ne permettait pas d’imaginer des projets audacieux et innovants.

Le premier projet baptisé CS (Cuirassé Spécial) numéro 1 prévoit la réutilisation de tourelles de 305mm issus des Courbet.  Sur une coque de 124m, le projet CS1 voit l’installation de deux tourelles doubles de 305mm, de 6 à 8 canons de 90 ou de 100mm sous masques simples ou en tourelles doubles et d’une DCA légère composées de canons de 37 et de 25mm. La vitesse envisagé serait de 20 noeuds.

Le deuxième projet baptisé CS2 prévoit l’installation sur une coque de 105m d’une tourelle double de 305mm, de deux tourelles doubles de 152mm modèle 1944 sur la plage arrière et d’une DCA légère composées de canons de 37 et de 25mm. La vitesse serait alors de 24 noeuds.

Aucun de ces deux projets ne vit finalement le jour, la présence d’un croiseur lourd, d’un croiseur léger et d’un porte-avions léger étant estimé suffisant pour dissuader la marine siamoise de tenter quoi que ce soit contre l’Indochine. Elle pousse même les FNEO à mettre sur pied une attaque surprise de type raid aéronaval.

Parallèlement à ces deux projets, les Ateliers et Chantiers de Provence de Port-Bouc proposèrent la construction d’un ou plusieurs monitors.  Le projet CS3 prévoit l’installation d’une tourelle double de 340 ou de 380mm, d’une douzaine de canons de 90 ou de 100mm et d’une DCA légère.

L’inconvénient de ce projet c’est que la tourelle double de 380mm serait à développer, l’hypothèse la plus probable en cas de construction est donc la tourelle double de 340mm, trois étant disponibles immédiatement. Comme pour les cuirassés garde-côtes, le projet CS3 ne dépassa pas le stade de la planche à dessin.