Dominions (12) Canada (12)

LES NAVIRES DE LA ROYAL CANADIAN NAVY (RCN)

Porte-avions

Porte-avions classe Colossus

HMS Colossus (R-15).jpg

Un porte-avions type Colossus portant le pavillon britannique (White Ensign)

Les porte-avions de classe Colossus sont des porte-avions économiques, des porte-avions conçus pour pouvoir être produits plus rapidement que les porte-avions blindés. C’est un projet Vickers qui l’emporte, commandé initialement par la France à deux exemplaires baptisés Alienor d’Aquitaine et Henriette d’Angleterre.

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Grande Bretagne (29) Porte-avions (4)

Porte-avions lourds classe Malta

Architecture britannique ? Architecture américaine ? Non Architecture atlantique

Comme nous l’avons vu plus haut, le porte-avions blindé était sécurisant pour la survie du navire mais le coût était très élevé notamment en terme de groupe aérien de taille réduite pour un navire dépassant 20000 tonnes.

De plus la moindre modification et la moindre évolution des appareils embarqués rendaient les travaux coûteux. Déjà l’Ark Royal connaissait des limites avec ses ascenseurs étroits.

Outre ces réflexions purement britanniques, il faut ajouter les informations venant de pays comme les Etats-Unis, le Japon et la France.

Ces trois puissances utilisaient leurs porte-avions de façon similaire (France) ou différente (Etats-Unis et Japon) de la Grande-Bretagne mais le retour d’expérience était pour le moins intéressant.

Une vitesse supérieure à 30 noeuds était plus que nécessaire pour faciliter notamment les opérations de vol. Un porte-avions d’escadre lent était à proscrire.

A la différence de la Royal Navy qui abritait tous ces avions dans le hangar, les trois autres pays n’hésitaient pas à laisser sur le pont d’envol une partie des appareils, les appareils descendants dans le hangar étant ceux qui avaient besoin de réparations.

Toutes ces réflexions alimentèrent le projet de porte-avions destiné à succédé aux Illustrious (qui devaient d’abord être six avant que les deux derniers soient suffisamment différents pour former une classe différente), les futurs Malta.

Prévoyant l’avenir, les ingénieurs britanniques dessinèrent un navire très grand, déplaçant 45000 tonnes soit plus que les Essex américains.

Le pont d’envol blindé était conservé mais son épaisseur était plus légère (55 contre 76mm), les protections du hangar étaient également allégées, seul l’appareil à gouverner, les soutes à mazout et à munitions étaient toujours aussi solidement protégées.

L’ilot était conçu dès l’origine pour recevoir des radars et l’armement était identique aux Illustrious avec seize canons de 114mm en huit tourelles doubles plus des canons de 20 et de 40mm.

Quand au groupe aérien, il était porté à 64 appareils même si en théorie 80 avions pouvaient prendre place à bord des Malta.

Cette architecture à mi-chemin entre le choix britannique et le choix américain reçut le nom d’architecture atlantique.

Quatre navires sont commandés. Ils sont baptisés dans un premier temps Malta Gibraltar Africa et New Zealand mais les deux derniers sont rebaptisés Hermes et Furious.

Ces navires sont mis en service avant le début du conflit, un en Méditerranée (Furious), les trois autres au sein de la Home Fleet (Malta Gibraltar Hermes).

Deux navires modifiés en tenant compte de l’utilisation de leurs ainés sont commandés dans le cadre du programme de guerre. Ils sont baptisés Courageous et Glorious. Achevés à la fin de la guerre, ils seront rapidement transformés avec piste oblique et catapultes à vapeur.

Carrière opérationnelle

-Le HMS Malta (D93) est mis sur cale aux chantiers navals John Brown de Clydebank le 4 mars 1942 lancé le 8 juin 1944 et mis en service le 2 septembre 1946.

Il est affecté à la Home Fleet dès sa mise en service avec pour base Faslane sur la côte occidentale de l’Ecosse, base créée pour désengorger Rosyth son pendant oriental.

En septembre 1948, le porte-avions était en service et pleinement opérationnel. Le 5, il effectuait un entrainement en mer d’Irlande. Il reçoit aussitôt l’ordre de rallier son port d’attache pour se ravitailler en carburant, munitions et vivres. Dès le 8, il appareille pour rejoindre Scapa Flow et de là être engagé contre les cibles allemands en Norvège.

-Le HMS Gibraltar (D68) est mis sur cale aux chantiers navals Vickers-Armstrong de Newcastle-upon-Tyne le 12 septembre 1942 lancé le 21 décembre 1944 et mis en service le 30 mai 1947.

Affecté lui aussi à la Home Fleet,il était stationné à Faslane sur la Clyde mais à la différence du Malta, il était immobilisé pour entretien à flot le 5 septembre 1948. Les travaux sont cependant accélérés pour permettre au navire d’être disponible le plus rapidement possible.

-Le HMS Hermes (D06) est mis sur cale aux chantiers navals Fairfield Shipbuilding de Govan sous le nom d’Africa le 14 janvier 1944. Lancé le 8 juin 1946, il est mis en service le 30 mars 1948 sous le nom d’Hermes, le changement ayant été officialisé le 4 janvier 1947, trois mois après le désarmement du premier porte-avions baptisé ainsi.

Affecté lui aussi à la Home Fleet, il est stationné avec ses deux sister-ship à Faslane dans l’estuaire de la Clyde.

Le 5 septembre 1948, il était à quai. Il est mis en alerte à l’annonce des bombardements allemands puis appareille le lendemain pour se mettre en position dans le nord-ouest des îles britanniques afin d’intercepter d’éventuels raiders allemands cherchant à passer dans l’Atlantique.

-Le HMS Furious (D43) est mis sur cale aux chantiers navals Cammerll Laird de Birkenhead le 8 juin 1943 sous le nom de New Zealand.

Rebaptisé Furious le 19 mars 1944 (deux jours après le désarmement du premier porte-avions britannique), il est lancé 17 juillet 1945 et mis en service le 8 décembre 1947, l’admission au service actif ayant été retardé par un incendie survenu le 8 octobre 1946.

A la différence de ses trois sister-ship, il est affecté à la Mediterranean Fleet et basé à Alexandrie en compagnie de l’Indomitable.

Le 5 septembre 1948, le porte-avions était à quai à Alexandrie. A l’annonce des bombardements allemands, il est mis en alerte prêt à appareiller pour un raid contre les positions italiennes (Libye, Dodécanèse voir plus audacieux contre l’Italie péninsulaire ou l’Albanie) ou pour couvrir le corps de bataille (1st Battle Squadron).

Ecorché sommaire de la classe Malta

Ecorché sommaire de la classe Malta

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 45000 tons (40000 tonnes métriques) pleine charge 52000 tons (47000 tonnes métriques)

Dimensions : longueur hors tout 275m largeur 31.5m tirant d’eau 9.5m

Propulsion : quatre groupes de turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par huit chaudières Amirauté développant 200000ch et entrainant quatre hélices

Performances : vitesse maximale 33 noeuds distance franchissable 12500 miles nautiques à 10 noeuds

Protection : ceinture 114mm pont d’envol 55mm bulkheads 55mm appareil à gouverner 50mm soutes à munitions 52mm

Electronique : un radar d’altimétrie type 277, un radar de veille aérienne type 279, un radar de veille aérienne type 281, six radars de conduite de tir type 282 (artillerie légère) et quatre radars de conduite de tir type 285 (artillerie de 114mm)

Armement : huit tourelles doubles de 114mm en quatre groupes de deux (bâbord avant tribord avant tribord arrière bâbord arrière), 32 canons de 40mm Bofors en huit affûts quadruples et 24 canons de 20mm Oerlikon en affûts simples

Installation d’Aviation/Groupe aérien :

-Pont d’envol de 275m de long sur 31.5m de large équipé de deux catapultes hydrauliques, de neufs brins d’arrêt et de trois barrières pour retenir un avion ayant manqué les brins.

-Deux ascenseurs axiaux, un ascenseur avant de 15m de long sur 12m et un ascenseur arrière de 15m sur 8m.

-Hangar unique de 198m de long sur 22m de large et une hauteur de 5.20m

-470000 litres de carburant

Le Blackburn Buccaneer n'est autre qu'une copie du SNCAO CAO-600 même si les britanniques prétendent toujours le contraire 70 ans après

Le Blackburn Buccaneer n’est autre qu’une copie du SNCAO CAO-600 même si les britanniques prétendent toujours le contraire 70 ans après

-Groupe aérien composé de 72 appareils avec trente-deux Supermarine Seafire, huit Blackburn Buccaneer de reconnaissance, d’observation et de torpillage, seize Fairey Barracuda de torpillage et seize Douglas Dauntless. S’ajoute des appareils de servitude qui n’embarquent pas sur le navire sauf pour une courte durée

Equipage : 2800 officiers et marins

Porte-avions légers classe Colossus

La quantité plutôt que la qualité ?

Avant le second conflit mondial, le porte-avions est vu comme un brillant auxiliaire, un excellent second destiné à soutenir les cuirassés dans leur recherche frénétique de la bataille finale. L’idée même que le porte-avions puisse faire seul la décision est rejetée avec hauteur et dédain par les amiraux surfaciers.

Pourtant il n’est pas un mal-aimé, les constructions se multipliant notamment au sein de la marine britannique.
Néanmoins le choix du porte-avions blindé associé à des chantiers aux méthodes de construction vieillissantes (le rivetage est privilégié par rapport à la soudure) rend fort lente la construction de ces ponts plats qu’aucune marine majeure (ou se prétendant ainsi) ne peut négliger.

Emerge l’idée d’un porte-avions économique, pas forcément rapide (entre 25 et 30 noeuds), sans protection ou presque avec une DCA légère.

Des méthodes de construction novatrices (préfabrication, soudure) pouvant permettre une construction bien plus rapide que les Fleet Carrier et permettrait de laisser ces grands porte-avions se consacrer sur les missions principales en laissant à leurs petits frères le transport d’avions, l’entrainement et la formation des pilotes, la protection rapprochée du trafic commercial…. .

Un temps la conversion de paquebots, pétroliers et cargos est étudiée mais les navires marchands rapides sont rares et précieux. De plus leurs capacités sont jugées insuffisantes pour des missions de combat.

Un projet est présenté par Vickers en juin 1942. Paradoxalement la première marine intéressée est la Royale, la marine française qui cherchait à s’équiper de deux porte-avions légers, l’un pour couvrir ses forces en Indochine et un second pour des missions secondaires comme la formation des pilotes.
Le contrat signé par la France en mars 1943 fait figure d’électrochoc pour la fibre patriotique britannique et en juin, deux porte-avions identiques (à l’exception des catapultes, des brins d’arrêts, de la DCA et de l’électronique) sont commandés par la Royal Navy, des navires baptisés Colossus et Glory.

Le Guillaume d'Orange, premier porte-avions de la marine néerlandaise

Le Guillaume d’Orange, premier porte-avions de la marine néerlandaise

La marine néerlandaise est également intéressée pour couvrir ses croiseurs de bataille déployés aux Indes Néerlandaises. Deux navires sont un temps envisagé mais au final une seule unité est commandée, la construction étant menée aux Pays-Bas, aux chantiers RDM de Rotterdam sous licence Vickers.
Ce modèle de porte-avions d’abord dédaigné par la Royal Navy devient un véritable succès avec la commande de deux navires par le Canada et d’un navire par l’Australie.

Il est probable que sans le déclenchement du conflit d’autres commandes auraient pu aboutir notamment en Amerique du Sud où seule l’Argentine avait acquis un porte-avions baptisé Independencia, le Brésil et le Chili un temps intéressé ne donnèrent pas suite à une commande pour respectivement deux et un navire avant le déclenchement du second conflit mondial. Ce seront finalement les américains qui remporteront la timbale avec leurs Independence souvent considérés comme des « American Colossus ».

Cela nous donne un total de huit navires commandés avant septembre 1948. Sur ces huit, six sont en service (les deux français, les deux britanniques, le néerlandais et le premier canadien), le deuxième porte-avions destiné à la Royal Canadian Navy est en achèvement à flot tout comme le porte-avions léger destiné à la marine australienne (Royal Australian Navy).
Comme souvent le déclenchement des hostilités libère les énergies et les résistances du temps de paix où on renacle à l’investissement.
Pas moins de seize porte-avions économiques sont commandés, huit identiques aux Colossus et huit d’une version améliorée appelée Majestic mais ceci est une autre histoire.
Carrière opérationnelle

HMS Colossus

HMS Colossus

-Le HMS Colossus est mis sur cale aux chantiers navals Vickers-Armstrong de Newcastle-upon-Tyne le 8 mars 1944 lancé le 12 septembre 1945 et mis en service le 8 mars 1947.

Il est affecté à Freetown où il est le principal navire de la West African Station, une escadre chargée de surveiller l’Atlantique Sud et notamment de traquer les raiders allemands s’attaquant au commerce britannique.
En septembre 1948, il venait de revenir de Gibraltar où le porte-avions subissait un carénage destiné à le remettre en état.
Quand le conflit éclate, le porte-avions prend la mer pour entamer un long cycle de patrouille pour répérer des navires allemands engagés dans une guerre au commerce.

Le HMS Glory à Malte

Le HMS Glory à Malte

-Le HMS Glory est mis sur cale aux chantiers navals Harland & Wolf de Belfast le 2 septembre 1944 lancé le 22 février 1946 et mis en service le 30 septembre 1947.
Il est affecté à l’India Station avec pour base Aden dans la péninsule arabique. Sa mission est de montrer la White Ensign dans la région, de mener des missions de police coloniale face aux remuantes tribus d’Arabie et en cas de conflit de protéger le trafic commercial, les navires isolés mais également les convois amenant en Europe, les troupes venues des dominions d’Océanie.
En septembre 1948, le porte-avions est à la mer avec ses escorteurs pour traquer les navires allemands dans la région tout en surveillant les forces italiennes de la mer Rouge.
Caracteristiques Techniques
Déplacement : standard 14000 tonnes pleine charge 17000 tonnes

Dimensions : longueur 211.25m largeur (flottaison) 24.50m tirant d’eau (en charge) 7.15m

Propulsion : turbines à engrenages Parson alimentées par quatre chaudières type Amirauté développant une puissance totale de 40000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 25 noeuds distance franchissable 12000 miles nautiques à 14 noeuds

Armement : 48 canons de 40mm Bofors en vingt-quatre affûts doubles

Installations aéronautiques et Groupe aérien : Une catapulte à l’avant Deux ascenseurs axiaux Hangar de 135.63×15.84×5.33m Dix brins d’arrêt.

Le groupe aérien se compose de douze Grumman Martlet Mk III, six Fairey Albacore et quatre Douglas Dauntless.

Equipage : 42 officiers et 777 officiers mariniers et quartiers maitres et matelots pour la conduite du navire et environ 200 hommes pour le groupe aérien

Grande-Bretagne (12) Royal Navy (4)

Pax Armada : la Royal Navy redresse la tête

Avant-Propos

Quand la guerre de Pologne se termine en décembre 1939, les amiraux britanniques s’empressent de tirer les leçons de ce conflit.

Le HMS Illustrious (R-87)

Le HMS Illustrious (R-87)

C’est le cas notamment de l’aéronavale. Si les porte-avions modernes arrivent progressivement (quatre Illustrious et deux Implacable), les groupes aériens sont souvent équipés d’appareils dépassés. D’où le recours massif aux appareils américains en attendant que des appareils plus modernes et plus efficaces ne sortent des usines aéronautiques britanniques.

Dans les autres domaines, de nouveaux croiseurs lourds sont commandés après une certaine hésitation, les amiraux britanniques auraient préféré se concentrer sur les croiseurs légers armés de canons de 6 pouces. En ce qui concerne les destroyers, les premières séries de l’après guerre (type A à C notamment) commencent à être remplacés par des navires plus modernes. Même chose pour les sous-marins.

Les moyens de soutien logistique sont améliorés avec de nouveaux pétroliers et des cargos rapides utilisables pour le transport de la logistique mais également pour le transport de troupes.

Sur le plan des infrastructures, elles sont adaptées à des navires plus gros, plus puissants. Une nouvelle base est aménagée en Egypte à proximité d’Alexandrie. A Alor Setar, une base austere est aménagée pour relayer Singapour. Un dépôt logistique est construit à Kuching sur l’ile de Borneo.

Cuirassés : désarmement et mis en service

En septembre 1939, le corps de bataille britannique est comme les autres pays assez ancien avec des navires mis au point avant le premier conflit mondial. Seule exception, les deux Nelson et Rodney construit après guerre mais qui n’étaient pas considérés comme une véritable réussite.

Vue aérienne du HMS King George V, le premier "35000 tonnes" britannique

Vue aérienne du HMS King George V, le premier « 35000 tonnes » britannique

Quand la guerre de Pologne éclate, cinq cuirassés de classe King George V sont en construction, les HMS King George V et Prince of Wales sont en achèvement à flot, les trois autres (HMS Duke of York Anson et Howe) sont encore sur cale. Ils vont être mis en service entre l’automne 1940 et le printemps 1942.

La mise en service de ces puissants cuirassés (dix canons de 356mm) permet le désarmement des cuirassés de classe Revenge. Version austere des Queen Elizabeth, ils n’ont pas été refondus en raison d’un coup prohibitif par rapport au service attendu.

Le Revenge est désarmé en septembre 1942, le Resolution en mars 1943, le Royal Sovereign en juin 1943 et le Ramillies en décembre 1943. Si le Revenge et le Royal Sovereign sont maintenus en réserve avec un noyau d’équipage, les autres vont être privés de tout le matériel récupérable y compris de leurs canons.

Devenus des coques, les anciens Resolution et Ramillies vont devenir des pontons, le premier à Scapa Flow (en remplacement de l’Iron Duke) et le second à Alexandrie dans la nouvelle base.

Alors que les King George V étaient encore en construction, les bureaux d’études de la marine britannique étudièrent de nouveaux cuirassés plus puissants que les “KGV”.

Faute de temps, on reprend la coque des King George V en l’élargissant pour pouvoir recevoir neuf canons de 406mm en trois tourelles triples, une puissante DCA et une suite radar complète même si les appareils de détection n’étaient pas encore totalement au point.

Le HMS Temeraire

Le HMS Temeraire

Le HMS Lion et le HMS Temeraire sont mis sur cale à l’été 1939 et lancés respectivement en mars et septembre 1942. Ils sont mis en service en 1944.

Les deux autres mis sur cale fin 1939 (HMS Thunderer et Conqueror) sont mis en service en 1945 pour le premier et en 1946 pour le second.

La mise en service de ces navires permet le désarmement des trois croiseurs de bataille encore en service à savoir le Hood en 1945, le Renown et le Repulse en 1946, le premier étant définitivement désarmé, les deux autres mis en réserve avec un noyau d’équipage au cas où.

L’étape suivante était le remplacement des cinq cuirassés de classe Queen Elisabeth. Pour cela, on reprend les Lion en améliorant ce qui peut être notamment au niveau de la DCA et de la détection.

Pas moins de huit cuirassés sont commandés, les Lion étaient davantage destinés à renforcer le corps de bataille notamment contre les type H allemands.

Ils sont mis sur cale à partir de 1942 mais quand le second conflit mondial éclate, seuls les quatre premiers (Vanguard Royal Oak Iron Duke Centurion) sont en service, les quatre autres (St Andrew St David St George et St Patrick ) étant encore en construction. Ils sont armés de 9 canons de 406mm en trois tourelles triples, 16 à 24 canons de 133mm en tourelles doubles, 48 canons de 40mm en douze affûts quadruples, des canons de 20mm.

En septembre 1948, la Royal Navy dispose des deux cuirassés de classe Nelson, de cinq cuirassés de classe Queen Elisabeth, de cinq cuirassés de classe King George V, de quatre cuirassés de classe Lion et de quatre cuirassés de classe Vanguard soit vingt cuirassés en service.

Porte-avions

Créatrice du premier porte-avions avec le Furious et première marine à engager un raid aéronavale en 1918, la marine britannique développe son outil aéronaval a minima avec peu de porte-avions neufs et surtout des groupes aériens handicapés par des appareils dépassés, le contrôle de la Fleet Air Arm par la Royal Air Force jusqu’en 1939 rendant problématique l’équipement en avions efficaces.

En septembre 1939, sont en service les vénérables Furious Argus Eagle Hermes Glorious Courageous ainsi qu’un petit nouveau, l’Ark Royal qui annonce les porte-avions blindés de classe Illustrious.

Les Illustrious et Formidable sont alors en achèvement à flot, le Victorious encore sur cale tout comme l’Indomitable. Ils sont mis en service respectivement en septembre 1940 (Illustrious), en juin 1941 (Formidable) en octobre 1941 (Victorious) et en janvier 1942 (Indomitable).

Les quatre Illustrious sont suivis par deux classe Implacable (Implacable Indefatigable), une version dérivée, ces deux navires étant mis en service respectivement en juin et en septembre 1944.

Quatre porte-avions de classe Illustrious sont en construction ainsi que les deux Implacable _version dérivée des Illustrious_ alors que des projets de porte-avions sont en cours d’étude bien que le cuirassé reste le navire majeur de la Royal Navy comme du reste dans toutes les marines du monde.

La mise en service de ces navires permet le désarmement progressif des unités les plus anciennes à savoir les Furious et Argus en 1944, l’Eagle et l’Hermes en 1946 et le Glorious en 1945, tous étant démolis à l’exception de l’Hermes maintenu en réserve à Rosyth et qui servait de temps à autre de porte-avions école. Suite à la mise en service du Hermes (classe Malta), il est rebaptisé Commander Edward Dunning du nom d’un pionnier de l’aéronavale britannique.

Les porte-avions blindés se révélant limités en terme de groupes aériens, la Royal Navy décide de construire des porte-avions lourds moins protégés. C’est l’acte de naissance de la classe Malta, quatre navires lourds capable d’embarquer entre soixante et quatre-vingt appareils.

Plan sommaire des Malta

Plan sommaire des Malta

Quatre navires (Malta Gibraltar, Furious _ex-New Zealand_ et l’Hermes _ex-Africa_) sont mis en service en septembre 1946, mai 1947, décembre 1947 et mars 1948.

Cela porte la flotte de porte-avions d’escadre à onze navires avec deux porte-avions en Extrême Orient, trois stationnés en Méditerranée et six déployés au sein de la Home Fleet.

La construction de porte-avions d’escadre prenant du temps, on eut l’idée de construire des porte-avions économiques. C’est l’acte de naissance des Colossus, des porte-avions légers rapides (25 noeuds) avec un armement composé d’une DCA légère.

Paradoxalement, c’est la marine française qui est la première à passer commande pour deux navires, un déployé en Indochine (Alienor d’Aquitaine) et un autre déployé en Bretagne (Henriette d’Angleterre).

HMS Colossus

HMS Colossus

Deux sont commandés par la Royal Navy et mis en service en 1947, le premier le HMS Colossus mis en service en mars 1947 est déployé à Freetown alors que le second baptisé HMS Glory mis en service en septembre 1947 est lui déployé à Aden pour couvrir l’Océan Indien.

Huit autres ( Ocean Perseus Pioneer Theseus Triumph Venerable Vengeance et Warrior) sont commandés quand le conflit éclate, certains pouvant être mis en œuvre par les dominions même si le Canada et l’Australie ont passé commande de porte-avions de ce type peu après la première commande franco-britannique, deux pour la RCN et un pour la marine australienne.

A noter qu’un porte-avions est également construit pour l’Argentine baptisé ARA Independencia et qu’un autre est fabriqué sous licence par les Pays-Bas, le Guillaume d’Orange (Willem van Oranje)

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