Benelux (14) Pays-Bas (14)

La Koningklijke Marine dans le second conflit mondial

Situation en septembre 1948

Le 5 septembre 1948, la Pax Armada prend brutalement fin quand les premières bombes allemandes tombent sur Copenhague, Oslo, Bergen…… .

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Japon (21) Porte-avions (1)

PORTE-AVIONS

Avant-Propos

L’apparition de l’avion en 1903 ne tarde pas à attirer l’attention des marines mondiales sur le plus lourd que l’air. Les dirigeables et autres ballons se révélant difficilement utilisables en haute mer, l’avion puis l’hydravion sont vus comme des vecteurs de renseignement potentiels pour voir au delà de l’horizon.

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Japon (18) Cuirassés et Croiseurs de bataille (2)

Croiseurs de bataille classe Kongo

Kongo (1913) 2

En guise d’avant-propos

En 1904, l’amiral Fisher devient premier lord de l’amirauté. Arrivé à la tête d’une belle endormie, d’une marine consciente de sa puissance mondiale (britannia rules the waves), le bouillant lord Fisher ru dans les brancards, mettant de nombreux navires à la retraite et surtout innovant dans de nombreux domaines, imposant par exemple la turbine.

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Etats-Unis (19) Cuirassés et croiseurs de bataille (5)

Croiseurs de bataille classe Alaska

Les croiseurs de bataille et la marine américaine, une histoire d’amour contrariée

L’arrivée de l’amiral Fisher à la tête de la marine britannique est une véritable tornade qui sort la Royal Navy de la torpeur de la Pax Britannica. Il met à la casse les navires dépassés et surtout pose les bases d’un nouvel age d’or pour la marine de sa Majesté.

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Grande Bretagne (63) Fleet Air Arm (3)

Mediterranean Command

Le Commandement Méditerranéen de la Fleet Air Arm (FAA-MC) est un groupe important de l’aéronavale britannique avec pas moins de trois groupes aériens embarqués, deux groupements d’hydraviation et des unités de soutien/servitude.

2nd Carrier Air Group (2nd CAG)

HMS Ark Royal en 1939

HMS Ark Royal en 1939

Ce groupe aérien stationné à Malte est celui embarqué sur le HMS Ark Royal, un véritable prototype des porte-avions blindés type Illustrious/Indefatigable. Il se compose des squadron suivants :

-Squadron 848 : huit Supermarine Seafire Mk V

-Squadron 849 : huit Fairey Barracuda Mk III

-Squadron 850 : huit Supermarine Seafire Mk V

-Squadron 851 : huit Fairey Barracuda Mk III

-Squadron 852 : quatre Blackburn Buccaneer

-Squadron 853 : six Douglas Dauntless Mk I

Soit un total de quarante-deux appareils.

4th Carrier Air Group (4th CAG)

Ce groupe aérien stationné à Alexandrie quand il n’est pas embarqué est rattaché au porte-avions HMS Indomitable, un porte-avions de classe Illustrious, le seul qui n’est pas déployé au sein de la Home Fleet.

-Squadron 854 : huit Supermarine Seafire Mk V

-Squadron 855 : huit Fairey Barracuda Mk III

-Squadron 856 : huit Supermarine Seafire Mk V

-Squadron 857 : huit Fairey Barracuda Mk III

-Squadron 858 : squadron fantôme destiné à prendre sous son aile des avions de reconnaissance venant en renfort

-Squadron 859 : six Douglas Dauntless Mk I

-Squadron 861 : six Douglas Dauntless Mk I

6th Carrier Air Group (6th CAG)

Ce troisième groupe aérien de la Mediterranean Fleet est embarqué sur le HMS Furious ou basé à Alexandrie quand le porte-avions est stationné dans sa base égyptienne.

-Squadron 860 : huit Supermarine Seafire Mk VII

-Squadron 862 : huit Supermarine Seafire Mk VII

-Squadron 863 : huit Fairey Barracuda Mk III

-Squadron 864 : huit Supermarine Seafire Mk VII

-Squadron 865 : huit Fairey Barracuda Mk III

-Squadron 866 : huit Supermarine Seafire Mk VII

-Squadron 867 : huit Douglas Dauntless Mk I

-Squadron 868 : huit Blackburn Buccaneer

-Squadron 869 : huit Douglas Dauntless Mk I

2nd Seaplane Group (Malta Seaplane Group)

Le croiseur léger HMS Arethusa avec sur catapulte un Fairey IIIF

Le croiseur léger HMS Arethusa avec sur catapulte un Fairey IIIF

Ce Deuxième Groupe d’hydravions appelé également squadron 708 regroupe les hydravions des croiseurs légers stationnés à Malte en l’occurrence trois des quatre croiseurs légers de classe Arethusa (l’Aurora ne disposa jamais de catapulte) soit six hydravions Supermarine Walrus.

4th Seaplane Group (Alexandria Seaplane Group)

Ce quatrième groupe d’hydravions regroupe les hydravions des cuirassés et des croiseurs déployés depuis Alexandrie.

Le squadron 709 regroupe les six hydravions destinés aux deux cuirassés de classe Queen Elisabeth (Barham Valiant), le squadron 710 regroupe les huit hydravions destinés aux deux cuirassés de classe King George V (Prince of Wales Duke of York)

Le squadron 711 regroupe les hydravions des croiseurs lourds (six appareils) et le squadron 712 regroupe les hydravions des croiseurs légers (quatre appareils).

Unités de servitude

Douglas C-47 de l'USAAC

Douglas C-47 de l’USAAC (Douglas DC-3 pour son constructeur)

-Squadron 902 : unité de servitude équipée d’avions de liaison et de transport stationnée à Malte avec quatre Lockheed Hudson de liaison, quatre Douglas DC-3 et quatre SNCAO SO-30P de transport

Supermarine Stranraer

Supermarine Stranraer

-Squadron 904 : unité de servitude équipée d’hydravions de transport et d’EVASAN stationnée à Alexandrie avec huit Supermarine Stranraer ex-RAF

-Squadron 906 : unité de servitude équipée d’avions de liaison et de transport stationnée à Alexandrie équipée de quatre Lockheed Hudson de liaison, deux Vickers VC.1 Viking et six Vickers Valetta

-Squadron 908 : unité de servitude équipée d’hydravions de servitude stationnée à Malte avec huit Supermarine Stranaer ex-RAF

Far East Command

Par ordre d’importance, le Fleet Air Arm Far East Command (FAA-FEC) est le troisième plus important commandement de l’Aéronavale britannique puisqu’il dispose de deux porte-avions avec leurs groupes aériens, de l’hydraviation nécessaire pour les cuirassés et les croiseurs déployés sans oublier les avions et hydravions de servitude.

8th Carrier Air Group (8th CAG)

Le HMS Implacable à la mer

Le HMS Implacable à la mer

Ce groupe aérien composé de quarante-huit appareils est embarqué en temps normal sur le HMS Implacable, l’un des deux porte-avions de la British Eastern Fleet .

-Squadron 870 : huit Supermarine Seafire Mk V

-Squadron 871 : huit Fairey Barracuda

-Squadron 872 : huit Supermarine Seafire Mk V

-Squadron 873 : six Douglas Dauntless Mk I

-Squadron 874 : huit Supermarine Seafire Mk V

-Squadron 875 : six Douglas Dauntless Mk I

-Squadron 876 : quatre Blackburn Buccaneer

10th Carrier Air Group (10th CAG)

Ce groupe aérien est le jumeau du précédent et embarque sur le HMS Indefatigable, le deuxième porte-avions de la British Pacific Fleet.

-Squadron 878 : huit Supermarine Seafire Mk V

-Squadron 877 : huit Fairey Barracuda

-Squadron 880 : huit Supermarine Seafire Mk V

-Squadron 879 : six Douglas Dauntless Mk I

-Squadron 882 : huit Supermarine Seafire Mk V

-Squadron 881 : six Douglas Dauntless Mk I

-Squadron 884 : quatre Blackburn Buccaneer

Groupement d’hydraviation (5th Seaplane Group)

Supermarine Walrus hissé à bord du HMS Warspite

Supermarine Walrus hissé à bord du HMS Warspite

Squadron 713 : neuf hydravions Supermarine Walrus destinés aux cuirassés Queen Elisabeth Warspite Malaya stationnés à Singapour

Squadron 714 : sept hydravions Supermarine Walrus pour les croiseurs stationnés à Hong Kong

-Squadron 715 : six hydravions Supermarine Walrus pour les trois croiseurs lourds stationnés à Alor Setar

Unités de servitude

-Squadron 909 : unité d’entrainement stationnée à Alor Setar

-Squadron 910 : unité d’entrainement avec quatre hydravions Saro Lerwick et quatre Supermarine Stranaer stationné à Kuching (Bornéo)

-Squadron 911 : unité de transport et de liaison stationnée à Singapour avec quatre Lockheed Hudson et huit Vickers Valetta

-Squadron 912 : unité d’hydravions de servitude déployée à Singapour avec quatre Douglas DC-3 et six Vickers VC.1 Viking

India Command

Le Commandement “Indes” de la Fleet Air Arm n’est créée qu’en mars 1948 pour soulager le Far East Command et anticiper sur le déploiement de porte-avions dans la région en plus du Glory, l’un des deux Colossus de la Royal Navy.

14th Carrier Air Group (14th CAG)

Embarqué sur le deuxième porte-avions léger de classe Colossus, le HMS Glory ce groupe aérien était basé à terre à Aden. Il dispose des unités suivantes :

Fairey Albacore à l'appontage

Fairey Albacore à l’appontage

-Squadron 883 : six Fairey Albacore (torpillage et lutte anti-sous-marine)

-Squadron 885 : quatre Douglas Dauntless Mk I (bombardement en piqué/reconnaissance)

-Squadron 886 : six Grumman Martlet Mk III

-Squadron 888 : six Grumman Martlet Mk III

6th Seaplane Group (groupement d’hydravions)

Appelé également Squadron 716, il regroupe les quatre Supermarine Walrus des croiseurs Fiji et Jamaica quand ces derniers sont à quai. Deux autres appareils arrivent avant le début du conflit comme réserve de fonctionnement.

Unités de soutien et de servitude

Lockheed Hudson de la Royal Canadian Air Force (RCAF)

Lockheed Hudson de la Royal Canadian Air Force (RCAF)

Squadron 913 : unité équipée d’avions de transport et de liaison avec deux Lockheed Hudson et quatre Vickers Valetta

Squadron 914 : unité équipée d’hydravions de liaison avec quatre Supermarine Walrus

West Indies Command

Ce commandement qui couvre les Antilles (Indes Occidentales) est lui aussi une création du printemps 1948 pour anticiper sur le déploiement d’un ou plusieurs porte-avions pour couvrir cette région cruciale pour l’effort de guerre allié à la fois en raison du pétrole qui y extrait mais également en raison de la présence du canal de Panama (bien que ce dernier soit sous souveraineté américaine).

Il ne dispose pas de groupes aériens mais dispose du 7th Seaplane Group/squadron 717 qui dispose des hydravions des croiseurs lourds York Shropshire et Berwick soit six Supermarine Walrus auxquels s’ajoute le squadron 915 équipée d’avions de liaison et de transport (deux Lockheed Hudson et deux Douglas DC-3) ainsi que du squadron 918 équipé d’hydravions de servitude (quatre Supermarine Walrus).

South Atlantic Command

Ce commandement créé en février 1948 à comme fleuron le porte-avions léger HMS Colossus chargé avec son 12th Carrier Air Group (12th CAG) et le 8th Seaplane Group, un groupe d’hydravions qui peut être embarqué sur des croiseurs de passage.

12th Carrier Air Group (12th CAG)

-Squadron 887 : six Fairey Albacore (torpillage et lutte anti-sous-marine)

-Squadron 889 : quatre Douglas Dauntless (bombardement en piqué/reconnaissance)

-Squadron 890 : six Grumman Martlet Mk III

-Squadron 892 : six Grumman Martlet Mk III

8th Seaplane Group

Appelé également le squadron 718, il dispose de huit Supermarine Walrus de reconnaissance et de surveillance maritime

Unités de soutien et de servitude

Squadron 917 équipé d’avions de liaison et de servitude avec deux Lockheed Hudson et quatre SNCAO SO-30P

Squadron 918 équipé d’hydravions de servitude avec quatre Saro London

Grande Bretagne (42) destroyers (5)

Destroyers classe Tribal

Contrer les Fubuki

Depuis les Ambuscade et les Amazone, tous les destroyers britanniques étaient construits sur le même modèle avec un équilibre entre l’artillerie (quatre ou cinq canons de 4.7 pouces) et tubes lance-torpilles (huit ou dix tubes en deux plate-formes quadruples ou quintuples).

Ces modèles étaient de bons destroyers mais les amiraux britanniques étaient inquiets de les voir déclassés par des projets de nouveaux destroyers lourdement armés en développement en Allemagne, en Italie et au Japon sans oublier que les contre-torpilleurs français avec leurs cinq canons de 138mm ressemblaient plus à des croiseurs légers qu’à des destroyers.

On décida dans les bureaux de l’Amirauté de développer un nouveau modèle de destroyer qui mettait le paquet sur l’artillerie au détriment des tubes lance-torpilles, le design des futurs Tribal étant issus d’un projet de croiseur léger rejeté au profit d’un autre projet qui allait donner naissance aux croiseurs légers antiaériens de classe Dido.

Le projet en question donnait un navire de 1850 tonnes (limite base pour les croiseurs autorisée par le traité de Londres) avec une vitesse de 36.25 noeuds et une distance franchissable de 5500 miles nautiques avec un armement initialement composé de cinq affûts doubles de 120mm.

Ce projet rejeté comme croiseur fût réorienté vers un rôle de destroyer avec seulement huit canons de 120mm en affûts doubles, une DCA correcte pour l’époque (un affût quadruple Pom-Pom et deux affûts quadruples de 12.7mm) et seulement quatre tubes lance-torpilles en une plate-forme quadruple.

Ces navires étaient tellement différents des destroyers existants qu’on envisagea de ressusciter l’appellation de corvette avant de finalement les considérer comme des destroyers.

Les sept premiers navires sont commandés le 10 mars 1936 suivis d’un deuxième groupe de neuf navires le 9 juin suivant, permettant la création de deux flottilles homogènes.

L’Australie et le Canada vont également commander chacun une flottille. Si les huit navires australiens vont être construits aux Antipodes, les Tribal canadiens vont être produits pour moitié en Grande-Bretagne et pour le reste au Canada.

Si tous les Tribal britanniques sont en service en septembre 1939, les Tribal des dominions n’étaient même pas sur cale et ne seront mis en service que durant la Pax Armada.

NdA : l’historique des Tribal australiens et canadiens sera abordé dans le tome 8 (Canada et Afrique du Sud) et le tome 9 (Australie et Nouvelle-Zélande)

Carrière opérationnelle

Les dates

HMS Afridi

HMS Afridi

-Le HMS Afridi (F07) est mis sur cale aux chantiers navals Vickers-Armstrong de Walker le 9 juin 1936 lancé le 8 juin 1937 et mis en service le 3 mai 1938.

-Le HMS Ashanti (F51) est mis sur cale aux chantiers navals William Denny de Dumbarton le 23 novembre 1936 lancé le 5 novembre 1937 et mis en service le 21 décembre 1938.

-Le HMS Bedouin (F67) est mis sur cale aux chantiers navals William Denny de Dumbarton en janvier 1937 lancé le 21 décembre 1937 et mis en service le 15 mars 1939.

-Le HMS Cossack (F03) est mis sur cale aux chantiers navals Vickers-Armstrong de Walker le 9 juin 1936 lancé le 8 juin 1937 et mis en service le 7 juin 1938.

-Le HMS Eskimo (F75) est mis sur cale aux chantiers navals Vickers-Armstrong de Walker le 5 août 1936 lancé le 3 septembre 1937 et mis en service le 30 décembre 1938.

HMS Gurka

HMS Gurka

-Le HMS Gurkha (F20) est mis sur cale aux chantiers navals Fairfield Shipbuilding & Engineering Company de Govan le 6 juillet 1936 lancé le 7 juillet 1937 et mis en service le 21 octobre 1938.

-Le HMS Maori (F24) est mis sur cale aux chantiers navals Fairfield Shipbuilding & Engineering Company de Govan le 6 juillet 1936 lancé le 2 septembre 1937 et mis en service le 2 janvier 1939.

-Le HMS Mashona (F59) est mis sur cale aux chantiers navals Vickers-Armstrong de Walker le 5 août 1936 lancé le 3 septembre 1937 et mis en service le 28 mars 1939.

-Le HMS Matabele (F26) est mis sur cale aux chantiers navals Scotts Shipbuilding & Engineering Company de Greenock le 1er octobre 1936 lancé le 6 octobre 1937 et mis en service le 25 janvier 1939.

HMS Mohawk

HMS Mohawk

-Le HMS Mohawk (F31) est mis sur cale aux chantiers John I. Thornycroft & Company de Woolston le 16 juillet 1936 lancé le 15 octobre 1937 et mis en service le 7 septembre 1938.

-Le HMS Nubian (F36) est mis sur cale aux chantiers John I. Thornycroft & Company de Woolston le 10 août 1936 lancé le 21 décembre 1937 et mis en service le 6 décembre 1938.

-Le HMS Punjabi (F21) est mis sur cale aux chantiers navals Scotts Shipbuilding & Engineering Company de Greenock le 1er octobre 1936 lancé le 18 décembre 1937 et mis en service le 29 mars 1939.

HMS Sikh

HMS Sikh

-Le HMS Sikh (F82) est mis sur cale aux chantiers navals Alexander Stephen & Sons sis à Linthouse le 24 septembre 1936 lancé le 17 décembre 1937 et mis en service le 12 octobre 1938.

-Le HMS Somali (F33) est mis sur cale aux chantiers navals Swan Hunter & Wigham Richardson de Wallsend le 26 août 1936 lancé le 24 août 1937 et mis en service le 12 décembre 1938.

-Le HMS Tartar (F43) est mis sur cale aux chantiers navals Swan Hunter & Wigham Richardson de Wallsend le 26 août 1936 lancé le 21 octobre 1937 et mis en service le 10 mars 1939.

HMS Zulu

HMS Zulu

-Le HMS Zulu (F18) est mis sur cale aux chantiers navals Alexander Stephen & Sons sis à Linthouse le 10 août 1936 lancé le 23 septembre 1937 et mis en service le 7 septembre 1938.
Organisation des flottilles, évolution et rôle

Ces seize destroyers sont répartis au sein de deux flottilles de huit navires déployés en Méditerranée et au sein de la Home Fleet.

-La 4th Destroyer Flottilla est déployée en Méditerranée avec les HMS Afridi, HMS Gurkha, HMS Mohawk, HMS Sikh HMS Cossack, HMS Maori, HMS Nubian, HMS Zulu. Elle est stationnée à Malte.
-La 6th Destroyer Flottilla est déployée au sein de la Home Fleet avec les HMS Matabele, HMS Ashanti, HMS Mashona, HMS Somali HMS Punjabi, HMS Tartar, HMS Bedouin, HMS Eskimo. Elle est stationnée à Faslane.
En juin 1945, la 4th Destroyer Flottilla est redéployée au sein de la British Eastern Fleet avec Singapour pour port d’attache. Avec les nombreuses missions, la flottille est cependat éclatée entre les différentes bases de l’immense AOR (Aera of Responsability zone de responsabilité) de la British Eastern Fleet .

C’est ainsi qu’en septembre 1948, L’Afridi et le Gurkha escortent le porte-avions Indefatigable, le Mohawk et le Sikh sont déployés sans mission particulière à Singapour, les Cossack Maori Nubian et Zulu sont stationnés à Hong-Kong.

Quand les bombes allemands pleuvent sur la Norvège et le Danemark, les Afridi et Gurkha sont à la mer avec le porte-avions HMS Indefatigable au cas où le Japon se serait concerté avec l’Allemagne.
Le Mohawk est immobilisé pour grand carénage à Singapour alors que le Sihk assure une mission de patrouille en mer de Chine Méridionale, servant de sentinelle au groupe de combat de l’Indefatigable.

A Hong Kong, le Cossack est en entretien à flot, le Maori à quai, le Nubian et le Zulu en patrouille pour défendre la colonie. Le retour des destroyers déployés à Hong Kong est sérieusement envisagé, leur rôle étant jugé limité en cas d’intervention japonaise massive.

Quand à la 6th Destroyer Flottilla, elle est redéployée en septembre 1945 à Chatham dans le sud-est de l’Angleterre.

Le HMS Matabele est immobilisé pour carénage en compagnie du HMS Ashanti, les HMS Mashona et HMS Somali escortent un convoi côtier entre Douvres et Newcastle, les HMS Punjabi et HMS Tartar sont à quai alors que les HMS Bedouin et HMS Eskimo, ils sont à l’entrainement en mer du Nord pour amariner de nouveaux marins.
Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1870 tonnes pleine charge 1975 tonnes

Dimensions : longueur 115.10m largeur 11.13m tirant d’eau 2.74m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières Amirauté dévellopant 44000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 36 noeuds distance franchissable 5700 miles nautiques à 15 noeuds

Electronique : Asdic, des radars embarqués durant la Pax Armada (un radar de veille air, un radar de veille combinée, un radar de conduite de tir pour l’artillerie principale).
Armement : huit canons de 120mm en quatre pseudo-tourelles doubles installées par groupes de deux, un à l’avant et un à l’arrière, un affût quadruple Pom-Pom de 2 livres (40mm), deux affûts quadruples de 12.7mm Vickers, une plate-forme quadruple lance-torpilles de 533mm, un grenadeur axial et deux projecteurs pour des grenades ASM

Equipage : 190 officiers et marins (219 comme navire de commandement)
Destroyers classe J

Avant-propos

Comme nous l’avons vu, les Tribal étaient davantage une réponse à des projets étrangers que la satisfaction d’un besoin spécifiquement britannique. Après la construction des seize Tribal, la Royal Navy revint à des navires d’une taille plus modeste avec un armement plus équilibré entre l’artillerie (réduite à six canons de 120mm en trois tourelles doubles) et les torpilles (quatre tubes seulement sur les Tribal, dix sur les type J).
La réduction de la longueur était notamment permise par le choix d’un appareil évaporatoire regroupé en deux salles de chauffe qui ne disposaient que d’une seule cheminée ce qui augmentait le champ de battage pour l’artillerie antiaérienne mais avec le risque de perdre d’un coup tout l’appareil évaporatoire, un risque calculé, les chances de perdre d’un coup toute puissance propulsive étant jugée moins importante que les gains. La structure était revue avec une structure longitudinale plus forte que les structures tranversales alors qu’avant c’était l’inverse.

Si la classe J ne comptait stricto sensu que huit navires, c’est sur ce modèle que vont être construits les K et les N. Ces derniers vont être cependant cédés à l’Australie (six navires) et à la marine polonaise libre (deux navires). Ils font l’objet d’une partie spécifique y compris les type N en dépit du fait qu’ils n’ont jamais servis au sein de la Royal Navy.
A noter que neuf navires étaient prévus mais la construction du Jubilant à été annulé en décembre 1937, neuf mois après sa commande sans aucun élément n’ait été mis sur cale.

Carrière opérationnelle

HMS Jervis

HMS Jervis

-Le HMS Jervis (F00) est mis sur cale aux chantiers navals Hawthorn Leslie & Company implantés à Hebburn le 26 août 1937 lancé le 9 septembre 1938 et mis en service le 12 mai 1939.
-Le HMS Jackal (F22) est mis sur cale aux chantiers navals John Brown & Company de Clydebank le 24 septembre 1937 lancé le 25 octobre 1938 et mis en service le 31 mars 1939.
-Le HMS Jaguar (F34) est mis sur cale aux chantiers navals William Denny & Brothers de Dumbarton le 25 novembre 1937 lancé le 22 novembre 1938 et mis en service le 12 septembre 1939.
-Le HMS Juno (ex-Jamaica) est mis sur cale aux chantiers navals Fairfield Shipbuilding & Engineering Company de Govan le 15 octobre 1937 lancé le 8 décembre 1938 et mis en service le 25 août 1939.

HMS Janus

HMS Janus

-Le HMS Janus (F53) est mis sur cale aux chantiers navals Swan Hunter & Wigham Richardson de Wallsend le 29 septembre 1937 lancé le 11 octobre 1938 et mis en service le 5 août 1939.
-Le HMS Javelin (ex-Kashmir) (F-61) est mis sur cale aux chantiers navals John Brown & Company de Clydebank le 11 octobre 1937 lancé le 21 décembre 1938 et mis en service le 10 juin 1939.
-Le HMS Jersey (F72) est mis sur cale aux chantiers navals J. Samuel White de Cowe en 1937 lancé le 26 septembre 1938 et mis en service le 28 avril 1939.

HMS Jupiter

HMS Jupiter

-Le HMS Jupiter (F85) est mis sur cale aux chantiers navals Yarrow & Company de Scotsoun le 28 septembre 1937 lancé le 27 octobre 1938 et mis en service le 25 juin 1939.
Elle forme la 7th Destroyer Flottilla stationnée dans l’estuaire de la Humber pour couvrir des convois en mer du Nord et empêcher des raids de croiseur sur les côtes anglaises comme lors du premier conflit mondial.
Durant la période de la Pax Armada, la flottille reste affectée à la Home Fleet mais est transférée en septembre 1945 à Devonport pour opérer dans les Western Approaches.
Le 5 septembre 1948, le Jupiter et le Javelin sont immobilisés pour carénage mais les six autres destroyers sont disponibles, à quai ou en mer pour entrainement comme pour le Juno le Janus et le Jersey.

Caractèristiques Techniques

Déplacement : standard 1717 tonnes pleine charge 2367 tonnes

Dimensions : longueur 108.7m largeur 10.90m tirant d’eau 3.8m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenafes Parson alimentées en vapeur par deux groupes de chaudières Amirauté dévellopant 40000ch et entrainant deux hélices.

Performances : vitesse maximale 36 noeuds (32 noeuds à pleine charge) 5500 miles nautiques à 15 noeuds 1500 miles nautiques à 32 noeuds

Armement : six canons de 120mm en trois affûts doubles (deux avant “A” et “B” et un arrière “X”), Un Pom-Pom quadruple et deux affûts quadruples de 12.7mm, ces derniers sont remplacés ultérieurement par six canons de 20mm Oerlikon. Ils disposent également de deux plate-formes quintuples lance-torpilles de 533mm

Equipage : 163 officiers et maris (218 avec un état-major).

Destroyers classe K

Carrière opérationnelle
Les huit destroyers de classe K sont mis en service à l’exception de trois (un avant et deux après) durant la guerre de Pologne. Ces navires sont identiques aux classe J.

HMS Kelly

HMS Kelly

-Le HMS Kelly (F01) est mis sur cale aux chantiers navals Hawthorn Leslie de Hebburn le 26 août 1937 lancé le 25 octobre 1938 et mis en service le 23 août 1939.
-Le HMS Kandahar (F28) est mis sur cale aux chantiers navals William Denny & Brothers de Dumbarton le 18 janvier 1938 lancé le 21 mars 1939 et mis en service le 10 octobre 1939.
-Le HMS Kashmir (ex-Javelin) (F12) est mis sur cale aux chantiers navals John I. Thornycroft & Company de Woolston le 18 novembre 1937 lancé le 4 avril 1939 et mis en service le 26 octobre 1939.

HMS Kelvin

HMS Kelvin

-Le HMS Kelvin (F37) est mis sur cale aux chantiers navals Fairfield Shipbuilding é Engineering Company de Govan le 5 octobre 1937 lancé le 19 janvier 1939 et mis en service le 27 novembre 1939.
-Le HMS Khartoum (F45) est mis sur cale aux chantiers navals Swan Hunter de Wallsend le 27 octobre 1937 lancé le 6 février 1939 et mis en service le 6 novembre 1939.
-Le HMS Kimberley (F50) est mis sur cale aux chantiers navals John Thornycroft de Woolston le 17 janvier 1938 lancé le 1er juin 1939 et mis en service le 7 avril 1940.
-Le HMS Kingston (F64) est mis sur cale aux chantiers navals J. Samuel White de Cowes le 6 octobre 1937 lancé le 9 janvier 1939 et mis en service le 14 septembre 1939.

HMS Kipling

HMS Kipling

-Le HMS Kipling (F91) est mis sur cale aux chantiers navals Yarrow & Company de Scotsoun le 26 octobre 1937 lancé le 19 janvier 1939 et mis en service le 22 décembre 1939.
Ces navires forment une nouvelle 5th Destroyer Flottilla stationnée à Chatham pour des missions d’escorte et de combat en mer du Nord.
Aux côtés des porte-avions d’escadre, la Royal Navy met en service en 1947, deux porte-avions légers de construction économique, les Glory et Colossus. Pour les escorter et leur permettre d’intercepter les croiseurs auxiliaires et autres raiders allemands, on décide de scinder en deux cette flottille.

Une division est déployée à Aden (Kelly Kingston Kandahar Kashmir) pour soutenir le Glory (1st Division 5th DF) et une autre déployée à Freetown (Khartoum Kelvin Kipling Kimberley) pour soutenir le Colossus (2nd Division 5th DF).
Ces navires sont tous disponibles à l’exception du Kelly en entretien à flot, du Kashmir immobilisé pour avarie et du Kimberley en grand carénage à Gibraltar.
Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1717 tonnes pleine charge 2367 tonnes

Dimensions : longueur 108.7m largeur 10.90m tirant d’eau 3.8m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenafes Parson alimentées en vapeur par deux groupes de chaudières Amirauté dévellopant 40000ch et entrainant deux hélices.

Performances : vitesse maximale 36 noeuds (32 noeuds à pleine charge) 5500 miles nautiques à 15 noeuds 1500 miles nautiques à 32 noeuds

Armement : six canons de 120mm en trois affûts doubles (deux avant “A” et “B” et un arrière “X”), Un Pom-Pom quadruple et deux affûts quadruples de 12.7mm, ces derniers sont remplacés ultérieurement par six canons de 20mm Oerlikon. Ils disposent également de deux plate-formes quintuples lance-torpilles de 533mm

Equipage : 163 officiers et maris (218 avec un état-major).

Grande Bretagne (41) destroyers (4)

Destroyers classe H

Avant-propos

Les destroyers type H constituent la huitième et avant dernière classe de Fleet Destroyer puisque comme nous l’avons vu à la classe I succéda la classe Tribal, des navires plus proches de nos contre-torpilleurs que des Fleet Destroyer construit depuis la fin des années vingt.

Sur le plan technique, ils sont très proches même si naturellement, il existe des évolutions plus ou moins marquées comme un nouveau bloc-passerelle rendu nécessaire notamment pour le Hereward qui reçut pour essais un affût double de 120mm.

A noter que l’Hyperion à reçu un nouveau type de chaudière plus compact et plus économique que le modèle Amirauté.

Tout comme les flottilla leader type E et F, le HMS Hardy à reçu un cinquième canon une marque extérieure de son statut de navire de commandement.

Ce modèle à également été exporté au Brésil. Quand la guerre de Pologne éclate, les six navires sont en construction. La Royal Navy envisage de les réquisitionner pour augmenter rapidement sa flotte de destroyers mais y renonce pour deux raisons.

La première c’est que le conflit va s’achever rapidement ou du moins connaître une longue pause suite à l’assassinat d’Hitler et la seconde c’est que les britanniques se sont rappelés du précédent ottoman, la réquisition de deux cuirassés en construction pour la Sublime Porte jouant un rôle non négligeable dans le basculement d’Istanbul dans le camp de la Triplice.
Ces navires sont donc livrés comme prévus à leur client sud-américain, navires qui pourraient affronter des type G utilisés par la marine argentine (classe Buenos Aires).

Carrière opérationnelle

Le HMS Hardy en 1936

Le HMS Hardy en 1936

-Le HMS Hardy (H87) est mis sur cale aux chantiers navals Cammell Laird & Company de Birkenhead le 30 mai 1935 lancé le 7 avril 1936 et mis en service le 11 décembre 1936

-Le HMS Hasty (H24) est mis sur cale aux chantiers navals William Denny & Borthers de Dumbarton le 15 avril 1935 lancé le 5 mai 1936 et mis en service le 11 novembre 1936.

-Le HMS Havock (H43) est mis sur cale aux chantiers navals William Denny & Borthers de Dumbarton le 15 mai 1935 lancé le 5 juillet 1936 et mis en service le 16 janvier 1937.

HMS Hereward

HMS Hereward

-Le HMS Hereward (H93) est mis sur cale aux chantiers navals Vickers-Armstrong de Walker le 28 février 1935 lancé le 10 mars 1936 et mis en service le 9 décembre 1936.

-Le HMS Hero (H99) est mis sur cale aux chantiers navals Vickers-Armstrong de Walker le 28 février 1935 lancé le 10 mars 1936 et mis en service le 21 octobre 1936.

-Le HMS Hostile (H55) est mis sur cale aux chantiers navals Scotts Shipbuilding & Engineering Company de Greenock le 27 février 1935 lancé le 24 janvier 1936 et mis en service le 10 septembre 1936.

-Le HMS Hotspur (H01) est mis sur cale aux chantiers navals Scotts Shipbuilding & Engineering Company de Greenock le 27 février 1935 lancé le 23 mars 1936 et mis en service le 29 décembre 1936.

-Le HMS Hunter (H35) est mis sur cale aux chantiers navals Swan Hunter de Wallsend le 27 mars 1935 lancé le 25 février 1936 et mis en service le 30 septembre 1936.

HMS Hyperion

HMS Hyperion

-Le HMS Hyperion (H97) est mis sur cale aux chantiers navals Swan Hunter de Wallsend le 27 mars 1935 lancé le 8 avril 1936 et mis en service le 3 décembre 1936.

En septembre 1939, la classe H est déployée en Méditerranée (2nd Destroyer Flottilla). Cette flottille est réaffectée en Extrême-Orient et plus précisément à Singapour pour assurer notamment l’escorte des trois cuirassés (Queen Elizabeth Warspite Malaya) et des deux porte-avions (Implacable Indefatigable) qui vont y être déployé à partir de 1945.

En théorie en septembre 1948 Le Hunter et le Hostile assurent la protection du cuirassé Queen Elizabeth, le Hero et le Hasty protègent le cuirassé Warspite, les Hardy et Hereward protègent le cuirassé Malaya, les Hyperion et Hotspur protègent le porte-avions Implacable alors que le Havock reste hors-rang.

Dans la pratique la situation le 5 septembre 1948 est la suivante :

-Le Havock est en théorie hors rang mais le Hunter étant immobilisé pour un carénage, il assure la protection du Queen Elisabeth avec l’Hostile.

-Le Hero et le Hasty qui protègent le Warspite sont pleinement opérationnels

-Le Hardy qui sort de grand carénage et le Hereward sont eux aussi opérationnels même si ce dernier aurait bien besoin d’un carénage.

-L’Hyperion et le Hotspur sont orphelins de leur protégé en grand carénage et pourrait donc renforcer l’escorte ou mener des missions en voltigeur.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1361 tonnes (1478 tonnes pour le Hardy) pleine charge 1888 tonnes

Dimensions : longueur 98.5m (103m pour le Hardy) largeur 10.1m (10m pour le Hardy) tirant d’eau 3.8m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières Amirauté (Johnson pour l’Hyperion, Yarrow pour le Hardy) dévellopant 34000ch et entrainant deux hélices. Le Hardy dispose de 38000ch

Performances : vitesse maximale 36 nœuds distance franchissable 5530 miles nautiques à 15 nœuds

Armement : quatre canons de 120mm en affûts simples et le Hardy qui dispose de cinq canons, deux affûts quadruples de 12.7mm remplacés par huit canons de 20mm Oerlikon, deux plate-formes quadruples lance-torpilles de 533mm, vingt grenades ASM avec un grenadeur axial et deux projecteurs.

De janvier à mars 1937, le Hereward à disposé d’un affût double installé en position «B» en remplacement des deux affûts simples. Il s’agissait du prototype de l’affût double destiné aux Tribal ainsi qu’aux destroyers à venir type J, K et N.

Equipage : 137 officiers et marins (146 en temps de guerre) 175 officiers et marins pour le Hardy

Destroyers classe I

Les derniers

Les neuf destroyers de classe I sont les derniers Fleet Destroyer construits sur un modèle introduit par le type A, modèle développé sur les destroyers prototypes Amazone et Ambuscade.

Non seulement les suivants (Tribal, J, K et N) ne disposeront plus de flottilla leader mais ils délaisseront l’affût simple de 120mm au profit d’un affût double permettant l’embarquement de six canons au lieu de quatre ou de cinq, les Tribal avec leurs huit canons étant des cas à part.

A part cette position particulière, ces navires construits au titre des 1935 Naval Estimates sont semblables aux type H avec néanmoins dix tubes lance-torpilles en deux plate-formes quintuples (au lieu de huit en deux plate-formes quadruples pour les précédents) et pour la première fois un système de dragage de mines, un Asdic et des grenades ASM.

Cette surcharge provoqua des problèmes de stabilité nécessitant un ballastage quand les réservoirs étaient peu remplis. Ils pouvaient également être convertis en mouilleur de mines à condition de débarquer les canons “A” et “Y”, les tubes lance-torpilles ainsi que le système de dragage de mines.

Ce modèle à été exporté en Turquie avec quatre navires construits en Grande-Bretagne (les deux premiers auraient du être rachetés par la Royal Navy mais le projet n’alla pas au bout) et quatre en Turquie.

Avant le début du conflit, ils reçurent un certain nombre de modifications pour améliorer leur stabilité avec le débarquement des systèmes de dragage de mines et le remplacement des mitrailleuses par des Oerlikon. Quand des radars furent embarqués, une plate-forme quintuple fût d’abord débarquée avant que les deux plate-formes ne soient remplacés par deux plate-formes triples.

Carrière opérationnelle

HMS Inglefield

HMS Inglefield

-Le HMS Inglefield (D02) est mis sur cale aux chantiers navals Cammell Laird & Company de Birkenhead le 29 avril 1939 lancé le 15 octobre 1936 et mis en service le 25 juin 1937.

-Le HMS Icarus (D03) est mis sur cale aux chantiers navals John Brown & Company le 9 mars 1936 lancé le 26 novembre 1936 et mis en service le 3 mai 1937.

-Le HMS Ilex (D61) est mis sur cale aux chantiers navals John Brown & Company le 9 mars 1936 lancé le 28 janvier 1937 et mis en service le 7 juillet 1937

HMS Imogen

HMS Imogen

-Le HMS Imogen (D44) est mis sur cale aux chantiers navals Hawthorn Leslie & Company de Hebburn le 18 janvier 1936 lancé le 30 octobre 1936 et mis en service le 2 juin 1937.

-Le HMS Imperial (D09) est mis sur cale aux chantiers navals Hawthorn Leslie & Company de Hebburn le 29 janvier 1936 lancé le 11 décembre 1936 et mis en service le 30 juin 1937.

-Le HMS Impulsive (D11) est mis sur cale aux chantiers navals J. Samuel White Cowes le 9 mars 1936 lancé le 1er mars 1937 et mis en service le 29 janvier 1938.

HMS Intrepid

HMS Intrepid

-Le HMS Intrepid (D10) est mis sur cale aux chantiers navals John Thornycroft & Company de Woolston le 6 janvier 1936 lancé le 17 décembre 1936 et mis en service le 29 juillet 1937.

-Le HMS Isis (D87) est mis sur cale aux chantiers Yarrow & Company de Scotsoun le 5 février 1936 lancé le 12 décembre 1936 et mis en service le 2 juin 1937.

-Le HMS Ivanhoe (D16) est mis sur cale aux chantiers navals Yarrow & Company de Scotsoun le 12 février 1936 lancé le 11 février 1937 et mis en service le 24 août 1937.

En septembre 1939, la classe I est déployée en Méditerranée avec Malte pour port d’attache, situation qui ne change pas jusqu’en septembre 1948. Elle forme la 3rd Destroyer Flottilla.

Théoriquement, en septembre 1948, L’Icarus assure l’escorte du Duke of York avec le Grenville, l’Imogen et l’Isis assurent l’escorte du Barham, l’Inglefield et l’Imperial assure la protection du Valiant. L’Ilex et l’Intrepid assurent l’escorte du porte-avions Furious, l’Ivanhoe et l’Impulsive assurent l’escorte de l’Indomitable, ces quatre derniers sont donc détachés à Alexandrie.

Sur le papier, le 5 septembre 1948, la situation est la suivante :

-L’Icarus était en entretien à flot à la différence de l’autre escorteur du Duke of York à savoir le Grenville.

-Les Imogen et Isis achevaient de petits carénage calés sur l’entretien à flot du Barham

-L’Inglefied est immobilisé pour avarie à la différence de l’Imperial pleinement opérationnel

-L’Ilex et l’Intrepid sont pleinement opérationnels

-L’Ivanhoe est immobilisé pour un grand carénage, ayant succédé dans la forme de radoub à l’Impulsive.

HMS Intrepid (D-10) 3

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1391 tonnes pleine charge 1918 tonnes

Dimensions : longueur 98m largeur 10m tirant d’eau 3.8m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières Amirauté dévellopant 34000ch et entrainant deux hélices.

Performances : vitesse maximale 35.6 noeuds distance franchissable 5530 miles nautiques à 15 noeuds

Armement : quatre canons de 120mm en affûts simples sous masque (deux avant et deux arrière), deux affûts quadruples de 12.7mm remplacés ultérieurement par des canons de 20mm, deux plate-formes quintuples lance-torpilles de 533mm et jusqu’à soixante mines

Equipage : 145 officiers et marins

Grande Bretagne (36) croiseurs légers (5)

Croiseurs légers antiaériens classe Dido

Eclaireur ou chef de flottille ? Croiseur léger ou croiseur antiaérien ?

L’apparition du torpilleur puis du Torpedo Boat Destroyer plus connu sous le nom de destroyer entraina rapidement des questionnements sur le commandement des flottilles, la vitesse croissante des destroyers (23, 27 puis rapidement 30 noeuds) rendaient illusoire l’utilisation de croiseurs légers ou de croiseurs protégés pour assurer commandement et coordination.

D’où la construction de conducteurs de flottilles, des flottilla leader, des destroyers semblables à des destroyers conventionnels, parfois un peu plus gros et aménagés pour recevoir un état-major.

Durant la période séparant le premier conflit mondial de la guerre de Pologne, la Royal Navy prit pour habitude de construire des séries de huit destroyers plus un conducteur de flottille plus gros, ce flottilla leader se différenciant par un nom qui ne suivait pas l’ordre alphabétique, le HMS Codrington étant le conducteur de flottille des destroyers type A.

Si le problème du commandement des flottilles était résolu, il restait à purger le problème de la coordination de plusieurs flottilles qu’il s’agisse du temps de paix ou du temps de guerre. On revint à la solution ancienne de l’utilisation de croiseurs légers.

C’est ainsi que les destroyers de la Home Fleet avaient en septembre 1939 pour patron le croiseur léger Aurora et ceux de la Mediterranean Fleet, son sister-ship Galatea.

Cette solution avait l’inconvénient de priver la force de bataille d’un croiseur capable de mener seul des raids contre les lignes de communication ennemies. L’utilité d’un véritable navire de commandement pour les destroyers apparu mais de là à construire un navire spécifiquement dédié….. .

A la même époque, la menace aérienne commençait à être sérieusement prise en compte par les état-major même si on était loin d’imaginer qu’une force navale ne pouvait survivre sans une ombrelle de chasse fournie par des avions basés à terre ou embarqués sur porte-avions.

Preuve de cette prise de conscience, la Royal Navy transforma plusieurs de ces croiseurs type C en croiseurs légers antiaériens, les Coventry Curacoa Curlew Cairo Calcutta Carlisle perdant leurs canons de 152mm au profit de huit canons de 102mm en quatre affûts doubles.

Ces transformations étaient une solution intérimaire mais eut suffisamment de succès pour pousser la Royal Navy à construire des croiseurs légers antiaériens neufs capable également de mener des destroyers au combat.

C’est l’acte de naissance de la classe Dido, seize navires construits pour servir initialement de navire de commandement (ils inspireront d’ailleurs la construction du croiseur-éclaireur Waldeck Rousseau) et de croiseur léger antiaérien.

A noter que les quatre derniers (Bellona Spartan Black Prince Diadem) ne disposent que de quatre tourelles doubles de 133mm au lieu de cinq pour les autres.

Cette dernière mission prit rapidement le pas sur la première avec des résultats contrastées liée aux difficultés de mise au point et aux performances décevante du canon de 133mm au point que certains croiseurs seront modifiés au cours du conflit pour recevoir des canons de 114mm plus efficients dans le domaine de la lutte contre-avions.

Carrière opérationnelle

Le croiseur léger antiaérien HMS Dido

Le croiseur léger antiaérien HMS Dido

-Le HMS Dido est mis sur cale aux chantiers navals Cammell Laird de Birkenhead le 26 octobre 1937 lancé le 18 juillet 1939 et mis en service le 15 octobre 1940.

Affecté dans un premier temps au sein de la Home Fleet, le premier croiseur léger antiaérien de la Royal Navy est ensuite redéployé en Extrême-Orient, assurant la protection antiaérienne et la coordination de la chasse du porte-avions HMS Implacable avec qui il arrive à Singapour le 27 février 1945.

En septembre 1948, le croiseur léger est orphelin de son protégé immobilisé pour un grand carénage au Singapour Royal Dockyard.

Le 5 à l’annonce des bombardements allemands sur la Norvège et le Danemark, le HMS Dido prend la mer pour une mission de veille avancée en mer de Chine Meridionale, son équipement radar et de communication en faisant un moyen idéal pour guider chasseurs et bombardiers sur une potentielle flotte japonaise.

-Le HMS Bonaventure est mis sur cale aux chantiers navals Scotts Shipbuilding & Engineering Company sis à Greenock le 30 août 1937 lancé le 19 avril 1939 et mis en service le 4 juillet 1940.

Il est affecté à la protection rapprochée du porte-avions HMS Ark Royal. Il est donc d’abord affecté à la Home Fleet avant de rejoindre en juillet 1945 la Mediterranean Fleet et Malte.

Le 5 septembre 1948, à l’annonce du début de l’invasion allemande du Danemark et de la Norvège, il appareille en compagnie de son protégé et de destroyers, retrouvant au nord-est de Malte des croiseurs pour une mission de protection de Malte et si l’Italie se montre hostile d’attaque de ses lignes de communication.

Le HMS Naïad

Le HMS Naïad

-Le HMS Naiad est mis sur cale aux chantiers navals Hawtorn Leslie & Company implanté sur la Tyne le 26 août 1937 lancé le 3 février 1939 et mis en service le 2 septembre 1940.

Affecté à la Home Fleet, il est chargé depuis Rosyth de la protection du porte-avions de classe Illustrious, le HMS Formidable.

En septembre 1948, il est à la mer en compagnie du porte-avions alors que ce dernier assure une mission d’entrainement de son groupe aérien. L’entrainement est annulé à l’annonce des bombardements allemands, le croiseur et les autres navires du groupe de combat prennant position en mer du Nord.

Le HMS Phoebe

Le HMS Phoebe

-Le HMS Phoebe est mis sur cale aux chantiers navals Fairfield Shipbuilding & Engineering Company le 2 septembre 1937 lancé le 25 mars 1939 et mis en service le 4 novembre 1940.

Il est affecté à la protection du HMS Furious (classe Malta) et déployé au sein de la Mediterranean Fleet avec Alexandrie et le 5 septembre 1948, il était à quai dans sa base égyptienne.

Le HMS Euryalus

Le HMS Euryalus

-Le HMS Euryalus est mis sur cale au Chatham Royal Dockyard le 21 octobre 1937 lancé le 6 juin 1939 et mis en service le 30 juin 1941.

Affecté à la Home Fleet, il est stationné à Rosyth d’où il assure la protection du porte-avions Victorious.

Le 5 septembre 1948, le porte-avions étant immobilisé pour entretien à flot, le croiseur léger antiaérien prend la mer seul pour mener des missions d’interdiction en mer du Nord.

Le HMS Hermione

Le HMS Hermione

-Le HMS Hermione est mis sur cale aux chantiers navals Alexander Stephen & Sons implanté à Glasgow le 6 octobre 1937 lancé le 18 mai 1939 et mis en service le 6 juin 1941.

Il est affecté en Méditerranée, basé à Alexandrie où il assure la protection du porte-avions Indomitable (classe Illustrious) et le 5 septembre 1948, le porte-avions est déployé au large de l’actuelle Libye, prêt à lancer des raids sur Benghazi et plus généralement les positions italiennes dans la région.

Le HMS Sirius

Le HMS Sirius

-Le HMS Sirius est mis sur cale au Portsmouth Royal Dockyard le 6 avril 1938 lancé le 18 septembre 1940 et mis en service le 8 juillet 1942.

Dès sa mise ne service, il est affecté à Rosyth au sein de la Home Fleet pour protéger le porte-avions HMS Illustrious.

Le 5 septembre 1948, le porte-avions étant immobilisé pour carénage, le croiseur léger va pouvoir mener d’autres missions que la protection du porte-avions.

Le HMS Cleopatra

Le HMS Cleopatra

-Le HMS Cleopatra est mis sur cale aux chantiers navals Hawthorn Leslie & Company installés sur les rives de la Tyne le 5 janvier 1939 lancé le 28 juin 1940 et mis en service le 4 février 1942.

Affecté à la British Eastern Fleet et au Battle Squadron, il assure la protection du porte-avions HMS Indefatigable et est donc basé comme lui à Singapour. Le 5 septembre 1948, il appareille pour couvrir Singapour et la Malaisie afin de contrer une éventuelle action japonaise.

Le HMS Argonaut

Le HMS Argonaut

 

-Le HMS Argonaut est mis sur cale aux chantiers navals Cammell Laird de Birkenhead le 21 novembre 1939 lancé le 17 octobre 1941 et mis en service le 2 octobre 1942.

Affecté à la Home Fleet, il assure depuis sa base de Faslane la protection du porte-avions HMS Hermes de classe Malta, appareillant dès le 6 septembre pour intercepter des raiders allemands cherchant à passer dans l’Atlantique.

Le HMS Scylla

Le HMS Scylla

-Le HMS Scylla est mis sur cale aux chantiers navals Scotts Shipbuilding & Engineering Company le 19 avril 1939 lancé le 24 juillet 1940 et mis en service le 4 septembre 1942.

Il est affecté à la Home Fleet et basé à Faslane d’où il assure la protection du porte-avions lourd HMS Gibraltar qui le 5 septembre 1948 est immobilisé pour entretien à flot alors que le Scylla est immobilisé pour avarie.

Le HMS Charybdis

Le HMS Charybdis

-Le HMS Charybdis est mis sur cale aux chantiers navals Cammell Laird de Birkenhead le 9 novembre 1939 lancé le 2 décembre 1940 et mis en service le 4 janvier 1942.

Stationné à Faslane, il assure la protection du porte-avions lourd HMS Malta et le 5 septembre 1948, il était à la mer pour entrainement. Les manœuvres sont annulées et le porte-avions avec son groupe de combat rallie Faslane pour se ravitaille et rallier la mer du Nord pour les premières opérations du conflit.

Le HMS Royalist

Le HMS Royalist

-Le HMS Royalist est mis sur cale aux chantiers navals Scotts Shipbuilding & Engineering Compagny le 21 mars 1940 lancé le 5 juin 1942 et mis en service le 8 novembre 1943.

Dès sa mise en service, ce croiseur est affecté en Méditerranée où depuis Malte il assure le commandement des destroyers qui y sont stationnés. Le 5 septembre 1948, le croiseur était à quai attendant la suite des événements.

Le HMS Bellona

Le HMS Bellona

-Le HMS Bellona est mis sur cale aux chantiers navals Fairfield Shipbuilding & Engineering Company le 30 novembre 1939 lancé le 7 octobre 1942 et mis en service le 14 janvier 1944.

Avec ses sister-ship Black Prince et Diadem, il forme le 17th Cruiser Squadron stationné à Rosyth, ce sont les seuls Dido à être endivisionnés.

Le 5 septembre 1948, le croiseur était à Rosyth en plein entretien à flot.

Le HMS Black Prince dans la Clyde en 1944

Le HMS Black Prince dans la Clyde en 1944

-Le HMS Black Prince est mis sur cale aux chantiers navals Harland & Wolff de Belfast le 1er décembre 1939 lancé le 12 septembre 1942 et mis en service le 4 janvier 1944.

Formant le 17th Cruiser Squadron avec ses sister-ship Bellona et Diadem, le croiseur léger antiaérien était disponible quand sont annoncés les premiers bombardements allemands sur le Danemark et la Norvège.

Le HMS Diadem

Le HMS Diadem

-Le HMS Diadem est mis sur cale aux chantiers navals R&W Hawthorn le 15 décembre 1939 lancé le 15 septembre 1942 et mis en service le 24 mars 1944.

Stationné à Rosyth au sein du 17th CS (Light Squadron Home Fleet), le croiseur léger antiaérien était à la mer pour entrainement quand est déclenché le second conflit mondial. Il rallie sa base pour se ravitailler et se tenir prêt à toute éventualité.

Le HMS Spartan

Le HMS Spartan

-Le HMS Spartan est mis sur cale aux chantiers navals Vickers-Armstrong le 21 décembre 1939 lancé le 14 octobre 1942 et mis en service le 2 janvier 1944.

Dès sa mise en service, il est affecté en Méditerranée avec Alexandrie pour base. Hors-rang, il sert de navire-amiral pour le Destroyer-Commander Egypt

Le 5 septembre 1948, il était immobilisé pour un grand carénage à Alexandrie et ne pouvait être disponible avant plusieurs semaines.

Caracteristiques Techniques

Déplacement : standard 5450 tonnes pleine charge 7515 tonnes

Dimensions : longueur : 156m (hors tout) largeur 15.39m tirant d’eau 4.3m (4.6m pour les Bellona)

Propulsion : quatre groupes de turbines à engrenages Parson alimentées en vapeur par trois chaudières Amirauté développant 62000ch et entrainant quatre hélices

Performances : vitesse maximale 32.25 noeuds distance franchissable : 1500 miles nautiques à 30 noeuds 4240 miles nautiques à 16 noeuds

Protection : ceinture 76mm pont blindé 25mm

Electronique : Les croiseurs légers type Dido disposent d’un radar de veille aérienne type 279, d’un radar de veille combinée type 290, d’un radar d’acquisition de cibles type 273, d’un radar de conduite de tir type 285 (artillerie secondaire), un radar de conduite de tir type 282 pour l’artillerie légère et d’un radar de conduite de tir type 284 pour l’artillerie principale.

Armement : dix canons de 133mm (5.25 pouces) en cinq tourelles doubles (trois à l’avant et deux à l’arrière), les Bellona ne possédant que quatre tourelles doubles (deux avant et deux arrières), vingt-quatre canons de 40mm Bofors en douze affûts doubles et seize canons de 20mm Oerlikon en affûts simples, six tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples.
Equipage : 480 officiers et marins (Bellona 530 pour les Bellona)

Grande Bretagne (32) croiseurs légers (1)

CROISEURS LEGERS

Avant-Propos

Comme nous l’avons vu à plusieurs reprises (et comme nous le verrons à nouveau), les matériels militaires qu’ils soient navals, terrestres aériennes sont issus d’une longue évolution, une évolution dictée par les progrès technologiques, les retours d’expérience et de nouveaux besoins tactiques.
A l’apogée de la marine de guerre à voile (18ème siècle qui marque le début de deux siècles de domination maritime britannique sur le monde), aux côtés de lourdes escadres de galions et autres navires de ligne se trouvaient des navires plus petits, plus économiques et plus manoeuvrants.
Ces navires (goélettes, bricks, avisos, frégates) étaient chargés de toutes les missions que ne pouvaient assurer les navires de ligne à savoir les liaisons, la présence outre-mer, la traque des pirates, la défense du commerce (et l’attaque du commerce ennemi).
L’apparition de la coque en fer et de la vapeur entraina la disparition en temps que navires de combat de ces voiliers au profit de navires à vapeur (même si dans les premières générations), ces navires étaient mixtes à voile et à vapeur en raison d’une fiabilité insuffisante des organes mécaniques.

De nouvelles désignation apparaissent notamment le croiseur. Ce terme générique (on parle de cruiser dans la langue de Shakespeare, de kreuzer dans la langue de Goethe) va se décliner en nombreuses sous-catégories : croiseur cuirassé, croiseur-éclaireur, croiseur de station, croiseur-torpilleur, croiseur protégé et croiseur léger.

Cette dernière catégorie apparait au début du vingtième siècle. L’apparition de la turbine permet d’envisager des navires de 2 à 4000 tonnes armés de canons médians et suffisamment rapides pour jouer le rôle d’éclaireur.

On verra que la marine française qui ne disposait que de croiseurs cuirassés sera particulièrement handicapé dans le domaine de l’éclairage tant l’armoured cruiser était impropre à cette mission.
Ce n’est pas le cas de la Royal Navy qui dispose au début du premier conflit mondial d’une flotte appréciable de light cruiser. La rencontre du Galatea et de trois torpilleurs allemands cherchant tous les deux à interroger un vieux cargo danois marquera le début du titanesque affrontement du Jutland.

La flotte de croiseurs légers continue de s’étoffer durant le conflit, aboutissant même à des croiseurs ultérieurement classés dans la catégorie des croiseurs lourds (c’est à dire après le désarmement des croiseurs cuirassés) à savoir les Hawkins qui serviront de base de calcul pour les croiseurs type Washington.

En effet à l’origine les britanniques voulaient interdire tous les croiseurs armés de canons d’un calibre supérieur à six pouces avant que les américains ne leur rappelle malicieusement qu’ils devront si c’était le cas ferailler des croiseurs pas encore en service.
Après une période de quelques années sans construction, la construction des croiseurs légers reprend au début des années trente, Londres cherchant sans vraiment le trouver le bon compromis entre la qualité et la quantité.
Les innombrables lignes commerciales d’un empire où le soleil comme sur celui de Charles Quint ne se couche jamais nécessitent de nombreux croiseurs mais ces navires doivent avoir un armement suffisamment puissant pour lutter contre les raiders et autres croiseurs auxiliaires qui peuvent être solidement armés.
La construction de nombreux croiseurs lourds et le besoin de préciser les limites des quotas plus ou moins respectés selon les pays entraine la signature d’un nouveau traité à Londres le 22 avril 1930.
Ce traité définit deux catégories de croiseurs. La catégorie A concerne les croiseurs dôtés d’une artillerie supérieure à 155mm et d’un tonnage maximal de 10000 tonnes (le calibre maximal de l’artillerie est toujours fixé à 203mm) alors que la catégorie B définit le croiseur comme un navire d’un déplacement supérieur à 2000 tonnes avec une artillerie d’un calibre compris entre 130 et 155mm.
Les britanniques vont reprendre la construction de croiseurs à canons de six pouces soit 152mm, des croiseurs destinés à répondre à un usage propre comme les Leander ou les Arethusa ou destinés à répondre à une réalisation étrangère, les Town à douze canons de 152mm en quatre tourelles triples étant une réponse aux Mogami japonais armés de cinq tourelles triples de 155mm en attendant de pouvoir disposer de cinq tourelles doubles de 203mm.

L’évolution de la menace conduit les britanniques à poursuivre l’évolution des Town plutôt que des Leander avec la construction des Crown Colony, une version réduite des Town ce qui fait comprendre aux ingénieurs navals britanniques qu’ils sont arrivés aux limites, la coque des croiseurs de classe “Colonie Royale” étant la plus petite pouvant recevoir douze canons de 152mm (ils perdront d’ailleurs durant le conflit la tourelle triple X pour pouvoir recevoir une DCA renforcée).
Ainsi les derniers croiseurs légers construits avant le second conflit mondial, la classe Minotaur combine une coque plus longue et plus large avec seulement neuf canons de 152mm en trois tourelles triples, l’accent étant mis sur les radars et une DCA plus importante.
Quatre navires sont en construction en plus des quatre navires en service. Ce modèle va évoluer dans une nouvelle classe de croiseurs provisoirement désigné comme le type F et qui doit disposer d’une artillerie de 152mm polyvalente, ce modèle devant à terme remplacer les croiseurs légers les plus anciens et succéder aux Dido, la construction de croiseurs légers antiaériens spécifiques n’étant pas poursuivit.

L’évolution concerne également les structures, les Cruiser Squadron composites (croiseurs lourds et légers) que l’on trouvait au moment du déclenchement de la guerre de Pologne ont disparu même si bien évidément pour des raisons opérationnelles et techniques (avarie, entretien), des groupes occasionnels verront heavy et light cruiser cohabiter ensemble au sein de groupes de chasse aux raiders.
Situation de la flotte des croiseurs légers britanniques en septembre 1939 et son évolution ultérieure

Septembre 1939
Quand Londres entre en guerre le 3 septembre 1939 pour défendre la Pologne attaquée par les allemands, la Royal Navy dispose de la flotte de croiseurs légers suivants :

Le HMS Caledon, un croiseur type C

Le HMS Caledon, un croiseur type C

-Treize croiseurs légers type C construits durant le premier conflit mondial dont certains ont été transformés en croiseurs légers antiaériens préfigurant les Dido

Le HMS Danae, un croiseur type D

Le HMS Danae, un croiseur type D

-Huit croiseurs type D, dérivés des précédents dont trois transférés à la NewZealand Division ofthe Royal Navy

Le HMS Emerald

Le HMS Emerald

-Deux croiseurs type E (trois prévus initialement)

Le HMNZS Leander fût transféré à la marine néo-zélandaise après une courte carrière dans la marine britannique

Le HMNZS Leander fût transféré à la marine néo-zélandaise après une courte carrière dans la marine britannique

-Cinq Leander avec huit canons de 152mm en quatre tourelles doubles, les trois derniers ayant été transférés à la Royal Australian Navy (RAN) (marine australienne).

Le HMS Arethusa

Le HMS Arethusa

-Quatre Arethusa équipés de six canons de 152mm en trois tourelles doubles

Le HMS Gloucester

Le HMS Gloucester

-Dix Town armés de douze canons de 152mm en quatre tourelles triples

Le HMS Curlew en version antiaérienne

Le HMS Curlew en version antiaérienne

-Les croiseurs légers antiaériens de classe Dido sont en construction tout comme les Crown Colony sans oublier des croiseurs légers de type C en refonte antiaérienne à savoir les Curlew Curacoa et Carlisle.
Sur le plan des structures, cela nous donn le panorama suivant :

-Au sein de la Home Fleet, on trouve trois Cruiser Squadron avec le 18th Cruiser Squadron qui dispose des puissants et modernes croiseurs de classe Town, les Newcastle Sheffield Edinburgh et Belfast.

Il cohabite avec deux Cruiser Squadron composés de croiseurs anciens, le 12th CS qui dispose de croiseur lourd Effingham, des croiseurs légers type E Emerald et Enterprise, le croiseur type C Cardiff et deux croiseurs type D, les Delhi et Dunedin. Quand au 7th Cruiser Squadron, il dispose des croiseurs type D Diomede et Dragon ainsi que des croiseurs type C Calypso et Caledon.
Des croiseurs légers sont hors rang comme le croiseur léger antiaérien Calcutta tandis que le croiseur léger Aurora sert de navire de commandement au profit des destroyers.
La Humber Force qui appartient à la Home Fleet dispose du 2nd Cruiser Squadron constitué par les croiseurs légers type Town Southampton et Glasgow.
-La Channel Force dispose des croiseurs légers type C Ceres Caradoc et Cairo, ce dernier ayant été converti en CLAA.
-La Mediterranean Fleet dispose du 3rd Cruiser Squadron constitué par les croiseurs légers Arethusa Penelope et Coventry
-La China Station ne dispose pas de Cruiser Squadron équipé majoritairement de croiseurs légers, seul le HMS Birmingham est déployé au sein du 5th Cruiser Squadron.
Les autres croiseurs légers sont déployés dans des commandements secondaires avec pour mission principale de traquer les raiders allemands.
-Le South Atlantic Command dispose du 6th Cruiser Squadron composé de l’unique croiseur léger Neptune et du 9th Cruiser Squadron qui dispose de quatre croiseurs type D, les Despatch Dauntless Danae et Durban.
-Le North AtlanticCommand aligne les croiseurs légers type C Colombo et Capetown
-L’American & West Indies Station dispose au sein du 8th Cruiser Squadron du croiseur léger HMS Orion ainsi que du HMAS Perth (ex-HMS Amphion), le premier appartenant à la classe Arethusa et le second à la classe Leander.
-En Inde, on trouve le 4th Cruiser Squadron composé des croiseurs légers type Town Gloucester Liverpool et Manchester.
-Les Curlew Curacoa et Carlisle en refonte durant la guerre de Pologne doivent être affecté à la Channel Force une fois les travaux terminés sans qu’un nouveau CS ne soit mis sur pied.

Septembre 1948
Les choses ont bien évolué avec le désarmement de navires anciens, la mise en service d’unités neuves ainsi qu’un bouleversement des structures, des divisions homogènes ayant été mises sur pied pour faciliter l’entretien et l’efficacité au combat.
Sur le plan des navires, tous les type C y compris ceux refondus antiaériens ont été désarmés et remplacés par des Dido.

-Sur les huit type D ou classe Danae, trois sont encore en service au sein de la Royal Navy 5 septembre 1948, trois avaient été transférés en 1925 à la division néo-zélandaise de la Royal Navy (Dunedin Despatch Diomede) et deux sont transférés en 1944 à la marine polonaise libre (Danae Dragon), ne laissant en service au sein de la Royal Navy que les Durban Dauntless et Delhi.
Pour le cas des croiseurs néo-zélandais, à la différence de septembre 1939 où ils étaient placés sous l’autorité opérationnelle de la Royal Navy, cette fois ils sont sous l’autorité de la marine néo-zélandaise mais comme le Pacifique reste calme, la division va être déployé dans l’Océan Indien pour couvrir le passage capital entre l’Océan Atlantique et l’Océan Indien, une voie de passage des convois entre l’Europe et l’Extrême-Orient.
Quand aux croiseurs polonais, ils restent déployés au sein de la Home Fleet, la marine polonaise libre ayant un statut semi-autonome, dépendant de la Royal Navy pour son ravitaillement.
-Les croiseurs légers de classe Leander sont déployés en Extrême-Orient en compagnie de deux croiseurs légers identiques mais précocément transférés à la marine néo-zélandaise.
-Les quatre croiseurs légers de classe Arethusa sont regroupés en Méditerranée. Basés à Malte, ils ont pour mission principale d’attaquer les lignes de communication reliant l’Italie à la Libye en compagnie de la 6ème Escadre Légère française qui dispose de quatre croiseurs légers.
-Les dix croiseurs légers classe Town sont tous déployés au sein de la Home Fleet

Le HMS Bermuda

Le HMS Bermuda

-Sur les onze croiseurs légers classe Crown Colony, deux sont déployés dans l’Océan Indien, deux en Extrême-Orient (China Station puis British Eastern Fleet), deux en Méditerranée et cinq au sein de la Home Fleet.

Le HMS Minotaur

Le HMS Minotaur

-Les quatre croiseurs légers classe Minotaur déployés en Europe tout comme devraient l’être les quatre en construction quand la guerre éclate à nouveau en Europe.

Le croiseur léger antiaérien HMS Dido

Le croiseur léger antiaérien HMS Dido

-Pour ce qui est des Dido, décision est prise de les faire accompagner les porte-avions d’escadre,aussi leur stationnement est lié en partie à ceux des porte-avions.
La Home Fleet disposant de six porte-avions d’escadre, six classe Dido sont déployés en escorte des porte-avions dont c’est la mission quasi-exclusive. Outre la défense antiaérienne avec leurs canons de 133mm, ils assurant le commandement et la coordination de la défense avec les chasseurs du porte-avions ainsi que les destroyers d’escorte.
Sont concernés les Dido Naïad Euryalus Charybdis Scylla et Argonaut. En Méditeranée, les Bonaventure Hermione et Phoebe protègent les trois porte-avions déployés dans la Mare Nostrum alors que les Sirius et Cleopatra sont déployés en Extrême-Orient.
Les cinq navires restants sont déployés au sein de la Home Fleet (Bellona Black Prince Diadem) et au sein de la Mediterranean Fleet (Royalist Spartan).
Et au niveau des structures ? L’évolution est nette puisque les divisions sont désormais homogènes à la fois selon le type (croiseur léger/lourd) mais également selon la classe.
Ainsi quand le second conflit mondial éclate, les croiseurs légers sont répartis de la manière suivante :
Home Fleet Light Squadron (HF-LS) : 28 croiseurs légers

-2nd Cruiser Squadron : Southampton Glasgow Belfast, trois puissants croiseurs de classe Town. La division est stationné à Rosyth

-4th Cruiser Squadron croiseurs légers Gloucester Liverpool Manchester, trois croiseurs de classe Town, la division étant stationnée à Portland

-7th Cruiser Squadron : Bermuda Gambia Kenya, trois croiseurs légers de classe Crown Colony, la division étant également stationné à Rosyth.

-12th Cruiser Squadron : Nigeria et Trinidad, deux croiseurs légers de classe Crown Colony, la division est stationné à Chatham

-16th Cruiser Squadron : croiseurs légers Minotaur Swiftsure Superb et Vigilant (classe Minotaur)

-17th Cruiser Squadron : croiseurs légers Bellona Black Prince Diadem (classe Dido)

-18th Cruiser Squadron : Newcastle Sheffield Edinburgh,trois croiseurs légers de classe Town, stationnés à Devonport

-Croiseur léger Birmingham, hors-rang stationné à Rosyth qui sert ultérieurement de navire pour le Destroyer Commander

-Six croiseurs de classe Dido sont déployés hors rang avec un rattachement théorique au HF-LS puisqu’ils sont chargés de la protection des porte-avions.

A Rosyth sont stationnés les HMS Dido Naïad et Euryalus respectivement chargés de la protection des porte-avions Illustrious Formidable et Victorious alors qu’à Faslane sont déployés les HMS Charybdis Scylla et Argonaut qui assurent la protection des porte-avions lourds HMS Malta Gibraltar Hermes.

Mediterranean Fleet : onze croiseurs légers

-3rd Cruiser Squadron : croiseurs légers Arethusa Galatea Aurora et Penelope (classe Arethusa) stationné à Malte

-13th Cruiser Squadron : croiseurs légers Newfoundland et Uganda (classe Crown Colony) stationnés à Alexandrie

-Le HMS Royalist sert de navire de commandement pour les destroyers stationnés à Malte

-Le HMS Spartan sert de navire-amiral pour le Destroyer Commander Egypt

-Le HMS Bonaventure assure la protection de l’Ark Royal et est donc stationné à Malte alors que les HMS Hermione et Phoebe sont déployés à Alexandrie, protégeant respectivement l’Indomitable et le Furious.

British Eastern Fleet : douze croiseurs légers

China Squadron (Hong-Kong) :

-6th Cruiser Squadron avec les croiseurs légers Neptune Ajax et Orion

-15th Cruiser Squadron avec les croiseurs légers Mauritius et Ceylon

India Station (Aden)

-9th Cruiser Squadron avec les croiseurs légers Durban Dauntless Delhi (classe Danae)

-14th Cruiser Squadron avec les croiseurs légers Fiji et Jamaica

British Eastern Fleet-Battle Squadron (BEF-BS)

-Les seuls croiseurs stationnés en temps normal à Singapour sont les croiseurs légers antiaériens de classe Dido, les HMS Sirius et Cleopatra qui protégent respectivement les HMS Implacable et Indefatigable.
Ce sont au total 51 croiseurs légers qui sont en service en septembre 1948 plus quatre de classe Minotaur alors en achèvement à flot.

Grande Bretagne (28) Porte-Avions (3)

Porte-avions HMS Ark Royal

HMS Ark Royal en 1939

HMS Ark Royal en 1939

Enfin un porte-avions moderne et efficace pour la Royal Navy ?

En 1918, la fusion du Royal Naval Air Service (RNAS) et du Royal Flying Corps (RFC) pour donner naissance à la Royal Air Force (RAF) fût un rude coup pour l’aéronavale britannique. Avec des budgets faméliques et une domination des terriens, les pilotes de la marine britannique devaient se contenter d’avions dépassés.
La création de la Fleet Air Arm of Royal Air Force en 1924 n’apporta guère d’évolution. Non seulement les budgets étaient toujours aussi faméliques mais les projets de porte-avions n’aboutissaient pas.
En 1923, on prévoyait la construction d’un porte-avions neuf avec 300 avions mais ce plan n’est pas mené à bien tout comme la construction prévue à partir de 1930 de quatre porte-avions de 17000 tonnes.

En 1931, l’ingénieur W.A.D Forbes lance une série d’études pour la construction d’un porte-avions dérivé des Glorious avec un double hangar et un pont d’envol inférieur sur l’avant. Cette configuration doit permettre l’emport de 60 appareils et d’augmenter les capacités de carburant et de munitions.

En 1934, est dessiné le futur Ark Royal. L’idée d’un pont inférieur est abandonné au profit d’un pont d’envol unique. La conception s’inspire de celle des Lexington américain avec une coque et un pont blindé, conception qui allait influencer tous les porte-avions britanniques à venir notamment la classe Illustrious et la classe Implacable.

Le choix d’un pont blindé s’explique par l’engagement du porte-avions dans des mers refermés (Mer du Nord, Méditerranée) où l’esquive était difficile imposant de devoir encaisser au lieu d’éviter.

C’est l’architecture britannique à l’opposée de l’architecture américaine qui protégeait davantage le flotteur que le hangar sans pont blindé, situation qui évoluera avec les porte-avions de classe United States qui succèdent aux Essex.

Le nouveau porte-avions baptisé Ark Royal (arche royale) reçoit deux catapultes, trois ascenseurs et un armement orienté vers la défense antiaérienne avec huit tourelles doubles de 114mm plus des canons antiaériens légers.

Carrière opérationnelle

Le futur HMS Ark Royal paré au lancement

Le futur HMS Ark Royal paré au lancement

-Le HMS Ark Royal (91) est mis sur cale aux chantiers Carmmell Laird de Birkenhead le 16 septembre 1935 lancé le 13 avril 1937 et admis au service actif le 16 décembre 1938.

Quand la guerre de Pologne éclate le 3 septembre 1939, l’Ark Royal basé à Scapa Flow fût chargé de missions de chasse aux sous marins dans le but de protéger le trafic maritime des îles britanniques. La destruction du paquebot Athena par l’U-30 le 3 septembre, montra la réalité de la menace.

Trois «Hunter-Killer Group» furent ainsi mis sur pied autour des porte-avions Ark Royal, Hermes et Courageous. Les avions augmentaient le rayon d’action des opérations de recherche mais faisaient des porte-avions des cibles de choix pour les torpilles allemandes.
Le 14 septembre 1939, l’Ark Royal manque d’être torpillé par le U-39 alors que son groupe de chasse traquait le U-30. Suite à la destruction du Courageous trois jours plus tard, les porte-avions sont retirés de la chasse aux submersibles.

Après avoir participé à l’opération de sauvetage du sous-marin Spearfish (25 septembre) et d’avoir le lendemain abattu un hydravion Dornier Do-18, il se lance dans la chasse aux raiders allemands, quittant Scapa Flow pour Freetown. Il va opérer jusqu’à la fin du conflit en compagnie du croiseur de bataille Renown et de quatre destroyers au sein de la force K.

Après la destruction du Graf Spee, l’Ark Royal regagna la Grande Bretagne, escortant le croiseur lourd Exeter endommagé à l’arsenal de Devonport où il arriva en février 1940.

Le HMS Ark Royal subit un grand carénage à l’Arsenal de Devonport de septembre 1940 à octobre 1941. Il subit une remise en état complète, l’embarquement de radars et le renforcement de la DCA légère.

De nouveau opérationnel en janvier 1942, il va rester déployé au sein de la Home Fleet jusqu’en juillet 1945 quand décision est prise de le redéployè en Méditerranée avec Malte pour port d’attache (en dépit de la vulnérabilité de l’île à des bombardements italiens).

Il quitte Rosyth le 8 juillet, fait escale à Douvres du 11 au 14 juillet, à Devonport du 15 au 17 juillet, à Lisbonne du 20 au 23, à Gibraltar du 25 au 28, franchit les colonnes d’Hercules le lendemain pour rallier Malte le 2 août 1945.

Il relève le Glorious qui est désarmé le 14 septembre 1945 à Malte. Durant ces cinq semaines, le groupe aérien du Glorious s’entraine à bord de l’Ark Royal pour prendre ses marques et intégrer de nouvelles unités.

L’Ark Royal était toujours déployé en Méditerranée en septembre 1948. A l’annonce des bombardements allemands sur la Norvège, il appareille de La Valette en compagnie de son escorte, retrouvant au nord-est des croiseurs de la flotte de la Méditerranée.

Il reçoit pour mission d’assurer la défense aérienne de l’île en liaison avec la RAF et de se tenir prêt à d’éventuelles attaques comme la flotte italienne ainsi que sa marine marchande.

Le futur HMS Ark Royal à rejoint son élément

Le futur HMS Ark Royal à rejoint son élément

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 22000 tonnes pleine charge 27720 tonnes

Dimensions : longueur (hors tout) 240m (ligne de flottaison) 220m largeur : 28.9m tirant d’eau 8.5m

Propulsion : 3 turbines à engrenages Parson alimentées par 6 chaudières Admiralty à trois tubes le tout dévellopant 102000ch et actionnant 3 hélices

Performances : vitesse maximale : 30 noeuds distance franchissable : 7600 miles nautiques à 20 noeuds 4600 à 4673 tonnes de carburant

Protection : ceinture 114mm pont blindé 64mm salle des machines et stocks de munitions 89mm

Armement : 16 canons de 114mm (4.5 inch) en huit tourelles doubles installés en quatre groupes de deux : deux à tribord et deux à babord, 32 canons de 2 livres en quatre affûts octuples et 32 mitrailleuses de 12.7mm en huit affûts quadruples.

La DCA est ultérieurement renforcée avec le remplacement des mitrailleuses de 12.7mm par douze canons de 20mm Oerlikon en affûts simples.

Installations aéronautiques : Un hangar de 139.5m de long sur 18.9m relié au pont d’envol par deux ascenseurs axiaux Une catapulte axiale et Six brins d’arrêt

Groupe aérien

En théorie un maximum de 72 appareils mais dans la pratique 50 à 60 appareils. Le groupe aérien embarqué en septembre 1948 était composé de chasseurs Supermarine Seafire, de bombardiers en piqué Douglas Dauntless, d’avions-torpilleurs Fairey Barracuda et d’un petit nombre de Blackburn Buccaneer, un bimoteur inspiré du CAO-600 français qui parfois cédaient la place à des Fairey Fulmar.

Equipage : 1600 officiers et marins
Porte-avions d’escadre classe Illustrious

Des porte-avions blindés
Jusqu’à la classe Malta qui marqua un relatif changement, les britanniques furent fidèles à un type particulier de porte-avions, le porte-avions blindé doté d’une architecture à l’anglaise.
Cette architecture voyait le hangar intégré pleinement à la structure du porte-avions et non comme une pièce rapportée. A ce fait était associé une solide protection.
Cette protection s’explique par les théâtres d’opérations où les porte-avions britanniques sont le plus susceptibles d’opérer à savoir la Méditerranée et la Mer du Nord, des mers resserées aux possibilités d’esquives peu nombreuses. Il faut donc encaisser à défaut d’esquiver.
Cette protection se révélera efficace mais se paiera au prix d’une construction longue et couteuse sans oublier un groupe aérien de taille réduite.
On peut aussi voir cette protection comme un investissement préventif montrant le déclassement de la Grande Bretagne. Là où les américains disposent de porte-avions en très grand nombre, les britanniques savent qu’ils ne pourront compter rapidement sur ces navires puisqu’il faut quatre à cinq ans pour construire un tel porte-avions.
Après l’Ark Royal, quatre porte-avions de ce type sont construits, des navires formant la classe Illustrious (Illustrious Formidable Victorious Indomitable), des navires qui seront suivis de la classe Implacable (Implacable Indefatigable) qui marqueront le début de la fin pour les porte-avions blindés avec une protection graduellement allégée pour faciliter constructions et réparations sans oublier d’augmenter le groupe aérien.
Paradoxalement au moment où les britanniques vont abandonner le pont blindé, les japonais avec leurs Taiho et les américains avec leurs United States vont s’y rallier même si la protection ne sera pas aussi épaisse que sur les Illustrious.
Carrière opérationnelle

Le HMS Illustrious à Devonport en 1940

Le HMS Illustrious à Devonport en 1940

-Le HMS Illustrious (87) est mis sur cale aux chantiers navals Vickers-Armstrong de Barrow-in-Furness (Cumbria) le 27 avril 1937 lancé le 5 avril 1939 et admis au service actif le 14 septembre 1940.
Affecté à la Home Fleet, il est basé à Rosyth avec de fréquents déploiements à Scapa Flow, un mouillage forain utilisé pour être mieux à même d’affronter la Kriegsmarine qui à par un clin d’oeil de l’histoire à resuscité la Hochseeflot.
Quand le conflit éclate le 5 septembre 1948, le porte-avions était immobilisé depuis mars pour carénage. Les travaux sont accélérés pour permettre au porte-avions d’être disponible le plus rapidement possible.

Lancement du HMS Formidable

Lancement du HMS Formidable

-Le HMS Formidable (67) est mis sur cale aux chantiers navals Harland & Wolf de Belfast (Ulster) le 17 juin 1937 lancé le 17 juin 1939 et admis au service actif le 21 juin 1941.
Comme son sister-ship Illustrious, il est affecté à la Home Fleet avec Rosyth et Scapa Flow pour bases.
Quand éclate le second conflit mondial, le Formidable est à la mer pour entrainer de jeunes pilotes et maintenir à niveau les pilotes confirmés. A l’annonce de l’attaque allemande, l’entrainement est annulé et le porte-avions reçoit l’ordre de prendre position en mer du nord avec son escorte.
Dès le 6 après ravitaillement à la mer, il lance les premières opérations de reconnaissance pour retrouver la flotte allemande.

Le HMS Victorious

Le HMS Victorious

-Le HMS Victorious (38) est mis sur cale aux chantiers navals Vickers-Armstrong de Wallsend (North Tyneside) le 4 mai 1937 lancé le 14 septembre 1939 et mis en service le 4 octobre 1941.
Affecté à la Home Fleet, le “victorieux” était immobilisé pour entretien à flot le 5 septembre 1948, entretien accéléré pour lui permettre de prendre la mer et de venir renforcer le Formidable.

Le HMS Indomitable

Le HMS Indomitable

-Le HMS Indomitable (92) est mis sur cale aux chantiers navals Vickers-Armstrong de Barrow-in-Furness (Cumbria) le 10 novembre 1937 lancé le 26 mars 1940 et mis en service le 12 janvier 1942.
A la différence de ces trois sister-ship, il est affecté en Méditerranée avec Alexandrie comme port d’attache. C’est le deuxième porte-avions affecté à demeure dans la Mare Nostrum avec le Glorious qui sera remplacé par l’Ark Royal avant qu’en mai 1947, le HMS Furious de classe Malta ne rejoignent l’Ark Royal et l’Indomitable.
Le 5 septembre 1948, le porte-avions était à quai à Alexandrie en compagnie du Furious (qui lui achevait un petit carénage). Il appareille pour se positionner au large de l’Egypte prêt à frapper la Libye au cas où l’Italie s’engagerait immédiatement dans le conflit.

HMS Illustrious schéma
Caractéristiques Techniques 

Déplacement : standard 23000 tonnes pleine charge 25000 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 225.6m longueur à la flottaison 216.4m largeur 29.2m tirant d’eau 8.8m
Propulsion : trois groupes de turbines à engrenages alimentées en vapeur par six chaudières Amirauté dévellopant 111000ch et entrainant trois hélices
Performances : vitesse maximale 30.5 noeuds distance franchissable 10700 miles nautiques à 10 noeuds
Protection : ceinture blindée 114mm pont d’envol 76mm Bulkheads 114mm Parois latérales du hangar 114mm Soutes à munitions 76 à 114mm. L’Indomitable à sa ceinture et les parois du hangar limitées à 68mm
Armement : seize canons de 114mm en huit tourelles doubles, installées par groupes de deux (babord avant et arrière, tribord avant et arrière) et six Pom-Pom de 40mm.
Installations aéronautiques/Groupe aérien
-Un hangar de 139.5m de long sur 18.9m de large relié au pont d’envol par deux ascenseurs axiaux 

-Une catapulte axiale

-Six brins d’arrêts

-Groupe aérien de 36 appareils en 1940 avec quinze Fairey Fulmar, dix-huit Fairey Swordfish et trois Blackburn Skua.

En septembre 1945, le nombre d’avions est porté à 44 avec seize Supermarine Seafire, seize Fairey Albacore ou Swordfish de torpillage et douze Douglas Dauntless de bombardement en piqué.

Trois ans plus tard, quand le conflit éclate, le groupe aérien se compose de Supermarine Seafire, de Fairey Barracuda de torpillage et de Douglas Dauntless en attendant soit des Curtiss Helldiver, des Blackburn Firebrand voir des LN.420 français.

Equipage : 1229 officiers et marins
Porte-avions blindés classe Implacable

A trop blindé mal emporté…..

L’Ark Royal avait intégré le concept du porte-avions très protégé à la marine britannique. Ce porte-avions unique peut être considéré comme le prototype des porte-avions de classe Illustrious, encore mieux protégés que leur ainé.
Ces porte-avions blindés démontrèrent durant le conflit leur résistance aux bombes et aux torpilles mais dès le temps de paix, les britanniques comprirent que leur obsessions de la protection avait eu pour conséquence de réduire drastiquement la taille du groupe aérien.
Sur le papier, trente-six appareils, ce nombre paraissait suffisant pour mener des opérations de reconnaissance, d’observation, de bombardement, de torpillage et de chasse. Dans la pratique de nombreux exercices contre la RAF et contre la marine française démontrèrent le contraire.
D’où la volonté de modifier rapidement les Implacable en construction. Les changements sur ces deux navires déjà sur cale ne pouvaient être que limités mais cette volonté d’augmenter le groupe aérien allait être pleinement appliqué sur les futurs Malta.
Sur les Implacable, la coque plus renflée permet l’emport d’un quatrième groupe propulsif augmentant sa vitesse, un plus dans les opérations aériennes. La protection est allégée permettant de porter le groupe aérien à sa mise en service à 48.
Carrière opérationnelle

Le HMS Implacable à la mer

Le HMS Implacable à la mer

-Le HMS Implacable (R86) est mis sur cale aux chantiers navalsFairfieldShipbuilding & Engineering Co sis à Govan le 21 mars 1939 lancé le 10 décembre 1942 et mis en service le 8 juin 1944.
Il est d’abord affecté à la Home Fleet avec pour base Portsmouth dans le sud de l’Angleterre. Cette affectation est provisoire car à terme, il doit être déployé avec son sister-ship Indefatigable en Extrême-Orient au sein de la British Eastern Fleet qui succède à la China Station en septembre 1947.
En janvier 1945, les deux porte-avions quittent l’Angleterre avec leurs destroyers d’escorte et deux pétroliers, direction Singapour.
Appareillant de Portsmouth le 12 janvier, ils font escale à Lisbonne du 17 au 19 janvier, franchissent le détroit de Gibraltar le 21, font escale à Malte du 24 au 26 janvier, à Alexandrie du 30 janvier au 2 février avant de franchir le canal de Suez les 3 et 4 février et de rallier Aden le 8 février 1945.
Ils traversent l’Océan Indien direction Triconmalee (Ceylan) où ils font escale du 13 au 17 février, histoire de réparer quelques avaries survenues sur l’Implacable. Ils reprennent ensuite la mer direction Singapour, arrivant à destination le 27 février après six semaines de mer.
Les deux porte-avions vont renforcer la future British Eastern Fleet en intégrant le 3rd Battle Squadron composé de trois cuirassés de classe Queen Elizabeth, cette force étant jugée suffisante pour dissuader le Japon de s’attaquer aux colonies britanniques en Extrême-Orient.
En septembre 1948, l’Implacable était immobilisé pour un grand carénage à l’Arsenal de Singapour et ne pouvait donc pas reprendre immédiatement la mer. Son groupe aérien à terre est cependant mis en alerte, prêt à défendre la colonie contre une attaque japonaise.

Le HMS Indefatigable

Le HMS Indefatigable

-Le HMS Indefatigable (R10) est mis sur cale aux chantiers navals John Brown & Company sis à Clydebank le 3 novembre 1939 lancé le 8 décembre 1942 et mis en service le 14 septembre 1944.
Affecté à la Home Fleet en compagnie de l’Implacable, les deux porte-avions ne tardent pas à quitter la Métropole pour rallier l’Extrême-Orient et Singapour où ils arrivent en février 1945.
Ces deux navires sont chargés avec trois cuirassés de classe Queen Elizabeth de dissuader le Japon de s’attaquer aux colonies britanniques de la région à savoir la Malaisie, Singapour et l’Inde.
Cette force respectable au moins sur le papier peut aussi s’appuyer sur les trois croiseurs de bataille et le porte-avions léger de la Koninklijke Marine (marine néerlandaise), sur l’Asiatic Fleet américaine (qui dispose d’un porte-avions et de deux croiseurs lourds) et sur les FNEO ou Forces Navales en Extrême-Orient.
En septembre 1948, l’Indefatigable était en service et opérationnel. A l’annonce des bombardements allemands, il reçoit l’ordre d’appareiller de Singapour pour prendre position au nord-est de l’ile aux Lions, se tenant prêt à toute éventualité, des patrouilles de chasse composée de Supermarine Seafire étant catapultées tout comme deux Blackburn Buccaneer chargés de trouver une possible flotte japonaise.
Après une semaine intense, les japonais n’ayant pas bougé, le porte-avions reçoit l’ordre de rentrer à Singapour.
Caracteristiques Techniques

Déplacement : standard 26000 tonnes pleine charge 32630 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 233.6m longueur à la flottaison 222.5m largeur 29.2m tirant d’eau 8.9m

Motorisation : quatre groupes de turbines à engrenages alimentées en vapeur par huit chaudières Amirauté développant 148000ch entrainant quatre hélices

Performances : vitesse maximale 32.5 noeuds distance franchissable 12000 miles nautiques à 10 noeuds

Protection : ceinture 114mm pont d’envol 76mm Bulkheads 51mm parois latérales du hangar 51mm soutes à munitions 76 à 114mm

Electronique : un radar d’altimétrie type 277, un radar de veille aérienne type 279, un radar de veille aérienne type 281, six radars de conduite de tir type 282 (artillerie légère) et quatre radars de conduite de tir type 285 (artillerie de 114mm)

Armement : huit tourelles doubles de 114mm en quatre groupes de deux (bâbord avant tribord avant tribord arrière bâbord arrière), un affût quadruple Pom-Pom et cinq affûts octuples et vingt-quatre canons de 20mm en douze affûts doubles.
Installation d’Aviation/Groupe aérien :
-Pont d’envol de 231.6m de long sur 27.4m de large équipé d’une catapulte hydraulique, de neufs brins d’arrêt et de trois barrières pour retenir un avion ayant manqué les brins.
-Deux ascenseurs axiaux, un ascenseur avant de 13.7m de long sur 10.1m et un ascenseur arrière de 13.7m sur 6.7m, le premier ne déservant que le hangar supérieur, le second les deux hangars.
-Hangar supérieur mesure 139.6m de long et le hangar inférieur de 63.4m de long, leur largeur est identique avec 18.9m et une hauteur de 4.3m.
-430000 litres de carburant
-Groupe aérien d’avant guerre composé de 48 appareils, des chasseurs Supermarine Seafire MkV (vingt-quatre), des avions torpilleurs Fairey Barracuda (huit), de quatre Blackburn Buccaneer et des bombardiers en piqué Douglas Dauntless (douze).

Equipage : 1800 officiers et marins