Le Conflit (228) Méditerranée (8)

Les troupes françaises assurant la défense de l’île de Beauté étant placées sous l’autorité du Commandement des Forces de Défense de la Corse (CFDC) et comprend les moyens suivants :

-Secteur Nord : 373ème régiment d’infanterie alpine (373ème RIA), 3ème régiment de mitrailleurs (3ème RMitr) et 604ème Groupe d’Infanterie de l’Air (604ème GIA)

-Secteur Sud : 173ème régiment d’infanterie alpine (173ème RIA) et 5ème régiment de mitrailleurs (5ème RMitr)

-Artillerie : 92ème Régiment d’Artillerie de Montagne (92ème RAM), 363ème Régiment d’Artillerie Lourde Portée (363ème RALP).

Le premier régiment comprend un 1er groupe à Bastia (canons de 75mm TAZ modèle 1939), un 2ème groupe à Bonifaccio (canon de 75mm TAZ modèle 1939), un 3ème groupe à Ajaccio (canon de 155C modèle 1917S) et un 4ème groupe à Porto-Vecchio (canon de 155C modèle 1917S).

Le second régiment comprend deux groupes à Ajaccio avec des canons de 155 GPF-T.

-30ème BCC (Renault R-40) stationné à Bastia

-Groupement Motorisé de Corse (GMC) : stationné à Ajaccio c’est l’équivalent d’un GRDI mais avec des capacités réduites soit douze chars légers Hotchkiss H-39, huit automitrailleuses de découverte Panhard AMD-178 et des fusiliers motocyclistes.

-Régiment de Pionniers de Corse stationné à Corte

Des renforts ont été envoyés dès septembre 1948 pour faire face à tout éventualité et pour montrer la détermination des alliés en l’occurrence la 3ème Division marocaine (2ème Régiment de Tirailleurs Marocains et 21ème Régiment de Zouaves) et la 27ème Demi-Brigade de Chasseurs Alpins (27ème DBCA _87ème 91ème et 95ème BCA) qui sera suivie par la suite du reste de la 17ème DI.

En novembre 1948 la 4ème DIT (Division d’Infanterie Tchécoslovaque) qui est en réalité une DLI est envoyée en Corse.

Cela nous donne donc a minima trois divisions d’infanterie plus des unités indépendantes ce qui est tout sauf négligeable.

A cela s’ajoute des fortifications pour profiter d’un terrain globalement favorable au défenseur.

Suite à la victoire de novembre 1948, le dispositif français à été retaillé, la léthargie italienne ne justifiant pas de maintenir des forces importantes qui pourraient être plus utiles ailleurs.

Le Commandement Militaire de Sardaigne créé le 1er décembre 1948 comprend les unités terrestres suivantes :

-4ème Division Légère d’Infanterie (4ème DLI) déployée dans le Nord de l’île

-83ème Division d’Infanterie d’Afrique (83ème DIA) déployée dans le Sud de l’île

Char léger modèle 1940R dit Renault R-40

-64ème BCC (Renault R-40)

-83ème GRDI (Panhard AMD-178B et Hotchkiss H-39)

-5ème RCA (AMD-178B et AM modèle 1940P)

-180ème RALT (155 GPF-T) et 17ème RLA (canons de 75mm TAZ modèle 1939)

-Groupe Nord : torpilleurs légers L’Entreprenant et Le Farouche, chalutier ASM La Lorientaise, aviso-dragueurs La Gracieuse et La Moqueuse, vedettes lance-torpilles VTB-41/43/45/47/49, sous-marins Ile d’Aix et Ile d’If

-Groupe Sud : croiseur léger Latouche-Treville, contre-torpilleurs Dunois et La Hire, torpilleurs légers Kabyle et Bambara, aviso-dragueurs Commandant Duboc et Commandant Rivière, pétrolier-caboteur Aube, remorqueur Amarante

-4ème division de torpilleurs (4ème DT) torpilleurs légers Annamite Hova Somali Touareg

-Mouilleur de mines Vauquois

-Chasseurs de sous-marins CH-43 et CH-44

-Vedettes lance-torpilles VTB-15, 17, 19 et 21 de la 3ème Escadrille Légère de la Méditerranée (3ème ELM)

-Deux remorqueurs civils du port d’Ajaccio sont utilisés pour les manœuvres de port.

A ces moyens affectés de manière pérenne en Corse s’ajouteront naturellement les moyens de la 2ème Escadre basée à Toulon, l’Amirauté ayant fait renforcer les dépôts de Corse en terme de carburant et de munitions pour éviter des aller-retour énergivores et chronophages en direction de Toulon.

Les autres navires français engagés sont issus de la 2ème Escadre basée à Toulon, de la 4ème Escadre basée à Mers-El-Kébir et de la 6ème Escadre légère basée à Bizerte.

La première doit protéger la Corse, la deuxième la Sardaigne et la troisième doit aider les navires britanniques à protéger Malte, véritable avant-poste du protectorat tunisien.

Les navires suivants sont engagés :

-Porte-avions Commandant Teste et Joffre

-Cuirassés Bretagne (protection rapprochée du porte-avions Commandant Teste) Provence (protection rapprochée du porte-avions Joffre) Strasbourg (NdA Le Dunkerque est déployé à Gibraltar pour contrer d’éventuels raiders allemands) Richelieu Jean Bart Clemenceau

Le croiseur lourd Dupleix

-Croiseurs lourds Suffren Algérie Dupleix Saint Louis

-Croiseurs légers Emile Bertin La Galissonnière Jean de Vienne La Marseillaise De Grasse

-Contre-torpilleurs Aigle Albatros Vauquelin Tartu Le Malin Le Terrible Le Triomphant L’Indomptable Hoche Marceau Desaix Kleber D’Assas

-Torpilleurs d’escadre Hussard Spahi (escorte du Commandant Teste) L’Inconstant Lancier(escorte du Joffre) L’Eveillé L’Alerte (escorte du Bretagne) Mameluk Casque(escorte du Provence) Lansquenet Fleuret (escorte du Strasbourg) Corsaire Flibustier (escorte du Richelieu) L’Opiniatre L’Aventurier (escorte du Jean Bart) La Rapière et L’Hallebarde (escorte du Clemenceau)

-Sous-marins : Le Glorieux Le Heros Belle Ile Saint Marcouf La Bayadère Perle (mouillage de mines) L’Artemis La Cornelie Nivôse Aber Wrach

-Navires légers : les navires présents à Toulon et non déployés en Sardaigne ou en Corse vont avoir pour mission de sécuriser les approches de la cite varoise pour protéger la sortie et la rentrée des navires majeurs et pour empêcher les sous-marins italiens de prendre leurs aises au large de Toulon.

-Navires de soutien : pétrolier-ravitailleur d’escadre La Saône accompagne l’escadre en mer alors que son sister-ship Le Liamone est envoyé au mouillage aux Salins d’Hyère en compagnie du remorqueur Goliath.

Le ravitailleur rapide Adour est en alerte à Toulon en compagnie du cargo rapide Tlemcen

Le mouilleur de filets Gladiateur est envoyé à Aspretto pour servir de bâtiment-base.

-GC-I/17 : Bloch MB-159 et Bréguet Br700C2

-GRC-Corse (GC I/13) : trois escadrilles de Dewoitine D-520

-Escadrille 24C : hydravions de chasse Dewoitine HD-780

-63ème EBLg : Glenn-Martin 167F et 187F

-Escadrille 6T : hydravions Latécoère Laté 299-7

-Escadrille 23E : hydravions Bréguet Br790

-GAO-538 : huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123

-GR-IV/36 : Bloch MB-178

-Un Etat-Major installé à Cagliari-Elmas

Bréguet Br700C2, l’un des chasseurs biplaces de l’armée de l’air

-GC-II/17 (Bloch MB-159 et bimoteurs Bréguet Br700C2)

-ERC-515 : Arsenal VG-39

-Une escadrille de Dewoitine D-520 détaché du GRC-Corse

-36ème EBLg : Douglas DB-7D

-GR-III/39 : Bloch MB-176

Le Potez-CAMS 141

-Det.14E : hydravions Potez-CAMS 141

-Det.12T : hydravions Bloch MB-481

Le Conflit (227) Méditerranée (7)

Tout en maintenant la flotte italienne et l’Italie sous pression, les alliés vont réfléchir à une opération majeure avec un objectif ambitieux : neutraliser la flotte italienne dans ses ports puisqu’elle refusait le combat en haute-mer.

C’est l’acte de naissance de l’opération JUDGMENT (Jugement) qui à pour origine un plan imaginé par le capitaine de vaisseau Lyster en pleine guerre italo-ethiopienne.

Alors que les tensions entre Rome et Londres menaçaient de dégénérer en conflit ouvert, le commandant du porte-avions HMS Glorious proposa une frappe préventive contre la flotte italienne embusquée à Tarente et donc menaçant la ligne de communication britannique entre Malte et le canal de Suez.

Ce plan n’à pas été exécuté immédiatement mais il n’à pas été oublié et dès que la guerre menaçait vraiment en Europe le plan à été ressortit mais dans une version impliquant les français et à une échelle bien plus importante avec l’objectif d’attaquer EN MÊME TEMPS TOUTES les bases navales italiennes et faire sombrer dans la rade cuirassés, croiseurs et porte-avions italiens.

Rien n’aurait empêché le déclenchement de l’opération JUDGMENT dès le début du mois d’octobre mais on à préféré l’opération SCIPION et l’invasion de la Sardaigne.

Ensuite le déclenchement de cette opération aurait été possible mais le mauvais temps et de multiples contre-temps ont repoussé l’opération au mois de janvier 1949 alors que les alliés soupçonnaient l’Axe de préparer un mauvais coup.

L’opération JUDGMENT doit viser les ports et les bases navales de Gênes, de La Spezia, de Naples, d’Augusta, de Brindisi et d’Ancone avec l’engagement des porte-avions Joffre Commandant Teste HMS Ark Royal Indomitable Furious, d’unités de bombardement et d’assaut aéromaritime de l’Aviation Navale, de l’Armée de l’Air, de la Fleet Air Arm et de la Royal Air Force.

Les sous-marins doivent servir d’éclairer et achever les navires qui auraient été endommagés au large ou alors qui auraient réussi à appareiller.

Les unités de surface doivent tenir une sorte de blocus des côtes en menant des bombardements littoraux pour forcer la flotte italienne au combat.

Des raids commandos sont également prévus mais très vite certains officiers de marine vont craindre une opération trop complexe, trop dure à gérer sur la durée.

En 2004 l’Ecole Navale de Brest à organisé un jeu de guerre avec le plan initial. Cette simulation à été menée d’abord avec les moyens de communication d’aujourd’hui pour voir la faisabilité d’une opération aussi complexe.

De nombreux problèmes ont été mis à jour ce qui laisse imaginer une simulation organisée avec les moyens de commandement et de contrôle de 1949. Sans surprise la deuxième simulation à été pire que la première.

La variante finale de l’opération JUDGMENT prévoit ainsi des assaut sur la région de Gênes (Gênes et La Spezia), Naples et Tarente mais abandonne les autres cibles.

L’aviation basée à terre et embarquée doit donner le premier assaut sur les ports et les bases navales des régions citées plus haut.

Les sous-marins doivent éclairer les différents groupe occasionnels mais les groupes de surface doivent rester en retrait pour soit soutenir les porte-avions ou faire face à un appareillage brutal et sans préavis de la flotte italienne comme si Supermarina voulait faire tapis comme on dit au poker.

En revanche les opérations de type commando sont abandonnées au grand dam des Royal Marines et des compagnies de débarquement françaises.

L’opération initialement prévue pour le 5 janvier est repoussée au 10 puis finalement au 15 quand le temps s’améliore enfin pour permettre l’utilisation de l’aviation embarquée et de l’aviation basée à terre.

Les italiens sont-ils au courant ? Ils se doutent de quelquechose car les alliés font sortir beaucoup de navires, que les agents italiens font remonter beaucoup d’informations et que les rares avions de reconnaissance italien parvenant au dessus des bases alliées découvrent des ports quasiment vides.

Trois groupes occasionnels sont créés, une Force G pour s’attaquer à Gênes et à La Spezia, une Force N pour viser Naples et une Force T pour viser Tarente. Chaque force comprend des navires français et britanniques.

-Porte-avions Joffre et HMS Ark Royal

-Cuirassé Provence (escorte du Joffre) Richelieu Clemenceau

-Croiseurs lourds Suffren Dupleix

-Croiseurs légers Chateaurenault Guichen HMS Bonaventure

-Contre-Torpilleurs Aigle Albatros Desaix Kleber La Tour d’Auvergne

-Torpilleurs d’Escadre L’Inconstant Lancier (protection du Joffre) Mameluk Casque (protection du cuirassé Provence) Corsaire Flibustier (protection du Richelieu) Rapière Hallebarde (protection du Clemenceau)

-Destroyers HMS Gallant Garland (protection de l’Ark Royal)

-Sous-marins Le Glorieux La Réunion Ile de Bréhat HMS Urchin

En ce qui concerne la partie aérienne il y à d’abord deux groupes aériens embarqués sur les «ponts plats» en l’occurrence la 6ème Flottille d’Aviation Navale (6ème FAN) embarquée sur le premier porte-avions français et le 2nd Carrier Air Group (2nd CAG) embarquée sur celui qui est considéré comme le premier porte-avions britannique vraiment moderne et efficace.

La 6ème FAN dispose de chasseurs embarqués Dewoitine D-790 (version embarquée du D-520), des bombardiers-torpilleurs Latécoère Laté 299-5 (évolution du 299 qui devait beaucoup à l’hydravion Laté 298), des bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420 et des bimoteurs de reconnaissance SNCAO CAO-610, évolution du CAO-600.

Le 2nd CAG disposait lui de chasseurs Supermarine Seafire Mk V (version embarquée du Spitfire), des bombardiers-torpilleurs Fairey Barracuda, des bombardiers en piqué Douglas Dauntless et des bimoteurs de reconnaissance Blackburn Buccaneer.

A cela va s’ajouter des unités de l’Aviation Navale basées à terre en l’occurrence dans le sud de la France. Les unités d’avions de combat vont essentiellement mener des actions contre les infrastructures terrestres alors que les hydravions seront davantage chargés d’éclairer la flotte, de la couvrir contre une potentielle offensive sous-marine italienne, les submersibles transalpins étant considérés comme les éléments les plus efficaces de la Regia Marina.

Sont engagées les escadrilles 2R (Consolidated Catalina), 4T (Latécoère Laté 299-7), 2B (Bloch MB-481), 6B (Bloch MB-175T), 2C (Dewoitine D-551) et 8T (Lioré et Olivier Léo 456)

Et l’armée de l’air dans tout cela ? Elle mobilise les moyens déployés dans le Sud-Est que nous avons déjà vu plus haut notamment ceux du GRAVIA-VA et des unités qui dépendent directement de l’Armée de l’Air qu’elles soient de chasse, de reconnaissance ou de bombardement.

Ce sont donc les Douglas DB-7D de la 33ème EBLg, les Lioré et Olivier Léo 451 de la 23ème EBM et les Bloch MB-162 de la 17ème EBL.

-Porte-avions Commandant Teste

-Cuirassé Bretagne (protection rapprochée du Commandant Teste) Dunkerque Strasbourg Nelson Prince of Wales

-Croiseur lourd Saint Louis

-Croiseurs légers Gambetta Condé HMS Arethusa Uganda Newfoundland

-Contre-Torpilleurs Chevalier Paul L’Audacieux Le Malin Le Triomphant Du Guesclin

-Torpilleurs d’Escadre Hussard Spahi (protection du Commandant Teste) L’Eveillé L’Alerte (protection du cuirassé Bretagne) Le Hardi L’Epée (protection du Dunkerque) Lansquenet Fleuret (protection du Strasbourg)

-Destroyers HMS Glowworm Greyhound (protection du Nelson) Grenade Griffon (protection du Prince of Wales)

-Sous-marins Aurore Venus La Gorgone HMS Sea Nymph

Sur le plan aérien, on trouve tout d’abord la 10ème Flottille d’Aviation Navale (10ème FAN) embarquée sur le porte-avions, une flottille disposant de chasseurs Bloch MB-159M, des bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420, des bombardiers-torpilleurs Latécoère Laté 299-5 et des avions de reconnaissance et d’éclairage SNCAO CAO-610.

En ce qui concerne les unités basées à terre, on trouve l’escadrille 23E (Bréguet Br790), 2E (Potez-C.A.M.S 143), 12E (SNCAO CAO-700M), 12T (Bloch MB-481), 16E (SNCAO CAO-700M) et 12B (Lioré et Olivier Léo 456).

L’Armée de l’Air va engager des moyens venus d’Afrique du Nord mais aussi de Sardaigne en dépit des réticences à affaiblir les défenses d’une île que les alliés veulent conserver même si devant penser à une guerre globale ils ne peuvent engager tous leurs moyens sur cette première conquête de la guerre.

On trouve les Douglas DB-7D de la 36ème EBLg, les Bloch MB-176 du GR III/39 (utilisé en mission de reconnaissance armée), les Amiot 354 de la 25ème EBM et les bombardiers lourds de la 27ème EBM (CAO-700, CAO-710 et Bréguet Br482, les hexamoteurs Amiot 415 étant maintenus en réserve).

La Royal Air Force (RAF) va engager des unités venant du Bomber Command et du Coastal Command, unités basées soient à Malte ou en Egypte. Les aérodromes français de Sardaigne et de Tunisie vont également être utilisés pour d’évidentes raisons logistiques.

Pour la Force N, les britanniques vont engager les Short Stirling du squadron 97, les Bristol Beaufighter du squadron 135 et les Supermarine Walrus du squadron 202.

-Porte-avions HMS Furious et Indomitable

-Cuirassés Bourgogne Barham Rodney

-Croiseurs lourds Charlemagne HMS Hawke Raleigh

-Croiseurs légers La Galissonnière La Marseillaise HMS Penelope Phoebe Hermione

-Contre-Torpilleurs Vauquelin Tartu Baya

-Torpilleurs d’Escadre Lannes Augereau (protection du cuirassé Bourgogne)

-Destroyers HMS Ilex Intrepid (protection du porte-avions HMS Furious) Impulsive Ivanhoe (protection du porte-avions HMS Indomitable) Imogen Isis (protection du HMS Barham) Dainty Grafton (protection du HMS Rodney)

-Sous-marins L’Andromaque Minerve La Cornelie HMS Umbria

Sur le plan aérien, les britanniques mobilisent déjà deux groupes aériens embarqués, les 4th& 6th Carrier Air Group (CAG) qui sont les bras armés respectivement des HMS Indomitable et Furious soit un porte-avions blindé, un Fleet Carrier et un porte-avions lourd paradoxalement (ou pas) moins protégé.

Le premier comprend des chasseurs Supermarine Seafire Mk V, des bombardiers-torpilleurs Fairey Barracuda et des bombardiers en piqué Douglas Dauntless. Le second comprend des Seafire Mk VII, des bombardiers-torpilleurs Fairey Barracuda, des bombardiers en piqué Douglas Dauntless et des bimoteurs de reconnaissance et d’éclairage Blackburn Buccaneer.

Dans le domaine des unités basées à terre on trouve d’abord des unités de l’Aviation Navale, the French Fleet Air Arm pour les anglais. On trouve l’escadrille 22E (CAO-700M), l’escadrille 16T (Lioré et Olivier Léo 456), l’escadrille 8R (Bréguet Br790), l’escadrille 6E (Potez-C.A.M.S 143) et l’escadrille 10B (Bloch MB-175T).

L’armée de l’air n’est pas en reste engageant un groupe de la 45èm EBLg venu du Maroc avec ses Douglas DB-7D ainsi que la 46ème EBM volant sur Lioré et Olivier Léo 458.

La Royal Air Force (RAF) va engager des unités venant du Bomber Command et du Coastal Command, unités basées soient à Malte ou en Egypte. Les aérodromes français de Sardaigne et de Tunisie vont également être utilisés pour d’évidentes raisons logistiques.

Pour la Force T donc les britanniques vont engager les Armstrong-Whitworth Whitley du squadron 166, les Bristol Blenheim du squadron 55, les Lockheed Hudson du squadron 500 et les Bristol Beaufighter du squadron 135.

Théoriquement les trois forces doivent opérer en même temps pour obtenir un effet de surprise et un effet militaire maximal. Malheureusement la coordination bien que travaillée entre état-majors ne sera pas aussi parfaite qu’espérée.

De plus la météo va jouer un vilain tour aux alliés les obligeant à décaler de quelques heures les raids sur Naples et Tarente, les unités aériennes engagées tombant donc sur des défenseurs qui seront tout sauf surpris.

Et au final qu’es-ce que cela à donné ? Ils sont spectaculaires à La Spezia, mitigés à Naples et médiocres à Tarente.

Plus que les navires en eux mêmes ce sont surtout les infrastructures qui ont souffert ce qui sur le moment est une perte moins spectaculaire qu’un cuirassé ou un croiseur mais qui agit comme un acide lent.

De nombreux kilomètres de quai sont détruits, des grues se sont effondrées dans les bassins, des réservoirs de carburant incendiés, des ateliers détruits, plusieurs dépôts de munitions disparaissent dans de spectaculaires explosions

A cela s’ajoute des ponts détruits, des kilomètres de voies ferrées et de route à reconstruire, des épaves d’avions et d’hydravions à dégager….. .

Clairement l’ambitieux objectif de détruire la marine italienne dans ses bases à été un échec mais mine de rien le coup pour la Regia Marina à été rude, elle qui avait déjà subit des pertes sensibles durant les premières semaines du conflit.

La perte la plus spectaculaire est probablement celle du cuirassé Conte di Cavour. Présent à La Spezia, il devait appareiller la veille pour une mission de recherche et de destruction en Mer Tyrrhénienne. Hélas (ou pas) pour lui une avarie l’immobilisa. On imagine ce que cela aurait donné si il avait déboulé tel un chien dans un jeu de quille dans la zone d’évolution de la Force G.

Alors que les réparations venaient d’être achevées et que les chaudières étaient mises sous pression, une alerte aérienne retentit.

A l’époque point de filets de camouflage ou de complexe dispositif de masquage fumigène. La base était pourtant largement exposée aux bombardiers français venus de Provence ou de Corse. On ne peut que s’étonner d’une défense plutôt faible pour une cible aussi sensible.

Alors que la DCA fait rage, les Loire-Nieuport LN-420 et les Latécoère Laté 299-5 passent à l’attaque couverts par les Dewoitine D-790.

Si trois bombardiers en piqué, deux avions torpilleurs et un chasseur sont abattus, pas moins de six bombes de 500kg et quatre torpilles touchent le cuirassé qui coule droit.

Quoi qu’il arrive, le navire est hors service pour un très long moment qui s’avera finalement définitif, le cuirassé un temps renfloué sera définitivement coulé le 17 mars 1952 mais ceci est une autre histoire.

Les autres cuirassés présents à La Spezia et à Gênes sont plus ou moins endommagés mais moins gravement que le Conte di Cavour.

C’est le cas de son sister-ship Giulio Cesare touché par une bombe de 250kg ou encore du Littorio touché par une bombe et endommagé par le souffle d’autres projectiles. Le Vittorio Veneto lui est intact si on excepte des éclats de pierre d’un quai et le souffle de plusieurs projectiles tombés à proximité.

A Tarente l’Andrea Doria est miraculeusement épargné par les bombes et les torpilles britanniques mais ce ne sera que partie remise car le 24 janvier 1949 dans ce qu’on pourrait appeler les prolongations de JUDGMENT, le sous-marin français Phenix parvient à envoyer le cuirassé transalpin par le fond avec une gerbe de quatre torpilles. Hélas l’équipage n’aura pas l’occasion de revenir à Bizerte pour fêter son succès puisqu’il sera coulé le lendemain par les charges de profondeur d’un CANT Z-506 en maraude.

Son sister-ship Caio Duilio est touché par une bombe de 250kg et une torpille n’explose pas ce qui aurait provoqué de terribles dégâts puisqu’elle à heurté la ceinture blindée au niveau d’une soute à munitions !

Le Roma et l’Impero étaient eux à la mer, le premier pour une mission de présence et le second pour couvrir un convoi à destination de l’Afrique du Nord.

Sans le savoir il est passé à moins de 25 miles nautiques de la Force T nettement moins puissante ! Nul doute qu’une interception aurait changé le cours de la guerre en Méditerranée.

A l’annonce des bombardements, les deux cuirassés reçoivent l’ordre de se replier sur Brindisi. Cette décision fera polémique, certains estimant qu’il aurait mieux fallut envoyer les cuirassés chercher les groupes de combat ennemis.

Prétextant un problème de communication, le cuirassé Marcantonio Colonna prétendra ne pas avoir reçu le message de repli et continuera sa mission de chasse entre Malte et la Libye mais heureusement pour lui (ou malheureusement pour la marine italienne), il ne trouvera aucun navire allié.

Le dernier né des cuirassés italien se replia sur Brindisi et participa à la protection antiaérienne du port, arrivant en plein raid aérien allié ! Il revendiqua la destruction de douze bombardiers mais problème les archives alliées ne trouvent aucune trace de ces pertes. Es-ce à dire que ses pertes non pas existées ? Non mais elles sont probablement exagérées.

En ce qui concerne les porte-avions, les deux «ponts plats» italiens sont en mer ce qui inquiète les alliés qui craignaient une brutale contre-attaque italienne mais heureusement pour eux elle n’aura pas lieu.

L’Italia à l’annonce des raids sur Naples court au «son du canon» pour couvrir le grand port méridional avec sa chasse. Son intervention très vite connue des alliés à semble-t-il poussé le haut-commandement allié à interrompre prématurément l’opération JUDGMENT même si cette hypothèse fait débat chez les historiens.

Le Don Juan de Austria déployé au sud du canal d’Otrante lance ses avions pour couvrir Tarente contre un nouveau raid des bombardiers alliés mais ses chasseurs ne trouvent aucune cible à se mettre sous la dent.

Les croiseurs lourds ne sont pas plus épargnés que les cuirassés. Le Fiume qui avait déjà été endommagé lors d’une escorte de convois vers l’Afrique du Nord (deux bombes) et lors de l’opération SCIPION (une bombe) est à nouveau touché par une bombe alors que le navire était au mouillage à Tarente. Les dégâts sont heureusement plus limités que précédemment.

Le Gorizia patrouillait au large de Brindisi quand l’opération JUDGMENT est déclenchée. Il va aider la DCA du port contre les aviations britanniques et françaises, revendiquant huit appareils abattus (quatre reconnus) ce qui lui vaudra en retour de recevoir une bombe qui provoque des dégâts importants mais pas dramatiques. Il va d’ailleurs poursuivre sa carrière après quelques jours de réparations.

Son sister-ship Pola à quai à La Spezia ressort indemne de l’opération et peut se targuer d’avoir abattu deux avions embarqués français.

Le Ragusa qui avait participé à SCIPION mais sans engagement majeur en raison de consignes trop prudentes était immobilisé au bassin à Naples pour des travaux de maintenance. Cela le sauve d’une torpille britannique mais pas d’une bombe qui détruit un affût double de 100mm qui ne sera d’ailleurs pas remplacé avant l’opération MERKUR.

Son sister-ship Nissa était en mer à la recherche d’un convoi allié entre la Tunisie et l’Egypte, convoi qui n’à jamais existé ! (on apprendra par la suite que les italiens avaient été intoxiqués par un agent double et par un faux trafic radio).

Equipé d’un radar expérimental (si mauvais dirons ses marins qu’il à du être fourni par les britanniques), il ouvre le feu sur des formes indistinctes mais ne met aucun coup au but et pour cause.

Il est survolé à plusieurs reprises par des avions de reconnaissance ennemis et met cap sur Tarente, arrivant quelques heures après le dernier raid ennemi sur la base. On imagine facilement la réaction des marins du croiseurs lourd à leur retour…… .

Dans le domaine des croiseurs légers, citons le cas du croiseur-éclaireur Ciao Mario qui après avoir échappé aux bombes ennemies le 15 janvier 1949 appareille en fin d’après midi pour retrouver la flotte ennemie et la châtier.

Il passe la nuit en mer, tirant plusieurs fois des obus éclairants pour retrouver l’ennemi mais sans succès. Au contraire c’est l’ennemi qui va le retrouver.

Le 16 vers 11.30 une brutale explosion secoue le navire alors qu’il se trouvait au large de l’île d’Elbe.

On pense d’abord à une mine mais on sait aujourd’hui que c’est le sous-marin britannique HMS Sea Nymph qui avait lancé deux torpilles qui ne laissèrent aucune chance à l’unité de classe Capitani Romani qui coule en moins de vingt minutes.

Et côté allié ? Faute de riposte italienne, aucun navire n’est endommagé ou même coulé et les seules pertes concernent l’aviation qu’elle soit basée à terre ou embarquée.

L’expérience acquise est précieuse notamment en terme de coordination entre chasseurs, bombardiers-torpilleurs et bombardiers en piqué ce qui sera capital pour une future bataille aéronavale majeure du côté de la Grèce.

En revanche si les bases italiennes sont endommagées plus (La Spezia,Gênes) ou moins (Tarente, Naples), si de nombreux navires sont coulés ou endommagés, l’espoir de neutraliser la marine italienne dans ses ports à donc été un échec.

Certains reprocheront aux planificateurs d’avoir abandonné le projet de bombarder les côtes et de mettre à terre des «commandos» pour amplifier l’impact des bombardements aériens. Es-ce que cela aurait changé des choses ?

Rien n’est moins sur car cela aurait exposé des unités précieuses _croiseurs, contre-torpilleurs, destroyers voir cuirassés_ à une revanche de la Regia Aeronautica ou à une sortie de navires encore en état avec la possibilité de pertes très lourdes des deux côtés.

De toute façon les alliés n’ont pas vraiment le temps de gamberger. Des infos recueillies un peu partout annonce une opération majeure du côté de l’Axe et mieux vaut être prêt à y faire face qu’à ressasser ce que certains considèrent comme une occasion manquée.

Le Conflit (225) Méditerranée (5) (1ère partie)

Pour prendre pied dans le nord de l’île les français choisissent l’embouchure de la rivière Coghinas, un endroit où un débarquement était attendu mais qui est pourtant mal défendu. Ce paradoxe s’explique probablement par le fait que c’était tellement attendu que ce serait finalement inattendu que l’ennemi prenne pied ici. Inutile de préciser que les italiens vont s’en mordre rapidement les doigts.

Le dispositif naval français comprend les moyens suivants :

-Cuirassé Bretagne (navire-amiral)

-Croiseur lourd Algérie

-Croiseur léger Jean de Vienne

-Contre-torpilleurs Aigle et Vauquelin

-Torpilleurs d’escadre L’Eveillé et L’Alerte

-Torpilleurs légers Kabyle et Tonkinois

-Chalutiers armés La Toulonnaise et La Sétoise

-Des sous-marins sont déployés en sentinelle à l’entrée du Golfe d’Alsinara (L’Hermione Belle Ile) et près de La Maddalena (Cornélie Ile d’If)

-Ravitailleur rapide Tarn

-Remorqueurs Aconit et Edelweiss venus de Toulon

Le transport des troupes engagées (83ème DIA 83ème GRDI 64ème BCC) est assuré par les cargos Charles LD Diderot Finistere Etang de Thau, le paquebot Côte d’Albatre. Le pétrolier Roxane assurer le ravitaillement en carburant nécessaire pour les véhicules engagés dans l’opération.

11 octobre 1948 à l’aube, le temps est frais mais il n’y à ni pluie ni vent. L’artillerie navale ouvre le feu sur les défenses côtières déjà passablement malmenées par l’aviation depuis plusieurs jours. Le croiseur lourd Algérie détaché de la 2ème Escadre est le premier à entrer dans la danse avec ses huit canons de 203mm.

Il est suivi par le cuirassé Bretagne et enfin par le croiseur léger Jean de Vienne. Ce sont donc huit canons de 203mm, huit de 340mm et neuf de 152mm qui vont tirer respectivement 124, 72 et 204 projectiles donnant à la zone du débarquement un aspect lunaire rappelant le premier conflit mondial.

Au delà des dégâts directs _un dépôt de munition est par exemple touché par un obus de 340mm avec les conséquences faciles à imaginer_ c’est la panique et la confusion provoquées qui vont faire le jeu des troupes françaises qui vont prendre pied couverts par l’aviation venant de Corse qui va se charger d’appuyer et de protéger les tirailleurs algériens. L’artillerie navale continue son tir mais la marine allonge son tir pour éviter les tirs fratricides et surtout bloquer l’arrivée d’éventuels renforts italiens.

Au délà de la légitime confusion d’une opération réelle, au delà de l’inexpérience des troupes françaises en terme de débarquement, la mise à terre se passe bien.

Les derniers points de résistance ennemis sont vite neutralisés, la tête de pont est peu à peu élargie et dès la fin de matinée, le haut-commandement autorise la mise à terre des moyens motomécaniques.

Ce sont d’abord les Panhard AMD-178B («Pan Pan») qui sont mises à terre via un système de plate-formes sur lesquelles sont déposées plusieurs véhicules.

Elles sont ensuite tractées par des remorqueurs venus de Toulon, les Aconit et Edelweiss. Ce ne sont pas encore les chalands de débarquement mais c’est une première méthode plutôt efficace.

Ces automitrailleuses vont aider les Turcos à briser une contre-offensive de la 12ème DI et quand cette dernière lancera une nouvelle attaque à la tombée de la nuit (dans l’espoir d’échapper aux fourches caudines de l’artillerie de marine et de l’aviation), les AMD à canon de 25mm étaient accompagnés de chars légers Hotchkiss H-39. Autant dire que face à des canons de 25mm et de 37mm long c’était pour ainsi dire perdu d’avance.

Etrangement les italiens n’ont pas engagé leur compagnie de chars M-15/42 stationnée sur leur base navale installée à La Maddalena. Ils craignaient peut être un assaut direct sur la base ou alors qu’avec un ciel dominé par l’ennemi ils ne pourraient pas la déplacer sans souffrir de pertes importantes.

Quand elle sera engagée le lendemain (après un transbordement acrobatique en pleine nuit), elle sera attendue par les chars Hotchkiss H-39 et Renault R-35 mais aussi par des Turcos solidement retranchés disposant de canons antichars de 47mm qui transformèrent les blindés italiens en torches.

Après trois jours à sécuriser leur tête de pont, les troupes françaises mettent cap sur le nord-est direction la base navale de La Maddalena. La base navale italienne est défendue mais plus symboliquement qu’autre chose.

Elle tombe le 17 octobre, les installations largement endommagées par les combats et des sabotages, des navires y sont sabordés mais beaucoup se sont refugiés en Italie péninsulaire.

La DIA qui à subit peu de pertes se réorganise pour avancer vers le sud et rejoindre les forces venues des autres têtes de pont. On surveille avec attention une possible réaction italienne par exemple un coup de main venu d’Italie mais elle ne viendra jamais.

Le dispositif naval est allégé et seuls le croiseur léger Jean de Vienne, les contre-torpilleurs Aigle et Vauquelin, les torpilleurs légers Kabyle et Tonkinois restent ce qui suscitera une certaine inquiétude en cas d’intervention massive de la flotte italienne.

Ce groupe occasionnel baptisé Groupe S va tirer contre terre et surveiller l’arrivée éventuelle de renforts italiens. Quels navires légers tenteront leur chance, certains passeront mais d’autres seront envoyés par le fond.

Et les autres navires ? Le cuirassé Bretagne et ses torpilleurs d’escorte vont retrouver le porte-avions Commandant Teste, le croiseur lourd Algérie rentre à Toulon. Les navires de soutien vont faire relâche en Corse en attendant la suite des événements.

Les navires de charge vont d’abord rester au mouillage donc relativement à l’abri des éléments mais ils ne peuvent rester à l’arrêt indéfiniment.

Non seulement cela en fait une cible intéressante pour l’aviation mais en plus leur immobilisation prive les alliés d’une précieuse capacité de transporrt.

Le 21 octobre 1948 les aviso-dragueurs La Gracieuse et La Moqueuse accompagnés par les chasseurs de sous-marins CH-43 et CH-44 arrivent dans le nord de la Sardaigne pour les ramener d’abord à Ajaccio puis à Toulon pour d’autres opérations de transport, certains se prenant à rêver d’un débarquement à Civitavecchia du côté de Rome ! Hélas pour ces audacieux un tel projet n’à jamais été sérieusement étudié par les état-majors alliés.

Il faut deux jours pour tout verouiller, tout organiser, se mettre d’accord sur les règles d’engagement et les attitudes en cas de torpillage ou de naufrage.

Les navires de charge sont organisés sur deux colonnes : la première se compose du paquebot Côte d’Albatre, des cargos Charles LD et Diderot alors que la seconde située à gauche de la première se composait du Finistere Etang de Thau et du pétrolier Roxane.

La protection est assurée par l’aviso-dragueur La Moqueuse qui ouvre la route et par La Gracieuse qui sert de «voiture-balai», la protection des flancs étant assurée par les chasseurs de sous-marins CH-43 et CH-44.

Le convoi appareille le 24 octobre du Golfe dell Asinara direction Ajaccio, le tout couvert par hydravions de chasse Dewoitine HD-780 de la 24C et surtout des hydravions de patrouille maritime Bréguet Br790 de la 23E.

Malgré ces précautions, tous les navires ne parviendront pas en Corse. Le Charles LD est foudroyé quelques heures après son appareillage par le sous-marin italien Berillo en embuscade. Ce dernier lance trois torpilles. Si l’une d’elle se perd, les deux autres foudroyent le cargo qui coule rapidement.

La riposte française ne se fait pas attendre. Un Bréguet Br790 ayant repéré les sillages des torpilles et alerté le convoi se lance dans la traque de l’importun bientôt suivit par La Gracieuse détaché de l’escorte du convoi non sans inquiéter le commandant de ce dernier.

Après plusieurs heures de traque, le sous-marin italien disparaît définitivement dans un bouillonement d’écume, d’huile et d’essence.

Quelques heures avant l’arrivée à Ajaccio, le pétrolier Roxane s’échoue à l’entrée du port suite à une avarie de machine. Le navire est allégé au maximum pour permettre à deux remorqueurs de le remettre à flot.

La tentative menée le 1er novembre sera un échec, le pétrolier se casse en deux, l’avant coulant et l’arrière étant sauvé par un remorqueur. Cela ne changera rien, les deux éléments seront finalement envoyés à la casse, l’espoir de le reconstruire ou de le transformer en citerne flottante disparaissant rapidement.

Des unités aériennes venant de Corse vont également s’installer dès le 20 octobre notamment un groupe de chasse venu de Corse et volant sur Dewoitine D-520 et une partie de la 63ème EBLg, ses bimoteurs Glenn-Martin 167F et 187F étant utilisés comme bombardiers mais également comme chasseurs lourds !

Les Turcos continuent leur avancée, ralentis davantage par le climat, le terrain que par la résistance italienne qui varie du lamentable à l’exceptionnel. Cela dépendait beaucoup du chef de corps, de sa volonté et de son intelligence.

Dès le 24 octobre, les troupes venues de la tête de pont POURPRE font leur jonction avec les troupes venues de la tête de pont BLEUE.

La zone de débarquement bleue n’était pas prévue initialement. Elle s’est ajoutée pour éviter un trop grand écart entre les deux têtes de pont initialement prévues. Sur le plan naval elle comprend les moyens suivants :

-Croiseur de bataille Strasbourg (navire-amiral)

-Croiseur lourd Charles Martel

-Croiseur léger La Marseillaise

-Contre-torpilleurs Tartu et Le Terrible

-Torpilleurs d’escadre Lansquenet et Fleuret

-Avisos-dragueurs Chamois Gazelle Commandant Rivière

-Ravitailleur d’hydravions Sans Reproche

Cargo rapide Oran

-Deux remorqueurs civils réquisitionnés, Petite Mouette et Sylvestrie

-Cargos Leopold LD Ange Schiaffino Charles Le Borgne

-Transport de Troupes Kita et Belle Province

-Pétrolier Etoile du Désert

-Les unités terrestres engagées sont la 82ème Division d’Infanterie d’Afrique (82ème DIA), le 5ème Régiment de Chasseurs d’Afrique (5ème RCA) disposant du même équipement que le 2ème REC et le 66ème BCC équipé de Renault R-35.

Le 11 octobre à l’aube, le croiseur de bataille Strasbourg ouvre le feu avec ses huit canons de 330mm. Il est bientôt suivit par le croiseur lourd Charles Martel avec ses neuf canons de 203mm.

Le tir est plutôt précis même si les défenses italiennes ne seront pas forcément écrasées comme l’espérait les planificateurs à croire que les leçons du premier conflit mondial sur les limites de la préparation d’artillerie n’avaient pas été retenues.

La couverture aérienne est assurée par des hydravions de chasse Dewoitine HD-780 de l’escadrille 24C venue d’Ajaccio-Aspretto ce qui explique la présence d’un ravitailleur d’hydravions parmi les navires de soutien. Cette précaution va se révéler inutile, l’aviation italienne n’intervenant pas dans le secteur.

Les tirailleurs algériens du 6ème RTA et les zouaves du 1er RZ sont rapidement mis à terre par les navires de charge sous la couverture de la flotte qui allonge son tir pour tenter de réaliser un tir de barrage étanche.

Quelques contre-attaques sont bien menées par des chemises noires et des carabiniers mais mal soutenus par des moyens motomécaniques fort limités et surtout victimes de l’aviation et de l’artillerie de marine, les italiens ne peuvent que s’enterrer dans l’espoir d’échapper au feu de Wotan français.

Dès le 12 au matin, la tête de pont est considérée comme non seulement sécurisée mais également impossible à réduire dans l’immédiat. Aussitôt l’ordre de mettre à terre les AMD-178B du 5ème RCA est donné.

Comme plus au nord ce sont des plate-formes construites en Afrique du Nord qui vont être utilisées sauf que cette fois elles vont être assemblées pour former une plate-forme reliant les navires de charge à la plage. Les véhicules étaient ensuite déposés par les grues du bord et rejoignaient la terre par leurs propres moyens. Les remorqueurs auxiliaires vont être utilisés pour sécuriser les plate-formes et non pour les remorquer.

Ces puissants 4×4 se montrent à l’aise dans le rude relief sarde. Ils tentent de déborder le dispositif italien mais se heurtent parfois à une étonnante résistance menée par des troupes qui pourtant savent la lutte sans espoir.

Le lendemain les Renault R-35 sont mis à terre, les petits blindés avançant d’un pas lourd dans le relief tourmenté de la Sardaigne qui valait bien celui de la Corse voisine.

Ce n’est que le 24 octobre que les troupes bleues font leur jonction avec les troupes pourpres. Le 25 octobre, les troupes venues de la tête de pont verte permettent l’encerclement de Cagliari que la propagande fasciste décrit comme «la plus formidable des forteresses non par sa puissance mais par la volonté de sa garnison de mourir pour le Duce, pour le roi et pour l’Italie». Pas certain que les hommes concernés soient d’accord avec ce discours grandiloquent.

Comme plus au nord le dispositif naval est grandement allégé, la présence d’autant de navires ne se justifiant plus.

Le croiseur de bataille Strasbourg et ses torpilleurs d’escorte Lansquenet et Fleuret vont rallier le sud-est de la Sardaigne pour faire face à une possible sortie de la flotte italienne venant de Tarente.

Le croiseur lourd Charles Martel et le contre-torpilleur Le Terrible vont patrouiller dans le détroit de Bonifaccio.

Le croiseur léger La Marseillaise et le contre-torpilleur Tartu restent sur place pour couvrir l’ancienne tête de pont.

Le Sans Reproche reste mouillé sur place pour assurer le soutien des Dewoitine HD-780 de chasse qui assurent la protection aérienne du secteur. Le cargo rapide Oran sert de navire-hôpital tandis que le pétrolier Etoile du Désert sert de «station service» pour les navires de passage, lui même étant ravitaillé par d’autres pétroliers pour recompléter ses stocks.

Les autres navires de charge vont rentrer en Afrique du Nord non sans pertes sous les coups des sous-marins italiens qui restaurent un peu l’honneur des armes italiennes même si la messe est dite depuis très longtemps.

Malheureusement pour les torpilleurs submersibles transalpins ces navires sont vides et leur perte si elle génante dans l’immédiat pèse moins que si les navires avaient été coulés à l’aller.

Le convoi appareille le 22 octobre, un convoi qui comprend une colonne centrale composée du Léopold LD Ange Schiaffino Charles Le Borgne, le paquebot Belle Province et le transport de troupes Kita sont situés respectivement à tribord et à bâbord de la colonne, la protection étant assurée par l’aviso-dragueur Chamois qui ouvre la route, son sister-ship Gazelle fermant la route, la protection des flancs étant assurée par l’aviso-dragueur Commandant Rivière et le torpilleur léger Bambara.

Le Léopold LD est victime des torpilles du sous-marin Provana venu de Naples. En dépit de la réaction virulente de l’escorte, le sous-marin que l’on croyait coulé ayant en réalité survecu pour continuer la guerre encore de longs mois.

Le Charles Le Borgne échappe lui aux torpilles du Trittone, une torpille passant devant l’étrave et la seconde heurtant la coque à tribord sans exploser ! Le sous-marin est traqué par l’aviso-dragueur Gazelle qui l’endommage avec plusieurs grenades ASM même si le coup de grâce sera porté par un Consolidated Catalina de la 14R.

La tête de pont de couleur verte est considérée comme la plus sensible, la plus proche de la capitale et d’une potentielle intervention de la flotte italienne. Ses moyens navals ne sont pourtant pas exagérément puissants ce qui trahit une certaine confiance ou une bonne connaissance de l’attitude future de la flotte italienne :

-Porte-avions Commandant Teste

-Cuirassé Bourgogne

-Bâtiment de commandant Etoile du Sahel

-Croiseur léger Condé

-Contre-torpilleurs L’Indomptable Turenne Dunois

-Torpilleurs d’escadre Hussard Spahi Lannes Augereau

-Torpilleurs légers Somali Touareg

-Sous-marins Minerve Le Glorieux La Bayadère

-Pétrolier-ravitailleur La Medjerda

-Cargos Maurice LD Nicole Schiaffino Ginette Le Borgne Bougainville

-Transport de Troupes Desirade

-Pétrolier Euphrosyne

En ce qui concerne les forces terrestres on trouve la 4ème DLI, le 2ème REC, le 66ème BCC et le 180ème RALT.

Le 11 octobre 1948 la préparation d’artillerie commence à l’aube. Le cuirassé Bourgogne est le premier à ouvrir le feu suivit par le croiseur léger Condé et les contre-torpilleurs L’Indomptable et Dunois, leur tir étant guidé par les CAO-610 du Commandant Teste pendant que les Bloch MB-159M assurent la couverture aérienne, abattant plusieurs avions italiens (en l’occurrence deux SM-79 et deux CANT Z-1018) qui tentent de s’attaquer à la flotte française mais avec un succès fort mitigé.

Des unités de bombardement venues d’Algérie complètent le tout en visant notamment la ville de Cagliari qui subit de lourdes pertes qu’elles soient matérielles ou humaines.

Cette importante préparation _plus importante qu’ailleurs_ s’explique par la présence de la 21ème DI considérée comme nettement plus solide que sa consoeur du nord. Les français s’attendent donc à une solide résistance.

La 4ème DLI est mise à terre sous la protection d’un puissant tir de barrage mené par la flotte, la tête de pont se situant entre Pula et Sarroch c’est-à-dire au sud-ouest de Cagliari.

Le 1er REI est le premier à prendre pied sur les plages sardes. Les légionnaires venus du Maroc et dont certains doutaient de la capacité à combattre un ennemi plus puissant que les tribus indociles du sud marocain bousculent les unités italiennes qui ne tardent pas à plier.

Dans l’après midi les canons d’assaut contre-attaquent avec des chemises noires. Les légionnaires plient un temps mais bien soutenus par l’aviation embarquée et les canons de la flotte ils se resaississent et brisent définitivement les derniers espoirs italiens de rejetter l’ennemi à la mer.

Le 4ème REI est mis à terre le lendemain 12 octobre 1948. La tête de pont est élargie permettant la mise à terre des unités motomécaniques en l’occurence le 2ème REC (Panhard AMD-178B à canon de 47mm) et le 66ème BCC (Renault R-35), offrant à la 4ème DLI un appui que ne possèdent pas les troupes italiennes.

Le 13 octobre 1948 les canons de 155mm du 180ème RALT sont mis à terre et commencent à bombarder les positions italiennes ce qui permet à certains navires de se replier pour reposer l’équipage et effectuer de nécessaires réparations.

Une fois la tête de pont parfaitement organisée, les troupes françaises, les képis blancs avancent vers Cagliari. Le temps pris peut être nécessaire à néanmoins permis aux italiens de se replier en bon ordre et d’espérer pouvoir tenir autour de Cagliari surtout si des renforts arrivent de Sicile et d’Italie péninsulaire.

Hélas pour les fante de la 21ème DI, le haut-commandement italien va se contenter d’envoyer des munitions, de la nourriture mais aucune unité majeure comme une division d’infanterie supplémentaire. Quelques centaines d’hommes parviendront en Sardaigne mais leur impact sera très limité.

Le 25 octobre 1948, Cagliari est encerclée, une poche s’étant formée autour de la capitale sarde, une poche suivant la ligne Capoterre-Assemini-Sinnal-Muravera.

Les troupes italiennes sont littéralement acculées par les troupes françaises en ligne à savoir la 4ème DLI et la 82ème DIA, la 83ème DIA occupant le nord de l’Italie, menant des opérations de nettoyage.

La propagande fasciste parlera de viols de masse, de crimes de guerre menés notamment par les tirailleurs algériens. Quelques cas sont signalés mais ils n’ont pas atteint le niveau décrit par l’agence de presse Stefani et complaisamment relayée vers les pays neutres.

Rien n’aurait empeché les français de prendre Cagliari au bout de quelques jours. Alors pourquoi les combats ne se sont terminés que le 11 novembre 1948 ?

Difficile de savoir pourquoi. Plusieurs hypothèses peuvent être avancées comme une mauvaise connaissance des moyens italiens, la crainte de lourdes pertes ou l’espoir que les italiens demandent grâce avant l’assaut final.

La Poche de Cagliari est maintenue sous pression par les canons de 155mm du 180ème RALT, par les canons de la flotte et l’aviation. Les raids se font de plus en plus puissants, de plus en plus insistants.

Les deux divisions françaises soutenues par le 66ème BCC et le 2ème REC passent à l’assaut le 4 novembre 1948.

Dans un premier temps les italiens tiennent bon mais le temps joue pour les alliés. Cagliari est encerclée le 6 novembre au soir. Les français qui redoutent le combat urbain hésitent à s’engager dans les rues étroites de la capitale sarde.

Finalement il faut y aller et l’assaut final est lancé le 8 novembre au soir. Après trois jours de combat qui aggravent les dégâts causés par l’aviation et l’artillerie, la ville capitule avec elle les dernières troupes italiennes.

Cette première victoire françaises provoque la consternation en Italie mais aussi en Allemagne qui espérait ne pas avoir à déclencher une offensive aussi rapidement en Méditerranée.

Dix jours seulement après la victoire française en Sardaigne, Berlin annonce à Rome que d’ici quelques mois une opération majeure en Méditerranée sera lancée. Oui mais où ? La réponse interviendra un certain 5 février 1949.

En attendant les français vont réorganiser leur dispositif et l’alléger. C’est ainsi que sur le plan terrestre certaines unités vont retourner en Afrique du Nord pour repos, réorganisation et rééquipement.

C’est ainsi qu’au moment de l’opération MERKUR les italiens se heurteront à la 4ème DLI et à la 83ème DIA comme principales unités de combat.

Ces deux divisions d’infanterie seront soutenues par le 64ème BCC qui reçoit des Renault R-40 en remplacement des R-35, le 5ème RCA (qui reçoit quelques AM modèle 1940P pour compléter les AMD-178B) et le 83ème GRDI. Le 180ème RALT reste là.

Cela signifie que la 82ème DIA et le 2ème REC vont retourner en Tunisie pour se préparer à une nouvelle opération. Ces unités auraient pu intervenir à nouveau en Sardaigne pour l’opération MERKUR mais finalement ils vont opérer en Grèce mais ceci est une histoire qui sort du cadre de ce volume.

Cela permet aux navires de charge de rentrer en Afrique du Nord, le convoi se composant d’une seule colonne avec d’avant en arrière le Maurice LD Nicole Schiaffino Ginette le Borgne Bougainville Euphrosyne, l’escorte étant assurée par les torpilleurs légers Somali et Touareg sur les flancs, la Desirade à l’arrière tandis que la route est ouverte par le contre-torpilleur Dunois. Tous les navires vont rentrer à Oran sans aucune perte malgré plusieurs tentatives italiennes.

Des unités aériennes sont déployées en Sardaigne pour couvrir l’Italie en attendant de l’utiliser comme base de départ pour des opérations de bombardement en direction de la Sicile et de l’Italie péninsulaire.

En ce qui concerne la chasse, l’Armée de l’Air décide de déployer l’ERC-515 normalement chargée de défendre Alger avec ses Arsenal VG-39 et une escadrille issue du Groupe Régional de Chasse (GRC) de Corse volant sur Dewoitine D-520.

Avec la menace croissante de l’Allemagne _les préparatifs de MERKUR ne peuvent pas totalement passer inaperçus_ des renforts de chasse sont envoyés en Corse et en Sardaigne.

C’est la 17ème Escadre de Chasse qui est choisie envoyant un groupe en Corse (Bloch MB-159 et Bréguet Br700) et un groupe en Sardaigne (même équipement).

En ce qui concerne le bombardement la 63ème EBLg reste en Corse avec ses Glenn-Martin 167/187F pendant que la 36ème EBLg quitte l’Algérie avec ses Douglas DB-7D direction la Sardaigne et notamment l’aérodrome de Cagliari-Elmas.

La mission de reconnaissance va être assurée par le GR III/39 venu de Perpignan avec des Bloch MB-176.

L’Aviation Navale va déployer des moyens de patrouille maritime et de lutte ASM pour renforcer la maitrise d’une zone vitale pour l’effort de guerre allié. Des détachements issues de l’escadrille 14E (Potez-CAMS 141) et de l’escadrille 12T (Bloch MB-481) vont ainsi être déployés en Sardaigne.

A noter que des appareils neufs arrivent pour recompléter les unités en compagnie de jeunes pilotes qui doivent remplacer les pilotes tués ou convalescents. Dès la fin de 1948 les unités ont quasiment toutes retrouvées leur niveau du début de la guerre sur le plan matériel.

En ce qui concerne les navires, des navires légers de combat y seront affectés pour protéger les côtes, les unités majeures restant à Mers-El-Kébir et à Bizerte mieux équipées que des ports déjà sous équipés en temps normal et qui ont été ravagés par les combats et les sabotages.

Un groupe occasionnel est déployé à Cagliari avec le croiseur léger Latouche-Treville, les contre-torpilleurs Dunois et La Hire, les torpilleurs légers Kabyle et Bambara, les aviso-dragueurs Commandant Duboc et Commandant Rivière, le pétrolier-caboteur Aube et le remorqueur de 750ch Amarante.

Dans le nord du pays des navires venus de Corse et de Toulon vont assurer la défense du nord de l’île-soeur de la Corse. Cela ne se fait pas sans hésitations de crainte d’affaiblir la défense de la Corse mais aussi d’affaiblir la 2ème Escadre.

Ce groupe occasionnel nord comprend les torpilleurs légers L’Entreprenant et Le Farouche, le chalutier ASM La Lorientaise, les aviso-dragueurs La Gracieuse et La Moqueuse, les vedettes lance-torpilles VTB-41 43 45 47 49 de la 1ère ELM mais aussi deux sous-marins, les Ile d’Aix et Ile d’If soutenus par l’ancien aviso Somme.

Et côté italien ? Les pertes ont été très lourdes que ce soit sur terre, sur mer ou dans les airs. Les deux divisions d’infanterie (12ème et 21ème DI) sont détruites mais un certain nombre de cadres et de soldats parviennent à quitter la Sardaigne pour rallier certains la Sicile et pour d’autres l’Italie péninsulaire. Elles seront reconstituées et redéployées dans l’île après la reconquête de l’opération MERKUR comme si l’occupation française n’avait jamais existé.

En ce qui concerne la Regia Aeronautica les pertes sont lourdes surtout sur le plan matériel, les pertes humaines étant heureusement (ou pas) plus faibles car si avoir des pilotes et des navigants c’est bien les doter d’appareils modernes c’est mieux.

Si la majorité des appareils sont perdus d’autres vont parvenir à fuir vers la Sicile ou l’Italie péninsulaire. Ces appareils ont mené des attaques sur les troupes françaises avec des succès limités pour ne pas dire mitigés.

Par exemple si des Fiat BR-20 et des CANT Z-1018 ont survécu à l’opération SCIPION en revanche tous les Ju-87B sont perdus que ce soit au sol ou en vol, le bombardier en piqué allemand montrant ses limites face à une chasse mordante et décidée. De toute façon cet appareil était totalement dépassé donc la perte de ces appareils chagrine peu les italiens.

La chasse italienne va tenter de faire ce qu’elle peut et va clairement relever le gant du défi imposé par les unités de chasse de l’Armée de l’Air et de l’Aviation Navale.

Aucun chasseur italien probablement en raison d’un rayon d’action insuffisant ne parviendra en Italie péninsulaire ou en Sicile.

En revanche une poignée de Caproni Ca-313, de CANT Z-506, de Fiat RS-16, de Savoia-Marchetti SM-79 et de Reggiane Re-2003 survivent au combat pour rallier l’Italie même si beaucoup usés et en mauvais en état serviront finalement de réserve de pièces détachées et non d’appareils opérationnels.

En ce qui concerne la Regia Marina les pertes sont tous aussi lourdes avec des navires coulés et d’autres que l’on doit saborder faute de pouvoir les évacuer.

Sur les sept sous-marins déployés en Sardaigne au début de la guerre, quatre sont coulés durant l’opération SCIPION en l’occurrence le Corello coulé par un Consolidated Catalina français le 14 octobre 1949, l’Alagi victime d’un Potez-CAMS 141 au large de Cagliari le 15 octobre 1948, l’Adua victime du sous-marin britannique HMS Sunfish le 24 octobre 1948 alors que l’Axuna est coulé par le torpilleur d’escadre Lansquenet le 25 octobre 1948 après une tentative de torpillage contre le Strasbourg.

Le torpilleur General Antonino Cascino est coulé par les bombes d’un Lioré et Olivier Léo 456 de l’escadrille 16T, deux bombes étant suffisante pour envoyer le petit navire transalpin par le fond.

En ce qui concerne les vedettes lance-torpilles présentent en Sardaigne, six sont coulées (deux par navire de surface deux par l’aviation et deux autres suites à une collision dans le brouillard), quatre endommagées sont sabordées pour embouteiller le port et deux survivantes rallient miraculeusement l’Italie péninsulaire.

Le mouilleur de mines Durazzo endommagé légèrement par l’aviation embarquée français se reple sur la Sicile. Le Pelagosa à lui moins de chance car endommagé par le bombardement naval préparant le débarquement en zone pourpre il doit être sabordé.

Le Caralis est coulé par deux Loire-Nieuport LN-420 du Commandant Teste le 13 octobre 1948 alors qu’il tentait de s’échapper de Cagliari.

Le Deffenu est surpris dans la nuit du 13 au 14 octobre par le contre-torpilleur Turenne. Transportant des munitions, il disparaît dans une gigantesque gerbe de feu après avoir encaissé huit obus de 130mm.

Le Mazzora victime d’une avarie mécanique est sabordé à La Maddalena le 19 octobre 1948 peu avant la chute du port.

A cela s’ajoute la perte d’un croiseur-éclaireur de classe Capitani Romani, le Claudio Tibero. Ces puissants navires armés de huit canons de 135mm avaient été conçus pour combattre les non moins puissants contre-torpilleurs français.

Stationné à Tarente, il avait mené plusieurs missions de recherche pour retrouver la flotte française et guider sur elle les grosses unités de la Regia Marina stationnées à Tarente.

Cette recherche fût infructueuse jusqu’au 12 octobre 1948 au sud-est de la Sardaigne où le croiseur-éclaireur cherchait à retrouver les navires français qui couvraient le débarquement près de Cagliari.

Dans un temps épouvantable, le croiseur-éclaireur croit repérer des troupes françaises opérant sur la côte. Il ouvre aussitôt le feu, tirant une quarantaine d’obus de 135mm pour un résultat désolant : les soldats français étaient en réalité un troupeau de chèvres. Bien entendu ce fait fût soigneusement occulté dans le rapport.

Le navire se resaissit et met cap au sud-ouest. Equipé d’un radar expérimental, le croiseur-éclaireur pense pouvoir détecter l’ennemi avant qu’il ne le détecte.

Hélas pour lui les radars français quoi que largement perfectibles disposent de capacités bien plus élevées.

Les trois contre-torpilleurs de la 4ème DCT, les Magon Dunois La Hire l’ont répéré depuis de longues minutes et se mettent en position. Ils adoptent la bonne stratégie en lançant une salve de neuf torpilles avant d’ouvrir le feu.

Le croiseur-éclaireur italien qui à enfin répéré les sillages des trois «French SuperDestroyer» ouvre le feu avec son artillerie principale, son tir étant comme on dit souvent «inconfortablement précis» et même pire puisque le Magon encaisse très vite six ou sept obus de 135mm.

En guise de punition le croiseur-éclaireur encaisse trois torpilles et une bonne trentaine d’obus de 130mm ce qui provoque un incendie et une voie d’eau qui sera fatale au navire italien.

De son côté le Magon mal en point reçoit le douteux privilège d’avoir été torpillé par une anguille française défectueuse. La proue arrachée, le navire est comme un corps mort sur les flots. Son sister-ship Dunois tente de le remorquer mais après plusieurs heures d’effort, une nouvelle voie d’eau entraine son naufrage.

A noter que sur les neuf torpilles, quatre ont touché une cible, trois ont coulé au fond de l’eau et deux se sont perdues sur la côte sarde où elles seront pétardées par des sapeurs français de la 4ème DLI.

Trois jours plus tard le croiseur lourd Zara est coulé par des navires français et britanniques. Le 15 octobre 1948, surprenant les français il bombarde des positions françaises au nord de Cagliari, profitant du mauvais temps qui le protège de l’aviation.

En revanche elle ne le protège par des navires de surface en l’occurence le croiseur léger Condé et les contre-torpilleurs La Hire et Dunois.

Plus puissant que ces adversaires il est cependant touché rapidement par une torpille et matraqué par des obus de 130 et de 152mm, l’incrociatori pesante touchant le Condé avec deux obus de 203mm et le Dunois avec un autre obus du même calibre mais les deux navires français restent en ligne.

Alors que les trois navires français allaient achever leur proie, un grain providentiel masque la cible aux navires français. Le Zara tente de rallier Naples mais le lendemain il sera surpris par le sous-marin anglais HMS Upholder et exécuté avec trois torpilles.

Dans le domaine des croiseurs légers le Giovanni delle Bande Nere avait été sérieusement endommagé le 6 octobre 1948 par le sous-marin français Ile de Brehat. Il rallie miraculeusement Cagliari où les italiens espèrent réaliser des réparations provisoires pour lui permettre de rallier la péninsule.

Alors que les français menacent l’île, les italiens espèrent l’utiliser comme batterie flottante faute de mieux. En réalité le navire sera peu efficace, peu efficient, le navire étant touché par plusieurs bombes avant d’être achevé par la préparation navale française, le navire sombrant dans le port, l’épave étant relevée après guerre et demantelée.

D’autres navires italiens sont endommagés comme le croiseur lourd Fiume qui à l’annonce du débarquement en Sardaigne appareille de Tarente, contourne la péninsule italique, franchit le détroit de Messine avant de rallier les eaux sardes.

Il effectue plusieurs bombardements des côtes, dépose des troupes embarquées à Tarente et tente de s’opposer aux navires alliés mais en restant à distance. Il sera endommagé le 21 octobre 1948 par une bombe de 250kg qui détruit un affût de 100mm et l’oblige à se replier sur Naples pour réparations.

Le croiseur lourd Ragusa est légèrement endommagé le 4 novembre 1948 par une bombe de 250kg d’un bombardier en piqué Loire-Nieuport LN-420 embarqué sur le Commandant Teste. La bombe perforante détruit la tourelle II (avant supérieure) de l’incrociatori pesanti qui doit rallier Naples pour réparations.

Le cacciatorpidiniere Fulmine est coulé le 12 novembre 1948 au large de Vintimille. Alors en mission de patrouille anti-sous-marine, il est surpris par des vedettes lance-torpilles françaises qui opéraient depuis une base avancée installée à Villefranche sur Mer. Deux torpilles sont suffisantes pour envoyer le cacciatorpidiniere italien par le fond, la première anguille arrachant la proue et la seconde privant le navire de propulsion. Le navire chavire et coule rapidement, ne laissant que fort peu de survivants.

Le Conflit (223) Méditerranée (3) (1ère partie)

Cette opération menée sous commandement français voit donc l’engagement de moyens importants que ce soit sur les plans terrestres, aériens et navals. Nous sommes cependant loin des moyens engagés par les américains lors de leurs grandes opérations amphibies dans le Pacifique mais nous ne sommes pas dans la même division.

-Un état-major embarqué sur le paquebot rapide transformé en transport de troupes Etoile du Sahel

-4ème Division Légère d’Infanterie (4ème DLI) (1er et 6ème REI)

-82ème Division d’Infanterie d’Afrique (82ème DIA) (1er régiment de zouaves et 6ème régiment de tirailleurs algériens)

-83ème Division d’Infanterie d’Afrique (83ème DIA) (3ème et 7ème régiments de tirailleurs algériens)

-2ème Régiment Etranger de Cavalerie (2ème REC)

-5ème Régiment de Chasseurs d’Afrique (5ème RCA)

-82ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (82ème GRDI)

-83ème Groupement de Reconnaissance de Division d’Infanterie (83ème GRDI)

-64ème Bataillon de Chasseurs de Combat (64ème BCC) (Renault R-35)

-66ème Bataillon de Chasseurs de Combat (66ème BCC) (Renault R-35)

-180ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs (180ème RALT)

-Unités du génie et de soutien.

Les moyens aériens engagés le sont depuis les bases aériennes françaises d’Algérie mais aussi depuis le porte-avions Commandant Teste qui tout en se préparant à affronter la marine italienne va assurer l’appui rapproché des troupes au sol avec des bombardiers en piqué et ses bombardiers-torpilleurs utilisés quasi exclusivement comme bombardiers.

Les bombardiers et les avions d’attaque sont libres de leurs mouvements faute de réelle menace italienne. Il y à bien la DCA mais son efficacité restera toujours limité faute de suffisamment de canons et en l’absence de radars, de guetteurs et d’un système coordonné.

Un commandement spécifique est activé sur l’aérodrome d’Alger-Maison Blanche le 15 septembre 1948 pour coordonner les actions aériennes qu’elles soient menées par l’Aviation Navale ou par l’Armée de l’Air.

Ce commandement est dirigé par le général de division aérienne Deverieux assisté par le contre-amiral Million. Les deux hommes qui se connaissent bien _Charles Deverieux à épousé la sœur du contre-amiral_ vont opérer en bonne intelligence.

Bien que destinée à défendre les villes de Blida et de Meknès, les ERC-513 et ERC-515 vont être engagés au dessus de la Sardaigne avec leurs Arsenal VG-39 munis de réservoirs supplémentaires.

C’est un moyen de compenser l’absence d’Escadre de Chasse en Algérie et de ne pas dégarnir (du moins pour le moment) la 10ème EC qui couvre la Tunisie.

Au cours de ces combats ils vont faire taire les ricaneurs qui les considéraient comme des «planqués» et des «pilotes du dimanche».

Le Groupe Régional de Chasse de Corse (GRC-Corse) qui dispose de trente-six Dewoitine D-520 va être engagé au dessus du nord de La Sardaigne.

En ce qui concerne les unités de bombardement, l’Armée de l’Air engage la 25ème EBM stationnée en Tunisie avec ses Amiot 354 et la 36ème EBLg volant sur Douglas DB-7D.

L’Armée de l’Air va également engager la 63ème EBLg volant sur Glenn-Martin 167F/187F, une escadre déployée initialement en Tunisie mais qui avait été redéployée en Corse dès la fin du mois d’août.

La reconnaissance va être assurée par le Groupe Aérien d’Observation (GAO-538) anciennement Groupe Colonial de Reconnaissance et d’Observation de Corse avec huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123.

En ce qui concerne le transport, le GLT n°2 (Groupement Léger de Transport) se tient prêt avec ses cinq DC-3 et ses dix D-720bis à mener des missions de transport rapide ou d’évacuation sanitaire, le haut-commandement français ne voulant pas revivre les catastrophes de l’été et de l’automne 1914 où nombre de blessés avaient succombé moins de leurs blessures que d’une prise en charge trop tardive et/ou inadaptée.

L’Aviation Navale déploie tout d’abord la 10ème Flottille d’Aviation Navale (10ème FAN) déployée sur le porte-avions d’escadre Commandant Teste.

Certes le «grand frère» des Joffre et Painlevé doit surtout surveiller les mouvements de la flotte italienne pour y déclencher le feu de Wotan sur elle mais les avions embarqués sur le porte-avions de 20000 tonnes pourront si besoin est appuyer les troupes engagées sur le sol sarde.

Pour rappel cette flottille comprend les unités suivantes :

-Trois escadrilles de chasse, les 16C 18C et 22C volant sur Bloch MB-159M

-Deux escadrilles de reconnaissance, les 16R et 18R volant sur SNCAO CAO-610

-Deux escadrilles de bombardement-torpillage les 18T et 20T volant sur Latécoère Laté 299-5

-Deux escadrilles de bombardement en piqué les 18B et 20B volant sur Loire-Nieuport LN-420.

-La Section d’Entrainement et de Servitude à été laissée en Algérie avec ses huit Morane-Saulnier MS-474, ses deux D-720M et ses deux SO-30.

Des unités basées à terre vont également être engagées pour couvrir la flotte, l’appuyer et l’éclairer :

-Escadrille 22E volant sur SNCAO CAO-700M

-Escadrille 16T volant sur Lioré et Olivier Léo 456

-Escadrille 14E volant sur Potez-CAMS 141

-Escadrille 12T volant sur Bloch MB-481

-Escadrille 14R volant sur Consolidated Catalina

-Escadrille 24C volant sur Dewoitine HD-780

Sans qu’il y est une séparation étanche, les CAO-700M menaient des missions de patrouille maritime à long rayon d’action pour repérer les mouvements de la flotte italienne en liaison avec les Léo 456 qui se tenaient prêt à mener des missions de torpillage. Ces bimoteurs pouvaient également mener des missions de reconnaissance armée avec deux bombes de 250kg pour des attaques sur des objectifs d’opportunité.

Les hydravions étaient davantage destiné à opérer en liaison avec la flotte, menant des missions de reconnaissance et d’observation (Potez-CAMS 141 et Consolidated Catalina) et de lutte anti-sous-marine (Bloch MB-481).

Les Dewoitine HD-780 vont participer à la couverture de la Corse mais nul doute que ses pilotes espèrent méner des missions plus offensives.

Les moyens engagés dépendent de la 4ème Escadre de la Flotte de la Méditerranée stationnée à Mers-El-Kébir près d’Oran mais aussi de la 6ème Escadre Légère stationnée à Bizerte en Tunisie. A noter que quelques navires de la 2ème Escadre basée à Toulon sont également engagés.

En revanche les transports vont partir des ports d’Oran, d’Alger, de Nemours et de Philippeville, rallier un point de ralliement sous la protection d’escorteurs qui doivent protéger les transports de troupes _hautement vulnérables_ contre les menace aériennes, navales et sous-marines. Aucun navire ne sera perdu au grand soulagement des planificateurs.

-Navire de commandement Etoile du Sahel, un paquebot transformé en transport de troupes et utilisé comme PC flottant.

-Porte-avions Commandant Teste

-Cuirassé Bretagne (escorte antiaérienne et antisurface du porte-avions, appui-feu)

-Croiseur de bataille Strasbourg

-Cuirassé Bourgogne

-Croiseurs lourds Algérie et Charles Martel

-Croiseurs légers Jean de Vienne La Marseillaise Condé

-Contre-torpilleurs Aigle Vauquelin Tartu Le Terrible L’Indomptable Turenne Dunois

-Torpilleurs d’escadre : Hussard et Spahi (escorte du Commandant Teste), L’Eveillé et L’Alerte (escorte du Bretagne), Lannes et Augereau (escorte du Bourgogne) Lansquenet et Fleuret (escorte du Strasbourg)

-Navires légers : torpilleurs légers Kabyle Tonkinois Somali Touareg avisos dragueurs Commandant Delage Commandant Duboc Commandant Rivière Chamois Gazelle chalutiers armés La Toulonnaise et La Sétoise

-Sous-marins Minerve Le Glorieux La Bayadère (déployé devant Cagliari) L’Hermione et Belle Ile (golfe d’Asinara débouché de la ville de Sassari) La Cornelie et Ile d’If (surveillance de La Maddalena)

-Navires de soutien : pétrolier-ravitailleur La Medjerda ravitailleur rapide Tarn ravitailleur d’hydravions Sans Reproche cargo rapide Oran

-Le transport de troupes est assuré par des navires marchands réquisitionnés essentiellement des paquebots et des ferrys. Le manque de navires immédiatement disponible imposera plusieurs rotations. L’ère des navires amphibies spécialisés arrivera plus tard.

Dans ces paquebots, dans ces ferrys et autres paquebots-ferrys, l’ameublement d’origine est débarqué, tout ce qui pourrait brûler également. Des cloisons sont démontées voir carrément détruites pour créer de vastes espaces pouvant accueillir des troupes et du matériel. Les navires sont repeints en gris (uni ou plusieurs tons) et munis de canons antiaériens légers. Des moyens de communication et de signalisation supplémentaires sont installés. Les navires suivants sont engagés :

-Cargos Charles LD Leopold LD Maurice LD Diderot Ange Schiaffino Nicole Schiaffino Finistere Etang de Thau Charles Le Borgne Ginette Le Borgne Bougainville

-Croiseurs auxiliaires (utilisés comme transports de troupes) Côte d’Albatre Kita Desirade

-Transport de Troupes Ville de Sidi-Bel Abbès et Belle Province

-Pétroliers Roxane Euphrosyne Etoile du Désert

11-Torpilleurs d’escadre (33)

Le Lansquenet

Le torpilleur Lansquenet en 1940

Le torpilleur Lansquenet en 1940

-Le Lansquenet est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Gironde (FCG) sis à Bordeaux le 17 décembre 1936 et lancé 20 mai 1939 avant de subir une période d’achèvement à flot qui se termine le 15 mars 1940 quand il quitte Bordeaux pour rallier Lorient son port d’armement où il retrouve son sister-ship Fleuret avec lequel il va escorter le croiseur de bataille de Strasbourg.

Le torpilleur d’escadre Lansquenet est officiellement admis au service actif le 6 août 1940.

Le Lansquenet et le Fleuret quittent Lorient le 7 août 1940, les deux torpilleurs faisant escale à Lisbonne du 10 au 13 août puis à Casablanca du 15 au 18 avant de rallier Toulon le 22 août 1940.

Le lendemain, les deux torpilleurs sortent pour la première fois en mer en compagnie de leur protégé, le croiseur de bataille Strasbourg, les trois navires étant en mer du 23 août au 7 septembre, faisant escale à Marseille du 8 au 12 septembre avant de rallier Toulon le lendemain 13 septembre 1940.

Du 20 mars au 4 mai 1941, le Strasbourg est immobilisé pour un petit carénage. Le Lansquenet sort en compagnie du Fleuret pour entrainement du 21 mars au 2 avril, du 9 au 17 avril et du 20 au 28 avril, rentrant le lendemain 29 avril 1941 à Toulon.

Le Lansquenet sort pour une école à feux du 5 au 12 mai, participant ensuite à la remise en condition du Fleuret du 16 au 21 mai 1941, date à laquelle les deux torpilleurs rentrent à Toulon. Le Lansquenet et le Fleuret participent ensuite aux essais (23 au 30 mai) et à la remise en condition du Strasbourg  (4 au 12 juin) avant de reprendre une activité classique, suivant comme son ombre le croiseur de bataille.

Comme le Strasbourg, Le Lansquenet et le Fleuret sont indisponibles pour entretien et permissions de l’équipage du 15 juillet au 12 août, sortant ensuite en compagnie du Strasbourg pour essais (13 au 18 août) et pour remise en condition (20 août au 2 septembre), remise en condition suivit d’un entrainement à Rufisque du 16 septembre au 4 octobre, les trois navires étant de retour à Toulon le 22 octobre 1941.

Le Strasbourg subissant un petit carénage du 17 décembre 1941 au 12 mai 1942, les torpilleurs Fleuret et Lansquenet vont continuer leur entrainement seul après une période de travaux à flot du 18 décembre 1941 au 4 janvier 1942.

Les deux torpilleurs d’escadre sortent pour essais du 5 au 8 janvier puis pour remise en condition du 10 au 25 janvier, mouillant aux salins d’Hyères du 26 au 31 janvier avant de rentrer à Toulon le lendemain 1er février 1942.

Le Lansquenet et le Fleuret sort successivement pour entrainement du 8 février au 18 mars puis du 27 mars au 4 mai, les deux torpilleurs d’escadre  faisant escale à Alger du 5 au 8 mai et à Oran du 9 au 14 mai avant de rentrer à Toulon le 15 mai 1942.

Le Fleuret et le Lansquenet participent ensuite aux essais (13 au 20 mai 4 au 12 juin) et à la remise en condition (17 juin au 4 juillet) du Strasbourg, les trois navires effectuant un entrainement au large de Dakar du 4 août au 4 septembre, quittant Dakar le 11 septembre pour rentrer à Toulon le 22 septembre 1942.

Du 3 mars au 12 avril 1943, le Strasbourg est indisponible suite à une avarie. Les Lansquenet et Fleuret sortent pour entrainement du 8 mars au 1er avril,, faisant escale à Sète du 2 au 6 avril avant de rentrer à Toulon le 7 avril 1943.

Le Lansquenet et le Fleuret participe aux essais du Strasbourg du 14 au 19 avril avant une remise en condition au large des côtes orientales de la Corse du 21 avril au 5 mai, les trois navires mouillant à Porto-Vecchio du 6 au 11 mai avant de rentrer à  Toulon le 13 mai 1943. Du 2 juin au 27 juillet, les trois navires s’entrainent au large de Dakar, rentrant à Toulon le 14 août.

Le Lansquenet effectue une école à feux du 21 au 30 août, rentrant à Toulon le lendemain avant de connaître sa période d’indisponibilité estivale du 3 au 21 septembre 1943.

Il sort ensuite pour essais et remise en condition du 22 septembre au 8 octobre en compagnie du Fleuret, le Strasbourg victime d’une avarie devant rentrer réparer à Toulon du 25 au 30 septembre pendant que les deux torpilleurs continuaient l’entrainement de leur côté avant d’être rejoints par le Strasbourg le 1er octobre.

Le Strasbourg victime d’un échouage à Dakar le 17 juin 1944 va rester immobilisé pour réparations jusqu’au 15 août 1945 à Bizerte. Le Lansquenet et le Fleuret vont accompagner le croiseur de bataille jusqu’à Bizerte le 2 août 1944 avant de rentrer à Toulon le 5 août 1944 pour subir un grand carénage.

Le Lansquenet sort pour entrainement du 12 au 22 août, faisant escale à Nice du 23 au 27 août avant de rallier Toulon le lendemain 28 août 1944.

Il subit ensuite à son tour un grand carénage en étant échoué dans le bassin Vauban n°6 du 9 septembre au 12 octobre pour une remise en état complète et une modernisation de l’électronique et de la DCA, cette dernière étant portée à dix canons de 37mm Schneider modèle 1941 en cinq affûts doubles modèle 1943.

Après une période de travaux à flot, le Lansquenet est armé pour essais le 26 octobre 1944, sortant du 27 au 30 octobre pour ses essais puis du 1er au 15 novembre pour sa remise en condition,les deux torpilleurs faisant escale à Nice du 16 au 20 novembre, à Bastia du 21 au 25 novembre, à Porto-Vecchio du 26 au 30 novembre, à Tunis du 2 au 7 décembre, à Sfax du 10 au 14 décembre, à Beyrouth du 18 au 21 décembre, à Bizerte du 24 au 27 décembre avant de rentrer à Toulon le 30 décembre 1944.

Le Lansquenet et le Fleuret quittent Toulon le 10 janvier 1945 pour un entrainement commun avec la 1ère DT jusqu’au 8 février, les six navires rentrant le lendemain à Toulon. Les Lansquenet et Fleuret sont à nouveau à la mer pour un entrainement en duo du 21 février au 5 avril 1945

Le 15 avril 1945, les deux torpilleurs d’escadre auraient du appareiller pour un entrainement de division mais le Fleuret est victime d’une avarie, laissant seul le Lansquenet sortir pour une école à feux du 15 au 23 avril, faisant escale à La Ciotat du 24 au 28 avril avant un entrainement au combat antisurface du 29 avril au 4 mai, rentrant le lendemain 5 mai 1945. Il participe ensuite aux essais (6 au 9 mai) et à la remise en condition (11 au 25 mai) du Fleuret.

Le 3 juin 1945, le Lansquenet et le Fleuret sortent à nouveau pour entrainement, entrainement qui occupe les deux torpilleurs jusqu’au 21 juillet, date du retour des deux navires à Toulon.

Le Lansquenet sort à nouveau pour une école à feux du 25 juillet au 5 août, rentrant à Toulon le lendemain 6 août. Il est ensuite indisponible du 12 août au 2 septembre, sortant pour essais (3 au 6 septembre) et remise en condition (8 au 15 septembre) à chaque fois en compagnie du Lansquenet.

Le 17 septembre 1945, les deux torpilleurs quittent Toulon pour rallier Bizerte et retrouver le Strasbourg avec lequel ils sortent pour essais du 22 au 27 septembre avant de reprendre l’entrainement par un exercice majeur.

En effet du 30 septembre au 15 octobre 1945, le croiseur de bataille Strasbourg s’entraine avec son sister-ship Dunkerque, les quatre torpilleurs d’escadre Le Hardi L’Epée Fleuret et Lansquenet, la 6ème DC (De Grasse Chateaurenault Guichen) et de la 2ème DCT composé des modernes et puissants Bayard Du Guesclin Turenne.

Après une escale à Mers-El-Kébir du 16 au 20 octobre, les deux croiseurs de bataille, les quatre torpilleurs d’escadre, les deux croiseurs De Grasse et Guichen et les trois contre-torpilleurs gagnent Dakar le 25 octobre pour une école à feu à Rufisque du 26 octobre au 12 novembre, rentrant tous à Toulon le 19 novembre 1945.

Le 17 août 1946, le croiseur de bataille Strasbourg appareille de Mers-El-Kebir pour une tournée dans les Caraïbes en compagnie de ses torpilleurs d’escadre Le Fleuret et Lansquenet et du pétrolier-ravitailleur La Baïse.

La jonction avec les croiseurs Suffren et Chateaurenault venus de Toulon se fait le 19 août au large de l’Espagne, la petite escadre manœuvrant ensemble avant de faire une première escale à Casablanca le 24 août avant de traverser d’une traite l’Atlantique, arrivant à Fort de France le 2 septembre 1946.

Il fait escale à Pointe à Pitre du 7 au 12 septembre, Kingston (Jamaïque) du 14 au 17 septembre, Veracruz (Mexique) du 19 au 22 septembre, La Nouvelle Orléans du 25 au 28 septembre, Miami du 30 septembre au 3 octobre 1946 avant de traverser l’Atlantique faisant escale à Dakar le 7 octobre 1946 avant de rentrer à Mers-El-Kebir le 12 octobre 1946 et d’être indisponible jusqu’au 5 décembre. Les trois navires sortent pour essais du 7 au 12 décembre suivit d’une remise en condition du 14 au 26 décembre 1946.

Alors que le Fleuret est en grand carénage, Le Lansquenet sort pour entrainement du 7 au 17 juillet, faisant escale à Alger du 18 au 23 juillet avant une école à feux du 24 au 30 juillet, rentrant à Mers-El-Kébir le lendemain 31 juillet.

Il subit un grand carénage du 7 août au 4 septembre 1947, sortant pour essais les 5 et 6 septembre avant d’effectuer sa remise en condition du 8 au 12 septembre, le Lansquenet ralliant Bizerte le 14 septembre pour participer en compagnie du Fleuret aux essais du Strasbourg du 15 au 22 septembre puis à sa remise en condition du 27 septembre au 27 octobre en compagnie du Dunkerque et des croiseurs légers de la 8ème DC.

Jusqu’au 5 septembre 1948, le Fleuret et le Lansquenet vont suivre le Strasbourg et le jour où éclate le second conflit mondial, les deux torpilleurs sont à quai à Mers-El-Kébir en compagnie de leur protégé.

11-Torpilleurs d’escadre (29)

Le Fleuret

Le torpilleur d'escadre Le Fleuret à la mer

Le torpilleur d’escadre Le Fleuret à la mer

-Le Fleuret est mis sur cale aux chantiers navals des Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) de La Seyne sur Mer le 18 août 1936 et lancé le 28 juillet 1938.

Il quitte son chantier constructeur le 12 janvier 1940, fait escale à Casablanca du 16 au 20 janvier avant de rallier son port d’armement _Lorient_ le 24 janvier 1940 pour effectuer ses essais et sa mise en condition opérationnelle.

Le torpilleur d’escadre Le Fleuret est admis au service actif le 7 juillet 1940, affecté au groupement de ligne de la 2ème Escadre.

Sa mission sera d’assurer la protection anti-sous-marine, antisurface et antiaérienne du croiseur de bataille Strasbourg, mission qu’il mènera avec le Lansquenet.

Le Fleuret et le Lansquenet quittent Lorient le 7 août 1940 au lendemain de l’admission au service actif du dernier nommé, les deux torpilleurs faisant escale à Lisbonne du 10 au 13 août puis à Casablanca du 15 au 18 avant de rallier Toulon le 22 août 1940.

Le lendemain, les deux torpilleurs sortent pour la première fois en mer en compagnie de leur protégé, le croiseur de bataille Strasbourg, les trois navires étant en mer du 23 août au 7 septembre, faisant escale à Marseille du 8 au 12 septembre avant de rallier Toulon le lendemain 13 septembre 1940.

Du 20 mars au 4 mai 1941, le Strasbourg est immobilisé pour un petit carénage. Les Fleuret et Lansquenet ne vont cependant pas rester à quai au risque de recevoir des aussières en béton. Le Fleuret sort en compagnie du Lansquenet pour entrainement du 21 mars au 2 avril, du 9 au 17 avril et du 20 au 28 avril, rentrant le lendemain 29 avril 1941 à Toulon.

Le Fleuret victime d’une avarie mécanique est indisponible du 2 au 12 mai, sortant pour essais les 13 et 14 mai avant une sortie de remise en condition en compagnie du Lansquenet et ce du 16 au 21 mai 1941, date à laquelle les deux torpilleurs rentrent à Toulon. Le Fleuret et le Lansquenet participent ensuite aux essais (23 au 30 mai) et à la remise en condition du Strasbourg et ce du 4 au 12 juin avant de reprendre une activité classique.

Comme le Strasbourg, le Fleuret et le Lansquenet sont indisponibles pour entretien et permissions de l’équipage du 15 juillet au 12 août, sortant ensuite en compagnie du Strasbourg pour essais (13 au 18 août) et pour remise en condition (20 août au 2 septembre), remise en condition suivit d’un entrainement à Rufisque du 16 septembre au 4 octobre, les trois navires étant de retour à Toulon le 22 octobre 1941.

Le Strasbourg subissant un petit carénage du 17 décembre 1941 au 12 mai 1942, les torpilleurs Fleuret et Lansquenet vont donc se retrouver orphelins de leur protégé ce qui ne les empêchent pas de déployer une activité soutenue.

Ils subissent d’abord une période de travaux à flot du 18 décembre 1941 au 4 janvier 1942 pour notamment renforcer la DCA. La défense contre-avions d’origine est remplacée par six canons de 37mm Schneider modèle 1941 en trois affûts doubles et quatre canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en affûts simples.

Les deux torpilleurs d’escadre sortent pour essais du 5 au 8 janvier puis pour remise en condition du 10 au 25 janvier, mouillant aux salins d’Hyères du 26 au 31 janvier avant de rentrer à Toulon le lendemain 1er février 1942.

Du 8 au 18 février 1942, Le Fleuret et le Lansquenet effectuent une école à feux puis après une escale à Sète du 19 au 22 février, les deux torpilleurs subissent un entrainement de défense aérienne à la mer du 23 février au 1er mars, faisant escale à Propriano du 2 au 7 mars avant un entrainement ASM du 8 au 17 mars en compagnie du sous-marin Le Glorieux, les deux torpilleurs rentrant à Toulon le lendemain.

Le Fleuret et le Lansquenet sortent à nouveau pour entrainement, quittant Toulon le 27 mars pour une école à feux du 27 mars au 5 avril puis après une escale à Ajaccio du 6 au 11 avril effectue un entrainement de défense aérienne à la mer du 12 au 20 avril, faisant escale à Bonifacio du 21 au 25 avril avant un entrainement au combat antisurface du 26 avril au 4 mai, faisant escale à Alger du 5 au 8 mai et à Oran du 9 au 14 mai avant de rentrer à Toulon le 15 mai 1942.

Le Fleuret et le Lansquenet participent ensuite aux essais (13 au 20 mai 4 au 12 juin) et à la remise en condition (17 juin au 4 juillet) du Strasbourg, les trois navires effectuant un entrainement au large de Dakar du 4 août au 4 septembre, quittant Dakar le 11 septembre pour rentrer à Toulon le 22 septembre 1942.

Du 23 septembre au 12 octobre, comme le Strasbourg, les deux torpilleurs sont indisponibles sont entretien et permissions de l’équipage, les deux torpilleurs sortant avec le croiseur de bataille pour essais du 13 au 20 octobre avant remise en condition du 21 au 31 octobre, étant jugé de nouveau pleinement opérationnel le 2 novembre 1942.

Du 3 mars au 12 avril 1943, le Strasbourg est indisponible suite à une avarie. Les Fleuret et Lansquenet sortent pour une école à feux du 8 au 17 mars, faisant escale à Marseille du 18 au 22 mars avant un entrainement à la défense aérienne à la mer du 23 mars au 1er avril, faisant escale à Sète du 2 au 6 avril avant de rentrer à Toulon le 7 avril 1943.

le Fleuret et le Lansquenet participe aux essais du Strasbourg du 14 au 19 avril avant une remise en condition au large des côtes orientales de la Corse du 21 avril au 5 mai, les trois navires mouillant à Porto-Vecchio du 6 au 11 mai avant de rentrer à  Toulon le 13 mai 1943. Du 2 juin au 27 juillet, les trois navires s’entrainent au large de Dakar, rentrant à Toulon le 14 août.

Le Fleuret est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 15 août au 2 septembre 1943, sortant pour essais du 3 au 6 septembre puis pour remise en condition du 8 au 20 septembre.

Le Fleuret participe ensuite à la remise en condition du Strasbourg et du Lansquenet du 22 septembre au 8 octobre, le Strasbourg victime d’une avarie devant rentrer réparer à Toulon du 25 au 30 septembre pendant que les deux torpilleurs continuaient l’entrainement de leur côté.

Le croiseur de bataille et les deux torpilleurs d’escadre mouillent aux salins d’Hyères du 8 au 12 octobre avant une remise en condition dans le Golfe du Lion du 13 au 30 octobre puis au large du cap Corse du 2 au 9 novembre 1943.

Le Strasbourg victime d’un échouage à Dakar le 17 juin 1944 va rester immobilisé pour réparations jusqu’au 15 août 1945 à Bizerte. Le Fleuret et le Lansquenet vont accompagner le croiseur de bataille jusqu’à Bizerte le 2 août 1944 avant de rentrer à Toulon le 5 août 1944 pour subir un grand carénage.

Le Fleuret est échoué au bassin Vauban (n°6) du 6 août au 8 septembre 1944 pour une remise en état complète et une modernisation de l’électronique et de la DCA, cette dernière étant portée à dix canons de 37mm Schneider modèle 1941 en cinq affûts doubles modèle 1943. Les tourelles de 130mm sont modifiées pour pouvoir tirer contre-avions.

Remis à flot le 8 septembre 1944, il est remplacé par le Lansquenet, le Fleuret effectuant des travaux complémentaires à flot du 8 au 30 septembre, sortant pour essais du 1er au 4 octobre puis pour remise en condition du 6 au 20 octobre, mouillant aux salins d’Hyères du 21 au 25 octobre avant de rentrer à Toulon le 26 octobre 1944.

Le Fleuret participe aux essais (27 au 30 octobre) puis à la remise en condition (1er au 15 novembre) du Lansquenet, les deux torpilleurs faisant escale à Nice du 16 au 20 novembre, à Bastia du 21 au 25 novembre, à Porto-Vecchio du 26 au 30 novembre, à Tunis du 2 au 7 décembre, à Sfax du 10 au 14 décembre, à Beyrouth du 18 au 21 décembre, à Bizerte du 24 au 27 décembre avant de rentrer à Toulon le 30 décembre 1944.

Le Fleuret et le Lansquenet quittent Toulon le 10 janvier 1945 pour un entrainement commun avec les torpilleurs légers de la 1ère DT. Les six torpilleurs effectuent une école à feux commune du 10 au 18 janvier puis après une escale à Bastia du 19 au 22 janvier effectuent un entrainement au combat antisurface du 23 au 30 janvier, les six navires se ravitaillant à Toulon le 31 janvier avant un entrainement à la défense aérienne à la mer du 1er au 8 février, rentrant le lendemain  à Toulon.

Le Fleuret et le Lansquenet quittent Toulon le 21 février 1945 pour un entrainement dans le Golfe du Lion. Après une école à feux du 21 au 27 février, les deux torpilleurs d’escadre font escale à Port-Vendres du 28 février au 4 mars avant d’enchainer par un entrainement au combat antisurface du 5 au 12 mars.

Après un ravitaillement à Toulon le 13 mars, le Fleuret et le Lansquenet subissent un entrainement de défense aérienne à la mer du 14 au 21 mars puis font escale à Nice du 22 au 27 mars avant un entrainement ASM face au sous-marin Venus  du 28 mars au 5 avril, date à laquelle les trois navires rentrent à Toulon.

Le 15 avril 1945, les deux torpilleurs d’escadre auraient du appareiller pour un entrainement de division mais le Fleuret est victime d’une avarie et est indisponible jusqu’au 5 mai quand il sort pour essais du 6 au 9 mai et pour remise en condition du 11 au 25 mai, à chaque fois en compagnie du Lansquenet.

Le 3 juin 1945, le Fleuret et le Lansquenet sortent à nouveau pour entrainement. Après une école à feux du 3 au 10 juin, les deux torpilleurs font escale à Alger du 11 au 15 juin avant un entrainement au combat antisurface du 16 au 23 juin qui est suivi par une escale à Ajaccio du 24 au 27 juin puis d’un entrainement à la défense aérienne à la mer du 28 juin au 5 juillet avant une nouvelle escale à Nice du 6 au 12 juillet et un exercice de synthèse du 13 au 20 juillet, les deux torpilleurs d’escadre rentrant le lendemain 21 juillet 1945 à Toulon.

Le Fleuret est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 21 juillet au 11 août, sortant pour essais du 12 au 15 août et pour remise en condition du 16 août au 2 septembre. Il participe ensuite aux essais (3 au 6 septembre) et à la remise en condition (8 au 15 septembre) du Lansquenet.

Le 17 septembre 1945, les deux torpilleurs quittent Toulon pour rallier Bizerte et retrouver le Strasbourg avec lequel ils sortent pour essais du 22 au 27 septembre avant de reprendre l’entrainement par un exercice majeur.

Du 30 septembre au 15 octobre 1945, le croiseur de bataille Strasbourg s’entraine avec son sister-ship Dunkerque, les quatre torpilleurs d’escadre Le Hardi L’Épée Fleuret et Lansquenet, la 6ème DC (De Grasse Chateaurenault Guichen) et de la 2ème DCT composé des modernes et puissants Bayard Du Guesclin Turenne.

Après une escale à Mers-El-Kébir du 16 au 20 octobre, les deux croiseurs de bataille, les quatre torpilleurs d’escadre, les deux croiseurs De Grasse et Guichen et les trois contre-torpilleurs gagnent Dakar le 25 octobre pour une école à feu à Rufisque du 26 octobre au 12 novembre, rentrant tous à Toulon le 19 novembre 1945.

Le 4 mars 1946, la décision est prise de redéployer la 1ère DL à Mers-El-Kébir. Le 12 mars 1946, les croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg appareillent de Toulon pour rallier leur nouvelle base nord-africaine en compagnie donc du Le Hardi de L’Epée, du Lansquenet et du Fleuret.

Ce transit s’effectue comme en temps de guerre. Les deux croiseurs de bataille naviguent en ligne de file séparés par par un demi-mile avec un torpilleur au poste avant, un torpilleur en serre-file à l’arrière et deux chiens de garde à tribord et à bâbord, le tout sous le couvert de l’aviation basée à Toulon et en Corse.

La petite escadre fait d’ailleurs escale à Ajaccio du 13 au 15 mars avant de reprendre la mer le lendemain 16 mars dans la soirée pour arriver à Mers-El-Kébir le 17 mars 1946.

A cinquante miles nautique de Mers-El-Kébir, quatre Dewoitine D-520 de la 14C et deux CAO-700M de la 22E prennent contact avec les deux croiseurs de bataille et les quatre torpilleurs et assurent leur couverture aérienne jusqu’à leur arrivée à Mers-El-Kébir.

Le 17 août 1946, le croiseur de bataille Strasbourg appareille de Mers-El-Kebir pour une tournée dans les Caraïbes en compagnie de ses torpilleurs d’escadre Le Fleuret et Lansquenet et du pétrolier-ravitailleur La Baïse.

La jonction avec les croiseurs Suffren et Chateaurenault venus de Toulon se fait le 19 août au large de l’Espagne, la petite escadre manœuvrant ensemble avant de faire une première escale à Casablanca le 24 août avant de traverser d’une traite l’Atlantique, arrivant à Fort de France le 2 septembre 1946.

Il fait escale à Pointe à Pitre du 7 au 12 septembre, Kingston (Jamaïque) du 14 au 17 septembre, Veracruz (Mexique) du 19 au 22 septembre, La Nouvelle Orléans du 25 au 28 septembre, Miami du 30 septembre au 3 octobre 1946 avant de traverser l’Atlantique faisant escale à Dakar le 7 octobre 1946 avant de rentrer à Mers-El-Kebir le 12 octobre 1946 et d’être indisponible jusqu’au 5 décembre avant de sortir pour essais du 7 au 12 décembre suivit d’une remise en condition du 14 au 26 décembre 1946.

Le Fleuret subit grand carénage à Mers-El-Kébir sur le dock flottant du 5 juillet au 6 août 1947, sortant pour essais du 7 au 10 août avant remise en condition du 11 au 25 août, ralliant ensuite Bizerte pour attendre la disponibilité du Strasbourg le 28 août 1947.

Le Fleuret sort pour une école à feux du 5 au 10 septembre, rentrant à Bizerte le lendemain 11 septembre. Du 15 au 22 septembre, il participe avec son sister-ship Lansquenet aux essais du Strasbourg, la remise en condition ayant lieu du 27 septembre au 27 octobre avec son sister-ship Dunkerque et les trois croiseurs légers de la 8ème DC.

Jusqu’au 5 septembre 1948, le Fleuret et le Lansquenet vont suivre le Strasbourg et le jour où éclate le second conflit mondial, les deux torpilleurs sont à quai à Mers-El-Kébir en compagnie de leur protégé.