Pologne et Pays Neutres (40) Irlande (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE

T.12 : POLOGNE ET PAYS NEUTRES

F.S.3 : IRLANDE

AVANT-PROPOS

En ce 30 juillet 2021 j’ai terminé ma deuxième fiche synthétique (sic) consacrée au Portugal portant le total à 9998 pages écrites Road to Ten Thousand…… .

Quand j’ai commencé mon uchronie en 2011 je ne pensai pas y être encore en 2021. Les choses ont beaucoup évolué, l’œuvre est devenu un monstre tellement tentaculaire que j’ai du mal parfois à m’y retrouver.

Il y à naturellement de nombreuses contradictions, des erreurs qui sont liés à la fois à mon propre manque de vigilance mais aussi parce que j’apprends parfois par de nouvelles recherches que telle arme, tel char, tel avion à finalement été utilisé par ce pays (le cas inverse arrive parfois).

A l’origine j’avais prévu pas moins de quinze tomes que l’ont peu classer en deux catégories, les majeurs et les mineurs.

Les sept premiers sont les majeurs puisqu’ils concernent la France (Tome 1), l’Allemagne (Tome 2), la Grande-Bretagne (Tome 3), les Etats-Unis (Tome 4), le Japon et ses alliés (Tome 5), l’Italie (Tome 6) et l’URSS (Tome 7).

Les tomes suivants dits tomes mineurs concernent soit des pays belligérants et des pays neutres que ce soit le Canada et l’Afrique du Sud pour le Tome 8, l’Australie et la Nouvelle-Zélande pour le Tome 9, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas pour le Tome 10, la Turquie pour le Tome 11, l’Espagne et le Portugal pour le Tome 12, la Norvège, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Suisse et la République d’Irlande pour le Tome 13, la Grèce, la Yougoslavie, la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie et la Slovaquie pour le Tome 14 et enfin un Tome 15 concernant l’Amérique Centrale et Latine (Brésil, Argentine, Chili, Uruguay Paraguay, Perou, Equateur, Bolivie, Colombie, Venezuela, Mexique et les petits états)

Au final le nombre de Tomes va tomber à seulement douze. Si les sept premiers tomes dit tomes majeurs ne vont pas évoluer, les tomes dits mineurs vont être différents.

Le Tome 8 va ainsi regrouper les quatre Dominions (Canada, Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande), le Tome 9 va aborder les pays ayant formé après guerre le Benelux alors que le Tome 10 ne va plus parler de la Turquie mais de la Scandinavie (Norvège, Danemark et Finlande).

Le Tome 11 à dit adieu à la péninsule ibérique au profit d’une autre péninsule, la péninsule balkanique avec son extension de l’Europe du Milieu ou Mitteleuropa. Ce sera le plus gros tome avec six volumes (Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Yougoslavie, Grèce et Slovaquie).

Enfin le Tome 12 va regrouper la Pologne en exil et les pays neutres. J’ai hésité à maintenir ce tome pour gagner du temps mais je me suis dit que d’une je n’étais pas à quelques semaines près et que ces pays neutres ont aussi joué un rôle dans le conflit, un rôle d’influence, un rôle d’intermédiaire entre les bélligérants.

Pour ce dernier tome j’ai décidé de réaliser des fiches synthétiques pour cadrer leur position qui sera assez semblable à celle historique puisqu’aucun événement ne peut par exemple pousser la Suisse à entrer en guerre aux côtés des alliés ou de l’Axe (la neutralité helvétique est précieuse pour les deux belligérants).

Cette remarque s’applique aussi à l’Irlande, à la Suède, à la Turquie, au Portugal et à l’Espagne. Pour le Portugal de Salazar l’important est la survie du régime et le madré Antonio de Oliveira n’à aucun intérêt à entrer en guerre à l’exception peut être d’une attaque de ses colonies ou des îles. Pour l’Espagne c’est la situation économique qui est certes meilleure qu’OTL mais encore difficile. L’Axe n’à guère d’intérêt à attirer l’Espagne et les alliés non plus.

Du 12 avril au 8 mai 2021 j’ai réalisé mon volume 6 sur la Slovaquie et j’ai décidé d’intégrer des éléments de l’histoire de la Tchécoslovaquie ce qui m’à fait dire que je devais aussi parler de la Pologne.

J’ai donc décidé dans ce Tome 12 d’intégrer une partie sur la Pologne avec normalement une chronologie étoffée sur la période avant septembre 1939, une brève description de la guerre de Pologne, la mise en place d’un gouvernement polonais en exil à Nantes, la reconstitution d’une armée polonaise qui disposera d’unités terrestres, aériennes et navales, les premières sous commandement français alors que la marine polonaise libre était placée sous l’autorité de la Royal Navy car opérant en mer du Nord.

Ces F.S ou Fiches Synthétiques devaient s’organiser de la façon suivante :

-Une partie chronologique avec tout d’abord les 50 ou 100 dates (chiffres non contractuels) à retenir de l’histoire du pays concerné.

-Des chronologies thématiques (chronologie politique, militaire et si ressources suffisantes chronologies économiques et culturelles)

-Des notices biographiques sur les grands personnages de l’histoire du pays concerné. Ce sera un choix totalement arbitraire mais qui je l’espère restera pleinement cohérent.

-La partie uchronique avec l’histoire au delà du point de divergence de mon œuvre (à savoir le 9 novembre 1939 et la mort d’Hitler dans un attentat)

-Une partie consacrée aux forces armées du pays concerné avec une rapide chronologie, un Ordre de bataille étoffé (si les sources nécessaires sont accessibles à votre serviteur) et de la liste des principales armes, des principaux véhicules, des principaux navires et aéronefs.

Je serai un peu plus prolixe, un peu plus volubile si le modèle est un modèle national ou un appareil peu connu. Inutile par exemple de présenter le Messerschmitt Me-109 en service en Suisse ou le Panzer IV utilisé par l’armée espagnole.

J’ai donc dis devais s’organiser ainsi. J’ai décidé de faire évoluer le plan pour les F.S n°3 et 4 consacrées respectivement à l’Irlande et à la Suisse qui s’organiseront de la façon suivante :

-Une chronologie générale

-Les grandes figures de l’histoire irlandaise et de l’histoire suisse

-Une histoire plus détaillé qui pourrait débuter dès 1937 pour l’Irlande quand celle-ci devient pleinement indépendante quinze ans après la naissance de l’Etat Libre d’Irlande et qui débutera en novembre 1939 pour la Suisse faute d’événements saillant.

-Les forces armées irlandaises et suisses : histoire militaire, organisation et armement

En revanche pour les F.S5 (Suède), F.S6 (Pologne) et F.S7 (Turquie) je reviendrai au plan initial sauf nouveau changement mais ça chers lecteurs vous commencez à être habitués.

Une fois le Tome 12 terminé, je pense réaliser un gros travail préparatoire que je conserverai pour moi (notamment un document cadre sur le conflit), je rédigerai peut être des annexes que je publierai en alternance avec les récits du conflit. Je pense aussi à une chronologie générale du conflit qui elle pourrait être publiée.

Je rédigerai ensuite le récit du conflit en m’inspirant je le reconnais de l’uchronie « 1940 La France continue » qui imagine une France continuant la guerre en juin 1940 plutôt que de se vautrer dans le renoncement avec peut être des personnages fictifs dont on pourrait suivre les aventures. Là encore le récit se découpera en différents tomes (sous réserve d’éventuelles modifications) :

-Tome 1 ou 13 : Europe occidentale et Balkans

-Tome 2 ou 14 : Méditerranée et Afrique (Nord et orientale)

-Tome 3 ou 15: Front russe

-Tome 4 ou 16 : Asie-Pacifique

-Tome 5 ou 17 : Peut être un tome consacré à l’arrière plan politique et diplomatique voir sur l’évolution d’après guerre avec par exemple deux guerres du Vietnam (1960-1967 et 1970-77). Cela sera aussi peut être l’occasion d’imaginer l’évolution des différentes armes en parlant davantage des équipements qui vont équiper notamment l’armée française.

Comme depuis le début chers amis lecteurs, chers amis suiveurs bonne lecture. C’est vous par vos réactions, vos commentaires qui me donnent envie de continuer et d’achever cette œuvre monumentale au point que je crains un grande vide une fois celle-ci terminée. Peut être pourrai-je enfin me lancer sérieusement dans l’écriture d’un roman, un projet que je caresse depuis cinq six ans maintenant.

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Après avoir évoqué les tribulations des patries de Cervantes et de Camoes place désormais à la Verte Erin, l’Irlande et son histoire aussi tragique que magnifique, aussi héroïque que pathétique, bref une histoire vivante que ne peut qu’emballer, qui ne peut que charmer celui qui s’y intéresse surtout si comme moi on viens de Bretagne ce qui forcément créé des liens.

Cette histoire c’est un peuplement précoce mais une difficulté à constituer un état unitaire. Cette histoire c’est huit siècles (12ème-20ème siècle) de lutte contre l’impérialisme anglais qui considérait l’Irlande comme une colonie. Cette histoire c’est la lutte pour la reconnaissance de l’identité irlandaise que cela passe par les écrits, les idées ou les armes.

Cette histoire ce sont des invasions vikings et une christianisation lente mais qui finira par porter ses fruits.

Michaels Collins. On comprend le choix de Liam Neeson pour le film éponyme

En 1922 l’Irlande du Sud devient l’Etat libre d’Irlandais un compromis signé entre Lloyd Georges qui souhaitait mettre fin à une guerre de plus en plus impopulaire (en raison notamment des exactions qui «acceptables» dans les colonies étaient totalement injustifiables en Europe) et Michael Collins, l’un des leaders indépendantistes. Cela déclenche aussitôt une sanglante guerre civile (28 juin 1922 au 23 mai 1923) entre partisans et adversaires du traité.

L’Etat libre d’Irlande devient la République d’Irlande en décembre 1937 (constitution promulguée le 29 décembre) et coupe quasiment tout lien avec le Royaume Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande.

Eamon de Valera, l’un des chefs de l’insurrection irlandaise avec Michaels Collins

C’est la période où Eamond De Valera ancien opposant au traité anglo-irlandais du 6 décembre 1921 domine la vie politique irlandaise (président du conseil exécutif de 1932 à 1937, Taoiseach de 1937 à 1944, président de l’Irlande de 1944 à 1958).

L’Irlande proclame sa neutralité quand éclate la guerre de Pologne en septembre 1939 et durant la Pax Armada s’enferme officiellement dans un splendide isolement. Je dis bien officiellement car dans la pratique l’Irlande continue de nouer des relations avec la France, la Grande-Bretagne mais aussi l’Allemagne et l’Italie.

Bien consciente de sa position stratégique, l’Irlande se sait menacée d’occupation aussi bien par les alliés que par l’Axe, les différents belligérants ayant prévu des plans d’occupation en cas de besoin (plan W pour la Grande-Bretagne avec plusieurs variantes en fonction du degré de complicité du gouvernement irlandais, plan Vert pour l’Allemagne) et va tenter de s’en sortir au mieux.

Cela ne veut pas dire que l’Irlande vit à l’écart du second conflit mondial. Dublin le comprend d’autant mieux que l’état d’urgence déjà en vigueur du 3 septembre 1939 au 14 juin 1940 est à nouveau proclamé dès le 10 septembre 1948. Il va rester en vigueur jusqu’au 17 mars 1955 quand suite à des manifestations monstres il est enfin levé.

Le pays se met en état de se défendre contre toute invasion étrangère, met en place une véritable économie de guerre pour être la moins dépendante possible d’un trafic maritime perturbé par la guerre.

Des incidents de frontière ont lieu mais aussi des bombardements sur Dublin menés par des appareils allemands officiellement égarés mais c’est du même niveau que les livraisons clandestines d’appareils au Portugal sous la forme de faux atterrissages d’urgence.

Durant le conflit (mais on ne l’apprendra que bien plus tard), les irlandais fourniront des renseignements aux américains, aux français et horrisco referens aux britanniques.

Des irlandais auront un engagement plus direct, certains désertant l’armée irlandaise pour combattre aux côtés des alliés voir pour certains aux côtés des allemands (même si ces derniers seront ultra-minoritaires.

Leur sort dans l’immédiat après guerre ne sera pas enviable puisque les survivants seront souvents emprisonnés avant d’être discrètement libérés au milieu des années soixante. Il faudra attendre 2012 pour que le gouvernement irlandais reconnaisse que les soldats irlandais ayant déserté pour rejoindre les alliés avaient «fait honneur à l’histoire et à l’âme de l’Irlande en combattant pour la liberté et la démocratie».

Pologne et Pays Neutres (37) Portugal (17)

Marine

Une histoire navale du Portugal : entre grandes découvertes et batailles navales

Quand l’histoire navale portugaise commence-t-elle ? On peut citer l’année 1180 quand à lieu une bataille de la Reconquista en 1180 au large du Cap Espichel une escadre lusitanienne commandée par le chevalier Fuas Roupinho défait une escadre musulmane.

Ce chevalier lance en 1181 et 1182 deux raids pour s’emparer de Ceuta, décédant au cours de la deuxième tentative. Il faudra attendre 1414/15 pour que la ville tombe aux mains des portugais (avant de passer sous souveraineté espagnole).

Si la majorité des batailles de la Reconquista sont terrestres, la marine portugaise joue un rôle capitale en sécurisant les côtes et en ravitaillant les troupes. Elle participe à la prise des villes d’Alcacer do Sal, de Silves et de Faro. Elle combat également la Castille lors d’incursions menées par cette dernière dans les terres portugaises.

Par la suite elle va naturellement être engagée dans la croisade menée par les portugais contre l’Afrique du Nord avant que les monarques lusitaniens ne préfèrent les grandes découvertes moins risquées _tout est relatif_ et plus lucratives _tout est relatif_ (bis).

Le 12 décembre 1317 le roi Denis organise la marine portugaise en faisant de Manuel Pessanha, un génois (Emmanuel Pessagno de son vrai nom) le premier amiral du royaume. Cette date est considérée aujourd’hui comme la date de création officielle de la marine portugaise qui à célébré son 700ème anniversaire le 12 décembre 2017.

En 1321 la marine portugaise attaque des ports musulmans d’Afrique du Nord. Entre 1336 et 1341, les portugais posent les jalons de l’expansion en direction notamment des Canaries (qui seront finalement conquises et colonisées par l’Espagne).

Durant la guerre de succession portugaise de 1383 à 1385, la marine portugaise combat son homologue castillane. Une campagne navale portugaise est menée en Galice pour s’emparer de villes côtières mais aussi détruire la base du Ferrol d’où sont partis les navires castillans assiégeant Lisbonne.

La marine portugaise va ensuite participer aux explorations et à la constitution de l’empire colonial portugais en direction de l’Afrique, de l’Amérique et de l’Asie.

Henri le Navigateur

Le patron de cette exploration c’est naturellement Henri le Navigateur (1394-1460), un infant qui en dépit de son surnom n’à jamais navigué !

En 1419 les portugais découvrent l’île de Madère puis en 1427 découvrent les Açores. En 1434 Gil Eanes dépasse le cap Bojador. Le cap Blanc est atteint en 1441, le banc d’Arguin en 1443, le fleuve Sénégal et le Cap-Vert en 1444. Henri le Navigateur accède ainsi à l’or et aux esclaves sans passer par l’intermédiaire des marchands arabes. En 1462 la future Sierra Leone est atteinte.

Après la mort de Dom Henrique l’exploration se poursuit avec la découverte du cap de Bonne Espérance en 1488 que son découvreur Bartolomeu Dias avait baptisé «Cap des Tempêtes». Dix ans plus tard Vasco de Gama arrive aux Indes à Calicut (1498) et en 1500 Pedro Alvares Cabral découvre le Brésil qui va devenir le joyau du premier empire colonial portugais.

Entre 1519 et 1521 un navigateur portugais Fernand de Magellan est le premier à tenter une circumnavigation (tour du monde). Je dis bien tenter puisqu’il est mort aux Philippines dans une querelle entre roitelets locaux.

La mise en place de l’empire colonial n’est ni une sinécure ni une partie de plaisir notamment dans l’Océan Indien où les ottomans s’opposent aux portugais directement ou via des royaumes clients.

En 1509 la bataille de Diu voit une escadre portugaise commandée par Francisco de Almeida remporte une victoire contre les ottomans et les musulmans d’Inde asseyant définitivement l’emprise lusitanienne dans la région.

Les navigateurs portugais se rendent également en Chine (1517), à Formose et au Japon où ils sont les premiers européens à s’y rendre. Ils découvrent ce qui se révélera ultérieurement (mais on le sait pas encore) l’Australie (1522). Les portugais détruisent une escadre ottomane à l’entrée de la mer Rouge en 1542 et la même année se rendent jusqu’en Californie. Dès 1520 des navigateurs portugais se rendent dans ce qui deviendra la Nouvelle Angleterre. En 1588 ils explorent la baie d’Hudson.

Entre-temps en 1520 le roi Manuel 1er organise la flotte portugaise en trois flottes permanentes : une flotte côtière pour les patrouilles le long du littoral, une flotte des îles basées aux Açores pour protéger les îles lusitaniennes et la flotte des détroits qui opérait dans la zone du détroit de Gibraltar pour sécuriser les lignes de communications en direction de la Méditerranée et de l’Afrique du Nord.

Si les deux premières flottes possédaient majoritairement des navires à voile, la flotte des détroits était essentiellement composée de navires à rames (galères et fustes). Cette organisation va rester en place jusqu’au début du 19ème siècle. Aux côtés de ces flottes, des groupes occasionnels ont également été mis sur pied.

En 1535 le gallion Botafogo armé de 366 canons et d’un belier participe à l’expédition de Tunis en 1535. En 1567 une escadre portugaise expulse les français installés en baie de Guanabara (Brésil).

En 1580 Philippe II devient Philippe 1er de Portugal. Le Portugal reste en théorie un royaume indépendant mais en réalité la patrie de Camoes est unie à celle de Cervantes. La marine portugaise reste opérationnelle mais les portugais ont eu la désagréable sensation que la défense de leurs possessions coloniales à été sacrifiée au profit de la défense de l’empire espagnol. Cela jouera clairement dans la révolte de 1640.

C’est ainsi qu’en 1588 l’Invincible Armada est composée en partie de navires portugais avec leur fleuron, le navire-amiral Sao Martinho , un escadron de neuf galions renforcé d’un galion venant de Toscane et de deux zabras ainsi qu’un escadron de quatre galères soit un total de seize navires et de plus de 5800 marins.

Cette Union Iberique à aussi un impact sur l’empire colonial portugais qui est attaqué par les anglais, les français et les néerlandais, trois ennemis de l’Espagne. La marine portugaise à aussi mené des missions de luttre contre la piraterie en Méditerranée et dans l’Océan Indien.

En 1618 le premier régiment d’infanterie de marine est créé. C’est le Terço da Armada da Coroa de Portugal qui est l’une des plus anciennes unités de ce type. Ce «Régiment de la Marine de la Couronne du Portugal» n’est pas né de rien puisque dès 1585 des unités d’infanterie et d’artillerie sont mises sur pied.

En 1625 une flotte portugaise dirigée par Rui Freire de Andrade expulse les anglo-néerlandais du détroit d’Ormuz ce qui permet aux portugais de reprendre le contrôle du golfe Persique. La même année la ville de Salvador de Bahia tombée aux mains des néerlandais en 1624 est reprise par une force luso-espagnole de 52 navires et 12000 marins dont l’infanterie de marine portugaise.

Le 1er décembre 1640 le Portugal se révolte et doit se battre contre les espagnols pour que l’indépendance passe de l’idée à la réalité. La marine portugaise est du côté des révoltés.

Elle parvient à défendre les colonies portugaises et même à reconquérir certains territoires tombés aux mains des néerlandais.

Elle participe quelques années plus tard à la Guerre de Succession d’Espagne (1700-1714) aux côtés des anglais. Un escadron de huit navires de ligne est ainsi envoyé au large de Gibraltar en 1705 alors que le rocher est assiégé par une armée franco-espagnole.

Cet escadron participe notamment à la bataille de Cabrita Point (21 mars 1705 35 navires anglo-luso-néerlandais contre 18 navires franco-espagnols. Pertes inconnues mais les franco-espagnols perdent cinq navires _2 détruits et 3 capturés_ ).

En 1716 à la demande du pape, le Portugal accepte de soutenir Venise dans sa défense contre l’avancée ottomane. Le 19 juillet 1717 une flotte luso-malto-vénitienne dirigée par l’amira-comte de Rio Grande défait la marine ottomane au large du cap Matapan.

De 1762 à 1777, les forces navales portugaises sont également engagées dans la défense du Brésil lors de différents conflits et autres querelles frontalières avec l’Espagne.

A la fin du 18ème siècle, le secrétaire d’Etat à la marine D. Martinho de Melo e Castro réorganise totalement la marine portugaise avec la création d’une académie royale d’enseignes (Academia Real dos Guardas-Marinhas) en 1792. La même année les trois régiments navals (deux d’infanterie et un d’artillerie) sont réorganisés et fusionnés au sein d’une Brigada Real de Marinha (Brigade Royale de Marine) qui dispose de plus de 5000 hommes.

La marine portugaise participe aux guerres de la Révolution et de l’Empire. Une escadre de cinq navires de ligne, deux frégates, deux brigantines et un navire-hôpital est envoyé en Grande-Bretagne pour patrouiller dans La Manche et empêcher la France de se montrer trop remuante.

A la fin du siècle la marine portugaise possède 13 navires de ligne, 16 frégates, trois corvettes, 17 bricks et huit navires de soutien. A cela s’ajoute les moyens déployés en permanence aux Indes à savoir un navire de ligne et six frégates.

En 1798 la marine portugaise est engagée aux côtés des anglais contre la France, des navires lusitaniens opérant au large de l’Egypte et lors du Siège de Malte.

En 1807 le général Junot envahit le royaume de Portugal. Suivant un vieux plan le prince-régent Jean (futur Jean VI) décide d’évacuer la famille royale, la couronne et les élites en direction du Brésil pour se mettre à l’abri de ceux que ses ennemis ont baptisé «l’ogre corse».

Le 29 novembre 1807 la famille royale, le gouvernement et 15000 fonctionnaires et militaires (avec leurs familles) quittent le Portugal direction le Brésil. La flotte concernée comprend huit navires de ligne, cinq frégates et cinq navires plus petits. Elle arrive à Bahia le 22 décembre 1807 et enfin à Rio de Janeiro le 8 mars 1808.

En janvier 1809 le Portugal envahit la Guyane Française, une véritable opération amphibie menée par une flottille portugaise, 550 fantassins de marine lusitaniens, 700 fusiliers brésiliens et une frégate britannique.

La marine portugaise combat également en Asie (campagne antipiraterie depuis la colonie de Macau entre novembre 1809 et février 1810).

Après le retour de la paix suite à la fin des guerres napoléoniennes la marine portugaise est engagée dans une guerre civile opposant libéraux et conservateurs, les premiers défendant les droits de Marie II les seconds ceux de Michel 1er, oncle et mari (sic) de la précédente que l’histoire à retenu sous le nom de Michel 1er l’Usurpateur. C’est aussi à cette époque que le Brésil s’émancipe et se sépare du Portugal, devenant un empire.

C’est ainsi que la marine brésilienne est composée essentiellement d’hommes et de navires issus de la marine portugaise et qui avaient choisit de suivre le futur Pierre 1er.

Cela explique peut être pourquoi bien plus tard la marine auriverde aura elle aussi une prompention à la mutinerie et au coup d’état.

L’indépendance du Brésil ne se fait pas sans heurts, une guerre est nécessaire. Si l’essentiel des engagements est terrestre il y à quelques batailles navales opposants navires portugais et brésiliens donc quasiment des combats fratricides.

En 1825 quand le Portugal reconnaît officiellement l’indépendance de son ancien colonie sud-américaine, l’Académie Royale d’Aspirants se divisee en deux, une pour le Brésil et une pour le Portugal.

La guerre civile portugaise (1828-1834) est essentiellement un conflit terrestre mais il y à tout de même des batailles navales en partie en raison du fait qu’initialement seules les Açores restent fidèles à la reine légitime ce qui impose une reconquête du Portugal continental. Autre problème la marine reste fidèle à l’usurpateur (sic) ce qui impose aux libéraux la lourde tâche de construire une nouvelle marine.

En 1829 la marine migueliste tente de reprendre le contrôle de l’île de Terceira dans l’archipel des Açores mais elle est battue lors de la Bataille de Praia de Vitoria. Celle-ci à lieu le 11 août 1829 quand les miguelistes tentent de s’emparer de la capitale de l’île de Terceira. Après une défense énergique des libéraux, la flotte migueliste est repoussée. Désormais les libéraux disposaient d’une solide base de départ pour reconquérir le Portugal continental.

Enfin presque puisque les miguelistes vont maintenir le blocus de l’île jusqu’en 1831. Une flotte française est envoyée au Portugal pour bloquer Lisbonne et chatouiller les arrières de la flotte migueliste. Elle mouille à l’embouchure du Tage le 11 juillet 1831 avec une nette supériorité puisqu’aux six navires de ligne, trois frégates, trois corvettes et quatre bricks, les forces fidèles à Michel 1er ne disposent que d’un navire de ligne, de quatre frégates et de deux corvettes qui plus est en sous-effectifs.

En juillet 1832 Pierre est parvenu à rassembler une flotte de 60 navires sous le commandement de George Rose Sartorius qui débarque 7500 hommes à Mindelo. La petite armée rallie Porto où elle est bientôt assiégée par l’armée migueliste. Le siège allait durer un an avec plusieurs tentatives libérales pour biser le siège mais sans succès.

Le 20 juin 1833 une partie de cette armée quitte Porto à bord des navires commandés par un autre anglais Charles Napier (qui à succédé à Sartorius) direction l’Algarve pour prendre les forces miguelistes à revers. Sur le chemin du retour, la flotte libérale affronte la flotte migueliste.

C’est la Bataille du Cap St Vincent qui à lieu le 5 juillet 1833. Les libéraux alignent trois frégates, une corvette, un brick et plusieurs navires auxiliaires contre trois vaisseaux de lignes, une frégate, trois corvettes, un chebec et deux bricks.

Les deux flottes se sont mutuellement repérés dès le 3 juillet mais nous sommes à l’époque de la voile et les manœuvres sont dépendantes des éléments. Cela aurait pu aller plus vite avec la présence de navires à vapeur mais ces derniers fuient le camp libéral le 4 juillet. Il faudra donc combattre à l’ancienne.

La bataille se termine par une victoire des libéraux (30 morts et 60 blessés) sur les miguelistes qui ont perdus six navires capturés, 200 à 300 hommes tués ou blessés.

Les libéraux prennent l’initiative et montent à l’abordage, la décision se fera à l’ancienne au corps à corps, les libéraux capturant trois vaisseaux de ligne, une frégate et une corvette dont les équipages se rallient. Un sixième navire va ensuite faire défection et rejoindre le camp libéral. Le reste de la flotte migueliste se replie sur Lisbonne. Pierre fait de Napier le vicomte du cap Saint-Vincent. Peu après la flotte fût décimée par le cholera.

En raison de l’instabilité de la monarchie portugaise la marine du royaume est largement délaissée durant le reste du siècle. D’une marine océanique la marine portugaise devient une marine tout juste capable de patrouiller dans les eaux littorales. Autant dire que pour protéger ou étendre les colonies on repassera…… .

Dans les années 1830 les premiers bâtiments à vapeur entrent en service mais on produit encore des navires de ligne à voile (le Vasco de Gama armé de 80 canons est mis en service en 1841) et des frégates à voile (la dernière de ce type, la Dom Fernando II e Gloria est construite aux Indes en 1845).

A la fin des années 1850 la marine portugaise remplace ses dernières unités à voile par des unités à vapeur (ou mixtes), des corvettes à propulsion mixte opérant en haute-mer et des canonnières pour la défense des côtes et des colonies.

En 1880 la marine lusitanienne comprend une corvette blindée, six corvettes, treize canonnières, trois navires-école et quatre navires de soutien. Cette marine est cependant trop faible pour faire autre chose que de la figuration ce qui explique qu’en 1890 Lisbonne doit céder devant l’ultimatum britannique qui enterre le rêve d’un empire colonial allant de l’Atlantique à l’Océan Indien, rêve qui avait été amorcé grâce à une série d’expéditions qui faisait que l’Afrique était de moins en moins une terra incognita.

La marine portugaise veille également à maintenir une garde vigilante en Europe en construisant de solides défenses côtières pour protéger les principales villes du pays à savoir Lisbonne et Porto. En 1876 la marine royale portugaise met en service le monitor Vasco da Gama, son premier navire blindé pensé pour être utilisé comme batterie flottante en liaison avec des batteries côtières, des torpilleurs et même des sous-marins.

Le croiseur Alfonso de Albuquerque

Justement le premier torpilleur est mis en service en 1882 suivit deux ans plus tard d’une corvette, l’Alfonso de Albuquerque, le premier croiseur sans protection (c’est-à-dire sans blindage). En 1889 un prototype de sous-marin, le Fontes du nom de son inventeur est presenté mais n’aboutit pas.

Tout comme la marine française plus tard si son homologue lusitanienne s’interesse au sous-marin c’est dans une stratégie du faible au fort, un moyen de contrebalancer une infériorité quantitative et qualitative.

En 1896 le ministre de la marine Jacinto Candida da Silva fait voter un programme naval d’urgence, une conséquence de l’ultimatum britannique de 1890 qui avait conduit nombre de portugais à participer à la souscription nationale ouverte pour offrir à la marine un croiseur. Le programme en question prévoir la construction de quatre croiseurs protégés qui doivent remplacer les corvettes à propulsion mixtes comme navires majeurs de la marine portugaise.

En 1901 le vénérable monitor Vasco da Gama est reconstruit sous la forme d’un croiseur cuirassé et en 1907 un premier sous-marin est commandé.

Faute de guerres majeures, la marine portugaise ne participe qu’à des opérations de police coloniale, des opérations de «pacification» où un navire bien armé transporte dans des territoires mal connus des troupes pour maintenir la souveraineté portugaise. Des canonnières fluviales sont construites pour opérer aux côtés d’unités d’infanterie.

La principale opération de ce type est la campagne de pacification de la région de Barué dans le centre du Mozambique, territoire traversé par la rivière Pungwe. C’est une véritable opération combinée qui voit l’engagement des croiseurs Sao Gabriel et Sao Rafael mais aussi des canonnières Chainmite et Liberal qui vont appuyer les canonnières fluviales de la flottilles du Zambezi, cette dernière étant renforcée par des navires marchands réquisitionnés, navires qui assurent le transport d’unités d’infanterie et d’artillerie appartenant à l’Armée de Terre mais aussi des unités d’infanterie de marine ainsi que des unités composées comme on disait à l’époque «d’indigènes».

Au début du vingtième siècle la Ligue Navale Portugaise un organisme d’influence et de propagande lance une série d’études pour réformer et rééquiper la marine portugaise qui dispose durant les dernières années de la Monarchie de six croiseurs, quatre torpilleurs, une canonnière-torpilleur, treize canonnières plus des navires de soutien. Un sous-marin est également en construction.

Le 10 octobre 1910 la monarchie des Bragance est renversée, la république proclamée. Celle-ci à de grands projets pour la marine avec pas moins de trois cuirassés type dreadnought, troi croiseurs, douze destroyers et six sous-marins.

Hélas pour les marines lusitaniens le projet déposé au parlement en 1912 se heurte à un problème majeur : le manque d’argent. Peu à peu l’instabilité politique provoque une nouvelle période de crise pour la marine portugaise qui semble ne jamais pouvoir sortir de la décrépitude qui est la sienne depuis trop d’années. A la fin des années 1920 la marine portugaise n’existe que sur le papier tant l’état matériel des navires est préoccupant.

La marine portugaise est donc clairement dans l’incapacité de défendre efficacement les colonies portugaises contre les attaques menées par les allemands sur le continent africain. En août 1914 le poste de Mazuia (Mozambique portugais) est attaqué, la garnison massacrée. Le sergent Eduardo Rodrigues da Costa de la marine portugais est le premier mort lusitanien du conflit.

D’autres attaques sont menées dans le sud de l’Angola depuis le Sud-Ouest Africain allemand. Le gouvernement portugais décide d’envoyer des renforts, un bataillon expéditionnaire commandé par le Lieutenant-Commander Afonso Cerqueira est envoyé en Angola en novembre 1914.

Avant même la déclaration de guerre de l’Allemagne au Portugal (mars 1916), des combats opposent les deux pays sur le continent africain.

Le 23 février 1916 trente-huit navires allemands sont saisis dans le port de Lisbonne suivis d’autres dans les ports de Porto, de Setubal, de Horta et de Ponta Delgada aux Açores, de Funchal (Madère), de Sao Vicente (Cap Vert), de Luanda (Angola), de Beira et de Lourenço Marques (Mozambique) et de Mormugao (Indes portugaises). Au total de sont soixante-douze navires allemands et austro-hongrois qui sont saisis. Le 9 mars 1916 l’Allemange déclare la guerre au Portugal suivie par son allié austro-hongrois deux jours plus tard.

Quand le premier conflit mondial éclate, la marine portugaise dispose de cinq croiseurs, d’un aviso, d’un destroyer, d’un sous-marin, de douze canonnières, de sept canonnières fluviales, de quatre torpilleurs, de deux navires-écoles et de sept autres navires armés.

Durant le conflit les marins lusitaniens ont reçu deux destroyers, trois sous-marins et trois canonnières auxquels il fallait ajouter les navires réquisitionnés (paquebots, cargos, chalutiers, remorqueurs) pour permettre à la marine portugaise de dispose de trois croiseurs auxiliaires, d’un navire-hôpital, de quatre navires de transports et de vingt chalutiers armés utilisés comme patrouilleurs et dragueurs de mines. Toujours durant le conflit une aéronavale est créée avec des hydravions.

Au Mozambique on trouvait le croiseur Adamastor et la canonnière Chaimite auxquels il faut ajouter des canonnières fluviales et d’autres petits navires de la Flottille du Zambezi.

En mai 1916 le croiseur et la canonnière bombardent les positions ennemis dans l’embouchure de la Rovuma et débarquent des troupes pour s’emparer des fortifications allemandes de l’île de Namaca.

En revanche le débarquement sur la rive nord est repoussé par des troupes allemandes bien retranchées, les mitrailleuses teutonnes provoquant de lourdes pertes chez les portugais. Il faudra attendre trois mois de plus pour que la zone soit occupée par les lusitaniens.

Au printemps 1918 le croiseur Sao Gabriel assure la défense du Cap pendant quatre jours et s’illustre en engageant un U-Boot.

Outre Lisbonne la marine portugaise surveillait attentivement le port cap-verdien de Sao Vincente qui était l’interface des cables télégraphiques sous-marins connectant l’Amérique, l’Europe et l’Afrique. C’était aussi une station de charbonnage vitale.

Dès 1914 la marine portugaise à envoyé une force d’infanterie de marine ainsi que les canonnières Beira et Ibo. Ultérieurement la canonnière Bengo ainsi que barrages anti-sous-marins et des batteries côtières. A plusieurs reprises des attaques de sous-marins allemands sont repoussés.

Les ports de Leixões, Horta, Ponta Delgada, Funchal ainsi que la côte de l’Algarve sont également surveillés et défendus surtout après que Ponta Delgada et Funchal aient été bombardés par les U-Boat.

Le 14 octobre 1918 le chalutier armé Augusto de Castilho commandé par le lieutenant Carvalho Araujo surprend le croiseur sous-marin U-139 qui attaquait le paquebot San Miguel.

Ce dernier naviguait entre Funchal et Ponta Delgada avec 209 passagers à bord, le chalutier armé (un canon de 65mm et un canon de 47mm) assurant l’escorte. En dépit d’une infériorité manifeste (le U-139 disposait de torpilles et de deux canons de 150mm) le navire portugais couvrit la fuite du paquebot, coulant après un combat inégal (le capitaine et nombre de marins ont été tués).

La marine portugaise fût également chargée de transporter des troupes en France (56000 hommes), en Angola (15000) et au Mozambique (17000) sans oublier les personnels envoyés sur de plus petits territoires. Cela ne se fit pas sans pertes pour la marine marchande lusitanienne qui perdit 115 navires sous les coups des sous-marins allemands.

Le destroyer Douro après la seconde guerre mondiale avec une marque de coque permanente

En dépit de la fin du premier conflit mondial, le Portugal continue de construire des navires neufs avec notamment les destroyers de classe Douro et les canonnières de classe Beira. Le pays à également reçu six torpilleurs austro-hongrois type F mais seulement quatre ont été mis en service aux côtés de deux sloops britanniques de classe Arabis qui sont mis en service comme croiseurs.

Durant la période 1919-1939 la marine portugaise entame à Alfeite sur la rive sud de l’estuaire du Tage la construction d’une base navale moderne pour remplacer l’Arsenal de Lisbonne et différentes installations dispersées dans la région. La base aéronavale de Lisbonne installée à Bon Sucesso est transférée à Montijo.

La base d’Alfeite commence à être utilisée en 1924 mais il faudra attendre 1936 pour que l’Ecole Navale y soit transférée et un an de plus pour que l’Arsenal d’Alfeite soit prêt à construire ses premiers navires. Les travaux vont se poursuivre jusqu’en 1955.

Croiseur Adamastor

Pour faire face à la piraterie endémique en mer de Chine les portugais renforcent les moyens navals déployés à Macau, les croiseurs Republica et Adamastor sont envoyés sur place pour renforcer les moyens navals déjà présents en l’occurrence les canonnières Macau et Patria. Une base aéronavale est même mise sur pied à Taipa avec des Fairey III. Le déclenchement de la deuxième guerre sino-japonaise en 1937 entraine un nouveau renforcement des moyens navals et aériens avec des hydravions Hawker Osprey.

La marine portugaise est aussi engagée dans des opérations de police notamment à Madère où le 4 avril 1931 la garnison se rebelle contre le gouvernement de la dictature nationale. Cette révolte faisait partie d’un mouvement national mais ailleurs les rébellions ont été étouffés dans l’oeuf.

En dépit d’une situation matérielle déplorable, la marine portugaise à pu mobiliser une flottile ad hoc pour reprendre le contrôle de l’île. Cette flottille est composée du ravitailleur d’hydravions Cubango, de deux croiseurs auxiliaires, de deux transports, de quatre chalutiers mais aussi du croiseur Vasco da Gama, d’un destroyer et de trois canonnières. Quatre hydravions CAMS 37 sont également de la partie.

La petite escadre quitte Lisbonne le 24 avril et l’opération est lancée le 26. Les rebelles capitulent le 2 mai. Cette réussite va pousser le gouvernement à enfin investir dans une marine digne de ce nom alors que le Portugal doit défendre non seulement des îles et des colonies outre-mer.

Le but est de créer une marine basée sur des destroyers en Europe et des avisos dans les colonies, le tout soutenu par une force de frappe composée de deux croiseurs, un transport d’hydravions, des sous-marins, des navires de soutien et une aéronavale. Comme souvent à peine la moitié du programme sera réalisé.

De 1933 à 1939 vingt-deux nouveaux navires sont acquis comme des destroyers de classe Vouga (ou Douro selon les sources), des sous-marins de classe Delfim (Delfim Espadarte Golfinho), des avisos de classe Afonso de Albuquerque, Golçalo Velho et Pedro Nunes.

La construction des croiseurs fût abandonnée et le transport d’hydravions fût bien mis sur cale mais la construction stoppée au profit d’autres projets jugés plus importants.

Quand éclate la guerre de Pologne, la Marinha de Guerra dispose de six destroyers, sept avisos, trois sous-marins, trois torpilleurs, cinq canonnières, deux canonnières fluviales, trois patrouilleurs, deux dragueurs de mines, deux navires hydrographiques, deux navires de soutien et deux navires d’entrainement. L’aéronavale dispose d’une quarantaine d’appareils stationnés à Lisbonne, Aveiro et Macau, les hydravions pouvant opérer depuis les avisos de classe Alfonso de Albuquerque.

Durant ce court conflit la marine portugaise mène des patrouilles de neutralité, ses navires ainsi que les navires marchands lusitaniens portant des marques de neutralité pour éviter les attaques ce qui ne sera pas toujours le cas.

Les défenses côtières sont renforcées, des troupes supplémentaires envoyées aux Açores et à Madère notamment pour renforcer les défenses et éviter que ces territoires soient capturés par les alliés comme par l’Axe.

Le conflit terminé la marine portugaise soit relancer un programme de construction navale pour remplacer les navires les plus anciens et augmenter ses capacités. Salazar ne se montre pas d’un enthousiasme débordant en raison d’une grande méfiance que le dictateur portugais affiche vis à vis des militaires. Des navires seront bien construits mais ce ne sera pas le grand programme naval caressé par certains marins lusitaniens qui révèrent de cuirassés et de porte-avions (sic).

En septembre 1948 la marine lusitanienne affiche le visage suivant :

-Un croiseur léger navire-amiral le Vasco da Gama mis en service en septembre 1945. Inspiré des Arethusa britanniques sa construction à été aussi lente que pénible en raison du manque d’expérience des chantiers portugais qui pourtant bénéficièrent de l’aide de la firme Vickers qui dépêcha sur place des ingénieurs et des ouvriers expérimentés. Il semble que par fierté les lusitaniens avaient parfois du mal à accepter les solutions proposées par les britanniques.

C’était un élégant navire aux superstructures resserées avec une cheminée unique, un armement composé de six canons de 152mm en trois tourelles doubles (deux avant et une arrière), huit canons de 102mm en quatre affûts doubles, six tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples, une DCA légère.

-Ce croiseur est accompagné d’une flotte de destroyers plutôt moderne. On trouve cinq destroyers classe Douro (Dao Douro Lima Vouga Tejo) et quatre destroyers classe Guadiana (Guadiana Tamega Fulminante Belem) dérivés des précédents.

-Six torpilleurs légers qui reprennent les noms de torpilleurs cédés au titre des dommages de guerre par l’Autriche-Hongrie (Zezere Ave Cavado Sado Liz Mondego)

-Trois sous-marins classe Delfim (Delfim Espadante Golfinho)

avisos Republica

-Avisos classe Gonçalvo Velho (Gonçalvo Velho Gonçalves Zarco) classe Pedro Nunes (Pedro Nunes Joao de Lisboa) et classe Afonso de Albuquerque (Afonso de Albuquerque et Bartolomeu Dias)

Patrouilleurs légers Maio Porto Santo Sao Nicolau Brava Fogo Boavista

-Patrouilleurs coloniaux : Alvor Aljezur Albafeira (Guinée), Jupiter Venus Maite (Mozambique) Mercurio Saturno Urano (Angola)

-Patrouilleurs des pêches Azevia Bicuda Corvina Dourada Espadilha Fataça Faro Lagos

-Patrouilleurs garde-côtes Torres et Garcia

-Navire d’entrainement torpille Lince

-Cannonières classe Beira (Ibo Mondovi)

-Cannonières fluviales : Zaire Damao Diu Macau

-Navire hydrographique Carlvalho Araujo

-Mouilleur de mines Vulcano

-Mouilleur de filets Phyllisia

-Dragueurs de mines Sao Jorge Pico Graciosa Corvo Sao Roque Ribeira Grande Lagoa et Rosario

Dès le début du second conflit mondial la marine portugaise montre les dents en menant des patrouilles de neutralité pour protéger les eaux territoriales portugaises. Les navires étrangers étaient monitorés comme dirait maintenant par les destroyers, les patrouilleurs mais aussi les hydravions de l’aéronavale.

De nouvelles batteries côtières sont construites dont l’action est relayée par des filets et des champs de mines. Quelques navires et sous-marins alliés et allemands ont été victimes des mines et des batteries côtières. Quelques navires portugais sont également coulés soit par accident ou au cours d’incidents qui dégénèrent pas pour des raisons politiques.

A la fin du conflit la marine portugaise à encore fière allure même si les navires intensivement utilisés sont usés.

Certains navires sont rapidement désarmés mais très vite des navires neufs en partie financés par les américains vont arriver, ces derniers cédant également des navires de seconde main pour faire la soudure. Ce sera la même chose pour l’aéronavale.

Pologne et Pays Neutres (35) Portugal (15)

Armée de l’Air

Histoire

En 1885 l’armée portugaise achète des aérostats pour l’observation et les réglages des tirs de l’artillerie. Comme souvent c’est l’arme du génie qui est à l’origine de cette acquisition, l’Ecole de Tancos pouvant être considéré comme le berceau de l’aérien militaire lusitanien. Néanmoins il faudra attendre 1911 pour que soit créée une Companhia de Aerosteiros (Compagnie d’Aérostiers), compagnie qui recevra ultérieurement des avions.

En décembre 1909 un Aero-Club de Portugal (AeCP) est créé pour favoriser le développement de l’aviation au Portugal. Des appareils sont acquis par l’armée en 1912 mais problème ils sont cloués au sol faute de pilotes !

Un premier pilote militaire est breveté en France en l’occurrence Miguel Freitas Homen issu du Commissariat de la Marine.

En mai 1914 l’Esccola Militar de Aeronautica voit le jour. Les instructeurs sont formés aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en France. L’Ecole de l’air portugaise s’installe à Vila Nova de Rainha à 60km au nord de Lisbonne.

Le site est idéal : plat, à proximité d’une gare de triage et une pièce d’eau permettant l’emploi d’hydravions. Les bâtiments sont inaugurés en octobre 1916.

En mars 1916 le Portugal est entré en guerre aux côtés des alliés. Si quelques combats ont lieu en Afrique, Lisbonne va surtout porter son effort sur le front occidental avec l’envoi d’un corps expéditionnaire portugais.

Il était prévu que le CEP soit appuyé par des unités aériennes lusitaniennes mais pour une raison obscure Londres refuse de prêter des appareils à son allié lusitanien. Les pilotes portugais s’engagent dans l’Aéronautique Militaire française pour combattre.

La France va prendre le relais dans la mise sur pied d’une véritable aviation militaire portugaise qui va notamment profiter comme bien d’autres des immenses surplus post-premier conflit mondial.

Le 29 juin 1918 le Servicio Aeronautico Militar qui comme son nom l’indique dépend de l’armée de terre est officiellement créé avec des unités déployées en métropole mais aussi dans les îles et dans les colonies.

Il faut dire que l’immensité du territoire à couvrir impose de telles servitudes aux portugais que l’emploi d’avions et d’hydravions s’impose pour démultiplier l’efficacité de moyens limités.

Toujours en 1918 le Portugal inaugure à Ribatejo près de Lisbonne le Parque de Material Aeronautico (Dépôt de l’Aéronautique Militaire), une sorte de société d’Etat contrôlée par les militaires, société chargée de stocker, réparer et d’entretenir les avions.

Très vite elle va également produire des appareils sous licence. Dix ans après sa création en 1928 elle devient l’Oficinas Gerais de Material Aeronautico (Office Général des Matériels Aéronautiques).

Bréguet 14

Peu à peu l’aviation militaire portugaise se structure avec un Groupe d’Escadrilles d’Aviation d’Angola (Grupo de Esquadrilhas de Aviaçao de Angola) ou encore un Groupe d’Escadrilles d’Aviation «République» (Grupo de Esquadrilhas de Aviaçao «Republica»), ces deux groupes utilisant des Caudron G.3, des Breguet 14 et des SPAD S.VII donc pas vraiment des appareils de première jeunesse.

En 1920 l’Ecole militaire d’aéronautique quitte Vila Nova da Rainha pour Granja do Marques sur la grande base aérienne de Sintra récemment créée.

Des appareils sont acquis en petite serie essentiellement vis à vis de la France et de la Grande-Bretagne.

En septembre 1924 l’aviation devient une arme de l’armée de terre c’est-à-dire qu’elle acquiert le même statut que l’infanterie, la cavalerie, l’artillerie ou encore le génie. A cette occasion le Servicio Aeronautico Militar devient l’Arma de Aeronautica.

Cette Arme de l’Aéronautique est dirigée par un général s’appuyant sur un état-major. Un poste d’inspecteur est créé, poste capital pour permettre aux aviateurs portugais d’influencer la classe politique et leurs hiérarchie pour améliorer l’équipement, l’installation et l’entrainement. L’aviation militaire portugaise sera d’ailleurs la grande gagnante du coup d’état du général Gomes da Costa en mai 1926.

En ce qui concerne l’organisation tactique des unités elle est classique, l’escadrille (Esquadrilha) comprend généralement sept avions. Elle est dirigée par un capitaine (Capitao en V.O), plusieurs escadrilles forment un groupe dirigé par un colonel (Coronel) parfois par un major.

SPAD S.VII

De nouvelles unités sont créées dans les années suivantes comme l’Esquadrilha Mista de Aviaço e Deposito qui récupère les vieux SPAD S.VII du Grupo de Esquadrilhas de Aviaçao «Republica».

Ce dernier devient l’Esquadrilha n°1 de Caça (Escadrille n°1 de chasse) rattachée au Grupo Independente de Aviaçao de Protecçao de Combate (Groupe indépendant d’aviation de protection et de combat).

En 1925 est créé le Grupo de Aviaçao de Informaçao à Amadora spécialisé comme son nom l’indique (Groupe d’Aviation de reconnaissance) dans des missions de reconnaissance. Un an plus tard en 1926 est mis sur pied le Grupo Independente de Aviaçao de Bombardeamento (Groupe indépendant d’aviation de bombardement). En 1928, le Portugal brevète la première femme pilote militaire, Maria de Lourdes Sa Teixeira.

Comme nombre d’armées de l’air de l’époque, l’armée de l’air portugaise réalise plusieurs raids longue distance, raids qui satisfont l’orgueil national portugais mais qui peine à masquer une réalité : le dénuement de l’Arma de Aeronautica.

Dans les années trente l’Arma de Aeronautica devient semi-indépendante un peu comme quand l’USAAC devint l’USAAF. De nouvelles bases sont créées en métropole, dans les îles et les colonies. La défense antiaérienne du territoire est également de son ressort.

L’Esquadrilha de Caça passe à quinze pilotes et douze appareils et si l’Esquadrilha de Bombardeamento ne dispose que de cinq appareils mais les équipages sont doublés.

Une commission d’achat sillone l’Europe pour renouveler l’équipement des unités aériennes militaires portugaises. Des Hawker Fury et des PZL P.11 doivent être acquis mais finalement sous la pression des britanniques le Portugal va acquérir des Fury et trente Gloster Gladiator livrés en 1938 et 1939.

Gloster Gladiator

A la même époque la base aérienne de Sintra qui abrite l’Ecole de l’Air voit arriver l’Esquadrilha Independente de Avioes de Assalto (Escadrille indépendante d’avions d’assaut) équipée de dix Breda Ba.65 acquis auprès de l’Italie après que la mission militaire portugaise ait pu voir ces appareils en action en Espagne.

Breda Ba-65

En 1940 l’aérodrome d’Ota situé à 50km au nord de Lisbonne est inauguré. Il va acquérir la «force de frappe» portugaise avec le N°1 grupo de Bombardeamento de Dia (1er groupe de bombardement de jour) avec pour équipement des Junkers Ju-52/3m puis des Junkers Ju-86 plus modernes (même si naturellement tout est relatif).

Junkers Ju-86

Les «Tante Ju» ne quittent pourtant pas le service actif puisqu’ils sont transférés au Grupo de Bombardeamento de Noite (Groupe de bombardement de nuit).

Toujours à Oita est stationné l’Esquadrilha de Caça N°1 qui vole sur quinze des trente Gloster Gladiator, les quinze autres étant utilisés par le Grupo Independente de Aviaçao de Protecçao de Combate qui regroupe un fatras d’appareils dépassés sans réelle valeur militaire.

Durant la guerre de Pologne, l’Arma de Aeronautica veille à faire respecter la neutralité lusitanienne même si les menaçes sont plutôt du genre évanescent.

De ce court conflit est tiré une leçon capitale : les aviateurs portugais ont urgement besoin d’appareils plus modernes.

Plus facile à dire qu’à faire car même si la Pax Armada est là, les grands pays sont réticents à détourner leur production aéronautique en direction d’un pays neutre au positionement incertain en cas de conflit.

C’est ainsi que l’acqusition de Supermarine Spitfire fût retardée. Le pays de Camoes s’intéresse au cracheur de feu dès le printemps 1939 mais à l’époque Londres est en manque de chasseurs modernes et refuse d’honorer la demande pour une quinzaine d’appareils. C’est finalement à l’automne 1940 que le gouvernement britannique acceptera de livrer des Spitfire.

Durant la Pax Armada l’Arma de Aeronautica connait une vrai modernisation. Si quelques Gloster Gladiator et Hawker Fury sont encore en service en septembre 1948 mais sont totalement dépassés, la majorité des chasseurs portugais sont modernes avec des Supermarine Spitfire, des Hawker Hurricane avec quelques Bristol Beaufighter en attendant des Lockheed P-38 Lighthing qui seront livrés durant le conflit de manière détournées (caisses livrées en toute discretion mais aussi appareils faussement en difficulté ou en panne de carburant).

Dans le domaine du bombardement les quelques Hawker Hind, Ju-52 et Ju-86 sont relevés par des Bristol Blenheim et des Vickers Wellington plus modernes.

En revanche dans le domaine de la reconnaissance et de l’observation le Grupo de Reconhecimento e Informaçao ne dispose que d’une flotte obsolète ou au minimum déclassée avec des Potez 25, Breda Ba.65, des Avro Anson, des Lockheed Hudson et des Westland Lysander.

Durant le second conflit mondial l’Arma de Aeronautica n’à guère à s’employer car le pays reste neutre.

Tout juste notons des décollages sur alerte pour intercepter des avions ennemis ou supposés tels qui avaient violé l’espace aérien portugais. Ces appareils sont parfois raccompagnés ou interceptés avec soit un crash si l’avion se défend ou un atterrissage si l’appareil accepte de suivre les avions lusitaniens.

Comme nous l’avons vu plus haut certains atterrissages ont été faits sur commande permettant aux alliés de livrer des appareils sans que cela ne remette en cause la neutralité portugaise.

A la fin du conflit et notamment après l’installation d’une base aérienne aux Açores les livraisons se feront de manière plus visible. Il faut dire qu’à l’époque les allemands ne sont plus en mesure de protester contre la livraison d’armes par les alliés.

Quand le second conflit mondial se termine l’Arma de Aeronautica dispose d’un parc relativement moderne pour l’époque avec des chasseurs Hurricane et Spitfire, des bombardiers Blenheim et Wellington, des avions de reconnaissance Anson, Hudson et Lysander.

A la fin des années cinquante des appareils plus modernes sont livrés par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne notamment. Cela permettra aux toutes nouvelles Força Aera Portuguesa d’attendre sereinement le passage rapide à la réaction, les pilotes de la FAP étant considérés comme parmi les meilleurs d’Europe.

Organisation en septembre 1948

-Un état-major

-Commandement Général

Ce Comando Geral gère la logistique, l’entretien et la défense des terrains avec les comandos aéreos independentes (Commandos Aériens Indépendants) qui contrairement à leur nom ne sont aucunement des unités d’élite mais des unités d’infanterie doublées de sapeurs et d’artilleurs (antiaériens).

C’est sous son autorité qu’est également placé l’Esquadrilha de Treino e Transporte (Escadrille d’entrainement et de transport) avec des avions d’entrainement et de transport.

-Grupo Independente de Aviaçao de Proteçao de Combate

Ce groupe indépendante d’aviation de protection et de combat est une sorte de réserve stratégique destiné à la fois à alimenter les unités de première ligne et défendre la capitale portugaise qui durant le second conflit mondial est protégé par un véritable camp retranché.

Hawker Hurricane Mk II

Longtemps mal équipé ce groupe indépendant reçoit enfin des appareils plus modernes avec une escadrille de Supermarine Spitfire, une escadrille d’Hawker Hurricane, une escadrille de Bristol Blenheim et une escadrille de Potez 25.

-Grupo Independente de Aviaçao de Bombardeamento

Ce groupe indépendant de bombardement regroupe la majeure partie des bombardiers portugais avec d’abord des Junkers Ju-52/3m remplacés ensuite par des Junkers Ju-86. Ces derniers appareils sont ensuite transférés au Grupo de Bombardeamento de Noite (où ils vont cohabiter avec les Tante Ju encore en vol) remplacés par des Vickers Wellington et des Bristol Blenheim.

-Grupo de Bombardeamento de Noite

Ce groupe de bombardement de nuit regroupe des Junkers Ju-52 (souvent utilisés pour l’entrainement car très usés) et des Junkers Ju-86 plus modernes mais passablement déclassés.

-Grupo de Caça do Norte

Comme son nom l’indique ce groupe de chasse couvre le nord du pays et en particulier la région de Porto. Il dispose d’un escadrille de Supermarine Spitfire, de deux escadrilles d’Hurricane et d’une escadrille de Bristol Beaufighter

-Grupo de Caça do Sul

Bristol Beaufighter

Pendant méridionnal du précédent, il assure la protection de l’Algarve du cap Saint Vincent, le véritable Finisterre de l’Europe. Il dispose d »une escadrille de Supermarine Spitfire, d’une escadrille de Hawker Hurricane et d’une escadrille de Bristol Beaufighter.

-Esquadrilha Expedicionario de Caça n°1

Cette première escadrille expéditionnaire de chasse assure la défense des Açores. Elle dispose d’abord de Gloster Gladiator qui sont ensuite remplacés par des Hawker Hurricane.

-Esquadrilha Expedicionario de Caça n°2

Curtiss H-75

La deuxième escadrille expéditionnaire de chasse assure avec des Curtiss P-36 Hawk issus des stocks américains la défense du Cap Vert

-Esquadrilha Expedicionario de Caça n°3

La troisième escadrille expéditionnaire de chasse assure avec des Hawker Hurricane la défense de l’Angola

-Grupo de Reconhecimento e Informaçao

Ce groupe de reconnaissance et de renseignement regroupe les moyens dédiés à la reconnaissance, l’observation et à la coopération. Elle dispsose notamment de l’Esquadrilha Independente de Avioes de Assalto volant sur Ba-65. Les autres escadrilles de l’unités disposent d’Avro Anson, de Lockheed Hudson, de Westland Lysander et même de vénérables Potez 25.

Pologne et Pays Neutres (27) Portugal (7)

Le Portugal (1933-1954)

Estado Novo

Antonio de Oliveira Salazar

Si vous demandez à une personne peu ou pas informée la nature du régime au pouvoir au Portugal à partir de 1933 il est probable qu’il parlera de régime fasciste. Un raccourci commode mais c’est un peu plus compliqué que cela.

Dès sa nomination au ministère des Finances, Salazar ne cache son ambition de toute-puissance même si à la différence de nombre de dictateurs il fera preuve d’une grande modestie et ne se montrera guère à l’aise dans les discours et les démonstrations de force face à la foule.

Opposé au communisme, au capitalisme et au libéralisme, l’ancien professeur de l’université de Coimbra est clairement un réactionnaire rêvant d’un âge d’or, rêvant de redonner au Portugal un statut de grande puissance perdue au 16ème siècle.

Il finit par être nommé premier ministre en juillet 1932 et va peu à peu mettre sur place un nouveau régime entré dans l’histoire sous le nom paradoxal d’Etat nouveau (Estado Novo).

Ce nouveau régime s’inscrit totalement dans la lignée de la Ditadura Nacional, le régiment en place depuis le coup d’état militaire de 1926 qui renversa une république en perpetuelle instabilité depuis son établissement en 1910.

C’est un régime autoritaire où le Conseil des Ministres à toute autorité sur le pouvoir législatif (Parlement et Chambre corporative). L’orthodoxie budgétaire et la conservation des colonies sont des dogmes intangibles de l’Etat Nouveau.

L’Estado Novo s’appuie sur les piliers traditionnels du Portugal à savoir l’Eglise, l’Armée, le Patronat, les relations sociales étant régulées par un système corporatiste. Il y à bien des élections mais avec un candidat unique forcément……. .

La constitution de l’Estado Novo est élaborée en 1932 et publiée au journal officiel portugais le 22 février 1933. Elle est approuvée par un plébiscite national le 19 mars 1933 avec pour la première fois le vote des femmes. L’abstention est faible mais cela est considéré comme de l’approbation ce qui fausse les résultats.

Le régime de Salazar suit la doctrine sociale de l’Eglise et s’inscrit dans la même mouvance qui portant Dolfuss au pouvoir en Autriche sans compter d’autres régimes autoritaires en Europe de l’Est.

L’Estado Novo se considère comme une république corporative avec de nombreux organismes chargés d’encadrer la société. Ses cinq piliers sont dieu, famille, travail, patrie et autorité.

Ce n’est pas un régime fasciste dans les années trente il y eu une tentation de singer les régimes au pouvoir en Allemagne et en Italie. En 1934 néanmoins le mouvement fascisant des Chemises Bleues de Rolao Preto est dissous, son leader exilé.

Francisco Rolão Preto

Salazar se nourrit des idées de l’intégralisme lusitanien, un mouvement monarchiste, traditionaliste mais non conservateur, anti-moderniste, anti-parlementariste, communaliste, corpo-syndicaliste, décentralisateur et catholique. L’absence de processus de politisation des masses, le cléricalisme et l’anti-modernisme éloignent le régiment portugais du fascisme.

Il existe néanmoins une police secrète, la tristement célèbre Policia internacional e de defesa do estado (PIDE) qui réprime les oppositions au Portugal et à l’étranger. Inspirée de l’OVRA fasciste, elle bénéficie des conseils du MI-5, le service de contre-espionnage britannique.

Un parti unique l’Union Nationale (UN) est créé dès le 30 juillet 1930. L’Assemblée nationale est élue sur un système de liste unique, la Chambre corporative n’ayant qu’une vocation consultative sur les projets qui sont ensuite soumis à l’assemblée.

Le chef de l’Etat élu pour sept ans au suffrage universel direct n’à qu’un pouvoir limité surtout en présence de Salazar le véritable maitre du pouvoir.

Comme je l’ai dit plus haut dans les années trente il y eu la tentation de fasciser le régimer portugais avec la création en 1935 de la Fédération Nationale pour l’Allégresse au travail inspiré du Krafft Durch Freude nazi pour encadrer les loisirs des ouvriers ou encore en 1936 la création de la Mocidade Portuguesa. Une Légion Portugaise est créée la même année mais toutes ses entités disparaitront à la fin de la seconde guerre mondiale sans avoir vraiment pesé de tout leur poids sur le régime.

Le Portugal et la guerre d’Espagne

Quand la guerre civile espagnole (qui très vite s’internationalise) éclate le gouvernement portugais est officiellement neutre mais naturellement la sympathie de Salazar va en direction des insurgés.

Les relations luso-espagnoles ont toujours été compliquées et marquées du sceau de la méfiance, les portugais n’ayant pas oublié l’Union Iberique (1580-1640), les six décennies au cours desquelles le roi d’Espagne à été également roi de Portugal.

La crainte de voir les souverains espagnols qu’ils soient hasbourgeois ou bourbons d’unifier sous leur sceptre toute la péninsule ibérique explique pourquoi le Portugal s’est très vite rapproché de l’Angleterre.

En 1931 l’arrivée des républicains au pouvoir provoque une dégradation des relations entre les deux pays, le gouvernement espagnol soutenant les opposants au régime portugais et ce dernier n’hésitant pas à accueillir des opposants notoires comme le général Sanjurjo qui tente un coup d’état en 1932 (Sanjurjada).

En ouvrant ses ports aux nationalistes le Portugal permet aux troupes de Franco de bénéficier d’un voie d’approvisionnement sure pour amener les armes et les munitions.

Le gouvernement portugais tente d’aller plus loin en tentant de mettre sur pied une Légion portugaise dont les hommes sont rapidement appelés Viriatos en référence au chef lusitanien mais des incidents pousse Salazar à dissoudre l’unité avant toute existence réelle.

Il y aura bien des volontaires lusitaniens, ils s’appeleront bien des viriatos mais contrairement à ce qui est parfois écrit il s’engageront à titre individuel dans la Légion, dans la phalange, chez les carlistes et chez les requetes. Des pilotes portugais vont également participer aux combats. Les chiffres sont incertains oscillant entre 4 et 12000 hommes, la majorité des historiens s’accordant sur le chiffre minimal de 6000 hommes.

En 1937 une mission militaire portugaise se rend aux côtés des nationalistes pour défendre les droits des volontaires portugais et pour étudier les combats et ainsi en tirer les leçons pour l’armée lusitanienne.

En 1938 le Portugal reconnaît le régiment franquiste et le 17 mars 1939 le Portugal et l’Espagne signe un traité de non-agression appelé Pacte Ibérique avec reconnaissance mutuelle des frontières, consultation pour concerter les actions diplomatiques et militaires. Le traité est complété le 29 juillet 1940 par une convention militaire. Cela n’empêchera pas une grande méfiance entre Salazar et Franco. Il faut dire qu’entre le professeur d’université et le militaire baroudeur, les atomes crochus devaient être peu nombreux.

Le Portugal et la Pax Armada

En septembre 1939 quand la guerre de Pologne éclate, le Portugal de Salazar se déclare neutre, fermant ses ports aux bélligerants jusqu’à la mi-octobre quand sous les pressions britanniques les ports lusitaniens sont rouverts au trafic étranger. Bien qu’officiellement neutre le pays de Camoes est plus favorable à l’Allemagne et à l’Italie.

Durant la Pax Armada le Portugal maintien sa neutralité en veillant à ce que l’Espagne reste elle aussi neutre, Salazar craignant qu’une entrée en guerre de l’Espagne n’entraine celle du Portugal contraint et forcée.

Durant l’époque 1939-1948 le régime durcit sa répression pour faire face à une certaine agitation en métropole comme dans les colonies. Le contrôle de la population se renforce avec une PIDE omniprésente, son encadrement également. On parle d’une forme de fascisation du régime portugais mais comme nous l’avons vu plus haut ce ne sera pas complet probablement en raison de la personnalité du dictateur portugais.

Sur le plan économique, la politique menée par Salazar est une politique à visée autarcique qui connait un succès inégal.

Face aux tensions persistantes en Europe, le Portugal se doit de moderniser ses forces armées pour faire face moins aux menaces sur son territoire métropolitain (assez limitées) qu’aux menaces sur ses îles et son empire colonial.

Cette modernisation est très insuffisante et très incomplète. A cause d’un manque de moyens ? Oui mais ce n’est pas la seule raison. Le dictateur portugais se méfie énormément de l’armée et des militaires.

Il à certes accédé au pouvoir grâce à eux mais il à vu les limites d’un régime militaire et ne veut surtout pas voir l’oeuvre de sa vie ruinée par un nouveau golpe militar fait par quelques galonnés en mal d’aventure.

L’armée de terre reçoit de nouveaux équipements, des unités sont réentrainées mais Salazar par orgueil refuse les propositions faites par des pays étrangers d’envoi d’une mission militaire pour former et entrainer les soldats, les sous-officiers et les officiers lusitaniens. L’armée de l’air bénéficie de quelques moyens supplémentaires tout comme la marine.

Comme le dira un officier portugais futur exilé «On avait juste de quoi faire le minimum rien de plus. Si un pays étranger nous avait envahit Lisbonne aurait été pris en deux jours comme en 1807».

Le Portugal dans le second conflit mondial

Quand le second conflit mondial éclate en septembre 1948 Salazar n’est pas sot. Il sait que le conflit va durer que cela se terminera par un K.O d’un des belligérants et non une victoire aux points. Il décide de conserver sa neutralité mais comme son voisin espagnol il espère en tirer des bénéfices.

Comme tout bon dictateur qui se respecte Salazar n’à qu’une obssession : la survie du régime. Il est pour cela près à tout. Il ne manque pas d’atouts, il sait par exemple que les alliés ont tout intérêt à neutraliser la péninsule ibérique.

Une Espagne et un Portugal basculant du côté de l’Allemagne et de l’Italie et ce serait une catastrophe absolue pour les alliés.

Cela genérait considérablement la France prise entre deux feux en Méditerranée et cela pourrait même conduire à la fermeture de la Mare Nostrum par la prise de Gibraltar et l’occupation de la partie française du Maroc.

Un tel alignement n’est pas non plus sans risque. Une alliance en bonne et due forme avec Rome et Berlin entrainerait immédiatement la perte des colonies ce que le régime de l’Etat neuf ne peut se permettre.

Salazar comme Franco va donc louvoyer en essayant de tirer le maximum de cette neutralité qui voir concilier l’inconciliable.

On verra donc parallèlement le régiment autoritaire lusitanien ouvrir discrètement certains ports et criques à des sous-marins de l’Axe pour ravitaillement et entretien sommaire (y compris auprès de navires allemands et italiens officiellement internés au Portugal) tout en acceptant que les Açores accueillent à Lajes une base aérienne destiné aux avions traquant les U-Boot et autres forceurs de blocus.

Durant le second conflit mondial le pays se protège en fortifiant ses frontières terrestres et maritimes, en interdisant son espace aérien aux avions des pays belligérants à l’exception d’avions en difficulté.

Nombre d’appareils anglais et américains se poseront au Portugal au point que certains pouvaient douter de la réelle nécessité de s’y poser. Ce doute sera confirmé après le retour de la démocratie, des aviateurs portugais dévoilant que c’était une astuce pour éviter les protestations de l’Axe.

En ce qui concerne les frontières terrestres, elles se couvrent de barbelés et de champs de mines, des blockhaus étant construits. Il ne s’agissait bien entendu pas d’une Ligne Maginot à la sauce portugaise mais plutôt d’un moyen de couvrir la frontière pour éviter une attaque brusquée qu’elle soit britannique, française ou même espagnole. Un véritable camp retranché protège Lisbonne.

Des champs de mines sont mouillés pour protéger l’accès aux bases de la marine portugaise ce qui provoquera quelques accidents visant des navires de l’Axe ou alliés qui n’étaient bien entendu pas au courant.

Dans les colonies on assiste à un processus similaire. Si il n’y à pas de minage des côtes de l’Angola, du Mozambique, de la Guinée portugais ou du Cap Vert on assiste au renforcement de certaines positions fortifiées et à l’envoi de troupes moins parce que les colonies sont menacées par une invasion étrangère (Paris, Londres et Washington ont clairement fait comprendre à Salazar que seule une alliance pleine et entière avec l’Allemagne et l’Italie entrainerait une occupation des colonies lusitaniennes) que pour éviter une agitation des populations indigènes.

Des opérations de nettoyage sont menées durant le second conflit mondial en Angola, une sorte de guerre parallèle qui entrainera des incidents de frontière avec l’Union Sud Africaine mais cela ne dégénéra pas en conflit ouvert car ni Lisbonne ni Pretoria n’y avait intérêt.

Les seules unités portugaises régulières qui vont combattre sont celles chargées de défendre Macao et le Timor oriental, une colonie portugaise.

Si à Macao la petite garnison se rend rapidement (elle est internée en Chine mais sera victime de bombardements alliés qui tueront un certain nombre de portugais) à Timor la garnison de la taille d’un bataillon renforcé décide de combattre l’envahisseur pour «l’honneur du Portugal».

Elle se rend ensuite mais par son statut de neutre, la garnison est internée jusqu’à la fin de la guerre mais certains vont s’évader et vont combattre aux côtés des alliés pour libérer le Timor de l’occupation japonaise.

D’autres portugais vont combattre dans les deux camps. Une poignée de lusitaniens va s’engager dans la Division Azul et combattre sur le front de l’est tandis que d’autres refugiés politiques en France vont s’engager dans la Légion Etrangère, s’illustrant notamment dans les Balkans.

Quand le second conflit mondial se termine le Portugal est resté neutre mais cette neutralité à évolué vers une neutralité favorable aux alliés. Les ports lusitaniens se fermèrent aux sous-marins allemands (de toute façon de plus en plus rares dans l’Atlantique), les ressortissants allemands et italiens relativement libres internés, les espions pourchassés par la PIDE.

Le régime salazariste contrairement au régime franquiste savait avant même la fin du conflit que le régime ne serait pas attaqué.

Mieux même aucune compensation ni aucune réforme même cosmétique ne fût exigé au vieux dictateur portugais (65 ans en septembre 1954) qui pu croire que rien n’avait changé.

De toute façon avec le début de la guerre froide, la position du Portugal stratégique interdisait toute volonté de l’occident de déstabiliser un pays qui en cas de guerre nucléaire devait être avec son voisin espagnol une zone de repli pour les forces de l’OTAN bousculées par les forces du pacte de Varsovie, les unités portugaises modernisées et réorganisées devant barrer les soviétiques et leurs alliés sur les Pyrénées.

Pologne et Pays Neutres (21) Portugal (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE

T.12 : POLOGNE ET PAYS NEUTRES

F.S.2 : PORTUGAL

AVANT-PROPOS

Le 24 juin 2021 j’ai terminé après tout de même un mois de travail une fiche synthétique (sic) de 91 pages sur l’Espagne portant le total des pages écrites dans cette monstrueuse uchronie à 9908 pages !

Quand j’ai commencé mon uchronie en 2011 je ne pensai pas y être encore en 2021. Les choses ont beaucoup évolué, l’œuvre est devenu un monstre tellement tentaculaire que j’ai du mal parfois à m’y retrouver.

Il y à naturellement de nombreuses contradictions, des erreurs qui sont liés à la fois à mon propre manque de vigilance mais aussi parce que j’apprends parfois par de nouvelles recherches que telle arme, tel char, tel avion à finalement été utilisé par ce pays (le cas inverse arrive parfois).

A l’origine j’avais prévu pas moins de quinze tomes que l’ont peu classer en deux catégories, les majeurs et les mineurs.

Les sept premiers sont les majeurs puisqu’ils concernent la France (Tome 1), l’Allemagne (Tome 2), la Grande-Bretagne (Tome 3), les Etats-Unis (Tome 4), le Japon et ses alliés (Tome 5), l’Italie (Tome 6) et l’URSS (Tome 7).

Les tomes suivants dits tomes mineurs concernent soit des pays belligérants et des pays neutres que ce soit le Canada et l’Afrique du Sud pour le Tome 8, l’Australie et la Nouvelle-Zélande pour le Tome 9, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas pour le Tome 10, la Turquie pour le Tome 11, l’Espagne et le Portugal pour le Tome 12, la Norvège, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Suisse et la République d’Irlande pour le Tome 13, la Grèce, la Yougoslavie, la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie et la Slovaquie pour le Tome 14 et enfin un Tome 15 concernant l’Amérique Centrale et Latine (Brésil, Argentine, Chili, Uruguay Paraguay, Pérou, Equateur, Bolivie, Colombie, Venezuela, Mexique et les petits états)

Au final le nombre de Tomes va tomber à seulement douze. Si les sept premiers tomes dit tomes majeurs ne vont pas évoluer, les tomes dits mineurs vont être différents.

Le Tome 8 va ainsi regrouper les quatre Dominions (Canada, Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande), le Tome 9 va aborder les pays ayant formé après guerre le Benelux alors que le Tome 10 ne va plus parler de la Turquie mais de la Scandinavie (Norvège, Danemark et Finlande).

Le Tome 11 à dit adieu à la péninsule ibérique au profit d’une autre péninsule, la péninsule balkanique avec son extension de l’Europe du Milieu ou Mitteleuropa. Ce sera le plus gros tome avec six volumes (Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Yougoslavie, Grèce et Slovaquie).

Enfin le Tome 12 va regrouper la Pologne en exil et les pays neutres. J’ai hésité à maintenir ce tome pour gagner du temps mais je me suis dit que d’une je n’étais pas à quelques semaines près et que ces pays neutres ont aussi joué un rôle dans le conflit, un rôle d’influence, un rôle d’intermédiaire entre les belligérants.

Pour ce dernier tome j’ai décidé de réaliser des fiches synthétiques pour cadrer leur position qui sera assez semblable à celle historique puisqu’aucun événement ne peut par exemple pousser la Suisse à entrer en guerre aux côtés des alliés ou de l’Axe (la neutralité helvétique est précieuse pour les deux belligérants).

Cette remarque s’applique aussi à l’Irlande, à la Suède, à la Turquie, au Portugal et à l’Espagne. Pour le Portugal de Salazar l’important est la survie du régime et le madré Antonio de Oliveira n’à aucun intérêt à entrer en guerre à l’exception peut être d’une attaque de ses colonies ou des îles. Pour l’Espagne c’est la situation économique qui est certes meilleure qu’OTL mais encore difficile. L’Axe n’à guère d’intérêt à attirer l’Espagne et les alliés non plus.

Du 12 avril au 8 mai 2021 j’ai réalisé mon volume 6 sur la Slovaquie et j’ai décidé d’intégrer des éléments de l’histoire de la Tchécoslovaquie ce qui m’à fait dire que je devais aussi parler de la Pologne.

J’ai donc décidé dans ce Tome 12 d’intégrer une partie sur la Pologne avec normalement une chronologie étoffée sur la période avant septembre 1939, une brève description de la guerre de Pologne, la mise en place d’un gouvernement polonais en exil à Nantes, la reconstitution d’une armée polonaise qui disposera d’unités terrestres, aériennes et navales, les premières sous commandement français alors que la marine polonaise libre était placée sous l’autorité de la Royal Navy car opérant en mer du Nord.

Ces F.S ou Fiches Synthétiques vont s’organiser de la façon suivante :

-Une partie chronologique avec tout d’abord les 50 ou 100 dates (chiffres non contractuels) à retenir de l’histoire du pays concerné.

-Des chronologies thématiques (chronologie politique, militaire et si ressources suffisantes chronologies économiques et culturelles)

-Des notices biographiques sur les grands personnages de l’histoire du pays concerné. Ce sera un choix totalement arbitraire mais qui je l’espère restera pleinement cohérent.

-La partie uchronique avec l’histoire au delà du point de divergence de mon œuvre (à savoir le 9 novembre 1939 et la mort d’Hitler dans un attentat)

-Une partie consacrée aux forces armées du pays concerné avec une rapide chronologie, un Ordre de bataille étoffé (si les sources nécessaires sont accessibles à votre serviteur) et de la liste des principales armes, des principaux véhicules, des principaux navires et aéronefs.

Je serai un peu plus prolixe, un peu plus volubile si le modèle est un modèle national ou un appareil peu connu. Inutile par exemple de présenter le Messerschmitt Me-109 en service en Suisse ou le Panzer IV utilisé par l’armée espagnole.

En même temps suis-je fiable ? En 2018 alors que j’achevai le T7 sur l’URSS je me disai que d’ici un an je pourrai enfin (?) passer à autre chose et en 2021 je suis encore là.

Néanmoins je commence à voir la lumière au bout du tunnel. Je ne vous cache pas chers lecteurs que je suis à la fois impatient et anxieux de voir la fin de cette œuvre approcher. C’est probablement ce que ressentent tous les écrivains quand ils arrivent au bout de leur œuvre.

Une fois le Tome 12 terminé, je pense réaliser un gros travail préparatoire que je conserverai pour moi (notamment un document cadre sur le conflit), je rédigerai peut être des annexes que je publierai en alternance avec les récits du conflit. Je pense aussi à une chronologie générale du conflit qui elle pourrait être publiée.

Je rédigerai ensuite le récit du conflit en m’inspirant je le reconnais de l’uchronie « 1940 La France continue » qui imagine une France continuant la guerre en juin 1940 plutôt que de se vautrer dans le renoncement avec peut être des personnages fictifs dont on pourrait suivre les aventures. Là encore le récit se découpera en différents tomes (sous réserve d’éventuelles modifications) :

-Tome 1 ou 13 : Europe occidentale et Balkans

-Tome 2 ou 14 : Méditerranée et Afrique (Nord et orientale)

-Tome 3 ou 15: Front russe

-Tome 4 ou 16 : Asie-Pacifique

-Tome 5 ou 17 : Peut être un tome consacré à l’arrière plan politique et diplomatique voir sur l’évolution d’après guerre avec par exemple deux guerres du Vietnam (1960-1967 et 1970-77). Cela sera aussi peut être l’occasion d’imaginer l’évolution des différentes armes en parlant davantage des équipements qui vont équiper notamment l’armée française.

Ce dernier tome aura un format différent des autres. En effet comme les pays souverains de ce tome ne seront pas engagés dans le second conflit mondial il n’y aura pas de récit de batailles héroïques, d’affrontements titanesques en mer Baltique ou en mer d’Irlande.

Cela commencera par une chronologie étoffée avec d’abord une chronologie généraliste avec les grandes dates à retenir dans l’histoire de l’Irlande, du Portugal, de l’Espagne, de la Suède, de la Suisse et de la Turquie. Ce sera ensuite des petites chronologies thématiques avec des chronologies politiques, militaires voir si j’ai suffisamment d’informations et de données, des chronologies économiques et culturelles.

Une fois ce cadre fixé je basculerai sur la partie uchronique c’est à dire après le point de divergence de novembre 1939. Il n’y aura visiblement pas de grands changements par rapport à l’histoire telle que nous la connaissons.

Ensuite je parlerai tout de même de l’armée avec quelques informations historiques, des informations sur l’organisation et son équipement. Je ne présenterai en détail une arme, un véhicule ou un avion que si cela est nécessaire c’est-à-dire un engin que je n’ai pas abordé dans les tomes précédents. Je ferai probablement une exception pour les navires de guerre.

En ce qui concerne la Pologne ce sera un peu différent puisque dans la partie historique 1939-1954 et la partie militaire il sera question de combats et d’opérations militaires, les troupes polonaises opérant en Norvège, sur le front occidental, dans les Balkans et même en Italie.

Comme depuis le début chers amis lecteurs, chers amis suiveurs bonne lecture. C’est vous par vos réactions, vos commentaires qui me donnent envie de continuer et d’achever cette œuvre monumentale au point que je crains un grande vide une fois celle-ci terminée. Peut être pourrai-je enfin me lancer sérieusement dans l’écriture d’un roman, un projet que je caresse depuis cinq six ans maintenant.

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J’ai commencé par l’Espagne et donc logiquement je passe à son voisin occidental, son voisin lusitanien le Portugal. Ce petit pays qui se considère comme le plus ancien état nation d’Europe à longtemps souffert d’un complexe d’infériorité vis à vis de son puissant voisin oriental, un complexe qui s’explique par plusieurs facteurs.

Et pourtant si il y à bien un pays qui n’à pas à rougir de son histoire c’est bien le Portugal avec une construction liée avec le mouvement général de la Reconquista, les grandes découvertes, la colonisation.

Sébastien 1er.

Au 16ème siècle suite à la bataille de Ksar-El-Kébir (4 août 1578) et la mort du roi Sébastien 1er, le Portugal connait une éclipse en étant unie avec l’Espagne, Philippe II devenant Philippe 1er du Portugal.

En 1640 suite à une révolte, le pays redevient indépendant et va le rester jusqu’à nos jours sauf la rare éclipse de l’époque napoléonienne.

Longtemps puissant le pays va s’arrimer à l’Angleterre devenant pour certains une colonie anglaise et surtout comme l’Espagne va manquer la révolution industrielle.

Charles 1er du Portugal

Le 19ème siècle portugais est marqué à la fois par un processus de colonisation qui donne une illusion de puissance et par une instabilité politique qui sera fatale à la monarchie. En 1908 le roi Charles 1er est assassiné en compagnie du prince héritier Louis-Philippe. Le nouveau roi Manuel II n’allait régner que deux ans avant que le 5 octobre 1910 la République soit proclamée.

Es-ce le dépit de la «régénération» du pays ? Hélas non puisque l’instabilité continue, instabilité aggravée par la participation du Portugal à la première guerre mondiale.

Antonio de Oliveira Salazar

Es-ce à dire que la monarchie va être restaurée ? Non puisqu’en 1926 les militaires prennent le pouvoir mais cela ne change rien jusqu’à ce qu’arrive au pouvoir un jeune professeur de l’université de Coimbra, un certain Antonio de Oliverai Salazar.

Nommé ministre des Finances ce dernier va non seulement remettre le budget de l’Etat portugais en ordre mais surtout devenir le chef de l’Etat avec un régime «national-catholique» entré dans l’histoire sous le nom d’Estado Novo.

Ce dernier rusé et madré va jouer un habile jeu d’équilibriste entre l’Axe et les alliés à la fois pour permettre la survie de son état mais aussi parce qu’il connait les liens profonds qui lient la nation lusitanienne à la Grande-Bretagne.

Si par exemple il soutient les nationalistes espagnols dans la guerre d’Espagne (soutien financier et médiatique, envoi de volontaires les Viriates) il se garde bien comme Franco de s’engager dans la guerre de Pologne puis dans le second conflit mondial.

Durant la Pax Armada ce jeu d’équilibriste continue ce qui est favorise par Paris et Londres qui ont tout intérêt à ce que la péninsule ibérique reste neutre.

Cette neutralité portugaise sera comme la neutralité espagnole du genre élastique avec par exemple les Açores servant de base à partir de 1951 pour les aviations alliées traquant sous-marins, raiders et forceurs de blocus alors qu’au même moment des sous-marins allemands étaient (discrètement) ravitaillés et tout aussi discrètement réparés.

Cette situation baroque cessa fin 1952 quand non seulement les U-Boot peinaient à pénétrer dans l’Atlantique mais aussi parce que les alliés ont gentillement sifflé la fin de la recré.

Quand le second conflit mondial se termine en septembre 1954 le Portugal à préservé sa neutralité et si Franco peut craindre un temps (qui ne dure pas) que son régime soit renversé, Salazar sait qu’il est intouchable.

Reste à savoir ce que va devenir le pays de Viriatos, de Camoes et d’Henri le Navigateur. Une nation pluricontinentale et multinationale comme le pense les thuriféraires de l’Estado Novo ? Un pays qui doit faire sa mue et se raccrocher à l’Europe ? Les années soixante et soixante-dix seront révélatrices à ce sujet mais c’est une autre histoire comme on dit……. .