Pologne et Pays Neutres (94) Pologne (6)

De la guerre de Pologne à la Seconde Guerre Mondiale, des heures sombres pour la nation polonaise

Guerre de Pologne ou Guerre de Trois Mois ?

Parlons d’abord un peu historiographie. En France, le conflit qui éclate le 1er septembre 1939 et s’achève le 15 décembre 1939 est appelée Guerre de Pologne car en dépit du fait qu’il y eut des affrontements à l’ouest (la tristement célèbre «offensive» de la Sarre), en mer et dans les airs, l’essentiel des combats ont eu lieu sur le territoire polonais.

Les historiens anglo-saxons préfèrent parler non pas de Poland War ou de Polish War mais de Three Month’s War ou guerre de trois mois, certains persifleurs estimant que l’expression Guerre de Pologne était trop française pour être acceptable……. .

Le 1er septembre 1939 à l’aube l’Allemagne envahit la Pologne sans déclaration de guerre. Deux jours plus tard, la France et la Grande-Bretagne déjouant tous les prévisions d’Hitler déclarent la guerre à l’Allemagne. Es-ce le début d’une nouvelle guerre mondiale ? c’est ce que tout le monde croit mais en réalité ce conflit ne va durer que trois mois.

Georg Elser

Par quel miracle ? Des négociations ? Un miracle ? Non plus simple que cela un attentat commis parce ce qu’on appelerait aujourd’hui un «loup solitaire» à savoir Georg Elser qui estime qu’en tuant Hitler il mettra fin à la guerre.

Alors que la Pologne à depuis longtemps succombé aux coups de boutoirs germano-soviétiques, une bombe souffle la Bürgerbraükeller le 9 novembre 1939 alors qu’Hitler célébrait avec ses compares le seizième anniversaire de l’échec du putsch. Les secours relèvent quinze morts dont Hitler. L’auteur est arrêté à la frontière française, torturé, jugé et exécuté le 4 janvier 1940.

Entre-temps l’ancien kaiser Guillaume II est rappelé de son exil néerlandais pour offrir un visage présentable aux véritables maitres du pays à savoir un triumvirat Himmler/Goering/Borman.

Le 15 décembre 1939 Guillaume II annonce la suspension immédiate des hostilités. La France et la Grande-Bretagne acceptent la suspension des combats mais restent prudents.

Reste à trancher le cas de la Pologne. Guillaume II propose la réunion d’une conférence internationale pour trancher.

Cette conférence organisée à Coblence est pipée dès le début car Paris comme Londres ont exigé l’évacuation du territoire polonaise de septembre 1939 et son occupation par des troupes de pays neutres. Berlin refuse et Moscou ne daigne même pas répondre.

Suite à l’échec de la «Comédie de Coblence» (27-30 décembre 1939), la France et la Grande-Bretagne reconnaissent le gouvernement polonais en exil installé à Nantes le lendemain 31 décembre 1939.

Revenons quelques mois en arrière pour parler du conflit connu dans l’histoire sous le nom de Guerre de Pologne.

Fantassins polonais en 1939

L’armée polonaise aligne trente-neuf divisions d’infanterie (trente d’active et neuf de réserve) et seize brigades, 880 chars et 400 avions soit 950000 hommes.

Les allemands alignent soixante divisions et six brigades, 9000 canons, 2750 chars et 2315 avions soit 1.5 million d’hommes. A cela s’ajoute des unités slovaques (51306 hommes).

Les soviétiques vont eux aligner trente-trois divisions, onze brigades, 4959 canons, 4736 chars et 3300 avions soit 466516 hommes.

Du 1er au 5 septembre 1939 c’est la Bataille des Frontières. Le cuirassé Schleswig Holstein bombarde Dantzig mais la Westerplatte va résister jusqu’au 7 septembre 1939.

Car oui les polonais résistent motivés parce qu’ils défendent leur pays et que les français ne tarderont pas à lancer une offensive majeure sur le front occidental. On connait la suite, la timide que dis-je la pusilanime offensive en Sarre lancée le 7 septembre est très vite arrêtée.

Le 1er septembre la ville de Wielun est écrasée sous les bombes de la Luftwaffe et la ville libre de Dantzig est annexée.

Dès le 2 septembre 1939 les troupes allemandes venues de Poméranie ont atteint la vistule et occupent une bonne partie du corridor de Dantzig.

Parallèlement on assiste dès le début aux prémices de ce qui allait se passer durant la Pax Armada et durant le second conflit mondial à savoir des massacres de civils commis soit par des troupes combattantes ou par des civils armés. C’est notamment le cas le 3 septembre quand 1000 allemands ethniques accusés d’avoir tiré sur les troupes polonaises sont massacrées à Bydgoszcz.

Toujours le 3 septembre 1939 jour de la déclaration de guerre alliée, la 3ème Armée Allemande basée en Prusse orientale attaque. Le lendemain elles font leur jonction avec les unités venant de Poméranie obligeant les polonais à faire sauter les ponts sur la Vistule.

Au sud du front la 14ème Armée allemande attaque dans les Carpates. Après trois jours de combats intenses, l’armée du général List prend la direction de Cracovie qui tombera le 6 sans combats. Le même jour les forces polonaises se replient sur les rives de la Narew, de la Vistule et de la San.

Au nord c’est Gdynia qui est ciblée. Les polonais vont résister sur la presqu’île de Hel jusqu’au 1er octobre ! Le 7 septembre 1939, la garnison de la Westerplatte se rend et les troupes polonaises présentes sur la Narew doivent de se redéployer sur les rives du Bug. La ville de Tarnow tombe.

Le 8 septembre 1939 la ville de Ramdon tombe aux mains des allemands.

Le 10 septembre 1939 Varsovie est bombardée par l’aviation allemande. Le 12 la ville de Bialystok tombe. Le 13 les allemands franchissent le Vistule au sud de Varsovie. Le 14 les villes de Gdynia et de Brest-Litovsk tombent aux mains des allemands. Le 15, Przemysl est prise.

Le même jour, les troupes polonaises reçoivent l’ordre de se replier sur la frontière roumaine et d’attendre l’arrivée des alliés (sic). Le lendemain 16 septembre la capitale polonaise est entièrement encerclée par les allemands.

Les polonais pensent tenir encore mais le 17 septembre 1939 l’offensive soviétique fait passer leur situation de grave à désespérée. Les troupes polonaises vont progressivement se replier sur la Roumanie dans l’espoir d’échapper à la captivité de continuer le combat. Le lendemain le gouvernement se réfugie en Roumanie avant de passer en France.

Le 19 septembre 1939 les troupes allemandes et soviétiques font leur jonction du côté de Brest (Litovsk). Le même jour Wilno (Vilnius) tombe aux mains des soviétiques. Lwow capitule 22.

Le 28 septembre 1939 après trois semaines de siège la capitale Varsovie tombe aux mains des allemands. Deux jours plus tard un gouvernement polonais en exil est formé.

Le 1er octobre 1939 comme nous l’avons vu la courageuse garnison polonaise de la presqu’île de Hel capitule. Le 5 octobre, quatre jours après leur entrée officielle, les allemands organisent à Varsovie un défilé de la victoire.

Le conflit se termine le 6 octobre (même si certains soldats polonais vont lutter jusqu’au 10) et deux jours plus tard, l’Allemagne organise sa part du gateau polonais. Une partie est annexée au Reich et le reste forme le Gouvernement Général.

Les territoires annexés par l’Allemagne sont la Haute Silésie, la Prusse occidentale, la Poméranie, Poznan, Ciechanow, une partie de Lodz et la ville libre de Dantzig. Ces territoires forment trois Reichsgaue (Reichsgau Danzig Westpreussen dont le siège administratif est situé à Dantzig, Reichsgaue Wartheland dont le siège administratif est situé à Posen et enfin le Reichsgau Auslandorganisation der NSDAP).

Le gouvernement général lui est divisé en quatre districts : Cracovie, Lublin, Radom et Varsovie.

Le 1er novembre 1939 ce sera au tour de l’URSS d’annexer officiellement sa part du gâteau polonais. Ces territoires seront durant le second conflit mondial récupérés par les allemands qui après avoir envisagé de créer une nouvelle entité administrative vont les rattacher au gouvernement général.

A l’issue du second conflit mondial _oui je sais j’anticipe_ les annexions soviétiques de 1939 seront entérinées, la frontière polono-soviétique étant déportée vers l’ouest sur la ligne Curzon et en compensation la frontière entre la Pologne et les Nouveaux Pays Allemands est portée sur l’Oder et la Neisse là où les troupes alliées et soviétiques ont fait leur jonction au printemps 1945.

Le bilan lourd avec côté polonais 66300 tués et 133700 blessés (auxquels on peut ajouter selon les sources 680 à 911000 prisonniers) contre 16660 tués ou disparus et 32000 blessés côté allemand, 737 tués et 1125 blessés côté soviétique et 30 morts et 46 blessés côtés slovaque.

Ailleurs le conflit est plus limité avec quels combats aériens, des combats sur et sous la mer et quelques combats terrestres.

S.S Athenia

Le 3 septembre 1939 le paquebot S.S Athenia pris pour un croiseur auxiliaire est torpillé au large de l’Irlande par le U-30. 112 personnes perdent la vie dont 28 américains.

Le lendemain 4 septembre 1939, quinze bombardiers bimoteurs Bristol Blenheim attaquent les navires de guerre allemands au dessus de Wilhemshaven et de Brunsbüttel. Sept appareils sont abattus pour des résultats plus que médiocre car les trois bombes qui touchent n’explosent pas.

Du 7 septembre au 17 octobre 1939, la France lance une offensive en Sarre. Le début d’une attaque pouvant sauver la Pologne ?

Hélas pour Varsovie non car il s’agit davantage d’une reconnaissance armée, d’une reconnaissance en force. Les allemands se replient sans réellement combattre laissant les mines ralentir les français.

Dès le 18 septembre le général Gamelin ordonne l’arrêt de l’offensive, les troupes se retranchant sur place. Cette décision est contestée par nombre de généraux qui voient là une occasion en or de mettre l’Allemagne en difficulté. On peut dire que la leçon sera retenue pour plus tard…… .

Trois jours plus tard le 21 septembre le général Gamelin ordonne l’évacuation de la Sarre et le repli des troupes françaises sur la ligne Maginot.

Cette évacuation méthodique s’achève le 17 octobre 1939 avec quelques incidents contre des troupes allemandes qui tentent de profiter de la situation pour envahir le pays mais ils sont repoussés par les ouvrages de la ligne Maginot et par l’artillerie placée en couverture.

Gunther Prien

Le 13 octobre 1939 le sous-marin U-47 du commandant Gunther Prien pénètre dans la rade foraine de Scapa Flow. Il torpille le cuirassé HMS Royal Oak dont le naufrage entraine la mort de 868 officiers, officiers mariniers et marins.

Le 13 décembre 1939 à lieu la Bataille du rio de la Plata entre le cuirassé de poche Admiral Graf Spee et trois croiseurs britanniques, le lourd Exeter et les légers Achilles et Leander. Le cuirassé allemand sérieusement endommagé se réfugie à Montévideo.

Deux jours plus tard le conflit est suspendu, suspension actée le lendemain par les alliés. Les allemands demandent un laisser-passé pour ramener le cuirassé au pays.

Le cuirassé de poche Admiral Graf Spee se saborde à Montevideo le 17 décembre 1939

Paris et Londres refusent exigeant un désarmement sur place. Face au refus allemand d’un tel geste, le commandant Langsdorff décide de saborder le navire le 17. Trois jours plus tard il est retrouvé suicidé dans sa chambre d’hôtel à Buenos Aires, son corps allongé sur le pavillon geste symbolique si il en est.

Le 30 novembre 1939 alors que le conflit semble rentrer en sommeil après la mort d’Hitler, une nouvelle poussée de fièvre surgit en Finlande quand les troupes soviétiques envahissent leur petit voisin occidental dont la résistance fait l’admiration militaire.

A la promenade militaire espérée par les soviétiques (les troupes de la RKKA avait reçu explicitement l’ordre de ne pas franchir la frontière suédoise !) va succéder une guerre d’usure qui imposera à Moscou un effort considérable de plus de cinq mois pour venir à bout de la petite Finlande.

La guerre c’est aussi du renseignement, des coups tordus et dans ce domaine si les anglais sont doués, les allemands ne sont pas non plus des amateurs. Le 9 novembre 1939 deux officiers de renseignement britannique Sigismund Payne Best et Richard Henry Stevens sont enlevés à Venlo (Pays-Bas) par des agents allemands qui s’étaient fait passés par des officiers antinazis voulant renverser Hitler.

Alors que les agents britanniques sont envoyés en Allemagne, leurs agresseurs apprennent la mort d’Hitler dans l’attentat du putsch de la Brasserie. Profitant d’un moment de flottement («Nos gars étaient vraiment bouleversés par cette annonce» dira l’un des officiers britanniques), les deux officiers britanniques parviennent à s’évader et à rallier la France puis la Grande-Bretagne. Ils peuvent prévenir à temps que leurs contacts sont tous grillés ce qui limitera les dégâts.

La Pologne dans la Pax Armada : gouvernement en exil et territoire occupé démantelé martyrisé

Suite à la reconnaissance du gouvernement polonais en exil par les alliés, une nation polonaise se réorganise officiellement sur le territoire français et officieusement et clandestinement sur le territoire polonais.

L’opéra Graslin accueille les session d’un parlement polonais en exil composé d’élus ayant réussit à s’échapper du pays à l’automne 1939 et d’élus de la communauté polonaise en France.

Le château des Ducs de Bretagne accueille le gouvernement polonais en exil dirigé par le président Władysław Raczkiewicz et par le premier ministre et ministre de la défense Władysław Sikorski alors que les ministères s’installent dans des immeubles de l’Ile Feydeau qui sont considérés come un territoire polonais.

Une armée polonaise est reconstituée soutenue financièrement par la France même si le gouvernement polonais en exil essayera de trouver des ressources autonomes pour ne pas être trop dépendant de Paris et de Londres. Parmi ses ressources les royalties payées pour chaque fusil antichar modèle 1942, une copie du fusil antichar polonais wz.35.

En Pologne qu’elle soit annexée ou sous le joug du gouvernement général, la répression est féroce et impitoyable contre toute forme réelle ou supposée d’opposition. Il s’agit de briser tout net toute possibilité de soulèvement et toute possibilité de renaissance de la nation polonaise.

Le 23 novembre 1939 les juifs polonais sont contraints de vivre dans des ghettos et de porter l’étoile jaune. Curieusement le gouvernement en exil ne proteste pas ce qui s’explique pour certains par la profond antisémitisme d’une partie de la population polonaise et surtout de ses élites qui ont mené à des degrés divers une politique de polonisation ouvertement tournée contre les juifs.

Si côté soviétique la répression est immédiatement brutale et sans compromis, côté allemand on tente d’abord le jeu de la carotte et du baton mais le succès est mitigé ce qui explique très vite une répression teutone nettement plus brutale.

Selon les chiffres admis par la majorité des historiens, la répression durant cette période 1939-1948 à fait 750000 morts sans compter les disparus et les blessés succombant aux mauvais traitements.

Les arrestations massives, les expérimentations médicales et les travaux forcés provoquent des pertes terribles dans une population affaiblie par les maladies et la sous-nutrition. Cela atteindra un tel point qu’à partir de 1945 l’Allemagne lévera un peu le pied non pas pour des raisons humanitaires mais pour éviter une révolte des plus désespérés et donner un pretexte aux occidentaux pour attaquer à nouveau.

La Pologne dans le second conflit mondial et ses suites immédiates

Le territoire polonais occupé par l’Allemagne et l’URSS va littéralement souffrir le martyr. Une répression féroce doit empêcher toute renaissance du sentiment national polonais. Les élites encore présentes sont persécutées, victimes de brimades et de vexations diverses et variées.

Des camps d’internement puis des camps d’extermination sont construits en Pologne dans le but comme le dise les nazis de « régler définitivement la question juive ». Les nazis espèrent ainsi éliminer tous les juifs d’Europe mais n’y parviendront que très partiellement.

En Pologne occupée une résistance intérieure s’organise avec des filières de renseignement, d’évasion de prisonniers et de pilotes alliés abattus, des unités de sabotage. Cette résistance est divisée entre communistes et nationalistes ce qui va nuire à la « qualité » des opérations.

Le territoire polonais n’est pas épargné par les combats, les soviétiques ne faisant pas dans la dentelle pendant que les allemands s’accrochent au terrain comme des damnés pour retarder l’inéluctable.

Les villes sont ravagées par les combats et les bombardements qu’il soit d’artillerie ou d’aviation, la population civile est victime d’exactions venant aussi bien des allemands que des soviétiques, les viols, les exécutions sommaires et les exactions diverses se comptant par milliers.

La fin de la guerre ne marque pas la fin des malheurs pour la Pologne qui connait une insécurité terrible liée à l’action de certains résistants qui pour des raisons politiques ou matérielles continuaient leur actions.

La Pologne libérée par l’Armée Rouge doit normalement bénéficier d’élections libres mais très vite le gouvernement polonais de Nantes comprend que Staline n’à aucunement l’intention de rétablir la démocratie et que les alliés occidentaux n’ont pas l’intention de risquer une nouvelle guerre pour permettre à Varsovie d’obtenir ce qu’elle souhaite.

La suite est connue : la Pologne va devenir une « démocratie populaire » et le gouvernement polonais en exil qui s’installe à Londres en 1957 va rester une vitrine symbolique qui n’est calculée par personnne car ne dérangeant personne.

Pologne et Pays Neutres (27) Portugal (7)

Le Portugal (1933-1954)

Estado Novo

Antonio de Oliveira Salazar

Si vous demandez à une personne peu ou pas informée la nature du régime au pouvoir au Portugal à partir de 1933 il est probable qu’il parlera de régime fasciste. Un raccourci commode mais c’est un peu plus compliqué que cela.

Dès sa nomination au ministère des Finances, Salazar ne cache son ambition de toute-puissance même si à la différence de nombre de dictateurs il fera preuve d’une grande modestie et ne se montrera guère à l’aise dans les discours et les démonstrations de force face à la foule.

Opposé au communisme, au capitalisme et au libéralisme, l’ancien professeur de l’université de Coimbra est clairement un réactionnaire rêvant d’un âge d’or, rêvant de redonner au Portugal un statut de grande puissance perdue au 16ème siècle.

Il finit par être nommé premier ministre en juillet 1932 et va peu à peu mettre sur place un nouveau régime entré dans l’histoire sous le nom paradoxal d’Etat nouveau (Estado Novo).

Ce nouveau régime s’inscrit totalement dans la lignée de la Ditadura Nacional, le régiment en place depuis le coup d’état militaire de 1926 qui renversa une république en perpetuelle instabilité depuis son établissement en 1910.

C’est un régime autoritaire où le Conseil des Ministres à toute autorité sur le pouvoir législatif (Parlement et Chambre corporative). L’orthodoxie budgétaire et la conservation des colonies sont des dogmes intangibles de l’Etat Nouveau.

L’Estado Novo s’appuie sur les piliers traditionnels du Portugal à savoir l’Eglise, l’Armée, le Patronat, les relations sociales étant régulées par un système corporatiste. Il y à bien des élections mais avec un candidat unique forcément……. .

La constitution de l’Estado Novo est élaborée en 1932 et publiée au journal officiel portugais le 22 février 1933. Elle est approuvée par un plébiscite national le 19 mars 1933 avec pour la première fois le vote des femmes. L’abstention est faible mais cela est considéré comme de l’approbation ce qui fausse les résultats.

Le régime de Salazar suit la doctrine sociale de l’Eglise et s’inscrit dans la même mouvance qui portant Dolfuss au pouvoir en Autriche sans compter d’autres régimes autoritaires en Europe de l’Est.

L’Estado Novo se considère comme une république corporative avec de nombreux organismes chargés d’encadrer la société. Ses cinq piliers sont dieu, famille, travail, patrie et autorité.

Ce n’est pas un régime fasciste dans les années trente il y eu une tentation de singer les régimes au pouvoir en Allemagne et en Italie. En 1934 néanmoins le mouvement fascisant des Chemises Bleues de Rolao Preto est dissous, son leader exilé.

Francisco Rolão Preto

Salazar se nourrit des idées de l’intégralisme lusitanien, un mouvement monarchiste, traditionaliste mais non conservateur, anti-moderniste, anti-parlementariste, communaliste, corpo-syndicaliste, décentralisateur et catholique. L’absence de processus de politisation des masses, le cléricalisme et l’anti-modernisme éloignent le régiment portugais du fascisme.

Il existe néanmoins une police secrète, la tristement célèbre Policia internacional e de defesa do estado (PIDE) qui réprime les oppositions au Portugal et à l’étranger. Inspirée de l’OVRA fasciste, elle bénéficie des conseils du MI-5, le service de contre-espionnage britannique.

Un parti unique l’Union Nationale (UN) est créé dès le 30 juillet 1930. L’Assemblée nationale est élue sur un système de liste unique, la Chambre corporative n’ayant qu’une vocation consultative sur les projets qui sont ensuite soumis à l’assemblée.

Le chef de l’Etat élu pour sept ans au suffrage universel direct n’à qu’un pouvoir limité surtout en présence de Salazar le véritable maitre du pouvoir.

Comme je l’ai dit plus haut dans les années trente il y eu la tentation de fasciser le régimer portugais avec la création en 1935 de la Fédération Nationale pour l’Allégresse au travail inspiré du Krafft Durch Freude nazi pour encadrer les loisirs des ouvriers ou encore en 1936 la création de la Mocidade Portuguesa. Une Légion Portugaise est créée la même année mais toutes ses entités disparaitront à la fin de la seconde guerre mondiale sans avoir vraiment pesé de tout leur poids sur le régime.

Le Portugal et la guerre d’Espagne

Quand la guerre civile espagnole (qui très vite s’internationalise) éclate le gouvernement portugais est officiellement neutre mais naturellement la sympathie de Salazar va en direction des insurgés.

Les relations luso-espagnoles ont toujours été compliquées et marquées du sceau de la méfiance, les portugais n’ayant pas oublié l’Union Iberique (1580-1640), les six décennies au cours desquelles le roi d’Espagne à été également roi de Portugal.

La crainte de voir les souverains espagnols qu’ils soient hasbourgeois ou bourbons d’unifier sous leur sceptre toute la péninsule ibérique explique pourquoi le Portugal s’est très vite rapproché de l’Angleterre.

En 1931 l’arrivée des républicains au pouvoir provoque une dégradation des relations entre les deux pays, le gouvernement espagnol soutenant les opposants au régime portugais et ce dernier n’hésitant pas à accueillir des opposants notoires comme le général Sanjurjo qui tente un coup d’état en 1932 (Sanjurjada).

En ouvrant ses ports aux nationalistes le Portugal permet aux troupes de Franco de bénéficier d’un voie d’approvisionnement sure pour amener les armes et les munitions.

Le gouvernement portugais tente d’aller plus loin en tentant de mettre sur pied une Légion portugaise dont les hommes sont rapidement appelés Viriatos en référence au chef lusitanien mais des incidents pousse Salazar à dissoudre l’unité avant toute existence réelle.

Il y aura bien des volontaires lusitaniens, ils s’appeleront bien des viriatos mais contrairement à ce qui est parfois écrit il s’engageront à titre individuel dans la Légion, dans la phalange, chez les carlistes et chez les requetes. Des pilotes portugais vont également participer aux combats. Les chiffres sont incertains oscillant entre 4 et 12000 hommes, la majorité des historiens s’accordant sur le chiffre minimal de 6000 hommes.

En 1937 une mission militaire portugaise se rend aux côtés des nationalistes pour défendre les droits des volontaires portugais et pour étudier les combats et ainsi en tirer les leçons pour l’armée lusitanienne.

En 1938 le Portugal reconnaît le régiment franquiste et le 17 mars 1939 le Portugal et l’Espagne signe un traité de non-agression appelé Pacte Ibérique avec reconnaissance mutuelle des frontières, consultation pour concerter les actions diplomatiques et militaires. Le traité est complété le 29 juillet 1940 par une convention militaire. Cela n’empêchera pas une grande méfiance entre Salazar et Franco. Il faut dire qu’entre le professeur d’université et le militaire baroudeur, les atomes crochus devaient être peu nombreux.

Le Portugal et la Pax Armada

En septembre 1939 quand la guerre de Pologne éclate, le Portugal de Salazar se déclare neutre, fermant ses ports aux bélligerants jusqu’à la mi-octobre quand sous les pressions britanniques les ports lusitaniens sont rouverts au trafic étranger. Bien qu’officiellement neutre le pays de Camoes est plus favorable à l’Allemagne et à l’Italie.

Durant la Pax Armada le Portugal maintien sa neutralité en veillant à ce que l’Espagne reste elle aussi neutre, Salazar craignant qu’une entrée en guerre de l’Espagne n’entraine celle du Portugal contraint et forcée.

Durant l’époque 1939-1948 le régime durcit sa répression pour faire face à une certaine agitation en métropole comme dans les colonies. Le contrôle de la population se renforce avec une PIDE omniprésente, son encadrement également. On parle d’une forme de fascisation du régime portugais mais comme nous l’avons vu plus haut ce ne sera pas complet probablement en raison de la personnalité du dictateur portugais.

Sur le plan économique, la politique menée par Salazar est une politique à visée autarcique qui connait un succès inégal.

Face aux tensions persistantes en Europe, le Portugal se doit de moderniser ses forces armées pour faire face moins aux menaces sur son territoire métropolitain (assez limitées) qu’aux menaces sur ses îles et son empire colonial.

Cette modernisation est très insuffisante et très incomplète. A cause d’un manque de moyens ? Oui mais ce n’est pas la seule raison. Le dictateur portugais se méfie énormément de l’armée et des militaires.

Il à certes accédé au pouvoir grâce à eux mais il à vu les limites d’un régime militaire et ne veut surtout pas voir l’oeuvre de sa vie ruinée par un nouveau golpe militar fait par quelques galonnés en mal d’aventure.

L’armée de terre reçoit de nouveaux équipements, des unités sont réentrainées mais Salazar par orgueil refuse les propositions faites par des pays étrangers d’envoi d’une mission militaire pour former et entrainer les soldats, les sous-officiers et les officiers lusitaniens. L’armée de l’air bénéficie de quelques moyens supplémentaires tout comme la marine.

Comme le dira un officier portugais futur exilé «On avait juste de quoi faire le minimum rien de plus. Si un pays étranger nous avait envahit Lisbonne aurait été pris en deux jours comme en 1807».

Le Portugal dans le second conflit mondial

Quand le second conflit mondial éclate en septembre 1948 Salazar n’est pas sot. Il sait que le conflit va durer que cela se terminera par un K.O d’un des belligérants et non une victoire aux points. Il décide de conserver sa neutralité mais comme son voisin espagnol il espère en tirer des bénéfices.

Comme tout bon dictateur qui se respecte Salazar n’à qu’une obssession : la survie du régime. Il est pour cela près à tout. Il ne manque pas d’atouts, il sait par exemple que les alliés ont tout intérêt à neutraliser la péninsule ibérique.

Une Espagne et un Portugal basculant du côté de l’Allemagne et de l’Italie et ce serait une catastrophe absolue pour les alliés.

Cela genérait considérablement la France prise entre deux feux en Méditerranée et cela pourrait même conduire à la fermeture de la Mare Nostrum par la prise de Gibraltar et l’occupation de la partie française du Maroc.

Un tel alignement n’est pas non plus sans risque. Une alliance en bonne et due forme avec Rome et Berlin entrainerait immédiatement la perte des colonies ce que le régime de l’Etat neuf ne peut se permettre.

Salazar comme Franco va donc louvoyer en essayant de tirer le maximum de cette neutralité qui voir concilier l’inconciliable.

On verra donc parallèlement le régiment autoritaire lusitanien ouvrir discrètement certains ports et criques à des sous-marins de l’Axe pour ravitaillement et entretien sommaire (y compris auprès de navires allemands et italiens officiellement internés au Portugal) tout en acceptant que les Açores accueillent à Lajes une base aérienne destiné aux avions traquant les U-Boot et autres forceurs de blocus.

Durant le second conflit mondial le pays se protège en fortifiant ses frontières terrestres et maritimes, en interdisant son espace aérien aux avions des pays belligérants à l’exception d’avions en difficulté.

Nombre d’appareils anglais et américains se poseront au Portugal au point que certains pouvaient douter de la réelle nécessité de s’y poser. Ce doute sera confirmé après le retour de la démocratie, des aviateurs portugais dévoilant que c’était une astuce pour éviter les protestations de l’Axe.

En ce qui concerne les frontières terrestres, elles se couvrent de barbelés et de champs de mines, des blockhaus étant construits. Il ne s’agissait bien entendu pas d’une Ligne Maginot à la sauce portugaise mais plutôt d’un moyen de couvrir la frontière pour éviter une attaque brusquée qu’elle soit britannique, française ou même espagnole. Un véritable camp retranché protège Lisbonne.

Des champs de mines sont mouillés pour protéger l’accès aux bases de la marine portugaise ce qui provoquera quelques accidents visant des navires de l’Axe ou alliés qui n’étaient bien entendu pas au courant.

Dans les colonies on assiste à un processus similaire. Si il n’y à pas de minage des côtes de l’Angola, du Mozambique, de la Guinée portugais ou du Cap Vert on assiste au renforcement de certaines positions fortifiées et à l’envoi de troupes moins parce que les colonies sont menacées par une invasion étrangère (Paris, Londres et Washington ont clairement fait comprendre à Salazar que seule une alliance pleine et entière avec l’Allemagne et l’Italie entrainerait une occupation des colonies lusitaniennes) que pour éviter une agitation des populations indigènes.

Des opérations de nettoyage sont menées durant le second conflit mondial en Angola, une sorte de guerre parallèle qui entrainera des incidents de frontière avec l’Union Sud Africaine mais cela ne dégénéra pas en conflit ouvert car ni Lisbonne ni Pretoria n’y avait intérêt.

Les seules unités portugaises régulières qui vont combattre sont celles chargées de défendre Macao et le Timor oriental, une colonie portugaise.

Si à Macao la petite garnison se rend rapidement (elle est internée en Chine mais sera victime de bombardements alliés qui tueront un certain nombre de portugais) à Timor la garnison de la taille d’un bataillon renforcé décide de combattre l’envahisseur pour «l’honneur du Portugal».

Elle se rend ensuite mais par son statut de neutre, la garnison est internée jusqu’à la fin de la guerre mais certains vont s’évader et vont combattre aux côtés des alliés pour libérer le Timor de l’occupation japonaise.

D’autres portugais vont combattre dans les deux camps. Une poignée de lusitaniens va s’engager dans la Division Azul et combattre sur le front de l’est tandis que d’autres refugiés politiques en France vont s’engager dans la Légion Etrangère, s’illustrant notamment dans les Balkans.

Quand le second conflit mondial se termine le Portugal est resté neutre mais cette neutralité à évolué vers une neutralité favorable aux alliés. Les ports lusitaniens se fermèrent aux sous-marins allemands (de toute façon de plus en plus rares dans l’Atlantique), les ressortissants allemands et italiens relativement libres internés, les espions pourchassés par la PIDE.

Le régime salazariste contrairement au régime franquiste savait avant même la fin du conflit que le régime ne serait pas attaqué.

Mieux même aucune compensation ni aucune réforme même cosmétique ne fût exigé au vieux dictateur portugais (65 ans en septembre 1954) qui pu croire que rien n’avait changé.

De toute façon avec le début de la guerre froide, la position du Portugal stratégique interdisait toute volonté de l’occident de déstabiliser un pays qui en cas de guerre nucléaire devait être avec son voisin espagnol une zone de repli pour les forces de l’OTAN bousculées par les forces du pacte de Varsovie, les unités portugaises modernisées et réorganisées devant barrer les soviétiques et leurs alliés sur les Pyrénées.

Pologne et Pays Neutres (21) Portugal (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE

T.12 : POLOGNE ET PAYS NEUTRES

F.S.2 : PORTUGAL

AVANT-PROPOS

Le 24 juin 2021 j’ai terminé après tout de même un mois de travail une fiche synthétique (sic) de 91 pages sur l’Espagne portant le total des pages écrites dans cette monstrueuse uchronie à 9908 pages !

Quand j’ai commencé mon uchronie en 2011 je ne pensai pas y être encore en 2021. Les choses ont beaucoup évolué, l’œuvre est devenu un monstre tellement tentaculaire que j’ai du mal parfois à m’y retrouver.

Il y à naturellement de nombreuses contradictions, des erreurs qui sont liés à la fois à mon propre manque de vigilance mais aussi parce que j’apprends parfois par de nouvelles recherches que telle arme, tel char, tel avion à finalement été utilisé par ce pays (le cas inverse arrive parfois).

A l’origine j’avais prévu pas moins de quinze tomes que l’ont peu classer en deux catégories, les majeurs et les mineurs.

Les sept premiers sont les majeurs puisqu’ils concernent la France (Tome 1), l’Allemagne (Tome 2), la Grande-Bretagne (Tome 3), les Etats-Unis (Tome 4), le Japon et ses alliés (Tome 5), l’Italie (Tome 6) et l’URSS (Tome 7).

Les tomes suivants dits tomes mineurs concernent soit des pays belligérants et des pays neutres que ce soit le Canada et l’Afrique du Sud pour le Tome 8, l’Australie et la Nouvelle-Zélande pour le Tome 9, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas pour le Tome 10, la Turquie pour le Tome 11, l’Espagne et le Portugal pour le Tome 12, la Norvège, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Suisse et la République d’Irlande pour le Tome 13, la Grèce, la Yougoslavie, la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie et la Slovaquie pour le Tome 14 et enfin un Tome 15 concernant l’Amérique Centrale et Latine (Brésil, Argentine, Chili, Uruguay Paraguay, Pérou, Equateur, Bolivie, Colombie, Venezuela, Mexique et les petits états)

Au final le nombre de Tomes va tomber à seulement douze. Si les sept premiers tomes dit tomes majeurs ne vont pas évoluer, les tomes dits mineurs vont être différents.

Le Tome 8 va ainsi regrouper les quatre Dominions (Canada, Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande), le Tome 9 va aborder les pays ayant formé après guerre le Benelux alors que le Tome 10 ne va plus parler de la Turquie mais de la Scandinavie (Norvège, Danemark et Finlande).

Le Tome 11 à dit adieu à la péninsule ibérique au profit d’une autre péninsule, la péninsule balkanique avec son extension de l’Europe du Milieu ou Mitteleuropa. Ce sera le plus gros tome avec six volumes (Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Yougoslavie, Grèce et Slovaquie).

Enfin le Tome 12 va regrouper la Pologne en exil et les pays neutres. J’ai hésité à maintenir ce tome pour gagner du temps mais je me suis dit que d’une je n’étais pas à quelques semaines près et que ces pays neutres ont aussi joué un rôle dans le conflit, un rôle d’influence, un rôle d’intermédiaire entre les belligérants.

Pour ce dernier tome j’ai décidé de réaliser des fiches synthétiques pour cadrer leur position qui sera assez semblable à celle historique puisqu’aucun événement ne peut par exemple pousser la Suisse à entrer en guerre aux côtés des alliés ou de l’Axe (la neutralité helvétique est précieuse pour les deux belligérants).

Cette remarque s’applique aussi à l’Irlande, à la Suède, à la Turquie, au Portugal et à l’Espagne. Pour le Portugal de Salazar l’important est la survie du régime et le madré Antonio de Oliveira n’à aucun intérêt à entrer en guerre à l’exception peut être d’une attaque de ses colonies ou des îles. Pour l’Espagne c’est la situation économique qui est certes meilleure qu’OTL mais encore difficile. L’Axe n’à guère d’intérêt à attirer l’Espagne et les alliés non plus.

Du 12 avril au 8 mai 2021 j’ai réalisé mon volume 6 sur la Slovaquie et j’ai décidé d’intégrer des éléments de l’histoire de la Tchécoslovaquie ce qui m’à fait dire que je devais aussi parler de la Pologne.

J’ai donc décidé dans ce Tome 12 d’intégrer une partie sur la Pologne avec normalement une chronologie étoffée sur la période avant septembre 1939, une brève description de la guerre de Pologne, la mise en place d’un gouvernement polonais en exil à Nantes, la reconstitution d’une armée polonaise qui disposera d’unités terrestres, aériennes et navales, les premières sous commandement français alors que la marine polonaise libre était placée sous l’autorité de la Royal Navy car opérant en mer du Nord.

Ces F.S ou Fiches Synthétiques vont s’organiser de la façon suivante :

-Une partie chronologique avec tout d’abord les 50 ou 100 dates (chiffres non contractuels) à retenir de l’histoire du pays concerné.

-Des chronologies thématiques (chronologie politique, militaire et si ressources suffisantes chronologies économiques et culturelles)

-Des notices biographiques sur les grands personnages de l’histoire du pays concerné. Ce sera un choix totalement arbitraire mais qui je l’espère restera pleinement cohérent.

-La partie uchronique avec l’histoire au delà du point de divergence de mon œuvre (à savoir le 9 novembre 1939 et la mort d’Hitler dans un attentat)

-Une partie consacrée aux forces armées du pays concerné avec une rapide chronologie, un Ordre de bataille étoffé (si les sources nécessaires sont accessibles à votre serviteur) et de la liste des principales armes, des principaux véhicules, des principaux navires et aéronefs.

Je serai un peu plus prolixe, un peu plus volubile si le modèle est un modèle national ou un appareil peu connu. Inutile par exemple de présenter le Messerschmitt Me-109 en service en Suisse ou le Panzer IV utilisé par l’armée espagnole.

En même temps suis-je fiable ? En 2018 alors que j’achevai le T7 sur l’URSS je me disai que d’ici un an je pourrai enfin (?) passer à autre chose et en 2021 je suis encore là.

Néanmoins je commence à voir la lumière au bout du tunnel. Je ne vous cache pas chers lecteurs que je suis à la fois impatient et anxieux de voir la fin de cette œuvre approcher. C’est probablement ce que ressentent tous les écrivains quand ils arrivent au bout de leur œuvre.

Une fois le Tome 12 terminé, je pense réaliser un gros travail préparatoire que je conserverai pour moi (notamment un document cadre sur le conflit), je rédigerai peut être des annexes que je publierai en alternance avec les récits du conflit. Je pense aussi à une chronologie générale du conflit qui elle pourrait être publiée.

Je rédigerai ensuite le récit du conflit en m’inspirant je le reconnais de l’uchronie « 1940 La France continue » qui imagine une France continuant la guerre en juin 1940 plutôt que de se vautrer dans le renoncement avec peut être des personnages fictifs dont on pourrait suivre les aventures. Là encore le récit se découpera en différents tomes (sous réserve d’éventuelles modifications) :

-Tome 1 ou 13 : Europe occidentale et Balkans

-Tome 2 ou 14 : Méditerranée et Afrique (Nord et orientale)

-Tome 3 ou 15: Front russe

-Tome 4 ou 16 : Asie-Pacifique

-Tome 5 ou 17 : Peut être un tome consacré à l’arrière plan politique et diplomatique voir sur l’évolution d’après guerre avec par exemple deux guerres du Vietnam (1960-1967 et 1970-77). Cela sera aussi peut être l’occasion d’imaginer l’évolution des différentes armes en parlant davantage des équipements qui vont équiper notamment l’armée française.

Ce dernier tome aura un format différent des autres. En effet comme les pays souverains de ce tome ne seront pas engagés dans le second conflit mondial il n’y aura pas de récit de batailles héroïques, d’affrontements titanesques en mer Baltique ou en mer d’Irlande.

Cela commencera par une chronologie étoffée avec d’abord une chronologie généraliste avec les grandes dates à retenir dans l’histoire de l’Irlande, du Portugal, de l’Espagne, de la Suède, de la Suisse et de la Turquie. Ce sera ensuite des petites chronologies thématiques avec des chronologies politiques, militaires voir si j’ai suffisamment d’informations et de données, des chronologies économiques et culturelles.

Une fois ce cadre fixé je basculerai sur la partie uchronique c’est à dire après le point de divergence de novembre 1939. Il n’y aura visiblement pas de grands changements par rapport à l’histoire telle que nous la connaissons.

Ensuite je parlerai tout de même de l’armée avec quelques informations historiques, des informations sur l’organisation et son équipement. Je ne présenterai en détail une arme, un véhicule ou un avion que si cela est nécessaire c’est-à-dire un engin que je n’ai pas abordé dans les tomes précédents. Je ferai probablement une exception pour les navires de guerre.

En ce qui concerne la Pologne ce sera un peu différent puisque dans la partie historique 1939-1954 et la partie militaire il sera question de combats et d’opérations militaires, les troupes polonaises opérant en Norvège, sur le front occidental, dans les Balkans et même en Italie.

Comme depuis le début chers amis lecteurs, chers amis suiveurs bonne lecture. C’est vous par vos réactions, vos commentaires qui me donnent envie de continuer et d’achever cette œuvre monumentale au point que je crains un grande vide une fois celle-ci terminée. Peut être pourrai-je enfin me lancer sérieusement dans l’écriture d’un roman, un projet que je caresse depuis cinq six ans maintenant.

*

**

J’ai commencé par l’Espagne et donc logiquement je passe à son voisin occidental, son voisin lusitanien le Portugal. Ce petit pays qui se considère comme le plus ancien état nation d’Europe à longtemps souffert d’un complexe d’infériorité vis à vis de son puissant voisin oriental, un complexe qui s’explique par plusieurs facteurs.

Et pourtant si il y à bien un pays qui n’à pas à rougir de son histoire c’est bien le Portugal avec une construction liée avec le mouvement général de la Reconquista, les grandes découvertes, la colonisation.

Sébastien 1er.

Au 16ème siècle suite à la bataille de Ksar-El-Kébir (4 août 1578) et la mort du roi Sébastien 1er, le Portugal connait une éclipse en étant unie avec l’Espagne, Philippe II devenant Philippe 1er du Portugal.

En 1640 suite à une révolte, le pays redevient indépendant et va le rester jusqu’à nos jours sauf la rare éclipse de l’époque napoléonienne.

Longtemps puissant le pays va s’arrimer à l’Angleterre devenant pour certains une colonie anglaise et surtout comme l’Espagne va manquer la révolution industrielle.

Charles 1er du Portugal

Le 19ème siècle portugais est marqué à la fois par un processus de colonisation qui donne une illusion de puissance et par une instabilité politique qui sera fatale à la monarchie. En 1908 le roi Charles 1er est assassiné en compagnie du prince héritier Louis-Philippe. Le nouveau roi Manuel II n’allait régner que deux ans avant que le 5 octobre 1910 la République soit proclamée.

Es-ce le dépit de la «régénération» du pays ? Hélas non puisque l’instabilité continue, instabilité aggravée par la participation du Portugal à la première guerre mondiale.

Antonio de Oliveira Salazar

Es-ce à dire que la monarchie va être restaurée ? Non puisqu’en 1926 les militaires prennent le pouvoir mais cela ne change rien jusqu’à ce qu’arrive au pouvoir un jeune professeur de l’université de Coimbra, un certain Antonio de Oliverai Salazar.

Nommé ministre des Finances ce dernier va non seulement remettre le budget de l’Etat portugais en ordre mais surtout devenir le chef de l’Etat avec un régime «national-catholique» entré dans l’histoire sous le nom d’Estado Novo.

Ce dernier rusé et madré va jouer un habile jeu d’équilibriste entre l’Axe et les alliés à la fois pour permettre la survie de son état mais aussi parce qu’il connait les liens profonds qui lient la nation lusitanienne à la Grande-Bretagne.

Si par exemple il soutient les nationalistes espagnols dans la guerre d’Espagne (soutien financier et médiatique, envoi de volontaires les Viriates) il se garde bien comme Franco de s’engager dans la guerre de Pologne puis dans le second conflit mondial.

Durant la Pax Armada ce jeu d’équilibriste continue ce qui est favorise par Paris et Londres qui ont tout intérêt à ce que la péninsule ibérique reste neutre.

Cette neutralité portugaise sera comme la neutralité espagnole du genre élastique avec par exemple les Açores servant de base à partir de 1951 pour les aviations alliées traquant sous-marins, raiders et forceurs de blocus alors qu’au même moment des sous-marins allemands étaient (discrètement) ravitaillés et tout aussi discrètement réparés.

Cette situation baroque cessa fin 1952 quand non seulement les U-Boot peinaient à pénétrer dans l’Atlantique mais aussi parce que les alliés ont gentillement sifflé la fin de la recré.

Quand le second conflit mondial se termine en septembre 1954 le Portugal à préservé sa neutralité et si Franco peut craindre un temps (qui ne dure pas) que son régime soit renversé, Salazar sait qu’il est intouchable.

Reste à savoir ce que va devenir le pays de Viriatos, de Camoes et d’Henri le Navigateur. Une nation pluricontinentale et multinationale comme le pense les thuriféraires de l’Estado Novo ? Un pays qui doit faire sa mue et se raccrocher à l’Europe ? Les années soixante et soixante-dix seront révélatrices à ce sujet mais c’est une autre histoire comme on dit……. .

Pologne et Pays Neutres (19) Espagne (19)

Marine

Histoire

Dans cette partie je vais aborder brièvement l’histoire de la marine espagnole qui participa directement à la puissance esspagnole au 16ème et au 17ème siècle.

La marine espagnole apparaît avant même la naissance de l’état espagnole avec notamment une marine aragonaise (troisième plus grande flotte de Méditerranée) et une marine castillane qui participa à la guerre de Cent Ans aux côtés des français tout en menant la Reconquista.

En 1232 la flotte castillane joue un rôle clé dans la reprise de Cadix. En 1375 elle bat une flotte anglaise à Bourgneuf et mènent des raids sur les côtes de la Perfide Albion.

La puissance navale espagnole participe aux Grandes Découvertes puis à la colonisation d’un nouveau continent. Auparavant en 1402 les castillans ont conquis les Canaries. En 1419, les castillans chassent la ligue Hanséatique du golfe de Gascogne.

Fresque vaticane représentant la bataille de Lepante

Elle s’illustre en Méditerranée à Lépante en 1571 où la marine coalisée (espagnols, vénitiens, états pontificaux) était dirigée par le demi-frère adulterin de Philippe II, Don Juan de Austria.

L’attaque des brulots anglais lors de l’épisode de l’Invincible Armada

En 1588 l’échec de l’Invincible Armada dans sa conquête de l’Angleterre marque le début du déclin de la puissance navale espagnole au profit des Provinces Unies et de la Grande-Bretagne.

A la fin du 17ème siècle, les Habsbourgs délaissent la marine de guerre, estimant que l’investissement n’est pas rentable. Un relatif redressement à lieu sous les Bourbons, la France contant sur l’Espagne pour contrer la puissance navale britannique avec plus ou moins de réussite.

Elle subit de lourdes pertes à la Bataille de Trafalgar (1805) perdant onze navires de ligne et un quart du reste de sa flotte.

Dans les années 1820 l’empire colonial espagnol essentiellement concentré en Amérique du Sud tombe. La marine perd de son importance, le déclin de l’Armada Espanola étant à l’image d’une Espagne figée dans la recherche d’un Siècle d’Or mythifié, d’une Espagne manquant le virage de la Révolution Industrielle à l’exception de quelques régions périphériques (Catalogne, Pays Basque).

Signe qui ne trompe pas, les premiers bâteaux à vapeur sont acquis en 1846….au Mexique, des bâteaux certes construits en Grande-Bretagne mais c’est quand même révélateur.

Dans les années 1850 et 1860 des investissements non négligeables sont réalisés pour les forces navales espagnoles déployées dans le Pacifique.

Dans les années 1890 des croiseurs cuirassés sont acquis par la marine espagnole. En 1896, la marine espagnole comprend trois divisions basées à Cadix, au Ferrol et à Carthagène. Chaque division dispose également de monitors alors que les côtes sont défendues par des navires spécifiques.

Blason de l’infanterie de Marine espagnole

A cette époque on trouve un cuirassé, huit croiseurs de première classe, six croiseurs de deuxième classe, neuf croiseurs de troisième classe et 38 torpilleurs. Dix navires sont également en construction, les effectifs étant de 1002 officiers, 725 mécaniciens, 14000 marins et 9000 marines, l’Infanteria de Marina étant créée le 27 février 1537 ce qui en fait le corps d’infanterie de marine le plus ancien du monde.

En dépit d’un effort de modernisation, elle affronte une marine américaine plus moderne et qui rentre en 1898 dans la cour des grands. La marine espagnole subit de lourdes pertes à Cuba et aux Philippines.

L’Espagne reste neutre durant la première guerre mondiale et sa première opération réelle depuis 1898 est la Guerre du Rif, la révolte d’Abd-El-Krim écrasée par les français et les espagnols qui débarquent en baie d’Alhucemas le 8 septembre 1925.

L’aéronavale espagnole voit le jour en 1920 quatre jours après un décret royal qui approuvait sa création. Son berceau est situé à El Prat sur le site de l’actuel aéroport de Barcelone. En septembre 1936 elle fusionne avec l’armée de l’air républicaine après la réorganisation des forces armées suite au coup d’Etat. L’équipement est obsolète.

A noter également que sans le déclenchement de la guerre d’Espagne, l’infanterie de marine aurait été également dissoute par le gouvernement républicain.

En 1931 la marine royale devient la marine républicaine. Au moment du coup d’état de juillet 1936, la marine se divise entre républicains et nationalistes.

Sur les trois bases de la marine espagnole (Ferrol, Cadix et Carthagène), deux d’entre-eux tombent aux mains des rebelles (Ferrol, Cadix) mais la majorité des navires vont restés dans le camp républicain. Cette supériorité numérique va être obérée par le fait que nombre d’officiers vont emprisonnés voir tués par des équipages mutinés.

La marine nationaliste va disposer d’un cuirassé l’Espana (ex-Alfonso XIII), les croiseurs légers Navarra et Almirante Cervera, les croiseurs lourds Canarias et Baleares, un destroyer et différents navires légers. Très vite d’autres navires vont être acquis auprès de l’Italie en l’occurence quatre destroyers et deux sous-marins.

Croiseur lourd Canarias

Les républicains vont aligner le cuirassé Jaime I, trois croiseurs légers, quatorze destroyers et cinq sous-marins.

Le 5 août 1936 c’est un affrontement que l’histoire à retenu sous le nom de Convoy de la Victoria. Si dès le début du soulèvement des troupes de l’Armée d’Afrique ont pu rallier la péninsule ibérique c’est uniquement par voie aérienne. Or si la voie aérienne est plus rapide, elle est limitée en terme de volume et surtout ne permet pas de transférer du matériel lourd.

Si les nationalistes veulent amener dans la péninsule l’Armée d’Afrique, ses armes et son matériel il faut donc contrôler le détroit de Gibraltar.

Franco veut briser le blocus républicain avec un convoi transportant 2500 à 3000 hommes à bord de quatre transports venus de Ceuta avec pour escorte la canonnière Dato, le garde-côtes Uad Kert et le vieux torpilleur T-19. Ils doivent être couverts par cinq Savoia-Marchetti SM.81, des Fokker F.VII, des DC-2, des chasseurs Nieuport Nid-52 et un escadron de Bréguet 19.

le convoi nationaliste attaqué par le destroyer Alcala Galiara parviendra sans encombre à Algeciras et par la suite la marine républicaine harcelée par les avions italiens et allemands va quitter la zone. De toute façon la présence du Deutschland et de l’Admiral Scheer rend illusoire toute tentative de couper la liaison avec l’Afrique du Nord.

Du 16 août au 12 septembre 1936 les républicains et les nationalistes se disputent le contrôle de l’île de Majorque, les italiens l’occupant jusqu’à la fin de la guerre civile.

Le 29 septembre 1936 à lieu la Bataille du Cap Spartel près de Tanger. Les destroyers républicains Gravina et Almirante Ferrandiz vont affronter le croiseur léger Almirante Cervera et le croiseur lourd Canarias.

L’Almirante Ferrandiz est coulé par le Canarias (touché à six reprises, explose et coule, trente et un survivants récupérés par le Canarias et 28 par le cargo français Kotoubia). Cette bataille marque la fin définitive des tentatives républicaines de couper le Maroc Espagnol de la péninsule ibérique.

En octobre 1936 un affrontement naval à lieu en Guinée espagnole (aujourd’hui Guinée Equatoriale) entre un croiseur auxiliaire nationaliste le Ciudad de Mahon (un canon de 76mm et un canon de 101mm) et le navire prison aux mains des républicains, le Fernando Poo.

Le croiseur auxiliaire transportant des troupes marocaines venues des Canaris pour prendre le contrôle de la colonie. Un échange de coups de feu entraine le naufrage du navire prison. Les troupes débarquées permettent aux nationalistes de s’emparer de la future Guinée Equatoriale.

Le 5 mars 1937 à lieu en Biscaye la Bataille du cap Machichaco entre un convoi républicain (un transport le Galdames et quatre chalutiers armés de la section basque de la marine républicaine (Bizacaya Gipuzkoa Donostia Nabarra) fait face au croiseur lourd Canarias.

En dépit du soutien de batteries côtières, les républicains doivent constater la capture du transport et la destruction du Nabarra.

Le croiseur lourd Baleares

Du 7 au 9 septembre 1937 c’est la Bataille du Cap Cherchel avec côté nationaliste le croiseur lourd Baléares et côté républicain les croiseurs légers Libertad et Menez Nunez accompagnés par sept destroyers. Le croiseur lourd repère un convoi républicain et si il est gravement endommagé, les deux cargos sont perdus (un échoué et l’autre interne).

Les 5 et 6 mars 1938 à lieu la Bataille du cap Palos près de Carthagène. Elle oppose le camp républicain avec les croiseurs légers Libertad et Mendez Nunez associés à cinq destroyers et le camp nationaliste avec les croiseurs lourds Baleares et Canarias, le croiseur léger Almirante Cerverra et trois destroyers.

Dans la nuit les croiseurs lourds se heurtent aux républicains. Le Baleares se sacrifie et est coulé mais la mission d’empêcher les républicains d’interdire le passage d’un convoi de renforts est réussie. Sur les 1206 marins du croiseur lourd, seuls 441 vont survivre.

Quand la guerre d’Espagne se termine la marine espagnole affiche le visage suivant :

-Croiseur lourd Canarias

-Croiseurs légers Navarra Mendez Nunez Galicia Almirante Cervera et Miguel Cervantes

-Destroyers classe Alsedo (Alsedo Lazaga Velasco)

L’Almirante Antequera

-Destroyers classe Churucca (Sanchez Barcaitzegui , José Luis Diez , Lepanto , Churucca , Alcala Galiano , Almirante Valdès , Almirante Antequera , Almirante Miranda , Ciscar , Escano , Gravina , Jorge Juan Ulloa)

-Les destroyers Ceuta et Melilla transférés par les italiens vont être rapidement utilisés pour l’entrainement avant d’être désarmés durant la Pax Armada.

-Sous-marins B-1 B-2 B-3 B-4 C-1 C-2 C-4

-Sous-marins ex-italiens General Moja et General Sanjurjo

En dépit d’une situation économique très difficile la marine espagnole à de grandes ambitions et avec un régime autoritaire qui magnifie l’histoire espagnole et notamment celle des Rois Catholiques, des grandes découvertes et de la naissance de l’empire espagnole.

De nombreux projets sont étudiés tous plus irréalistes les uns que les autres. Le projet le plus aboutit comprenait trois cuirassés (l’Espagne à cherché à obtenir les plans des Vittorio Veneto), un porte-avions inspiré du Graf Zeppelin, quatre croiseurs légers modernes, de nouveaux destroyers, de nouveaux sous-marins et un train d’escadre.

Très vite pour ne pas dire immédiatement l’Armada Espanola doit limiter drastiquement ses ambitions. Exit les porte-avions et les cuirassés et place à des unités plus légères type destroyers et escorteurs.

C’est au milieu de la Pax Armada que les constructions navales reprennent pour reconstituer une marine digne de ce nom. Certains navires anciens sont désarmés ou relégués à des tâches secondaires comme l’entrainement.

En ce qui concerne les croiseurs, le Canarias devient en l’absence de cuirassé le navire-amiral de la marine espagnole. C’est aussi un ambassadeur flottant et il accueille souvent le Caudillo en tenue d’amiral pour une tournée des ports d’Espagne et du Maroc espagnol non sans que cela provoque quelques tensions et quelques crispations avec le voisin français. Il subit une modernisation a minima en 1946/47.

Croiseur léger Navarra

En ce qui concerne les croiseurs légers, le Navarra va être relégué au statut de navire-école pour entrainement et formation des nouveaux officiers de marine. Il reste cependant un navire de guerre et pourra assurer en cas de besoin de véritables missions de combat.

Les quatre autres croiseurs restent en service comme unités de première ligne (Mendez Nunez Galicia Almirante Cervera et Miguel Cervantes) avec des travaux de modernisation menés dans des conditions difficiles.

Cela n’empêche pas la marine espagnole de mettre sur cale en septembre 1947 et en mai 1948 deux croiseurs légers baptisés Majorque et Ferrol, des navires de 8000 tonnes, 30 nœuds armés de huit canons de 152mm en quatre tourelles doubles, huit canons de 120mm, des tubes lance-torpilles et une DCA légère.

La construction va être menée à un train de sénateur et ils vont être achevés seulement en 1953. Opérationnels seulement en 1956, ils vont rester en service aux côtés du croiseur léger Baleares (ex-USS Flint [CL-64]) jusqu’en 1984 et 1986 respectivement après avoir été transformés en croiseurs lance-missiles.

En ce qui concerne les destroyers, la marine espagnole va tenter de renouveler une flotte qui sans être obsolète commençait déjà à accuser le poids des ans sans compter son utilisation intensive durant la guerre d’Espagne avec tout ce que cela engendre en terme de vieillissement prématuré car l’entretien est parfois difficile à réaliser.

Les destroyers les plus anciens étaient les trois unités de la Classe Alsedo mises en service en 1924/25 (Alsedo Lozaga Velasco). Ces unités vont être remplacées au cours de la Pax Armada par quatre destroyers de la Classe Oquendo (voir ci-après).

L’épine dorsale de la force de destroyers ibérique est formée par les quinze unités de la classe Churucca (Sanchez Barcaitzegui , José Luis Diez , Lepanto , Churucca , Alcala Galiano , Almirante Valdès , Almirante Antequera , Almirante Miranda , Ciscar , Escano , Gravina , Jorge Juan Ulloa, Alava et Liniers), des navires mis en service dans les années trente entre 1929 et 1937. A noter qu’une unité à été coulée durant la guerre d’Espagne (Almirante Ferrandiz).

Ces destroyers vont restés en service jusqu’au second conflit mondial, subissant une modification de l’armement et une remise en état pour leur permettre de rester tant bien que mal en état de combattre un adversaire de premier plan.

Pour remplacer les trois unités de classe Alsedo, les espagnols décident de construire une nouvelle classe de destroyers, la Classe Oquendo.

Dans les plans de modernisation de la flotte espagnole, les Oquendo doivent opérer en soutien du Canarias alors que les destroyers légers de classe Audaz doivent opérer en compagnie des croiseurs légers et des escorteurs de classe Ariete acquis auprès de l’Italie.

Les espagnols ont prévu la construction de douze destroyers de classe Oquendo et de vingt-quatre destroyers de classe Audaz mais ces plans totalement irréalistes sont rapidement amendés.

Finalement seulement neuf destroyers de Classe Oquendo sont mis sur cale, trois étant achevés avant le second conflit mondial (Oquendo Roger de Lauria Marques de La Ensenada) et trois autres dans l’immédiat après guerre (Blas de Lezo Gelmirez Langara), les trois derniers étant annulés (Bonifaz Recalde Blasco de Garay).

Pour constituer/reconstituer une force légère de combat les espagnols vont commander quatre destroyers légers type Ariete auprès des italiens et neuf destroyers légers de Classe Audaz.

Les unités de classe Ariete construites en Italie sont livrées et mises en service en 1944/45, ces quatre navires étant baptisés Teruel Alcazar de Toledo Cape Machichaco et Cape Spartel.

Les neuf destroyers légers de classe Audaz sont mis en service entre 1943 et 1947, des unités baptisées Ariete Audaz Furor Intrepido Meteoro Osado Rayo Relampago et Temerario.

En ce qui concerne les sous-marins les unités héritées de la guerre civile restent en service. Si on envisage la construction d’unités neuves inspirées de plans allemands, les contraintes budgétaires, économiques et industrielles font capoter le projet. La flotte sous-marine espagnole se composait donc de neuf unités, les sous-marins de classe Archimede ex-italiens (General Moja General Sanjurjo), quatre unités Type B (B-1 B-2 B-3 B-4) et Type C (C-1 C-2 C-4).

La marine espagnole dispose également de navires auxiliaires comme le ravitailleur d’hydravions Dedalo, des pétroliers, de la «poussière navale». (NdA plus de détails dans la partie navires)

En ce qui concerne les batteries côtières, elles sont modernisées dans le cadre d’une stratégie anti-blocus.

L’aéronavale est reconstituée avec le transfert par l’armée de l’air des hydravions en septembre 1942.

La marine espagnole dispose également d’une unité d’infanterie, l’Infanteria de Marina, la plus ancienne unité de ce type puisque créée dès 1537 sous le règne de Charles Quint. Elle est rebaptisée en 1941 Tercio de Armada.

Organisation

La marine espagnole dispose d’un état-major installé à Madrid et deux état-majors d’escadre, l’Escadre du Nord (état-major implanté au Ferrol) et une Escadre du Sud (état-major implanté à Carthagène).

Ces état-majors prennent en charge les moyens qui dépendent des régions navales, la 1ère implantée au Ferrol, la 2ème à Carthagène et la 3ème à Cadix. Généralement les unités légères et les auxiliaires dépendent des régions navales, les unités de combat des escadres.

En 1945 un commandement de la logistique et de l’école est créé pour soulager et coordonner l’action des régions.

Les batteries côtières dépendent des régions navales alors que les hydravions sont placés sous le commandement de l’état-major général de Madrid tout comme le Tercio de Armada.

Pologne et Pays Neutres (18) Espagne (18)

Transport et Entrainement

Appareils utilisés durant la guerre d’Espagne par les républicains

-Airspeed AS.6 Envoy et AS.8 Viceroy

-Avro 51

Avro 504

-Avro 504K, 594, 616, 626 et 643

-Blackburn L-1C Bluebird IV

-Bloch MB.300

-Bréguet 470 T12

-Caudron C.59 C.272 C.273 et C.440 Goeland

-Caudron C.600 et C.601

-Consolidated mod.20A

-Couzinet 101

De Havilland DH.82 Tiger Moth

-De Havilland DH.60 DH.82 DH.84 DH.89 Dragon Rapide et DH.90 Dragonfly

-Douglas DC-1 et DC-2

-Farman F190, F291, F402 et 431

-Farman F.480 Alizé

Focke-Wulf Fw-56 Stosser

-Focke-Wulf Fw-56 Stosser

-Fokker F.VIIb-3m, F.XVIII et F.XX

-Ford 4AT Trimotor

-General Aircraft ST.12 et ST.15

-General Aircraft 43A

-Gonzalez Gil-Pazo GP.1 et 2

-Hispano-Suiza E.30 et 34

-Junkers G.24

-Koolhoven FK40

-Lioré et Olivier Léo 213

-Lockheed Vega, model 8 Sirius, model 9D et 10 Electra

-Loring R-III

Morane Saulnier MS-230

-Morane-Saulnier MS.140 MS.181 MS.230 et MS.341

-Northrop Gamma et Delta

-Polikarpov UTI-4

Potez 25

-Potez 25 43 et 58

-Romano Ro-82 et 83

-SEMA 12

-Vultee V-1A

Appareils utilisés durant la guerre d’Espagne par les nationalistes

-Arado Ar-66

Breda Ba-39

-Breda Ba-39

-Bücker Bu-131 et 133

-Caproni-Bergamaschi AP.1

-Caproni Ca-100

-Caudron C.282 Phalène

-Fairchild 22-C7E

-Fiat AS.1

-Fiat-CMASA G.8

-Gonzalez Gil-Pozo GP.4

-Junkers F.13

-Junkers W.34

Junkers Ju-52/3m

-Junkers Ju-52/3m (et sa version hydravion Ju-52/3mW)

-Junkers Ju-60

-Klemm Kl-25 et 32

-Savoia-Marchetti SM-75

Appareils utilisés par l’Ejercito del Aire

-Junkers Ju-52/3m Beechcraft model 18 Airspeed AS.10 Oxford Junkers G.24he Fokker F.VII Lockheed model 10 Electra De Havilland DH.89 Dragon Rapide et Caudron C.440 Goeland

Bucker Bu131 Jungmann

-De Havilland DH.82 Tiger Moth Bücker Bu-131 Jungmann (produit sous licence) Bücker Bu-133 Jungmeister Gotha Go-145 (produit sous licence), Heinkel He-51, Focke-Wulf Fw-44 Stieglitz Focke-Wulf Fw-56 Stosser, Focke-Wulf Fw-58 Weihe, Avro 626, Caproni Ca.100, Breda Ba.28, DH.84 Dragon, DH.90 Dragonfly

Pologne et Pays Neutres (17) Espagne (17)

Reconnaissance

Appareils utilisés durant la guerre d’Espagne par les républicains

-Aero A.101

-Avro-Cierva C.30A

-Casa Dornier Do-J Wal

-Casa-Savoia Marchetti SM.62

Vickers Vildebest

-Casa Macchi M.18

Casa-Vickers Vildebest

Polikarpov R-5

-Polikarpov R-5SS et R-Z

Appareils utilisés durant la guerre d’Espagne par les nationalistes

-Arado Ar-95

-Fairchild 91

-CANT Z-501 et 506

-Fieseler Fi-156

Heinkel He60 en vol

-Heinkel He-60

Henschel Hs-126A

-Henschel Hs-126A

-Macchi M-41bis

-Savoia-Marchetti S.55

Appareils utilisés par l’Ejercito del Aire

-Aero A.101

Breda Ba-65

-Breda Ba.65

-Caproni Ca.133

-Caproni Ca.310 et Ca.313

-Fieseler Fi-156

-Fokker C.X

Heinkel He-115 en service en Finlande

-Heinkel He-115

-Henschel Hs-126K6

-Messerschmitt Bf108 Taifun

-Polikarpov R-5

Pologne et Pays Neutres (16) Espagne (16)

Bombardement

Appareils utilisés durant la guerre d’Espagne par les républicains

Bloch MB-210

-Bloch MB-200 (incertain) et MB-210

-Bréguet 19 et 462 Vulture

-De Havilland DH.9/DH.84/DH.89 Dragon Rapide

-Fokker F.IX et F.XII

-Grumman GE.23

Potez 540

-Potez 540

-Tupolev SB

Appareils utilisés durant la guerre d’Espagne par les nationalistes

Breda Ba-65

-Breda Ba-64 et 65

-Caproni Ca-135 et Ca-310

-Dornier Do-17

FIAT BR-20

-Fiat BR.20 Cicogna

-Heinkel He-45/50/70

Heinkel He-111 espagnol

-Heinkel He-111

-Henschel Hs-123A

-Junkers Ju-86 et Ju-87

-Meridionali Ro-37bis

-Savoia-Marchetti SM-79 et 81

Appareils utilisés par l’Ejercito del Aire

-Breda Ba-64 et 65

-Caproni Ca-135 et Ca-310

-Dornier Do-17

-Fiat BR.20 Cicogna

-Heinkel He-111

-Henschel Hs-123

Junkers Ju-86

-Junkers Ju-86

-Junkers Ju-88E

-Savoia-Marchetti SM-79 et SM-81

Pologne et Pays Neutres (15) Espagne (15)

Avions

Chasse

Appareils utilisés durant la guerre d’Espagne par les républicains

-Aero A-102 (participation non confirmée)

-Avia BH.33

Blériot-SPAD 510, le dernier chasseur biplan de l’armée de l’air

-Blériot-SPAD 51/56/91/111

-Boeing P-26 Peashooter

-Bristol Bulldog II

-Dewoitine D-27

Un Dewoitine D-373 appontant sur le Béarn

-Dewoitine D-371 et 373

-Gourdou-Lesseure LGL.32 et FL.633

Fokker D.XXI

-Fokker D.XXI

-Hawker Spanish Fury

-Hawker Spanish Osprey

-Hispano-Polikarpov I-16

-Letov S-131/231/331

-Loire 46

-Martinsyde F.4 Buzzard

-Nieuport-Delage Nid-52 et 82

-Polikarpov I-15/I-15bis et I-16

-Romano Ro-92

Appareils utilisés durant la guerre d’Espagne par les nationalistes

-Arado Ar-68

-Breda 28

-Fiat CR-20/CR-30 et CR-32

Heinkel He-51 bulgare

-Heinkel He-51 et Heinkel He-112

-Meridionali Ro-41

-Messerschmitt Me-109

-Pws-10M

Appareils utilisés par l’Ejercito del Aire

Messerschmitt Me-109

-Messerschmitt Me-109

-Focke-Wulf Fw-190

-Polikarpov I-15 I-153 et I-16

-Letov S.31

Fiat CR.32

-Fiat CR.32

-Fiat CR.42 Falco

-Fiat G.50 Freccia

Fokker G1

-L’armée de l’air espagnole reçoit en 1942 vingt-six Fokker G.1 commandés par la République Espagnole mais bloqués par l’embargo imposé durant la guerre d’Espagne.

-Production d’une copie du Messerschmitt Me-109, le Hispano Aviacion HA.112 Buchon.

Pologne et Pays Neutres (9) Espagne (9)

FORCES ARMEES ESPAGNOLES

Armée de terre

Histoire de l’armée espagnole de la Reconquista à la guerre d’Espagne

Contrairement aux autres tomes je ne vais pas détailler l’histoire militaire de l’Espagne même si c’est diablement tentant. Je vais me contenter de quelques dates, de quelques événements saillants. Je renvoie également le lecteur à ma chronologie militaire située plus haut.

Statue du « Gran Capitan »

L’armée de terre espagnole voit le jour au 15ème siècle et s’illustre au cours des Guerres d’Italie (1494-1559) avec notamment El Gran Capitan Gonzalve de Cordoue qui va initier le processus aboutissant aux célèbres tercios. Ces derniers comprennent des piquiers, des hallebardiers et des arquebusiers.

L’armée espagnole est également engagée dans la Guerre de Quatre-Vingt Ans (1568-1648), lutte contre les raids ottomans, soutien les ligueurs français dans les différentes guerres de religion et combat les anglais durant la guerre anglo-espagnole (1585-1604).

Les effectifs ne cessent d’augmenter. On passe d’environ 20000 hommes dans les années 1470 à 300000 hommes dans les années 1630 alors que l’Espagne est engagée dans la Guerre de Trente Ans.

Les effectifs sont composés d’espagnols mais aussi d’italiens et de flamands. De 1703 à 1820 on trouve au sein de la Garde Royale espagnole une unité de Gardes Wallons (Guardia Valona). A cela s’ajoutait des régiments de ligne recrutés dans ce qui n’était pas encore la Belgique.

Viggo Mortensen dans « Capitaine Alatriste »

Souvent mal payés ou pas payés du tout (cf Capitaine Alatriste) ils vivent sur le pays, n’hésitant pas à saccager des villes (17000 morts à Anvers en 1576) ou à livrer des places fortes à l’ennemi.

La guerre de Trente Ans marque la fin de la supériorité militaire espagnole. Le tercio jadis roi des champs de bataille est sérieusement malmené par les néerlandais et les suédois avant que sa réputation d’invincibilité soit définitivement balayée par le duc d’Enghien à la bataille de Rocroi en 1643. Il faut dire que l’ennemi à appris, à mis au point des structures plus flexibles et plus souples que le tercio.

L’acte officiel de création du tercio peut être fixé à l’ordonance de Gênes de 1536. Initialement ils se composent de dix compagnies de piquiers et de deux d’arquebusiers, les premiers devant assurant la protection rapprochée des porteurs d’armes à feu. Cela représente en théorie 3000 hommes par tercio.

Ces unités tirent leur force de leur discipline, d’un sens de l’honneur exacerbé et d’une fidélité au roi et à la foi catholique, des éléments particulièrement utiles quand ces hommes combattaient ceux que l’Eglise catholique considéraient comme des hérétiques.

Les tercios se dispersent entre l’Espagne, la Flandre, l’Italie et l’Afrique. En 1685 l’effectif des tercios est réduit à environ un millier d’hommes. Plusieurs refontes ont ensuite lieu jusqu’en 1704 quand le terme disparaît.

L’armée espagnole participe également aux opérations outre-mer.

Avec l’arrivée des Bourbons à Madrid l’armée espagnole est réorganisée sur le modèle français. Les vieilles unités sont transformées en régiments.

En 1764 une première école militaire est créée en Espagne, l’Ecole Royale d’Artillerie à Ségovie.

En 1768 le roi Charles III publie l’ordonnance royale pour l’organisation, la discipline, l’obéissance et le service dans ses armées, un texte dont les grandes lignes seront encore appliquées en 1978 !

A la fin du 18ème siècle la menace terrestre et faible pour ne pas dire inexistante, l’Espagne délaissant son armée de terre au profit de la marine. Les officiers devaient davantage leur poste au patronage qu’à leur compétence, la troupe était composée de paysans peu instruits, peu entrainés et peu motivés. Comme souvent dans les armées de l’époque, les meilleures unités sont composées de volontaires étrangers qui y sont ici essentiellement irlandais, italiens, suisses et wallons. Les unités d’artillerie et du génie sont d’un bon niveau.

Si aux plus bas échelons le niveau tactique est bon en revanche aux échelons les plus élevés de la hiérarchie les tactiques sont démodées et ne prennent pas en compte la révolution tactique amorcée par les unités de la France républicaine, les espagnols n’étant ni les premiers ni les derniers à subir les conséquence de la Furia francese.

L’Espagne affronte la France de 1793 à 1795 puis le Portugal aux côtés de la France en 1804 dans la Guerre des Oranges. L’Espagne va ensuite participer à la guerre péninsulaire aux côtés des britanniques avec à la fois des unités régulières mais aussi un guérilla endémique qui va épuiser l’armée française.

A la fin des guerres napoléoniennes tout est à reconstruire notamment les infrastructures qu’il s’agisse des casernes, des dépôts ou des manufactures d’armes. Pour ne rien arranger le contexte politique est particulèrement compliqué.

Non seulement les colonies sud-américaines secouent le joug colonial espagnol mais l’Espagne métropolitaine doit faire face à une querelle entre le très réactionnaire Ferdinand VII et les libéraux.

Echaudée par les dernières expériences, l’armée espagnole tourne le dos aux volontaires et aux mercenaires au profit du conscrit. Si cela peut éliminer le problème de la discipline et réduire la charge financière cela ne résout pas tous les problèmes.

Ces réformes se heurtent à l’instabilité du pays, aux pronunciamento et aux guerres carlistes. Les militaires espagnols sont davantage préoccupés par la politique que par la capacité de l’armée à faire face à un adversaire digne ce nom.

En 1920 alors que l’armée espagnole s’enlise au Maroc les effectifs sont d’environ 500000 hommes.

En juillet 1936 si une majeure partie de l’armée rejoint par affinité idéologique le camp nationaliste une partie reste fidèle au gouvernement légal. A ces professionnels de la guerre pas toujours bien vu par les autres républicains vont s’ajouter des unités plus politisées venant aussi bien du parti socialiste que du parti communiste ou des différents mouvements anarchistes. A cela va s’ajouter des unités étrangères comme les Brigades Internationales qui quittent le conflit à la fin de 1938.

Soldats républicains

Après une période flottement, l’armée républicaine est réorganisée sous la forme d’une Ejercito Popular de la Republica très influencée par les communistes qui à la différence des anarchistes préféraient gagner la guerre avant de faire la révolution. Les différentes milices politiques sont dissoutes le 16 octobre 1936 et intégrées à la nouvelle armée populaire. Tous les hommes âgés de 20 à 45 ans sont appelés sous les drapeaux.

Aux colonnes et autres milices on préfère la brigade mixte, les six premières (dont deux brigades internationales) sont créées le 18 octobre 1936. Elles se composent chacune de quatre bataillons, chaque bataillon disposant d’un nombre variable de compagnies sachant que les effectifs ne devaient pas dépasser 3000 hommes.

Ultérieurement l’armée républicaine se composa de régiments, de divisions, de corps d’armées et d’armée de campagne.

Sur le plan matériel la situation est très difficile jusqu’au printemps 1937. Si nombre de carences et de manques ont alors été résolues certaines unités vont manquer d’armes, de munitions et d’uniformes et ce jusqu’à la fin de la guerre.

L’armée républicaine est très influencée par les communistes espagnoles et les soviétiques ce qui provoque des tensions et des tiraillements avec les socialistes, les trotskistes et les anarchistes.

L’armée républicaine atteint son efficacité maximale à la bataille de l’Ebre (deuxième semestre 1938) mais c’est aussi au cours de cette bataille qu’elle est détruite et que le gouvernement républicain ne pourra la reconstituer faute de moyens et faute de temps.

Après la victoire franquiste les soldats républicains sont souvent fusillés ou emprisonnés dans des camps. D’autres parviennent à passer la frontière et à se réfugier en France. Nombre d’entre-eux vont s’engager dans la Légion Etrangère dans l’espoir d’une future guerre contre l’Espagne devenue franquiste mais comme on le sait jamais la France ne se lancera dans une expédition militaire au sud des Pyrénées.

En mai 1937, l’armée populaire était structuré en plusieurs armées, l’armée du Centre autour de Madrid, l’armée du Sud en Andalousie et en Extremadure, l’armée du Levant, l’armée de l’Est en Aragon, l’Armée du Nord dans le pays Basque isolé du reste de la zone républicaine.

A la fin de l’année on trouvait l’Armée du Centre, l’Armée d’Andalousie, l’Armée du Levant, l’Armée de l’Est et l’Armée de Manoeuvre.

En avril 1938 le territoire républicain est coupé en deux quand les franquistes atteignent la Méditerranée au sud de Valence. Deux groupes d’armées sont alors formés, le groupe d’armées de la région centrale et le groupe d’armées de la région orientale.

Le premier comprend l’Armée du Centre (six corps d’armée et quinze divisions), l’Armée d’Extremadure (deux corps d’armées et cinq divisions), l’Armée d’Andalousie (deux corps d’amées et cinq divisions) et l’Armée du Levant (sept corps d’armée et 17 divisions) soit un total de dix-sept corps d’armée et trente-sept divisions.

Le second comprend l’Armée de l’Est (trois corps d’armée et neuf divisions) et l’Armée de l’Ebre (quatre corps d’armée et quatorze divisions) soit un total de sept corps d’armée et de vingt-trois divisions.

Défilé à Paris le 14 juillet d’un détachement de la Légion espagnole

Durant la guerre d’Espagne l’armée se divise entre républicains et nationalistes. Les seconds bénéficiant de l’aide précieuse de l’Armée d’Afrique avec ses unités d’élite comme les regulares ou encore le Tercio la Légion Etrangère espagnole. L’apport de contingents allemands, italiens mais aussi irlandais et portugais à joué aussi un rôle important.

En juillet 1936 quand l’armée d’Afrique se révolte, l’armée se divise mais pas aussi nettement qu’on l’à écrit puisque en ce qui concerne les officiers on trouve 9294 côté nationaliste et 8929 côté républicain. On trouve 140604 soldats et sous-officiers côté nationaliste (dont 47127 hommes pour l’Armée d’Afrique) et 116051 côté républicain.

Si les hauts gradés restent majoritairement loyaux à la république, les officiers subalternes rallient majoritairement la rébellion ce qui va faire la différence sur le terrain. Durant le conflit le nombre d’officiers va augmenter côté nationaliste mais va chuter dans le camp d’en face.

Une fois qu’il devint évident que la guerre allait durer, les unités insurgées vont être réorganisées pour pouvoir durer. On trouve ainsi l’Armée du Nord sous le commandement du général Mola et l’Armée du Sud sous le commandement du général Queipo de Llano.

En avril 1937 les divisions organiques sont transformées en corps d’armée, la 5ème division organique devenant le corps d’armée d’Aragon, la 6ème le corps d’armée de Navarre, la 7ème le corps d’armée de Castille et la 8ème le corps d’armée de Galice. La zone de responsabilité de ces divisions sont reprises par des régions militaires recrées.

Défilé d’une unité des réquetes

A l’époque on trouve sous le pavillon national environ 300000 hommes contre 500000 côté républicain mais ce écart numérique est compensé par un meilleur niveau global des unités nationales (Armée d’Afrique, carlistes……). Outre les unités en ligne on trouve le commandement du général Orgaz une réserve composée de plus de 200 bataillons d’infanterie de 70 batteries d’artillerie. A la fin de 1938 les nationalistes alignent plus d’un million d’hommes.

Les différents divisions sont placées sous l’autorité de l’Armée du Sud (Queipo de Llano) en Andalousie, de l’Armée du Centre (Saliquet), de l’Armée du Nord (Davila) et de l’Armée du Levant (Orgaz).

Alors que la guerre touche à son terme, le camp nationaliste regroupe 1065941 hommes avec un total de 61 divisions (840000 hommes), 15323 cavaliers, 19013 artilleurs, 35000 hommes de l’Armée d’Afrique, 32000 italiens (Corpo Truppe Volontarie), 5000 allemands de la Legion Condor et 119594 auxiliaires.

A la fin du conflit on compte 850000 fantassins, 19000 artilleurs et un grand nombre d’unités de cavalerie, l’armée espagnole étant fort peu motorisée et fort peu mécanisée.

A l’été 1939 le général Franco décide de démobiliser, l’objectif étant de passer de 61 à 30 divisions pour permettre de libérer de la main d’oeuvre pour relancer une économique exsangue et sinistrée.

Le déclenchement de la guerre de Pologne entrainera une suspension de la démobilisation de crainte que la France ne profite pour envahir l’Espagne. Elle ne reprendra qu’au début de 1940 quand il devint évident que la Pax Armada allait durer.

L’armée d’Afrique (Ejercito de Africa) voit officiellement le jour en 1859 et va durant presque un siècle symboliser la présence espagnole en Afrique notamment au Maroc, le Sahara occidental, la Guinée Equatoriale ne représentant que des territoires très secondaires.

Cette armée d’Afrique peut puiser ses racines jusqu’au 16ème siècle quand l’Espagne dans la foulée de la Reconquista occupe des territoires en Afrique du Nord notamment les villes de Ceuta et de Melilla, de véritables avant-postes qu’il faut défendre. Cette défense est assurée par des unités faites de bric et de broc : marins, compagnies disciplinaires, infanterie de marine (le Tercio de Armada fondé en 1537 est la plus ancienne unité d’infanterie de marine du monde) et détachements d’unités métropolitaines.

Une querelle existe sur la date exacte de création. Certaines sources donnent 1859 mais d’autres disent 1893 avec la constitution du 1er régiment d’infanterie d’Afrique (Regimiento de Africa N°1).

Après la campagne de Melilla de 1909/1910 l’Espagne augmente sa zone d’influence sur le Maroc ce qui impose une sérieuse augmentation des effectifs. Comme souvent en pareilles circonstances, on recrute du personnel indigène sous la forme d’une police appelée Policia Indigena (Police Indigène).

En 1911 les espagnoles créés les Regulares, des unités d’infanterie et de cavalerie composées d’indigènes encadrées par des officiers espagnols.

Appelées officiellement Fuerzas Regulares Indigenas, ces unités sont crées quand l’Espagne à besoin de davantage de troupes pour pacifier sa zone d’influence au Maroc mais que l’envoi de conscrits métropolitains peut se révéler délicat voir explosif (cf la Semaine Sanglante en Catalogne en 1909).

Un premier bataillon indigène (batallon indigena) est créé et en 1914 on quatre groupes (Grupos d’une taille équivalente à un régiment). Des unités de cavalerie sont aussi mises sur pied.

Chaque groupe se composait d’un état-major, d’une compagnie de soutien, de deux tabors (bataillons) d’infanterie, d’un tabor (escadron) de cavalerie, d’une fanfare et d’un corps de trompettes rattaché à l’état-major.

En 1922 les groupes sont passés au nombre de cinq, groupes basés respectivement à Melilla, Tétouan, Ceuta, Alhucemas et Larache.

Unité de Regulares

Les regulares s’illustrèrent dans la guerre non-conventionnelle ce qui déplaisait souvent aux officiers espagnols (durant la guerre d’Espagne les Regulares s’infiltraient dans les lignes républicaines pour capturer des chars, exécutant l’équipage à l’arme blanche avant de ramener le char dans les lignes nationalistes). Parmi ces officiers promis à un brillant avenir, un certain Francisco Franco.

En 1923 un détachement de Regulares montra la garde au palais royal de Madrid. En 1934 les Regulares participent avec le Tercio à la répression du soulèvement des mineurs asturiens, une répression féroce.

Les Regulares jouèrent un rôle clé durant les premières phases de la guerre d’Espagne. Durant la guerre cinq autres groupes d’infanterie furent levés plus deux de cavalerie. Très à l’aise dans les campagnes espagnoles, ils le furent moins en milieu urbain. Jusqu’à la fin de la guerre ils furent surtout utilisés comme troupes de choc.

La guerre d’Espagne terminée les unités furent réduites à huit groupes d’infanterie et deux groupes de cavalerie sans compter un détachement d’honneur qui accompagnait le Caudillo.

On trouve également des unités moins connues comme les Tiradores de Ifni (Tirailleurs d’Ifni), une unité destinée à protéger le territoire d’Ifni, un territoire situé au sud du Maroc qui finira par intégrer le territoire chérifien en 1969.

Les tirailleurs d’Ifini sont créés en 1934 (décret du 9 juin 1934) sur le modèle des tirailleurs nord-africains de l’armée française. Les effectifs sont ceux d’un régiment avec 1235 hommes dont 31 officiers (dont 10 marocains), 38 sous-officiers et 1166 hommes du rang, l’unité étant organisée en trois tabors.

Durant la guerre d’Espagne six tabors sont envoyés en Espagne. Une bandera indépendante (Bandera de Ifni-Sahara) est aussi présente. Ces unités vont participé au défilé de la victoire à Madrid en 1939.

Les tirailleurs d’Ifni vont retourner dans leur région d’origine, servant jusqu’à la rétrocession du territoire au Maroc, l’unité étant alors dissoute, les cadres espagnoles retrouvant la métropole et les hommes de troupes marocains étant transférés dans la nouvelle armée royale marocaine.

On trouve également la Guardia Colonial de la Guinea Espanola (garde coloniale de la Guinée Espagnole), une unité militaire qui assurait la fonction de gendarmerie et de douane au sein de la Guinée Espagnole (Guinée Equatoriale), une unité créée en 1908 et qui à disparue en 1968 quand la Guinée espagnole est devenue indépendante.

Elle se compose à sa création de 430 hommes, des espagnols et des indigènes. Elle va mener des opérations de pacification notamment contre l’ethnie Fang dans le Rio Muni.

En 1926 le corps déploie des garnisons sur tout le territoire et en 1929 la Guinée Espagnole est considérée comme pacifiée.

Au moment de la guerre d’Espagne, le corps se rallie à la rébellion sauf quelques éléments qui vont être évacués vers Barcelone et réintégrer l’armée républicaine.

Le conflit terminé, la garde est réorganisée, ses effectifs augmentés passant à 750 hommes pour assurer des missions régulières de pacification.

Autre unité de l’armée d’Afrique la Légion Espagnole créée par un décret royal du roi Alphonse XIII en date du 28 janvier 1920, une unité modelée sur la Légion Etrangère à savoir un corps de volontaires plus facilement employable que les conscrits espagnols. Les premières recrues arrivent le 20 septembre 1920, une date célébrée chaque année que l’on peut comparer toutes proportions gardées au 30 avril pour la Légion (célébration de la mémoire de la bataille de Camerone).

Bien qu’il y eut la volonté de recruter de nombreux étrangers, l’idéologie très nationaliste de ce corps fit que les étrangers furent très peu nombreux (aujourd’hui les étrangers peuvent intégrer ce corps mais doivent avoir une résidence espagnole).

Créé sous le nom de Tercio de Extranjeros (Tercio des étrangers), il connait son baptême du feu dans la guerre du Rif. L’unité est ensuite rebaptisée en 1925 Tercio de Marueccos (Tercio des marocains), terme très vite abrégé en Tercio puis enfin La Legion en 1937.

A notez qu’il y eut un précédent dans l’histoire de l’armée espagnole puisqu’en 1835 le roi Louis-Philippe 1er offrit à Isabelle II les services de la Légion Etrangère pour combattre durant la première guerre carliste. 4000 hommes débarquent à Tarragone le 17 août 1835 et vont combattre jusqu’à sa dissolution le 8 décembre 1838. A cette époque il restait seulement 500 hommes ! Il y eu également une légion britannique (Legion Britanica) qui participa à ce conflit.

Clairement son créateur le Lieutenant-Colonel José Millan-Astray Terreros s’est inspiré de la Légion Etrangère pour créer ce corps de volontaire qui très vite à acquis une mentalité d’unité d’élite mais comme nous l’avons vu plus haut le recrutement fût très majoritairement hispanisant pour ne pas dire espagnol.

L’unité devint un creuset nationaliste, le choix des termes (Tercio, Banderas plutôt que bataillons) étant des plus explicites. En 1934 pour la première fois les légionnaires vont combattre en Espagne pour réprimer avec les regulares la révolte des mineurs asturiens.

A son apogée durant la guerre d’Espagne, la Légion comprennait 18 banderas plus une bandera de chars, un bandera de génie d’assaut et un groupe d’opérations spéciales.

La guerre d’Espagne terminée le nombre de tercio va être réduit à huit tous déployés au Maroc espagnol. Leur nombre passe à douze suite à la mobilisation de septembre 1948 mais retombe à huit à la fin du second conflit mondial puis à six en 1970 et quatre aujourd’hui, tous portant des noms de grands capitaines espagnols :

-1er Tercio «Gran Capitan Gonzalez Fernandez de Cordoue»

-2ème Tercio «Fernando Alvarez de Tolède, duc d’Albe»

-3ème Tercio «Don Juan de Austria»

-4ème Tercio «Alexandre Farnèse, duc de Parme»

Lors de la guerre du Rif, l’armée d’Afrique était composée de la Légion espagnole, des Regulares, des cazadores (infanterie légère métropolitaine), de l’artillerie, du génie et des unités de soutien soit environ 30000 hommes la plupart professionnels à comparer aux 100000 hommes du reste de l’armée espagnole majoritairement des conscrits.

D’autres unités vont être créés notamment une gendarmerie (Mehalas de la Mehalla’Jalifiana) qui vont intervenir en soutien des autres unités militaires.

A la fin de la guerre du Rif l’armée d’Afrique voit ses effectifs réduits. Aux unités déjà citées vont s’ajouter sept bataillons d’infanterie, six escadrons de cavalerie et six batteries d’artillerie venus de métropole. Ces unités n’étaient pas permanentes mais envoyées par rotation par les différents régiments métropolitains.

Le rôle de l’armée d’Afrique fût capital dans la guerre d’Espagne. Grâce à un pont aérien au dessus du détroit de Gibraltar 1500 hommes furent envoyés en Andalousie jouant un rôle clé dans le contrôle de Séville. D’autres hommes gagnèrent la péninsule par la mer, la marine républicaine affaiblie par l’arrestation et l’exécution de nombreux officiers. Sans l’armée d’Afrique les nationalistes auraient eu du mal à l’emporter.

Durant la Pax Armada les effectifs furent réduits mais politiquement elle fût importante. Des tirailleurs d’Ifni furent envoyés en garnison aux Canaries et une garde maure (Guardia Mora) servait d’unité de parade pour les grandes cérémonies.

En 1960 avec l’indépendance du Maroc les marocains de l’armée d’Afrique furent transférées à la nouvelle armée marocaine. Il ne restait que la Legion et les Regulares de nationalité espagnole ce qui entraina la dissolution de l’armée d’Afrique.

Quand la guerre d’Espagne se termine l’armée franquiste aligne plus d’un million d’hommes répartis en soixante divisions. Au début de 1940 les effectifs sont tombés à 250000 hommes avec une majorité de conscrits qui effectuent un service militaire de deux ans.

Le territoire métropolitain espagnol est divisé en huit régions militaires (Madrid, Barcelone, Seville, Valence, Saragosse, Burgos, Valladolid et La Corogne). En 1944 une neuvième région (Grenade) va s’ajouter et l’armée de l’air devient indépendante.

Après la mobilisation de septembre 1948 l’armée de terre aligne 750000 hommes. Le territoire métropolitain est défendu par huit corps d’armée disposant pour quatre d’entre-eux de trois divisions d’infanterie et pour les quatre autres de deux divisions soit un total de 20 divisions d’infanterie.

Il faut ajouter l’Armée d’Afrique (deux corps d’armée), un commandement général aux Canaries, un autre aux Baléares, une division de cavalerie et une réserve générale d’artillerie. Durant le conflit une réserve générale à trois DI est mise sur pied tout comme une division blindée, la division Brunete à l’équipement baroque. Des unités spécialisées sont également mises sur pied.

Le second conflit mondial terminé les effectifs sont réduits à 22000 officiers, 3000 sous-officiers et environ 300000 hommes du rang.

L’équipement qui n’à pu être vraiment renouvelé depuis la fin de la guerre d’Espagne est en grande partie obsolète. En clair si l’armée espagnole s’était engagée aux côtés des alliés ou de l’Axe, elle aurait davantage représenté un poids qu’un atout. Il faudra attendre 1960 pour que la situation évolue.

Mitteleuropa Balkans (225) Slovaquie (19)

Les avions de l’armée de l’air slovaque (2) : bombardement et reconnaissance

Aero A.100

L’Aero A.100 est un biplan biplace de reconnaissance et de bombardement léger de conception et de fabrication tchécoslovaque ayant effectué son premier vol en 1933. Produit à seulement quarante-quatre exemplaires, il à été d’abord utilisé par la Tchécoslovaquie puis par l’Allemagne et la Slovaquie.

Evolution finale d’une ligne entamée par l’Aero A.11 au début des années vingt, l’appareil était déjà obsolète en 1938 et l’année suivante quand la Slovaquie est devenue indépedante elle récupéra quelques appareils qui furent rapidement relégués à l’entrainement même si certains textes signalent son emploi dans la guerre hungaro-slovaque mais cela semble plus que douteux. Les quelques appareils qui ont survécu à la guerre ont été rapidement envoyés à la ferraille.

Caracteristiques Techniques

Type : bombardier biplan monomoteur biplace

Masse à vide 2040kg maximale au décollage 3220kg

Dimensions : longueur 11.08m envergure 14.7m hauteur 3.6m

Motorisation : un moteur en ligne Avia Vr.36 de 740ch

Performances : vitesse maximale 270km/h distance franchissable 900km plafond opérationnel 6500m

Armement : deux mitrailleuses de 7.92mm vz.30 tirant vers l’avant et deux armes identiques tirant vers l’arrière depuis le poste de l’observateur, 600kg de bombes.

Aero A.101

Effectuant son premier vol le 12 décembre 1934, l’Aero A.101 est comme son nom l’indique une évolution du précédent, une version élargie disposant d’un moteur plus puissant mais en dépit de cela ses performances se révélèrent inférieures à son ainé.

L’armée de l’air tchécoslovaque ne s’intéresse pas à l’appareil mais cinquante exemplaires furent commandés par l’armée de l’air de la République espagnole mais tous les appareils ne furent pas livrés, certains arrivèrent en Espagne pour mieux tomber aux mains des nationalistes.

D’autres appareils furent saisis par la Slovaquie qui comme l’Aéro A.100 ne l’utilisa que pour quelques missions symboliques avant de rapidement le reléguer à des missions secondaires. Le nombre d’appareils saisi par les slovaques est inconnu mais ce qui est sur c’est qu’aucun appareil ne survécu au second conflit mondial.

Caracteristiques Techniques

Type : bombardier et avion de reconnaissance monomoteur biplan biplace

Masse à vide 2578kg en charge 4345kg

Dimensions : longueur 12.09m envergure 16.99m hauteur 3.73m

Motorisation : un moteur en ligne CKD Praga-Isotta Fraschini 750 W-18 de 990cch entrainant une hélice bipale en bois à pas fixe

Performances : vitesse maximale 265km/h distance franchissable 845km plafond opérationnel 5500m

Armement : deux mitrailleuses de 7.92mm vz.30 tirant vers l’avant et deux armes identiques tirant vers l’arrière depuis le poste de l’observateur, 500kg de bombes.

Aero A.304

L’Aero A.304 est un bombardier bimoteur triplace conçu à l’origine comme un avion de ligne sous la désignation d’A.204.

Comme aucune compagnie aérienne ne se montra intéressée, l’appareil fût transformé en bombardier, redésigné et proposé avec succès à l’armée tchécoslovaque. Un appareil fût vendu à la Bulgarie mais aucune commande supplémentaire ne fût passée par Sofia.

Au total ce sont 19 exemplaires qui ont été produits, appareils saisis par l’Allemagne et la Slovaquie mais comme pour les bombardiers précédents l’utilisation par ces deux pays de l’A.304 fût des plus limités.

A la fin du conflit un appareil à été saisi par les tchécoslovaques à Prague, utilisé comme avion de liaison puis exposé dans un musée où il se trouve toujours en 2021.

Caracteristiques Techniques de l’Aéro A.304

Type : bombardier monoplan bimoteur triplace

Masse à vide 3006kg en charge 4364kg

Dimensions : longueur 13.21m envergure 19.2m hauteur 3.4m

Motorisation : deux moteurs radiaux Walter Super Castor IMR de 460ch chacun

Performances : vitesse maximale 322km/h vitesse de croisière 290km/h distance franchissable 1199km plafond opérationnel 5800m

Armement : une mitrailleuse de 7.92mm ZB-30 tirant vers l’avant, une mitrailleuse identique en tourelle dorsale une mitrailleuse ventrale tirant vers l’arrière, plus de 300kg de bombes

Heinkel He-111

Heinkel He-111

Le traité de Versailles limitait sérieusement les possibilités allemandes en matière de recherche et de développement de nouveaux équipements militaires ce qui n’empêcha pas les allemands de contourner rapidement (pour ne pas dire tout de suite) ces limitations en délocalisant leurs bureaux d’études ou en camouflant leurs recherches.

Si les chars furent classés comme “tracteurs”, les avions et notamment les bombardiers furent officiellement annoncés comme des avions de transport de passagers et de fret. C’est le cas du futur Heinkel He-111.

Cet élégant bimoteur reconnaissable entre-tous était issu d’un monomoteur le Heinkel He-70 Blitz (Eclair) à tel point que son surnom fût “Doble-Blitz”.

Le premier prototype effectue son vol inaugural le 24 février 1935, le premier prototype d’une version très proche des appareils de série décollant le 10 janvier 1936.

La première variante à apparaître est le He-111C, une version de transport de passagers destinée à la Lufthansa qui mit également en oeuvre des He-111G, une version améliorée du précédent.

Une transformation de l’avion commercial en bombardier n’étant pas chose difficile à faire, la variante militaire du “Doble-Blitz” ne tarde pas à apparaître.

Le He-111A n’est produit qu’à dix exemplaires et sous-motorisés ces appareils sont revendus à la Chine où ils seront remotorisés avec des moteurs américains, participant à la guerre sino-japonaise où ils furent tous détruits au combat ou par accident.

Le He-111B lui succéda en 1936 suivit dès fin 1937 par le He-111D mais en raison d’une pénurie de moteurs, le He-111E lui succéda rapidement sur les chaines de montage de Heinkel dont l’usine était implantée à Rostock, les premiers exemplaires sortant en février 1938 et sont envoyés en Espagne au sein de la Legion Condor pour une évaluation opérationnelle en conditions réelles.

Au He-111E succède le He-111F qui n’intègre que des modifications mineures tandis que le He-111J censé devenir le bombardier-torpilleur standard de l’aviation navale (qui dépend jusqu’en 1945 de la Luftwaffe) ne dépasse pas le stade du prototype, le Kriegsmarine FliegerKorps (KFK) préférant le Ju-188M.

La variante P est produite en petit nombre ce qui ne l’empêche pas de participer en compagnie du He-111H à la guerre de Pologne, le He-111 formant l’épine dorsale de la force de bombardement allemande en compagnie du Do-17.

La dernière variante du He-111 est le He-111Z Zwilling (jumeaux), deux He-111 reliés par un élément central avec un cinquième moteur pour pouvoir remorquer les planeurs géants Messerschmitt Me-321 Giant. Quelques exemplaires sont produits.

En septembre 1939, cinq escadres sont équipées de Heinkel He-111 mais en septembre 1948 seulement deux unités disposent encore de cet appareil qui n’aurait jamais participé au conflit sans les retards du programme He-119, le nouveau bombardier médian de la Luftwaffe.

A l’export, l’appareil à été vendu à la Turquie, à la Chine, à l’Espagne, à la Roumanie, à la Slovaquie et à la Hongrie. Une commande japonaise fût annulée avant la livraison des premiers appareils.

La Slovaquie va mettre sur pied la 14ème escadrille avec douze Heinkel He-111P, des appareils qui sont toujours en service en septembre 1948 alors qu’ils sont dépassés pour ne pas dire pire.

Le gouvernement slovaque demande la livraison de bombardiers plus modernes comme le He-119 ou encore le Ju-188 mais les allemands trainent les pieds.

Voilà pourquoi le «Doble-Blitz» va rester en service jusqu’à la fin du conflit. Huit appareils étaient encore en ligne en juillet 1953 mais en avril 1954 tous les He-111 slovaques ont disparu dans la fournaise du second conflit mondial.

Caractéristiques Techniques du Heinkel He-111H

Type : bombardier médian bimoteur multiplace

Masse : à vide 8680kg en charge 12030kg maximale au décollage 14000kg

Dimensions : longueur 16.4m envergure 22.60m hauteur 4.00m

Motorisation : deux moteurs en ligne Jumo 211F-1 ou F-2 de 1300 ou 1340ch chacun

Performances : vitesse maximale 440 km/h distance franchissable 2300km Plafond opérationnel 6500m

Armement : sept mitrailleuses de 7.92mm MG-15 ou MG-81 (deux dans le nez, une en poste dorsale, deux latérales et deux dans le poste ventral), certaines remplacées par un canon de 20mm ou une mitrailleuse de 13mm. 2000Kg de bombes en soute et jusqu’à 3600kg en externe.

Letov S.328

Le Letov Š-328 est un biplan biplace monomoteur de reconnaissance, un des rejetons d’une prolifique famille puisque toutes versions confondues (S.28/S.128/S.228/S.328 et S.528) ce sont 437 appareils qui sont sortis de l’usine Letov Kleby.

Issu d’une demande de la Finlande qui donna finalement pas suite, l’appareil Effectue son premier vol en 1934, il est mis en service en 1935. Il est toujours en service en 1939 quand la Tchécoslovaquie est rayée de la carte. A l’époque on trouvait 227 appareils en ligne et 87 appareils stockés ou utilisés dans les écoles.

Les allemands saisissent les appareils en utilisent certains avant de céder la majorité à leurs alliés bulgares et slovaques. Des appareils ont été exportés en Estonie avant que le pays ne soit croqué par l’URSS.

On trouve le S.28 (un exemplaire prototype), le S.128 (douze exemplaires), le S.228 pour l’Estonie (quatre exemplaires), l’unique S.328F prototype pour la Finlande, le S.328 produit à 412 exemplaires dont une version chasse de nuit (S.328N) et une version hydravion (S.328V) produite à quatre exemplaires pour servir de remorqueur de cible au profit d’un centre d’entrainement de la DCA implanté en……Yougoslavie sur la baie de Kotor. On trouve également un S.428 d’appui aérien rapproché et six S.528, cette version devant remplacer le S.328.

Au moment où elle déclare son indépendance, la Slovaquie est autorisée à mettre sur pied une petite armée de l’air composée de quatre escadrilles et notamment de deux dédiées à la reconnaissance, les 12ème et 13ème escadrilles qui alignent chacune dix appareils, des Letov S.328 et des Aero AP.32 respectivement six et quatre appareils chacune.

Les douze Letov S.328 vont participer à la guerre de Pologne où ils vont éclairer et appuyer les troupes slovaques. Ces appareils sont remplacés durant la Pax Armada par dix Focke-Wulf Fw-189 pour la 12ème escadrille et dix Fieseler Fi-156 pour la 13ème escadrille. Les appareils encore en état sont utilisés pour l’entrainement et la liaison. Aucun n’à survécu à la guerre.

Caracteristiques Techniques

Type : biplan biplace monomoteur de reconnaissance

Masse à vide 1680kg en charge 2640kg

Dimensions : longueur 10.36m envergure 13.71m hauteur 3.34m

Motorisation : un moteur radial Walter Pegasus II-M de 560/580ch à 5000m entrainant une hélice bipale en bois à pas fixe

Performances : vitesse maximale 280km/h à 1800m 255km/h à 5000m vitesse de croisière 250km/h distance franchissable 700km plafond opérationnel 7200m

Armement : deux ou quatre mitrailleuses fixes tirant vers l’avant vz.30 de 7.92mm (400 coups), deux armes identiques dans le poste observateur (420 coups) et 500kg de bombes

Aero AP-32

L’Aero A.32 est un biplan biplace de reconnaissance, de coopération et de bombardement léger mis au point à la fin des années vingt pour remplacer l’Aero A.11. Il en est d’ailleurs un descendant direct puisqu’il était à l’origine désigné A.11J mais les modifications devinrent-elles qu’on préféra lui donner une nouvelle dénomination. Il à été produit à 116 exemplaires.

Outre l’armée de l’air tchécoslovaque, l’Aero A.32 fût acquis par la Finlande à la hauteur de seize exemplaires (un A.32IF et quinze A.32GR) et par la Slovaquie qui l’utilisa au sein de ses 12ème et 13ème escadrilles de reconnaissance avec six Letov S.328 et quatre Aero AP.32.

Ces appareils ont participé à la guerre de Pologne mais ont été très vite relégués à des missions secondaire comme l’entrainement, les liaisons et le remorquage de cible. Remplacés respectivement par le Fw-189 (12ème) et le Fi-156 (13ème). Le dernier vol d’un AP.32 slovaque est enregistré le 17 décembre 1951. Peu après les trois appareils survivants sont interdits de vol et promptement envoyés à la ferraille.

Caractéristiques Techniques

Masse à vide 1046kg en charge 1917kg

Dimensions : longueur 8.2m envergure 12.4m hauteur 3.1m

Motorisation : un moteur radial Bristol Jupiter (produit sous licence Gnome-Rhone) développant 420ch

Performances : vitesse maximale 226km/h distance franchissable 420km plafond opérationnel 5500m

Armement : deux mitrailleuses de 7.7mm Vickers tirant vers l’avant, deux mitrailleuses Lewis de 7.7mm en poste arrière. Plus de 12 bombes de 10kg

Fieseler Fi-156

Fieseler Fi-156 Storch

Pour faciliter la progression des Panzerdivisionen, mieux vaut savoir où se trouve l’ennemi, où se trouvent les ponts, les noeuds de communication voir les points forts de l’ennemi pour si nécessaire les éviter.

Si la reconnaissance par autos blindées et motocyclistes est tout à fait valable, le vecteur aérien à plus que sa place pour voir le plus loin possible et anticiper les actions de l’ennemi.

On peut utiliser des avions “classiques”, des monomoteurs ou des bimoteurs mais pour coller au front rien de mieux qu’un avion léger, capable de passer inaperçu et capable également de pouvoir décoller de terrains improvisés, à proximité du front, de réaliser de véritables sauts de puce.

A l’origine du Storch (cigogne) figure une demande du RLM (Reichluftministerium ministère de l’Air du Reich) de 1935 pour un appareil capable de mener des missions de liaison, de coopération (ce qu’on appelle aujourd’hui le contrôle aérien avancé) et l’EVASAN.

Au Fi-156 sont opposés le Messerschmitt Bf163 et le Siebel Si-201. Le bureau d’études de Fieseler dessine un appareil à aile haute, un appareil capable de se poser et de décoller sur de courtes distances. Les premiers appareils sont livrés en 1937 et l’appareil est toujours en production en septembre 1948 dans des variantes améliorées selon le retour d’expérience des pilotes et des utilisateurs.

Au sein de la Luftwaffe, il équipe quatre groupes indépendants de reconnaissance en compagnie du Focke-Wulf Fw-189, le Fw-189 assurant la reconnaissance tactique en profondeur, le Fi-156 assurant la reconnaissance au dessus du front par exemple pour guider les tirs de l’artillerie.

D’autres appareils sont utilisés pour la liaison, les évacuations sanitaires. L’appareil fût produit sous licence en URSS (en très petit nombre sans usage opérationnel avéré) et en Roumanie, il est également utilisé par la Bulgarie, la Slovaquie, la Hongrie, l’Espagne, la Suisse, la Yougoslavie et la Finlande.

La Slovaquie reçoit dix appareils au printemps 1941 pour remplacer au sein de la 13ème escadrille les Letov et autres Aero dépassés. Ces appareils vont opérer au dessus de l’URSS mais aussi au dessus de la Slovaquie pour guider les colonnes qui assuraient des missions de nettoyage et de ratissage.

L’appareil léger et maniable se montra efficace mais les pertes se révélèrent lourdes puisqu’au final la SVZ à reçu trente appareils ce qui donne une idée des pertes puisqu’à la fin de la guerre il restait quatre appareils en service mais très usés ils ont été rapidement envoyés à la ferraille.

Caracteristiques Techniques du Fieseler Fi-156 Storch

Type : monomoteur d’observation et de liaison

Masse : à vide 860kg en charge 1260kg

Dimensions : longueur 9.9m envergure 14.3m hauteur 3.1m

Motorisation : un moteur radial Argus As-10 de 240ch

Performances : vitesse maximale 175 km/h à 300m Distance franchissable 380km Plafond opérationnel 4600m

Armement : une mitrailleuse MG-15 de 7.92mm

Focke-Wulf Fw-189

Focke-Wulf Fw-189

En 1937, le principal avion de reconnaissance tactique de la Luftwaffe est un petit biplan comparable aux ANF-Les Mureaux français à savoir le Henschel Hs-126, un appareil correct mais que le RLM jugeait nécessaire d’être remplacé avant même sa totale obsolescence.

L’appel d’offre demandait un appareil de reconnaissance triplace, appel d’offres auquel répondit Arado, Blohm & Voss et Focke-Wulf.

Arado proposa son Ar198 (dont la désignation à été reprise par un hydravion issu de l’Ar196) un monomoteur à train fixe plutôt disgracieux qui eut un temps les préférences des officiels avant que le Focke-Wulf Fw-189 ne soit sélectionné, un appareil à l’architecture hétérodoxe avec une configuration bipoutre qui dégageait le champ de vision de l’observateur installé à l’arrière.

Blohm & Voss proposa avec son BV141 une configuration encore plus radicale avec un moteur se prolongeant par un fuselage et la dérive et sur sa gauche une gondole regroupant l’équipage.

L’appareil rentre en service en 1940 et va équiper quatre groupes indépendants de reconnaissance qui pourraient être attribués aux Panzerkorps ou dispatchés pour une mission particulière.

Des projets de versions d’attaque, de transport et d’appui rapproché ne débouchèrent pas sur la production en série à la différence d’une variante d’entrainement. Outre l’Allemagne, l’appareil à été utilisé par la Bulgarie, la Hongrie, la Slovaquie et la Roumanie.

La Slovaquie à recevoir dans un premier temps dix appareils pour rééquiper la 12ème escadrille, appareils essentiellement utilisés au dessus de l’URSS à partir de juin 1950. Au final Bratislava à reçu seize appareils mais en avril 1954 il n’en restait plus que deux dont un seul en état de vol. Ils connurent le même sort à savoir la ferraille.

Caracteristiques Techniques du Focke-Wulf Fw-189

Type : bimoteur triplace de reconnaissance tactique

Masse : à vide 2680kg en charge 3950kg

Dimensions : longueur 12m envergure 18.4m hauteur 3.7m

Motorisation : deux moteurs Argus As410 de 459ch

Performances : vitesse maximale 357 km/h à 2600m Distance franchissable 670km Plafond opérationnel 8400m

Armement : deux mitrailleuses de 7.92mm MG-17 dans les ailes, une mitrailleuse de 7.92mm MG-15 en position dorsale, une mitrailleuse de même modèle dans le cône arrière. Possible embarquement de quatre bombes de 50kg.