Pologne et Pays Neutres (72) Suède (7)

FORCES ARMEES SUEDOISES

Une histoire militaire de la Suède, une histoire de l’armée de terre suédoise

Aux temps jadis

L’histoire militaire de la Suède est ancienne avec des combats documentés depuis la Préhistoire et durant la période Viking où des roitelets suédois s’affrontaient pour le contrôle du pays.

Les armées étaient composées de levées d’hommes libres ou Ledung réalisées à la belle saison soit les deux ou trois mois d’été pour d’abord réaliser des raids en direction des îles britanniques et de l’Europe occidentale pour pour combattre sur terre.

Cette institution référencée depuis le 11ème siècle voyaient des hommes libres venir armés avec quelques jours d’approvisionnement. Ces hommes n’étaient donc pas parmi les plus pauvres des sociétés scandinaves.

Passionnés reconstituant la garde varègue

Approximativement à la même époque aux confins de l’Europe et de l’Asie, une unité militaire de recrutement scandinave entre au service des empereurs byzantins, la célèbre garde varègue.

La Tagma ta Varangon était composée de soldats venus d’abord du monde scandinave puis de plus du monde anglo-saxon.

En 874 les Rus (des vikings qui donnèrent naissance à la Russie) rentrent au service de l’Empire byzantin. La garde varègue est officiellement fondée en 988 par Basile II Bulgaroctone.

Ce dernier (NdA mon empereur byzantin favori) devait faire face aux rébellions de Bardas Phocas et de Bardas Skléros et n’avait pas confiance dans sa garde byzantine. Un traité signé avec la Russie kiévienne de Vladimir 1er permet l’envoi d’un contingent de 6000 hommes.

Jusqu’au 11ème siècle, les gardes varègues sont essentiellement scandinaves (Suède, Danemark, Norvège, Islande) mais après la conquête normande de l’Angleterre (1066) nombre d’anglo-saxons s’enfuient et s’engagent dans cette garde.

Outre la protection de l’empereur, cette garde à été engagée en Italie au 11ème siècle contre les normands et les lombards. La garde défend la ville de Constantinople en 1204, les croisés évitant les remparts défendus par les guerriers scandinaves et anglo-saxons.

Disparaissant suite à cet événement dont l’empire byzantin ne se révélera jamais vraiment, la garde varègue renait à Nicée sous la forme d’un régiment de porteurs de hache (Keltai Pelekophroi), l’un des cinq régiments de la garde. Ce régiment veille également sur le trésor impérial.

Les gardes varègues affichent une grande loyauté à l’empereur en fonction ce qui étonne les grecs habitués aux complots et au «machiavélisme». Je dis bien en fonction et non à l’homme car dès qu’un empereur était détrôné et/ou assassiné, les gardes prêtaient serment à son successeur surtout après avoir pu se servir dans le trésor impérial.

Les sources se font plus discrètes à partir du début du 15ème siècle, la garde varègue passant alors de l’histoire à la légende.

Aux temps modernes

Avant de devenir une pacifique et pacifiste social-démocratie, la Suède à connu de nombreux conflits notamment contre la Russie pour le contrôle des régions baltes et de la Finlande.

La première véritable guerre entre deux états constitués remonte au conflit russo-suédois de 1495-1497. Les russes alliés aux danois défont les suédois, Jean de Danemark récupérant le trône de Suède à cette occasion. Une paix est signée en 1508 entre la Suède et la Russie allait durer près de soixante ans.

C’est en 1521 dans le cadre de la guerre suédoise de libération que l’Armen, l’armée de terre suédoise voit officiellement le jour au travers d’un événement symbolique. Cet événement c’est le choix de seize jeunes nobles pour protéger Gustave Vasa, l’homme qui secoua la tutelle danoise pour permettre la renaissance de la Suède. Cette unité reçoit logiquement le nom de Svea Livgardet (Svea Life Guard), unité qui existe encore aujourd’hui pour protéger le roi de Suède et la famille royale suédoise.

Un nouveau conflit russo-suédois ou suédo-russe à lieu de 1554-1557 suivit de la Guerre de Livonie de 1558 à 1582, la Suède récupérant à cette occasion l’Estonie pendant que le condominium polono-lituanien récupère la Livonie, la Courlande et Semigallia, le royaume de Danemark-Norvège récupérant l’île d’Ösel.

La Russie prend sa revanche lors d’une nouvelle guerre entre 1590 et 1595 mais d’avril 1609 à juin 1611 les russes et les suédois sont pour une fois alliés mais sont battus par les forces du condominium polono-lituanien.

Durant ce conflit la Suède aligne 5000 hommes essentiellement…..finlandais alliés à des troupes russes plus nombreuses (entre 5 et 30000 hommes). Les pertes sont selon les chroniqueurs de l’époque très élevées (chiffres exacts inconnus).

En 1598/99, Sigismond III Vasa est déposé ce qui met fin à l’union entre la Pologne et la Suède (1592-1599). Une première guerre à lieu de 1600 à 1611 pour le contrôle de la Livonie et de l’Estonie, contrôle auquel il faut ajouter une lutte entre Charles IX et Sigsmond III pour le contrôle du trône de Suède. Ce conflit se termine par une trève.

La Guerre de Kalmar (1611-1613) oppose la Suède et le Danemark et se termine si on peut dire par un match nul.

De 1610 à 1617 à lieu la Guerre d’Ingrie et les choses rentrent dans l’ordre puisque suédois et russes s’affrontent.

La Russie est à nouveau vaincue devant céder à la Suède l’Ingrie, le Keexholm et la forteresse de Noteborg. A cela s’ajoute une indemnité de 20000 roubles. En échange Gustave II Adolphe rend Novgorod et reconnaît Michel III comme tsar de Russie. Pour près d’un siècle la Russie perd tout accès à la mer redevenant une pure puissance continentale.

Après deux conflits de faible importance en 1617/1618 et de 1621 à 1625, un nouveau conflit majeur à lieu entre la Suède et la Pologne de 1626 à 1629. Si les suédois engagent 47800 hommes, les polonais en engagent 49480 mais là encore les résultats sont maigres.

Un nouveau conflit polono-suédois à lieu de 1655 à 1660 dans le cadre plus générale de la 2ème guerre du Nord, la Suède récupérant la Scanie, le Halland, la Blekinge, le Bokuslan et l’île de Vens. A cela s’ajoute la reconnaissance de la souveraineté suédoise sur la Livonie mais la Nye Sverige est absorbée par la Nouvelle Néderlande.

Une nouvelle guerre russo-suédoise à lieu de 1656 à 1658 dans le cadre encore de la 2ème guerre du Nord, la Suède mobilisant des effectifs conséquents puisqu’ils sont rapidement multipliés par dix passant de 2230 à 25000 hommes. En face les russe sont 42 à 45000 hommes. Les pertes sont lourdes pour des gains particulièrement limités.

Quelques années après la mort de Gustave II Adolphe la Suède est toujours au sommet de sa puissance sous les règnes de deux derniers rois impérialistes à savoir Charles XI et surtout Charles XII.

C’est l’armée des karoliner (de carolus/karol/Charles), une armée de taille réduite en raison d’un réservoir démographique très limité. C’est probablement les pertes abominables de la Grande Guerre du Nord qui expliquent en partie le fait que les successeurs de Charles XII ont choisit d’abandonner l’impérialisme.

Les soldats sont fournis par un système d’alotements, un groupe de fermiers doit équiper un soldat ou un cavalier en échange d’exemptions fiscales. Cela donne une armée permanente de 7000 fantassins, de 3000 cavaliers et de 600 marins, l’armée est organisée en régiments permanents. A cela s’ajoute un corps de garde du corps héritier des Svea Livgardet appelé Livdrabanterna. C’est à cette époque qu’apparait le fameux uniforme bleu et jaune.

Chaque compagnie d’infanterie dispose d’un tiers de piquiers et de douze grenadiers. En 1704 tous les soldats disposent de baïonnettes. Les cavaliers disposent d’un mousquet, de deux pistolets et d’une épée.

Chaque régiment d’infanterie disposait de 1200 hommes répartis en deux bataillons de 600 hommes eux mêmes divisés en quatre compagnies de 150 hommes. Sur le champ de bataille les régiments étaient déployés en quatre ou six rangs.

Dans la première configuration les piquiers étaient au milieu flanqués par des mousquetaires, les grenadiers sur les ailes alors qu’en configuration six rangs, les piquiers étaient déployés sur les troisième et quatrième rangs.

Les régiments de cavalerie disposaient de 800 hommes et de 1000 chevaux. Le régiment était divisé en quatre compagnies de 200 hommes divisés en deux escadrons de 100 hommes.

On trouve également des unités irrégulières appelées Vlachs utilisées pour la reconnaissance et la poursuite.

La Grande Guerre du Nord (1700-1721) est probablement le conflit entre la Russie et la Suède ayant eu le plus grand impact puisque c’est non seulement la fin de la Suède comme puissance impérialiste mais surtout l’émergence de la Russie comme puissance européenne incontournable, la Russie de Pierre le Grand retrouvant un accès à la mer.

La Suède qui à mobilisé des effectifs particulièrement importants (77 puis 110000 hommes) à été saignée à blanc ce qui explique peut être pourquoi les successeurs de Charles XII ont tourné le dos à toute épopée impérialiste. Sur le plan territorial la Suède perd Brême-et-Verden, la Poméranie occidentale, le Schleswig-Holstein, la Carélie, l’Ingrie, l’Estonie et la Livonie.

Une nouvelle guerre russo-suédoise à lieu du 8 août 1741 au 18 août 1743. A l’époque la vie politique suédoise est divisée entre le parti des Chapeaux et le parti des Bonnets, les premiers rêvant de prendre leur revanche sur la Russie et de restaurer la grandeur suédoise.

Ce parti que l’on pourrait qualifier de nationaliste est en parti manipulé par la diplomatie française afin d’empêcher la Russie d’aider son allié autrichien. Une guerre éclair doit permettre de récupérer avec seulement 8000 hommes engagés les territoires perdus et favoriser un nouveau coup d’état. Malheureusement la nouvelle tsarine Elisabeth refuse de rendre à la Suède les provinces baltes. Très vite débordée la Suède perd de nouveaux territoires.

Les gardes du corps dans leur uniforme modèle 1765

La guerre russo-suédoise de 1788-1790 (juin 1788-août 1790) mobilise 38000 soldats côté suédois mais les combats sont peu nombreux. C’est le retour au statu quo ante bellum et cela entrainera l’assassinat de Gustave III Adolphe .

Le dernier conflit entre les deux pays à lieu du 21 février 1808 au 17 septembre 1809. 36000 suédois vont combattre 55000 russes avec de lourdes pertes (7000 tués d’un côté 10000 de l’autre).

Non seulement la Suède perd définitivement la Finlande mais la défaire entraine la déposition de Gustave IV Adolphe qui connait un sort plus enviable que celui de son père en étant exilé en Suisse.

La Suède dans la guerre de Trente Ans : efficacité maximale !

Reconstitution moderne d’un soldat suédois à l’époque de Gustave II Adolphe

La grande guerre de la Suède c’est naturellement la Guerre de Trente Ans (1618-1648), conflit dans lequel la Suède s’engage à partir de juin 1630, devenant le champion du camp protestant avec le soutien financier de la France qui cherche moins à aider les protestants qu’à lutter contre les espagnols. Voilà pourquoi j’ai décidé de l’aborder dans une partie à part.

La Suède à la chance d’avoir à sa tête un chef militaire de premier plan en la personne de Gustave II Adolphe qui ne tarde pas à hérité d’un surnom adapté à savoir Le Lion du Nord. Outre de réelles qualités de chef, il est le théoricien le plus en vue aux côtés d’un Maurice de Nassau.

Une véritable révolution militaire à lieu au cours de ce terrifiant conflit. L’armée suédoise dispose d’une artillerie plus légère et plus mobile, d’une infanterie où les mousquetaires (c’est-à-dire des fantassins armés de mousquets) sont plus nombreux que les piquiers et d’une cavalerie qui combine le choc et le feu en remplaçant la caracole par la charge. Pas étonnant que l’armée suédoise d’abord composée essentiellement de suédois avant de devoir avoir recours au mercenariat remporte une série de victoires.

Pour connaître le nombre de soldats disponibles le Lion du Nord confie à l’Eglise le recensement. Il s’agit d’obtenir le maximum d’hommes de 16 à 60 ans et veiller à leur éducation morale et religieuse, le roi de Suède espérant obtenir des hommes plus fidèles et plus motivés que les mercenaires qui sont souvent très efficaces mais dont la loyauté est toujours incertaine.

Chaque province du royaume de Suède doit maintenir un régiment de 3264 hommes divisé en douze compagnies de 272 hommes. Quatre régiments permanents sont ainsi sur pied en Suède ce qui représente 13056 hommes auxquels il faut ajouter deux régiments en Finlande ce qui nous donne une armée permanente de 19584 hommes.

A cela s’ajoute treize compagnies de cavalerie (six suédoises, quatre finlandaises et trois nobles) de 250 hommes chacun soit 3150 cavaliers.

En campagne les régiments du temps de paix sont divisés en régiments de campagne de 1176 hommes divisés en huit compagnies de 147 hommes avec toujours la prédominance du feu sur l’arme blanche avec 21 officiers, 54 piquiers et 72 mousquetaires.

Ce qui fait la supériorité des suédois durant ce conflit c’est aussi une indéniable supériorité tactique puisque le Lion du Nord va admirablement associer les différentes armes pour obtenir la supériorité sur le champ de bataille.

Néanmoins en dépit de la volonté de Gustave II Adolphe d’aligner une armée nationale les pertes et les besoins en hommes vont imposer le recours au mercenariat venant d’Angleterre (un réservoir qui se ferme avec le début de la guerre civile anglaise), d’Ecosse et d’Allemagne.

Son efficacité resta cependant bonne car les mercenaires et leurs chefs se mirent au diapason des tactiques et techniques scandinaves. De plus certains chefs mercenaires parvinrent à occuper de hauts postes au sein de l’armée suédoise ce qui est naturellement une source de motivation supplémentaire.

Les grands régiments suédois sont donc des régiments territoriaux avec le Norrlands Storegemente appelé également Landsregemtet i Noorland, un régiment existant entre 1615 et 1624, il est alors divisé en tre trois régiments, les régiments de Vasterbotten, Hälsinge et un régiment transféré à la marine suédoise.

Le Upplands Storegemente (Landsregemtet i Uppland) est un régiment existant en 1617 et de 1623 à 1626. C’est une grosse unité avec trois régiments de campagne à huit compagnies et un régiment de cavalerie ce qui en fait pour ainsi dire une brigade. Il est alors divisé en quatre régiments, les régiments de Uppland, de Vastmanland, de Dolarma et un régiment de cavalerie des Upplands.

Le Södermanlands storegemente (Landsregemtet i Södermanland) est opérationnel en 1614 et en 1622 à 1624. Il comprend lui aussi trois régiments d’infanterie et un régiment de cavalerie ce qui le rend plus souple d’utilisation en campagne.

De 1624 à 1627 il est démantelé et divisé en trois régiments, les régiments de Sodermanlands, de Narks et de Varmlands.

Le Östergötlands storegemente (Landsregemtet i Östergötlands) est opérationnel de 1618 à 1623 avec trois régiments d’infanterie et un régiment de cavalerie. Il est divisé en 1623 en trois régiments, deux régiments d’infanterie (Östergötlands Jönköping) et un de cavalerie (régiment de cavalerie d’Östergötlands).

Le Västergötlands storegemente (Landsregemtet i Vastergötlands) est opérationnel en 1613 et de 1621 à 1624. Il se compose de trois régiments d’infanterie et un régiment de cavalerie. Cette grosse unité est divisée en quatre régiments, trois d’infanterie (Skaraborg Alvsborg Västergötland-Dasland) et un régiment de cavalerie (régiment de cavalerie de Västergötland).

Le Smalands Storegemente (Landsregemtet i Smalands) est un régiment opérationnel de 1616 à 1624, régiment ou plutôt brigade car composé de trois régiments de campagne et un régiment de cavalerie. Cette unité est divisée en trois entre deux régiments d’infanterie (Kronoberg Kalmar) et un régiment de cavalerie (régiment de cavalerie du Smaland)

On trouve également d’autres régiments sur lesquels j’ignore tout : Finland Storegemente, Karelska storegemente, Västra Finlands storegemente, Mellersta Finlands storegemente et östra Finlands storegemente..

La constitution suédoise de 1634 remplace ses storegemente par des Mannergsregementen au nombre de 21 régiments d’infanterie et de 8 régiments de cavalerie.

La première victoire à lieu le 13 avril 1631 à Francfort sur l’Oder, 13000 suédois défaisant 6400 impériaux pour des pertes relativement modestes (800 contre 3000 dans l’autre camp). Bis repetita le 1er août 1631 à Werbern où 16000 suédois défont 23000 impériaux.

Le 7 septembre 1631 à lieu la Bataille de Breitenfeld, une victoire majeure des suédois et des saxons (respectivement 24 et 18000) contre 35000 impériaux. La répartition des effectifs suédo-saxons est révélatrice de la révolution militaire de l’époque avec 11319 mousquetaires, 4812 piquiers, 8700 cavaliers et 3928 officiers. Si les suédo-saxons ont 5500 pertes, les impériaux perdent 27000 hommes.

Le 9 mars 1632 à lieu la Bataille de Bomberg, une défaite suédoise les 12000 scandinaves ne faisant pas le poids face à 22000 impériaux.

Le 15 avril 1632 c’est la Bataille de Rain, les 37000 suédois remportant la bataille face à 21000 soldats impériaux. Elle est suivit le 16 août 1632 par la Bataille de Wiesloch (effectifs respectifs inconnus mais victoire suédoise), la Bataille d’Alte Veste (3-4 septembre 1632) (victoire impériale, l’Empire alignant à cette occasion 40000 hommes face à 46000 suédois.

Le 16 novembre 1632 à lieu la Bataille de Lutzen, une victoire suédoise mais une victoire à la Pyrrhus car le roi de Suède est tué à la tête de ses hommes, les effectifs étant cette fois identiques avec 19000 hommes de chaque côté.

Si le 8 juillet 1633 13000 suédois remportent la Bataille d’Oldendorf face à 4700 soldats impériaux, le 6 septembre 1634 à Nördlingen, les 25700 suédois (16000 fantassins et 9700 cavaliers 68 canons sont défaits par 34000 soldats impériaux et espagnols (20000 fantassins 13000 cavaliers 1000 artilleurs et 50 canons).

Pologne et Pays Neutres (69) Suède (4)

Les grands de Suède

Ansgar

Ansgar appelé aussi Oscar ou Anschaire de Brême est né le 8 septembre 801 à Fouilloy dans la Somme et mort à Brême le 3 février 865. C’est un homme d’Eglise du Haut Moyen-Age qui est le saint patron du Danemark et qui à été archevêque de Hambourg et évêque de Brême. C’est celui qui initié l’évangélisation de la Scandinavie.

Moine à l’abbaye de Corbie près d’Amiens, il forme et organise d’autres communautés monastiques dans la région.

Il arrive au Danemark en 826 pour profiter de la conversion du roi danois Harald Klak mais ce dernier est vite chassé du pays ce qui interrompt très vite l’action du moine picard. En 829 il arrive en Suède pour reprendre son action, une première communauté chrétienne de Suède voit le jour à Birka en 831.

Il est nommé archevêque de Hambourg en 831 mais manque de moyens pour sa mission d’évangélisation. En 845 il négocie la paix avec les vikings suite à un raid qui à dévasté Hambourg.

En 845 l’évêché de Brême est rattaché à l’archevêché d’Hambourg ce qui augmente les ressouces pour permettre à Anschaire d’évangéliser le Danemark. Il faudra cependant attendre deux siècles pour que la Scandinavie bascule définitivement au christianisme.

Gustav 1er Vasa

Gustave Vasa (12 mai 1496-29 septembre 1560) est roi de Suède (6 juin 1523 au 29 septembre 1560) après qu’il eut prit la tête de la révolte suédoise contre le tyran Christian II qui s’illustra tristement dans le Bain de Sang de Stockholm au cours duquel il perdit son père et son beau-frère.

Il est élu régent du royaume (Riksföreståndare) le 23 août 1521 par les révoltés et grâce au soutien de la Hanse les danois sont chassés de Suède en 1523. Le 6 juin 1523 il est élu roi de Suède brisant ainsi l’Union de Kalmar.

Il impose le luthéranisme, développe l’économie du pays et réforme les structures du royaume, augmentant le pouvoir du roi au détriment des nobles. Il réorganisé aussi l’Eglise. Si la Suède devient officiellement luthérienne dès 1536 en pratique il faudra attendre 1571 pour que la transformation soit réellement achevée.

On assiste par exemple en 1532 à la Révolte des Cloches quand les paysans se révoltent suite à la décision du roi de Suède de vendre les cloches pour rembourser la dette qu’il avait auprès des marchands de Lübeck.

En 1544 il impose la succession héréditaire dans la maison de Vasa, successeur ouverte aux femmes à partir de 1604.

Il met sur pied une armée permanente composée essentiellement de mercenaires, une armée dont l’entretien absorbe 70% du budget national.

Pour résoudre les problèmes financiers, il remplace les pièces rondes par des pièces carrées, il fait exploiter les mines d’argent et de cuivre et lance un plan de colonisation des terres en Suède.

Cette politique est un succès et quand il meurt en 1560 le premier roi de la dynastie Vasa laisse à son fils et successeur Eric XIV un royaume bien gouverné, bien géré et aux finances florissantes.

Côté vie privée il épouse en 1531 Catherine de Saxe-Lauenbourg qui lui donne un fils, le futur Eric XIV.

Il se remarie dès 1536 avec Marguerite Lejonhufvud qui lui donne plusieurs enfants dont Jean III futur roi de Suède, Catherine, Cécile, Magnus, Anne-Marie, Sophie Elisabeth et Charles IX.

Le troisième mariage avec Catherine Stenbock en 1552 est sans descendance.

Axel Oxenstierna

Axel Gustafsson Oxenstierna af Södermöre ( Fånö Uppland 16 juin 1583 Stockholm 28 août 1654) est un homme d’Etat suédois du 17ème siècle qui voit un rôle clé auprès de Gustave II Adolphe et de sa fille Christine.

Il devient membre du conseil privé suédois en 1609 et devient lord haut-chancelier en 1612 et ce jusqu’à sa mort. Il est considéré comme l’égal d’un Richelieu ou d’un Mazarin à savoir un homme d’Etat de premier plan.

Le 5 juin 1608 il se marie à Anna Akesdotter qui va lui donner treize enfants mais seulement ont atteint l’âge adulte dont l’ainé Johan qui suivit les traces paternelles.

En 1603 il devient valet de chambre (Kammarjunkare) de Charles IX. Pour l’anecdote il maitrise la langue écossaise car fréquentant l’importante communauté écossaise présente en Suède.

En 1606 il réalise sa première mission diplomatique en Allemagne tout en intégrant le conseil privé (Riksrådet), devenant un conseiller écouté du roi. En 1610 il échoue à convaincre le roi de Danemark de ne pas entrer en guerre. Les danois envahissent en 1611 la Suède (guerre de Kalmar).

Toujours en 1611 le roi Charles IX remplacé par son fils le célèbre Gustave II Adolphe alias le Lion du Nord. Connaissant parfaitement Axel Oxenstierna, il le nomme lord haut-chancelier de Suède le 6 janvier 1612.

Il impose très vite sa marque en réformant l’administration et en cherchant à mettre fin aux guerres dans lesquelles était engagée la Suède. Gustave II Adolphe étant régulièrement absent, Oxenstierna est un véritable vice-roi. En octobre 1617, le roi est couronné et Oxenstierna est fait chevalier.

Le 6 novembre 1632 le Lion du Nord est tué à la bataille de Lützen. Oxenstierna devvient le commandant en chef des troupes suédoises déployées en Allemagne même si en pratique ce sont ses généraux qui assuraient le commandement au quotidien.

Le nouveau roi de Suède est une reine à savoir la célèbre Christine de Suède alors âgée de six ans ce qui impose une longue régence, une période toujours sensible («malheur au royaume dont le prince est un enfant») pour une monarchie. Sans surprise c’est Oxenstierna qui devient régent à la tête d’un conseil de régence. En 1636 il quitte l’Allemagne pour retrouver Stockholm.

Quand Christine devint en âge de régner elle tenta de pousser son mentor sur les côtés mais sans succès. A la différence de son père, Christine de Suède ne fût jamais proche d’Oxenstierna. Et pourtant il tenta de s’opposer à l’abdication de la fantasque reine de Suède, un personnage fascinant qui fascine encore.

Axel Oxenstierna est mort quelques mois après l’avénement du nouveau roi le 28 août 1654. Il est enterré à Stockholm le 18 mars 1655.

Gustave II Adolphe

Gustave II Adolphe (Château Tre Kronor 19 décembre 1594 Lützen 6 novembre 1632) est avec Charles XII probablement le plus célèbre des rois de Suède notamment par son surnom (le Lion du Nord) et par sa mort à la bataille de Lützen.

Fils de Charles IX et de Christina de Holstein-Gottorp il règne du 30 octobre 1611 au 6 novembre 1632. De son mariage avec Maria-Eleonora de Brandenburg sont nés plusieurs enfants mais seule la flamboyante Christine de Suède à atteint l’âge adulte.

Il fait de la Suède une grande puissance par une série de réformes militaires qui fait du roi de Suède l’un des grands stratèges du 17ème siècle aux côtés d’un Maurice de Nassau. Disposant d’une armée réduite, il combine habilement infanterie, cavalerie et artillerie. Supportée par une excellente administration, l’armée suédoise fait l’admiration de toute l’Europe. Il bénéficie comme nous l’avons vu du soutien d’Axel Oxenstierna.

Il pilote les réformes administratives comme un rencesement très fin de la population ce qui permettait une taxtation et une conscription plus facile. Cela favorisa la modernisation des structures économiques de la Suède.

Christine de Suède

Christine de Suède en Minerve

Kristina Alexandra Vasa (Stockholm 18 décembre 1626 Rome 19 avril 1689) est la fille de Gustave II Adolphe et de Maria-Eleonora de Brandebourg, roi de Suède (et non reine) du 6 décembre 1632 à 6 juin 1654. Elle est également duchesse de Brême-et-Verden de 1648 à 1654.

Roi de Suède à six ans, elle est sous la régence d’Axel Oxenstierna, le conseiller de son père, un homme de la trempe et de l’envergure d’un Richelieu. Elle reçoit une éducation soignée qui explique probablement son insatiable curiosité intellectuelle pendant et surtout après son règne.

Oxenstierna éloigne sa mère de Christine, Maria-Eleonora ne parvenant pas à faire le deuil de son mari et donc le caractère névrosé était considéré comme une menace sur la jeune fille.

Majeure en 1644, elle s’oppose rapidement au chancelier Oxenstierna et l’écarte après le traité de Westphalie. Elle est favorable à la paix alors que le vieux chancelier est davantage belliciste.

Couronnée en 1650, son entourage la pousse à se marier mais comme Elisabeth 1ère d’Angleterre elle à le mariage en horreur. Elle s’illustre par un mécénat actif attirant les grands esprits du temps comme Descartes qui y meurt en février 1650.

Très vite impopulaire vis à vis de l’opinion, elle envisage dès 1651 l’abdication, obtenant de la diète la désignation de son cousin Charles-Gustave comme successeur puis comme prince héritier. Elle annonce son abdication le 11 février 1654, abdication effective le 6 juin 1654.

Les raisons en sont certainement complexes : lassitude et dégoût du pouvoir, difficultés financières proches de la banqueroute ou cheminement spirituel qui conduira cette fille d’un des champions protestants de la guerre de Trente Ans à se convertir au catholicisme.

Elle obtient des donations et une pension pour ne pas finir dans la misère. Elle quitte très vite la Suède faisant étape à Hambourg, Anvers et Bruxelles où elle se convertit secrètement au catholicisme. Après une abjuration publique, elle est accueillie à Rome par Alexandre VII le 20 décembre 1655.

Logée au palais Farnèse, elle entretien une relation avec le cardinal Decio Azzolino. Son comportement très libéré lui aliène bien des sympathie et le pape qui voulait l’utiliser politiquement prend très vite ses distances.

Présente en France pour renégocier ses revenus suédois, elle fait assassiner son écuyer Giovanni Monaldeschi persuadé de son double-jeu avec les espagnols (10 novembre 1657). Cette affaire embarasse Louis XIV et Mazarin mais la France ménage l’ancienne reine de Suède. Elle est de retour à Rome le 15 mai 1658.

Le 13 février 1660 son cousin Charles X Gustave meurt laissant la couronne à son fils de cinq ans Charles XI. Elle rentre en Suède en octobre 1660 et demande le rétablissement de ses droits héréditaires en cas de disparition du jeune roi. Une opposition unanime la pousse à reprendre le chemin de Rome en 1662. Elle fait une nouvelle tentative en 1666 mais c’est un nouvel échec.

En 1668 suite à l’abdication de Jean II Casimir, roi de Pologne, elle pose sa candidature à cette monarchie élective mais c’est un nouvel échec.

Christine de Suède s’installe définitivement à Rome en octobre 1668. Elle fait preuve d’une intense activité de mécène, accumulant les tableaux, les sculptures, les dessins, les objets et les ouvrages avec une bibliothèque de 5000 volumes. Plus généralement elle fait preuve d’une intense curiosité intellectuelle, une soif d’apprendre jamais rassasiée.

Sa conversion la rend très tolérante ce qui ne passe pas toujours dans des temps où les passions religieuses sont encore vives. A la fin de sa vie elle critique vigoureusement la France et sa politique de conversion forcée des protestants. A sa mort en 1689 elle est enterrée dans la crypte de la basilique Saint-Pierre.

Charles XII

Charles XII de Suède Karl von Pfaz-Zweibrücken-Kleeburg (Stockholm 17 juin 1682 Halden 11 décembre 1718) est roi de Suède et duc de Brême-et-Verden du 5 avril 1697 au 30 novembre 1718.

Dernier monarque absolu ayant régné en Suède, il est aussi le dernier qui anime une politique impérialiste, ses successeurs malgré quelques tentatives devront enteriner le fait que la Suède comme grande puissance avait clairement vécue.

Appelé également Karl XII mais aussi Carolus Rex (NdA je vous recommande la chanson du groupe suédois Sabaton) ou Demirbas Sarl (Charles tête de fer) par les ottomans, son règne est marqué par la Grande Guerre du Nord.

A la mort de son père il n’à que 15 ans. Il doit faire face à l’alliance entre la Russie, la Saxe (dont l’électeur est aussi roi de Pologne) et le Danemark qui veulent s’emparer des possessions de l’empire suédois.

Charles XII prend l’ascendant sur le Danemark en 1700, la Pologne en 1704 et la Saxe en 1706. Il échoue face à la Russie à la bataille de Poltava (1709) ce qui lui impose un exil dans l’empire ottoman jusqu’en octobre 1714 quand il est autorisé à quitté le territoire de la Sublime Porte. Il est parvenu à provoquer l’entrée en guerre des ottomans contre les russes mais la Suède n’en tire aucun avantage.

Rentré en Suède, il se lance dans une nouvelle guerre contre le Danemark, étant tué au siège de Fredriksten. Officiellement il à été tué par un tireur isolé mais selon une autre théorie il aurait été tué volontairement par un tir d’artillerie puis son corps trainé dans une tranchée où il à été déclaré abattu. Ce complot ayant été piloté par le prince allemand Frederic de Hesse, époux de Ulrique-Éléonore, sœur de Charles XII qui lui succède sur le trône de Suède avant d’abdiquer en faveur de son mari.

Charles XII se révéla un chef militaire talentueux, un excellence tacticien et un bon politique. Il n’était pas belliciste mais déclara dans une phrase citée par Voltaire dans son Histoire de Charles XII «J’ai résolu de ne jamais faire une guerre injuste, mais de n’en finir une légitime que par la perte de mes ennemis».

Anders Celsius

Anders Celsius (Uppsala 27 novembre 1701-25 avril 1744) est un savant suédois, professeur d’astronomie à l’université d’Uppsala.

Il est surtout connu pour avoir donné son nom à une échelle des températures majoritairement utilisé dans le monde, le degré celsius. A noter que contrairement à ce que l’on fait de nos jours le degré d’ébullition était de 100 et le degré de solidification était de 0 et ce n’est qu’après sa mort qu’on à inversé l’échelle des températures.

Issu d’une famille de savants (ses deux grands-pères étaient professeurs d’astronomie à l’université d’Uppsala, son père lui aussi professeur d’astronomie), il est réputé pour sa basse des mathématiques. En 1730 à l’âge de 29 ans il devient professeur d’astronomie.

En 1732 il effectue un long voyage d’études à travers l’Europe (Allemagne, Italie, France, Angleterre). Devenu célèbre il parvient à convaincre les autorités suédoises à financer un observatoire astronomique qui est achevé en 1741 à Uppsala. C’est grâce à lui que la Suède adopte le calendrier grégorien même si il faudra attendre 1753 pour ce que cela devienne effectif.

Pologne et Pays Neutres (67) Suède (2)

HISTOIRE DE LA SUEDE

Kronologi (Chronologie)

Chronologie générale

-5000 a.C : datation la plus ancienne d’un peuplement humain sur l’actuel territoire suédois

-800 p.C : fin de la Préhistoire suédoise, début de l’ère Viking qui s’achève elle au milieu du 11ème siècle.

-829 : arrivée du moine Ansgar considéré comme le premier évangélisateur de la Suède

Reconstitution moderne de la garde varègue

-874 : création de la garde varègue des mercenaires scandinaves au service des empereurs byzantins suite à un accord avec Vladimir de la Russie kiévienne.

-970 à 995 : Règne d’Erik le Victorieux considéré comme le premier véritable roi de Suède

-995 à 1020 : règne d’Olof Skötkonung, premier roi chrétien

-1100(v.) : La Scandinavie est totalement et entièrement christianisée

-1150 à 1160 : règne d’Eric le Saint qui organise l’Eglise de Suède

-1164 : Uppsala devient le premier archeveché de Suède

-1280 : Ordonnances d’Alsnö considéré comme la naissance de la noblesse suédoise

-1397 : mise en place de l’Union de Kalmar un même roi dominant la Norvège, le Danemark, la Suède et une bonne partie de l’actuelle Finlande.

-1520 (7 à 9 novembre) : Bain de Sang de Stockholm le roi de Danemark Christian II élu roi de Suède dans le cadre de l’Union de Kalmar massacre une partie de la noblesse suédoise.

-1521-1523 : guerre suédoise de libération. Gustav Vasa devient roi de Suède, la dynastie Vasa régnant sur le pays jusqu’en 1654 quand la flamboyante reine Christine, fille de Gustave II Adolphe et pourtant roi de Suède abdique.

-1523 (6 juin) : Gustav Vasa est élu roi de Suède. Fin pratique de l’Union de Kalmar. Il rentre triomphalement le 17.

-1524 (1er septembre) : Traité de Malmo : le roi du Danemark reconnaît l’indépendance de la Suède

-1526 : début du passage de la Suède à la Réforme protestante

-1531 : Laurentius Petri premier primat luthérien de l’Eglise de Suède

-1561 : la cité de Reval (auj. Tallin) se rend aux troupes suédoises, début de l’empire suédois

-1563-1570 : Guerre de Sept Ans entre la Suède et le Danemark. Par le traité de Stettin, Frederic II renonce définitivement à ses droits sur la Suède. Fin officielle et définitive de l’Union de Kalmar.

-1571 : publication d’une ordonnance instituant l’Eglise réformée de Suède. Ce délai (quarante ans) s’explique par la résistance très forte de la population suédoise très attachée au catholicisme.

-1593 (5 mars) : le synode d’Uppsala parachève le passage de la Suède à la Réforme.

-1638 (mars) : création de la Nye Sverige (Nouvelle Suède), une colonie installée à l’embouchure de la rivière Delaware. Elle est annexée par la Nouvelle-Nederlande en septembre 1655.

-1648 : Traités de Westphalie. La Suède signe avec le Saint Empire Romain Germanique le Traité d’Osnabruck (24 octobre 1648). Avec la France la Suède est une puissance garante des traités.

Stockholm reçoit une indemnité de cinq millions de thalers utilisés pour solder les troupes. La Suède reçoit la Poméranie occidentale, Wismar et les principautés archiépiscopales de Bremen et de Verden.

Charles XII

-1697 : Avénement de Charles XII dernier souverain suédois que l’on peut qualifier d’impérialiste.

-1718-1772 : Frihetstiden (Age de la Liberté) période qui suite à la mort de Charles XII voit l’affaiblissement de l’institution monarchique au profit du parlement, l’accroissement des droits civils et le déclin de l’empire suédois. Elle prend fin avec le coup d’état absolutiste de Gustave III.

Gustave III

-1772 (20 août) : coup d’état absolutiste de Gustave III

-1792 (16 mars) : lors d’un bal costumé Gustave III est grièvement blessé par de jeunes nobles. Il succombe à ses blessures le 29 mars 1792.

-1794 (27 mars) : Pacte de neutralité entre le Danemark et la Suède. Les marines des deux pays patrouillent en mer du Nord pour protéger leur flotte marchande contre la Royal Navy.

-1795 (23 avril) : La Suède reconnaît officiellement la République française

-1795 (14 septembre) : Traité d’alliance entre la France et la Suède

-1804 (3 décembre) : La Suède rejoint une nouvelle coalition dirigée contre Napoléon Bonaparte

Gustave IV Adolphe

-1809 (13 mars) : Coup d’état renversant Gustave IV

-1809 (17 septembre) : Traité de Fredrikshavn qui met fin à la guerre russo-suédoise

Jean Baptiste Bernadotte (1763-1844),Maréchal d’Empire,Prince de Ponte-Corvo, Roi de Suède sous le nom de Charles XIV Jean de 1818 à 1844

-1810 : Jean-Baptiste Bernadotte est élu roi de Suède. Il devient officiellement monarque le 5 février 1818 sous le nom de Charles XIV Jean.

-1814 (14 janvier) : Traité de Kiel établissement de l’union suédo-norvégienne

-1814 (4 novembre) : Charles XIII de Suède est élu roi de Norvège

-1814-1905 : Svensk-norska unionen/Den svensk-norske union/en Union de la Norvège et de la Suède. C’est une union personnelle, chaque royaume possédait son autonomie législative et juridique.

La Norvège est dirigée par un vice-roi suédois de 1814 à 1829, un vice-roi norvégien de 1829 à 1856. L’office est ensuite laissé vacant et officiellement supprimé en 1873.

-1873 (5 mai) : union monétaire entre la Suède et le Danemark

-1875 (16 octobre) : la Norvège en union personnelle avec la Suède rejoint l’union monétaire scandinave

-1876 : création officielle du poste du 1er Ministre

-1897 : Hjalmar Branting est le premier socialiste suédois à été élu au Riksdag

-1905 (7 juin) : Le Storting (parlement norvégien) vote la dissolution de l’Union avec la Suède

-1905 (9 octobre) : Le parlement norvégien vote les termes de la dissolution de l’Union négociées avec la Suède. Le parlement suédois imite son homologue norvégien le 13 octobre 1905.

-1905(26 octobre) : le roi Oscar II de Suède renonce pour lui et ses descendants à ses droits sur le royaume de Norvège

-1914 (31 juillet) : La Suède se déclare neutre dans le conflit austro-serbe

-1914 (2 août) : fin de l’union monétaire scandinave quand la Suède renonce à l’équivalence de sa devise à l’or

-1914 (3 août) : la Suède déclare neutre

-1914 (8 août) : déclaration suédo-norvégienne de neutralité

-1914 (décembre) : déclaration de neutralité commune des rois de Suède, de Danemark et de Norvège

-1915 (20 novembre) : le roi Gustav V rejette la proposition allemande d’entrer en guerre aux côtés des Empires Centraux.

-1918 (13 février au 25 avril 1918) : les suédois occupent les îles Aland avec les allemands.

-1931 (14 mai) : Evénements d’Astalen. L’armée appelée en renfort de la police ouvre le feu sur une manifestation. Cinq personnes sont tuées. C’est la dernière intervention de l’armée suédoise en maintien de l’ordre même si officiellement ce n’est qu’en 1969 que l’armée n’est plus autorisée à s’engager dans une telle mission.

-1939 (3 septembre) : peu après la déclaration de guerre de la France et de la Grande-Bretagne à l’Allemagne qui à envahit la Pologne deux jours plus tôt la Suède annonce sa neutralité

-1939 (27-30 décembre) Conférence de Coblence. Si l’Allemagne et l’URSS avaient accepté d’évacuer le territoire polonaise il était prévu que le maintien de l’ordre soit assurer par des troupes issues de pays neutres _tout est relatif_ sous mandat de la SDN. Parmi les pays candidats on trouvait la Suède (mais aussi l’Irlande, l’Argentine et l’Espagne).

-1939 (30 novembre) : début de la Guerre d’Hiver entre la Finlande et l’URSS. La Suède va soutenir massivement son voisin oriental en dehors d’un engagement direct.

-1940 (13 mars) : Traité de Moscou fin de la guerre d’Hiver

Chronologie militaire

-874 : création de la garde varègue des mercenaires scandinaves au service des empereurs byzantins suite à un accord avec Vladimir de la Russie kiévienne.

-1521-1523 : guerre suédoise de libération. Gustav Vasa devient roi de Suède, la dynastie Vasa régnant sur le pays jusqu’en 1654 quand la flamboyante reine Christine, fille de Gustave II Adolphe et pourtant roi de Suède abdique.

-1554-1557 : guerre russo-suédoise

-1563-1570 : Guerre de Sept Ans entre la Suède et le Danemark. Par le traité de Stettin, Frederic II renonce définitivement à ses droits sur la Suède. Fin officielle et définitive de l’Union de Kalmar.

-1563-1568 : guerre de Livonie

-1590-1595 : guerre russo-suédoise

-1610-1617 : Guerre d’Ingrie

-1611-1613 : guerre de Kalmar

-1630-1648 : guerre de Trente Ans

Le Lion du Nord n’était pas qu’un simple chef de guerre talentueux et charismatique c’était un théoricien majeur du 17ème siècle à la hauteur d’un Maurice de Nassau.

-1632 (6 novembre) : Bataille de Lutzen. Victoire posthume de Gustave II Adolphe qui est tué au cours de la bataille

-1634 (5 et 6 septembre) : Bataille de Nordlingen. Victoire espagnole sur les suédois. Cela convainct les français à intervenir directement dans le conflit

-1655-1660 : 2ème guerre du Nord. La Suède en sort victorieuse. Elle récupère la Scanie, le Halland, le Blekinge, lee Bohuslan et Ven. La souveraineté suédoise en Livonie est admise. En revanche la Nye Sverige est absorbée par la Neue-Neerlande.

-1700 (22 février) à 1721 (10 septembre) : Grande Guerre du Nord

-1709 (8 juillet) : Bataille de Poltava victoire russe décisive sur les troupes suédoises

-1741-1743 : guerre russo-suédoise

-1788-1790 : guerre russo-suédoise dite guerre de Gustave III

-1805-1810 : guerre franco-suédoise

-1808 (21 février) à 1809 (17 septembre) : guerre russo-suédoise. La Suède perd définitivement la Finlande au profit de la Russie.

-1813-1814 : la Suède participe aux guerres de la coalition anti-napoléonienne

-1814 : malgré le traité de Kiel la Norvège déclare son indépendance. Intervention militaire suédoise qui débouche sur quatre-vingt onze ans d’union entre Stockolm et Oslo.

-1939 (30 novembre) : début de la Guerre d’Hiver entre la Finlande et l’URSS. La Suède va soutenir massivement son voisin oriental en dehors d’un engagement direct.

-1940 (13 mars) : Traité de Moscou fin de la guerre d’Hiver

Pologne et Pays Neutres (45) Irlande (6)

FORCES ARMEES IRLANDAISES

Armée de Terre

Une histoire militaire de l’Irlande (1) : aux temps jadis

Comme vous le savez tous parfaitement chers lecteurs l’Irlande n’à pas été colonisée par les romains. Les historiens ont longtemps pensé qu’il n’y avait eu aucun projet de conquête et de simples relations commerciales.

La découverte près de Dublin des ruines d’un comptoir/fort/camp _rayez la mention inutile_ à remis en cause ce présuposé sans que la question soit définitivement tranchée.

En l’absence d’un pouvoir central fort l’île est soumise à des raids de pillage et de piraterie menés d’abord par les scots venus de l’île de Bretagne puis par les vikings.

Ces derniers s’installent dans la région de Dublin vers 840 et commencent un processus de colonisation. En 1014 les vikings et leurs alliés irlandais sont battus par Brian Boru à la bataille de Clontarf ce qui marque le début de la fin de la menace viking en Irlande.

En 1099 Magnus Barefoot roi de Norvège mène une campagne avec ses alliés irlandais contre des bandes armées de la verte erin. C’est une victoire à la Pyrrhus car sur le chemin du retour il tombe au nord de l’Irlande dans une embuscade qui lui est fatale.

Une siècle après leur arrivée en Angleterre les normands se tournent vers l’Irlande. Ils débarquent autour de Dublin initialement pour soutenir le roi du Leinster Dernot MacMurough contre ses rivaux.

Les normands s’assimilent peu à peu à la culture irlandaise au point qu’on parle d’Hiberno-Normands ou d’Irlando-Normands comme on parlait d’Anglo-Normands. Les Normands apportent le système féodal, les relations entre barons normands et lords irlandais sont changeantes avec des escarmouches régulières.

En 1542 tout change pour les irlandais. Un Royaume d’Irlande est mis en place, les Tudors tentant de passer du contrôle nominal de l’île à un contrôle plein et effectif. D’où la mise en place d’une Armée Royale Irlandaise qui va durer jusqu’en 1801 quand elle est supprimée suite à la mise en place de l’Acte d’Union en 1800.

Prendre le contrôle de la verte Erin est plus facile à dire qu’à faire. Ce n’est qu’au tout début du 17ème siècle (1607) que les anglais peuvent estimer contrôler effectivement l’île non sans devoir s’employer à réprimer quelques révoltes ici et là.

En 1640 Charles 1er en conflit avec le parlement souhaite mettre sur pied une nouvelle armée irlandaise pour lutter contre les révoltés écossais. Cette armée est majoritairement composée de catholiques et ne va pas tarder à se soulever contre l’Angleterre. Nombre de ses soldats vont rejoindre la Confédération Catholique Irlandaise.

En 1642 des renforts venus d’Angleterre arrivent sous le nom d’Armée Anglaise pour l’Irlande. Elle doit soutenir les royalistes irlandais. Dans le camp d’en face les écossais envoient une armée covenantaire. Pour simplifier encore la situation les protestants d’Ulster lèvent leur propre armée l’Armée de Laggan.

Cette armée commandée par Wellion Stuart se compose de 1000 fantassins et d’un détachement monté. Elle protège les possessions protestantes, escorte des convois, défend les protestants contre les catholiques et monte des raids de représaille. Elle remporte plusieurs batailles comme à Glennaquin le 16 juin 1942, à Clones le 13 juin 1643 mais perd à Benburb le 5 juin 1646 en dépit d’une légère supériorité numérique. Elle échoue également lors du Siège de Derry en 1649.

Elle bascule ensuite du côté parlementaire mais de manière désorganisée ce qui fait qu’elle cesse virtuellement d’exister fin 1649.

les irlandais ne se contentent pas de combatte sur le sol, ils cherchent également à porter la guerre sur le territoire ennemi. C’est ainsi que les 7 et 8 juillet 1644 2000 irlandais débarquent en Ecosse pour soutenir les royalistes contre les covenantaires.

Ce corps expéditionnaire remporte six batailles majeures : Tippermuir le 1er septembre 1644, Aberdeen le 13 septembre 1644 (la ville est mise à sac, une centaine de civils massacrée en bonus), Inverlochy (1645), Auldearn (9 mai 1645), Alford (2 juillet 1645) et Kilsyth (15 août 1645).

New Model Army

De 1649 à 1653 Cromwell et sa New Model Army mène une sanglante reconquête de l’Irlande contre laquelle les irlandais qu’ils soient issus de la confédération ou de l’ancienne armée royale irlandaise sont impuissants. Les restes de la Royal Irish Army vont ainsi suivre Charles II en exil pendant que les parlementaires maintiennent des troupes importantes sur l’île.

Une histoire militaire de l’Irlande (2) : aux temps modernes

Quand Charles II est restauré en 1660 il dissous rapidement la New Model Army en Angleterre mais conserve les unités anciennement du Commonwealth sur l’île d’Irlande avec 5000 fantassins et 2500 cavaliers. Très vite cette armée est progressivement épurée de cadres cromwelliens jugés peu surs.

En 1662 une nouvelle unité est créée par lord Ormonde. C’est la naissance du Royal Irish Regiment of Foot Guards que l’on pourrait traduire en «Régiment royal irlandais de gardes à pied» (NdA c’est tout de suite moins sexy).

Cette unité est active de 1662 à 1698 au sein de l’armée anglaise et de 1698 à 1791 au sein de l’armée française puisqu’ayant suivit Jacques II dans son exil après la Glorieuse Révolution. En 1697 après l’échec de plusieurs tentatives pour débarquer à nouveau en Irlande, l’armée jacobite est dissoute mais le régiment est immédiatement reconstitué sous le nom de Regiment de Dorrington au sein de l’armée du royaume de France qui comprend de nombreuses unités étrangères.

A sa création le régiment comprend douze compagnies et 1200 hommes mais en 1690 on compte 26 compagnies et 2080 hommes. Ce régiment participe à la guerre de Neuf Ans (conflit plus connu en France sous le nom de guerre de la Ligue d’Augsbourg 1688-1697), à la guerre de Succession d’Autriche, au soulèvement jacobite de 1745 et à la guerre de Sept Ans (1756-1763).

Le régiment irlandais qui dépend d’une Brigade irlandaise (voir ci-après) devient ensuite le Régiment Roth puis le Régiment Walsh avant d’être dissous comme tous les régiments étrangers en 1791.

La Briogaid Eireannach pardon la Brigade Irlandaise voir le jour en mai 1690. Elle se compose de cinq régiments jacobites (Régiment de Lord, de Mountcashel, de Butler, de Feilding, d‘O’Brien et de Dillon) détachés au sein de l’armée royale en échange de l’envoi d’un corps expéditionnaire français de 5000 hommes (commandé par le marquis de Lauzun) en Irlande dans l’espoir de faire de l’île un bastion jacobite et ainsi distraire des moyens ennemis ailleurs que sur le continent.

La brigade irlandaise va participer à la guerre de la ligue d’Augsbourg, aux guerres de succession d’Espagne et d’Autriche, à la révolte jacobite de 1745.

Ultérieurement la brigade est réduite à quatre régiments (Mountcashel, O’Brien, Dorrington et Dillon). Après le traité de Limerick de 1691, 12000 jacobites intègrent l’armée française créant une armée en exil à Jacques II, armée distincte du régiment irlandais et de la brigade irlandaise (NdA vous avez dit compliqué ?).

La brigade irlandaise est dissoute le 21 juillet 1791. Trois régiments deviennent le 87ème RI (Dillon), le 88ème RI (Berwick ex-O’Brien) et 92ème RI (Dillon). Certains rallient l’armée des émigrés.

De 1794 à 1798 non sans une certaine ironie les britanniques mettent sur pied une Catholic Irish Brigade. Elle est levée à partir d’anciens membres de la brigade irlandaise opposée à la Révolution, mise sur pied favorisée par la politique de détente menée vis à vis des catholiques par William Pitt le Jeune. Elle combat outre-mer à Haïti et St Domingue puis tient garnison en Nouvelle-Ecosse. Au maximum elle à compté 4500 hommes.

Régiments étrangers de la Grande Armée. Au milieu en vert, un officier et un homme du rang de la Légion irlandaise

De l’autre côté du Channel Napoléon met sur pied une Légion Irlandaise. Créée le 31 août 1803 c’est à l’origine un bataillon d’infanterie légère destiné à une invasion de l’Irlande. L’unité devient par la suite un régiment à quatre bataillons. En août 1811 elle est officiellement devenue le 3ème régiment étranger (irlandais) mais en pratique on continuait de parler de Légion Irlandaise.

Après l’abandon du projet d’invasion des îles britanniques suite à la défaite de Trafalgar (21 octobre 1805), l’unité irlandaise participe à l’expédition de Walcheren en 1809, à la guerre péninsulaire en Ibérie (1807-1814) mais aussi à la campagne d’Allemagne en 1813. L’unité qui fût la seule unité étrangère à recevoir un aigle est dissoute le 28 septembre 1815 au moment de la Restauration.

Revenons un peu en arrière. En 1672 l’armée royale irlandaise est réorganisée en six nouveaux régiments d’infanterie du moins en théorie car en réalité et à part le régiment royal irlandais de garde à pied les autres régiments ne sont que des unités cadres existant seulement sur le papier.

C’est une armée essentiellement protestante, les catholiques servant à l’étranger. Les cadres expérimentés ont quitté le service actif et l’argent est souvent détourné.

En 1685 Jacques II frère catholique de Charles II accède au trône ignorant qu’il n’allait régner effectivement que trois ans. A cette époque la Royal Irish Army comprend les unités suivantes :

-Le Royal Irish Regiment of Foot Guards

-Le Earl of Granard Regiment

-Le Viscount of Mountjoy’s Regiment

-Le Sir Thomas Newcomen’s Régiment

-Le Thomas Fairfax’s Regiment

-Le Justin McCarthy’s régiment

-Le Théodore Russel’s Régiment

-A ces sept régiments d’infanterie vont s’ajouter trois régiments de cavalerie (Ormonde’s, tyrconnell et Ossory’s).

Cette armée à une vocation de défense territoriale. Néanmoins deux compagnies de garde à pied participent à la 3ème guerre anglo-hollandaise de 1672 à 1674.

Sous Jacques II les catholiques sont à nouveau autorisé à intégrer l’armée d’Irlande. Des officiers protestants sont remplacés par des catholiques. En 1686 deux tiers des hommes du rang et 40% des officiers sont catholiques.

Au moment de la Glorieuse Révolution des unités catholiques irlandaises sont envoyées en Angleterre mais elles sont désarmées quand Guillaume III débarque pour prendre le pouvoir au nom de son épouse Marie II Stuart.

Sur les régiments cités plus haut seul le régiment de Grannard est préservé car protestant mais il prend le nom de 18ème régiment à pied (18th Foot Regiment)

En Irlande les protestants ont créé l’Armée du Nord mais elle est vite battue par les forces loyales à Jacques II qui connaissent une brusque augmentation de leurs effectifs avec 45 régiments à pied à douze compagnies de ligne et une compagnie de grenadiers, huit régiments de dragons, sept régiments de cavalerie et un régiment de garde du corps montés (Cavalry Life Guard).

Jacques II débarque en Irlande le 12 mars 1689, Schomberg le commandant de l’armée de Guillaume III le 13 août. Cette dernière qui regroupe près de 20000 hommes est rapidement handicapée par des problèmes logistiques et sanitaires. En juillet 1690 Guillaume III remporte une bataille décisive à La Boyne, met le siège devant le Limerick en septembre, la guerre s’achevant en octobre par le traité signé à Limerick.

Sous Guillaume III sans surprise le recritement des catholiques est en théorie interdit mais en pratique c’est plus compliqué.

En 1699 le Disbanding Act est voté limitant les effectifs déployés en Irlande à 12000 hommes. Les étrangers sont libérés, le recrutement en Irlande est très encadré et très limité.

Au XVIIIème siècle l’armée irlandaise est davantage une armée de papier qu’autre chose. En 1767 les effectifs autorisés par le parlement britannique passe à 15235 hommes auxquels s’ajoute en 1769 3235 hommes supplémentaires autorisés par le parlement irlandais.

Des unités irlandaises participent côté britannique à la Guerre de Sept Ans notamment les 44th et 48th Foot Regiment, combattant sur le continent américain et à Cuba. Ils rentrent ensuite à Cuba en 1763.

Des unités irlandaises participent également à la guerre d’indépendance américaine contre les insurgents. Selon certains historiens 16% des hommes de rang et 31% des officiers étaient irlandais.

Le manque de troupes pour défendre l’île contre une possible/probable/potentielle invasion française entraine la mise en place d’une milice, les Volontaires Irlandaises qui ne tarde pas à devenir un mouvement politique.

Comme nous l’avons vu plus haut l’armée royale irlandaise disparaît en 1801 suite à l’Acte d’Union mais des régiments irlandais sont créés au sein de l’armée britannique. Des régiments s’illustrent durant les guerres napoléoniennes qu’il s’agisse du 88th Foot (Connaugh Rangers) ou du 27th Foot (Inniskilling).

Pologne et Pays Neutres (42) Irlande (3)

Figiúirí móra na hÉireann (Les Grandes figures de l’Irlande)

Saint Patrick

Vitrail représentant le saint patron de l’Irlande

Commençons naturellement ou pas par le saint patron de la verte Erin, Saint Patrick un personnage semi-légendaire. Les informations qui vont suivre sont donc à prendre avec pincettes.

Ses dates de naissance, de vie et de mort sont donc incertaines mais il existe un certain consensus pour fixer une date naissance au 4ème siècle (vers 386 sachant que les dates varient entre 373 et 390) en Bretagne insulaire, une mission en Irlande en 432 et une mort le 17 mars 461 à Down en Ultonie. Saint chrétien il est célébré le 17 mars, c’est le saint patron de l’Irlande, fondateur du christianisme irlandais ce qui en fait à la fois une figure de l’Eglise mais aussi du nationalisme irlandais.

Son père Calpurnius était un décurion (collecteur d’impôts) et diacre alors que sa mère serait d’origine gauloise (son nom est inconnu certains avançant le prénom de Concessa).

Selon la légende des pirates pictes l’aurait enlevé vers 405 à l’âge de seize ans. Il est vendu comme esclave, passant six ans en captivité. Berger pour un chef de clan irlandais, il aurait eu une révélation peu avant sa libération et devient un chrétien fervent. Il décide d’évangéliser les païens habitants sur l’île.

Il rentre en Bretagne insulaire en 411 année où les légions romaines quittent l’île laissant les bretons plus ou moins romanisés à la merci des différentes peuplades germaniques (jutes, saxons…… ).

Selon certaines traditions, il aurait été en Gaule de 415 à 432 pour se former mais cela reste incertain et spéculatif faute de preuves.

En 432 à la demande du pape Celestin 1er il se rend en Irlande pour évangéliser l’île et poursuivre l’oeuvre de Palladius qui ait échoué à mettre fin à l’hérésie pélagienne en Irlande. Selon d’autres sources il ne serait arrivé en Irlande que le 5 avril 456 (Jeudi Saint).

Son action est contestée à la fois par les chefs irlandais encore attachés au paganisme mais aussi par la hierarchie ecclésiastique bretonne. Il aurait créé le diocèse d’Armagh en 445 et serait aussi à l’origine du trèfle comme symbole de l’Irlande, cette plante à trois feuilles lui permettant d’expliquer le mystère de la Sainte Trinité.

En chassant les serpents il aurait également convaincu nombre d’irlandais de se convertir mais la encore nous sommes plus proches de la légende qu’autre chose. Il y eut cependant des conversions forcées. On peut néanmoins constater que l’Irlande à été evangélisé sans un seul martyr. Un siècle après sa mort toute l’organisation qu’il aura mise en place aura disparu, la vie religieuse irlandaise s’organisant autour de nombreux monastères dont le modèle va essaimer jusque sur le continent.

Brian Boru

Brian Boru (en vieil irlandais Brian Mac Cenneidigh) est né vers 941 à Thormond en Irlande et mort en 1014 à Clontarf est un roi irlandais qui règne sur toute l’île d’Irlande au début du 11ème siècle. Vainqueur des vikings à Limerick en 976, il soumet ensuite le Munster, le Leinster, le Royaume de Dublin et tente ainsi d’unifier l’Irlande. Il est roi du Munster de 978 à 1002 puis Haut-Roi d’Irlande (Ard Ri Erenn) de 1002 à sa mort.

Il est mentionné pour la première fois en 967 quand à l’âge de 25 ans il participe à une bataille victorieuse contre les vikings. Dix ans plus tard en 977 il s’attaque à la ville de Limerick. En 978 il devient roi du Munster, son ascension commence. En 982 et en 983 il effectue des raids en Osraige mais échoue à débarquer dans le Connacht. Il intervient également dans le royaume viking de Waterford, les deux royaumes échangeant alors des otages. En 987 il étend son autorité sur le Desmond mais échoue en 988 dans le Connacht.

Le début de la décennie 990 n’est pas très heureuse avec plusieurs revers militaires. La situation semble s’améliorer à partir de 993 avec plusieurs succès. Il semble avoir appris de ses revers. Au raid toujours aléatoire il préfère sécuriser son avancée en construisant des forteresses et des points d’appui.

En 999 il défait une armée composée d’hommes du Leinster et d’hiberno-norvégiens. Il s’empare et pille Dublin avant de repartir chez lui. Il partage un temps la domination de l’Irlande avec un autre roi mais finit par considérer que deux crocodiles dans le marigot c’est un de trop.

Il prend même un temps le titre «d’empereur des irlandais» , un titre unique dans l’histoire de la verte Erin. Cependant très vite on se rend que sa puissance est corrélée avec sa présence ce qui ne peut augurer que des difficultés une fois celui-ci disparu avec des successeurs qui n’auraient pas son charisme, sa présence et son énergie.

Le 23 avril 1014 à lieu la Bataille de Clontarf où l’armée de Brian Boru fait face à une coalition des royaumes de Dublin, du Leinster, de l’île de Mann, des Hebrides et des Orcades.

Les forces de Munster aidés par celle du Connacht du Sud l’emporte mais Brian Boru est tué sans que l’on sache si c’est au combat ou avant la bataille.

Si l’historiographie nationaliste irlandaise à fait de Brian Boru un résistance voulant chasser les Vikings il semble que ce soit plus compliqué et que le roi du Munster n’était semble-t-il intéressé uniquement par le pouvoir suprême.

Il à eu quatre épouses qui lui ont donné six fils et trois filles sans compter les enfants naturels issus d’épouses non-officielles.

Edouard Bruce

Edouard Bruce (v.1280-14 octobre 1318) comte de Carrick est le frère cadet de Robert Bruce, roi d’Ecosse (NdA qui est le véritable «Braveheart» et non William Wallace comme on le croit trop souvent à tort). Il soutien l’action de son frère entre 1306 et 1314 pour rendre à l’Ecosse son indépendance puis se lancer dans une folle aventure en Irlande. Proclamé Haut-Roi d’Irlande en 1315, il couronné en 1316 mais battu et tué deux ans plus tard par les forces anglo-irlandaises à la bataille de Faughart.

Sa date de naissance est inconnue et on sait fort peu de choses sur sa jeunesse mais certains historiens ont émis l’hypothèse qu’il aurait pu passer sa jeunesse en Ulster ce qui explique sa connaissance une fois adulte des us et coutumes de l’Irlande.

Durant la guerre d’indépendance écossaise il voir ses frères Nigel, Thomas et Alexandre être capturés et exécutés par les britanniques. Il participe par exemple à la bataille de Bannockburn (23-24 juin 1314) durant laquelle il commande un schiltrom, un carré de piquier qui va se montrer redoutable face à la cavalerie lourde. C’est entre 1309 et 1313 qu’il est fait comte de Carrick.

Depuis 1186 le titre de Haut-Roi d’Irlande est vaquant. En 1258 un roi est bien élu mais il est tué deux ans plus tard par les normands. Cinquante ans plus tard c’est donc autour du frère du roi d’Ecosse de revendiquer ce titre en mettant en avant ses ancêtres celtiques. C’est aussi un moyen de détourner finances, hommes et matériel du front écossais.

Edouard Bruce débarque en Irlande le 26 mai 1315 avec une force estimée à 6000 hommes. Il est proclamé Haut-Roi peu après mais son titre est purement nominal et les autres rois de l’île ne s’en soucient guère. Il ne contrôle guère qu’une partie de l’Ulster.

Le 14 octobre 1318 l’armée irlando-écossaise est écrasée à Faugarth par les troupes du Lordship of Ireland. Edouard Bruce est tué, son corps démenbré et dispersé dans plusieurs villes en guise d’avertissement. Sa tête fût livrée au roi Edouard II.

Jonathan Swift

Jonathan Swift (Dublin 30 novembre 1667 Dublin 19 octobre 1745) est un écrivain, satiriste, essayiste, pamphlétaire anglo-irlandais. Il est également prêtre. Il est surtout connu pour son roman Les Voyages de Gulliver (1726).

Il à également écrit les Lettres du Drapier (1724), Humble Proposition (1729) ou encore le Conte du Tonneau (1704).

Il effectue ses études au Trinity College de Dublin de 1681 à 1688 avant de s’installer en Angleterre en 1689 où il est initié à la franc-maçonnerie. Il devient docteur en théologie en 1692 puis est ordonné diacre en 1694 puis pasteur en 1695 près de Belfast mais il n’y reste que quelques mois sur place.

Doyen de la cathédrale Saint-Patrick de Dublin, il ne deviendra jamais évêque car la reine Anne n’à pas pardonné le Conte du Tonneau. En 1714 la chute des Tories rend définitif son exil en Irlande.

Toute sa vie Jonathan Swift à souffert d’une maladie associant vertiges, acouphènes et nausées, maintenant connue sous le nom de maladie de Menière. L’argent qu’il laissa à sa mort à permis la fondation d’un hôpital soignant les maladies mentales ( le St. Patrick’s Hospital for Imbeciles créé en 1757).

Theobald Wolfe Tone

Théobald Wolfe Tone (Dublin 20 juin 1763-19 novembre 1798) est un homme politique irlandais qui pour certains est l’initiateur du nationalisme républicain irlandais.

Issue d’une modeste famille protestante, il fait des études de droit au prestigieux Trinity College de Dublin mais il n’à aucunement envie de devenir avocat ou magistrat. Il veut devenir soldat.

En 1787 il arrive à Londres mais n’est pas très assidu pour terminer ses études. Il revient à Dublin en 1789 pour s’inscrire au barreau. Il s’intéresse alors à la politique et comme cela arrive souvent, ses convictions de réformiste modéré vont se transformer peu à peu en idées nettement plus radicales. Dès septembre 1791 il réclame l’indépendance de l’Irlande. Il participe à la création de la Société des Irlandais unis.

En 1795 il s’exile aux Etats-Unis mais en février 1796 il arrive à Paris où il rencontre le ministre des Relations Extérieures Charles Delacroix de Contaut pour le convaincre d’une intervention en Irlande pour affaiblir l’Angleterre. Il en profite pour s’engager dans l’armée du Directoire.

Le 15 décembre 1796 une escadre française de 45 navires transportant 13400 hommes quitte Brest mais elle est victime d’une tempête au large des côtes irlandaises. Une nouvelle expédition est planifiée avec à sa tête le général Hoche mais elle ne sera pas exécutée.

Le 21 juin 1798 la Société des Irlandais Unis lance un nouveau soulèvement mais c’est un nouvel échec cuisant notamment à Vinegar Hill. En septembre 1798 l’intervention français ne connait pas un meilleur sort. Capturé Wolfe Tone est condamné à mort le 10 novembre 1798.

N’ayant pu obtenir d’être fusillé plutôt que pendu, il se tranche la gorge mais va agoniser une semaine avant de passer de vie à trépas.

Robert Emmet

Robert Emmet (Dublin 4 mars 1778 ou 1780 20 septembre 1803) est un chef nationaliste irlandais qui tenta de secouer le joug britannique sur la verte Erin. Suite à son échec en 1803 il à été exécuté.

Issu d’une bonne famille anglaise, Robert Emmet est pourtant (ou pas) attiré par les idées les plus radicales et rêve de faire de l’Irlande une république indépendante. Autant dire qu’en cette fin 18ème cela détonne dans le paysage.

Etudiant au Trinity College de Dublin, il adhère à la Société des Irlandais Unis qui à l’origine débâtait en faveur d’une réforme parlementaire et de la fin des discriminations religieuses visant les catholiques (Emmet était protestant).

En avril 1798 il est expulsé du Trinity College. Suite à l’échec de la rébellion de 1798, la société des irlandais unis est pourchassée par les autorités ce qui entraine son passage dans la clandestinité et sa radicalisation. Emmet doit s’exiler en France et tente d’obtenir l’aide de Napoléon Bonaparte mais ce dernier refuse.

Quand la guerre reprend en mai 1803, Emmet rentre en Irlande pour organiser un soulèvement qui doit être déclenché prématurément pour éviter que trop de soupçons parviennent aux oreilles des autorités britanniques.

Le soulèvement éclate à Dublin dans la soirée du 23 juillet 1803. Très vite cela tourne au fiasco avec l’échec de la prise du château de Dublin et des émeutes généralisées dans toute la ville.

Emmet s’enfuit pour se cacher mais il est capturé le 25 août 1803. Jugé pour trahison le 19 septembre, il est condamné en partie parce que son avocat à été acheté. Condamné à mort il est pendu et décapité à Dublin. On ignore aujourd’hui où son corps repose.

Bram Stoker

Abraham Stoker dit Bram Stoker (Clontarf, quartier nord de Dublin 8 novembre 1847 Londres 20 avril 1912) est un écrivain britannique d’origine irlandaise mondialement célèbre pour son roman Dracula.

Il est le fils d’Abraham Stoker et de la féministe Charlotte Matilda Thornley, le troisième d’une famille de sept enfants. Enfant maladif et souffreteux, il passe beaucoup de temps alité où sa mère nourrit son imaginaire de contes et de légendes irlandaises, de récits historiques.

Entré au Trinity College en 1863 il en sort sept ans plus tard avec un diplôme en sciences et mathématiques. Tout en étant fonctionnaire il se met à écrire d’abord dans des revues puis publie ses propres nouvelles, ses propres romans, ses propres œuvres.

En 1878 il épouse Florence Balcombe dont Oscar Wilde était amoureux. Leur fils Noël Thornley naît en 1879.

Il se rend à plusieurs reprises aux Etats-Unis en tournée au sein du Lyceum Theatre.

Son œuvre majeure, iconique est publiée en 1897 après dix ans de travail et de nombreuses recherches même si naturellement l’historicité de Dracula est nulle. Le succès n’est pas forcément au rendez-vous et comme souvent c’est après la mort de son auteur que Dracula devient une œuvre majeure de la littérature occidentale, œuvre qui allait adaptée à de nombreuses reprises au cinéma et à la télévision.

Oscar Wilde

Oscar Finfal O’Flahertie Wills Wilde (Dublin 16 octobre 1854 Paris 30 novembre 1900) est un écrivain, romancier, dramaturge et poète irlandais.

Issu de la bourgeoisie irlandaise et protestant, il était le fils d’un chirurgien renomé et d’une mère poétesse pétrie des traditions nationalistes irlandaises. Il eut pour parrain le futur roi de Suède Oscar II. Il est le deuxième des trois enfants de Stephen Wilde et Jane Franesca Wilde, Oscar étant né après son frère ainé William et trois ans avant une fille prénommée Isola (morte à onze mois des suites d’une méningite).

Elève brillant, il à suivit des études au Trinity College, au Magdalen College de l’université d’Oxdord avant de s’installer à Londres où son personnage de dandy ne tarde pas à lui permettre de se faire une place au sein de l’élite culturelle de la capitale britannique.

Le 29 mai 1884 il épouse à l’Eglise St James Constance Lloyd en partie pour mettre fin aux rumeurs qui courent sur son homosexualité. Deux garçons naissant de cette union (Cyril et Vyvyan).

En 1890 il publie l’un de ses plus célèbres romans le Portrait de Dorian Gray (1890), l’histoire d’un jeune homme découvrant que son portrait vieillit et porte les stigmates d’une vie dissolue alors que lui reste éternellement jeune. En 1895 il publie sa pièce la plus célèbre L’Importance d’être constant (1895).

Il rencontre à Londres Lord Alfred Douglas de Queensbury qui devient son amant. Leur liaison homosexuelle fait scandale et il est condamné à deux ans de travaux forcés. Ruiné, il est libéré en mai 1897 et s’installe en France où il publie La Ballade de la geôle de Reading (1898) qui raconte son expérience éprouvante de la prison. Il meurt à Paris en 1900 dans le plus complet dénuement après s’être converti au catholicisme le 28 octobre 1900. Il est enterré au cimetière de Bagneux puis en 1909 son corps est transféré au cimetière du Père-Lachaise où il repose encore aujourd’hui.

James Connolly

James Connolly ( Séamas Ó Conghaile) (Edimbourg 5 juin 1868 Prison de Kilmainham, Dublin 12 mai 1916) est un marxiste, révolutionnaire et syndicaliste irlandais. Leader de la rébellion de Pâques 1916, il est jugé, condamné à mort et fusillé.

James Connolly est né à Edimbourg dans une famille d’origine irlandaise qui avait émigré suite à la grande famine de 1845 à 1849. Il étudie peu et travaille très jeune comme souvent dans les classes les plus modestes de la société de l’époque.

En 1882 il ment sur son âge et s’engage au 1er Bataillon du King’s Liverpool Regiment qui est alors déployé en Irlande. La verte Eirin est alors secoué par la Land War, la guerre agraire.

James Connolly hérite d’une haine profonde de l’armée britannique et de l’amour sans borne pour le pays d’origine de ses parents. Il y rencontre sa femme Lilie Reynolds qu’il épouse en 1889, union qui donnera six enfants.

Rentré en Angleterre, il déserte pour ne pas partir en Inde et s’exile en Ecosse. Ce sont les années d’apprentissage politique, Connolly s’initiant au marxisme et à d’autres doctrines révolutionnaires. Il se présente aux élections municipales en 1894 et 1895 mais c’est à chaque fois un échec.

Il s’installe définitivement en Irlande en 1896, créant l’Irish Socialist Republican Party, multipliant les ouvrages. Il participe au Congrès de la Deuxième Internationale en 1900. En 1902 il échoue à nouveaux élections à Dublin.

En 1905 il s’installe aux Etats-Unis mais rentre en Irlande en 1910, continuant son action de théoricien. C’est aussi un agitateur social, fondant l’Irish Labour Party (ILP) puis l’Irish Citizen Army (ICA) pour protéger les ouvriers et les grévistes contre les gros bras du patronat.

Comme tous les nationalistes irlandais il s’oppose à la partition de l’île et à toute guerre. Il participe au soulèvement de Pâques au cours duquel il est grièvement blessé. La loi martiale décrète seize exécutions capitales, 3226 arrestations, 1862 internements en Angleterre. Connolly est condamné à mort le 9 mai et fusillé trois jours plus tard sur une chaise ne pouvant se tenir debout.

Pologne et Pays Neutres (41) Irlande (2)

HISTOIRE DE L’IRLANDE

Croineolaíocht (Chronologie)

-140 p.C : La Géographie de Ptolemée fait mention d’une colonie implantée dans la région de Dublin (Eblana Civitas). Les historiens discutent encore pour savoir si ce comptoir de commerce était la tête d’une possible conquête romaine qui aurait nul doute changer le cours de l’histoire de la verte Erin.

-226-266 : règne du haut-roi d’Irlande Cormac mac Airt dont on discute l’historicité

-431 : Palladius est le 1er évêque envoyé par le pape Celestin 1er (43ème pape de 422 à 432)

Vitrail représentant Saint Patrick

-432 St Patrick retourne en Irlande

-536 : 1ère famine documentée en Irlande

-795 : premiers raids vikings en Irlande sur l’Iona, l’île de Rathlin et Inishmurray

-830(v.) : les derniers païens disparaissent de l’Irlande

-841 : Les Vikings installent une forteresse à proximité immédiate de l’actuelle capitale irlandaise Dublin. Considéré comme l’une des dates de fondation de la capitale irlandaise avec la suivante.

-988 : Les vikings reçoivent un tribu en échange de l’arrêt des pillages. Considéré comme la date de fondation de la ville de Dublin

-1014 (23 avril) : Bataille de Clontarf. Début du déclin de la puissance viking en Irlande

-1167 : Dermot McMurough un prétendant à la couronne d’Irlande demande l’aide d’Henri II d’Angleterre. Ce dernier accepte débarque sur l’île en 1171 et se proclame Lord of Ireland

-1175 (6 octobre) : Traité de Windsor. L’influence anglo-normande est consolidée

-1216 (12 novembre) Magna Carta Hiberniae (Grande Charte d’Irlande)accordée par Henri III d’Angleterre. C’est une simple adaptation de la Magna Carta aux spécificités irlandaises

-1297 : le 1er parlement irlandais se réunit à Dublin. Cela ne concerne que la partie sous contrôle anglais de l’Irlande (Lordship of Ireland).

-1315 (26 mai) : Edouard Bruce débarque en Irlande et rallie de nombreux lords irlandais qui contestent le contrôle anglo-normand de l’Irlande. Cette campagne qui va durer plus de trois ans jusqu’au 14 octobre 1318 se termine par une défaite du frère du roi d’Ecosse et sa mort des suites d’une épidémie de peste.

-1366 (20 avril) : Statutes of Kilkenny. Ces statuts de Kilkenny sont une série de trente-cinq décrets publiés entre 1366 et 1367 pour freiner le déclin de la seigneurie anglo-normande et notamment son assimilation à la culture irlandaise.

-1494 (1er décembre) : Un parlement soudoyé par Edward Poyning le lord adjoint d’Henri VII fait voter la loi dite de Poyning (appelée également Statut de Drogheda). Un parlement irlandais ne peut passer une loi sans l’accord du Parlement anglais

-1497 : nouvelle famine en Irlande

-1534 (11 juin) Thomas Fitzgerald, 10ème comte de Kildare renonce publiquement à son allégeance à Henri VIII. Arrêté il est jugé pour haute trahison et subit le sort horrible à savoir pendu, écartelé et évicéré (Hanged, drawn and quartered) au gibet de Tyburn le 3 février 1537.

-1542 (18 juin) : Acte de la Couronne d’Irlande. Etablissement du Royaume d’Irlande qui doit être dirigé par Henri VIII et ses descendants.

-1593 (mai) à 1603 (30 mars) : Guerre de Neuf Ans ou Rébellion de Tyrone. Défaite et fuite des chefs irlandais. Pour empêcher toute nouvelle révolte d’ampleur, les anglais décident de mener une politique de colonisation dite des plantations avec des colons anglicans et protestants.

-1609 : début de la politique des plantations en Ulster avec l’arrivée de nombreux protestants déclenchant le mécanisme infernal qui allait conduire à des troubles bien des années plus tard.

Oliver Cromwell

-1641 (22 octobre) : début de la Rébellion irlandaise qui s’achève en mars 1642. Création de la Confédération Irlandaise qui disparaît en 1649 au moment de la reconquête menée par Oliver Cromwell.

-Août 1649-Avril 1653 : le lord-protecteur et sa New Model Army mènent une reconquête brutale de l’Irlande. Les 30000 hommes de l’armée parlementaire perdent 8000 hommes face aux 60000 irlandais qui leur font face qui eux perdent selon les sources entre 15 et 20000 hommes. A cela s’ajoute la mort de plus de 200000 civils.

NdA les batailles citées ensuite sont toutes remportées par l’armée parlementaire

-1649 (11 septembre) : siège ou bataille de Drogheda

-1649 (2 au 11 novembre) : sac de Wexford

-1650 (avril-mai) : Siège de Clonmel

-1651 (19 juin au 27 octobre) : Siège de Limerick

-Août 1651 à Mai 1652 : Siège de Galway

-12 mars 1689 au 3 octobre 1691 : guerre williamite en Irlande

-1690 (1er juillet) : Bataille de la Boyne Défaite de Jacques II face à Guillaume d’Orange. Fin de la Glorieuse Révolution et début du mouvement jacobite.

-1695 : Education Act Interdiction aux catholiques irlandais d’envoyer leurs enfants à l’étranger pour y être éduqués (loi abrogée en 1782)

-1740-1741 : Grande famine 300 à 480000 morts

-1760 : dans le cadre de la Guerre de Sept Ans les français débarquent en Irlande et remportent la bataille de Carrickfergus. Il s’agit plutôt d’une escarmouche entre 600 français dirigés par le corsaire François Thurot et des troupes anglaises peu nombreuses. L’arrivée de renforts force les français à rembarquer.

-1796 (décembre) : Expédition d’Irlande nouvelle tentative d’invasion française cette fois dans le contexte des guerres de la 1ère coalition. C’est un nouvel échec avec notamment la destruction d’une partie de la flotte française dans la baie de Bantry.

-1798 (24 mai au 12 octobre) : nouvelle rébellion irlandaise toujours soutenue par la France. Les franco-irlandais remportent une victoire à Castellar le 27 août face à une armée anglaise plus nombreuse. Le même jour la République du Connach est proclamée. La révolte se termine par une victoire des britanniques qui décident d’unir l’Irlande à la Grande-Bretagne par un acte d’union.

-1801 (1er janvier) : l’Acte d’Union voté en 1800 entre en vigueur. Le royaume d’Irlande disparaît totalement intégré à la Grande-Bretagne. Le parlement irlandais installé à Dublin disparaît, les députés irlandais siégeant désormais à Westminster.

-1803 (23 juillet) : Rébellion irlandaise menée par la société des irlandais unis mais elle est vite écrasée.

-1829 (24 mars) : émancipation des catholiques

-1845-1849 : Grande Famine Irlandaise qui provoque plus d’un million de morts et une émigration massive en direction du Canada, des Etats-Unis mais aussi de l’Australie.

-1848 (29 juillet) rébellion du mouvement Jeune Irlande

-1858 : Création de l’Irish Republican Brotherhood (IRB) qui disparaît au sein de l’IRA en 1924.

-1867 (5 mars) : soulèvement fenian

Eamon de Valera, l’un des chefs de l’insurrection irlandaise avec Michaels Collins

-1882 (14 octobre) : naissance à New York de Eamon de Valera

-1886 : le premier ministre libéral Gladstone propose un Home Rule pour l’Irlande mais il est rejetté le 7 juin (341 voix contre 311 pour 18 abstentions)

Michaels Collins

-1890 (16 octobre) : naissance à Cork à Michaels Collins

-1893 : vote d’un projet de Home Rule mais ce projet non sanctionné est resté à l’état de Bill et n’est pas devenu un Act. (Il à été voté aux Communes mais rejetté par la Chambre des Lords).

-1905 (28 novembre) : Création par Bulner Hobson et Arthur Griffith du Sinn Fein («Nous mêmes»)

-26 août 1913 au 18 janvier 1914 : Lock-out de dublin, grève gigantesque de plus de 20000 travailleurs contre 300 employeurs. Ces derniers l’emporte.

1914 (18 septembre) : Governement of Ireland Act. Le projet de Home Rule pour l’Irlande aboutit enfin mais son application est repoussée à la fin de la guerre.

-1916 (24 au 30 avril) Soulèvement de Pâques à Dublin brutalement réprimé par l’armée britannique ce qui provoquera le retournement de l’opinion en faveur des insurgés.

-1918 (14 décembre) Elections législatives. La majorité des sièges attribuées à l’Irlande (73 sur 105) sont remportés par le Sin Feinn la vitrine politique de l’IRA.

-1919 (21 janvier) : Les députés irlandais qui refusent de siéger à Londres se réunissent à Dublin marquant la renaissance d’un parlement sur la verte Erin. Début de la guerre d’indépendance irlandaise.

-1919 (3 février) : Eamon de Valera s’évade de sa prison anglaise

-1919 (19 septembre) : création par Michael Collins du Squad une unité de contre-infiltration et d’exécution rentrée dans l’histoire sous le nom des Douze Apôtres.

-1920 (25 mars) : Les Blacks & Tans arrivent en Irlande. Ils ne vont pas tarder à tristement s’illustrer

-1920 (21 novembre) : Bloody Sunday. A l’aube des officiers de renseignement britanniques mais aussi des militaires lambda pris pour tels sont exécutés par l’IRA. Dans l’après midi en riposte les britanniques ouvrent le feu sur les joueurs et les spectateurs d’un match de football gaélique à Croke Park faisant 14 morts. A cela s’ajoute l’exécution sommaire de trois membres de l’IRA capturés.

-1920 (23 décembre) : Le British Governement of Ireland Act reçoit l’imprimatur royal. L’île est divisée en deux avec pour chaque Irlande un parlement.

-1921 (3 mai) : création de l’Irlande par le regroupement des six comtés du nord-est de l’île

-1921 (13 mai) : Elections du parlement d’Irlande du Sud. Le Sinn Fein remporte 124 des 128 sièges mais refuse de siéger

-1921 (25 mai) : L’IRA occupe et détruit la maison des Douanes à Dublin. De nombreux combattants de l’IRA sont capturés.

-1921 (7 juin) : première réunion du parlement nord-irlandais

-1921 (6 décembre) : signature du Traité Anglo-Irlandais qui met fin à la guerre d’indépendance. Création de l’Etat libre d’Irlande. Le traité est approuvé par le Dail le 7 janvier 1922.

-1922 (14 janvier) : mise en place d’un gouvernement provisoire pour gérer le nouvel Etat libre d’Irlande

-1922 (14 avril ) le tribunal de Dublin (Four Courts) occupé par les anti-traités.

Après l’échec de négociations et une menace d’intervention directe de l’armée britannique (en représailles notamment à l’assassinat le 22 juin du général Henry Wilson) , l’armée régulière irlandaise (National Army) dirigée par Michael Collins fait bombarder le site grâce à des canons livrés par les britanniques le 28 juin.

Début de la guerre civile irlandaise. Les combats pour Dublin s’achèvent le 5 juillet 1922, les assiégés du tribunal se rendent le 30 juin.

Ce conflit est d’abord une guerre conventionnelle mais à partir d’août l’armée de l’Etat libre d’Irlande doit affronter d’anciens frères d’armes engagés dans des opérations de guerilla.

-1922 (4 juillet) : Reprise de Drogheda par les unités gouvernementales

-1922 (20 juillet) : Limerick et Waterford sont reprises par les unités de l’armée nationale

-1922 (10 août) : Reprise de Cork par les troupes gouvernementales. La reprise de Fenoy le lendemain marque un tournant. D’une guerre conventionnelle, la guerre civile irlandaise devient une guerre de guerilla dans laquelle se réfugient les opposants au traité.

-1922 (22 août) : Michaels Collins est tué dans une embuscade tendue dans sa région natale par les anti-traités. Richard Mulcahy le remplace à la tête de l’Armée Nationale. Selon certains historiens sa mort ainsi que celle naturelle d’Arthur Griffith à durci les oppositions et prolongé la guerre de plusieurs mois.

-1922-1932 : le Cumann na nGaedheal (Société des amis des Gaels) domine la vie politique irlandaise. Ce parti disparaît dans la création du Fine Gael le 8 septembre 1933.

-1923 (24 mai) Fin de la guerre civile irlandaise

-1926 : scission au sein du Sinn Fein. Ce parti vitrine politique de l’IRA s’était enfermé dans une opposition totale à l’Etat libre d’Irlande (bien qu’élus ils refusaient de siéger pour ne pas avoir à préter serment de fidélité à George V). Cette année là les plus pragmatiques choisissent lea voie de la coopération en créant le Fianna Fail («Soldats de la destinée») avec à sa tête un revenant Eamon De Valera.

-1932 (février) : Eamon de Valera devient président du conseil exécutif de l’Etat libre d’Irlande.

-Octobre 1932 à 1938 : guerre douanière entre l’Etat libre d’Irlande (puis l’Eire) et le Royaume Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord.

-22 août 1933 : le meeting des Chemises Bleues de Eoin O’Duffy prévu à Dublin est interdit de crainte qu’il ne ne se transforme en une nouvelle Marche sur Rome. Le mouvement est dissous peu après.

-1937 (29 décembre) : La Constitution d’Irlande ratiffiée le 1er juillet 1937 entre en vigueur. L’Etat libre d’Irlande cède la place à l’Eire. Eamon de Valera devient Taioseach.

-1939 (3 septembre) : début de la guerre de Pologne. L’Irlande proclame sa neutralité et décrète l’Etat d’urgence.

-1939 (15 décembre) : fin de la guerre de Pologne

-1939 (27-30 décembre) : conférence de Coblence sur le sort de la Pologne. Echec prévisible dès que les troupes étrangères n’étaient pas évacuées. Si cela avait été le cas, il était prévu le déploiement de troupes neutres pour maintenir l’ordre et parmi elles des unités irlandaises (aux côtés d’unités suédoises, espagnoles et argentines).

-1940 (14 juin) : levée de l’Etat d’urgence

-1946 (14 mars) : l’Irlande devient une république souveraine. Eamon de Valera est élu président de la République d’Irlande qui remplace le titre de Président d’Irlande qui lui même avait remplacé en 1937 celui du gouverneur général (représentant du roi) en vigueur depuis 1922.

-1948 (05 septembre) : déclenchement de la seconde guerre mondiale. Comme neuf ans plus tôt le gouvernement irlandais proclame la neutralité du pays.

-1948 (10 septembre) : proclamation de l’Etat d’urgence (levé le 17 mars 1955)

Pologne et Pays Neutres (40) Irlande (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE

T.12 : POLOGNE ET PAYS NEUTRES

F.S.3 : IRLANDE

AVANT-PROPOS

En ce 30 juillet 2021 j’ai terminé ma deuxième fiche synthétique (sic) consacrée au Portugal portant le total à 9998 pages écrites Road to Ten Thousand…… .

Quand j’ai commencé mon uchronie en 2011 je ne pensai pas y être encore en 2021. Les choses ont beaucoup évolué, l’œuvre est devenu un monstre tellement tentaculaire que j’ai du mal parfois à m’y retrouver.

Il y à naturellement de nombreuses contradictions, des erreurs qui sont liés à la fois à mon propre manque de vigilance mais aussi parce que j’apprends parfois par de nouvelles recherches que telle arme, tel char, tel avion à finalement été utilisé par ce pays (le cas inverse arrive parfois).

A l’origine j’avais prévu pas moins de quinze tomes que l’ont peu classer en deux catégories, les majeurs et les mineurs.

Les sept premiers sont les majeurs puisqu’ils concernent la France (Tome 1), l’Allemagne (Tome 2), la Grande-Bretagne (Tome 3), les Etats-Unis (Tome 4), le Japon et ses alliés (Tome 5), l’Italie (Tome 6) et l’URSS (Tome 7).

Les tomes suivants dits tomes mineurs concernent soit des pays belligérants et des pays neutres que ce soit le Canada et l’Afrique du Sud pour le Tome 8, l’Australie et la Nouvelle-Zélande pour le Tome 9, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas pour le Tome 10, la Turquie pour le Tome 11, l’Espagne et le Portugal pour le Tome 12, la Norvège, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Suisse et la République d’Irlande pour le Tome 13, la Grèce, la Yougoslavie, la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie et la Slovaquie pour le Tome 14 et enfin un Tome 15 concernant l’Amérique Centrale et Latine (Brésil, Argentine, Chili, Uruguay Paraguay, Perou, Equateur, Bolivie, Colombie, Venezuela, Mexique et les petits états)

Au final le nombre de Tomes va tomber à seulement douze. Si les sept premiers tomes dit tomes majeurs ne vont pas évoluer, les tomes dits mineurs vont être différents.

Le Tome 8 va ainsi regrouper les quatre Dominions (Canada, Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande), le Tome 9 va aborder les pays ayant formé après guerre le Benelux alors que le Tome 10 ne va plus parler de la Turquie mais de la Scandinavie (Norvège, Danemark et Finlande).

Le Tome 11 à dit adieu à la péninsule ibérique au profit d’une autre péninsule, la péninsule balkanique avec son extension de l’Europe du Milieu ou Mitteleuropa. Ce sera le plus gros tome avec six volumes (Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Yougoslavie, Grèce et Slovaquie).

Enfin le Tome 12 va regrouper la Pologne en exil et les pays neutres. J’ai hésité à maintenir ce tome pour gagner du temps mais je me suis dit que d’une je n’étais pas à quelques semaines près et que ces pays neutres ont aussi joué un rôle dans le conflit, un rôle d’influence, un rôle d’intermédiaire entre les bélligérants.

Pour ce dernier tome j’ai décidé de réaliser des fiches synthétiques pour cadrer leur position qui sera assez semblable à celle historique puisqu’aucun événement ne peut par exemple pousser la Suisse à entrer en guerre aux côtés des alliés ou de l’Axe (la neutralité helvétique est précieuse pour les deux belligérants).

Cette remarque s’applique aussi à l’Irlande, à la Suède, à la Turquie, au Portugal et à l’Espagne. Pour le Portugal de Salazar l’important est la survie du régime et le madré Antonio de Oliveira n’à aucun intérêt à entrer en guerre à l’exception peut être d’une attaque de ses colonies ou des îles. Pour l’Espagne c’est la situation économique qui est certes meilleure qu’OTL mais encore difficile. L’Axe n’à guère d’intérêt à attirer l’Espagne et les alliés non plus.

Du 12 avril au 8 mai 2021 j’ai réalisé mon volume 6 sur la Slovaquie et j’ai décidé d’intégrer des éléments de l’histoire de la Tchécoslovaquie ce qui m’à fait dire que je devais aussi parler de la Pologne.

J’ai donc décidé dans ce Tome 12 d’intégrer une partie sur la Pologne avec normalement une chronologie étoffée sur la période avant septembre 1939, une brève description de la guerre de Pologne, la mise en place d’un gouvernement polonais en exil à Nantes, la reconstitution d’une armée polonaise qui disposera d’unités terrestres, aériennes et navales, les premières sous commandement français alors que la marine polonaise libre était placée sous l’autorité de la Royal Navy car opérant en mer du Nord.

Ces F.S ou Fiches Synthétiques devaient s’organiser de la façon suivante :

-Une partie chronologique avec tout d’abord les 50 ou 100 dates (chiffres non contractuels) à retenir de l’histoire du pays concerné.

-Des chronologies thématiques (chronologie politique, militaire et si ressources suffisantes chronologies économiques et culturelles)

-Des notices biographiques sur les grands personnages de l’histoire du pays concerné. Ce sera un choix totalement arbitraire mais qui je l’espère restera pleinement cohérent.

-La partie uchronique avec l’histoire au delà du point de divergence de mon œuvre (à savoir le 9 novembre 1939 et la mort d’Hitler dans un attentat)

-Une partie consacrée aux forces armées du pays concerné avec une rapide chronologie, un Ordre de bataille étoffé (si les sources nécessaires sont accessibles à votre serviteur) et de la liste des principales armes, des principaux véhicules, des principaux navires et aéronefs.

Je serai un peu plus prolixe, un peu plus volubile si le modèle est un modèle national ou un appareil peu connu. Inutile par exemple de présenter le Messerschmitt Me-109 en service en Suisse ou le Panzer IV utilisé par l’armée espagnole.

J’ai donc dis devais s’organiser ainsi. J’ai décidé de faire évoluer le plan pour les F.S n°3 et 4 consacrées respectivement à l’Irlande et à la Suisse qui s’organiseront de la façon suivante :

-Une chronologie générale

-Les grandes figures de l’histoire irlandaise et de l’histoire suisse

-Une histoire plus détaillé qui pourrait débuter dès 1937 pour l’Irlande quand celle-ci devient pleinement indépendante quinze ans après la naissance de l’Etat Libre d’Irlande et qui débutera en novembre 1939 pour la Suisse faute d’événements saillant.

-Les forces armées irlandaises et suisses : histoire militaire, organisation et armement

En revanche pour les F.S5 (Suède), F.S6 (Pologne) et F.S7 (Turquie) je reviendrai au plan initial sauf nouveau changement mais ça chers lecteurs vous commencez à être habitués.

Une fois le Tome 12 terminé, je pense réaliser un gros travail préparatoire que je conserverai pour moi (notamment un document cadre sur le conflit), je rédigerai peut être des annexes que je publierai en alternance avec les récits du conflit. Je pense aussi à une chronologie générale du conflit qui elle pourrait être publiée.

Je rédigerai ensuite le récit du conflit en m’inspirant je le reconnais de l’uchronie « 1940 La France continue » qui imagine une France continuant la guerre en juin 1940 plutôt que de se vautrer dans le renoncement avec peut être des personnages fictifs dont on pourrait suivre les aventures. Là encore le récit se découpera en différents tomes (sous réserve d’éventuelles modifications) :

-Tome 1 ou 13 : Europe occidentale et Balkans

-Tome 2 ou 14 : Méditerranée et Afrique (Nord et orientale)

-Tome 3 ou 15: Front russe

-Tome 4 ou 16 : Asie-Pacifique

-Tome 5 ou 17 : Peut être un tome consacré à l’arrière plan politique et diplomatique voir sur l’évolution d’après guerre avec par exemple deux guerres du Vietnam (1960-1967 et 1970-77). Cela sera aussi peut être l’occasion d’imaginer l’évolution des différentes armes en parlant davantage des équipements qui vont équiper notamment l’armée française.

Comme depuis le début chers amis lecteurs, chers amis suiveurs bonne lecture. C’est vous par vos réactions, vos commentaires qui me donnent envie de continuer et d’achever cette œuvre monumentale au point que je crains un grande vide une fois celle-ci terminée. Peut être pourrai-je enfin me lancer sérieusement dans l’écriture d’un roman, un projet que je caresse depuis cinq six ans maintenant.

*

**

Après avoir évoqué les tribulations des patries de Cervantes et de Camoes place désormais à la Verte Erin, l’Irlande et son histoire aussi tragique que magnifique, aussi héroïque que pathétique, bref une histoire vivante que ne peut qu’emballer, qui ne peut que charmer celui qui s’y intéresse surtout si comme moi on viens de Bretagne ce qui forcément créé des liens.

Cette histoire c’est un peuplement précoce mais une difficulté à constituer un état unitaire. Cette histoire c’est huit siècles (12ème-20ème siècle) de lutte contre l’impérialisme anglais qui considérait l’Irlande comme une colonie. Cette histoire c’est la lutte pour la reconnaissance de l’identité irlandaise que cela passe par les écrits, les idées ou les armes.

Cette histoire ce sont des invasions vikings et une christianisation lente mais qui finira par porter ses fruits.

Michaels Collins. On comprend le choix de Liam Neeson pour le film éponyme

En 1922 l’Irlande du Sud devient l’Etat libre d’Irlandais un compromis signé entre Lloyd Georges qui souhaitait mettre fin à une guerre de plus en plus impopulaire (en raison notamment des exactions qui «acceptables» dans les colonies étaient totalement injustifiables en Europe) et Michael Collins, l’un des leaders indépendantistes. Cela déclenche aussitôt une sanglante guerre civile (28 juin 1922 au 23 mai 1923) entre partisans et adversaires du traité.

L’Etat libre d’Irlande devient la République d’Irlande en décembre 1937 (constitution promulguée le 29 décembre) et coupe quasiment tout lien avec le Royaume Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande.

Eamon de Valera, l’un des chefs de l’insurrection irlandaise avec Michaels Collins

C’est la période où Eamond De Valera ancien opposant au traité anglo-irlandais du 6 décembre 1921 domine la vie politique irlandaise (président du conseil exécutif de 1932 à 1937, Taoiseach de 1937 à 1944, président de l’Irlande de 1944 à 1958).

L’Irlande proclame sa neutralité quand éclate la guerre de Pologne en septembre 1939 et durant la Pax Armada s’enferme officiellement dans un splendide isolement. Je dis bien officiellement car dans la pratique l’Irlande continue de nouer des relations avec la France, la Grande-Bretagne mais aussi l’Allemagne et l’Italie.

Bien consciente de sa position stratégique, l’Irlande se sait menacée d’occupation aussi bien par les alliés que par l’Axe, les différents belligérants ayant prévu des plans d’occupation en cas de besoin (plan W pour la Grande-Bretagne avec plusieurs variantes en fonction du degré de complicité du gouvernement irlandais, plan Vert pour l’Allemagne) et va tenter de s’en sortir au mieux.

Cela ne veut pas dire que l’Irlande vit à l’écart du second conflit mondial. Dublin le comprend d’autant mieux que l’état d’urgence déjà en vigueur du 3 septembre 1939 au 14 juin 1940 est à nouveau proclamé dès le 10 septembre 1948. Il va rester en vigueur jusqu’au 17 mars 1955 quand suite à des manifestations monstres il est enfin levé.

Le pays se met en état de se défendre contre toute invasion étrangère, met en place une véritable économie de guerre pour être la moins dépendante possible d’un trafic maritime perturbé par la guerre.

Des incidents de frontière ont lieu mais aussi des bombardements sur Dublin menés par des appareils allemands officiellement égarés mais c’est du même niveau que les livraisons clandestines d’appareils au Portugal sous la forme de faux atterrissages d’urgence.

Durant le conflit (mais on ne l’apprendra que bien plus tard), les irlandais fourniront des renseignements aux américains, aux français et horrisco referens aux britanniques.

Des irlandais auront un engagement plus direct, certains désertant l’armée irlandaise pour combattre aux côtés des alliés voir pour certains aux côtés des allemands (même si ces derniers seront ultra-minoritaires.

Leur sort dans l’immédiat après guerre ne sera pas enviable puisque les survivants seront souvents emprisonnés avant d’être discrètement libérés au milieu des années soixante. Il faudra attendre 2012 pour que le gouvernement irlandais reconnaisse que les soldats irlandais ayant déserté pour rejoindre les alliés avaient «fait honneur à l’histoire et à l’âme de l’Irlande en combattant pour la liberté et la démocratie».

Mitteleuropa Balkans (180) Grèce (24)

ARMEE DE TERRE

Miscellanées historiques

Avant-propos

Dans cette partie je vais balayer rapidement l’histoire militaire grecque au travers de batailles, de grandes figures, d’armées, d’unités. Une sorte de pot-pourri que j’avais voulu réaliser pour la marine mais sans y trouver un bon angle d’attaque. Je pense l’avoir trouvé pour cette partie.

Hoplites

L’hoplite est le fantassin lourd de la Grèce antique c’est le soldat d’élite grec par excellence. Devant payer son équipement, l’hoplite est donc un citoyen aisé qui doit défendre ses biens ce qui le rend selon les penseurs grecs plus apte à défendre la cité.

L’origine du terme est incertaine. Selon Thucydide cela viendrait du mot hoplon (bouclier) mais le problème c’est que les autres historiens appellent le bouclier astis. L’hypothènse la plus couramment admise est que le terme hoplite vient de ta hopla qui regroupe les armes et la protection.

L’équipement se compose d’un casque (kranos), une cuirasse (thorax), des protége-tibias (knémides), un bouclier (hoplon/aspis), une ou deux lances (dory) et une épée courte (xyphos ou kopes).

Naturellement cet équipement de base évolue vers un allègement de la protection pour gagner en mobilité. En ce qui concerne l’armement, on voit l’abandon d’une lance sur deux en raison du développement des armes de jet. Selon certaines études, le poids de l’équipement serait de 30kg soit pas vraiment supérieur à celui d’un soldat moderne qui porte casque, gilet pare-balles et paquetage.

L’apparition de l’hoplite combattant en phalange est incertaine. Elle daterait probablement du 8ème siècle avant notre ère.

Peltaste

Venant du mot Pelté (bouclier léger), c’est l’infanterie légère grecque qui apparaît au 4ème siècle, des unités de mercenaires des époques classiques et hellénistiques.

Vennant essentiellement de Thrace avant qu’autres régions fournissent ce type d’unité, les peltaste ne sont pas protégés, disposant d’un bouclier rond ou en croissant en osier, de javelots et d’épée.

Initialement ils forment des unités d’appoint servant à contrer la cavalerie ennemie en lançant des javelots. Ils sont également utilisés pour la poursuite. A plusieurs reprises des unités de peltaste l’ont emporté contre des hoplites pourtant plus lourdement protégés et armés.

A l’époque hellénistique ils sont toujours là. On trouve des thraces, des illyriens, des agrianes, l’équipement s’alourdit ce qui s’inscrit dans un mouvement plus général. Le petit bouclier est ainsi remplacé par un bouclier ovale le thureos qui serait d’origine celte.

Gymnète

C’est une autre unité d’infanterie légère. Il ne dispose pas d’armure, portant une simple tunique appelée chiton. Son nom signifiant nu, on comprend que sa protection est inexistante. Il est armé d’un arc, d’une fronde, de javelots. Il peut aussi disposer d’une épée (machaira) ou d’un gourdin.

A Sparte cette unité était issue des hilotes. Ils lancent des projectiles avant de se retirer au profit des hoplites. Très utiles dans les embuscades et la petite guerre, ces unités ont longtemps été méprisées ils acquièrent une importance croissante suite à la deuxième guerre médique et surtout à la Guerre du Péloponnèse, une guerre totale qui impose toujours plus de soldats sur le terrain.

Avec le temps les peltastes sont devenus spécialistes du javelot, les gymnètes étaient désormais surtout des archers et des frondeurs.

Phalange

Phalange grecque

En grec ancien la Phalanx désigne une formation de lanciers qui l’emporte par un choc frontal. Les grecs ne l’ont cependant pas inventé puisqu’on trouve des unités de ce type à l’époque sumérienne.

La plus connue c’est la phalange hoplitique des cités grecques de l’époque classique même si la phalange macédonienne et sa célèbre sarisse peut lui contester ce titre.

La phalange macédonienne de Philippe II et d’Alexandre le Grand était connue pour sa manoeuvrabilité ou la protection était plus légère que celle des cités-Etats du sud de la Grèce.

Sous les diadoques elle s’alourdit à nouveau. Elle succombera sous les coques de la légion romaine plus souple et plus évolutive.

La phalange hoplitique apparaît au 8ème siècle, Homère évoquant une formation hoplitique dans son célèbre poème épique l’Illiade. Elle prend sa forme définitive au 7ème siècle en profitant d’un certain nombre de progrès techniques, politiques et culturels :

-Apparition du bouclier rond (aspeis koite) de 90cm de diamètre

-Apparition du casque corinthien parfois à cimier fait d’une seule pièce de bronze martelée

-La phalange est un outil politique en faveur des tyrans qui s’appuient sur les masses face à l’aristocratie. Cela n’empêchera pas la phalange hoplitique de symboliser également la démocratie.

-Le développement culturel (mise en place de la cité et de ses institutions) et économique (augmentation de la richesse) favorise la mise en place de la phalange.

Comment opère-t-elle ?

Arrivée sur le lieu de la bataille les hoplites se déploient sur huit à douze rangs. Solidement protégé, l’hoplite offre fort peu de parties de son corps vulnérables aux coups.

La phalange opère avec la cavalerie (même si les unités montées ont un rôle secondaire à l’époque) et des troupes légères armées d’arcs, de javelots et de frondes.

L’assaut est frontal au pas de course pour réduire le temps d’exposition aux armes de jets.

Les thébains ont modifié l’engagement des hoplites avec l’ordre oblique qui voit l’engagement de 25 ou 50 rangs de profondeur. Le grand stratège Epaminondas met ses meilleures troupes à gauche son aile marchante face aux meilleures troupes adverses ce qui est une surprise tactique et psychologique.

Les hoplites doivent être en bonne condition physique mais l’entrainement collectif est sommaire se limitant aux manœuvres. L’incertitude vulnérabilise la phalange. Sous Philippe II de Macédoine, la phalange évolue avec l’apparition d’une unité d’élite les Pezhetairoi (Compagnons à pied). Otage à Thèbes, le père d’Alexandre le Grand s’inspire de ce qu’il voit dans la cité d’Epaminondas pour réorganiser et moderniser son armée.

Au début de son règne, le royaume de Macédoine est un royaume pauvre. Les piquiers macédoniens sont légèrement armés avec une sarisse, une pique d’infanterie longue de 5 à 7m pouvait être utilisé en charge ou en défense (plantée dans le sol, elle peut repousser les charges de cavalerie). Le bouclier passe de 90 à 60cm de diamètre, le casque est plus simple en fer, la cuirasse en fer est réservée aux officiers.

En charge les quatre premiers rangs décalés d’un mètre abaissent leur sarisse, formant un mur de pique, les rangs suivants l’inclinant légèrement vers l’avant pour protéger les quatre premiers rangs des flèches et des traits ennemis. Pour le combat au corps à corps l’armement est complété par une épée en fer.

La phalange macédonienne passe à seize rangs de profondeur. L’entrainement est bien plus poussé qu’ailleurs, les soldats macédoniens à l’instar des prussiens du Grand Frédéric deviennent de véritables automates. La discipline est bien plus stricte.

Au simple choc frontal comme jadis, Philippe II ajoute des manœuvres savantes pour semer la surprise et le desarroi dans les rangs ennemis.

Sous Alexandre la phalange occupe la cavalerie se chargeant du choc et de la manœuvre. Durant son expédition l’armée s’adapte en permanence avec des contingents locaux.

La phalange possède les défauts de ses qualités : son caractère compact la rend peu souple en cas d’imprévu, la rend peu souple en terrain accidenté et vulnérable à toute autre attaque autre que frontale.

Ces défauts seront accentués à l’époque hellénistique où les soldats seront lourdement protégés et armés. Cela pouvait aller tant que la phalange affrontait une autre phalange mais face à une troupe plus mobile et moeux entrainée comme la légion manipulaire, les défauts devenaient rédhibitoires.

Leuctres, ordre oblique et bataillon sacré

A la fin du quatrième siècle, Thèbes supplante Sparte comme puissante dominante du monde grec, puissance qui passe par un outil militaire de pointe symbolisé par plusieurs choses : un stratége (Epaminondas), un tactique (l’ordre oblique qui sera remis au goût du jour par Fréderic le Grand) et une unité d’élite, le bataillon sacré dont le nom sera repris par une unité commando de l’Armée Grecque de Libération.

La légende à fait du Hieros Lochos une troupe invincible unie par un lien homosexuel. Cette histoire notamment propagée par Plutarque est certes en partie vraie mais il faut rappeler que dans la Grèce antique l’homosexualité était considérée comme normale.

En réalité ce qui faisait la force du bataillon sacré c’est tout simplement qu’ils étaient des professionnels parmi les amateurs.

Forcément quand vous passez votre temps à vous entrainer et que vous êtes engagés face à des militaires à temps partiel comme c’est la majorité des cas dans les cités grecques forcément vous faites la différence. Si cette unité est l’une des plus célèbres de l’histoire militaire grecque, elle n’est pas unique puisqu’à on trouvé des unités semblables à Argos et à Elis.

Cette unité est équipée comme tout hoplite de l’époque à savoir un casque de bronze (plus léger et moins encombrant que ceux des guerres médiques), une cuirasse de lin doublé au lieu du bronze lourd et onéreux, une lance qui une fois brisée est remplacée par une épée qu’elle soit à double (Scythos) ou simple tranchant (Kopis). Le bouclier appelé aspis koilé mesure 90cm de diamètre.

Cette unité connait son baptême du feu en 375 où elle triomphe des redoutables spartiates mais son chef d’oeuvre c’estt 371 et la bataille de Leuctres où Epaminondas inflige une cuisante défaite aux spartiates et à leurs alliés.

Il utilise pour cela l’ordre oblique, renforçant son aile marchante avec 50 rangs d’hoplites contre 8 à 12 habituellement. Au chox frontal jusqu’ici utilisé lors des combats entre cités, le stratège thébain préfère la manœuvre et le débordement.

L’hégémonie thébaine ne dure cependant pas. En 362 Epaminondas est tué à la bataille de Matinée contre les athéniens et les spartiates. La cité de Béotie épuisée ne peut rien faire face à la montée en puissance du royaume macédonien.

En 338 à la célèbre bataille de Chéronée, le bataillon sacré est quasiment anéanti. Sur les 300 hommes de son effectif seuls six vont survivre, intégrant la garde personnelle du père d’Alexandre le Grand.

L’armée d’Alexandre de Macédoine à la conquête du monde

Buste d’Alexandre III

L’armée d’Alexandre c’est surtout celle de son père Philippe II de Macédoine qui en quelques années transforme un petit royaume considéré comme semi-barbare par les grecs du Sud en nouvelle puissance du monde héllénophone succédant à la cité de Thèbes.

Longtemps le père d’Alexandre le Grand est passé dans l’histoire pour roi ivrogne et bon à rien alors qu’il était au contraire un stratège brillant et un fin politique. En même temps comment paraître brillant quand on à pour fils un conquérant qui à fasciné des générations de rois et d’empereur impatients de l’imiter voir de l’égaler…… .

Quand il devient roi en -359, Philippe II ne dispose que d’une petite armée avec certes une cavalerie bien entrainée mais de taille réduite. De plus son infanterie est composée de paysans levés au coup par coup donc peu ou pas entrainés, peu ou pas armés. En ce qui concerne les effectifs on estime qu’il passe de 10000 fantassins et 600 cavaliers à 20000 fantassins et 3000 cavaliers.

Bien entendu l’armée macédonienne n’est pas passé de l’indigence à l’opulence du jour au lendemain. Très pragmatique le père d’Alexandre le Grand à réformé progressivement son armée, testant, se trompant avant de réussir. Ses sources d’inspiration sont à chercher à Thèbes où otage il à pu observer nombre de choses.

Il n’à probablement pas créé la phalange, elle existait probablement avant même son avènement même si aucune source n’existe à ce sujet mais comme nous le savons l’absence de sources ne signifie pas absence du dit phénomène tout comme une loi interdisant un phénomène ne signifie pas la disparition du dit phénomène surtout si cette interdiction est répétée à de multiples reprises.

L’armée macédonienne fonctionne selon un système militaire complet. La phalange et la cavalerie lourde opèrent ensemble. A la cavalerie lourde le choc, à la phalange l’occupation du terrain. C’est d’autant plus efficace qu’ailleurs la cavalerie n’est pas très développée faute de volonté et probablement de moyens. On trouve également des unités de cavalerie légère pour l’éclairage, le flanquement et la poursuite.

A ces deux entités majeures s’ajoutent des troupes légères notamment les javeliniers (lanceurs de javelots) et les frondeurs. Elles désorganisent la phalange adverse avant le choc mais sont aussi utilisées pour la petite guerre qui à existé bien avant Clausewitz.

On trouve des archers crétois et scythes, des frondeurs (peltastes) thraces et agrianiens (Bulgarie actuelle) et illyriens.

On trouve également ce qu’on appelle les hypaspites ou porte-boucliers qui doivent assurer la protection rapprochée de la phalange.

En temps de paix les effectifs sont modestes avec un noyau mobiliaire, des mercenaires (que l’on retrouve surtout chez les troupes légères) et la garde ou hetaroi. En temps de guerre des recrues sont levées à cette occasion.

Alexandre poursuivra l’oeuvre de son père mais sa principale différence sera d’engager davantage les armes de jet.

Si son père les utilisait uniquement pour les sièges, lui les utilisait aussi dans des batailles rangées probablement parce que le contexte était différent : batailles isolées ou campagnes limitées pour l’un, campagne de longue durée en terrain étranger pour l’autre.

La phalange continuera d’évoluer sous les diadoques, elle s’alourdira et perdra la mobilité de celle de Philippe II et d’Alexandre. Les guerres entre les anciens lieutenants d’Alexandre le Grand verront l’opposition de deux phalanges toujours plus lourdes, toujours plus protégées et toujours moins mobiles ce qui aura de terribles conséquences quand les phalanges affronteront des légions plus mobiles, mieux structurées et surtout habituées à affronter des adversaires différents.

Phalange vs Légion

Comment la Légion romaine à vaincu la Phalange grecque ? Les grecs sont choqués par l’agressivité romaine. Face à des troupes hellénistiques habitués au combat à la sarisse à distance ils voient des romains lancer leurs javelots puis chercher le combat au corps à corps où leur entrainement au gladius (les légionnaires s’entrainent avec des épées en bois plus lourdes ce qui est un plus évident) fait la différence.

La phalange grecque très efficace, redoutable en terrain plat est vite mise en difficultés sur un terrain accidenté. La Légion plus souples avec ses manipules et ses centuries est plus adaptable.

D’autres facteurs clés vont faire la différence : recrutement et prime à l’expérience (on encourage l’initiative permise par un meilleur encadrement), discipline de fer, équipement qui rend le légionnaire capable de s’adapter à une situation imprévue (les romains contrairement aux grecs ont affrontés des adversaires très variés) et pratique de ce qu’on pourrait appeler par anachronisme le RETEX.

Comme les carthaginois l’ont appris à leurs dépends, les romains peuvent perdre une, deux, trois batailles mais si ils ont décidé de remporter un conflit ils mettent tout en œuvre pour aboutir à cet objectif.

Les macédoniens étaient équipés d’une longue lance (7 à 8m), une sarissa utilisable pour le choc collectif et non comme arme individuelle ou comme arme de jet. Le légionnaire dispose lui d’un armement nettement plus variés avec deux pilum, un javelot utilisable également une lance mesurant entre 1.65 et 1.70m (manche en bois de 95cm, pointe en fer de 70 à 75cm), un gladius une épée courte de 60 à 70cm et un poignard de 20cm.

Aux côtés des légions et des phalanges on trouve des unités auxiliaires, des unités complétant l’action de ce qu’on pourrait appeler le «corps de bataille».

Les greco-macédoniens ont employé des troupes légères thraces, des cavaliers thessaliens, des archers crétois, des cathaphractaires (cavaliers cuirassés ancètres de nos chevaliers du Moyen-Age), des éléphants et des chars de guerre.

Cette intégration sera aussi faite par les romains avec leurs troupes auxiliaires mais ils veilleront à ne pas se laisser déborder et perdre en cohésion à la différence des armées hellénistiques qui ressembleront à la fin à des agrégats de troupes variées sans cohésion avec parfois des unités à la volonté et à la loyauté douteuse.

Miscellanées sur l’armée byzantine

Cathapractaire

Faisons maintenant un bon dans le temps en parlant de l’armée byzantine, l’armée de l’Empire Romain d’Orient qui allait peu à peu abandonné son côté latin au profit de son côté grec, Justinien étant considéré comme le dernier empereur romain siégeant à Byzance.

Commençons d’abord par présenter l’armée byzantine (promis je serais synthétique). C’est l’héritière des légions romaines, la langue de commandement était le latin puis le grec à partir du 6ème siècle qui correspond au basculement de Byzance du côté grec.

Si l’armée romaine avait basé ses succès sur l’infanterie, sa descendante s’appuyait davantage sur la cavalerie notamment les Kataphractos (cataphractaires) qui sont une évolution d’une unité de cavalerie romaine datant de l’époque d’Hadrien (Clibanarii). L’infanterie intervient davantage en soutien de la cavalerie.

Du côté de l’infanterie on trouve de l’infanterie lourde (Skutatoi puis Kontarioi) et de l’infanterie légère composée essentiellement d’archers (psiloi).

A cette force composée de volontaires et de conscrits s’ajoute des mercenaires notamment la célèbre garde varègue.

Sous Justinien sur le plan de l’organisation les lourdes légions manipulaires ont fait place à des unités plus petites et plus souples appelées tagma/numerus, des unités de 300 à 400 soldats.

Deux tagmata (le pluriel de tagma) ou plus forment une brigade (moira), deux brigades ou plus formaient une division ou meros.

Sous Justinien on trouve six grands ensembles :

-La garde présente à Constantinople et dans ses environs immédiats

-Les comitatenses/Stratiotai (force de manœuvre)

-Les limitanei ou troupes frontalières

-Les foederati (fédérés) composées uniquement de barbares fédérés puis mixtes à partir du 6ème siècle

-Les alliés : troupes recrutées chez les barbares non fédérés (Huns, Herules et Goths essentiellement). Ces unités sont commandés par leurs propres chefs, recevant des terres et une subvention annuelle.

-Les bucellaires : armées privées des généraux et aux préféts du prétoire. Leur niveau d’entrainement et d’équipement dépendait de la richesse de leur propriétaire.

Sous l’empereur Justinien les effectifs sont estimés à 300 à 350000 hommes mais en campagne pour des raisons logistiques on ne déploie pas plus de 20 à 25000 hommes.

L’équipement évolue au contact notamment des perses : côte de mailles, cuirasse, casques et jambières.

Sous Constant II (empereur de 641 à 668) le dispositif militaire est réorganisé avec la mise en place des thèmes, des circonscriptions gérées par des stratèges où des hommes en assurent la mise en valeur et la défense. Les thèmes sont d’abord très grands mais après plusieurs révoltes aristocratiques, le nombre augmente et leur taille se réduit. C’est ainsi qu’on passe de 4 à 38 en quelques années seulement.

Après ces premières révoltes les empereurs se découvrent le besoin de posséder non pas une simple garde mais une véritable armée qui leur soit fidèle. Une admnistration séparée prend sous son contrôle les tagmata.

Parmi ces unités on trouve des unités prestigieuses et d’autres qui le sont moi. C’est ainsi qu’on trouve les Scholai (écoles) descendants directs des gardes impériales de Constantin, les Esckoubitoi (vigiles) établies par Léon 1er, les Arithmoi (nombres) ou Vigila (la veille) établis entre la fin du 5ème et le début du 6ème siècle et les Hekamatoi (capables) établis par Nicephore 1er.

Ces unités étaient des bataillons de cavalerie dont les effectifs variaient entre 1000 à 6000 hommes avec en moyenne 4000 hommes.

On trouvait également des unités d’infanterie comme les Noumeroi, les Optimatoi et le Tagma ton Teikhon qui comme son nom l’indique assurait la défense des murs de la cité. A noter que la Vigila et les Noumeroi assistait la police de Constantinople.

L’armée byzantine était bonne dans l’ensemble mais elle possédait une faiblesse importante : elle dépendait beaucoup de la personnalité de l’empereur. Un chef décidé, un stratège charismatique et elle donnait le meilleur d’elle même mais en revanche un empereur faible et l’armée se désintégrait sur ses bases.

Au Moyen-Age sous les Comnène on trouve une armée professionnelle et disciplinée. On trouve la garde varègue une unité d’infanterie et les Immortels une unité de cavalerie lourde, ces deux unités étant stationnées à Constantinople.

On trouve des unités légères dans les provinces avec des recrues venant essentiellement de Macédoine, de Thessalie et de Thrace, les unités étant des unités d’infanterie et de cavalerie.

Avec l’affaiblissement de l’empire, les unités de mercenaires augmentent avec tout ce que cela comporte d’indiscipline et de fidélité douteuse. A la chute de Constantinople en 1453, l’armée byzantine défendant la capitale comprend 7000 hommes dont 2000 mercenaires étrangers (essentiellement génois).

Garde varègue

Reconstitution moderne de gardes varègues

Appelée aussi Garde varègue, la Tagma ta Varangon était une unité militaire byzantine composée de soldats venus d’abord du monde scandinave puis de plus du monde anglo-saxon.

En 874 les Rus (des vikings qui donnèrent naissance à la Russie) rentrent au service de l’Empire byzantin. La garde varègue est officiellement fondée en 988 par Basile II Bulgaroctone.

Ce dernier (NdA mon empereur byzantin favori) devait faire face aux rébellions de Bardas Phocas et de Bardas Skléros et n’avait pas confiance dans sa garde byzantine. Un traité signé avec la Russie kiévienne de Vladimir 1er permet l’envoi d’un contingent de 6000 hommes.

Jusqu’au 11ème siècle, les gardes varègues sont essentiellement scandinaves (Suède, Danemark, Norvège, Islande) mais après la conquête normande de l’Angleterre (1066) nombre d’anglo-saxons s’enfuient et s’engageant dans cette garde.

Outre la protection de l’empereur, cette garde à été engagée en Italie au 11ème siècle contre les normands et les lombards. La garde défend la ville de Constantinople en 1204, les croisés évitant les remparts défendus par les guerriers scandinaves et anglo-saxons.

Disparaissant suite à cet événement dont l’empire byzantin ne se révélera jamais vraiment, la garde varègue renait à Nicée sous la forme d’un régiment de porteurs de hache (Keltai Pelekophroi), l’un des cinq régiments de la garde. Ce régiment veille également sur le trésor impérial.

Les gardes varègues affichent une grande loyauté à l’empereur en fonction ce qui étonne les grecs habitués aux complots et au «machiavélisme». Je dis bien en fonction et non à l’homme car dès qu’un empereur était détroné et/ou assassiné, les gardes prêtaient serment à son successeur surtout après avoir pu se servir dans le trésor impérial.

Les sources se font plus discrètes à partir du début du 15ème siècle, la garde varègue passant alors de l’histoire à la légende.

Cataphractaires

Appelés en grec Kataphractos (entièrement protégé) ce sont des cavaliers lourds qui sont les ancètres de nos chevaliers médievaux. Ils sont appelés indifférement cataphractaires et cataphractes.

Le cavalier et la monture sont recouverts d’une cote de maille et leur armement principale est la lance appelée contus.

Ce n’est pas une exclusivité byzantine puisqu’on à trouvé ce type d’unité chez les Scythes, les Sarmates, les Achéménides séleucides, les Pathes, les Alains, les Sassanides, les romains, les arméniens et donc les byzantins.

L’armée romaine dont est issue l’armée byzantine à longtemps négligé la cavalerie. On trouvait bien des unités montées mais les equites étaient des unités de cavalerie légère surtout utilisées pour la poursuite et l’éclairage.

Ce n’est que très progressivement que des cavaliers lourds vont intégrer l’armée romaine. On trouve la mention d’une unité auxiliaire de cataphractaires sarmates sous le règle d’Hadrien mais il faut attendre le 3ème siècle quand la cavalerie lourde arrive en force sous le règle de l’empereur Gallien (253 à 268) à une époque où l’armée romaine à été totalement réorganisée avec une armée montant la garde aux frontières et une force d’intervention composée essentiellement d’unités montées. On trouve par exemple 5500 cataphractaires sarmates en Bretagne au 2ème siècle.

Les cataphractaires portaient une côte de maille, une lance de 4m semblable à la sarisse grecque, pas d’étriers, un fouet, une hache (NdA on ne sait pas si il s’agissait d’une arme de guerre ou de parade) et un arc.

Les cataphractaires disparaissent des sources à la fin du 10ème siècle mais seraient apparus sous la dynastie des Comnènes. L’Empire byzantin à disposé de cavaliers lourds jusqu’à la fin.

Scandinavie (74) Finlande (12)

ARMEE DE TERRE

Une histoire militaire de la Finlande

Les origines

Comme nous l’avons à propos de l’histoire générale, la langue finnoise n’à été mise à l’écrit qu’à partir du 16ème siècle. L’histoire antérieure est donc lacunaire et l’histoire militaire n’échappe pas à la règle.

Lire la suite

Scandinavie (64) Finlande (2)

HISTOIRE GENERALE

Aux temps jadis

Rapidement quelques infos préliminaires sur l’histoire de la Finlande qui est longtemps restée sur une expression géographique (pour reprendre l’expression de Metternich à propos de l’Italie).

Lire la suite