A-Armement de l’infanterie (1) : armement individuel
Pistolets et revolvers
Préambule
En 1920, deux ans après la fin du premier conflit mondial, l’armée de terre fait le bilan de ses stocks d’armement, stocks conséquents l’ont s’en doute bien avec notamment 588000 révolvers et pistolets automatiques de différents modèles qu’il s’agisse du vénérable révolver Chamelot-Devigne modèle 1873 et 1874 de 11mm, du révolver modèle 1892 ou sa copie espagnole en 8mm, des pistolets espagnols Ruby et Star tirant la cartouche 7.65mm Browning.
En 1921, un programme général de remplacement est programmé, l’état-major jugeant l’ensemble du parc démodé. La question du remplacement de ce parc hétéroclite par une arme unique figure en troisième position après le fusil automatique et le pistolet mitrailleur.
Abondance de biens de nuit pas a-t-on tendance à dire mais là c’est le contraire qui va se passer, les stocks immenses hérités du premier conflit mondial vont avoir tendance à freiner la mise au point d’armes neuves et surtout d’armes plus modernes.
Outre des budgets d’après guerre anémiques, on s’interroge sur plusieurs conceptions, plusieurs écoles de pensée. Pour ce qui est des armes courtes, des armes d’autodéfense, on hésite entre le pistolet automatique à longue portée et le pistolet mitrailleur, la seconde école ayant finalement triomphé mais un triomphe difficile.
Dans l’immédiat après guerre, la cartouche 9mm Parabellum semble devoir s’imposer en France comme ailleurs dans de nombreux pays mais en 1924, l’Inspection des études et expériences techniques de l’Artillerie décide d’expérimenter la cartouche .30 Pedersen qui en système métrique devient le calibre de 7.65mm long qui va être choisit comme calibre standard pour les pistolets et les pistolets mitrailleurs.
Il va falloir attendre plus de vingt ans pour que cette erreur soit réparée car si la cartouche de 7.65mm était précise et de grandes capacités de pénétration, elle manquait de puissance d’arrêt. D’où la mise au point d’armes en calibre 9mm qui vont peu à peu remplacer les armes en calibre 7.65mm sans que toutes les armes en 7.65mm aient quitté le service actif.
Les pistolets et revolvers anciens encore en service en 1939
Dans cette catégorie, je vais parler des revolvers et des pistolets anciens ou plus récents encore présents dans les rangs de l’armée française en 1939-40 mais qui vont peu à peu rejoindre les musées.

Revolver Chamelot-Devigne modèle 1873
On trouve ainsi le revolver Chamelot-Devigne modèle 1873 supplanté par le modèle 1892, un revolver de calibre 11mm, le calibre du fusil Gras. Le revolver mesure 242mm avec un canon de 114mm, pesant à vide 1.195kg. Il dispose d’un barillet de six cartouches permettant un tir pratique jusqu’à 25m
Ce revolver à donné naissance à une variante destiné à la marine (modèle 1873M) et une variante plus spécifiquement destinée aux officiers (modèle 1874).
On trouve également les «espagnols», des copies de revolvers Smith & Wesson et Colt ainsi que des pistolets Browning modèle 1910, Ruby et Star de 7.65mm, très présents en 1939/40 mais ayant quasiment disparus en 1948, quelques exemplaires étant sûrement présents dans les stocks prêts à être ressortis en cas de besoin.
Revolver MAS modèle 1892

Revolver MAS modèle 1892
Jusqu’en 1944, ce vénérable révolver est l’arme standard de l’armée de terre, cohabitant avec de nombreux autres modèles plus anciens ou plus récents notamment les «espagnols», ces armes commandées outre-pyrenées durant le premier conflit mondial. Elle était principalement utilisée par les officiers mais également par les gendarmes.
Remplacé peu à peu par le pistolet automatique SACM modèle 1935, le modèle 1892 étant encore présent à quelques exemplaires notamment dans la réserve et dans la gendarmerie. Certains officiers nostalgiques le conservant comme arme personnelle, ne sortant le SACM modèle 1935 que lors des parades et manifestations publiques.
Cette arme mesure 240mm de long dont 117mm pour le canon, pesant 0.840kg à vide et 0.915kg chargé avec son barillet de six cartouches de 8mm lui permettant de tirer jusqu’à 25m (portée pratique) à une cadence de douze coups par minute.
Pistolet de 9mm type armée
En 1930, l’armée de terre lança un nouvel appel d’offres pour un pistolet destiné à remplacer le vénérable modèle 1892. La Manufacture d’Armes de Saint Etienne proposa ainsi un pistolet calibre 9mm, utilisant des cartouches 9mm Browning long qui bien qu’il apportait un certain nombre de progrès ne convainquit pas suffisamment l’armée pour être adopté en masse. Une poignée d’exemplaires (les chiffres mal connus varie entre 250 et 480) ont été produits et utilisés par quelques officiers et par des unités appréciant les qualités de cette arme.
Pistolet SACM (Société Alsacienne de Construction Mécanique) modèle 1935A

Pistolet automatique SACM modèle 1935
Au milieu des années trente, le remplacement des MAS modèle 1892 commença à devenir urgent en raison notamment d’une cartouche 8mm périmée. En 1935, l’armée testa un pistolet mis au point par le suisse Charles Petter et l’adopta officiellement en 1937 sous le nom de pistolet automatique de 7,65 mm long modèle 1935 A.
Produite par la SACM installée à………..Cholet, cette arme robuste et fiable mis du temps à guérir ses défauts de jeunesse et il fallut du temps pour régler des défauts de fabrication. Une fois ceux-ci réglés, la production s’accéléra, la commande initiale de 10700 exemplaires fût suivit par des commandes régulières permettant de remplacer la majorité des vieux revolvers modèle 1892, près de 150000 pistolets ayant été produits jusqu’en septembre 1948, la production se poursuivant durant le conflit.
Caractéristiques Techniques du pistolet SACM modèle 1935A
Calibre : 7.65mm long Longueur : 195mm Longueur du canon : 110mm Contenance du chargeur : 8 cartouches Poids : 670g (à vide) Portée pratique : 50m Cadence de tir pratique : 18 coups/minute Fonctionnement : répétition automatique par recul du canon, culasse calée
Pistolet Manufacture d’Armes de Saint Etienne (MAS) modèle 1935S
Adopté la même année que le pistolet étudié ci-dessus, le MAS modèle 1935S est semblable au modèle 1935A mais ne partage aucune pièce en commun même le chargeur ! La production est lancée tardivement et la MAS fort occupée avec d’autres armes ne donna jamais la priorité à cette arme produite à un peu moins de 15000 exemplaires.
Caractéristiques Techniques du pistolet MAS modèle 1935S
Calibre : 7.65mm long Longueur : 190mm Longueur du canon : 106mm Contenance du chargeur : 8 cartouches Poids : 725g (à vide) Portée pratique : 50m Cadence de tir pratique : 18 coups/minute Fonctionnement : répétition automatique par recul du canon, culasse calée
Pistolet automatique MAC modèle 1948
Ce pistolet était une évolution du modèle 1935S en calibre 9mm Parabellum. Les tests menés à l’été 1948 étaient prometteurs mais la production en série fût suspendue en septembre 1948 pour ne pas perturber la mobilisation de l’industrie et ce n’est qu’en 1950 que le pistolet modèle 1948 devenu donc le MAC modèle 1950 fût mis en production et distribué aux unités de première ligne même si en 1954, il était loin d’avoir remplacé les modèle 1935A et S dont le pouvoir d’arrêt avait été jugé trop faible.
Caractéristiques Techniques du pistolet MAC modèle 1950
Calibre : 9mm Longueur : 195m longueur du canon 111mm Contenance du chargeur : 9 cartouches Poids (à vide) 0.860kg (chargé) 1.047kg Portée pratique : 50m Cadence de tir pratique : 18 coups à la minute Fonctionnement : répétition automatique par recul du canon, culasse calée