Pologne et Pays Neutres (12) Espagne (12)

Artillerie de campagne

-Canon de 75mm modèle 1897

-Canon de montagne de 105mm Schneider modèle 1919/24 (produit sous licence)

-Obusier 10.5cm Leichte Feldhaubitze 18

Canon de 155C Schneider modèle 1917

-Canon de 155C modèle 1917S

Artillerie lourde

Durant la Pax Armada, l’Espagne cherche à s’équiper de pièces d’artillerie lourde pour appuyer ses corps d’armée. La Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis cèdent à vil prix quelques pièces antédiluviennes assez anciennes mais qui permettent aux espagnols de travailler sur une pièce lourde de conception nationale en dépit des limites de l’industrie nationale.

Canon de 155mm Grande Puissance Filloux (GPF)

Si la Grande-Bretagne vend des canons de 152mm, les Etats-Unis et la France vont vendre quelques GPF (Grande Puissance Filloux), le tout accompagné de stocks d’obus suffisants pour que les espagnols n’aient pas le sentiment d’un marché de dupe mais pas suffisamment pour que cela représente une menace.

Finalement c’est en 1945 que le Cañón pesado de 155 mm modelo 1945 (Canon lourd de 155mm modèle 1945), une pièce plutôt réussie surtout eu égard au manque d’expérience des ingénieurs espagnols dans la mise au point de canons lourds.

La production est lancée en 1946 mais ne parviendra pas à équiper tous les corps d’armée de l’armée espagnole. La production de ce canon va cesser en 1955 et son retrait du service va commencer en octobre 1959, les derniers canons quittant les régiments d’artillerie de l’armée de terre pour rejoindre la marine qui va les récupérer pour la défense côtière (ils ont cessé de jouer ce rôle seulement en 1995).

Le Cañón pesado de 155 mm modelo 1945 était une pièce d’artillerie pesant 10850kg, disposant d’un tube de 40 calibres (longueur du tube 6.2m) tirant un obus de 42kg à une distance maximale de 15800m à raison de deux coups par minute. L’affût permet à l’équipe de pièce de pointer en site de 0° à +35° et en azimut sur 60°.

Artillerie antichar

Canon de 25mm Hotchkiss

-Canon antichar de 25mm Hotchkiss modèle 1934

-3.7cm Pak 36/37

Canon antichar QF 2 Pounder (40mm)

-QF 2 Pounder

-Durant la Pax Armada l’Espagne chercha à mettre au point un canon antichar plus moderne pour remplacer les canons antichars en service et qui sont peu à peu déclassés. Quelques canons de 47mm modèle 1937 sont fournis discrètement par la France.

Finalement en 1947 l’armée espagnole peut mettre en service le Cañón antitanque de 47 mm modelo 1947 (canon antichar de 47mm modèle 1947), un canon antichar fortement inspiré pour ne pas dire copié sur le canon antichar français. La production va se poursuivre à cadence réduite jusqu’en 1953, un total de 284 canons ont été produits, canons en service jusqu’au milieu des années soixante quand ils sont remplacés par les premiers missiles filoguidés.

Artillerie antiaérienne

-Les principaux canons antiaériens de l’armée espagnole sont allemands et souvent issus de la guerre d’Espagne, Berlin laissant dans la péninsule ibérique le matériel apporté avec la Legion Condor probablement parce que rapatrier tout ce matériel coûterait bien trop cher et que le bénéfice politique est bien plus élevé.

L’artillerie antiaérienne espagnole comprend des pièces légères (2cm Flak 38 3.7cm Flak 18) et des pièces lourdes (8.8cm Flak 18).

Canon de 88mm Flak 18

A ces pièces allemandes vont s’ajouter d’autres pièces d’origine française comme le canon de 37mm Schneider modèle 1941 et le canon de 75mm modèle 1932, ces canons ayant été fourni à la République espagnole ou discrètement durant la Pax Armada.

Canon de 75mm modèle 1932

Mitteleuropa Balkans (220) Slovaquie (14)

Artillerie antichar

3.7cm KANÓN PROTI ÚTOČNÉ VOZBĚ VZOR.34

Dès qu’une arme apparaît, la riposte ne tarde pas. Le char de combat ne fait pas exception et après le fusil le canon antichar fait également son apparition, une pièce d’artillerie légère et compacte d’un calibre allant de 25 à 57mm, les pièces d’un calibre supérieure étant par leur poids réservé à l’artillerie.

Parmi les calibres les plus utilisés figure le 37mm qui permet d’obtenir dans les années vingt et trente un bon compromis pour une arme capable de détruire l’immense majorité des blindés en service. Accessoirement le canon antichar était développé en canon de char.

C’est le cas du 3.7cm Kanon Proti Utocne Vozbé vozbé vzor.34, un canon antichar de 37mm mis en service dans l’armée tchécoslovaque en 1934. Il à été produit à 1379 exemplaires répartis entre un modèle destiné à l’infanterie (806 modèle 1934P), à la cavalerie (53 modèle 1934J) et aux unités motorisées (520 modèle 1934M).

Il répondait à une demande de l’armée tchécoslovaque pour un canon antichar capable de pénétrer 30mm de blindage à 1000m mais aussi capable de tirer un obus explosif à 4000m pour servir de canon d’infanterie pour par exemple neutraliser des blockhaus de campagne et des nids de mitrailleuse (comme le faisait par exemple le canon de 37mm TR modèle 1916)

Comme pour nombre de canons antichars, le 3.7cm KPIV vzor.34 à donné naissance à un canon de char qui à équipé un chasseur de chars légers le T-32 mais aussi deux chars légers, le LT vz.34 et le LT vz.35.

Après le démantèlement de la Tchécoslovaquie ce canon à été récupéré par les allemands et les slovaques

La Slovaquie à récupéré des pièces pour équiper moins ses unités antichars que ses compagnies d’armes lourdes (une par bataillon) qui disposait de six pièces chacune soit un total de 162 canons en ligne

Le 3.7cm Kanon Proti Utocne Vozbé vzor.34 était un canon antichar de conception et de fabrication tchécoslovaque de 37mm pesant 370kg en batterie (infanterie, 380kg pour les deux autres variantes) disposant d’un tube de 17.8 calibres (longueur 1.778mm) permettant le tir d’un projectile (37.2x268R) pensant 0.850kg à une distance maximale de 5000m avec l’obus explosif sachant que les meilleures performances en matière de pénétration étant de 31mm à 500m (incidence 30°), performances tombant à 22mm à 1500m. La cadence de tir étant de 23 coups par minute.

L’équipe de pièce composée de cinq hommes protégée par un bouclier de 4.7mm pouvait pointer le canon en site de -8° à +26° et en azimut sur 50°.

Ce canon pouvait être remorqué par un cheval ou par un camion léger.

3.7cm KANÓN PROTI ÚTOČNÉ VOZBĚ VZOR.37

Le 3.7cm KPUV vz.37 est une évolution du précédent. Mieux même il était censé le remplacer mais la Tchécoslovaquie disparu avant que cela soit possible. Seulement 196 exemplaires ont été produites de 1936 à 1939 répartis entre un modèle 34P pour l’infanterie (160 exemplaires), modèle 34J pour la cavalerie (22 exemplaires) et un modèle 34M pour les troupes cyclistes (14 exemplaires).

Il fût utilisé ensuite par l’Allemagne puis la Slovaquie qui récupéra la majorité des pièces (en l’occurence 113) juste à temps pour participer à la guerre hungaro-slovaque puis à la guerre de Pologne.

En revanche il n’était plus en service en 1950 quand les troupes de Bratislava ont été engagés en URSS à une époque où ce canon antichar ne pouvait détruire au mieux que des autos blindées et des chars légers très légers. Quelques pièces étaient encore stockées mais elles ont été ferraillées dans l’immédiat après guerre.

Le 3.7cm KPUV vz.37 était un canon antichar de conception et de fabrication tchécoslovaque pesant 370kg en ordre de combat (et 400kg en configuration transport), disposant d’un tube de 47.8 calibres (longueur 1.77m) permettant le tir d’un obus (QF 37×268) de 0.8kg à une distance maximale pratique de 900m avec une cadence de tir pratique de 12 coups par minute, (23 coups en théorie) pouvant percer 31mm à 500m (incidence 30°).

L’équipage de cinq hommes protégé par un bouclier de 4.7mm disposait d’un affût permettait au canon de pointer en site de -8° à +26° et en azimut sur 50°.

4.7cm KPÚV vz. 38

En dépit de la production massive de deux modèles de canons de 37mm, l’armée tchécoslovaque estimait le calibre insuffisant et demanda la mise au point d’un canon antichar de 47mm, donnant naissance au 4.7cm KPUV vz.38.

Ce canon antichar à l’aspect archaïque était cependant efficace ce qui explique qu’après la disparition de la Tchécoslovaquie les allemands ont récupéré toutes les pièces disponibles tout en continuant la production au profit notamment de leurs alliés hongrois et slovaques.

A noter que plusieurs prototypes de chasseurs de chars légers ont été mis au point en utilisant des châssis de chars déclassés (PanzerKampfwagen I et II essentiellement mais également d’anciens chars tchèques) avec un canon de 47mm vz38 dans une superstructure tirant vers l’avant ou vers l’arrière. La production pourrait être lancé avec un faible préavis. Au final ce ne sera pas le cas, les allemands préférant produire des Panzerjäger plus puissants.

Au sein de la Slovenska Armada le 4.7cm KPUV vz.38 équipait les compagnies antichars des deux divisions d’infanterie et la compagnie antichar et antiaérienne de la division blindée.

Cela donne trente-deux pièces en ligne, vingt-quatre (deux fois douze pièces) pour les divisions d’infanterie et huit pièces pour la division blindée (deux pelotons de quatre pièces).

Quelques pièces vont être employées par les forces paramilitaires pour lutter contre les mouvements de résistance et d’autres ont été employées depuis des positions fixes de campagne.

A la fin du conflit ce canon est totalement dépassé et les pièces sont rapidement envoyées à la ferraille, quelques canons antichars de 47mm modèle 1938 survivant aux chalumeaux des démolisseurs pour couler une paisible retraite dans les musées en Tchécoslovaquie et à l’étranger.

Le canon antichar de 47mm Skoda kanon P.U.V vz 36 était un canon antichar de conception et de fabrication tchécoslovaque de 570kg (585kg en configuration transport) disposant d’un tube de 43 calibres (2.04m) permettant le tir d’un obus (47x405R) de 1.64kg à raison de 12 coups par minute à une distance maximale de 4000m, pouvant perforer 48 mm de blindage à 500m (incidence 30°). L’affût permet à l’équipe de pièce de 5 hommes protégé par un bouclier de 4.7mm d’épaisseur de pointer le canon en site de -8° à +26° et en azimut sur 50°

Autre canons antichars

Canon antichar de 47mm modèle 1937

L’armée tchécoslovaque en France qui disposait au sein de ses divisions d’infanterie d’une batterie divisionnaire antichar (BDAC) disposait essentiellement comme canon antichar du canon de 47mm modèle 1937.

Devant le déclassement de ce canon et suite à la volonté d’utiliser que du 105mm au sein de l’artillerie divisionnaire, les canons de 75mm TAZ modèle 1939 sont transférés à la BDAC puis remplacées par des pièces neuves.

Artillerie antiaérienne

2cm VELKORÁŽNÍ KULOMET PROTI LETADLŮM VZOR.36

Ce canon de 20mm est tout simplement le célèbre canon de 20mm Oerlikon que l’armée tchécoslovaque va acquérir à 227 exemplaires en 1937/38 pour équiper essentiellement ses divisions rapides.

Quand la Tchécoslovaquie disparaît toutes les armes de feu l’armée tchécoslovaque sont récupérées par les allemands. Ces canons de 20mm ne sont pas remis en service au sein de la Heer qui les cèdent à ses alliés et notamment la Slovaquie.

Cette dernière va équiper ses deux divisions d’infanterie et sa division blindée avec respectivement une compagnie antiaérienne et une compagnie antiaérienne et antichar soit un total de trente-deux canons antiaériens, les divisions d’infanterie disposant d’une compagnie de douze pièces (trois pelotons de quatre plus un peloton d’état-major et un peloton de ravitaillement en munitions) alors que la division blindée possédait huit pièces (deux pelotons de quatre canons antiaériens plus deux pelotons de quatre canons antichars, un peloton d’état-major et un peloton de ravitaillement en munitions).

Ce canon servit aussi bien comme pièce de DCA que comme arme sol-sol. En raison du manque de pièces détachées, ce canon à été progressivement remplacé par des canons allemands de même calibre. Une poignée d’Oerlikon était encore en service en avril 1954 mais ils ont été rapidement envoyés à la casse car trop usés pour être d’un quelconque usage.

Le 2cm Velkorazni Kulomet Proti Letadlum vzor.36 était un canon antiaérien de conception et de fabrication suisse de 20mm pesant 62kg en position de tir (mais 295kg en configuration transport), disposant d’un canon de 65 calibres (1.4m) permettant le tir d’un projectile (20x101RB) pesant 0.12kg à une distance maximale de 3700m en tir antiaérien et de 5000m en tir sol-sol à raison de 280 coups par minute (120 en pratique) sachant que l’alimentation se faisait par des chargeurs de 15 coups.

L’équipe de pièce composée de sept hommes (chef de pièce, tireur, deux pourvoyeurs, deux assistants pourvoyeurs et deux transporteurs de munitions) pouvait pointer le canon en site de -8° à +75° et en azimut sur 360° (60° si le tir se fait sans enlever l’affût à deux roues utilisé pour le transport).

2cm Flak 30/38

2cm Flak 38

La pièce antiaérienne la plus légère de l’armée allemande était le 20mm, un calibre que l’on peut considérer comme international à la différence du 25mm français par exemple.

A l’origine de ces deux modèles de canons de 20mm figure le Flak 28, un canon mis au point à la fin du premier conflit mondial. Le traité de Versailles ayant interdit à l’Allemagne de développer de nouvelles armes, les bureaux d’études allemands soient vende leurs projets ou alors continue leur développement à l’étranger notamment en Suisse.

Comme les choses ne sont jamais simples, le Flak 30 à également pour origine le Solothurn ST-5 un canon suisse adopté par la Kriegsmarine sous l’a désignation de 20mm C/30 avant que Rheinmetall ne produise une version adaptée pour l’armée de terre qui l’adopta sous le nom de 2cm Flak 30.

L’affût était composé de deux roues mais pour le tir, il reposait sur le sol sur une plate-forme qui permettait un tir plus précis car le tir était plus stable. Seul problème, la cadence de tir _120 coups/minute_ était faible pour une arme de ce calibre.

D’où le lancement du modèle Flak 38 qui affichait une cadence quasiment doublée avec 220 coups/minute avec un poids légèrement plus faible (420 au lieu de 450kg). Le Flak 38 est mis en service en 1939 et la Kriegsmarine l’adopte également sous le nom du C/38.

Une version allégée destinée aux troupes de montagne et aux parachutistes baptisée Gebirgsflak 38 (2cm GebFlak 38) est également mise au point par Mauser, les performances étant identiques mais le poids nettement plus faible avec seulement 276kg. Les premières pièces sont produites en 1942.

Ces canons de 20mm sont utilisés en affûts simples, en affûts doubles et en affûts quadruples pour améliorer les performances en concentrant davantage de munitions dans un plus petit périmètre.

Ces affûts étaient montés sur des camions et des semi-chenillés, des prototypes de canons antiaériens chenillés étant mis au point en installant un affût quadruple sur un chassis de Panzer III. Les trains blindés étaient également équipés de ces canons.

Outre l’Allemagne, la Finlande, la Lituanie et la Bulgarie ont reçu ces modèles de canons et ce à partir de 1937/38 avec une première commande de 250 exemplaires suivit d’une deuxième de 162 exemplaires. D’autres canons de ce type vont être commandés ce qui fait qu’en septembre 1948 l’armée bulgaire possédait 550 pièces de ce type.

La Slovaquie va recevoir des pièces durant le second conflit mondial pour remplacer ses canons de 20mm Oerlikon qui étaient encore efficaces mais qui faisaient face à une pénurie préjudiciale de pièces détachées rendant leur utilisation peu sure.

La Slovenska Armada à reçu au total cinquante-quatre canons de ce type visiblement des pièces neuves même si la perte de beaucoup d’archives ne permet pas de le confirmer avec certitude. Ce qui est sur en revanche c’est que ce canon n’à pas été réutilisé après guerre par l’armée tchécoslovaque.

Le 2cm Flak 30 était un canon léger antiaérien de 20mm de conception et de fabrication allemande pesant 470kg en configuration transport et 364kg en batterie et disposant d’un tube de 65 calibres (longueur : 1.3m) permettant le tir d’un projectile (20x138B) de 0.136kg à une distance maximale de 4800m en tir sol-sol et de 2134m en tir antiaérien à raison de 280 coups par minute (120 en pratique) sachant que l’alimentation se faisait par des chargeur de vingt coups. A noter que l’obus perforant pouvait percer 20mm à 500m (30°).L’équipe de pièce de sept hommes pouvait pointer le canon en site de -20° à +90° et en azimut sur 360°

8.35cm PL kanon vz.22

Ce canon de 83.5mm à été mis au point par la firme Skoda en 1922 pour équiper l’armée tchécoslovaque d’un canon antiaérien médian.

En dépit de la mise au point de canons antiaériens plus modernes, cette pièce était encore en service en 1938 et va donc armer l’armée slovaque qui disposait d’un régiment antiaérien médian censé disposer de 36 pièces.

Comme l’armée slovaque n’à récupéré que vingt-neuf pièces, le régiment à du faire face à ce déficit de sept pièces.

En septembre 1948 ce canon est clairement dépassé et pour ne pas voir sa DCA être totalement déclassée, la Slovaquie demande la livraison de «88» pour les remplacer ce que Berlin refuse, préférant lui livrer des 8cm PL kanon vz.37 de seconde main. Bratislava qui connait parfaitement la fragilité de sa position accepte.

Les deux modèles de canon vont cependant cohabiter au sein du régiment jusqu’à la fin du conflit ! La guerre terminée les quelques 8.35m PL kanon vz.22 sont envoyés à la ferraille sans autre forme de procès.

Le 8.35cm PL kanon vz.22 était un canon antiaérien médian de conception et de fabrication tchécoslovaque pesant 8800kg disposant d’un tube de 55 calibres (longueur du tube 4.6m) permettant le tir d’un obus (83.5x677mm) explosif de 10kg à une distance maximale en tir antiaérien de 11300m à raison de douze coups par minute. L’équipe de pièce pouvait pointer le canon en site de 0° à +85° et en azimut sur 360°.

8cm PROTILETADLOVÝ VZOR.37

Le 8cm Protiletadlovy vzor.37 était un canon antiaérien de conception et de fabrication tchécoslovaque mis au point en 1937. D’un calibre de 76.5mm, il ne fût produit qu’à quatre-vingt seize exemplaires avant la disparition de la Tchécoslovaquie.

Les allemands capturèrent la majorité des pièces, les slovaques en récupérant un exemplaire au moment de leur déclaration d’indépendance. Ce canon fût surtout utilisé pour l’entrainement et la propagande mais par un begaiement dont l’histoire est friande ce canon allait servir sous les couleurs slovaques avec la livraison de pièces ayant brièvement servies dans les unités allemandes.

Comme nous l’avons vu plus haut l’unique régiment antiaérien médian de la Slovenska Armada devait disposer de trois groupes à trois batteries de quatre pièces soit trente-six canons en ligne. Or seulement vingt-neuf pièces étaient disponibles ce qui laissait un déficit de sept canons.

En septembre 1948 le 8.35cm PL kanon vz.22 étant clairement dépassé, Bratislava demande la livraison de canons de 88mm plus modernes. Berlin refuse mais propose de livrer des 8cm PL kanon vz.37 de seconde main ce que l’armée slovaque de mauvaise grace accepte.

Situation baroque le régiment disposait encore de douze canons de 83.5mm et de vingt-quatre canons de 76.5mm, situation qui perdura jusqu’à la fin de la guerre et si les canons de 83.5mm furent rapidement ferraillés, les 76.5mm furent brièvement conservés par l’armée tchécoslovaque.

Le 8cm Protiletadlovy vzor.37 était un canon antiaérien médian de conception et de fabrication tchécoslovaque pesant 3800kg en position de tir mais 5370kg en position de transport sur un affût à deux essieux.

Disposant d’un tube de 52.8 calibres (longueur du tube 4.040m), il pouvait tirer un obus de 14.58kg à une distance maximale de 11500m en tir antiaérien et de 16900m en tir sol-sol à raison de 10 à 15 coups par minute. L’équipe de pièce composée de 6 hommes pouvait pointer le canon en site de -1° à +85° et en azimut sur 360°

Autres canons antiaériens

Canon de 37mm Schneider modèle 1941

L’armée tchécoslovaque en exil disposait au sein de ses deux premières divisions d’infanterie d’un bataillon divisionnaire d’artillerie antiaérienne avec trente-six canons, douze canons de 37mm Schneider modèle 1941/49 et vingt-quatre canons de 25mm Hotchkiss modèle 1938/48, équipement qui ne variera pas jusqu’à la fin du conflit.

Canon de 25mm antiaérien Hotchkiss

23-Armée de terre Ligne Maginot (41)

Ordre de bataille de la ligne Maginot et des fortifications de Corse et de Tunisie

De septembre 1940 à l’été 1948, la Ligne Maginot ressemble à un géant assoupi, prêt à mordre et à griffer. Régulièrement et comme avant la guerre de Pologne, des exercices sont régulièrement menés (généralement une fois par mois voir une fois tous les quinze jours) pour améliorer le délai de réaction pour armer les ouvrages qui doivent couvrir la mobilisation générale d’une attaque surprise allemande.

Voilà pourquoi dès la mi-août 1948, le géant commence à s’étirer à s’éveiller. Les ouvrages retrouvent l’animation qu’était la leur durant la guerre de Pologne.

Nous sommes loin de la mobilisation générale mais dès le 22 août, le haut commandement estime possible de repousser une attaque surprise allemande entre les Ardennes et la frontière suisse sans parler d’une attaque italienne sur le front alpin.

Les tensions ne faisant que s’accroitre, de nouvelles classes de réservistes sont rappelés à partir du 27 août, des régiments d’infanterie et d’artillerie de forteresse sont réactivés pour pouvoir occuper les ouvrages.

Comme durant la guerre de pologne, les gardes frontaliers et les gardes mobiles frontaliers vont se livrer à des escarmouches en compagnie des corps francs des RIF, des escarmouches maintenues à un niveau suffisamment bas pour que les morts provoqués par des combats ne dégénèrent pas, pas maintenant en tout cas en un conflit ouvert.

Dès le 3 septembre 1948, les ouvrages de la ligne Maginot sont en ordre de bataille, près à repousser une attaque allemande et à couvrir les prémices de la mobilisation générale officiellement décrétée le 5 septembre 1948.

Comme de septembre 1939 à septembre 1940, des Secteurs Défensifs et les Secteurs Fortifiés deviennent des Division d’Infanterie de Forteresse (DIF) chargés d’une véritable mission de défense en soutien des Grandes Unités de combat.

Pour ce qui est des ouvrages de campagne, sans troupes attitrées, ils sont entretenus et gardés par des régiments de travailleurs qui par rapport à septembre 1939 sont devenus de quasi-régiments d’infanterie, aptes à mener des combats défensifs bien que la tenue de ses ouvrages est confiée aux troupes de campagne du secteur.

Secteur Fortifié des Flandres (SFF)

-221ème régiment de travailleurs à cinq compagnies de 200 hommes chargés de l’entretien et de la garde des ouvrages en attendant le déploiement des unités de campagne. Ce régiment ex-221ème régiment régional de travailleur à intégré les 9ème et 15ème compagnies de travailleurs espagnols ainsi que la 253ème compagnie française de travailleurs

-10ème et 11ème batteries du 161ème Régiment d’Artillerie de Position. La 10ème batterie reste équipée de canons de 75mm modèle 1897 alors que la 11ème à reçu des canons de 75mm TAZ modèle 1939.

Canon de 75mm TAZ modèle 1939

Canon de 75mm TAZ modèle 1939

-174ème bataillon de sapeurs mineurs

Secteur Fortifié de Lille

-16ème régiment de travailleurs

Secteur Fortifié de l’Escaut

-54ème régiment d’infanterie de forteresse

-17ème régiment de travailleurs

-1er groupe du 161ème RAP équipé de 16 canon de 75mm modèle 1897 en deux batteries et une batterie équipée de huit canons de 105L modèle 1913S, eux aussi montés sur un train de roulement moderne.

canon de 75mm modèle 1897 équipé de pneumatiques

canon de 75mm modèle 1897 équipé de pneumatiques

-1ère compagnie du 212ème bataillon de Sapeurs-Mineurs

101ème Division d’Infanterie de Forteresse

La 101ème DIF remplace le 12 septembre 1948 le Secteur Fortifié de Maubeuge, la mission de cette grande unité est de tenir le front telle une unité statique. Elle dispose des unités suivantes :

-84ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (84ème RIF)

-87ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (87ème RIF) réactivé le 1er septembre 1948 à partir du régiment précédent.

-1er bataillon de mitrailleurs devenu en septembre 1947, 1er régiment de mitrailleurs

-18ème régiment de travailleurs

-2ème groupe du 161ème RAP équipé de 16 canons de 75mm modèle 1897 (deux batteries) et 8 canons de 105mm modèle 1913S en une batterie. Les autres pièces restent stockées.

-226ème bataillon du génie de forteresse (1ère compagnie de sapeurs mineurs, 81ème et 82ème compagnies de transmission et le 21ème parc du génie).

102ème Division d’Infanterie de Forteresse (ex-Secteur Fortifié des Ardennes)

Comme pour la 101ème DIF, la 102ème DIF est chargée de tenir le terrain au profit des unités de campagne notamment les unités chargées de pénétrer en Belgique et au Luxembourg en cas d’agression allemande pour freiner voir stopper l’avance ennemie. Cette division dispose des unités suivantes :

-42ème demi-brigade de mitrailleurs coloniaux

-52ème demi-brigade de mitrailleurs coloniaux officiellement réactivée à la fin du mois d’août

-148ème régiment d’infanterie de forteresse

Canon de 155mm Saint Chamond modèle 1915

Canon de 155mm Saint Chamond modèle 1915

-160ème régiment d’artillerie de position : 2ème groupe avec les 4ème et 6ème batteries disposant de canons de 75mm modèle 1897 et 3ème groupe (7ème 8ème et 9ème batteries) équipées de canons de 155C Saint Chamond modèle 1915 et de canons de 155L modèle 1877.

-141ème bataillon de génie de forteresse avec une compagnie de sapeurs mineurs, les 81ème et 82ème compagnies de transmission et du 83ème détachement colombophile.

-227ème bataillon du génie de forteresse (1ère compagnie de sapeurs-mineurs, la 81ème compagnie de télégraphiste et la 82ème compagnie radio).

103ème division d’infanterie de forteresse (ex-Secteur Fortifié de Montmedy)

Cette division retrouve l’aspect qu’avait le SFM entre septembre 1939 et septembre 1940 avec les unités suivantes :

-132ème régiment d’infanterie de forteresse

-136ème régiment d’infanterie de forteresse

-147ème régiment d’infanterie de forteresse

-155ème régiment d’infanterie de forteresse

Maintenu en ligne après la démobilisation, le 169ème RAP est réorganisé en 1942 avec deux groupes, un premier groupe équipé d’une batterie de 155mm et deux batteries de 105mm et un deuxième groupe avec deux batteries d’ouvrages, une pour les forts de Verdun et un autre pour les casemates du SF Montmedy et une batterie de 105mm.

Canon de 47mm modèle 1937

Canon de 47mm modèle 1937

 

A la mobilisation d’août 1948, une batterie de douze canons de 47mm modèle 1937 est intégrée au régiment pour renforcer la défense antichar du secteur.

-211ème bataillon de sapeurs mineurs avec la 81ème compagnie télégraphiste et la 82ème compagnie radio

Secteur Fortifié de Crusnes

Ce secteur fortifié qui ne devient pas une division retrouve en septembre 1948 l’aspect qu’il avait connu durant la guerre de Pologne. Il aligne donc les unités suivantes :

-128ème régiment d’infanterie de forteresse réactivé dès le 21 août 1948

-139ème régiment d’infanterie de forteresse réactivé le 30 août 1948

-149ème régiment d’infanterie de forteresse

-46ème régiment d’artillerie mobile de forteresse (46ème RAMF) disposant de deux groupes de 75mm appuyant respectivement les 128ème et 139ème RIF et d’un groupe de 155C appuyant le 149ème RIF.

-152ème régiment d’artillerie de position disposant de deux batteries de 155C et deux batteries de 155mm modèle 1877

-142ème bataillon du génie de forteresse (deux compagnies de génie, 81ème compagnie télégraphiste, 82ème compagnie radio et 83ème détachement colombophile)

Secteur Fortifié de Thionville

Le Secteur Fortifié de Thionville dispose à la suite de la mobilisation d’août-septembre 1948 des unités suivantes :

-167ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (167ème RIF)

-168ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (168ème RIF)

-169ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (169ème RIF) mobilisé à partir du 168ème RIF comme en septembre 1939.

-151ème Régiment d’Artillerie de Position (151ème RAP) à cinq groupes répartis en deux groupes de 155L, deux pièces de 240, deux pièces de 220L, des batteries d’ouvrages et l’artillerie d’anciens forts allemands.

-70ème Régiment d’Artillerie Mobile de Forteresse (70ème RAMF) avec deux groupes de 75mm (ayant appartenu de septembre 1940 à août 1948 au 151ème RAP) et un groupe de 155C

-203ème bataillon du génie de forteresse qui dispose de deux compagnies de génie (1ère et 2ème), la 81ème compagnie télégraphiste et la 82ème compagnie radio.

23-Armée de terre ligne Maginot (40)

Corse

-Pour la défense des plages, on trouve un point fortifié autour de Porto-Vecchio avec deux casemates d’artillerie (L’Aréna et Saint Cyprien) dont les feux se recoupent pour défendre la rade et deux casemates d’infanterie pour défendre les plages, l’un étant implanté à Georges-Ville et l’autre à Ziglione.

-Une casemate d’infanterie isolée interdisant la baie de Santa-Giulia

-Un point fortifié interdisant le Golfe de Santa-Manza avec une casemate d’artillerie à Santa-Manza appuyant les casemates de Rondinara, Capo Bianco Nord et Capo Bianco Sud

-Un point fortifié défendant la plage de Ventilegne et la route Sartène-Bonifacio avec une casemate d’infanterie à Ventilegne et un autre à Catarello.

Casemate de Spinella près de Bonifaccio

Casemate de Spinella près de Bonifaccio

-Pour la défense du front de terre de Bonifacio est organisé un barrage de route entre Porto-Vecchio et Bonifaccio, barrage s’appuyant sur les fortifications de Ventilègne et de Santa-Manza ainsi que sur deux casemates d’infanterie (Spinella est et ouest)

-Pour la défense de Pertusato, on trouve un point fortifié sur le plateau du même nom avec deux casemates d’infanterie (Pertusato I et V), cinq abris (Pertusato II III IV VI et VII) et deux batteries côtières disposant de quatre canons de 138mm modèle 1893 et six canons de 164mm, l’ensemble ayant été construit en 1928.

-Durant la guerre de Pologne et jusqu’à la démobilisation de l’été/automne 1940, sont construits d’autres ouvrages pour compléter le dispositif de défense de la Corse.

Le nord de l’île jusque là négligé voit la construit de deux casemates doubles sur les plages de Saint Florent et de l’Arinella près de Bastia plus deux petits blockhaus.

La plateau de Corbo au sud est également mis en état de défense. C’est ainsi qu’entre les casemates de Spinella et de Catarello, trente-cinq créneaux pour arme automatique et quinze abris enterrés sont réalisés, le tout étant baptisé «Ligne Mollard» du nom du commandant supérieur de la défense de l’île.

La construction de la base aérienne de Solenzara sur la plaine orientale entraine également la construction par la CEZF d’ouvrages destinés à protéger ce véritable porte-avions pointé directement sur l’Italie.

L’entrée terrestre de la base est protégée par deux casemates type STG avec deux créneaux, un créneau équipé d’un jumelage de mitrailleuses de 7.5mm et un créneau combinant un canon antichar de 47mm et une mitrailleuse de 7.5mm.

La défense depuis la plage est assurée par six petits casemates armés d’un jumelage de mitrailleuses de 7.5mm.

Tunisie

Si depuis le début, la défense des côtes tunisiennes à été prise en compte, ce n’est pas le cas des défenses terrestres qui vont rester longtemps, très longtemps négligées. Il faut en effet attendre 1928 pour qu’un programme défensif soit lancé avec quatre points :

-Organisation défensive de Bizerte

-Organisation antiaérienne de Tunis

-Organisation défensive du Sud-Tunisien

-Organisation de barrages défensifs

La priorité est donné à Bizerte dont l’emplacement stratégique en fait une cible naturelle pour les italiens qui pourraient être tentés d’y mener un raid amphibie pour s’emparer ou au moins neutraliser la base, opération qui rappelerait les «descentes» du temps de la marine à voile.

Secteur Fortifié de Bizerte : organisation et équipement

Position de Remel-Menzel-Djemil

Cette position couvre l’isthme séparant le lac de Bizerte et la mer à l’est de la ville de Bizerte. Elle dispose pour cela des constructions suivantes :

-Quatre blockhaus armés de deux mitrailleuses

-Trois blockhaus armés de deux fusils-mitrailleurs

-Un observatoire

-Trois abris

-Les deux points forts de cette position sont representés par les blockhaus de Zarzouna et de Reme qui disposent de trois mitrailleuses dont une sous coupole pour le tir frontal et de deux FM.

-Entre 1944 et 1948, la MOM réalisé quatre blockhaus plus spécifiquement orientés antichars avec un créneau muni d’un canon de 47mm modèle 1937, un créneau disposant de deux mitrailleuses et une cloche GFM.

Canon de 47mm modèle 1937

Canon de 47mm modèle 1937 utilisé également sous casemate pour la défense antichar

Position de l’Oued Gareck

Cette position défend l’accès oriental à Ferryville et dispose pour cela des ouvrages suivants :

-Sept blockhaus armés de deux mitrailleuses

-Un blockhaus armé d’une mitrailleuse et d’un fusil-mitrailleur

-En 1944, deux blockhaus antichars semblables à ceux décrits plus hauts sont construits.

Position de Metline-Zebib

Cette position est situé sur le cap Zebib couvre à l’est la position de Remel-Menzel-Djemil avec pour cela sept blockhaus, cinq étant armés de deux mitrailleuses, un étant armé d’une mitrailleuse et d’un FM et le dernier étant muni de deux mitrailleuses et d’un FM.

On trouve également un poste de commandement, un observatoire mais surtout le blockhaus de Béni-Ata disposant de cinq mitrailleuses dont une sous coupole pour le tir frontal.

En 1945, trois blockhaus antichars (un créneau AC/47, un créneau JM à deux mitrailleuses et une cloche GFM) sont construits

Place de Bizerte

Sous-secteur Est

Le môle de résistance du Djebel Hakima-Djerissa situé à trois kilomètres au NE d’El Atia dispose de cinq blockhaus armés de deux mitrailleuses, quatre blockhaus armés de trois FM, trois blockhaus disposant d’une unique mitrailleuse, trois postes de commandement et deux observatoires.

Le môle de résistance du Djebel Touiba-Kechabta dispose de cinq blockhaus armés de deux mitrailleuses dont deux équipés d’un observatoire ainsi que deux postes de commandement.

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

-Quatre blockhaus antichars (un créneau AC/47, un créneau JM à deux mitrailleuses et une cloche GFM) sont construits entre 1944 et 1946, deux au niveau du mole et deux au niveau du village d’El Alia.

Sous-secteur Ouest

Le môle de résistance du Djebel Soumeur et de l’oued Damous est composé d’un blockhaus armé de quatre mitrailleuses, de trois blockhaus disposant de deux mitrailleuses et de deux FM, trois disposant de deux mitrailleuses et d’un fusil-mitrailleur, de deux blockhaus disposant d’une mitrailleuse sous coupole de tir frontal, un poste de commandement et un observatoire.

Les deux gros morceaux sont cependant les ouvrages de Sidi Salem et de Bir Kerba armés pour le premier de trois mitrailleuses (dont une en coupole de tir frontal) et d’un FM et le second de trois mitrailleuses (dont une en coupole de tir frontal) et de deux FM.

Le Mole de Cheniti-Ouitina est réalisé seulement en 1946 avec trois blockhaus disposant de deux mitrailleuses et d’un FM et un blockhaus antichar (un créneau AC/47, un créneau JM à deux mitrailleuses et une cloche GFM)

Sous-secteur Sud :

Le mole de Dekounia-Berna est construit seulement en 1945 avec quatre blockhaus disposant de deux mitrailleuses et d’un FM et un blockhaus antichar (un créneau AC/47, un créneau JM à deux mitrailleuses et une cloche GFM).

Les barrages défensifs

Le projet approuvé en janvier 1931 et se limite au stockage du matériel destiné à la réalisation de défenses pour barrer la route de Bizerte à des forces ennemies ayant débarqué dans le Golfe de Tunis et pour barrer la route de Tunis à des forces ayant débarqué dans le golfe d’Hammamet.

Golfe de Tunis-Sousse

sous-secteur de Tunis : Neuf points d’appui sont construits pour protéger Tunis, points d’appui armés de canons antichars de 25 et de 47mm ainsi que de mitrailleuses :

PA 1 et 2 : un canon de 47mm et un groupe de mitrailleuses

PA 4 : un canon de 47mm et deux groupes de mitrailleuses

PA 6 : deux canons de 47mm et un groupe de mitrailleuses

PA7 et PA 8: deux canons de 47mm et deux groupes de mitrailleuses

PA 9 : deux canons de 47mm et trois groupes de mitrailleuses

PA 5 : un canon de 25mm et un groupe de mitrailleuses

PA 3 : deux groupes de mitrailleuses

sous-secteur d’Hammamet : cinq points d’appuis armés de groupes de mitrailleuses ainsi que quatre groupes équipés chacun d’un canon de 75mm, canons mis en oeuvre par la 2ème batterie du 162ème régiment d’artillerie d’Afrique (162ème RAA)

sous-secteur de Sousse : cinq points d’appui équipés de mitrailleuses et une section équipée de deux canons de 75mm (2ème batterie 162ème RAA)

La défense de Sfax

Elle est assurée par huit points d’appui équipés de groupes de mitrailleuses et par des positions d’artillerie, des canons de 75mm de la 3ème batterie du 162ème RAA et par la batterie mobile de marine équipée de Schneider 155L.

La défense de Gabès et la ligne Mareth

Défense de Gabès

Elle est assurée par une ceinture fortifiée entourée la ville avec dix blockhaus équipés de mitrailleuses (un créneau JM et une cloche GFM), un observatoire et ultérieurement, quatre blockhaus destinés à la lutte antichar avec un créneau AC 47, un créneau JM et une cloche GFM.

La ligne Mareth

La Ligne Mareth n’à qu’à une apparence lointaine avec la ligne Maginot. On dénombre deux lignes avec une Ligne Principale de Résistance (LPR) disposant d’ouvrages numérotés P1 à P28 et une Ligne d’arrêt disposant d’ouvrages numérotés A1 à A20 avec un A12bis.

L’ensemble représente 45 blockhaus d’infanterie (quarante dans la plaine et cinq dans la partie montagneuse), 28 postes de commandement (vingt-six dans la plaine et deux en montagne) et huit casemates à canon. L’armement antichar est assuré par des canons de 75mm ou de 47mm de marine soit sous des emplacements bétonnés (27) ou dans des emplacements à ciel ouvert.

Les points d’appui disposent de deux types d’équipement avec d’abord le matériel de position avec des fusils-mitrailleurs modèle 1924 modifié 29, la mitrailleuse Hotchkiss de 8mm modèle 1914, le canon de 47mm de marine modèle 1885 ou 1902, le canon de 47mm modèle 1937, le canon de 75mm modèle 1897, le canon de 80mm modèle 1877, le canon de 90M modèle 1916 et le canon de 75mm sous tourelle C2 et ensuite le matériel mobile à savoir des canons de 25mm antichar modèle 1934, le canon de 37TR modèle 1916 et le 47mm modèle 1937.

23-Armée de terre Ligne Maginot (8)

La démobilisation et ses suites : situation des unités de la ligne Maginot en septembre 1941

Comme nous l’avons vu plus haut, ce n’est qu’à partir de l’été 1940 et surtout de l’automne 1940 que la démobilisation commence à atteindre une certaine ampleur. La Ligne Maginot et ses dépendances corses et tunisiennes n’échappent pas à la règle.

Ainsi en septembre 1941, le dispositif opérationnel de défense des frontières affiche le visage suivant, un visage qui n’évoluera qu’à la marge jusqu’à la deuxième mobilisation générale celle de septembre 1948.

Nord-Est

Le Secteur Fortifié des Flandres (SFF) dispose d’un seul régiment de travailleurs, le 221ème RT (ex-221ème RRT) chargé d’entretenir les fortifications de campagne qui doivent être armés par des troupes de campagne de passage, le projet de transformer un RRT en RIF n’ayant pas aboutit.

canon de 75mm modèle 1897 équipé de pneumatiques

canon de 75mm modèle 1897 équipé de pneumatiques

Ce secteur dispose également d’unités d’artillerie (10ème et 11ème batteries du I/161ème RAP équipés de canons de 75mm modèle 1897 désormais montés sur pneumatiques), de génie (174ème bataillon de sapeurs mineurs), de transmissions et de travailleurs (éléments du 101ème détachement de destruction des transmissions, les 9ème et 15ème compagnies de travailleurs espagnols ainsi que la 253ème compagnie française de travailleurs).

-Après de laborieuses négociations, les britanniques acceptent de maintenir sur le sol français la 1st Infantry Division qui à donc la charge du SF de Lille, bénéficiant de l’aide du 16ème régiment régional de travailleurs (16ème RRT) devenu en 1944, 16ème régiment de travailleurs, régiment chargé des travaux d’entretien et de consolidation des fortifications.

-Le Secteur Fortifié de l’Escaut dispose d’un régiment d’infanterie de forteresse, le 54ème RIF, un régiment de mobilisation qui va être pérennisé pour renforcer le SFE qui dispose également d’un régiment régional de travailleur, le 17ème RRT devenu 17ème régiment de travailleurs.

Canon de 120mm De Bange modèle 1878

Canon de 120mm De Bange modèle 1878

Ce secteur dispose également d’un groupe d’un régiment d’artillerie de position, le 1er groupe du 161ème RAP équipé à l’origine de 8 canons de 75mm modèle 1897, 8 canons de 120L modèle 1878, de 4 canons de 105L modèle 1913 et 8 canons de 155L modèle 1877.

Cet équipement hétéroclite est homogénéisé avec 16 canons de 75mm modèle 1897 en deux batteries et une batterie équipée de huit canons de 105L modèle 1913, eux aussi montés sur un train de roulement moderne.

Le SFE dispose également d’une unité du génie en l’occurrence la 1ère compagnie du 212ème bataillon de sapeurs-mineurs.

Le Secteur Fortifié de Maubeuge devenu la 101ème DIF en mars 1940 est une unité importante puisqu’elle aligne deux régiments d’infanterie de forteresse, les 84ème et 87ème RIF, deux régiments régionaux de travailleurs, les 18ème et 19ème RRT ainsi que le 1er bataillon de mitrailleurs.

La 101ème DIF est dissoute le 27 juillet 1940, ressuscitant le Secteur Fortifié de Maubeuge qui comme les autres secteurs réduit la voilure. Ainsi, il ne conserve qu’un régiment d’infanterie de forteresse, le 84ème RIF, le 87ème RIF étant dissous. Le 1er bataillon de mitrailleurs reste en ligne tout comme le 18ème régiment régional de travailleurs, devenu le 18ème régiment de travailleurs, le 19ème RRT étant dissous.

En ce qui concerne l’artillerie, seul est maintenu le 2ème groupe du 161ème RAP, groupe équipé de 16 canons de 75mm modèle 1897 (deux batteries) et une batterie de 8 canons de 105mm modèle 1913 (une batterie), les autres pièces étant précieusement stockées au cas où.

Le génie est présent avec quatre compagnies formant le 226ème bataillon (1ère compagnie de sapeurs mineurs, 81ème et 82ème compagnies de transmission et le 21ème parc du génie).

On trouve en 1939-40 dans l’ancienne emprise de la 9ème armée, le 41ème CAF (Corps d’Armée de Forteresse) et la 102ème DIF anciennement Secteur Défensif des Ardennes.

Ces deux entités fusionnent en septembre 1940 sous le nom de Secteur Fortifié des Ardennes qui dispose d’unités de soutien destinés à préparer la mobilisation des unités (parc d’artillerie n°41, 1ère compagnie de sapeurs mineurs du 141ème bataillon de génie de forteresse, ce dernier disposant également des 81ème et 82ème compagnies de transmission et du 83ème détachement colombophile) et comme vous allez voir ci-dessous d’unités de combat.

Le bras armée du SFArdennes est composé de la 42ème demi-brigade de mitrailleurs coloniaux (la 52ème DBMC est elle dissoute), du 148ème RIF (un régiment de mobilisation maintenu) du 160ème RAP et des unités du génie et de soutien (227ème bataillon du génie de forteresse avec la 1ère compagnie de sapeurs-mineurs, la 81ème compagnie de télégraphiste et la 82ème compagnie radio).

Le Secteur Fortifié de Montmédy dispose à la mobilisation de septembre 1939 de quatre régiments d’infanterie de forteresse, les 147ème 136ème 155ème et 132ème, du 4ème bataillon de mitrailleurs, d’un groupe d’artillerie de position (le I/169ème RAP équipé de deux batteries de 155L modèle 1918, une batterie de 120L de Bange et six batteries de canons de 105L modèle 1913), le 99ème Régiment d’Artillerie Mobile de Forteresse Hippomobile équipé de canons de 75mm modèle 1897 ainsi que des unités du génie et de soutien.

Le génie déploie le 211ème bataillon de sapeurs mineurs auquel sont rattachés la 81ème compagnie télégraphiste et la 82ème compagnie radio.

Le 155ème RIF un «vieux régiment de forteresse» est maintenu tout comme les 132ème et 147ème RIF, un régiment de mobilisation qui est pérennisé. Le 4ème bataillon de mitrailleurs est dissous mais le 1er groupe du 169ème RAP est maintenu

Maintenu en ligne après la démobilisation, le 169ème RAP est réorganisé en 1942 avec deux groupes, un premier groupe équipé d’une batterie de 155mm et deux batteries de 105mm et un deuxième groupe avec deux batteries d’ouvrages, une pour les forts de Verdun et un autre pour les casemates du SF Montmedy et une batterie de 105mm.

A la mobilisation d’août 1948, une batterie de douze canons de 47mm modèle 1937 est intégrée au régiment pour renforcer la défense antichar du secteur. Le 99ème RAMFH est lui dissous. La situation des unités du génie ne change pas.

Dans l’ancien secteur de la troisième armée on trouve le 42ème CAF, le SF de Thionville et le SF du Boulay. A l’issue de la démobilisation, la situation est la suivante :

Le SF de Crusnes (anciennement 42ème CAF) dispose à l’issue de la démobilisation du 149ème RIF (les deux autres régiments sont dissous) associé au seul 46ème RAMF, le 152ème RAP régiment de mobilisation étant mis en sommeil

On oublie pas les unités habituelles de génie, d’intendance et de transmission représentées notamment les 1ère et 2ème compagnie du 142ème bataillon du génie de forteresse, bataillon qui engerbe également la 81ème compagnie télégraphiste, la 82ème compagnie radio et le 83ème détachement colombophile.

Le Secteur Fortifié de Thionville dispose à l’issue de la démobilisation de deux régiments d’infanterie de forteresse, les 167ème et 169ème RIF, le premier étant un régiment d’active et le second un régiment de mobilisation pérennisé. Ils sont appuyés par le 151ème RAP resté seul régiment en activité dans le secteur, le 70ème RAMF ayant été dissous après avoir transféré ses deux groupes de 75mm au 151ème RAP.

Le génie déploie dans ce secteur le 203ème bataillon du génie de forteresse qui dispose de deux compagnies de génie (1ère et 2ème), la 81ème compagnie télégraphiste et la 82ème compagnie radio.

Le Secteur Fortifié du Boulay dispose à l’issue de la démobilisation de deux régiments d’infanterie de forteresse, les 162ème RIF et 160ème RIF associé au 23ème RAMF, seul régiment d’artillerie maintenu avec deux groupes de 75mm, un groupe de 155C, un groupe issu du 153ème RAP équipé de canons de 105 et de 155mm et mis en sommeil lors de cette démobilisation.

Le génie y déploie le 202ème bataillon du génie de forteresse qui prend sous son aile également une compagnie télégraphiste et une compagnie radio.
Le Secteur Fortifié de Faulquemont dispose en septembre 1940 de l’unique 146ème RIF, le 156ème RIF ayant été dissous et appuyé par deux régiments d’artillerie, les 163ème RAP et 39ème RAMF. Le génie dispose lui du 201ème bataillon de génie de forteresse qui prend sous son aile une compagnie télégraphiste et une compagnie radio.

Le SF de la Sarre dispose lui d’un régiment d’infanterie de forteresse, le 133ème RIF, d’un régiment de mitrailleurs d’infanterie de forteresse, le 69ème et d’un régiment de mitrailleurs d’infanterie coloniale, le 41ème RMIC.

Ils sont appuyés par le 166ème RAP qui compense l’absence dans ce secteur d’ouvrages d’artillerie.

Un temps le 49ème RAMRF aurait du être maintenu lui aussi mais il est finalement dissous tout comme le 5ème bataillon de mitrailleurs alors que le 208ème bataillon du génie de forteresse reste en position.

Le Secteur Fortifié de Rorbach maintient à l’issue de la démobilisation les deux RIF d’active du secteur en l’occurrence les 37ème et 153ème RIF, l’entretien et le renforcement des ouvrages étant assuré par la 7ème compagnie du 400ème régiment de pionniers.

Ces unités sont appuyés par le 59ème RAMF qui à été renforcé par le 1er groupe du défunt 150ème RAP (canons de 155L et de 145L) sans oublier les unités de génie et de soutien (207ème bataillon du génie de forteresse, une compagnie radio, une compagnie télégraphiste).

Après s’être un temps appelé 43ème CAF, le Secteur Fortifié des Vosges reprend à l’été 1940 sa dénomination initiale. Là aussi, le dispositif est retaillé avec comme unités présentes dans le secteur le 154ème RIF, la 5ème compagnie du 400ème régiment de pionniers, le 168ème RAP et le 143ème bataillon du génie de forteresse.

Le Secteur Fortifié d’Haguenau dispose à l’issue de la démobilisation de deux régiments d’infanterie de forteresse, le 22ème RIF (active) et le 68ème RIF, un régiment de mobilisation maintenu sous les drapeaux. Ces deux régiments sont appuyés par la 6ème compagnie du 400ème régiment de Pionniers. Ces trois unités d’infanterie sont appuyés par le 156ème RAP et par des unités du génie, de transmission et de soutien (notamment le 206ème bataillon du génie de forteresse).

Le Secteur Fortifié du Bas-Rhin (temporairement 103ème DIF) dispose à l’issue de la démobilisation des 70ème et 172ème RIF (le premier étant un régiment de mobilisation), du 155ème RAP et de diverses unités du génie, de transmissions et de soutien logistique.

Le Secteur Fortifié de Colmar (temporairement 104ème DIF) dispose en septembre 1941 d’un régiment d’infanterie de forteresse le 42ème RIF, du 1er groupe du 170ème RAP et des unités du génie notamment la 1ère compagnie du 229ème BGF.

Le Secteur Fortifié de Mulhouse (un temps 105ème DIF) aligne le 10ème RIF (un régiment créé lors de la mobilisation de septembre 1939 et maintenu après la démobilisation), le 2ème groupe du 159ème RAP ainsi que les unités du génie et de soutien comme la 1ère compagnie du 230ème bataillon de génie de forteresse.

Le Secteur Fortifié d’Altkirch dispose du 171ème RIF, des IIIème et IVème Groupe du 159ème RAP plus des unités du génie et de soutien comme la 1ère compagnie du 205ème bataillon du génie de forteresse.
Le Secteur Fortifié de Montbeliard dispose du 12ème RIF un régiment de mobilisation affecté durant la guerre de Pologne au Secteur Fortifié d’Altkirch puis transféré en Franche-Comté en remplacement de deux bataillons de chasseurs pyrénéens dissous. Ce régiment est appuyé par le VIIème groupe du 159ème RAP plus des unités du génie et de soutien.

La Région Fortifié de Belfort (un temps connue sous le nom de 44ème CAF) dispose du 371ème RI (un régiment d’infanterie classique) et des Vème et VIème groupes du 159ème RAP.

Le 45ème CAF qui couvrait le Jura est dissous sans être remplacé ce qui laisse dubitatif bien des observateurs. Cet impair sera corrigé seulement au printemps 1944 quand deux bataillons alpins de forteresse supplémentaires, les 81ème et 91ème seront créés pour couvrir le massif jurassien avec pour appui un groupe d’artillerie du 159ème RAP ainsi que des unités de génie et de soutien logisique.

22-Armée de terre : armement et matériel (100) ordre de bataille (34)

Indochine

Carte de l'Union Indochinoise

Carte de l’Union Indochinoise

Préambule : notre seule colonie d’Asie

C’est la France de Napoléon III qui entame la conquête de l’Indochine française avec tout d’abord la Cochinchine en 1862, le Cambodge en 1863, l’Annam et le Tonkin en 1884 avant d’être regroupé dans une Union indochinoise en 1887.

Si l’Algérie à marqué les consciences par son statut de colonie de peuplement, l’Indochine avait une place particulière dans l’Empire français. Colonie la plus peuplée avec 25 millions d’habitants, elle fascinait les métropolitains attirés par l’Asie et les mystères.

Longtemps, la défense à été négligée ou n’était pas une priorité pour la France qui avait déjà fort à faire avec la Métropole et l’Afrique du Nord.

Néanmoins alors que la décennie 1940 commence, la France décide de renforcer sérieusement la défense de son unique colonie d’Asie.

Paris ne se fait pas d’illusions : si le Japon veut l’indochine et ses richesses (riz, charbon, minerai d’acier, caoutchouc) elle l’aura néanmoins elle peut rendre cette digestion indigeste.

De plus, les troupes japonaises engagées dans le Tonkin, l’Annam et la Cochinchine ne seront pas engagées en Chine, aux Phillipines, en Malaisie et dans les Indes Néerlandaises.

Si le renforcement de la marine est spectaculaire (nouvelle base navale, arrivée d’un croiseur lourd, d’un croiseur léger et même d’un porte-avions) et que l’armée de l’air y déploie des chasseurs modernes (Dewoitine D-520), l’armée de terre n’est pas en reste.

Les Forces Françaises en Indochine (1) : situation en septembre 1939

Au niveau de l’infanterie, en septembre 1939, l’organisation est comparable à celle du Levant avec des divisions territoriales et des régiments indépendants.

Au Tonkin, la Division du même nom dispose de trois brigades, les 1ère, 2ème et 3ème brigades

On trouve également une Division baptisée «Division de Cochinchine-Cambodge» et une Division baptisée «Division d’Annam-Laos».

On trouve également des unités indépendantes avec pas moins de douze régiments d’infanterie indépendants :

-9ème régiment d’infanterie coloniale (9ème RIC)

-11ème régiment d’infanterie coloniale (11ème RIC)

-10ème régiment mixte d’infanterie coloniale (10ème RMIC)

-19ème régiment mixte d’infanterie coloniale (19ème RMIC)

-1er régiment de tirailleurs tonkinois (1er RTTon)

-2ème régiment de tirailleurs tonkinois (2ème RTTon)

-3ème régiment de tirailleurs tonkinois (3ème RTTon)

-4ème régiment de tirailleurs tonkinois (4ème RTTon)

-1er régiment de tirailleurs annamites (1er RTAn)

-1er régiment de tirailleurs cambodgiens (1er RTC)

-5ème régiment étranger d’infanterie (5ème REI)

-4ème régiment de tirailleurs montagnards (4ème RTMon)

-En Chine, on trouve le 16ème régiment d’infanterie coloniale ainsi que les 103ème 104ème et 108ème bataillons de marche d’infanterie coloniale.

En ce qui concerne les chars et la cavalerie, on ne trouve en Indochine en septembre 1939 que des unités éparses avec un escadron d’automitrailleuses à Hanoï et un peloton stationné à Saïgon, peloton qui deviendra escadron ultérieurement.

On trouve également des détachements de chars équipés de Renault FT (une compagnie à Hanoï, une à Saïgon, un détachement motorisé en Cochinchine plus en Chine deux sections déployés à Tien-Tsin et une compagnie à Shanghaï.

Dans le domaine de l’artillerie, on trouve les 4ème et 5ème régiments d’artillerie coloniaux (4ème et 5ème RAC) ainsi qu’un groupe d’artillerie mixte colonial stationné en Chine.

Les Forces Françaises en Indochine (2) : situation en septembre 1948

A partir de 1942, les Forces Françaises en Indochine commencent leur montée en puissance pour transformer l’Union Indochinoise en porc-épic indigeste pour les forces nippones.

-Au niveau de l’infanterie, on trouve six Divisions Légères d’Infanterie (D.L.I) et douze régiments d’indépendants.

Les sept Divisions Légères d’Infanterie sont créées à partir des Divisions territoriales en musclant les différentes brigades. Il s’agit de rendre ces unités plus souples pour pouvoir opérer seules en profitant d’un terrain souvent favorable à la défense.

Au delà d’une meilleure efficacité militaire, il y à également la propagande puisqu’en alignant des divisions au lieu de brigades, on donne à penser à l’adversaire que les forces qu’il à en face de lui sont nettement plus musclées qu’auparavant ce qui n’est que partiellement vrai.

C’est ainsi que la 1er brigade d’infanterie de la Division du Tonkin donne naissance à la 6ème D.L.I, que la 2ème brigade donne naissance à la 7ème D.L.I et que la 3ème brigade donne naissance à la 8ème D.L.I, ces trois divisions étant déployés dans le Tonkin pour couvrir notamment la conurbation Hanoï-Haïphong.

La 9ème D.L.I est issue de la Division Cochinchine-Cambodge est chargée de la défense du Cambodge, la 10ème DLI est issue de la même division mais est déployée en Cochinchine avec pour mission principale la défense de Saïgon.

La brigade d’Annam-Laos donne naissance aux 12ème et 13ème DLI chargées respectivement de la défense de l’Annam et du Laos.

Ces sept divisions sont organisées comme les autres D.L.I mais disposent elles de régiments d’infanterie légère (R.I.L), une appélation administrative peu glamour et rapidement remplacée dans les faits (mais non officialisée avant guerre) par le terme de voltigeurs ce qui nous donne des RV ou RVI pour régiments de voltigeurs d’Indochine.

Ces régiments sont organisés comme n’importe quel RI avec notamment trois bataillons de combat mais à la différence de la Métropole ou de l’Afrique, le troisième bataillon n’est ici activé qu’en temps de guerre avec de nouvelles recrues et des réservistes.

La 6ème D.L.I dispose du 1er et du 4ème R.I.L, la 7ème DL.I du 2ème et du 5ème R.I.L, la 8ème D.L.I du 3ème et du 6ème R.I.L, la 9ème D.L.I du 7ème et du 10ème R.I.L, la 10ème D.L.I du 8ème et du 11ème R.I.L, la 12ème D.L.I du 9ème et du 12ème R.I.L et enfin la 13ème D.L.I du 13ème et du 14ème R.I.L.

-Les régiments indépendants existant en 1939 le sont toujours en 1948. Dispersés sur tout le territoire de l’Union Indochinoise, ils assurent la défense locale et la tenue de postes destinés à mailler le territoire.

En dépit de réserves de certains officiers et responsables, les régiments sont déployés dans leurs régions de recrutement, les partisans de cette solution estimant non sans raison d’un régiment déployé dans sa région natale sera plus motivé au combat.

-Le 9ème Régiment d’Infanterie Coloniale est déployé à Saïgon. Sa mission est de défendre la ville contre une menace extérieure et intérieure.

-Le 11ème Régiment d’Infanterie Coloniale est déployé à Tourane

-Le 10ème Régiment Mixte d’Infanterie Coloniale est stationné à Haïphong

-Le 19ème Régiment Mixte d’Infanterie Coloniale est stationné à Hanoï. Sa mission est de défendre la ville contre une menace extérieure et intérieure.

-Le 5ème Régiment Etranger d’Infanterie est stationné à Hué

-Les 1er, 2ème, 3ème et 4ème régiments de tirailleurs tonkinois sont déployés dans le Tonkin, s’appuyant notamment sur les postes de la Ligne Doumer.
-Le 1er régiment de tirailleurs annamites est déployé à Hué

-Le 1er régiment de tirailleurs cambodgiens est déployé à Phnom Penh

-Le 4ème bataillon de tirailleurs montagnards est transformé en régiment à deux bataillons en 1944 sous le nom de 4ème régiment de tirailleurs montagnards. Il est stationné à Vientane au Laos

-En Chine, on trouve le 16ème régiment d’infanterie coloniale chargé d’assurer la protection de la légation, les bataillons de marche ayant été dissous pour renforcer d’autres unités. Ce régiment est stationné à Shanghaï.

En ce qui concerne les chars et la cavalerie, on ne trouve toujours en Indochine que des unités éparses avec un escadron d’automitrailleuses à Hanoï et un peloton stationné à Saïgon, peloton qui deviendra escadron ultérieurement.

Le 1er septembre 1945, le Groupement Mécanisé Colonial est créé à Hanoï. Ce groupement mécanisé colonial va être organisé selon un schéma qui va s’inspirer de celle de la 1ère D.L.C avec un état-major, un régiment de découverte, un régiment de combat, un régiment de dragons portés coloniaux, un régiment d’artillerie motorisée, des unités antichars et antiaériennes ainsi que des services.

Pour bien montrer la spécificité de cette unité, les régiments de cavalerie sont baptisés RCI pour Régiment de Cavalerie Indochinoise (R.C.I).

-Un état-major de division

-Le 1er RCI équipé de Panhard AMD-178 et de fusiliers motocyclistes

Automitrailleuse de Combat (AMC) modèle 1935S dit Somua S-35

Automitrailleuse de Combat (AMC) modèle 1935S dit Somua S-35

-Le 2ème RCI équipé de Somua S-35 avec pas moins de quatre escadrons à cinq pelotons de six véhicules soit un total de 120 chars

-Le 1er régiment de dragons portés coloniaux (1er RDPC) avec trois bataillons dont un de mobilisation

-Le 79ème régiment d’artillerie tout-terrain tractée équipé de canons de 75mm TAZ modèle 1939 et d’obusiers de 105C modèle 1935B, tous remorqués.

Canon de 47mm modèle 1937

Canon antichar de 47mm modèle 1937

-Une batterie antichar divisionnaire équipé de canons de 47mm modèle 1937 remorqués par tracteurs

-Une batterie antiaérienne divisionnaire équipé de canons de 25mm modèle 1939 remorqués par camions

-Un bataillon du génie à trois compagnies

-Une compagnie radio

-Un escadron de réparations divisionnaire

-Une compagnie de transport automobile

-Un groupe sanitaire divisionnaire
A la déclaration de guerre de septembre 1948, le GMC est rebaptisé 2ème Division Légère de Cavalerie.

Sa mission est de mener d’inlassables combats retardateurs contre les japonais moins bien équipées en matériel blindé. Il s’agit de profiter au maximum du terrain, de manoeuvrer, d’user l’infanterie nippone, de l’obliger à avancer prudement de peur d’être tournée et d’être isolée en petits groupes qui certes se batteront avec fanatisme jusqu’à la mort mais ne présenteront guère plus une menace militaire.

Les compagnies de chars déployées en Indochine sont rééquipés de Renault R-35 en 1947 pour ainsi renforcer le GMC. A noter que les Renault FT déployés en Chine restent en service.

En ce qui concerne l’artillerie, nous trouvons toujours les 4ème et 5ème Régiments d’Artillerie Coloniale alors que le groupe d’artillerie mixte coloniale à été dissous en 1944 et son personnel envoyé au sein des 4ème et 5ème RAC pour les renforcer et en conséquence faciliter la mise sur pied des nouveaux RAC par un jeu de vases communiquants.

Le 4ème RAC intègre la 6ème Division Légère d’Infanterie et le 5ème RAC intègre la 7ème Division Légère d’Infanterie.

Cinq nouveaux régiments d’artillerie coloniaux sont créés pour équiper les nouvelles DLI :

-Le 6ème régiment d’artillerie coloniale intégré à la 8ème Division Légère d’Infanterie

-Le 7ème régiment d’artillerie coloniale intégré à la 9ème Division Légère d’Infanterie

– Le 8ème régiment d’artillerie coloniale intégré à la 10ème Division Légère d’Infanterie

-Le 9ème régiment d’artillerie coloniale intégré à la 11ème Division Légère d’Infanterie

-Le 10ème régiment d’artillerie coloniale intégré à la 12ème Division Légère d’Infanterie

-Le 11ème régiment d’artillerie coloniale intégré à la 13ème Division Légère d’Infanterie

En ce qui concerne le génie, chaque DLI dispose d’un bataillon du génie, le 58ème bataillon du génie pour la 6ème DLI, le 59ème BG pour la 7ème DLI, le 60ème BG pour la 8ème DLI, le 61ème BG pour la 9ème DLI, le 62ème BG pour la 10ème DLI, 64ème pour la 12ème DLI et le 65ème pour la 13ème DLI.

22-Armée de terre : armement et matériel (44)

Lorraine modèle 1939 TCC

Le Lorraine modèle 39 TCC associe un VBCP Lorraine modèle 1939 (ci-dessus) et un canon antichar de 47mm (ci-dessous)

Le Lorraine modèle 39 TCC associe un VBCP Lorraine modèle 1939 (ci-dessus) et un canon antichar de 47mm (ci-dessous)

Canon de 47mm modèle 1937

Si la DLM pouvait se contenter d’un chasseur de chars à roues, l’arme des chars de l’infanterie préférait un chasseur de chars chenillé.

D’où le lancement au printemps 1940 d’une étude pour un chasseur de chars chenillé avec le chassis du ravitailleur Lorraine 37L sur lequel serait installé un canon de 47mm modèle 1937 tirant en retraite.

Un deuxième prototype avec un canon tirant en chasse est présenté en juin 1940, testé intensivement mais comme pour le Laffly, il n’est pas adopté immédiatement.

Il faut attendre l’arrivée du général Villeneuve pour relancer le projet en septembre 1942 pour équiper les groupes (futurs escadrons) antichars portés des quatre divisions cuirassés, groupes/escadrons organisés de la même façon que les EAP des DLM, le terme peloton étant remplacé par le terme section jusqu’à la création de l’Arme Blindée Cavalerie qui unifie les dénominations.

Deux nouveaux prototypes tirant en retraite sont construits sur le chassis Lorraine 39L. Le pilote et un radio-mitrailleur sont installés tout à l’avant, le moteur les séparant de l’espace de combat avec le canon de 47mm sous bouclier, canon servit par un chef de pièce, un tireur, un pointeur et un pourvoyeur, les munitions stockés latéralement donnant 36 coups au canon.

Présentés en mars 1943, ils sont testés jusqu’en juin 1943 quand il est adopté sous le nom de Lorraine 39L TCC.

Il va être commandé en juillet 1943 pour équiper quatre escadrons antichars portés des 1ère et 3ème DC soit un total de 48 chasseurs de chars produits à raison de six exemplaires par mois qui sont tous livrés entre octobre 1943 et mai 1944.

Le 17ème EAP (1ère DC) est équipé en octobre et novembre 1943, le 21ème EAP (3ème DC) est équipé en décembre 1943 et janvier 1944, le 19ème EAP (1ère DC) est équipé en février et mars 1944 et enfin le 23ème EAP (3ème DC) est équipé en avril et mai 1944.

La production se poursuit pour constituer un volant de réserve de 50% soit 24 chasseurs de chars produits entre juin et décembre 1944, date à laquelle la production de cette version cesse.

La création de la 5ème DC en septembre 1947 entraine la reprise de la production pour équiper les 25ème et 27ème EAP soit vingt-quatre chasseurs de chars livrés entre novembre 1947 et février 1948.

Des essais pour un véhicule plus puissant sont menés durant toute cette période dont un étonnant chasseur de chars à deux canons de 47mm tirant en retraite pour augmenter la puissance et un chasseur de chars à canon de 75mm tirant lui aussi en retraite.

Ce modèle est jugé prometteur. Deux prototypes sont officiellement commandés en juin 1947 et livrés au mois de septembre.

Les tests intensifs sont concluants et une production limitée est lancée en janvier 1948 pour équiper deux escadrons antichars portés de réserve soit vingt-quatre véhicules produits entre février et août 1948 plus quelques véhicules de réserve.

Quand éclate le second conflit mondial, le Lorraine 39L TCC est en service à soixante-douze exemplaires en ligne plus trente-six en réserve soit cent-huit auxquels s’ajoutent vingt-quatre 39L TCC-75 soit un total de cent-trente-deux exemplaires.

Caractéristiques Techniques du Lorraine modèle 1939 TCC

Poids en ordre de combat : 5980kg

Dimensions : longueur 4.50m largeur 2.03m hauteur 1.74m

Motorisation : Delahaye 6 cylindres délivrant 95ch à 2800 tours/minute

Performances : vitesse maximale 40 km/h vitesse en tout terrain 20 km/h Autonomie 160km

Blindage : 15mm maximum

Armement : un canon de 47mm semi-automatique modèle 1937 alimenté à 36 coups et une mitrailleuse MAC-36 (utilisable à terre) alimentée à 3000 cartouches

Equipage : un mécanicien-pilote, un radio-mitrailleur, un chef de pièce, un tireur, un pointeur et un pourvoyeur soit six hommes

Renault 40R TCC

Ce chasseur de chars est le cousin du Lorraine 39L. Pour satisfaire les besoins colossaux des chasseurs portés, l’état-major avait décidé d’équiper une partie des bataillons de chasseurs portés d’un véhicule différent du Lorraine 39L en l’occurence les BCP des 2ème et 4ème DC.

Logiquement, les groupes/escadrons antichars portés de ces division vont recevoir un chasseur de chars basé sur ce chassis dérivé du Renault DAE.

Les prototypes sont commandés le 25 octobre 1942 et livrés en janvier 1943 pour des tests qui s’achève en mars date de son adoption sous le nom de Renault 40R TCC.

La production est lancée en avril pour 48 chasseurs de chars livrés à canon de 47mm en retraite, véhicules livrés entre mai 1943 et mars 1944 pour équiper les 18ème et 20ème EAP (2ème DC) ainsi que 22ème et 24ème EAP (4ème DC)

La production se poursuit à petite cadence pour fournir un volant de réserve équivalent à la moitié du parc en ligne soit vingt-quatre chasseurs de chars produits entre avril et octobre 1944 date à laquelle la production du Renault 40R TCC est stoppée.

Elle reprend en juin 1947 pour équiper les 26ème et 28ème EAP de la 6ème Division Cuirassée officiellement créée en septembre 1947. Le 26ème EAP est équipé en septembre 1947 et le 28ème escadron antichar portée en octobre 1947. Douze autres véhicules sont produits pour former un EAP de réserve.

La production est alors définitivement stoppée au profit d’une variante à canon de 75mm semblable au Lorraine 39L TCC-75. Cette variante baptisée Renault 40R TCC-75 est produite à vingt-quatre exemplaires qui rejoignent le stock de réserve.

Quand éclate le second conflit mondial, le Renault 40R TCC est en service à soixante-douze exemplaires en ligne plus trente-six en réserve soit cent-huit auxquels s’ajoutent vingt-quatre 40R TCC-75 soit un total de cent-trente-deux exemplaires.

Voiture spéciale modèle 207

Cette voiture spéciale est une version de l’AMD Panhard officiellement appelée voiture spéciale modèle 178 équipée d’un canon de 47mm puissant SA modèle 1937. Quatre prototypes sont construits à l’automne 1940, testés mais sans que la production en série soit lancée, une AMD réarmée à canon de 47mm étant jugée suffisante.

22-Armée de terre : armement et matériel (43)

Laffly W15 TCC
Le chasseur de chars

C’est au début des années trente que le concept du chasseur de chars émerge en France au travers notamment du programme P lancé le 9 janvier 1931 et qui prévoyait initialement un canon de 25mm monté sur trépied installé sur une chenillette pour le tir depuis la terre et depuis le véhicule.

Ce projet évolue vers un véritable «automoteur antichar» sous l’impulsion de l’artillerie qui lui donne un canon antichar de 37mm (futur canon de forteresse modèle 1934), envisageant de se doter de plusieurs batteries mais le véhicule Renault VE étant mécaniquement déficient, rien ne ressort de ce programme qui avait déjà évolué avec l’abandon du 37 au profit du 47mm, futur calibre standard de la lutte antichar avec les remarquables modèle 1937 et 1939.

Abandonnée par l’artillerie, cette idée du chasseur de chars va être reprise par les armes de mêlée, la cavalerie et les chars de l’infanterie, intéressés à l’idée de posséder une arme antichar mobile pour frapper vite et fort.

Au printemps 1940, ce besoin aurait pu être satisfait par deux véhicules, la chenillette Lorraine 37L et le véhicule tout-chemin Laffly W 15 T sur lequel serait installé un canon de 47mm modèle 1937 capable de détruire tous les chars allemands de l’époque.

Ce projet est enterré par le général Gamelin l’estimant superflu et mal adapté, le chenillé comme le véhicule à roues  étant trop peu protégé, impossible à camoufler avec un champ de tir trop étroit.

Il semblait alors dit que le chasseur de chars n’allait jamais se faire une place dans les rangs de l’armée de terre mais c’était sans compter avec le général Villeneuve et son obsession de la mécanisation, du toujours plus vite……. .

L’idée qu’il défend alors est de renforcer la protection antichar des chasseurs et des dragons portés, de leur offrir une artillerie antichar plus mobile que les pièces remorquées dont il disposait alors.

Pleinement intégrés aux brigades blindées et aux brigades légères mécaniques, ils permettaient aux dragons notamment en phase défensive de s’accrocher durablement au terrain, de tendre de véritables embuscades antichars.

C’est ainsi que le projet enterré au printemps 1940 par le général Maurice Gamelin est relancé en septembre 1942 par le général Pierre de Villeneuve.

Si le Laffly  W 15 T est toujours de la partie, le Lorraine 37L cède la place au chassis Lorraine 39L et au chassis Renault DAJ-1 (aussi connu sous le nom de VBCP-40), le premier devant équiper les DLM, les deux autres les DC.

Suite au modèle introduit par la 6ème DLM (mars 1943), les DLM et les DC sont réorganisées en deux brigades de combat identiques, pouvant opérer séparément. Chaque brigade devait disposer d’un escadron antichar porté

L’escadron antichar porté est organisé en un peloton de commandement, trois pelotons de quatre chasseurs accompagnés  de deux ravitailleurs, deux motos de liaison et un camion) et un peloton de fusiliers-voltigeurs.

Unités équipées du Laffly W 15 TCC

Les deux prototypes du Laffly W 15 T présentés au printemps 1940 ayant été jugés trop gros, la firme d’Asnières reprend son projet en proposant un véhicule où le canon installé tirant vers l’arrière est protégé avec un large bouclier amovible avec des ridelles abattables.

Ces deux prototypes sont testés intensivement entre juin et octobre 1943, la production étant lancée aussitôt pour équiper les  vingt escadrons antichars portés répartis au sein des douze brigades légères mécaniques des six Divisions Légères Mécaniques.

Le 1er escadron antichar porté reçoit ses véhicules en janvier 1944 suivit en février du 2ème EAP, tous deux intégrés à la 1ère DLM.

Les 3ème et 4ème escadrons antichars portés de la 2ème DLM reçoivent leurs véhicules en mars et avril 1944

Les 5ème et 6ème escadrons antichars portés de la 3ème DLM reçoivent leurs véhicules en mai et juin 1944. Ils sont suivis en septembre et en octobre par les 7ème et 8ème EAP de la 4ème DLM.

Les 9ème et 10ème EAP de la 5ème DLM reçoivent leurs véhicules en novembre et décembre 1944 suivis en janvier et février 1945 par les 11ème et 12ème EAP, les escadrons antichars portés de la 6ème DLM.

A cette date, un total de 144 Laffly W 15 TCC sont sortis des chaines de production. La production continue à cadence réduite pour former un parc de réserve de soixante-véhicules qui sont livrés entre mars 1945 et mai 1946 date à laquelle la production est stoppée.

Elle reprend en septembre 1947 pour équiper les 7ème et 8ème DLM. Les 13ème et 14ème escadrons antichars portés de la 7ème DLM reçoivent leurs véhicules en novembre et décembre 1947 suivis en janvier et février 1948 des 15ème et 16ème EAP de la 8ème DLM.

Le nombre de véhicules en ligne est donc porté à 192 auxquels s’ajoutent 96 véhicules de réserve soit un total de 288 véhicules quand la production est stoppée en mai 1948.
Caractéristiques Techniques du Laffly W 15 TCC

Poids en ordre de combat : 4750kg

Dimensions : longueur 5.40m largeur 1.90m hauteur 1.80m

Motorisation :

Vitesse maximale 48 km/h

Blindage : nc

Armement : un canon de 47mm modèle 1937 en plate-forme à l’arrière avec 32 coups (obus perforants et quelques obus explosifs pour l’infanterie) et une mitrailleuse de 7.5mm MAC-36 pouvant être utilisée à terre

Equipage : quatre hommes : chauffeur, observateur, maitre-pointeur et sous-officier chef de pièce

Laffly W 17 TCC

Le canon de 47mm pouvant devenir limité pour la lutte antichar, l’état-major demande à Laffly de développer le concept du chasseur de chars sur roues avec un canon de 75mm. Le chassis W 15 se révélant limité, la firme d’Asnières sur Seine décide d’utiliser son nouveau W 17, un 6X6 plus robuste.

Deux prototypes sont commandés à l’automne 1947 et livrés aux services officiels au printemps 1948 pour des essais complets qui se révèlent prometteurs mais la production en série n’est pas lancée immédiatement.

Il faudra attendre la guerre pour que les premiers W 17 TCC à canon de 75mm sortent des chaines, prêts à rééquiper après engagement les EAP des DLM.

Par rapport au W 15 TCC, le W 17 est plus gros et plus lourd mais surtout le canon de 75mm TAZ modèle 1939  (adapté au tir depuis un véhicule) peut tirer sur 270° ce qui lui offre une plus grande souplesse d’emploi, son rôle de chasseur de chars pouvant être remplacé par celui de pièce d’artillerie mobile.

22-Armée de terre : armement et matériel (22)

Canon de 37mm modèle 1934

Canon de 37mm modèle 1934

Canon de 37mm modèle 1934

Ce canon antichar à été mis au point pour la ligne Maginot ce qui explique peut être un calibre hétérodoxe pour la lutte antichar confiée au duo 25/47mm même si l’existence de canons de 37mm issus du premier conflit mondial (char FT et canon de tranchée TR 16) rend moins étrange la présence d’un canon de ce calibre sur la ligne Maginot, canon encore en service en septembre 1948 en dépit d’une incapacité à détruire les chars allemands les plus lourds.

Ce canon de 47 calibres tirait des obus de 0.9kg (boulets modèle 1936) à une distance maximale utile de 1000m où il peut perforer 30 à 40mm de blindage à raison de 20 coups par minute. Il peut pointer en hauteur de -15° à +10° et en direction sur 45° à droite et à gauche.

Canon de 47mm modèle 1937

Canon de 47mm modèle 1937

Canon de 47mm modèle 1937

Une arme remarquable

Nous venons de le voir, la France disposait depuis très longtemps d’une arme de 47mm, une arme mise au point par la marine qui avait besoin d’un canon à tir rapide pour contrer les torpilleurs. D’où la mise au point du canon de 47mm modèle 1885 qui modernisé et rendu semi-automatique devint le canon de 47mm modèle 1902.

Très rapidement, ce canon à été dépassé par la croissance rapide des torpilleurs et dès le premier conflit mondial, on peut considérer que cette pièce est dépassée pour le tir antisurface. La marine débarque donc ces pièces et les stocke à terre.

Ces canons peuvent cependant encore faire très bien l’affaire en combat terrestre. En effet, un canon tirant rapidement des obus à haute vitesse initiale est un atout évident pour contrer les blindés qui eux aussi prennent du poids notamment au niveau du blindage.

Si durant le premier conflit mondial, les allemands pouvaient détruire des chars lourds britanniques avec des fusils antichars de 13mm (Mauser Gewher T) cela devient de moins en moins évident avec les années.

Au début des années trente, on lance bien le programme du canon antichar de 25mm mais il devient rapidement évident que ce canon va être vite dépassé par la course au blindage, une arme d’un plus gros calibre s’impose.

A cette même époque, le canon de 47mm modèle 1902 passe entre les griffes de l’établissement de Puteaux (APX) pour une nouvelle modernisation destinée à offrir une arme antichar à la ligne Maginot et aux véhicules blindés, donnant naissance respectivement au modèle 1934 et au modèle 1935.

Un appel d’offres est lancé pour une arme antichar d’infanterie ce qui suppose une arme suffisamment puissante pour être militairement crédible face aux blindés ennemis mais également une arme suffisamment légère pour permettre d’être trainée à bras pour l’entrée et la sortie de batterie.

Deux constructeurs proposent leurs prototypes dès 1933, APX et Schneider du Creusot. Cette dernière dispose de certaines particularités intéressantes mais des qualités balistiques nettement inférieures (70mm de blindage à 400m contre 89mm pour l’APX) fait que c’est l’arme de Puteaux qui est sélectionnée, les essais commençant à Bouges le 19 février 1934.

A l’origine arme d’infanterie, ce canon de 47mm devient une arme relevant de l’artillerie, l’infanterie préférant se concentrer sur le 25mm en dépit du fait qu’on sait que ce canon sera rapidement dépassé. Le 14 décembre 1936, le canon APX de 47mm est adopté sous le nom de «matériel de 47 modèle 1937»

Extraordinaire est le mot pour caractériser ce canon entouré d’un secret quasiment aussi absolu que l’était le 75mm modèle 1897, canon indirectement à l’origine de l’affaire Dreyfus. Le canon de 47mm ne déboucha pas heureusement sur une affaire de cette ampleur.
En terme de portée, le canon de 47mm peut détruire à 1000m les chars allemands les plus lourds, les Panzer III et IV et jusqu’à 1600m, les performances sont excellentes. Sa grande cadence de tir (15 à 20 coups/minute) permettant à un canon de stopper net une attaque de blindés si le canon est bien employé et que le terrain s’y prête.

Si les premiers tests ont été menés avec des obus modèle 1902, en service le modèle 1937 va utiliser des projectiles conçus pour lui, l’obus utilisé (modèle 1936) étant un obus perforant à coiffe de magnésium qui à deux utilités : aider à corriger le tir et enflammer des bidons d’essence. Des obus explosifs modèle 1932 existent mais sont peu distribués tandis que des essais d’obus à mitraille ne sont pas poursuivis jusqu’à la production en série.

Les nombreux exercices menés avant guerre ayant montré une vulnérabilité de la pièce à l’infanterie, un obus explosif légèrement perforant est mis en service en 1946 ce qui rend la pièce apte à neutraliser une infanterie mordante et permet également de détruire des véhicules non blindés sans avoir recours aux munitions perforantes. Des munitions fumigènes et éclairantes sont également mises au point mais apparemment fort peu distribuées.

Ce canon est conçu pour être remorqué par tracteur (véhicule à six roues Laffly W15T et semi-chenillés Somua MCJ) et par des chevaux, un mode de transport peu adapté à la lutte antichar ce qui explique qu’à partir de 1944, toutes les unités antichars sont motorisées.

Les unités équipées

Les premières commandes de série sont passées au quatrième trimestre 1937, la première série de commandes totalisant 1214 pièces. Portée à 1646 pièces, elle doit permettre la mise sur pied de 137 batteries de douze pièces (1644 canons) pour dans un premier temps équiper 51 batteries de douze pièces pour les divisions d’active et celles mises sur pied à la mobilisation.

La fabrication est organisée en un véritable puzzle, les bouches à feu à Bourges, les freins récupérateurs les roues et les lunettes sont produites par Puteaux (APX), les affûts étant sous-traités entre plusieurs fabricants, l’assemblage étant réalisé à Puteaux.

Les premiers canons de série sont livrés le 12 janvier 1939 par l’APX puis transférés au Parc Régional de Réparations et d’Entretien (PRRE) de Bourges chargé de la livraison aux unités.

A l’époque, le rythme de livraisons prévu est de trente pièces par moi en février et doit passer à trente-cinq en mars et quarante pour juin, ce pic ne devant pas être dépassé puisque le modèle 1939 doit alors prendre le relais.

Quand éclate la guerre de Pologne, 339 canons ont été livrés aux armées. L’effort se poursuit jusqu’à la fin de l’année mais est notablement ralentit après la fin du conflit officielle le 15 décembre 1939.

Cela n’empêche pas l’industrie de livrer 755 pièces de plus portant le total à 1094 canons en ligne soit potentiellement un total de 91 batteries divisionnaires antichars.

La démobilisation réduit bien entendu le nombre de pièces en ligne. Contrairement à ce qui était prévu, toutes les DI d’active y compris les divisions d’infanterie alpine reçoivent une batterie divisionnaire antichar à douze canons, des batteries qui vont progressivement être toutes motorisées y compris dans les DI non motorisées.

La démobilisation terminée, nous trouvons en ligne dix-sept divisions d’infanterie (type Nord-Est et motorisées), quatre divisions d’infanterie coloniale, quatre divisions d’infanterie nord-africaine et trois divisions d’infanterie alpine soit vingt-huit divisions et vingt huit BDAC soit un total de 336 canons en ligne en métropole.

Ce canon va aussi équiper dans l’Empire les DIA, les DLI et les DM, leur donnant un punch remarquable face à un ennemi ne disposant que de chars légers et moyens assez médiocre.

Chacune de ses divisions dispose en effet d’une compagnie antichar disposant de six canons de 25mm et de huit canons de 47mm .

Cela nous donne au total quatre vingt pièces en ligne portant le total à 416 mais ce nombre augmente rapidement avec la constitution d’un total de treize DLI qui disposant chacune de huit canons de 47mm porte le total à 520 canons en ligne, le reste étant stocké pour équiper les unités de mobilisation.

La production du modèle 1937 s’arrête au chiffre 1646, le modèle 1939 prenant le relais selon un rythme plus lent _temps de paix armée oblige_ et pour un rôle différent comme nous allons le voir dans la partie suivante.

Caractéristiques Techniques du matériel de 47mm modèle 1937

Calibre : 47mm Poids totale en batterie : entre 1050kg et 1150kg (en fonction du type de roues et du constructeur de l’affût) Longueur totale en ordre de route : 4.10m Longueur du canon : 50 calibres soit 2.350m Hauteur 1.1m Largeur hors tout 1.92m Champ de tir : 68° en direction -13° à +16,80° Portée maximale : théorique 6500m pratique 1000m encore de bons résultats à 1600m Cadence de tir : nc Equipe de pièce : un chef de pièce, un brigadier, un maitre-pointeur et trois servants

Canon de 47mm modèle 1939 et modèle 1941

Canon de 47mm modèle 1939

Canon de 47mm modèle 1939

Comme nous l’avons vu plus haut, le modèle 1937 est une excellente arme. Cela n’empêche pas l’armée de terre d’envisager dès 1938 une version améliorée alors que le modèle 1937 est tout juste en production et que les livraisons aux unités n’ont pas commencé.

L’idée à la base de cette amélioration est la volonté de pouvoir passer rapidement d’une cible à l’autre, les pièces antichars étant fondamentalement inférieures en nombre aux chars assaillants.

Si les canons tractés sont fixes ou peu mobiles, les chars peuvent venir de face mais aussi sur les côtés voir en cas de débordement de la position par l’arrière.

On étudie donc la possibilité d’avoir un canon tirant à 360°, avantage qui compense largement l’inconvénient de l’augmentation de poids (environ 300 kilos de plus).

Cette idée n’est pas neuve, le vénérable canon de 75mm modèle 1897 avait reçu pour certains d’entre eux au moins une plate forme Arbel permettant de pointer le canon à 360°, un principe similaire va être choisit pour le nouveau canon antichar.

La technologie choisit est un affût composé de trois flèches disposées à 120° et munies de flèches d’ancrages. En configuration route, deux flèches sont réunies et attachées au véhicule tracteur, la troisième est relevée et arrimée à l’affût, la volée du canon étant orientée vers le véhicule tracteur.

En batterie, l’affût tri-flèche est rigidifiée et repose sur le sol, les roues se relevant de part et d’autre du bouclier qui est droit et pas muni de la partie inférieure du modèle 1937.
Il dispose également d’un frein de bouche et de nouvelles roues à pneumatiques increvables Baudou ce qui permet de le remorquer à une vitesse plus importante, un plus évident en cas de guerre de mouvement et que contrairement au modèle 1937, le futur modèle 1939 doit être un canon uniquement remorqué par tracteurs.

Les premiers essais ont lieu à l’automne 1938, d’abord des essais de roulage puis des séances de tir et ce du 15 septembre au 12 octobre 1938. Ces essais se révèlent prometteurs et peuvent espérer une mise en production rapide, production qui sera lancée quand toutes les commandes du modèle 1937 seront honorées.

Adopté en 1939, le «47 APX» devient officiellement le matériel de 47 modèle 1939 et commandé le 6 janvier 1940 à près de 1000 exemplaires en dépit du fait que la démobilisation est prévue pour l’été ce qui réduira considérablement les besoins en matériel antichar.

La production du modèle 1939 ne commence que début juillet 1940 et les premières pièces sortent à la mi-août. La commande initiale de 1000 pièces est réduite à 500 puis finalement à 240 pièces qui sont stockées, devant servir à la mobilisation pour former des BDAC.

La production est ainsi stoppée en mai 1941 et n’aurait du reprendre qu’au moment de la mobilisation mais la réorganisation à partir de 1944 des DC et des DLM entraine la création d’escadrons antichars portés qui vont permettre à ce canon d’être à nouveau produit sous un modèle amélioré baptisé modèle 1941 (tube plus long de 54 calibres).

Chaque brigade cuirassée (DC) et chaque brigade légère mécanique (DLM) dispose d’un escadron antichar porté avec douze canons de 47 montés soit sur des Laffly W 15, des Lorraine 39L et des Renault 40R (VBCP) soit un total de 28 escadrons portés et de 336 canons produits sans leur affût.

Le canon de 25mm devenant rapidement dépassé en Europe, on décide de le remplacer au sein des DI et des DIM les canons de 25mm par des canons de 47mm modèle 1941 en dépit d’un poids plus élevè rendant délicat sa mise en œuvre par l’infanterie.

Les 240 pièces stockées ressortent de la naphtaline pour rééquiper les huit D.I.M, les neuf DI type Nord-Est, les quatre D.I.C et les quatre D.I.N.A, les vingt-cinq divisions d’infanterie vont se partager les pièces existantes tandis que la production est relancée.

Chaque division possède une batterie divisionnaire antichar à douze canons de 47mm tandis que les trois régiments d’infanterie de ligne dispose également de douze canons alors que les BCP/BCA disposent de deux canons de 47mm par bataillon puis six à la Compagnie d’Engins de la Demi-Brigade.

Les DIC et les DINA disposent également de canons de 47mm selon le même principe que les DI motorisés et DI type Nord-Est soit pour ces huit divisions un total de 384 pièces.

Le total avant mobilisation est de 960 canons en ligne plus 240 pièces en stock, la production s’accélérant à la mobilisation pour équiper les divisions de mobilisation même si nombre seront mises sur pied avec des canons de 25mm en attendant mieux.

A la mobilisation, six RAAC sont mis sur pied, chaque régiment disposant de 24 canons soit un total de 144 canons modèle 1941.

Caractéristiques Techniques du matériel de 47mm modèle 1939

Calibre : 47mm Poids total en batterie : environ 1300kg (1375kg pour le modèle 1941) Longueur totale en ordre de route : 4.29m Longueur du canon : 50 calibres soit 2.350m (54 calibres pour le modèle 1941 soit 2.538m) Hauteur 1.1m Largeur hors tout 1.92m Champ de tir : 360° en direction -13° à +16,80° Portée maximale : théorique 6500m pratique 1000m encore de bons résultats à 1600m Cadence de tir : nc Equipe de pièce : un chef de pièce, un brigadier, un maitre-pointeur et trois servants

Canon de 75mm TAZ modèle 1939

Canon de 75mm TAZ modèle 1939

Canon de 75mm TAZ modèle 1939

Ce canon Tout Azimut (TAZ) à été développé pour remplacer le vénérable modèle 1897 dans le domaine de l’artillerie de campagne mais également dans le domaine de l’artillerie antichar. La priorité allant à l’artillerie de campagne, l’équipement d’unités antichars à canons de 75mm étant reportée sine die.

Finalement ce n’est qu’à la mobilisation que sont mis sur pied des Régiments Autonomes Antichars (RAAC) numérotés 401 à 406, régiments organisés de la façon suivante :

-Un Etat-major avec un poste de commandement, les transmissions, le renseignement et des éclaireurs motocyclistes.

-Une batterie hors-rang (ravitaillement, approvisionnement, dépannage, sanitaire)

-Trois groupes à quatre batteries organisés en un état-major, une colonne de ravitaillement et quatre batteries, deux batteries équipées de canons de 47mm modèle 1939 et deux batteries équipées de canons de 75mm TAZ modèle 1939.

Ces six régiments disposent donc au total de 144 canons de 75mm TAZ modèle 1939, d’autres exemplaires étant produits et stockés pour créer une volant de fonctionnement.

Caractéristiques Techniques du canon de 75mm TAZ modèle 1939

Calibre : 75mm Longueur du canon 2.995m Poids  en batterie 2000kg Poids de l’obus : 7.250kg Cadence de tir : 20 coups/minute Portée : 12500m Pointage en site : -11° à +25° Pointage en azimut sur 15° Vitesse initiale de l’obus : 700 m/s Equipe de pièce : sept hommes

Projets et prototypes

La production de pièces antichars modernes n’empêchait pas les services compétents d’envisager le futur en lançant une politique de prototypes destinée à occuper les bureaux d’études sans forcément aboutir à une production en série.

On trouve ainsi un projet de canon de 47mm à très haute vitesse initiale (980 m/s), un peu l’équivalent du canon à charge creuse mise au point par les allemands et qui aura son équivalent français au printemps 1948 sans aboutissement industriel.

On trouve également une version antichar du canon Schneider modèle 1939 de 90mm dont le prototype apparaît au printemps 1945. Douze exemplaires sont commandés en septembre 1945 et livrés entre mars et juin 1946 pour former une batterie expérimentale.

Sa mise en production est lancée en juin 1948 en vue à terme de compléter les RAAC avec une éventuelle batterie indépendante de six canons, canons capables de détruire tous les chars allemands y compris les Tigre.

22-Armée de terre : armement et matériel (20)

G-Artillerie antichar

Préambule

Toute l’histoire militaire est une course perpétuelle entre le boulet et la cuirasse, entre l’attaquant et le défenseur. Dès qu’une nouvelle arme apparaît, une autre arme est mise au point pour s’y opposer.

C’est ainsi qu’au char, on ne tarda pas à opposer une arme antichar. Ce fût le fait des allemands, les premiers confrontés à ce char, les chars allemands étant peu efficients, une leçon qui sera retenue vingt-ans plus tard au détriment de la malheureuse Pologne.

Outre l’élargissement des tranchées et l’installation de pièces de campagne au plus près des premières lignes, les soldats allemands reçurent le Gewehr T, un fusil tirant une balle perforante de 13mm, suffisante pour pénétrer l’épaisse cuirassé des chars Mark.

Dans l’immédiat après guerre, le dévellopement des armes antichars continua. Si certains pays persévèrent dans le domaine du fusil  antichar, la plupart dévellopèrent des canons antichars, de taille modeste d’un calibre allant de 25 à 47mm, le but étant d’équiper l’infanterie pour lui permettre de se protéger des chars ennemis en l’absence de chars pour repousser les mastodontes ennemis. Il fallait donc une arme compacte pour faciliter son déplacement, sa mise en oeuvre et son camouflage.

Quand éclata la guerre de Pologne, la France n’était pas le pays le plus mal loti en matière de lutte antichar, disposant de canons de 25 et de 47mm sans parler que le canon de 75mm modèle 1939 appelé à remplacer le vénérable modèle 1897 était tout azimut ou TAZ, un atout indéniable dans la lutte antichar.

Sur le plan de l’organisation, il était prévu que chaque division dispose d’une batterie divisionnaire antichar (BDAC) équipée de douze canons de 47mm tandis que les unités d’infanterie devaient également disposer au niveau régimentaire de canons de 25mm, le RI type Nord-Est devant disposer de deux canons de 25mm au sein de la section d’engins de la compagnie d’accompagnement comprise dans chaque bataillon d’infanterie, le régiment disposant de six canons de 25mm au sein de la Compagnie Régimentaire d’Engin.

Comme partout la «révolution villeneuvienne» impacta les structures à défaut de l’équipement même si le canon de 25mm fût progressivement retiré du service des unités antichars des unités appelées à combattre des unités allemandes.

Quand éclate la seconde guerre mondiale en septembre 1948, la lutte antichar est structurée de la façon suivante :

-Les divisions d’infanterie disposent toutes d’une batterie divisionnaire antichar à douze canons de 47mm, des BDAC numérotés dans la série 600 et suivants.

-Les régiments d’infanterie dispose toujours de deux canons antichars dans la section d’engins de la compagnie d’accompagnement de chaque bataillon et dans la compagnie régimentaire d’engins.

Si dans les DIAlp et les divisions d’infanterie déployées dans l’Empire, on trouve toujours des canons de 25mm, toutes les divisions de métropole les ont remplacés par des canons de 47mm plus à même de lutter contre les nouveaux blindés allemands.

-En ce qui concerne l’artillerie, la mise en place de régiments antichars indépendants est prévue à la mobilisation à l’aide de matériel stocké pour cet usage.

-Pour l’arme blindée cavalerie, les DLM et les DC disposent d’escadrons antichars portés intégrés aux BLM et aux BB pour appuyer directement les dragons portés.

-La lutte antichar concerne aussi la ligne Maginot avec de vieilles pièces de marine et des canons modernes.

Canons de marine et dérivés directs

Canon de 47mm modèle 1934

Ce canon antichar est un canon utilisé sur la ligne Maginot et dérivé d’une pièce de marine. Le canon de 47mm avait été adopté en 1885, un canon qui modernisé devint le modèle 1902.

C’est ce canon qui fût installé sur la Ligne Maginot, la marine n’en ayant plus l’usage ni l’utilité. Modernisé une nouvelle fois par l’atelier de Puteaux, il devint le modèle 1934 pour équiper la ligne Maginot, le modèle 1935 équipant les tourelles de chars en attendant d’être à la base des formidables modèle 1937 et 1939.

Ce canon de 50 calibres tirait des obus de 1.67kg ou de 2kg (boulets de marine modèle 1902…..) à une distance maximale utile de 1000m où il peut perforer 56mm de blindage (les premiers Panzer III avaient 15mm de blindage) à raison de vingt coups par minute. Il peut pointer en hauteur de -15° à +10° et en direction sur 45° à droite et à gauche.

Au total la marine à cédé à l’armée de terre 321 canons de 47mm modèle 1885 et 113 canons de 47mm modèle 1902.

Quand éclate le second conflit mondial, la majorité de ces canons ont été remplacés par des modèle 1937 et 1939, une fois les unités de combat équipées et des stocks de réserve constitués. Il n’est néanmoins pas impossible que quelques pièces modèle 1934 soient encore positionnés dans certaines secteurs de la «Muraille de France».

Canon de 65mm modèle 1902

Ce canon d’un calibre assez courant au début du siècle (c’était le calibre du canon de montagne modèle 1909) ne l’est plus quand éclate la guerre de Pologne.

La marine n’ayant plus l’usage de ce canon anti-torpilleurs, elle le cède à l’armée de terre qui va l’utiliser comme canon antichar sur les ouvrages complémentaires de la Ligne Maginot.

Ces canons installés dans des cuves étaient encore en service en septembre 1948, ce canon dont l’armée de terre récupéra 30 exemplaires étant jugé encore efficace contre les blindés allemands.

Fusils antichars

Mauser T-Gewehr

Mauser T-Gewehr

Mauser T-Gewehr

Passés les premiers moments de panique, l’armée allemande prend des parades pour contrer les tanks britanniques. Les tranchées sont élargies, les pièces d’artillerie sont amenées à proximité des tranchées et surtout, on met au point les premières armes antichars, un fusil antichar baptisé T-Gewehr.

Cette arme d’un calibre de 13mm tirait des balles perforantes qui provoquèrent des pertes chez les tanks britanniques. La France en captura un certain nombre de ces fusils qui allaient inspirer les américains dans la mise au point de la mitrailleuse Browning M2 de 12.7mm (.50).

Au printemps 1940, 250 de ces fusils sont transformés par la Manufacture d’Armes de Saint-Étienne (MAS) en calibre 13.2mm, une mesure transitoire en attendant la livraison des fusils antichars britanniques Boys.

Ces fusils antichars sont mis en œuvre par les GRDI de métropole (six armes soit 168 fusils) comme arme antichar d’opportunité, les deux Groupes d’Infanterie de l’Air récupérant chacun douze armes soit un total de 192 fusils, les autres étant stockés.

Par rapport aux fusils allemands, le Mauser T-Gewehr francisé sous le nom de fusil antichar MAS modèle 1940 dispose d’un bipied, d’un chargeur de cinq cartouches de 13.2mm et d’un frein de bouche plus aérodynamique.

Ces fusils sont ultérieurement remplacés par des fusils antichars Boys plus modernes, les MAS modèle 1940AC retirés du service sont stockés et il n’est pas impossible qu’ils soient à nouveau sortis lors de la mobilisation.

Caractéristiques Techniques du Mauser T-Gewehr et du fusil antichar MAS modèle 1940AC

Calibre : 13mm Poids : à vide 15.9kg chargé 18.5kg Longueur : 1691mm Portée effective 500m

Les fusils transformés en calibre 13.2mm ont une portée similaire mais leur poids est légèrement plus élevé avec 19kg.

Fusil antichar Boys

Fusil antichar Boys

Fusil antichar Boys

Dès le début de la guerre de Pologne, la coopération franco-britannique s’accéléra dans de nombreux domaines. La lutte antichar en faisait partie et pour faciliter l’échange d’unités, on décida l’adoption de matériels communs.

C’est ainsi que l’armée britannique reçut des canons de 25mm Hotchkiss modèle 1934 en échange de la fourniture à la France de fusils antichars Boys.

Ironie de l’histoire, ce fusil antichar avait été testé avant guerre et rejeté car jugé inférieur à la mitrailleuse de 13.2mm et à la mitrailleuse de 9mm alors en dévellopement.

Les leçons de la guerre de Pologne et notamment l’utilisation par les polonais de leur fusil antichar Wz35 de 7.92mm contre les blindés légers allemands entraina la commande d’un premier lot de 250  fusils en mars 1940 livrés à l’automne 1940.

Ces fusils sont livrés aux GRDI et à l’infanterie de l’air qui va l’utiliser parallèlement aux fusils antichars transformés par la MAS. Courant 1942, seuls les Boys restent en service.

250 exemplaires supplémentaires sont commandés au printemps 1941 pour alimenter un stock d’armes de réserve qui équipèrent les corps francs à la mobilisation, moins pour servir d’arme antichar que comme un fusil lourd pour neutraliser des avant-postes et des observatoires peu ou pas protégés.

En juin 1942, 250 exemplaires furent commandés pour équiper les escadrons de circulation routière pour leur permettre de sécuriser les carrefours contre les motocyclistes et les blindés légers des unités de reconnaissance.

A noter qu’un temps on envisagea de commander bien plus de fusils antichars Boys pour équiper chaque section d’infanterie d’un fusil mais ce projet n’alla pas plus loin que la lettre d’intention.

750 fusils antichars Boys furent donc livrés à la France avec 1.5 millions de cartouches de 13.9mm et toujours en service en septembre 1948.

Caractéristiques Techniques du fusil antichar Boys (fusil antichar modèle 1941)

Calibre : 13.9mm Longueur de l’arme : 1.61m longueur du canon : 915mm Poids (non chargé) 16.56kg Alimentation : chargeurs de 5 cartouches Vitesse initiale du projectile : 990 m/s Performances : perce 21mm à 300m sous incidence 0°.

Fusil antichar modèle 1942

Fusil antichar Wz35

Fusil antichar Wz35

Ce fusil antichar est une version francisée du fusil antichar polonais Wz35 de 7.92mm dont un certain nombre d’exemplaires avaient été envoyés en France avec les troupes polonaises venues dans notre pays pour servir le gouvernement polonais en exil en compagnie de polonais de France mobilisés suite à un accord franco-polonais.

Ce fusil antichar est testé avec succès sur des Renault FT, des AMR-33 et 35 ainsi que quelques automitrailleuses White-TBC ce qui explique la décision d’en tirer une copie française au calibre réglementaire.

La Manufacture d’Armes de Bayonne (MAB) plus connue pour ses pistolets et ses révolvers reçu la commande d’une version de ce fusil tirant la cartouche perforante de 7.5mm modèle 1929P dont la vitesse initiale était de 1200 m/s !

Cette décision permis au gouvernement polonais en exil de toucher des royalties sur chaque fusil fabriqué, une source de revenus précieuse pour un gouvernement installé à Nantes qui était terriblement dépendant d’un stock d’or limité et surtout de l’aide du gouvernement français.
Ce fusil antichar léger fût ainsi confié aux bons soins des Sections d’Éclaireurs Skieurs (SES) des Bataillons Alpins de Forteresse et des Bataillons de Chasseurs Alpins.

Le choix de ces unités s’explique par l’utilité d’un fusil puissant pouvant tirer loin mais pesant un poids limité, en tout cas plus faible que les 17kg du fusil Boys.

Deux prototypes sont présentés aux services officiels en juin 1941, testés intensivement par la SES du 13ème BCA qui mentionne un certain nombre de défauts notamment une crosse en aluminium inadaptée, un bipied et un chargeur trop fragile.

Les modifications réalisées furent validées en décembre 1941 et le fusil est adopté officiellement le 15 février 1942 sous le nom de fusil antichar modèle 1942.

Au total ce sont vingt-trois Sections d’Éclaireurs Skieurs (SES) qui vont recevoir cette arme utilisée le plus souvent comme un fusil de précision d’une redoutable efficacité. Chaque SES dispose de trois armes soit un total de fusils commandés de soixante- neufs fusils pour équiper les unités et un nombre équivalent de fusils pour fournir un stock de réserve appréciable soit un total de 138 fusils commandés et livrés entre mai et septembre 1942.

Ces fusils étaient toujours en service en septembre 1948, permettant aux SES de mener la vie dure aux Alpini qui ne disposaient pas d’un tel matériel.

Caractéristiques techniques du fusil antichar modèle 1942

Calibre : 7.92mm Poids : 10kg chargé Longueur 1760mm longueur du canon 1200mm Cadence de tir : 8 à 10 coups/minute Portée efficace : 15mm de blindage à incidence 30° à 300m de distance  ou 33mm à 100m Alimentation : chargeur de 5 cartouches