22-Armée de terre : armement et matériel (89) ordre de bataille (23)

Corps d’Armée Cuirassés

Préambule

Comme nous l’avons déjà vu par le passé, la genèse des Divisions Cuirassées à été compliquée et délicate, successivement le général Estienne et le colonel De Gaule échouant là où le général Flavigny avaient réussi à savoir doté son arme d’une grande unité de combat motomécanique.

Il semble que la raison principale ait été la crainte de l’infanterie de perdre le contrôle des unités de chars récupérées auprès de l’artillerie d’assaut en 1920. Crainte en partie justifiée, les Divisions Cuirassées finissant par intégrer l’Arme Blindée-Cavalerie, nouvelle arme mais qui à davantage pris de la cavalerie que de l’infanterie.

Il faut attendre la guerre de Pologne et la réussite des Panzerdivisionen pour que les derniers obstacles soient levés, aboutissant à la création des deux premières divisions cuirassées bientôt suivies de deux autres, les deux dernières étant créées en septembre 1947 portant leur nombre à six.

Ces divisions comme leurs consoeurs DLM furent regroupés d’abord en un unique Corps d’Armée Cuirassé ou CAC.

A la différence des DLM et des Corps de Cavalerie qui les regroupaient, les Divisions Cuirassées étaient placées sous l’ordre direct du chef d’état-major de l’armée de terre pour en faire un outil de masse, un bélier pour casser le dispositif ennemi.

La création de deux nouvelles divisions cuirassées en septembre 1947 portait leur nombre à six ce qui rendait difficile le maniement d’une telle force.

Le CAC est donc dédoublé en deux Corps d’Armée, un 1er CAC regardant plus vers les plaines belges et un 2ème CAC qui avait le regard fixé sur le Rhin.

1er CAC

Le 1er Corps d’Armée Cuirassée (1er CAC) appelé également 38ème Corps d’Armée regroupe les 1ère, 3ème et 5ème Divisions Cuirassées. Stationnées au nord de Paris, sa zone privilégiée d’engagement c’est la Belgique puis au delà du Rhin la plaine germano-russe.

-Comme tous les corps d’armée, le 1er CAC dispose de moyens qui lui sont directement rattachés :

-Le 638ème régiment de pionniers pour des travaux d’infrastructure et de protection d’état- major

-Le 38ème Groupement de Reconnaissance de Corps d’Armée (38ème GRCA) avec des chars légers AMX-42 et des automitrailleuses puissantes AM modèle 1940P. En attendant la disponibilité des chars et des AMP, le 38ème GRCA reçoit des Hotchkiss H-39 et des AMD 178.

Canon de 105mm long modèle 1936S

Canon de 105mm long modèle 1936S

-Le 119ème Régiment d’Artillerie Lourde à Tracteurs créé en septembre 1948 avec deux groupes de 105L modèle 1936 et deux groupes de 155L GPF-T.

-Des unités du génie, des transmissions et de soutien

-Le 1er CAC ne dispose pas de GAO mais peut bénéficier du soutien des quatre groupes aériens indépendants d’observation équipés de Bréguet Br694, chaque groupe disposant de quatre escadrilles de neuf appareils, ce triplace étant un rejeton du Bréguet Br690.

-1ère Division Cuirassée

-Un état-major divisionnaire

-Un régiment de découverte, le 7ème régiment de cuirassiers

-1ère Brigade Cuirassée (1ère BC) avec un état-major de brigade, un bataillon de chars moyens le 25ème BCC équipé de Renault G1R, un bataillon de chars lourds le 28ème BCC équipé de ARL-44; un bataillon de chasseurs portés, le 5ème BCP accompagnés et appuyés par le 17ème groupe de canons d’assaut, le 17ème escadron antichar porté, le 17ème escadron antiaérien porté et le 17ème groupe de reconnaissance.

Le monstrueux ARL-44 à canon de 90mm, la future terreur des chars allemands

Le monstrueux ARL-44 à canon de 90mm, la future terreur des chars allemands

-3ème Brigade Cuirassée (3ème BC) avec un état-major de brigade, un bataillon de chars moyens le 26ème BCC avec des Renault G-1R, un bataillon de chars lourds, le 37ème BCC équipé d’ARL-44; un bataillon de chasseurs portés, le 3ème BCP accompagnés et appuyés par le 19ème groupe de canons d’assaut, le 19ème escadron antichar porté, le 19ème escadron antiaérien porté et le 19ème groupe de reconnaissance.

Maquette du Renault G1R dans sa configuration initiale

Maquette du Renault G1R dans sa configuration initiale

-305ème Régiment d’Artillerie AutoPortée

-Le 9ème bataillon du génie à quatre compagnies (trois compagnies de sapeurs-mineurs et une compagnie d’ouvriers de pont)

-Deux compagnies de transmission (une compagnie télégraphiste et une compagnie radio)

-Un bataillon de réparations divisionnaire avec une compagnie automobile de quartier général,une compagnie automobile de transport, un groupe d’exploitation divisionnaire et un escadron de réparations divisionnaires.

-3ème Division Cuirassée

-Un état-major divisionnaire

-Un régiment de découverte, le 10ème régiment de cuirassiers

-5ème brigade cuirassée avec un état-major de brigade, un bataillon de chars moyens, le 42ème BCC équipé de Renault G1, un bataillon de chars lourds, le 41ème BCC équipé d’ARL-44; un bataillon de chasseurs portés, le 7ème BCP accompagnés et appuyés par le 21ème groupe de canons d’assaut, le 21ème escadron antichar porté, le 21ème escadron antiaérien et le 21ème groupe de reconnaissance.

-7ème brigade cuirassée avec un état-major de brigade, un bataillon de chars moyens, le 45ème BCC équipé de Renault G1, un bataillon de chars de combat, le 49ème BCC équipé d’ARL-44; un bataillon de chasseurs portés, le 9ème BCP accompagnés et appuyés par le 23ème groupe de canons d’assaut, le 23ème escadron antichar porté, le 23ème escadron antiaérien et le 23ème groupe de reconnaissance.

-Un régiment d’artillerie, le 319ème RAAP

-Un bataillon du génie à quatre compagnie, le 11ème bataillon du génie (de DC)

-Deux compagnies de transmission, une compagnie télégraphique et une compagnie radio

-Un bataillon de réparations divisionnaires avec une compagnie automobile de quartier général, une compagnie automobile de transport, un groupe

d’exploitation divisionnaire et le 21ème Escadron de réparation divisionnaire

-Un bataillon sanitaire divisionnaire

-5ème Division Cuirassée

-Un état-major divisionnaire

-Un régiment de découverte, le 13ème régiment de cuirassiers

-9ème brigade cuirassée avec un état-major de brigade, un bataillon de chars moyens, le 51ème BCC équipé de Renault G1, un bataillon de chars lourds, le 50ème BCC équipé d’ARL-44, un bataillon de chasseurs portés, le 13ème BCP accompagnés et appuyés par le 25ème groupe de canons d’assaut, le 25ème escadron antichar porté, le 25ème escadron antiaérien porté et le 25ème groupe de reconnaissance.

-11ème brigade cuirassée avec un état-major de brigade, un bataillon de chars moyens, le 53ème BCC équipé de Renault G1, un bataillon de chars lourds, le 52ème BCC équipé d’ARL-44, un bataillon de chasseurs portés, le 15ème BCP accompagnés et appuyés par le 27ème groupe de canons d’assaut, le 27ème escadron antichar porté, le 27ème escadron antiaérien porté et le 27ème groupe de reconnaissance.

-Le 339ème Régiment d’Artillerie Autoportée (RAAP)

-Le 13ème bataillon du génie à quatre compagnie (trois compagnies de sapeurs-mineurs et une compagnie d’ouvriers de pont)

-Deux compagnies de transmission (une compagnie télégraphique et une compagnie radio)

-Un bataillon de réparations divisionnaires avec une compagnie automobile de quartier général, une compagnie automobile de transport, un groupe d’exploitation divisionnaire et le 23ème Escadron de réparation divisionnaire

-Un bataillon sanitaire divisionnaire

22-Armée de terre : armement et matériel (68) Ordre de bataille (2)

Les centres mobilisateurs

La mobilisation des unités et le complément d’unités d’active est assurée par les Centres Mobilisateurs répartis sur tout le territoire. Ces centres mobilisateurs sont répartis dans plusieurs villes essentiellement pour des raisons de place.

Leur organisation à été définit par la loi sur l’organisation générale de l’armée du 13 juillet 1927, loi qui était encore en vigueur vingt et un an plus tard.

Ces centres sont entièrement autonomes et leurs commandant sont placés sous les ordres du commandant territorial en l’occurence le gouverneur militaire (Art.28). Ils sont composés d’officiers, de sous-officiers et de soldats, d’agents militaires et de civils et sont chargés de rassembler les hommes, d’en assurer le suivit administratif et de pourvoir à leur équipement sauf si il s’agissait de matériels et d’équipements nécessitant un lieu de stockage approprié.

Ces centres participent également (Art.37) au complément des unités d’active en hommes et en matériel, absorbant à l’occasion les dépôts des corps de troupe du temps de paix.

La liste des centres mobilisateurs de septembre 1939 est totalement bouleversé puisque comme nous l’avons vu, les limites des régions militaires coincident désormais avec celles des provinces.

Un effort de rationalisation est mené, le nombre de CM en septembre 1948 sera nettement plus réduit que neuf ans plus tôt ce qui explique en partie la rapidité de la mobilisation. Là où il fallut plus de trois semaines en septembre 1939 pour mettre l’armée sur le pied de guerre, neuf ans plus tard, une dizaine de jours suffira pour permettre à l’armée de terre de se mettre en ordre de guerre.

Comme pour les Corps d’Armée, les Centres Mobilisateurs portent le numéro de leur région militaire soit de 1 à 17 puis de 18 à 34 et parfois de 35 à 51.

Chaque arme à son ou ses centre(s) mobilisateur(s) par région militaire selon une liste actualisée en 1944 et toujours en vigueur en août/septembre 1948.

Une fois la mobilisation terminée, ces centres ne ferment pas puisqu’ils assurent l’entrainement initial des recrues avant qu’elles ne soient envoyées en unités si possible à l’arrière mais parfois directement sur le front.

Infanterie :

-1ère région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°1 de Paris, n°18 de Vincennes et n°35 de Fontainebleau

-2ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°2 de Lille, n°19 de Douai, n°36 d’Hazebrouck et n°53 de Dunkerque
-3ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°3 de Rouen, n°20 du Havre et n°37 de Caen

-4ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°4 de Nantes, n°21 de Rennes et n°38 de Quimper

-5ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°5 de Poitiers, n°22 de La Roche sur Yon et n°39 de La Rochelle

-6ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°6 de Bordeaux, n°23 de Perigueux et n°40 de  Mont de Marsan.

-7ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°7 de Toulouse, n°24 d’Agen et n°41 de Cahors

-8ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°8 de Montpelier, n°25 de Mende et n°42 de Nimes

-9ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°9 de Marseille,n°26 de Nice, n°43 d’Avignon et n°60 d’Ajaccio

-10ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°10 de Grenoble, n°27 de Chambery et n°44 de Bourg en Bresse

-11ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°11 de Lyon, n°28 de Saint Etienne et n°45 de Valence

-12ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°12 de Dijon, n°29 d’Auxerre et n°46 de Besançon

-13ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°13 de Clermont-Ferrand et n°30 de Tulle

-14ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°14 de Tours, n°31 d’Angers et n°48 du Mans

-15ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°15 de Chalons en Champagne, n°32 de Sedan et n°49 de Troyes

-16ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°16 de Strasbourg et n°33 de Colmar

-17ème région militaire : Centre Mobilisateur de l’Infanterie n°17 de Metz et n°34 de Nancy

On trouve donc au total à la mobilisation, cinquante CMI qui vont mettre sur pied des régiments d’infanterie au sein d’unités de mobilisation de série A ou de série B avant que ces régiments ne rejoignent leur division puis pour la plupart d’entre-elles la frontière du Nord-Est.

A noter que pour rationaliser la mobilisation, les CMI mettent sur pied tout type d’unité d’infanterie sans distinction entre la ligne, les chasseurs à pied, les chasseurs alpins, les tirailleurs et l’infanterie coloniale.

On trouve également des CMI dans l’Empire avec trois au Maroc (Casablanca, Rabat et Meknès), quatre en Algérie (Alger, Constantine, Oran et Philippeville), trois en Tunisie (Tunis, Sfax et Bizerte), deux au Liban (Tripoli et Beyrouth) et un en Syrie à Damas.

Les modalités de recrutement sont différents en AOF, AEF et en Indochine où sont les régiments qui y compris après mobilisation assurent le recrutement, l’entrainement et la formation des recrues.

Arme Blindée-Cavalerie

Chaque région militaire dispose de deux centres mobilisateurs de cavalerie ou CMC, un destiné à la mise en place des Bataillons de Chars de Combat (B.C.C) ou au complément des bataillons d’active (groupements de bataillons de chars et DC) et un autre destiné à mettre sur pied des GRDI et des GRCA.

-La 1ère région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°1 de Versailles et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°18 d’Asnières, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 2ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°2 de Valenciennes et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°19 de Saint Omer, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 3ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°3 d’Evreux et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°20 d’Alençon, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 4ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°4 de Vannes et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°21 de Pontivy, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 5ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°5 de Fontenay-le-Comte et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°22 de Rochefort, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 6ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°6 de Libourne et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°23 de Bayonne, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 7ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°7 de Montauban et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°24 de Auch, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-Le 8ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°8 de Carcassone et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°25 de Perpignan, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 9ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°9 de Tarascon et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°26 d’Orange, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 10ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°10 de Grenoble et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°27 d’Annecy, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 11ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°11 de Valence et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°28 de Vienne, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 12ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°12 de Besançon et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°29 de Beaune,le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 13ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°13 de Riom et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°30 d’Issoire, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 14ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°14 de Tours et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°31 de Saumur,le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 15ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°15 de Chalons en Champagne et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°32 de Reims, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 16ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°16 de Saverne et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°33 de Mulhouse, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

-La 17ème région militaire dispose du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°17 d’Epinal et du Centre Mobilisateur de Cavalerie n°33 de Verdun, le premier servant pour les BCC et le second pour le duo GRDI/GRCA.

A ces trente-quatre CMC métropolitains s »ajoutent des CMC dans l’Empire avec un au Maroc (Agadir), deux en Algérie (Anaba et Sidi-bel-Abbès), un en Tunisie (Gabès), un au Liban (Tyr) et un en Syrie à Homs.

Les modalités de recrutement sont différents en AOF, AEF et en Indochine où sont les régiments qui y compris après mobilisation assurent le recrutement, l’entrainement et la formation des recrues.

Artillerie

Pour ce qui est de l’armée savante, elle dispose dans chaque région militaire de trois ou quatre centres mobilisateurs spécialisés, un pour l’artillerie de campagne et l’artillerie lourde, un pour l’artillerie antichar et un troisième pour l’artillerie lourde, les 7ème et 10ème régions militaires disposant d’un quatrième CM pour l’artillerie de montagne.

Comme pour les autres armes, ils portent des numéros successifs de 1 à 17 pour l’artillerie de campagne/lourde, de 18 à 34 pour l’artillerie antichar, de 35 à 51 pour l’artillerie antiaérienne, les CMA-Montagne portant les numéros 57 et 61.

Les CMA se trouvant souvent en plein centre-ville et le stockage de pièces d’artillerie encombrantes difficile, celles-ci sont le plus souvent stockées en périphérie dans des parc d’Artillerie où ils sont pris en charge par les personnels regroupés, enregistrés et habillés au CMA.

Ensuite les régiments constitués (dans le cas d’unités mobilisées) rejoignent la division à laquelle ils sont rattachés ou leur garnison s’ils appartiennent à l’artillerie de corps d’armée ou de Réserve Générale soit par route ou par chemin de fer.

-La 1ère région militaire correspond qui correspond à la Province d’Ile de France (Paris) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°1 de Rambouillet (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°18 de Saint-Cloud (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°35 (artillerie antiaérienne) de Fontainebleau.

-La 2ème région militaire qui correspond à la Province de Flandre-Picardie (Lille) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°2 de Douai (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°19 de Boulogne (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°36 de Lens (artillerie antiaérienne).

-La 3ème région militaire qui correspond à la Province de Normandie (Rouen) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°3 de Rouen (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°20 de Bayeux (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°37 de Cherbourg (artillerie antiaérienne)

-La 4ème région militaire qui  correspond à la Province de Bretagne (Nantes) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°4 de Lorient (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°21 de Vannes (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°38 d’Ancenis (artillerie antiaérienne).

-La 5ème région militaire qui correspond à la Province du Poitou (Poitiers) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°5 de Limoges (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°22 de Niort (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°39 de Poitiers (artillerie antiaérienne).

-La 6ème région militaire qui correspond à la Province d’Aquitaine (Bordeaux) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°6 de Mont de Marsan (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°23 d’Anglet (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°40 de Cahors (artillerie antiaérienne)

-La 7ème région militaire qui correspond à la Province d’Occitanie (Toulouse) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°7 de Toulouse (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°24 de Rodez (artillerie antichar), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°41 de Tarbes (artillerie antiaérienne) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°57 de Pamiers (artillerie antichar).

-La 8ème région militaire qui correspond à la Province du Languedoc (Montpelier) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°8 de Montpelier (artillerie de campagne), le Centre Mobilisateur d’Artillerie n°25 de Mende (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°42 de Carcassone (artillerie antiaérienne)

-La 9ème région militaire qui correspond à la Province de Provence (Marseille) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°9 d’Avignon (artillerie de campagne) avec une antenne à Bastia, du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°26 de Toulon (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°43 de Nice (artillerie antiaérienne)
-La 10ème région militaire qui correspond à la Province Alpine (Grenoble) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°10 de Grenoble (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°27 de Bourg en Bresse (artillerie antichar), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°44 de Chambery (artillerie antiaérienne) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°60 d’Annecy (artillerie de montagne pour toute la région Alpine).

-La 11ème région militaire qui correspond à la Province du Val de Rhône (Lyon) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°11 de Valence (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°28 de Privas (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°45 d’Andrezieux (artillerie antiaérienne)

-La 12ème région militaire qui correspond à la  Province de Bourgogne (Dijon) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°12 de Dijon (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°29 de Montbeliard (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°46 de Maçon (artillerie antiaérienne).

-La 13ème région militaire qui correspond à la Province d’Auvergne (Clermont-Ferrand) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°13 de Moulins (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°30 d’Aurillac (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°47 de Guéret (artillerie antiaérienne).

-La 14ème région militaire qui correspond à la Province du Val de Loire (Tours) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°14 de Laval (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°31 de La Flèche (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°48 de Blois (artillerie antiaérienne).

-La 15ème région militaire qui correspond à la Province de Champagne (Chalons en Champagne) dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°15 d’Epernay (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°32 de Chaumont (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°49 de Troyes (artillerie antiaérienne)

-La 16ème région militaire qui correspond à la Province d’Alsace dispose du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°16 de Belfort (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°33 de Saverne (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°50 d’Haguenau (artillerie antiaérienne)

-La 17ème région militaire correspond à la Province de Lorraine (Metz) du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°17 de Commercy (artillerie de campagne), du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°34 de Metz (artillerie antichar) et du Centre Mobilisateur d’Artillerie n°51 de Bar-le-Duc (artillerie antiaérienne).

Dans l’Empire, on trouve un centre mobilisateur à Rabat (Maroc), un centre mobilisateur à Alger (Algérie) et un centre mobilisateur à Tunis pour la Tunisie. Au Levant, on trouve un centre mobilisateur à Homs. En Indochine, le centre mobilisateur de l’artillerie est installé à Hué dans l’ancienne capitale impériale.

Génie et Transmissions

-La 1ère région militaire qui correspond à la Province d’Ile de France dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°1 installé à Paris.

-La 2ème région militaire qui correspond à la Province de Flandre-Picardie dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°2 installé à Lille.

-La 3ème région militaire qui correspond à la Province de Normandie dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°3 installé à Rouen.

-La 4ème région militaire qui correspond à la Province de Bretagne dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°4 installé à Châteaubriant près de Nantes.

-La 5ème région militaire qui correspond à la Province du Poitou dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°5 installé près de Poitiers.

-La 6ème région militaire qui correspond à la Province d’Aquitaine dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°6 installé à Bègles près de Bordeaux.

-La 7ème région militaire qui correspond à la Province d’Occitanie dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°7 installé à Coulommiers près de Toulouse.

-La 8ème région militaire qui correspond à la Province du Languedoc dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°8 installé à Béziers.

-La 9ème région militaire qui correspond à la Province de Provence dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°9 installé à Marseille.

-La 10ème région militaire qui correspond à la Province Alpine dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°10 installé à Grenoble.

-La 11ème région militaire qui correspond à la Province du Val de Rhône  dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°11 installé à Lyon.

-La 12ème région militaire qui correspond à la  Province de Bourgogne dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°12 installé à Dijon.

-La 13ème région militaire qui correspond à la Province d’Auvergne dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°13 installé à Riom.

-La 14ème région militaire qui correspond à la Province du Val de Loire dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°14 installé à Joué-les-Tours.

-La 15ème région militaire qui correspond à la Province de Champagne dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°15 installé à Chalons en Champagne;

-La 16ème région militaire qui correspond à la Province d’Alsace dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°16  installé à Strasbourg.

-La 17ème région militaire qui correspond à la Province de Lorraine dispose du Centre Mobilisateur du Génie n°17 installé à Bar-le-Duc.
Train

-La 1ère région militaire qui correspond à la Province d’Ile de France dispose du Centre Mobilisateur du Train n°1 installé à Etampes.

-La 2ème région militaire qui correspond à la Province de Flandre-Picardie dispose du Centre Mobilisateur du Train n°2 installé à Roubaix.

-La 3ème région militaire qui correspond à la Province de Normandie dispose du Centre Mobilisateur du Train n°3 installé au Grand-Quevilly près de Rouen.

-La 4ème région militaire qui correspond à la Province de Bretagne dispose du Centre Mobilisateur du Train n°4 installé à Rennes.

-La 5ème région militaire qui correspond à la Province du Poitou dispose du Centre Mobilisateur du Train n°5 installé à Poitiers.

-La 6ème région militaire qui correspond à la Province d’Aquitaine dispose du Centre Mobilisateur du Train n°6 installé à Talence près de Bordeaux.

-La 7ème région militaire qui correspond à la Province d’Occitanie dispose du Centre Mobilisateur du Train n°7 installé à Blagnac près de Toulouse.

-La 8ème région militaire qui correspond à la Province du Languedoc dispose du Centre Mobilisateur du Train n°8 installé à Montpelier.

-La 9ème région militaire qui correspond à la Province de Provence dispose du Centre Mobilisateur du Train n°9 installé à Aix en Provence.

-La 10ème région militaire qui correspond à la Province Alpine dispose du Centre Mobilisateur du Train n°10 installé à Grenoble.

-La 11ème région militaire qui correspond à la Province du Val de Rhône dispose du  dispose du Centre Mobilisateur du Train n°11 installé à Villefranche sur Saône.

-La 12ème région militaire qui correspond à la  Province de Bourgogne dispose du Centre Mobilisateur du Train n°12 installé à Auxerre.

-La 13ème région militaire qui correspond à la Province d’Auvergne dispose du Centre Mobilisateur du Train n°13 installé à Aurillac.

-La 14ème région militaire qui correspond à la Province du Val de Loire dispose du Centre Mobilisateur du Train n°14 installé à Amboise.

-La 15ème région militaire qui correspond à la Province de Champagne dispose du Centre Mobilisateur du Train n°15 installé à Charlevilles-Mézières.

-La 16ème région militaire qui correspond à la Province d’Alsace  dispose du Centre Mobilisateur du Train n°17 installé à Ilkirtch près de Strasbourg.

-La 17ème région militaire qui correspond à la Province de Lorraine dispose du Centre Mobilisateur du Train n°17 installé à Toul

22-Armée de terre : armement et matériel (55)

Particularités propres à chaque arme (2) : cavalerie

Les cavaliers des régiments et escadrons de la cavalerie métropolitaine demeurés à cheval (cuirassiers, dragons, chasseurs, hussards,GRCA et GRDI) sont habillés en hommes montés.

Ils portent en campagne le casque standard et au cantonnement le bonnet de police. Suite à la motorisation des unités de cavalerie métropolitaines et la fusion «chars de l’infanterie» et «cavalerie» au sein de l’arme blindée-cavalerie, tous les cavaliers reçoivent le béret noir.

Ils combattent en manteau ou en vareuse, portant la culotte d’un homme monté, des jambières d’homme monté et d’éperons.

Les spahis ont des équipements particuliers propres à leur arme avec une chechia cramoisie pour les européens et une coiffure arabe avec chèche kaki clair pour les indigènes; une gandoura souvent portée par dessus le manteau, un burnous de drap garance (spahis algériens) ou bleu foncé (spahis marocains) et un équipement particulier de type saharien.

Les dragons portés (puis également les chasseurs portés) portent le casque du modèle général puis le casque modèle 1935/40 des troupes motorisées, des lunettes pour troupes motorisées, un chèche, un manteau en capuchon et un tour de cou.

Le reste de la tenue est semblable à ceux des cavaliers avec la vareuse, le pantalon droit, les jambières et les chaussures montantes.

Les dragons et les chasseurs portés sont les premiers à recevoir la tenue modèle 1943 décrite plus haut.

Particularités propres à chaque arme (3) : artillerie

Les artilleurs sont habillés en hommes montés ou en hommes non montés, la première catégorie correspondant à l’artillerie motorisée, à l’artillerie antichar et antiaérienne, la seconde catégorie correspondant à l’artillerie hippomobile.

En ce qui concerne le couvre-chef, dans le cantonnement, ils portent le bonnet de police, la chechia pour l’artillerie d’Afrique ou encore le béret pour l’artillerie de forteresse. Ultérieurement, le béret va peu à peu remplacer le bonnet de police et la chéchia de l’artillerie d’Afrique.

En ce qui concerne le casque, les artilleurs portent le casque standard sauf les artilleurs antichars qui portent le casque des troupes motorisées (modèle 1935) et les artilleurs antiaériens qui portent un casque spécifique, le modèle 1936.

En ce qui concerne l’équipement, les artilleurs ont longtemps utilisé des équipements anciens qu’il s’agisse d’un ceinturon modèle 1903/14 ou du bidon à deux litres modèle 1877, l’élément le plus moderne étant le masque à gaz ANP 31. Ils portent le havresac modèle 1893 ou portent le sac à paquetage modèle 1935.

Comme toutes les armes, les artilleurs vont moderniser très progressivement leur équipement. Les artilleurs des Divisions Cuirassés et des Divisions Légères Mécaniques (groupes de canons d’assaut, régiment d’artillerie tractée tout terrain et régiments d’artillerie autoportée, unités antichars et antiaériennes) recevant une tenue modèle 1943 adaptée, les autres régiments d’artillerie conservant la tenue dont ils disposaient en 1939-40 avec des améliorations progressives et a minima.

Particularités propres à chaque arme (4) : sapeur

Comme les artilleurs, ils sont montés en hommes montés ou en hommes non-montés. Ils ne disposent pas de particularités particulières au niveau de l’habillement.

En ce qui concerne le couvre-chef, ils portent le bonnet de police dans toutes les unités sauf dans les unités du génie de forteresse qui portent le béret, une généralisation d’une pratique non officielle mais tolérée jusque là.

En ce qui concerne l’équipement, il est semblable à celui des artilleurs. Les sapeurs des DC et des DLM vont recevoir une tenue modèle 1943 adaptée à leurs besoins particuliers.

Particularités propres à chaque arme (5) : le train

Les tringlots (appelés officiellement conducteurs et ce quelque soit leur fonction au sein de cette arme de l’ombre) sont habillés en hommes non montés dans les unités motorisées et en hommes montés dans les unités hippomobiles.

Ils portent une salopette modèle 1935 en toile kaki, une chemise kaki, une vareuse, un manteau, une chèche, un casque modèle 1926 et des lunettes.

Son équipement est des plus réduits avec un ceinturon, une ou deux cartouchières (chargeurs de PA et de PM), deux étuis musette, un masque à gaz, un bidon de deux litres et un sac en toile.

Particularités propres à chaque arme (6) : troupes motorisées

Les personnels des chars de combat (qui en 1939, appartiennent à l’infanterie) ainsi que les personnels des automitrailleuses portent la salopette de toilette modèle 1935, un veston en cuir modèle 1935, un petit béret noir _ultérieurement généralisé à toute l’Arme Blindée Cavalerie_, un casque modèle 1935, des gants, un tour de cou, une chèche.

Au cantonnement, ils portent le pantalon-culotte modèle 1922 ou le pantalon toutes armes modèle 1918 avec des molletières puis des jambières, la vareuse. Ils disposent également de deux bleus de travail.

Au niveau de l’équipement, on trouve un ceinturon avec une ou deux cartouchières pour PA et PM, ils portent également un poignard, un masque à gaz. Le havresac modèle 1893 ou le sac à paquetage modèle 1935, les étuis-musette modèle 1861 et le bidon de deux litres modèle 1877 ne sont pas embarqués dans le char ou le véhicule blindé.

Les motocyclistes et équipages de side-cars portent une chemise kaki, une salopette imperméabilisée modèle 1938, un paletot imperméabilisé modèle 1938 ou un veston de cuir modèle 1938 (motocyclistes des unités de chars), un manteau à capuchon (passager du side-car), des jambières de cuir pour les motocyclistes des unités de cavalerie.

Ils portent également le casque des troupes motorisées modèle 1935 et les effets correspondant à leur corps : manteau ou capote, béret, chéchia ou bonnet de police. N’oublions pas également le tour de cou, la chèche et le bleu de travail.

Devant la masse de motocyclistes à équiper à la mobilisation, beaucoup de motocyclistes mobilisés recevront la collection modèle 1935 voir même pour certains des vestons de cuir noir modèle 1920.

En ce qui concerne l’équipement des motocyclistes, on trouve un ceinturon, une ou deux cartouchières, un sac à paquetage modèle 1935, deux étuis-musette, un bidon de deux litres et un masque à gaz ANP 31. Cet équipement évolue assez peu jusqu’en 1948.

Les tenues des sous-officiers

Les adjudants-chefs et les adjudants portent le même équipement que les officiers sauf la culotte qui est kaki avec un passepoil kaki foncé.

Les sergents-chefs et les sergents portent la même tenue de campagne que la troupe ainsi que les mêmes effets.

22-Armée de terre : armement et matériel (54)

O-Uniformes

Préambule

Grande tenue d'officier modèle 1931

Grande tenue d’officier modèle 1931

En septembre 1939, le fantassin français rentre dans une tenue kaki, une tenue base visibilité comme ses alliés britanniques également en kaki et leurs ennemis allemands et italiens en gris-vert.

Ce n’était pourtant que l’aboutissement d’un très long processus, entamé au début du siècle pour aboutir au milieu des années trente après un passage par le bleu horizon du premier conflit mondial.

Quand nait le 20ème siècle, le fantassin français porte la même tenue que le vaincu de 1870 soit un képi rouge, une capote bleue et un pantalon garance.

Cette tenue entourée d’un patriotisme et d’un chauvinisme échevelé apparaît comme une relique sacrée et intouchable ce qui explique l’échec des différentes tentatives pour remplacer la tenue du glorieux vaincu de 1870 par une tenue plus adaptée.

En 1907, l’armée allemande avait adoptée une tenue feld-grau (gris de campagne) qui ringardisait la tenue française certes seyante mais extrêmement voyante.

Représentation de la tenue Reseda

Représentation de la tenue Reseda

En octobre 1910, une commission des uniformes est mise en place pour plancher sur une refonte complète de la tenue des fantassins, des cavaliers et des artilleurs qui doivent recevoir un uniforme de couleur gris vert de teinte dite «réséda».

L’accueil est mitigé en raison d’une couleur très ressemblante avec le feld-grau ce qui pourrait engendrer des «méprises cruelles» comme le note l’Illustration du 3 juin 1911.

Deux bataillons d’infanterie du 106ème RI, un escadron du 5ème chasseurs à cheval et des éléments d’artillerie et du génie du 6ème corps d’armée sont entièrement équipés de cette nouvelle tenue de couleur réséda avec l’introduction d’un casque en liège pour l’infanterie (en acier poli pour la cavalerie et en acier bruni pour l’artillerie).

Les essais montrent la faible visibilité de l’uniforme mais l’opinion publique et ses représentants, les députés le rejette violement. Une nouvelle tenue est expérimentée combinant une vareuse réséda et un pantalon garance qui va rivaliser avec une tenue combinant culotte garance et un drap gris bleu.

Finalement aucun changement n’est mené à bien et nos braves piou-piou rentrent en guerre en septembre 1914 avec une tenue fort semblable à celle du vaincu de 1870.
Cette tenue fait du fantassin français une cible magnifique pour les mitrailleuses allemandes surtout avec une tactique aussi téméraire que celle choisit par l’armée française avant le premier conflit mondial celle d’une charge en terrain découvert.

Les pertes abominables de l’été et l’automne 1914 pousse enfin la France à adopter une tenue basse visibilité de couleur bleu horizon sauf les chasseurs à pied qui conservent le bleu foncé.

C’est dans un uniforme de cette teinte que la France va remporter la guerre bien que le kaki ait également été utilisé notamment par l’Armée d’Orient dans les Balkans. L’impact est tel que l’assemblée élue en 1919 et composée de beaucoup d’anciens combattants sera surnommée la «chambre bleue horizon».

Dès 1921, le kaki avait été reconnu comme plus pratique et offrait une visibilité plus faible sur le champ de bataille. La France se ralliait à un choix fait il y à déjà très longtemps par les armées britanniques et américaines, le tommy et le sammy portant une tenue aux teintes similaires.

Par un souci d’économie bien légitime, si la fabrication du drap fût stoppé, les uniformes distribués en corps de troupe furent portés jusqu’à usure complète des uniformes ce qui explique qu’il fallut attendre 1935 pour que le kaki soit généralisé à toute l’armée.

Toute l’armée ? Non quelques unités firent de la résistance, les chasseurs alpins et les chasseurs à pieds qui conservèrent après une longue bataille avec l’administration leur tenue bleu foncée, devant (théoriquement) porter le casque et la capote kaki en temps de guerre.

Si la tenue de campagne n’offrait que peu de différences d’une arme à l’autre mise à part la coiffure, la couleur des soutaches et des chiffres des pattes de collet entre autres, les tenues de ville et les tenues de parade restaient plus colorées notamment les splendides tenues des légionnaires ou des troupes nord-africaines qu’il s’agisse des zouaves ou des tirailleurs.

La tenue de combat du fantassin va évoluer durant la période de paix armée qui sépare la guerre de Pologne du second conflit mondial.

Le choix d’une conception mécaniste de la guerre entraine l’apparition chez les dragons et les chasseurs portés d’une nouvelle tenue, la tenue modèle 1943 plus légère, d’allure plus sportive, donnant un net coup de jeune à la silhouette du fantassin français même si la généralisation de la tenue ne fût pas possible pour des raisons de coût et d’économie.

Cette tenue s’accompagnait de la généralisation en campagne du port du béret, chaque arme ayant une couleur propre, le béret remplaçant le calot et le bonnet de police dans la plupart des unités, les tirailleurs et les zouaves conservant la chéchia et les légionnaires le képi blanc bien qu’à partir de 1947, un béret vert fût introduit d’abord avec méfiance puis avec davantage de compréhension au sein de cette troupe d’élite.

La tenue modèle 1943 marquait également la fin des bandes molletières remplacées par des guêtres de cuir qui protégeaient le bas du pantalon et faisaient encore avec des chaussures montantes, ancêtres de nos chaussures de randonnée. La capote et le manteau furent remplacés par un manteau court dit «manteau toutes armes modèle 1942».

Des tests de tenue camouflée sont également menés courant 1945 dans le plus grand secret mais en dépit de qualités évidentes, elles ne sont pas adoptées avant le début du second conflit mondial.
Les tenues des hommes du rang

Généralités

Avant même une séparation entre les différentes armes, il existe une distinction supérieure en l’occurence celle qui sépare les Hommes Montés (HM) et les Hommes Non Montés (HNM).

Néanmoins, il existe des points communs, des points de convergence entre les HM et les HNM puisqu’ils disposent en commun des éléments suivants :

-Un casque en acier

-Une coiffure de repos

-Une plaque d’identité

-Une chemise modèle 1935 (puis modèle 1943)

-Une cravate modèle 1935 (couleur kaki identique à celle de l’uniforme)

-Un capote pour les Hommes Non-Montés et un manteau pour les Hommes Montés puis le manteau toutes armes.

-Un jersey modèle 1936 (infanterie et sapeurs mineur), une vareuse (autre armes) et des lainages spéciaux pour les troupes de montagne. Une vareuse remplace le jersey dans toutes les armes à partir du printemps 1940.

-Un pantalon-culotte (HNM) ou une culotte (HM)

-Une paire de bretelles

-Une ceinture de flanelle (laine pour les troupes de forteresse, de montagne, les troupes nord-africaines et les tirailleurs indigènes des troupes coloniales)

-Une paire de brodequins modèle 1917, les troupes de montagne recevant des brodequins spéciaux qui vont inspirer les chaussures montantes de la nouvelle tenue modèle 1943.

Particularités propres à chaque arme (1) : infanterie

Tous les fantassins en tenue de campagne portent la même tenue, en kaki avec un casque en acier (le plus courant étant le modèle 1926) sauf le personnel de la DCA qui dispose d’un casque spécifique, le modèle 1936.

En cantonnement, ils portent une coiffure de repos qu’il s’agisse d’un bonnet de police ou calot, le béret pour les troupes de forteresse, les chasseurs à pied et les chasseurs alpins ou encore la chéchia pour les zouaves et les tirailleurs.

Peu à peu le bonnet de police sera abandonné au profit du béret. Seuls les zouaves et les tirailleurs conserveront leur chéchia, les légionnaires préservant jalousement leur képi blanc tout en acceptant avec moultes réticences l’introduction d’un béret vert.
Par dessus le pantalon-culotte modèle 1922 ou le pantalon toutes armes modèle 1938, la chemise et la vareuse (à partir de 1941), les fantassins portent une capote.

Pour protéger les jambes, les fantassins utilisent des bandes molletières puis des jambières en cuir souple, plus simples à utiliser.

A l’uniforme s’ajoute l’équipement individuel. Un soldat pour vivre en campagne doit être autonome et il porte donc un chargement conséquent.

En 1939-40, on trouve un ancien équipement et l’équipement modèle 1935. Si le premier équipement combine différents effets parfois très anciens comme l’étui-musette modèle 1861, le second comprend des effets datant de 1934/35.

Le milieu alpin étant fort particulier, les troupes qui y combattent reçoivent des équipements particuliers en plus des équipements communs à l’infanterie.

Ils disposent ainsi de brodequins modèle 1930, d’un bâton ferré, d’un manteau à capuchon en plus de la capote alors que les bandes molletières sont remplacés par des bas en laine ou des guêtres spéciales. On trouve également des gants de laine, des lunettes à neige et des raquettes et chaussons à neige.

L’éventuel envoi d’un corps expéditionnaire pour soutenir la Finlande entraina la mise sur pied d’une Brigade de Haute Montagne qui reçut des équipements modernes qui inspirèrent la future tenue modèle 1943 et plus généralement les progrès «vestimentaires» de l’armée française entre 1940 et 1948.

Si le casque est celui standard (avec néanmoins un couvre-casque blanc) et que le béret reste la fameuse tarte, ils reçoivent un chandail avec manches modèle 1940, le blouson de skieur modèle 1940, un manteau à capuchon modèle 1935, une salopette en toile modèle 1938, des brodequins modèle 1940, le reste de l’équipement restant soit celui de l’infanterie soit des troupes de montagne.

Les troupes coloniales ont aussi leurs particularités avec le paletot à deux rangées de bouton qui remplace la vareuse, les pantalons-culotte et culottes sont des modèles spécifiques.

L’introduction de la tenue modèle 1943 entraine la mise au point d’un nouvel équipement très moderne pour l’époque avec une épaisse ceinture de cuir portant des cartouchières, une musette recevant de la nourriture, un crochet pour un masque à gaz et un sac de toile renforcé de cuir transportant le nécessaire pour permettre au fantassin de vivre sur le terrain.

Cet équipement à été distribué d’abord aux dragons et aux chasseurs portés. Ces derniers étaient à l’origine des fantassins avant d’intégrer courant 1943 la nouvelle Arme Blindée-Cavalerie ce qui explique que cette tenue et son équipement puisse être considérée comme appartement à l’infanterie.

Cette tenue est destinée à offrir à son porteur un plus grand confort en tout terrain. Elle est donc destinée en premier lieu aux dragons et aux chasseurs portés. La tenue 1943 se compose d’une chemise et d’une cravate de couleur kaki, d’un pantalon droit, de jambières en cuir et de chaussures montantes.

On trouve également une vareuse et un manteau d’une nouvelle coupe à mi-chemin entre le manteau du cavalier et la lourde capote du fantassin.

22-Armée de terre : armement et matériel (44)

Lorraine modèle 1939 TCC

Le Lorraine modèle 39 TCC associe un VBCP Lorraine modèle 1939 (ci-dessus) et un canon antichar de 47mm (ci-dessous)

Le Lorraine modèle 39 TCC associe un VBCP Lorraine modèle 1939 (ci-dessus) et un canon antichar de 47mm (ci-dessous)

Canon de 47mm modèle 1937

Si la DLM pouvait se contenter d’un chasseur de chars à roues, l’arme des chars de l’infanterie préférait un chasseur de chars chenillé.

D’où le lancement au printemps 1940 d’une étude pour un chasseur de chars chenillé avec le chassis du ravitailleur Lorraine 37L sur lequel serait installé un canon de 47mm modèle 1937 tirant en retraite.

Un deuxième prototype avec un canon tirant en chasse est présenté en juin 1940, testé intensivement mais comme pour le Laffly, il n’est pas adopté immédiatement.

Il faut attendre l’arrivée du général Villeneuve pour relancer le projet en septembre 1942 pour équiper les groupes (futurs escadrons) antichars portés des quatre divisions cuirassés, groupes/escadrons organisés de la même façon que les EAP des DLM, le terme peloton étant remplacé par le terme section jusqu’à la création de l’Arme Blindée Cavalerie qui unifie les dénominations.

Deux nouveaux prototypes tirant en retraite sont construits sur le chassis Lorraine 39L. Le pilote et un radio-mitrailleur sont installés tout à l’avant, le moteur les séparant de l’espace de combat avec le canon de 47mm sous bouclier, canon servit par un chef de pièce, un tireur, un pointeur et un pourvoyeur, les munitions stockés latéralement donnant 36 coups au canon.

Présentés en mars 1943, ils sont testés jusqu’en juin 1943 quand il est adopté sous le nom de Lorraine 39L TCC.

Il va être commandé en juillet 1943 pour équiper quatre escadrons antichars portés des 1ère et 3ème DC soit un total de 48 chasseurs de chars produits à raison de six exemplaires par mois qui sont tous livrés entre octobre 1943 et mai 1944.

Le 17ème EAP (1ère DC) est équipé en octobre et novembre 1943, le 21ème EAP (3ème DC) est équipé en décembre 1943 et janvier 1944, le 19ème EAP (1ère DC) est équipé en février et mars 1944 et enfin le 23ème EAP (3ème DC) est équipé en avril et mai 1944.

La production se poursuit pour constituer un volant de réserve de 50% soit 24 chasseurs de chars produits entre juin et décembre 1944, date à laquelle la production de cette version cesse.

La création de la 5ème DC en septembre 1947 entraine la reprise de la production pour équiper les 25ème et 27ème EAP soit vingt-quatre chasseurs de chars livrés entre novembre 1947 et février 1948.

Des essais pour un véhicule plus puissant sont menés durant toute cette période dont un étonnant chasseur de chars à deux canons de 47mm tirant en retraite pour augmenter la puissance et un chasseur de chars à canon de 75mm tirant lui aussi en retraite.

Ce modèle est jugé prometteur. Deux prototypes sont officiellement commandés en juin 1947 et livrés au mois de septembre.

Les tests intensifs sont concluants et une production limitée est lancée en janvier 1948 pour équiper deux escadrons antichars portés de réserve soit vingt-quatre véhicules produits entre février et août 1948 plus quelques véhicules de réserve.

Quand éclate le second conflit mondial, le Lorraine 39L TCC est en service à soixante-douze exemplaires en ligne plus trente-six en réserve soit cent-huit auxquels s’ajoutent vingt-quatre 39L TCC-75 soit un total de cent-trente-deux exemplaires.

Caractéristiques Techniques du Lorraine modèle 1939 TCC

Poids en ordre de combat : 5980kg

Dimensions : longueur 4.50m largeur 2.03m hauteur 1.74m

Motorisation : Delahaye 6 cylindres délivrant 95ch à 2800 tours/minute

Performances : vitesse maximale 40 km/h vitesse en tout terrain 20 km/h Autonomie 160km

Blindage : 15mm maximum

Armement : un canon de 47mm semi-automatique modèle 1937 alimenté à 36 coups et une mitrailleuse MAC-36 (utilisable à terre) alimentée à 3000 cartouches

Equipage : un mécanicien-pilote, un radio-mitrailleur, un chef de pièce, un tireur, un pointeur et un pourvoyeur soit six hommes

Renault 40R TCC

Ce chasseur de chars est le cousin du Lorraine 39L. Pour satisfaire les besoins colossaux des chasseurs portés, l’état-major avait décidé d’équiper une partie des bataillons de chasseurs portés d’un véhicule différent du Lorraine 39L en l’occurence les BCP des 2ème et 4ème DC.

Logiquement, les groupes/escadrons antichars portés de ces division vont recevoir un chasseur de chars basé sur ce chassis dérivé du Renault DAE.

Les prototypes sont commandés le 25 octobre 1942 et livrés en janvier 1943 pour des tests qui s’achève en mars date de son adoption sous le nom de Renault 40R TCC.

La production est lancée en avril pour 48 chasseurs de chars livrés à canon de 47mm en retraite, véhicules livrés entre mai 1943 et mars 1944 pour équiper les 18ème et 20ème EAP (2ème DC) ainsi que 22ème et 24ème EAP (4ème DC)

La production se poursuit à petite cadence pour fournir un volant de réserve équivalent à la moitié du parc en ligne soit vingt-quatre chasseurs de chars produits entre avril et octobre 1944 date à laquelle la production du Renault 40R TCC est stoppée.

Elle reprend en juin 1947 pour équiper les 26ème et 28ème EAP de la 6ème Division Cuirassée officiellement créée en septembre 1947. Le 26ème EAP est équipé en septembre 1947 et le 28ème escadron antichar portée en octobre 1947. Douze autres véhicules sont produits pour former un EAP de réserve.

La production est alors définitivement stoppée au profit d’une variante à canon de 75mm semblable au Lorraine 39L TCC-75. Cette variante baptisée Renault 40R TCC-75 est produite à vingt-quatre exemplaires qui rejoignent le stock de réserve.

Quand éclate le second conflit mondial, le Renault 40R TCC est en service à soixante-douze exemplaires en ligne plus trente-six en réserve soit cent-huit auxquels s’ajoutent vingt-quatre 40R TCC-75 soit un total de cent-trente-deux exemplaires.

Voiture spéciale modèle 207

Cette voiture spéciale est une version de l’AMD Panhard officiellement appelée voiture spéciale modèle 178 équipée d’un canon de 47mm puissant SA modèle 1937. Quatre prototypes sont construits à l’automne 1940, testés mais sans que la production en série soit lancée, une AMD réarmée à canon de 47mm étant jugée suffisante.

22-Armée de terre : armement et matériel (32)

Somua S-45/Renault DAC-2

A l’origine (lointaine), les AMX-38 et 39

AMX-39, un démonstrateur qui ne dépassera pas le stade du prototype

AMX-39, un démonstrateur qui ne dépassera pas le stade du prototype

En 1936, le gouvernement du front populaire soucieux de reprendre la main dans le domaine des fabrications d’armement nationalise l’atelier de montage des chars de combat et chenillettes de la société anonyme des usines Renault qui devient l’Atelier de construction d’Issy les Moulineaux ou AMX.

Dirigé par le brillant Ingénieur Général de l’Armement Joseph Molinié, cet atelier est d’abord chargé de produire et d’améliorer les chars existants comme le Renault R-35 qui avec une suspension AMX et autres améliorations, devient le Renault R-40.

Les ambitions du jeune atelier ne s’arrête pas à l’amélioration. Il souhaite produire ses propres chars légers et concurrencer voir à terme supplanter les manufacturiers privés. Le prototype n°1 ou AMX-38 présenté au printemps 1939 donne ainsi un char d’un poids semblable à celui du FCM-36, propulsé par un moteur diesel avec pour armement un canon de 37mm SA modèle 1938.

Ce premier projet n’est qu’un galop d’essais puis qu’aussitôt est mis en chantier un prototype n°2 baptisé AMX-39 plus lourd, mieux protégé et mieux armé avec un canon de 47mm SA modèle 1935 (identique à celui du S-35).

En effet, le 15 décembre 1939, le général Keller, inspecteur des chars demande de relancer les études pour de futurs chars mieux armés, mieux protégés.

Ainsi le canon de 37mm doit être abandonné au profit du 47mm et le blindage de 40mm doit éder la place à du 60mm, donnant un char léger de 15 à 20 tonnes contre 10-12 tonnes pour les générations précédentes ce qui impose un moteur plus puissant pour maintenir le rapport de 9 ou 10 ch/tonne

Notons l’inflation du poids dans les différentes catégories. Le Renault G1 de 35 tonnes est issu d’un programme réclamant un char de 20 tonnes pour compléter le B1bis avec un char plus léger qui se révélera aussi lourd que celui qu’il devait compléter.

Le projet continue à être développé, sans empressement maintenant que la «paix» même si il s’agit d’une paix fragile, davantage une paix armée qu’une pax romana. Le 9 mars 1940, le général Keller maintien les spécifications décidées plus haut pour un futur char d’accompagnement à savoir 20 tonnes, 60mm de blindage et un rapport poids/puissance de 10 tonnes.

La voix semble libre pour le petit atelier aux relations orageuses avec l’inspection générale des chars mais c’est alors qu’apparait un projet concurrent de la firme Renault baptisé DAC-1 qui va coiffer sur le poteau l’AMX-39.

Le Renault DAC-1 ? Non plus…….

L’AMX-39 qui souffre de problèmes de motorisation n’est présenté en prototype qu’au mois d’octobre 1940, le Renault DAC-1 lui à été présenté à la commission un mois plus tôt.

C’est un élégant char de 16 tonnes était protégée à 60mm avec un moteur de 230ch et disposait d’une tourelle biplace avec un canon de 47mm SA modèle 1939 et une mitrailleuse de 7.5mm MAC-34.

Les deux prototypes sont évalués conjointement entre janvier et mars 1941 sans qu’une décision de production en série soit prise.

En effet, en bon disciple du général Estienne, le général Villeneuve n’est pas un chaud partisan du char léger. Il ne le voue pas aux gémonies comme son défunt mentor _l’estimant nécessaire pour faire nombre_ mais préfère privilégier le qualitatif au quantitatif, le moyen et lourd au léger.

L’AMX-39 et le Renault DAC-1 vont donc rester au niveau du prototype, du démonstrateur de technologie sans connaître l’honneur d’une production en série ce qui ne gêna pas les deux constructeurs bien occupés avec l’AMX-42/44 pour le premier, le Renault G1 pour le second.

Tout est à refaire

D’un char «léger» d’accompagnement, on passe à l’été 1941 à l’étude d’un nouveau char moyen destiné à la cavalerie pour succéder au Somua S-35/40. Cette étude traine en longueur comme jadis celle du char G1.

Trois constructeurs vont proposer leurs projets : Somua avec le S-45, Renault avec le DAC-2 et AMX avec l’AMX-45. Chaque constructeur reçoit commande en mai 1942 pour deux prototypes en état de marche plus une maquette pour les essais statiques.

Somua présente ces prototypes en novembre, Renault dès le mois d’octobre et AMX en janvier 1943 et les six véhicules vont aussitôt être testés dans le but de choisir le meilleur et le produire en série pour rééquiper les DLM.

En juin 1943, plutôt que de choisir l’un des trois projets, on décide de prendre les meilleurs éléments de chaque projet comme la suspension Christie du projet AMX, la caisse laminée-soudée du S-45 et la tourelle Renault à canon de 75mm fortement inspiré de la tourelle ARL équipant le char moyen modèle 1943R.

Les trois constructeurs vont donc s’entendre pour produire un nouveau char moyen de cavalerie qui reçoit à des fins d’intoxication la double dénomination Somua S-45/Renault DAC-2 ce qui suscitera un temps (mais un temps seulement) la perplexité des services de renseignement allemands.

Deux prototypes de ce nouveau char sont commandés en juillet 1943 et présentés en janvier 1944 et mis à part quelques modifications de détail, il est adopté sous le nom de char moyen modèle 1945.

Son assemblage est confié à la société Somua dans son usine de Saint-Ouen, agrandie pour l’occasion.

Ce char combine une caisse laminée-soudée _pour gagner du poids_, dispose d’un moteur diesel Aster, d’une suspension Christie et d’une tourelle triplace avec un chef de char et un tireur à droite, le pourvoyeur (qui faisait également office d’opérateur radio) dans la caisse.

Cette tourelle disposait d’un canon de 75mm de 32 calibres similaire à ceux des prototypes du G1R et non du canon de 40 calibres pour des raisons de poids limité à 30 tonnes ce qui obligea notamment à renoncer à un blindage homogène de 60mm au profit d’un blindage minimal de 45mm avec des endroits blindés à 60mm (face avant de la caisse et de la tourelle, réservoirs et moteurs notamment).

Comme pour le Renault G1, les débuts de production sont difficiles et la production lancée en fanfare en avril 1944 est suspendue et les quarante premiers exemplaires stockés tant ils présentaient de défauts de construction liés semble-t-il à l’inexpérience des ouvriers.

Les défauts corrigés, la production en série ne reprend qu’en octobre 1944 mais les véhicules ne sont officiellement acceptés par l’Arme Blindée Cavalerie qu’en février 1945 comme si elle n’en voulait pas.

Après cette naissance difficile, le Somua S-45 va se révéler une monture digne de ses ainés S-35 et S-40.

Contrairement au Somua S-40, le rééquipement va être réalisé division par division, toutes les DLM devant être transformées pour la fin de 1949…….. .

La 1ère DLM pour équiper le 4ème cuirassiers et le 18ème dragon reçoit ses 192 chars entre juin et décembre 1945 soit le chiffre respectable de 32 chars par mois.

La 2ème DLM reçoit ses chars pour équiper le 13ème et le 29ème dragon entre janvier et juin 1946, la 3ème DLM reçoit ses chars pour équiper les 1er et 8ème régiment de chasseurs à cheval entre juillet 1946 et février 1947.

La 4ème DLM rééquipe ses deux régiments de chars (8ème régiment de dragons et 18ème régiment de chasseurs à cheval) entre février et septembre 1947 alors que le 5ème DLM reçoit ses chars pour le  6ème régiment de dragons et le 4ème régiment de hussards entre octobre 1947 et juin 1948.

Le rééquipement de la 6ème D.L.M prévu à partir de septembre 1948 est suspendu à la déclaration de guerre à la fois pour permettre son engagement sur le TOSE voir en Tunisie en liaison avec la 1ère D.L.C et parce que face aux chars italiens, le S-40 était largement supérieur. Le rééquipement des 7ème et 8ème D.L.M prévu respectivement pour le printemps et l’été 1949 est également suspendu.

A noter qu’un projet de canon automoteur sur chassis Somua S-45 avec un canon de 105mm est envisagé pour les DLM mais sans suite concrète jusqu’au début du second conflit mondial, l’arme blindée cavalerie prévoyant d’équiper ces groupes de canons d’assaut et son RADLM avec cet automoteur soit un total de 60 automoteurs par division.

Est étudié également un canon automoteur de 155mm mais sans qu’un prototype ne soit construit avant le début de la guerre.

Caractéristiques Techniques du char moyen modèle 1945

Poids  : 30 tonnes théorique 32 tonnes en ordre de combat

Dimensions : longueur hors tout 5.45m largeur hors tout : 2.50m hauteur avec tourelle 2.40m (1.55m sans tourelle)

Motorisation : moteur diesel Aster 8 cylindres développant 390ch avec 530l de carburant

Performances : vitesse maximale sur route 49.5 km/h réservoir de 530 litres donnant une autonomie sur route de 360km qui pourrait être augmentée avec des réservoirs supplémentaires installés à l’automne 1948

Blindage : 40mm minimum 60mm à certains endroits

Armement : tourelle ARL modèle 1942 avec un canon de 75mm de 32 calibres (vitesse initiale : 800 m/s) avec 210 obus, une mitrailleuse coaxiale MAC 34 et une mitrailleuse antiaérienne du même modèle avec 6000 cartouches

Equipage : un mécanicien pilote en caisse, un pourvoyeur à gauche de la tourelle, le tireur et le chef de char à droite

Projets et prototypes

Entre 1918 et 1948, assez peu de projets de chars moyens ont été étudiés probablement en raison des difficultés énumérées dans l’introduction pour définir ce qu’était un char moyen.

Citons néanmoins un projet de 1939 de l’Atelier d’Issy Les Moulineaux (AMX) qui proposa un char moyen de 20 tonnes à canon de 47mm puissant en tourelle monoplace avec un blindage de 70mm et un équipage de quatre hommes. Il semble que ce projet vu comme une possible alternative au projet G1 n’ait pas dépassé le stade de la planche à dessin.

Le projet Poniatowski/SEAM à aboutit à la production de deux prototypes utilisés comme démonstrateurs de technologie de la transmission électrique et banc d’essais pour de nouveaux moteurs diesels et essence à haute performance pour les nouvelles générations de chars.

Entre 1946 et 1918, plusieurs projets de chars moyens sont étudiés mais il s’agit plus d’améliorer le Somua S-45 ou le Renault G1 que de mettre au point un char totalement nouveau.

22-Armée de terre : armement et matériel (23)

H-Chars léger

Préambule

Par sa présence sur les Champs Elysées lors du défilé de la victoire du 14 juillet 1919, le Renault FT symbolise le «char de la victoire» et conforte l’idée qu’un char léger peut tout aussi bien faire la différence qu’un char plus lourd, mieux armé et mieux protégé.

Il s’en ait fallu de peu pour que ce ne soit pas le cas car les premiers chars français étaient tout sauf léger, le Saint Chamond pesant 23 tonnes et le Schneider 13.5 tonnes contre seulement 6.5/6.7 tonnes pour le Renault FT.

Les déficiences techniques et un baptême du feu désastreux sur le Chemin des Dames en avril 1917 entraina le déclassement de ses chars au profit de la petite merveille conçue par Louis Renault et le général Estienne qui pourtant défendait un char plus lourd et ne cessa jusqu’à sa mort en 1936 de défendre le char moyen/lourd au point d’être vent debout contre le remplacement du Renault FT, combat qu’il finit par perdre.

Au milieu des années trente, le remplacement du Renault FT se pose et un nouveau programme est lancé, aboutissant au Renault R-35 et au Hotchkiss H-35 puis à leurs versions améliorées, les Renault R-40 et les Hotchkiss H-35 mod.39.

D’autres chars légers vont également être mis en service au sein de l’arme des chars de l’infanterie en l’occurence le char D1 _issu du Renault NC, version améliorée du FT_ mais encore le remarquable FCM-36 _blindage laminé soudé et moteur diesel_ .

Suite à la révolution Villeneuvienne, le char léger n’est pas pour autant condamné même si le «Général Tornade» était un disciple du général Estienne. Il le maintien en ligne mais pour un rôle limité au soutien rapproché de l’infanterie au sein des BCC ainsi que des missions de reconnaissance au sein des DC et des DLM.

De nouveaux modèles de chars légers voient le jour au cours de la «fausse guerre» (1940-1948) en l’occurence l’AMX-42 et 44 ainsi que les FCM-42 et 44, des chars légers puissamment armés avec un canon de 47mm.

Bien que la cavalerie n’ait jamais possédé de chars légers mais des automitrailleuses de reconnaissance (AMR), ces petits blindés armés de mitrailleuses vont bien sur figurer dans cette rubrique, la fusion des chars de l’infanterie et de la cavalerie au sein d’une Arme Blindée-Cavalerie voyant les unités de cavalérie s’équiper en terme de chars légers des même chars que les DC en l’occurence les produits FCM et AMX.

Renault FT

Renault FT en version canon avec un canon de 37mm SA modèle 1916

Renault FT en version canon avec un canon de 37mm SA modèle 1916

Préambule

C’est à l’été 1916 que nait l’idée chez Louis Renault d’un char léger. A la différence des futurs Saint Chamond et Schneider, l’idée n’est plus de franchir les tranchées mais d’y plonger et d’en ressortir, bref de coller au terrain, de suivre l’infanterie ce qui aura sur le plan technique et tactique de sérieuses répercussions.

Un an plus tard, la situation de l’armée française est grave. L’échec du Chemin des Dames à provoqué des mutineries qui réprimées démontre que le temps des offensives sanglantes pour gagner quelques centaines de mètres sont révolues. Le général Pétain le résume par cette formule postérieure «J’attends les américains et les chars».

Première véritable guerre industrielle de l’histoire, il faut produire vite de grandes quantités de chars et dans ce domaine, le char léger est nettement plus rapide à produire qu’un char moyen ou un char lourd.

Il est d’abord prévu 300 chars Schneider, 300 chars Saint Chamond, 200 chars FCM (type 1A) et 2400 chars mitrailleurs Renault. A l’automne, les Schneider et Saint Chamond sont passés par les oubliettes, le FCM 1A n’est encore qu’au stade du prototype (stade qu’il ne dépassera pas), laissant seul le char Renault.

Seulement si Renault est une entreprise aux moyens industriels importants, elle ne peut sortir des milliers de chars en quelques mois. Un véritable conglomérat industriel va être mis sur place, mobilisant toutes les ressources de l’industrie automobile et de la sidérurgie, voyant l’alliance contre nature mais imposée par l’état des grands rivaux que sont Renault et Berliet, Schneider et Saint Chamond.

L’ultime réunion de concertation à lieu le 19 octobre 1917 et permet de répartir la commande entre Renault (700 chars), Berliet (800 chars), Somua _filiale de Schneider_ (600 chars) et Delaunay-Belville (280 chars). Sachant que Renault à déjà reçu la commande de 1150 chars, le total des chars légers commandés est donc de 3530 exemplaires qui doivent être tous livrés en juillet 1918.

Bien entendu ce calendrier est hautement irréaliste et ne sera pas tenu d’autant que de nouvelles commandes porte le programme à 4000 chars avec 2000 chars à canon de 37mm, 1100 chars mitrailleurs, 300 chars TSF et 600 chars à canon de 75.

Au printemps 1918, la question du char FT se double d’une question interallié. En vue des offensives prévues en 1918 et 1919, on cherche à standardiser les flottes de chars en mettant au point un nombre réduit de modèles.

Si pour le char lourd c’est le MkVIII Liberty qui est sélectionné, pour le char léger, c’est la petite merveille de Billancourt (qui rappelons à fixé la structure orthodoxe du char de combat _pilote à l’avant, tourelle au milieu et moteur à l’arrière_) qui est choisit pour équiper l’armée britannique et l’armée américaine.

Début mai 1918, une commande supplémentaire de 635 chars est passée portant le total à 4635 chars Renault FT. Cette commande est suivie de commandes régulières pour éviter une rupture de la chaine de fabrication. On parle à l’époque de livrer entre 500 et 1500 chars légers à la Grande Bretagne.

Ces commandes régulières _une idée du ministre de l’Armement Louis Loucheur_ sont d’une remarquable clairvoyance car suite aux succès remportés par le char léger, le GQG (Grand Quartier-Général) demande le 16 septembre 1918 3000 chars supplémentaires (1050 chars canons et 1950 chars mitrailleurs) à livrer au plus tard le 1er juin 1919.

Parallèlement, on espère produire le char Renault aux Etats-Unis avec pas moins de 6000 exemplaires dont 1200 rien que pour la France mais aucun Renault américain ne sera livré à la France.

En ce qui concerne la production, 1036 chars ont été livrés au 30 juin 1918. La cadence s’accélère alors avec l’entrée en ligne des autres constructeurs. C’est ainsi qu’à la fin du mois de septembre 1918, 2731 chars ont été livrés.

Les cadences sont ensuite ralenties par des problèmes d’approvisionnement ainsi que la nécessite de réparer les chars retournés par les armées.

Quand survient l’Armistice du 11 novembre 1918, 7800 chars Renault FT ont été commandés répartis entre Renault (3940), Berliet (1995), Somua (1135) et Delaunay-Belville (700) mais «seulement» 3246 ont été réceptionnés, 627 devant l’être d’ici le 30 novembre alors qu’au total 5260 constructions ont été engagées.

Se pose la question de la poursuite ou non de la fabrication. Si le GQG estime qu’avec 3500 exemplaires ses besoins sont couverts, pour Louis Loucheur, il est improbable pour des raisons industrielles et sociales _en un mot politiques_  de stopper brusquement la fabrication.

Un temps, il espère poursuivre la fabrication jusqu’à 4900 exemplaires mais sur l’insistance de Clemenceau, le nombre sera ramené à 4516 exemplaires dont 3187 exemplaires sortis d’usine avant la fin du premier conflit mondial.

Sur ces 4516 chars (plus un char du souvenir produit en juillet 1920), un certain nombre ont été cédés aux alliés. Avant la fin du conflit, 247 chars (sur 3187 à l’époque) ont été cédés aux alliés en l’occurence, 231 aux Etats-Unis, 12 à la Grande Bretagne et 4 à l’Italie.

La paix revenue, des chars sont cédés à l’étranger. C’est ainsi que novembre 1918 au 1er juillet 1919 sont cédés 12 chars à la Grande Bretagne, 30 à la Finlande, 1 exemplaires à l’Espagne et pas moins de 120 à la Pologne soit un total de 410 chars cédés sur un total de 4517 chars produits, laissant à la France théoriquement 4107 chars.

D’autres chars ayant été ultérieurement cédés à certains pays étrangers, la France ne dispose plus en décembre 1921 «que» de 3588 chars légers destinés à armer 27 bataillons répartis au sein de neuf Régiments de Chars de Combat plus 5 à 600 chars de réserve.

Au 31 décembre 1934, on trouve encore 3499 Renault FT en service même si tous sont loin d’être opérationnels, 30% doivent être cannibalisés pour permettre à la flotte de fonctionner soit tout de même plus de 1000 chars hors service.

Situation en septembre 1939 et son évolution

Quand éclate la guerre de Pologne en septembre 1939, le petit Renault FT est loin d’avoir tiré toute sa révérence même si ses jours sont comptés.

A l’époque, il équipe encore les Bataillons de Chars de Combat (BCC) du temps de paix (Afrique du Nord, Levant), les BCC mis sur pied à la mobilisation à partir des RCC qui deviennent des centres mobilisateurs, des unités indépendantes dans l’Empire ou rattachées aux unités régionales sans oublier un rôle de char de dépannage.

Aux armées, pas moins de huit bataillons disposent chacun de 63 chars Renault FT :

-le le 11ème bataillon affecté au groupement de bataillons de chars 502 de la 4ème armée reçoit au printemps 1940 des Renault R-35 en remplacement du «char de la victoire»

-le 18ème bataillon affecté au groupement de bataillons de chars 516 de la 8ème armée reçoit ultérieurement des Renault R-40

-le 29ème bataillon affecté au groupement de bataillons de chars 513 de la 3ème armée reçoit ultérieurement des Renault R-40

-Le 30ème bataillon affecté au groupement de bataillons de chars 520 de la 3ème armée reçoit ultérieurement des Renault R-40

-Le 31ème bataillon affecté au groupement de bataillons de chars 501 de la 5ème armée reçoit ultérieurement des Renault R-35

-Le 33ème bataillon affecté au groupement de bataillons de chars 518 de la 9ème armée reçoit ultérieurement des Renault R-40

-Le 36ème bataillon affecté au groupement de bataillons de chars 506 de la 8ème armée reçoit ultérieurement des Renault R-40

-Le Bataillon de chars des troupes coloniales reste équipé de Renault FT et est dissous avant son réarmement en véhicules modernes.

On trouve également des chars en instruction, dans les dépôts et les écoles (350 chars), dans les bataillons de manoeuvre (des bataillons mobilisés avec des Renault FT et une poignée de chars modernes en attendant que la livraison suive la mobilisation) (315 chars).

Des chars Renault FT sont affectés aux régiments régionaux pour assurer la défense locale. Au total 192 chars sont répartis en quarante-huit sections de quatre FT 17/31 :

-Les 12ème et 514ème régiments régionaux disposent de quatre sections de chars FT soit seize blindés.

-Les 92ème, 131ème et 142ème régiments régionaux disposent de trois sections de chars FT soit douze blindés

-Les 28ème, 31ème, 41ème, 53ème, 68ème, 77ème,81ème, 157ème, 171ème, 181ème et 216ème régiments régionaux disposent de deux section de chars FT soit huit blindés

-Les 51ème, 91ème, 111ème, 132ème, 143ème, 158ème, 162ème, 203ème et 206ème régiments régionaux disposent d’une seule section.

Ces régiments régionaux étant dissous à la démobilisation, la majorité des Renault FT les équipant vont être feraillés mais certains seront encore en service en septembre 1948 assurant la protection des aérodromes contre les raids de parachutistes.

A la différence de la métropole, les B.C.C déployés dans l’Empire existent dès le paix et eux aussi disposent de Renault FT.

C’est ainsi que le 64ème BCC déployé en Algérie dispose de 45 chars, que le 66ème BCC et une compagnie du 62ème BCC disposent d’un total de 60 chars, que le 63ème BCC disposent de deux compagnies équipées de Renault FT et que 35 chars sont stockés en dépôts ou dans les écoles.

Suite à la démobilisation et avant même celle-ci, le Renault FT est progressivement retiré du service actif, étant dépassé même dans l’Empire. les 62ème et 66ème BCC stationnés au Maroc et le 64ème BCC stationné en Algérie troquent ainsi leurs Renault FT contre des Renault R35 tout comme les 63ème et 68ème BCC stationnés au Levant.

On trouve également des chars FT dans les possessions outre-mer, une section est déployée à Madagascar, une compagnie est déployée à Hanoï, une compagnie est déployée à Saïgon, un détachement motorisé équipé de Renault FT est déployé en Cochinchine, deux sections sont déployés à Tien-Tsin et une compagnie à Shanghai.

La section déployée à Madagascar remplace en 1947 ses Renault FT par des Renault R-35 tout comme les compagnies de chars légers déployées en Indochine, renforçant le Groupement Mécanisé Colonial (GMC) . Les Renault FT  déployés en Chine restent en service.

A noter également que des Renault FT ont été utilisés durant la guerre de Pologne comme chars de servitude selon une note de l’état-major générale datée du 15 novembre 1939 en l’occurence trois pour le dragage de mines, deux pour le transport de ponts Bourguignon et un pour les pionniers.

Quand éclate le second conflit mondial en septembre 1948, seule une infime poignée de Renault FT sont encore en service mais aucun en métropole, y compris pour les taches de servitude ou de défense des aérodromes contre un raid de parachutistes.

Pour les taches définies plus haut, une version spécifique du char équipant le bataillon à été mis sur pied sauf pour les bataillons équipés d’ARL-44 où ce sont les B1bis détourellés qui sont chargés du dépannage. Pour la défense des aérodromes, l’armée de l’air à récupéré des AMR de l’ABC tandis que les régiments régionaux moins nombreux et moins puissants qu’en septembre 1939 ne disposent pas à la mobilisation de chars.

Ecorché d'un Renault FT armé d'une mitrailleuse de 8mm Hotchkiss modèle 1914

Ecorché d’un Renault FT armé d’une mitrailleuse de 8mm Hotchkiss modèle 1914

Caractéristiques Techniques du Renault FT

Poids total : (char-mitrailleur) 6.5 tonnes (char-canon de 37mm) 6.7 tonnes

Dimensions : longueur 4m (5.10m avec la queue passe tranchée) largeur 1.74m hauteur 2.14m

Motorisation : un moteur Renault 4 cylindres développant 35 ch à 1300 tours minutes. Boite à quatre vitesse + une marche arrière. Réservoir de 96 litres d’essence

Vitesse maximale 7.8 km/h, environ 2 km/h en terrain varié Pente 45° Autonomie : 8 heures
Blindage : tourelle blindée à 22 et 16mm, parois verticales 16mm parois obliques 8mm plancher 6mm

Armement : (char-mitrailleur) une mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914 de 8mm avec 4800 coups en 50 bandes articulées de 96 cartouches ou un canon de 37mm semi-automatique avec 237 obus. Certains Renault FT mitrailleurs ont été réarmés avec une mitrailleuse Darne de 7.5mm.

Equipage : 2 hommes (mécanicien pilote et chef de char tireur).

22-Armée de terre : armement et matériel (1)

22)° Armée de terre : l’armement et le matériel

Préambule

Dans cette partie, je vais donner un peu plus de chair à ma description de l’armée de terre en abordant non plus les structures et les unités mais l’armement et l’équipement de nos soldats qui en 1948 n’à rien à envier à son adversaire allemand. Mieux même, il le surpasse dans certains domaines comme les Fritz ne tarderont pas à s’en rendre  compte.

Je vais d’abord aborder l’armement de la «reine des batailles», l’infanterie sur laquelle porte l’effort principal de la bataille. Comme le dira un lieutenant anonyme excédé par les prétentions des unités de l’Arme Blindée-Cavalerie «C’est bien beau les chars mais après pour occuper le terrain ils auront besoin de nous !».

Sur le plan de l’armement, l’une des évolutions majeures est un changement de calibre. Le 8mm apparu à la fin du 19ème siècle avec le fusil Lebel disparaît au profit du 7.5mm inspiré de la cartouche allemande de 7.92mm.

Du moins en métropole, dans l’Empire où le besoin d’une cartouche moderne se fait moins sentir, le 8mm est encore assez présent.

Ce changement de calibre s’explique par l’inadaptation de la cartouche à bourellet pour le tir automatique, le lamentable Chauchat étant encore dans toutes les mémoires……. .

Le nouveau fusil standard de l'armée de terre, le MAS 36

Le nouveau fusil standard de l’armée de terre, le MAS 36

Qui dit changement de calibre dit nouvelles armes. Le MAS 36 de 7.5mm devient le fusil standard de l’infanterie française, étant également décliné en une version à crosse repliable pour l’infanterie de l’air, une version courte (équivalent d’un mousqueton utile pour la cavalerie et l’artillerie), en version tireur de précision.

Le MAS modèle 1940 est un fusil semi-automatique qui n'à rien à envier au Garand américain

Le MAS modèle 1940 est un fusil semi-automatique qui n’à rien à envier au Garand américain

On trouve également un fusil semi-automatique, le MAS-40 avec un chargeur à dix coups et le MAS 44 avec un chargeur à vingt-cinq coups, l’ancêtre du fusil d’assaut.

Ces deux armes furent d’abord réservées aux dragons portés des DLM et chasseurs portés des DC avant d’équiper les meilleures divisions d’infanterie recevant ultérieurement le MAS 40 qui aurait totalement remplacé le MAS 36 sans le déclenchement de la guerre qui comme partout à bouleversé bien des plannings.

Pour ce qui est des armes de poings _pistolets et pistolets mitrailleurs_, le 8mm cède la place au 7.65mm mais il est rapidement concurrencé par un calibre jugé meilleur en l’occurence le 9mm qui équipe pistolets et pistolets mitrailleurs. On trouve également du 11.43mm pour les mitraillettes Thompson livrées par les Etats-Unis au printemps 1940.

Mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914

Mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914

Les armes automatiques lourdes type fusil-mitrailleur et mitrailleuses utilisent principalement le 7.5mm mais on trouve encore du 8mm pour les inusables Hotchkiss modèle 1914 présentes dans l’Empire et du 13.2mm utilisées pour l’armement de certains ouvrages de la ligne Maginot et certains véhicules, le 9mm pour la mitrailleuse MAC 37 n’ayant pas été produite, l’arme étant restée à l’état de prototype.

Pour ce qui est des armes plus lourdes, on trouve des canons antichars de 25 et de 47mm. Si le premier canon est de moins en moins apte à détruire les chars allemands, il fait plus que bonne figure face aux chars italiens et même japonais.

Il y à bien entendu le canon antichar de 75mm TAZ modèle 1939 mais ce dernier appartient à l’artillerie tout comme un canon antichar de 90mm _adaptation du canon antiaérien modèle 1939_ connait une production limitée.

On trouve également des armes singulières comme plusieurs modèles de fusils antichars, des PIAT ainsi qu’un lance-fusée Brandt de 50mm et une série de grenades antichars Brandt qui allaient déboucher sur une toute autre arme une fois le conflit déclenché.

Pour ce qui est des mortiers, les mortiers de 60mm sont toujours là mais le 81mm à cédé la place au moins en Métropole à une arme nettement plus redoutable de 120mm soit une puissance de feu supplémentaire pour l’infanterie française. Seule l’infanterie soviétique avec son mortier de 120mm modèle 1938 pour supporter la comparaison.

Après l’infanterie, nous nous intéresseront au cas de l’artillerie qui à connu entre 1940 et 1948 une modernisation spectaculaire.

Certes des pièces antiques sont encore présents (notamment dans les colonies et au sein des RAP/RAMF) mais l’artillerie de campagne aligne des pièces modernes de 75mm (le TAZ modèle 1939 plus ses cousins de l’artillerie légère et de montagne), de 105mm (obusiers modèle 1934S et modèle 1935B, canons de 105mm modèle 1936S et modèle 1941T) ou de 155mm (Schneider modèle 1946, GPF et GPFT). On trouve également des canons d’assaut et des canons automoteurs pour accompagner au plus près les chars.

Pour l’artillerie lourde, la situation est plus contrastée mais les canons de 194, 220 et 280mm restent malgré leur âge redoutable tout comme les pièces d’artillerie sur voie ferrée appelées à appuyer la Ligne Maginot en attendant de matraquer la ligne Siegfried.

Nous aborderons la question des uniformes. Si les chasseurs alpins et à pieds restent en bleu nuit, les autres unités adoptent au milieu des années trente le kaki moins voyant que le bleu horizon.

Quand à la silhouette du soldat, elle ressemble fortement à celle de son ainé de 14-18 jusqu’à l’arrivée du général Villeneuve à la tête de l’armée qui souhaite une armée jeune et sportive.

C’est ainsi que progressivement, l’équipement individuel du soldat va être allégé. Les dragons et les chasseurs portés sont ainsi en pointe dans ce domaine et par capillarité, les nouveaux équipements, de nouvelles «modes» vont irriguer l’armée de terre.

Une nouvelle tenue apparaît en 1947 mais est loin d’avoir remplacé la tenue modèle 1935. Cette nouvelle tenue garde le pantalon bouffant ou pantalon de golfe mais la veste est repensée et les bandes molletières sont remplacées par l’ensemble chaussures montantes (comparables à nos actuelles chaussures de randonnée) et guêtres en cuir. Un ceinturon d’un nouveau type et un sac mieux pensé complète le tout. Le béret remplace dans toutes les unités le calot comme coiffure standard.

En ce qui concerne les véhicules, l’évolution entre la guerre de Pologne et le début du second conflit mondial est spectaculaire.

Quand la guerre de Pologne éclate en septembre 1939, les chars et véhicules blindés français sont repartis grosso modo en deux catégories : les véhicules de cavalerie généralement rapides pour la percée et les missions traditionnelles de la cavalerie et les chars d’accompagnement de l’infanterie lents et bien protégés, censés accompagnés au plus près les fantassins.

Cette répartition simpliste va être bouleversée par la «révolution villeneuvienne» qui renoue avec les mannes du général Estienne en adoptant une attitude résolument offensive, symbolisée par une motorisation à outrance et par les fameux Corps d’Armée Cuirassés, placé sous les ordres directs du CEMAT et censé être les poings blindés pour percer le front et aboutir avec le soutien des Corps de Cavalerie et des groupes d’armées à la percée décisive tant cherchée et tant souhaitée durant le premier conflit mondial.

Un bon char est un savant compromis _compromis souvent imparfait_ entre vitesse, protection et armement. Le second paramètre était souvent mis en avant pour les chars d’infanterie alors que les automitrailleuses de combat de la cavalerie devaient être surtout rapides. On assiste à un rapprochement de ces trois facteurs dans les différentes catégories qu’il s’agisse des chars de bataille, des chars de combat et des chars légers ou chars d’accompagnement.

En septembre 1939, les chars/automitrailleuses de combat français sont globalement supérieurs à ceux alignés par l’Allemagne. En effet, les chars français étaient généralement plus rapides, mieux protégés et mieux armés.

Si le Renault R-35 était bien plus lent qu’un Panzer I ou II, il était nettement mieux protégé et nettement mieux armé (canon de 37mm face à deux mitrailleuses de 7.92mm ou un canon de 20mm et une mitrailleuse de 7.92mm).

L'Automitrailleuse de Combat (AMC) modèle 1935S dit Somua S-35

L’Automitrailleuse de Combat (AMC) modèle 1935S dit Somua S-35

Le Somua S-35 était aussi rapide, mieux protégé et mieux armé que le Panzer III. Seul le Panzer IV était mieux armé que les chars légers et médians français mais son canon de 75mm court était plus adapté à l’appui de l’infanterie et de plus il était disponible en faible nombre.

Le B1bis lui était insurpassable, son blindage le mettait l’abri de la plupart des canons allemands (à l’exception du 88mm) et son armement mixte (canon de 47 en tourelle et de 75mm en casemate) lui donnait une puissance de feu sans équivalent.

Tout n’était cependant pas rose dans le domaine des chars/automitrailleuses de combat. Plusieurs carences auraient pu avoir des conséquences dramatiques si les allemands avaient attaqué à l’ouest qu’il s’agisse de la configuration monoplace de la tourelle (chars légers biplaces ou chars moyens triplaces) ce qui obligeait le chef de char à être pointeur et tireur en même temps, d’un canon de 37mm SA18 dépassé (il équipait notamment le R-35 et le FCM-36) et de l’absence de radio qui empêchait les unités de chars à pouvoir manoeuvrer rapidement et exploiter la moindre opportunité.

Fort heureusement, les huit années de paix armée vont permettre de résoudre ces carences même si seule l’expérience du feu pouvait valider ou pas les modifications effectuées.

Sur le plan des modèles de véhicules, un grand nombre d’entre-eux en service en septembre 1939 sont encore en service en septembre 1948.

Si les Renault FT, D-2 et les B1bis ont tous été retirés du service (ou peu s’en faut pour le FT qui assurent quelques missions secondaires notamment la défense des aérodromes), on trouve encore des Renault R-35, des Hotchkiss H-39 (neufs ou H-35 modifiés), des Somua S-35, des FCM-36.

De nouveaux modèles sont également mis en service qu’il s’agisse de dérivés de véhicules existants comme le Renault R-40 dérivé du R-35, le FCM-42 issu du FCM-36 ou le Somua S-40 dérivé du S-35 ou de véhicules de conception nouvelle comme l’ARL-44 remplaçant des B1bis ou le Renault G1 qui va remplacer les Hotchkiss H-39 au sein des DC.

Le Somua S-45 en dépit d’une dénomination qui laisserai apparaître un lien de parenté avec le S-35 et le S-40 est un char différent, l’équivalent du G1 pour les DLM. Il est mis en service en février 1945 et en septembre 1948 équipe cinq des huit DLM.

On trouve également l’AMX-42 et l’AMX-44, derniers nés de la famille des chars légers qui allaient devoir se concentrer sur les missions de reconnaissance faute de pouvoir réellement peser dans un combat de char à char. A l’autre bout du spectre, on trouve une poignée de chars de forteresse FCM F1 qui remplacent les antédiluviens FCM-2C issus du premier conflit mondial.

Les chars (automitrailleuses de combat pour la cavalerie) ne sont pas les seuls véhicules en service, on trouve également des canons d’assaut type Somua SAu40 ou ARL V-39, des automitrailleuses de reconnaissance AMR-33 et 35, des automitrailleuses de reconnaissance à roues AMD-178 et AM modèle 1940 P.

Parallèlement, aux véhicules de combat, les DC et les DLM vont disposer de véhicules spécialisés qu’il s’agisse de dérivés de chars et de véhicules de combat ou d’engins spécialement conçus pour le soutien notamment logistique. Dans cette catégorie figurent également les transports destinés aux armes lourdes et aux fantassins, les dragons et les chasseurs portés notamment.

On trouve par exemple des chars de commandement, de tout type. Ils sont soient dépourvus de canon ou alors pourvu d’une radio si encombrante (technologie de l’époque) que la dotation en munitions est généralement réduite de 10%.

Les véhicules de dépannage sont généralement des chars de première série auxquels on à enlevé la tourelle pour le remplacer par une petite superstructure avec des moyens de levage et de remorquage.

Dans cette catégorie, nous trouvons également des véhicules de liaison, des véhicules chenillés comme les AMR-33 présentées plus haut ou des véhicules à roues comme la Panhard 178L (Liaison) qui sera ultérieurement complété par des Daimler Dingo livrés par la Grande-Bretagne.

Pour ce qui est du transport de troupes, on trouve des véhicules toutes roues motrices (hélas non blindés) et vrai nouveauté, des chenillés spécialement conçus pour le transport d’hommes en armes, les Lorraine 39L et les Renault DAJ-1.

Nous enchaineront ensuite par l’ordre de bataille de l’armée de terre en septembre 1948 avec en métropole, trois groupes d’armées, un détachement sur les Pyrénées, deux CAC, trois Corps de Cavalerie et une DLM indépendante. Quand aux troupes déployées dans l’Empire, elles sont nettement plus nombreuses, mieux entrainées et mieux armées.

Enfin, la dernière partie sera consacrée aux plans de défense et d’attaque mis au point par le généralissime Villeneuve qui reprend à son compte la manoeuvre Dyle-Breda imaginée par son prédécesseur tout en ayant mis au point des plans offensifs contre l’Allemagne avec une attaque par la Belgique, le Luxembourg, par le Rhin….. .

Une hypothèse suisse est envisagée tout comme des plans pour contre l’Italie par une attaque dans les Alpes voir par une opération amphibie en Sardaigne et en Sicile voir directement contre la Péninsule.

Les autres fronts ne sont pas oubliés. Face à l’Espagne, il est prévu une posture de défense ferme avec les bataillons de chasseurs pyrénéens chargés de tenir les cols appuyés par la 31ème DIAlp de Montpelier.
En cas d’agression espagnole, les troupes stationnées au Maroc ont pour mission d’occuper le Maroc espagnol. Sur le front Tunisien, il est prévu une défense ferme mais une conquête de l’ASI n’est pas exclue pour sécuriser le flanc sud du dispositif allié et servir de base opérationnelle pour une poussée dans les Balkans.

En Scandinavie et dans les Balkans, des interventions en soutien des gouvernements légitimes sont possibles et planifiées.

Quand à l’Asie du Sud-Est, c’est la défensive qui prévaut, une défense ferme pour rendre le plus indigeste possible une probable offensive japonaise en direction des colonies européennes du Sud-Est asiatique pour s’y emparer des ressources naturelles.

21-Armée de terre (46)

Les chasseurs portés

Genèse

Dépendant à l’origine de l’infanterie, les chasseurs portés vont finir par rejoindre en 1943 l’arme blindée-cavalerie. Paradoxalement, ils ont la même origine que les dragons portés, comme eux ils sont issus des «Diables bleus», les chasseurs à pied.

En 1937, le 5ème bataillon de chasseurs à pied dissous en 1929 est reconstitué en même temps que le 17ème BCP _dissous la même année_ , ces deux bataillons devenant les premiers exemplaires d’un nouveau type d’unités, les chasseurs portés, ces derniers conservant les traditions des chasseurs à pied y compris le cor de chasse qui reçoit néanmoins des ailes.

Leurs missions sont similaires à ceux des dragons portés à savoir de coller aux chars, de les protéger de l’infanterie ennemie, d’occuper le terrain conquis par ces «monstres mécaniques» et en mission défensive, de créer des points d’appui, des herissons sur lesquels se briseront les chars et l’infanterie ennemie.

Lorraine 39L

Lorraine 39L

A la différence des héritiers des chasseurs cyclistes, les chasseurs portés utilisent des véhicules entièrement chenillés, des Lorraine 38L à deux sous-ensembles puis rapidement des Lorraine 39L et des Renault DAJ1, ce dernier connu sous le nom de VBCP (Voiture Blindée de Chasseurs Portés) modèle 1940 disposant d’une tourelle avec une mitrailleuse de 7.5mm, les premières équipant les 1ère, 3ème et 5ème DC, le véhicule de chez Renault équipant les 2ème, 4ème et 6ème DC.

Comme les dragons portés, leur nombre va augmenter de manière significative, passant de deux à douze BCP, chaque Division Cuirassée disposant de deux BCP, un par brigade cuirassée.

Evolution et organisation d’un BCP

-Le 5ème BCP est à l’origine le seul bataillon de chasseurs portés de la 1ère Division Cuirassée. Il est ultérieurement rejoint par le 3ème Bataillon de Chasseurs Portés.

-Le 17ème BCP est à l’origine le seul bataillon de chasseurs portés de la 2ème Division Cuirassée. Il est ultérieurement rejoint par le 6ème Bataillon de Chasseurs Portés

-Les 7ème et 9ème BCP sont les deux unités d’infanterie de la 3ème Division Cuirassée

-Les 11ème et 12ème BCP sont les deux unités d’infanterie de la «Division de fer», la 4ème DC

-Les 13ème et 15ème BCP sont les deux unités d’infanterie de la 5ème DC

-Les 14ème et 18ème BCP sont les deux unités d’infanterie de la 6ème DC

-Un état-major et une section de commandement

-Une section hors rang chargé du ravitaillement, de l’approvisionnement, du dépannage et du soutien sanitaire

-Trois compagnies de chasseurs portés organisée chacune avec un état-major, une section de commandement et quatre sections de combat

-Une compagnie d’engins d’accompagnement  avec une section de commandement, quatre sections de quatre mitrailleuses équipées de mitrailleuses MAC 36 de 7.5mm et une section d’engins avec quatre canons de 25 puis de 47mm et deux mortiers de 81mm puis de 120mm.

L’organisation du BCP évolue ultérieurement, une quatrième compagnie est ajoutée au printemps 1945 ce qui permet sur le papier de fournir deux compagnies à chaque bataillon de chars de combat.
On le voit l’organisation des BCP est plus proche d’une unité d’infanterie que d’une unité de dragons portés, étant moins autonome sur le plan de la puissance de feu et de la puissance de combat, ne disposant pas de chars légers comme les dragons portés.

21-Armée de terre (33)

1ère Division Cuirassée (1ère DC)

Organisation originelle

-Un état-major divisionnaire

-Une demi-brigade de chars lourds avec les 28ème et 37ème Bataillons de Chars de Combat équipés de B1bis

Hotchkiss H-39

Hotchkiss H-39

-Une demi-brigade de chars légers avec les 25ème et 26ème Bataillons de Chars de Combat équipé de Hotchkiss H-39

-Un bataillon de chasseurs portés, le 5ème bataillon de chasseurs portés

-Le 305ème régiment d’artillerie tractée tout terrains (deux groupes de 105C modèle 1935B)

-Une batterie antichar indépendante à canons de 47mm

-Une compagnie automobile de quartier général

-Une compagnie automobile de transport

-Une compagnie de sapeurs mineurs portés

-Un groupe d’exploitation divisionnaire

-Un groupe sanitaire divisionnaire

Après réorganisation

-Un état-major divisionnaire de 315 hommes et 74 véhicules dont deux véhicules antiaériens Laffly V15 munis d’un bitube de 25mm

-Un régiment de découverte, le 7ème régiment cuirassiers.

A l’origine, il était baptisé le 1er régiment de découverte, recevant un nom plus historique en janvier 1943 avec la création de l’Arme Blindée-Cavalerie, succédant à un régiment créé en 1659 et dissous en 1919 après la fin du premier conflit mondial.

Le régiment de découverte est organisé de manière assez semblable à ceux des D.L.M :

-Un état-major et un peloton de commandement avec un groupe de commandement et un groupe chargé des transmissions

-Un escadron hors-rang avec un 1er peloton (commandement et services de l’escadron), un 2ème peloton chargé des approvisionements et des services du corps, un 3ème peloton chargé du soutien sanitaire, un 4ème peloton chargé des réparations et un 5ème peloton composé de pionniers et d’ouvriers de ponts.

L’EM, le peloton de commandement et l’EHR dispose au total de 280 hommes, 24 motos solos, 2 motos side-cars, 18 véhicules légers, un char de commandement FCM-42, 42 camions (dont un camion-atelier, un camion magasin, un camion machines-outils et deux camionettes sanitaires) trois tracteurs de dépannage, deux remorques porte-chars et deux cuisines-remorques soit un total de 94
véhicules.

-Deux groupes d’escadrons disposant chacun d’un état-major, un escadron de chars légers, un escadron de fusiliers motocyclistes et un escadron de chasseurs portés.

-L’Etat-major dispose d’un char de commandement type FCM-42, de quinze motos, de treize     VL et de six camionnettes soit un total de 35 véhicules

-L’escadron de chars légers dispose d’un peloton de commandement avec un char FCM-42 et     quatre pelotons de cinq chars légers, une voiture légère, trois motos, sept     camionnettes,deux     tracteurs de ravitaillement et une cuisine remorque soit un total de 65 hommes et 35     véhicules.

-L’escadron de fusiliers-motocyclistes avec un peloton de commandement (comprenant un mortier de 60mm) et quatre pelotons de fusiliers.

Chaque peloton de fusiliers motocyclistes dispose d’un groupe de commandement (six     hommes et trois motos side-cars) et deux groupes de commandement disposant chacun de     dix hommes, cinq motos side-cars et deux FM soit un total par peloton de 26 hommes, treize     motos side-cars et 4 FM.

Au total l’escadron dispose de 150 hommes (cinq officiers, dix-neuf sous-officiers et cent-vingt six hommes), 66 motos, deux véhicules légers, six camionnettes et une cuisine     remorque.

-L’escadron de chasseurs portés dispose d’un peloton de commandement, de trois pelotons
de chasseurs portés et d’un peloton de mitrailleuses et d’engins.

Le peloton de commandement dispose d’un char léger FCM-42, une camionnette TSF, une
camionnette de transport et un Laffly V15 antiaérien avec un bitube de 25mm soit quatre     véhicules et 13 hommes.

Le peloton de chasseurs portés dispose d’un Lorraine 39L de commandement, de trois     Lorraine 39L avec chacun un groupe de combat de dix hommes et de trois motos side-cars soit sept véhicules et de 40 hommes, vingt et un véhicules et 120 hommes pour trois     pelotons.

Le peloton de mitrailleuses et d’engins dispose d’un groupe de trois mitrailleuses de 7.5mm     transportés dans un Lorraine 39L et d’un groupe de trois mortiers de 120mm remorqués par des Lorraine 39L soit un total soit un total de quatre véhicules et de 25 hommes

L’escadron de chasseurs portés du régiment de découverte dispose de 29 véhicules et 158 hommes

Le régiment de découverte dispose de 1026 hommes et 372 véhicules de différents types

-1ère brigade cuirassée

-Un état-major de brigade : 65 hommes et 21 véhicules

-25ème Bataillons de Chars de Combat (25ème BCC)

Ce bataillon de chars de combat à été mis sur pied à partir du 509ème régiment de chars de combat (Maubeuge puis Meucon). Il est équipé de Hotchkiss H-39 (officiellement H-35 modifié 39). Il est organisé de la façon suivante :

-Un état-major et une section de commandement, l’état major se comprend de six hommes avec un H-39 pour le commandant du bataillon, la section de commandement disposant de 11 véhicules et de 41 hommes.

-Une compagnie d’échelon  avec une section de service (13 véhicules et 37 hommes), une section d’atelier et de réparations (27 véhicules et 89 hommes),  une section de remplacement avec trois H-39, 3 camionnettes et 8 hommes et une section logistique avec 17 véhicules et 35 hommes soit pour la compagnie d’échelon le total de 63 véhicules et 186 hommes.

-Trois compagnies de chars

-Un char H-39 pour le commandant de compagnie

-Une section de commandement avec 29 hommes et 7 véhicules

-Quatre sections de dix chars (plus une camionnette et une moto side-car) soit un total de 25 hommes et douze véhicules

-Une section d’échelon avec trois hommes pour le commandement, un groupe tout terrain avec treize hommes, un groupe sur roues avec 15 hommes, la section disposant de quatre véhicules.

Ce bataillon de char de combat est ultérieurement transformé sur Renault G1 ce qui augmente ses effectifs, le nouveau char disposant de quatre hommes d’équipage et non de deux.

-28ème Bataillon de Chars de Combat (28ème BCC)

Ce bataillon de chars de combat à été mis sur pied à partir du 512ème régiment de chars de combat de Chalons sur Marne. Comme tous les BCC lourds , il est organisé de la façon suivante :

-Un état-major et une section de commandement avec un char B1bis pour le commandant du bataillon, quatre véhicules de liaison, quatre camionnettes, un camion, trois véhicules radio et quatre motos soit 17 véhicules et 70 hommes

-Une compagnie d’échelon avec une section de service (13 véhicules et 37 hommes), une section d’atelier et de réparations (27 véhicules et 89 hommes),  une section de remplacement avec trois B1bis, 3 camionnettes et 25 hommes et une section logistique avec 17 véhicules et 35 hommes soit pour la compagnie d’échelon le total de 63 véhicules et 186 hommes.

-Trois compagnies de chars

Chaque compagnie dispose d’une section de commandement avec un B1Bis pour le commandant de compagnie, sept véhicules à roues et 35 hommes; trois sections de trois chars associés à une camionnette, un tracteur de ravitaillement, une moto, le tout servis par 26 hommes et une section de réserve avec 19 véhicules et 38 hommes.

Le 28ème BCC comme tous les autres BCC lourds dispose de 34 B1bis, de 181 véhicules de type divers et de 696 hommes (48 officiers, 89 sous officiers et 569 hommes du rang).

Le monstrueux ARL-44 à canon de 90mm, la future terreur des chars allemands

Le monstrueux ARL-44 à canon de 90mm, la future terreur des chars allemands

Ce bataillon de chars de combat équipé de B1bis est ultérieurement transformé sur le puissant ARL-44,  le plus puissant char d’Europe avec son canon de 90mm, le Tigre allemand n’ayant qu’un canon de 88mm.

-5ème bataillon de chasseurs portés (5ème BCP)

Ce bataillon à été créé en 1937 dans le seul but d’accompagner les chars et les protéger de l’infanterie ennemie. Il reprend les traditions du 5ème Bataillon de Chasseurs à Pieds créé en 1840, un bataillon qui participa à la conquête de l’Algérie, à la guerre de Crimée ainsi qu’à la désastreuse guerre franco-allemande de 1870.

Devenu ensuite alpin, il participe au premier conflit mondial puis à l’occupation de la Rhénanie jusqu’à sa dissolution en 1929. Il renait sous la forme d’un bataillon porté destiné à accompagner les chars des futures divisions cuirassées. Il est le pendant des dragons portés des D.L.M. .

Les bataillons de chasseurs portés sont organisés de la façon suivante :

-Un état-major et une section de commandement

-Une section hors rang chargé du ravitaillement, de l’approvisionnement, du dépannage et du soutien sanitaire

-Trois compagnies de chasseurs portés organisée chacune avec un état-major, une section de commandement et quatre sections de combat

-Une compagnie d’engins d’accompagnement  avec une section de commandement, quatre sections de quatre mitrailleuses, toutes équipées de mitrailleuses MAC 36 ou MAC 44 (officiellement MAC modèle 1936 modifiée 1944) de 7.5mm et une section d’engins avec deux canons de 47mm et deux mortiers de 81mm puis de 120mm.

L’organisation du BCP évolue ultérieurement, une quatrième compagnie est ajoutée au printemps 1945 ce qui permet sur le papier de fournir deux compagnies à chaque bataillon de chars de combat.
L’organisation interne n’évolue pas à la différence de l’équipement, les véhicules à roues sont rapidement remplacés par des véhicules chenillés type Lorraine 39L capables de «coller» aux chars qu’il s’agisse des B1bis/ter, des ARL-44, des Hotchkiss H-39 et des Renault G1.
17ème Groupe de canons d’assaut

Comme les Divisions Légères Mécaniques, les Divisions Cuirassées disposent de deux groupes de canons d’assaut qui dans le premier devaient dépendre directement de l’état-major divisionnaire mais qui après la réorganisation vont être déployés au sein des demi-brigades cuirassées pour leur fournir un appui rapproché.

Les D.L.M ayant récupéré les 16 premiers numéros pour leurs groupes de canons d’assaut (dès 1940, il était prévu jusqu’à 8 DLM même si on n’était pas certains que les budgets soient débloqués), les DCr pour leurs groupes de canons d’assaut récupèrent les numéros suivants allant de  17 à 28, la 1ère Dcr disposant du 17ème et du 19ème groupe de canons d’assaut.
C’est la même organisation que les D.L.M mais l’équipement est différent. Au Somua Sau40, l’arme des chars de l’infanterie à préféré l’ARL V-39, un véhicule plus rapide, à l’autonomie plus faible mais à la capacité de combat plus importante (200 obus au lieu de 100).

Chaque groupe dispose d’un véhicule de commandement _un ARL V-39 équipé d’un canon factice, seule la présence de plus d’antennes radios trahissant son rôle véritable_ et de trois batteries de quatre pièces (plus un véhicule de commandement).

A ces seize véhicules s’ajoutent par batterie, deux ravitailleurs d’artillerie type Lorraine 37L et deux motos de liaison.
Chaque groupe dispose donc de 29 véhicules et de 81 hommes

17ème escadron antichar porté

Comme pour les DLM, cet escadron est destiné à assurer un appui antichar aux chasseurs portés en l’absence des chars de combat occupés ailleurs. A la différence des D.L.M, les véhicules de cet escadron sont chenillés, des Lorraine 39L avec un canon de 47mm monté vers l’arrière.

L’escadron antichar porté est organisé en un peloton de commandement (un Lorraine 39L accompagné par deux motos de liaison soit trois véhicules et 7 hommes), trois pelotons de quatre Lorraine 39L avec un canon antichar de 47mm tirant vers l’arrière soit douze véhicules et quarante-huit hommes, chaque peloton disposant de deux ravitailleurs (quatre hommes), de deux motos de liaison (deux hommes) et d’un camion (deux hommes) et un peloton de fusiliers voltigeurs avec trois Lorraine 39L transportant chacun un groupe de combat (trente-six hommes)

L’escadron antichar porté disposant donc au total de 34 véhicules et de 126 hommes

-17ème escadron antiaérien porté

Cet escadron antiaérien porté est destiné à la protection de toute la brigade contre l’aviation d’assaut ennemie, offrant une ombrelle minimale en attendant l’intervention de la chasse pour balayer les bombardiers horizontaux et les bombardiers en piqué ennemis.

Cet escadron dispose d’un peloton de commandement (un Lorraine 39L accompagné de deux motos de liaison soit trois véhicules et 7 hommes) et de quatre pelotons de six Lorraine 39L munis d’un bitube de 25mm Hotchkiss sur plate-forme arrière soit vingt-quatre véhicules et cent-vingt hommes, chaque peloton disposant également de deux ravitailleurs (quatre hommes), de deux motos de liaison (deux hommes) et un camion (deux hommes)

L’escadron antiaérien porté dispose au total de 48 véhicules et 185 hommes

-17ème groupe de reconnaissance

Ce groupe de reconnaissance est rattaché à la B.L.M est destiné à l’éclairage de la brigade à la différence du régiment de découverte qui lui travaille pour la division, dans une dimensions nettement plus stratégique.

Chaque groupe de reconnaissance dispose d’un peloton de commandement (un char pour le commandant du groupe, deux motos et une camionnette soit quatre véhicules et sept hommes) et trois pelotons de quatre chars légers FCM-42 (un canon de 47mm, une mitrailleuse de 7.5mm coaxiale, un pilote à l’avant, tourelle biplace avec le tireur et le chef de char) soit un total de dix-sept véhicules et de quarante-trois hommes.
-3ème brigade cuirassée

-Un état-major de brigade

-26ème bataillon de chars de combat (26ème BCC) équipé de 45 Hotchkiss H-39

-37ème bataillon de chars de combat (37ème BCC) équipé de 34 B1bis

-3ème bataillon de chasseurs portés (3ème BCP) équipé de VBCP (Véhicules Blindés de Chasseurs Portés) Lorraine 39L

-19ème groupe de canons d’assaut équipés d’ARL V-39

-19ème escadron antichar porté équipé de Lorraine 39L à canon de 47mm

-19ème escadron antiaérien porté équipé de Lorraine 39L avec bitubes de 25mm

-19ème groupe de reconnaisance équipé notamment de chars légers FCM-42

-305ème régiment d’artillerie tractée tout terrain (puis régiment d’artillerie autoportée RAAP)

Ce régiment est à l’origine équipé de pièces tractées en l’occurence des obusiers de 105C modèle 1935B. Après avoir reçut au printemps 1941, des canons de 75mm TAZ modèle 1939 en complément des obusiers (notamment pour renforcer sa capacité antichar), décision est prise de le transformer en régiment d’artillerie autoportée, le 305ème RATTT en mars 1944, les canons de 75 et de 105mm étant remplacés par des canons de 105mm automoteurs.

Ce régiment est organisé en un état-major, une batterie hors-rang, trois groupes de quatre batteries de quatre pièces automotrices.
-Etat-major et une batterie hors-rang avec 140 hommes et 32 véhicules

-Trois groupes de tir avec un état-major, quatre batteries de tir et une colonne de ravitaillement.

-Etat-major avec 95 hommes et 31 véhicules de différents types

-Quatre batteries de quatre pièces automotrices

Chaque batterie dispose donc de quatre automoteurs de 105mm, combinant le chassis du Renault R-40 avec une superstructure supportant un obusier de 105C modèle 1935B, ses munitions et les servants, automoteur connu sous le nom de R 40 Au 105 B.

Cet automoteur à triomphé de deux projets concurrents utilisant le même obusier, un projet Lorraine et un projet Somua, le premier montant l’obusier sur le chassis Lorraine modèle 1939 et le second sur le chassis du Somua S-35.

Les automoteurs sont accompagnés par tout un environnement avec un Lorraine 39L pour le commandant de la batterie, deux Lorraine 39L d’observation d’artillerie, deux Lorraine 37L ravitailleur d’artillerie, un tracteur de dépannage.

-Une colonne de ravitaillement avec 139 hommes et 50 véhicules de type divers dont une vingtaine de camions.

-En temps de guerre, il est prévu qu’un détachement de DCA soit affecté au régiment pour assurer sa protection notamment lors des déplacements sur route et sur terrain libre.

-Un bataillon du génie à quatre compagnie

Ce bataillon du génie est numéroté au sein des DCr de 9 à 14 avec quatre compagnies, trois compagnies de sapeurs mineurs et une compagnie d’équipage de pont.

Chaque compagnie de sapeurs mineurs dispose d’une section motocycliste (37 hommes et 36 motos dont trois à side-cars), une section portée sur camionnette (64 hommes, 3 motos et 6 camionnettes) et une section portée tout terrain (44 hommes et 9 véhicules dont 3 motos) soit un total de 193 hommes et 85 véhicules par compagnie soit pour trois compagnies un total de 579 hommes et 255 véhicules.

La compagnie d’équipage de pont dispose de 134 hommes et de 78 véhicules dont 32 remorques de pont.

-Deux compagnies de transmission

La compagnie télégraphique prend le numéro de la première BC (ici donc le numéro 1) et dispose de 228 hommes et 63 véhicules

La compagnie radio prend le numéro de la deuxième BC (ici donc le numéro 3) et dispose de 241 hommes, 60 véhicules et 39 postes radios

-Un bataillon de réparations divisionnaires

-Deux compagnies du train (compagnie automobile du QG et compagnie automobile de transport)

La compagnie automobile de quartier général prend le numéro de la division augmenté de 310 ce qui donne les 311ème 312ème 313ème 314ème 315ème et 316ème  automobiles de quartier général (les autres divisions _DC, DI,DINA……._ suivant ensuite).

Elles disposent toutes d’une section de commandement et de quatre détachements (QG, intendance, santé et circulation routière) qui totalisent 444 hommes et 262 véhicules. Cette compagnie fournit les véhicules nécessaires à l’état-major de la division

La compagnie automobile de transport prend le numéro de la division augmenté de 410 ce qui donne les 411ème 412ème 413ème 414ème 415ème et 416ème compagnies automobiles de transport (les autres divisions _DC, DI,DINA……._ suivant ensuite).
Cette compagnie est organisée en une section de commandement, services généraux et atelier, une section sanitaire automobile, une section de ravitaillement en munitions d’infanterie et une section de camions de 5 tonnes soit un total de 211 hommes et 98 véhicules divers dont sept motos.

-Un groupe d’exploitation divisionnaire qui dispose de 68 hommes et de 6 véhicules

-Un Escadron de réparation divisionnaire (numérotés 19 à 24, le 19ème pour la 1ère DC et le 24ème pour la 6ème DC ) rattaché à l’un de deux régiments de chars mais opérant pour toute la division.

Il est organisé en un peloton de commandement, trois pelotons de dépannage, deux pelotons de réparation et un groupe de volant (blindés de remplacement). Ses effectifs sont de 305 hommes et de 116 véhicules plus deux chars de remplacement pour chaque escadron.

-Un bataillon sanitaire divisionnaire

Chaque D.C dispose d’un bataillon sanitaire, la 1ère DC disposant du 45ème bataillon et la 6ème DC du 50ème bataillon.

Ce passage au statut bataillon s’explique par la réorganisation en deux BC de taille équivalente, les moyens augmentent mais sont loin d’être doublés comme ce fût initialement prévu.

Le bataillon sanitaire divisionnaire dispose avant mobilisation de 190 hommes et 25 véhicules sanitaires de différentes types.