Mitteleuropa Balkans (145) Yougoslavie (33)

Canons d’assaut, canons automoteurs et chasseurs de chars

Tanketa T-32

La Tanketa T-32 était un chasseur de char léger conçu et construit en Tchécoslovaquie chez la désormais très connue firme Skoda.

C’était un véhicule léger biplace armé d’un canon de 37mm et d’une mitrailleuse de 7.92mm en superstructure ce qui lui permettait d’être particulièrement discret.

Seulement huit véhicules ont été acquis par l’armée royale yougoslave, formant un escadron rapide de véhicules blindés ou Eskadron brzih bornih kola. Cette unité dépendait de l’Ecole de Cavalerie de Zemun et devait expérimenter l’utilisation des blindés à plus grande échelle.

Cette unité existait toujours en septembre 1948 mais la mécanisation des forces armées yougoslaves n’avait pas énormément progressée.

Ces huit tankettes furent engagées au combat durant l’opération MARITSA où six d’entre-elles après quelques coups d’éclats furent détruites, laissant deux véhicules qui furent capturés par les allemands avant que ces derniers les envoient à la casse car n’ayant pas l’utilité de tels véhicules.

La Tanketa T-32 était un véhicule blindé biplace pesant 5.8 tonnes mesurant 3.58m de long sur 1.76m de large pour une hauteur de 1.95m. Motorisé par un moteur diesel Skoda, elle pouvait atteindre la vitesse maximale de 41km/h sur route et de 15km/h en tout-terrain avec une distance franchissable sur route de 260km.

Ce véhicule était protégé par un épaisseur de blindage allant de 5 à 22mm. Si le plancher n’était protégé que par 5mm de blindage, le toit de la caisse et le toit du compartiment de combat était protégé par 8mm, les côtés et l’arrière de la caisse par 12mm tout comme les côtés et l’arrière du compartiment de combat. Si l’avant de la caisse était protégé par 15mm d’acier à blindage, le mantelet du canon et l’avant du compartiment de combat bénéficiait de 22mm de blindage.

L’armement se composait d’un canon de 37mm Skoda A3J alimenté à 42 obus et d’une mitrailleuse de 7.92mm Vz.26 disposant de 1000 cartouches, les armes solidaires pouvant pointer en site de -10° à +25° et en azimut sur 15° de chaque côté de l’axe.

Somua Sau-40

Somua Sau 40

A la base le char avait été conçu comme véhicule d’appui pour l’infanterie mais avec le temps il devint évident que le principal adversaire du char allait être son compère du camp d’en face. Les différentes infanteries du monde entier résistèrent, firent des pieds et des mains mais cela semblait être dans le cour des choses.

L’appui-feu de l’infanterie restait cependant une question majeure et cela aboutit dans plusieurs pays sur la mise au point de canons d’assaut. La France allait ainsi mettre au point deux modèles, le Somua Sau-40 et l’ARL V-39. Si le premier était destiné aux DLM le second était destiné aux Divisions Cuirassées.

Dans un premier temps, il est prévu un groupe de deux batteries à quatre pièces soit un total de huit canons par DLM, un chiffre rapidement jugé insuffisant et un deuxième groupe est rapidement adjoint portant le total à seize canons d’assaut par DLM. En septembre 1942, chaque groupe passe à douze canons d’assaut, une troisième batterie étant créée dans chaque groupe.

D’abord placés sous le commandement direct du commandant de division, les groupes de canons d’assaut vont ensuite être placés sous le commandement des Brigades Légères Mécaniques (BLM) suite à la création en mars 1943 de la 6ème DLM et de la réorganisation des cinq premières sur ce modèle qui servit aussi pour les 7ème et 8ème DLM.

Quand éclate le second conflit mondial, un total de 208 Somua Sau40 sont en service au sein des DLM plus précisément 192 canons automoteurs et 16 véhicules de commandement, laissant 59 véhicules en réserve.

Dès avant septembre 1948, la France décide d’arrêter la fabrication pour se concentrer sur un canon automoteur à canon de 105mm sur châssis Renault R-40 (Somua S-45 pour les unités de l’ancienne cavalerie) en attendant d’utiliser celui du Renault G-1R.

De plus des projets de réutilisation des châssis disponibles ont été étudiés par l’Entrepôt de Réserve Générale du Matériel (ERGM) implanté à Gien dans le Loiret. Ces projets sont baptisés GPM (Gien Projet Militaire) et combinent un canon puissant sur un châssis de char déclassé par l’arrivée de blindés modernes.

Peu à peu un certain nombre de Somua Sau-40 sont disponibles et c’est ainsi que la nouvelle armée yougoslave à pu récupérer des véhicules entièrement remis en état par la France.

La nouvelle armée yougoslave va équiper chaque régiment d’infanterie portée d’un bataillon de canons d’assaut, chaque bataillon disposant de trois compagnies de quinze véhicules soit un total de 90 canons d’assaut pour l’ensemble de la division blindée.

Ces canons d’assaut vont montrer leur efficacité en collant à l’infanterie portée désormais montée sur half-track. A la fin du conflit ces véhicules usés vont être retirés du service et le bataillon dissous laissant l’infanterie portée sans moyen d’appui-feu direct.

Le Somua Sau40 était un canon d’assaut de conception et de fabrication française pesant 21.6 tonnes en ordre de combat, mesurant 5.90m de long pour 2.51m de large et une hauteur de 2.60m.

Motorisé par un moteur Somua de 190ch, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 35km/h sur route et franchit toujours sur le bitume 280km.

Protégé par un blindage maximal de 40mm, il était armé d’un canon de 75mm APX de 30 calibres (longueur du tube : 2.25m) en casemate approvisionné à 100 obus et une mitrailleuse de 7.5mm MAC-31 installée en tourelle pour l’autodéfense. L’équipage était de 5 hommes.

M-10 Tank Destroyer

C’est au printemps 1942 que l’US Army lance un appel à projet pour un tank destroyer (chasseur de chars) équipé d’une tourelle armé d’un canon antichar et non un canon installé en superstructure comme on l’avait envisagé pour les premiers projets de «destructeur de chars».

Le développement est rapide puisque s’appuyant sur des armes existantes : un canon de 3 pouces et un chassis très voisin de celui du M4 Sherman. Résultat, le M-10 est mis en service dès le mois de juin 1944 après deux ans de développement.

Surnommé «Wolverine», ce véhicule disposait d’une tourelle ouverte ce qui le rendait vulnérable aux éclats d’obus mais cette vulnérabilité était considérée comme acceptable. Son puissant canon de 76.2mm lui aurait permis de détruire la quasi-totalité des chars allemands rencontrés.

Hélas pour lui, au printemps 1948, son remplacement par le M-18 Hellcat commence, un véhicule plus rapide et muni d’un canon de 76mm à haute vitesse initiale plus efficace. Néanmoins quand le second conflit mondial se termine en septembre 1954, quatre Tank Destroyer Batallion sont encore équipés de Wolverine.

Engagé en Europe, il se montra efficace contre les Panzer III et IV. Il rencontrait plus de difficultés face au Panzer V Panther. Face au Panzer VI Tigre, il était largement surclassé par le blindage et l’allonge du char lourd allemand.

Avec la fin du conflit, le nombre de TDB décroit de manière importante et logiquement, les quatre bataillons équipés de M10 sont les premiers à être dissous.

Outre les Etats-Unis, le M10 à été utilisé par la Grande-Bretagne et la France en petit nombre (essentiellement à des fins d’évaluation opérationnelle), le Canada, l’Egypte, l’Italie (après guerre), la Pologne, la Chine, l’URSS et la Yougoslavie.

La Yougoslavie reçoit des véhicules de seconde main puisqu’en 1949/50 la production du Wolverine à cessé. Comme pour le Sherman, la Yougoslavie aurait préféré un autre véhicule en l’occurence le M-18 Hellcat mais ce véloce chasseur de char ne servira sous les couleurs yougoslaves qu’une fois le second conflit mondial terminé.

En ce qui concerne le M-10, il va équiper un bataillon de 45 véhicules de la division blindée et l’escadron d’éclairage et d’appui de chaque régiment de char soit cinq véhicules. Cela fait un total de 55 véhicules en ligne auxquels il faut ajouter quelques véhicules pour l’entrainement.

Au combat ce véhicule ne fût ni décevant ni exceptionnel, honnête dirions nous. Comme nous l’avons vu plus haut le Wolverine à été remplacé par le Hellcat une fois le second conflit mondial terminé plus précisément en 1957.

Le 3 Inch Gun Motor Carriage M10 (M10 Tank Destroyer) était un chasseur de chars de conception et de fabrication américiane pesant 29 tonnes en ordre de combat, mesurant 5.97m de long pour une largeur de 3.05m et une hauteur de 2.89m.

Motorisé par un moteur diesel de 450ch, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 51km/h sur route et parcourir toujours sur route 260 à 300km.

Protégé par 9.5 à 57.2mm de blindage, il était armé d’un canon de 3 pouces (76.2mm) M7 sur affût M5 avec 54 coups et d’une mitrailleuse de 12.7mm Browning M2HB avec 300 coups L’equipage se composait de cinq hommes à savoir le chef de char, le tireur, le chargeur, le conducteur et l’assistant-conducteur)

M-7 Priest

Connu officiellement sous le nom de 105mm Howitzer Motor Carriage M-7 Priest, c’est le canon automoteur standard de l’armée américaine. Il combine un châssis de char moyen M-3 avec une superstructure abritant un obusier de 105mm. La présence d’un tourelleau avec une mitrailleuse de 12.7mm lui donna son surnom puisque cela ressemblait à une chaire d’Eglise d’où le surnom de Priest (prêtre).

Six prototypes sont commandés en mars 1945, prototypes intensivement testés avant qu’il ne soit officiellement adopté en janvier 1946. Au sein de l’US Army il va être utilisé par l’artillerie des Armoured Division (Divisions Blindées) et au sein de groupes de réserve. Si l’artillerie des AD assure l’appui direct des chars par des tirs de barrage, de contrebatterie ou par une préparation préliminaire, les Priest de l’artillerie de réserve ont un rôle plus stratégique.

Les trois divisions de cavalerie et les seize divisions blindées regroupent au total soixante-seize groupes équipés de M7 Priest soit un total de 912 pièces auxquelles il faut ajouter 432 M7 de la «Réserve Générale» soit un total de 1344 automoteurs.

Prévoyant des pertes élevées, les américains vont commander pas moins de 5700 M7 Priest produits en trois variantes, la M7A1 produite à 2100 exemplaires, la M7A2 produite à 1800 exemplaires et la M7A3 produite à 1800 exemplaires également.

Outre les Etats-Unis, cet automoteur à été utilisé par la Grande-Bretagne (qui allait le remplacer rapidement par le Sexton), la Belgique, les Pays-Bas, la Pologne et la Tchécoslovaquie, la Norvège et le Danemark _ces quatre pays occupés par les allemands disposaient néanmoins d’unités en exil combattant sous commandement français pour les deux premiers, sous commandement britanniques pour les deux suivants_, la Yougoslavie, le Brésil, l’Argentine, le Mexique, la Chine, l’Inde, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Une fois le conflit terminé, le M7 Priest à été rapidement remplacé par de nouvelles pièces automotrices de 105 et de 155mm. Les unités de Réserve et de la Garde Nationale l’ont utilisé jusqu’au milieu des années soixante.

Comme dans beaucoup d’autres moments, des pays ont profité des surplus américains pour s’équiper en canons automoteurs à un prix défiant toute concurrence soit pour renouveler leur parc ou pour reconstituer leurs forces.

C’est ainsi que des M7 Priest ont été cédés au Portugal, à l’Espagne, à l’Italie, aux armées des Nouveaux Pays Allemands, à la Grèce, à la Turquie, à l’Iran, à la Thaïlande, à la Birmanie et au Japon.

Il n’y à pas eu de variantes dédiées du M7. Certains Priest ont perdu leur canon pour servir de ravitailleur d’artillerie, de dépanneur, de véhicule de dépannage ou de transport de troupes mais il s’agissait d’improvisations sur le terrain et non de variantes mises au point à l’arrière et bénéficiant donc d’une appelation officielle.

Théoriquement c’est la Grande-Bretagne qui devait fournir l’artillerie de la nouvelle armée yougoslave. Seulement voilà à l’époque le Sexton n’est pas encore disponible pour les alliés et le gouvernement yougoslave en exil va choisir le Priest. Nul doute que si le conflit avait duré, les M-7 auraient été remplacés par des Sexton pour une question de communauté logistique puisque l’artillerie yougoslave utilisait comme pièce d’artillerie tractée le canon-obusier de 25 calibres.

Au sein de la nouvelle armée yougoslave il équipe le régiment d’artillerie de la 1ère Division Blindée yougoslave. Ce régiment est organisé sur le même modèle que les régiments d’artillerie tractée à savoir un état-major, une batterie de commandement et de soutien, deux groupes à trois batteries de quatre pièces soit vingt-quatre bouches à feu et une batterie de reconnaissance et de conduite de tir.

La Yougoslavie va recevoir un total de 40 Priest, vingt-quatre en ligne et seize comme volant de fonctionnement et pour l’entrainement. Comme nous l’avons vu plus haut si la guerre s’était prolongée, les Priest auraient été remplacés par des Sexton ce qui ne sera pas le cas. Les Priest sont restés en service dans l’armée yougoslave jusqu’en 1962 quand ils sont remplacés par des canons automoteurs de conception et de fabrication soviétique.

Le M-7 Priest était un canon automoteur de conception et de fabrication américaine pesant 21.1 tonnes en ordre de combat, mesurant 5.7m de long sur 2.7m de large pour une hauteur sans mitrailleuse de 2.5m.

Motorisé par un moteur en étoile Wright R975C1 de 400ch, il pouvait atteindre une vitesse maximale de 40km/h avec un rayon d’action de 230km.

Protégé par un blindage d’une épaisseur maximale de 51mm à l’avant, il était armé d’un obusier de 105mm approvisionné à 57 coups (42 coups supplémentaires dans une remorque M-8) et d’une mitrailleuse de 12.7mm Browning M2HB avec 300 coups assure la défense rapprochée.

L’équipage se compose de sept hommes.

22-Armée de terre : armement et matériel (43)

Laffly W15 TCC
Le chasseur de chars

C’est au début des années trente que le concept du chasseur de chars émerge en France au travers notamment du programme P lancé le 9 janvier 1931 et qui prévoyait initialement un canon de 25mm monté sur trépied installé sur une chenillette pour le tir depuis la terre et depuis le véhicule.

Ce projet évolue vers un véritable «automoteur antichar» sous l’impulsion de l’artillerie qui lui donne un canon antichar de 37mm (futur canon de forteresse modèle 1934), envisageant de se doter de plusieurs batteries mais le véhicule Renault VE étant mécaniquement déficient, rien ne ressort de ce programme qui avait déjà évolué avec l’abandon du 37 au profit du 47mm, futur calibre standard de la lutte antichar avec les remarquables modèle 1937 et 1939.

Abandonnée par l’artillerie, cette idée du chasseur de chars va être reprise par les armes de mêlée, la cavalerie et les chars de l’infanterie, intéressés à l’idée de posséder une arme antichar mobile pour frapper vite et fort.

Au printemps 1940, ce besoin aurait pu être satisfait par deux véhicules, la chenillette Lorraine 37L et le véhicule tout-chemin Laffly W 15 T sur lequel serait installé un canon de 47mm modèle 1937 capable de détruire tous les chars allemands de l’époque.

Ce projet est enterré par le général Gamelin l’estimant superflu et mal adapté, le chenillé comme le véhicule à roues  étant trop peu protégé, impossible à camoufler avec un champ de tir trop étroit.

Il semblait alors dit que le chasseur de chars n’allait jamais se faire une place dans les rangs de l’armée de terre mais c’était sans compter avec le général Villeneuve et son obsession de la mécanisation, du toujours plus vite……. .

L’idée qu’il défend alors est de renforcer la protection antichar des chasseurs et des dragons portés, de leur offrir une artillerie antichar plus mobile que les pièces remorquées dont il disposait alors.

Pleinement intégrés aux brigades blindées et aux brigades légères mécaniques, ils permettaient aux dragons notamment en phase défensive de s’accrocher durablement au terrain, de tendre de véritables embuscades antichars.

C’est ainsi que le projet enterré au printemps 1940 par le général Maurice Gamelin est relancé en septembre 1942 par le général Pierre de Villeneuve.

Si le Laffly  W 15 T est toujours de la partie, le Lorraine 37L cède la place au chassis Lorraine 39L et au chassis Renault DAJ-1 (aussi connu sous le nom de VBCP-40), le premier devant équiper les DLM, les deux autres les DC.

Suite au modèle introduit par la 6ème DLM (mars 1943), les DLM et les DC sont réorganisées en deux brigades de combat identiques, pouvant opérer séparément. Chaque brigade devait disposer d’un escadron antichar porté

L’escadron antichar porté est organisé en un peloton de commandement, trois pelotons de quatre chasseurs accompagnés  de deux ravitailleurs, deux motos de liaison et un camion) et un peloton de fusiliers-voltigeurs.

Unités équipées du Laffly W 15 TCC

Les deux prototypes du Laffly W 15 T présentés au printemps 1940 ayant été jugés trop gros, la firme d’Asnières reprend son projet en proposant un véhicule où le canon installé tirant vers l’arrière est protégé avec un large bouclier amovible avec des ridelles abattables.

Ces deux prototypes sont testés intensivement entre juin et octobre 1943, la production étant lancée aussitôt pour équiper les  vingt escadrons antichars portés répartis au sein des douze brigades légères mécaniques des six Divisions Légères Mécaniques.

Le 1er escadron antichar porté reçoit ses véhicules en janvier 1944 suivit en février du 2ème EAP, tous deux intégrés à la 1ère DLM.

Les 3ème et 4ème escadrons antichars portés de la 2ème DLM reçoivent leurs véhicules en mars et avril 1944

Les 5ème et 6ème escadrons antichars portés de la 3ème DLM reçoivent leurs véhicules en mai et juin 1944. Ils sont suivis en septembre et en octobre par les 7ème et 8ème EAP de la 4ème DLM.

Les 9ème et 10ème EAP de la 5ème DLM reçoivent leurs véhicules en novembre et décembre 1944 suivis en janvier et février 1945 par les 11ème et 12ème EAP, les escadrons antichars portés de la 6ème DLM.

A cette date, un total de 144 Laffly W 15 TCC sont sortis des chaines de production. La production continue à cadence réduite pour former un parc de réserve de soixante-véhicules qui sont livrés entre mars 1945 et mai 1946 date à laquelle la production est stoppée.

Elle reprend en septembre 1947 pour équiper les 7ème et 8ème DLM. Les 13ème et 14ème escadrons antichars portés de la 7ème DLM reçoivent leurs véhicules en novembre et décembre 1947 suivis en janvier et février 1948 des 15ème et 16ème EAP de la 8ème DLM.

Le nombre de véhicules en ligne est donc porté à 192 auxquels s’ajoutent 96 véhicules de réserve soit un total de 288 véhicules quand la production est stoppée en mai 1948.
Caractéristiques Techniques du Laffly W 15 TCC

Poids en ordre de combat : 4750kg

Dimensions : longueur 5.40m largeur 1.90m hauteur 1.80m

Motorisation :

Vitesse maximale 48 km/h

Blindage : nc

Armement : un canon de 47mm modèle 1937 en plate-forme à l’arrière avec 32 coups (obus perforants et quelques obus explosifs pour l’infanterie) et une mitrailleuse de 7.5mm MAC-36 pouvant être utilisée à terre

Equipage : quatre hommes : chauffeur, observateur, maitre-pointeur et sous-officier chef de pièce

Laffly W 17 TCC

Le canon de 47mm pouvant devenir limité pour la lutte antichar, l’état-major demande à Laffly de développer le concept du chasseur de chars sur roues avec un canon de 75mm. Le chassis W 15 se révélant limité, la firme d’Asnières sur Seine décide d’utiliser son nouveau W 17, un 6X6 plus robuste.

Deux prototypes sont commandés à l’automne 1947 et livrés aux services officiels au printemps 1948 pour des essais complets qui se révèlent prometteurs mais la production en série n’est pas lancée immédiatement.

Il faudra attendre la guerre pour que les premiers W 17 TCC à canon de 75mm sortent des chaines, prêts à rééquiper après engagement les EAP des DLM.

Par rapport au W 15 TCC, le W 17 est plus gros et plus lourd mais surtout le canon de 75mm TAZ modèle 1939  (adapté au tir depuis un véhicule) peut tirer sur 270° ce qui lui offre une plus grande souplesse d’emploi, son rôle de chasseur de chars pouvant être remplacé par celui de pièce d’artillerie mobile.

21-Armée de terre (74)

Les escadrons antichars portés (EAP)/les batteries divisionnaires antichars (BDAC)

Toute l’histoire militaire est une course perpétuelle entre le boulet et la cuirasse, entre l’attaquant et le défenseur. Dès qu’une nouvelle arme apparaît, une autre arme est mise au point pour s’y opposer.

C’est ainsi qu’au char, on ne tarda pas à opposer une arme antichar. Ce fût le fait des allemands, les premiers confrontés à ce char, les chars allemands étant peu efficients, une leçon qui sera retenue vingt-ans plus tard au détriment de la malheureuse Pologne.

Outre l’élargissement des tranchées et l’installation de pièces de campagne au plus près des premières lignes, les soldats allemands reçurent le Gewehr T, un fusil tirant une balle perforante de 13mm, suffisante pour pénétrer l’épaisse cuirassé des chars Mark.

Dans l’immédiat après guerre, le dévellopement des armes antichars continua. Si certains pays persévèrent dans le domaine du fusil  antichar, la plupart dévellopèrent des canons antichars, de taille modeste d’un calibre allant de 25 à 47mm, le but étant d’équiper l’infanterie pour lui permettre de se protéger des chars ennemis en l’absence de chars pour repousser les mastodontes ennemis. Il fallait donc une arme compacte pour faciliter son déplacement, sa mise en oeuvre et son camouflage.

Canon de 47mm modèle 1937

Canon de 47mm modèle 1937

Quand éclata la guerre de Pologne, la France n’était pas le pays le plus mal loti en matière de lutte antichar, disposant de canons de 25 et de 47mm sans parler que le canon de 75mm modèle 1939 appelé à remplacer le vénérable modèle 1897 était tout azimut ou TAZ, un atout indéniable dans la lutte antichar.

Sur le plan de l’organisation, il était prévu que chaque division dispose d’une batterie divisionnaire antichar (BDAC) équipée de douze canons de 47mm tandis que les unités d’infanterie devaient également disposer au niveau régimentaire de canons de 25mm, le RI type Nord-Est devant disposer de deux canons de 25mm au sein de la section d’engins de la compagnie d’accompagnement comprise dans chaque bataillon d’infanterie, le régiment disposant de six canons de 25mm au sein de la Compagnie Régimentaire d’Engin.

Canon de 25mm Hotchkiss

Canon de 25mm Hotchkiss

Comme partout la «révolution villeneuvienne» impacta les structures à défaut de l’équipement même si le canon de 25mm fût progressivement retiré du service des unités antichars des unités appelées à combattre des unités allemandes.

Quand éclate la seconde guerre mondiale, la lutte antichar est structurée de la façon suivante :

-Les divisions d’infanterie disposent toutes d’une batterie divisionnaire antichar à douze canons de 47mm, des BDAC numérotés dans la série 600 et suivants (il porte le numéro de leur division, exemple la 25ème DIM dispose de la 625ème BDAC).

-Les régiments d’infanterie dispose toujours de deux canons antichars dans la section d’engins de la compagnie d’accompagnement de chaque bataillon et dans la compagnie régimentaire d’engins. Si dans les DIAlp et les divisions d’infanterie déployées dans l’Empire, on trouve toujours des canons de 25mm, toutes les divisions de métropole les ont remplacés par des canons de 47mm.

-En ce qui concerne l’artillerie, la mise en place de régiments antichars indépendants est prévue à la mobilisation à l’aide de matériel stocké pour cet usage.

-Pour l’arme blindée cavalerie, les DLM et les DC disposent d’escadrons antichars portés intégrés aux BLM et aux BB pour appuyer directement les dragons portés.

L’escadron antichar porté est destiné à fournir une défense antichar aux dragons portés lors des phases défensives et l’absence de chars à proximité. Si les escadrons antichars portés des DLM sont équipés de véhicules à roues Laffly W 15 TCC, les DC sont équipés de véhicules chenillés, des Lorraine 39L ou des Renault VBCP40, ces trois véhicules disposant d’un canon de 47mm SA37, SA 39 ou SA 41.

L’escadron antichar porté des DC est organisé en un peloton de commandement (un véhicule de commandement type Lorraine ou Renault accompagné par deux motos de liaison soit trois véhicules et 7 hommes), trois pelotons de quatre véhicules avec un canon antichar de 47mm tirant vers l’arrière soit douze véhicules et quarante-huit hommes, chaque peloton disposant de deux ravitailleurs (quatre hommes), de deux motos de liaison (deux hommes) et d’un camion (deux hommes) et un peloton de fusiliers voltigeurs avec trois  véhicules chenillés ou à roues transportant chacun un groupe de combat (trente-six hommes).
L’escadron antichar porté des DC dispose donc au total de 34 véhicules et de 126 hommes.

L’escadron antichar porté des DLM est organisé en un peloton de commandement (un Laffly W15 PC accompagné par deux motos de liaison soit trois véhicules et 9 hommes), trois pelotons de quatre Laffly W15 TCC avec un canon antichar de 47mm tirant en chasse soit douze véhicules et quarante-huit hommes, chaque peloton disposant de deux ravitailleurs (quatre hommes), de deux motos de liaison (deux hommes) et d’un camion (deux hommes) et un peloton de fusiliers voltigeurs avec trois Laffly S20T transportant chacun un groupe de combat (trente-six hommes)

L’escadron antichar porté des DLM dispose donc au total de 34 véhicules et de 126 hommes

Les escadrons antichars portés des DLM portent les numéros 1 à 16, la 1ère DLM disposant des 1er et 2ème escadrons antichars portés, la 2ème DLM des 3ème et 4ème escadrons antichars portés, la 3ème DLM des 5ème et 6ème escadrons, la 4ème DLM des 7ème et 8ème escadrons, la 5ème DLM des 9ème et 10ème, la 6ème DLM du 11ème et du 12ème, la 7ème DLM du 13ème et du 14ème  et la 8ème DLM des 15ème et 16ème escadrons antichars portés.

Les escadrons antichars portés des DC portent les numéros 17 à 28, la 1ère DC disposant des 17ème et 19ème escadrons équipés de Lorraine 39L, la 2ème DC dispose des 18ème et 20ème escadrons équipés de Renault VBCP40 (appelés également Renault DAJ 1), la 3ème DC dispose des 21ème et 23ème escadrons équipés de Lorraine 39L, la 4ème DC dispose des 22ème et 24ème escadrons équipés de Renault VBCP40, la 5ème DC dispose des 25ème et 27ème escadrons équipés de Lorraine 39L alors que la 6ème DC dispose des 26ème et 28ème escadrons équipés de Renault VBCP 40/DAJ 1.

Les escadrons antiaériens portés

Comme nous l’avons vu plus haut, la défense antiaérienne de l’armée de terre à connu sous l’impulsion du général Villeneuve, un véritable bouleversement organisationnel lié en partie avec le dévellopement des unités mécanisées (2 DLM en septembre 1939, 8 DLM, 6 DC  en septembre 1948) nécessitant une DCA nettement plus musclée.

Les DLM et les DC qui ne disposaient que d’une simple batterie antiaérienne de 25mm vont disposer au final de deux escadrons antiaériens portés, portant les mêmes numéros que les escadrons antichars portés. Leur organisation est d’ailleurs similaire :

L’escadron antiaérien porté type DLM dispose d’un peloton de commandement (un Laffly W15 PC accompagné de deux motos de liaison soit trois véhicules et 7 hommes) et de quatre pelotons de six Laffly W15 munis d’un bitube de 25mm Hotchkiss sur plate-forme arrière soit vingt-quatre véhicules et cent-vingt hommes, chaque peloton disposant également de deux ravitailleurs (quatre hommes), de deux motos de liaison (deux hommes) et un camion (deux hommes)

L’escadron antiaérien porté type DC dispose d’un peloton de commandement (un Lorraine 39L ou un Renault DAJ-1 accompagné de deux motos de liaison soit trois véhicules et 7 hommes) et de quatre pelotons de six Lorraine 39L ou Renault DAJ-1 munis d’un bitube de 25mm Hotchkiss sur plate-forme arrière soit vingt-quatre véhicules et cent-vingt hommes, chaque peloton disposant également de deux ravitailleurs type Lorraine 39L ou Renault DAJ-1 (quatre hommes), de deux motos de liaison (deux hommes) et un camion (deux hommes)

21-Armée de terre (30)

6ème Division Légère Mécanique (6ème D.L.M.)

Le 7 mars 1943, la 6ème Division Légère Mécanique est officiellement mise sur pied à Orange (Vaucluse) avec du personnel fournit par les cinq D.L.M existantes, essentiellement des cadres, la majorité des sous-officiers et des hommes du rang étant de jeunes engagés et des appelés.

Cette division doit être mise à la disposition en temps de guerre à l’armée des Alpes pour lui fournir une unité à base de chars. Sa mission peut être défensive notamment en cas d’attaque amphibie italienne (pour tourner les puissants ouvrages de la ligne Maginot alpine) mais également offensive.

La création de cette division est l’occasion d’expérimenter pour ce type de division une nouvelle organisation. En effet, les nombreuses manoeuvres et exercices menés par les D.L.M au format originel ont montré un certain nombre de failles à corriger pour que les D.L.M tirent la quitescence de leur force :

-transmissions trop légères

-absence d’une puissante DCA

-lacune en matière antichar

-infanterie trop peu nombreuse.

L’organisation adoptée pour cette 6ème Division Légère Mécanique (6ème D.L.M) qui tire la leçon de ces organisation est la suivante :

-Un état-major divisionnaire

-Un régiment de découverte à deux escadrons d’automitrailleuses puissantes, deux escadrons motocyclistes et un escadron antichar porté.

-Deux brigades de combat (brigades légères mécaniques) à deux régiments, un régiment de chars et un régiment de dragons portés auxquels sont associés un groupe de canons d’assaut, un escadron antichar porté, un escadron antiaérien porté et un groupe de reconnaissance.

-Un régiment d’artillerie tractée appelé Régiment d’Artillerie de Division Légère Mécanique (RADLM)

-quatre compagnies du génie formant bataillon

-deux compagnies de transmission (le détachement colombophile est supprimé

-Deux compagnies du train (compagnie automobile du QG et compagnie automobile de transport)

-Un bataillon sanitaire divisionnaire

-Un groupe d’exploitation divisionnaire

Ce modèle expérimenté avec succès aux manoeuvres de septembre 1943 est généralisé aux cinq premières D.L.M et va servir de modèle aux deux dernières D.L.M créées avant guerre, les 7ème et 8ème D.L.M. .

Etat-major divisionnaire :

Par rapport aux cinq premières D.L.M, l’état-major, le quartier général divisionnaire dispose de la même organisation mais les moyens sont augmentés pour faire face à l’ajout d’un deuxième régiment de dragons portés, de deux groupes de canons d’assaut et de deux groupes de reconnaissance. L’état-major passe à 305 hommes et 72 véhicules dont deux véhicules antiaériens (bitube de 25mm)

Régiment de découverte : 2ème régiment de cuirassiers

Le 2ème régiment de cuirassiers avait été dissous le 15 août 1919. Il est recréé le 8 mars 1943 pour servir de régiment de découverte à la division avec des motocyclistes et des automitrailleuses puissantes (AMP) Panhard AM modèle 40P. Il est organisé de la façon suivante :

-Un état-major et un peloton de commandement avec un groupe de commandement et un groupe chargé de transmissions

-Un escadron hors-rang avec un 1er peloton (commandement et services de l’escadron), un 2ème peloton chargé des approvisionements et des services du corps, un 3ème peloton chargé du soutien sanitaire, un 4ème peloton chargé des réparations et un 5ème peloton composé de pionniers et d’ouvriers de ponts.

L’EM, le peloton de commandement et l’EHR dispose au total de 280 hommes, 24 motos solos, 2 motos side-cars, 18 véhicules légers, une AMP TSF, 42 camions (dont un camion-atelier, un camion magasin, un camion machines-outils et deux camionettes sanitaires) trois tracteurs de dépannage, deux remorques porte-chars et deux cuisines-remorques soit un total de 94 véhicules.

-Deux groupes d’escadrons disposant chacun d’un état-major, un escadron d’automitrailleuses puissantes et un escadron de fusiliers motocyclistes.

-L’Etat-major dispose d’un AMP TSF, de quinze motos, de treize VL et de six camionettes     soit un total de 35 véhicules

-L’escadron d’automitrailleuses puissantes dispose d’un peloton de commandement avec une
AMP et quatre pelotons de cinq AMP, de deux AMP-S, une voiture légère, trois motos, sept     camionnettes, deux tracteurs de ravitaillement et une cuisine remorque soit un total de 55     véhicules et de 175 hommes (cinq officiers, trente-six officiers et 134 hommes)

-L’escadron de fusiliers-motocyclistes avec un peloton de commandement (comprennant un
mortier de 60mm) et quatre pelotons de fusiliers.

Chaque peloton de fusiliers motocyclistes dispose d’un groupe de commandement (six     hommes et trois motos side-cars) et deux groupes de commandement disposant chacun de     dix hommes, cinq motos side-cars et deux FM soit un total par peloton de 26 hommes, treize     motos side-cars et 4 FM.

Au total l’escadron dispose de 150 hommes (cinq officiers, dix-neuf sous-officiers et cent-    vingt six hommes), 66 motos, deux véhicules légers, six camionettes et une cuisine     remorque.

Au total, le régiment de découverte dispose de 930 hommes et 354 véhicules

-11ème brigade légère mécanique : 4ème régiment de dragons et 9ème régiment de dragons portés

-un régiment d’automitrailleuses/chars de combat : le 4ème régiment de dragons

-Un état-major et un peloton de commandement avec un char Somua S-40 à tourelle FCM et quatoze véhicules soit un total de 70 hommes

-Un escadron hors rang organisé comme celui du régiment de découverte    avec un 1er peloton (commandement et services de l’escadron), un 2ème peloton chargé des approvisionements et des services du corps, un 3ème peloton chargé du soutien sanitaire, un 4ème peloton chargé des réparations et un 5ème peloton composé de pionniers et d’ouvriers de ponts.

L’EM, le peloton de commandement et l’EHR dispose au total de 280 hommes, 24 motos solos, 2 motos side-cars, 18 véhicules légers, un char Somua S-40, 42 camions (dont un camion-atelier, un camion magasin, un camion machines-outils et deux camionettes sanitaires) trois tracteurs de dépannage, deux remorques porte-chars et deux cuisines-remorques soit un total de 94 véhicules.

-Deux groupes d’escadron de chars avec un état-major comprenant un char Somua S-40 et deux escadrons de chars.

Chaque escadron de chars dispose d’un peloton de commandement avec un Somua S-40 pour le capitaine commandant de l’escadron et de quatre pelotons de cinq chars Somua S-40.

Au total chaque escadron de chars dispose de 136 hommes et de 57 véhicules soit pour l’ensemble du régiment de chars, un total de 805 hommes et de 259 véhicules dont 85 chars Somua S-40

-Un régiment de dragons portés, le 9ème régiment de dragons portés (9ème RDP)

-Un état-major, un peloton de commandement et un escadron hors-rang (ce dernier identique au régiment de découverte). Ces trois entités regroupe au total de 337 hommes et 122 véhicules

-Deux bataillons de dragons portés (un troisième est activé à la mobilisation) dont l’organisation comme le matériel n’évolue pas par rapport aux D.L.M précédentes, la monture des dragons portés restant le Laffly S20T.

Chaque bataillon dispose donc d’un état-major et d’un peloton de commandement, d’un escadron d’AMR, d’un escadron de fusiliers motocyclistes et de deux escadrons de fusiliers voltigeurs portés.

L’état-major et le peloton de commandement dispose des mêmes moyens qu’une D.L.M ancienne version

L’escadron d’AMR en revanche connait une spectaculaire augmentation de sa puissance puisque les AMR-33 sont remplacés par de véritables chars légers à canon de 47mm, l’AMX-42.

Leur nombre n’évolue pas mais leur puissance est sans commune mesure par rapport aux AMR-33 et 35 armées d’une mitrailleuse de 7.5mm, d’une mitrailleuse de 13.2mm voir pour quelques unes d’un canon antichar de 25mm.

L’escadron de fusiliers motocyclistes organisé comme celui du régiment de découverte et ne connait aucun changement par rapport à son homologue ancienne version.

Les deux escadrons de fusiliers voltigeurs portés sont organisés en un peloton de commandement (qui dispose d’un mortier de 60mm), de trois pelotons de combat avec une VDP de commandement et trois VDP transportant chacune un groupe de combat soit 10 hommes et deux fusils mitrailleurs et d’un peloton de mitrailleuses (deux groupes de deux plus une pour le tir antiaérien)

L’escadron de mitrailleuses et d’engins (EME) dispose d’un peloton de commandement, de deux pelotons de mitrailleuses (identiques à ceux des escadrons de FV), d’un peloton de mortiers de 120mm à deux groupes de deux mortiers et de deux groupes de canons antichars de 47mm (quatre pièces).

Si l’armement évolue, les effectifs restent identiques tout comme les dotations en véhicules soit un total de 3088 hommes et 957 véhicules dont soixante-trois automitrailleuses de reconnaissance

-11ème groupe de canons d’assaut

Dès l’origine, il était prévu dans les D.L.M deux groupes de canons d’assaut équipés de Somua Sau40, un véhicule issu du S-35 mais équipé en casemate d’un puissant canon de 75mm.

A l’origine, ces deux groupes dépendaient directement de la division, complétant le régiment d’artillerie tractée. La répartition des rôles était claire : l’appui général au RADLM et l’appui rapproché des chars aux canons d’assaut.

Quand la mise sur pied de la 6ème D.L.M à été décidée ainsi qu’une nouvelle organisation interne, décision à été prise d’intégrer les groupes de canons d’assaut aux B.L.M pour permettre aux chars de disposer d’un puissant appui-feu immédiatement disponible.

Le groupe de canons d’assaut prend le numéro de sa BLM, la 6ème DLM dispose donc des 11ème et 12ème groupes équipés de Somua Sau40.

Chaque groupe dispose d’un véhicule de commandement _un Sau40 équipé d’un canon factice, seule la présence de plus d’antennes radios trahissant son rôle véritable_ et de trois batteries de quatre pièces.

A ces treize véhicules s’ajoutent par batterie, deux ravitailleurs d’artillerie type Lorraine 37L,  Chaque groupe dispose donc de 29 véhicules et de 85 hommes

-11ème escadron antichar porté

Cet escadron antichar est destiné non pas à appuyer les chars mais à fournir une défense anti-blindée aux dragons portés en l’absence des Somua S-40. Montés sur véhicules à roues, ces canons de 47mm seraient également chargés de mener des combats retardateurs pour permettre le repli de l’ensemble du dispositif.

L’escadron antichar porté est organisé en un peloton de commandement (un Laffly W15 PC accompagné par deux motos de liaison soit trois véhicules et 9 hommes, trois pelotons de quatre Laffly W15 TCC avec un canon antichar de 47mm tirant en chasse soit douze véhicules et quarante-huit hommes, chaque peloton disposant de deux ravitailleurs (quatre hommes), de deux motos de liaison (deux hommes) et d’un camion (deux hommes) et un peloton de fusiliers voltigeurs avec trois Laffly S20T transportant chacun un groupe de combat (trente-six hommes)

L’escadron antichar porté disposant donc au total de 33 véhicules et de 126 hommes

-11ème escadron antiaérien porté

Cet escadron antiaérien porté est destiné à la protection de toute la brigade contre l’aviation d’assaut ennemie, offrant une ombrelle minimale en attendant l’intervention de la chasse pour balayer les bombardiers horizontaux et les bombardiers en piqué ennemis.

Cet escadron dispose d’un peloton de commandement (un Laffly W15 PC accompagné de deux motos de liaison soit trois véhicules et 7 hommes) et de quatre pelotons de six Laffly W15 munis d’un bitube de 25mm Hotchkiss sur plate-forme arrière soit vingt-quatre véhicules et cent-vingt hommes, chaque peloton disposant également de deux ravitailleurs (quatre hommes), de deux motos de liaison (deux hommes) et un camion (deux hommes)

L’escadron antiaérien porté dispose au total de 48 véhicules et 185 hommes

-11ème groupe de reconnaissance

Ce groupe de reconnaissance est rattaché à la B.L.M est destiné à l’éclairage de la brigade dont il porte le numéro à la différence du régiment de découverte qui lui travaille pour la division, dans une dimensions nettement plus stratégique.

Après avoir envisagé d’armer cette unité avec ces véhicules à roues, l’Arme Blindée-Cavalerie décida de l’équiper de chars légers qui en plus de leur chassis chenillé pouvait renforcer la capacité de combat du régiment de char de la brigade légère mécanique.

Chaque groupe de reconnaissance dispose d’un peloton de commandement (un char pour le commandant du groupe, deux motos et une camionette soit quatre véhicules et sept hommes) et trois pelotons de quatre chars légers AMX-42 (un canon de 47mm, une mitrailleuse de 7.5mm coaxiale, un pilote à l’avant, tourelle biplace avec le tireur et le chef de char) soit un total de dix-sept véhicules et de quarante-trois hommes.

La 11ème BLM dispose en configuration mobilisation (c’est à dire un RDP à trois bataillons) de 4402 hommes et 1361 véhicules

-12ème brigade légère mécanique

-Un état-major de brigade

-Un régiment de chars, le 11ème régiment de chasseurs (à cheval)

-Un régiment de dragons portés, le 10ème régiment de dragons portés

-Le 12ème groupe d’assaut

-Le 12ème escadron antichar porté

-Le 12ème escadron antiaérien porté

-Le 12ème groupe de reconnaissance lui aussi équipé d’AMX-42

-Un régiment d’artillerie : le 70ème régiment d’artillerie de division légère mécanique

A première vue, le maintien d’un régiment tracté dans une division mécanique peut paraître incongru mais il répond à des missions différentes. En effet, ce régiment doit appuyer les dragons portés et effectuer des tirs de barrage et des tirs d’interdiction à la fois pour ouvrir une brèche au profit des chars mais également en phase défensive.

L’organisation ne change pas par rapport à un RADLM «ancienne version» mais une partie de l’équipement évolue, les vénérables canons de 75mm modèle 1897 cédant la place à des canons de 75mm TAZ (Tous Azimuts) modèle 1939, utilisable à la fois pour le tir sol-sol que pour la lutte antichar.

Le régiment d’artillerie de division légère mécanique est organisé de la façon suivante :

-Un état-major et une batterie hors-rang totalisant 131 hommes et 31 véhicules

-Deux groupes de 75mm avec un état-major, trois batteries de tir et une colonne de ravitaillement

L’état-major de chaque groupe dispose de 90 hommes et de 29 hommes, chaque batterie de tir dispose de quatre canons de 75mm, 30 véhicules et 103 hommes et la colonne de ravitaillement dispose de 139 hommes et de 36 véhicules.

Chaque groupe de 75mm dispose donc de 538 hommes, 12 canons de 75mm et 155 véhicules de type divers soit pour deux groupes un total de 1076 hommes, 24 canons de 75mm et 310 véhicules.

-Un groupe de canons de 105mm avec un état-major, trois batteries de quatre obusiers de 105C modèle 1935B et une colonne de ravitaillement. Effectifs identiques au groupe de 75mm.

Au total, le régiment d’artillerie dispose de 1746 hommes, 36 canons (24 de 75mm et de 12 de 105mm) et 528 véhicules.

-Un bataillon du génie

Ce bataillon du génie qui prend le numéro de leur division soit du 1er au 8ème bataillons du génie avec quatre compagnies, trois compagnies de sapeurs mineurs et une compagnie d’équipage de pont.

Chaque compagnie de sapeurs mineurs dispose d’une section motocycliste (37 hommes et 36 motos dont trois à side-cars), une section portée sur camionette (64 hommes, 3 motos et 6 camionettes) et une section portée tout terrain (44 hommes et 9 véhicules dont 3 motos) soit un total de 193 hommes et 85 véhicules par compagnie soit pour trois compagnies un total de 579 hommes et 255 véhicules.

La compagnie d’équipage de pont dispose de 134 hommes et de 78 véhicules dont 32 remorques de pont.

-deux compagnies de transmission

La compagnie télégraphique prend le numéro de la première BLM (ici donc le numéro 11) et dispose de 228 hommes et 63 véhicules

La compagnie radio prend le numéro de la deuxième BLM (ici donc le numéro 12) et dispose de 241 hommes, 60 véhicules et 39 postes radios
-Deux compagnies du train (compagnie automobile du QG et compagnie automobile de transport)

La compagnie automobile de quartier général prend le numéro de la division augmenté de 300 ce qui donne les 301ème 302ème 303ème 304ème 305ème 306ème 307ème et 308ème compagnies automobiles de quartier général (les autres divisions _DC, DI,DINA……._ suivant ensuite).

Elles disposent toutes d’une section de commandement et de quatre détachements (QG, intendance, santé et circulation routière) qui totalisent 444 hommes et 262 véhicules. Cette compagnie fournit les véhicules nécessaires à l’état-major de la division

La compagnie automobile de transport prend le numéro de la division augmenté de 400 ce qui donne les 401ème 402ème 403ème 404ème 405ème 406ème 407ème et 408ème compagnies automobiles de transport (les autres divisions _DC, DI,DINA……._ suivant ensuite).

Cette compagnie est organisée en une section de commandement, services généraux et atelier, une section sanitaire automobile, une section de ravitaillement en munitions d’infanterie et une section de camions de 5 tonnes soit un total de 211 hommes et 98 véhicules divers dont sept motos.

-Un bataillon sanitaire divisionnaire

Chaque D.L.M disposait à l’origine d’un groupe sanitaire divisionnaire numérotés 37 à 41. Ces groupes deviennent bataillons qui gardent leurs numéros, la 6ème D.L.M héritant du 42ème bataillon sanitaire divisionnaire, la 7ème D.L.M héritant du 43ème bataillon et la 8ème D.L.M du 44ème bataillon.

Ce passage au statut bataillon s’explique par la réorganisation en deux BLM de taille équivalente, les moyens augmentent mais sont loin d’être doublés comme ce fût initialement prévu.

Le bataillon sanitaire divisionnaire dispose avant mobilisation de 190 hommes et 25 véhicules sanitaires de différentes types

-Un groupe d’exploitation divisionnaire qui dispose de 68 hommes et de 6 véhicules

-Un Escadron de réparation divisionnaire (numérotés 11 à 18, le 11ème pour la 1ère D.L.M et le 18ème pour la 8ème DLM ) rattaché à l’un de deux régiments de chars mais opérant pour toute la division.

Il est organisé en un peloton de commandement, trois pelotons de dépannage, deux pelotons de réparation et un groupe de volant (blindés de remplacement). Ses effectifs sont de 305 hommes et de 116 véhicules plus deux chars de remplacement pour chaque escadron (quatre AMP, 16 Somua S-35/40/45 et 6 AMX-42/AMX-44/FCM-42).