Mitteleuropa Balkans (188) Grèce (32)

Fusils

Fusil Mannlicher modèle 1888

Le Mannlicher modèle 1888est un fusil à répétition développé pour l’armée austro-hongroise. Il à donc été utilisé par l’armée de la Double-monarchie, les pays lui ayant succédé et l’Italie qui récupéra une grande quantité d’armes soit au cours du conflit soit au titre des réparations de guerre.

La production à dépassé le million d’exemplaires, les fusils ayant été également utilisé par l’Equateur, la Bulgarie, la Chine, le Chili, l’Ethiopie, la Grèce (fusils bulgares capturés), la Perse, les Philippines, la Roumanie, la Russie, la Thaïlande, l’Espagne et même la Grande-Bretagne.

Côté italien ces fusils ont servit jusqu’au début des années quarante au sein notamment d’unités de seconde ligne, des unités de milice voir dans certaines régions de l’empire colonial italien ce qui explique que des fusils de ce type ont été capturés par les britanniques.

La Grèce à donc récupéré des fusils anciennement bulgares qu’il s’agisse de fusils capturés lors de la deuxième guerre Balkanique ou durant la première guerre mondiale ou encore de fusils issus des surplus d’après guerre.

Il semble que cette arme n’à pas connu une grande carrière après guerre puisque l’armée grecque à choisit le Mannlicher-Schönauer comme fusil standard. Les armes ont été stockées puisque les nombreuses photos prises lors de la mobilisation de 1948 montre des unités équipées de ce fusil. Des armes ont également été capturées par les italiens et les allemands, armes réutilisés par leurs supplétifs grecs.

Le Mannlicher modèle 1888 était un fusil de conception et de fabrication austro-hongroise pesant 4.41kg mesurent 1280mm de long dont 765mm pour le canon, tirant la cartouche 8x52mmR à une distance maximale de 900m à raison de cinq à dix coups par minute sachant que l’alimentation se faisait par un clip de cinq cartouches placé à l’intérieur du corps du fusil.

Mannlicher modèle 1895

Ce fusil austro-hongrois à été mis en service à la fin du XIXème siècle. Exporté dans les Balkans, il va être également utilisé par l’Italie soit via des armes capturées sur le terrible front de l’Isonzo ou cédées au titre des réparations de guerre.

Après le premier conflit mondial il à été utilisé par les pays ayant succédé à la Double-Monarchie mais également la Bulgarie voir des pays extra-européens. La production totale est estimée à 3.7 millions d’exemplaires, un chiffre plus que respectable.

Outre la version standard, une version courte à été mise sur pied pour les chasseurs et autres unités d’élite ayant besoin d’une arme moins encombrante. On trouve également un fusil destiné aux tireurs de précision.

Après guerre, certains fusils furent transformés pour tirer une cartouche plus puissante en l’occurence le 8x56mm. Les armes transformées ont été essentiellement utilisées par l’Autriche et la Bulgarie

Pour résumer ce fusil à été utilisé par l’Autriche-Hongrie, l’Italie, l’Albanie, la Bulgarie, la Tchécoslovaquie, la Finlande, l’Ethiopie (ex-armes italiennes), l’Allemagne, la Grèce, la Hongrie, la Turquie, la Pologne, le Portugal, la Chine, l’Espagne (républicains durant la guerre d’Espagne),la Roumanie, la Russie, la Yougoslavie, la Somalie (ex-fusils italiens).

La Grèce va récupérer cette arme non pas directement mais via la Yougoslavie qui après avoir réutilisé cette arme comme tous les pays ayant succédé à la Double-Monarchie à rechambrer ses armes avec sa nouvelle cartouche standard à savoir la célèbre 7.92x57mm. Ces fusils étaient toujours en service en septembre 1948 et certains capturés par les allemands vont être rétrocédés à leurs unités supplétives. Une façon de boucler la boucle en quelque sorte.

Ce fusil parvient jusqu’au Péloponnèse et en Crète mais ne va pas être utilisé par la nouvelle armée grecque qui comme son homologue yougoslave va être rééquipée avec des fusils français, essentiellement le MAS-36 même si quelques unités ont eu le privilège d’aller au combat avec le remarquable MAS-40.

Le Mannlicher modèle 1895 était un fusil de conception et de fabrication austro-hongroise pesant 3.78kg mesurant 1272mm de long dont 765mm pour le canon et tirant initialement la cartouche 8x50mmR Mannlicher. A l’aide de clips de cinq cartouches insérés à l’intérieur du corps de l’armé, ce fusil pouvait toucher une cible à 2000m (800m en pratique) avec une cadence de tir de 20 à 25 coups par minute.

Mannlicher-Carcano modèle 1891

Le Mannlicher-Carcano modèle 1891 est une création du lieutenant-colonel Carcano de l’Arsenal de Turin qui s’inspira du système Mauser et pour être plus précis du Mauser modèle 1889 utilisé par l’armée belge.

C’était une arme fiable, son seul point faible étant sa cartouche de 6.5mm qui bien que stable et précise manquait de puissance d’arrêt. Les italiens en étaient conscients mais il faudra du temps pour commencer le passage à la cartouche de 7.35mm, une cartouche à l’utilisation au final très limitée.

C’est avec ce fusil que la jeune armée italienne va participer à différentes interventions coloniales mais aussi au premier conflit mondial, à la guerre italo-abyssinienne, à la guerre d’Espagne, à l’expédition d’Albanie et bien entendu au second conflit mondial.

Au modèle standard se sont ajoutés une version carabine (Moschetto Mannlicher-Carcano modelo 1938), version plus courte avec un levier d’armement coudé, une petite hausse et une baïonnette repliable sous le canon.

Comme toutes les carabines, le recul est plus violent car l’arme est plus courte. La deuxième version est une version courte à crosse repliable mise au point pour les parachutistes mais sa production à été très limitée.

Ce fusil était toujours en service en septembre 1948 bien que depuis 1943 la décision avait été prise de remplacer le 6.5 par le 7.35mm plus puissant.

Ce fusil va donc participer à son second conflit mondial, étant toujours en service en avril 1954 moins dans l’armée co-belligérante (rééquipée par les anglo-saxons) que dans l’armée du régime pro-allemand largement rééquipée avec des armes saisies lors de l’opération Asche, les armes italiennes les plus modernes étant utilisées par les allemands qui n’avaient qu’une confiance limitée dans les troupes italiennes.

Cette arme à été utilisée également par l’Albanie, la Yougoslavie, la Libye, l’Ethiopie, la Grèce, généralement des armes capturées sur le champ de bataille ou dans l’immédiat après guerre notamment lors de la liquidation dans des circonstances douteuses des surplus militaires.

Le Mannlicher-Carcano modèle 1891 était un fusil de conception et de fabrication italienne pesant 3.9kg à vide mesurant 1290mm de long (780mm pour le canon). Tirant la cartouche 6.5x52mm, il pouvait toucher une cible à 800m avec une cadence de tir de quinze coups par minute sachant que l’alimentation se fait par des magasins de six cartouches.

Mannlicher-Schönauer modèle 1903/14 et suivants

En septembre 1948 le fusil standard de l’armée grecque est le Mannlicher-schönauer modèle 1903/27, un fusil de conception austro-hongroise que la Grèce à continué à produire après guerre dans des modèles améliorés, les derniers n’ayant guère de liens avec le fusil d’origine.

Ce fusil qui à également été utilisé par l’Autriche-Hongrie et les seigneurs de guerre chinois à participé aux guerres balkaniques, à la première guerre mondiale, à la guerre gréco-turque et au second conflit mondial. Le nombre d’exemplaires produit varie selon les sources entre 350 et 520000 exemplaires.

Apparu en 1900, le Mannlicher-Schönauer à été proposé à l’armée austro-hongroise, à l’export mais aussi pour le tir sportif. Seule la Grèce se montra intéressée par la version militaire, demandant une version standard pour l’infanterie et une version raccourcie (une carabine donc) pour la cavalerie, l’artillerie et les transporteurs de munitions.

Comme de coutume, l’arme était soigneusement produite avec des matériaux de grande qualité avec peu de tolérance.

L’arme était certes chère mais robuste et durait. En dépit de ses qualités seule l’armée grecque l’adopta, les autres clients un temps intéressés ou approchés préférant au final le Mannlicher modèle 1895.

Comme sa désignation l’indique c’est en 1903 que la Grèce à signé le contrat d’acquisition de ce fusil. Pour l’armée hellène c’est un bon en avant puisque le nouveau fusil remplace des fusils Gras à un coup à poudre noire alors que la poudre sans fumée est apparue dans les années 1880 (le Lebel modèle 1886 utilise une cartouche sans fumée).

On peut se demander pourquoi le Lebel n’à pas été sélectionné. Peut être parce que c’est la firme Steyr qui produisait les fusils Gras destinée à l’armée grecque.

La première commande comprennait 130000 exemplaires (Steyr Y1903) qui auraient été tous livrés en 1906/07. C’est donc avec ce fusil que la Grèce allait l’emporter durant les deux guerres balkaniques.

Satisfaite l’armée grecque passe commande de 50000 exemplaires supplémentaires en 1914, la désignation de ces nouveaux fusils étant Steyr Y1903/14, les changements étant mineurs par rapport au modèle originel. Cette commande ne fût que partiellement honorée car suite à l’entrée en guerre de l’Autriche-Hongrie, la firme Steyr stoppa ses exportations.

Suite à la désastreuse campagne d’Asie mineure, l’armée grecque chercha par tous les moyens possibles à se procurer des Mannlicher-Schönauer, la moitié des fusils ayant été capturés par les turcs.

A partir de 1927, la Grèce reçu 105000 Mannlicher-Schönauer produits par la firme Breda (Y1903/14/27) à moins que la firme italienne ait servit de société écran pour permettre à la firme autrichienne de pouvoir exporter. Un dernier contrat fût signé en 1930 pour 25000 carabines Y1903/14/30, armes vendues directement par Steyr.

En dépit de ses qualités, le fusil était clairement dépassé et la Grèce chercha à produire un fusil plus moderne. Plusieurs projets furent lancés mais aucun n’allait aboutir. De guerre lasse, le gouvernement grec décida de produire à Volos de nouveaux Mannlicher-Schönauer.

Le Mannlicher-Schönauer modèle 1903/44 était un fusil entièrement revisité, tentant de conserver la base du fusil mais en ajoutant un certain nombre de modifications pour tenir compte du progrès dans le domaine des armes à feu.

Il fût un temps question de changer de cartouche mais les projets de modèle 1903/44 avec la cartouche française 7.5x54mm ou allemande 7.92x57mm n’aboutirent pas et l’ultime fusil à répétition de l’armée grecque allait conserver une cartouche fiable mais à la puissance d’arrêt un peu faible.

En septembre 1948 l’armée grecque possédait environ 340000 fusils Mannlicher-Schönauer (une partie des archives ayant disparu on ignore le chiffre exact tout comme la répartition entre les différents modèles) et c’est avec ce fusil que le soldat grec allait combattre les allemands, les italiens et les bulgares.

Si l’Armée Grecque de Libération (AGL) à été rééquipée avec des MAS-36 (et quelques MAS-40) cela signifie par la fin de carrière pour le Mannlicher-Schönauer qui à été utilisé par les différents groupes de résistance mais aussi par les forces de sécurité de Soriotis.

Le Mannlicher-Schönauer modèle 1903/14 était un fusil à répétition de conception et de fabrication austro-hongroise pesant 3.77kg (3.58kg pour la version carabine), mesurant 1226mm (1025mm pour la version carabine) dont 725mm pour le canon (525mm pour la carabine) tirant la cartouche 6.5x54mm Mannlicher-Schönauer à une distance maximale effective de 600m (théorique 2000m), à raison de 15 coups par minute sachant que l’alimentation se faisant par des chargeurs rotatifs de 5 coups.

Fusils anciens réutilisés en petit nombre

Outre les fusils que nous avons vu et ceux que nous allons voir l’armée grecque possédait d’autres modèles de fusils utilisés en petit nombre. Leur utilisation durant le premier conflit mondial est attestée mais est plus incertaine pour les conflits suivants. Cette liste est donc à prendre avec des pincettes.

Le fusil Lebel modèle 1886 modifié 1893

-Parmi les fusils utilisés on trouve par exemple le Lebel modèle 1886/93, notre célèbre «Canne à pêche» que l’armée grecque à reçu à raison de 16000 exemplaires. Cette arme déjà déclassée en 1914 est toujours là moins pour ces performances comme fusil que pour sa capacité à tirer les grenades VB.

En septembre 1948 la compagnie d’infanterie grecque standard disposait d’un état-major de compagnie (commandant de compagnie et sergent de compagnie armés d’un pistolet, sept hommes armés d’un fusil modèle 1903/14) et quatre pelotons de fusiliers disposant d’un état-major avec un lieutenant commandant, un sergent comme adjoint _tous deux armés d’un pistolet_ et trois hommes armés d’un fusil modèle 1903/14 et surtout de trois groupes de fusiliers.

Chaque groupe est commandé par un sergent assisté par un caporal _tous les deux armés d’un fusil modèle 1903/14_ et dispose d’un demi-groupe organisé autour d’un fusil mitrailleur (un tireur armé d’un pistolet, un pourvoyeur armé d’un pistolet, deux transporteurs de munitions armés d’une carabine) et d’un demi-groupe de fusiliers composé d’un caporal armé d’un fusil, de quatre soldats armés d’un fusil et d’un grenadier disposant d’un fusil modèle 1886/93 avec huit grenades à fusil.

Ironie de l’histoire le Lebel depuis longtemps retiré du service par son pays d’origine à encore été utilisé au combat par la Grèce.

Le Lebel modèle 1886/93 était un fusil de conception et de fabrication française mesurant 1300mm de long (dont 800mm pour le canon), pesant 4.41kg chargé. Tirant la cartouche 8x50mmR, le fusil pouvait atteindre en théorie une cible à 1800m même si en pratique cela dépassait rarement 400m, la cadence de tir étant de 12 coups par minute, l’alimentation se faisant par un chargeur tubulaire de huit coups.

fusil modèle 1907 modifié 1915

-Parmi les autres fusils utilisés par l’armée grecque citons le Berthier modèle 1892, le Berthier modèle 1892/16 mais aussi le Berthier modèle 1907 et modèle 1907/15. Certaines sources citent également la présence de Mauser modèle 1930 de fabrication belge.

Manufacture d’Armes de St-Etienne modèle 1936 (MAS-36)

MAS 36

La France sort victorieuse du premier conflit mondial avec un gigantesque stock d’armes en calibre 8mm. En ces temps de paix, de pacifisme et de crise économique, rien ne presse pour changer d’arme et de calibre en dépit des défauts de la munition Lebel.

Outre sa surpuissance, la forme de sa cartouche la rend inadaptée à son utilisation par des armes automatiques comme l’avait démontré le calamiteux Chauchat (même si tous les défauts de cette arme ne venaient pas de la munition, sa conception et sa fabrication la rendant très sensible à la boue et à la poussière, la preuve le Chauchat adapté au calibre .30.06 des américains était encore plus mauvais).

L’étude d’une nouvelle cartouche est lancée, la cartouche 7.5×58 avec comme première arme utilisatrice, le fusil-mitrailleur modèle 1924. Suite à plusieurs incidents de tir, la cartouche est modifiée et raccourcie devenant la 7.5x54mm modèle 1929C, le fusil-mitrailleur devenant le modèle 1924 modifié 1929 ou plus familièrement «24 29».

Après un long processus de mise au point le 17 mars 1936 le fusil de la Manufacture d’Armes de Saint Etienne soit adopté sous le nom de fusil de 7.5mm modèle 1936 plus connu sous le nom de MAS-36.

Les débuts de la fabrication sont très lents et en septembre 1939, seulement 63000 exemplaires ont été livrés aux unités de combat, chiffre qui passe à 430000 à la fin du mois de juin 1940. La production se poursuit pour rééquiper la majeure partie des unités de combat avec son lot de variantes.

On trouve ainsi le MAS 36/39, une version courte, l’équivalent d’un mousqueton destiné à équiper la cavalerie et l’artillerie ou encore le MAS 36 CR à crosse repliable destiné à l’infanterie de l’air.

La production du MAS 36 continua jusqu’en juin 1948 et atteignant le chiffre plus que respectable de 4.5 millions de fusils produits dont une grande partie est stockée pour la mobilisation des unités de réserve.

Quand éclate le second conflit mondial, le MAS-36 est naturellement encore en service, le MAS-40 et le MAS-44 étant réservés en priorité aux chasseurs et aux dragons portés des DC et des DLM même si certaines des meilleures divisions d’infanterie l’ont également reçu notamment la 1ère DIM et la 1ère DINA.

L’armée grecque choisit pour rééquiper son armée le fusil français après avoir évalué le Garand et le Lee-Enfield. L’arme produite dans le Forez va devenir le fusil standard de l’Armée Grecque de Libération (AGL), seules quelques unités d’élite recevant ultérieurement le MAS-40 plus moderne.

C’est donc avec cette arme que la Grèce va libérer son territoire, combattre jusque dans le nord de la Yougoslavie avant de participer à la guerre civile grecque. Il à été remplacé par un fusil belge, le FN FAL (Fusil Automatique Léger), le MAS-40 faisant la soudure, la France cédant à vil prix un grand nombre de fusils à son allié grec.

Le MAS-36était un fusil de conception et de fabrication française pesant 3.720kg à vide et 3.850kg chargé, mesurant 1020mm (1290mm avec baïonnette), disposant d’un canon de 575mm. D’un calibre de 7.5mm, il pouvait atteindre une cible à un portée pratique utile de 400m à raison de 10 à 15 coups par minute sachant que l’alimentation se faisait par des magasins internes de cinq cartouches.

Manufacture d’Armes de St-Etienne modèle 1940 (MAS-40)

Le fusil MAS-36 était une arme moderne, fiable et facile à produire mais c’était encore une arme à répétition manuelle, en somme un lointain descendant du Lebel.

Or plusieurs pays étaient déjà passés au fusil semi-automatique et la France de regretter de ne pas avoir su (ou pu ?) poursuivre dans la voie du fusil automatique, voie défrichée par les FA modèle 1917 et modèle 1918.

Après avoir mis au point le MAS-36, la Manufacture d’Armes de Saint Etienne reçoit l’ordre de mettre au point un fusil semi-automatique appelé à devenir le MAS modèle 1940.

Ce fusil moderne dont les caractéristiques n’ont rien à envier au Garand américain ou au Tokarev soviétique est mis en expérimentation à partir du printemps 1940 au sein de la 1ère Division d’Infanterie Motorisée l’une des meilleures divisions d’active de l’armée (QG : Lille avec le 1er RI à Cambrai, le 43ème RI à Lille et le 110ème RI à Dunkerque).

Les essais intensifs menés au cours de nombreux exercices et de nombreuses manoeuvres montre que l’arme est prometeuse même si certains problèmes se font jour, certains mécanismes sont fragiles et l’arme s’échauffe vite.

Les défauts sont vite corrigés et la production est lancée en décembre 1940, la priorité étant d’équiper les dragons portés des Divisions Légères Mécaniques (D.L.M) et les chasseurs portés des Divisions Cuirassés (Dcr _le r étant destiné à les différencier des Divisions de Cavalerie et n’à jamais désigné le mot réserve_), le combat mécanisé justifiant pleinement un fusil-semi-automatique pouvant délivrer rapidement une grande puissance de feu à savoir 25 coups/minute soit de quoi faire baisser la tête à l’ennemi.

Le MAS-40 est développé avec trois type de chargeurs, un chargeur de cinq cartouches, un chargeur de dix cartouches et un chargeur de vingt-cinq cartouches, identiques à celui du FM modèle 1924/29.

Le chargeur de dix cartouches est choisit, celui de cinq étant jugé trop petit et celui de vingt-cinq est jugé trop gros, donnant une arme trop lourde et trop encombrante.

Comme le MAS-36, des variantes sont mises au point comme le MAS-40CR pour l’infanterie de l’air, avec une crosse repliable, le MAS-40 LG équipé pour le tir de grenades à fusil et le MAS-40 TP pour le tir de précision avec une lunette permettant un grossissement X6.

Cette arme produite à 10000 exemplaires par mois est disponible à un nombre conséquent en septembre 1948 avec près d’un million d’exemplaires disponible au moment de la mobilisation, une grande partie stockée en réserve alors qu’un MAS-44 est déjà en production avec un imposant chargeur de 25 cartouches et un bipied.

Comme nous l’avons vu la Grèce à choisit le MAS-36 mais contrairement à la Yougoslavie elle ne cherchait pas forcément à recevoir le MAS-40. Quelques exemplaires ayant atterrit entre les mains grecs, le 1er bataillon d’evzones de l’AGL est chargée de l’expérimenter au combat sur le front du Péloponnèse.

Les rapports sont élogieux et le gouvernement grec solicite la France pour acquérir ce fusil en complément du MAS-36. Paris accepte de livrer ce fusil «qui entre les mains des dignes descendants des hoplites de Thermopyles et de Platées ne pourra que faire des merveilles».

Le nombre de MAS-40 livrés à l’armée grecque est incertaine mais n’à certainement pas dépassé les 10000 exemplaires. Il à été utilisé essentiellement par le bataillon sacré et par les evzones lors de leurs raids commandos et lors de leurs actions opératives. Quelques unités régulières ont pu l’utiliser mais ce n’est attesté ni par des photos ni par des archives.

Après guerre en revanche le MAS-40 est devenu une arme majeure de l’infanterie grecque, relevant le MAS-36 mais il s’agissait d’une mesure provisoire en attendant un fusil de conception nouvelle, le futur FN FAL.

Le Fusil semi-automatique modèle 1940 dit MAS-40 était un fusil de conception et de fabrication française pesant 3.940kg à vide mais 4.52kg chargé. Mesurant 1065mm de long dont 580mm pour le canon, il tirait la cartouche standard 7.5x54mm à une distance maximale de 1200m à raison de 20 à 25 coups par minute sachant que la capacité du magasin était de dix cartouches.

22-Armée de terre : armement et matériel (4)

NdA Suite à un compliment de Schmit Pit qui m’à fait remarqué que j’avais oublié de poster une partie sur l’armement de l’infanterie française je profite de cette « semaine blanche » pour poster cette partie.

Fusils

Préambule

Quand éclate le premier conflit mondial, le fusil standard du poilu est le Lebel modèle 1886 modifié 1893, un fusil tirant la cartouche de 8mm. Le Lebel qualifié par sa longueur de «canne à pèche» devait être rechargé cartouche par cartouche dans un magasin tubulaire alors que le soldat allemand dispose du fusil Mauser qui peut recevoir d’un seul coup cinq cartouches soit une puissance de feu inférieure.

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22-Armée de terre : armement et matériel (53)

Chenillettes de ravitaillement

Le terrain bouleversé des no man’s land rendait la progression de l’infanterie difficile, très difficile puisqu’à cela s’ajoutait les barbelés et les mitrailleuses. Quand au ravitaillement, il était tout aussi difficile puisqu’il fallait un véhicule à l’aise en terrain varié avec un blindage.

En 1918, un char transporteur de munitions baptisé Renault GJ est mis au point sous la forme d’un dérivé du Renault FT. Ce véhicule est destiné à soutenir les batteries de 75mm transportés sur des tracteurs chenillés Caterpillar. Cette première tentative n’à pas de suite concrète du fait de la fin du premier conflit mondial qui stoppe dans l’immédiat tout dévellopement de nouveau matériel militaire.

Pour ce qui est de l’infanterie, une première tentative est menée en 1923 quand Citroën reçoit commande de deux tracteurs 10cv à propulseurs Kergresse, carrosserie spéciale et six remorques pour le transport d’engins d’accompagnements (mitrailleuses, mortiers……….) et de munitions. Ces véhicules sont testés en 1924 sans que cela aboutisse à une commande en série ou à un programme particulier.

Il faut attendre l’été 1930 pour que la situation évolue quand l’ingénieur Brandt de la société AMG favorise l’essai de deux chenillettes Carden-Lloyd qui vont inspirer le le programme pour un véhicule de ravitaillement d’infanterie ou type N lancé le 7 octobre 1930.

Ce programme réclame un véhicule d’une hauteur maximale de 1.10m, une charge utile de 950kg + deux hommes d’équipage, une autonome de 5heures et une vitesse instantanée de 35 km/h.
Trois constructeurs présentent des projets, Latil avec une version francisée de la chenillettes Carden Lloyd, Citroën avec trois prototypes d’un véhicule semi-chenillé (les versions à chenille intégrale n’ont apparemment pas été réservés) et Renault avec une chenillette de sa conception.

C’est ce dernier modèle baptisé Renault UE qui est adopté sous le nom de Chenillette de Ravitaillement d’Infanterie modèle 1931R.

A cette chenillette va s’ajouter également des tracteurs ravitailleurs pour les chars et la cavalerie fournis par Renault, par Lorraine et par Berliet.

Chenillette de ravitaillement Renault UE

Chenillette de ravitaillement Renault UE

-La chenillette Renault UE apparaît donc en 1931 adoptée sous le nom de Chenillette de Ravitaillement d’Infanterie modèle 1931R. Une première commande de 600 exemplaires est honorée le 10 septembre 1932. De nouvelles commandes sont passées et le nombre de CRI commandées passe à 793 dont 700 livrées en juin.

La guerre menaçant chaque jour un peu plus, les commandes se multiplient tandis que la production est décentralisée. Outre l’usine AMX (ex-Renault) d’Issy-les-Moulineaux, Berliet à Lyon et Fouga à Béziers sont chargées du montage des chenillettes.

A noter que le 20 avril 1937, un programme d’épreuves opposa des véhicules proposés par Lorraine (Lorraine modèle 1937 adopté sous une version TRC), Renault avec son UE 2 apparue en 1934, Hotchkiss, Fouga et Berliet dont le modèle TCA sera adopté en petite série.

Produite à 7500 exemplaires, cette chenillette de ravitaillement va également servir de tracteur pour canon antichar, pour mortier de 120mm, comme ravitailleur et même comme transport de troupes de fortune.

Non armée à l’origine en dépit de tentatives menées par Renault (suivant un modèle vendu à la Chine) et AMX, la chenillette ne recevra un armement que lors du début du second conflit mondial quand les chenillettes du CEFAN (Corps Expéditionnaire Franco-Anglo-polonais en Norvège) recevront un fusil mitrailleur modèle 1924-29, montrant l’intérêt d’un tel armement.

Poids à vide 2640kg (776kg pour la remorque) Poids total en charge : 3300kg (1276kg pour la remorque) Longueur : 2.80m (2.59m pour la remorque) largeur 1.74m (1.62m pour la remorque) hauteur 1.25m (0.77m pour la remorque) Puissance moteur maximale : 40ch à 2800 tours/minute Vitesse maximale : 30 km/h Autonomie : 5 heures

-Le Tracteur de Ravitailleur de Chars modèle 1936R connu également sous le nom de Renault ACD-1 est un dérivé de la chenillette UE, reprenant son moteur et le train de roulement. Il est présenté en 1935 comme engin de ravitaillement pour char.

Adopté en 1936, il est commandé à 260 exemplaires. La production est lente et difficile et ce n’est qu’à la fin de janvier 1940 que la commande est honorée.

Ce véhicule se révélant non satisfaisant, sa production ne fût pas poursuivit dans le cadre du programme de guerre. Durant la période de paix armée (1940-48), il va être peu à peu remplacé par le nettement plus performant TRC modèle 1937L (Lorraine 37L).

Poids à vide en ordre de route : 2700kg Charge utile 1400kg Longueur : 3.15m largeur 1.70m hauteur 1.90m Puissance moteur maximale : 38ch à 2500 tours/minute Vitesse maximale 35 km/h (28 km/h avec remorque chargée)

-La chenillette Renault DAE est une descendante de la Renault UE/UE 2. Plus grande et plus rapide, elle est commandée à 500 exemplaires livrés essentiellement à la cavalerie pour ses DLM où ils servent de TRC. Elle va également servir de base de départ à la VBCP Renault DAJ-1.

-Le 17 avril 1936, le programme de tracteur de ravitaillement pour les chars de combat est lancé par l’état-major. Ce programme ne passionne pas les constructeurs puisque seule la firme Lorraine présente un projet en l’occurence une version allongée de sa chenillette d’infanterie.

Cette dernière avait été commandée à cent exemplaires mais avant même qu’un exemplaire du Lorraine modèle 1937L ne sorte, cette commande est transférée sur le nouveau modèle dont la désignation officielle est TRC (Tracteur de Ravitaillement de Chars) modèle 1937L (Lorraine).

Chaque bataillon de chars disposant de 12 TRC, cela nécessite un total de 708 TRC pour équiper cinquante-neuf BCC déployés en Métropole et dans l’Empire. Au total ce sont 1100 véhicules qui vont être commandés et produits pour équiper les unités existantes en 1940 et pour fournir un volant de roulement de 392 véhicules.

Ultérieurement d’autres véhicules sont produits pour équiper les BCC des 5ème et 6ème Divisions Cuirassées portant le total de TRC de ce type en ligne à 804 exemplaires, la production se poursuivant à cadence réduite pour constituer des stocks en vue d’un conflit que tout le monde estime qu’il sera long et difficile.

Poids mort en ordre de marche : 5240kg (1200kg pour la remorque) Charge utile 810kg (690kg pour la remorque) Longueur : 4.20m (2.70m pour la remorque) largeur 1.57m (1.55m pour la remorque) hauteur : 1.215m (1.30m pour la remorque) Moteur : Delahaye 135 6 cylindres délivrant 70ch à 2800 tours/minute Vitesse instantanée : 35 km/h vitesse moyenne 20 km/h Autonomie 130 à 140km

Les tracteurs du génie

Arme savante par excellence, le génie ne peut dignement passé à côté de la motorisation, motorisation d’autant plus vitale que le choix d’une armée de choc entraine pour les sapeurs de nouvelles servitudes pour le déminage, le franchissement de coupures humides et l’aménagement du terrain.

Elle utilise donc des tracteurs, tracteurs dérivés des modèles utilisés par l’artillerie. Le génie l’utilise notamment pour ses équipages de pont et le remorquage des éléments nécessaires pour franchir les coupures humides.

Le principal tracteur est l’Unic P107 BU qui est utilisé par les équipages de pont à 208 exemplaires auxquels s’ajoutent 100 exemplaires pour les parcs du génie de corps d’armée.

Le plan E prévoyait 900 tracteurs pour le génie, cette commande est transférée d’abord à l’artillerie qui n’en recevra finalement que 350, le reste étant finalement livré comme prévu au génie qui se retrouve avec un parc pléthorique de 858 Unic P107BU utilisés pour remorquer les remorques transportant les éléments de bateau mais également au profit des sapeurs démineurs.

-Le génie utilise des véhicules toutes roues motrices comme le Latil M2 TL 6 (officiellement tracteur TL6 à moteur M2). Ce véhicule conçu comme tracteur d’artillerie ne fût pas utilisé dans ce rôle par la France (à la différence de la Belgique, de la Roumanie et de la Finlande) qui va l’utiliser comme tracteur léger du génie, 250 exemplaires étant livrés au génie.

Le génie va également mettre en oeuvre des poseurs de pont notamment des Renault FT avec pont Bourguignon de 7m permettant le franchissement d’une coupure de 6m.

Il est complété par un système de pose-pont monté sur un char léger Renault R-35 tandis que la cavalerie va mettre en oeuvre un poseur de pont de 20 tonnes pour char moyen, le Somua-Coder qui peut lancer une travée de 8m sous blindage permettant de franchir une coupure de 7m. Une version évoluée donne un véhicule de 25 tonnes pouvant lancer un pont de 17m sous blindage.

Le génie met également en oeuvre des chars d’aménagement du terrain, des Renault FT transformés en bouteurs et des chars de déminage en réalité des chars légers munis de dispositifs adaptés. A cela s’ajoute des chars lance-fascine et des poseurs de masque pour l’attaque des fortifications.

22-Armée de terre : armement et matériel (45)

M-Véhicules de transport de troupes

Préambule

Après les sanglantes offensives d’août et de septembre 1914, le front se stabilisa en deux lignes de tranchées parallèles, séparées par un non man’s land barrés de trous d’obus, de barbelés et balayés par les tirs des mitrailleuses.

L’arrivée du char marqua le retour d’une possible percée décisive du front ou du moins la reprise de la guerre de mouvement qui sans l’Armistice aurait conduit les alliés au cœur de l’Allemagne au printemps 1919.

Si le char pouvait traverser le no man’s land, l’infanterie se heurtait à nouveau à un terrain bouleversé sans parler qu’avancer au niveau des chars était des plus risqués.

Emergea alors rapidement le besoin de véhicules spécialement conçus pour le transport de troupes, l’usage de chars sans canons se révélant décevant. En dépit des intentions, aucune réalisation concrète ne vit le jour avant le 11 novembre 1918, le véhicule de transport de troupes restait à créer.

En juillet 1920, les bases d’une armée mécanique sont jettés prévoyant différents types de véhicule de soutien à l’action des chars dont des véhicules de transport de troupes mais cette première esquisse est un véritable pétard mouillé et il faut attendre le début des années trente pour le programme de motorisation entraine à nouveau l’état-major à réfléchir sur la problématique du transport de troupes sur route mais également en terrain difficile.

Le 30 décembre 1930 dans la foulée du programme de motorisation lancé par le CEMA, le général Weygand, dix catégories de véhicules de support sont définis dont un type K pour une voiture blindée de transport de combattants.

Dans un premier temps, ce concept va surtout faire florès dans l’Empire où les interminables opérations de pacification et de police coloniale nécessite de mettre sous blindage les combattants pour les protéger des embuscades.

En métropole, le besoin n’est pas immédiat, tout juste imagine-t-on des véhicules de ravitaillement (type N) pour transporter les munitions au plus près des combattants, ce sont les prémices des chenillettes.

Si le transport des unités d’infanterie se fait par les groupes de transport du train y compris les DIM (qui ne sont en réalité que partiellement motorisées), les «fantassins» appelés à soutenir les chars et les automitrailleuses de cavalerie ont besoin de véhicules spécifiquement conçus pour leur permettre de suivre le rythme des véhicules chenillés, le tout dans le cadre du programme de transport de combattants sous blindage approuvé le 30 septembre 1938.

Les premiers appelés chasseurs portés vont ainsi partir des ravitailleurs chenillés qui vont peu à peu se transporter en véhicules de transport de combattant chenillés et blindés pouvant opérer sur tous les terrains, collant aux chars pour occuper le terrain et les protéger des pièces antichars ennemis.

Les seconds appelés dragons portés préfèrent les véhicules à roues qu’il s’agisse d’abord du Lorraine modèle 28 puis du Laffly S 20 T en dépit du fait qu’en tout terrain, les performances des chenillés auraient été meilleurs mais les dragons portés tout comme la cavalerie préfèrent privilégier la mobilité stratégique sur route.

On aboutit donc à une véritable dualité au sein de l’Arme Blindée-Cavalerie avec des VBCP (Voitures Blindées de Chasseurs Portés) chenillées pour les chasseurs portés et des Voitures de Dragons Portés (VDP) à roues pour les dragons portés.

Quand aux huit Divisions d’Infanterie Motorisée, elles le sont totalement en septembre 1948 qu’il s’agisse des véhicules de soutien, de l’artillerie mais surtout de l’infanterie qui dispose organiquement de ses propres véhicules, des Laffly S 20T-12, lui donnant une vraie mobilité stratégique, lui permettant de suivre la percée engagée par les DC et les DLM.

Néanmoins, il faut préciser que ces véhicules ne servent qu’au transport et non au combat, les chasseurs comme les dragons portés, une fois arrivés sur zone giclent de leurs VBCP/VDP pour combattre à pied comme l’infanterie de ligne.

Ce n’est qu’au cours du conflit que les futurs fusiliers mécanisés (1959 : fusion de l’arme des dragons portés et chasseurs portés) apprendront à combattre depuis les véhicules pour bénéficier d’une mobilité et d’une protection accrue.

Les projets inaboutis du programme de 1930

Le programme destiné à satisfaire le type K est  lancé officiellement le 9 janvier 1931. Il demande une voiture pouvant transporter six combattants en plus du conducteur (soit sept hommes) ce qui représente un demi-groupe de combat avec un FM, des portes latérales et arrière, pas de toît mais une capote pour protéger les combattants, le tout avec une vitesse instantanée de 50 km/h et moyenne de 30 km/h.

Trois constructeurs répondent à cet appel à projets. Berliet propose la VPDK et Renault la URK, deux véhicules à six roues mais ils ne sont pas construits en série tout comme le Citroën P26A semi-chenillé qui renait sous la forme d’un descendant, la P-104, une voiture blindée coloniale produite à douze exemplaires, trois avec tourelle dans la Côte Française des Somalis et neuf sans tourelle en Indochine qui était plus une automitrailleuse qu’une voiture de transport de combattants.

Citroën P-104 avec tourelle

Citroën P-104 avec tourelle

Caractéristiques Techniques de la voiture blindée Citroën P-104

Poids total en ordre de marche : 4750kg 5000kg pour la version avec tourelle

Dimensions : longueur 4.68m largeur 1.82m hauteur 2.00m (2.36m avec la tourelle)

Motorisation : moteur Citroën type K de 6 cylindres délivrant 67ch

Vitesse maximale 40 km/h Autonomie 400km (250 litres d’essence à bord)

Blindage : 6mm

Armement : deux FM modèle 1924/29 avec 5000 cartouches ou une mitrailleuse de 7.5mm MAC-31 en tourelle

Equipage : conducteur, chef de voiture et deux tireurs

Le transport de troupes dans les colonies

Utilisé très régulièrement à partir des années trente avec le groupement Trinquet, la pacification du sud marocain voit l’utilisation d’un grand nombre de véhicules de combat et de transport, la puissance de feu des tribus du Sud nécessitant un blindage pour protéger les combattants.

Néanmoins, on se rend vite compte qu’un tel blindage transforme sous le soleil marocain le compartiment des troupes en enfer insupportable. On décide donc d’alléger la protection, conservant le blindage autour des organes vitaux comme le moteur ou la cabine, l’arrière reste partiellement protégé mais surtout la ventilation est particulièrement soignée.

En 1934, sont testés le Laffly S 35C puis le Lorraine 28 qui ne sont pas adoptés à la différence du Berliet GMS, un camion à roues motrices arrière proposé par le grand constructeur lyonnais en 1937 mais qui ne sera produit qu’en petite série (16 exemplaires) en 1941 pour participer à la pacification permanente du sud-marocain.

Ces véhicules seront surtout utilisés par les goumiers, les légionnaires du 3ème REI disposant d’autres véhicules.

Ce besoin va cependant déboucher sur la production antérieure d’un camion blindé, le Camion Blindé Panhard (CBP) ou voiture spéciale 179.

Ce véhicule va être produit à 19 exemplaires et va participer notamment aux opérations de la colonne (ou groupement) Trinquet. Il est dérivé de la Panhard 165/175 TOE.Il dispose d’un équipage de trois hommes (chef de voiture, conducteur et tireur FM) et peut transporter dix hommes qui disposent de quatre postes de tir.