Mitteleuropa Balkans (63) Bulgarie (27)

Canons d’assaut et chasseurs de chars

Avant-propos

Le rôle premier du char de combat, du tank était d’appuyer l’infanterie en déblayant le no man’s land. Ce n’est qu’ultérieurement que le char devint le prédateur de ses congénères encore que certaines armées confiaient davantage la lutte anti-blindés à des véhicules spécifiques appelés tank destroyer en français chasseur de chars.

Un autre type de véhicules allait apparaître ultérieurement le canon d’assaut ou Sturmgeschütz III en allemand, un véhicule destiné à coller à l’infanterie pour déblayer les obstacles du champ de bataille notamment les blockhaus et autres positions fortifiées.

canon d’assaut Stug III Ausf E à canon long de 75mm

En septembre 1948 quand débute le second conflit mondial l’armée allemande ne possède que des canons d’assaut à canon de 75mm, les Sturmgeschütz III. Au cours du conflit le Sturmgeschütz IV lui aussi à canon de 75mm est mis en service, la différence avec le «III» étant le châssis, celui du Panzer IV remplaçant celui du Panzer III.

Suite à l’évolution défavorable du conflit l’Allemagne va avoir tendance à privilégier le canon d’assaut et le chasseur de chars censé remplacer l’artillerie antichar remorquée (ce qu’il ne fera jamais totalement) par rapport au char de combat.

Elle va mettre au point plusieurs modèles de Panzerjäger en s’inspirant de projets mis au point durant la Pax Armada.

Si le Panzerjäger I combinant un canon de 47mm en superstructure sur le châssis du Panzer I n’aboutit pas car obsolète quasiment dès sa conception, d’autres projets vont être produits notamment la série des Marder.

Marder II

Si le Marder I combinant le châssis du Panzer II avec un canon de 50mm Pak 38 n’est produit qu’en faible quantité, les Marder II et Marder III sortent en nombre important des chaines de montage, le premier combinant le châssis renforcé du Panzer II avec un canon de 75mm Pak 43 alors que le second combine le châssis du Panzer 38 (t) avec un canon de 75mm dans une superstructure mieux dessinée alors que le Marder II la superstructure était plus rustique et plus frustre.

Alors que la logique aurait voulu qu’on limite le nombre de modèles à produire pour privilégier la quantité sur la qualité, les allemands sont pris d’une frénésie de modèles avec le développement d’un Panzerjäger combinant le châssis d’un char avec une pièce lourde en superstructure.

On trouve par exemple le Jagdpanzer IV, un châssis de Panzer IV modifié avec un canon de 75mm soit pour ainsi dire un doublon avec le Sturmgeschütz IV.

La Bulgarie va disposer d’un modèle de chasseur de chars et deux modèles de canons d’assaut, tous trois de conception et de fabrication allemande, des véhicules livrés pour les canons d’assaut dès l’avant guerre, pour le chasseur de chars et le deuxième modèle de canon d’assaut durant le conflit.

Jagdpanzer IV

Le Jagdpanzer IV à été développé à partir de septembre 1949 comme alternative à d’autres projets déjà lancés. A l’époque il était prévu de rapidement stopper la production du Panzer IV au profit du Panzer V Panther ce qui aurait libéré des châssis pour un chasseur de char et même une évolution du Stug III (futur Stug IV).

Seulement voilà la production du Panzer IV allait devoir se poursuivre en raison des retards de production concernant le Panther (sans oublier l’équipement des Panzerdivisionen S.S) ce qui allait entrainer des problèmes de fourniture de châssis, de véritables disputes éclatant entre les services pour savoir à qui attribuer les châssis produits qui pouvaient servir de base pour un char de combat, un canon d’assaut, un chasseur de chars mais aussi des automoteurs d’artillerie.

Le Jagdpanzer IV combinait un châssis de Panzer IV avec une casemate abritant un canon de 75mm semblable à celui du Panzer IV soit un canon de 75mm de 48 calibres ce qui laisse songeur en se demandant l’utilité d’un tel véhicule.

Après la production de 380 Jagdpanzer IV Ausf A et Ausf B (respectivement 160 et 220), la production passe au Jagdpanzer IV Ausf C produit à 240 exemplaires avec toujours un canon de 75mm de 48 calibres mais à plus grande vitesse intiale et différentes modifications de détail.

La rupture à lieu avec les 240 Ausf D qui disposent d’une casemate redessinée et d’un canon de 75mm de 55 calibres permettant une plus grande portée, une plus grande capacité de pénétration mais cela se payait par une usure plus rapide du tube mais à l’époque les allemands s’en moquaient un peu.

La dernière version majeure est le Jagdpanzer IV Ausf E produit à 450 exemplaires disposant d’un canon de 70 calibres suivis de quelques exemplaires en version Ausf F (50 exemplaires), Ausf G (75 exemplaires) et Ausf H (50 exemplaires). Au final ce sont 1245 exemplaires qui sont sortis des chaines de montage jusqu’en décembre 1953 quand la production cesse suite au bombardement de l’usine produisant ce type de Panzerjäger.

Ces véhicules équipèrent principalement les Panzerdivisionen qu’elles soient de la Heer ou de la S.S via des sections antichars disposant de 18 à 24 véhicules destinés à couvrir les chars mais aussi et surtout l’infanterie portée, les Panzergrenadier.

Très vite déclassé par l’évolution des blindages des chars ennemis, ce véhicule bien utilisé restera cependant redoutable jusqu’à la fin du conflit notamment le Ausf E et les variantes suivantes, son canon de 70 calibres (longueur du tube : 5.250m) se montrant redoutable contre les chars alliés et une efficacité remarquable en terrain libre.

La Bulgarie va recevoir au printemps 1952 54 Jagdpanzer IV Ausf C qui vont équiper deux bataillons de 18 véhicules, bataillons indépendants déployés au gré des besoins.

Les 18 autres véhicules étaient d’abord utilisés pour l’entrainement et comme «réserve stratégique» avant de remplacer peu à peu les véhicules détruits essentiellement dans les Balkans, quelques véhicules opérant contre les russes. Des véhicules supplémentaires de type Jagdpanzer Ausf E sont livrés peu avant le basculement de la Bulgarie dans l’autre camp.

Au final l’armée bulgare à recu 54 Ausf C et 24 Ausf E soit un total de 78 véhicules. En avril 1954 il restait seulement 12 Ausf C et 16 Ausf E soit vingt-huit véhicules qui après le désarmement des troupes bulgares par les soviétiques sont stockés.

Quand une armée bulgare d’obédience communiste est mise sur pied quelques véhicules de ce type sont sortis de la naphtaline pour former une unité blindée en attendant l’arrivée de véhicules soviétiques. Un Ausf C et un Ausf E sont conservés dans un musée à Sofia.

Caracteristiques Techniques

Type : chasseur de chars

Masse : 25.8 tonnes

Dimensions : longueur 8.5m largeur 3.17m hauteur 1.85m

Motorisation : un moteur Maybach HL120TRM de 396ch

Vitesse maximale : nc Distance franchissable 210km

Protection : 10 à 80mm

Armement : un canon de 75mm Pak 47 de 70 calibres alimenté à 55 cartouches et une mitrailleuse de 7.92mm MG-34 alimentée à 600 coups

Equipage : quatre hommes (conducteur, chef de char, tireur et pourvoyeur)

Sturmgeschütz III

Comme vous le savez, le char d’assaut, le tank à été inventé pour percer le front, franchir barbelés et tranchées, permettant à l’infanterie d’occuper le terrain même si le sol bouleversé par les obus, rempli de boue et d’eau n’était pas le plus facile pour les fantassins.

Emergea au délà du char le besoin d’un véhicule d’appui pour l’infanterie qui pouvait suivre les fantassins sur le terrain pour détruire les obstacles, les blockhaus. C’est l’acte de naissance du canon d’assaut.

C’est en 1936 que ce projet est lancé. Sur un chassis de Panzer III on installait une superstructure abritant un canon de 75mm court, canon tirant des obus explosifs. L’installation en superstructure facilitait la production et le rendait plus discret car il était ainsi moins qu’un homme debout. Le véhicule pouvait donc

Les premiers Sturmgeschütz III (Ausf A à D) étaient armés de ce canon court et une mitrailleuse de 7.92mm, intégrés à un bataillon de quarante-huit véhicules au sein de chaque Panzerdivisionen.

En septembre 1944 apparait la version Ausf E équipé d’un canon long de 75mm identique à celui des dernières versions du Panzer IV tirant des obus explosifs et des obus perforants, faisant du canon d’assaut un chasseur de chars.

En raison d’une priorité donné au réarmement des Panzer IV à canon court, les premiers Sturmgeschütz III Ausf E n’arrivent en unité qu’au printemps 1946 et en septembre 1948, seules six des douze Panzerdivisionen ont reçut des Ausf E, les autres devant disposer encore de Stug III à canon court moins performants même si aux mains d’équipage expérimentés il ne devait surtout pas être sous-estimé.

La Bulgarie s’intéresse au Sturmgeschütz III dès avant guerre et solicite l’Allemagne pour une livraison de véhicules. Berlin à la recherche de devises accepte et livre au printemps 1947 48 Stug III Ausf D à canon court pour équiper les brigades blindées bulgares à raison de deux bataillons de 16 véhicules plus un reliquat de 16 véhicules comme réserve.

Ces véhicules vont participer aux combats dans les Balkans aux côtés de Stug III Ausf E qui sont livrés à raison de 32 exemplaires en septembre 1950. Une partie de ces véhicules à canon long vont participer à l’opération FRIEDRICH en URSS tandis que d’autres vont faire le coup de feu contre les alliés occidentaux, les grecs et les yougoslaves dans les Balkans.

Au total Sofia à reçu 48 Stug III Ausf D, 32 Stug III Ausf E et 16 Ausf G soit un total de quatre-vingt seize véhicules qui vont faire le coup de feu, subissant de très lourdes pertes puisqu’à la fin du second conflit mondial le 30 avril 1954 il ne restait plus que 6 Stug III Ausf D, 8 Stug III Ausf E et 9 Stug III Ausf G soit un total de 23 véhicules moins d’un tiers du parc et le nombre de véhicules opérationnels était encore plus faible. Tous ces véhicules ont été envoyés à la casse à la fin des années cinquante.

Caractéristiques Techniques du Stug III Ausf E

Type : canon d’assaut

Equipage : 4 hommes

Poids : 23.9 tonnes

Moteur à essence Maybach de 265ch

Longueur : 6.77m largeur 2.95m hauteur 2.16m

Vitesse maximale sur route 40 km/h Autonomie sur route 165km

Armement : un canon long de 75mm et deux mitrailleuses de 7.92mm

Sturmgeschütz IV

Suite à l’évolution défavorable du conflit l’Allemagne va avoir tendance à privilégier le canon d’assaut et le chasseur de chars censé remplacer l’artillerie antichar remorquée (ce qu’il ne fera jamais totalement) par rapport au char de combat.

Ce n’est pas la fin de la production de chars de combat loin de là même mais plus les mois passaient et plus les unités de l’armée allemande comptait plus de canons d’assaut et de chasseurs de chars que de chars de combat.

Cela n’était qu’une situation transitoire puisque les plans industriels prévoyaient pour les années 1955 à 1960 (sic) plus de chars que de canons d’assaut et de chasseurs de chars avec enfin une poignée de modèle à produire en grand nombre avec innovation des éléments interchangeables (bon ça c’était sur le papier en pratique cela aurait été peut être différent).

Quand la décision est prise de construire Panzerjäger et autres Sturmgeschütz en masse les allemands ne partent pas de zéro et vont s’appuyer sur des projets d’avant guerre un peu comme la France avait anticipé sur une guerre longue avec la série des GPM (Gien Projet Militaire).

Si le Panzerjäger I combinant un canon de 47mm en superstructure sur le châssis du Panzer I n’aboutit pas car obsolète quasiment dès sa conception, d’autres projets vont être produits notamment la série des Marder.

On trouve ainsi le Marder I (châssis de Panzer II avec canon de 50mm Pak 38), le Marder II (châssis de Panzer II renforcé avec canon de 75mm Pak 43) et enfin le Marder III (châssis de Panzer II avec canon de 75mm dans une superstructure mieux dessinée).

La logique aurait voulu que les allemands privilégient la quantité sur la qualité mais ils furent alors pris d’une frénésie de projets, frénésie souvent motivée par des querelles de chapelle et des rivalités mesquines entre ingénieurs (on se souvient du processus interminable d’adoption du Tigre par un Ferdinand Porsche mauvais perdant).

Parmi ces projets figure le Sturmgeschütz IV qui combine le châssis renforcé d’un Panzer IV avec un canon de 75mm long soit la description du Jagdpanzer IV. Doublon ? Non estimèrent les services officiels qui allaient autoriser la production simultanée des deux véhicules !

Le projet est lancé en janvier 1950, deux prototypes sont présentés en mars et la production est autorisée dès septembre ce qui représente un processus très rapide qui va se payer par une longue mise au point. Le Sturmgeschütz IV (StuG IV) (Sd.Kfz. 167) n’est finalement considéré comme opérationnel qu’en septembre 1951.

La Bulgarie est très vite intéressée mais un temps est refroidie par les problèmes notamment la surchauffe excessive du moteur et l’enrayage fréquent des mitrailleuses du bord. Finalement elle passe commande de soixante-quatre exemplaires en mars 1952, véhicules livrés entre décembre 1952 et juin 1953 pour équiper initialement des compagnies indépendantes dispatchées en fonction des besoins.

Cependant dès septembre 1953 deux de ces compagnies intègrent la 1ère division de cavalerie pendant que les deux autres restent indépendantes et sont dispatchées en fonction des besoins du moment.

La production totale du Sturmgeschütz IV est incertaine les chiffres variant selon les sources entre 1875 et 2250 véhicules. Ce chiffre différent s’expliquant vraisemblablement par une différence de calcul, certains intégrant également des Panzer IV endommagés et transformés en Sturmgeschütz IV.

Sur ce total outre les soixante-quatre véhicules de la première commande les bulgares vont recevoir trente-deux autres véhicules de ce type soit quatre-vingt seize véhicules ce qui n’est pas négligeable et tord le coup d’un allié allemand indifférent aux demandes d’armements de Sofia, demandes satisfaites pour le résultat que l’on sait…….. .

Sur les quatre-vingt seize véhicules livrés à Sofia, soixante ont été détruits au combat ou par accident ne laissant que trente-six véhicules au printemps 1954.

Ces véhicules ont été pour la plupart envoyés à la ferraille, quelques unes étant préservés dans des musées en Bulgarie et à l’étranger voir sur plusieurs mémoriaux comme l’URSS et ses alliés communistes ont couvert l’Europe de l’Est une fois leur emprise solidement installée.

Caracteristiques Techniques

Type : canon d’assaut

Masse : 23 tonnes

Dimensions : longueur 6.7m largeur 2.95m hauteur 2.20m

Blindage : 10 à 80mm

Motorisation : un Maybach HL120 de 296ch

Performances : vitesse maximale 40km/h distance franchissable 210km

Armement : un canon de 75mm de 48 calibres en superstructure alimenté à 63 coups et une mitrailleuse de 7.92mm MG-34 (600 coups)

Equipage : quatre hommes (un chef de char, un tireur, un chargeur et un conducteur)

Semovente da 75/18

Le Semovente da 75/18 est un canon automoteur combinant un chassis de char M (M-13/40, M-14/41 et M-15/42) avec un obusier de 75mm modèle 1934 de 18 calibres installé en superstructure.

Produit à 450 exemplaires (certaines sources donnent 360 d’autres 570), ce véhicule n’avait rien à envier au Somua Sau-40 ou à l’ARL V-39, les deux canons d’assaut de l’armée française voir aux canons automoteurs produits par les alliés.

Sur le plan opérationnel il ne rééquipa pas le régiment d’artillerie de la division blindée pardon de la divisione corazzate mais forma deux groupes indépendants à deux batteries de quatre pièces (plus un véhicule de commandement par batterie) soit un total de seize canons automoteurs plus deux véhicules de commandement.

Des compagnies et des bataillons indépendants de chars ont pour certains remplacer leurs chars légers dépassés par des canons automoteurs Semovente da 75/18 mais il semble que cela soit davantage l’exception que la règle.

Bien qu’étant un obusier automoteur, le Semovente da 75/18 fût également utilisé comme canon d’assaut voir comme chasseur de char où il se montra assez efficace bien qu’il n’ait pas été conçu pour ce rôle, ses obus explosifs pouvaient certes désemparer un char mais pas autant qu’un obus antichar spécifique.

Véhicule efficace, il fût également utilisé par la Hongrie et la Bulgarie qui récupèrent auprès des allemands les véhicules de ce type saisis après le basculement d’avril 1953.

Les allemands eux mêmes l’utilisèrent également tout comme l’ENR mais avec un très faible nombre de pièces.

La Bulgarie à reçu seize véhicules, des véhicules récupérés dans les Balkans auprès d’unités désarmées par les allemands. Ces seize véhicules furent utilisées au sein des divisions d’infanterie et tous sans exception furent détruits par les alliés.

Caracteristiques Techniques

Type : canon automoteur

Poids : 13.1 tonnes

Dimensions : longueur 4.915m largeur 2.28m hauteur 1.85m

Motorisation : un moteur diesel SPA 8T de 125ch pour les premiers modèles, SPA 15T de 145ch pour les suivants

Performances : vitesse maximale 32 ou 34 km/h selon les versions distance franchissable 200km

Blindage : frontal 30 à 50mm latéral 25mm toit et plancher 6-9mm

Armement : un obusier de 75mm modèle 1934 avec 44 coups (champ de tir horizontal 40° Champ de tir vertical -12° à +22°), une mitrailleuse de 6.5 ou de 8mm (1108 coups de 8mm)

Equipage : un chef de char-tireur, un conducteur, un pourvoyeur-opérateur radio

Mitteleuropa Balkans (17) Hongrie (17)

Armes de l’infanterie (2) : armes collectives

Fusils mitrailleurs et Mitrailleuses

GOLYÓSZÓRÓ 31M (Hongrie)

La principale mitrailleuse hongroise est la GOLYÓSZÓRÓ 31M, la désignation hongroise de la Solothurn S-200, une mitrailleuse qui annonçait le duo MG-34/42. Entre 2000 et 3000 exemplaires ont été livrés à l’armée hongroise qui va l’utiliser jusqu’à la fin du conflit aux côtés d’armes plus anciennes et d’armes plus récentes.

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URSS (81) Armée de Terre (29)

Les véhicules de l’armée rouge (2) : les canons d’assaut, les chasseurs de char et les canons automoteurs

SU-76 2

SU-76

Avant-propos

Comme nous l’avons vu déjà vu à plusieurs reprises la création du char de combat répond à la nécessité de rompre la terrible trilogie MTB (Mitrailleuses/Tranchées/Barbelées) et permettre à l’infanterie de limiter les pertes lors des offensives.

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Italie (73) Regio Esercito (13)

Les Armes du Regio Esercito Italiano (6) : Chars de Combat

Avant-propos

En août 1914 ce qui était espéré ou redouté se produit : une nouvelle guerre majeure éclate en Europe, quarante-quatre ans après la guerre franco-allemande de 1870. Le geste insensé d’un étudiant serbe Gavrilo Princip précipite le Vieux Continent dans la guerre.

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Etats Unis (116) Armée de Terre (6)

Armement de l’infanterie (4) grenades, mines, lance-roquettes et mortiers

Grenades et mines

-Grenade défensive à fragmentation Mk II avec soit 21g de poudre à canon ou 57g de TNT remplacée au cours du conflit par un modèle amélioré, la M-26

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Allemagne (61) Armée de terre (18)

Panzerkampfwagen 35 (t)

Skoda LT vz.35

Skoda LT vz.35

L’annexion de l’Autriche et le démantèlement de la Tchécoslovaquie permis à l’Allemagne de mettre la main sur du matériel qui permis de combler les pénuries d’une armée qui ne devait entrer en guerre qu’en 1943.

Si l’apport de l’Autriche se limita aux armes légères, collectives et à l’artillerie, l’apport de la Tchécoslovaquie fût nettement plus important puisque l’armée tchécoslovaque disposait de chars légers qui n’avaient rien à envier aux Panzer II voir aux Panzer III allemands.

Deux modèles de chars légers équipèrent la Panzerwafe, une décision destinée à attendre la sortie massive des Panzer III et IV.

Le premier est le Skoda LT vz.35. Ce char léger bientôt connu sous le nom de Panzerkampfwagen 35 (t) fût produit à 434 exemplaires mais seulement 244 furent saisis par les allemands, 52 étant récupérés par la Slovaquie indépendante, le reste étant exporté en Bulgarie et en Roumanie.

Ce char de 9 tonnes était un char médiocre. Son blindage riveté était son défaut principal car quand il était touché, il projetait à l’intérieur ces rivets, tuant ou blessant l’équipage.

Le développement de ce char léger commença en 1934 quand l’armée tchécoslovaque demanda un nouveau char léger dit de cavalerie pour succéder au LT vz.34 déjà en service. La firme CKD implantée à Prague perdit face au projet de la firme Skoda.

La première commande de 160 exemplaires est passée le 30 octobre 1935, les livraisons commençant en décembre 1936 suivit de commandes supplémentaires, la production étant partagée entre Skoda et CKD suite à un accord de production.

La production fût laborieuse, les problèmes de mise au point nombreux, nécessitant de fréquents retours en usine.

En dépit de ces problèmes, l’étranger se montrant intéressé par ce char léger qui fût commandé par la Roumanie (126 exemplaires) et la Bulgarie qui récupéra dix exemplaires initialement commandés par l’Afghanistan. L’URSS évalua ce char mais ne donna pas suite.

L’Allemagne récupéra ce char léger et avec sa version améliorée, le Skoda LT vz.38/Panzerkampfwagen 38 (t) l’utilisa au sein de quatre divisions blindées (4ème, 6ème, 7ème et 8ème Panzerdivisionen).

Ces chars furent retirés du service avec la mise en service du Panther qui avait finit de rééquiper ces quatre divisions quand éclate le second conflit mondial.

La quasi-totalité des Panzer 35 (t) est ferraillée mais certains sont conservés en réserve au cas ou utiliser pour l’instruction. Une demi-douzaine de chassis sont récupérés pour servir de prototypes pour un chasseur de char, le Marder III qui combine le chassis du Pz 35(t) avec à la place de la tourelle une superstructure protégeant un canon antichar de 75mm.

Caractéristiques Techniques du Skoda L.T vzor 35/Panzekampfwagen 35 (t)

Poids : 10.5 tonnes

Dimensions : longueur 4.45m largeur 2.14m hauteur 2.20m

Motorisation : moteur essence Skoda T11 de 120ch

Performances : vitesse maximale sur route 35 km/h Autonomie sur route 190km (115km en tout terrain)

Blindage : maximale 25mm

Armement : tourelle biplace abritant un canon de 37mm Skoda de 40 calibres pouvant pointer en azimut sur 360° et en site de -10° à +25° avec 72 obus en réserve. Il est associé à une mitrailleuse de 7.92mm qui partage avec la mitrailleuse de caisse le stock global de 1800 cartouches

Equipage : 4 hommes (pilote, opérateur radio-mitrailleur, pourvoyeur et chef de char/tireur)

Panzekampfwagen 38 (t) (Skoda L.T vzor 38)

Panzer 38 (t) alias Skoda LT vz.38

Panzer 38 (t) alias Skoda LT vz.38

Le Skoda L.T Vzor 38 est une version améliorée du précédent avec un blindage en partie boulonnée, blindage renforcé passant à 50mm à l’avant. La dotation en munitions est augmentée passant à 90 coups de 37mm et à 2550 cartouches pour les mitrailleuses.

Le développement commence en 1937 suite à l’échec relatif du LT vz qui était largement perfectible. CKD l’un des producteurs partit du futur Pz35 (t) et améliora la suspension avec un système Christie.

Avant même une commande nationale, cette version améliorée du LT vz35 fut exportée en Iran (50), au Pérou et en Suisse (24). Les chars commandés par la Lituanie non livrés en raison de l’annexion soviétique furent récupérés par la Slovaquie. La Grande-Bretagne évalua un exemplaire mais ne donna pas suite à une potentielle production sous licence.

Le 1er juillet 1938, l’armée tchécoslovaque passa commande de 150 exemplaires mais aucun appareil n’entra en service avant l’occupation allemande (mars 1939), la production continua ensuite pour l’Allemagne qui manqua de chars pour armer ses Panzerdivisionen.

A l’apogée de leur carrière allemande, les Panzerkampfwagen 38 (t) équipèrent quatre divisions blindées en compagnie des Panzerkampfwagen 35 (t) en l’occurrence les 4. PzD, 6. PzD, 7. PzD et 8. PzD.

La carrière du Panzer 38 (t) était à terme limitée, sa tourelle ne pouvant emporter un canon plus puissant, capable de détruire les nouveaux chars ennemis.

Les chars retirés du service à l’arrivée du Panther furent pour beaucoup revendus à des pays alliés comme la Hongrie, la Slovaquie, la Roumanie et la Bulgarie.

Le châssis du Panzer 38 (t) servit de base à un prototype de chasseur de chars, le Marder III qui installait sur un chassis de 38 (t) ou de 35 (t) un canon antichar de 75mm. Des prototypes de char de reconnaissance, de canon antiaérien automoteur furent également construits tout comme des ravitailleurs d’artillerie.

A l’export, le char tchèque est construit sous licence en Suède sous la désignation de Stridsvagn m/41 SII après que les quatre-vingt dix chars commandés à la Tchécoslovaquie eurent été récupérés par les allemands.

En compagnie du 35 (t), le Panzer 38 (t) participe à la guerre de Pologne. Il aurait du être remplacé rapidement mais en raison de la guerre civile et de problèmes industriels, il est encore en service en 1946, date à laquelle commence son retrait au profit du Panzerkampfwagen V. Les derniers chars sont retirés du service au printemps 1948.

Les chars retirés du service sont pour certains utilisés pour l’instruction, préservés pour le maintien de l’ordre ou cédés aux alliés. Les véhicules hors d’usage sont ferraillés mais les tourelles sont préservés des affres de la destruction et installées aux frontières pour renforcer le Westwall et le Neue Ostwall.

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen 38 (t)

Poids : 9.5 tonnes

Dimensions : longueur 4.90m largeur 2.06m hauteur 2.37m

Motorisation : Moteur PRAGA EPA de 125ch

Blindage : 15 à 25mm

Performances : vitesse maximale 42 km/h sur route 15 km/h en tout-terrain Autonomie 230km sur route et 165 km en tout terrain

Armement : tourelle biplace avec un canon de 37.2mm Skoda A7 alimenté à 90 coups et associé à une mitrailleuse de 7.92mm qui partage le stock de 2550 coups avec la mitrailleuse de caisse.

Equipage : chef de char, chargeur, conducteur, mitrailleur/opérateur radio

Allemagne (60) Armée de terre (17)

Panzerkampfwagen III (Pz III)

Panzer III Ausf A Berlin 1938

Panzer III Ausf A Berlin 1938

Comme nous l’avons vu à plusieurs reprises, les Panzer I et II n’étaient destinés qu’à former un vivier de conducteurs, de tireurs et de chefs de chars pour permettre à la Panzerwafe de former un outil crédible.

L’outil industriel peu adapté à une production de masse (en dépit de la puissance de l’industrie allemande) obligèrent l’ABC allemande à former ses premiers Panzerdivisionen avec des chars légers, inaptes au combat contre les chars adverses.

Dès 1935, les allemands arrêtent la composition de leurs unités de chars. Ils prévoient deux chars moyens, un char armé d’un canon de 50mm et un char armé d’un canon court de 75mm, le premier (futur Panzer III) devant détruire les chars adversaires alors que le second (futur Panzer IV) avec des obus explosifs doit assurer leur appui.

Pour des raisons de complémentarité avec l’infanterie, décision est prise de remplacer le canon de 50mm prévu par un canon de 37mm aux performances antichars nettement moindres.

Après un appel d’offres, c’est Daimler-Benz qui est choisit. Les premières versions (Ausf A à E) sont produites en petite quantité et ne donnant pas satisfaction, les Panzer III Ausf A à D sont retirés du service dès 1940.

La version Ausf F est la première version du Panzerkampfwagen III à être produite en grande série avec 560 unités produites jusqu’en mai 1941 quand une version Ausf G la remplace sur les scènes de montage.

Cette version est construite en petite quantité (220 à 250 exemplaires selon les sources) avant de céder la place à la version Ausf H, la première version à être équipée d’un canon de 5cm, d’abord en version courte (42 calibres soit un tube de 2.10m) puis en version long (60 calibres soit un tube de 3m).

560 Ausf F sont construits suivis de 250 Ausf G et de 950 Ausf H soit un total de 1760 Panzer III produits jusqu’en septembre 1947 quand la production est interrompue au profit de véhicules plus performants notamment le Panther appelé à remplacer à la fois le Panzer III mais également le Panzer IV.

Sur le plan de l’équipement des Panzerdivisionen, le Panzer III équipe encore totalement deux divisions blindées et partiellement deux autres en compagnie du Panzer IV (les quatre restantes étant entièrement équipées de Panzer IV à canon de 75mm long sans oublier quatre équipées de Panzer V Panther).

Au total ce sont près de 950 Panzer III Ausf G et H à être encore en service quand éclate le second conflit mondial. Son poids limité et son canon de 50mm jugé suffisant vont permettre son déploiement en Norvège pour l’opération Weserübung.

Comme pour les autres blindés allemands, le châssis du Panzer III s’est prêté à un certain nombre de conversions sans parler de la reconversion de chars retirés du service actif.

Citons pêle-mêle une version de dépannage, de commandement, d’observation d’artillerie, char lance-flamme, poseur de travées, déminage. Ce châssis à aussi servit au développement ud Sturmgeschütz III à canon de 75mm. En mélangeant des éléments du châssis du Panzer III et du IV, on obtint le châssis du canon automoteur Hummel.

Panzer III Ausf J

Panzer III Ausf J

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen III

Poids : 22.3 tonnes Longueur total : 6.41m longueur de la coque : 5.41m largeur : 2.95m hauteur : 2.50m

Moteur : Maybach HL 120 TRM 12 cylindres 300ch

Blindage : maximal 50mm

Performances : vitesse maximale sur route 40 km/h (19 km/h en tout-terrain) Autonomie 175km sur route 97km en tout-terrain

Armement : un canon de 50mm en tourelle triplace avec 99 projectiles pouvant pointer de -10° à +20° et sur 360° en azimut, canon associé à une mitrailleuse coaxiale de 7.92mm (2250 cartouches) et une mitrailleuse de caisse (1250 cartouches)

Equipage : cinq hommes (Pilote, radio-mitrailleur, chef de char, chargeur et tireur)

Panzerkampfwagen IV (Panzer IV)

Panzer IV à canon de 75mm long

Panzer IV à canon de 75mm long

Quand le char de combat est inventé, sa mission unique est de percer le front et de déblayer le terrain au profit de l’infanterie qui ne pouvait seule vaincre la triade “mitrailleuse + barbelés + tranchées”.

L’appui de l’infanterie semblait être la seule mission du char de combat, un affrontement entre chars si il était du domaine du possible, paraissait peu probable.

Aussi quand l’Allemagne planifia la montée en puissance de sa Panzerwafe, elle identifia deux types de chars : un char armé d’un canon capable de combattre les autres chars et un char destiné à les appuyer à l’aide d’un canon plus puissant tirant des obus explosifs, canon qui pouvait aussi mener une mission d’appui de l’infanterie.

Le développement du futur Panzerkampfwagen IV (Sonderkraftahtzeug 161) commence avant même l’arrivée des nazis au pouvoir ce qui implique des appellations de camouflage comme Mittleren Traktor puis Bataillonführerswagen avant de devenir de véritables chars de combat.

Le prototype apparait en 1935. MAN et Krupp s’affrontent et c’est finalement le fabricant d’Essen qui l’emporte et qui reçoit commande en 1936 des premiers exemplaires de série.

Quand éclate la guerre de Pologne, la Panzerwafe dispose de 437 Panzer IV (35 Ausf A 42 Ausf B 140 Ausf C et 220 Ausf D) qui sont mêlés aux Panzer III pour assurer leur appui.

Durant la période de Pax Armada (1939-1948), cette période qui sépare la guerre de Pologne du second conflit mondial, le rôle et la place du Panzer IV évolue.
Le Panzer III ne pouvant recevoir plus qu’un canon de 50mm, il sera à terme déclassé par l’augmentation des blindages ce qui n’est pas le cas des Panzer IV dont les dimensions généreuses du châssis permettent d’envisager l’installation d’un armement sous tourelle plus puissant.

L’apparition en France du Renault G-1 à canon de 75mm sous tourelle pousse l’Allemagne à lancer l’étude d’un nouveau char moyen à canon de 75mm long sous tourelle. Le développement prenant du temps, il faut parer au plus pressé.

Outre le réarmement des Panzer III avec un canon de 50mm lui rendant un vrai pouvoir antichar, la direction des troupes blindées décide de produire une version du Panzerkampfwagen IV à canon de 75mm long soit un canon de 48 calibres au lieu des 24 pour les précédents.

Après l’Ausf E encore équipé d’un canon court et fabriqué à 240 exemplaires, la production passe au Ausf F, la première des quatre versions armés du canon de 75mm de 43 calibres.

La version F est produite à 250 exemplaires est suivit par 300 Ausf G dotés d’un moteur plus puissant, d’une suspension améliorée et de jupes blindées (Schürzen) pour protéger le train d roulement des coups de l’ennemi. Les Ausf H et J ne se différencient que par des détails infimes, difficilement décelables à l’oeil nu.

Le Panzer IV va devenir en attendant l’arrivée du Panther le char majeur des Panzerdivisionen, remplaçant peu à peu les Panzer III. Résultat quand le second conflit mondial éclate, le Panzer IV équipe quatre divisions blindées au complet et deux divisions partiellement avec le Panzer III soit six divisions et plus un millier de chars en service.

Théoriquement la production du Panzer IV devait cesser pour laisser la place au Panther plus moderne mais des problèmes industriels et un grand nombre de maladies de jeunesse vont pousser les autorités allemandes à maintenir ouverte les chaines de production du Panzerkampfwagen IV.

Cette décision répond aussi au besoin de satisfaire les besoins de la S.S qui prend la décision de mettre sur pied deux divisions blindées en septembre 1947 (elles sont donc loin d’être opérationnelles un an plus tard) ainsi que de l’export au profit des alliés de l’Allemagne.

C’est ainsi que la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie, la Finlande et l’Italie reçoivent des Panzer IV à canon court et long. Des pays neutres comme l’Espagne et la Turquie reçoivent également des Panzer IV mais en plus faible nombre que les alliés de Berlin.

Comme le Panzer III, des variantes ont été mises au point à partir du châssis du Sonderkraftahtzeug 161. On trouve un véhicule de dépannage, une version de commandement du char standard, des chars lance-flamme, des poseurs de traverse, un char du génie et plus original, un char porte-grue destiné à embarquer et à élever les munitions destinées aux obusiers automoteurs Karl de 600mm.

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen IV Ausf H

Poids en ordre de combat : 24 tonnes Longueur hors tout : 7.02m Longueur de la caisse : 5.89m Largeur : 2.88m (3.13m avec les jupes) Hauteur : 2.68m

Motorisation : un moteur essence Maybach HL120TRM 12 cylindres dévellopant 300ch

Performances : vitesse maximale 38 km/h sur route 16 km/h en tout terrain autonomie 210km sur route 130km en tout-terrain

Blindage maximale : 80mm

Armement : un canon de 75mm long (48 calibres) en tourelle triplace (-8° à +20° 360°) alimenté à 87 obus. La tourelle dispose d’une mitrailleuse coaxiale de 7.92mm qui partage avec la mitrailleuse de caisse, le stock de 3150 cartouches.

Equipage : cinq hommes