Le Conflit (85) Europe Occidentale (51)

Fils de Pologne !

Du 20 au 24 août 1949 à lieu la célébrissime Bataille de Reims, une bataille qui fait les délices des historiens mais aussi des romanciers qui y trouvent une matière inépuisable puisqu’aux combats s’ajoutent un aspect religieux (les polonais se sentent en croisade contre les païens portant la svastika) et surnaturel avec miracles et autres phénomènes inexpliqués dans la cathédrale de Reims qui était déjà célèbre pour avoir abrité tous les sacres de nos rois (à l’exception d’Henri IV sacré à Reims, de Louis XVII mort en prison et de Louis XVIII trop malade pour supporter l’interminable cérémonial).

A ce jour on compte pas moins de seize romans traitant totalement ou partiellement de cette bataille de quatre jours. Même le général Villeneuve en fait une scène marquante de son roman Les Immortels du Rhin (Prix Nobel de Litterature en 1966).

Côté français cette bataille s’inscrit dans le repli méthodique sur La Seine. La consigne est toujours la même : gagner le plus de temps possible et limer les crocs du loup allemand pour le faire moins tranchant, moins violent et moins virulent et ainsi l’empêcher de franchir La Seine au risque de déstabiliser l’ensemble du dispositif allié.

Côté allemand, il s’agit d’enfin obtenir un avantage décisif que les allemands croyaient avoir obtenu en perçant en Champagne le 18. Malheureusement pour eux, ils ont connu ce que les alliés ont souvent connu pendant le premier conflit mondial : la percée obtenue n’à pas été exploitée suffisamment rapidement et le front s’est reformé obligeant à une nouvelle opération d’ampleur avec le risque d’augmenter encore des pertes déjà importantes (on estime qu’à la fin août 13% des effectifs allemands engagés au 10 mai sont hors de combat entre les tués, les blessés et les prisonniers).

La défense de la ville du sacre est assuré par deux corps d’armée, les 7ème et 23ème Corps d’Armée, deux unités qui ont souffert lors des combats menés respectivement pour la défense de Verdun et de Nancy. Ils sont encore loin d’être anéantis et vont à nouveau s’illustrer au combat.

Ils vont également bénéficier du soutien d’un corps motomécanique, le 3ème Corps de Cavalerie qui s’était illustré à Verdun sans pour autant empêcher cette autre ville symboliquement très forte. Les hommes de cette unité ont donc à cœur se racheter et effacer cet échec qui est cependant loin d’être déshonorant.

A ces trois corps d’armée vont s’ajouter des moyens fournis par la 3ème Armée et par la Réserve Générale même si ces deux entités ont elles aussi souffert des combats depuis le 22 juin 1949.

C’est ainsi que son déployés deux bataillons de chars de combat, les 3ème et 21ème BCC équipés respectivement de Renault R-35 et d’AMX-44, le 34ème Régiment Légère d’Artillerie (34ème RLA) avec trois groupes de 75mm, le 185ème RALT avec quatre groupes de 155L GPF-T mais aussi des unités repliées de la Ligne Maginot (128ème RIF 152ème RAP 164ème RIP 153ème RAP) (NdA ailleurs il y eut des unités repliées de la «Muraille de France» mais elles opéraient en groupement rarement en unités constituées).

Dans le camp d’en face les allemands vont engager deux corps d’armée, les 2. et 23.ArmeeKorps, des unités qui combattent non stop depuis le 22 juin ce qui à nécessité comme côté français la relève de certaines unités éprouvées.

Ces unités sont mises au repos à l’arrière du front mais ne se tournent pas les pouces pour autant puisqu’elles doivent recompléter leurs effectifs et récupérer du matériel, des armes et des munitions en vue d’une future opération. Certaines unités déclaraient même préférer la première ligne avec ses risques et ses dangers plutôt que la mise au repos où elles estimaient travailler plus qu’au combat !

C’est ainsi que les 66. et 69.ID sont mises au repos et remplacées par les 273 et 275.ID ce qui nous donne un deuxième corps d’armée composé de la 68.ID, de la 275.ID et de la 11. Panzerdivision S.S alors que le 23ème Corps d’Armée allemand était composé de la 64.ID, de la 6ème division S.S et de la 273.ID. Des moyens supplémentaires du génie et de l’artillerie sont également déployés.

Les premiers combats pour Reims ont lieu à partir du 20 août. Il s’agit de quelques escarmouches au sol entre unités de reconnaissance qui comme souvent se tombent dessus quasiment par hasard.

En levant les yeux ces unités (GRCA et GRDI d’un côté Aufklärung Abteilungen de l’autre) ont peut être pu voir les premiers combats aériens, les unités de chasse des deux camps cherchant à crever l’œil indiscret que constituent les unités de reconnaissance aérienne. Ce sera ensuite les unités de bombardement et d’assaut qui seront l’objet des sollicitudes des Groupes de Chasse et des Jagdgruppen.

Dans l’après midi du 20, les unités d’artillerie lourde des deux camps ouvrent le feu, se livrant à un duel féroce. Plusieurs dépôts de munitions explosent provoquent de terribles pertes tant du côté allemand que du côté français.

Cela prépare côté allemand une première attaque lancée par la 64.ID appuyée une partie de la 6. S.S Division. Couverts par l’artillerie, l’aviation et des canons d’assaut, les Landser bousculent sérieusement la 36ème DI qui plie mais ne rompt pas grâce à l’intervention providentielle du 1er GRDI polonais et surtout des chars du 3ème C.C.

Les allemands qui pensaient les alliés démunis de chars dans le secteur déchantent et doivent se replier pour un nouvel assaut le lendemain 21 août 1949. les français n’en profitent pas car ils se contentent de se replier en bon ordre sur Reims.

Pour le lendemain, ordre est donné au 3ème Corps de Cavalerie de lancer un nouvel assaut «massif» pour tenir en respect les allemands pendant trois à cinq jours histoire de permettre aux unités alliées encore déployées à l’est de Reims de se replier en bon ordre c’est-à-dire non seulement en restant sous la forme d’unités constituées mais aussi avec le maximum d’armes, de véhicules et de munitions.

On ne pratique cependant pas l’acharnement thérapeutique et dès qu’un véhicule tombe en panne et ne peut être évacué rapidement il est saboté le plus possible (les allemands dans une étude menée après la Campagne de France remarquerons «qu’à partir de la mi-août les véhicules capturés étaient quasiment tous inutilisables. L’ennemi prenait bien soin de les saboter pour rendre leur récupération inutile ou illusoire. Ce n’était pas le cas avant…..»).

Ce plan est contrecarré par les allemands qui attaquent dès l’aube avec toutes leurs unités dans l’espoir de s’emparer en un claquement de doigt de la ville.

Cela est un échec mais un échec relatif et si les français tiennent solidement la ville c’est que les allemands ne peuvent engager tous leurs moyens en raison des attaques répétées du 3ème Corps de Cavalerie (3ème C.C) qui allègent la pression sur les troupes franco-polonaises.

Les combats sont d’une incroyable intensité, la consommation de munitions atteint des niveaux qu’aucun belligérant n’aurait pu imaginer avant guerre. On verra à plusieurs reprises des combats à l’arme blanche, des fusils utilisés comme matraques et même des pierres lancées contre l’ennemi à défaut de grenades !

Les bâtiments sont pris et repris cinq, dix, quinze fois ! La gare de Reims est prise et reprises à douze reprises ! La cathédrale devient le théâtre de combats d’une violence inouie, violence qui s’explique par le caractère de croisade conféré à cet affrontement par l’archevêque de Reims Louis-Auguste Marmottin.

Ce dernier n’hésitera pas à sortir de son abri pour donner l’absolution et les derniers sacrements aux mourants qu’ils soient français, polonais ou allemands. Il sera d’ailleurs blessé à deux reprises mais légèrement. Il restera durant toute l’occupation à Reims au grand dam des autorités allemandes.

Après trois jours d’intenses combats, les divisions alliées que ce soit celles du 7ème ou du 23ème CA sont éreintées. Si sur le papier les unités sont toujours là, en pratique ces deux corps d’armée n’ont plus que la moitié de leurs capacités d’origine. On envisage un temps de faire monter un nouveau corps d’armée de la Réserve Stratégique avant d’y renoncer devant le manque de mordant des allemands qui sont comme les alliés sur la corde raide.

Si les 7ème et 23ème CA doivent se replier, le 3ème C.C qui à laissé des plumes doit encore s’employer encore et toujours pour permettre un repli en bon ordre sur La Seine qui devient un «nouveau limes séparant la civilisation des barbares» (bon d’accord c’est exagéré mais ces propos ont été tenu probablement dans la fièvre des combats) en compagnie du 2ème CAC.

23-Armée de terre Ligne Maginot (42)

Secteur Fortifié du Boulay

-160ème régiment d’infanterie de forteresse

-161ème régiment d’infanterie de forteresse

-162ème régiment d’infanterie de forteresse

-164ème régiment d’infanterie de forteresse

-23ème régiment d’artillerie mobile de forteresse équipé de deux groupes de 75mm d’un groupe de 155C et d’un groupe antichar équipé d’une batterie de 75mm et d’une batterie de 47mm

Canon de 240L modèle 1884 Saint Chamond

Canon de 240L modèle 1884 Saint Chamond

-153ème régiment d’artillerie de position disposant de deux groupes de 75mm, deux groupes de 105mm et un groupe équipé de pièces lourdes en l’occurence quatre canons de 240L et 4 canons de 155L.

-202ème bataillon du génie de forteresse qui prend sous son aile également une compagnie télégraphiste et une compagnie radio.

Secteur Fortifié de Faulquemont

-146ème régiment d’infanterie de forteresse

-156ème régiment d’infanterie de forteresse réactivé le 2 septembre 1948 avec un noyau fournit par le 146ème RIF.

-163ème régiment d’artillerie de position disposant en septembre 1948 de deux groupes de 75mm, un groupe de 155C Saint Chamond et un groupe d’artillerie lourrde équipé de canons de 155L.

-39ème régiment d’artillerie mobile de forteresse disposant en septembre 1948 de deux groupes de 75mm et un groupe de 155C auquel s’ajoute rapidement un groupe antichar équipé de canons de 47mm.

-201ème bataillon de génie de forteresse qui prend sous son aile une compagnie télégraphiste et une compagnie radio.

Secteur Fortifié de la Sarre

-133ème régiment d’infanterie de forteresse

-69ème régiment de mitrailleurs d’infanterie de forteresse

-82ème régiment de mitrailleurs d’infanterie de forteresse

-174ème régiment de mitrailleurs d’infanterie de forteresse

-41ème régiment de mitrailleurs de l’infanterie coloniale

-51ème régiment de mitrailleurs de l’infanterie coloniale

Mortier de 280C modèle 1914

Mortier de 280C modèle 1914

-166ème régiment d’artillerie de position qui comme durant la guerre de Pologne dispose d’un groupe équipé de canons de 75mm et de canons de 155C Saint Chamond, d’un groupe équipé de canons de 75mm et de canons de 155L et un groupe équipé de canons de 120, de 220 et de 280mm.

-49ème Régiment d’Artillerie Mobile de Région Fortifiée créé à partir du précédent en août 1948 dispose de deux groupes de 75mm et d’un groupe de 155C.

-208ème bataillon du génie de forteresse

Secteur Fortifié de Rorbach

-37ème régiment d’infanterie de forteresse

-153ème régiment d’infanterie de forteresse

-7ème compagnie du 400ème régiment de pionniers : entretien des ouvrages, travaux de renforcement……. .

-59ème régiment d’artillerie mobile de forteresse équipé de deux groupes de 75mm, un groupe de 155C et un groupe antichar équipé de canons de 75mm.

-150ème régiment d’artillerie de position qui dispose d’un groupe armés de canons de 155L et de 145L et un groupe équipé de 155L, 155C et 105C en remplacement des 120L De Bange.

-207ème bataillon du génie de forteresse

104ème division d’infanterie de forteresse (104ème DIF) (ex-Secteur Fortifié des Vosges)

Après avoir été durant la guerre de Pologne le 43ème CAF, le Secteur Fortifié des Vosges devient la 104ème DIF qui jadis avait remplacé le SF de Colmar. Cette division dispose des unités suivantes :

-154ème régiment d’infanterie de forteresse (154ème RIF)

-165ème régiment d’infanterie de forteresse (165ème RIF) créé à partir du précédent avec un noyau d’actif, des réservistes, des rappelés et des jeunes recrues.

-5ème compagnie du 400ème régiment de pionniers : entretien des ouvrages, travaux de renforcement……. .

-168ème régiment d’artillerie de position (168ème RAP) avec un groupe à trois batteries équipées de canons de 75mm, un groupe à trois batteries équipées de canons de 155mm, un groupe antichar indépendant équipé de canons de 47mm.

-143ème bataillon du génie de forteresse (143ème BGF)

Secteur Fortifié d’Haguenau :

-22ème régiment d’infanterie de forteresse (22ème RIF)

-23ème régiment d’infanterie de forteresse (23ème RIF) réactivé à partir du précédent

-68ème régiment d’infanterie de forteresse (68ème RIF)

-79ème régiment d’infanterie de forteresse (79ème RIF) réactivé à partir du précédent

-6ème compagnie du 400ème régiment de pionniers

-156ème régiment d’artillerie de position (156ème RAP) avec un groupe équipé de canons de 155mm, un groupe équipé de canons de 75mm et un groupe antichar équipé de canons de 47mm
-206ème bataillon du génie de forteresse

105ème division d’infanterie de forteresse (ex-Secteur Fortifié du Bas-Rhin)

-70ème régiment d’infanterie de forteresse

-172ème régiment d’infanterie de forteresse

-34ème régiment d’infanterie de forteresse réactivé et remplaçant le 226ème RR

-226ème régiment d’infanterie de secteur fortifié défendant la place de Strasbourg.

-155ème régiment d’artillerie de position (155ème RAP) disposant d’un groupe de 75mm, deux groupes équipés de canons de 75mm, de 155mm, de mortiers de tranchées de 150T, d’un groupe armant les forteresses ex-allemandes du secteur et un groupe antichar équipé de canons de 47mm.

-228ème bataillon du génie de forteresse

106ème division d’infanterie de forteresse (ex-Secteur Fortifié de Colmar)

-28ème régiment d’infanterie de forteresse (28ème RIF)

-42ème régiment d’infanterie de forteresse (42ème RIF)

-242ème régiment d’infanterie de secteur fortifié à deux bataillons

-1er groupe du 170ème régiment d’artillerie de position (170ème RAP) disposant d’une batterie de 75mm et d’une batterie de 155mm

-229ème bataillon du génie de forteresse

107ème division d’infanterie de forteresse (ex-Secteur Fortifié de Mulhouse)

-10ème régiment d’infanterie de forteresse

-371ème régiment d’infanterie de secteur fortifié démobilisé en septembre 1940 et remobilisé fin août 1948

-2ème groupe du 159ème régiment d’artillerie de position (159ème RAP) avec un groupe de 75mm et de 155mm, une batterie de canons de 47mm (de marine puis antichar modèle 1937) et une batterie de mortiers de tranchée 150T

-230ème bataillon de génie de forteresse

23-Armée de terre Ligne Maginot (8)

La démobilisation et ses suites : situation des unités de la ligne Maginot en septembre 1941

Comme nous l’avons vu plus haut, ce n’est qu’à partir de l’été 1940 et surtout de l’automne 1940 que la démobilisation commence à atteindre une certaine ampleur. La Ligne Maginot et ses dépendances corses et tunisiennes n’échappent pas à la règle.

Ainsi en septembre 1941, le dispositif opérationnel de défense des frontières affiche le visage suivant, un visage qui n’évoluera qu’à la marge jusqu’à la deuxième mobilisation générale celle de septembre 1948.

Nord-Est

Le Secteur Fortifié des Flandres (SFF) dispose d’un seul régiment de travailleurs, le 221ème RT (ex-221ème RRT) chargé d’entretenir les fortifications de campagne qui doivent être armés par des troupes de campagne de passage, le projet de transformer un RRT en RIF n’ayant pas aboutit.

canon de 75mm modèle 1897 équipé de pneumatiques

canon de 75mm modèle 1897 équipé de pneumatiques

Ce secteur dispose également d’unités d’artillerie (10ème et 11ème batteries du I/161ème RAP équipés de canons de 75mm modèle 1897 désormais montés sur pneumatiques), de génie (174ème bataillon de sapeurs mineurs), de transmissions et de travailleurs (éléments du 101ème détachement de destruction des transmissions, les 9ème et 15ème compagnies de travailleurs espagnols ainsi que la 253ème compagnie française de travailleurs).

-Après de laborieuses négociations, les britanniques acceptent de maintenir sur le sol français la 1st Infantry Division qui à donc la charge du SF de Lille, bénéficiant de l’aide du 16ème régiment régional de travailleurs (16ème RRT) devenu en 1944, 16ème régiment de travailleurs, régiment chargé des travaux d’entretien et de consolidation des fortifications.

-Le Secteur Fortifié de l’Escaut dispose d’un régiment d’infanterie de forteresse, le 54ème RIF, un régiment de mobilisation qui va être pérennisé pour renforcer le SFE qui dispose également d’un régiment régional de travailleur, le 17ème RRT devenu 17ème régiment de travailleurs.

Canon de 120mm De Bange modèle 1878

Canon de 120mm De Bange modèle 1878

Ce secteur dispose également d’un groupe d’un régiment d’artillerie de position, le 1er groupe du 161ème RAP équipé à l’origine de 8 canons de 75mm modèle 1897, 8 canons de 120L modèle 1878, de 4 canons de 105L modèle 1913 et 8 canons de 155L modèle 1877.

Cet équipement hétéroclite est homogénéisé avec 16 canons de 75mm modèle 1897 en deux batteries et une batterie équipée de huit canons de 105L modèle 1913, eux aussi montés sur un train de roulement moderne.

Le SFE dispose également d’une unité du génie en l’occurrence la 1ère compagnie du 212ème bataillon de sapeurs-mineurs.

Le Secteur Fortifié de Maubeuge devenu la 101ème DIF en mars 1940 est une unité importante puisqu’elle aligne deux régiments d’infanterie de forteresse, les 84ème et 87ème RIF, deux régiments régionaux de travailleurs, les 18ème et 19ème RRT ainsi que le 1er bataillon de mitrailleurs.

La 101ème DIF est dissoute le 27 juillet 1940, ressuscitant le Secteur Fortifié de Maubeuge qui comme les autres secteurs réduit la voilure. Ainsi, il ne conserve qu’un régiment d’infanterie de forteresse, le 84ème RIF, le 87ème RIF étant dissous. Le 1er bataillon de mitrailleurs reste en ligne tout comme le 18ème régiment régional de travailleurs, devenu le 18ème régiment de travailleurs, le 19ème RRT étant dissous.

En ce qui concerne l’artillerie, seul est maintenu le 2ème groupe du 161ème RAP, groupe équipé de 16 canons de 75mm modèle 1897 (deux batteries) et une batterie de 8 canons de 105mm modèle 1913 (une batterie), les autres pièces étant précieusement stockées au cas où.

Le génie est présent avec quatre compagnies formant le 226ème bataillon (1ère compagnie de sapeurs mineurs, 81ème et 82ème compagnies de transmission et le 21ème parc du génie).

On trouve en 1939-40 dans l’ancienne emprise de la 9ème armée, le 41ème CAF (Corps d’Armée de Forteresse) et la 102ème DIF anciennement Secteur Défensif des Ardennes.

Ces deux entités fusionnent en septembre 1940 sous le nom de Secteur Fortifié des Ardennes qui dispose d’unités de soutien destinés à préparer la mobilisation des unités (parc d’artillerie n°41, 1ère compagnie de sapeurs mineurs du 141ème bataillon de génie de forteresse, ce dernier disposant également des 81ème et 82ème compagnies de transmission et du 83ème détachement colombophile) et comme vous allez voir ci-dessous d’unités de combat.

Le bras armée du SFArdennes est composé de la 42ème demi-brigade de mitrailleurs coloniaux (la 52ème DBMC est elle dissoute), du 148ème RIF (un régiment de mobilisation maintenu) du 160ème RAP et des unités du génie et de soutien (227ème bataillon du génie de forteresse avec la 1ère compagnie de sapeurs-mineurs, la 81ème compagnie de télégraphiste et la 82ème compagnie radio).

Le Secteur Fortifié de Montmédy dispose à la mobilisation de septembre 1939 de quatre régiments d’infanterie de forteresse, les 147ème 136ème 155ème et 132ème, du 4ème bataillon de mitrailleurs, d’un groupe d’artillerie de position (le I/169ème RAP équipé de deux batteries de 155L modèle 1918, une batterie de 120L de Bange et six batteries de canons de 105L modèle 1913), le 99ème Régiment d’Artillerie Mobile de Forteresse Hippomobile équipé de canons de 75mm modèle 1897 ainsi que des unités du génie et de soutien.

Le génie déploie le 211ème bataillon de sapeurs mineurs auquel sont rattachés la 81ème compagnie télégraphiste et la 82ème compagnie radio.

Le 155ème RIF un «vieux régiment de forteresse» est maintenu tout comme les 132ème et 147ème RIF, un régiment de mobilisation qui est pérennisé. Le 4ème bataillon de mitrailleurs est dissous mais le 1er groupe du 169ème RAP est maintenu

Maintenu en ligne après la démobilisation, le 169ème RAP est réorganisé en 1942 avec deux groupes, un premier groupe équipé d’une batterie de 155mm et deux batteries de 105mm et un deuxième groupe avec deux batteries d’ouvrages, une pour les forts de Verdun et un autre pour les casemates du SF Montmedy et une batterie de 105mm.

A la mobilisation d’août 1948, une batterie de douze canons de 47mm modèle 1937 est intégrée au régiment pour renforcer la défense antichar du secteur. Le 99ème RAMFH est lui dissous. La situation des unités du génie ne change pas.

Dans l’ancien secteur de la troisième armée on trouve le 42ème CAF, le SF de Thionville et le SF du Boulay. A l’issue de la démobilisation, la situation est la suivante :

Le SF de Crusnes (anciennement 42ème CAF) dispose à l’issue de la démobilisation du 149ème RIF (les deux autres régiments sont dissous) associé au seul 46ème RAMF, le 152ème RAP régiment de mobilisation étant mis en sommeil

On oublie pas les unités habituelles de génie, d’intendance et de transmission représentées notamment les 1ère et 2ème compagnie du 142ème bataillon du génie de forteresse, bataillon qui engerbe également la 81ème compagnie télégraphiste, la 82ème compagnie radio et le 83ème détachement colombophile.

Le Secteur Fortifié de Thionville dispose à l’issue de la démobilisation de deux régiments d’infanterie de forteresse, les 167ème et 169ème RIF, le premier étant un régiment d’active et le second un régiment de mobilisation pérennisé. Ils sont appuyés par le 151ème RAP resté seul régiment en activité dans le secteur, le 70ème RAMF ayant été dissous après avoir transféré ses deux groupes de 75mm au 151ème RAP.

Le génie déploie dans ce secteur le 203ème bataillon du génie de forteresse qui dispose de deux compagnies de génie (1ère et 2ème), la 81ème compagnie télégraphiste et la 82ème compagnie radio.

Le Secteur Fortifié du Boulay dispose à l’issue de la démobilisation de deux régiments d’infanterie de forteresse, les 162ème RIF et 160ème RIF associé au 23ème RAMF, seul régiment d’artillerie maintenu avec deux groupes de 75mm, un groupe de 155C, un groupe issu du 153ème RAP équipé de canons de 105 et de 155mm et mis en sommeil lors de cette démobilisation.

Le génie y déploie le 202ème bataillon du génie de forteresse qui prend sous son aile également une compagnie télégraphiste et une compagnie radio.
Le Secteur Fortifié de Faulquemont dispose en septembre 1940 de l’unique 146ème RIF, le 156ème RIF ayant été dissous et appuyé par deux régiments d’artillerie, les 163ème RAP et 39ème RAMF. Le génie dispose lui du 201ème bataillon de génie de forteresse qui prend sous son aile une compagnie télégraphiste et une compagnie radio.

Le SF de la Sarre dispose lui d’un régiment d’infanterie de forteresse, le 133ème RIF, d’un régiment de mitrailleurs d’infanterie de forteresse, le 69ème et d’un régiment de mitrailleurs d’infanterie coloniale, le 41ème RMIC.

Ils sont appuyés par le 166ème RAP qui compense l’absence dans ce secteur d’ouvrages d’artillerie.

Un temps le 49ème RAMRF aurait du être maintenu lui aussi mais il est finalement dissous tout comme le 5ème bataillon de mitrailleurs alors que le 208ème bataillon du génie de forteresse reste en position.

Le Secteur Fortifié de Rorbach maintient à l’issue de la démobilisation les deux RIF d’active du secteur en l’occurrence les 37ème et 153ème RIF, l’entretien et le renforcement des ouvrages étant assuré par la 7ème compagnie du 400ème régiment de pionniers.

Ces unités sont appuyés par le 59ème RAMF qui à été renforcé par le 1er groupe du défunt 150ème RAP (canons de 155L et de 145L) sans oublier les unités de génie et de soutien (207ème bataillon du génie de forteresse, une compagnie radio, une compagnie télégraphiste).

Après s’être un temps appelé 43ème CAF, le Secteur Fortifié des Vosges reprend à l’été 1940 sa dénomination initiale. Là aussi, le dispositif est retaillé avec comme unités présentes dans le secteur le 154ème RIF, la 5ème compagnie du 400ème régiment de pionniers, le 168ème RAP et le 143ème bataillon du génie de forteresse.

Le Secteur Fortifié d’Haguenau dispose à l’issue de la démobilisation de deux régiments d’infanterie de forteresse, le 22ème RIF (active) et le 68ème RIF, un régiment de mobilisation maintenu sous les drapeaux. Ces deux régiments sont appuyés par la 6ème compagnie du 400ème régiment de Pionniers. Ces trois unités d’infanterie sont appuyés par le 156ème RAP et par des unités du génie, de transmission et de soutien (notamment le 206ème bataillon du génie de forteresse).

Le Secteur Fortifié du Bas-Rhin (temporairement 103ème DIF) dispose à l’issue de la démobilisation des 70ème et 172ème RIF (le premier étant un régiment de mobilisation), du 155ème RAP et de diverses unités du génie, de transmissions et de soutien logistique.

Le Secteur Fortifié de Colmar (temporairement 104ème DIF) dispose en septembre 1941 d’un régiment d’infanterie de forteresse le 42ème RIF, du 1er groupe du 170ème RAP et des unités du génie notamment la 1ère compagnie du 229ème BGF.

Le Secteur Fortifié de Mulhouse (un temps 105ème DIF) aligne le 10ème RIF (un régiment créé lors de la mobilisation de septembre 1939 et maintenu après la démobilisation), le 2ème groupe du 159ème RAP ainsi que les unités du génie et de soutien comme la 1ère compagnie du 230ème bataillon de génie de forteresse.

Le Secteur Fortifié d’Altkirch dispose du 171ème RIF, des IIIème et IVème Groupe du 159ème RAP plus des unités du génie et de soutien comme la 1ère compagnie du 205ème bataillon du génie de forteresse.
Le Secteur Fortifié de Montbeliard dispose du 12ème RIF un régiment de mobilisation affecté durant la guerre de Pologne au Secteur Fortifié d’Altkirch puis transféré en Franche-Comté en remplacement de deux bataillons de chasseurs pyrénéens dissous. Ce régiment est appuyé par le VIIème groupe du 159ème RAP plus des unités du génie et de soutien.

La Région Fortifié de Belfort (un temps connue sous le nom de 44ème CAF) dispose du 371ème RI (un régiment d’infanterie classique) et des Vème et VIème groupes du 159ème RAP.

Le 45ème CAF qui couvrait le Jura est dissous sans être remplacé ce qui laisse dubitatif bien des observateurs. Cet impair sera corrigé seulement au printemps 1944 quand deux bataillons alpins de forteresse supplémentaires, les 81ème et 91ème seront créés pour couvrir le massif jurassien avec pour appui un groupe d’artillerie du 159ème RAP ainsi que des unités de génie et de soutien logisique.

23-Armée de terre Ligne Maginot (5)

-Secteur de la 3ème Armée :

Le 42ème CAF (Corps d’Armées de Forteresse ex-SF de Crusnes) dispose de trois régiments d’infanterie de forteresse, les 149ème 139ème et 128ème associés à des unités du 152ème RAP (1er groupe équipé de deux batteries de 155C modèle 1917 et deux batteries de 155L modèle 1877, 21,22 et 23ème batteries d’ouvrages) et le 46ème RAMF équipés de deux groupes de 75mm et un groupe de 155C

Canon de 155mm long De Bange modèle 1877

Canon de 155mm long De Bange modèle 1877. Cette arme antique était encore utilisée en 1939 au sein des RAP et autres RAMF

On oublie pas les unités habituelles de génie, d’intendance et de transmission représentées notamment les 1ère et 2ème compagnie du 142ème bataillon du génie de forteresse, bataillon qui engerbe également la 81ème compagnie télégraphiste, la 82ème compagnie radio et le 83ème détachement colombophile.

Le SF de Thionville dispose de trois RIF, les 169ème 168ème et 167ème associés à deux régiments d’artillerie, les 151ème RAP (deux groupes servant cinq batteries de 155L, 2 canons de 220L, 2 pièces de 240mm + des batteries d’ouvrages) et 70ème RAMF (deux groupes de 75mm et un groupe de 155C)

Le génie déploie dans ce secteur le 203ème bataillon du génie de forteresse qui dispose de deux compagnies de génie (1ère et 2ème), la 81ème compagnie télégraphiste et la 82ème compagnie radio.

Canon de 240L modèle 1884 Saint Chamond

Canon de 240L modèle 1884 Saint Chamond

Le SF de Boulay dispose de quatre régiments d’infanterie de forteresse, les 160ème 161ème et 162ème et 164ème RIF associés à deux régiments d’artillerie, les 153ème RAP (1er groupe équipé de trois batteries de 75mm et d’une batterie de 240mm, le 2ème groupe équipé de cinq batteries de 155L et deux batteries de 105L, le 3ème groupe équipé de trois batteries de 155L et un 4ème groupe équipé de deux groupes de 75mm et deux canons de 65mm de marine utilisés en antichar) et 23ème RARF équipé de deux groupes de 75mm et un groupe de 155C.

Le génie y déploie le 202ème bataillon du génie de forteresse qui prend sous son aile également une compagnie télégraphiste et une compagnie radio.

-Secteur de la 4ème Armée :

Le SF de Faulquemont dispose de deux régiments d’infanterie de forteresse, les 146ème et 156ème RIF associés à deux régiments d’artillerie, les 163ème RAP (18 batteries équipées de 42 canons de 75mm dont 6 de forteresse, douze canons de 155C et vingt-quatre de 155L) et 39ème RAMF (deux groupes de 75mm et un groupe de 155C)

Le génie dispose du 201ème bataillon de génie de forteresse qui prend sous son aile une compagnie télégraphiste et une compagnie radio.

Le SF de la Sarre dispose lui d’un régiment d’infanterie de forteresse, le 133ème RIF, de trois régiments de mitrailleurs d’infanterie de forteresse, les 69ème 82ème RMIF et 174ème RMIF et de deux régiments de mitrailleurs d’infanterie coloniale, les 41ème et 51ème RMIC.

Ils sont appuyés par deux régiments d’artillerie, les 166ème RAP (1er groupe équipé de 8 canons de 75mm, 8 canons de 105L et 8 canons de 155C; 2ème groupe équipé de 16 canons de 155L, 4 canons de 155C et 4 canons de 105L) et 49ème RAMRF (deux groupes de 75mm et un groupe de 155C) et par le 5ème Bataillon de Mitrailleurs sans oublier les unités du génie et de soutien, le génie de forteresse déployant le 208ème bataillon du génie de forteresse.

-Secteur de la 5ème armée :

Le SF de Rorbach est armé par les 37ème 153ème et 166ème RIF, la 7ème compagnie du 400ème régiment de pionniers appuyés par deux régiments d’artillerie, les 150ème RAP (1er groupe équipé de seize canons de 155L et 8 canons de 145L; 2ème groupe équipé de 8 canons de 155L, 8 canons de 155C) et 59ème RAMF (trois groupes de 75mm et un groupe de 155mm) sans oublier les unités de génie et de soutien (207ème bataillon du génie de forteresse, une compagnie radio, une compagnie télégraphiste).

Le 43ème CAF (ex-SF des Vosges) dispose des 154ème et 165ème RIF, de la 5ème compagnie du 400ème régiment de pionniers appuyés par le 46ème GRCA, les 168ème RAP (un groupe équipé de 8 canons de 75mm et 16 canons de 155C, un 2ème groupe équipé de 8 canons de 155C et de 8 canons de 155L) et 60ème RAMF (deux groupes de 75mm et un groupe de 155C) sans oublier différentes unités de génie et de soutien dont le 143ème bataillon du génie de forteresse.

Le SF d’Haguenau dispose de cinq RIF, les 22ème 23ème 68ème 70ème et 79ème, de la 6ème compagnie du 400ème Régiment de Pionniers appuyés par deux régiments d’artillerie les 156ème RAP (1er groupe équipé de 16 canons de 155L modèle 1918 et le 2ème groupe équipé de 4 canons de 75mm, de 4 canons de 145mm et de 8 canons de 155L modèle 1918) et le 69ème RAMF qui lui dispose de deux groupes de 75mm et un groupe de 155C ainsi que des unités du génie, de transmission et de soutien (notamment le 206ème bataillon du génie de forteresse).

Canon de 145/155 Saint Chamond modèle 1916

Canon de 145/155 Saint Chamond modèle 1916

Le SF du Bas Rhin devenu la 103ème DIF est armé par les 34ème et 172ème RIF, le 237ème RI de secteur fortifié ainsi que le 155ème RAP (1er groupe équipé de douze canons de 155L et un 2ème groupe équipé de 8 canons de 75mm, 8 canons de 145L, 4 canons de 150T et deux batteries d’ouvrages ex-allemands) sans oublier le génie (compagnies du génie 228/1 et 228/2), les transmissions et la logistique.

-Secteur de la 8ème armée :

Canon de 120mm De Bange modèle 1878

Canon de 120mm De Bange modèle 1878

La 104ème DIF (ex-SF de Colmar) aligne les 28ème et 42ème RIF, le 242ème RI de SF, le 1er groupe du 170ème RAP (équipé d’une batterie de 12 canons de 75mm modèle 1897 et d’une batterie composite disposant de 4 canons de 120L modèle 1878, 4 canons de 155L modèle 1877 et 4 canons de 155C) et des unités du génie notamment la 1ère compagnie du 229ème BGF.

La 105ème DIF (ex SF de Mulhouse) aligne le 10ème RIF, le 2ème groupe du 159ème RAP (équipé de 8 canons de 75mm, 4 canons de 155mm, 12 canons de 47mm de marine et 6 pièces de 150T) ainsi que les unités du génie et de soutien comme la 1ère compagnie du 230ème bataillon de génie de forteresse.

Le SF d’Altkirch aligne les 12ème et 171ème RIF, les IIIème et IVème Groupe du 159ème RAP (le 3ème groupe dispose de 14 canons de 75mm dont 6 en casemates, 4 canons de 155C et 4 canons de 155L) plus des unités du génie et de soutien comme la 1ère compagnie du 205ème bataillon du génie de forteresse.

Le SF de Montbeliard dispose de……..chasseurs pyrénéens avec les 21ème et 61ème BCPyr, le VIIème groupe du 159ème RAP (12 canons de 105L, 4 canons de 75mm, 4 canons de 155L et 4 canons de 155C) plus des unités du génie et de soutien.

La défense de Belfort est assurée par les vieux forts construits au 19ème et à peine modernisée. La RF de Belfort devenu le 44ème CAF dispose du 371ème RI, des Vème et VIème groupes du 159ème RAP équipés de canons de 75 et de 155mm sous tourelle pour le premier, de pièces d’artillerie fixe, de 8 canons de 155L modèle 1916 et de 4 canons de 240mm modèle 1884 pour le second.

-Le 45ème CAF est créé en janvier 1940 pour couvrir le Jura, faisant la liaison entre la 8ème Armée et l’Armée des Alpes. Il dispose de la 1ère demi-brigade de chasseurs pyrénéens avec les 1er 2ème et 6ème BCPyr, le 2ème groupe du 170ème RAP (équipé de 10 canons de 75mm modèle 1897, 16 canons de 155C, 4 canons de 90mm, et 6 canons de 155L), la 7ème compagnie du 400ème régiment de pionniers et le 213ème bataillon du génie de forteresse.

22-Armée de terre : armement et matériel (16)

Canon de 240L modèle 1884 Saint Chamond

Canon de 240L modèle 1884 Saint Chamond

Canon de 240L modèle 1884 Saint Chamond

Le canon de 240mm long modèle 1884 est à l’origine une pièce destinée à la défense des côtes ce qui explique outre son calibre, un encombrement et un poids qui rend improbable son utilisation à terre contre des cibles terrestres.

Seulement voilà, l’artillerie allemande dispose de pièces tirant fort et loin contre l’arrière du front, les places fortes, les plots logistiques nécessitant une riposte qui passe par l’utilisation de pièces de côte une fois la crainte d’un action de la Hochseeflot sur les côtes françaises évanouie.

Le canon de 240mm fait partie de ses matériels sortis de leurs forteresses pour servir sur le front européen, la pièce recevant un affût conçu à cet fin, un total de dix-huit pièces étant utilisées à partir de juin 1915, deux canons faisant même une courte apparition aux Dardanelles.

Cette solution de fortune s’étant révélée efficace, soixante autres canons sont sortis de leur forteresse pour servir au front sur un affût nettement plus élaboré et surtout plus mobile, deux fardeaux pesant au total 45 tonnes permettant d’offrir au canon une certaine mobilité. Sur ces soixante, cinquante et un seront utilisés par la France, six par les américains et trois resteront en réserve à Mailly.

Ce canon va longuement s’illustrer durant le premier conflit mondial et va poursuivre sa carrière après guerre mais quand éclate la guerre de Pologne, il n’en reste plus que dix pièces au sein des régiments d’artillerie de position en l’occurence deux au 151ème et quatre aux 153ème et 159ème RAP. Ils sont toujours en service en septembre 1948.

Caractéristiques Techniques du canon de 240L modèle 1884

Calibre : 240mm Poids du tube : 14000kg Poids total : 25000kg pour la version à échantignolles et 31000kg pour la version à tracteurs Poids de l’obus (acier modèle 1916) : 140kg  Longueur du tube : 6.70m (7m pour la modèle 1917) Pointage en ste : 0° à +38° Pointage en azimut : 10° Portée maximale : 17300m Cadence de tir : inconnue  

Mortier de 280C modèle 1914 Schneider

Mortier de 280C modèle 1914

Mortier de 280C modèle 1914

A la fin du 19ème siècle, la pièce de siège standard de l’artillerie française est le mortier de 270mm modèle 1885 type De Bange. Ce mortier est supérieur à tout ce dont dispose l’Allemagne qui n’adoptera un mortier de 305mm qu’en 1898.

La guerre russo-japonaise montre que les fortifications sont en passe de l’emporter sur l’artillerie ce qui nécessite une réaction rapide. La défaite russe provoque dans l’armée tsariste un véritable électrochoc et une volonté de modernisation des moyens notamment de l’artillerie.

L’artillerie russe réclame ainsi un nouveau canon apte à la défense des côtes et à la guerre de siège ce qui entraine le dévellopement par la firme Schneider d’un mortier TR (Tir Rapide) de 280mm.

Dès le mois de janvier 1913, l’armée française s’intéresse à ce puissant mortier qui est commandé le 8 novembre 1913 à dix-huit exemplaires qui doivent être livrés entre novembre 1915 et décembre 1916, sans se presser donc……………. .

Quand la guerre éclate en août 1914, l’usinage des pièces russes est bien avancée mais celle des mortiers français est à peine entamée.

La guerre accélérant les choses, la production est mutualisée, les sept premiers mortiers quelque soit leur origine devant être confiés à la France, les suivants à la Russie avant que la production des mortiers français ne permettent à la Russie de récupérer son du.

Suite à l’échec des offensives de Champagne et d’Artois, l’artillerie française à pour l’artillerie lourde les yeux de Chimène et multiplie les commandes. Il est ainsi prévu pas moins de 112 mortiers de 280mm pour l’artillerie française, à l’Armistice 97 pièces étant aux armées, 72 en ligne, 25 en parc et le reste à la disposition du ministère des Armées.

A ces chiffres, il faut ajouter 25 mortiers de 280mm sur chenilles commandés le 2 mars 1918 mais livrés seulement en 1919.

Quand éclate la guerre de Pologne, ces mortiers de 280mm sont toujours en service au sein des RALT.

Le 184ème RALT de Valence dispose ainsi d’un 4ème groupe disposant de mortiers de 280mm qui donne naissance au 193ème RALT (ou RALPA) avec trois groupes de mortiers de 280mm à chenilles, régiment affecté à la Réserve Générale.

Ce régiment dissous à l’été 1940 est réactivé en septembre 1948 avec ses même mortiers.

Pour ce qui est des mortiers de 280mm TR, ils sont mis en œuvre par deux régiments, les 171ème et 172ème Régiments d’Artillerie Lourde à Grande Puissance (RALGP) , régiments mis sur pied à la mobilisation avec quatre groupes à deux batteries de quatre pièces soit un total de 32 mortiers en ligne.

Suite à la démobilisation, seul le 172ème RALGP  est maintenu en ligne. Sa structure du temps de paix post-guerre de Pologne est modifiée avec quatre groupes, deux équipés de 280TR et deux équipés de 220L17.

A la mobilisation d’août/septembre 1948, le 172ème RALGP se détriple pour reformer les 171ème, 173ème et 174ème RALGP avec le même équipement qu’en 1939.

Caractéristiques Techniques du mortier de 280TR Schneider

Calibre : 279.4mm Poids du tube : 3940kg Poids total en batterie 16218kg Poids de l’obus (acier modèle 1914) : 205kg  Longueur du tube : 3.360m Pointage en site : +10° à +65° Pointage en azimut : 19° Portée maximale : 10950m Cadence de tir : deux coups en cinq minutes

Mortier de 370mm Filloux

Mortier de 370mm Filloux

Mortier de 370mm Filloux

Ce monstrueux mortier est une autre création du chef d’escadron Louis Filloux. A l’origine de cette pièce d’artillerie d’un calibre que nous qualifierons de «respectable» se trouve le besoin pour une nouvelle pièce de siège, besoin identifié dès 1909.

Paradoxalement, alors que les tensions internationales vont crescendo, les budgets militaires français sont réduits ce qui repousse le nouveau mortier de siège dont les crédits ne sont validés que le 13 juillet…….1914, quelques jours avant le début du conflit.

Les premiers essais n’ont été menés ainsi qu’en septembre 1913 mais les premiers tirs réels ne sont menés qu’à l’été 1914.

L’échec de la guerre de mouvement à l’été 1914 et la «glacification» du front à l’automne nécessite nettement plus d’artillerie lourde ce qui relance le projet de mortier dont dix exemplaires sont commandés le 8 novembre 1914, 8000 projectiles étant commandés le 16 décembre suivant.

Ce matériel étant imposant, il est improbable de le voir transporter en un seul tenant. Il faut ainsi trois fardeaux pour le déplacer : le tube, l’affût et la plate-forme, le tout installé dans une excavation pour encaisser le recul formidable.

Pour gagner du temps, certains mortiers sont construits à partir de canons de marine de 340mm modèle 1912, chaque tube permettant de produire deux mortiers de 370mm. Le premier mortier complet est livré par les FAMH le 8 juin 1915, six sont achevés en juillet et les trois derniers en août, une performance remarquable quand on connait la complexité de ce matériel.

Il connait son baptême du feu en septembre 1915 lors du début des offensives en Artois et en Champagne. Trois autres tubes seront ultérieurement construits portant le total des tubes produits à treize même si le nombre sera réduit à onze.

Au cours de la guerre de Pologne, quatre pièces sont mobilisés au sein du 165ème RAP. A la démobilisation, ces pièces sont feraillées, seuls deux sont préservés comme reliques d’un passé révolu.

Caractéristiques Techniques du mortier de 370mm Filloux

Calibre : 370mm Poids du tube : 9275kg Poids total en batterie 28600kg Poids de l’obus (acier modèle 1914) : 500kg  Longueur du tube : 2.590m Pointage en site : -6° à +65° Pointage en azimut : 8° Portée maximale : 8150m Cadence de tir : un coup toutes les deux minutes. 

22-Armée de terre : armement et matériel (13)

Canon de 120mm modèle 1878 De Bange

Canon de 120mm De Bange modèle 1878

Canon de 120mm De Bange modèle 1878

Ce canon de 120mm à été développé après la défaite de 1870 pour armer les nouveaux forts du système Seré de Rivières. En 1916, il à été modifié pour la traction automobile.

Matériel vétuste, il est mobilisé en septembre 1939 faute de mieux pour équiper les régiments d’artillerie de position (RAP) en l’occurence 80 pièces répartis entre les 150ème 151ème et 156ème (8 pièces chacun), les 161ème et 165ème RAP disposant de 24 pièces, les 169ème et 170ème RAP disposant eux de quatre pièces.

A l’issue de la démobilisation, les régiments maintenus en ligne remisent ces pièces qui sont ferraillées, leur vétusté ainsi qu’un stock d’obus limité rendant peu profitable leur remise en ligne.

Caractéristiques Techniques du canon de 120mm modèle 1878 De Bange

Calibre : 120mm Longueur du tube : 3.25m Poids de la pièce : 2700kg Poids de l’obus 19.2kg Cadence de tir : maximum 5 coups durant douze minutes Portée maximale : environ 11000m Pointage en site -17° à +30° Pointage en azimut : 0°  

Canon de 155C Saint Chamond modèle 1915

Canon de 155mm Saint Chamond modèle 1915

Canon de 155mm Saint Chamond modèle 1915

Comme nous l’avons déjà vu, l’artillerie française entre dans le premier conflit mondial avec un manque cruel de pièces d’artillerie lourde. Après avoir fait feu de tout bois en remettant en service des pièces dépassées, en vidant les forts littoraux ou en désarmant les forts de Verdun, l’artillerie française se voit doter de pièces modernes comme le canon de 155 C  Saint Chamond modèle 1915.

Ce canon dérivé d’une pièce mise au point pour le Mexique est sans être un échec avait des qualités balistiques bien inférieures au canon Schneider notamment une portée inférieure de 2600m ce qui explique qu’il était présent en faible nombre au sein des unités d’artillerie durant le premier conflit mondial. Il allait néanmoins participer à la guerre de Pologne et au second conflit mondial au sein des Régiments d’Artillerie Portée en l’occurence quatre-vingt huit pièces répartis entre sept RAP du Nord-Est.

Ainsi le 150ème RAP dispose de huit pièces, les 159ème 163ème 166ème et 170ème RAP disposent de douze pièces alors que les 160ème et 168ème RAP disposent de seize pièces. Ce canon est également utilisé dans les Régiments d’Artillerie Portée (R.A.P) déployés dans les Alpes à raison de cinquante-deux pièces répartis entre le 154ème RAP (8), le 157ème RAP (4), le 158ème RAP (12), le 162ème RAP (8), le 164ème RAP (12) et le 167ème RAP (8).

Une fois la démobilisation passée, les canons de ce type sont maintenus en service et étaient toujours en ligne en septembre 1948 y compris dans les régiments dissous à l’été 1940 et réactivés huit ans plus tard.

Caractéristiques Techniques du canon de 155C modèle 1915

Calibre : 155mm Poids de la pièce 3400kg Poids de l’obus : 40 à 43kg selon les modèles Longueur de la pièce : 2.51m largeur 1.85 Portée maximale : 7200 à 9800m en fonction du poids de l’obus Pointage en site : 0 à +40° Pointage en azimut : 6° Cadence de tir : 10 coups en 5 minutes Equipe de pièce : inconnue

Canon de 155C Schneider modèle 1917

Canon de 155C Schneider modèle 1917

Canon de 155C Schneider modèle 1917

Comme je l’ai déjà mentionné à plusieurs reprises, la confiance aveugle faite au «75» avant le début du premier conflit mondial handicape sévèrement l’artillerie française qui passe à côté de la possibilité d’adopter des pièces lourdes de siège mais également des pièces puissantes de campagne.

Elle étudie sans les adopter des projets de canons et d’obusiers de 120mm tout comme un obusier de 105 de la firme Schneider. Elle refuse également un obusier de 155mm estimé comme trop lourd pour le tir antipersonnel contre des troupes en campagne et trop léger pour la guerre de siège.

L’échec de la guerre de mouvement de l’été 1914 et la stabilisation du front à l’automne prouve l’inanité de ses conceptions. La guerre des tranchées outre une dépense absolument colossale de munitions nécessite des matériels nouveaux notamment des obusiers pour tirer à contre-pente.

Saint Chamond est le premier à dégainer avec son modèle de 155mm modèle 1915 commandé dès 1914 à 400 exemplaires mais Schneider ne va pas tarder à refaire son retard en présentant un nouvel obusier de 155mm commandé dès le mois de septembre 1915 à 112 exemplaires.

Le canon de Schneider est une vrai réussite qu’il s’agisse du modèle 1915 ou du modèle 1917, le premier tirant avec des douilles, le second avec des gargousses. Pas moins de 1600 canons de ce modèle vont être produits ce qui explique qu’il est encore en service dans l’armée française quand éclate la guerre de Pologne.

Il équipe aussi bien les RAMF (108 exemplaires) que les RAP (24 exemplaires) mais également au sein des RAD qui disposent de deux groupes de 155C généralement équipé de la pièce Schneider, certains RAD notamment les motorisés ont reçu un groupe de 105C à la place d’un des deux groupes de 155C.

Les quatre Régiments d’Artillerie Coloniale (RAC) et les quatre Régiments d’Artillerie Nord-Africain (RANA) disposaient également de deux groupes lourds à trois batteries de quatre Schneider modèle 1917.

Cela nous donne donc en métropole avant la mobilisation de septembre 1939, un total de vingt-quatre groupes pour douze RAD soit un total de soixante-douze batteries et 288 canons. Ce nombre se réduit au printemps 1940 quand le 201ème RALD issu du 1er RAD (15ème DIM) reçoit un groupe de 105C. On trouve également seize groupes pour les RAC et RANA soit un total de 132 canons de 155mm.

Des groupes dispersés existent également dans l’Empire notamment un puis deux groupes au sein du 66ème RAA de la Division d’Oran.

A la mobilisation, les RAD se dédoublent en RALD, les RAC en RAC et RALC, les RANA en RANA et RALNA, les régiments lourds disposant pour la plupart de deux groupes de 155C modèle 1917.

Suite à la démobilisation, ce canon reste en service au sein RAD mais leur place se réduit. En effet, le RAD type 1943 voit l’augmentation du nombre de groupes à six, trois de 75mm, deux de 105mm et un groupe de 155mm, même chose pour les RAC de métropole et les RANA.

Ce canon équipe donc seulement vingt-six régiments d’artillerie de campagne (dix huit RAD, quatre RAC et quatre RANA) avec vingt-six groupes à trois batteries de quatre pièces soit un total de 312 pièces.

Ce canon va être progressivement remplacé par un dérivé modernisé, le 155C modèle 1946S qui va remplacer ce canon dans les RAD, RAC et RANA mais pas dans les unités de position et les unités mobiles de forteresse. Les RALD, RALNA et RALC mobilisés vont pour certains recevoir le 155C modèle 1917 en attendant la disponibilité de pièces modernes.

Caractéristiques Techniques du canon de 155C modèle 1917

Calibre : 155mm Poids de la pièce : 3750kg Poids de l’obus : 40.6 ou 43kg Longueur du tube : 2.33m (15 calibres) Largeur 1.89m Portée maximale : 9900 à 11900m en fonction de l’obus Pointage en site : 0° à +42° Pointage en azimut 6° Cadende de tir : 10 coups par cinq minutes Equipe de pièces : nc

Canon de 155C Schneider modèle 1946

Ce canon est en fait une reprise du modèle 1917. En 1944 se posa la question du remplacement du vénérable canon modèle 1917. Ce canon vieillissait mais était toujours apprécié par ses servants ce qui explique la décision de reprendre la production pour remplacer les pièces les plus anciennes.

Impossible de reprendre la production de la pièce originale mais Schneider soucieux de rentabiliser les machines et ne pas épuiser ses capacités de production _déjà fortement sollicitées_ , elle reprend la production de la pièce en apportant un certain nombre de modifications la rendant plus légère et plus efficace.

Parmi les modifications, on trouve un bouclier plus léger, des roues plus adaptées à la traction automobile rapide et un tube plus long en l’occurence un tube de 21 calibres au lieu de 15.

Adoptée officiellement en janvier 1946, cette pièce rééquipa en priorité les régiments d’artillerie divisionnaire (R.A.D), le conflit éclatant avant que les R.A.P ne reçoivent des pièces.

Caractéristiques Techniques du canon de 155C modèle 1946

Calibre : 155mm Poids de la pièce : 3400kg Poids de l’obus : 44kg (obus explosif) Longueur du tube : 3.255m (21 calibres) Largeur 1.86m Portée maximale : 13250m  Pointage en site : 0° à +45° Pointage en azimut 10° Cadence de tir : 8 coups par cinq minutes Equipe de pièces : huit hommes

Canon de 155L De Bange modèle 1877

Canon de 155mm long De Bange modèle 1877

Canon de 155mm long De Bange modèle 1877

La défaite de 1870 et l’optique de la Revanche pousse la France à investir massivement dans son armement car tout ou presque est à reconstruire. L’une des priorités est l’artillerie et la mise au point de pièces lourdes non pas pour le tir en campagne (une grave lacune de nos armées en 1914) mais pour équiper l’artillerie de siège (attaque des fortifications ennemies) et l’artillerie de place (pour leur défense).

Le projet ouvert par le comité d’artillerie le 2 février 1874 aboutit trois ans plus tard à l’adoption du projet proposé par le capitaine De Bange qui devient donc le 155L modèle 1877, premier canon d’un système complet, le système De Bange qui comptera au final neuf canons allant du 80mm de montagne au monstrueux mortier de siège de 270mm.

En 1914, la pièce De Bange connait enfin son baptême du feu non pas pour défendre les places fortes de l’est mais pour compenser le manque de pièces d’artillerie lourde au sein de nos armées. La  pièce conçu quarante ans plus tôt à encore de beaux restes, rendant hommage à son concepteur mort peu avant le début du premier conflit mondial.

Au cours de celle qui aurait du être la «Der des ders», des pièces plus modernes vont être mises en service mais à la fin du conflit, l’ainé était encore en ligne bien qu’ayant subit des modifications avec un affût rendu plus mobile, l’utilisation d’obus plus puissants lui permettant notamment de passer en terme de portée maximale de 9800 à 11700m.

En dépit de ces efforts de modernisation, la pièce De Bange avait une portée trop limitée pour le tir de contre-batterie et une cadence de tir bien trop faible avec tout juste un coup par minute. Cela ne l’empêche pas d’être toujours en service en septembre 1939 au sein des régiments d’artillerie de position.

Il équipe ainsi sur le front Nord-Est à raison de douze régiments d’artillerie de position qui se répartissent 168 pièces.

Si les 150ème 152ème et 166ème RAP disposent de huit pièces, les 160ème et 170ème RAP disposent de dix pièces alors que le 155ème RAP dispose de douze pièces. Les 159ème 163ème et 168ème RAP disposent eux de seize pièces, les 151ème et 153ème ont eux vingt pièces alors que le 161ème RAP aligne pas moins de vingt-quatre pièces.

Sur le front des Alpes, 137 pièces de ce type sont encore en service en septembre 1939 répartis entre six RAP avec douze canons au sein du 154ème RAP, trente-trois au sein du 157ème RAP, seize au sein du 158ème RAP, douze au sein du 162ème RAP, trente-deux au sein du 164ème RAP et au sein du 167ème RAP.

Ce canon est encore en service en septembre 1948, armant toujours les régiments d’artillerie de position en ligne en dépit d’un âge canonique, une caractéristique commune à de nombreux matériels mis en service par les RAP/RAMF à tel point que les artilleurs de ces régiments se surnommèrent eux même «Les Antiquaires».

Caractéristiques Techniques du canon de 155L modèle 1877

Calibre : 155mm Poids de la pièce : 5700kg Poids de l’obus : 40 à 43kg Longueur du tube : 4.20m Largeur : 1.86m Portée maximale : 10000 à 12700m en fonction du poids de l’obus Pointage en site : 0 à +28° Pointage en azimut : 0° Cadende ce tir : un coup par minute Equipe de pièce : inconnue.

Canon de 155mm modèle 1877/14 Schneider

Canon de 155mm modèle 1877/14

Canon de 155mm modèle 1877/14

Comme nous venons de le voir, le canon de 155L De Bange était une excellente pièce balistiquement parlant. Elle vieillissait cependant et il fallait envisager son remplacement. En 1909, on lança un programme destiné à fournir à l’armée, les pièces à longue portée futures.

Ce programme qui allait donner naissance au remarquable 155 GPF (Grande Puissance Filloux) va également permettre au De Bange de connaître une deuxième carrière en associant le canon modèle 1877 avec un affût à frein et récupérateur, une technique mise au point à la fin du 19ème siècle et qui connu sa première application sur le célébrissime «75» et qui fût à l’origine de l’affaire Dreyfus.

En 1910, la firme Schneider avait présenté au gouvernement espagnol un canon de 150mm issu d’un canon de 152.4mm mis au point pour la Russie tsariste. Testé par la France, il n’est pas adopté comme tel mais son affût va être adopté pour moderniser le 155L modèle 1877 De Bange devenant le 155L modèle 1877/14 dont la production allait se révéler chaotique, la mobilisation ayant perturbé la production des usines.

Il faut ainsi attendre février 1916 pour que les premiers matériels de série sortent d’usine et avril pour que les premiers groupes arrivent sur le front d’abord au sein de l’ALT ou Artillerie Lourde à Tracteurs (treize groupes et 108 pièces) avant que l’arrivée de pièces longues comme le 155 GPF n’entraine leur transfert à l’Artillerie Lourde Hippomobile.

Au final seulement 120 exemplaires sont produits ce qui ne l’empêche d’être encore en service au début de la guerre de Pologne au sein de certains RALH en l’occurence les 112ème, 113ème, 114ème, 116ème et 117ème RALH ainsi que les 110ème et 11ème RALHC soit un total de douze groupes et 96 pièces en ligne auxquelles s’ajoutent huit pièces en service au sein des 154ème et 157ème RAP (quatre pièces chacun).

Si les canons des RAP restent en service, les RALH vont remplacer ce canon par des 155L modèle 1945.

Caractéristiques Techniques du canon de 155L modèle 1877 modifié 1914

Calibre : 155mm Poids de la pièce 7940kg Poids de l’obus : 40 à 43kg selon les modèles Longueur de la pièce : 4.20m largeur 1.56 Portée maximale : 11600 à 13600m en fonction du poids de l’obus Pointage en site : -5° à +40° Pointage en azimut : 5° Cadence de tir : 8 coups par cinq minutes Equipe de pièce : inconnue

22-Armée de terre : armement et matériel (10)

Canon de 105mm de montagne modèle 1909

Canon de 105mm de montagne modèle 1909

Canon de 105mm de montagne modèle 1909

Comme son nom l’indique, ce canon de 105mm est une pièce plus légère que son équivalent de campagne car conçu pour opérer en milieu montagneux où il est utile d’alléger le plus possible les équipements.

Les canons de ce type ne sont cependant plus en service en septembre 1939, ayant été remplacés par des pièces modernes mais je les cite car quelques pièces de ce type sont déstockés à la mobilisation en septembre 1948 pour servir de pièces d’instruction et si besoin est de pièce opérationnelle.

Canon de 105mm Schneider L13

Canon de 105L modèle 1913S

Canon de 105L modèle 1913S conservé dans un musée militaire finlandais

Avant le premier conflit mondial, la culture offensive de l’armée de terre avait paré le canon de 75mm modèle 1897 de toutes les vertus au point de négliger l’obusier apte aux tirs courbes ou des pièces lourdes pour vaincre les retranchements ennemis.

Ce manque d’intérêt pour l’artillerie lourde se double d’une querelle entre les établissements d’état et les manufacturiers privés comme Schneider, la présence des seconds étant peu goûtée des premiers dans un domaine considéré comme leur chasse gardée ce qui n’empêchait pas les ingénieurs militaires de se reclasser la retraite venue chez les dits manufacturiers.

Le remplacement du système De Bange devenant urgent, plusieurs projets sont mis en chantier (155L Rimailho et 120L à grande portée Regnault) mais aucun n’aboutit.

Comme souvent dans ce genre de situation, il faut un électrochoc extérieur pour que la situation se débloque en l’occurence la crise d’Agadir en 1911 qui est à deux doigts de provoquer une véritable conflagration mondiale.
C’est ainsi que le 5 avril 1913, le ministre de la guerre Etienne choisit un projet présenté par la firme Schneider, un canon de 105 issu d’un projet plus ancien destiné à la Russie, un canon de 42 lignes ou 106.7mm. C’est l’acte de naissance du canon de 105L modèle 1913 qui va entrer en service dans l’armée française en septembre 1914, ce canon équipant aussi certaines armées alliées.

En septembre 1939, son remplacement à été initié, son successeur étant également une création de la maison Schneider en l’occurence le Schneider 105L modèle 1936S mis au point bien plus rapidement que son «concurrent» de l’Etablissement de Tarbes qui ne sera réellement au point que courant 1941 et donc adopté sous le nom de canon de 105L modèle 1941T.

Quand éclate la guerre de Pologne, le vétéran du premier conflit mondial équipe encore les unités suivantes :

-Six régiments d’artillerie de position du Nord-Est à raison de huit pièces pour le 153ème, de douze pièces pour les 159ème, 161ème et 166ème et de vingt-quatre pièces pour les 160ème et 169ème.

-Six régiments d’artillerie de position du Sud-Est en sont équipés : Le 154ème RAP de Grenoble dispose de quatre puis de huit canons alors que son homologue de Nice, le 157ème RAP dispose de quatre canons de ce modèle, le 158ème RAP dispose de deux canons de ce modèle, le 162ème RAP dispose de quatorze pièces de ce modèle, le 164ème RAP dispose de vingt pièces et le 167ème RAP de quatre pièces.

Outre les 144 canons en service dans les RAP, ce canon est encore en service dans les Régiments d’Artillerie Lourde Automobile/ à Tracteurs (RALA/T) ainsi que dans les Régiments d’Artillerie Lourde Hippomobile (RALH)

-Le 11ème régiment d’artillerie lourde hippomobile colonial de Lorient est ensuite affecté au Corps d’Armée Colonial dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 105ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Bourges dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 106ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné au Mans dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 109ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Châteaudun dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 112ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Limoges dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 113ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Nîmes dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 115ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Castres dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 117ème régiment d’artillerie lourde hippomobile stationné à Toulouse dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

A la mobilisation d’août/septembre 1939, de nouveaux régiments d’artillerie lourde hippomobile sont mis sur pied :
-Le 110ème régiment d’artillerie lourde hippomobile colonial est mis sur pied par les CMA 31 et CMA 29 et dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 111ème régiment d’artillerie lourde hippomobile colonial est mis sur pied par le CMA 31 et dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 114ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 14 de Lyon et dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913 soit un total de 24 canons.

-Le 116ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 13 d’Issoire et dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 118ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 38 de Rochefort et dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 121ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 9 de Poitiers et dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 141ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 9 de Poitiers et dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 142ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 3 de Caen et dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 145ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 4 du Mans et le CMA 404 de Chartres et dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

-Le 146ème régiment d’artillerie lourde hippomobile est mis sur pied par le CMA 11 de Vannes et dispose de deux groupes de trois batteries de quatre canons 105L modèle 1913S soit un total de 24 canons.

Suite à la démobilisation menée à l’été 1940, les régiments d’artillerie lourde hippomobile d’active sont maintenus auxquels s’ajoute quatre régiments créés durant la guerre de Pologne, le 149ème RALH au Levant ainsi que trois régiments de métropole, les 114ème, 116ème et 118ème RALH.

Au plus fort de la mobilisation, les RALH alignent un total de 432 canons Schneider 105L modèle 1913S. Pour ce qui est de la situation des RALT/RALA, la situation est la suivante :

-Le 103ème régiment d’artillerie lourde tractée stationné à Rouen dispose de deux groupes de 105 L13S rapidement remplacés par le Schneider L36.

-Le 101ème régiment d’artillerie lourde tractée mis sur pied par le CMA 1 dispose d’un groupe équipé de trois batteries de quatre Schneider L13S.
-Le 102ème régiment d’artillerie lourde tractée est mis sur pied par le CMA 302/2 et dispose d’un groupe équipé de trois batteries de quatre Schneider L13S.

-Le 104ème Régiment d’Artillerie Lourde Tractée est mis sur pied par le CMA 8 de Dijon et dispose d’un groupe équipé de trois batteries de quatre Schneider L13S.

-Le 123ème régiment d’artillerie lourde tractée est mis sur pied par le CMA 9/341 et dispose un temps de deux groupes à trois batteries de quatre Schneider L13S soit un total de 24 exemplaires.

-Le 124ème régiment d’artillerie lourde tractée est mis sur pied par le CMA 9/27 et dispose d’un groupe équipé de trois batteries de quatre Schneider L13S.

-Le 180ème régiment d’artillerie lourde tractée dispose de deux groupes de 105L13S, chaque groupe disposant de trois batteries à quatre pièces.

Au plus fort de la mobilisation, les RALT/RALA disposent de soixante canons 105L13.

La démobilisation menée à l’été 1940 voit le nombre de régiments se réduire. Les régiments d’active présents en août 1939 sont maintenus mais des régiments de mobilisation sont naturellement maintenus en ligne.

Le 105L13 équipe aussi deux régiments d’artillerie lourde portée, les 351ème et 355ème mobilisés en septembre 1939 avec chacun deux groupes de trois batteries de quatre pièces soit un total de 48 canons.

Au final, on trouve en ligne au maximum 648 canons de ce type. Si les RAP conservent leurs canons y compris au moment de la mobilisation en septembre 1948 des régiments dissous huit ans plus tôt, les RALH, les RALT et les RALP ont remplacés leurs canons par des pièces plus modernes en l’occurence le Schneider L36 ou le L41 de Tarbes.

Les RAP mettent encore en œuvre 138 canons Schneider L13, quatre canons pour les 157ème et 167ème RAP; huit pièces pour les 150ème, 153ème, 154ème et 155ème RAP; douze canons pour les 159ème et 161ème RAP; quatorze canons pour le 162ème RAP; seize canons pour le 168ème RAP; vingt canons pour le 164ème RAP et enfin vingt-quatre pour les 160ème, 165ème et 169ème RAP.

Caractéristiques Techniques du canon de 105mm Schneider modèle 1913S

Calibre : 105mm Longueur du canon 2.982m Poids totale en batterie 2300kg Poids de l’obus : 15.6kg Cadence de tir : 7 coups/minute Portée : 11800m Pointage en site : -5° à +37° Pointage en azimut sur 6°  Equipe de pièce : sept hommes

21-Armée de terre (65)

Les régiments d’artillerie de la Ligne Maginot (1) : les RARF/RAMF

Préambule

La mise en place de la «Muraille de France» plus connue sous le nom de la Ligne Maginot entraine un changement sensible dans l’armée française avec la création de l’infanterie de forteresse. Il faut aussi armer les ouvrages et garder les intervalles. On décide de créer une artillerie de forteresse aussi spécialisée que l’est l’infanterie de forteresse.

Le 15 avril 1933, dans la Région Fortifiée de Metz, le 39ème RARF voit le jour avec deux groupes de 75mm et un groupe de 155C en compagnie de deux régiments d’artillerie de position, les 151ème et 163ème RAP.

Le même jour, dans la Région Fortifiée du Lauter, est mis sur pied le 155ème RAP qui fournit trois groupements de position, deux groupes de 75mm et un groupe de 155C.

Si aucune unité n’est prévue pour le Rhin, au niveau des Alpes, il est prévu deux régiments d’artillerie de position, le 154ème RAP de Grenoble et le 157ème RAP de Nice.

Le 1er septembre 1935, le groupement automobile du 155ème RAP devient le 59ème RARF à Sarrebourg et un an plus tard, le 39ème RARF se dédouble pour former le 46ème RARF.

Le paysage de l’artillerie de forteresse ne cessait d’évoluer en fonction de l’extention et de l’évolution de la Ligne Maginot. En 1935, le 5ème groupe du 151ème RAP s’installe à Stenay dans le Secteur Fortifié de Montmedy tandis que le 4ème groupe s’installe à Belfort, reprennant les traditions du 188ème RALT.

En 1936, le 5ème groupe créé le 1er juin s’établit à Morhange pour fournir l’artillerie au Secteur Défensif de la Sarre dépourvu d’ouvrages d’artillerie. En 1937, le 15ème RAD de Douai créé un groupe de position (7ème groupe) alors qu’un second groupe du 155ème RAP s’installe à Strasbourg au sein du Secteur Fortifié du Bas-Rhin.

Toujours en 1937, de nouveaux régiments d’artillerie de position sont mis sur pied comme le 166ème RAP créé à partir du 5ème groupe du 155ème RAP et d’éléments du 59ème RARF, ce régiment assurant notamment l’artillerie du SF de Rorbach.

Dans la 7ème région militaire (Besançon), le 159ème RAP est mis sur pied avec les deux groupes de position du 188ème RA.

En 1938, le 3ème et 7ème groupes du 17ème RAD sont transformés en unités de type forteresse et déployés respectivement à Sedan et Stenay.

D’autres modifications auraient du être menées mais le déclenchement de la guerre de Pologne ne le permet pas.

Les régiments mobiles d’artillerie de forteresse (RAMF)

En août 1939, les trois régiments d’artillerie de région fortifiée du temps de paix (39ème, 46ème et  59ème RARF) vont donner naissance à sept régiment de guerre affectées à la défense de la RF Metz et de la RF Lauter. Deux autres régiments sont mis sur pied à partir du 17ème RAD (pout le 99ème RAMFH) et un noyau actif du 1er groupe du 166ème RAP pour le 49ème RAMF du SD Sarre.

A ce moment donné, une question de sigle se pose. RARF ? RAMF  voir même RAAF (Régiment Automobile d’Artillerie de Forteresse pour le 23ème) ou RAMFA (Régiment d’Artillerie Mobile de Forteresse Automobile) ?

Pour des raisons de commodités, j’ai choisit le terme RAMF, le terme mobile permettant de différencier ces régiments des RAP.

Chaque RAMF mobilisé dispose d’un état-major, d’une batterie hors-rang, de deux groupes de 75mm modèle 1897 et un groupe de 155C modèle 1917, tous les canons étant à traction automobile.

Chaque groupe est organisé en un état-major, une colonne de ravitaillement et trois batteries de quatre pièces.

-Le 23ème régiment d’artillerie mobile de forteresse est mis sur pied par le CMA 46 de Metz avec l’aide d’un noyau actif du 39ème RARF et affecté au Secteur Fortifié du Boulay. Il compte deux groupes de 75mm et un groupe de 155C.  Il est maintenu en ligne après la démobilisation.

-Le 39ème régiment d’artillerie de région fortifiée de Metz est créé le 15 avril 1933 avec des batteries issues du 61ème RA et les deux groupes lourds du 25ème RAD.

Le 1er septembre 1936, le 39ème RARF se dédouble pour former le 46ème RARF et un nouveau 39ème RARF avec deux groupes de 75mm et un groupe de 155C.  A l’hiver 1937-38, ce régiment est motorisé et devient le 39ème RAMF ou Régiment d’Artillerie Mobile de Forteresse.

A la mobilisation d’août 1939, le 39ème RAMF se dédouble à nouveau, formant un 23ème RAMF et un 39ème RAMF de guerre qui est affecté au Secteur Fortifié de Faulquemont. Il est maintenu en ligne sous cette forme après la démobilisation.

-La 46ème régiment d’artillerie de région fortifiée de Thionville est recréé le 1er septembre 1936 sous le nom de 46ème RARF par dédoublement du 39ème RARF. Lors de la mobilisation, il se dédouble en deux régiments «de guerre», le 46ème et le 70ème RAMF.

Ce régiment de guerre compte comme les autres RAMF/RARF deux groupes de 75mm équipés de modèle 1897 et de 155C montés sur pneumatiques. Il est maintenu en ligne après la démobilisation de l’été et l’automne 1940.

-Le 49ème Régiment d’Artillerie Mobile de Forteresse (ou de Région Fortifiée) est mis sur pied à la fin du mois d’août 1939 avec un noyau actif du 1er groupe du 166ème RAP. Comme les autres régiments de ce type, il forme deux groupes de 75mm et un groupe de 155C, formant l’artillerie mobile du Secteur Fortifié de la Sarre. Il est dissous à la démobilisation d’août/septembre 1940.

-Le 59ème régiment d’artillerie de région fortifiée de Sarrebourg est officiellement créé à Sarrebourg le 1er septembre 1935 par changement du nom du groupement d’artillerie mobile de la RF Lauter (5ème, 6ème et 7ème groupe du 155ème RAP).

En avril 1937, le 59ème RARF compte six groupes, quatre groupes à Sarrebourg au sein de la Région Fortifiée de la Lauter et deux groupes à Morhange au sein du Secteur Défensif de la Sarre, ce dernier détachement étant à la base du 166ème RAP.

En 1939, le 59ème RARF compte trois groupes de 75mm à deux batteries et un groupe de 155C à trois batteries. A la mobilisation, le 59ème RARF donne naissance à trois régiments de guerre, les 59ème, 60ème et 69ème RAMF.

Le 59ème RAMF de guerre est formé par le 3ème groupe du 59ème RARF et de la 15ème batterie (155) et compte deux groupes de 75mm et un groupe de 155C, régiment affecté au Secteur Fortifié du Rorbach. Il est maintenu en ligne après la démobilisation.

-Le 60ème régiment d’artillerie mobile de forteresse est mis sur pied par le CMA 220 de Sarrebourg en août 1939 à partir d’un noyau actif formé par le 1er groupe du 59ème RARF et affecté au 43ème Corps d’Armée de Forteresse (ex-Secteur Fortifié des Vosges). Il est maintenu en ligne après la démobilisation.

-Le 69ème RARF/RAMF est mis sur pied par le CMA 220 de Sarrebourg à partir du 2ème groupe du 59ème RARF et affecté au Secteur fortifié d’Haguenau avec un groupe de 75mm tracté et un groupe de 155C. Il est maintenu après la démobilisation.

-Le 70ème RAMF est mis sur pied en août 1939 avec un noyau actif du 46ème RARF, formant avec le 151ème RAP l’artillerie du Secteur Fortifié du Thionville. Comptant deux groupes de 75mm et un groupe de 155C automobile, il est dissous au mois d’août 1940.

-Le 99ème régiment d’artillerie mobile de forteresse hippomobile est mis sur pied par le CMA 2 de Sedan avec pour noyau actif, le 3ème groupe du 17ème RAD et affecté au SF de Montmedy. Il est dissous en août 1940.

A la mobilisation de septembre 1948, les 49ème et 70ème RAMF sont réactivé. A partir d’octobre 1948 alors que la guerre fait rage en Norvège, on renforce les RAMF en leur ajoutant un troisième groupe de 75mm équipé de canons TAZ modèle 1939, la mission de ce troisième groupe étant davantage la lutte antichar à longue portée que le tir d’interdiction.

Les régiments d’artillerie de la ligne Maginot (2) : les régiments d’artillerie de position (RAP)

Comme pour les RARF/RAMF, les régiments d’artillerie de position (RAP) du temps de paix vont donner naissance à des régiments de mobilisation. En juillet 1939, on trouve sept régiments d’artillerie de position d’active :

-Le 151ème régiment d’artillerie de position de Thionville

-Le 154ème régiment d’artillerie de position de Grenoble

-Le 155ème régiment d’artillerie de position d’Haguenau

-Le 157ème régiment d’artillerie de position de Nice

-159ème régiment d’artillerie de position de Belfort

-163ème régiment d’artillerie de position de Metz

-166ème régiment d’artillerie de position de Morhange

A la mobilisation, ces sept régiments vont donner naissance à vingt-régiments d’artillerie de position numérotés de 150 à 170. A la différence des RAMF, le matériel des régiments de position est extraordinairement hétérogène et très ancien.

150ème régiment d’artillerie de position

-Le 150ème régiment d’artillerie de position est mis sur pied à la fin du mois d’août par le CMA 220 (Sarrebourg et Sarre-Union) à partir d’un noyau actif pour fournir par le 3ème groupe du 166ème RAP.

Affecté au Secteur Fortifié de Rorbach, ce régiment dispose d’un PC, d’un 1er groupe chargé de l’action d’ensemble avec des canons de 155mm (8 155L modèle 1918 et 8 155L modèle 1877) et des canons de 145mm (8 canons de 145L modèle 1916), d’un 2ème groupe chargé de l’appui du 153ème RIF (8 canons de 155L modèle 1918, 8 canons de 155C Saint Chamond et 8 canons de 120L De Bange), un Groupement d’ouvrages et une Section de Transport Automobile.

A la démobilisation, le régiment est dissous mais le 1er groupe est transféré au 59ème RAMF. Cette situation perdure jusqu’au 1er septembre 1948 quand le 150ème RAP est réactivé et que le premier groupe retrouve son régiment d’origine avec le même matériel moins les canons de 120mm De Bange remplacés par des canons de 105mm modèle 1913.

Le 151ème régiment d’artillerie de position

-Le 151ème régiment d’artillerie de position est créé le 5 mai 1929 à Thionville et à Douai à partir du 311ème régiment d’artillerie et d’un groupe du 15ème RAD (futur 3ème groupe du régiment). Le 15 avril 1933, le 151ème RAP forme avec le 39ème RA(futur RARF) et le 163ème RAP, l’artillerie de la Région Fortifiée de Metz.

Le 16 mars 1936, il est réorganisé en batteries d’ouvrages et de positions répartis en six groupes avec trois groupes de forteresse regroupant six batteries et un groupe de position avec trois batteries. Le 1er avril 1937, une nouvelle batterie d’ouvrage rejoint le régiment.

A la mobilisation d’août 1939, le 151ème RAP se dédouble pour donner naissance au 151ème RAP de guerre à deux groupes de position et le 152ème RAP à un groupe de position.

Le 151ème RAP de guerre est affecté au Secteur Fortifié de Thionville disposant pour assurer sa mission d’un 1er groupe avec deux batteries de 4 canons de 155L modèle 1877 et une batterie lourde avec deux canons de 240mm modèle 1884 et deux canons de 220L modèle 1917 alors que le 2ème groupe dispose de trois batteries disposant chacun de quatre canons de 155L modèle 1877.

Maintenu après la démobilisation, le régiment reçoit deux groupes de 75mm du 70ème RAMF dissous en août 1940 ce qui entraine une profonde réorganisation :

-1er groupe avec trois batteries de quatre canons de 155L modèle 1877

-2ème groupe avec deux batteries de quatre canons de 155L modèle 1877 et deux batteries de 75mm (issus du 70ème RAMF)

-3ème groupe équipé de quatre batteries de 75mm (issus du 70ème RAMF)

-une batterie lourde indépendante avec deux canons de 240mm modèle 1884 modifié 1944 et deux canons de 220L modèle 1917.

Suite à la mobilisation d’août 1948, le 151ème RAP met sur pied une nouvelle organisation. Il participe ainsi à la réactivation du 152ème RAP tandis que les batteries de 75mm forment à nouveaux deux groupes de 75mm. Le 151ème RAP est organisé alors avec un 1er groupe à trois batteries de quatre canons de 155L modèle 1877 et un 2ème groupe disposant de deux batteries de quatre canons de 155L modèle 1877 plus la batterie lourde ancienement indépendante.

152ème régiment d’artillerie de position

-Le 152ème régiment d’artillerie de position est mis sur pied à la fin du mois d’août 1939 à Thionville et Conflans-Labry par le Centre Mobilisateur d’Artillerie n°206 (CMA 206) avec un noyau actif fournit par les 2ème et 5ème groupe du 151ème RAP, le nouveau régiment occupant le Secteur Fortifié de Crusnes.

Ce régiment dispose de trois batteries d’ouvrages et d’un groupe de position disposant de deux batteries de 155C modèle 1917 et deux batteries de 155L modèle 1877. A la démobilisation, le régiment est dissous.

Réactivé le 1er septembre 1948, le 152ème RAP dispose de la même organisation mais les canons de 155L modèle 1877 ont été remplacés par des canons de 155C modèle 1917, unifiant l’équipement du régiment.

153ème régiment d’artillerie de position

-Le 153ème régiment d’artillerie de position est mis sur pied à la fin du mois d’août 1939 par le CMA 46 à Metz et dans sa région avec un noyau actif fournit par les 2ème et 3ème groupe du 163ème RAP, le premier pour les batteries d’ouvrages, le second pour les batteries de position.

Affecté au Secteur Fortifié du Boulay, ce régiment dispose des moyens suivants :

-Un premier groupe pour appuyer le 162ème RIF avec trois batteries de quatre canons de 75mm modèle 1897 et une batterie de quatre canons de 240L modèle 1884

-Un deuxième groupe disposant de cinq batteries de 155L modèle 1877 et de deux batteries de 120L remplacés ultérieurement par des canons de 105L modèle 1913

-Un troisième groupe disposant de trois batteries de quatre canons de 155L modèle 1918 Schneider

-Un quatrième groupe assure l’appui du 160ème RIF avec deux groupes de 75mm modèle 1897 et deux canons de 65mm pour la lutte antichar.

A cela s’ajoute quatre canons de 75mm sous casemates. Le régiment est dissous à la démobilisation de l’été/automne 1940.

Il est reconstitué dès le 30 août 1948 et dispose une fois ses effectifs et son matériel complété de deux groupes de 75mm, deux groupes de 105mm et un groupe équipé de pièces lourdes en l’occurence quatre canons de 240L et 4 canons de 155L. Il arme toujours quatre canons de 75mm sous casemate.

154ème régiment d’artillerie de position

-Le 154ème régiment d’artillerie de position est créé à Grenoble le 1er août 1919 sous le nom de 154ème régiment d’artillerie à pied avec trois groupes à deux batteries  plus deux batteries indépendantes soit un total de huit batteries.

Réorganisé le 15 octobre 1934, il dispose d’un état-major et d’un peloton hors-rang, d’un 1er groupe disposant de deux batteries (1ère et 2ème batteries), d’un 2ème groupe disposant de trois batteries numérotées 4,5 et 6 et d’un troisième groupe disposant des 7ème et 8ème batteries, le régiment formant l’artillerie des Secteurs Fortifiés de Savoie et du Dauphiné. En juin 1938, quatre batteries d’ouvrages sont créés, le 154ème régiment d’artillerie à pied devenant régiment d’artillerie de position.

La mobilisation d’août 1939 voit le 154ème RAP mettre sur pied trois régiments de guerre, le 1er groupe formant le 164ème RAP en Savoie, le 2ème groupe forme le 162ème RAP et le 3ème groupe forme un 154ème RAP de guerre.

Ce régiment de guerre est mis sur pied par le CMA 214 de Grenoble, disposant d’un état-major, de trois groupes à trois batteries et une section de transport hippomobile, une batterie d’ouvrage au Janus, le régiment assurant la garde du Secteur Fortifié du Dauphiné.

Le matériel est des plus hétéroclite avec au sein du 1er groupe une 1ère batterie disposant de  8 canons de 75mm modèle 1897, 3 canons de 65mm modèle 1906, 4 canons de 155C Saint Chamond  et 2 mortiers de tranchée 150T, une 3ème batterie avec 4 canons de 75mm modèle 1897, 6 canons de 120L modèle 1878, 3 canons de 65mm modèle 1906 et deux mortiers de tranchée 150T, une 6ème batterie disposant de quatre canons de 280mm modèle 1914 et quatre canons de 220C modèle 1916 et la 11ème batterie installée au Janus.

Le 2ème groupe dispose d’une 2ème batterie avec 8 canons de 155L (4 modèle 1877 et 4 modèle 1877/14) et 4 canons de 105L modèle 1913, d’une 4ème batterie avec 4 canons de 75mm modèle 1897 et 4 canons de 65mm modèle 1906, une 5ème batterie avec 4 canons de 75mm modèle 1897 et 4 canons de 155C Saint Chamond et une 7ème batterie équipée de 4 canons de 155L modèle 1877 et 4 canons de 105L modèle 1913.

Enfin le 3ème groupe dispose d’une 8ème batterie avec 4 canons de 155L modèle 1916 et 2 matériels de 194GPF sur chenilles, d’une 9ème batterie avec quatre canons de 155L modèle 1877 et deux mortiers de 150T et d’une 10ème batterie aec 6 canons de 65mm modèle 1906 et 6 canons de 75mm modèle 1897.

Après la démobilisation, le 154ème RAP maintien les trois groupes réduits à deux batteries. Le 1er groupe dispose de deux batteries de 75mm (huit canons), le 2ème groupe dispose de deux batteries équipées de canons de 105L modèle 1913 (huit canons) et le 3ème groupe dispose de deux batteries, une de quatre obusiers de 280mm et une de quatre canons de 220C modèle 1916.

A la mobilisation d’août 1948, chaque groupe reçoit une troisième batterie, le 1er groupe recevant une batterie de huit canons de 75mm, le 2ème groupe une batterie de huit canons de 155C modèle 1917 et le 3ème groupe une batterie de 155L modèle 1917 modifié 1944.

21-Armée de terre (53)

Régiments d’Artillerie de Région Fortifiée/Mobile de Forteresse

-Le 23ème régiment d’artillerie mobile de forteresse est mis sur pied par le CMA 46 de Metz et affecté au Secteur Fortifié du Boulay

-39ème régiment d’artillerie de région fortifiée de Metz

-46ème régiment d’artillerie de région fortifiée de Thionville

-49ème régiment d’artillerie mobile de forteresse (RAMF) est mis sur pied par le CMA 40 de Neufchâteau et affecté au Secteur Fortifié de Sarre.

-59ème régiment d’artillerie de région fortifiée de Sarrebourg affecté au SF de Rorbach

-Le 60ème régiment d’artillerie mobile de forteresse est mis sur pied par le CMA 220 de Sarrebourg et affecté au 43ème Corps d’Armée de Forteresse

-Le 69ème RARF/RAMF est mis sur pied par le CMA 220 de Sarrebourg et affecté au Secteur fortifié d’Haguenau

-Le 70ème régiment d’artillerie mobile de forteresse est mis sur pied par le CMA 206 de Thionville et affecté au SF de Thionville

-Le 99ème régiment d’artillerie mobile de forteresse hippomobile est mis sur pied par le CMA 2 de Sedan et affecté au SF de Montmedy

Régiments d’Artillerie de Position

-150ème régiment d’artillerie de position mis sur pied par le CMA 220 de Sarrebourg et affecté au Secteur Fortifié de Rorbach

-151ème régiment d’artillerie de position est affecté au Secteur Fortifié de Thionville

-152ème régiment d’artillerie de position mis sur pied par le CMA 206 de Thionville et affecté au 42ème Corps d’Armée de Forteresse.

-153ème régiment d’artillerie de position mis sur pied par le CMA 46 de Metz et affecté au Secteur Fortifié de Boulay.

-154ème régiment d’artillerie de position de Grenoble

-155ème régiment d’artillerie de position d’Haguenau est affecté au Secteur Fortifié du Bas-Rhin

-156ème régiment d’artillerie de position est mis sur pied par le CMA 220 de Sarrebourg et affecté au Secteur Fortifié de Haguenau.

-157ème régiment d’artillerie de position de Nice et affecté au Secteur Fortifié des Alpes Maritimes

-158ème régiment d’artillerie de position est mis sur pied par le CMA 215 de Saint Laurent du Var et affecté au Secteur Fortifié des Alpes Maritimes

-159ème régiment d’artillerie de position est mis sur pied par le CMA 327 de Belfort et affecté à la 105ème DIF (un groupe), le 45ème CAF (deux groupes) et le SF de Montbeliard (deux groupes)

-160ème régiment d’artillerie de position est mis sur pied par le CMA 306 de Verdun et affecté à la 102ème DIF

-161ème régiment d’artillerie de position est mis sur pied par le CMA 1 de Douai et affecté au SF Escaut, à la 101ème DIF et au SD Flandres

-162ème régiment d’artillerie de position est mis sur pied par le CMA 214 de Grenoble et affecté au Secteur Fortifié du Dauphiné

-163ème régiment d’artillerie de position de Metz affecté au Secteur Fortifié de Faulquemont

-164ème régiment d’artillerie de position est mis sur pied par le CMA 214 de Grenoble et affecté au SF de Savoie sauf la 1ère batterie affecté au SF du Rhône.

-166ème régiment d’artillerie de position de Morhange affecté au Secteur Défensif de la Sarre

-167ème régiment d’artillerie de position est mis sur pied par le CMA 215 de Saint Laurent du Var et affecté au Secteur Fortifié des Alpes Maritimes.

-168ème régiment d’artillerie de position est mis sur pied par le CMA 220 de Sarrebourg et affecté au 43ème CAF

-169ème régiment d’artillerie de position est mis sur pied par le CMA 2 de Sedan et affecté au Secteur Fortifié de Montmedy

-170ème régiment d’artillerie de position est mis sur pied par le CMA 27 de Chaumont et affecté à la 104ème DIF et au 45ème CAF

-312ème  régiment d’artillerie de position mis sur pied par le CMA 29 d’Angoulême et affecté à la 103ème DIF

-388ème régiment d’artillerie de position de Tunisie est affecté au Front Sud de Tunisie

-391ème régiment d’artillerie tractée affectée à la 102ème DIF