22-Armée de terre : armement et matériel (7)

Mitrailleuses

Préambule

Mitrailleuse Saint-Etienne modèle 1907

Mitrailleuse Saint-Etienne modèle 1907

Quand éclate le premier conflit mondial, deux mitrailleuses sont en service dans l’armée française, la mitrailleuse Saint-Étienne modèle 1907 et la mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914 mais seule la seconde fit véritablement carrière, pouvant fonctionner même dans un bain de boue à la différence de la première.

La mitrailleuse Hotchkiss n’était pourtant pas exempt de défauts notamment un poids très élevé et un système d’alimentation par bande métallique qui ne permettait pas un tir continu et efficace.

En 1919, l’état-major décide de concentrer les mitrailleuses au niveau du bataillon sous la forme d’une compagnie à quatre sections de quatre armes soit seize mitrailleuses par bataillon et quarante-huit pour l’ensemble du régiment.

A l’époque la menace aérienne est connue et crainte tout comme celle encore lointaine des chars d’où l’idée de deux mitrailleuses cohabitant au sein de la compagnie : une mitrailleuse pour le tir antipersonnel et une mitrailleuse plus spécialement conçue pour le tir antiaérien et le tir antichar.

Le programme de 1921 qui si il avait aboutit dans son intégralité aurait permis à la France de se doter d’un système d’armes légères moderne complet envisage la mise au point d’une mitrailleuse légère  tirant la nouvelle cartouche (la future cartouche de 7.5mm) et une mitrailleuse lourde de 13.5mm abandonnée au profit d’une mitrailleuse de 13.2mm rejetée par l’armée de terre (trop lourde, projectile trop dangereux lors de sa descente) puis d’une mitrailleuse de 9mm modèle 1937 qui sera elle aussi abandonnée, l’idée d’une mitrailleuse antichar étant devenue caduque et la défense aérienne étant plus du ressort de l’artillerie antiaérienne légère à base de canons de 25 et de 37mm.

Pour ce qui est de la mitrailleuse de 7.5mm, sa mise au point va être une véritable saga tant est grande la volonté de perfection des services officiels qui souhaitent obtenir une mitrailleuse légère mais également efficace.

En 1931 est mis en service une version de forteresse du fusil-mitrailleur modèle 1924/29 avec chargeur à tambour et canon lourd sous le nom de mitrailleuse MAC modèle 1931 dite mitrailleuse Reibel du nom de son inventeur, le général Reibel qui équipera également les chars.

Cette arme qui donnera naissance modèle 1934 destinée à l’aviation aurait pu convenir à l’infanterie sous réserve d’un changement d’alimentation mais cette solution est trop simple et il va falloir attendre encore quelques années pour qu’une mitrailleuse de 7.5mm soit mise au point, la MAC modèle 1936.

Étudiée avec un chargeur de 35 cartouches, cette mitrailleuse recevra finalement une alimentation par bandes à maillons détachables de 250 cartouches ce qui retardera sa mise en service qui ne sera prononcée qu’en septembre 1941, permettant à l’Hotchkiss modèle 1914 de prendre une retraite bien méritée.

Mitrailleuse St Etienne modèle 1907

Mitrailleuse Saint-Etienne modèle 1907

Mitrailleuse Saint-Etienne modèle 1907

Cette mitrailleuse de la Manufacture d’Armes de Saint-Étienne (MAS) à été mise au point pour concurrencer l’œuvre de la maison Hotchkiss. Cette tentative succédait à une première tentative infructueuse, la mitrailleuse Puteaux modèle 1905 étant retiré du service à peine deux ans après sa mise en service.

La mise au point d’une mitrailleuse «publique» était difficile en raison de l’épais matelas de brevets qui protégeait la création Hotchkiss mais la MAS y parvint, obtenant une mitrailleuse médiocre au fonctionnement compliqué, fonctionnement encore compliqué par la boue des tranchées, problème que ne rencontra pas la Hotchkiss. Résultat, la Saint-Étienne fût progressivement retirée du service dès le début du premier conflit mondial.

Pourtant quand éclate la guerre de Pologne, la Saint-Étienne reprend du service non pas au sein de l’infanterie mais au sein du train, de l’artillerie et du génie comme arme antiaérienne. Néanmoins, dès 1941, la Saint-Étienne modèle 1907 à été retiré du service des unités d’active ou de réserve.

Caractéristiques Techniques de la mitrailleuse Saint-Étienne modèle 1907

Calibre 8mm Lebel Longueur 1.18m Poids de l’arme seule 23.8kg Poids de l’affût 26.5kg Portée 2400m Cadence de tir 600 coups/minute Alimentation : bandes-rigides de 25 cartouches ou bande de toile de 300 coups

Mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914

Mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914

Mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914

Cette mitrailleuse était issue d’un brevet déposé par un capitaine austro-hongrois racheté par la firme française qui développa une arme automatique qui connu son baptême du feu au cours de la guerre russo-japonaise dans le camp japonais, obtenant ce qu’on appelle aujourd’hui le label combat proven.

Cette mitrailleuse fût donc mis en service dans les rangs de l’armée française, deux cents armes étant en ligne au début du premier conflit mondial, ne tardant pas à supplanter la Saint-Étienne comme mitrailleuse standard de l’armée française.

Cette arme resta en service même après l’adoption de la cartouche de 7.5mm, plusieurs projets n’aboutissant pas à tel point qu’en 1938 la production est reprise pour disposer de suffisamment d’armes pour équiper tous les régiments d’infanterie, chaque RI disposant au sein de chaque bataillon d’une compagnie d’accompagnement disposant de quatre sections de quatre mitrailleuses, chaque arme étant servie par cinq hommes.

Cette mitrailleuse était fiable, solide mais son calibre de 8mm gênait l’infanterie qui tendait vers le calibre 7.5mm et rien d’autre. La mise au point de la MAC modèle 1936 entraina le retrait à partir de septembre 1941 de la vénérable Hotchkiss mais il n’est pas impossible que certaines armes aient repris du service en septembre 1948 au moins pour l’instruction.

Caractéristiques Techniques de la mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914

Calibre 8mm Lebel Longueur 1.31m Poids de l’arme seule 25kg Poids de l’affût 24kg Portée 2500m Cadence de tir pratique 450 coups/minute Alimentation : bandes-rigides de 25 cartouches ou bande de toile de 251 coups, ces dernières étant interdites pour le tir antiaérien
Mitrailleuse MAC (Manufacture d’Armes de Châtellerault) modèle 1936

Si la Hotchkiss modèle 1914 est restée si longtemps en service c’est faute d’une mitrailleuse moderne en calibre 7.5mm pour la remplacer.

Ce ne sont pas les candidates qui manquaient qu’il s’agisse d’armes dérivées du Châtellerault (MAC-31 pour les chars et les ouvrages de la ligne Maginot, MAC-34 pour les avions) ou une proposition privée dédaignée par les services officiels à savoir la Darne, une arme extrêmement moderne pour son époque.

Finalement, le choix des services officiels se porta sur la MAC modèle 1936, une arme extrêmement sophistiqué avec notamment de deux cadences de tir différentes, l’une pour le tir terrestre et une autre pour le tir antiaérien.

La mise au point d’un système d’alimentation fiable et performant retarde la mise en service de l’arme qui n’est officiellement prononcée qu’en septembre 1941, les premières armes étant livrées peu après pour permettre la relève de la Hotchkiss.

Cette arme va équiper tous les régiments d’infanterie à raison d’une compagnie de quatre sections de quatre mitrailleuses par bataillon soit seize armes par bataillon et quarante-huit pour l’ensemble du régiment.

Une version simplifiée, la MAC modèle 1936 modifiée 1944 voit le jour en 1944 selon le principe qui à vu en Allemagne la MG-42 succéder à la MG-34, très efficace mais chère et compliquée à construire.

Caractéristiques Techniques de la mitrailleuse MAC modèle 1936

Calibre : 7.5mm Cartouche : modèle 1929C et D Longueur totale 1160mm longueur du canon 700mm Poids de l’arme : 14.6kg avec crosse Poids de l’affût : 12kg Alimentation : chargeur droit de 35 cartouches pour les prototypes, bandes à maillon détachable de 250 cartouches sur les machines de série Cadence de tir : 550 ou 950 coups/minute selon la configuration choisie Portée : 2500m

Mitrailleuses Hotchkiss modèle 1929 et modèle 1930 de 13.2mm

Mitrailleuse de 13.2mm hotchkiss en affût double

Mitrailleuse de 13.2mm hotchkiss en affût double

Cette mitrailleuse lourde à été mise au point dans les années vingt comme arme antiaérienne et antichar en s’inspirant des fusils antichars allemands Mauser, la Browning M2 américaine ayant la même filiation.

L’armée de terre refusa cette arme pour l’infanterie en raison d’une cartouche trop lourde qui risquait de blesser les troupes en retombant au sol. Elle l’adopta néanmoins comme arme antichar sur la ligne Maginot notamment dans les casemates du Rhin mais également sur certains véhicules blindés légers notamment l’AMR-35.

En juin 1940, deux-cent mitrailleuses furent commandées par l’armée de terre pour servir d’armes antiaériennes de l’arrière pour permettre aux état-majors et aux «plots» logistiques de se protéger des avions ennemis qui pourraient être tentés de frapper dans la profondeur.

Ces armes livrées entre février et décembre 1941 furent suivies de trois centre-autres commandées en septembre 1944 et livrés entre juin 1945 et juillet 1946, toujours pour la même mission.

Caractéristiques de la mitrailleuse Hotchkiss de 13.2mm

Calibre : 13.2mm Longueur du canon 1.67m Poids (non chargé) 37.5kg Portée : 2500m en tir horizontal 1600m en tir vertical Cadence de tir 450 coups/minute Alimentation : chargeurs de 30 coups pour le modèle 1929, alimentation par bandes de 150 coups pour les mitrailleuses sur véhicule blindé

Mitrailleuse MAC-37 de 9mm

En 1921, le programme d’armement de l’infanterie prévoyait une mitrailleuse lourde antiaérienne et antichar d’un calibre approchant de 13.5mm, le calibre du fusil antichar Mauser Gewher T qui allait inspirer la cartouche de 12.7x99mm utilisée par «Ma Deuce», la célébrissime Browning M2.

Ce programme donna naissance à la mitrailleuse Hotchkiss de 13.2mm qui fût adoptée en 1930 par la Défense Aérienne du Territoire (DAT) mais refusée par l’infanterie en raison du poids de sa cartouche et de son projectile jugé dangereux lors de sa retombée.

Un an plus tard, l’infanterie lança un programme pour une nouvelle mitrailleuse d’un calibre compris entre 7.5 et 11mm. Le calibre 9mm fût choisit et le prototype de la Manufacture d’Armes de Châtellerault fût adoptée sous le nom de mitrailleuse de 9mm MAC modèle 1937.

Cette adoption fût sans lendemain, la surcharge des arsenaux et l’augmentation du blindage des chars ainsi que l’accroissement de la vitesse des avions rendait peu rentable une arme de ce calibre qui rejoignit le musée des projets morts nés tout comme l’acquisition d’une mitrailleuse de 20mm Oerlikon commandée en 1939 à 1253 exemplaires mais les exemplaires livrés furent transférés à la D.A.T.

21-Armée de terre (74)

Les escadrons antichars portés (EAP)/les batteries divisionnaires antichars (BDAC)

Toute l’histoire militaire est une course perpétuelle entre le boulet et la cuirasse, entre l’attaquant et le défenseur. Dès qu’une nouvelle arme apparaît, une autre arme est mise au point pour s’y opposer.

C’est ainsi qu’au char, on ne tarda pas à opposer une arme antichar. Ce fût le fait des allemands, les premiers confrontés à ce char, les chars allemands étant peu efficients, une leçon qui sera retenue vingt-ans plus tard au détriment de la malheureuse Pologne.

Outre l’élargissement des tranchées et l’installation de pièces de campagne au plus près des premières lignes, les soldats allemands reçurent le Gewehr T, un fusil tirant une balle perforante de 13mm, suffisante pour pénétrer l’épaisse cuirassé des chars Mark.

Dans l’immédiat après guerre, le dévellopement des armes antichars continua. Si certains pays persévèrent dans le domaine du fusil  antichar, la plupart dévellopèrent des canons antichars, de taille modeste d’un calibre allant de 25 à 47mm, le but étant d’équiper l’infanterie pour lui permettre de se protéger des chars ennemis en l’absence de chars pour repousser les mastodontes ennemis. Il fallait donc une arme compacte pour faciliter son déplacement, sa mise en oeuvre et son camouflage.

Canon de 47mm modèle 1937

Canon de 47mm modèle 1937

Quand éclata la guerre de Pologne, la France n’était pas le pays le plus mal loti en matière de lutte antichar, disposant de canons de 25 et de 47mm sans parler que le canon de 75mm modèle 1939 appelé à remplacer le vénérable modèle 1897 était tout azimut ou TAZ, un atout indéniable dans la lutte antichar.

Sur le plan de l’organisation, il était prévu que chaque division dispose d’une batterie divisionnaire antichar (BDAC) équipée de douze canons de 47mm tandis que les unités d’infanterie devaient également disposer au niveau régimentaire de canons de 25mm, le RI type Nord-Est devant disposer de deux canons de 25mm au sein de la section d’engins de la compagnie d’accompagnement comprise dans chaque bataillon d’infanterie, le régiment disposant de six canons de 25mm au sein de la Compagnie Régimentaire d’Engin.

Canon de 25mm Hotchkiss

Canon de 25mm Hotchkiss

Comme partout la «révolution villeneuvienne» impacta les structures à défaut de l’équipement même si le canon de 25mm fût progressivement retiré du service des unités antichars des unités appelées à combattre des unités allemandes.

Quand éclate la seconde guerre mondiale, la lutte antichar est structurée de la façon suivante :

-Les divisions d’infanterie disposent toutes d’une batterie divisionnaire antichar à douze canons de 47mm, des BDAC numérotés dans la série 600 et suivants (il porte le numéro de leur division, exemple la 25ème DIM dispose de la 625ème BDAC).

-Les régiments d’infanterie dispose toujours de deux canons antichars dans la section d’engins de la compagnie d’accompagnement de chaque bataillon et dans la compagnie régimentaire d’engins. Si dans les DIAlp et les divisions d’infanterie déployées dans l’Empire, on trouve toujours des canons de 25mm, toutes les divisions de métropole les ont remplacés par des canons de 47mm.

-En ce qui concerne l’artillerie, la mise en place de régiments antichars indépendants est prévue à la mobilisation à l’aide de matériel stocké pour cet usage.

-Pour l’arme blindée cavalerie, les DLM et les DC disposent d’escadrons antichars portés intégrés aux BLM et aux BB pour appuyer directement les dragons portés.

L’escadron antichar porté est destiné à fournir une défense antichar aux dragons portés lors des phases défensives et l’absence de chars à proximité. Si les escadrons antichars portés des DLM sont équipés de véhicules à roues Laffly W 15 TCC, les DC sont équipés de véhicules chenillés, des Lorraine 39L ou des Renault VBCP40, ces trois véhicules disposant d’un canon de 47mm SA37, SA 39 ou SA 41.

L’escadron antichar porté des DC est organisé en un peloton de commandement (un véhicule de commandement type Lorraine ou Renault accompagné par deux motos de liaison soit trois véhicules et 7 hommes), trois pelotons de quatre véhicules avec un canon antichar de 47mm tirant vers l’arrière soit douze véhicules et quarante-huit hommes, chaque peloton disposant de deux ravitailleurs (quatre hommes), de deux motos de liaison (deux hommes) et d’un camion (deux hommes) et un peloton de fusiliers voltigeurs avec trois  véhicules chenillés ou à roues transportant chacun un groupe de combat (trente-six hommes).
L’escadron antichar porté des DC dispose donc au total de 34 véhicules et de 126 hommes.

L’escadron antichar porté des DLM est organisé en un peloton de commandement (un Laffly W15 PC accompagné par deux motos de liaison soit trois véhicules et 9 hommes), trois pelotons de quatre Laffly W15 TCC avec un canon antichar de 47mm tirant en chasse soit douze véhicules et quarante-huit hommes, chaque peloton disposant de deux ravitailleurs (quatre hommes), de deux motos de liaison (deux hommes) et d’un camion (deux hommes) et un peloton de fusiliers voltigeurs avec trois Laffly S20T transportant chacun un groupe de combat (trente-six hommes)

L’escadron antichar porté des DLM dispose donc au total de 34 véhicules et de 126 hommes

Les escadrons antichars portés des DLM portent les numéros 1 à 16, la 1ère DLM disposant des 1er et 2ème escadrons antichars portés, la 2ème DLM des 3ème et 4ème escadrons antichars portés, la 3ème DLM des 5ème et 6ème escadrons, la 4ème DLM des 7ème et 8ème escadrons, la 5ème DLM des 9ème et 10ème, la 6ème DLM du 11ème et du 12ème, la 7ème DLM du 13ème et du 14ème  et la 8ème DLM des 15ème et 16ème escadrons antichars portés.

Les escadrons antichars portés des DC portent les numéros 17 à 28, la 1ère DC disposant des 17ème et 19ème escadrons équipés de Lorraine 39L, la 2ème DC dispose des 18ème et 20ème escadrons équipés de Renault VBCP40 (appelés également Renault DAJ 1), la 3ème DC dispose des 21ème et 23ème escadrons équipés de Lorraine 39L, la 4ème DC dispose des 22ème et 24ème escadrons équipés de Renault VBCP40, la 5ème DC dispose des 25ème et 27ème escadrons équipés de Lorraine 39L alors que la 6ème DC dispose des 26ème et 28ème escadrons équipés de Renault VBCP 40/DAJ 1.

Les escadrons antiaériens portés

Comme nous l’avons vu plus haut, la défense antiaérienne de l’armée de terre à connu sous l’impulsion du général Villeneuve, un véritable bouleversement organisationnel lié en partie avec le dévellopement des unités mécanisées (2 DLM en septembre 1939, 8 DLM, 6 DC  en septembre 1948) nécessitant une DCA nettement plus musclée.

Les DLM et les DC qui ne disposaient que d’une simple batterie antiaérienne de 25mm vont disposer au final de deux escadrons antiaériens portés, portant les mêmes numéros que les escadrons antichars portés. Leur organisation est d’ailleurs similaire :

L’escadron antiaérien porté type DLM dispose d’un peloton de commandement (un Laffly W15 PC accompagné de deux motos de liaison soit trois véhicules et 7 hommes) et de quatre pelotons de six Laffly W15 munis d’un bitube de 25mm Hotchkiss sur plate-forme arrière soit vingt-quatre véhicules et cent-vingt hommes, chaque peloton disposant également de deux ravitailleurs (quatre hommes), de deux motos de liaison (deux hommes) et un camion (deux hommes)

L’escadron antiaérien porté type DC dispose d’un peloton de commandement (un Lorraine 39L ou un Renault DAJ-1 accompagné de deux motos de liaison soit trois véhicules et 7 hommes) et de quatre pelotons de six Lorraine 39L ou Renault DAJ-1 munis d’un bitube de 25mm Hotchkiss sur plate-forme arrière soit vingt-quatre véhicules et cent-vingt hommes, chaque peloton disposant également de deux ravitailleurs type Lorraine 39L ou Renault DAJ-1 (quatre hommes), de deux motos de liaison (deux hommes) et un camion (deux hommes)

21-Armée de terre (17)

Bataillons de chasseurs à pied

Bien que leur existence puisse être inscrite dès le 18ème siècle avec plusieurs unités de francs-tireurs, combattant en «enfants perdus» et non en ligne, les chasseurs à pieds ne voient réellement le jour que sous la Révolution Française, notamment en 1793 avec la création des demi-brigades d’infanterie légère, le nombre de demi-brigades atteignant le chiffre respectable de trente et une.

Ces demi-brigades deviennent des régiments d’infanterie légère avec quatorze puis douze compagnies de chasseurs appuyées par des voltigeurs et des carabiniers. Au moment de la Restauration, chaque légion départementale est censée comporter un bataillon à huit compagnies de chasseurs à pied. Par la suite en 1820, de nouveaux régiments d’infanterie légère sont créés, la tenue bleue de la ligne étant de nouveau abandonnée pour une tenue verte.

En 1838 est créé le bataillon de chasseurs d’essai, considéré comme le premier bataillon moderne de chasseurs à pied qui après quelques atermoiements adopte la tenue bleue avec le liseré jonquille.

L’essai est transformé le 28 septembre 1940 avec la création de dix bataillons de chasseurs à pieds non enregimentés, le 1er bataillon est à Metz, le 2e à Vincennes, le 4e à Besançon, le 7e à Strasbourg et le 9e à Toulouse. Les 3e, 5e, 6e, 8e et 10e bataillons partent eux pour l’Algérie.

Ils s’illustrent en Algérie avec notamment les batailles de l’Isly et de Sidi-Brahim, l’équivalent de la bataille de Camerone pour la Légion Etrangère. Suite à la mort du duc d’Orléans le 13 juillet 1842, ils deviennent des bataillons de chasseurs d’Orléans, retrouvant leur appélation de chasseurs à pied en 1848 lors de l’avénement de la Deuxième République.

En 1853, Napoléon III créé dix bataillons supplémentaires portant leur nombre à vingt dont douze bataillons seront engagés dans la guerre de Crimée, nombre qui sera porté à vingt et un bataillons qui combattirent durant la guerre franco-allemande de 1870. Ces vingt et un bataillons sont rejoints au cours du combat par trente-quatre bataillons de marche, formés par les compagnis de dépôt.

La loi du 24 juillet 1873 fixe à trente le nombre de bataillons de chasseurs à pied, l’ancien bataillon de chasseurs à pied de la garde impériale recevant le n°24. Ces bataillons sont d’abord intégrés par corps d’armée qu’ils quittent progressivement entre 1881 et 1887 pour retrouver leur indépendance.
A la fin du 19ème siècle, des expérimentations diverses prouvent la possibilité à des unités spécialisées de combattre en milieu alpin.

Le 24 décembre 1888, douze bataillons de chasseurs à pied deviennent alpins. Ces bataillons sont ceux stationnés au sein des 14ème (Lyon) et 15ème (Nice) régions militaires soit pour la 14ème RM, les 11ème, 12ème, 13ème, 14ème, 22ème, 28ème et 30ème bataillons alors que pour la 15ème RM, on trouve les 6ème, 7ème, 23ème, 24ème et 27ème bataillons.

C’est cependant durant le premier conflit mondial que les chasseurs à pied vont écrire leur légende avec une telle tenacité et une telle hargne (cinq fourragères de la légion d’honneur, vingt-quatre aux couleurs de la médaille militaire et quarante et une aux couleurs de la croix de guerre) qu’ils reçoivent le surnom de schwarze teufel les «diables noirs» traduit en français par les «Diables bleus» en référence à la couleur de leur uniforme.

En 1913, un 31ème BCP avait été créé à Saint-Dié portant le nombre de bataillons de chasseurs (à pied ou alpins) à trente et un (dix-neuf à pied et douze alpins). Quand le premier conflit mondial éclate, chaque bataillon forme un bataillon de réserve qui reçoit pour numéro celui du corps d’origine augmenté de quarante, les nouveaux BCP et BCA recevant donc les numéros 41 à 71.

Sept bataillons de chasseurs alpins territoriaux sont également créés tout comme neuf bataillons de marche soit un total de de soixante-dix huit bataillons de chasseurs et dix groupes de chasseurs cyclistes. Trois divisions furent ainsi entièrement formées par des unités de chasseurs, les 46e, 47e et 66e divisions d’infanterie.

Le bataillon de chasseurs à pied, en 1914, a un effectif théorique de 30 officiers et 1700 hommes, répartis en six compagnies, une section hors rang et une section de mitrailleuses. Le bataillon de chasseurs alpins a un effectif un peu moindre avec 32 officiers et 1500 hommes.
L’effectif total des corps de chasseurs, d’environ 72 000 hommes, est constamment renouvelé car les pertes totales dans ces unités au cours de la guerre sont de 82 000 morts soit un taux de perte supérieur à 100% !

A la fin de la guerre, les bataillons de réserve, territoriaux et de marche sont dissous, les bataillons de chasseurs retombant à trente et un, bataillons qui participent aussi bien à la guerre russo-polonaise en soutien de Varsovie (huit bataillons), qu’à la pacification du Rif (cinq bataillons de chasseurs alpins) où au renforcement de la position française en Tunisie (7ème et 13ème BCA).
En 1929, le nombre de bataillons tombe à vingt et un mais pour peu de temps car en 1937, deux nouveaux bataillons sont recréés mais comme bataillons de chasseurs portés pour les futures DCr.

Quand la guerre de Pologne éclate, le panorama des chasseurs à pied est le suivant :

-Le 1er BCP est stationné à Strasbourg

-Le 2ème BCP est caserné à Mulhouse

-Le 4ème BCP est stationné à Colmar

-Le 8ème BCP est caserné à Toul

-Le 10ème BCP est stationné à Saverne et à Monswiller

-Le 16ème BCP est à Toul

-Le 29ème BCP est à Gerardmer

-Le 30ème BCP est à Saint Nicolas du Port

-Le 31ème BCP est à Mulhouse
Ces neuf bataillons d’active ne sont pas indépendants, ils forment trois demi-brigades à trois bataillons chacun, intégrées au sein de trois divisions d’infanterie type Nord-Est :

-La 1ère demi-brigade de chasseurs à pied de Sarrebourg regroupe les 8ème, 16ème et 30ème BCP et constitue l’infanterie de la 11ème division d’infanterie de Nancy en compagnie des 26ème et 170ème RI.

-La 3ème demi-brigade de chasseurs à pied de Belfort regroupe les 2ème, 4ème et 31ème BCP et constitue l’infanterie de la 14ème division d’infanterie de Colmar en compagnie des 35ème et 152ème RI.

-La 4ème demi-brigade de chasseurs à pied d’Obernai regroupe les 1er, 10ème et 29ème BCP et constitue l’infanterie de la 43ème division d’infanterie de Strasbourg en compagnie du 158ème régiment d’infanterie (de ligne) et du 3ème régiment de tirailleurs marocains.

A la mobilisation, huit nouveaux bataillons de chasseurs à pied sont formés ainsi que quinze bataillons de réserve A numérotés 41 à 71 portant le nombre total à tente-deux BCP.
La démobilisation de l’été 1940 voit les chasseurs à pied réduire sérieusement la voilure avec la dissolution des bataillons de réserve A tandis que six des huit bataillons formés à la mobilisation sont transformés en bataillons de chasseurs portés pour fournir l’infanterie nécessaire aux Divisions Cuirassés de réserve, chaque DCr disposant d’un puis deux bataillons (un par brigade cuirassée) dont les 5ème et 17ème BCP. Quatre autres bataillons sont créés ultérieurement pour les 5ème et 6ème DC qui reprennent les numéros de BCP dissous comme leurs ainés.
Chaque bataillon de chasseurs à pieds est organisé de la même façon qu’un bataillon d’infanterie de ligne avec un état-major et une compagnie de commandement, une compagnie hors-rang, trois compagnies de combat et une compagnie d’accompagnement.

A la mobilisation d’août 1948, quinze nouveaux bataillons de chasseurs à pied sont créés numérotés de 41 à 55, ces BCP formant quatre demi-brigades de chasseurs à pied, les 2ème, 5ème, 6ème et 7ème DBCP, prévus d’abord pour être indépendantes avant de finalement intégrer des divisions de mobilisation :

-2ème demi-brigade de chasseurs à pied : 41ème, 45ème et 49ème BCP

-5ème demi-brigade de chasseurs à pied : 42ème, 46ème et 50ème BCP

-6ème demi-brigade de chasseurs à pied : 43ème, 47ème et 51ème BCP

-7ème demi-brigade de chasseurs à pied : 44ème, 48ème et 52ème BCP

-8ème demi-brigade de chasseurs à pied : 53ème, 54ème et 55ème BCP

C’est ainsi que la 2ème Demi-brigade de chasseurs à pied  intègre la 47ème DI, la 5ème Demi-Brigade de chasseurs à pied intègre la 52ème DI alors que les 6ème, 7ème et 8ème DBCP forment l’infanterie de la 40ème DI.

21-Armée de terre (11)

Régiments de tirailleurs

Les régiments de tirailleurs sont semblables aux régiments d’infanterie de ligne même si certains alignent quatre bataillons. Il existe cependant des différences notables entre les régiments de tirailleurs basés en Métropole et ceux basés dans l’Empire.

Si les RT basés en métropole sont généralement bien armés en matière antichar, ceux déployés dans l’Empire le sont beaucoup moins en raison d’une menace antichar inexistante ou diffuse.

Il faut également tenir compte du terrain et de la géographie qui peut rendre difficile le maniement de certains armes notamment le mortier de 120mm ce qui explique que les régiments de tirailleurs déployés dans l’Empire conservent le 81mm plus facile à transporter que son successeur.

On trouve également la particularité de régiments mobiles et portés de tirailleurs sénégalais qui déployés en Afrique se déplacent telles de véritables colonnes mobiles.

Régiments de tirailleurs des DINA et des DIC déployés en métropole

Leur organisation est identique aux régiments d’infanterie type Nord-Est tout comme leur équipement.

-La Compagnie de Commandement dispose d’un PC, de moyens de transmissions, de renseignement, des éclaireurs motocyclistes et des sapeurs pionniers

-Trois bataillons d’infanterie

-Un Etat-major et une section de commandement

-Une Compagnie d’accompagnement avec une section de commandement, quatre sections de     quatre mitrailleuses MAC-36 de   7.5mm pour la lutte antiaérienne et antichar à l’aide     d’ogives perforantes et une section d’engins avec deux canons de 25 puis de 47mm et deux     mortiers de 81mm puis de 120mm.

-Trois compagnies de fusiliers-voltigeurs avec une section de commandement avec un     mortier de 60mm et quatre sections de combat

-La Compagnie Régimentaire d’Engins (CRE) dispose de deux mortiers de 81mm puis 120mm ainsi que de 6 canons de 25mm puis 47mm

-La Compagnie Hors-Rang est chargé du ravitaillement, de l’approvisionement, du dépannage et du soutien sanitaire

Régiments de tirailleurs déployés dans l’Empire

Par rapport aux régiments de tirailleurs déployés à demeure en métropole, les régiments de tirailleurs déployés dans l’Empire sont moins bien armés, devant faire face à un ennemi nettement moins mordant que les divisions allemandes. Ils sont donc organisés de la façon suivante :

-La Compagnie de Commandement dispose d’un PC, de moyens de transmissions, de renseignement, des éclaireurs motocyclistes et des sapeurs pionniers

-Quatre bataillons d’infanterie

-Un Etat-major et une section de commandement

-Une Compagnie d’accompagnement avec une section de commandement, trois sections de     quatre mitrailleuses MAC-36 de 7.5mm ou de Hotchkiss modèle 1914 de 8mm et une     section d’engins avec deux canons de 25mm et deux mortiers de 81mm.

-Trois compagnies de fusiliers-voltigeurs avec une section de commandement avec un     mortier de 60mm et quatre sections de combat

-La Compagnie Régimentaire d’Engins (CRE) dispose de deux mortiers de 81mm ainsi que de 8 canons de 25mm.

-La Compagnie Hors-Rang est chargé du ravitaillement, de l’approvisionement, du dépannage et du soutien sanitaire

Régiments mobiles et «portés» de tirailleurs sénégalais

Au Sénégal, on trouve les 1er et 7ème régiments mobiles de tirailleurs sénégalais alors qu’au Cameroun est déployé le régiment de tirailleurs sénégalais du Cameroun. Ces régiments peuvent être considérés comme des régiments «portés».

Se déplaçant comme de véritables colonnes mobiles, ils sont totalement motorisés et peuvent ainsi nomadiser dans le desert ou dans la savane pour opposer une résistance diffuse à un ennemi majeur ou traquer les pillards et les bandes armées. Ils sont organisés de la façon suivante :

-Une Compagnie de Commandement qui dispose d’un PC, de moyens de transmissions, de renseignement, des éclaireurs motocyclistes et des sapeurs pionniers

-Deux bataillons d’infanterie avec un troisième qui peut être activé à la mobilisation qui sont organisés de la manière suivante :

-Un état-major associé à une section de commandement

-Une compagnie d’accompagnement à trois sections de quatre mitrailleuses (7.5 ou 8mm), une section de deux mortiers de 81mm et de deux canons de 25mm

-Trois compagnies de tirailleurs  avec une section de commandement avec un mortier de 60mm et quatre sections de combat

-La Compagnie Régimentaire d’Engins (CRE) dispose de deux mortiers de 81mm et de 4 canons de 25mm (deux sections de deux).

-La Compagnie Hors-Rang est chargé du ravitaillement, de l’approvisionement, du dépannage et du soutien sanitaire

Liste des régiments de tirailleurs en septembre 1939 et leur évolution ultérieure

Régiments de tirailleurs marocains

-1er régiment de tirailleurs marocains (Meknès) intégré à la 1ère Division Marocaine.

-Le 5ème bataillon du 1er régiment de tirailleurs marocain est déployé au Levant au sein de la Demi-brigade algéro-marocaine. Il sert de noyau dur à la formation du 9ème régiment de tirailleurs marocains qui intègre la Division Légère d’Infanterie du Levant (DLIL) devenue à la mobilisation d’août 1948, la 2ème DLI.

-2ème régiment de tirailleurs marocains (Marrakech) est dissous en septembre 1940 puis reconstitué en septembre 1948 lors de la réactivation de la 3ème Division Marocaine.

-3ème régiment de tirailleurs marocains (Saint-Dié) intégré à la 43ème DI de Strasbourg

-4ème régiment de tirailleurs marocains (Taza) intégré un temps à la 82ème DIA est mis en sommeil à l’automne 1940

-5ème régiment de tirailleurs marocains (Bourg) intégré à la 1ère DINA de Lyon

-6ème régiment de tirailleurs marocains (Verdun) intégré à la 2ème DINA de Toul

-Le 7ème régiment de tirailleurs marocains disposait de trois bataillons à Meknès et d’un quatrième à Bastia. Ce quatrième bataillon rallie le Maroc réunifiant le régiment qui est intégré à la 1ère Division Marocaine

-8ème régiment de tirailleurs marocains (Belfort) intégré à la 13ème DI de Besançon

-9ème régiment de tirailleurs marocains stationné au Levant au sein de la Division Légère d’Infanterie du Levant qui succède à la demi-brigade algéro-marocaine. Il est basé à Alep.

A la mobilisation de septembre 1948, les régiments de tirailleurs marocains basés au Maroc vont créer de nouveaux régiments de tirailleurs. Le 1er RTM donne naissance au 10ème RTM, le 3ème RTM donne naissance au 11ème RTM et le 5ème RTM donne naissance au 12ème RTM soit trois nouveaux régiments.

Le 10ème RTM et le 11ème RTM vont intégrer la 5ème division d’infanterie nord-africaine, le 12ème RTM intégrant la 6ème division d’infanterie nord-africaine.

Régiments de tirailleurs algériens

-1er régiment de tirailleurs algériens (1er RTA) stationné à Blida intégré à la 5ème brigade d’infanterie algérienne puis à la 81ème Division d’Infanterie d’Afrique.

-2ème régiment de tirailleurs algériens (2ème RTA) stationné à Mostaganem intégré à la 4ème brigade d’infanterie algérienne de la Division d’Oran. A la mobilisation de septembre 1939, il est dissous et non reconstitué par la suite.

-3ème régiment de tirailleurs algériens (3ème RTA) stationné à Bône intégré à la 7ème brigade d’infanterie algérienne de la Division de Constantine puis à la 83ème DIA. Il est préservé après la dissolution.

-4ème régiment de tirailleurs algériens (4ème RTA) déployé au Levant au sein de la DLIL par amalgame des 4ème bataillons des 6ème et 7ème RTA.

-5ème régiment de tirailleurs algériens (5ème RTA) stationné à Maison-Carrée intégré à la 5ème brigade d’infanterie algérienne de la Division d’Alger. A la mobilisation de septembre 1939, il est dissous et non reconstitué par la suite.

-6ème régiment de tirailleurs algériens (6ème RTA) stationné à Tlemcen intégré à la  à la 4ème brigade d’infanterie algérienne de la Division d’Oran.

Il est préservé à la mobilisation de septembre 1939, devenant une unité autonome qui remplace le 6ème REI déployé au Maroc au sein de la 4ème DLI, le 6ème RTA ralliant lui le Levant

-7ème régiment de tirailleurs algériens (7ème RTA) stationné à Constantine intégré à la 7ème brigade d’infanterie algérienne de la Division de Constantine puis à la 83ème DIA

-9ème régiment de tirailleurs algériens (9ème RTA) stationné à Miliana intégré à la 5ème brigade d’infanterie algérienne de la Division d’Alger puis à la 81ème DIA

-11ème régiment de tirailleurs algériens (11ème RTA) stationné à Sétif intégré à la 7ème brigade d’infanterie algérienne de la Division de Constantine puis à la 85ème DIA. Dissous en septembre 1940.

-13ème régiment de tirailleurs algériens (13ème RTA) basé à Metz et intégré à la 2ème DINA

-14ème régiment de tirailleurs algériens (14ème RTA) basé à Chateauroux et intégré à la 3ème DINA

-15ème régiment de tirailleurs algériens (15ème RTA) basé à Perigueux et intégré à la 3ème DINA

-17ème régiment de tirailleurs algériens (17ème RTA) intégré à la 87ème DIA

-18ème régiment de tirailleurs algériens (18ème RTA) intégré à la 87ème DIA

-19ème régiment de tirailleurs algériens (19ème RTA) intégré à la 85ème DIA est dissous en même temps que la division à laquelle il est rattaché
-21ème régiment de tirailleurs algériens (21ème RTA) basé à Epinal et intégré à la 6ème DINA

-22ème régiment de tirailleurs algériens (22ème RTA) basé à Toul et intégré à la 2ème DINA

-23ème régiment de tirailleurs algériens (23ème RTA) basé à Morhange et intégré à la 4ème DINA

-25ème régiment de tirailleurs algériens (23ème RTA) basé à Morhange et intégré à la 4ème DINA

-27ème régiment de tirailleurs algériens (27ème RTA) basé à Avignon et intégré à la 1ère DINA

Les 4ème bataillons des 6ème RTA et 7ème RTA stationnés à Alep forment ultérieurement un 4ème régiment de tirailleurs algériens, intégré à la Division Légère d’Infanterie du Levant en compagnie du 9ème régiment de tirailleurs marocains. Le 6ème RTA déployé en Algérie et reconstitué à quatre bataillons remplace le 6ème REI comme régiment indépendant au Levant.

A la mobilisation d’août/septembre 1948, six nouveaux régiments de tirailleurs algériens sont créés à partir des régiments stationnés en Afrique du Nord.

C’est ainsi que le 8ème RTA est créé à partir du 1er RTA, le 10ème RTA est créé à partir du 2ème RTA, le 12ème RTA à partir du 3ème RTA, le 16ème RTA à partir du 5ème RTA, le 19ème RTA à partir du 7ème RTA et le 20ème RTA à partir du 9ème RTA. Ces régiments restent stationnés en Afrique du Nord.

Le 8ème RTA intègre la 5ème DINA en compagnie des 10ème et 11ème RTM, les 10ème et 12ème RTA intègrent la 6ème DINA en compagnie du 12ème RTM alors que les 16ème et 19ème RTA intègrent la 7ème DINA. Le 20ème RTA  intègre la 8ème DINA

Régiments de tirailleurs tunisiens

-4ème régiment de tirailleurs tunisiens (4ème RTT) est stationné à Sousse et intégré à la Division de Tunis. Après avoir échappé de peu à la dissolution, il est déployé à Bizerte avec pour mission de défendre la base navale en liaison avec les fusiliers marins.

-8ème régiment de tirailleurs tunisiens (8ème RTT) est stationné à Bizerte et intégré à la Division de Tunis puis à la 84ème DIA, division qui dispose également du 4ème régiment de zouaves

-12ème régiment de tirailleurs tunisiens (12ème RTT) est maintenu après la démobilisation au sein de la 191ème DIA déployée au Levant

-16ème régiment de tirailleurs tunisiens (16ème RTT) est stationné à Soueïda au Levant au sein de la 191ème DIA mais il est dissous en juillet 1940

-Le 20ème régiment de tirailleurs tunisiens (20ème RTT) rattaché à la 86ème DIA est dissous en juillet 1940. Il est reconstitué en septembre 1948 au sein de la 85ème DIA.

-24ème régiment de tirailleurs tunisiens (24ème RTT) stationné à La Roche sur Yon au sein de la 3ème DINA

-28ème régiment de tirailleurs tunisiens (28ème RTT) stationné à Montélimar au sein de la 1ère DINA

A la mobilisation d’août 1948, trois nouveaux régiments de tirailleurs tunisiens sont mis sur pied à partir des régiments stationnés en Tunisie et au Levant.

-Le 5ème RTT est créé à partir du 4ème RTT et est intégré à la 7ème DINA en compagnie des 12ème et 16ème RTA

-Le 6ème RTT est créé à partir du 8ème RTT et est intégré à la 8ème DINA en compagnie du 17ème RTA et du 7ème RTT

-Le 7ème RTT est créé à partir du 16ème RTT et est intégré à la 8ème DINA en compagnie donc du 6ème RTT et du 17ème RTA.

Régiments de tirailleurs sénégalais

-3ème régiment de tirailleurs sénégalais (3ème RTS) de Fès est dissous après la réduction de la 2ème Division Marocaine à deux régiments. Il est néanmoins reconstitué en septembre 1948 suite à la réactivation de la 85ème DIA qu’il forme avec le 20ème RTT.

-4ème régiment de tirailleurs sénégalais (4ème RTS) de Toulon intégré à la 2ème Division d’Infanterie Coloniale de Toulon

-5ème régiment de tirailleurs sénégalais (5ème RTS) de Monastir intégré à la division de Sousse puis déployé sur la ligne Mareth.

-6ème régiment de tirailleurs sénégalais (6ème RTS) de Casablanca est dissous en août 1940 en même temps que la 3ème Division Marocaine.

-8ème régiment de tirailleurs sénégalais (8ème RTS) de Toulon intégré à la 2ème Division d’Infanterie Coloniale de Toulon

-9ème régiment de tirailleurs sénégalais (9ème RTS) basé à Djibouti (ancien bataillon de tirailleurs sénégalais de la Côte des Somalis)

-10ème régiment de tirailleurs sénégalais (10ème RTS) de Bizerte intégré à la divison de Sousse puis à la 88ème DIA en compagnie du 18ème RTS.

-11ème régiment de tirailleurs sénégalais (11ème RTS) déployé au sein de la 181ème DIA est dissous en même temps que la division à laquelle il est rattachée.

-12ème régiment de tirailleurs sénégalais (12ème RTS) de La Rochelle intégré à la 1ère Division d’Infanterie Coloniale de Bordeaux

-13ème régiment de tirailleurs sénégalais (13ème RTS) à Alger intégré à la 1ère brigade d’infanterie algérienne (Division d’Alger) puis à la 181ème DIA. Régiment dissous en août 1940

-Le 4ème bataillon du 13ème RTS est dissous en même temps que le reste du régiment.

-14ème régiment de tirailleurs sénégalais (14ème RTS) de Mont de Marsan  intégré à la 1ère Division d’Infanterie Coloniale de Bordeaux

-15ème régiment de tirailleurs sénégalais (15ème RTS) de Philippeville est intégré à la 3ème brigade d’infanterie algérienne (Division de Constantine)
-16ème régiment de tirailleurs sénégalais (16ème RTS) de Montauban intégré à la 4ème DIC de Toulouse

-17ème régiment de tirailleurs sénégalais (17ème RTS) de Beyrouth dissous en septembre 1940

-18ème régiment de tirailleurs sénégalais (18ème RTS) de Gabès et intégré à la Division de Sousse puis à la 88ème DIA en compagnie du 10ème RTS.

-24ème régiment de tirailleurs sénégalais (24ème RTS) de Perpignan intégré à la 4ème DIC de Toulouse

A la mobilisation d’août/septembre 1948, trois nouvelles divisions d’infanterie coloniale (D.I.C) sont mises sur pied en Afrique du Nord avec des recrues européennes et des recrues sénégalaises, nécessitant la création de neuf nouveaux régiments dont six régiments de tirailleurs sénégalais.

C’est ainsi que le 4ème donne naissance au 11ème RTS qui intègre la 5ème DIC, le 5ème RTS donne naissance au 19ème RTS qui intègre la 6ème DIC, le 8ème RTS donnant naissance au 20ème RTS qui intègre la 7ème DIC.

Le 10ème RTS donne naissance au 21ème RTS qui intègre la 5ème DIC. Le 22ème RTS qui intègre la 6ème DIC est mis sur pied à partir du 16ème RTS et le 25ème RTS qui intègre la 7ème DIC est créé à partir du 24ème RTS.

Autres régiments de tirailleurs

Les autres unités de tirailleurs sont peu nombreuses. Elles se situent toutes en Asie et dans l’Océan Indien.

-Sur la Grande Ile (Madagascar) on trouve les 1er et 2ème régiments de tirailleurs malgaches, toujours en ligne en septembre 1948.

-En Indochine, on trouve quatre régiments indépendants de tirailleurs tonkinois, les 1er, 2ème, 3ème et 4ème RTTon, le 1er régiment de tirailleurs annamites, le 1er régiment de tirailleurs cambodgiens et le 4ème régiment de tirailleurs montagnards (ex-bataillon).

21-Armée de terre (10)

Régiments d’infanterie type Nord-Est motorisé

Généralités

Après un temps où l’organisation d’un régiment de ce type était légèrement différente d’un régiment de type Nord-Est, les régiments motorisés rejoignent l’organisation décrite ci-dessus mais avec une différence de taille : le régiment est totalement motorisé avec ses propres véhicules organiques ce qui lui permet d’être particulièrement mobile.

Dans le détail

Le groupe de combat

Le groupe de combat est l’unité élémentaire de l’infanterie. Au plan tactique, le groupe de combat de se subidivse en deux demi-groupes, le demi-groupes de fusiliers et le demi-groupe de voltigeurs, le premier étant l’élément feu et le second étant l’élément mouvement.

Le groupe de combat dispose d’un véhicule, un Laffly S-20 TL-12 qui comme son nom l’indique peut embarquer douze hommes, un chauffeur et onze hommes du groupe de combat, un remorque à deux roues pouvant servir au transport de l’équipement.

Le groupe de combat dispose donc de onze hommes. Sur le plan de l’armement, tous les hommes possèdent un pistolet automatique, leur arme de base auxquels s’ajoutent donc neuf fusils MAS-36 ou MAS-40, un fusil-mitrailleur modèle 1924/29 et deux pistolets mitrailleurs MAS-38 ou MAT-42.

Chaque groupe de combat est désigné au sein de la section par les lettres A,B  ou C.

La section de combat

Chaque section se compose de trois groupes de combat et d’un «groupe» de commandement avec l’officier commandant, d’un sous-officier adjoint, d’un agent de transmissions, d’un observateur et d’une équipe lance-grenades avec trois binômes de lance-grenades de 50mm soit dix hommes.

Si les trois binômes lance-grenades disposent dans les RI des DIM d’un Laffly V 15T, les autres membres du groupe de commandement sont transportés dans un Laffly S 20TL sauf l’agent de transmission qui dispose d’une moto side-car lui permettant de transporter l’observateur ou un passager pour une liaison.

La compagnie de combat

L’effectif de la compagnie de combat est d’environ quatre officiers et cent quatre-vingt hommes et celle-ci s’organise en une section de commandement et quatre sections de combat.

La section de commandement dispose d’un groupe de commandement avec treize hommes, d’un groupe de ravitaillement avec douze hommes et deux véhicules, un véhicule d’allègement qui remorque la cuisine roulante.

Le groupe de commandement dispose comme véhicule d’un Laffly S 20 TL de commandement, d’un camion d’allègement et de deux motos pour les liaisons

La section de commandement dispose également d’un groupe de mortiers de 60mm avec deux pièces servies par huit hommes, chaque pièce étant transportée par un Laffly V15T.
Tous les hommes de la section de commandement disposent d’un pistolet automatique, d’un pistolet mitrailleur pour les servants de mortier et les chauffeurs, d’un fusil pour les autres soit un total de 34 hommes, 34 pistolets automatiques, 10 pistolets mitrailleurs et 24 fusils.

La section de combat dispose donc d’un groupe de commandement et de trois groupes de combat tel que nous venons de le voir.

La compagnie d’accompagnement

Comme son nom l’indique cette unité accompagne les unités de combat en lui fournissant l’appui-feu nécessaire pour ses missions qu’il s’agisse de mortiers, de mitrailleuses ou de canons antichars.

Elle est organisée en une section de commandement, quatre sections de mitrailleuses et une section d’engins.

Section de commandement

Elle se compose d’un  groupe de commandement avec un groupe du capitaine (huit soldats et un sergent chef de groupe) et un groupe de ravitaillement avec quatre véhicules et quinze hommes.

Le groupe de commandement dispose d’un Laffly S 20 TL pour le commandement et de deux motos  pour les liaisons.

Le groupe de ravitaillement dispose de quatre camions tout-chemin

Section de mitrailleuses

La compagnie d’engins dispose de quatre sections de ce type toutes organisées de la même façon à savoir deux groupes de deux pièces.

Chaque groupe dispose donc de deux équipes de deux pièces, chaque équipe disposant d’une camionette Hotchkiss (Laffly) W15T pour le transport des pièces, des servants et des munitions.

Le sergent-chef et le mitrailleur mécanicien utilisent un tracteur léger Latil M71

Section d’engins

L’aspirant qui commande la section d’engins dispose d’un Latil M71 comme véhicule de commandement, les deux agents de transmission qui l’accompagne disposant de deux motos side-car.

Le groupe mortiers de 81mm dispose d’un Latil M71 pour le chef de groupe et son adjoint, chaque mortier de 81mm disposant d’une chenillette Renault UE transportant l’arme et les munitions et les servants, chaque chenillette disposant d’une remorque.

La mise en service du mortier de 120mm entraine l’apparition d’une troisième chenillette Renault UE pour transporter la réserve de munitions. Néanmoins à partir de septembre 1943, le groupe mortier de 120mm disposait le plus souvent de deux tracteurs d’artillerie 6X6 Latil M7.

Le groupe antichar est équipé de deux canons de 25mm, chaque pièce mise en œuvre par cinq hommes avec un sergent-chef de pièce, un caporal tireur, un chargeur, deux pourvoyeurs et un conducteur tous armés d’un mousqueton puis d’un fusil.
Conformément à la décision de motoriser toutes les unités antichars, le groupe antichar disposera à partir de la fin 1940 de deux chenillettes Renault UE pour le remorquage des pièces, le transport des munitions et des servants, ultérieurement remplacés par des Latil M7 T1.

Ultérieurement, dans les unités métropolitaines, le canon de 25mm est remplacé par un canon de 47mm plus apte à contrer les chars allemands.

Au niveau des munitions, la compagnie d’accompagnement dispose de 5362 cartouches par mitrailleuses, 150 coups par mortier de 81mm réduit ensuite à 120 par mortier de 120mm et 156 obus de 25mm par canon, nombre réduit à 140 obus de 47mm.

Bataillon d’infanterie

Le bataillon d’infanterie est organisé en un état-major, une section de commandement, trois compagnies de combat et une compagnie d’accompagnement.

L’état-major comprend onze hommes avec le chef du bataillon, le capitaine adjudant-major, un officier de renseignement, un médecin-lieutenant ou sous-lieutenant, un sergent secrétaire, un secrétaire, trois cyclistes, un mototyclistes et un chauffeur automobile.

Le commandement est assuré depuis un Laffly S20 TL-12 modifié pour le commandement, trois vélos, une moto side-car et un camion d’allègement.

La section de commandement dispose d’un groupe de transmission (un adjudant et vingt hommes), d’un groupe de ravitaillement avec un adjudant-chef, un adjudant et une dizaine de conducteurs, un groupe sanitaire avec un médecin auxiliaire, quatre infirmiers et seize brancardiers.

Le groupe de transmission dispose d’un véhicule de commandement Laffly S20 TL, de deux véhicules radios et de deux motos

Le groupe de ravitaillement dispose d’un V15R de commandement (adjudant-chef et adjudant) et de huit camions pour le ravitaillement.

Le groupe sanitaire dispose de quatre véhicules sanitaires Laffly S20 TL adaptés à leur usage.

La compagnie régimentaire d’engins

La CRE est aux bataillons ce que la compagnie d’accompagnement est aux compagnies de combat, une réserve d’appui-feu pour la manoeuvre.

La section de commandement dispose d’un adjudant, de quatre sous-officiers  et de vingt hommes (un sous-officier chargé du renseignement, un sous-officier des équipages, trois agents de transmissions, deux observateurs, deux télémétreurs, un motocycliste et un cycliste).

Sur le plan des véhicules, le principal véhicule est un Laffly S20 TL auxquels s’ajoute un camion d’allègement, un Laffly V10 pour les deux observateurs et les deux télémétreurs, une moto side-car, un vélo soit un quatre véhicules.

-La CRE dispose également de trois sections antichars équipées de canons de 25mm. Chaque section dispose d’un Laffly V10 de commandement, de neuf Latil M71 pour le remorquage des canons de 25mm (ainsi que le transport des servants et des munitions) et trois chenillettes Renault UE transportant les munitions.

Comme au sein de la compagnie d’accompagnement, les canons de 25mm de la CRE sont progressivement remplacés par des canons de 47mm modèle 1937 ou modèle 1939.

-Le groupe de mortiers de 81mm dispose d’un sous-officier et d’un télémétreur et surtout de deux pièces servies par un caporal et sept servants auxquels s’ajoutent deux conducteurs.

Au plan des véhicules, on trouve un Laffly V10 de commandement (le sous-officier et le télémétreur) et deux Laffly W 15 T qui transporte le mortier, les servants et les munitions.

La compagnie de commandement

Cette compagnie dispose de douze officiers et deux cents hommes. Elle est organisée en une section de services, une section d’état-major, une section de transmissions, une section de pionniers et une section d’éclaireurs motocyclistes.

La section d’éclaireurs motocyclistes _seul réel élément de combat de la compagnie_ est placée sous le commandement direct du chef de corps. Elle dispose d’un officier, de trois sous-officiers, quatre caporaux et dix-huit éclaireurs.

La section est divisée en deux groupes de deux escouades de quatre éclaireurs avec un fusil-mitrailleur et trois mousquetons remplacés ensuite par un fusil (quand l’unité à laquelle elle était rattachée recevait le tant attendu MAS 36).

Dans les régiments d’infanterie motorisés type NE, tout le personnel de la section est sur moto side-car.

Et pour finir le régiment……… .

Le RI motorisé type Nord-Est commandé par un colonel dispose de trois bataillons d’infanterie, d’une compagnie de commandement, d’une compagnie régimentaire d’engins et d’une compagnie hors-rang (six officiers et deux cent hommes). Le régiment d’infanterie dispose au final de 80 officiers et environ 3000 hommes.

Liste des régiments d’infanterie type Nord-Est motorisés

On trouve à l’été 1939, les régiments d’infanterie type Nord-Est motorisés suivants :

-La 1ère division d’infanterie motorisée (Lille) dispose de trois régiments d’infanterie motorisée, le 1er RI de Cambrai, le 43ème RI de Lille et le 110ème RI de Dunkerque.

-La 3ème division d’infanterie motorisée (Amiens) dispose de trois régiments d’infanterie motorisée, le 51ème RI d’Amiens, le 67ème RI de Soissons et le 91ème RI de Mézières.

-La 5ème division d’infanterie motorisée (Caen) dispose de trois régiments d’infanterie motorisée, le 8ème RI de Cherbourg, le 39ème RI de Rouen et le 129ème RI du Havre.

-La 9ème division d’infanterie motorisée (Bourges) dispose de trois régiments d’infanterie motorisée, le 13ème RI de Nevers, le 95ème RI de Bourges et le 131ème RI d’Orléans.

-La 12ème division d’infanterie motorisée (Chalons sur Marne) dispose de deux régiments d’infanterie motorisée, le 106ème RI de Chalons sur Marne et le 150ème RI de Verdun.

-La 15ème division d’infanterie motorisée (Dijon) dispose de trois régiments d’infanterie motorisée, les 4ème RI d’Auxerre, 27ème RI de Dijon et le 134ème RI de Châlons sur Saône.

-La 25ème division d’infanterie motorisée (Clermont-Ferrand) dispose de trois régiments d’infanterie motorisée, le 38ème RI de Saint-Etienne, le 92ème RI de Clermont-Ferrand et le 121ème RI de Montluçon.

On trouve donc au début de la guerre de Pologne, vingt régiments d’infanterie motorisés et non 21, la 12ème DIM disposant du 8ème régiment de zouaves. Les RI type Nord-Est motorisés qui sont complètement motorisés passent de vingt à vingt-deux avec la motorisation de la 11ème DI de Nancy (qui dispose d’une demi-brigade de chasseurs à pied).

21-Armée de terre (9)

Organisation d’un régiment d’infanterie

Régiment d’infanterie type Nord-Est

Généralités

-La Compagnie de Commandement dispose d’un PC, de moyens de transmissions, de renseignement, des éclaireurs motocyclistes et des sapeurs pionniers

-Trois bataillons d’infanterie

-Un Etat-major et une section de commandement

-Une Compagnie d’accompagnement avec une section de commandement, quatre sections de quatre mitrailleuses MAC-36 et une section d’engins avec deux canons de 25 puis de 47mm et deux mortiers de 81mm puis de 120mm.

-Trois compagnies de fusiliers-voltigeurs avec une section de commandement avec un puis deux mortiers de 60mm et quatre sections de combat à trois groupes de combat.

-La Compagnie Régimentaire d’Engins (CRE) dispose de deux mortiers de 81mm puis 120mm ainsi que de 6 canons de 25mm puis 47mm

-La Compagnie Hors-Rang est chargé du ravitaillement, de l’approvisionnement, du dépannage et du soutien sanitaire

Dans le détail

Le groupe de combat

Le groupe de combat est l’unité élémentaire de l’infanterie. Au plan tactique, le groupe de combat de se subidivse en deux demi-groupes, le demi-groupes de fusiliers et le demi-groupe de voltigeurs, le premier étant l’élément feu et le second étant l’élément mouvement.

Le demi-groupe de fusiliers comprend le sergent chef de groupe armé d’un fusil, le caporal _adjoint au chef de groupe_ lui aussi armé d’un fusil, le tireur FM qui outre son fusil-mitrailleur dispose d’un pistolet retiré en 1940 et remplacé par un pistolet mitrailleur, un chargeur FM lui aussi armé d’un pistolet mitrailleur et trois pourvoyeurs armés d’un fusil.

Le demi-groupe de voltigeurs comprend un premier voltigeur armé d’un fusil. Meilleur tireur du groupe, il dispose généralement d’un fusil à lunette. Il est accompagné de trois autres voltigeurs armés d’un fusil qui peuvent utiliser des grenades à fusil antichars et antipersonnelles.

Le groupe de combat dispose donc de onze hommes. Sur le plan de l’armement, tous les hommes possèdent un pistolet automatique, leur arme de base auxquels s’ajoutent neuf fusils, un fusil-mitrailleur et deux pistolets mitrailleurs.

Chaque groupe de combat est désigné par les lettres A,B  ou C.

La section de combat

Chaque section se compose de trois groupes de combat et d’un «groupe» de commandement avec l’officier commandant, d’un sous-officier adjoint, d’un agent de transmissions, d’un observateur et d’une équipe lance-grenades avec trois binômes de lance-grenades de 50mm soit dix hommes.

La compagnie de combat

L’effectif de la compagnie de combat est d’environ quatre officiers et cent quatre-vingt hommes et celle-ci s’organise en une section de commandement et quatre sections de combat.

La section de commandement dispose d’un groupe de commandement avec treize hommes, d’un groupe de ravitaillement avec douze hommes et deux véhicules, un véhicule d’allègement qui remorque la cuisine roulante.

La section de commandement dispose également d’un groupe de mortiers de 60mm avec deux pièces servies par huit hommes.

Tous les hommes de la section de commandement disposent d’un pistolet automatique, d’un pistolet mitrailleur pour les servants de mortier et les chauffeurs, d’un fusil pour les autres soit un total de 34 hommes, 34 pistolets automatiques, 10 pistolets mitrailleurs et 24 fusils.

La section de combat dispose donc d’un groupe de commandement et de trois groupes de combat tel que nous venons de le voir.

La compagnie d’accompagnement

Comme son nom l’indique cette unité accompagne les unités de combat en lui fournissant l’appui-feu nécessaire pour ses missions qu’il s’agisse de mortiers, de mitrailleuses ou de canons antichars.

Elle est organisée en une section de commandement, quatre sections de mitrailleuses et une section d’engins.

Section de commandement

Elle se compose d’un  groupe de commandement avec un groupe du capitaine (huit soldats et un sergent chef de groupe) et un groupe de ravitaillement avec quatre véhicules et quinze hommes.

Section de mitrailleuses

La compagnie d’engins dispose de quatre sections de ce type toutes organisées de la même façon à savoir deux groupes de deux pièces.

Le groupe est commandé par un sergent-chef armé d’un mousqueton puis d’un fusil, d’un mitrailleur-mécanicien et de deux équipes de pièces avec un caporal-chef de pièce armé d’un mousqueton puis d’un fusil ou d’un pistolet-mitrailleur, un chargeur, un tireur et deux pourvoyeurs tous armés d’un mousqueton puis d’un PM. On trouve également deux conducteurs par voiturette, chaque voiturette transportant deux armes (à cel s’ajoute une voiturette porte-munitions par groupe).

Section d’engins

La section d’engins est placée sous le commandement d’un aspirant (voir d’un adjudant-chef ou d’un adjudant) dispose de deux agents de transmission et de deux groupes pour un effectif de cinq sous-officiers, quatre caporaux et trente-deux hommes avec sept voiturettes.

Le groupe mortiers dispose de deux mortiers de 81mm servies par vingt-deux hommes dont un sergent chef de groupe armé d’un mousqueton puis d’un fusil ou d’un pistolet-mitrailleur, un télémétreur adjoint au chef de groupe armé d’un pistolet automatique puis d’un pistolet-mitrailleur et deux équipes dee dix hommes pour le service des mortiers (un caporal-chef de pièce, un pointeur et un chargeur _armés d’un fusil_, un artificier, quatre pourvoyeurs et deux conducteurs armés d’un pistolet mitrailleur).

La mise en service du mortier de 120mm entraine la mise en place permanente à l’échelle du groupe de deux chenilettes Renault UE pour le remorquage des pièces, le transport des munitions et d’une partie des servants.

Le groupe antichar est équipé de deux canons de 25mm, chaque pièce mise en oeuvre par cinq hommes avec un sergent-chef de pièce, un caporal tireur, un chargeur, deux pourvoyeurs et un conducteur tous armés d’un mousqueton puis d’un fusil.

Conformément à la décision de motoriser toutes les unités antichars, le groupe antichar disposera à partir de la fin 1940 de deux chenilettes Renault UE pour le remorquage des pièces, le transport des munitions et des servants.

Ultérieurement, dans les unités métropolitaines, le canon de 25mm est remplacé par un canon de 47mm plus apte à contrer les chars allemands.

Au niveau des munitions, la compagnie d’accompagnement dispose de 5362 cartouches par mitrailleuses, 150 coups par mortier de 81mm réduit ensuite à 120 par mortier de 120mm et 156 obus de 25mm par canon, nombre réduit à 140 obus de 47mm.

Bataillon d’infanterie

Le bataillon d’infanterie est organisé en un état-major, une section de commandement, trois compagnies de combat et une compagnie d’accompagnement.

L’état-major comprend onze hommes avec le chef du bataillon, le capitaine adjudant-major, un officier de renseignement, un médecin-lieutenant ou sous-lieutenant, un sergent secrétaire, un secrétaire, trois cyclistes, un mototyclistes et un chauffeur automobile.

La section de commandement dispose d’un groupe de transmission (un adjudant et vingt hommes), d’un groupe de ravitaillement avec un adjudant-chef, un adjudant et une dizaine de conducteurs, un groupe sanitaire avec un médecin auxiliaire, quatre infirmiers et seize brancardiers.

Le transport d’un bataillon nécessite un train (cinquante wagons) et soixante camions soit un convoi de trois kilomètres.

La compagnie régimentaire d’engins

La CRE est aux bataillons ce que la compagnie d’accompagnement est aux compagnies de combat, une réserve d’appui-feu pour la manoeuvre.
La section de commandement dispose d’un adjudant, de quatre sous-officiers  et de vingt hommes (un sous-officier chargé du renseignement, un sous-officier des équipages, trois agents de transmissions, deux observateurs, deux télémétreurs, un motocycliste et un cycliste).

-La CRE dispose également de trois sections antichars équipées de canons de 25mm. Chaque section est organisée de la même façon avec un groupe de commandement (un lieutenant ou un adjudant-chef commandant la section, un sous-officier adjoint, trois agents de transmissions et un conducteur) et trois pièces de 25mm servies par sept hommes.

Ultérieurement, les canons de 25mm sont motorisés avec un tracteur léger d’artillerie Latil M71 ou une chenillette Renault UE. Comme au sein de la compagnie d’accompagnement, les canons de 25mm de la CRE sont progressivement remplacés par des canons de 47mm modèle 1937 ou modèle 1939.

-Le groupe de mortiers de 81mm dispose d’un sous-officier et d’un télémétreur et surtout de deux pièces servies par un caporal et sept servants auxquels s’ajoutent deux conducteurs.

La compagnie de commandement

Cette compagnie dispose de douze officiers et deux cents hommes. Elle est organisée en une section de services, une section d’état-major, une section de transmissions, une section de pionniers et une section d’éclaireurs motocyclistes.

La section d’éclaireurs motocyclistes _seul réel élément de combat de la compagnie_ est placée sous le commandement direct du chef de corps. Elle dispose d’un officier, de trois sous-officiers, quatre caporaux et dix-huit éclaireurs.

La section est divisée en deux groupes de deux escouades de quatre éclaireurs avec un fusil-mitrailleur et trois mousquetons remplacés ensuite par un fusil (quand l’unité à laquelle elle était rattachée recevait le tant attendu MAS 36).

Dans les régiments d’infanterie type NE, tout le personnel de la section est sur moto solo sauf le chef de section en side-car (dans les régiments motorisés, toute la section est sur side-car).

Et pour finir le régiment……… .

Le RI type Nord-Est commandé par un colonel dispose de trois bataillons d’infanterie, d’une compagnie de commandement, d’une compagnie régimentaire d’engins et d’une compagnie hors-rang (six officiers et deux cent hommes).

Le parc de véhicules est conséquent avec en 1939 cinquante voitures hippomobiles, six chenilettes pour le ravitaillement et le remorquage des canons (ce parc augmenta avec la décision de motoriser toutes les unités antichars quelque soit l’échelon).

Le régiment d’infanterie dispose au final de 80 officiers et environ 3000 hommes, deux cents voiturettes ou voitures hippomobiles, une cinquantaine d’automobiles et neuf chenilettes.

Quand à l’armement collectif, il se compose de cent-douze fusils mitrailleurs, quarante huit mitrailleuses, trente-si lance grenades de 50mm, de neuf puis dix-huit mortiers de 60mm, huit mortiers de 81mm et douze canons de 25mm puis de 47mm.

Liste des unités d’active

Avant la mobilisation d’août 1939 qui multiplia les régiments d’infanterie de ce type, on trouvait les régiments d’active suivant :

-La 10ème division d’infanterie (Paris) dispose ainsi du 5ème R.I de Courbevoie, du 24ème R.I et du 46ème R.I tous les deux encasernés à Paris

-La 11ème division d’infanterie (Nancy) dispose du 26ème régiment d’infanterie de Jarville la Malgrange et du 170ème R.I installé à Epinal

-La 13ème division d’infanterie (Besançon) dispose du 21ème régiment d’infanterie de Chaumont et du 60ème régiment d’infanterie de Lons le Saunier.

-La 14ème division d’infanterie (Colmar) dispose du 35ème régiment d’infanterie de Belfort et du 152ème R.I qui lui est installé à Chaumont.

-Le 19ème divisions d’infanterie (Rennes) dispose de trois régiments d’infanterie avec le 41ème R.I de Rennes, le 71ème R.I de Mamers et le 117ème R.I du Mans.

-La 21ème division d’infanterie (Nantes) dispose du 48ème régiment d’infanterie de Fontenay le Comte, le 65ème régiment d’infanterie de Nantes et le 137ème régiment d’infanterie de Lorient

-La 23ème division d’infanterie (Tours) dispose des 32ème R.I d’Angers, du 107ème R.I d’Angoulème et du 126ème R.I de Brive.

-La 36ème divisions d’infanterie (Bayonne) dispose du 14ème régiment d’infanterie de Toulouse, du 18ème régiment d’infanterie de Bayonne et du 57ème régiment d’infanterie de Bordeaux

-La 42ème division d’infanterie (Metz) dispose de deux régiments d’infanterie, le 94ème RI de Bar le Duc et le 151ème RI de Commercy.

-La 43ème division d’infanterie (Strasbourg) dispose d’un seul régiment d’infanterie type Nord-Est en l’occurence le 158ème R.I d’Obernai.

On trouve donc 24 régiments d’infanterie type Nord-Est, chiffre qui tombera à 22 après la transformation de la 11ème DI de Nancy en Division d’Infanterie Motorisée.