Mitteleuropa Balkans (221) Slovaquie (15)

Chars et Véhicules blindés

Chars de Combat

Tančík vz. 33

La chenillette modèle 1933 est une chenillette inspirée du modèle Carden-Lloyd britannique et typique des premières tentatives de chars modernes et légers. 74 exemplaires furent produits, les allemands en capturant 40 quand ils occupent la Bohème-Moravie, laissant trente à l’armée slovaque.

Si les allemands n’en ont rien fait, les slovaques les ont réutilisés pour former le personnel nécessaire au groupe mobile. Les véhicules encore en état vont être ensuite être utilisés pour le maintien de l’ordre.

A l’origine de ce véhicule figure l’acquisition en 1930 de trois chenillettes Carden-Lloyd plus la licence pour produire le véhicule en Tchécoslovaquie. Les véhicules produits sont testés durant les manœuvres d’automne.

Elles révèlent un certain nombre de problèmes techniques. Les prototypes sont modifiés pour une production en série, l’armée tchécoslovaque donnant son accord le 17 octobre 1933. A noter que le quatrième prototype fût revendu au Shah d’Iran. Les soixante-dix véhicules de série qui ont été commandé le 19 avril 1933 soit avant l’acceptation officielle des prototypes sont tous livrés en octobre 1934.

Les manœuvres de l’automne 1934 confirment que les modèle 1933 ne sont guère meilleures que les chenillettes testées un an plutôt. L’armée tchécoslovaque qui espérait trouver un substitut au char doit admettre que ce type de véhicule n’est viable que dans des unités de taille réduite.

Voilà pourquoi les Tancik vz.33 vont opérer au sein de pelotons de trois véhicules en soutien des unités déployées dans les turbulentes regions frontalières notamment les Sudètes. Ces petits véhicules vont donc être employés pour le maintien de l’ordre notamment contre les Sudetendeutsche Freikorps, les Corps Francs du Sudetendeutsche Partei entrainés en Allemagne.

Les véhicules capturés par les allemands n’ont pas connu une grande carrière. Les sources manquent mais il semble que la plupart des véhicules ont été brièvement utilisés pour l’entrainement avant d’être envoyés à la casse, l’acier à blindage réutilisé. D’autres écrits précisent que certains véhicules auraient été utilisés comme tracteur d’artillerie ou de colis lourds mais l’absence de photos ou de témoignages, cette information est à prendre avec des pincettes.

Les slovaques vont l’utiliser pour l’entrainement et le maintien de l’ordre mais se garderont bien de les utiliser au combat. Quelques véhicules qui avaient survécu au second conflit mondial sont envoyés à la casse à la fin des années cinquante ou préservés.

Caractéristiques Techniques

Type : chenillette

Masse en ordre de combat : 2500kg

Dimensions : hauteur 1.45m longueur 2.70m largeur 1.75m

Motorisation : un moteur essence Praga de 30ch

Performances : vitesse maximale sur route 35km/h vitesse maximale en tout-terrain 15km/h distance franchissable sur route 100km

Protection : caisse avant 12mm caisse parois latérales 8mm caisse arrière 8mm caisse toit 6mm caisse fond 6mm mantelet de la mitrailleuse 12m

Armement : deux mitrailleuses de 7.92mm ZB vz.26 (2600 cartouches)

Equipage : un commandant et un conducteur

LEHKÝ TANK VZOR.34

Le Lehky Tank vzor.34 (char léger modèle 1934) est un char léger de conception et de fabrication tchécoslovaque. Sa mise au point découle de l’échec du modèle 1933, une version «tchécoslovaquisée» de la chenillette Carden-Lloyd. Plutôt de poursuivre dans cette voie, l’armée de Prague décida de construire un char en partant de la planche à dessin plutôt que d’un modèle existant.

Un prototype est commandé à Českomoravská Kolben-Daněk en 1931 mais il n’est prêt qu’en novembre 1932. L’évaluation est positive et cinquante exemplaires sont commandés le 19 avril 1933, les six premiers exemplaires, des véhicules de pré-série sont livrés dès le 30 septembre 1933.

Un deuxième lot de vingt-quatre véhicules est livré un an plus tard et le troisième et dernier lot de vingt exemplaires aurait du être livré le 30 juillet 1935 mais la production à été ralenti par des problèmes techniques et par le rejet par l’armée tchécoslovaque de l’armement prévu à savoir un canon de 47mm Vickers associé à deux mitrailleuses ZB vz.26. Le dernier LT vz.34 est finalement livré le 17 août 1936.

L’armée tchécoslovaque se rend compte que le blindage de son premier véritable char est trop faible (15mm) et lance aussitôt un nouveau programme qui allait donner naissance au LT vz.35.

En attendant ces chars représentaient l’avantage de permettre d’entrainer les équipages sur des engins plus modernes que les Renault FT hérités du premier conflit mondial.

Chacun des trois régiments blindés à reçu entre neuf et vingt-quatre chars de ce type, chars qui sont rapidement remplacés (1937) par des LT vz.35.

Après les accords de Munich, l’armée tchécoslovaque tenta de les vendre mais ne trouva aucun acquéreur. En novembre 1938 décision est prise de les concentrer en Slovaquie mais en mars 1939 seulement 18 ont été transférés ce qui explique que les allemands comme les slovaques ont pu utiliser ce char enfin utiliser c’est un bien grand mot…..

22 exemplaires dont le prototype sont saisis par les allemands quand ces derniers occupent la Bohème-Moravie en mars 1939.

Après essais, les allemands envoient leurs véhicules à la casse même si les slovaques parviennent à récupérer des pièces pour les 27 exemplaires tombés entre leurs mains.

Ces chars vont être groupés au sein d’une compagnie du Bataillon Martin. Leur utilisation va être éphémère et les premiers véritables chars tchécoslovaques vont être rapidement relegués à l’entrainement voir au maintien de l’ordre. A la fin du conflit les véhicules survivants sont envoyés à la ferraille.

Outre l’Allemagne et la Slovaquie, le LT vz.34 à été utilisé par la Hongrie (un exemplaire capturé durant la guerre hungaro-slovaque du printemps 1939).

Caractéristiques Techniques

Type : char léger

Masse en ordre de combat 7625kg

Dimensions : longueur 4.60m hauteur 2.22m largeur 2.10m

Motorisation : un moteur essence Praga SV de 62.5ch

Performances : vitesse maximale sur route 36km/h vitesse maximale en tout-terrain 15km/h distance franchissable 160km

Protection : (caisse) 15mm (8mm pour le toit et pour le plancher) (tourelle) 15mm (8mm pour le toit)

Armement : tourelle avec un canon de 37mm vz.34 avec soixante coups associé à deux mitrailleuses de 7.92mm ZB vz.35 (une en tourelle et une autre en caisse) avec un total de 2000 coups. La tourelle permet au canon et à la mitrailleuse de pointer en site de -10° à +25° et en azimut sur 360°.

Equipage : un commandant qui est aussi tireur, un opérateur radio-mitrailleur et un pilote

LT vz.35

Très vite l’armée tchécoslovaque est déçue par le LT vz.34 et demande un char plus performant ce qui est l’acte de naissance du LEHKÝ TANK VZOR.35, le char léger modèle 1935 plus connu sous le nom de Panzerkampfwagen 35(t), la désignation attribuée par les allemands à ce char tchèque qui connu une deuxième carrière au sein de la Heer.

434 exemplaires ont été produits, les allemands en récupérant 244 lors de leur occupation de la Bohème-Moravie, les slovaques 52, le reliquat étant exporté en Roumanie (126 exemplaires) et en Bulgarie (10 ou 12 selon les sources).

Fin 1934 l’armée tchécoslovaque lança un appel d’offre pour un char léger de cavalerie. La société Českomoravská Kolben-Daněk proposa une version améliorée de son LT vz.34 mais Skoda proposa un nouveau modèle.

Un prototype fût commandé à chaque constructeur, prototypes livrés à l’été 1935. Le modèle proposé par Skoda est choisit par les autorités tchécoslovaques.

Une première commande de 160 exemplaires (désignés S-II-a) est passée le 30 octobre 1935, les livraisons commençant en décembre 1936. Entre-temps une nouvelle commande de trente-cinq exemplaires est passée le 12 mai 1936 suivit d’une troisième un mois plus tard pour 103 exemplaires soit un total de 298 exemplaires, la production étant répartie à égalité entre Skoda et CKD.

La production est difficile et plusieurs véhicules doivent être renvoyés en usine pour être modifiés et être employables.

En août 1936 la Roumanie passe commande de 126 exemplaires, les livraisons commençant à la fin de 1938. En 1940 l’Afghanistan passe commande de dix exemplaires mais ces véhicules vont être finalement vendus par les allemands à la Bulgarie. La Grande-Bretagne étudia la possibilité de le produire sous licence mais l’occupation allemande de la Tchécoslovaquie torpilla définitivement ce projet. L’URSS voulu racheter le prototype mais Skoda refusa estimant que Moscou voulait uniquement le prototype pour produire le char avec une licence illégale.

Les 298 exemplaires livrés à l’armée tchécoslovaque équipèrent les quatre régiments blindés des quatre divisions mobiles. Chaque régiment était censé détacher des pelotons de trois chars en soutien des divisions d’infanterie notamment dans le «quadrilatère bohémien». Entre mai et octobre 1938 ces chars firent le coup de feu contre les corps francs du parti allemand des Sudètes (Sudetendeutsche Freikorps).

Après les accords de Munich, deux bataillons furent envoyés dans l’est du pays pour renforcer la 3ème division. Ils sont utilisés pour empêcher les hongrois et les polonais de franchir la frontière pour récupérer les territoires disputés. Ils couvrent le repli de l’infanterie des territoires que la Tchécoslovaquie devait évacuer après le premier accord de Vienne le 2 novembre 1938.

Les allemands comme nous l’avons vu vont récupérer 244 exemplaires qui vont équiper avec le LT vz.38 pas moins de quatre divisions blindées (4. 6. 7. 8. Panzerdivisionen) qui vont opérer en Pologne dans la guerre du même nom. Ils vont être remplacés durant la Pax Armada par le Panther.

La quasi-totalité des Panzer 35 (t) est ferraillée mais certains sont conservés en réserve au cas ou utiliser pour l’instruction. Une demi-douzaine de châssis sont récupérés pour servir de prototypes pour un chasseur de char, le Marder III qui combine le châssis du Pz 35(t) avec à la place de la tourelle une superstructure protégeant un canon antichar de 75mm.

Le premier client export fût donc la Roumanie avec 126 exemplaires désignés R-2. Ce char va participer au second conflit mondial en dépit du fait que ce blindé était à l’époque obsolète mais les forces armées de Bucarest n’avaient pas vraiment le choix.

Les hongrois ont capturé un LT vz.35 en mars 1939, un char qui allait être rendu à la firme Skoda ultérieurement.

Les LT vz.35 bulgares étaient encore en service en septembre 1948 bien que clairement dépassés mais comme l’armée de Sofia n’eut pas à combattre un ennemi décidé cela ne posait pas de problèmes majeurs.

Quelques exemplaires furent déployés dans le nord de la Grèce et furent engagés contre les grecs et leurs alliés. Au moins deux exemplaires ont été détruits par les grecs et un autre par les britanniques. D’autres véhicules furent détruits par les maquisards yougoslaves en Macédoine où ces chars légers assuraient des escortes de convois et des opérations de nettoyage.

En avril 1954 il restait quatre véhicules en état de marche dans une caserne près de Sofia. Ils ont tous été envoyés à la ferraille dans l’immédiat après guerre. Au total les bulgares ont utilisé vingt-six exemplaires (douze livrés par la Tchécoslovaquie et quatorze livrés par les allemands).

La Slovaquie à saisit 52 LT vz.35 quand elle déclare son indépendance en mars 1939. Ils sont d’abord utilisés comme char de première ligne, faisant le coup de feu contre la Hongrie et en Pologne mais à partir du printemps 1941 la Slovenska Armada préfère le LT vz.38.

Les blindés retirés du service furent utilisés pour l’entrainement et le maintien de l’ordre. Quelques blindés encore en état en avril 1954 furent capturés par les soviétiques qui se contentèrent de les stocker avant de les envoyer à la casse sauf quelques exemplaires préservés dans des musées.

Caracteristiques Techniques

Type : char léger

Poids : 10.5 tonnes

Dimensions : longueur 4.90m largeur 2.06m hauteur 2.37m

Motorisation : un moteur essence Skoda T11 de 120ch

Performances : vitesse maximale sur route 35km/h vitesse maximale en tout-terrain 15km/h distance franchissable sur route 190km (133km en tout terrain)

Protection : caisse 15mm à l’avant et à l’arrière 8mm pour le toit et le plancher tourelle 25mm pour le mantelet du canon et pour la face avant 15mm pour les côtés et l’arrière 8mm pour le toit de la tourelle

Armement : un canon de 37mm UV vz.34 approvisionné à 78 coups associé en tourelle avec une mitrailleuse de 7.92mm vz.37, les deux armes pouvant pointer en site de -10° à +25° en site et en azimut sur 360°. Le char possède également une mitrailleuse de caisse de 7.92mm ZB vz.37 (2700 coups pour les deux mitrailleuses)

Equipage : un conducteur, un opérateur radio-mitrailleur, un pourvoyeur et un chef de char-cannonier

LT vz.38

Le Lehky Tank vzor.38 est un char léger de conception et de fabrication tchécoslovaque. L’armée du gouvernement de Prague passa bien commande de 150 exemplaires mais aucun exemplaire ne fût mis en service avant le démantèlement de la Tchécoslovaquie.

Le Skoda L.T Vzor 38 est une version améliorée du précédent avec un blindage en partie boulonnée, blindage renforcé passant à 50mm à l’avant (à partir du Ausf E). La dotation en munitions est augmentée passant à 90 coups de 37mm et à 2550 cartouches pour les mitrailleuses.

Le dévellopement commence en 1937 suite à l’échec relatif du LT vz qui était largement perfectible. CKD l’un des producteurs partit du futur Pz35 (t) et améliora la suspension avec un système Christie.

Avant même une commande nationale, cette version améliorée du LT vz35 fut exportée en Iran (50), au Pérou et en Suisse (24). Les chars commandés par la Lituanie non livrés en raison de l’annexion soviétique furent récupérés par la Slovaquie. La Grande-Bretagne évalua un exemplaire mais ne donna pas suite à une potentielle production sous licence.

Le 1er juillet 1938, l’armée tchécoslovaque passa commande de 150 exemplaires mais aucun appareil n’entra en service avant l’occupation allemande (mars 1939), la production continua ensuite pour l’Allemagne qui manqua de chars pour armer ses Panzerdivisionen.

A l’apogée de leur carrière allemande, les Panzerkampfwagen 38 (t) équipèrent quatre divisions blindées en compagnie des Panzerkampfwagen 35 (t) en l’occurence les 4. PzD, 6. PzD, 7. PzD et 8. PzD.

La carrière du Panzer 38 (t) était à terme limitée, sa tourelle ne pouvant emporter un canon plus puissant, capable de détruire les nouveaux chars ennemis. Les chars retirés du service à l’arrivée du Panther furent pour beaucoup revendus à des pays alliés comme la Hongrie, la Slovaquie, la Roumanie et la Bulgarie.

Le châssis du Panzer 38 (t) servit de base à un prototype de chasseur de chars, le Marder III qui installait sur un châssis de 38 (t) ou de 35 (t) un canon antichar de 75mm. Des prototypes de char de reconnaissance, de canon antiaérien automoteur furent également construits tout comme des ravitailleurs d’artillerie.

A l’export, le char tchèque est construit sous licence en Suède sous la désignation de Stridsvagn m/41 SII après que les quatre-vingt dix chars commandés à la Tchécoslovaquie eurent été récupérés par les allemands.

En compagnie du 35 (t), le Panzer 38 (t) participe à la guerre de Pologne. Il aurait du être remplacé rapidement mais en raison de la guerre civile et de problèmes industriels, il est encore en service en 1946, date à laquelle commence son retrait au profit du Panzerkampfwagen V. Les derniers chars sont retirés du service au printemps 1948.

Les chars retirés du service sont pour certains utilisés pour l’instruction, préservés pour le maintien de l’ordre ou cédés aux alliés. Les véhicules hors d’usage sont feraillés mais les tourelles sont préservés des affres de la destruction et installées aux frontières pour renforcer le Westwall et le Neue Ostwall.

Au sein de la Slovenska Armada ce char est désigné LT-38. Comme les allemands ont saisi les chars en construction pour l’armée tchécoslovaque Bratislava doit attendre 1940 pour recevoir ses premiers LT-38. Après une première commande de dix exemplaires semblables aux véhicules prévus pour les tchécoslovaques elle va ensuite recevoir trente-sept Panzer 38(t) en version Ausf A Ausf G et Ausf S.

Si la désignation Ausf A concerne un modèle identique au LT vz.38 d’origine, la désignation Ausf G concerne une version surblindée par l’adjonction à l’avant d’une plaque de 25mm de blindage alors que la désignation Ausf S concerne 90 chars destinés à la Suède saisis par les allemands qui en compensation acceptèrent que les suédois produisent le char sous licence. La répartition entre les différents modèles est incertaine.

Aux côtés des LT-40 (des chars initialement prévus pour la Lituanie), les LT-38 vont équiper les deux bataillons de chars du groupe mobile qui va ultérieurement devenir division blindée, une division blindée légère mais une division blindée tout de même.

Chaque bataillon disposant de vingt-sept chars en trois compagnies de neuf, ce sont cinquante-quatre chars qui étaient en ligne.

Ces chars ne vont pas avoir l’occasion de combattre car ils vont être remplacés durant la Pax Armada par des Panzer III et des Panzer IV avec lesquels la division blindée slovaque va combattre sur le front de l’est aux côtés des allemands ayant un comportement honorable.

Les LT-38 encore en état (32 ou 34 selon les sources) sont stockés. Une partie va être utilisée pour l’entrainement, l’autre pour des opérations de sécurité intérieure, certains étant détruits par les différents groupes armés opérant en Slovaquie. Il restait seulement neuf exemplaires en service à la fin du conflit, exemplaires rapidement ferraillés sauf une poignée qui est aujourd’hui préservée dans des musées.

Caracteristiques Techniques

Type : char léger

Poids en ordre de combat : 9.4 tonnes

Dimensions : longueur 4.60m largeur 2.12m hauteur 2.40m

Motorisation : un moteur à essence Praga EPA de 123ch

Performances : vitesse maximale 42km/h sur route 15km/h en tout terrain distance franchissable 230km sur route 155km en tout-terrain

Protection : caisse 25mm à l’avant 15mm à l’arrière et sur les côtés 8mm pour le toit et le plancher tourelle 25mm pour le mantelet et l’avant 15mm pour les côtés et l’arrière 8mm pour le toit

Armement : tourelle biplace abritant un canon de 37mm A7 de 47.8 calibres alimenté à 72 obus et une mitrailleuse ZB vz.37 pointant en site de -10° à +25° et en azimut sur 360°, une mitrailleuse ZB vz.37 de 7.92mm (2400 coups pour les deux mitrailleuses)

Equipage : un conducteur, un opérateur radio-mitrailleur, un chef de char-cannonier et un pourvoyeur

Panzer III

N’ayant pas cru au char durant le premier conflit mondial (ou bien trop tardivement ce qui revient au même), ayant du désarmer suite au traité de Versailles, l’Allemagne doit repartir de zéro pour recréer une arme digne de ce nom. Cela avait au moins l’avantage de pouvoir tout tester et de ne négliger aucune piste.

Les allemands qui se savent incapables de mener une guerre longue doivent tout faire mener une guerre courte. Pour cela la vitesse et la mobilité doivent être privilégiées et cela passe donc par l’acquisition de chars de combat et surtout la constitution d’unités spécifiques pour en tirer la quintessence.

Créer une force motomécanique ne s’improvise pas. Cela demande de la volonté, du temps et des moyens. Les allemands vont procéder par étape en mettant d’abord au point des chars légers destinés à former pilotes, tireurs et chefs de chars. Ce sont les Panzer I et II qui n’étaient pas censés être engagés au combat. On connait la suite.

Les premiers chars allemands modernes devaient être le Panzer III destiné à lutter contre les chars ennemis (avec son canon de 37mm au lieu du canon de 50mm initialement prévu) et le Panzer IV destiné à l’appui de l’infanterie.

Après un appel d’offres, c’est Daimler-Benz qui est choisit. Les premières versions (Ausf A à E) sont produites en petite quantité et ne donnant pas satisfaction, les Panzer III Ausf A à D sont retirés du service dès 1940.

La version Ausf F est la première version du Panzerkampfwagen III à être produite en grande série avec 560 unités sorties des usines jusqu’en mai 1941 quand une version Ausf G la remplace sur les chaines de montage.

Cette version est construite en petite quantité (220 à 250 exemplaires selon les sources) avant de céder la place à la version Ausf H, la première version à être équipée d’un canon de 5cm, d’abord en version courte (42 calibres soit un tube de 2.10m) puis en version long (60 calibres soit un tube de 3m).

560 Ausf F sont construits suivis de 250 Ausf G et de 950 Ausf H soit un total de 1760 Panzer III produits jusqu’en septembre 1947 quand la production est interrompue au profit de véhicules plus performants notamment le Panther appelé à remplacer à la fois le Panzer III mais également le Panzer IV.

Sur le plan de l’équipement des Panzerdivisionen, le Panzer III équipe encore totalement deux divisions blindées et partiellement deux autres en compagnie du Panzer IV (les quatre restantes étant entièrement équipées de Panzer IV à canon de 75mm long sans oublier quatre équipées de Panzer V Panther).

Au total ce sont près de 950 Panzer III Ausf G et H à être encore en service quand éclate le second conflit mondial. Son poids limité et son canon de 50mm jugé suffisant vont permettre son déploiement en Norvège pour l’opération Weserübung.

Comme pour les autres blindés allemands, le chassis du Panzer III s’est prêté à un certain nombre de conversions sans parler de la reconvertion de chars retirés du service actif.

Citons pêle-mêle une version de dépannage, de commandement, d’observation d’artillerie, char lance-flamme, poseur de travées, déminage. Ce châssis à aussi servit au développement du Sturmgeschütz III à canon de 75mm. En mélangeant des éléments du châssis du Panzer III et du IV, on obtint le châssis du canon automoteur Hummel.

La Slovaquie va recevoir des Panzer III Ausf H à canon de 50mm long pour remplacer les LT-38 et LT-40. Bratislava est déçue puisqu’elle espérait peut être pas des Panther mais au moins des Panzer IV mais connaissant son poids politique elle met sous l’éteignoir ses regrets.

Sur les six compagnies de chars de la division blindée, trois vont être équipées de Panzer III soit un total vingt-sept chars qui vont combattre sur le front de l’est à une époque où même le canon de 50mm est déclassé.

Voilà pourquoi après la campagne de 1950 les Panzer III survivants (douze ou quinze selon les sources) vont être remplacées par de nouveaux Panzer IV qui armés d’un canon long de 75mm pouvaient encore faire le boulot.

Les Panzer III survivants vont être stockés jusqu’à l’automne 1953 quand ils reprennent du service si l’on peut dire puisqu’engagés par les derniers soldats slovaques encore favorable au régime de Tiso ils sont rapidement détruits par les soviétiques. Voilà pourquoi aucun Panzer III n’à survécu au second conflit mondial.

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen III

Poids : 22.3 tonnes Longueur total : 6.41m longueur de la coque : 5.41m largeur : 2.95m hauteur : 2.50m

Moteur : Maybach HL 120 TRM 12 cylindres 300ch

Blindage : maximal 50mm

Performances : vitesse maximale sur route 40 km/h (19 km/h en tout-terrain) Autonomie 175km sur route 97km en tout-terrain

Armement : un canon de 50mm en tourelle triplace avec 99 projectiles pouvant pointer de -10° à +20° et sur 360° en azimut, canon associé à une mitrailleuse coaxiale de 7.92mm (2250 cartouches) et une mitrailleuse de caisse (1250 cartouches)

Equipage : cinq hommes (Pilote, radio-mitrailleur, chef de char, chargeur et tireur)

Panzer IV

Quand le char de combat est inventé, sa mission unique est de percer le front et de déblayer le terrain au profit de l’infanterie qui ne pouvait seule vaincre la triade “mitrailleuse + barbelés + tranchées”.

L’appui de l’infanterie semblait être la seule mission du char de combat, un affrontement entre chars si il était du domaine du possible, paraissait peu probable.

Aussi quand l’Allemagne planifia la montée en puissance de sa Panzerwaffe, elle identifa deux types de chars : un char armé d’un canon capable de combattre les autres chars et un char destiné à les appuyer à l’aide d’un canon plus puissant tirant des obus explosifs, canon qui pouvait aussi mener une mission d’appui de l’infanterie.

Le développement du futur Panzerkampfwagen IV (Sonderkraftahtzeug 161) commence avant même l’arrivée des nazis au pouvoir ce qui implique des appellations de camouflage comme Mittleren Traktor puis Bataillonführerswagen avant de devenir de véritables chars de combat.

Le prototype apparait en 1935. MAN et Krupp s’affrontent et c’est finalement le fabricant d’Essen qui l’emporte et qui reçoit commande en 1936 des premiers exemplaires de série.

Quand éclate la guerre de Pologne, la Panzerwafe dispose de 437 Panzer IV (35 Ausf A 42 Ausf B 140 Ausf C et 220 Ausf D) qui sont mélés aux Panzer III pour assurer leur appui.

Durant la période de Pax Armada (1939-1948), cette période qui sépare la guerre de Pologne du second conflit mondial, le rôle et la place du Panzer IV évolue.

Le Panzer III ne pouvant recevoir plus qu’un canon de 50mm, il sera à terme déclassé par l’augmentation des blindages ce qui n’est pas le cas des Panzer IV dont les dimensions généreuses du chassis permettent d’envisager l’installation d’un armement sous tourelle plus puissant.

L’apparition en France du Renault G-1 à canon de 75mm sous tourelle pousse l’Allemagne à lancer l’étude d’un nouveau char moyen à canon de 75mm long sous tourelle. Le développement prenant du temps, il faut parer au plus pressé.

Outre le réarmement des Panzer III avec un canon de 50mm lui rendant au moins provisoirement un vrai pouvoir antichar, la direction des troupes blindées décide de produire une version du Panzerkampfwagen IV à canon de 75mm long soit un canon de 48 calibres au lieu des 24 pour les précédents.

Après l’Ausf E encore équipé d’un canon court et fabriqué à 240 exemplaires, la production passe au Ausf F, la première des quatre versions armés du canon de 75mm de 43 calibres.

La version F est produite à 250 exemplaires est suivit par 300 Ausf G dôtés d’un moteur plus puissant, d’une suspension améliorée et de jupes blindées (Schürtzen) pour protéger le train d roulement des coups de l’ennemi. Les Ausf H et J ne se différencient que par des détails infimes, difficilement décelables à l’oeil nu.

Le Panzer IV va devenir en attendant l’arrivée du Panther le char majeur des Panzerdivisionen, remplaçant peu à peu les Panzer III.

Résultat quand le second conflit mondial éclate, le Panzer IV équipe quatre divisions blindées au complet et deux divisions partiellement avec le Panzer III soit six divisions et plus un millier de chars en service.

Théoriquement la production du Panzer IV devait cesser pour laisser la place au Panther plus moderne mais des problèmes industriels et un grand nombre de maladies de jeunesse vont pousser les autorités allemandes à maintenir ouverte les chaines de production du Panzerkampfwagen IV.

Cette décision répond aussi au besoin de satisfaire les besoins de la S.S qui prend la décision de mettre sur pied deux divisions blindées en septembre 1947 (elles sont donc loin d’être opérationnelles un an plus tard) ainsi que de l’export au profit des alliés de l’Allemagne.

C’est ainsi que la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie, la Finlande et l’Italie reçoivent des Panzer IV à canon court et long. Des pays neutres comme l’Espagne et la Turquie reçoivent également des Panzer IV mais en plus faible nombre que les alliés de Berlin.

Comme le Panzer III, des variantes ont été mises au point à partir du châssis du Sonderkraftahtzeug 161. On trouve un véhicule de dépannage, une version de commandement du char standard, des chars lance-flamme, des poseurs de traverse, un char du génie et plus original, un char porte-grue destiné à embarquer et à élever les munitions destinées aux obusiers automoteurs Karl de 600mm.

La Slovaquie va elle recevoir huit Panzer IV Ausf D à canon de 75mm court pour l’entrainement et la formation et surtout trente-neuf Panzer IV Ausf F à canon de 75mm long, vingt-sept pour équiper trois compagnies et douze en guise de volant de fonctionnement.

Ces chars livrés à partir de 1943 vont être engagés sur le front russe où ils vont bien se comporter, le Panzer IV étant un «honnète char» sans qualités extraordinaires mais sans défauts rédhibitoires.

Après la contre-offensive soviétique à l’hiver 1950/51, les deux bataillons de chars slovaques sont tous reéquipés de Panzer IV Ausf G soit cinquante-quatre chars en ligne et quelques véhicules (neuf ou treize selon les sources). Ces chars vont combattre jusqu’à la fin de la guerre même si le parc ne sera très partiellement renouvelé en raison des désertions massives qui frappaient les unités slovaques.

A la fin du conflit il restait trois Ausf A, neuf Ausf F et quinze Ausf G soit vingt-sept véhicules sur les 101 véhicules livrés. La majorité à été rapidement envoyée à la ferraille car sans aucune utilité militaire.

Caractéristiques Techniques du Panzerkampfwagen IV Ausf H

Poids en ordre de combat : 24 tonnes

Dimensions : Longueur hors tout : 7.02m Longueur de la caisse : 5.89m Largeur : 2.88m (3.13m avec les jupes) Hauteur : 2.68m

Motorisation : un moteur essence Maybach HL120TRM 12 cylindres dévellopant 300ch

Performances : vitesse maximale 38 km/h sur route 16 km/h en tout terrain autonomie 210km sur route 130km en tout-terrain

Blindage maximale : 80mm

Armement : un canon de 75mm long (48 calibres) en tourelle triplace (-8° à +20° 360°) alimenté à 87 obus. La tourelle dispose d’une mitrailleuse coaxiale de 7.92mm qui partage avec la mitrailleuse de caisse, le stock de 3150 cartouches.

Equipage : cinq hommes

Mitteleuropa Balkans (207) Slovaquie (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE

T.11 MITTELEUROPA ET BALKANS

VOLUME 6 : SLOVAQUIE

AVANT-PROPOS

Le 22 mai 2020 j’ai commencé le tome 11 de ma gigantesque que dis-je de ma monumentale, de ma vertigineuse uchronie qui après dix tomes (T1 France T2 Allemagne T3 Grande-Bretagne T4 Etats-Unis T5 Japon T6 Italie T7 URSS T8 Dominions T9 Benelux T10 Scandinavie) comprend 8395 pages !

Le 12 avril 2021 j’ai terminé la Grèce (Tome 11 vol.5) portant le total de pages écrites à 9707 pages (NdA quand je vous dis que je vais dépasser les 10000 pages…..)

Ce Tome 11 est le dernier des tomes concernant des nations belligérantes puisque le Tome 12 sera consacré aux nations neutres sous la forme de fiches synthétiques (NdA enfin des fiches synthétiques à la mode Clausewitz).

Ce Tome 11 disposera de six volumes, le premier consacré à la Hongrie, le deuxième consacré à la Bulgarie, le troisième consacré à la Roumanie, le quatrième à la Yougoslavie, le cinquième à la Grèce et enfin le sixième à l’Etat indépendant de Slovaquie apparu au printemps 1939 suite au démantèlement de ce qui restait de la Tchécoslovaquie. Comme pour le tome 10 il y aura des nations alliées et des nations ayant appartenu à l’Axe.

L’organisation sera différente selon les volumes. Si le volume 1 ne possédait pas de partie marine, si le volume 6 consacré à la Slovaquie n’en possèdera pas non plus (et pour cause !), les volumes 2 à 5 consacré respectivement à la Bulgarie, à la Roumanie, à la Yougoslavie et à la Grèce posséderont une partie consacrée à la marine qui fera suite à la partie traditionnelle consacrée à l’histoire générale.

La troisième partie sera consacrée à l’armée de terre avec d’abord une partie sur l’histoire militaire du pays, une partie sur l’organisation générales et des plus ou moins grandes unités et enfin une partie sur l’armement et les véhicules. Je terminerai par une partie consacrée à l’armée de l’air, son histoire, son organisation et son équipement.

Après cette partie consacrée au plan général revenons un peu sur l’histoire avec un grand H. J’ai eu du mal à définir l’étendue géographique qui est nettement moins évidente que celles des deux derniers tomes (Scandinavie, Benelux). J’ai finalement choisit «Mitteleuropa et Balkans» soit en français «Europe du milieu et Balkans».

Tout comme le terme Scandinavie il est peut être inapproprié pour les puristes mais je pense que c’est pas mal (j’avais un temps pensé à «Europe danubienne et balkanique» mais cela ne me satisfaisait pas totalement).

Mis à part peut être la Grèce (et encore !) ces pays ont un point commun celle d’avoir été gravement impactés par la première guerre mondiale et les traités qui y ont mis fin.

Nous avons d’abord les pays vaincus comme la Hongrie et la Bulgarie qui ont souffert de traités particulièrement musclés notamment le pays des magyars qui passa du statut de puissance majeure au sein d’une double-monarchie austro-hongroise au statut d’une puissance de second ordre enclavée en Europe centrale. La Bulgarie avait du également rendre des comptes aux alliés occidentaux pour s’être alliée aux empires centraux.

La Yougoslavie était elle un des états issus de l’éclatement de l’empire austro-hongrois en compagnie de la Tchécoslovaquie et partiellement de la Pologne. De cet état tchécoslovaque naquit au printemps 1939 un état slovaque souverain, une souveraineté biaisée par le fait que Bratislava devait tout à l’Allemagne.

La Roumanie et la Grèce en revanche avaient appartenu au camp des vainqueurs même si leur participation à la première guerre mondiale à été plutôt limitée, Bucarest livrant une prestation catastrophique et ne devant son salut qu’à une preste assistance alliée (et surtout française) alors qu’Athènes fût engagée contrainte et forcée dans le conflit, sa participation étant parasitée par un conflit entre un premier ministre pro-allié (Venizelos) et un roi pro-allemand (Constantin 1er).

Dans l’immédiat après guerre cette région est traversée par de vigoureuses secousses entre Blancs et Rouges, entre pro-allemands et pro-alliés.

C’est aussi le théâtre d’une lutte d’influence où la France tente de nouer un réseau d’alliance pour contre une réémergence de la menace allemande et pour tendre un cordon sanitaire contre la Russie bolchevique. Pas étonnant que ces différents pays aient connu pour la plupart des régimes autoritaires souvent réactionnaires parfois fascisants.

C’est l’acte de naissance de la Petite Entente. Les français n’en sont pourtant pas à l’origine puisque son origine remonte au 14 août 1920 quand la Tchécoslovaquie, la Roumanie et le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes _Yougoslavie à partir de 1929_ signent un accord d’assitance pour se prémunir de la menace hongroise, Budapest n’ayant jamais accepté le traité du Trianon le 4 mai 1920.

Cette alliance est renforcée par des accords bilatéraux entre la Roumanie et la Tchécoslovaquie (23 avril 1921), entre la Roumanie et le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes (7 juin 1921) et entre le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes et la Tchécoslovaquie (31 août 1921). La Petite Entente entend garantir, par la force si besoin, les traités de paix.

Cette alliance est cependant imparfaite et incomplète puisque ne prenant pas en compte les autres menaces que ce soit l’URSS (vis à vis de la Roumanie), l’Italie (vis à vis de la Yougoslavie) ou encore l’Allemagne et la Pologne (vis à vis de la Tchécoslovaquie).

Suite aux accords de Locarno, la France signe des alliances militaires avec Prague (16 octobre 1925), avec Bucarest (10 juin 1926) et Belgrade (novembre 1926).

Suite aux renoncements français de la fin des années trente, ces pays vont davantage se tourner vers l’Allemagne.

Nul doute que si la guerre de Pologne était devenu un conflit mondial nul doute que cette région aurait durablement échappé aux alliés. Son arrêt brutal en décembre 1939 permet à Paris et à Londres de remettre l’ouvrage sur le métier.

Plus facile à dire qu’à faire puisque si la réputation dégringole par l’ascenseur, elle remonte par l’escalier. Il faudra du temps, de la patience, du doigté et un soupçon de chance pour rendre la région moins hostile aux alliés.

C’est ainsi que des accords formels de coopération et d’assistance militaires sont signés avec la Yougoslavie et la Grèce, le premier étant signé à Belgrade le 14 septembre 1945 et le second à Athènes le 8 octobre 1946. Des tentatives vis à vis de la Hongrie, de la Roumanie et de la Bulgarie se heurtent à une telle inertie qu’elle équivaut à une fin de non recevoir.

Cette relance est donc limitée mais s’accompagne d’une coopération politique et militaire avec notamment la livraison de matériel militaire moderne ainsi que l’envoi comme dans les années vingt de missions militaires, le général Gamelin dirigeant celle en Yougoslavie et le général Georges celle envoyée en Grèce. L’envoi de généraux ayant été aux manettes de l’armée française est très apprécié par les gouvernements concernés qui y voient une profonde marque de respect.

Quand la guerre s’annonce inévitable à très court terme la région concernée par ce tome se partage entre pays pro-alliés mais sans excès (Yougoslavie, Grèce), des pays clairement pro-allemands (Hongrie, Slovaquie, Roumanie) et une Bulgarie qui accepte de se faire courtiser par les deux camps tout en veillant à ne pas se mettre à dos la Russie qui bien que communiste est toujours considérée par nombre de bulgares comma la Troisième Rome, protectrice des slaves.

Quand la seconde guerre mondiale éclate le 5 septembre 1948 ces différents pays mobilisent mais ne s’engagent pas directement dans le conflit. Question de temps dirions nous…… .

***

Ce dernier volume du onzième tome concerne donc la Slovaquie qui proclame son indépendance en mars 1939 suite à l’invasion de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne. C’est la fin de la République Tchécoslovaque qui est séparée en deux entités : le protectorat de Bohême-Moravie et l’Etat indépendant de Slovaquie, indépendance corsetée par les allemands.

Carte allemande de la Slovaquie

A la tête de ce nouvel état un ecclésiastique, Monseigneur Tiso qui met en place un régime nationaliste, autoritaire et antisémite dans la droite ligne de régimes incarnés par Dolfuss en Autriche (jusqu’à son assassinat en 1934) ou par Salazar au Portugal.

Josef Tiso

L’Etat Slovaque devenu la République Slovaque en mars 1941 après la proclamation de la constitution va participer à la guerre de Pologne mais aussi à une guerre hungaro-slovaque où on ne peut pas dire que les slovaques aient fait des étincelles.

La fin rapide du conflit débuté en septembre 1939 rend la situation précaire pour les slovaques qui craignent que les allemands ne les sacrifient par exemple pour aboutir à un accord avec les alliés.

En réalité les franco-britanniques n’ont pas grand chose à faire des slovaques et des tchèques. Comme le dira un diplomate français «Nous nous sentions mal vis à vis des tchèques alors dans la région nous marchions sur des œufs».

L’assassinat d’Hitler en novembre 1939 et la fin de la guerre de Pologne marque le début de la Pax Armada. . Le gouvernement tchèque en exil à Londres espère la reconstitution de la Tchécoslovaquie mais très vite doit renoncer.

La Bohême-Moravie reste un protectorat allemand et la Slovaquie reste un état indépendant ce qui explique pourquoi il à fallu deux ans pour mettre sur pied une constitution tant la situation politique était incertaine.

Le régime de Tiso est le seul régime du type «clérico-fasciste» avec une conception «national-catholique» de l’Etat, un parti unique, un régime autoritaire, nationaliste et antisémite qui va participer à la déportation des Juifs en direction de la Pologne occupée.

En septembre 1948 la Slovaquie propose son aide à l’Allemagne pour l’opération WESERÜBUNG mais Berlin se contente de prendre acte cette demande. On peut se demander si la Slovaquie à sérieusement envisagé d’envoyer des troupes en Scandinavie où si il s’agissait d’une attitude courtisane. On ne le sera probablement jamais.

Le régime de Tiso se sait lié ad vitam aeternam avec l’Allemagne. L’indépendance est depuis longtemps une fiction si tant est qu’elle à vraiment existé un jour. Il faut rappeler que les allemands ont fait pression sur les slovaques pour aboutir à «l’indépendance» de la Slovaquie, Hitler menaçant de céder tous les territoires peuplés de slovaques à la Hongrie.

Durant la Pax Armada le régime slovaque hésite entre brusques poussées autoritaires et relative libéralisation. Ce n’est pas complètement certain mais il semble que des contacts ont été liés avec le gouvernement tchèque à Londres mais la volonté d’Edouard Bénès de reconstituer la Tchécoslovaquie sous sa forme unitaire avec quelques concessions cosmétiques fit capoter toute volonté de rapprochement.

Soldats slovaques (allemands ethniques) lors d’une cérémonie de décoration au moment de la guerre de Pologne

La petite armée slovaque va être engagée au combat sur le front russe aux côtés des allemands dans le cadre de l’opération BARBAROSSA. Dans un premier temps elle se comporte honorablement mais très vite comme tous les contingents alliés les désertions se multiplient au fur et à mesure que la démotivation gagne les rangs. Les allemands retirent l’unité du front au printemps 1953 alors que le cours de la guerre ne fait plus guère de doute.

Une rébellion éclate en octobre 1953, les nationalistes et les communistes slovaques (très) provisoirement unis espèrent s’imposer aux alliés pour maintenir une Slovaquie indépendante mais l’Armée Rouge occupe le pays puis la Bohême-Moravie, les alliés occidentaux très afferés en Allemagne laissant Moscou faire ce qu’elle souhaite à l’est de l’Oder, de la Neisse, des Monts Métallifères même si officiellement rien n’est décidé.

La Tchécoslovaquie renait bien sous la forme d’une République (la Troisième République Tchécoslovaque) mais très vite les communistes vont prendre le pas sur les démocrates aboutissant au basculement de la Tchécoslovaquie dans le camp communiste et ce pour une trentaine d’années mais ceci est une autre histoire.

Dans ce dernier volume qui devrait normalement être plus petit que les autres, je vais commencer as usual par une partie historique concernant le «peuple slovaque» puis la place des tchèques et des slovaques dans l’Empire (Saint-Empire Romain Germanique, Empire d’Autriche puis Autriche-Hongrie) avant une histoire de la Tchécoslovaquie de 1918 à 1939, date du démantèlement, une conséquence tardive des Accords de Munich.

Après avoir terminé la partie historique je vais parler de la partie militaire avec une histoire centrée surtout sur l’armée de la Slovaquie indépendante avec probablement une partie synthétique sur les unités militaires slovaques avant l’indépendance de la Slovaquie.

Après on trouvera une partie concernant l’organisation des unités militaires slovaques puis l’armement des dites unités.

On terminera par une partie concernant les unités aériennes slovaques avec une introduction concernant l’armée de l’air tchécoslovaque, une histoire de l’armée de l’air slovaque, son organisation et les avions l’équipant.

Comme d’habitude bonne lecture………….. .

Mitteleuropa Balkans (131) Yougoslavie (19)

Création et évolution de la Jugoslovenska vojska

La future Jugoslovenska vojska voit le jour le 1er novembre 1918 quand le Conseil National des Croates, Slovènes et Serbes met sur pied un Département de la Défense Nationale pour pouvoir chapeauter les unités austro-hongroises présentes sur son territoire.

Un mois plus tard l’Etat des Slovènes, Croates et Serbes s’unit avec le Royaume de Serbie ce qui donne naissance au Royaume des Serbes, Croates et Slovènes.

Quatre jours plus tard, le 5 décembre 1918, le 25ème régiment d’infanterie de la Garde Nationale Croate ainsi que des éléments de la 53ème DI opposés à l’unification des Slaves du Sud dans un même état manifestent dans les rues de Zagreb.

La police charge et règle le problème de façon musclée puisqu’on compte 15 morts et 17 blessés. Les unités concernées sont aussitôt démobilisées puis dissoutes.

A la fin de l’année 1918, une mission militaire serbe dirigée par Milan Pribicevic, Dusan Simovic et Milisav Antonijevic arrive à Zagreb pour former l’armée du nouveau royaume.

Le 1er janvier 1919 134 officiers supérieurs de l’armée austro-hongroise sont mis à la retraite ou relevés de leurs postes. En 1919/20 des combats opposent l’armée yougoslave et des corps françs autrichiens à propos de la Carinthie, region disputée entre la future Yougoslavie et la république d’Autriche.

En 1921 l’armée yougoslave comprend une division de cavalerie à quatre régiments montés et seize divisions d’infanterie à trois régiments d’infanterie et un régiment d’artillerie plus des unités d’appui et de soutien.

Les seize divisions d’infanterie sont regroupées en quatre zones militaires qui en temps de guerre doivent former autant d’armées : Novi Sad (1ère Armée), Sarajevo (2ème Armée), Skopje (3ème Armée) et Zagreb (4ème Armée). Fin 1921 une 2ème division de cavalerie est créée avec les quatre régiments montés qui dépendaient de chaque armée.

En ce qui concerne l’artillerie outre les régiments divisionnaires on trouve un régiment de canons et un régiment d’obusiers pour chaque armée.

Comme l’immense majorité des pays, c’est une armée de conscription, le service militaire étant nécessaire pour non seulement maintenir les effectifs du temps de paix (140000 hommes) et pour aboutir aux effectifs du temps de guerre (qui vont varier durant la période qui nous intéresse).

En ce qui concerne l’équipement il est naturellement disparate avec deux arméees disposant d’uniformes austro-hongrois et deux armées habillées à la française. L’armement est lui aussi varié avec des armes héritées de l’ancienne armée serbe et des armes venues de feu la Double-Monarchie.

Dans les années vingt l’armée yougoslave est impliquée dans plusieurs opérations comme les tentatives de retour de Charles IV de Hongrie ou encore des querelles de frontière avec l’Albanie et la Bulgarie.

Les premières années sont difficiles. La discipline est très stricte mais si une armée ne peut se passer de discipline cela ne fait pas tout. Les manques sont nombreux : budgets insuffisants, infrastructures défaillantes, manque de personnel compétent, manque de fournitures et d’armes…. .

En 1922 l’artillerie est réorganisée. Les obusiers présents au niveau des différentes armées vont rallier le niveau divisionnaire, huit des seize divisions d’infanterie disposant d’une brigade d’artillerie avec le régiment d’artillerie divisionnaire présent depuis 1921 et un régiment d’obusiers.

Les effectifs du temps de paix sont réduits passant de 140 à 10000 hommes avec le transfert des Gardes Frontières sous l’autorité du ministère des Finances alors que la Gendarmerie passe sous l’autorité du ministère de l’Intérieur.

Une partie de l’armée yougoslave est très engagée politiquement notamment des officiers serbes qui forment la Main Blanche, un groupe occulte qui va notamment tout faire pour bloquer la «yougoslavisation de l’armée». Cela explique que jusqu’à une date récente les hautes-sphères de l’armée royale yougoslave étaient quasi-exclusivement serbes.

En 1923 le service militaire universel est mis en place. Les hommes yougoslaves sont soumis à des obligations militaires de 21 à 50 ans étant affectés après leur service dans l’armée d’active lors de rappels réguliers de 21 à 40 ans puis de 40 à 50 ans dans la Réserve.

Des compagnies frontalières sont mises sur pied pour éviter les attaques surprises, compagnies qui couvrent la frontière albanaise, la frontière grecque et la frontière bulgare.

Toujours en 1923 le dernier général non serbe se retire. Le nombre de généraux passe de 26 à plus de 100.

En 1924 les seize divisions d’infanterie disposent désormais d’une brigade d’artillerie avec les deux régiments selon le modèle décrit plus haut.

En 1925 une Division de la Garde est mis sur pied avec deux régiments de cavalerie, un régiment d’infanterie et un régiment d’artillerie.

En 1926 une 5ème Armée est mise sur pied. Cette création se fait à effectifs constants avec deux divisions de la 1ère Armée (Novi Sad) et de la 4ème Armée (Zagreb).

Treize compagnies frontalières supplémentaires sont mises sur pied pour couvrir les frontières italiennes et hongroises.

Du 29 septembre au 2 octobre 1926 les premières grandes manœuvres sont organisées mais signe important on doit mobiliser des réservistes pour atteindre le chiffre de 10000 hommes.

En revanche on peut douter de la pertinence du scenario choisit à savoir des exercices s’inspirant des tactiques et des règlements de l’armée britannique avant la deuxième guerre des Boers, un conflit ayant eu lieu de 1899 à 1902.

Des militaires yougoslaves et différentes armes automatiques

En 1928 l’armée yougoslave met sur pied quatre régiments d’infanterie supplémentaires pour faire face à la montée en puissance de l’armée italienne. Ils doivent servir de noyau à quatre nouvelles divisions d’infanterie.

En 1929 Alexandre 1er met en place une dictature royale qui entraine une purge dans l’armée avec 32 généraux démis de leurs fonctions.

De nombreuses armes (fusils, mitrailleuses et canons notamment) sont livrés et la même année trois exercices inter-divisionnaires sont organisés avec des résultats mitigés.

En 1930 l’immense majorité des généraux de l’armée yougoslave sont serbes. Les généraux croates et slovènes occupent des postes secondaires. Cette politique ne va changer que dans les années quarante au moment de la Pax Armada. Cela explique les réticences des jeunes croates et des jeunes slovènes à s’engager dans l’armée puisque les perspectives de postes prestigieux sont limitées pour ne pas dire inexistantes.

En dépit d’achats réguliers d’armes les manques sont nombreux (mitrailleuses légères et lourdes, transport motorisé, transmissions, ponts mobiles, chars) et les manœuvres sont organisées comme si le premier conflit mondial n’avait pas eu lieu puisque la cavalerie charge toujours comme du temps de Napoléon ou encore l’infanterie attaque en masse à la façon de l’infanterie française à l’été 1914.

Les attachés militaires britanniques en poste à Belgrade ne sont pas tendre avec les officiers yougoslaves vus comme ultra-conservateurs, d’un esprit étroit, borné, refusant tout changement.

La crise de 1929 gêle l’entrainement des unités et quand il y à entrainement il se limite à des parades, à une formation de tir peu adaptée au combat et à quelques manœuvres en terrain libre.

En 1931 chaque bataillon d’infanterie reçoit une compagnie de mitrailleuses. Les divisions Svaska (Zagreb) et Dravska (Lubjana) convertissent un de leurs trois régiments d’infanterie en régiment d’infanterie de montagne. C’était une première étape vers la création de véritables unités de ce type.

C’est l’année suivante en 1933 que deux brigades de montagne indépendantes sont mises sur pied avec deux batteries de 75mm.

Dès cette époque on envisage une guerilla en cas d’invasion du territoire national et pour cela on prépare des unités Chetnik. Toujours en 1932, trois régiments d’artillerie antiaérienne sont mis sur pied.

Au début de 1933 Belgrade craint un conflit avec l’Italie et la Hongrie, deux pays avec lesquels la Yougoslavie partage de solides contentieux frontaliers.

L’état-major se montre cependant confiant dans les capacités d’une infanterie robuste et d’une artillerie bine équipée. Il manque cependant de nombreuses armes pour faire la différence dans un conflit moderne.

C’est aussi à cette époque que commence la période des «classes creuses», les appelés pour le service militaire sont moins nombreux qu’auparavant car nombre de jeunes hommes sont morts durant les guerres balkaniques et le début du premier conflit mondial avant d’avoir pu avoir des enfants.

Des choix sont donc faits avec des dissolutions d’unités ou la réaffectation d’effectifs dans d’autres armes. Si on dissous des unités d’infanterie on créé néanmoins trois régiments antiaériens indépendants. Il faut noter néanmoins que l’armée yougoslave connait un déficit en terme d’officiers (3500 postes vacants) et de sous-officiers (7500 postes vacants).

En 1934 on note une volonté de réduire la taille des DI pour créer un échelon intermédiaire entre la division et l’armée à savoir l’échelon du corps d’armée mais cette réforme est ralentie puis quasiment bloquée par les plus conservateurs. A noter également la création d’un bataillon de guerre chimique avec pour objectif que chaque armée dispose d’une compagnie.

Des manœuvres militaires au niveau de l’armée sont prévues pour 1935 et on commence à étudié la possibilité de développer au sein de l’armée yougoslave des unités motomécaniques. Le rapport demande cependant d’y aller avec prudence en raison d’une géographie contrainte et d’infrastructures pas toujours adaptées.

Toujours en 1935 on estime qu’il faudrait un mois à l’armée yougoslave pour mobiliser 800 à 900000 hommes. Le processus de mobilisation prévoit le dédoublement de huit des seize divisions d’infanterie du temps de paix mais aussi le dédoublement de l’unique division alpine.

On prévoit également la formation d’une troisième division de cavalerie qui représenterait vingt-quatre divisions d’environ 25000 hommes, une Division de la Garde, deux Divisions Alpines et trois Divisions de Cavalerie. La même année six régiments d’infanterie sont dissous mais les moyens sont répartis pour permettre le renforcement des régiments existants.

Des armes modernes continuent d’arriver notamment de Tchécoslovaquie mais les lacunes restent nombreuses notamment en ce qui concerne les radios et quand ces derniers sont présentes il y à impossibilité de communiquer par exemple entre l’artillerie et l’aviation ou entre l’infanterie et l’artillerie !

Les fameuses manœuvres de 1935 sont davantage des démonstrations que l’on ferait pour des autorités que de véritables exercices militaires. De plus les généraux ont peu de liberté de manœuvre ce qui nuit au but recherché à savoir amélioré les compétences des officiers d’état-major.

Renault FT en version canon avec un canon de 37mm SA modèle 1916

En 1936 un premier bataillon de chars est créé, un bataillon à trois compagnies de trois pelotons de cinq chars équipé de vénérables Renault FT.

En septembre 1937 des manœuvres sont organisées en Slovenie avec l’équivalent de quatre divisions.

Les attachés militaires invités en observateurs peuvent observer les nombreuses lacunes de l’armée yougoslave : incompétence de nombreux officiers, formation et entrainement insuffisant à tous les échelons, manque d’armes modernes….. . Le seul point positif est que les réservistes croates et slovènes ont répondu présents.

Toujours en 1937 des fortifications sont construites à la frontière italienne pour contrer une attaque surprise de l’armée italienne. Point de Ligne Maginot mais plutôt comme souvent en Europe des blockhaus et autres bunkers tactiques destinés à empêcher que l’on franchisse trop facilement la frontière. Clairement il s’agit de gagner du temps et non de stopper l’ennemi.

En 1938 la situation géopolitique de la Yougoslavie se dégrade avec l’union ou plutôt l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne, l’affaiblissement de la Tchécoslovaquie avec les Accords de Munich. Il y à désormais une frontière commune avec l’Allemagne ce qui change bien des choses sur le plan militaire.

Toujours en 1938 un Commandement de la Défense Côtière est créé mais c’est une simple réorganisation administrative puisque cela se fait à effectifs et moyens constants. La même année les livraisons de fusils et de mitrailleuses de la part de la dynamique industrie militaire tchécoslovaque permet de combler les dernières lacunes et les premiers ouvrages fortifiés sont érigés à la frontière avec l’Allemagne.

Une chose ne change pas cependant : la surreprésentation des serbes parmi les hauts-gradés de l’armée. Sur 165 généraux on trouve seulement deux croates et deux slovènes ce qui laisse 161 postes aux serbes.

Un effort significatif sera mené durant la Pax Armada et sans totalement rééquilibrer les choses il corrigera nombre de situations abérrantes comme l’absence totale de généraux croates ou slovènes à la tête d’unité composées de soldats venus de ces régions.

A l’orée de la guerre de Pologne la Yougoslavie doit normalement pouvoir mobiliser 1 457 760 soldats répartis en trente divisions d’infanterie, une division de la Garde et trois Divisions de Cavalerie.

Quand le conflit éclate la Yougoslavie déclare sa neutralité et mobilise une partie de ses troupes pour pouvoir faire face à un débordement du conflit voir une attaque surprise de l’Italie que Belgrade fixe plutôt depuis l’Albanie en direction du Monténégro plutôt que sur la frontière nord-ouest.

La fin du conflit permet à l’armée de terre yougoslave de revenir à son format du temps de paix. Il faut cependant tenir compte des leçons du conflit et essayer si possible de corriger les problèmes d’équipement.

Sur ce plan la situation est contrastée. Si l’armée yougoslave possède 4000 pièces d’artillerie seules 1700 peuvent être considérées comme modernes et nombre d’entre-elles (812) sont des canons antichars ce qui signifie que le parc de l’artillerie de campagne est sinon obsolète du moins en voie de déclassement.

On compte également 2300 mortiers de différents calibres (mortiers d’infanterie et d’artillerie _220 et 305mm par exemple_) et 940 canons antiaériens légers et médians.

En ce qui concerne les chars et les unités motomécaniques on trouve six bataillons d’infanterie cycliste au sein des divisions de cavalerie (trois par division en temps de paix, deux en temps de guerre), six régiments d’artillerie motorisés et des unités de chars, des Renault FT et des Renault R-35. On trouve également des chenillettes à la valeur militaire douteuse et des camions importés des EUA.

Renault R-35

Le plan de mobilisation actualisé en 1941 prévoit la mise sur pied de vingt-huit divisions d’infanterie, de trois divisions de cavalerie et de trente-cinq unités indépendantes qui doivent former le cœur de groupements occasionnels pour combattre sur la frontière. A la même époque sur les 167 généraux on compte 150 serbes, 8 croates et 9 slovènes. Un progrès mais la route est encore très longue.

Les divisions doivent être regroupées en armées puis en groupes d’armées. Toujours selon le plan de mobilisation de 1941 cela doit aboutir à la situation suivante :

-2ème Groupe d’Armées (Entre les Portes de Fer sur le Danube et la Drava) : 1ère et 2ème Armée

-1er Groupe d’Armées (Italie, Allemagne et Hongrie) : 4ème et 7ème Armées

-3ème Groupe d’Armées (Roumanie, Bulgarie, Albanie) : 3ème Armée, 3ème Armée territoriale, 5ème et 6ème Armée

On peut voir que les moyens sont concentrés dans le sud du pays et non au nord. Là aussi durant la Pax Armada la répartition va être mieux équilibrée.

Mitteleuropa Balkans (103) Roumanie (33)

Autos blindées

Avant-Propos

Un mot caractérise le parc d’autos blindées de l’armée royale roumaine durant le second conflit mondial : disparatre. De nombreux micro-parcs, des véhicules pas toujours adaptés et quelques modèles efficaces mais hélas disponibles en trop faible nombre. Comme dans d’autres domaines de nombreux véhicules soviétiques capturés vont être réutilisés ce qui aggravera encore les problèmes logistiques.

TNSPE

Ce véhicule blindé de conception et de fabrication roumaine n’est pas à proprement parlé une auto blindée de reconnaissance mais plutôt un véhicule de maintien de l’ordre pouvant éventuellement mener des missions militaires à condition que l’opposition ne soit pas trop importante.

Utilisant un châssis de camion Praga TN, ce véhicule est armé d’une mitrailleuse de 7.92mm et d’un canon à eau très utile pour le maintien de l’ordre moins pour les opérations militaires. De quatre à sept exemplaires auraient été fabriqués et utilisés pour le maintien de l’ordre à Bucarest, leur sort final est inconnu mais ce qui est sur c’est qu’aucun véhicule n’à survécu au second conflit mondial.

Austin-Putilov

L’Austin-Putilov est une vieille auto blindée de conception et de fabrication britannique produite durant le premier conflit mondial, première guerre où des engins automobiles ont été employés même si très vite sur le front occidental la mise en place d’un double réseau de 700km de tranchées de la Suisse à la mer du Nord empêcha leur utilisation.

Ce fût différent sur le front de l’est où la géographie permettait l’utilisation de véhicules automobiles, véhicules également utilisés dans la guerre civile russe et dans les différents conflits qui suivent la fin de la der des ders.

La Russie à commandé des autos blindées Austin avant d’en produire quelques exemplaires au pays, des véhicules devenus des Austin-Putilov ou Austin-Kegresse quand elles étaient transformées en véhicules semi-chenillés.

Au début du premier conflit mondial la Russie des Romanov décida de mettre sur pied des unités d’autos blindées mais faute de capacités industrielles suffisantes elle se tourne vers la Grande-Bretagne pour produire les autos blindées nécessaires. C’est Austin qui remporta le contrat au détriment de Armstrong Whitworth, Renault et Sheffield-Simplex.

Une première commande de quarante-huit véhicules est passée suivit par soixante exemplaires en mars 1915 et soixante autres le 25 août 1916. Une ultime version baptisée Austin modèle 1918 est commandée mais aucun véhicule n’est livré en raison des événements de Russie.

Entre-temps en 1916 décision est prise de produire une auto blindée en Russie. Soixante châssis sont commandés à Austin qui devaient recevoir une caisse blindée chez Putilovski à Saint-Pétersbourg. Les véhicules blindés devaient être produits à partir de juillet 1917 mais la Révolution de février fracasse tout. Les premiers véhicules sont finalement produits en mars 1918 mais seulement trente-trois exemplaires sont produits auxquels il faut ajouter douze autos blindées semi-chenillées. La production s’arrrête en mars 1920 suite au manque de pièces et de matériaux.

Sur le plan opérationnel les autos blindées furent utilsiées au sein de «pelotons de mitrailleuses automobiles», les premières unités (numérotées de 5 à 12) disposant de trois voitures, quatre voitures d’état-major, un camion, un camion-atelier, un camion citerne et quatre motos, les effectifs étant de quatre officiers avec quarante-cinq ou quarante-six hommes.

Les autres pelotons (13 à 24, 26 à 28 et 30 à 36) disposaient de seulement deux véhicules type Austin mais disposaient également d’une auto blindée Garford-Putilov armée d’un canon, une voiture d’état-major, un camion et une moto. Les pelotons numérotés 5 à 12 disposaient d’une autre Garford-Putilov. Au combat ces pelotons étaient rattachés à des divisions et des régiments.

A la mi-1916 ces pelotons furent regroupés en douze bataillons d’autos blindées rattachés à différentes armées. Chacun de ces bataillons étant formés de deux à cinq pelotons qui sont rebaptisés en sections gardant leur ancien numéro.

En 1921 la RKKA disposait de seize Austin de première série, quinze de deuxième série, soixante-dix huit de troisième série ainsi que les autos blindées produites chez Putilov. Les «britanniques» sont retirées du service en 1931, les Putilov en 1933.

Ces autos blindées furent également utilisées par les britanniques (seize autos blindées initialement prévues pour la Russie), le Japon, la Pologne (vingt autos blindées capturées), la Finlande (deux capturées), l’Estone (deux capturées), la Lettonie (un exemplaire), la Mongolie (quatre exemplaires), l’Allemagne (quatre véhicules utilisés par un corps franc), l’Autriche, la Bulgarie et donc la Roumanie.

L’armée roumaine disposait en septembre 1939 de quatre exemplaires d’abord utilisées au sein de la cavalerie pour des missions de reconnaissance. En septembre 1943 elles sont transférées à la gendarmerie pour des missions de sécurité intérieure et assurent toujours cette mission en septembre 1948.

Assurant des missions d’escorte entre l’arrière et le front ces véhicules sont appréciés pour leur fiabilité même si le manque de pièces détachées est de plus en plus difficilement compensée par le travail des mécaniciens. En mars 1952 il n’en reste plus que deux exemplaires, exemplaires qui sont détruits lors d’un bombardement aérien sur Bucarest (opération Rache bombardement de la Luftwaffe le 18 octobre 1953) et ferraillées après guerre.

Caracteristiques Techniques

Poids : 5.3 tonnes

Dimensions : longueur 4.9m largeur 2.03m hauteur 2.84m

Motorisation : un moteur Austin de 50ch

Performances : vitesse maximale 56km/h distance franchissable 201km

Protection : 3 à 6mm

Armement : deux mitrailleuses (Maxim ou Hotchkiss)

Equipage : 4 ou 5 hommes

Autos blindées Peugeot

En septembre 1948 l’armée roumaine possède deux vénérables autos blindées de marque Peugeot, des autos blindées développées dans l’urgence des premières semaines du premier conflit mondial.

Si les autos blindées ultérieures pouvaient disposer d’un canon et d’une mitrailleuse, l’auto blindée Peugeot fût déclinée en deux versions, une version armée avec une mitrailleuse (une Hotchkiss de 8mm modèle 1914) et une version appelée autocannon disposant d’un canon de 37mm Hotchkiss datant de…..1887.

120 exemplaires conçus par l’installation d’une caisse blindée sur un châssis de Peugeot type 153 sont d’abord produits suivis de 150 exemplaires sur le chassis type 146 puis sur le type 148 portant la production à 270 exemplaires.

Inutiles en première ligne, ces autos blindées furent utilisées par la France pour patrouiller sur l’arrière du front. En 1918 il n’en restait plus que 28 exemplaires au sein de l’armée française. 18 véhicules furent cédés à la Pologne et participèrent à la guerre russo-polonaise de 1920, servant dans l’armée polonaise jusqu’au début des années trente avant de terminer leur carrière dans la police et de faire ainsi le coup de feu contre les allemands en septembre 1939.

Quatre exemplaires furent également livrés à la Yougoslavie et bien qu’obsolètes ces véhicules étaient toujours en service en 1949 quand l’Allemagne déclenche l’opération MARITSA, l’invasion de la Yougoslavie et de la Grèce pour sécuriser le flanc sud de la future opération BARBAROSSA, les quatre véhicules étant détruits au combat (un par mine, un par un canon antichar italien, un par accident et le quatrième par un tir d’artillerie).

La Roumanie disposait en septembre 1939 de deux véhicules utilisées par l’armée roumaine mais en septembre 1942 elles sont retirées du service et stockées. Elles sont finalement remises en état avec un nouveau moteur et un nouvel armement (deux mitrailleuses tchèques de 7.92mm) pour assurer la protection des déplacements du Conducator, le maréchal Antonescu. Ces deux véhicules ont disparu dans la tourmente du second conflit mondial et leur sort final est inconnu.

Caracteristiques Techniques

Poids : 5 tonnes

Dimensions : longueur 4.8m largeur 1.8m hauteur 2.8m

Motorisation : un moteur essence de 40ch à 2500 tours par minute, suspension 4×2

Performances : vitesse maximale 40km/h sur route distance franchissable 140km

Armement : une mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914 de 8mm (version mitrailleuse) ou un canon de 37mm Hotchkiss M1887 (version autocanon)

Equipage : 3 ou 4 hommes

OA vz.27

L’Obrněný automobil vzor 27 est une auto blindée de conception et de fabrication tchécoslovaque utilisée d’abord par les forces armées de Prague (1929) mais aussi par l’Allemagne, la Slovaquie et la Roumanie. Quinze exemplaires plus un prototype ont été produits et son utilisateur principal fût au final la Roumanie comme nous le verrons ultérieurement.

Cette auto blindée est un pur véhicule militaire avec un chassis conçu pour les opérations militaires. Elle se distingue par deux postes de conduite pour permettre de se replier rapidement en cas de contact avec l’ennemi.

Cette auto blindée se révela robuste et facile à entretenir mais son poids et son coût étaient des défauts importants. Six véhicules équipèrent le régiment blindé tchèque tandis que les neuf autres étaient utilisés par la cavalerie.

Au milieu des années trente, trois véhicules supplémentaires furent envoyés au 1er régiment blindé portant le nombre à neuf alors que les 2ème et 3ème régiments disposaient de trois véhicules chacun.

Ces véhicules furent employés dans des opérations de maintien de l’ordre contre le parti pro-nazi des Sudètes qui voulaient rattacher leur région à l’Allemagne.

Après les désastreux accords de Munich, un peloton fût envoyé en Slovaquie et en Ruthenie pour contrer les attaques frontalières menées par les hongrois et les polonais. L’un d’eux se réfugia en Roumanie et les véhicules furent récupérés par l’armée roumaine qui reçut ultérieurement les neuf véhicules capturés par les allemands et ce en dépit des demandes slovaques qui au moment de leur indépendance avaient récupéré trois véhicules.

Les douze autos blindées roumaines furent utilisées par la cavalerie au sein de divisions mixtes, l’équivalent sur les bords du Danube de nos divisions «pétrole-picotin».

Appréciées par leurs nouveaux utilisateurs qui les avaient répartis en deux compagnies de six véhicules (une au sein de la 1ère division de cavalerie et l’autre au sein de la 3ème), elles sont modernisées durant la Pax Armada pour compenser la production trop lente d’une auto blindée de conception roumaine. Son moteur est changé, l’armement est modifié (un canon de 20mm et une mitrailleuse de 7.92mm en tourelle, une fusil mitrailleur de 7.92mm en caisse) et différentes autres modifications de détail sont menées.

En dépit des travaux ce véhicule était clairement dépassé quand débute le second conflit mondial mais cela n’empêchera pas cette auto blindée de faire le coup de feu, d’éclairer, de flanquer, de freiner les troupes soviétiques lors des combats de l’été 1950.

Deux véhicules sont détruits par des canons antichars de 45mm réduisant le parc à dix puis très vite à six puisque quatre autres véhicules sont détruits dans des combats de plus en plus violents (deux par mine, un par un tir de barrage soviétique et le quatrième par une auto blindée soviétique).

Les six véhicules sont alors retirés du front et utilisés pour des missions de sécurité à Odessa et dans sa région. Ils patrouillaient, assuraient des escortes et appuyaient les forces de sécurité.

En septembre 1953 quand les VDV (parachutistes soviétiques) sautent sur la grande ville du sud de l’Ukraine, il ne restait plus que deux véhicules opérationnels, véhicules détruits au cours des violents combats entre troupes roumaines et soviétiques.

Caracteristiques Techniques

Poids : 6.6 tonnes

Dimensions : longueur 5.35m largeur 1.95m hauteur 2.66m

Motorisation : un moteur essence Skoda de 60ch transmission 4×2

Performances : vitesse maximale 35km/h distance franchissable 250km sur route

Blindage : 3 à 5.5mm

Armement : deux mitrailleuses de 7.92mm Schwarzlose MG vz.07/24 en tourelle et un fusil mitrailleur ZB vz.26 en caisse

Equipage : cinq hommes

OA vz.30

L’Obrněný automobil vzor 30 est une autre auto blindée de conception et de fabrication tchècoslovaque utilisée par l’armée roumaine. Elle à également été employée par l’Allemagne, la Slovaquie et la Hongrie.

51 exemplaires ont été produits, 24 étant saisis par les allemands lors de l’occupation de la Bohème-Moravie en mars 1939, 16 par la Slovaquie quand celle-ci déclaré son indépendance, 9 par la Roumanie (véhicules tchèques internés pour échapper à l’occupation hongroise de l’Ukraine subcarpathique) et 2 exemplaires par la Hongrie.

Cette auto blindée est composée d’un chassis de camion Tatra 6×4 sur lequel on à installé une caisse blindée avec un armement composé d’une mitrailleuse de caisse et d’une autre en tourelle.

L’armée tchécoslovaque passe commande de 51 exemplaires en mars 1933 pour des livraisons en décembre mais Tatra prend énormément de retard et les six premiers exemplaires ne sont livrés mars 1934 suivis par seize en février et le reliquat en juillet 1934.

Cette auto blindée connait de sérieux problèmes techniques notamment au niveau du moteur ce qui empêchait l’équipage de profiter pleinement des capacités d’un chassis à roues indépendantes offrant des performances tout terrain remarquable. Le blindage était très faible et les fusils mitrailleurs ne pouvaient tirer longtemps sans s’échauffer.

Ces autos blindées étaient regroupés en pelotons de trois véhicules intégrées aux compagnies de reconnaissance des quatre Divisions Mobiles de l’armée tchèque, le reliquat formant des pelotons déployés dans les zones frontalières et qui durent donc s’employer contre les menées séparatistes du parti des Sudètes qui par les accords de Munich obtint le rattachement de la région à l’Allemagne.

Après ces accords deux compagnies furent envoyées en Slovaquie et en Ruthenie pour défendre le territoire contres les apétits polonais et hongrois.

Ces unités couvrent l’évacuation par l’infanterie tchécoslovaque du sud de la Slovaquie rattaché à la Hongrie.

Au printemps 1939 dix véhicules sont revendus à la Gendarmerie et deux compagnies qui combattent contre les hongrois en Ukraine subcarpathique doivent donc se réfugier en Slovaquie et en Roumanie ce qui explique l’utilisation de cette auto blindée par ces pays.

Les allemands ont réutilisé ces engins comme engins de propagande radio et de police, la Hongrie n’à rien fait de ces deux véhicules alors que la Slovaquie et la Roumanie ont utilisé ce véhicule de manière plus opérationnelle, les véhicules roumains servant à des opérations de maintien de l’ordre sur le territoire national et ne seront employés au combat qu’au printemps 1953 à un moment où l’Armée Royale Roumaine faisait feu de tout bois. Il restait alors quatre véhicules qui sont tous détruits.

Caracteristiques Techniques

Poids : 2.78 tonnes

Dimensions : longueur 4.02m largeur 1.52m hauteur 2.02m

Motorisation : un moteur Tatra de 32ch

Performances : vitesse maximale 60km/h distance franchissable 300km

Blindage : 3 à 6mm

Armement : deux fusils mitrailleurs ZB vz.26 de 7.92mm

Equipage : 3 hommes

Leichter Panzerspähwagen Sdkfz 222

Les premières automitrailleuses allemandes étaient des véhicules lourds et encombrants dont la puissance n’était pas toujours efficiente. Il fallait donc imaginer des autos blindées plus légères, plus compactes.

Au début des années trente apparait la Leichter Panzerspähwagen Sdkfz 221, un véhicule 4×4 entièrement neuf et non dévellopé à partir d’un chassis civil. Cette automitrailleuse n’est armée que d’une mitrailleuse de 7.92mm en tourelle biplace.

Rapidement une version améliorée baptisées Sdkfz 222 est mise au point, cette version se distinguant par un armement nettement plus puissant avec un canon de 20mm et une mitrailleuse de 7.92mm.

Ces véhicules de reconnaissance furent déclinés en une version de commandement (Sdkfz 233), une version radio (Sdkfz 260 et 261) et une version de transport de troupes (Sdkfz 247) avec une simple mitrailleuse sous bouclier, l’habitacle pouvant abriter cinq hommes.

La version Sdkfz 222 est exportée en Chine (douze exemplaires sont vendus à la fin des années trente. Certains exemplaires reçurent des armes plus puissantes comme un canon antichar de 47mm sous bouclier en remplacement de la tourelle) mais aussi en Bulgarie et en Roumanie qui vont récupèrer des véhicules neufs mais aussi d’anciens véhicules allemands reconditionnés.

L’Armata Regala Romana reçoit un premier lot de 46 exemplaires en 1945. Ces véhicules étaient prêts dès 1943 mais la guerre civile allemande avait incité Bucarest à retarder la livraison pour éviter d’être dans le mauvais camp.

A ces quarante-six exemplaires neufs vont s’ajouter en septembre 1947 cinquante-quatre exemplaires de seconde main reconditionnés avec un armement plus puissant en l’occurence un canon tchèque de 37mm en lieu et place du canon de 20mm d’origine.

Cela porte la flotte roumaine à 100 exemplaires mais ce n’est pas finit puisque la Roumanie va encore recevoir soixante-douze exemplaires d’une version améliorée baptisée Sdkfz 222B.

A ces cent soixante-douze exemplaires vont s’ajouter trente-six exemplaires d’une version de commandement équipée de deux mitrailleuses de 7.92mm en lieu et place de l’armement original, une superstructure prenant la place de la tourelle pour offrir de la place nécessaire aux lourds équipements radios.

Cette version baptisée Sdkfz 223 n’est pas vraiment appréciée par les roumains qui vont transformer une partie du parc en Sdkfz 222 avec une tourelle armée d’un canon de 20mm ou d’une mitrailleuse de 13.2mm associée à une mitrailleuse de 7.92mm. Les chiffres sont incertains mais il semble que seize des trente-six véhicules ont été ainsi transformés pour mener une guerre plus active.

Ces véhicules vont être utilisés par la cavalerie mais aussi par la division blindée. Elles vont mener les missions classiques de la cavalerie légère à savoir l’éclairage, le flanquement et le harcèlement.

A plusieurs reprises ces autos blindées allemandes vont être engagées pour contrer une percée soviétique ou pour rassurer des unités d’infanterie qui pouvaient être rapidement sujettes à des crises de panique quand les Frontoviki donnaient l’assaut aux cris de Houraaaaaaaaaaaaaaah.

Les pertes sont évidemment très lourdes et en septembre 1953 quand la Roumanie bascule il ne restait que cinquante-quatre véhicules tout type confondu, véhicules qui furent réutilisés contre les allemands et les hongrois, leur présence provoquant parfois surprises et quiproquos dans les rangs germano-magyars.

Une fois le conflit terminé les véhicules encore en état sont soit utilisés pour l’entrainement ou au sein des unités de police pour mâter une agitation communiste de plus en plus remuante. Les derniers Leichte Panzerspähwagen sont retirées du service en octobre 1959 et en 2020 deux d’entre-elles peuvent être admirées au musée de la guerre de Bucarest.

Caractéristiques Techniques du Leichter Panzerspähwagen Sdkfz 222

Type : automitrailleuse légère

Poids : 4.8 tonnes en ordre de combat

Dimensions : longueur hors tout 4.80m largeur : 1.95m hauteur (grille pare-grenades incluse) : 2m

Motorisation : in moteur essence Horch/Auto-Union de 81ch

Performances : vitesse maximale sur route 80 km/h vitesse maximale en tout-terrain 40 km/h Rayon d’action sur route 300km

Rayon d’action tout-terrain : 180 km

Armement : un canon de 20mm et une mitrailleuse MG-34 de 7.92mm

Equipage : trois hommes

Autoblinda AB-40/41/43

Ces autos blindées 4×4 sont les armoured car les plus nombreuses en service dans l’armée de terre italienne en septembre 1948.

Produites jusqu’à la fin du conflit à environ 1050 exemplaires, elles vont combattre en Italie, en Afrique du Nord, en Afrique orientale, dans les Balkans et sur le front russe. Trois modèles vont être mis au point pour équiper les unités de reconnaissance du Regio Esercito Italiano.

Le premier modèle est l’AB-40 disposant de deux mitrailleuses de 8mm Breda modèle 1938 alors que les deux suivants baptisés AB-41 et 43 sont armés d’un canon de 20mm et de deux mitrailleuses de 8mm.

A l’origine de ces autos blindées figure une demande du ministère de la guerre italien en date de 1937 pour une auto blindée capable à la fois d’éclairer les futures divisions cuirassées mais également de mener des missions de police coloniale. Deux prototypes sont commandés, un dans chaque version.

L’AB-40 va entrer en service au printemps 1941. Par rapport au prototype, l’AB-40 dispose d’une caisse avant redessinée, d’un blindage de plancher plus épais, d’une ventilation améliorée, de pneumatiques de meilleure qualité.

L’AB-40 est produite de 1941 à 1944 à raison de 425 exemplaires. Elle est suivie par l’AB-41 produite entre 1945 et 1948 à 340 exemplaires, l’AB-43 étant produite à 295 exemplaires de 1948 à 1953.

A noter que certaines AB-40 ont été modifiées en AB-41 avec le même armement mais il s’agissait le plus souvent du prélèvement de la tourelle sur des AB-41 dont le chassis était hors service plutôt qu’une véritable modernisation.

Le chassis de ces autos blindées fût utilisé pour le véhicule blindé léger SPA-Viberti AS-42 ainsi que pour un projet d’auto blindée AB-44 disposant d’un canon de 47mm qui ne dépassa pas le stade du projet pour des raisons obscures.

Généralement les autos blindées italiennes formaient des compagnies ou des groupes de reconnaissance disposant de trois ou quatre pelotons disposant chacun de 3 ou 4 véhicules soit en théorie 9 à 16 véhicules généralement renforcées par des motocyclistes mais cela représentait peu de chose par rapport aux autres pays.

Les trois divisions de cavalerie et les trois divisions cuirassées disposaient de moyens plus importants avec un bataillon d’éclairage disposant de trois compagnies à quatre pelotons de quatre autos blindées soit sur le papier 48 autos blindées sans compter les véhicules du commandement de compagnie et du commandant de bataillon soit 52 autos blindées sur le papier.

Présentes sur tous les théâtres d’opération dans lesquels fût engagée l’Italie, ces autos blindées ne déméritèrent pas. Elle effectua aussi bien des missions d’éclairage que de police coloniale, traquant également les partisans dans les Balkans et sur le front russe.

Si elles pouvaient tenir tête à certaines autos blindées, elles étaient plus en difficulté face à la puissance automitrailleuse Panhard modèle 1940P même si plus véloces et plus petites, elles pouvaient parfois jouer sur ses qualités face à la puissante AMP.

Cette auto blindée à également été utilisée par l’Allemagne et par la Hongrie qui récupéra auprès de Berlin des autoblinda saisies par les allemands lors du basculement italien d’avril 1953. L’ENR à également utilisé ces véhicules au combat moins pour de l’éclairage que traquer les partisans.

La Roumanie à également utilisé six véhicules livrés par Himmler au Conducator pour renforcer sa protection alors que sa politique était de plus en plus critiquée. Elles n’ont jamais été engagées au combat, se contentant de patrouiller dans les rues de Bucarest ou assurant l’escorte de convois transportant le maréchal Antonescu et son gouvernement lors de tournées d’inspection dans le pays, tournées de plus en plus rares tant le dictateur roumain avait conscience de son impopularité.

Sur les six véhicules livrés au printemps 1953 après la défection italienne, quatre furent détruits en quelques semaines.

Une première est détruite le 17 mai 1953 à Cluj-Napoca quand la caserne que venait de visiter le Conducator est attaquée par des chasseurs bombardiers britanniques Hawker Tempest suivit d’une seconde le 23 mai 1953 par des commandos britanniques en mission de sabotage (certains ont parlé d’une tentative d’assassinat du dictateur roumain mais aucun document n’est encore venu étayer cette thèse, les documents de cette période étant classifiés jusqu’en 2054).

Le troisième est victime d’un accident avec un camion allemand et la quatrième est détruite par un autre bombardement aérien allié mais sur Bucarest cette fois. Les deux derniers véhicules sont saisis par le nouveau gouvernement communiste qui décident de ne pas les réutiliser et va les envoyer à la ferraille peu après la fin de la guerre.

Caracteristiques Techniques

Type : auto blindée de reconnaissance

Poids : 7.52 tonnes

Dimensions : longueur 5.21m largeur 1.93m hauteur 2.48m

Motorisation : un moteur essence SPA l6 de 88ch

Performances : vitesse maximale 78 km/h distance franchissable 400km

Blindage : 18mm maximum

Armement : (AB-40) deux mitrailleuses de 8mm Breda modèle 1938 en tourelle (AB-41 et 43) un canon de 20mm Breda et une mitrailleuse Breda de 8mm en tourelle et une mitrailleuse de 8mm dans l’arrière de la caisse. Le canon de 20mm dispose de 456 coups alors que les mitrailleuses disposent de 1992 coups. Equipage : quatre hommes (chef de char, tireur, deux conducteurs)