Le Conflit (82) Europe Occidentale (48)

Les Alpes s’embrasent ou presque

Si durant la Guerre de Pologne l’Italie est restée neutre, en revanche dès le début du second conflit mondial l’Italie doit s’engager en partie parce que la France et la Grande-Bretagne ont très vite mordu les mollets du Duce.

Es-ce à dire que les alliés voulaient à tout prix ouvrir un deuxième front ? Non probablement pas mais ils voulaient éviter de laisser les italiens en situation de confort.

Après avoir occupé la Sardaigne (octobre 1948-février 1949), les alliés vont se charger de neutraliser l’actuelle Libye à l’été 1949.

Entre-temps la situation sur les Alpes se tend. Durant la Campagne de France (1949), la 5ème Armée dite Armée des Alpes reçoit l’ordre de maintenir la pression sur le dispositif italien, les alliés craignant que comme du temps de la Triplice des divisions italiennes ne soient déployées sur le Rhin. On sait aujourd’hui que les allemands n’ont jamais eu l’intention de demander l’aide de leur «allié» italien mais bien entendu nous nous connaissons la fin de l’histoire.

Les consignes données à l’Armée des Alpes sont donc de maintenir la pression avec les unités d’artillerie lourde qui doivent si besoin est neutraliser leurs homologues italiennes, les Sections d’Eclaireurs Skieurs (SES) qui doivent mener des patrouilles offensives pour titiller les unités de la Guardia Alla Frontera (GAF) et les unités aériennes même si le théâtre d’opérations est contraignant pour les avions de l’époque.

Pourquoi cela n’à pas dégénéré ? Probablement parce que les italiens redoutent un bain de sang pour franchir la Ligne Maginot Alpine et les français parce qu’ils ne cherchent pas encore à envahir l’Italie, ayant déjà fort à faire avec les allemands.

Cela reste donc au niveau de la basse intensité avec des escarmouches, des duels d’artillerie lourde et quelques combats aériens. Dans l’ensemble les français prennent le dessus sans que l’on sache si les italiens y sont vraiment allés à fond.

Rappelons rapidement les unités de la Ligne Maginot Alpine (seules engagées, les unités de campagne restant l’arme au pied si l’on peut dire) :

-Secteur Fortifié de Savoie :

-16ème DBAF (16ème Demi-Brigade Alpine de Forteresse) avec les 10ème et 11ème Bataillons Alpins de Forteresse (10ème et 11ème BAF) et le 6ème Bataillon de Chasseurs de Montagne (6ème BCM)

-30ème DBAF : 70ème et 71ème BAF 8ème BCM

-les 2ème et 3ème Compagnies du 440ème Régiment de Pionniers (II/440ème RP et III/440ème RP)

-4 groupes du 164ème RAP (deux groupes de 75mm, un groupe de 155mm et un groupe antichar mixte disposant de canons antichars de 47 et de 75mm).

-214ème Bataillon du Génie de Forteresse (214ème BGF)

-Secteur Fortifié du Dauphiné :

-75ème DBAF : 72ème, 82ème et 92ème BAF

-157ème DBAF : 73ème, 83ème et 102ème BAF

-4ème et 5ème compagnies du 440ème RP

-154ème RAP (deux groupes de 75mm, un groupe de 105mm et un groupe de 155mm)

-162ème RAP (un groupe d’ouvrages, deux groupes à trois batteries _une batterie de 75mm, une batterie de 105mm et une batterie de 155mm)

-216ème Bataillon du Génie de Forteresse (216ème BGF)

-Secteur Fortifié des Alpes Maritimes (SFAM)

-40ème DBAF : 74ème, 75ème et 84ème BAF

-58ème DBAF : 76ème, 86ème et 96ème BAF

-61ème DBAF : 94ème, 95ème et 97ème BAF

-450ème Régiment de Pionniers (450ème RP)

-157ème RAP (un groupe mixte 105/155mm, un groupe de 75mm, un groupe antichar et deux groupes armant les forts)

-158ème RAP (un groupe lourd disposant de canons de 220mm modèle 1917, un groupe de 155mm, deux groupes de 75mm et un groupe antichar)

-167ème RAP (un groupe de 155mm et deux groupes de 75mm)

-251ème Bataillon du Génie de Forteresse (251ème BGF)

Durant l’automne 1948 français et italiens se regardent en chiens de faïence. La guerre à certes éclaté en Méditerranée, la Sardaigne est tombée aux mains de ces «diables de français» mais sur le massif alpin c’est plutôt la veillée d’armes.

Durant l’hiver 1948-49 c’est encore plus calme, la faute cette fois aux conditions météos. Si les SES multiplient les patrouilles pour garder le contrôle du terrain, les italiens eux brillent par leur absence, restant confinés dans leurs bunkers du Valle Alpino l’équivalent italien de la Ligne Maginot.

Avec l’opération MERKUR cela commence clairement à changer. En effet les conditions météos s’améliorent mais surtout les français craignent que les italiens n’attaquent également sur les Alpes soit pour fixer les unités du GA n°3 voir pour envahir le sud de la France en liaison avec une offensive allemande dans le nord-est. Certains jouent même à se faire peur en craignant également une offensive espagnole dans les Pyrenées !

En réalité les italiens n’ont jamais eu l’intention de se lancer dans une offensive générale dans le massif alpin. Tout juste des plans de prise de gage ont été étudiés mais jamais exécutés. Il faut rappeler que si des plans ont été dressés par la France ils n’ont jamais été exécutés sauf en guise de diversion pour une autre opération.

Au printemps 1949 (mars-mai 1949), les escarmouches vont se multiplier, les italiens voulant montrer aux chasseurs alpins qu’ils connaissaient aussi bien la guerre en montagne.

Ces incidents avaient des scenarii différents à chaque fois ou presque. Soit c’était les SES qui venaient provoquer les italiens engageant le combat jusqu’au pied des fortifications italiennes ou c’était les italiens qui venaient quasiment au contact des ouvrages de la Ligne Maginot avant d’être repoussés par les mitrailleuses et les canons des ouvrages voir en étant pourchassés par les SES.

De nombreux incidents ou combats limités ont lieu entre septembre 1948 et juin 1949. Tous les BAF sont concernés. En revanche les unités de campagne ne sont pas concernés directement, le haut-commandement de la 5ème Armée préférant garder ces unités pour repousser une offensive italienne ou attaquer et déboucher dans la plaine du Pô tel un Bonaparte du nouveau siècle.

En face les principaux engagés étaient ceux des GAF (Guardia Alla Frontera Gardes-Frontières) mais il y avait aussi les Alpini (notamment la 4ème Division Alpine «Cuneense») et des unités de ligne.

Comme le dira le lieutenant Roger Frison-Roche du 71ème BAF «En face il y avait du très bon, du médiocre et du très mauvais».

Parfois l’artillerie des différents RAP (Régiments d’Artillerie de Position) est engagée soit pour permettre à une SES de se dégager ou pour repousser une attaque italienne plus intense que les autres. A plusieurs reprises certaines attaques seront si intenses que le haut-commandement français pensera à une offensive italienne de grande ampleur. Ces alertes ne durent cependant pas.

Par exemple le 10ème BAF connait l’engagement les 14 et 24 octobre, le 8 novembre, le 12 décembre 1948, le 15 janvier 1949, les 2 et 18 février mais aussi le 4 mars 1949.

Le 11ème BAF connait davantage d’engagement puisque le JMO de l’unité relève des combats plus ou moins violents, plus ou moins longs les 13, 15 et 27 octobre 1948, les 5, 7,15,16, 21 et 27 novembre, les 5 et 10 décembre 1948, les 8 et 12 janvier 1949, les 2, 10, 17 et 21 février 1949.

Le 6ème BCM ne chôme pas non plus, ses SES et ses unités «régulières» étant engagées les 10,11,21, 24 et 30 octobre 1948, les 4,5,8,10,15 et 21 novembre 1948, les 2 et 10 décembre 1948, le 21 janvier 1949, les 8 et 12 février 1949, les 2 et 17 mars 1949, le 30 avril et le 5 mai 1949.

Le 70ème BAF est engagé les 7 et 12 octobre 1948, les 16 et 21 novembre, les 4,9,13, 21 et 23 décembre, les 4,9 et 16 janvier 1949, les 1,3,10,17 février et enfin le 1er mars 1949. Ensuite le secteur se calme.

Le 71ème BAF est engagé les 21,24 et 28 octobre, les 4, 7, 12,19,23 et 25 novembre, les 3,10,18 et 30 décembre, les 7 et 14 janvier 1949, les 9 et 18 février 1949, le 12 mars, le 4 avril et le 5 mai 1949.

Le 8ème BCM est engagé les 25 et 30 octobre, les 1er, 2,17 et 24 novembre, les 3 et 13 décembre 1948, les 14 et 30 janvier 1949, 11 et 18 février, 30 mars, 7 et 19 avril, 8 et 18 mai, 2 juin 1949.

Si les six BAF du Secteur Fortifié de Savoie sont assez fortement engagés, ceux du Dauphiné ne chôment pas vraiment jugez plutôt :

-Le 72ème BAF connait ainsi des engagements les 19 et 29 octobre, les 3, 12,21 et 30 novembre, les 1et et 11 décembre 1948, les 13 et 23 janvier 1949, les 9 et 19 février, les 1er, 11, 22 et 30 mars, les 12 avril et 1er mai.

-Le 82ème BAF est engagé contre les italiens les 13 et 24 octobre, les 9 et 12 novembre, les 3 et 23 décembre 1948, les 15 et 30 janvier 1949, les 12 et 25 février, les 11 et 15 mars 1949.

-Le 92ème BAF est engagé pour la première fois le 17 octobre 1948 quand une patrouille d’éclaireurs-skieurs échangent des coups de feu contre une patrouille italienne venue tâter le dispositif. Ce premier engagement est suivit par de nombreux autres le 30 octobre, les 7, 15 et 25 novembre, le 9 décembre, les 12 et 23 janvier 1949, les 4 et 14 février, les 7 et 17 mars, le 21 avril, les 5, 15 et 30 mai 1949.

-Le 73ème BAF connait son baptême du feu le 6 octobre 1948 avec là encore un affrontement entre patrouilles, affrontement qui entraine le déclenchement par le 154ème RAP d’un tir de barrage qui calme pour un temps les ardeurs italiennes puisque l’escarmouche suivante à lieu le 11 octobre.

Il connait ensuite l’odeur de la poudre et le stress des combats les 15, 21, 25 et 30 octobre 1948, le 4 novembre, le 21 décembre 1948, les 3, 12 et 30 janvier 1949, les 7, 17 et 27 février, les 9, 13 et 23 mars, les 4, 8,14 et 30 avril ainsi que le 9 mai 1949.

-Le 83ème BAF est engagé les 8, 10,21 et 30 octobre, les 4,14 et 30 novembre, le 12 décembre 1948, les 4 et 14 janvier 1949, le 22 février, les 3, 15 et 20 mars ainsi que le 8 avril.

-Le 102ème BAF est lui engagé les 21 et 27 octobre, les 8 et 24 novembre, les 1er et 11 décembre 1948, le 4 janvier 1949, le 14 février, le 13 mars, le 8 et le 29 avril 1949.

Les six BAF du Secteur Fortifié des Alpes-Maritimes (SFAM) sont également engagés dans ces séries d’escarmouches qui laissent morts et blessés de chaque côté et qui sont tout sauf des parties de plaisir.

C’est ainsi que le 74ème BAF est engagé le 14 et le 24 octobre, les 1er, 7 et 13 novembre, les 9 et 18 décembre 1948, le 23 janvier 1949, les 7, 19 et 28 février, les 17, 23 et 27 mars 1949.

Le 75ème BAF connait le combat pour la première fois le 19 octobre 1948. Il est à nouveau sur la brèche les 21 et 24 octobre, les 2, 8 et 19 novembre, le 7 décembre 1948, les 17 et 21 janvier 1949, le 12 février, le 9 mars, les 2 et 21 avril ainsi que le 5 mai 1949.

Le 84ème BAF est engagé les 9 et 27 octobre, les 4 et 11 novembre, le 2 décembre 1948, le 19 janvier 1949, les 7 et 11 février, les 3, 13 et 22 mars, les 9 et 15 avril ainsi que le 1er mai.

Le 76ème BAF est engagé les 7, 12, 24 et 30 octobre, 4 et 14 novembre, 2, 7,9 et 14 décembre 1948, les 7 et 27 janvier 1949, les 7, 9, 13 et 14 février, les 3, 12 et 30 mars,, les 4 et 19 avril, les 4, 14 et 22 mai 1949.

Le 86ème BAF connait son baptême du feu le 11 octobre. Il est engagé à nouveau les 19, 25 et 30 octobre, les 7 et 9 novembre, le 12 décembre 1948, les 5 et 15 janvier 1949, les 5,11,20 et 21 février, les 5 et 11 mars 1949, le 20 avril et le 3 mai 1949.

Le 96ème BAF est engagé les 11, 15 et 22 octobre, les 4 et 7 novembre, les 1er et 30 décembre 1948, le 4 janvier 1949, le 12 février, les 4, 15 et 25 mars ainsi que le 4 avril 1949.

Des duels d’artillerie lourde ont lieu, le Fort du Chaberton perdant deux tourelles de 149mm sous les coups de mortiers de 280mm Schneider du 172ème RALGP (le «cuirassé des nuages» continuera à tirer régulièrement jusqu’à sa neutralisation définitive lors de l’opération ARCOLE déclenchée le 15 août 1951, le fort restant un poste d’observation). D’autres positions sont neutralisées et côté français on signale quelques pertes mais dans l’ensemble la Ligne Maginot Alpine est pour ainsi dire intacte.

Dans le ciel les avions françaises et italiens vont s’affronter. Le GRAVIA-VA et les GAO de la 5ème Armée vont lancer des opérations de reconnaissance et quelques missions de bombardement pour perturber le renforcement du front italien. Cela va entrainer l’intervention de la chasse italienne et quelques combats perrmettant à certains pilotes de devenir des as.

Le Groupement d’Aviation de la 5ème Armée était le plus petit des GRAVIA en raison d’une menace jugée plus faible qu’ailleurs. Il comprend les éléments suivants :

-16ème Escadre de Chasse : trois groupes de chasse avec vingt-sept Arsenal VG-39 et neuf Bréguet Br700C2 chacun soit 108 chasseurs.

-33ème Escadre de Bombardement Léger : trois groupes de bombardement volant sur Douglas DB-7D soit 81 bombardiers légers

-Un Groupe de Reconnaissance, le GR I/39 volant sur trente-six Bloch MB-176.

A ces 225 appareils vont s’ajouter les appareils des trois GAO de la 5ème Armée en l’occurrence le GAO-513 (huit Bloch MB-175, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123), le GAO-529 (huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et le GAO-530 (huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) soit un total de 105 appareils.

En face la Regia Aeronautica aligne une division de chasse (la 2ème avec des Macchi C-205, Macchi C-202 et des Savoia-Marchetti SM-91), deux divisions de bombardement (4ème et 6ème avec des Fiat BR-20, des CANT Z-1017 et Z-1018, des CANSA FC-20) et un groupe indépendant de reconnaissance volant sur Savoia-Marchetti SM-89 Lupo II.

Les combats aériens n’ont rien à voir avec l’intensité de ceux au dessus de la Scandinavie, restant au niveau des escarmouches comme si les deux belligérants se testaient.

Les pertes sont d’ailleurs limitées, l’Italie admettant la perte d’une vingtaine d’appareils (essentiellement des chasseurs) alors que côté français on admet mezzo voce la perte de huit Arsenal VG-39, de quatre Bréguet Br700C2, de six Douglas DB-7D et de neuf Bloch MB-176, appareils vite remplacés par des appareils issus des stocks ce qui peut paraître curieux quand on sait que certaines unités du Nord-Est était en déficit.

Durant la Bataille de France, les Alpes restèrent relativement calmes même si les français restèrent attentifs, craignant que Rome ne profite de la situation pour s’emparer d’une partie du massif alpin ou pour suivre la propagande fasciste «récupérer le duché de Savoie et le Comté de Nice».

Même quand certaines unités vont être redéployées sur La Seine, les italiens n’en profitèrent pas soit parce qu’ils ne le voulaient pas ou parce que tout simplement ils ne pouvaient pas.

Et si l’Espagne s’en mêlait ?

A la fin de la guerre d’Espagne, le Maréchal Pétain avait été nommé ambassadeur de France auprès du nouveau gouvernement espagnol dirigé par le général Franco. Son objectif principal : éviter que l’Espagne ne s’allie avec l’Italie et l’Allemagne pour imposer à Paris une guerre sur trois fronts.

Très vite la France est rassurée. Franco qui connait l’état d’épuisement de son pays, qui est encore peu sur de son pouvoir (la preuve la répression extraordinairement féroce contre les anciens républicains) n’à aucunement l’intention de se lancer dans une nouvelle guerre.

La Guerre de Pologne s’interrompt très vite et ne dégénère pas en guerre mondiale. Tout est réglé ?

Pas vraiment car un autre facteur entre en jeu en l’occurence la volonté des républicains de reprendre le pouvoir à Madrid. La guerilla reprend à partir de mars 1944, des maquis communistes, socialistes et anarchistes multipliant attentats et assassinats.

Comme souvent dans cette situation ils frappent en Espagne avant de se replier en France où ils bénéficient du soutien plus ou moins volontaire de la diaspora espagnole présente dans le Sud-Ouest.

Excédé le Caudillo menace d’accorder à l’armée et à la Guardia Civil un droit de poursuite en clair ignorer la frontière franco-espagnole au risque d’entrainer un nouveau conflit majeur. La France qui n’à aucunement l’intention d’entrer en guerre contre l’Espagne décide de réagir.

Le dispositif militaire est renforcé avec la renaissance des unités de chasseurs pyrénéens qui faute de combat majeur dans leur région d’origine n’ont jamais acquis l’aura des chasseurs alpins. Par la suite une division tchécoslovaque et une division d’infanterie de montagne sont mises sur pied.

Parallèlement la gendarmerie multiplie les enquêtes en liaison avec la Surêté pour géner le soutien aux maquis espagnols menés par la diaspora espagnole. Rassuré, Franco par des canaux parallèles rassure Paris : il n’entrainera pas en guerre à condition que Paris mette le prix.

Alors pourquoi au moment de la mobilisation déployer autant de moyens militaires ? Probablement pour donner le change aux allemands et permettre à Franco de continuer à faire croire à Berlin qu’il pourrait entrer en guerre.

Ces moyens militaires sont regroupés au sein du Détachement d’Armées du Sud-Ouest (DASO) qui succède à l’ancien Détachement d’Armées des Pyrénées (DAP). Ce DASO comprend les moyens suivants :

-Etat-Major à Pau

-Secteur opérationnel de l’Adour

Ce SO doit devenir le 40ème Corps d’Armée (40ème CA) en cas de conflit avec l’Espagne. Avec un état-major installé à Bayonne, il comprend la 2ème Division d’Infanterie Tchécoslovaque (2ème DIT), la 1ère Demi-Brigade de Chasseurs Pyréenéens (1ère DBCPyr), le 7ème Régiment de Mitrailleurs, le 1er Groupe du 36ème Régiment d’Artillerie Légère et le 1er Bataillon du Génie de Montagne

-Secteur opérationnel de Geronne

Ce SO doit devenir le 41ème Corps d’Armée (41ème CA) en cas de conflit avec l’Espagne. Avec un état-major installé à Tarbes il comprend la 2ème Demi-Brigade de Chasseurs Pyrénéens (2ème DBCPyr), le 11ème Régiment de Mitrailleurs, le 2ème Bataillon du Génie de Montagne et le 2ème Groupe du 36ème Régiment d’Artillerie Légère.

-Secteur opérationnel du Roussillon

Ce SO doit devenir le 42ème Corps d’Armée (42ème CA) en cas de conflit avec l’Espagne. Avec un état-major à Perpignan, il comprend la 31ème Division d’Infanterie Alpine (31ème DIAlp), la 3ème Demi-Brigade de Chasseurs Pyrénéens (3ème DBCPyr), le 10ème Bataillon de Chasseurs Pyrénéens, le 14ème Régiment de Mitrailleurs, le 3ème Groupe du 36ème Régiment d’Artillerie légère et le 3ème Bataillon du Génie de Montagne.

Quand le second conflit mondial éclate, la France déploie donc des moyens important sur le massif pyrénéen. En face l’armée espagnole déploie des effectifs non négligeables sur la frontière pour à la fois donner le change aux allemands mais aussi parce que les guerillas anarchistes, communistes et socialistes étaient de plus en plus remuantes, probablement persuadées que ce conflit allait favoriser leur cause.

Quelques incidents de frontière sont à signaler mais il s’agissait plus d’erreurs d’orientation, d’incompréhensions, de quiproquos que d’une volonté de provoquer un incident qui aurait entrainé un conflit plus ou moins limité.

Très vite le DASO multiplie des opérations anti-guerilla contre les républicains espagnols. Elle empêche les mouvements de groupes armés et n’hésite pas à désarmer les guerilleros. On menace même certains de les renvoyer en Espagne !

Ces opérations rassurent les espagnols qui vont monayer tellement cher leur soutien à l’Allemagne que Berlin à très vite compris que cela ne servait à rien.

Le gouvernement républicain en exil installé au Mexique annonce officiellement la fin de la lutte armée en mai 1949. Si les socialistes acceptent, les communistes et les anarchistes vont continuer jusqu’au printemps 1952 quand les derniers maquis sont neutralisés dans le Val d’Aran.

Depuis longtemps le DASO à perdu de sa substance, certaines unités ayant rallié La Seine pour renforcer la défense de cette «barrière naturelle».

Néanmoins jusqu’à la fin du conflit la France va rester vigilante sur sa frontière méridionale même si avec le temps une certaine coopération va naitre entre Paris et Madrid pour éviter qu’un incident malheureux n’entraine un conflit.

23-Armée de terre Ligne Maginot (43)

Secteur Fortifié d’Altkirch

-171ème régiment d’infanterie de forteresse (171ème RIF)

-173ème régiment d’infanterie de forteresse (173ème RIF) créé à partir de la compagnie de gardiennage du 171ème RIF qui gardait le secteur délaissé par le 12ème RIF.

-3ème et 4ème groupe du 159ème régiment d’artillerie de position (159ème RAP) équipés de canons de 75mm et de 155mm plus un groupe antichar de 47mm

-205ème bataillon du génie de forteresse

Secteur Fortifié de Montbeliard

-12ème régiment d’infanterie de forteresse (12ème RIF)

-7ème groupe du 159ème régiment d’artillerie de position (159ème RAP) disposant de canons de 75mm et de 155mm

-différentes unités de soutien

Région Fortifié de Belfort

-371ème régiment d’infanterie

-5ème groupe du 159ème RAP équipés de canons de 75mm et de 155mm

108ème division d’infanterie de forteresse (ex-Secteur Fortifié du Jura)

-81ème bataillon alpin de forteresse

-91ème bataillon alpin de forteresse

-6ème groupe du 159ème régiment d’artillerie de position avec des canons de 75mm et de 155mm

Secteur Défensif du Rhône

-230ème demi-brigade alpine de forteresse (230ème DBAF) avec comme en 1939-40, les 179ème et 189ème BAF ainsi que le 199ème Bataillon de Chasseurs de Haute Montagne et la 2ème compagnie du 440ème régiment de pionniers pour des travaux de renforcement et d’entretien.

-1ère batterie du 164ème régiment d’artillerie de position avec six canons de 105mm et trois canons de 155mm

-Deux sections du génie

Secteur Fortifié de Savoie

-16ème demi-brigade alpine de forteresse (16ème DBAF) disposant de trois bataillons d’infanterie (101ème 111ème BAF 6ème BCM) créés à la mobilisation avec des éléments issus de la 30ème demi-brigade alpine de forteresse

-30ème demi-brigade alpine de forteresse (30ème DBAF disposant de trois bataillons d’infanterie
(70ème 71ème BAF et 8ème BCM)

-2ème et 3ème compagnie du 440ème régiment de pionniers

-Quatre groupes du 164ème RAP avec deux groupes de 75mm, un groupe de 155mm et un groupe antichar mixte (75 et 47mm).

-214ème bataillon de sapeurs mineurs

Secteur Fortifié du Dauphiné

-75ème demi-brigade alpine de forteresse avec les 72ème, 82ème et 92ème BAF

-157ème demi-brigade alpine de forteresse avec les 73ème, 83ème et 102ème BAF

-4ème et 5ème compagnies du 440ème régiment de pionniers

-154ème régiment d’artillerie de position (154ème RAP) avec deux groupes de 75mm, un groupe de 105mm et un groupe de 155mm

-162ème régiment d’artillerie de position (162ème RAP) disposant d’un groupe d’ouvrages et de deux groupes à trois batteries (une de 75mm, une de 105 et une de 155mm).

-216ème bataillon de génie de forteresse

Secteur Fortifié des Alpes Maritimes (SFAM)

-40ème demi-brigade alpine de forteresse (40ème DBAF) avec les 74ème, 75ème et 84ème BAF

-58ème demi-brigade alpine de forteresse (58ème DBAF) avec les 76ème, 86ème et 96ème BAF

-61ème demi-brigade alpine de forteresse (61ème DBAF) avec les 94ème, 95ème et 97ème BAF

-450ème régiment de pionniers

-157ème régiment d’artillerie de position (157ème RAP) avec un groupe équipé de canons de 105 et de 155mm, un groupe de 75mm, un groupe antichar équipé de canons de 47mm et deux groupes armant les forts

-158ème régiment d’artillerie de position (158ème RAP) réactivé à partir du précédent avec un groupe lourd (canons de 220mm), un groupe de 155mm, deux groupes de 75mm et un groupe antichar de 47mm

-Le 167ème régiment d’artillerie de position (167ème RAP) disposant d’un groupe de 155mm et deux groupes de 75mm

-251ème bataillon du génie de forteresse

Corse

Secteur Nord : 373ème régiment d’infanterie alpine avec trois compagnies + le 3ème régiment de mitrailleurs

Secteur Sud : 173ème régiment d’infanterie alpine («le régiment de Corse» avec trois compagnies

En cas de besoin, les 173ème et 373ème RIA pourraient devenir des demi-brigade nettement plus musclées

-30ème bataillon de chars de combat équipé de Renault R-40

-Groupement Motorisé de Corse (une unité type GRDI) équipé de Hotchkiss H-39

-92ème régiment d’artillerie de montagne avec deux groupes de 75mm (1er à Bastia et 2ème à Bonifaccio) et deux équipés de canons de 155C (3ème à Ajaccio et 4ème à Porto-Vecchio)

Tunisie

-5ème régiment de tirailleurs sénégalais à trois bataillons

-32ème régiment de tirailleurs tunisiens

-274ème régiment de travailleurs

-441ème régiment de pionniers

-380ème régiment d’artillerie d’Afrique avec deux groupes de 75mm et un groupe de 155C

 

23-Armée de terre Ligne Maginot (35)

Secteur Fortifié de Savoie

Avant-propos

Le SFS s’etend de la frontière suisse au col des Rochilles, englobant les trois vallées savoyardes du Beaufortin, de la Tarentaise et de la Maurienne.

La défense de la Tarentaise et du Beaufortin à pour but de couvrir les directions de Bourg-Saint-Maurice et d’Albertville au débouché du col du Petit-Saint Bernard encadré par les cols muletiers de la Seigne et du Mont.

Dans un premier temps, la CORF ne s’intéresse pas à cette position et jusqu’en 1930, sa défense repose sur de vieux ouvrages de la génération précédente. En 1937, un barrage rapide est établit à Versoyen et de deux petits ouvrrages à Chatelard et à Cave-à-canon.

La défense de la Maurienne à pour but de couvrir la ville de Modane devant laquelle à été établit la position de résistance, s’appuyant au massif de la Vanoise et laissant la haute vallée de la Maurienne au delà de la zone des avant-postes.

Jusqu’en 1930, la défense de la Maurienne repose sur un barrage échelonné en profondeur pour tenir compte des différentes voies de communication de l’époque.

L’essentiel de la défense se consacre autour de Modane avec un barrage de vallée en avant de la ville (ouvrages de Saint-Antoine et Saint-Gobain) et l’interdiction des cols du Sud (Vallée-Etroite, La Roue et Fréjus) débouchant vers la vallée par l’implantation de deux ouvrages d’artillerie et d’un ouvrage d’infanterie.

Au centre du dispositif et implanté sur le vieux fort du même nom, l’ouvrage du Sapey assure l’interdiction lointaine dans les deux directions. La position se termine aux Rochilles (un ouvrage d’infanterie) où elle se raccorde au Secteur fortifié du Dauphiné.

En 1930, l’armée des Alpes entreprend d’établir sur la frontière une série d’Avant-Postes (AP) qui couvrent notamment les espaces de la Maurienne délaissées par le CORF.

En 1939-40, la création d’un barrage fortifié sur la 2ème position est l’oeuvre originale du génie du Secteur Fortifié de Savoie, un barrage fortifié est établi dans toutes les vallées.

Au niveau organisationnel, le SFS est subdivisé en six sous-secteurs, le sous-secteur du Beaufortin , le sous-secteur de Tarentaise, le sous-secteur du Palet-Vannoise, le sous-secteur de la Haute Maurienne, le sous-secteur de Moyenne Maurienne et le sous-secteur de Basse Maurienne

Ce Secteur Fortifié dispose à la mobilisation de septembre 1939, deux demi-brigades alpines de forteresse, la 16ème DBAF qui dispose des 70 et 80ème BAF ainsi que du 6ème BCM alors que la 30ème DBAF aligne les 71ème 81 èmeet 91ème BAF. Ces unités se répartissent de la façon suivante :

-Sous-secteur du Beaufortin : 80ème BAF et troisième bataillon du 215ème RI

-Sous-secteur de Tarentaise : premier bataillon du 215ème RI, 6ème BCM et 3ème CEO du 70ème BAF

-Sous-secteur du Palet-Vannoise : 1ère et 2ème compagnie du 70ème BAF

-Sous-secteur de la Haute Maurienne : 1er bataillon du 281ème RI et un détachement fournit par le 71ème BAF

-Sous-secteur de Moyenne Maurienne : deuxième bataillon du 281ème RI, le 71ème et le 81ème BAF plus des éléments du 343ème RI.

-Sous-secteur de Basse Maurienne : 1er bataillon du 343ème RI et le 91ème BAF

Suite à la démobilisation, seule la 30ème DBAF est maintenue avec les 70 et 71ème BAF qui vont se repartir la garde des différents secteurs, les trois premiers pour le 70ème et les trois autres pour le 71ème.

Sous-secteur du Beaufortin

-L’ouvrage des Séloges est un avant-poste à sept blocs actifs et une entrée destinée à tenir les débouchés du col de la Seigne. Les blocs 1 et 2 sont des casemates pour un fusil-mitrailleur, le bloc 3 est un observatoire muni d’une cloche obs/AP, les bloc 4 et 6 sont des casemates pour une mitrailleuse, le bloc 5 est une issue de secours, le bloc 7 est une casemate pour deux fusils-mitrailleurs alors que le bloc 8 ne dispose que d’un fusil-mitrailleur. On trouve également des baraquements au lieu dit des Chapieux.

Sous-secteur de Tarentaise

A la différence du précédent, ce sous-secteur dispose d’installations fortifiées nettement plus nombreuses et nettement plus diversifiées. On trouve donc les constructions suivantes :

-Un abri d’avant poste et un barrage antichar de la côte 1909

-Le Fort de la Redoute-Ruinée construit entre 1891 et 1894 est renforcé en 1932 avec un abri de bombardement et un créneau au saillant ouest du fort disposant d’une mitrailleuse sous-casemate et de deux mortiers de 81mm à l’air libre. De petits abris FM sous roc sont égalemnt réalisés.

Cloche GFM en position

Cloche GFM en position

-Un avant-poste disposant d’une casemate de mitrailleuse (deux créneaux simples pour une mitrailleuse de 7.5mm) associé à une cloche GFM et un emplacement pour mortier de 60mm à l’air libre.

-Deux abris d’avant-poste

 Position de barrage de Bourg Saint Maurice

Cette position fortifiée dispose d’un barrage de route armé d’un créneau JM/AC 47 pour battre la vallée, un créneau FM/AC 25 (fusil mitrailleur et canon de 25mm) et deux FM défendant un fossé antichar qui est un fossé sec à profil trapézoïdal longé par un mur de 650m.

On trouve également deux ouvrages d’infanterie à un bloc actif qui est pour le premier est une casemate d’infanterie flanquant vers le sud alors que le second est une casemate d’infanterie flanquant vers le nord, les deux étant armés d’un créneau JM/AC 47, deux créneaux JM, une cloche GFM et un créneau projecteur.

Enfin on trouve un ouvrage d’action frontale à Villaroger armé d’un bloc FM et de deux casemates mitrailleuses frontales, un central téléphonique, des tourelles démontables en lisière de la forêt de Malgovert ainsi que la batterie du Leuchelet qui doit recevoir des mitrailleuses et des canons des troupes de campagne.

Organisation Seré de Rivières

Comme dans l’Est, la Tarentaise à été fortifié par Seré de Rivières et les forts construits avant le premier conflit sont intégrés au dispositif.

On trouve ainsi le fort de Vulmix/Vulmis construit de 1890 à 1891 avec 6 canons de 120mm, 2 canons de 95mm sous casemate, deux tourelles de mitrailleuses et un projecteur photo-électrique.

En 1940, le fort est armé par le 164ème RAP qui y déploie quatre canons de 75mm modèle 1897 et deux canons de 95mm modèle 1888 puis six canons de 75mm et deux de 155mm en remplacement des canons de 95mm.

Le fort Le Truc construit de 1891 à 1894 disposait en 1940 de quatre canons de 105L modèle 1913 remplacés ultérieurement par des canons de 155mm modèle 1917.

Le blockhaus de La Platte construit de 1892 à 1894 dispose de deux canons de 155mm Saint Chamond.

La batterie d’artillerie bétonnée du Courbaton dispose de deux canons de 75mm modèle 1897

21-Armée de terre (19)

Bataillons alpins de forteresse

Genèse des Alpins du béton

La couverture de la frontière Nord-Est avait suscité la création des Régiments d’Infanterie de Région Fortifiée devenus par la suite Régiments d’Infanterie de Forteresse ou R.I.F.

Le choix résolu d’étendre la Ligne Maginot à la frontière franco-italienne entraine la nécessite de troupes spécialement formées pour combattre depuis les ouvrages et dans un milieu nettement plus hostile que le Nord, la Lorraine, l’Alsace et le Jura.

La décision de créer des troupes de forteresse pour les Alpes est prise le 12 août 1933 par le ministre de la Guerre Edouard Daladier. Les premières études prévoient en temps de paix trois demi-brigades qui se transformeraient à la mobilisation en quatre régiments d’infanterie de forteresse soit les 30ème 157ème 58ème et 61ème RIF.

La 14ème région militaire (Lyon) proteste vigoureusement contre ce projet estimant qu’il briserait l’esprit de corps (argument moral) et démantélerait des bataillons capables de combattre en autonome (argument opérationnel). Elle demande donc le maintien en temps de guerre des demi-brigade et obtient gain de cause le 1er avril 1937.

Les troupes alpines de forteresse voient officiellement le jour en avril 1934. Leur création suit le même parcours que les R.I.F avec dans un premier temps cinq bataillons et quatre compagnies autonomes rattachées aux régiments d’infanterie alpine des 14ème et 15ème régions militaires à savoir le 99ème RIA (Lyon et Modane) et le 159ème RIA (Briançon) pour la première et aux 3ème (Hyères et Sospel) et 141ème RIA (Marseille et Nice) pour la seconde.

Le 1er juin 1935, on passe à six bataillons et deux compagnies autonomes :

-4ème bataillon du 99ème RIA et une 17ème compagnie rattachée à ce même régiment

-4ème et 5ème bataillon du 159ème RIA ainsi qu’une 18ème compagnie rattachée à ce même régiment

-4ème et 5ème bataillons du 3ème RIA

-4ème bataillon du 141ème RIA

Le 1er octobre 1935 (application de la loi du 29 juin et du décret du 24 juillet), ces unités sont transformés en sept Bataillons Alpins de Forteresse (B.A.F.) numérotés 70 à 76 selon le schéma suivant :

-Le 70ème BAF est formé à partir des 17 et 18ème compagnies du 99ème RIA qui formèrent un temps un 5ème bataillon

-Le 71ème BAF est formé à partir du 4ème bataillon du 99ème RIA

-Le 72ème BAF est formé à partir du 5ème bataillon du 159ème RIA ainsi que de la 18ème compagnie autonome rattachée à ce même régiment

-Le 73ème BAF est formé à partir du 4ème bataillon du 159ème RIA

-Le 74ème BAF est formé à partir du 4ème bataillon du 141ème RIA

-Le 75ème BAF est formé à partir du 4ème bataillon du 3ème RIA

-Le 76ème BAF est formé à partir du 5ème bataillon du 3ème RIA

Ces sept bataillons sont regroupés en trois demi-brigades, la 30ème DBAF (E.M à Modane) regroupant les 70ème et 71ème BAF étant affectée au Secteur Fortifié de Savoie, la 157ème DBAF (E.M à Jausiers) regroupant les 72ème et 73ème BAF étant affectée au Secteur Fortifié du Dauphiné alors que la 58ème DBAF (E.M à Nice) regroupant les 74ème, 75ème et 76ème BAF étant affectée au Secteur Fortifié des Alpes Maritimes.

Chaque bataillon alpin de forteresse (temps de paix) dispose d’un état-major, d’une section de commandement, d’une section hors-rang, d’une section d’éclaireurs skieurs, d’une compagnie d’engins d’accompagnement (CEA) transformée en 1938 en Compagnie d’Equipages d’ouvrage (CEO) et trois compagnies mixtes (fusiliers voltigeurs et mitrailleurs)

Chacune de ces compagnies mixtes dispose d’une section de commandement, de trois sections de fusiliers voltigeurs à trois groupes de combat disposant chacun de deux FM et d’une section de mitrailleuses à deux groupes de deux mitrailleuses et un groupe de combat réduit avec sept hommes et deux fusils-mitrailleurs.

A la mobilisation d’août 1939, cinq nouvelles demi-brigades voient le jour (16ème, 40ème 61ème, 75ème et 230ème DBAF) avec des BAF qui sont créés comme les RIF plus au nord, un BAF du temps de paix donnant naissance à des bataillons de guerre, le 72ème BAF de la 157ème DBAF donnant par exemple naissance à quatre bataillons les 72ème, 82ème, 92ème et 102ème BAF.

Les bataillons d’active

-Le 70ème BAF qui disposait à l’origine d’un état-major et d’une section de commandement de trois compagnies mixtes, d’une compagnie d’engins d’accompagnement, d’une compagnie hors rang et d’une section d’éclaireurs skieurs reçoit ensuite une compagnie d’équipage d’ouvrages et une 4ème compagnie mixte.

Le 70ème BAF mobilise deux bataillons, un 70ème BAF de guerre et le 80ème BAF, ces deux bataillons formant la 16ème Demi-Brigade Alpine de Forteresse (16ème DBAF) chargée de la défense du Secteur Fortifié de la Savoie.

-Le 71ème BAF dispose à sa création d’un état-major et d’une section de commandement de trois compagnies mixtes, d’une compagnie d’engins d’accompagnement, d’une compagnie hors rang et d’une section d’éclaireurs skieurs. Il reçoit par la suite deux compagnies d’équipage d’ouvrages ce qui donne un bataillon organisé en trois compagnies mixtes, deux CEO et une CHR.

A la mobilisation d’août 1939, le bataillon donne naissance à trois nouveaux bataillons, les 71ème, 81ème et 91ème qui forment la 30ème DBAF affectée elle aussi au Secteur Fortifié de Savoie.

-Le 72ème BAF est formé à l’origine par les 17ème et 18ème compagnies autonomes du 159ème RIA qui forme un cinquième bataillon à l’origine du 72ème bataillon alpin de forteresse officiellement créé le 16 octobre 1935.

Formant la 157ème DBAF avec le 73ème BAF, le 72ème dispose peu avant la mobilisation d’août 1939 d’un PC, d’une Compagnies Hors Rang, de quatre compagnies mixtes, d’une compagnie d’équipage d’ouvrages et d’une section d’éclaireurs skieurs.

A la mobilisation, le 72ème bataillon alpin de forteresse cesse d’exister dans son organisation du temps de paix pour crééer les quatre bataillons de la 75ème demi-brigade alpine de forteresse affecté au Secteur Fortifié du Dauphiné.

C’est ainsi que la 1ère compagnie donne naissance au 82ème BAF, la 2ème au 92ème BAF, la 3ème compagnie à un 72ème BAF de guerre et la quatrième compagnie à un 102ème BAF. La SES intègre le 92ème BAF, une nouvelle étant créée au sein du 72ème BAF, la CEO elle étant dissoute.

-Le 73ème BAF à pour origine le 4ème bataillon du 159ème RIA qui devient le 73ème bataillon alpin de forteresse le 16 octobre 1935. Il aligne deux compagnies d’intervalles, deux compagnies d’équipages d’ouvrage et une CHR auxquelles s’ajoute une SES.

A la mobilisation d’août 1939, le 73ème BAF du temps de paix se dédouble en deux nouveaux bataillons destinés à former la 157ème DBAF du temps de guerre, composée des 73ème et 83ème BAF, demi-brigade déployée au sein du Secteur Fortifié du Dauphiné.

-Le 74ème BAF est issu du 4ème bataillon du 141ème RIA créé lui le 10 avril 1934. Ce bataillon devient le 74ème BAF le 16 octobre 1935, bataillon composé de quatre compagnies mixtes, une compagnie d’engins d’accompagnement et une section hors rang qui devient compagnie en 1937.

A la mobilisation de septembre 1939, le 74ème BAF du temps de paix va donner naissance à trois nouveaux bataillons alpins de forteresse, les 74ème, 84ème et 94ème BAF qui vont former la 61ème DBAF affectée au Secteur Fortifié des Alpes Maritimes (SFAM).

-Le 75ème BAF est issu du 4ème bataillon du 3ème RIA créé le 10 avril 1934 et devenu le 75ème Bataillon Alpin de Forteresse (BAF) le 16 octobre 1935. Il comporte trois puis quatre compagnies mixtes, une CEA et une SHR avant de recevoir bientôt une SES.

A la mobilisation, ce bataillon forme trois nouveaux bataillons appelés à former la 40ème DBAF du SFAM. Ainsi la 1ère compagnie est à l’origine du 75ème BAF, la 2ème compagnie donne naissance au 85ème BAF et la 3ème compagnie au 95ème BAF.

-Le 76ème BAF est issu du 5ème bataillon du 3ème RIA créé le 10 avril 1934 et devenu bataillon alpin de forteresse le 16 octobre 1935 avec comme composition interne trois compagnies mixtes, une compagnie d’engins d’accompagnement et une section hors-rang. Ultérieurement, il reçoit une SES et la section hors-rang devient compagnie.

A la mobilisation d’août 1939, le 76ème bataillon alpin de forteresse met sur pied les trois bataillons de la nouvelle 58ème DBAF. La 1ère compagnie met sur pied un 76ème BAF de guerre, la 2ème compagnie le 86ème BAF et la 3ème compagnie le 96ème BAF

Quand éclate la guerre de Pologne, le nombre de demi-brigades alpines de forteresse est passé de trois à huit, chacune de ces demi-brigades alignant un état-major, une section de commandement, une section hors rang, une section d’éclaireurs motocyclistes, une compagnie d’engins équipés de neuf canons de 25mm et trois groupes de mortiers de 81mm) et deux, trois ou quatre bataillons alpins de forteresse.

Le dispositif opérationnel est le suivant :

-Dans le Secteur Défensif du Rhône, il n’existe pas en temps de paix d’unités d’active. La 230ème demi-brigade alpine de forteresse (230ème DBAF) qui regroupe les 179ème et 189ème BAF ainsi que le 199ème BCHM est ainsi formé par les réservistes de la 5ème demi-brigade de chasseurs alpins.

-La 16ème DBAF outre les 70ème et 80ème BAF reçoit le 6ème BCM (Bataillon de Chasseurs de Montagne)

-La 30ème DBAF dispose de trois bataillons alpins de forteresse, les 71ème, 81ème et 91ème BAF

Ces deux demi-brigades assurent la garde du Secteur fortifié de Savoie.

-La 75ème DBAF dispose de quatre bataillons alpins de forteresse, les 72ème, 82ème, 92ème et 102ème BAF

-La 157ème DBAF dispose de deux bataillons alpins de forteresse, les 73ème et 83ème BAF.

Ces deux demi-brigades assure la garde du Secteur Fortifié du Dauphiné.

-La 61ème DBAF dispose des 74ème, 84ème et 94ème BAF

-La 40ème DBAF dispose des 75ème, 85ème et 95ème BAF

-La 58ème DBAF dispose des 76ème, 86ème et 96ème BAF

Ces trois demi-brigades assure la garde du Secteur Fortifié des Alpes Maritimes.

Les bataillons alpins de mobilisation

230ème DBAF

Au milieu des années trente, le plan de mobilisation prévoit d’affecter à la défense du Secteur Défensif du Rhône la 80ème demi-brigade de chasseurs alpins (80ème DBCA). Cette demi-brigade doit disposer de trois bataillons de chasseurs alpins, les 112ème, 113ème et 114ème BCA.

Pour cela un bataillon de disponibles est constitué au sein de la 5ème DBCA à trois compagnies mixtes plus trois sections de disponibles du 99ème RIA, formant à la mobilisation trois bataillons, les 179ème et 189ème BAF ainsi que le 199ème BAF qui devient un BCHM ou Bataillon de Chasseurs de Haute Montagne.

Devenue la 230ème DBAF, l’hypothétique 80ème DBCA dispose d’un état-major, une compagnie de commandement, une compagnie d’engins (CRE) et trois bataillons :

-Le 179ème BAF (qui à l’origine aurait du être le 112ème BCA) dispose d’un PC, d’une compagnie hors rang et de trois compagnies mixtes.

-Le 189ème BAF ( qui à l’origine aurait du être le 114ème BCA) dispose d’un PC, d’une compagnie hors-rang, de quatre compagnies mixtes et deux sections d’éclaireurs skieurs.

-Le 199ème BAF puis BCHM (qui à l’origine aurait du être le 113ème BCA) dispose de trois compagnies mixtes et de quatre SES, cette appellation s’expliquant par la quasi-absence d’ouvrages fortifiés à défendre dans le secteur du Mont Blanc.

16ème DBAF

-Le 70ème BAF de guerre (16ème DBAF) mis sur pied par les 1ère et 3ème compagnies mixtes du 70ème BAF du temps de paix aligne un état-major, une compagnie hors rang, une compagnie hors rang, une compagnie d’équipages d’ouvrage et trois compagnies mixtes.

-Le 80ème BAF est mis sur pied à partir de la 2ème compagnie mixte du 70ème BAF du temps de paix et aligne pour cela un état-major, une compagnie hors-rang, deux compagnies mixtes et une section d’éclaireurs skieurs.

-6ème Bataillon de Mitrailleurs (6ème BM) dispose d’un état-major, d’une compagnie hors rang, de trois compagnies de mitrailleuses, d’une compagnie d’engins et de fusiliers voltigeurs ainsi que d’une SES.

30ème DBAF

-Le 71ème BAF du temps de guerre est formé à la mobilisation avec un noyau actif fourni par la 1ère compagnie du 71ème du temps de paix. Une fois les effectifs complétés, elle aligne un état-major, une compagnie hors rang, une compagnie d’équipage d’ouvrages, une section de mortiers et deux sections d’éclaireurs skieurs.

-Le 81ème BAF est formé à la mobilisation à partir d’un noyau actif fournit par la 2ème compagnie et la 2ème CEO du 71ème BAF. Il dispose au final d’un état-major, d’une compagnie hors-rang, de deux compagnies mixtes et d’une SES.

-Le 91ème BAF est formé à la mobilisation à partir d’un noyau actif fournit par la 3ème compagnie mixte du 71ème BAF. A effectifs complets, ce bataillon aligne un état-major, une compagnie hors-rang, une compagnie mixte, une compagnie d’ouvrage et une section d’éclaireurs skieurs.

75ème DBAF

-Le 72ème BAF de guerre est mis sur pied à la mobilisation à partir de la 3ème compagnie et d’éléments de la CHR qui forment un bataillon composé d’une CHR et de trois compagnies mixtes.

-Le 82ème BAF est mis sur pied à la mobilisation à partir de la 1ère compagnie du 72ème BAF du temps de paix avec deux compagnies mixtes, une compagnie hors rang et une section d’éclaireurs skieurs. Une troisième compagnie mixte sera formée par la suite.

A noter que fût un temps envisagé la formation d’une 52ème DBAF avec ces deux bataillons mais ce projet n’eut pas de suite et les bataillons ci-dessus sont restés sous le commandement de la 75ème demi-brigade alpine de forteresse.

-Le 92ème BAF est mis sur pied à la mobilisation avec un noyau actif fournit par la 2ème compagnie du 72ème BAF du temps de paix. Une fois à l’effectif complet, il comporte deux compagnies mixtes, une compagnie hors-rang et une section d’éclaireurs skieurs. Une 3ème compagnie est formée ultérieurement.

-Le 102ème BAF est mis sur pied à la mobilisation avec un noyau actif fournit par la 4ème compagnie du 72ème BAF du temps de paix, disposant de deux compagnies mixtes et d’une CHR. Une Section d’Éclaireurs Skieurs est également formée ultérieurement.

157ème DBAF

-Le 73ème BAF du temps de guerre est formé à partir d’éléments du 73ème BAF du temps de paix, comprenant un état-major et une section de commandement, une compagnie hors rang, deux compagnies mixtes et une compagnie d’équipages d’ouvrages. Deux SES sont créés ultérieurement.

-Le 83ème BAF est créé à partir des 1ère et 3ème compagnies du 73ème BAF, disposant à l’issue de la démobilisation d’un état-major, une compagnie hors rang, deux compagnies mixtes, deux compagnies d’équipages d’ouvrages et deux sections d’éclaireurs skieurs.

61ème DBAF

-Le 74ème BAF du temps de guerre est formé à la fin du mois d’août 1939 avec un noyau actif fourni par les 1ère et 4ème compagnies mixtes de la version temps de paix du même bataillon. Il compte au final un état-major, une compagnie hors rang, quatre compagnies mixtes et une section d’éclaireurs skieurs.

-Le 84ème BAF du temps de guerre est formé à la fin du mois d’août 1939 avec un noyau actif fournit par le 74ème BAF du temps de paix complété par des réservistes. A effectifs complets, il aligne un état-major, une compagnie hors rang et deux compagnies mixtes auxquelles s’ajoute ultérieurement une CEO et une SES.

-Le 94ème BAF est lui aussi formé à partir du 74ème BAF du temps de paix, disposant d’un état-major, d’une compagnie hors-rang, de deux compagnies mixtes et d’une section d’éclaireurs skieurs.

40ème DBAF

-Le 75ème BAF de guerre est créé à partir de la 1ère compagnie du 75ème BAF du temps de paix, comprennant au total trois compagnies mixtes et une compagnie hors rang. Une section d’éclaireurs skieurs s’ajoute ultérieurement.

-Le 85ème BAF est créé à partir d’un noyau actif fourni par la 2ème compagnie du 75ème BAF, disposant au final d’une compagnie hors rang, de deux compagnies mixtes et d’une section d’éclaireurs skieurs.

-Le 95ème BAF est créé à partir d’un noyau actif fournit par la 3ème compagnie et une partie de la CHR du 75ème BAF du temps de paix. Il aligne au final un état-major, une compagnie hors rang, deux compagnies mixtes et une section d’éclaireurs skieurs.

58ème DBAF

-Le 76ème BAF du temps de guerre est formé à partir de la 1ère compagnie du 76ème BAF du temps de paix. Une fois les réservistes et les frontaliers rappelés, le bataillon aligne un état-major, une compagnie hors-rang, deux compagnies mixtes et une section d’éclaireurs skieurs.

-Le 86ème BAF est formé à partir d’un noyau dur fournit par la 3ème compagnie du 76ème BAF du temps de paix. Une fois à effectifs pleins, il aligne un état-major, une compagnie hors rang, deux compagnies mixtes, trois compagnies d’équipage d’ouvrage et une SES.

-Le 96ème BAF est formé à partir de la 2ème compagnie du 76ème BAF du temps de paix, noyau complété par des réservistes et des frontaliers.

Une fois ses effectifs complétés, le 96ème bataillon alpin de forteresse dispose d’un état-major, d’une compagnie hors rang, de deux compagnies mixtes et d’une section d’éclaireurs skieurs.

Réduire la voilure

Suite à la mobilisation, les sept bataillons alpins de forteresse ont donc donné naissance à vingt bataillons alpins de forteresse. Cette situation ne peut évidement pas rester en état une fois la paix revenue en Europe. Comme dans le Nord-Est, le nombre de BAF va être sensiblement réduit.

Au sein du Secteur Défensif du Rhône, la 230ème DBAF est dissoute et l’unique 179ème BAF est maintenu dans ce secteur pour assurer une présence militaire minimale dans une région moins menacée par la Suisse que par une éventuelle percée allemande par la Confédération Helvétique.

Au sein du Secteur Fortifié de Savoie, seule la 30ème DBAF est maintenue avec les 70ème et 71ème BAF

Au sein du Secteur Fortifié du Dauphiné, seule la 157ème DBAF est maintenue avec les 72ème, 73ème et 83ème BAF, ce dernier bataillon composée à l’origine de réserviste étant pérénnisé pour renforcer le dispositif  opérationnel.

Au sein du Secteur Fortifié des Alpes Maritimes, de neuf, le nombre de BAF est réduit à cinq avec les 74ème, 75ème, 76ème, 84ème et 85ème bataillons alpins de forteresse, les demi-brigades étant dissoutes.

Le nombre de BAF passe donc à onze au lieu de sept avant septembre 1939 ce qui constitue un progrès conséquent. A noter que les 81ème et 91ème BAF dissous en septembre 1940 sont recréés en 1944 mais déployés dans le Jura au sein du SF qui devient à la mobilisation la 108ème Division d’Infanterie de Forteresse (108ème DIF).

Quand le second conflit mondial éclate en septembre 1948, les bataillons alpins de forteresse retrouvent peu ou prou le visage qui était le leur durant la guerre de Pologne :

Dans le Secteur Défensif du Rhône, la 230ème DBAF renait de ses cendres avec ses trois bataillons à savoir les 179ème et 189ème BAF ainsi que le 199ème Bataillon de Chasseurs de Haute Montagne

Dans le Secteur Fortifié de Savoie, on trouve à nouveau deux DBAF, la 16ème DBAF avec trois bataillons d’infanterie (101ème 111ème BAF 6ème BCM) et la 30ème DBAF avec elle aussi trois bataillons d’infanterie (70ème 71ème BAF et 8ème BCM), le 70ème BAF ayant donné naissance au 101ème, le 71ème BAF au 111ème BAF, les 6ème et les 8ème Bataillons de mitrailleurs ayant été créé ex-nihilo.

Dans le Secteur Fortifié du Dauphiné, on trouve à nouveau deux demi-brigade alpines de forteresse, la 75ème demi-brigade étant formé d’un bataillon d’active (ou du moins sa version de guerre), le 72ème BAF qui forme les 82ème et 92ème BAF, la 157ème DBAF étant alors formée d’un bataillon d’active (ou du moins sa version de guerre), le 73ème BAF avec deux bataillons de réserve, le 83ème et le 102ème BAF.

Dans le Secteur Fortifié des Alpes Maritimes (SFAM), on trouve à nouveau trois demi-brigades alpines de forteresse :

-40ème demi-brigade alpine de forteresse (40ème DBAF) avec les 74ème, 75ème et 84ème BAF

-58ème demi-brigade alpine de forteresse (58ème DBAF) avec les 76ème, 86ème et 96ème BAF

-61ème demi-brigade alpine de forteresse (61ème DBAF) avec les 94ème, 95ème et 97ème BAF