Le Conflit (82) Europe Occidentale (48)

Les Alpes s’embrasent ou presque

Si durant la Guerre de Pologne l’Italie est restée neutre, en revanche dès le début du second conflit mondial l’Italie doit s’engager en partie parce que la France et la Grande-Bretagne ont très vite mordu les mollets du Duce.

Es-ce à dire que les alliés voulaient à tout prix ouvrir un deuxième front ? Non probablement pas mais ils voulaient éviter de laisser les italiens en situation de confort.

Après avoir occupé la Sardaigne (octobre 1948-février 1949), les alliés vont se charger de neutraliser l’actuelle Libye à l’été 1949.

Entre-temps la situation sur les Alpes se tend. Durant la Campagne de France (1949), la 5ème Armée dite Armée des Alpes reçoit l’ordre de maintenir la pression sur le dispositif italien, les alliés craignant que comme du temps de la Triplice des divisions italiennes ne soient déployées sur le Rhin. On sait aujourd’hui que les allemands n’ont jamais eu l’intention de demander l’aide de leur «allié» italien mais bien entendu nous nous connaissons la fin de l’histoire.

Les consignes données à l’Armée des Alpes sont donc de maintenir la pression avec les unités d’artillerie lourde qui doivent si besoin est neutraliser leurs homologues italiennes, les Sections d’Eclaireurs Skieurs (SES) qui doivent mener des patrouilles offensives pour titiller les unités de la Guardia Alla Frontera (GAF) et les unités aériennes même si le théâtre d’opérations est contraignant pour les avions de l’époque.

Pourquoi cela n’à pas dégénéré ? Probablement parce que les italiens redoutent un bain de sang pour franchir la Ligne Maginot Alpine et les français parce qu’ils ne cherchent pas encore à envahir l’Italie, ayant déjà fort à faire avec les allemands.

Cela reste donc au niveau de la basse intensité avec des escarmouches, des duels d’artillerie lourde et quelques combats aériens. Dans l’ensemble les français prennent le dessus sans que l’on sache si les italiens y sont vraiment allés à fond.

Rappelons rapidement les unités de la Ligne Maginot Alpine (seules engagées, les unités de campagne restant l’arme au pied si l’on peut dire) :

-Secteur Fortifié de Savoie :

-16ème DBAF (16ème Demi-Brigade Alpine de Forteresse) avec les 10ème et 11ème Bataillons Alpins de Forteresse (10ème et 11ème BAF) et le 6ème Bataillon de Chasseurs de Montagne (6ème BCM)

-30ème DBAF : 70ème et 71ème BAF 8ème BCM

-les 2ème et 3ème Compagnies du 440ème Régiment de Pionniers (II/440ème RP et III/440ème RP)

-4 groupes du 164ème RAP (deux groupes de 75mm, un groupe de 155mm et un groupe antichar mixte disposant de canons antichars de 47 et de 75mm).

-214ème Bataillon du Génie de Forteresse (214ème BGF)

-Secteur Fortifié du Dauphiné :

-75ème DBAF : 72ème, 82ème et 92ème BAF

-157ème DBAF : 73ème, 83ème et 102ème BAF

-4ème et 5ème compagnies du 440ème RP

-154ème RAP (deux groupes de 75mm, un groupe de 105mm et un groupe de 155mm)

-162ème RAP (un groupe d’ouvrages, deux groupes à trois batteries _une batterie de 75mm, une batterie de 105mm et une batterie de 155mm)

-216ème Bataillon du Génie de Forteresse (216ème BGF)

-Secteur Fortifié des Alpes Maritimes (SFAM)

-40ème DBAF : 74ème, 75ème et 84ème BAF

-58ème DBAF : 76ème, 86ème et 96ème BAF

-61ème DBAF : 94ème, 95ème et 97ème BAF

-450ème Régiment de Pionniers (450ème RP)

-157ème RAP (un groupe mixte 105/155mm, un groupe de 75mm, un groupe antichar et deux groupes armant les forts)

-158ème RAP (un groupe lourd disposant de canons de 220mm modèle 1917, un groupe de 155mm, deux groupes de 75mm et un groupe antichar)

-167ème RAP (un groupe de 155mm et deux groupes de 75mm)

-251ème Bataillon du Génie de Forteresse (251ème BGF)

Durant l’automne 1948 français et italiens se regardent en chiens de faïence. La guerre à certes éclaté en Méditerranée, la Sardaigne est tombée aux mains de ces «diables de français» mais sur le massif alpin c’est plutôt la veillée d’armes.

Durant l’hiver 1948-49 c’est encore plus calme, la faute cette fois aux conditions météos. Si les SES multiplient les patrouilles pour garder le contrôle du terrain, les italiens eux brillent par leur absence, restant confinés dans leurs bunkers du Valle Alpino l’équivalent italien de la Ligne Maginot.

Avec l’opération MERKUR cela commence clairement à changer. En effet les conditions météos s’améliorent mais surtout les français craignent que les italiens n’attaquent également sur les Alpes soit pour fixer les unités du GA n°3 voir pour envahir le sud de la France en liaison avec une offensive allemande dans le nord-est. Certains jouent même à se faire peur en craignant également une offensive espagnole dans les Pyrenées !

En réalité les italiens n’ont jamais eu l’intention de se lancer dans une offensive générale dans le massif alpin. Tout juste des plans de prise de gage ont été étudiés mais jamais exécutés. Il faut rappeler que si des plans ont été dressés par la France ils n’ont jamais été exécutés sauf en guise de diversion pour une autre opération.

Au printemps 1949 (mars-mai 1949), les escarmouches vont se multiplier, les italiens voulant montrer aux chasseurs alpins qu’ils connaissaient aussi bien la guerre en montagne.

Ces incidents avaient des scenarii différents à chaque fois ou presque. Soit c’était les SES qui venaient provoquer les italiens engageant le combat jusqu’au pied des fortifications italiennes ou c’était les italiens qui venaient quasiment au contact des ouvrages de la Ligne Maginot avant d’être repoussés par les mitrailleuses et les canons des ouvrages voir en étant pourchassés par les SES.

De nombreux incidents ou combats limités ont lieu entre septembre 1948 et juin 1949. Tous les BAF sont concernés. En revanche les unités de campagne ne sont pas concernés directement, le haut-commandement de la 5ème Armée préférant garder ces unités pour repousser une offensive italienne ou attaquer et déboucher dans la plaine du Pô tel un Bonaparte du nouveau siècle.

En face les principaux engagés étaient ceux des GAF (Guardia Alla Frontera Gardes-Frontières) mais il y avait aussi les Alpini (notamment la 4ème Division Alpine «Cuneense») et des unités de ligne.

Comme le dira le lieutenant Roger Frison-Roche du 71ème BAF «En face il y avait du très bon, du médiocre et du très mauvais».

Parfois l’artillerie des différents RAP (Régiments d’Artillerie de Position) est engagée soit pour permettre à une SES de se dégager ou pour repousser une attaque italienne plus intense que les autres. A plusieurs reprises certaines attaques seront si intenses que le haut-commandement français pensera à une offensive italienne de grande ampleur. Ces alertes ne durent cependant pas.

Par exemple le 10ème BAF connait l’engagement les 14 et 24 octobre, le 8 novembre, le 12 décembre 1948, le 15 janvier 1949, les 2 et 18 février mais aussi le 4 mars 1949.

Le 11ème BAF connait davantage d’engagement puisque le JMO de l’unité relève des combats plus ou moins violents, plus ou moins longs les 13, 15 et 27 octobre 1948, les 5, 7,15,16, 21 et 27 novembre, les 5 et 10 décembre 1948, les 8 et 12 janvier 1949, les 2, 10, 17 et 21 février 1949.

Le 6ème BCM ne chôme pas non plus, ses SES et ses unités «régulières» étant engagées les 10,11,21, 24 et 30 octobre 1948, les 4,5,8,10,15 et 21 novembre 1948, les 2 et 10 décembre 1948, le 21 janvier 1949, les 8 et 12 février 1949, les 2 et 17 mars 1949, le 30 avril et le 5 mai 1949.

Le 70ème BAF est engagé les 7 et 12 octobre 1948, les 16 et 21 novembre, les 4,9,13, 21 et 23 décembre, les 4,9 et 16 janvier 1949, les 1,3,10,17 février et enfin le 1er mars 1949. Ensuite le secteur se calme.

Le 71ème BAF est engagé les 21,24 et 28 octobre, les 4, 7, 12,19,23 et 25 novembre, les 3,10,18 et 30 décembre, les 7 et 14 janvier 1949, les 9 et 18 février 1949, le 12 mars, le 4 avril et le 5 mai 1949.

Le 8ème BCM est engagé les 25 et 30 octobre, les 1er, 2,17 et 24 novembre, les 3 et 13 décembre 1948, les 14 et 30 janvier 1949, 11 et 18 février, 30 mars, 7 et 19 avril, 8 et 18 mai, 2 juin 1949.

Si les six BAF du Secteur Fortifié de Savoie sont assez fortement engagés, ceux du Dauphiné ne chôment pas vraiment jugez plutôt :

-Le 72ème BAF connait ainsi des engagements les 19 et 29 octobre, les 3, 12,21 et 30 novembre, les 1et et 11 décembre 1948, les 13 et 23 janvier 1949, les 9 et 19 février, les 1er, 11, 22 et 30 mars, les 12 avril et 1er mai.

-Le 82ème BAF est engagé contre les italiens les 13 et 24 octobre, les 9 et 12 novembre, les 3 et 23 décembre 1948, les 15 et 30 janvier 1949, les 12 et 25 février, les 11 et 15 mars 1949.

-Le 92ème BAF est engagé pour la première fois le 17 octobre 1948 quand une patrouille d’éclaireurs-skieurs échangent des coups de feu contre une patrouille italienne venue tâter le dispositif. Ce premier engagement est suivit par de nombreux autres le 30 octobre, les 7, 15 et 25 novembre, le 9 décembre, les 12 et 23 janvier 1949, les 4 et 14 février, les 7 et 17 mars, le 21 avril, les 5, 15 et 30 mai 1949.

-Le 73ème BAF connait son baptême du feu le 6 octobre 1948 avec là encore un affrontement entre patrouilles, affrontement qui entraine le déclenchement par le 154ème RAP d’un tir de barrage qui calme pour un temps les ardeurs italiennes puisque l’escarmouche suivante à lieu le 11 octobre.

Il connait ensuite l’odeur de la poudre et le stress des combats les 15, 21, 25 et 30 octobre 1948, le 4 novembre, le 21 décembre 1948, les 3, 12 et 30 janvier 1949, les 7, 17 et 27 février, les 9, 13 et 23 mars, les 4, 8,14 et 30 avril ainsi que le 9 mai 1949.

-Le 83ème BAF est engagé les 8, 10,21 et 30 octobre, les 4,14 et 30 novembre, le 12 décembre 1948, les 4 et 14 janvier 1949, le 22 février, les 3, 15 et 20 mars ainsi que le 8 avril.

-Le 102ème BAF est lui engagé les 21 et 27 octobre, les 8 et 24 novembre, les 1er et 11 décembre 1948, le 4 janvier 1949, le 14 février, le 13 mars, le 8 et le 29 avril 1949.

Les six BAF du Secteur Fortifié des Alpes-Maritimes (SFAM) sont également engagés dans ces séries d’escarmouches qui laissent morts et blessés de chaque côté et qui sont tout sauf des parties de plaisir.

C’est ainsi que le 74ème BAF est engagé le 14 et le 24 octobre, les 1er, 7 et 13 novembre, les 9 et 18 décembre 1948, le 23 janvier 1949, les 7, 19 et 28 février, les 17, 23 et 27 mars 1949.

Le 75ème BAF connait le combat pour la première fois le 19 octobre 1948. Il est à nouveau sur la brèche les 21 et 24 octobre, les 2, 8 et 19 novembre, le 7 décembre 1948, les 17 et 21 janvier 1949, le 12 février, le 9 mars, les 2 et 21 avril ainsi que le 5 mai 1949.

Le 84ème BAF est engagé les 9 et 27 octobre, les 4 et 11 novembre, le 2 décembre 1948, le 19 janvier 1949, les 7 et 11 février, les 3, 13 et 22 mars, les 9 et 15 avril ainsi que le 1er mai.

Le 76ème BAF est engagé les 7, 12, 24 et 30 octobre, 4 et 14 novembre, 2, 7,9 et 14 décembre 1948, les 7 et 27 janvier 1949, les 7, 9, 13 et 14 février, les 3, 12 et 30 mars,, les 4 et 19 avril, les 4, 14 et 22 mai 1949.

Le 86ème BAF connait son baptême du feu le 11 octobre. Il est engagé à nouveau les 19, 25 et 30 octobre, les 7 et 9 novembre, le 12 décembre 1948, les 5 et 15 janvier 1949, les 5,11,20 et 21 février, les 5 et 11 mars 1949, le 20 avril et le 3 mai 1949.

Le 96ème BAF est engagé les 11, 15 et 22 octobre, les 4 et 7 novembre, les 1er et 30 décembre 1948, le 4 janvier 1949, le 12 février, les 4, 15 et 25 mars ainsi que le 4 avril 1949.

Des duels d’artillerie lourde ont lieu, le Fort du Chaberton perdant deux tourelles de 149mm sous les coups de mortiers de 280mm Schneider du 172ème RALGP (le «cuirassé des nuages» continuera à tirer régulièrement jusqu’à sa neutralisation définitive lors de l’opération ARCOLE déclenchée le 15 août 1951, le fort restant un poste d’observation). D’autres positions sont neutralisées et côté français on signale quelques pertes mais dans l’ensemble la Ligne Maginot Alpine est pour ainsi dire intacte.

Dans le ciel les avions françaises et italiens vont s’affronter. Le GRAVIA-VA et les GAO de la 5ème Armée vont lancer des opérations de reconnaissance et quelques missions de bombardement pour perturber le renforcement du front italien. Cela va entrainer l’intervention de la chasse italienne et quelques combats perrmettant à certains pilotes de devenir des as.

Le Groupement d’Aviation de la 5ème Armée était le plus petit des GRAVIA en raison d’une menace jugée plus faible qu’ailleurs. Il comprend les éléments suivants :

-16ème Escadre de Chasse : trois groupes de chasse avec vingt-sept Arsenal VG-39 et neuf Bréguet Br700C2 chacun soit 108 chasseurs.

-33ème Escadre de Bombardement Léger : trois groupes de bombardement volant sur Douglas DB-7D soit 81 bombardiers légers

-Un Groupe de Reconnaissance, le GR I/39 volant sur trente-six Bloch MB-176.

A ces 225 appareils vont s’ajouter les appareils des trois GAO de la 5ème Armée en l’occurrence le GAO-513 (huit Bloch MB-175, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123), le GAO-529 (huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) et le GAO-530 (huit Bloch MB-176, douze Dewoitine D-720 et quinze ANF-Les Mureaux ANF-123) soit un total de 105 appareils.

En face la Regia Aeronautica aligne une division de chasse (la 2ème avec des Macchi C-205, Macchi C-202 et des Savoia-Marchetti SM-91), deux divisions de bombardement (4ème et 6ème avec des Fiat BR-20, des CANT Z-1017 et Z-1018, des CANSA FC-20) et un groupe indépendant de reconnaissance volant sur Savoia-Marchetti SM-89 Lupo II.

Les combats aériens n’ont rien à voir avec l’intensité de ceux au dessus de la Scandinavie, restant au niveau des escarmouches comme si les deux belligérants se testaient.

Les pertes sont d’ailleurs limitées, l’Italie admettant la perte d’une vingtaine d’appareils (essentiellement des chasseurs) alors que côté français on admet mezzo voce la perte de huit Arsenal VG-39, de quatre Bréguet Br700C2, de six Douglas DB-7D et de neuf Bloch MB-176, appareils vite remplacés par des appareils issus des stocks ce qui peut paraître curieux quand on sait que certaines unités du Nord-Est était en déficit.

Durant la Bataille de France, les Alpes restèrent relativement calmes même si les français restèrent attentifs, craignant que Rome ne profite de la situation pour s’emparer d’une partie du massif alpin ou pour suivre la propagande fasciste «récupérer le duché de Savoie et le Comté de Nice».

Même quand certaines unités vont être redéployées sur La Seine, les italiens n’en profitèrent pas soit parce qu’ils ne le voulaient pas ou parce que tout simplement ils ne pouvaient pas.

Et si l’Espagne s’en mêlait ?

A la fin de la guerre d’Espagne, le Maréchal Pétain avait été nommé ambassadeur de France auprès du nouveau gouvernement espagnol dirigé par le général Franco. Son objectif principal : éviter que l’Espagne ne s’allie avec l’Italie et l’Allemagne pour imposer à Paris une guerre sur trois fronts.

Très vite la France est rassurée. Franco qui connait l’état d’épuisement de son pays, qui est encore peu sur de son pouvoir (la preuve la répression extraordinairement féroce contre les anciens républicains) n’à aucunement l’intention de se lancer dans une nouvelle guerre.

La Guerre de Pologne s’interrompt très vite et ne dégénère pas en guerre mondiale. Tout est réglé ?

Pas vraiment car un autre facteur entre en jeu en l’occurence la volonté des républicains de reprendre le pouvoir à Madrid. La guerilla reprend à partir de mars 1944, des maquis communistes, socialistes et anarchistes multipliant attentats et assassinats.

Comme souvent dans cette situation ils frappent en Espagne avant de se replier en France où ils bénéficient du soutien plus ou moins volontaire de la diaspora espagnole présente dans le Sud-Ouest.

Excédé le Caudillo menace d’accorder à l’armée et à la Guardia Civil un droit de poursuite en clair ignorer la frontière franco-espagnole au risque d’entrainer un nouveau conflit majeur. La France qui n’à aucunement l’intention d’entrer en guerre contre l’Espagne décide de réagir.

Le dispositif militaire est renforcé avec la renaissance des unités de chasseurs pyrénéens qui faute de combat majeur dans leur région d’origine n’ont jamais acquis l’aura des chasseurs alpins. Par la suite une division tchécoslovaque et une division d’infanterie de montagne sont mises sur pied.

Parallèlement la gendarmerie multiplie les enquêtes en liaison avec la Surêté pour géner le soutien aux maquis espagnols menés par la diaspora espagnole. Rassuré, Franco par des canaux parallèles rassure Paris : il n’entrainera pas en guerre à condition que Paris mette le prix.

Alors pourquoi au moment de la mobilisation déployer autant de moyens militaires ? Probablement pour donner le change aux allemands et permettre à Franco de continuer à faire croire à Berlin qu’il pourrait entrer en guerre.

Ces moyens militaires sont regroupés au sein du Détachement d’Armées du Sud-Ouest (DASO) qui succède à l’ancien Détachement d’Armées des Pyrénées (DAP). Ce DASO comprend les moyens suivants :

-Etat-Major à Pau

-Secteur opérationnel de l’Adour

Ce SO doit devenir le 40ème Corps d’Armée (40ème CA) en cas de conflit avec l’Espagne. Avec un état-major installé à Bayonne, il comprend la 2ème Division d’Infanterie Tchécoslovaque (2ème DIT), la 1ère Demi-Brigade de Chasseurs Pyréenéens (1ère DBCPyr), le 7ème Régiment de Mitrailleurs, le 1er Groupe du 36ème Régiment d’Artillerie Légère et le 1er Bataillon du Génie de Montagne

-Secteur opérationnel de Geronne

Ce SO doit devenir le 41ème Corps d’Armée (41ème CA) en cas de conflit avec l’Espagne. Avec un état-major installé à Tarbes il comprend la 2ème Demi-Brigade de Chasseurs Pyrénéens (2ème DBCPyr), le 11ème Régiment de Mitrailleurs, le 2ème Bataillon du Génie de Montagne et le 2ème Groupe du 36ème Régiment d’Artillerie Légère.

-Secteur opérationnel du Roussillon

Ce SO doit devenir le 42ème Corps d’Armée (42ème CA) en cas de conflit avec l’Espagne. Avec un état-major à Perpignan, il comprend la 31ème Division d’Infanterie Alpine (31ème DIAlp), la 3ème Demi-Brigade de Chasseurs Pyrénéens (3ème DBCPyr), le 10ème Bataillon de Chasseurs Pyrénéens, le 14ème Régiment de Mitrailleurs, le 3ème Groupe du 36ème Régiment d’Artillerie légère et le 3ème Bataillon du Génie de Montagne.

Quand le second conflit mondial éclate, la France déploie donc des moyens important sur le massif pyrénéen. En face l’armée espagnole déploie des effectifs non négligeables sur la frontière pour à la fois donner le change aux allemands mais aussi parce que les guerillas anarchistes, communistes et socialistes étaient de plus en plus remuantes, probablement persuadées que ce conflit allait favoriser leur cause.

Quelques incidents de frontière sont à signaler mais il s’agissait plus d’erreurs d’orientation, d’incompréhensions, de quiproquos que d’une volonté de provoquer un incident qui aurait entrainé un conflit plus ou moins limité.

Très vite le DASO multiplie des opérations anti-guerilla contre les républicains espagnols. Elle empêche les mouvements de groupes armés et n’hésite pas à désarmer les guerilleros. On menace même certains de les renvoyer en Espagne !

Ces opérations rassurent les espagnols qui vont monayer tellement cher leur soutien à l’Allemagne que Berlin à très vite compris que cela ne servait à rien.

Le gouvernement républicain en exil installé au Mexique annonce officiellement la fin de la lutte armée en mai 1949. Si les socialistes acceptent, les communistes et les anarchistes vont continuer jusqu’au printemps 1952 quand les derniers maquis sont neutralisés dans le Val d’Aran.

Depuis longtemps le DASO à perdu de sa substance, certaines unités ayant rallié La Seine pour renforcer la défense de cette «barrière naturelle».

Néanmoins jusqu’à la fin du conflit la France va rester vigilante sur sa frontière méridionale même si avec le temps une certaine coopération va naitre entre Paris et Madrid pour éviter qu’un incident malheureux n’entraine un conflit.

23-Armée de terre ligne Maginot (2)

Les Alpes

Si la frontière nord-est est la plus sensible car directement menacée par l’Allemagne (dont on connait très rapidement les sentiments revanchards symbolisé par le Dolchloss _le coup de poignard dans le dos_), la frontière du sud-est face à l’Italie et la Suisse ne doit pas être négligée non seulement parce que les allemands pourraient choisir de passer par la Suisse plutôt que par la Belgique et que rapidement les relations franco-italiennes virent à l’aigre.

La faute à la frustration italienne qui n’à pas obtenu les terres irrédentes promises par le traité de Londres de 1915, une situation économique difficile et l’arrivée au pouvoir de Benito Mussolini qui ne tarda pas à réclamer le retour de la Savoie et de Nice à la «mère patrie italienne».

Des fortifications existent déjà en 1918, des fortifications héritées du passé qu’il s’agisse de l’oeuvre de Vauban ou de Serré de Rivière qui construisirent des ouvrages d’interdiction d’accès aux vallées, d’ouvrages haut-perchés pour pour protéger les ouvrages inférieurs et des ouvrages de surveillance.

En 1920, pour les deux pays, l’organisation de 1914 demeure la norme de leur système fortifié mais en 1930, cette norme aura radicalement changé tant du côté français que du côté italien.

En juin 1920, le ministre de la guerre André Lefèvre demande au Conseil Supérieur de la Guerre (CSG) une étude, un état des lieux sur les fortifications. Le général Nivelle est chargé des Alpes et de la Méditerranée. Son constat est alarmant : fortfications à l’abandon, garnisons désertées mais ce cri d’alarme tombe dans le vide, l’Italie n’est pas la menace principale pour la France.

Tout change avec donc l’arrivée au pouvoir de Mussolini qui comme tout dictateur joue sur la corde nationaliste pour asseoir son pouvoir. La potentialité d’un conflit franco-italien croit chaque jour et la question des fortifications alpines cesse d’être secondaire.

Si l’Italie seule serait bien incapable de mener un conflit contre la France, elle pourrait très bien renouer avec les manes de la Triplice de 1882 et se rapprocher de Berlin. La France fait alors un terrible cauchemar d’une attaque allemande sur la frontière du nord-est associée à une attaque italienne dans le Sud-Est, immobilisant des troupes qui auraient été utiles ailleurs.

Le 25 février 1925, le général Nollet, ministre de la Guerre du gouvernement Herriot demande au général Degoutte, commandant désigné de l’Armée des Alpes de «préciser le tracé d’une ligne de résistance de l’Armée des Alpes», événement qui peut être considéré comme le premier acte de la future «Ligne Maginot alpine».

La nature du milieu et le caractère secondaire de ce théâtre d’opérations dans la stratégie française impose des contraintes différentes par rapport à celle du TONE.

Avec des effectifs réduits, elle doit tenir le terrain. Point positif cependant, les ouvrages anciens encore loin d’être déclassés sont en bien meilleur état que les forts Serré de Rivière de l’Est victimes des bombardements du premier conflit mondial et de la nécessité de disposer d’artillerie lourde.

Le projet imaginé par le général Degoutte est composé essentiellement de petits ouvrages qui vont s’insérer dans le système existant. Plus encore que sur le front nord-est, il s’agit d’établir une véritable défense profondeur pour compenser ainsi l’infériorité numérique des troupes françaises face aux italiens qui pourraient aligner 340000 hommes.

Le programme global (ouvrages fortifiés, amélioration des infrastructures de transport) est estimé à 1.2 milliards (5 milliards pour le dispositif Nord-Est).

Des crédits sont débloqués dès 1927 notamment pour améliorer les défenses de Nice mais alors que le programme Degoutte n’à pas encore atteint sa vitesse de croisière, le CDF estime le 23 août 1927 que les ouvrages sont trop prêts de la frontière pour être efficaces.

Un programme réduit destiné à moderniser les défenses de Nice est cependant adopté, la défense de la métropole azuréenne étant jugée prioritaire face aux menaces italiennes, menaces verbales pour le moment.

Au cours de l’année 1927, on renonce à un front continu, le programme initial qui prévoyait 440km à fortifier est réduit à 155km ce qui nécessite tout de même la construction de 400 ouvrages pour un budget global de 400 à 500 millions plus 150 millions pour les routes et téléphériques. Au niveau des troupes, cela nécessite dix-huit bataillons d’infanterie dont douze de chasseurs alpins.

Le «programme Degoutte» est mis en pièces par le CDF le 11 janvier 1928 et il est décidé de tout reprendre à zéro pour uniformiser la situation de la frontière alpine par rapport à la frontière du nord-est. C’est à partir de cette date que l’on peut véritablement parler de «Ligne Maginot alpine», l’étude concernant la défense du Sud-Est étant publié par le CDF le 12 février 1929.

Le 28 mars 1928, en effet, le CORF avait vu son autorité étendue à toutes les frontières de la France, les Alpes vont être l’objet de soins attentifs du Comité d’Organisation des Régions Fortifiées.

Dès le 12 novembre 1928, le comité rend ses conclusions. On renonce à une protection continue au profit de la protection des points vitaux : Nice et les grandes vallées de pénétration, protection s’appuyant sur les reliefs et plus encore que dans le Nord-Est sur les fortifications existantes ce qui génère de substansielles économies.

Concrètement le CDF propose un programme estimé à 700 millions de francs (dont 328 pour la construction et 105 pour l’armement et les munitions), comprennant 103 ouvrages (75 ouvrages à construire, 28 existants à améliorer) représentant 298 organes de feux. Un programme restreint de 205 millions est lancé immédiatement.

Alors que la conception des ouvrages commence en tirant partie du terrain et des conditions météos plus difficiles que dans le Nord-Est, le calendrier est affiné suite à l’approbation du ministre Painlevé.

Dans un premier temps, un programme restreint de 208 millions destiné à parer au plus pressé à savoir le barrage des grands axes, ce programme restreint englobant le programme réduit de la défense de Nice.

Dans un second temps, les travaux complémentaires qui doivent s’achever en six ans (1935-40), ce programme de deuxième urgence allait comme en Alsace-Lorraine être relégué aux oubliettes. La réalisation est confiée au CORF à l’aide de trois délégations à Grenoble, Briançon et Nice qui vont dessiner respectivement les ouvrages des secteurs de Savoie, de Durance et des Alpes-Maritimes.

Ce premier projet est remis en cause par le général Belhague le 31 mars 1930 qui dénonce des insuffisances de ce projet restreint, des insuffisances notamment budgétaires, le projet estimé à 208 millions étant maintenant estimé à 366 millions (+80%).

Le général Degoutte réapparaît alors et propose à nouveau son projet de petits ouvrages plus économiques alors que l’heure est aux économies mais à nouveau, il n’à pas gain de cause, le choix de son projet ayant pour conséquence de provoquer un retard d’un an au minimum.

Néanmoins, le projet Degoutte de petits ouvrages renaît sous la forme des ouvrages d’avant-postes (AP) qui seront construits par la Main d’Oeuvre Militaire (MOM).

Après d’ultimes discussions, le projet est approuvé, un projet de 362 millions qui à la fin de décembre 1930 atteint sa phase de croisière, le projet étant approuvé par le général Weygand le 26 janvier 1931.

Pour résumé cette genèse douloureuse, la ligne maginot alpine présente le même visage que sa consœur alsaco-lorraine, une ligne fortifiée à base d’ouvrages puissants à base d’artillerie avec le renfort d’ouvrages légers dans les intervalles et dans les avant-postes.

Gros ouvrage de Rimplac, Secteur Fortifié des Alpes Maritimes

Gros ouvrage de Rimplac, Secteur Fortifié des Alpes Maritimes

Devant les menaces italiennes, les travaux vont commencer en même temps qu’au Nord-Est à savoir en septembre 1928 avec  l’ouvrage de Rimplas dans les Alpes Maritimes à 80km de Nice.

Pour le reste de la Ligne Maginot Alpine, le gros des travaux commence au printemps 1931 au plus tard à l’été pour les ouvrages en altitude. Outre le gros oeuvre, on commence également le tracé des routes d’accès aux ouvrages. Ce n’est cependant que le 15 décembre 1931 que les derniers marchés sont passés avec des entreprises locales.

Les travaux sont menés à une allure soutenue mais le climat lié à l’altitude réduit pour nombre d’ouvrages la période de travail effective à trois ou quatre mois. Début 1931, six ouvrages de Savoie sont commencés, six en Haute Durance et dix dans les Alpes Maritimes. Dès l’automne 1931 certains ouvrages méridionaux (où le climat permet de travailler toute l’année) peuvent être considérés comme achevés à défaut d’être pleinement opérationnels.

Comme dans le Nord-Est, on assiste à des dépassements de budget, 110 millions de francs dès la fin 1932 ce qui nécessite pour rester dans les clous des ajournements acceptés par le ministre le 28 janvier 1933 mais cela n’économisant que 17 millions, d’autres ajournements ont lieu au printemps 1933.

Comme de nouveaux ajournements seraient préjudiciables à la solidité des positions, on se résout à demander une rallonge au contribuable. C’est chose faite le 6 juillet 1934 quand le Parlement autorise une nouvelle rallonge de 800 millions, nouvelle et dernière rallonge pour régulariser les dépassements des crédits au Nord-Est et dans les Alpes.
En 1935, Paris et Rome se rapprochent et on s’interroge sur l’opportunité de poursuivre la construction des ouvrages défendant les Alpes contre une possible agression italienne. Cette embellie sera cependant de courte durée. En octobre, l’Italie envahit l’Ethiopie, menace l’Angleterre d’une guerre et le 1er novembre 1936 se rapproche définitivement de l’Allemagne, abandonnant sa menace d’intervention en cas d’Anschluss.

La France doit donc se résigner à reprendre les travaux défensifs. La CORF et ses délégations locales ayant été dissoutes depuis le 1er janvier 1936 par le ministre Fabry, la direction des travaux est décentralisée. Celle de l’organisation défensive du Sud-Est est confiée au général Mittelhauser qui en cas de guerre doit prendre la tête de l’armée des Alpes.

Pour le général Mittelhauser, la priorité c’est de terminer l’oeuvre engagée par la CORF et ensuite simplement de remédier aux lacunes constatées. Les travaux sont loins d’être achevés quand éclate le conflit resté dans l’histoire sous le nom de guerre de Pologne et même quand ce conflit se termine, il reste beaucoup de travail et le programme d’avenir décidé par Mittelhauser et approuvé par son successeur le général Besson est loin d’être achevé, fusionnant dans la pratique avec le CEZF.

Le programme CEZF va lui aussi avoir un impact sur le front alpin, des ouvrages de campagne musclés ou des gros ouvrages simplifiés c’est selon vont être construits, amélioration sensiblement la défense de certains secteurs notamment les plus négligés comme le SD-Rhône.

La Corse

Quand il arrive au pouvoir en 1922, Mussolini va jouer sur la corde nationaliste, profitant de la frustration d’une Italie qui s’estime volée dans ses revendications territoriales. Aux traditionnelles régions irrédentes de Dalmatie, de l’Istrie et du Tyrol, le dictateur italien ajoute d’autres terres ayant autrefois appartenu à l’Italie : le duché de Savoie, le comté de Nice et la Corse.

L’Ile de Beauté n’étant situé qu’à 12km de la Sardaigne, celle-ci clairement menacée par les armées italiennes. Aussi dès 1926, le général Debeney s’inquiète des fortifications protégeant la Corse et s’en ouvre au chef d’état-major de la marine, le vice-amiral Salaun.

Le constat fait par ce dernier n’est guère rassurant. Si Ajaccio bénéficie d’une défense de côte assez solide, ce n’est pas le cas de Bastia et de la région Bonifaccio-Porto-Vecchio. Un débarquement amphibie italien n’aurait aucun mal à investir le sud de l’île en profitant également de la médiocrité des infrastructures routières et ferroviaires de l’île.

Cette préoccupation est également partagée par les parlementaires à partir de mars 1927 quand le sénateur Tissier de la commission de la Marine au Sénat attire l’attention de ses collègues. Les premiers projets ébauchés prévoit un renforcement des défenses des approches de Bonifaccio et d’Ajaccio et néglige la défense de Bastia.

Contrairement aux défenses du Nord Est ou aux défenses alpines, les premiers travaux sont menés au coup par coup avec par exemple la construction d’une batterie de 4 canons de 138mm à Boca di Valle qui est achevée en 1930. un projet nettement plus ambitieux avec deux tourelles de 340mm et quelques batteries annexes est repoussée à plus tard en raison de son coût démesuré (200 millions).

Cependant les défenses réalisées au coup par coup jusqu’au début des années trente sont très vulnérables à une attaque par l’arrière au cas ou l’ennemi débarquerait dans les baies situées à l’est et à l’ouest de Bonifaccio. C’est là que la CORF va intervenir pour parer à cette menace.

Le 13 avril 1928, le ministre de la guerre demande au général Fournier, commandant supérieur de la défense de la Corse de lui proposer un programme de défense de l’île. Son projet très complet (défenses des côtes, infrastructures de transport, terrains d’aviation) pour un coût global de 6 milliards de francs.

On ne lui accorde que 42 millions et pas un centime dans la loi-programme du 14 janvier 1930 alors qu’un exercice combiné armée-marine exécuté en mars 1929 avait montré la position stratégique de Bonifaccio et la nécessité de protéger l’arrière.

En octobre 1930, le général Fournier revient à la charge en proposant pour dix millions, la constructions de 25 petits blocs de campagne pour défendre les plages du sud de l’île et barrer les routes menant à Bonifaccio.

Ce projet reçoit un accueil favorable du parlement qui estime néanmoins nécessaire de consulter la CORF. Après une reconnaissance sur le terrain réalisé en février 1931, un rapport est publié en avril 1931.

Le 25 juin 1931, ce rapport est examiné par le sénateur Charles Dumont _rapporteur général du budget au Sénat_, le général Gamelin et l’amiral Levavasseur _inspecteur général des forces maritimes du Midi_. Le projet est approuvé par le ministre de la Marine le 7 juillet et par le ministre de la Guerre le 14 août 1931.

Parallèlement le 15 juin 1931, le projet 344/F du colonel André qui reprend en partie le plan du général Fournier, détaille le programme qui bénéficie d’un budget de 25 millions pour construire des routes, développer un réseau de transmission et construire de petits casemates destinés à protéger les approches terrestres de Bonifacio.

En octobre 1933, les travaux sont désormais évalués à 27 millions (casemates, routes et rocades, nouvelle caserne de Bonifacio) auxquels il convient d’ajouter un montant de deux millions pour l’armement et les munitions.

La réalisation effective commence en 1932, les derniers travaux sont approuvés par le ministre le 1er octobre. L’ensemble réalisé par la CORF représente trois casemates d’artillerie et douze casemates d’infanterie auxquelles s’ajoutent cinq abris réalisés par la Main d’Oeuvre Miliaire.

Les travaux réalisés au début des années trente sont complétés en 1939/40 au cours de la guerre de Pologne et immédiatement après celle-ci par des travaux complémentaires, complétant les défenses de Bonifacio et améliorant nettement celles des approches de Bastia.

Comme ailleurs le CEZF va réaliser des travaux en Corse notamment dans la région de Porto Vecchio et de Solenzara où une importante base aérienne est construite avec comme but évident d’attaquer l’Italie et de rendre invivable la mer Tyrrhénienne ce qui devrait considérablement gêner la marine italienne qui dispose là de deux bases importantes : La Spezia près de Gênes et Gaète près de Naples.