17-Aviation Navale (44)

SNCAO CAO-600

Le SNCAO CAO-600, les "yeux" des porte-avions et parfois leurs griffes

Le SNCAO CAO-600, les « yeux » des porte-avions et parfois leurs griffes

L’Aviation navale française peut s’enorgueillir d’avoir été la première à utiliser des bimoteurs à bord des porte-avions.
Une première expérimentation avait eu lieu courant 1936 sur le Béarn avec le Potez 56E qui avait montré qu’un bimoteur pouvait apponter et décoller d’un porte-avions.

Quand est décidée la construction des porte-avions Joffre et Painlevé est lancé le programme A47 pour un appareil de surveillance, de bombardement et de torpillage.

Deux bimoteurs répondent à ce programme : le SNCAO CAO-600 et le Dewoitine D-750. C’est le premier nommé qui est sélectionné et commandé à 40 appareils répartis entre les appareils en ligne (18), les appareils en réserve (18) et les appareils utilisés pour des tests techniques et tactiques (4 plus les deux prototypes).

-L’Escadrille 12R à une ascendance particulièrement complexe puisqu’elle est issue de l’escadrille AB-2 du Béarn avec pour équipement dix plans Levasseur PL.101, sa base terrestre étant Lanvéoc-Poulmic prêt de Brest.

A l’origine, elle devait recevoir des bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-401 mais le débarquement de la flottille du Béarn entraine sa transformation en unité mixte opérationnelle/instruction.

Elle conserve ses vieux Levasseur pour d’éventuelles missions de guerre  et va recevoir des CAO-600 pour assurer la formation pratique des pilotes et des observateurs destinés notamment au groupe aérien du Joffre.
Le 15 septembre 1940, elle intègre la 3ème flottille d’aviation navale (3ème FAN) avant d’être rebaptisé 5B. En décembre 1941, il ne reste plus que sept Levasseur PL.101 mais on compte six CAO-600.

Les derniers PL.101 sont interdits de vol en mars 1942 à une époque où l’escadrille est entièrement transformée sur CAO-600 soit neufs appareils. Elle est alors rebaptisée 12R et intègre la 6ème flottille d’aviation (6ème FAN), ralliant sa nouvelle base de Hyères-Le Palyvestre.

Cette unité est chargée d’une mission d’éclairage au profit du porte-avions et des forces navales avec secondairement des missions de torpillage et d’attaque. Secondairement, on verra certains CAO-600 expérimenter le commandement de la chasse voir même la chasse lourde.

Du 2 septembre au 12 décembre 1946, le Joffre est immobilisé pour un petit carénage et l’escadrille 12R troque ses huit CAO-600 (trois appareils perdus et remplacés, un appareil perdu mais non remplacé) par neuf CAO-610 qui sont tous en service en septembre 1948.

-L’Escadrille 15R est officiellement mise sur pied le 1er juin 1943 sur la base aéronavale de Lanvéoc-Poulmic en même temps que la 7ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions Painlevé.

Comme la 12R, l’escadrille 15R est équipée de neuf CAO-600 de reconnaissance, d’éclairage, de torpillage voir de bombardement. Secondairement, ces appareils pouvaient mener des missions de commandement de chasse voir de chasse lourde.

Au cours du transit Atlantique lors de la traversée de longue durée du Painlevé (15-20 juillet 1944), un CAO-600 en exercice de torpillage est victime d’une panne de moteur. S’écrasant en mer, il ne laisse aucune chance à son équipage.

Du 22 juillet 1946 au 14 mars 1947, le porte-avions Painlevé subit son premier grand carénage ce qui permet à l’escadrille 15R de remplacer ses neuf CAO-600 (cinq appareils du lot d’origine et quatre appareils de remplacement ) par neuf CAO-610.

Après un exercice du 1er au 5 septembre 1948, l’escadrille 15R se prépare aussitôt à participer à des opérations de guerre en mer du Nord à bord du Painlevé en compagnie notamment des cuirassés Lorraine et Normandie.

Au 5 septembre 1948, la flotte de CAO-600 est de 23 appareils, stockés en région parisienne pour compenser la saturation de la BAN d’Orly. L’état technique de cette flotte est cependant incertain et il n’est pas impossible que certains appareils soient inaptes au combat.

Caractéristiques Techniques du SNCAO CAO-600

Type : bimoteur triplace embarqué d’observation, de bombardement et de torpillage

Poids : à vide : nc pleine charge 4660kg

Dimensions : Envergure 16.50m Longueur 12.40m Hauteur : 4.50m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnôme & Rhône 14M-3 de 670ch chacun actionnant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 380 km/h autonomie 1200km
Armement : une mitrailleuse Darne de 7.5mm dans le nez, une mitrailleuse Darne de 7.5mm en poste arrière supérieur et une mitrailleuse Darne de 7.5mm en poste arrière inférieure télécommandée par le pilote. Une torpille de 400mm ou 700kg de charge militaire.

Equipage : un pilote, un observateur et un mitrailleur en poste arrière

SNCAO CAO-610

Comme je l’ai fait remarqué à plusieurs reprises, nous sommes à une période où l’aviation évolue très vite. Il faut comme aux échecs jouer avec deux ou trois coups d’avance, prévoir le successeur d’un avion dès sa mise au point.

C’est le cas pour le CAO-600. Ce dernier donne toute satisfaction même si l’absence de catapulte sur les porte-avions Joffre et Painlevé impose certaines restrictions opérationnelles.

Le Commandant Teste devant être équipé de catapultes, les ingénieurs du bureau d’étude de la Société Nationale des Constructions Aéronautiques de l’Ouest peuvent voir plus gros même si cette prise de poids et de centimètres est limitée puisque le nouvel appareil doit opérer aussi sur les deux porte-avions susnommés.

Le projet CAO-610 est lancé officiellement au printemps 1944. Il s’agit d’améliorer la vitesse de l’appareil et son armement défensif. On anticipe déjà sur l’embarquement d’un radar ou plutôt un détecteur électromagnétique en dotant l’avion de deux nez interchangeables : un vitré et un plein.

Le premier prototype effectue son premier le 17 septembre 1944 mais des problèmes de moteurs l’oblige à interrompre ce premier vol pour des modifications validées par un nouveau «premier vol» le 30 septembre 1944. Le deuxième prototype modifié lui aussi effectue son premier vol le 18 novembre 1944.

La marine séduite commande en septembre 1945, 60 appareils répartis à parts égales entre les unités de première ligne et la réserve. Les appareils sont livrés entre décembre 1945 et septembre 1946 pour équiper deux nouvelles unités et rééquiper deux autres escadrilles.

-L’Escadrille 12R qui utilisait des CAO-600 est transformée sur CAO-610 à l’automne 1946, profitant du petit carénage du porte-avions Joffre à Toulon. Elle reçoit neuf appareils qui sont tous en service en septembre 1948.

-L’Escadrille 15R qui utilisait elle aussi des CAO-600 reçoit ses CAO-610 au moment où le Painlevé subit son premier grand carénage (22 juillet 1946 au 14 mars 1947) et comme la 12R, reçoit neuf appareils qui sont tous en service en septembre 1948.

-L’Escadrille 16R est activée le 13 octobre 1946 à Cherbourg-Querqueville en même temps que les autres unités de la 10ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions lourd Commandant Teste.

Équipée de six CAO-610 tout comme sa consœur de la 18R, cette unité est chargée de missions de reconnaissance, d’éclairage, de torpillage voir de bombardement. Secondairement, ces appareils pouvaient mener des missions de commandement de chasse voir de chasse lourde. Cette escadrille rallie ensuite Arzew, sa base terrestre quand le porte-avions est à quai.

-L’Escadrille 18R est activée le 13 octobre 1946 à Cherbourg-Querqueville en même temps que les autres unités de la 10ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions lourd Commandant Teste.

Équipée de six CAO-610 tout comme sa consœur de la 16R, cette unité est chargée de missions de reconnaissance, d’éclairage, de torpillage voir de bombardement. Secondairement, ces appareils pouvaient mener des missions de commandement de chasse voir de chasse lourde. Cette escadrille rallie ensuite Arzew, sa base terrestre quand le porte-avions est à quai.

Caractéristiques Techniques du SNCAO CAO-610

Type : bimoteur triplace embarqué d’observation, de bombardement et de torpillage

Poids : à vide : 4000kg pleine charge 4900kg

Dimensions : Envergure 17.30m Longueur 13.20m Hauteur : 4.50m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnôme & Rhône 14M-7 de 900ch chacun actionnant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 400 km/h autonomie 1450km

Armement : quatre mitrailleuses Darne de 7.5mm dans un nez plein avec 2800 cartouches, une mitrailleuse Darne de 7.5mm en poste arrière supérieur et une mitrailleuse de 7.5mm Darne automatique en poste arrière inférieure, les deux alimentées à 500 cartouches. Une torpille de 400mm ou 800kg de charge militaire.

Equipage : un pilote, un observateur et un mitrailleur en poste arrière

17-Aviation navale (43)

C-Avions d’observation et de surveillance

Levasseur PL.10

Levasseur PL.10 en vol

Levasseur PL.10 en vol

Le PL.10  est un biplan triplace de reconnaissance et de bombardement, construit en bois et en métal avec un fuselage marin. Les 30 exemplaires  construits sont mis en œuvre à bord du Béarn par l’escadrille de reconnaissance de 1930 à 1933.

En septembre 1939, le Levasseur PL.10 équipe des unités de mobilisation, faute d’appareils disponibles. Il équipe deux escadrilles de mobilisation, les escadrilles 2S3 et 2S4.

-L’Escadrille 2S3 est créée à Lanvéoc-Poulmic le 1er septembre 1939 avec quatre PL.10 et six PL.14. Cette unité est mise en sommeil à la fin janvier 1940 faute d’appareils modernes disponibles.

-L’Escadrille 2S4 créée à Lanvéoc-Poulmic le 1er septembre 1939 avec des hydravions puis des avions au mois d’octobre avec quatre PL.10 et neuf PL.101 qui sont utilisés jusqu’à la dissolution de l’unité en janvier 1940.

Caractéristiques Techniques du Levasseur PL.10

Type : triplace de reconnaissance et de bombardement

Poids à vide 1815kg à pleine charge 2880kg

Dimensions : Envergure 14.20m Longueur 9.75m Hauteur 3.75m

Moteur : un Hispano-Suiza 12Lb de 600ch

Performances : Vitesse maximale 198 km/h Plafond 5500m Autonomie : 400km

Armement : une mitrailleuse de 7.5mm à l’avant et deux mobiles arrières.

Levasseur PL.101

Levasseur PL.101 appontant sur le Béarn

Levasseur PL.101 appontant sur le Béarn

Dérivé du PL.10, il effectue son premier vol en mars 1933. Il est produit à 30 exemplaires qui équipe encore deux escadrilles en septembre 1939.

-L’Escadrille AB-2 embarquée sur le porte-avions Béarn au sein de la 1ère flottille d’aviation (F1A) avec dix Levasseur PL.101, sa  base terrestre étant Lanvéoc-Poulmic prêt de Brest.

A l’origine, elle devait recevoir des bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-401 mais le débarquement de la flottille du Béarn entraine sa transformation en unité mixte opérationnelle/instruction.

Elle conserve ses vieux Levasseur pour d’éventuelles missions de guerre (même si les PL.101 sont plus des antiquités volantes qu’autre chose) et va recevoir des CAO-600 pour assurer la formation pratique des pilotes et des observateurs destinés notamment au groupe aérien du Joffre.

Le 15 septembre 1940, elle intègre la 3ème flottille d’aviation navale (3ème FAN) avant d’être rebaptisé 5B. En décembre 1941, il ne reste plus que sept Levasseur PL.101 mais on compte six CAO-600.

Les derniers PL.101 sont interdits de vol en mars 1942 à une époque où l’escadrille est entièrement transformée sur CAO-600 soit neufs appareils. Elle est alors rebaptisée 12R et intègre la 6ème flottille d’aviation (6ème FAN), ralliant sa nouvelle base de Hyères-Le Palyvestre. Les PL.101 sont alors feraillés.

-L’Escadrille 2S4 créée le 31 août 1939 est issue comme la 2S3 de la S.E de Lanvéoc-Poulmic avec  un équipement hétéroclite : des Gourdou-Lesseure GL.812, des CAMS 37.11 et un Loire 130.

Installée sur la BAN de Lorient, elle redevient une escadrille terrestre avec quatre PL.10 et neuf PL.101 et est redéployée sur la BAN de La Baule-Escoublac où elle reste déployée jusqu’en janvier 1940 quand l’escadrille est dissoute et les avions feraillés.

Caractéristiques techniques du Levasseur PL.101

Type : triplace biplan de bombardement et de reconnaissance

Poids à vide 2020kg à pleine charge 3150kg

Dimensions : Envergure 14.20m Longueur 9.75m Hauteur : 3.75m

Moteur : un Hispano-Suiza 12Lb de 600ch

Performances : Vitesse maximale 220km/h au niveau de la mer Plafond 4200m Autonomie 550km

Armement : une mitrailleuse de 7.5mm avant et deux mobiles arrières et deux lance-bombes.

Bloch MB-131

Bloch MB-131

Bloch MB-131

Cet appareil est issu d’une demande de l’armée lancée en août 1933 pour un appareil répondant au concept BCR (Bombardement Combat Reconnaissance). Cet appareil devait emporter une tonne de bombes sur 1300km à 350 km/h et 4000m.

Plusieurs projets furent présentés mais seul le Bloch MB-131 vit effectivement le jour. Décollant pour la première en juin 1934, le Bloch MB-130 reprend le mode de construction du MB-210.

Les premiers appareils furent commandés en octobre 1935 à une époque où le concept BCR était sérieusement remis en question.

Bloch proposa un dérivé plus spécialisé baptisé MB-131RB4 (Renseignement Reconnaissance Bombardement quatre hommes d’équipage) et la commande de 40 exemplaires d’octobre 1935 _un temps suspendue_ est rétablie en avril 1936 à la différence que le MB-130 à été remplacé par le MB-131 dont le premier prototype volant pour la première fois le 12 août 1936.

Un second prototype présenté en novembre 1936 apportait plusieurs modifications dont la plus importante était l’embarquement d’un cinquième membre d’équipage.

Au total l’armée de l’air reçut quatorze MB-131R4 spécialisés dans la reconnaissance, cinq avions d’entrainement (MB-131ins) et cent MB-131R4 soit un total de cent-dix neufs appareils.

Cet appareil comme souvent dans l’histoire de l’aviation à cette époque était périmé à son entrée en service au sein de l’armée de l’air qui décida très rapidement de le remplacer par des appareils plus modernes et plus efficaces.

La marine n’avait pas l’intention de s’équiper de cet appareil opérationnellement parlant mais suite à un accord avec l’armée de l’air, l’Aviation Navale récupéra ses appareils à la fois pour l’entrainement mais également pour mettre sur pied de nouvelles unités de multimoteurs et ainsi permettre à des équipages souvent jeunes de se faire les dents.

-L’escadrille 13R est ainsi créée en septembre 1941 sur la base aéronavale de Than-Son-Nut près de Saïgon navec pour monture douze Bloch MB-131. Ces appareils sont utilisés jusqu’en juillet 1943 quand arrivent douze CAO-700M pour remplacer les sept appareils encore en état de vol. Ces appareils sont stockés, prêt à reprendre du service si nécessaire.

-L’escadrille 18E est créée le 10 octobre 1941 à Djibouti avec huit Bloch MB-131 remis en condition avant transfert. Ils vont être utilisés par l’unité jusqu’en septembre 1943 quand arrivent les quatre CAO-700M et les huit Lioré et Olivier Léo 456 chargés de les remplacer. Les cinq Bloch MB-131 restent sur place pour servir d’appareil de soutien (transport, remorquage de cibles…….).

Outre ces unités opérationnelles, des unités de soutien et d’entrainement vont recevoir quelques Bloch MB-131 :

-Ecole de pilotage du personnel volant (Rochefort) : deux Bloch MB-131 lui sont confiés en février 1940, appareils utilisés jusqu’en septembre 1946 quand ils sont remplacés par deux Dewoitine D-720M.

-S.E de Brest : deux Bloch MB-131 utilisés de septembre 1940 à mai 1945 quand ils sont retirés du service et remplacés au sein de la S.E.S de Brest par deux Dewoitine D-720M.

-S.E de Cherbourg : deux Bloch MB-131 utilisés de juillet 1942 à juin 1944 quand ils sont remplacés par deux Dewoitine D-720M

-S.E.S d’Hyères : deux Bloch MB-131 utilisés de septembre 1940 à janvier 1946 quand ils sont remplacés par deux Dewoitine D-720M.

-S.E de Sidi-Ahmed : équipée à partir de septembre 1940 de deux Bloch MB-131, elle les remplace en septembre 1946 par deux Martin 167F démilitarisés.

Au total, la marine à utilisé un total de trente appareils qui mis à part les cinq de Djibouti et les sept de l’Indochine ont tous été retirés du service et feraillés.

Caractéristiques Techniques du Bloch MB-131

Type : bimoteur de reconnaissance maritime, d’entrainement et de soutien

Poids : à vide 4685kg en charge 7900kg

Dimensions : Envergure 20.30m Longueur 17.80m Hauteur 4.10m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnôme-Rhône 14N-10/11 14 cylidnres en étoile refroidis par air dévellopant 950ch et entrainant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 302 km/h au niveau de la mer (349 km/h à 3700m) vitesse de croisière 270 km/h Autonomie 1000 à 1300km plafond pratique 7140m

Armement : une mitrailleuse MAC 34 dans le nez avec 500 coups, une autre en tourelle dorsale avec 1500 coups et une troisième en gondole ventrale avec 1500 coups. 800Kg de bombes

Equipage : cinq hommes (pilote, copilote, observateur-mitrailleur et deux mitrailleurs)  

17-Aviation navale (42)

Vought 156F

Vought 156F sur le pont d'envol du Béarn

Vought 156F sur le pont d’envol du Béarn

Contrairement à l’armée de l’air qui choisit le bombardement horizontal à basse ou moyenne altitude, la marine s’oriente vers le bombardement en piqué jugé plus efficace pour frapper une cible aussi réduite et aussi mobile qu’un navire de guerre.

Le 4 janvier 1936, le prototype du Vought Vindicator effectue son premier vol. Ce monoplan triplace doit opérer selon le principe du Scout-Bomber (éclaireur-bombardier). Commandé à 170 exemplaires par l’US Navy, il l’est aussi par l’aéronautique navale à 39 exemplaires qui sont livrés à partir de juillet 1939.

Ils auraient du opérer depuis le Béarn mais comme ce dernier va servir essentiellement de porte-avions d’entrainement, le Vought 156F va servir essentiellement à terre, le Loire-Nieuport LN-401 devant être le bombardier en piqué des porte-avions Joffre et Painlevé.

Les 39 appareils vont équiper deux escadrilles de bombardement en piqué, une servant plus d’unité école et une seconde servant d’unité opérationnelle mais à terre.

-L’escadrille AB-1 est équipée en septembre 1939 de Levasseur PL.7 mais elle est rapidement transformée sur Vought 156F. L’unité est basée à Lanvéoc-Poulmic et va servir d’unité d’entrainement au bombardement au profit des futurs pilotes de bombardiers en piqué du Joffre et du Painlevé équipés de Loire Nieuport LN-401.

Il est cependant évident qu’en cas de conflit, cette unité pourrait rapidement (re)devenir une unité opérationnelle embarquée ou non.

Le 15 septembre 1940, l’escadrille AB-1 intègre la 3ème flottille d’aviation navale (3ème FAN) et le 1er octobre, devient l’escadrille 3B avec toujours douze appareils Vought 156F.

En mars 1942, l’unité réduite à neuf Vought 156F (trois appareils usés réformés) est transformée sur Lioré et Olivier Léo 456, devenant une unité terrestre de bombardiers-torpilleurs.

-L’escadrille AB-3 est créée à Lanvéoc-Poulmic en novembre 1939 avec douze Vought 156F avant d’être redéployée début décembre à Calais-Marck.

Depuis sa base nordiste, l’unité va servir d’unité de reconnaissance et d’assaut à la mer, en appui avec des unités amies. Elle peut aussi servir pour l’appui-feu à terre notamment en cas de grande bataille de rencontre en Belgique.

Le 15 septembre 1940, elle intègre la 1ère flottille d’aviation navale (1ère FAN) qui regroupe les avions terrestres basés à Calais-Marck et le 1er octobre, elle devient l’escadrille 1B, toujours équipée de douze Vought 156F.

En septembre 1942, les huit appareils survivants (deux perdus en mer _équipages tués_ et deux endommagés à l’aterrissage) sont remplacés par douze Bloch MB-175T de reconnaissance et d’attaque maritime.

Quand l’AB-3 est transformée, il reste sur trente-neufs appareils commandés 25 appareils en état mais le nombre d’avions stockés décroit rapidement et en septembre 1948, il ne reste plus que huit appareils.

Caractéristiques techniques du Vought 156F

Type : bombardier en piqué triplace monoplan monomoteur embarqué

Poids à vide 2138kg en charge 2893kg maximale au décollage 3326kg

Dimensions : Envergure 12.80m Longueur : 10.36m Hauteur 3.12m
Moteur : Un moteur radial Pratt & Whitney R-1535-96 Twin Wasp Jr de 825ch

Performances : Vitesse maximale 404 km/h Distance franchissable 1014kg Plafond opérationnel 8382m

Armement : une mitrailleuse de 7.5mm dans l’aile tribord et une mitrailleuse de 7.5mm en poste arrière + une bombe de 227 ou de 454kg.

Loire-Nieuport LN-401

Loire-Nieuport LN-401 à l'appontage sur le Béarn

Loire-Nieuport LN-401 à l’appontage sur le Béarn

Après avoir commandé des Vought 156F, l’aviation navale va mettre en service un bombardier en piqué de conception et de construction navale, le Loire-Nieuport LN-401 qui à la différence de son devancier américain était monoplace.

Cet appareil aile basse cantilever avait une allure rappelant le Ju87 Stuka allemand ce qui en cas de conflit pourrait poser des soucis d’identification et de fatales méprises.

Le LN-401 va être commandé à trente-six exemplaires au profit des escadrilles d’assaut du Joffre et du Painlevé qui ne disposait chacune que de neufs appareils mais prévoyant une attrition élevée, la marine décida de prévoir un stock équivalent d’appareils de réserve.

-L’Escadrille 16B est créée officiellement le 5 mars 1942 en même temps que les autres unités de la 6ème flottille d’aviation navale qui constitue le groupe aérien du porte-avions Joffre. Quand leur bâtiment porteur est à quai, les avions de l’unité trouvent refuge à Hyères-Le Palyvestre.

Cette escadrille est l’unité d’assaut du Joffre avec pour équipement neuf bombardiers en piqué monomoteurs monoplaces Loire-Nieuport LN-401.

A bord du porte-avions, l’unité s’entraine intensivement, formant continuellement de jeunes pilotes et maintenant en condition des pilotes expérimentés qui une fois leur niveau validé, pouvaient s’entrainer au bombardement en piqué en mer ou sur terre.

Elle participe également à des expérimentations comme les appontages de nuit _guères pratiqués à bord du Béarn_ et à de nombreux exercices contre les autres unités de la 6ème FAN et les navires de la 2ème Escadre.

L’Escadrille 16B utilisa au total douze LN-401, perdant donc trois appareils rapidement remplacés par des appareils stockés. Les neufs appareils en ligne en 1947 sont remplacés par un nombre équivalent de LN-420, un bombardier piqué monomoteur biplace plus moderne.

Les neuf LN-401 ramenés à Orly sont inspectés. Si trois d’entre-eux trop usés sont réformés (après récupération des pièces détachées), six sont stockés et sont toujours en septembre 1948 pour servir si nécessaire d’appareils de remplacement.

-L’Escadrille 9B est officiellement créée le 1er juin 1943 sur la base de Lanvéoc-Poulmic en même que les autres unités de la 7ème flottille d’aviation navale _le groupe aérien du porte-avions Painlevé_.

L’escadrille effectue ses premiers mouvements aviation à bord du Painlevé du 1er juin au 8 juillet 1944 au cours de la deuxième campagne d’essais du porte-avions, l’escadrille 9B perdant un appareil qui se crashe sur le pont d’envol (pilote tué).

C’est donc à seulement huit appareils que l’escadrille participe à la traversée longue durée du porte-avions réalisée du 15 juillet au 18 août 1944.

Reconstituée à neuf appareils, l’unité s’entraine depuis la terre lors de l’immobilisation du porte-avions pour les démontages et les modifications après la TLD (20 août au 12 septembre) avant de reprendre les opérations embarquées dès la disponibilité de la plate-forme mise en service le 18 août 1944.

A chaque sortie du porte-avions, l’escadrille 9B menait les mêmes opérations que les autres escadrilles embarquées de la marine nationale : formation pratique de jeunes pilotes, validation de l’expérience et des acquis des pilotes confirmés, entrainement aux missions de guerre, exercices avec l’armée de l’air et d’autres unités de la Flotte de l’Atlantique.

Du 22 juillet 1946 au 14 mars 1947, le Painlevé subit son premier grand carénage. Cela laisse la 7ème flottille d’aviation navale sans plate-forme mais cela permet à l’escadrille 9B de changer de monture, les LN-401 en service (neuf appareils dont quatre appareils de remplacement) sont remplacés par neuf LN-420.

Les anciens LN-401 de la 9B sont ramenés à Orly et sont inspectés. Quatre d’entre-eux sont réformés puis feraillés après récupération des pièces utilisables mais cinq sont conservés en stockage à Orly.

Au 5 septembre 1948, onze appareils sont disponibles en stock, de quoi lever une nouvelle unité de bombardier en piqué ou plutôt de combler les pertes.

Caractéristiques Techniques du Loire-Nieuport LN-401

Type : bombardier en piqué monomoteur monoplan embarqué

Poids : à vide 2135kg à pleine charge 3738kg

Dimensions : Envergure 14.00m Longueur 9.76m Hauteur 3.50m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Xcrs de 690ch  

Performances : Vitesse maximale 380km/h à 4000m Plafond 9500m Autonomie 1200km

Armement : un canon Hispano-Suiza HS-404 de 20mm tirant dans l’axe de l’hélice, deux mitrailleuses Darne de 7.5mm en voilure et 500kg de bombes.  

Loire-Nieuport LN-420

Le Loire-Nieuport LN-420 s'est fortement inspiré du Douglas Dauntless américain

Le Loire-Nieuport LN-420 s’est fortement inspiré du Douglas Dauntless américain

Le LN-401 était un bon appareil mais il était perfectible. Surtout à l’usage, la formule du bombardier en piqué monoplace n’avait guère convaincu ses utilisateurs qui avaient conclu au cours de nombreux exercices que la configuration biplace était la meilleure en permettant d’embarquer un mitrailleur en place arrière pour défendre l’appareil contre la chasse ennemie lors de la phase délicate du piqué.

D’où la décision en juin 1944 de développer un bombardier en piqué biplace. La firme Loire-Nieuport (intégrée à la SNCAO en 1936 même si dans la pratique et pour des raisons commerciales, les anciennes dénominations avaient été maintenues) reçoit une commande de deux prototypes.

Le calendrier serré pousse la firme à partir du LN-401 pour aboutir au LN-420. L’armée de l’air intéressée, passa également commande d’une variante terrestre, le LN-430.

Le premier prototype effectue son premier vol le 17 mars 1945 et le second le 4 avril 1945. Le dévellopement se passe bien, sans réels problèmes  Le 17 septembre 1945, la marine nationale passe commande de 94 appareils répartis entre les appareils en ligne (44), le stock (44) et des appareils destinés aux tests techniques et tactiques (6), les deux prototypes trop usés ayant été réformés.

Ce nouvel appareil qui rassemble cette fois davantage au Dauntless qu’au Stuka va ainsi équiper six escadrilles, quatre dont c’est le premier appareil et deux où il remplace le LN-401. Les appareils sont livrés entre octobre 1945 et avril 1946, l’armée de l’air suivant dans la foulée.

-L’Escadrille 11B voit officiellement le jour le 11 juin 1946 sur la base de Lann-Bihoué où est rassemblée la 9ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions léger Alienor d’Aquitaine, appelé à renforcer les Forces Navales  en Extrême Orient (FNEO). Cette unité est équipée de 4 Loire-Nieuport LN-420.

La 11B effectue ses premières opérations à bord du porte-avions le 22 mars 1947 dans le cadre de la mise en condition du groupe aérien qui ne doit plus faire qu’un avec le flotteur. L’entrainement à lieu du 22 mars au 4 mai entre Casablanca et Dakar avant un retour à Brest le 10 mai.

Le 10 décembre 1947, les quatre Loire-Nieuport LN-420 décollent de Lann-Bihoué et rejoignent en haute mer le porte-avions qui en franchissant le Goulet de la rade de Brest est officiellement mis en service. Ce n’est que le 19 janvier 1948 que le porte-avions arrive à Cam-Ranh, le groupe aérien quittant le bord alors que l’Alienor d’Aquitaine se trouvait à 50 miles nautiques de la base.

Le 5 septembre 1948, l’escadrille 11B était en plein exercice de défense aérienne à la mer en servant de cible aux chasseurs des escadrilles 13 et 15C dans le cadre d’un cycle plus vaste entamé le 2 septembre et achevé le 9 septembre même si l’annonce des bombardements allemands en Scandinavie entraina un alourdissement de l’atmosphère tant était grande la crainte d’une collusion entre Berlin et Tokyo.

-L’Escadrille 9B à l’origine équipée de Loire-Nieuport LN-401 reçoit neuf Loire-Nieuport LN-420 en août 1946, profitant du premier grand carénage du Painlevé son bâtiment porteur  (22 juillet 1946 au 14 mars 1947)

La navalisation de l’unité _privée de porte-avions depuis huit mois_ à lieu lors de la remise en condition du porte-avions au large de Dakar du 11 avril au 27 mai avec la participation de l’armée de l’air.

Après un entrainement du 1er au 5 septembre 1948, en mer d’Iroise, l’escadrille 9B et les autres escadrilles embarquées sur le Painlevé se préparent à mener des missions de guerre suite à l’attaque allemande en Norvège et au Danemark.

A quai, le porte-avions est ravitaillé en carburant, vivres, pièces détachées et munitions de guerre (pour recompléter les stocks) pendant que les avions sont révisés à bord, certains jugés trop usés sont remplacés par des appareils neufs venus de Lanvéoc-Poulmic où _sage précaution_, quelques appareils des modèles embarqués sur le Painlevé avaient été stockés. L’escadrille 9B change ainsi trois de ces neufs bombardiers en piqué.

-L’Escadrille 18B voit le jour le 13 octobre 1946 sur la base aéronavale de Cherbourg-Querqueville où monte en puissance la 10ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions lourd Commandant Teste.

Comme sa consœur la 20B, la 18ème escadrille de bombardement est équipée de neuf bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420.

L’escadrille 18B effectue ses premiers «vrais» appontages et ses premiers catapultages du 9 au 13 octobre 1946.

Les premiers vrais exercices ont cependant lieu au large de Dakar du 15 au 30 novembre, la 18B perdant un appareil victime d’une panne moteur au dessus du polygone de Rufisque mais que le pilote parvient à poser en planeur à proximité de Dakar. Le pilote est légèrement blessé mais l’appareil irrécupérable sera cannibalisé et remplacé au sein de l’unité par un nouvel appareil.

A l’annonce des bombardements allemands sur la Norvège et le Danemark le 5 septembre, le Commandant Teste appareille en compagnie du Bretagne pour contrer une éventuelle action italienne contre l’Afrique du Nord. L’escadrille 18B se préparant à une riposte éventuelle contre la flotte italienne et ses bases.

-L’escadrille 20B voit le jour le 13 octobre 1946 sur la base aéronavale de Cherbourg-Querqueville où monte en puissance la 10ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions lourd Commandant Teste. Comme sa consœur la 18B, la 20ème escadrille de bombardement est équipée de neuf bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420.

Son histoire opérationnelle est quasi-similaire à celle de sa consœur de la 18B même si elle se distingue au niveau du taux d’attrition avec deux appareils perdus : un en mer (pilote disparu présumé mort) et un à terre (pilote blessé mais appareil irrécupérable).

-L’Escadrille 13B est créée le 21 juin 1947 sur la base de Lann-Bihoué prêt de Lorient en compagnie des autres unités de la 11ème flottille d’aviation navale (11ème FAN), le groupe aérien du porte-avions léger Henriette de France. Comme la 11B, elle dispose de quatre bombardiers en piqué Loire-Nieuport LN-420.

Suite à l’attaque allemande sur la Norvège et le Danemark, les alliés décident de riposter, voulant à tout prix éviter une Norvège sous la botte allemande.

L’Henriette de France reçoit pour mission de couvrir le convoi transformant le corps expéditionnaire franco-polonais à Rosyth pour rejoindre les troupes anglaises prévues pour cette riposte terrestre.

L’escadrille 13B va assurer une mission de chasse en coopération avec les 19 et 21C tout en se préparant à sa future mission d’assaut en Norvège.

Depuis son activation, l’escadrille 13B n’à perdu aucun appareil en exercice ou à l’entrainement.

-L’Escadrille 16B est l’unité d’assaut du porte-avions Joffre et dispose jusqu’en mai 1947 de neuf Loire-Nieuport LN-401 qu’elle remplace par un nombre équivalent de LN-420 en profitant de l’indisponibilité estivale du porte-avions (7 juin au 15 juillet)

Les premiers catapultages et appontages ont lieu du 20 juillet au 14 août 1947 lors de la remise en
condition du porte-avions.

Après avoir participé à un entrainement intensif du 25 août au 3 septembre 1948, l’escadrille 16B était à Hyères-Le Palyvestre où il recomplétait ses forces, recomplément achevé le 6 septembre.

Depuis son activation, l’escadrille 16B n’à perdu aucun appareil en exercice ou à l’entrainement.

Caractéristiques Techniques du Loire-Nieuport LN-420

Type : bombardier en piqué monomoteur monoplan embarqué

Poids : à vide 2915kg à pleine charge 4865kg masse maximale au décollage 4975kg

Dimensions : envergure 12.75m  longueur 10.55m hauteur 4.25m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Y-55 de 1300ch entrainant une hélice tripale   

Performances : Vitesse maximale : 425 km/h distance franchissable : 1200km plafond opérationnel 7780m

Armement : un canon de 20mm Hispano Suiza HS-406 alimentée à 75 coups dans le moyeu de l’hélice, quatre mitrailleuses de 7.5mm Darne dans les ailes alimentées à 700 coups chacune et une mitrailleuse de 7.5mm Darne alimentée à 750 coups installés à l’arrière. 1000Kg de bombes répartis généralement avec une bombe de 500kg sous le fuselage et deux de 250kg sous les ailes (ou quatre de 125kg).

17-Aviation navale (41)

Martin 167F

Martin 167F

Martin 167F

Alors que les nuages sombres s’accumulaient sur l’Europe, l’armée de l’air se mit à chercher tout azimut à moderniser ses forces. L’industrie aéronautique nationale _récemment nationalisée et encore au stade semi-artisanal_ peinant à fournir en temps et en heure des appareils, elle se tourna vers l’étranger et notamment vers les Etats-Unis.

En 1937, l’United States Army Air Corps (USAAC) lança un programme de bombardier, réclamant un bimoteur triplace volant au minimum à 322 km/h et pouvant emporter 544kg de bombes sur 1930 km.

Cinq constructeurs répondirent à ce concours. Si le Bell 9 et le Boeing Stearman X-100 restèrent à l’état de projet, trois constructeurs présentèrent des projets qui aboutirent à une production en série : le North American NA-40 plus connu sous le nom de B-25 Mitchell, le Douglas model 7 et le Glenn-Martin 167W, les deux derniers équipant l’armée de l’air sous les noms respectifs de Douglas DB-7 et Martin 167A3.

245 Glenn-Martin 167W furent livrés à la France jusqu’en décembre 1940. L’armée de l’air reçut l’immense majorité des appareils mais l’Aéronautique Navale reçut 40 appareils qui pendant un temps l’encombrèrent, l’Aviation Navale ne sachant qu’en faire.

Finalement, une unité va être créée en Indochine, l’escadrille 15B de reconnaissance et d’attaque maritime, basée à Than-Son-Nut près de Saïgon.

Créée officiellement le 21 septembre 1941, elle dispose de douze Martin 167F amenés en Indochine par bateau, en caisse et remontés sur place.

En novembre 1943, les dix appareils survivants sont remplacés par douze Bloch MB-175T de reconnaissance et d’attaque maritime. Stockés à Than-Son-Nut, ils doivent servir d’appareils de réserve en cas de conflit.

En septembre 1946, deux Martin 167F sont envoyés à Sidi-Ahmed pour remplacer au sein de la S.E deux Bloch MB-131 à bout de souffle.

Les autres appareils confiés à l’Aviation Navale sont stockés puis cédés à l’armée de l’air pour remplacer les appareils perdus par cette dernière

Caractéristiques Techniques du Martin 167F

Type : bimoteur triplace de reconnaissance et d’attaque maritime

Poids : à vide 4890kg maximal 7124kg

Dimensions : Envergure18.69m Longueur 14.22m Hauteur 5.01m

Motorisation : deux moteurs radiaux Pratt & Whitney R-1830-SC-3G de 1065ch entrainant une hélice tripale Curtiss

Performances : vitesse maximale 489 km/h vitesse de croisière 408 km/h Autonomie 1800 à 2800km Plafond pratique 8830m

Armement : quatre mitrailleuses FN de 7.5mm dans le bord d’attaque des ailes, une mitrailleuse de 7.5mm en tourelle dorsale et une autre dans le poste de tir inférieure. 80Kg de charge militaire composé de bombes de 10 ou de 50kg voir d’une torpille de 400mm

Equipage : 3 hommes

Lioré et Olivier Léo 456

Lioré et Olivier LéO 451 de l'armée de l'air

Lioré et Olivier LéO 451 de l’armée de l’air

Influencé par les idées du général italien Giulio Douhet, la jeune armée de l’air s’était équipée d’avions à tout faire appelés BCR (Bombardement Combat Reconnaissance) qui s’étaient révélés comme souvent bon en rien et mauvais en tout.

Corrigeant le tir, l’armée de l’air lance en novembre 1934 le programme B5 qui demandait un bombardier performant. Un an plus tard, le nombre d’hommes d’équipage est réduit à quatre, le programme B5 devenant donc B4.

La firme Lioré et Olivier ultérieurement intégrée à la SNCASE proposa le Lioré et Olivier Léo 45 qui effectua son premier vol le 16 janvier 1937. Equipé de nouveaux moteurs, l’appareil devint le Léo 451 et fût commandé en série par l’armée de l’air.

L’Aviation Navale à  la recherche d’un bombardier-torpilleur bimoteur basé à terre s’intéressant aux bombardiers produits par l’armée de l’air et jeta son dévolu sur le Lioré et olivier Léo 451, demandant certaines modifications pour permettre à l’appareil d’opérer au dessus de la mer, donnant naissance au Léo 456 dont le prototype effectua son premier vol le 21 mai 1940.

Après des essais concluants, la marine passe commande le 12 septembre 1940 de 64 appareils pour équiper cinq escadrilles. A noter que les 12 premiers exemplaires sont des Léo 451 qui seront ultérieurement transformés en Léo 456.
A cette première commande satisfaite entre novembre 1940 et août 1941 succède une deuxième commande de 32 appareils en janvier 1942 pour constituer une réserve d’appareils, ces appareils étant livrés entre mars et juin 1942.

La troisième commande passée en septembre 1943 voit l’Aviation navale commander 88 Lioré et Olivier Léo 456 répartis équitablement entre les unités en ligne (44) et pour le volant de fonctionnement (44), ces appareils étant livrés entre novembre 1943 et juillet 1945. Le total des appareils commandés est donc de 184 appareils.

-La première escadrille à être équipée est l’escadrille 7B créée en mai 1941 sur la base de Lann-Bihoué près de Lorient. Elle est équipée de douze Lioré et Olivier Léo 451, identiques à ceux de l’armée de l’air.

Huit de ces appareils sont transformés en Léo 456, les quatre autres sont perdus avant d’être transformés et son remplacés par quatre Lioré et Olivier Léo 456 issus des stocks ou livrés neufs à l’escadrille.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 date à laquelle l’escadrille est mise en alerte pour faire face à toute éventualité.

Le 5 septembre 1948, à l’annonce des bombardements allemands sur le Danemark et la Norvège, elle reçoit l’ordre de faire mouvement vers le Nord de la France et l’aérodrome de Lille-Lesquin, première étape vers soit un déploiement avancé en Belgique ou en Grande Bretagne.

-L’Escadrille 14B créée en juin 1941 est une escadrille mixte basée à Tripoli-du-Liban disposant de huit Lioré et Olivier Léo 456 en plus des six CAO-700M

Comme pour les autres escadrilles du Commandement Levant de l’Aviation Navale (CLAN), l’escadrille 14B à une double mission : défense des mandats syriens et libanais et appui à la DNL en lui fournissant une capacité de reconnaissance et de riposte lointaine.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 même si en sept ans d’entrainement actif, elle à perdu deux Léo 456 (en plus d’un CAO-700M) remplacés par des appareils venus de France en vol.

Ces derniers décollaient d’Orly, se ravitaillaient à Marignane, traversant la Méditerranée direction Sidi-Ahmed où ils se ravitaillent à nouveau pour franchir la dernière étape en direction Beyrouth même si parfois, ils font étape en Crète ou à Chypre suite à un accord avec les autorités grecques et britanniques.

Le 1er septembre 1948, l’escadrille 14B est mise en alerte suite aux tensions de plus en plus importantes en Méditerranée, les CAO-700M tout comme les Léo 456 effectuant de nombreuses patrouilles au large des côtes syro-libanaises. L’état d’alerte est allégé à partir du 10 septembre 1948.

-L’Escadrille 12B est créée le 13 juillet 1941 sur la base de Sidi-Ahmed, l’escadrille de bombardiers-torpilleurs de la 4ème FAN. Opérant souvent de concert avec la 10B _un Bloch MB-175T guidant trois ou quatre Léo 456_, l’escadrille 12B participe aussi à plusieurs exercices avec l’armée de l’air avec entrainements communs au bombardement, _les deux entités apportant leur expertise dans des domaines étrangers à l’autre_ ou des duels amicaux entre chasseurs et bombardiers, l’un des exercices entrainant la perte d’un Léo 456 et d’un D-520 en mars 1944.

Le 6 mai 1945, un Léo 456 de l’unité largue une bombe réelle de 100kg sur le torpilleur léger l’Alsacien lors d’un exercice de défense aérienne à la mer, bombe qui détruit la tourelle II mais sans faire de victime. Fort heureusement, les exercices avec la 6ème EL se passent le plus souvent sans incidents.

Jusqu’au 31 août 1948, l’escadrille 12B va perdre trois bimoteurs, remplacés par des appareils issus des stocks de l’Aviation Navale.

Le 1er septembre 1948, l’escadrille est mise en alerte, les exercices et entrainement sont suspendus, l’unité se préparant à mener des missions de guerre. Les plans sont actualisés, les appareils révisés…… . L’Italie ne bougeant pas, les exercices reprennent le 8 septembre 1948, exercices se faisaient de plus en plus souvent avec des munitions de guerre au cas ou……. .

-L’Escadrille 8T est transformée sur Lioré et Olivier Léo 456 en novembre 1941 avec seize appareils de ce type. Une fois sa transformation achevée, l’unité est transférée de la 4ème FH à la 2ème FAN et de Saint Mandrier, elle rejoint Fréjus-Saint Raphaël.

Ces appareils étaient toujours en service en septembre 1948 même si sur les seize du début, seuls onze étaient encore présents, trois ayant été perdus au cours d’exercices et deux réformés suite à une usure prononcée et à la découverte de faiblesses structurelles rendant le vol à basse altitude dangereux.

-L’Escadrille 3B est transformée sur douze Lioré et Olivier Léo 456 à partir du mois de mars 1942, l’unité étant considérée comme opérationnelle sur cet appareil en juin de la même année. Elle reste basée à Lanvéoc-Poulmic.

Ces appareils sont toujours en service en septembre 1948 quand éclate le second conflit mondial même si il ne reste que neuf appareils du lot initial, les trois appareils restant étant des appareils de remplacement. L’attaque sur la Norvège et le Danemark entraine la mise en alerte de l’escadrille qui reçoit l’ordre de se tenir prêt à être déployée en Angleterre ou en Ecosse.

-L’Escadrille 15T est créée le 15 juin 1945 sur la base aéronavale de Calais-Marck pour compléter les forces de la 1ère FAN. Elle est équipée de douze appareils.

Cette escadrille déclarée opérationnelle le 4 août 1945 doit interdire La Manche et les côtes du Benelux à la marine allemande si cette dernière voulait appuyer une progression de la Heer en Belgique selon un plan inspiré du plan Schlieffen de 1914.

Elle pourra aussi participer à l’appui du corps de bataille engagé en Belgique. Au 5 septembre 1948, les douze appareils d’origine sont pleinement opérationnels se prépare à participer à de futures opérations de guerre.

-L’Escadrille 16T est créée sur la base aéronavale d’Alger-Maison Blanche en juin 1944 avec douze Lioré et Olivier Léo 456 pour appuyer les unités de la 4ème Escadre.

Ces douze élégants bimoteurs sont chargés de frapper la flotte italienne et son commerce à l’aide de bombes, de torpilles voir de roquettes après par exemple avoir été guidés par un CAO-700M de la 22E et protégés de la chasse ennemie par des D-520 de la 14C.

Au 5 septembre 1948, l’unité (qui à utilisé un total de dix-sept Lioré et Olivier Léo 456) est sur le pied de guerre, parée aussi bien à attaquer à la torpille les navires italiens qu’à bombarder la Sicile, la Sardaigne où le sud de la péninsule italique.
-L’Escadrille 24T est officiellement activée en avril 1947 à Haïphong avec douze bombardiers-torpilleurs Lioré et Olivier Léo 456.

Bien qu’intégrée à la 12ème flottille d’aviation navale, la 24T est basée à Haïphong avec une double mission : l’attaque à la torpille d’une force navale ennemie pénétrant dans le Golfe du Tonkin et l’appui des troupes au sol défendant le Tonkin et notamment la ligne Haïphong-Hanoï appelée Ligne Doumer.

En septembre 1948, l’unité est toujours basée dans le grand port du nord de l’Indochine et à l’annonce des raids allemands sur la Norvège et le Danemark, les douze bombardiers-torpilleurs sont dispersés pour éviter qu’un raid surprise japonais ne neutralise d’un coup l’unité.

-En juin 1947, huit Lioré et Olivier Léo 456 arrivent démontés à Fort de France à bord ducargo  Anadyr des Messageries Maritimes. Remontés et testés en vol, ils intègrent aussitôt l’Escadrille d’Aviation Navale des Antilles (EANA) avec pour mission l’interdiction maritime.

Caractéristiques Techniques du Lioré et Olivier Léo 456

Type : bombardier-torpilleur bimoteur quadriplace

Poids : à vide 7530kg maximale 11400kg

Dimensions : Envergure 22.52m Longueur 17.20m Hauteur 5.24m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnôme & Rhône 14N 38/39 dévellopant 1030ch à 4800m entrainant des hélices tripale Ratier

Performances : vitesse maximale 495 km/h vitesse de croisière 360 km/h autonomie maximale : 2300km avec charge militaire (2900km sans charge militaire) Plafond pratique 9000m

Armement : un canon de 20mm Hispano-Suiza HS-404 approvisionné à 120 coups en poste arrière remplacé ultérieurement par un affût double de mitrailleuses de 7.5mm alimenté à 3000 coups, une puis deux mitrailleuses fixes de 7.5mm dans le nez avec 5000 coups et une mitrailleuse ventrale dans une cuve retractable avec 100 coups. 1400kg de charge militaire dont 1000kg en soute (bombes ou une torpille).

17-Aviation navale (40)

B-Avions de torpillage et d’assaut

Latécoère Laté 299

Latécoère Laté 299

Latécoère Laté 299

En mai 1933, la marine nationale lança un appel d’offre pour un nouvel hydravion de torpillage destiné à remplacé le Latécoère Laté 290 à peine en service. Cet appel d’offre est à l’origine du Latécoère Laté 298 qui effectua son premier vol en mai 1936 avant d’équiper des escadrilles de torpillage et de surveillance basées à terre ou embarquées à bord du transport d’hydravions Commandant Teste.

Quand est décidée la construction des porte-avions Joffre et Painlevé est lancé le programme A47 pour un appareil de surveillance, de bombardement et de torpillage. Dans un premier temps, deux bimoteurs sont présélectionnés : le CAO-600 et le Dewoitine D-750 mais rapidement un monomoteur est aussi présélectionné, le Latécoère Laté 299, une version embarquée du Laté 298.

Deux prototypes sont commandés, le premier prototype effectuant son premier vol le 7 juillet 1939, le second décollant le 12 décembre 1939. Quatre appareils de présérie sont commandés pour des tests en profondeur, ces appareils étant livrés au printemps 1940.

L’appareil est choisit pour servir d’avion-torpilleur à bord des porte-avions Joffre et Painlevé au sein de deux escadrilles, la 2T pour le Joffre et la 11T pour le Painlevé à raison de six appareils chacune.

Vingt-quatre appareils sont commandés en juillet 1941 et livrés entre septembre 1941 et janvier 1942.

-L’Escadrille 2T sous sa forme «embarquée» est recréée le 5 mars 1942 en même temps que la 6ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions Joffre qui quand ce dernier est à quai aux appontements du Milhaud se réfugie sur la base de Hyères-Le Palyvestre comme leurs aïeuls du Béarn.

Équipée de six Latécoère Laté 299, c’est l’escadrille de torpillage du Joffre, chargée selon les schémas opérationnels en vigueur à l’époque de ralentir la flotte ennemie pour laisser le temps à nos cuirassés de la retrouver et de l’anéantir.

L’unité effectue ses premières manoeuvres aviation lors des essais du porte-avions du 29 septembre au 15 novembre 1942 au large de Brest.

Comme toutes les unités embarquées, à chaque sortie, l’escadrille 2T qualifie de jeunes pilotes, valide les compétences des vétérans, expérimente de nouvelles tactiques de combat ou des armes et s’entraine avec l’armée de l’air et d’autres unités de la marine.

Du 7 au 15 juillet 1947, profitant de l’indisponibilité estivale du porte-avions Joffre, elle remplace ses cinq Latécoère Laté 299 encore en état de vol (un appareil réformé début 1947 pour usure) par six Latécoère Laté 299-5, ces appareils appontant et décollant du Joffre lors de la remise en condition du porte-avions.

-L’Escadrille 11T est créée officiellement le 1er juin 1943 en même temps que la 7ème flottille d’aviation navale (7ème FAN), le groupe aérien du Painlevé avec six Latécoère Laté 299 qui à terre est basée à Lanvéoc-Poulmic.

L’escadrille effectue ses premiers mouvements aviation à bord du Painlevé du 1er juin au 8 juillet 1944 au cours de la deuxième campagne d’essais du porte-avions avant de participer à la traversée longue durée du porte-avions qui quitte Brest le 15 juillet direction les Antilles et rentre à Brest le 18 août.

L’unité s’entraine depuis la terre lors de l’immobilisation du porte-avions pour les démontages et les modifications après la TLD (20 août au 12 septembre) avant de reprendre les opérations embarquées dès la disponibilité de la plate-forme mise en service le 18 août 1944.

A chaque sortie du porte-avions, l’escadrille 11T menait les mêmes opérations que les autres escadrilles embarquées de la marine nationale : formation pratique de jeunes pilotes, validation de l’expérience et des acquis des pilotes confirmés, entrainement aux missions de guerre, exercices avec l’armée de l’air et d’autres unités de la Flotte de l’Atlantique.

Du 22 juillet 1946 au 14 mars 1947, le Painlevé subit son premier grand carénage. Cela laisse la 7ème flottille d’aviation navale sans plate-forme mais cela permet à l’escadrille 11T de changer de monture, les Latécoère Laté 299 cédant la place à de rutilants Latécoère Laté 299-5.

Caractéristiques techniques du Latécoère Laté 299

Type : bombardier-torpilleur triplace monomoteur embarqué

Poids : à vide 3064kg totale 4550kg

Dimensions : Envergure 15.63m Longueur 12.28m Hauteur : nc

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Y-43 de 920ch entrainant une hélice tripale

Performances : vitesse maximale 356 km/h autonomie 900km montée à 4000m en 10mn43s

Armement : deux mitrailleuses Darne de 7.5mm dans les ailes et une mitrailleuse de même modèle et de même calibre en poste arrière, 900kg de charge militaire (une torpille ou des bombes)

Latécoère Laté 299-5

Le Latécoère Laté 299 est un bon appareil, robuste et fiable mais ses performances peuvent être considérées comme modestes surtout face aux adversaires qu’il aurait à affronter. Décision est prise à l’automne 1942 de développer un nouvel bombardier-torpilleur monomoteur pour remplacer le Laté 299 qui entrait à peine en service.

Il faut aussi rappeler que nous sommes à une époque où l’aviation évolue très vite, où un appareil entrant en service est quasiment périmé. Il faut donc comme aux échecs jouer avec deux ou trois coups d’avance.

Les ingénieurs de Latécoère partent du 299 et dessine un appareil extérieurement semblable mais qui est au final assez différent. L’aérodynamisme est soigné qu’il s’agisse de la cellule ou de la verrière qui recouvre l’habitacle triplace. La protection renforcée tout comme l’armement défensif, répondant aux critiques faites sur le -299.

Deux prototypes sont ainsi commandés par la marine le 14 février 1943, le n°1 effectuant son premier vol le 4 avril mais il est perdu lors d’un crash le 17 mai suivant. Le n°2 effectue son premier décollage le 12 mai mais suite au crash du n°1, les vols sont suspendus.
L’origine du crash ayant été trouvé, le prototype n°2 reprend ses essais en vol le 5 juin 1943, effectuant des tests à bord du porte-avions britannique Illustrious.

Le concept est bon et la marine décide de poursuivre le dévellopement et passe commande le 2 septembre 1943 de quatre appareils de pré-série qui sortent des chaines de fabrication de Latécoère à Biscarosse début janvier 1944.

Parallèlement, la marine souhaitant remplacer le Latécoère Laté 298, elle demande à Latécoère de dévelloper une version hydravion du 299-5 sous le nom de 299-7.

Pour armer de nouvelles unités et remplacer les Latécoère Laté 299 en service, la marine va commander en septembre 1944 un total de 86 appareils répartis entre les appareils en ligne (40), ceux en volant de fonctionnement (40) et des appareils pour des tests techniques et tactiques (6). Le prototype et les quatre appareils de pré-série sont reconditionnés et stockés ce qui porte le volant de fonctionnement à 45 appareils.

Les 86 appareils vont être livrés à la marine entre novembre 1944 et septembre 1945 même si il faut attendre le printemps 1946 pour voir l’appareil entrer officiellement en service au sein de la 17T.

-L’escadrille 2T équipée à l’origine de Latécoère Laté 299 reçoit ses Laté 299-5 en juin/juillet 1947 durant l’indisponibilité estivale du porte-avions Joffre.

Après un entrainement à bord du Joffre du 25 août au 3 septembre 1948, le déclenchement du second conflit mondial la surprend en plein recomplètement (repos de l’équipage, grande visite des avions) à Hyères-Le Palyvestre.

L’entretien prévu pour s’achever le 10 septembre est accéléré et se termine dès le 6 septembre pour permettre au porte-avions de la 2ème Escadre d’appareiller le plus rapidement possible pour contrer une possible action italienne.

-L’escadrille 11T équipée à l’origine de Latécoère Laté 299 est transformée sur Latécoère Laté 299-5 au cours du grand carénage du porte-avions Painlevé (22 juillet 1946 au 14 mars 1947).

La navalisation de l’unité _privée de porte-avions depuis huit mois_ à lieu lors de la remise en condition du porte-avions au large de Dakar du 11 avril au 27 mai avec la participation de l’armée de l’air.

Après un entrainement du 1er au 5 septembre, en mer d’Iroise, l’escadrille 11T et les autres escadrilles embarquées sur le Painlevé se préparent à mener des missions de guerre suite à l’attaque allemande en Norvège et au Danemark.

A quai, le porte-avions est ravitaillé en carburant, vivres, pièces détachées et munitions de guerre (pour recompléter les stocks) pendant que les avions sont révisés à bord, certains jugés trop usés sont remplacés par des appareils neufs venus de Lanvéoc-Poulmic.

L’escadrille 11T change ainsi deux de ses six avions torpilleurs, les deux appareils réformés étant cannibalisés pour récupérer des pièces.

-L’Escadrille 17T créée sur la base de Lann-Bihoué le 11 juin 1946 est la première unité à utiliser le nouvel appareil à raison de six exemplaires, la 17T étant l’escadrille de torpillage de la 9ème FAN, le groupe aérien du porte-avions léger Alienor d’Aquitaine.

La 17T effectue ses premières opérations à bord du porte-avions le 22 mars 1947 dans le cadre de la mise en condition du groupe aérien qui ne doit plus faire qu’un avec le flotteur. L’entrainement à lieu du 22 mars au 4 mai entre Casablanca et Dakar avant un retour à Brest le 10 mai.

Le 10 décembre 1947, les six Latécoère Laté 299-5 décollent de Lann-Bihoué et rejoignent en haute mer le porte-avions qui en franchissant le Goulet de la rade de Brest est officiellement mis en service. Ce n’est que le 19 janvier 1948 que le porte-avions arrive à Cam-Ranh, le groupe aérien quittant le bord alors que l’Alienor d’Aquitaine se trouvait à 50 miles nautiques de la base.

Reprenant l’entrainement aéronaval le 24 février 1948 (après avoir continué l’entrainement à terre en compagnie de l’armée de l’air), l’escadrille 17T apprend et met en pratique sa mission en cas de conflit : l’appui aux navires des FNEO.

Le 5 septembre 1948, l’escadrille 17T était en plein exercice de défense aérienne à la mer (elle servait de cible aux chasseurs des escadrilles 13 et 15C) dans le cadre d’un cycle plus vaste entamé le 2 septembre et achevé le 9 septembre même si l’annonce des bombardements allemands en Scandinavie entraina un alourdissement de l’atmosphère tant était grande la crainte d’une collusion entre Berlin et Tokyo.

-L’Escadrille 18T est activée le 13 octobre 1946 sur la base aéronavale de Cherbourg-Querqueville en même temps que les autres unités de la 10ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions lourd Commandant Teste.

Dès son armement, elle dispose comme sa consœur de l’escadrille 20T de huit Latécoère Laté 299-5. Cette escadrille rallie ensuite Arzew, sa base terrestre quand le porte-avions est à quai à Mers-El-Kébir. Au 31 août 1948, elle à utilisé un total de onze Laté 299-5.

-L’Escadrille 20T est activée le même jour que la 18T à savoir le 13 octobre 1946 à Cherbourg-Querqueville comme d’ailleurs les autres unités de la 10ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions lourd Commandant Teste. Comme sa consœur, elle dispose de huit Latécoère Laté 299-5 basés à Arzew quand le porte-avions est à quai à mers-El-Kébir.

Au 1er septembre 1948, l’escadrille 20T à utilisé un total de dix Latécoère Laté 299-5 ayant perdu un appareil à l’appontage et un autre en mer. Si dans le premier cas, l’équipage à survécu, ce ne fût pas le cas dans le second.

A l’annonce des bombardements allemands sur la Norvège et le Danemark le 5 septembre, le Commandant Teste appareille en compagnie du Bretagne pour contrer une éventuelle action italienne contre l’Afrique du Nord. Les Laté 299-5 des deux escadrilles vont effectuer des patrouilles anti-sous-marines pour protéger le groupe de combat formé autour Commandant Teste.

-L’Escadrille 21T est officiellement créée le 21 juin 1947 sur la base de Lann-Bihoué prêt de Lorient en même temps que la 11ème flottille d’aviation navale (11ème FAN), le groupe aérien du porte-avions léger Henriette de France.  Elle dispose de six Latécoère Laté 299-5.

Suite à l’attaque allemande sur la Norvège et le Danemark, les alliés décident de riposter, voulant à tout prix éviter une Norvège sous la botte allemande.

L’Henriette de France reçoit pour mission de couvrir le convoi transformant le corps expéditionnaire franco-polonais à Rosyth pour rejoindre les troupes anglaises prévues pour cette riposte terrestre. L’escadrille 21T va assurer une mission de patrouille anti-sous-marine tout en se préparant à sa future mission d’assaut en Norvège.
Au 1er septembre 1948, quarante Latécoère Laté 299-5 sont ligne et depuis sa mise en service, sept ont été perdus ce qui réduit théoriquement le volant de fonctionnement à trente-trois appareils même si en cas de besoin, les appareils de tests, le prototype et les quatre appareils de pré-série peuvent être mis en ligne.

D’autres appareils sont commandés le 10 septembre, les derniers de ce modèle, un nouvel avion torpilleur embarqué baptisé Laté 299-8 étant alors au cours de mise au point, le vol du prototype devant avoir lieu à la fin du mois de septembre mais ceci est une autre histoire.

Caractéristiques techniques du Latécoère Laté 299-5

Type : bombardier-torpilleur triplace monomoteur embarqué

Poids : à vide 3200kg totale 4800kg

Dimensions : Envergure 16.30m Longueur 12.80m Hauteur : 3.20m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Y-55 de 1300ch entrainant une hélice tripale

Performances : vitesse maximale 445 km/h autonomie 1000km montée à 4000m en 10mn43s

Armement : quatre mitrailleuses Darne de 7.5mm dans les ailes (2800 cartouches au total) et une mitrailleuse similaire dans le poste arrière avec 800 cartouches. Soute semi-encastrée dans le fuselage pour une torpille ou 800kg de bombes. Râteliers à bombes sous les ailes.

17-Aviation navale (39)

Dewoitine D-790

Schéma du Dewoitine D-790

Schéma du Dewoitine D-790

Pour armer les porte-avions Joffre et Painlevé, plusieurs programmes d’aviation sont lancés dont le programme A80 dont les avions (CAO 1000, Bloch MB-720, Bréguet-Latécoère 675 et Dewoitine D-790) sont initialement prévus pour opérer également sur le Béarn.

C’est le Dewoitine D-790 qui est choisit en partie pour des raisons de communauté logistique puisque le D-790 n’est autre que la version embarquée du D-520. Deux prototypes commandés en mars 1940 effectuent leur premier vol le 7 novembre 1940. Après six mois de tests intensifs, 64 appareils sont commandés.

La priorité allant au D-520, les premiers D-790 ne sortent des chaines de fabrication qu’en septembre 1941 et sont déclarés bons pour le service en février 1942, quelques semaines avant la création des escadrilles 6C et 8C. La totalité des 64 appareils commandés sont livrés à raison de 8 appareils par mois jusqu’en mai 1942.

Cet appareil qui n’à rien à envier au Me109T allemand, au Wildcat américain, au Zero japonais ou au Seafire britannique va ainsi équiper quatre escadrilles.

-L’escadrille 6C est officiellement créée le 5 mars 1942 en même temps que les autres unités de la 6ème flottille d’aviation navale (6ème FAN) _le groupe aérien du Joffre_ qui à sa base à terre à Hyères-Le Palyvestre.

Équipée de huit Dewoitine D-790, l’escadrille 6C à pour principale mission la couverture des forces de surface contre les avions ennemis même si avec l’aide de bombes de 125 et 250kg, les D-790 peuvent servir de chasseurs-bombardiers.

L’escadrille 6C était toujours équipée de Dewoitine D-790 le 31 août 1948 et sans le déclenchement de la guerre aurait du commencer à l’automne sa transformation sur D-795 _version embarquée du D-551_ , le Bloch MB-159M étant jugé trop rapide à l’appontage et trop difficile à mettre en œuvre à bord de porte-avions dépourvus de catapultes.

Après avoir participé à un entrainement intensif du 25 août au 3 septembre, l’escadrille 6C était à Hyères-Le Palyvestre où il recomplétait ses forces, recomplément achevé le 6 septembre.

A noter que sur les huit D-790 du lot initial, seulement quatre étaient encore de ce monde, les quatre autres étant des appareils succédant à ceux perdus par accident à bord du Joffre (trois mais pilotes indemnes) et en mer (un appareil, pilote tué).

-L’Escadrille 7C est officiellement créée le 1er juin 1943 sur la base de Lanvéoc-Poulmic, la base terrestre de la 7ème flottille d’aviation navale _le groupe aérien du Painlevé_. Comme la 6C, l’escadrille 7C est équipée de huit Dewoitine D-790 utilisés comme intercepteurs, chasseurs et chasseurs bombardiers.

Sans le déclenchement de la guerre, la 7C aurait du commencer à l’hiver 1948-49 sa transformation sur D-795, transformation qui est reportée sine die.

Du 1er au 5 septembre, le Painlevé sort en compagnie du PRE La Seine pour entrainement au large de la Bretagne. A l’annonce des attaques allemandes, le porte-avions rallie Brest pour se ravitailler, le groupe aérien restant à bord pour gagner du temps et rejoindre le plus vite possible à Rosyth le cuirassé Normandie.

A noter que sur les huit appareils du lot d’origine, cinq étaient encore en service en septembre 1948, les trois autres ayant remplacés trois appareils perdus par accident, un à bord du porte-avions (pilote indemne), un à terre (pilote tué) et un en mer (piloté récupéré par un hydravion de surveillance après trois jours en mer).

-L’Escadrille 8C est l’autre escadrille de chasse de la 6ème FAN et comme sa consoeur de la 6C, elle est équipée de huit Dewoitine D-790.

L’escadrille 8C était toujours équipée de Dewoitine D-790 le 31 août 1948 et sans le déclenchement de la guerre aurait du commencer à l’automne sa transformation sur D-795 _version embarquée du D-551.

Après avoir participé à un entrainement intensif du 25 août au 3 septembre, l’escadrille 8C était à Hyères-Le Palyvestre où il recomplétait ses forces, récomplément achevé le 6 septembre 1948.

Sur les huit appareils du lot d’origine, six étaient encore en service, la 8C ayant perdu un appareil lors d’une collision dans une montagne corse (pilote tué) et un autre à la suite d’un appontage manqué sur le porte-avions (appareil irrécupérable sauf pour cannibalisation mais pilote légèrement blessé).

-L’Escadrille 9C à été officiellement créée le 1er juin 1943 à Lanvéoc-Poulmic en même temps que la 7C, la quatrième escadrille équipée comme les autres de huit Dewoitine D-790 assurant les mêmes missions que sa consœur : interception, chasse et chasse bombardement.

Sans le déclenchement de la guerre, la 7C aurait du commencer au printemps 1949 sa transformation sur D-795, transformation qui est reportée sine die et se fera malheureusement pour compenser des pertes au combat.

Du 1er au 5 septembre, le Painlevé sort en compagnie du PRE La Seine pour entrainement au large de la Bretagne. A l’annonce des attaques allemandes, le porte-avions rallie Brest pour se ravitailler, le groupe aérien restant à bord pour gagner du temps et rejoindre le plus vite possible à Rosyth le cuirassé Normandie.
A noter que sur les huit appareils du lot d’origine, cinq étaient encore en service en septembre 1948, les trois autres ayant remplacés trois appareils perdus par accident, un à bord du porte-avions (pilote indemne), un à terre (pilote blessé, l’appareil ayant capoté) et un en mer (piloté tué quand son appareil à percuté la mer à pleine vitesse).

Sur les soixante-quatre appareils commandés en avril 1941, il ne restait plus que vingt en stock en septembre 1948 soit de quoi équiper quasiment trois escadrilles même si la décision de remplacer le D-790 par le D-795 n’à pas entrainé de nouvelles commandes.

Caractéristiques Techniques du Dewoitine D-790

Type : chasseur monoplace monomoteur embarqué

Poids : à vide 2150kg en charge 2715kg

Dimensions : envergure 10.20m longueur 8.60m hauteur 2.56m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Y45 12 cylindres en ligne dévellopant 935ch entrainant une hélice tripale

Performances : vitesse maximale 525 km/h à 4000m autonomie maximale 998km plafond pratique 11000m

Armement : un canon Hispano-Suiza HS 404 de 20mm alimentée à soixante obus tirant dans l’axe de l’hélice et deux mitrailleuses de 7.5mm MAC34 dans chaque aile avec 675 coups chacune.

Le D-790 _contrairement au D-520_ dispose également de rateliers à bombe pour soit une bombe de 250kg sous le fuselage ou deux de 125kg sous les ailes

Dewoitine D-551

Dewoitine D-551 encore non peint

Dewoitine D-551 encore non peint

Le Dewoitine D-520 était un excellent appareil, capable de faire plus que bonne figure face au Messerchmitt Me109E mais il était largement perfectible. De plus, nous étions à une époque où de nombreux records étaient à battre.

La firme Dewoitine développa un avion de record, le Dewoitine D-550 qui effectua son premier vol le 23 juin 1939. Cet appareil était destiné à remporter le record de vitesse mais entre-temps, le Messerchmitt Me-209 avait porté le record à une vitesse hors de portée du Dewoitine D-550.

Cet effort ne fût pas perdu pour l’armée de l’air puisque de cet appareil de record, la firme Dewoitine en ressorti le D-551, un chasseur moderne et racé aux performances bien supérieures au D-520. Les trois prototypes effectuent leur premier vol respectivement le 15 octobre, le 5 novembre et le 13 novembre 1940.

Cet appareil intéressa la marine nationale non seulement dans une version embarquée (appelée D-795) mais également pour assurer à terre la défense des bases navales et des côtes.

Elle ne passa cependant commande qu’en mars 1944 pour soixante-douze appareils qui sont livrés entre septembre 1944 et mai 1945 même si les appareils livrés sont d’abord stockés à Orly en attendant l »activation ou le rééquipement des unités.

-L’Escadrille 2C est rééquipée de douze Dewoitine D-551 en remplacement de ses Grumman G-36A  qui sont stockés après avoir été remis en condition. La défense aérienne de Toulon assurée par l’unité de Hyères-Le Palyvestre est donc nettement durcie.

Après une mois d’entrainement intensif, la 2C quitte Orly le 16 mai 1946 pour rallier Hyères-Le Palyvestre où elle va reprendre sa mission de défense du port de Toulon.

Au 31 août 1948, l’escadrille 2C dispose toujours de douze Dewoitine D-551 mais trois d’entre-eux n’appartient pas à la livraison initiale, ayant remplacé des appareils accidentés (aucune perte chez leurs infortunés pilotes)

A partir du 1er septembre, décision est prise de maintenir une patrouille de deux chasseurs au dessus de Toulon. Ce dispositif est maintenu jusqu’au 15 septembre 1948 quand l’absence de menace sur Toulon entraine sa levée et son remplacement par des décollages sur alerte.

-L’Escadrille 4C équipée de Grumman G-36A et basée à Sidi-Ahmed pour assurer la défense aérienne de Bizerte rallie Orly le 6 juin 1946 pour être transformée sur douze Dewoitine D-551.

Après cinq semaines d’entrainement intensif en région parisienne et en Normandie, la 4C rallie la Tunisie pour reprendre sa mission de protection de la base navale de Bizerte et plus généralement de la Tunisie, véritable tête de pont pour frapper l’Italie au cœur.

Quand la guerre éclate le 5 septembre 1948, la 4C est déjà sur la brèche, maintenant depuis le 1er septembre une patrouille de deux chasseurs en vol en permanence. L’Italie ne bougeant pas, le dispositif est levé le 13 septembre et remplacé par un décollage sur alerte.

Sur les douze Dewoitine D-551, deux sont des appareils de remplacement, un chasseur ayant été perdu lors d’une collision avec un avion de l’armée de l’air (piloté tué) et un deuxième ayant perdu mystérieusement en mer (piloté disparu présumé mort).

-L’escadrille 20C est créée le 12 septembre 1947 sur la base aéronavale de Dakar-Bel Air pour assurer la défense de Dakar avec douze Dewoitine D-551 amenés à Dakar en caisse par bateaux, remontés, essayés et déclarés bons pour le service.

Le taux d’attrition pour cette unité est nul au 5 septembre 1948, tous les appareils sont opérationnels.

Au 5 septembre 1948, le stock de Dewoitine D-551 de la marine s’établit à 31 appareils, de quoi équiper deux escadrilles à effectifs plein même si il est plus probable qu’ils serviront à remplacer les appareils perdus au sein des unités de la marine ou de l’armée de l’air……. .

Caractéristiques Techniques du Dewoitine D-551

Type : chasseur monomoteur monoplace

Poids : A vide 2150kg en charge 2980kg

Dimensions : envergure 9.33m longueur 8.20m hauteur 2.81m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-suiza 12Y-51 de 1000ch (prototype) puis 12Y-55 de 1300ch (série) entrainant une hélice tripale

Performances : vitesse maximale 675 km/h Autonomie : 1150km plafond opérationnel 12500m

Armement : un canon de 20mm Hispano-Suiza HS-404 dans le noyeu de l’hélice alimentée à soixante obus tirant dans l’axe de l’hélice et trois mitrailleuses de 7.5mm MAC34 dans chaque aile avec 750 coups chacune.

Dewoitine D-795

Le Dewoitine D-795 est la version embarquée du Dewoitine D-551. La marine l’à choisit en toute logique pour succéder au D-790 à la fois pour équiper de nouveaux groupes aériens _ceux des porte-avions légers Alienor d’Aquitaine et Henriette de France_ et pour remplacer les D-790 des Joffre et Painlevé mais le conflit perturbe ce remplacement et c’est le D-790 qui va ferrailler en mer du Nord et en Méditerranée contre les chasseurs italiens et allemands.

La marine commande deux prototypes du D-795 le 17 octobre 1942, le premier décollant le 5 juin 1943 et le second le 17 août 1943. La mise au point est difficile, le premier prototype étant d’ailleurs perdu le 17 mai 1944.

Le programme est à deux doigts d’être abandonné mais finalement, après d’ultimes modifications, la marine nationale va commander 112 appareils pour armer quatre escadrilles et en rééquiper quatre autres plus une flotte de réserve équivalente à celle en ligne.

Les premiers appareils de série sortent des usines Dewoitine le 5 janvier 1946 et à raison de dix appareils par mois, la commande est honorée en janvier 1947.

Les premiers appareils de ce type sont destinés à armer les escadrilles de chasse des porte-avions légers Alienor d’Aquitaine et Henriette de France. Ces deux porte-avions de type Colossus embarquent douze chasseurs répartis en deux escadrilles de six appareils.

-L’Escadrille 13C est activée sur la base aéronavale de Lann-Bihoué le 11 juin 1946 en même que la 9ème flottille d’aviation navale (9ème FAN), le groupe aérien du porte-avions léger Alienor d’Aquitaine appelé à renforcer les FNEO.

Équipée de six appareils, elle effectue ses premières opérations à bord du porte-avions le 22 mars 1947 dans le cadre de la mise en condition du groupe aérien qui ne doit plus faire qu’un avec le flotteur. L’entrainement à lieu du 22 mars au 4 mai entre Casablanca et Dakar avant un retour à Brest le 10 mai.

L’entrainement à bord du porte-avions léger se poursuit du 24 juillet au 4 septembre 1947 essentiellement en Manche.

Après avoir participé à la traversée de longue durée du 12 au 31 octobre 1947 en Méditerranée, l’escadrille 13C (et bien entendu le reste de la 9ème FAN) s’entraine dans le Golfe de Gascogne du 2 au 21 novembre, le novice groupe aérien du porte-avions léger affrontant celui rodé et expérimenté du Painlevé.

Le 10 décembre 1947, les six Dewoitine D-795 décollent de Lann-Bihoué et rejoignent en haute mer le porte-avions qui en franchissant le Goulet de la rade de Brest est officiellement mis en service. Ce n’est que le 19 janvier 1948 que le porte-avions arrive à Cam-Ranh, le groupe aérien quittant le bord alors que l’Alienor d’Aquitaine se trouvait à 50 miles nautiques de la base.

Reprenant l’entrainement aéronaval le 24 février 1948, l’escadrille 13C apprend et met en pratique sa mission en cas de conflit : la couverture aérienne des navires des FNEO et un appui limité aux troupes au sol.

Le 5 septembre 1948, l’escadrille 13C était en plein exercice de défense aérienne à la mer dans le cadre d’un cycle plus vaste entamé le 2 septembre et achevé le 9 septembre même si l’annonce des bombardements allemands en Scandinavie entraina un alourdissement de l’atmosphère tant était grande la crainte d’une collusion entre Berlin et Tokyo.

Le taux d’attrition de cette unité est nul au 5 septembre 1948.

-L’escadrille 15C est l’autre unité de chasse de la 9ème flottille d’aviation navale. Elle suit donc la même historique que l’escadrille 13C, ralliant avec sa consœur l’Indochine en janvier 1948, les deux unités au delà d’une fraternité d’armes bien compréhensible se tirant joyeusement la bourre.

Le 5 septembre 1948, l’escadrille 15C était en plein exercice de défense aérienne à la mer dans le cadre d’un cycle plus vaste entamé le 2 septembre et achevé le 9 septembre même si l’annonce des bombardements allemands en Scandinavie entraina un alourdissement de l’atmosphère tant était grande la crainte d’une collusion entre Berlin et Tokyo. Le taux d’attrition de cette unité est nul au 5 septembre 1948.

-L’escadrille 19C est officiellement créée le 21 juin 1947 sur la base de Lann-Bihoué prêt de Lorient en même temps que la 11ème flottille d’aviation navale (11ème FAN), le groupe aérien du porte-avions léger Henriette de France dont la principale mission est l’appui des croiseurs et des contre-torpilleurs de la 3ème Escadre Légère.

Elle est équipée de six Dewoitine D-795 tout comme l’escadrille 21C, l’autre composante de chasse de la 11ème FAN.

Du 25 juin au 12 août 1947, l’escadrille 19C participe avec le reste de la 11ème FAN à un entrainement aviation intensif entre Casablanca et Dakar avant de rentrer à Brest le 19 août. Après la traversée de longue durée du 24 septembre au 29 novembre, la 19C sort à nouveau pour entrainement du du 25 au 30 décembre 1947 et du 4 au 12 janvier 1948.

Du 12 au 18 février 1948, elle participe à l’exercice «Centaure» avec les croiseurs de la 3ème Escadre Légère avant de s’entrainer du 27 février au 12 mars 1948 puis du 29 avril au 8 mai dans le Golfe de Gascogne avant un entrainement au large de Dakar du 16 mai au 2 juin.

Le porte-avions Henriette de France subissant un petit carénage du 10 juin au 5 août, la 19C comme le reste de la 11ème FAN s’entraine depuis la terre avant de retrouver leur plate-forme opérationnelle à partir du 12 août pour remise en condition puis entrainement jusqu’au 4 septembre.

Suite à l’attaque allemande sur la Norvège et le Danemark, les alliés décident de riposter, voulant à tout prix éviter une Norvège sous la botte allemande. L’Henriette de France reçoit pour mission de couvrir le convoi transportant le corps expéditionnaire franco-polonais à Rosyth pour rejoindre les troupes anglaises prévues pour cette riposte terrestre.

L’escadrille 19C va assurer la protection aérienne du convoi en mer du Nord, la traversée de la Manche voyant la coopération de l’armée de l’air.

-L’escadrille 21C est créée le 21 juin 1947 en même temps que la 19C avec lequel il forme la composante de chasse de la 11ème FAN (11ème FAN), le groupe aérien du porte-avions léger Henriette de France dont la principale mission est l’appui des croiseurs et des contre-torpilleurs de la 3ème Escadre Légère.

Elle est équipée de six Dewoitine D-795 tout comme l’escadrille 19C, l’autre composante de chasse de la 11ème FAN.

Elle suit donc le même historique que l’escadrille 19C même si à la différence de sa consoeur, elle connait des pertes, deux appareils perdus par accident lors d’un entrainement lors du petit carénage de l’Henriette d’Angleterre (10 juin au 5 août 1948). Les appareils sont rapidement remplacés.

Le porte-avions Henriette de France subissant un petit carénage du 10 juin au 5 août, la 19C comme le reste de la 11ème FAN s’entraine depuis la terre avant de retrouver leur plate-forme opérationnelle à partir du 12 août pour remise en condition puis entrainement jusqu’au 4 septembre.

Suite à l’attaque allemande sur la Norvège et le Danemark, les alliés décident de riposter, voulant à tout prix éviter une Norvège sous la botte allemande.

L’Henriette de France reçoit pour mission de couvrir le convoi transformant le corps expéditionnaire franco-polonais à Rosyth pour rejoindre les troupes anglaises prévues pour cette riposte terrestre. L’escadrille 21C va assurer la protection aérienne du convoi en mer du Nord, la traversée de la Manche voyant la coopération de l’armée de l’air.

Au 5 septembre 1948, sur 112 appareils commandés et livrés, 24 sont en ligne plus 2 tirés des stocks pour remplacer les pertes du 21C. Les appareils prévus pour les escadrilles 6C 7C 8C et 9C sont toujours stockés à Orly, le conflit bousculant le calendrier de remplacement des D-790.

Caractéristiques Techniques du Dewoitine D-795

Type : chasseur monomoteur monoplace embarqué

Poids : à vide 2000kg Totale 2300kg

Dimensions : envergure 9.33m longueur 8.20m hauteur 2.81m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-suiza 12Y-55 de 1300ch (série) entrainant une hélice tripale

Performances : vitesse maximale 675 km/h autonomie : 1050km plafond opérationnel 12500m

Armement : un canon de 20mm Hispano-Suiza HS-404 dans le noyeu de l’hélice alimentée à soixante obus tirant dans l’axe de l’hélice et trois mitrailleuses de 7.5mm MAC34 dans chaque aile avec 650 coups chacune.

Bloch MB-159M

Après avoir développé le Bloch MB-152 et le MB-155, les ingénieurs du bureau d’étude de la firme Bloch étudièrent un nouveau dérivé propulsé par le prometteur Gnôme-Rhône 14R Meteor de 1700ch, le plus puissant moteur français au début de la décennie quarante.

Ce dérivé baptisé Bloch MB-156 ne dépassa pas le stade du projet, les ingénieurs du bureau d’étude s’étant aperçus qu’il fallait totalement redessiné la cellule pour tirer la quintessence de ce moteur.

Ces efforts donnèrent naissance au Bloch MB-157, un appareil qui équipa l’armée de l’air mais pas la marine bien que pour la forme, elle demanda à Marcel Bloch une version embarquée baptisée MB-157M.

C’est finalement son dérivé MB-159 qui équipa la marine sous le nom de MB-159M. Il est d’ailleurs à noter que l’armée de l’air reçut après la marine ses appareils.

Le prototype du MB-159 effectua son premier vol le 4 décembre 1942 et celui de sa variante embarquée le 14 juillet 1945. La mise au point est rapide, les maladies de jeunesse peu nombreuses.

Après des essais satisfaisants, la marine commande le 12 octobre 1945 60 Bloch MB-159M répartis entre les appareils en ligne (27), ceux de réserve (27), le reliquat de six appareils devant être utilisés pour des tests techniques et tactiques.

Le premier appareil de série effectue son premier vol le 7 décembre 1945 et les livraisons vont s’échelonner sur cinq mois jusqu’en mai 1946.

Le nouveau chasseur embarqué de la marine nationale va équiper trois escadrilles de chasse, les escadrilles 16C 18C et 22C de la 10ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions lourd Commandant Teste basé à Mers-el-Kébir, le groupe aérien ayant donc sa base à terre à Arzew prêt d’Oran.

-L’Escadrille 16C nait officiellement le 13 octobre 1946 à Cherbourg-Querqueville, base où la 10ème FAN va montrer en puissance en attendant de rejoindre Arzew. Comme ses consœurs de la 10ème FAN, elle dispose de neuf chasseurs-bombardiers Bloch MB-159M.

L’escadrille 16C effectue ses premiers «vrais» appontages et ses premiers catapultages du 9 au 13 octobre 1946. Les premiers vrais exercices ont cependant lieu au large de Dakar du 15 au 30 novembre, exercices au cours desquelles, l’escadrille 16C perd un appareil qui victime d’une panne moteur doit amerrir.

Récupéré par le torpilleur d’escadre Spahi, le pilote ne peut constater que l’avion sombre sans qu’il soit possible de le récupérer. L’appareil sera cependant vite remplacé par un appareil flambant neuf.

Un autre Bloch MB-159M sera perdu lors d’un exercice contre l’armée de l’air au printemps 1948, le pilote décédant dans l’incendie de son appareil. Là encore l’appareil sera remplacé par un appareil neuf qui lui sortait des stocks de la marine de la BAN d’Orly.

Le temps fort pour la 16C est la participation du 15 mai au 20 juin 1948 à une importante série d’exercices avec le cuirassé Bretagne et du croiseur de bataille Strasbourg  mais également en compagnie de six torpilleurs d’escadre et des trois contre-torpilleurs de la 11ème DCT à savoir le Mogador, le Volta et le Hoche.

A l’annonce des bombardements allemands sur la Norvège et le Danemark le 5 septembre, le Commandant Teste appareille en compagnie du Bretagne pour contrer une éventuelle action italienne contre l’Afrique du Nord. L’escadrille 16C va ainsi protéger le groupement Teste en maintenant en mer une patrouille de deux chasseurs, naturellement relayée par ses deux consœurs.

-L’Escadrille 18C nait officiellement le 13 octobre 1946 à Cherbourg-Querqueville, base où la 10ème FAN va montrer en puissance en attendant de rejoindre Arzew. Comme ses consœurs de la 10ème FAN, elle dispose de neuf chasseurs-bombardiers Bloch MB-159M.

Son histoire est donc identique à la 16C sauf son taux d’attrition plus élevé puisqu’elle va perdre quatre appareils : un en mer (pilote tué), deux à terre (pilotes indemnes) et un sur le Commandant Teste, une avarie de catapultage précipitant l’avion par dessus bord, avion broyé par la proue mais par miracle, le pilote est parvenu à s’extirper du cockpit, échappant à une mort certaine.

Ces quatre appareils perdus sont promptement remplacés par des appareils neufs et le 5 septembre 1948, l’escadrille est de nouveau en pleine possessions de ses moyens, participant à la permanence aérienne au dessus du groupe de combat formé par le Commandant Teste, par le Bretagne et les torpilleurs d’escadre  L’Eveillé L’Alerte Spahi Hussard.

-L’Escadrille 22C nait officiellement le 13 octobre 1946 à Cherbourg-Querqueville, base où la 10ème FAN va montrer en puissance en attendant de rejoindre Arzew. Comme ses consœurs de la 10ème FAN, elle dispose de neuf chasseurs-bombardiers Bloch MB-159M.

Cette escadrille à perdu deux avions au cours de différents exercices. Ces appareils sont promptement remplacés par des appareils neufs et le 5 septembre 1948, l’escadrille est de nouveau en pleine possessions de ses moyens, participant à la permanence aérienne au dessus du groupe de combat formé par le Commandant Teste, par le Bretagne et les torpilleurs d’escadre  L’Eveillé L’Alerte Spahi Hussard.

Au 5 septembre 1948, 27 Bloch MB-159M sont en ligne, 19 en réserve et 5 utilisés pour des tests techniques et tactique (un appareil perdu en novembre 1947).

Par précaution, une commande de 27 appareils est passée à la fin août 1948 mais bien entendu au 5 septembre 1948, aucun appareil de cette commande n’est en service.

Caractéristiques Techniques du Bloch MB-159M

Type : chasseur monoplace monoplan embarqué

Poids : masse à vide 2415kg maximale au décollage 3265kg

Dimensions : envergure 10,70 m; longueur 9,70 m; hauteur

Motorisation : un moteur radial Gnome-Rhône Meteor 14R de 1800ch entrainant une hélice tripale
Performances : Vitesse maximale : 740 km/h Distance franchissable : 1 095 km

Armement : 2 canon de 20 mm dans les ailes et 6 mitrailleuses de 7,5 mm (deux au dessus du capot moteur et quatre dans les ailes)

17-Aviation navale (38)

Grumman G-36A

Grumman G-36A

Grumman G-36A

En 1935, la marine américaine souhaite renouveler son parc de chasseurs. Plusieurs constructeurs proposent leurs produits qu’il s’agisse de la firme Seversky qui propose une version navalisée de son P35 (l’ancêtre du P47), Curtiss propose une version navalisée du P36 (connu en France sous le nom de H75 Hawk), Brewster propose son XF2A-1 et Grumman son XF4F-1.

Les trois premiers sont des monoplans mais le prototype de Grumman est un biplan ce qui peut sembler un anachronisme à une époque où le monoplan s’impose. Il faut cependant se rappeler que le XF4F-1 est contemporain du Gloster Gladiator (en service en 1937 mais premier vol en 1934) et du Fiat CR-32 (premier vol en 1933).

Ce choix du biplan peut s’expliquer par les conditions particulières d’appontage et de catapultage sur un porte-avions. Un biplan à la surface alaire plus importante à une vitesse d’approche plus faible ce qui facilite la tache du pilote.
Le XF4F-1 (désignation constructeur Grumman G-16) effectue son premier vol le 2 septembre 1937. C’est une version réduite du F3F mais doté d’un moteur plus puissant ce qui permet des performances en vol plus importantes.

Son principal challenger est le Brewster XF2A-1, un monoplan d’une configuration plus moderne et qui semble avoir la préférence de la Navy. Cette dernière qui doute de la capacité de la firme Brewster à produire en masse son prototype demande à Grumman une version monoplan de son prototype pour se couvrir en cas d’échec du prototype Brewster qui vole pour la première fois le 2 décembre 1937.

le XF4F-2 bientôt modifié en XF4F-3 effectue son premier vol le 12 février 1939 et 78 appareils sont commandés en août 1939. Le premier appareil de série vole en février 1940. Les commandes à l’export ne tardent pas puisque la France passe commande  de 81 Grumman G36A, une version adaptée du F4F-3 qui effectue son premier vol le 11 mai 1940.

Ces appareils ne vont cependant pas servir à bord des porte-avions, le Béarn cessant d’être un porte-avions opérationnel pour devenir un porte-avions d’entrainement. Les G-36A vont servir donc à terre pour protéger les bases de la marine.

Quatre escadrilles vont être équipées de ce chasseur monoplan, petit et robuste.

-L’Escadrille 2C basée à Hyères-Le Palyvestre et chargée de la protection de Toulon contre les bombardiers ennemis. Elle reçoit seize Grumman G-36A en janvier 1941 qu’elle va utiliser jusqu’en avril 1946. Durant ces cinq années d’utilisation, l’escadrille 2C va perdre trois appareils, remplacés par des appareils stockés à Orly.

Le 12 avril 1946, douze Dewoitine D-551 flambants neufs arrivent de Toulouse sur la BAN d’Orly pour être confiés aux bons soins de la 2C qui hérite d’une monture remarquable.

Après une mois d’entrainement intensif, la 2C quitte Orly le 16 mai 1946 pour rallier Hyères-Le Palyvestre où elle va reprendre sa mission de défense du port de Toulon.

Les Grumman G-36A ne vont pas être ferraillés. Reconditionnés, ils vont être stockés pour servir d’appareils de réserve en cas de guerre.

-L’Escadrille 4C basée à Sidi-Ahmed est chargée de la protection de Bizerte avec des Bloch MB-151 qui sont remplacés en octobre 1941 par seize Grumman G-36A qui retrouvent Bizerte à la mi-novembre 1941.

Le 6 juin 1946, l’escadrille 4C rallie avec ses quatorze Grumman G-36A survivants (deux pilotes sans monture ralliant la région  parisienne par un avion de transport) à Orly pour être transformée sur un nouvel appareil en l’occurence le Dewoitine D-551. Les chasseurs américains ne sont pas détruits, ils vont être reconditionnés et stockés pour servir d’appareils de réserve en cas de conflit.

-L’Escadrille 10C est créée le 8 septembre 1942 à Tripoli du Liban avec douze Grumman G-36A amenés au Liban par le transport d’hydravions Commandant Teste. Ce dernier à quitté Toulon le 27 septembre avec douze appareils stockés dans le hangar. Il arrive à Beyrouth le 9 octobre où les appareils sont pris en main par leurs pilotes qui les ramènent à Tripoli du Liban.

Ces appareils sont encore en service en septembre 1948, deux d’entre-eux étant des appareils de remplacement, un G-36A ayant été perdu en mer (pilote tué) et un autre gravement endommagé à l’atterrissage (pilote blessé).
Bien que le G-36A ne soit plus un appareil de première jeunesse, son remplacement au sein de la 10C n’étant pas jugé urgent à la vue de l’opposition dans la région : MS-406 turcs et Fiat G-50 côté italien.

Le 5 septembre 1948, la 10C est mise en alerte, recevant l’ordre de maintenir une patrouille de deux avions au dessus des côtes libanaises pour parer à tout raid surprise venant du Dodécanèse voir cas peu probable de la Turquie. Ce dispositif est levé le 12 septembre 1948 et remplacé par des décollages sur alerte.

-L’Escadrille 11C est créée le 14 juin 1942 à Djibouti avec douze Grumman G-36A destinés à protéger la Côte Française des Somalis (CFS). Les appareils sont amenés depuis la métropole par un cargo affrété à cette fin. Les avions démontés en caisse sont débarqués sur le port de Djibouti, convoyés jusqu’à la base aéronavale remontés, testés et déclarés opérationnels.

Les accidents et les conditions climatiques réduisent la flotte à seulement sept appareils en septembre 1945 mais la flotte remonte à douze appareils quand cinq appareils jusque là stockés sont livrés à l’unité, douze appareils toujours en service en septembre 1948.

Le 5 septembre 1948, l’escadrille reçoit l’ordre de mettre en place une patrouille de deux chasseurs pour couvrir la ville en liaison avec les Bloch MB.155 de l’armée de l’air, dispositif prolongé jusqu’au 21 septembre quand il est abandonné, les forces italiennes en Érythrée et en Abyssinie se tenant tranquilles.

-Le Grumman G-36A équipe également l’imposante Escadrille d’Aviation Navale des Antilles (EANA). Cette unité composite à été créée en juin 1947 avec six Grumman G-36A, quatre CAO-700M et huit Lioré et Olivier Léo 456. Ces appareils sont toujours en service en septembre 1948.

Les seize G-36A de la 2C et les quatorze de la 4C sont reconditionnés et stockés à Orly, laissant une réserve globale de 30 appareils mais au 1er septembre 1948, il ne reste plus que 22 appareils disponibles pour un possible usage.

Caractéristiques Techniques du Grumman G-36A

Type : Monoplace de chasse monoplan à moteur radial

Masse à pleine charge 3200 kg

Dimensions : Envergure : 11.58m Longueur : 8.76m Hauteur : 3.60m

Motorisation : un moteur radial Pratt & Whitney R-1830-76 à deux étages dévellopant 1200ch et entrainant une hélice tripale

Performances : Vitesse maximale : 531 km/h distance franchissable : 1360km Plafond opérationnel : 12000m Vitesse de montée : 11.7m/s

Armement : 4 mitrailleuses de 7.5mm Darne armés de 900 cartouches chacune soit un total de  3600 coups. Deux bombes de 50kg ou deux réservoirs de 220 l sous les ailes

Curtiss H-75

Curtiss H-75

Curtiss H-75

Au milieu des années trente, le principal chasseur de l’USAAC était le Boeing P-26 Peashooter, le premier chasseur tout en métal de l’armée de l’air américaine, un monoplan à train fixe que l’on pourrait comparer au Dewoitine D-510.

Pour le remplacer, l’USAAC lança un appel à projet en août 1935. Curtiss avait anticipé cette demande et avait travaillé dès le mois de mai sur un monoplan de chasse qui marquait l’arrivée sur un avion américain du cockpit fermé et du train d’atterrissage rétractable.

Opposé au Seversky SEV-1XP, le Curtiss model 75B perdit face au P-35 mais cela ne l’empêcha pas d’être commandé en série par l’USAAC pour un nombre semblable à celui du P-35.

Soucieuse de rentabiliser son investissement, la firme de Buffalo entreprit de développer une version améliorée destinée à l’exportation et baptisée Curtiss Hawk 75.

Craignant de manquer de chasseurs modernes, l’armée de l’air se tourna vers les Etats-Unis pour se fournir en appareils modernes. Pas moins de 730 Curtiss H-75 furent commandés et livrés en quatre versions différentes.

L’Aviation Navale va ainsi recevoir 24 Curtiss H-75A-1 cédés par l’armée de l’air à une époque où l’approvisionnement en chasseurs est encore tendu. Ces vingt-quatre appareils vont ainsi équiper deux escadrilles à terre.

-L’Escadrille 1C est activée sous le nom d’escadrille AC-4. Basée à Cherbourg-Chantereyne, elle reçoit douze Curtiss H-75 pour assurer la défense de Cherbourg et plus généralement des ports de La Manche.

A partir du 15 septembre 1940 et de la naissance de l’Aviation Navale, l’escadrille AC-4 intègre la 1ère flottille d’aviation navale (1ère FAN) qui regroupe les avions terrestres basés sur les côtes de la Manche. Un mois plus tard, l’escadrille est redésignée 1C.

Deux avions sont perdus par accident durant plus de deux années d’utilisation, des accidents que si ils rendent irrécupérables les avions préservent leurs pilotes qui ne sont que blessés.

Le 12 mars 1942, six Dewoitine D-520 sont pris en compte par l’unité, ces six premiers appareils sont d’anciens appareils de l’armée de l’air reconditionnés par la BAN d’Orly. Les six autres appareils _neufs cette fois-ci_ sont livrés le 15 juin 1942.

Les Curtiss H-75 sont stockés à Orly jusqu’en décembre 1947 quand ils sont ferraillés.

L’escadrille 5C est officiellement créée le 10 décembre 1939 à Lanvéoc-Poulmic sous le numéro AC-5 pour fournir une couverture de chasse à la base navale de Brest.

Quand la guerre de Pologne s’achève cinq jours plus tard, elle ne dispose toujours pas d’appareils et aurait pu être dissoute mais finalement en janvier 1940, elle reçoit douze Curtiss H-75A-1

L’escadrille AC-5 rejoint le 15 septembre 1940 la 3ème flottille d’aviation navale (3ème FAN) et devient un mois plus tard, l’escadrille 5C.

L’utilisation intensive des appareils entraine la perte de trois appareils mais seule une perte est doublée d’une perte humaine.
Les neuf Curtiss H-75 survivants sont remplacés à l’été 1942 par douze Dewoitine D-520, l’unité ralliant Lanvéoc-Poulmic à la mi-septembre après six semaines d’entrainement intensif sur le nouvel appareil. Quand aux neufs chasseurs américains, ils sont stockés à Orly jusqu’en septembre 1947 quand les carcasses (après prélèvement de pièces) sont envoyées à la ferraille.

Caractéristiques Techniques des Curtiss H-75A1

Type : chasseur monoplan monoplace monomoteur

Poids : à vide 2138kg maximale 2680kg

Dimensions : envergure 11.36m hauteur 2.70m longueur 8.79m

Motorisation : un moteur radial 14 cylindres en double étoile Pratt & Whitney de 1050ch entrainant une hélice tripale

Performances : vitesse maximale 487 km/h autonomie maximale 1470km plafond pratique 10000m

Armement : quatre mitrailleuses FN-Browning de 7.5mm (deux au dessus du capot moteur et deux dans les ailes)

Hanriot NC-600

L'élégant Hanriot NC-600

L’élégant Hanriot NC-600

La marine nationale peut s’enorgueillir d’avoir été la première marine du monde à embarquer des bimoteurs sur porte-avions sous la forme du SNCAO CAO-600. Elle voulut aller plus loin en imaginant embarquer des chasseurs bimoteurs.

L’idée était de pouvoir intercepter avions de reconnaissance et bombardiers ennemis avant qu’ils ne constituent une menace pour le porte-avions et son groupe de combat.

Cette idée ne se réalisa finalement pas mais cela n’empêcha pas l’Aviation Navale de disposer d’une escadrille de chasse sur multimoteurs, l’appareil en question étant le Hanriot NC-600 qui d’ailleurs donna naissance à une variante embarquée, le NC-650 qui s’avéra être un échec cuisant.

Le Hanriot NC-600 est un élégant bimoteur à ailes hautes et double-dérive qui effectua son premier vol le 15 mai 1940. Les performances sont très bonnes et six appareils de pré-série sont rapidement commandés pour accélérer les essais.

Sur ces 742 appareils, l’Aviation Navale reçut au total 24 appareils type Hanriot NC-600. Les douze premiers furent livrés à la BAN d’Orly le 21 juin 1943 par les pilotes de l’unité de convoyage qui avaient décollé depuis Bourges où l’appareil était fabriqué.

Après six semaines d’entrainement intensif, les Hanriot NC-600 de la 3C quittent Orly le 8 août 1943 pour rallier Calais-Marck. Il reprend sa mission de protection de Dunkerque en coopération avec la 1C équipée de Dewoitine D-520.

A l’annonce des attaques allemandes sur Danemark et la Norvège le 5 novembre 1948, la 3C participe au dispositif de protection de la région de Dunkerque en coopération avec la 1C.

Les douze NC-600 de l’unité étaient pour cinq d’entre-eux des appareils de remplacement de la première commande, trois appareils ayant été perdus à l’atterrissage (pilotes et mitrailleurs indemnes) et deux en mer (équipage tué).
Caractéristiques Techniques du Hanriot NC-600D  

Type : chasseur bimoteur biplace

Masse : 4025kg en charge

Dimensions : envergure 12.80m hauteur 3.40m longueur 8.80m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnôme & Rhône 14M00/05 14 cylindres en étoile de 990ch

Performances : vitesse maximale 564 km/h à 8000m Autonomie : 1100km Plafond : 8500m

Armement : deux canons de 20mm HS-404 et quatre mitrailleuses de 7.5mm dans le nez, deux mitrailleuses de 7.5mm dans le poste arrière et une mitrailleuse en poste ventral orienté vers l’arrière actionnée par le pilote via une pédale

Dewoitine D-520

Dewoitine D-520

Dewoitine D-520

En juin 1936, l’armée de l’air lance un programme de chasseur C1 (monoplace) pouvant atteindre une vitesse de 500 km/h et un plafond de 4000m avec un armement composé de deux canons ou d’un canon et de deux mitrailleuses.

Ce programme est amendé en septembre 1936 et la vitesse à atteindre est portée à 520 km/h pour éviter que l’appareil soit périmé au moment de sa mise en service.

Le projet D-520 est accepté le 12 janvier 1937 dans le cadre du «programme technique A23» auquel répond également le Morane-Saulnier MS-450, le Loire-Nieuport 60 (futur CAO-200), le Caudron-Renault 780 puis ultérieurement les Bloch MB-152/55 et l’Arsenal VG-33.

Les deux prototypes sont commandés en avril 1938, le premier des deux prototypes D-520 effectuant son premier vol le 2 octobre 1938, le deuxième suivant en janvier 1939.

L’Aviation Navale va commander 48 appareils pour armer ses escadrilles plus 24 autres appareils pour servir de volant de fonctionnement pour remplacer les appareils perdus soit un total de 72 exemplaires qui sont livrés entre janvier et septembre 1942.

-L’Escadrille 1C équipée de Curtiss H-75A1 est transformée sur Dewoitine D-520, douze appareils étant livrés entre mars et juin 1942. Cette transformation s’accompagnant d’une relocalisation à Calais-Marck.

-L’Escadrille 12C est activée le 20 octobre 1943 à Than-Son-Nut avec douze appareils arrivés à Saïgon le 7 octobre 1943. Cette escadrille est basée à Cam-Ranh à partir de septembre 1944. Au 5 septembre 1948, cette escadrille de la 12ème FAN était réduite à neuf appareils suite à la perte de trois appareils, appareils non remplacés pour le moment.

-L’Escadrille 14C est activée le 10 juin 1944 sur la base aéronavale d’Alger-Maison Blanche avec douze Dewoitine D-520. Entre juin 1944 et septembre 1948, elle perd un appareil par accident, vite remplacé.

-L’Escadrille 25C est activée le 27 juin 1947 sur la base aéronavale de Nouméa-Tantouta pour assurer la protection de la Nouvelle Calédonie. Elle dispose de douze appareils qui sont toujours en service le 5 septembre 1948.

Au 5 septembre 1948, quarante-cinq appareils de ce type sont en ligne. Sept ont été perdus et vingt sont stockés.

Caractéristiques Techniques du Dewoitine D-520

Type : chasseur monoplace monomoteur

Poids : à vide 2123kg en charge 2677kg

Dimensions : envergure 10.20m longueur 8.60m hauteur 2.56m

Motorisation : un moteur en ligne Hispano-Suiza 12Y45 12 cylindres en ligne dévellopant 935ch entrainant une hélice tripale

Performances : vitesse maximale 529 km/h à 4000m autonomie maximale 998km plafond pratique 11000m

Armement : un canon Hispano-Suiza HS 404 de 20mm alimentée à soixante obus tirant dans l’axe de l’hélice et deux mitrailleuses de 7.5mm MAC34 dans chaque aile avec 675 coups chacune

17-Aviation navale (37)

3-Les avions et les hydravions en service

A-Avions de chasse

Dewoitine D-373 et D-376

Dewoitine D-373 à l'appontage sur le Béarn

Dewoitine D-373 à l’appontage sur le Béarn

Ce sont les chasseurs standards de l’Aéronavale quand éclate la guerre de Pologne. Chasseurs monoplans parasol, ils sont issus du Dewoitine D-37 qui avait donné naissance aux D.371 et D.372 utilisés de manière éphémère par l’armée de l’air.

Wibault 74 décollant du Béarn

Wibault 74 décollant du Béarn

Cherchant à remplacer ses Wibault 74, elle passa commande de 20 Dewoitine D-373 mais leur mise au point fût très longue ce qui explique que ces appareils ne furent mis en service qu’en décembre 1938 en compagnie de 25 Dewoitine D-376 commandés ultérieurement avec un système de repliage  qui ne fût jamais au point.

En septembre 1939, ces appareils équipent les deux escadrilles de chasse de la 1ère flottille d’aviation (F1A), le groupe aérien du Béarn.

Ce groupe aérien est débarqué et les escadrilles dispersées. L’escadrille AC-1 (quatre D-373 et treize D-376) est déployée à Calais-Marck alors que l’escadrille AC-2 (quatre D-373 et onze D-376) est elle envoyée à Hyères-Le Palyvestre pour assurer la protection de Toulon.

Les D-373 et les D-376 sont remplacés peu avant la fin de la guerre de Pologne. L’AC-1 est ainsi transformée sur douze bimoteurs Potez 631 alors que l’AC-2 est elle transformée sur quatorze Bloch MB-151. Les appareils retirés du service sont ferraillés.

Caractéristiques Techniques du Dewoitine D-373/376

Type : chasseur monoplace monoplan à aile parasol embarqué

Poids à vide 1295kg à pleine charge 1725kg

Dimensions : Envergure 11.22m Longueur 7.44m Hauteur 3.42m

Motorisation : un moteur radial Gnome & Rhône 14Kfs de 880ch entrainant une hélice tripale

Performances : Vitesse maximale 380km/h Plafond 10000m Autonomie : 850km

Armement : quatre mitrailleuses MAC34 en voilure.

Bloch MB-151

Bloch MB-151

Bloch MB-151

Le Bloch MB-151 est un petit monoplace compact issu du programme C1 (monoplace de chasse) officiellement lancé le 16 novembre 1935. Un prototype baptisé MB-150 effectue son premier vol le 4 mai 1937.

Le MB-150 n’est pas un appareil remarquable, il à même un certain nombre de défauts mais la situation de l’armée de l’air est telle qu’elle finit par trouver l’avion acceptable. De substantielles améliorations furent apportées pour faciliter la production en série, donnant naissance au MB-151, le premier appareil de ce type effectuant son premier vol le 18 août 1938.

Commandé à 140 exemplaires par l’armée de l’air, cet appareil va aussi être utilisé par la marine qui va recevoir 30 appareils sur cette commande, appareils livrés à l’automne 1939 et qui vont équiper deux escadrilles.

La première c’est l’AC-2. Issue de la flottille du Béarn, elle reçoit quatorze appareils début décembre 1939 pour assurer la défense aérienne de Toulon depuis la base aéronavale de Hyères-Le Palyvestre.

A partir du 15 septembre 1940, elle intègre la 2ème flottille d’aviation navale (2ème FAN) qui va regrouper les avions terrestres basés à Hyères-Le Palyvestre et dans le mois qui suit, l’escadrille AC-2 devient l’escadrille 2C.

En janvier 1941, les dix Bloch MB-151 survivants sont remplacés par seize Grumman G-36A plus connu sous leur désignation américaine de F4F Wildcat. Ces appareils avaient été commandés en vue de servir sur le Béarn mais ces appareils embarqués ne le seront jamais. Quand aux Bloch MB-151, ils sont feraillés, la marine jugeant peu utile de les conserver pour un conflit éventuel.
La seconde escadrille est l’AC-3 créée le 11 décembre 1939 pour renforcer la protection de la base navale de Bizerte qui pouvait être aisément menacée par l’aviation italienne venue de Libye ou de Sicile.

Le personnel est issu des escadrilles d’hydravions de chasse HC1 et HC2 dissoutes à la même date après le retrait du Loire 210. L’Escadrille est équipée de seize Bloch MB-151 pris en compte à Orly avant de rejoindre Sidi-Ahmed, la base aéronavale liée à la base navale de Bizerte, Karouba abritant les hydravions.

Placée hors rang, l’escadrille AC-3 devient en octobre 1940 l’escadrille 4C qui intègre en juillet 1941 la 4ème flottille d’aviation navale qui regroupe tous les avions terrestres basés à Sidi-Ahmed, les autres unités étant la 16E (seize CAO-700M), la 10B (seize Bloch MB-175T) et la 12B (seize Lioré et Olivier Léo 456).

En prêt de deux ans d’utilisation, l’escadrille AC-3/4C va perdre quatre appareils : un par accident à atterrissage (pilote sauf), un en mer (pilote disparu présumé mort, l’épave de l’avion n’ayant jamais été retrouvée) et deux par usure obligeant à leur réforme respectivement en janvier et mars 1941.

Le Bloch MB-151 est retiré du service de l’Aviation Navale en octobre 1941 quand le personnel de la 4C prennent officiellement en main seize Grumman G-36A.

Comme leurs confrères de l’escadrille AC-2/2C, les appareils de la AC-3/4C sont ferraillés.

Caractéristiques Techniques du Bloch MB-151

Type : chasseurs monoplan monoplace

Poids : à vide : inconnue En charge 2522kg

Dimensions : envergure 10.54m longueur 9.10m hauteur 3.96m
Motorisation : un moteur radial Gnôme & Rhône 14N de 920ch

Performances : vitesse maximale 509 km/h Rayon d’action 540km Plafond 11050m

Armement : deux canons de 20mm et quatre mitrailleuses de 7.5mm

Potez 631

Potez 631 en vol

Potez 631 en vol

En octobre 1934, l’armée de l’air lança un appel d’offre pour un «multiplace léger de défense» chargé de mission de chasse de nuit et d’escorte en configuration biplace et de commandement de la chasse en configuration triplace.

Cet appareil devait compléter le chasseur du programme C1 qui allaient aboutir à la fabrication du Bloch MB150 (puis de ses dérivés) et du Morane Saulnier MS406, le principal chasseur de l’armée de l’air au printemps 1940.

Le premier prototype effectua son premier vol le 25 avril 1936 soit un an après le début de la construction. C’était un élégant bimoteur à ailes basses et double dérive propulsé par deux moteurs en étoile. 80 Potez 630 furent construits suivis par 215 Potez 631 plus d’autres versions qui ne dépassèrent pas le stade de la planche à dessin ou du prototype (632, 633 pour la Tchécoslovaquie, 635,636 dérivée du 633, 63.12).

Le Potez 630 se révèle être un échec et après avoir été utilisé comme avion de commandement à la chasse en remplacement des Bloch MB200, il est retiré des premières lignes au début de la guerre à cause de problèmes récurrents de moteurs.

L’aéronautique navale reçut douze Potez 631 triplaces de chasse, appareils qui équipèrent l’escadrille AC-1 au début du mois de décembre, ce rééquipement se doublant d’un redéploiement à Calais-Marck.

Le 15 septembre 1940, l’escadrille AC-1 intègre la 1ère flottille d’aviation navale (1ère FAN) et un mois plus tard, en octobre 1940, l’AC-1 devient l’escadrille 3C.

Le 21 juin 1943, douze Hanriot NC-600 flambant neufs sont amenés par les pilotes de l’unité de convoyage à Orly pour être confiés aux pilotes de l’escadrille 3C qui ne disposaient plus à cette époque que dix Potez 631, un appareil ayant été perdu à l’atterrisage (piloté tué, navigants blessés) et un autre réformé pour usure en décembre 1942.

Les dix Potez 631 sont ramenés à Orly et stockés au cas où mais en septembre 1947, devenus des surplus, ils sont finalement féraillés

Caractéristiques Techniques du Potez 631

Type : bimoteur de chasse triplace

Poids à vide : 2450kg Masse maximale : 4500kg

Dimensions : Envergure : 16.00m Longueur : 11.07m Hauteur : 3.62m

Motorisation : deux moteurs radiaux Gnome Rhône 14 à 14 cylindres en étoile refroidis par air et développant 700cv entrainant une hélice Ratier ou Gnome Rhône

Performances : Vitesse maximale : 443 km/h à 4500m Distance franchissable maximale : 1220km Plafond pratique : 9000m

Armement : deux canons de 20mm Hispano Suiza HS 9 ou HS 404 de 30mm sous le fuselage tirant en chasse, une mitrailleuse MAC 34 de 7.5mm en poste arrière et certains deux affûts doubles de 7.5mm (un sous chaque aile).

17-Aviation navale (36)

Evolution des différentes unités entre septembre 1940 et septembre 1948

-Section d’Entrainement de Cherbourg (Cherbourg-Chantereyne) :

Six Morane-Saulnier MS-230 et six CAMS-37 même si le remplacement de ces appareils est prévu à moyen terme.

Ce remplacement à lieu en juillet 1942 quand les six Morane-Saulnier MS-230 sont remplacés par six North American NA-57 alors que les six CAMS-37 sont remplacés par quatre CAO-30. Deux Bloch MB-131 sont également utilisés pour l’entrainement sur appareils multimoteurs.

En juin 1944, les deux Bloch MB-131 à bout de souffle sont remplacés par deux Dewoitine D-720M neufs qui sont utilisés pour l’entrainement sur multimoteurs mais également pour le remorqueur de cible et les liaisons.

Le 31 août 1948, la S.E de Cherbourg dispose de six NA-57, de quatre CAO-30 et de quatre Dewoitine D-720M.

Section de servitude de Calais

Cette S.S est créée en juillet 1943 sur la base de Calais-Marck. Elle dispose de deux CAMS-55, de deux Dewoitine D-720M et de deux Morane-Saulnier MS-472.

Au 31 août 1948, la S.S Calais dispose de deux CAO-30, de quatre Dewoitine D-720M et de quatre Morane-Saulnier MS-472.

Section d’entrainement de Brest

Sur la base Lanvéoc-Poulmic, la S.E de Brest dispose en septembre 1940 de six Morane-Saulnier MS-230 et de quatre CAMS-55 mais en décembre 1941, les MS-230 ont été remplacés par huit North American NA-57 plus modernes et les quatre CAMS-55 par quatre CAO-30 conçus dès l’origine pour l’entrainement.

-Section de Servitude et d’Entrainement du Béarn :

Basée à Lanvéoc-Poulmic, elle dispose de deux Bloch MB-220 ayant appartenu à la compagnie Air France pour du transport de matériel et de personnel. L’entrainement à terre et embarqué est assuré par deux Bloch MB-131, huit Morane-Saulnier MS-230 et quatre North American NA-57.

En décembre 1942, les huit MS-230 sont retirés du service et remplacés par six North American NA-57 qui eux sont navalisés pour pouvoir apponter sur porte-avions.

En août 1945, la Section d’Entrainement de Brest et la Section de Servitude et d’Entrainement du Béarn fusionnent pour former la Section d’Entrainement et de Servitude de Brest avec Lanvéoc-Poulmic comme base.

Elle est équipée de douze North-American NA-57, de quatre CAMS-55, de deux SNCASO SO-30 et de quatre Dewoitine D-720M soit un total de 22 avions,.

Le 31 août 1948, la SES-Brest dispose de douze North-American NA-57, de quatre CAO-30, de deux SNCASO SO-30 et de quatre Dewoitine D-720M.

-Escadrille d’Entrainement de l’Atlantique (EEA)

Cette unité dispose à sa mise sur pied de trois prototypes en l’occurence un Potez-CAMS 141, un Latécoère Laté 611 et un Bréguet 730. Leur utilisation intensive fait que leur retrait du service est proche. Ils doivent être remplacés par des hydravions déclassés pour former pilotes, navigateurs et mitrailleurs pour l’aéronavale.

Ces appareils sont remplacés en mars 1942 par quatre CAMS-55, quatre CAO-30, deux Potez-CAMS 141 de série et les deux prototypes Bloch MB-480.

En janvier 1946, les quatre CAMS-55 sont remplacés par quatre Loire 130 reconditionés par l’atelier de le l’hydrobase des Mureaux, les autres appareils sont toujours en service.

Au 31 août 1948, l’EEA dispose de quatre Loire 130, de quatre CAO-30, deux Potez-CAMS 141 et deux Bloch MB-480.

-Section de soutien du Painlevé (7ème flottille d’aviation navale)

La flottille du Painlevé dispose d’une S.S équipée de quatre North American NA-57 navalisés et deux SNCASO SO-30 de transport (non embarquables sur porte-avions, utilisés pour les transports et les liaisons entre bases terrestres).

La SS du Painlevé dispose toujours de ces mêmes appareils le 31 août 1948 avec le renfort de deux Dewoitine D-720M.

-Section d’Entrainement et de Soutien de la 11ème FAN

C’est la SES du groupe aérien du porte-avions léger Henriette d’Angleterre avec pour équipement quatre Morane-Saulnier MS-474 et deux Dewoitine D-720M.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948.

-Ecole de pilotage et du personnel volant :

Elle dispose en décembre 1941 de huit North Amercain NA-57, de quatre Morane Saulnier MS-230, de deux Bloch MB-131 et de quatre CAO-30 qui ont remplacé les CAMS-55.

Un an plus tard, en décembre 1942, la base de Rochefort dispose de douze North American NA-57, de deux Bloch MB-131 et de quatre CAO-30.

Au 31 août 1948, l’Ecole de pilotage et du personnel volant dispose de douze North American NA-57, de deux Dewoitine D-720M et de quatre CAO-30.

Section de Servitude d’Hourtin

Elle dispose de deux CAMS-55 désarmés pour la liaison et le transport même si la S.S d’Hourtin à pour principale mission l’entretien des installations de cette base-école.

Les deux CAMS-55 sont retirés du service en septembre 1945 car trop usés et remplacés par deux Loire 130.

-Section d’Entrainement de Berre :

Elle dispose de quatre hydravions à coque CAMS-55 jusqu’en septembre 1942 quand ils sont remplacés par quatre CAO-30.

Ces quatre appareils sont toujours en service le 1er septembre 1948.

-Cours d’application à la mer :

Cette unité ne dispose pas d’appareils, il s’agit d’un centre d’entrainement et de formation théorique.

-Section d’Entrainement et de servitude d’Hyères :

En janvier 1942, elle dispose de deux CAMS-55 et deux CAMS-37 plus deux Bloch MB-131 et quatre Morane Saulnier MS-230. Onze mois plus tard, elle dispose de quatre CAO-30, de deux CAMS-55, de six North American NA-57 et de deux Bloch MB-131.

Les CAMS-55 sont retirés du service en septembre 1945 et remplacés par deux CAO-30 portant leur nombre à six. Les NA-57 sont toujours en service mais les deux Bloch MB-131 sont remplacés en janvier 1946 par deux Dewoitine D-720M.

-Section de Servitude de la 6ème flottille d’aviation navale

Le groupe aérien du Joffre dispose d’une S.S équipée de quatre North American NA-57 navalisés et deux SNCASO SO-30 de transport (non embarquables sur porte-avions, utilisés pour les transports et les liaisons entre bases terrestres). Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948.

-Section d’Entrainement et de servitude d’Aspretto :

Elle dispose de deux CAMS-55 pour l’entrainement et les liaisons, appareils remplacés par deux CAO-30 en mars 1945.

-Section de Servitude de Marignane :

Elle ne dispose pas d’appareils, elle est chargée d’accueillir les avions de la marine de passage dans la région de Marseille, notamment ceux neufs venant d’Orly pour rallier l’Afrique du Nord.

-Section d’Entrainement de Saint Mandrier :

Elle dispose deux CAMS-55 d’entrainement et de liaison jusqu’en novembre 1942 quand ils sont remplacés par deux CAO-30. Ces deux appareils sont toujours en service en septembre 1948.

-Escadrille Ecole de la Méditerranée (EEM)

Cette Escadrille est créée en septembre 1946 pour soulager l’EE-Atlantique à Hourtin. Elle est composée de quatre Loire 130, de quatre Bréguet Bizerte et des deux prototypes du Dewoitine HD-730 soit un total de dix appareils qui sont toujours en service en septembre 1948, tous stationnés à Cuers-Pierrefeu.

-Section d’Entrainement et de Soutien d’Arzew

Création en juin 1944 avec quatre CAO-30 d’entrainement et de liaison, quatre Morane-Saulnier MS-472 d’entrainement et quatre Dewoitine D-720M d’entrainement, de transport et de liaison.

Ces appareils sont encore en service en septembre 1948.

-Section d’Entrainement et de Soutien de la 10ème FAN

Cette SES est chargée du soutien des appareils et des hommes du groupe aérien du Commandant Teste et dispose de huit Morane-Saulnier MS-474 d’entrainement à l’appontage et au catapultage, deux Dewoitine D-720M de liaison et deux SO-30 de transport et de liaison entre deux bases à terre.

Ces appareils sont encore en service en septembre 1948.

-Section d’Entrainement de Karouba :

Elle dispose de deux CAMS-55 d’entrainement et de liaison remplacés en octobre 1942 par deux CAO-30.

Ces appareils sont encore en service en septembre 1948.

-Section d’Entrainement de Sidi-Ahmed :

Elle dispose de deux Bloch MB-131 et de huit Morane Saulnier MS-230 jusqu’en juin 1942 quand les MS-230 sont remplacés par huit Morane-Saulnier MS-472. Les deux Bloch MB-131 sont remplacés par deux Martin 167F démilitarisés en septembre 1946.

Ces appareils sont encore en service en septembre 1948.

-Section d’Entrainement et de Soutien de la 9ème FAN

C’est la SES du groupe aérien du porte-avions léger Alienor d’Aquitaine (9ème FAN) avec quatre Morane-Saulnier MS-474 et deux Dewoitine D-720M.

Ces appareils sont encore en service en septembre 1948.

17-Aviation navale (35)

G-Sections d’entrainement et de soutien

Transport, entrainement et liaison

Aux côtés des escadrilles de reconnaissance, de surveillance, de bombardement, de torpillage et de chasse figurent des unités de l’ombre, des unités chargées de leur soutien, des unités chargées de leur fournir une capacité de formation, de transport de matériel et de liaison.

Ces unités sont généralement de niveau section et sont équipées d’avions terrestres et d’hydravions, souvent anciens même si comme dans tous les domaines, il y à une certaine modernisation du matériel qui va de paire avec celle des unités de combats.

Evolution de la situation entre septembre 1939 et septembre 1940

-Section d’Entrainement de Cherbourg (Cherbourg-Chantereyne) :
six Morane-Saulnier MS-230 et six CAMS-37

-Escadrille E-8

Bréguet 730

Bréguet 730

Cette escadrille d’exploration est équipée à Lanvéoc-Poulmic d’un seul et unique Potez-CAMS 141, le prototype de cet hydravion quadrimoteur. Décision est prise ensuite de lui confier également les prototypes Latécoère Laté 611 et Bréguet 730 pour des tests approfondis et des missions opérationnelles de surveillance.

En février 1940, l’escadrille E-8 devient une section d’entrainement et d’évaluation (SEE) et est redéployée à Hourtin. Elle deviendra en septembre, l’Escadrille d’Entrainement de l’Atlantique (EEA)

Section d’entrainement de Brest

Sur la base Lanvéoc-Poulmic, la S.E de Brest dispose de six Morane-Saulnier MS-230 et de quatre CAMS-55

Section d’Entrainement de Rochefort

Cette S.E est dissoute en février 1940, son personnel rejoignant Hourtin et la future EEA (qui n’est encore qu’une SEE).

-Ecole de pilotage et du personnel volant :

Cette école basée à Rochefort forme pilotes, navigateurs et mitrailleurs des avions et hydravions de la marine. Elle est issue de la fusion en février 1940 de l’école de pilote avec celle du personnel volant. Elle dispose de huit North Amercain NA-57, de quatre Morane Saulnier MS-230, de deux Bloch MB-131 et de quatre CAMS-55.

Section de Servitude d’Hourtin

Elle dispose de deux CAMS-55 désarmés pour la liaison et le transport même si la S.S d’Hourtin à pour principale mission l’entretien des installations de cette base-école.

-Section d’Entrainement de Berre :

Elle dispose de quatre hydravions à coque CAMS-55

-Section d’Entrainement et de servitude d’Hyères : deux CAMS-55 et deux CAMS-37 plus deux Bloch MB-131 et quatre Morane Saulnier MS-230

-Cours d’application à la mer :

Cette unité ne dispose pas d’appareils, il s’agit d’un centre d’entrainement et de formation théorique.

-Section d’Entrainement et de servitude d’Aspretto :

Elle dispose de deux CAMS-55 pour l’entrainement et les liaisons

-Section de Servitude de Marignane :

Elle ne dispose pas d’appareils, elle est chargée d’accueillir les avions de la marine de passage dans la région de Marseille, notamment ceux neufs venant d’Orly pour rallier l’Afrique du Nord.

-Section d’Entrainement de Saint Mandrier :

Elle dispose deux CAMS-55 d’entrainement et de liaison

-Section d’Entrainement de Karouba :

Elle dispose de deux CAMS-55 d’entrainement et de liaison

-Section d’Entrainement de Sidi-Ahmed :

Elle dispose de deux Bloch MB-131 et de huit Morane Saulnier MS-230

-Section de Servitude et d’Entrainement du Béarn :

Basée à Lanvéoc-Poulmic, elle dispose de deux Bloch MB-220 ayant appartenu à la compagnie Air France pour du transport de matériel et de personnel. L’entrainement à terre et embarqué est assuré par deux Bloch MB-131, huit Morane-Saulnier MS-230 et quatre North American NA-57.