17-Aviation navale (49)

E-Hydravions de surveillance et d’exploration

Gourdou-Lesseure GL.810 HY
La firme Gourdou-Lesseure ne tarda pas à se faire un nom dans le domaine des hydravions d’observation, faisant de cette entreprise l’un des principaux fournisseurs dans ce domaine de la marine nationale.

Le 23 septembre 1930, le prototype du Gourdou Lesseure GL.810 HY effectue son premier vol. Un total de 24 appareils sont commandés par la Royale qui va les utiliser à bord de ces navires équipés de catapultes puis quand le Loire 130 commença à entrer en service, cet hydravion monoplan biflotteur fût relégué dans les unités de surveillance côtière.

En septembre 1939, dix avions de ce type sont encore en service au sein de quatre escadrilles :

-L’Escadrille 1S2 de Cherbourg-Chantereyne mais redéployée à Lanvéoc-Poulmic dispose encore de deux GL.810 HY. En janvier 1940, l’escadrille 1S2 est dissoute et ces appareils retirés du service. Ils sont stockés puis feraillés quand la disponibilité d’appareils modernes rend leur stockage inintéressant.

-L’Escadrille 2S1 de Lanvéoc-Poulmic dispose encore d’un GL.810 HY qui est remplacé en janvier 1940 tous comme les autres appareils de son unité (deux GL.811 et deux GL.812) par des Loire 130.
-L’Escadrille 3S1 de Hyeres-Le Palyvestre dispose encore de deux GL.810 HY qui cohabitent avec 3 GL.811, 9 GL.812 et 2 GL.813 jusqu’en janvier 1940 quand ils sont tous remplacés par des Lioré et Olivier H-43 guère plus modernes et guère plus efficaces.

-L’Escadrille 3S3 de Berre dispose encore de cinq GL.810 HY qui sont remplacés comme les autres appareils de l’unité (6 GL.811, 5 GL.812 et 2 GL.813) par seize hydravions torpilleurs Latécoère Laté 298.

Aucun GL.810 HY n’est encore en service ni même stocké en septembre 1948.

Caractéristiques Techniques du Gourdou-Lesseure GL.810 HY

Type : hydravion monoplan triplace de reconnaissance et d’observation

Poids à vide 1670kg total 2290kg

Dimensions : Envergure 16.00m Longueur 10.49m Hauteur 3.56m

Motorisation : un moteur radial Gnôme & Rhône 9Ady de 420ch

Performances : vitesse maximale 195 km/h autonomie 560km plafond 5800m

Armement : 1 mitrailleuse de 7.7 mm synchronisée de capot et 2 Vickers de 7.7 mm mobiles arrières, 150 kg de bombes  

Gourdou-Lesseure GL.811 HY

Le Gourdou-Lesseure GL.811 HY est identique au GL.810 à une exception près : des ailes repliables. Effectuant son premier vol le 10 mars 1932, il sert d’abord d’hydravion embarqué puis est utilisé au sein des unités à terre.

Les dix-huit exemplaires (sur vingt construits) encore en service au 1er septembre 1939 sont répartis entre les escadrilles suivantes :

-L’escadrille 1S2 de Lanvéoc-Poulmic dispose de deux GL.811 qui sont retirés du service lors de la dissolution de l’unité en janvier 1940. stockés, ils sont finalement feraillés en septembre 1942 quand leur inutilité ne faisait guère de doute.

-L’Escadrille 2S1 de Lanvéoc-Poulmic dispose encore de deux GL.811 qui sont remplacés en janvier 1940 (tout comme les deux GL.810 et les deux GL.812) par des Loire 130 plus modernes.

-L’Escadrille 2S4 basé à Lanvéoc-Poulmic est une unité de mobilisation qui dispose en septembre 1939 de deux GL.811 mais dès le mois d’octobre, elle redevient une unité terrestre équipée de Levasseur PL.10 et PL.101

-L’Escadrille 3S1 basée à Hyères-Le Palyvestre dispose notamment de trois GL.811 qui sont remplacés tout comme les deux GL.810, les neuf GL.812 et les deux GL.813 en janvier 1940 par des Lioré et Olivier H43.

-L’Escadrille 3S3 de Berre dispose en septembre 1939 de 6 GL.811 qui sont remplacés en février 1940 par seize Latécoère Laté 298 qui remplacent également cinq GL.810, 5 GL.812 et 2 GL.813.

-L’Escadrille 3S6 d’Aspretto est une unité de mobilisation créée le 30 août 1939 avec notamment deux GL.811, un GL.812 ainsi que des Levasseur PL-15 mais dès le mois de décembre, ces appareils sont remplacés par douze Laté 298

-L’Escadrille 8S2 (ex-Section de Surveillance des Antilles) dispose en septembre 1939 de deux GL.812 qui cohabitent avec un GL.811 et un GL.813. Devenue l’escadrille 7R le 15 septembre 1940, elle remplace ses hydravions anciens par des Loire 130C en août 1942.

Caractéristiques Techniques du Gourdou-Lesseure GL.811 HY

Type : hydravion monoplan triplace de reconnaissance et d’observation

Poids à vide 1670kg total 2290kg

Dimensions : Envergure 16.00m Longueur 10.49m Hauteur 3.56m

Motorisation : un moteur radial Gnôme & Rhône 9Ady de 420ch

Performances : vitesse maximale 200 km/h autonomie 560km plafond 5800m

Armement : 1 mitrailleuse de 7.7 mm synchronisée de capot et 2 Vickers de 7.7 mm mobiles arrières, 150 kg de bombes

Gourdou-Lesseure GL.812 HY
Version dérivée du précédent, le GL.812 HY effectue son premier vol le 29 novembre 1933. Il est produit à 29 exemplaires dont 23 sont encore en service en septembre 1939 dans les escadrilles suivantes :

-L’escadrille 1S2 de Lanvéoc-Poulmic dispose de quatre GL.812 qui sont retirés du service lors de la dissolution de l’unité en janvier 1940. stockés, ils sont finalement feraillés en septembre 1942 quand leur inutilité ne faisait guère de doute.

-L’Escadrille 2S1 de Lanvéoc-Poulmic dispose encore de deux GL.812 qui sont remplacés en janvier 1940 (tout comme les deux GL.810 et les deux GL.812) par des Loire 130 plus modernes.

-L’Escadrille 3S1 basée à Hyères-Le Palyvestre dispose notamment de neuf GL.812 qui sont remplacés tout comme les deux GL.810, les trois GL.811 et les deux GL.813 en janvier 1940 par des Lioré et Olivier H43.

-L’Escadrille 3S3 de Berre dispose en septembre 1939 de 5 GL.812 qui sont remplacés en février 1940 par seize Latécoère Laté 298 qui remplacent également cinq GL.810, 6 GL.811 et 2 GL.813.

-L’Escadrille 3S6 d’Aspretto est une unité de mobilisation créée le 30 août 1939 avec notamment un GL.812 (et deux GL.812 plus des Levasseur PL-15) mais dès le mois de décembre, ces appareils sont remplacés par douze Laté 298

-L’Escadrille 8S2 (ex-Section de Surveillance des Antilles) dispose en septembre 1939 de deux GL.812 qui cohabitent avec un GL.811 et un GL.813. Devenue l’escadrille 7R le 15 septembre 1940, elle remplace ses hydravions anciens par des Loire 130C en août 1942.

Aucun GL.812 n’est donc encore en service en septembre 1948 ni même stockés. Ils ont depuis longtemps été feraillés.

Caractéristiques Techniques du Gourdou-Lesseure GL.812 HY

Type : hydravion monoplan triplace de reconnaissance et d’observation

Poids à vide 1670kg total 2290kg

Dimensions : Envergure 16.00m Longueur 10.49m Hauteur 3.86m

Motorisation : un moteur radial Gnôme & Rhône 9Ady de 420ch

Performances : vitesse maximale 200 km/h autonomie 560km plafond 6000m

Armement : 1 mitrailleuse de 7.7 mm synchronisée de capot et 2 Vickers de 7.7 mm mobiles arrières, 150 kg de bombes

Gourdou-Lesseure GL.813 HY

Le 22 octobre 1934, le Gourdou-Lesseure GL.813 HY effectue son premier vol. Il est produit à 13 exemplaires dont seulement six sont encore en service en septembre 1939 au sein de la 1S2 (un exemplaire), de la 3S1 (deux exemplaires), de la 3S3 (deux exemplaires) et de la 8S2 (un exemplaire).

Aucun GL.813 n’est donc encore en service en septembre 1948 ni même stockés. Ils ont depuis longtemps été feraillés.

Caractéristiques Techniques du Gourdou-Lesseure GL.813 HY

Type : hydravion monoplan triplace de reconnaissance et d’observation

Poids à vide 1670kg total 2290kg

Dimensions : Envergure 16.00m Longueur 10.49m Hauteur 3.86m

Motorisation : un moteur radial Gnôme & Rhône 9Ady de 420ch

Performances : vitesse maximale 200 km/h autonomie 560km plafond 6000m

Armement : 1 mitrailleuse de 7.7 mm synchronisée de capot et 2 Vickers de 7.7 mm mobiles arrières, 150 kg de bombes

Potez 452

Potez 452

Potez 452

En 1930, la marine lance un appel d’offres pour un hydravion biplace d’observation catapultable depuis un croiseur mais capable également d’opérer en milieu tropical. Cela imposait des contraintes de poids, des contraintes techniques (ailes repliables) et des contraintes de vitesse (vitesse maximale 140 km/h et vitesse au décollage de 83 km/h).

De nombreux constructeurs s’intéressèrent au programme y compris la compagnie Avions Potez qui n’avait pourtant pas d’expérience dans le domaine des hydravions, expérience acquise notamment par le rachat de la firme C.A.M.S (Chantiers Aéro Maritimes de la Seine) en 1932.

La firme de Levallois développa un hydravion à coque metallique, biplan à aile avec une hélice propulsive. Baptisé Potez 460, il effectue ses premiers essais sur la seine en mars 1932 puis fût confié aux soins de la marine qui finalement lui préféra le Gourdou-Lesseure GL.831 HY (produit en série sous le nom de GL.832 HY).
Courant 1933, le prototype retourne en usine pour subir un grand nombre de modifications qui sont suffisamment efficaces pour que la marine commande 17 exemplaires baptisés Potez 452, ces appareils étant produits dans l’usine CAMS de Sartouville.
Le premier Potez 452 de série effectue son premier vol le 20 décembre 1935 et le second servit à la formation des pilotes depuis le cuirassé Lorraine. Les premiers appareils connurent un certain nombre de problème de fabrication rapidement résolus cependants.
A noter que l’Espagne et le Japon s’intéressèrent à cet appareil.

L’Espagne acquis en 1936 une licence de production qui ne fût jamais utilisée en raison du déclenchement de la guerre d’Espagne alors que le Japon évalua l’appareil à l’aide d’un exemplaire acheté en France mais cette évaluation ne déboucha ni sur une commande ni même sur une production sous licence.

Une version de chasse baptisée Potez 453 fût également construite dans le cadre du programme de 1934 mais c’est le Loire 210 qui fût retenu pour le succès que l’on sait.
En septembre 1939, le petit hydravion à coque de Potez est embarqué sur les navires suivants :

-Croiseur léger Lamotte-Picquet avec un appareil

-Avisos coloniaux D’Entrecasteaux et Amiral Charner

A noter que pour ces deux derniers, l’hydravion est mis à l’eau à la grue, les avisos coloniaux ne disposant pas de catapulte. Si cette pratique est acceptable en temps de paix, il est bien trop risquée en temps de guerre, un navire quasi pour ne pas dire immobile faisant une cible rêvée pour un sous-marin et rapidement les hydravions des aviso-coloniaux vont être basés à terre.
Le Lamotte-Picquet redéployé en septembre 1940 en métropole débarque alors son Potez 452 et le remplace par un Gourdou-Lesseure GL.832 HY jugé plus efficace.
Le Potez 452 de l’Amiral Charner est réformé en septembre 1941 alors que celui du  D’Entrecasteaux est retiré du service en juin 1942 en raison d’une usure prononcée.

Caractéristiques Techniques du Potez 452

Type : hydravion monoplace d’observation embarqué

Poids à vide 1059kg en charge 1500kg

Dimensions : Envergure 13.00m Longueur 10.03m Hauteur 3.26m

Motorisation : un moteur radial Hispano-Suiza 9 Qd 9 cylindres en étoile de 350ch

Performances : vitesse maximale 217 km/h Autonomie 500km Plafond 6500m

Armement : une mitrailleuse Darne de 7.5mm

17-Aviation navale (17)

Escadrille 6R

En septembre 1939, existe la flottille F1H rattachée au transport d’hydravions Commandant Teste qui va rapidement cessez d’être une base d’aviation pour être un transport d’avions.

La F-1H _dissoute en janvier 1940_ disposait de l’escadrille HS1 basée à Saint Mandrier avec un total de dix-huit Loire 130. Ces dix-huit hydravions sont dispersés entre Saint Mandrier (huit), Aspretto (cinq) et l’Etang de Thau (cinq) pour couvrir Port-Vendres.

Cette escadrille HS1 est rattachée à partir du 15 septembre 1940 à la 4ème flottille d’hydravions, étant redéployé avec «seulement» douze Loire 130 pour des patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine sur l’Etang de Berre au nord de Marseille. Un mois plus tard, en octobre 1940, l’escadrille HS1 devient l’escadrille 6R.

En août 1943, les Loire 130 sont remplacés par douze Bréguet Br790 pour assurer des patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine. Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948, trois des douze étant des appareils de remplacement.

A partir du 1er septembre 1948, l’escadrille 6R met en place une patrouille permanente au large de Toulon, couvrant la navigation dans la région puis à partir du 5 septembre 1948 reçoit pour mission de couvrir les convois entre l’Afrique du Nord et la métropole.

Escadrille 7R

La Section de Surveillance des Antilles devient le 17 septembre l’escadrille 8S2. Basée à Fort de France, elle est équipée d’un Gourdou-Leseurre GL.811, de deux GL.812 et d’un GL.813.

Chargés de la protection des Antilles contre les sous-marins et contre les raiders, elle reste pendant de nombreuses années la seule unité de l’aéronavale dans la région.

Devenue escadrille 7R en octobre 1940, elle reçoit un équipement moderne en août 1942 quand  les Gourdou-Lesseure sont remplacés par six Loire 130C bien plus efficaces. Ces hydravions cohabitent avec le Potez 452 attaché au Bougainville même si l’embarquement de l’hydravion est de plus en plus rare.

Potez 452

Potez 452

Courant 1943, les Potez 452 des avisos coloniaux basés à Fort de France et à Cayenne sont remplacés par deux Loire 130C. La 7R passe donc à huit hydravions dont un détaché à Cayenne.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 même si deux des sept appareils «martiniquais» étaient des appareils de remplacement, leurs deux prédécesseurs ayant été usés par le climat et une utilisation intensive.

Dès le 5 septembre 1948, les hydravions de la 7R vont multiplier les patrouilles pour traquer d’éventuels raiders allemands.

Escadrille 8R

Le 1er septembre 1939, l’escadrille 4S1 est l’escadrille d’active de surveillance de la 4ème région maritime (Premar IV). Basée à Karouba, elle est équipée de neuf CAMS 55.2 et trois CAMS 55.10.

Le 15 septembre 1940, elle intègre la 8ème flottille d’hydravions qui regroupe les hydravions basés à Karouba prêt de Bizerte avant de devenir l’escadrille 8R en octobre 1940 avec toujours des CAMS 55 en service.

Le 13 décembre 1940, les six premiers Bréguet Br790 destinés à la 8R arrivent à l’hydrobase des Mureaux pour être pris en charge par leurs équipages. Durant un mois, ils forment leurs équipages et leurs collègues encore sans «montures», les six autres Bréguet n’arrivant aux Mureaux qu’à la mi-janvier.

L’escadrille 8R rejoint Karouba début février 1941 avec son plein équipement soit douze hydravions qui multiplie les patrouilles dans le détroit de Sicile et dans le bassin oriental de la Méditerranée. Elle participe également à de nombreux exercices avec la 6ème escadre légère.

Ces douze appareils sont encore en service le 31 août 1948 même si sur les douze appareils, trois sont des appareils de remplacement. A partir du 1er septembre 1948, ils mettent en place une série de patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine au large des côtes tunisiennes.

Escadrille 9R

En septembre 1939, la Section de Surveillance de Tahiti basée à Fare-Ute prêt de Papeete devient l’escadrille 8S5 mais son équipement ne bouge pas avec un CAMS 37.11 et de deux CAMS 55.1.

Véritable escadrille de souveraineté, elle devient en septembre 1940, l’escadrille 9R ne dispose plus à la fin de 1941 que de deux CAMS 55.1, le CAMS 37.11 ayant été réformé.

Les CAMS 55.1 sont remplacés en 1942 par quatre Latécoère 298 utilisés comme hydravions de surveillance et non comme hydravions torpilleurs. Ces appareils ayant appartenu à la 2T avant sa transformation sur CAO-700M sont toujours en service le 31 août 1948.

Escadrille 10R

L’escadrille 8S4 est activée à Tripoli du Liban en septembre 1939 avec un Lioré et Olivier H242 réquisitionné, une mesure transitoire en attendant l’arrivée en unité de six Loire 130 prévus par le plan de mobilisation.

Le 5 février 1940, six Loire 130 arrivent en vol et amerrissent au large de Tripoli du Liban après un long périple. Partis de l’Etang de Berre, ils ont fait escale à Aspretto en Corse, à Bizerte, à La Valette, à La Sude, à Larnacca avant d’arriver à destination pour permettre à l’escadrille 8S4 d’atteindre son format définitif.

En octobre 1940, l’escadrille qui dépend du CLAN (Commandement Levant de l’Aviation Navale) devient l’escadrille 10R, continuant sa mission de surveillance des eaux côtières libanaises et syriennes contre une menace venant essentiellement du Dodécanèse alors sous souveraineté italienne.

Cette escadrille dispose toujours de six Loire 130 le 31 août 1948 même si deux appareils du lot d’origine ont du être remplacé, l’un ayant été perdu en mer et l’autre ayant capoté lors d’un amerrissage.

Dès le 1er septembre 1948, les Loire 130 effectue des patrouilles de surveillance au large des côtes libano-syriennes en coopération avec les autres avions du CLAN notamment les avions de patrouille maritime CAO-700M.

14-Navires légers (2) avisos coloniaux classe Bougainville (1)

B-Avisos coloniaux classe Bougainville

Montrez le pavillon aux quatre coins de l’Empire

Notre marine ressort du premier conflit mondial épuisée. Tout est à refaire, il faut restaurer des infrastructures, une flotte et des équipages. La priorité est donnée à la reconstruction d’unités légères type croiseurs, contre-torpilleurs, torpilleurs et sous-marins.

La police dans l’Empire Colonial à également besoin de navires modernes spécialement adaptés, des navires appelés «avisos pour campagnes lointaines» bien vite rebaptisés «avisos coloniaux» baptisés du nom de grands explorateurs. La vitesse étant sacrifiée, les avisos coloniaux sont propulsés par des moteurs diesels, une première pour des navires de ce tonnage ce qui leur donne une vitesse faible (19 nœuds) mais un appréciable rayon d’action (13000 miles nautiques à 8.5 nœuds).

Dix unités au total vont être construites. Les deux premiers sont financés par la tranche 1927, les deux suivant à la tranche 1929, deux à la tranche 1930, un à la tranche 1931, deux à la tranche 1937 et le dixième à la tranche 1938bis. Tous affectés dans l’empire sauf une unité déployée à Brest comme navire hydrographique.

Etudiés par l’ingénieur Antoine, le chef de la Section des petits bâtiments du Service Technique des Constructions Navales (STCN), les avisos coloniaux sont des navires de 2000 tW, des navires élégants, élégance liée aux passavents qui prolongent la teugue.

Navires de présence, la vitesse est sacrifiée au profit de l’autonomie d’où le choix d’une propulsion diesel. Bien armés, ils reçoivent des installations pour la mise en oeuvre d’un hydravion mais cette capacité vue comme un progrès se révéléra difficile à mettre en oeuvre.

Le Bougainville

Le Bougainville

Le Bougainville

-Le Bougainville est mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Gironde (FCG) à Bordeaux le 25 novembre 1929 lancé le 21 avril 1931et admis au service actif le 15 février 1933.

A sa mise en service, le premier aviso-colonial est affecté en Indochine au sein des Forces Navales  en Extrême Orient (FNEO) mais en 1934/35 il est détaché dans l’Océan Indien (Station Navale de l’Océan Indien SNOI) avant de rallier la Division Navale du Levant en 1935/36.

De retour en Indochine en 1936/37, il passe deux ans au sein de la SNOI jusqu’en septembre 1939 quand il rallie les Antilles pour intégrer le dispositif allié des West Indies avec pour port d’attache Fort de France.

Il devient en septembre 1940 le navire-amiral des Forces Navales Françaises aux Antilles (FNFA), une force de souveraineté ayant pour mission la protection des Antilles françaises.

Depuis la station navale de Fort de France, il rayonnait dans toutes les Caraïbes à la fois pour des missions de souveraineté mais également des missions de représentation dans les ports étrangers de la région.

Du 14 mai au 2 août 1941, il est échoué au bassin à Fort de France pour un premier grand carénage destiné à le remettre totalement en état. Il était prévu de moderniser la DCA et de débarquer les installations d’hydraviation mais ces travaux sont reportés sine die. Le Potez 452 est de toute façon de moins en moins souvent embarqué (il est remplacé courant 1943 par un Loie 130C non rembarquable).

Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 17 août, sortant pour essais les 17 et 18  avant remise en condition du 19 au 31 août 1941.

Le 1er mai 1942, le patrouilleur (ex-torpilleur) Baliste arrive à Fort de France pour renforcer les moyens des FNFA.

L’aviso colonial Bougainville participe également à des exercices avec des navires venus de métropole. Par exemple du 19 au 24 janvier 1944, l’aviso colonial effectue un exercice bilatéral avec le contre-torpilleur Desaix qui effectuait sa traversée de longue durée avant son affectation en Méditerranée.

Le 9 février 1944, le Bougainville et le pétrolier Loing accueillent à Fort de France les contre-torpilleurs Milan Epervier et Vautour de la 6ème DCT accompagnés du pétrolier Var, les quatre navires venant de Brest.

Après un entrainement de base du 11 au 15 février, l’aviso colonial et la 6ème DCT subissent un entrainement de défense aérienne à la mer du 16 au 23 février, faisant ensuite escale à Pointe à Pitre du 24 au 27 février.

Ils enchainent par un exercice de protection, les trois contre-torpilleurs devant protéger le Loing et le Var contre le Bougainville qui symbolisait un croiseur auxiliaire allemand et ce du 28 février au 4 mars 1944. La 6ème DCT et le Var quittent Fort de France le 5 mars pour Cayenne (Guyane).

Le 26 mai 1944, le croiseur léger Primauguet devient navire-amiral des Forces Navales Françaises aux Antilles (FNFA) avec Fort de France comme port d’attache remplaçant le Bougainville. L’aviso colonial participe à la remise en condition du Primauguet du 9 au 25 juin, faisant escale à Pointe à Pitre du 26 au 30 juin 1944.

L’exercice de défense aérienne à la mer exécuté du 1er au 8 juillet 1944 permet au Bougainville d’étrenner sa nouvelle DCA. Aux quatre canons de 37mm modèle 1925 et aux six mitrailleuses de 13.2mm en trois affûts doubles, le Bougainville à préféré quatre canons de 37mm modèle 1941 en deux affûts doubles et six canons de 25mm modèle 1939-40 en trois affûts doubles.

Après une nouvelle escale à Pointe à Pitre du 9 au 12 juillet, les deux navires rentrent le lendemain à Fort de France. Le 14 juillet 1944, une mini-revue navale est organisée au large de Fort de France avec le croiseur léger, l’aviso colonial et le pétrolier qui dans la foulée prend la mer pour le Texas afin de charger du mazout.

Le Bougainville est mis au bassin du 15 juillet au 5 août 1944 pour un nouveau grand carénage qui voit le navire être totalement remis en état (changement des hélices notamment), les installations d’hydraviation débarquées et la DCA installée précédemment revue et corrigée notamment au niveau de l’emplacement des pièces.
Armé pour essais le 20 août 1944, le Bougainville effectue ses essais officiels du 21 au 23 août puis sa remise en condition du 25 août au 8 septembre 1944, faisant escale à Miami du 9 au 12 septembre et à La Havane du 14 au 20 septembre avant de rentrer à Fort de France le 22 septembre 1944.

Du 11 au 30 janvier 1945, le Bougainville participe à un entrainement avec le croiseur léger  puis participe à la remise en condition du Primauguet du 21 juillet au 3 août, les deux navires faisant ensuite escale à Oranjestad (Aruba) du 4 au 8 août, à Wilhelmstad (Curacao) du 9 au 14 août, à Caracas (Venezuela) du 16 au 19 août avant de rentrer à Fort de France le 22 août 1945.

Le Bougainville subit un nouveau grand carénage à Fort de France, étant échoué du 1er juillet au 15 septembre 1947. Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 1er octobre, effectuant ses essais officiels du 2 au 4 octobre avant remise en condition du 6 au 20 octobre 1947.

Le 21 décembre 1947, le cuirassé Gascogne et ses torpilleurs d’escorte Durandal et Dague arrivent à Fort de France, faisant escale cinq jours avant un exercice avec l’aviso colonial du 27 décembre 1947 au 2 janvier 1948.

Le 2 mars 1948 arrivent à Fort de France les croiseurs légers Gloire et Montcalm venus de Brest qui font escale jusqu’au 8 mars avant de reprendre la mer pour exercices de surveillance, de manoeuvre aviation, de bombardement littoral et d’escorte/attaque de convois en compagnie de l’aviso-colonial Bougainville qui joue alternativement le rôle d’un cargo rapide à  protéger ou d’un croiseur auxiliaire. Les croiseurs légers font escale à Fort de France du 24 au 27 mars 1948 avant de quitter la Martinique.

Quand éclate le second conflit mondial le 5 septembre 1948, le Bougainville est à la mer. Il reçoit l’ordre d’augmenter sa vigilance contre de possibles raiders allemands dans les Caraïbes et dans l’Atlantique en liaison notamment avec le Lapérouse basé à Cayenne en attendant le croiseur léger Jeanne d’Arc.