Pologne et Pays Neutres (26) Portugal (6)

Sébastien 1er

Dom Sebastião (Lisbonne 20 janvier 1554 Ksar-El-Kébir 4 août 1578) est roi de Portugal de 1557 à 1578, l’avant dernier monarque de la dynastie d’Aviz.

Fils du prince héritier Jean-Manuel et de l’infante Jeanne d’Espagne, il naît dix-huit jours après le décès de son père. Il à trois ans à la mort de son grand-père Jean III, sa grand-mère Catherine de Castille assurant la régence de 1557 à 1562 suivit par son grand-oncle le cardinal Henri d’Evora de 1562 à 1568.

Sous son règne, l’empire colonial s’étend et sur le plan législatif l’Eglise se réorganise (nouveaux évêchés, inquisition aux Indes) dans le cadre de la réforme catholique.

Une fois seul au pouvoir, Sébastien se montre tout à la fois religieux et violent, austère et emporté, belliqueux, rêvant à nouveau de Reconquista en entendant le Portugal en Afrique du Nord. Il lance une première expédition au Maroc en 1574 puis une nouvelle expédition en 1578, expédition qui lui sera fatale.

Il mobilise des soldats portugais, des mercenaires flamands, italiens et castillans soit 15500 fantassins, 1500 cavaliers et quelques centaines de surnuméraires. Ils embarquent à Lisbonne le 17 ou le 24 juin et arrivent à Tanger le 6 juillet sous le commandement direct du roi qui n’est ni marié et n’à aucun héritier.

Sébastien se montre arrogant et emporté, se considérant à l’aube d’un immense succès. L’affrontement final à lieu à Ksar-El-Kébir le 4 août 1579. Aux 15000 fantassins qui avaient débarqué à Tanger se sont ajoutés 2000 cavaliers arabes et 36 canons. En face l’armée ennemie se compose de 14000 fantassins et plus de 40000 cavaliers sans compter les troupes irrégulières et une quarantaine de canons. Si l’ennemi connait parfaitement l’armée portugaise, les lusitaniens ne connaissent guère l’ennemi ignorant totalement la présence de canons.

La bataille tourne très vite au désastre en raison notamment de l’impulsivité de Sébastien 1er. L’artillerie portugaise est ainsi prise ou réduite au silence. Cela tourne à la mêlée où le roi portugais succombe. 7000 «portugais» sont tués, les autres sont faits prisonniers sauf une centaine de portugais qui peuvent rentrer au pays. Les deux autres rois engagés sont également tués.

C’est un désastre comparable à celui qu’à connu la France à Crecy, Poitiers et Azincourt. Le corps est d’abord enseveli le 7 août à Ksar-El-Kébir. En décembre 1578, les restes royaux sont déterres et transportés à Ceuta. Ils sont à nouveau exhumés en novembre 1582 pour être transferés au monastère des Hieronymites de Bélem.

Longtemps les portugais ne voudront croire à la mort de Sébastien 1er. Un mouvement messianique nait le sebastianisme disant qu’un jour le «roi dormant» reviendrait pour libérer le pays de l’oppression notamment espagnole. Plusieurs faux Sébastien se présenteront mais seront vite démasqués.

Le Portugal est désormais à la merci de l’Espagne. Le grand-oncle de Sébastien devient roi mais le cardinal Henri n’à pas d’héritier. Philippe II d’Espagne petit-fils de Manuel 1er va s’emparer de la couronne lusitanienne marquant le début de soixante ans d’Union Iberique (1580-1640).

Jean IV

Dom Joao IV o Restaurador (Jean IV le Restaurateur) (Vila Viçosa 18 mars 1604 Lisbonne 6 novembre 1656) fût roi de Portugal de 1640 à 1656. Duc de Bragance (Jean II) de 1630 à 1940 il secoue le joug espagnol et met fin à soixante ans d’Union Iberique (1580-1640).

Fils de Theodose II de Bragance (1568-1630), septième duc de Bragance (1583-1630) et d’Anne de Velasco, il se marie à Louise-Françoise de Guzman (1613-1666), une cousine au troisième degré.

De ce mariage sont nés Théodose de Portugal (1634-1652), Catherine de Portugal (1638-1705) future épouse de Charles II, Alphonse (futur Alphonse VI) (1643-1683), Pierre (le futur Pierre II) (1648-1706)

Le 1er décembre 1640 il accepte la couronne portugaise, déposant Philippe III (Philippe IV en Espagne), sson choix étant ratifié par le parlement portugaise en janvier 1641. Il engagea le Portugal dans la guerre de Trente Ans pour récupérer les possessions attaquées par la Hollande, l’Angleterre et la France.

En 1646 il fait de la Vierge Marie la reine et la patronne du Portugal. Après ce geste plus aucun souverain portugais ne portera la couronne sur sa tête. Il modernise l’armée et l’administration portugaise.

Joseph 1er de Portugal

José I o Reformador (Joseph 1er le Reformateur) (Lisbonne 6 juin 1714 Sintra 24 février 1777) est roi de Portugal de 1750 à 1777, son titre complet étant Roi de Portugal et des Algarves, de chaque côté de la mer en Afrique, duc de Guinée et de la conquête, de la navigation et du commerce d’Éthiopie, d’Arabie, de Perse et d’Inde par la grâce de dieu.

Fils de Jean V de Portugal et de Marie-Anne d’Autriche, il modernise le pays en s’appuyant sur un ministre remarquable, Sebastien José de Carvalho et Melo plus connu sous le titre de Marquis de Pombal.

Le 19 janvier 1729 il épouse la princesse espagnole Marie-Anne-Victoire d’Espagne, fille de Philippe V d’Espagne et d’Elisabeth Farnèse (un temps promise à Louis XV).

De cette union sont nées quatre filles : Marie (1734-1816), Marie-Anne-Françoise (1717-1786), Marie-Dorothée (1739-1771) et Benedicte (1746-1829)

Il hérite à son avènement d’une situation économique délicate avec une banqueroute liée à la baisse des arrivées d’or du Brésil. Des réformes s’imposent.

Cinq ans après son avénement, Lisbonne est ravagée par un terrible tremblement de terre qui traumatise la famille royale bien que celle-ci ait été épargnée.

Le marquis de Pombal prend rapidement les reines et fait montre de la fermeté, de l’énergie et de l’autorité nécessaire pour éviter que la catastrophe naturelle se transforme en catastrophe économique et surtout politique.

Le 3 septembre 1758 il échappe à une tentative d’assassinat qui aurait été organisée par la famille Tavora.

Onze personnes sont exécutées le 13 janvier 1759 ce qui provoque un scandale en Europe (la famille sera réhabilitée par Marie 1ère le 23 mai 1781) mais pour un temps la turbulente noblesse lusitanienne se tient tranquille. C’est également sous son règne que les jésuites sont expulsés du royaume.

Le 6 juillet 1760 sa fille unique et héritière Maria épouse son oncle paternel ce qui provoque un beau scandale. Le nonce apostolique est expulsé de la cour pour avoir refusé d’assister à ce mariage.

Parmi les autres réformes figure une volonté autarcique et la a fin de l’Inquisition. A sa mort le marquis de Pombal est disgracié.

Marquis de Pombal

Sebastião José de Carvalho e Melo, comte d’Oeiras et marquis de Pombal (Lisbonne 13 mai 1699 – Lisbonne 8 mai 1782) est un homme politique portugais.

C’est un homme d’Etat de première envergure et peu dans l’histoire lusitanienne peuvent lui dire «Je suis plus important que toi».

En profitant de la faiblesse de Joseph 1er durablement traumatisé par le tremblement de terre de Lisbonne du 1er novembre 1755 il agit en véritable despote éclairé. Ces succès sont aussi nombreux que ces ennemis.

Quand Joseph 1er meurt, la première décision de sa fille Marie 1ère est d’écarter le vieux marquis qui est vu comme le responsable de tous les maux du pays.

Issu de la petite noblesse portugaise, il suit des études de droit à l’université de Coimbra, sert un temps dans l’armée. Il se marie à 23 ans avec Teresa de Noronha e Bourbon Mendonça e Almada (1687-1789), une veuve de dix ans son ainée.

Il est ambassadeur à Londres en 1738 puis à Vienne en 1745. Devenu veuf il se remarie avec Maria Eleonore Ernestine Eva Volfanga Josepha von und zu Daun auf Sassenheim und Callaborn, comtesse de Daun (NdA pas simple pour les cartes de visite) qui va lui donner cinq enfants : Henrique, Teresa, Maria Francisca, José Isabel et Maria Amalia.

Son expérience anglaise est formatrice. Il va clairement s’inspirer du modèle anglais pour moderniser le Portugal sans pour autant devenir anglophile, le futur marquis de Pombal n’était pas le premier portugais à trouvé les anglais arrogants et méprisants vis à vis de leur allié ibérique. Ce n’est cependant pas pour cela qu’il n’apprend pas l’anglais mais simplement parce qu’à l’époque la langue de la diplomatie était le français.

Il se rend à Vienne pour tenter de reconcilier le pape Benoit XIV et Marie-Thérèse d’Autriche. Il n’apprécie guère cette mission car il à le sentiment que la mission est impossible et qu’en plus on veut écarter son projet de compagnie des Indes, projet qui sera d’ailleurs abandonné officiellement pour des raisons financières. Il parviendra néanmoins à un accord mais non sans de multiples difficultés.

Rappelé à Lisbonne par Jean V qui ne l’apprecie guère, il profite de l’avénement de Jean 1er qui au contraire l’apprécie. Il le nomme ministre des Affaires Etrangères et le fait comte d’Oreias en 1759.

Le tremblement de terre du 1er novembre 1755 qui ravage Lisbonne est le moment clé pour le futur marquis de Pombal qui révèle au monde ses qualités d’homme d’Etat. Il gère la crise immédiate et profite du chaos pour avancer ses réformes ce qui génère son lot d’ennemi. Il mène une politique de despotisme éclairée, une politique mercantiliste pour favoriser l’enrichissement du pays tout en évitant la sortie du métal précieux.

Il interdit l’esclavage en 1761 soumet l’Inquisition à l’autorité royale, réprime des révoltes nobiliaires, réforme l’enseignement (développement de l’université de Coimbra), dote le pays d’une police moderne.

En récompense de son action, le roi le fait marquis de Pombal le 16 septembre 1769. La mort de José 1er est l’occasion attendue par tous ses opposants pour obtenir sa tête. Marie 1ère, dévote à la santé mentale chancelante écarte le vieux marquis qui meurt peu après retiré sur ses terres.

Charles 1er de Portugal

Carlos I (Palais d’Ajuda, Lisbonne 28 septembre 1863 Lisbonne 1er février 1908) est l’avant-dernier roi du Portugal. Son titre complet est Roi de Portugal et des Algarves, de chaque côté de la mer en Afrique, duc de Guinée et de la conquête, de la navigation et du commerce d’Éthiopie, d’Arabie, de Perse et d’Inde par la grâce de Dieu.

Fils de Louis 1er et de Maria Pia de Savoie, il devient roi le 19 octobre 1889. Le contexte socio-politique est particulièrement difficile, la monarchie très contestée, la classe politique éclaboussée par de multiples scandales ce qui fait monter le mouvement républicain.

Le 22 mai 1886 il épouse la princesse Amélie d’Orléans, fille du comte de Paris. Les célébrations à Paris choquent les républicains qui ripostent par le vote d’une loi d’exil pour les membres des familles ayant régné sur la France (elle sera abrogée en 1948 peu avant le début du conflit, certains membres des familles s’engageant dans l’armée pour défendre le pays).

De cette union sont nés trois enfants, si la petite Marie-Anne de Bragance est morte bébé, les deux fils Louis-Philippe et Manuel nés respectivement en 1887 et 1889 ont survécu. Grand amateur de femme, il à eu plusieurs enfants naturels, enfants jamais reconnus.

Le 30 janvier 1896, le roi est victime d’un attentat à la personne commis par un ouvrier anarchiste tandis qu’il rentrait en voiture au palais royal .

Le 1er février 1908 il est assassiné par Alfredo Luís da Costa et Manuel Buíça à Praça do Comércio (« place du Commerce ») à Lisbonne, avec son fils aîné dom Louis-Philippe par des révolutionnaires de la Carbonaria, une organisation républicaine portugaise à caractère ésotérique.

Son fils cadet le futur Manuel II, blessé au bras, est sauvé par sa mère.

Louis-Philippe de Bragance

Luis Felipe de Braganza (Santa Maria de Belèm, Lisbonne 21 mars 1887 Praça do Comercio, Lisbonne 1er février 1908) est le fils ainé de Charles 1er et d’Amélie d’Orléans.

Né en 1887 alors que son père était encore prince royal, il reçoit les titres de prince de Beira (4ème) et duc de Barcelos (14ème). A la mort de son grand-père, le roi Louis 1er devient prince royal de Portugal avec les titres de 21ème duc de Bragance, de 20ème marquis de Vila Viçosa, 28e comte de Barcelos, 25e comte d’Ourém, 23e comte de Arraiolos et 22e comte de Neiva.

En 1907 le prince royal âgé de vingt ans est régent du royaume alors que son père est à l’extérieur et la même année il est le premier membre de la famille royale à se rendre dans les colonies lusitaniennes d’Afrique.

Au moment de son assassinat, des négociations de mariage étaient en cours avec la princesse Patricia de Connaught, petite-fille de la reine Victoria.

Louis-Philippe à le triste privilège de devenir célèbre en étant victime du seul regicide de l’histoire lusitanienne. Le 1er février 1908, Louis-Philippe et sa famille venant du palais de Vila Viçosa (Alentejo), lieu d’origine de la maison de Bragance, sont de retour à Lisbonne.

Deux membres de la charbonnerie portugaise, Alfredo Costa et Manuel Buiça tirent sur la calèche de la famille royale. Le roi est mortellement touché, le prince agonisant vingt minutes. Si le prince Manuel survit ce qu’il à été protégé par sa mère qui lui à évité de recevoir autre chose qu’une balle ddans le bras. Au lieu d’un Louis-Philippe 1er sur le trone de Portugal ce sera Manuel II qui sera le dernier roi de l’histoire lusitanienne.

Manuel II

Manuel II (Lisbonne 15 novembre 1889 Twickenham 2 juillet 1932) est entré dans l’histoire comme étant le dernier roi de Portugal. Fils cadet de Charles 1er et d’Amélie d’Orléans, il succède à son père après l’assassinat de celui-ci et de son frère ainé.

Il va régner un peu plus de deux ans de février 1908 à octobre 1910 sans avoir été préparé pour son rôle. La situation politique est particulièrement difficile, la monarchie est pour ainsi dire condamnée par le double regicide de 1908. Un roi plus mur et mieux formé aurait-il fait mieux ? Difficile à dire.

Le 5 octobre 1910 une révolute républicaine l’oblige à fuir vers Gibraltar. Il termine sa vie en Grande-Bretagne où il épouse en 1913 Augusta Victoria de Hohenzollern, ce mariage restant sans descendance.

Avant de mourir, il se reconcilia avec son cousin Duarte, duc de Bragance, descendant du roi Michel 1er l’Usurpateur. Il ne le désigna jamais comme son successeur mais il fût reconnu comme le prétendant du mouvement monarchiste. Il meurt à Twickenham mais il est enterré au Panthéon royal des Bragance à Lisbonne.

Antonio de Oliveira Salazar

Antonio de Oliveira Salazar (Vimieiro 28 avril 1889 Lisbonne 27 juillet 1970) est l’homme politique majeur de la période qui nous intéresse. Professeur d’économie de l’université de Coimbra, il s’impose en devenant indispensable à la junte militaire qui fait preuve d’une totale incurie sur le plan financier.

Officiellement président du conseil, il est réalité l’homme fort d’un régime qu’il contribue à battir, l’Estado Novo (Etat nouveau), un régime autoritaire, conservateur et nationaliste.

Durant sa longue période au pouvoir (de la fin des années vingt à la fin des années soixante), il cumule de nombreuses fonctions. Jugez plutôt :

-Président du conseil des ministres du Portugal du 5 juillet 1932 au 25 septembre 1968.

-Président de la République portugaise par interim du 18 avril au 9 août 1951

-Ministre de la Défense du 5 juillet 1932 au 5 septembre 1948 et du 3 septembre 1954 au 4 août 1960

-Ministre de la Marine du 25 janvier au 5 février 1936 et du 30 janvier au 2 février 1939

-Ministre des Affaires Etrangères du 6 novembre 1936 au 4 février 1944

-Ministre de la Guerre du 11 mai 1936 au 6 septembre 1944

-Ministre des Colonies du 21 janvier au 20 juillet 1930

-Ministre des Finances du 3 au 19 juin 1926 et du 28 avril 1928 au 28 août 1940

Salazar est le quatrième enfant d’une famille modeste originaire de la Beira Alta. Il à trois sœurs aînées. Ses parents auraient souhaité pour lui une carrière dans le commerce, le curé de la paroisse leur conseille le séminaire religieux de Viseu où le jeune Antonio entre en 1900 à onze ans.

Il est diplômé en 1908 et reçoit même les ordres mineurs. A l’automne 1910 il entre à l’université de Coimbra. Accéder à cette université c’est la garantie d’occuper très vite de hautes fonctions ou du moins de se faire d’utiles relations pour plus tard.

Il s’inscrit d’abord en lettres avant de bifurquer vers le droit. Parallèlement il commence à s’engager en politique dans un courant chrétien conservateur qui va lutter contre la première république portugaise, une république athée et anticléricale.

Il obtient sa licence de droit en 1914 puis devient enseignant tout en préparant un doctorat en sciences économiques. En 1919 il est accusé de participer à un complot royaliste puis en 1921 est élu député mais renoncer à siéger après la première session. Sa pensée politique évolue, très influencée par le maurrassissme.

En 1926 l’armée prend le pouvoir mais ne parvient pas à résoudre la crise financière. Les militaires font appel à Salazar qui devient très vite un homme incontournable du régime. Le 25 juin 1932 il devient président du conseil.

Il met en place en 1933 l’Estado Novo. C’est un régime autoritaire (avec une police secrète la Polícia de Vigilância e Defesa do Estado et des camps de sinistre mémoire comme Caxias ou Tarrafal) , conservateur, corporatiste, catholique et nationaliste.

En 1936 éclate la guerre d’Espagne. Sans surprise le Portugal de Salazar va soutenir le camp nationaliste : ouverture des ports, envoi de volontaires (Viriates), levée de fonds, mise à disposition des médias. En revanche la relation entre Franco et Salazar ne sera jamais chaleureuse, la faute probablement à la crainte atavique des portugais d’être avalés par les espagnols.

Si certains dictateurs sont connus pour leurs excès et leur flamboyance, Salazar en revanche est selon ses amis «un animal d’habitude». Il mène une vie modeste, ascetique. On ne lui connait par exemple aucune liaison féminine.

Durant la guerre de Pologne puis durant la deuxième guerre mondiale il maintient le Portugal dans la neutralité, une neutralité flexible avec une ouverture de certains ports aux sous-marins allemands puis les Açores qui accueillent une base aérienne pour des avions ASM traquant les sous-marins allemands présents dans l’Atlantique.

Il se maintient au pouvoir après le second conflit mondial, refusant toute ouverture, toute libéralisation ce qui provoque la naissance de complots militaires et civils, de l’agitation dans les colonies. Victime d’un AVC en 1968, il doit renoncer au pouvoir. Il meurt deux ans plus tard le 27 juillet 1970.

Pologne et Pays Neutres (25) Portugal (5)

Les Grands du Portugal

Comme pour la fiche synthétique (sic) précédente sur l’Espagne je vais aborder dans cette partie les grands noms de l’histoire portugaise qu’il s’agisse de rois, d’hommes politiques, de militaires ou d’explorateurs.

Alphonse Ier

Alphonse 1er (en portugais Afonso Henriques «Alphonse fils d’Henri) surnommé le Conquérant, le Fondateur ou encore le Grand est le premier roi de Portugal de 1139 à sa mort.

Né le 25 juillet 1109 (NdA date attribuée par tradition sans certitude aucune) à Guimaraes ou à Viseu, il est le fils d’Henri de Bourgogne et de Thérèse de Leon, étant compte de Portugal de 1112 à 1139 avant de se proclamer roi suite à la bataille d’Ourique. Il est père de sept ans né de son union avec Mathilde de Savoie dont Sanche 1er qui lui succède sur le trône lusitanien.

C’est par les armes qui doit s’imposer à la tête du comté en raison des convoitises de la Castille et du Léon. Le futur Alphonse 1er doit également faire face à une noblesse remuante et à l’hostilité de sa mère dont l’amant était le chef du parti opposé au futur roi de Portugal. Ce n’est qu’en 1143 soit quatre ans après la proclamation sur le champ de bataille que l’indépendance du nouveau royaume est reconnu par Alphonse VII de Castille.

Alphonse 1er de Portugal s’empare de Santarem et de Lisbonne. Il mène une politique de colonisation en faisant occuper les marches frontalières par des ordres de chevaleries comme celui des Hospitaliers et des Templiers. En 1179 par la bulle Manifestis Probatum, le Portugal devient un royaume vassal de l’Eglise en échange du paiement d’un tribu.

Il meurt à Coimbra le 6 décembre 1185 et est enterré au monastère de Sainte-Croix.

Pierre 1er

Vision romantique de Pierre 1er et d’Ines de Castro

Pedro o Justiceiro (Pierre 1er le Justicier) (Coimbra 8 avril 1320 Estremoz 18 janvier 1367) est le huitième roi de Portugal de 1357 à 1367.

Fils d’Alphonse IV de Portugal (1291-1357) et de Beatrice de Castille (1293-1359), il est marié à Constance de Castille mais noue une relation adultère avec Inès de Castro, dame de compagnie de la règne. Cette liaison à laquelle le roi met fin de façon brutale en tuant Ines va provoquer de sérieux remous au Portugal, Pierre se révoltant en 1355.

En 1357 après son couronnement, Pierre révèle un mariage secret avec Ines et sa volonté de la considérer comme la reine du Portugal. Deux assassins d’Ines capturés sont exécutés de façon très brutale. La légende raconte que le corps d’Ines à été exhumé, habillé et installé sur le trône pour permettre à la noblesse de lui rentre hommage.

Pierre 1er se révèle bon administrateur, courageux dans la défense du pays. Il participe à l’invasion de la Castille avec l’Aragon. Sur le plan du caractère il se montre faible et valétudinaire, une conséquence des trop nombreux mariages consanguins entre le Portugal et la Castille ce qui allait aboutir dès 1380 à l’extinction de la dynastie régnante et de l’avénement de la maison d’Aviz.

Il épouse Blanche, fille de l’infant Pierre-Alphonse mais ce mariage est annulé pour infirmité dès 1332 et sans avoir été consommé. Il épouse en août 1340 Constance de Castille dont il aura au moins trois enfants (Louis né et mort en 1340, Marie et Ferdinand). De son union avec Ines sont nés trois enfants (Beatrice, Jean et Denis). Il à également eu un fils appelé Jean de sa liaison avec Therese Lourenço, un fils qui deviendra roi du Portugal.

Ines de Castro

Tableau représentant le Couronnement d’Ines de Castro, un couronnement post-mortem. Cet événement n’aurait en réalité jamais eu lieu

Ines de Castro (Limia, Galice v.1325 Coimbra 7 janvier 1355) est une noble galicienne, entrée dans la légende comme la maitresse de Pierre 1er et qui fût déclarée reine de Portugal après sa mort. C’est un épisode certes secondaire de l’histoire du Portugal mais important par son impact sur la légende, les arts et la littérature.

En 1339 elle arrive au Portugal comme dame de compagnie de Constance de Castille qui doit épouser Pierre, prince hériter de la couronne de Portugal. Le mariage est célébré à la cathédrale de Lisbonne le 24 août 1339.

Pierre tombe rapidement amoureux de la dame de compagnie de son épouse au point de négliger son épouse légitime. Cette histoire est rapidement rendue publique et provoque le scandale. Le roi désapprouve moins à cause de la personnalité d’Ines que parce que cela créé un parti castillan à la cour royale portugaise.

Le roi Alphonse IV prend la décision d’exiler Ines en 1344. En octobre 1345, la princesse Constance meurt en donnant naissance au futur Ferdinand 1er. Pierre en profite pour faire revenir Ines, vivant en concubinage avec la dame de compagnie de feu son épouse. Pour ne rien arranger des enfants naturels sont nés : Alphonse (né en 1346 mais qui meurt peu après sa naissance), Béatrice (1347), Jean (1349), et Denis (1354).

Alphonse IV craint que son petit-fils ne soit écarté de la succession voir assassiné. Si Ferdinand est un garçon chetif, les enfants d’Ines et Pierre sont vigoureux et pleins de santé. A cela s’ajoute des troubles en Castille.

Alphonse IV prend la décision de faire assassiner Ines. Trois nobles Pêro Coelho, Álvaro Gonçalves et Diogo Lopes Pacheco sont envoyés au monastère de Santa Clara à Coimbra pour la tuer ce qui est chose faite le 7 janvier 1355 en profitant du fait que Pierre soit parti à la chasse. Ce dernier se révolte contre son père, le pays connaissant une courte guerre civile.

Pierre devient roi en 1357 et trois ans plus tard il annonce qu’il à épousé secrètement Ines ce qui légitime ses enfants nés de sa liaison avec elle. Selon la légende, il fait déterrer le corps d’Ines, l’habille des vêtements royaux et oblige la noblesse à lui prêter hommage. Deux des assassins sont capturés et mis à mort, le troisième Diogo Fernao Pacheco ayant reçu le pardon du roi sur son lit de mort.

Henri le Navigateur

Henrique o Navegador (Porto 4 mars 1394 Sagres 13 novembre 1460) est un prince du Portugal, considéré comme le symbole des grandes découvertes puisqu’il pilota depuis la terre ferme l’exploration par le royaume lusitanien des côtes de l’Afrique. Il ne s’est jamais marié et n’eut aucune descendance.

C’est le troisième fils survivant de Jean 1er, premier roi de la dynastie d’Aviz et de Philippa de Lancastre, fille de Jean de Gand et sœur d’Henri IV d’Angleterre.

En 1415 il participe à la prise de Ceuta pour tenter de mettre fin aux raids de la piraterie maure contre le sud du Portugal. A son retour au Portugal il est fait duc de Viseu et seigneur de Covilhã.

En 1416 il commence à repeupler le village de Terçanabal sur la péninsule de Sagres en Algarve. Il y fit construire un arsenal, un observatoire, une école pour l’étude de la géographie et de la navigation. En 1419 il est nommé gouverneur de l’Algarve.

Il participe à la découverte de Madère puis le 25 mai 1420 il devient gouverneur de l’Ordre du Christ, le successeur portugais de l’ordre du Temple dont le siège est à Tomar. Avec le temps il devient de plus en plus dévot. Les différents revenus sont investis dans les découvertes. Les motifs des explorations sont politiques, économiques et religieux.

Un de ses navigateurs découvre les Açores en 1427 et en 1434 Gil Eanes dépasse le cap Bojador. Il aurait mis au point la caravelle très pratique pour les futures explorations. Le cap Blanc est atteint en 1441, le banc d’Arguin en 1443, le fleuve Sénégal et le Cap-Vert en 1444. Henri le Navigateur accède ainsi à l’or et aux esclaves sans passer par l’intermédiaire des marchands arabes. En 1462 la future Sierra Leone est atteinte.

En 1437 Henri organise une attaque sur Tanger qui tourne au désastre. Son frère Ferdinand capturé allait mourir en captivité en 1448. Se découvrant piètre militaire, il préfère se concentrer sur les explorations. Mort en 1460 il à clairement ouvert la voie aux explorations de Bartolomeu Dias, Vasco de Gama et Christophe Colomb.

Bartolomeu Dias

Bartolomeu Dias (v.1450-29 mai 1500) est un explorateur portugais, le premier navigateur européen à avoir dépassé la pointe sud de l’Afrique.

Fils de Dinis Dias il s’initie très jeune à la navigation, recevant également des cours de mathématiques et d’astronomie. En 1486 il est chargé par le roi Jean II de Portugal de poursuivre l’exploration des côtes africaines initiée par Diogo Cao. Officiellement il s’agissait de découvrir une route vers le mythique royaume du Prêtre Jean mais officieusement il s’agissait de trouver une route pour accéder aux épices et aux soieries alors que le passage par Constantinople était impossible depuis la prise de la ville par les turcs trente-trois ans plus tôt.

L’expédition quitte Lisbonne en août 1487, atteignant en décembre la côte de l’actuelle Namibie puis réussit à franchir le Cap des Tempêtes que le roi préféra rebaptiser Cap de Bonne Espérance. Il rentre à Lisbonne en décembre 1488. Il accompagne Vasco de Gama en 1497 puis se rend avec Pedro Alvares Cabral au Brésil que les deux hommes découvrent en 1500. Lors d’un nouveau voyage vers les indes il meurt au large du cap de Bonne Espérance.

Francisco de Almeida

Francisco de Almeida (Lisbonne v.1450 près du Cap 1er mars 1510) est un militaire et explorateur portugais. Vice-roi des Indes portugaises chargé de l’expansion du commerce lusitanien dans l’Océan Indien.

Il se distingue d’abord dans les guerres contre les Maures et participe à la conqûete de Grenade aux côtés des castillans en 1492.

En 1505 il est nommé vice-roi des Indes portugaises par Manuel 1er. Il quitte le Portugal le 25 mars 1505, combat en Afrique australe avant de rallier Cochin.

Il multiplie les raids contre les arabes pour affaiblir leur commerce. Le 3 février 1509 il défait une flotte musulmane composée de navires égyptiens, ottomans et du sultanat de Gujarat à Diu au nord de Calicut. Toujours en 1509 il est le premier portugais à accoster à Bombay.

Quand Afonso de Albuquerque arriva en Inde pour lui succéder, il refusa de reconnaître ses lettres de créance et le fit emprisonner. Au bout de trois mois, il renonça à sa charge lorsqu’arriva du Portugal une flotte importante, en novembre 1509. Par la suite, il embarqua pour le Portugal. Almeida fut tué sur le chemin du retour par des Khoïkhoïs, au cours d’une escale dans la baie du Cap (Afrique du Sud), le 1er mars 1510.

Afonso de Albuquerque

Afonso de Albuquerque (Alhandra 1453 Goa 16 décembre 1515) est un militaire, un navigateur, un explorateur et un nom politique portugais qui joua un rôle clé dans l’expansion portugaise en Orient.

Formé à la cour d’Alphonse V, il combat les turcs en soutien du roi Ferdinand II de Naples, combat la Castille en 1476 lors de la guerre de succession favorable à Isabelle la Catholique avant de terminer sa carrière aux Indes, arrivant courant 1503 à Cochin.

Il s’empare en 1506 des îles Socotra à l’entrée de la mer Rouge puis en 1507 Ormuz, bloquant ainsi les navigateurs arabes.

En 1508 il succède à Francisco de Almeida comme vice-roi des Indes non sans être passé par la case prison, son prédécesseur refusant de lui remettre sa charge !

Il faudra l’arrivée trois mois plus tard d’une flotte venue du Portugal pour qu’il rentre en fonction. Il s’empare de Goa en 1510 puis de Malacca en 1511.

En 1513 il échoue à s’emparer d’Aden mais participe à l’installation de la colonie portugaise de Macao. En 1515 il construit une forteresse à Ormuz.

Fait duc de Goa par Manuel 1er, il est le premier non-membre de la famille royale à recevoir ce titre et le premier duc d’outre-mer. Il meurt peu après.

Jean II

Joao II (Lisbonne 3 mars 1455 Alvor 25 octobre 1495) est le troisième roi de Portugal. Fils d’Alphonse V et d’Isabelle de Portugal, il succéda à son père après l’abdication de ce dernier mais en 1477 Alphonse V reprend le pouvoir jusqu’en 1481.

Marié à Eleonore de Viseu, il eut deux fils légitimes mais tous étaient mort au moment de son décès officiellement d’hydropisie mais la haine de la noblesse lusitanienne était telle qu’on ne peut exclure un empoisonnement.

Pourquoi une telle haine ? Tout simplement parce que celui qu’on surnommé «Le Prince parfait» refusait les intrigues et semblait vouloir se placer au dessus des partis. Le 22 août 1484 il poignarde lui même le duc de Viseu. Son pouvoir est désormais incontestable mais sa popularité vis à vis des grands est toujours aussi mauvaise.

Il poursuit la politique d’exploration initiée notamment par son grand oncle Henri le Navigateur. En 1484 Diogo Cao découvre l’embouchure du Congo et explore la côte de la Namibie. Bartolomeu Dias la même année croise le cap de Bonne-Espérance. En 1493 le Portugal commence la colonisation des îles de Sao Tomé et Principé.

A noter qu’une partie des archives à disparu durant le grand tremblement de terre de 1755 ce qui fait que l’ampleur exact des découvertes portugaises eest incertaine. Certains historiens pensent que les portugais connaissaient l’Amérique avant même Christophe Colomb.

Sans héritier légitime, Jean II choisit Manuel de Viseu, duc de Braga, son cousin germain, beau-frère et fils adoptif comme successeur.

Manuel 1er

Manuel 1er Le Grand (Alcochete 31 mai 1469 Lisbonne 13 décembre 1521) est roi de Portugal de 1495 à 1521.

Fils de Ferdinand de Portugal, duc de Viseu et de Beatrice de Portugal, il est petit-fils du roi Edouard 1er de Portugal et le neveu du roi Alphonse V de Portugal. Il devient héritier du trône en 1484 après la mort de son père et ses deux frères ainés. Il succède à son cousin germain Jean II en 1495.

Sa jeunesse est marquée par l’ambiance lourde qui règne à la cour portugaise entre Jean II et la noblesse lusitanienne.

Il poursuit la politique de Jean II dans le domaine des découvertes et des monopoles commerciaux, c’est d’ailleurs sous son règne que Vasco de Gama découvre la route des Indes (1498), que Pedro Alvares Cabral découvre le Brésil (1500), que Francisco de Almeida et Afonso de Albuquerque commencent la colonisation des Indes. Il fait construire de somptueux édifices (palais, églises et cathédrales) dans un style dit manuelien. Des relations sont établies avec la Chine et la Perse.

Sur le plan intérieur, Manuel est un roi absolu, ne réunissant les Cortes que trois fois en vingt-six ans. On est loin de la monarchie contractuelle ou de la monarchie parlementaire. Dans les colonies il mène une politique d »évangélisation mais sous la pression des rois catholiques il expulse les juifs en 1496 mais se montre très tolérant vis à vis des convertis qui sont victimes en 1506 de violentes émeutes dans un contexte d’épidémie de peste.

Il se marie à trois reprises avec des infantes espagnoles.

De son mariage avec Isabelle d’Aragon est né Michel de la Paix (1498-1500). La mort d’Isabelle met fin au rêve de Jean II de réunir sur la tête du monarque portugais les couronnes de la péninsule ibérique.

Il se remarie avec Marie d’Aragon, sœur de Jeanne la Folle. De cette union sont nés plusieurs enfants : Jean futur Jean III, Isabelle de Portugal (1503-1539) qui par son mariage avec Charles Quint permettra à son fils Philippe II de devenir Philippe 1er du Portugal, Beatrice de Portugal (1504-1538), Louis de Portugal (1506-1555), Ferdinand de Portugal (1507-1534), Alphonse (1509-1540), Henri 1er cardinal puis roi du Portugal, Edouard de Portugal (1515-1540).

De son mariage avec Eleonore de Habsrbourg sont nés deux enfants, Charles (1520-1521) et Marie (1521-1577).

Manuel 1er meurt de la peste le 13 décembre 1521 et est enterré au Monastère des Hiéronymites à Lisbonne.

Pedro Álvares Cabral

Pedro Alvares Cabral (Belmonte 1467 ou 1468 Santarem 1520 ou 1526) est un navigateur et explorateur portugais qui va jouer un rôle capital dans les grandes découvertes. Il est surtout connu pour avoir découvert le Brésil le 22 avril 1500.

Avant sa «célébrité» on sait peu de chose sur sa vie. Il est néanmoins issue de la noblesse portugais, son arrière-arrière-grand-père ayant été l’un des rares novles à resté loyal à Jean 1er lors de la crise portugaise de 1383 à 1385. C’est néanmoins une famille de la petite noblesse et non un grand du Portugal.

Il est envoyé à la cour d’Alphonse V en 1479 alors qu’il avait une douzaine d’années. Il est possible qu’avant 1500 il ait combattu en Afrique du Nord. Manuel 1er reçoit une rente annuelle et le titre de fidalgo (noble).

La flotte dont il prend le commandement se composait de 13 navires armés par 1500 hommes dont 700 étaient des soldats. Elle appareille le 9 mars 1500, arrivant le 22 au Cap Vert une colonie portugaise pour se ravitailler. La flotte franchit l’Equateur le 9 avril et met cap à l’ouest. Le 22, ils atteignent une terre inconnue bientôt connu sous le nom de Brasil du nom d’un bois exotique très apprécié en Europe.

La flotte reprend la mer le 2 ou le 3 mai, navigue le long de la côte est de l’Amérique du Sud puis vers le 5 mai vira de bord vers l’Afrique. Quatre bateaux sont perdus lors d’une tempête le 23 ou le 24 mai. Parmi les marins tués par cette tempête figure Bartolomeu Dias.

Les autres navires parviennent à rallier l’Afrique pour être réparés. La flotte arrive enfin à Calicut le 13 septembre 1500. En dépit de la volonté des portugais de commercer, des combats ont lieu avec son lot d’exactions et de représailles. La flotte de Cabral rallie ensuite Cochin à la veille de Noël. Elle met cap sur le Portugal le 16 janvier 1501 pour rentrer au Portugal non sans mal à l’été, Cabral rentrant au Portugal en juillet 1501.

Vasco de Gama

Vasco da Gama (Sines 1469 Cochin 24 décembre 1529) est un navigateur et explorateur portugais considéré comme le premier européen à être arrivé aux Indes par voie maritime et ce en contournant le cap de Bonne-Espérance en 1498.

Il est issu de la petite noblesse lusitanienne, sa mère étant d’origine anglaise. Il à eu cinq fils et une fille. Sa jeunesse est peu connu mais il semble qu’il aurait été initié aux mathématiques, à la navigation et à l’astronomie.

Vers 1480 il rejoint l’ordre de Santiago de l’Epée dont le grand maitre est le futur Jean II de Portugal. En 1492 il saisit des navires français en riposte des dommages commis par les français.

En 1497 il prend la tête d’une petite escadre de quatre navires pour rallier les Indes par la voie maritime. Il quitte le Tage le 8 juillet 1497, franchit l’Atlantique direction le Brésil pour se régénérer alors que la flotte est victime de la dysenterie et du scorbut. Il retraverse l’Atlantique par la suite, allant d’un comptoir à l’autre. Il double Cap des Tempêtes (futur Cap de Bonne Espérance) le 22 novembre 1497. Il arrivé à proximité de Calicut le 21 mai 1948 et débarque une semaine plus tard.

Les résultats sont mitigés mais Vasco de Gama est à son retour couvert d’honneurs par Manuel 1er.

Il réalise un deuxième voyage (1502-103) avec vingt navires chargés de marchandises qui intéressent davantage les indiens. Vasco de Gama y est nettement plus violent notamment contre un navire ramenant les pélerins musulmans de la Mecque.

A son retour il est disgracié par le roi et s’installe avec sa famille à Evora.

Il est nommé comte de Vidigueira en 1519 puis vice-roi des Indes en 1524, Jean III devant lutter contre la corruption. Il meurt peu après son arrivée. Il est enterré sur place mais en 1539 ses ossements seront ramenés au pays.

Ferdinand de Magellan

Fernao de Magalhaes (Porto v.1480 Ile de Mactan Philippines 27 avril 1521) est un navigateur et explorateur portugais. Marié à Beatriz Barbosa, deux enfants morts en bas age.

Au service de Charles Quint, il réalise la première circumnavigation (tour du monde) enfin presque puisque sur les 18 survivants sur les 241 participants on ne trouve pas le navigateur lusitanien tué aux Philippines par une flèche empoisonnée.

On dispose de peu d’infos sur sa jeunesse, son lieu de naissance est tout sauf certain, plusieurs villes revendiquant d’être la ville natale du navigateur. Il se rend aux Indes de 1505 à 1511 puis est blessé au combat au Maroc en 1513.

Se jugeant injustement méconnu il passe au service de Charles Quint pour tenter d’atteindre les îles Moluques par l’est, îles tenues par les portugais mais revendiqués par les espagnols suivant une interprétation du traité de Tordesillas.

L’expédition quitte Séville le 10 août 1519 avec cinq navires soit 480 tonneaux et 241 marins espagnols, portugais, italiens, grecs et même français.

En décembre il arrive en baie de Santa Lucia (Brésil), explore le Rio de la Plata en janvier 1520 puis la Patagonie au mois de mars. Le 1er avril 1520 il doit réprimer une mutinerie. Au mois de novembre, un navire déserte et rentre à Seville !

En novembre 1520 il découvre le détroit de Magellan et pénètre dans l’Océan Indien, ralliant les Mariannes au mois de mars et les Philippines au mois d’avril. Le 27 avril 1521 lors d’un combat avec les tribus locales, il est tué par une flèche empoisonnée. Les survivants rallient ensuite les Moluques en novembre 1521, franchissant le cap de Bonne Espérance en mai 1522 avant que La Victoria arrive à Sanlucar de Barrameda le 6 septembre 1522.

Le bilan est mitigé, désastreux sur le plan financier et très médiocre sur le plan scientifique et politique.

Le Camoens

Luiz Vaz de Camoes dit Le Camoens (v.1525 Lisbonne 10 juin 1580) est un poète portugais, un poète de tradition médiévale (redondilhas) et de tradition pastorale. Il s’inspire également de sonnets produits par la Renaissance italienne. Son œuvre majeure est Les Lusiades (1572). Son œuvre peut être comparée à celle de Virgile, de Dante et de Shakespeare.

Il mène une vie de bohème, ayant plusieurs liaisons, la légende lui attribuant une liaison avec l’infante Marie, la fille du roi Manuel 1er ce qui explique sa disgrace.

Il est emprisonné en 1552/53 puis se rend aux Indes, vivant à Goa puis à Macao après qu’il se soit moqué du vice-roi dans une satire. C’est là qu’il aurait composé les Lusiades. Il vit à Goa de 1560 à 1568 date à laquelle il rentre au Portugal. Il publie les lusiades en 1572. Il termine sa vie pensioné par le roi Sébastien 1er. Il est mort dans un grand dénuement.

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