Mitteleuropa Balkans (185) Grèce (29)

L’armée grecque dans le second conflit mondial (2) : L’Armée Grecque de Libération (AGL) et la reconquête du pays

A la différence des yougoslaves, les grecs ne sont pas si pressés que cela de relancer l’offensive pour libérer le pays. Non pas qu’ils se satisfassent de cette situation mais probablement pas crainte de voir le pays dévasté par de violents combats. De plus l’Armée Grecque à besoin d’être sérieusement réorganisée après avoir subit de terribles pertes.

Cela n’est pas sans poser de problèmes car si la Yougoslavie peut se permettre de rassembler tous ses moyens en Afrique du Nord pour reconstituer son armée, l’Armée grecque ne le peut ne serait-ce que pour des raisons politiques et diplomatiques, impensable de laisser le front grec tenu uniquement par les alliés (qui par ailleurs avaient d’autres préoccupations en tête).

Symboliquement et en solidarité avec les territoires occupés, l’Armée Royale Grecque devient l’Armée Grecque de Libération (AGL).

Sa reconstitution va se faire essentiellement en Egypte, la Crète étant jugée trop exposée et saturée de bases opérationnelles. Quelques unités seront également entrainées et rééquipées en Libye après la conquête franco-britannique de l’été 1949.

La nouvelle armée grecque va comporter six divisions de première ligne auxquelles vont bientôt s’ajouter trois divisions légères destinées davantage à des missions de sécurité. On trouve également trois régiments d’artillerie lourde (un par corps d’armée), trois régiments antichars, trois régiments antiaériens, huit bataillons d’evzones et le célèbre bataillon sacré.

Le 1er Corps d’Armée «Thessalie» comprend les 1ère et 4ème Divisions d’Infanterie, un bataillon de reconnaissance, un régiment d’artillerie lourde, un régiment antichar, un régiment antiaérien.

Le 2ème Corps d’Armée «Macédoine» comprend les 2ème et 5ème Divisions d’Infanterie, un bataillon de reconnaissance, un régiment d’artillerie lourde, un régiment antichar et un régiment antiaérien

Le 3ème Corps d’Armée «Epire» comprend la 3ème Division d’Infanterie et la 1ère Division Blindée appuyées par un bataillon de reconnaissance, un régiment d’artillerie lourde, un régiment antichar et un régiment antiaérien.

A cette armée destinée à libérer le territoire aux côtés des troupes alliées s’ajoute d’autres unités, des unités de sécurité et des unités de «forces spéciales».

Les unités de sécurité sont trois divisions légères, les 6ème et 7ème DLI ainsi que le 14ème DI, la première étant déployée dans le Dodécanèse, la seconde en Crète pour protéger le roi, le gouvernement et plus généralement les institutions et la troisième sur l’île de Zakynthos pour relever la 1ère DLI française et la brigade de montagne polonaise.

Du côté des unités spéciales, on trouve huit bataillons d’evzones qui serviront tantôt à des raids stratégiques tantôt comme des unités opératives en soutien direct de la manœuvre générale en menant les missions traditionnelles de l’infanterie légère à savoir éclairer, flanquer et harceler. Le Bataillon Sacré sera davantage employé au niveau stratégique.

Les divisions en ligne avant la reconstitution de l’armée grecque ne sont pas dissoutes mais sont repliées à l’arrière en Crète normalement pour une hypothétique reconstitution qui n’aura jamais lieu. Elles seront des divisions-cadres pour l’entrainement et la formation des nouvelles recrues.

Les divisions françaises sont retirées du front pour être employées dans les opérations vis à vis de l’Italie.

En face le dispositif à été d’abord confus et incohérent avant d’être réorganisé. Les unités de l’Axe sont placées sous l’autorité du Groupe d’Armées E (Heeresgruppe E) sans que cela élimine la méfiance et les tiraillements entre les italiens au nord et au nord-ouest, les allemands au centre et dans la région d’Athènes et de l’Eubée et les bulgares installés au nord-est.

Les italiens déploient six divisions d’infanterie avec la 30ème DI sur la côte occidentale, la 29ème DI sur la rive nord du Golfe de Patras, les 42ème et 48ème DI sur l’isthme de Corinthe, les 23ème et 28ème DI en Thessalie. Des unités montées et motorisées pourraient ensuite être déployées mais on préfère les garder en réserve en cas de besoin.

Les allemands déploient en Grèce la 15ème Armée composée de quatre divisions d’infanterie, une division de montagne, une division parachutiste et une division blindée.

On trouve les 31ème et 32ème Corps d’Armée soit le 31. ArmeeKorps (25. et 31. InfanterieDivision) et le 32. ArmeeKorps (72. et 25. InfanterieDivision), la 2. Gebirgjäger Division, la 3. Fallschirmjäger Division et la 12. Panzerdivision.

Panzer V Panther dans un camouflage tardif

Les bulgares déploient la 4ème Armée (2ème, 4ème, 6ème et 11ème DI, 1ère Division de Cavalerie et 1ère brigade de chasseurs) et la 5ème Armée (1ère, 3ème, 5ème et 8ème DI, 2ème division de cavalerie, 11ème brigade blindée et 2ème brigade de chasseurs).

Es-ce à dire que les opérations vont reprendre immédiatement ? Non et ce pour plusieurs raisons qu’elles viennent de l’Axe (priorité donnée au nouveau front russe et au front occidental) ou des alliés (le front français est prioritaire sur les autres). De plus on se querelle pour savoir quel plan adopté.

Faut-il partir du Péloponnèse et forcer l’isthme de Corinthe ? Faut-il être plus audacieux en débarquant du côté de Thessalonique voir d’effectuer un double débarquement en Albanie et en Italie péninsulaire ? Pas moins de quinze avant-projets différents ont été retrouvés dans les archives militaires britanniques signe des hésitations du moment.

Finalement c’est le plan le plus logique qui est attendu avec une fixation des forces ennemies dans l’isthme de Corinthe, des diversions entre Athènes et Thessalonique et un axe principal avec le franchissement du Golfe de Patras sous le feu ennemi.

L’isthme de Corinthe est tenu côté allié par la 8ème Armée britannique (8th Army [UK]) composé d’un corps d’armée britannique et d’un corps d’armée sud-africain

Fantassins britanniques

Le 13ème Corps d’Armée (13th British Corps) comprend deux divisions d’infanterie, les 4thet 6th Infantry Division et une division blindée, la 7th Armoured Division plus des unités d’appui

Le 1st South African Army Corps (1st SAAC) comprend deux divisions d’infanterie, les 1stet 2nd South African Infantry Division plus des unités d’appui.

Entre Kiato et Egio, on trouve l’Armée Grecque de Libération (AGL) avec trois corps d’armée.

Le 1er Corps d’Armée «Thessalie» comprend les 1ère et 4ème Divisions d’Infanterie, un bataillon de reconnaissance, un régiment d’artillerie lourde, un régiment antichar, un régiment antiaérien.

Le 2ème Corps d’Armée «Macédoine» comprend les 2ème et 5ème Divisions d’Infanterie, un bataillon de reconnaissance, un régiment d’artillerie lourde, un régiment antichar et un régiment antiaérien

Le 3ème Corps d’Armée «Epire» comprend la 3ème Division d’Infanterie et la 1ère Division Blindée appuyées par un bataillon de reconnaissance, un régiment d’artillerie lourde, un régiment antichar et un régiment antiaérien.

Au moment de l’opération ANVIL, les 1er et 3ème Corps d’Armée sont en ligne avec le 2ème Corps d’Armée en seconde ligne prêt à soutenir l’un des deux CA en cas d’attaque.

Entre Egio et le cap Kyllini, on trouve la 10ème Armée britannique (10th Army [UK]) composé d’un corps d’armée sud-africain et de deux corps d’armée britanniques.

Le 2nd South African Army Corps comprend la 3ème division d’infanterie sud-africaine et la 6ème division blindée sud-africaine

Le 2nd British Corps comprend deux divisions d’infanterie, les 5thet 56th Infantry Division plus des unités d’appui

Le 3rd British Corps comprend deux divisions d’infanterie, les 52ndet 61st Infantry Division plus des unités d’appui.

L’opération ANVIL voit aussi l’engagement d’importants moyens navals et aériens pour éclairer, appuyer et flanquer le dispositif. Sur le plan naval on mobilise également des navires amphibies, la traversée du Golfe de Patras ressemblant à une opération amphibie avec tir de barrage, usage massif de fumigènes, débarquement sous le feu ennemi……. .

Initialement il était prévu que les grecs tiennent l’isthme de Corinthe et laisse aux britanniques et aux sud-africains la manœuvre la plus délicate mais le gouvernement grec estimait non sans raison que les soldats héllènes devaient être en première ligne pour libérer le territoire et ne pas donner le sentiment aux populations fraichement libérées qu’une nouvelle occupation étrangère même amicale se préparait.

Les alliés acceptent et renforcent même les moyens d’appui allouées aux grecs avec notamment plus d’artillerie lourde et des lance-roquettes multiples.

L’opération est l’objet d’une préparation minutieuse, préparation tout aussi minutieusement camouflée par l’utilisation habile de l’intoxication : faux déserteurs, faux prisonniers, faux messages radios…… .

Pour détourner l’attention de l’Axe du Péloponnèse, des opérations de diversion sont menées notamment un raid sur le port de Thessalonique, raid qui voit l’engagement du 10ème bataillon commando allié, du bataillon sacré, du Corps Franc des Balkans (CFB) et du Special Air Service (SAS),

Une opération de plusieurs jours destinée à neutraliser le port et à faire croire aux allemands que les alliés veulent débarquer au nord pour atteindre le plus rapidement possible la Bulgarie et la Roumanie.

D’autres opérations de diversion ont lieu ailleurs en Méditerranée mais le résultat est incertain car comme le dira un officier allemand «C’était trop brouillon trop dispersé, sans véritable cohérence pour que cela soit véritablement crédible».

Cet officier allemand va être plus clairvoyant que le haut-commandement qui mettra plusieurs jours à se rendre compte que l’opération ANVIL déclenchée le 21 septembre 1952 est l’opération principale et non une opération de diversion.

A l’aube de ce premier jour d’automne, les aviations alliées se jettent sur toutes les cibles ennemies qu’il s’agisse de ponts, de routes, des postes de commandement, des aérodromes, des casernements.

En mer des navires mènent des missions de bombardement littoral qu’il s’agisse de cuirassés, de croiseurs ou des destroyers.

Les unités de la «poussière navale» harcèlent la navigation ennemie, attaquant à la mitrailleuse et à la torpille, en posant des mines…… .

Peu après comme durant le premier conflit mondial l’artillerie entre en action. Cependant ce n’est plus la préparation d’artillerie durant des jours dans le candide espoir de tout écraser et de faciliter le passage de l’infanterie mais une préparation ciblée, brutale mais courte, préparation qui cède vite la place à un barrage simple voir un double-barrage qui précède l’infanterie. Nous sommes cependant loin des milliers de bouche à feu du front russe.

La 8ème Armée britannique est la première à entrer en action pour fixer les troupes ennemis avec toujours la possibilité que la diversion devienne l’axe principal de progression si jamais la situation offrait de meilleures perspectives.

La 10ème Armée britannique effectue aussi des manœuvre de diversion et surveille d’éventuels mouvements ennemis.

L’Armée Grecque de Libération (AGL) est donc chargée de la mission principale et quelle mission puisqu’elle doit traverser le golfe de Patras dont la largeur varie entre 8.4 et 32km. C’est donc une véritable opération amphibie que doit mener l’armée grecque reconstituée. L’entrainement à été intense mais tout le monde sait que l’entrainement même poussé ne remplacera jamais la guerre.

Les combats sont violents, les italiens ne laissant pas leur part aux chiens en résistant pied à pied, les allemands assurant l’appui aérien des troupes italiens, la Regia Aeronautica passablement affaiblie manquant de moyens.

L’objectif principal est la reprise de la capitale Athènes solidement tenue par les allemands et par les collaborateurs grecs. Des fortifications doivent permettre à la Festung Athens de tenir le plus longtemps possible, de fixer le maximum de troupes alliées le temps que le dispositif soit réorganisé pour tenir le plus longtemps possible, le Heeresgruppe E devant protéger le flanc méridional du dispositif de l’Axe en URSS.

Athènes est finalement prise le 17 décembre 1952 après de violents combats qui ont ravagé la ville qu’elle soit moderne ou ancienne. Symboliquement c’est le Bataillon Sacré, les «thébains» qui entre le premier dans la ville.

Ils hissent le drapeau grec sur l’acropole, drapeau qui avait été évacué in extremis au nez et à la barbe des allemands au moment de la chute de la ville deux ans plus tôt (17 janvier 1950).

Le territoire grec est quasiment entièrement libéré en février 1953. Certains territoires sont occupés sans combat comme les Cyclades rapidement évacuées direction l’Eubée, l’île bordant l’Attique étant évacuée en janvier 1953.

La situation de l’Axe devient très difficile notamment en raison du fait que les troupes italiennes sont de plus en plus démotivées car la guerre se passe mal. En effet en janvier les alliés ont pris pied dans la péninsule italique (opération SKYLOCK) ce qui est le début de la fin pour le régime de Mussolini (destitué et tué en mars 1953).

Le 19 mai 1953 les alliés lancent l’opération SLEDGEHAMMER qui voit l’engagement de mêmes forces que pour ANVIL avec en plus l’engagement de la 1ère Armée Yougoslave (quatre divisions d’infanterie et une division blindée).

Les troupes grecques continuent de combattre en Yougoslavie en dépit des réticences de Pierre II qui sera rassuré par une rencontre avec Paul 1er qui lui confirmera que la Grèce n’avait comme volonté que de reconquérir son territoire de 1948 et non de s’agrandir au dépent de l’ancien royaume des serbes, croates et slovènes.

A l’été 1953 après les succès de l’opération marteau-pilon et la «digestion» tant par les alliés que par l’Axe de la défection italienne, le front balkanique suit globalement une ligne Durrès-Macédoine centrale-frontière gréco-bulgare.

Les alliés adaptent leur dispositif, la 10ème armée britannique est envoyée sur le front italien en relève d’autres troupes, laissant en ligne la 8th Army [UK] avec les deux corps d’armée sud-africains et le 13ème corps d’armée britannique. On trouve également la 1ère Armée yougoslave et la 1ère Armée grecque (ex-Armée Grecque de Libération).

Cela représente un total de cinq divisions sud-africaines (quatre DI et une DB), trois divisions britanniques (deux divisions d’infanterie et une division blindée), six divisions grecques (cinq d’infanterie et une division blindée) et cinq divisions yougoslaves (quatre d’infanterie et une blindée) soit un total de dix-neuf divisions qui font face à treize divisions allemandes et bulgares.

Sous l’autorité du Heeresgruppe E on trouve quatre armées, les 11ème et 15ème armées allemandes mais aussi les 4ème et 5ème armées bulgares.

La 11ème armée allemande comprend la 1. Panzerdivision, la 35. InfanterieDivision et la 1. Gebirgjäger Division alors que la 15ème armée allemande comprend la 5. Panzerdivision, les 14. et 25. InfanterieDivision.

Les bulgares alignent sept divisions et une brigade, la 4ème Armée bulgare alignant les 2ème, 4ème et 14ème DI, la 1ère division de cavalerie alors que la 5ème Armée bulgare aligne les 8ème, 16ème et 22ème DI appuyées par la 11ème brigade blindée.

Le 15 novembre 1953 les alliés lancent leur troisième offensive majeure, l’opération SWORD qui permet de libérer le reste de l’Albanie, de pénétrer au Monténégro, de chasser les allemands de Macédoine et de pénétrer en Serbie en soutien des maquisards royalistes et des partisans communistes.

Les troupes grecques vont essentiellement combattre en Albanie, au Monténégro et en Croatie, terminant la guerre en Slovénie.

Peu à peu les combats font place à des opérations de nettoyage qui ne sont pas sans risque. Un vétéran du conflit dira que ces dernières opérations allait leur donner un avant-goût de la guerre civile grecque à laquelle il allait participer.

Les troupes grecques sont rassemblées en mai dans le nord de la Croatie. Certains soldats en ligne depuis 1948 sont rapidement démobilisés. Certains refuseront de rentrer au pays et préféront s’installer soit en Europe de l’ouest soit rejoindre les Etats-Unis.

On verra certains soldats grecs qui n’avaient plus rien qui les attendaient en Grèce s’engager dans la Légion Etrangère pour continuer une carrière militaire dans laquelle ils s’étaient révélés. En juillet 1954 les derniers soldats grecs quittent la Yougoslavie pour rentrer au pays, certains seront démobilisés et d’autres resteront au sein de l’armée.

Etats Unis (126) Armée de terre (16)

Divisions de cavalerie

Avant-propos

En septembre 1939, la Regular Army dispose sur le papier de trois divisions de cavalerie.

Je dis bien sur le papier car dans les faits, seule la 1st Cavalry est pleinement opérationnelle avec ses effectifs et ses moyens quasiment au complet, les deux autres étant des unités «fantômes» (2nd et 3rd Cavalry).

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Grande Bretagne (90) Armée de terre (15)

Ordre de bataille de la British Army à la mobilisation de septembre 1948

 

Avant mobilisation, l’armée de terre britannique affiche le visage suivant. Sous le commandement du général Brooke, elle est organisée en commandements chargés de préparer les divisions au combat, d’assurer la mobilisation, le rassemblement des hommes et des moyens.

A l’issue de la mobilisation, les différentes commandements sont mis en sommeil. En effet la majeure partie des divisions d’infanterie notamment passent sur le continent au sein non seulement du BEF (British Expeditionnary Force) mais également sous commandement français avec deux corps d’armée à deux divisions.

Un véritable bouleversement des unités à lieu, certaines divisions du nord rejoignant le sud et certaines du sud rejoignant le nord.

Etat-major général : Chef d’état-major impérial, le général Alan Brooke

Northern Command (HQ York)

-Le 1st Royal Artillery Support Group dépend directement du commandement du nord avec ses six régiments médians, ses quatre régiments de siège et son régiment d’artillerie sur voie ferrée.

Si les régiments médians et les régiments de siège rallient le continent, le régiment d’ALVF ou Railway Artillery reste en Grande-Bretagne, les pièces se déployant sur la côte pour contrer une possible invasion allemande ou plus vraisemblablement une démonstration de la marine allemande au large des côtes.

-Deux régiments antichars lourds équipés de vingt-quatre canons de 17 livres. Si l’un rallie la France, le deuxième rallie la Norvège pour servir à la fois de régiment d’artillerie de campagne mais également de régiment antichar.

Northumbrian Area

5th Infantry Division

50th Northumbrian Division

5th Independent Armoured Brigade

West Riding Area

46th Nord Middland Division

49th (West Riding Infantry) Infantry Division

Eastern Command (HQ London)

-Le 2nd Royal Artillery Support Group (2nd RASG) dépend directement du commandement oriental mais dès le mois d’octobre, il rallie le continent pour appuyer le nouveau BEF, seul l’artillerie lourde sur voie ferrée reste en Grande-Bretagne, ralliant les côtes pour un rôle similaire à celui de ses homologues du 1st RASG.

-Deux régiments antichars lourds (Anti-Tank Regiment [Heavy]) équipés de canons de 17 livres qui eux aussi vont rallier la France

-4th Infantry Division

East Anglian Area

54th (East Anglian) Infantry Division

Home Counties Area

12th Infantry Division

44th (Home Counties) Infantry Division

8th Independent Armoured Brigade

Chatham Area

-Pas d’unités affectées

Western Command (HQ : Chester)

3rd Royal Artillery Support Group (3rd RASG) qui contrairement aux deux premiers reste déployé en Grande-Bretagne. Des détachements vont rejoindre la Norvège pour appuyer l’artillerie des différentes divisions.

Welsh Area (HQ : Shrewsbury)

38th (Welsh) Infantry Division

-53rd (Welsh) Infantry Division

West Lancashire Area (HQ : Liverpool)

-55th (West Lancashire) Infantry Division

-59th (Straffordshire) Infantry Division

East Lancashire Area (HQ : Manchester)

-42nd (East Lancashire) Infantry Division

-66th Infantry Division réactivée à la mobilisation mais envoyée rapidement en Egypte

-2nd Armoured Division

Southern Command (HQ : Salisbury)

-4th Royal Artillery Support Group qui reste déployé en Grande-Bretagne. L’ALVF va rejoindre des emplacements préparés sur la côté, les autres régiments préparent des détachements destinés soit au CEFAN (Corps Expeditionnaire Franco-Anglais en Norvège/British French Expeditionnary Force in Norway BFEF-Norway) soit au BEF sans oublier l’instruction de nouveaux artilleurs pour la mise sur pied de régiments supplémentaires.

-3rd Infantry Division

-1st Armoured Division

South-Western Area (Devonport)

-43rd (Wessex) Infantry Division

-45th Infantry Division

South-Midland Area (Oxford)

-48th (South-Midland) Infantry Division

-61st Infantry Division

-10th Independent Armoured Brigade

Southern Area (Salisbury)

-Pas d’unités affectées

Salisbury Plain Area (Salisbury)

-Pas d’unités affectées

Aldershot Command (HQ Aldershot)

-1st Infantry Division présente en France depuis 1939/40

-2nd Infantry Division

Scotish Command (HQ : Edinburgh)

Highland Area (HQ : Perth)

-51st (Highland) Infantry Division

Lowland Area

-15th (Scotish) Infantry Division

-52nd Lowland (Infantry) Division

Northern Ireland District (HQ Belfast)

Aucune division ou brigade affectée

London District (HQ Londres)

-3rd Armoured Division

-47th (London) Infantry Division

Anti-Aicraft Command (HQ RAF Bentley Priory)

En septembre 1939, il existe sept divisions antiaériennes (Anti-Aircraft Division), leur nombre porté à douze fin 1940 en dépit de la fin du conflit un an plus tôt.

A but territorial, elles sont peu mobiles et peu souples d’utilisation. Elles sont donc réorganisées au printemps 1945, chaque division disposant de trois brigades totalement autonomes capables de protéger seules un secteur.

Si huit divisions sont déployées sur le territoire britannique (quatre en Angleterre, une en Irlande du Nord, une au Pays de Galles et deux en Ecosse), une est déployée en Egypte, une en Palestine mandataire et deux en Malaisie.

Sont déployées en Grande-Bretagne, les 1st 3rd 5th et 7th Anti-Aicraft Division, la 2nd étant déployée en Irlande du Nord, la 4th au Pays-Galles, les 6th et 8th en Ecosse.

Mediterranean Command (HQ Malte)

18th Infantry Division

-56th Infantry Division

-Une division antiaérienne, la 10th Anti-Aicraft Division

-La menace d’une invasion italienne sur l’île va entraîner le déploiement d’unités de chars sur l’île-forteresse. L’envoi de chars français venus de Tunisie n’est pas exclu, le protectorat français étant plus proche que la métropole britannique. L’Egypte aurait pu envoyer une partie de sa 7th Armoured Division mais Londres ne veut pas affaiblir les défenses du canal de Suez.

Middle-East Command (HQ : Le Caire)

British Troops in Egypte (HQ Le Caire)

-7th Armoured Division (ex-Mobile Division [Egypt])

-7th Infantry Division

-66th Infantry Division

-Quatre régiments d’artillerie indépendants, trois équipés de canons de 4.5 Inch et un équipé de canons de 5.5 Inch

-Une division antiaérienne, la 9th Anti-Aicraft Division

Un régiment antichar lourd équipé de canons de 17 livres.

Mandate Palestine (HQ Jerusalem)

-8th Infantry Division

-4th Independent Armoured Brigade

-Deux régiments d’artillerie indépendants, un équipé de canons de 4.5 inch et un équipé de 5.5 Inch

The Sudan (HQ : Khartoum)

2nd Battalion York & Lancaster Regiment

1st Battalion Cheshire Regiment (machine-gun battalion)

India Command (HQ : New Delhi)

British Army in India

Sous ce commandement sont déployées les divisions métropolitaines déployées dans la perle de l’Empire.

76th Infantry Division

-77th Infantry Division

-9th Independent Armoured Brigade

Royal Indian Army

Même si la majorité des officiers viennent de Métropole, les unités sont composées essentiellement de soldats indigènes venant du sous-continent indien. Ces divisions forment la Royal Indian Army pour la différencier de la British Army in India, ces deux unités étant placé sous le même commandement, l’India Command.

Avant la mobilisation, la Royal Indian Army dispose de quatre divisions d’infanterie :

1st Indian Infantry Division

2nd Indian Infantry Division

4th Indian Infantry Division

5th Indian Infantry Division

Deux nouvelles divisions sont levées à l’automne 1948, les 6th et 7th Indian Infantry Division ainsi qu’une division de recrutement birman, la 1st Burma Division chargée de la défense de la Birmanie, passage obligé d’une armée japonaise voulant envahir l’Inde.

-Cinq brigades de cavalerie (10th Cavalry Brigade 11th Cavalry Brigade 12th Cavalry Brigade 13th Cavalry Brigade), des unités montées et partiellement motorisées

-Quatre régiments d’artillerie indépendants équipés de canons de 4.5 pouces (deux) et de 5.5 pouces (deux)

-Des unités du génie, des transmissions

Malaya Command (HQ Singapour)

Le Malaya Command (commandement malaisien en français) est créé en 1920 pour coordonner la défense de la Malaisie britannique qui se composait de trois sous-ensembles :

-Les établissements des détroits ou Straits Settlements soit Malacca, Dinging, Penang et Singapour (sans oublier les îles Christmas et Coco)

-Les Etats Malais non Fédérés (Unfederated Malay States) soit Kedah, Kelandan, Terengganu et Johore

-Les Etats malais fédérés ou Federated Malay States soit Selangor, Perak, Negeri Sembilan and Pahang

En mars 1945, le Malaya Command prend sous son commandement les troupes britanniques déployées dans British Protectorate of Borneo, les autorités britanniques ayant décidé en coordination avec les néerlandais de défendre l’île de Borneo et notamment ses précieux champs pétroliers.

Si jusqu’en 1945 les forces déployées au sein du commandement malaisien sont plutôt modestes, à partir de cette date, les forces sont nettement renforcées tant sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif.

Comme au sein de l’India Command, les forces du Malaya Command appartiennent pour partie à la British Army et pour le reste à des forces de recrutement local à encadrement britannique.

Prévoyant à terme l’indépendance ou du moins une très large autonomie de la Malaisie britannique, Londres décide le “jaunissement” des forces locales avec la promotion des sous-officiers les plus compétents à des postes d’officiers.

En septembre 1948 alors que la guerre fait rage en Europe, le Malaya Command devient le British Far East Command. Il dispose alors des unités suivantes :

-Deux divisions d’infanterie métropolitaine, les 70th et 71st Infantry Division stationnées dans la péninsule malaise, une troisième division venue d’Inde, la 76th Infantry Division arrive au printemps 1949.

-Une brigade de Malaisie, la 1st Malayan Infantry Brigade chargée de la défense de Singapour en liaison avec des unités des Royal Marines qui eut dépendent de la Royal Navy pour l’équipement et le ravitaillement, le commandement tactique étant assuré par le commandant de la forteresse Singapour (Fortress Singapore).

Il est également prévu l’arrivée d’une voir deux divisions australiennes associées à une brigade néo-zélandaise.

-Une brigade blindée indépendante, la 6th Independent Armoured Brigade

-Des régiments d’artillerie lourde, deux équipés de canons de 4.5 Inch et deux équipés de canons de 5.5 Inch

-Deux divisions antiaériennes, les 11th et 12th Anti-Aicraft Division

-Des unités du génie, de transmission et de logistique

-Des unités de recrutement local, la Federated Malay States Volunteer Force organisée jusqu’en septembre 1945 en bataillons indépendants avant d’être réorganisée en brigades à quatre bataillons avec trois brigades, les 1st 2nd et 3rd Malay Volunteer (Forces) Brigade, un régiment d’artillerie, une compagnie du génie, une compagnie antichar, une compagnie de transmission et une compagnie de soutien logistique.

Deux autres corps de volontaires existent quand éclate le second conflit mondial, la Streets Settlements Volunteer Force Brigade à trois bataillons et la Borneo Volunteer Force à deux bataillons, ces unités étant chargés de missions de défense locale mais pouvant si besoin est devenir des forces de guerilla,connaissant parfaitement le terrain.

En mars 1949, une Sarawak Force ou SARFOR est mise sur pied, une unité composite de circonstance regroupant les forces armées stationnées dans la région mais en l’absence d’attaque japonaise, cette force est dissoute trois mois plus tard. L’idée sera cependant reprise au moment où la menace japonaise présente bien que virtuelle devint tangible.

China Command

Sous ce commandement pompeux se cache en réalité des forces modestes en l’occurence la garnison de Hong-Kong.

Bien que des forces navales importantes soient stationnées dans cette colonie britannique, les autorités militaires ne se font guère d’illusions, la résistance de Hong-Kong ne peut excéder quelques jours.

Néanmoins à partir de 1945, les moyens sont renforcés. La Gine Drinker Line qui protègent les Nouveaux Territoires d’une attaque japonaise est renforcée. Outre l’augmentation des effectifs, leur entrainement est amélioré, la garnison ayant pour objectif de tenir trois à six mois.

En septembre 1948, la garnison de Hong-Kong forme une unité composite la China Division organisée de la façon suivante :

-Un état-major et une compagnie d’état-major

-Une compagnie logistique

-Une compagnie sanitaire

-Une compagnie des Royal Engineer

-Deux bataillons d’infanterie de la Royal Indian Army

-Deux bataillons d’infanterie de la Royal Canadian Army

-Une compagnie de mitrailleuses moyennes et de mortiers

-Un bataillon d’artillerie équipé de canons de 25 livres (vingt-quatre pièces)

-Une compagnie d’autos-blindées Humber AEC

Cette division se verra renforcée début 1949 par l’arrivée d’une division australienne et la levée d’un corps de volontaires, le Hong-Kong Volunteer Corps (HVC) composés à la fois de citoyens britanniques, de chinois mais également d’étrangers présents dans la colonie britannique.

Véritable Légion Etrangère à échelle réduite, le HVC organise ses unités sous la forme de compagnies nationales avec deux compagnies chinoises, une compagnie anglo-irlandaise, une compagnie franco-belge et une compagnie scandinave (danois, suédois, norvégiens et finlandais) soit une force globale de 800 hommes utilisée essentiellement pour des taches de fortification, de logistique et de sécurité.

Néanmoins au moment de l’invasion japonaise au printemps 1950, la HVC va combattre, faisant taire les ultimes sceptiques sur la valeur combative de cette «Légion Etrangère»

Afrique

Mise à part l’Egypte, les forces britanniques dans le reste des colonies sont peu nombreuses en raison de menaces quasi-inexistantes. La seule colonie pouvant être clairement menacé par l’ennemi c’est la Somalie britannique coincée entre l’Erythrée, l’Abyssinie et la Somalie italienne.

En dépit de cette menace, les moyens terrestres sont assez faibles avec trois bataillons d’infanterie

métropolitains (1st Bataillion Worcestershire Regiment,1st Batallion Essex Regiment et 2nd West Yorkshire Regiment) déployés dans le Somaliland en compagnie de la Somaliland Defence Force, une “milice” de recrutement local avec un encadrement métropolitain et rhodésien, ces effectifs représentant l’équivalent d’une brigade.

Au Kenya, on trouve deux brigades de recrutement local, les 1st East African et 2nd East African Infantry Brigade, la première restant au Kenya et la seconde ralliant le Somaliland.

La Sudan Defence Force chargée de la défense du Soudan se compose en septembre 1939 de 21 compagnies dont cinq compagnies de mitrailleuses soit environ 4500 hommes.

En septembre 1948, cette force à été totalement réorganisée et est devenue une entité de type brigade, la 3rd East African Infantry Brigade organisée en un état-major, une compagnie d’état-major, une compagnie de soutien logistique, une compagnie de transmission, trois bataillons d’infanterie, une compagnie antichar, un groupe d’artillerie (équipé de canons de 18 livres en attendant la livraison de canons-obusiers de 25 livres) et une compagnie d’éclaireurs.

Des unités supplétives sont levées à la mobilisation en septembre-octobre 1948 pour mener des missions de contre-guérilla sur les arrières de l’ennemi.

Des unités des dominions notamment sud-africaines doivent rejoindre la région pour en assurer sa défense mais également participer à la conquête des territoires italiens.

Grande Bretagne (86) Armée de terre (11)

Tank Cruiser Mk I

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Quand le premier conflit mondial éclate, les unités de cavalerie sont présentes en grand nombre dans les différentes armées. N’imaginant pas le conflit qui va suivre, les différents belligérants conservent des régiments, des divisions de cavalerie pour des missions de reconnaissance, de flanquement et de poursuite.

Quand le conflit se fige dans un atroce et immonde réseau de tranchées, la cavalerie se retrouve bien en peine pour opérer dans un monde de boue.

De nombreuses unités sont dissoutes, des hommes du rang et des officiers sont transférés dans l’infanterie. On conserve cependant quelques unités dans l’espoir d’exploiter la percée tant attendue et tant recherchée.

Cette percée n’aura jamais lieu mais la cavalerie est conservée sous la forme d’unités montées mais également d’unités motorisées avec des autos blindées mais également des chars légers.

Dès la mise en service des chars Mark lourds et pesants, on eut l’idée d’un char plus léger et plus véloce destiné à exploiter la percée obtenue par les chars Male et Female.

Le Whippet

Le Whippet

C’est l’acte de naissance du Whippet, un char léger pouvant filer à 13.4 km/h (le double des Mark) armé de mitrailleuses. Ce char ne fût pas une franche réussite, l’absence de canon pouvait le rendre vulnérable et des problèmes de transmissions et d’embrayage le rendait sensible aux pannes.

Néanmoins ce concept allait être conservé d’abord avec des chars expérimentaux (Medium B Medium C) puis avec le concept du char-croiseur ou Tank Cruiser dans le langue de Shakespeare, un véhicule véloce mais mal armé et mal protégé ce qui le rendait vulnérable à un affrontement contre des chars ennemis.

Comme tous les autres chars britanniques de “nouvelle génération”, le char-croiseur n°1 (Tank Cruiser Mk I) est issu du rapport de 1934 qui recommandait deux types de char, un char rapide pour la poursuite, le raid et un char lent pour l’appui-rapproché de l’infanterie.

A l’origine du Tank Cruiser Mk I figure une initiative privée de Vickers-Armstrong et de son ingénieur en chef John Carden qui décida de mettre au point un char peu coûteux pour remplacer les chars medium en service à l’époque.

Cette décision donne naissance au A9E-1 qui dispose d’un blindage de 14mm, pouvant filer à 50 km/h avec un armement principal composé d’un canon de 2 livres, l’armement standard pour les chars britanniques de l’époque.

Après une batterie de tests officiels et en dépit de certaines faiblesses, le char est accepté en 1937 comme une solution d’attente, le temps que soit mis au point un char-croiseur utilisant la remarquable suspension Christie. 125 exemplaires sont commandés et livrés entre janvier 1939 et septembre 1940 avec incluse une version Close Support où un obusier de 94mm (3.7 pouces) remplaçait le canon de 2 pouces.

La carrière de ce char est courte puisqu’il est retiré du service courant 1942, remplacé par le Tank Cruiser Mark III à suspension Christie qui remplaça également le Tank Cruiser Mark II.

Caracteristiques Techniques du Tank Cruiser Mark I

Poids : 12 tonnes

Dimensions : longueur 5.8m largeur 2.5m hauteur 2.65m

Motorisation : moteur essence AEC de 150ch

Performances : vitesse maximale 40 km/h autonomie 241 km

Blindage : 14mm

Armement : un canon de 2 livres et trois mitrailleuses Vickers .303

Equipage : 6 hommes (chef de char, tireur, pourvoyeur, conducteur, deux mitrailleurs)

Tank Cruiser Mark II

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A l’origine du char-croiseur n°2 figure le Vickers A-9E1 qui devait être développé en deux versions, une version Infantry Tank (A-10) et une version Cruiser baptisée Tank Cruiser Mark I. Si le second fût accepté par le Royal Tank Corps, le premier perdit son duel face au Matilda II et fût donc reclassé comme char-croiseur devenant le Cruiser Mark II.

Vickers mit au point l’A-9E1 qui allait déboucher le Cruiser Mk I ainsi que l’A-10 qui devait répondre à la catégorie char d’appui d’infanterie mais le Matilda II lui fût préféré et il fût reclassé comme char-croiseur devenant le Cruiser Mark II.

Par rapport au A-9E1, le A-10 dispose d’un blindage plus épais (25mm au lieu de 14mm), une seule tourelle au lieu des trois (les deux tourelles auxiliaires sont débarquées), son poids est supérieur de deux tonnes au A-9 ce qui entraine une réduction de sa vitesse de 40 à 26 km/h.

Le prototype baptisé Tank Experimental A-10E1 est prêt en 1936 mais suite à la mort de John Carden dans un accident d’avion, le dévellopement est plus lent qu’espéré.

En 1937, l’A-10 perd son duel face au Matilda II mais dès 1938 il est choisit pour être un char-croiseur lourd. Une fois adopté officiellement, il est connu sous le nom de Tank Cruiser Heavy Mk I puis Tank Cruiser A10 Mk I et enfin Tank Cruiser Mk II.

La production commence en juillet 1938 avec 175 véhicules (dont 30 en version d’appui-rapproché) suivit d’une deuxième commande de 75 véhicules passée en décembre 1939 peu avant la fin de la guerre de Pologne soit une production globale de 250 véhicules.

La carrière du Tank Cruiser Mark II est assez courte puisque comme son prédecesseur le Mk I, il est retiré du service fin 1942-début 1943 remplacé notamment par le Tank Cruiser Mark VI Crusader, le troisième char-croiseur à suspension Christie qui annonce le futur Cromwell, premier char britannique à combiner efficacement la vitesse, l’armement et la protection. Une fois retirés du service, ils ont été essentiellement utilisés pour l’instruction.

Caracteristiques Techniques du Tank Cruiser Mark II

Poids : 14.3 tonnes

Dimensions : longueur 5.59m largeur : 2.54m hauteur : 2.64m

Motorisation : un moteur essence AEC type A179 de 150ch

Performances : vitesse maximale 26 km/h sur route 13 km/h en tout terrain autonomie 160km

Blindage : 6 à 30mm

Armement : un canon de 2 pouces avec 100 coups et deux mitrailleuses une Vickers coaxiale calibre .303 et une BESA de 7.92mm de caisse avec 4050 coups

Equipage : 5 hommes (chef de char, tireur, pourvoyeur, chauffeur, mitrailleur de caisse)

Tank Cruiser Mark III

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Les Tank Cruiser Mark I et II n’étaient que des chars intérimaires, des chars destinés à exprimer rapidement et à peu de frais le concept du char-croiseur en attendant un char plus performant, plus rapide et mieux protégé.

Pour gagner en rapidité, on peut jouer sur le blindage, sur un moteur plus puissant ou sur la suspension. Les premiers char-croiseurs britanniques utilisaient une suspension avec des bougies triples, un système largement perfectible.

Le système inventé par J. Walter Christie était nettement plus perfectionné permettant de gagner en vitesse sur route et en tout terrain, le système permettant théoriquement de rouler sur roues et sur chenilles même si en pratique, on restait sur les chenilles.

En 1936, le général Martel qui avait dessiné des “tankettes” monoplaces qui annoncèrent les chenillettes assista à une démonstration de chars soviétiques BT qui utilisaient le système Christie, demandant depuis son poste de directeur adjoint à la mécanisation au War Office (Assistant Director of Mechanization-War Office) l’adoption de ce système pour les futurs chars de combat avec un moteur d’avion plus léger pour gagner en poids et donc en vitesse.

Il obtint gain de cause et l’acquisition de cette technologie fût à l’origine du A-13 connu également sous le nom de Tank Cruiser Mark III.

Pour dévelloper son nouveau char-croiseur, le General Staff demandait un char protégé par 30 mm de blindage, un canon de 2 pouces et une vitesse maximale de 48 km/h.

Le premier prototype (baptisé A13E-1) est livré en 1937 suivit peu après d’un deuxième prototypes. Les tests effectués, le projet est adopté et la production en série est ordonnée.

La production va rester cependant limitée avec 150 exemplaires produits, l’armée britannique préférant passer au Mark IV qui se révéla décevant comme nous allons le voir.

Le Tank Cruiser Mark III va rester en service dans l’armée britannique jusqu’en 1946 quand les derniers exemplaires sont retirés du service. Les plus usés sont feraillés, certains sont transformés en tracteurs d’artillerie, d’autres utilisés pour l’instruction.

Aucun pays ne s’est porté acquéreur du Tank Cruiser Mark III.

Caracteristiques Techniques du Tank Cruiser Mk III

Poids : 14.2 tonnes

Dimensions : longueur 6m largeur 2.54m hauteur 2.59m

Motorisation : un moteur Nuffield Liberty essence de 340ch

Performances : vitesse maximale 48 km/h distance franchissable 140km

Blindage : 8-14mm

Armement : tourelle biplace avec un canon de 2 livres (87 coups) associé à une mitrailleuse Vickers .303 disposant de 3750 coups

Equipage : 4 hommes (pilote, chef de char, tireur et pourvoyeur)

Tank Cruiser Mk IV

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En 1934, le rapport maintes fois cités dans cet écrit avait décidé que le Royal Tank Corps devait disposer de deux types de chars, l’Infantry Tank _lent et bien protégé_ et le Tank Cruiser _rapide et à la protection plus faible_.

Pour gagner en vitesse, on pouvait jouer sur l’armement, sur la protection, sur la puissance du moteur ou en cherchant une nouvelle suspension pour aller plus vite en terrain bouleversé.

Après avoir observé les manoeuvres de l’Armée Rouge en 1936, l’armée britannique s’intéressa aux chars rapides symbolisés par les BT qui utilisaient une suspension révolutionnaire inventée par l’américain Christie.

Une mission technique de la forme Morris Motors pu acquérir un char Christie aux Etats-Unis et la possibilité de produire d’autres A-13E1, la désignation officielle de ce char mais le modèle se révélant décévant, un deuxième prototype allait être produit.

Le A-13E2 fût produit en série sous le nom deTank Cruiser Mk II alors que le A-13E3 allait donner naissance au Tank Cruiser Mk III qui allait être produit à 150 exemplaires seulement, le RTC préférant passer au Mk IV étroitement dérivé du Mk III.

Par rapport au Mk III, le Mk IV disposant d’un blindage plus épais et d’un moteur plus puissant censé lui donner plus de vitesse et plus de punch mais au final le Tank Cruiser Mk IV allait se révéler un échec en raison de problèmes chroniques de moteurs qui expliquèrent une production faible _250 exemplaires sur les 900 envisagés_ et une carrière très courte puisque le char ne fût en service que de mars 1940 à septembre 1941.

Quelques véhicules vont être utilisés pour des tests et l’instruction jusqu’au début du second conflit mondial en septembre 1948.

Caractéristiques Techniques du Tank Cruiser Mk IV

Poids : 14.75 tonnes

Dimensions : longueur 6.02m largeur 2.54m hauteur 2.59m

Motorisation : un moteur 12 cylindres essence Nuffield Liberty de 340ch

Performances : vitesse maximale 48 km/h sur route 23 km/h en tout terrain Autonomie 140km

Blindage : 6 à 30mm

Armement : tourelle triplace avec un canon de 2 livres (40mm) approvisionné à 87 coups associé à une mitrailleuse Vickers .303 puis à une Besa de 7.92mm, les deux armes disposant de 3750 coups.

Equipage : 4 hommes (chef de char, canonnier, chargeur, conducteur)

Tank Cruiser Mk V Covenanter

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Suite aux déboires du Mk IV, le RTC confiante dans ce modèle de char-croiseur demanda à London Midland & Scotish Railway de dévelloper un nouveau modèle de char-croiseur à suspension Christie.

La société repris la suspension Christie, agrandie la caisse, remplaça le moteur Nuffield Liberty par un moteur diesel AEC, augmenta le blindage et remplaça le canon de 2 pouces par un canon de 6 pouces. Tous ces éléments annoncèrent le futur Crusader.

La firme LMS qui avait répondu à une demande de 1938 pour un char-croiseur plus blindé (mais le projet n’avait pas été mené au bout) produisit 580 exemplaires de ce char qui se révéla plus réussit que le Mk IV mais aux performances inférieures au Tank Cruiser Mk VI Crusader.

Les premiers chars sont livrés en septembre 1941, les derniers véhicules arrivent dans les unités en mars 1943 à une époque où le char était en voie de déclassement.

Les derniers véhicules sont retirés du service en 1947. Beaucoup sont stockés et réutilisés dans les mois à venir pour l’instruction

Outre la version à canon de 6 livres, on trouvait une version Close-Support armée d’un obusier de 3 pouces, une version d’observation d’artillerie, une version poseur de ponts, une version dépannage et une version déminage à rouleaux.

Caractéristiques Techniques du Tank Cruiser Mk V Covenanter

Poids : 18 tonnes

Dimensions : longueur 5.79m largeur 2.62m hauteur 2.24m

Motorisation : un moteur diesel AEC de 350ch

Performances : vitesse maximale 49 km/h autonomie 160km

Blindage : 7 à 40mm

Armement : tourelle triplace avec un canon de 6 livres (57mm) disposant de 72 coups associé à une mitrailleuse Besa de 7.92mm disposant de 3200 coups

Equipage : 4 hommes (commandant, tireur, pourvoyeur, conducteur)

Tank Cruiser Mk VI Crusader

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Après cinq modèles largement perfectibles, le Royal Tank Corps (RTC) à réussit à disposer d’un bon char-croiseur qui ne fût déclassé que par l’apparition dans le camp d’en face par des chars mieux blindés, mieux armés et plus rapide.

En 1938, la firme Nuffield Mechanizations & Aero Ltd proposa un concept de char-croiseur lourd baptisé A-16. A la recherche d’un modèle moins cher à produire, le General Staff demanda des modèles alternatifs au projet A-16.

En 1939, la firme productrice du A-16 fût invitée à produire le Covenanter mais Nuffield préféra travailler sur son propre modèle de char-croiseur à canon de 6 pouces. C’est l’acte de naissance du Crusader. Paradoxalement, bien que son dévellopement eut été lancé après, le prototype fût prêt avant celui du Covenanter.

Les deux premiers prototypes reçurent des canons de 2 pouces mais très rapidement, le canon de 6 pouces fût privilégié, le déclassement du canon de 2 livres étant acté. Deux nouveaux prototypes sont produits et prêts à l’automne 1940.

En dehors des inévitables défauts de jeunesse, les deux prototypes du A-16 étaient sans défauts majeurs ce qui accéléra son dévellopement pour équiper les quatre divisions blindées et les six brigades blindées indépendantes.

Avant l’arrivée du Cromwell, les vingt-huit régiments de chars moyens étaient équipés pour un tiers de Covenanter et pour les deux tiers restants de Crusader.

Pas moins de 1500 Crusader ont été produits entre mars 1941 et septembre 1945, les 1000 chars de combat étant accomagnés de variantes spécialisés certaines n’ayant pas dépassé le statut prototype ou de petite série (canon antiaérien automoteur, poseur de ponts, char lance-flamme) ou produit en plus grand nombre comme la version appui-rapproché avec un obusier de 3 pouces, une variante “Command & Control” avec des radios supplémentaires au détriment de la capacité en munitions, observation d’artillerie, tracteur d’artillerie et dépannage.

A l’export, le véhicule fût utilisé par l’Argentine, le Brésil, le Canada et l’Afrique du Sud.

Quand le second conflit mondial éclate, le Crusader équipe encore la 7th Armoured Division stationnée en Egypte (son rééquipement avec le Cromwell avait commencé mais avait été suspendu avant de reprendre en octobre) et deux brigades blindées indépendantes, la 6th stationnée en Malaisie et la 9th stationnée en Inde, ces deux dernières unités disposant encore de ce char lors de l’attaque japonaise.

Caractéristiques Techniques du Tank Cruiser Mk VI Crusader

Poids : 20 tonnes

Dimensions : longueur 5.97m largeur 2.77m hauteur 2.24m

Motorisation : un moteur Nuffield Liberty 12 cylindres essence dévellopant 350ch

Performances : vitesse maximale 42 km/h sur route 24 km/h en tout terrain Distance franchissable 322km sur route 235km en tout terrain

Blindage : 45mm

Armement : tourelle triplace avec un canon de 6 pouces (57mm) alimenté à 70 coups associé à une mitrailleuse Besa de 7.92mm. Avec la mitrailleuse de caisse, elle se partage 4950 coups

Equipage : 5 hommes (conducteur, chef de char, tireur, pourvoyeur, mitrailleur de caisse)

Tank Cruiser Mk VII Cromwell

Char médian A-27M Cromwell

Char médian A-27M Cromwell

Après les six premiers char-croiseurs, les britanniques firent leur révolution technique en abandonnant au milieu des années quarante les concepts d’Infantry Tank et de Tank Cruiser au profit d’un char officiellement désigné Tank Cruiser (Heavy) mais qui était un véritable char moyen qui annonçait lointainement le char de combat principal (Main Battle Tank MBT).

Les premières ébauches furent lancées dès la fin de 1940 mais le lancement officiel du programme qui allait aboutir au Cromwell n’intervint qu’en juillet 1941 lors d’un appel à projet.

Aucune limite technique n’était vraiment fixée pour ne se fermer aucune porte. L’appel à projets (Request for Proposal) demandait simplement un char rapide en tout-terrain, bien protégé, un canon antichar à tir rapide pouvant faire face aux chars que l’Allemagne pourrait dévelloper dans les années à venir, une maintenance facile…… .

Vauxhall proposa une version réduite de son Churchill alors en dévellopement alors que Nuffield proposa une version plus puissante du Crusader. Les propositions de Leyland et de la Birmingham Railway Carriage & Vagon étaient similaires à celle de Nuffield.

Pas emballé par les différents projets, le RTC demanda aux différents constructeurs de revoir leur copie pendant qu’il dévellopait avec ses dépôts un démonstrateur de technologie. Baptisé officieusement Cavalier, il est présenté aux constructeurs du premier appel d’offres en juin 1942, inspirant le futur vainqueur de l’appel d’offres Nuffield qui avait installé un canon de 75mm à tir rapide dans une tourelle carée.

Les deux prototypes Nuffield (ainsi que ceux de leurs concurrents) sont livrés en janvier 1943, testés intensivement jusqu’en septembre 1943 quand la décision est prise de produire le projet Nuffield sous le nom de Tank Cruiser Mk VII.

Après avoir envisagé de le baptiser Centaur, le Royal Tank Corps décida de le baptisé Cromwell du nom du leader parlementaire de la guerre civile anglaise.

Les premiers chars sont sortis des chaines de montage en janvier 1944, les premiers squadrons étant équipés en avril de la même année.

En dépit d’une volonté d’équiper toutes les unités de chars, en septembre 1948, trois divisions et quatre brigades blindées indépendantes disposait du Cromwell soit vingt-régiments et 1020 chars de combat en service sans oublier les variantes de commandement et de dépannage.

En septembre 1948 des prototypes de canons antiaériens automoteurs (canon de 20 et de 40mm), d’appui-rapproché à obusier de 3.7 pouces (95mm), lance-flammes, automoteur d’artillerie (avec canon de 25 livres) n’attendent que le feu vert pour la mise en production.

Utilisant un canon au calibre étonnant pour l’armée britannique (le 75mm), le Cromwell faisait un peu bande à part.

D’où le lancement en mars 1948 d’une version armée d’un canon de 17 livres provisoirement baptisée Challenger.

Devant les déficiences du projet, un nouveau char utilisant un canon de 77mm à tir rapide et baptisé Tank Cruiser (Heavy) Mk VIII Comet est mise à l’étude, sa production devant être lancée au printemps 1949 quand les derniers Cromwell seront sortis des chaines mais ceci est une autre histoire.

Caractéristiques du Tank Cruiser (Heavy) Mk VII Cromwell

Poids : 28 tonnes

Dimensions : longueur 6.35m largeur 2.908m hauteur 2.49m

Motorisation : un moteur essence Rolls-Royce Meteor dévellopsant 600ch

Performances : vitesse maximale 64 km/h sur route distance franchissable 270km sur route 160km en tout-terrain

Blindage : 76mm

Armement : un canon Ordnance QF 75mm approvisionné à 64 coups associé à une mitrailleuse Besa de 7.92mm, une deuxième mitrailleuse de caisse identique partageant avec elle 4950 coups

Equipage : 5 hommes (chef de char, tireur, pourvoyeur/opérateur radio, conducteur, mitrailleur de caisse)

Grande Bretagne (77) Armée de terre (2)

Les grandes structures

Divisions d’infanterie

En dépit de l’augmentation des forces blindées-mécanisées, l’infanterie reste la reine des batailles avec un grand nombre de Grandes Unités (GU).

En septembre 1939, la division d’infanterie de la British Army (armée d’active) est organisée de la façon suivante :

-Un état-major

-Trois brigades d’infanterie à trois bataillons

-Trois régiments d’artillerie de campagne à vingt-quatre canons de 25 livres (88mm)

-Un régiment antichar avec 48 pièces

-Un régiment d’artillerie antiaérienne avec 54 canons antiaériens de 40mm Bofors

-Un régiment de reconnaissance

mortier lourd Ordnance ML 4.2 Inch Mortar (107mm)

mortier lourd Ordnance ML 4.2 Inch Mortar (107mm)

-Un bataillon de mitrailleuses moyennes à trois compagnies de mitrailleuses et une compagnie de mortiers de 4.2 inch (107mm)

-Un bataillon du génie à quatre compagnies (trois field compagnies et une field park company)

-Une unité de transmission du Royal Corps of Signals

-Une unité de soutien logistique du Royal Army Service Corps avec trois compagnies de transport,

-Une compagnie du Royal Army Ordnance Corps (munitions)

-Une compagnie de police militaire (Royal Military Police)

Au cours de la Pax Armada les structures évoluent à la marge, l’absence de contact avec le feu ennemi ne permet guère de faire évoluer les structures.

Néanmoins en septembre 1948, les structures de l’Infantry Division ont légèrement évolué :

-Un état-major

-Trois brigades d’infanterie à trois bataillons

-Trois régiments d’artillerie de campagne à vingt-quatre canons de 25 livres (88mm)

-Un régiment antichar avec 48 pièces

Canon de 20mm Oerlikon en affût terrestre

Canon de 20mm Oerlikon en affût terrestre

-Un régiment d’artillerie antiaérienne avec 54 canons antiaériens de 20mm Oerlikon/Polsten et de 40mm Bofors

-Le régiment de reconnaissance est devenu bataillon avec autos blindées et motos side-cars

-Un bataillon de mitrailleuses moyennes à trois compagnies de mitrailleuses et une compagnie de mortiers de 4.2 inch (107mm)

-Un bataillon du génie à quatre compagnies (trois field compagnies et une field park company)

-Une unité de transmission du Royal Corps of Signals

-La logistique est désormais assuré par un bataillon regroupant trois compagnies de transport, une compagnie de ravitaillement en munitions et une compagnie de maintenance

-Une compagnie de police militaire (Royal Military Police)

Ce n’est qu’au cours de la guerre que les structures des divisions britanniques évolueront pour s’adapter aux leçons du conflit mais également au terrain, plusieurs divisions étant transformées en divisions de Montagne pour de futures opérations en Norvège ou en climat difficile.

Unités de Cavalerie et de Chars

Avant-Propos

Les britanniques ont été les premiers à utiliser le char au combat en 1916. L’engagement d’une poignée de chars losanges Mark I provoqua la panique chez les troupes allemandes même si un engagement massif aurait eu des effets nettement plus importants car le premier moment de stupeur passé, les allemands se ressaisissent et prennent des mesures passives et actives contre les chars.

Quand aux britanniques, ils ne tirent guère profit de cette première durant l’entre-deux-guerre où une poignée de passionnés comme Fuller ou Lidell-Hart ne parvient à déboucher sur une doctrine cohérente d’utilisation des chars.

Elle s’équipe ainsi de chars légers rapides, mal armés et mal protégés pour les missions de la cavalerie (éclairage, exploitation de la percée) et de chars d’infanterie bien protégés mais lents et mal armés, adaptés au soutien des fantassins mais inaptes à une chevauchée dans la profondeur.

La situation de l’arme blindée britannique est donc semblable à la France et son évolution va être comparable avec la création d’unités à base de chars.

En septembre 1939, le Royal Tank Corps dispose de deux divisions blindées, la Mobile Division devenue ultérieurement 1st Armoured Division stationnée en Grande-Bretagne et d’une Mobile Division (Egypt) rebaptisée 7th Armoured Division en mars 1940 et stationnée comme son nom l’indique en Egypte.

Des brigades de chars sont également formées durant ce court conflit. Citons la 1st Army Tank Brigade déployée avec le BEF mais également des unités mises sur pied par la Territorial Army à savoir les 21st 23rd 24th et 25th Army Tank Brigade.

Des brigades blindées indépendantes (Armoured qui se distingue des précédentes par la présence d’une infanterie organique) sont également mises sur pied comme la 4th Armoured Brigade stationnées en Egypte ou la 20th Light Armoured Brigade de la Territorial Army.

Durant la guerre de Pologne, une 2nd Armoured Division est formée en Grande-Bretagne sur le même modèle que la 1st Armoured Division. Est également formée une 1st Cavalry Division qui deviendra ultérieurement une 3rd Armoured Division, division composée de trois brigades de cavalerie (4th 5th 6th Cavalry Brigade).

Le Royal Tank Corps est totalement réorganisé à l’automne 1942 avec quatre divisions blindées et six brigades blindées indépendantes.

Si la 7th Armoured Division reste déployée en Egypte, les trois autres (1st 2nd 3rd Armoured Division) sont stationnées en Grande-Bretagne.

Les six brigades blindées indépendantes (4th 5th 6th 8th 9th 10th Independent Armoured Brigade) sont réparties en la Grande-Bretagne (5th 8th 10th), en Palestine Mandataire (4th), en Malaisie (6th) et en Inde (9th).

Quand éclate le second conflit mondial, deux divisions (1st 2nd Armoured Division) sont déployées sur le continent au sein du BEF, la troisième restant en réserve en Grande-Bretagne pour créér une cinquième division blindée qui pourrait gagner la Malaisie même si le tonnage et le temps nécessaire rend assez improbable cet envoi.

Organisation

En septembre 1948, la British Armoured Division est composée de la façon suivante :

-Un Etat-Major Divisionnaire

Char médian A-27M Cromwell

Char médian A-27M Cromwell

-Deux brigades blindées avec un état-major, trois régiments de chars (un régiment de chars lourds Churchill et deux régiments de chars moyens Cromwell), un bataillon d’infanterie motorisé et une unité de soutien.

-Un groupe de soutien (Support Group) avec un état-major, un bataillon d’infanterie (Lorried Infantry Batallion), un régiment d’artillerie de campagne, un régiment d’artillerie antichar et un régiment d’artillerie antiaérienne.

-Des unités hors-rang avec un régiment d’autos blindées et de chars légers pour la reconnaissance, une unité sanitaire, une unité de transmissions, une unité du génie, une unité de service et une unité de police militaire.

Les Independent Armoured Brigade devaient à l’origine être équipées entièrement de chars Churchill mais au final elles seront considérées comme des divisions blindées allégées. Elles sont organisées de la façon suivante :

-Un état-major

-Deux régiments de chars moyens Cromwell

-Un batailllon de chars lourds Churchill

-Deux bataillons d’infanterie motorisée

-Un régiment d’artillerie

-Un bataillon antichar

-Un bataillon antiaérien

-Un batailllon de soutien logistique (deux compagnies de ravitaillement, une compagnie de maintenance, une compagnie sanitaire)

-Une compagnie de reconnaissance motorisée

-Un bataillon du génie

L’organisation des unités subalternes

Infanterie

A la différence de la France ou de l’Allemagne, les unités d’infanterie britanniques sont organisées en bataillons et en brigades au lieu de régiments.

Chaque brigade dispose d’une compagnie d’état-major et de trois bataillons d’infanterie. L’appui-feu est assuré par le bataillon de mitrailleuses moyennes et de mortiers lourds qui détachent auprès des bataillons un élément d’appui-feu. On peut ajouter également des sapeurs du génie et des moyens antichars fournit par le régiment d’artillerie antichar.

Ce modèle théorique connut ses limites durant les premières opérations du second conflit mondial et après la campagne de Norvège et surtout les opérations en Méditerranée et en Afrique du Nord, les brigades d’infanterie allaient devenir autonomes.

Le bataillon d’infanterie est organisé en un état-major, une compagnie d’état-major (transmissions et administration), quatre compagnies de combat (état-major et trois pelotons/section) et une compagnie d’appui avec un peloton de transport équipé de chenillettes Universal Carrier, un peloton de mortiers, un peloton antichar équipés de canons de 2 puis de 6 pouces et enfin un peloton de pionniers.

Universal Carrier Mk II

Universal Carrier Mk II

Le peloton de combat dispose d’un état-major avec un mortier de 51mm (2-inch mortar), des équipes antichars équipés de PIAT et trois sections (groupes en français) avec sept fusiliers et un fusil-mitrailleur Bren servit par un trio.

Cavalerie et Chars

Chaque brigade blindée dispose de trois régiments de chars, un régiment de chars lourds Churchill et deux régiments de chars moyens Cromwell.

Chaque régiment dispose d’un état-major, d’un squadron d’état-major (transmissions et administration), trois squadron à trois troops de cinq chars plus un troop de commandement avec deux chars (le commandant du squadron et son adjoint) et un squadron d’appui avec un troop de sept chars légers, un troop antiaérien, un troop de maintenance, un troop de ravitaillement et un troop EVASAN.

Chaque régiment de chars dispose de cinquante-huit chars soit un total de 348 chars légers, moyens et lourds.

Chaque régiment de reconnaissance dispose d’un état-major, d’un squadron de commandement, d’un squadron de soutien (transmission, logistique, ravitaillement) et de trois squadrons de combat avec des chars légers (un squadron) des autos blindées (deux squadrons) et des unités motocyclistes.

Artillerie

Les régiments d’artillerie sont majoritairement intégrés aux divisions d’infanterie et aux divisions blindées mais certains équipés de pièces lourdes forment l’équivalent britannique de la Réserve Générale, cette RG disposant également des pièces sur voie ferrée, concentrées en métropole dans le Sud-Est pour d’abord la défense côtière.

Le Royal Artillery Corps dispose également de régiments d’artillerie antichar et de régiments d’artillerie antiaérienne.

Le régiment d’artillerie de campagne (Field Artillery Regiment) des divisions d’infanterie et des divisions blindées disposent d’un état-major, d’une batterie de soutien (maintenance, ravitaillement, soutien sanitaire), d’une batterie de conduite de tir et de trois batteries de huit canons, des obusiers de 25 livres qui ont remplacé les 18 livres du premier conflit mondial.

L’organisation des régiments d’artillerie médiane et lourde est identique, seule variant le nombre de pièces inférieur pour les canons de moyen et de gros calibre.

La “Réserve Générale” de l’Armée britannique voit le jour en septembre 1946 sous le forme de quatre Royal Artillery Support Group (RASG) qui disposent chacun de six régiments médians à trois batteries de huit canons (576 pièces), de quatre régiments de siège à trois batteries de quatre canons (48 canons) et d’un régiment d’artillerie super-lourde sur voie ferrée (12 pièces).

Les 1st et 2nd RASG vont être déployés sur le Continent (moins l’ALVF) au sein du BEF tandis que les deux autres vont rester en Grande-Bretagne.

BL 4.5 Inch Medium Field

BL 4.5 Inch Medium Field

Des régiments d’artillerie médiane et lourdes indépendants sont également déployés au Moyen-Orient (quatre, trois équipés de canons de 4.5 Inch et un de canon de 5.5 Inch), au Proche-Orient (un de chaque calibre) ainsi qu’en Malaisie (deux régiments de 4.5 Inch et deux de 5.5 Inch).

B.L 5.5 Inch Medium Gun

B.L 5.5 Inch Medium Gun

Les régiments antichars ont une organisation différente. Si il dispose d’une batterie de commandement et une batterie de soutien, il aligne quatre batteries de douze canons d’abord des canons de 2 livres (ou des 25mm Hotchkiss de fabrication française) puis dès 1942 des canons de 6 livres (57mm) aux performances semblables au 50mm allemand et au 47mm français.

QF 6 Pounder

QF 6 Pounder

A l’instar des RAAC (Régiments d’Artillerie Antichar) français, des Anti-Tank (Heavy) Regiment sont mis sur pied, quatre en Grande-Bretagne et un en Egypte, des régiments organisés en un état-major, une batterie de commandement, une batterie de soutien et trois batteries à huit canons de 17 livres. Trois de ces régiments passent sur le continent en septembre 1948, le quatrième ralliant la Norvège.

Chaque division dispose également d’un régiment d’artillerie antiaérienne, des régiments à trois batteries avec des troops (pelotons) de quatre canons, nombre réduit ensuite à trois puis augmenté à six canons, chacune des trois batteries disposant de dix-huit canons Bofors de 40mm pour deux d’entre-elles, la troisième disposant de canons de 20mm.

Un Anti-Aircraft Command dispose en septembre de douze divisions d’artillerie antiaérienne équipées de pièces lourdes (76 et 94mm notamment), de projecteurs et de ballons.

A but territorial, elles sont peu mobiles et peu souples d’utilisation. Elles sont donc réorganisées au printemps 1945, chaque division disposant de trois brigades totalement autonomes capables de protéger seules un secteur.

Si huit divisions sont déployées sur le territoire britannique (quatre en Angleterre, une en Irlande du Nord, une au Pays de Galles et deux en Ecosse), une est déployée en Egypte, une à Malte et deux en Malaisie.

Pour couvrir le BEF, quatre brigades sont déployées sur le continent, renforçant par la même occasion l’action de la DAT française.

A noter l’absence de canons automoteurs à la différence de la France et de l’Allemagne. Ce n’est qu’au cours du conflit que des châssis de chars déclassés reçurent des pièces d’artillerie de 25 livres pour équiper les régiments d’artillerie des divisions et brigades blindées.

Unités de soutien

En dehors des divisions d’infanterie et des divisions blindées, il n’existe pas de grandes unités appartenant aux autres armes. Le génie ne dispose que de bataillons intégrés aux divisions, la logistique et les transmissions sont dans la même situation.

Les projets de créer des brigades du génie à partir des bataillons de pionniers existants n’aboutissent pas avant guerre.