Italie (44) Aéronavale (2)

Les avions de l’aéronavale italienne

Hydravion de chasse : tout ça pour ça

Les premiers hydravions sont destinées logiquement à la reconnaissance, à l’observation et au réglage du tir.

Ces appareils sont embarqués à raison de deux à quatre exemplaires à bord des croiseurs légers, des croiseurs lourds et de cuirassés avec une à deux catapulte, un hangar et tout l’équipement nécessaire pour les manœuvres.

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Japon (9) Marine Impériale (2)

Vers un conflit inévitable

Quelle politique navale pour le Japon ?

Le traité de Washington du 6 février 1922 marque la fin de l’alliance anglo-nippone signée en 1902 à une époque où Londres comme Tokyo avait un ennemi commun en l’occurrence la Russie.

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20-Ordre de bataille et programme de guerre (2)

Bilan : la marine nationale en septembre 1948

NdA : le tonnage est celui à pleine charge ou approchant

Cuirassés :  13 navires en service, 2 en construction et 1 dont la mise sur cale n’à pas encore eut lieu

-Cuirassés classe Bretagne : Bretagne Provence Lorraine 75000 tonnes

-Croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg 62320 tonnes

-Cuirassés classe Richelieu Richelieu Jean  Bart Clemenceau 126177 tonnes

-Cuirassé Gascogne 40657 tonnes

-Cuirassés classe Alsace Alsace Normandie Flandre Bourgogne 168 400 tonnes

Les treize cuirassés en service représentent un tonnage cumulé de 472 464 tonnes

-Les trois cuirassés de classe Languedoc (Languedoc Moselle sur cale plus un troisième non nommé dont la mise sur cale n’à pas encore eut lieu quand éclate le second conflit mondial) doivent déplacer théoriquement 48000 tonnes.

Porte-Avions : Cinq navires en service, aucun sur cale mais des projets dans les cartons

-Porte-avions d’escadre classe Joffre Joffre et Painlevé 48400 tonnes

-Porte-avions lourd Commandant Teste 26200 tonnes

-Porte-avions léger classe Alienor d’Aquitaine Alienor d’Aquitaine et Henriette de France 17000 tonnes

Les cinq porte-avions en service répresentent un tonnage de 91600 tonnes

Croiseurs lourds : neuf croiseurs lourds en service plus un en construction

-Croiseur lourd classe Duquesne : le Tourville 12200 tonnes

-Croiseurs lourds classe Suffren Suffren Colbert Foch Dupleix 51120 tonnes

-Croiseur lourd Algérie 14341 tonnes

-Croiseurs lourds classe Saint Louis Saint Louis Henri IV Charlemagne 56280 tonnes

-Le quatrième Saint Louis baptisé Charles Martel est légèrement différent ce qui pourrait entrainer une augmentation de son déplacement à pleine charge.

Les neuf croiseurs lourds en service répresentent un déplacement total de 133941 tonnes

Croiseurs légers : dix sept croiseurs légers en service et trois en construction

-Croiseurs légers classe Duguay-Trouin Duguay-Trouin et Primauguet 17520 tonnes

-Croiseur-école Jeanne d’Arc 7893 tonnes

-Croiseur léger mouilleur de mines Emile Bertin 6530 tonnes

-Croiseurs légers classe La Galissonnière La Galissonnière, Jean de Vienne,La Marseillaise, Montcalm,La Gloire et Georges Leygues 46320 tonnes

-Croiseurs légers classe De Grasse De Grasse Chateaurenault Guichen Gambetta Condé Latouche-Treville 48000 tonnes

-Croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau 7500 tonnes

-En construction : les trois croiseurs légers Dupuy de Lôme

Les dix-sept croiseurs légers représentent un déplacement de 133763 tonnes

Contre-torpilleurs :  35 navires en service et 6 en construction

-Classe Aigle : Aigle Gerfaut Vautour Albatros soit 10640 tonnes

-Classe Milan : Milan Epervier soit 5320 tonnes

-Classe Vauquelin : Vauquelin Tartu Chevalier-Paul Kersaint Cassard soit 13170 tonnes

-Classe Le Fantasque : Le Fantasque L’Audacieux Le Malin Le Terrible Le Triomphant L’Indomptable soit 17040 tonnes

-Classe Mogador : Mogador et Volta soit 8036 tonnes

-Classe Hoche : Hoche Desaix Kléber Marceau soit 16072 tonnes

-Classe Bayard :  Bayard Du Guesclin Turenne Bugeaud Du Chayla et Dupetit-Thouars soit 24804 tonnes

-Classe Bruix :  Bruix D’Assas La Tour d’Auvergne Magon Dunois et La Hire soit 24804 tonnes

-Les six unités de classe Guépratte ( Guépratte Ronar’ch Maillé Brézé D’Estaing Vautreuil et Aumale) qui devaient théoriquement remplacer les Aigle sont sur cale quand débute le second conflit mondial. Ils représenteront un 25344 tonnes.

Les trente-cinq contre-torpilleurs en service en septembre 1948 répresentent un tonnage de 119886 tonnes

Torpilleurs d’escadre :  39 en service et 4 en construction

-Classe Le Hardi :  Le Hardi, Le Fleuret, L’Epée, Le Mameluk, Le Casque, Le Lansquenet, Le Corsaire et Le Flibustier soit huit navires représentant 14376 tonnes

-Classe Intrépide : L’Intrepide,Le Téméraire,L’Aventurier,L’Opiniâtre,L’Inconstant,L’Eveillé,l’Alerte
La Rapière, L’Hallebarde,Le Bouclier, Le Cimeterre, Le Durandal, La Dague, L’Arquebuse, Le Sabre, Le Voltigeur, Le Claymore, Le Bombardier, Le Mousquet, Le Goumier, Le Hussard, Le Spahi et Le Tirailleur soit vingt-trois navires répresentant 41469 tonnes

-Classe Empire : Les huit navires en service en septembre 1948 (Le Berthier, Le Murat, Le Ney, Le Lannes, Le Davout et L’Augereau) représentent 14424 tonnes

Les torpilleurs d’escadre en service sont au nombre de trente-neuf navires en septembre 1948 pour un tonnage global de 70269 tonnes

Quatre autres sont en construction aux Etats-Unis (Bernadotte Kellerman Bessières Jourdan) pour un tonnage global de 7212 tonnes

Sous-marins : 82 sous-marins en service et 4 en construction

-Sous-marins classe Redoutable (type 1500 tonnes) douze encore en service :  Casabianca Sfax Centaure, L’Espoir, Agosta, Bévéziers, Ouessant, Sidi Ferruch, Le Glorieux, Le Heros, Le Conquerant, Le Tonnant représentant donc 18000 tonnes

-Sous-marins classe Rolland Morillot/La Praya (1800 tonnes) Rolland Morillot,La Praya,La Martinique,La Guadeloupe,La Réunion, Ile de France, Ile de Ré, Ile d’Yeu, Kerguelen, Crozet, Belle-Ile, Ile d’Oleron, Ile de Brehat, Ile d’Aix, Saint Marcouf; Ile de Molène; Aber Wrach; Ile de Batz; Ile de Porquerolles, Ile d’If, Mayotte,Nouvelle Calédonie,Tromelin Wallis et Futuna,Clipperton,St Pierre et Miquelon soit 26 submersibles représentant 46800 tonnes

-Sous-marins de 600 tonnes : six encore en service  : Venus Iris Pallas Minerve  Junon et Cerès réprésentant un tonnage de 3600 tonnes

-Sous-marins classe Aurore (800 tonnes) : Aurore, Créole, Antigone,La Bayadère, L’Astrée,La Favorite, La Gorgone,L’Africaine, l’Hermione,La Clorinde,L’Andromède, L’Andromaque, L’Amirde,L’Artemis,La Cornélie soit un total de quinze navires et 12000 tonnes

-Sous-marins classe Phenix (925 tonnes) : Phenix, Ventôse,Frimaire,Prairial, Vendémiaire, Nivôse,floréal,Messidor,Fructidor,Brumaire,Pluviose,Germinal et Thermidor soit treize navires représentant un tonnage de 12025 tonnes

-Sous-marins mouilleur de mines classe Saphir : Saphir Turquoise Nautilus Rubis soit quatre navires représentant 2676 tonnes

-Sous-marins mouilleur de mines classe Emeraude : Emeraude Agate Corail L’Escarboucle soit quatre navires représentant 3448 tonnes

-Sous-marins d’essais et d’expérimentation, les Roquebert et Laubeuf représentant un tonnage de 3400 tonnes

Les sous-marin en service sont au nombre de quatre-vingt deux pour un déplacement global de 101949 tonnes

-Quatre sous-marins sont en construction, quatre Rolland Morillot modifiés, des navires baptisés Jean Autric Jean Corre Rene Audry et Trinite Schillemans représentant un tonnage de 7600 tonnes

Avisos et canonnières

-Quelques avisos et canonnières anciennes sont encore en service en septembre 1948, généralement pour des missions secondaires (combat ou soutien) en l’occurence trois unités de classe Aisne (Marne Somme Yser) soit 1698 tonnes, cinq de classe Agile (L’Audacieuse La Dédaigneuse La Lurone L’Etourdi La Tapageuse) soit 1750 tonnes, deux de classe Diligente (La Diligente L’Engageante) soit 700 tonnes et onze avisos de classe Amiens (Amiens Arras Calais Coucy Ypres Lassigny Tahure Epinal Vauquois,Les Eparges et Nancy) représentant 9350 tonnes soit un total de vingt et navire et un déplacement de 13498 tonnes

-Dix avisos-coloniaux de classe Bougainville (Bougainville, Dumont d’Urville, Savorgnan de Brazza, D’Entrecasteaux, Rigault de Genouilly, Amiral Charner, D’Iberville, La Grandière, Beautemps-Beaupré, Lapérouse) représentant un tonnage global de 26000 tonnes.

-Treize avisos-dragueurs classe Elan (Elan Commandant Bory Commandant Delage Commandant Duboc Commandant Rivière L’Impétueuse La Curieuse La Batailleuse La Boudeuse La Gracieuse La Moqueuse La Capricieuse Le Commandant Dominé) qui représentent un déplacement de 11635 tonnes

-Vingt-quatre aviso-dragueurs coloniaux classe Chamois (Chamois Chevreuil Gazelle Laotien Surprise _ex-Bambara_ Matelot Leblanc Rageot de la Touche Amiral Sénès Enseigne Ballande La Joyeuse La Trompeuse et La Furieuse Ambitieuse, Malicieuse, Sérieuse, Enseigne Bisson, Généreuse, Précieuse,Victorieuse, Amiral Duperré, Heureuse, Rieuse Alfred de Courcy et Amiral Gourdon) qui représentent un déplacement de 15528  tonnes.

-Chalutiers ASM : quatre de classe La Cancalaise ( La Cancalaise La Lorientaise L’Havraise La Nantaise ) répresentant un déplacement total de 2950 tonnes et la classe L’Ajacienne ( L’Ajacienne La Sétoise  La Toulonnaise La Bônoise) représentant un déplacement de 3600 tonnes

-Chalutiers armés (réquisitionnés en septembre 1939 mais ultérieurement achetés par la marine nationale) : L’Heureux Jutland L’Atlantique Patrie Notre Dame de France représentant un tonnage total de 6222 tonnes

Dans cette catégorie, nous trouvons donc 81 navires représentant un tonnage de 79433 tonnes

Canonnières, corvettes et vedettes lance-torpilles

-Canonnières fluviales : deux unités de classe My-Tho (My-Tho et Tourane) représentant 220 tonnes, la Francis Garnier qui déplace 690 tonnes, quatre unités de classe Ill (Ill Thur Emne Reuss) répresentant un déplacement de 3400 tonnes alors que celle de classe Son Hong (Song Hong Bassac Tonle Sap Song Do) plus petites ne représentent que 3200 tonnes. Le total atteint 7510 tonnes

-Corvettes : trente deux unités classe La Malouine ( La Malouine La Bastiaise La Dieppoise La Paimpolaise La Remoise La Dunkerquoise La Versaillaise L’Antillaise La Nimoise La Calaisienne La Calvaise La Troyenne La Rennaise La Rochellaise La Agenaise La Paloise La Parisienne La Rouennaise La Messine, La Nancéenne, La Strasbourgeoise La Lilloise La Caennaise La Clermontoise La Lyonnaise L’Algéroise L’Oranaise L’Aixoise La Sablaise La Quimperoise La Servannaise et La Cherbourgeoise.) représentant un tonnage total de 37120 tonnes.

-Chasseurs de sous-marins : 31 navires de différents types répresentant 4130 tonnes

-Vedettes lance-torpilles : Deux vedettes de 28 tonnes _utilisées pour le secours en mer_ , dix navires type 40K soit un tonnage total de 300 tonnes, huit vedettes type 23 tW représentant un déplacement total de 184 tonnes, dix-huit vedettes MTB représentant un déplacement de 882 tonnes et douze vedettes MTB améliorées représentant un déplacement de 600 tonnes soit un total de 50 navires et de 2022 tonnes.

-Dragueurs de mines : Douze navires de classe Ouistreham sont commanfés aux Etats-Unis mais seulement quatre (Ouistreham Avranches Pornic Saint-Brieuc) sont en service pour un déplacement total de 3480 tonnes. Huit autres sont à différents stades de fabrication (Frejus Menton Port-Vendres Sartène Arcachon Quimperlé Zuydcotte Porticcio)

Les navires en service dans cette catégorie sont au nombre de 122 pour un déplacement total de  54262 tonnes

Navires de soutien

-Pétroliers : Vingt-trois pétroliers sont en service en septembre 1948 répartis entre cinq pétroliers caboteurs (L’Aube de 2830 tonnes et les quatre de classe Nièvre _Nièvre Ardèche Lèze Blavet représentant un tonnage global de 10000 tonnes soit un total de 12830 tonnes ), Six pétroliers (Le Loing de 10138 tonnes, les quatre de classe Mékong _Mékong Niger Var Elorn_ représentant un tonnage global de 60600 tonnes et le Sèvre _ex-Nivôse_ de 16500 tonnes), six Pétroliers Ravitailleurs d’Escadre de classe La Seine (La Seine La Saône Le Liamone La Medjerda,Le Rhône La Garonne) représentant un tonnage global de 127200 tonnes et enfin six Ravitailleurs Rapides de classe L’Adour (L’Adour Le Lot La Charente La Mayene La Baïse Le Tarn) qui représentent un tonnage total de 72750 tonnes.

Les vingt-trois pétroliers de la Marine Nationale représentent un tonnage global 300018 tonnes

-Ravitailleur de sous-marins Jules Verne qui déplace 6340 tonnes

-Est en construction un deuxième ravitailleur de sous-marins L’Atlantide qui doit déplacer à terme 8150 tonnes

-Ravitailleurs d’hydravions classe Sans Souci (Sans Souci Sans Peur Sans Pareil Sans Reproche) oit un tonnage global de 8400 tonnes

-Cargos rapides classe Oranie (Mers-El-Kebir, Oran, Sidi-Bel-Abbès, Tlemcen Mostaganem  plus le Chelif en armement à flot le 5 septembre 1948) soit un tonnage de 105000 porté ensuite à 126000 tonnes.

-Mouilleur de filets Gladiateur 2293 tonnes

-Goelettes écoles Etoile et Belle-Poule soit 450 tonnes

-Cotre Mutin de 57 tonnes

-Transport littoral Golo 2239 tonnes

-Aviso-hydrographe Amiral Mouchez 719 tonnes

-Bâtiment-cible L’Impassible 2410 tonnes

-Hydrographes Astrolabe et Octant de 920 tonnes  La Perouse, La Chimère de 700 tonnes

-Navire-école et navire hydrographe Président Théodore Tissier de 1307 tonnes

-Hydrographes classe Goeland  (Goéland Pélican Cormoran Mouette Ibis Bengali) de 840 tonnes chacun soit un déplacement total de 5040 tonnes

La catégorie des navires de soutien regroupe au total de 51 navires pour un déplacement total de 436593 sans compter les navires en construction ou en achèvement en l’occurence un ravitailleur de sous-marin et un cargo rapide (29150 tonnes)

En septembre 1948, la marine nationale dispose de 454 navires de combat et de soutien représentant un tonnage de 1694160 tonnes.

6-Cuirassés et croiseurs de bataille (8)

Le Jean Bart

Le cuirassé Jean Bart à la mer

-Le Jean Bart est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) de Saint Nazaire le 12 décembre 1936 dans la forme Caquot rapidement connue sous le nom de forme Jean Bart. Comme pour le Richelieu, la construction du Jean Bart est menée sans priorité jusqu’au printemps 1939 quand elle s’accélère permettant la mise à flot du navire le 6 mars 1940.

Mise à l’eau du cuirassé Jean Bart

L’armement du navire va prendre près de huit mois jusqu’au 17 février 1941 quand il jette l’ancre dans l’estuaire de la Loire au moment de sa prise d’armement pour essais datée officiellement du 19 février. Il effectue une première campagne d’essais à la mer du 20 au 27 février 1941 avant quelques travaux dans la forme Joubert du 3 au 15 mars.

Après une deuxième campagne d’essais à la mer sous la responsabilité du chantier constructeur du 17 au 29 mars, le cuirassé est sollenement remis à la marine nationale le 3 avril 1941 et appareille le lendemain 4 avril pour Brest où il arrive le 6 avril 1941.

Le navire est échoué le jour même de son arrivé au bassin n°8 du Laninon, ayant pour voisin son sister-ship Clemenceau alors en construction. Les ouvriers en profitent pour améliorer la peinture, pour améliorer la fixation des lignes d’arbre et des hélices, pour calibrer les radars………. . Il est remis à flot le 4 mai 1941.

Il effectue une troisième campagne d’essais cette fois sous le contrôle de la marine nationale du 9 au 21 mai avec plusieurs écoles à feu en baie de Douarnenez pour l’artillerie légère (canons de 152mm, canons de 100mm et DCA légère).

Après une période de travaux à flot en rade-abri du 23 mai au 15 juin, le cuirassé appareille pour sa première école à feu à Rufisque. Quittant Brest le 17 juin 1941, il arrive à Rufisque le 25 juin où il est immobilisé pour avaries sur ses tourelles d’artillerie principale, avaries qui l’immobilise jusqu’au 12 juillet.

Le temps n’à cependant pas été perdu puisqu’au mouillage, les servants des canons de 152mm, de 100 et de 37mm (modèle 1933) ainsi que des mitrailleuses de 13.2mm en ont profité pour régler leurs armes notamment par rapport aux radars installés à Brest.

Les deux tourelles retrouvent de la voix le 14 juillet et l’école à feu à lieu du 15 juillet au 17 août sans véritables incidents. Après une escale à Dakar du 18 au 22 août, le Jean Bart rentre à Brest le 27 août pour quelques travaux aux bassins avant sa traversée de longue durée.

Le Jean Bart appareille pour Halifax le 12 septembre, arrivant à destination le 18 septembre pour une escale de trois jours jusqu’au 21 septembre. Le cuirassé fait ensuite escale à Norfolk du 24 au 27 septembre, Washington du 30 septembre au 2 octobre, Miami du 8 au 12 octobre, La Havane du 15 au 17 octobre, La Guaira au Vénézuela du 21 au 24 octobre, Dakar du 27 au 31 octobre, Casablanca du 1er au 3 novembre avant de rentrer à Brest le 7 novembre. Il est indisponible pour travaux à flot du 11 novembre au 21 décembre 1941.

Le 14 janvier 1942, le cuirassé Jean Bart est admis au service actif, affecté à la Flotte de l’Atlantique (1ère Escadre) où il est placé hors rang.

Le Jean Bart quitte Brest le 20 janvier pour entrainement dans le Golfe de Gascogne jusqu’au 8 février quand il arrive à Saint Nazaire, retrouvant son port constructeur pour une escale jusqu’au 15 février.

Il reprend la mer pour un exercice de défense aérienne du 16 au 24 février avant une escale à Hendaye du 25 février au 2 mars. Il est de retour à Brest le 4 mars et subit une période d’entretien à flot jusqu’au 12 avril. Il sort pour essais du 13 au 20 avril avant remise en condition en Manche du 21 avril au 4 mai, faisant escale à Plymouth du 5 au 11 mai avant de rentrer le lendemain à Brest.

Le 15 mai 1942, le cuirassé Jean Bart quitte Brest pour une nouvelle école à feu à Rufisque. Arrivé à Dakar le 21 mai, il entraine ses cannoniers et in fine tout son équipage du 24 mai au 15 juin, quittant Dakar le 17 juin pour rentrer à Brest le 23 juin 1942. Indisponible du 24 juin au 15 juillet (entretien à flot et permissions de l’équipage), le Jean Bart sort pour essais du 16 au 21 juillet puis pour remise en condition du 24 juillet au 12 août.

Le 15 août 1942, la ville de Calais devient ville-marraine du cuirassé, Dunkerque _ville natale de Jean Bart_ ayant déjà le croiseur de bataille éponyme comme filleul.

Il reprend l’entrainement collectif le 17 août par un entrainement à la défense aérienne à la mer jusqu’au 30 août quand il fait escale au Havre jusqu’au 4 septembre. Rentré à Brest le 6 septembre, il effectue un entrainement au combat de nuit du 9 au 15 septembre avant une nouvelle escale normande mais à Cherbourg du 16 au 21 septembre 1942.

Le 28 septembre 1942, il quitte Brest en compagnie de ses torpilleurs d’escadre L’Opiniâtre et l’Aventurier pour un exercice en Manche mené en compagnie de la 8ème DCT. Composée des contre-torpilleurs Kersaint et Cassard, elle est la principale unité de l’Escadre Légère du Nord (ELN).

Le cuirassé, les torpilleurs d’escadre et les contre-torpilleurs manoeuvrent ensemble du 29 septembre au 5 octobre, se séparant le 9 octobre après une escale commune à Cherbourg. Le Jean Bart et ses deux torpilleurs rentrent à Brest le lendemain 10 octobre.

Après un entrainement au combat de nuit du 12 au 15 octobre, le Jean Bart et ses torpilleurs quittent Brest le 17 octobre, participant à un exercice binational en compagnie de la Royal Navy et ce du 20 octobre au 4 novembre, premice aux futurs exercices «Entente Cordiale».

Au cours d’une escale à Rosyth du 5 au 8 novembre, le cuirassé à l’honneur et le privilège de recevoir la visite du roi George VI et de son épouse, la reine Elisabeth. . Le cuirassé est de retour à Brest le 10 novembre 1942.

Après avoir participé aux commémorations de l’armistice de 1918, le cuirassé appareille le 12 novembre pour un nouvel exercice dans le golfe de Gascogne, exercice à dominante antiaérienne avec des attaques simulées de l’armée de l’air, les aviateurs revendiquant avoir coulé deux fois le cuirassé qui «encaissa» quatre torpilles et six bombes. Le Jean Bart fait ensuite escale au Verdon du 16 au 18 novembre et à Saint-Nazaire les 18 et 19 novembre avant de rentrer à Brest le 20 novembre 1942.

Le Jean Bart sort à nouveau pour entrainement du 27 novembre au 2 décembre, tentant d’échapper au sous-marin Agosta, protégé par ses torpilleurs d’escadre et des hydravions basés à terre. Il rentre à Brest le 6 décembre après une escale à Quiberon (au mouillage) du 3 au 5 décembre 1942.

Il termine sa première année de service actif par un exercice de défense aérienne à la mer du 10 au 17 décembre avant un exercice de combat de nuit du 19 au 25 décembre. Il rentre à Brest le 26 décembre, restant à quai jusqu’à la fin de l’année.

Le cuirassé reprend la mer pour des essais de vitesse du 4 au 8 janvier 1943 avant d’appareiller pour Dunkerque, la ville natale de Jean Bart le 10 janvier. Il fait escale à Cherbourg le 12 janvier, au Havre le 14 janvier avant d’arriver à Dunkerque le lendemain 15 janvier.

Il reste amarré dans le grand port du département du Nord jusqu’au 22 janvier avant d’appareiller pour Douvres où il arrive le 23 janvier. Il y dépose M. Alexandre VanKerck, nouvel ambassadeur de France en Grande Bretagne qui avait effectué son service militaire à bord de l’ancien Jean Bart de 1920 à 1922. Il quitte Douvres le 25 janvier et rentre à Brest le 29 janvier 1943.

Après une période d’entretien à flot du 4 au 15 février, le Jean Bart part pour une croisière en Amérique Centrale, croisière dont l’idée à germé après le succès de la croisière en Amerique du Sud menée par le Richelieu et la DNF l’année précédente.

Le cuirassé accompagné par les torpilleurs d’escadre Opiniâtre et Aventurier  et par le pétrolier Var appareillent de Brest le 20 février 1943, traversant l’Atlantique direction Jacksonville aux Etats Unis où il arrive le 28 février 1943, faisant une courte escale jusqu’au 2 mars avant de repartir direction La Havane où il arrive le 5 mars, passant trois jours avant d’appareiller pour Kingston (Jamaïque) faisant escale dans la colonnie britannique du 9 au 14 mars.

Reprennant la mer le 15 mars, le Jean Bart, les deux torpilleurs d’escadre et le pétrolier arrivent à Veracruz le 21 mars où ils font escale jusqu’au 25 mars quand il reprend la mer, direction Colon (Panama).

Arrivé le 27 mars, il reste mouillé à proximité de l’entrée du canal jusqu’au 2 avril quand il reprend la mer pour rentrer en métropole, faisant une escale de ravitaillement à Fort de France les 8 et 9 avril avant de rentrer à Brest le 16 avril 1943.

Après une période d’indisponibilité du 20 avril au 7 mai 1943, il reprend la mer pour un exercice de défense aérienne à la mer dans le golfe de Gascogne du 9 au 20 mai 1943 avant de rentrer à Brest le 25 mai 1943.

Le Jean Bart sort à nouveau pour une école à feux du 2 au 10 juin, faisant escale à Saint Nazaire du 11 au 15 juin avant un entrainement au combat antisurface du 16 au 23 juin, rentrant à Brest le lendemain 24 juin 1943.

Le Jean Bart est en petit carénage du 4 juillet au 20 décembre 1943. Echoué dans le bassin n°8 du Laninon, il bénéficie de travaux d’entretien de son appareil propulsif, de grattage et de peinture de la coque et surtout de modifications de l’armement, recevant dix tourelles doubles de 130mm (six latérales et quatre axiales à l’arrière), La DCA légère se composant désormais de douze canons de 37mm en six affûts doubles ACAD modèle 1935 et seize canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en huit affûts doubles.

Après des essais à la mer du 3 au 10 janvier 1944, il effectue sa remise en condition avec d’abord une phase menée dans le golfe de Gascogne du 11 au 21 janvier.

Après un ravitaillement au Verdon le 22 janvier, le cuirassé et ses deux torpilleurs d’escadre mettent cap sur Dakar où ils arrivent le 27 janvier. Il effectue une école à feu à Rufisque du 28 janvier au 10 février, étant de nouveau disponible le 13 février 1944, formant la 2ème Division de Ligne avec le cuirassé Gascogne récément mis en service bien qu’il ne rentre à Brest que le 17 février.

Le Jean Bart sort à nouveau pour entrainement à la défense aérienne à la mer du 25 février au 3 mars avant une escale à Cherbourg du 4 au 7 mars. Il s’entraine au combat de nuit du 8 au 18 mars, rentrant à Brest le 25 mars après une escale au Havre du 19 au 24 mars.

Le 4 avril 1944, il appareille de Brest direction Portsmouth la grande base britannique. Il n’est pas seul puisque l’accompagne le croiseur léger Georges Leygues, les trois contre-torpilleurs de la 1ère DCT ( Jaguar Chacal Léopard) et ses deux torpilleurs d’escadre L’Opiniâtre et l’Aventurier.

La petite force navale appelée force Y arrive dans la grande base navale britannique le lendemain 5 avril pour une opération publique d’une semaine où les navires français (et dit-on leurs équipages) ont connu un grand succès.

La force repart le 13 avril, fait escale à Douvres du 15 au 17 puis à Newcastle du 22 au 25 avril, escale improvisée en raison d’un problème mécanique sur plusieurs navires de la force Y.

Les réparations assurées par l’équipage et les ouvriers de plusieurs chantiers de la Tyne terminées, les navires français font escale à Rosyth pour ravitaillement avant de cingler direction Scapa Flow où ils arrivent le 30 avril 1944.

La force Y retrouve alors une partie de la Home Fleet en l’occurence le porte-avions HMS Illustrious, le cuirassé HMS Lion, le croiseur lourd HMS London et huit destroyers, formant la force X. Les force X et Y reprennent la mer le 3 mai 1944 pour quinze jours d’exercices intensifs en mer du Nord et plus précisément au large de l’Ecosse.

Les navires de la Royale et de la Royal Navy vont ainsi simuler un classique combat d’escadre, répéter les procédures de défense aérienne à la mer et de défense anti-sous-marine avant plusieurs écoles à feu sur des ilôts désertiques de la côte écossaise.

Après une escale à Greenock dans l’estuaire de la Clyde du 21 au 26 mai, la force Y reprend la mer pour rentrer à Brest le 30 mai. Après une période d’entretien à flot du 1er juin au 5 juillet, il sort pour essais du 6 au 10 juillet avant remise en condition du 15 juillet au 2 août.

Le 3 août, il quitte Brest pour une école à feu à Rufisque, arrivant à Dakar le 8 août. L’Ecole à feu à lieu du 10 au 27 août avant une nouvelle escale à Dakar du 28 août au 1er septembre. Après un nouvel exercice de combat du 2 au 10 septembre, il quitte l’Afrique noire, faisant escale à Casablanca du 14 au 19 septembre, à Lisbonne du 21 au 25 septembre, à Bordeaux du 27 au 30 septembre, rentrant à Brest le lendemain 1er octobre 1944.

Il est à nouveau en mer pour un exercice de défense aérienne à la mer du 7 au 16 octobre avant une escale à Saint Nazaire du 17 au 22 octobre. Il ressort pour un exercice de combat de nuit en compagnie de la 6ème DCT (Vautour Milan Epervier) du 23 octobre au 4 novembre quand le cuirassé et les contre-torpilleurs rentrent à Brest.

Le Jean Bart sort à nouveau en mer d’Iroise pour entrainement du 10 au 15 novembre puis du 18 au 27 novembre. Après une indisponibilité accidentelle du 28 novembre au 7 décembre, le cuirassé sort pour essais du 8 au 11 décembre avant remise en condition du 13 au 26 décembre 1944.

Le 5 janvier 1945, le Jean Bart appareille de Brest pour une croisière dans le Golfe de Gascogne en compagnie du croiseur lourd Dupleix venu de Toulon et de deux torpilleurs d’escadre.

La force occasionnelle fait escale à Quiberon le 9 janvier, à Saint-Nazaire du 12 au 14 janvier, à La Pallice du 16 au 18 janvier, au Verdon du 21 au 23 janvier et enfin à Biaritz du 25 au 28 janvier. La division rentre à Brest le 5 février, Le Dupleix repartant le lendemain pour Toulon où il arrive le 12 février 1945.

Le Jean Bart débarque à flot ses munitions et vidange ses soutes avant d’être échoué dans le bassin n°8 du Laninon le 19 février 1945 pour subir son premier grand carénage. Comme à chaque fois la coque est grattée et repeinte, les hélices changées, les chaudières retubées, certaines ailettes de turbine remplacées. Les soutes sont curées et des travaux de peinture sont menés. En ce qui concerne l’armement, certaines pièces usées sont retubées, l’électronique est révisée…………. .

Le passage au bassin s’achève le 23 novembre 1945 et des travaux complémentaires sont menés à flot du du 23 novembre au 30 décembre 1945, étant armé pour essais le 5 janvier 1946, sortant du 5 au 12 janvier puis pour remise en condition dans le Golfe de Gascogne du 14 au 31 janvier 1946.

Déclaré disponible le 3 février 1946, le cuirassé sort avec ses deux torpilleurs d’escadre pour entrainement du 7 au 20 février, faisant escale à Saint Nazaire du 21 au 25 février avant un nouvel entrainement du 26 février au 15 mars, date à laquelle les trois navires rentrent à Brest.

Victime d’une avarie de chaudière, le Jean Bart est indisponible du 17 mars au 1er avril, sortant pour essais et remise en condition du 2 au 10 avril 1946.

Il appareille le 12 avril 1946 avec deux torpilleurs d’escadre pour une école à feu à Rufisque. Arrivé à Dakar le 17 avril 1946, il doit mettre à terre sa compagnie de débarquement (120 hommes) pour soutenir la police locale alors que des émeutes secouent la ville. Le calme revient quelques jours plus tard et l’Ecole à feu peu se dérouler sans incidents du 24 avril au 5 mai 1946 avant un retour à Brest le 12 mai.

Il quitte son port d’attache le 15 mai, fait escale au Havre du 18 au 20 mai avant d’arriver à Dunkerque le 21 mai et d’y rester jusqu’au 2 juin 1946, connaissant un vrai succès populaire lors de son ouverture au public. Après une escale à Ostende en Belgique du 4 au 6 juin, le cuirassé rentre à Brest le 11 juin 1946.

Indisponible du 15 juin au 7 juillet pour entretien et permissions de l’équipage, le Jean Bart sort pour essais du 8 au 11 juillet avant de reprende la mer le 18 juillet pour entrainement. C’est ainsi que le 20 juillet des avions du Painlevé simulent des attaques contre le cuirassé.

Le Jean Bart s’entraine encore à la défense aérienne à la mer du 22 juillet au 3 août avec mission pour la DCA de repousser les attaques des Bloch MB-175T et des Lioré et Olivier Léo 456 de la marine mais également d’avions de l’armée de l’air qui s’abattaient sur le cuirassé comme de véritables nuées.

Un entrainement de très haute intensité jugé excessif par certains officiers, officiers qui durent procéder à des révisions déchirantes après les premiers affrontements en mer de Norvège et en Méditerranée.

Après une escale à Lorient du 4 au 11 août, le cuirassé sort pour entrainement au combat de nuit du 12 au 16 août avant de mouiller au pied de la citadelle de Quiberon jusqu’au 17 août quand il reprend la mer pour un nouvel entrainement DAM avec les avions du Painlevé qui faute de plate-forme (le Painlevé était alors en grand carénage) avaient décollé de la terre ferme. Cet exercice terminé, le cuirassé rentre à Brest le 20 août 1946.

Le Jean Bart quitte Brest le 27 août pour un entrainement en solitaire dans l’Atlantique Sud en compagnie notamment de la marine brésilienne. Le cuirassé fait escale à Dakar du 31 août au 2 septembre avant une Ecole à feu à Rufisque du 3 au 12 septembre.

Traversant l’Atlantique, le Jean Bart arrive à Rio de Janeiro le 27 septembre après treize jours de traversée. Le cuirassé bien plus moderne que ces homologues brésiliens fait forte impression chez les officiers brésiliens qui se montrent curieux à tel point que circulera dans les milieux autorisés la rumeur d’une commande d’un cuirassé semblable par la marine auriverde.

L’exercice «Tricolor» à lieu du 30 septembre au 15 octobre, le Jean Bart participe à toutes les phases de l’exercice qu’il s’agisse de simulation de bombardement littoral, d’écoles à feux en mer, de défense aérienne à la mer, de lutte ASM, d’escorte et d’attaque de convois.

Le succès de cet exercice poussera le gouvernement brésilien à proposer à la France un exercice plus ambitieux. Les négociations aboutissant au printemps 1948 pour un exercice planifié pour octobre 1948. On sait ce qu’il en advint…….. .

Pour la bonne bouche, la France avait prévu d’y envoyer une véritable flotte pompeusement appelée «Flotte de l’Atlantique Sud» avec le porte-avions Painlevé, les cuirassés Lorraine et Jean Bart, deux divisions de contre-torpilleurs, un croiseur léger, des torpilleurs d’escadre, des sous-marins.

Quittant le Brésil le 16 octobre, la France ménage la susceptibilité argentine en faisant escale à Buenos Aires du 19 au 25 octobre avant de rentrer en France, faisant escale à Dakar du 2 au 5 novembre, à Lisbonne du 8 au 12 novembre, escale marquée par une émouvante cérémonie au monument au mort du parc Edouard VII le 11 novembre, cérémonie au cours de laquelle un détachement de la marine portugaise, du Jean Bart et des torpilleurs d’escadre L’Opiniâtre et L’Aventurier rendit les honneurs militaires. Le Jean Bart rentre ensuite à Brest le 15 novembre 1946.

Le Jean Bart sort encore deux fois, du 21 au 27 novembre et du 30 novembre au 5 décembre pour des sorties dites de routine au large de Brest et dans le Golfe de Gascogne.

Après un petit carénage du 15 décembre 1946 au 24 mars 1947, le cuirassé effectue un stage de remise en condition du 27 mars au 15 avril et une école à feu à Rufisque du 20 avril au 5 mai 1947 avant de rentrer à Brest le 10 mai 1947.

Il participe ensuite à la quatrième édition de l’exercice «Entente Cordiale» avec la marine britannique. Le cuirassé Jean Bart appareille le 15 mai en compagnie du cuirassé Normandie, du croiseur lourd Foch, du croiseur léger Gloire et des trois contre-torpilleurs de la  de la 3ème DCT (Bugeaud Du Chayla Dupetit-Thouars), les quatre torpilleurs d’escadre L’Opiniâtre L’Aventurier Sabre Claymore, les trois sous-marins Casabianca,  Rolland Morillot et La Guadeloupe et le PRE La Seine direction Greenock où la division occasionnelle baptisée Force G arrive le 21 mai.

Elle reprend la mer le 24 mai 1947 et arrive à Scapa Flow le 28 mai où elle retrouve les cuirassés King George V et Vanguard (classe Hood, des Lion améliorés), le porte-avions lourd Malta, les croiseurs légers Southampton et Gloucester et six destroyers.

Les deux escadres s’entrainent du 1er au 21 juin avec des attaques escadres contre escadres, des exercices de lutte ASM, de défense aérienne à la mer, de raids amphibies, de tir contre la terre…………. .

Les deux groupes font escale ensemble à Aberdeen du 23 au 27 juin puis à Newcastle du 29 juin au 1er juillet, Douvres du 4 au 7 juillet, Cherbourg du 10 au 13 juillet et Brest du 17 au 22 juillet 1947, date à laquelle les navires anglais rentrent au pays.

Le Jean Bart est indisponible du 22 juillet au 21 août (entretien et permissions d’été) avant essais du 22 au 25 août puis de reprendre l’entrainement. Après un entrainement individuel du 29 août au 5 septembre, le cuirassé appareille avec deux torpilleurs d’escadre pour la Méditerranée le 12 septembre, franchissant le détroit de Gibraltar le 18 septembre et arrivant à Mers-El-Kebir le 25 septembre.

Ce déploiement répond à une montée de tension entre la France et l’Italie à propos notamment de la Tunisie et des émeutes contre la communauté italienne, Rome accusant Paris de laisser faire voir d’être à l’origine de ce «pogrom» qui fit quatre morts. Le Jean Bart appareille de Mers-El-Kebir le 30 septembre 1947 et arrive à Bizerte le 5 octobre, mouillant au milieu du lac du 7 au 10 octobre 1947. Initialement, il était prévu que ce déploiement soit temporaire mais devant le renforcement de la flotte italienne à Tarente, il est décidé d’intégrer le Jean Bart à la 4ème Escadre. Cette décision prise le 15 novembre 1947 entraine la dissolution de la 2ème DL, le Gascogne devenant cuirassé hors rang.

Le Jean Bart est affecté officiellement à la 4ème escadre le 2 décembre 1947 et en devient le navire-amiral. Il est placé hors rang.

Il reprend la mer le 4 janvier 1948 pour des manoeuvres en Méditerranée orientale avec la Mediterranean Fleet jusqu’à la fin du mois et une escale à Alexandrie du 31 janvier au 5 février 1948. Il est de retour à Mers-El-Kebir le 12 février et indisponible du 15 février au 2 mars avant de gagner Toulon pour un petit carénage du 12 mars au 16 juin 1948.

Il quitte Toulon le 18 juin, fait escale à Mers-El-Kebir les 23 et 24 juin pour charger ses munitions avant de reprendre la mer le 25 juin pour Dakar où il arrive le 2 juillet 1948.

Il effectue une Ecole à feu au polygone de Rufisque du 4 au 12 juillet avant de rentrer à Mers-El-Kebir le 17 juillet et de ne reprendre la mer que pour des sorties locales jusqu’en septembre 1948, plus précisément du 21 au 27 juillet, du 4 au 12 août et du 16 au 21 août.

Le 22 août 1948, il passe au régime de guerre avec amélioration de la discrétion visuelle et incorporation de réservistes et reste en alerte à Mers-El-Kébir, sortant tout de même du 30 août au 2 septembre.

Le 5 septembre 1948, il était en alerte à 6h, prêt à appareiller pour soutenir le croiseur de bataille Strasbourg.

6-Cuirassés et croiseurs de bataille

6°) Cuirassés et croiseurs de bataille

 Panorama

Maquette de la frégate cuirassée La Gloire

 

Si la France à créé le cuirassé avec La Gloire de 1856, elle n’à pas pour autant dôté sa marine de cuirassés modernes et puissants à même de rivaliser avec ses homologues étrangers. Tout cela à cause de la Jeune Ecole qui ne jura plus que par le torpilleur et ne cessa de dénigrer le cuirassé considéré comme dépassé. Cette défiance ne pouvait qu’avoir des conséquences sur les cuirassés français qui vont se révéler systématiquement inférieurs à leurs homologues étrangers.

Le cuirassé Hoche alias le « Grand Hôtel »

La Royale va ainsi se dôter de cuirassés construits si lentement qu’ils étaient dépassés dès leur mise en service qu’il s’agisse du Hoche (1891), des MarceauNeptune et du Magenta (classe Marceau en service en 1891 pour le premier et 1892 pour les deux suivants), le Brennus (1893), les cuirassés de la flotte d’échantillon Charles Martel Jaureguiberry Carnot (1896), Masséna et Bouvet (1897), les trois navires de classe Charlemange (Charlemagne Gaulois Saint Louis) mis en service en 1897 pour le premier et 1898 pour les deux autres, le Iena (1901) et le Suffren qui admis en 1903 est le dernier cuirassé clairement influencé par la Jeune Ecole.

Le cuirassé Suffren disparu en 1916 sous les coups d’un sous-marin allemand

La crise de Fachoda où Londres et Paris furent à deux doigts d’une guerre pour un modeste village du Soudan met en lumière la décrépitude de la flotte. Le programme de 1900 voté par le gouvernement radical de Waldeck-Rousseau permet la construction de cuirassés plus modernes, les six de la classe République (République Patrie Liberté Justice Vérité Démocratie) mis en service entre 1906 et 1908 et les six de classe Danton (Danton Mirabeau Voltaire Vergniaud Dideront Condorcet) mis en service en 1911 à une époque le dreadnought à faire une apparition fracassante qui ringardise à défaut de surclasser les prédreadnought.

Le cuirassé Patrie

Le 24 juillet 1909, l’amiral Boué de Lapeyrère est nomé ministre de la Marine et s’attache aussitôt à préparer les instruments nécessaires à la formidable montée en puissance de la marine nationale, montée en puissance rendue nécessaire par la course aux armements navals entre la Grande Bretagne et l’Allemagne.

Le cuirassé Danton, leader de la dernière classe de prédreadnought de la marine nationale

Quittant le ministère le 3 novembre 1910, c’est en temps que commandant en chef de l’Armée Navale (août 1911-1916) que l’amiral allait voir le vote le 30 mars 1912 de la loi-programme qui définissai le format que la Royale devait atteindre au début des années vingt : 28 cuirassés d’escadre

10 éclaireurs d’escadre, 52 torpilleurs de «haute mer» 10 bâtiments pour divisions lointaines et 94 sous marins.

Sur les 28 cuirassés d’escadre (chiffre qui aurait pu être porté à 36 si l’amendement d’un député M. de Lanessan avait été accepté), 11 étaient déjà en service, de tous de type prédreadnought : les deux Patrie, les quatre Liberté et les six Danton. Il restait donc 17 cuirassés type dreadnought à construire : deux dévaient être mis en chantier en 1910 et 1911, trois en 1912, deux en 1913 et 1914, quatre en 1915 et deux en 1917.

Très vite, les tensions internationales et la crainte d’un déclassement poussa les autorités politiques à accélerer la construction de ces navires. C’est ainsi qu’en 1913, la marine fût autorisé à mettre en chantier quatre cuirassés et si un seul navire devait être mis en chantier en 1914, il le serait dès le 1er janvier et non le 1er octobre.

4 cuirassés auraient été mis en chantier en 1915, 2 en 1917, 2 en 1919, 2 en 1920, 4 en 1921 et 2 en 1922 ce qui aurait donné en 1925, une marine composée de 24 cuirassés type superdreadnought (3 Bretagne, 5 Normandie, 4 Lyon soit 12 navires plus cinq navires d’un type non identifié) auxquels se seraient ajoutés les quatre dreadnought type Courbet.

Le cuirassé Courbet

La première guerre mondiale à raison de ce magnifique programme. Les Courbet (Courbet Jean Bart France Paris) sont mis en service peu avant le début du conflit (1913 et 1914) tout comme les Bretagne qui rejoignent les rangs de l’Armée Navale en 1915 (Bretagne Provence) et 1916 (Lorraine) mais les Normandie (Normandie Languedoc Flandre Gascogne Béarn) sont abandonnés à l’exception du dernier nommé qui est transformé en porte-avions et je ne parle même pas des Lyon (Lyon Lille Duquesne Tourville) qui ne sont même pas mis sur cales.

Le cuirassé Bretagne

La marine nationale entre donc dans l’après guerre avec une flotte de cuirassés de premier ligne fort réduite avec quatre Courbet et trois Bretagne. Outre la crise économique et le profond sentiment pacifiste, le traité de Washington limite les ambitions françaises, la France se voit ainsi alouer 175000 tonnes de cuirassés et 60000 tonnes de porte-avions mais en raison de la vétusté de ces navires de ligne, elle se voit autoriser la construction de deux cuirassés durant la «battleship holiday» en 1927 et 1929 et se voit autorisé la reconstruction des Courbet et des Bretagne mais cette hypothèse est rapidement exclue : leur design dessiné au plus juste ne laissant aucune marge de manoeuvre.

La rivalité franco-italienne va donc s’exprimer dans le domaine des unités légères, croiseurs lourds et contre-torpilleurs essentiellement, la réalisation de l’un répondant à la réalisation de l’autre. Des projets sont étudiés mais il faut attendre l’apparition du cuirassé de poche allemand Deutschland pour que les choses bougent réellement.

En effet le dernier né des chantiers navals allemands ringardise les cuirassés français en service avec sa coque entièrement soudée et sa propulsion diesel. De plus son armement original (6 canons de 280mm en deux tourelles triples) embarasse les marines britanniques et françaises car le Deutschland est trop faible pour s’attaquer à des cuirassés orthodoxes à l’armement et à la protection plus importantes (mais la vitesse moins importante) mais il surclasse les croiseurs Washington peu protégés et armés de canons de 203mm.

Le croiseur de bataille Dunkerque

La France passe alors commande de deux croiseurs de bataille baptisés Dunkerque et Strasbourg qui se singularisent par la disposition de l’armement principal concentré sur la plage avant avec deux tourelles quadruples qui sont en réalités deux tourelles doubles accollées.

L’annonce de la construction de ces deux navires entraine aussitôt une riposte italienne, l’Italie décidant de construire deux cuirassés de 35000 tonnes, déclenchant une nouvelle course aux cuirassés puisque la commande des Littorio et Vittorio Veneto entraina celle des Richelieu et Jean Bart, premiers «35000 tonnes» français.

Design original de la classe Richelieu

Les italiens commandèrent deux autres cuirassés de type Littorio, des navires baptisés Roma et Impero en riposte aux deux Richelieu, cette commande étant suivit d’une réponse française avec la commande des Clemenceau et Gascogne.

Schéma originel du cuirassé Gascogne qui restera unique

Le Gascogne marqua une rupture dans l’architecture des nouveaux cuirassés français. Les Dunkerque Strasbourg Richelieu Jean Bart et Clemenceau partagaient une configuration d’armement principal hétérodoxe avec ce dernier concentré à l’avant.

Le Gascogne lui choisit de revenir à une conception plus orthodoxe avec une tourelle quadruple à l’avant et une tourelle quadruple à l’arrière.

En avril 1940, la marine nationale annonce la commande de deux cuirassés de 45000 tonnes destinés à l’origine à remplacé les Bretagne et Provence mais parallèlement la volonté italienne de construire des cuirassés armés de canons de 406mm pousse l’Amirauté à décider de reconstruire les Bretagne Provence et Lorraine en escorteurs de porte-avions.

Schéma de la classe Alsace. En rouge les tourelles doubles de 130mm et en violet les canons de 37mm antiaériens

Les deux cuirassés commandés au printemps 1940 sont baptisés Alsace et Normandie et vont ainsi renforcer le corps de bataille.

Déplaçant plus de 45000 tonnes à pleine charge, ils sont armés de neuf canons de 380mm en trois tourelles triples (deux avant et une arrière). Ils sont suivis par deux autres sister-ship, baptisés Flandre et Bourgogne financés à la tranche 1943 du programme naval et qui seront les derniers cuirassés construits en France, les projets étudiés ensuite (CR3 et CB2) ne connaissant aucune suite concrète.

Résultat, quand la guerre éclate, notre marine dispose de trois cuirassés reconstruits , de deux croiseurs de bataille et de huit cuirassés rapides qui ont tous sauf à rougir des réalisations étrangères.