Le Conflit (12) Norvège (12)

Les plans opérationnels alliés

Comme nous le savons maintenant les alliés après leur défaite en octobre 1948 ne sont pas spécialement pressés de retourner en Scandinavie. Longtemps le théâtre opérationnel scandinave va rester un théâtre très secondaire.

Si on maintien la pression c’est pour intoxiquer les allemands et les pousser à y maintenir des forces conséquentes qui feront défaut d’ailleurs.

Cette pression doit cependant passer uniquement par des raids aériens, navals et aéronavals mais aussi par des raids commandos avec ou sans le concours de la Résistance qu’elle soit danoise ou norvégienne.

Peu à peu pourtant les alliés vont se dire que débarquer en Norvège serait utile dans le cadre d’une stratégie générale. Reste à savoir quand et comment…..

C’est au printemps 1952 que les alliés décident de débarquer en Norvège pour sécuriser le flanc septentrional de la poussée générale qui à lieu logiquement sur le continent. Certains estiment que c’est un gaspillage de moyens pas forcément illimités mais la décision politico-militaire est prise.

Avec une géographie aussi contraignante, il n’y à aucune possibilités de plans élégants et audacieux, c’est débarquer dans des fjords, des lieux fortement protégés par les allemands, des sanctuaires où sont tapis cuirassés, croiseurs, destroyers et sous-marins.

Il faudra donc taper fort sur les lignes fortifiées avant et pendant la mise à terre de troupes essentiellement américaines.

Initialement il était prévu de ne débarquer qu’en Norvège et d’effectuer une démonstration navale au large des côtes du Jutland (NdA tiens cela me rappelle un truc) mais finalement en dépit des difficultés à débarquer sur une côte dénudée balayée par les vents, les alliés décident de débarquer au Danemark.

En attendant que les moyens nécessaires soient réunis, en attendant que la situation stratégique le permette les alliés vont maintenir une pression très importante sur la Norvège en utilisant tous les moyens à leur disposition que ce soit des raids aériens, des raids aéronavals ou encore des opérations commandos en liaison avec la résistance intérieure.

Sur mer on se bat toujours !

En guise de présentation

La fin de la Campagne de Norvège (1948) ne marque pas la fin des affrontements de surface qu’ils soient majeurs ou mineurs. Les alliés veulent maintenir la pression et les allemands sont bien décidés à utiliser la Norvège comme un tremplin pour de futures opérations navales.

Si un débarquement direct dans les îles britanniques n’à pas dépassé l’étape de la réflexion théorique des démonstrations navales sur les côtes britanniques et l’attaque de convois sont du domaine du possible voir même du souhaitable.

Une fois les combats terminés les allemands décident de transformer la Norvège en base opérationnelle avec des implantations pour leurs navires de surface et pour les sous-marins, de solides défenses côtières mais aussi de nouvelles casernes tandis que les aérodromes norvégiens sont agrandis et modernisés (pistes en dur, hangar, dépôts de munitions et de carburant).

Ces travaux entrainent une réaction des alliés qui après un temps d’hésitation bombardent les chantiers ou encouragent la résistance norvégienne à saboter les chantiers.

Des opérations commandos sont également menées. Résultat si les bases ont été construites cela à pris bien plus de temps imposant des choix et l’abandon de certains projets.

Néanmoins quand l’opération BOREALIS sera déclenchée les fortifications allemands défendant les ports norvégiens sont sérieuses avec des pièces d’artillerie lourde, médianes et légères, des tubes lance-torpilles, des champs de mines, le tout protégé par des canons antiaériens en nombre sans compter des barbelés, des tranchées et des champs de mines terrestres.

Sur le plan opérationnel, les navires allemands déployés en Norvège dépendaient d’un commandant naval de Norvège disposant d’une large autonomie pour employer ses moyens comme il l’entend.

De novembre 1948 à juin 1950 les opérations navales concernant surtout l’attaque des lignes de communication de l’adversaire avec peu d’affrontements entre grandes unités.

Le 22 juin 1950 les allemands envahissent l’URSS dans le cadre de l’opération BARBAROSSA. Aussitôt les alliés vont tendre la main aux soviétiques avec une coopération (limitée mais coopération tout de même) avec la Flotte du Nord et surtout l’envoi de matériels, de véhicules, de fournitures sous la forme de convois reliant le Loch Ewe aux ports de Mourmansk et d’Arkangelsk.

Ces convois vont être solidement protégés par des escorteurs, des destroyers, des croiseurs, des cuirassés et des porte-avions, le tout couvert par l’aviation basée à terre.

La puissance de l’escorte s’explique par la diversité des menaces : sous-marins, avions basés à terre, grandes unités de surface.

Les allemands attaqueront directement ces convois ce qui entrainera plusieurs affrontements majeurs, le plus célèbre étant naturellement la Bataille du Cap Nord le 17 juin 1952, bataille fatale à plusieurs unités majeures notamment côté allemand (un croiseur de bataille, un croiseur lourd et un porte-avions léger).

L’effort principal est mené par la marine britannique mais la France maintien des moyens navals importants sur zone, moyens regroupés au sein d’une 7ème Escadre appelée également Escadre du Nord et de l’Arctique car devant opérer en mer du Nord et dans l’Océan Glacial Arctique. Cette escadre est placée sous l’autorité de la Home Fleet ce qui ne va pas sans mal même si dans l’ensemble les relations entre marins français et britanniques étaient cordiales.

NdA Dans les parties qui vont suivre je vais aborder l’évolution des flottes alliées et ennemies notamment les constructions liées au programme de guerre. Cela dépassera le cadre des simples opérations au large de la Norvège. Je m’excuse par avance des éventuelles redondances et scories qui pourraient alourdir le récit mais je n’ai pas trouvé de format plus satisfaisant.

La Royale est là

Dans un premier temps la France à d’abord envisagé de ne déployer en mer du Nord que des croiseurs, des contre-torpilleurs et des sous-marins préférant axer son effort sur la Méditerranée où la marine italienne est une noix dure à casser.

Finalement pour des raisons d’orgueil patriotique et de politique des cuirassés et des porte-avions vont opérer dans cette zone.

Le cuirassé Jean Bart à la mer

De février 1951 à novembre 1953 le cuirassé Jean Bart est déployé en mer du Nord pour opérer contre la marine allemande. Il participe notamment à la destruction du Bismarck le 18 juin 1951 dans ce qu’on à appelé la Bataille d’Heligoland, bataille qui sera fatale également à l’ancien cuirassé de poche Admiral Scheer endommagé par les avions de l’Anne de Bretagne et achevé par le sous-marin britannique HMS Safaris.

L’ancien cuirassé de poche à ainsi encaissé deux bombes et une torpille qui rendait sa survie très hypothétique (le miracle de Scharnhorst ne peut pas se reproduire tout le temps), son agonie étant donc achevée par la torpille du Safaris.

Schéma originel du Gascogne

Quelques semaines plus tôt le Gascogne avait rallié la zone, les marines alliées estimant que la menace des raiders de surface ne justifiait plus le maintien de moyens importants pour les traquer.

Il aurait du participer à la bataille du Cap Nord mais ironie de l’histoire ne participe pas à l’affrontement en question car il avait été envoyé vers le détroit du Danemark sur la fausse information du passage d’un nouveau corsaire dans l’Atlantique.

Quand il s’avéra qu’il s’agissait d’une fausse information le cuirassé française à la silhouette reconnaissable entre toutes (une tourelle quadruple à l’avant et une autre à l’arrière) filera pleine vapeur mais trop tard pour participer au combat ce qui lui vaudra des remarques acerbes d’autres équipages, remarques qui déclenchaient parfois pour ne pas dire souvent une bagarre nécessitant l’intervention de la police ou de la prévôté.

En juillet 1952 c’est un cuirassé flambant neuf qui arrive sur zone le Moselle qui n’est autre que le dernier cuirassé construit par la France près d’un siècle après la construction du Gloire. Avec ses neuf canons de 406mm d’origine britannique, ses vingt-quatre canons de 130mm, sa puissante DCA et une suite complète de radars il n’à rien à envier aux plus puissants battleships du monde.

Même les anglais le reconnaissait mais en précisant immédiatement que c’était parce que les canons de l’artillerie principale étaient made in UK.

Il n’aura pas l’occasion d’affronter une grande unité allemande, servant de navire de couverture de convoi et de navire de bombardement, ses obus de 406mm se montrant très efficaces durant l’opération BOREALIS. Il va rester sur zone jusqu’en janvier 1954.

Ralliant alors Brest il est immobilisé pour grand carénage et refonte jusqu’en juillet 1954. A nouveau opérationnel en août, il devient navire-amiral de la Flotte de la Méditerranée. Après avoir participé à la première guerre du Vietnam où ses canons donnèrent à nouveau de la voix, il rentre en métropole pour être désarmé en octobre 1964 avant d’être démoli en 1970.

Le Moselle à joué comme le Gascogne de malchance car il aurait pu couler le Kaiser Wilhelm II mais il à été relevé la veille de l’affrontement survenu le 12 janvier 1953, le cuirassé allemand étant coulé par le HMS Anson.

Ecole à feux pour le HMS Anson

Comme nous le savons en septembre 1948 en dépit des progrès des «ponts plats» le cuirassé reste le capital ship des principales marines.

Ce n’est que durant le conflit que le porte-avions va devenir le maitre-étalon de la puissance navale, le navire jadis auxiliaire devenant désormais le maitre d’un navire relégué à son tour au rang d’auxiliaire, un auxiliaire de luxe mais un auxiliaire tout de même.

Dans ce domaine la France maintien en permanence deux unités, le Painlevé et un porte-avions léger l’Henriette de France puis l’Anne de Bretagne. Ils vont opérer seuls ou avec des porte-avions britanniques, seuls ou avec des cuirassés français, britanniques et américains.

Ces trois unités vont survivre même si l’Henriette de France va rallier l’Océan Indien dès 1952 pour opérer au dessus de la Birmanie (opérations VAMPYR et GYMNASTIC) en attendant les opérations OVERLORD et ZIPPER au dessus de la Thaïlande, des Indes Néerlandaises, de la Malaisie, de Singapour et bien entendu de l’Indochine.

le croiseur lourd Colbert

La France déploie également des croiseurs lourds et des croiseurs légers en l’occurrence les croiseurs lourds Colbert Foch et Henri IV mais aussi des croiseurs légers en l’occurrence les Montcalm Georges Leygues Waldeck Rousseau Sully Lamotte-Picquet et Duquesne (ces deux derniers ne doivent pas être confondus avec le 8000 tonnes et le 10000 tonnes symbolisant la renaissance navale française dans les années vingt). Commme pour les cuirassés, tous les croiseurs ne sont pas déployés en même temps.

Le croiseur léger Georges Leygues en 1937

C’est ainsi que le Colbert n’arrive en mer du Nord qu’en février 1953 après avoir passé cinq ans à traquer les raiders allemands et leurs auxiliaires dans l’Atlantique, après avoir passé cinq ans à couvrir les convois transatlantiques en liaison avec d’autres unités majeures qu’elles soient françaises, britanniques et américaines.

Si il arrive trop tard pour participer à la bataille du Cap Nord il va pouvoir participer à l’opération BOREALIS en octobre 1953 comme nous le verrons, assurant la couverture du dispositif et l’appui-feu des troupes au sol.

Le croiseur lourd Foch

Son sister-ship Foch à moins de chance. Déployé en mer du Nord depuis le début du conflit il participe à des escortes de convois dans l’Océan Glacial Arctique, à des missions de recherche et de destruction et à des affrontements majeurs contre les navires allemands stationnés en Norvège. Il est ainsi coulé durant la Bataille du Cap Nord le 17 juin 1952 par l’action combinée du Prinz Eugen et d’autres unités de surface allemande.

Le Henri IV arrive lui en mer du Nord en janvier 1954 soit bien après les grands affrontements contre la marine allemande. Il va mener des missions de contrôle océanique, des missions d’escorte et d’appui-feu au profit des troupes au sol même si à cette époque la Norvège est quasi-intégralement sous contrôle allié.

En ce qui concerne les croiseurs légers le Montcalm arrive en mer du Nord en octobre 1952 pour renforcer les moyens français sur place. Il va escorter des convois, traquer des navires de surface allemand mais aussi couvrir des opérations commandos.

Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement, participant à l’opération BOREALIS en couvrant le débarquement des troupes françaises à Namsos, assurant la coordination des opérations air-sol et l’appui-feu des troupes mises à terre.

Il est également engagé comme nous le verrons en temps utile contre une unité majeure de la marine allemande en l’occurrence le croiseur lourd Admiral Hipper sorti à la rencontre de la flotte alliée pour une mission que l’on peut qualifier de suicidaire.

Le «7600 tonnes» participe aux combats en mer du Nord jusqu’en février 1954 quand il rallie Brest pour un carénage qui va l’immobiliser jusqu’en juillet 1954, le navire reprenant la mer alors que la guerre en Europe était terminée depuis trois mois. Il rallie ensuite l’Indochine où il va rester déployé jusqu’en 1962 participant donc à la première guerre du Vietnam mais ceci est une autre histoire. Il est ensuite ramené en métropole, désarmé en 1963 et démoli.

Le croiseur léger antiaérien Waldeck Rousseau avait été gravement endommagé durant la Campagne de Norvège. Après dix-huit mois de réparations, il est à nouveau opérationnel en mars 1950 mais va alors rallier la Méditerranée pour deux ans de combat jusqu’au printemps 1952.

Après des travaux de remise en état et de modernisation (nouveaux tubes, tourelle double test annonçant le canon de 130mm modèle 1956, nouveaux radars et moyens de communication) il rallie la mer du Nord en septembre 1952 quasiment quatre ans après la Campagne de Norvège (1948).

Il va couvrir des convois, appuyer des opérations commandos en attendant l’opération BOREALIS au cours de laquelle il est légèrement endommagé par une batterie côtière.

Il termine la guerre en mer du Nord avant de retrouver une ville de Dunkerque ravagée par les combats. Suite à la fermeture de la station navale implantée dans la ville de Jean Bart, le Waldeck-Rousseau et les autres navires de l’ELN vont rallier Cherbourg. L’unique croiseur léger antiaérien de la marine française est désarmé en mars 1962 et démoli.

Des navires neufs sont également envoyés dès l’origine en mer du Nord. C’est le cas du croiseur léger Sully mis en service le 12 décembre 1950. Ce choix ne fait pas l’unanimité certains amiraux français auraient préféré son envoi en Méditerranée.

Comme les autres croiseurs français il va protéger les convois à destination de l’URSS, appuyer des opérations commandos, protéger des porte-avions engagés dans des raids aéronavals mais aussi à des affrontements majeurs de surface comme la bataille d’Heligoland (18 juin 1951).

Il participe ainsi à la bataille du Cap Nord mais aussi à l’opération BOREALIS au cours de laquelle il participe à la destruction du croiseur lourd allemand Amiral Hipper avec le Montcalm.

Il va y rester jusqu’à la fin de la guerre en Europe, ralliant ensuite Brest avec de réguliers détachements en Méditerranée et en Extrême-Orient et ce jusqu’à son désarmement survenu en décembre 1964. Il est démoli quelques années plus tard.

Le 3 octobre 1950 le croiseur léger Lamotte-Picquet à été mis en service d’abord au sein de la 3ème Escadre légère avec pour base Brest.

Il couvre des convois transatlantiques, traque raiders et autres croiseurs auxiliaires. Ce n’est qu’en janvier 1952 qu’il rallie la mer du Nord et la 7ème Escadre pour des missions semblables à celles du Sully.

Victime d’une avarie mécanique, il manque la bataille du cap Nord mais peut participer à l’opération BOREALIS.

Très sérieusement endommagé le 17 novembre 1953 par l’aviation allemande qui bien que très affaiblie possédait encore un solide coup de griffe _son sauvetage tiens même du miracle_ il est désarmé en janvier 1954 (il sera démoli en 1955/56), sa remise en état étant jugée inutile ce qui est tout de même significatif pour un navire mis en service à peine trois années plus tôt.

En février 1951 le croiseur léger Duquesne arrive à son tour en mer du Nord pour combattre les allemands, pour mener des missions de lutte antisurface, d’appui-feu et de couverture des opérations commandos, d’escorte de convois. Il est endommagé à plusieurs reprises mais va survivre au conflit. Il est transformé en croiseur lance-missiles (missiles surface-air MASURCA et missiles anti-sous-marins MALAFON notamment) et va servir dans la marine nationale jusqu’en 1971 date de son désarmement puis de sa démolition.

Aux cotés des croiseurs on trouve des contre-torpilleurs, des French SuperDestroyer, des navires uniques car n’étant ni des destroyers ni vraiment des croiseurs même si les Bayard, les Bruix, les Mogador et les Hoche pouvaient être considérés comme des «petits croiseurs» avec leurs huit canons de 130mm en quatre tourelles doubles.

Le contre-torpilleur Milan

Les contre-torpilleurs Milan et Epervier effectuent toute leur guerre dans l’Atlantique et en Mer du Nord.

Si le premier survit au conflit mais pour être rapidement désarmé en raison d’une usure prononcée liée à un usage intensif, le second n’à pas cette chance car il est coulé lors d’un affrontement contre des Zerstörer allemands, les Z.62 et Z.64 le 14 février 1953 au large de Narvik.

Il encaisse une torpille et une floppée d’obus qui vont le transformer bientôt en annexe de l’enfer. Il coule rapidement emportant une bonne partie de son équipage.

Le contre-torpilleur Bayard est détaché en mer du Nord d’octobre 1951 au 17 juin 1952 date de sa destruction au cours de la Bataille du Cap Nord, le grand destroyer ou le petit croiseur encaissant deux torpilles et de nombreux obus de moyen calibre.

Le Triomphant à la mer

Le contre-torpilleur Le Triomphant arrive en mer du Nord en juillet 1953. Jusqu’ici ce «lévrier des mers» avait opéré en Méditerranée contre la marine italienne.

Cette remarquable unité participe à plusieurs raids commandos où ses canons de 130mm sont d’un précieux secours pour ces unités de raids. Il ne verra pas la fin du conflit puisqu’il est coulé par une batterie côtière au moment de l’opération BOREALIS. Deux obus de 150mm et deux de 105mm le désemparant. Il coule quelques heures plus tard après avoir été pris un temps en remorque.

A la même époque le Guépratte arrive en mer du Nord après avoir été engagé en Méditerranée depuis sa mise en service en mai 1949.

Il couvre des convois, traque les navires allemands encore à flot avant de participer à l’opération BOREALIS. Il survit au conflit et va poursuivre sa carrière pendant encore quelques années subissant pour cela une modernisation mais c’est une autre histoire.

Le contre-torpilleur Maillé-Brézé (classe Guepratte) est déployé en Méditerranée d’octobre 1949 à octobre 1951 avant de rallier la mer du Nord après un passage par l’Arsenal de Brest pour remise en état. Il va y rester déployé jusqu’à sa destruction par l’aviation allemande en août 1953.

Le contre-torpilleur Ronarc’h mis en service en juin 1949 participe à la Campagne de France en Manche au cours de laquelle il est légèrement endommagé par l’aviation allemande (une bombe qui détruit un affût de 130mm et deux coups à toucher). Réparé il bascule en Méditerranée en janvier 1950 participant notamment aux combats de la Campagne de Grèce s’illustrant notamment dans la défense de l’isthme de Corinthe.

Il opère dans la Mare Nostrum jusqu’en mars 1953 date à laquelle il bascule en mer du Nord, participant à l’opération BOREALIS, couvrant les transports, sécurisant les têtes de pont et muselant d’abord les batteries côtières puis les poches de résistance allemandes.

Il opère en mer du Nord jusqu’à la fin du conflit avant de retrouver Brest. Il reste affecté dans l’Atlantique jusqu’à son désarmement en mars 1964. Il est coulé comme cible en juin 1965.

Le contre-torpilleur D’Estaing mis en service en juin 1950 est d’abord affecté en Méditerranée et ce jusqu’en octobre 1952, participant à différentes opérations dont plusieurs opérations amphibies comme DRAGON (Sardaigne) HUSKY (Sicile) et SKYLOCK (Italie péninsulaire).

Après un petit carénage à Toulon de novembre 1952 à février 1953 il bascule en mer du Nord où il va rester déployé jusqu’à la fin du conflit en Europe.

Sa présence n’y étend plus nécessaire il rallie ensuite l’Indochine, servant aux antipodes de juin 1954 à juin 1957. Rappelé en métropole, il est transformé en grand navire anti-sous-marin, servant dans son nouveau rôle de 1959 à 1970 date de son désarmement puis de sa démolition.

Après la construction des unités de classe Guépratte, la France commande une nouvelle classe de navires, des Escorteurs d’Escadre, la fusion des termes contre-torpilleur et torpilleur d’escadre, ces EE devant assurer aussi des missions de combat en autonome comme des contre-torpilleurs et protéger les grandes unités de surface comme les torpilleurs d’escadre.

C’est l’acte de naissance de la classe Surcouf. Huit navires sont commandés et mis sur cale mais la guerre éclate et surtout l’invasion du territoire national va sérieusement bousculer les choses.

En effet six des huit unités mises sur cale (Surcouf Kersaint Bouvet Magon D’Estrées La Bourdonnais) devront être sabotés ou sabordés pour ne pas tomber aux mains des allemands. Le Kersaint aura lui le triste privilège de couler lors de son remorquage entre Dunkerque et Brest où il devait être achevé et armé.

Deux unités sont construites à Brest et à Lorient ce qui leur évite une fin prématurée. Le Duperré est mis en service en décembre 1950 et le Forbin en février 1951, ralliant aussitôt la Méditerranée.

Six nouveaux escorteurs d’escadre sont commandés aux chantiers navals nantais (ACL et ACB) et aux ACP (Ateliers et Chantiers de Provence) sis à Port de Bouc.

Le Surcouf est mis en service en mai 1951, le Kersaint en septembre 1951, le Bouvet en juin 1951, ces trois ralliant aussitôt la Méditerranée. Le Magon est mis en service en avril 1952, le D’Estrées deux mois plus tôt en février et enfin le Du Chayla en août 1952. Oui le Du Chayla car entre-temps le premier Du Chayla à été coulé en Manche, son nom repris pour rebaptisé le La Bourdonnais.

Ces trois derniers navires vont eux rallier la Mer du Nord pour renforcer les moyens de la 7ème Escadre, la composante française en mer du Nord et en Arctique.

Le Magon est coulé par l’aviation allemande le 8 novembre 1952 alors qu’il venait de mener un raid contre la navigation allemande dans le nord du pays.

Après avoir coulé un caboteur, un pétrolier-caboteur et un escorteur, il se replie à grande vitesse mais pas assez vite pour échapper à des bombardiers-torpilleurs allemands qui placent quatre bombes ne laissant aucune chance à un navire quasiment neuf. Ses deux sister-ship vont survivre au conflit, étant désarmés en 1966 et 1968.

Six nouveaux Escorteurs d’Escadre sont construits dans la foulée après quelques hésitations en raisons de la surcharge (relative mais surcharge tout de même) des chantiers navals français qui ont certes bénéficié du repli au sud de La Seine des moyens des chantiers évacués mais qui n’ont pas les capacités des chantiers navals américains.

Ces navires reprennent les noms soit de navires désarmés avant guerre ou de navires coulés durant les premières années du conflit. Ces navires sont baptisés Vautour Cassard Mogador Jaguar Leopard Guépard.

Construits à Nantes (Vautour Mogador), Saint-Nazaire (Cassard Jaguar) et Bordeaux (Léopard Guépard), ces navires sont mis en service en septembre 1952 (Vautour), en octobre 1952 (Cassard), en janvier 1953 (Mogador) en mars 1953 (Jaguar), en juin 1953 (Leopard) et en juillet 1953 (Guépard).

Si le Vautour et le Cassard sont envoyés en mer du Nord, le Mogador et le Jaguar sont envoyés en Méditerranée alors que le Léopard et le Guépard vont rester à Brest pour couvrir les convois contre un éventuel baroud d’honneur d’un corsaire allemand.

Le Vautour et le Cassard vont participer à l’opération BOREALIS, étant légèrement endommagés le premier par l’aviation ennemie, le second par une batterie côtière récalcitrante. Ils sont transformés en navire ASM en 1962 et 1964 étant désarmés au milieu des années soixante-dix.

Le Mogador et le Jaguar vont rester en Méditerranée jusqu’à la fin de la carrière respectivement en 1969 et 1971. Le Léopard et le Guépard vont opérer à Brest jusqu’en mai 1954 avant de rallier l’Indochine où ils vont rester jusqu’à leur désarmement survenu en 1967 peu après la fin de la première guerre du Vietnam.

La naissance du concept d’escorteur d’escadre n’est pas la seule mutation au sein des forces navales de combat. Les torpilleurs légers disparaissent également au profit des escorteurs rapides (ex-navires légers de combat), seize navires qui reprennent les noms des torpilleurs de classe Bourrasque et L’Adroit désarmés avant guerre.

Ces seize navires vont former quatre DER (Divisions d’Escorteurs Rapides), deux déployées en mer du Nord pour des missions d’escorte et de combat, deux autres en Méditerranée pour des missions semblables pour ne pas dire identiques.

La commande supplémentaire d’escorteurs rapides à été envisagée mais finalement abandonnée pour des raisons industrielles, les chantiers navals français étant surchargés par les commandes de navires légers (type «poussière navale») et par la réparation des navires endommagés.

La 1ère DER (Bourrasque Fougueux Frondeur Orage) est déployée en Méditerranée, la 2ème DER (L’Adroit Foudroyant Ouragan Cyclone) est déployée en mer du Nord, la 3ème DER (Siroco La Palme Le Tempête Tramontane) est déployée en mer du Nord, la 4ème DER déployée en Méditerranée comprenant les escorteurs rapides Mistral Le Mars Typhon Tornade.

Ces navires sont mis en service en 1951 et 1952. Sur les huit navires engagés en mer du Nord, trois sont perdus. Il s’agit de l’Adroit victime d’un sous-marin allemand au large de Bergen le 4 janvier 1953, le Cyclone est victime d’une mine au large de Narvik le 8 mars 1953 et le Tramontane est coulé par l’aviation allemande le 15 juillet 1953.

Les autres navires sont retirés du service entre 1965 et 1970 remplacés par des corvettes (le terme corvette remplaçant celui des escorteurs rapides le 8 octobre 1969).

Aux côtés des escorteurs rapides on devrait trouver une série de patrouilleurs de 700 tonnes, des patrouilleurs essentiellement tournés vers la lutte anti-sous-marine notamment en zone côtière.

Ces navires sont simples à construire, à utiliser (des générations d’officiers mariniers et de matelots feront leurs premières armes à bord) avec un armement comparable à des corvettes avec un canon médian (90 ou 100mm), une DCA légère (canons de 25mm et mitrailleuses) et des grenades ASM.

Là encore l’invasion du territoire national par les allemands perturbe la construction. Un certain nombre d’unités sont sabotés sur cale pour ne pas tomber aux mains des allemands avec succès puisqu’aucun navire n’à été achevé par les allemands.

Les patrouilleurs Moustique Coléoptère Criquet Sauterelle sont mis en service en 1951, les autres navires sont mis en service en 1952 et 1953 (Guêpe Mouche Araignée Bourdon Libellule Frelon Scorpion). Ces navires vont opérer en Manche et secondairement en mer du Nord en liaison avec d’autres unités plus hauturières.

Plusieurs unités vont être coulées, le Moustique par une mine magnétique le 8 mars 1952 au large de Douvres, la Mouche par l’aviation allemande le 14 avril 1953 et le Scorpion par une batterie côtière lors de Borealis (11 octobre 1953).

Les autres navires vont survivre au conflit mais leur carrière militaire va être courte, la plupart de ces navires étant transférées à la gendarmerie maritime pour la surveillance des côtes mais ceci est une autre histoire.

Les sous-marins ne sont pas oubliés avec deux classes de «torpilleurs submersibles», le type Y-5 (sous-marin côtier) et le type Z-4 (sous-marin océanique). Ce sont au total quatorze sous-marins qui sont commandés suivis d’une nouvelle commande de huit Z-4 même si au final seulement six unités seront achevées.

Tout comme les autres constructions l’invasion allemande du territoire va entrainer le sabordage sur cale de certaines unités, unités qui pour certaines vont être remises sur cale au delà des menaces allemandes.

Quatre unités type Y-5 sont mis en service en 1951, l’Antiope en janvier, l’Amazone en février, l’Orphée en mars et le Sibylle en mai. En 1952 deux unités sont mises en service, les Calypso et Doris (respectivement en janvier et juin, deux unités étant sabordées au Havre (Circé et Thetis).

Quatre nouvelles unités sont mises en service en 1953 et 1954 en l’occurence le Sirène (septembre 1953), la Naïade (en février 1954), le Galatée (en juin 1954) et l’Argonaute (septembre 1954), les deux derniers ne participant donc pas au second conflit mondial.

Les sous-marins type Z-4 ne sont pas tous mis en service, deux unités sont ainsi sabordées sur cale dans les chantiers navals du Trait (Achille Persée). Les Pascal et Argo sont mis en service respectivement en juin et août 1952 tout comme l’Henri Poincaré et le Pasteur.

Ils sont suivis par l’Achille _qui reprend le nom du sous-marin sabordé sur cale au Trait_ en mai 1953, le Persée en juillet 1953, l’Ajax en décembre 1953, l’Archimède en avril 1954, le Fresnel en juin 1954 et l’Acheron en septembre 1954, la construction du Poncelet et de l’Acteon étant abandonnée fin 1953.

A la différence de l’avant-guerre la Royale décide de ne pas créer de nouvelles divisions de sous-marins, préférant créer le 14 septembre 1948 un Groupement de Sous-Marins du Nord qui prend sous son autorité tous les sous-marins détachés sous l’autorité de la 7ème Escadre.

Tous les sous-marins construits ne vont pas être engagés en mer du Nord. Sur les vingt sous-marins construits huit sont engagés au sein de la 7ème Escadre en l’occurrence l’Antiope, le Calypso, le Sirène, le Galatée, le Pascal, l’Argo, l’Achille et le Persée.

Sur ces huit unités, trois vont être perdues en l’occurrence l’Antiope victime le 12 février 1952 des charges de profondeur d’un hydravion allemand alors qu’il tentait d’attaquer un convoi allemand, le Calypso coulé par un U-Boot le 8 octobre 1953 alors qu’il menait une mission de surveillance en vue de BOREALIS et enfin le Sirène victime d’une mine en baie d’Heligoland le 14 février 1954.

Les autres submersibles survivent au conflit sont modernisés selon le programme AMATATE (Améliorations Tactiques et Techniques) et retirés du service à la fin des années soixante remplacés à la fois par des sous-marins diesels (classe Daphné et Agosta) et par des sous-marins nucléaires (classe Rubis) mais ceci est une autre histoire.

Les sous-marins français ayant survécu à la Campagne de Norvège restent déployés en mer du Nord, la marine française décidant d’éviter des transferts de submersibles d’une mer à l’autre à la fois pour des questions de sécurité mais aussi pour ne pas dilapider une expérience précieuse, les conditions de navigation et de combat en mer du Nord n’étant pas celles de la Méditerranée ou de l’Atlantique.

Il y aura bien des transferts mais uniquement des membres d’équipage qui parfois lassés de la chaleur de la Mare Nostrum voulaient découvrir les frimas de la Mer du Nord et inversément.

Le Casabianca réparé retourne en mer du Nord, assurant missions de surveillance, de combat de soutien à la résistance norvégienne (transport d’armes, infiltration d’agents et de commandos), survivant au conflit. Usé par un service intensif, il est désarmé le 30 mars 1955. Son kiosque est préservé au Musée de la Marine à Brest, le reste étant démoli.

Le Sfax

Le Sfax à moins de chance que son sister-ship. Victime de l’aviation allemande, il est coulé au large de Lofoten le 14 septembre 1951. Après avoir torpillé un cargo, il est surpris par un hydravion allemand qui place deux charges de profondeur. Une large tâche huileuse montre que le sous-marin à coulé avec tout son équipage.

Le Rolland Morillot premier «1800 tonnes» va opérer durant toute la guerre en mer du Nord, dans les détroits danois et même dans l’Océan Glacial Arctique, étant le seul sous-marin français à faire escale à Mourmansk.

Survit-il au conflit ? Oui et non car il est gravement endommagé par un échouage au large de Cherbourg le 7 mars 1954 alors qu’il ralliait son chantier constructeur pour un carénage en vue d’un envoi en Indochine. Une inspection montre des dégâts tels qu’on préfère le désarmer son nom étant récupéré pour rebaptiser un sous-marin italien livré au titre des dommages de guerre.

Le Martinique survit au conflit. Il opère en mer du Nord contre la navigation commerciale et militaire allemande, assurant également un rôle de sonnette pour détecter les sorties des grandes unités allemandes avant d’effectuer des missions de soutien à la résistance norvégienne.

En janvier 1954 décision est prise de l’envoyer en Indochine. Il va pour cela réaliser un tour du monde, partant de Brest, traversant l’Atlantique en surface direction les Antilles. Il fait escale à Fort de France dans une ambiance indescriptible.

Il franchit le canal de Panama, traverse le Pacifique avant de rallier Saigon (libérée à l’automne 1953). Après des travaux, il va mener des opérations contre le Japon même si au printemps 1954 les navires japonais se font rares.

Il est surtout utilisé pour des missions de surveillance, de reconnaissance et de récupération de pilotes abattus. De retour en Métropole en 1960, il est désarmé en septembre 1961 et démoli en 1963.

Le Saint Pierre et Miquelon à moins de chance. Endommagé durant la Campagne de Norvège, il est réparé en Grande-Bretagne avant de reprendre ses patrouilles. Il est sérieusement endommagé par une mine allemande dans le détroit du Skagerrak le 8 octobre 1952.

Il fait brièvement surface, se cassant en deux, l’avant coulant rapidement l’arrière flottant entre deux eaux. Vingt-quatre survivants embarquent à bord d’un chalutier danois qui va les ramener en Grande-Bretagne !

Les marins seront affectés à d’autres sous-marins, les marins danois ralliant le Danish Naval Group (DNG) pour continuer la lutte, les six jeunes marins étant trop jeunes pour combattre en 1948.

Le Kerguelen va survivre au conflit. Il effectue pas moins de vingt-quatre patrouilles durant le conflit sans être sérieusement endommagé. Baptisé «the lucky one» (le chanceux) par les anglais, il est modernisé après guerre, servant de sous-marin d’entrainement de 1963 à 1967 avant d’être démoli en dépit d’un projet de conservation comme sous-marin musée.

Le Mayotte est aussi un survivant du conflit. Il va opérer en mer du Nord, dans les détroits danois, dans le Skagerrak, faisant même escale en Islande. Il est endommagé à plusieurs reprises, toujours légèrement sauf durant l’opération BOREALIS où il est sérieusement secoué par une mine explosant à proximité de lui.

Sérieusement endommagé, la guerre est finie pour lui. Il est cependant réparé et remis en état, servant de sous-marin d’entrainement et d’essais jusqu’à son désarmement en 1959, le sous-marin sabordé au large de Toulon servant de but sonar.

Le Pluviose opère en mer du Nord de septembre 1948 à sa destruction survenue le 19 août 1952, le «800 tonnes» étant victime d’une mine alors qu’il patrouillait dans le Skagerrak. Comme souvent quand un sous-marin fait naufrage aucun membre d’équipage ne survit.

Le La Praya va lui survivre au conflit. Il mène des patrouilles en mer du Nord, dans les détroits danois, opérant même brièvement en Baltique après la libération de la Norvège et du Danemark.

Il est un temps prévu de l’envoyer en Indochine mais victime d’une avarie il est finalement désarmé en décembre 1954 et démoli deux ans plus tard.

L’Ile de Re opère d’abord dans l’Atlantique pour traquer croiseurs auxiliaires et autres raiders allemands. Il se rend même à Gibraltar, Casablanca et même Dakar où opère la 8ème DSM avec quatre vénérables 1500 tonnes (Agosta Ouessant Bévéziers et Sidi-Ferruch).

Redéployé en mer du Nord en septembre 1952 il participe à plusieurs opérations commandos, plusieurs opérations de soutien à la résistance norvégienne avant d’être engagé dans l’opération BOREALIS pour déposer des commandos préparant la mise à terre des troupes puis pour contrer l’arrivée de renforts allemands. Rentré à Brest en juin 1954, il est remis en état en juillet et août 1954 avant d’être envoyé en Indochine où il va rester jusqu’en 1957.

Rentré en métropole, il est refondu dans le cadre du programme AMTATE puis renvoyé en Extrême-Orient pour participer à la première guerre du Vietnam. Désarmé en septembre 1967 à Saigon il est démoli sur place en raison d’un état rendant son remorquage jusqu’en métropole trop aléatoire.

Le sous-marin Guadeloupe connait une carrière similaire à son sister-ship Ile de Ré. Il effectue cependant un crochet en Méditerranée de février 1954 à octobre 1955. Modernisé dans le cadre du programme AMTATE, il est lui aussi envoyé en Extrême-Orient pour participer à la première guerre du Vietnam.

A la différence du précédent il peut rentrer en métropole en décembre 1966 pour être démantelé. Son kiosque à été préservé et envoyé à Pointe à Pitre pour orner le monument aux morts dédié aux «enfants de la Guadeloupe morts pour la France», un monument hélas régulièrement tagué et dégradé par des imbéciles et des ignorants.

Des navires de soutien sont également construits en l’occurrence les navires-ateliers Vulcain et Hephaïstos mis en service respectivement en septembre 1950 et février 1951, le premier étant déployé en mer du Nord, le second d’abord en Méditerranée puis dans l’Océan Indien. Ces deux navires survivent au conflit et sont désarmés en 1970 pour le premier, en 1980 pour le second.

Deux pétroliers-ravitailleurs d’escadre (PRE) sont également construits, des navires baptisés Dordogne et Durance mis en service respectivement en janvier et mars 1951, le premier ralliant la mer du Nord et le second la Méditerranée.

Si le premier survit au conflit (étant désarmé en 1970), le second est victime d’une attaque aérienne allemande en mer Egée lors de l’opération SWORD le 21 novembre 1953. deux bombes vont l’envoyer par le fond alors qu’il ravitaillait des navires britanniques.

Des navires légers sont également construits durant le conflit que ce soit des navires fluviaux pour patrouiller sur la Seine, des dragueurs de mines auxiliaires sur des coques de chalutiers (seize unités), des caboteurs……… . La plupart de ces navires vont opérer en France

Italie (30) Contre-Torpilleurs (1)

CONTRE-TORPILLEURS

Avant-Propos

Dans la deuxième moitié du XIXème siècle est apparue la torpille automobile, une invention d’un officier austro-hongrois Giovanni Lupis, invention perfectionnée par l’anglais Robert Whitehead.

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Italie (27) Croiseurs légers (1)

CROISEURS LEGERS

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L’Alberico da Barbiano, un croiseur de classe Condottieri

Avant-propos

Si les croiseurs lourds sont des créatures issus du traité de Washington (1922), le croiseur léger peut se targuer d’une noble et ancienne naissance. En effet il est apparu au XIXème siècle quand la marine à voile à définitivement baissé le pavillon face à la machine à vapeur.

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Italie (14) Regia Marina (4)

Contre-torpilleurs

Appelé Cacciatorpidiniere dans la langue de Dante, le contre-torpilleur est un domaine où les marines françaises et italiennes rivalisent pour obtenir le navire le plus puissant, le plus rapide et le plus efficace.

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20-Ordre de bataille et programme de guerre (4)

Contre-torpilleurs

Si il y à bien un domaine où la France peut être fière de sa flotte, c’est bien celui-ci. Ces contre-torpilleurs sont sans équivalent dans le monde en terme de puissance propulsive, de puissance de feu. Ils ne sont pas exempts de défauts même si les défauts les plus criants ont pour ainsi dire été tous corrigés enttre 1939 et 1948.

Quand le second conflit mondial éclate en septembre 1948, la marine nationale dispose de 35 contre-torpilleurs répartis entre les six Aigle, les cinq Vauquelin (perte du Maillé-Brézé en 1940), les 6 Le Fantasque, les 2 Mogador et leurs demi-frères, les 4 contre-torpilleurs de classe Hoche, les 6 puissants contre-torpilleurs de classe Bayard et les 6 contre-torpilleurs de classe Bruix.

Six autres contre-torpilleurs sont en construction quand éclate le conflit, les six navires de classe Guépratte ( Guépratte Ronar’ch Maillé Brézé D’Estaing Vautreuil et Aumale) quasiment identiques aux Bayard et aux Bruix ce qui fait dire à certains que la classe Bayard compte dix-huit navires.

Théoriquement, les Guépratte devaient remplacer les Aigle qui avaient été pourtant modernisés notamment avec le remplacement des canons de 138mm par des 130mm DP. Le déclenchement du conflit fait qu’ils vont remplacer les navires perdus.

Au large de la Norvège, les contre-torpilleurs Vautour et Kersaint sont coulés par l’aviation allemande ce qui va entrainer une réorganisation des divisions de contre-torpilleurs dont l’existence même est remise en cause.

La construction des Guépratte est accélérée mais aucun autre contre-torpilleur va être commandé, la marine nationale préférant réorganiser ses catégories de navires. En fusionnant les catégories «contre-torpilleurs» et «torpilleurs d’escadre», la marine invente l’escorteur d’escadre qui va être le futur maitre-étalon de la force de combat de la marine nationale.

Le programme de guerre de janvier 1949 voit la commande de huit escorteurs d’escadre de classe Surcouf baptisés Surcouf Kersaint Bouvet Dupetit-Thouars D’Estrées Du Chayla Duperré et Forbin, des navires de 3500 tonnes à pleine charge, filant à 33 noeuds, mesurant 132.50m de long avec un armement composé de six canons de 130mm en trois tourelles doubles (une avant et deux arrière), seize canons antiaériens de 37mm en huit affûts doubles, huit canons de 25mm en affûts simples ou doubles, douze tubes lance-torpilles de 550mm en quatre plate-formes triples latérales et deux grenadeurs de sillage pour la lutte ASM.

La construction des huit escorteurs d’escadre est repartie entre les ACF (Surcouf), les ACH (Kersaint Bouvet Dupetit-Thouars), les FCM du Havre (D’Estrées), les ACSM du Trait (La Bourdonnais), l’Arsenal de Brest (Duperré) et l’Arsenal de Lorient (Forbin)

Torpilleurs d’escadre

Quand éclate le second conflit mondial en septembre 1948, la marine nationale dispose de 39 torpilleurs d’escadre plus quatre encore en construction aux Etats Unis.

Ces torpilleurs d’escadre répartis entre la classe Le Hardi (8), la classe Intrepide (23) et la classe Empire (8+4 en construction) sont chargés pour leur majorité de protéger les treize cuirassés et les cinq porte-avions soit un besoin minimal 36 navires.

Trois sont déployés à Dunkerque comme navires d’attaque au sein de l’ELN, les quatre navires en construction aux Etats Unis devaient normalement être affectés au Levant (2) et en Indochine (2).

Durant la campagne de Norvège, la marine nationale perd les torpilleurs Le Téméraire et L’Arquebuse. Elle décide donc que les quatre torpilleurs en construction aux Etats Unis seront déployés en Europe.

Elle s’interroge sur la nécessité de construire de nouveaux TE de classe Empire pour compenser les pertes inévitables.

Comme les TE et les CT ont été fusionnés en une seule classe d’EE, aucun TE ainsi nommé ne va être commandé mais il manque un navire léger bon à tout faire pouvant escorter des convois, combattre les navires légers ennemis, faire de la présence.

Torpilleurs légers

En septembre 1948, la marine nationale dispose de 28 torpilleurs légers de classe Le Fier/Colonie répartis en sept divisions de quatre navires, six divisions étant déployés en Europe et la septième en Indochine.

Ces navires vont se montrer efficaces et vont donner du fil à retordre aux allemands, italiens et même aux japonais.

Le programme de guerre de janvier 1949 décide de commander de nouveaux Navires Légers de Combat (NLC) capable de mener des missions de combat et d’escorte. Prévoyant de lourdes pertes, elle commande seize NLC qui seront ultérieurement reclassés Escorteurs Rapides.
Ces navires qui reprennent les noms des Bourrasque et des Adroit sont d’élégants navires de 1300 tonnes, filant à 30 noeuds avec un armement théorique composé d’une tourelle double de 100mm à l’avant, une DCA légère composée de canons de 37mm et un armement ASM composé de deux grenadeurs de sillage et d’un projecteur de fusées ASM installé à l’avant.

Cette première version ne satisfait pas la marine qui le juge sous-armée. Une nouvelle version voit donc le jour, les quatre premiers navires sont modifiés in-extremis selon les nouvelles caractéristiques

Cette deuxième version du NLC est ainsi armée de deux tourelles doubles de 100mm (une avant et une arrière), une DCA légère composée de huit canons de 37mm en quatre affûts doubles, quatre tubes lance-torpilles de 550mm en deux plate-formes doubles latérales, deux grenadeurs de sillage et un projecteur de fusées ASM.

Les seize NLC commandés aux Arsenaux et aux chantiers privés sont jugés aptes à la lutte ASM mais leur capacité antiaérienne pourrait être améliorée. La marine décide de lancer des études pour un ER-AA pour compléter les ER (ex-NLC), aucune commande n’est cependant encore passée, le projet étant encore dans les limbes.

Avisos, escorteurs et patrouilleurs

Si il y à bien un domaine où la marine nationale ne manque pas de moyens, c’est bien dans cette catégorie. Outre les aviso-coloniaux aux capacités limités dans ce domaine, elle peut aligner les treize aviso-dragueurs de classe Elan, les vingt-quatre aviso-dragueurs coloniaux de classe Gazelle et les trente deux corvettes classe La Malouine soit 69 navires d’escorte plus quels patrouilleurs.

En dépit de ce nombre important, la marine souhaite commander de nouveaux navires anti-sous-marins pour anticiper les pertes que l’on craint lourdes sous les coups de l’aviation et des sous-marins allemands, italiens voir japonais.

Le programme de guerre voit ainsi la commande de douze patrouilleurs ASM. Ces patrouilleurs sont d’une simplicité biblique.

Une coque simple, des superstructures réduites au maximum, la généralisation de la soudure, une propulsion par machine alternative à triple expansion ou diesel et un armement basique et pas moins efficace avec un canon de 100mm à l’avant (le 75mm était jugé trop faible), quelques pièces de DCA légère, des mitrailleuses et surtout des grenades ASM en grand nombre.

Ces petits patrouilleurs doivent essentiellement escorter des convois côtiers ou des convois méditerranéens, déchargeant ainsi les escorteurs océaniques de leur protection. Ils doivent aussi pouvoir protéger une escadre au mouillage.

Sous-marins

Entre le 5 septembre et le 27 octobre 1948 _durée de la campagne de la Norvège même si il y eut encore quelques combats sporadiques jusqu’au 1er novembre_, la Royale va perdre sept sous-marins appartenant à l’ELN et à la 5ème Escadre sous les coups des sous-marins ennemis, de l’aviation et de navires de surface.

Certes la sous-marinade française peut se consoler en se disant qu’elle à coulé le 9 septembre 1948 le croiseur lourd Blücher (quatre torpilles cadeau du Casabianca), endommagé le Oldenburg le 27 septembre (Rolland Morillot deux torpilles) et coulé plusieurs navires marchands mais avec sept sous-marins perdus en sept semaines, la force sous-marine française s’inquiète.

Quand le conflit éclate, quatre submersibles sont en construction mais même en accélérant la construction, la Royale craint d’être sur la corde raide. D’où la commande de vingt-quatre sous-marins de type Phenix jugés plus maniables et plus aisés à construire que les Rolland Morillot.

20-Ordre de bataille et programme de guerre (2)

Bilan : la marine nationale en septembre 1948

NdA : le tonnage est celui à pleine charge ou approchant

Cuirassés :  13 navires en service, 2 en construction et 1 dont la mise sur cale n’à pas encore eut lieu

-Cuirassés classe Bretagne : Bretagne Provence Lorraine 75000 tonnes

-Croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg 62320 tonnes

-Cuirassés classe Richelieu Richelieu Jean  Bart Clemenceau 126177 tonnes

-Cuirassé Gascogne 40657 tonnes

-Cuirassés classe Alsace Alsace Normandie Flandre Bourgogne 168 400 tonnes

Les treize cuirassés en service représentent un tonnage cumulé de 472 464 tonnes

-Les trois cuirassés de classe Languedoc (Languedoc Moselle sur cale plus un troisième non nommé dont la mise sur cale n’à pas encore eut lieu quand éclate le second conflit mondial) doivent déplacer théoriquement 48000 tonnes.

Porte-Avions : Cinq navires en service, aucun sur cale mais des projets dans les cartons

-Porte-avions d’escadre classe Joffre Joffre et Painlevé 48400 tonnes

-Porte-avions lourd Commandant Teste 26200 tonnes

-Porte-avions léger classe Alienor d’Aquitaine Alienor d’Aquitaine et Henriette de France 17000 tonnes

Les cinq porte-avions en service répresentent un tonnage de 91600 tonnes

Croiseurs lourds : neuf croiseurs lourds en service plus un en construction

-Croiseur lourd classe Duquesne : le Tourville 12200 tonnes

-Croiseurs lourds classe Suffren Suffren Colbert Foch Dupleix 51120 tonnes

-Croiseur lourd Algérie 14341 tonnes

-Croiseurs lourds classe Saint Louis Saint Louis Henri IV Charlemagne 56280 tonnes

-Le quatrième Saint Louis baptisé Charles Martel est légèrement différent ce qui pourrait entrainer une augmentation de son déplacement à pleine charge.

Les neuf croiseurs lourds en service répresentent un déplacement total de 133941 tonnes

Croiseurs légers : dix sept croiseurs légers en service et trois en construction

-Croiseurs légers classe Duguay-Trouin Duguay-Trouin et Primauguet 17520 tonnes

-Croiseur-école Jeanne d’Arc 7893 tonnes

-Croiseur léger mouilleur de mines Emile Bertin 6530 tonnes

-Croiseurs légers classe La Galissonnière La Galissonnière, Jean de Vienne,La Marseillaise, Montcalm,La Gloire et Georges Leygues 46320 tonnes

-Croiseurs légers classe De Grasse De Grasse Chateaurenault Guichen Gambetta Condé Latouche-Treville 48000 tonnes

-Croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau 7500 tonnes

-En construction : les trois croiseurs légers Dupuy de Lôme

Les dix-sept croiseurs légers représentent un déplacement de 133763 tonnes

Contre-torpilleurs :  35 navires en service et 6 en construction

-Classe Aigle : Aigle Gerfaut Vautour Albatros soit 10640 tonnes

-Classe Milan : Milan Epervier soit 5320 tonnes

-Classe Vauquelin : Vauquelin Tartu Chevalier-Paul Kersaint Cassard soit 13170 tonnes

-Classe Le Fantasque : Le Fantasque L’Audacieux Le Malin Le Terrible Le Triomphant L’Indomptable soit 17040 tonnes

-Classe Mogador : Mogador et Volta soit 8036 tonnes

-Classe Hoche : Hoche Desaix Kléber Marceau soit 16072 tonnes

-Classe Bayard :  Bayard Du Guesclin Turenne Bugeaud Du Chayla et Dupetit-Thouars soit 24804 tonnes

-Classe Bruix :  Bruix D’Assas La Tour d’Auvergne Magon Dunois et La Hire soit 24804 tonnes

-Les six unités de classe Guépratte ( Guépratte Ronar’ch Maillé Brézé D’Estaing Vautreuil et Aumale) qui devaient théoriquement remplacer les Aigle sont sur cale quand débute le second conflit mondial. Ils représenteront un 25344 tonnes.

Les trente-cinq contre-torpilleurs en service en septembre 1948 répresentent un tonnage de 119886 tonnes

Torpilleurs d’escadre :  39 en service et 4 en construction

-Classe Le Hardi :  Le Hardi, Le Fleuret, L’Epée, Le Mameluk, Le Casque, Le Lansquenet, Le Corsaire et Le Flibustier soit huit navires représentant 14376 tonnes

-Classe Intrépide : L’Intrepide,Le Téméraire,L’Aventurier,L’Opiniâtre,L’Inconstant,L’Eveillé,l’Alerte
La Rapière, L’Hallebarde,Le Bouclier, Le Cimeterre, Le Durandal, La Dague, L’Arquebuse, Le Sabre, Le Voltigeur, Le Claymore, Le Bombardier, Le Mousquet, Le Goumier, Le Hussard, Le Spahi et Le Tirailleur soit vingt-trois navires répresentant 41469 tonnes

-Classe Empire : Les huit navires en service en septembre 1948 (Le Berthier, Le Murat, Le Ney, Le Lannes, Le Davout et L’Augereau) représentent 14424 tonnes

Les torpilleurs d’escadre en service sont au nombre de trente-neuf navires en septembre 1948 pour un tonnage global de 70269 tonnes

Quatre autres sont en construction aux Etats-Unis (Bernadotte Kellerman Bessières Jourdan) pour un tonnage global de 7212 tonnes

Sous-marins : 82 sous-marins en service et 4 en construction

-Sous-marins classe Redoutable (type 1500 tonnes) douze encore en service :  Casabianca Sfax Centaure, L’Espoir, Agosta, Bévéziers, Ouessant, Sidi Ferruch, Le Glorieux, Le Heros, Le Conquerant, Le Tonnant représentant donc 18000 tonnes

-Sous-marins classe Rolland Morillot/La Praya (1800 tonnes) Rolland Morillot,La Praya,La Martinique,La Guadeloupe,La Réunion, Ile de France, Ile de Ré, Ile d’Yeu, Kerguelen, Crozet, Belle-Ile, Ile d’Oleron, Ile de Brehat, Ile d’Aix, Saint Marcouf; Ile de Molène; Aber Wrach; Ile de Batz; Ile de Porquerolles, Ile d’If, Mayotte,Nouvelle Calédonie,Tromelin Wallis et Futuna,Clipperton,St Pierre et Miquelon soit 26 submersibles représentant 46800 tonnes

-Sous-marins de 600 tonnes : six encore en service  : Venus Iris Pallas Minerve  Junon et Cerès réprésentant un tonnage de 3600 tonnes

-Sous-marins classe Aurore (800 tonnes) : Aurore, Créole, Antigone,La Bayadère, L’Astrée,La Favorite, La Gorgone,L’Africaine, l’Hermione,La Clorinde,L’Andromède, L’Andromaque, L’Amirde,L’Artemis,La Cornélie soit un total de quinze navires et 12000 tonnes

-Sous-marins classe Phenix (925 tonnes) : Phenix, Ventôse,Frimaire,Prairial, Vendémiaire, Nivôse,floréal,Messidor,Fructidor,Brumaire,Pluviose,Germinal et Thermidor soit treize navires représentant un tonnage de 12025 tonnes

-Sous-marins mouilleur de mines classe Saphir : Saphir Turquoise Nautilus Rubis soit quatre navires représentant 2676 tonnes

-Sous-marins mouilleur de mines classe Emeraude : Emeraude Agate Corail L’Escarboucle soit quatre navires représentant 3448 tonnes

-Sous-marins d’essais et d’expérimentation, les Roquebert et Laubeuf représentant un tonnage de 3400 tonnes

Les sous-marin en service sont au nombre de quatre-vingt deux pour un déplacement global de 101949 tonnes

-Quatre sous-marins sont en construction, quatre Rolland Morillot modifiés, des navires baptisés Jean Autric Jean Corre Rene Audry et Trinite Schillemans représentant un tonnage de 7600 tonnes

Avisos et canonnières

-Quelques avisos et canonnières anciennes sont encore en service en septembre 1948, généralement pour des missions secondaires (combat ou soutien) en l’occurence trois unités de classe Aisne (Marne Somme Yser) soit 1698 tonnes, cinq de classe Agile (L’Audacieuse La Dédaigneuse La Lurone L’Etourdi La Tapageuse) soit 1750 tonnes, deux de classe Diligente (La Diligente L’Engageante) soit 700 tonnes et onze avisos de classe Amiens (Amiens Arras Calais Coucy Ypres Lassigny Tahure Epinal Vauquois,Les Eparges et Nancy) représentant 9350 tonnes soit un total de vingt et navire et un déplacement de 13498 tonnes

-Dix avisos-coloniaux de classe Bougainville (Bougainville, Dumont d’Urville, Savorgnan de Brazza, D’Entrecasteaux, Rigault de Genouilly, Amiral Charner, D’Iberville, La Grandière, Beautemps-Beaupré, Lapérouse) représentant un tonnage global de 26000 tonnes.

-Treize avisos-dragueurs classe Elan (Elan Commandant Bory Commandant Delage Commandant Duboc Commandant Rivière L’Impétueuse La Curieuse La Batailleuse La Boudeuse La Gracieuse La Moqueuse La Capricieuse Le Commandant Dominé) qui représentent un déplacement de 11635 tonnes

-Vingt-quatre aviso-dragueurs coloniaux classe Chamois (Chamois Chevreuil Gazelle Laotien Surprise _ex-Bambara_ Matelot Leblanc Rageot de la Touche Amiral Sénès Enseigne Ballande La Joyeuse La Trompeuse et La Furieuse Ambitieuse, Malicieuse, Sérieuse, Enseigne Bisson, Généreuse, Précieuse,Victorieuse, Amiral Duperré, Heureuse, Rieuse Alfred de Courcy et Amiral Gourdon) qui représentent un déplacement de 15528  tonnes.

-Chalutiers ASM : quatre de classe La Cancalaise ( La Cancalaise La Lorientaise L’Havraise La Nantaise ) répresentant un déplacement total de 2950 tonnes et la classe L’Ajacienne ( L’Ajacienne La Sétoise  La Toulonnaise La Bônoise) représentant un déplacement de 3600 tonnes

-Chalutiers armés (réquisitionnés en septembre 1939 mais ultérieurement achetés par la marine nationale) : L’Heureux Jutland L’Atlantique Patrie Notre Dame de France représentant un tonnage total de 6222 tonnes

Dans cette catégorie, nous trouvons donc 81 navires représentant un tonnage de 79433 tonnes

Canonnières, corvettes et vedettes lance-torpilles

-Canonnières fluviales : deux unités de classe My-Tho (My-Tho et Tourane) représentant 220 tonnes, la Francis Garnier qui déplace 690 tonnes, quatre unités de classe Ill (Ill Thur Emne Reuss) répresentant un déplacement de 3400 tonnes alors que celle de classe Son Hong (Song Hong Bassac Tonle Sap Song Do) plus petites ne représentent que 3200 tonnes. Le total atteint 7510 tonnes

-Corvettes : trente deux unités classe La Malouine ( La Malouine La Bastiaise La Dieppoise La Paimpolaise La Remoise La Dunkerquoise La Versaillaise L’Antillaise La Nimoise La Calaisienne La Calvaise La Troyenne La Rennaise La Rochellaise La Agenaise La Paloise La Parisienne La Rouennaise La Messine, La Nancéenne, La Strasbourgeoise La Lilloise La Caennaise La Clermontoise La Lyonnaise L’Algéroise L’Oranaise L’Aixoise La Sablaise La Quimperoise La Servannaise et La Cherbourgeoise.) représentant un tonnage total de 37120 tonnes.

-Chasseurs de sous-marins : 31 navires de différents types répresentant 4130 tonnes

-Vedettes lance-torpilles : Deux vedettes de 28 tonnes _utilisées pour le secours en mer_ , dix navires type 40K soit un tonnage total de 300 tonnes, huit vedettes type 23 tW représentant un déplacement total de 184 tonnes, dix-huit vedettes MTB représentant un déplacement de 882 tonnes et douze vedettes MTB améliorées représentant un déplacement de 600 tonnes soit un total de 50 navires et de 2022 tonnes.

-Dragueurs de mines : Douze navires de classe Ouistreham sont commanfés aux Etats-Unis mais seulement quatre (Ouistreham Avranches Pornic Saint-Brieuc) sont en service pour un déplacement total de 3480 tonnes. Huit autres sont à différents stades de fabrication (Frejus Menton Port-Vendres Sartène Arcachon Quimperlé Zuydcotte Porticcio)

Les navires en service dans cette catégorie sont au nombre de 122 pour un déplacement total de  54262 tonnes

Navires de soutien

-Pétroliers : Vingt-trois pétroliers sont en service en septembre 1948 répartis entre cinq pétroliers caboteurs (L’Aube de 2830 tonnes et les quatre de classe Nièvre _Nièvre Ardèche Lèze Blavet représentant un tonnage global de 10000 tonnes soit un total de 12830 tonnes ), Six pétroliers (Le Loing de 10138 tonnes, les quatre de classe Mékong _Mékong Niger Var Elorn_ représentant un tonnage global de 60600 tonnes et le Sèvre _ex-Nivôse_ de 16500 tonnes), six Pétroliers Ravitailleurs d’Escadre de classe La Seine (La Seine La Saône Le Liamone La Medjerda,Le Rhône La Garonne) représentant un tonnage global de 127200 tonnes et enfin six Ravitailleurs Rapides de classe L’Adour (L’Adour Le Lot La Charente La Mayene La Baïse Le Tarn) qui représentent un tonnage total de 72750 tonnes.

Les vingt-trois pétroliers de la Marine Nationale représentent un tonnage global 300018 tonnes

-Ravitailleur de sous-marins Jules Verne qui déplace 6340 tonnes

-Est en construction un deuxième ravitailleur de sous-marins L’Atlantide qui doit déplacer à terme 8150 tonnes

-Ravitailleurs d’hydravions classe Sans Souci (Sans Souci Sans Peur Sans Pareil Sans Reproche) oit un tonnage global de 8400 tonnes

-Cargos rapides classe Oranie (Mers-El-Kebir, Oran, Sidi-Bel-Abbès, Tlemcen Mostaganem  plus le Chelif en armement à flot le 5 septembre 1948) soit un tonnage de 105000 porté ensuite à 126000 tonnes.

-Mouilleur de filets Gladiateur 2293 tonnes

-Goelettes écoles Etoile et Belle-Poule soit 450 tonnes

-Cotre Mutin de 57 tonnes

-Transport littoral Golo 2239 tonnes

-Aviso-hydrographe Amiral Mouchez 719 tonnes

-Bâtiment-cible L’Impassible 2410 tonnes

-Hydrographes Astrolabe et Octant de 920 tonnes  La Perouse, La Chimère de 700 tonnes

-Navire-école et navire hydrographe Président Théodore Tissier de 1307 tonnes

-Hydrographes classe Goeland  (Goéland Pélican Cormoran Mouette Ibis Bengali) de 840 tonnes chacun soit un déplacement total de 5040 tonnes

La catégorie des navires de soutien regroupe au total de 51 navires pour un déplacement total de 436593 sans compter les navires en construction ou en achèvement en l’occurence un ravitailleur de sous-marin et un cargo rapide (29150 tonnes)

En septembre 1948, la marine nationale dispose de 454 navires de combat et de soutien représentant un tonnage de 1694160 tonnes.

10-Contre-torpilleurs (43)

Le Du Chayla

Armand Blanquet Du Chayla (1759-1826)

Armand Blanquet Du Chayla (1759-1826)

-Le Du Chayla est mis sur cale aux Chantiers Navals Français (CNF) de Caen le 20 décembre 1943, huit jours après le lancement de son sister-ship Du Guesclin, le Du Chayla étant lancé le 30 décembre 1944.

Le Du Chayla est armé pour essais le 12 juillet 1945, effectuant ses essais constructeurs du 13 au 17 juillet, date à laquelle il appareille pour Cherbourg, toujours sous la responsabilité du chantier constructeur.

Une brève cérémonie le 18 juillet 1945 transfère la responsabilité juridique du contre-torpilleur des CNF à celui de la marine nationale.

Le Du Chayla quitte Cherbourg le 19 juillet 1945 et rallie Lorient le 21 juillet pour entamer ses essais officiels et sa mise en condition avant son admission au service actif prévue à la fin de l’année.

Il passe au bassin du 22 au 31 juillet, effectuant ensuite sa première série d’essais officiels du 3 au 22 août avant un nouveau passage au bassin du 23 août au 10 septembre 1945. Ce nouveau passage au sec est suivit par la deuxième et dernière campagne d’essais officiels réalisée du 12 au 30 septembre 1945.

Il réalise ensuite essais artillerie du 1er au 15 octobre puis gagne Brest le 17 octobre pour recetter ses tubes lance-torpilles et ses grenadeurs au cours d’essais réalisés du 18 au 24 octobre. Rentré à Lorient le 25 octobre, il passe une dernière fois au bassin du 25 octobre au 2 novembre pour préparer sa traversée de longue durée.

Il quitte Lorient le 5 novembre, mettant cap à l’ouest, direction le Canada. Après une escale à St Pierre et Miquelon du 11 au 15 novembre, le Du Chayla est à Halifax du 17 au 21 novembre, à Boston du 23 au 27 novembre et à New York du 28 novembre au 2 décembre.

Retraversant l’Atlantique, il mouille en baie de Bantry du 7 au 10 décembre, fait escale à Dublin su 12 au 15 décembre, sur l’île de Man du 16 au 19 décembre, à Liverpool du 21 au 25 décembre et à Plymouth du 26 au 29 décembre 1945.

Reprenant alors la mer, il fait sa jonction avec le Bugeaud et le Dupetit-Thouars le 30 décembre 1945 à 75 miles au N.E de Brest. Les trois contre-torpilleurs manœuvrent ensemble du 30 décembre 1945 au 12 janvier 1946, rentrant à Brest le lendemain 13 janvier.

Le contre-torpilleur Du Chayla est officiellement admis au service actif le 31 décembre 1945, intégrant la 3ème DCT, division basée à Brest sous l’autorité de la 3ème Escadre Légère.

Les trois contre-torpilleurs subissent une période d’entretien à flot du 14 au 31 janvier, sortant pour essais/remise en condition du 1er au 15 février, faisant escale à Saint-Nazaire du 16 au 19 février avant de rentrer à Brest le lendemain 20 février 1946.

Le 27 février, le Du Chayla et ses deux compagnons de la 3ème Division de Contre-Torpilleurs quittent Brest pour un nouvel entrainement de division. Cet entrainement outre l’entrainement courant doit préparer l’exercice franco-britannique «Entente Cordiale 1946» et occupe les trois puissants contre-torpilleurs du 27 février au 3 avril 1946

Le 8 avril 1946 arrive à Brest une escadre britannique destinée à l’exercice «Entente Cordiale 1946», escadre composée du cuirassé Howe, du croiseur lourd Kent, des croiseurs légers antiaériens Dido et Bellona, de six destroyers et de trois sous-marins.

La Flotte de l’Atlantique engage elle le porte-avions Painlevé, le cuirassé Gascogne, le croiseur lourd Foch, la 6ème DCT (Vautour Milan Epervier), la 3ème DCT (Bugeaud Du Chayla Dupetit-Thouars) six torpilleurs d’escadre (Intrépide Téméraire Durandal Dague Arquebuse et Cimeterre)  et quatre sous-marins (Rolland Morillot  Ile de France  Kerguelen  et La Guadeloupe).

Cette troisième édition (les deux premières éditions avaient eu lieu dans les eaux britanniques) se déroule au large de la Bretagne du 10 avril au 15 avril, la flotte franco-britannique se ravitaillant le 16 avril pour gagner le polygone de Rufisque où les deux escadres sont présentes du 22 avril au 31 mai. Les navires français et britanniques quittent Dakar le 2 juin, se séparant au large de Brest où les navires français dont les contre-torpilleurs rentrent le 7 juin 1946.

Le Du Chayla et le Dupetit-Thouars sortent pour une école à feux du 15 au 22 juin, mouillant en baie de Douarnenez du 23 au 26 juin, rentrant le lendemain 27 juin à Brest.

Le Du Chayla participe ensuite aux essais (30 juin au 3 juillet) et à la remise en condition (5 au 20 juillet) du Bugeaud qui venait de connaître sa période d’indisponibilité estivale pour entretien et permissions de l’équipage.

Le Du Chayla est à son tour indisponible du 21 juillet au 11 août, sortant pour essais du 12 au 15 août avant de retrouver ses deux compères de la 3ème DCT en baie de Douarnenez le 16 août, les trois contre-torpilleurs étant à la mer du du 17 août au 3 septembre pour sa remise en condition. Les trois navires rentrent à Brest le 9 septembre 1946 après une escale à Saint Nazaire du 4 au 8 septembre.

Le 15 septembre 1946, la 3ème DCT quitte la Rade-Abri, franchit le Goulet pour exercice en compagnie de leurs semblables de la 6ème DCT (Vautour Milan Epervier) mais également des croiseurs légers de la 4ème DC (Gloire Montcalm Georges Leygues). Cet exercice occupe les trois divisions du 16 septembre au 22 novembre 1946, date leur retour à Brest.

Le Du Chayla sort en compagnie de ses deux compères de la 3ème DCT pour un entrainement de division dans le Golfe de Gascogne du 30 novembre 1946 au 9 janvier 1947, date de leur retour à Brest.
Le Du Chayla participe en compagnie du Bugeaud et du Dupetit-Thouars à un autre entrainement de division du 22 février au 4 avril, date du retour de la division à Brest.

Alors que le Bugeaud est indisponible suite à une avarie mécanique, le Du Chayla et le Dupetit-Thouars sortent pour une école à feux du 11 au 26 avril puis après un mouillage en baie de Douarnenez du 27 avril au 1er mai, participent du 2 au 12 mai à la remise en condition du Bugeaud.

Le 15 mai 1947, la rade de Brest se dépeuple brusquement. La 3ème DCT ouvre la voie au cuirassé Jean Bart, au croiseur lourd Foch, au cuirassé Normandie, le croiseur léger Gloire, aux torpilleurs d’escadre Opiniâtre Aventurier Sabre et Claymore, aux sous-marins Casabianca Rolland Morillot Guadeloupe et au PRE La Seine.

La Force G met cap sur Greenock dans l’estuaire de la Clyde pour une escale du 21 au 24 mai avant de rallier sans se presser Scapa Flow le 28 mai, le transit étant l’occasion de peaufiner l’entrainement de ce groupe occasionnel.

Elle y retrouve la force anglaise engagée dans l’exercice en l’occurence les cuirassés King George V et Vanguard, le porte-avions lourd Malta, les croiseurs légers Southampton et Gloucester et six destroyers.

Les deux escadres s’entrainent du 1er au 21 juin avec des attaques escadres contre escadres, des exercices de lutte ASM, de défense aérienne à la mer, de raids amphibies, de tir contre la terre…………. .

Les deux groupes font escale ensemble à Aberdeen du 23 au 27 juin puis à Newcastle du 29 juin au 1er juillet, Douvres du 4 au 7 juillet, Cherbourg du 10 au 13 juillet et Brest du 17 au 22 juillet 1947, date à laquelle les navires anglais rentrent au pays.

Le Du Chayla et le Dupetit-Thouars sont indisponibles pour entretien et permissions de l’équipage du 22 juillet au 5 août, sortant pour essais du 6 au 9 août, ralliant le Bugeaud en baie de Douarnenez le lendemain 10 août 1947. Les trois contre-torpilleurs de la 3ème DCT sortent pour remise en condition du Dupetit-Thouars et du Du Chayla du 11 au 31 août, date de leur retour à Brest au quai des flottilles.

La 3ème DCT réduite aux seuls Du Chayla et Dupetit-Thouars (Al) effectue un entrainement de division qui occupe les deux navires du 8 septembre au 7 novembre moins des escales à Lorient, Royan et Saint-Nazaire.

Le Bugeaud en grand carénage et le Dupetit-Thouars indisponible suite à une avarie mécanique, le Du Chayla sort seul pour une école à feux du 11 au 17 novembre avant de participer aux essais (19 au 21 novembre) et à la remise en condition (22 novembre au 5 décembre) du Dupetit-Thouars.

Le Du Chayla débarque ses munitions et vidange ses soutes avant d’être échoué le 10 décembre 1947 dans le bassin n°2 de l’Arsenal de Brest pour une remise en état qui s’achève le 12 mars 1948 quand il est remis à flot.

Après une période de travaux complémentaire à flot, le Du Chayla sort pour essais du 17 au 20 mars avant de retrouver le Bugeaud en baie de Douarnenez le 21 mars, les deux contre-torpilleurs étant à la mer du 21 mars au 5 avril 1948, faisant escale à Cherbourg du 6 au 11 avril, au Havre du 12 au 16 avril, à Boulogne du 17 au 21 avril, à Dunkerque du 22 au 27 avril, à Plymouth du 28 avril au 2 mai avant de rentrer à Brest le lendemain 3 mai 1948.

Le Du Chayla et le Bugeaud sortent pour un entrainement de division allégé du 10 mai au 9 juin, alternant dans un ensemble dynamique écoles à feux, entrainement au lancement de torpilles et au grenadage, entrainement à la défense aérienne à la mer et le dernier jour, entrainement au raid amphibie contre les défenses côtières protégeant l’accès au goulet.  Les deux contre-torpilleurs font escale à Saint-Nazaire du 10 au 15 juin avant de rentrer à Brest le lendemain 16 juin 1948.

Du 26 juin au 12 juillet 1948, le Du Chayla participe à la remise en condition du Dupetit-Thouars en compagnie du Bugeaud.

Le Du Chayla après une école à feux du 17 au 25 juillet est indisponible du 29 juillet au 12 août. Il sort pour essais du 13 au 16 août et pour remise en condition du 18 au 30 août en compagnie du Bugeaud et du Dupetit-Thouars, les trois contre-torpilleurs rentrant à Brest le lendemain 31 août 1948.

La 3ème DCT passe alors aux effectifs de guerre et se tient prête à mener les opérations de guerre ordonnée par l’amiral commandement la Flotte de l’Atlantique.

C’est ainsi que le 3 septembre 1948, les trois contre-torpilleurs reçoivent l’ordre de rallier Casablanca pour prendre en charge un convoi transportant en Bretagne une division stationnée au Maroc.

Arrivés sur place le 4 septembre, les trois contre-torpilleurs apprennent alors que l’envoi de cette division en métropole est annulée et qu’ils doivent rentrer en métropole, le Bugeaud et ses deux compères de la 3ème DCT rentrant à Brest le lendemain 5 septembre 1948.

Bruix

Caractéristiques Techniques de la classe Bayard

Déplacement : standard 3000 tW pleine charge 4134 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 139.20m largeur maximale de la coque 12.92m tirant d’eau moyen 4.85m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Rateau alimentées en vapeur par six chaudières verticales Indret développant 92000ch entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale en service courant 36 noeuds distance franchissable 4200 miles nautiques à 18 noeuds

Electronique : un radar de navigation, un radar de veille combinée, deux radars de conduite de tir et un Asdic

Armement :

-Huit canons de 130mm modèle 1932 en quatre tourelles doubles modèle 1936 (deux avant et deux arrière)

-Douze canons de 37mm Schneider modèle 1941 en six affûts doubles et Quatre canons de 25mm en deux affûts doubles

-Dix tubes lance-torpilles de 550mm (deux plate-formes triples et deux plate-formes doubles, toutes latérales)

-Deux grenadeurs de sillage avec une trentaine de projectiles.

Equipage : 238 officiers et marins

10-Contre-torpilleurs (42)

Le Dupetit-Thouars

Aristide Aubert du Petit-Thouars (1760-1798)

Aristide Aubert du Petit-Thouars (1760-1798)

-Le Dupetit-Thouars est mis sur cale aux chantiers navals de la Societé Provençale de Construction Navale (SPCN) installés à La Ciotat le 20 novembre 1943, six jours après le lancement de son sister-ship Turenne qui était en achèvement à flot à quelques dizaines de mètres de là.

Il est lancé le 12 décembre 1944 et rejoint le quai d’armement pour sa période d’achèvement à flot, le contre-torpilleur étant naturellement toujours sous la responsabilité juridique du chantier constructeur.

Armé pour essais le 15 juillet 1945, le Dupetit-Thouars effectue ses essais constructeurs du 16 au 21 juillet, le mauvais temps et une avarie mécanique sans gravité les ayant prolongé de deux jours.

Le 22 juillet 1945, le Dupetit-Thouars est officiellement remis à la marine nationale et quitte le lendemain son chantier constructeur pour Toulon où il arrive le 24 juillet, une escale de quelques heures pour se ravitailler et charger du matériel notamment des radars qui seront installés à Lorient.

Le cinquième contre-torpilleur de classe Bayard fait escale à Casablanca du 28 au 31 juillet puis rallie Lorient où il arrive le 3 août 1945.

Il est échoué dans la forme de Lanester du 4 au 15 août 1945 pour une série de travaux complémentaires notamment l’installation des radars embarqués à Toulon et qui pour des raisons de sécurité ne pouvaient être installés par le chantier constructeur.

Remis à flot, il subit des tests de bon fonctionnement du 16 au 19 août avant d’effectuer sa première campagne d’essais officiels du 20 août au 10 septembre, passant une nouvelle fois au bassin du 11 au 30 septembre.

Il effectue sa deuxième et dernière campagne d’essais officiels du 2 au 17 octobre. Il enchaine par les essais artillerie (tourelles de 130mm, canons de 25 et de 37mm) du 19 au 31 octobre, gagnant Brest où il effectue ses essais de lancement de torpilles et de grenadage et ce du 2 au 10 novembre.

Il quitte Brest le 12 novembre pour une traversée de longue durée qui le conduit à faire escale à Plymouth du 13 au 15 novembre, à Douvres du 16 au 19 novembre, à Dunkerque du 20 au 23 novembre puis à Cherbourg du 24 au 28 novembre.

Appareillant dans la nuit du 28 au 29 novembre, il fait sa jonction dans la journée du 29 avec son sister-ship le Bugeaud avec qui il rentre le 30 novembre 1945.

Le contre-torpilleur Dupetit-Thouars est admis au service actif le 30 novembre 1945, formant avec le Bugeaud une nouvelle 3ème DCT, division de la 3ème Escadre Légère. Il est basé à Brest.

La nouvelle 3ème DCT sort pour entrainement du 7 au 28 décembre, ralliant Brest pour une escale de ravitaillement avec de reprendre aussitôt la mer.

Le 30 décembre 1945, la 3ème DCT prend contact en milieu d’après midi à 75 miles au N-E de Brest avec le Du Chayla qui est admis au service actif le lendemain.

Les trois contre-torpilleurs manoeuvrent ensemble du 30 décembre 1945 au 12 janvier 1946 avant de rentrer à Brest le lendemain 13 janvier 1946.

Les trois contre-torpilleurs subissent une période d’entretien à flot du 14 au 31 janvier, sortant pour essais/remise en condition du 1er au 15 février, faisant escale à Saint Nazaire du 16 au 19 février avant de rentrer à Brest le lendemain 20 février 1946.

Le 27 février, le Dupetit-Thouars et ses deux compagnons de la 3ème Division de Contre-Torpilleurs quittent Brest pour un nouvel entrainement de division. du 27 février au 3 avril 1946

Le 8 avril 1946 arrive à Brest une escadre britannique destinée à l’exercice «Entente Cordiale 1946», escadre composée du cuirassé Howe, du croiseur lourd Kent, des croiseurs légers antiaériens Dido et Bellona, de six destroyers et de trois sous-marins.

La Flotte de l’Atlantique engage elle le porte-avions Painlevé, le cuirassé Gascogne, le croiseur lourd Foch, la 6ème DCT (Vautour Milan Epervier), la 3ème DCT (Bugeaud Du Chayla Dupetit-Thouars) six torpilleurs d’escadre (Intrepide Téméraire Durandal Dague Arquebuse et Cimeterre)  et quatre sous-marins (Rolland Morillot  Ile de France  Kerguelen  et La Guadeloupe).

L’exercice à lieu d’abord au large de Brest du 10 au 16 avril avant que les deux escadres appareillent pour Rufisque (moins les sous-marins qui restent à Brest) pour poursuivre l’entrainement

La flotte franco-britannique manoeuvre durant son transit jusqu’à Dakar où elle arrive le 22 avril pour une école à feu au polygone de Rufisque du 23 avril au 31 mai, deux groupes se succédant, le groupe ne tirant pas manoeuvrant entre Dakar et Port Etienne.

Les navires des deux marines appareillent le 2 juin, font route ensemble jusqu’aux aterrages immédiats de Brest où les navires anglais quittent leurs homologues français et rentrent dans leurs ports respectifs, les navires français retrouvant la Rade-Abri le 7 juin 1946.

Le Dupetit-Thouars et le Du Chayla sortent pour une école à feux du 15 au 22 juin, mouillant en baie de Douarnenez du 23 au 26 juin, rentrant le lendemain 27 juin à Brest.

Il est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 30 juin au 20 juillet 1946, sortant pour essais du 21 au 24 juillet et pour remise en condition du 26 juillet au 10 août en compagnie du Bugeaud.

Les deux contre-torpilleurs vont mouiller en baie de Douarnenez où ils sont rejoints par le Du Chayla qui venait de réaliser ses essais à la mer. Les trois contre-torpilleurs sortent du 17 août au 3 septembre pour sa remise en condition, Les trois navires rentrant à Brest le 9 après une escale à Saint Nazaire du 4 au 8 septembre 1946.

La 3ème DCT va alors enchainer par un exercice commun avec la 6ème DCT et la 4ème DCT dans le Golfe de Gascogne, entrainement qui se déroule du 16 septembre au 21 novembre, les navires rentrant à Brest le lendemain.

Le Dupetit-Thouars accompagné du Du Chayla et du Bugeaud sortent pour un entrainement de division dans le Golfe de Gascogne, entrainement occupant la division du 30 novembre 1946 au 8 janvier 1947.

Après une période d’entretien à flot commune du 10 au 31 janvier, le Dupetit-Thouars et ses deux compagnons de la 3ème DCT sortent pour essais et remise en condition du 1er au 14 février, rentrant à Brest le lendemain 15 février 1947. La 3ème DCT enchaine par entrainement de division du 22 février au 4 avril.

Alors que le Bugeaud est indisponible suite à une avarie mécanique, le Dupetit-Thouars et le Du Chayla sortent pour une école à feux du 11 au 26 avril puis après un mouillage en baie de Douarnenez du 27 avril au 1er mai, participent du 2 au 12 mai à la remise en condition du Bugeaud.

Le 15 mai 1947, la rade de Brest se dépeuple brusquement. La 3ème DCT ouvre la voie au cuirassé Jean Bart, au croiseur lourd Foch, au cuirassé Normandie, le croiseur léger Gloire, aux torpilleurs d’escadre Opiniâtre Aventurier Sabre Claymore, les sous-marins Casabianca Rolland Morillot Guadeloupe et le PRE La Seine.

Cette escadre baptisée Force G met cap sur Greenock dans l’estuaire de la Clyde où elle arrive le 21 mai pour une escale qui s’achève le 24 mai quand elle reprend la mer, direction Scapa Flow où arrivée le 28 mai elle retrouve les navires anglais impliqués dans l’exercice à savoir les cuirassés King George V et Vanguard (classe Hood, des Lion améliorés), le porte-avions lourd Malta, les croiseurs légers Southampton et Gloucester et six destroyers.

Les deux escadres s’entrainent du 1er au 21 juin avec des attaques escadres contre escadres, des exercices de lutte ASM, de défense aérienne à la mer, de raids amphibies, de tir contre la terre…………. .

Les deux groupes font escale ensemble à Aberdeen du 23 au 27 juin puis à Newcastle du 29 juin au 1er juillet, Douvres du 4 au 7 juillet, Cherbourg du 10 au 13 juillet et Brest du 17 au 22 juillet 1947, date à laquelle les navires anglais rentrent au pays.

Le Dupetit-Thouars et le Du Chayla sont indisponibles pour entretien et permissions de l’équipage du 22 juillet au 5 août, sortant pour essais du 6 au 9 août, ralliant le Bugeaud en baie de Douarnenez le lendemain 10 août 1947. Les trois contre-torpilleurs de la 3ème DCT sortent pour remise en condition du Dupetit-Thouars et du Du Chayla du 11 au 31 août, date de leur retour à Brest au quai des flottilles.

Le 4 septembre 1947, le Bugeaud transmet son pavillon de navire-amiral au Dupetit-Thouars car devant subit son premier grand carénage. La 3ème DCT réduite aux seuls Dupetit-Thouars et Du Chayla effectue un entrainement de division qui commence par une école à feux du 8 au 18 septembre avant une escale à Lorient du 19 au 24 septembre et un entrainement au combat antisurface du 25 septembre au 2 octobre.

Après une escale à Royan du 3 au 7 octobre, le Dupetit-Thouars et le Du Chayla effectuent un entrainement de défense aérienne à la mer du 8 au 21 octobre avant une escale à Saint Nazaire du 22 au 27 octobre avant un entrainement ASM contre les sous-marins Kerguelen et La Guadeloupe  du 28 octobre au 7 novembre, date du retour des deux navires à Brest.

Victime d’une avarie mécanique, le Dupetit-Thouars est indisponible du 8 au 18 novembre, sortant pour essais du 19 au 21 novembre et pour remise en condition du 22 novembre au 5 décembre,  à chaque fois en compagnie du Du Chayla.

Le Bugeaud en fin de grand carénage et le Du Chayla se préparant à y entrer, le Dupetit-Thouars sort seul pour une école à feux du 10 au 17 décembre en mer d’Iroise, se ravitaillant à Brest le 18 décembre avant d’aller mouiller en baie de Douarnenez où il est rejoint le 22 décembre par le Bugeaud qui venait de réaliser ses essais à la mer, les deux contre-torpilleurs sortant pour remise en condition du Bugeaud du 23 décembre 1947 au 8 janvier 1948, date à laquelle les deux navires rentrent à Brest et que le Bugeaud redevient navire-amiral de la 3ème DCT.

Le Dupetit-Thouars et le Bugeaud sortent pour un entrainement courant du 15 au 23 janvier, faisant escale à La Rochelle du 24 au 27 janvier avant d’effectuer un entrainement de défense aérienne à la mer du 28 janvier au 5 février, les deux contre-torpilleurs faisant escale à Nantes du 6 au 11 février 1948.

Reprenant ensuite la mer pour une école à feux contre la coque de l’ancien cuirassé Voltaire du 12 au 22 février, se ravitaillant à Lorient le 23 février avant un entrainement au combat antisurface du 24 février au 3 mars, date à laquelle ils rentrent à Brest.

Le Dupetit-Thouars subit son premier carénage du 13 mars au 21 juin 1948, étant échoué dans le bassin n°2 de l’Arsenal de Brest. Il sort pour essais du 22 au 25 juin, retrouvant ensuite au large d’Ouessant ses deux compères pour un stage de remise en condition réalisé du 26 juin au 12 juillet, date à laquelle les trois contre-torpilleurs rentrent à Brest.

Après une école à feu du 15 au 22 juillet, il participe aux essais (29 au 31 juillet) et à la mise en condition (2 au 12 août) du Bugeaud qui venait de connaître sa période d’indisponibilité estivale pour entretien et permissions de l’équipage.

Le Dupetit-Thouars participe ensuite avec le Bugeaud aux essais (13 au 16 août) et à la remise en condition (18 au 30 août) du Du Chayla, les trois navires rentrant à Brest le lendemain 31 août 1948.

La 3ème DCT passe alors aux effectifs de guerre et se tient prête à mener les opérations de guerre ordonnée par l’amiral commandement la Flotte de l’Atlantique.

C’est ainsi que le 3 septembre 1948, les trois contre-torpilleurs recoivent l’ordre de rallier Casablanca pour prendre en charge un convoi transportant en Bretagne une division stationnée au Maroc.

Arrivés sur place le 4 septembre, les trois contre-torpilleurs apprennent alors que l’envoi de cette brigade en métropole est annulée et qu’ils doivent rentrer en métropole, le Bugeaud et ses deux compères de la 3ème DCT rentrant à Brest le lendemain 5 septembre 1948.

10-Contre-torpilleurs (41)

Le Bugeaud

Le général Bugeaud

Le général Bugeaud

-Le Bugeaud est mis sur cale à l’Arsenal de Lorient (cale n°2) le 24 février 1943 et lancé le 12 septembre 1944.

Remorqué au quai d’armement, le quatrième Bayard connait un armement à flot compliqué, la prise d’armement pour les essais préliminaires étant retardé par un incendie dont l’origine accidentelle à été sérieusement mise en doute. Encore aujourd’hui, le mystère plane sur l’incendie du 4 mai 1945.

Armé pour essais le 4 juin 1945, le Bugeaud effectue ses essais préliminaires du 4 au 12 juin, passant au bassin du 13 juin au 3 juillet avant d’effectuer sa première campagne d’essais officiels du 4 au 31 juillet.

Après un deuxième passage au bassin du 1er au 14 août, le Bugeaud effectue sa deuxième campagne d’essais officiels du 17 août au 8 septembre, enchainant par les essais d’artillerie du 10 au 25 septembre.

Le contre-torpilleur quitte Lorient le 27 septembre pour Brest où il arrive le 28 septembre, effectuant ses essais de recette de ses tubes lance-torpilles et de ses grenadeurs du 30 septembre au 7 octobre. Il quitte Brest le 8 octobre, ralliant le lendemain Lorient pour préparer sa traversée de longue durée.

Il passe ainsi au bassin du 9 au 16 octobre puis après des essais de pure forme les 17 et 18 octobre, quitte Lorient le 21 octobre 1945 pour sa traversée de longue durée. Il fait escale à Cadix du 24 au 27 octobre, à Lisbonne du 30 octobre au 2 novembre, à Casablanca du 4 au 7 novembre, à Alger du 10 au 14 novembre, à Gibraltar du 16 au 18 novembre avant de rentrer à Brest le 21 novembre 1945.

Le contre-torpilleur Bugeaud est admis au service actif le 21 novembre 1945, étant placé hors rang au sein de la 3ème Escadre Légère.

Le nouveau contre-torpilleur brestois remplace le contre-torpilleur Panthère (classe Jaguar) désarmé en juin 1945. En attendant la mise en service de ses sister-ship Dupetit-Thouars et Du Chayla, le Bugeaud est placé hors rang au sein du groupement des contre-torpilleurs de la 3ème Escadre Légère.

Il sort pour la première fois du 22 au 29 novembre, effectuant une école à feux en mer d’Iroise avant de gagner la haute mer pour retrouver le Dupetit-Thouars qui achevait sa traversée de longue durée.

Les deux navires rentrent à Brest dans la journée du 30 novembre, jour de l’admission au service actif du Dupetit-Thouars ce qui permet la réactivation de la 3ème DCT dissoute le 15 août 1945.

La nouvelle 3ème DCT sort pour entrainement du 7 au 14 décembre, effectuant une escale à Saint-Malo du 15 au 18 décembre, enchainant par un entrainement de défense aérienne à la mer du 19 au 28 décembre, faisant une escale de ravitaillement à Brest le 29 décembre et Reprenant aussitôt la mer.

Le 30 décembre 1945, la 3ème DCT prend contact en milieu d’après midi à 75 miles au N-E de Brest avec le Du Chayla (qui est admis au service actif le 31 décembre) ce qui  permet à la  3ème DCT d’attendre son format définitif à trois navires.

Les trois contre-torpilleurs manœuvrent ensemble du 30 décembre 1945 au 12 janvier 1946 avant de rentrer à Brest le lendemain 13 janvier 1946.

Les trois contre-torpilleurs subissent une période d’entretien à flot du 14 au 31 janvier, sortant pour essais/remise en condition du 1er au 15 février, faisant escale à Saint-Nazaire du 16 au 19 février avant de rentrer à Brest le lendemain 20 février 1946.

Le 27 février, le Bugeaud et ses deux compagnons de la 3ème Division de Contre-Torpilleurs quittent Brest pour un nouvel entrainement de division. Cet entrainement outre l’entrainement courant doit préparer l’exercice franco-britannique «Entente Cordiale 1946».
Après une école à feux du 27 février au 6 mars, les trois contre-torpilleurs se ravitaillent à Lorient le 7 mars, enchainant par un entrainement au combat antisurface du 8 au 18 mars, un entrainement de défense aérienne à la mer du 20 au 27 mars, faisant escale à La Pallice du 28 mars au 2 avril, rentrant le lendemain 3 avril 1946 à Brest.

Le 8 avril 1946 arrive à Brest une escadre britannique destinée à l’exercice «Entente Cordiale 1946», escadre composée du cuirassé Howe, du croiseur lourd Kent, des croiseurs légers antiaériens  Dido et Bellona, de six destroyers et de trois sous-marins.

La Flotte de l’Atlantique engage elle le porte-avions Painlevé, le cuirassé Gascogne, le croiseur lourd Foch, la 6ème DCT (Vautour Milan Epervier), la 3ème DCT (Bugeaud Du Chayla Dupetit-Thouars) six torpilleurs (Intrépide Téméraire Durandal Dague Arquebuse et Cimeterre) d’escadre et quatre sous-marins (Rolland Morillot  Ile de France  Kerguelen  et La Guadeloupe).

L’exercice à lieu d’abord au large de Brest du 10 au 16 avril avant que les deux escadres appareillent pour Rufisque (moins les sous-marins qui restent à Brest) pour poursuivre l’entrainement

Le cuirassé Gascogne ouvre la marche suivit par le croiseur lourd Foch et son homologue britannique le Kent, le porte-avions Painlevé, le cuirassé Howe suivis par les six contre-torpilleurs, les six torpilleurs d’escadre, les croiseurs légers antiaériens et les six destroyers britanniques.

En mer, les deux forces se séparent pour former deux groupes occasionnels bi-nationaux. Le premier sous commandement français regroupe le cuirassé Gascogne, le porte-avions Painlevé, le croiseur lourd Kent, les trois contre-torpilleurs de la 3ème DCT quatre torpilleurs d’escadre et deux destroyers alors que le second sous commandement anglais regroupe le cuirassé Howe, le croiseur lourd Foch, les croiseurs légers antiaériens Dido et Bellona, les trois contre-torpilleurs de la 6ème DCT, quatre destroyers et deux torpilleurs d’escadre.

Ces deux forces vont manoeuvrer ensemble durant le transit jusqu’à Dakar où elles arrivent le 22 avril. Le groupe Gascogne est le premier à utiliser les installations du polygone de Rufisque du 23 avril au 14 mai avant de laisser la place au groupe Howe du 15 au 31 mai, le groupe Gascogne durant ce laps de temps manœuvrant entre Dakar et Port Etienne.

Les deux forces navales appareillent le 2 juin, font route ensemble jusqu’aux atterrages immédiats de Brest où les navires anglais quittent leurs homologues français et rentrent dans leurs ports respectifs, les navires français retrouvant la Rade-Abri le 7 juin 1946.

Le Bugeaud est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 8 au 29 juin, sortant pour essais du 30 juin au 3 juillet et pour remise en condition du 5 au 20 juillet à chaque fois en compagnie du Du Chayla.

Il participe aux essais (21 au 24 juillet) et remise en condition (26 juillet au 10 août) du Dupetit-Thouars. Les deux contre-torpilleurs vont mouiller en baie de Douarnenez où ils sont rejoint le 16 août par le Du Chayla qui venait de réaliser ses essais à la mer.

Les trois contre-torpilleurs sortent du 17 août au 3 septembre pour sa remise en condition. Les trois navires rentrent à Brest le  9 septembre 1946 après une escale à Saint-Nazaire du 4 au 8 septembre.

Le 15 septembre 1946, les 3ème et 6ème DCT appareillent en compagnie de la 4ème DC pour une importante phase d’exercice dans le Golfe de Gascogne.

Du 16 au 24 septembre, la 4ème DC affrontent les deux divisions de contre-torpilleurs dans une série de joutes nautiques avant que les trois divisions ne fassent escale à Lorient du 25 au 30 septembre.

La 4ème DC reprend la mer le 1er octobre pour un exercice d’attaque de convois contre les contre-torpilleurs simulant un convoi rapide entre Lorient et Biaritz où les navires font escale (au mouillage faute de place) du 9 au 15 octobre avant que les croiseurs les contre-torpilleurs reprennent la mer en trinômes.

La Gloire forme ainsi un groupe avec le Bugeaud et le Vautour, le Georges Leygues est avec le Du Chayla et l’Epervier alors que le Dupetit-Thouars et le Milan sont accompagnés du Montcalm.

Les trois groupes vont s’affronter dans des combats antisurface du 16 au 27 octobre, étant ravitaillé par le pétrolier Var venu de Brest recomplétant ses soutes au nouveau port pétrolier du Verdon à l’entrée de l’estuaire de la Garonne.

Après une escale à Royan du 28 octobre au 3 novembre, les croiseurs et les contre-torpilleurs subissent un entrainement à la défense aérienne à la mer du 4 au 10 novembre avant une escale à Lorient du 11 au 15 novembre suivit d’un entrainement au combat de nuit du 16 au 21 novembre avant un retour à Brest le 22 novembre 1946.

Le Bugeaud accompagné du Du Chayla et du Dupetit-Thouars sortent pour un entrainement de division dans le Golfe de Gascogne. Quittant Brest le 30 novembre, la 3ème DCT sort pour une école à feux du 30 novembre au 9 décembre, se ravitaillant à Lorient le 10 décembre avant d’enchainer par un entrainement au combat antisurface du 11 au 16 décembre.

Après une escale à La Pallice du 17 au 21 décembre, les trois contre-torpilleurs effectuent un entrainement de défense aérienne à la mer du 22 au 27 décembre puis après un nouveau ravitaillement à Lorient le 28 décembre, un exercice de synthèse du 29 décembre 1946 au 8 janvier 1947, rentrant à Brest le lendemain 9 janvier.

Après une période d’entretien à flot commune du 10 au 31 janvier, le Bugeaud et ses deux compagnons de la 3ème DCT sortent pour essais et remise en condition du 1er au 14 février, rentrant à Brest le lendemain 15 février 1947.

La 3ème DCT va sortir pour entrainement de division, entrainement destiné à préparer notamment une nouvelle édition de l’exercice Entente Cordiale qui contrairement à l’édition 1946 devait avoir lieu dans les eaux britanniques.

Après une école à feux du 22 au 28 février 1947 en mer d’Iroise, les trois contre-torpilleurs de la 3ème DCT se ravitaillent auprès du Var avant d’enchainer par un entrainement au combat antisurface du 1er au 10 mars puis après un nouveau ravitaillement auprès du Var le 11 mars à un entrainement à la défense aérienne à la mer du 12 au 21 mars.

Après une escale à Royan du 22 au 26 mars, les trois contre-torpilleurs effectuent un exercice de synthèse du 27 mars au 4 avril, date à laquelle ils rentrent à Brest.

Victime d’une avarie mécanique, le Bugeaud est indisponible du 7 au 27 avril, sortant pour essais du 28 au 30 avril puis pour remise en condition en compagnie de ses condisciples de la 3ème DCT du 2 au 12 mai, date de leur retour à Brest.

Le 15 mai 1947, la rade de Brest se dépeuple brusquement. La 3ème DCT ouvre la voie au cuirassé Jean Bart, au croiseur lourd Foch, au cuirassé Normandie, le croiseur léger Gloire, aux torpilleurs d’escadre Opiniâtre Aventurier Sabre Claymore, les sous-marins Casabianca Rolland Morillot Guadeloupe et le PRE La Seine.

Cette escadre baptisée Force G met cap sur Greenock dans l’estuaire de la Clyde où elle arrive le 21 mai pour une escale qui s’achève le 24 mai quand elle reprend la mer, direction Scapa Flow où arrivée le 28 mai elle retrouve les navires anglais impliqués dans l’exercice à savoir les cuirassés King George V et Vanguard (classe Hood, des Lion améliorés), le porte-avions lourd Malta, les croiseurs légers Southampton et Gloucester et six destroyers.

Les deux escadres s’entrainent du 1er au 21 juin avec des attaques escadres contre escadres, des exercices de lutte ASM, de défense aérienne à la mer, de raids amphibies, de tir contre la terre…………. .

Les deux groupes font escale ensemble à Aberdeen du 23 au 27 juin puis à Newcastle du 29 juin au 1er juillet, Douvres du 4 au 7 juillet, Cherbourg du 10 au 13 juillet et Brest du 17 au 22 juillet 1947, date à laquelle les navires anglais rentrent au pays.

Alors que le Du Chayla et le Dupetit-Thouars sont indisponibles pour entretien et permissions de l’équipage, le Bugeaud qui doit prochainement subir un grand carénage sort seul du 30 juillet au 5 août pour une école à feux, allant ensuite mouiller en baie de Douarnenez.

Le 10 août 1947, le Bugeaud y est rejoint par le Du Chayla et le Dupetit-Thouars qui venaient de réaliser leurs essais à la mer, les trois contre-torpilleurs de la 3ème DCT sortent pour remise en condition du 11 au 31 août, date de leur retour à Brest au quai des flottilles.

Le 4 septembre 1947, le Bugeaud transmet le pavillon de navire-amiral de la 3ème DCT au Dupetit-Thouars avant de vidanger ses soutes et de débarquer ses munitions puis d’être échoué dans le bassin n°2 de l’Arsenal de Brest le 5 septembre 1947. Il y subit une remise en état complète et une modernisation de son électronique.

Remis à flot le 9 décembre 1947, il cède alors la place au Du Chayla avant de subir une période de travaux complémentaires jusqu’au 17 décembre quand il est armé pour essais, sortant du 18 au 21 décembre avant de retrouver le lendemain 22 décembre le Dupetit-Thouars mouillé en baie de Douarnenez, les deux contre-torpilleurs sortant pour remise en condition du Bugeaud du 23 décembre au 8 janvier, date à laquelle les deux navires rentrent à Brest et que le Bugeaud redevient navire-amiral de la 3ème DCT.

Le Bugeaud et le Dupetit-Thouars sortent pour un entrainement courant du 15 au 23 janvier, faisant escale à La Rochelle du 24 au 27 janvier avant d’effectuer un entrainement de défense aérienne à la mer du 28 janvier au 5 février, les deux contre-torpilleurs faisant escale à Nantes du 6 au 11 février 1948, Reprenant ensuite la mer pour une école à feux contre la coque de l’ancien cuirassé Voltaire du 12 au 22 février, se ravitaillant à Lorient le 23 février avant un entrainement au combat antisurface du 24 février au 3 mars, date à laquelle ils rentrent à Brest.

Du 10 au 15 mars, le Bugeaud effectue un entrainement au profit d’officiers de marine de réserve avant de mouiller en baie de Douarnenez. Le 21 mars, il y rejoint par le Du Chayla qui venait de réaliser ses essais post-carénage, les deux contre-torpilleurs étant à la mer du 21 mars au 5 avril 1948, faisant escale à Cherbourg du 6 au 11 avril, au Havre du 12 au 16 avril, à Boulogne du 17 au 21 avril, à Dunkerque du 22 au 27 avril, à Plymouth du 28 avril au 2 mai avant de rentrer à Brest le lendemain 3 mai 1948.
Le Bugeaud et le Du Chayla sortent pour un entrainement de division allégé du 10 mai au 9 juin, alternant dans un ensemble dynamique écoles à feux, entrainement au lancement de torpilles et au grenadage, entrainement à la défense aérienne à la mer et le dernier jour, entrainement au raid amphibie contre les défenses côtières protégeant l’accès au goulet.  Les deux contre-torpilleurs font escale à Saint-Nazaire du 10 au 15 juin avant de rentrer à Brest le lendemain 16 juin 1948.

Le 21 juin 1948, le Dupetit-Thouars quitte le bassin n°2 de l’Arsenal de Brest à l’issue de son premier grand carénage. Il sort pour essais du 22 au 25 juin, retrouvant ensuite au large d’Ouessant ses deux compères pour un stage de remise en condition réalisé du 26 juin au 12 juillet, date à laquelle les trois contre-torpilleurs rentrent à Brest.

Le Bugeaud est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 13 au 28 juillet, sortant pour essais du 29 au 31 juillet puis pour remise en condition du 2 au 12 août en compagnie du Dupetit-Thouars.

Le Bugeaud participe ensuite avec le Dupetit-Thouars aux essais (13 au 16 août) et à la remise en condition (18 au 30 août) du Du Chayla, les trois navires rentrant à Brest le lendemain 31 août 1948.

La 3ème DCT passe alors aux effectifs de guerre et se tient prête à mener les opérations de guerre ordonnée par l’amiral commandement la Flotte de l’Atlantique.

C’est ainsi que le 3 septembre 1948, les trois contre-torpilleurs reçoivent l’ordre de rallier Casablanca pour prendre en charge un convoi transportant en Bretagne une division d’infanterie stationnée au Maroc.

Arrivés sur place le 4 septembre, les trois contre-torpilleurs apprennent alors que l’envoi de cette unité en métropole est annulée et qu’ils doivent rentrer en métropole, le Bugeaud et ses deux compères de la 3ème DCT rentrant à Brest le lendemain 5 septembre 1948.

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Le Turenne

Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne (1611-1675)

Henri de la Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne (1611-1675)

-Le Turenne est mis sur cale aux chantiers de la Société Provençale de Construction Navale (SPCN) de La Ciotat (cale n°2) le 15 juin 1942 et lancé le 14 novembre 1943, libérant ainsi la cale pour la construction du deuxième Bayard commandé au chantiers ciotadens à savoir le Dupetit-Thouars.

Armé pour essais le 15 juin 1944, le Turenne effectue ses essais constructeurs du 16 au 20 juin 1944 avant que la responsabilité juridique du navire ne soit transmise à la Marine Nationale. Après avoir rempli ses soutes à Toulon le 21 juin, le Turenne quitte la Méditerranée pour rallier Lorient le 30 juin 1944 après une courte escale de ravitaillement à Casablanca.

Il passe une première fois au bassin du 1er au 13 juillet pour inspection et des travaux complémentaires en vue de ses premiers essais officiels.

Armé officiellement pour essais le 15 juillet, il effectue sa première campagne d’essais officiels du 16 juillet au 2 août avant de passer une deuxième fois au bassin du 5 au 27 août pour effectuer les modifications liées aux leçons tirées des premiers essais.

La deuxième campagne d’essais à lieu du 1er au 21 septembre avant de réaliser les essais artillerie du 25 septembre au 4 octobre puis de rallier Brest le 5 octobre pour recetter ses grenadeurs et ses tubes lance-torpilles. Le mauvais temps retarde ces essais qui n’ont lieu que du 12 au 20 octobre, le Turenne ralliant Lorient le lendemain 21 octobre 1944.

Il passe une dernière fois au bassin du 22 octobre au 4 novembre pour préparer sa traversée de longue durée. Il quitte Lorient le 7 novembre et file vers le nord, faisant escale à Belfast du 10 au 13 novembre, à Glasgow du 15 au 18 novembre, à Reykjavik du 22 au 25 novembre, à Dublin du 29 novembre au 2 décembre, à Casablanca du 7 au 9 décembre avant de pénétrer en Méditerranée et de faire sa jonction avec son sister-ship Bayard le 10 décembre 1944. Les deux contre-torpilleurs manœuvrent ensemble du 11 au 14 décembre, ralliant Toulon ce dernier jour.

Le contre-torpilleur Turenne est admis au service actif le 15 décembre 1944, formant avec le Bayard la 2ème DCT, division du groupement de contre-torpilleurs de la 2ème Escadre basée à Toulon.

La nouvelle 2ème DCT sort pour entrainement du 20 au 27 décembre, faisant escale à Ajaccio du 28 au 31 décembre 1944.

Le dernier jour de l’année 1944, les deux contre-torpilleurs quittent Ajaccio pour la haute mer, accueillant au large des Baléares le Du Guesclin, troisième contre-torpilleur de la 2ème DCT. Les trois navires manœuvrent ensemble du 1er au 8 janvier avant de rentrer le lendemain 9 janvier 1945 à Toulon.

Après une période d’entretien à flot du 12 au 27 janvier 1945, les trois contre-torpilleurs sortent pour essais du 28 au 31 janvier avant d’aller mouiller aux salins d’Hyères.

Après une période d’entrainement à flot du 1er au 5 février, les trois contre-torpilleurs vont effectuer leur premier entrainement de division, entrainement qui occupe les trois contre-torpilleurs du 6 février au 15 avril 1945.

Le Turenne et le Du Guesclin sortent ensemble pour entrainement, effectuant une école à feux du 21 au 30 avril puis un entrainement de défense aérienne à la mer du 1er au 10 mai avant de participer à la remise en condition du Bayard du 12 au 26 mai.

Après une école à feux du 1er au 8 juin, les trois contre-torpilleurs vont mouiller aux salins d’Hyères du 9 au 17 juin, date à laquelle ils reprennent la mer pour un exercice commun avec le croiseur lourd Algérie et la 9ème DCT (Le Fantasque L’Audacieux et Le Malin) du 18 juin au 2 juillet, la petite escadre faisant escale à Nice du 3 au 7 juillet avant de rentrer à Toulon le 9 juillet.

Le Turenne quitte Toulon le 16 juillet pour un entrainement à la défense aérienne jusqu’au 24 juillet, date à laquelle il rentre à Toulon. Il est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 26 juillet au 10 août 1945, sortant pour essais (11 au 14 août) et remise en condition (16 au 31 août) en compagnie du Bayard.

Le Turenne et le Bayard participent ensuite aux essais (2 au 5 septembre) et à la remise en condition (7 au 21 septembre) du Du Guesclin qui sortait de sa période d’indisponibilité estivale.

Du 30 septembre au 15 octobre 1945, la 2ème DCT effectue un exercice de grande ampleur en compagnie de la 6ème DC (croiseurs légers De Grasse Chateaurenault Guichen) et surtout de la 1ère DL (croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg).

Alors que le Chateaurenault va s’entrainer avec le Richelieu, les autres navires après une escale à Mers-El-Kébir du 16 au 20 octobre, gagnent Dakar le 25 octobre pour une école à feu à Rufisque du 26 octobre au 12 novembre, rentrant tous à Toulon le 19 novembre 1945.

Après une période d’entretien à flot commune du 20 novembre au 10 décembre, les trois contre-torpilleurs de la 2ème DCT sortent pour essais du 11 au 14 décembre et pour remise en condition du 15 au 25 décembre, rentrant à Toulon le lendemain 26 décembre 1945.

Le Turenne et ses compères effectuent une sortie d’entrainement commune du 7 au 17 janvier pour préparer un entrainement commun de six semaines avec leurs homologues de la 9ème DCT (Le Fantasque L’Audacieux et Le Malin) ainsi que les torpilleurs de la 1ère DT (Le Fier L’Agile L’Entreprenant Le Farouche) et le croiseur lourd Algérie.

La petite escadre quitte Toulon le 22 janvier, l’Algérie ouvrant la marche suivit par la 2ème DCT, la 1ère DT et la 9ème DCT. Les onze navires vont s’entrainer intensivement du 22 janvier au 7 mars, date de leur retour à Toulon.

La 2ème DCT quitte Toulon le 15 mars pour un entrainement de division dans le Golfe du Lion, entrainement qui occupe les trois contre-torpilleurs du 15 mars au 20 mai 1946, les trois navires rentrant à Toulon le 28 mai après une escale à Marseille du 20 au 27 mai 1946.

Le Turenne sort en compagnie du Bayard pour une école à feux du 5 au 12 juin, mouillant aux salins d’Hyères du 13 au 17 juin pour exercices avant de rentrer à Toulon le lendemain 18 juin. Il participe ensuite aux essais (20 au 23 juin) et à la remise en condition (25 juin au 11 juillet) du Du Guesclin avant d’être à son tour indisponible du 12 juillet au 2 août.

Après ses essais à la mer du 2 au 5 août  1946, il  rallie les Salins d’Hyères où il retrouve le Bayard et le Du Guesclin. Les trois contre-torpilleurs sont à la mer du 6 au 20 août pour sa remise en condition, les trois navires faisant escale à La Ciotat du 21 au 24 août avant de rentrer à Toulon le 25 août 1946.

La 2ème DCT quitte Toulon le 12 septembre 1946 pour un entrainement de division au large de Dakar qui doit être suivit d’une mission de présence dans le Golfe de Guinée. Ils se ravitaillent à Casablanca le 17 et rallient la capitale de l’AOF le 21 septembre.

L’entrainement à  lieu du 22 septembre au 17 octobre et suivit d’une période de relâche à Dakar avant une mission de présence dans le Golfe de Guinée, la 2ème DCT faisant escale à Abidjan du 27 au 30 octobre, à Conakry du 2 au 5 novembre, à Libreville du 7 au 11 novembre et à Pointe Noire du 13 au 17 novembre 1946.

Les trois contre-torpilleurs entament le transit retour en direction de Toulon, faisant escale à Douala du 20 au 23 novembre, à Abidjan du 25 au 28 novembre, à Dakar du 1er au 5 décembre, à Casablanca du 9 au 12 décembre avant de rentrer à Toulon le 17 décembre 1946 et de rester au port jusqu’à la fin de l’année.

Le Turenne et ses deux compères de la 2ème DCT sortent pour la première fois de l’année du 7 au 17 janvier 1947 pour un entrainement de base. Après un mouillage aux salins d’Hyères du 18 au 24 janvier, les trois contre-torpilleurs effectuent une école à feux du 25 janvier au 3 février, date de leur retour à Toulon.

La 2ème DCT enchaine par un entrainement commun avec la 1ère DCT (Bruix D’Assas et La Tour d’Auvergne) et les croiseurs légers de la 6ème DC (De Grasse Chateaurenault Guichen) et ce du 8 au 27 février. Ils rentrent tous à Toulon le 28 février 1947.

Le 5 mars 1947, la 2ème DCT devait sortir pour un entrainement de division mais le Turenne est victime d’une avarie mécanique qui retarde cet entrainement de division.

Le 17 mars 1947, le Turenne réparé rejoint ses deux compères qui sortent du 18 au 25 mars pour un entrainement de base destiné à la fois à tester et à remettre en condition le Turenne. La 2ème DCT ainsi reconstituée va enfin entamer son entrainement de division  printanier qui après une escale à Nice du 26 au 30 mars, occupe la division du 31 mars au 1er juin 1947.

Le Turenne est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 1er au 21 juin, sortant pour essais du 22 au 26 juin puis pour remise en condition du 28 juin au 13 juillet, à chaque fois en compagnie du Bayard.

Le Turenne participe ensuite à la remise en condition du Du Guesclin, sortant en sa compagnie du 15 au 18 juillet pour les essais réglementaires puis du 20 juillet au 5 août pour la remise en condition, les deux contre-torpilleurs allant alors mouiller en rade de Villefranche.

Le 9 août, le Bayard arrive à Villefranche où il retrouve le Turenne et le Du Guesclin. Les trois navires sortent pour la remise en condition du Bayard et ce du 10 au 25 août, faisant escale à La Ciotat du 26 août au 1er septembre avant de rentrer à Toulon le lendemain 2 septembre 1947.

Le 8 septembre 1947, la 2ème DCT quitte Toulon pour un entrainement de division au large du Levant. Ils sont accompagnés par la 5ème DCT et le pétrolier-ravitailleur Liamone. Les six contre-torpilleurs effectuent ainsi la traversée sans escale Toulon-Beyrouth, étant ravitaillés deux fois par le PRE avant d’arriver à destination le 16 septembre 1947.

L’entrainement se déroule du 19 septembre au 20 octobre et après une escale à Beyrouth, La 2ème et la 5ème DCT accompagnés du PRE quittent le Levant le 25 octobre, relâchent à Bizerte du 30 octobre au 4 novembre avant de rentrer à Toulon le 7 novembre 1947 au matin.

Le 7 novembre 1947, le Turenne devient navire-amiral de la 2ème DCT en remplacement du Bayard qui va entrer en grand carénage.

Les deux contre-torpilleurs disponibles de la 2ème DCT  effectuent un entrainement de base au large de Sète du 16 au 23 novembre, faisant escale à Sète du 24 au 27 novembre avant d’enchainer par un entrainement à la défense aérienne à la mer du 28 novembre au 2 décembre puis après une escale à Marseille du 3 au 7 décembre, une école à feux du 8 au 12 décembre. Ils rentrent à Toulon le 14 décembre 1947 à l’aube et reste au port jusqu’à la fin de l’année civile.

Après une courte sortie du 1er au 4 janvier, le Turenne et le Du Guesclin retrouvent le Bayard qui venait d’achever son grand carénage.

A place d’une remise en condition classique, les trois contre-torpilleurs de la 2ème DCT manœuvrent du 10 au 20 janvier avec la 5ème DCT et la «Division de Fer», la 5ème Division de Croiseurs. Les croiseurs font ensuite escale à Bastia, la 5ème DCT à Calvi et la 2ème DCT à l’Ile Rousse avant que les neuf navires ne rentrent à Toulon le 28 janvier 1948.

Le Turenne et le Bayard sortent pour un entrainement de division du 3 février au 12 mars, date du retour des deux navires  à Toulon.

Le Turenne débarque alors ses munitions et vidange ses soutes avant d’être échoué le 13 mars dans bassin n°3 du Missiessy et ce jusqu’au 15 mai quand il est remis à flot. Il sort pour essais du 17 au 21 mai avant de retrouver ses deux compères aux salins d’Hyères.

Les trois contre-torpilleurs de la 2ème DCT sortent pour la remise en condition du Turenne du 22 mai au 8 juin puis après ravitaillement à Toulon le 9 juin du 10 au 18 juin, date du retour à Toulon de la division.

Du 22 juin au 2 juillet, le Turenne affronte le Du Guesclin dans une série de joutes antisurface avec tirs simulés d’artillerie ainsi que des lancements fictifs de torpilles. Il participe aux essais (5 au 8 juillet) et à la remise en condition (9 au 21 juillet) du Bayard qui sortait de sa période d’indisponibilité estivale. Le Bayard et le Turenne participe ensuite du 25 juillet au 8 août à la remise en condition du Du Guesclin.

Le Turenne et ses deux compères de la 2ème DCT sortent pour une école à feux du 15 au 22 août avant de rentrer à Toulon le 23 août pour passer aux effectifs de guerre.

Du 28 août au 4 septembre, la 2ème DCT sort en compagnie de la 1ère DCT (Bruix D’Assas La Tour d’Auvergne) pour remise en condition du croiseur lourd Charlemagne. Rentrés à Toulon le 5 septembre à l’aube, ils se ravitaillent, se tenant prêt à appareiller en cas d’attaque italienne.